Gaffarel - Empires - Alphabet Celeste
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Rav Chomer
11. Descouvrons maintenant suivant ces regles quelques secrets de ceste Escriturc celeste advancez par
R. Kapol, Chomer, & Abiudan qui sont les trois qui en ont davantage parlé. Nous avons dit pourquoy
les Estoilles de la teste d’Algol estant verticales à la Grece, avoient monstré la desolation. Le mesme en
est il des autres estoilles verticales au reste des Royaumes, quoy que rengées & entenduës autrement.
Ainsi un peu auparavant que le Temple de Jerusalem fut bruslé, & entierement consommé par
Nabuzardam, on veit que les unze Estoilles qui luy estoient plus verticales composerent quelque temps
ces cinq lettres,
?
lesquelles joinctes composoient ce verbe, à le lire du Septentrion à l’Occident Hicschich, qui signifie,
Rejetter & delaisser sans aucune mercy ; & le nombre des trois ensemble est 423 qui est le temps que
cet admirable Edifice dura. Pareillement un peu devant que les Juifs vissent leur Sceptre abbatu, & leur
liberté captive en Babilone, cinq estoilles composerent un assez long-temps ces trois mystiques lettres
? Nataq, mot qui marque ces autres; Rompre Abbatre, & Exterminer, & leur nombre qui est 505.
deffinit parfaictement la durée du Royaume des Hebreux, depuis Saül jusques au deplorable Sedecias.
Or le peuple Juif n’a pas esté seul qui a esté adverty par ceste Escriture celeste de tous les malheurs
qu’on a veu naistre; tous les autres peuples du Monde, disent les susdits Autheurs, ont peu lire de
mesme les changemens qui leur sont arrivez.
Ainsi les Persans ou Assiriens qui avoient renversé tant d’autres Monarchies des Juifs, virent la leur
finie, apres que quatre Estoilles verticales eurent composé ces trois lettres ? Rob qui rendent en
nombre 208. conformément au nombre des ans de ceste Monarchie, establie par Cyrus.
La fin de celle des Grecs fut semblablement monstrée par quatre Estoilles qui composerent le verbe ?
Parad, qui signifie Diviser; mais avec ceste merveille, que les mesmes lettres portent le nombre des ans
que ceste Monarchie dura, dont le commencement, fut lors qu’Alexandre le Grand subjugua le dernier
Darius.
Celle des Atheniens ne dura que 490 ans, qui est le nombre de ces trois lettres que quatre estoilles
composerent sur ce Royaume ? Tsarar, qui veut dire angustiis affici. Avec ces quatre Estoilles, dit
Caph, je ne sçay pourquoy dit-il, ככChomer, on en voyoit encores quatre autres qui composoient deux
ou ce seroit que ces lettres sont fatales & lugubres. J’adjouste que paraventure elles monstroient ces
deux noms Cecrops & Codrus, qui sont les deux Roys soubs lesquels ce puissant Royaume commença,
.& prit fin
Le Consulat Romain, ne peut estendre son pouvoir au delà de cinq cens ans, parce que c’estoit là son
terme, & sa fin, escrite dans ce livre Celeste par huict Estoilles verticales qui composoient ce mot ?
Raasch, qui porte ce sens & ce nombre cacumen 501.
La Monarchie de Jules Cæsar, qui s’estoit fondee par l’oppression du Consulat, comme le Consulat par
celle des Roys, fut presque de mesme duree, & dont la fin fut pareillement escrite dans le Ciel par six
Estoilles rengees en ces lettres ? Shavar qui signifient rompre, & dont ce nombre en est tiré 502.
Mais pour dire quelque chose de l’advenir, R. Chomer asseure qu’il y a desja quelque temps que ceste
Escriture celeste monstre le declin de deux grands Empires de l’Orient. Le premier est celuy du Turc,
sur lequel on void sept Estoilles verticales, lesquelles leuës de l’Occident à l’Orient (car ce sera un bon-
heur que ce Royaume perisse) composent ces lettres ? caah, qui signifient estre battu, foible, malade,
& tirant à la fin. Mais comme on pourroit douter à quel temps ce Royaume sera en ceste extermité, ces
mesmes lettres le monstrent sans Enigme : car celle du milieu qui est Aleph/1[1] ayant ses estoilles plus
brillantes que les autres, monstre, dit Chomer , que son nombre est plus grand, de façon qu’elle toute
seule rendant 1000, & la premiere 20, & la derniere 5. font en tout 1025. Par ainsi quand ce Royaume
aura accompli 1025. ans, il sera pour lors abbatu, & destruit. Or à conter de l’an 630. (qui fut l’an,
suivant nostre supputation vulgaire, auquel il jetta ses fondements) nous trouverons qu’il doit dans les
encore durer jusques en l’an de la mesme supputation 1655, pour accomplir le susdit nombre 1025. &
contant de ceste annee 1629. ce Royaume ne devroit plus durer que vingt-six ans.
