Clicmag 057
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! ClicMag n° 57
Votre disquaire classique, jazz, world Février 2018
GERHARD OPPITZ
Sur les sommets schubertiens
© Concerto Winderstein
Earle Brown, Contemporary sound Earle Brown, Contemporary sound Earle Brown, Contemporary sound Earle Brown, Contemporary sound Earle Brown, Contemporary sound Earle Brown, Contemporary sound
series, vol. 1. Œuvres de Brown, series, vol. 2. Œuvres de Nono, series, vol. 3. Œuvres de Berio, series, vol. 5. Œuvres de Lucier, series, vol. 4. Œuvres de Boulez, series, vol. 6. Œuvres de Cage,
Roldan, Harrison, Kagel, Hobbs, Maderna, Berio, Maxwell Davies, Bussotti, Cage, Mayuzumi, Xenakis, Ashley, Behrman, Mumma, Ives, Scelsi, Brown, Xenakis, Clementi, Wolff, Crumb, Yun, Wuorinen,
Rzewski, Cage, Cowell… Bedford, Orton, Feldman, Brown... Reynolds…. Evangelist, Catiglioni, Berio... Nilsson, Schoenberg... Gandini, Bolanos, Nobre...
WER6928 - 3 CD Wergo WER6931 - 3 CD Wergo WER6934 - 3 CD Wergo WER6940 - 3 CD Wergo WER6937 - 3 CD Wergo WER6943 - 3 CD Wergo
Adriana Hölszky : Tragödia, der Unerwartet. Œuvres de Lang, Boes- Liza Lim : Tongue of the invisible Valerio Sannicandro : Ius Lucis, Rebecca Saunders : Stirrings Still Karlheinz Stockhausen : Michaels
unsichtbare Raum, musique pour 18 mans, Barrett et Francesconi Uri Caine; Omar Ebrahim; Ensemble pour deux ensembles Ensemble musikFabrik reise um die erde
musiciens et électroniques live musikFabrik; Stefan Asbury; Etienne musikFabrik musikFabrik; Ensemble für Neue Musik; Ensemble musikFabrik
Ensemble musikFabrik; Johannes Debus Siebens; Christian Eggen André de Ridder Pierre-André Valade Peter Rundel
WER6707 - 1 SACD Wergo WER6857 - 1 CD Wergo WER6859 - 1 CD Wergo WER2065 - 1 SACD Wergo WER6694 - 1 CD Wergo WER6858 - 1 CD Wergo
Claudio Ambrosini : «Plurimo», John Cage : Empty Words with Franco Donatoni : Abyss Aurélio Edler-Copes : «In Feldman, Varèse : Duos pour piano Joan La Barbara : Early Immersive
Concerto pour deux pianos et grand Music for Piano; One7 Katarzyna Otczyk, mezzo-soprano; Mario Resonance» / Terry Riley : «In C» Helena Bugallo; Amy Williams; Amy Music
orchestre John Cage, voix Caroli, flûtes; Orchestre di Padova e del Aurélio Edler-Copes, guitare électrique, Briggs; Benjamin Engeli; Stefan Wirth Joan La Barbara, voix, percussion, phase
OS National de la RAI Yvar Mikhashoff, piano Veneto; Marco Angius, direction électronique shifters; Bruce Ditmas, synthétiseur
STR37086 - 1 CD Stradivarius MODE200 - 1 CD Mode STR37075 - 1 CD Stradivarius EOR014 - 1 CD éOle Records WER6708 - 1 CD Wergo MODE298 - 1 CD Mode
Carlo Alessandro Landini : E. Lutyens : Quincunx; And Suddenly Krzysztof Meyer : Quatuor pour Penderecki, Moss, Lutoslawski : Jing Peng : Musik Insel, portrait du Dominique Preschez : Mélodies et
«Changes», pour quatuor à cordes it’s Evening, op. 66 / D. Bedford : piano, op. 112; Quintette pour 4 Musique polonaise pour clarinette compositeur concertos
Quatuor Arditti Music for Albion Moonlight saxophones et piano, op. 107 et piano Hans-Peter Ockert, trompette; Yatang Hsu, Ensemble Vinteuil; Orchestre André
BBC SO; John Carewe Quatuor Wieniawski Jean-Marc Fessard; Jadwiga Lewczuk électronique; Jade Quartet Messager; Thierry Pélicant
STR37077 - 1 CD Stradivarius SRCD265 - 1 CD Lyrita DUX1414 - 1 CD DUX CC0066 - 1 CD Clarinet Class. EIGEN051 - 1 CD EigenArt POL501129 - 1 CD Polymnie
Augusta Read Thomas : Musique de Augusta Read Thomas : Musique Ernst Reijseger : Walking Out Philip Sawyers : Concerto pour Scelsi Edition, vol. 3 : Musique pour Kasper T. Toeplitz : INOCULATE?,
chambre et œuvres pour piano pour cordes Ernst Reijseger, violoncelle; Erik Bosgraaf, violoncelle; Symphonie n° 2 orchestre pour trio à vent, live-electronics &
The Walden Chambers Players; Student Fellows of the Tanglewood Music flûtes Maja Bodganovic, violoncelle; Steinberg Francesco Dillon, violoncelle; OS National data-noise
Jack Delaney Center; The Juilliard School Student Ensemble Forma Antiqva Duo; Orchestra of the Swan de la RAI; Tito Ceccherini Trio Journal Intime
NI6261 - 1 CD Nimbus NI6263 - 1 CD Nimbus WIN910243-2 - 1 CD Winter NI6281 - 1 CD Nimbus STR33803 - 1 CD Stradivarius ALM003 - 1 CD AlaMuse
Galina Ustvolskaya : Sonates pour Galina Ustvolskaya : Composition n° Christian Wolff : 8 duos Trames #. Œuvres électroacous- Lighten mine eyes. Musique chorale LUX : NM. Œuvres de Frick, Kampe,
piano n° 1-6 2 «Dies Irae»; Sonate n° 6 Robyn Schulkowsky; Frederic Rzewski; tiques de L. Naòn; S. Sighicelli; S. contemporaine de Waldenby, Rohloff, Marcoll et Nemtsov
Antonii Baryshevskyi, piano Ensemble Ludus Gravis Joey Baron; Kim Kashkashian; Reinhold Béranger, D. Jisse et S. Roux Buchenberg, Hansson, Schanderl… Biliana Voutchkova, violon; Maximilian
Stefano Scodanibbio, direction Friedrich; Rohan de Saram; Christian Wolff Orpheus Vokalensemble; Gary Graden Marcoll, BlackBox; Ensemble LUX : NM
AVI8553357 - 1 CD AVI Music WER6739 - 1 CD Wergo NW80734 - 2 CD New World ALM001 - 1 CD AlaMuse CAR83454 - 1 CD Carus GEN16443 - 1 CD Genuin
Gerhard Oppitz
deux derniers mouvements, inachevés) mouvements de la Reliquie) mais ce
grale des œuvres pour piano de Schu-
ou de l’ultime si bémol. Et les mouve- ne sont que de faibles réticences au
bert, merveilleux massif où se cotoient ments lents, ceux des mêmes sonates regard de la valeur de l’ensemble, qui
les grandes sonates et les nombreux comme celui, sublime, de la Wanderer nous rappelle au passage qu’Oppitz est
morceaux isolés, variations, danses et Fantaisie nous emplissent d’une boule- l’un des grands pianistes de son temps,
autres Klavierstücke. Pour quelques versante émotion, au pas lent du Wan- ce que sa discrétion ne doit pas nous
piécettes surtout d’extrême jeunesse, derer justement. Certes, cette concep- faire oublier. Une somme à savourer par
Franz Schubert (1797-1828) pleines de charme mais de peu de subs- tion volontiers monumentale est plus petites doses, puis à réécouter encore
Sonates pour piano; 10 Variations en fa tance, combien de chefs d’œuvre. La allemande que viennoise et les danses et encore… (Richard Wander)
L. van Beethoven : Intégrale des L. van Beethoven : Sonates pour Bach : Transcriptions & Variations R. Strauss : Enoch Arden, op. 38 R. Strauss : Also sprach Zarathus- Fujiie, Takemitzu, Ikebe, Moroi :
sonates pour piano piano n° 1, 8, 14, 18, 23, 26 et 32 de Bach par Reger, Liszt, Busoni, Dietrich Fischer-Dieskau, récitant tra, op. 30; Burlesque pour piano et Œuvres pour piano
Gerhard Oppitz, pano Gerhard Oppitz, piano Kempff Gerhard Oppitz, piano orchestre en ré mineur, AV 85 Gerhard Oppitz, piano
Gerhard Oppitz, piano Gerhard Oppitz; OS de Dusseldorf
HAN98200 - 9 CD Hänssler HAN94609 - 2 CD Hänssler HAN98479 - 2 CD Hänssler HC16048 - 1 CD Hänssler HAN98476 - 1 CD Hänssler HAN98631 - 1 CD Hänssler
breuse discographie très ciblée esthé- dans l’orchestration qui s’accorde à la en ascète mystique qu’écrit Pärt : « ...
