Manuscritl HDR Le Pevedic Jury
Manuscritl HDR Le Pevedic Jury
Manuscritl HDR Le Pevedic Jury
Devant le jury
CONCLUSION .................................................................................................................................... 79
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................................ 83
RÉFÉRENCES SUR L’INTERACTION HOMME-MACHINE ET AIDE TECHNIQUE À LA SAISIE (AXE 1) ................................ 83
RÉFÉRENCES SUR L’INTERACTION ÉMOTIONNELLE (AXE 2) ............................................................................... 84
RÉFÉRENCES SUR LES ROBOTS COMPAGNONS/ARTIFICIELS (AXE 3) ................................................................... 86
RÉFÉRENCES SUR LA STIMULATION COGNITIVE (AXE 4) ................................................................................... 91
TABLES DES TABLEAUX ..................................................................................................................... 93
TABLES DES FIGURES ........................................................................................................................ 93
ANNEXES .......................................................................................................................................... 95
ANNEXE 1 : MODÈLE D’INTERACTION OU DE COMMUNICATION EN INTERACTION HOMME-MACHINE ...................... 97
4 L’aide aux personnes en situation de handicap au cœur d’une recherche en informatique.
RÉSUMÉ
L’interaction Homme-machine s’articule autour de plusieurs points-clés : établissement et
maintien de l’échange, compréhension des signaux et réaction. Mes travaux de recherche
s’inscrivent dans le thème de l’Interaction/Communication/Relation Homme-Machine avec
pour fil conducteur l’aide à la personne en situation de handicap. Au cours de mes projets, j’ai
traité la problématique de l’aide aux personnes en situation de handicap suivant quatre axes :
• la réalisation d’aide technique dans le cadre de la communication écrite (interface de
saisie de textes),
• l’interaction émotionnelle (modèle d’affect computationnel),
• la stimulation cognitive,
• le robot compagnon ou compagnon artificiel
ABSTRACT
Human Computer Interaction focuses on several key points: establishing and maintaining
communication, understanding signals and lastly reaction. My research is part of the theme of
Human-Computer Interaction/Communication/Relationship in order to help disabled people.
In my projects, I discussed the problem of people with disabilities regarding four areas:
adaptive communication aid software (text input)
emotional interaction (computational model of emotions)
cognitive stimulation,
the companion robot or artificial companion
This dissertation also addresses the multidisciplinary subject of acceptability and mutual
understanding in interactions and evaluating the acceptability of a robot as an interaction
partner for humans.
8 L’aide aux personnes en situation de handicap au cœur d’une recherche en informatique.
Introduction 9
INTRODUCTION
Mon parcours au sein de l’Université de Bretagne-Sud (UBS) et de la communauté
informatique
Depuis 1998, j’exerce mon activité d’enseignant chercheur au sein de l’Université de
Bretagne-Sud (UBS). J’ai pu ainsi développer un ensemble de savoir-faire tant au niveau
recherche qu’enseignement. Par ailleurs, mon investissement dans la vie de la communauté
universitaire s’est traduit principalement par une participation au Conseil National des
Universités (CNU)1 et au conseil d’administration de l’association Société Informatique de France
(SIF)2.
La recherche
Mes travaux de recherche s’inscrivent en informatique dans les domaines de
l’Interaction/Communication/Relation Homme-Machine avec pour fil conducteur l’aide à la
personne en situation de handicap. J’ai traité la notion d’Interaction Homme–Machine en
commençant par des notions d’interface, puis, j’ai orienté mes travaux vers la
Communication/Relation Homme-Machine au travers de l’affect et des compagnons artificiels.
L’Interaction Homme-Machine
À partir de 1994, je me suis intéressée à la création d’aides techniques pour accroître la
vitesse de saisie de textes pour des personnes handicapées physiques. Ces travaux m’ont permis
de développer un prototype d’aide à la communication écrite « HandiAS » (1994-1998). Ces
recherches se sont poursuivies avec le projet « Sybille » (1999-2004). Elles ont donné lieu à un
système opérationnel, robuste et ergonomique d’aide à la saisie de textes, « Sibylle »
actuellement utilisé par des enfants Infirmes Moteurs Cérébraux (IMC) au centre Kerpape3. Ces
deux projets m’ont permis de développer des interfaces pour la saisie de textes et d’acquérir
des compétences en communication langagière (traitement automatique des langues, analyse
syntaxique et prédiction de mots dans une phrase). Depuis 2011, je poursuis des travaux sur
l’aide à la saisie de textes en utilisant non plus les lettres mais des icônes (le projet « Picone »).
La Communication/Relation Homme-Machine
En 2004, j’ai réalisé une étude « MAPH » (Média Actif Pour le Handicap 2004-2005) sur les
travaux autour du « animal assited therapy » en étudiant l’impact du robot Paro4 sur des
personnes ayant un handicap au centre de Kerpape. Cette étude a montré les limites du robot
Paro, en particulier, dans l’expressivité et l’interactivité. Elle a permis de proposer une voie de
recherche autour des robots compagnons expressifs avec le projet « Emotirob » (2006-2010).
Ces travaux ont permis la définition d’un modèle de génération d'émotions « Grace ». Le modèle
d’affect computationnel « iGrace » basé sur le modèle émotionnel « Grace » a été implémenté
sur le robot « EmI » (Emotional Model of Interaction) afin de générer une réaction émotionnelle
à un discours. Nos expérimentations5 sur le sujet ont permis de déterminer les degrés de liberté
minimums nécessaires au robot et de valider partiellement notre modèle émotionnel. La
demande, en termes d’accompagnement de la personne dans ses tâches quotidiennes, que ce
1
http://cnu27.iut2.upmf-grenoble.fr/
2
http://specif.org/
3
Centre Mutualiste de Rééducation et de Réadaptation Fonctionnelles de Kerpape, France
4
Robot phoque développé au laboratoire de recherche japonais AIST par T. Shibata
5
Évaluation auprès d’enfants d’écoles primaires de Bretagne
10 L’aide aux personnes en situation de handicap au cœur d’une recherche en informatique.
soit dans l'aide à la réalisation d’actions ou dans la gestion de l'organisation de la journée, s’est
accrue. Suite à ce constat, j’ai entrepris des recherches sur un robot capable d’accompagner les
personnes dans leur quotidien avec le projet « RobaDom » (2009-2012) qui vise à évaluer le
bénéfice d’un robot à tête « humanoïde » expressive apportant des services cognitifs et
psychologiques adaptés. Ce projet a permis la réalisation d’une architecture informatique
permettant la gestion de l’interaction entre l’homme et des compagnons artificiels.
Les trois projets de recherche (MAPH – Emotirob – RobaDom) ont montré que le problème
de l’interaction en informatique et robotique croise les préoccupations des sciences humaines.
C’est pourquoi en 2010, j’ai participé et coordonné le projet EPT MIAC de UEB6 (2010-2012) pour
élaborer un modèle interdisciplinaire de l’acceptabilité et de l’intercompréhension dans les
interactions.
Cette thématique de recherche, entreprise depuis 2004, se poursuit avec le projet ANR
Contint MoCa (démarrage automne 2012) : le projet MoCA est un projet qui se focalise sur
l’étude des compagnons artificiels (personnages virtuels et robots personnels) et de leur valeur
pour des usagers dans des situations de la vie de tous les jours. Les compagnons artificiels sont
des systèmes interactifs intelligents destinés à entretenir une relation à long terme privilégiée
avec l’usager.
L’enseignement
En parallèle de mon activité de recherche, j’exerce, depuis 1998, mon activité
d’enseignement au sein de l’Institut Universitaire de Technologique de Vannes (IUT de Vannes)
et du département Statistique et Informatique Décisionnelle (STID). J’ai la responsabilité de deux
cours de première année (un cours de système d’exploitation, architecture des ordinateurs et
réseaux et un cours de programmation) ainsi que la coordination des projets informatiques.
De 1998 à 2003, j’ai assuré la responsabilité des enseignements de réseaux, client/serveur,
web en formation continue (DU-IA) pour des troisièmes années.
De 2004 à 2007, j’ai participé aux enseignements de Traitement Automatique des Langues
(TAL) du Master Recherche IHM de l’UBS.
En 2002, j’ai porté8, le projet de création de la licence professionnelle conception des
systèmes décisionnels (LP CSD) pour le département STID de l’IUT de Vannes. J’ai été ensuite
responsable de cette formation pendant 4 ans (2003-2007).
6
Équipes Projets Transversaux de l’Université Européenne de Bretagne - Modélisation
interdisciplinaire de l’acceptabilité et de l’intercompréhension dans les interactions (MIAC) sous la
responsabilité scientifique de P. Banchet (Rennes 2)
7
Centre d’expertise national en stimulation cognitive
8
En collaboration avec R. Babé (PAST à l’IUT de Vannes) et P. Kermorvant (chef du département STID)
en 2002
Introduction 11
La communauté informatique
En 2007, j’ai souhaité m’impliquer au sein de la communauté informatique en participant au
Conseil National des Universités (CNU). J’ai été élue au CNU section 27 (informatique) en 2008
pour un mandat de 4 ans (2008-2011) puis en 2012 pour un nouveau mandat (2012-2015). Pour
ce dernier mandat, je suis élue au bureau du CNU et à ce titre, je suis membre de la Commission
Permanente du Conseil National des Universités (CP CNU).
Depuis 2010, je suis membre du conseil d’administration de la Société Informatique de
France (SIF) fondée en 1985 sous l’ancien nom de Specif.
9
Co-encadrement scientifique de la thèse d’I. Schadle par J-Y Antoine et B. Le Pévédic sous la
direction de F. Poirier sur une bourse région Bretagne
Introduction 13
Période 2 : de 2004-2011
10
Encadrement scientifique de la thèse de S. Saint-Aimé par B. Le Pévédic sous la direction de D.
Duhaut sur une bourse région Martinique
14 L’aide aux personnes en situation de handicap au cœur d’une recherche en informatique.
Les thèmes de recherche sont vastes et les questionnements nombreux. Au travers des
projets de recherche auxquels j’ai participé, j’ai apporté des réponses sur les 3 points suivants :
3 - Acceptabilité
Le problème de l’acceptabilité est un problème vaste. J’ai souhaité travailler sur cette notion
en parallèle du projet ANR RobaDom afin d’élaborer un modèle générique d’acceptabilité d'un
point de vue transversal aux hommes, aux animaux et aux machines (coordination du projet
pluridisciplinaire EPT MIAC).
Ce projet a permis d’intégrer les questionnements, les méthodes, les analyses, les
connaissances et les modélisations par l’entrée de l’intercompréhension et de l’acceptabilité
dans les interactions.
L’objectif est de réaliser :
Une problématisation interdisciplinaire de l’acceptabilité et de l’intercompréhension
dans les interactions
Une modélisation synthétique partagée du processus transversal d’interaction dans
sa complexité
11
Encadrement scientifique de la thèse de C. Jost par B. Le Pévédic sous la direction de D. Duhaut sur
contrat ANR
12
Co-encadrement du Stage de Master Recherche de V. André par B. Le Pévédic en collaboration avec
M. Hausberger, A. Lemasson du laboratoire EthoS de Rennes 1
Introduction 15
Depuis janvier 2012, j‘ai intégré le pôle CID du laboratoire Lab-STICC (UMR 6285). Je suis
membre de l’équipe de recherche IHSEV – Interaction Humain Système et Environnement
Virtuel (dirigée par P. De Loor). Cette intégration me permet de poursuivre mes recherches
entreprises sur les robots compagnons et l’accompagnement dans la vie quotidienne. Un
compagnon peut être une entité plus générique que le robot et le terme de compagnon artificiel
s’impose naturellement. Ses recherches vont se poursuivre, en autre, avec le projet « MoCa ».
13
Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie des personnes âgées et des personnes handicapées
14
Suppléante de D. Duhaut au Conseil d’Administration du CEN STIMCO (nommé en novembre 2010
par le président de l’UBS)
16 L’aide aux personnes en situation de handicap au cœur d’une recherche en informatique.
15
Un axe de recherche est matérialisé par une couleur, pour l’axe 1 : le bleu, pour l’axe 2 : le violet,
pour l’axe 3 : le orange et pour l’axe 4 : le marron
Introduction 17
Organisation du manuscrit
Ce mémoire dresse un panorama des projets de recherche auxquels j’ai participé. Il est
organisé suivant les 4 axes de ma recherche :
Une troisième partie va traiter du projet MIAC qui a permis de proposer un modèle de
l’intercompréhension transversale aux hommes, animaux et machines. Ces travaux sont le
résultat d’échanges et de réflexions sous la forme de rencontres, de séminaires et d’entretien
entre chercheurs. Ce projet a permis de travailler en étroite collaboration avec différentes
disciplines pour proposer un model commun.
– CHAPITRE 1 –
Les multitudes des dispositifs d’interaction (souris, WIMP, visiocasques, tables interactives…)
permettent à un humain et un ordinateur de communiquer de nombreuses manières. Certains
dispositifs rendent cette interaction de plus en plus naturelle. Par les IHM, de nouveaux types de
relations peuvent émerger :
En augmentant la « compréhension » par la machine des demandes des humains
En facilitant le contrôle par l’homme de la machine
Cela peut faciliter l’accès à de services vers un plus grand nombre de personnes, personnes
âgées ou handicapées notamment.
Dans la vie d’une IHM [Sottet 05], on distingue classiquement deux phases : sa construction
et son utilisation. La construction est dirigée par un contrat qualité en termes d’utilité et
d’utilisabilité :
L’utilité spécifie les services « utilisateur » attendus. Par exemple, pouvoir régler à
distance la température de sa maison ;
L’utilisabilité pose des requis en termes de facilité d’apprentissage, d’efficacité, etc.
La spécification peut s’appuyer sur des critères d’ergonomie.
La norme ISO 9241 définit l’utilisabilité comme « le degré selon lequel un produit peut être
utilisé, par des utilisateurs identifiés, pour atteindre des buts définis avec efficacité, efficience et
satisfaction, dans un contexte d’utilisation spécifié ». Les termes sont définis comme suit :
efficacité : le produit permet à ses utilisateurs d’atteindre le résultat prévu ;
efficience : atteint le résultat avec un effort moindre ou requiert un temps minimal ;
satisfaction : confort et évaluation subjective de l’interaction pour l’utilisateur.
L’utilité et l’utilisabilité [Sottet 05], sont définies pour des contextes d’usages donnés. On
spécifie :
le profil utilisateur par des données générales (âge, taille, etc.), ses compétences
métiers et informatiques ;
la plate-forme d’interaction (PC, PDA, PC couplé à PDA, écran tactil, etc.) ;
l’environnement physique (lumineux, sonore, etc.), social, etc. accueillant
l’interaction.
L'acceptabilité est définie comme l'ensemble des conditions qui rendent quelque chose
acceptable ou encore comme le fait de donner son consentement ou son assentiment à ce qui
est offert, à ce qui arrive. Dans le domaine des technologies, la notion d'acceptabilité est
fortement liée à celle d'utilisabilité.
On note parmi les principaux modèles d’Interaction en IHM (en annexe 1, ces 4 modèles
sont détaillés) :
Le modèle du processeur humain de [Card 83]
Le modèle ICS de [Barnard 87]
La théorie de l'action de [Norman 86]
La théorie instrumentale de [Rabardel 95]
24 L’aide aux personnes en situation de handicap au cœur d’une recherche en informatique.
Interface Homme-Machine
Pour les utilisateurs qui ont des facultés motrices réduites et un usage altéré de la parole, un
moyen de communication alternatif est le recours aux systèmes de communication assistée ou
AAC (Alternative and Augmentative Communication).
