Méthodes de Tracé Des Lurboltlachines: Hydrauliques
Méthodes de Tracé Des Lurboltlachines: Hydrauliques
Méthodes de Tracé Des Lurboltlachines: Hydrauliques
Méthodes de tracé
des lurbolTlachines hydrauliques
Claude Moulin, Marre Wegnerr, Raphaël Erren1eef
et Vinh.. Phong
Société NEYRPIC
La transformation de l'énergie dans le rotor En général, les surfaces d'écoulement sont quelcon-
- L'évacuation de l'écoulement dans le diffuseur. ques et ne sont pas développables. Toutefois, la transfor-
Enfin, nous donnerons des informations sur les mé- mation (TC) définie par
thodes utilisées, d'une part, pour définir les formes géo- ada
métriques et le contrôle de la machine prototype,
d'autre part, pour améliorer la qualité des données né-
x=R
a a
- f
r avec =~ l- f
aLda
f a .-!!.dR = IR -dRR =
cide avec celui de la machine. R
x = R a Loa-
bR R
Le modèle proposé ne constitue qu'une approxima- 1 avec Log -
tion mais il présente le gros avantage de ramener l'écou- y = R a <{! o Ri Ri
lement tridimensionnel à la résolution de deux problè-
mes, l'un axisymétrique, l'autre quasitridimensionnel, à et nous retrouvons la transformation logarithmique
savoir: bien connue.
a) Détermination du réseau d'écoulement méridien Dans le cas particulier de l'écoulement axial pur
moyen R =R a
b) Analyse de l'écoulement à travers une grille d'aubes x = a la da = ~
tracée sur une surface de révolution.
y = R a <{! 0 R Ra
Ainsi, par exemple, pour les machines axiales, on
introduit des coupes cylindriques qui représentent des L'écoulement absolu sur la surface de courant est sup-
surfaces d'écoulement lorsque la composante radiale des posé irrotationnel et l'équation de continuité sur cette
vitesses est nulle. Par développement de ces coupes cylin- surface est écrite en prenant en compte la variation de
driques dans un plan, on obtient des grilles d'aubes l'épaisseur de la turbomachine élémentaire. Les condi-
droites dont la théorie est bien connue. tions d'irrotationnalité et de continuité s'expriment par:
r-------
;
+w
Xi
Figure 1 - Correspondance espace réel espace transformé.
C. MOULIN, M. W EGNER, R. EREMEEF, VINH-PHONG 619
a 1 a l 11, , ,
-(rC ) ---(rC )
aa r a<p a
=0 - coth - (Z -Z ) = t/J(Z ,Z ) +i </> (Z ,Z )
<{J
2 t
Dans le plan de la grille rectiligne, elles deviennent: CBx CO =~ B(x') Cx (Z') t/J (t,Z')dx'dy'
t (T)
acx + acy = _ ~ db C
ax ay b dx x CBy CO = -~ff B (x') Cx (Z') </> (t,Z')dx' dy'
(1) t (T)
acy acx
---=0 , 1 db
ax ay B(x) = -h dx'
A l'infini amont et à l'infini aval, les conditions aux
limites sont données par: Si nous prenons pour valeur approchée de Cx la vi-
tesse méridienne moyenne dans la turbine élémentaire,
x=_oo Cx(_oo)=C lx Cy(_00)=C 1y
nous pouvons calculer une première approximation de
X = + 00 Cx (+ 00) = C zx Cy (+ 00) = C Zy CBx et CBy :
tiel V:
Le champ des vitesses cherchées dérive d'un poten- (1)
CBx CO "'" C lX
t
t(~)
[bb m- 2"1 (1 + b;bl)]
l
av av cB~)(n ~ a
C =- C =-
x ax y ay et résoudre l'équation (3).
