Hanna Zakarias - Nitoglia Curzio - L'Origine Talmudique de L'islam

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L'origine talmudique de l'islam

L’abbé Curzio Nitoglia

Publication: 2011
Catégorie(s):
Tag(s): histoire religion

1
ISLAM ET JUDAISME
Par M. l’abbé Curzio Nitoglia

LA THESE DU PERE THERY


En 1955 le célèbre théologien dominicain, le Père Théry (1),
sous le pseudonyme de Hanna Zakarias, publiait “De Moïse à
Mohammed”, deux gros volumes réunis par la suite en un seul
“Vrai Mohammed et faux Coran” (2), dans lequel il étudiait de
manière approfondie la question des origines de l’Islam.
Dans le présent article j’essayerai de résumer et d’illustrer
les thèses contenues dans ses livres, les corroborant aussi par
d’autres études sérieuses et en me renforçant de l’avis d’un cé-
lèbre orientaliste de l’Université de Turin.
Les textes du Père Théry ne se trouvent plus dans le com-
merce, mais l’essentiel de sa thèse a été repris par l’abbé J.
Bertuel, dont l’oeuvre est encore disponible dans les librairies
françaises (3). Bonnet-Eymard écrit du Père Théry qu’il «doit
être considéré comme le fondateur de l’“exégèse scientifique”
du Coran…, bien qu’il demeure… le grand absent de toutes les
bibliographies. Il est certain que l’anonymat [ou le pseudonyme
de H. Zakarias n.d.r.] et l’édition privée, voulus pour ne pas ex-
poser à de terribles représailles les religieux et les prêtres tra-
vaillant en terre d’Islam, ont desservi son œuvre. Publié sous le
vrai nom de son auteur, médiéviste honorablement connu dans
le monde de la recherche scientifique, elle n’eût sans doute pas
joui d’un accueil plus favorable de la part des islamisants, mais
elle les eût forcés à controverser à visage découvert. Feignant
d’ignorer l’identité de Hanna Zakarias qui, très rapidement, ne
fut plus un secret pour personne, ils purent le présenter, sans
risque, “de bouche à oreille, comme un bluffeur et un ignorant;
le mépris de l’auteur rejaillissait évidemment sur son œuvre”»
(4).
Ce ne fut seulement qu’en 1960 (5), un an après sa mort, que
la revue des dominicains de Rome Angelicum leva officielle-
ment l’anonymat sur l’œuvre de Théry, en résumant de ma-
nière concise mais avec exactitude le contenu des deux pre-
miers volumes (6). Les conclusions auxquelles parvient l’émi-
nent théologien et historien dominicain peuvent être résumées
ainsi:

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1) L’Islam est seulement la religion juive postmessianique,
expliquée aux arabes par un rabbin.
2) Mahomet n’a jamais été inspiré par Dieu. Il se convertit au
Judaïsme talmudique, poussé par sa femme Khadidja, juive de
naissance, et aidé par son maître, le rabbin de La Mecque, à
réaliser son projet de judaïsation de l’Arabie.
3) Le Coran a été composé et rédigé par le rabbin de La
Mecque et Mahomet était seulement un “prosélyte de la
porte”.
4) Le Coran primitif (traduction et abrégé arabe du Penta-
teuque de Moïse) a été rédigé par un rabbin juif, mais après
Mahomet fut perdu (VIIème s.). L’actuel Coran ne contient
plus, comme le premier, la traduction et l’adaptation de l’his-
toire sacrée d’Israël; c’est seulement un livre d’anecdotes,
d’histoires, presque une sorte de rapport dressé par l’auteur
lui-même sur ses affaires apostoliques, qu’il aurait fallu appe-
ler plus correctement “Les Actes de l’Islam”. Ces “Actes”
constituent la seule source authentique qui nous permettent de
connaître les origines de l’Islam, c’est-à-dire en substance la
judaïsation de l’Arabie, dont le rabbin de La Mecque, Mahomet
et sa femme Khadidja furent les premiers auteurs.
Seule l’étude critique des “Actes de l’Islam” (ou actuel Co-
ran) peut nous fournir une base solide pour une reconstruction
des origines de l’Islam, c’est-à-dire de la conversion de l’Arabie
au Judaïsme talmudique.
Les juifs étaient présents en Arabie et habitaient dans les dif-
férents oasis du désert arabique et dans les trois cités de Mé-
dine, La Mecque et Taif. Ils étaient particulièrement nombreux
à Médine (plus de la moitié de la population). Les chrétiens
étaient moins nombreux que les juifs, mais n’étaient pas des
catholiques romains; ils appartenaient au contraire à des
sectes hérétiques, telles que le Jacobisme et le Nestorianisme,
et au Christianisme d’Abyssinie, fortement mélangé d’éléments
juifs.
5) Les “Actes de l’Islam”, justement parce qu’écrits par un
rabbin, sont essentiellement antichrétiens. Les musulmans ne
sont rien d’autre que des arabes convertis au Judaïsme talmu-
dique à partir du VIIème siècle.

LA MECQUE

3
Au VIème siècle La Mecque devint l’un des plus importants
centres commerciaux de la péninsule arabe. Là, depuis le
IIème siècle, selon le Père Théry, existait le temple de la
“Ka’ba”, une sorte de caisse actuellement longue de 12 mètres,
large de 10 et haute de 15, posée sur un piédestal de marbre
de 25 cm et couverte d’un tapis noir changé chaque année.
Dans la “Ka’ba” on trouve une pierre noire, visible encore au-
jourd’hui (7), dont on ignore la provenance et la datation; selon
les musulmans elle fut portée directement par l’Archange
Gabriel :)
Au VIème siècle la “Ka’ba” était aussi pleine de pierres
grises récoltées dans les déserts d’Arabie, considérées comme
divinités et adorées comme telles; la majeure partie des per-
sonnes qui la fréquentait était formée d’arabes polythéistes,
qui vénéraient outre la pierre noire encastrée dans la “Ka’ba”,
les pierres et les idoles qu’elle contenait (8).
A La Mecque, selon la thèse du Père Théry, vivait aussi une
communauté juive, dirigée par un rabbin très bien formé, fin
connaisseur du Talmud, qui aurait conçu le projet de convertir
les arabes polythéistes à la religion post-biblique. Pour at-
teindre son but il se serait servi d’un jeune arabe, Mahomet,
marié à une jeune juive Khadidja; telle est en résumé selon le
Père Théry, l’histoire des origines de l’Islam: la conversion des
polythéistes arabes au Judaïsme talmudique.

NAISSANCE ET MARIAGE DE MAHOMET


On considère habituellement que Mahomet est né en 580,
même si l’on a pas une documentation certaine. Sa famille était
pauvre, comme l’atteste le rabbin de La Mecque dans les
“Actes de l’Islam” (l’actuel Coran) (9), et, resté orphelin très
vite, il paraît avoir été recueilli par son oncle Abu Tàlib, cara-
vanier de La Mecque. C’était un enfant éveillé et intelligent, et
son oncle l’emmenait souvent avec lui dans les caravanes qu’il
conduisait à Gaza. Mahomet se maria avec Khadidja (10), une
femme plus âgée que lui mais très riche, de caractère fort et
entreprenant, s’il est vrai, comme l’affirme le Père Théry, que
c’est elle qui prit l’initiative du mariage et par conséquent était
volontaire et dominatrice d’un mari craintif de perdre sa posi-
tion. “A l’âge de 25 ans Mahomet se maria” (11). Ce mariage
avec une juive explique l’évolution du jeune arabe, puisque sa

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femme le poussera à abandonner les idoles de la “Ka’ba” pour
adhérer à la religion judaïque post-biblique; après elle ce sera
le rabbin de La Mecque qui le formera à la religion d’Israël et
le lancera au milieu des arabes comme son porte-voix.

LA CONVERSION DE MAHOMET AU JUDAISME


Le culte des idoles est encore très répandu à La Mecque
quand une voix commence à prêcher un message nouveau aux
oreilles des polythéistes arabes. “Je le jure par Allah (lire:
Yahwé), qui a créé le mâle et la femelle. Celui qui fait l’aumône
et qui craint Dieu sera récompensé. Quant à celui qui est
avare, empli de suffisance, il sera précipité dans l’abîme. A
quoi lui servira sa fortune? Je vous avertis dès maintenant d’un
feu qui flamboie, réservé pour celui qui ne craint pas ” (12).
Comme il connaît bien l’Ancien Testament cet orateur de La
Mecque, qui divise l’humanité en deux catégories: ceux qui
craignent Dieu, ceux qui croient à la Résurrection, au Juge-
ment, au Ciel et à l’Enfer et les infidèles, les avares, les or-
gueilleux! Dans ses prédications nous retrouvons des réminis-
cences vétérotestamentaires et talmudiques:
“Je le jure par le figuier et l’olivier, je le jure par le Mont Si-
naï …Ceux qui croient et font le bien recevront une rétribu-
tion” (13). Mais quel est ce prédicateur qui ridiculise les idoles
de la “Ka’ba”, qui annonce l’existence d’un Dieu unique
(“Yahwé” en hébreu, “Allah” en arabe), qui jure sur le figuier
et sur l’olivier, les deux arbres de la félicité terrestre de l’An-
cien Testament? C’est certainement quelqu’un qui connaît et
qui annonce la religion d’Israël.
Si, ensuite, on applique la critique historique, on est obligé
de conclure, selon le Père Théry, que ce prédicateur est un juif.
C’est l’orateur même qui nous propose cette conclusion avec
ses affirmations: “Tout ce que je vous annonce est contenu
dans des feuilles vénérées” (14), “les feuilles de Moïse et d’Aa-
ron” (15). “Mecquois idolâtres, vous ne savez donc pas que le
Dieu Créateur a parlé? Oui, il a parlé ici, sur le Mont Sinaï, à
Moïse! C’est Yahwé (le Dieu unique) qui a révélé à Moïse le
“Coran hébreu”, le seul Coran (Livre Saint) qui ait jamais exis-
té, le Coran glorieux du Mont Sinaï” (16).
A partir de ce texte le rabbin de La Mecque donnera une tra-
duction en arabe et sera le premier Coran arabe écrit, puis