tiquement. Enfin une version qui ni ne perfection avec le récit. Le résultat so- caché derrière l’art de relier deux ou
triche ni ne ment, où l’on apprend son nore est tout à fait conforme à l’œuvre trois notes se cache un mystère cos-
Glass, et qui est loin d’être ennuyeuse ! de Saint-Exupéry : innocence des per- mique ». La logique formelle de son
(Nicolas Mesnier-Nature) sonnages, clarté vocale, fraîcheur des style s’allie à la simplicité outrée du ma-
timbres de l’orchestre. Les quatre actes tériau sonore pour densifier à l’extrême
de l’opéra regorgent d’ambiances et de la texture musicale. Et englober l’audi-
révélations surprenantes, suivant le fil teur dans un moment pur, concentré.
tendu d’une narration et d’une écriture (Bernard Vincken)
Philip Glass (1937-) très maîtrisée. (Jérôme Angouillant)
Intégrale des études pour piano
Jeroen van Veen, piano
BRIL95563 • 2 CD Brilliant Classics
C
reprises également, ainsi que les arti- e disque est le reflet des repré- saxophones Julia Sophie Wagner, soprano; Chœur et Orchestre
de l’Opéra Janacek du Théâtre National de Brno;
culations, les nuances et les attaques. sentations données au Théâtre du Quatuor de saxophones Alea
Hansjörg Albrecht, direction
La pédale est utilisée avec modération. Châtelet en 2015 de l’opéra de Michael WWE20437 • 1 CD Col Legno
D’autres subtiles mises en valeurs des Levinas « Le Petit Prince » (créé à Lau- WER5117 • 1 CD Wergo
voix s’entendront lors des fameuses
reprises afin d’en varier l’écoute. D’où
sanne en 2014). Levinas (né en 1949)
s’explique longuement sur la genèse S ’il est une musique qui parle direc-
tement à l’âme, c’est probablement
celle du style tintinnabuli du composi-
L es œuvres du compositeur alle-
mand Enjott Schneider (né en 1950)
une grande clarté d’ensemble et une de sa composition. Du rapport serré et découlent souvent d’un argument intel-
intention musicale qui prend le contre- complexe entre le texte de Saint-Exupé- teur estonien. A partir de 1976, laissant lectuel, littéraire ou pictural. C’est le
pied pédagogique de l’étude permettant ry, l’image (Le dessin aquarellé devenu derrière lui l’idéal esthétique avant- cas de ces deux œuvres récentes que
très souvent à l’artiste de briller tech- costumes et décors) et l’univers sonore. gardiste de liberté sans entrave, Arvo le compositeur introduit ainsi : « Sage-
niquement. Là, Van Veen laisse parler L’ensemble doit ouvrir la voie à « L’ima- Pärt tente de reconstruire la musique à numwobene Landschften in Klang
Glass dans toute sa mélancolie (n° 2, n° ginaire de la représentation ». Du sens partir de ses composants élémentaires. übersetzt » que l’on pourrait traduire
5 - hypnotique, n° 8 - au romantisme de l’histoire qui traduit « La grâce et Avec « Für Alina » (1976) et « Spiegel par « L’imaginaire du paysage et sa tra-
désabusé, n° 20), son urgence (n° 1, l’éphémère de la vie » selon le compo- im Spiegel » (1978), « Fratres » (1977) duction en musique ». La symphonie n°
4, 6, 10, 12, 18), rarement sa violence siteur, ce dernier a imaginé un univers est une des trois pièces séminales de 5 « Schwarzwald Saga » (2012) s’ins-
(n° 3 et 11) ou son humour (n° 14), autonome dont la force expressive vient ce travail et a largement contribué à pire des paysages et des légendes de la
comprenant aussi que cette musique du théâtre et porteur d’un « message sa renommée, après une crise créative Forêt Noire. Schneider restitue bien cet
trouve sa réelle identité dans l’infinie d’espoir dans un monde désemparé ». profonde de huit années au silence imaginaire celtique et romantique (Une
redite, très peu d’études arrivant à Sur le plan de l’écriture musicale, le seulement interrompu par sa Sympho- forêt sombre, des chemins déserts,
conclure. Le splendide Grand piano compositeur travaille la vocalité (la nie n° 3 (1971). Ecrite à trois voix et des rencontres imprévues : chasseurs,
Yamaha C7, aux basses qui sonnent langue, la mélodie) en cohérence avec sans instruments déterminés, Fratres fées, démons, lutins, gobelins et feux-
comme des cloches, au médium brillant le matériau instrumental basé sur la connaît de multiples versions et se voit follets) par une écriture foisonnante et
et aux aigus cristallins soutient les cou- désinence des sons de deux pianos, ici transcrite, ainsi que sept autres com- quasi cinématographique qui combine
leurs déployées ici. Van Veen est dans de leitmotivs à base de grilles harmo- positions, à destination de l’ensemble une palette harmonique décomplexée et
son élément, au regard de sa nom- niques et une recherche de timbres italien Alea Saxophone Quartet. C’est une science de l’orchestre remarquable.
P
Karandashova, piano; Oleg Stolpner, violoncelle; ar cet opus, Tactus nous invite à
n’évite ni le kitsch (Le « Burgen Wein héroïque malmenée par celui, mélodieux
Alexander Kosoyan, hautbois; Khanyafi Chinakaev,
und Klöster ») ni la démesure mais tou- et quasi dansant, de Fernando Passoa - découvrir les oeuvres pour orgue
hautbois; Alexander Stang, violon; Arkady Lisko-
jours compensée par une intelligence de vich, violon; Abram Dukor, violon; Feodor Saakov, lui-même annihilé par le dernier texte, de Gaetano Amadeo. Né sur la Riviera
conception et une richesse d’expression violon; Valery Znamensky, timpani d’un anonyme à la recherche son panier et doté de grandes prédispositions pour
imparables. A quand une production en à linge. Citons enfin l’œuvre récente de la musique, il travaille auprès du célèbre
NFPMA99122 • 1 CD Northern Flowers
DVD qui rendrait pleinement justice à Bernhard Lang (Wenn die Landschaft compositeur d’opéra Giovanni Pacini
cette tentative de Gesamtkunstwerk?
(Jérôme Angouillant) E lle, dont son professeur, Dimitri
Chostakovitch, disait « ce n’est pas
toi qui es sous mon influence, mais moi
aufhört), caractérisée comme souvent
chez l’expérimentaliste autrichien par
puis intègre la prestigieuse Académie
Philharmonique de Bologne où il étudie
la répétition douloureuse et fulgurante avec Rossini. Commençant une carrière
qui suis sous la tienne », exhortait celui de courtes phrases, qui conclut un CD d’organiste et testeur d’organes sur les
qui l’écoute à se concentrer sur sa mu- riche en premiers enregistrements. fameux orgues Lingiardi, il s’installe en
sique. Peu d’images, pas d’interview : (Bernard Vincken) France, à Marseille, où son style, très
« je prie tous ceux qui aiment véritable- influencé par l’opéra italien, va s’affi-
ment ma musique de renoncer à toute ner au contact des organistes français.
analyse théorique ». Galina Ustvolskaya L’italien Fabio Merlini, à la carrière affir-
mène une vie recluse, ne se rend pas à mée, utilise le grandiose Lingiardi de la
ses propres concerts et refuse les com- basilique San Giovanni Battista à Impe-
mandes (elle s’acharne à détruire toute ria, ville natale d’Amadeo. Merlini, maî-
Alfred Schnittke (1934-1998) trace de celles que le manque d’argent trisant son art, joue avec toutes les res-
lui avait arrachées), car elle ne peut sources de ce remarquable instrument
Requiem; 3 Hymnes sacrés
écrire qu’en « état de grâce ». C’est ainsi débutant par un ensemble d’œuvres sa-
Ensemble instrumental de la Philharmonie Artur
Malawski de Rzeszow; Bozena Stasiowska-Chro- qu’elle touche à l’essence même d’une crées, assez traditionnelles, où effleure
bak, direction musique à la spiritualité véritable, où Charles-Valentin Alkan (1813-1888) inévitablement l’influence de Rossini.
