La Gestion de L'eau
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La Gestion de L'eau
4 3 4 La gestion de l’eau
À partir des contributions de F. Affholder (CIRAD),
F. Forest (CIRAD), B. Lidon (CIRAD) et M.J. Valony (CNEARC)
LE BILAN HYDRIQUE
● Equation du bilan hydrique
Le bilan hydrique exprime la conservation, entre deux dates quelconques, de la masse
d’eau présente dans le système sol/plante/atmosphère. Cette eau est répartie entre
l’eau stockée dans le sol et la plante d’une part, et les flux entrant et sortant de cette
réserve d’autre part (cf. figure 1).
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4 Agriculture générale
Certains des termes de cette équation sont peu accessibles à la mesure, mais peuvent
être déduits de cette équation si tous ses autres termes sont connus. Par ailleurs, selon
l’échelle spatio-temporelle d’analyse, certains termes du bilan hydrique peuvent être
négligés ou non.
Transpiration
(Flux productif )
Pluie
Evaporation
Ruissellement
(Erosion)
Drainage (Lixiviation)
S’il s’agit d’évaluer grossièrement pour une culture donnée la contrainte hydrique
dans une région, le bilan hydrique climatique dans lequel sont négligés tous les flux sauf
les pluies et l’évapotranspiration, prise alors à son niveau potentiel, permet une pre-
mière approximation parfois suffisante. Le pas de temps de l’analyse est alors au
moins mensuel. Un pas de temps plus court est requis dès lors que l’on s’intéresse aux
effets de la gestion technique de la culture sur le bilan hydrique, du fait des interac-
tions importantes entre cette gestion technique et chacun des termes du bilan
hydrique. Lorsque l’on reste dans l’optique de comparaisons régionales, les pas de
temps de cinq et de dix jours sont parfois pratiques pour le calcul de l’évapotranspi-
ration, mais compte tenu de la grande sensibilité du système sol/plante/atmosphère à
la distribution quotidienne des pluies, un pas de temps journalier est à conseiller
autant que possible dès que l’on se place dans l’optique du diagnostic à l’échelle de la
parcelle.
L’influence du bilan hydrique sur la productivité dépend d’interactions complexes
entre les facteurs de l’offre et de la demande hydrique du système sol/plante/atmo-
sphère. L’analyse du bilan hydrique doit être faite en tenant compte notamment du
fait que la sensibilité des cultures au stress hydrique et à l’excès d’eau est variable selon
les espèces et en fonction de leur stade de développement (cf. chapitre 414).
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Les possibilités d’actions pour l’améliorer ne peuvent être identifiées que par un dia-
gnostic du poids relatif de ces facteurs dans le bilan hydrique et de l’influence de ce
dernier sur le rendement. Cette hiérarchie est en effet très variable selon les environ-
nements.
Par exemple, dans un environnement où la pluviométrie limite fortement l’offre en
eau du sol tout au long de la saison1, les seules voies d’amélioration du bilan hydrique
seront le calage du cycle cultural dans la saison, la réduction de la demande par limi-
tation de l’évaporation ou par extensification de la culture2 et l’irrigation.
Dans une situation où l’offre est en excès par rapport à la demande à certaines
périodes du cycle, augmenter la réserve utile racinaire sera efficace pour réduire
l’impact d’autres périodes où l’offre est au contraire déficitaire.
Si l’offre pluviométrique est réduite par un ruissellement important, on privilégiera la
lutte contre le ruissellement dans le cas où l’offre du sol est effectivement limitante ;
mais si malgré le ruissellement la réserve utile racinaire est fréquemment remplie,
réduire le ruissellement risque de provoquer surtout une augmentation du drainage
et des pertes minérales qui y sont associées, avec peu d’effets bénéfiques sur la trans-
piration.
Réaliser un tel diagnostic suppose d’évaluer le bilan hydrique et sa variabilité en fonc-
tion de la variabilité des facteurs :
> climatiques, sur lesquels l’agriculteur n’a pas de possibilités d’action ;
> du système de culture, qui peuvent être modifiés par l’agriculteur.
● Précipitations
Les méthodes de mesure de la pluviométrie sont évoquées au chapitre 412. Rappelons
cependant que la pluviométrie est une donnée extrêmement variable dans le temps et
l’espace, et que s’il s’agit du terme du bilan hydrique dont la mesure est la plus facile,
la nécessité de la réaliser avec une fréquence élevée et avec un maillage dense consti-
tue néanmoins une contrainte.