L’autre Royaume de l’Orient dont le declin est monstre par les Estoilles, au rapport de R. Chomer, est
celuy de la Chine : Mais cét Hebreu deduit ceste derniere Escriture avec tant d’obscurité, que si je ne la
comprends mieux, je ne sçaurois la rapporter. Il en advance encore plusieurs autres qui definissent, la
durée particulierement de plusieurs Royaumes de nostre Europe, que nous pourrons faire voir, apres
que nous aurons veu le jugement qu’on fera de ces Curiositez.
Or pour dire franchement mon sentiment touchant cette Escriture celeste, il faut que j’advance les
difficultez que j’y ay trouvé autresfois. La premiere, que s’il estoit veritable que ceste Escriture fit
sçavoir tous les grands changemens, elle annonceroit pareillement la fin du monde, comme le plus
grand, & le plus important de tous, de façon que les hommes le pourroient naturellement sçavoir, ce qui
est contre l’Escriture saincte. La deuxiesme, que les Astrologues n’ont pas laissé de predire avec verité
plusieurs de ces changements, sans toutesfois qu’ils ayent jamais entendu ceste Escriture, doncques
vaine, & imaginaire. La troisiesme, que la disposition des Estoilles n’est point si essentielle à la figure
de la lettre qu’on luy donne, qu’une mesme estoille ne puisse aussi bien composer, par exemple, un
Resch, qu’un Daleth, & ainsi de tous les autres, & par consequent chacun se formant divers caracteres,
on pourra tirer un sens tout contraire à celuy qu’un autre aura trouvé. Mais en toutes ces difficultez, on
peut respondre en ceste façon. A la premiere, qu’il ne s’ensuit pas qu’il faille, que ceste Escriture
celeste monstre la fin du monde, parce que Dieu peut avoir reservé ce secret : ou bien qu’elle le
monstrera veritablement lors que les autres signes couchez dans les Evangelistes, Math. 24. 29.Marc 13.
24.Luc 21. 25.Card. 1. Asphorismorum. l’annonceront, n’y ayant pas plus de repugnance de dire que les
Estoilles le monstreront par quelque escriture, que le Soleil & la Lune par quelque obscurcissement. A
la deuxiesme, que les quatre causes qui produisent, selon les Astrologues, les plus grands changemens,
dont la premiere est le changement des appogées, & perigees des planettes: la seconde, le mesme
changement de l’exentricite du Soleil, de Venus, de Mercure, de Saturne, de Jupiter, & de Mars : la
troisiesme, la diverse figure de l’obliquité du Zodiaque : & la quatriesme, la conjonction,
principalement la plus grande des Superieurs Planettes; que toutes ces quatre causes, dis-je, peuvent
estre le plus souvent comprises dans ceste Escriture celeste: c’est à dire qu’il est arrivé assez souvent,
qu’au temps que ceste Escriture celeste monstroit quelque changement, il y avoit conjonction des
planettes superieurs, ou bien une des autres trois susdites causes; de façon que n’entendant point ceste
mesme escriture ils rapportoient les changemens qu’ils voyoient arriver à ces quatre raisons : Mais pour
cognoistre clairement comme elles n’ont pas tousjours esté veritables, il ne faut que suivre les
Chronologies, & les Annales particulieres de chasque Royaume, & les adapter avec l’Astrologie, & on
verra que la pluspart de tous les grands changemens sont arrivez sans qu’il y eust ny conjonction des
grandes Planettes, ny rien de ce que dessus : par ainsi il faut recourir à quelque autre moyen plus
asseuré, par lequel nous puissions cognoistre par l’aspect & mouvement des Astres, tous ces
evenemens: Or ce moyen ne peut estre, ce semble, que ceste Escriture celeste. A la troisiesme
difficulté, qui semble la plus forte, on peut encore respondre, que voirement on peut former un Resch à
la mesme Estoille, sur laquelle un autre aura formé un Daleth ; Mais en cecy comme en plusieurs autres
choses, il faut suivre la tradition, & s’arretter à ce que les Anciens ont ordonné, autrement il n’y auroit
rien de certain dans tout le reste des scienccs, & principalement dans l’Astrologie, laquelle veut que les
Estoiles qui composent par exemple la Constellation du Belier, soient depeintes plustost en figure de
cet animal, que non pas en celle d’un Bœuf, ou d’un Cheval, & ainsi de tous les autres : de façon que
tout ainsi que celuy qui voudroit depeindre dans les Estoilles du Belier un Taureau, & dans celles du
Taureau un Belier, destroiroit les principes d’Astrologie, quoy que celle du Taureau souffriroit aussi
bien la figure du Belier, que celle du Taureau: de mesme celuy qui voudroit composer sur une Estoille
un Resch, au lieu d’un Daleth, quoy qu’il le peut, il s’escarteroit des principes de ceste Escriture
celeste. Que si on demande à qui appartient-il de juger d’une infinité de nouvelles lettres qui se font
tous les jours par le divers aspect des Planette? On respond que c’est à ceux qui sont pieusement versez
à ceste escriture, & non pas à tous indifferemment, comme nous avons dit. Par ainsi je suspends encore
mon jugement, tant sur ces Curiositez que sur toutes les autres advancees dans ce livre, jusques à tant
que j’aye trouvé des raisons ou plus foibles, ou plus puissantes.