Cours D'optique Ondulatoire - PR Driss Mgharaz
Cours D'optique Ondulatoire - PR Driss Mgharaz
Cours D'optique Ondulatoire - PR Driss Mgharaz
d’Optique
Ondulatoire
Driss Mgharaz
Département de Physique
Faculté des Sciences d’Agadir
Table des matières
1
TABLE DES MATIÈRES
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TABLE DES MATIÈRES
5 La diffraction 55
5.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
5.2 Historique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
5.3 Diffraction de Fraunhofer-Diffraction de Fresnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
5.4 Le principe d’Huygens-Fresnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
5.5 Diffraction par une ouverture de forme quelconque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
5.6 Diffraction par une ouverture rectangulaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
5.7 Diffraction par une fente . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
5.8 Diffraction par bifente (deux fentes) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
5.9 Réseau de N fentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
5.10 Diffraction par une ouverture circulaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
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Chapitre 1
1.1 Introduction
L’optique géométrique est basée sur la notion de rayon lumineux. Elle permet de décrire la
formation des images par la plupart des appareils ; ainsi, la position et la taille des images peuvent
être déduites par des conditions géométriques dans le plan.
Quand les dimensions du système optique sont grandes devant la longueur d’onde (λ) de la lumière
qui s’y propage, l’optique géométrique est une approximation justifiée. Elle ne rend pas compte de
phénomènes à une échelle microscopique tels que la diffraction ou les interférences, produits par
exemple quand la lumière passe à travers des orifices réduits. Ces derniers phénomènes s’expliquent
dans le cadre de l’optique ondulatoire.
1.2 Préliminaires
1.2.1 Rayon Lumineux- Faisceau Lumineux
Dans un milieu homogène et isotrope, la lumière se propage en ligne droite. En effet, si on considére
l’expérience suivante : on observe un point A d’un objet et on interpose un obstacle entre l’oeil et ce
dernier, on ne le voit plus. On en déduit que la lumière, entre l’oeil et le point, a suivi un segment
de droite.
Figure 1.1
4
CHAPITRE 1. DE L’OPTIQUE GÉOMÉTRIQUE À L’OPTIQUE ONDULATOIRE
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CHAPITRE 1. DE L’OPTIQUE GÉOMÉTRIQUE À L’OPTIQUE ONDULATOIRE
Le chemin optique peut être relié au temps tAA0 mis par la lumière pour aller de A à A0 :
AA0 n [AA0 ]
tAA0 = = .AA0 = , (1.3)
v c c
Le chemin optique entre ces deux points A et A0 s’interprête donc comme la distance que la lumière
parcourrait dans le vide pendant le temps tAA0 .
Z A0
0
[AA ] = n(M )dlM , (1.5)
A
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CHAPITRE 1. DE L’OPTIQUE GÉOMÉTRIQUE À L’OPTIQUE ONDULATOIRE
AI le rayon incident.
IN est la normale au dioptre en I. Elle définit avec le rayon incident un plan appelé plan d’inci-
dence, normal par construction, à la surface de séparation.
1.2.5.1 Loi 1
Le rayon réfléchi et le rayon incident sont dans le plan d’incidence.
1.2.5.2 Loi 2
L’angle de réflexion r est égal et opposé à l’angle d’incidence i0 : r = −i0.
1.2.5.3 Loi 3
Le sinus de l’angle de réfraction i1 et le sinus de l’angle d’incidence i0 sont en rapport constant
0
autrement dit : n.sin(i0) = n .sin(i1).
~ u + n0 .IA
L = n.AI.~ ~ 0 .~v , (1.7)
~ étant des vecteurs unitaires portés par AI,
~u, ~v et N ~ IA~ 0 et (N ) respectivement.
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CHAPITRE 1. DE L’OPTIQUE GÉOMÉTRIQUE À L’OPTIQUE ONDULATOIRE
Figure 1.5
~ = d(II
→ d(AI) ~ 0 ) : A et A0 sont fixes et I bouge.
~ 0 ) = d(IA)
→ d(IA ~ + d(AA
~ 0 ) = d(IA)
~ = −d(AI)
~ = −d(II
~ 0 ) (A et A0 sont fixes).
~ 0 ) − n0 .~v .d(II
⇒ dL = n.~u.d(II ~ 0 ) = −(n0 .~v − n.~u).d(II
~ 0)
~ et d(II
Or : N ~ 0 ) sont perpendiculaires.
~ avec a = Cste.
Finalement, n0 .~v − n.~u = a.N
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CHAPITRE 1. DE L’OPTIQUE GÉOMÉTRIQUE À L’OPTIQUE ONDULATOIRE
1.3.2 Exemples
Pour une onde sphérique, les rayons lumineux sont les rayons des sphères d’onde ; pour une onde
plane, les rayons lumineux sont parallèles entre eux, et perpendiculaires aux surfaces d’onde.
Figure 1.6 – Surafces d’onde et rayons pour des ondes planes et sphériques.
1.3.3 Applications
— Cas (a) : La source ponctuelle S est placée dans le plan focal objet d’une lentille convergente ;
ainsi, les rayons ressortent parallèles, (P) est un plan d’onde =⇒ [SM ] = [SM 0 ].
— Cas (b) : Des rayons parallèles convergent en même point K situé dans le plan focal image
d’une lentille convergente ; le principe du retour inverse fait que l’on a : [M K] = [M 0 K].
Cependant, toute différence de phase entre les deux rayons enregistrée avant le plan (P 0 ) sera
conservée jusqu’en K.
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CHAPITRE 1. DE L’OPTIQUE GÉOMÉTRIQUE À L’OPTIQUE ONDULATOIRE
Dans la suite, l’onde sera caractérisée par un signal qui dépend de la position M et du temps t :
ψ(M, t).
Une onde est dite plane si elle ne dépend que d’une seule coordonnée cartésienne et est donc de
la forme, ψ(M, t) = ψ(x, t).
~
→ Onde plane progressive (sens ”+Ox”) : ψ+ (M, t) = f (t − xc ).
~
→ Onde plane régressive (sens ”−Ox”) : ψ− (M, t) = f (t + xc ).
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CHAPITRE 1. DE L’OPTIQUE GÉOMÉTRIQUE À L’OPTIQUE ONDULATOIRE
Remarque
A la fin des calculs, c’est la partie réelle qui nous intéresse et qu’a une interprétation physique.