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perdu et remplacé par l’actuel “Coran”, qui peut-être serait ap-
pelé avec plus d’exactitude “Actes de l’Islam”. Les discours
qu’on y trouve ne contiennent rien qui ne soit pas juif, ou
mieux vétérotestamentaire, et corroborent la thèse que l’au-
teur est un juif qui connaît de manière approfondie l’Ancien
Testament et le Talmud, c’est-à-dire le rabbin de La Mecque.
L’auditoire du rabbin cependant ne veut pas renoncer à ses
idoles ancestrales pour se convertir au Dieu unique “Yahwé”.
Parmi les assistants il y a cependant un jeune arabe qui a épou-
sé une juive: et le soir Mahomet, clandestinement, poussé par
sa femme, va chez le rabbin pour connaître la nouvelle reli-
gion. Il apprend ainsi qu’il y a un seul Dieu, que ses paroles ont
été recueillies par Moïse sur le Mont Sinaï et ont été écrites
dans un Livre (le Pentateuque), en arabe appelé CORAN. Etant
donné que Mahomet n’est pas en mesure de lire et de com-
prendre le Coran juif, ce sera au rabbin de lui lire et de lui ex-
pliquer oralement les histoires d’Abraham, Isaac, Jacob, Jo-
seph, Moïse. Mahomet apprit aussi la nouvelle profession de
foi enseignée par le rabbin: “Il est unique Yahwé; Yahwé, il est
seul. IL N’A PAS ENGENDRE et n’a pas été engendré.
PERSONNE N’EST EGAL A LUI” (17). Quelle belle profession
de foi judaïcotalmudique et antichrétienne (le Père N’A PAS
ENGENDRE le Fils; en Dieu il N’ y a PAS TROIS PERSONNES
EGALES et distinctes)! Mahomet ne cache plus sa conversion,
il l’a rend publique, rompt tous les liens avec l’idolâtrie de la
“Ka’ba”. La Mecque est secouée: cet arabe marié à une juive
ne risque peut-être t-il pas de ruiner le vieux Panthéon de la ci-
té? La “Ka’ba” est l’un des sanctuaires les plus riches du pays,
et Mahomet arrive pour le ruiner! Face à ces accusations que
lui lançaient ses compatriotes il y avait la protection du rabbin
sur son disciple: “Dis-leur, Mahomet: O Infidèles! Je n’adorerai
pas ce que vous adorez. Et vous, vous n’adorez pas ce que
j’adore. … A vous, votre religion. Moi, j’ai la mienne” (18). Se-
lon le Père Théry, à côté de Mahomet il n’y a jamais eu
d’“Allah” révélateur, mais seulement un juif, qui lui a raconté
les histoires des Patriarches contenues dans le Pentateuque de
Moïse. Le Père dominicain arrive à cette conclusion après avoir
prouvé que la conversion de Mahomet au Judaïsme, a eu lieu
sous la forte pression de sa femme, à la limite du chantage psy-
chologique, conversion qui devait servir à la judaïsation de la

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race arabe, comme il était dans l’intention du rabbin de La
Mecque. “Un seul fait est certain, qui ressort de la lecture…
des “Actes de l’Islam”: un arabe, Mahomet, mari de Khadidja,
après avoir suivi les leçons d’un rabbin, s’est converti au Ju-
daïsme parmi les arabes. …Mahomet ne sera rien de plus que
le porte-parole d’un juif, l’élève d’un rabbin, pour une entre-
prise strictement et absolument juive” (19).

LA FORMATION RELIGIEUSE DE MAHOMET ET SON


APOSTOLAT
Mahomet désormais sait que les idoles de la “Ka’ba” sont
muettes, que Dieu n’a pas parlé. “Oh! Quelle nuit solennelle
que cette nuit de la Révélation!” (20). Elle advint sur le Mont
Sinaï, Moïse était accompagné de tout le peuple élu au pied de
la montagne, une voix l’appela et Dieu lui révéla la Loi, lui re-
mit un Code, le Coran, qui est autant un livre religieux qu’un
code législatif, en hébreu “Torah” (le message religieux de
“Yahwé” et sa loi). Et le Coran juif ou “Torah” aurait dû diriger
tous les hommes (21). En conclusion pour le Père Théry, ce
n’est pas “Allah” qui a révélé à Mahomet l’histoire d’Israël,
Mahomet n’est pas un prophète mais seulement l’élève dévot
d’un rabbin, le mont Hirà, comme copie du Sinaï n’existe pas:
Mahomet, en substance, est seulement le canal à travers lequel
filtre l’enseignement rabbinique pour la judaïsation de l’Arabie.
Les arabes qui ensuite ont suivi Mahomet ont graduellement
mis de côté l’origine judaïco-rabbinique de l’Islam, pour affir-
mer et marquer toujours plus la révélation d’“Allah” à Maho-
met pour la gloire des arabes eux-mêmes, qui ont donc sup-
planté les juifs dans leur mission.

LES ENSEIGNEMENTS DU RABBIN A MAHOMET


Avec la conversion de Mahomet au Judaïsme, selon le Père
Théry, le travail du rabbin n’est pas fini, puisque sa vraie fin
était la conversion de tous les arabes à la Synagogue juive. Sa
mission maintenant est de former l’esprit du néophyte, d’en
faire un apôtre du Judaïsme parmi ses compatriotes; Mahomet
sera ainsi instruit profondément sur l’histoire d’Israël, appren-
dra à prier comme les juifs, à se prosterner vers l’orient, à in-
voquer le nom du Dieu Unique (mais non en trois Personnes!).

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Parmi les connaissances religieuses, “Les Actes de l’Islam”
n’apportent rien de nouveau à la littérature judaïco-talmudique
et à l’histoire sacrée de l’Ancien Testament: un paradis ter-
restre, ou mieux charnel, est promis à ceux qui se soumettront
au Dieu Unique d’Israël. L’apologétique utilisée pour la conver-
sion des arabes se fonde non sur des motifs de crédibilité et
sur des “preambula fidei”, mais sur les instincts plus élémen-
taires de l’homme, sur la promesse d’une vie future de plaisirs
séduisants en échange de la conversion au Judaïsme (22).
Poussé par sa femme, dressé par le rabbin, le jeune chamelier
ne pouvait laisser échapper l’occasion qui se présentait à lui: il
devint l’apôtre du Judaïsme parmi les arabes.

REACTION DES HABITANTS DE LA MECQUE FACE A LA


PREDICATION DE MAHOMET
Face à la prédication de l’histoire sacrée d’Israël, les habi-
tants de La Mecque répondent mal et avec animosité. Ils ne
veulent pas suivre le jeune arabe qui s’est converti à la religion
de sa femme. Même s’il est encouragé par le rabbin, Mahomet
est découragé et est tenté de retourner à sa vieille idolâtrie.
“Ils ont été sur le point de te séduire et de t’éloigner de ce que
nous t’avons révélé” (23).

LE CORAN ARABE: LE “CORABOR” ET LE “CORABECRIT”


Selon le Père Théry l’objection des Mecquois, selon laquelle
le Coran révélé par Dieu à Moïse est écrit en hébreu et que par
conséquent ils ne peuvent ni le lire ni le comprendre, conduit
le rabbin à le récrire en arabe. Dans la première phase de
l’apostolat du rabbin on ne trouve pas trace d’un texte reli-
gieux pour les arabes; dans la seconde, au contraire, qui com-
mence par la sourate LXXX, le rabbin raconte aux idolâtres
qu’il existe un livre de Vérité et de direction, composé de
feuillets très anciens, écrits par Abraham, Moïse, Aaron. Ces
feuillets forment le Coran, c’est-à-dire un Livre ou livre de
Moïse. Cependant quand le rabbin, dans la sourate LXXXV, 21,
parle pour la première fois d’un Coran glorieux “sur une table
gardée”, il se réfère encore au Coran de Moïse (ou Penta-
teuque) en langue hébraïque. Ce n’est seulement que dans les
“Actes de l’Islam” qu’il sera fait allusion à un Coran en langue

8
arabe (24): “Nous l’avons rendu facile pour ta langue”, et aussi
“Nous l’avons révélé sous forme de révélation arabe” (25).
En conclusion, le Coran en arabe apparaît comme l’œuvre
d’un rabbin qui a traduit et adapté en langue arabe le Penta-
teuque mosaïque et ne contient aucun nouveau dogme, aucune
originalité, aucune nouvelle Révélation. “Allah” n’est rien
d’autre que la traduction arabe de “Jahwé” (le Dieu Unique).
Le Coran a pour auteur “Jahwé”, qui l’a confié en langue hé-
braïque à Moïse en 1280 avant J.-C. et a été porté à la connais-
sance des arabes par une traduction du VIIème siècle après J.-
C.
Selon le Père Théry, Mahomet confiera le Coran arabe à ses
compatriotes en deux moments successifs, d’abord oralement
et dans un second temps par écrit. La première étape est celle
du “CORABOR” (CORan AraBe ORal), la seconde celle du
“CORABECRIT” (CORan AraBe ECRIT), traduction en arabe du
Coran juif de Moïse.

