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Thème
Réalisé par :
Encadrées par :
Promotrice : Dr. KACI Lylia
Co-promotrice : Dr .SADOU Salima
Composition du jury :
A mon cher père, qui a été et sera toujours un exemple pour moi, par ces
qualités humaines, son honnêteté et sa responsabilité. Mon héros, même si je
ne le dis pas toujours, sache que mon cœur et rempli d’amour pour toi.
A ma tante Drifa, ton encouragement m’a donné de la
force pour persévérer et continuer toujours vers l’avant.
A mes sœurs : Amel, Katia, Yasmine, Fatiha et
Farida.Et surtout mon frère Mohamed je vous remercie
pour tous, que dieu vous préserve pour moi.
A mes meilleurs amies et toute les personnes qui
m’ont aidé je les remercie de m’avoir accompagné
tout au long de mon parcourt.
Sabrina .C
Dédicace
Sabrina .B
Dédicace
Mes grands-mères.
Mon frère Anis et ma sœur Nadia.
Mes oncles, mes tantes.
Tous mes cousins et cousines.
Tous mes amis, mes collègues et
tous ceux qui m’estiment.
Sabrina .A
Remerciements
En premier lieu nous remercions le bon Dieu le tout puissant de nous avoir donné la santé, la force, le
courage, la volonté et la patience pour finir ce travail malgré toutes les difficultés. À lui seul la gloire.
Au terme de cette étude, nous tenons à exprimer nos vifs remerciements à notre promotrice Dr. KACI
Lylia maitre-assistante en Toxicologie à l’Université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, vos conseils et vos
orientations nous ont été précieux nous espérons être digne de votre confiance. Que votre compétence
pratique, votre rigueur au travail et vos qualités humaines et professionnelles soient pour nous un exemple à
suivre.
À notre co-promotrice Dr. SADOU Salima assistante en Toxicologie au CHU de Tizi Ouzou nous vous somme
très reconnaissantes pour votre patience, votre disponibilité et vos judicieux conseils tout au long de la période
de l’étude, qui ont largement contribué à l’aboutissement de ce travail.
Un grand merci aux membres du jury d’avoir accepté d’examiner notre travail et de l’enrichir par leurs
propositions ;
Au Dr. MEHNI Maître-assistant en Biochimie, veuillez accepter nos sincères remerciements de bien
vouloir juger ce travail et de l’enrichir par vos propositions et remarques.
À toute l’équipe du laboratoire de Toxicologie, où nous avons réalisé ce travail, nous tenons à vous
remercier pour votre sympathie, votre écoute et votre aide pour la réalisation de notre travail.
Nous tenons également à exprimer notre reconnaissance au Dr. BOUBRIT chef de service du
laboratoire de Microbiologie, au Dr. SELLAM chef de service de transfusion sanguine au niveau du CHU
de Tizi-Ouzou et au directeur de EPSP de DBK de Tizi Ouzou et toutes leurs équipes, pour leur accueil et
leur aide à effectuer les prélèvements.
Au Dr. DAHMANI chef de service du laboratoire de Biochimie au niveau du CHU de Tizi-Ouzou,
vous avez mis le matériel du laboratoire à notre disposition pour pouvoir réaliser l’étape analytique de ce
travail, veuillez accepter l’expression de nos vifs remerciements.
Nous adressons de sincères remerciements à nos collègues pour leurs aides, et à toutes les personnes qui
ont participé à cette étude.
Merci infiniment
TABLE DES MATIÈRES
-Remerciements personnels
-Remerciements
-Table des matières
-Liste des abréviations …………………………………………………………………………i
-Liste des figures………………………………………………………………………………iv
-Liste des tableaux…………………………………………………………………………….vi
-Liste des graphes…………………………………………………………………………….vii
-Introduction générale………………………………………………………………………..01
-Objectifs ……………………………………………………………………………………..03
1. Généralités………………………………………………………………………………… 04
1.1. Terminologie……………………………………………………………………… 05
1.2. Intérêt des intervalles de référence………………………………………………... 07
1.2.1. Intérêt dans le diagnostic médical………………………………………... 07
1.2.2. Intérêt dans le pronostic et le suivi thérapeutique…………………………08
1.2.3. Intérêt épidémiologique ………………………………………………….. 08
2. Recommandations des organismes internationaux ……………………………………….. 08
2.1. Pour la détermination des intervalles de référence………………………………...08
2.2. Pour le transfert des intervalles de référence …………………………………....09
4. Transférabilité…………………………………………………………………………...…15
4.1. Premier cas : comparaison des systèmes…………………………………………..16
4.2. Deuxième cas : comparaison de populations analytiques…………………………17
1. Cholinestérases……………………………………………………………………………21
1.1. Acétylcholinestérase ou cholinestérase globulaire………………………………...21
1.1.1. Origine……………………………………………………………………. 21
1.1.2. Spécificité d’action………………………………………………………...21
1.1.3. Fonctions physiologiques…………………………………………………. 21
1.1.4. Structure ………………………………………………………………….. 22
1.2. Butyrylcholinestérases ou cholinestérases sériques ……………………………… 25
1.2.1. Origine……………………………………………………………………..25
1.2.2. Spécificité d’action……………………………………………………...…25
TABLE DES MATIÈRES
1. Les organophosphorés……………………………………………………………………39
1.1. Structure…………………………………………………………………………...39
1.2. Relation structure-activité ………………………………………………………...39
1.3. Classification……………………………………………………………………....40
1.4. Propriétés physico-chimiques…………………………………………………….. 44
1.5. Usages ……………………………………………………………………………. 45
1.6. Sources d’expositions …………………………………………………………….. 45
1.7. Toxicocinétique…………………………………………………………………... 46
1.8. Mécanisme d'action toxique……………………………………………………….48
1.9. Symptomatologie…………………………………………………………………. 53
1.10. Diagnostic ………………………………………………………………………. 55
1.11. Traitement………………………………………………………………………….. 56
2. Les carbamates……………………………………………………………………………57
2.1. Relation structure/activité et usages ………………………………………………58
2.2. Propriétés physicochimiques………………………………………………………60
2.3. Sources d’exposition aux carbamates…………………………………………......60
2.4. Toxicocinétique……………………………………………………………………61
2.5. Mécanisme d’action toxique……………………………………………………….61
2.6. Symptomatologie…………………………………………………………………..62
2.7. Diagnostic………………………………………………………………………….62
2.8. Traitement des intoxications……………………………………………………….62
1.1.2. L’acétylcholinestérase……………………………………………………..65
1.2. Modalité de prélèvement et préparation des échantillons………………………… 65
1.3. La détermination de l’activité cholinestérasique…………………………………..66
1.3.1. Méthodes manométriques………………………………………………… 67
1.3.2. Méthodes potentiométriques……………………………………………....68
1.3.3. Méthodes titrimétriques…………………………………………………... 69
1.3.4. Méthodes photométriques…………………………………………………70
1.3.5. Méthodes fluorométriques………………………………………………... 77
1.3.6. Méthodes polarographiques………………………………………………. 80
1.3.7. Méthodes radio-isotopiques………………………………………………. 81
1.3.8. Biocapteurs………………………………………………………………...82
1.4. Récapitulatif de l’ensemble des méthodes ………………………………………..83
1. Type de l’étude……………………………………………………………………………. 95
2. Population de l’étude………………………………………………………………………95
3. Échantillonnage…………………………………………………………………………… 95
3.1 Critères d’inclusion ………………………………………………………………...95
3.2. Critères d’exclusion………………………………………………………………..96
4. Analyse statistique……………………………………………………………………...….96
5. Critères de jugement……………………………………………………………………….97
5.1. Pour les intervalles de référence de l’activité cholinestérasique……………….…97
5.2. Pour l’indice de masse corporelle (IMC) ……………………………………….... 97
6. Matériels…………………………………………………………………………………... 98
6.1. Matériels utilisés pour le prélèvement……………………………………………. 98
6.2. Matériels utilisés pour l’analyse…………………………………………………...98
7. Protocole opératoire………………………………………………………………………102
7.1. Étape pré-analytique………………………………………………………...……102
7.1.1. Fiche de renseignements ……………………………………………...… 103
7.1.2. Déroulement du prélèvement ………………………………………….... 103
TABLE DES MATIÈRES
CHAPITRE II : RÉSULTATS
1. Caractéristiques de la population…………………………………………………………111
1.1. Distribution selon l’âge …………………………………………………………. 111
1.2. Répartition géographique………………………………………………………... 113
1.3. Distribution selon l’indice de masse corporelle (IMC)………………………..… 115
-Discussion…………………………………………………………………………………..124
-Conclusion …………………………………………………………………………………128
-Références bibliographiques
-Annexes
-Résumé
LISTE DES ABRÉVIATIONS
- ACH : Acétylcholine
- AChE : Acétylcholinestérase
- ADN : Acide Désoxyribo Nucléique.
- ADNc : Acide Désoxyribonucléique Complémentaire
- Ala : Alanine
- AMM : Autorisation de Mise sur la Marché
- ATCh: Acétylthiocholine
- BCh: Butyrylcholine
- BChE: Butyrylcholinestérase
- C.f.a.s: Calibrator For Automated Systems
- CE: Communauté Européenne
- CH : Choline
- CHE: Cholinestérase
- CHE2 :Cholinesterase Gen 2
- CHO :Choline Oxydase
- CHU: Centre Hospitalo-Universitaire.
- CLSI: Clinical and Laboratory Standard Institute.
- CMB : Carbamates
- CMP : N- [4- (7-diéthylamino-4-méthylcoumarine-3-yl) phényl] maléimide
- CN : Cyanure
- CTS : Centre de Transfusion Sanguin
- DBK : Draa Ben Khedda
- DL 50 : Dose létale 50%
- DTNA: Acide 6’-dithiodinicotinique
- DTNB : Acide 5,5’-DiThio-Bis-(2-Nitrobenzoique)
- EDTA : Ethylène Diamine Tétra Acétique.
- EN : Norme Européenne
- EPSP : Etablissement Public de Santé de Proximité
- F : Fluor
- GABA : Acide Gamma Aminobutyrique
- Glu : Acide glutamique
i
LISTE DES ABRÉVIATIONS
- Gly : Glycine
- His : Histidine
- HPLC: High-Performance Liquid Chromatography
- Hz: Heartz
- IC: Intervalle de Confiance
- ICSH : International Councilfor Standardization in Haematology
- IFCC-LM : International Federation of Clinical Chemistry and Laboratory Medicine
- IHC : Insuffisance HépatoCellulaire
- IMAO : Inhibiteur de la MonoAmine Oxydase
- IMC : Indice de Masse Corporel
- INRS : Institut National de Recherche en Sécurité
- IR : Intervalle de Référence
- IRSST : Institut de Recherche en Santé et en Sécurité du Travail
- ISO : Organisation Internationale de Normalisation
- Kg : Kilogramme
- LCt50 :The median Lethal Dose
- LG: Lavage Gastrique
- M : Mètre
- NF : Norme Française
- NMDA : N Méthyl-D-Aspartate
- NOP : Neurotoxiques Organophosphorés
- NTE : Neuropathy Target Esterase
- OMS : Organisation Mondiale de la Santé
- OP : Organophosphorés
- OPN : Organophosphorés Neurotoxique
- OPP : Organophosphorés Pesticides
- OPWC: Convention on the Prohibition of Chemical Weapons
- P: Percentile
- PCC1: PreciControl ClinChem Multi 1
- PCC2:PreciControl ClinChem Multi 2
- PCR : Polymerase Chain Reaction
ii
LISTE DES ABRÉVIATIONS
iii
LISTE DES FIGURES
Figure 01 : Relations entre les différents termes employés dans la définition du concept de
valeurs de référence…………………………………………………………….. 06
iv
LISTE DES FIGURES
v
LISTE DES TABLEAUX
vi
LISTE DES TABLEAUX
vii
LISTE DES GRAPHES
Graphe 12 : Distribution des valeurs de l’activité cholinestérasique plasmatique pour les trois
groupes………………………………………………………………………...121
Graphe 13 : Étude de corrélation de l’activité cholinestérasique avec l’âge chez le groupe des
hommes………………………………………………………………………. 121
Graphe 14 : Étude de corrélation de l’activité cholinestérasique avec l’âge chez le groupe des
femmes non enceintes et ne prenant pas de contraceptifs oraux… ………….. 122
viii
INTRODUCTION
GÉNÉRALE
INTRODUCTION
La Toxicologie est une discipline qui s’intéresse à l’étude des substances susceptibles de
nuire à l’organisme ou aux systèmes biologiques mais aussi à la prédiction du risque et la
prise en charge des intoxications.
