Taleb Mounia
Taleb Mounia
Taleb Mounia
N° d’ordre :
THESE
Présentée en vue de l’obtention du diplôme de
DOCTEUR EN SCIENCES
Spécialité: Electromécanique
Par :
TALEB MOUNIA
Soutenue le : 18/03/2018
Devant le Jury composé de :
Président L.KHOCHEMANE Professeur Université de Skikda
اآلالت الدوا رة تلعب دورا مهما في أي سلسلة تكنولوجية ،إنها حالة طاحونة الخام لمصنع اإلسمنت بالما
لبيض .هذا العمل هو جزء من تشخيص هذه اآلالت .تتكون هذه األخيرة من أجزاء حساسة (محركات،علبة
الكثير من مسننات،محامل،محامل وتروس) تتعرض األحمال ميكانيكية عالية وظروف صناعية قاسية.
حاالت تدهور بإمكانها أن تسبب خلال في هذه اآلالت :سوء التحام لألسنان ،انكسار العمود ،خلل في الجلبة
الداخلية للمدحرج الحامل.
قام هذا العمل من ناحية،بتنفيذ دراسة للحصول على معلومات عن تصور األشخاص حول أهمية وإدارة
السالمة (دراسة استقصائية في موضوع السالمة وظروف العمل).
من ناحية أخرى فإن مراقبة المروحية من خالل تحليل االهتزاز اتقد تم استعماله كمؤشر لألخطاء،ما سمح
بتشخيص النظام.
Mots clés :
Surveillance, Maintenance conditionnelle, santé sécurité au travail, analyse vibratoire,
analyse spectrale.
Abstract
From now on, the maintenance efficiency of industrial systems is a major economic
challenge for their commercial exploitation. The main difficulties and sources of
inefficiency lie in the choice of the maintenance actions to be undertaken at the
appropriate time, especially when the machine plays a vital role in the production
process, in the case of our machine. These shortcomings can have serious
consequences. In order to avoid unplanned downtime and the consequent significant
economic impact, these equipment must be continuously monitored and all signs of
defects checked before it is too late. Conditional maintenance is the solution,
incorporated into management systems, it has proved its worth; Reduce downtime,
optimize manufacturing, resources and profitability of production the case of the
cement industry. For conditional maintenance to be effective, accurate and reliable
measurements Experience has shown that vibration analysis is the most reliable tool
that gives the deteriorating state of a rotating machine early and in the best way. It
makes it possible to identify the forces as soon as they appear, before they have
caused irreversible damage, it will also allow, after analysis, to deduce the origin and
to estimate the risks of failure. In this sense, I carried out a study at the Elmalabiod
cement plant, which adopted continuous monitoring in collaboration with a
maintenance company (SME) in charge of equipment maintenance for the cement
plants in the east, hoping to achieve a Optimal policy for conditional maintenance.
Real measurements were analyzed by the vibratory indicator with satisfactory results.
are required.
Key words:
Monitoring, Conditional maintenance, Health and safety at work , analyze vibratory,
analyze spectral,
Remerciements
Au terme de ce travail, je tiens à exprimer ma profonde gratitude et mes sincères
remerciements à mon Directeur de thèse Pr. CHAIB Rachid .pour tout le temps qu’il
m’a consacré, ses directives précieuses, et pour la qualité de son suivi durant toute la
période de mon encadrement.
J’adresse mes sincères remerciements à toutes les personnes qui par leurs paroles,
leurs écrits, leurs conseils et leurs critiques ont guidé mes réflexions et ont accepté à
me rencontrer et répondre à mes questions durant mes recherches en particulier
Dr.Gadri Larbi.
Mes remerciements vont enfin à toute personne qui a contribué de près ou de loin à
l’élaboration de ce travail.
