Hemato
Hemato
Hemato
I - Définition
On parle d’hyperlymphocytose périphérique quand le taux des lymphocytes dans le sang:
– Adulte > 4500/mm3
– Enfant > 8000/mm3 ( NB: chez Nourrisson, jusqu’à 11.000/mm3)
Nosologie
- Pour certains auteurs : * Hyperlymphocytose doit est faite de lymphocytes matures, non stimulés (≠blastes immatures)
* Hyperlymphocytose hyperbasophile (= lymphocytes stimulés, réactionnels = Sd mononucléosique devra être exclue
- Nous discuterons ici toutes les lymphocytoses faites de cellules matures, non réactionnelles identifiés sur une NFS.
- On réservera une place à Hyperlymphocytose hyperbasophile réactionnelle du Sd mononucléosique (Dc et étiologies)
Intérêt ?
• Signe biologique fréquent +++, découverte fortuite le plus svt
• Une lymphocytose peut révéler: une infection, essentiellement virale (la régression est spontanée)
une hémopathie maligne ( svt chronique, persiste > 2 mois )
• Intérêt de la clinique et de l’examen du frottis sanguin +++
II – Rappel physiologique
• Lymphocytes= population hétérogène. Taux < 4 000/mm3
• Morphologie au microscope optique: identique (quelque soit le type B ou T)
• Du point de vue fonctionnel, il existe 3 sous-populations lymphocytaires :
- Lymphocytes B ( 10-20%): production d’anticorps après une activation
- Lymphocytes NK (5-15%) « natural killer »: cytotoxicité et production de cytokines
- Lymphocytes T (65-85%) : fonction auxiliaire, cytotoxique, suppresseur
Rappels : lymphocyte B Rappels : lymphocyte NK Rappels : lymphocyte T
• Les lymphocytes B constituent • Les lymphocytes NK sont des • Les lymphocytes T présentent une
10 à 20% des lymphocytes du lymphocytes ni B ni T qui représentent différenciation contrôlée par le thymus
sang circulant 5-15% des lymphocytes du sang (lymphocytes thymo-dépendants ou T)
• Ils évoluent en 2 étapes: périphérique. • La différenciation thymique est marquée
- la 1ère est une étape de • Les lymphocytes NK sont doués de par le réarrangement des gènes codant
différenciation qui se situe dans cytotoxicité de deux types : pour les chaînes des récepteurs T et
la moelle osseuse en dehors de * l’ADCC l’expression membranaire d’un récepteur de
tout contact antigénique (antibody-dependent-cytotoxicity)= membrane à l’antigène, le TCR
- la seconde étape est une réponse anticorps dépendante. (pour « T-cell receptor »)
étape de maturation dans les Elle permet aux lymphocytes NK de lyser • Les lymphocytes T portent des Ag (CD)
organes lymphoïdes des cibles recouvertes d’anticorps. communs (CD3...) mais aussi des CD
périphériques et dépend de * Une cytotoxicité directe naturelle lui spécifiques :
l’activation par un antigène permettant de lyser sans immunisation * La molécule CD4 est exprimée sur les
reconnu préalable des cellules tumorales, des lymphocytes T dits helper
cellules infectées par des virus ou des * La molécule CD8 sur les lymphocytes T
cellules allogéniques. cytotoxiques et suppresseurs
2 – Immuno-phénotypage par cytométrie en flux : 3 – Autres examens: (rarement, sauf si orientation Dc) !
• Permet identification de la nature B ou T des lymphocytes: • Myélogramme ou biopsie ostéomédullaire +:
- marqueurs pan B: anticorps marqués anti CD19; CD20 • Biopsie ganglionnaire: parfois indiquée
- marqueurs pan T: CD2; CD3; CD4; CD8 • Étude moléculaire des cellules lymphoïdes: la preuve
• Précise le Caractère monoclonal (monotypique) par l’étude définitive du caractère monoclonale
des immunoglobulines de surface : une seule chaine légère - pour lymp B: faire réarrangement des gènes
kappa ou lambda pour les lymphocytes B (pour les d’immunoglobulines
lymphocytes T, un même TCR) - pour T: réarrangement des gènes du récepteur T (TCR
• Aide au Dc différentiel si doute du biologiste à la cytologie
VI – Diagnostic étiologique
Il est basé sur:
• L’interrogatoire • L’examen clinique • L’analyse de la morphologie lymphocytaire
• L’immunophénotypage des cellules lymphoïdes circulantes • RAREMENT: Le myélogramme, voire la BOM
A- HYPERLYMPHOCYTOSE REACTIONNELLES
• Essentiellement d’origine virale (EBV, CMV...) • Très fréquentes chez l’enfant. • Rarement bactérienne (coqueluche)
1. SDs mononuléosiques 2 - Hyperlymphocytoses
• Définis par la présence, en proportion variable, de cellules mononucléées réactionnelles sans SD
hyper basophiles, de morphologie Caractéristique: mononucléosique
- grande taille (15-30μ), cytolasme est abondant, parfois • Coqueluche: infection Bordetella
vacuolé, avec une pertussis
basophilie plus marquée en périphérie • Hyperlymphocytose infectieuse
- noyau est régulier, disposé en “drapeau” ou maladie de Carl Smith:
- la chromatine est assez dense - adénovirus ou coxachie
Les étiologies du Sd mononucléosique sont: - touche enfant et adulte
- Mononucléose infectieuse (MNI): +++ (sérologie EBV type - fièvre, pharyngite, diarrhée
IgM) - lymphocytose modérée
- Infection à cytomégalovirus (CMV): sujets ID - pas splénomégalie ni ADP
- Primo-infection VIH • Lymphocytose
- Toxoplasmose acquise post-splénectomie
- Autres infections rares : bactériennes (brucellose, syphilis),
- allergies médicamenteuses
B- Les SDs lymphoprolifératifs chroniques:
N’existent pas chez l’enfant -Lymphocytose persistante, > 2 mois - Intérêt de l’immunophénotypage lymphocytaire +++
- Néoplasies B matures: essentiellement la LLC et certains lymphomes B (folliculiare, manteau...)
- Néoplasies T matures (lymphomes T...)
- SDs lymphoprolifératifs des ID:
déficits immunitaires primitifs, lymphomes et VIH,
SD lymphoprolifératifs post-transplantation
VII - Conclusion
I- Définition ++
• Présence dans le sang et/ou dans les urines d’une population homogène d’Ig:
- soit complète (même chaîne lourde et chaîne légère)
- soit incomplète (chaîne légère)
• En rapport avec prolifération clonale lymphocytaire B et/ou plasmocytaire: bénigne ou maligne.
• Anomalie caractérisée par un arc de précipitation IEP ou IF
II - Rappel Physiologique
• Ig = glycoprotéines faites de 4 chaînes identiques deux à deux:
- 2 chaînes lourdes H (heavy) et
- 2 chaînes légères L (light) reliées entre elles par ponts disulfures
• 5 classes d’Ig (selon type de chaînes lourdes):
gamma (γ) → IgG , mu (μ), → IgM, alpha (α) → IgA , delta (δ) → IgD, epsilon (ε) → IgE
• 2 Chaînes légères Kappa et lambda (l’une des 2)
• Chaque type de chaîne légère peut se combiner avec toutes les classes de chaîne lourde
• Toutes les Ig fabriquées par un clone auront la même chaîne lourde et la
même chaîne légère
• Après stimulation antigénique, la réponse Ac physiologique se traduit par
expression régulée d’un clone lymphoïde B
Parfois, il y a échappement d’un clone de lympho-plasmocytes:
• → Soit Prolifération modérée:
- sécrétion Ig monoclonale bénigne, secondaire (infection....)
- « « Ig monoclonale idiopathique (mais bénigne ) du sujet âgé
• → Soit Prolifération massive, responsable importante de l’Ig = hémopathie maligne
IV - Diagnostic positif
Il est biologique +++ Il est suspecté devant 3 paramètres:
- Augmentation de la VS, svt au-delà de 80 mm (sans inflammation !!)
- Hyperprotidémie > 80 g/l
- surtout l’existence d’un pic à base étroite à l’EPP. (ce pic étroit migre en zone gamma ou en béta,
très rarement en alpha 2) (aspect en bicorne → malignité, il y a un clone qui fabrique cela)
Il est confirmé par :
- IEP et surtout l’immunofixation (IF) , plus rapide, plus sensible: affirme le caractère monoclonale
de l’Ig et permet de la typer (IgA, Ig G, IgM....) κ ou λ
Autres examens utiles :
- Dosage pondéral des Ig: permet d’apprécier le taux d’Ig anormale et l’importance de la chute des
autres Ig polyclonales
= évoque la malignité (qd elles sont diminuées)
- Dosage des chaînes légères libres dans le sang (Free Light Chain) +++
→ surtout en cas d’absence de pic monoclonal et présence au contraire d’une hypogammaglobulinémie
- Recherche de la protéinurie de Bence-Jones, précipitant à 60° et qui se dissout à l’ébullition,
Si elle positive, elle traduit le passage de chaînes légères libres monoclonales, κ ou λ dans les urines.
Si elle est > 300 mg/ 24h, elle est très évocatrice d’un myélome ou d’une hémopathie lymphoïde (signe l’origine maligne de la
gammapathie monoclonale)
V – Dc étiologique : Il est basé sur les données cliniques et certains examens paracliniques.
1. Interrogatoire: 2. l’Examen clinique:
- âge, antécédents (infections, maladies - signes cutanéo-muqueux - points douloureux ou tuméfactions osseuses
auto-immunes, hémopathies...) - HMG, SMG, ADP
- l’existence de signes fonctionnels ou - signes de compression médullaire (par tassement ou fracture vertébrale)
généraux - Oedèmes Membres Inférieurs (OMI) : témoin d’une Insuf Rénale Aigues etc ..
LES ETIOLOGIES
1 - Gammapathie Monoclonale (GM) maligne: 2- Gammapathie monoclonale dite transitoire:
• Hémopathies avec GM de type IgG, IgA ou chaîne légère – Infection aiguë ou chronique: VIH, EBV, CMV,
(rarement IgD ou Ig E) : - myélome multiple ++ Hépatites virales chroniques, endocardite, ostéomyélite.
• Hémopathies avec GM de type IgM: – Maladies générales: Gougerot-Sjögren, LED, PR,
- maladie de Waldenström (MW) ++ amylose primitive ++ (TTT ≡ MM)
- LLC - LNH B – Néoplasies évolutives.
VI - Evolution
L’évolution et le pronostic d’une dysglobulinémie monoclonale sont fonction de l’affection causale mais aussi des complications
propres à la gammapathie (IR, hyperviscosité, amylose IIaire, ...)
VII - Conclusion
• Devant GM asymptomatiques de découverte fortuite, difficulté d’identifier les hémopathies débutantes.
• surveillance doit être armée car continuum pathologique.
La leucémie lymphoïde chronique LLC
Objectifs
- Définir la maladie - Décrire les critères du diagnostic
- Établir la classification pronostique (Binet/RAI) - Préciser ses complications - Définir ses grands axes thérapeutiques
I- Définition:
Hémopathie lymphoïde chronique, caractérisée par l’accumulation de petits lymphocytes B, monoclonaux et matures dans
le sang périphérique ( taux > 5000/mm3) mais aussi dans Moelle osseuse et Organes lymphoïdes ( → Sd tumoral).
DONC : Lymphocytose > 5 giga / L
Monoclonale (= monotypique ): une seule chaîne légère k ou l à la surface lymphocytaire (cytométrie en flux)
Phénotype lymphocytaire spécifique : faible expression de Ig de surface (Ig) et marqueur aberrant CD5 + (score de Matutes ≥ 4)
II- Épidémiologie:
8% des hémopathies lymphoïdes - Incidence: 5/100.000 après 50 ans - 30/100.000 après 80 ans +++ - 72 ans = médiane d’âge
♂ = 65%; ♀ = 35%
III- Physiopathologie:
- Prolifération d’un clone de lymphocytes B, naïf ou déjà muté au niveau du centre germinatif
- Défaut d’apoptose +++
- Maladie cumulative plus que proliférative
- Activité auto réactive des lymphocytes monoclonaux
→ production d’Ig monoclonale ++++
→ auto Ac responsable de cytopénies
++++
V- Évolution:
- Dans 80% des cas, l’évolution est indolente et l’espérance de vie avoisine celle des sujets de même âge non atteints de LLC
- 27% patients non traités: décèdent de complications, svt infectieuses ++ (car dépression de l’immunité humorale et cellulaire)
B- Moyens:
1- Symptomatiques:
- ATB si infection, voire traitement antiviral (ZONA)
- Transfusion, Erythropoéïtine si Anémie
- Corticothérapie si AHAI ou PTI
- Splénectomie si AHAI ou PTI réfractaire (rare)
- Ig IV si hypogammaglobulinémie profonde et complications infectieuses récidivantes
- Vaccinations par virus vivants atténués contre-indiquées
I- Définition QE
• SD lymphoprolifératif B chronique, caractérisé par une infiltration médullaire par des cellules lympho-plasmocytaires
monotypiques, secrétant une Ig monoclonale de type IgM
• La MW fut décrite en 1944 par Jan Waldenström qui rapportait deux patients avec épistaxis, anémie, adénopathies et
hypergammaglobulinémie.
II- Généralités
• Pathologie rare: 2% des hémopathies malignes 6% des syndromes lymphoprolifératifs
• médiane d’âge: 63 ans • ♂>♀ (sex ratio = 2)
• Incidence : 3,4 par million d’habitants ♂ (1,7 par million d’habitants ♀) • Aucun facteur étiologique n’est reconnu
• Parfois prédisposition familiale: risque LLC X 3, xde MW X 20,NHL X3, MGUS X3
III- Physiopathologie
• SD lymphoprolifératif à cinétique de prolifération lente où les lymphocytes B sont figés à un stade intermédiaire entre LLC et MM
• Les lymphocytes B synthétisent une Ig de membrane M mais seuls les lymphoplasmocytes ou les plasmocytes possèdant une
IgM intracytoplasmique sont capables de l’excréter
• Une activité Anticorp de l’IgM monoclonale peut être mise en évidence et expliquerait certains signes de la maladie
A- liées à l’infiltration tumorale: B- liées aux propriétés physico-chimiques C- liées à l’activité antigénique de l’IgM:
• Les cytopénie:* le plus souvent de l’IgM: • 25% des patients développent une
anémie, parfois leuco neutropénie, • Signes d’hyperviscosité(observés chez neuropathie périphérique mono ou
thrombopénie ou une pancytopénie 15% des patients): multinévrite
* dues à l’infiltration médullaire . - céphalées, épistaxis, hémorragie rétiniennes
•un SD tumoral chez 1/3 des - Rare si IgM < 30 g/l • 2/3 ont une activité de l’IgM dirigée
patients (ADP, SMG) • Cryoglobulinémie type 1 contre la gaine myéline des nerfs :
• atteinte d’autres organes(5% des Chez 25% des patients, L’IgM peut précipiter Acs anti-MAG
cas) : poumon, plèvre, amygdales,.... au froid = (MAG = myelin-associated glycoprotein).