● Irrigation
La dose apportée peut être calculée en fonction des débits du système d’irrigation, en
tenant compte des pertes diverses en amont des parcelles. Dans le cas, fréquent en irri-
gation, d’une forte hétérogénéité spatiale de la distribution d’eau et lorsqu’une préci-
sion élevée est requise, il peut être nécessaire de mesurer le plus directement
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● Evaporation et transpiration
Ces deux flux sont particulièrement difficiles à mesurer directement. Transpiration et
évaporation sont donc obtenus généralement par bilan, ne donnant cependant accès
qu’à la somme des deux flux, l’évapotranspiration.
Dans le cas où l’eau du sol n’est pas limitante, l’évapotranspiration est au niveau maxi-
mal qu’elle peut atteindre pour la culture considérée (ETPc : évapotranspiration
potentielle de la culture), compte tenu de la valeur de la demande atmosphérique en
eau évaluée par le biais d’une évapotranspiration potentielle de référence, ET0. La
mesure et l’évaluation de l’ET0 sont décrites au chapitre 414. Grossièrement, ET0
varie dans les régions tropicales entre 2 mm/jour et 7 mm/jour en saison des pluies.
Le rapport entre ETPc et ET0 varie au cours du cycle de la culture, principalement en
fonction de l’indice de surface foliaire, LAI (rapport de la surface de feuilles à la sur-
face occupée au sol par la culture, cf. chapitre 414). Comme cet indice dépend de la
fertilité du sol, de l’espèce et du cultivar utilisé, et d’une manière générale de toutes
les pratiques culturales, la demande en eau de la culture dépend également de tous
ces facteurs.
Dans le cas où aucun de ces facteurs n’est limitant pour la croissance, l’indice de sur-
face foliaire suit une courbe temporelle qui ne dépend que du rayonnement et de la
température, et l’évapotranspiration potentielle de la culture est maximale : c’est
l’ETM.
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1.4
1.2
0,8
Kc
0,2
0
Semis, Récolte
plantation
Calendrier de la culture
● Ruissellement
Il peut être mesuré grâce à un dispositif recueillant les eaux de surface d’une certaine
superficie, isolée du reste de la parcelle par des diguettes en tôle ou en matière plas-
tique. Des mesures en continu sont possibles par pesée du récipient recevant l’eau
ruisselée (cf. figure 3). Le ruissellement peut atteindre la moitié des précipitations. Il
dépend non seulement de la pente de la parcelle mais aussi des propriétés physiques
du sol (texture, rugosité de surface) et de l’intensité des pluies. Des ruissellements éle-
vés sont en particulier possibles, même avec une pente très faible, sur sols battants avec
des pluies intenses.
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● Drainage
Il peut être mesuré en lysimètres ou par la méthode tensio-neutronique. Ces deux
méthodes sont décrites dans le paragraphe concernant le stock hydrique du sol, dont
elles permettent une évaluation simultanée à celle du drainage.
Le drainage peut représenter une proportion élevée des précipitations, lorsque celles-
ci sont abondantes par rapport aux besoins de la culture et à la capacité de stockage
du sol. Il peut être très faible, voire nul, dans les situations arides. Il peut enfin être
négatif, mais on parle alors de remontées capillaires, lorsqu’il existe une nappe d’eau
à faible profondeur et que l’humidité du sol est faible en surface.
Le stock en eau S du sol entre la surface et une cote/profondeur z est donné par :
S (mm) = Σ i=0,z (Wi x ei x dai) / 10 = Σ i=0,z (Hi x ei) / 10, avec :
Wi = teneur en eau pondérale (%) de la tranche de sol i
Hi = teneur en eau volumique (%) de la tranche de sol i
ei = épaisseur de la tranche de sol i (cm)
dai = densité apparente de la tranche de sol i
Les plantes n’exploitent l’eau du sol qu’entre deux valeurs de S, qui définissent la
réserve utile :
> celle où le sol est à la teneur en eau en dessous de laquelle la culture ne parvient
plus à transpirer et dite teneur en eau au point de flétrissement permanent, Spf,
évaluée classiquement par la teneur en eau à pF = 4,2 ;
> celle où le sol est à sa teneur en eau maximale au-delà de laquelle l’eau s’écoule par
gravité, dite capacité au champ, Scc.
RU = Scc - Spf
La réserve utile des sols est très variable. Les ordres de grandeur les plus courants
vont de 50 mm à 130 mm par mètre de sol. La texture a une grande influence sur la
RU, à laquelle il est souvent possible de la relier par des relations empiriques de bonne
qualité, quoique de portée spatiale limitée. La profondeur de sol colonisable par les
racines est un facteur pouvant limiter la réserve utile, et dépend à la fois de l’espèce
cultivée3, des techniques culturales, et des obstacles physiques et chimiques que le sol
peut opposer à la croissance racinaire, tels qu’un horizon compacté, voire induré, ou
un horizon présentant une toxicité aluminique. La réserve utile racinaire RUr est la
valeur de la RU obtenue lorsque Scc et Spf sont évalués entre la surface et la cote
maximale atteinte par les racines pour la culture considérée.