les ressources allouées sont à l’inverse Une curiosité, un Ave Maria pour voix et
DUX1407 • 1 CD DUX 12 Études dans tous les tons majeurs,
de son expressivité - maximale. Il suf- op. 35 orgue qui permet d’entendre la soprano
O
Clavier-Ubung III riginal, le premier des cinquante son Neuvième écrit pour Mlle « Jeune- pection, consistance souvent déniée
Stephen Farr, orgue concertos pour clavecin et orchestre homme » que son assimilation du lan- au flux mercuriel de lignes serpentines
RES10120 • 2 CD Resonus de CP.E. Bach l’est dans tous les sens gage de ce Bach « galant » révélait sa relevant des esthétiques rocaille et
du terme. C’est précisément en 1733, nécessité dès l’instant qu’elle avait porté rococo. C’est dire la richesse de cette
l’année de sa composition, que Bach ses fruits dans l’émancipation. Ce n’est musique embrassant autant d’éléments
père aurait selon Michael Rische écrit pas le moindre attrait de cet enregistre- stylistiques ! Chaque volume de cette
son concerto en ré mineur BWV 1052 ment que la succession de deux concer- série de concertos enregistrée pour la
mais celui-ci n’est en réalité qu’une tos ouvrant et refermant une trajectoire première fois au piano semble révé-
des nombreuses transcriptions de ses si autonome. Les présences en amont ler un peu plus l’orfèvre inspiré qu’est
concertos pour hautbois ou violon. et en aval de J.S. Bach et de Mozart ne Michael Rische. La matière sonore est
Qu’un jeune homme de dix-neuf ans font en définitive au lieu de l’élucider assez féconde et plurielle pour s’épar-
vivant encore dans la maison familiale qu’intensifier le mystère d’un monde gner le mouvement perpétuel du blanc
signe ainsi le premier concerto pour aussi irréductible. Le plus grand piège aveuglant au noir absorbant. Juste la
clavier de l’histoire, qui plus est avec serait de croire qu’une écriture en appa- voie royale des couleurs où marche la
Ludwig van Beethoven (1770-1827) un tel degré d’expressivité, cela laisse rence moins complexe (si l’on prend le poésie. (Pascal Edeline)
Intégrale des sonates pour piano
Martin Rasch, piano (Steinway D)
AUD21451 • 9 CD Audite pas plus les prospectives osées de ceux excédant les possibilités de son piano nières du compositeur, nous sont ici
qui, après Schnabel, Kempff, Arrau puis pour rien. Mais il faut entendre, allez un proposées, interprétées par l’orchestre
M artin Rasch, pianiste et pédagogue
estimé de l’autre coté du Rhin,
est l’homme des cycles : il ne conçoit
Del Pueyo y auront aiguisé leurs cla-
viers : non, Rasch, niant son patronyme,
seul exemple ! Comment Martin Rasch
phrase, respire, modèle l’Adagio molto
national Basque (EOS) sous la baguette
de Juanjo Mena. « Fanfarria-Preludio »,
n’y est que mesure, jouant précis dans de la Waldstein, pour comprendre que brève pièce orchestrale posthume, crée
le concert qu’à la manière des anciens
le texte et s’y incarnant en entier, quitte tout ici est sensible mais n’entend pas en 2004, pour cordes et cuivres. « Pie-
marathoniens du clavier, qui jouaient en
à paraître simple, de premier degré, ce d’abord se montrer. Sérieux, mais pas zas Caprichosas », crée en 1998, véri-
des séries de concerts tout leur Bach,
qui, poursuivant l’écoute, embrassant comme un Pape, sérieux par respect table petit concerto pour violon, secret
tout leur Beethoven. « Intégraliste »,
tout le cycle, devient une vertu : parti- pur, ce que vous comprendrez à mesure hommage à Bela Bartok, où le feu et la
mais pas au sens de qui veut tout jouer
tion en main, c’est le texte qui s’impose en fréquentant cette intégrale sans es- virtuosité de la soliste Leticia Moreno
pour tout jouer, mais de qui veut tout
par delà l’interprète, lecteur parfait car broufe dont les limites mêmes (jamais s’expriment brillamment. « Sinfonia
jouer pour embrasser d’un seul geste
absolument humble, d’aucuns liront techniques) participent de l’éthique. n°2 », crée en 1980, en quatre mou-
un domaine bien particulier, connu de
« transparent », pourtant jamais fade. (Jean-Charles Hoffelé) vements, oeuvre brève (18 minutes)
l’intérieur, compris dans son intimité.
Voila qu’Audite lui offre l’occasion de Il faut passer sur un piano de peu de ambitieuse, à la disposition quelque peu
graver pour commencer toutes les couleur (l’instrument, le jeu ?), sur une ivesienne (notes précieuses de José
Sonates de Beethoven qu’il aura pré- pédale économe qui ne rêve jamais Luis Garcia del Busto) et à la structure
sentées d’abondance sur les scènes d’orchestre, sur un usage strict de l’ins- dialogique. « Fantasias », crée en 2001,
allemandes. N’y cherchez pas les gestes trument que parfois je regrette car Bee- dernier opus orchestral du compositeur,
inspirés des grands monstres sacrés, et thoven n’a pas écrit la Hammerklavier en véritable féerie de timbres où se suc-
cèdent et s’entremêlent cordes, harpes
et percussions créant une atmosphère
ture historiquement informée, préfère onirique et mystérieuse. Une musique
Sélection ClicMag ! naviguer naturellement sur le fil de son séduisante, délicate, au formalisme
instrument, virtuose à souhait mais sur- Carmelo Bernaola (1929-2002) maîtrisé et profond, interprétée par
tout d’une légèreté et d’une articulation Œuvres orchestrales
des musiciens acquis à ce répertoire. A
souveraine. L’orchestre berlinois qui connaitre. (Emilio Brentani)
Leticia Moreno, violon; Orchestre Symphonique du
l’accompagne est sur la même longueur Pays-Basque ; Juanjo Mena, direction
d’onde, n’en faisant ni trop ni trop peu.
CLA1214 • 1 CD Claves
Les Tempi sont enlevés et mesurés.
De cet équilibre, naît naturellement les
affects et les dynamiques : tendresse, Q uinzième et ultime volume de la
série « Basque music collection »
publiée par le label suisse Claves,
élégance et vivacité. Paré de son déli-
cat Stradivarius « Lady Inchiquin » un consacré à la musique de Carmelo Ber-
Johann Sebastian Bach (1685-1750) modèle de son, le violoniste allemand naola. Avec Cristobal Halffter, Luis de
Concertos pour violon, BWV 1041, 1042, éclaire ces concertos d’une éclatante Pablo et Ramon Bercé, ses contempo-
1052 et 1060 lumière solaire comme l’avait fait des rains de la « Generacion del 51 », Car-
Frank Peter Zimmermann, violon; Serge Zimmer- décennies avant lui un certain Yehudi melo Bernaola (1929-2002) a incarné
mann, violon; Berliner Barock Solisten Joseph B. de Boismortier (1689-1755)
Menuhin A noter le double concerto la renaissance de la vie musicale espa-
HC17046 • 1 CD Hänssler Classic Sonates pour violon, op. 51 n° 1-6
BWV 1060 pour violon, hautbois ou gnole à la fin du XXeme siècle. Elève de
Ensemble Elysium (instruments d’époque) [G.