* L’atteinte du SNC est → phénomène de Raynaud, ulcère cutané... → Responsable de neuropathie sensitive
exceptionnelle → 5% des patients sont symptomatiques ! → douleurs +
IV- DC Positif
C- Examens complémentaires
1- VS > 70 mm 1ère heure 3- Examens biochimiques:
-Hyper protidémie
2- Hémogramme: -EPP = pic étroit au niveau β ou γ
-Anémie: inconstante, fausse parfois (hémodilution !) -immunofixation = Ig M (chaîne légère k 75%)
régénérative (hémolyse) ou arégénérative (Infiltr Medullaire) -Dosage pondéral(Ig M > 5 g/l...)
hématies en rouleaux au frottis -Analyse des urines:
-Thrombopénie modérée (40%) centrale ou périphérique *faible protéinurie, rarement > 1g/24h parfois
-hyperlymphocytose modérée (30%): lymphoplasmocytes *chaînes légères monotypiques en faible quantité
V- Dc différentiel
- Se pose avec les sd lymphoprolifératifs chroniques
qui sécrètent une IgM
• LLC B avec pic Ig M
• LNH B avec pic IgM
• Myélome à IgM (rare)
- Gammapathie monoclonale « bénigne » à IgM
(MGUS IgM, ....)
TABLEAU A APPRENDRE
VI- Evolution:
•Évolution lente(stable durant plusieurs années)
•Poussées successives émaillées de complications
•Médiane de survie sous traitement: 10 ans
• L’âge est le principal facteur pronostic
VII- Complications: QE
1- Anémie:insuffisance médullaire (IM) ou AHAI
2- Hémorragie
- thrombopénie: IM ou auto immunité
- thrombopathie induite par interaction IgM et membrane Pq
→↓ facteurs I, II, VII, X (formation complexe IgM + fact) →Inhibiteurs de la coagulation/activité Ac de l’IgM. ex: anti VIII
3. Infections: fréquente dans formes évoluées
4. SD d’hyperviscosité: si taux IgM > 30 g/l (c’est une urgence thérapeutique!!)
- asthénie, troubles visuels, auditifs, vertiges,, hypoTA orthostatique, torpeur, obnubilation, voire coma hyperglobulinémique
- paresthésies - Hémorragies muqueuses
- FO caractéristique: aspect de courant granuleux du flux sanguin, hémorragie rétinienne, œdème papillaire, exsudat, dilatation
veineuse
5. Complications de la cryoglobulinémie: rares
- déclenchés par le froid: SD de Raynaud, urticaire, arthralgie, purpura, nécrose cutanée, neuropathie périphérique
- atteinte rénale
-Dc biologique :présence de la cryoglobuline dans le sérum
6. Manifestations viscérales:
- neurologiques: / IgM anti MAG (myelin associated glycoprotein): mono névrites ou multinévrites, d’abord sensitive puis motrice,
asymétrique. EMG = caractère démyélinisant de la neuropathie
- digestive,
- pleuro pulmonaire (nodules...)
- Cutanée (nodules ou placards tumoraux)
- ostéo-articulaire (déminéralisation diffuse...)
7. Insuffisance rénale: 10%, secondaire à une tubulopathie, infectieuse, cryoglobuline, SD néphrotique d’origine amyloïde
(glomérulaire)
8. Amylose AL: complications tardives
9. Transformation en LNH à grandes cellules B (agressif) = SD de Richter: très mauvais Pc
VIII- Pronostic
Facteurs pronostiques : 5 paramètres NSL
- Âge > 65 ans - HB < 11,5 g/dl - β2 > 3 mg/l En plus: - Composant monoclonal > 70 g/l - Thrombopénie < 100.000/mm3
Score pronostic (IPI)
I- Introduction:
- Lymphome Hodgkinien = hémopathie maligne lymphoïde, clonale, caractérisée par la
présence de cellules malignes caractéristiques = cellules de Reed-Sternberg (CRS)
- Plusieurs progrès: clinique, biologique, histopathologique, immuno-histochimique et thérapeutiques
- Hémopathie maligne curable +++
II- Épidémiologie:
USA: - 0,5 à 1% tumeurs malignes - Incidence: 20 à 30 nouveaux cas/an/million habitants
France: 2500 nouveaux cas par an
- Distribution bimodale: 2 pics (3ème et 5ème décennies) 30- 50 ans
Sex ratio: 1,5 Mortalité: 0,7/100000/an
3. signes généraux: 10 – 20% des cas +++ 4. Exceptionnellement: atteinte viscérale primitive
fièvre inexpliquée, amaigrissement (pleurésie...)
B- Examen clinique:
1. Interrogatoire: 2. Examen physique:
- âge, origine, terrain (VIH), - siège ADP
- date d’apparition des ADP, leur - caractères: indolore, mobile, ferme, rarement compressive, sans tendance à la
évolution dans le temps fistulisation, ni à la nécrose
- l’existence de SG: fièvre, - palper: rate et foie
amaigrissement, sueurs nocturnes - résultats consignés sur un schéma daté
- examen complet→ atteinte viscérale
C- Examens complémentaires:
1- Cytoponction gg: geste simple, examen cytologique, évocateur si CRS (à oublier, ne se fait plus)
B- Moyens:
1- PolyChimiothérapie: 2- Radiothérapie:
- ABVD : Gold Standard - Rayonnements utilisés: photons X (accélérateurs linéaires)
- BEACOPP: stades disséminés - Volumes irradiés = territoire initialement atteints « Involved-Field » (IF)
- Intensification avec autogreffe de cellules souches - doses: - si Rémission Complète (RC) = faire 20 – 36 Gy
périphériques (si rechute ou réfractaire) - si Rémission Partielle (RP) = faire 36– 40 Gy
C- Indications:
1- stades localisés sus diaphragmatiques I et II A:
→ 3 à 4 cures ABVD + 30 Gy si RC (36 Gy si RP) (CHIMIO + RADIO)
2- stades disséminés III et IV: (CHIMIO ONLY)
- la référence = 8 cures ABVD
- si très mauvais Pc et sujet jeune: 6 BEACOPP mais au pris de bps de
complications
Physiopathologie
→ A l’état normal :
• Durée de vie des GR : 90-120 jours • 1% des GR circulant sont détruits et remplacés chaque jour
• L’hémolyse physiologique est compensée par l’érythropoïèse
• Une moelle osseuse normale, chez un individu sans carences en fer ou acide folique peut produire
(stimulation par l’érythropoïétine) jusqu’à 5x plus de réticulocytes.
→ L’anémie apparaît lorsque l’équilibre entre production et destruction d’érythrocytes est altéré :
• Pertes exagérées : anémies de causes • Défauts de production médullaire : anémies centrales
périphériques − Insuffisance quantitative : envahissement ou destruction médullaire
− Hémorragies − Insuffisance qualitative de l’érythropoïèse
− Hyper-hémolyse
→ Baisse de l’Hb ➔ baisse du transport O2 ➔ hypoxie tissulaire
→ Adaptation : 4 types de réaction :
Vasoconstrictio Augmentation du débit Diminution de l’affinité Stimulation de la synthèse de
n cardiaque : immédiate par d’hémoglobine pour l’érythropoïétine (par l’hypoxie rénale), se
l'augmentation de la fréquence l’oxygène (délai de 12-24h) / manifeste quelques jours plus tard. (Si la
cardiaque / majoré à l’effort par un déplacement de la fonction rénale est normale et si la moelle
P50 de l’O2. osseuse est capable d’y répondre).
Sémiologie clinique
→ L’intensité des signes cliniques → L’anémie sera d’autant moins bien
dépend de tolérée que :
• La rapidité d’installation d’anémie, • Son apparition sera rapide,
• De son intensité • Qu’elle est importante
• Du terrain du patient (âge + état • Qu’il existe des tares associées
cardiovasculaire)
Physiopathologie
→ Métabolisme du fer : un circuit fermé
- Organisme adulte contient : 3 à 5g de fer ➔70% l’hémoglobine et 5 % dans la myoglobine.
- Besoins quotidiens : 20 mg/j dont la majorité (90 à 95 %) ➔ recyclage des hématies sénescentes
- Environ 1 à 2 mg de fer sont absorbés par le duodénum proximal et viennent compenser les pertes par saignement,
desquamations cellulaires et pertes insensibles par la sueur ou les urines
- Il n’existe pas de système actif d’excrétion du fer
- Le contenu en fer de l’organisme n’est contrôlé que par son absorption intestinale
- Le métabolisme du fer est facilement perturbé : les entrées compensent juste les sorties
- Le seul mécanisme de régulation, en cas de déficit, est l'absorption digestive.
- Lorsque les apports ne sont pas suffisants pour couvrir les besoins, le fer est libéré des réserves vers le compartiment circulant.
→ Elles représentent 80 % des anémies ferriprives. Il s'agit d'hémorragies le plus souvent occultes, minimes et répétées digestive
ou gynécologique
→ Saignements gynécologiques → Autres pertes de fer non hémorragiques
• La cause d’anémie ferriprive la plus fréquente chez la • L’hémosidérose pulmonaire idiopathique ➔ hémorragies
femme en période d'activité génitale. intra-alvéolaires.
• Il faut interroger de manière précise +++ • Les dons de sangs trop fréquents et non compensés
• Un examen gynécologique + échographie pelvienne. • Les saignements provoqués : pathomimie décrite surtout chez
• Les ménorragies ou métrorragies peuvent être dues à : des femmes exerçant une profession de santé sous le nom de
− une insuffisance lutéale, − à un dispositif intra-utérin, SD de Lasthénie de Ferjol (soustractions dissimulées de sang).
− à un fibrome, − à un polype ou à un cancer de l’utérus.
→ Pertes digestives
• Les causes les plus fréquentes chez l'homme et chez la femme en dehors de la période d'activité génitale.
• Elles peuvent être évidentes si elles sont extériorisées (méléna, rectorragies) ou lorsqu'il existe une pathologie connue /
clinique évocatrice.
• Les examens endoscopiques sont systématiques (fibroscopie OGD + coloscopie)
➔ preuve du saignement dans 80% des cas.
• Les causes malignes représentent près de 50 % des étiologies surtout chez l’adulte de plus de 50 ans.
• Il ne faut pas s’arrêter trop vite devant un Dc facile de lésions banales comme hernie hiatale ou hémorroïdes.
• les localisations OGD sont les plus fréquentes : hernie hiatale, ulcère, varices œsophagiennes, cancer ou tumeur bénigne ;
gastrite médicamenteuse, / angio-dysplasies (maladie de Rendu-Osler)
• les localisations recto-coliques viennent ensuite : cancer, polype, diverticulose colique, RCH, angio-dysplasies, hémorroïdes
• les localisations du grêle sont les plus rares
→ Lieu d’absorption fer = grêle proximal → IRIDA: Iron-Refractory Iron-Deficiency Anemia (2007)
→ La maladie cœliaque +++. • Carence en fer résistant à l’administration de fer oral
• correction incomplète ou trop lente de l'anémie (malgré • Mutation du gène TMPRSS6, codant pour une sérine protéase
un traitement bien conduit). impliquée dans la régulation de l’hepcidine ➔ hepcidine est
• Ac anti-gliadine et anti-endomysium sur-exprimée ➔ abolition de l’absorption digestive du fer
• Ac anti-transglutaminase (IgA – IgG) → Transmission autosomique récessive (consanguinité ++)
• Biopsie duodénojéjunale +++ ➔ atrophie → Hétérozygotes habituellement asymptomatiques (phénotype peu
villositaire/infiltrat lymphocytes intra-épithéliaux (LIE) grave)
> 15% → En pratique clinique, Dc d’IRIDA
→ Certaines parasitoses digestives • carence en fer ne répondant pas, ou peu, à un traitement
→ Maladies inflammatoires du tube digestif (MICI) martial oral bien conduit (dose, durée, compliance)
→ Gastrectomies, du fait de l'absence de sécrétion acide • élimination des autres causes, notamment hémorragique
→ Traitements au long cours par les antisécrétoires • Biologie :
→ Pancréatites chroniques. − forte microcytose (VGM = 50-60 fl)
→ Certaines habitudes alimentaires peuvent diminuer − baisse importante CST (3-4 %)
l'absorption ➔ grandes quantités de thé ou géophagie. − recherche de mutations sur le gène TMPRSS6
Défauts d'apports→ A évoquer en derniers • régimes, • précarité, • TCA : anorexie mentale / trichophagie
Traitement de la carence martiale
Traitement curatif : Ils visent à restaurer le stock de fer normal et à corriger la cause du déficit.
→ Traitement curatif oral → Traitement curatif injectable
• Le sel de fer de référence per os est le sulfate de fer :
− Fumafer° 1 cp/j − Fera-Grad° 500 1 cp/j • Indications du fer injectable en cas de:
− Tardyferon° 80 2 cp/j − Folifer ° 1-2cp/j
• Indiqué en cas de carence martiale absolue − Inefficacité ou intolérance aux sels de fer
administrés per os
• La posologie TRT oral : est de 2 à 3 mg /kg de fer « métal » par jour. − MICI pouvant être aggravées par le
− Le fer est mieux absorbé à distance des repas (coefficient d'absorption de traitement oral à base de fer
l'ordre de 10 %), associé à la vitamine C (+/-). − Maladie inflammatoire chronique
− Sa consommation à jeun peut entraîner des troubles digestifs : sensations de − Carence martiale réfractaire au traitement
plénitude ou de pesanteur gastrique, constipation. oral avec suspicion de mauvaise compliance
• Dans tous les cas, les sels de fer provoquent une coloration noire des selles − Insuffisance rénale chronique et/ou
(signe indirect de compliance). utilisation d’EPO
• Ex : ferograd-vit = 105 mg x 2 cp = 210 mg/j ingérés ... dont 40 mg/j absorbés − Insuffisance cardiaque chronique, avec ou
sans anémie
• Evolution sous traitement − Pertes digestives ou gynécologiques
− Augmentation des réticulocytes vers le 7ème jour, supérieures à la capacité d’absorption du fer
− Montée de l'Hb à partir du 10ème jour. par le tube digestif
− La correction de l'anémie nécessite 3-4 mois. − Anémie ferriprive au cours de la grossesse
− La cause du déficit soit parallèlement traitée. et post-partum en cas d’Hb <10 g/dl
− La persistance de la microcytose malgré le traitement :
▪ défaut de compliance (traitement non pris ou arrêté), → Les transfusions sont exceptionnelles
▪ thalassémie éventuellement associée, (sujets âgés à haut risque CV)
▪ saignement spontané non décelé (ou provoqué),
▪ malabsorption (maladie cœliaque principalement).
Traitement préventif
→ Alimentation riche en protéines animales et surtout en viandes
→ Adjonction systématique de fer dans les pilules contraceptive améliore la carence martiale chez la femme,
→ Supplémenter (systématique) à partir du 4ème mois de grossesse et après chaque don de sang.
DC et TRT d'une Anémie Macrocytaire
OBJECTIFS
→ Retracer l'arbre décisionnel d'une macrocytose
→ Énoncer les causes des anémies macrocytaires
carentielles.
→ Énumérez les arguments cliniques et
para-cliniques du diagnostic de la maladie de
Biermer.
→ Citer les principes du traitement de l'anémie de
Biermer et des carences en folates.
Macrocytose
→ Macrocytose = 0.7 à 3.6% des NFS des sujets
hospitalisés la moitié seulement ont une
anémie associée
→ Définition :
Une macrocytose est définie par un volume
globulaire moyen (VGM) supérieur à 95-100 m3
→ Elles sont soit
• Carentielles : carence vitamine B12 ou B9
• Non carentielles : SDs myélodysplasiques
→ La découverte d'une macrocytose isolée sans
diminution du taux d‘Hb impose la même démarche
diagnostique.
