Références Nutritionnelles
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Références Nutritionnelles
Les connaissances scientifiques ont évolué depuis la publication de l’ouvrage de 2001 sur
les apports nutritionnels conseillés (Afssa 2001)1. Les références relatives aux protéines et
aux acides gras ont été révisées respectivement en 20072 et 20113 et n’ont donc pas eu à
faire l’objet d’une nouvelle actualisation. D’autres références, relatives aux vitamines et
minéraux, aux glucides et à l’approche plus globale de l’équilibre entre les macronutriments
ont nécessité une mise à jour.
Ce travail d’actualisation des références nutritionnelles, mené dans un contexte d’expertise
collective, avait pour objectifs : d’identifier les types de références nutritionnelles
disponibles : besoin nutritionnel moyen, références nutritionnelles pour la population, apports
satisfaisants, etc. ;
de définir les références nutritionnelles à utiliser pour l’établissement des repères de
consommations alimentaires de la population française. Ces valeurs concernent les
vitamines et minéraux, les macronutriments énergétiques (lipides, protéines,
glucides) et l’eau.
Le dernier volet intitulé « Recommandations d’apport en fibres » présente la mise à jour des
recommandations d’apport en fibres pour la population adulte.
1
Afssa. 2001. "Apports nutritionnels conseillés pour la population française."
2
Afssa. 2007. "Rapport de l'Afssa relatif à l'apport en protéines : consommation, qualité, besoins et
recommandations."
3
Anses. 2011. "Rapport de l'Anses relatif à l'actualisation des apports nutritionnels conseillés pour les
acides gras."
4
Anses. 2017. "Avis de l'Anses relatif à l’établissement de recommandations d’apport en sucres."
Avis de l’Anses
Saisine n° 2012-SA-0103
Le directeur général
Maisons-Alfort, le 12 décembre 2016
AVIS
de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation,
de l’environnement et du travail
L’Anses a été saisie le 3 avril 2012 par la Direction générale de la Santé (DGS) pour la
réalisation de l’expertise suivante : Actualisation des repères de consommation du
Programme national Nutrition Santé (PNNS).
1.1. Contexte
Dans le cadre du PNNS 2001-2005, l’Afssa avait été saisie (saisine 2001-SA-0126) afin
d’élaborer les bases scientifiques pour la formulation des repères alimentaires (Afssa
2001). Plusieurs guides alimentaires du PNNS avaient été édités à partir des éléments
scientifiques fournis par l’Afssa.
Les repères actuels du PNNS portent sur différents groupes d’aliments (fruits et légumes,
féculents, etc.) et sur l’activité physique, avec des déclinaisons pour des populations
spécifiques (personnes âgées, enfants, adolescents, femmes enceintes et allaitantes).
L’évolution des données scientifiques au cours des dix dernières années a rendu
nécessaire une révision de ces repères de consommations alimentaires et plus
généralement celle du socle scientifique permettant d’asseoir les objectifs de santé
publique en nutrition.
Ainsi, le PNNS 2011-2015 prévoit l’actualisation des repères tant alimentaires que
concernant l’activité physique dans son action n°11.1. Cette action s’inscrit dans la mesure
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Saisine n° 2012-SA-0103
n°4 visant à développer des actions d’information et d’éducation nutritionnelle. Par ailleurs,
l’actualisation des recommandations nutritionnelles (sous la dénomination d’Apports
Nutritionnels Conseillés) ainsi que les évaluations relatives aux bénéfices et risques liés à
la consommation de certains groupes d’aliments avaient conduit l’Anses à inscrire, dès
2011, la révision des repères de consommations alimentaires dans son programme de
travail.
1
https://pro.anses.fr/tableciqual/
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2. ORGANISATION DE L’EXPERTISE
L’expertise a été réalisée dans le respect de la norme NF X 50-110 « Qualité en expertise –
Prescriptions générales de compétence pour une expertise (mai 2003) ».
L’Anses a confié l’instruction de cette saisine au groupe de travail « Actualisation des
repères du PNNS : révision des repères de consommations alimentaires », rattaché au
comité d’experts spécialisé « Nutrition humaine ». Ce groupe de travail a été scindé en
plusieurs sous-groupes travaillant en parallèle afin de tenir compte d’une triple contrainte :
appliquer les règles de déontologie (cf. 1.4 Prévention des risques de conflits d’intérêt),
mettre en œuvre une grande diversité de compétences spécifiques indispensables à
l’évaluation et optimiser la conduite de l’expertise. Un groupe de suivi, composé d’experts
disposant de compétences transversales, a permis d’assurer la synthèse, la cohérence et
la validité scientifique de l’expertise et d’être garant des travaux auprès du CES « Nutrition
humaine ». La constitution de ces différents sous-groupes est décrite dans le rapport de
synthèse disponible sur le site internet de l’Agence (Anses 2017b).
La saisine est traitée au sein de la Direction de l’évaluation des risques (DER). L’Unité
d’évaluation des risques liés à la nutrition (UERN) assure la coordination scientifique du
groupe de travail.
Les travaux d’expertise de ces groupes de travail ont été soumis régulièrement aux experts
du CES (tant sur les aspects méthodologiques que scientifiques) et prennent en compte
leur observations et éléments complémentaires proposés. Ils ont été adoptés par le CES
« Nutrition humaine » réuni le 10 juillet 2015. Cet avis a été validé le 12 mai 2016.
L’Anses analyse les liens d’intérêts déclarés par les experts avant leur nomination et tout
au long des travaux, afin d’éviter les risques de conflits d’intérêts au regard des points
traités dans le cadre de l’expertise.
Les déclarations d’intérêts des experts sont rendues publiques via le site internet de
l’Anses (www.anses.fr).
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3.1.1. Introduction
Les définitions des termes utilisés en nutrition ont varié selon les auteurs et au cours du
temps. Ainsi, le Tableau 1 répertorie les différents termes utilisés pour exprimer une même
notion :
Tableau 1 : Terminologie des références nutritionnelles selon les différents pays
Références nutritionnelles
Référence
Limite
nutritionnelle Besoin
France Apport Intervalle de supérieure
2 pour la nutritionnel -
(Anses, 2017 ) satisfaisant référence (IR) de sécurité
population moyen (BNM)
(LSS)
(RNP)
Apport Besoin Apport
France Apport nutritionnel Limite de
nutritionnel nutritionnel - nutritionnel
(Afssa 2001) conseillé (ANC) sécurité
conseillé (ANC) moyen (BNM) conseillé (ANC)
Population Lower Tolerable
Europe Average Adequate intake Reference intake
Reference threshold upper intake
(EFSA 2010a) requirement (AR) (AI) range (RI)
Intake (PRI) intake (LTI) level (UL)
Recommended Estimated Acceptable
Tolerable
Etats-Unis Dietary average Adequate Intake macronutrient
- upper intake
(IOM 2000b) Allowance requirement (AI) distribution ranges
level (UL)
(RDA) (EAR) (AMDR)
Upper
Estimated
OMS Recommended tolerable
average Recommended
(WHO/FAO nutrient intake - - nutrient
requirement Safe intake
2003) (RNI) intake level
(EAR)
(UL)
Australie /
Estimated Acceptable
Nouvelle- Recommended
average Adequate Intake macronutrient Upper intake
Zélande Dietary intake -
requirement (AI) distribution ranges level (UL)
(NHMRC-MoH (RDI)
(EAR) (AMDR)
2006)
Cet état des lieux des termes utilisés met en évidence la nécessité d’harmoniser les termes
employés pour un même concept. Cette harmonisation doit se fonder sur une meilleure
caractérisation du socle scientifique (type et qualité des données) sur lequel repose la
valeur retenue et, en conséquence, de son utilisation.
Concernant le « besoin nutritionnel », la définition est, par principe, très large : le besoin
nutritionnel est la quantité minimale d’un nutriment devant être consommée par un individu
pour favoriser sa bonne santé. Cette définition est dans l’esprit de celle de la FAO
(WHO/FAO 2004) ou de l’Afssa (Afssa 2001), mais sa formulation simple et la référence au
terme large de « santé » permet d’intégrer l’ensemble des rôles dans une perspective de
nutrition optimale : cela recouvre les rôles classiques dévolus aux nutriments, relatifs à leur
essentialité, leur utilisation métabolique, mais aussi leurs répercussions physiologiques, ou
2
Présent avis.
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Ces données sont souvent obtenues sur un nombre faible d’individus. Les études
expérimentales sont conduites à plusieurs niveaux d’apports. Les critères utilisés sont
souvent des critères de bilan en nutriment, ou de renouvellement métabolique, de
modification de l’état des réserves, ou des marqueurs des fonctions associées au nutriment
lors d’études de déplétion-réplétion. Dans certaines situations physiologiques (croissance,
grossesse), le besoin peut être calculé par la méthode factorielle sur la base des critères
précédemment décrits et en tenant compte de composantes supplémentaires liées à ces
situations.
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• ou quand la valeur de RNP peut être estimée mais n’est pas jugée satisfaisante au
regard d’observations de population à long terme établissant que cette RNP ne
permet pas de satisfaire des critères de santé qui seraient plus pertinents que les
critères utilisés pour estimer le BNM. Ainsi, contrairement à l’AI, l’AS n’est pas
seulement envisagé comme substitut de la RNP dans le cas où on ne pourrait pas
le calculer. Cette définition tient compte aussi du fait qu’on dispose de plus en plus
de données concernant les relations entre l’apport et la modulation du risque de
pathologie à long terme.
Les données utilisées pour estimer le statut nutritionnel sont souvent obtenues par des
études d’observation mais proviennent également parfois d’études expérimentales. Les
critères peuvent relever de critères cliniques (par ex. la vitesse de croissance),
métaboliques (par ex. la concentration normale ou souhaitable de nutriments ou de
métabolites indicateurs), ou physiologiques (par ex. les potentiels évoqués visuels) et
peuvent prendre en compte directement ou indirectement le risque de pathologie à long-
terme.
Cette limite est estimée par une évaluation des risques, c'est-à-dire une identification puis
une caractérisation du risque (WHO/FAO 1995, IOM 1998b, 2000b).
3
Le NAP est calculé comme le rapport entre la dépense énergétique sur 24 h et le métabolisme de base. Il
correspond au MET (équivalent métabolique d’une activité) moyen sur 24 h.
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d'atteindre une osmolarité urinaire adéquate de 500 mosm/L. L’apport satisfaisant est ainsi
défini à 2 L/j pour les femmes et à 2,5 L/j pour les hommes (EFSA 2010b).
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Harris et
Tranche d'âge Schofield et al., 1985 Mifflin et al., 1990 Müller et al., 2004 Henry, 2005
Benedict, 1919
Cette simulation permet de définir un besoin énergétique de 2600 kcal/j et de 2100 kcal/j
(moyennes réalisées sur toutes les valeurs, toutes tranches d’âge obtenues à partir des
cinq équations) pour les hommes âgés de 18 à 69 ans et les femmes âgées de 18 à 59 ans
respectivement (Figure 1 ci-dessous).
Figure 1. Besoin énergétique (kcal/j) des hommes et des femmes estimé selon l’âge
et l’équation prédictive du métabolisme de base
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3.5.1. Contexte
Par le passé, les notions de référence nutritionnelle et valeurs de recommandations
alimentaires ont été confondues en nutrition. A présent, la plupart des agences et
organismes chargés de définir des références nutritionnelles séparent ces deux notions et
distinguent ainsi deux étapes, formalisées par l’Efsa dans son avis de 2010 :
l’établissement de références nutritionnelles, considérant uniquement les relations
entre la consommation d’un nutriment et la santé ;
l’établissement des objectifs nutritionnels et des repères alimentaires qui découlent
de ces références nutritionnelles, pour une population donnée dans un contexte
donné. Ces repères alimentaires doivent prendre en compte de façon explicite
d’autres critères tels que la faisabilité, les habitudes alimentaires, les considérations
socioéconomiques ou environnementales.
En France, les références nutritionnelles pour les vitamines et minéraux utilisées à ce jour
sont celles disponibles dans l’ouvrage de 2001 sur les apports nutritionnels conseillés
(Afssa 2001).
3.5.2. Objectifs
Les objectifs de ce travail sont :
d’identifier les références nutritionnelles disponibles dans les différentes
agences et organismes chargés de les définir et de les caractériser ;
de définir les références nutritionnelles à utiliser dans l’établissement des
repères de consommations alimentaires pour la population française.
Ces rapports ont été choisis car issus d’agences internationales (OMS, EFSA, NCM, D-A-
CH, NHMRC-MoH) ou nationales (IOM) concernant des populations suivant un régime de
type occidental et récemment publiés.
Cependant, l’Efsa a entrepris depuis 2010 une réévaluation complète des références
nutritionnelles. En conséquence, l'Anses a choisi de prendre en considération en priorité
les valeurs de référence proposées par l'Efsa, en les adaptant si besoin et sur des
considérations explicites, aux conditions précises concernant la population française. Seuls
les avis de l’Efsa publiés ou à défaut ceux mis en consultation publique avant le 1er juillet
4
Le 15 mars 2016, l’IOM a changé de nom et s’appelle désormais l’HMD (Health and Medicine Division).
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2015 ont été considérés ici. Pour fixer les références nutritionnelles, l’arbre de décision
présenté ci-dessous a été suivi :
En ce qui concerne les valeurs de référence relatives aux excès d’apport, les LSS fixées au
niveau européen par le Scientific Committee on Food (SCF), endossées par l’EFSA en
2006 et actualisées dans les avis de l’Efsa sur chaque vitamine et minéral publiés depuis
2013.
3.6. Mise à jour des références nutritionnelles pour les vitamines et les minéraux
3.6.1. La vitamine A
5
Données issues de l’étude INCA2 pour la population des hommes de 18 à 64 ans et des femmes de 18 à 54
ans (ref INCA2)
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Seuls les produits animaux (comme l’huile de poisson, le beurre, le foie de volaille, etc.)
contiennent du rétinol. Les produits végétaux (comme la carotte, la patate douce, le melon,
le potiron, les mangues, etc.) apportent quant à eux des caroténoïdes pro-vitaminiques (α-
et β-carotène, β-cryptoxanthine et lycopène).
D’après l’enquête INCA2, les principaux aliments contributeurs de vitamine A préformée
(rétinol) sont les abats (28,8 %), la charcuterie (20,4 %), le beurre (10,1 %) et le fromage
(9,7 %).
Etat des lieux des références nutritionnelles fixées par les organismes internationaux et
nationaux retenus (Tableau 4)
L’Afssa (2001) a estimé le BNM sur la base des résultats d’une étude de déplétion-réplétion
(Hume and Krebs 1949) ainsi que sur les résultats du suivi d’une dose traçante de vitamine
A (Sauberlich et al. 1974). Une référence populationnelle de 800 µg ER/j a été proposée en
tenant compte d’un coefficient de variation inter-individuelle de 15 % et en arrondissant à la
centaine supérieure.
Le D-A-CH a proposé un BNM de 600 µg ER/j en considérant les résultats d’études
expérimentales et l’application d’un coefficient de variation de 30 %, ce qui conduit à une
RNP de 1000 µg ER/j (D-A-CH 2015).
L’IOM a estimé le BNM comme l’apport permettant le maintien des réserves hépatiques
minimales adéquates en rétinol (20 µg/g de foie) (Olson 1987), calculé sur la base d’études
estimant les quantités totales de rétinol par dilution isotopique chez des sujets sains. A
partir de ce besoin moyen estimé à 625 µg ER/j pour un homme de 76 kg et 500 µg/j pour
une femme de 61 kg, les références populationnelles ont été proposées sur la base d’un
coefficient de variation du besoin de 20 % (IOM 2001). Cette même démarche est reprise
par l’Australie et la Nouvelle-Zélande (NHMRC-MoH 2006) ainsi que par les pays nordiques
lors de la mise à jour des NNR en 2012 (NCM 2014).
L’OMS a fixé un besoin moyen c'est-à-dire un apport journalier nécessaire pour prévenir la
xérophtalmie, à 4-5 µg/kg de poids corporel, soit 300 µg ER/j pour les hommes et
270 µg ER/j pour les femmes, sur la base de l’étude de (Sauberlich et al. 1974). Un apport
recommandé de 500 µg ER/j pour les femmes et de 600 µg ER/j pour les hommes est
proposé sur la base de l’approche d’Olson (Olson 1987) et en considérant un coefficient de
variation de 20 % (WHO/FAO 2004).
L’Efsa a utilisé la même approche que l’IOM pour estimer le BNM en vitamine A, mais en
appliquant les poids médians européens calculés pour des hommes et femmes ayant un
indice de masse corporelle (IMC) de 22 kg.m-2 (EFSA 2015c). En appliquant un coefficient
de variation du besoin de 15 %, les références nutritionnelles pour la population proposées
par l’Efsa sont de 750 µg/j chez l’homme et 650 µg/j chez la femme.
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Conclusion
La démarche de l’Efsa a été adoptée. Ainsi, les références nutritionnelles retenues sont
rappelées ci-dessous :
En ce qui concerne les risques d’excès d’apports, l’Efsa confirme la limite supérieure de
sécurité de 3 mg/j fixé par le SCF (EFSA 2006), essentiellement pour des considérations
d’effets hépatotoxiques et tératogènes (EFSA 2015c).
3.6.2. La vitamine B1
D’après les données du CIQUAL, les principales sources de thiamine sont la levure
alimentaire, les produits céréaliers complets, la viande, particulièrement le porc, et les
oléagineux.
D’après l’enquête INCA2, les principaux aliments contributeurs de vitamine B1 pour les
adultes français sont la charcuterie (11,4 %), les pains et produits de panification sèche tels
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que les biscottes (9,2 %), la viande (9,0 %), les légumes (7,6 %) et les céréales de petit-
déjeuner6 (5,1 %).
Etat des lieux des références nutritionnelles fixées par les organismes internationaux et
nationaux retenus (Tableau 5)
En 2001, l’Afssa a considéré un faisceau d’arguments, cliniques, épidémiologiques et
biologiques pour proposer un apport recommandé en vitamine B1 de 0,14 mg/MJ chez
l’homme et la femme.
Les recommandations des pays nordiques (NCM 2014) sont les mêmes que celles de
2004. Ils ont estimé qu’il n’y avait pas d’études justifiant une révision des
recommandations. Ils font référence à des études indiquant une normalisation de
l’excrétion urinaire de thiamine et des coefficients d’activité transcétolase érythrocytaire à
des niveaux d’apports de 0,07-0,08 mg/MJ (0,30-0,33 mg/1000 kcal).
L’IOM fonde son estimation du BNM sur une étude de déplétion/réplétion, montrant qu’un
apport de 1 mg/j (0,07 mg/MJ) est suffisant pour couvrir le besoin sur la base de l’excrétion
urinaire de thiamine et du maintien d’une activité transcétolase érythrocytaire normale chez
l’homme (Sauberlich et al. 1979, IOM 1998a). L’OMS (WHO/FAO 2004) quant à elle base
ses recommandations sur une autre étude de déplétion/réplétion où seule l’activité
transcétolase érythrocytaire était considérée (Anderson and Nicol 1986).
Les pays germanophones (D-A-CH 2015) s’appuient sur des études de bilan pour fixer
leurs références nutritionnelles. Ils distinguent la population masculine en deux sous-
groupes : les adultes de moins de 25 ans et ceux de plus de 25 ans.
Tableau 5. Bilan des références nutritionnelles pour la vitamine B1 (en mg/j sauf
indication contraire)
Afssa D-A-CH Efsa IOM NHMRC NCM (2012) OMS
(2001) (2015) (1998a) (2006) (2004)
Hommes
âge 20-65 19-25 + de 18 19-70 19-65 18-74 19-65
25-65
BNM ND ND - 1,0 1,0 0,10 mg/MJ ND
Soit
#
environ1,2
Référence 0,14 mg/MJ 1,3* - 1,2 1,2 0,12 mg/MJ 1,2*
+*
populationnelle Soit 1,5 1,2* Soit
#
environ1,4
Femmes
âge 20-54 + de 19 + de 18 19-50 19-50 18-74 19-50
BNM ND ND - 0,9 0,9 0,10 mg/MJ ND
Soit environ
#
0,9
Référence 0,14 mg/MJ 1,0* - 1,1 1,1 0,12 mg/MJ 1,1*
+*
populationnelle Soit 1,2 Soit
#
environ1,1
* Apport satisfaisant
#
Estimation sur la base d’un besoin énergétique compris entre 11 et 11,7 MJ pour les hommes et entre 8,8 et
9,4 MJ pour les femmes, selon les tranches d’âges (18-30 ans et 31-60 ans) et pour un NAP de 1,6.
+
Estimation à titre indicatif sur la base d’un apport énergétique de 2600 kcal (10,9 MJ) pour les hommes et
2100 kcal (8,8 MJ) pour les femmes, d’après l’estimation des besoins énergétiques dans la population INCA2.
ND : non défini
6
La majorité des céréales de petit-déjeuner sont enrichies en de nombreuses vitamines et minéraux. Ainsi, la
contribution des céréales de petit-déjeuner aux apports en vitamine B1 s’explique en grande partie par
l’adjonction de vitamine B1 lors de l’élaboration industrielle des produits.
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Conclusion
En l’absence de valeurs de référence proposées par l’Efsa et compte tenu du caractère
consensuel des valeurs proposées par les différentes instances considérées, les valeurs de
référence relatives à l’apport énergétique telles que proposées en 2001 par l’Afssa sont
retenues et rappelées ci -dessous :
Compte tenu des données disponibles et de la faible toxicité observée à forte dose, aucune
limite de sécurité pour la vitamine B1 n’a pu être établie par l’Efsa (2006).
3.6.3. La vitamine B2
D’après les données du CIQUAL, la riboflavine est principalement présente dans les abats,
le lait et les produits laitiers.
D’après l’enquête INCA2, les principaux aliments contributeurs de vitamine B2, chez les
adultes français, sont le café (10,4 %), le lait (8,8 %), les produits ultra-frais laitiers (8,8 %),
les fromages (8,4 %) et la viande (6,8 %).
Etat des lieux des références nutritionnelles fixées par les organismes internationaux et
nationaux retenus (Tableau 6)
Les besoins et apports recommandés en vitamine B2 (riboflavine) sont souvent rapportés à
l’énergie ingérée, en raison du rôle de cette vitamine dans le métabolisme énergétique.
L’Afssa, en 2001, a considéré que les données disponibles ne permettaient pas de
proposer un BNM pour la vitamine B2. L’ANC proposé reprend la recommandation plus
ancienne et l’ajuste à l’apport énergétique recommandé en 2001.
Dans les recommandations des pays nordiques (NCM 2014), le BNM avait été estimé à
0,12 mg/MJ sur la base d’études évaluant le statut en riboflavine par la mesure de son
excrétion urinaire et par la mesure de l’activation de la glutathion réductase érythrocytaire
(EGR) par la riboflavine. Le BNM a été fixé à 0,12 mg/MJ et la RNP à 0,14 mg/MJ.
L’IOM a également utilisé des études examinant ces deux critères pour proposer un besoin
moyen de 1,1 mg/j chez l’homme et 0,9 mg/j chez la femme, avec les références qui en
dérivent pour la population (IOM 1998a). Ces estimations ont été reprises intégralement par
l’Australie et la Nouvelle-Zélande (NHMRC-MoH 2006).
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Saisine n° 2012-SA-0103
Les pays germanophones (D-A-CH, 2015) fondent leurs recommandations uniquement sur
la mesure de l’activation de l’EGR. Ils ont proposé des valeurs sur la base d’un niveau
d’activité physique (NAP) de 1,4 et d’un apport énergétique variant de 1700 à 1900 kcal
selon les tranches d’âge pour les femmes et compris entre 2200 et 2400 kcal selon les
tranches d’âge pour les hommes.
Une approche similaire fondée sur la mesure de l’activation de l’EGR a été utilisée par
l’OMS (WHO/FAO 2004).
Afssa (2001) D-A-CH (2015) Efsa IOM NHMRC NCM (2014) OMS
(1998a) (2006) (2004)
Hommes
âge 20-65 19-51 + de 18 19-+70 19-65 + de 18 19-65
+ de 51
BNM ND ND - 1,1 1,1 0,12 mg/MJ ND
Soit 1,4
Référence 0,17 mg/MJ 0,14 mg/MJ* - 1,3 1,3 0,14 mg/MJ 1,3*
+ #
populationnelle Soit 1,8* Soit entre 1,4 Soit 1,7
et 1,3
Femmes
âge 20-54 19-51 + de 18 19-50 19-50 + 18 19-50
+ de 51
BNM ND ND - 0,9 0,9 0,12 mg/MJ ND
Référence 0,17 mg/MJ 0,14 mg/MJ* - 1,1 1,1 0,14 mg/MJ 1,1*
+ #
populationnelle Soit 1,5* Soit entre 1,1 Soit 1,3
et 1,0
* Apport satisfaisant
#
ou bien pour un NAP observé dans la population égal à 1,6, entre 1,5 et 1,6 mg/j pour les hommes dont le
besoin énergétique est compris entre 11 et 11,7 MJ et entre 1,2 et 1,4 mg/j pour les femmes dont le besoin
énergétique est compris entre 8,8 et 9,4 MJ, selon les tranches d’âges (18-30 ans et 31-60 ans).
+
Estimation à titre indicatif sur la base d’un apport énergétique de 2600 kcal (10,9 MJ) pour les hommes et
2100 kcal (8,8 MJ) pour les femmes, d’après l’estimation des besoins énergétiques dans la population INCA2.
ND : non défini
Conclusion
En l’absence de valeurs de référence proposées par l’Efsa et compte tenu du caractère
consensuel des valeurs proposées par les différentes instances considérées, l’estimation
relative à l’apport énergétique proposée en 2001 par l’Afssa est retenue et rappelée ci-
dessous:
Compte tenu des données disponibles et de la faible toxicité observée à forte dose, aucune
limite supérieure de sécurité pour la vitamine B2 n’a pu être proposée par l’Efsa (2006).
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3.6.4. La vitamine B3
Etat des lieux des références nutritionnelles fixées par les organismes internationaux et
nationaux retenus (Tableau 7)
La vitamine B3 regroupe l’acide nicotinique et le nicotinamide (niacine préformée provenant
de l’alimentation). Elle peut être synthétisée par le foie à partir du tryptophane. On exprime
l’apport en vitamine B3 en équivalent niacine (EN) à partir des teneurs en niacine
préformée (1 mg niacine = 1 mg EN) et en tryptophane (1 mg EN = 60 mg tryptophane) des
aliments. Du fait du rôle de la vitamine B3 dans le métabolisme énergétique et protéique,
les besoins et recommandations sont fréquemment exprimés en mg EN/MJ.
En 2001, l’estimation des besoins en vitamine B3 par l’Afssa s’est appuyée sur les résultats
d’études de déplétion-réplétion chez l’homme sain évaluant les apports minimaux en
niacine préformée ou en tryptophane permettant de prévenir l’apparition d’une carence
(pellagre) ou de restaurer une excrétion urinaire normale de deux métabolites méthylés du
nicotinamide. Le BNM a été fixé à 1,08 mg/MJ et l’apport recommandé à 1,2 mg/MJ.
L’IOM a considéré que l'excrétion urinaire de N-méthylnicotinamide (NMN) était le meilleur
marqueur pour définir le BNM. Les résultats de quatre études expérimentales suggèrent
qu’une excrétion urinaire de NMN de 1 mg/j reflète un niveau d’apport en EN supérieur à
celui entraînant l’apparition d’une carence. Cet apport estimé à 1,3 mg EN/MJ (ou
11,6 mg EN/j chez l’homme) correspond au BNM à partir duquel a été dérivée une
recommandation nutritionnelle pour la population (IOM 1998a). Un raisonnement similaire a
été appliqué par l’OMS (2004), le D-A-CH (2015) et le NCM (2014).
Selon l’Efsa, il n’y a pas de signe de déficience en niacine chez les sujets dont le régime
contient au moins approximativement 1 mg EN/MJ sans fournir moins de 8,4 MJ/j
(2000 kcal/j)(EFSA 2014c). Des régimes fournissant au moins 1,3 mg EN/MJ/j se sont
avérés suffisants pour prévenir une déplétion et maintenir les réserves corporelles de
niacine, comme indiqué par la brutale augmentation de l’excrétion des métabolites de la
niacine au-dessus de ce niveau d’ingestion. Cette valeur de 1,3 mg EN/MJ/j a été retenue
comme BNM et la référence nutritionnelle pour la population établie sur la base d’un
coefficient de variation du besoin de 10 %.
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Conclusion
Les références nutritionnelles rapportées à l’énergie fixée par l’Efsa, qui sont du même
ordre de grandeur que celles proposées par les autres organisations, ont été retenues. A
titre indicatif, une estimation en valeur absolue a été calculée sur la base d’un apport
énergétique de 2600 kcal (10,9 MJ) pour les hommes et 2100 kcal (8,8 MJ) pour les
femmes, d’après l’estimation des besoins énergétiques dans la population de l’étude INCA2
et est présentée ci-dessous :
Pour l’Efsa, la limite supérieure de sécurité pour l’acide nicotinique libre est de 10 mg/j et la
LSS pour le nicotinamide est de 900 mg/j pour les adultes (EFSA 2014c). Ces valeurs
étaient celles adoptées par l’Efsa en 2006. Il est à noter que ces deux formes d’apports ne
sont pas distinguées dans les tables de composition nutritionnelle. Cela soulève la question
de l’opportunité de proposer une distinction dans les tables de composition.
3.6.5. La vitamine B5
D’après les données du CIQUAL, les sources principales sont le lait et les produits laitiers,
les produits céréaliers complets, les légumes secs, les viandes et les légumes.
