CCP TSI 2004 Physique Enonce

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Les calculatrices sont interdites.

NB. : Le candidat attachera la plus grande importance à la clarté, à la précision et à la concision de la


rédaction.
Si un candidat est amené à repérer ce qui peut lui sembler être une erreur d’énoncé, il le signalera sur sa
copie et devra poursuivre sa composition en expliquant les raisons des initiatives qu’il a été amené à
prendre.

Ce sujet comporte deux problèmes qui pourront être traités séparément.


Le candidat est invité à remarquer que ces deux problèmes sont de longueur inégale, le second
problème étant deux fois plus long que le premier.

Problème n° 1 : Etude du mouvement d’une barre

Dans ce problème, les vecteurs sont notés en caractères gras

1ère partie : Champ magnétique créé par un circuit triangulaire

Le but de cette partie est de calculer le champ magnétique au centre d’un triangle équilatéral
parcouru par un courant I. Les fils d’alimentation du courant I ne sont pas représentés et leur
influence est négligée.

1. Soit un segment de fil rectiligne conducteur de longueur finie OA suivant ey, parcouru par un
courant I dont le sens est représenté figure 1.

a) Pourquoi ne peut-on pas appliquer le théorème d’Ampère au segment OA ?

b) En utilisant la loi de Biot et Savart, calculer le champ magnétique B en un point P (x0, y0, 0) créé
par ce fil. On donnera le résultat sous sa forme la plus simple, fonction d’un vecteur unitaire, de I,
sin α, sin β, x0 et µ0 où µ0 est la perméabilité du vide, α et β les angles représentés sur la figure 1.

2. Déduire de l’expression précédente le champ magnétique Binf (x0, y0, 0) créé par un fil de
longueur infinie en fonction de µ0 , I, x0 et d’un vecteur unitaire.

3. Dans le cas d’un fil de longueur infinie, retrouver le résultat de la question 2 en utilisant des
considérations de symétrie, puis en appliquant le théorème d’Ampère à un contour judicieusement
choisi.

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2

4. Déduire de la question 1. le champ magnétique B0 créé au centre C d’un triangle équilatéral de


côté AB, parcouru par un courant I dont le sens est représenté figure 2. On donnera le résultat en
fonction de µ0, I, AB et d’un vecteur unitaire.

A
B

ex
I ez
ey
β
C O
α P (x0, y0, 0)
I
ey
A

ez O ex Figure 2

Figure 1

N
B

ex

ey ez
v O
I

A
M

Figure 3
3

2ème partie : Phénomènes d’induction

Deux rails OA et OB, filiformes, fixes, de longueur commune l = OA = OB, sont placés dans le
plan horizontal (xOy) de la figure 3 selon un angle de 60°. L’ensemble AOB formé par les 2 rails
est supposé conducteur.
Une barre filiforme MN, de masse m, se déplace sans frottement sur les rails d’un mouvement de
translation parallèle à ey, à la vitesse constante v = -V0 ey, imposée par l’opérateur. La position de
son centre d’inertie est notée G (0, y, 0).
Les 2 rails et la barre ont la même résistivité linéique λ.
L’ensemble du dispositif est plongé dans un champ magnétique extérieur B0 = B0 ez avec B0>0. On
négligera l’influence du champ magnétique créé par le circuit lui-même.

5. On considère le déplacement de la barre MN entre AB et O.

a) Déterminer la résistance du circuit en fonction de λ et y.

b) Déterminer le flux de B0 à travers le circuit en fonction de B0 et y.

c) En déduire la force électromotrice induite dans le circuit en fonction de B0, V0, et y.

d) En écrivant l’équation électrique du circuit fermé ainsi formé, en déduire le courant I induit dans
le circuit en fonction de B0, V0, et λ. I sera compté positivement s’il est dans le sens représenté sur
la figure 3.

6.
a) Déterminer la force de Laplace FL s’exerçant sur la barre MN en fonction de V0, B0, λ, et y.

b) En déduire la force F que doit exercer l’opérateur pour maintenir v constante.

7. Calculer la puissance de cette force, puis la puissance dissipée par effet Joule. Que peut-on en
conclure ?

8. La barre partant de AB, l’opérateur déplace la barre à la vitesse v = -V0 ey jusqu’à y = y0, t = t0
puis la laisse ensuite évoluer librement à partir de t = t0. Déterminer l’équation différentielle reliant
un temps t > t0 à la position y du centre de la barre en fonction de B0, λ, m.

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Problème n°2 : Thermodynamique


Transformations réversibles et irréversibles

Les parties 2 et 3 sont indépendantes.