N ’allez pas chercher midi à quatorze clavecin interchangeables, est joué ici à Celibidache, contemporain de Maderna,
Dikmans, flûte; L. Moon, violon]
heures avec cette énième version deux violons (avec le jeune Serge Zim- de Boulez, familier de Darmstadt, musi-
des concertos pour violons de Jean mermann, rien à voir avec Franck Peter) cien savant accompli, il s’illustre aussi RES10171 • 1 CD Resonus
Sébastien Bach. Franck Peter Zimmer-
man, délaissant aussi bien les emporte-
ments du violon romantique que la lec-
bénéficie d’un véritable engagement des
deux solistes, l’un n’hésitant pas à fer-
railler avec l’autre. (Jérôme Angouillant)
avec succès dans la musique populaire,
revendiquant son identité musicale
basque. Quatre œuvres, parmi les der-
J . Bodin de Boismortier, compositeur
très prolifique, est le représentant par
excellence du style galant qui se répan-
Sélection ClicMag ! Q uelques mesures d’introduction Job, jusqu’au changement d’éclairage PCL10130 • 5 CD Piano Classics
2
suffisent à lever le rideau sur un final en duo avec l’ange ? Comment 018 sera une année Debussy, cen-
fascinant théâtre sonore : au milieu du ne pas être captivé par la manière dont tenaire de sa disparition oblige, les
17ème siècle l’oratorio italien et les Carissimi « explose » le récit du narra- pianistes s’y mettent tous, et sous peu
« dialogues latins » sont à la croisée de teur (petit frère du Testo monteverdien) le « Second Livre de Préludes » selon
l’opéra, du madrigal et des « canzonette entre de multiples dispositifs vocaux ? Maurizio Pollini devrait paraître. Mais
spirituali ». A trois, cinq, six ou huit les Plus long, plus riche en monologues, c’est Christopher Devine qui tire donc
chanteurs de Weser-Renaissance jouent plus introverti (quoi que...) l’Oratorio le premier en gravant une nouvelle inté-
à fond la carte de la personnification et du Prophète Daniel donne lieu à une grale de l’œuvre de piano – avec égale-
se délectent d’un catalogue rhétorique belle démonstration de ciselage vocal. ment les ballets version piano, « Kham-
encore simple : dans les « historiae », Accompagnement instrumental (à six) ma », « Jeux », « La Boite à joujoux »
les « ascendit » escaladent gammes et tout en finesse, rehaussé par une prise – qu’il aura patiemment apprivoisée en
arpèges, les « fulmina » bouillonnent, de son remarquable qui donne à l’audi- la jouant en concert une peu partout en
Giacomo Carissimi (1605-1674) les « horribili » roulent leurs « r », le teur l’impression de pouvoir toucher Europe (sinon en France, paradoxe !)
Oratorio du Prophète Daniel chœur se divise pour évoquer les vents chaque protagoniste… notice érudite Depuis bientôt huit ans. Sa lecture est
Weser-Renaissance Bremen; Manfred Cordes,
venus « d’Est, Ouest et Sud »… Com- (non francophone hélas), que dire simplissime, il ne cherche pas le mys-
ment ne pas être bouleversé par le de plus : un bijou absolu, un sommet tère mais le laisse émaner, joue tout
direction
dénuement et l’humilité croissants des parmi les enregistrements de Weser- d’un trait, musical en diable, poète sans
CPO777489 • 1 CD CPO « sit nomen Domini benedictum » de Renaissance. (Olivier Eterradossi) avoir l’air d’y toucher, préférant l’émo-
tion à la transcendance. C’est très de-
bussyste justement dans cette façon de
dit vers 1730 et fut en vogue jusqu’ en kapellmeister à Stuttgart puis Karlsruhe accord, l’ambiance est posée, extrême-
ne rien solliciter qui rend les « Etudes »
1770. Infléchissant la notion « d’hon- et compositeur relativement prolifique, ment violente : le piano est percussif,
aussi limpides, aussi évidentes que la
nête homme » issue du XVIIe siècle, la n’a guère laissé de trace dans l’histoire le violon à l’arrache part dans tous les « Suite Bergamasque ». Une intégrale
galanterie renvoie à une vision idéale de la musique. Ses deux symphonies sens. Aucune concession n’est faite et vraiment dans le sens d’un monde en
du courtisan : poli, élégant, homme de écrites au tournant du 19° siècle (la se- cela va bien dans le sens du message soi, et qui propose deux instruments
bonnes manières. Le développement de conde fut publiée en 1803) relèvent d’un de l’oeuvre : un déchirement entre le assez contrastés : un Steinway alerte et
la sensibilité donne au mot, par exten- style très classique, comparable à celui jusqu’au boutisme de l’utra-modernité et plein, jamais lourd pour quatre disques
sion, une signification plus sensuelle : des premières de Schubert, génie et la tentative de survie de la mélodie clas- sur cinq, et pour celui des ballets un
le galant se plaît en compagnie des charme mélodiques en moins. Contem- sique dont des lambeaux apparaissent somptueux Bösendorfer : décidément
femmes. L’adjectif apparaît dans de poraines de celles de Beethoven, elles ici et là. Il est très rare d’entendre une les pianos du facteur viennois vont
nombreux titres d’œuvres (cf. notam- permettent juste de mesurer une nou- « histoire » dans ces oeuvres disso- comme un gant à l’univers debussyste,
ment les Indes Galantes de Rameau.) velle fois la distance incommensurable nantes, l’écriture portant plutôt à l’écla- Jörg Demus l’avait déjà prouvé lors de
La flûte, instrument de prédilection du qui sépare le simple talent du génie. tement. Mais là, pour peu que l’oreille son intégrale pour Amadeo, au point
compositeur, sert superlativement ce Néanmoins, interprétées avec enthou- soit solide, jusqu’à la dernière note on que je me prends à regretter que les
style : cette musique intime, légère, aux siasme et précision par l’orchestre de « Préludes », les « Images », n’aient pas
sent un combat inégal entre deux types
formes brèves, à l’harmonie simple, Rhénanie Palatinat sous la baguette bénéficier de ce clavier profus, de ses
d’écriture. Passionnant et troublant.
aux mélodies suaves et passionnées jeune et dynamique de Kevin Griffiths, basses et de ses mediums si colorés :
(Nicolas Mesnier-Nature)
est riche en nuances, en ornements et elles enrichissent utilement notre écoutez seulement « Khamma », où
cultive le détail. Comme très souvent connaissance du premier romantisme les sortilèges de « Jeux ». Le néerlan-
chez Boismortier, l’effectif instrumen- allemand. On est reconnaissant à CPO dais est chez lui dans Debussy, comme
tal est réduit : flûte et violon. Sonates de nous donner à entendre tous ces jadis put l’être avec autant d’évidence
sans basse continue donc, mais où le petits maîtres qui faisaient carrière à la Hans Henkemans, et ce jusque dans
violon, en compensation, emploie çà et même époque que Beethoven et Schu- les opus où la suggestion est tout :
là simultanément plusieurs cordes : dia- bert mais restaient attachés à un style on aura rarement aussi bien joué les
loguant avec la flûte, il esquisse aussi hérité de Haydn et Mozart sans origina- pièces de jeunesse mais surtout la
un accompagnement harmonique. Les lité ni personnalité marquante. A tout version à deux mains que Debussy se
mouvements ressortissent aussi bien prendre, c’est plus intéressant qu’une réservait pour jouer chez lui ses « Epi-
de la suite française que de la musique n-ième Héroïque gravée de façon rou- graphes antiques ». Ensemble pudique
italienne. L’écoute comparative de cette tinière… (Richard Wander) Claude Debussy (1862-1918) qui ne se démodera pas et saura vous
version et de celle enregistrée en 2001 Intégrale de l’œuvre pour piano seul conduire vers des visions plus osées.
par les musiciens canadiens G. Jeay et Christopher Devine, piano (Jean-Charles Hoffelé)
O. Brault, incite à préférer très nette-
ment cette dernière : les sonorités du
traverso y sont beaucoup plus rondes, clavier ductile nous fait son Debussy
fruitées, chaleureuses. Il y a là un natu- Sélection ClicMag ! sur les pointes des timbres, danseur
rel et une aisance qu’on ne trouve nulle subtil qui dans les « Images », dans
part ici. La présente version s’avère les magiques « Estampes » suggère,
studieuse, un peu tâcheronne, sèche et ne souligne rien laisse émaner ces
dure surtout, sans grande galanterie ni mystères sonores avec une grâce, une
suavité. (Bertrand Abraham) élégance, quelque chose d’absolument
Dimitri Chostakovitch (1906-1975) mélancolique qui culmine en un « Child-
Prélude pour piano n° 1, 10, 11 et 24, op. ren’s Corner » désarmant de pudeur,
34 / A. Schnittke : Sonate violon et piano
si légèrement effleuré qu’il n’est que
n° 2
rêve : écoutez seulement comment la
Lidia Kovalenko, piano; Yuri Serov, piano
neige danse sous ses doigts. A force
NFPMA9902 • 1 CD Northern Flowers Claude Debussy (1862-1918) d’entendre le piano de Debussy comme
V
Symphonies, op. 12 et 25
deçà des intentions de la partition. oici peu Hyperion offrait à Steven gestion. Si bien que le disque refermé
Deutsche Staatsphilharmonie Rheiland-Pfalz; Kevin Et pourtant, curieusement, on y a les (par une « Isle Joyeuse » qui capture
Osborne quasi le même programme
Griffiths, direction
prémisses, après de courts interludes (voir ici), disque opulent où le pianiste les vibrations d’un soleil marin) je me
CPO555157 • 1 CD CPO arrangés, de ce qui va se passer dans anglais osait un Debussy fils des fauves prends à rêver de ce que ce piano im-
O n le sait, Thomas Fey et ses Hei- tous les styles au point qu’il n’y a pas de voudra y aller voir, il ne sera pas déçu… ment présenté en second, mériteraient
delberger Sinfoniker sont lancé grand écart entre l’univers des « Sym- (Jean-Charles Hoffelé) eux aussi le qualificatif d’« apothéose
I nitiative intéressante, et pour tout AVI8553387 • 1 CD AVI Music soliste et l’auditeur. Même le si prenant méditation philosophique et musicale
dire, parfaitement justifiée, que cette
célébration de J. Mouquet, compositeur
presque totalement oublié, à travers
D eux concertos de Mozart, les 23
et 27 plus quelques bis, reflets de
Adagio du même est en quelque sorte
desséché et ne diffuse plus aucune mé-
absolument cathartique et inoubliable.
