CCV 226 - Chapitres 14 - Déformations Et Limitation Des Flèches
CCV 226 - Chapitres 14 - Déformations Et Limitation Des Flèches
CCV 226 - Chapitres 14 - Déformations Et Limitation Des Flèches
METIERS
___________
(Code CCV226)
Sommaire
14. DEFORMATIONS ET LIMITATIONS DES FLECHES .............................................................. 3
14.1. INTRODUCTION ......................................................................................................................... 3
14.1.1. Généralités et limites admissibles ................................................................................. 3
14.1.2. Influence de la fissuration sur la flèche ......................................................................... 4
14.1.3. Notion de flèche nuisible ............................................................................................... 7
14.1.4. Influence de la durée d’application des charges ........................................................... 8
14.2. RAPPELS RDM ........................................................................................................................ 8
14.2.1. Rappel sur la notion de courbure. ................................................................................. 8
14.2.2. Opérateurs de Dirac et Heaviside ................................................................................. 9
14.2.3. Equation générale des poutres planes droites ............................................................ 10
14.2.4. Exemples ..................................................................................................................... 13
14.3. LIMITATION DU RAPPORT PORTEE/HAUTEUR ............................................................................. 19
14.1. VERIFICATION DE LA FLECHE TOTALE PAR CALCUL .................................................................... 21
14.1.1. Cas des sections non fissurées ................................................................................... 21
14.1.2. Rappels sur la méthode d’intégration des courbures .................................................. 21
14.1.3. Prise en compte du fluage ........................................................................................... 21
14.1.4. Prise en compte du retrait ........................................................................................... 23
14.1.5. Interpolation état fissuré / état non-fissuré .................................................................. 23
14.1.6. Calcul de la flèche totale ............................................................................................. 24
14.2. METHODE SIMPLIFIEE POUR LE CALCUL DES FLECHES NUISIBLES ............................................... 25
14.2.1. Principes généraux et hypothèses de la méthode ...................................................... 25
14.2.2. Calcul de la flèche nuisible .......................................................................................... 27
14.3. VARIANTE DE LA METHODE SIMPLIFIEE : « METHODE GENERALE » ............................................. 30
14.3.1. Principes ...................................................................................................................... 30
14.3.2. Calcul de la flèche totale - Méthode générale ............................................................. 31
14.3.3. Calcul de la flèche à déduire - Méthode générale ....................................................... 32
14.4. EXERCICE 1 : VERIFICATION DE LA FLECHE PAR LE RAPPORT L/D ............................................... 33
14.5. EXERCICE 2 : CALCUL DE LA FLECHE NUISIBLE PAR LA METHODE SIMPLIFIEE .............................. 35
14.5.1. Estimation de l’inertie non-fissurée ............................................................................. 36
14.5.2. Estimation de l’inertie fissurée ..................................................................................... 36
14.5.3. Calcul de la flèche totale ............................................................................................. 37
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14.1. Introduction
14.1.1. Généralités et limites admissibles
Selon l’Eurocode, l’état limite de déformation peut être vérifié de deux façons différentes :
Soit en limitant le rapport portée/hauteur de l’élément concerné (§7.4.2 de l’EN1992-1-1).
Soit en faisant un calcul exact de la déformée et en comparant la valeur obtenue à une valeur
admissible (§7.4.3 de l’EN1992-1-1). Cet article 7.4.3 de l’EC2 permet d’estimer la flèche totale
d’un élément en béton armé.
Reprenons les objectifs de l’état limite de déformations tels qu’ils sont décrit dans l’article 7.4.1 de
l’EC2 :
La déformation d’un élément ou d’une structure ne doit pas être préjudiciable à leur bon
fonctionnement ou à leur aspect.
Il convient de fixer des valeurs limites appropriées des flèches, en tenant compte de la nature
de l’ouvrage, des finitions, des cloisons et accessoires, et de sa destination.
Il convient de limiter les déformations aux valeurs compatibles avec les déformations des autres
éléments liés à la structure tels que cloisons, vitrages, bardages, réseaux ou finitions. Dans
certains cas, une limitation des déformations peut être nécessaire afin d'assurer le bon
fonctionnement de machines ou d'appareils supportés par la structure, ou pour éviter la
formation de flaques sur les toitures terrasses.