Selon l’enquête INCA2, les principaux aliments contributeurs pour les adultes français, sont
le café (10,4 %), le pain et les produits de panification sèche (7,0 %), la volaille et le gibier
(6,3 %), le lait (6,0 %) et les ultra-frais laitiers (5,7 %) puis les légumes (5,7 %).
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Etat des lieux des références nutritionnelles fixées par les organismes internationaux et
nationaux retenus (Tableau 8)
A ce jour, toutes les agences nationales et internationales ont conclu que les données
étaient insuffisantes pour établir un BNM pour la vitamine B5. En 2001, l’Afssa avait fixé
l’ANC, en le déterminant comme un AS, à 5 mg/j chez l’adulte, sur la base de l’apport
moyen de la population nord-américaine réputée en bonne santé (Tarr et al. 1981).
L’apport satisfaisant proposé par l’IOM (IOM 1998a) et repris par l’OMS a été fixé d’après
les mêmes observations (WHO/FAO 2004).
Le D-A-CH (2015) et le NHMRC (2006) s’appuient également sur des consommations
observées pour proposer un apport satisfaisant.
Le NCM a considéré que les éléments étaient insuffisants pour retenir une valeur (NCM
2014).
Dans son avis de 2014, l’Efsa estime qu’il n’y a pas de biomarqueurs adéquats pour définir
un BNM et propose un AS pour tous les groupes de population, basé sur la moyenne des
consommations observées dans différentes enquêtes nationales de consommation
réalisées dans l’UE, en l’absence de données suggérant que cet apport pourrait être
insuffisant. Cette consommation moyenne varie selon les pays de 3,2 à 5,3 mg/j et de 4,0 à
6,8 mg/j chez les femmes et les hommes de moins de 65 ans, respectivement (EFSA
2014d).
Conclusion
La démarche de l’Efsa est retenue et appliquée aux données françaises. Ainsi la valeur
moyenne de la consommation de la population française (étude INCA 2) hors compléments
alimentaires est retenue comme apport satisfaisant et est rappelée ci-dessous :
Compte tenu des données disponibles, l’Efsa n’a pas proposé de limite supérieure de
sécurité pour la vitamine B5 (EFSA 2014d). Des apports excédant très largement les
niveaux de consommation généralement observés ne semblent pas poser de problème de
sécurité pour la population (Efsa, 2006).
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3.6.6. La vitamine B6
D’après les données du CIQUAL, les principales sources alimentaires sont à la fois
végétales (céréales sous toutes leur formes, légumes amylacés, produits dérivés du soja,
fruits autres qu’agrumes) et animales (foie de bœuf, de veau, de porc et de volailles,
poisson).
D’après l’enquête INCA2, les principaux aliments contributeurs de vitamine B6 pour les
adultes français, sont la viande (10,4 %), les volailles (8,1 %), les légumes (8,3 %), les
fruits (8,1 %), les pommes de terre (7,7 %), la charcuterie (5,5 %), les pains et produits de
panification (5,3 %) et les céréales de petit-déjeuner7 (5,2 %).
Etat des lieux des références nutritionnelles fixées par les organismes internationaux et
nationaux retenus (Tableau 9)
Pour établir ses ANC, l’Afssa s’est appuyée sur la concentration plasmatique du phosphate
de pyridoxal (PLP) qui apparaît comme le meilleur indicateur du statut en vitamine B6.
L’Afssa a retenu un seuil de concentration plasmatique de 30 nmol/L proposé par Leklem
(Leklem 1990) et correspondant à un risque extrêmement faible de présenter une carence.
A partir des données de l’étude SU.VI.MAX, une référence nutritionnelle a été calculée sur
la base des apports permettant d’atteindre ce seuil de 30 nmol/L et compte tenu de la
variabilité du besoin.
L’IOM en 1998 a fixé le BNM d’après l’apport permettant de maintenir une concentration
plasmatique en PLP au moins égale à 20 nmol/L dans des études de déplétion-réplétion,
considérant que les études ne rapportent pas d’effet clinique délétère pour des
concentrations inférieures à 15 nmol/L. Ceci explique des besoins et recommandations un
peu plus bas que ceux proposés par l’Afssa.
Les valeurs proposées par l’OMS (2004) et le NCM (2014) s’appuient également sur ces
résultats.
7
La majorité des céréales de petit-déjeuner sont enrichies en de nombreuses vitamines et minéraux. Ainsi, la
contribution des céréales de petit-déjeuner aux apports en vitamine B6 s’explique en grande partie par
l’adjonction de vitamine B6 lors de l’élaboration industrielle des produits.
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Conclusion
La valeur définie par l’Afssa en 2001, proche des valeurs proposées par l’IOM et les autres
agences a été retenue. Le fait que la valeur est légèrement supérieure pourrait
correspondre à la satisfaction d’autres critères qui n’ont pas été directement pris en
compte, comme une limitation de sa contribution à l’augmentation de l’homocystéinémie et
du possible risque associé.
Compte tenu des données disponibles, l’Efsa a considéré a proposé une limite maximale
de consommation pour les adultes à 25 mg/j (EFSA 2006).
3.6.7. La vitamine B9
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D’après les données du CIQUAL, les principales sources alimentaires sont les
légumineuses, les légumes à feuilles, les foies (agneau, veau, bœuf, canard). La levure de
bière et le germe de blé sont les plus riches en vitamine B9.
D’après l’enquête INCA2, les principaux aliments contributeurs de vitamine B9 pour les
adultes français, sont les légumes (20,1 %), les pains et produits de panification (10,4 %),
les fruits (9,4 %), les fromages (5,9 %) et les ultra-frais laitiers (5,2 %).
Etat des lieux des références nutritionnelles fixées par les organismes internationaux et
nationaux retenus (Tableau 10)
L’acide folique est plus stable que les folates et présente une meilleure biodisponibilité, qui
peut atteindre 85 %, tandis que celle des folates naturels est de l’ordre de 50 %.
Pour tenir compte de cette différence de biodisponibilité, la notion d’équivalents folates
alimentaires (EFA) est utilisée. Ainsi, 1 µg d’EFA équivaut à 1 µg de folates alimentaires et
à 0,6 µg d’acide folique.
Le D-A-CH (2015) a considéré qu’un apport quotidien de 200 µg EFA était suffisant pour
atteindre au moins des concentrations plasmatiques et érythrocytaires en folates de 10 et
340 nmol/L respectivement, jugées satisfaisantes. Considérant que les méthodes de
dosages sous-estiment les teneurs en folates des aliments, le BNM a été fixé à 220 µg/j, et
la RNP à 300 µg/j sur la base d’un coefficient de variation du besoin de 15 %.
L’IOM s’est appuyé sur les concentrations de deux marqueurs biologiques, les folates
plasmatiques et l’homocystéinémie, pour fixer un BNM sur la base d’études d’intervention
ayant caractérisé la relation entre apport en folates et ces marqueurs (IOM 1998a). Ce
BNM a été fixé à 320 µg/j et la référence pour la population à 400 µg/j en tenant compte
d’un coefficient de variation du besoin estimé à 10 %.
Cette démarche et les valeurs de référence qui en découlent ont été reprises intégralement
par l’OMS (2004) et le NHMRC (2006).
Le NCM a estimé un BNM de 200 µg/j sur la base d’études montrant qu’un tel niveau
d’apport permettait de maintenir la concentration plasmatique en folates au-dessus de
6,8 nmol/L et une homocystéinémie inférieure à 12 µmol/L. La référence populationnelle a
été fixée à 300 µg/j (NCM 2014).
En 2001, l’Afssa n’a pas fixé de BNM pour les folates mais a proposé une référence pour la
population (apport satisfaisant) sur la base des données issues de la cohorte SU.VI.MAX
montrant que des apports de folates supérieurs ou égaux à 330 µg/j chez les hommes et
276 µg/j chez les femmes étaient associés à une homocystéinémie inférieure à 10 µmol/L.
Pour la population féminine en âge de procréer, la recommandation a été portée à 300 µg/j,
pour tenir en partie compte de la nécessité d’une prévention précoce des anomalies de
fermeture du tube neural.
En 2014, l’Efsa a proposé un BNM pour les folates sur la base d’une étude de déplétion-
réplétion montrant qu’un apport de 250 µg/j EFA est suffisant pour maintenir un statut
adéquat objectivé par une concentration plasmatique en folates supérieure ou égale à
10 nmol/L chez 50 % des individus (EFSA 2014a). Un coefficient de variation du besoin de
15 % a été utilisé pour proposer une référence populationnelle à 330 µg/j EFA.
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Tableau 10. Bilan des références nutritionnelles pour la vitamine B9 (µg EFA/j)
Afssa D-A-CH Efsa IOM NHMRC NCM OMS
(2001) (2015) (2014) (1998) (2006) (2014) (2004)
Hommes
âge 20-65 + de 19 + de 18 19-+70 19-65 + de 18 19-65
BNM ND 220 250 320 320 200 µg 320
folates
Référence 330 g 300 330 400 400 300 µg 400
populationnelle folates* folates
Femmes
âge 20-54 19-50 + de 18 19-50 19-50 + 18 19-50
BNM ND 220 250 320 320 200 µg 320
folates
Référence 300 g 300 330 400 400 300 µg 400
populationnelle folates* folates
* Apport satisfaisant
ND : Non défini
Conclusion
Les valeurs proposées par l’Efsa sont retenues:
L’Efsa (2014) confirme la limite de sécurité proposée par le SCF (EFSA 2006), à savoir
1 mg/j chez l’adulte, ne concerne que l’acide folique, forme synthétique de la vitamine B9
utilisée dans l’enrichissement et les compléments alimentaires. Le Panel Efsa a considéré
qu’il n’existait pas de risque associé à la consommation élevée de folates, forme naturelle
de la vitamine B9. En ce qui concerne les données de composition nutritionnelle des
aliments, il convient alors de bien s’assurer de la source de la vitamine B9.
La vitamine B12 est exclusivement synthétisée par des bactéries et est présente dans les
aliments d’origine animale, liée à des protéines. Les sources végétales alimentaires sont
naturellement, dépourvues de vitamine B12 biodisponible. Certains produits végétaux ayant
subi une fermentation bactérienne, tels que la bière, peuvent contenir de la cobalamine,
mais en quantité très faible.
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D’après l’enquête INCA2, les principaux aliments contributeurs de vitamine B12 pour les
adultes français, sont les abats (20,1 %), la viande (15,9 %), les poissons (14,4 %), le
fromage (7 %) et la volaille et gibier (5 %).
Etat des lieux des références nutritionnelles fixées par les organismes internationaux et
nationaux retenus (Tableau 11)
En 2001, l’Afssa a proposé un BNM de 2 µg/j et une RNP de 2,4 µg/j, sur la base de pertes
estimées à 0,8 µg/j, d’une biodisponibilité de 40 % et d’un coefficient de variation du besoin
de 10 %.
Les NNR ont fondé l’estimation du BNM sur des études montrant que des injections
intramusculaires quotidiennes de 0,5 à 1,0 µg de cobalamine sont suffisantes pour
normaliser les paramètres hématologiques de la plupart des sujets souffrant d’anémie
pernicieuse – une maladie induite par une carence en vitamine B12 – et en considérant une
biodisponibilité orale de 50 %.
La plupart des autres agences nationales et internationales a fondé leurs recommandations
sur les liens entre apports et marqueurs biologiques et sur la prévention des altérations
hématologiques induites par une carence en vitamine B12. Le BNM proposé par l’IOM
(2 µg/j) correspond ainsi à l’apport minimal nécessaire au maintien de la cobalamine et de
l’acide méthylmalonique (MMA) plasmatiques au-dessus et en deçà, respectivement, des
seuils considérés satisfaisants. Ce BNM correspond également à l’apport théorique
nécessaire pour prévenir la réapparition d’anomalies hématologiques chez des sujets
souffrant d’une anémie de Biermer. L’OMS (2004) et le NHMRC (2006) ont adopté le
raisonnement et les valeurs de références proposés par l’IOM (1998).
L’Efsa a considéré que l’approche basée sur une combinaison de quatre biomarqueurs du
statut en vitamine B12, c'est-à-dire, les concentrations plasmatiques en cobalamine, holo-
transcobalamine (holoTC), MMA et homocystéine, est l’approche la plus appropriée pour
définir des recommandations nutritionnelles pour la vitamine B12 (EFSA 2015a). Elle
estime qu’il existe des preuves suffisantes pour conclure que des apports supérieurs ou
égaux à 4 µg/j sont associés d’une part à des concentrations d’holoTC et de cobalamine
comprises dans les intervalles de référence définis pour les sujets sains, et d’autre part à
des concentrations de MMA et d’homocystéine inférieures aux valeurs maximales
proposées chez l’adulte, ce qui indique un statut adéquat en cobalamine.
Tableau 11. Bilan des références nutritionnelles (µg/j) pour la vitamine B12
Afssa D-A-CH Efsa IOM NHMRC NCM OMS
(2001) (2015) (2015) (1998) (2006) (2014) (2004)
Hommes
Age 20-65 + de 19 + de 18 19-70 19-65 + de 18 19-65
BNM 2 2 ND 2 2 1,4 2
Référence
2,4 3 4* 2,4 2,4 2 2,4
populationnelle
Femmes
Age 20-54 19-50 + de 18 19-50 19-50 + de 18 19-50
BNM 2 2 ND 2 2 1,4 2
Référence
2,4 3 4* 2,4 2,4 2 2,4
populationnelle
* Apport satisfaisant
ND : Non défini
Conclusion
Aucun des marqueurs de l’activité métabolique de la cobalamine n’est à lui seul suffisant
pour refléter l’ensemble des fonctions métaboliques de la cobalamine. La démarche suivie
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par l’Efsa, basée sur la prise en compte de quatre biomarqueurs est retenue ainsi que et
l’apport satisfaisant proposé chez les hommes et les femmes, à savoir :
L’Efsa considère qu’il n’existe pas de limite supérieure de sécurité d’apport alimentaire ; du
fait de l’absence de toxicité et notamment de carcinogénicité aux doses considérées
(EFSA 2015a).
3.6.9. La vitamine C
D’après les données du CIQUAL, les principales sources alimentaires sont les fruits (tels
que le cassis et les agrumes) et les légumes (en particulier le persil et le poivron rouge).
D’après l’enquête INCA2, les principaux aliments contributeurs de vitamine C pour les
adultes français sont les fruits (26,8 %) et les légumes (22,1 %).
Etat des lieux des références nutritionnelles fixées par les organismes internationaux et
nationaux retenus (Tableau 12)
L’établissement des recommandations en vitamine C a longtemps reposé sur les apports
observés considérés comme adéquats dans des populations occidentales en bonne santé.
Lors d’études de déplétion-réplétion conduites à la fin du siècle dernier, il a été observé que
la concentration plasmatique de vitamine C atteignait un plateau pour des apports
relativement modérés de vitamine C. Cela a conduit l’Afssa à utiliser ce paramètre comme
marqueur de la couverture des besoins. Pour établir les ANC en 2001, les données
d’observation issues de l’enquête SU.VI.MAX et faisant le lien entre apport et concentration
plasmatique de vitamine C chez environ 6 000 sujets adultes sains (femmes de 35 à 60 ans
et hommes de 40 à 60 ans), à l’inclusion, ont été utilisées et ont conduit à retenir un ANC
de 110 mg/j pour les adultes des deux sexes.
L’IOM (IOM 2000a) et les D-A-CH (2015) ont utilisé les données des études de déplétion-
réplétion et proposé des recommandations comprises entre 75 et 100 mg/j.
Les pays nordiques ont estimé que pour atteindre le seuil de 32 µg/L de vitamine C
plasmatique, à partir duquel le risque de morbidité et mortalité cardiovasculaire et par
cancer était diminué, un apport de 60 mg/j pour les hommes et de 50 mg/j pour les femmes
était nécessaire (NCM 2014).
L’OMS (2004) a proposé ses recommandations sur la base d’un stock corporel de
vitamine C de 900 mg, à mi-chemin entre la saturation tissulaire et le stock associé à
l’apparition d’un risque de scorbut, une absorption de 85 % et des pertes de 2,9 % par jour.
Elles sont de 45 mg chez l’homme et la femme. Le besoin moyen a été fixé comme l’apport
intermédiaire entre la recommandation et l’apport minimal suffisant pour prévenir le risque
de scorbut (10 mg/j).
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Conclusion
L’approche retenue par l’Efsa de simplement dériver la référence nutritionnelle pour la
population féminine de celle proposée pour l’homme n’est pas satisfaisante. Les données
issues de l’étude SU.VI.MAX et portant sur un effectif important montrent en effet un
plateau de concentration plasmatique plus élevé chez la femme que chez l’homme
(respectivement 64 ± 1 μmol/L et 56 μmol/L ± 3 μmol/L). Dans ces conditions, il a été
considéré que les besoins et recommandations pour la population féminine française
devaient prendre en compte la nécessité d’atteindre cette valeur plus élevée, et non celle
retenue pour la population masculine. Pour ces raisons, il a été décidé de maintenir les
mêmes valeurs de BNM et RNP chez l’homme et la femme. Cette décision a donné lieu au
sein du Comité d’experts spécialisé en nutrition de l’Anses à deux avis minoritaires,
défendant les valeurs nutritionnelles de références proposées par l’Efsa. Les valeurs
nutritionnelles de référence retenues sont les suivantes :
L’Efsa confirme sa position publiée en 2006 et estime que les données sont insuffisantes
pour proposer une limite de sécurité pour la vitamine C (EFSA 2013b).
3.6.10. La vitamine D
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animale. Ces deux formes ont une activité biologique équivalente chez l’homme. Chez
l’homme, la vitamine D est synthétisée de façon endogène par les cellules profondes de
l’épiderme sous l’action directe du rayonnement ultraviolet.
La vitamine D est active après une conversion en 1,25-dihydroxyvitamine D pour assurer
une minéralisation des tissus minéralisés (os, cartilage et dents) pendant et après la
croissance et contribuer, avec l’hormone parathyroïdienne, appelée également
parathormone (PTH), au maintien de l’homéostasie calcique.
D’après les données du CIQUAL, les principales sources alimentaires sont l’huile de foie de
morue et les poissons gras.
D’après l’enquête INCA2, les principaux aliments contributeurs de vitamine D pour les
adultes français sont les poissons (38,3 %), les œufs (9,9 %) et les fromages (8,2 %).
Etat des lieux des références nutritionnelles fixées par les organismes internationaux et
nationaux retenus (Tableau 13)
La vitamine D occupe une place à part parmi les vitamines car son apport est assuré à la
fois par l’alimentation et par une production endogène qui résulte de l’exposition aux UVB
(rayonnement solaire).
En France, les besoins en vitamine D ont été estimés à partir des apports quotidiens
minimaux de vitamine D nécessaires pour prévenir ou corriger une carence clinique et/ou
biologique en vitamine D chez l'enfant et l'adulte, soit 10 à 15 µg (400-600 UI) par jour. Le
marqueur biologique du statut en vitamine D utilisé a été la concentration en 25-hydroxy-
cholécalciférol (25-OH-D3), qui constitue la forme de réserve. Cependant, bien que le seuil
biologique correspondant à une carence ait été fixé à 30 nmol/L, il n’existe pas de seuil
correspondant à un statut satisfaisant, voire optimal. En 2001, la discussion sur la fixation
de l’ANC a en effet essentiellement porté sur la détermination de la quantité de vitamine D
devant être apportée par l’alimentation, dans la mesure où une exposition solaire
satisfaisante suffirait théoriquement à couvrir les besoins. Il a été considéré que la position
précédente (Dupin et al. 1992) proposant la valeur de 10 µg/j (afin de couvrir les besoins
des individus ne s’exposant pas au soleil) pouvait être excessive pour les sujets ayant une
exposition solaire « suffisante » voire importante ; de ce fait, la valeur de 5 µg/j a finalement
été proposée.
L’IOM a estimé que les mesures de 25-OH-D3 sérique sont un bon reflet de l’apport
alimentaire et de la synthèse cutanée dans le sens où elles permettent d’étudier les
relations entre la consommation ou l’exposition solaire et les pathologies (IOM 2011).
L’institut a donc déterminé la concentration seuil en 25-OH-D3 à partir de laquelle les
fonctions biologiques de la vitamine D sont correctement assurées puis il a estimé l’apport
alimentaire qui permet d’atteindre cette valeur seuil. L’IOM a considéré que la fonction
principale de la vitamine D chez l’adulte était le maintien d’une densité minérale osseuse et
que l’absorption intestinale de calcium était maximale pour des concentrations en 25-OH-
D3 comprises entre 30 et 50 nmol/L. L’IOM a retenu une concentration médiane de 40
nmol/L de 25-OH-D3 comme valeur cible pour la fixation du BNM et observé que cette
concentration pouvait être atteinte pour un apport de 10 µg/j, sur la base d’études
d’observation faisant le lien entre l’apport en vitamine D et la concentration plasmatique en
25-OH-D3 chez des populations ayant une exposition solaire minimale (Scandinavie,
Antarctique). La référence pour une population peu exposée au soleil a été fixée comme
l’apport nécessaire pour atteindre la borne supérieure de l’intervalle de la concentration
cible de 25-OH-D3, soit 50 nmol/L. Cette référence populationnelle est de 15 µg/j.
Les recommandations nordiques (NCM 2014) ont fixé la concentration plasmatique en 25-
OH-D3 à atteindre sur la base de données faisant le lien entre cette concentration et le
statut minéral osseux, le risque de rachitisme et celui d’ostéomalacie. Ils ont considéré
comme optimale une valeur de 50 nmol/L. Il est suggéré qu’un apport de 7,2 μg/j
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maintiendrait le taux sérique moyen en hiver autour de 50 nmol/L. Toutefois, il existe une
grande variabilité interindividuelle dépendant en partie du taux sérique basal. Il a été mis en
évidence que les apports nécessaires pour atteindre une concentration sérique suffisante
en 25-OH-D3 durant la période hivernale chez 95 % des sujets sont compris entre 9 et
12 µg/j. L’ensemble de ces résultats ont conduit le NCM à proposer un BNM de 7,5 µg/j et
une RNP de 10 µg/j. Cette valeur tient compte d’une certaine contribution à la
concentration sérique de la synthèse endogène découlant des activités réalisées en
extérieur pendant la période estivale (de la fin du printemps au début de l’automne), tout en
considérant que certains groupes notamment ceux à peau plus foncée pourraient
nécessiter des doses plus élevées.
Les pays germanophones (D-A-CH, 2015) ont estimé que pour atteindre une concentration
sérique en 25-OH-D3 d’au moins 50 nmol/L, l’apport en vitamine D au travers des aliments
habituels ne suffit pas et que la différence doit être compensée par la synthèse endogène.
Ils recommandent une exposition régulière au soleil pour garantir un apport suffisant en
vitamine D sans qu’il soit nécessaire de recourir à la consommation d’un complément
vitaminique.
L’OMS (2004) a estimé l’apport alimentaire nécessaire pour maintenir une concentration
plasmatique de 25-OH-D3 supérieure à 27 nmol/L, permettant de conserver une bonne
santé osseuse selon des tranches d’âge différentes (avant et après 50 ans).
Le NHMRC (2006) a retenu également le seuil de 27 nmol/L pour estimer l’apport
satisfaisant nécessaire pour atteindre ce seuil plasmatique.
*Apport satisfaisant
ND : Non défini
Conclusion
L’évaluation des références nutritionnelles par l’Efsa concernant la vitamine D n’a pas
encore été publiée. La démarche de l’IOM a été considérée comme pertinente et il est ainsi
proposé de retenir la valeur de la RNP de l’IOM fixée pour les sujets non exposés, que l’on
extrapole à la population générale car ces valeurs sont bien inférieures à la LSS. Cette
8
L’Efsa a mis en consultation son avis sur les références nutritionnelles en vitamine D en février 2016.
L’Agence européenne propose un apport satisfaisant de 15 µg.
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valeur permet de couvrir les besoins de la grande majorité de la population. Ainsi, les
références nutritionnelles suivantes sont retenues :
Une modification de la limite supérieure de sécurité a été publiée en 2012, celle-ci passant
de 50 à 100 µg/j (EFSA 2012).
3.6.11. La vitamine E
D’après les données du CIQUAL, les principales sources alimentaires sont les huiles
végétales et les fruits à coque.
D’après l’enquête INCA2, les principaux aliments contributeurs de vitamine E pour les
adultes français sont les huiles (26 %), la margarine (8,2 %), les légumes (6,8 %) et les
fruits (5,8 %).
Etat des lieux des références nutritionnelles fixées par les organismes internationaux et
nationaux retenus (Tableau 14)
L’ANC proposé en 2001 par l’Afssa reprenait la recommandation émise en 1992 par Dupin
et al. fondée sur la consommation moyenne observée dans la population (12 mg/j), en
l’absence de données permettant d’estimer un BNM.
Les pays nordiques (NCM 2014) ont proposé un besoin en vitamine E sur la base d’un ratio
vitamine E/acide gras polyinsaturés (AGPI) dans l’alimentation égal à 0,4, jugé suffisant
pour prévenir la peroxydation lipidique, en considérant un apport moyen en AGPI dans la
population scandinave correspondant à 5 % de l’apport énergétique total. Dans ces
conditions, le BNM et l’apport recommandé sont de 6 et 10 mg pour les hommes et 5 et
8 mg pour les femmes, respectivement.
L’IOM s’est appuyé sur les résultats d’études in vitro montrant qu’une concentration
plasmatique d’α-tocophérol inférieure à 12 µmol/L était associée à une hémolyse induite
par le peroxyde d’hydrogène supérieure à 12 %, valeur considérée comme normale (IOM
2000a). Sur la base d’études d’intervention, l’IOM a considéré qu’un apport de 12 mg/j au
moins était nécessaire pour atteindre cette concentration plasmatique. Le besoin a donc
été fixé à 12 mg/j sans distinction de sexe, et la référence pour la population à 15 mg/j en
tenant compte d’un coefficient de variation du besoin de 10 %.
L’Efsa a considéré que d’une part, la quantité d’α-tocophérol nécessaire à la prévention de
la peroxydabilité des AGPI variait selon leur degré d’insaturation et que d’autre part,
l’apport en AGPI variait sensiblement selon les pays européens (EFSA 2015d). Pour ces
raisons, la consommation d’AGPI ne pouvait pas servir de base à la fixation d’un apport
satisfaisant en vitamine E. De même, l’Efsa a considéré qu’il n’était pas possible de fixer un
apport satisfaisant sur la base des apports en nutriments agissant de façon synergique
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avec la vitamine E pour lutter contre le stress oxydant, comme la vitamine C, le sélénium, la
niacine et la vitamine K. Les liens entre l’apport en vitamine E et les marqueurs biologiques
(c’est-à-dire la concentration plasmatique de vitamine E, l’excrétion urinaire de métabolites
de la vitamine E ou de marqueurs de la peroxydation lipidique comme les F2-isoprostanes,
l’hémolyse liée à la peroxydation membranaire) n’ont pas été jugés suffisamment
caractérisés pour l’établissement d’un BNM. En conséquence, l’Efsa a proposé un apport
satisfaisant de 13 mg/j pour les hommes et 11 mg/j pour les femmes sur la base de l’apport
moyen constaté dans un ensemble d’enquêtes nationales de consommation, considérant
qu’il n’existait pas d’indices suggérant que l’apport en vitamine E était insuffisant dans la
population européenne.
Conclusion
La démarche de l’Efsa a été suivie et un apport satisfaisant a été adopté sur la base de la
valeur moyenne de la consommation de la population française, hors produits enrichis et
compléments alimentaires (telle qu’estimée dans l’étude INCA 2) et du constat d’absence
d’éléments susceptibles de traduire une déficience d’apport en vitamine E dans cette
population. Cet apport moyen est un peu plus faible que celui rapporté par l’Efsa. Ainsi, les
références nutritionnelles suivantes sont retenues :
En s’appuyant sur des études de coagulation chez l’homme qui n’ont montré aucun effet
sur le temps de saignement jusqu’à une supplémentation de 537 mg/j, en appliquant à
cette dose un facteur de sécurité de 2 et en arrondissant à la centaine supérieure, l’Efsa
reprend ses conclusions 2006 et propose une LSS de 300 mg/j (d’équivalent d’α-
tocophérol) (EFSA 2015d).
3.6.12. Le calcium
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D’après les données du CIQUAL, les aliments les plus riches en calcium sont les produits
laitiers, les légumineuses et fruits à coque, les produits céréaliers, certains légumes feuilles
(choux, bettes, épinards, etc.), les fruits de mer et certaines eaux dures.
D’après les données de l’étude INCA2, les plus gros contributeurs aux apports calciques de
la population adulte française sont les produits laitiers (42,7 %), les eaux (10,3 %), les
pains et produits de panification (5,5 %) ainsi que les légumes (5,2 %).
Etat des lieux des références nutritionnelles fixées par les organismes internationaux et
nationaux retenus (Tableau 15)
Dans l’ouvrage de l’Afssa fixant les ANC en 2001, le besoin nutritionnel en calcium a été
estimé par une approche factorielle. Le besoin net d’entretien, correspondant aux pertes
urinaires, fécales et sudorales en situation d’apport très faible, est égal à 260 mg/j pour un
homme adulte. Une absorption fractionnaire de 38 % a été retenue, pour un apport
raisonnablement faible de calcium (environ 500 mg/j, avec peu de produits laitiers),
conduisant à un besoin nutritionnel moyen de 690 mg/j et une référence populationnelle de
900 mg/j. Chez les femmes le besoin est majoré après la ménopause.
