Réalisation D'un Modèle Numérique D'un Four de Maintien en Fonderie Et Définition D'un Modèle Réduit
Réalisation D'un Modèle Numérique D'un Four de Maintien en Fonderie Et Définition D'un Modèle Réduit
Réalisation D'un Modèle Numérique D'un Four de Maintien en Fonderie Et Définition D'un Modèle Réduit
Nomenclature
A Vecteur potentiel magnétique, Wb.m-1 Symboles grecs
J Vecteur densité de courant, A.m-2 ρ Masse volumique, kg.m-3
I Courant électrique, A μ Perméabilité magnétique, H.m-1
S Surface, m² Σ Conductivité électrique, Ω-1.m-1
PV Puissance volumique, W.m-3 λ Conductivité thermique, W.m-1.K-1
P Puissance, W σ Constante de Stefan-Boltzmann, W.m-2.K-4
T Température, K
h Coefficient d’échange W.m-2.K-1
Cp Chaleur massique, J.kg-1.K-1 Indices et exposants
L’ Luminance directionnelle, W.m-².sr-1 s Source
K Coefficient d’absorption, m-1 int Intérieur
Qr Flux de chaleur radiatif, W.m-2 ext Extérieur
η Rendement h Haut
R Résistance thermique équivalente, K.W-1 b Bas
X Résistance radiative équivalente, m-2
1. Introduction
La fabrication des aubes de turbine monocristallines par le procédé de fonderie à cire
perdue nécessite une maîtrise des échanges thermiques du processus. Les fours utilisés sont
des fours à induction fonctionnant sous vide [1]. Ces équipements de production sont peu
équipés en capteur. Les seules informations utiles à la production sont les paramètres de
régulation. Il est alors classique d’avoir seulement un thermocouple par élément de chauffe du
four. Dans notre configuration, le four possède deux éléments de chauffe. L’objectif de cette
étude est la compréhension des interactions entre l’élément chauffant (suscepteur), l’élément à
chauffer (moule ou grappe), et les pertes énergétiques avec l’extérieur. Cette compréhension
passe par la réalisation d’un modèle numérique du four sous FlexPDE [2]. Nous définirons
ensuite un modèle réduit permettant de décrire l’état du four numérique à chaque instant.
Le modèle numérique du four est constitué de deux modèles distincts. Le premier modèle
décrit le phénomène d’induction, il utilise en entrée une puissance électrique consommée par
le four et donne en sortie la puissance de chauffe volumique effective. Le second modèle
décrit les transferts thermiques. Il a pour entrées les puissances de chauffe effectives dans les
suscepteurs et il fournit en sortie la température en chaque point du four. Ces deux modèles
sont découplés car les temps caractéristiques électromagnétiques sont très faibles devant les
temps caractéristiques de conduction. A partir de ces deux modèles, nous allons générer une
simulation de chauffe et refroidissement en contrôlant la puissance électrique consommée et
observer les résultats. Ces résultats seront comparés à un modèle 0D réduit que l’on vérifiera
comme représentatif du four numérique 2D axisymétrique.
2. Présentation du four
2.1. La configuration du four utilisée
Le module de chauffe du four est présenté en Figure 1. Il est constitué de 2 parties appelées
partie haute et partie basse. Chaque partie possède un inducteur, un suscepteur, un isolant et
un thermocouple. Les inducteurs ont des propriétés différentes, leur température de surface est
de 473 K. L’échange radiatif entre l’isolant et l’inducteur est caractérisé par un coefficient
Xinduct. Les puissances volumiques de chauffe se développent au sein des suscepteurs. Les
thermocouples ne sont pas représentés, il s’agira de points de mesure proches de la paroi du
suscepteur. Au sein du four, la grappe est positionnée sur une sole refroidie à 473 K. Le
contact entre la grappe et la sole est modélisé par un coefficient d’échange hsole faible car le
contact est mauvais. Les fermetures haute et basse du module sont réalisées par des isolants
considérés parfaits (parois adiabatiques). Le système possède une symétrie de révolution
suivant l’axe vertical, c’est pourquoi il sera toujours représenté en 2D axisymétrique.