3 Les profondeurs maximales atteintes peuvent varier chez les cultures annuelles entre 50 et 200 cm.
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● Evaluation in situ
La méthode lysimétrique et la méthode tensio-neutronique, permettent de mesurer
simultanément le drainage et la variation de stock du sol. Les apports d’eau des pré-
cipitations et irrigations étant connus et sous hypothèse de ruissellement nul, l’équa-
tion du bilan hydrique permet alors de calculer l’évapotranspiration.
● Les lysimètres 5
Les lysimètres sont des volumes de sol isolés du reste d’une parcelle dans une cuve
métallique ou en matière plastique, et traités de façon aussi proche que possible du sol
environnant. Ils sont dotés d’un exutoire à leur base, par lequel sont recueillies les
eaux de drainage. Lorsqu’ils sont munis d’un système de pesée, les variations du stock
en conditions de teneur en eau limitante sont mesurées, et l’on dispose d’une évalua-
tion de l’ETR. Il n’est en revanche pas indispensable de disposer d’un tel système de
pesée pour évaluer l’ETPc ou l’ETM : il suffit d’apporter quotidiennement de l’eau en
excès, en s’assurant de provoquer un drainage à chaque apport, ce qui garantit le
retour du stock à Scc après ressuyage. La variation de stock d’un apport à l’autre est
ainsi nulle.
● La méthode tensio-neutronique
La méthode tensio-neutronique faisait appel à la sonde à neutrons pour la mesure de
l’humidité volumique du sol à des profondeurs régulièrement espacées, c’est-à-dire
pour l’obtention de profils d’humidité du sol, dont l’intégration fournit le stock
hydrique du sol à la date de la mesure. L’évaluation du flux de drainage6 fait appel
pour sa part aux tensiomètres. Il s’agit de tubes plastiques équipés de céramique
poreuse à une extrémité, placée dans le sol, et d’un système manométrique à l’extré-
mité restant en surface, qui mesure la pression matricielle de l’eau du sol. Plusieurs de
ces appareils installés à différentes profondeurs fournissent ainsi le moyen de calculer
les gradients de charge hydraulique entre ces différentes cotes.
Dans certains contextes où l’on peut faire l’hypothèse d’un drainage nul à une cote
située sous la zone exploitée par les racines7, elle peut être en outre considérablement
simplifiée car limitée à la mesure des profils hydriques à la sonde à neutrons. Enfin la
sonde à neutrons pourra progressivement être remplacée par la technologie TDR
4 Auquel peut correspondre un stock utile racinaire de la même façon que pour RUr.
5 Cf. chapitre 412.
6 Négatif dans le cas de remontées capillaires.
7 C’est souvent le cas dans les régions tropicales semi-arides.
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L’indicateur IRESP
Dans le cas des céréales tropicales (maïs, sorgho, mil, riz), on dispose d’un indicateur synthétique
bien relié à la productivité lorsque le déficit hydrique est la contrainte prédominante, l’indicateur
IRESP :
IRESP = SATc x SATps, où SATc= ETR/ETM du cycle; SATps= ETR/ETM de la phase sexuée, générale-
ment obtenu en prenant la valeur la plus faible de ETR/ETM entre les phases initiation florale-florai-
son et floraison-début de remplissage des grains.
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12 Coefficient cultural.
13 Relation entre ETR/ETM aux différentes phases et rendement.
14 Influence de D/RUR sur le rendement.
15 Modification de RUR.
16 Zones de montagne, marges de la région tropicale.
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périodes sans précipitations de l’ordre de la semaine à dix jours qui peuvent, sous ces
climats, s’intercaler entre des périodes de précipitations excédentaires.
● Réduction du ruissellement
Il s’agit certainement d’une des voies d’amélioration du bilan hydrique les plus signi-
ficatives pour les régions tropicales semi-arides, où les pertes par ruissellement sont
souvent importantes et peuvent atteindre 30 voire 50 % du total des précipitations de
l’année.