En 2011, l’IOM a estimé un besoin moyen en calcium en s’appuyant sur un ensemble
d’études de bilan. Entre 19 et 50 ans, un bilan nul est obtenu pour un apport de 740 mg/j,
arrondi à 800 mg/j pour le besoin moyen. La référence populationnelle a été fixée à
1000 mg/j d’après le 97,5ème centile des études de bilan. L’IOM a estimé qu’après 50 ans,
le besoin moyen n’était pas modifié chez les hommes mais a proposé d’augmenter la
recommandation de 200 mg/j pour la population féminine, pour limiter la baisse de densité
minérale osseuse (IOM 2011).
Les recommandations proposées par le NHMRC (2006), les NCM (2014) et D-A-CH (2015)
sont proches de celles proposées par l’IOM (2011) et l’Afssa (2001). Elles s’appuient
également sur les résultats d’études de bilan.
L’OMS a proposé deux jeux de besoins et de recommandations d’apport calcique pour tenir
compte de la variabilité des contextes nutritionnels(WHO/FAO 2004). Les valeurs les plus
hautes correspondent aux recommandations pour la population occidentale, tandis que les
valeurs basses sont destinées aux populations ayant de faibles apports en protéines
animales (moins de 40 g/j) et donc en protéines de façon générale, et dont les pertes
urinaires en calcium sont de ce fait plus faibles.
En 2015, l’Efsa a appuyé son estimation du besoin chez les individus âgés de 25 ans et
plus, dont la croissance osseuse est achevée, sur les mêmes études de bilan que celles
prises en compte par l’IOM. L’Efsa a tenu compte de pertes cutanées estimées à 40 mg/j et
négligées dans ces études pour proposer un besoin moyen de 750 mg/j. L’apport
recommandé est estimé d’après le 97,5ème centile des apports permettant d’obtenir un bilan
nul, soit 950 mg/j. Chez les jeunes adultes (18-25 ans) dont la croissance n’est pas
achevée, le besoin moyen a été estimé comme la moyenne des besoins des adultes de 25
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ans et plus, et des adolescents de 15 à 17 ans, soit 860 mg/j. Aucune recommandation
spécifique n’est faite pour les femmes après la ménopause (EFSA 2015e).
Conclusion
Les recommandations les plus récentes proposées par l’Efsa pour la population adulte ont
été retenues, à savoir :
Une limite supérieure de sécurité de 2500 mg/j a été proposée en 2006 par l’Efsa sur la
base de nombreuses études d’intervention de longue durée (alimentation et compléments
alimentaires) dans lesquelles aucun effet délétère n’a été rapporté pour des apports de
2500 mg/j. L’avis de l’Efsa ne remet pas en cause cette valeur (EFSA 2015e).
3.6.13. Le cuivre
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l’oxygène (ERDO), mais, inversement, sous forme libre (en tant que métal de transition), il
peut être à l’origine de la production d’ERDO.
D’après les données du CIQUAL, les aliments les plus riches en cuivre sont les abats, les
crustacés et mollusques ainsi que les céréales.
D’après les données de l’étude INCA2, les plus gros contributeurs aux apports cupriques
de la population adulte française sont les pains et produits de panification (14,1 %), les
légumes (7,8 %), les abats (7,4 %), les fruits (6,1 %) et les pommes de terre (5,5 %).
Etat des lieux des références nutritionnelles fixées par les organismes internationaux et
nationaux retenus (Tableau 13)
Il n’existe pas de consensus entre les différentes agences quant à l’estimation des besoins
en cuivre et la fixation des recommandations. En 2001, l’Afssa a estimé le besoin
nutritionnel en cuivre chez le sujet adulte par la méthode factorielle, en tenant compte de
pertes obligatoires estimées à 400-500 µg/j et d’une absorption fractionnaire de 30 %. Un
coefficient de variation de 15 % du besoin a été retenu pour proposer, après approximation,
une RNP de 2,0 mg/j chez l’homme. Une RNP de 1,5 mg/j en a été déduite chez la femme
sur la base du rapport de masses corporelles entre les hommes et les femmes.
Chez l’adulte, l’IOM a établi un besoin nutritionnel en cuivre de 0,7 mg/j chez l’homme et la
femme en s’appuyant sur la variation de marqueur du statut cuprique (cuivre sérique,
cæruloplasmine, superoxyde dismutase (SOD) érythrocytaire) lors d’études de
déplétion/réplétion (IOM 2001). Les recommandations dérivées de ce besoin sont de 0,9
mg/j.
Ces valeurs ont été reprises sans modification par les NCM (2014).
En 2006, le NHMRC a considéré que les données disponibles étaient insuffisantes pour
permettre d’établir un besoin nutritionnel en cuivre et a proposé une recommandation
basée sur un apport observé de 1,2 mg/j chez les femmes et 1,7 mg/j chez les hommes.
Récemment, le D-A-CH a proposé un besoin nutritionnel moyen de 1,0 mg/j chez l’homme
et la femme et un apport recommandé de 1,5 mg/j (D-A-CH 2015).
Ni l’OMS ni l’Efsa n’ont proposé de recommandation pour l’apport en cuivre.
* Apport satisfaisant
a
- Le BNM estimé en 2001 se situe entre 1,35 et 1,65 mg/j.
9
Au moment de la validation des travaux du GT par le CES, le 10 juillet 2015, l’avis de l’Efsa était en
consultation. Cet avis a été publié le 21 octobre 2015 (EFSA 2014b). L’Efsa propose un apport satisfaisant de
1,6 mg pour les hommes et de 1,3 mg pour les femmes.
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Conclusion
En l’état actuel, il n’existe pas de consensus concernant la fixation d’un besoin moyen et
l’établissement de recommandation en cuivre. Les valeurs initialement proposées par
l’Afssa s’appuient sur une perte totale de 400 à 500 µg/j et sur un coefficient d’absorption
fractionnaire de 30 %. Ce dernier semble faible au regard d’estimations plus récentes et
plus fiables suggérant une absorption fractionnaire proche de 50 % (Harvey, Dainty, et al.
2005, Harvey et al. 2003, Harvey et al. 2002). L’application d’un tel coefficient semble plus
pertinente. Il aboutit à définir des recommandations plus proches de celles proposées par
les autres agences. Au 1er juillet 2015, l’Efsa n’avait pas mis en consultation son avis sur
les références nutritionnelles pour le cuivre, les valeurs de références suivantes sont donc
retenues :
3.6.14. Le fer
D’après les données du CIQUAL, les aliments les plus riches en fer sont les épices, le
chocolat, les céréales de petit-déjeuner, les produits carnés et les légumineuses.
D’après les données de l’étude INCA2, les principaux contributeurs aux apports de fer de la
population adulte française sont les viandes et charcuteries (14,9 %), le pain et produits de
panification (9,7 %), les légumes (8,7 %) et les boissons alcoolisées (6,7 %).
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Etat des lieux des références nutritionnelles fixées par les organismes internationaux et
nationaux retenus (Tableau 17)
Le besoin nutritionnel en fer est généralement défini comme l’apport minimal permettant
d’équilibrer l’ensemble des pertes chez des sujets sans réserves martiales (c’est-à-dire une
ferritinémie > 15 µg/L) (IOM 2001, Afssa 2001). Il a été évalué par toutes les instances
nationales ou internationales en divisant les pertes obligatoires par l’absorption
fractionnaire. Cette approche est justifiée par le fait que les pertes en fer ne sont pas
régulées, l’homéostasie étant assurée par l’ajustement du niveau d’absorption fractionnaire
selon l’état des réserves.
Les références nutritionnelles proposées par l’IOM en 2001 reposent sur une
biodisponibilité du fer de 18 %, estimée en tenant compte d’une proportion de 10 % de fer
héminique dans l’alimentation et d’une absorption fractionnaire chez des sujets sans
réserve estimée à 16,8 % et 25 % pour le fer métallique et héminique, respectivement. La
distribution des pertes obligatoires a été estimée par simulation de Monte-Carlo, sur la base
de pertes hors saignements menstruels estimées à 14 µg/kg/j, de pertes menstruelles
égales à 0,51 et 2,32 mg/j au 50ème et 97,5ème centile respectivement, et de la distribution
des poids corporels observée dans la population des Etats-Unis. Les recommandations
proposées pour les femmes après la ménopause sont les mêmes que celles destinées à la
population masculine.
Ce raisonnement et les valeurs qui en découlent ont été repris intégralement par le
NHMRC en 2006.
L’Afssa (2001) et les pays nordiques (2014) ont utilisés un coefficient d’absorption
fractionnaire un peu plus faible (15 %) pour proposer leurs valeurs de références. Pour les
femmes en âge de procréer, la recommandation nutritionnelle proposée dans les NCM
correspond au besoin estimé au 90ème centile, et non au 97,5ème centile.
L’OMS (2004) dans ses estimations a tenu compte de la diversité des contextes
alimentaires et proposé un intervalle de recommandations, les valeurs hautes
correspondant à des régimes très pauvres en viande et poisson, riches en constituants
interférant avec l’absorption du fer (phytates et tannins) et pour lesquels l’absorption
fractionnaire du fer est proche de 6 % tandis que les valeurs basses correspondent au
contexte occidental avec une forte biodisponibilité du fer alimentaire. Les valeurs basses de
la fourchette de recommandations proposées par l’OMS sont très proches des valeurs
proposées par les autres autorités de santé.
Récemment, l’Efsa a proposé des valeurs de références qui s’appuient sur une
modélisation des pertes obligatoires en fer calculées pour vingt-huit hommes et vingt
femmes menstruées et extraites d’une étude réalisée par Hunt (Hunt 2003). Les pertes
obligatoires aux 50ème, 95ème et 97,5ème centiles ont été estimées respectivement à 0,95,
1,61 et 1,72 mg/j chez l’homme et à 1,34, 2,80 et 3,13 mg/j chez la femme menstruée. Des
coefficients d’absorption intestinale de 16 % pour les hommes et 18 % pour les femmes –
correspondant à des estimations pour des sujets ayant une ferritinémie de 30 µg/L (Dainty
et al. 2014) – ont été appliqués pour calculer le besoin nutritionnel médian (pour un sujet
dont les pertes sont au 50ème centile de la distribution) et la référence nutritionnelle pour la
population (pour un sujet dont les pertes sont au 97,5ème centile de la distribution pour les
hommes et au 95ème centile pour les femmes). Le nombre de femmes ménopausées
incluses dans l’étude de Hunt étant insuffisant pour permettre une modélisation des pertes,
l’Efsa propose de retenir pour cette sous-population les RNP masculines (EFSA 2015f).
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ND : Non défini
Conclusion
Les références nutritionnelles proposées par l’Efsa (2015) ont été obtenues par une
approche différente de celles mises en œuvre par les autorités nationales et les autres
autorités internationales à ce jour, et s’appuie sur une modélisation complexe des pertes
obligatoires estimées sur un échantillon restreint (vingt-huit hommes et vingt femmes
menstruées) et non sur une simulation à l’échelle de la population. Bien que les
caractéristiques de cet échantillon, en termes de corpulence et mode de vie, ne soient pas
représentatives de la population française, les références nutritionnelles proposées par
l’Efsa sont très proches de celles proposées par l’Afssa ou l’IOM en 2001.
Cependant, le caractère fortement biaisé de la distribution des besoins en fer chez les
femmes menstruées conduit à une référence populationnelle (besoin au 95ème centile)
égale à plus du double du besoin nutritionnel moyen. Cette distribution est la conséquence
directe de celle des saignements menstruels, dont le volume varie très largement au sein
de la population âgée de 18 à 55 ans, du fait de facteurs génétiques liés à l’hémostase, de
l’âge et du mode de contraception. L’utilisation d’une contraception hormonale conduit ainsi
à une réduction importante des pertes menstruelles, le recours à un dispositif intra-utérin
conduisant inversement le plus souvent à une augmentation des saignements. Pour ces
raisons, le groupe de travail a considéré que la recommandation populationnelle unique
proposée par l’Efsa, et antérieurement par l’IOM et l’Afssa, était difficilement utilisable en
l’état et a choisi de proposer deux niveaux de recommandations destinés respectivement
aux femmes ayant des pertes menstruelles faibles ou modérées - en particulier aux
femmes sous contraception hormonale - et aux femmes ayant des pertes menstruelles
importantes.
Pour ce faire, le groupe de travail a considéré la distribution des pertes menstruelles en fer
rapportée dans une étude réalisée chez quatre-vingt-dix femmes britanniques âgées de 20
à 45 ans et dont les pratiques contraceptives sont représentatives de celles observées
dans la population française (35% d’utilisatrices d’une contraception hormonale et 5% d’un
dispositif intra-utérin). Cette étude montre une distribution des pertes menstruelles en fer
suivant une loi exponentielle avec une médiane à 0,28 mg/j, avec un 80ème centile à
0,70 mg/j et un 95ème percentile à 1,50 mg/j (Harvey, Armah, et al. 2005). Combinées aux
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Hommes
BNM : 6 mg/j
RNP : 11 mg
Femmes menstruées
BNM : 7 mg/J
RNP pour des femmes ayant des pertes menstruelles faibles ou normales (80% de
la population) : 11 mg/j
RNP pour les femmes ayant des pertes menstruelles élevées : 16 mg/j
correspondant à la référence populationnelle proposée par l’Efsa
3.6.15. L’iode
D’après les données du CIQUAL, les aliments les plus riches en iode sont les poissons, les
mollusques et les crustacés ainsi que le lait.
D’après les données de l’étude INCA2, les principaux contributeurs aux apports iodés de la
population adulte française sont les produits laitiers (25,7 %), les poissons (9,9 %) et le
pain et produits de panification (7 %).
Etat des lieux des références nutritionnelles fixées par les organismes internationaux et
nationaux retenus (Tableau 18)
L’OMS en 2004 a fixé un apport satisfaisant à 150 µg/j pour les hommes et les femmes
adultes, correspondant à une iodurie médiane supérieure ou égale à 100 µg/L et une
concentration plasmatique supérieure ou égale à 1 µg/L, seuils au-dessous desquels on
observe une augmentation du risque de goitre et une altération possible de la synthèse
d’hormones thyroïdiennes.
Du fait d’apports iodés insuffisants dans certaines régions et dans certaines catégories de
la population en Allemagne et en Autriche et considérant d’autres paramètres tels que la
teneur en iode des aliments et de l’eau, le D-A-CH a décidé de retenir la valeur de 200 µg/j
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*Apport satisfaisant
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Conclusion
Le groupe de travail propose de retenir les valeurs de l’Efsa, identiques à celle définie par
l’Afssa en 2001, à savoir :
Les limites de sécurité établies par le SCF ont été endossées par l’Efsa en 2006. La valeur
de 500 µg/j chez l’adulte adoptée par l’Afssa a été considéré comme pertinente pour éviter
le développement d’hyperthyroïdie dans les pays qui ont une longue histoire d’insuffisance
d’apport iodé. Dans son avis de 2014, l’Efsa confirme la LSS de 600 µg/j proposée en
2006.
3.6.16. Le magnésium
D’après les données du CIQUAL, les aliments les plus riches en magnésium sont les
oléagineux, le chocolat, le café, les céréales complètes ainsi que les mollusques et
crustacés.
D’après les données de l’étude INCA2, les principaux contributeurs aux apports en
magnésium de la population adulte française sont les produits laitiers (25,7 %), les
poissons (9,9 %) et le pain et produits de panification (7 %).
Etat des lieux des références nutritionnelles fixées par les organismes internationaux et
nationaux retenus (Tableau 19)
Il n’existe pas de marqueur biologique validé du statut en magnésium qui puisse être utilisé
pour estimer le besoin nutritionnel. Un BNM a été déterminé par l’IOM (1997), l’Afssa
(2001) et le NHMRC (2006) en s’appuyant sur les résultats d’études de bilan. Chez les
sujets de 19 à 30 ans, l’IOM a établi un BNM de 330 et 225 mg/j chez l’homme et la femme,
conduisant à des apports recommandés de 400 et 310 mg/j respectivement. Le constat de
bilans plus fréquemment négatifs chez les sujets de plus de 30 ans, qui pourraient être dus
à des apports plus importants en fibres non-fermentescibles, a conduit l’IOM à proposer
des valeurs de référence légèrement plus élevées pour la tranche d’âges 31-70 ans. Les
propositions de l’IOM ont été reprises intégralement par le NHMRC.
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L’Afssa ne propose, quant à elle, qu’un seul jeu de valeurs de référence pour chaque sexe
et l’estimation du besoin moyen chez la femme est plus élevé que celui proposé par l’IOM.
L’OMS a estimé en 2001 que les données disponibles étaient trop limitées pour estimer le
besoin nutritionnel en magnésium et a proposé une recommandation provisoire d’apport en
magnésium qui s’appuie sur des études de bilan et des consommations observées :
l’apport recommandé est de 0,10 mg/kcal/j soit 220 mg pour les femmes et 260 mg pour les
hommes. Les recommandations récentes du NCM ne s’appuient pas sur une estimation
précise du besoin.
L’Efsa cite dans son avis récemment mis en consultation (EFSA 2015g)10, un travail
reprenant vingt-sept études de bilan regroupant 664 observations individuelles chez des
hommes âgés de 28 ± 8 ans et des femmes de 51 ± 17 ans, pour des apports
magnésiques compris entre 84 et 598 mg/j (Hunt and Johnson 2006). Cette étude rapporte
un bilan magnésique équilibré chez 50 % des sujets pour un apport de 165 mg/j, avec un
97,5ème centile à 237 mg/j. Par ailleurs, un nombre croissant d’études prospectives de
grande ampleur rapportent une association positive entre l’apport de magnésium et la
réduction du risque de diabète, d’hypertension artérielle et d’accident vasculaire cérébral.
Ainsi, selon une méta-analyse récente regroupant treize études longitudinales rassemblant
536 000 sujets, une réduction de 14 % (RR = 0,86 [0,84-0,89]) du risque de diabète serait
associée à chaque augmentation de 100 mg/j de l’apport en magnésium (Dong et al. 2011).
Dans ces études, les apports élevés sont en moyenne proche de 390 mg/j mais l’Efsa a
considéré que sur la base de ces études il était impossible de fixer un seuil au-dessous
duquel le risque de diabète ne diminuait plus. Sur la base de l’ensemble de ces études,
l’Efsa a considéré qu’il était impossible de fixer un BNM et a proposé un AS basé sur des
apports moyens observés dans plusieurs pays européens.
* Apport satisfaisant
ND : Non défini
Conclusion
Sur la base des résultats de la méta-analyse de Dong et al. (2011), il est considéré que les
recommandations proposées par l’Afssa en 2001 sont plus protectrices que celles
proposées par l’Efsa car elles permettent de tenir compte d’un moindre risque de diabète
10
Avis publié le 28 juillet 2015 soit après la validation des travaux du GT par le CES Nutrition humaine.
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Homme :
AS : 420 mg/j
Femme :
AS : 360 mg/j
L’Efsa confirme la LSS de 250 mg/j proposée en 2006 qui s’applique au magnésium
dissociable (sulfate, chlorure, lactate…) et à l’oxyde de magnésium consommé sous forme
de compléments alimentaires ou ajouté aux boissons et aliments, sur la base d’études
montrant l’absence d’effet secondaire gastro-intestinal (diarrhée) à ce niveau d’apport
supplémentaire (EFSA 2015g).
3.6.17. Le manganèse
D’après les données du CIQUAL, les aliments les plus riches en manganèse sont les
oléagineux, les mollusques et crustacés ainsi que le chocolat.
D’après les données de l’étude INCA2, les principaux contributeurs aux apports en
manganèse de la population adulte française sont les pains et produits de panification
(24,4 %), les boissons chaudes (thé et chocolat) (9,6 %), les fruits (8,5 %) et les légumes
(8,3%).
Etat des lieux des références nutritionnelles fixées par les organismes internationaux et
nationaux retenus (Tableau 20)
La plupart des agences, le D-A-CH (2015), l’IOM (2001), NHMRC (2006) ont établi des
références nutritionnelles sur la base des apports médians observés dans une population
considérée en bonne santé.
L’Afssa en 2001 a considéré que le besoin se situait entre 1 et 2,5 mg/j mais n’a pas été en
mesure de proposer une valeur de référence.
L’Efsa a considéré en 2013 que dans les fourchettes d’apports usuels, les biomarqueurs
potentiels actuellement utilisés pour définir le statut en manganèse (concentration sérique
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ou cellulaire, activités enzymatiques) étaient trop peu sensibles pour servir de critères à la
fixation des valeurs de référence pour le manganèse. Il y a trop peu d’études
épidémiologiques sur le lien entre l’apport ou les marqueurs du statut en manganèse et les
conséquences sur la santé pour qu’elles puissent être utilisées pour fixer des valeurs de
référence (EFSA 2013a).
De nombreuses études de bilan manganique ont été publiées : il apparaît que des bilans
équilibrés ou positifs sont constamment retrouvés au-delà d’un apport de 2,5 mg/j, montrant
que ce bilan peut s’équilibrer dans une large gamme d’apports.
Ainsi, l’Efsa a considéré que l’apport moyen se situe vers 3 mg/j dans une majorité
d’enquêtes alimentaires conduites au niveau européen et a conclu que cette valeur
constituait un apport satisfaisant pour la population européenne.
Tableau 20. Bilan des références nutritionnelles (mg/j) pour le manganèse (mg/j)
Afssa D-A-CH Efsa IOM NHMRC NCM OMS
(2001) (2015) (2013) (2001) (2006) (2014) (2004)
Hommes
âge + de 18 + de 15 + de 18 + de 19 + de 19
BNM 1-2,5 ND ND ND ND - -
Référence ND 2-5* 3* 2,3* 5,5* - -
populationnelle
Femmes
âge +de 18 + de 15 + de 18 + de 19 + de 19
BNM 1-2,5 ND ND ND ND - -
Référence ND 2-5* 3* 1,8* 5* - -
populationnelle
*Apport satisfaisant
ND : Non défini
Conclusion
La démarche de l’Efsa est suivie et il est décidé d’adopter comme apport satisfaisant la
valeur moyenne de la consommation de la population française (étude INCA 2) considérant
qu’il n’y a aucune indication de déficience en manganèse dans cette population. Cet apport
moyen est un peu plus faible que celui rapporté par l’Efsa. Ainsi, les références
nutritionnelles suivantes sont retenues :
L’Efsa confirme que les études menées chez l’animal n’ont pas permis d’identifier une
NOAEL, et compte tenu des données limitées chez l’homme, il n’est pas possible de
proposer une limite de sécurité pour le manganèse (EFSA 2013a).
3.6.18. Le phosphore
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Le phosphore est impliqué dans de nombreux processus physiologiques tels que la mise
en réserve et le transport de l’énergie, la régulation de l'équilibre acido-basique corporel, la
signalisation cellulaire, la minéralisation osseuse et dentaire. De plus, c’est un composant
essentiel de la structure cellulaire. L’homéostasie du phosphore est étroitement liée à celle
du calcium en raison de l'action des hormones de régulation du calcium, telles que
l'hormone parathyroïdienne (PTH) et la 1,25-dihydroxyvitamine D (1,25(OH)2D), au niveau
osseux, intestinal et rénal.
D’après les données du CIQUAL, les aliments les plus riches en phosphore sont le lait, les
produits ultra-frais laitiers et les fromages, les oléagineux ainsi que la viande et les abats
(principalement le foie).
D’après les données de l’étude INCA2, les principaux contributeurs aux apports en
phosphore de la population adulte française sont les fromages (10,6 %), la viande (9,3 %),
le pain et les produits de panification (9,2 %), le lait et les produits ultra-frais laitiers (6 et
6,2 % respectivement), la volaille et le gibier (6,1 %).
Etat des lieux des références nutritionnelles fixées par les organismes internationaux et
nationaux retenus (Tableau 21)
Chez l’adulte, le besoin nutritionnel moyen en phosphore a été déterminé par la méthode
factorielle, à partir de la quantité de phosphore absorbée nécessaire au maintien d’une
phosphorémie au niveau de la limite basse des valeurs normales, et en retenant une
absorption fractionnaire de 65 %. Sur cette base, le besoin nutritionnel a été fixé de façon
consensuelle par la plupart des agences à 580 mg/j chez l’homme et chez la femme. Les
références populationnelles diffèrent selon le choix du coefficient de variation appliqué : il a
été fixé à 10 % par l’IOM, 15 % par l’Afssa et 35 % par le NHMRC. La valeur de 35 %
dérive des quantités de phosphore devant être ingérées pour faire passer la phosphorémie
de la borne inférieure des valeurs considérées comme normales (0,87 mmol/L) à la
médiane (1,00 mmol/L) tandis que les valeurs de 10 et 15 % correspondent aux coefficients
de variation généralement admis pour les besoins nutritionnels.
Les recommandations du NCM ont été fixées sur la base d’un rapport molaire idéal
P/Ca = 1, conduisant du fait des différences de masse atomique à des valeurs de référence
pour le phosphore égales au 2/3 de celles proposées par le calcium.
Considérant que le calcium et le phosphore sont en proportion équimolaire dans
l’organisme, l’Efsa a également basé ses valeurs de référence sur celles proposées pour le
calcium (EFSA 2015b). Cette agence propose un apport satisfaisant de 700 mg/j calculé à
partir de la référence populationnelle pour le calcium de 950 mg/j et du rapport des masses
atomiques du phosphore et du calcium (P/Ca = 0,775), en arrondissant le résultat final (738
mg/j) à la centaine inférieure pour tenir compte d’une biodisponibilité supérieure du
phosphore par rapport au calcium.
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* Apport satisfaisant
ND : Non défini
Conclusion
Il est proposé de retenir la valeur de référence proposée par l’Efsa, proche de la référence
populationnelle fixée en 2001 et égale à la référence populationnelle proposée par l’IOM.
En conséquence, les valeurs de référence retenues ici pour la population adulte sont les
suivantes :
En 2006, l’Efsa a considéré que les troubles gastro-intestinaux observés chez quelques
individus consommant des compléments à base de phosphore (>750 mg/j) ne permettaient
pas de proposer une limite de sécurité pour toutes les formes de phosphore. En 2015,
l’Efsa confirme qu’aucune LSS ne peut être proposée pour cet élément.
3.6.19. Le potassium
D’après les données du CIQUAL, les aliments les plus riches en potassium sont le café, le
chocolat, les épices et les fruits et légumes.
D’après les données de l’étude INCA2, les principaux contributeurs aux apports en
potassium de la population adulte française sont les légumes (10,6 %), les fruits (9,1 %),
les pommes de terre (8,2 %) et la viande (6,2 %).
Etat des lieux des références nutritionnelles fixées par les organismes internationaux et
nationaux retenus (Tableau 22)
En 2001, l’Afssa n’a pas proposé de recommandation pour le potassium et a considéré que
les apports usuels observés dans les pays occidentaux (entre 60 et 150 mmol soit 2340 à
5850 mg par 24 h) pourraient constituer un apport satisfaisant.
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L’IOM (2001) a proposé un apport satisfaisant en potassium de 4700 mg/j qui permette de
limiter les élévations de pression artérielle associées à des apports sodiques élevés et qui
réduise les risques de calculs rénaux et de perte minérale osseuse.
Le NHMRC (2006) a également proposé un apport satisfaisant, fixé à 3800 mg/j, qui
correspond à l’apport médian en potassium dans l’enquête nationale de consommation.
Les références populationnelles du NCM (2014) reposent principalement sur des
considérations relatives à la pression artérielle.
L’OMS a fixé la valeur de référence pour le potassium par rapport à la valeur maximale
proposée pour le sodium fixé à 2000 mg afin de respecter un rapport molaire Na/K égal à 1
(WHO 2012a).
* Apport satisfaisant
§
Sur la base d’un apport en sodium de 2000 mg, pour maintenir un rapport molaire Na/K =1
ND : Non défini
Conclusion
La démarche utilisée par l’OMS en 2012 est retenue. Il est proposé de retenir un ratio
équimolaire de sodium et de potassium. Le choix d’une référence nutritionnelle pour le
potassium est donc conditionné par l’apport en sodium.
L’Efsa (2006) a considéré que les données étaient insuffisantes pour proposer une limite de
sécurité pour le potassium apporté naturellement par l’alimentation.
3.6.20. Le sélénium
D’après les données du CIQUAL, les aliments les plus riches en sélénium sont les poissons
et crustacés, la viande, les œufs et oléagineux.
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D’après les données de l’étude INCA2, les principaux contributeurs aux apports en
sélénium de la population adulte française sont les volailles et gibier (12,3 %), les poissons
(12 %), la viande (8,7 %) et le pain et produits de panification (8,3 %) et la charcuterie
(6,5 %).
Etat des lieux des références nutritionnelles fixées par les organismes internationaux et
nationaux retenus (Tableau 23)
Comme la plupart des autres instances d’experts telles que l’IOM, l’OMS et le NHMRC,
l’Afssa avait utilisé en 2001 la saturation de l’activité de la glutathion peroxydase
plasmatique pour établir un ANC à 1 µg/kg de poids corporel, soit 70 µg/j. Il est suggéré
que la sélénoprotéine P, qui permet de réguler l’homéostasie du sélénium et est
indispensable à son transfert cellulaire, pourrait constituer un marqueur plus pertinent dont
la maximisation permettrait de considérer que toutes les fonctions du sélénium sont alors
assurées.
Ainsi le NCM (2014) et l’EFSA (2014) ont utilisé ce biomarqueur pour établir leur référence
nutritionnelle. L’Efsa a toutefois considéré que les études portant sur la relation entre les
apports alimentaires de sélénium et les concentrations plasmatiques de sélénoprotéine P
étaient insuffisantes pour établir un BNM sur cette base mais permettaient de définir un
apport satisfaisant, fixé à 70 µg/j pour les hommes et les femmes (EFSA 2014e). L’Efsa se
fonde notamment sur des données d’apports de 50–60 μg/j considérés comme suffisants
pour que la concentration en sélénoprotéine P atteigne un plateau, et sur des données sur
des populations finlandaises, américaines et britanniques qui ont rapporté que des apports
de plus de 100 µg/j permettaient d’atteindre ce plateau.