A pleurer ! (Jérôme Angouillant)
C
ou les apparente à Syrinx. Sans avoir le Missa Grecorum & Motets superposition et alternance des voix, e fut un des événements de la der-
génie de Debussy, Mouquet montre un The Brabant Ensemble; Stephen Rice, direction modification fréquente du tactus (en nière Kunstfest de Weimar : donner
sens supérieur de la construction et de simultané selon les voix), réduction des en concert la « Cantate pour le 20e An-
la mélodie. Sa musique tire de moyens CDA68216 • 1 CD Hyperion
textures (souvent au trio), modulation niversaire de la Révolution d’Octobre »
économes et efficaces une prodigieuse
variété d’effets. À partir de formules D isciple de Ogkeghem, Le composi-
teur franco-flamand Jacob Obrecht
et une figure musicale essentielle de
à des moments inattendus (toute fin
du Gloria). L’écriture des motets est
que Prokofiev brossa par contrainte
mais non sans génie en 1937 : depuis
frappantes, lancées en général par le encore plus recherchée. La musique si Alexandre Nevski, il était habitué à faire
piano, la flûte est volubile sans n’être la fin du XVème siècle au même titre souple et cristalline du O Beate Basili briller sa plume malgré les contin-
jamais bavarde ni verbeuse. L’œuvre va que Josquin des Prés. Auteur d’une cache en fait une structure polytextuelle gences de la propagande. La « Cantate
d’ailleurs, chronologiquement parlant, trentaine de messe et d’autant de mo- et polyrythmique (allant du ternaire au Octobre » n’échappe pas à cette règle
binaire) aboutissant à un Amen infini. ambigüe, Prokofiev y peignant dans
Le Mater Patris fascine aussi par l’éche- une débauche de sons (avec ensemble
tantes (deux concertos enregistrés
Sélection ClicMag ! par Homard Shelley dans la série des veau inextricable des lignes vocales. De d’accordéons et tout le tremblement)
le tableau de la Révolution d’Octobre
concertos romantiques Hypérion). Son même le Salve Regina est une sorte de
gageure en termes de composition par comme personne, même Chostakovitch
Grand Trio op. 75 fut joué en concert en
sa maîtrise du plain-chant et des tessi- n’a (n’aurait ?) pu le faire. Le concert ici
1837 avec un trio de Beethoven. Le pro-
gramme ayant inversé les deux œuvres, tures. Véritable leçon d’interprétation, la restitué fut donc un événement, Kirill Ka-
le public n’y vu que du feu, applaudis- lecture du Brabant Ensemble dirigé par rabits y réglant avec brio, (mais surtout
sant a tout rompre le Pixis et délaissant Stephen Rice parvient à nous restituer avec par delà l’objectivité de sa battue,
celui de Beethoven. L’œuvre, compo- la musique du compositeur gantois à une certaine amertume, cela compte !)
sée à partir de motifs populaires et de la façon de ces chercheurs qui récu- les forces disparates (chœur fabuleux,
chorals, témoigne d’une écriture déliée pèrent les pépites d’or par filtrage de la orchestre un rien juste) assemblées
et vivace. Pixis développant n’importe matière. (Jérôme Angouillant) à l’occasion : c’est lui qui prends le
Johann Peter Pixis (1788-1874) quelle idée avec élégance et virtuosité. mégaphone pour hurler les textes en se
Trios pour piano L’opus 95 très marqué rythmiquement retournant vers le public tout en conti-
(de la valse chaloupée jusqu’au final nuant à diriger. C’est plus d’une fois for-
Leonore Piano Trio
« mauresque ») évoque Mendelssohn midable, d’abord par le simple impact
CDA68207 • 1 CD Hyperion de l’œuvre qui reste un des opus les
et Mozart. Pixis s’emparait volontiers
Bach : Passion selon St. Matthieu, Glenn Gould en Russie : Bach, Beethoven : Sonates piano n° 7, 12, L. van Beethoven : Egmont; Sym- J. Brahms : Symphonies n° 2 et 3; D. Chostakovitch : Symphonies n° 4
BWV 244 / Bruckner : Te Deum Beethoven, Berg, Webern, Krenek 17, 23, 30, 31, 32 phonie n° 6. Et œuvres de Weber, Ouverture tragique / R. Strauss : et 9; L’Exécution de Stenka Razine
Haefliger; Berry; Giebel; Kupper; West; Glenn Gould; OP de Saint-Pétersbourg; Sviatoslav Richter, piano Moussorgski, Borodin Une symphonie alpestre Vitali Gromadski; OP de Moscou; Kirill
Eugen Jochum, direction Ladislav Slovak Orel; Costamagna; Lovro von Matacic Staatskapelle Berlin;Hans Knappertsbush Kondrachine
WS121320 - 3 CD Urania WS121326 - 2 CD Urania WS121226 - 2 CD Urania WS121364 - 2 CD Urania WS121197 - 2 CD Urania WS121333 - 2 CD Urania
A. Copland : El Salon Mexico; Appa- A. Glazounov : Symphonies n° 2 et Glenn Gould joue Brahms, Weber, G.F. Haendel : Samson HWV 57, I Musici : Les enregistrements F. Liszt : Années de pèlerinage I;
lachian Spring; Rodeo; Billy the Kid; 3; Concerto violon, op. 82 Beethoven, Strauss oratorio en 3 parties Columbia, 1953-1954. Pergolesi, Concerto piano n° 1; Rhapsodies
Connotations Nathan Milstein, violon; Gennady Rozh- Glenn Gould, piano Haefliger; Stader; Höffgen; Corelli, Martini, Tartini, Galuppi, hongroise
NY PO; Leonard Bernstein destvensky; William Steinberg Ferenc Fricsay, direction Gabrieli, Marcello, Albinoni, Vivaldi Sergio Fiorentino, piano; OS de la NDR
WS121169 - 2 CD Urania WS121315 - 2 CD Urania WS121362 - 2 CD Urania WS121360 - 2 CD Urania WS121361 - 3 CD Urania WS121357 - 2 CD Urania
S. Rachmaninov : Les Cloches; M. Ravel : Poème La Valse; Rap- F. Schubert : Impromptus; 6 Schubert : Sonate pour piano n° 21; Schumann : Symphonie Manfred Z. Kodály : Hary Janos; Psalmus
Danses Symphoniques / A. Khacha- sodie espagnole; Pavane pour une moments musicaux / R. Schumann : Fantaisie Wanderer / Liszt : Sonate / Delius : Sea Drift. Et œuvres de Hungaricus / B. Bartók : Musique
turian : Suite Masquerade Infante défunte Waldszenen; Etudes symphoniques pour piano... Strauss, Grieg, Pfitzner… pour cordes...
RCA Victor SO; OP de Moscou Samson François, piano;André Cluytens Walter Gieseking, piano Sviatoslav Richter, piano OS de la Radio Bavaroise; Carl Schuricht William Mc Alpine; Julius Katchen
WS121303 - 2 CD Urania WS121268 - 2 CD Urania WS121223 - 2 CD Urania WS121316 - 2 CD Urania WS121345 - 2 CD Urania WS121191 - 2 CD Urania
G. Holst : Les Planètes / A. L. Stokowski dirige Chostakovitch, P.I. Tchaikovski : Symphonie n° 6; Tibor Varga joue Beethoven, Bruch, G. Verdi : Missa da Requiem; 4 Vivaldi : L’Estro Armonico, 12
Schoenberg : La Nuit transfigurée / Stravinski, Scriabine, Glière... Variations Rococo; Fantaisie-Ouver- Mozart, Tchaikovski : Concertos pièces sacrées concertos, op. 3
B Bartók : Musique pour cordes... Houston SO; Berliner Philharmoniker; The ture « Roméo et Juliette » violon Stader; Dominguez; Carelli; I Musici
Leopold Stokowski Symphony of the Air; ON de Radio France Daniil Shafran; Leonid Kogan Tibor Varga, violon Sardi; RIAS; Ferenc Fricsay
WS121158 - 2 CD Urania WS121168 - 2 CD Urania WS121312 - 2 CD Urania WS121363 - 2 CD Urania WS121284 - 2 CD Urania WS121318 - 2 CD Urania
Arrigo Boito : Mefistofele, opéra en G. Donizetti : Don Pasquale G. Donizetti : L’Élixir d’amour, opéra Gaetano Donizetti : La Fille du régi- Mozart : Don Juan, K. 527, opéra Mozart : L’Enlèvement au sérail, K.
