Methodologie Du Droit UCAO 2

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Sujets corrigés

Connaître la méthodologie de la dissertation juridique, c’est bien. Mais avoir un exemple de


dissertation juridique entièrement rédigée, c’est encore mieux !

C’est tout l’intérêt de cet article. Vous trouverez ci-dessous un exemple de dissertation
juridique pour le sujet suivant : “Chacun a droit au respect de sa vie privée”.

Le but est de vous aider à comprendre à quoi doit ressembler une dissertation juridique et
comment il faut rédiger sa dissertation.

Vous remarquerez également, à travers l’exemple de dissertation ci-dessous, que la


dissertation est bien un exercice de démonstration (et pas un simple recopiage du cours). 

 DISSERTATION : Chacun a droit au respect de sa vie privée

A l’ère de la presse people, d’Internet et des réseaux sociaux, le droit au respect de la vie
privée est régulièrement mis à mal. Pourtant, depuis la loi du 17 juillet 1970 tendant à
renforcer la garantie des droits individuels des citoyens, l’article 9 du Code civil énonce en
son premier alinéa que “chacun a droit au respect de sa vie privée”.
En réalité, la consécration en droit français du droit au respect de la vie privée a été
relativement tardive. Avant la loi du 17 juillet 1970, aucune disposition législative ne
protégeait explicitement le droit au respect de la vie privée. En matière d’atteintes à la vie
privée, les juges se servaient de l’ancien article 1382 du Code civil (aujourd’hui article 1240
du Code civil), qui nécessitait de prouver une faute, un dommage et le lien de causalité entre
les deux. L’ancien article 1382 s’est toutefois révélé insuffisant pour sanctionner efficacement
les atteintes à la vie privée. En particulier, les atteintes les plus graves ne pouvaient être
sanctionnées pénalement (les juges ne pouvant pas créer d’infractions). Sous l’impulsion de la
doctrine, le législateur est alors intervenu et la loi du 17 juillet 1970 a consacré le droit au
respect de la vie privée à l’article 9 du Code civil.
Il n’est donc plus nécessaire, comme c’était le cas avant la loi du 17 juillet 1970, de prouver
une faute pour que soit sanctionnée l’atteinte à la vie privée. En vertu de l’article 9 du Code
civil, chaque individu a le droit au respect de sa vie privée. Le droit au respect de la vie privée
est un véritable droit de la personnalité, dont toute personne physique est titulaire. Dès lors, la
simple violation de la vie privée d’une personne est sanctionnable. Cette violation est
caractérisée par une immixtion dans la vie privée d’une personne sans autorisation préalable.
Aujourd’hui, le droit au respect de la vie privée constitue un principe fondamental en droit
français. Outre l’article 9 du Code civil, il est protégé par d’autres textes. A titre d’exemple,
l’article 226-1 du Code pénal sanctionne le fait de porter volontairement atteinte à l’intimité
de la vie privée d’autrui en captant, enregistrant ou transmettant, sans le consentement de leur
auteur, des paroles prononcées à titre privé ou confidentiel, ou en fixant, enregistrant ou
transmettant, sans le consentement de celle-ci, l’image d’une personne se trouvant dans un
lieu privé. Par ailleurs, le domaine de la vie privée ne cesse d’être étendu par la jurisprudence,
qui, ce faisant, donne une importance croissante au droit au respect de la vie privée. Enfin, le
droit au respect de la vie privée est également consacré en droit international.
On peut toutefois remarquer que le droit au respect de la vie privée peut entrer en conflit avec
d’autres droits et libertés, comme la liberté d’expression, la liberté de la presse et le droit à
l’information du public. Dans ce genre de situations, les juges devront rechercher un
équilibre, et “privilégier la solution la plus protectrice de l’intérêt le plus légitime” (Cass.
Civ. 1ère, 9 juillet 2003). Dès lors, le droit au respect de la vie privée pourra être relégué au
second plan si le droit avec lequel il entre en opposition mérite davantage d’être protégé.
La question se pose donc de savoir si le droit au respect de la vie privée est absolu ou s’il
comporte des limites.
En réalité, si le droit au respect de la vie privée a été consacré comme un principe général (I),
il n’en demeure pas moins qu’il est assorti d’un certain nombre de limites (II).

I) Le principe général du droit au respect de la vie privée

Le droit au respect de la vie privée est consacré aussi bien en droit interne qu’en droit
communautaire et international, et protège tous les individus (A). En outre, le domaine
d’application du droit au respect de la vie privée est large et est régulièrement étendu par la
jurisprudence (B).

