Rapport Thematique de Diagnostic Territo
Rapport Thematique de Diagnostic Territo
Rapport Thematique de Diagnostic Territo
Systèmes d'élevage
Dans le cadre de la réorganisation récente des services des DPA force est de constater
au dire même des cadres et techniciens qu’il n’y a quasiment plus de vulgarisation zoo-
technique, alors que celle-ci était déjà considérée auparavant comme le maillon faible du
système de vulgarisation agricole désormais dénommé conseil agricole. La formation pro-
fessionnelle des jeunes éleveurs et des moins jeunes reste quasi inexistante en absence
de programmes et de projets individuels porteurs d’avenir qui se situeraient dans des pro-
jets collectifs à financements publics en partenariat. A part les groupements ANOC, faits
d’une minorité quelque peu privilégiée, les quelques coopératives pastorales et/ou
d’élevage restent souvent motivées par l’attrait des subventions et se responsabilisent
insuffisamment en terme participatif et durable. Quelques groupements bovins (ANEB) ou
de producteurs de viandes rouges (ANPVR) voient le jour ça et là mais cherchent encore
leurs voies.
A l’issue de cette introduction le tableau peut paraître noir, et les lacunes et carences
évoquées précédemment sont à la fois l’effet et la cause de l’absence d’une politique
d’élevage digne de ce nom et spécifique pour le Moyen-Atlas. Mais une telle politique
pour être opérante ne peut pas s’élaborer ex abrupto comme politique globale et monoli-
thique de massif. Elle doit d’abord prendre en compte une diversité de situations, de pro-
blématiques, de contraintes et de potentialités micro-régionales qui devront déboucher sur
autant de stratégies, de plans, de projets et de programmes spécifiques qui par hiérarchi-
sation, agrégation et intégration pourront alors constituer une véritable politique intégrée
de développement de massif participatif et durable.
Le présent rapport a pour but de présenter dans un premier temps de la façon la plus syn-
thétique possible la diversité des situations des systèmes d’élevage communaux selon les
sous ensembles de la zone d’étude (base de données communales) ; d’effectuer un bilan-
diagnostic sur les performances des systèmes, leur environnement technico-économique
et organisationnel, les productions et les projets d’élevage passés et en cours. Afin de
déboucher sur les grands axes qui devraient structurer la réflexion et les échanges avec
les acteurs concernés qui permettraient d’élaborer une stratégie concertée de dévelop-
pement du secteur et une politique de massif de l’élevage cohérente et efficace à pas de
problématique micro-régionale et de catégories d’acteurs pour certains thèmes trans-
territoriaux (politiques de filières, interprofessions ; etc.)
Il faut signaler aussi par contre que dans certains cas de recensements spécifiques de
troupeaux dans le cadre de projets particuliers ou de programmes de distribution
d’aliments de sauvegarde du cheptel on peut aboutir au contraire on s’en doute à des sur-
déclarations et à des sur-estimations du cheptel de petits ruminants1.
1
De tels « recensements » sont normalement faits par les agents d’autorité (cheikh-s et moqad-
dem-s) et gagneraient à être confrontés aux autres sources statistiques agricoles.
2
Qui disposent aussi de statistiques récentes de vaccination des bovins contre la fièvre aphteuse
et des ovins contre la clavelée (nous y reviendrons dans le chapitre correspondant).
Rapport thématique de diagnostic territorial 5 URBAPLAN
Systèmes d’élevage - Christian POTIN
ciaux sont fournis dans les tableaux 1 et 4 ci-après. L’exploitation et l’analyse de cette
base de données « élevage » redressée a permis une analyse de la diversité des grands
systèmes agraires d’élevage (rapports entre des catégories de systèmes de production et
les grandes catégories d’espaces et de terroirs) ou systèmes agro-sylvo-pastoraux com-
munaux et d’en dresser une typologie simplifiée.
Sur l’ensemble de la zone d’étude l’effectif total de petits ruminants serait ainsi en « an-
née moyenne » de 3 600 000 têtes environ, dont 2 865 000 ovins (80%) et 735 000 ca-
prins (20%), ce qui est important, représentant respectivement de l’ordre de 17 à 20% du
cheptel national pour les ovins et 9 à 13% pour les caprins selon les estimations nationa-
les, (pour une population totale recensée en 1994 qui représentait 5,6% seulement de la
population totale du pays). La superficie territoriale totale du massif du Moyen-Atlas tel
que défini à travers la zone d’étude étant de quelque 36 965 km² , cela représente une
« charge » moyenne globale sur l’ensemble du massif de 1 petit ruminant par ha de
territoire, ce qui est considérable pour une zone de montagne qui n’a plus accès (ou si
peu) aux parcours de transhumance dans les plaines céréalières, notamment après les
moissons. La moyenne par exploitation agricole3 toutes catégories confondues est de
38 têtes contre 15 à 19 têtes pour la moyenne nationale, toujours selon les sources
d’estimation du cheptel national.
Avant d’examiner les variations relatives de poids et de types de petits ruminants par
sous-ensembles provinciaux et par commune, arrêtons nous un instant sur la question de
l’évolution des effectifs au fil des ans dans un contexte où le nombre d’éleveurs est en
diminution (cf note infra ci-dessous). Selon les annuaires statistiques au niveau national
les troupeaux ovins et caprins 2001 représentent respectivement 92% et 70% des effec-
tifs estimés en 1971, toutes imprécisions relatives supposées égales par ailleurs. Mais sur
cette période de trente ans les variations dues aux épisodes de sécheresse ont été bien
plus importantes, toujours par rapport à 1971 : -30% à -37% pendant les années les plus
sèches des années 80 et 90 (1984, 1988-90, 1992-95) pour les ovins, et –30% à –53%
pour les caprins pour les mêmes épisodes qui sont par contre en tendance corrigée des
effets de sécheresse en diminution continue, contrairement au cheptel ovin qui tend
quand l’année le permet de se reconstituer, entre autres pour répondre à la demande
annuelle de l’Aid el Kebir qui elle croit avec la population.
3
Nous ne disposons pas d’estimation du pourcentage d’exploitations pratiquant l’élevage, au ni-
veau national il était selon l’annuaire statistique du Maroc 2001 de 73,5% en 2000 et de 84,5% en
1974 pour un nombre totale d’exploitations agricoles ayant diminué de quelque 22% entre ces
deux périodes, et un population rurale ayant augmenté par contre de 23%. Pour la zone d’étude le
pourcentage d’exploitations pratiquant réellement l’élevage de façon non marginale socio-
économiquement pourrait être de l’ordre de 85% ou plus, ce qui représenterait une moyenne
communale de petits ruminants par éleveur d’au moins 45 têtes (fourchette de variations : 8-160
têtes).