Anémies macrocytaires carentielles : vitamine B12 / acide folique
Physiopathologie
→ Apports et absorption de vitamine B12 → Apports et absorption
• Les besoins quotidiens : acide folique ou vitamine B9
− 0.5 pg/j pour les nourrissons ➔ 5 pg/j pour les femmes enceintes et allaitantes. (Latin folium : feuille)
− Les réserves accumulées dans le foie sont de 1 - 5 g peuvent couvrir 4 ans de besoins • Les besoins quotidiens
− Les besoins quotidiens sont largement couverts par un apport modéré de protéines − 50 à 300 pg/j de la
animales naissance à la puberté ➔
• L'absorption 400-800mg/j chez la femme
− La cobalamine alimentaire (associée aux protéines) est libérée par l'action acide de enceinte.
l'estomac puis captée par : − Réserves faibles ➔ 4 mois
▪ Le facteur intrinsèque (FI) qui est sécrété à partir des cellules principales de la muqueuse − Ces besoins sont couverts
gastrique fundique. par une alimentation équilibrée
▪ Les protéines R ou haptocorines (sécrétions salivaires et biliaires) ont une très forte affinité pour en végétaux frais (fruits,
les cobalamines, supérieure à celle du FI en milieu acide. salades, légumes frais non
− Dans la lumière duodénale, les complexes protéine R-vit B12 sont dissociés par cuits ➔ thermolabile).
l'action des protéases pancréatiques, et trouvent des conditions de Ph favorisant la liaison au FI. • L'absorption
− Les complexes vit B12-FI transitent avec le bol alimentaire jusqu'à la partie distale de − L'absorption intestinale est
l'iléon, où ils se fixent sur un récepteur spécifique. proximale au niveau du
La vitamine B12 est absorbée par un processus actif, jéjunum selon un mécanisme
− Une faible proportion de la vitB12 est absorbée passivement actif et passif.
• Transport plasmatique de la B12 : transcobalamines I, II (+) et III
→ Les fonctions métaboliques de Vit B12/B9
• Les dérivés de l'acide folique et la vitamine B12 sont 2
facteurs nécessaires à la Synthèse d'une base de l'ADN
• Le transport plasmatique des folates se fait sous la forme de
Méthyl-tétrahydrofolates (THF) qui rentre dans la transformation
de l'acide uridilique en acide thymidilique,
entrant dans la composition de l'ADN.
• Le déficit en vitamine B12 reproduit les conditions d'une
carence en THF libre ➔ Déficit de synthèse d'ADN ➔ rythme
mitotique ralenti ➔ non synthèse des tissus à renouvellement
rapide : tissu hématopoïétique, épithélium digestif
Conséquences hématologiques des carences • Conséquences neurologiques des carences
− Modification de la cinétique de l'érythropoïèse, − Déficit relatif en méthionine qui serait à l'origine des complications
désignée par le terme d'asynchronisme de maturation neurologiques de la carence
nucléo-cytoplasmique: les mitoses des érythroblastes ➔ défaut de méthylation des gaines
sont ralenties tandis que la maturation du cytoplasme se de myéline.
déroule − Excès de production + accumulation
normalement. d'acide méthyl-malonique
➔ à l'origine de complications
− Erythropoïèse inefficace ➔ hémolyse intra-médullaire neurologiques par toxicité sur les
(Avortement intramédullaire) gaines de myélines.
→ Méthodes d'exploration
• Dosages sanguins : avant tout traitement/transfusion
− Dosage VitB12 taux entre 160 et 700 pg/ml. Très peu de faux positifs, ou faux négatifs
− Le dosage des folates repose sur la détermination de leur taux sérique (5-15 ng/ml) et intra-érythrocytaire ++
− Dosage d'acide méthyl-malonique et d'homocystéine plasmatique : peuvent déceler des carences plus précocement
• Les tests d'absorption : non utilisés en pratique
− Le test de Schilling
▪ Chez le sujet normal, la B12* se fixe au FI, arrive à l’iléon, traverse la muqueuse et se retrouve dans le plasma.
Comme les transporteurs sont saturés, la B12* réellement absorbée est éliminée dans les urines des 24 heures où une
radioactivité supérieure à 10% de la radioactivité ingérée doit donc être normalement retrouvée.
▪ Chez le sujet carencé par déficit en FI (gastrectomie - maladie de Biermer) ou par déficit intestinal (résection - tumeur) la
vitamine B12 n'arrive pas au plasma et la radioactivité des urines de 24 heures reste inférieure à 3% de la radioactivité ingérée.
▪ Pour faire la différence entre malabsorption secondaire à un défaut de facteur intrinsèque et malabsorption d'origine intestinale
(résection de l'iléon par exemple), on recommence le test en donnant simultanément à ingérer 1 mcurie de vitamine B12 (marquée
au cobalt 57) et 1 mcurie de vitamine B12 (marquée au cobalt 58) déjà couplée à du facteur intrinsèque.
▪ Si le déficit est secondaire à un problème gastrique, une radioactivité 58 supérieure à 10% est seule observée dans les
urines de 24 heures, la radioactivité 57 restant inférieure à 5%. Si le déficit est secondaire à un problème intestinal, les
radioactivités urinaires 57 et 58 restent inférieures à 5%.
▪ Dans ce cas, on étudie dans les mêmes conditions l'absorption en y ajoutant une dose per os de facteur intrinsèque : selon que
la prise simultanée de facteur intrinsèque corrige ou non la malabsorption on peut conclure à l'existence d'un défaut de facteur
intrinsèque ou à une malabsorption dépendant d'une anomalie iléale.
Cependant une pullulation microbienne intestinale peut aussi entraver l'absorption et une malabsorption persistante devra être
contrôlée après décontamination intestinale.
▪ Ce test comprend des causes d’erreur : recueil incomplet d’urine, résidu post-mictionnel, insuffisance rénale chronique
− L'hyperfolatémie provoquée
− Test de suppression par la désoxyuridine (d'U suppression)
DC +
MANIFESTATIONS HEMATOLOGIQUES
→ Les symptômes sont ceux d'une anémie chronique, souvent bien tolérés anémie pernicieuse
• Grande pâleur +/- sub-ictère ➔ coloration jaune paille des téguments
→ Hémogramme
• L'anémie est habituellement profonde, macrocytaire, le VGM dépassant 110 à 120 , et arégénérative.
• Frottis montre les hématies de grande taille (macro-ovalocytes), une anisocytose
• Les lignées neutrophiles et plaquettaires peuvent être abaissées,
• Les neutrophiles sont hyper-segmentés (enrubannés, 6-10 lobes)
→ Anomalies biochimiques
• Avortement intra-médullaire ➔ signes d'hémolyse (souvent discret mais cts)
− Augmentation modérée de la bilirubine libre − Haptoglobine effondrée − Elévation des LDH
• Formes hématologiques rares
− Pancytopénies profondes
− Rares tableaux de pseudo-microangiopathie thrombotique : Pancytopénie macrocytaire arégénérative, schizocytose, LDH très
augmentées
− Anémie hémolytique auto-immune associée (Coombs +) → Le myélogramme ➔ moelle riche :
• Présence d'érythroblastes de grande taille (mégaloblastes), avec cytoplasme basophile et chromatine d'aspect perlé très
caractéristique.
• Gigantisme et modifications de la chromatine présents sur les cellules de toutes les lignées.
• Aspect de moelle « bleue »
NB : Le myélogramme n'est pas indispensable au Dc des anémies macrocytaires carentielles
MANIFESTATIONS NEUROLOGIQUES → SD NEURO-ANEMIQUE
→ Elles ne sont observées qu'en cas de carence en vitamine B12
→ Présentes dans 10-30% des cas
→ Troubles très variés, souvent latents, parfois décompensés par la prescription intempestive d'acide folique.
→ Peuvent être au premier plan, voire évoluer sans aucun signe hématologique.
→ Histologie ➔ démyélinisation : non régressive lorsqu'elles sont sévères et anciennes.
→ Atteinte médullaire : Sclérose combinée de la moelle épinière ; c'est la manifestation « spécifique » la plus classique : atteinte
du faisceau pyramidal + voies de sensibilité proprioceptive
• SD cordonal postérieur :
− Troubles de la sensibilité de position des membres (sensibilité arthro-kinétique),
− Troubles de l'équilibre (signe de Romberg) et de la marche (ataxie)
− Abolition de la sensibilité au diapason
• Le SD pyramidal est souvent discret au début réduit à un signe de Babinski pouvant aller jusqu'à la paraparésie
• Aspect IRM cervical spécifique et évocateur : hypersignal cordonal postérieur en T2
→ L'atteinte cérébrale : plus rare
• Atteinte des nerfs crâniens, • Irritabilité • Troubles mnésiques, • Troubles du comportement (surtout patients âgés).
TRAITEMENT
Carence en Vit B12 Carence en Folates
→ Injectables : cyano ou hydroxo-cobalamine, (IM/SC/IV) → L'acide folique et l'acide folinique sont différents par
• Indications : maladie de Biermer; gastrectomies, résections leurs indications thérapeutiques,
iléales, → Toute prescription de folates peut, en cas de
• 1000 à 5000 pg/j, pendant 15-20 jours; (hydroxo 5000*) puis une carence latente en vitamine B12, précipiter
injection mensuelle de 1000 à 5000 pg pendant 3 mois, puis une l'apparition de complications neurologiques ➔ pas de
injection tous les 3-4 mois traitement avant élimination d'une carence en Vit B12
• Formes neurologiques sévères : 1000 à 5000 pg/j pendant 3 en cas de macrocytose
mois → L'acide folique :
• Le TRT doit être poursuivi à vie. • Comprimés dosés à 0.5 et 5 mg pour la voie orale
• Le patient doit être informé des risques d'interruption • 1 cp/j de 0.5 mg, ou 1cp/semaine de 5mg : grossesse,
thérapeutique prolongée ➔ rechute (délai 2-4 ans) anémie hémolytique chronique ou aiguë, traitements
→ Formes orales de dosages différents (100-250 mg/j) prolongés par antiépileptiques, ou par méthotrexate
• Indications : Non dissociation de la vitamine B12 aux protéines → L'acide folinique (leucovorine),
alimentaires, Régime végétalien strict • Solutions injectable en ampoules de dosages variables
→ Evolution sous traitement de 2,5 à 350 mg :
• Crise réticulocytaire au 8ème jour de traitement, et une Réanimations lourdes ou de nutritions parentérales,
normalisation de l'hémoglobine plus tardivement (6 à 10 semaines) Traitements par le fluoro-5- uracile à fortes doses
avec normalisation du VGM • Formes orales ➔ prévention des effets anti-foliques de
• Rythme de récupération ralenti en cas de carence martiale la pyriméthamine.
associée (à rechercher et à traiter) • L'acide folinique n'a, en dehors de ces cas, aucune
• L'effet du traitement est d'autant plus spectaculaire que la carence indication légitime.
est profonde et prononcée
Anémies macrocytaires non carentielles : SDs myélodysplasiques
Introduction
→ Les myélodysplasies ou syndromes myélodysplasiques (SMD) sont un groupe hétérogène d'hémopathies acquises résultant
de l'atteinte clonale de la cellule souche myéloïde.
→ Elles sont caractérisées par des degrés variables d'hématopoïèse inefficace et par une probabilité marquée de transformation
leucémique.
→ L'incidence des SMD est de l'ordre de 5 pour 100000 / an. → La médiane d'âge au diagnostic est aux environs de 70 ans.
→ La fréquence de la survenue augmente avec l'âge 35/100 000 /an (+ 80 ans)
→ Ces myélodysplasies, sont le plus souvent primitives, et sont parfois secondaires à une exposition toxique
(dérivés du benzène, alkylants, radiations ionisantes)
DC
→ L'anémie est au premier plan dans 90 % des cas, macrocytaire ou normocytaire, normochrome, arégénérative,
→ Autre cytopénie associée dans 30% des cas :
• Neutropénie modérée (0.7 à 1.0 109/l, parfois plus sévère) et/ou • Thrombopénie également modérée (souvent > à 50.000/mm3).
→ Maladie auto-immune associée : 10%
• Polyarthrite séronégative : 1-2.5% • Vascularite cutanée ou systémique 2-4%
Physiopathologie
→ Mécanisme génétique
• Anomalie située sur le chromosome 11 du codage de la synthèse de la chaîne béta de la globine : le chr normal a un allèle
qui synthétise une Hb dite Hb A, le chr drépanocytaire synthétise une Hb S. Ces allèles sont codominants ; cad que si on
possède l’allèle A sur un chr 11 et le S sur le second chr 11 il y aura synthèse et d’Hb A et d’Hb S.
• Mutation sur chaîne β de la globine ➔ remplacement d'acide glutamique par valine.
• Transmission sur le mode autosomique récessif.
• On peut donc présenter les 2 combinaisons chromosomiques suivantes :
− Hb S-Hb S : individu malade homozygote : l’hémoglobinose S ➔ Homozygotes S/S (Hb S) ➔ drépanocytose, (Hb A-Hb A :
individu normal)
− Hb A-Hb S : individu porteur du gène mais ne présentant pas ou peu de signes
• Autres syndromes drépanocytaires majeurs : Doubles hétérozygotes S/C et S/β thalassémie
→ Conséquences de l'HbS sur l'hématie :
• Agression (hypoxie, fièvre ...) ➔ polymérisation des molécules d'Hb S
responsable de déshydratation cellulaire
➔ déformations du GR qui prend un aspect en faucille
➔ falciformation irréversible (drépanocytes)
• La présence de drépanocytes
− Augmentation de la viscosité sanguine, +
− Augmentation de l’adhérence des drépanocytes à l'endothélium vasculaire
➔ Complications vaso-occlusives (MO, poumon, rate, rein, rétine, muscles)
Dc des SDs drépanocytaires majeurs: Drépanocytose homozygote S/S et les doubles hétérozygotes (S/C, S/β thal).
Circonstances du Dc
→ Le Dc est habituellement fait vers l’âge de 6 mois à 1 an,
→ SMG dès les 1ers mois puis disparaît vers 6 ans par auto-splénectomie
→ SD anémique chronique → Subictère conjonctival. → Complication aiguë de la maladie
→ Complications aigues +++ → Complications chroniques
Biologie
→ L'anémie est plus ou moins sévère (7 à 9 g/dl) normochrome, normocytaire,
→ Frottis : quelques drépanocytes spontanés (5-40%), corps de Jolly (hyposplénie)
→ Réticulocytes élevés + polynucléose fréquente.
→ La sidérémie est élevée (sauf en cas de carence martiale associée)
→ Diagnostic :
• Le test de falciformation (test d'Emmel) provoque la formation de drépanocytes.
− Son principe consiste à provoquer entre lame et lamelle de microscope la désoxygénation (réduction) totale de l’échantillon de
sang à examiner : l’hémoglobine S se polymérise alors sous forme de cristaux insolubles allongés qui déforment des hématies
(voir photo). Cette déformation est facilement observable au microscope, grossissement x 40.
• L'étude de l’électrophorèse de l'Hb (ou par chromatographie liquide haute performance (HPLC)
Clinique Electrophorèse Hb = Dg
→ Anémie révélée dans les 1ers mois de la → DC : E
lectrophorèse Hb (chromatographie), effectuée avant toute transfusion
vie avec ictère ++++
→ déformations squelettiques,
→ HSMG
→ Hémogramme : anémie avec forte
microcytose et hypochromie
→ Elévations des réticulocytes
→ Frottis sanguins ++: leptocytes (GR
aplatis, de grande taille et très pâles), GR en
cibles (hyposplénie) + corps de Heinz
(précipitation de l'Hb anormale)
→ La bilirubine indirecte est légèrement
augmentée.
Autres formes
→ Étiologie → Physiopathologie
• Altération d'une protéine membranaire : • La sévérité de l'affection est corrélée au déficit en spectrine.
spectrine et ankyrine. • L'anomalie primitive est le plus souvent une anomalie de l'ankyrine
• Prédominant dans la race caucasienne (60 %)
(Europe du Nord). • Il en résulte une transformation des discocytes en sphérocytes
• Transmission mode autosomique dominant indéformables, rigides et déshydratés ➔ séquestrés électivement par
(75 % des cas), récessif (25 %) les capillaires de la rate.