L’Efsa a également réalisé une revue des études d’observation et des études cliniques
contrôlées avec répartition au hasard portant sur les relations entre les apports en sélénium
et certains paramètres de santé. Cette revue n’a pas montré de bénéfice supplémentaire
associé aux apports en sélénium supérieurs à celui nécessaire pour atteindre le plateau de
concentration de sélénoprotéine P.
*Apport satisfaisant
ND : Non défini
Conclusion
Le groupe de travail reprend les conclusions de l’Efsa et adopte ainsi un apport satisfaisant
très proche de la valeur déterminée par l’Afssa en 2001 :
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En 2006, l’Efsa a établi une limite de sécurité à 300 µg/j fondée sur une étude de cohorte
de sujets atteints de sélénotoxicose ayant permis de dériver une dose sans effet de
850 µg/j et en lui appliquant un facteur d’incertitude de 3. En 2014, l’Efsa confirme cette
LSS (EFSA 2014e).
3.6.21. Le sodium
D’après les données du CIQUAL, les aliments les plus riches en sodium sont le sel, les
condiments et sauces ainsi que la charcuterie.
D’après les données de l’étude INCA2, les principaux contributeurs aux apports en sodium
de la population adulte française sont le pain et les produits de panification (26,1 %), la
charcuterie (11,3 %), les condiments et sauces (8,6 %), les plats composés (8,3 %) ainsi
que le fromage (6,9 %).
Etat des lieux des références nutritionnelles fixées par les organismes internationaux et
nationaux retenus (Tableau 24)
L’homéostasie du sodium est étroitement contrôlée à travers l’activité de nombreux
systèmes de transports régulés par différents systèmes hormonaux, notamment le système
rénine-angiotensine-aldostérone. Le bilan sodique peut ainsi s’équilibrer à des niveaux
d’apport très variables, si bien que l’élimination urinaire journalière de sodium (natriurèse
de 24 h) est, en pratique médicale ou épidémiologique et pour les niveaux d’apport usuels,
considérée comme un excellent reflet des apports alimentaires.
Certains organismes (Afssa, NCM, OMS, D-A-CH) ont fixé un besoin minimal aux alentours
de 500 mg/j, sur la base de données de bilan. Aucun toutefois n’a jugé les données
suffisantes pour permettre l’établissement d’un besoin nutritionnel moyen ou d’une
référence nutritionnelle pour la population. Ces organismes ont proposé pour le sodium un
apport satisfaisant (NHMRC), des limites maximales d’apport (OMS, NCM, IOM) ou encore
des mesures de gestion (Afssa 2002) fondées le plus souvent sur la prévention d’un risque
d’hypertension artérielle pour une partie de la population.
Seul le NHMRC (2006) a estimé un apport satisfaisant en s’appuyant sur ce besoin
minimal, et l’a établi de manière à assurer un apport adéquat en d’autres nutriments. Il
précise que cet apport satisfaisant n’est pas adapté aux personnes très actives comme les
athlètes pratiquant des sports d’endurance ou les travailleurs de force exposés à des fortes
températures qui ont donc des pertes sudorales plus élevées.
A ce jour, l’Efsa n’a pas mis en consultation la révision des références nutritionnelles pour
le sodium.
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*Apport satisfaisant
ND : Non défini
Conclusion
L’OMS en 2012, le NCM en 2014 et l’IOM en 2005 ont fixé des limites maximales d’apport
sur la base du risque d’hypertension. Ce critère intermédiaire est considéré comme un
critère de substitution aux données de morbidité cardiovasculaire, sans que le lien direct
entre apports de sodium et risque d’accident vasculaire cérébral (AVC) et d’accident
coronariens ne soit clairement démontré. Cependant, l’OMS a considéré que la relation
forte entre la pression artérielle et le risque de maladies cardiovasculaires prouvait de
manière indirecte mais suffisante que la réduction des apports sodés pouvait réduire le
risque de maladie cardiovasculaire (MCV) par le biais d’une diminution de la pression
artérielle.
En 2013, l’IOM a remis en cause sa limite d’apport tolérable de 2300 mg/j, considérant que
les résultats des études épidémiologiques portant sur le risque cardiovasculaire (et non pas
sur un facteur intermédiaire comme l’hypertension) ne sont ni concordants ni suffisants
pour déterminer si un apport inférieur à ce seuil augmente ou réduit le risque de MCV ou la
mortalité toute cause confondue.
Par ailleurs, la relation entre les apports sodés et la pression artérielle est un débat de
longue date, déjà évoqué par l’Afssa en 2001. En effet, chez le sujet normotendu et a priori
bien portant, le niveau de la pression artérielle ne dépend pas ou peu de la quantité de sel
consommée, ce qui n’est pas le cas chez le sujet hypertendu et/ou sensible au sel (Afssa
2001). Des données récentes vont également dans ce sens (Mente et al. 2014).
En outre, une méta-analyse (Graudal et al. 2014) et deux études prospectives récentes
rapportent une relation en U ou en J entre les apports sodés et le risque cardiovasculaire
(Pfister et al. 2014, O'Donnell et al. 2014). Cependant la réalité de l’augmentation de risque
aux faibles doses d’apport fait débat. En effet, dans l’étude de Pfister et al., (2014),
l’ajustement sur la présence de troubles cardiaques ou inflammatoires pré-existants ne
rend plus significative l’élévation du risque de crise cardiaque pour les apports sodés
faibles.
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Etant donné les limites de ces études d’observation, notamment la causalité inverse, la
revue Cochrane de 2014 s’appuie uniquement sur des essais d’intervention. Elle corrobore
le rapport de l’IOM en concluant à une insuffisance de données pour confirmer un effet
cliniquement pertinent de la réduction des apports sodés sur la mortalité cardiovasculaire
chez les sujets normotendus ou hypertendus (Adler et al. 2014).
Les experts rejoignent la position de l’IOM (2013) et estiment que les données sont
insuffisantes pour fixer une valeur de référence supérieure de type LSS, ou « inférieure »
de type RNP ou AI. Ils soulignent toutefois, notamment au regard du lien entre les apports
en sel et le risque d’hypertension et l’association positive entre l’hypertension et le risque
de maladie cardiovasculaire, la nécessité de réaliser une analyse systématique approfondie
de l’ensemble des études disponibles afin de déterminer une LSS.
3.6.22. Le zinc
D’après les données du CIQUAL, les aliments les plus riches en zinc sont la viande, les
abats, le fromage, les légumineuses ainsi que les poissons, les mollusques et les
crustacés.
D’après les données de l’étude INCA2, les principaux contributeurs aux apports en zinc de
la population adulte française sont la viande (19,6 %), le fromage (11 %), le pain et produit
de panification (9 %), les plats composés (6,6 %) ainsi que la charcuterie (6 %).
Etat des lieux des références nutritionnelles fixées par les organismes internationaux et
nationaux retenus (Tableau 25)
En l’absence de marqueur du statut en zinc, le besoin nutritionnel en zinc a été établi par la
plupart des agences nationales et internationales en utilisant une approche factorielle, et en
retenant des coefficients d’absorption fractionnaire variables selon les contextes
alimentaires. Un coefficient de 40 % a ainsi été retenu par les pays nordiques (NCM 2014)
aboutissant à des apports et valeurs recommandées légèrement inférieures à celles
proposées par l’IOM ou l’Afssa en 2001.
Les recommandations d’apport en zinc ont été récemment revues par l’Efsa. La quantité de
zinc devant être absorbée pour compenser l’ensemble des pertes totales (besoin
physiologique) a été estimée par régression, en tenant compte de la colinéarité entre
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l’absorption et les pertes fécales. Ce besoin est lié au poids corporel par l’équation
suivante :
Besoin physiologique (mg/j) = 0,642 + 0,038 x poids
L’absorption fractionnaire du zinc a été estimée en utilisant un modèle récemment
développé et prenant en compte les quantités de zinc et de phytates ingérées. A partir de
ces estimations, l’Efsa a proposé des estimations du besoin nutritionnel moyen et des
références populationnelles pour les hommes et les femmes, en prenant en compte des
poids au 50ème (58,1 et 68,1 kg respectivement) et au 97,5ème centile (68,1 et 79,4 kg
respectivement), pour des individus ayant des IMC de 22, et des apports en phytates de
300, 600, 900 et 1200 mg/j. Les valeurs présentées dans le tableau 25 correspondent aux
besoins et recommandations pour les apports minimaux et maximaux en phytates (EFSA
2014f).
* Apport satisfaisant
Conclusion
Les conclusions de l’Efsa concernant les BNM et RNP d’apport en zinc sont retenues. Les
niveaux de consommation de phytates dans la population française ne sont pas connus.
Compte tenu des niveaux de consommation modérés de produits céréaliers complets et de
légumineuses dans la population française, et des quelques données disponibles pour
d’autres pays européens (Royaume-Uni, Italie, Suède, Italie), il ne semble pas raisonnable
de retenir pour la population générale la valeur la plus haute de la fourchette proposée par
l’Efsa et correspondant à une consommation de 1200 mg/j de phytates. Ces valeurs hautes
pourraient être adaptées aux sous-populations très faibles ou non-consommatrices de
produits animaux. Les poids médians et maximums utilisés pour ces estimations sont
inférieurs aux poids médians utilisés pour les recommandations à la population française.
Cependant, compte tenu du faible coefficient associé au poids dans l’équation servant au
calcul des besoins, il n’est pas nécessaire de réviser les estimations faites par l’Efsa.
Dans ces conditions, les valeurs de référence sont donc les suivantes (pour des apports en
phytates de 300 et 900 mg/j) :
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Homme :
BNM : 7,5 – 11 mg/j
RNP : 9,4 – 14 mg/j
Femme :
BNM : 6,2 – 8,9 mg/j
RNP : 7,5 – 11,0 mg/j
En 2006, l’Efsa se fondant sur une série d’études réalisées dans des conditions d’apport
très contrôlées et montrant une altération de marqueurs du statut en cuivre chez des sujets
consommant 50 mg de zinc a proposé une limite de sécurité de 25 mg/j en retenant un
facteur d’incertitude de 2 pour tenir compte du faible nombre d’individus inclus dans les
études servant de base à l’établissement de la limite supérieure de sécurité. En 2014,
l’Efsa a confirmé cette LSS.
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Tableau 26. Récapitulatif des références nutritionnelles pour les hommes adultes
11
Nutriment BNM RNP AS Observations Source LSS
Vitamine A
570 750 Efsa, 2015 3000
(µg ER/j)
Apport satisfaisant
0,14 mg/MJ/
Vitamine B1 issu de données d’apports
j Afssa, 2001 ND
(mg/j) associées à des marqueurs
Soit 1,5 mg/j
métaboliques
Apport satisfaisant
0,17
Vitamine B2 issu de données d’apports
mg/MJ/j Afssa, 2001 ND
(mg/j) associées à des marqueurs
Soit 1,8 mg/j
métaboliques
10
Vitamine B3 1,3 mg EN/MJ/j 1,6 mg EN/MJ/j (a. nicotinique)
Efsa, 2014
(mg/j) Soit 14,4 mg/j Soit 17,4 mg/j 900
(nicotinamide)
Apport satisfaisant Efsa, 2014
Vitamine B5 égal à la moyenne de Adapté à la
5,8 ND
(mg/j) consommation de la population
population française INCA2 française
Apport satisfaisant
Vitamine B6 issu de données d’apports
1,8 Afssa, 2001 25
(mg/j) associées à un marqueur
métabolique
Vitamine B9 1000
250 330 Efsa, 2014
(µg EFA/j) (a. folique)
Apport satisfaisant
Vitamine issu de données d’apports
4 Efsa, 2015 ND
B12 (µg/j) associées à un marqueur
métabolique
Vitamine C
90 110 Efsa, 2013 ND
(mg/j)
Vitamine D
10 15 IOM, 2011 50
(µg/j)
Apport satisfaisant Efsa, 2015
Vitamine E égal à la moyenne de Adapté à la
10,5 300
(mg/j) consommation de la population
population française INCA2 française
Calcium 860 1000 Avant 25 ans
Efsa, 2015 2500
(mg/j) 750 950 A partir de 25 ans
Afssa, 2001
adapté sur
Cuivre
1 1,3 la base 5
(mg/j)
d’études
récentes
Fer
6 11 Efsa, 2015 ND
(mg/j)
11
Les LSS sont issues de l’avis de l’Efsa de 2006 et 2012 (pour la vitamine D et le calcium) et actualisées dans
les avis de l’agence européenne sur chaque vitamine et minéral depuis 2013.
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Nutriment BNM RNP AS Observations Source LSS
Apport satisfaisant
Iode issu de données d’apports
150 Efsa, 2014 600
(µg/j) associées à un marqueur
métabolique
Afssa, 2001
Apport satisfaisant
adapté sur
Magnésium issu de données d’apports
420 la base ND
(mg/j) associées à des données
d’études
épidémiologiques
récentes
Apport satisfaisant Efsa, 2013
Manganèse égal à la moyenne de adapté à la
2,8 ND
(mg/j) consommation de la population
population française INCA2 française
Apport satisfaisant
Phosphore
700 basé sur un rapport Efsa, 2014 ND
(mg/j)
équimolaire Ca/P
Potassium A déterminer sur la base d’un
OMS, 2012 ND
(mg/j) rapport équimolaire Na/K
Apport satisfaisant
Sélénium issu de données d’apports
70 Efsa, 2014 300
(µg/j) associées à un marqueur
métabolique
Sodium Données disponibles non
- - - ND
(mg/j) consensuelles
7,5 9,4 apport en phytates : 300 mg/j
Zinc
9,3 11,7 apport en phytates : 600 mg/j Efsa, 2014 25
(mg/j)
11 14 apport en phytates : 900 mg/j
ND : non défini, les données disponibles n’ont pas permis de fixer un seuil au-delà duquel une toxicité a été
mise en évidence.
EFA : équivalent folate alimentaire
NE : équivalent niacine
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Tableau 27. Récapitulatif des références nutritionnelles pour les femmes adultes
12
Nutriment BNM RNP AS Observations Source LSS
Vitamine A (µg
490 650 Efsa, 2015 3000
ER/j)
Apport satisfaisant
Vitamine B1 0,14 mg/MJ/j issu de données d’apports
Afssa, 2001 ND
(mg/j) Soit 1,2 mg/j associées à des marqueurs
métaboliques
Apport satisfaisant
Vitamine B2 0,17 mg/MJ issu de données d’apports
Afssa, 2001 ND
(mg/j) Soit 1,5 mg/j associées à des marqueurs
métaboliques
10
1,6 mg
Vitamine B3 1,3 mg EN/MJ/j (a. nicotinique)
EN/MJ/j Efsa, 2014
(mg/j) Soit 11,4 mg/j 900
Soit 14 mg/j
(nicotinamide)
Apport satisfaisant Efsa, 2014
Vitamine B5 égal à la moyenne de Adapté à la
4,7 ND
(mg/j) consommation de la population
population française INCA2 française
Apport satisfaisant
Vitamine B6 issu de données d’apports
1,5 Afssa, 2001 25
(mg/j) associées à un marqueur
métabolique
Vitamine B9 13 1000
250 330 Efsa, 2014
(EFA µg/j) (a. folique)
Apport satisfaisant
Vitamine B12 issu de données d’apports
4 Efsa, 2015 ND
(µg/j) associées à un marqueur
métabolique
Vitamine C
90 110 Efsa, 2013 ND
(mg/j)
Vitamine D
10 15 IOM, 2011 50
(µg/j)
Apport satisfaisant Efsa, 2015
Vitamine E égal à la moyenne de Adapté à la
9,9 300
(mg/j) consommation de la population
population française INCA2 française
Calcium 860 1000 Avant 25 ans
Efsa, 2015 2500
(mg/j) 750 950 A partir de 25 ans
Afssa, 2001
adapté sur la
Cuivre
0,8 1 base 5
(mg/j)
d’études
récentes
Fer selon utilisation d’une
6 11 ou 16 Efsa, 2015 ND
(mg/j) contraception hormonale
12
Les LSS sont issues de l’avis de l’Efsa de 2006 et 2012 (pour la vitamine D et le calcium) et actualisées dans
les avis de l’agence européenne sur chaque vitamine et minéral depuis 2013.
13
400 EFA µg/j pour les femmes en période périconceptionnelle
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12
Nutriment BNM RNP AS Observations Source LSS
Apport satisfaisant
Iode issu de données d’apports
150 Efsa, 2014 600
(µg/j) associées à un marqueur
métabolique
Apport satisfaisant Afssa, 2001
issu de données d’apports adapté sur la
Magnésium
360 associées à des données base ND
(mg/j)
épidémiologiques d’études
récentes
Apport satisfaisant Efsa, 2013
Manganèse égal à la moyenne de adapté à la
2,5 ND
(mg/j) consommation de la population
population française INCA2 française
Apport satisfaisant
Phosphore
700 basé sur un rapport Efsa, 2014 ND
(mg/j)
équimolaire Ca/P
A déterminer sur la base
Potassium
d’un rapport équimolaire OMS, 2012 ND
(mg/j)
Na/K
Apport satisfaisant
Sélénium issu de données d’apports
70 Efsa, 2014 300
(µg/j) associées à un marqueur
métabolique
Sodium Données disponibles non
- - - ND
(mg/j) consensuelles
6,2 7,5 apport en phytates : 300 mg/j
Zinc
7,6 9,3 apport en phytates : 600 mg/j Efsa, 2014 25
(mg/j)
8,9 11 apport en phytates : 900 mg/j
ND : non défini, les données disponibles n’ont pas permis de fixer un seuil au-delà duquel une toxicité a été
mise en évidence.
EFA : équivalent folate alimentaire
EN : équivalent niacine
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Le BNM est une valeur de référence du besoin individuel puisqu’il est estimé à partir de
données individuelles d’apport en relation avec un critère d’adéquation nutritionnelle. Ainsi,
en tant que valeur de centrage de la distribution du besoin, il est utilisé dans une approche
simplifiée de l’évaluation statistique de la prévalence d’inadéquation d’apport dans une
population (c’est-à-dire la proportion d’individus dont les apports nutritionnels sont inférieurs
à leurs besoins individuels) (Carriquiry 2003, de Lauzon et al. 2004). Parmi les références
nutritionnelles, seul le BNM est pertinent pour cette approche. Néanmoins, à défaut de
BNM, il est possible de situer les apports moyens observés d’une population au regard de
l’AS. Ainsi, selon une approche qualitative, si les apports moyens sont supérieurs à l’AS, il
peut être considéré que l’adéquation de l’apport au besoin est satisfaisante ; si les apports
moyens sont en deçà de l’AS, aucune conclusion relative à la prévalence d’inadéquation
d’apport ne peut être formulée.
Pour autant, pour établir une cible unique de consommation de référence pour la
population, on ne peut pas utiliser le BNM, qui correspond à la valeur qui ne couvre le
besoin que de la moitié de la population. Il faut donc utiliser la RNP ou à défaut l’AS comme
cible nutritionnelle. Cette valeur correspond en effet à la couverture des besoins de chaque
individu, et, statistiquement, le centrage de la consommation de la population au niveau de
la RNP et de l’AS correspond approximativement à une situation de faible risque de
prévalence d’inadéquation d’apport.
Cependant, l’AS ne peut être utilisé comme valeur cible d’optimisation que dans la mesure
où il s’agit d’une valeur définie sur des critères physiologiques, cliniques ou
épidémiologiques (comme par exemple dans le cas des vitamines B1 ou B2) et qu’il ne
représente pas une valeur moyenne d’apport observé dans une population en apparente
bonne santé (comme par exemple dans le cas de la vitamine B5, de la vitamine E ou du
manganèse). Ce principe a été suivi dans la démarche d’actualisation des repères de
consommation alimentaires (Anses 2017b). Il s’agissait de traduire les recommandations
nutritionnelles sous forme de combinaisons d’aliments tout en intégrant prioritairement les
relations épidémiologiques entre la consommation de familles d’aliments et le risque de
maladies chroniques non transmissibles. L’objectif final de ce travail étant de fournir au
gestionnaire le fondement scientifique nécessaire à l’élaboration de messages utiles aux
consommateurs pour les éclairer sur les choix alimentaires à privilégier pour se maintenir
en bonne santé et réduire le risque de nombreuses maladies chroniques.
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Enfin, il n’a pas été toujours possible de proposer des références nutritionnelles pour toutes
les vitamines et minéraux comme par exemple pour le sodium pour lequel l’état actuel des
connaissances ne permet pas d’en fixer. Cependant, compte tenu des apports aujourd’hui
constatés au regard des objectifs de santé publique, le risque d’apports trop élevés en
sodium est jugé supérieur au risque d’insuffisance d’apport. Dans cette situation, il convient
de fixer comme objectif de santé publique la non augmentation des apports sodés de la
population. C’est ainsi que pour les travaux d’actualisation des repères de consommations
alimentaires (Anses 2017b), le CES a choisi comme valeur maximale à ne pas dépasser, la
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MOTS-CLÉS
vitamine A, vitamine B1, vitamine B2, vitamine B3, vitamine B5, vitamine B6, vitamine B9,
vitamine B12, vitamine C, vitamine D, vitamine E, calcium, cuivre, fer, iode, magnésium,
manganèse, phosphore, potassium, sélénium, sodium, zinc, apport satisfaisant, besoin
nutritionnel moyen, limite supérieure de sécurité, référence nutritionnelle pour le population,
PNNS.
BIBLIOGRAPHIE
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EFSA. 2014c. "Panel on Dietetic Products, Nutrition, and Allergies (NDA); Scientific Opinion
on Dietary Reference Values for niacin." The EFSA journal 12 (7):3759.
EFSA. 2014d. "Panel on Dietetic Products, Nutrition, and Allergies (NDA); Scientific
Opinion on Dietary Reference Values for panthothenic acid." The EFSA journal 12
(2):3581.
EFSA. 2014e. "Panel on Dietetic Products, Nutrition, and Allergies (NDA); Scientific
Opinion on Dietary Reference Values for selenium." The EFSA journal 12
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Opinion on dietary Reference Values for phosphorus " The EFSA journal 13
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ANNEXE 1
Président
M. Jean-Louis BRESSON – PU-PH – AP-HP Hôpital Necker – Enfants Malades, Centre
d'Investigation Clinique, CIC 0901- Pédiatrie, santé publique
Membres
Mme Martine CHAMP – DR, INRA – Glucides
M. Jean-Michel CHARDIGNY – Directeur d'UMR, INRA – Lipides
Mme Mariette GERBER – retraitée INSERM – Epidémiologie
M. Jean-Philippe GIRARDET – Pr, AP-HP – Pédiatrie, nutrition infantile
M. Jean-François HUNEAU – Pr – AgroParisTech, UFR de biologie et nutrition humaines –
Nutrition générale, protéines, modélisation, références nutritionnelles
M. Ambroise MARTIN – ancien PU-PH, Université Claude Bernard Lyon I – Nutrition Santé
publique
RAPPORTEURS
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Les travaux, objets du présent rapport, ont été suivis et adoptés par les CES suivants :
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Membres
Mme Catherine ATLAN – Médecin (Centre Hospitalier de Luxembourg) – Spécialités :
endocrinologie, maladies métaboliques
Mme Catherine BENNETAU-PELISSERO – PR (Bordeaux Sciences Agro) – Spécialités :
phystoestrogènes, isoflavones, perturbateurs endocriniens, santé osseuse
Mme Marie-Christine BOUTRON-RUAULT – DR (CESP Inserm) – Spécialités :
épidémiologie nutritionnelle et des cancers, appareil digestif
M. Jean-Louis BRESSON – PU-PH (AP-HP Hôpital Necker - Enfants Malades, Centre
d'Investigation Clinique 0901) – Spécialités : épidémiologie, immunologie, nutrition infantile,
femmes enceintes et protéines
M. Olivier BRUYERE – PU (Université de Liège) – Spécialités : épidémiologie, santé
publique, ostéoporose
Mme Blandine DE LAUZON-GUILLAIN – CR (Inserm, CRESS, Villejuif) – Spécialités :
épidémiologie, nutrition infantile, nutrition des femmes enceintes et allaitantes, santé
publique
Mme Anne GALINIER – MCU-PH (Université Paul Sabatier - CHU de Toulouse) –
Spécialités : métabolisme du tissu adipeux/obésité, physiopathologie
M. Jean-François HUNEAU – PR (AgroParisTech) – Spécialité : nutrition humaine,
protéines, modélisation, références nutritionnelles
Mme Emmanuelle KESSE-GUYOT – DR (Inra, UMR Inserm U1153 / Inra U1125 / Cnam /
Université Paris 13) – Spécialités : épidémiologie, nutrition et pathologies, nutrition et santé
publique
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PARTICIPATION ANSES
La coordination scientifique du projet a été assurée par l’unité d’évaluation des risques liés
à la nutrition, sous la direction de Mme Irène MARGARITIS – PU détachée (Université Nice
Sophia-Antipolis).
Secrétariat administratif
Mme Agnès BRION – Anses
Mme Virginie SADE – Anses (à partir de mai 2015)
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Equilibre entre les macronutriments
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RAPPORT
d’expertise collective
Novembre 2016
Mots clés
GROUPE DE TRAVAIL
Chef de file
Mme Claire GAUDICHON – PR (AgroParisTech) – Spécialités : métabolisme protéique,
acides aminés
Membres
M. Xavier BIGARD – PR honoraire (Service de santé des armées) – Spécialités : physiologie
de l’exercice, biologie musculaire et nutrition
M. Jean-Michel CHARDIGNY – DR (Inra Clermont-Ferrand/Theix) – Spécialités : lipides,
maladies chroniques
Mme Mariette GERBER – CR honoraire (Inserm, Institut du Cancer, Montpellier) –
Spécialités : épidémiologie, comportement alimentaire, endocrinologie, lipides, glucides,
gériatrie, maladies chroniques
M. Philippe LEGRAND – PU (Agrocampus Ouest-Inra Rennes) – Spécialités : lipides,
maladies chroniques
M. Emmanuel MAS – PU-PH Pédiatre gastroentérologue (CHU Toulouse) – Spécialités :
pédiatrie, gastroentérologie, lipides
Mme Béatrice MORIO-LIONDORE – DR (Inra Lyon) – Spécialités : métabolisme
énergétique, lipides
Mme Salwa RIZKALLA – CR honoraire (Inserm, Institut Cardiometabolism & Nutrition, Pitié
Salpêtrière, Paris) – Spécialités : études clinique d’intervention nutritionnelles, indice
glycémique, obésité et diabète
M. Stéphane WALRAND – DR (Inra Clermont-Ferrand/Theix) – Spécialités : métabolisme
protéique, sarcopénie, obésité, surpoids, syndrome métabolique, gériatrie
Ce travail se situe dans le cadre d’un travail global relatif à l’équilibre entre les
macronutriments, présidé par Mme Béatrice MORIO-LIONDORE.
Président
M. François MARIOTTI – PR (AgroParisTech) – Spécialités : métabolisme des protéines,
acides aminés, besoins et recommandations nutritionnels, métabolisme postprandial,
syndrome métabolique
Membres
Mme Latifa ABDENNEBI-NAJAR – DR (Institut Polytechnique la Salle de Beauvais) –
Spécialités : nutrition humaine, obésité
M. Jacques BELEGAUD – PU honoraire (Université Picardie) Spécialité : toxicologie
Mme Catherine BENNETAU-PELISSERO – PR (Bordeaux Sciences Agro) – Spécialités :
phystoestrogènes, isoflavones, perturbateurs endocriniens, santé osseuse
Mme Marie BODINIER – CR (Inra Nantes) – Spécialités : allergies alimentaires, physiologie
intestinale et système immunitaire
M. Marc BONNEFOY – PU-PH (Université Claude-Bernard Lyon 1, Hospices Civils de Lyon)
Spécialités : gériatrie, activité physique chez la personne âgée
Mme Marie-Christine BOUTRON-RUAULT – DR (CESP Inserm) – Spécialités :
épidémiologie nutritionnelle et des cancers, appareil digestif
M. Jean-Louis BRESSON – PU-PH (AP-HP Hôpital Necker - Enfants Malades, Centre
d'Investigation Clinique 0901) – Spécialités : épidémiologie, immunologie, nutrition infantile,
femmes enceintes et protéines
M. Olivier BRUYERE – PU (Université de Liège) – Spécialités : épidémiologie, santé
publique, ostéoporose
Mme Sybil CHARRIERE – MCU-PH (Université Claude Bernard Lyon I - Hospices Civils de
Lyon) – Spécialité : endocrinologie
M. Gérard CROS – PU (Université Montpellier 1) – Spécialité : pharmacologie
M. Anthony FARDET – CR (Inra Clermont-Ferrand/Theix) – Spécialité : nutrition humaine
Mme Anne GALINIER – MCU-PH (Université Paul Sabatier - CHU de Toulouse) –
Spécialités : métabolisme du tissu adipeux/obésité, physiopathologie
M. Jean-François HUNEAU – PR (AgroParisTech) – Spécialité : nutrition humaine
M. Alexandre MACIUK – MCU (Université Paris-Sud) – Spécialité : pharmacognosie
M. André MAZUR – DR (Inra Clermont-Ferrand/Theix) – Spécialités : microconstituants
végétaux, système cardiovasculaire
M. Gilles MITHIEUX – DR (Cnrs, unité Inserm 855 Lyon) – Spécialités : obésité, diabète,
nutrition et cerveau, comportement alimentaire
Mme Béatrice MORIO-LIONDORE – DR (Inra Lyon) – Spécialités : nutrition humaine,
métabolisme énergétique
M. Claude MOULIS – PU émérite (Université Paul-Sabatier de Toulouse) – Spécialité :
pharmacognosie
Mme Annie QUIGNARD-BOULANGE – DR émérite (Inserm, UMR 914 Inra/AgroParisTech)
Spécialité : métabolisme des lipides
PARTICIPATION ANSES
Coordination scientifique assurée par l’unité d’évaluation des risques liés à la nutrition, sous
la direction de Mme Irène MARGARITIS – PU détachée (Université Nice Sophia-Antipolis)
Mme Sabine HOUDART – Unité d’évaluation des risques liés à la nutrition – Chef de projets
scientifiques
Mme Esther KALONJI – Unité d’évaluation des risques liés à la nutrition – Chef adjoint de
l’unité (jusqu’en janvier 2016)
Mme Anne MORISE – Unité d’évaluation des risques liés à la nutrition – Chargée de projets
scientifiques
Mme Céline MENARD – Unité observatoire de la qualité nutritionnelle des aliments – Chef
d’unité
Secrétariat administratif
SOMMAIRE
5 Bibliographie ............................................................................................... 67
Sigles et abréviations
Afssa : Agence française de sécurité sanitaire des aliments
Anses : Agence nationale de sécurité sanitaire
AG : Acides gras
AMDR : Acceptable macronutrient distribution range – correspond à l’intervalle de référence
(IR)
ANC1 : Apport nutritionnel conseillé
AET : Apport énergétique total (c’est-à-dire apport énergétique sans alcool dans le cadre de
ce travail)
CES : Comité d’experts spécialisés
DHA : Acide docosahexaénoïque
DRI : Dietary reference intake – correspond à la référence nutritionnelle
EFSA : European food safety authority
EPA : Acide eicosapentaénoïque
FAO : Organisation des nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (Food and
agriculture organization for the United Nations)
GT : Groupe de travail
HDL : Lipoprotéine de haute densité (High density lipoprotein)
IC : Intervalle de confiance
IMC : Indice de masse corporelle
INCA 2 : étude individuelle nationale des consommations alimentaires
IOM : Institute of medicine
IR : Intervalle de référence
LDL : Lipoprotéine de faible densité (Low density lipoprotein)
NAP : Niveau d’activité physique
OMS : Organisation mondiale de la santé (world health organization)
PD-CAAS : indice corrigé de la digestibilité (Protein digestibility corrected amino acid score)
RDA : Recommended dietary allowance – correspond à la référence nutritionnelle pour la
population (RNP)
RNP : Référence nutritionnelle pour la population
RR : Risque relatif
1 Le terme d’ANC est maintenant remplacé par celui de RNP (référence nutritionnelle pour la
population), dans la nouvelle terminologie des références nutritionnelles (Anses, 2017b).