Rapport thématique de diagnostic territorial 6 URBAPLAN
Systèmes d’élevage - Christian POTIN
lement en trend de diminution comme au niveau national, sauf peut’être dans les zones
spécialisées (cf ci-après) dans l’ensemble on peut penser que le troupeau ovin tend à se
maintenir bon an mal an voire même à augmenter sous l’effet, entre autres, d’éleveurs
« urbains » nouveaux venus qui placent leur épargne dans des troupeaux qu’ils donnent à
garder à des bergers du cru.
Le tableau 1 ci-après fournit les estimations d’effectifs de petits ruminants totaux, les
moyennes communales et le rapport ovins/ caprins par sous ensembles communaux,
ainsi que les fourchettes de variations de ces chiffres selon les totaux et moyennes com-
munales. Ces fourchettes montrent, s’il en était besoin, que dans l’ensemble chaque
commune a sa spécificité et qu’il est difficile de conclure à une véritable homogénéité pro-
vinciale. Aussi pour suivre le commentaire synthétique de cette diversité micro-régionale
on se reportera également aux figures 1 et 2 suivantes qui présentent des graphes de
ratios moyens communaux selon un ordre communal en abscisse Nord-Est/Sud-Ouest
dans lesquelles les communes ont été regroupées par cercle et par caidat dans un maxi-
mum de proximité et de succession géographique continue selon l’axe précité.
Tableau 1 - Les petits ruminants : effectifs, répartition et tailles des troupeaux par
exploitation selon les sous-ensembles provinciaux
0%
20%
40%
60%
80%
100%
120%
ASSEBBAB
0
20
40
60
80
100
120
140
160
180
200
BARKINE
RAS LAKSAR ASSEBBAB
LAMRIJA BARKINE
BOUCHFAA RAS LAKSAR
MATMATA LAMRIJA
NE <==
SMIAA BOUCHFAA
BOUYABLANE MATMATA
TAZARINE SMIAA
MAGHRAOUA BOUYABLANE
TAZA
AIT SAGHROUCHEN TAZARINE
ZRARDA MAGHRAOUA
BAB BOUIDIR AIT SAGHROUCHEN
GALDAMANE ZRARDA
ADREJ BAB BOUIDIR
DAR EL HAMRA GALDAMANE
TAFAGIGHT ADREJ
AIN TIMGUENAI DAR EL HAMRA
MTARNAGHA TAFAGIGHT
OULAD MKOUDOU AIN TIMGUENAI
IGHZRANE MTARNAGHA
BIR TAM TAM OULAD MKOUDOU
RAS TABOUDA IGHZRANE
RIBAT EL KHEIR M. BIR TAM TAM
AIT SEBAA LAJROUF RAS TABOUDA
RIBAT EL KHEIR M.
SEFROU
AIN CHEGGAG AIT SEBAA LAJROUF
KANDAR SIDI KHIAR AIN CHEGGAG
LAANOUSSAR KANDAR SIDI KHIAR
AGHBALOU AQORAR LAANOUSSAR
SIDI YOUSSEF BEN AHMED AGHBALOU AQORAR
BOULEMANE
OUIZEGHT
SIDI BOUTAYEB SIDI BOUTAYEB
9
OULAD ALI YOUSSEF OULAD ALI YOUSSEF
EL ORJANE EL ORJANE
ERMILA ERMILA
AIN LEUH AIN LEUH
OUAD IFRANE OUAD IFRANE
SIDI EL MAKHFI SIDI EL MAKHFI
BEN SMIM BEN SMIM
TIGRIGRA TIGRIGRA
TIMAHDITE TIMAHDITE
DAYET AOUA DAYET AOUA
TIZGUITE TIZGUITE
AIT NAAMANE AIT NAAMANE
IQADDAR IQADDAR
BITIT BITIT
IFRANE El Hajeb
AIT ISHAQ AIT ISHAQ
OUAOUMANA OUAOUMANA
EL KEBAB
EL KEBAB
SIDI YAHYA OU SAAD
SIDI YAHYA OU SAAD
TIGHASSALINE
TIGHASSALINE
AIT SAADELLI
AIT SAADELLI KERROUCHEN
KERROUCHEN AGUELMOUS
AGUELMOUS SIDI HCINE
SIDI HCINE EL HAMMAM
EL HAMMAM OUM RABIA
OUM RABIA SIDI AMAR
SIDI AMAR SIDI LAMINE
SIDI LAMINE AGUELMAM AZEGZA
AGUELMAM AZEGZA EL BORJ
EL BORJ EL HERRI
EL HERRI MOHA OU HAMMOU ZAYANI
MOHA OU HAMMOU ZAYANI HAD BOUHSOUSSEN
HAD BOUHSOUSSEN MOULAY BOUAZZA
MOULAY BOUAZZA SEBT AIT RAHOU
SEBT AIT RAHOU AIT AYACH
KHENIFRA
AIT AYACH AMERSID
AMERSID
MIBLADEN
AIT IZDEG
MIBLADEN AGHBALOU
AIT IZDEG BOUMIA
Figure 1 - Moyennes communales de petits ruminants par exploitation (c. rurales 96)
AGHBALOU TANOURDI
BOUMIA
Figure 2 - Importances communales des ovins dans les petits ruminants (c.rurales 1996)
TIZI NGHACHOU
TANOURDI AIT BEN YACOUB
TIZI NGHACHOU ITZER
AIT BEN YACOUB ZAIDA
ITZER AGOUDIM
ZAIDA ANEMZI
AGOUDIM SIDI YAHYA OU YOUSSEF
ANEMZI TOUNFITE
SIDI YAHYA OU YOUSSEF AIT IKKOU
TOUNFITE AIT ICHOU
AIT IKKOU BOUQACHMIR
AIT ICHOU OULMES
URBAPLAN
pratiquement 10% et plus de la superficie communale totale) ; superficie enveloppe de
On ne dispose malheureusement pas de données communales sur les parcours non forestiers, ni
d’ailleurs au niveau des ensembles provinciaux (cf plus loin). On a donc dû définir pour chaque
Le tableau 2 et les figures 3 à 6 suivantes permettent une analyse micro-régionale au
Khemisset ==> SW
nale moyenne cultivée par an (avec élimination des données d’indicateurs trop élevées
qui n’ont plus de signification en matière de contribution potentielle à l’alimentation des
systèmes agro-sylvo-pastoraux, pratiquement moins de 30 PR par ha de céréale).
commune une superficie enveloppe de parcours par différence entre la superficie territoriale com-
munale totale et la SAU (RGA 96) et la superficie forestière (fichier communes de montagne –
ancien découpage). Cette superficie enveloppe ainsi définie comprend donc les zones d’habitation,
les emprises publiques et les espaces non accessibles et les nus topographiques. Elle permet
cependant d’établir un indicateur comparatif communal de degré de pastoralisme.