L'aspect et la fonctionnalité générale de la structure sont susceptibles d'être altérés lorsque la
flèche calculée d'une poutre, d'une dalle ou d'une console soumise à des charges quasi-
permanentes est supérieure à l/250, où l représente la portée. La flèche est évaluée par rapport
aux appuis à proximité. Une contre-flèche peut être prévue pour compenser en partie ou en
totalité la déformation ; toutefois, il convient de ne pas dépasser généralement une limite
supérieure de l/250.
Il convient de limiter les déformations susceptibles d'endommager les éléments de la structure
avoisinants l'élément considéré. Pour la déformation après construction, l/500 représente
normalement une limite adéquate pour les charges quasi-permanentes. D'autres limites
peuvent être envisagées, en fonction de la sensibilité de ces éléments avoisinants.
En d’autres termes, l’EC2 préconise de limiter la flèche des éléments structuraux à L/250 dans les cas
courants et L/500 dans le cas d’éléments fragiles (cloisons fragiles, étanchéité…). Cette limite s’applique
généralement à des portées inférieures à 7m.
Dans le cas des portées supérieures à 7m, il convient d’appliquer des limites plus sévères. On peut
appliquer les principes suivants :
Si pas d’élément fragile, on conserve la limite de L/250.
Si élément fragile, on peut appliquer une limite de 1.4 + (L-7)/1000 avec une portée L exprimée
en cm.
Dans les deux cas, ces valeurs de déformations sont à calculer sous combinaisons quasi-
permanentes, en tenant compte des effets de fluage éventuels.
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Nous avons vu au chapitre sur les vérifications ELS (du cours CCV109) que le béton, après fissuration,
se comporte comme un matériau hétérogène, dans lequel on néglige la résistance en traction.
Lors du cours de CCV109 (chapitre 11), nous avons abordé le calcul de l’inertie fissurée et de l’inertie
non-fissurée d’une section rectangulaire en béton armé. La distinction entre les deux états (inertie
fissurée et inertie non-fissurée) se fait en comparant les sollicitations appliquées aux sollicitations
provoquant la fissuration. Comme nous l’avons déjà défini, ces sollicitations critiques sont déterminées
en considérant que la contrainte maximale du béton tendue atteint la limite définie par :
f ctm 0.30 f ck2 / 3 pour une valeur de f ck 50MPa
f
f ctm 2,12 ln 1 cm pour une valeur de f ck 50MPa
10
Conformément à l’article 3.1.8 de l’EN 1992-1-1, en flexion simple, on peut remplacer le terme f ctm par
la valeur f ctm, fl qui correspond à la résistance moyenne à la traction en flexion. On obtient alors les
formules suivantes :
f ctm, fl max 1,6 h / 1000. f ctm ; f ctm
f ctm, fl .I
M cr
(h v)
La flèche réelle « y » aura donc, par conséquent, une valeur intermédiaire entre :
La flèche « yI » correspondant à l’inertie non-fissurée dans laquelle l’acier et le béton fonctionne
ensemble de manière élastique en traction et en compression.
La flèche « yII » correspondant à l’inertie entièrement fissurée dans laquelle la résistance du
béton en traction est négligée.
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d’
Asc
x1
A.N
d
h
Ast
bw
Contraintes
Section non-fissurée
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beff
d’
Asc hf
h d A.N
Ast
bw
Section non-fissurée
Pour les sections en Té, en inertie non-fissurée, on applique les formules suivantes :
bw h ² (beff bw )h 2f
e .( Ast .d Asc .d ' )
Position de l'axe neutre: v 2 2
bw .h (beff bw )h f e .( Ast Asc )
Le moment d'inertie vaut:
bw .v 3 (beff bw )(v h f ) bw (h v) 3
3
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L’article 7.4.3 de l’EC2 définie une méthode pour le calcul de la flèche totale, en considérant une
interpolation entre un état fissurée et un état non-fissuré.
Le BAEL91, ancienne norme de dimensionnement en béton armé applicable en France, faisait intervenir
la notion de flèche nuisible en complément à la notion de flèche totale. La flèche nuisible est déterminée
en considérant l’historique de chargement de l’élément et importante dans le cas de support d’éléments
fragiles.
