Ma Mort ...
Ma Mort ...
Ma Mort ...
Ma mort…
Ma plus belle
expérience de vie
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À ceux qui sont revenus de la mort et qui
témoignent que l’après-vie bouillonne de vie…
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Préface
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comprendre tout.
Hélas, beaucoup de cette connaissance est « oubliée »,
mais quand j’en ai besoin, elle m’est communiquée. Je sais
que j’ai choisi notre système quadridimensionnel afin
d’apprendre ce que signifie l’imperfection. Aussi
longtemps que nous nous trouvons dans ce système, nous
sommes imparfaits et imperfection il y aura.
J’ai pu vivre la perfection absolue lors de mon
expérience de mort imminente. C’est sublime. Mais je
devais retourner afin de compléter mon savoir. Non, je n’ai
pas tout appris, il y a encore beaucoup à apprendre mais,
me trouvant devant l’éternité, le temps ne joue plus. Avoir
été dans le non-temps, le non-dimensionnel est un cadeau
superbe.
J’ai pu retourner chaque fois dans mon corps. Je dois
parler de la vraie vie, la vie qui va au-delà de la matière, de
l’énergie et du temps, bien au-delà des choses que notre
raison peut saisir. La vie est si unique et nous ne
comprenons pas l’entièreté de l’immensité de ce que qui
est. Cette immensité a toujours été là et ce n’est pas la
disparition de notre corps qui y met fin. L’énergie qui
faisait fonctionner ce corps biologique continue sa route.
Que les scientifiques n’aient pas encore découvert cette
réalité est dû à leur esprit réductionniste et leur refus de
vouloir croire certaines vérités de la vie.
C’est mon récit complémenté avec des souvenirs de
ma vie et des expériences faites suite à ma mort
imminente. Ils ont secoué ma vie et j’en suis heureux.
Écrire ce livre m’a permis de faire connaître mon
expérience à mes proches et d’inciter les scientifiques à
faire des recherches sérieuses.
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À ma famille
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Prologue
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suite à une EMI. Comme les mots ne lui suffisaient pas il a
créé LIMEN (IANDS-FLANDERS) un mouvement de
volontaires qui accueille et défend les personnes qui ont eu
une EMI.
Marie Haumont (1995)
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de me réanimer. Le verdict : épaule gauche cassée, quatre
côtes qui m’ont perforé le poumon, la vertèbre cervicale
fracturée et un nerf coincé ; le côté gauche entier à reçu le
coup et était bleu de la tête aux pieds. J’ai reçu 30 litres de
sang. Le chef de service m’avait averti que la membrane de
la rate pouvait se fissurer. Le 9° jour on faisait une
ponction dans mes poumons et je m’effondrais.
Immédiatement j’ai été opéré mais la rate s’est éclatée. J’ai
été anesthésié et me voilà parti. Où étais-je ? Pas dans mon
corps. Je me sentais comme un point lumineux pur et
vibrant baigné dans un bain d’une émotion prodigieuse.
C’est la description la plus fidèle pour décrire ce que j’ai
ressenti. Plus tard je l’ai comparé avec la 9° de Beethoven.
Elle m’a inspirée pour écrire mon livre De extatische Mens
(L’Homme en extase). Il ne faut pourtant pas écrire un livre
pour oublier cette expérience parce que le souvenir
s’intègre entièrement dans ton être.
Une fois dans la Lumière, tu ne veux plus partir de là,
tu veux y rester en permanence. Il est clair que cette
expérience m’a révélé que la mort est une porte vers une
dimension plus vaste. Tous ceux qui sont dans ce cas
s’accordent entre eux. Il est impossible que ce soit un
dérivé du cerveau ou une réaction à des sédatifs, comme
trop de gens le prétendent. Cette expérience est trop
intense, trop saisissante.
Les sens tels nous les connaissons ne fonctionnent
plus. L’autre côté est un monde complètement différent
avec d’autres sensations. Mais on est dans sa propre
individualité. On y est unique mais on n’est pas au centre.