A) La consécration générale du droit au respect de la vie privée

Ainsi que nous l’avons mentionné plus haut, l’article 9 du Code civil dispose que “chacun a
droit au respect de sa vie privée”.
Ce principe a valeur constitutionnelle. En effet, si le droit au respect de la vie privée est absent
de la Constitution de 1958 et du préambule de la Constitution de 1946, il a progressivement
été consacré par la jurisprudence du Conseil Constitutionnel. Ainsi, dans une décision n° 94-
352 DC du 18 janvier 1995, le Conseil Constitutionnel affirmait déjà que “la méconnaissance
du droit au respect de la vie privée peut être de nature à porter atteinte à la liberté
individuelle”. Plus tard, dans une décision n° 99-416 DC du 23 juillet 1999, le Conseil
Constitutionnel rattachera le droit au respect de la vie privée à l’article 2 de la Déclaration des
droits de l’homme et du citoyen de 1789 qui inclut la liberté au sein des droits naturels et
imprescriptibles de l’homme. Aujourd’hui, le Conseil Constitutionnel n’hésite pas à préciser
que la liberté proclamée par cet article « implique le respect de la vie privée » (Cons. const.,
30 mars 2012, n° 2012-227 QPC) ou que le droit au respect de la vie privée est protégé par
l’article 2 de la Déclaration de 1789 (Cons. const., 25 mars 2014, n° 2014-693).
Le droit au respect de la vie privée a également été consacré par la jurisprudence. On peut
citer le célèbre arrêt de la première chambre civile de la Cour de cassation en date du 23
octobre 1990, selon lequel “toute personne, quels que soient son rang, sa naissance, sa
fortune, ses fonctions présentes ou à venir, a droit au respect de sa vie privée”.
Enfin, le droit au respect de la vie privée fait l’objet d’une consécration en droit
communautaire et international. Il figure à l’article 7 de la Charte des droits fondamentaux de
l’Union européenne (“Toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale, de son
domicile et de ses communications”). On le retrouve également à l’article 8 de la Convention
Européenne des Droits de l’Homme selon lequel “toute personne a droit au respect de sa vie
privée et familiale, de son domicile et de sa correspondance”, ou encore à l’article 12 de
la Déclaration universelle des droits de l’homme (“Nul ne sera l’objet d’immixtions
arbitraires dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni d’atteintes à
son honneur et à sa réputation. Toute personne a droit à la protection de la loi contre de
telles immixtions ou de telles atteintes.”).
A travers l’ensemble de ces formulations, on remarque que le droit au respect de la vie privée
s’applique à “chacun”, à “toute personne”. Il est consacré comme un droit qui protège tous
les individus.

Non seulement le droit au respect de la vie privée a été consacré comme un droit à portée
générale, mais son domaine d’application ne cesse de s’étendre.

B) L’extension continue du domaine de la vie privée

La loi ne donne pas de définition de la notion de vie privée. Dès lors, le domaine de la vie
privée a été précisé par la jurisprudence, qui en a progressivement étendu les contours.
Aujourd’hui, la vie privée englobe le domicile (Cass. Civ. 2ème, 5 juin 2003 : la publication
dans la presse de la photographie de la résidence d’une personne, avec le nom du propriétaire
et sa localisation, constitue une atteinte à la vie privée de cette personne), la religion (Cass.
Civ. 1ère, 6 mars 2001), la sexualité, l’orientation sexuelle (CEDH, 25 mars 1992, Botella c/
France : le refus de retranscrire un changement de sexe à l’état civil est une atteinte à la vie
privée), la vie sentimentale, étant entendu que cette notion englobe toutes les relations
affectives (Cass. Civ. 1ère, 6 oct. 1998 : la diffusion d’une lettre confidentielle dont l’objet était
de révéler une situation de concubinage représente une atteinte au droit au respect de la vie
privée), ou encore l’état de santé (CA Paris, ord. réf., 13 mars 1996 : la révélation par un
médecin d’éléments couverts par le secret médical constitue une atteinte à la vie privée du
patient).
On peut également citer les correspondances. A ce titre, l’article 7 de la Charte des droits
fondamentaux de l’Union européenne, l’article 8 de la Convention Européenne des Droits de
l’Homme et l’article 12 de la Déclaration universelle des droits de l’homme sont clairs
puisqu’ils mentionnent explicitement que toute personne a droit au secret de ses
correspondances. Ce principe a été renforcé par la jurisprudence de la Cour européenne des
droits de l’homme, qui sanctionne sur le fondement de l’article 8 de la Convention
Européenne des Droits de l’Homme la violation des correspondances (CEDH, 2 août 1984,
Malone c/ Royaume-Uni). En outre, le secret des correspondances s’applique, en plus des
communications écrites et téléphoniques, aux communications électroniques (TGI Paris, 2
nov. 2000 : “l’envoi de messages électroniques de personne à personne constitue de la
correspondance privée”).
On pourrait encore citer la protection des données personnelles, qui a été renforcée par
l’entrée en vigueur, le 25 mai 2018, du Règlement Général sur la Protection des Données
(RGPD).
Il est donc clair que le domaine de la vie privée, et donc le champ d’application du droit au
respect de la vie privée, est vaste.

 
La portée du droit au respect de la vie privée est donc particulièrement générale. Le droit au
respect de la vie privée concerne tous les individus et a vocation à s’appliquer dans de
nombreuses situations (I). Toutefois, le droit au respect de la vie privée n’est pas un droit
absolu. Son application se verra parfois contrecarrée par un certain nombre de limites (II).