Quelque soit le système de communication assistée, le principe est toujours le même :
sélectionner les lettres ou mots ou plus généralement les symboles qui vont composer le
message à émettre. Trois caractéristiques principales permettent de caractériser les outils
d’aides à la communication :
Le dispositif de pointage qui sert à la sélection des symboles
La nature des symboles utilisés (lettres, images, etc.)
Le type de support utilisé (tableau électronique, outil informatique, etc.)
Sur le site de l’association Isaac16, on peut consulter un ensemble de recherches et des outils
disponibles en Communication Améliorée et Alternative (cf. copie de la page d’accueil du site de
l’association Isaac-Francophone en annexe 2). Sur le thème du handicap, on peut citer en autre,
l’Institut Fédératif de Recherche sur les Aides Techniques pour personnes Handicapées17
16
http://www.isaac-fr.org/index.php/outils-de-communication-alternative
17
http://ifrath.fr/
– Chapitre 1 – Aide Technique dans le cadre de la Communication Homme/Machine 25
Mes recherches se sont orientées vers la réalisation d’aide technique à la saisie de textes
pour des personnes fragilisées en travaillant sur la notion de vitesse de saisie. Ces recherches se
sont concrétisées par la création de trois outils, le système HandiAS, le système Sybille et enfin le
système Picone (Figure 5).
•HandiAS 1994-1998
Handias
•Aide Langagière
•Sybille 1999-2003
Sybille
•Aide Langagière
•Picone 2011-2012
Picone
•Aide Pictographique
Le projet HandiAS (thèse de B. Le Pévédic [Le Pévédic 97]) permet une saisie de textes
utilisant un système de prédiction morphosyntaxique. Ces recherches se sont poursuivies par la
réalisation d’un système d’aide à la communication appelé Sibylle (financement de thèse de la
région Bretagne dont a bénéficié Monsieur I. Schadle22). Actuellement, je poursuis des travaux
sur l’aide à la saisie de textes en utilisant non plus les lettres mais des icônes (projet Picone).
18
http://www.handicap.org/
19
http://www.irit.fr/
20
http://www.annemcdonaldcentre.org.au/
21
http://www.aacinstitute.org/
22
Co-encadrement scientifique de la thèse par B. Le Pévédic et J-Y Antoine sous la direction de F.
Poirier
26 L’aide aux personnes en situation de handicap au cœur d’une recherche en informatique.
PROJET HandiAS
Dates 1994-1998
Durée 3 ans
Équipe de Recherche Irin –TAL - Nantes
Contexte Travaux réalisés lors de ma thèse
Objectif Aide à la saisie de textes
Public cible Handicap physique
Technologies mises en œuvre TALN
Résultat majeur Outils logiciel
Publications scientifiques 10
Suite donnée au projet Projet Sybille
Enjeux Scientifiques
Thème de recherche traité dans ce projet : Aide logicielle pour la communication des
personnes handicapées physiques.
L’aide peut être abordé de deux manières :
La première consiste à apporter à l'utilisateur une aide technique (clavier adapté).
Quant à la seconde, elle apporte une aide logicielle (solution retenue pour HandiAS).
Les systèmes développés avec l'une ou l'autre des approches gardent néanmoins le même
objectif : celui de restaurer un taux de communication acceptable, c'est-à-dire le plus proche
possible de celui de la communication parlée ou écrite.
L’'utilisation d'un clavier, ou de tout autre moyen manuel, par des personnes paralysées des
membres supérieurs pose problème, et ce d'autant plus que le handicap est important.
L'impossibilité d'utiliser leurs mains les oblige à employer des machines plus ou moins
spécialisées qui ne permettent pas malheureusement une saisie rapide des données.
Objectif : Accroître la vitesse de frappe.
La vitesse de la plupart des systèmes d'aide à la saisie qui apportent une aide mécanique à
l'utilisateur handicapé ne dépasse pas 5 mots à la minute. Ce score est bien inférieur au taux de
communication des personnes valides. L’objectif de mes travaux est de permettre à l'utilisateur
de ne pas saisir l'ensemble des lettres du mot qu'il souhaite écrire pour diminuer le temps de la
saisie d’un texte.
Moyens mise en œuvre : Développement d’un outil d’aide à la communication écrite
(HandiAS). Cet outil est basé sur des notions de traitement automatique de la langue (TAL) avec
un traitement des connaissances lexicales et syntaxiques ainsi que des aspects statistiques.
Descriptif du projet
Le projet HandiAS [Le Pévédic 97] a pour objectif d'accélérer la saisie de textes pour des
personnes handicapées physiques, en leur proposant, le plus rapidement possible, le mot
qu'elles souhaitent écrire. Il a fallu créer un modèle de morphosyntaxique évolutive, à partir du
contexte gauche, utilisant une technique hybride, symbolique et statistique. Le système
construit fait appel à des études statistiques et symboliques de la langue française. Il fonctionne,
d'une part à partir de dictionnaires fréquentiels de mots et de lettres et, d'autre part, grâce à
une modélisation d'un ensemble de structures de phrases du français auxquelles j’ai affecté des
– Chapitre 1 – Aide Technique dans le cadre de la Communication Homme/Machine 27
probabilités d'utilisation. Ceci permet, dans le cadre du vocabulaire courant d'une personne, la
prédiction de la fin d'un mot, après la saisie de quelques lettres.
HandiAS est un système qui offre un gain de 43,53 % des actions par rapport à un utilisateur
valide. La proposition du mot désiré apparaît au bout de 2,6 lettres écrites.
J’ai démontré que l'utilisation conjointe des techniques statistiques (calculs sur corpus) et
symboliques dans la prédiction permet d'obtenir de meilleurs résultats que par l'emploi d'une
seule méthode.
Ces travaux n’ayant pu être évalués auprès de personnes atteintes d’un handicap, j’ai
poursuivi ces recherches avec le projet Sybille qui fera l’objet du paragraphe suivant.
Voici une simulation du fonctionnement de HandiAS (Figure 6). L'exemple traité est le début
de la phrase Avant d'aborder les dispositions ... Les éléments sélectionnés par l'utilisateur sont
signalés en caractères gras.
Liste des mots proposés Clavier simulé Liste des mots proposés Clavier simulé
des
-b cd -fg h -jk lm
Avant -b cd -fg h ijk lm
de Avait
n o p q rs tu v w x n -p q rs t u v w x
d' y z !?;, . :-"'()
Avoir
y z !?;, . :-"'()
Avant d | Av |
Liste des mots proposés Clavier simulé Liste des mots proposés Clavier simulé
le des
la -b cd -f g h ijk lm de -b cd -fg h -jk lm
n o p q r- tu v w x n o p q rs tu v w x
les
y z !?;, . :-"'()
d' y z !?;, . :-"'()
PROJET SYBILLE : RÉALISATION, VALIDATION ET TEST D’UN SYSTÈME D’AIDE À LA SAISIE DE TEXTES
PROJET Sybille
Dates 1999-2004
Durée 4 ans
Équipe Valoria – Vannes – EQUIPAGE
Partenaire Le centre de rééducation et de
réadaptation fonctionnelle de Kerpape
Financement Bourse région Bretagne
Co-Encadrement Thèse d’Igor Schadle
Objectif Aide à la saisie de textes
Public cible Handicap physique et cérébral
Technologies mises en œuvre TALN
Résultats majeurs Outils logiciel
Thèse soutenue en décembre 2003
Publications scientifiques 6
Suite donnée au projet Franck Poirier (université de Bretagne-Sud)
Jean-Yves Antoine (université de Tours)
Enjeux Scientifiques
Descriptif du projet
Le handicap concerne ici des personnes dont l’usage de la parole est altéré et les facultés
motrices très réduites. Pour ces personnes, un moyen de communication alternatif est la
composition assistée de messages.
Comme pour HandiAS, l’objectif est de concevoir un outil d’aide à la saisie de textes avec un
clavier simulé à l’écran. Une prédiction de mots permet d’économiser le nombre de saisies en
complétant la fin des mots par l’intermédiaire d’une liste de mots.
Les prédictions de mots se basent sur le principe des N-grammaires. Pour cela, un modèle
statistique qui mesure la fréquence d’apparition des suites de lettres ou de mots (N-grammes)
est élaboré à partir d’un corpus de textes. Il est possible de calculer, lors de la saisie de chaque
mot, la probabilité qu’il apparaisse dans ce contexte donné. Le modèle linguistique, utilisé dans
Sybille, étend la taille du contexte à la phrase afin d’en améliorer les capacités prédictives.
– Chapitre 1 – Aide Technique dans le cadre de la Communication Homme/Machine 29
Ces travaux ont donné lieu à une application, Sibylle [Schadle 03], actuellement utilisée par
des enfants Infirmes Moteurs Cérébraux au centre de rééducation et réadaptation fonctionnelle
de Kerpape et des publications scientifiques dont [Schadle 02] et [Schadle 04]. Sybille possède
une interface paramétrable en fonction des capacités des utilisateurs (taille des caractères,
vitesse de défilement, nombre de mots à proposer etc...). J-Y. Antoine de l’Université de Tours et
Franck Poirier de l’Université de Bretagne-Sud ont poursuivi ces travaux.
Actuellement, je travaille sur un outil multi-utilisateur de saisie assistée par pictogramme
(Picone) qui utilisera des techniques développées dans Sybille.
Voici un exemple du fonctionnement de Sybille issu de [Schadle 03] (Figure 7). Au début de
la saisie du mot « me » la liste de mots affiche « , de . du et ». Le mot n’apparaissant pas,
l’utilisateur doit taper la lettre « m ». Le curseur parcourt la liste des lettres sur le clavier simulé
jusqu’à atteindre la lettre « m ». Après la sélection de la lettre « m », le clavier simulé et la liste
de mots ont été actualisés et le curseur remis en position initiale, en haut à gauche du clavier de
lettre. Cette fois le mot « me » est affiché dans la liste. Pour accéder à cette liste, l’utilisateur
doit d’abord sélectionner la touche d’accès à la liste des mots. Cette touche figure en deuxième
position sur le clavier simulé. Une fois l’accès à la liste de mot réalisé, le défilement reprend du
haut vers le bas. Le mot « me » est sélectionné et un caractère « fin de mot » (un espace) est
ajouté. Notons que sur cet exemple, malgré la petite taille du mot « me », la saisie par la liste de
mots apporte un gain. En effet, celle-ci nécessite 1 défilement + 1 clic pour accéder à la liste et
encore 4 défilements + 1 clic (soit 5 défilement et 2 clics) ; la saisie de la lettre « e » et de
l’espace aurait nécessité : 5 défilements + 1 clic (pour le « e »), une réorganisation du clavier puis
4 autres défilements + 1 clic pour l’espace (en position 3 après « me »), soit 9 défilements et 2
clics (et une réorganisation du clavier de lettres).
PROJET Picone
Dates 2011-2012
Durée En cours
Équipe Valoria – Vannes – RIMH
Encadrement Projet étudiants en IUT (Vannes)
Objectif Aide à la saisie de textes
Public cible Handicap physique et cérébral
Technologies mises en œuvre TALN
Résultat majeur Outils logiciel
Enjeux Scientifiques
Descriptif du projet
Un prototype multi-utilisateur existe accessible via un navigateur pour permettre une large
diffusion. Les tests ne sont pas encore commencés.
– Chapitre 1 – Aide Technique dans le cadre de la Communication Homme/Machine 31
– CHAPITRE 2 –
AIDE À LA PERSONNE : DE LA
GÉNÉRATION D’ÉMOTIONS DANS LES
INTERACTIONS HOMME-ROBOT AU
COMPAGNON ARTIFICIEL
34 L’aide aux personnes en situation de handicap au cœur d’une recherche en informatique.
– Chapitre 2 – Aide à la personne : de la Génération d’émotions dans les interactions Homme-Robot au
Compagnon Artificiel
35
J’ai proposé avec MAPH un outil afin d'aider au réconfort psychologique et physiologique de
ces enfants pendant et suivant une période d’hospitalisation ou de rééducation. L’objectif de
MAPH est de s'installer dans la vie de l'enfant comme un compagnon, qui soit son confident. Il
doit être présent, disponible et savoir répondre aux sollicitations de l’enfant. L’objectif est donc
la conception et la réalisation de robots dédiés à l’assistance à la thérapie. L’aboutissement de
ses travaux est la réalisation d’un prototype comme média actif entre les thérapeutes et les
personnes soignées, afin de susciter une interaction sociale. Dans un premier temps la notion de
média actif est assimilée au robot compagnon puis le terme plus générique de compagnon
artificiel s’impose.
Les objectifs visés par l’utilisation d’un média actif sont multiples :
aide à la personne pour la communication,
utilisation d’un objet de transfert,
lutte contre le stress des patients en milieu hospitalier par le biais d’animaux
artificiels,
réconfort psychologique et physiologique.
L’usage de tels outils offrent des possibilités d’interactions fortes entre la personne
fragilisée, le robot et l’entourage.
23
Voir en particulier IEEE « Human Interactive Robots for psychological enrichment » - novembre
2004
36 L’aide aux personnes en situation de handicap au cœur d’une recherche en informatique.
Le projet MAPH a commencé par une étude que j’ai mené en collaboration avec D. Duhaut,
avec le robot phoque Paro (Figure 12) du laboratoire AIST (Figure 11) au centre de rééducation
fonctionnelle de Kerpape (Figure 10) ainsi qu’avec des rééducateurs de l’Institut Médico-Éducatif
(IME) de Vannes, des médecins et pédiatres en centre hospitalier (cf : Rapport interne –
utilisation du robot PARO annexe 4 et l’étude de l’interaction psychologique et physiologique
entre un robot et des personnes ayant un handicap annexe 5).
Les résultats obtenus lors de cette première étude montrent que le robot Paro apporte un
réel résultat positif lors de son utilisation avec des enfants autistes qui sont socialisés par
l’animal artificiel ou dans les interactions entre enfants déficients mentaux pour lesquels Paro
sert de médiateur.
L’utilisation d’un robot dans le contexte d’éducation/rééducation d’enfants handicapés
moteurs et/ou mentaux peut agir sur leur apaisement psychologique et physiologique ou sur
leur socialisation.
38 L’aide aux personnes en situation de handicap au cœur d’une recherche en informatique.
La conception d’un robot social par l’approche fonctionnelle entre pleinement dans les
domaines de recherche de l’IHM et la conception centrée utilisateur : identification ses fonctions
nécessaires et évolution d’un prototype en fonction de tests.
•MAPH1 2005
•Expressivité et interactivité
• MAPH2 2006
•Dynamique des émotions
•Emotirob 2006-2010
•Interaction Emotionnelle
•RobaDom 2009-2012
•Architecture Multimodale
Les émotions
La définition des émotions et leurs modélisations ont fait l’objet de nombreuses études.
La définition des émotions ne fait pas unanimité et apparaît comme polysémique. Michelle
Larivey [Larivey 02] distingue quatre types d'expériences émotives : les émotions simples,
mixtes, repoussées et les pseudo-émotions. Voir l’annexe 6 pour consulter un ensemble des
définitions des émotions servant de base aux travaux actuels.