Prenons l’exemple de cloisons fragiles (cloisons coulissantes en verre) reposant sur un plancher béton
armé, pour lesquels le fournisseur indique une flèche maximale de 1.5cm à ne pas dépasser afin de ne
pas empêcher le coulissement des cloisons ou de les détériorer.
Il serait beaucoup trop défavorable de comparer la flèche totale du plancher et cette flèche admissible
sans tenir compte de la séquence de chargement :
Dans un 1er temps, on coule le plancher en béton, on met en place les revêtements => on
applique donc une 1ère partie des charges permanentes qui vont provoquer une 1ère flèche.
On pose ensuite les cloisons (élément fragile) => au moment de la pose, le plancher a déjà subi
une déformation qui est composée par le joint de pose.
Après la pose de cet élément fragile, on applique les surcharges d’exploitation et on obtient au
final la flèche totale.
Cependant, le fournisseur de cloisons ne s’intéresse qu’à la partie de la flèche qui se produit
après l’application de ces cloisons. On faudra donc retrancher à la flèche totale, la flèche qui a
déjà eu lieu avant la pose de ces cloisons (élément fragile) => c’est ce que l’on appelle la flèche
nuisible.
Flèche
Flèche après
cloisonnement =
flèche nuisible
Flèche totale
Flèche avant
cloisonnement
Temps
Sur le diagramme ci-dessous, la partie verticale représente la flèche « immédiate » sous chargement
et la partie courbe représente le fluage.
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Les flèches obtenues sous charges de longue durée sont plus importantes que celles obtenues sous
charges de courte durée. Ceci est dû au phénomène de fluage qui a déjà été abordé dans les chapitres
précédents.
Nous verrons un peu plus loin dans ce cours comment prendre en compte le fluage dans le calcul des
déformations.
On part de la relation suivante entre la courbure (qui dépend de l’état de déformation de la section) et
le moment fléchissant :
1 M
r EI
Connaissant la courbure, on peut en déduire la flèche en tout point, à partir des formules suivantes:
1 M ( x)
Courbure :
r EI
x
1
Rotation : ( x ) dX
0
r
x
Flèche : v( x) .dX
0
y
q(x) V+dV
M d
M+dM
x
V
v(x) d
ds
dxds
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Pour établir les équations de déformée, on peut utilisateur deux notions mathématiques qui sont:
L'opérateur de Dirac.
L'opérateur de Heaviside.
14.2.2.1. Opérateur de Dirac
La notion de charge concentrée étant virtuelle, il est tout à fait possible d’assimiler une charge ponctuelle
P à une charge répartie d’intensité P/ appliquée sur un intervalle infiniment petit . Considérant
maintenant comme point d’application, le point d’abscisse d sur la fibre moyenne, on peut établir
l’équivalence suivante :
P
P
q
O O
x x
d
d
d d
2 2
En posant que la fonction f(x) est définie par :
On appelle donc opérateur de Dirac au point d’abscisse d, la limite de la fonction f(x) lorsque tend vers
0. On a donc x d lim f(x)
0
La densité de charge associée à une charge concentrée appliquée en un point d’abscisse d de la fibre
moyenne s’écrit donc :
x d 1 si x d
qx P x d avec
x d 0 si x d
x d
O x
d
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x
H x d 1 si x d
x0 d H x d u d du avec
x0 H x d 0 si x d
H x d
O x
d
x
f ( x).H ( x d ).dx H ( x d )
d
f ( x).dx
Pour intégrer plusieurs fois l'opérateur de Heaviside, il suffit d'intégrer plusieurs fois f(x).
y P
O x
d
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q q H x a
O x
a b q H x b
qx q H x a H x b
y
q(x) V+dV
M
M+dM
x
v(x)
V
A la section d’abscisse x et sous l’effet des charges extérieures, le point correspondant situé sur la fibre
moyenne subira un déplacement vertical v(x) et une rotation (x). L’ensemble des points formant la
fonction v(x) est appelé en RdM, la ligne élastique.
1 M d M
De plus et de part la relation de moment - courbure , on peut déduire la relation
r EI dx EI
en posant que la variation de longueur dx de la section est égale au rayon de courbure facteur de la
variation d’angle ( dx d .