1. Questions de cours

1.1. Donner la définition d’un système fermé.


Pour un système thermodynamique fermé, énoncer le second principe de la thermodynamique. On
rappellera notamment le bilan entropique liant la variation d’entropie ∆S du système fermé à
l’entropie reçue Sr et la production d’entropie Sp.
Toute équation devra être accompagnée d’une explication.

1.2. Bilans entropiques particuliers


1.2.1. Donner la définition d’un système isolé.
Que devient le bilan entropique du 1.1. dans le cas d’un système isolé ?
1.2.2. Donner la définition d’un système stationnaire.
Que devient le bilan entropique dans le cas d’un système stationnaire ?

1.3. Donner deux exemples de causes d’irréversibilité.

1.4. Dans les questions suivantes, on notera n la quantité de matière de gaz parfait, R la constante
des gaz parfaits, Cp la capacité thermique à pression constante des n moles de gaz, Cv la capacité
thermique à volume constant des n moles de gaz, et γ le rapport des capacités thermiques à pression
et volume constants. On supposera que Cv et Cp sont indépendants de la température T. On
s’attachera à soigner les explications.
1.4.1. Exprimer la variation d’énergie interne d’un gaz parfait en fonction de la variation de
la température.
1.4.2. Exprimer la variation d’entropie d’un gaz parfait en fonction des variations de
température et de volume.
1.4.3. Dans le cas d’un gaz parfait, donner la relation entre Cp, Cv, R et n. Quel est le nom
donné à cette relation ?
1.4.4. Exprimer Cp et Cv en fonction de n, R et γ.

2. Compression d’un gaz parfait

Un cylindre circulaire d’axe vertical et de section S est fermé par un piston de masse M. Pour traiter
l’aspect thermodynamique de ce problème, on négligera les frottements du piston sur le cylindre
(NB : ces frottements existent néanmoins et permettent d’atteindre l’état d’équilibre mécanique).
On introduit dans le cylindre à température ambiante T une quantité d’azote n telle que le plan
inférieur du piston soit, à l’équilibre, à une distance a1 du fond (fig.1).
On notera P0 la pression atmosphérique et on assimilera l’azote à un gaz parfait diatomique.

2.1. En étudiant l’équilibre du piston, donner l’expression de la pression P1 à l’intérieur du cylindre


en fonction de P0, M, S, et l’accélération de la pesanteur g.

On ajoute dorénavant une surcharge de masse m sur le piston (fig.2).


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2.2. On suppose dans cette question que le nouvel équilibre mécanique est atteint avant que tout
échange de chaleur n’ait eu lieu avec l’extérieur.
2.2.1. Exprimer la pression P2 dans le cylindre en fonction de P0, M, m, S et g.
2.2.2. Déterminer le travail des forces de pression atmosphérique exercées sur le piston et
transmises intégralement au gaz en fonction de P0 et de la variation de volume du gaz dans le
cylindre.
2.2.3. Déterminer le travail de pesanteur de l’ensemble {piston + surcharge} en fonction de
M, m, S et g et de la variation de volume du gaz dans le cylindre.
2.2.4. En appelant T2 la température juste après l’équilibre mécanique et avant tout échange
thermique, appliquer le premier principe de la thermodynamique au système fermé du gaz parfait et
exprimer la nouvelle hauteur du piston a2 en fonction de a1, Cv, T2, T, P2 et S.
2.2.5. En déduire alors a2 en fonction de a1, γ, P1 et P2.

2.3. On suppose maintenant que l’équilibre thermique s’est établi avec l’extérieur.
Exprimer la pression P3 à l’intérieur du cylindre en fonction de P0, M, m, S et g.
Exprimer ensuite la nouvelle position d’équilibre du piston a3 en fonction de a1, P1 et P3, puis en
fonction de a1, P0, M, m, S et g.

2.4. Quelle est la relation entre la quantité de chaleur Q et le travail W mis en jeu lors de l’ensemble
de la transformation subie par le gaz ?
Donner l’expression du travail W. En déduire l’expression de la quantité de chaleur Q en fonction
de P3, a3, a1 et S, puis en fonction de n, R, T, P0, M, m, S et g, toujours sur l’ensemble de la
transformation.

2.5. On souhaite ici calculer les variations d’entropie sur l’ensemble de la transformation.
2.5.1. L’atmosphère extérieure ayant en permanence une température égale à T, quel nom
peut-on lui donner ? En déduire l’expression de l’entropie reçue par l’extérieur. Exprimer la
variation d’entropie de l’extérieur ∆Sext en fonction de n, R, M, m, g, P0 et S.

