Chapitre II Extraction Liquide Liquide 1
Chapitre II Extraction Liquide Liquide 1
Chapitre II Extraction Liquide Liquide 1
II.1 Généralités :
Certains constituants peuvent être extraits de leur mélange à l’aide d’un solvant. L’opération,
appelée adsorption, lorsque le mélange est gazeux, reçoit le nom d’extraction liquide-liquide lorsque la
matière à traiter est un liquide, et d’extraction solide-liquide lorsque cette matière contient un solide.
L’extraction liquide-liquide, s’est considérablement développée dans l’industrie depuis quelques
années. Basée sur la différence de solubilité des substances entre plusieurs liquides (non totalement
miscibles), cette méthode est, en général, plus économique que les procédés purement chimiques, qui
nécessitent souvent des produits coûteux.
Pour qu’une extraction soit possible, le solvant ajouté à la matière à traiter doit provoquer
l’apparition d’une nouvelle phase. Le passage du soluté d’une première phase (solide ou liquide) dans
une seconde phase de masse volumique inégale, constitue un transfert de matière. Il suffit ensuite de
séparer mécaniquement la solution des autres phases en présence.
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Opérations unitaires Rahmani Fathia
3 eme année licence « Génie des procédés » 2019-2020
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Ainsi l’extraction liquide-liquide est une opération de séparation qui fait intervenir le transfert de
matière d’un soluté entre deux phases liquides totalement ou partiellement miscibles entre elles.
Contrairement à la distillation, le soluté ne change pas d’état au cours du transfert. La thermique
intervient essentiellement en modifiant la solubilité du soluté dans chaque phase.
«L’extraction liquide-liquide est basée sur la différence de solubilité des systèmes entre plusieurs
liquides non ou partiellement miscibles».
V=C+2–φ
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II.4.2 Equilibre entre phases:
D’après Alders (1959), on appelle phase la partie physiquement homogène d’un système
thermodynamique. Les diagrammes d’équilibre entre phases, ou diagrammes de phases, délimitent par
des courbes les régions monophasiques et poly phasiques d’un système donné.
Il est clair que seuls les deux derniers cas sont intéressants pour l’extraction liquide-liquide, le cas
le plus générale c’est le cas ou les deux constituants liquides sont partiellement miscibles.
La variance V= C+ 2 – φ = 2 + 2 – 2 = 2. On peut varier deux variables intensives indépendantes
sans que la nature du système change. La pression n’a aucune influence sur les liquides, donc les deux
variables intensives sont: la température et la composition.
Soient deux liquides A et B partiellement miscibles. On peut représenter l’équilibre du système au
moyen d’un diagramme rectangulaire en portant en abscisses la composition et en ordonnées la
température, en supposant constante la pression:
Figure II.3: Courbes de miscibilité d’un binaire: (a) cas d’une température critique supérieure; (b)
cas d’une température critique inférieure; (c) cas de deux températures critiques (supérieure et
inférieure).
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II.4.2.2 Système ternaire:
On procède à température et pression constantes. Si les trois composants d’un mélange sont
miscibles en toutes proportions, le système est inutilisable en extraction liquide-liquide. Au contraire, les
systèmes présentant deux phases liquides dans certaines zones de compositions ont de l’intérêt. Il en
résulte un système ternaire à trois constituants et formant deux phases liquides, partiellement ou
totalement immiscibles entre elles.
Lorsque le solvant et le diluant sont partiellement miscibles entre eux, on utilise pour la
présentation de ce ternaire le diagramme triangulaire rectangle ou le diagramme triangulaire équilatéral
ou chaque phase peut contenir trois constituants. La construction graphique est appelé Ponchon et
Savarit.
Lorsque le solvant et le diluant sont considéré non miscibles, on utilise la courbe de partage du
soluté entre le solvant et le diluant, la courbe de partage est généralement tracée en rapports massiques et
assimilable à une droite dont le coefficient directeur est appelé coefficient de partage. La construction
graphique est appelé Mac Cabe et Thiele.
20 %
30 %
50 %
Chaque sommet représente un composé pur (A, B et C), chaque côté un binaire (entre 0% et 100%)
et chaque point un ternaire dont la composition se lit comme indiqué ci-contre (voir figure II.4).
- Conodale: caractérise l’équilibre entre E et R.
- Isotherme de solubilité: A une température donnée, on peut définir en tout point du diagramme 2 zones
de (miscibilité et non miscibilité).
