6 Philo Esprit Critique
6 Philo Esprit Critique
6 Philo Esprit Critique
77-621-80-97
INTRODUCTION
L’esprit critique est la disposition d’une personne capable de juger, de discerner et d’examiner attentivement une
donnée avant d’en établir la validité. Il sous-entend un état permanent, comparable dans une certaine mesure à un trait de
caractère qui ne s'efface pas. L’esprit critique serait donc la tournure d'esprit propre à celui qui, dans chacun des objets qu'il a
la possibilité d'observer, cherche à discerner le bien du mal, le vrai du faux. C’est dans cette dynamique que notre sujet nous
invite à analyser la question selon laquelle « L’esprit critique permet-il au philosophe d’accéder à la vérité ? ». Autrement dit
quelle est l’utilité de l’esprit critique ? La philosophie étant la recherche du vrai, il apparaît indispensable d'avoir
connaissance de la nature de l'esprit critique si l'on veut appréhender cette science. Il convient donc de se demander à quoi
s'oppose l’esprit ? L'esprit critique connaît-il des limites, et, si oui, quelles sont-elles ? Quels sont les difficultés rencontrées
par celui qui y fait appel ? Est-il possible d’instaurer des connaissances et d’y penser juste et bon sans esprit critique et ainsi
de se libérer des influences extérieures ? Pour mieux élucider cette problématique nous tenterons de répondre à ces questions.
En quoi l’esprit critique permet-il au philosophe d’accéder à la vérité ? L'esprit critique est-il la " voie royale " vers la
connaissance de la vérité ?
DEVELOPPEMENT
La philosophie faisant appel à son esprit critique, c’est-à-dire à sa raison est opposée à toutes les doctrines enseignant
le caractère relatif de la vérité.
Exercer son esprit critique, c'est douter. Pour accéder à la connaissance pleine et entière de la valeur d'une chose, il faut
nécessairement remettre en cause sa légitimité, son fondement. Celui qui ne doute pas de ce qu'il voit ou de ce qu'on lui a dit
n'atteindra jamais la vérité : il fera confiance à l'opinion commune, souvent erronée et toujours malléable, ou à ses sens,
généralement trompeurs. Pour juger d'une chose, il faut donc douter. Le doute est la première étape vers la sagesse
universelle, il est la porte de la philosophie en même temps que la condition de sa naissance. Nous avons vu que, pour
douter, il était nécessaire de mettre de côté l'opinion commune et le message de nos sens, c'est à dire le savoir que nous
donne l'expérience. L'Homme doit donc atteindre la vérité en faisant appel, non à l'expérience, mais à la raison. L'Homme
doit s'interroger seul sur l'objet dont il cherche à déterminer la valeur. Il doit pour cela découvrir son fondement, sa
légitimité. Seule une personne faisant appel à sa raison est susceptible de juger à la fois du bien-fondé d'une opinion, de sa
finalité. L'Homme doit donc découvrir la valeur, le fondement et les origines de chaque chose, ou se laisser tromper par les
apparences et ne pas pouvoir accéder à la vérité. L'esprit critique tel que nous l'entendons s'oppose donc à de nombreuses
autres attitudes mentales vis-à-vis d'une opinion, d'un objet. Il s'oppose tout d'abord à la croyance inconditionnelle en une "
fausse vérité " ou en une chose qui ne peut être prouvée. Le croyant affirme quelque chose sans pouvoir en donner de preuve
; l'Homme faisant appel à son esprit critique ne souscrit à aucune affirmation sans en avoir au préalable examiné la légitimité.
On peut difficilement imaginer deux attitudes plus antagonistes. L'homme exerçant son esprit critique s'oppose également
aux empiristes, qui font de l'expérience sensible la source de toute connaissance. Faire appel à son esprit critique implique
avoir une tournure d'esprit rationaliste, c'est à dire ne pas faire systématiquement confiance au message sensible. Le Docteur
Komokon KEITA s’engage dans la même dynamique quand il considère la philosophie comme : « Une réflexion critique
une recherche, une tentative de saisie totale par la pensée de toutes les formes d’activités et leur signification par
l’amélioration de leurs conditions humaine ». Ce n'est qu'en doutant de soi-même qu'on peut remettre en cause une telle
cosmogonie, et ce n'est qu'en faisant appel à la logique qu'on peut en prouver la fausseté. Ératosthène a prouvé par les