Rapport thématique de diagnostic territorial 10 URBAPLAN
Systèmes d’élevage - Christian POTIN
Tableau 2 – Les petits ruminants : indicateurs de charge par grande catégorie
d’espace
5,0
4,5
4,0
Nb de têtes par ha
3,5
3,0
2,5
2,0
1,5
1,0
0,5
MOHA OU HAMMOU…
0,0
MAGHRAOUA
OUAOUMANA
OUIZEGHT
BARKINE
LAMRIJA
BOUCHFAA
SMIAA
TAZARINE
ZRARDA
GALDAMANE
DAR EL HAMRA
MTARNAGHA
IGHZRANE
AZZABA
SARGHINA
AIT EL MANE
ALMIS MARMOUCHA
EL MERS
AIT NAAMANE
AGUELMOUS
BOUMIA
ZAIDA
TOUNFITE
OULMES
TIDDAS
AIN CHEGGAG
SIDI EL MAKHFI
EL HERRI
TANOURDI
ANEMZI
ADREJ
EL BORJ
TAFAGIGHT
TALZEMT
SKOURA MDAZ
AIT SAGHROUCHEN
BAB BOUIDIR
OULAD MKOUDOU
GUIGOU
IQADDAR
KERROUCHEN
HAD BOUHSOUSSEN
SEBT AIT RAHOU
AMERSID
MIBLADEN
TIZI NGHACHOU
ITZER
BOUQACHMIR
BEN SMIM
EL HAMMAM
AGOUDIM
ENJIL
ASSEBBAB
MATMATA
BOUYABLANE
RAS TABOUDA
TAZOUTA
AIT BAZZA
KSABI MOULOUYA
EL ORJANE
ERMILA
OUAD IFRANE
TIGRIGRA
TIMAHDITE
DAYET AOUA
TIZGUITE
EL KEBAB
TIGHASSALINE
SIDI HCINE
OUM RABIA
SIDI LAMINE
AGUELMAM AZEGZA
MOULAY BOUAZZA
AIN TIMGUENAI
RIBAT EL KHEIR M.
AIT ISHAQ
AIT IZDEG
AIT SEBAA LAJROUF
BITIT
AIN LEUH
SIDI AMAR
AGHBALOU
AIT IKKOU
AIT ICHOU
BIR TAM TAM
SIDI BOUTAYEB
AIT AYACH
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
RIBAT EL KHEIR (ex…
0%
MOHA OU HAMMOU…
(Dir partim - Ait Bourzouine)
TAHALA
AZZABA
AGOUDIM
AIT SEGHROUCHEN
AGHBALOU AQORAR
IRKLAOUEN
AIN CHEGAG
BARKINE
AIT SEBAA
TAZOUTA
AIT BAZZA
DAYET AOUA
EL KEBAB
AGUELMOUS
OULMES
TIDDAS
EL HAMMAM
OULAD MKOUDOU
MISSOUR
AIN LEUH
SIDI AMAR
AIT OUMGHAR
AMERSID
ITZER
SKOURA MDAZ
AIT ISHAQ
AIT IZDEG
MAGHRAOUA
ZRARDA
RAS TABOUDA
AÏOUNE SEMANE
AIT EL MANE
EL MERS
KSABI MOULOUYA
TIZGUITE
BOUMIA
TOUNFITE
EL MENZEL
ENJIL
ALMIS MARMOUCHA
TIMAHDITE
BOULEMANE
5,0
4,5
Ha sup env parcours/PR
4,0
3,5
3,0
2,5
2,0
1,5
1,0
0,5
RIBAT EL KHEIR (ex prov…
EL HAMMAM
BARKINE
ZRARDA
AÏOUNE SEMANE
AZZABA
AIT EL MANE
ALMIS MARMOUCHA
EL MERS
AGUELMOUS
BOUMIA
TOUNFITE
OULMES
TIDDAS
AIN CHEGAG
ADREJ
OUTAT EL HAJ
TALZEMT
SKOURA MDAZ
AIT SEGHROUCHEN
OULAD MKOUDOU
AGHBALOU AQORAR
MISSOUR
IRKLAOUEN
KERROUCHEN
AIT OUMGHAR
AMERSID
ITZER
ENJIL
TAHALA
RAS TABOUDA
AIT SEBAA
TAZOUTA
AIT BAZZA
KSABI MOULOUYA
TIMAHDITE
DAYET AOUA
TIZGUITE
EL KEBAB
AIT IZDEG
OULAD ALI YOUSSEF
AIN LEUH
SIDI AMAR
(Dir partim - Ait Bourzouine)
BOULEMANE
Un autre ratio systémique et structurel important est le nombre de petits ruminants par
ha de céréales cultivées en moyenne annuellement, en deça d’un plafond non significa-
tif5. La diversité micro-régionale de ce ratio d’intégration potentielle agriculture – petits
ruminants, notamment association céréaliculture – ovins peut se résumer comme suit à
ce stade dans ses grandes caractéristiques (cf. pour plus de détails typologie ci-après) :
5
Que nous avons majoré à 30 petits ruminants/ha de céréales, ce qui représente pour fixer les
idées, à raison de besoins alimentaires totaux de l’ordre de 200 UF/tête en moyenne toutes caté-
gories confondues (voir plus loin systèmes d’élevage ovin et caprin, normes de paramètres zoo-
techniques) un potentiel de complémentation de 25% des besoins totaux sur la base d’un rende-
ment moyen de 12 qx de grains par ha, apports de paille comptabilisés, et sous l’hypothèse que
toute la céréaliculture serait consacrée à l’alimentation animale (ou 12,5% de complémentation
potentielle pour 50% de la céréaliculture consacrée à l’alimentation animale).
Rapport thématique de diagnostic territorial 13 URBAPLAN
Systèmes d’élevage - Christian POTIN
Aguelmane Azegza, Ait Ayaach, Mibladen, Ait Izdeg, Tanourdi, Tizi n’Ghachou, Ait
Ben Yacoub, Itzer, Anemzi, Sidi Yahia Ou Youssef (Khénifra).
Les autres communes non citées précédemment sont dans une situation intermé-
diaire avec entre 5 et 15 petits ruminants par ha de céréaliculture.