Pour la modélisation des émotions, les modèles suivants sont à la base de nombreuses
études :
Le modèle de Roseman [Roseman 79] basé sur les théories de l’évaluation cognitive
et sur une série de rapports d’expériences sur les émotions.
Le modèle OCC (Ortony, Clore, Collins) [Ortony 88] basé sur les théories de
l’évaluation cognitive.
Le modèle de Lazarus [Lazarus 91, 01] basé sur l’évaluation cognitive et l’adaptation
ou « coping ».
Le modèle de composant de Scherer [Scherer 95] qui définit l'émotion comme une
séquence de changements d'états en réponse à un stimulus externe, ou interne, par
rapport à l'intérêt de l'individu.
Le comportement
Le comportement humain est également sujet à plusieurs définitions [Bloch 94].
C'est un ensemble de phénomènes observables de façon externe.
C’est une manière d'être et d'agir des Animaux et des Hommes, des manifestations
objectives de leur activité globale.
C’est l'ensemble des réactions objectivement observables qu'un organisme
généralement pourvu d'un système nerveux exécute en réponse aux stimulations du
milieu, elles-mêmes objectivement observables.
C’est est une réalité appréhendable sous la forme d'unités d'observation, les actes,
dont la fréquence et les enchaînements sont susceptibles de se modifier ; il traduit
en action l'image de la situation telle qu'elle est élaborée, avec ses outils propres,
par l'être que l'on étudie : le comportement exprime une forme de représentation et
de construction d'un monde particulier.
La personnalité
La personnalité joue un rôle important dans les réactions à un évènement [Deutsch 65],
[Vallet-Gardelle 68]. Il existe deux approches de la personnalité :
Approche dans la psychologie sociale : théorie du trait. Un trait de personnalité
est un adjectif qui décrit un comportement, des états affectifs, mais aussi des
formulations sur la valeur des individus. Pour chaque trait, des outils
psychométriques peuvent être élaborés, qui permettent de situer un individu
par rapport au reste de la population de référence. Cette théorie est issue de la
théorie implicite de la personnalité (T.I.P.) qui considère que certains traits de la
personnalité vont généralement ensemble ou non.
Approche dans la psychologie analytique : théorie du type. La théorie du type est
issue de la psychologie analytique, élaborée par le psychiatre Carl Gustav Jung
[Jung 50]. Elle définit trois grandes caractéristiques de la psyché humaine :
– Introversion / Extraversion,
– Intuitif / Factuel,
– Intellectuel / Affectif.
24
http://psychobiologie.ouvaton.org/ - site web consulté en 2012
42 L’aide aux personnes en situation de handicap au cœur d’une recherche en informatique.
Le grand public est aussi partie prenante et intègre la notion de robot compagnon comme le
démontre le salon de la robotique « InnoRobo » à Lyon en mars 2012 avec plus de 14 pays
présents (Figure 15).
25
http://www.millenaire3.com/uploads/tx_ressm3/Robotique_assistance_01.pdf
– Chapitre 2 – Aide à la personne : de la Génération d’émotions dans les interactions Homme-Robot au
Compagnon Artificiel
43
Pour les projets en robotique et agents virtuels (Figure 16), on peut citer notamment :
« Companions » dont l’objectif est de changer la façon d’interagir au quotidien avec un
ordinateur ou internet en proposant l’usage d’un personnage virtuel conversationnel,
expressif et doté de capacités de dialogue avancées lui permettant de s’exprimer de
façon verbale et non verbale26.
« Semaine » dont l’objectif est de construire un personnage virtuel conversationnel
capable de percevoir les expressions faciales de l’humain, de restituer des feedbacks
multimodaux, d’adapter ses stratégies conversationnelles et ainsi et de maintenir une
interaction homme‐machine prolongée27.
« Aiko » dont l’objectif est de créer un robot humanoïde pour aider les personnes agées
dasn la vie de tous les jours28.
« CompanionAble » : Integrated Cognitive Assistive & Domotic Companion Robotic
Systems for Ability & Security a débuté en 2008. Ce projet développe le robot Hector :
Social-Companion Robotics29.
26
http://www.companions-project.org/
27
http://www.semaine‐project.eu
28
http://www.projectaiko.com/
29
http://www.companionable.net/
44 L’aide aux personnes en situation de handicap au cœur d’une recherche en informatique.
30
http://robotic.media.mit.edu/index.html
31
http://affect.media.mit.edu/
32
http://www.intellimedia.ncsu.edu/
– Chapitre 2 – Aide à la personne : de la Génération d’émotions dans les interactions Homme-Robot au
Compagnon Artificiel
45
33
Encadrement du Stage de Master Recherche de M. Petit par B. Le Pévédic en collaboration avec D.
Duhaut
46 L’aide aux personnes en situation de handicap au cœur d’une recherche en informatique.
Figure 17 : Ensemble des visages servant à la construction d’une base de données des émotions
(EmotiveFaceBase)
Le projet MAPH1 a identifié les 6 expressions et permis de les codifier. Sur ces modèles de
visage assez simples, les émotions sont réalisées de façon statique, il faut maintenant les animer
afin qu'elles soient appliquées sur un robot. Il faut donc étudier, les relations entre les
différentes émotions et les modèles permettant de passer d’une émotion à une autre. La
question sous-jacente est : est-ce que la dynamique de transition d’une émotion à une autre est
interprétable par l’observateur ?
Pour répondre à cette question, j’ai travaillé sur un modèle de génération d'émotions et sur
son intégration sur un robot physique. Il faut prendre en compte :
les relations entre les différentes émotions,
les modèles permettant de passer d’une émotion à une autre.
J’ai étudié les changements d’états au sein d’une même émotion afin de rendre
l’expressivité de MAPH plus réaliste et moins automatisée. Le robot MAPH doit être réactif et ne
pas tomber dans un comportement répétitif afin de solliciter l’intérêt et l’éveil des enfants. Il
doit également pouvoir réagir aux sollicitations externes et répondre par une émotion adaptée
aux stimuli. Il nous faut définir un modèle et des mesures d’évaluations de la dynamique des
émotions. Lors de ce projet, nous avons retravaillé sur une problématique déjà étudiée,
notamment, par la communauté sur les agents conversationnels animés.
34
Encadrement du Stage de Master Recherche de S. Saint-Aimé par B. Le Pévédic en collaboration
avec D. Duhaut
48 L’aide aux personnes en situation de handicap au cœur d’une recherche en informatique.
FICHE PROJET EMOTIROB : UN COMPAGNON RÉACTIF ET EXPRESSIF POUR DES ENFANTS FRAGILISÉS
PROJET Emotirob
Dates 2006-2010
Durée 4 ans
Équipe Valoria – Vannes – RIMH
Financements Projet ANR PSIROB06_174281
Bourse région Martinique
Encadrement Thèse de Sébastien Saint-Aimé
Objectif Robot compagnon expressifs
Public cible Réconfort
Technologies mises en œuvre Interaction émotionnelle
Résultats majeurs Modèle formel et opérationnel des
émotions et des interactions
Thèse soutenue en 2010
Publications scientifiques 17
Suite donnée au projet Projet RobaDom
Enjeux Scientifiques
Thème de recherche traitée dans ce projet : concevoir un robot compagnon expressif pour
enfants handicapés ou devant subir une longue hospitalisation.
Voici les deux axes principaux de ce projet :
Le premier est lié à des contraintes mécaniques : le robot doit être très léger, facile à
saisir et à manipuler, plus que ne l’est Paro ; en outre, il doit disposer d’une
autonomie énergétique.
Le deuxième relève de l’interaction homme-machine : le réconfort psychologique
que le robot peut fournir est lié à la qualité du lien affectif que l’enfant peut lui
porter. Il semble évident que ce lien peut être considérablement renforcé si le robot
compagnon est doué d’un minimum de capacités de compréhension de la parole
humaine et s’il est capable d’exprimer des émotions en retour.
Objectifs : Il convient donc de concilier les contraintes d’un robot léger et autonome à celles
de capacités de compréhension et d’expression.
Moyens mise en œuvre : Définition d’un modèle de génération d'émotions « Grace » et
implémentation du modèle émotionnel « iGrace » basé sur le modèle émotionnel « Grace » sur
le robot « EmI » afin de générer une réaction émotionnelle à un discours (compréhension du
discours).
50 L’aide aux personnes en situation de handicap au cœur d’une recherche en informatique.
Descriptif du projet
Dans ce projet, il fallait garder les qualités fondamentales de « Paro » : animal peluche de
contact agréable, présence de capteurs. Par contre, nous devions le doter des capacités
nécessaires de perception et de compréhension de la langue naturelle pour qu’il puisse
construire une représentation formelle de l’état émotionnel de son interlocuteur afin de donner
à ses réactions un caractère aussi naturel que possible. Ce projet, centré sur la détection et la
simulation des émotions, s’appuie sur le recueil de corpus d’enfants en situation et des études
linguistiques de ces corpus, des recherches liées au traitement automatique de la langue
naturelle et à sa compréhension, des études sur la perception et la modélisation des émotions et
enfin, la réalisation matérielle du robot.
Les questions scientifiques qui se posent dans ce projet sont les suivantes :
Comprendre le langage d'un enfant qui parle à sa peluche (en l'occurrence le robot)
et détecter son état émotionnel à travers son discours et ses expressions faciales
(travaux de [Le Tallec 12]).
Doter le robot d'une capacité de réactions émotionnelles pertinentes, et faire
exprimer de manière intelligible ces émotions par le robot (travaux de [Saint-Aimé
10]).
Évaluer l'apport de cette interaction : comment mesurer le réconfort d'un enfant ?
J’ai travaillé sur les notions de réactions émotionnelles du robot et leurs évaluations (thèse
de S. Saint-Aimé [Saint-Aimé 10]). Le robot doit posséder un comportement évolutif en fonction
des relations avec l’enfant. L’interaction avec les enfants est basée sur les expressions faciales du
robot. Le problème est donc de déterminer quelles sont les émotions exprimées par l'enfant et
de déterminer quelles émotions devraient être données en retour. Dans un deuxième temps, il
faut définir comment les faire exprimer physiquement par le robot. Il faut concevoir le modèle
interne d’émotions d’un robot compagnon. Ce modèle émotionnel ayant pour objectif de
générer une réaction émotionnelle non-verbale, au discours de l’enfant sur le robot « Emi ».
La version synthétique des résultats présentés à l’ANR sous forme d’un poster est disponible
en annexe 7.
Ce projet a permis de définir le modèle émotionnel « iGrace » (Figure 22), basé sur le
modèle émotionnel « Grace » (Figure 23) qui intègre les trois théories fondamentales
caractérisant un processus émotionnel, l’évaluation ou « appraisal », l’adaptation ou « coping »
et la personnalité.
Ce modèle a été implémenté sur le robot « Emi » (Figure 26) afin de générer une réaction
émotionnelle à un discours. Ce robot a été spécifiquement créé pour être capable d’exprimer
des émotions simples par des mimiques de son visage et la posture de la tête en réponse à des
phrases dites.
Ces travaux ont fait l’objet d’évaluations qui prouvent que le modèle « iGrace » génère une
réaction cohérente (Figure 24).
Les résultats des expérimentations (Figure 24) [Saint-Aimé 10] montrent un bon taux de
reconnaissance des émotions (Figure 25) de la part des enfants ainsi qu’un très grand
attachement. Plusieurs expérimentations ont permis de montrer que la réaction du robot est
« crédible » pour rapport au texte qu’on lui lit. Par exemple, le taux de reconnaissance des
émotions exprimées par le robot est satisfaisant par rapport à la qualité du prototype du robot.
Il faut noter également que le fait de toucher, caresser le robot permet d’augmenter la qualité
de l’interaction.
52 L’aide aux personnes en situation de handicap au cœur d’une recherche en informatique.
Le projet en image
Au cours du projet Emotirob , 3 versions (Figure 26) de Emi ont été réalisées et testées :
Le prototype1 est inexploitable car il possède trop de défauts de spécification et de
réalisation.
Le prototype 2 est meilleur mais inexploitable par manque de qualité de réalisation.
Le prototype 3 est plus satisfaisant, autonome en énergie, il a permis de réaliser les
expérimentations.
FICHE PROJET ROBADOM : ÉTUDE DE L’IMPACT D’UN ROBOT MAJORDOME À DOMICILE SUR L’ÉTAT
PSYCHOAFFECTIF ET COGNITIF DE PERSONNES ÂGÉES AYANT DES TROUBLES COGNITIFS LÉGERS
PROJET RobaDom
Dates 2009-2012
Durée 4 ans
Équipe Valoria – Vannes – RIMH
Financement Projet TecSan ANR : ANR-09-TECS-012-02
Encadrement Thèse de Céline Jost
Objectif Robot compagnon
Public cible Soutien psychologique
Résultats majeurs Une architecture informatique pour gérer
l’interaction avec des compagnons artificiels
Thèse soutenance prévue fin 2012
Publications scientifiques 8
Suite donnée au projet Projet MoCa
Enjeux Scientifiques
Descriptif du projet
Les aides techniques mises au point ne sont pas toujours adaptées aux patients qui souffrent
de troubles cognitifs, ce qui rend l’acceptabilité difficile. Il serait souhaitable de doter les
innovations technologiques de capacités d’expressions plus « humaines » comme l’attention, la
joie, la tristesse, la compassion tout en leur laissant leur rôle de machine qui collecte des
informations et offre des services. Ces innovations, par exemple des robots, doivent être
capables d’offrir trois types de services :
Services d’aide matérielle. Son propriétaire est aidé dans sa vie quotidienne dans la
gestion des ressources qui l’entoure : gestion de la maison, courses, information,
agenda, suivi d’objets (lunettes, clefs, médicaments …)
Services de relais d’informations pour les différents acteurs de l’environnement
proche de la personne : médecin, famille, amis, voisins. Pour chaque classe, les
informations collectées sont de natures différentes.
Services de soutien psychologique et cognitif. Dans ce cas, il s’agit pour le robot
d’être présent dans des moments de solitude pour offrir des services d’animation de
la vie. Pour ce type de services, le robot doit être accepté par la personne et son
acceptation passe par la capacité du robot à développer : discrétion, attention,
diplomatie.
Si les deux premiers types de services d’aide matérielle et de relais d’informations font
aujourd’hui l’objet de nombreuses études, les services de soutien psychologique et cognitif sont
peu étudiés. Le projet RobaDom doit permettre d’étudier de l’impact d’un robot majordome à
domicile sur l’état psychoaffectif et cognitif de personnes âgées ayant des troubles cognitifs
légers.
À terme, le robot (Figure 31) pourra être au service de toutes les personnes souffrant de
troubles cognitifs y compris celles souffrant de la maladie d’Alzheimer ou d’autres syndromes
démentiels. L’expérience acquise lors d’enquêtes auprès des utilisateurs finaux montre que pour
obtenir des résultats facilement exploitables sur les échelles d’évaluation (acceptabilité,
utilisabilité, qualité de vie), il est préférable de cibler des personnes âgées peu atteintes sur le
plan cognitif et dans les gestes de la vie quotidienne (MCI : Mild Cognitive Impairment). Ces
personnes ont encore des capacités résiduelles d’apprentissage et de mémorisation. Lors
d’échanges dans des réunions de groupe, les personnes MCI reconnaissent qu’il serait préférable
de s’approprier ce type d’outil avant l’aggravation de leurs troubles cognitifs. À un stade avancé,
la capacité d’adaptation et d’apprentissage est amoindrie, l’appropriation de l’outil sera plus
difficile du fait de l’anosognosie. L’approche dans ce cas est différente, le robot est au service de
l’aidant professionnel ou non. Enfin, un tel système robotique d’assistance aux personnes
pourrait être décliné pour des personnes souffrant d’autres affections comme l’accident
vasculaire cérébral (AVC), la sclérose latérale amyotrophique (SLA) …
Figure 27 : Répartition des tâches entre les différents acteurs du projet RobaDom
En parallèle, un travail sur la répartition des tâches et arbitrage entre les différents
compagnons et services a été réalisé. Il a fait l’objet du stage de master recherche de G.