C’est excentrique, on participe à ce que j’ai appelé « le
concert cosmique ». Retrouver les mots est difficile, tout
simplement parce que les mots manquent pour décrire
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cette autre réalité.
C’est l’Amour total. L’énergie qu’on perçoit n’est rien
d’autre qu’Amour, Bonté, Paix. Rien n’y est négatif.
Certains y rencontrent des proches qui les ont précédés. Je
n’ai pas cette expérience mais je connais des personnes qui
l’ont vécu. Ce peut être pénible pour ceux qui restent ici,
mais c’est tellement beau qu’on ne pense plus à ce qu’on a
quitté. Le mort est bien sûr un problème pour ceux qui
restent. Moi, je n’étais probablement pas prêt puisque j’ai
dû revenir. Peut-être est-ce une forme d’absence, absence
douloureuse…
Puis je dois retourner vers ce corps ce qui est étrange.
Avoir goûté de l’au-delà, et tout d’un coup on se trouve
dans l’obscurité. On va habiter à nouveau ce corps. Quitter
ce corps pour y réentrer est une lourde et fatigante
expérience. On a une expérience fantastique et on doit
réhabiter ce corps meurtri. Et qui fait mal. La douleur
devient à nouveau active au moment où la conscience
revient. Tout spectateur dira : « l’anesthésie n’a plus
d’effet », mais le voyage cosmique que j’ai fait est une
expérience d’une incroyable intensité.
Au moment où j’ai rejoint mon corps, j’étais dans la
clinique et je me trouvais face à la dure réalité. Je me
fâchais et je criais qu’il fallait cesser de mettre des clous et
du fil barbelé rouillé sous mes pansements. J’allais les
arracher. Puis les docteurs m’ont mis les menottes, ce qui
me rendait encore plus furieux. J’allais me plaindre auprès
du ministre de la Santé publique. En luttant avec mes
menottes, la conscience physique m’est revenue et
instinctivement je savais comment faire bouger mon corps.
Âpres m’être excusé auprès du personnel médical pour
mon attitude rebelle, ils m’ont enlevé les menottes.
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J’ai eu une conversation avec le chef de service où je
lui disais : vous avez fait un beau travail mais personne ne
s’est demandé où était mon âme pendant la
« réanimation ». J’aime bien le mot « réanimation » qui est
pour moi synonyme de « faire rentrer » l’âme dans le
corps. S’il y avait eu quelqu’un à côté de moi qui avait pris
ma main, j’aurais probablement été plus calme pendant ma
réanimation.
Pour moi, mon expérience de mort imminente fut un
apprentissage fantastique. On apprend énormément sur la
vie en soi. La vie change du jour au lendemain d’une façon
radicale. Beaucoup d’expériencers disent la même chose.
C’est peut-être une des données les plus frappantes
affirmant que l’expérience n’est pas simplement un hasard.
Maintenant je fais des choix que je n’aurais jamais faits
auparavant. On relativise beaucoup plus qu’avant. La mort
n’est plus une menace mais une donnée avec laquelle on vit
tous les jours. Cela semble idiot pour ceux qui ne l’ont pas
vécu mais on vit en fonction de sa mort, ce qui ne veut pas
dire qu’on tend vers le suicide ou l’autodestruction. Au
contraire, on jouit mieux de la vie parce qu’on apprécie la
vie à sa juste valeur.
Après coup, je n’ai pas de regrets à avoir réintégré
mon corps. Depuis 1970 j’ai eu une vie excitante, une vie
avec des moments pénibles ou merveilleux, mais tous aussi
fascinants. Si je devais partir maintenant, je partirai en paix
avec moi-même et satisfait des tâches que j’ai encore pu
faire. Ce départ, je le prépare consciemment en organisant
le congrès « De dood in de marge van het leven » (La mort
dans la marge de la vie) qui se tiendra à l’automne 1993 à
l’université à Louvain (Leuven).