En faisant passer par M une parallèle à AC (voir figure II.4), le pourcentage de B est constant et
égale à 20% en touts points de la parallèle. De même pour A qui représente 50% sur une parallèle à BC et
C qui représente 30% sur toute la parallèle à AB.
La composition du mélange ternaire représenté par le point M est 20% de B, 50% de A et 30% de
C. Sachant que % A + % B + % C = 100 %.
Pour une bonne séparation, il faut non seulement que le soluté présente une plus grande affinité
pour le solvant B que pour le diluant A mais aussi que A et B soient de masses volumiques différentes et
qu’ils soient non ou partiellement miscibles.
Les conodales ne sont pas parallèles mais ne se croisent jamais (dans la zone de non miscibilité).
Tout mélange de composition correspondant à un point situé sur cette conodale se verra réparti en
deux fractions R et E de « masses » telles que E/R = (MR)/(ME) et M=E+R. (règle du bras de levier ou la
règle des segments inversés)
Les points R, M et E sont alignés. Tout autre mélange de départ situé sur cette droite RE conduit à
des phases non miscibles de même composition. Cette droite RE est la droite de conjugaison représentant
l’équilibre de composition des deux phases extrait et raffinat.
Figure II.5: Lecture des concentrations du système ternaire sur le diagramme triangulaire équilatéral
d’équilibre liquide-liquide.
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Les propriétés des triangles permettent d’effectuer la lecture des concentrations de différentes
manières:
1. Pour un mélange ternaire M, la somme des distances perpendiculaires aux côtés Ma + Mb +Mc est
égale à la longueur de la hauteur Ch du triangle ABC. La hauteur Ch représente la totalité des
fractions de chaque constituant soit 100 % de sorte que l’on peut lire sur le diagramme. (voir figure
II.6)
% A = Ma
% B = Mb
% C = Mc
Soit Ch = 100 % = Ma + Mb + Mc
Chaque longueur de segment perpendiculaire à un côté représente le pourcentage du constituant du
sommet opposé à ce côté.
2. On peut également obtenir les concentrations du mélange ternaire M en traçant les parallèles à
chaque côté du triangle. (voir figure II.7)
Figure II.7: Lecture des concentrations sur le diagramme triangulaire équilatéral d’équilibre liquide-
liquide.
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La somme des trois segments obtenus sur les côtés du triangle Bc’ + Ca’ + Ab’ est égale à la
longueur du côté CA du triangle ABC : CA = Bc’ + Ca’ + Ab’, soit CA = CB = AB = 100 % = Bc’ + Ca’
+ Ab’ et les fractions de chaque constituant sont:
% A = Bc’
% B = Ca’
% C = Ab’
100 % = Bc’ + Ca’ + Ab’
Remarque : l’unité utilisée pour indiquer la proportion des différents constituants peut être un
pourcentage molaire, un pourcentage massique …
Figure II.9: Systèmes à trois liquides: (a) 1 binaire non miscible, (b) 2 binaire non miscibles, (c) 3
binaire non miscibles.
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Lorsque le ternaire se situe dans le domaine monophasique (1ρ) la solution est liquide et homogène.
Tout mélange dont le point représentatif se situe dans le domaine biphasique (2ρ) conduit spontanément à
la formation de deux phases liquides non miscibles: une riche en B et une riche en A pour le cas (a). La
teneur en soluté C dans chaque phase n’est pas identique; c’est cette différence qui est exploitée dans
l’opération par extraction liquide-liquide.
B
A
On considère dans la figure II.11 une extraction à simple étage entre une alimentation F (40% de
soluté, 60% de diluant, 0% de solvant), et une quantité S1 ou S2 (S2 plus grande que S1) de solvant pur.
Le mélange de F et de S1 donnera le point M1, situé sous la courbe de miscibilité, et qui décantera
donc en deux phases R1 raffinat et E1 extrait dont les compositions peuvent être déterminées
graphiquement.
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Khémis
Le mélange de la même charge F avec une quantité de solvant plus importante S2 donnera le point
M2, également situé sous la courbe de miscibilité, et qui décantera donc en deux phases R2 raffinat et E2
extrait. On constate qu'avec plus de solvant, le raffinat sera moins riche en soluté (plus de soluté extrait),
extr
et que l'extrait sera également moins riche en soluté (plus de soluté extrait mais avec plus de solvant, d'ou
un extrait moins concentré ...)