2 En référence à la répartition de masse grasse et de masse maigre dans le poids corporel total.
1.4 Méthode
Pour répondre à l’objectif d’établir des recommandations sous forme d’intervalles de
consommation de chaque macronutriment, le GT a utilisé une démarche scientifique
originale par rapport aux précédentes recommandations françaises (Afssa, 2001) mais déjà
utilisée pour l’établissement des dernières recommandations en lipides (Anses, 2011). Celle-
ci s’appuie à la fois sur les recommandations en nutriments indispensables, sur les
particularités liées à certains états physiologiques, ainsi que sur les données
épidémiologiques portant sur la prévention primaire des pathologies chroniques, en lien avec
les apports en macronutriments.
Nous entendons par apport énergétique total (AET) l’apport énergétique sans alcool.
La dépense énergétique totale d'un sujet, et donc son besoin énergétique, est fonction du
métabolisme de base, de la thermogenèse et des dépenses liées à l’activité posturale et aux
activités physiques. Le rapport entre la dépense énergétique totale et le métabolisme de
base définit le niveau d’activité physique (NAP). Pour établir ses recommandations, le GT n’a
pas raisonné sur la valeur brute du besoin énergétique (en kcal/jour) car celle-ci ne permet
de prendre en compte ni les fortes disparités de stature entre les individus ni la modification
des besoins en macronutriments associée à une augmentation de la dépense énergétique
liée aux activités physiques. Le GT a donc procédé à des simulations afin de prendre en
compte les variations de poids et les différences de NAP liées aux activités quotidiennes,
professionnelles, de loisirs ou sportives. Pour exemple, pour un même poids, le besoin
énergétique d’une personne très sédentaire (NAP = 1,4) est inférieur de 20 à 40 % à celui
d’une personne de même poids mais ayant une activité respectivement moyenne
(NAP = 1,7) ou élevée (NAP = 2,3). Le NAP moyen de la population générale pris en compte
pour les recommandations, caractérise une activité physique modérée. Il est compris entre
1,4 et 2,0.
Par ailleurs, les besoins spécifiques liés au statut physiologique (croissance, allaitement,
etc.) ont été pris en compte.
Le premier pilier sur lequel reposent les recommandations est la couverture du besoin
énergétique par l’apport en macronutriments et la satisfaction des besoins en nutriments
indispensables (protéines, acides aminés indispensables, acides gras indispensables). Ces
besoins sont traduits en quantité (références nutritionnelles) et peuvent être exprimés en
pourcentage de l’AET d’un individu représentatif de la population considérée et ayant un IMC
protecteur vis-à-vis des pathologies chroniques non transmissibles3. Une limite basse, en
deçà de laquelle le besoin en nutriment indispensable ne serait pas couvert pour toute la
population est alors définie. Cela concerne la valeur basse de l’intervalle de référence des
protéines et des lipides (cf. tableau 1).
Le deuxième pilier sur lequel reposent ces recommandations est la prise en compte des
liens entre le niveau d’apport en nutriments et les pathologies chroniques non transmissibles,
appréciés notamment grâce aux études épidémiologiques. Nous avons recherché dans la
littérature les études des relations entre apports en macronutriments (en % de l’AET) et la
prévalence ou l’incidence de troubles du métabolisme ou pathologies chroniques :
notamment surpoids, obésité, insulinorésistance, diabète de type 2, maladies
cardiovasculaires, insuffisance rénale et cancers. Ce pilier concerne les valeurs basses et
hautes des glucides ainsi que la valeur haute des protéines (cf. tableau 1). Concernant les
lipides, nous avons considéré que ces valeurs avaient été révisées récemment et qu’il n’y
avait pas lieu de les revoir au regard de l’évolution de la littérature scientifique depuis 2010
(cf. tableau 1).
Le troisième pilier des recommandations nutritionnelles, qui peut recouper le précédent,
concerne l’équilibre alimentaire. En effet, à travers leurs aliments vecteurs, les
3 Les recommandations sont établies pour un poids moyen idéal calculé sur la base de la distribution
des tailles dans la population française (Afssa, 2009) et d’un indice de masse corporel
(IMC=poids/taille²) de 22 kg/m². Cet IMC découle d’une étude d’association entre la corpulence et le
risque de mortalité toutes causes confondues chez 900 000 individus de 57 études prospectives
(Rapport SACN 2011). Il correspond au poids associé au risque de mortalité le plus faible vers lequel
devrait tendre la population adulte.
Tableau 1. Démarche adoptée par les experts pour l’établissement des limites hautes et basses
des intervalles de référence en macronutriments
Données de la littérature
Nous avons retenu de préférence les études d’observation longitudinales prospectives, les
études d’intervention ainsi que les méta-analyses de bonne qualité. En revanche, les revues
de synthèse ont été considérées uniquement afin de vérifier l’exhaustivité de notre
recherche. Le choix a été fait de ne pas inclure les études portant sur des régimes
hypocaloriques d’une durée limitée visant à induire une perte de poids qui ne permettent pas
d’extrapoler des recommandations générales sur le long terme. Par ailleurs puisque
l’équilibre énergétique a un effet majeur sur la santé humaine, nous n’avons retenu que les
études menées en maintenant constant l’apport énergétique ou, tout au moins, ayant pris en
compte l’apport énergétique dans leurs modèles d’analyse. Enfin, les études chez l’animal
n’ont pas été retenues car non-directement extrapolables à la population générale.
Exceptées quelques rares études ayant emprunté une approche globale prenant en compte
l’équilibre des trois macronutriments (parmi lesquelles Sacks et al. (2009)), la plupart des
travaux se sont focalisés sur les effets d’une substitution entre deux macronutriments pour
identifier leur rôle dans le vieillissement en bonne santé des individus et dans la prévention
des maladies non transmissibles.
Ces objectifs ont conduit le GT à considérer les études ayant fait varier au moins 2
macronutriments sur 3, et à regrouper l’ensemble des études pour proposer un équilibre
optimal entre les 3 macronutriments. Notamment, ont été prises en compte les études
d’observation et d’intervention s’intéressant aux limites hautes et basses de consommation
en glucides, aux limites basses de consommation en lipides et aux limites hautes de
consommation en protéines. Notons que l’approche globale choisie ne permet pas
d’appréhender les effets métaboliques propres à un macronutriment. Par exemple, il est
difficile de différencier les effets propres de la réduction des apports glucidiques de ceux liés
à l’augmentation des apports protéiques ou lipidiques.
Nous avons identifié lors de nos réflexions des questions différentes selon les groupes de
population et avons choisi de distinguer les groupes suivants :
Population générale adulte ;
Enfants de 0 à 3 ans ;
Enfants de plus de 3 ans et adolescents ;
Femmes enceintes et femmes allaitantes ;
Personnes âgées (plus de 70 ans).
Pour la population générale adulte, le GT a identifié trois groupes d’individus sur la base du
niveau d’activité physique (NAP) afin d’ajuster les recommandations aux fortes variations de
dépense énergétique liées aux activités quotidiennes :
1. les personnes à dépense énergétique faible à modérée, ayant un NAP moyen
compris entre 1,4 et 2,0 ;
2. les personnes à dépense énergétique élevée, dont le NAP moyen est compris entre
2,0 et 4,0. Cette catégorie n’inclut pas les sportifs régulièrement engagés dans une
activité physique dont la sollicitation musculaire implique une dépense énergétique
très élevée, mais plutôt des personnes dont le travail engendre une activité
musculaire importante. En effet, pour cette première population, les
recommandations ont pour objectif, non seulement la prévention des risques cardio-
métaboliques, mais également l’optimisation de la fonction musculaire ;
3. nous avions aussi envisagé d’établir des recommandations pour les personnes à
dépense énergétique très faible (très inactif ou en hypokinésie), ayant un NAP
inférieur à 1,4. Pour cette population, la difficulté est d’assurer la couverture des
besoins en nutriments indispensables tout en limitant, par un apport énergétique
Les mots clés relatifs à chaque macronutriment ont été croisés avec les pathologies ou
statuts physiologiques considérés.
Les publications hors sujet ont été éliminées par les experts du GT sur la base du titre et
éventuellement du résumé. Ont également été exclus :
• les notes et éditoriaux ;
• les études écologiques ;
• les études non rédigées en anglais,
• les études animales ;
• les études portant sur des groupes d’aliments ;
• les études portant sur des glucides spécifiques ;
• les études qui n’ont pas été menées à apport calorique constant ;
L’analyse des articles retenus a fait l’objet d’une répartition entre experts.
2.1 Lipides
2.1.1 Rappels sur les travaux antérieurs
2.1.1.1 Une actualisation nécessaire
Les apports nutritionnels conseillés (ANC) pour les lipides et les acides gras avaient été
définis en 2001 à l’issue d’un travail bibliographique collectif (Afssa, 2001). Pour les adultes,
une fourchette d’apport en lipides totaux avait été proposée. Les données expérimentales
étaient rares et « ne permettaient pas vraiment de dissocier d’une part les effets d’une
réduction quantitative du pourcentage de lipides, d’autre part les effets de la composition en
acides gras et enfin les effets d’une diminution totale des apports énergétiques ». Compte
tenu de l’incidence croissante de l’obésité, le groupe d’experts avait choisi de limiter pour la
population générale adulte l’apport lipidique à 30-35 % de l’AET. En-deçà de 30 %, l’apport
équilibré en acides gras (précisément en polyinsaturés) est plus difficile à mettre en pratique
compte tenu de la composition en aliments usuels.
Depuis la publication de ce rapport en 2001, de nouvelles données scientifiques ont amené
l’ANSES à actualiser ce travail, en tentant de répondre aux principales questions suivantes :
part des lipides totaux dans l’apport énergétique, recommandation augmentée pour l’acide
docosahexaénoïque (DHA), recommandation pour l’acide eicosapentaénoïque (EPA),
réévaluation de l’ANC pour l’acide linoléique (LA) et l’acide -linolénique (ALA), distinction de
certains acides gras saturés, part des acides gras saturés totaux, identification et
recommandation pour l’acide oléique, etc.
En 2005, l’IOM a proposé un intervalle de référence (AMDR) pour les lipides de 20-35 % de
l’AET, intervalle en partie basé sur les données sur le risque de prise de poids. En effet, bien
que les données épidémiologiques sur les apports élevés en lipides et le risque d’obésité
présentent des résultats divergents, l’IOM note que les études d’intervention sur le court et le
moyen terme indiquent qu’une réduction de l’apport lipidique est associée à une réduction de
l’apport énergétique et à une perte de poids. Etant donnée l’existence de nombreuses
données mécanistiques suggérant que des apports élevés en lipides peuvent favoriser la
prise de poids sur le long terme, l’IOM conclut que des apports lipidiques élevés entraînent
une augmentation des apports énergétiques totaux augmentant ainsi le risque de prise de
poids et d’obésité (IOM, 2005).
Afin de déterminer les ANC en lipides totaux et en acides gras, le groupe de travail de 2010
a considéré le besoin puis la prévention des pathologies. Les valeurs de référence ont été
fixées à l’issue de ces deux étapes. Ainsi, les ANC pour les lipides totaux et les acides gras
n’ont pas été fixés sur la seule base d’évaluations expérimentales du besoin nutritionnel et
de sa distribution dans la population (comme pour certaines vitamines, minéraux et acides
aminés) mais en prenant également en compte des données épidémiologiques. Il s’agit
d’« apports satisfaisants » basés sur des considérations épidémiologiques (Anses, 2011). La
terminologie « ANC » adoptée en 1981 lors de la première édition des références
nutritionnelles françaises avait été néanmoins conservée.
l’alimentation ad libitum riche en lipides, était d’environ 2 300 kcal/jour, mais il serait
d’environ 3 100 kcal/jour pour l’alimentation « hypocalorique » pauvre en lipides. Ainsi, les
bénéfices observés avec le régime riche en lipides pourraient être dus au plus faible apport
énergétique plutôt qu’à la répartition en macronutriments. Bien que cette étude soit
importante dans le domaine et largement citée, le groupe considère que les conditions
expérimentales ne permettent pas d’utiliser ces données pour soutenir ses conclusions (Shai
et al., 2008, Schwarzfuchs et al., 2012).
Dans une étude d’intervention de 12 mois chez 23 jeunes adultes obèses, une alimentation
apportant 35,4 % de l’énergie par les lipides (glucides 45,5 % de l’AET, protéines 20,5 %)
comparée à une alimentation isocalorique pauvre en lipides (24,3 % de l’AET, glucides
58,3 %, protéines 18,1 %) diminue les concentrations plasmatiques en triglycérides et en
PAI1 (inhibiteur de l'activateur du plasminogène 1), mais n’affecte pas le cholestérol total, la
pression artérielle et la sensibilité à l’insuline (Ebbeling et al., 2005).
Chez 100 adultes obèses suivis sur 5 mois, une alimentation apportant 33 % de l’AET en
lipides (glucides 48 % de l’AET, protéines 19 %) diminue la pression artérielle et la
triglycéridémie en comparaison avec une alimentation isocalorique pauvre en lipides (22,1 %
de l’AET, glucides 65,2 %, protéines 12,9 %) (Muzio et al., 2007).
Sur 8 semaines d’intervention, une alimentation apportant 39 % de l’énergie par des lipides
(glucides 43 % de l’AET, protéines 18 %) à même apport calorique qu’une alimentation
pauvre en lipides (27 % de l’AET, glucides 55 %, protéines 18 %) améliore la sensibilité à
l’insuline d’adultes obèses tolérants au glucose et régularise la glycémie en augmentant la
sécrétion d’insuline par les cellules béta du pancréas (Gower et al., 2012, Goree et al.,
2011).
L’effet de plusieurs régimes alimentaires a été étudié durant 6 mois chez 131 adultes obèses
ayant perdu au préalable plus de 8 % de leur poids (Due et al., 2008). Trois régimes
alimentaires ad libitum étaient proposés : restreint en glucides et riche en lipides
monoinsaturés (glucides 43,3 % de l’AET, lipides 38,4 %, protéines 15,3 %, 2750 kcal/jour),
riches en glucides (57,6 % de l’AET, lipides 23,6 %, protéines 15,8 %, 2510 kcal/jour) et
témoin (glucides 49,8 % de l’AET, lipides 32,1 %, protéines 15,9 %, 2600 kcal/jour). Aucun
régime n’a permis d’éviter la reprise de poids. Cependant les régimes extrêmes, pauvres et
riches en lipides, ont limité la reprise de masse grasse par rapport au régime témoin. Le
bilan plasmatique (insulinémie à jeun, score HOMA (Homeostasis Model Assessment of
Insulin Resistance) qui permet d’évaluer la résistance à l’insuline), rapport LDL/HDL) était
amélioré dans le groupe recevant le régime apportant 38,4 % de l’énergie sous forme de
lipides mais détérioré dans les deux autres groupes (Due et al., 2008).
Dans l’essai d'intervention de conseil alimentaire the Women’s Health Initiative Dietary
Modification Trial (Etats-Unis), 48 835 femmes ménopausées ont été suivies sur 7,5 ans.
Réduire la part des lipides dans l’alimentation de 38,1 à 29,8 % de l’AET et augmenter les
apports en fibres a été corrélé à une moindre prise de poids sur la durée du suivi (Howard,
Manson, et al., 2006). Par contre, les deux régimes n’ont pas d’effet sur la glycémie et
l’insulinémie à jeun, ni sur le risque de maladies coronariennes, d’infarctus ou de maladies
cardiovasculaires (Howard, Van Horn, et al., 2006).
Conclusion
En accord avec les ANC pour les lipides (Anses, 2011), chez les personnes à dépense
énergétique faible à modérée, une alimentation apportant plus de 35 % de l’énergie sous
forme de lipides permet de maintenir voire d’améliorer les paramètres lipidiques sanguins en
comparaison avec une alimentation en apportant moins de 30 %. Par ailleurs, une telle
alimentation ne semble pas augmenter le risque de prise de poids, de diabète de type 2 ou
de maladies cardiovasculaires, pour autant que le bilan énergétique soit à l’équilibre.
2.2 Protéines
2.2.1 Rappels sur les travaux antérieurs
L’ANC en protéines a été établi à 0,83 g/kg/j (Afssa, 2007), en accord avec les
recommandations nord-américaines (IOM, 2005) et internationales (FAO et al., 2007). Cet
ANC a été établi sur la base des études de bilan azoté, analysées de nouveau en 2003
(Rand et al., 2003). Il correspond à la quantité permettant d’assurer le bilan azoté de la
quasi-totalité de la population. Il est établi à partir de l’estimation du besoin moyen dans la
population (105 mg N/kg/j, soit 0,66 g protéines/kg/j) en tenant compte d’un coefficient de
variation du besoin dans la population égal à 12 %.
L’apport protéique permettant l’équilibre azoté est supposé de bonne qualité, c’est-à-dire que
tous les acides aminés indispensables4 sont apportés en quantité suffisante pour permettre
la couverture des besoins. La notion de bonne qualité des protéines est à considérer dans la
sur l’ensemble du régime. En effet, dans la mesure où les sources de protéines sont variées,
elles se complètent pour satisfaire le besoin en acides aminés indispensables.
Dans le rapport de l’IOM (2005), la valeur basse en protéines équivaut à la RDA
(Recommended dietary allowance, qui correspond à la référence nutritionnelle pour la
population (RNP)) (10 % de l’AET) et, en l’absence de donnée permettant de fixer une limite
de sécurité, la valeur haute est celle permettant de compléter les intervalles de référence
(AMDR) définis pour les lipides et les glucides, soit 35 % (IOM, 2005).
Outre cette approche épidémiologique, nous avons également simulé la part d’un apport
élevé en protéines tel que défini dans le rapport de l’Afssa (2007), soit 2,2 g/kg. Cette valeur
a été déterminée à partir de la capacité maximale d’adaptation de l’uréogenèse chez l’adulte
afin de s’assurer que l’ensemble de la population ne présente pas de risque métabolique
associé à un dépassement de cette capacité. La simulation, comparable à celle réalisée
précédemment pour la limite basse en protéines, est récapitulée dans le tableau 3 de
l’annexe 2.
La simulation montre que la valeur de 20 % peut être satisfaisante pour la plupart des
adultes, sauf pour les jeunes hommes actifs ayant un NAP supérieur à 1,9 pour qui cette
valeur devrait être abaissée à 18 %. Cependant, le GT estime que ce seuil de 2,2 g/kg/j est
basé sur un calcul très restrictif. Des données de la littérature établissent que la capacité
maximale d’uréogenèse est atteinte pour une valeur de 3,5 g de protéines/kg/j. Dans une
approche populationnelle, l’Afssa avait proposé de réduire ce chiffre de trois écarts-types de
manière à protéger l’ensemble de la population. Cet écart-type n’étant pas disponible dans la
littérature, un écart-type de 12 %, basé sur des études de bilan azoté et non sur des études
de capacité maximale d’uréogenèse, a été utilisé. Le GT estime donc que le niveau de
preuve n’est pas suffisant pour réduire la valeur maximale de 20 % à 18 % pour les jeunes
hommes ayant un NAP supérieur à 1,9.
Figure 1. Teneur en acides aminés indispensables des protéines alimentaires (Rémond, 2012)
A partir de ces données, l’indice chimique est calculé comme le rapport entre la
concentration de chaque acide aminé indispensable dans la protéine étudiée et la
concentration du même acide aminé dans la protéine de référence (cf. figure 2).
protéine de référence
(Afssa 2007) en mg/g protéine
Histidine 17
Leucine 59
Isoleucine 27
Valine 27
Lysine 45
AA soufrés 23
AA aromatiques 41
Thréonine 25
Tryptophane 6
150
148 144 142 138 143
100 114
98 91 94
80 85
50 60
Lys Met + Cys
0
La FAO estime que dans le contexte d’augmentation actuelle de la population mondiale face
aux contraintes en matière de ressources alimentaires, il s’avère crucial d’évaluer au plus
juste la qualité des différentes sources alimentaires par rapport à la couverture des besoins
humains. Aussi, dans le rapport publié en 2013 (FAO, 2013), est proposé un nouvel indice :
l’indice de digestibilité des acides aminés indispensables (digestible indispensable amino
acid score ou DIAAS). Cet indice n’est plus calculé sur la base du score du seul acide aminé
limitant et de la digestibilité globale de la protéine, mais à partir de la composition en chacun
des acides aminés indispensables et de leur digestibilité individuelle au niveau de l’intestin
grêle (digestibilité mesurée par prélèvement au niveau de l’iléon). Cette digestibilité plus
complexe à mesurer étant encore peu renseignée, la FAO conclut par la nécessité
d’améliorer les connaissances et les bases de données sur la digestibilité iléale de chaque
acide aminé indispensable pour les différentes protéines alimentaires avec des analyses
réalisées chez l’Homme et l’animal. Dans cette attente, la FAO propose de recourir à une
forme simplifiée de l’indice, utilisant la digestibilité globale de la protéine dans l’intestin grêle
comme valeur moyenne pour tous les acides aminés.
2.3 Glucides
2.3.1 Rappel sur les travaux antérieurs
Les précédentes recommandations françaises (Afssa, 2001) rappelaient que « les instances
nationales (Dupin et al., 1992) et internationales (WHO et FAO, 1998) accordent aux
glucides une part majoritaire dans la couverture des besoins énergétiques de l'homme (50-
55 % de la ration énergétique) » et qu’ « aucun constituant indispensable aux besoins de
croissance et d'entretien et dont l'organisme serait incapable de faire la synthèse n'a été
identifié parmi les glucides ».
Dans les recommandations précédentes (Afssa, 2001), la contribution des glucides à l’AET a
été définie pour compléter les apports énergétiques au-delà des apports en lipides et
protéines. Cette situation avait alors conduit aux recommandations exposées ci-dessous,
consolidées par une revue de la littérature sur les glucides et la santé ainsi que sur les
risques associés à la consommation de glucides :
50-55 % de l’apport énergétique total pour la population en bonne santé, valeurs
pouvant être modifiées dans le cas d’anomalies métaboliques telles que diabète ou
hyperlipidémie ;
l’oxydation des glucides s’adapte rapidement à un excès d’apport, mais il importe que
cet apport soit concomitant d’une diminution en valeur absolue de l’apport lipidique ;
les produits céréaliers peu transformés et les légumineuses étaient « à privilégier » ;
une répartition entre glucides simples et complexes était difficile à argumenter
scientifiquement. Le conseil traditionnel de limiter les sucres et les produits sucrés à
moins de 10 % de l’AET semblait toutefois justifié.
Dans son rapport publié en 2005, l’IOM propose un intervalle de référence (AMDR) de 45-
65 % de l’AET pour les glucides, considérant :
pour la valeur haute : les risques de maladie cardiovasculaire, notamment associés à
l’expression du phénotype lipoprotéique athérogénique et les risques d’inadéquation
d’apports en micronutriments, notamment pour des profils alimentaires caractérisés
par des apports élevés en sucres, en particulier ajoutés. L’IOM estime par ailleurs
que les données sur le gain de poids et le risque d’obésité et sur l’insulinémie et le
risque de diabète de type 2 sont insuffisantes et divergentes ;
pour la valeur basse : les effets des régimes pauvres en glucides et riches en lipides
sur la prise de poids et le risque d’obésité, ainsi que sur le risque de maladies
cardiovasculaires, notamment pour les régimes riches en acides gras saturés (IOM,
2005).
études réalisées avec des régimes hypocaloriques visant à induire une perte de poids car il
s’agit d’une situation de prise en charge sur une période limitée ne permettant pas
d’extrapoler des recommandations générales sur le long terme. Une synthèse des
conclusions récentes sur ces études a été réalisée (Hu et Bazzano, 2014). Par ailleurs, une
des limites de notre analyse peut venir du fait que la majorité des études retenues concerne
des sujets en surpoids ou obèses, en phase de stabilisation pondérale. Seules quelques
études épidémiologiques ont pris en compte une population générale.
Pour évaluer l’effet d’un faible apport en glucides, le GT a utilisé les données du rapport
Actualisation des apports nutritionnels conseillés pour les acides gras (Anses, 2011) qui a
examiné l’effet d’un apport élevé en lipides et faible en glucides sur le risque de surpoids,
d’obésité, de syndrome métabolique et de diabète de type 2. L’ensemble des études
analysées suggérait une diminution de la sensibilité à l’insuline et une augmentation du
risque de syndrome métabolique pour des apports très élevés en lipides, supérieurs à 50 %,
et donc pour des apports très bas en glucides, inférieurs à 40 % de l’AET. Par ailleurs,
l’analyse de la littérature a permis de conclure que la restriction glucidique entraîne une perte
de poids plus efficace que la restriction lipidique.
l’augmentation de la part des lipides dans l’AET (atteignant 39,9 % de l’AET chez les
hommes et 37,7 % chez les femmes) serait le principal responsable de l’augmentation de
l’IMC et du cholestérol plasmatique. Cette étude ne permet toutefois pas de démontrer une
relation de causalité. Enfin, il est regrettable qu’aucune information ne soit apportée sur
l’évolution de l’AET qui pourrait en elle-même expliquer de telles variations.
Chez 4 451 sujets sains mais en surpoids ou obèses, Merchant et al. (2009) ont observé une
relation curvilinéaire entre la consommation de glucides et l’IMC. Cette étude d’observation a
montré que le risque de surpoids et d’obésité était plus faible chez les individus consommant
47 à 64 % de l’AET sous forme de glucides, pour un AET variant respectivement de 2500 à
1800 kcal/j, que chez ceux consommant peu de glucides, soit moins de 47 % de l’AET sous
forme de glucides. Les auteurs indiquent avoir éliminé les sujets pouvant suivre des régimes
particuliers (hyper protidiques, hyper glucidiques) et que cela ne change pas les résultats.
Cependant, cette étude est une étude transversale sur une population saine montrant
néanmoins une prévalence de surpoids ou obésité variant de 50 à 65 %. Ce qui est observé
n’est donc pas un risque de développer un surpoids ou obésité dans le temps selon la
consommation de glucides, mais une association statistique entre le nombre de sujets en
surpoids ou obèses et les quartiles de consommation de glucides. De plus, dans la
description des caractéristiques alimentaires des sujets par quartile de consommation de
glucides, il n’est pas donné d’évaluation statistique de la différence entre les quartiles, ce qui
laisse supposer que la différence entre quartiles concernant la consommation des autres
nutriments que les glucides n’est pas statistiquement significative. Enfin, les auteurs
indiquent qu’une limitation de leur étude est l’absence de précision entre glucides simples et
complexes.
Le GT considère donc que cette étude n’apporte pas d’arguments suffisamment solides pour
fixer à 47 % la limite basse de l’intervalle de référence en glucides.
Une étude clinique d’intervention chez 322 sujets obèses montre qu’une alimentation ad
libitum, pauvre en glucides (40,4 % de l’AET, lipides 39,1 %, protéines 21,8 %), induit une
perte de poids plus forte à deux ans qu’un régime hypocalorique pauvre en lipides et
contenant 50,7 % de l’AET sous forme de glucides (lipides 30,0 %, protéines 19,0 %) (Shai
et al., 2008). Par ailleurs contrairement au régime pauvre en lipides, l’alimentation restreinte
en glucides était associée à une moindre prise de poids après 6 ans (Schwarzfuchs et al.,
2012) et à une amélioration du bilan plasmatique en lipides : augmentation du HDL-
cholestérol, diminution des triglycérides et du cholestérol total (Shai et al., 2008,
Schwarzfuchs et al., 2012).