→ DC
• Circonstances de découverte • Tableau hématologique • Test Dc
− Hémolyse chronique et − Anémie normochrome et normocytaire / − Augmentation de la fragilité
extravasculaire parfois hyperchrome (TCMH > 41%) osmotique des GR aux solutions
➔ SMG + anémie + ictère − Les réticulocytes sont toujours élevés. hypotoniques
− Découverte dans l’enfance (50%) − Les frottis sanguins mettent en évidence − Auto-hémolyse spontanée in vitro
➔ crise aigüe de déglobulisation. des sphérocytes : GR de diamètre réduit et à 37°C ➔ très augmentée et corrigée
− Formes modérées possibles / de coloration foncée, sans pâleur centrale (non par adjonction de glucose.
découverte fortuite pathognomoniques) Ce test est le plus spécifique.
Autres
→ Elliptocytose héréditaire
- Sa fréquence est identique à celle de la SH,
- Plus souvent rencontrée chez les sujets de race noire
- Très souvent latente.
- La maladie se transmet selon le mode autosomique
dominant.
- La splénectomie est le traitement des formes hémolytiques
→ Pyropoïkilocytose héréditaire
→ Stomatocytose héréditaire
Les Anémies Hémolytiques Héréditaires par Déficits Enzymatiques
→ Étiologie → Physiopathologie
• Le gène de la G6PD est situé sur le chr X ➔ • Les GR déficients en G6PD sont incapables, en cas d'agression
transmission par la mère récessive liée au sexe oxydante, de fournir la quantité de NADPH nécessaire pour éliminer
• L'affection est observée essentiellement chez le le surplus de peroxydes ➔ dénaturation de protéines du stroma et
garçon de la globine, qui précipitent sous forme de corps de Heinz
• Quelques symptômes chez les femmes homozygotes ➔ hémolyse
• Ethnies particulièrement touchées : la race noire, les
populations du bassin méditerranéen, les juifs
sépharades (jusqu'à 50% des hommes dans certaines
populations juives du Moyen-Orient)
→ Évolution et pronostic : général bon / sujets normaux → Traitement : Préventif +++ : éducation des sujets porteurs, à
entre les crises signaler avant tout acte médical ou chirurgical, liste de
médicaments en permanence portée
→ Dc biologique → Traitement
• L’anémie est d'intensité variable normochrome, • Il est symptomatique +/- splénectomie (rarement)
normocytaire régénérative
• Dosage de l'activité enzymatique: elle est habituellement
< à 30%.
Anémies Hémolytiques Immunologiques
Introduction
→ Selon la nature de l'antigène (Ag) et de l'anticorps (Ac), 3 aspects peuvent être distingués
→ l‘Ag est érythrocytaire et l‘Ac appartiennent au même individu ➔ anémie hémolytique auto-immune +++;
→ l‘Ag n'est pas de nature érythrocytaire.
Le complexe Ag-Ac présent dans le sang se dépose sur l'hématie et provoque une lésion de la membrane engendre l'hémolyse ;
l'hématie est dans ce cas de figure une « victime innocente » d'un conflit ➔ hémolyse immuno-allergique
→ l‘Ag érythrocytaire et l‘Ac proviennent de deux individus différents, et entrent en conflit (transfusion) ou par transmission
transplacentaire de l‘Ac (incompatibilité fœto-maternelle) ➔ hémolyse iso-immune ou allo-immune
→ Etiologies +++
• Hémopathies lymphoïdes : leucémie lymphoïde chronique, • Tumeurs : carcinome digestif (estomac, pancréas,
lymphomes, maladie de Waldenström côlon), un cancer du rein, une tumeur de l'ovaire ...
TRAITEMENT
→ Traitement symptomatique → Dans les formes secondaires :
• Transfusions (souvent inefficaces par destruction des GR transfusés) • Dans les formes virales ou à mycoplasmes, une
réservées aux hémolyses sévères, surtout chez le sujet âgé corticothérapie peut aider à faire passer le cap de
• Lorsqu'il existe des agglutinines froides, le sang doit être réchauffé à 37°. la poussée hémolytique ;
• Acide folique à associer • Traitement de l'affection sous-jacente ++
Prothèses valvulaires
→ Elle est constante, minime et infraclinique, due au traumatisme des hématies sur la prothèse (surtout mécaniques).
→ Les hémolyses pathologiques sont rares avec les prothèses actuelles, se voient surtout dans :
• Dysfonction, dégénérescence et notamment de désinsertion • Endocardite ou thrombose
→ Dc d’élimination : hémorragie distillante sous anticoagulant.
→ Hémolyse minime / modérée : acide folique au long cours
→ Hémolyse majeure : remplacement valvulaire
→ Traitement :
• C'est une urgence médicale / mauvais pronostic
• Prise en charge pluridisciplinaire (hématologie, réanimation, médecine interne).
• Traitement est basé sur :
− Plasma-thérapie qui apporte de l'ADAMS 13 : échanges plasmatiques et/ou PFC (perfusions de plasma frais congelé)
➔ amélioration 80%
− +/- corticothérapie
− en cas de résistance ou de rechute ➔ rituximab +++, immunosuppresseurs (?), splénectomie
Anémies hémolytiques acquises autres
La maladie de Marchiafava-Micheli
→ C’est une affection rare hémolyse corpusculaire acquise.
→ Autres dénominations : hémoglobinurie paroxystique nocturne ou HPN.
→ Physiopathologie
• A l'état normal, les cellules de l'organisme subissent l’agression lytique du complément sur leur membrane ; qu’elles
neutralisent grâce à des protéines inhibitrices : CD55 et CD59.
• L’HPN = mutation acquise clonale des cellules souches hématopoïétiques
➔ n’expriment plus les molécules d’encrage des protéines CD55 et CD59
➔ successibilité excessive à l’action lytique du complément.
→ Clinique : la maladie s’exprime par 3 types de manifestations :
• hémolyse intravasculaire avec des poussées paroxystiques et nocturnes ➔ hémoglobinurie matinale, (plus rarement une
hémolyse chronique).
• pancytopénie ou bi-cytopénies dissociées
• TVP , surtout des veines sus-hépatiques (Budd-Chiari), du système porte et des sinus veineux crâniens.
→ Risque évolutif : une myélodysplasie dans 15%, leucémie aigüe dans 1%, aplasie médullaire
→ Diagnostic : Cytométrie en flux : déficit en CD55 et CD59
→ Traitement spécifique (corticoïdes / eculizumab / anticoagulants / ...)
Orientation Dc devant un SD Hémorragique
OBJECTIFS
→ Décrire la démarche diagnostique devant un syndrome hémorragique
→ Interpréter les résultats d'un bilan d'orientation fait à l'aide des tests suivants :
• Taux de plaquettes, TP • Temps de saignement • Temps de Quick (TQ), • Temps de Céphaline Activée (TCA).
→ Décrire la démarche Dc devant une thrombopénie
→ Argumenter les étiologies des thrombopénies et les principales hypothèses Dcs
→ Enoncer les principes du traitement à visée curative d’une thrombopénie
Clinique
→ Circonstances découverte
• SD hémorragique/Bilan pré-geste/fortuite
→ Manifestations cliniques dues aux thrombopénies
- Si plaquettes > 50 G/l : aucun SD hémorragique ne doit être attribué à la thrombopénie
- Les signes cliniques apparaissent généralement au-dessous de 50 G/L
• SD hémorragique • Hémorragies plus graves (pronostic fonctionnel ou vital) :
cutanéo-muqueux au 1er plan : − Bulles hémorragiques buccales,
− Purpura (pétéchial, ecchymotique, en − Hémorragies viscérales (hématuries, ménorragies, hémorragies digestives...).
vibice, nécrotique, NON INFILTRE) − Hémorragies rétiniennes, du vitré
− Ecchymoses, − Hémorragie cérébro-méningée représente le danger principal ➔ surveillance du
− Hémorragies muqueuses : fond d’œil (reflet de la circulation cérébrale) permet d’apprécier
épistaxis, gingivorragies... (< 20 G/L), la sévérité du SD hémorragique.
Démarche Dc
1 - S’assurer de la réalité de la thrombopénie 2 - Évaluer le risque hémorragique immédiat
→ Définition : → Signes de gravité : hospitalisation et traitement urgent
Taux de plaquette < 100-150.000 /mm3 (ou 100 giga/L) • Intensité du syndrome hémorragique cutané +
→ Si plaquettes comprises entre 70 et 150 G/l sans aucun hémorragies muqueuses : épistaxis, gingivorragies,
symptôme clinique ou hématologique, • Bulles hémorragiques buccales
il convient d’ELIMINER Pseudo-thrombopénie ou fausse • Hématomes / hémorragies au points de piqure
thrombopénie : • Hémorragies rétiniennes (fond d‘œil),
• Par agglutination plaquettaire in vitro liée à l'existence d'un Ac • Profondeur de la thrombopénie (< 20 000/mm3)
dépendant de l’EDTA. • Traitement anticoagulant ou AAP ou AINS associé
• Par satellitisme aux polynucléaires (rare) lorsque le sang est • Terrain : sujet âgé, HTA,
prélevé sur EDTA • Maladie causale sous-jacente
→ Taux de plaquettes normal si prélèvement sur citrate de → Le risque hémorragique, à taux de plaquettes égal,
sodium (tube citraté) ou au microscope (frottis) est plus important dans les thrombopénies centrales
que dans les thrombopénies périphériques.
→ Insuffisance médullaire globale : bi- ou pancytopénie, → Atteinte sélective des mégacaryocytes (plus rare)
réticulocytes bas • Médicaments : BACTRIM®, phénylbutazone,
• Aplasie médullaire idiopathique ou toxique (médicamenteuse) estrogènes, sels d’or...➔ guérison
• Myélodysplasie / myélofibrose possible 1 à 2 semaines après l’arrêt du toxique
• Carence en vit B12 ou en folates (associée à une anémie • Infections virales : oreillons, rougeole, hépatite, MNI,
macrocytaire) CMV, parvovirus B19...
• Hémopathies malignes : leucémie aiguë, lymphome, myélome, LLC .. • Thrombopénies héréditaires (rares) :
• Néoplasie solide avec métastase médullaire contexte familial / dysmorphie
• Thrombopénie immune (ancien PTI ou PTAI purpura thrombopénique auto-immun) ➔ chapitre spécifique
− Associées à une autre affection auto-immune : anémie hémolytique auto-immune (syndrome d’Evans), lupus systémique, Sd
de Sjögren, thyroïdite...
− Associées à une affection hématologique lymphoïde : LLC, lymphome. − Idiopathique (50%)
Thrombopénie immune (TI)
Généralités
→ Affection fréquente,
→ Toutes les tranches d‘âges, mais davantage les moins de 25 ans et l'enfant de moins de 10 ans
→ Sexe féminin est plus fréquent
Physiopathologie
→ Dû à la production d'auto-Ac spécifiques qui se lient aux plaquettes, qui sont ensuite rapidement détruites par le système
réticulo-histiocytaire, surtout au sein de la rate
→ Les Ac du PTI sont spécifiques des glycoprotéines de membrane plaquettaire (GP IIbIIIa et la GP Ib-IX).
→ Au cours du PTI, il existe une augmentation du volume plaquettaire moyen. Les plaquettes de plus grande taille sont des
plaquettes jeunes (contiennent plus de granulations a) plus fonctionnelles
DC
Clinique Examens Complémentaires
→ Rituximab : Utilisé avec succès (50-30%) après échec ou contre-indications de la splénectomie / Limites : coût élevé et
rechutes dans 70%
→ Analogues de la thrombopoïétine (facteur de croissance plaquettaire) Romiplostine (N-PLATE*), Eltrombopag (REVOLATE*)
➔ 80% efficacité mais traitement suspensif (coût élevé)
→ Autres
• Les transfusions plaquettaires (en plus des autres traitement)
− Peuvent être utilisées en cas d’hémorragie menaçant le pronostic vital ou fonctionnel (cérébro-méningée/oculaire).
− Les PQT transfusées protègent partiellement et sont rapidement détruites
• Autres : Dépone (Disulone) / Immunoglobulines anti-D / Danazol : réponse dans 30 % des cas ; progressive, en 6 à 8 sem
Schémas thérapeutiques
→ Plaquettes > 30 giga/L + absence de syndrome hémorragique ➔ abstention
→ Plaquettes < 30 giga/L ➔ traitement = Evaluation du score hémorragique + choix du traitement
La Maladie de Willebrand
Définition
→ C’est la plus fréquente des anomalies constitutionnelles de l'hémostase.
→ Transmission génétique est autosomale, le plus souvent dominante
→ vWF a deux fonctions essentielles dans l'hémostase.
• La première est d’assurer le transport du facteur VIII dans le sang circulant et d'assurer sa stabilité
• La seconde est de former un pont moléculaire d'une part entre les plaquettes et la paroi vasculaire lésée (adhésion plaquettaire), et
part entre les plaquettes elles-mêmes (agrégation plaquettaire).
→ Très hétérogène dans son expression clinique, phénotypique et génotypique.
→ Maladie liée à une anomalie chromosome 12 / quantitative ou qualitative du vWF
→ 3 grands types de maladie vW
• Le type 1 : déficit quantitatif en vWF ; le plus fréquent, • Le type 2 (2A, 2B, 2M, 2N) : anomalies qualitatives du vWF ;
• Le type 3 : déficit quantitatif sévère
DC
→ Dc clinique → Dc biologique (contexte clinique)
• Hémorragies muqueuses (épistaxis, • Taux plaquettes : normal
gingivorragies), hémorragies gastro-intestinales, • TCA peut être allongé
ménorragies et hémorragies cutanées • Taux de facteur VIII abaissé peut refléter indirectement une anomalie
(ecchymoses) spontanées ou provoquées du vWF.
(avulsion dentaire, un acte chirurgical) ; • Dosage spécifique du facteur vWF (taux augmente avec l'âge)
• La tendance hémorragique s'atténue avec l'âge. − L’antigène du facteur Willebrand (VWF : Ag),
• Dans une même famille, l'intensité de la maladie − L’activité du cofacteur de la ristocétine (VWF : RCo),
peut varier • TS allongé (peut-être normal dans les formes frustes).
Principes du Traitement
→ Il ne faut pas : d’injections IM, prescription d'aspirine et d’AINS
→ Méthodes locales : souvent suffisantes → Traitement spécifique :
• Compression locale, • Méchage résorbable d'un épistaxis, • Desmopressine (DDAVP) ou Minirin*
• Colle biologique (avulsion dentaire), • Acide tranexamique • Concentrés plasmatiques de facteur vW
• Oestro-progestatifs en cas de ménorragies abondantes,
Les Thrombopathies
→ Affections acquises : fréquentes
→ Anomalies constitutionnelles : très rares ➔ anomalies des plaquettes entraînant une modification de fonction : adhésion,
agrégation ou libération du contenu / ATCD familiaux (pas toujours)
Tableau clinico-biologique Causes des thrombopathies
→ Saignement cutanéo-muqueux → Les thrombopathies acquises +++ :
→ Taux normal de plaquettes • Prise médicamenteuse (aspirine, AINS, thiénopyridines,), syndromes
→ TCA et TP sont normaux. myéloprolifératifs, myélodysplasiques, dysglobulinémies, insuffisance rénale.
→ Allongement du temps de saignement → Les thrombopathies constitutionnelles :
→ ➔ Anomalies des fonctions • Anomalies des récepteurs (la dystrophie thrombocytaire hémorragique de
plaquettaires Bernard-Soulier, la thrombasthénie de Glanzmann),
• Anomalies des granules (granules alpha et granules denses)
• Anomalies de signalisation
Anomalies Constitutionnelles de la Coagulation
L’Hémophilie
Définition - Généralités
→ Pathologie ubiquitaire sans prédisposition ethnique particulière.