Lemasson [Lemasson 12] en collaboration avec C. Jost. Ce travail est couplé avec
l’architecture MIIME.
Il porte sur la réalisation d’une architecture informatique (Figure 28) permettant la gestion
de l’interaction entre l’homme et des compagnons artificiels ou plus généralement des entités
agissantes. On appelle entité agissante un objet physique, ou non, qui communique avec un
humain ou une machine, dans le contexte de l'interaction homme-machine. Par exemple : un
robot ou un personnage virtuel qu'il soit sur un mobile, une télévision, un ordinateur...
56 L’aide aux personnes en situation de handicap au cœur d’une recherche en informatique.
Fonctionnement de MIIME
MIIME est une architecture informatique modulaire. Un module est un programme
indépendant et autonome spécialisé dans le traitement d'une tâche précise. On trouve trois
types de modules : les modules d'entrée, de calcul et de sortie. Les premiers modules sont
spécialisés dans le traitement des informations en provenance des capteurs (caméra,
thermomètre, accéléromètre, micro...). Les modules de calcul sont experts dans des tâches
particulières (gestion des logs, calcul de l'émotion d'une phrase, ...). Les modules de sortie sont
spécialisés dans le traitement d'une entité agissante. Chaque module possède une entrée et une
sortie lui permettant de communiquer avec d'autres modules. MIIME permet de réaliser des
applications en liant des modules existants entre eux.
Fonctionnement d’Arco
ArCo est une application de MIIME. Cette architecture est composée d'un nombre
indéterminé de modules d'entrée et de sortie. Chacun de ces modules est associé à une fiche de
description. Les informations en provenance des capteurs sont appelés Perceptions. Les
informations à destination des entités sont appelés Actions et représentent les actions que
peuvent effectuer les entités. La fiche des descriptions d'un module contient toutes ses
perceptions et toutes ses actions disponibles. ArCo compte trois modules de calcul qui sont le
Connecteur, le Gestionnaire d'Environnement et l'Interpréteur. Le Connecteur permet de
déterminer les liens qui existent entre les différents modules. L'utilisateur spécifie les liens dans
un fichier texte qui est lu par le module. Le Gestionnaire d'Environnement collecte toutes les
perceptions envoyées par les modules d'entrées. Il possède une vue totale de l'environnement
en « temps réel ». Il est directement lié au troisième module : l'Interpréteur. Celui-ci lit un
scénario (préalablement écrit par l'utilisateur) et interprète les actions requises en fonction des
perceptions fournies par les modules d'entrée.
Fonctionnement d’AmbiProg
Pour pouvoir saisir l’ensemble des scénarios par l’ensemble des usagers, il a fallu concevoir
une interface de saisie. Cette interface graphique (Figure 29) permet une prise en main rapide
par l’ensemble des utilisateurs.
AmbiProg est une interface graphique de programmation visuelle permettant de créer les
scénarios d’ArCo. Ce sont ces scénarios qui sont lus par l'Interpréteur. AmbiProg n'est pas un
module d’ArCo. Il s'utilise de façon indépendante et peut être vu comme un traitement de texte.
Lors de son démarrage, AmbiProg récupère les informations concernant les modules connus
– Chapitre 2 – Aide à la personne : de la Génération d’émotions dans les interactions Homme-Robot au
Compagnon Artificiel
57
d’ArCo. Cela concerne tous les modules qui se sont connectés au moins une fois au système.
AmbiProg répertorie toutes les perceptions et toutes les actions de la totalité des modules.
Ainsi, pour chaque module, on sait quelles informations sur l'environnement il peut nous
communiquer et quelles actions il peut effectuer. Dans le cadre de la stimulation cognitive, un
jeu de cartes interactif a été réalisé et testé « StimCards » (Figure 32).
L’objectif du stage est d’évaluer des interactions entre l’homme et différents types
d’interlocuteurs dans un contexte de stimulation cognitive (Figure 30).
Les interlocuteurs sont :
l’avatar de l’équipe « greta » dirigée par Catherine Pelachaud de Télécom ParisTech,
un robot « humanoïde métallique »,
un robot « animal peluche »
un ordinateur/témoin.
35
Stagiaire de Master 2 Comportement Animal et Humain
58 L’aide aux personnes en situation de handicap au cœur d’une recherche en informatique.
1 2 3
le Personnage (aca) le Robot (humanoïde métallique) l’Animal (animal peluche)
Figure 30 : Photos des différents objets animés intervenant lors des tests de stimulation cognitive
Ainsi, dans un premier temps, nous avons testé l’influence de la présence d’un objet animé
(robot/avatar) ou non (témoin : ordinateur) sur la satisfaction et la concentration des enfants
Figure 33). Dans un second temps, nous avons testé l’influence du support réel versus virtuel de
l’objet animé. Enfin, nous nous sommes intéressées à l’impact des différences de forme et de
texture (robot humanoïde à texture métallique versus robot d’apparence animale à texture
peluche).
L’ensemble des résultats et des protocoles d’évaluation est disponible dans le rapport de V.
André [André 12], voici uniquement les résultats les plus significatifs :
« Nous pouvons alors remarquer que les enfants montrent plus d’intérêt, de facilité et
de satisfaction dès lors qu’un des robots ou l’ « aca » est présent. De plus, les enfants
semblent avoir une attitude plus négative et exprimer moins de confiance en eux face à
l’ « aca » que lorsqu’ils sont face aux robots. Enfin, il semble que les enfant soient plus
concentrés et plus motivés face au robot « humanoïde métallique » que face au robot «
animal peluche ». Ainsi, lors de la réalisation d’une tâche cognitive, la présence d’un robot
de type « humanoïde métallique » permet aux enfants d’être plus satisfaits, plus
optimistes et plus concentrés. »
Limites
La limite dans ce projet est liée à la réalisation du robot. En effet celui-ci n’est toujours pas
disponible. Ce retard n’a pas permis l’intégration entre l’architecture informatique (MIIME) et le
module informatique permettant au robot d’exploiter l’interprétation des signaux *audio
(prosodie et langage), Vidéo (visage) et Actimétrie (quantité de mouvement)] afin d’assurer une
interaction sans interruption et efficace. Dés réception du robot, il sera procédé aux tests
d’intégration (le projet RobaDom ne se termine que fin 2012).
Ce retard dans la conception du robot entraine inévitablement l’absence de tests au
domicile des personnes. À ce jour, seul les tests concernant le fonctionnement de l’architecture
MIIME dans le cadre d’un jeu de stimulation cognitif a pu être mis en place à l’hôpital Broca sous
la supervision des psychologues.
– Chapitre 2 – Aide à la personne : de la Génération d’émotions dans les interactions Homme-Robot au
Compagnon Artificiel
59
Le projet en image
– CHAPITRE 3 –
MODÉLISATION INTERDISCIPLINAIRE
DE L’ACCEPTABILITÉ ET DE
L’INTERCOMPRÉHENSION DANS LES
INTERACTIONS
62 L’aide aux personnes en situation de handicap au cœur d’une recherche en informatique.
36
Site Internet : http://www-valoria.univ-ubs.fr/congres/iii2011/
37
Site Internet : http://www.intercommunications.fr
– Chapitre 3 – Modélisation interdisciplinaire de l’acceptabilité et de l’intercompréhension dans les
interactions
63
Dans une interaction, Goffman [Goffman 1973, 1974] propose que les individus suivent une
ligne de conduite, c'est-à-dire « un canevas d’actes verbaux et non verbaux qui leur servent à
exprimer leur point de vue sur la situation et donner son appréciation sur les participants et lui-
même ». Dans cette ligne de conduite, chaque personne revendique une valeur sociale positive.
Sur la Figure 34 est représentée son modèle d'interaction.
Intercompréhension et Coopération
Acceptabilité
L'acceptabilité est définie comme l'ensemble des conditions qui rendent quelque chose
acceptable ou encore comme le fait de donner son consentement ou son assentiment à ce qui
est offert, à ce qui arrive. Dans le domaine des technologies, la notion d'acceptabilité est
fortement liée à celle d'utilisabilité.
64 L’aide aux personnes en situation de handicap au cœur d’une recherche en informatique.
Cela rejoint ce que Nielsen précise dès 1993, en avançant ce modèle [Nielsen 93] (Figure 35):
38
NTIC : Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication
– Chapitre 3 – Modélisation interdisciplinaire de l’acceptabilité et de l’intercompréhension dans les
interactions
65
Conclusion de l’article présenté par les membres du projet MIAC lors du congrès iii 2011
[Grandgeorge 11b]
Chaque individu a sa propre identité personnelle et sociale, composée de plusieurs facettes.
Lors d’une interaction directe ou indirecte, chaque individu « active » une de ses facettes,
propre au contexte de l’interaction et au partenaire notamment. Nous appelons cette identité,
l'identité proposée. De même, chaque individu perçoit l'identité de l'autre et cette identité
perçue par autrui est logiquement appelée l'identité perçue qui est influencée par les
interactions passées s’il y a lieu. Dans ce schéma, nous proposons que chacun imagine ce que
l’autre se représente de lui-même, ce que l'on nomme l'identité représentée.
À partir de cette dynamique (Figure 37), nous présentons ici une modélisation de
l’intercompréhension transversale aux hommes, animaux et machines (Figure 38). Ainsi, nous
proposons que si l’identité proposée par l’individu A (e.g. statut, but, …dans l’interaction) est
conforme à l’identité représentée de A, et réciproquement pour ces deux identités de
l’individu B, nous pouvons alors parler d’intercompréhension.
Un prochain congrès ?
Le congrès III 2011 à permis de réunir une communauté pluridisciplinaire autour des
dimensions qui construisent l’intercompréhension dans son sens le plus large, en explorant le
rôle de la présence, du temps, du contexte, des rituels, de la redondance, de l’acceptable et du
refusable… à travers les postures, les mimiques, le vocal, les émotions… et cela autour des trois
entités que sont l'homme, l'animal et la machine.
Nous avons voulu que ce congrès permette aux acteurs nationaux de se rencontrer et créer
une synergie autour des pratiques expérimentales vers des modèles. Ainsi, nous espérons
développer, dans l’avenir, des théories plus vastes dans le domaine de l'intercompréhension.
Le succès du premier congrès III 2011 et l’intérêt des participants pour ces rencontres
pluridisciplinaires permettent d’envisager la deuxième édition du congrès III.
70 L’aide aux personnes en situation de handicap au cœur d’une recherche en informatique.
– Chapitre 4 – La Stimulation Cognitive et le Centre d’expertise national en Stimulation Cognitive 71
– CHAPITRE 4 –
LA STIMULATION COGNITIVE ET LE
CENTRE D’EXPERTISE NATIONAL EN
STIMULATION COGNITIVE
72 L’aide aux personnes en situation de handicap au cœur d’une recherche en informatique.
– Chapitre 4 – La Stimulation Cognitive et le Centre d’expertise national en Stimulation Cognitive 73
Le CEN STIMCO est une association de loi 1901 créée le 1er janvier 2011 et soutenue par la
Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie (CNSA). le CEN STIMCO rassemble les
compétences (académiques, professionnelles et industrielles) dans le domaine du handicap et
de la gérontologie afin de créer des synergies pour mettre à disposition de la population des
personnes souffrant de handicaps des aides techniques et des dispositifs innovants et efficaces
visant à compenser les handicaps cognitifs. Les activités du CEN STIMCO se font en étroite
collaboration avec les autres CEN créés par la CNSA :
Le Centre de ressources & d’innovation mobilité handicap (CEREMH) travaille sur la
thématique mobilité.
Le CEN STIMCO, porté par l’Hôpital Broca de l’APHP, est axé sur la thématique
stimulation cognitive.
Le CENTICH, porté par le pôle handicap de la Mutualité Française Anjou Mayenne, se
consacre aux interfaces fonctionnant sur l’utilisation des technologies de la
communication et de l’information.
Le CENROBOTIQUE, porté par le Groupe Languedoc Mutualité se consacre à la
thématique robotique d’assistance et de rééducation.
Le CENHABITAT pris en charge par le Centre de référence de santé à domicile et
autonomie (CRNSDA) investit la thématique habitat et logement.
39
Les informations pour la présentation du Centre d’expertise national en stimulation cognitive sont
issues du dossier de candidature du CEN stimco auprès de la CNSA, des différents comptes rendu des
conseils d’administration et du premier rapport d’activité du Cen Stimco [Cen stimco 2010] et [Cen stimco
2012].
74 L’aide aux personnes en situation de handicap au cœur d’une recherche en informatique.
Elle est composée d’un Conseil d’Administration, d’un Comité Scientifique et Éthique, d’un
Bureau et d’une Équipe Opérationnelle.
La gouvernance est organisée autour des membres fondateurs que sont les 4 universités et
de 2 structures hospitalières de recherche clinique. Le bureau exécutif est restreint pour garantir
efficacité et réactivité (cf. la liste des membres fondateurs et leurs répartitions sur le territoire
national annexe 10)
40
«Handicaps, incapacités, dépendance», Insee, 2002.
41
Ministère délégué à la Sécurité Sociale, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la
famille – Juin 2006
– Chapitre 4 – La Stimulation Cognitive et le Centre d’expertise national en Stimulation Cognitive 75
La stimulation cognitive
En annexe 11, vous pouvez consulter l’état de l’art détaillé la stimulation cognitive issu du
dossier de candidature du CEN STIMCO auprès de la CNSA [Cen stimco 2010].
Les aides techniques visées dans le CEN « stimulation cognitive » comprennent deux
grandes catégories :
Le matériel informatique : les dispositifs et équipements comme les consoles de jeux, les
ordinateurs traditionnels, ceux avec des interfaces alternatives - écran tactile,
commande vocale ou oculaire-, les manettes, les tablettes graphiques, les crayons
optiques, les périphériques, les dispositifs de mesure et d’enregistrement, etc.
Les applications informatiques : les logiciels tels que les jeux vidéo, les logiciels de
communication, d’entraînement cognitif, de rééducation, d’aide à la gestion des tâches
quotidiennes, etc.
Parmi ces aides techniques, quelques-unes s'appuient sur des technologies conçues pour la
population générale tandis que d'autres ont été conçues exclusivement pour répondre aux
besoins particuliers des personnes handicapées.
76 L’aide aux personnes en situation de handicap au cœur d’une recherche en informatique.
Le CEN STIMCO est pionnier pour fédérer l’ensemble des recherches en stimulation
cognitive. À ce titre le CEN STIMCO a organisé le premier colloque européen en stimulation
cognitive à Dijon42. Un second colloque est prévu en 2014.