Cependant, il faut souligner que cette étude d’intervention avait pour objectif d’induire une
perte de poids puis de stabiliser au mieux cette perte de poids. Or le risque de l’utilisation de
tels régimes à plus long terme n’est pas connu. Par ailleurs, l’AET moyen estimé après 2 ans
d’intervention montre une forte disparité entre les deux groupes. L’AET moyen de
l’alimentation ad libitum pauvre en glucides, serait d’environ 2 300 kcal/jour, mais il serait
d’environ 3 100 kcal/jour pour l’alimentation « hypocalorique » pauvre en lipides. Ainsi, les
bénéfices observés avec le régime pauvre en glucides seraient probablement liés au plus
faible apport énergétique plutôt qu’à la répartition en macronutriments. Bien que cette étude
soit importante dans le domaine et largement citée, le groupe considère que les conditions
expérimentales ne permettent pas d’utiliser ces données pour soutenir ses conclusions (Shai
et al., 2008, Schwarzfuchs et al., 2012).
Dans le même état d’esprit que l’étude précédente, Due et al. (2005) ont exploré l’effet de
plusieurs régimes alimentaires chez 50 adultes obèses suivis durant 6 mois. Une
alimentation ad libitum hyperprotéique et pauvre en glucides (44,9 % de l’AET, protéines
24,2 %, lipides 29,5 %) diminue la prise énergétique (2 200 kcal/jour) et donc favorise la
perte de poids et de masse grasse, en comparaison avec une alimentation énergétiquement
contrôlée riche en glucides (58,7 % de l’AET, protéines 12,0 %, lipides 29,5 %, 2560
kcal/jour) (Due et al., 2005). En revanche, les deux régimes ont un effet comparable sur le
Dans une autre étude d’intervention de 12 mois chez 23 jeunes adultes obèses, une
alimentation pauvre en glucides (45,5 % de l’AET, protéines 20,5 %, lipides 35,4 %)
comparée à une alimentation riche en glucides (58,3 % de l’AET, protéines 18,1 %, lipides
24,3 %) à même teneur énergétique diminue les concentrations plasmatiques en
triglycérides et en PAI1, mais n’affecte pas le cholestérol total, la pression artérielle et la
sensibilité à l’insuline (Ebbeling et al., 2005).
Conclusion
Dans la population générale adulte, une alimentation apportant de l’ordre de 40 à 55 % de
l’énergie sous forme de glucides n’est pas associée à un plus fort risque de prise de poids et
de troubles métaboliques pour autant que le bilan énergétique soit à l’équilibre.
Dans une population en surpoids ou obèse, une alimentation apportant plus de 55 % de
l’AET sous forme de glucides peut conduire à une détérioration de certains paramètres
plasmatiques associée au syndrome métabolique, notamment une augmentation des
triglycérides et une diminution du HDL-cholestérol (Due et al., 2008, Ebbeling et al., 2005).
Données de la littérature
L’étude prospective the Nurses’ Health Study a suivi 121 700 femmes en bonne santé sur 20
ans. Les données recueillies sur 85 059 femmes jusqu’en 1998 ont montré que,
contrairement à une alimentation apportant 55 à 59 % de l’énergie par des glucides à haut
index glycémique, une alimentation apportant 30 à 54,7 % de l’énergie sous forme de
glucides (protéines 20-24 %, lipides 40 %) n’est pas significativement associée à une
augmentation du risque de diabète de type 2 (Halton et al., 2008).
Dans l’essai d'intervention de conseil alimentaire the Women’s Health Initiative Dietary
Modification Trial, 48 835 femmes ménopausées ont été suivies sur 7,5 ans. Une
alimentation « riche » en glucides (52,7 % de l’AET, protéines 17,5 %, lipides 29,8 %) contre
une alimentation pauvre en glucides (44,7 % de l’AET, protéines 17,2 %, lipides 38,1 %) n’a
pas eu d’effet sur la glycémie et l’insulinémie à jeun (Howard, Van Horn, et al., 2006).
Une étude d’observation sur 80 femmes ménopausées et en surpoids, à fort risque
cardiométabolique, montre qu’un apport en glucides supérieur à 53 % de l’AET (en moyenne
58 % de l’AET) est associé à une augmentation de la glycémie à jeun en comparaison avec
un apport inférieur à 53 % de l’AET (en moyenne 45 % de l’AET) (Lofgren et al., 2005).
L’étude d’intervention de Due et al., citée précédemment, met en évidence, chez 131 adultes
obèses ou en surpoids en phase de stabilisation pondérale, qu’un régime alimentaire ad
libitum témoin (glucides : 50 % de l’AET) ou riche en glucides (57 % de l’AET) est associé au
bout de 6 mois à une détérioration du bilan plasmatique (insulinémie à jeun, score HOMA)
par rapport à un régime pauvre en glucides (43 % de l’AET) (Due et al., 2008).
Sur 8 semaines d’intervention, une alimentation pauvre en glucides (43 % de l’AET,
protéines 18 %, lipides 39 %) à même apport calorique qu’une alimentation riche en glucides
(55 % de l’AET, protéines 18 %, lipides 27 %) améliore la sensibilité à l’insuline d’adultes
obèses tolérants au glucose et régularise la glycémie en augmentant la sécrétion d’insuline
par les cellules béta du pancréas (Gower et al., 2012, Goree et al., 2011).
Conclusion
L’ensemble de ces études ne montre pas de risque de développement de diabète de type 2
pour une alimentation apportant de l’ordre de 40 à 55 % de l’énergie sous forme de glucides.
Des études complémentaires sont toutefois nécessaires pour comprendre l’effet de tels
apports en glucides sur la sensibilité à l’insuline et la tolérance au glucose.
Une alimentation apportant plus de 55 % de l’AET sous forme de glucides peut conduire à
une perturbation de l’homéostasie glucidique dans une population à risque métabolique.
Dans une population adulte en bonne santé, les résultats d’une étude rigoureuse (Halton et
al., 2008) montrent qu’une telle alimentation, si elle est caractérisée par un indice
glycémique élevé est associée à une augmentation du risque de diabète de type 2.
000 personnes meurent chaque année d'une maladie cardiovasculaire. Il est possible de
prévenir la plupart des maladies cardio-vasculaires en s’attaquant aux facteurs de risque tels
que le tabagisme, une alimentation déséquilibrée, l’obésité, le manque d’activité physique,
l’hypertension artérielle, le diabète et l’hyperlipidémie.
Données de la littérature
o Maladies cardiovasculaires
Dans l’étude prospective, the Cardiovascular Health Study, basée sur 5 888 adultes âgés de
plus de 65 ans suivis sur 7 à 10 ans, les personnes ayant une alimentation dite
« déséquilibrée » (glucides 38 % de l’AET, protéines 20 %, lipides 41 %, pauvre en fibres)
ont une espérance de vie plus courte que celles ayant une alimentation dite “saine” (glucides
56 % de l’AET, protéines 17 %, lipides 27 %, riche en fibres) (Diehr et Beresford, 2003).
Dans l’étude prospective the Nurses’ Health Study décrite ci-dessus, les données sur 82 802
femmes ont montré que le risque de maladies coronariennes n’est pas affecté par la teneur
en glucides dans l’alimentation (Halton et al., 2006). Toutefois, ce travail souligne que le
risque d’accidents coronariens est significativement augmenté avec un fort indice
glycémique (risque relatif en comparant les déciles extrêmes = 1,90, IC95% = [1,15 - 3,15], p =
0,003) et légèrement diminué lorsque les protéines et les lipides alimentaires sont d’origines
végétales (RR = 0,70, IC95% = [0,56 - 0,88], p = 0,002).
Dans l’étude Women Lifestyle and Health Cohort, 42 237 femmes ont été suivies pendant 12
ans. La consommation d’une alimentation très pauvre en glucides (32,4 % de l’AET,
protéines 23 %, lipides 45 %) augmente le risque de mortalité par rapport à une alimentation
très riche en glucides (72 % de l’AET, protéines 10 %, lipides 18 %). La mortalité augmente
de 1 % par tranche de 5 unités de réduction de la consommation de glucides (Lagiou et al.,
2007).
Dans la même population mais en incluant les sujets à risque avec un premier diagnostic de
maladie cardiovasculaire, ischémique ou coronarienne, 43 396 femmes ont été suivies
pendant 15,7 ans, avec 1270 incidents cardio-vasculaires. Les femmes consommant peu de
glucides et plus de protéines avec un faible AET (1013 kcal, 49 % glucides, protéines 16 %,
lipides 28 %) sans recommandation spécifique sur la qualité des glucides, protéines ou
lipides présentent potentiellement à long terme un risque légèrement accru de maladies
cardiovasculaires par rapport à celles qui consomment le plus de glucides. Un dixième de
réduction de l’apport glucidique ou de l’augmentation de l’apport protéique ou bien de
l’augmentation de 2 unités du score faible apport glucidique/fort apport protéique sont
associés à une augmentation des incidents des maladies cardiovasculaires (RR = 1,04,
IC95% = [1,00 - 1,08], 1,04, IC95% = [1,02 - 1,06] et 1,05, IC95% = [1,02 - 1,08], respectivement)
(Lagiou et al., 2012).
Chez 100 adultes obèses, suivis sur 5 mois, à même apport énergétique, une alimentation
apportant 48 % de l’AET en glucides (protéines 19 %, lipides 33 %) diminue la pression
artérielle et la triglycéridémie en comparaison avec une alimentation riche en glucides
(65,2 % de l’AET, protéines 12,9 %, lipides 22,1 %) (Muzio et al., 2007).
Conclusion
L’ensemble de ces études montre qu’une alimentation apportant de l’ordre de 40 à 55 % de
l’énergie sous forme de glucides est l’intervalle d’apport optimal au regard de la prévention
du risque de maladies cardiovasculaires.
En effet, une alimentation apportant plus de 55 % de l’AET sous forme de glucides peut
conduire à une augmentation des lipides circulants, en particulier chez des sujets en
surpoids ou obèses.
Ce risque relatif a été calculé par comparaison entre le 5ème quintile et le premier,
correspondant respectivement à des apports de 47,9 et 59,1 % de l’AET sous forme de
glucides, 6 contre 4,9 % sous forme de protéines végétales et 18,9 contre 8,9 % sous formes
de lipides végétaux, avec 19 g de fibres. Un résultat comparable est observé avec le score
DASH (RR = 0,80, IC95%= [0,64-1,01], p = 0,02) mais pour des apports en glucides de 58,2
contre 48,6 % de l’AET, 6,3 contre 4,6 % pour les protéines végétales et 12,8 contre 13,6 %
pour les lipides végétaux et avec 25 g de fibres contre 14 g.
Ainsi un apport relatif de 58 % de l’AET sous forme de glucides (contre 48,6 %) diminue le
risque dans l’analyse par le score DASH, alors que 47,9 % de glucides (contre 59,1) diminue
le risque dans l’analyse par score de faible teneur en glucides. Mais dans celle-ci il n’y a que
19 g fibres contre 25 g dans l’étude DASH ; cela met en évidence la nécessité de prendre en
compte la qualité des glucides.
Cette étude prend également en compte l’origine végétale ou animale des macronutriments
et conclut à l’importance de l’origine végétale : légumes, fruits à coque et légumineuses
quant à la diminution du risque de cancers du sein ER- : RR = 0,66 (IC95%= [0,52-0,85], p =
0,003). Ceci souligne l’importance de l’origine des lipides qui prennent la place des glucides
dans l’apport énergétique.
En termes de plausibilité biologique, le facteur hormonal n’est pas prépondérant dans les cas
de cancer du sein ER-, pour lesquels d’autres prédicteurs peuvent être relevés (IGF-1
(Insulin-like Growth Factor-1), consommation de fruits et légumes).
La deuxième étude prospective (Romieu et al., 2012) porte sur la cohorte européenne EPIC.
L’analyse a été réalisée sur 334 849 femmes et 11 576 cas de cancers incidents. Elle a été
conduite avec une méthodologie de qualité. Dans cette étude également, l’effet observé ne
l’est que sur les cancers ER- et ER-/PR (progesterone receptor) -. Un apport de glucides
totaux supérieur à 244,1 g/j contre un apport inférieur à 185,3 g/j augmente significativement
le risque de cancer du sein (RR = 1,33, IC95%= [1,05-1,67], p = 0,013). Dans ces quintiles, en
utilisant la moyenne d’apport en glucides et celle de l’apport énergétique, on obtient une
moyenne de 50,4 % de l’AET pour les glucides dans le quintile élevé contre 34,2 % dans le
quintile le plus bas, avec une moyenne de 26 g de fibres contre 20 g.
L’étude de Yun et al. (2010) a été conduite par questionnaire, sur 362 cas, en Corée. Elle ne
montre pas de risque associé à la consommation de glucides (369 g/j contre 261 g). La part
énergétique des glucides est très élevée aussi bien dans les témoins (62 %) que chez les
cas (66 %) pour un apport énergétique lipidique de 19 % dans les 2 cas. Ces proportions de
macronutriments révèlent des habitudes alimentaires très différentes des habitudes
alimentaires occidentales.
Etude d’intervention
Une seule étude d’intervention a été incluse (Martin et al., 2011). Elle porte sur la densité
mammographique, un facteur de risque de cancer du sein. Les sujets étaient suivis sur au
moins 7 ans, avec une durée moyenne de suivi de 10 ans. Les niveaux d’apports ciblés
étaient de 15 % de l’AET pour les lipides et 65 % pour les glucides.
Les résultats montrent les relations suivantes. Dans le groupe intervention, le danger relatif
(HR ou hazard ratio) est de 1,19 (IC95%= [0,91-1,55]) pour 18 à 22 % de lipides dans l’AET et
60 à 65 % de glucides. Dans le groupe témoin, le HR est de 1,06 (IC95%= [0,78-1,43]).
Toutefois, les niveaux de consommation ciblés ne sont jamais atteints. Aucune différence
notable entre les deux groupes n’a été mise en évidence quant à l’association entre apports
en macronutriments et risque de cancer du sein.
Finalement, cette étude permet simplement de constater que les glucides semblent
augmenter le risque de cancer du sein, mais les résultats ne sont pas significatifs.
Conclusion
Seules quelques études concernent le cancer du sein et indiquent une augmentation du
risque de ce cancer possible voire probable pour un apport de glucides supérieur à 55-60 %
de l’AET. Ce résultat apparait cependant limité par le faible nombre d’études. On peut retenir
55 % de l’AET comme une limite supérieure d’apport.
3 Populations spécifiques
Tableau 5. Besoins énergétiques des femmes allaitantes, en comparaison avec les femmes non
enceintes (d’après EFSA 2013a)
De 0 à 6 mois post partum A partir de 6 mois post partum
100
90
13
apport protéique de sécurité (% AET)
12
11
10
50 kg
9
60 kg
8
70 kg
7
Le coût protéique de la lactation est aussi estimé par la méthode factorielle. Il faut donc
estimer la production de lait ainsi que le taux protéique : 770 mL/j et 8 à 13 g/L de protéines,
en fonction du stade de lactation (plus élevé au début qu’à la fin). Le besoin dû à la lactation
sera de 8 à 11 g/j de protéines, avec un ANC de 14 à 18 g/j (16 g/j en moyenne).
L’IOM recommande un apport supplémentaire de 25 g/j (IOM, 2005) et l’EFSA de 19 g/j au
premier semestre, et de 13 g /j au second, sur la base d’un rendement de fixation réévalué à
47 % au lieu de 42 % (EFSA, 2012). Comme précédemment, en faisant varier le poids avant
grossesse de 50 à 70 kg, l’apport protéique minimal sera de 60 à 77 g par jour. En tenant
compte de l’apport énergétique correspondant avant grossesse (1800 à 2400 kcal) (et du
surcoût énergétique de la lactation (500 kcal), le ratio protéines/énergie qui en résulte est de
10,5 à 11,5 % (cf. figures 4 et 5). Nous retiendrons la valeur haute, et en l’arrondissant au
chiffre supérieur, nous obtenons un apport protéique équivalent à 12 % de l’AET,
similaire à celui établi pour le 3ème trimestre de grossesse.
les femmes avec diabète gestationnel par rapport à celles normoglycémiques selon qu’elles
étaient respectivement de poids normal ou en surpoids. Ces différences étaient expliquées
par des apports plus élevés en glucides et en lipides chez les femmes avec diabète
gestationnel par rapport à celles normoglycémiques. Toutefois, la contribution des
macronutriments à l’apport énergétique était comparable entre les groupes de femmes.
Enfin, les apports en acides gras saturés étaient significativement supérieurs chez les
patientes avec diabète gestationnel par rapport aux femmes normoglycémiques (5,3 ± 2,4
contre 6,4 ± 3,6 g/1000 kcal chez les femmes minces normoglycémiques contre celles
présentant un diabète gestationnel respectivement (p < 0,05) et 5,5 ± 2,5 contre 6,0 ± 2,96
g/1000 kcal chez les femmes en surpoids normoglycémiques contre celles présentant un
diabète gestationnel respectivement (p < 0,05), alors que les apports en acides gras
polyinsaturés étaient comparables entre les deux groupes.
Cinq études de cohorte sont également disponibles sur le sujet. Deux études prospectives
portant sur la Nurse Health study II mettent surtout en évidence une association positive
entre la consommation de protéines (Bao et al., 2013) ou de lipides (Bowers et al., 2012)
d’origine animale avant la grossesse et le risque de diabète gestationnel. Ces données sont
cohérentes avec l’association préalablement décrite entre la consommation élevée en acides
gras saturés et l’augmentation du risque de diabète gestationnel.
Chez 205 femmes canadiennes, durant leur second trimestre de grossesse, Ley et al. (2011)
ont observé que les femmes diagnostiquées pour un diabète gestationnel consommaient
moins de glucides (49 contre 52 % de l’AET) mais plus de lipides (37 contre 34 % de l’AET)
que les femmes normoglycémiques. La différence entre les apports énergétiques totaux des
deux groupes n’était pas significative. Après ajustement pour les covariables confondantes,
le diabète gestationnel était associé de façon significative à la faible contribution des
glucides à l’AET (OR pour une variation d’un écart-type : 0,60, IC95% = [0,40-0,90]) et à la
forte contribution des lipides (OR pour une variation d’un écart-type : 1,61, IC95% = [1,06-
2,44]). La consommation d’acides gras saturés n’était pas significativement différente entre
les deux groupes.
L’étude nord-américaine Grossesse, infection et nutrition (Pregnancy , infection, and nutrition
ou PIN) a exploré les liens entre l’alimentation entre la 24ème et la 29ème semaine de
grossesse et le risque de diabète gestationnel chez 1698 femmes, ce paramètre étant un
critère secondaire de l’étude (Saldana et al., 2004). Les 133 patientes diagnostiquées pour
une intolérance au glucose ou un diabète gestationnel consommaient moins de glucides (50
et 51 contre 53 % de l’AET) et plus de lipides (35 contre 33 % de l’AET) que les femmes
normoglycémiques, les apports énergétiques étant comparables entre les trois groupes. Par
ailleurs, les modèles statistiques montrent que si l’on substitue 1 % de l’AET sous forme de
glucides par des lipides, le risque de diabète gestationnel est augmenté de 7 % (RRintolérance au
glucose = 1,1, IC95% = [1,02-1,12] et RRdiabète gestationnel = 1,1, IC95% = [1,02-1,10]). Enfin pour un
apport énergétique de 2500 kcal/j, les auteurs ont calculé que passer d’un équilibre en
macronutriments lipides/glucides/protéines de 40/40/20 à 30/50/20 % de l’AET permettrait de
réduire de moitié le risque de développer une intolérance au glucose ou un diabète
gestationnel. Ces résultats significatifs malgré un faible écart entre les valeurs (2 à 3 % de
variation de la quantité de lipides ou glucides dans l’AET) laissent craindre un surajustement
dans le modèle statistique. Ces données ne paraissent pas soutenues par un niveau de
preuve suffisant.
Enfin chez 1733 femmes nord-américaines participant au Project Viva, 206 ont développé
une intolérance au glucose et 91 un diabète gestationnel (Radesky et al., 2008). Aucune
association n’a pu être mise en évidence entre la contribution des macronutriments à l’AET
durant le premier trimestre de grossesse et le risque de diabète gestationnel.
p = 0,02). Toutefois, les auteurs précisent qu’une relation avec les apports en acides gras
saturés ou sel ne peut être exclue.
Globalement, ces études ne sont pas récentes et reposent sur des données de
consommation alimentaires anciennes.
Les recommandations pour la population générale adulte restent valides pour la majorité des
femmes enceintes. Une approche par typologie alimentaire reste sans doute plus pertinente,
comme cela a récemment proposé dans une revue systématique sur alimentation maternelle
et risque allergique (Netting et al., 2014).
protéines (LP), la concentration en protéines était de 1,25 g/100 ml et 1,60 g/100 ml (1,77
g/100 kcal et 2,2 g/100 kcal) respectivement dans les préparations pour nourrisson et dans
les préparations de suite. Dans le groupe ayant un apport plus élevé en protéines, la
concentration était de 2,05 g/100 ml et 3,20 g/100 ml (2,9 g/100 kcal et 4,4 g/100 kcal)
respectivement dans les préparations pour nourrisson et dans les préparations de suite. Il
faut noter que la composition du lait maternel est proche de celle du groupe LP (1,2 ± 0,2
g/100 ml) (Koletzko et al., 2009). Les nourrissons, originaires de 5 pays européens
(Allemagne, Belgique, Italie, Pologne et Espagne), étaient inclus à un âge médian de 14
jours et recevaient ces formules jusqu’à un an. Il existait un groupe témoin en allaitement
maternel. Les enfants du groupe HP avaient un poids plus important à 3, 6 et 12 mois que
ceux du groupe LP. Le rapport poids/taille (P/T) et l’IMC étaient également plus élevés à 6 et
12 mois pour ces enfants du groupe HP. Cet effet était plus marqué à 12 mois, puis diminuait
à 24 mois pour n’être plus significatif (Escribano et al., 2012, Koletzko et al., 2009). Cet effet
sur le poids était lié à une augmentation de la masse grasse (Escribano et al., 2012). Cet
effet pourrait être lié à une augmentation du taux d’IGF-1 (Insulin-like growth factor-1), qui
est plus élevé de 40 % dans le groupe HP contre LP (Socha et al., 2011). Le taux d’IGF-1
est associé positivement au rapport P/T à 6, 12 et 24 mois (Socha et al., 2011). L’effet de
cette teneur plus élevée en protéines est modulé par le sexe, puisque le taux d’IGF-1 est
plus élevé chez les filles (Closa-Monasterolo et al., 2011). Les apports médians en protéines,
évalués par une pesée des aliments pendant 3 jours, étaient de 1,98 et 3,11 g/kg/j
respectivement dans les groupes LP et HP à 6 mois de vie (Closa-Monasterolo et al., 2011).
Les résultats à court terme de cette cohorte ne peuvent pas laisser présager des effets à
plus long terme.
Les études de cohorte ont eu pour objectif, en général, d’évaluer l’effet des apports en
macronutriments dans les premières années de vie sur le risque d’obésité ultérieure. Les
paramètres observés étaient des paramètres tels que le poids, l’IMC, le rebond d’adiposité5
(âge et/ou valeur de l’IMC), le tour de taille, la composition corporelle (masse grasse). En
1995, Rolland-Cachera et al. ont montré que les apports protéiques à 2 ans étaient associés,
négativement, à l’âge du rebond d’adiposité (Rolland-Cachera et al., 1995). Ainsi, les enfants
ayant un rebond d’adiposité précoce avaient en moyenne un apport en protéines à l’âge de 2
ans de 16,6 ± 2,1 % des apports énergétiques alors que ceux qui avaient un rebond
d’adiposité retardé avaient des apports de 14,9 ± 2,1 %. On peut noter que les enfants qui
avaient un apport en protéines plus élevé à 10 mois avaient un IMC plus bas à 4 ans mais
que sa remontée était plus rapide après 4 ans. Dans une étude ultérieure, les auteurs ont
réévalué 73 de ces enfants avec un suivi de 20 ans. Les auteurs n’ont pas retrouvé
d’association entre les apports en protéines (exprimés en % de l’AET) à 10 mois et 2 ans et
la composition corporelle à 20 ans (Rolland-Cachera et al., 2013). Dans l’étude britannique
Avon longitudinal study of parents and children qui concernait 772 enfants nés en 1991 et
1992, les auteurs n’ont pas retrouvé de lien entre rebond d’adiposité précoce et apport
protéique élevé à 18 mois (Dorosty et al., 2000). Les apports protéiques étaient similaires
(14,5, 14,6 et 14,6 % de l’AET respectivement) dans les groupes rebond d’adiposité très
précoce (< 43 mois), précoce (49 à ≤ 61 mois) et plus tardif (> 61 mois). Dans la cohorte
DONALD (Dortmund nutritional and anthropometric longitudinally designed), les apports en
protéines ont été mesurés à 12, 18 et 24 mois. Les auteurs ont retrouvé une différence entre
les tertiles inférieurs et supérieurs des apports protéiques, exprimés en pourcentage de
l’AET, et le z-score de l’IMC qui était plus élevé au moment du rebond d’adiposité,
uniquement chez les filles. Par contre, il n’y avait pas de différence sur l’âge des enfants au
moment du rebond d’adiposité. Dans cette étude, entre 12 et 24 mois, les apports protéiques
5 Chez l’enfant, l’IMC augmente la première année, diminue jusqu’à l’âge de 6 ans, et augmente à
nouveau jusqu’à la fin de la croissance. Le rebond d’adiposité est le point le plus bas de la courbe de
l’IMC, juste avant l’ascension de la courbe. Normalement, le rebond d’adiposité se situe vers l’âge de
6 ans. S’il survient avant, on parle de rebond précoce. Plus le rebond d’adiposité est précoce, plus le
risque d’obésité à l’âge adulte est élevé (Hôpital universitaire Robert-Debré).
moyens étaient compris entre 2,6 et 3,0 g/kg/j ou 13,2 à 14,3 % de l’AET. Ces apports
protéiques dépassaient largement les recommandations, pour toutes les tranches d’âge (2,1,
2,7, 2,7, 2,3 et 2,0 g/kg/j respectivement à 6, 12, 18-24 mois, 3-4 et 5-6 ans) (Gunther et al.,
2006). Dans une autre étude de la cohorte DONALD, les enfants ont été répartis selon que
leur apport protéique à 12 mois et 18-24 mois était bas (L) ou élevé (H), en séparant les
enfants selon la médiane. Ils ont constitué 4 groupes selon diverses combinaisons en
apports protéiques à ces 2 périodes (LL, LH, HL et HH ; la première lettre représentant les
apports à 12 mois et la seconde à 18-24 mois). Les auteurs ont montré que le risque à 7 ans
d’avoir un z-score de l’IMC et un pourcentage de masse grasse plus élevés était lié au fait
d’avoir des apports protéiques élevés à 12 mois et à 18-24 mois, même après ajustement
pour le sexe, l’apport énergétique total, le surpoids maternel, le niveau d’éducation maternel,
l’existence d’une fratrie et l’apport protéique à 6 mois (Gunther et al., 2007). Ces résultats
ont été retrouvés dans plusieurs pays avec des temps d’évaluation initiale et finale parfois
différents (Garden et al., 2011, Gunnarsdottir et Thorsdottir, 2003, Scaglioni et al., 2000).
Ainsi, dans une étude islandaise ayant inclus 90 enfants, les apports en macronutriments
étaient évalués tous les mois jusqu’à 1 an (Gunnarsdottir et Thorsdottir, 2003). L’apport
protéique exprimé en pourcentage des apports énergétiques à 9-12 mois (15-16 %) était un
facteur prédictif de l’IMC à 6 ans, uniquement chez les garçons. Ce facteur et la prise de
poids absolue entre 0 et 12 mois expliquaient 50 % de la variance de l’IMC des garçons à 6
ans. L’étude australienne Childhood Asthma Prevention Study a retrouvé qu’un apport plus
élevé de protéines à 18 mois était associé à un IMC plus élevé à 8 ans (Garden et al., 2011).
L’apport protéique était en moyenne de 15,3 % à 18 mois. Enfin, une étude italienne a aussi
montré qu’un apport protéique plus élevé à 1 an était associé à un surpoids à 5 ans, défini
par un IMC > 90ème percentile (Scaglioni et al., 2000). Les apports protéiques à 1 an étaient
respectivement de 20 et 22 % des apports énergétiques pour les enfants ayant un IMC ≤ ou
> 90ème percentile à 5 ans. A noter qu’un apport plus faible en glucides augmentait
également ce risque. En outre, comme dans d’autres études, ce risque de surpoids à 5 ans
était significativement augmenté chez les enfants dont un parent était en surpoids.
Au total, ces études suggèrent qu’un apport protéique élevé dans les premiers mois de vie
pourrait intervenir dans le risque d’obésité ultérieure. Cependant, il n’est pas démontré que
ce risque, retrouvé par plusieurs auteurs chez des enfants, persiste à l’âge adulte. Toutefois,
l’obésité à l’adolescence est associée à un risque cardiovasculaire plus élevé à l’âge adulte,
même si l’obésité est corrigée (Twig et al., 2016). En outre, il faut souligner que des facteurs
de confusion associés comme l’IMC parental et le niveau d’éducation des parents ont été
retrouvés dans de nombreuses études. Le seuil précis d’apports protéiques à ne pas
dépasser doit encore être établi par de nouvelles études. Dans l’attente, les experts
scandinaves ont proposé de fixer ce seuil à 15 % de l’AET (Hornell et al., 2013).