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d 2 M dV
q( x )
dx 2 dx
dv
dx
On peut déduire que :
d 2v
EI M ( x) ,
dx 2
d 3v
EI 3 V ( x ) ,
dx
d 4v
EI q( x ) .
dx 4
d 4v
EI q( x ) ,
dx 4
d 3v
EI 3 q1 ( x ) A V ( x ) ,
dx
d 2v
EI 2 q2 ( x ) Ax B M ( x ) ,
dx
dv 1
EI q3 ( x ) Ax 2 Bx C EI ( x ) ,
dx 2
1 1
EIv ( x ) q3 ( x ) Ax 3 Bx 2 Cx D EIv ( x )
6 2
Appui simple
M ( 0) 0
v ( 0) 0
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Encastrement
( 0) 0
v ( 0) 0
14.2.4. Exemples
+ P
y
a=l/2
x
GO GE
l
RO
RE
d 4v l
EI q( x ) P x ,
2
4
dx
d 3v l
EI P H x A V ( x) ,
2
3
dx
d 2v l l l
EI 2 P.x l / 2 .H x Ax B P x H x Ax B M ( x) ,
x
dx 2 2 2
2
dv 1 l l 1
EI P x H x Ax 2 Bx C EI ( x ) ,
dx 2 2 2 2
3
1 l l 1 1
EIv ( x ) P x H x Ax 3 Bx 2 Cx D EIv ( x )
6 2 2 6 2
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en x = 0,
M x 0 0 B 0
v x 0 0 D 0
en x = l,
M x l
Pl P
Al 0 A
2 2
3 3
Pl 3 Pl 3 Pl 2
v x l 0
1 Pl 1 Pl
Cl 0 Cl 0 C
6 8 6 2 48 12 16
Effort tranchant
P
V ( 0)
l P 2
V ( x) P H x
2 2 V (l )
P
2
Moment fléchissant
l l P l l l P l Pl
M ( x ) P x H x x M P
2 2 2 2 2 2 2 2 4
2
1 l l 1 P 2 Pl 2
EI ( x ) P x H x x
2 2 2 2 2 16
Pl 2
0 16 EI
1 Pl 2 Pl 2 Pl 2 Pl 2
l
EI 8 4 16 16 EI
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Flèche à mi-portée
l 1 Pl 3 Pl 3
3
1 l l 1 P 3 Pl 2 Pl 3
EIv( x ) P x H x x x v 0 96 32 48EI f
6 2 2 6 2 16 2 EI
+
y
x
GO GE
f
Remarques :
Les moments fléchissant et effort tranchant sont identiques à ceux trouvés précédemment,
Le déplacement est maxi à mi-portée, donc sous la charge. Ceci n’est cependant pas
systématique,
La ligne élastique est un polynôme de degré 3.
Si on ne veut pas utiliser l'opérateur de Dirac, on distinguer la partie de poutre avant et après la charge
ponctuelle.
Cas où 0 x l/2
Dans ce cas, on a:
P
M ( x) RO x x
2
P
V ( x) RO
2
d 4v
EI q ( x) 0 ,
dx 4
d 3v P
EI 3 A V ( x) ,
dx 2
2
d v P
EI 2 x B M ( x) , => B=0
dx 2
dv 1 2
EI Px C EI ( x) , en x=l/2, on a =0 => C=-Pl²/16
dx 4
1 pl ²
EIv( x) Px3 xD
12 16
En x=0, on a v=0 => D=0
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Cas où l/2 x l :
l P
M ( x) RO x P x (l x)
2 2
P
V ( x ) RE
2
d 4v
EI q ( x) 0
dx 4
d 3v P
EI 3 V ( x) ,
dx 2
2
d v P Pl
EI 2 x B M ( x) , => B
dx 2 2
dv 1 Pl
EI Px 2 x C EI ( x) , en x=l/2, on a =0 => C=3Pl²/16
dx 4 2
1 Pl 2 3Pl ²
EIv( x) Px3 x xD
12 4 16
y +
q
x
GO l GE
RO
RE
d 4v
EI q q( x ) H x ,
dx 4
d 3v
EI 3 q x H x A V ( x ) ,
dx
d 2v x2
EI 2 q H x Ax B M ( x ) ,
dx 2
3
q H x Ax 2 Bx C EI ( x ) ,
dv x 1
EI
dx 6 2
4
EIv( x ) q H x Ax 3 Bx 2 Cx D EIv( x )
x 1 1
24 6 2
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en x = 0,
M x 0 0 B 0
v x 0 0 D 0
en x = l,
ql 2
M x l
ql
Al 0 A
2 2
4 4
ql 3
v x l 0
ql ql
Cl 0 C
24 12 24
Effort tranchant
ql
V (0) 2
V ( x ) q x H x
ql
2 ql
V (l )
2
Moment fléchissant
x2 l ql 2 ql 2 ql 2
H x x M
ql
M ( x) q
2 2 2 8 4 8
x3 ql 3
H x x 2
ql
EI ( x ) q
6 4 24
ql 3
0
24 EI
1 ql 3 ql 3 ql 3 ql 3
l
EI 6 4 24 24 EI
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Flèche à mi-portée
x4 ql 3 ql 3 l 1 ql ql 4 ql 4
4
5ql 4
EIv( x) q H x x x v f
24 12 24 2 EI 384 96 48 384 EI
+
y
x
GO GE
f
Remarques :
Les moments fléchissant et effort tranchant sont identiques à ceux trouvés précédemment,
La ligne élastique est un polynôme de degré 4.