Les résultats produits par un laboratoire n’ont de signification que s'ils peuvent être
interprétés par comparaison avec une série de valeurs dites « de référence» obtenues sur des
individus sélectionnés dans ce but. L'interprétation est une mission aussi essentielle pour le
biologiste que celle de produire des valeurs.
L’aide à cette interprétation est l’une des préoccupations majeures des biologistes
médicaux, notamment dans le cadre de la phase post-analytique. La présentation des comptes
rendus de laboratoire revêt donc une importance toute particulière notamment la mention
d’intervalles de référence pour chaque paramètre.
Les laboratoires de biologie médicale sont invités par la norme ISO 15189 pour
répondre à un ensemble d’exigences en termes de management de la qualité qui est un
élément indispensable pour la fiabilité des résultats. Parmi ces exigences, le laboratoire doit
fournir sur le compte rendu, un intervalle de référence. Et selon les recommandations de
l’IFCC-LM et CLSI ces intervalles de références sont soit établis soit transférés d’un autre
laboratoire après validation.
1
INTRODUCTION
2
OBJECTIFS
3
PARTIE I :
PARTIE THÉORIQUE
CHAPITRE I :
ÉTABLISSEMENT ET VALIDATION
DES INTERVALLES DE RÉFÉRENCE
AU LABORATOIRE DE BIOLOGIE
MÉDICALE
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE I : ÉTABLISSEMENT ET
VALIDATION DES INTERVALLES DE RÉFÉRENCE
AU LABORATOIRE DE BIOLOGIE MÉDICALE
1. Généralités
Ce concept a remplacé celui des valeurs dites normales qui apparaissait alors comme
imparfait car reposant sur l’hypothèse fausse que la distribution de l’ensemble des paramètres
biologiques était normale ou gaussienne. Les valeurs normales étaient simplement
déterminées à partir de la moyenne et de l’écart-type de la distribution (moyenne ±2 écart-
types).
Entre 1980 et 2000, des recommandations internationales ont été publiées par l’IFCC-
LM (International Federation of Clinical Chemistry and Laboratory Medicine) sur la
production des intervalles de référence, puis révisées en 2008. Les experts réunis proposaient
alors l’utilisation de méthodes statistiques non paramétriques pour déterminer des valeurs de
référence car non basées sur l’hypothèse d’une distribution normale.
Ils définissaient une valeur de référence comme étant une valeur observée chez un seul
individu dit « de référence » car sélectionné pour son appartenance à la population ciblée,
pour un paramètre donné et à un moment donné. Ils proposaient alors la notion de « limite de
référence » définie comme une valeur dérivée à partir de l’ensemble des valeurs de référence
obtenues sur chacun des individus de référence (constituant la population de référence ou
population ciblée dans ce cas). Cette « limite de référence » est une donnée utilisable à des
fins de caractérisation de la population de référence.
4
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE I : ÉTABLISSEMENT ET
VALIDATION DES INTERVALLES DE RÉFÉRENCE
AU LABORATOIRE DE BIOLOGIE MÉDICALE
1.1. Terminologie
Les définitions qui suivent ont été approuvées par la Fédération Internationale de
Chimie Clinique et de Médecine de Laboratoire (IFCC-LM), l’International Council for
Standardization in Haematology(ICSH) ainsi que par l’Organisation Mondiale de la Santé
(OMS), puis par le CLSI (Clinical and Laboratory Standard Institue).
-Valeur observée : valeur d'un analyte obtenue par observation ou mesure d'un sujet à tester,
qui doit être comparée à des valeurs de référence, une distribution de référence, une limite de
référence ou un intervalle de référence.
-Individu de référence : une personne sélectionnée sur la base de critères bien définis ;
-Valeurs de référence : la valeur obtenue par observation ou mesure d'une quantité définie sur
un individu de référence ;
-Les limites de référence : c’est les valeurs qui définissent un intervalle de référence. Dans
certains cas, une seule limite de référence peut être utilisée, généralement une limite
supérieure. [1, 3]
La relation entre les différents termes employés pour la définition du concept des intervalles
de référence est illustrée à la figure 1 au-dessous.
5
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE I : ÉTABLISSEMENT ET
VALIDATION DES INTERVALLES DE RÉFÉRENCE
AU LABORATOIRE DE BIOLOGIE MÉDICALE
Figure 01 : Relations entre les différents termes employés dans la définition du concept de
valeurs de référence [7]
6
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE I : ÉTABLISSEMENT ET
VALIDATION DES INTERVALLES DE RÉFÉRENCE
AU LABORATOIRE DE BIOLOGIE MÉDICALE
descriptives d’un état de santé donné et peuvent, parfois, dans des conditions bien définies
servir de limites de décision.
• Les limites de décision médicales sont utilisées par le clinicien comme un seuil en-
dessous ou au-dessus duquel une action médicale est recommandée. Alors que les limites de
référence sont généralement au nombre de deux, supérieure et inférieure, le nombre de limites
de décision est variable suivant l’examen de laboratoire concerné et le contexte clinique.
Dans certains cas, pour quelques paramètres, les limites de référence sont remplacées par des
limites de décision établies par un consensus national ou international (ex. : cholestérol total,
hémoglobine glyquée…). Pour ces paramètres, il est inutile de déterminer des limites de
référence ou de valider celles de la littérature. (Tableau 01) [1]
- De confirmer un diagnostic ;
- De dépister une affection cliniquement silencieuse et d'alerter le patient sur les
risques encourus.
8
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE I : ÉTABLISSEMENT ET
VALIDATION DES INTERVALLES DE RÉFÉRENCE
AU LABORATOIRE DE BIOLOGIE MÉDICALE
La ligne directrice C28-A3 publiée par le Clinical and Laboratory Standards Institute
(CLSI) et l'IFCC est toujours la source de référence la plus largement utilisée dans ce
domaine.
9
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE I : ÉTABLISSEMENT ET
VALIDATION DES INTERVALLES DE RÉFÉRENCE
AU LABORATOIRE DE BIOLOGIE MÉDICALE
- Recueillir des valeurs de référence : analyse des échantillons selon des méthodes bien
définies ;
- Vérifiez les valeurs de référence. Établir un histogramme pour évaluer la distribution
des données ;
- Identifier les erreurs possibles et/ou les valeurs aberrantes ;
- Analyser les valeurs de référence : sélectionner une méthode statistique et calculer les
limites de référence et l'intervalle de référence ;
- Documentez toutes les étapes et procédures suivies. [1, 2,3 ,15]
Recueil du consentement
10
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE I : ÉTABLISSEMENT ET
VALIDATION DES INTERVALLES DE RÉFÉRENCE
AU LABORATOIRE DE BIOLOGIE MÉDICALE
a. Sélection a priori : lorsque les critères d’exclusion et de partition sont bien définis avant la
sélection des individus de référence, ces critères sont basés sur les données de la littérature. Le
processus de sélection sera mis en place avant le prélèvement. On résume ci-dessous les
principales étapes :
- Déterminer le nombre d’échantillon à prendre en compte ;
- Ensuite procéder à l’étape de sélection selon les critères d’inclusion et d’exclusion ;
- Réalisation du prélèvement dans des conditions bien définies ;
- Effectuer l’analyse des spécimens biologiques recueillies ;
- Traitement des résultats et détermination des intervalles de référence. [1,8]
b. Sélection a posteriori : lorsque ces mêmes critères sont appliqués après que le
prélèvement ait été fait. On préfère cette dernière méthode pour tout nouvel analyste ou
lorsque les données de la littérature sont peu riches en informations pour déterminer les
critères de sélection.
11
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE I : ÉTABLISSEMENT ET
VALIDATION DES INTERVALLES DE RÉFÉRENCE
AU LABORATOIRE DE BIOLOGIE MÉDICALE
Dans ce cas on utilise les informations contenues dans une base de données d’un
laboratoire ou d’un hôpital. Cette technique peut être employée principalement s’il est trop
difficile de recueillir des échantillons de personnes en bonne santé (par ex. : pédiatrie). Ce
procédé est relativement simple et peu coûteux.
L’extraction des données est réalisée par des méthodes statistiques sophistiquées, nécessitant
le recours à des statisticiens chevronnés. En revanche, des précautions particulières seront
prises pour éviter d’inclure des valeurs d’individus « malades » ou « à risques ».
Le comité IFCC/CLSI est très réservé quant à l’usage de cette technique qui peut
conduire à une « estimation grossière » des intervalles de référence. [1 ,11]
a. Variations biologiques
Dans le tableau 2 ci-dessous une liste non exhaustive des facteurs de variations biologiques
susceptibles d'influencer les examens de laboratoires.
12
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE I : ÉTABLISSEMENT ET
VALIDATION DES INTERVALLES DE RÉFÉRENCE
AU LABORATOIRE DE BIOLOGIE MÉDICALE
b. Variations pré-analytiques
Concerne la préparation du sujet avant le prélèvement, la collecte et le traitement de
l’échantillon (manipulation et conservation). Ces facteurs doivent être contrôlés et maîtrisés
afin de minimiser leurs effets [1]
c. Variations analytiques
Les intervalles de références sont liés à la méthode de mesure employée. Il convient de la
décrire soigneusement et de bien maîtriser les facteurs de variations au cours du temps
(notamment la variation de lot-à-lot). [3]
a. Critères d’inclusion
Ce sont les caractéristiques que doivent présenter les sujets pour être inclus dans l’étude et
visent à classer les individus de référence en différentes sous-classes. L’âge et le sexe sont les
principaux critères de partition.
sélectionner des groupes d’individus en bonne santé en éliminant les individus malades ou à
risques.
Les recommandations des sociétés savantes imposent d'exclure les sujets prenant
régulièrement des médicaments, ceux présentant des facteurs de risque : surcharge pondérale,
tabagisme, une consommation excessive d'alcool, les sujets malades ou dans un état
physiologique particulier (grossesse, exercice physique important). Cette liste n'est pas
limitative, elle dépend des connaissances scientifiques et surtout de la disponibilité de
l'information, ce dernier point étant crucial. [1,2]
a. La méthode paramétrique
- Applicable à des populations dont la distribution est normale « gaussienne » ;
- En cas de doute sur la nature de la distribution, les tests de normalité permettent de
trancher : s’ils sont négatifs, on applique l’une ou l’autre transformation statistique
afin de la normaliser ;
- Ensuite on vérifie que la nouvelle distribution suit bien une loi normale ;
- Déterminée entièrement par deux paramètres : la moyenne (m) et l’écart-type (s) ;
- L’intervalle de référence est exprimé par m±1,96 au risque α=5% ;
- Cette méthode est peu utilisée en biologie, les distributions observées étant le plus
souvent asymétriques.
b. La méthode non paramétrique
- N’exige rien des lois de probabilités, elle est toujours applicable ;
- Elle requiert cependant une sélection soigneuse des individus de référence et un
nombre d’individus suffisant (≥120) ;
- C’est la méthode que recommande actuellement l’IFCC-LM.
c. La méthode robuste
- Elle a été introduite récemment dans le dernier document de l’IFCC/CLSI ;
- Elle peut rendre des services lorsque le nombre de sujets est limité ;
14
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE I : ÉTABLISSEMENT ET
VALIDATION DES INTERVALLES DE RÉFÉRENCE
AU LABORATOIRE DE BIOLOGIE MÉDICALE
- Elle ne requiert pas que la distribution soit gaussienne ni un effectif ˃ 120 C’est une
méthode proche de la méthode paramétrique, sauf qu’elle mesure la position et la
dispersion au lieu de la moyenne et de l’écart-type.
D’autres méthodes statistiques sont décrites dans la littérature et de nouveaux travaux sont
publiés chaque année (méthodes paramétriques traditionnelles, technique de boot-strap, etc.),
mais elles nécessitent le recours à des statisticiens expérimentés. [1, 8, 12,14]
4. Transférabilité
Le protocole de l’IFCC pour l’établissement des intervalles de référence est considéré
comme le gold standard, mais il est inadapté à la pratique courante des laboratoires de
biologie médicale parce qu’il est trop lourd et trop complexe à mettre en œuvre. Aussi il paraît
peu réaliste que chaque laboratoire détermine ses propres intervalles de référence pour chaque
nouveau test, méthode ou système analytique introduit au laboratoire.
La principale difficulté vient de la sélection de la population et de la définition d’un
individu en « bonne santé » ; si le recrutement n’est pas correctement fait, les limites de
référence calculées peuvent être faussées quelle que soit la méthode statistique employée.
Pour tenter de contourner cette difficulté, il est proposé de procéder seulement à une «
vérification » des limites de référence publiées à l’usage des laboratoires. Le transfert de
données produites par d’autres laboratoires ou de fabricants du diagnostic in vitro, associé à
un processus de validation simple pourrait ainsi être d’une grande utilité.