1 prologue, 4 actes et 1 épilogue Bruscantini; Valletti; Borriello; Noni; Benzi; en 2 actes ment, opéra-comique en 2 actes en 2 actes 384, opéra en 3 actes
Neri; Tagliavini; Pobbe; Ticozzi; Benzi; RAI Rai de Turin; Mario Rossi Alva; Carteri; Taddei; Orchestre du Teatro Gardino; Fioravanti; Campora; Moffo; OS Taddei; Verna; Gavazzi; Valletti; Zerbini; Marshall; Hollweg; Simoneau; Frick; RPO;
de Turin; Angelo Questo, direction alla Scala; Tullio Serafin de la RAI; Franco Mannino RAI de Turin; Max Rudolf, direction Thomas Beecham
WS121290 - 2 CD Urania WS121212 - 2 CD Urania WS121187 - 2 CD Urania WS121331 - 2 CD Urania WS121294 - 3 CD Urania WS121299 - 2 CD Urania
G. Rossini : Le Barbier de Seville R. Vaughan Williams : Symphonies G. Verdi : Rigoletto, opéra en 3 G. Verdi : Nabucco G. Verdi : La Traviata G. Verdi : Aïda, opéra en 4 actes
Capecchi; Monti; Tadeo; D’Angelo; n° 2 et 5; Fantaisies « Tallis » et actes et 4 tableaux P. Silveri; M. Binci; A. Cassinelli; C. V. de los Angeles; C. Del Monte; M. Nelli; Gustavson; Tucker; Valdengo;
Cava; Carturan; Bruno Bartoletti « Greensleaves » Pavarotti; Scotto; Paskalis; Mancini; G. Gatti; RAI de Rome; Sereni; Orchestre du Teatro dell’Opera de Stich-Randall; NBC SO; Arturo Toscanini,
Sir John Barbirolli, direction Carlo Maria Giulini, direction Fernando Previtali Rome; Tullio Serafin direction
WS121203 - 2 CD Urania WS121160 - 2 CD Urania WS121310 - 2 CD Urania WS121293 - 2 CD Urania WS121145 - 2 CD Urania WS121183 - 2 CD Urania
C
de Chemnitz; Robert-Schumann-Philharmonie;
oncession au puritanisme ambiant, zin », l’ouvrage est nommé d’après le ter, Mayer désopilant, ou Guibee Yang,
Frank Beermann, direction
le livret s’étend avec complaisance précieux carburant que Gladys refuse à Violet accorte. Frank Beermann, comme
sur les raisons (supposées) qui firent CPO777653 • 2 CD CPO il le faisait déjà pour la « Schweigsame
son Ulysse, fut écrit en 1928-29 (deux
L
perdre à Johann Rosenmüller son très e bien nommé Ulysse Eisenhardt, ans après la création du « Johny spielt Frau » de Strauss, conduit le tout d’un
enviable poste de Cantor suppléant à commandant d’un zeppelin, doit auf » de Krenek), l’opéra de Hambourg geste fin et leste, la comédie brille, lais-
Saint Thomas de Leipzig. A la place, on effectuer un atterrissage d’urgence sur le refusa effrayé par son caractère sin- sant espérer que cette vaillante troupe
aurait aimé une analyse plus détaillée une île dont on comprend rapidement gulier : le compositeur prévient dans persévère chez Reznicek : « Eulenspie-
de la filiation avec Schütz, et de l’ori- qu’elle est à quelques encablures des son intitulé : « Heiter-phantastisches gel Reimensweiss », « Holofernes »,
ginalité d’une musique qui mêle de Etats-Unis. Sur cet étrange paradis Spiel mit Musik », on y parle en chan- « Emerich Fortunat » les espèrent.
façon troublante spiritualité allemande insulaire règne Gladys, la fille d’un mil- tant, pas d’air, priorité au théâtre. La (Jean-Charles Hoffelé)
et sensualité italienne. Anniversaire
oblige, Gregor Meyer a constitué un flo-
rilège qui se veut représentatif des 200 Sonates extrait de « A Collection of Les- avec J-C Bach, Gluck, Mozart (rencontre suivi d’un Rondo final exubérant et bril-
œuvres instrumentales et vocales lais- sons for the Harpsichord composed by Sig en 1770 entre le septuagénaire et l’ado- lant, mené presto, dans lequel le soliste
Jozzi St Martini of Milan », livre I-3; Sonate lescent) et aurait même influencé Haydn a tout loisir de déployer sa virtuosité. Si
sées par le compositeur. Humblement,
en sol majeur, extrait de « Sonata a Cem- son cadet de 32 ans. Depuis trente ans
les voix des solistes se fondent dans la le traitement de l’orchestre est habile et
balo solo del Signor Battista S. Marino »,
splendide sonorité de l’Ensemble 1684. le label italien Tactus se consacre à la le degré de maîtrise technique de l’ins-
manuscrit du 18e siècle
Quatre des pièces présentées ici sont musique italienne, de la Renaissance à trument impressionnant, il faut toute-
Susanna Piolanti, clavecin
enregistrées pour la première fois. Au- aujourd’hui. Il propose ici un premier fois attendre « Aus Italien » (1886) pour
delà d’une redécouverte méritée, un très TC701902 • 1 CD Tactus enregistrement mondial des sonates entrevoir l’évolution que suivra in fine
beau disque nous convie à un véritable
exercice spirituel. (Olivier Gutierrez) L es frères Sammartini Joseph-Bal-
thazar (1695-1750) et Jean-Baptiste
(1700-1775) sont les fils du hautboïste
pour clavecin de Giovanni Battista. Sous
les doigts véloces de Susanna Piolanti,
la sonorité vive, précise et piquante du
le compositeur. Inspiré par un séjour
dans plusieurs villes italiennes, ce tout
premier poème symphonique séduit par
français Alexis Saint-Martin établi à clavecin italien du facteur Gianfranco son orchestration riche et colorée qui
Milan où il a italianisé son nom. Sou- Facchini (copie d’un Vincenzo Sodi peint avec talent nature et paysages.
vent confondus (mêmes initiales GBS), 1782) souligne la modernité de ces so- En quatre tableaux, Strauss varie les
eux-mêmes hautboïstes renommés et nates pour l’Italie de 1750. Inventivité, formes, les rythmes, les éclairages et
compositeurs prolifiques, ils ont mar- verve, vigueur, légèreté, cette musique le traitement des timbres pour traduire
qué leur époque l’aîné à Londres par ses ensoleillée et volubile se démarque net- des atmosphères pastorale, solennelle,
concertos (une trentaine), et le cadet à tement de celle des clavecinistes fran- impressionniste et « folklorique » (loin
Milan par ses symphonies (une soixan- çais de l’époque. Un regret, l’absence de d’être traditionnel, l’air « Funiculì, Funi-
taine) et son enseignement recherché. notes en français. Un conseil, amateurs culà » repris dans la dernière partie était
Giovanni B. Sammartini (1701-1775) Giovanni Battista a ainsi été en relation de beau clavecin, dégustez ce CD en en réalité contemporain). Relativement
plusieurs fois. (Benoît Desouches) peu enregistrées, ces deux œuvres de
jeunesse trouvent ici des interprétations
motets non moins fervents mais plus hautement qualitatives : le violoniste
Sélection ClicMag ! dépouillés qu’à son habitude, avec dou- Robert Kowalski possède le charisme, la
blure instrumentale des voix, et dans précision et la musicalité requises, tan-
lesquels il récapitule en quelque sorte dis que Markus Poschner et l’Orchestre
les pratiques anciennes. Pas si étoffée de la Suisse Italienne offrent une lecture
que cela, la discographie est dominée claire et fouillée qui souligne les nom-
par l’enregistrement de 2005 de Herre- breux détails et nuances qui émaillent
weghe (en 2 CD, dont la prise de son ces pages. S’agit-il du second volume
accentue désagréablement le sifflement d’une intégrale ? (Alexis Brodsky)
des consonnes). Rademann revient à Richard Strauss (1864-1949)
l’œuvre après sa version de 2001 chez
Concerto pour violon en ré mineur, op.