LA COMPOSITION DU CORAN ET L’ACTIVITE LITTERAIRE


DU RABBIN DE LA MECQUE
Récitons les versets 86-87 de la sourate XV: “En Vérité, ton
Seigneur est le Créateur, l’Omniscient Nous t’avons déjà ap-
porté SEPT (VERSETS) DE LA REPETITION et LE CORAN
SUBLIME”. Ces deux versets sont adressés par le rabbin à Ma-
homet pour lui dire que son Seigneur est le Créateur, et non
les idoles de la “Ka’ba”. Leur auteur est celui qui a déjà compo-
sé les sept versets de la Répétition et le Coran sublime, c’est-à-
dire le même rabbin qui a composé les “Actes de l’Islam” et le
Corabécrit.
1) LA “PRIERE DES LAUDES” OU “LES SEPT VERSETS DE
LA REPETITION”. L’auteur est évidemment un juif: “Ton Sei-
gneur est l’Omniscient”, il ne s’agit donc pas des idoles de la
“Ka’ba”. En affirmant ensuite avoir déjà “apporté les sept ver-
sets de la Répétition”, il rappelle à l’élève avoir déjà composé
“sept versets” spéciaux avant le Corabécrit. Ces versets en ef-
fet sont bien différents de ceux contenus dans le Corabécrit, et
forment un tout très net, concret, bref: ils sont destinés à une
répétition fréquente; d’où le nom de “Versets de la Répétition”.
Ils sont courts, récités fréquemment, par conséquent sont une
prière; c’est la prière en sept versets dont les musulmans font

9
précéder leur recueil des sourates. Pour arriver à cette conclu-
sion le Père Théry se fonde sur l’exégèse du verset 87 de la
Sourate XV des “Actes de l’Islam”, qui déclare: “Nous t’avons
déjà apporté sept (versets) de la Répétition et le Coran su-
blime”. Il démontre que cette prière a été composée déjà à
l’époque de la sourate XV et est postérieure au Corabor, que le
rabbin racontait à Mahomet. Durant cette période il n’y a au-
cun écrit arabe du rabbin de La Mecque, qui se sert unique-
ment du “Coran” de Moïse (ou Pentateuque) en hébreu, pour
faire le “catéchisme” à Mahomet en langue arabe, en le trans-
formant ainsi en Corabor. En outre, le rabbin parle d’abord des
“Sept Versets de la Répétition” et ensuite du “Coran Sublime”,
donnant une priorité chronologique à la “prière des Laudes”
par rapport au Corabécrit, rédigé dans un but apologétique
comme concession aux arabes, hostiles à la prédication de Ma-
homet, de connaître directement d’un texte écrit la Révélation
de Yahwé sur le Mont Sinaï. La “Prière des Laudes”, à
l’inverse, contemporaine du “Corabécrit” n’est pas une oeuvre
apologétique, et, s’adressant aux arabes DEJA convertis au Ju-
daïsme, suppose l’existence d’une communauté de musulmans
désormais convertis au Dieu d’Israël, après avoir abandonné
les idoles de la “Ka’ba”.

2) LE CORAN ARABE ECRIT (CORABECRIT).


Alors qu’il composait la “Prière des Laudes”, le rabbin tra-
vaillait aussi à la traduction en arabe du Coran de Moïse, le Co-
rabécrit ou Coran sublime dont parle la sourate XV, verset 87.
Mais que signifie exactement Coran? C’est un écrit destiné à la
récitation, un livre qu’on lit à haute voix et qu’on psalmodie, et
c’est aussi un livre d’enseignements. En traduisant et en adap-
tant en arabe le Pentateuque mosaïque le rabbin avait comme
but unique celui d’enseigner aux arabes la révélation sinaï-
tique; c’est pour cela que le Corabor et le Corabécrit ne sont
rien d’autre qu’une répétition (orale et écrite) du Coran de
Moïse. Dans les “Actes de l’Islam” (l’actuel Coran) on lit: “Le
Livre de Moïse est un modèle (un guide) de la Miséricorde di-
vine” (26). Dieu est l’auteur des vérités qu’il contient, les ayant
révélées à Moïse en 1280 sur le Mont Sinaï, comme le
confirment les sourates du Coran arabe: “Il (Coran) est la
confirmation de ce qui était avant lui (Pentateuque). Il n’est

10
que l’explication du Livre du Seigneur des Mondes” (27).
“Avant celui-ci (le Coran arabe), il y avait le Livre de Moïse…
Et c’est un livre confirmant l’autre, en langue arabe” (28).
3) LES ACTES DE L’ISLAM.
Aujourd’hui nous connaissons un livre appelé improprement
“Coran”, qui comprend 114 chapitres ou sourates et 6.226 ver-
sets. Il n’y a pas identité - affirme le Père Théry - entre le Co-
ran arabe, composé par le rabbin de La Mecque au VIIème
siècle, et le Coran officiel que nous possédons aujourd’hui
(qu’il serait mieux de définir “Actes de l’Islam”); en définitive
le “Coran” actuel n’est pas l’original. En effet aux versets
86-87 de la XVème sourate l’auteur rappelle à Mahomet qu’il a
déjà composé deux œuvres, une “Prière des Laudes” et le “Co-
ran Sublime”: cette affirmation montre qu’il est donc aussi
l’auteur d’une TROISIEME OEUVRE, l’actuel qui comprend la
XVème sourate. C’est pourquoi nous nous trouvons en pré-
sence de trois œuvres distinctes:
1. La Prière des Laudes ou Sept versets.
2. Le Coran arabe (oral ou écrit) [perdu].
3. Un troisième écrit (qui inclut la sourate XV, dans laquelle
aux versets 86-87 il est question des deux œuvres
précédentes).
C’est seulement en lisant les versets 86-87 que l’on peut
conclure que l’œuvre à laquelle ils appartiennent, appelée vul-
gairement ou de manière erronée Coran, est nettement diffé-
rente du “Corabor” ou du “Corabécrit”, et devrait s’appeler
Pseudo-Coran ou “Actes de l’Islam”. Les différences existantes
entre les deux œuvres, le Coran arabe et le “Coran actuel” sont
de trois types.

1° DIFFERENCE CHRONOLOGIQUE.
A l’époque de la sourate XV, le “Corabor” et le “Corabécrit”
sont déjà terminés: “Nous t’avons déjà apporté le Coran Su-
blime”. On peut donc affirmer que le “Corabécrit” ait été com-
posé au début de la seconde période de La Mecque: “Nous
l’avons rendu facile pour ta langue, c’est-à-dire nous avons
adapté en arabe le Coran hébreu de Moïse”. L’adaptation du
Coran de Moïse est désormais terminée quand le rabbin écri-
vait les “Actes de l’Islam” qui contiennent la sourate XV; mais
le livre à laquelle elle appartient n’est pas encore achevé

11
entièrement: commencé avec l’apostolat du rabbin, il en ra-
conte les péripéties et le suit tant qu’il est en vie. Il sera termi-
né seulement avec la fin de l’apostolat du rabbin par la conver-
sion de Mahomet et à travers lui de tout le peuple arabe. Par
sa nature ce livre, qui est comme un journal de la vie aposto-
lique du rabbin de La Mecque, et a des similitudes avec “Les
Actes des Apôtres” des chrétiens, a été défini par le Père Théry
les “Actes de l’Islam”, probablement terminé dans sa version
définitive à Médine, même s’il a été commencé à La Mecque.

2° DIFFERENCE DE BUTS.
Le Coran arabe est essentiellement:
a) un livre de prières juives, destinées à faire prendre
conscience de la Providence de Dieu aux arabes de La Mecque,
à leur faire abandonner le polythéisme pour embrasser la foi
en Yahwé.
b) C’est aussi un livre liturgique: comme on récite la Torah
(ou Coran juif) en hébreu dans les synagogues, ainsi les judéoa-
rabes ou musulmans (soumis à Yahwé, Dieu Unique d’Israël)
devront dans leurs assemblées réciter le Coran arabe, en
langue arabe. Les Actes de l’Islam, au contraire, ne sont ni un
livre de prières, ni un livre liturgique, mais la chronique du tra-
vail apostolique du rabbin de La Mecque et de Mahomet.

3° DIFFERENCES LITTERAIRES.
- Le Coran arabe devait être essentiellement un livre dogma-
tique, d’enseignement, stable et immuable.
- Les Actes de l’Islam nous racontent, au contraire, les mille
péripéties de l’affirmation, à La Mecque, de la religion judéo-
rabbinique et les violentes luttes de la période de Médine.
C’est une vraie CHRONIQUE qui nous raconte les réactions
des habitants de La Mecque qui ne voulurent pas renoncer à
leurs idoles et aux gestes de Mahomet, sous l’influence de Kha-
didja et du rabbin.
«Bref, – conclut le Père Théry – le livre des “Actes”, que tout
le monde appelle aujourd’hui “le Coran”, n’est pas le Coran
arabe, ou adaptation arabe du Coran de Moïse. Des trois
œuvres composées en arabe par le rabbin de La Mecque, on a
conservé, jusqu’à maintenant la “Prière des Laudes” et “Les
Actes de l’Islam”» (29).