Le potentiel des vitesses vérifie l'équation Au deuxième stade du calcul, l'équation (4) déter-
az V az V 1 db mine la composante Cx de deuxième approximation :
~V=-+-= --- C (2)
ax z ayz b dx x
cCxZ) (Z) = C~ x - ~f W(l) (t') </> (Z,t') ds' + C(l) (Z)
t (K) s Bx
Les conditions aux limites deviennent:
aVI = C
ly +~f Uy(t')[t/J(Z,t') cos X' - </>(Z,t')sinX']ds'
ay x=-~ t (K)
, ~ ~ -[:~nr
p 2.. pW Z
C~x -~J
Cx (Z) =
t (K)
Ws (() cp (Z,t')ds'
+ W,~tT -1] [~;]'
-- 111 1
t (T)
- db
- , Cx (Z , ) t/J (Z,Z "
b dx
,
) dx dy W(n étant la vitesse relative au point t dans l'espace réel.
Le calcul de deuxième approximation (trait plein)
+ -1 j'
peut être comparé au calcul de première approximation
Uy (()[t/J (z,f) cosx' - </> (Z ,() sînx'l ds' (trait interrompu).
t (K)
Dans le cas particulier d'un écoulement axial pur ou
4
en utilisant les notations: ( ) radial pur pour lequel les lignes d'écoulement sont res-
620 LA HOUILLE BLANCHE/N° 7/8-1977
Volute
Ecoulement radial pur (cas des grilles circulaires fixes)
Position du problème
En utilisant les relations:
uy (n = 0 Recevant l'écoulement à la sortie de la conduite, la
volute doit transmettre l'écoulement le plus homogène
db possible sur toute la périphérie de l'avant-distributeur, et
-dx = 0 (composantes CB
x
. = CB y = 0) ceci avec le minimum de pertes internes. En ce qui con-
cerne l'homogénéité, la difficulté vient de deux aspects:
a) Les fIlets fluides alimentant l'extrêmité aval de la
nous avons immédiatement dans le plan transformé: volute ne subissent pas la même perte de charge que
Cs (n _.!..
2 t
f K (çJ')
(K) l
C (ç') ds'
s
les fIlets alimentant les premières sections de cette
volute;
b) L'écoulement à l'entrée de la volute est du type
= C oox COsx + C ooy sinx Cu = cte mais il se transforme rapidement en un
écoulement du type RCu = cte du fait de la courbure
générale de la volute. Les angles d'attaque sur l'avant-
bcoulement axial pur: distributeur diffèrent évidemment selon qu'ils sont
gouvernés par l'une ou l'autre de ces lois.
La vitesse d'entraînement u y (n est une constante et
CBx =CBy =0
On montre alors que la distribution des vitesses est Méthodes
donnée par l'équation:
Notre programme de calculs de volute permet de dé-
Ws
2
en _!..t f(K)
K (çJ') Ws (f) ds'
l
terminer les conditions d'attaque sur l'avant-distributeur
à partir de la loi des sections adoptée, ces conditions cal-
Ecoulement tridimensionnel
On peut aussi discretiser la pale en éléments porteurs
de singularités élémentaires du type sources ou vortex.
Le volume des calculs devient tout de suite plus impor-
tant mais nous pensons que nous saisirons mieux l'in- \
\
------r---
(mesures sur
.
modele
fluence des formes méridiennes sur la répartition des \ là ['air
pressions et que nous pourrons encore améliorer dans 20 \ ;/
--///
les années futures les performances des turbomachines 'f
hydrauliques. 90" 180" 270" 360"
culées correspondant, d'une part à la loi d'écoulement geant les résultats précédents par l'influence des aubes
Cu = cte, d'autre part à la loi RCu = cte. directrices dans leurs positions prioritaires. On peut, par
La transition d'une loi à l'autre doit se faire en fonc- exemple, valoriser particulièrement les fortes charges ou
tion des expérimentations très détaillées sur modèle ré- bien la charge optimum.
duit à l'air que nous avons effectuées à l'Ecole Centrale
Lyonnaise. La figure 3 donne une comparaison entre Orientations du tracé
calculs et essais concernant les angles d'entrée sur l'avant-
distributeur. La figure 4 donne les caractéristiques essentielles du
tracé d'un avant-distributeur moderne, à savoir:
Orientation du tracé flasques parallèles permettant d'éliminer les efforts de
flexion, donc de réduire les épaisseurs des profils
Le premier choix effectué consiste à accélérer la tran- profils taillés dans des tôles planes permettant de ré-
sition entre les écoulements Cu = cte etRCu =cte en duire les coûts. Sans entrer dans le détail, signalons
adoptant à l'entrée de la bache un convergent unila- que la fonne du bord aval des avant-directrices doit
téral tel que schématisé sur la figure 3. être particulièrement étudiée si l'on veut éviter des
Le deuxième choix tient à la loi de sections ou de vi- vibrations induites par les sillages. Cet aspect est par-
tesse en fonction de l'angle périphérique <p. Il n'y a ticulièrement important pour les machines de grande
pas en ce domaine de solution exactement satisfai- vitesse spécifique qui conduisent à des fréquences
sante puisque l'adoption d'une loi de vitesse moyenne propres de profIls relativement basses.