— Amplitude de l’onde : ψ0 ,
— Phase à l’origine : ϕ0 ,
— Période temporelle : T = 2π ω
,
— Période spatiale : λ = 2πk
,
— Vitesse de phase : vϕ = ωk .
Remarque
dω
La vitesse de groupe (à ne pas confondre avec la vitesse de phase) définie par : vg = dk
, correspond
à la vitesse de propagation d’un paquet d’ondes.
∂ 2ψ 1 ∂ 2ψ
− = 0, (1.10)
∂x2 c2 ∂t2
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CHAPITRE 1. DE L’OPTIQUE GÉOMÉTRIQUE À L’OPTIQUE ONDULATOIRE
∂ 2ψ 1 ∂ 2ψ ω2
− − 2 ψ = 0, (1.11)
∂x2 c2 ∂t2 c
→
∂ 2ψ 1 ∂ 2ψ ω2 1
2
− 2 2 − 2 ψ − 2 ψ = 0, (1.12)
∂x c ∂t c τc
1.8 Solutions
1.8.1 Ondes planes progressives
Les ondes ψ(x, t) solutions de l’équation de propagation unidimensionnelle de d’Alembert :
∂ 2ψ 1 ∂ 2ψ
− = 0, (1.13)
∂x2 c2 ∂t2
peuvent s’écrire, de façon générale, sous la forme d’une superposition de deux ondes planes pro-
gressives (OPP) :
— f (t − xc ) se propageant à la vitesse c dans le sens des x croissants,
— g(t + xc ) se propageant à la vitesse c dans le sens des x décroissants.
On écrit :
x x
ψ(x, t) = f (t − ) + g(t + ), (1.14)
c c
Démonstration : voir annexe ! !
Remarque
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Chapitre 2
Figure 2.1
13
CHAPITRE 2. LES ONDES LUMINEUSES
Figure 2.2
La forme prise par les équations de Maxwell dans le vide, c’est-à-dire en l’absence de charges et
de courant :
Div B~ = 0, (2.3)
~
~ E
rot ~ = − ∂B , (2.4)
∂t
~ = 0,
Div E (2.5)
~
~ B
rot ~ = µ0 0 ∂ E , (2.6)
∂t
~ rot
En utilisant la formule, rot ~
~ = grad(div) − ∆ appliquée à la dernière équation, il vient :
~ E
∂ rot ~ ~
∂ 2B
~ = µ0 0
−∆B = −µ0 0 2 , (2.7)
∂t ∂t
2~
~ − µ0 0 ∂ B = ~0,
∆B (2.8)
∂t2
avec,
1
= µ0 0 , (2.9)
c2
~ et B
Il apparaı̂t que E ~ dans le vide obéissent à une équation de d’Alembert plus générale tridimen-
sionnelle.
La résolution des équations de Maxwell dans le vide conduit à une équation d’onde de la forme :
~
∂ 2E
~ − 0 µ0
∆E = ~0, (2.10)
∂t2
dont une solution est l’onde plane progressive sinusoı̈dale, dont le champ électromagnétique
s’écrit :
~
E(M, t) = E~0 cos(ωt − k~0 .OM
~ ), (2.11)
~ = 1 (k~0 ∧ E),
B ~ (2.12)
ω
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CHAPITRE 2. LES ONDES LUMINEUSES
Remarque
Dans un milieu homogène d’indice n, k = nk0 = n 2π
λ0
= n ωc = ωv .
2.1.3 Polarisation
2.1.3.1 Définition
L’étude de la polarisation d’une onde électromagnétique consiste à suivre l’évolution du champ
électrique dans un plan normal à sa direction de propagation. L’observation se fait selon le sens
opposé à celui de la propagation. La polarisation est alors défini comme le lieu géométrique qu’occupe
l’extrêmité du vecteur champ électrique au cours du temps.
Figure 2.3
Le champ électrique d’une onde plane progressive monochromatique dans le vide s’écrit, en toute
généralité en notation complexe :
Remarque
Dans le cas général, la polarisation est elliptique. Particuliérement, elle peut être rectiligne ou
circulaire.
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CHAPITRE 2. LES ONDES LUMINEUSES
Figure 2.4
Figure 2.5
→ ϕyx = ϕy − ϕx = ± π2 .
→ E0x = E0y .
C’est-à-dire que les deux composantes sont en quadrature temporelle et ont même amplitude.
De même que la polarisation elliptique, la polarisation circulaire peut être droite ou gauche suivant
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CHAPITRE 2. LES ONDES LUMINEUSES
Figure 2.6
le sens de parcours du cercle. Pour le champ de l’expression (2.10), la polarisation est droite pour
ϕyx = π2 et gauche pour ϕyx = − π2 .
Figure 2.7
Cela est équivalent à dire qu’une des deux composantes du champ est nulle. En effet, par rotation
des axes autour de Oz, il est possible d’amener le vecteur u~x selon la direction de E~ par un choix
d’axe convenablement effectué ; on a ainsi :
~ = E0 cos(ωt − k0 z)e~x ,
E (2.15)
2.1.4.4 Conclusion
La polarisation d’une onde électromagnétique plane progressive monochromatique dans le vide est
en général elliptique, gauche ou droite. Plus particuliérement, elle peut être rectiligne ou circulaire.
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CHAPITRE 2. LES ONDES LUMINEUSES
Figure 2.8
Figure 2.9
Le champ électrique décrit un segment de droite : la polarisation est linéaire, elle est selon la
première diagonale du rectangle.
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CHAPITRE 2. LES ONDES LUMINEUSES
Figure 2.10
Le champ électrique décrit un segment de droite : la polarisation est linéaire, elle est selon la
deuxième diagonale du rectangle.
π
2.1.5.3 Ondes en quadrature : ϕyx = 2
Le champ électrique décrit une ellipse dont les axes principaux sont les axes Ox et Oy . L’équation
vérifiée par les composantes du champ électrique est :
Ex 2 Ey 2
( ) +( ) = 1, (2.23)
E0x E0y
La composante du champ selon Oy est en retard par rapport à celle qui est selon Ox, autrement
dit l’ellipse est parcourue selon le sens trigonométrique. La polarisation est elliptique gauche. Si les
amplitudes E0x et E0y sont égales, la polarisation est circulaire.