II) Les limites du droit au respect de la vie privée

Le droit au respect de la vie privée ne prime pas toujours sur les autres droits et libertés avec
lesquels il entre en conflit. Dans ce genre de cas, son application pourra se voir limitée (A).
Par ailleurs, le droit au respect de la vie privée est également limité par le régime de preuve et
les sanctions des atteintes à la vie privée (B).

A) Les autres droits et libertés opposées au droit au respect de la vie privée

Le droit au respect de la vie privée peut se voir limité par différents droits et libertés.
En premier lieu, le droit au respect de la vie privée doit se concilier avec la liberté
d’expression, la liberté de la presse et le droit à l’information du public. En principe, le
premier prime sur les autres ; le droit à l’information ne justifie pas la publication d’éléments
relevant de la vie privée. Mais cette primauté cède dans le cas des personnes publiques quand
elles sont en public dans l’exercice de leur activité (un sportif pendant un évènement sportif,
un acteur pendant une soirée de remise des prix…). Ainsi, l’application du droit au respect de
la vie privée est écartée si la publication, bien que révélatrice d’une relation sentimentale,
porte sur un événement public (Cass. Civ. 1 ère, 1er mars 2017). De même, la publication
d’informations relatives à l’existence d’un enfant naturel du Prince Albert de Monaco ne
constitue pas une atteinte à la vie privée de ce dernier en raison du caractère héréditaire de ses
fonctions de chef d’État (CEDH, 10 nov. 2015, Couderc et Hachette Filipacchi Associés c/
France, no 40454/07).
En second lieu, le droit au respect de la vie privée peut parfois être limité dans le cadre de la
sphère professionnelle. Ainsi, l’employeur a le droit de s’immiscer dans la vie privée de ses
employés à certains égards. Il pourra par exemple imposer à ses employés une tenue
vestimentaire (Cass. soc., 28 mai 2003). De même, les dossiers et fichiers créés par un salarié
à l’aide de son ordinateur de travail sont présumés, sauf si le salarié les identifie comme étant
personnels, avoir un caractère professionnel. Ainsi, l’employeur peut y avoir accès sans
demander l’autorisation (Cass. soc., 19 juin 2013, n° 12-12139).
En troisième lieu, le droit au respect de la vie privée peut entrer en opposition avec le droit à
la preuve. La question qui se pose est la suivante : peut-on accepter qu’une partie à un procès
produise des preuves qui portent atteinte à la vie privée de son adversaire ? La Cour de
cassation a répondu à cette question par l’affirmative : la production de preuves constituant
une atteinte à la vie privée est justifiée si elle est indispensable à l’exercice du droit à la
preuve et que l’atteinte est proportionnée au but poursuivi (Cass. Civ. 1ère, 25 févr. 2016, n°
15-12.403).

 
Ainsi, l’application du droit au respect de la vie privée se voit limitée par les autres droits et
libertés avec lesquels il entre en conflit. C’est également le cas en raison du régime de preuve
et de la relative efficacité des sanctions des atteintes à la vie privée.

B) Le régime de preuve et les sanctions des atteintes à la vie privée

L’article 9 alinéa 2 du Code civil prévoit que “les juges peuvent, sans préjudice de la
réparation du dommage subi, prescrire toutes mesures, telles que séquestre, saisie et autres,
propres à empêcher ou faire cesser une atteinte à l’intimité de la vie privée : ces mesures
peuvent, s’il y a urgence, être ordonnées en référé”.
Toutefois, pour que ces sanctions soient prononcées, il faut que l’atteinte à la vie privée soit
prouvée. A ce titre, il ne suffit pas de démontrer une immixtion dans la vie privée. Il faut
également vérifier l’absence d’autorisation préalable de ladite immixtion. En effet, chaque
personne peut librement autoriser des atteintes à sa vie privée. Dès lors, en présence d’une
autorisation expresse, l’atteinte à la vie privée ne pourra pas être caractérisée.
Par ailleurs, comme l’énonce clairement l’article 9 alinéa 2 du Code civil, une atteinte à la vie
privée peut donner lieu, sur le plan civil, à deux types de sanctions. D’abord, la victime peut
prétendre à la réparation du préjudice subi, c’est-à-dire à l’allocation de dommages-intérêts.
Si, comme on l’a évoqué précédemment, la constatation de l’atteinte à la vie privée est
suffisante pour engager la responsabilité de son auteur (sans qu’il soit nécessaire de
caractériser la faute), il n’en demeure pas moins qu’il faut bien établir un préjudice pour que
la victime puisse obtenir réparation. A ce titre, la détermination du préjudice est souvent
difficile et ne compense pas toujours l’ampleur de l’atteinte. En particulier, les profits générés
par la révélation d’informations privées sont souvent bien supérieurs aux dommages-intérêts
décidés par les juges (on pense notamment aux magazines people qui sont vendus à des
centaines de milliers d’exemplaires). Ensuite, la victime peut également prétendre à un certain
nombre de mesures qui ont pour but de faire cesser l’atteinte à la vie privée (comme un
séquestre ou une saisie). Ces sanctions ne peuvent toutefois intervenir que de manière
exceptionnelle, en cas d’atteinte particulièrement grave à la vie privée. Ainsi, dans de
nombreux cas d’atteintes à la vie privée, elles ne seront pas prononcées par les juges.
On voit donc que les sanctions civiles de l’atteinte à la vie privée ne sont pas réellement
dissuasives. C’est également le cas en ce qui concerne les sanctions pénales. L’article 226-1
du Code pénal dispose qu’“est puni d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende
le fait, au moyen d’un procédé quelconque, volontairement de porter atteinte à l’intimité de
la vie privée d’autrui : 1° En captant, enregistrant ou transmettant, sans le consentement de
leur auteur, des paroles prononcées à titre privé ou confidentiel ;  2° En fixant, enregistrant
ou transmettant, sans le consentement de celle-ci, l’image d’une personne se trouvant dans
un lieu privé. Lorsque les actes mentionnés au présent article ont été accomplis au vu et au su
des intéressés sans qu’ils s’y soient opposés, alors qu’ils étaient en mesure de le faire, le
consentement de ceux-ci est présumé.” Pour qu’il y ait sanction, il faut donc qu’il y ait une
atteinte volontaire à la vie privée réalisée selon certains procédés bien précis (captation ou
enregistrement sans le consentement de la personne, en sachant que le consentement est
présumé quand l’atteinte est réalisée devant la personne et que celle-ci ne montre pas une
opposition).
Ainsi, aussi bien les sanctions civiles que pénales n’interviennent que de manière
exceptionnelle, et contribuent à limiter l’efficacité du droit au respect de la vie privée.
Dissertation juridique en droit
constitutionnel : « L’État unitaire face à l’État
régional »
 