décroissante en fonction de <p permet de maintenir la
charg)l jusqu'à l'extrêmité de la volute mais conduit à
une augmentation rapide des angles d'attaque sur les
avant-directrices.
~
/e.--- :--..
Le choix fait par Neyrpic consiste à privilégier l'ho- / "-
"-
( \
mogénéité de la charge sur la périphérie et à reporter sur -~ 1 \
1
le tracé de l'avant-distributeur les problèmes de variation 1
\
1 1
d'angles d'attaque. 1 1
--. 1
1
1
1
:'( /
"- /
Avan t-distribu teur '" :.---/
Position du problème
Figure 4 - Conceptions différentes pour l'avant-distributeur.
A partir des angles d'écoulement délivrés par la vo-
lute, l'avant-distributeur doit restituer à l'amont du dis-
tributeur un écoulement homogène d'angle imposé selon Distributeur
la caractéristique de turbine à obtenir, cet angle de sortie
de l'avant-distributeur influant rapidement sur les pertes
Position du problème
du distributeur.
Les difficultés sont de deux types: Les aubes directrices doivent fournir à la roue un mo-
a) Les avant-directrices ont une fonction mécanique ment cinétique donné, assurer le réglage de la charge,
essentielle pouvant conduire à des épaisseurs gênantes conduire à des efforts de manœuvre équilibrés, et résister
pour l'hydraulique. D'autre part, leur conception éco- aux efforts de flexion lors de la fermeture totale.
nomique impose de maintenir leur forme et leur posi-
tionnement constants le long de la périphérie alors
que les conditions hydrauliques amont varient. Difficultés
b) Pour tout ou partie de la course du distributeur,
l'interaction entre les grilles d'aubes de l'avant-distri- Il s'agit de trouver un compromis délicat entre les
buteur et du distributeur n'est pas négligeable et peut impératifs provenant d'une part de la résistance des ma-
conduire à des écarts sensibles si l'on considère les tériaux, d'autre part du dimensionnement du servo-
grilles séparément. moteur, enfin du rendement hydraulique interne et
induit. Certains Cahiers des Charges imposent par ailleurs
Méthodes des signes déterminés pour les efforts de manœuvre, par
exemple une tendance hydraulique à fermer sur toute
Les avant-directrices se calculent d'une part comme ou partie de la course.
une grille d'aubes unique dont il faut minimiser les L'inertie nécessaire du profIl est détenninée par le
pertes en fonction de l'écoulement amont, d'autre part calcul en position fermée ; elle peut entraîner un han-
comme une grille interagissant avec celle du distributeur. dicap hydraulique certain lorsque l'on adopte une
La première optimisation se fait par utilisation d'un pro- conception mécanique de la: directrice sur deux paliers.
gramme incluant les calculs de couche limite et de décol- Ce handicap tient.d'une part aux gradients de pressions
lement ; la deuxième optimisation s'obtient en corri- importants régnant dans une grille à aubes épaisses, donc
622 LA HOUILLE BLANCHE/N° 7/8- I 977
à l'augmentation des pertes par couches limites et cou- où rI Cu 1 est le moment cinétique délivré par la grille
rants secondaires, d'autre part aux variations rapides distributeur
d'efforts hydrauliques dans certaines zones de rotation r2Cu 2 celui à la sortie roue
des directrices. 1)11 le rendement hydraulique du rotor.
Notre expérience permet de conclure que s'il est pos-
L'objectif de tout traceur de roue est d'obtenir un 1)11
sible d'assurer de bons rendements avec des directrices
le plus proche possible de l'unité, donc de trouver une
de forte épaisseur, il est par contre très difficile de s'im-
évolu tion idéale du moment cinétique de la valeur rI Cu 1
poser en même temps une loi d'efforts de manœuvre.