Raumklang, en 2 CD elle aussi. Sa nou-
8; « Aus Italien », Poème symphonique,
Heinrich Schütz (1585-1672) velle vision respecte l’esthétique qu’on op. 16
Schwanengesang connaît désormais bien chez Carus :
Robert Kowalski, Violin; Orchestra della Svizzera
Dresdner Kammerchor; Hans-Christoph Rade- moins énergique et brillante que celle italiana; Markus Poschner, direction
mann, direction d’Herreweghe mais plus attentive aux
CPO555126 • 1 CD CPO
CAR83275 • 1 CD Carus mots qu’aux effets vocaux, dans une
I
pieux … ou alors risque plus certaine- nstrument millénaire et universel, sous Brahms, Reger, Ravel, Sisask, Nystedt…
ment l’indigestion ! Un enregistrement différentes formes et dans des tradi- Deutscher Jugendkammerchor; Florian Benfer, Corpus Christi
carte de visite prouvant une nouvelle tions musicales différentes, quelque direction
fois que le mieux est l’ennemi du bien ! Musique sacrée pour la Fête-Dieu. Œuvres
peu marginalisée au cours du siècle CAR83476 • 1 CD Carus de M. Rios, A. T. Ortells, A. Baylón, J.
De très beaux moments musicaux, romantique, la flûte connaît un regain
Hinojosa…
interprétés par un superbe orchestre, à d’intérêt (« Syrinx » de Debussy en
écouter et apprécier de façon sélective ! Victoria Musicae; Joseph R. Gil-Tarrega, direction
1912) au tournant du siècle dernier.
(Emilio Brentani) Du fait de l’exigüité du spectre et de la BRIL95263 • 1 CD Brilliant Classics
faible puissance sonore de l’instrument,
cette renaissance s’accomplit dans des
formations orchestrales réduites, plus
propices à son expressivité. Associée
comme ici à l’alto, au violoncelle, à la
contrebasse, à la harpe, la flûte s’épa-
nouit dans l’univers de la sonate (De-
bussy, 1915), du trio (Roussel, 1929) Into the deepest sea
de la sonatine (Huybrechts, 1934), et Lieder de Schubert, Brahms, Sibelius,
du concertino (Schulhoff, 1925). Quatre Quilter, Grieg, Clarke, Bridge et Strauss
compositions qui jalonnent les voies Sarah Wegener, soprano; Götz Payer, piano
Œuvres pour alto, clarinette et Cantus Dei Gloriae
modernes de l’instrument : Recherches AVI8553374 • 1 CD AVI Music
piano
S
de couleurs nouvelles, de nuances ryth- WR propose une collection de 24 Musique sacrée à Trieste au 20ème siècle.
R. Schumann : « Märchenbilder », pour
miques, d’alliages de timbres inédits, lieder et autres mélodies, collection Œuvres de G. Radole, M. Sofianopulo et
alto et piano, op. 113; « Märchenerzählun-
gen », pour clarinette, alto et piano, op.
lyrisme assumé passant du registre large et plutôt éclectique, inaugurée par R. Brisotto
132 / H.-U. Lehmann : « Withoud words », sonore extatique voire faunesque (pas- des œuvres de Brahms et Schubert et Gruppo Incontro; Rita Susovsky, direction; Wladi-
7 Mélodies pour alto et piano / G. Kurtág : torale de Debussy, andante du trio de se concluant sur trois opus de Strauss. mir Matesic, orgue
« Hommage à R. schumann », pour clari- Roussel), mystérieux, inquiétant (très Le livret ne comprend aucun texte. Si le TC960002 • 1 CD Tactus
nette, alto et piano, op. 15D lent de la sonatine de Huybrechts) au principe fédérateur est prétendument
Jürg Dähler, alto; François Benda, clarinette; Gilles silence mais aussi recherche (ou retour thématique, la déclaration d’intention
Vonsattel, piano à …) d’une dynamique chorégraphique de l’artiste ne suffit cependant pas à
GEN17485 • 1 CD Genuin (allegro du trio de Roussel, allegro légitimer de façon vraiment convain-
furioso et rondo final du concertino de cante la sélection. On appréciera au
Schulhoff) s’opposant à l’« impression- moins d’avoir l’occasion d’entendre des
nisme » debussyste teinté d’onirisme. œuvres rares, et touchantes, comme
Œuvres donc antérieures à « Densité celles de Clarke, Quilter et Bridge. De
21.5 » de Varese (1936) qui changera même que le jeu de piano toujours
le paradigme de l’instrument. Un bel fluide et expressif de Götz Payer. Côté
enregistrement thématique, servi par de voix, la soprano manque tout de même
remarquables interprètes, qui permet d’intériorité pour un programme, à en Clangori di Tromba
aussi à l’auditeur de lever un coin du croire le titre de l’album, voulant illus- Marche funèbre et rites de la Semaine
voile sur les mondes musicaux trop tôt trer la « profondeur » : la voix se projette Sainte. Œuvres choisis de G. Peruzzi, V.
interrompus d’Albert Huybrechts (1899 certainement plus vers l’extérieur (cf
Les Six Femmes d’Henry VIII Lucivero, F. Peruzzi, A. Luiso...
-1938), compositeur belge, type même « Chanson de Solveig » de Grieg) que
Quatuors pour flûtes à bec de Piet Swerts Orchestre Gran Complesso Bandistico « Francesco
de l’intransigeance et de la malédiction dans la profondeur, ce que la prise de
Quatuor Flanders Recorder Peruzzi » Citta’ Di Molfetta; Michele Consueto,
(Valérie Dufour) et de Erwin Schulhoff son semble encore accentuer. Une ap-
PAS948 • 1 CD Passacaille direction
(1894-1942), compositeur tchèque, proche plus humble et plus homogène
victime des nazis. Très recommandé. DCTT72 • 1 CD Digressione
quant au choix des titres, notamment
(Emilio Brentani)
en privilégiant le répertoire de langue
anglaise que l’interprète est fondée à
mieux faire connaitre, aurait davantage
convaincu à propos de la pérennité de
l’art du lied à laquelle se réfère le livret.
(Alain Monnier)
mené lestement par Rinaldo Alessandri- CM740408 • 1 DVD C Major trop allemand, Markus Werba, mais sa
ni. D’une toute autre portée est l’Inco- CM740504 • 1 BLU-RAY C Major prestance en scène rembourse cela),
ronazione du Liceo. Non que la mise en la Comtesse au timbre ambré de Diana
scène de style composite - Ottone a la Damrau (le souvenir de celle assez
défroque de Belmonte, le damier du dé-
mûre de Gundula Janowitz telle qu’on
cor fait très années cinquante, comme
le jeu des chanteurs qui ne dessine pas l’a vit à Garnier y passe, vibrato com-
un personnage - apporte quoi que ce pris dans le « Porgi amor », hélas !) :
Renée Fleming en concert tous font une vraie troupe de théâtre
soit à l’affaire : David Alden y est très
R. Strauss : Lieder, op. 29 n° 1, op. 33 en dessous de ses propres standards. solaire, impertinente, heureuse jusque
n° 2, op. 39 n° 4 et op. 48 n° 5; « Mein
Elemer ! », extrait d’ « Arabella »; Une
Mais il y a ici de sacrés chanteurs : ma- dans le moindre de ses rôles (le Basiio
symphonie alpestre / H. Wolf : 5 Mélodies / gnifique d’émotion, Ottone selon Jordi et le Curzio de Kresimir Spicer !). Alors
A. Bruckner : Symphonie n° 7 Domenech (malgré l’ignoble travestis- ne boudez pas votre plaisir, regardez et
sement dont il est affublé pour la scène
Wolfgang A. Mozart (1756-1791)
Renée Fleming, soprano; Wiener Philharmoniker; écoutez. (Jean-Charles Hoffelé)
Staatskapelle Dresden; Christian Thielemann, de l’assassinat raté), splendidement dit Les Noces de Figaro K. 492
direction le Seneca de Franz Josef Selig. L’Ottavia C. Alvarez; D. Damrau; G. Schultz; M. Werba; M.