Première remarque : la forme du sujet
Le sujet est à la forme nominale, il sera donc important de le transformer en question pour en
extraire une problématique…

Deuxième remarque : le thème du sujet


Ce type de sujet est relativement nouveau et aborde un phénomène assez récent, l’État
régional, ainsi que les interrogations qui en découlent sur la distinction traditionnelle entre
État unitaire et État fédéral.

Troisième remarque : le plan à éviter à tout prix


L’idée est bien de confronter État unitaire et État régional et non de faire un exposé sur l’un
puis sur l’autre. Il faut donc prohiber tout type de plan ressemblant à :
I) l’État unitaire
II) l’État régional

 
Introduction

Accroche
Il est possible de s’appuyer sur des éléments d’actualité récente comme les référendums (en
Écosse ou en Catalogne) ou citer Louis Favoreau qui parlait de l’État régional comme d’un
« État asymétrique ».

Délimitation du sujet

Résoudre un tel sujet implique de définir :

 l’État
 l’État unitaire
 l’État fédéral
 l’État régional
 la décentralisation
 la déconcentration

Les enjeux (intérêt du sujet)


Il existe une distinction juridique classique entre État unitaire et État fédéral mais cette
distinction binaire semble de moins en moins opérationnelle. La notion d’État est en effet de
plus en plus protéiforme, certains associant par exemple l’idée d’État régional à un État
« intermédiaire ».

En analysant les caractéristiques des trois formes d’État citées précédemment, on constate
deux choses :

 l’État régional n’est pas un État fédéral (car pas de pluralisme juridique)
 l’État régional reste proche d’un État unitaire (dans une forme hyper-décentralisée)

La problématique

Proposition : l’État régional est-il une troisième forme d’État, distincte à la fois de l’État
fédéral et de l’État unitaire ?

Annonce du plan

On constate que l’État régional reste un État unitaire pour deux raisons : d’une part parce qu’il
ne donne naissance qu’à une seule organisation étatique, ce qui garantit son unité juridique
(I), d’autre part parce qu’en dépit de l’autonomie reconnue aux régions, l’unité politique de
l’État est maintenue (II).

Développement

I) L’absence de remise en cause de l’unité juridique

A – La persistance d’un souverain unique

Les Constitutions espagnoles et italiennes convergent sur ce point : le peuple ne peut être
scindé en plusieurs émanations susceptibles de prétendre à l’exercice de la souveraineté. Il
n’existe donc qu’un seul titulaire de la souveraineté : c’est le peuple de l’État considéré,
comme c’est le cas au sein de l’État unitaire.

Illustrations :
* Article 2 de la Constitution espagnole : « la Constitution est fondée sur l’unité indissoluble
de la Nation Espagnole, patrie commune et indivisible de tous les Espagnols. »
* Décision du Tribunal constitutionnel espagnol de 2010, qui supprime une référence à la «
Catalogne comme nation » que le législateur avait inséré dans un texte.

B – La persistance du principe d’indivisibilité de l’État

Le principe d’indivisibilité de l’État est le principe consubstantiel à l’État unitaire, car il est le
rempart juridique contre les revendications d’émancipation des collectivités régionales, or ce
principe irrigue la Constitution des États régionaux que sont l’Espagnole et l’Italie. Sur le plan
juridique, cela se traduit par l’existence d’un seul acte constitutif de l’État : la Constitution.