Il est reconnu que les bénéfices d’un entrainement cognitif ne peuvent se maintenir que s’ils
sont appliqués dans la vie de tous les jours. Il est nécessaire de permettre aux personnes de
posséder à domicile ces outils. Par outils, on entend des applicatifs permettant à la personne
d’avoir : un rappel de son agenda, une surveillance pour sa sécurité, un entrainement cognitif
etc …
Dans le rapport « bien Vivre grâce au numérique » [Picard 12] on retrouve un descriptif de
l’évolution ou de l’émergence de marchés autour du thème du « Bien Vivre ». Les domaines
proposés sont les suivants :
Compenser/suppléer/pallier,
Maintenir en bonne santé, prévenir les problèmes de santé,
Soulager les problèmes de santé, encourager les comportements vertueux,
Faciliter la vie, créer du lien,
Connaître et développer ses capacités individuelles.
Cela correspond pleinement au thème de « Robot Assisted Activity » (RAA) qui étudie tous
les systèmes d’aides à la vie quotidienne des êtres humains : robotique domestique, de
divertissement, aide au handicap … pour lequel j’ai un intérêt depuis 2004 avec le lancement du
Projet MAPH.
Ces enjeux croisent ceux du projet RobaDom sur notamment deux points.
La mise ne place d’outils pouvant être utilisés au sein du domicile par les personnes.
l’acceptabilité de ses outils.
42
http://censtimco.org/tag/congres/
– Chapitre 4 – La Stimulation Cognitive et le Centre d’expertise national en Stimulation Cognitive 77
Perspectives
Le CEN STIMCO est une structure jeune, pour compléter et développer l’aide à la personne
en stimulation cognitive, je vais étudier la faisabilité de la mise en place d’un centre d’évaluation
et de labellisation d’outils de stimulation cognitive au niveau régional en relation avec le CEN
STIMCO.
78 L’aide aux personnes en situation de handicap au cœur d’une recherche en informatique.
Conclusion 79
CONCLUSION
L’impact de la recherche sur la société et les approches pluridisciplinaires sont déterminants
dans mon orientation thématique. Mes recherches au sein de l’Université de Bretagne-Sud ont
été guidées par ces préoccupations.
J’ai acquis un ensemble de connaissances dans les domaines de
l’Interaction/Communication/Relation Homme-Machine avec pour terrain applicatif, l’aide à la
personne en situation de handicap.
Du point du vue des compétences, j’ai abordé le thème de l’IHM suivant 3 angles :
l’interface, l’affect et les compagnons artificiels. J’ai commencé par travailler au niveau des aides
techniques pour la communication en réalisant des interfaces d’aide à la saisie de textes puis j’ai
étendu ma recherche à la communication non verbale en abordant la génération d’émotions
dans un contexte de communication homme/robot compagnon ou compagnon artificiel et
l’acceptabilité d’un tel robot dans l’accompagnement d’une tâche cognitive.
Ses recherches se sont organisées autour de 6 projets ayant fait l’objet d’un financement :
Le projet Sybille [1999-2004]
Le projet MAPH [2004-2005]
Le projet Emotirob [2006-2010]
Le projet RobaDom [2009-2012]
Le projet EPT MIAC [2010-2012]
Le projet CEN STIMCO [2011-2013])
Ces travaux ont fait l’objet de publications dans des conférences ou workshops
internationaux (notamment les conférences Roman, Robio et ISR) ainsi qu’auprès de la
communauté francophone (notamment la revue RIHM et les conférences IHM et handicap).
80 L’aide aux personnes en situation de handicap au cœur d’une recherche en informatique.
43
Action inter pôle HAAL Human Ambient Assisted Living animé par André Thepaut de Télécom
Bretagne et Jean-Luc Philippe de l’Université Bretagne Sud
44
http://www.iromec.org/
Conclusion 81
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Développement, Fiches d’Etat de l’Art DiCog®, CEN-Stimco 2012.
92 L’aide aux personnes en situation de handicap au cœur d’une recherche en informatique.
Tables des Tableaux 93
ANNEXES
96 L’aide aux personnes en situation de handicap au cœur d’une recherche en informatique.
Annexes 97
Card [Card 1983] propose un modèle dit du processeur humain qui conceptualise de manière
simplifiée le processus humain lors d’une phase interactive avec un système informatique. Ce
système est décomposé en trois sous-systèmes interdépendants
système sensoriel,
système moteur,
système cognitif.
Ce modèle a fait l'objet de nombreuses extensions et modications. Deux méthodes d'analyse
du comportement humain sont nées de ce modèle : GOMS et Keystroke (version simpliée de
GOMS).
Le Modèle du Processeur Humain [Card 1983] est affiné dans le modèle Interacting Cognitive
Subsystems (ICS) [Barnard 1987]. ICS est une architecture parallèle multi-processus décomposée
en un ensemble de neuf sous-systèmes spécialisés. Il représente les mécanismes de traitement
de l'information comme une organisation parallèle avec une structure modulaire.
Sous-système
propositionnel Sous-système
(PROP) état physique
(BS)
Sous-système
implicationnel
(IMPLIC )
l'état du système par rapport à ce but. C’est une approche cognitiviste de la modélisation de
l’utilisateur.
[Rasmussen 86] a intégré plusieurs approches pour proposer des paradigmes en analyse du
risque, notamment le modèle SRK (Skill, Rules, Knowledge). C’est un modèle simplifié des trois
niveaux de contrôle des comportements humains. Il complète la théorie de l’action de Norman.
• Le comportement basé sur les connaissances (savoirs) est conscient, et impose à l'être
humain de déclencher un raisonnement pour déterminer les actions à entreprendre. Il met
en œuvre des symboles, construits par l'être humain dans la phase d'acquisition.
• Le comportement basé sur les règles (procédés) fait une distinction entre le but et le
comportement sensu stricto. Le but est conscient, mais le comportement ne l'est pas. L'être
humain reconnaît des situations stéréotypées, et applique des procédures connues.
• Le comportement basé sur les habiletés (réflexes) ne fait plus intervenir d'activité
consciente. À partir d'une reconnaissance de signes analogiques de l'environnement, l'être
humain applique des réflexes appris. Ce comportement peut être complètement
automatique et n'imposer ainsi qu'une charge cognitive très faible. C'est le cas par exemple
des réflexes de posture.
Annexes 99
Figure 41 : Modèle simplifié des 3 niveaux de contrôle des comportements humains selon
Rasmussen (1986)
La théorie instrumentale de Rabardel [Rabardel 1995] qualifie les relations qui existent entre
un sujet, un instrument et l'objet vers lequel l'action est dirigée. Au cours de ce processus, le
sujet s'approprie les instruments, leur conférant des fonctions qui vont au-delà de leurs
fonctions constituantes. Le sujet peut élaborer ses instruments en utilisant les potentialités de
l'artefact. Ainsi, la genèse instrumentale est propre au sujet car elle dépend de l'artefact, mais
aussi de l'utilisation qu'en fait le sujet. Cette théorie sert de fondement à d'autres modèles
d'interaction comme par exemple celui de Fuchs [Fuchs 2001] utilisé en réalité virtuelle.
Annie BERTRAND
Psychologue
Centre de rééducation fonctionnelle
Kerpape
Secteur pédiatrie
Plusieurs professionnels ont utilisé PARO, deux éducatrices de jeunes enfants, deux
psychologues.
Les éducatrices de jeunes enfants l'ont utilisé en séance individuelle. Il n'y a pas eu de
maintien de l'utilisation en groupe car la présence de PARO ne correspondait pas à l'objectif qui
était de susciter les interactions sociales : PARO les intéressait davantage. Les éducatrices ont
donc utilisé PARO en séance individuelle.
R, 6 ans. Petit garçon qui avec un handicap moteur avec trouble associé de naissance,
jumeau, en pleine période de revendication et de toute puissance, utilise PARO comme un
mauvais objet. Est très agressif avec lui. Demande à l'enfermer, à le couvrir d'une couverture, à
faire en sorte qu'il ne fasse pas de bruit. Au cours d'une séance suivante, lui accorde toute son
attention, lui parle.
B, 6 ans, (jumeau de R). Petit garçon avec handicap moteur et trouble associé, en
hospitalisation de jour. Est très intrigué par PARO, demande à la voir. Suscite chez lui la
communication, la joie et la détente. A une réaction opposée à son frère.
A, 2 ans ½, handicap moteur de naissance, petite fille qui n'est pas stressée. Fait beaucoup
de câlins à PARO, l'utilise comme une peluche.
T, 3 ans ½, petit garçon tétraplégique, qui n'a plus de sensibilité. L'utilisation de PARO avec
cet enfant était très intéressante car le fait de toucher le robot, entraînait une réaction, alors
même que l'enfant ne sentait pas ce qu'il faisait. Bonne utilité de la prouesse technique.
En ce qui concerne les psychologues, PARO a été présenté en séance individuelle avec
plusieurs enfants, au cours de plusieurs séances, en fonction de leur "attachement" à PARO.
E, 5 ans, petit garçon ayant subi un traumatisme crânien grave, hospitalisé en internat de
semaine. Pas d'entrée en relation particulière.
C, 6 ans, petit garçon ayant subi un traumatisme crânien grave, hospitalisé en internat de
semaine. Ne semble pas avoir adhéré à la première séance. Demande où est "Parou" les séances
suivantes. Aime le caresser. Est intrigué par PARO.
L, 9 ans, petite fille avec handicap moteur de naissance, hospitalisée en hôpital de jour. Aime
beaucoup quand PARO est là, demande à lui faire des câlins et le toucher parce qu'il est doux.
Accorde peu d'importance à "l'informatique" du robot, l'utilise plus comme une peluche. Elle ne
peut pourtant pas le prendre dans ses bras ni le tenir. Ne le demande pas s'il n'est pas là.
M, 9 ans, petite fille au C.R.F. (hôpital de jour) dans les suites de l'ablation d'une tumeur
cérébrale. Attachement ++. PARO est un média au cours des séances de soutien psychologique.
Utilisé comme une confident et considéré comme un véritable animal. Impression qu'il aide à
l'étayage. Utilisé à chaque séance. (cf. grille d'analyse).
Annexes 103
Utilisation de PARO auprès d'enfants qui ont des soucis de comportement en groupe, avec
difficultés à rester en place et attentifs. PARO était présenté comme "récompense" à la fin du
déroulement de la séance, si les enfants avaient bien respectés les consignes. Présentation de
PARO revêt une importance particulière pour deux d'entre eux (C&T), qui du coup, ont du mal à
quitter la salle. Veulent rester pour le caresser. Lui parlent. Aiment son contact. Les deux autres
aiment bien le voir mais ne s'y attachent pas particulièrement. S'il y a non respect des consignes,
par l'un des enfants au cours de la séance, PARO n'est pas montré. On remarque une grande
tristesse pour l'ensemble du groupe et une culpabilisation de celui qui a causé le "désagrément"
(entre parenthèses, c'est un peu l'effet que nous cherchions, afin d'aider l'enfant qui ne respecte
pas les consignes, à se rendre compte de la conséquence que peut avoir un acte).
Remarques générales :
On remarque que l'attachement au robot PARO n'est pas systématique, elle dépend d'un
certain nombre de facteurs comme la connaissance de ce type de jouet (s'ils en ont déjà à la
maison u non etc…), la situation psychologique, le type de handicap (handicap acquis versus
handicap de naissance).
Conclusion :
L'utilisation de PARO a été très agréable (même pour les différents professionnels !!). Elle
s'avère être une expérience intéressante, au moins dans l'idée d'utiliser un média que l'enfant
puisse investir dans le temps.
Introduction
Claire PALLARD, pédiatre, est à l’origine de l’expression des critères de la grille d’évaluation
de la section 3. Laurence TRIVIERE, Marcelle SAMSON sont éducatrices de jeunes enfants leur
travail sera présenté dans la section 4.1. Sylvie LEMONNIER, Annie BERTRAND sont psychologues
et leur travail sera présenté en section 4.2. Le robot Paro développé au Japon par le chercheur T.
Shibata [2] est utilisé dans cette expérimentation. Ce robot est muni de capteurs qui lui
permette de réagir à des caresses ou lorsqu’il est pris dans les bras. Il tourne sa tête vers la
source sonore et réagit à son nom. Par ailleurs il émet de petits sons.
Annexes 105
La grille d’évaluation
Observation Clinique : Afin d’étudier l’impact du robot sur le stress des enfants une grille
d’évaluation a été développée. Cette grille contient une liste de comportements avec la façon de
les évaluer. Une cotation de 1 à 5 est faite en suivant des axes sur : la motricité, les mimiques et
le vocabulaire.
Expérimentation
De janvier à octobre 2004, deux robots Paro, ont été mis en test au centre de Kerpape afin
d'étudier l'impact d'un animal artificiel sur l'apaisement psychologique et physiologique de la
personne handicapée ou sur sa socialisation. Ce travail offre une possibilité de définition de
nouveaux produits aptes à modifier significativement le confort psychique des personnes en
détresse. L’expérimentation a porté sur une population d’enfants ayant un handicap moteur
(troubles moteurs, troubles de la sensibilité…) et/ou des troubles cognitifs associés (troubles du
langage, de la perception…). Un certain nombre d’enfants intégrant cette étude se déplace en
fauteuil roulant et certains d’entre-deux sont également loin de leur famille. Dans ce contexte,
Paro pouvait être un vecteur intéressant d’investissement affectif. Pour cette expérimentation,
Paro a été utilisé par quatre professionnelles de la santé (deux éducatrices et deux
psychologues) afin d’étudier l’impact d’un robot comme média entre les thérapeutes et les
106 L’aide aux personnes en situation de handicap au cœur d’une recherche en informatique.
enfants dans le but de susciter une interaction sociale. Les résultats obtenus lors de cette
première étude montrent que le robot Paro apporte un réel résultat positif lors de son utilisation
avec des enfants handicapés mentaux pour lesquels Paro sert de médiateur. Néanmoins cette
première expérimentation a montré les limites d’un système comme Paro. En effet, les réactions
constatées sont différentes en fonction du handicap de l’enfant de sa situation psychologique et
de sa connaissance des objets robotisés.
Le travail des éducatrices de jeunes enfants avec Paro a été réalisé en séance individuelle.
L’utilisation en groupe ne permettant pas de susciter des interactions sociales intéressantes car
le comportement des enfants était non constructif : Paro captait toute l’attention.
Quatre enfants ont été retenus pour cette expérimentation : deux jumeaux (R et B ♂) de 6
ans et deux très jeunes enfants A, 2 ans ½ et T, 3 ans ½. Les deux jumeaux ont un handicap
moteur et cognitif de naissance avec absence d’agressivité dans les gestes ; ils sont en
hospitalisation de jour. Ces deux garçons ont un comportement totalement opposé face à Paro.