Figure 6 - Moyennes communales de petits ruminants par ha de céréales (c.rurales 1996 - n<30
PR/ha)
35,0
30,0
25,0
Nb de têtes
20,0
15,0
10,0
5,0
MOHA OU HAMMOU…
0,0
ASSEBBAB
BOUYABLANE
TIGHASSALINE
LAANOUSSAR
IQADDAR
KERROUCHEN
HAD BOUHSOUSSEN
AMERSID
ENJIL
TAFAGIGHT
TALZEMT
BITIT
BIR TAM TAM
BEN SMIM
AGOUDIM
BARKINE
LAMRIJA
MATMATA
SMIAA
TAZARINE
ZRARDA
AIN TIMGUENAI
MTARNAGHA
RAS TABOUDA
AZZABA
TAZOUTA
SIDI BOUTAYEB
TIMAHDITE
TIZGUITE
AGUELMOUS
OUM RABIA
TANOURDI
ANEMZI
TOUNFITE
RAS LAKSAR
AIT SAGHROUCHEN
BAB BOUIDIR
AGHBALOU AQORAR
GUIGOU
AIN LEUH
AIT IKKOU
BOUQACHMIR
AIN CHEGGAG
AIT ISHAQ
AIT IZDEG
AIT SEBAA LAJROUF
OUIZEGHT
EL HAMMAM
BOUCHFAA
MAGHRAOUA
GALDAMANE
DAR EL HAMRA
IGHZRANE
SARGHINA
AIT BAZZA
EL ORJANE
ERMILA
OUAD IFRANE
SIDI EL MAKHFI
TIGRIGRA
DAYET AOUA
AIT NAAMANE
OUAOUMANA
EL KEBAB
AIT SAADELLI
SIDI HCINE
AGUELMAM AZEGZA
EL HERRI
MOULAY BOUAZZA
BOUMIA
AIT BEN YACOUB
ZAIDA
OULMES
TIDDAS
ADREJ
EL BORJ
OULAD MKOUDOU
SIDI AMAR
AIT ICHOU
SKOURA MDAZ
RIBAT EL KHEIR M.
AIT EL MANE
ALMIS MARMOUCHA
EL MERS
KSABI MOULOUYA
SIDI LAMINE
Le dernier ratio communal structurel qui a été considéré pour l’analyse de la diversité ré-
gionale des systèmes pastoraux communaux est le nombre de petits ruminants par ha
de forêt. Ce ratio après élimination des cas de forêts peu importantes en surface absolue
(moins de 10% du territoire communal) et de ratio conséquents non significatifs, permet
de mesurer de façon comparée la pression relative sur la forêt et le degré de dépendance
des systèmes petits ruminants de celle-ci, toute choses égales par ailleurs (pour plus de
détails voir typologie ci-après pour croiser avec les autres ratios d’espaces et le rapport
thématique forêts pour pondérer selon les types de peuplements forestiers). Ainsi en
première analyse il apparaît pour les communes forestières notoires (ancien découpage)
les principales caractéristiques suivantes :
6
Pour la commune d’Almis Marmoucha on a plus de 8 petits ruminants par ha de forêt mais il s’agit
Rapport thématique de diagnostic territorial 14 URBAPLAN
Systèmes d’élevage - Christian POTIN
Pour 2 petits ruminants et moins par ha de forêt la charge et les prélèvements
peuvent considérer comme relativement faible toujours toutes choses égales par
ailleurs. C’est le cas des anciennes communes suivantes : Berkine et Maghraoua
(Taza) ; Ribat El Kheir7 et Tazouta ( Sefrou) ; Skoura Mdaz (Boulemane) ; Dayet
Aoua (Ifrane) ; Moulay Bou Azza, Agoudim, Tounfite (Khénifra) ; Sebt Ait Ikkou et
Bou Qachmir (Khamsin).
Dans les autres anciennes communes non citées ci-dessus la situation est inter-
médiaire avec un ratio compris entre 2 et 6 ruminants par ha de forêt (voir pour
plus de détails typologie ci-après et rapport thématique forêts°.
Figure 7 - Ratios communaux de petits ruminants par ha de forêt (ancien découpage-sup forêt
>10% territoire com)
14,0
12,0
Nb de têtes par ha
10,0
8,0
6,0
4,0
2,0
(Ain Taoujdate partim -…
RIBAT EL KHEIR (ex prov…
0,0
BARKINE
MAGHRAOUA
ZRARDA
AZZABA
ALMIS MARMOUCHA
EL MERS
AGUELMOUS
ADREJ
TALZEMT
AIT SEGHROUCHEN
OULAD MKOUDOU
MISSOUR
KERROUCHEN
AMERSID
BOUQACHMIR
EL HAMMAM
AGOUDIM
EL MENZEL
ENJIL
TAHALA
RAS TABOUDA
AIT SEBAA
AÏOUNE SEMANE
TAZOUTA
AIT BAZZA
AIT EL MANE
KSABI MOULOUYA
TIMAHDITE
DAYET AOUA
TIZGUITE
EL KEBAB
BOUMIA
TOUNFITE
OULMES
TIDDAS
AIN CHEGAG
AIT IZDEG
OUTAT EL HAJ
SKOURA MDAZ
AIN LEUH
IRKLAOUEN
SIDI AMAR
AIT OUMGHAR
ITZER
La combinaison des différents ratios et indicateurs analysés séparément avec leurs seuils
de signification et leurs bornes de classification mono-variée pour chaque critère permet
de classer par combinaison puis par tris hiérarchisés successifs les systèmes d’élevages
communaux de petits ruminants selon des grands types avec sous-types et variantes. Il
s’agit donc d’une typologie hiérarchique en arbres avec bornes de discrimination intra-
critère déterminées par méthode graphique. Les résultats en sont présentés ci-après et
illustrés dans les figures 8, 9 et 10. Rappelons que les critères, ratios et indicateurs sont
toujours des moyennes communales qui bien entendu cachent un deuxième degré de
variation intra-communal que l’on ne peut pas appréhender quantitativement dans le ca-
dre de la présente étude faute de base de données ad hoc existantes.
0,2
0,4
0,6
0,8
1,2
0
1
0
20
40
60
80
100
120
140
160
180
200
AMERSID AMERSID
AGOUDIM AGOUDIM
ASSEBBAB ASSEBBAB
EL ORJANE EL ORJANE
LAMRIJA LAMRIJA
RAS LAKSAR RAS LAKSAR
AIT AYACH AIT AYACH
AIT IZDEG AIT IZDEG
KERROUCHEN KERROUCHEN
BOUCHFAA BOUCHFAA
MTARNAGHA MTARNAGHA
OULAD MKOUDOU OULAD MKOUDOU
AIT IKKOU AIT IKKOU
territoire communal/PR
AZZABA
Sous-type 1.1 : 1 à 5 ha
territoire communal/PR
AZZABA
Sous-type 1.1 : 1 à 5 ha
GALDAMANE GALDAMANE
MOHA OU HAMMOU ZAYANI MOHA OU HAMMOU ZAYANI
AIN CHEGGAG AIN CHEGGAG
BIR TAM TAM BIR TAM TAM
AIT SAGHROUCHEN AIT SAGHROUCHEN
RAS TABOUDA RAS TABOUDA
TC/PR
TC/PR
BITIT BITIT
RIBAT EL KHEIR M. RIBAT EL KHEIR M.