à la valeur r 2 Cu 2 . Ceci revient à rechercher, à travers la
Selon les conséquences industrielles, il y aura donc un
roue, un écoulement sans pertes singulières et sans frot-
choix à faire.
tements inutiles.
D'autres considérations doivent être greffées à ce pro-
Méthodes blème de rendement : la cavitation à l'entrée et à la
sortie, les fluctuations de pression à l'aval, la tenue en
Le calcul se fait en grille d'aubes, au moyen d'un pro- mécanique.
gramme qui inclut à la fois les répartitions de vitesses et
Le problème de résistance mécanique de l'aube rotor
de pressions, le développement des couches limites et
est traité par nos collègues dans l'article "Turbomachines
leur décollement éventuel, les couples hydrauliques en
hydrauliques- Essais industriels et méthodes de calcul":
fonction de l'angle de vannage. La figure 5 donne la
les résultats de ces calculs mécaniques peuvent nous
comparaison des coefficients de pressions pour deux pro-
conduire à un épaississement général ou local de l'aube.
fIls de forte épaisseur répondant aux mêmes impératifs
mécaniques. TI apparaît bien que le profIl l sera meilleur A part les fluctuations de pression, l'étude des pro-
du point de vue du rendement; en revanche, le profIl 2 blèmes hydrauliques se fait au moyen de notre program-
présentera une plus grande tendance à fermer qui peut me de calcul en quasitridimensionnel : le programme de
constituer un atout. calcul en grille à épaisseur variable qui nous fournit les
valeurs de la vitesse de l'eau et par suite de la pression le
long des profIls situés dans les surfaces axisymétriques
d'écoulement.
Pour nos tracés de roue, nous avons à analyser :
l'allure des courbes de pression le long d'un profIl de
A à B (Fig. 6)
.2
EXTRADOS 1 ET TI
NS 2~O lE 6 HALeES R. 000671>
Orientations du tracé
8
Les orientations ne peuvent être systématisées car
elles dépendent beaucoup des exigences du Cahier des -4,0
-7.0
Transformation de l'énergie
-8.0
dans le rotor
-s.a
Le rôle du rotor consiste essentiellement à trans-
former l'énergie potentielle de l'eau en l'énergie mécani-
que transmise à l'arbre ou vice versa. La quantité d'éner-
gie potentielle susceptible d'être transformée par unité
de temps est déterminée au moyen de la formule d'Euler:
p= 1)h pg QH
= 1) h P w Q (rI Cu 1 - r 2 Cu 2 ) (en turbine) Figure 6 - Pression obtenue sur profil "AB".
C. MOULIN, M. WEGNER, R. EREMEEF, VINH-PH.ONG 623
l'évolution de l'équilibre radial le long de quelques caniques. Les mêmes critères sont valables pour les
orthogonales aux lignes méridiennes d'écoulement, pompes. Toutefois, la forme du profù à l'entrée pompe
de C à D. doit aussi être particulièrement soignée à cause de la
Cet examen se fait d'abord pour le point de fonction- cavitation.
nement optimum.
Position du problème
C p.-fA'ç- --'B""O"'-R-'-'D'-"D""E_F'-'-U"'-IT-'-'E~S_>)>
Le diffuseur ou aspirateur doit, d'une part assurer le
meilleur rendement dans la transformation de l'énergie
cinétique en énergie de pression, d'autre part conduire
type 1 à un écoulement stable sur la plus grande plage possible
de fonctionnement, que ce soit lorsque le débit varie ou
lorsque la chute varie.
Rappelons que le rendement théorique de l'aspirateur
cp·--f'..-. s....... se définit par:
Difficultés
sante. Mais alors la longueur du diffuseur devient prohi- c) Loi de sections convergentes dans la partie aval du
bitive, si l'on veut éviter d'autre part une perte cinétique coude, qui permet,d'une part d'entrer dans la trom-
importante à la sortie. pette avec un écoulement régularisé, d'autre part de
Par ailleurs, sur les turbines Francis, la présence du diminuer les fluctuations de pressions liées aux insta-
coude nécessite une attention particulière tant du point bilités de l'écoulement. Ces fluctuations peuvent être
de vue du rendement que du point de vue de la stabilité. également réduites par une augmentation de la pro-
Enfin, la largeur de la partie aval de l'aspirateur condi- fondeur totale de l'aspirateur ;
tionne souvent l'entre-axe des groupes et restreint donc d) Recherche de surfaces simples et développables pour
la liberté de choix du tracé. constituer les parois.