Dans le cas d'une poutre soumise à une charge uniformément répartie, on connaît les équations du
moment et de l'effort tranchant :
qx l x
M ( x) 2
l
V ( x) q x
2
On peut donc en déduire les rotations et la flèche par intégration multiple selon la méthode de la
quadrature:
d 4v
EI q ,
dx 4
d 3v
EI 3 q x A V ( x) , => en x=0, V=ql/2 => A=ql/2
dx
d 2v x 2 ql
EI 2 q x B M ( x) , => en x=0, M=0 => B=0
dx 2 2
3
dv x ql
EI q x 2 C EI ( x) , => en x=l/2, =0 => C=-ql3/24
dx 6 4
x 4 ql ql 3
EIv( x) q x 3 x D EIv( x) => en x=0, v=0 => D=0
24 12 24
5ql 4
f
384 EI
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Selon l’EC2 :
As
Un élément dont le béton est faiblement sollicité est tel que 0.5%
bw.d
A
Un élément dont le béton est fortement sollicité est tel que s 1.5%
bw.d
Par conséquent, l’article 7.4.2 de l’EC2 admet que la flèche des poutres ou des dalles ne dépasse pas
les limites définies précédemment si le rapport portée/hauteur utile vérifie les conditions ci-dessous,
fonction notamment du pourcentage d’armatures de traction à mi-portée (ou sur un appui pour une
console):
L 0 2
3
K .11 1,5 f ck 0
3,2 f ck 1 si 0
d
L 0 1 '
K .11 1,5 f ck f ck . si 0
d ' 12 0
Où :
L/d est la valeur limite du rapport portée/hauteur utile.
K est un coefficient qui tient compte des différents systèmes structuraux (voir tableau ci-après).
0 : représente le pourcentage d’armatures de référence => 0 f ck 103
: pourcentage d’armatures de traction à mi-travée (ou sur appui pour une console) =>
As
bw .d
’ : pourcentage d’armatures de compression à mi-travée (ou sur appui pour une console) =>
A's
'
bw .d
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Le coefficient K peut être modifié dans l’annexe nationale de chaque pays. Le tableau suivant indique
les valeurs du coefficient K retenues par la France ainsi que les valeurs limites du rapport L/d fonction
du pourcentage mécanique d’armatures :
On peut donc établir le rapport L/d limite, soit à partir de formules précédentes ou à partir des valeurs
simplifiées du tableau.
ATTENTION, les formules précédentes ont été établies en considérant certaines hypothèses. Il convient
donc de modifier le rapport L/d lorsque les hypothèses diffèrent de ces hypothèses initiales :
Les valeurs précédentes ont été établies pour une contrainte de traction sur l’acier de
310MPa. Lorsque la contrainte calculée s est très différente de cette valeur, il convient de
multiplier le rapport L/d par 310/s.
Pour les sections en Té dont beff 3bw , il faut multiplier le rapport L/d par 0,8.
Dans le cas des poutres ou des dalles de portée supérieure à 7m, il faut multiplier le rapport
L/d par « 7/Leff » si ces derniers supportent des cloisons susceptibles d’être endommagées
=> option à prévoir dans le logiciel.