15
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE I : ÉTABLISSEMENT ET
VALIDATION DES INTERVALLES DE RÉFÉRENCE
AU LABORATOIRE DE BIOLOGIE MÉDICALE
16
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE I : ÉTABLISSEMENT ET
VALIDATION DES INTERVALLES DE RÉFÉRENCE
AU LABORATOIRE DE BIOLOGIE MÉDICALE
• Méthode subjective
On vérifie que les éléments essentiels de l'étude originelle sont en cohérence avec les
conditions de travail et la population du laboratoire. Les principaux éléments à prendre en
compte sont :
o Les critères géographiques et démographiques ;
o Les procédures pré-analytiques ;
o Les performances analytiques ;
o La description de la population de référence et du protocole utilisé ;
o La méthode statistique de détermination de l'intervalle de référence.
Si tel est le cas, l'intervalle de référence de l'étude originelle peut être transféré sans
vérification.
La difficulté à disposer de l'ensemble des informations requises reste la principale limite.
17
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE I : ÉTABLISSEMENT ET
VALIDATION DES INTERVALLES DE RÉFÉRENCE
AU LABORATOIRE DE BIOLOGIE MÉDICALE
Protocole
Ø Sélection de 20 individus apparemment sains en tenant compte des critères d'exclusion
et de partition requis (sexe, âge, absence de pathologies, prise de médicaments, etc.).
Ø Détermination des valeurs de référence avec la méthode à tester. On vérifie
l'homogénéité du groupe (en éliminant si nécessaire les valeurs aberrantes). Les
conditions pré-analytiques et analytiques seront en cohérence entre la méthode testée
et celle originelle.
o Les intervalles de références à vérifier sont acceptés si le nombre de résultats en
dehors des limites est inférieur ou égal à 2.
o Une nouvelle sélection de 20 échantillons biologiques est analysée si le nombre de
résultats en dehors des limites proposées est égal à 3 : le même protocole que
précédemment est appliqué. Dans ces conditions, les intervalles de référence à vérifier
sont acceptés si le nombre de résultats de la nouvelle sélection en dehors des limites
est inférieur ou égal à 2.
o Dans le cas où 4 résultats ou plus sont en dehors des limites proposées, il est conseillé
de revoir la procédure analytique, d'envisager la présence de possibles différences
biologiques et/ou démographiques et de déterminer les intervalles de référence de la
méthode utilisée suivant le protocole originel (Figure 3). [1, 2, 3, 5,7]
18
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE I : ÉTABLISSEMENT ET
VALIDATION DES INTERVALLES DE RÉFÉRENCE
AU LABORATOIRE DE BIOLOGIE MÉDICALE
19
CHAPITRE II :
L’ACTIVITÉ
CHOLINESTÉRASIQUE
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE II :
L’ACTIVITÉ CHOLINESTÉRASIQUE
1. Les cholinestérases
Les cholinestérases sont des protéines exprimées dans les différents systèmes nerveux et
sanguin des eucaryotes supérieurs. Il existe chez l’homme deux cholinestérases différant par
leur origine, leur lieu de synthèse, leur structure, leur spécificité d’action, leur fonction
physiologique et l’indication de la mesure de leur activité. [28]
1.1.4. Structure
Comme toute protéine, l’AChE possède quatre niveaux de structuration :
- La structure primaire correspond à la succession linéaire des acides aminés constituant
la protéine.
- La structure secondaire décrit le repliement local de la chaîne principale de la protéine
(hélice, feuillet…).
22
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE II :
L’ACTIVITÉ CHOLINESTÉRASIQUE
L’AChE de mammifères contient 543 résidus. Elle est cristallisée sous une forme
homodimérique et constituée de 12 feuillets s’entourant 14 hélices (Figure 06). [34]
importante de l’activité de l’enzyme est observée. Cette triade est similaire à celles des sérines
hydrolases et protéases, dans lesquelles le glutamate est remplacé par un aspartate. La triade
catalytique est au fond d’une étroite gorge de 20 Å de profondeur. Pour que l'hydrolyse ait
lieu, il faut donc que l'acétylcholine pénètre d'abord dans cette gorge et se positionne
correctement vis-à-vis de la triade catalytique. Des interactions des cations avec les résidus
aromatiques qui tapissent la gorge facilitent la pénétration du substrat dans celle-ci.
Au-delà de la triade catalytique, trois principales régions peuvent être définies au niveau
du site actif (Figure 07) :
24
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE II :
L’ACTIVITÉ CHOLINESTÉRASIQUE
25
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE II :
L’ACTIVITÉ CHOLINESTÉRASIQUE
1.2.4. Structure
La BChE a une structure globulaire formée d’un feuillet β entouré d’hélices α. Elle appartient
à la famille des α/β hydrolases à sérine. Le résidu acide de la triade catalytique n’est pas un
résidu aspartate comme chez les protéases à sérine, mais un glutamate comme chez les
AChEs. La triade catalytique (Ser198/His438/ Glu325) est localisée au cœur de la protéine.
La sérine catalytique est accessible par une gorge assez profonde. Globalement, la structure
de la BChE ressemble à celle des AChE. La principale forme moléculaire circulante de la
BChE est un tétramère, chaque monomère possède neuf chaînes glycanes capées par des
acides sialiques
26
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE II :
L’ACTIVITÉ CHOLINESTÉRASIQUE
En raison de protéolyse partielle, une petite fraction du tétramère est coupée du coté C-
terminal, cette coupure entraine la perte des ponds disulfure et génère des tétramères instables,
des dimères et des monomères. [22, 24, 30,34.]
Loin de suivre une cinétique de type « Michaelis-Menten », l’AChE sera tour à tour
activée puis inhibée par son propre substrat, l’ACh, selon qu’elle soit mise en présence de
faibles ou d’importantes concentrations en celui-ci, respectivement. L’activation par le
27
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE II :
L’ACTIVITÉ CHOLINESTÉRASIQUE
substrat fut initialement observée, puis caractérisée, sur une enzyme structuralement
homologue à l’AChE, la butyrylcholinestérase. L’inhibition par le substrat, quant à elle, fut
observée pour la première fois sur l’AChE. Jusqu’il y a peu, d’ailleurs, cette différence de
comportement cinétique était utilisée, de pair avec leurs spécificités de substrats respectives,
pour distinguer les deux enzymes. Cependant, il a été montré que selon les conditions
expérimentales et les substrats utilisés, l’AChE et la BChE pouvaient toutes deux être activées
et inhibées par leurs substrats, à basse et haute concentrations en ces derniers, respectivement.
[34]
29
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE II :
L’ACTIVITÉ CHOLINESTÉRASIQUE
Tableau 03 : Influence de la puberté sur l’activité cholinestérasique (U/L) pour des filles
entre 10 et 14 ans [46]
Centiles
n 2,5 50 97,5
POST-puberté 62 3710 6114 9890
PRE-puberté 154 4385 6766 9830
Centiles
n 2,5 50 97,5
POST-ménopause 76 3890 6800 10 025
PRE-ménopause 136 3080 5854 8600
plus basse chez les patients présentant une cholestase ou une insuffisance hépatocellulaire
(IHC), mais la différence n’est significative que chez les malades ayant une IHC par rapport à
ceux qui ne présentent pas ce syndrome (Tableau 05). [25]
Les pathologies hépatiques, tant aiguës que chroniques, sont extrêmement fréquentes.
Leur diagnostic, la recherche de leurs étiologies et le suivi des traitements nécessitent un
ensemble d’examens biologiques pour les confirmer ou les exclure, incluant notamment les
transaminases sériques, la bilirubine et les phosphatases alcalines. Cependant, certains
paramètres du bilan hépatique classique peuvent être perturbés dans des situations
pathologiques qui n’ont aucune relation avec le fonctionnement du foie. Une alternative est
représentée par la mesure de l’activité de la BChE, qui pourrait être intégrée dans le bilan
d’exploration hépatique, permettant de mieux mettre en évidence le dysfonctionnement de
l’hépatocyte et contribuer ainsi au diagnostic des atteintes du foie[25]
L’étude de corrélation entre l’activité de la BChE avec les autres paramètres
biochimiques en fonction du type d’atteinte hépatique, montre que la BChE est inversement
corrélée avec la bilirubine totale chez les cirrhotiques ou ceux atteints d’une hépatite.
Cependant, elle présente une corrélation positive significative avec l’albuminémie et la
31
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE II :
L’ACTIVITÉ CHOLINESTÉRASIQUE
Pour retenir un diagnostic, les symptômes cliniques doivent être confirmés par des
examens cliniques appropriés tels que la neurostimulation par TOF (Train of Four), des
examens biologiques et génétiques.
Le «train de quatre» (Train of Four en anglais) est une technique de monitorage
neuromusculaire préopératoire de la curarisation qui consiste à appliquer une succession de
quatre stimulations électriques supra maximales de 2 Hz sur un nerf périphérique, puis
apprécier la réponse du muscle ou du groupe musculaire correspondant. En général, le muscle
choisi pour l’enregistrement est l’adducteur de pouce. Le nombre d’abductions reflète le
niveau de paralysie (Tableau 07). [29]
33
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE II :
L’ACTIVITÉ CHOLINESTÉRASIQUE
34
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE II :
L’ACTIVITÉ CHOLINESTÉRASIQUE
Il existe plusieurs recommandations pour la prise en charge d’un patient avec paralysie
prolongée après administration de succinylcholine. La plus importante est la ventilation
mécanique jusqu’à ce que les muscles respiratoires reprennent spontanément leur fonction.
La transfusion prophylactique de plasma frais congelé (PFC) qui augmente l’activité
cholinestérase plasmatique endogène n’est pas recommandée en raison des risques éventuels
d’infections. L’administration d’inhibiteurs des cholinestérases (par ex. néostigmine) pour
reverser l’apnée liée à la succinylcholine est controversée car l’effet peut être transitoire et
potentiellement suivi d’un blocage intensif neuromusculaire. Concernant le pronostic,
différentes observations cliniques ont montré une excellente récupération après une
ventilation artificielle.
En résumé un réveil prolongé pathologique suite à une curarisation doit faire suspecter
un déficit en pseudo cholinestérase. Le bilan complet comprend un examen clinique,
notamment le TOF (Train of Four), des examens biologiques et des tests génétiques. Sur le
plan de la prise en charge, le patient doit être ventilé mécaniquement avec surveillance aux
soins intensifs jusqu’à la reprise d’une ventilation spontanée. La communication du diagnostic
au patient ainsi qu’au médecin traitant est primordial afin d’éviter un problème d’extubation
lors d’une prochaine anesthésie générale. [29]
10ème semaines et d’autre part sur le fait que même avec des valeurs normales de
l’hématocrite, l'activité moyenne des cholinestérases est diminuée. [43,44]
36
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE II :
L’ACTIVITÉ CHOLINESTÉRASIQUE
37
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE II :
L’ACTIVITÉ CHOLINESTÉRASIQUE
employés dans les formulations à usage agricole et vétérinaire, mais aussi dans les
préparations à usage domestique.
38
CHAPITRE III :
ACTION DES ORGANOPHOSPHORÉS
ET CARBAMATES SUR L’ACTIVITÉ
CHOLINESTÉRASIQUE
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE III : ACTION DES
ORGANOPHOSPHORÉS ET CARBAMATES
SUR L’ACTIVITÉ CHOLINESTÉRASIQUE
1. Les organophosphorés
Les OP constituent une grande classe de substances chimiques organiques avec plus de 50
000 congénères. En 2007 il y avait plus d’une centaine d’OP vendus sur le marché sous forme
de milliers de produits différents dans le monde. Quoiqu’on leur connaisse de multiples
usages : insecticides, rodenticides, nématocides, herbicides, gaz de guerre, traitement de la
myasthénie gravis et du glaucome chez l’humain, additifs dans certains produits de plastique
et de pétrole, aujourd’hui, ces produits sont principalement utilisés comme insecticides sur les
plantes, et contre les poux, les mites et la malaria chez les animaux et l’humain.[67]
1.1. Structure
Ce sont des esters et amides d’acides (thio) phosphorique ou (thio) phosphonique
constitués d’un atome de phosphore pentavalent, lie à quatre substituants : un atome
d'oxygène ou de soufre via une double liaison, un groupe partant (X), un groupement alkoxyle
(O-R1) et un autre groupement (R2), selon la structure générale suivante :
39
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE III : ACTION DES
ORGANOPHOSPHORÉS ET CARBAMATES
SUR L’ACTIVITÉ CHOLINESTÉRASIQUE
• Ils peuvent être également classés selon que le X est une chaine aliphatique
(hautement toxiques et peu stables), un groupement aromatiques (plus stables avec une
meilleure rémanence) ou un groupement hétérocycliques. [66]
1.3 .Classification
Parmi ces composés Organophosphorés, on retrouve différentes classes, les pesticides,
les neurotoxiques de guerre et les médicaments :
40
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE III : ACTION DES
ORGANOPHOSPHORÉS ET CARBAMATES
SUR L’ACTIVITÉ CHOLINESTÉRASIQUE
41
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE III : ACTION DES
ORGANOPHOSPHORÉS ET CARBAMATES
SUR L’ACTIVITÉ CHOLINESTÉRASIQUE
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ORGANOPHOSPHORÉS ET CARBAMATES
SUR L’ACTIVITÉ CHOLINESTÉRASIQUE
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ORGANOPHOSPHORÉS ET CARBAMATES
SUR L’ACTIVITÉ CHOLINESTÉRASIQUE
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PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE III : ACTION DES
ORGANOPHOSPHORÉS ET CARBAMATES
SUR L’ACTIVITÉ CHOLINESTÉRASIQUE
1.5. Usages
En 1996, la consommation européenne était estimée à 5000 tonnes/an, dont 1200
tonnes/an en France. Aujourd’hui, les OP sont beaucoup moins utilisés qu’auparavant avec
des usages très restreints, en particulier en ce qui concerne les usages agricoles.