12
LE SORT DU CORAN ARABE
LE CORAN ARABE EST PERDU.
Une question surgit spontanément: “Quelle fin a-t-il eu?” Il
faudrait chercher dans la masse des manuscrits arabes pour
voir s’il existe une version arabe du Pentateuque et une fois
trouvée la confronter avec les courts récits de l’histoire sacrée
de Moïse que nous trouvons dans les “Actes de l’Islam”. Le fait
certain - selon le Père Théry - est que le vrai Coran arabe est
perdu. Il n’était rien d’autre que l’explication des principales
histoires de l’Ancien Testament écrites en hébreu. Aujourd’hui
personne ne possède ce livre. Les musulmans contemporains
de Mahomet et de son maître le possédaient; les musulmans
actuels ne le possèdent plus. L’unique écrit du VIIème siècle
encore en leur possession est la “Prière des Laudes ” ou les
“Sept versets de la Répétition”, mis comme prologue à leurs
“Actes”, eux aussi du VIIème siècle. Cependant dans les “Actes
de l’Islam” on trouve des EXTRAITS (en plus de l’histoire de la
judaïsation de l’Arabie) du vrai Coran arabe. Les “Actes” ont
donc une énorme importance pour la connaissance de l’exis-
tence de la date de l’auteur du “Corabécrit” et, partiellement,
de son contenu. C’est comme si, par absurde, on avait perdu
les quatre Evangiles, mais qu’on ait conservé les “Actes des
Apôtres”. Grâce aux “Actes de l’Islam” nous sommes en me-
sure de connaître quelque chose sur l’origine de l’Islam: même
les “Actes” sont un livre juif, mais d’un Judaïsme DILUE, pour
ne pas heurter la susceptibilité des arabes idolâtres. Le rabbin,
d’après le Père Théry, se contente de parler de l’existence d’un
Dieu Unique, de sa bonté, de la Résurrection. Quant à l’histoire
sacrée qui constituait l’essence du vrai Coran, dans les “Actes”
il y est à peine fait allusion, puisque des personnages de l’An-
cien Testament (Moïse, Abraham, Noé, etc.) y sont seulement
mentionnés et vaguement rappelés.
La perte du Coran est un fait grave, mais est atténuée par la
présence des “Actes”, qui en permettent une reconstitution
partielle. Quant ensuite aux conjonctures sur le sort du Coran
arabe authentique, on peut penser qu’il a été détruit à Médine
par Othmàn ou Abu-Bakr, ou qu’il a été perdu… mais on ne
peut pas avoir de certitudes dans ce sens.

13
LES PREMIERS MUSULMANS
La première période de La Mecque est caractérisée par
l’apostolat du rabbin et la conversion de Mahomet au Ju-
daïsme; la seconde par la présence du Coran arabe oral par le-
quel Mahomet catéchisera ses compatriotes. Il fait désormais
partie des “prosternés” (30), qui dans la littérature rabbinique
sont les adorateurs de Yahwé, c’est-à-dire les juifs. Mahomet
prie prosterné comme eux, fréquente la synagogue, a leur ’foi’.
Il réunit les arabes pour les faire devenir eux aussi des proster-
nés. Il faut ici analyser une parole fondamentale, qui suffit à
elle seule à nous faire comprendre l’essence de l’Islam. Les
grands de l’Ancien Testament furent grands parce que
SOUMIS A DIEU et le Coran arabe les présente comme des
modèles à suivre: c’est pourquoi le musulman (ou l’arabe qui
accepte le Coran arabe) est un SOUMIS à Dieu, un MUSLIM
(ou musulman). Et les Patriarches furent soumis à la volonté de
Dieu et donc “musulmans”. A l’époque du rabbin maître de Ma-
homet, les termes musulman et Islam ne représentent pas une
nouvelle religion, mais la religion du passé par rapport au Ch-
ristianisme, la religion judéo-talmudique qui refuse précisé-
ment la divinité du Christ. Les musulmans par excellence sont
donc les juifs; les arabes devront les imiter, ils sont musulmans
par participation.
La religion des musulmans (ou des soumis à Dieu) s’appelle
ISLAM et n’est rien d’autre que la religion de la Synagogue
judaïco-talmudique exportée en Arabie: Islam signifie donc
SOUMISSION TOTALE A LA VOLONTE DE DIEU. “Celui que
Yahwé (ou Allah, en arabe) désire garder, Il étend son cœur
jusqu’à l’Islam [à la soumission totale de sa volonté à Dieu]”
(31). Viendra un temps où les arabes, voulant faire oublier
leurs origines judaïques (quant à la religion qu’ils embras-
sèrent au VIIème siècle avec Mahomet), se déclarèrent les
seuls et authentiques MUSULMANS et non plus les
MUSULMANISES; les seuls représentants de l’ISLAM et non
les ISLAMISES. Ce sera le début du grand bluff religieux du
bassin méditerranéen (32), qui nous présentera “Allah” révé-
lant à son prophète Mahomet le Coran, c’est-à-dire la religion
musulmane ou islamique comme quelque chose de propre aux
arabes, nouveau peuple élu de Dieu, totalement “soumis” à sa
Volonté.

14
DISPUTES ENTRE LES CHRETIENS DE LA MECQUE ET LE
RABBIN
Les chrétiens qui vivaient à La Mecque, selon le Père Théry,
avaient mésestimé les débuts de la prédication du rabbin, mais
commencèrent bien vite à s’inquiéter quand ils virent les pro-
grès du Judaïsme parmi le peuple arabe. Mahomet avait déjà
convaincu quelques-uns de ses compatriotes et le rabbin avait
déjà traduit en arabe le Pentateuque et il y avait ajouté les in-
tégrations talmudiques et antichrétiennes. Les chrétiens se dé-
cidèrent alors à entrer publiquement dans la dispute qui voyait
s’opposer les idolâtres aux judaïsants. De même que le rabbin
avait prêché à Mahomet les personnages de l’Ancien Tes-
tament, ainsi les chrétiens devront-ils prêcher leurs person-
nages du Nouveau Testament et spécialement St Jean-Baptiste,
la Vierge Marie et Notre-Seigneur Jésus-Christ. Nous ne possé-
dons pas naturellement le texte des prédications des chrétiens
de La Mecque, mais dans les “Actes de l’Islam” nous lisons les
réponses du rabbin, et à partir d’elles nous pouvons y remon-
ter. Naturellement les chrétiens ne rejettent pas la révélation
du Mont Sinaï. Comme aujourd’hui tout bon chrétien accepte
l’Ancien Testament, perfectionné dans l’Evangile de Jésus-Ch-
rist; mais ils rejettent les fables talmudiques qui ont dénaturé
la Révélation du Sinaï. Le point nodal qui sépare le chrétien du
juif (et donc du musulman) est le dogme de l’Unité et de la Tri-
nité de Dieu et de l’Incarnation, de la Passion et de la Mort de
Notre-Seigneur. Les chrétiens de La Mecque prêchaient la
Très Sainte Trinité et l’Incarnation du Verbe éternel, Notre-
Seigneur Jésus-Christ crucifié par les juifs, pour maintenir les
arabes au Christianisme et les libérer du Talmudisme. La
conversion de Mahomet au Judaïsme était très dangereuse
pour le Christianisme, qui, en Arabie, avait déjà connu des mo-
ments de fortune et de succès. Sur la base des réponses four-
nies par le rabbin de La Mecque dans les “Actes de l’Islam”, on
peut déduire que les chrétiens de La Mecque avaient centré
leur prédication (pour convertir les idolâtres au Christ, mainte-
nir chrétiens les arabes déjà convertis et empêcher que l’apos-
tolat de Mahomet parmi ses compatriotes portât des fruits) sur
trois thèmes principaux: St Jean-Baptiste, la Très Sainte Vierge
Marie et Notre-Seigneur Jésus-Christ. Et ce sont justement ces

15
trois thèmes que le rabbin reprend, en contre-attaquant, dans
les “Actes de l’Islam” alors qu’il mêle à ses récits sur les Pa-
triarches de l’Ancien Testament (qui sont les vrais muslim,
c’est-à-dire soumis) des histoires du Nouveau Testament, vi-
dées de toute saveur chrétienne, avec même un contenu
essentiellement anti-chrétien. Les histoires du Baptiste, de Ma-
rie et de Jésus dans les “Actes de l’Islam”, sont seulement la
réponse du Judaïsme à la prédication des chrétiens de La
Mecque et avaient comme unique but celui de convertir les
arabes au Judaïsme. Il n’est pas vrai que le Coran actuel ait des
points de contact avec le Christianisme! Au contraire! Si le rab-
bin parle de Jésus c’est seulement pour dire qu’Il n’était pas
Dieu, que c’était un grand homme, mais non Dieu et cela - évi-
demment - n’est pas un point de contact avec le Christianisme,
mais un point de rupture. Les trois personnages de l’Evangile,
le Précurseur de Jésus, la Mère de Jésus et Jésus Lui-même ne
sont pas présentés comme objet de foi musulmane, mais sont
réfutés, vidés de toute valeur chrétienne. En bref Jésus-Christ,
dans les “Actes de l’Islam”, n’est pas le Christ de l’Evangile, la
seconde Personne de la très Sainte Trinité qui s’est incarnée
dans le sein de Marie, pour qui le Baptiste n’est pas le Précur-
seur du Messie ni Marie la Mère de Dieu. Ces figures ont per-
du complètement dans l’actuel Coran tout sens chrétien, elles
sont même l’opposé du Christianisme qui est la Religion de la
divinité de Jésus-Christ. Si le rabbin a contre-attaqué, il l’a fait
pour répondre aux objections émises à son apostolat par des
chrétiens de La Mecque, qui annonçaient le Christ crucifié “fo-
lie pour les idolâtres et scandale pour les juifs”. C’est donc le
moment de cesser de présenter l’actuel Coran, oecuménique-
ment, comme un livre respectueux du Christianisme! (Ces pro-
positions ne viennent pas par “Allah” et par Mahomet son pro-
phète, mais par le rabbin de La Mecque successeur de ceux qui
ont crucifié Notre-Seigneur Jésus-Christ).
Les “Actes de l’Islam” nous parlent du Baptiste (33), mais to-
talement séparé de Jésus-Christ (dont au contraire il est le Pré-
curseur), comme l’un des nombreux miracles que Yahwé a fait
à Israël: c’est une personne de l’Ancienne Alliance qui n’a rien
affaire avec l’Alliance Nouvelle et Eternelle. La Très Sainte
Vierge aussi dans les “Actes de l’Islam” (34) n’a rien de com-
mun avec la Vierge Marie, Mère de Dieu. Comme il l’avait déjà