Le champ électrique décrit une ellipse dont les axes principaux sont les axes Ox et Oy . L’équation
vérifiée par les composantes du champ électrique est :
Ex 2 Ey 2
( ) +( ) = 1, (2.25)
E0x E0y
La composante du champ selon Oy est en avance par rapport à celle qui est selon Ox, autrement
dit l’ellipse est parcourue selon le sens horaire. La polarisation est elliptique droite. Si les amplitudes
E0x et E0y sont égales, la polarisation est circulaire.
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CHAPITRE 2. LES ONDES LUMINEUSES
deur à laquelle l’oeil est sensible et que mesurent les détecteurs (photomultiplicateurs, photodiodes,
caméra CCD). C’est une grandeur énergétique également appelée ”éclairement”.
Pour une vibration lumineuse isolée donc sinusoı̈dale comme définie ici :
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CHAPITRE 2. LES ONDES LUMINEUSES
Exemples
1
— τR = 20 s pour l’oeil et l’oreille.
— τR = 10−4ou5 s pour un microphone.
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CHAPITRE 2. LES ONDES LUMINEUSES
Figure 2.11
2.4.3 Au point M
Onde 1 : s1 (r1 , t) = s01 exp[j(ω1 t − ϕ01 − k1 .r1 )].
Onde 2 : s2 (r2 , t) = s02 exp[j(ω2 t − ϕ02 − k2 .r2 )].
s(M, t) = s1 (r1 , t) + s2 (r2 , t) = s01 exp[j(ω1 t − ϕ01 − k1 .r1 )] + s02 exp[j(ω2 t − ϕ02 − k2 .r2 )], (2.34)
Posons :
Alors,
Finalement, on trouve :
p
I(M, t) = I1 + I2 + 2 I1 I2 cos(φ(t)), (2.35)
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CHAPITRE 2. LES ONDES LUMINEUSES
avec,
Pour que le phénomène d’interférences soit observable, il faudrait que les deux sources S1 et S2
soient :
— Cohérentes : on considère que les deux ondes arrivant en M sont issues de la même source S,
et par conséquent le déphasage φ(t) n’est plus une fonction de temps : φ(t) = φ = Constante.
— Synchrones : les fréquences des deux sources seront identiques (ν1 = ν2 = ν). Les vecteurs
d’ondes auront la même norme : k1 = k2 = 2πν c
, on aura :
2πν 2π
k2 .r2 − k1 .r1 = (r2 − r1 ) = δ, (2.37)
c λ
avec, dans le vide, δ = δgeo = [r2 ] − [r1 ] = r2 − r1 est appelée la différence de marche
géométrique.
2π
Avec des sources synchrones, on a : φ = λ
δ + (ϕ02 − ϕ01 ).
2π
ϕ02 = ϕ01 ⇒ φ = λ
δ et hcos(φ)i = cos( 2π
λ
δ).
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CHAPITRE 2. LES ONDES LUMINEUSES
1
→ Sur une frange sombre, p = k + 2
(k étant un entier) ⇒ Intensité minimale :
p p
I = Imin = ( I2 − I1 )2 , (2.41)
Figure 2.12
2.4.7 Contraste
On définit le contraste C (ou visibilité V ) des interférences par :
√
Imax − Imin 2 I1 I2
C= = ∈ [0, 1] , (2.42)
Imax + Imin I1 + I2
→ Plus C est proche de 1, les franges brillantes se distinguent plus que les franges sombres.
→ Plus C est proche de 0, les franges brillantes et les franges sombres ont des intensités voisines
de l’intensité moyenne.
→ Dans le cas où C = 1 (cas idéal), en supposant que les conditions d’interférences sont satisfaites
on obtient la formule d’intensité suivante :
δ
I(M ) = 2I0 [1 + cos(2π )], (2.43)
λ
I1 +I2
où, I0 = 2
.
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CHAPITRE 2. LES ONDES LUMINEUSES
”Pour la cohérence temporelle, on compare une onde lumineuse avec elle-même à un instant différent.
Pour la cohérence spatiale, on compare deux ondes qui se trouvent à des endroits de l’espace différents.
La lumière peut augmenter sa cohérence lors de la propagation. La cohérence et l’incohérence ne sont
donc pas des propriétés de la source lumineuse.” (Lauterborn et al, 1997)
Figure 2.15
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CHAPITRE 2. LES ONDES LUMINEUSES
Longueur de cohérence
Pour que deux sources secondaires puissent produire des interférences au point M , autrement dit
être cohérentes, elles doivent émettre des trains d’ondes présentant en M un déphasage constant au
cours du temps.
La longueur de cohérence s’écrit :
Lc = c.τc , (2.45)
Figure 2.16
La cohérence spatiale d’une source de lumière dépend de sa largeur. Ainsi, plus la dimension de la
source est petite, plus la différence des durées de propagation depuis les deux points les plus éloignés
de la source à un point donné de l’espace est petite, plus la cohérence spatiale est grande.
Figure 2.17
Considérons une source primaire S étendue de largeur l située à une distance D du point d’ob-
servation, on définit la largeur de cohérence spatiale Ls par :
λD
Ls = , (2.46)
l
On introduit l’angle α qui s’écrit :
λ
α= , (2.47)
l
2.5.2.2 Conclusion
”Une bonne cohérence spatiale (ou latérale) signifie que des points différents d’une source étendue
sont cohérents. Une bonne cohérence temporelle (ou longitudinale) signifie que les trains d’ondes
provenant de chaque source ponctuelle sont longs.” (Benson, 1996)
c Copyright 2019 D. Mgharaz 26
CHAPITRE 2. LES ONDES LUMINEUSES
Figure 2.18 – (a) : bonne cohérence spatiale, mauvaise cohérence temporelle ; (b) : bonne cohérence
temporelle, mauvaise cohérence spatiale ; (c) : bonne cohérence spatiale, bonne cohérence temporelle.
Les différents types de laser : les lasers à fibre, les lasers à CO2 , les lasers à semi-conducteurs ...
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Chapitre 3
3.1 Introduction
Deux sources S1 et S2 physiquement indépendantes, sont toujours totalement incohérentes entre
elles (même si elles sont ponctuelles) : cela est dû au caractère aléatoire de l’émission lumineuse
(quelle que soit son origine), qui rend toute source de lumière temporellement incohérente.
L’idée est donc d’obtenir, à partir d’une source S appelée ”source primaire”, deux sources secon-
daires S1 et S2 , possédant le même caractère aléatoire que S. Il faut pour cela séparer l’onde primaire
en deux ondes secondaires.