Au niveau mondial, on leur connaisse de multiples usages :
- Insecticides, rodenticides, nématocides, herbicides ;
- Traitement direct sur l’humain (cas des glaucomes) ;
- Additifs dans certains produits de plastique et de pétrole ;
- Les OP sont principalement utilisées aujourd’hui comme insecticides sur les plantes,
les animaux et les humains (contre les poux, les mites et la malaria dans les pays de
forte endémie) ;
- Ils sont utilisés en agriculture, horticulture et entretien paysager, autant dans le milieu
industriel que dans le milieu domestique ;
- Le milieu industriel se prête essentiellement à la désinsectisation des surfaces
agricoles, en traitement de sol et de parties aériennes des végétaux, ainsi que des
locaux agricoles ;
- En milieu domestique, les OP se retrouvent principalement dans les jardins personnels,
en traitement de la maison, et dans les colliers antipuces et tiques des animaux
domestiques. [66]
45
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE III : ACTION DES
ORGANOPHOSPHORÉS ET CARBAMATES
SUR L’ACTIVITÉ CHOLINESTÉRASIQUE
1.7. Toxicocinétique
a. Absorption
Dépend de plusieurs facteurs : type de formulation, technique de préparation, modalités
d’application. La pénétration dans l’organisme des OP est possible par toutes les voies :
digestive, respiratoire, conjonctivale et percutanée. En milieu professionnel, la peau
représente la voie de contamination prédominante : plus que les mains ou les avant-bras, la
46
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE III : ACTION DES
ORGANOPHOSPHORÉS ET CARBAMATES
SUR L’ACTIVITÉ CHOLINESTÉRASIQUE
tête, le cou et les plis représentent les sites privilégiés d’absorption. Chez le volontaire sain, la
pénétration percutanée apparaît relativement modeste : 6 % de la quantité déposée sur les
téguments dans le cas du malathion, 4,3 % pour le chlorpyriphos, 3 à 4 % seulement dans le
cas du diazinon. En situation de travail, l’absorption transcutanée est vraisemblablement bien
supérieure, favorisée par la sudation, d’éventuelles excoriations de la peau, ainsi que par les
solvants organiques et les adjuvants huileux des formulations liquides. La voie respiratoire ne
concerne que les dérivés volatils, le dichlorvos surtout, plus accessoirement le chlorpyriphos
et le pyrimiphos-méthyl ; elle n’est pas quantifiée. L’absorption par voie orale est rapide et
importante, portant sur 70 à 100 % de la dose ingérée. [35,37]
b. Distribution
Les OP se distribuent dans tous les tissus ; ils traversent facilement la barrière hémato
méningée. Les composés les plus liposolubles comme le Diazinon, le Fénitrothion ou le
Parathion font l’objet d’un stockage dans les graisses, à l’origine de phénomènes de
redistribution expliquant des symptômes retardés et des évolutions prolongées. [37]
c. Métabolisme
Les thiophosphates (-P = S) doivent subir une activation métabolique par les
cytochromes P-450 hépatiques en oxons (-P = O) pour devenir anticholinestérasiques : ainsi,
le chlorpyriphos est biotransformé en Chlorpyrifosoxon, le malathion en Malaoxon, le
parathion en Paraoxon(Figure11), la Phosalone en Oxophosalone. Molécules-mères et
métabolites actifs sont ensuite rapidement hydrolysés, avec formation d’alkylphosphates et de
divers dérivés hydrosolubles qui sont conjugués (acide glucuronique, sulfate, glycine) [37,40]
47
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE III : ACTION DES
ORGANOPHOSPHORÉS ET CARBAMATES
SUR L’ACTIVITÉ CHOLINESTÉRASIQUE
d. Elimination
Les dérivées hydrosolubles sont éliminés dans les urines, et, à un moindre degré, dans
les selles : p-nitrocrésol pour le fénitrothion, p-nitrophénol pour le parathion, etc. Il n’y a pas
d’accumulation significative : pour la majorité des composés, plus de 80 % de la dose
absorbée est éliminé dans les 48 heures, du moins lors d’expositions faibles ou modérées.
Certains composés ont cependant une demi-vie un peu plus longue : c’est le cas du
chlorpyriphos, pour lequel la T1/2 est de 41 heures. Lors d’une ingestion massive, au
contraire, les métabolites peuvent être détectés dans les urines pendant plusieurs semaines,
vraisemblablement du fait d’un relargage de l’OP à partir du tissu adipeux. [37,40]
48
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE III : ACTION DES
ORGANOPHOSPHORÉS ET CARBAMATES
SUR L’ACTIVITÉ CHOLINESTÉRASIQUE
a. Activation
Après absorption, de nombreux OP doivent être activés par des oxydases, des
hydrolases et des transférases au niveau hépatique avant d'être toxiques pour l'homme, la
connaissance de ces mécanismes permettant de déterminer le délai d'apparition des
manifestations toxiques. Par exemple, les phosphorothioates sont sans effet avant d'être
activés en phosphrodithioates par oxydation de leur liaison P= S, et leurs effets cliniques
seront toujours d'apparition plus tardive que les phosphates qui ont toujours une liaison P= O.
[39]
qui permettra le retour à une activité fonctionnelle normale. Cette difficulté, voire
impossibilité de réactivation des cholinestérases différencie les intoxications par OP de celles
par les carbamates au cours desquelles les cholinestérases sont spontanément et rapidement
réactivées. Dans certains cas, le blocage va concerner le site anionique de l'enzyme ou
l'ensemble de la structure quaternaire par blocage simultané des deux sites comme c'est le cas
pour les agents V.
Dans le cas du Soman, la déphosphorylation par les oximes du site estérasique est
incomplète et ne concerne que le groupement alcoyle du toxique, le groupement phosphoré
restant fixé à l'enzyme. Aucune oxime conventionnelle ne s'avérant efficace pour le Soman,
une équipe de Fribourg a synthétisé d'autres oximes dont l'efficacité in vitro ne s'est
malheureusement pas confirmée sur le muscle humain. La prémédication par le méthylsulfate
de pyridostigmine, parasympathicomimétique inhibiteur réversible des cholinestérases
n'entraînant pas d'altération de l'enzyme, les rend inaccessibles aux NOP. Cette prémédication
est donc une sauvegarde de l'intégrité structurale de l'enzyme qui, ainsi, ne peut plus être
définitivement détériorée par des NOP comme le Soman ou le VX. [39]
A l’état normal
Figure 13: Fixation d’un OP sur l’acétylcholinestérase. L’inhibiteur des cholinestérases (OP)
se fixe sur le groupe hydroxyle de la sérine de l’acétylcholinestérase. Cela empêche
l’acétylcholine d’interagir avec l’enzyme cholinestérase et par conséquent d’être dégradée.
[40]
Figure 14 : Le blocage des cholinestérases par les OP. La cholinestérase est bloqué, mais elle
peut : S’hydrolyser et retourner à l’état d’origine (processus lent). Se régénérer en présence
d’une oxime (rapide). Demeure impossible de régénérer (phénomène d'”Aging” Figure 13).
[40]
51
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE III : ACTION DES
ORGANOPHOSPHORÉS ET CARBAMATES
SUR L’ACTIVITÉ CHOLINESTÉRASIQUE
Figure 15 : Phénomène d’Aging. Après addition d’une molécule d’eau à la liaison P-R3. Le
groupe R2 éloigne les électrons de “P”. Lors de son élimination au cours du
processus d’Aging, ces électrons sont partagés avec “O” – Serine, renforçant sa liaison, de
sorte qu’il ne peut plus être hydrolysé. [40]
1.9. Symptomatologie
1.9.1. Intoxication aiguë
Les dérivés à fonction ammonium quaternaire pénètrent peu dans les cellules ;
les signes neurologiques sont moins marqués. Les dérivés amines tertiaires sont liposolubles
pénètrent très facilement dans le SNC. La gravité de l’intoxication dépend non seulement
du degré d’inhibition de l’enzyme mais également de la vitesse à laquelle elle est inhibée. La
mort survient par : Insuffisance respiratoire, insuffisance circulatoire (hypoxie, irrégularité du
rythme cardiaque), paralysie de la plaque motrice, et dépression centrale [37,45]
53
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE III : ACTION DES
ORGANOPHOSPHORÉS ET CARBAMATES
SUR L’ACTIVITÉ CHOLINESTÉRASIQUE
b. Syndrome intermédiaire
En raison du caractère très lipophile de certains organophosphorés les manifestations
cliniques peuvent resurgir après plusieurs jours et ce malgré une évolution initiale favorable,
voire une guérison apparente. Elle apparaît en général 1 à 4 jours après l’intoxication alors
que les symptômes cholinergiques ont disparu. Il se traduit par une atteinte des muscles
proximaux des membres fléchisseurs du cou et de certaines paires crâniennes. Il ne réagit ni à
l’atropine, ni aux oximes, mais régresse spontanément en 4 à 18 jours. [39,45]
54
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE III : ACTION DES
ORGANOPHOSPHORÉS ET CARBAMATES
SUR L’ACTIVITÉ CHOLINESTÉRASIQUE
1.10. Diagnostic
La confirmation analytique de l’intoxication repose sur le dosage de l’activité
cholinesterasique.
Le dosage de la BChE est réalisé en première intention (Indicateur le plus sensible) le
taux normal dépend de la méthode enzymatique utilisée par le laboratoire ; il est soumis à de
larges variations selon l’âge, le sexe, le poids et la taille, et surtout le phénotype.
En effet, 3 à 4 % de la population occidentale présente une activité BChE basse : ces sujets
n’en sont pas pour autant plus sensibles aux effets toxiques des OP ; ils sont en revanche
exposés à un risque d’apnée prolongée par paralysie respiratoire en cas de curarisation par le
suxaméthonium et le mivacurium, normalement hydrolysés par la BChE . La grossesse, la
prise de contraceptifs oraux, ainsi que certaines pathologies (insuffisance hépatocellulaire,
collagénoses, infections chroniques, etc.) sont également susceptibles de diminuer l’activité
de la BChE. Synthétisée au niveau du foie, la BChE est régénérée, en 3 à 4 semaines environ.
Le taux à l’admission n’a aucune valeur pronostique : sa corrélation avec les signes
cliniques, avec la durée de la ventilation assistée ou encore avec les doses d’atropine qui
seront nécessaires est médiocre. En revanche, le dosage est utile pour le suivi de
l’intoxication.
Le dosage de l’AChE permet de confirmer celui de la BChE, étant plus spécifique et
présente un meilleur reflet du degré d’inhibition de l’AChE du système nerveux. Le taux
normal est fonction de la technique utilisée. Le dosage de l’AChE globulaire n’a pas d’intérêt
55
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE III : ACTION DES
ORGANOPHOSPHORÉS ET CARBAMATES
SUR L’ACTIVITÉ CHOLINESTÉRASIQUE
pour le suivi de l’intoxication : sa régénération est lente, au rythme des globules rouges (1 %
par jour, soit environ 3 mois pour la totalité de l’enzyme), elle va donc rester abaissée malgré
la guérison clinique. En revanche, l’administration précoce de pralidoxime peut la corriger,
voire la normaliser.