→ Transmission récessive liée au chromosome X.
→ Fréquence : • Hémophilie A = déficit facteur VIII ➔ 80 à 85 % • Hémophilie B = déficit facteur IX ➔ 15 à 20 %
→ Manifestations hémorragiques identiques pour l’hémophilie A et B
→ Dans une même famille la sévérité est identique pour tous les membres atteints et ne se modifie pas au cours du temps
DC Positif d’hémophilie
→ Sexe masculin ++ / Antécédents familiaux
→ Hémophilie féminine exceptionnelle : fille homozygote ou double hétérozygote
(mère conductrice et père hémophile), ...
→ Signes Cliniques : → Dc biologique :
• La localisation du saignement en fait la gravité : • Évoqué devant tout allongement
hémorragies internes, hémorragies cérébro-méningées, isolé du TCA (TP normal)
hématuries, hémorragies digestives... • Confirmé : diminution des facteurs
• Les hémarthroses et les hématomes ➔ VIII ou IX
caractéristiques (70%) • Dc prénatal : prélèvement des
• Jamais de purpura cellules fœtales par amniocentèse
→ On sait aujourd’hui que le facteur tissulaire est retrouvé dans de
nombreux tissus, qu’il est absent du plasma, des cellules sanguines
circulantes et que certains tissus en sont quasiment dépourvus : le muscle
strié et l’articulation. Ainsi, physiologiquement, en l’absence de facteur
tissulaire la voie intrinsèque devient prédominante au niveau articulaire et
musculaire. Ces localisations sont donc prédisposées aux saignements chez
l’hémophile.
→ Déficit en facteur X (facteur Stuart), facteur V, facteur II, facteur XIII : allongement du TP et du TCA
→ Déficit en fibrinogène :
• Afibrinogénémie / Hypo-fibrinogénémies ou dysfibrinogénémie
→ Anticorps lors du traitement substitutif de déficit en → La vit K ➔ synthèse hépatique des facteurs Vit K
facteur de la coagulation dépendants : facteurs II, VII, IX, X, protéines C et S
• Circonstances de découverte : → Métabolisme de la vitamine K
− Traitement substitutif de l’hémophilie A sévère +++ • Apport alimentaire de vit K1 (salade, choux, épinards, ...) et
− Plus rarement : maladie de Willebrand sévère ou hémophilie B apport endogène de vit K2 (flore bactérienne saprophyte
sévère. intestinale)
• Le traitement substitutif devient inefficace. • Liposoluble : absorption par la muqueuse intestinale grâce
• Diagnostic biologique : mise en évidence d’Ac anti-facteur aux sels biliaires
VIII ou rarement anti-IX ou anti-Wd • Transport : albumine
→ Etiologies
→ Auto anticorps acquis dirigés contre un facteur de la • Carence d'apport : Alimentation parentérale prolongée,
coagulation nouveau-né (15 1ers j)
• Diagnostic clinique : symptomatologie hémorragique souvent • Carence d'absorption : diarrhée, maladie cœliaque,
grave. résection intestinale étendue, obstruction des voies biliaires
• Diagnostic biologique : (cholestases chroniques), absorption chronique d'huile de
− Déficit majeur du facteur concerné : VIII (le plus fréquent), IX, paraffine...
X, V, VII Willebrand, • Autres : prise d'antivitamines K, de raticides, augmentation
− Présence de l’Ac anti-facteur du catabolisme de la vit K (rifampicine, antiépileptiques,
• Circonstances de survenue +++ : sujets âgés, maladies barbituriques), anomalie du transport (congénitale),
auto-immunes, maladie lymphoproliférative ... → Diagnostic
• Traitement • Allongement du TCA et du TP
− Traitement de fond : corticoïdes, Ig IV, immunosuppresseurs, • Facteur V normal
échanges plasmatiques, Rituximab... → Traitement
− En cas d’épisode hémorragique : traitement substitutif par • Traitement préventif : Nouveau-né (systématique) et femmes
apport enceintes sous antituberculeux ou antiépileptiques
▪ Du facteur contre lequel est dirigé l’Ac • Traitement curatif : surdosage en antivitamines K ou lors
▪ De produits de substitution qui court-circuitent le facteur d’intoxication par les raticides :
déficitaire (efficacité moyenne) prise de vitamine K (orale ou IV) ou injection IV de PPSB
→ Physiopathologie
→ Conséquences :
• Dépôts de fibrine dans la microcirculation,
• Consommation des facteurs de la coagulation et des
plaquettes,
• Activation de la fibrinolyse ➔ PDF
→ Jamais primitive ➔ étiologies multiples et variées
• Obstétricales : rétention du fœtus in utéro, embolie
amniotique, toxémie gravidique,
hématome rétro-placentaire, môle hydatiforme ....
• Lésions tissulaires étendues : Polytraumatismes, chirurgie
lourde, brûlures étendues, ...
• Néoplasies : cancers solides disséminés (prostate, sein,
ovaire, pancréas, rein). Leucémies aiguës myéloïdes
• États infectieux sévères : choc septique, rickettsioses, varicelles malignes, septicémie à gram + ou - (méningococcémies,
pneumococcies).
• Cirrhose décompensée
• Morsure serpent
→ Manifestations cliniques (+/- marquées)
• En plus des symptômes correspondants à l’étiologie • Formes évolution lente vs aiguë
Introduction - Généralités
→ Une pancytopénie associe, à des degrés divers, • Anémie + • Neutropénie (PNN et non leucocytes) + • Thrombopénie
→ Les bi-cytopénies posent les mêmes problèmes diagnostiques et imposent la même démarche
→ Devant une pancytopénie, • Évaluation de la gravité + • Recherche de l'affection causale.
→ La lymphopénie n’entre pas dans la définition de la pancytopénie car son Dc étiologique implique des processus
physiopathologiques différents.
DC Positif DC de Gravité
→ Le myélogramme montre un frottis pauvre sans signes dysplasiques → Facteurs de gravité d’une aplasie médullaire
cytologiques et pas de cellules anormales. (score de CAMITTA) :
→ La biopsie médullaire est indispensable : elle retrouve des zones • Thrombopénie < 20 Giga/l,
aplasiques et hypoplasiques avec une hypo-cellularité globale, • Neutropénie < 0.5 Giga/l
remplacées par une nappe d’adipocytes. +++ • Réticulo-cytopénie < 20 Giga/l
→ La BOM permet d’éliminer autres Dcs : → Forme sévère si 2 critères ou plus
• Pas de fibrose → Forme très sévère si neutropénie < 0.2 G/L
• Pas d’envahissement par un processus malin ou autre (EBTM = European Group for Blood and Marrow
• Pas d’hématopoïèse inefficace. Transplantation)
→ IRM: montre le remplacement du tissu hématopoïétique par du tissu → Survie spontanée des aplasies sévères < 20 % à
adipeux au niveau du rachis dorso-lombaire, le bassin et de la tête du 1 an
fémur.
→ C'est le traitement le plus rapidement efficace en → Greffes allogéniques non apparentées (à partir du fichier de
cas d’aplasie médullaire sévère (score <40) ou en donneurs volontaires de moelle osseuse)
cas d’échec du traitement immunosuppresseur.
→ Elle permet la guérison de 60 à 80 % des → Les facteurs de croissance des cellules souches
patients. • Le G-CSF et le GM-CSF : traitement d'appoint, théoriquement
→ Elle est réservée aux patients de moins de 45-50 d'utilisation peu logique en l'absence de leurs cellules cibles.
ans ayant un donneur familial HLA-géno • Eltrombopag, un agoniste du récepteur à la thrombopoïétine ++
identique,
→ L’androgénothérapie
→ Complications : 15-20% mortalité, réaction de • Proposée chez les sujets âgés, et dans certaines indications :
rejet (GVH +++) − Pancytopénies peu graves,
− Contre-indication ou échec des traitements précédents.
→ Les critères pré-greffe favorables sont : • 20-30 % de réponses partielles dans des aplasies médullaires peu
• Intervalle court entre le diagnostic et la greffe, sévères (réponse surtout érythrocytaire)
• Petit nombre de transfusions, • Traitement parfois d’attente (identification d'un donneur)
• Absence d'infection grave • Effets secondaires : signes de virilisation, toxicité hépatique et risque
d'adénocarcinome hépatique
LES HEMOPATHIES MALIGNES
Définition :
= Maladies malignes du tissu hématopoïétique, caractérisées par une expansion clonale de cellules lymphoïdes ou
myéloïdes, immatures ou matures, aboutissant à leur accumulation dans le sang, la moelle osseuse et les organes
lymphoïdes (voire même parfois dans les organes non hématopoïétiques).
En général :
- Si cellules matures : maladies d’évolution lente = hémopathie chronique
- Si cellules immatures (jeunes) : maladie d’évolution rapide = H. aiguë
Deux notions nouvelles : clonalité et accumulation des cellules malignes
1. La notion de ‘’Clonalité’’ :
= maladie qui se déclare à partir d’une cellule maligne (où s’est produit l’événement oncogénique mutation génétique
inaugural de la transformation maligne).
Toutes cellules malignes qui suivront porteront la même anomalie (marque de fabrique) que la cellule initiale.
Ex : - anomalie chromosomique (=génotype): Ex t(9;22)= chromosome Ph1 pour la LMC
- marqueur membranaire (= phénotype) ou intracytoplasmique : Ag spécifique = Cluster de différenciation (CD) ex:
CD20 pour Lymphomes de type B, CD 3 pour Lymphomes T ….etc
NB : CD = soit des Ig Surface pour lignée lymphoïde B, soit récepteur cellulaire ( TCR ou T Cell Receptor pour lignée T)
➢ Conséquences hématologiques :
*Prolifération du clone malin :
→ hypercellularité (hyper GB, GR, PLq….)
→ tuméfaction tissu hématopoïétique (SPM, ADP…)
→ envahissement tissus sains
*Dépression de l’hématopoïèse normale :
→ insuffisance médullaire (cytopénies = n anémie)
→ troubles immunitaires (infections +++…)
Voir Rappel
Définition :
Pathologies CLONALES, touchant une cellule souche ou un progéniteur myéloïde multipotent→ Hyperproduction
d’une lignée sanguine myéloïde, en l’absence de stimulus évident (approprié ou non)
Moelle osseuse hypercellulaire = Hématopoïèse exubérante, (peut toucher sites extra médullaires)
Complications : - hémorragies,
- thromboses par hyperviscosité sanguine due à hypercellularité,
- transformation en Leucémie Aigue ; bcp + fréquente si Leucémie Myéloide Chronique (LMC)
Diagnostic parfois difficile
Classification sans cesse en évolution avec les avancées de la biologie moléculaire
➢ Classification :
SMP classiques (4) Les SMP atypiques…
- Leucémie myéloïde Chronique (LMC) - syndrome hyperéosinophilique
- polyglobulie de Vaquez (PV) - L. chronique neutrophilique
- thrombocytémie essentielle (TE) - leucémie myélomonocytaire juvénile
- splénomégalie myéloïde= myélofibrose primitive - Mastocytose systémique
- leucémie myélomonocytaire chronique
- formes inclassables
Actuellement, nouvelle classification OMS 2016 où d’autres entités sont décrites
On se contentera d’étudier les 4 entités physiopathologiques classiques (= prolifération monoclonale d’un progéniteur
myéloïde pluripotent) :
Leucémie Myéloïde Chronique Splénomégalie myéloïde ou myélofibrose primitive
Thrombocythémie essentielle Polyglobulie Primitive= Maladie de Vaquez
➢ Caractéristiques communes :
Clinique : Syndrome tumoral fréquent (SMG+++, HMG)
Biologie : (NFS+ myélogramme) :
- Hypercellularité sanguine et médullaire due à la prolifération d’une ou plusieurs lignées myéloïdes
- Maturation conservée des éléments myéloïdes +++
- Atteinte fréquente de plusieurs lignées
Epidémiologie : Historique :
- Fréquence : 7 à 20% de toutes les 1960 : Identification d’une anomalie génétique (caryotype) chez les patients
leucémies atteints de LMC = chromosome Philadelphie. = translocation réciproque
- incidence de 1 à 2 / 100 000 hab/an t(9;22). Le Ch 9 porte le gène abl et le ch 22 le gène bcr.
- tous les âges, surtout l'adulte entre • Cette translocation → nouveau gène « chimérique » rappelé Bcr-Abl
30 et 50 ans • années 80 : le produit du gène Bcr-Abl est une enzyme Tyrosine kinase (TK)
- favorisée par l'exposition au responsable de la prolifération myéloïde.
benzène et aux rayons ionisants. • 1990 : Découverte des inhibiteurs spécifiques de la tyrosine kinase (ITK)
• 2000 : mise sur le marché du 1er traitement « ciblé » ITK
➢ Diagnostic positif :
Clinique :
Circonstances de découverte : Examen clinique :
Le plus svt : NFS systématique (GB très augmentés) chez - Début insidieux ++++
un patient asymptomatique - Adulte jeune (âge moyen 45 ans)
Devant une symptomatologie clinique non spécifique : - Signes peu caractéristiques : asthénie, amaigrissement, Sd
- douleur de l’hypochondre gauche= SPM anémique parfois
- asthénie, sd anémique… - Splénomégalie de taille variable, souvent très volumineuse
Devant Complications (rares actuellement) : - Parfois hépatomégalie
- crise de goutte - Tumeur cutanée (chlorome) : de plus en plus rare
- priapisme (thrombose corps caverneux), …
Diagnostic biologique :
1. Hémogramme ou NFS +++ : caractéristique 3. Cytogénétique = caryotype :
→ Hyperleucocytose > 100 000/mm3 à 1 M/mm3 Recherche du chromosome philadelphie spécifique de la
- neutrophiles (30 à 40 %) - basophilie ++ et éosinophilie maladie par deux techniques
- myélémie (30 à 50 %) composée de tous les stades de * Conventionelle (recherche effectuée sur la moelle) :
maturation granuleuse métamyélocytes > myélocytes > retrouve Ph 1 chez 95% des patients (5% de négatifs =
promyélocytes > rares blastes sans hiatus de maturation +++ translocation cryptique)
→Autres lignées sanguines : * FISH (hybridation in situ avec fluorescence) : peut se
- Anémie modérée faire sur sang périphérique, plus chère. Positivité dans
- Plaquettes normales ou élevées (si abaissées, craindre 100% des cas.
une transformation en leucémie aigue= acutisation) La cytogénétique Permet le suivi de la réponse
thérapeutique
2. Myélogramme : 4. Biologie moléculaire ( sur sang périphérique) :
inutile au diagnostic, n'est réalisé que pour faire une - Retrouve la présence du transcrit de bcr-abl chez 100%
cytogénétique médullaire des patients.
Aspect identique au frottis sanguin : - Permet le suivi de la réponse thérapeutique avec
- une hyperplasie granuleuse (80-90 %) précision.
- maturation normale NB : la Biopsie Ostéo-médullaire (BOM) n’a aucun intérêt
- éosinophilie et basophilie médullaire Dc !!!!
Résumé du Dc positif :
Clinique + NFS : suspicion du Dc
• Cytogénétique et / ou Biologie moléculaire : confirmation du Dc
➢ Evolution :
Évolution naturelle en 3 phases avant l’ère des nouvelles thérapies :
1. chronique (dure 3 à 5 ans) : ↑ leucocytose + myélémie + t(9;22)
2. Accélérée : AEG, ↑ rate, ↑ basophilie(>20%), ↑des formes jeunes(promyélo+blastes) blastes médullaires <20%,
anomalies additionnelles au caryotype, résistance au traitement, dure qlqs semaines à qlqs mois
3. Aigue = acutisation (dure 3 à 6 mois) : transformation blastique (>15% blastes dans le sang et >20% moelle)
entraînant le décès.