Si le pourcentage d’armatures est connu, on peut interpoler entre les deux limites du tableau.
Les valeurs limites du rapport L/d sont en général conservatives et on arrive bien souvent à une limite
moins contraignante en faisant un calcul exact de la flèche.
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Dans le cas de sections non fissurées, le béton et l’acier agissent de manière élastique et on peut donc
appliquer les formules classiques de la RDM que nous venons de voir en guise de rappels.
Cela peut être le cas par exemple des sections entièrement comprimées.
Dans le cas des sections fissurées (qui représentent la majorité des cas), l’EC2 impose de déterminer
un état intermédiaire entre le cas non-fissuré et le cas entièrement fissuré (voir §14.1.5).
Nous venons de voir dans ce cours, au paragraphe sur les rappels RDM, la méthode d’intégration des
courbures qui permet de calculer la flèche d’un élément par intégration.
Dans le cas d’un élément en béton armé, cette courbure est estimée à partir de l’état de déformation de
la section :
1 ( s c )
r d
c M ( X ).x
c : raccourcissement du béton comprimé => c (x représente la position
Ecm Ec I
de l’axe neutre).
s s M ( X ).( d x)
s : allongement des aciers tendus => S .
Es e .Ecm Ecm .I
Après avoir calculé les courbures en chaque point de la poutre, on détermine les flèches par double
intégration :
x
1
Rotation: ( x) dX
0
r
x
Flèche: f ( x )
0
w.dX
Bien entendu, ces équations font intervenir l’inertie de la pièce de béton, inertie qu’il convient d’interpoler
entre un état non-fissuré et un état entièrement fissuré.
Avec :
16.8
( f cm )
f cm
1
(t0 )
0.1 t0
0.20
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o RH : taux d’humidité en %
Dans ce cas, conformément à l’article 7.4.3(5) de l’EC2, on tient compte des effets du fluage en
remplaçant le module d’élasticité moyen (à court-terme) du béton Ecm par le module effectif qui est
fonction du coefficient de fluage :
Ecm
Ec ,eff
1 , t0
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Conformément à l’article 7.4.3 (6), les courbures dues aux effets du retrait peuvent être estimées à partir
de la formule suivante :
1 S E
cs . e . avec e s
rcs I Ec , eff
Il convient donc de bien calculer les valeurs de S et de I, pour chaque cas de figure, en section fissurée
et non-fissurée. On cumulera ensuite les courbures ainsi trouvées aux courbures dues aux moments
de flexion.
On a vu précédemment que la méthode des courbures nécessite de connaitre l’inertie de la poutre (qui
peut être fissurée ou non-fissurée) et le module d’Young du béton (qui peut être pris à court terme et à
long-terme).
L’EC2 ne précise pas comment déterminer la flèche nuisible à partir des charges court termes et des
charges long terme mais définit simplement une méthode par interpolation entre l’état non-fissurée et
l’état entièrement fissuré, qui se traduit par la formule suivante :
II (1 ). I (EN1992-1-1 / §7.4.3)
L’EC2 définit le terme comme étant un paramètre qui peut être assimilé à :
Une déformation.
Une courbure
Une rotation
Une flèche.
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Pour déterminer la flèche totale, en tenant compte de tous les points indiqués précédemment, on
procèdera selon les étapes suivantes :
1. On détermine la courbure de l’élément en plusieurs points en considérant un état non-fissurée
(en incluant, le cas échéant, les effets du retrait).
2. On détermine ensuite la courbure de l’élément en ces mêmes points, en considérant un état
entièrement fissuré (en incluant, le cas échéant, les effets du retrait).
3. On en déduit ensuite la courbure interpolée en appliquant la formule vue précédemment :
1 1 1
(1 ).
r r II r I
4. On détermine ensuite la flèche par double intégration des courbures interpolées.
A titre d’illustration, voici une page de résultats issus du logiciel Arche Poutre :
On voit bien ici les différents résultats intermédiaires donnés par le logiciel :
Flèche en état non-fissuré.
Flèche en état entièrement fissuré.
Valeur intermédiaire issue de l’interpolation EC2.
Une autre possibilité, donnée par la clause 7.4.3 (7), est la suivante :
Autrement dit, on peut déterminer directement la flèche pour un état fissuré et non-fissuré et déterminer
ensuite la valeur intermédiaire en interpolant directement sur les flèches.