L’interprétation des résultats doit être toujours faite par comparaison au taux basal d’un
l’individu.
Le dosage direct de l’OP ou de ses métabolites par méthodes colorimétrique, immunologique,
chromatographique ou par fluorescence n’a d’intérêt qu’à titre médicolégal. [37]
1.11. Traitement
La prise en charge de ces intoxications dépendra de la symptomatologie présentée par le
patient et donc de la gravité, du mode et des circonstances de la contamination.
56
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE III : ACTION DES
ORGANOPHOSPHORÉS ET CARBAMATES
SUR L’ACTIVITÉ CHOLINESTÉRASIQUE
nécessaires en cas d’intoxications aux NOP, qui provoquent de façon quasi systématique des
crises convulsives répétées du fait de leurs doses souvent très importantes. [38]
2. Les carbamates
Les carbamates sont des produits utilisés par les agriculteurs pour lutter contre les
larves, les insectes, les rongeurs et les champignons, mais aussi dans les ménages et dans les
agglomérations urbaines pour lutter contre les moustiques et les vecteurs.
Comparés théoriquement à leurs homologues organophosphorés, les carbamates(CBM)
anticholinestérasiques ont des propriétés physico-chimiques, des modalités d’utilisation, une
57
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE III : ACTION DES
ORGANOPHOSPHORÉS ET CARBAMATES
SUR L’ACTIVITÉ CHOLINESTÉRASIQUE
58
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE III : ACTION DES
ORGANOPHOSPHORÉS ET CARBAMATES
SUR L’ACTIVITÉ CHOLINESTÉRASIQUE
Les pro-carbamates sont une autre sous-catégorie des insecticides à base de carbamate dans
lesquels le substituant R1 est un fragment ester d'oxygène ou de soufre et dans lesquels le
composé parent est transformé en un carbamate pesticide. Ils sont conçus pour être plus
facilement métabolisés en carbamates chez les insectes que chez les mammifères. Le
Thiodicarbe est un exemple de pro-carbamate dans lequel l'ester de soufre R1 est un autre
carbamate (Figure 18).
- Les thiocarbamates (II) sont utilisés comme herbicides et ont une puissance moindre
(le cas échéant) que les substances du groupe I en tant qu’inhibiteurs de l’AChE. Néanmoins,
ils répondent aux exigences structurelles générales pour l'inhibition de l'AChE de cette
classe et il a été démontré que certains provoquent l'inhibition de l'AChE chez les animaux à
des doses plus élevées. L'effet critique, ou le plus sensible pour ces thiocarbamates et d'autres,
peut ne pas être une conséquence de l’inhibition de l’AChE.
59
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE III : ACTION DES
ORGANOPHOSPHORÉS ET CARBAMATES
SUR L’ACTIVITÉ CHOLINESTÉRASIQUE
- Les dithiocarbamates (III) sont généralement utilisés comme fongicides, bien que
certains aient d'autres utilisations et qu'ils puissent également contenir des esters R3 qui, en
théorie, pourraient inhiber l'AChE. Au moins un d'entre eux, Thiram, s'est avéré le faire, mais
encore une fois, à des doses plus élevées que celles induisant d'autres effets critiques
préoccupants.[19]
Le tableau suivant répertorie les pesticides à base de carbamates et leurs principales
utilisations :
Tableau 14:Le tableau répertoriant les pesticides à base de carbamate et leurs principales
utilisations pour chacune des trois catégories structurelles. A = aphicide ; I = insecticide ; H =
herbicide ; F= fongicide ; GR= Régulateur de croissance ; SI = inhibiteur de germination ; WP
= préservateur de bois. [19]
60
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE III : ACTION DES
ORGANOPHOSPHORÉS ET CARBAMATES
SUR L’ACTIVITÉ CHOLINESTÉRASIQUE
b. Exposition domestique
L’ingestion accidentelle provoque une intoxication sévère chez l’enfant, d’évolution parfois
fatale. Plusieurs « épidémies » d’intoxications par des fruits et légumes contaminés ont été
décrites, car ces insecticides sont absorbés par les feuilles, les fruits et les racines des plantes.
[37]
2.4. Toxicocinétique
Très voisine de celle des OP
a. Absorption
- Une absorption digestive rapide et quasi complète (>90%);
- Une bonne pénétration cutanée du fait de leur lipophilie importante ;
- L’absorption respiratoire est accessoire (produits non volatils) compte tenu de la non-
volatilité de la plupart des dérivés et de la taille des gouttelettes d’aérosols générées
par les pulvérisateurs, arrêtées au niveau des voies aériennes supérieures.
b. Distribution
La distribution se fait dans tous les organes et tissus ; les carbamates franchissent le placenta.
c. Métabolisme
Ils sont totalement et rapidement métabolisés, en moins de 24 heures, par des réactions
d’hydrolyse, d’oxydation (cytochromes P-450) et de conjugaison. L’aldicarbe-sulfoxyde,
principal métabolite de l’aldicarbe, est plus actif que la molécule mère. À l’exception du
thiodicarbe, qui nécessite une activation métabolique, les carbamates sont des inhibiteurs
directs des cholinestérases.
c.Elimination
Il n’y a pas d’accumulation dans l’organisme ; les métabolites sont éliminés dans les urines
[37]
61
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE III : ACTION DES
ORGANOPHOSPHORÉS ET CARBAMATES
SUR L’ACTIVITÉ CHOLINESTÉRASIQUE
2.6. Symptomatologie
2.6.1. Aigue
Le tableau clinique de l’intoxication aiguë est très voisin de celui provoqué par les OP :
intrication de signes muscariniques, nicotiniques et centraux. La différence majeure réside
dans l’hydrolyse spontanée, théoriquement en quelques heures, de la liaison carbamate-ChE,
sans phénomène de « vieillissement » de l’enzyme mais avec destruction de l’insecticide (le
carbamate reste actif tant que la fonction ester n’est pas hydrolysé),la symptomatologie est
donc de courte durée, 12 à 24 heures usuellement, et il n’y a pas de toxicité cumulative. Les
carbamates ne sont pas génotoxiques ni repro-toxiques expérimentalement ; les études de
cancérogenèse animale sont négatives pour la plupart des dérivés [37]
2.7. Diagnostic
a. Identification du produit
L’étude de certains métabolites urinaires peut être utilisée pour le diagnostic des intoxications
ou pour l’évaluation de l’importance d’une exposition récente.
b. Mesure de l’activité cholinesterasique
La mesure de l’activité cholinesterasique est un test de confirmation diagnostique utile pour
les intoxications (ou l’exposition) aux carbamates.
Cependant, la réversibilité très rapide de l’inhibition des cholinestérases, rend la mise en
évidence de cette inhibition beaucoup plus délicate que dans le cas des intoxications par les
OP. Ainsi, l’analyse doit être effectuée très rapidement après l’intoxication [31,36]
62
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE III : ACTION DES
ORGANOPHOSPHORÉS ET CARBAMATES
SUR L’ACTIVITÉ CHOLINESTÉRASIQUE
63
CHAPITRE IV :
DOSAGE DE L’ACTIVITÉ
CHOLINESTÉRASIQUE
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE IV : DOSAGE DE L’ACTIVITÉ
CHOLINESTÉRASIQUE
64
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE IV : DOSAGE DE L’ACTIVITÉ
CHOLINESTÉRASIQUE
1.1.2. L’acétylcholinestérase
L’AChE est en effet impliquée dans divers problèmes majeurs de santé publique comme
la maladie d’Alzheimer, myasthénie, intoxication aux insecticides, aux gaz neurotoxiques, au
venin de serpents Mamba ou au curare. La mesure de l’activité des acétylcholinestérases est
utile en routine, pour le suivi biologique des personnels exposés de façon chronique à des
phytosanitaires organophosphorés. [20]
66
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE IV : DOSAGE DE L’ACTIVITÉ
CHOLINESTÉRASIQUE
Plus tard, Augustinsson et ses collègues ont introduit une modification de la méthode de
Warburg. Cette méthode optimisée comprenait un échantillon de sang séché sur du papier
67
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE IV : DOSAGE DE L’ACTIVITÉ
CHOLINESTÉRASIQUE
filtre qui pourrait ensuite être envoyé à l'installation avec un appareil de mesure
manométrique.
L’approche manométrique a été encore miniaturisée par Giacobini et al. en 1958 pour la
détermination de l'activité cholinestérasique dans des cellules neuronales simples. La méthode
de « Warburg » permet de déterminer une activité cholinestérasique relativement faible dans
tous les tissus. Cette méthode permet une détermination relativement rapide de l'activité
cholinesterasique à partir d'échantillons assemblés dans n'importe quel environnement dans
lequel l'évaluation manométrique n'était pas disponible.
Les inconvénients de cette méthode résident dans l'utilisation limitée de tampons (seul
le tampon à l'hydrogénocarbonate convient) et dans l'impossibilité de modifier le pH pendant
la mesure. [54-56]
69
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE IV : DOSAGE DE L’ACTIVITÉ
CHOLINESTÉRASIQUE
Les premières méthodes titrimétriques ont permis une chute du pH pendant un temps
spécifique qui a été stoppé par l'ajout d'un inhibiteur de la ChE, puis le titrage a été effectué.
Le potentiomètre ou l’indicateur de couleur peut être utilisé pour reconnaître la ΔpH.
En raison des limitations importantes de la détermination de la couleur, seules quelques
études titrimétriques portant sur le pH ont été déterminées par le changement de couleur de
l'indicateur. Par ailleurs, les études potentiométrique utilisant une électrode de verre ont été
les plus utilisées parmi les méthodes titrimétriques.
L'approche titrimétriques a été utilisée pour la première fois par Wilson et Cabib en
1956 et Jorgensen en 1959. Les effets de la concentration du substrat, du pH et de la
température ont également été décrits par Nabb et Whitfield en 1967.Depuis leur introduction,
les méthodes titrimétriques ont été largement répandues pour diverses déterminations de
l’activité cholinestérasique. De plus, l'introduction du titreur automatique avec le dispositif
d'enregistrement a permis la production de résultats plus rapides et plus précis. La méthode
pH-stat automatisée pour le dosage des cholinestérases est l’un des tests les plus précis et les
plus pratiques sur le terrain.
Le plus gros inconvénient lié aux changements rapides de pH est similaire aux
méthodes électrométriques. Ces inconvénients sont également liés à la nécessité d’utiliser le
support non tamponné ou faiblement tamponné. Le volume d'alcali ajouté ne devrait pas
augmenter significativement le volume de réaction. [51, 54-57,59]
plus couramment utilisé ont été introduites au début du développement photométrique et font
partie des premières méthodes photométriques. (Figure 22)
Figure 22. Les indicateurs acide-base utilisés dans les méthodes photométriques [56].
71
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE IV : DOSAGE DE L’ACTIVITÉ
CHOLINESTÉRASIQUE
utilisée. Elle s'applique au plasma et aux globules rouges et même, grâce à l'inhibition
sélective de la pseudocholinestérase par le « diparcol », au dosage séparé des cholinestérases
globulaires et plasmatiques dans le sang total. Apres réaction de l’enzyme sur le substrat à
37C° à PH 7,4 pendant 30 mn, on mesure la quantité d'acétylcholine non hydrolysée qui
donne en milieu acide et sous l’action de l’hydroxylamine, l’acide hydroximique celui-ci
développe une coloration rouge en présence de FeCl3 dosée à 520nm.
Une revue par Worek et al.en 2012 de la méthode d’Ellman a montré que l'approche
colorimétrique d’Ellman peut être utilisée pour la plupart des objectifs lors d'études sur
l'activité cholinestérasique.
Cependant, la méthode d’Ellman a aussi quelques limitations, le taux d'hydrolyse du
thioester (ATCh, BTCh) peut être modifié de manière significative lors la mesure de l'activité
en présence de réactivateurs oximes. Car ces réactivateurs sont capables d'hydrolyser la
liaison ester dans les thiocholines et ça peut donner des résultats faussés lors de la mesure
d'Ellman. Par conséquent, la méthode Ellman ne peut pas être utilisée sans discernement pour
évaluer les réactivateurs oxime avec ATCh ou d'autres thioesters, en particulier lorsque cette
72
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE IV : DOSAGE DE L’ACTIVITÉ
CHOLINESTÉRASIQUE
réaction (oxymolyse) est plus rapide que la réaction d’Ellman. De plus les esters de
thiocholine peuvent subir une hydrolyse spontanée, qui est accélérée par une température
élevée ou un pH supérieur à 8. L'interférence de l'anion TNB avec l'absorbance de
l'hémoglobine et la photosensibilité au DTNB sont également des limites de la photométrie
d'Ellman.