19
TOUNFITE SKOURA MDAZ
ZAIDA TOUNFITE
AGHBALOU ZAIDA
AGHBALOU
PR/exploitation
SARGHINA SARGHINA
AIT SEBAA LAJROUF AIT SEBAA LAJROUF
TAZARINE TAZARINE
TANOURDI TANOURDI
BAB BOUIDIR BAB BOUIDIR
principaux
TYPE 2 : 20 à 60 têtes/exploitation
BOUQACHMIR EL BORJ
KANDAR SIDI KHIAR BOUQACHMIR
SMIAA KANDAR SIDI KHIAR
Sup CR totale ha/PR X10
EL HAMMAM SMIAA
TALZEMT EL HAMMAM
TAZOUTA TALZEMT
SIDI LAMINE TAZOUTA
AGHBALOU AQORAR SIDI LAMINE
AIT SAADELLI AGHBALOU AQORAR
OUM RABIA AIT SAADELLI
SEBT AIT RAHOU OUM RABIA
communal/PR
SEBT AIT RAHOU
communal/PR
TC/PR
ST 3.1 :
1 à 2 ha
TAFAGIGHT
TC/PR
ST 3.1 :
1 à 2 ha
BOUYABLANE BOUYABLANE
MOULAY BOUAZZA
Figure 8 - Définition des grands types de systèmes pastoraux communaux selon deux critères
LAANOUSSAR LAANOUSSAR
OULAD ALI YOUSSEF
URBAPLAN
OUAD IFRANE OULAD ALI YOUSSEF
AGUELMAM AZEGZA OUAD IFRANE
DAYET AOUA AGUELMAM AZEGZA
DAYET AOUA
TC/PR
TIMAHDITE
TC/PR
TIGRIGRA TIMAHDITE
BEN SMIM TIGRIGRA
TIZGUITE BEN SMIM
35
30
25
Nb de têtes
20
15
10
0
KERROUCHEN
ENJIL
LAMRIJA
GALDAMANE
BOUCHFAA
EL ORJANE
BOUMIA
ALMIS MARMOUCHA
OUAOUMANA
MAGHRAOUA
IGHZRANE
SARGHINA
ZAIDA
ERMILA
ZRARDA
OULMES
OUAD IFRANE
TANOURDI
BITIT
SKOURA MDAZ
OUIZEGHT
TAFAGIGHT
AGHBALOU
BOUQACHMIR
TIZI NGHACHOU
LAANOUSSAR
AGOUDIM
EL HAMMAM
MTARNAGHA
AZZABA
MATMATA
AIT NAAMANE
BARKINE
TAZARINE
AIT EL MANE
DAR EL HAMRA
TOUNFITE
TIDDAS
AIT BAZZA
SMIAA
SIDI LAMINE
TAZOUTA
TIGHASSALINE
EL MERS
SIDI HCINE
BOUYABLANE
AGUELMOUS
MOULAY BOUAZZA
AGUELMAM AZEGZA
TIGRIGRA
TIMAHDITE
DAYET AOUA
MOHA OU HAMMOU ZAYANI
AIT IZDEG
RIBAT EL KHEIR M.
AIN CHEGGAG
ANEMZI
AIN TIMGUENAI
EL HERRI
AIT ISHAQ
SIDI EL MAKHFI
ADREJ
EL BORJ
AIT SEBAA LAJROUF
TALZEMT
AIT IKKOU
RAS LAKSAR
OULAD MKOUDOU
AMERSID
AIT AYACH
AIT SAGHROUCHEN
ITZER
AIT ICHOU
SIDI YAHYA OU SAAD
HAD BOUHSOUSSEN
BAB BOUIDIR
MIBLADEN
SIDI AMAR
IQADDAR
AGHBALOU AQORAR
AIN LEUH
GUIGOU
BIR TAM TAM
BEN SMIM
ASSEBBAB
RAS TABOUDA
KSABI MOULOUYA
OUM RABIA
EL KEBAB
TIZGUITE
AIT SAADELLI
SIDI YAHYA OU YOUSSEF
Nous ne pouvons donc fournir ci-dessous à titre indicatif à ce stade que des grandes ca-
ractéristiques communes des élevages extensifs des petits ruminants au Maroc en géné-
ral et des zones de montagne en particulier, en tenant compte des spécificités d’espèces
et de races du massif du Moyen Atlas. Si dans bon nombre de cas on a affaire à des
troupeaux mixtes à gardiennage commun, il y a lieu cependant de distinguer les systè-
mes ovins des systèmes caprins qui présentent bien entendu, entre autres, des para-
mètres et unités zootechniques et des modes d’alimentation différents.
Quant on parle de race de mouton du Moyen Atlas il vient tout de suite à l’esprit désor-
mais le nom de la race Timahdit dont le berceau correspondrait en gros à la province
d’Ifrane actuelle car la politique génétique actuelle de la Direction de l’Elevage et de
l’ANOC (Association Nationale Ovins caprins, cf paragraphe 4.2) est basée sur
l’amélioration et au développement de cette race pour le massif du Moyen Atlas. A côté
de la race Timahdite d’autre races et variétés traditionnelles plus ou moins homogènes et
fixées sont élevées dans le Moyen Atlas. Il s’agit des races suivantes :
La race Zoulay, résultat du métissage stabilisé au fil des temps entre la race Beni
Guil ou Harcha (ou Deghma) des Hauts Plateaux de l’Oriental et de la plaine de
Guercif et des races berbères de montagne du Moyen Atlas (cf ci-dessous). Cette
race est répandue dans la haute et moyenne Moulouya (Itzer, Boumia, Midelt) jus-
qu’à Missour et Outat El Haj.
La race Marmoucha est la race rustique ancienne berbère de montagne du Moyen
Atlas. On la trouve dans la région de Tahala, chez les Beni Ouarain et les Mar-
moucha.
La race Zaïan qui, comme la race Timahdite est une race du grand rameau de ra-
ces du Tadla fixée sur les collines du plateau central d’Oulmès et les dir d’El
Hammam et Khénifra.
On ne dispose d’aucune statistique sur la répartition de ces différentes races ovines sur
l’ensemble du troupeau du massif. Il semblerait que la race Timahdite est en progression
de remplacement sur la race Zoulay d’une part, et la race Beni Guil sur la race Zoulay
d’autre part . Quant à la race Marmoucha elle serait en régression au profit des races Ti-
mahdite et Zoulay-Beni Guil, respectivement sur les dirs et azarhars ouest-sud ouest et
est sud est du Moyen Atlas oriental.
On ne dispose d’aucun élément d’information sur les variantes de races caprines repré-
sentées dans le Moyen Atlas. Il semblerait pourtant que les types caprins du Moyen Atlas
oriental soient de formats plus petits que ceux des collines du palteau central et du dir de
Khénifra - El Hammam. Il s’agit de toute façon de races ou variétés de chèvres rustiques
de montagne dont le poids adulte se situerait entre 20 et 30 kg selon les zones.