2.5.2. Quelle est l’entropie reçue par le gaz parfait dans le cylindre ? En utilisant la question
1.4.2, exprimer la variation d’entropie totale du gaz parfait dans le cylindre ∆Sgaz en fonction de n,
R, M, m, g, P0 et S.

2.5.3. En déduire la variation d’entropie de l’univers ∆S= ∆Sgaz + ∆Sext.


mg
En posant x( m ) = , montrer que ∆S = nR ( x − ln (1 + x )) .
Mg + P0 S
2.5.4. La transformation est-elle réversible ? Justifier la réponse.

2.6. On veut rendre cette fois-ci la transformation quasi statique, en ajoutant la surcharge de masse
m progressivement : on dépose successivement p masses identiques µ très petites, en attendant à
chaque fois que les équilibres thermique et mécanique s’établissent avant d’ajouter la petite masse
suivante. On passe ainsi par une suite d’états d’équilibre thermodynamique.

Lorsqu’on dépose la jième masse µ, j-1 masses µ sont déjà sur le piston. On posera
µg
x j( µ ) = , et on notera que si p est grand, xj(µ) « 1.
(M + ( j − 1)µ )g + P0 S

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2.6.1. Exprimer la variation d’entropie de l’univers ∆Sj correspondant à l’ajout de la jième


petite masse µ, alors que j-1 masses sont déjà posées. Faire un développement limité au second
ordre de ∆Sj sur la variable xj(µ).
2.6.2. Exprimer sous la forme d’une somme la variation d’entropie de l’univers
correspondant à l’ajout de toutes les petites masses.
En remarquant que xj(µ) ≤ x(µ), montrer que l’on peut majorer la variation totale d’entropie de
nR
l’univers par x( m ) x( µ ) .
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2.6.3. Que devient la variation d’entropie lorsque p tend vers l’infini ? A-t-on rendu la
transformation réversible en travaillant de façon quasi statique?

3. Irréversibilité de la détente de Joule-Gay Lussac

3.1. Détente de Joule-Gay Lussac

On considère un récipient ayant des parois rigides et adiabatiques. Il est composé de deux
compartiments de volume V1 et V2 séparés par une cloison. On introduit n moles de gaz parfait à la
température T dans un des deux compartiments. Le deuxième compartiment est vide (fig.3).
Lorsqu’on enlève la cloison séparant les deux compartiments, le gaz se répand dans tout le volume.
On supposera que le travail fourni pour enlever la cloison est négligeable.

3.1.1. Quel est le travail reçu par le gaz parfait au cours de la détente ?
3.1.2. Montrer que l’énergie interne du gaz est constante au cours de la détente.
3.1.3. En déduire que la température du gaz ne change pas au cours de la détente.
3.1.4. En utilisant la question 1.4.2., calculer la variation d’entropie du gaz au cours de la
détente en fonction de n, R, V1 et V2.
3.1.5. Que vaut l’entropie reçue par le gaz Sr ? Que vaut l’entropie produite par le gaz Sp ?
La transformation subie par le gaz est-elle réversible ?

3.2. On opère cette fois-ci de façon quasi statique à l’aide d’un récipient comportant p+1
compartiments, p étant très grand devant 1. Le premier compartiment contenant initialement le gaz
a toujours le même volume V1. Le reste du récipient de volume V2 est subdivisé en p petits
compartiments de volumes δV séparés par des cloisons (fig.4).
On souhaite procéder en augmentant le volume occupé par le gaz par petites quantités δV. On
enlève pour cela une à une les cloisons séparant les compartiments. On attend à chaque fois le
retour à l’équilibre avant d’enlever une nouvelle cloison : le gaz est alors à chaque instant dans un
état infiniment proche d’un état d’équilibre thermodynamique.

3.2.1. Exprimer la variation d’entropie ∆Sj correspondant à la suppression de la cloison j en


fonction de n, R, δV et le volume vj occupé par le gaz avant d’enlever la cloison j.
3.2.2. Exprimer la variation d’entropie du gaz correspondant à la suppression de toutes les
cloisons en fonction de n, R, V1 et V2.
3.2.3. Comparer les résultats des questions 3.1.4. et 3.2.2.
En procédant de façon quasi statique, a-t-on rendu la transformation réversible ?
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P0, T

P1, V1, T a1

Fig.1 : cylindre et piston dans la configuration initiale

P0, T

m
M
a2

Fig.2 : Ajout de la masse m

P, V1 vide V1+V2
n, T V2

Fig.3 : détente de Joule Gay-Lussac simple

cloison n°j

P, V1 vj+1
n, T

p cloisons

Fig.4 : détente de Joule Gay-Lussac réalisée de façon quasi statique

Fin de l’énoncé

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