Worek et ses collègues ont adapté en 1999 la méthode d’Ellman pour les échantillons de
sang total avec l'option de mesure sélective de l’AChE. Étant donné que l'absorbance de
l'anion TNB interfère fortement avec l'absorbance de l'hémoglobine à 412 nm, seuls des
échantillons très dilués peuvent être utilisés pour atteindre la sensibilité acceptable. Ainsi, la
longueur d'onde de mesure a été adaptée à 436 nm. À cette longueur d'onde, l'absorption de
l'hémoglobine est réduite à 25% par rapport à son absorption à 412 nm, alors que l'absorption
de l'anion TNB est à 80% de son maximum. Par conséquent, une interférence inferieure avec
l’hémoglobine. L'utilisation d'une longueur d'onde plus longue est un outil important pour
surmonter l'interférence de l'hémoglobine. Le meilleur rapport TNB / hémoglobine a été
trouvé à 462,5 nm. L'activité AChE d'un échantillon de sang total est déterminée en présence
d'éthopropazine, inhibiteur sélectif de BChE (Figure 25)
Padilla et ses collègues (1995) ont proposé une autre option possible pour limiter
l'interférence de l'hémoglobine avec l'absorbance de l'anion TNB. Comme on le savait,
l'AChE est fixée à la surface des érythrocytes par une ancre au phosphatidylinositol. Cette
technique utilise la lipase C spécifique du phosphatidylinositol pour libérer les molécules
d'AChE de la membrane érythrocytaire sans la lyse érythrocytaire. L'AChE libéré est séparé
du reste de l'échantillon par simple centrifugation. Les échantillons d'érythrocytes contenant
73
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE IV : DOSAGE DE L’ACTIVITÉ
CHOLINESTÉRASIQUE
Uete et al. 1972 ont introduit un test très similaire à la procédure d’Ellman en essayant
d’éviter toute interférence avec l’hémoglobine. La thiocholine réagit avec la 2,2’ ou de 4,4’-
dithiopyridine avec la formation de 4-thiopyridine ou de 2-thiopyridine (Figure 26 ), qui
présentait une forte absorption dans l’UV à324 nm et à 343 nm respectivement.
Figure 26.Dosage photométrique introduit par Uete, adapté pour éviter l’interférence avec
l'hémoglobine.[56]
Il s'agit d'une technique rapide et précise utile pour une large gamme d'expériences, en
particulier pour les analyses d'échantillons de sang total. Le principal inconvénient de cette
méthode réside dans l'inhibition significative de la ChE par le réactif utilisé.
Une autre méthode a été introduite dans le but de remplacer le DTNB par de l'acide 6’-
dithiodinicotinique (DTNA)(Figure27 ). La méthode s'est révélée utile, car la DTNA n'affecte
pas Km contrairement à DTNB. L'aspect le plus pratique de la méthode DTNA était son
adaptabilité aux instruments automatisés, qui peuvent suivre l'évolution de l'absorbance à 340
nm différente du pic d’hémoglobine. De ce fait, le DTNA est un chromogène précieux pour la
détermination de l'activité cholinestérasique dans les tissus riches en hémoglobine.
74
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE IV : DOSAGE DE L’ACTIVITÉ
CHOLINESTÉRASIQUE
L'hydrolyse des dérivés de la benzoylcholine (BCh) par les cholinestérases a été décrite
pour la première fois par Ormerod en 1953 (Figure28). Une série de dérivés de
benzoylcholine avec différentes fractions sur le cycle aromatique a été testée. Les analogues
de benzoylcholine se sont avérés avoir une absorption UV plus forte que les produits de leur
hydrolyse.
Kalow et Lindsay ont ensuite en 1955 utilisé cette découverte pour déterminer l'activité
cholinestérasique sérique en utilisant de la benzoylcholine comme substrat artificiel. Cette
méthode est basée sur la disparition du substrat lors d'une réaction enzymatique à 235 nm.
Les tests basés sur l'hydrolyse de divers esters de choline (succinylcholine, benzoylcholine ou
ACh) par des cholinestérases ont été introduit par Abernethy et ses collègues en 1984. La
génération d'acide cholinique est couplée à un système choline oxydase / peroxydase.Le
peroxyde d'hydrogène formé au cours du processus est déterminé par la réaction avec la
peroxydase-phénol-aminoantipyrine (Figure 29) donnant un chromophore ayant une
absorbance maximale à 500 nm.
75
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE IV : DOSAGE DE L’ACTIVITÉ
CHOLINESTÉRASIQUE
L'indoxylacétate n'étant pas le substrat spécifique de l'AChE, il pourrait donc être utilisé
également pour la détermination du BChE dans le plasma. [53, 54,56 ,60]
Une autre approche possible est basée sur l'hydrolyse enzymatique couplée à une autre
réaction pour obtenir un produit hautement fluorescent. La sensibilité d'un tel test et la
possibilité de fournir des données pour la cinétique sont les avantages les plus importants. Les
limites possibles de l’utilisation des méthodes de substrats artificiels résident dans les
différents paramètres cinétiques de divers substrats.
Kramer et Guilbault en 1965 ont indiqué que des esters de résorufine (Figure 31)
peuvent être utilisés comme substrats pour la détermination de l'activité hydrolytique de
l'enzyme. Bien que l'acétate ou le butyrate de résorufine ne soit pas un substrat favorable pour
la détermination de l'activité cholinestérasique, les esters de résorufine non fluorescents
fournissent des produits hautement fluorescents. Cependant, la longueur d'onde d'excitation
trop proche de la longueur d'onde d'émission optimale, ce qui limite l'utilisation d'une telle
méthode de dosage. L'hydrolyse spontanée rapide semble constituer un autre inconvénient,
car la réaction non enzymatique ne peut être distinguée de la réaction enzymatique. De plus,
la réaction non enzymatique peut affecter les résultats cinétiques. Les raisons mentionnées
conduisent à exclure les esters de résorufine des protocoles de dosage de routine de l’activité
cholinesterasique.
77
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE IV : DOSAGE DE L’ACTIVITÉ
CHOLINESTÉRASIQUE
Les esters de naphtyle étaient également des substrats fréquemment utilisés pour la
détermination de l'activité cholinestérasique (Figure 32). Les esters de 1- ou 2-naphtols étaient
généralement utilisés car leur produit d'hydrolyse (naphtol) est une fraction hautement
fluorescente. Cette méthode était auparavant développée comme un outil approprié pour la
mesure cinétique. Comme on pouvait s'y attendre, différents esters de naphtyle doivent être
utilisés pour la détermination de l'AChE (naphtyle acétate) et du BChE (naphtyle butyrate).
La fluorescence du 1-naphtol s'est avérée supérieure à celle du 2-naphtol. L'intensité de la
fluorescence est proportionnelle à la quantité de substrat hydrolysé. Comparé aux méthodes
de quantification à l’acétate, cet essai est capable de mesurer la cinétique en présence d’autres
substrats hydrolytiques.
78
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE IV : DOSAGE DE L’ACTIVITÉ
CHOLINESTÉRASIQUE
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PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE IV : DOSAGE DE L’ACTIVITÉ
CHOLINESTÉRASIQUE
1 .3.8. Biocapteurs
• Principe général
Les biocapteurs sont les dispositifs d'analyse qui utilisent la sensibilité et la sélectivité d'un
biorécepteur fixé à la surface d'un transducteur physique.
82
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE IV : DOSAGE DE L’ACTIVITÉ
CHOLINESTÉRASIQUE
Les biocapteurs à base de cholinestérase représentent une technique très utile à des fins
analytiques et cliniques. Bien que les biocapteurs à base de cholinestérase soient considérés
comme des outils d'analyse, ils peuvent également être utilisés dans des applications de
chimie médicale ou de toxicologie. Au cours des dernières décennies, les biocapteurs sont
devenus le système susceptible de remplacer les techniques de dosage classiques. Leur
miniaturisation, leur simplicité et leur portabilité représentent les avantages les plus
significatifs.
La première génération de biocapteurs cholinesterasique était un capteur bi-
enzymatique ampérométrique basé sur deux enzymes : la cholinestérase (ChE) et la choline
oxydase (ChO). La choline ne conduisant pas de courant électrique, la ChO est utilisé pour
produire du peroxyde d'hydrogène, qui peut être détecté par ampérométrie lors de sa réduction
en eau par une tension de niveau bas appliquée.
La deuxième génération de capteurs utilise des esters de thiocholine comme substrats.
La thiocholine libérée au cours de la réaction enzymatique est facilement oxydable en dithio-
forme (Figure 36).Le système est basé sur la détection ampérométrique directe de la
thiocholine.
83
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE IV : DOSAGE DE L’ACTIVITÉ
CHOLINESTÉRASIQUE
Figure 37.Biocapteur selon La Rosa utilisant l'acétate de 4-aminophényle en tant que substrat
[56].
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CHOLINESTÉRASIQUE
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CHOLINESTÉRASIQUE
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CHOLINESTÉRASIQUE
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CHOLINESTÉRASIQUE
Figure 38. Inhibition des cholinestérases par les neurotoxiques de guerre (NOP). [28]
88
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE IV : DOSAGE DE L’ACTIVITÉ
CHOLINESTÉRASIQUE
a. Diagnostic en urgence
Le diagnostic en urgence de l’intoxication aux OP repose sur les circonstances
d’exposition et sur les signes cliniques. Il doit être confirmé au plus tôt par la biologie.
L’effondrement massifet rapide de l’activité cholinesterasique signe une intoxication par un
inhibiteur des ChE, généralement un OP. Une inhibition de l’activité de l’AChE
érythrocytaire de plus de 50 % s’accompagne d’une symptomatologie clinique, et celle de
plus de 90 % est rapidement mortelle.
La corrélation entre baisse de l’activité des ChE et effets toxiques n’est toutefois pas
toujours bonne car ces derniers dépendent non seulement de l’importance de la chute des ChE
mais aussi de sa rapidité. Le dosage de l’activité BChE surestime la sévérité de l’intoxication
pour beaucoup d’OPP qui inhibent d’avantage la BChE que l’AChE. Les NOP ont une
meilleure affinité pour l’AChE. Puisqu’il s’agit de la même enzyme, l’AChE érythrocytaire
est classiquement un meilleur marqueur de l’inhibition synaptique et donc de la sévérité de
l’intoxication même si l’état clinique du patient prime pour le diagnostic de gravité. [28] (voir
annexe XI)
89
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE IV : DOSAGE DE L’ACTIVITÉ
CHOLINESTÉRASIQUE
Si l’activité de base de l’individu n’est pas connue, le dosage de l’activité AChE doit
être réalisé en complément du dosage de l’activité BChE plasmatique pour orienter le
diagnostic vers l’exposition à un inhibiteur de cholinestérase (OP ou carbamate notamment).
Plus que le toxique, c’est la voie de pénétration, et donc la nature des tissus touchés en
premier, qui conditionne l’inhibition des ChE sanguines. Quand le passage systémique est
faible, après exposition à des vapeurs par exemple, l’inhibition sanguine de BChE ou AChE
est limitée malgré des signes locaux parfois sévères (myosis, rhinorrhée ou
bronchoconstriction). Deux victimes de l’attentat de Tokyo ont par exemple été admises avec
des troubles de la conscience et une détresse respiratoire aigue sans modification de l’activité
BChE. Les intoxications ayant été majoritairement provoquées par exposition à des vapeurs
de sarin lors des attaques terroristes de Matsumoto et Tokyo, le myosis à été un marqueur
d’exposition plus sensible que l’activité ChE. [28]
90
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE IV : DOSAGE DE L’ACTIVITÉ
CHOLINESTÉRASIQUE
suivi direct de leur efficacité. Cependant, puisque son dosage permet la mise en évidence
d’inhibiteurs circulants, il convient de traiter tant que le toxique circule.
Malgré l’aide apporté par la détermination des activités cholinestérasique, l’efficacité de
l’atropine et de l’oxime sera principalement jugée sur l’efficacité clinique, en particulier sur le
plan respiratoire. [28]
deux premiers prélèvements sont effectués séparés de trois à quatorze jours. La conduite à
tenir est résumée en (Figure 39).
Figure 39. Interprétation de la baisse de l’activité cholinesterasique dans le cadre du suivi des
expositions professionnelles. [28]
Figure 40. Surveillance des travailleurs exposés aux neurotoxiques de guerre (NOP) [28].