Le GT propose de fixer la limite haute des apports en protéines chez les enfants de
moins de 3 ans à 15 % de l’AET. En effet, au-delà de ce seuil, il existe un risque de
développer une obésité avant l’âge de 10 ans.
Le lait maternel est le lait de référence du nourrisson pendant les 6 premiers mois mais sa
composition est variable et dépend en partie de l’alimentation maternelle. En conséquence,
les besoins du nourrisson ne peuvent pas être déduits par la simple extrapolation des
quantités en acides gras polyinsaturés du lait maternel. La composition du lait maternel en
lipides est d’environ 50-55 % de l’apport énergétique (EFSA, 2013b). A cet âge de la vie, la
contribution des lipides aux apports énergétiques est forte. Les ANC proposés pour les
lipides ont aussi pour objectif d’assurer des apports suffisants en acides linoléique et -
Les recommandations de 2001 rappellent que la part calorique qu’occupent les acides gras
totaux dans l’alimentation se différencie avant et après l’âge de 3 ans (Afssa, 2001). Chez
l’enfant âgé de 1 à 3 ans, les apports en lipides sont encore proches de ceux retenus pour le
nourrisson et atteignent des valeurs comprises entre 45 et 50 % de l’apport énergétique
total.
Pour estimer le NAP, deux approches distinctes sont envisageables. Pour la population
britannique, le SACN (2011) s’est basé sur les données de dépense énergétique journalière
de la littérature obtenues à l’aide de la méthode de référence, la méthode à l’eau doublement
marquée. Cette méthode renseigne sur la dépense énergétique journalière moyenne sur une
période de temps représentative des conditions habituelles de vie, soit en général sur deux
semaines. Les besoins énergétiques ont ainsi été calculés sur la base du NAP médian
obtenu pour chaque tranche d’âge (3-9 ans, 10-17 ans) à partir du ratio entre la dépense
énergétique journalière et le métabolisme de base mesurés sur un total de 3500 enfants et
adolescents. Pour les populations les moins et les plus actives, les besoins énergétiques ont
pris en compte les NAP des 25 et 75èmes percentiles, respectivement. Les NAP retenus par
tranche d’âge, ajustés pour le coût énergétique de la croissance, sont présentés dans le
tableau 6. Il est intéressant de noter que si le NAP tend à augmenter entre les âges de 3 et 9
ans, il reste constant entre les âges de 10 et 17 ans.
Tableau 6. Niveau d’activité physique ajusté pour le coût énergétique de croissance (SACN,
2011)
Pour la population européenne, l’EFSA (2013a) a jugé que les données obtenues à l’aide de
la méthode à l’eau doublement marquée étaient insuffisantes, notamment pour les enfants
de 3 à 9 ans. L’EFSA a donc opté pour des valeurs standard permettant de prendre en
compte la diversité des comportements d’activité physique, de sédentaire à très actif. Les
besoins énergétiques ont été calculés pour des NAP variant de 1,4 à 1,8 et de 1,6 à 2,0
respectivement pour les tranches d’âge de 3-9 ans et de 10-17 ans. Puis, le coût
énergétique de la croissance a été ajouté en augmentant le NAP de 1 %.
Une approche comparable avait été aussi utilisée dans les ANC français (Afssa, 2001) pour
évaluer les besoins énergétiques des enfants de la population française. Pour les enfants de
2 à 9 ans, trois NAP (faible, modéré, élevé) avaient été pris en compte et la dépense
énergétique globale avait été augmentée de 42 kJ/j (10 kcal/j) pour les 2-7 ans et de 84 kJ/j
(20 kcal/j) pour les 8-9 ans pour prendre en compte le coût énergétique de la croissance.
Pour les enfants de 10 à 17 ans, les NAP considérés variaient de 1,4 à 2,2 et le coût
énergétique de la croissance était ajusté au sexe et à la taille des enfants et dépassait le
plus souvent le 1 % de la dépense énergétique journalière.
Pour évaluer les besoins énergétiques des enfants et adolescents, le GT a opté pour une
réflexion comparable à celle de l’EFSA et des précédents ANC, avec une fourchette de NAP
selon les tranches d’âge (4-9 ans, 10-17 ans). Pour les enfants de 4 à 9 ans, le GT a
conservé la fourchette de NAP proposé par l’EFSA, soit 1,4 à 1,8, et a opté pour un NAP
médian, ajusté pour le coût énergétique de croissance, de 1,58 selon la conclusion du SACN
(2011). Pour les 10-17 ans, afin de mieux prendre en compte le comportement sédentaire de
certains enfants français et de limiter le risque de surestimation des besoins énergétiques, le
GT a estimé que la borne inférieure du NAP pouvait être abaissée à 1,4 et la borne
supérieure maintenue à 2,0. Le NAP médian, ajusté pour le coût énergétique de croissance,
est de 1,75 conformément aux conclusions du SACN (2011). Cette valeur est légèrement
supérieure à celle obtenue par l’étude INCA 2 (1,51 pour les filles et de 1,64 pour les
garçons de 16-17 ans) (Afssa, 2009), mais cette enquête a utilisé la méthode factorielle pour
estimer le NAP et non la méthode à l’eau doublement marquée.
Figure 7. Valeur de la limite basse des apports en protéines, déterminée par simulation, chez
les enfants et les adolescents, estimés d’après Afssa (2007).
Tableau 7. Limite basse retenue des apports en protéines chez l’enfant et l’adolescent
Limite haute
Le projet européen Alimentation, Obésité et Gènes ou projet DIOGenes (Diet, obesity and
genes) s’est intéressé à des enfants âgés de 5 à 18 ans (12 ans en moyenne), dont un
parent était en surpoids (Papadaki et al., 2010). L’objectif était d’évaluer l’effet de régimes à
concentrations différentes en protéines (LP : low protein, HP : high protein) et à indices
glycémiques différents (LGI : low glycemic index et HGI : high glycemic index). Les enfants
ont reçu pendant 6 semaines les régimes suivants : LP/LGI, HP/HGI, LP/HGI, HP/LGI ou un
régime contrôle. 465 enfants ont ainsi suivi l’un de ces régimes pendant 6 semaines et ont
été suivis pendant 6 mois. Les apports en protéines étaient compris entre 10-15 % et 23-
28 % de l’AET, respectivement pour les régimes LP et HP. A 6 mois, le pourcentage de
masse grasse était plus élevé dans le groupe LP/HGI et le pourcentage d’enfants en
surpoids ou obèses diminuait significativement dans le groupe HP/LGI. Il est difficile de
savoir si ces résultats sont liés à un effet de la part des protéines dans l’AET ou de l’indice
glycémique. En outre, il faut rester prudent dans l’interprétation de l’effet de ces régimes
compte tenu de la courte durée de l’intervention nutritionnelle, de 6 semaines.
Dans l’étude transversale Activité physique et Nutrition chez les enfants ou étude PANIC
(Physical activity and nutrition in children), réalisée en Finlande chez 510 enfants âgés entre
6 et 8 ans, les auteurs ont retrouvé une corrélation entre les apports protéiques, exprimés en
pourcentage des apports énergétiques et le pourcentage de masse grasse, le tour de taille et
le tour de hanches (Eloranta et al., 2012). Cependant, les valeurs chiffrées des apports en
protéines n’étaient pas rapportées. Mais l’étude transversale australienne Healthy Kids
Queensland Survey, réalisée sur 1352 enfants répartis en 3 groupes d’âge (5 ans, 9-11 ans
et 14-16 ans), n’a pas montré de corrélation entre la consommation des macronutriments et
l’IMC ou le tour de taille (Elliott et al., 2011). Une étude suisse a comparé les apports
alimentaires et l’activité physique de 74 enfants de poids normal et de 68 enfants en
surpoids ou obèses (IMC > 85ème percentile) âgés de 6 à 14 ans, en moyenne de 9,5 ans
(Aeberli et al., 2007). Cette étude a montré que les enfants en surpoids consommaient plus
de protéines. Les apports étaient de 12 % des apports énergétiques chez les filles et les
garçons de poids normal et de 14 et 13 % chez les filles et les garçons en surpoids. Ceci
correspond à un apport supplémentaire en protéines de 1,2 % (ou 7,7 g). Le niveau de
preuve de ces études transversales ne permet pas de conclure quant à l’existence d’un lien
entre apports protéiques et risque de surpoids.
En conclusion, la limite basse des apports en protéines va passer de 6 % de l’AET
pour les 3-5 ans, à 7 % pour les 6-9 ans, à 9 % pour les 10-13 ans et à 10 % pour les 14-
17 ans.
Chez les enfants, nous ne disposons pas d’arguments dans la littérature pour établir
une limite haute précise. Le GT a choisi de proposer des valeurs augmentant avec
l’âge et passant de 15 % à 3 ans à 20 % à 14-17 ans. Entre ces deux tranches d’âge,
des limites hautes ont été fixées à 16 % pour les 3-5 ans, 17 % pour les 6-9 ans et 19 %
pour les 10-13 ans.
Pour les apports protéiques, le GT retient une limite basse de 7 % de l’AET avant 1
an, de 6 % de 1 à 5 ans, de 7 % pour les 6-9 ans, de 9 % pour les 10-13 ans et de
10 % pour les 14-17 ans. La limite haute est fixée à 15 % jusqu’à 3 ans, à 16 % pour
les 3-5 ans, à 17 % pour les 6-9 ans, à 19 % pour les 10-13 ans et à 20 % pour les 14-
17 ans.
Pour les lipides, le GT recommande un apport de 50-55 % de l’AET de 0 à 6 mois.
Ces apports devront évoluer pour atteindre 45-50 % de l’AET à un an et jusqu’à 3
ans. L'apport lipidique doit ensuite être réduit progressivement jusqu’à 35-40 %.
Les apports en glucides sont de 40 à 50 % de l’AET pour les enfants de moins de 3
ans et passent progressivement à 40-55 % chez les adolescents.
percentiles obtenues dans l’étude INCA 2 pour les personnes de 70 à 79 ans, ainsi que les
valeurs minimale et maximale de métabolisme de base prédites selon les équations
référencées dans le rapport de l’EFSA (2013a). Nous avons pris comme référence un besoin
en protéines de 1g/kg/j pour cette population spécifique. Les résultats de cette simulation se
trouvent dans le tableau 7 de l’annexe 2.
La limite basse de l’intervalle de référence d’apport protéique pour les personnes âgées est
définie à 15 % AET.
Comme décrit plus haut, la notion de protéines de bonne qualité comprend la digestibilité et
la composition en acides aminés essentiels. Les notions suivantes sont également
importantes à aborder :
- la vitesse d’assimilation des protéines alimentaires. Néanmoins, aucune
classification des protéines alimentaires selon leur vitesse de digestion/absorption n’existant
à l’heure actuelle, il semble difficile d’appliquer à ce jour ce concept en termes de conseils à
la population âgée ;
- le type de la source protéique : animale contre végétale. En effet, la lysine et les
acides aminés soufrés peuvent être des acides aminés limitants dans le cadre d’un régime
pauvre en protéines animales notamment dans les cas où les apports en céréales et en
légumineuses ne sont pas équilibrés (ce qui est le cas en France avec un apport majoritaire
de céréales) ;
- la chronobiologie de l’apport protéique : une recommandation sur la répartition
journalière pourrait être apportée à la population âgée afin de concentrer les apports
protéiques sur le déjeuner (repas de midi). Comme montré dans la littérature scientifique, ce
mode de consommation des protéines semble augmenter l’efficacité anabolique et la
rétention azotée chez le sujet âgé. Néanmoins, les personnes âgées pourraient rencontrer
des difficultés à augmenter leur apport protéique sur un repas. De plus, il faut veiller à ce que
cette recommandation ne diminue pas l’apport protéique total sur la journée.
bout en formulant des recommandations rapportées à la masse maigre (Afssa, 2007). A titre
indicatif, cela représente 10 % de l’AET pour un NAP de 2,5.
La question importante de la qualité des protéines alimentaires est régulièrement discutée
chez le sportif. L’intérêt actuellement admis d’apports de protéines de haute qualité
biologique (caséine, protéines du lactoserum, soja, etc.), en quantités raisonnables (20-25 g)
en récupération d’exercices de musculation (Hartman et al., 2007, Hulmi et al., 2009, Tang et
al., 2009), nécessiterait d’être pris en compte et adapté aux travailleurs de force aux
dépenses énergétiques élevées, et dont les performances au travail sont liées à leur masse
musculaire.
7 Sucres : mono et diosides et par assimilation les sirops de glucose ou de fructose digérés et/ou
absorbés et métabolisés (Anses, 2017a).
de l’apport glucidique. Il convient ici surtout d’éviter les apports quantitatifs élevés en lipides
qui auront des répercussions sur la part des glucides dans la ration énergétique.
Chez le sportif, l’attention devra être attirée sur le respect de cet apport lipidique
correspondant à 30-35 % de l’AET, de manière à assurer la couverture des besoins en
acides gras indispensables. En effet, la tendance naturelle chez les sportifs, quelles que
soient les disciplines (même si cela est davantage marqué pour certains sports) est de
réduire les apports lipidiques, risquant alors de ne pas couvrir leurs besoins en acides gras
indispensables de façon satisfaisante.
On ne retrouve cependant aucune analyse des besoins en acides gras indispensables chez
le sportif, ou chez les travailleurs de force, chez qui on peut s’attendre à une accélération du
taux de renouvellement cellulaire, notamment à cause de microlésions musculaires
répétées, ce qui pourrait constituer une situation d’augmentation des besoins spécifiques en
acides gras indispensables. Malgré cette lacune de connaissance, il a été proposé que, chez
le sportif, l’apport lipidique soit constitué d’un tiers d’acides gras saturés, d’un tiers d’acides
gras monoinsaturés et d’un tiers d’acides gras polyinsaturés (American Dietetic Association
et al., 2009). Il est probable que ces recommandations puissent être étendues à l’homme
actif à dépense énergétique élevée.
Intervalles de référence pour les macronutriments pour les sujets actifs à dépense
énergétique élevée
Chez les sujets actifs à dépense énergétique élevée (NAP supérieurs à 2), on
propose un apport protéique quotidien de 1,2-1,3 g/kg de poids corporel.
Les apports en glucides tiennent une place importante afin de permettre la
constitution de réserves glycogéniques nécessaires pour tolérer la charge de
travail élevée ; ils doivent représenter de 50 à 60 % de l’apport énergétique
quotidien.
Etant donnés les apports énergétiques élevés qui devraient permettre de couvrir
les besoins en AG essentiels, les apports lipidiques ne devraient pas constituer
plus de 35 % de l’apport énergétique quotidien.
4 Conclusion générale
L’équilibre entre les différents macronutriments dans l’apport énergétique doit permettre la
couverture des besoins en nutriments indispensables (protéines et acides gras
indispensables). En outre, il doit correspondre au moindre risque de surpoids, de troubles
métaboliques et de pathologies chroniques (maladies cardiovasculaires, diabète, certains
cancers). Le GT a donc réalisé une synthèse de données de natures différentes, relatives
aux besoins nutritionnels, parfois spécifiques à certains groupes d’individus, et à
l’épidémiologie dans le cadre d’études du lien entre l’alimentation et la santé. La variabilité
du besoin énergétique selon les caractéristiques physiologiques de chaque population
étudiée a par ailleurs été une source de complexité. Pour chacun des trois macronutriments
on dispose ainsi d'un intervalle de contribution satisfaisante, défini par une limite basse et
une limite haute.
Limites basses
Les protéines dans les populations adultes doivent au minimum être apportées à hauteur de
10 % pour la majorité des sous-groupes, avec toutefois un apport minimal augmenté à 12 %
pour les femmes de plus de 50 ans et les hommes de plus de 60 ans ayant un très faible
NAP, les femmes enceintes lors du troisième trimestre de grossesse et les femmes
allaitantes. Pour les personnes âgées (> 70 ans), l’apport devra être au minimum de 15 %.
En revanche, pour les enfants, cette valeur minimale n’est que de 7 % en dessous d’un an,
de 6 % jusqu’à 5 ans et augmente progressivement pour atteindre 10 % à l’adolescence (13-
14 ans).
L’apport en lipides doit être au minimum de 35 % chez la plupart des individus, sauf chez les
personnes à forte dépense énergétique chez qui un apport minimum de 30 % suffit à la
couverture des acides gras indispensables. En revanche, chez les nourrissons et les enfants
de moins de 3 ans, l’apport minimal est de 45 %. Cette valeur a été définie, d’une part, pour
assurer l’apport en acides gras indispensables et, d’autre part, dans une perspective de
prévention primaire des pathologies chroniques et non-transmissibles.
L’apport en glucides doit être au minimum de 40 %, seuil en dessous duquel les risques des
troubles métaboliques peuvent être augmentés. Chez les personnes à dépense énergétique
élevée, l’apport de glucides doit être au minimum de 50 %.
Limites hautes
Les valeurs hautes sont déterminées en fonction des risques possibles ou avérés de
troubles métaboliques. Chaque valeur haute doit aussi être compatible avec les valeurs
basses des deux autres macronutriments.
L’apport maximal de protéines est difficile à déterminer en raison d’une grande tolérance aux
forts apports en protéines et de l’absence d’élément convaincant en ce qui concerne le
risque métabolique. Cependant, nous avons choisi, par prudence, une limite à 20 % en
dessous de laquelle il n’a pas été observé de risque majoré de surpoids et d’obésité. Chez
l’enfant de moins de 3 ans, nous recommandons de ne pas dépasser 15 %. En effet, au-delà
de cette valeur le risque de surpoids et d’obésité est accru au cours de l’enfance et de
l’adolescence. En dehors des enfants, la limite de 20 % est applicable à tous les sous-
groupes d’individus pour lesquels il n’existe pas de données spécifiques.
L’apport maximal en lipides est de 40 % chez l’adulte, valeur au-delà de laquelle le risque de
déséquilibre énergétique et de ses conséquences éventuelles est accru. Chez les personnes
à dépense énergétique élevée, cette valeur est ramenée à 35 %. Chez les nourrissons et les
enfants de moins de trois ans chez qui les besoins en lipides sont plus importants, la valeur
maximale est de 50 %.
L’apport maximal en glucides est de 55 % dans la population générale adulte, valeur au-delà
de laquelle les risques d’insulinorésistance, de diabète, de maladies cardiovasculaires et de
certains cancers sont accrus. Cependant, les personnes à forte dépense énergétique
peuvent consommer jusqu’à 60 % de glucides pour couvrir le besoin énergétique à l’effort.
L’analyse conduite ici a permis également de souligner que la nature des régimes associés
aux niveaux d’apport en macronutriments est une variable importante, voire critique pour
expliquer les relations à la santé. En particulier, au-delà des aspects quantitatifs des apports
en macronutriments, il sera nécessaire de prendre en compte les aspects qualitatifs.
Pour les lipides et les glucides, il convient de s’assurer que la qualité de leurs aliments
vecteurs permet de couvrir les besoins en acides gras indispensables, vitamines et
minéraux, d’une part, et de garantir les apports recommandés en acides gras mono- et
polyinsaturés et fibres, d’autre part, tout en limitant les apports en sucres et en privilégiant
les glucides complexes à faibles indices glycémiques (Anses, 2017a).
En revanche, pour les protéines, les niveaux de consommation et la diversité des sources
permettent de couvrir les besoins en acides aminés indispensables dans la population
générale. La question de la qualité ne se pose que dans les cas où les apports sont proches
des valeurs basses. Dans cette situation, les sources protéiques devront être choisies pour
permettre un apport équilibré en acides aminés dans le régime.
10-20 %
ou 12-20 % pour :
- les personnes ayant un
NAP très faible parmi les
femmes de plus de 50 ans
Adultes et hommes de plus de 60 35-40 % 40-55 %
ans ;
- les femmes enceintes
ème
lors du 3 trimestre de
grossesse ;
- les femmes allaitantes.
Personnes âgées
15-20 % 35-40 % 40-55 %
(> 70 ans)
Personnes actives à
dépense énergétique 10-20 % 30-35 % 50-60 %
élevée
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ANNEXES
Annexe 2 : Résultats des simulations permettant de déterminer les bornes de l’intervalle de référence en protéines
Tableau 1. Taille et poids des hommes et femmes adultes (tailles issues de l’enquête INCA 2 (Afssa, 2009))
Hommes
Tranche Taille (cm) Poids (kg) pour IMC = 22
d’âge P25 Médiane P75 P25 Médiane P75
18-29 ans 173 178 183 65,8 69,7 73,7
30-39 ans 173 178 183 65,8 69,7 73,7
40-49 ans 171 176 180 64,3 68,1 71,3
50-59 ans 170 174 178 63,6 66,6 69,7
60-69 ans 168 172 176 62,1 65,1 68,1
Femmes
Taille (cm) Poids (kg) pour IMC = 22
P25 Médiane P75 P25 Médiane P75
18-29 ans 160 163 168 56,3 58,5 62,1
30-39 ans 160 163 168 56,3 58,5 62,1
40-49 ans 160 163 168 56,3 58,5 62,1
50-59 ans 158 161 165 54,9 57,0 59,9
60-69 ans 156 160 165 53,5 56,3 59,9
Tableau 2. Valeurs basses et hautes de la limite basse d’apport en protéines (% AET) selon l’âge et le niveau d’activité physique des hommes et femmes adultes
Hommes Métabolisme de base (kcal/j) contribution protéines NAP=1,4 contribution protéines NAP=1,6 contribution protéines NAP=1,8 contribution protéines NAP=2,0
Tranche P25 Médiane P75 P25 Médiane P75 P25 Médiane P75 P25 Médiane P75 P25 Médiane P75
d’âge min max min max min max min max min max min max min max min max min max min max min max min max min max min max min max
18-29 ans 1597 1684 1723 1833 1802 2455 9,8 9,3 9,6 9,0 9,7 7,1 8,6 8,1 8,4 7,9 8,5 6,2 7,6 7,2 7,5 7,0 7,5 5,5 6,8 6,5 6,7 6,3 6,8 5,0
30-39 ans 1524 1628 1635 1759 1718 2351 10,2 9,6 10,1 9,4 10,2 7,4 9,0 8,4 8,8 8,2 8,9 6,5 8,0 7,5 7,9 7,3 7,9 5,8 7,2 6,7 7,1 6,6 7,1 5,2
40-49 ans 1495 1611 1601 1655 1691 2264 10,2 9,5 10,1 9,8 10,0 7,5 8,9 8,3 8,8 8,5 8,7 6,5 7,9 7,4 7,9 7,6 7,8 5,8 7,1 6,6 7,1 6,8 7,0 5,2
50-59 ans 1420 1602 1543 1637 1673 2191 10,6 9,4 10,2 9,6 9,9 7,5 9,3 8,2 9,0 8,4 8,6 6,6 8,3 7,3 8,0 7,5 7,7 5,9 7,4 6,6 7,2 6,8 6,9 5,3
60-69 ans 1315 1480 1350 1548 1386 2119 11,2 9,9 11,4 10,0 11,7 7,6 9,8 8,7 10,0 8,7 10,2 6,7 8,7 7,7 8,9 7,8 9,1 5,9 7,8 7,0 8,0 7,0 8,2 5,3
Femmes Métabolisme de base (kcal/j) contribution protéines NAP=1,4 contribution protéines NAP=1,6 contribution protéines NAP=1,8 contribution protéines NAP=2,0
Tranche P25 Médiane P75 P25 Médiane P75 P25 Médiane P75 P25 Médiane P75 P25 Médiane P75
d’âge min max min max min max min max min max min max min max min max min max min max min max min max min max min max min max
18-29 ans 1284 1377 1353 1447 1407 1965 10,4 9,7 10,2 9,6 10,5 7,5 9,1 8,5 9,0 8,4 9,2 6,6 8,1 7,5 8,0 7,4 8,1 5,8 7,3 6,8 7,2 6,7 7,3 5,2
30-39 ans 1229 1326 1297 1396 1350 1893 10,9 10,1 10,7 9,9 10,9 7,8 9,5 8,8 9,4 8,7 9,5 6,8 8,4 7,8 8,3 7,7 8,5 6,1 7,6 7,1 7,5 7,0 7,6 5,4
40-49 ans 1180 1303 1288 1349 1350 1827 11,3 10,2 10,8 10,3 10,9 8,1 9,9 9,0 9,4 9,0 9,5 7,1 8,8 8,0 8,4 8,0 8,5 6,3 7,9 7,2 7,5 7,2 7,6 5,6
50-59 ans 1105 1292 1198 1309 1332 1747 11,8 10,1 11,3 10,3 10,7 8,1 10,3 8,8 9,9 9,0 9,3 7,1 9,2 7,8 8,8 8,0 8,3 6,3 8,3 7,1 7,9 7,2 7,5 5,7
60-69 ans 1029 1152 1149 1229 1202 1660 12,3 11,0 11,6 10,9 11,8 8,6 10,8 9,6 10,2 9,5 10,3 7,5 9,6 8,6 9,0 8,5 9,2 6,7 8,6 7,7 8,1 7,6 8,3 6,0
Tableau 3. Valeurs basses et hautes d’un apport élevé en protéines (% AET) selon l’âge et le niveau d’activité physique des hommes et femmes adultes
Hommes contribution protéines NAP=1,4 contribution protéines NAP=1,6 contribution protéines NAP=1,8 contribution protéines NAP=2,0
Tranche P25 Médiane P75 P25 Médiane P75 P25 Médiane P75 P25 Médiane P75
d’âge min max min max min max min max min max min max min max min max min max min max min max min max
18-29 ans 25,9 24,6 25,4 23,9 25,7 18,9 22,7 21,5 22,3 20,9 22,5 16,5 20,2 19,1 19,8 18,6 20,0 14,7 18,1 17,2 17,8 16,7 18,0 13,2
30-39 ans 27,2 25,4 26,8 24,9 27,0 19,7 23,8 22,2 23,5 21,8 23,6 17,2 21,1 19,8 20,8 19,4 21,0 15,3 19,0 17,8 18,8 17,4 18,9 13,8
40-49 ans 27,0 25,1 26,8 25,9 26,5 19,8 23,7 22,0 23,4 22,6 23,2 17,3 21,0 19,5 20,8 20,1 20,6 15,4 18,9 17,6 18,7 18,1 18,5 13,9
50-59 ans 28,1 24,9 27,1 25,6 26,2 20,0 24,6 21,8 23,7 22,4 22,9 17,5 21,9 19,4 21,1 19,9 20,4 15,6 19,7 17,5 19,0 17,9 18,3 14,0
60-69 ans 29,7 26,4 30,3 26,4 30,9 20,2 26,0 23,1 26,5 23,1 27,0 17,7 23,1 20,5 23,6 20,6 24,0 15,7 20,8 18,5 21,2 18,5 21,6 14,2
Femmes contribution protéines NAP=1,4 contribution protéines NAP=1,6 contribution protéines NAP=1,8 contribution protéines NAP=2,0
Tranche P25 Médiane P75 P25 Médiane P75 P25 Médiane P75 P25 Médiane P75
d’âge min max min max min max min max min max min max min max min max min max min max min max min max
18-29 ans 27,6 25,7 27,2 25,4 27,7 19,9 24,1 22,5 23,8 22,2 24,3 17,4 21,5 20,0 21,1 19,7 21,6 15,5 19,3 18,0 19,0 17,8 19,4 13,9
30-39 ans 28,8 26,7 28,3 26,3 28,9 20,6 25,2 23,4 24,8 23,0 25,3 18,0 22,4 20,8 22,0 20,5 22,5 16,0 20,2 18,7 19,8 18,4 20,2 14,4
40-49 ans 30,0 27,2 28,5 27,2 28,9 21,4 26,2 23,8 25,0 23,8 25,3 18,7 23,3 21,1 22,2 21,2 22,5 16,6 21,0 19,0 20,0 19,1 20,2 15,0
50-59 ans 31,3 26,7 29,9 27,4 28,3 21,6 27,3 23,4 26,2 24,0 24,7 18,9 24,3 20,8 23,3 21,3 22,0 16,8 21,9 18,7 20,9 19,2 19,8 15,1
60-69 ans 32,7 29,2 30,8 28,8 31,3 22,7 28,6 25,6 27,0 25,2 27,4 19,8 25,4 22,7 24,0 22,4 24,4 17,6 22,9 20,5 21,6 20,2 21,9 15,9
Tranche
P25 Médiane P75 P25 Médiane P75
d’âge
3-5 ans 101,0 106,0 109,0 16,0 17,6 18,7
6-9 ans 119,0 126,5 133,0 22,1 25,0 27,6
10-13 ans 140,0 146,0 154,0 32,9 35,8 39,8
14-17 ans 166,0 172,0 177,0 53,9 57,8 61,2
Tranche
P25 Médiane P75 P25 Médiane P75
d’âge
3-5 ans 100,0 106,0 110,0 15,5 17,0 19,0
6-9 ans 119,0 127,0 133,0 21,0 25,0 30,0
10-13 ans 142,0 150,0 157,0 34,2 41,0 49,8
14-17 ans 160,0 165,0 170,0 50,0 55,0 62,0
Tableau 5. Valeurs de la limite basse d’apport protéines (% AET) selon l’âge et le niveau d’activité physique des filles et garçons âgés de 3 à 17 ans
Métabolisme de base (kcal/j)
Garçons contribution protéines NAP=1,4 contribution protéines NAP=1,6 contribution protéines NAP=1,8 contribution protéines NAP=2,0
Henry (2005)
Tranche
P25 Médiane P75 P25 Médiane P75 P25 Médiane P75 P25 Médiane P75 P25 Médiane P75
d’âge
3-5 ans 887 925 949 4,6 4,9 5,1 4,1 4,3 4,4 3,6 3,8 3,9
6-9 ans 1029 1096 1157 5,3 5,6 5,9 4,7 4,9 5,2 4,1 4,4 4,6
10-13 ans 1187 1240 1314 6,9 7,2 7,6 6,1 6,3 6,6 5,4 5,6 5,9 4,9 5,1 5,3
14-17 ans 1572 1645 1708 8,3 8,5 8,7 7,3 7,5 7,6 6,5 6,6 6,8 5,8 6,0 6,1
Tableau 6. Taille et poids des personnes âgées de 70 à 79 ans (tailles issues de l’enquête INCA 2 (Afssa, 2009))
Tableau 7. Valeurs basses et hautes de la limite basse d’apport protéines (% AET) selon l’âge et le niveau d’activité physique des hommes et femmes âgés
Métabolisme de base (kcal/j) contribution protéines NAP=1,4 contribution protéines NAP=1,6 contribution protéines NAP=1,8
P25 Médiane P75 P25 Médiane P75 P25 Médiane P75 P25 Médiane P75
min max min max min max min max min max min max min max min max min max min max min max min max min
Hommes 1224 1429 1332 1513 1386 2047 14,2 12,1 13,6 12,0 14,1 9,5 12,4 10,6 11,9 10,5 12,3 8,3 11,0 9,4 10,6 9,3 10,9 7,4 9,9
Femmes 967 1139 1059 1164 1183 1584 15,6 13,3 15,0 13,7 13,9 10,4 13,7 11,6 13,1 11,9 12,2 9,1 12,1 10,3 11,7 10,6 10,8 8,1 10,9
Annexe 3 : Apports nutritionnels conseillés en protéines pour les enfants de 0 à 3 ans, adapté des recommandations de l’EFSA (2013b)
garçons filles garçons filles garçons filles garçons filles garçons filles
1à<2 1,77 4,5 4,2 8,0 7,4 505 449 112 107 6,3 6,6
2à<3 1,50 5,6 5,1 8,4 7,7 531 472 95 93 6,3 6,5
3à<4 1,36 6,4 5,8 8,7 7,9 499 459 78 79 7,0 6,9
5à<6 1,21 7,5 6,9 9,1 8,3 583 538 78 78 6,2 6,2
6à<7 1,15 7,9 7,3 9,1 8,4 599 546 76 75 6,1 6,2
7à<8 1,27 8,3 7,6 10,5 9,7 634 572 76 75 6,7 6,7
8à<9 1,23 8,6 7,9 10,6 9,7 661 597 77 76 6,4 6,5
9 à < 10 1,19 8,9 8,2 10,6 9,8 698 628 78 77 6,1 6,2
10 à < 11 1,16 9,2 8,5 10,7 9,9 724 655 79 77 5,9 6,0
11 à < 12 1,14 9,4 8,7 10,7 9,9 742 674 79 77 5,8 5,9
12 (b) 1,14 9,6 8,9 10,9 10,1 777 712 81 80 5,6 5,7
24 (b) 0,97 12,2 11,5 11,8 11,2 1028 946 84 82 4,6 4,7
36 (b) 0,90 14,3 13,9 12,9 12,5 1174 1096 82 79 4,4 4,6
Saisine n° 2012-SA-0186
RAPPORT
Groupe de travail
« Equilibre entre les macronutriments
Décembre 2016
Mots clés
GROUPE DE TRAVAIL
Chef de file
Mme Mariette GERBER – CR honoraire (Inserm) – Spécialités : épidémiologie, comportement
alimentaire, endocrinologie, lipides, glucides, gériatrie, maladies chroniques
Membres
M. Christian DEMIGNE – DR (INRA) – Spécialités : métabolisme des fibres, physiologie digestive
M. Emmanuel MAS – PU-PH Pédiatre gastroentérologue (CHU Toulouse) – Spécialités : pédiatrie,
gastroentérologie, lipides
Mme Mathilde TOUVIER – CR (Inserm) – Spécialités : épidémiologie nutritionnelle, cancers, fibres,
méta-analyses
Ce travail se situe dans le cadre d’un travail global relatif à l’équilibre entre les macronutriments,
présidé par Mme Béatrice MORIO-LIONDORE – DR (Inra Lyon) – Spécialités : métabolisme
énergétique, lipides.