Le premier est en pleine période de revendication et de toute puissance. Il est très agressif avec
le robot et demande à l'enfermer, à le couvrir d'une couverture, à faire en sorte qu'il ne fasse
pas de bruit. Ce comportement va s’inverser au cour de la séance suivante. Son frère jumeaux
quant à lui est très intrigué par Paro et demande à le voir. Il suscite chez lui la communication, la
joie et la détente. Pour la petite fille A, 2 ans ½, handicapée moteur de naissance, elle n'est pas
stressée avec Paro et son comportement est très câlin, elle l'utilise comme une peluche. Avec le
quatrième enfant T, 3 ans ½, petit garçon tétraplégique, atteint de troubles sensitifs majeurs,
l’utilisation de Paro à été très intéressante car le fait de toucher le robot, entraînait une réaction,
alors même que l'enfant ne sentait pas ce qu'il faisait. L’utilisation du média actif a montré son
atout par rapport à un objet inanimé par le biais du toucher qui était alors jusque-là pour lui un
sens "inutile, sans compétence"
Paro a été présenté en séance individuelle avec plusieurs enfants et en fonction de leur
"attachement", Paro à été utilisé de manière plus régulière. L’étude à été réalisé sur quatre
enfants. E, 5 ans, petit garçon ayant subi un traumatisme crânien grave et hospitalisé en internat
de semaine. Il n’y a pas eu d'entrée en relation particulière avec le robot. C, 6 ans, petit garçon
ayant subi un traumatisme crânien grave, hospitalisé en internat de semaine. Il semblait ne pas
avoir adhéré à la première séance mais demande, les séances suivantes, où est Paro. Il est
intrigué mais aime le caresser. L, 9 ans, petite fille avec handicap moteur de naissance,
hospitalisée en hôpital de jour. Elle aime beaucoup quand Paro est là, demande à lui faire des
câlins et le toucher parce qu'il est doux. Elle accorde peu d'importance au côté actif du robot,
elle l’utilise plus comme une peluche malgré son handicap qui ne lui permet pas de le prendre
dans ses bras ni le tenir. Elle ne fait pas la démarche de demandé Paro si elle ne le voit pas. M, 9
ans, petite fille à hôpital de jour suite de l'ablation d'une tumeur cérébrale. Son attachement à
Paro est très fort (utilisation à chaque séance). Paro est un véritable média au cours des séances
de soutien psychologique et est utilisé comme une confident. Il est considéré comme un
véritable animal.
Annexes 107
Paro à également été utilisé en séance de groupe par les psychologues. Les enfants
concernés sont : B, 8 ans, ♂; C, 8 ans, ♀; L, 10 ans, ♀; T, 8 ans ½, ♂. Ces enfants ont des soucis de
comportement en groupe, avec des difficultés à rester en place et d’attention. Si les enfants
avaient bien respectés les consignes, Paro était présenté comme "récompense" à la fin du
déroulement de la séance. L’objectif recherché était d'aider l'enfant qui ne respecte pas les
consignes, à se rendre compte de la conséquence que peut avoir un acte. Pour deux d'entre eux
(C&T), la présentation de Paro revêtait une importance particulière ce qui provoquait une
réticence à quitter la salle (besoin de rester pour le caresser, lui parler. Ils aimaient son contact).
Les deux autres enfants aimaient bien le voir mais ne s'y attachaient pas particulièrement. D’une
manière générale, s'il y avait non respect des consignes, par l'un des enfants au cours de la
séance, Paro n'est pas montré. Cette réaction provoquait une grande tristesse pour l'ensemble
du groupe et une culpabilisation de celui qui a causé le "désagrément". L’objectif recherché à
été atteint.
Résultat et perspectives
Sans rentrer ici dans le détail des évaluations qui sont très difficiles, il apparaît que les robots
Paro sont dans leur ensemble des outils intéressants pour ce type de travail. Toutefois un certain
nombre de caractéristiques sont à améliorer : l’autonomie énergétique est trop faible, il est trop
lourd pour des enfants n’ayant que peu de force, il faut augmenter les prises sur le robot car il
glisse dans les bras de ces même enfants, il ne possède pas assez de mimique, il faudrait pouvoir
interagir avec lui par la parole, son revêtement en peluche est difficile a laver (problème
d’hygiène : salive etc…). Le projet robotique actuel est de concevoir un nouveau robot en tenant
compte de ce cahier des charges. Notre idée est de fournir un système a deux niveaux : l’un un
robot unique dans le même esprit que Paro mais tenant compte des remarques précitées.
L’autre est d’augmenter les capacités de ce robot physique à générer des émotions par
l’adjonction d’un compagnon virtuel. Celui-ci aurait des mouvements coordonnées avec le robot
physique et servirait ‘d’interface intelligente’ pour gérer un niveau de communication langagière
plus élevé.
Conclusion
Cette première expérimentation montre par ses résultats que le robot peut jouer un rôle
très intéressant dans l’éducation et la rééducation d’enfants. L’utilisation d’un robot quel qu’il
soit dans une structure comme Kerpape, et peut-être comme dans toute structure de soins,
nécessite un travail sur la représentation qu’ont les équipes médicales d’un tels outils. Les
résistances à l’utilisation d’un robot proviennent plus souvent des professionnels que des
108 L’aide aux personnes en situation de handicap au cœur d’une recherche en informatique.
References
[1] http://www.kerpape.mutualite56.fr
[2] http://www.mel.go.jp/soshiki/robot/biorobo/shibata/aec.html
Annexes 109
45
Tableau issu de la thèse de [Saint-aimé 10]
110 L’aide aux personnes en situation de handicap au cœur d’une recherche en informatique.
Coordinatrice du projet :
Brigitte LE PEVEDIC – Valoria – UBS
Membres du projet :
Marine GRANDGEORGE – EthoS – Rennes 1
Martine HAUSBERGER – EthoS – Rennes 1
Alban LEMASSON – EthoS – Rennes 1
ANNEXE 10 : LISTE DES MEMBRES FONDATEURS DU CEN STIMCO ET LEURS RÉPARTITIONS SUR LE
TERRITOIRE NATIONAL
Le développement des interventions cognitives a ses origines au début du XXe siècle dans le domaine
de la prise en charge des traumatismes crâniens (Acevedo et Lowenstein, 2007). Avec l’importance
croissante accordée à l’étude du vieillissement, des maladies neurodégénératives et des accidents
vasculaires cérébraux, ces interventions ont commencé à être utilisées aussi dans la prise en charge des
personnes âgées ayant des troubles cognitifs (Clare et Woods, 2004).
C’est également dans le domaine de la réhabilitation neuropsychologique des patients ayant souffert
d’un traumatisme crânien que les premières interventions cognitives informatisées ont eu lieu (Lynch,
2002 ; Pella et al, 2008).
L’introduction des jeux vidéo à la fin des années 70 ainsi que l’adoption progressive des ordinateurs
personnels (PCs) au cours des années 80 ont motivé les cliniciens à profiter des possibilités offertes par
ces logiciels pour la mise en place des programmes de réhabilitation. Plusieurs évaluations avec des jeux
vidéo existants ont été menées auprès des traumatisés crâniens (Larose et al., 1989).
La sollicitation de plusieurs fonctions cognitives (habiletés visuo-spatiales, visuo-motrices,
attentionnelles, etc.), la facilité d’un entraînement répété, l’autonomie d’utilisation et l’attractivité
esthétique des jeux vidéo ont motivé ce choix. Ces études ont montré qu’il existait un effet
d’entraînement qui se traduisait par l’amélioration des performances dans la tâche entraînée tandis que la
généralisation des bénéfices à d’autres domaines cognitifs, non entraînés, n’a pas été réellement
démontrée (Clare, 2008). Deux circonstances ont amené à s’orienter vers d’autres types de matériel : les
résultats peu probants, notamment sur le transfert de bénéfices de la participation aux programmes aux
activités de la vie quotidienne, et la multiplication de logiciels éducatifs dans le domaine commercial.
Les logiciels éducatifs offrent des activités très proches de celles proposées dans les programmes de
réhabilitation traditionnelle, ce qui constitue un avantage par rapport aux jeux vidéo. Comparés aux
méthodes traditionnelles, ces logiciels semblaient plus attractifs grâce à leur présentation multimédia.
Pourtant les faiblesses méthodologiques des premières recherches réalisées avec ces outils (nombre
restreint de participants, absence de groupe contrôle ou de randomisation) ont rendu difficile l’évaluation
de leurs bénéfices. De même, les limites de ces logiciels tels que le manque de validité écologique et
l’impossibilité d’adapter les exercices à chaque profil ont motivé les professionnels à construire des
logiciels spécifiquement conçus pour répondre aux conditions neuropsychologiques particulières (Lynch,
2002). Profitant de la souplesse accordée par l’évolution des technologies et des langages de
programmation, de nombreux cliniciens ont fait le choix de concevoir leurs propres applications
informatiques. Progressivement, l’informatique comme support d’administration des interventions
cognitives a été introduite. Les recherches dans ce domaine se sont poursuivies ciblant des pathologies et
des populations variées.
Graduellement, l’équipement informatique a été utilisé non seulement comme support du contenu
des interventions cognitives (ordinateur, écran, console) mais comme outil de compensation. Ainsi,
plusieurs dispositifs considérés comme des prothèses cognitives ont vu le jour (agendas électroniques,
systèmes de rappel des tâches, services de rappel) et ont été adoptés pour des personnes en perte
d’autonomie pour la réalisation des activités de la vie quotidienne. Différentes expériences ont confirmé
l’utilité de ces applications dans le cadre des programmes de réhabilitation neuropsychologique (pour
revue de la littérature, Kapur et al., 2004). C’est le cas des systèmes de rappel qui utilisent un dictaphone
pour enregistrer avec sa propre voix des messages et qui intègrent des alarmes visuelles et sonores, afin
d’assister des personnes ayant des troubles de la mémoire (Van den Broek et al., 2000). D’autres systèmes
de rappel de tâches transmettent des incitations verbales afin d’assister les personnes dépendantes dans
l’accomplissement des tâches de la vie quotidienne de façon autonome. Dans le projet COACH (Mihailidis
et al., 2004) un dispositif informatique muni d’une caméra permettait de suivre discrètement l’utilisateur
pendant la réalisation des tâches routinières, comme le lavage des mains. Ce dispositif permettait
d’identifier le type de tâche, de repérer les oublis ou les erreurs dans les étapes successives et donnait des
indices verbaux préenregistrés. L’adoption d’un tel système a permis à leurs utilisateurs d’augmenter le
nombre des tâches accomplies quotidiennement sans l’intervention des aidants.
Le développement de l’informatique et des services des technologies de l’information et de la
communication (Internet, réseaux de téléphonie portable) pendant les deux dernières décennies a eu un
impact dans l’évolution des interventions cognitives informatisées. Une étude récente a démontré
46
dossier de création centre d’expertise national en stimulation cognitive déposé à la CNSA 2010.
Annexes 115
l’intérêt d’un service d’envoi des messages SMS à travers le téléphone portable pour fournir des tâches de
stimulation et des informations contextuelles aux personnes ayant souffert de lésions cérébrales (AVC,
traumatisme crânien). Cette application technique a montré que la connaissance préalable de l’utilisation
des téléphones portables, leur acceptation sociale et le coût réduit du service étaient un avantage par
rapport à d’autres prothèses cognitives (Culley et Evans, 2010).
Diverses études ont été publiées sur l'efficacité des interventions cognitives assistées
technologiquement, dans la prise en charge des personnes ayant souffert d’un AVC ou d’un traumatisme
crânien à l’origine de déficits cognitifs. Dans ce domaine, des nouvelles possibilités sont apparues avec
l’introduction de la réalité virtuelle (Rizzo et al, 2004) qui permet la conception de tâches et
d’environnements plus proches de la vie quotidienne. Les environnements virtuels ont été utilisés auprès
de cette population pour faciliter la rééducation des activités de la vie quotidienne dans un
environnement d’apprentissage contrôlé et sécurisé. Par exemple, Gourlay et al. (2000) ont modélisé une
cuisine virtuelle et programmé différentes tâches comme la préparation d’un café, l’utilisation d'un four à
micro-ondes pour réchauffer un repas ou encore l’utilisation d'une cuisinière, démontrant les bénéfices de
ce type d’entraînement et leur transfert aux situations de la vie quotidienne.
Plusieurs auteurs ont montré également le bénéfice des interventions cognitives en complément du
traitement médicamenteux, chez des patients souffrant d’une maladie d’Alzheimer ou d’une maladie
apparentée (pour revue de la littérature, Sitzer, 2006). Dans ce cadre, les interventions cognitives ont pour
but de renforcer les ressources résiduelles des patients par la sollicitation adaptée des fonctions
épargnées afin de permettre le maintien des automatismes et le ralentissement du désapprentissage (De
Rotrou, 2009). En pratiquant des exercices qui ciblent ces capacités conservées, les patients pourraient
garder, pendant un certain temps au moins, un meilleur niveau de performance cognitive que celui de
sujets non stimulés.
L’utilisation régulière de certains logiciels d’entraînement cognitif a permis d’améliorer les
performances aux tâches entraînées (mémoire, langage, attention, vitesse de traitement de l’information)
en démontrant aussi un maintien des bénéfices après quelques mois de suivi (Hofmann et al., 2003 ;
Cipriani et al., 2006 ; Galante et al., 2007). Des programmes éducatifs informatisés destinés initialement à
un public jeune, ont été aussi utilisés à des fins de stimulation cognitive avec des personnes âgées
souffrant de troubles cognitifs montrant une amélioration globale des scores de fonctionnement cognitif
(Tarraga et al., 2006).
De même, des logiciels de divertissement et de stimulation (musique, promenades virtuelles,
réminiscences) adaptés aux personnes souffrant d’un syndrome démentiel ont fait l’objet de recherches
montrant des résultats prometteurs (Riley et al., 2008 ; Topo et al., 2004, Astell et al., 2008). Par ailleurs,
au cours des deux dernières années, plusieurs maisons de retraite ont proposé à leurs résidents des jeux
vidéo et des consoles de salon, initiatives accueillies favorablement de la part de ces personnes et de leur
entourage. Les expériences montrent que ces jeux vidéo ont permis aux résidents de s’engager dans une
activité cognitivement stimulante, plaisante, favorisant les échanges sociaux et contribuant à
l’amélioration de l’estime de soi (Aimonetti, 2009).
De récentes recherches, tant chez l’animal que chez l’homme, mettent en évidence que l’observation
et l’exécution d’actions sont sous-tendues par des systèmes neuronaux communs (Gallese et al., 1996 ;
Grafton et al., 1996). En outre, des études psychophysiques suggèrent la mise en jeu de processus
moteurs lors de la rotation mentale de parties corporelles. En effet, lorsque l’on demande à des sujets de
déterminer la latéralité d’une main présentée à l’écran, ceux-ci tendent à faire bouger mentalement leur
propre main jusqu’à la faire correspondre avec le stimulus avant de répondre (Parsons 1994). Les études
en neuroimagerie fonctionnelle ont confirmé l’existence d’une telle simulation du mouvement en
montrant qu’un certain nombre de régions cérébrales impliquées dans ces tâches de rotation implicite
l’étaient également dans le contrôle visuomoteur des mouvements de la main (Kosslyn et al., 1998 ). Par
conséquent, la simulation d’une action, qu’elle soit intentionnelle, ou évoquée implicitement par
l’observation d’image, partage avec sa réalisation effective des mécanismes communs. Comment vieillit la
représentation mentale du mouvement ? Si simuler un mouvement, c’est réactiver les mêmes régions
cérébrales que celles impliquées dans la production de ce mouvement, alors pourquoi ne pas tirer parti de
la simulation mentale d’une action pour réactiver les fonctions motrices en complément de la pratique
physique d’une activité ?
L’informatisation constitue une alternative intéressante par rapport aux méthodes traditionnelles
dans la mesure où elle peut intégrer des exercices plus variés stimulant plusieurs fonctions sensorielles :
par exemple la reconnaissance auditive, visuelle et topographique. Ces méthodes permettent une certaine
116 L’aide aux personnes en situation de handicap au cœur d’une recherche en informatique.
flexibilité en termes de lieu, d’horaires et d’accessibilité pour les programmes disponibles via Internet
utilisables sur d’autres supports qu’un ordinateur (consoles, smart- phones, téléphones portables…).