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Le point P est le point critique (droite conjuguée réduite à un point) traduisant la limite de passage
du domaine biphasique au domaine monophasique. Au point P les courbes de limite de solubilité des
solutions riches en A et celles riches en B se rejoignent. Le point P est généralement distinct de celui
représentant la teneur maximale de C sur la courbe binodale.
La courbe de distribution ou de partage (figure II.12 b) représente à l’équilibre la concentration du
soluté dans l’extrait (y) en fonction de la concentration du soluté dans le raffinat (x). Ainsi si dans le
diagramme ternaire (figure II.12 a) l’équilibre thermodynamique est représenté par une droite (la
conodale RE) sur la courbe de distribution (partage), chaque équilibre est représenté par un point de
coordonnées (R, E) = (x, y).
Figure II.12: Courbe de distribution (b) obtenue à partir des droites de conjugaison du ternaire
liquide dont le binaire A-B est partiellement miscible.
Compte tenu des pentes des conodales, la courbe de distribution se situe au-dessus de la bissectrice
y = x qui traduit bien que le constituant C se concentre préférentiellement dans l’extrait. Inversement
lorsque la courbe se situe sous la bissectrice, le soluté se concentre dans le raffinat et les pentes des
droites de conjugaison sont négatives (voir figure II.13).
Le transfert du soluté du raffinat au sein de l'extrait, devrait aboutir théoriquement, à température et
à pression constantes, à un état stationnaire, correspondant à l'équilibre du soluté entre les deux phases
liquides. Cet état d'équilibre est l'état idéal. Cet état idéalité est très rarement atteint dans la pratique, ce
qui oblige à définir une efficacité ou rendement pour utiliser industriellement les résultats des calculs
théoriques.
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E. Sélectivité :
La sélectivité est définie comme le rapport des coefficients de partage du soluté et du diluant dans
les deux phases.
K= Y/X = Coefficient de partage du soluté et K'= Y'/X' = Coefficient de partage du diluant.
La sélectivité est une grandeur importante qui fournit le véritable critère de l'efficacité de
l'extraction d'un solvant. En effet, un solvant est d'autant plus sélectif que le rapport des coefficients de
partage du soluté et du diluant dans l'extrait et le raffinat est élevé. Dans les extractions usuelles, la
sélectivité est supérieure à l'unité. Si elle prend la valeur 1, l'extraction n'est pas possible.
Le solvant est sélectif pour le constituant soluté (le raffinat s’enrichit en soluté) si :
K> K', donc β > 1
La sélectivité varie avec les facteurs dont dépondent K et K' à savoir la température et les titres en
soluté.
F. Influence de la température :
Les solubilités réciproques des liquides varient avec la température; les liquides non miscibles ou
partiellement miscibles peuvent devenir miscibles dans toutes proportions modifiant le type du mélange
ternaire, quand la température s’élève. Il existe également de modifications en sens contraire. Il n’existe
pas de méthode pour prévoir le sens de modification de la miscibilité et il est nécessaire, dans tous les cas,
de recourir à des déterminations expérimentales.
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En vue d’améliorer les performances de l’extraction liquide-liquide, on a imaginé à la répéter
plusieurs fois, dont l’idée d’utiliser plusieurs étages d’extraction. Le but est de calculer le nombre
d’étages théoriques « NET » ou le nombre de plateaux théoriques d’une colonne d’extraction liquide-
liquide. Comme à été indiqué préalablement deux cas peuvent être envisagés :
- La procédure peut être menée en discontinu Lorsque le solvant et le diluant sont partiellement
miscibles entre eux, on utilise pour la présentation de ce ternaire le diagramme triangulaire
rectangle ou le diagramme triangulaire équilatéral ou chaque phase peut contenir trois constituants.
La construction graphique est appelé Ponchon et Savarit.
- Lorsque le solvant et le diluant sont considéré non miscibles, on utilise la courbe de partage du
soluté entre le solvant et le diluant, la courbe de partage est généralement tracée en rapports
massiques et assimilable à une droite dont le coefficient directeur est appelé coefficient de partage.
La construction graphique est appelé Mac Cabe et Thiele.
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1. Calcul du débit et de la composition de M1:
- Si on connait F, xF, S et yE (avec xF la composition de la charge et yE la composition du solvant en
soluté).
- Si on connait l’équilibre physico-chimique du système.