16
fait pour le Baptiste, le rabbin place Marie dans l’Ancienne Al-
liance et ignore tout rapport de Marie avec la Nouvelle et Eter-
nelle Alliance. Nonobstant cela on trouve toujours, malheureu-
sement, des chrétiens malades de syncrétisme qui veulent à
tout prix voir dans le “Coran” une considération et une dévo-
tion mariale qui n’existent absolument pas sinon dans leur fan-
taisie. Par exemple selon le rabbin, la très Sainte Vierge est la
sœur de Moïse et d’Aaron, qui vécut 1200 ans avant la Sainte
Vierge (35): “O sœur d’Aaron, ton père n’était pas un père in-
digne, ni ta mère une prostituée”. Enfin ils en viennent à Jésus,
“pierre d’angle et d’achoppement”. Le pseudo-Coran essayera
de détruire sa Personne divine, qui fait subsister en Lui deux
natures, la nature divine ab æterno et la nature humaine, prise
dans le sein de la Bienheureuse Vierge Marie. Jésus, pour le
rabbin, n’est qu’un Prophète juif et ce serait un blasphème de
l’appeler Dieu… Mais quelqu’un, comme nous rapporte l’Evan-
gile, avait déjà crié au blasphème quand il entendit Jésus Lui-
même affirmer être Dieu: et il s’agissait de Caïphe, grand-
prêtre de la religion juive! Et le pseudo-Coran met spéciale-
ment en garde contre cette, selon lui, dangereuse hérésie de
présenter le Christ comme Dieu: “Yahwé a fait descendre sur
Moïse l’Ecriture, pour avertir ceux qui disent: ’Dieu a pris pour
lui un fils’… Monstrueux est le mot qui sort de leurs bouches.
Ils ne disent qu’un mensonge” (36); “En vérité Yahwé… n’a
pris pour Lui ni compagne ni fils” (37). Pour le Coran actuel Jé-
sus n’est qu’un serviteur de Yahwé, un bon prophète, mais
n’est absolument pas le Fils de Dieu, consubstantiel au Père.

AUTRES AUTORITES
Il y a d’autres autorités, qui peuvent être citées comme
contre-épreuve de la conclusion que rejoint le Père Théry. En
voici quelques-unes. Selon Edouard Pertus, Mahomet aurait
fréquenté à La Mecque des chrétiens-judaïsants, et cela expli-
querait la fausse interprétation du Christianisme contenue
dans le Coran, telle, par exemple, la négation de la divinité de
Notre-Seigneur Jésus-Christ et de la divine maternité de Marie,
professée déjà par Nestorius (38).
L’historien juif Bernard Lazare affirme également que “Ma-
homet fut nourri de l’esprit juif” (39). La position de l’un des
plus célèbres islamologues actuels, Bernard Lewis (juif lui

17
aussi) est la suivante: “Les juifs, y compris les ’convertis’ au
Christianisme, restaient des orientaux; dans le conflit sur la
question orientale, ils prenaient le parti de l’Asie contre l’Eu-
rope, du monde islamique contre le monde chrétien. L’AMITIE
ENTRE JUIFS ET MUSULMANS ETAIT UN FAIT
PREVISIBLE… Pendant plusieurs siècles, plus dans le passé
que maintenant, évidemment [après la création de l’Etat d’Is-
raël, n.d.r.], LA MAJORITE DE PEUPLE JUIF A MANIFESTE
UNE VIVE SYMPATHIE POUR LES MUSULMANS. Un ennemi
commun est un grand lien d’amitié et DU MOMENT QUE LES
CHRETIENS ETAIENT ENNEMIS TANT DES MUSULMANS
QUE DES JUIFS, CES DEUX PEUPLES ONT CONCLU UNE
SORTE D’ALLIANCE ENTRE EUX. …Au temps des croisades
les juifs furent les alliés qui aidèrent les musulmans à repous-
ser le flot de l’invasion chrétienne… et en Espagne les juifs ont
été les alliés et les amis fidèles des maures contre les habitants
chrétiens du pays. …Les juifs avaient prospéré dans l’Espagne
musulmane et avaient trouvé refuge dans la Turquie musul-
mane. …Rien dans l’Islam n’était comparable à cette haine spé-
cifique… dirigée contre les juifs dans le monde chrétien. …On
pourrait… parler d’une TRADITION JUDEO-ISLAMIQUE, étant
donné que LA RELIGION MUSULMANE, …EST
ETROITEMENT LIEE A SES ANCETRES JUIFS” (40).
Pour quiconque lit le Coran l’influence du Judaïsme est évi-
dente. Quant à l’interprétation de cette influence il existe diffé-
rentes explications: il y en a qui, comme le Père Théry, voient
dans le Judaïsme l’unique moteur de l’Islam, d’autres qui,
comme Pertus, voient des influences juives et en même temps,
même si elles sont moins fortes, nestoriennes ou chrétiennes-
judaïsantes. Reste le fait acquis du rapport de cause à effet
entre Judaïsme post-biblique et Islam, puisque les hérésies an-
titrinitaires ou négatrices de la divinité du Christ (comme le
Nestorianisme) furent amplement fomentées par le Judaïsme
(41). Le même Pertus reconnaît que “le Coran fut profondé-
ment imprégné, sinon inspiré par le Judaïsme” (42). Voilà pour-
quoi les mots d’Arafat (le chef de l’O.L.P.) ne doivent pas nous
surprendre: “LE JUDAISME EST UNE PARTIE DE MA
RELIGION” (43); “NOUS VOULONS LA PAIX AVEC NOS
COUSINS JUIFS” (44). René Sirat, président des rabbins euro-
péens, a lui aussi confirmé le lien qui unit le Judaïsme à l’Islam

18
et l’opposition qui règne, au contraire, entre Israël et l’Eglise
catholique romaine. L’ex-grand rabbin de France et au-
jourd’hui président du conseil permanent de la Conférence des
rabbins européens a déclaré à “30 JOURS”: “Je souhaite que la
même qualité de dialogue soit possible avec les chrétiens de
toutes les confessions et avec les musulmans. AVEC CES
DERNIERS, NOUS N’AVONS, NOUS LES JUIFS, AUCUN
CONTENTIEUX THEOLOGIQUE, CAR LES MUSULMANS NE
SOUTIENNENT PAS QU’ILS SONT LE ’VRAI ISRAEL’ [comme
les chrétiens]. Pour eux, nous sommes …le peuple du Livre.
PAR CONSEQUENT, LE DIALOGUE AVEC EUX SERA
BEAUCOUP PLUS FACILE” (45).
«La polémique juive – écrit Messori (46) - [est] convaincue
que L’EVANGILE EN LUI-MEME (avec son affaire de Passion
et de Mort de Jésus par responsabilité du Sanhédrin) constitue
une source éternelle d’hostilité antijuive. Pour le dire avec la
brute sincérité d’un auteur juif: ’Tant que quelqu’un prendra
comme historique le récit évangélique de la passion de Jésus,
ce sera dangereux pour nous’.
L’Islamisme n’est pas au contraire considéré aussi dange-
reux par les juifs, et on tend à attribuer seulement aux
DETAILS DES CIRCONSTANCES HISTORIQUES le conflit
entre l’Etoile de David et le Croissant musulman. Par le passé
même il y eut un lien étroit entre l’Islam et le judaïsme dans un
but antichrétien: L’Islam se tint ici [en Israël] avec l’aide active
et au milieu des cris d’exultation de ces mêmes juifs qui main-
tenant essayent… de le combattre avec les armes. Mahomet
mourut en 632. Il suffit d’un peu plus de vingt années aux
hordes arabes sorties du désert pour arriver en Occident. …Un
blitz victorieux sans précédent et qui n’est explicable que si
l’on pense au ROLE QU’Y EURENT AUSSI LES
COMMUNAUTES JUIVES. Il est en effet historiquement établi
que, par aversion pour le Christianisme, LES JUIFS JOUERENT
LE ROLE DE ’CINQUIEME COLONNE’ EN FAVEUR DES
MUSULMANS. Ce n’est pas une légende, mais la vérité qui se
trouve aussi dans les chroniques arabes: on arrive à remettre
aux assiégeants [musulmans] les clefs des villes et à dévoiler
les points faibles de la défense. C’est un fait que l’arrivée de la
cavalerie arabe fut saluée avec enthousiasme du côté juif.
…Comme l’écrit … Daniel Rops: “Les juifs se firent, et avec