93
PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE IV : DOSAGE DE L’ACTIVITÉ
CHOLINESTÉRASIQUE
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PARTIE THÉORIQUE CHAPITRE IV : DOSAGE DE L’ACTIVITÉ
CHOLINESTÉRASIQUE
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PARTIE II
PARTIE PRATIQUE
CHAPITRE I :
MATÉRIELS ET MÉTHODES
PARTIE PRATIQUE CHAPITRE I :
MATÉRIELS ET MÉTHODE
1. Type de l’étude
L’étude réalisée est une étude descriptive effectuée durant la période s’étalant du mois
de décembre 2018 au mois de mars 2019. L’étude consiste en le dosage de l’activité
cholinestérasique sur COBAS interga 400 plus .
L’étude s’est déroulée au CHU NEDIR MOHAMED de TIZI OUZOU, en tant que structure
sanitaire de référence de cette région et où se trouve plusieurs services cliniques et
biologiques parmi lesquels, le laboratoire de biochimie et celui de toxicologie où
l’environnement analytique offre un cadre de travail pour notre étude.
2. Population de l’étude
L’étude a été réalisée sur un groupe de 60 personnes en bonne santé provenant de la
région centre comprenant les wilayas : TIZI OUZOU, BOUMERDES et BOUIRA, reparties
en trois groupes de 20 personnes chacun.
- La premier groupe est composé d’hommes donneurs de sang au niveau du centre de
transfusion sanguin de Tizi Ouzou (CTS) ;
- Le deuxième groupe est composé de jeunes femmes : étudiantes, travaillant à l’hôpital
ou venant à l’hôpital en tant que visiteuses âgées de 16 à 39 ans ;
- Le troisième groupe est composé de femmes enceintes venant consulter à
l’établissement public de santé de proximité de Draa Ben Khedda Tizi-Ouzou et du personnel
de l’hôpital.
3. Echantillonnage
Une méthode d’échantillonnage direct (recommandée par le comité IFCC /CLSI) avec
une sélection a priori a été utilisée.
Une fiche de renseignement fixant les critères d’inclusion et de non inclusion a été établie et
remplie avant chaque prélèvement et sur la base de laquelle une sélection d’individus en
bonne santé a été effectuée (Annexes I et II)
95
PARTIE PRATIQUE CHAPITRE I :
MATÉRIELS ET MÉTHODE
C'est ainsi que les 60 personnes constituant nos trois classes ont été retenues.
4. Analyse statistique
- Les résultats sont classés dans un fichier Excel en trois classes.
- Le test de Dixon est appliqué pour l’élimination des valeurs aberrantes ;
- Pour les variables quantitatives on a calculé les moyennes ± leurs écarts-types, valeur
minimale, valeur maximale, la médiane, 1er et le 3ème quartile.
- Pour les variables qualitatives, on a calculé les pourcentages.
- Pour les calculs des moyennes, écarts-types, médiane, pourcentages, quartiles, on a
utilisé le logiciel Microsoft EXCEL 2007.
- Pour la présentation des graphes on a utilisé l’EXCEL et le logiciel DISPLAYR en
ligne.
- Étude de corrélation avec le logiciel : INSTAT3
5. Critères de jugement
5.1. Pour les intervalles de référence de l’activité cholinestérasique
Ø Les intervalles de références à vérifier sont acceptés si le nombre de résultats en dehors
des limites est inférieur ou égal à 2.
Ø Une nouvelle sélection de 20 échantillons biologiques est analysée si le nombre de
résultats en dehors des limites proposées est égal à 3 : le même protocole que précédemment
est appliqué. Dans ces conditions, les intervalles de référence à vérifier sont acceptés si le
nombre de résultats de la nouvelle sélection en dehors des limites est inférieur ou égal à 2.
Ø Dans le cas où 4 résultats ou plus sont en dehors des limites proposées, il est conseillé
de revoir la procédure analytique, d'envisager la présence de possibles différences biologiques
97
PARTIE PRATIQUE CHAPITRE I :
MATÉRIELS ET MÉTHODE
et/ou démographiques et de déterminer les intervalles de référence de la méthode utilisée
suivant le protocole originel
Ø Intervalles de référence
- Femmes à partir de 40 ans, enfants, hommes : 5320-12 920 U/L (89-215 ukat/l)
- Femmes de (18 à 41 ans) enceintes ou sous contraceptifs oraux : 3650-9120 U/L (61-
152 ukat/l)
C’est le seul indice validé par l’Organisation mondiale de la santé pour évaluer la
corpulence d’un individu et donc les éventuels risques pour la santé. L’IMC permet de
déterminer si l’on est en situation de maigreur, de surpoids ou d’obésité par exemple. Il se
calcule simplement en divisant le poids (en kg) par le carré de la taille (m). Dans le tableau
qui suit les 4 grandes classes selon la valeur calculé obtenue :
Tableau 18 : L’interprétation de l’IMC selon l’OMS
6. Matériels
6.1. Matériels utilisés pour les prélèvements
- Tubes secs en plastique et héparinés (héparinate de lithium) de 4 ml ;
- Epicrâniennes de taille G20 ;
- Gants et garrots en plastique ;
- Alcool chirurgical à 90° et coton pour la désinfection ;
- Sparadrap ;
98
PARTIE PRATIQUE CHAPITRE I :
MATÉRIELS ET MÉTHODE
- Portoirs ;
- Une glacière
6.2. Matériels pour l’analyse
- Godets ;
- Un automate COBAS intégra 400plus de la marque « Roche » ;
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PARTIE PRATIQUE CHAPITRE I :
MATÉRIELS ET MÉTHODE
- Des micropipettes (PIPETMAN GILSON réglable 1000 ul)
- Embouts de pipettes ;
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PARTIE PRATIQUE CHAPITRE I :
MATÉRIELS ET MÉTHODE
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PARTIE PRATIQUE CHAPITRE I :
MATÉRIELS ET MÉTHODE
Référence : 05117003190
Numéro de lot:19110208
Marque : Roche
Référence : 05117216190
Numéro de lot:19111101
Marque : Roche
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PARTIE PRATIQUE CHAPITRE I :
MATÉRIELS ET MÉTHODE
§ Préparation : liquide prêt à l’emploi
§ Référence : 10759350 190
§ Numéro de lot: 25013501
§ Marque : Roche
7. Protocole opératoire
7.1. Etape pré-analytique
Elle concerne la préparation du sujet pour le prélèvement, la collecte des échantillons, la
centrifugation et la récupération des plasmas avant l’analyse.
L’étape pré analytique est très importante et déterminante, elle a été effectuée de la même
manière pour tous les sujets et tous les échantillons afin de garantir la validité des résultats.
L’objectif étant d’uniformiser la procédure pour tous les prélèvements afin de minimiser les
variations des résultats.
7.1.3. Centrifugation
- Une fois les prélèvements réalisés, une centrifugation des échantillons est effectué
dans l’immédiat pendant 2 à 5 mn à 3460 tours par min ;
o Pour les prélèvements effectués au niveau de CHU NEDIR de TIZI OUZOU
(service microbiologie) la centrifugation est effectuée au laboratoire de
biochimie ;
o Pour les prélèvements effectués au service de toxicologie ou au CTS, la
centrifugation est effectuée au laboratoire de toxicologie ;
o Pour les prélèvements effectués à l’établissement public de santé de proximité
de Draa Ben Khedda Tizi-Ouzou, la centrifugation est effectuée au laboratoire
de biochimie de cet établissement.
- Apres centrifugation le plasma est récupéré dans un tube sec.
- Les plasmas présentant une hémolyse à l’œil nu sont rejetés.
104
PARTIE PRATIQUE CHAPITRE I :
MATÉRIELS ET MÉTHODE
7.1.4. Transport
L’objectif principal est d’acheminer les échantillons à analyser au laboratoire sans
altération et dans les plus brefs délais. La durée de transport des tubes prélevés est la plus
faible possible :
- Pour les prélèvements effectués au niveau de CHU NEDIR de TIZI OUZOU (service
microbiologie), ils ont été acheminés au laboratoire de biochimie immédiatement.
- Pour les prélèvements effectués au service de toxicologie, CTS ou à l’EPSP DBK de
Tizi Ouzou, ils ont été transportés dans une glacière dans un délai de moins d’une
demi-heure, à l’abri de la lumière et en position verticale pour éviter toute altération
possible au laboratoire de biochimie.
7.2.1. Programmation
Une fois les prélèvements arrivés au laboratoire de biochimie, le contenu des tubes secs
plus
est transvasé dans des godets et mis dans les portoirs du COBAS INTEGRA 400 et les
échantillons sont programmés.
105
PARTIE PRATIQUE CHAPITRE I :
MATÉRIELS ET MÉTHODE
Tableau 19: Quelques spécifications de système COBAS INTEGRA 400 plus.
Principe de mesure Intégration de quatre principes de mesure : Photométrie
d’absorption, turbidimétrie, polarimétrie de fluorescence,
potentiométrie directe et indirecte.
Système Système d’analyse à accès aléatoire et sélection d’échantillons.
36 tests à bord.
Types d’échantillon Sérum, plasma, urine, liquide céphalo-rachidien, hémolysat et
sang total (HbA1c).
Types de substance Enzymes, substrats, protéines spécifiques, drogues, médicaments
et électrolytes.
Volume d’échantillon Normalement 2 à 10 µl par test.
106
PARTIE PRATIQUE CHAPITRE I :
MATÉRIELS ET MÉTHODE
Tel que :
- A= Absorbance,
- C= Concentration en mol/l,
- d= Trajet optique en cm,
- ε= Coefficient d’absorbance molaire).
Cette équation prend en compte le coefficient d’absorbance molaire. C’est une constante
spécifique à chaque substance mesurée mais dépendant de la longueur d’onde utilisée. Si le
coefficient est connu, on peut appliquer directement la formule de Beer -Lambert pour
calculer la concentration d’une substance à partir de son absorbance. Sinon étant donné que la
loi de Beer -Lambert démontre la linéarité de la relation entre l’absorbance et la
concentration, on peut également calculer la concentration d’un échantillon en introduisant un
calibrateur de concentration connue dans la série.
Les calculs de concentration avec ou sans étalon sont possibles uniquement dans la zone
de loi de Beer-Lambert, la zone où l’absorbance de la substance est proportionnelle à sa
concentration. C’est ce qu’on définit comme la limite de linéarité qui est déterminée en
effectuant une courbe de calibration.
107
PARTIE PRATIQUE CHAPITRE I :
MATÉRIELS ET MÉTHODE
on utilise des cuves en plastique acrylique à usage unique et faible coût, leur principal
avantage est d’éviter la contamination entre les dosages.
- Le détecteur d’intensité lumineuse : Ce détecteur capte la lumière transmise et mesure
l’absorbance. Sur l’Integra, les détecteurs sont des barrettes de diodes. Une barrette de
diodes contient plusieurs centaines de diodes et chacune reçoit un rayonnement
contenu dans un petit domaine spectral.
108
PARTIE PRATIQUE CHAPITRE I :
MATÉRIELS ET MÉTHODE
7.2.6. Précision
Selon le fournisseur, la reproductibilité à été déterminée à l’aide d’échantillons humains
et de contrôles selon un protocole interne (précision intra-série n=21, inter-série n=21). Les
résultats suivants ont été obtenus :
109
PARTIE PRATIQUE CHAPITRE I :
MATÉRIELS ET MÉTHODE
7.2.7. Calibration
La calibration est un procédé permettant d’établir une relation entre l’absorbance et la
concentration du calibreur correspondant. En général, l’appareil demande une calibration à
chaque nouveau lot de réactif mais ces exigences varient en fonction des paramètres.
Pour effectuer cette courbe, on passe sur l’appareil un standard de concentration connue.
L’appareil va effectuer plusieurs dilutions avec le calibreur. Chaque dilution est mesurée.
Puis, l’automate représente les résultats à l’aide d’un graphique où les concentrations se
trouvent sur l’axe des abscisses et les absorbances sur l’axe des ordonnées. Les points
correspondants à nos dilutions sont reliés et la zone linéaire sera représentée par cette droite.
La zone linéaire commence à la limite de détection et finit par la limite de linéarité. La limite
de linéarité est très importante car en dehors de ces limites, la concentration n’est plus
proportionnelle à l’absorbance et les résultats sont faux.
7.2.8. Contrôle
La validation d’un automate comprend une phase initiale avant son utilisation en
routine, une phase de vérification continue et de confirmation des performances pour
contrôler la qualité du processus analytique et donc des résultats lors du fonctionnement
quotidien.
Les bonnes pratiques de laboratoire exigent des contrôles normaux et pathologiques
pour chaque test au moins quotidiennement afin de surveiller le processus analytique. Si le
test est stable moins de 24 heures ou suite à une modification capable d’affecter
potentiellement la stabilité du test, des contrôles doivent être passés plus fréquemment.