Je n’ai pas du tout peur de mourir. Je ne veux pas trop
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souffrir, c’est autre chose. D’ailleurs, s’il y a trop de
souffrances inutiles, je m’arrangerai le moment venu. Pour
cette raison, les soins palliatifs sont très importants. Il est
essentiel que nous ne mentions pas lors de l’agonie. Mourir
est un des moments les plus importants de notre vie et si
nous mentons à ce moment-là, non merci. C’est exclu. Le
jour de ta mort est un jour de fête. Dans certains pays, la
mort se passe en tenue blanche. Cela devrait être aussi le
cas chez nous ! Souvent on pose la question :
Est-ce que tu en es sûr ? Au fond tu n’étais pas
réellement mort, donc qu’est-ce que tu en sais ?
Je peux m’imaginer que les personnes qui n’ont pas eu
cette expérience ont des difficultés à y croire. Pour les
expériencers, cette expérience est une vérité au-dessus de
tout soupçon et qui est une certitude plus grande que
n’importe quelle formule mathématique. Quelque chose
qui n’existerait pas ne peut marquer aussi
fondamentalement une vie. Ce retour radical est une
réalité. Pour moi, c’est une certitude absolue qu’après
notre mort il y a un horizon plus large. On vit réellement
vers cette certitude grâce à la force qu’on a reçue pour
relativiser les choses de la vie. Beaucoup de gens ratent leur
vie à cause de la peur de la mort. C’est triste ! Nous
sommes avides et nous voulons manger des deux côtés.
Ma vie a complément changé après mon expérience de
mort imminente. Le signe le plus signifiant est
l’organisation de « Passage 44 ». Moucheke et moi nous
avons vécu jour et nuit pendant 3 ans avec 6 enfants
schizophrènes. Les cours que nous donnons à Gayomard
sont-ils issus de l’expérience de mort imminente ? Le but
de ces cours était d’apporter une vision claire dans la
dynamique prénatale pour accoucheuses et infirmières.
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Vie et mort sont des points interchangeables dans la même
lignée. Finalement mort et vie sont deux moments
identiques de la vie. La conception et la période que nous
passons dans l’utérus sont aussi la vie. Si tu en connais la
signification, alors c’est fantastique ! La nouvelle
embryologie qui se développe actuellement pose que le
fœtus meurt lors de la naissance ; toutes les certitudes
disparaissent : sécurité de base, sentiment de sécurité, état
de bien-être.
Imaginez-vous ce que ça signifie ! Nous savons
empiriquement que les gens qui ont été victimes d’un
avortement, et qui y ont survécu, ont dans leur vie des
sérieux problèmes. Tout comme le fœtus ne croit pas du
tout vivre après la naissance, nous croyons qu’il est
impossible de vivre après notre mort. Imaginez-vous le
nombre de corps que nous avons construit de notre
conception jusqu’au moment où notre anatomie
biologique nous lasse. Tous ces corps, baby, enfant, pubère,
adulte sont des états temporaires. Et pourtant ils vivent.
Comme le Mahabharta dit :
Et quel le plus grand miracle ? Que la mort nous frappe
tous les jours en ce que nous vivons comme éternels, ça, c’est
le plus grand miracle.
Je pense qu’il est nécessaire que les personnes se
trouvant devant la mort reçoivent cette information. Dans
le cadre des accompagnements des mourants, je plaide
pour qu’on laisse mourir les gens chez eux, à la maison,
tout comme les naissances peuvent se faire à la maison.
Naître et mourir ne sont pas des maladies : ce sont les
signes de notre existence terrestre. Ils ne doivent pas être
occultés.
Je vis au jour le jour. Je ne ferai rien pour activer ma
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mort, mais si je faisais un peu plus attention à ma santé, je
pourrais vivre quelques années en plus. Mais ces années
n’apportent pas un plus, donc il ne le faut pas.
Ce qui m’a changé en profondeur est ma vision
religieuse. Je suis devenu plus religieux mais pas lié à une
église. Enlever à l’être humain sa dimension religieuse,
c’est lui enlever sa réalité essentielle. Ceci est le grand
cadeau qu’on reçoit après le voyage de l’autre côté.