C’est notamment grâce à cette clause que l’on pourra appliquer la méthode simplifiée décrite ci-après
pour les flèches nuisibles.
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Reprenons le cas d’une poutre isostatique soumise à une charge répartie (que nous avons vu dans les
rappels RDM) :
y +
q
x
GO l GE
RO
RE
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On voit donc que l’on peut estimer simplement la flèche max en travée.
Mi+1
Mi M0 q
GO GE
Mt L, E, I
M 0 .l ² M i .l ² M i 1 .l ² l² 5 M i M i1
f M 0 .
10.E.I 16.E.I 16.E.I 10.E.I 4 2
En considérant :
M i M i1 5 M M i1
Mt M0 M0 . i
2 4 2
On peut estimer la flèche par excès à partir de la formule suivante :
M t .l ²
f
10.E.I
Cas de la console uniformément chargée
Dans le cas d’une console, on peut estimer la flèche à l’extrémité libre à partir de la formule :
M .l ²
f
4 .E .I
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Avec :
L ² M p c r Mq
f et
10 Ec ,eff .I e Ecm .I e
L ² M p c r Mq
f ht
10 Ec ,eff .I h Ecm .I h
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Dans ces expressions, l’inertie des sections de béton est représentée par :
I e : inertie élastique équivalente de la section de béton fissurée.
I h : inertie de la section de béton non-fissurée, en considérant la hauteur totale de la section.
Ce coefficient d’interpolation est différent de la valeur vue précédemment afin de tenir compte d’une
rectification visant à supprimer la discontinuité qui existerait au voisinage de M= Mcr du fait que l’on
interpole directement sur les valeurs de flèche.
En effet, cette discontinuité n’existe pas lorsque l’on calcul la flèche par intégration des courbures du
fait de la prise en compte progressive de ces courbures.
Le terme Mq doit quant à lui être déterminé en considérant la partie de surcharge restante, non
quasi-permanente, correspondant donc à (1-2)*q.
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L’instant « t » de mise en œuvre de l’élément fragile est un élément clef dans l’estimation de la flèche à
déduire. En effet, plus la mise en œuvre de l’élément fragile intervient longtemps après le décoffrage
de l’élément, et plus le fluage des charges permanentes déjà appliquées sera important.
Le fascicule d’application indique : « Selon le temps écoulé entre le décoffrage du gros œuvre et la
mise en œuvre des éléments fragiles, il appartient au concepteur de choisir la valeur convenable
comprise entre f di et f dv ».
Pour cela, on calcul la valeur finale de la flèche à déduire à partir de la formule suivante :
f d f dip 0 ( f dvp f dip )
Le coefficient 0, avec une valeur comprise entre 0 et 1, traduit donc la part de fluage sous charges
permanentes, entre le décoffrage et la pose de l’élément fragile.
On peut retenir pour ce coefficient 0 c (t , t0 ) qui est le terme de la loi de fluage (voir paragraphe
précédent) :
0.30
t t0
0 c (t , t0 )
H t t0
Comme on peut le voir sur le schéma ci-dessous, cela revient à faire un ratio entre le fluage à l’infini et
le fluage à l’instant t donné :
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Cette méthode, plus générale que la méthode simplifiée décrite précédemment, permet de déterminer
la flèche nuisible en ayant une décomposition des charges permanentes plus fines.
Cette méthode peut d’ailleurs tout à fait être appliquée en considérant les différentes flèches estimées
à partir de l’intégration des courbures.
Une des principales différences entre cette méthode et la méthode simplifiée précédente est que l’on
utilise les deux composantes « p0 » (poids propre de la poutre et des éléments portés) et « p1 »
(charges permanentes supplémentaires appliquées avant la pose des éléments fragiles) des charges
permanentes, avec des parts de fluage différentes.
Avec
f dic . f edic (1 ). f hdic
L² M c L² M c
f edic et f hdic
10 Ecm .I e 10 Ecm .I h
2
M cr
1
M p p c
0 1
On voit que cette méthode est caractérisée par deux coefficients , compris entre 0 et 1.
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Pour le calcul de la flèche totale, on applique la formule de l’EC2 en considérant la totalité des charges
avec les modules d’Young correspondants :
La courbure et la flèche des charges « p0 », « p1 », « c » et «r » sont à calculer avec un module
d’Young différé du béton.