On mélange F et S il se forme un ternaire M1 qui va se trouver sur le segment FS et sa composition
est donnée par sa composition xM1. Les points représentatifs de F, S et M1 sont alignés.
La représentation dans le diagramme triangulaire permet de faire les observations suivantes: La
position de la solution à traiter F sur la droite AC dépend de la teneur en soluté A. Le solvant S est figuré
par le point S (s’il est pur) ou par un point proche de S s’il provient d’une opération antérieure et contient
donc aussi des quantités de A et de C. Le mélange global M est situé à l’intérieur de la zone
d’hétérogénéité délimité par la courbe binodale.
A. Méthode analytique :
- Bilan massique global :
F + S = M1
Et F+S = M1
Analytiquement :
E1 + R1 = M1
E1 yS1 + R1 xS1 = M1 xM1
Nous avons deux équations et deux inconnus (E1 et R1) et pour calculer leurs valeurs on résous ce
système d’équations.
= => E1= . R1
Et R1 = M1 – E1
3. Rendement de l’extraction :
L’efficacité d’une extraction dépend de la constante de partage K et du fractionnement des
extractions (nombre d’extractions réalisées pour un même volume total de solvant d’extraction). Le
rendement d’extraction s’exprime comme étant le rapport entre la quantité de soluté extraite et la quantité
du soluté initiale, il s’écrit comme suit :
" #$ − % #
!= . 100
'(
Si le solvant est pur yE = 0 d’où le rendement devient : != )*
. 100
Ou, le rendement peut s’écrire comme suit:
−+ $
!= . 100
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Analytiquement :
F + Smin = Mmin ……….. (1)
Smin = XSmin. Mmin ….…. (2)
On remplace (1) dans (2), on obtient :
Smin = XSmin. (F + Smin) = (XSmin. F) + (XSmin. Smin)
Smin (1- XSmin) = XSmin. F
$ 123 123
Taux du solvant minimal : , - = => Smin = .F
./0 123 123
Débits mini et
maxi du solvant
Mmin
Mmax
S
XSmin XSmax
Figure II.16 : limites minimales et maximales de solvant nécessaire à la réalisation de l’extraction
liquide-liquide.
Analytiquement :
F + Smax = Mmax ……….. (1)
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Smax = XSmax. Mmax ….…. (2)
On remplace (1) dans (2), on obtient :
Smax = XSmax. (F + Smax) = (XSmax. F) + (XSmax. Smax)
Smax (1- XSmax) = XSmax. F
Smax = XSmax. F/ (1- XSmax)
% Mmax F 178
Taux du solvant maximal : , - = Mmax S => Smax = .F
.4) 178
L’extraction est possible si le point représentatif du mélange M est placé entre Mmin et Mmax, donc,
la quantité de solvant S ajoutée à l’alimentation F est comprise entre Smin et Smax.
Les points R', E' et F sont alignés, on appliquant la règle de bras de levier :
F = E' + R'
′ ′
′
= ′
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On observe que les points M, R et E représentants les mélanges globaux, les raffinats et les extraits
ont les teneurs en soluté qui diminuent lorsque le nombre de plateaux augmente. (Voir la figure II.20)
Remarque : Il est montré que la séparation est maximale lorsque le solvant est réparti de façon uniforme
entre les étages. (Même quantité de solvant S pour chaque étage) et si le solvant est pur yE = 0.
Il y a enrichissement progressif du solvant mis en contact successivement avec des phases de plus
en plus concentrées. Le mélange initial pénètre dans la première unité d’extraction, tandis que le solvant
frais arrive dans le dernier étage. On peut obtenir simultanément un raffinat pratiquement exempt de
soluté et un extrait pratiquement privé de diluant.
Dans une extraction à contre-courant, ici à n étages, on réalise n extractions successives en utilisant
comme solvant l'extrait de l'étage suivant. On obtient en fin d'opération un raffinat (ici Rn sortant de
l'étage n° n)) et un extrait (ici E1 sortant de l'étage n°1).
On démontre que cette méthode donne un meilleur rendement qu'une extraction à simple étage ou à
courant croisé avec le même nombre d'étages et la même quantité de solvant.