19
joie, les fourriers des conquérants musulmans. …AU MOMENT
DES INVASIONS, LES COMMUNAUTES JUIVES FURENT
CONSTAMMENT AVEC LES ASSAILLANTS”» (47).
Déjà en 1833 le chercheur juif Abraham Geiger publia le cé-
lèbre livre Was hat Mohammed aus dem Judenthume aufge-
nommen? (Qu’est-ce que Mahomet a assimilé de l’Hébraïsme?),
dans lequel, étudiant l’influence de la religion juive postchré-
tienne sur la religion islamique, il mettait en évidence les élé-
ments vétérotestamentaires et rabbiniques dans les premiers
textes islamiques et arrivait à la conclusion qu’il s’agissait de
CONTRIBUTIONS JUIVES A L’ISLAM (48). Cette première
étude, qui précède celle du Père Théry de bien cent-trente ans,
fut suivit ensuite par beaucoup d’autres. “Certains chercheurs
arrivèrent jusqu’à émettre l’hypothèse que Mahomet avait eu
des enseignants ou des éducateurs juifs qui lui avaient fourni
les rudiments de sa religion” (49). Ces opinions furent même
partagées par le célèbre arabisant écossais Richard Bell et par
le grand chercheur suédois Tor Andrae, professeur de religions
comparées. «Plus récemment de nouvelles approches sur le su-
jet des …influences juives ont vu le jour. Alors que l’origine
juive de certains concepts islamiques a été mise en évidence
initialement par des chercheurs juifs, pour la plupart rabbins…
Très récemment l’ouvrage de deux jeunes chercheurs …a pré-
senté la relation historique entre Judaïsme et Islam sous une
lumière tout à fait nouvelle, dans laquelle le rôle dévolu à l’Hé-
braïsme dans l’Islam est décrit comme quelque chose de bien
plus important qu’une simple ’contribution’ ou qu’une
’influence’.
Ce travail qui dépeint L’ISLAM comme une espèce de
DERIVE …du judaïsme (50) a suscité de violentes contro-
verses» (51). Bernard Lewis, l’un des plus célèbres orienta-
listes contemporains (52), cite aussi Hanna Zakarias (pseudo-
nyme du Père Théry), “chercheur dominicain connu” (53). Il est
intéressant de retrouver dans le livre (54) de Lewis les analo-
gies entre Judaïsme et Islam et une opposition entre Judaïsme
et Christianisme beaucoup plus radicale que celle existant
entre Judaïsme et Islam. En effet “alors que les juifs reconnais-
saient l’Islam comme une religion strictement monothéiste du
même type que la leur, ils avaient des doutes, partagés par les
musulmans, à propos du Christianisme. …Il était moins grave

20
de témoigner que Mahomet était le prophète de Dieu, plutôt
que d’affirmer que Jésus était le Fils de Dieu… Concernant les
règles alimentaires Judaïsme et Islam sont aussi très sem-
blables entre eux et dissemblables du Christianisme» (55).
Le problème des rapports entre Judaïsme et Islam a été éga-
lement récemment traité par Shelom Goitein, professeur émé-
rite de l’Université Hébraïque de Jérusalem et actuellement
membre de l’Institute for Advanced Study de Princeton, lequel
affirme: “La ville de Médine …hébergeait une population juive
si grande que, à son exemple… elle fut en mesure de préparer
ses voisins Arabes à accepter la religion monothéiste” (56).
Médine, centre principal de l’activité de Mahomet, fut à l’ori-
gine une ville de Kohanim (prêtres) juifs. “Le témoignage le
plus éloquent du caractère judaïque des communautés israé-
lites d’Arabie …se trouve dans le Coran lui-même, qui conti-
nuellement fait référence à leurs rabbins. Le Coran fait allu-
sion plusieurs fois au samedi comme à un jour de repos et au
jeûne judaïque et aux autres lois… qui se rencontrent dans la
lecture talmudique”(57).
Le Coran dit (58) que la Résurrection arrivera en un clin
d’œil; et ce verset, fait remarquer le chercheur, est récité par
les juifs trois fois par jour. “Enfin dans le Livre Sacré de l’Islam
se sont trouvés les sans équivoque ’Midrashim’ juifs, qui jus-
qu’à maintenant n’ont pas été retrouvés dans la littérature
juive. …C’est pourquoi, on trouve dans le Coran des inscrip-
tions qui louent les juifs parce qu’ils observent le sabbat ou qui
leur font des reproches parce qu’ils ne l’observent pas, ces lé-
gendes peuvent avoir leur origine seulement d’une source
juive” (59).
Goitein se demande alors de quelle religion s’est servi Maho-
met comme son modèle immédiat ou quels ont été ses maîtres,
étant donné que le Coran fait allusion plusieurs fois à des per-
sonnes qui instruisirent le Prophète. La réponse peut être
triple. Une première thèse soutient que le Coran contient une
grande quantité de matériaux qu’on peut faire remonter tant à
des sources judaïques que chrétiennes. Mais (seconde thèse)
ce que Mahomet dit concernant Jésus-Christ et le Christia-
nisme ne peut s’appliquer à aucune des diverses confessions
chrétiennes d’alors et donc la proposition chrétienne serait
écartée. Enfin (troisième thèse) une troisième tradition de type

21
gnostique ésotérique pourrait exister, qui pourrait avoir in-
fluencé Mahomet, une espèce de gnosticisme chrétien recon-
ductible, comme antitradition parasitaire, à la Cabale impure
judaïque. C’est en pratique la thèse de Harnack, selon laquelle
“l’Islam est un remaniement de la religion juive sur le sol
arabe, après que la même religion juive ait subi des modifica-
tions d’un christianisme gnostico-judaïque” (60).
Mais, selon Goitein, cette thèse ne peut être soutenue,
puisque la prédication de Mahomet ne contient aucune réelle
idée gnostique et révélerait une position religieuse très diffé-
rente de celle des cercles ésotériques. La seconde thèse,
comme on l’a vu, semble s’exclure d’elle-même: il ne reste
donc qu’à sonder la piste juive dans la formation de l’Islam.
Goitein soutient que “dans la dernière période de son activité,
à Médine, MAHOMET FUT INFLUENCE DE MANIERE
CONSIDERABLE PAR LA PENSEE ET PAR LE MODE DE VIE
DES JUIFS. …LA SPIRITUALITE DE MAHOMET, avec son irré-
ductible monothéisme [interprété dans un but antitrinitaire,
n.d.r.] EUT EN CELA BEAUCOUP DE L’ESPRIT DU
JUDAISME. …l’hypothèse selon laquelle Mahomet, au début de
son activité de prophète, fut principalement inspiré par des
chrétiens …y compris les judéo-chrétiens, semble devoir être
écartée d’une manière plus absolue par le simple fait qu’il n’y a
aucune référence à la figure (même au nom) du Christ. …On a
l’impression que Mahomet a fait une étude spécifique des
…dogmes chrétiens uniquement dans une phase beaucoup plus
tardive de son activité” (61). La figure dominante du Coran,
d’autre part, est Moïse, cité plus de cent fois contre les quatre
où est cité Jésus-Christ. En outre les histoires sur Moïse rem-
plissent tout le Coran et ne sont pas limitées à certains cha-
pitres spécifiques. Le groupe juif, qui influença Mahomet,
n’était donc pas une secte judéo-chrétienne et ébionite,
puisque le CORAN PRESENTE DES AFFINITES TRES
ETROITES AVEC LA LITTERATURE TALMUDIQUE. C’est pour-
quoi la solution proposée par Goitein est celle de l’influence du
Judaïsmetalmudique sur l’Islam. “La bataille que Mahomet a
remportée si glorieusement et facilement sur les arabes com-
patriotes a été décidée plusieurs siècles avant sur les collines
de la Judée. LES VALEURS réelles DE LA FOI EN UN SEUL

22
DIEU… ARRIVERENT A MAHOMET, comme il ne cessa jamais
de le mettre en évidence, d’ISRAEL” (62).
L’Islam, comme le Judaïsme, est une religion de ’Halaka’,
c’est-à-dire un précepte qui règle MINUTIEUSEMENT tous les
aspects de la vie. “En face de ces considérations - conclut Goi-
tein, confirmant la conclusion de Théry - on est amené à penser
que L’INFLUENCE DU JUDAISME SUR L’ISLAM DES
ORIGINES DOIT AVOIR ETE TRES CONSIDERABLE, SINON
DECISIVE” (63).
Un autre historien et journaliste connu, Paul Johnson, écrit
très lucidement sur les rapports entre Islam et Judaïsme:
“…l’Islam fut à l’origine un mouvement hétérodoxe à l’intérieur
du Judaïsme, en divergeant au point de devenir une religion in-
dépendante. … La présence juive en Arabie est très ancienne
… Durant les premiers temps de l’ère chrétienne le Judaïsme
se diffuse en Arabie septentrionale et certaines tribus de-
vinrent entièrement juives. Ce sont des preuves que des poètes
juifs ont fleuri dans la région de Médine au VIIème siècle, et il
est même possible qu’un état dominé par des juifs ait existé là
à cette époque. Selon des sources arabes, environ vingt tribus
à Médine et aux alentours étaient juives… L’influence du Chris-
tianisme, qui à ses yeux [de Mahomet, n.d.r.] ne pouvait pas
apparaître strictement monothéiste, fut très faible… Il semble
que l’objectif de Mahomet fut celui de détruire le paganisme
polythéiste de la civilisation des oasis, en transmettant aux
arabes le monothéisme éthique hébraïque en un langage qu’ils
puissent comprendre et en des termes adaptés à leurs cou-
tumes. Il accepta le Dieu des hébreux et leurs prophètes …le
Coran étant le substitut arabe de la Bible. Le développement
de la part de Mahomet d’une religion indépendante, commença
quand il se rendit compte que les juifs de Médine n’étaient pas
disposés à accepter sa version arabe arbitrairement élaborée
du Judaïsme” (64).
Lea Sestrieri est aussi substantiellement du même avis,
concernant l’origine judaïque de l’Islam et la ’rupture’ qui a
suivi: “En contact avec les juifs… les arabes avaient acquis une
certaine familiarité avec l’idée monothéiste. Pas étonnant qu’à
un moment déterminé l’un d’eux… ait senti l’appel du Dieu
unique. …Il est très probable… que les arabes de religion es-
sentiellement idolâtre, arrivèrent à l’horreur de l’idolâtrie à