8
L’unité zootechnique est une unité pratique normative fine d’évaluation et de planification qui
résume la structure, le fonctionnement et les production d’un système d’élevage donné ramené à
la femelle reproductrice.
Rapport thématique de diagnostic territorial 22 URBAPLAN
Systèmes d’élevage - Christian POTIN
Modes de conduite des troupeaux et paramètres zootechniques
Pour les bovins on a utilisé les mêmes sources statistiques et les mêmes méthodes de
redressement que pour les petits ruminants (RGA 1996 redressés sur les statistiques
provinciales des DPA pour les provinces d’Ifrane, Sefrou et Boulemene ; par contre pour
la province de Khénifra les différences entre les deux sources n’étant pas significatives on
a conservé les données communales du RGA 1996).
Sur l’ensemble de la zone d’étude l’effectif total des bovins serait en année « moyenne »
de 130 000 têtes environ, ce qui représente 5,5% du cheptel national bovin, pour une
population totale du massif tel que défini à travers la zone d’étude qui représentait, nous
l’avons vu plus haut, 5,6% de la population totale du pays en 1994. La moyenne par ex-
ploitation agricole est de 1,4 têtes (1,6 au niveau national).
Le tableau 3 ci-après fournit les effectifs bovins totaux, les moyennes communales par
exploitation, ainsi que les deux indicateurs clé d’intégration potentielle entre les systèmes
bovins et l’agriculture, à savoir : le nombre de bovins par ha irrigué et la superficie cultivée
totale annuellement par bovin. Sur l’ensemble du massif la superficie consacrée aux
cultures fourragères ne représente que 10 120 ha, soit 13 bovins par ha de cultures four-
ragère ou 8 ares par bovin, ce qui est très peu9. Les cultures fourragères sont pratiquées
soit en irrigué (luzerne, bersim principalement, maïs à double fin secondairement), soit en
bour (vesce-avoine au premier chef dans certaines régions comme la province d’Ifrane
notamment). La superficie de cultures fourragères peut varier de 0 à 16% selon les com-
munes. Comme pour les petits ruminants on s’est livré à une analyse de la diversité
micro-régionale de ces chiffres et indicateurs à partit de la base de données communales
que nous avons établie. Le commentaire synthétique de cette diversité se suit, au delà
des fourchettes de variation du tableau 3, à partir des figures 11, 12 et 13 suivantes qui,
comme pour les petits ruminants, représentent des graphes de ratios et d’indicateurs
9
Pour fixer les idées un bovin représente en moyenne toutes catégories confondues des besoins
totaux de l’ordre de 900 UF (cf ci-après paramètres zootechniques normatifs des sytèmes bovins,
par.2.3), soit pour 13 bovins 11 700 UF, 117 équivalents qx d’orge ou de l’ordre de 100 tonnes de
matière verte de fourrage, ce qui est très loin des niveaux de rendements réalisés même en irrigué
…
Rapport thématique de diagnostic territorial 25 URBAPLAN
Systèmes d’élevage - Christian POTIN
Dans la province de Sefrou (17,7% de l’effectif total du massif) les communes
d’Ain Timguenaï, El Menzel et Ribat El Kheir se distinguent avec Plus de 3 bovins
en moyenne par exploitation tandis que les autres communes ont un effectif
moyen par exploitation qui varie entre 0,3 et 1,9 bovins)
. Le sous-ensemble de Boulemane (7% de l’effectif total du massif) est la zone du
massif où l’élevage bovin est le moi pratiqué (0,5 têtes en moyenne communale
par l’exploitation – fourchette de variation 0,5 – 1,2). Seules les communes de
Saghrina et El Orjane dépassent légèrement 1 bovin par exploitation.
La province d’Ifrane vient largement en tête comme zone relative d’élevage bovin,
en plus de sa spécialisation moutonnière, avec 22% du cheptel du massif et 3,5
bovins en moyenne par exploitation. La commune de Tigrigra détient le record
avec 6,8 bovins par exploitation, viennent ensuite par ordre d’importance décrois-
sante les communes de Sidi Mokhfi (4,2), Oued Ifrane (3,7), Ben Smim et Tizguite
(3,5), tandis que Timahdite et Ain Leuh restent en dessous de 2 bovins par exploi-
tation.
Les trois communes de la province d’El Hajeb (3,9% seulement du cheptel bovin
du massif) ont en l’ensemble 1,8 bovins par exploitation (fourchette 1,6 – 2,1).
La province de Khénifra est la plus grande contributrice au troupeau bovin du
massif en valeur absolue avec près de 37 250 têtes (28,7% du total) vu son éten-
due et son peuplement. C’est aussi la zone où on trouve aussi, comme pour les
petits ruminants, la plus grande diversité de situation, pour des raisons écologi-
ques et socio-historiques. On peut ainsi distinguer trois types de communes :
o Des communes à élevage bovin notoire avec entre 2 et plue de 4 bovins
par exploitation : communes de Aguelmous, Sidi H’cine, Aguelmane Azeg-
za, Had Bouhssoussen, Moulay Bou Azza, Sebt Ait raho.
o Une masse de communes dans lesquelles l’élevage bovin est peu déve-
loppé (entre 0,2 et 0,7 bovins par exploirtation) : Zaida, Ait ben Yacoub,
Tanourdi, Sidi Yahia Ou Saad, Ait Ayach, Amersid, Agoudim, Tounfite,
Oum Er Rebia, Ait Izdeg, Aghbalou, Tizi n’Ghachou.
o Le reste des communes pour les quelles le nombre moyen de bovins par
exploitation se situe entre 0, 8 et 1,9 têtes.
8,0
7,0
6,0
5,0
Nb de têtes
4,0
3,0
2,0
1,0
0,0
ZRARDA
IGHZRANE
SARGHINA
TANOURDI
KERROUCHEN
BOUCHFAA
SMIAA
TAZARINE
GALDAMANE
DAR EL HAMRA
ALMIS MARMOUCHA
EL MERS
ERMILA
OUAD IFRANE
TIMAHDITE
TIGHASSALINE
SIDI HCINE
SIDI LAMINE
MOULAY BOUAZZA
ZAIDA
OULMES
AIN TIMGUENAI
IMOUZZER KANDAR M.
AIT ISHAQ
ANEMZI
EL BORJ
AIT SEBAA LAJROUF
AIT SAGHROUCHEN
OULAD MKOUDOU
LAANOUSSAR
SIDI YOUSSEF BEN AHMED
IQADDAR
MIBLADEN
AGHBALOU
AIT ICHOU
BEN SMIM
ASSEBBAB
RAS TABOUDA
AIT BAZZA
KSABI MOULOUYA
TIZGUITE
EL KEBAB
OUM RABIA
TOUNFITE
SEFROU M.