Pour déterminer le nombre d’étages théoriques nécessaires à l’extraction recherchée, il nous faut
nous déplacer par construction ou par calcul d’une extrémité à l’autre de la colonne en utilisant
successivement sur chaque plateau la relation entre les phases qui se croisent et celle entre les phases à
l’équilibre. Nous disposons des conodales du diagramme triangulaire qui traduisent l’équilibre de
concentration entre les phases. Il s’agit d’établir la relation qui lie les titres des phases qui se croisent yi+1
= f (xi) en écrivant les bilans matière en régime permanent.
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Les points F, S et M sont alignés et les points Rn, E1 et M sont alignés. Le point M se trouve entre
les points F et s et entre les points Rn et E1. (Voir figure II.22)
Pour établir le bilan d’une telle cascade : ce qui rentre = ce qui sort :
Pour l’étage 1:
F + E2 = R1 + E1
F – E1 = R1 – E2
Pour les deux premiers étages:
F + E3 = R2 + E1
F – E1 = R2 – E3
Pour les i premiers étages (étages de 1 à i):
F + Ei+1 = Ri + E1
F – E1 = Ri – Ei+1
Pour toute la cascade (étages de 1 à n):
F + S = Rn + E1
F – E1 = Rn – S
- Dans tous les cas, nous avons un terme qui revient c’est (F – E1), si on pose : F – E1 = P => F = P +
E1. Alors les points F, E1 et P sont alignés.
- Nous avons aussi : Rn – S = P => Rn = P + S. Alors les points Rn, S et P sont aussi alignés.
- L’intersection des droites F E1 et S Rn donne le point du mélange P à l’extérieur du triangle (c’est le
pôle opératoire).
Considérant un étage i :
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Le bilan pour un étage quelconque i est :
Ri-1 + Ei+1 = Ei + Ri
Cette équation indique que les points Ri-1, Ei et P sont alignés, Ri-1 et Ei correspondent aux courants
qui se croisent entre deux étages.
F = P + E1 => les points F, E1 et P sont alignés => FE1 est une droite opératoire.
R1= P + E2 => les points R1, E2 et P sont alignés => R1E2 est une droite opératoire.
R2 = P + E3 => les points R2, E3 et P sont alignés => R2E3 est une droite opératoire.
Ri-1 = P + Ei => les points Ri-1, Ei et P sont alignés => Ri-1 Ei est une droite opératoire.
Ri = P + Ei+1 => les points Ri, Ei+1 et P sont alignés => Ri Ei+1 est une droite opératoire
Rn-1 = P + En => les points Rn-1, En et P sont alignés => Rn-1 En est une droite opératoire.
Rn = P + S => les points Rn, S et P sont alignés => Rn S est une droite opératoire.
L’intersection des droites FE1, R1E2, R2E3 … Ri-1 Ei, Ri Ei+1 … Rn-1 En et Rn S permet donc de
positionner facilement le point P qui est appelé le pole => toutes les droites opératoires relatives aux
divers étages se rencontrent au pole P.
Cette égalité exprime que la différence P entre les débits de matière de deux étages est constante et
que toutes les droites opératoires relatives aux divers étages se rencontrent toutes au point P. P n’a pas de
significat ion physique sur le diagramme (solution hypothétique) mais constitue un pôle de construction
pour évaluer le nombre des plateaux théoriques.
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Remarque : pour un procédé donné, le choix final du débit de solvant nécessiterait une analyse
technico-économique : coût d’investissement vs coût d’opération (dont le recyclage du solvant).
Dans ce deuxième exemple, pour lequel les conodales s'éloignent de S, on retiendra comme pôle
associé au débit minimum, l'intersection des conodales la plus loin de S. Sur l'exemple ci-contre, il ne
s'agit pas de la conodale passant par F.
Le débit de solvant dans le cas d’extraction à contre courants se calcul comme suit :
Analytiquement:
F+S=M ==> F xF + S yE = M xM
==> S = (M xM - F xF) / yE
==> S = F (xF - xM) / (xM - yE)
Graphiquement :
= ==> S = F.
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(1)
(2)
Figure II.24: Détermination du débit minimum du solvant pour lequel: (1) : Les conodales se
rapprochent de S, (2) : Les conodales s'éloignent de S.
Le pôle du débit minimum étant trouvé, la valeur du débit minimum de solvant s'obtient en utilisant
les règles classiques de construction:
- On trace F Pmin, on trouve E1.
- L'intersection F S et Rn E1 donne M.
- L'utilisation de la règle des bras de levier donne le débit minimum de solvant.