-2 -1
hisolant= 0 W.m .K
Fermeture haute
Rayonnement Partie haute
P
Inducteur
Isolant
Suscepteur Xinduc= 0.667
Grappe
Fermeture basse
⃗⃗𝒓
𝒆 Sole
⃗⃗𝝑
𝒆 hisolant= 0 W.m .K
-2 -1
Figure 1 : Configuration du module de chauffe étudié avec une grappe céramique insérée
Les conditions aux limites radiatives sont données par les conditions aux limites de
Marshak [6].
20000
Puissance en W
15000
10000
5000
0
0 2000 4000 6000 8000 10000
Temps en sec
P consigne partie haute P consigne partie basse
Figure 2 : Exemple de profils de puissance de consignes fournies aux inducteurs des parties haute et
basse en fonction du temps
Figure 5 : Visualisation des températures au sein du système four avec FlexPDE et points de mesure
de température d’intérêt
1400
Température en K
1200
T bruitée susceptor haut R = 0.212, Z = 0.650
1000 T bruitée susceptor bas R = 0.212, Z = 0.520
T bruitée grappe haut R = 0.149, Z = 0.650
T bruitée grappe bas R = 0.149, Z = 0.520
800
0 2000 4000 6000 8000 10000
Temps en sec
Figure 6 : Profils de température bruités issus des points de mesures thermocouples suscepteur et
grappe pour des profils de puissances consignes haute et basse fournie en Figure 2
1250
10
Résidus en K
1150
0
1050
-10
950
850 -20
0 2000 4000 6000 8000 10000
Temps en sec
T moyenne suscepteur haut FlexPDE T moyenne suscepteur haut recalculée
T moyenne suscepteur bas FlexPDE T moyenne suscepteur bas recalculée
Résidus haut Résidus bas
Figure 7 : Profils de températures moyennées des suscepteurs haut et bas issus de FlexPDE et du
modèle 0D réduit avec les paramètres estimés par Levenberg-Marquardt
Le résidu RMS (Root Mean Square) est inférieur au 5 K d’incertitude de mesure dans le
système physique réel, le modèle réduit est donc capable de reproduire les sorties du modèle
détaillé FlexPDE avec une bonne précision, pour les excitations utilisées ici. Les paramètres
estimés et considérés comme des références sont donnés dans le Tableau 1.
𝜂ℎℎ 𝜂ℎ𝑏 𝜂𝑏𝑏 𝜂𝑏ℎ ℎ 𝑏 ℎ 𝑏
𝑅𝑒𝑥𝑡 𝑅𝑒𝑥𝑡 𝑋𝑖𝑛𝑡 𝑋𝑖𝑛𝑡
K.W-1 K.W-1 m-2 m-2
1.168 0.539 0.671 0.215 0.168 1.022 1.389 5.643
Tableau 1 : Tableau présentant les valeurs des 8 paramètres estimés dans le cas des températures
moyennées non bruitées
Température en K
Résidus en K
20
1200
0
1000
-20
800 -40
0 2000 4000 6000 8000 10000
Temps en sec
T locale suscepteur haut recalculée T localisée suscepteur haut FlexPDE
T localisée suscepteur bas recalculée T localisée suscepteur bas FlexPDE
Résidus haut Résidus bas
Figure 8 : Profils de températures localisées des suscepteurs haut et bas issus de FlexPDE et du
modèle 0D réduit avec les paramètres estimés par Levenberg-Marquardt
Les erreurs d’estimation de paramètres ne peuvent être justifiées par un mauvais nombre
de conditionnement de la matrice de sensibilité réduite du système car dans les deux cas (sans
bruit et avec bruit) le nombre de conditionnement est inférieur à 35 et les écarts-types
d’estimation des paramètres sont inférieur à 5 %. Ces différences montrent donc que notre
modèle 0D réduit ne peut pas caractériser globalement le système mais qu’un jeu de
paramètres peut correspondre à une réduction de modèle spécifique localisée ou moyenne.