Méthodes
Tracé mathématique pour Da
L'écoulement dans l'aspirateur, à la fois divergent et
définition géométrique des formes
tridimensionnel, se prête mal au calcul sauf à envisager
des programmes de volume extrêmement importants.
L'optimisation se fait donc très largement à partir des Pour le tracé mathématique de la pale, plusieurs fi-
résultats expérimentaux sur modèles réduits. Notre so- lières peuvent être suivies:
ciété, depuis fort longtemps, a mis en place une procé-
Définition purement géométrique des 2 surfaces de la
dure d'investigations des écoulements par sondages en
pale (type surface de Coons ou de Béziers).
différentes sections des diffuseurs qui permet aujourd'hui
de prévoir l'influence des formes géométriques aussi bien Méthode inverse donnant le profù correspondant à
que l'influence des caractéristiques de l'écoulement dé- une loi de vitesse visée
livré par la roue. Pour l'essentiel, ces caractéristiques Génération mathématique des profùs qui seront
sont constituées par la répartition le long du rayon, de la contrôlés par calcul grille.
vitesse axiale d'une part, de l'angle de rotation de cette
vitesse d'autre part.
Génération des profils
Q,,= 830 Vs
Perte aspirateur: 2,3 %
La 3e fùière a été adoptée car l'aube doit répondre
simultanément aux contraintes hydrauliques (pression
sur l'aube, ouverture roue ...) et aux contraintes mé-
W caniques (épaisseur, évolution de l'épaisseur au bord
0::
:::J de fuite ...).
f-
Z
W Pour que les paramètres de définition du profil puis-
'0,,= 725\1s u
sent être utilisés directement pour le tracé et pour le
Perte aspirateur: 1 %
1
calcul grille, les profùs sont générés dans le plan de la
grille rectiligne que nous appelons aussi plan de la trans-
formée conforme.
Chaque profù est généré par un polynome donnant
Figure 8 - Vitesses axiales en sortie de roue.
le squelette y c sur lequel nous ajoutons de part et
d'autre une épaisseur Yt donnée également par un poly-
La figure 8 donne l'exemple de deux caractéristiques nome. Les coefficients du polynome donnant y c sont
d'écoulement sous la roue correspondant au débit opti- déterminés à partir des conditions géométriques des
mum et à un débit plus élevé et conduisant à des coeffi- angles au bord d'attaque et au bord de fuite, de la valeur
cients de pertes dans un même aspirateur très différents. et de la position de la cambrure maximale. De même, le
polynome y t est obtenu à partir du rayon de courbure
Orientations du tracé au bord d'attaque, de la valeur et de la position de
l'épaisseur maximale, de l'épaisseur du bord de fuite, de
Pour un encombrement déterminé en profondeur et la pente de la loi d'épaisseur au bord de fuite.
longueur, les orientations du tracé se font sur les critères Le choix de toutes ces données, conduisant aux Yc et
suivants: aux Yt' se fait en fonction des conditions de fonction-
a) Optimisation du tracé de roue pour obtenir un écou- nement et est largement guidé par nos expériences dans
lement d'entrée dans l'aspirateur présentant les meil- la matière. Ces données peuvent être modifiées suite aux
leures caractéristiques. Schématiquement, la vitesse calculs de vérification (hydrodynamique et mécanique).
axiale doit être sensiblement constante le long du
rayon et l'angle de rotation doit atteindre à la paroi
du cône une valeur de l'ordre de 20° dépendant du Arrangement des profils pour générer l'aube
type d'aspirateur considéré;
b) Angle du cône droit ne dépassant pas une valeur de Une des conditions d'obtention d'une bonne surface
l'ordre de 10° à 13° selon les vitesses spécifiques de de l'aube est que chaque paramètre géométrique des pro-
la machine; fùs soit continu en fonction de R o '
C. MOULIN, M. WEGNER, R. EREMEEF, VINH-PHONG 625
TRANSFORMEES
CONFORMES
GENEREES
a
C. MERIDIENNE
C. MODELEUR
Figure 9 - Roue FN 25a (tracé automatique).