Un moyen séduisant d’y parvenir est le semis direct sur mulch pailleux. De faibles
quantités de résidus de culture, de l’ordre de 1 à 1,5 t/ha suffisent à réduire très signi-
ficativement le ruissellement. Les résidus agissent principalement de deux manières :
ils freinent l’écoulement superficiel, laissant plus de temps à l’eau pour s’infiltrer
d’une part, et leur présence permet d’obtenir et de maintenir une conductivité
hydraulique élevée à la surface du sol, grâce à l’activité de la macrofaune qu’ils favo-
risent d’autre part (cf. figure 4). Lorsque les résidus de culture sont employés pour
l’élevage ou que le recours au semis direct impose l’emploi des herbicides, la technique
peut toutefois se révéler délicate à intégrer aux systèmes de production existants.
Les techniques anti-ruissellement telles que la culture sur billons, éventuellement cloi-
sonnés, les diguettes en courbe de niveau, ou les aménagements plus lourds visant une
réduction du ruissellement à l’échelle d’un bassin versant sont également recommandées.
Toutes ces techniques de réduction du ruissellement peuvent se justifier également
dans les régions plus humides, pour un autre objectif que celui de l’amélioration de
l’alimentation hydrique des cultures, celui de la lutte contre l’érosion (cf. chapitre
233). Signalons cependant que dans ces situations, la diminution du ruissellement a
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➤ Figure 5. Effet comparé du travail du sol et du semis direct sur couvertures végétales
sur le bilan hydrique et minéral (d’après L. Séguy)
● Réduction de l’évaporation
Les mulch de divers types, en établissant une discontinuité entre les premières
couches humides du sol et l’atmosphère, permettent de réduire l’évaporation. Dans le
cas des mulch pailleux ou résultant d’un grattage superficiel du sol, l’effet sur l’éva-
poration est toutefois très inférieur à l’effet obtenu sur le ruissellement.
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● Réduction de la transpiration
Compte tenu d’une très forte corrélation entre l’activité photosynthétique et la trans-
piration, réduire la transpiration de la plante cultivée se traduit par une réduction
pratiquement proportionnelle de sa productivité. Cependant, il peut être tactique-
ment fondé de réduire en cours de cycle les besoins en eau de la culture et ainsi sa
transpiration, par démariage ou suppression de plantes, voire taille du feuillage, en
fonction des conditions hydriques rencontrées. Enfin, il est trivial que la transpiration
provenant des adventices est nuisible et que la population adventice doit être la plus
faible possible.
● L’irrigation et le drainage17
L’analyse fréquentielle des termes du bilan hydrique constitue un élément important
pour le dimensionnement de systèmes d’irrigation et de drainage. Le suivi hydrique
du sol, par mesure ou par simulation, constitue quant à lui un outil efficace de pilo-
tage en temps réel des irrigations.
Ce suivi est particulièrement intéressant dans le contexte de l’irrigation de complé-
ment par aspersion, où le producteur dispose d’une marge de manœuvre importante
pour les doses et les dates d’irrigation, et où une économie d’eau substantielle peut
être réalisée en valorisant au mieux les précipitations naturelles. Il s’agit alors de
maintenir, grâce aux irrigations, le stock en eau du sol entre une borne inférieure en
dessous de laquelle le stress hydrique deviendrait très contraignants (50 % de la
réserve utile totale est un ordre de grandeur raisonnable), et une borne supérieure au
dessus de laquelle l’augmentation de la teneur en eau n’aurait qu’une faible influence
sur la productivité (de l’ordre de 80 % de la réserve utile totale).
De cette manière, le sol est à tout moment capable de stocker au moins une partie des
précipitations qui pourraient se produire, et l’on réduit ainsi les pertes par drainage.
Il est également possible de faire varier les seuils de décision d’irrigation en fonction
de probabilités d’événements pluvieux fournies soit par les services de prévision
météorologique, soit par les analyses fréquentielles des pluies.
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Choix de la date de semis optimale pour un cultivar de maïs de 120 jours dans la
région de Bamako (Mali)
On a utilisé ici comme critère de contrainte hydrique le simple rapport ETR/ETM pour l’ensemble du
cycle d’un maïs de cent vingt jours, simulé par le modèle Sarrabil. Dix dates de semis ont été testées,
de cinq en cinq jours, entre le 11 mai et le 26 juin. On a pris l’hypothèse d’un sol ayant une réserve utile
de 80 mm par mètre de sol, d’une profondeur maximale d’enracinement de 70 cm, et d’un ruissellement
nul. Les coefficients culturaux étaient ceux fournis par la FAO. Les évapotranspirations potentielles
décadaires moyennes de la station de Bamako étaient utilisées, ainsi qu’une série de 43 années de
données pluviométriques journalières de la même station, de 1950 à 1992. Chaque date de semis a été
simulée pour chacune de ces années, soit 43 x 10 = 430 simulations, puis une analyse fréquentielle a
été conduite sur le terme ETR/ETM cycle.