→ On divise le front de l’onde primaire en isolant spatialement deux parties par un système
optique approprié, que l’on fait ensuite se superposer pour interférer (c’est d’ailleurs là que réside
toute la difficulté).
Figure 3.1
28
CHAPITRE 3. LES INTERFÉRENCES NON LOCALISÉES À DEUX ONDES
Figure 3.2
Ce sont donc des hyperboloı̈des de révolution de foyers S1 et S2 . Ces surfaces d’égale intensité
sont appelées surfaces d’interférence.
En raisonnant dans le plan formé par l’axe médiateur des sources et l’axe des sources (y = 0) :
r
a
S1 M = (x − )2 + D2 , (3.4)
2
En développant au second ordre,
1 x − a2 2
S1 M ≈ D[1 + ( ) ], (3.5)
2 D
De même, r
a
S2 M = (x + )2 + D2 , (3.6)
2
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CHAPITRE 3. LES INTERFÉRENCES NON LOCALISÉES À DEUX ONDES
Figure 3.3
1 x + a2 2
S2 M ≈ D[1 + ( ) ], (3.7)
2 D
⇒ δ = [S2 M ] − [S1 M ] = S2 M − S1 M = x.a
D
O étant le milieu des sources, H est le symétrique de S1 par rapport ΩM (médiane quasiment
confondue avec la bissectrice).
S1 M = HM, (3.9)
⇒
S2 M − S1 M = S2 H, (3.10)
ax
θ étant l’angle (supposé petit) entre OΩ et OM . Alors, S2 M − S1 M ≈ θa = D
La distance entre deux franges brillantes est appelée interfrange ”i”. C’est la distance entre deux
franges successives ”de même nature” lorsqu’on fait varier l’ordre d’interférence de ∆p = 1.
∆x.a
∆p = Dλ
=1⇒
Dλ
i = ∆x =
, (3.11)
a
Si les deux sources ont la même intensité maximale I0 , la formule fondamentale des interférences
donne :
πx
I(M ) = 4I0 cos2 ( ), (3.12)
i
Remarque
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CHAPITRE 3. LES INTERFÉRENCES NON LOCALISÉES À DEUX ONDES
Figure 3.4
Il faut calculer l’ordre d’interférence en un point M du plan situé à une distance r de l’axe. Au
voisinage de l’axe, r reste petit devant D la distance entre O et le plan d’observation.
δ = S2 M − S1 M = S2 H = a.cos(α), (3.13)
r
Avec, α ≈ D
.
a α2 a r2
p= (1 − ) = (1 − ), (3.14)
λ 2 λ 2D2
L’ordre décroı̂t quand on s’éloigne de l’axe. Sur l’axe il vaut p0 = λa et n’est pas en général égal
à un entier. Le premier anneau brillant correspondra donc au premier ordre entier immédiatement
inférieur à p0 , soit p1 = p0 − avec 0 ≤ < 1.
a rq2
pq = p0 − − (q − 1) = (1 − ), (3.15)
λ 2D2
D’où le rayon du q eme anneau brillant :
r
2(q − 1 + )λ
rq = D , (3.16)
a
Remarque
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CHAPITRE 3. LES INTERFÉRENCES NON LOCALISÉES À DEUX ONDES
Figure 3.5
En pratique, on aura D >> a et l’on observera les franges en des points M (x, y) proches de O,
c’est-à-dire tels que x et y << D. La différence du chemin optique entre les deux trajets (1) et (2)
vaut :
δ2/1 (M ) = [SS2 M ] − [SS1 M ] = [S2 M ] − [S1 M ], (3.17)
Dans un milieu d’indice d’indice n = 1, il vient alors :
r r
a 2 a
δ2/1 (M ) = (x + ) + y + D − (x − )2 + y 2 + D2 ,
2 2 (3.18)
2 2
Le développement limité au 2ème ordre en a/D, x/D et y/D donne :
1 x + a2 2 1 y 2 1 x − a2 2 1 y 2 ax
δ2/1 (M ) = D[1 + ( ) + ( ) ] − D[1 + ( ) + ( ) ]= , (3.19)
2 D 2 D 2 D 2 D D
λ0 D
Sur l’écran (E), les franges de même nature seront séparées d’une distance : i = a
; où, i est
l’interfrange.
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CHAPITRE 3. LES INTERFÉRENCES NON LOCALISÉES À DEUX ONDES
Remarques
— Si on remplace les trous S, S1 et S2 par des fentes paralléles à Oy. Chaque point de la fente
S émet un train d’onde incohérent par rapport aux autres trains d’onde émis par les autres
points. Par conséquent, sur l’écran d’observation on retrouve la somme de toutes les intensités
dues à chaque atome et le phénomène sera plus ”lumineux”. Dans ce cas, on ne peut pas
parler du phénomène d’interférence.
— D est de l’ordre de grandeur du mètre, a du millimètre et λ0 du micromètre ⇒ l’interfrange
i est de l’ordre du millimètre.
Figure 3.6
L’intensité lumineuse élémentaire dI(M ) au point M d’ordonnée x peut s’écrire comme suit :
2π
dI(M ) = 2dIs .[1 + cos( .δ)], (3.20)
λ0
dIs est l’intensié de chacune des sources secondaires, elle est proportionnelle à la largeur dx0 de
la fente source élémentaire :
2π
dI(M ) = αdx0 .[1 + cos( .δ)], (3.21)
λ0
2I0 0
avec α = b
et δ différence de marche : δ = a.( xd + x
D
).
⇒
+ 2b + 2b
2π x0
Z Z
x
I(M ) = dI = α[1 + cos( (a + a ))]dx0 , (3.22)
− 2b − 2b λ0 d D
Finalement :
λ0 d πab 2πax
I(M ) = 2I0 .[1 + sin( )cos( )], (3.23)
πab λ0 d λ0 D
sin(x)
On définit le sinus cardinal, sinc(x) = x
, alors :
πab 2πax
I(M ) = 2I0 .[1 + sinc( )cos( )], (3.24)
λ0 d λ0 D
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CHAPITRE 3. LES INTERFÉRENCES NON LOCALISÉES À DEUX ONDES
Le terme :
πab
V = sinc( ) = sinc(u), (3.25)
λ0 d
πab
est le terme de visibilité des franges (on a posé u = λ0 d
).
Remarque
La figure ci-dessous montre l’aspect d’une figure d’interférences en fonction du contraste. On re-
marque une inversion du contraste lorsque C change de signe.