AIT AYACH
SIDI BOUTAYEB
Avant d’analyser la typologie des grands systèmes bovins communaux et sans rentrer
dans des commentaires détaillés comme pour les petits ruminants de la variation micro-
régionale de ces indicateurs communaux structuraux par sous-ensemble géographique
on retiendra les grandes caractéristiques suivantes.
10
Et non pas en % de la superficie irriguée pour tenir compte également des cultures fourragères
en bour qui sont parfois pratiquées de façon non marginale(vesce-avoine « traditionnelle » notam-
ment dans la province d’Ifrane).
11
Soit 100 Uf ou 1 ql d’orge équivalent de besoins d’apport par ha cultivé pour un taux de
dépendance de l’exploitation de 75% pour fixer les idées).
Rapport thématique de diagnostic territorial 29 URBAPLAN
Systèmes d’élevage - Christian POTIN
o Dans la province de Khénifra des communes de Aguelmous, Sidi H’cine,
Amlersid, Mibladen, Anemzi et Sidi Yahia Ou Youssef.
o Aucune commune dans la province de Boulemane et dans les sous-
ensembles communaux des provinces d’El Hajeb et Khamsin
Un potentiel moyen à notoire d’intégration agriculture-bovins pour les autres com-
munes.
Des systèmes faiblement à pas du tout intégrés potentiellement aux cultures irri-
guées :
o Cas de la majorité de la province de Taza : communes de Bouchfaa, Smia,
Maghraoua, Tazarine, Ait Seghrouchen, Zrarda, Bab Bou Idir et Guelda-
mane.(entre 3 et 9 bovins par ha irrigué quand il y a un secteur irrigué si-
gnificatif).
o Province de Taza : communes de dar El Hamra, Mtaghna, Oulad Mkou-
dou, El menzel, Ras Tabouda et Kandar Sidi Khiar (entre 4 et 19 bovins
par ha irrigué).
o Bon nombre des communes de la province de Khénifra : Aguelmous, Sidi
H’cine, El Hammam, Sidi Amar, Sidi lamine, Aguelemane Azegza, El Borj,
Moha Ou Ha&mou Zaiani, Had Bouhssoussen, Moulay Bouazza, Sebt Ait
Raho (de 4 à 1( bovins par ha irrigué quand le secteur irrigué est suffi-
samment significatif).
o Toutes les communes du sous-ensemble de la province de Khamsin (plus
de 5 bovins par ha irrigué).
o Par contre aucune commune de la province d’Ifrane ni des sous-
ensembles des provinces de Boulemane et El Hajeb.
Des systèmes plus fortement intégrés réellement ou potentiellement aux cultures
irriguées pour les autres communes des provinces de Taza, Sefrou, Khénifra, tou-
te la province d’Ifrane et les sous(ensembles des provinces de Boulemane et El
hajeb.
Dans la province d’Ifrane ( notamment Ain Leuh,, Sidi El Mokhfi, Ben Smim et Ti-
grigra avec entre 9 à 15% de la superficie cultivée anniuelle en cultures fourragè-
res).
Dans une moindre mesure dans les communes de Ksabi Moulouya, Sidi Bou
Tayeb, Ermila et encore plus El Orjane dans la province de Boulemane (entre 5 et
10% de la SAU) ; et dans quelques communes de la province de Khénifra : Ait
Ayach, Mibladen, Ait Izdeg, Anemzi et Sidi Yahia Ou Youssef (entre 5 et 9% de la
SAU).
Nb de têtes/ha ou Ha/bovin
0,0%
2,0%
4,0%
6,0%
8,0%
10,0%
12,0%
14,0%
16,0%
ASSEBBAB
0,0
5,0
10,0
15,0
20,0
25,0
30,0
35,0
RAS LAKSAR
BOUCHFAA ASSEBBAB
SMIAA RAS LAKSAR
2.2
TAZARINE BOUCHFAA
AIT SAGHROUCHEN SMIAA
ZRARDA TAZARINE
GALDAMANE AIT SAGHROUCHEN
DAR EL HAMRA ZRARDA
AIN TIMGUENAI GALDAMANE
OULAD MKOUDOU DAR EL HAMRA
IGHZRANE AIN TIMGUENAI
RAS TABOUDA OULAD MKOUDOU
AIT SEBAA LAJROUF IGHZRANE
31
ALMIS MARMOUCHA SARGHINA
EL MERS AIT BAZZA
KSABI MOULOUYA ALMIS MARMOUCHA
SIDI BOUTAYEB EL MERS
OULAD ALI YOUSSEF KSABI MOULOUYA
ERMILA SIDI BOUTAYEB
Bovins/ha irrigué
KERROUCHEN EL KEBAB
SIDI HCINE TIGHASSALINE
OUM RABIA KERROUCHEN
SIDI LAMINE SIDI HCINE
Figure 13 - Importance relative des cultures fourragères par commune (1996)
URBAPLAN
grands types et sous-types sont la superficie fourragère par bovin, la superficie cultivée
dans l’année par bovin et/ou le nombre de bovins par h& irrigué. Des variantes et sous-
de bovins par ha irrigué et du nombre de bovins par exploitation (Figure 14). Les grands
phe 1.2). Pour les bovins les deux critères principaux classificatoires retenus pour les
La méthode utilisée pour l’établissement d’une première typologie des systèmes
variantes par sous-type peuvent ensuite être définis selon les cas en fonction du nombre
d’élevage bovin communaux est la même que pour celle des petits ruminants (cf paragra-
ZAIDA TANOURDI
ANEMZI AIT BEN YACOUB
TOUNFITE ZAIDA
AIT ICHOU ANEMZI
OULMES TOUNFITE
AIT ICHOU
OULMES
types communaux de systèmes bovins et leurs variantes se définissent comme suit des
pôles extensifs vers les pôles intensifs.