𝜂ℎℎ ℎ
𝜂ℎ𝑏 𝑏 𝜂𝑏𝑏 ℎ 𝜂𝑏ℎ𝑏
𝑅𝑒𝑥𝑡 𝑅𝑒𝑥𝑡 𝑋𝑖𝑛𝑡 𝑋𝑖𝑛𝑡
-1 -1 -2
K.W K.W m m-2
Estimation locale 0.865 0.606 0.912 0.126 0.159 0.217 3.489 3.642
Erreur avec moyenne 26 % 12 % 36 % 41 % 6% 78 % 151 % 35 %
Tableau 2 : Présentation des résultats des estimations de paramètres dans le cas des températures
locales bruitées et de l’erreur d’estimation par rapport au cas des températures moyennes
4.4. Test des paramètres estimés sur une entrée complexe, comparaison des profils de
températures localisées FlexPDE et modèle réduit
Nous allons, maintenant, vérifier que le jeu de paramètres obtenus précédemment pour le
modèle réduit 0D permet de retrouver les profils de température localisés obtenu par FlexPDE
pour une excitation complexe donnée (non représentative de cas réels). Nous prenons des
profils de puissance identiques pour la partie haute et la partie basse correspondant à la Figure
9.
15000
Puissance en W
10000
5000
0
0 5000 10000
Temps en sec
Phaut Pbas
Figure 9 : Profils de puissance de consigne haute et basse pour la vérification du modèle réduit dans
le cas localisé
Les profils de température obtenus pour ces puissances de consigne, par le modèle réduit
0D paramétré à la partie précédente et le modèle FlexPDE, sont présentés en Figure 10.
L’accord entre le profil de température 0D et FlexPDE pour la partie haute est bon avec un
résidu RMS de 9.4 K. Le résidu RMS pour la température localisée basse est de 29 K.
L’erreur pour la partie basse pourrait être engendrée par la non prise en compte du
refroidissement de la grappe par contact avec la sole refroidie dans notre modèle réduit.
40
Température en K
20
1250
Résidus en K
0
1050 -20
-40
850 -60
0 2000 4000 6000 8000 10000
Temps en sec
T localisée suscepteur haut 0D T localisée suscepteur bas 0D
T localisée suscepteur haut FlexPDE T localisée suscepteur bas FlexPDE
Résidus haut 0D-FlexPDE Résidus bas 0D-FlexPDE
Figure 10 : Profils de températures localisées des suscepteurs haut et bas issus de FlexPDE et du
modèle 0D réduit paramétrés par l’estimation de Levenberg-Marquardt réalisée en 4.3
5. Conclusion
La modélisation des échanges thermiques du four avec la grappe sous FlexPDE nous a
permis de paramétrer un modèle 0D réduit couplé par les sources. Ce modèle réduit,
paramétré pour les points de mesure classique dans des fours de production, nous a donné
satisfaction pour la partie haute. Pour la partie basse, l’hypothèse forte de l’oubli du
refroidissement par la sole comme source d’erreur sera à vérifier. Le modèle réduit
sélectionné est biaisé.
La prochaine étape de ce travail est l’utilisation de méthodes d’identification de modèles
paramétriques. Ce travail nous permettra de définir la stratégie afin de paramétrer un modèle
réduit à partir de données expérimentales.
Références
[1] Masson, J.-M. (2005). Fonderie et moulage de l'acier-Cas pratique. Techniques de l'Ingénieur, 15.
[2] PDE solutions Inc. (2008). Technical descriptions of FlexPDE 5.0 User guide.
[3] Labbé, V. (2002). Modélisation numérique du chauffage par induction : approche éléments finis
et calcul parallèle. Ecole Nationale Supérieure des Mines de Paris.
[4] Vinsard, G. (2013, Octobre 1). Transfert inductif de l'énergie - Leçon 3. Récupéré sur arche.univ-
lorraine.fr: http://arche.univ-lorraine.fr/course/view.php?id=5794
[5] Nguyen, H. Q., Remy, B., & Degiovanni, A. (2008). Fast and accurate simplified radiative model
for modeling coupled heat transfers in glass forming process. Advanced Materials Research, 575-
578.
[6] Nguyen, H. Q. (2009). Modélisation et simulation du remplissage de moules verriers : " Prise en
compte du transfert radiatif ". Nancy: Nancy-Université INPL.
[7] Petit, D., & Maillet, D. (2008). Techniques inverses et estimation de paramètres. Techniques de
l'Ingénieur, 39-47.
Remerciements
Les auteurs remercient les équipes Snecma ainsi que Gérard Vinsard et Stéphane Dufour pour
leur aide.