Des contrôles ont été effectués avant chaque analyse de l’activité cholinestérasique. Et
l’analyse est effectuée uniquement si les valeurs retrouvées sont incluses dans l’intervalle
fourni par Roche pour COBAS :
• Pour le PCC 1 :
- Intervalle : 4710-6810 U/L
- Valeur cible : 5760U/L
• Pour le PCC2 :
- Intervalle : 7090-5450U/L
- Valeur cible : 8650U/L
110
PARTIE PRATIQUE CHAPITRE I :
MATÉRIELS ET MÉTHODE
8. Ethique
Avant tout recrutement d’individu, nous avons procédé à l’explication de l’objectif et
l’intérêt de notre étude afin d’obtenir de sa part un consentement.
Une fois que le sujet marque son accord, nous procédons au questionnaire pour le remplissage
de la fiche de renseignement et ensuite au prélèvement.
111
CHAPITRE II :
RÉSULTATS
PARTIE PRATIQUE CHAPITRE II : RÉSULTATS
1 Caractéristiques de la population
1.1. Distribution selon l’âge
1.1.1. Hommes
La moyenne d’âge chez les hommes est de 35.3±10 ans avec des extrêmes variantes de 21 à
52 ans.
75% des hommes de l’étude avaient un âge compris entre 21 et 42 ans. (Graphe 1)
111
PARTIE PRATIQUE CHAPITRE II : RÉSULTATS
Graphe 02: Répartition du groupe des femmes non enceintes et ne prenant pas de
contraceptifs oraux selon l’âge.
112
PARTIE PRATIQUE CHAPITRE II : RÉSULTATS
113
PARTIE PRATIQUE CHAPITRE II : RÉSULTATS
Graphe 05:Répartition géographique du groupe des femmes non enceintes non sous
contraceptifs.
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PARTIE PRATIQUE CHAPITRE II : RÉSULTATS
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10
8
Nombre l'effectif
0
<18,5 [18,5-24,9] [25-29,9] ≥30
IMC (kg/m)
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PARTIE PRATIQUE CHAPITRE II : RÉSULTATS
Tableau 22: Distribution du groupe des femmes non enceintes et ne prenant pas de
contraceptifs oraux des selon l’IMC
14
12
10
Nombre d'effectif
0
<18,5 [18,5-24,9] [25-29,9] ≥30
l'IMC (kg/m)
2 .Résultats
2.1. Résultats de l’activité cholinestérasique
2 .1.1. Hommes
La moyenne des valeurs de l’activité cholinestérasique plasmatique chez les hommes est
de 9180,2 U /L± 1428,75 avec des extrêmes variantes de 6255 à 11820 U/L.(Tableau 23)
75% des hommes de l’étude ont une valeur comprise entre 6255 et 10347,5U /L.(Graphe 09)
Les valeurs de l’activité cholinestérasique retrouvées en annexe III.
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PARTIE PRATIQUE CHAPITRE II : RÉSULTATS
Nombre de prélèvement 20
Valeur minimale 6255
1er quartile 7968,5
Médiane 9135,5
3ème quartile 10347,5
Valeur maximale 11820
Moyenne 9180 ,2
Ecart type 1428,75
Coefficient de variation % 0,155%
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PARTIE PRATIQUE CHAPITRE II : RÉSULTATS
Nombre de prélèvement 20
Valeur minimale 5118
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PARTIE PRATIQUE CHAPITRE II : RÉSULTATS
Nombre de prélèvement 20
Valeur minimale 4404
1er quartile 5750
Médiane 6178,5
3ème quartile 7178,5
Valeur maximale 8464
Moyenne 6383,6
Ecart type 1139,408
Coefficient de variation 0,178%
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PARTIE PRATIQUE CHAPITRE II : RÉSULTATS
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PARTIE PRATIQUE CHAPITRE II : RÉSULTATS
Graphe 12 : Distribution des valeurs de l’activité cholinestérasique pour les trois groupes
P= 0.5039
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PARTIE PRATIQUE CHAPITRE II : RÉSULTATS
P = 0,3076
Graphe 14 : Étude de corrélation de l’âge avec l’activité cholinestérasique chez le groupe des
femmes non enceintes et ne prenant pas de contraceptifs oraux
P = 0,2636
P=0 ,9430
Graphe 16:Étude de corrélation de l’IMC avec l’activité cholinestérasique chez le groupe des
femmes non enceintes et ne prenant pas de contraceptifs oraux
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DISCUSSIONS
PARTIE PRATIQUE DISCUSSIONS
1. Contraintes
- Le manque de sources pour la recherche bibliographique a empêché l’accès à des
articles qui aurait été d’une grande utilité.
- La sélection d’un groupe de référence constitue la tâche la plus difficile lors de
l’établissement et de la validation des intervalles de référence car la définition de l’état
de « bonne santé » est particulièrement complexe à établir et suppose qu’une multitude
de conditions soient réunies. Une sélection faite par l’anamnèse ne permet pas de
troncher sur l’état de bonne santé des individus sélectionnés vu que les examens
complémentaires n’ont pas été faits ;
- Il est difficile de sélectionner sur un nombre forcément restreint un groupe d’individus
représentatif, un déplacement vers plusieurs unités a été nécessaire pour pouvoir
faire une sélection des personnes exigées à savoir le centre de transfusion sanguin
(CTS), à l’établissement public de santé de proximité de Draa Ben Khedda Tizi-Ouzou
particulièrement pour les femmes enceintes ainsi que le laboratoire de microbiologie ;
- Il n’y pas de salle de prélèvement prévue pour les prélèvements au niveau de l’hôpital,
ce qui a vraiment ralenti le déroulement des prélèvements.
- Des pannes techniques rencontrées au cours de l’étape pré-analytique du dosage
(calibration) ont eu pour conséquence l’altération des prélèvements (délai de dosage
dépassé) de la première sélection de groupe des hommes. Une nouvelle sélection pour
ce groupe a été nécessaire ;
- L’étude de corrélation des résultats de l’activité cholinestérasique avec l’IMC et avec
l’âge chez la femme enceinte n’ont pas été fait car l’interprétation des corrélations
dans de ce cas est délicate vu que :
• La grossesse est un état physiologique particulier durant laquelle il y a
une augmentation physiologique du poids de la femme en fonction de l’âge de la grossesse ;
124
PARTIE PRATIQUE DISCUSSIONS
125
PARTIE PRATIQUE DISCUSSIONS
Ø De Lepage L, Schiele F, Gueguen R , Siest G. dans leur étude intitulée « l’activité des
cholinestérase totale dans le plasma : Variation biologique et limites de référence »
réalisée sur une population de 3372 sujets en bonne santé au moins pour quatre
ans publié en 1985 ou ils ont rapporté que les valeurs de l’activité cholinesterasique
sont plus élevées chez les hommes que chez les femmes ;
Ø Et de R.T. EVANS et J.M. WROE dans une étude intitulée « Plasma cholinesterase
changes during pregnancy » réalisée sur 941 femmes enceintes publié en 1980ou ils
ont rapporté qu’il y a une baisse des valeurs de l’activité cholinestérasique chez les
femmes enceintes comparées à celles non enceintes.
4. Étude de corrélation
L’étude de corrélation réalisée sur le groupe des hommes et des femmes non enceintes
et ne prenant pas de contraceptifs oraux a montré que la corrélation de l’activité
cholinestérasique avec l’âge et l’IMC est non significative pour les deux groupes
contrairement à ce qui est rapporté dans les études de :
Ø M. Jalady dans son article «Intérêt du dosage des cholinestérases dans le cadre des
intoxications aux organophosphorés » publié en 2013 que l’activité cholinestérasique est
soumise à des variations avec l’âge et qu’elle augmente avec le poids et la taille des
individus.
Ø Et de Lepage L, Schiele F, Gueguen R , Siest G. intitulé « l’activité des cholinestérase
totale dans le plasma : Variation biologique et limites de référence »réalisée sur une
population de 3372 sujets en bonne santé au moins pour quatre ans publié en 1985 ou ils
ont rapporté que :
- L’activité cholinesterasique n’est pas significativement corrélée avec l’âge chez
les hommes, tandis qu’il y a une corrélation significative avec l’âge chez les
femmes ;
- Il y a une diminution significativement de l’activité cholinesterasique d'environ
14% de 10-15 et de 15-25 ans et atteignant une valeur minimale de 25 à 35 ans ;
- À l'âge adulte, entre 35 et 45 ans, il y a aucune variation substantielle des valeurs
plasmatiques de la cholinestérase, mais ces valeurs sont plus élevées chez les
hommes que chez les femmes d’environ 18% ; Ceci peut être du au statut
hormonal chez les femmes.
126
PARTIE PRATIQUE DISCUSSIONS
- Après 45 ans, les valeurs de la cholinestérase augmentent chez les hommes et plus
encore chez les femmes atteignant les valeurs observées chez les hommes. Cette
augmentation de l'activité de la cholinestérase peut être due à une diminution des
hormones sexuelles, ce qui pourrait entraîner une réduction de la synthèse
hépatique ou la libération d'enzymes.
- Les femmes prenant des contraceptifs oraux avaient des activités enzymatiques
significativement plus faibles. Cette variation est réversible lorsque ces
médicaments ne sont plus pris et peut être provoquée par une inhibition de la
synthèse hépatique.
- L’influence du poids corporel sur l’activité des cholinestérases a été étudiée dans
la même étude que précédemment en utilisant comme index le degré de surcharge
pondérale et le pli cutané sous-scapulaire. L'excès du poids a été calculé et
exprimée en pourcentage d’écart par rapport au poids idéal. Dans ces conditions,
l’indice de pondération et pli cutané sous-scapulaire sont en corrélation
significative avec l’activité des cholinestérases chez l’homme. En revanche, les
coefficients de corrélation n'étaient pas significatifs chez les femmes. Ceci est
peut être du au rôle suspecté biologique des cholinestérases dans le métabolisme
des lipides et des lipoprotéines.
Cette discordance entre nos résultats et ces études est probablement du à l’effectif réduit
qu’on a utilisé (20 personnes) et aux tranches d’âge précises qu’on était conditionné à
sélectionner en vu de la réalisation de l’objectif principale de l’étude qui est la validation des
intervalles de référence de l’activité cholinestérasique , étant donné que l’étude de corrélation
en est un objectif secondaire .
127
CONCLUSION
CONCLUSION
Cette étude a permis de valider les intervalles de références chez trois groupes : les
hommes, les femmes non enceintes et ne prenant pas de contraceptifs âgées de 18 à 39 ans et
les femmes enceintes âgés de 18 à 41 ans au niveau du laboratoire de toxicologie.
Quelle que soit l'origine des limites de référence qui figurent sur les comptes rendus des
résultats de biologie médicale, il importe que leur signification et les limites de celles-ci soient
bien comprises par l'utilisateur final, prescripteur clinicien ou patient :
- Les limites de référence sont descriptives d'une population donnée ;
- Les limites de référence ne seront pas confondues avec les limites de décision
induisant une décision clinique ;
- La source et l'origine des limites de référence doivent être documentées ;
- Les limites de référence et/ou les limites de décision seront en cohérence avec le
système analytique et le recrutement du laboratoire [5]
Dans le cas des cholinestérases l’interprétation par rapport aux intervalles de référence reste
limité vu l’étendu de ces intervalles et la grande la variabilité intra et interindividuelle. Il
serait plus approprié de définir la valeur de base de chaque individu et de déceler d’éventuelle
variation par rapport à cette valeur basale au lieu d’interpréter par rapport aux intervalles de
référence.
128
RÉFÉRENCES
BIBLIOGRAPHIQUES
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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ANNEXES
ANNEXES
Annexe V: Résultats de dosage de l’activité cholinesterasique chez les femmes non enceintes
et ne prenant pas de contraceptifs oraux.
Annexe VI : La fiche technique du COBAS Integra 400 plus pour le dosage de l’activité
cholinestérasique. (1/3)
ANNEXES
Annexe VI : La fiche technique du COBAS Integra 400 plus pour le dosage de l’activité
cholinestérasique.2/3
ANNEXES
Annexe VI : La fiche technique du COBAS Integra 400 plus pour le dosage de l’activité
cholinestérasique.3/3
ANNEXES
Annexe XIII : L’article publié par CLSI : Transference and validation of Reference Intervals
1/4
ANNEXES
Annexe XIII : L’article publié par CLSI : Transference and validation of Reference Intervals
2/4
ANNEXES
Annexe XIII : L’article publié par CLSI : Transference and validation of Reference Intervals
3/4
ANNEXES
Annexe XIII : L’article publié par CLSI : Transference and validation of Reference Intervals
4/4
Résumé
Summary