Crebassa; AM. Chiuri; Chœur et Orchestre du
OA1258BD • 2 DVD Opus Arte de Maité Beaumont sera un modèle de
Théâtre de la Scala; Franz Welser-Möst, direction;
OABD7235BD • 2 BLU-RAY Opus Arte chant expressif comme le rêvait Monte- Frederic Wake-Walker, mise en scène
verdi, Dominique Visse, inusable, refait
CM743108 • 2 DVD C Major
ses irrésistibles Arnalta et Nutrice. Et le
couple impérial ? Alors dans la jeunesse CM743204 • 1 BLU-RAY C Major
insolente de sa voix, Sarah Connolly
campe un Nerone hanté par le désir,
rappelant la puissance expressive qu’y
2 016, La Scala s’offre une nouvelle
mise en scène des « Nozze di Figa-
ro » : Frederic Wake-Walker n’a pas eu
mettait jadis Elisabeth Söderström pour froid aux yeux, succéder au spectacle
Nikolaus Harnoncourt, mais le génie idéal de Strehler (même repris et un Giacomo Puccini (1858-1924)
absolu revient à Miah Persson, séduc- peu abandonné de son théâtre depuis La Bohème, opéra en 4 actes
trice et dangereuse, ancêtre lointain de sa mort) est un sacré challenge. Sa
Irina Lungu, soprano; Giorgio Berrugi, ténor;
Lulu. David Alden réserve au couple régie très classique de décors, de cos-
Claudio Monteverdi (1567-1643) le meilleur de son art, Harry Bicket tumes, assez subtile par sa direction
Kelebogile Besong, soprano; Massimo Cavalletti,
Orphée, opéra en 1 prologue et 5 actes; Le baryton; Orchestre del Teatro Regio de Turin;
choisi une version quasi complète qu’il d’acteur absolument traditionnelle, fait
Couronnement de Poppée SV 308, opéra en Gianandrea Noseda, direction; Àlex Ollé, mise
défigure par des jeux en fosse voulues un spectacle consensuel pour le plus
1 prologue et 3 actes en scène
par le metteur en scène, scorie devenu impertinent des opéras de Mozart,
Rinaldo Alessandrini, direction; Robert Wilson, CM742608 • 1 DVD C Major
courante aujourd’hui où l’on veut que c’est parfois un peu court de propos,
mise en scène; Harry Bicket, direction; David
Alden, mise en scène le théâtre soit aussi hors du plateau. mais se regarde toujours avec un sacré CM742704 • 1 BLU-RAY C Major
Pour Connolly et Persson, vous ferez le plaisir (malgré la scène tournante qui
OA1256BD • 2 DVD Opus Arte
détour. (Jean-Charles Hoffelé) occasionne quelques maladresses) et
OABD7233BD • 2 BLU-RAY Opus Arte surtout s’écoute ! Franz Welser-Möst
J.S. Bach : Les Suites pour violon- J.S. Bach : Les Suites Françaises J.S. Bach : Concertos brandenbour- C.P.E. Bach : Concertos pour flûte, C.P.E. Bach : Erwacht zum neuen H. Berlioz : Te Deum op. 22
celle seul Pieter-Jan Belder, clavecin geois n° 4-6 Wq 22, 164, 165 Leben, mélodies sacrées K. Lewis, ténor
Jaap ter Linden, violoncelle Musica Amphion M. Takahashi, flûte; Julian Redlin, bass; OS Radio de Francfort
Pieter-Jan Belder Orchestre Concertgebouw; Roland Kieft Jörn Boysen, clavecin Eliahu Inbal
BRIL93132 - 2 CD Brilliant BRIL93322 - 2 CD Brilliant BRIL93987 - 1 CD Brilliant BRIL93988 - 1 CD Brilliant BRIL94309 - 1 CD Brilliant BRIL93945 - 1 CD Brilliant
J. Brahms : Intégrale D. Chostakovitch : Intégrale des D. Chostakovitch : Jazz Suites n° Muzio Clementi : Intégrale Edition Arcangelo Corelli Hommage à Debussy : Musique
des variations pour piano Symphonies 1-2,; Ouvertures « Festive » et « Sur des sonates pour piano, vol. 2 Baudet; Yamagata; Brüggen; Ter Linden; française et espagnole pour guitare.
Wolfram Schmitt-Leonardy, piano Orchestre de la WDR des thèmes russes… » Costantino Mastroprimiano, pianoforte Musica Amphion Poulenc, Sauguet, Falla, Rodrigo...
Rudolf Barshai OS National d’Ukraine; Theodore Kuchar Pieter-Jan Belder Izhar Elias, guitare
BRIL92512 - 2 CD Brilliant BRIL6324 - 11 CD Brilliant BRIL8480 - 1 CD Brilliant BRIL93685 - 3 CD Brilliant BRIL94112 - 10 CD Brilliant BRIL9246 - 1 CD Brilliant
John Dowland : Intégrale Mauro Giuliani : Concertos pour G.F. Haendel : Oratorio « La Resur- G.F. Haendel : Oratorio « Le Mes- J. Haydn : Les 7 dernières paroles Franz Krommer : Partitas pour
de l’œuvre pour luth guitare n° 1 et 3 rezione », HWV 47 sie », HWV 56 du Christ en Croix octuor, op. 57, 67 et 79
Jakob Lindberg, luth C. Macari, guitare; P. Pugliese, guitare; Van Veldhoven; True; Gether Dawson; Summers; Ainsley; Miles; Bran- Sans; Fischesser; Labitzke; Chamber Choir Rotterdam Philharmonic Wind Ensemble
Ensemble Ottocento Constrasto Armonico; Marco Vitale deburg Consort; Stephen Cleobury of Europe; Nicol Matt
BRIL93698 - 4 CD Brilliant BRIL93264 - 1 CD Brilliant BRIL93805 - 2 CD Brilliant BRIL93948 - 2 CD Brilliant BRIL94290 - 1 CD Brilliant BRIL93759 - 1 CD Brilliant
Ferruccio Busoni : Etudes F. Menselssohn : Concertos violon, F. Mendelssohn : Sonate piano n° W.A. Mozart : Concertos piano n° 4, W.A. Mozart : Gran Partita W.A. Mozart : Concerto clarinette,
et transcritpions de Liszt op. 64 et posth. 1; Variations; Rondo; Préludes et 14, 18, 26, 27, K. 271 et 491 (arr. pour cordes) KV 622; Concerto flûte et harpe
Sandro Bartoli, piano E. Verhey, violon Fugues D. Han, piano; Philharmonia; Paul Amati Ensemble; Solistes de Salzbourg De Boer; Grauwels; Herbert; Amsterdam
Budapest SO; Gil Sharon Pieter-Jelle de Boer, piano Freeman Sinfonietta; Les Violons du Roy
BRIL94200 - 1 CD Brilliant BRIL93280 - 1 CD Brilliant BRIL93912 - 1 CD Brilliant BRIL92866 - 3 CD Brilliant BRIL93696 - 1 CD Brilliant BRIL93843 - 1 CD Brilliant
W.A. Mozart : Messe en si mineur, C. Orff : Carmina Burana Bernardo Pasquini : Cantates de Maximo Diego Pujol : Historias sin Ferdinand Rebay : Quatuors pour Ferdinand Rebay : Sonates pour
K 427 Archibald; Graham-Hall; Sidhom; RPO; la Passion palabras; Color sepia; Torino guitare en ré mineur et la mineur flûte et guitare n° 1 et 2
Heuvelmans; Werner; Morvaj Richard Cooke Capella Tiberiana; Giovanni Caruso Giorgio Mirto, guitare J. Villabla; G. Noque; P. Torres; R. Galindo; Gonzalo Noque, guitare
Camerata Würzburg; Nicol Matt A. Fernandez-Cueva Maria Belotto, flûte
BRIL93951 - 1 CD Brilliant BRIL9155 - 1 CD Brilliant BRIL94225 - 1 CD Brilliant BRIL9209 - 1 CD Brilliant BRIL9250 - 1 CD Brilliant BRIL9291 - 1 CD Brilliant
F. Schubert : Œuvres tardives. R. Schumann : Lieder; Sonate violon H. Schütz : Symphoniae Sacrae, Spohr : Mélodies allemandes, R. Strauss : 4 derniers lieder; G.P. Telemann : Intégrale
Trios piano, Quatuors et quintettes à n° 2; Scènes pour enfants op. 6 et 10 op.37, 41 & 72 / Mozart : Mélodies Méldoies orchestrales de la musique de table
cordes, octuor Francesco Dillon, violoncelle; Emanuele Cappella Augustana; Matteo Messori K 152, 349, 351, 476, 523 Charlotte Margiono; OP de la Radio Musica Amphion
Amsterdam Piano Trio;Quatuor Brandis Torquati, piano A.E. Brown, soprano; A. Sebastiani, guitare Hollandaise; Edo de Waart Pieter-Jan Belder
BRIL94424 - 6 CD Brilliant BRIL94060 - 2 CD Brilliant BRIL93953 - 1 CD Brilliant BRIL94274 - 1 CD Brilliant BRIL9065 - 1 CD Brilliant BRIL92177 - 4 CD Brilliant
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