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Remarque:
- Si le débit de solvant utilisé S est très important (Smax), on risque d’avoir un extrait dilué et le
nombre d’étage dans ce cas réduit.
- Lorsque la droite E1 F coïncide avec une corde existante, un nombre infini d’étages est nécessaire
pour réaliser la séparation désirée.
La quantité de solvant pour laquelle ce cas apparait correspond un débit de solvant minimum (Smin).
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F et S représentent les quantités de matières entrantes du système dans l’étage.
Les concentrations massiques en soluté dans les phases entrantes et sortantes sont exprimées en
titres ou en rapports.
Bilan global:
F + S = R1 + E1
Bilan en soluté:
F xF + S yE = R1 xS1 + E1 yS1
Le problème consiste souvent à déterminer les masses et teneurs de l'extrait et du raffinat. Deux cas
peuvent être envisagés :
Solutions diluées :
L'immiscibilité des solvants et la faible teneur en soluté de la solution permettent de considérer que
F = R1 = R et S = E1 = E. L’équation de la droite opératoire devient :
= =
y =− $ + (L’équation de la droite opératoire)
C'est l'équation d'une droite appelée droite opératoire. L'extrait et le raffinat étant à l'équilibre, il
existe un couple (yS1; xS1) situé sur la courbe de partage et vérifiant l'équation ci-dessus. Le point
d'intersection de la courbe de partage et de la droite opératoire fournit les coordonnées de ce point.
Pour trouver graphiquement les compositions de sortie (yS1; xS1), il suffit de déterminer
l’intersection de la courbe d’équilibre avec la droite de pente (- R/E = - F/S) passant par (xF, yE) (voir
figure ci-dessous).
Figure II.27: Courbe de partage en titres massiques à simple contact (étage unique).
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Solutions concentrées :
Dans ce cas, l'élimination d'une quantité importante de soluté de la solution, donne une masse de
raffinat plus petite que la masse de solution initiale, et par voie de conséquence une masse d'extrait plus
grande que la masse de solvant initiale. Les relations précédentes ne permettent plus d'obtenir l'équation
d'une droite opératoire. On peut arriver néanmoins à retrouver cette équation simple, si l'on pose :
D : masse de diluant pur = F (1 – xF)
Et S : masse de solvant pur
En traçant de la même manière que précédemment cette droite opératoire sur la courbe de partage,
on détermine les titres en soluté de l'extrait (YS1) et du raffinat (XS1).
Figure II.28: Courbe de partage en rapports massiques à simple contact (étage unique).
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II.5.2.3 Extraction à étage multiples (cascade d’extraction):
Cette opération est une extension de l'extraction monoétagée. C'est à dire que le raffinat contenant
encore du soluté subit de nouvelles extractions. Elle peut être réalisée de deux manières :
Soit avec du solvant frais à chaque étage : Extraction polyétagée à co-courant (courants croisés).
Soit avec une seule charge de solvant : Extraction polyétagée à contre-courants.
Cette opération se ramène, ainsi que l'on déjà indiqué, à une série d'extractions à étage unique par
des charges successives de solvant pur. Les grandeurs caractéristiques à déterminer sont les mêmes que
dans le cas précédent, avec, en plus le nombre d'étages théoriques pour aboutir à un taux d'extraction
donné.
Considérant un étage i :
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Le bilan global pour un étage quelconque i est :
Ri-1 + S = Ei + Ri
= =
y A=− $/ + $/D
= =
Etage i: y A =− $/ + $/D
= =
Etage n : y 3 =− $0 + $0D
? ?
Etage i: Y A = − @$/ + @$/D
$ $
? ?
Etage n : Y 3 =− @$0 + @$0D
$ $
On t race pour chaque étage la droite opératoire sur la courbe d’équilibre, le point d’intersection
donne comme précédemment les titres de l’extrait et du raffinat à chaque étage. Le nombre de droites
opératoires nous donne le nombre de plateaux théoriques NET. (Voir figure II.30)
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Pour déterminer les masses des extraits et des raffinats obtenus au niveau de chaque étage, on utilise
des bilans en solvants et en diluants respectivement :
Bilans en solvants :
Etage 1: S (1- yE) = E1 (1- yS1)
Etage 2: S (1- yE) = E2 (1- yS2)
Etage 3: S (1- yE) = E3 (1- yS3)
Bilans en diluants :
Etage 1: F (1- xF) = R1 (1- xS1)
Etage 2: R1 (1- xS1) = R2 (1- xS2)
Etage 3: R2 (1- xS2) = R3 (1- xS3)
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Considérant un étage i :
Bilan de 1 à i étage :
F + Ei+1 = E1 + Ri
Quelque soit le plateau i de la colonne, on dispose donc d’une relation entre les titres des phases qui
se croisent ySi+1 = f (xSi), L’équation de la droite opératoire ySi+1 = f (xSi) est alors de la forme :
=B ' D )*
y AG = $/ + (L’équation de la droite opératoire)
BH BH
+: " 1 #1 −
La droite opératoire est une droite, de pente (" ) et d’ordonnée à l’origine égale à ( ":+1
)
:+1
située entre les points caractérisant les concentrations des phases aux extrémités de la colonne (xF, y1) et
(xn, yE).