➢ Complications :
* Durant la phase chronique : • Anémie • Hémorragies / Thromboses (priapisme) • Infections • Crise de goutte
* Transformation aigue = acutisation : redoutable, Pc vital !!!!
➢ Pronostic :
3 Groupe de risques : (score pronostique de SOKAL: âge, taille rate,% blastes sur NFS, tx plq) :
* Bas risque < 0,8 (survie médiane 67 mois)
* Risque intermédiaire entre 0,8 et 1,2 (survie médiane 44 mois)
* Haut risque > 1,2 (survie médiane 35 mois)
➢ Traitement :
BUT : - guérir si possible
- obtenir une rémission complète cytogénétique et moléculaire (disparition du clone Ph1) → prolonger la survie
MOYENS :
▪ INHIBITEURS DE Tyrosine Kinase (ITK) : le 1er = Imatinib (GLIVEC®)
- Inhibiteur spécifique de la tyrosine kinase bcr-abl = thérapie ciblée +++
- Posologie 400 mg/j en phase chronique
- Effets indésirables rares
- 95% de Réponse Complète Hématologique et 87% de RC C ytogénétique ; même sur les formes acutisées
Cependant : - Durée du traitement ? À vie ??
- 10 -20 % de résistance → changement de traitement
Indications :
▪ ITK Toujours dès le Dc (quelque soit phase de maladie, chronique ou accélérée)
▪ Femme enceinte : pas d’ITK !! Contre-indiqué !! Seul l’interferon est possible durant grossesse
▪ Formes résistantes : changer d’ITK, voire propose une allogreffe de CSH SI donneur compatible
Surveillance du traitement :
- Clinique : disparition SPM
- NFS : disparition leucocytose et normalisation formule
- Cytogénétique : disparition t(9;22)
- Biol mol : diminution (> 3 log) voire disparition de bcr-abl
Conclusion :
- Hémopathie initialement constamment mortelle mais dont le pronostic a été transformé par les ITK.
- Intérêt de la surveillance cytogénétique et moléculaire afin de détecter les mauvais répondeurs et « switcher » à temps
par ITK2
LA POLYGLOBULIE PRIMITIVE DE VAQUEZ (PV)
OBJECTIFS PEDAGOGIQUES :
Définir une polyglobulie vraie.
Préciser les critères diagnostiques de la P. de VAQUEZ.
Différencier polyglobulie primitive de Vaquez d’une polyglobulie secondaire.
Préciser le profil évolutif et les complications d’une PV.
Définir les principaux traitements de la PV.
I. INTRODUCTION – DEFINITIONS :
Définition 1: Polyglobulie « vraie » = augmentation masse de GR circulante= masse sanguine, traduite par :
- augmentation Hématocrite (Hte)
- augmentation taux d’Hb
On parle d’une polyglobulie vraie quand: - chez ♀ = hématocrite > 56 % et taux d’hémoglobine > 16,5 g/dl.
- chez ♂ = hématocrite > 60 % et taux d’hémoglobine > 18,5 g/dl.
Si Ht entre 48-56% chez ♀ et entre 54-60% chez ♂ → Doute !! → étude isotopique masse sanguine.
Définition 2:
La polyglobulie Primitive de Vaquez (PV) est un syndrome myéloprolifératif chronique, caractérisé par une
prolifération non régulée du tissu hématopoïétique, portant essentiellement sur la lignée érythroblastique.
Cette prolifération se fait de façon indépendante de l’érythropoïétine (Epo).
Dc d’élimination fait en 3 étapes: - Confirmer d’abord existence d’une polyglobulie vraie.
- Eliminer une étiologie évidente = polyglobulie secondaire !!
- Confirmer la nature primitive de la polyglobulie = PV.
Intérêt: - Meilleure compréhension de sa pathogénie.
- Dc devenu facile depuis la découverte de la mutation de jak2.
II. EPIDEMIOLOGIE :
- Pathologie rare, du sujet âgé : âge moyen au Dc = 60 ans.
- Peut se voir avant 60 ans mais rare avant 40 ans.
- Sexe ratio = 1 (H=F).
- Fréquence = 2 cas/100.000 habitants.
III. PHYSIOPATHOLOGIE :
- Trois mécanismes pathogéniques possibles→ polyglobulie VRAIE.
- Rôle central d’EPO et son action positive sur la pousse des
progéniteurs médullaires de la lignée rouge:
Production compensatrice d’EPO en réaction à une hypoxie,
= polyglobulie IIaire
Production inappropriée d’EPO par un processus tumoral,
Expansion d’un clone de progéniteurs érythroblastiques capable de proliférer en absence d’EPO =
Polyglobulie primitive de Vaquez.
- Le clone malin de la PV est porteur de mutation V617F de la tyrosine kinase JAK2 (95%).
- 5 %: la mutation touche une autre région de JAK2 (exon 12).
- Cette mutation mime l’action de l’EPO → prolifération de la lignée érythroblastique continue.
NB : Mutation V617F de JAK2 : non spécifique de la PV (retrouvée dans 50-60% des TE et 50% des SMG myéloïdes).
C. Biologie:
1. Hémogramme (NFS) affirme la présence de la polyglobulie avec :
- ↗ Hte (sur 2 prélèvements, séparés de plusieurs heures chez un malade bien hydraté et hors de contexte de stress).
- Polyglobulie affirmée quand Hte > 56 % (F) et 60 % (H).
- Elévation parallèle de la numération des globules rouges et du taux d’hémoglobine (sauf en cas de carence
martiale associée où hypochromie et microcytose seront observées).
- Quand Hte entre 48-55 % (F) et 54-60 % (H), confirmation (ou infirmation) par détermination de la masse
sanguine isotopique.
- Hyperleucocytose modérée à PPN, thrombocytose (Dc différentiel !!).
4. Dosage EPO sérique: ↘ ou limite de la normale dans PV. ↗ dans P secondaires (Dc différentiel !!).
7. Autres examens:
- VS : basse ou nulle (!!) - Les gaz du sang (éliminer une hypoxie): si PV, la SaO2 > 92%.
- Fer sérique et ferritine souvent abaissés. - Écho abdominale: pour écarter un hépatome et une tumeur du rein.
NB: pas besoin d’étude cytogénétique car pas d’anomalies cytogénétiques spécifiques mais intérêt surtout pour
éliminer une LMC qui peut poser le problème de Dc différentiel parfois.
V. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL :
1. FAUSSES POLYGLOBULIES
Pseudo-polyglobulie ou polyglobulie de stress: Thalassémie Hémoconcentration
syndrome de Gaisböck hétérozygote aiguë
- ♂, 60 ans, obèse, hypertendu, parfois tabagique et - Origine ethnique Contexte de
diabétique. (méditerranée, Asie). déshydratation
- Hte légèrement > N, sans SPM ni ↑GB ou Pq. - Nbr de GR ↗, mais aiguë (clinique+++).
- Si doute avec la PV→ étude isotopique : VGT N + VPT ↘ microcytose et
≠ PV. hypochromie, Hb et Hte N.
- Etat clinique stable: pas besoin ni d’autres explorations ni - L’électrophorèse de l’Hb
de traitement. confirme le diagnostic.
VI. EVOLUTION
- PV: hémopathie maligne d'évolution lente qui s'étend sur plusieurs années.
- L'espérance de vie est considérée comme normale pour les patients âgés.
- La mortalité est plus élevée % la population générale correspondante si Dc fait avant 50 ans (jeune).
- Les principales causes de décès sont : les thromboses (20%), les leucémies (19%), les tumeurs solides (12%). Près d’1/3
des patients décèdent de maladies générales.
- L'âge (> 65 ans) et la survenue de thromboses sont les deux facteurs associés à la mortalité.
VII. COMPLICATIONS :
1. COMPLICATIONS VASCULAIRES 2. COMPLICATIONS HEMATOLOGIQUES 3- COMPLICATIONS
Thromboses: liées à l’hyperviscosité (Ht>60%). Myélofibrose secondaire: (1/3 des cas) : METABOLIQUES
- Veineuses: phlébites, parfois EP, thrombose - Tardive (10 à 20 ans), progressive Liées au SMP (hyper
portale ++ - Tableau d’une splénomégalie myéloïde. uricémie) :
VSH = syndrome de Budd-Chiari ++ - Lithiase rénale.
- Artérielles: AVC, IDM, AOMI (ischémie). Transformation leucémique (LAM): - Crise de goutte.
- 10% à 10 ans, 15% à 15 ans.
Hémorragies: rares, liées anomalies - Liée étroitement au traitement
fonctionnelles plaquettaires. (hydroxyurée, pipobroman, alkylants, 32P).
- Pronostic est très sombre.
VIII. TRAITEMENT :
1. BUT : double.
- Ramener Hte < 45% pour réduire le risque vasculaire et maintenir ce taux stable.
- Éviter les complications dues à la maladie et aux traitements.
2. MOYENS :
Symptomatiques TTT de fond → maintenir Ht <45% et Pq< 450 000/mm3
- Les saignées: Myélosupresseurs:
TTT de référence et de l’urgence +++ - Hydroxyurée (Hydréa®): 25 mg/kg/j, rémission obtenue en 1 à 2
(chute rapide du volume globulaire). mois, puis ttt d’entretien 10 mg/kg/j.
→ créer une carence martiale qu’il faut - Pipobroman (Vercyte®): agent alkylant, 1,25 mg/kg/j, délai d’action
respecter ++ 1 à 2 mois, puis ttt entretien 0,5 mg/kg/j, risque leucémogène.
prélever 350 ml/saignée de façon - Phosphore 32: IV à la dose 0,1 mCi/kg. Effet au bout 3 mois,
répétée jusqu’à Ht= normale. rémission dans 90% des cas, dure 2-3 ans, risque leucémogène ++
efficacité et coût faible.
- Aspirine à faible dose: prévention thrombose. Interféron alpha: sous forme pégylée (retard)
- Allopurinol: prévention hyper uricémie. - 90 μg/ semaine avec possibilité d’augmenter doses si besoin.
- Effets extra-hématologiques +++→ arrêt du traitement parfois.
3. INDICATIONS:
- En urgence, si patient symptomatique : saignées pour ramener l’hématocrite < 45%.
- Aspirine à petites doses (100 mg/j).
- Traitement de fond:
sujet jeune< 40 ans: saignées ou IFN (ou inhibiteurs JAK2 si études le prouvent).
sujet d’âge mûr: hydroxyurée ou pipobroman, inhibiteurs JAK2 ?
sujet âgé: phosphore 32.
CONCLUSION :
- PV: diagnostic d’élimination nécessitant bonne démarche.
- Progrès considérables dans la compréhension de la physiopath de la PV.
- Progrès thérapeutiques avec IFN et surtout avec les ITK (anti-JAK2) et ouverture de la voie pour d’autres thérapies
dans l’avenir.
LA THOMBOCYTEMIE ESSENTIELLE
OBJECTIFS : - Définir une thrombocytose.
- Préciser les critères diagnostiques de la Thrombocytémie Essentielle.
- Enumérer les diagnostics différentiels de la TE.
- Décrire les complications de la TE.
- Définir les principaux traitements de la TE.
I. INTRODUCTION- DEFINITION :
- Déf: TE = syndrome myéloprolifératif chronique caractérisé par une ↑ persistante du taux de PLQ > 450.000/mm³.
- C’est un diagnostic d’élimination.
- Démarche diagnostique suit 3 objectifs principaux:
Éliminer une hyperplaquettose secondaire.
Apporter des arguments en faveur du Dc de SMP. (= caractère primitif de la prolifération plaquettaire)
Écarter les autre SMP et apporter les arguments en faveur d’une TE.
- Le plus fréquent des SMP. Incidence : 2,5 nouveau cas/100.000 habitants par an.
- Âge moyen : 60 ans, mais peut se voir chez sujet jeune. - Discrète prédominance féminine.
- Pronostic bon = rareté de la transformation.
- Les complications thrombotiques et/ou hémorragiques = facteurs de morbidité importants en l’absence de TTT.
II. PHYSIOPATHOLOGIE :
III. CLINIQUE :
A. CIRCONSTANCES DE DECOUVERTE :
- Systématique : (2/3 des cas !!)
Numération plaquettaire > 450.000/mm3 chez patient asymptomatique.
Le plus svt > 500.000/mm3.
- Symptomatologie révélatrice de la maladie (ce sont les complications vasculaires de la maladie).
En pratique :
- TE =Diagnostic d’élimination +++ (= Procédure diagnostique longue +) car absence de critère Dc pathognomonique !!
- Commencer toujours par éliminer une thrombocytose réactionnelle.
- Une fois la thrombocytose est étiquetée comme primitive:
si JAK2 est +: écarter PV (Hte...), SPM (BOM...).
si JAK2 est - : écarter une LMC, SMD.
V. EVOLUTION :
L’évolution est très longue, le plus souvent compatible avec une vie normale sauf quand les complications apparaissent.
VI. COMPLICATIONS :
Vasculaires +++ (= symptomatologie révélatrice) Complications dues à la progression clonale
1- Les manifestations ischémiques de la 1. Progression vers la polyglobulie vraie (5 à 7 % des cas, après
microcirculation ou thrombotiques 29 mois) :
macrovasculaires (déjà vus dans le chapitre - Chevauchement entre ces deux SMP Ph-négatifs.
clinique) : - Patients porteurs de la mutation V617F de JAK2 +++
- Symptômes qui révèlent la maladie (déjà vus 2. Progression vers la myélofibrose:
auparavant!!) - Phénomène tardif.
- Favorisées par l’existence concomitante de FDR - Fréquence semble ↗ avec le temps (5-10% après 8 ans).
vasculaire qu’il faut savoir évaluer afin de les traiter. 3. Transformation en leucémie aiguë :
2. Complications hémorragiques : - Événement grave, rare (0,6 et 6%) et tardif (délai compris
- Frqtes si taux de PQ > 1,5 million/mm3 et entre 7 et 10 ans).
favorisées par la prise d’aspirine. - Myéloblastique ++++, favorisée par la chimiothérapie
- En rapport avec thrombopathie liée à la maladie. éventuellement.
- FDR : anomalies cytogénétiques, myélofibrose, ttt cytotoxique.
VII. PRONOSTIC DE TE :
- En général bon mais tenir compte de : l’âge, des FDRCV, ATCD thromboses, taux de plaquettes.
- Surveillance régulière clinico-biologique.
- 3 GROUPES DE RISQUES :
Patients à haut risque Patients à risque intermédiaire Patients à faible risque
- Age> 60 ans. - Âge entre 40 et 60 ans. - Âge < 40 ans.
- ATCD de thrombose. - FDR cardiovasculaire ou thrombophilie familiale. - Aucun des critères de haut risque.
- PQ > 1500 GIGA/L. - PQ: 1000 et 1500 GIGA/L. - Pas FDR CVx, ni thrombophilie.
VIII. TRAITEMENT :
1. BUTS:
- Diminution chiffre Pq → Réduction risque de complications thrombotiques.
→ Diminution morbidité.
- Amélioration de la qualité de vie et l’espérance de vie.
- Traitement ajusté en fonction de la stratification par facteur de risque en tenant compte des toxicités à court et long
terme des médicaments utilisés.
2. MOYENS:
SYMPTOMATIQUES DE FOND = MYELOSUPPRESSEUR
- Antiagrégants plaquettaires (aspirine, clopidogrel...). - Hydroxyurée (Hydréa®): ttt choix en 1ère intention, facilité de
- Faibles doses suffisent: 100 mg/j d’aspirine. maniement.