Chaque profù obtenu est calé dans la grille rectiligne Données hydrcn.DIiques
pour satisfaire les conditions hydrauliques d'entrée et de
destinées aux calculs mécaniques
sortie et d'ouverture roue. Le passage du plan de la trans-
fonnée conforme à la surface axisymétrique de l'espace
réel se fait point par point, au moyen de la transfor-
mation inverse (TC}-l. Toutes ces opérations se font
Dans les conditions normales de fonctionnement, le
automatiquement dans notre programme de tracé et
calcul en grille d'aubes hélicocentrifuges est susceptible
nous donnent les coordonnées R,rp,Z des différents
de restituer la carte des pressions sur une roue Francis
points de l'aube.
ou une roue de turbine-pompe.
Pour obtenir une roue répondant aux angles d'entrée
Ces pressions sont injectées à leur tour, comme condi-
et de sortie imposés et ayant une loi d'ouverture visée, il
tions aux limites, dans un programme de résistance des
faut procéder par itérations successives.
matériaux utilisant la technique des éléments finis.
Connaissant ainsi le champ des contraintes sur la roue, il
est alors possible d'optimiser l'épaisseur des aubages.
Dessin des plans destinés au modeleur et à Notons au passage qu'il est également possible d'obtenir
l'atelier la distribution théorique des pressions à l'emballement
turbine pour lequel la vitesse relative de l'eau se trouve
Le tracé de l'aube définitive est connu par les coor- très tangentielle à la vitesse périphérique. Ce fait se tra-
données R, e,Z. Par .le même programme, nous pouvons duit par un écart de pression considérable entre les deux
tracer les coupes en plan et les coupes méridiennes des- faces de l'aubage dans la zone d'entrée. Toutefois, l'em-
tinées au modeleur à l'échelle du modèle (Fig. 9). ballement turbine est une région d'écoulement très per-
Ces coordonnées R, e,z peuvent être sorties sous for- turbé et le modèle mathématique est en cours de per-
me de cartes perforées. Un programme de tracé indus- fectionnement.
triel nous sort tous les plans nécessaires à l'exécution et Enfin, nous pouvons signaler que la systématisation
au contrôle de l'aube industrielle. En effet, en plus des des tracés sur ordinateur et le stockage sur bandes des
coupes méridiennes, coniques et horizontales, nous pou- coordonnées de la pale ont permis le développement de
vons avoir à l'échelle du prototype, les coupes particu- programmes annexes. C'est le cas, par exemple, du pro-
lières nécessaires pour la fabrication des aubes matricées, gramme de calcul des efforts centrifuges, des efforts de
les gabarits pour le contrôle hydraulique de l'aube, le pesanteur, et des moments d'inertie pour une roue à
poids de l'aube, le centre de gravité, les inerties aux sec- pales mobiles dont les axes font des angles quelconques
tions d'attache, etc. avec l'axe du groupe.
626 LA HOUILLE BLANCHE/N° 7/8-1977
Q11/ A
/Q110p( :'
0,6,.
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0,8 1 1,2 1,6 1,8
Nl1 0 pt
Nivec::u.llx des performc:mces actuelles bien sur les stands de Neyrpic que dans un laboratoire
sur modèle réduit universitaire neutre dans le cadre des essais contractuels
d'une commande de turbines canadiennes.
Ce niveau de rendement élevé peut s'interpréter de la
En utilisant systématiquement nos moyens de calcul, manière suivante:
en apportant grâce à l'expérimentation les corrections de 2,3 % de pertes dans l'ensemble volute-distributeur
deuxième ordre, il est possible aujourd'hui de dépasser 0,7 % de pertes dans l'aspirateur
93 % de rendement optimum sur une large bande de vi~ 1,0 % de pertes dans les labyrinthes
tesses spécifiques. Pour les meilleures vitesses spécifiques 2,0 % de pertes dans la roue.
de l'ordre de 200 à 240 tr/mn, on peut atteindre 94 %.