Illustration :
*Article 5 de la Constitution italienne : « la République est une et indivisible »
II) L’absence de remise en cause de l’unité politique

A – Une autonomie organique sous surveillance

L’État régional se caractérise par une dualité institutionnelle : les institutions nationales
trouvent leur réplique au niveau régional et les régions disposent ainsi d’une assemblée élue
(un Parlement) et d’un organe exécutif. Mais cette organisation régionale ne trouve sa source
que dans la Constitution de l’État central et les statuts des régions ont une valeur législative,
ce ne sont pas des statuts constitutionnels (sauf exception).

Illustrations :
* L’article 2 de la Constitution espagnole « reconnaît et garantit le droit à l’autonomie des
nationalités et des régions » et confère aux communautés une « assemblée législative » et un «
conseil de gouvernement ».
* L’initiative de la création d’une région est libre en Espagne mais son statut (ou la révision
de son statut) doit faire l’objet d’un accord de l’État et ses institutions politiques centrales.

B – Une autonomie fonctionnelle sous surveillance

Il existe une spécificité dans l’État régional qui n’existe pas dans l’État unitaire : la dualité du
pouvoir législatif et la compétence pour les Régions d’édicter des lois. Mais ces compétences
reconnues aux Régions sont prévues par la Constitution donc c’est bien l’État qui décide
d’attribuer davantage de compétences aux régions : les Régions ne peuvent pas s’affranchir du
champ étendu mais limité que leur confère la Constitution et le juge constitutionnel s’assure
que les Régions demeurent dans leur champ de compétence. Leur autonomie fonctionnelle est
donc une autonomie surveillée.
CAS PRATIQUE
L’État de KOKO accède à l’indépendance le 10 décembre 1990.

Sur la base de l’Article 11 de la précédente Constitution, relatif à la révision


constitutionnelle, le 12 décembre idem même année, le Président de la
République érige l’Assemblée législative en Assemblée Constituante, chargée
d’élaborer et d’adopter la nouvelle Constitution.

Devant le refus des parlementaires d’adopter la loi sur le vote des étrangers, il
dissout l’Assemblée Nationale et menace de démissionner.
Choqué, HAMIDOU qui arrive de la République de DJINEZ saisit la Cour
Suprême pour contester la constitutionnalité de la loi en faveur du vote des
étrangers.

Dans sa requête, HAMIDOU expose les motifs de cette inconstitutionnalité.

Dégagez et répondez de façon précise et assez brève aux problèmes juridiques


posés dans ce cas pratique.

NB : Les solutions aux problèmes juridiques posées dans ce cas pratique sont les
mêmes que celles prévues par la législation ivoirienne.

Correction du cas pratique


( NB : Référez vous à la Constitution ivoirienne de 2000)

On peut se passer de l’introduction et se contenter de dire que ce cas pratique


soulève quatre problèmes juridiques.

I- ELABORATION DE LA CONSTITUTION DE L’ETAT DE KOKO

Traditionnellement, il existe deux principaux modes d’élaboration de la


Constitution : le procédé non démocratique et le procédé démocratique. Dans le
premier cas, l’élaboration de la Constitution qui est l’œuvre du pouvoir
constituant originaire, procède du souverain ou dictateur.

Dans le second cas, elle procède du peuple qui délègue cette compétence à une
assemblée constituante élue. Souveraine, elle est chargée d’élaborer et d’adopter
la Constitution, l’Assemblée constituante la soumet à l’adoption du peuple par
voie de référendum.
Cette voie est réputée comme étant le mode démocratique d’élaboration de la
Constitution.

Dans ce cas d’espèce, en raison du caractère républicain de l’État, nous sommes


en présence d’une présomption de procédé démocratique d’élaboration de la
Constitution. Cependant, toute République n’est pas forcément démocratique.
C’est en cela que la procédure d’élaboration et d’adoption de la Constitution de
l’État de KOKO ne relève pas du procédé démocratique.

A- Exclusion du peuple de la procédure d’élaboration de la Constitution

Cette procédure d’élaboration de la Constitution appelle trois remarques.

1) Confusion entre le pouvoir constituant dérivé et le pouvoir constituant


originaire

Le pouvoir constituant dérivé a pris prétexte de la révision de l’ancienne


Constitution pour se substituer au pouvoir constituant originaire, pour doter
l’État de KOKO d’une nouvelle Constitution.

2) Fraude à la Constitution

Il y a fraude à la Constitution puisque le pouvoir constituant dérivé se fonde sur


l’Article 11 de l’ancienne Constitution, relatif à la révision constitutionnelle,
pour élaborer une nouvelle constituante. La procédure est donc vidée.

3) La Constitution est l’œuvre d’un pouvoir constituant de fait

L’indépendance abroge de fait la précédente Constitution. Il n’y a donc pas de


pouvoir constituant dérivé à la naissance d’un État.