Les résultats sont donnés à la figure 6. Ils montrent que la variable ETR/ETM passe par un maximum
entre le 21 mai et le 1er juin. On en déduit que c’est la date de semis la plus favorable pour la variété
choisie, pour la région de Bamako, sous l’angle strict de l’alimentation hydrique. En dehors de ces
périodes, on prend un risque plus élevé de rencontrer :
– des problèmes de manque d’eau pendant la phase d’établissement de la culture en cas de semis
trop précoce ;
– des problèmes de manque d’eau pendant les phases de remplissage du grain (voire pendant la
phase de floraison) en cas de semis trop tardif.
Cependant, la méthode ne tient pas compte de l’ensemble des facteurs biophysiques qui condition-
nent en réalité la réussite d’une culture (mauvaises herbes, fertilité, ravageurs...), ni les contraintes
économiques telles que la disponibilité en trésorerie et en main d’œuvre qui s’exercent sur les chan-
tiers de mise en culture. Elle fournit simplement une information détaillée sur l’interaction entre la date
de semis et la contrainte hydrique, supposée être une contrainte particulièrement déterminante dans
la région considérée, information à croiser avec des informations portant sur les autres contraintes
afin de fournir un conseil pertinent aux agriculteurs.
g p ( p )
95
90
85
ETR/ETM cycle (%)
80
60
11 mai 16 mai 21 mai 26 mai 1er juin 6 juin 11 juin 16 juin 21 juin 26 juin
Dates
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4 Agriculture générale
Tableau 2. Rendements simulés des différentes variétés, en moyenne des 39 années, ainsi que leur écart-type
interannuel
Il ressort que la variété la mieux adaptée à la région est la variété locale NKK : elle se distingue de la
Sanio par un rendement moyen supérieur, et de la Souna, dont le rendement moyen est équivalent, par
une moindre variabilité inter-annuelle de la productivité.
18 Projet Espace.
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recherche agronomique
Milieu paysan
IRESP
➤ Figure 8. Evolution comparée des stocks hydriques sous culture de mil au centre du Sénégal
avec (figurés épais) et sans (figurés fins) fumure (d’après F. Affholder)
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4 Agriculture générale
➤ Figure 9. Confection d’un ados de niveau à la charrue à bœufs et finition à la daba (d’après J. Gigou)
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50 50 50
➤ Figure 10. Augmentation de l’humidité du sol par l’aménagement en courbes de niveau (moyenne de trois profils).
Mesures en juillet et août 1999. L’aménagement favorise le stockage de l’eau en profondeur. Cette réserve servira
pendant la saison sèche aux arbres associés aux cultures (d’après J. Gigou)
Les billons doivent suivre les courbes de niveau, faute de quoi l’eau s’accumule dans les points bas et
des départs d’érosion en rigole ou ravine sont à craindre. La méthode est facilement praticable en cul-
ture attelée, soit que l’on sème à la main sur des billons, soit que l’on sème au semoir sur un labour à
plat, en suivant bien les courbes de niveau, puis que l’on butte les cultures après quelques semaines.
L’aménagement consiste à réaliser un gros ados par 2 à 5 passages aller-retour à la charrue à bœufs,
que l’on laisse s’enherber ou que l’on recouvre de plantes pérennes. Cette méthode est beaucoup
moins coûteuse que le transport de cailloux exigés par la technique des cordons pierreux. Il faut une
intervention extérieure pour piqueter les courbes de niveau.
Ceci peut être réalisé avec des moyens de topographie simple, comme le niveau à eau formé d’un
tuyau de plastique transparent de 10 m de longueur, rempli d’eau et fixé à des règles graduées aux
deux extrémités. Il est cependant souvent plus simple et plus rapide d’utiliser des moyens plus clas-
siques, tel qu’un niveau de chantier à lunette : un modèle bas de gamme suffit. Au Mali, des ONG
proposent ce service pour un prix modeste, 5 000 FCFA/ha, qui suffit pour couvrir le prix de revient. La
prise en charge de cette dépense par les agriculteurs, dans la région où cette technique a été pro-
posée, témoigne de l’avantage économique qu’elle procure.
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4 Agriculture générale
Bibliographie
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BARON C., REYNIERS F.N., Clopes A., Forest F. (1999). Applications du logiciel Sarra à l’étude des risques
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TOUMA J., PEREZ P. & TODOROFF P. (1999). Caractérisation hydrodynamique d’un sol encroûté en zone
sahélienne. Modélisation du processus d’infiltration. Agronomie 19, p. 341 - 348.
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