Figure 3.7
λ0 d λ0 D
Si D = d, le contraste s’annule pour une largeur de fente b égale à l’interfrange i : b = a
= a
⇒ V = 0. Pour cette valeur, la source est devenue spatialement incohérente.
πax∆ν
Après calculs, on obtient, en posant u = cD
= πτp ∆ν (où, τp est la différence des temps de
parcours, donné par δ = c × τp )
2πax
I(M ) = 2I0 .[1 + V (u).cos( )], (3.28)
λ0 D
c Copyright 2019 D. Mgharaz 34
CHAPITRE 3. LES INTERFÉRENCES NON LOCALISÉES À DEUX ONDES
Figure 3.8
sin(u)
avec V (u) = sinc(u) = u
Figure 3.9
Remarque
c Copyright 2019 D. Mgharaz 35
CHAPITRE 3. LES INTERFÉRENCES NON LOCALISÉES À DEUX ONDES
Figure 3.10
Pour déterminer la position des franges, on recherche le lieu des points pour lesquels la phase est
constante, Ce qui entraı̂ne x = Cte, les autres grandeurs étant fixées par la géométrie du montage. Les
franges sont verticales, perpendiculaires au plan de la figure, réguliérement espacées de l’intefrange
i.
c Copyright 2019 D. Mgharaz 36
CHAPITRE 3. LES INTERFÉRENCES NON LOCALISÉES À DEUX ONDES
Figure 3.11
pf 0
p0 = , (3.36)
p + f0
La distance a entre les deux sources secondaires est donnée par :
p0
a=h , (3.37)
p
Comme précédemment, nous observons les interférences entre deux fronts d’ondes sphériques émis
par deux sources de même amplitude et en tout point M , les interférences s’écrivent :
p p
I(M ) = I1 + I2 + 2 I1 I2 Cos(φ), (3.38)
Dans le cas où D >> a (approximation paraxiale), le déphasage est donné par :
∼ 2π ax 4π hp0 x
φ= . = . , (3.39)
λ D λ pD
L’interfrange s’écrit alors :
λDp
i= , (3.40)
hp0
Remarque
L’interfrange est constant suivant la direction x et les franges sont verticales, perpendiculaires au
plan de figure.
c Copyright 2019 D. Mgharaz 37
CHAPITRE 3. LES INTERFÉRENCES NON LOCALISÉES À DEUX ONDES
Figure 3.12
Dans le cas où le miroir est totalement réfléchissant ; en tout point M , les interférences s’écrivent :
p p
I(M ) = I1 + I2 + 2 I1 I2 Cos(φ), (3.41)
Pour déterminer la forme géométrique des franges, on recherche les lieux des points pour lesquels
la phase est constante. Ce qui entraı̂ne x = cste et les franges sont rectilignes et parallèles entre elles,
réguliérement espacées de l’interfrange i.
2π 2π ax
ϕ= .δ = . , (3.47)
λ λ D
c Copyright 2019 D. Mgharaz 38
CHAPITRE 3. LES INTERFÉRENCES NON LOCALISÉES À DEUX ONDES
Figure 3.13
Ce qui donne,
πax
I(M ) = I0 cos2 , (3.48)
λD
L’intensité est maximale pour
πax
= kπ, (3.49)
λD
⇒
λD
x = k. , (3.50)
a
L’interfrange s’écrit :
λD
i= , (3.51)
a
a
S1 S2 = a avec tg(α) = 2d
⇒ a = 2dα = 2d(n − 1)A
Sachant que l’angle A du prisme est petit, il vient α = (n − 1)A. Par conséquent, l’expression de
l’interfrange devient :
λD
i= , (3.52)
2d.(n − 1)A
→ Avec une source de lumière blanche, les franges d’interférences ne sont visibles qu’au voisinage
immédiat de la différence de marche nulle : en O, x = 0 ⇒ δ = 0.
→ δ = pλ : on constate que toutes les longueurs d’onde sont présentes par interférence construc-
tive.
→ δ = (2p + 1) λ2 : on constate que toutes les longueurs d’onde ne sont pas présentes, il en manque
quelques unes, celles qui vérifient la relation et qui sont donc ”éteintes” par interférence destructive.
On parle de blanc d’ordre supérieur.
→ Pour les différences de marche δ supérieures à δ = 3µm, l’oeil ne peut plus distinguer les
nombreuses radiations éteintes, et celles qui ont une intensité maximale. L’aspect du champ d’in-
terférence est alors une couleur uniformément blanche.
On a donc :
c Copyright 2019 D. Mgharaz 39
CHAPITRE 3. LES INTERFÉRENCES NON LOCALISÉES À DEUX ONDES
c Copyright 2019 D. Mgharaz 40
Chapitre 4
4.1 Introduction
On a vu dans le chapitre précédent que si les sources secondaires sont ponctuelles, les interférences
sont dites non-localisées : en tout point de l’espace l’ordre d’interférence est défini.
Dans le cas où les sources secondaires sont étendues (une source large possède une infinité de
points incohérents entre eux), ces deux sources larges peuvent en revanche posséder une infinité de
couples de points cohérents entre eux deux à deux. Ainsi, en un point quelconque de l’espace, il
existe une infinité d’ordre d’interférence car à chaque couple correspond un ordre d’interférence. Le
phénomène d’interférence est donc généralement brouillé.
Cependant, il se peut qu’une réduction de l’espace provoque l’égalité de tous les ordres d’in-
terférence correspondant aux différents couples. Des interférences seront alors observables dans cet
espace réduit. On parle ainsi d’interférences localisées.
Figure 4.1
41
CHAPITRE 4. LES INTERFÉRENCES LOCALISÉES
et
2n0
t1 = , (4.2)
n0 + n
Pour le passage de n vers n0 , on aura :
n − n0
r2 = , (4.3)
n + n0
et
2n
t2 = , (4.4)
n + n0
Donc r1 = −r2 , on note r = |r1 |.
On a alors :
(n − n0 )2 4n0 n
r2 + t1 t2 = 2
+ = 1, (4.5)
(n + n0 ) n + n0
On pose R = r2 et T = t1 t2 , où R et T sont respectivement les pouvoirs de réflexion et de
transmission :
R + T = 1, (4.6)
Remarque
Le signe (−) qu’on a dans la première réflexion vient du fait qu’on a réflexion sur une milieu plus
réfringent.