- A éviter si ATCD hémorragiques ou plq > 1,5 - Pipobroman (Vercyte®) : non commercialisé au Maroc.
million/mm3. - Anagrélide (Xagrid®): agent thrombopéniant par inhibition
croissance et maturation Pq, non commercialisé au Maroc,
plus coûteux avec plus d’effets secondaires.
- IFNα pégylé= 90 μg/sem. Efficace 80% en 3 mois.
Tolérance moyenne, coût élevé. Seul indiqué chez ♀ enceinte.
- Inhibiteurs de JAK2 : ruxolitinib et lestaurtinib : en cours
d’évaluation. Coût très élevé !!
3. INDICATIONS :
Sous-groupe à fort risque vasculaire Sous-groupe sans risque vasculaire Femme enceinte
- En 1ère ligne thérapeutique : Hydréa + Aspirine si découverte d’un FDR - Aspirine à faible dose suffisante, à
aspirine faible dose. thrombotique. arrêter 1 semaine avant
- Si résistance ou intolérance à l’Hydréa : l’accouchement.
Anagrélide. - Si nécessité de baisser le taux de
- Inhibiteurs de JAK2 à l’essai. Pq : seul ttt autorisé = IFN.
Myélofibrose primitive ou Splénomégalie Myéloïde
Objectifs
- Définir une SPM - Citer les principales circonstances de découverte.
- Préciser les critères diagnostiques de la maladie - Décrire les principaux diagnostics différentiels
- Évaluer le pronostic de la maladie - Définir les principales complications
- Décrire les principes thérapeutiques de la maladie
Définition:
SD myéloprolifératif chronique défini par l’association d’une :
Myélofibrose médullaire (MF) extensive et évolutive pouvant aboutir à une Ostéomyélosclérose
et métaplasie érythro myéloïde de la rate (hématopoïèse extra - médullaire).
- Maladie clonale de la cellule souche hématopoïétique (CSH)
Généralités
- Maladie rare (la plus rare des SMP) : 3-7 cas/million hab/an
- Adulte âgé 60-65 ans avec Prépondérance masculin: Sex ratio 1,2
- Présentation clinico-biologique dépend du stade de maladie
- Peut être une complication tardive de PV et TE
- Traitement moins bien codifié que les autres SPM
- Survie à 3 ans est ≈ 50%
- Décès par: infections, saignements, Leucémie Aigue (5 à 30%)
Physiopathologie
- Mal connue
- Autrefois considérée comme une Pathologie des fibroblastes
(myélofibrose médullaire)
- Rôle majeur des cytokines et des aminoglycanes ds la MF réactionnelle
- Rôle de l’angiogénèse :
→ prolifération des cellules endothéliales sous contrôle de facteurs +
(VEGF et bFGF dont taux augmente dans la SPM)
→ Intérêt des inhibiteurs de l'angiogénèse tel Thalidomide pour TTT++
- Rôle de la mutation de JAK2 (présent dans 50% des SPM)
DC Positif
1- Circonstance de découverte 2- Examen clinique:
Signes généraux (insidieux): asthénie croissante, amaigrissement rapide et - Retrouve la SMG: quasi constante!!
important, sueurs nocturnes - taille variable mais svt très volumineuse
- Parfois, signes plus spécifiques: - HMG (50% des cas): ferme, indolore,
- pesanteur Hypoch Gauche (SPM+++) → Douleur abd lisse
SD anémique, - SD hémorragique, - crise de goutte, - infections - Autres signes (rares) : purpura,
- Parfois asymptomatique (rare): découverte fortuite lors d’un examen clinique ADP petite taille
3- Examens complémentaires:
-NFS - BOM - Biologie Moléculaire: Mutation JAK2, Mpl, Calréticuline - Autres (rôle dans Dc différentiel ) : Caryotype ...
3-1.Hémogramme caractéristique +++ 3-2 Examens médullaires: 3-3. Biologie moléculaire : 3-4. Autres
- Lignée Rouge: Myélogramme : très difficile à 3 mutations à chercher : examens: réservés
*Anémie normochrome normocytaire réaliser à cause de la fibrose - Mutation V617F de JAK 2: aux formes
* Anomalies qualitatives sur le frottis → échec Présente dans 50% des cas atypiques !!
- anisocytose, poïkilocytose Biopsie OstéoMedullaire: → confirme le Dc de Sd ETUDES
(GR en larme ou poire) indispensable au Dc +++ Myélo P +++ , ISOTOPIQUES (Fer
- érythroblastose sanguine (GR avec Mee la Fibrose +++ (3 types → non spécifique ( retrouvée 59, Scintigraphie
noyau) = érythromyélémie +++ (témoins de fibrose) dans PV et TE) médullaire à l
d ’érythropoïèse extramédullaire) Stade I: fibrose réticulinique - Mutation de la ’indium)
- Lignée Blanche: au début Calréticuline : présente De moins en moins
- Hyperleucocytose modérée à PNN Stade II: fibrose collagène dans 25% des cas utilisées
(50%) < 30 000/mm3 Stade III: ostéomyélosclérose - Mutation 515 de MPL → affirme la
- Myélémie, parfois leucopénie (stade ultime) (récepteur métaplasie de la rate
- Lignée Plaquettaire: variable → Diminution de la moelle thrombopoïétine): 5% des dans les formes de
- Hyperplaquettose ds 50% au début hématopoïétique cas débutantes
- Thrombopénie (phase évoluée) → Prolifération NB: présence d’une seule IRM médullaire :
- anomalies qualitatives : mégacaryocytaire mutation chez un patient → aspect fibrose
macroPlaquettes, dystrophique donnée
Critères diagnostiques (OMS 2016) → Diagnostic + = 3 critères majeurs et au moins un critère mineur
Critères majeurs : Critères mineurs:
1. Présence d’une prolifération mégacaryocytaire avec Présence d’au moins un des critères suivants sur deux
atypies, associée soit à de la fibrose réticuline ou collagène déterminations:
2. Pas de critères OMS : TE, LMC, PV, SMD ou autres a) Anémie
néoplasmes myéloïdes b) Leucocytes > 11 Giga/l
3. Présence de mutation: JAK2 ou Calreticuline ou Mpl. c) Splénomégalie palpable
(En l’absence des ces anomalies: présence d’un marqueur clonal) d) LDH élevé ou subnormal
Formes cliniques
1- SM avec HYPERTENSION PORTALE (HTP) 2- SM avec tumeurs Hématopoïètiques extra-médullaire:
- Au stade avancé de la maladie avec ascite liée à l ’HTP Digestives, pulmonaires, rénales et rétro-péritonéales
(due à flux sanguin au niveau de la rate ..) Neurologiques (pseudo-tumeur cérébrale ou de la dure-mère
- Aussi due à l’atteinte hépatique par métaplasie myéloïde * Dc par biopsie → tissus hématopoïétique aberrent
OU par l’hémosidérose post transfusionnelle.
Dc différentiel
Leucémie à tricholeucocytes Myélofibrose aiguë maligne (forme particulière de LAM) Autres SDs
- évoquée car association de splénomégalie - Évoquée par : myéloprolifératif
et fibrose médullaire à BOM (réticulinique - BOM : fibrose médullaire s chroniques,
ici et non collagène!! ) - infiltration hématopoïétique par des blastes surtout en
- présence de tricholeucocytes circulants sur - mais : phase évoluée
frottis sanguin et sur BOM - absence de splénomégalie vers la fibrose:
- NFS : pancytopénie + absence de myélémie E
PV, T
TRAITEMENT
1 – Buts: Il n’existe aucune thérapeutique efficace sur la fibrose de la SM en dehors de l’allogreffe de CSH !!!!
Cependant, les traitements actuels peuvent aider à : - Prolonger la survie - Éviter les complications
2 – Moyens:
Abstention Traitements de Fond: peu spécifiques. Efficacité incertaine 3 – Indications:
thérapeutique: 1- Chimiothérapie orale : lutter contre la prolifération myéloïde - Formes peu
suffisante dans - Hydroxyurée: 1 à 2 gel/j, bonne tolérance, efficace sur hyperleucocytose cytopéniantes et sujet
formes peu sympto - Pipobroman (Vercyte) - Anagrelide si thrombocytose asso. âgé: abstention et
du sujet âgé 2- Androgénothérapie: (Danazol) surtout pour les formes cytopéniques surveillance
3- Corticothérapie: efficacité 30-40% sur l’anémie - Formes sévères (score
Traitements 4 - Thalidomide (+ corticoïdes): efficaces sur les cytopénies (30-50%) pronostic élevé) du sujet
Symptomatiques 5 - anti JAK 2 (ruxolitinib) : efficacité démontrée (réduction SPM , SG et jeune : allogreffe si
- la transfusion amélioration survie) mais coût +++ possible
CG et PQ, 6- Splénectomie: si SPM massive, symptomatique avec cytopénies - Les autres formes :
- EPO pour corriger 7- Radiothérapie splénique: Effet palliative et transitoire petites doses si TRTs symptomatiques
l’anémie parfois, absence d’HTP et choix du TRT de fond
- allopurinol 8- Allogreffe de CSP: seul ttt curatif, proposée chez sujet < 60 ans avec score au cas par cas
Pc élevé
Conclusion: Myélofibrose Primitive:
- Individualisée il y a plus d’un siècle - Affection peu fréquente, - Touchant l’adulte d’âge mûr
- L'évolution sous traitement reste encore assez proche de son histoire naturelle.
- Progrès importants dans la compréhension de la physiopathologie: regain d’intérêt pour cette maladie de la part des chercheurs et des cliniciens -
plusieurs traitement sont en cours d’essais - améliorer le pronostic de cette pathologie
LES LEUCÉMIES AIGUËS
Objectifs Pédagogiques
- Décrire les symptômes et les examens biologiques qui doivent faire penser à une leucémie aiguë.
- Décrire les examens biologiques qui permettent de confirmer le diagnostic d’une leucémie aigue
- Reconnaître le rôle du médecin généraliste avant et après le diagnostic d’une leucémie aiguë.
Définition
Les LA : Hémopathies malignes caractérisées par la prolifération de précurseurs hématopoïétiques peu différenciés,
incapables d’achever leur maturation, qui envahissent la moelle osseuses, le sang et d’autres organes parfois.
Intérêts de cette question:
- pronostic grave car évolution très rapide !!!
- avancées thérapeutiques importantes mais toujours insuffisantes
HISTORIQUE
- Années 50 : Première rémission de quelques semaines par exsanguino-transfusion (Pr Jean BERNARD)
- Années 70: quelques enfants vivants ‘’guéris’’ après ttt
- Années 80-90: Prise en charge codifiée : guérir à tout prix !!! Mais toxicité ++
- Actuellement:
* Progrès diagnostic et facteurs pronostiques (cytogénétiques et moléculaires)
* Meilleur prise en charge (réanimation) et maîtrise techniques de greffe
* Nouvelles molécules: thérapie ciblée, ex :ATRA, Arsenic, IKT, Ac Monoclonaux .. etc (moins toxiques et + efficaces)
* immunothérapie « active » par perfusion de lymphocytes activés (CAR T Cells)
ETIOLOGIES
• Inconnues !!!
• Facteurs de risques (action sur le génome) :
- maladies génétiques constitutionnelles (ex: trisomie21, Sd Fanconi,...etc)
- exposition à des toxiques (chimiothérapie, pesticides....
- états dits préleucémiques : LMC, SMD...
- virus ? HTLV1, EBV...
PHYSIOPATHOLOGIE = leucémogenèse
- Désordres génétiques - Dérégulation - Influence d’autres facteurs :
(surexpression de gènes ou leur répression): épigénétique * environnement (virus, radiations....)
activation de certains oncogènes par mutation ou (rôle des micro RNA, * hormones, cytokines, fact de
translocation et inhibition de gènes suppresseurs méthylation, acétylation croissance...
(apoptose) des histones....)
CONSEQUENCES
- Prolifération du clone malin au niveau de la MO: - Dépression de l’hématopoïèse normale :
→ hyperleucocytose → insuffisance médullaire (anémie; infections , Hgies)
→ SD tumoral (SPM, ADP,...etc) → troubles métaboliques (sd de lyse..) !!!!
→ envahissement tissus sains (LCR, testicules chez l’enfant....) → troubles immunitaires (LAL ++)
DIAGNOSTIC CLINIQUE
CIRCONSTANCES DE DÉCOUVERTE
1. SD Insuffisance médullaire (+/- 2. SD 3. CIVD (coagulation 4. Lors du suivi d’une
complet): anémie, fièvre / infections, tumoral: rare intra-vasculaire disséminée) : pathologie « leucémogène » :
Hgies cutanéo-muqueuses et variable !! → Sd hémorragique sévère LMC, autres SMP, SMD..
EXAMEN CLINIQUE
Retrouve l’Association : 1. SD tumoral 2. SD d’insuffisance médullaire
1. SD tumoral : rare et variable 2. Insuffisance médullaire :
- hypertrophie gg périphériques et profonds (médiastin ...) +++
- SPM, HPM → LAL> LAM (motif de consultation)
- lésions cutanées nodulaires - SD anémique
- hypertrophie gingivale (LAM) et/ou - SD infectieux
- atteinte osseuse, testiculaire, du SNC (paralysie faciale...) → LAL et/ou - SD hémorragique
- leucostase (détresse respiratoire, coma: + frqte LAM) cutané, muqueux (CIVD...)
• NB : les deux SDs permettent d’évoquer le Dc de LA, mais jamais le confirmer !!
• Intérêt des examens biologiques pour confirmer le Dc d’une L A +++ (LE DC EST BIOLOGIQUE)
PRONOSTIC
1- TOUTES LES LA (paramètres Communs) 2- pour les LAL 3- pour les LAM :
- âge: Pronostic inverse / âge (plus âge élevé , - LAL 3: meilleur pronostic - LAM secondaires (SMD,
plus le PC est mauvais) - guérison dans 80% des cas chez Kc...) = plus mauvais Pc !!
- masses tumorale : Pronostic proportionnel à enfants +++ - LAM 3 : bon Pc
hyperleucocytose, atteinte SNC....) - mauvais chez adulte car fréquence - LAM 5, 6 et 7: mauvais Pc
- Anomalies cytogénétiques -immunologiques +++ de t(9;22)
TRAITEMENT
LA = urgence médicale extrême !!!
1- Rôle du médecin généraliste: y penser → faire NFS
- Hospitalisation urgente
- Voie veineuse → hyperhydratation +++ (sérum salé ou glucosé)
- Bilan rapide : ionog. Sang, groupage, hémocultures si fièvre...
- Antibiothérapie IV, empirique, à large spectre, associée
- Demande de Concentrés de GR si anémie et de plaquettes si Hgies ou Pq <20 000/mm3 car risque majeur de saigner
- Préparation de l’évacuation du patient vers un centre spécialisé
(→ Lui apporter tout ce qui lui manque)
2- Rôle du spécialiste:
A. TRAITEMENT SYMPTOMATIQUE = B. TRAITEMENT ANTI- LEUCÉMIQUE
«SUPPORTIVE CARE» • Chimiothérapie conventionnelle : tjrs +++ 3 phases :
- Induction → rémission complète (pas de blastes dans sang et MO)
• Complications métaboliques (lyse tumorale +++) - consolidation
- entretien → éviter la rechute
• Contrôle de l’infection • Allogreffe de CSH : si mauvais Pc ou rechute après chimiothérapie
- géno-identique (donneur frère ou sœur compatible)
• Support hématologique (transfusions) - phéno-identique (donneur compatible non familial)
- sang du cordon
LE MYELOME MULTIPLE
OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES
- Définir la Maladie de KAHLER:
- Décrire les principales circonstances de découverte ;
- Déterminer les critères diagnostiques de la maladie;
- Définir les éléments de classification pronostique;
- Énumérer les principales complications;
- Enoncer les principes du traitement;
- Préciser la place du médecin généraliste dans le suivi d’un myélome sous TRT.
