Proposition de Résolution Commune
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Proposition de Résolution Commune
2019-2024
Document de séance
B9-0349/2021 }
B9-0350/2021 }
B9-0359/2021 }
B9-0362/2021 } RC1
9.6.2021
PROPOSITION DE RÉSOLUTION
COMMUNE
déposée conformément à l’article 144, paragraphe 5, et à l’article 132,
paragraphe 4, du règlement intérieur
FR
Résolution du Parlement européen sur la violation de la convention des Nations unies
relative aux droits de l’enfant et l’instrumentalisation des mineurs par les autorités
marocaines dans la crise migratoire à Ceuta
(2021/2747(RSP))
Le Parlement européen,
– vu ses résolutions antérieures sur le Maroc, en particulier celle du 19 janvier 2019 sur
l’accord UE-Maroc1, et sa résolution du 26 novembre 2019 sur les droits de l’enfant à
l’occasion du 30e anniversaire de la convention des Nations unies relative aux droits de
l’enfant2,
– vu la convention du 20 novembre 1989 des Nations unies relative aux droits de l’enfant,
en particulier le principe de l’intérêt supérieur de l’enfant (articles 3 et 18),
– vu les observations générales du Comité des droits de l’enfant des Nations unies, et en
particulier l’observation générale n° 14
– vu la déclaration du 1er juin 2021 du Maroc sur la question des mineurs marocains non
accompagnés en situation illégale dans certains pays européens,
– vu les deux déclarations du 31 mai 2021 du ministère marocain des affaires étrangères,
de la coopération africaine et des expatriés marocains sur la crise hispano-marocaine,
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sur les arrivées récentes à Ceuta (Espagne),
A. considérant que les relations entre l’Union européenne et le Royaume du Maroc ont
pour fondement juridique l’accord d’association de 2000; qu’en tant que voisin proche,
le Maroc est un partenaire privilégié de l’Union en matière de coopération politique,
économique, commerciale et technique, ainsi que de coopération au développement,
comme en témoignent les instruments parmi que sont, entre autres, les programmes
d’action annuels, le fonds fiduciaire d’urgence de l’Union pour l’Afrique, l’instrument
européen de voisinage et le programme «L’Europe dans le monde», ainsi que la
participation du Maroc à Erasmus+, ainsi que le «statut avancé» accordé en 2008 dans
le cadre de la politique européenne de voisinage; que le Maroc figure au 3e rang des
bénéficiaires de fonds alloués par l’Union dans le cadre de sa politique européenne de
voisinage;
B. considérant que la crise actuelle a donné lieu à des tensions diplomatiques sans
précédent entre le Maroc, d’une part, et l’Espagne et l’Union européenne, d’autre part;
que, quels que soient les motifs qui ont présidé à l’apparition de la situation actuelle à
Ceuta, c’est un incident injustifiable, qui ne correspond pas à la coopération établie de
longue date et à la relation de confiance qui prévaut entre les deux parties, en particulier
dans le domaine de la migration; que les relations de voisinage doivent être préservées
et redevenir ce qu’elles étaient avant la crise, afin de contribuer à promouvoir des
relations mutuellement bénéfiques en mettant en œuvre le nouvel agenda méditerranéen
récemment présenté dans le cadre d’un partenariat renouvelé avec le voisinage sud, au
titre duquel le Maroc est invité à approfondir son partenariat avec l’UE dans différents
domaines;
C. considérant que, depuis le 17 mai 2021, une augmentation sans précédent du nombre de
passages vers le territoire espagnol a été constatée, et que quelque 9 000 personnes ont
pénétré, par terre ou par mer, dans la ville autonome espagnole de Ceuta, après que la
police marocaine a assoupli temporairement les contrôles aux frontières, ouvert les
barrières et négligé de prendre des mesures pour arrêter les entrées illégales; que
l’intervention humanitaire des forces armées et de sécurité espagnoles, des ONG et des
citoyens de Ceuta a empêché que ne se produise une véritable tragédie; que la plupart
des personnes ayant traversé illégalement la frontière étaient des ressortissants
marocains; qu’un flux aussi important peut difficilement être considéré comme
spontané; que parmi ces personnes, au moins 1 200 étaient des mineurs non
accompagnés, et qu’il y avait également de nombreuses familles entières; que certains
enfants venaient directement de l’école et n’avaient donc pas leurs papiers sur eux au
moment de leur passage;
D. considérant que, le 1er juin 2021, les autorités marocaines ont décidé de faciliter la
réadmission de tous les enfants marocains non accompagnés mais identifiés se trouvant
illégalement sur le territoire de l’Union; que, selon l’Organisation internationale pour
les migrations, nombre d’entre eux ont déjà été rapatriés grâce à l’aide à la réunification
et à la recherche des familles; que les autorités espagnoles ont ouvert une ligne
d’urgence à Ceuta dans le but de ramener les enfants et les mineurs non accompagnés à
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leurs familles; que, toutefois, de nombreux enfants se trouvent encore dans des locaux
espagnols, comme dans l’entrepôt de Tarajal et dans les centres d’accueil des migrants