Figure 4.2
On a :
A1
= r, (4.7)
A0
A2
= rt1 t2 , (4.8)
A0
A3
= r3 t1 t2 , (4.9)
A0
c Copyright 2019 D. Mgharaz 42
CHAPITRE 4. LES INTERFÉRENCES LOCALISÉES
Soit une lame à faces parallèles placée dans l’air (n0 = 1) taillée dans un matériau transparent
homogène d’indice n = 1, 5. Nous obtenons alors les coefficients suivants :
A1 A2 A3 A4
⇒ A0
= 0.2, A0
= 0.192, A0
= 0.0076, A0
= 0.0003
A partir du troisième rayon, l’amplitude est négligeable. Ainsi, on ne considére que les deux
premiers rayons d’amplitudes respectives comparables A1 et A2 . Par conséquent, on est dans le cas
d’interférences à deux ondes seulement et les franges seront bien contrastées.
Figure 4.3
Dans ce cas, on a :
A1
= t1 t2 , (4.10)
A0
A2
= r2 t1 t2 , (4.11)
A0
A3
= r4 t1 t2 , (4.12)
A0
Exemples :
A1 A2 A3
⇒ A0
= 0.96, A0
= 0.038, A0
= 0.0015
On aura donc une interférence à deux ondes mais avec un mauvais contraste.
A1 A2 A3
⇒ A0
= 0.1, A0
= 0.09, A0
= 0.081
c Copyright 2019 D. Mgharaz 43
CHAPITRE 4. LES INTERFÉRENCES LOCALISÉES
Figure 4.4
1 sin2 r
δgeo = 2ne.( − ) = 2ne.cos(r), (4.18)
cos(r) cos(r)
La réflexion air-verre introduit une différence de marche supplémentaire : δsup = λ2 . D’où l’expres-
sion de la différence de marche :
λ
δ = 2ne.cos(r) + , (4.19)
2
Le déphasage s’écrit :
4πne.cos(r)
φ= + π, (4.20)
λ
c Copyright 2019 D. Mgharaz 44
CHAPITRE 4. LES INTERFÉRENCES LOCALISÉES
Figure 4.5
⇒
4πne.cos(r)
φ= , (4.22)
λ
Figure 4.6
c Copyright 2019 D. Mgharaz 45
CHAPITRE 4. LES INTERFÉRENCES LOCALISÉES
On considère une lame à faces parallèles éclairée par une source étendue. En pratique, une lentille
convergente de distance focale f 0 est utilisée pour projetter les rayons d’égale inclinaison dans le
plan focal. On observera sur l’écran des franges telles que ik = constante, en l’occurence, des cercles
concentriques (des anneaux) de rayon Rk .
δ 2ne.cos(r) 1
p= = + , (4.23)
λ λ 2
2ne 1
Pour r = 0, l’ordre p est maximum p0 = λ
+ 2
et appelé ordre au centre.
r2
Pour n > 1, i, r petits et n0 = 1, on a cos(r) = 1 − 2
et i = nr.
−e 2 2ne 1 −e 2
p= i + + = i + p0 , (4.24)
nλ λ 2 nλ
e 2
Soit, nλ
i = p0 − p ⇒
r
nλ
i= .(p0 − p), (4.25)
e
Siqle centre est brillant, l’ordre d’interférence vaut p0 (∈Z). On a donc une frange brillante pour
ik = nλ e
k. Par conséquent, le rayon s’écrit :
r
0 0 nλ
Rk = f ik = f .k, (4.26)
e
Remarque
Par rapport aux franges par réflexion, les franges sombres deviennent brillantes et les franges
brillantes deviennent sombres.
c Copyright 2019 D. Mgharaz 46
CHAPITRE 4. LES INTERFÉRENCES LOCALISÉES
Figure 4.7
Remarques
Figure 4.8
δ 2e.cos(i)
p= = , (4.28)
λ λ
c Copyright 2019 D. Mgharaz 47
CHAPITRE 4. LES INTERFÉRENCES LOCALISÉES
0
Où, e est la distance entre le miroir réel M1 et le miroir virtuel M2 l’image de M2 par la lame
séparatrice.
Figure 4.9
I1 = A20 = I0 , (4.35)
c Copyright 2019 D. Mgharaz 48
CHAPITRE 4. LES INTERFÉRENCES LOCALISÉES
I2 = A2 .A∗2 = 0, (4.37)
Remarque
I0 = I1 + I2 , (4.38)
Toute l’énergie se retrouve dans le faisceau (1) observé sur l’écran E1 .
Figure 4.10
Dans la figure 4.11, on introduit deux lames dans le dispositif précédent. La première lame forme
un angle θ avec le trajet (I), tandis que la deuxième lame est placée perpendiculairement au trajet
(II).
c Copyright 2019 D. Mgharaz 49
CHAPITRE 4. LES INTERFÉRENCES LOCALISÉES
Figure 4.11
Figure 4.12
On éclaire sous incidence normale une lame de verre variable : i = 0 et r = 0 ⇒ cos(i) = cos(r) =
1. On observe des franges par réflexion et par transmission.
On a, p
I = I1 + I2 + 2 I1 I2 cos(φ), (4.43)
λ
On a, ∆δ = λ ⇒ ∆x = 2α
.
c Copyright 2019 D. Mgharaz 50
CHAPITRE 4. LES INTERFÉRENCES LOCALISÉES
Figure 4.13
Remarque
λ
En x = 0, δ = 2
: la frange centrale est bien sombre.
Figure 4.14
c Copyright 2019 D. Mgharaz 51
CHAPITRE 4. LES INTERFÉRENCES LOCALISÉES
Ainsi, ρ2 + e2 − 2eR = 0
Si on néglige e2 :
ρ2 λ
+ ,
δ= (4.48)
R 2
On a φ = Cste ⇒ δ = Cste ⇒ ρ = Cste, on a donc des franges circulaires.
δ = k.λ, (4.49)
où, k ∈ Z.
Soit, r
1
ρ= (k − )Rλ, (4.50)
2
→ Pour les anneaux sombres : √
ρ= kRλ, (4.51)
Figure 4.15
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CHAPITRE 4. LES INTERFÉRENCES LOCALISÉES
A = A1 + A2 + A3 + ..., (4.53)
(1 − R)2 1
= I0 . = I0 . , (4.59)
(1 − R)2 + 2R(1 − Cos(φ)) 1+ 4R
.sin 2 ( φ ))
(1−R)2 2
4R
En posant, M = (1−R)2
1
I = I0 . = I0 .A(φ), (4.60)
1 + M.sin2 ( φ2 ))
où,
1
A=
1 + M.sin2 ( φ2 ))
est appelée fonction d’Airy.