I. Introduction - Définition
Myélome multiple = maladie de KAHLER
= Prolifération maligne plasmocytaire monoclonale diffuse, initialement médullaire et qui a la caractéristique de sécréter une
immunoglobuline monoclonale retrouvée dans le sang et/ou les urines)
• Age de survenue : Après 60 ans dans la majorité des cas. Rare avant 40 ans
• homme > femme
• Fréquence : - 4 cas /100 000 habitants par an (pays développés)
- 1 à 2 % de l'ensemble des cancers - 10 à 12 % des hémopathies malignes - 2 000 à 2 500 nouveaux cas par an en France.
• Impact +++ en terme de santé publique dans les années à venir
• Maladie accumulative > proliférative (capacité d’apoptose perdue)
• Origine toujours inconnue
• reste incurable à ce jour (médiane de survie aujourd’hui ≈ 5 ans alors qu’elle était de 18 mois il y’a 30 ans !!)
• âge moyen au Dc 65 ans.
• maladie hétérogène → grande disparité pronostique
• Actuellement , avancées considérables dans domaine thérapeutique:
- symptomatiques (biphosphonates, Epo ...etc.)
- anti-néoplasiques : antimitotiques, anti angiogénèse (Thalidomide, Lenalidomide, pomalidomide..) ,
inhibiteur du protéasome (Bortezomib, Carfilzomib... ) , Acs monoclonaux anti plasmocytes (anti-CD138 )... Etc.
II. Physiopathologie:
1. Origine des plasmocytes malins ?
- Stimulation antigénique?→ Sélection d’1 clone anormal → Expansion du clone
→ Activation d’oncogènes → progression vers la malignité
- Rôle du protéasome → inhibition apoptose → accumulation Plasmocytes
2. Facteur de croissance des plasmocytes : IL6 +++
3. Production et sécrétion d’une Ig monoclonale complète ou chaîne légère
- Précipitation dans le tubule rénal → IR
- ↑ viscosité sanguine
→ SD d’hyperviscosité, maladie
thrombo-embolique
- Précipitation dans certains organes (cœur, rein..) →
Amylose
- Activité anticorps (inconstante) : ex anti-MAG
→ atteintes neurologiques
4. Expansion du clone myélomateux:
conséquences
→ Inhibition hématopoïèse normale: anémie,
thrombopénie
→ Suppression lymphopoïèse normale :
déficit immunitaire
→ Destruction osseuse et hypercalcémie: arrêt
cardiaque, troubles digestifs ...
rôle de l’OAF, rôle système RANK-RANKL-OPG ++
atteinte osseuse du MM
• Activation ostéoclastes→ lyse osseuse + hypercalcémie • Inhibition ostéoblastes • Rôle de RANK/RANK ligand
• Rôle des autres protéines (MIP-1α (Macrophage Inflammator Protein), IL 6, OAF....)
III. DC Positif
Circonstance de découverte:
Cliniques: Biologiques: Complications:
Douleurs osseuses, VS accélérée, neurologiques,
Fractures pathologiques, pic à l’EPP; Insuffisance rénale,
AEG (Asympto) infections à répétition,
hypercalcémie
Sympto ou Asympto (devant la biologie)
C. SD hématologique:
1. NFS : 2. Myélogramme: 3. BOM :
- Anémie normochrome normocytaire → présence d’une Infiltration - A ne faire que si le
arégénérative (50%) au Frottis : formation plasmocytaire> 10 % +++ myélogramme n’est pas
de rouleaux d’hématies (piles d’assiettes) - les Plasmocytes souvent dystrophiques informatif
- Parfois thrombopénie ou neutropénie (anomalies cytoplasmiques et nucléaires: - Infiltration plasmocytaire
(infiltration médullaire) binucléarité...) confirmée par l’immunohistochimie
- Rarement: plasmocytes circulants - Il peut être (-) si caractère focal de la (CD 13+)
(signe de gravité !!!) prolifération → faire une BOM ++ - note degré de l’Insuffisance
médullaire associée
Attention!! ++++
La présence des 3 SDs au Dc n’est pas indispensable !
• il y’a des myélomes non sécrétant ou non excrétant ou à chaînes légères :
dans ces cas, il n’y aura pas de de pic à l’EPP.
• Les lésions osseuses peuvent être absentes (MM au stade précoce)
• DONC : La présence de l’infiltration plasmocytaire médullaire suffit pour
porter le Dc de MM parfois!
IV. Dc différentiel
A. Lésions osseuses d’autres B. Dysglobulinémie monoclonale: C. Plasmocytose médullaire
origines : - Maladie de Waldenström (plasmocytes > 10%): peut se voir
Métastases osseuses, - MGUS - Infections chroniques, cirrhose, Cancers,
Ostéoporose - gammapathie associée à une connectivites...
Tumeurs osseuses primitives hépatopathie, une maladie autoimmune, elle est de type Polyclonale +++
une infection chronique, une néoplasie...
V. Evolution - Complications
• MM : maladie encore incurable
• Survie médiane ≈ 5 ans
• Sous traitement : obtention d’une rémission en « plateau » ~ 12-24 mois, puis échappement au traitement→ changement
• Décès lié aux complications (infectieuses, métaboliques, néoplasies IIaires...)
Complications +++++
Rénales : ⅓ des malades font une IR Neurologiques: Amylose : de type AL Infections :
- Insuffisance rénale progressive par - Atteinte radiculaire - Atteinte rénale isolée - Souvent à l’origine du décès
atteinte tubulo-interstitielle - Polyneuropathie ou - Germes encapsulés ++
- Insuffisance rénale aiguë sensitivo-motrice : Ig - atteinte systémique (Poumon, urines ++)
oligo-anurique / précipitation anti-MAG - SD néphrotique (pneumocoque, Hi,
intra-tubulaire chaînes Légères - Compression médullaire méningocoque..)
- SD néphrotique (amylose) par infiltration épidurale
Plusieurs classifications :
1. Durie et Salmon (1975) (NSL)
B. Moyens:
1. Symptomatiques: toujours +++
- Anémie: transfusion, EPO
- Douleurs: antalgiques palier III (morphiniques) !!! (le temps que le TRT de fond agisse)
- Hypercalcémie: hydratation, corticothérapie , biphosphonates +++ (Zometa ®, Bondronat®)
- Infections: antibiothérapie, Ig IV
2. Traitement de fond:
Chimiothérapie antimitotique : Inhibiteur protéasome: Anti-angiogéniques/
- Melphalan (Alkeran® ) + - Bortezomib (Velcade*): efficace sur MM immuno-modulateurs:
Prednisone: 4 j/ mois (protocole avec cytogénétique défavorable tjrs en
d’Alexanian) association : * Thalidomide: bons résultats
→ Complètement délaissé V+ Thalidomide + Dexamethasone mais toxicité neurologique +++
= VTD → très bons résultats associé au Dexa, V, ou Cyclophosphamide
- Cyclophosphamide (Endoxan) : (meilleur TRT, était le standard jusqu’à
en association avec corticoïdes il y a 1 ou 2 ans) * Lénalidomide (Revlimid®) : + efficace,
- Carfilzomib (Kyprolis) moins toxique mais coût +++
Acs monoclonaux anti CD38 Radiothérapie localisée : très efficace si Traitement intensif :
(anti plasmocytes): nouveauté tumeur localisée (plasmocytome) - avec autogreffe de CSP (cellules souches
et à but antalgique +++ périphériques prélevées par cytaphérèse sur
sang périphérique)
Immunothérapie anti-tumorale (CAR T cells): traitement moderne prometteur - allogreffe si âge jeune et donneur HLA
mais très cher compatible
C. Indications:
• Stade I : Pas d’indication à traiter (attendre la progression !!)
• Stades II et III:
- Traitement symptomatique: tjrs, quelque soit l’âge +++
- Sujet < 65 ans: - association chimiothérapie puis autogreffe de CSP et traitement d’entretien pour éviter rechutes
- allogreffe de CSH si âge jeune + donneur compatible
- Sujet > 65 ans ou tare majeure: chimiothérapie + douce
→ Protocole CTD (cyclophosphamide +T+D), Alexanian...etc
• Dans tous les cas, bisphosphonate mensuel : prévenir destruction osseuse (systématiquement)
CONCLUSION
• Avancées importantes dans la connaissance du MM
• Meilleure définition des facteurs Pc
• Espoirs réels avec les nouvelles molécules en cours de développement
Les Lymphomes non Hodgkiniens
OBJECTIFS
• énumérer les circonstances diagnostiques d’un LNH.
• déterminer classification anatomo-clinique simplifiée pour médecin généraliste
• citer les facteurs pronostiques.
• définir les principes thérapeutiques
Terminologie Définitions
"Leucémie" et "Lymphome: - Lymphome = Terme «générique» désignant les
→ Racines: "leukos"(blanc) et "haima"(sang) proliférations malignes monoclonales de cellules
- Si cellules lymphomateuses se trouvent en excès dans le lymphoïdes,
sang = le lymphome est leucémique ou « leucémisé » de type B ou T, se développant initialement au niveau des
(traduction d’un envahissement médullaire) organes lymphoïdes (ganglions ou extra gg).
- Tout lymphome peut être leucémique, à la présentation ou à - Lymphomes non Hodgkiniens (LNH): ensemble de
un moment donné de l’évolution proliférations lymphoïdes malignes, différente sur plan clinique,
(exception: lymphome de Hodgkin) histologique, Pc et thérapeutique (≠ L hodgkiniens car pas de
Lymphome nodal & extra-nodal : anglais: "node" = CRS)./
ganglion - Maladie qui se voit à tout âge, essentiellement adulte mature
- nodal lymphoma = L des ganglions lymphatiques ou assimilés: - Touche n’importe quel organe : ganglions, viscères, SNC, os,
rate, anneau de Waldeyer, du thymus peau....etc → concerne toutes les spécialités médicales ++
- extra nodal = extra gg (sites lymphoïdes accessoires). - Plusieurs Types histologiques → présentations cliniques,
ex : L du tube digestif, L.SNC, L. cutané.... pronostic et traitement différents
EPIDEMIOLOGIE
- 56 000 nouveaux cas / an aux USA et 26 300 décès / an - 4% des cancers de l’Homme
- Registre marocain Rabat et grand Casablanca: 5e cancer - Incidence: 12-15 cas pour 100 000 habitants/an
- 3% d’augmentation annuelle de l’incidence - 60 ans : âge moyen au Dc
ETIOLOGIES
- Souvent inconnues
- Rôle de certains agents infectieux: - Anomalies - Risques élevés en - LHN post-greffe
- EBV cytogénétiques cas d’antécédent d’organe
- HTLV1 → lymphome T → déficit familial de
- Helicobacter pylori → Lymphome gastrique MALT immunitaire lymphome
- autres bactéries pour MALT respiratoire ou lacrymal
- VIH et prédisposition aux cancers
DC POSITIF
CIRCONSTANCES DE DÉCOUVERTE:
1. Adénopathie(s)
- superficielle(s): unique ou multiple volontiers
asymétriques, taille variable, indolore, non
inflammatoire consistance ferme, parfois compressive
- profondes : intérêt de l’imagerie +++
* thorax: - Rx standard → élargissement médiastinal,
épanchement pleural
- TDM: meilleure +++
* Abdomen-pelvis (sous
diaphragmatique):
écho+TDM +++
→ recherche ADPSMP
isolée
2. Manifestations
tumorales extra
ganglionnaires (liées au
type d’atteinte)
4. Fortuitement
Critères de CLASSIFICATION
HISTOLOGIQUE
- taille des cellules lymphomateuses
(grandes/petites) à l’examen Histologique et
le type d’ atteinte (diffuse/ nodullaire)
- Immuno-histochimie: Ag de surface (CD)→ B/T,
stade de maturation....
- Cytogénétique (FISH):
anomalieschromosomiques spécifiques
- Biologie moléculaire: réarrangement gènes
et l'expression des oncogènes
→ expertise du laboratoire +++
- Rôle important de la discussion
clinicien-anatomopathologiste
Résultats :
* affirmer le Dc de lymphome
* classer le lymphome ++++
Lymphomes de faible risque : Lymphome de haut risque :
- formes nodulaires ou folliculaires - formes diffuses à grandes cellules : lymphoblastes, Immunoblastes, Centroblastes
- types cytologiques : lymphocytes mûrs - LNH de la zone du manteau - LNH type Burkitt
CLASSIFICATIONS HISTOLOGIQUES
1966: Rappaport
1977: Lukes et Colins
1978: Kiel
1981: Working formulation
1994: REAL
2001: WHO= OMS
2008: OMS actualisée
2016: dernière actualisation OMS
(intégration de
la cytogénétique et de la biologie
moléculaire)
Dc Différentiel
A- Devant une ADP (avant la B- Après biopsie gg: (Dc ≠
biopsie): histologique)
Discuter les autres causes ADP 1- Lymphome de Hodgkin (dans
superficielles: son type histologique 4):
- métastases gg d’un cancer (forme avec dépletion lymphocytaire)
- infections bactériennes : BK +++ - IHC = CD20+/-; CD15+, CD30 +
- lymphome de Hodgkin 2- sarcomes : intérêt de l’IHC pour
- maladies systémiques : sarcoïdose.. affirmer le Dc
Bilan d’extension
but → stadification anatomo-clinique du LNH. faire :
- Rx pulm + TDM thoraco-abdomino-pelvienne +++
- BOM +++
- Actuellement : intérêt PET scanner au FDG +++
→ meilleure stadification du LHN
- PL si signes d’appel ou type histo particulier
- examens fibroscopique + biopsies + - TDM cérébrale si trbles neurologiques → facultatifs
PRONOSTIC
Dépend essentiellement:
- âge (tolérance des traitements parfois lourds)
- extension de la maladie au Dc → stade de la maladie
- état général au Dc
- autres paramètres spécifiques de chaque type de LNH
Intérêt: prédire:
- Taux de rémission complète
- Taux de survie sans maladie
- Taux de survie globale
Index Pronostic International (IPI) pour LNH agressif Index Pronostic International pour LNH folliculaire (FLIPI)
5 paramètres: Paramètres du FLIPI (1 point vs 0 point)
- Age : ≤ 60 yrs vs > 60 yrs • âge: < 60 vs 60
- Ann Arbor stage : I-II vs III-IV • hémoglobine: ≥ 12g/dL vs <12g/dL
- Number of extranodal sites : 0-1 vs ≥ 2 • LDH sériques: 1N
- Performans status = Index d’activité (OMS) : 0-1 vs ≥2 • stade Ann Arbor: I–II vs III–IV
- Taux LDH: ≤ N vs > N • nombre de ggs atteints: <4 vs >4
→ 3 groupes: Bon: 0 - 1, Intermédiaire: 2, Mauvais: ≥ 3
TRAITEMENT
BUT: MOYENS :
- guérir si c’est possible (plus de 50% des cas !!!) - symptomatiques : qualité de vie +++
- prolonger la survie pour les formes incurables et éviter antalgiques, ATB, transfusions, érythropoïétine...
les complications. - traitement de fond (chimio, radioth, Ac Monoclonaux...)
Choix du TRT selon les facteurs Pc
➔ LNH folliculaire
Indications thérapeutiques dans le LNH Folliculaire
1. Maladie localisée stade I :
Abstention si FLIPI faible ou intermédiaire + patient > 60 ans