B- Exclusion du peuple de la procédure d’adoption

En se fondant uniquement sur le P.C., la Constitution de l’État de KOKO a été


adoptée sans la participation du peuple.

1) Substitution du P.C.D. au P.C.O.

Malgré l’indépendance qui abroge de fait le pouvoir constituant originaire


institué par la défunte Constitution, c’est par lui que le Président de la
République de KOKO veut faire, élaborer et adopter la nouvelle constitution. La
Constitution de type autoritaire est fort critiquable dans le procédé
démocratique.

2) Compétence exclusive du P.C.D.


Il y a compétence exclusive du P.C.D. puisque le P.R. de KOKO n’a recours ni
au plébiscite constituant, ni au référendum constituant.

En effet, le référendum constituant aurait pu couvrir en partie certaines des


irrégularités de la procédure d’élaboration de la Constitution, en lui conférant
une certaine légitimité.

II- DISSOLUTION DE L’ASSEMBLEE NATIONALE

Le cas pratique se contente d’affirmer que le Président de la République de


KOKO dissout l’Assemblée Nationale sans pour autant préciser la nature du
régime politique. Dans ce cas, en rapport avec le principe de la séparation des
pouvoirs, le candidat doit envisager tous les cas de figure.

A- Régime de séparation rigide des pouvoirs

En raison de la théorie de l’isolement des pouvoirs, le Président de la


République ne peut dissoudre le parlement. En contrepartie, le Parlement ne
peut pas renverser le gouvernement. En procédant de la sorte, la dissolution du
parlement serait donc illégale.

B- Régime de séparation souple des pouvoirs

En raison du principe de la collaboration des pouvoirs, qu’il s’agisse du régime


parlementaire moniste ou dualiste, le Président de la République peut, a la
demande du gouvernement, dissoudre l’Assemblée Nationale. Dans cette
hypothèse, la dissolution du parlement de l’Etat de KOKO par le Président de la
République ne souffrirait d’aucune illégalité.

III- LA SAISINE DE LA COUR SUPREME

Contrairement dans le cas précédent, le cas pratique a défini le mode de saisine


de la Cour Suprême. Il ne peut s’agir que du contrôle par voie d’action ce qui
écarte l’hypothèse du contrôle par voie d’exception.

Toutefois, il reste à déterminer les modalités du contrôle par voie d’action.


Aussi, faut-il envisager les deux modalités. Par ailleurs, la nationalité
d’AMIDOU importe peu. De toute façon, un originaire de la République de
KOKO peut bien arriver de DJINEZ sans que cela ne soulève un problème
particulier.

A- Saisine limitée aux autorités politiques


Dans la mesure où le cas pratique ne précise pas qu’AMIDOU est une autorité
politique, il serait incompétent à saisir la Cour Suprême. Sa requête serait
irrecevable.

B- Saisine ouverte aux citoyens

Citoyen de l’État de KOKO, AMIDOU est habilité à saisir la Cour Suprême.


Compétent, sa requête serait recevable dans la forme.

IV- LA REQUETE D’AMIDOU

Dans la hiérarchie des normes, la Constitution est la norme des normes. La loi
qui émane du législateur ne peut en aucun cas contrarier la Constitution en ce
que celle-ci se trouve au sommet de la hiérarchie des normes. Or dans le cas
présent, l’Article 57 de la loi du 1er septembre 1980 repris dans la loi de 1990 et
qui accorde le droit de vote aux étrangers, est contraire à la Constitution. Au
surplus, cette loi contrarie la loi sur le code de la nationalité.

Ce genre d’inconstitutionnalité a été censuré par le Conseil Constitutionnel


français et la Cour Constitutionnelle allemande, malgré le traité de Maastricht.
Dissertation juridique en droit
 

constitutionnel
Correction du sujet : Opposition ou complémentarité des
fonctions de l’État ?
INTRODUCTION

L’État exerce une double fonction. Une fonction politique et une fonction
juridique. Alors que la première fonction s’appréhende au plan de la finalité de
l’État, la seconde se situe quant à elle au plan des moyens au service de la
finalité poursuivie par l’État. On relève au plan de la fonction politique une
opposition quant à la finalité de l’État (I). Mais, quelque soit l’option adoptée, la
fonction juridique apparaît comme complémentaire de la fonction politique (II).

I- L’OPPOSITION CONCEPTUELLE QUANT À LA FONCTION


POLITIQUE DE L’ETAT

A- La conception libérale ou l’État au service du « BIEN COMMUN »

Selon St THOMAS D’ACQUIN « les Etats doivent rechercher le bien


commun ». Autrement dit, l’État est censé poursuivre l’intérêt général. Dans
cette quête, le rôle joué par l’État a connu une évolution notable : de l’État
simple spectateur du jeu social (1), on est passé aujourd’hui à l’État acteur
principal de ce même jeu social.

1- L’État spectateur ou l’État gendarme ou arbitre

Ces trois qualificatifs ont été appliqués à l’État jusqu’à la Première Guerre
mondiale, et même jusqu’au crash boursier de 1929.