Religion, être lié avec les choses, les bêtes, la vie. Savoir
qu’il y a un plus dans ce que nous percevons dans le
monde de la matière.
Dans son livre La Vie après la vie, le psychologue
Raymond Moody utilisait en 1976 le terme NDE (BDE).
Avec Moody, les psychiatres Ring et E. Kubler-Ross, et la
psychologue Margot GREY, ont été à la pointe de la
recherche sur les NDE.
La fondation Merkawah (depuis 2014 Netwerk
Nederland) et qui est l’extension Néerlandaise de IANDS :
« International Association for Near Death Studies »,
décrit l’expérience de la mort imminente comme suit :
Des personnes qui frôlent la mort, suite à un arrêt
cardiaque, une opération, un accident, nous racontent
qu’elles ont eu une expérience particulière. Cette expérience
qu’elles nous décrivent s’appelle une expérience de mort
imminente. Dans ces descriptions, il est question des
perceptions suivantes : le sentiment d’être mort, une vision
autoscopique de son propre corps et de ce qui se passe
autour de son corps comateux, un sentiment de bien-être et
de paix, l’absence de douleur, le sentiment de se mouvoir
dans un espace obscur, le « tunnel », la rencontre des
membres décédés de sa famille ou des connaissances, le
contact avec une Lumière éblouissante dans laquelle se passe
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une communion profonde dans une sphère d’amour, la
perception d’un paysage rural ou du ciel, un panorama de
sa vie, – le sujet voit sa vie passer dans une sorte de film
accéléré et est conscient des suites de ses actes, la perception
d’une frontière derrière laquelle aucun retour n’est possible,
le retour vers son corps.
L’expérience de mort imminente et les propriétés y
afférentes ne sont pas liées à une quelconque conviction
religieuse ou culture, ni à aucun âge. Elle a une influence
importante sur la vie future des expériencers. En général
l’angoisse de mourir disparaît et se transforme en un plus
grand respect pour la vie. La vie devient plus spirituelle et
ils attachent une plus grande attention à l’amour et à la
connaissance.
Que ce livre réconfortant de Guy permette à beaucoup
de s’inspirer autour du thème « la mort dans la marge de la
vie ».
Steven De Batselier
Professeur honoraire en criminologie KUL
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Expérience de mort imminente
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les voyais seulement lors des réunions politiques. Après
avoir bu un verre, je partais chez moi à Braine-le-Comte.
En sortant, une connaissance me demandait si j’allais au
marché aux puces qui se tenait sous le plan incliné de
Ronquières. Peut-être.
Tous les ans le Rotary organisait une foire d’antiquités
et les différentes sections y avaient leur stand. Je voulais
devenir membre d’un service club et j’avais de la sympathie
pour leurs actions humanitaires.
Après le repas du midi et un peu de repos, je décidais
d’y aller quand même. La journée était belle, un ciel bleu
parsemé de petits nuages cotonneux. Un tour à vélo d’une
quinzaine de kilomètres me fera du bien, me dis-je. Sur le
parcours il y avait quelques côtes assez raides mais comme
je grimpais pas mal, je me réjouissais.
Beaucoup de gens sur le marché. Ils cherchaient des
curiosités anciennes, des choses de seconde main, etc. J’y
rencontrais des connaissances et des « amis ». Dans le bar
du Rotary, un ami m’invita à boire une bière locale et je lui
offris à mon tour un verre. D’autres « amis » arrivèrent et
j’en ai bu trois de plus. Je continuais mon tour du marché
jusqu’à la tente de la Croix Rouge où j’avais mis mon vélo.
Comme j’étais donneur de sang, les secouristes amis ont
surveillé mon vélo. « Au revoir les amis, il est 18 heures et
temps de rentrer à la maison. » Avec des jambes lourdes, je
me mis en route, grimpant la côte de Ronquières et puis la
lente descente vers Braine-le-Comte.
Boum !!!
Je traversais la route, heurtais un piquet de
signalisation et volais au-dessus de mon vélo, butais contre
le mur d’un jardinet et glissais par terre sur le gros gravier
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