La fonction d’Airy
→ périodique de période 2π.
I= I0
2
⇒ M.Sin2 ( φ2 ) = 1.
c Copyright 2019 D. Mgharaz 53
CHAPITRE 4. LES INTERFÉRENCES LOCALISÉES
Figure 4.16
q
⇒ Sin2 ( φ2 ) = 1
M
⇒ Sin( φ2 ) = ± M1 .
⇒ φ = ± √2M ⇒ ∆φ = 2φ = √4 .
M
4 2(1 − R)
∆φ = √ = √ , (4.61)
M R
Remarques
— Plus M est grand, plus les pics sont fins et plus les anneaux sont fins,
— Des franges circuaires d’égale inclinaison seront localisées à l’infini :
I = Cste ⇒ φ = Cste ⇒ r = Cste ⇒ i = Cste,
— ∆φ très petite ⇒ ∆i largeur d’inclinaison petite : Les franges sont très fines.
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Chapitre 5
La diffraction
5.1 Introduction
La diffraction est une déviation des rayons lumineux qui intervient lorsque la lumière rencontre
un obstacle ou une ouverture et qui ne peut s’expliquer ni par une réflexion ni par une réfraction. En
effet, la diffraction est définie comme le comportement d’une onde lorsqu’elle rencontre un obstacle
de taille comparable à la longueur d’onde λ. Ce phénomène physique est la signature de la nature
ondulatoire de la lumière. Ainsi, la diffraction par un objet peut être interprêtée par l’interférence
d’ondes cohérentes émises par les points de ce dernier.
Dans ce chapitre, nous présentons les principes fondamentaux du phénomène de la difffraction
ainsi que la distribution de lumière ou la répartition d’intensité dans une figure de diffraction.
Figure 5.1 – Diffraction par un trou Figure 5.2 – Diffraction par un trou
rectangulaire circulaire
5.2 Historique
D’un point de vue historique, la diffraction a été découverte en 1665 par un moine italien
”Grimaldi”. Il attribue le changement de trajectoire de la lumière lors de son passage à proximité
d’objets opaques à un nouveau phénomène qu’il appelle diffraction.
Le jury composé de Poisson, Biot et Laplace, et présidé par Agaro ne sera convaincu qu’après une
expérience décisive. En effet, Poisson avait remarqué que les intégrales calculant les intensités de la
lumière diffractée par un petit écran circulaire opaque éclairé par une source ponctuelle, donnait un
point brillant au centre de l’ombre alors que tout laissait à penser qu’on ne devrait avoir aucune tâche
55
CHAPITRE 5. LA DIFFRACTION
Figure 5.3 – Christiaan Huygens (1629- Figure 5.4 – Thomas Young (1773-1829),
1695), est un mathématicien-physicien hol- est un physicien−médecin anglais ; en 1804,
landais. Il fut le premier à interprêter la dif- il découvre le phénomène des interférences
fraction par la nature de la lumière dont lumineuses (expérience des trous d’Young)
il présente la théorie ondulatoire dans son en se référant à la théorie ondulatoire d’Huy-
”Traité de la lumière” paru en 1690. gens.
Figure 5.5 – Augustin Fresnel (père Figure 5.6 – Joseph Von Fraunhofer
des phares modernes, 1788-1827), est un (contemporain de Fresnel, 1787-1826), est
ingénieur−physicien français passionné de un opticien−astronome allemand. Fraunho-
recherche. En 1817, soutenu par Arago il fer développa une théorie autour de la dif-
dépose un mémoire mathématique (appelé fraction dans des cas où la source lumineuse
par la suite ”intégrale de Fresnel”) sur la et l’écran d’observation sont tous deux à une
diffraction devant l’Académie des Sciences, distance très éloignée de l’objet diffractant
mémoire montrant la nature ondulatoire de (diffraction à l’infini ) contrairement à la
la lumière (les idées de l’époque penchent théorie de Fresnel englobant tous les types
plutôt pour une théorie corpusculaire de la de diffractions (diffraction à distance finie).
lumière).
lumineuse. L’expérience d’Arago confirma entièrement la théorie malgré ces conséquences imprévues
et paradoxales.
c Copyright 2019 D. Mgharaz 56
CHAPITRE 5. LA DIFFRACTION
— Contribution d’Huygens : Chaque point P de la surface Σ peut être considéré comme une
source secondaire qui émet une ondelette.
— Contribution de Fresnel : Ces sources secondaires, dont la phase de chaque source est égale à
celle de l’onde d’origine et dont l’amplitude est proportionnelle à celle de l’onde incidente, sont
mutuellement cohérentes. L’amplitude complexe de l’onde lumineuse au point d’observation
M est la somme des amplitudes complexes des ondelettes produites par toutes les sources
secondaires appartenant à Σ.
2π 2π
A(M ) = A0 .ds.t(P ).e−jφ = A0 .ds.t(P ).e−j λ δ = A0 .ds.t(P ).e−j λ [SP M ] (5.1)
t(P ) étant la transparence de l’ouverture au point P , tel que :
1 : T rou
t(P ) =
0 : Opaque
Remarque
Dans le cas d’une lame de verre transparente d’indice n et d’épaisseur e, t(P ) s’écrit :
c Copyright 2019 D. Mgharaz 57
CHAPITRE 5. LA DIFFRACTION
2π
t(P ) = t0 .e−j λ (n−1)e (5.2)
Pour accéder à la différence de marche δ, nous comparons les chemins optiques [SP M ] et [SOM ] :
~ .u~0 ⇒ P H 0 = −OP
[P H 0 ] = −n.OP ~ .u~0 (5.7)
~ .(~u − u~0 ) ⇒ [SP M ] = OP
[SP M ] − [SOM ] = OP ~ .(~u − u~0 ) + [SOM ] (5.8)
2π 2π ~ 2π
⇒ .[SP M ] = .OP .(~u − u~0 ) + .[SOM ] (5.9)
λ λ λ
2π 2π ~
⇒ .δ = .OP .(~u − u~0 ) + φ0 (5.10)
λ λ
2π
où, φ0 = .[SOM ] est le retard de phase dû au trajet SOM .