Par ailleurs, différents programmes de stimulation cognitive sont proposées chez les personnes
souffrant d’autisme ou d’autres troubles envahissants du développement. En effet, les troubles
envahissants du développement se caractérisent par une atteinte importante de la communication et du
fonctionnement social. Des interventions cognitives ont été développées pour favoriser la communication
et les interactions sociales chez l’enfant et chez l’adulte souffrant de ce type de troubles. C’est le cas des
systèmes de communication, augmentatifs ou alternatifs au langage verbal, qui utilisent des supports
visuels traditionnels ou informatisés. Les dispositifs VOCAs (Voice Output Communication Aids)
comprennent une large gamme d’applications informatisées de simple utilisation permettant la
conversion des images en voix (Schepis et al., 1998). Ces dispositifs constituent aussi un support pour la
stimulation d’autres aspects cognitifs ou psychomoteurs tels que l’attention, l’apprentissage verbal, la
mémoire sémantique, la motricité fine, etc.
La réalité virtuelle a favorisé le développement des nouvelles méthodes thérapeutiques dans ce
cadre, par exemple des agents conversationnels animés peuvent être utilisés pour la remédiation de la
cognition sociale, déficitaire dans les troubles autistiques (Bosseler & Massaro, 2003). Ces agents sont
capables de reproduire la parole, les gestes et les expressions faciales propres à l’être humain. Les
programmes informatisés qui utilisent ces agents permettent de proposer différents niveaux d’interaction
sociale adaptés au profil socio-cognitif de l’utilisateur.
Plusieurs dispositifs informatisés sont également utilisés pour aider les enfants souffrant d’un
handicap sensoriel ou mental à compenser les différentes déficiences motrices ou cognitives tant dans la
réalisation des activités de la vie quotidienne que dans le cadre éducatif. Ces applications assistent les
enfants dans la réalisation des tâches, le développement des compétences linguistiques ou l’entraînement
de certains processus cognitifs comme le contrôle attentionnel. Les ordinateurs qui utilisent des systèmes
de pointage à l’oeil, les logiciels qui convertissent une commande vocale en texte, ou les programmes
informatisés qui proposent des exercices d’entraînement cognitif en constituent quelques exemples.
D’autres travaux portent sur des prises en charge susceptibles d’optimiser le fonctionnement cérébral
en agissant par exemple sur d’autres modalités sensorielles comme l’olfaction ou le toucher. La
stimulation olfactive permet d’ouvrir une porte sur les émotions qui régissent inconsciemment nos
instincts et nos souvenirs et il est établi qu’il existe des relations étroites entre l’olfaction, les processus
émotionnels et la cognition. Les résultats des études des relations entre la stimulation olfactive et les
émotions, citées dans la littérature, sont généralement basés sur des méthodes empiriques et sont
constitués d’observations cliniques qualitatives. L’utilisation thérapeutique des odeurs dans la prise en
charge de handicaps neurosensoriels requiert un travail méthodologique et expérimental basé sur une
approche analytique et quantitative des odeurs. Ces systèmes concernent les personnes souffrant de
handicaps mental et/ou psycho-cognitif qui peuvent être innés (Autisme,…) ou acquis, dus au
vieillissement (Alzheimer, Parkinson,…) ou au travail (Stress,…). Dans la prise en charge de ces types de
handicaps de nombreux spécialistes s’accordent sur l’intérêt de l’utilisation de la mémoire olfactive des
patients. En résumé, cette présentation non exhaustive de l’évolution des interventions cognitives
informatisées permet d’apprécier le développement des techniques et des méthodes et l’extension de
leur applicabilité. Bien que les avantages et les possibilités constatées dans ce domaine soient multiples,
l’évaluation de l’efficacité écologique des interventions, et d’autres questions pratiques concernant leur
application, constituent encore un défi auquel il faudra répondre tant pour la recherche que pour la
clinique.
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118 L’aide aux personnes en situation de handicap au cœur d’une recherche en informatique.
Annexes 119
État civil
VINCENT LE PÉVÉDIC Brigitte
9, Rue Alphonse de Lamartine, 56450 Theix, France (domicile)
Tél : (33) 02-97-43-62-78 (domicile)
Née le 11 juillet 1970 (42 ans) à Nantes (Loire Atlantique, France), Mariée, 3 enfants.
Situation professionnelle
Maître de Conférences – Classe Normale – Échelon 6 au 1/07/11
Enseignement
Institut Universitaire de Technologie de Vannes (IUT de Vannes) - Université Bretagne-Sud (UBS)
Département STatistique et Informatique Décisionnelle (STID) - 8, rue Montaigne 56000 Vannes
Tél : +33 (0)2 -97-62-64-75 - Fax: +33 (0)2 -97-62-64-77
E-mail : [email protected]
Recherche
Laboratoire de recherche : LAB-STICC (UMR 6285) - UEB/Télécom Bretagne - Alain Hillion
Diplômes universitaires
Octobre 1997 DOCTORAT informatique de l'université de Nantes - Mention Très Honorable
Lieu : Institut de Recherche en Informatique de Nantes - Équipe :Langage naturel (LN)
Durée : Septembre 1994 - octobre 1997 (3 ans)
Directeur : D. Maurel - Maître de Conférences - HDR - Université de Tours
Titre : Prédiction morphosyntaxique évolutive dans un système d'aide à la saisie de
textes pour des personnes handicapées physiques - HandiAS -
Jury Président J-H.Jayez Professeur Univ.Nantes
Rapporteurs É. Laporte Professeur Univ. Reims
P. Sabatier CR - CNRS LIM Marseille
Examinateurs F. Debili CR - CNRS IRCM Tunis
D. Laurent Professeur Univ.Tours
D. Maurel MC - HDR Univ.Tours
Invité F. Guenthner Professeur Univ.Munich
Juin 1993 DEA informatique de l'université de Nantes – Mention Assez bien
Lieu Institut de Recherche en Informatique de Nantes (IRIN)
Resp. projet J.-H. Jayez et D. Maurel
Titre Réalisation et gestion d'un dictionnaire électronique évolutif
Coopération Société LOGICOM Diffusion (Nantes)
Juin 1992 Maîtrise informatique de l'université de Nantes - Mention Assez Bien
Juin 1991 Licence informatique de l'université de Nantes - Mention Assez Bien
Juin 1990 DUT informatique de l'IUT de Nantes
120 L’aide aux personnes en situation de handicap au cœur d’une recherche en informatique.
Enseignement
Je suis depuis 1998, Maître de conférences à l’Institut Universitaire de Technologie de Vannes (IUT de Vannes) -
Université Bretagne-Sud (UBS) au Département STatistique et Informatique Décisionnelle (STID). Le chef de
département est Madame E. Le Saux Wiederhold.
Responsabilité Enseignement
Responsable de Cours Depuis 1998 Système d’exploitation, Architecture des ordinateurs et
Réseaux (SAR) au département STID pour les DUT première
année (100 étudiants)
Depuis 2005 Cours de Programmation (Prog 2) au département STID pour
les DUT première année (100 étudiants).
2004-2007 Une partie du cours de Traitement Automatique des Langues
(TAL) au Master Recherche IHM de UBS (10 étudiants).
1998-2003 Cours de Réseaux, Client/Serveur, Web (RCSW) à la
formation continue (DU-IA) pour les troisièmes années (20
étudiants)
Détail Enseignement
Cours SAR – Système-Architecture Réseaux
Les systèmes d’exploitation : fonctions d’un système d’exploitation, processus, systèmes de fichiers,
l’interpréteur de commandes.
Les réseaux : l’historique, l’évolution, les transports, les problèmes de coût. La norme OSI. Internet : les
réseaux (protocole TCP/IP), adresse, client/serveur, les transferts, le Web.
Les architectures des ordinateurs : historique. Architecture classique (processeur, mémoire, bus,
horloge). Représentation de l’information.
Cours Programmation (semestre 1 et semestre 2)
Le langage VB.net sous SharpDevelop (les fichiers, les algorithmes de tri, les outils graphiques, la liaison
exel vb, etc…)
Activité de Recherche
Axe de Recherche
Activité Recherche de 2006 à 2012
Depuis 2012 : Laboratoire Lab-STICC – Pôle CID – équipe IHSV – Responsable P. De Loor/D. Duhaut
2006-2011 : Laboratoire Valoria – Groupe RIHM – Responsable D. Duhaut
Mots clés
Relation/Communication/Interface Homme-Machine (CHM-IHM)
Émotion et modèle computationnel des émotions
Interface de saisie de textes
Architecture informatique pour interaction homme-machine
Handicap et stimulation cognitive
Thématique
L’interaction Homme-machine s’articule autour de plusieurs points-clés : établissement et maintien de l’échange,
compréhension des signaux et réaction. Mes travaux de recherche s’inscrivent dans le thème de
l’Interaction/Communication/Relation Homme-Machine avec pour fil conducteur l’aide à la personne en situation de
handicap. Au cours de mes projets, j’ai traité la problématique de l’aide aux personnes en situation de handicap
suivant quatre axes :
• la réalisation d’aide technique dans le cadre de la communication écrite (interface de saisie de textes),
• l’interaction émotionnelle (modèle d’affect computationnel),
• la stimulation cognitive,
• le robot compagnon ou compagnon artificiel.
Descriptif de ma recherche
À partir de 1994, je me suis intéressée à la création d’aides techniques pour accroître la vitesse de saisie de
textes pour des personnes handicapées physiques. Ces travaux m’ont permis de développer un prototype d’aide à la
communication écrite « HandiAS ». « HandiAS » a pour objectif d'accélérer la saisie de textes pour des personnes
handicapées physiques, en leur proposant, le plus rapidement possible, le mot qu'elles souhaitent écrire. J’ai créé un
modèle de morphosyntaxique évolutive, à partir du contexte gauche, utilisant une technique hybride, symbolique et
statistique. Le système construit fait appel à des études statistiques et symboliques de la langue française. Il
fonctionne, d'une part à partir de dictionnaires fréquentiels de mots et de lettres et, d'autre part, grâce à une
modélisation d'un ensemble de structures de phrases du français auxquelles j’ai affecté des probabilités d'utilisation.
Ceci pour permettre, dans le cadre du vocabulaire courant d'une personne, la prédiction de la fin d'un mot, après la
saisie de quelques lettres.
Ces travaux se sont poursuivis lors du projet « Sybille ». Ils ont donné lieu à un système opérationnel, robuste et
ergonomique d’aide à la saisie de textes, « Sibylle » actuellement utilisée par des enfants Infirmes Moteurs Cérébraux
au centre de rééducation et réadaptation fonctionnelle de Kerpape. « Sybille » possède une interface paramétrable en
fonction des capacités des utilisateurs (taille des caractères, vitesse de défilement, nombre de mots à proposer etc...).
Il intègre les mécanismes de prédiction faisant appel à des niveaux de prédications supérieurs à « Handias » (c’est-à-
dire étendre la taille du contexte), tout en conservant l'approche hybride symbolique / statistique adoptée dans
« handias ».
Depuis 2011, je poursuis des travaux sur d’aide à la saisie de textes en utilisant non plus les lettres mais des
icônes (projet « Picone »).
En 2004, j’ai réalisé une étude « MAPH » (Média Actif Pour le Handicap) sur les travaux autour du « animal
assited therapy » en étudiant l’impact du robot Paro sur des personnes ayant un handicap au centre de Kerpape.
Cette étude a montré les limites du robot Paro, en particulier, dans l’expressivité et l’interactivité et a permis de
proposer une voie de recherche autour des robots compagnons expressifs avec le projet Emotirob. Ces travaux ont
permis la définition d’un modèle de génération d'émotions « Grace ». Le modèle émotionnel « iGrace » basé sur le
modèle émotionnel « Grace » a été implémenté sur le robot « EmI » (Emotional Model of Interaction) afin de générer
une réaction émotionnelle à un discours. Nos expérimentations auprès d’enfants d’écoles primaires de Bretagne ont
permis de déterminer les degrés de liberté minimums nécessaires au robot et de valider partiellement notre modèle
émotionnel. Les résultats montrent que l'interaction se passe bien mais que les enfants ont besoin d'une réaction
adaptée à leur personnalité.
Suite à ce projet, la demande, en termes d’accompagnement de la personne dans ses tâches quotidiennes, que
ce soit dans l'aide à la réalisation d’actions ou dans la gestion de l'organisation de la journée, s’est accrue. Suite à ce
constat, j’ai entrepris des recherches sur un robot capable d’accompagner les personnes dans leur quotidien avec le
projet RobaDom qui vise à évaluer le bénéfice d’un robot à tête « humanoïde » expressive apportant des services
cognitifs et psychologiques adaptés. Ce projet a permis la réalisation d’une architecture informatique permettant la
gestion de l’interaction entre l’homme et des Compagnons Artificiels. Cette architecture informatique permet une :
• Intégration de nouveaux compagnons et services en fonction des disponibilités et des besoins.
• Répartition des tâches et arbitrage entre les différents compagnons et services.
• Gestion de scénarios d’interaction entre un homme et des entités.
Les trois projets (MAPH – Emotirob – RobaDom) ont montré que le problème de l’interaction en informatique et
robotique croise les préoccupations des sciences humaines. C’est pourquoi en 2010, le projet EPT MIAC de UEB a été
mis en place pour élaborer un modèle interdisciplinaire de l’acceptabilité et de l’intercompréhension dans les
interactions.
Cette thématique de recherche, entreprise depuis 2004, se poursuit avec le projet ANR Contint MoCa (démarrage
automne 2012) : le projet MoCA est un projet qui se focalise sur l’étude des compagnons artificiels (personnages
virtuels et robots personnels) et de leur valeur pour des usagers dans des situations de la vie de tous les jours. Les
compagnons artificiels sont des systèmes interactifs intelligents destinés à entretenir une relation à long terme
privilégiée avec l’usager.
Cet ensemble de projet m’a amené naturellement vers le Cen Stimco afin d’apporter ma compétence en
développement de système informatique ou robotique pour une aide adaptée à la personne en stimulation cognitive.
Le CEN STIMCO est une association de loi 1901 créée le 1er janvier 2011 et soutenue par la Caisse Nationale de
Solidarité pour l’Autonomie (CNSA). Le CEN STIMCO rassemble les compétences (académiques, professionnelles et
industrielles) dans le domaine du handicap et de la gérontologie afin de créer des synergies pour mettre à disposition
de la population des personnes souffrant de handicaps des aides techniques et des dispositifs innovants et efficaces
visant à compenser les handicaps cognitifs.
Annexes 123
Visibilité Recherche
Reviews Conférence Ro-man’12 - ICRA ‘10 - Roman ‘09 – ICOR’09 – IROS’08 – TALN’01 – Recital’99
Reviews Journal TAL 2007 - Volume 48 Numéro 3
Coordinatrice projet 2010-2012 – Projet EPT MIAC
Conférence 2012 : Membre du Comité Scientifique du premier congrès européen sur la
stimulation cognitive (Dijon).
2011 : Présidente du Comité Scientifique et du Comité d’Organisation du
congrès III (Bretagne).
2001 : Co-organisation d’un Atelier « Ingénierie linguistique et Handicap ».
2000 : Membre du Comité d’Organisation du colloque RJC-IHM.