Pour améliorer encore ce niveau de rendement, nous
La figure 10 donne l'exemple d'une caractéristique de mettons au point un programme calculant l'écoulement
turbine atteigant 94 %sur modèle réduit.
dans la roue en incluant cette fois l'aspect tridimen-
Ce modèle, de vitesse spécifique 20S,a été essayé aussi sionnel.
Discussion
Président: M. H. de MAUBLANC
M. le Président remercie M. EREMEEF pour sa communi- Sur modèle réduit, répond M. EREMEEF, on obtient main-
cation de haute technicité; il en a retenu les progrès considé- tenant 90 % pour le rendement maximum tant en pompe qu'en
rables réalisés dans le domaine du tracé et des rendements des turbine; dans les prochaines années on peut penser atteindre
turbomachines grâce aux nombreuses recherches effectuées et 91 %' Au cœur de la "colline" si la machine est bien étudiée, les
aux possibilités de calcul offertes par les ordinateurs modernes. rendements sont à peu près les mêmes pour ces deux types de
Il ouvre ensuite la discussion en posant la question suivante: fonctionnement. Le chiffre de 90 % correspond aux vitesses
A la suite des efforts poursuivis par les divers Constructeurs, spécifiques ns les plus favorables; pour des ns de 30 ou de 100,
quel est l'ordre de grandeur des rendements maxima obtenus? on devra se contenter de 89 %.
Ces maxima sont-ils du même ordre chez les constructeurs fran- A quelle valeur du rendement de la machine réelle corres-
çais et chez leurs collègues étrangers? pond cette valeur mesurée sur modèle, compte tenu des effets
C. MOULIN, M. WEGNER, R. EREMEEF, VINH-PHONG 627
d'échelle (formules de transposition du genre de eelle de sur les turbines proposées pour l'aménagement hydroélectrique
M. HUTTON, par exemple), demande M. REMENIERAS ? de la baie de James, nous avons constaté que nos rendements
A la deuxième question de M. le Président, M. MISSON sont à 4/10 de point près les mêmes que ceux réalisés par nos
répond en ces termes: collègues étrangers.
Nos collègues scandinaves, suisses, allemands, canadiens, tra- Il est très difficile de répondre à la question posée par
vaillent sur les mêmes problèmes que les nôtres. Chacun apporte M. REMENIERAS concernant la transposition à la machine
quelque chose ; les uns trouvent pour un n s déterminé un ren- réelle des valeurs de rendement mesurées sur modèle ; ces ren-
dement meilleur que le voisin. A l'occasion des comparaisons dements sont devenus si élevés que leur vérification sur la ma-
faites par des laboratoires indépendants - anglais par exemple _ chine réelle se heurte aux limites de possibilités de mesures
précises (en particulier des débits).
Abstrad
Design methods for hydraulic turbomachines
There are three basic conditions for modern hYdraulic meet all hydraulic, mechanical stress and (sometil11es) eco-
turbomachine design : 1) higher output, 2) more compact nomic requirel11ents.
dimensions and lower cost, and 3) better performance.
The same applies to the volute, design of which is based on
To meet these requirements, designers must be thoroughly both experimental and theoretical calculation data. Optimi-
familiar with modern theory and the application of detail sation of the diffuser on the other hand is based exclusively on
corrections established by experimental model research, and experimental model data (exploratory flow measurel11ent).
thus be able to optimise both hydraulic and economic features
of turbomachine components. Component geometry, especially of rotor bladings, is deter-
mined by mathematical design procedure, whereby both
Stay vane, guide vane and runner blading designs are opti- hydraulic and mechanical conditions can be taken into account
mised by consideration of quasi three-dimensional blading grid in establishing an optimal design, and which ensures very much
theory, starting out from irrotational flow conditions over an
earlier availability of manufacturing drawings of the bladings.
axisymmetric surface and flow con tinuity conditions in the
elementary turbine (Fig. 1). A brief summary of present-day turbomachine performance
data in this report adds substance to Authors' calculation and
In applying these calculated results (for an ideal fluid) the test data, which they are applying in their current design pro-
designer must rely on experimental data. The final design must cedure.