23
travers le contact permanent avec les juifs, qui depuis des
siècles vivaient parmi eux. …L’essence de la doctrine de Maho-
met peut être résumée dans ces points: croire en Dieu, aux
Anges, aux Ecritures… A cela on peut ajouter: la prière, l’au-
mône, les jeûnes, les pèlerinages à La Mecque. Chacun de ces
points se réfère à la foi et à la pratique juive, y compris l’idée
du pèlerinage (pour lequel seule la ville change)” (65). Lea Ses-
trieri se demande comment s’est produite la rupture entre Ju-
daïsme et Islam, qui aujourd’hui continuent à s’appeler cousins
(cf. note n° 51) et répond: “La séparation entre Judaïsme et Ch-
ristianisme fut déterminée … par le caractère christologique de
Jésus [et par la divinité de Jésus, n.d.r.]… Mais dans la prédica-
tion de Mahomet il n’y a pas de doctrines qui constituent une
séparation du judaïsme” (66).
Voilà expliqué en bref ce qu’on cherche à prouver: entre Ch-
ristianisme et Hébraïsme il y a une opposition de contradiction
de caractère théologique: pour le Christianisme Jésus est Dieu;
pour le Judaïsme Jésus n’est pas Dieu. Entre Islam et Judaïsme,
au contraire, il n’y a aucune opposition de caractère théolo-
gique, alors qu’il y a une opposition de contradiction entre Ch-
ristianisme et Islam au sujet des deux principaux Mystères de
la Foi: Unité et Trinité de Dieu et Incarnation, Passion et Mort
de Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai Homme.
Selon Lea Sestrieri la rupture entre Judaïsme et Islam se pro-
duisit pour des motifs de caractères ou de personnes; en effet
“pour une personnalité comme celle de Mahomet la méfiance
des juifs dictée par la supériorité et la tradition… furent plus
que suffisantes pour produire la rupture… C’est pourquoi on
pourrait conclure que la séparation Hébraïsme-Islamisme est
seulement en partie religieuse; elle fut dictée essentiellement
par le désir de suprématie de l’Islam” (67).
Un autre éminent chercheur, Günter Stemberger, admet la
dépendance de l’Islam du Judaïsme: “AU DEBUT
L’HEBRAISME, …A FORTEMENT INFLUENCE L’ISLAM,
même si par la suite il en subit l’influence féconde. …Précisé-
ment le milieu politico-culturel de l’Islam a contribué à la diffu-
sion du Judaïsme rabbinique” (68); il entre ensuite dans des dé-
tails et confirme l’influence rabbinique sur Mahomet: “Déjà
bien avant Mahomet existaient en Arabie des communautés
juives: elles développèrent une intense activité missionnaire

24
…MAHOMET eut ainsi l’opportunité de les rencontrer et de
connaître leur tradition. …Il basa LARGEMENT SA DOCTRINE
SUR LA TRADITION BIBLICO-HEBRAIQUE. …Il y a DE TRES
NOMBREUX ELEMENTS QUI REUNISSENT clairement LE
CORAN et la pensée islamique postérieure A LA TRADITION
JUIVE” (69).
Stemberger énumère ensuite les points de contact entre Isla-
misme et Judaïsme: la foi, la loi religieuse et les histoires ra-
contées, que nous avons déjà vues dans le dernier article. Mais
il lui paraît opportun de s’arrêter sur les prescriptions légales
relatives aux aliments. Mahomet reprend substantiellement les
interdictions déjà connues du Judaïsme, même s’il y a moins de
prohibitions. Toutefois “on permet aux musulmans de manger
la viande abattue par les juifs” (70).
Verminjon répond à la question soulevée par Lea Sestrieri,
sur la rupture entre Judaïsme et Islam, en faisant un parallèle
avec Luther: «Luther… se rallia aux juifs et fut soutenu par
eux; mais quand le feu de l’hérésie fut allumé, eux, faisant ma-
chine arrière, se retirèrent. Pour cette volte-face Luther les at-
taqua par l’opuscule Les Juifs et leurs mensonges… Le rabbin
Camerini reconnaît que la Réforme, en tenant occupés les
chrétiens à lutter entre eux (comme c’était justement voulu par
le Judaïsme), marqua une trêve aux persécutions antisémites.
…Et on peut donc penser que l’intervention de la Synagogue
n’a pas été étrangère à la source même du Mahométisme. Ma-
homet, au début, fut aidé des juifs par le conseil et par l’or.
Mais UNE FOIS QUE CETTE RELIGION S’EST DIFFUSEE, ILS
TROUVERENT LA MANIERE DE SE RETIRER EN CATIMINI.
…Ce fut, en réalité, le fanatisme d’une poignée de juifs, parmi
les plus réputés de la ville de Médine, qui jeta les fondements
de la puissance politico-religieuse de l’Islam. Après quoi, plus
facilement, on déduit combien le Judaïsme a intérêt à ce que
les “goyim” luttent entre eux et soient au plus haut degré dis-
traits de ces choses» (71).

LES JUIFS A MEDINE


«Quand les deux tribus arabes des Aus et des Khazradj
s’étaient avancés vers l’oasis de Yathrib [vers 620 avant J.-C.]
elles trouvèrent la ville déjà occupée par des tribus de juifs, et
donc les arabes furent obligés de se mettre sous la protection

25
des tribus juives… La tradition appelait les tribus juives de
trois noms: Les ’Banu Qurayza’… La 2ème tribu des juifs était
celle des ’Banu an-Nadir’… La 3ème tribu des juifs était celle
des ’Banu Qaynuqa’… Si on considère aussi qu’à Médine il y
avait un nombre considérable de juifs qui ne faisaient pas par-
tie de ces trois tribus, on peut estimer que… la population hé-
braïque dans son ensemble était d’environ 10.000 personnes »
(J. BOUMAN, Il Corano e gli Ebrei, Queriniana, Brescia 1992,
pp. 73-74).

MAHOMET SE RAPPROCHE DES JUIFS DE MEDINE


Mahomet, toujours selon le professeur Johan BOUMAN (en-
seignant d’islamologie à Beyrouth et d’histoire des religions à
Marburg), se rapprocha des juifs de Médine dans des buts pré-
cis. «Après environ 12 ans de prédication à La Mecque il s’était
convaincu que son message n’était rien d’autre que celui des
juifs… et qu’il avait été choisi par Dieu pour l’annoncer aux
Arabes, dans une claire langue arabe». (Op. cit., p. 75).
Mais, selon notre auteur, il y avait déjà une dichotomie ca-
chée dans le rapport entre Mahomet et les juifs, qui portera, au
fur et à mesure, vers la rupture et la tragédie… «D’un côté Ma-
homet avait besoin du soutien moral et religieux des juifs, pen-
dant sa première année à Médine, de l’autre côté, cependant, il
n’était pas très intéressé par les juifs mais surtout par les
Arabes et la lutte contre l’idolâtrie et le polythéisme… Maho-
met prit plusieurs pratiques religieuses juives, qui cependant
n’éliminèrent pas l’ambivalence… La praxis de la prière des
juifs… Le repos sabbatique qui commençait le vendredi soir…
Mahomet, déjà bien avant l’Egire, s’était efforcé de former les
pratiques de piété islamiques selon le modèle des juifs… Mais
là aussi on se trouve face à des ambivalences: Mahomet a suivi
en partie des traditions hébraïques; mais en partie aussi leur a
donné un contenu nouveau en les adaptant… à la manière
arabe d’appréhender les choses. (… ) Mahomet, non seulement
à La Mecque, mais aussi à Médine, considérait l’hébraïsme
comme une religion étroitement liée à l’Islam, avec la consé-
quence que les Juifs de Médine devaient être des alliés sûrs
dans sa lutte contre les polythéistes» (Op. cit., pp. 75-78).
Mais Mahomet a gardé tout son ’être arabe’, ce qui a mainte-
nu une certaine ambiguïté dans ses rapports avec le judaïsme,

26
et qui peu à peu a porté vers la rupture. (Cf. op. cit., p. 80) à
cause des motifs ethniques ou de nationalités et pas du tout re-
ligieux, comme, par exemple, les Eglises nationales (gallicane,
anglicane… ) qui se sont détachées de la Religion catholique,
au début surtout pour des motifs de nationalisme ou de
régalisme.

VERS LA RUPTURE
«Aujourd’hui il n’est plus possible d’établir pour quelles rai-
sons exactes les Juifs se sont refusés à Mahomet…
.[Cependant] dans le Coran de la période de Médine, on peut
trouver la réaction suivante de Mahomet au refus des Juifs… »
(Op. cit., p. 84). En tout cas on peut affirmer que Mahomet a
appris sa religion à l’école juive, qu’il a pensé se mettre avec
les Juifs pour lutter contre les polythéistes, tout en gardant son
’être arabe’, et que face au refus des Juifs pour des motifs eth-
niques «qui n’ont pas voulu admettre que Mahomet était le
prophète » (Op. cit., p. 85), il s’est révolté contre eux qui
étaient ses maîtres à penser. En effet «un prophète arabe qui
aidait les arabes à conquérir une grande puissance, n’était cer-
tainement pas une des attentes des Juifs vis-à-vis du Messie.
Les buts ethniques de Mahomet n’étaient pas compatibles avec
ceux des Juifs».