La courbure et la flèche des charges d’exploitations « q » sont à calculer avec un module
d’Young instantané.
A cette étape du calcul, il faut déterminer si l’on est en inertie fissurée ou non fissurée. Cela peut se
faire en comparant le moment de calcul au moment critique :
2
M cr
Si M p0 p1 c r q M cr => calcul en inertie fissurée => 1 .
M p p cr q
0 1
Si M p0 p1 c r q M cr => calcul en inertie non-fissurée => 0
Attention, comme nous l’avons vu précédemment, il faut bien considérer le module d’Young
correspondant aux charges longue durée ou courte durée :
Pour le calcul de la flèche sous les charges « p0 » + « p1 » + « c »+ « r », on considère le
Ecm
module Ec , eff (charges longue durée).
min 3;1 , t 0
Pour le calcul de la flèche sous charges « q », on considère le module Ecm .
M .L ²
En supposant toujours que la flèche peut s’écrire sous la forme f , on décomposera le calcul
10.E.I
de la façon suivante :
L ² M p 0 p1cr Mq
f et
10 Ec ,eff .I e Ecm .I e
L² M p 0 p1cr Mq
f ht
10 Ec ,eff .I h Ecm .I h
ft . f et (1 ). f ht
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Le calcul de la flèche à déduire se fait de la même façon que la flèche totale en ne considérant que les
charges « p0 », « P1 » et « c ».
Rappelons que cette flèche f d correspond à la flèche obtenue avant la pose de l’élément fragile, il faut
donc distinguer deux cas de figures :
Le cas où la mise en œuvre intervient immédiatement après le décoffrage de l’élément => calcul
avec le module court terme (en décomposant le calcul avec p0 et p1) :
f dip0 . f edip0 (1 ). f hdip0 et f dip1 . f edip1 (1 ). f hdip1
L² M p0 L ² M p1
f edip0 et f edip1
10 Ecm .I e 10 Ecm .I e
L² M p0 L ² M p1
f hdip0 f hdip1
10 Ecm .I h 10 Ecm .I h
et
Le cas où la mise en œuvre intervient longtemps après le décoffrage de l’élément =>
décomposition du calcul court-terme et long-terme :
f dvp0 . f edvp0 (1 ). f hdvp0 et f dvp1 . f edvp1 (1 ). f hdvp1
L² M p 0 L ² M p1
f edvp 0 et f edvp1
10 Ec , eff .I e 10 Ec ,eff .I e
L² M p 0 L² M p1
f hdvp0 et f hdvp1
10 Ec , eff .I h 10 Ec , eff .I h
Avec :
2
M cr
Si M p 0 p1 M cr => calcul en inertie fissurée => 1 .
M
p 0 p1
Si M p 0 p1 M cr => calcul en inertie non-fissurée => 0
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La poutre a un rapport L/d de 6.40/0.55= 11.63 => il n’est pas nécessaire sur cette poutre de faire un
calcul détaillé de la flèche.
On voit l’influence des aciers supérieurs sur le rapport L/d qui ont pour effet de raidir la poutre et donc
d’augmenter le rapport L/d admissible.
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I 0,00472m4
1
Equation de l'axe neutre: .bw .x1 ² Ast . e .(d x1 ) Asc . e .( x1 d ' ) 0
2
e ( Ast Asc ) e ².( Ast Asc )² 2.bw . e .(d . Ast d '.Asc )
x1
b
15(12,57 4,02) 15².(12,57 4,02)² 2 18 15.(55 12,57 4.8 4,02)
x1 23,26cm
18
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Cette fraction quasi-permanente de la charge d’exploitation sera intégrée dans la composante r des
charges permanentes qui sont appliquées après la pose de l’élément fragile.
Avec :
L ² M p c r Mq
f et
10 Ec ,eff .I e Ecm .I e
L ² M p c r Mq
f ht
10 Ec ,eff .I h Ecm .I h
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M cr 43.34
Le coefficient d’interpolation vaut donc 1 1 0.508
M p c r q 178.98
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Si on considère une flèche limite de L/500, on a 620/500= 1.24cm => la flèche nuisible est bien inférieure
à cette valeur.
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