Ces différents qualificatifs évoquent une situation dans laquelle l’État est
cantonné dans les fonctions strictes de défense de la communauté à l’égard des
agressions d’origine extérieure ainsi que de police à l’intérieur de la
communauté considérée.

Une telle conception du rôle de l’État, essentiellement amorphe, négative, était


en fait liée d’une part à la doctrine économique capitaliste du « laissez faire,
laissez aller », laquelle était créditée d’immenses mérites par les économistes
d’alors.

D’autre part, les citoyens qui venaient de triompher et d’acquérir vers la fin du
XVIIIe siècle des libertés individuelles au prix de maintes révolutions sanglantes
dirigées contre toute-puissance de l’État monarchique, avaient le souci de les
préserver dorénavant non seulement en les proclamant, mais surtout en
prévenant toute intervention malveillante d’un pouvoir autoritaire qui remettait
en cause l’acquis révolutionnaire.

Le principe a été posé dès lors de l’interdiction faite à l’État d’intervenir dans le
jeu des forces sociales et économiques. Il convient toutefois de corriger
légèrement cette présentation par des personnes privée (assistance politique,
institution publique, etc). Cette intervention négligeable, timide au départ, va
s’accroître avec le temps et l’on va assister à un glissement de l’État spectateur
vers l’État acteur du jeu social.

2- L’État acteur ou l’État interventionniste ou providence

Au départ de cette évolution, de cette mutation profonde dans la conception du


rôle de l’État, on trouve les citoyens eux-mêmes, notamment les couches
sociales défavorisées qui sollicitent, exigent l’intervention salvatrice de l’État.
L’État ne doit plus se contenter d’assister en spectateur neutre au jeu social.

Il doit désormais s’impliquer directement dans le déroulement du jeu social, afin


d’apporter un  » mieux-être, un changement qualitatif  » dans la vie des citoyens.

Outre ces fonctions traditionnelles de gendarme qui demeurent, l’État est investi
de missions sociales, économiques ; garant de l’emploi, de la formation
professionnelle, de la législation sociale, de la distribution de ressources à des
catégories défavorisées, de la santé publique, de l’enseignement, de direction de
la vie économique, etc.

L’origine de cette conception peut être située dans la prise de conscience après
le crash boursier de 1929, des dangers potentiels d’un libéralisme échevelé,
essentiellement nocif.

Aujourd’hui, cette conception qui implique de la part de l’État un comportement


positif, dynamique en est à considérer que l’État a une fonction
développementiste. L’État a pour objet et pour devoir d’assurer un
développement économique et social harmonieux. On voit l’État dans cette
perspective de maîtrise de toutes les activités nationales afin de les canaliser vers
l’objectif de développement, mettre en place une politique de planification
économique.
Mais le revers de cet interventionnisme croissant de l’État est que l’individu, le
citoyen, assiste à un envahissement par l’État de toute la sphère sociale. Il perd
ainsi en autonomie ce qu’il gagne en mieux-être et en sécurité. Il s’ensuit de nos
jours la revendication d’une déréglementation.

B- La conception marxiste ou l’État au service d’une classe sociale

Selon cette conception, l’État, contrairement à la vision libérale, ne cherche pas


le bien-être général. Il cherche plutôt le bien d’une classe sociale donnée, dont il
n’est que l’instrument. Dans l’État capitaliste, l’État est un instrument au service
des intérêts de la bourgeoisie.

L’État est essentiellement un appareil d’oppression, utilisé par la bourgeoisie


pour asseoir sa domination sur les classes exploitées (notamment la classe
ouvrière). Pourtant en U.R.S.S., malgré la proclamation officielle par le 22e
congrès du P.C.U.S. en 1961, de la fin de la dictature du prolétariat, l’État n’a
pas disparu ; bien au contraire, il s’est renforcé.

Il a été soutenu qu’il est désormais « l’État du peuple tout entier » du fait de la
réalisation de l’homogénéité sociale. Cet État a donc une autre mission, celle
d’assurer le passage du socialisme au communisme. Il a été soutenu qu’il est
désormais « l’État du peuple tout entier » du fait de la réalisation de
l’homogénéité sociale.

II- LA COMPLEMENTARITE AU PLAN DE LA FONCTION


JURIDIQUE

Elle procède traditionnellement par une triple distinction, des fonctions


juridiques de l’État. Mais une telle analyse doit être corrigée et précisée eu égard
à la pratique.

A- Les fonctions juridiques de l’État

On distingue en théorie la fonction législative, exécutive et judiciaire.

– La fonction législative

Elle consiste pour l’État à formuler des règles de droit de portée générale et
impersonnelle notamment les lois de l’Assemblée Nationale. Elle est donc le fait
de l’organe législatif, c’est-à-dire du parlement ou de l’Assemblée Nationale. Il
faut y ajouter cependant, si l’on s’en tient à la notion matérielle de loi (portée
générale et impersonnelle), les décrets réglementaires du gouvernement et
certains organes de direction issus de corps d’État qui édictent des ordonnances
législatives.
– La fonction exécutive

Elle consiste à assurer l’application (par des mesures individuelles) des règles
générales et impersonnelles formulées par le législateur. Cette fonction relève de
l’organe exécutif, c’est-à-dire du gouvernement.