MAHOMET CONTRE LES JUIFS


Les musulmans gagnèrent la bataille de Badr (an II de
l’Egire). Mahomet fut convaincu que Dieu était avec lui et son
peuple, donc «il pensa qu’était arrivé le temps de se décharger
du poids toujours plus lourd des Juifs» (Op. cit., p. 89). Il n’ac-
ceptait pas la MISSION DIVINE DES ARABES (en effet chacun
est convaincu, hélas, qu’il y a une seule mission divine et que
naturellement elle appartient à son peuple… ).
«Après sa rupture avec les Juifs, même le lien avec le Ju-
daïsme se ralentit. Le centre de l’histoire de la Révélation se
déplaça de Jérusalem à La Mecque. La période
d’ARABISATION de l’Islam commençait donc… L’Islam trouva
ainsi son centre géographique… au cœur de l’Arabie» (Op. cit.,
pp. 102-103). Le Professeur Sergio Noja, grand islamologue
italien, écrit aussi à ce sujet: «L’attitude initiale de Mahomet
vis-à-vis des Juifs a été empruntée à l’ouverture la plus large et

27
candide; ceci explique l’amertume postérieure de Mahomet et
sa réaction violente. En effet… il avait indiqué Jérusalem
comme la direction vers laquelle prier, mais, au lieu de rece-
voir de la part des Juifs, des mots de sympathie et d’adhésion,
il fut l’objet de moqueries féroces: “Mahomet et ses compa-
gnons ne savaient pas où était la ’qiblah’ [direction de la
prière], jusqu’au moment où nous les avons dirigés”…
L’homme qui avait supporté pendant plusieurs années à La
Mecque les moqueries qui étaient lancées tous les jours contre
lui [par les Arabes] ne pouvait pas se résigner à ne pas être
bien reçu par les Juifs. (… ) Le signal de rupture fut le change-
ment de la ’qiblah’; (… ) Maintenant la nouvelle direction de la
prière, était fixée vers la “Ka’ba”» (S. NOJA, Maometto profeta
dell’Islam, Mondadori, Milan 1974, pp. 210-217).
Pour R.A. Rosemberg, «l’Islam, dans l’esprit, est plus proche
du Judaïsme que du Christianisme classique. Il enseigne en ef-
fet un monothéisme sans compromis et rejette la présence des
images, humaines ou animales, dans ses lieux de culte. Ses fi-
dèles pratiquent la circoncision et ne mangent pas de porc. Ses
autorités religieuses ne sont pas des prêtres qui accomplissent
des rites sacrés, mais des chercheurs de la loi sacrée comme
les rabbins. Mahomet fut extrêmement influencé par les juifs
qu’il avait connus dans sa ville natale d’Arabie, La Mecque.
Dans ses premiers enseignements il avait dit à ses disciples de
se tourner vers Jérusalem au moment de la prière, comme font
les juifs. Il voulait qu’ils observassent le septième jour du sab-
bat et le Jour du Repentir comme journée annuelle de jeûne et
d’expiation. Mais il modifia ces pratiques le jour où les juifs,
qu’il avait approchés, se refusèrent de le considérer comme le
dernier prophète, le successeur des prophètes d’Israël et de Jé-
sus, lesquels, à ses dires, lui avaient préparé la voie». (74).

Notes
Les citations du Coran ont été tirées du volume du Père Thé-
ry: “Vrai Mohammed et faux Coran”.
1) 1891-1959. Il fut membre de l’Académie Pontificale, cofon-
dateur avec Etienne Gilson des Archives doctrinales et litté-
raires du Moyen Age, fondateur de l’“Institut historique de
Sainte Sabine” de Rome, professeur à l’Institut Catholique de

28
Paris, membre de la section historique de la Sacrée Congréga-
tion des Rites.
2) N.E.L., Paris 1960.
3) J. BERTUEL, L’Islam: ses véritables origines, N.E.L., Paris
1983-84, 3 vol.
4) BRUNO BONNET-EYMARD fr., Le Coran, CRC éd., Saint-
Parres-lès-Vaudes 1988, tome I, p. XIX.
5) L’édition précédente de De Moïse à Mohammed, sous le
pseudonyme de H. ZAKARIAS, parut en 1955 “chez l’auteur”,
suivi du IIIème tome posthume en 1963 aux éditions du Scor-
pion. Un IVème volume est resté à l’état de manuscrit.
6) Cf. Angelicum, fascic. 3-4, 1960.
7) Probablement un météorite.
8) A La Mecque se pratiquait soit le polythéisme, qui adorait
une dizaine de divinités, parmi lesquelles une triade féminine,
soit la litholâtrie: le culte des pierres sacrées.
9) Sourate XVIII, 8.
10) Probablement aux débuts du VIème siècle.
11) E. PERTUS, Connaissance élémentaire de l’Islam, Action
familiale et scolaire, Paris 1991, suppl. au n° 65, p. 24.
12) Sourate XCII.
13) Sourate XCV.
14) Sourate LXXX, 13-16.
15) Sourate XXXVII, 114-120.
16) Sourate LXXXV, 21-22.
17) Sourate CXII.
18) Sourate CIX, 1-6.
19) H. ZAKARIAS, Vrai Mohammed et faux Coran, N.E.L., Pa-
ris 1960, p. 32.
20) Sourate LXXX 11-15, XCVII, LXXXVII, LXVIII 15-52, LVI
76-77.
21) “On reste frappé de la place que tiennent – dans le Coran
- les préceptes, minutieusement détaillés, relatifs aux femmes;
or ces mêmes préceptes occupent environ un septième du
contenu du Talmud”. (E. PERTUS, op. cit., p. 41).
22) Sourates: LXXVII, 41-44; LXXXIII, 47; LXXVIII, 31; LII,
20; LVI, 22; LV, 72; XXXVII, 47; XLIV, 54; XVI, XXXVII, 47; LV,
47.
23) Sourate XVII, 75.
24) Sourate LIV, 17, 22, 32, 40.

29
25) Sourate XX, 112.
26) Sourate XI, 20.
27) Sourate X, 38.
28) Sourate XLVI, 11.
29) Op. cit. p. 112.
30) Sourate XXVI, 217-219.
31) Sourate VI, 125.
32) Op. cit., p. 129.
33) Sourate XIX, 1-15.
34) Sourate, XIX, 16-21.
35) Sourate XIX, 29.
36) Sourate XVIII, 3-4.
37) Sourate LXXII, 3.
38) Cf. E. PERTUS, Connaissance élémentaire de l’Islam, Ac-
tion familiale et scolaire, Paris 1991, suppl. au n° 65.
39) B. LAZARE, L’antisémitisme, Documents et témoignages,
1969, p. 51.
40) B. LEWIS, La rinascita Islamica, Il Mulino, Bologne 1991,
pp. 187-205.
41) Cf. J. MEINVIELLE, Dalla Cabala al progressismo, Rome
1989.
42) E. PERTUS, op. cit., p. 26.
43) Interview d’Arafat, LA STAMPA, 15/9/1993.
44) L’Osservatore Romano, 21/8/1994, p. 2.
45) 30 JOURS, février 1994, p. 10.
46) V. MESSORI. Pensare la Storia, éd. Paoline, Milan 1992,
p. 624.
47) Ibidem, pp. 117-118.
48) A. GEIGER, Was hat Mohammed aus dem Judenthume
aufgenommen?, Bonn 1833, éd. Rivista, Leipzig
1902.
49) B. LEWIS, Gli Ebrei nel mondo Islamico, Sansoni, Flo-
rence 1991, p. 72.
50) P. CRONE-M. COOK, Magarism: the Making of the Isla-
mic World, Cambridge, Angleterre, 1977.
51) B. LEWIS, op. cit., p. 73.
52) Il est professeur d’histoire du Moyen Orient à l’Universi-
té américaine de Princenton.
53) B. LEWIS, op. cit., p. 204.
54) Pp. 82-86.

30
55) Ibidem, pp. 87-88. Sur le sujet voir aussi: S. W. BARON,
Social and Religious History of the
Jesus, New York 1952. E. I. J. ROSENTHAL, Judaism and Is-
lam, Londres 1961. A. I. KATSH, Judaism in Islam, New York
1962. S. D. GOITHEIN, Studies in Islamic History and
Institutions,
Leyde 1966. M. R. COHEN, The Jewish self-Government in
Medieval Egipt, Princeton 1980.
56) S. D. GOITEIN, Ebrei e Arabi nella storia, Jouvence,
Rome 1980, p. 59.
57) Ibidem, p. 63.
58) Sourate XVI, 77.
59) S. D. GOITEIN, op. cit., p. 65.
60) Dogmengeschichte, II, pp. 553-557.
61) S. D. GOITEIN, op. cit., pp. 68-69.
62) Ibidem. p. 74.
63) Ibidem, p. 76.
64) P. JOHNSON, Storia degli ebrei, Longanesi, Milan 1987,
pp. 186-187.
65) L. SESTRIERI, Gli Ebrei nella storia di tre millenni, Ca-
rucci, Rome 1980, pp. 92-95.
66) Ibidem, p. 95.
67) Ibidem, pp. 94-95.
68) G. STEMBERGER, Il Giudaismo classico, Città nuova,
Rome 1991, p. 288.
69) Ibidem, pp. 288-289.
70) Ibidem, p. 290.
71) VERMINJON, Le forze occulte che manovrano il mondo,
Rome 1977, pp. 64-66.
72) En assassinant ainsi l’esprit, ce crime est bien plus grave
que l’homicide [voir Sodalitium n° 5, pp. 14- 23 (éd. it.)].
73) Ibidem, p. 94. Sur le sujet voir aussi R. BARKAI, Chré-
tiens, musulmans et juifs dans l’Espagne médiévale, éd. du
Cerf, Paris 1994.
74) R.A. ROSEMBERG, L’Ebraismo, Storia, pratica, fede,
Mondadori, Milan I995, pp. 84-85.
75) IL GIORNALE du 12/11/94 (p. 15) rapporte une interview
de Mahmud El Adhar, l’un des chefs indiscutés du Hamas à Ga-
za, dans laquelle on lit: “POUR NOUS MUSULMANS LES
JUIFS N’ONT JAMAIS CONSTITUE UN PROBLEME EN TANT

31
QUE TELS. Nous les avons accueillis chaque fois que vous Eu-
ropéens avez décidé de vous libérer d’eux. Nous avons com-
mencé il y a cinq siècles quand les Espagnols commencèrent à
les bouter hors de leur empire”. Arafat lui-même a récemment
déclaré: “Nous voulons la paix avec NOS COUSINS JUIFS”; de
L’OSSERVATORE ROMANO, 21 août 1994, p. 2.
76) J. KHOUEIRY, in Missioni della Consolata, août 1993, pp.
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