λ
Finalement, l’amplitude complexe de la vibration lumineuse au point M est la somme des am-
plitudes des ondelettes :
ZZ ZZ
−jφ0 −j 2π u−u~0 )
~ .(~ 2π ~ ~0
A(M ) = A0 .e ds.t(P ).e λ
OP
= A0 ds.t(P ).e−j λ OP .(~u−u ) (5.11)
Σ Σ
c Copyright 2019 D. Mgharaz 58
CHAPITRE 5. LA DIFFRACTION
Dans ces conditions, calculons l’expression de l’amplitude complexe diffractée au point d’obser-
vation M :
→ Dans le repère Oxyz, on écrit :
c Copyright 2019 D. Mgharaz 59
CHAPITRE 5. LA DIFFRACTION
Posons,
πa πb
u=[ (α − α0 )] v=[ (β − β 0 )] (5.22)
λ λ
Sin(u) Sin(v)
z = ab[ ][ ] (5.23)
u v
L’amplitude diffractée à la position de l’écran s’écrit :
Sin(u) Sin(v)
A(M ) = A0 .z = A0 .ab.[ ][ ] (5.24)
u v
L’intensité de la lumière diffractée par l’ouverture rectangulaire est donnée par :
Sin(u) 2 Sin(v) 2
I = A(M ).A∗ (M ) = I0 .[ ][ ] (5.25)
u v
Où, I0 = A20 .a2 b2 est l’intensité de la tache centrale dans la direction du faisceau incident.
Remarque
La fonction [ Sin(µ)
µ
]2 est une fonction qui admet :
— un maximum principal en µ = 0,
— des minimums nuls en µ = k.π,
— des maximums secondaires en µ = [ (2k+1)π
2
].
Figure 5.9
c Copyright 2019 D. Mgharaz 60
CHAPITRE 5. LA DIFFRACTION
Avec,
2π
u= (α − α0 )
λ
Enfin, l’intensité diffractée par une fente s’écrit :
π.a
I = A(M ).A∗ (M ) = A20 .a2 .sinc2 (u) = I0 .sinc2 [ (α − α0 )] (5.27)
λ
Dans le cas où l’onde plane incidente se propage suivant l’axe Oz, α = 0. Dans la direction u~0 , le
point M dépend de l’angle θ entre cette direction et l’axe Oz. Ainsi, on écrit que α0 = sin(θ).
sin( π.a
λ
sin(θ)) 2
I = I0 .[ π.a ] (5.28)
λ
sin(θ)
Cas particulier
X
Si on place un écran d’observation à une distance D finie de la fente, on écrit : sin(θ) ≈ D
Figure 5.10
L’intensité I admet :
— en X = 0 : un maximum principal de valeur I0 .
— en X = ±m( λD a
) : des minimums nuls.
— en X = ±(m + 1/2).( λD a
) : des maximums secondaires.
Où m est un entier.
Remarque
c Copyright 2019 D. Mgharaz 61
CHAPITRE 5. LA DIFFRACTION
Figure 5.11
Au point M situé sur l’écran d’observation, l’amplitude résultante est donnée par :
−b +b
Z + a2 Z + a2
2
−j 2π
2 2π πa πb
A(M ) = A0 .[ e λ
x.sinθ
dx + e−j λ x.sinθ dx] = 2A0 .a.sinc( .sinθ).cos( .sinθ)
−b
2
− a2 +b
2
− a2 λ λ
(5.29)
L’intensité diffractée est exprimée par :
πa πb πaX πbX
I(M ) = A(M ).A∗ (M ) = 4A20 .a2 .sinc2 ( .sinθ).cos2 ( .sinθ) = 4I0 .sinc2 ( ).cos2 ( )
λ λ λD λD
(5.30)
Sous une forme générale, l’intensité peut s’écrire comme suit :
Compte tenu de l’allure de la courbe I, la figure d’interférence obtenue est composée d’une frange
centrale brillante avec une série de franges noires et brillantes alternées de part et d’autre de cette
frange centrale. L’intensité des franges brillantes diminue au fur et à mesure que l’on s’écarte de la
tache centrale.
Figure 5.12
c Copyright 2019 D. Mgharaz 62
CHAPITRE 5. LA DIFFRACTION
Figure 5.13
La fonction réseau
Nous étudions la somme :
sin(N φ/2)
S(φ) = ej(N −1)φ/2 . (5.37)
sin(φ/2)
Figure 5.14
c Copyright 2019 D. Mgharaz 63
CHAPITRE 5. LA DIFFRACTION
sin(N φ/2) 2
R(φ) = ( ) (5.38)
sin(φ/2)
I = I0 .R(φ) (5.41)
Figure 5.15
On considère une ouverture circulaire de rayon RO . Cette dernière est éclairée par source parallèle
qui se trouve à l’infini, et l’observation se fait via un écran placé à la dictance D de l’ouverture (voir
la figure 5 − 16).
Figure 5.16
c Copyright 2019 D. Mgharaz 64
CHAPITRE 5. LA DIFFRACTION
La distribution angulaire de l’intensité de la lumière diffractée par l’ouverture circulaire est donnée
par :
2.J1 (ξ) 2
I(θ) = I0 .( ) (5.42)
ξ
Avec, ξ est donné par :
2.π.sinθ
I(θ) = .RO (5.43)
λ
J1 (ξ) étant la fonction de Bessel du 1er type et du 1er ordre. La définition générale à n type est
donnée par :
∞
X (−1)m X
Jn (X) = .( )2m+n (5.44)
m=0
m!(m + n)! 2
La distribution d’intensité diffractée par une ouverture circulaire montre une intensité maximale pour
la tache centrale (environ ≈ 85% de la lumière diffractée), alors que les anneaux concentriques qui
l’entoure ont une intensité qui décroit rapidement. A noter que le premier anneau clair correspond
à environ 1, 75% de l’intensité au centre. Comme le montre la figure de diffraction ci-dessous, cette
dernière se compose d’une tache centrale très intense appelée ‘’tache d’Airy” entourée d’anneaux
clairs et sombres moins intenses.
Figure 5.17
Figure 5.18
c Copyright 2019 D. Mgharaz 65
CHAPITRE 5. LA DIFFRACTION
2π
ξ = 3, 832.RO . .sinθ (5.45)
λ
Pour θ faible, la largeur angulaire totale du premier maximum est la suivante :
λ
θ = 1.22 (5.46)
2RO
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