Clair-Obscur de L'obligation D'information
Clair-Obscur de L'obligation D'information
Clair-Obscur de L'obligation D'information
PRECONTRACTUELLE D’INFORMATION
Article 1112-1 du Code civil s’ouvre par un premier alinéa qui énonce que « celle des parties
qui connaît une information dont l’importance est déterminante pour le consentement de
l’autre doit l’en informer dès lors que, légitimement, cette dernière ignore cette information
ou fait confiance à son cocontractant
Mais pour que le devoir d’information s’applique, il faut que l’autre partie ignore
légitimement l’information en question, ou fasse légitimement confiance à son cocontractant
(article 1112-1 alinéa 1 du Code civil). On comprend donc que dans certains cas, l’ignorance
du contractant sera illégitime : cela vise les hypothèses où il doit lui-même se renseigner, sans
attendre que son cocontractant lui révèle des informations qu’il était coupable d’ignorer. Au
contraire, l’ignorance sera légitime lorsque le contractant avait de sérieuses difficultés pour
découvrir par lui-même l’information en question alors que l’autre partie y avait accès.
A noter que l’obligation d’information dans la phase précontractuelle est d’ordre public : les
parties ne peuvent ni limiter, ni exclure ce devoir (article 1112-1 alinéa 5 du Code civil).
Enfin, les sanctions d’un manquement à l’obligation précontractuelle d’information sont les
suivantes :
la mise en jeu de la responsabilité du débiteur de l’obligation d’information,
permettant à l’autre partie d’obtenir des dommages et intérêts
l’annulation du contrat (sur le fondement de l’erreur ou du dol) si l’absence
d’information a eu pour effet de vicier le consentement du contractant
L’alinéa 1er poursuit en indiquant à quelle condition on est en droit d’attendre d’une
partie qu’elle exécute son obligation d’information. En instaurant une obligation
d’information, le législateur ne dispense pas « de faire usage de notre propre raison »
(Portalis). C’est à la condition « que, légitimement, (l’autre partie) ignore cette information ou
fait confiance à son cocontractant ». L’ignorance légitime ou faire « confiance à son
contractant » constituent de nouveau des notions à contenu variable laissant une marge de
manœuvre importante à l’interprétation des juges. L’ignorance légitime n’est pas surprenante.
Elle rappelle, ce qui n’a pas toujours été très clair dans la jurisprudence, que le futur
cocontractant a aussi l’obligation de se renseigner 5. Il doit faire preuve, comme cela est
souvent évoqué en matière d’acquisition de biens immobiliers, d’une diligence raisonnable
(due diligence 6). La première question consistera à déterminer si l’appréciation devra se faire
in abstracto ou in concreto. Si la seconde méthode in concreto a la faveur de la majorité des
auteurs, la jurisprudence est plus nuancée 7. Ensuite, quelle peut être la source de cette
ignorance légitime ?