Encadrement Recherche
Stage Master 2005 Mathieu Petit
2006 Marie-Laure Régent
2006 Sébastien Saint-Aimé
2009 Céline Jost
2012 Vanessa André
Encadrement Scientifique de Thèse 2009- 2012 Céline Jost (Directeur D. Duhaut)
2006-2010 Sébastien Saint-Aimé (Directeur D. Duhaut)
1999-2003 Igor Schadle (Directeur F. Poirier)
Financement Recherche
Participation au montage des dossiers projets suivants :
Dossier EPT MIAC 2010- coordinatrice projet
Dossier ANR RobaDom 2009
Dossier ANR Emotirob 2007 – Co-Responsable du WP2
Dossier Bourse Région Martinique – 2006
Dossier Bourse Région Bretagne –1999
124 L’aide aux personnes en situation de handicap au cœur d’une recherche en informatique.
La gouvernance de l’association CEN STIMCO est organisée autour des membres fondateurs que sont les 4
universités (Paris-Descartes, de Bourgogne, de Metz Paul Verlaine et d’Université Bretagne-Sud) et de 2 structures
hospitalières de recherche clinique (Hôpital Broca, AP-HP et Gérontopôle Toulouse).
Les objectifs du CEN STIMCO (annexe 9) :
Favoriser la diffusion des solutions technologiques de compensation du handicap cognitif auprès des
usagers et des professionnels du handicap.
Favoriser l’accès aux solutions technologiques de compensation du handicap cognitif tout en assurant
la bonne appropriation et donc un usage efficace.
Favoriser l’innovation en matière de développement des technologies de compensation du handicap
cognitif par des mises en lien des usagers avec le monde de la recherche et les entreprises.
Participer activement à la normalisation et la standardisation des solutions technologiques de
compensation du handicap cognitif.
Inscrire son action dans un réseau international d’expertise dans ce domaine pour maintenir une connaissance
de l’état de l’art et la diffuser au plan national.
Projet ANR Tecsan RobaDom 2009-2012 « Impact d’un Robot Majordome à domicile sur l’état psychoaffectif et
cognitif de personnes âgées ayant des troubles cognitifs ».
Responsable du projet : Anne-Sophie Rigaud (Hôpital Broca) (Pr)
Participants Valoria: Dominique Duhaut (Pr), Brigitte Le Pevedic (McF), Jeanne Villaneau (McF), Sabine Letellier (McF)
Céline Jost (Thèse)
Équipe hors laboratoire : Hôpital Broca (Groupe Hospitalier Broca-Cochin-Hotel-Dieu, Assistance Publique-Hôpitaux de
Paris) et Équipe d'Accueil Universitaire Paris-Descartes - ISIR Groupe «Perception Artificielle et Handicap » Université
Pierre et Marie Curie – ROBOSOFT
Les aides techniques mises au point ne sont pas toujours adaptées aux patients qui souffrent de troubles
cognitifs, ce qui rend l’acceptabilité difficile. Il serait souhaitable de doter les innovations technologiques de capacités
d’expressions plus « humaines » comme l’attention, la joie, la tristesse, la compassion tout en leur laissant leur rôle de
machine qui collecte des informations et offre des services.
Ces innovations, par exemple des robots, doivent être capables d’offrir trois types de services :
Services d’aide matérielle. Son propriétaire est aidé dans sa vie quotidienne dans la gestion des
ressources qui l’entoure : gestion de la maison, courses, information, agenda, suivi d’objets (lunettes,
clefs, médicaments …)
Services de relais d’informations pour les différents acteurs de l’environnement proche de la personne :
médecin, famille, amis, voisins. Pour chaque classe, les informations collectées sont de natures
différentes.
Annexes 125
Services de soutien psychologique et cognitif. Dans ce cas, il s’agit pour le robot d’être présent dans des
moments de solitude pour offrir des services d’animation de la vie. Pour ce type de services, le robot
doit être accepté par la personne et son acceptation passe par la capacité du robot à développer :
discrétion, attention, diplomatie.
Projet EMOTIROB – ANR 2007-2010 : un compagnon réactif et expressif pour des enfants fragilisés.
Responsable du projet : Dominique Duhaut (Valoria)(Pr)
Participants Valoria: Brigitte Le Pevedic (McF), Jeanne Villaneau (McF), Sabine Letellier (McF)
Amel Achour (Thèse), Sebastien St Aimé (Thèse), Marc Le Tallec (Thèse)
Équipe hors laboratoire : UFR SSI, Université de Bretagne Sud - Laboratoire ADICORE, UFR LSHS, Université de
Bretagne Sud - Laboratoire LI (équipe BDTLN), UFR S&T, Université François Rabelais
Dans ce projet, il fallait garder les qualités fondamentales du robot phoque « Paro » développé au laboratoire de
recherche japonais AIST par T. Shibata : animal peluche de contact agréable, présence de capteurs. Par contre, nous
devions le doter des capacités nécessaires de perception et de compréhension de la langue naturelle pour qu’il puisse
construire une représentation formelle de l’état émotionnel de son interlocuteur afin de donner à ses réactions un
caractère aussi naturel que possible. Ce projet, centré sur la détection et la simulation des émotions, s’appuie sur le
recueil de corpus d’enfants en situation et des études linguistiques de ces corpus, des recherches liées au traitement
automatique de la langue naturelle et à sa compréhension, des études sur la perception et la modélisation des
émotions et, enfin, la réalisation matérielle du robot.
Les questions scientifiques qui se posent dans ce projet sont les suivantes :
Comprendre le langage d'un enfant qui parle à sa peluche (en l'occurrence, le robot) et détecter son
état émotionnel à travers son discours et ses expressions faciales (travaux de [Le Tallec 12]).
Doter le robot d'une capacité de réactions émotionnelles pertinentes, et faire exprimer de manière
intelligible ces émotions par le robot (travaux de [Saint-Aimé 10]).
Évaluer l'apport de cette interaction : comment mesurer le réconfort d'un enfant ?
126 L’aide aux personnes en situation de handicap au cœur d’une recherche en informatique.
1. Premier congrès sur la stimulation cognitive. Dijon 23-25 mai 2012. Ce congrès rentre dans le cadre du
projet du CEN-STMCO : Centres d’expertises nationaux en stimulation cognitive (membre du comité
scientifique).
2. B. Le Pévédic : présidente du comité scientifique et du comité organisation du congrès III 2011:
Intercompréhension - de l'Intraspécifique à l'Interspécifique. Bretagne - Vannes, 25 & 26 novembre 2011.
Ce congrès rentre dans le cadre du projet EPT MIAC : Modélisation interdisciplinaire de l’acceptabilité et de
l’intercompréhension dans les interactions de l’Université Européenne de Bretagne
Chapitre de livre
1. S. Saint-Aimé, B. Le Pévédic , D. Duhaut : iGrace – Emotional Computational Model for EmI Companion
Robot, in Advances in Human-Robot Interaction, ISBN 978-953-307-020-9, 2009.
1. C. Jost, B. Le Pévédic, D. Duhaut : Étude de l’impact du couplage geste et parole sur un robot, ouvrage
collectif Intercompréhensions comparées dans trois types d’interactions : Homme-Homme, Animal-Homme-
Machine et Homme-Machine chez EME editions (http://www.intercommunications.fr) (article en cours de
publication).
2. M. Grandgeorge et les membres du projet MIAC : Modélisation interdisciplinaire de l'intercompréhension
dans les interactions, ouvrage collectif Intercompréhensions comparées dans trois types d’interactions :
Homme-Homme, Animal-Homme-Machine et Homme-Machine chez EME éditions
(http://www.intercommunications.fr) (article en cours de publication).
3. S. Saint-Aimé, B. Le Pévédic, D. Duhaut : iGrace – modèle informatique d’émotions du robot compagnon
EmI, Revue des Interactions Humaines Médiatisées RIHM 2009, Europia productions Volume 10 N°2, p35-
62, 2009.
4. I. Schadle, J.-Y. Antoine, B. Le Pévédic, F. Poirier : SibyLettre : Prédiction de lettre pour la communication
assistée, Revue Interaction Homme Machine RIHM 2002, vol.3, n°2. p. 115-133.
5. D. Maurel, B. Le Pévédic : The syntactic prediction with token automata : Application to HandiAS system, In
special issue of Theoretical Computer Science TCS 2001, n°267(1/2), p 121-129, 2001.
6. D. Maurel, B. Le Pévédic et J. Yavchitz : La prédiction lexicale et syntaxique à partir du contexte gauche :
Application au système HandiAS , Revue Informatique et Statistique dans les Sciences Humaines RISSH 1997,
vol. 33,n°1-4, 8p, ISSN 0030-4972, 1997 Belgique.
7. B. Le Pévédic, D. Maurel Un dictionnaire électronique évolutif par apprentissage, Revue Mathématiques
informatique et sciences humaines RMISH 1996 N° 136, 7p, 1996 Paris.
1. C. Jost, B. Le Pévédic, D. Duhaut : Creating Interaction Scenarios With a New Graphical User Interface, (8
pages) in IIHCI 2012, International Workshop on Intelligent Interfaces for Human-Computer Interaction. The
proceedings of the workshop will be published by IEEE CSP and are part of CISIS-2012 conference
proceedings. Palermo, Italy, July 2012.
2. Y-H. Wu, M. Chetouani, V. Cristancho-Lacroix, J. Le Maitre, C. Jost, B. Le Pévédic, D. Duhaut, C. Granata, A.S.
Rigaud : ROBADOM: The Impact of a Domestic Robot on Psychological and Cognitive State of the Elderly
with Mild Cognitive Impairment, (4 pages)in 5th CRI (Companion Robotics Institute) Workshop 2011 AAL
User-Centric Companion Robotics Experimentoria, Supporting Socio-ethically Intelligent Assistive
Technologies Adoption, 2011.
3. S. Saint-Aimé, B. Le Pévédic, D. Duhaut : EmotiRob : an expressive compagnion robot for young children, (4
pages) in 5th CRI (Companion Robotics Institute) Workshop 2011 AAL User-Centric Companion Robotics
Experimentoria, Supporting Socio-ethically Intelligent Assistive Technologies Adoption, 2011.
4. M. Chetouani, Y.H. Wu, C. Jost, B. Le Pévédic, C. Fassert, V. Cristancho-Lacroix, S. Lassiaille, C. Granata, A.
Tapus, D. Duhaut, A.S. Rigaud : Cognitive Services for Elderly People: The ROBADOM project, (2 pages) in
ECCE 2010 ECCE workshop Robots that care, The European Conference on Cognitive Ergonomics, the
Netherlands, Delft, august 2010. In the ACM digital library 2010.
5. D. Maurel, B. Le Pévédic, O. Rousseau : The syntaxic prediction with occurence automata : Application to
HandiAS system, International Workshop on Implementing Automata WIA1999 , Rouen (France), 1999. In
lecture Notes in Computer Sciences, vol.1660, pp 100-109, 1999.
128 L’aide aux personnes en situation de handicap au cœur d’une recherche en informatique.
1. C. Jost, B. Le Pévédic, D. Duhaut. Une interaction la plus riche possible et à moindre coût. WACAI 2012 -
Workshop Affect, Compagnon Artificiel, Interaction Grenoble - 15 et 16 Novembre 2012.
2. A.S. Rigaud , Y-H. Wu, V. Cristancho-Lacroix, M. Chetouani, C. Jost, B. Le Pévédic, D. Duhaut , Consuelo C.
Granata : Impact d’un Robot « Majordome » sur l’état psychoaffectif et cognitif de personnes âgées ayant
des troubles cognitifs, in SFGG 2012, 32ème journées annuelles de la société française de gériatrie et de
gerontology, (présentation du projet ANR), Paris, France, octobre 2012
3. C. Jost, B. Le Pévédic, D. Duhaut : Modèle générique d'interaction pour l'intercompréhension (poster),
in III’2011, congrès Intercompréhension - de l'Intraspécifique à l'Interspécifique, Bretagne, France,
novembre 2011
4. Y-H. Wu, V. Cristancho-Lacroix, M. Chetouani, J. Le Maitre, C. Jost, B. Le Pevedic, D. Duhaut, C. Granata, A.S.
Rigaud : Robadom : un robot d'assistance pour les personnes âgées présentant des troubles cognitifs légers :
perspectives d'usagers et conception du système, (poster + présentation orale), in SFTAG 2011, Congrès de
la Société Française des Technologies pour l'Autonomie et Gérontechnologies, juin 2011
5. S. Saint-Aimé, B. Le Pévédic, D. Duhaut : Evaluation du modèle computationnel d’émotions iGrace (Article
court), In IHM 2009, 21ème Conférence Francophone sur l'Interaction Homme-Machine, Grenoble, France,
Octobre 2009.
6. S. Saint-Aimé, B. Le Pévédic, D. Duhaut : EmotiRob: un modèle d’interaction émotionnelle, In HANDICAP
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France, Juin 2008.
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1ère Conférence Internationale sur l'accessibilité et les systèmes de suppléance aux personnes en situation
de handicap, Toulouse, France, Novembre 2007.
8. M. Petit, B. Le Pévédic, D. Duhaut Génération d'émotion pour le robot MAPH - Média Actif Pour le Handicap,
in IHM 2005,17ème Conférence francophone sur l'Interaction Homme-Machine, 2005
9. I. Schadle, J.-Y Antoine, B. Le Pévédic, F. Poirier : SybiMot : modélisation stochastique du langage intégrant la
notion de chunk, Conférence sur le Traitement Automatique du Langage Naturel TALN '2004, 2004.
10. J.-Y. Antoine, B. Le Pévédic : Ingénierie des Langues et Handicap, atelier thématique "Handicap et Ingénierie
Linguistique, Conférence sur le Traitement Automatique du Langage Naturel TALN 2001, Tours (France),
2001.
11. I. Schadle, B. Le Pévédic, J.-Y. Antoine, F. Poirier : SibyLettre : Système de prédiction de lettre pour l’aide à la
saisie de texte, Conférence sur le Traitement Automatique du Langage Naturel TALN 2001, Tours (France),
2001.
12. I. Schadle, B. Le Pévédic, J.-Y. Antoine, F. Poirier : Prédiction de lettre pour l'aide à la saisie de texte,
Journées de l’Informatique Messine JIM 2001, Metz (France), 2001.
13. B. Le Pévédic : Le niveau syntaxique dans le système HandiAS, Conférence sur le Traitement Automatique du
Langage Naturel TALN 1998, Paris (France), 1998.
14. B. Le Pévédic : Un dictionnaire électronique pour un système d'aide à la communication de personnes
handicapées, Rencontre des Etudiants Chercheurs en Informatique pour le Traitement Automatique de la
Langue RECITAL 1996, Paris (France), 1996.
15. B. Le Pévédic, D. Maurel : la prédiction d'une catégorie grammaticale dans un système d'aide à la saisie
pour handicapés, Conférence sur le Traitement Automatique du Langage Naturel TALN 1996, Marseille
(France), 1996
Mémoire
1. B. Le Pévédic : L’aide aux personnes en situation de handicap au cœur d’une recherche en informatique.
Des outils d’interaction homme-machine au compagnon artificiel…, Habilitation à diriger des recherches de
l’Université de Bretagne-Sud 2012.
2. B. Le Pévédic : Prédiction morphosyntaxique évolutive dans un système d'aide à la saisie de textes pour des
personnes handicapées physiques – HandiAS, Thèse de doctorat en informatique de l’Université de Nantes,
IRIN, 1997.
3. B. Le Pévédic : Réalisation et gestion d'un dictionnaire électronique évolutif, Rapport de DEA informatique
de l’Université de Nantes, 1993.