Sous-type 1.2 : moins extensif avec complémentation potentielle notoire des cultu-
res irriguées ( 0,5 à 4 bovins par ha irrigué) - 53 318 têtes (41% du total du massif)
Type 2 : systèmes bovins semi-intensifs (plus de 4 ha cultivés par bovin) avec peu
ou pas de cultures fourragères
- 40 487 têtes (31% du total du massif)
Sous-type 2.1 : Systèmes bovins associés aux cultures bour ( 7 à 19 bovins par ha
irrigué) – Micro troupeaux de 1 à 3 têtes par exploitation – 9 166 têtes
20
18
16
14
12
10
8
6
4
2
0
MAGHRAOUA
OUAOUMANA
OUIZEGHT
BOUCHFAA
AGUELMOUS
AZZABA
TAZARINE
ZRARDA
MTARNAGHA
DAR EL HAMRA
SMIAA
SARGHINA
IGHZRANE
AIT NAAMANE
OULMES
ERMILA
ZAIDA
EL MERS
AIT EL MANE
ALMIS MARMOUCHA
TOUNFITE
TIDDAS
BOUMIA
LAMRIJA
BARKINE
GALDAMANE
ANEMZI
SIDI EL MAKHFI
EL HERRI
AIN CHEGGAG
TANOURDI
ADREJ
EL BORJ
SKOURA MDAZ
TALZEMT
TAFAGIGHT
MIBLADEN
AMERSID
BAB BOUIDIR
OULAD MKOUDOU
HAD BOUHSOUSSEN
BOUQACHMIR
KERROUCHEN
TIZI NGHACHOU
GUIGOU
IQADDAR
AGHBALOU AQORAR
ITZER
AIT SAGHROUCHEN
BEN SMIM
EL HAMMAM
AGOUDIM
ENJIL
OUAD IFRANE
DAYET AOUA
MOULAY BOUAZZA
SIDI HCINE
TIGRIGRA
TIZGUITE
KSABI MOULOUYA
OUM RABIA
AGUELMAM AZEGZA
TIGHASSALINE
TIMAHDITE
RAS TABOUDA
TAZOUTA
SIDI LAMINE
ASSEBBAB
BOUYABLANE
MATMATA
EL ORJANE
EL KEBAB
AIT BAZZA
AIN TIMGUENAI
AIT IZDEG
SEFROU M.
AIT ISHAQ
AIT SEBAA LAJROUF
BITIT
LAANOUSSAR
RAS LAKSAR
AHL SIDI LAHCEN
AIT IKKOU
SIDI AMAR
AIT AYACH
AIN LEUH
BIR TAM TAM
AIT BEN YACOUB
SIDI BOUTAYEB
AIT SAADELLI
Sous-types Sous-types avec contribution notoire des autres spéculations irriguées ST Sous-types 4 à 7 ha cult/bovin Sous-types à + de 7 ha ST < 4 ha ST > 4 ha
bovins bour cult/bovin cult/bovin cultiv/bovin
parcourant
Comme pour les systèmes d’élevage de petits ruminants les grands types de systèmes
bovins communaux comprennent une diversité de systèmes d’élevage bovin au ni-
veau des exploitations agricoles. Ces systèmes d’élevage sont aussi déterminés par
des variantes de races, de modes de conduites et de systèmes d’alimentation.
Au niveau des races bovines en présence la race dominante reste la traditionnelle Brune
de l’Atlas qui si elle très rustique et bien adaptée aux conditions d’élevage traditionnel
présente par contre de faibles performances de production tant de viande que laitières12.
Rappelons aussi pour mémoire que dans la région d’Oulmès on distingue une race locale
particulière appelée la Blonde d’Oulmès qui correspond probablement au métissage stabi-
lisé entre la Brune de l’Atlas et la race tarentaise13 (tarine) introduite précocement dans la
région à l’époque du Protectorat.
Dans les périmètres irrigués et dans les zones péri-urbaines, autour des centres ruraux et
dans certaines zones de la plaine et du piémont il y a introduction de races laitières euro-
péennes améliorées pie noire surtout en croisement avec la race locale et peu en race
12
Poids sur pieds de la vache adulte : 200 à 250 kg et 300 à 350 kg pour un taureau ; potentiel
génétique de production laitière : 800-1000 l par <lactation ; vitesse moyenne de croissance pon-
dérale des jeunes de 0 à 3 ans : 100 à 150 g par jour.
13
Jusque dans les années 70-80 les CT comportaient des stations de monte pour les éleveurs
avec des taureaux géniteurs tarentais un peu partout dans les zones de dir et de moyenne monta-
gne.
Rapport thématique de diagnostic territorial 34 URBAPLAN
Systèmes d’élevage - Christian POTIN
pure. Le cheptel croisé peu stabilisé génétiquement encore présente un format supérieur
et un potentiel de production laitière sensiblement supérieur mais ne bénéficie pas tou-
jours de modes de conduite et de systèmes d’alimentation vraiment améliorés, et partant
de performance significatives ou en tout cas en rapport avec le potentiel génétique intro-
duit. Et comme dans tout croisement/métissage qui n’est pas d’absorption ou stabilisé une
partie des animaux qualifiés de croisés n’en gardent que comme caractère objectif la cou-
leur de la robe panachée en l’absence d’une sélection basée sur les performances sur
l’ensemble des éleveurs.
On ne dispose de repères sur la répartition des races bovines que pour les provinces
d’Ifrane, de Khénifra et de Sefrou avec les estimations globale suivantes :
Province d’Ifrane : race locale 70%, race croisée 25%, race pure (laitière) 5%
Province de Khénifra : race locale 75%, race croisée (avec Pie Noire ou Santa
Gertrudis) 22%, race pure (laitière) 3%.
Province de Sefrou : race locale 70%, race croisée et pure (laitière) 30%.
3.1 Aviculture
On ne dispose d’aucune données sur l’aviculture moderne dans les sous-ensembles des
provinces de Taza et de Boulemane de la zone d’étude, et il ne semble pas qu’elle y soit
beaucoup développé. Par contre on assiste dans les provinces de Sefrou et d’Ifrane à un
développement récent d’unités avicoles industrielles depuis quelques années. Ainsi dé-
nombre-t-on :
Dans la province de Sefrou 125 unités au total produisant annuellement 3,3 mil-
lions de poulets de chair (5 540 tonnes de viande blanche), et pour 3 unités 77
000 poules pondeuses produisant 3,5 millions poussins d’un jour.
Dans la province d’Ifrane 14 unités produisant au total 4,7 millions poulets de chair
et ayant parallèlement un cheptel de 150 000 poules pondeuses.
Dans la province de Khénifra l’aviculture moderne est encore peu développée : la DPA
estime la production provinciale totale à quelque 400 tonnes de viande blanche et 6 mil-
lions d’oeufs sans autres précisions.
On ne dispose enfin aucune information sur ce secteur pour les quelques communes des
sous-ensembles provinciaux d’El Hajeb et Khémisset de la zone d’étude.
3.2 Apiculture
On ne dispose pas non plus de données tangibles sur l’apiculture dans les sous-
ensembles provinciaux des provinces de Taza et Boulemane. Dans le premier le potentiel
y est important : on relève une dizaine de coopératives apicoles et l’arrière pays forestier
de Taza jusqu’au massif du Bou Iblane est une zone de transhumance actuelle des ru-
ches d’autres régions, y compris du Rif. Dans le deuxième l’apiculture connaît actuellemnt
quelques développements récents dans le cadre de nouvelles coopérative apicoles, mais
le potentiel y est plus limité dans les zones non forestières.
Dans la province de Khénifra on estime à la DPA le nombre total de ruches à 10 000, dont
1630 modernes, pour une production annuelle totale de 32 tonnes de miel seulement.