La position de cette droite opératoire ySi+1 = f (xSi) vis-à-vis de la courbe d’équilibre yi = f (xi)
définie le sens du transfert du soluté. Il a toujours lieu de manière à tendre vers une composition donnée
par la courbe d’équilibre yi = f (xi). Cette condition peut donner lieu au transfert du soluté depuis la phase
riche en diluant vers la phase riche en solvant (extraction).
Ainsi lorsque la droite opératoire se trouve sous la courbe d’équilibre il s’agit d’une extraction du
soluté au moyen du solvant : alors lorsque n augmente, x diminue et x augmente.
La détermination du nombre de plateaux théoriques c’est-à-dire au rendement de l’extraction près, à
la taille de l’installation nécessaire pour réaliser le transfert du soluté d’une phase dans l’autre est obtenue
en s’appuyant alternativement sur la droite opératoire et sur la courbe d’équilibre. Le nombre de marches
nous donne le nombre de plateaux théoriques NET.
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- Dans le cas des solutions diluées : F = R1 = R2 = R3 = … = Rn = R
Et S = E1 = E2 = E3 = … = En = E
L’équation de la droite opératoire devient :
= =
y AG = $/ − +#
La droite opératoire est tracée sur la courbe d'équilibre. Les deux extrémités de cette droite
représentent les deux extrémités de l'extracteur. L'étage théorique est déterminé par les points de la courbe
d'équilibre où les titres à l'équilibre et opératoires sont les mêmes pour le raffinat et l'extrait. Le nombre
de ces points fournit le nombre d'étages théoriques. La détermination du nombre d'étages théoriques est
faite en construisant une série de gradins s'appuyant sur la droite opératoire et sur la courbe d'équilibre,
allant d'une extrémité à l'autre de la droite opératoire.
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H
HEPT =
NET
NET étant le nombre d'étages théoriques que l'on calcule par les méthodes données précédemment.
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- Facilité de régénération du solvant: Il faut pouvoir récupérer le solvant dans le courant d'extrait (et
parfois dans le courant de raffinat). On utilise la distillation, l'extraction ou la cristallisation.
- Faible solubilité du solvant dans le diluant: Cela minimise les pertes de solvant dans la phase
raffinat.
- Différence significative des densités des phases: Tout procédé d'extraction comprend une étape de
décantation permettant la séparation des phases extraites et raffinat. Celle-ci est d'autant plus rapide
que ces phases ont des densités différentes (variation d'au moins 2% et mais préférablement de 5%).
- Tension interfaciale modérée: Celle-ci doit être suffisamment bonne pour permettre la coalescence
des gouttes mais elle ne doit être trop élevée car cela réduit l’aire interfaciale d’échange au travers
de laquelle le soluté passe de la phase raffinat dans la phase extraite :
- Une tension interfaciale élevée, engendre la formation de grosses gouttes et réduit la surface
d'échange.
- Une tension trop faible, va engendrer la formation d'une émulsion stable: on ne peut plus
séparer les deux phases.
- Faible viscosité: En général, on préfère opérer avec des viscosités inférieures afin de minimiser la
résistance au transfert de matière et d’augmenter les débits à traiter dans l’équipement.
- Solvant peu corrosif: Le solvant ne doit pas être corrosif.
- Le solvant doit posséder encore les qualités suivantes: faible viscosité, faible tension de vapeur,
absence de réactivité vis à vis des autres constituants, ininflammibilité, toxicité nulle, faible coût du
solvant et facilité d'approvisionnement.