de Pinier et Santa Amelia, sous la tutelle de la ville autonome de Ceuta, dans l’objectif
de pouvoir les identifier, d’évaluer leur situation personnelle, leurs vulnérabilités et les
risques de persécution et de préjudice irréparable qu’ils courent; que les familles
recherchent désespérément ces enfants; que cela fait peser des risques supplémentaires
sur le développement physique, mental, moral, spirituel et social des enfants, comme
l’indique la déclaration des droits de l’enfant des Nations unies;
E. considérant que la plupart des enfants ont cru qu’ils participaient à une simple sortie
scolaire à Ceuta et qu’ils pourraient assister gratuitement à un match de football avec
des joueurs célèbres;
F. considérant que l’intérêt supérieur de l’enfant doit être l’une des premières
considérations dans tous les actes et décisions qui concernent les mineurs non
accompagnés et leur bien-être physique et mental; qu’il est donc nécessaire,
conformément au droit international, que ces enfants bénéficient de la reconnaissance et
du soutien de toutes les autorités concernées et que, grâce à une coopération appropriée
et renforcée, ils retrouvent leurs parents ou leurs proches et soient rendus en toute
sécurité à leur famille qu’ils n’ont jamais eu l’intention de quitter; que, dans la stratégie
de l’UE sur les droits de l’enfant, la Commission a recommandé aux États membres de
renforcer leurs systèmes de tutelle pour les mineurs non accompagnés, notamment en
participant aux activités du réseau européen en la matière; qu’en vertu de la convention
des Nations unies relative aux droits de l’enfant, les pays d’accueil doivent garantir tous
les droits des enfants migrants, y compris pour ce qui concerne le contrôle aux
frontières et le retour;
G. considérant que la crise a été déclenchée par le Maroc en raison d’une crise politique et
diplomatique après que le chef du Front Polisario, Brahim Ghali, atteint par le
coronavirus, a été admis dans un hôpital espagnol pour raisons humanitaires; que le
2 juin 2021, il est arrivé en Algérie;
H. considérant que, selon les déclarations officielles du Maroc du 31 mai 2021, la crise
bilatérale ne serait pas liée à la question migratoire; que le ministre marocain des
affaires étrangères a d’abord reconnu que l’entrée massive de milliers de personnes,
dont des enfants, découlait directement di fait que le chef du Front Polisario avait été
accueilli en Espagne; que, dans une déclaration officielle publiée ultérieurement, les
autorités marocaines ont indiqué comme raison réelle la position jugée ambiguë de
l’Espagne sur le Sahara occidental;
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nationales doivent être respectés;
K. considérant que les autorités marocaines devraient faciliter le retour, dans les semaines à
venir, de près de 13 000 travailleurs saisonniers bloqués dans le sud de l’Espagne;
2. se félicite de la démarche adoptée par les autorités marocaines le 1er juin 2021 pour
faciliter le retour de tous les mineurs non accompagnés identifiés qui se trouvent
illégalement sur le territoire de l’Union européenne; demande à l’Espagne et au Maroc
de travailler en étroite collaboration pour ramener les enfants à leurs familles, dans le
respect de l’intérêt supérieur de l’enfant et du droit national et international, en
particulier de la convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant, dont le
Maroc est signataire depuis 1990 et qu’il a ratifié à deux reprises (en juin et en juillet
1993), ainsi que des accords pertinents entre l’Union européenne et ses États membres
et le Maroc, en particulier l’accord entre le Royaume d’Espagne et le Royaume du
Maroc sur la coopération dans le domaine de la prévention de la migration illégale des
mineurs non accompagnés, de leur protection et de leur retour concerté; rappelle que le
principe de l’unité familiale et le droit au regroupement familial doivent toujours être
sauvegardés; souligne qu’une coopération étroite sur les défis migratoires est dans
l’intérêt mutuel de l’Union européenne et du Maroc; invite le Royaume du Maroc à
tenir ses engagements car il est essentiel d’assurer le retour en toute sécurité des enfants
dans leur famille et de respecter les droits que leur confère le droit international;
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réaction rapide de l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes (Frontex)
qui a mis ses ressources au service du gouvernement espagnol afin de l’aider à résoudre
les problèmes migratoires liés à cette crise; invite la Commission à fournir des fonds
d’urgence pour faire face à la situation à Ceuta, notamment en finançant des capacités
d’hébergement supplémentaires pour les mineurs non accompagnés;
5. réaffirme la position consolidée de l’Union sur le Sahara occidental, fondée sur le plein
respect du droit international, des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies et
du processus politique conduit par les Nations unies pour parvenir à une solution
négociée juste, durable, pacifique et acceptable par les deux parties;
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