– La fonction juridictionnelle

Elle consiste à résoudre les conflits nés de l’application de la loi entre


particuliers, entre particuliers et personnes publiques ou entre personnes
publiques. Elle est le fait de l’organe judiciaire (tribunaux) qui procède par de
mesures individuelles.

Les décisions du juge ont l’autorité de la chose jugée », c’est-à-dire qu’elles sont
définitives, obligatoires et exécutoires (utilisation au besoin de la force
publique).

Sauf pour la fonction juridictionnelle, la distinction classique se présente dans la


pratique sous un autre schéma. Sur plusieurs poins, l’analyse traditionnelle doit
être revue et nuancée.

B- Correction de la distinction classique

– Concernant l’organe et la fonction législative

Tous les actes de ces organes ne sont pas nécessairement des lois, c’est-à-dire
des règles générales et impersonnelles.
Il pose également des actes individuels. Exemple : distinction honorifique d’un
individu, ou bien d’un contrat d’aménagement des bureaux de l’Assemblée
Nationale.

En outre, l’organe législatif ne remplit pas seul la fonction législative. L’organe


exécutif aussi y participe (initiative de loi, projet de loi, domaine réservé au
règlement). Enfin, l’organe législatif joue un rôle important de contrôle de
l’activité gouvernementale (critique, vote du budget, responsabilité ministérielle
dans certains régimes). Il est donc plus indiqué de parler de fonction
parlementaire.

– Concernant l’organe et la fonction exécutive

Tous les actes de cet organe n’ont pas forcément une portée individuelle.
Il peut aussi prendre des actes de portée générale et impersonnelle : domaine
réglementaire réservé (loi au sens matériel).

Exemple : organisation administrative.


En outre, l’exécutif ne se contente pas d’exécuter les lois. Non seulement, il
participe à la fonction législative, mais aussi et surtout, il a un rôle d’impulsion
de la vie politique et économique qui lui confère un pouvoir énorme de décision
et une place prépondérante.

Alors qu’au départ (révolution française de 1789) on cherchait à rabaisser la


fonction exécutive à un rôle subalterne, aujourd’hui, on assiste à un véritable
renversement de la situation. Ce sont les parlements qui sont dessaisis de leurs
fonctions et ramenés à jouer les seconds rôles. De sorte qu’au lieu de parler de
fonction exécutive, il apparaît plus indiqué aujourd’hui de parler de fonction
gouvernementale.
Commentaire d’article
Sujet : Commentaire de l’article 25 de la Constitution
ivoirienne de 1960.
 Énoncé de l’art. 25 (équivaut aux Art. 54 et 56 conbinés de la Constitution
ivoirienne de 2016) :

ARTICLE 25 ( Loi nº 75 – 747 du 22 octobre 1975 )

« Les fonctions de Président de la République sont incompatibles avec


l’exercice de tout mandat parlementaire, de tout emploi public et de toute
activité professionnelle.

Les fonctions de membre du Gouvernement sont incompatibles avec l’exercice


de tout mandat parlementaire, de tout emploi public et de toute activité
professionnelle.

Le parlementaire nommé membre du Gouvernement ne peut siéger pendant la


durée de ses fonctions ministérielles. »

Correction du sujet : Commentaire de l’article 25 de la


Constitution ivoirienne de 1960.
INTRODUCTION

– Situer l’article 25 de la Constitution dans le système politique établi par la


Côte d’Ivoire.

– Mais, noter que son contenu va au-delà du régime présidentiel choisi par la
Côte d’Ivoire, d’autant que les incompatibilités qu’il prévoit transcendent le
niveau du régime politique choisi.

– Énoncer les deux axes qu’offre l’article 25 de la Constitution. Ce sont :

 L’affirmation des incompatibilités touchant le pouvoir exécutif.


 Le régime des incompatibilités.
I- L’AFFIRMATION DES INCOMPATIBILITES TOUCHANT LE
POUVOIR EXECUTIF

A- Le principe des incompatibilité

1- L’affirmation tranchée du principe (voir l’usage de l’indicatif qui vaut


impératif)

2- Les incompatibilités touchant le Président de la République autant que


les membres du gouvernement

B- L’étendue des incompatibilités

1- Les incompatibilités tenant au régime politique : l’incompatibilité avec le


mandat parlementaire

2- Les incompatibilité tenant à la mission du pouvoir exécutif : incompatibilité


avec tout emploi public, incompatibilité avec toute activité professionnelle.

II- L’ORIGINE DES INCOMPATIBILITES

A- Des incompatibilités absolues

1- Leur domaine d’application personnel

2- Leur domaine d’application matériel

B- Une incompatibilité relative

1- Elle ne concerne pas le statut

2- Elle n’affecte pas la fonction

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