Evidemment, toutes ces qualités ne peuvent pas toujours être exigées simultanément, de sorte que le
choix le plus judicieux du solvant se fera en donnant la priorité aux caractéristiques que l'on jugera
primordiales.
II.9 Appareillage :
D'une façon générale, tout transfert de matière d'une phase à un autre est directement fonction du
contact réalisé entre les phases. Dans l'extraction liquide-liquide, les deux phases sont des liquides dont
les densités sont par conséquent proches, d'où la difficulté de bien mélanger et surtout bien séparer. Les
viscosités peuvent aussi être élevées et rendent malaisés les mélanges et les séparations. Il faut donc
souvent fournir de l'énergie mécanique extérieure pour réaliser le contact. L'appareillage peut être prévu
pour travailler en continu ou en discontinu.
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B. Colonnes d’extraction
Les colonnes d’extraction peuvent être considérées comme des appareils à étages multiples non
séparés. Ce sont des tours verticales dans lesquelles l’extrait et le raffinat circulant en continu à contre
courant, se mélangent puis se décantent. Lorsque la solution est le liquide lourd elle est introduite à la
partie supérieure, tandis que le solvant, liquide léger, pénètre à la partie inférieure. L’extrait est éliminé à
la partie supérieure tandis que le raffinat est soutiré à la base. La séparation des deux phases est réalisée
simplement par gravité ou par une action centrifuge. Les différences entre les types d’appareils
proviennent surtout des moyens utilisés pour la mise en contact des phases liquides.
1. Colonnes à pulvérisation :
La colonne est remplie d'un liquide formant la phase continue que traverse le liquide dispersée en
fines gouttelettes. Les gouttelettes coalescent et se rassemblent en une phase homogène qu'on sépare de la
phase continue. Suivant les quantités relatives de liquides léger et de liquide lourd, la phase dispersée est
soit le liquide léger, soit le liquide lourd, soit les deux à la fois.
Ces colonnes sont de construction facile et peut onéreuse et elles peuvent être nettoyées sans
difficultés. Toutefois leur efficacité est faible en raison du mélange imparfait et de coalescence
prématurée des phases. Elles ont encore l’inconvénient de s'engorger facilement.
2. Colonnes à garnissage :
Ce sont des colonnes à pulvérisation remplies de petits objets tels que des anneaux Raschig ou des
selles de Berl. Le rôle du garnissage est d'accroître la turbulence de la phase continue provoquant une
grande dispersion des gouttes et la formation de films de liquide (augmentation des contacts). Les
dispositifs généralement adoptés dans les colonnes à garnissage comprennent une succession de zones
garnies séparées par un espace sans garnissage. L'une des phases mouille le garnissage et s’écoule sous
forme de film tandis que l'autre circule à l’état de gouttelettes. Leur capacité de traitement est inférieure à
la colonne à pulvérisation.
5. Colonnes agitées :
Ce sont des colonnes qui comportent un arbre axial portant à des intervalles réguliers des turbines
séparées par deux disques portant de larges trous. Ces disques fixent délimitent des étages d'extraction et
évite le mélange axial. Suivant le taux d'ouverture des disques, on peut obtenir une grande efficacité avec
un débit spécifique faible ou un débit spécifique grand avec une efficacité faible. D'autre part la
dimension des gouttelettes de phase dispersée diminue lorsque la vitesse de rotation de la turbine
augmente, il en résulte dans ce cas que l'efficacité augmente, mais le débit diminue.
6. Extracteurs centrifuges :
La dispersion et la séparation des phases peuvent être grandement accélérées par la force centrifuge.
Le plus utilisé des appareils basés sur ce principe est l'extracteur Podbielniak. Un tambour horizontal
constitué de couches successives de cylindres perforés de trous, tourne à grande vitesse (2000 à 5000
tours/min). Par l'axe du tambour pénètrent les deux phases à mélanger, la phase légère est dirigée a la
périphérie, la phase lourde au centre du tambour.
Sous l'effet de la force centrifuge, le liquide lourd passe à travers les cylindres perforés pour aller à
la périphérie et il déplace ainsi le liquide léger et le traverse. Ces deux liquides ressortent par l'axe du
tambour Les extracteurs centrifuges sont employés pour les liquides facilement émulsifiables, dont les
différences de masse volumique sont faibles et aussi lorsque de faibles rétentions dans l'appareil sont
exigées. Ils sont employés spécialement pour l'extraction des antibiotiques (pénicilline et streptomycine)
des jus de fermentation.
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