Mme Martine CHAMP – DR INRA de Nantes – Spécialités : définition et biochimie des fibres
PARTICIPATION ANSES
Coordination scientifique assurée par l’unité d’évaluation des risques liés à la nutrition, sous la
direction de Mme Irène MARGARITIS – PU détachée (Université Nice Sophia-Antipolis)
Mme Sabine HOUDART – Unité d’évaluation des risques liés à la nutrition – Chef de projets
scientifiques
Mme Esther KALONJI – Unité d’évaluation des risques liés à la nutrition – Chef adjoint de l’unité
(jusqu’en janvier 2016)
Mme Anne MORISE – Unité d’évaluation des risques liés à la nutrition – Chargée de projets
scientifiques
Secrétariat administratif
Mme Agnès BRION (jusqu’en juin 2015)
SOMMAIRE
Présentation des intervenants ....................................................................................................3
Sigles et abréviations ..................................................................................................................8
Liste des tableaux ........................................................................................................................8
ANNEXES ........................................................................................................... 28
Annexe 1 : Autosaisine.............................................................................................................. 29
Annexe 2 : Etudes prises en compte par le GT dans la partie maladies métaboliques ........ 31
Annexe 3 : Etudes prises en compte par le GT dans la partie « maladies
cardiovasculaires » ........................................................................................................... 32
Annexe 4 : Etudes prises en compte par le GT dans la partie « cancers » ............................ 33
Bibliographie .............................................................................................................................. 34
Sigles et abréviations
AET : apport énergétique total
AGCC : acide gras à chaîne courte
ANC : apport nutritionnel conseillé
AR : amidon résistant
AS : apport satisfaisant
CES : comité d’experts spécialisé
CUP : Countinuous Update Project
DP : degré de polymérisation
FA : fibre alimentaire
FOS : fructo-oligosaccahride
GT : groupe de travail
NAP : niveau d’activité physique
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
RCT : randomised control trial (étude contre placebo avec répartition au hasard)
RNP : référence nutritionnelle pour la population
WCRF : World Cancer Research Fund
Figure 1 : Mots-clés et résultats de la recherche bibliographique pour les maladies métaboliques ............... 14
Figure 2 : Mots-clés et résultats de la recherche bibliographique pour les maladies cardiovasculaires ........ 15
Figure 3 : Mots-clés et résultats de la recherche bibliographique sur les cancers ......................................... 16
Les travaux d’expertise du groupe de travail ont été soumis régulièrement au CES tant sur les
aspects méthodologiques que scientifiques. Le rapport produit par le groupe de travail tient compte
des observations et éléments complémentaires transmis par les membres du CES.
Ces travaux sont ainsi issus d’un collectif d’experts aux compétences complémentaires.
L’expertise a été réalisée dans le respect de la norme NF X 50-110 « Qualité en expertise –
prescriptions générales de compétence pour une expertise (2003) »
2 Méthode de travail
2.2 Démarche du GT
Définition réglementaire
Solubles ou visqueuses :
Définition des
caractérisations des propriétés Rapport Afssa (2002) Synthèse des documents clés
fibres
physico-chimiques et nutritionnelles
Fermentescibilité
Articles exclus
N = 283
Articles exclus
N = 22
Articles exclus
N = 73
Articles exclus
N = 28
Articles exclus
N = 398
Une méta-analyse de RCT (Yang et al., 2012) confirme l’intérêt des fibres, par rapport à un
placebo, pour diminuer les symptômes de la constipation, en particulier grâce à l’augmentation de
la fréquence des selles (OR = 1,19, 95% IC : 0,58-1,80, P < 0,05).
Diverticulose
Les données épidémiologiques montrent que la consommation de FA aurait un effet protecteur sur
la maladie diverticulaire (Aldoori et al., 1998). Les FA, en particulier le son de blé, les fibres
d’avoine et l’ispaghul auraient un effet bénéfique par une diminution de la pression intracolique.
Syndrome de l’intestin irritable
Ce dysfonctionnement, le plus fréquemment observé en gastroentérologie, est caractérisé par un
trouble de la motricité intestinale et de la sensibilité viscérale, dont les symptômes les plus
fréquents sont des douleurs coliques et des troubles de la laxation. L’effet des fibres est encore
mal connu, mais il semble que certaines fibres auraient un effet bénéfique sur ce syndrome.
3.2.1 Obésité
Le GT a identifié deux études prospectives sur la relation entre les apports de FA et le poids et le
tour de taille.
La première, réalisée dans la cohorte européenne EPIC (Du et al., 2010) a étudié les apports de
FA en relation avec l’évolution du poids et du tour de taille. Elle indique un effet modeste des fibres
totales sur la prise de poids (-39 g/an, IC 95 % : -71 ; -7) et l’augmentation du tour de taille (-0,08
cm/an, IC 95 % : -0,11 ; -0,05) pour chaque incrément de 10 g/j. Un effet similaire est également
retrouvé pour chaque incrément de 10 g/j de fibres des céréales sur la prise de poids (-77 g/an, IC
95 % : -127 ; -26) et l’augmentation du tour de taille (-0,10 cm/an, IC 95 % : -0,18 ; -0,02).
La seconde, réalisée dans la cohorte américaine NAHNES (Brauchla et al., 2012) a étudié les
apports de FA en relation avec l’apparition d’un surpoids ou d’une obésité chez des enfants de 2 à
18 ans. Elle indique une réduction significative de l’incidence du surpoids dans l’ensemble de la
population (-21 % entre le quartile consommant le plus de fibres et celui en consommant le moins,
OR=0,79 ; P=0,031) et plus marquée chez les 11-18 ans pour un apport de fibres de
8,9 g/1000 kcal.
Une étude d’intervention (Te Morenga et al., 2011) a comparé deux régimes amaigrissants
pauvres en lipides et hypocaloriques (AET inférieur à 1500 kcal/j), l’un riche en protéines (HP) et
l’autre riche en fibres (HF). Les deux régimes induisent une perte de poids, mais de plus de masse
maigre dans le HP, tandis que le suivi du HF était facilité par une moins grande sensation de faim
et plus de satiété.
Le GT estime que les données sur les liens entre consommation de FA et le poids sont
limitées.
Une étude d’intervention brésilienne (Mecca et al., 2012) de qualité assez faible et basée sur un
protocole compliqué (suite d’une autre intervention) montre une diminution de l’IMC, des
triglycérides totaux et plasmatiques et du cholestérol LDL pour un apport de 30 g de fibres pendant
dix semaines.
Le GT estime que les données sont trop limitées pour conclure sur les effets des fibres sur
le syndrome métabolique.
3.2.3 Diabète
Le GT a identifié cinq études prospectives sur le lien entre la consommation de FA et l’incidence
du diabète de type 2. Elles indiquent toutes une réduction de risque de diabète de type 2. Seule
une étude présente des résultats à la limite de la significativité pour un incrément de 5 g (Barclay
et al., 2007). Les quatre autres études présentent un risque relatif et un test de tendance
significatifs. Deux études identifient un seuil d’apport en deçà duquel le risque augmente : 24,1 g/j
(Weng et al., 2012) et 20 g/j (Wannamethee et al., 2009). Une étude (Hopping et al., 2010) montre
une réduction de risque pour 28,5 g/j de fibres totales et 10 g/j de fibres de légumes. Deux études
(Barclay et al., 2007, Sluijs et al., 2010) ont calculé qu’un incrément de 5 g était associé avec une
réduction de risque de 10 % environ.
Une étude d’intervention (Bodinham et al., 2012) réalisée chez des sujets en surpoids recevant
49 g d’amidon résistant ou 69 g d’amidon de maïs de façon croisée, a observé l’effet d’un régime
riche en fibres sur la glycémie post-prandiale, l’insulinémie et le peptide C. Les résultats ont été
significatifs (p=0,049) mais modestes sur la glycémie après quatre semaines, l’insulinémie au
début du test et le peptide C la première heure.
Le GT estime que ces résultats indiquent qu’un apport de fibres de 30 g réduit le risque de
diabète de type 2, tandis qu’un apport de 25 g n’est pas accompagné de cet effet.
Le GT a également retenu une étude sur la mortalité « toutes causes » (Chuang et al., 2012) car
elle permet l’établissement d’une courbe de la réduction de risque en fonction de l’apport : le
risque >1 diminue en fonction de la dose et seuil à partir duquel l’effet apparaît se situe à 25 g/j,
avec une diminution de risque qui stagne à partir de 30 g/j.
Une étude sur la mortalité « toutes causes » a établi une courbe de la réduction de risque en
fonction de l’apport. Dans cette étude, le risque de décès diminue avec une consommation
croissante de fibres à partir d’un seuil minimal de 25 g/j puis on observe un plateau au-delà de 30
g/j environ.
3.4 Cancers
La description détaillée des études prises en compte dans cette partie figure en annexe 4.
3.4.1 Côlon-rectum
Les méta-analyses réalisées dans le cadre des travaux du WCRF (WCRF/AIRC, 2007) ont conclu
à une diminution du risque de cancer du côlon-rectum associée à la consommation de fibres
(provenant de sources alimentaires et non de supplémentations) avec un niveau de preuve jugé
probable. Les nouvelles données prises en compte dans le cadre du Continuous Update Project
(CUP) ont conduit à augmenter ce niveau de preuve, celui étant à présent jugé convaincant
(WCRF/AIRC, 2011).
La méta-analyse sur laquelle est basé le rapport du WCRF de 2011 montre une diminution
significative de 12 % du risque de cancer du côlon-rectum associée aux apports de fibres les plus
élevés et une diminution de risque de 10 % pour chaque augmentation de 10 g de fibres par jour
(Aune et al., 2011). Plus spécifiquement, la consommation de fibres issues de produits céréaliers
est associée à une diminution de risque de 10 % du cancer du côlon-rectum pour les plus fortes
consommations et pour chaque augmentation de 10 g par jour. La consommation d’aliments
complets est associée à une diminution de 21 % du risque de cancer colorectal pour les plus fortes
consommations et de 17 % pour chaque augmentation de trois portions par jour (soit 80 g). Les
autres types de fibres n’étaient pas significativement associés au risque de cancer colorectal dans
cette méta-analyse.
Depuis cette méta-analyse, deux études prospectives (Dahm et al., 2010, Hansen et al., 2012) et
trois études cas-témoins (Slattery et al., 2010, Sun et al., 2012, Uchida et al., 2010) concernant
l’association entre la consommation de fibres et le cancer du côlon-rectum ont été publiées. Ces
différentes études confirment les résultats précédents puisqu’elles observent une diminution de
risque du cancer colorectal de l’ordre de 15 à 35 % associée aux plus fortes consommations de
fibres, se situant au-delà de 25 à 30 g/j (Dahm et al., 2010, Hansen et al., 2012, Slattery et al.,
2010, Sun et al., 2012), et pour chaque augmentation de 10 g/j (Hansen et al., 2012). Toutefois,
une étude cas-témoin (Uchida et al., 2010) n’a observé aucune association. Cette différence
pourrait s’expliquer par des niveaux de consommation plus faibles que dans les autres études
(autour de 20 g). Une étude prospective (Hansen et al., 2012) n’a observé une diminution de
risque que chez les hommes et pas chez les femmes.
Depuis la parution des derniers résultats du WCRF, seule une étude a testé spécifiquement les
fibres issues des céréales (Hansen et al., 2012) et indique une diminution de risque de cancer
colorectal de l’ordre de 35 % pour les plus fortes consommations (>18 g/j chez les hommes et
>13 g/j chez les femmes) et de l’ordre de 5 % pour chaque augmentation de 2 g/j. Les résultats
sont particulièrement significatifs avec les produits céréaliers à haute teneur en fibres (plutôt que
les produits céréaliers à teneur en fibres plus faibles, comme les gâteaux).
D’autres types de fibres ont également été testés : les fibres de légumes et de fruits dans l’étude
de Hansen (2012) et les fibres insolubles et solubles dans l’étude de Uchida et al. (2010). Aucune
n’était associée au risque de cancer colorectal.
3.4.3 Sein
Les résultats des méta-analyses réalisées dans le cadre des travaux du WCRF (2007) et du CUP
(WCRF/AIRC, 2010) sur consommation de fibres et risque de cancer du sein ont montré une
tendance non significative à la diminution de risque mais le niveau de preuve a été jugé trop limité
pour conclure.
Depuis le rapport de 2010, deux méta-analyses ont été publiées. La plus récente (Aune et al.,
2012), réalisée par l’équipe en charge des méta-analyses WCRF sur les relations entre fibres et
cancer du sein, reprend les études incluses dans la seconde (Dong et al., 2011). Ces deux méta-
analyses indiquent une diminution du risque de cancer du sein pour les plus fortes consommations
de fibres avec, en particulier, une diminution du risque de 9 % pour des consommations
supérieures à 25 g/j (Aune et al., 2012) et une diminution du risque pour chaque augmentation de
10 g par jour. Plus spécifiquement, la consommation de fibres de type soluble est associée à une
diminution de risque de cancer du sein de 9 % pour les consommations les plus fortes et de 26 %
pour chaque augmentation de 10 g par jour (Aune et al., 2012).
Une étude prospective (Ferrari et al., 2013) et une étude cas-témoin (Zhang et al., 2011) ont
également été publiées depuis le CUP du WCRF. Ces deux études indiquent une diminution du
risque de cancer du sein pour les plus fortes consommations de fibres totales (au-delà de 20 à
25 g/j) et pour chaque augmentation de 10 g/j. Elles observent en particulier une diminution de
risque de cancer du sein pour les plus fortes consommations de fibres provenant des légumes (au-
delà de 7 à 10 g/j). Une diminution de risque de cancer du sein post-ménopause a également été
observée pour les plus fortes consommations de fibres de fruits mais uniquement dans l’étude cas-
témoin (Zhang et al., 2011). Aucune association n’a été observée pour les fibres de céréales.
Les résultats du WCRF ainsi que les nouvelles études parues depuis (notamment prospectives et
méta-analyses) suggèrent une légitimité à augmenter le niveau de preuve de la relation entre les
apports de fibres et la diminution de risque de cancer du sein.
3.4.4 Prostate
Les résultats des méta-analyses réalisées dans le cadre des travaux du WCRF/AIRC (2007),
principalement basées sur des études cas-témoins, les études prospectives étant trop rares, ont
mené à la conclusion que le niveau de preuve était trop limité pour caractériser le lien entre
consommation de fibres et risque de cancer de la prostate.
Depuis, trois études prospectives (Drake et al., 2012, Nimptsch et al., 2011, Suzuki et al., 2009)
ont été publiées sur le sujet. Aucune n’a montré d’association entre consommation de fibres et
risque de cancer de la prostate pour des niveaux de consommation supérieurs à 25 à 30 g/j. De
même, aucune association n’a été montrée pour différents types de fibres, à l’exception d’une
diminution de risque associée à chaque augmentation de 2,5 g de fibres de fruits chez les hommes
de plus de 65 ans (Suzuki et al., 2009).
3.4.5 Endomètre
Les résultats des méta-analyses réalisées dans le cadre des travaux du WCRF (2007) portant sur
le lien entre consommation de fibres et cancer de l’endomètre ont été jugés insuffisants pour
conclure. Une association inverse est néanmoins suggérée pour la consommation de légumes et
l’effet des fibres fait partie des hypothèses avancées.
La méta-analyse de (Bandera et al., 2007) sur laquelle est basée le rapport du WCRF (2007) porte
sur une étude prospective et six études cas-témoins. Elle conclut à une diminution de 29 % du
risque de cancer de l’endomètre associée aux plus fortes consommations de fibres totales
(supérieures à 20 à 30 g/j) et de 18 % pour chaque augmentation de 5 g/1000 kcal/j. L’étude
prospective incluse dans la méta-analyse ne concluait toutefois à aucune association.
Depuis, trois études cas-témoins ont été publiées. Deux (Xu et al., 2007, Yeh et al., 2009) ont
conclu à une diminution de risque de cancer de l’endomètre de l’ordre de 20 à 40 % pour les plus
fortes consommations de fibres totales (supérieures à 20 à 30 g/jour). L’étude de Bidoli et al.
(Bidoli et al., 2010) a conclu à une diminution de risque de 40 % pour les plus fortes
consommations de lignine et n’observe aucune association pour les fibres solubles, insolubles, la
cellulose, les fibres de fruits, de légumes et de céréales.
Le manque d’études prospectives ne permet pas de conclure quant à l’existence d’une association
entre la consommation de fibres et le risque de cancer de l’endomètre.
3.4.6 Œsophage
Les résultats des méta-analyses réalisées dans le cadre des travaux du WCRF (2007) suggèrent
une diminution de risque de cancer de l’œsophage associée à la consommation de fibres avec un
niveau de preuves limité (la méta-analyse étant réalisée principalement à partir d’études cas-
témoins). La consommation de légumes est associée à une diminution probable du risque de
cancer de l’œsophage, les fibres étant citées comme constituant potentiellement contributeur de
cet effet.
Depuis ce rapport, deux études cas-témoins ont été publiées. L’étude de Kubo (Kubo et al., 2009)
indique que la consommation de fibres totales est associée à une diminution de 66 % du risque de
développer un syndrome de Barrett, condition fortement associée à l’apparition d’un
adénocarcinome de l’œsophage, pour les plus fortes consommations (de l’ordre de 30 g/j) et à une
diminution de 5 % pour chaque incrément de 1 g/j. Cette association est assez robuste puisqu’elle
persiste lors d’une analyse limitée aux sujets présentant des reflux gastro-œsophagiens et plus à
risque de développer un syndrome de Barrett. Cette étude observe également une diminution de
risque de 53 % associée aux plus fortes consommations de fibres de fruits et légumes (de l’ordre
de 13 g/j) et de 7% pour chaque incrément de 1 g/j. Elle n’observe en revanche aucune
association pour les fibres des céréales et des légumineuses.
L’étude de Jessri (Jessri et al., 2011) indique une diminution de 71 % du risque de développer un
carcinome des cellules squameuses de l’œsophage associée aux plus fortes consommations de
fibres totales. Toutefois, dans cette étude, le nombre de cas était limité (n = 47) et les niveaux de
consommation n’étaient pas détaillés.
Le manque d’études prospectives ne permet pas de conclure quant à l’existence d’une association
entre la consommation de fibres et le risque de cancer de l’œsophage.
3.4.7 Pancréas
Les résultats des méta-analyses réalisées dans le cadre des travaux du WCRF (2007) portant sur
le lien entre consommation de fibres et cancer du pancréas ont été jugés insuffisants pour
conclure. La méta-analyse, dont les conclusions tendaient à montrer une diminution du risque,
était en effet principalement basée sur des études cas-témoins. La qualification de son niveau de
preuve par le WCRF n’a pas été révisé dans le rapport du CUP portant sur le cancer du pancréas
(WCRF/AIRC, 2012).
La seule étude (cas-témoin) publiée depuis le rapport de 2007 à ce sujet est incluse dans le CUP
WCRF/AIRC (2012) et indique une diminution du risque de cancer du pancréas associée aux plus
fortes consommations de fibres totales pour chaque incrément de 1 g/j (Bidoli et al., 2012). La
diminution de risque est également observée pour les plus fortes consommations de fibres
solubles, insolubles, de cellulose, de lignine et de fibres de fruits. Aucune association n’est
observée pour les fibres provenant des légumes ou des céréales.
Le manque d’études prospectives ne permet pas de conclure quant à l’existence d’une association
entre consommation de fibres et risque de cancer du pancréas.
3.4.8 Estomac
Les résultats des méta-analyses réalisées dans le cadre des travaux du WCRF (2007) portant sur
le lien entre consommation de fibres et cancer de l’estomac ont été jugés insuffisants pour
conclure car principalement basés sur des études cas-témoins, même si les conclusions tendaient
à montrer une diminution du risque. Par ailleurs, la consommation de légumes était associée à une
diminution probable du risque de cancer de l’estomac et les fibres sont citées comme constituant
potentiellement contributeur de cet effet.
Depuis ces travaux, seules une étude prospective (Mendez et al., 2007) et une étude cas-témoin
(Bravi et al., 2009) ont été publiées. Si l’étude de Bravi et al. (2009) a conclu à une diminution de
risque associée à la consommation de fibres totales, en particulier chez les hommes, l’étude de
Mendez et al. (2007) n’a observé aucune association. Toutefois, dans cette étude prospective, la
consommation de fibres provenant des céréales était associée à une diminution de 31 % du risque
de cancer de l’estomac. Fibres solubles, insolubles, cellulose et lignine étaient associées à une
diminution de risque dans l’étude cas-témoin Bravi et al. (2009). Les fibres provenant des fruits et
des légumes ont été associées à une diminution du risque de cancer de l’estomac dans l’étude
cas-témoin mais pas dans l’étude prospective.
Le nombre d’études prospectives est à l’heure actuelle trop limité pour conclure quant à l’existence
d’une association entre consommation de fibres et risque de cancer de l’estomac.
3.4.9 Ovaires
Les résultats des méta-analyses réalisées dans le cadre des travaux du WCRF (2007) portant sur
le lien entre consommation de fibres et cancer des ovaires ont été jugés insuffisants pour conclure.
La méta-analyse, dont les conclusions tendaient à montrer une diminution du risque était basée
sur des études cas-témoins, les études prospectives sur le sujet étant trop peu nombreuses. Par
ailleurs, une association inverse était suggérée entre la consommation de légumes et le risque de
cancer de l’estomac, les fibres étant citées comme constituant potentiellement contributeur de cet
effet.
Depuis, deux études prospectives ont été publiées. Dans ces deux études (Hedelin et al., 2011,
Silvera et al., 2007), aucune association n’a été observée pour les fibres totales, des céréales ou
des légumes et dans l’étude de Silvera (2007), aucune association n’est observée pour les fibres
solubles, insolubles, la lignine et les fibres provenant des fruits.
Le nombre d’études prospectives est à l’heure actuelle trop limité pour conclure quant à l’existence
d’une association entre la consommation de fibres et le risque de cancer des ovaires.
Depuis, une étude cas-témoin (Chang et al., 2006) a été publiée. Elle indique une diminution de
risque de l’ordre de 50 à 60 % pour les lymphomes (non-hodgkiniens, diffus à large lymphocytes
B, folliculaires) et la leucémie lymphoïde chronique associée à des consommations de fibres
supérieures à 25 à 30 g/jour.
Le manque d’études prospectives ne permet pas de conclure quant à l’existence d’une association
entre consommation de fibres et risque de cancer du système lymphoïde et hématopoïétique.
3.4.11 Rein
Les méta-analyses réalisées dans le cadre des travaux du WCRF (2007) portant sur le lien entre la
consommation de fibres et le cancer du rein étaient basées sur les résultats d’un petit nombre
d’études, la plupart avec un protocole cas-témoin et non-ajustées. Le niveau de preuve porte sur
les glucides de manière générale (incluant les fibres) et est jugé trop limité pour conclure.
Depuis, une étude prospective portant sur consommation de fibres et risque de carcinome des
cellules rénales a été publiée (Daniel et al., 2013). Elle indique une diminution de 19 % du risque
de développer un carcinome des cellules rénales avec des consommations supérieures à 30 g/j de
fibres totales, à 5 g/j de fibres provenant de légumineuses, à 2,5 portions par jour d’aliments
complets et pour les plus fortes consommations de fibres insolubles et solubles. Aucune
association n’a été observée pour les fibres provenant des céréales, des fruits ou des légumes.
Le nombre d’études prospectives est trop limité pour conclure quant à l’existence d’une
association entre consommation de fibres et risque de cancer du rein.
fibres totales supérieures à 29 g/j. Dans la cohorte NIH-AARP, cette relation n’a toutefois été
observée que chez les hommes.
des effets plus indirects au niveau d’autres localisations de cancers comme le sein,
l’endomètre, les ovaires, la prostate, le pancréas, l’estomac, le rein ou les lymphomes. Les
fibres agissent alors contre différents mécanismes impliqués dans le développement de
ces cancers en réduisant l’insulino-résistance et l’activité de l’IGF-1, facteur de prolifération
cellulaire (Johnston et al., 2010, Probst-Hensch et al., 2003, Robertson et al., 2005) ; en
réduisant les taux d’hormones stéroïdiennes circulantes (Dorgan et al., 1996, Longcope et
al., 2000, Moore et al., 1998, Ross et al., 1990) via la limitation de la réabsorption
intestinale des estrogènes, la liaison aux estrogènes au niveau intestinal favorisant ainsi
leur excrétion fécale, et l’augmentation des niveaux de SHBG (sex hormone binding
globulin) liée aux hormones ; en réduisant l’inflammation grâce aux AGCC produits dans le
côlon (Kantor et al., 2013, Ma et al., 2008). En outre, les aliments riches en fibres ont
généralement un indice glycémique peu élevé car les fibres contribuent à ralentir
l’absorption du glucose au niveau intestinal et sont elles-mêmes des glucides indigestibles,
ce qui permet d’éviter en partie l’hyperinsulinisme et ses conséquences à long terme
comme l’insulino-résistance.
Date de validation du rapport d’expertise collective par le groupe de travail et par le comité
d’experts spécialisé « Nutrition humaine » : 10 juillet 2015
ANNEXES
https://www.anses.fr/fr/system/files/NUT2012SA0186Ra-Anx2_fibres_et_maladies_metaboliques.xls
https://www.anses.fr/fr/system/files/NUT2012SA0186Ra-Anx3_fibres_MCV.xls
Bibliographie
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AFSSA. 2002. "Les fibres alimentaires : définitions, méthodes de dosage, allégations nutritionelles." saisine
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