LISTE DES TABLEAUX
1 Introduction 5
1.1 La fonction maintenance : l’émergence d’un besoin 5
1.1.1 Qu’est ce que la maintenance 6
1.1 .2 De l’entretien « un mal nécessaire » à la maintenance « source de 6
profits »
1.1.3 Différents formes de maintenance 6
A La maintenance corrective 7
B La maintenance préventive 8
1.1.4 La fonction maintenance 11
1.1.5 La fonction méthodes 12
1.1.6 La fonction ordonnancement 12
1.1.7 La fonction réalisation des interventions 12
1.1.8 Management de la maintenance 12
1.1.9 Politique de maintenance 13
1.1. 10 Stratégie de maintenance 13
1.1. 11 La méthode MBF Maintenance Basée sur la Fiabilité 13
1.1. 12 La stratégie TPM Total Productive Maintenance 14
1.1. 13 La stratégie LCC Life Cycle Cost 15
1.2 Le concept de sécurité au travail 16
1.2.1 Quelles sont les obligations du fabricant des machines ? 17
1.2.2 Les différentes étapes pour une machine sûre Évaluation des risques 17
1.2.3 Quelques définitions de la sécurité 20
1.2.4 Stratégie d’analyse des risques 20
1.2.5. L’intérêt d’une stratégie de prévention des risques 20
1.2.6 Méthodes d’analyse 20
1.2.7 Management des risques 22
1.2.8 Les bases historiques de la sécurité 24
1.2.8.1 la sûreté de fonctionnement 24
1.2.8.2 Les concepts de la sureté de fonctionnement 26
1.2.9 Notions fondamentales des concepts de la sureté de fonctionnement 27
TABLE DES MATIERES
1.2.9. 1 La fiabilité 27
1.2.9. 2 La disponibilité 28
1.2.9. 3 La maintenabilité 28
1.3 La prescription comme outil de la sécurité 28
1.3.1 Rôle de la prescription 28
1.3.2 Application de la prescription dans l’industrie 28
1.3.3 Les déviations par rapport aux règles de sécurité et procédures 29
1.4 L’émergence du concept de la culture de sécurité 30
1.4.1 La culture 30
1.4.2 Mesure de la culture de sécurité : le questionnaire de culture de 30
sécurité
1.5 La Santé Sécurité au Travail SST 31
1.5.1 Les accidents de travail 31
1.5.2 Comportement organisationnel 32
1.5.3 Sécurité et conditions de travail 32
1.5.4 Commentaire 34
1.5.5 Conclusion 35
2.2 Défaillances 37
2.3 Temps 39
2.4 Causes de défaillance du système 41
3.1 Introduction 63
3.2 Notions fondamentales 64
3.2.1 Définition d’une vibration 65
4.1 Introduction 87
4.2 Application de l’analyse vibratoire à un ventilateur zone cru (cas de la 91
Cimenterie d’Elmalabiod)
93
4.2.1 Suivi vibratoire du ventilateur R1S07
4.3 Méthode de détection des défauts des réducteurs (palier, roulement, 94
dent)
96
4.3.1 Comportement vibratoire après l’incident
Pour atteindre ces objectifs, le travail de cette thèse est organisé autour de deux grandes
questions: la première sert à évaluer la culture de sécurité du personnel en répondant à un
questionnaire mis à leur disposition. Ainsi, arriver à déterminer l’influence de la politique de
maintenance sur la sécurité des employés et d’obtenir des indications sur la perception des
personnes sur l’importance et le management de la sécurité. La deuxième consiste au diagnostic
des défaillances en appliquant la maintenance conditionnelle, en faisant appel à l’outil de
surveillance par analyse vibratoire.
2
Le document présenté est constitué de 4 chapitres qui peuvent être résumés et évalués
comme suit. :
Le chapitre 1 consiste à donner un aperçu général de la première partie du sujet de la
thèse. Deux contributions sont attendues : d’une part appréhender les différents aspects de la
gestion des risques, de la prévention de la santé de la sécurité du travail, puis l’évaluation des
résultats d’un questionnaire fait dans différentes cimenteries de l’est Algérien. D’autre part une
introduction décrivant le contexte maintenance (notamment les différentes formes de
maintenance, la fonction méthodes et la stratégie de maintenance). Le chapitre se termine par les
concepts de la sureté de fonctionnement et une conclusion.
Le chapitre 3 décrit l’analyse vibratoire et présente les différents types des signatures
vibratoires.
Il commence par décrire une vibration, types et caractéristiques des capteurs, le choix de
l’emplacement de ces derniers sur des points significatifs de l’équipement en question. Ensuite,
il explique comment utiliser les différentes analyses vibratoires, à savoir (l’analyse spectrale,
l’analyse en niveaux global, en accélération et en vitesse, et l’analyse d’enveloppe ou bandes
latérales). A la fin, on obtient une vue claire quant à la manière dont ces analyses peuvent
montrer le changement de fonctionnement d’un équipement avec précision, et pouvoir faire un
diagnostic juste tout en aboutissant à la cause probable de dysfonctionnement de la machine.
Le chapitre 4 est une application de la maintenance conditionnelle en faisant appel à
l’outil de surveillance par analyse vibratoire. Ce chapitre commence par présenter l’état de
l’équipement de commande du ventilateur à étudier avec une discussion à propos de mesures
effectuées après un incident qui a touché l’équipement. Il se poursuit en décrivant d’autres
mesures effectuées sur tous les composants de l’équipement de commande (moteur, réducteur et
paliers). Ce chapitre se termine par une discussion des résultats de mesures suite à l’application
des analyses des niveaux vibratoires globaux relevés en accélération, en vitesse et DEF, spectrale
et d’enveloppe. L’objectif est de montrer l’utilisation de l’analyse vibratoire dans le domaine de
la localisation des défaillances (diagnostic) et de l’anticipation ou de la prédiction des
3
éventuelles dégradations pouvant affecter un système et aussi l’identification des causes de ces
défaillances.
Le travail est terminé par une conclusion dégageant des perspectives et des
recommandations importantes pour l’entreprise.
4
CHAPITRE 1
1. Introduction
Depuis des décennies, le mot sécurité prend de plus en plus d’espace dans le jargon
utilisé. Tout particulièrement avec l’émergence du concept de système de management et
l’arrivée des normes qui caractérisent la sécurité. Parallèlement, l’évolution du mot sécurité est
marquée aussi par l’évolution des approches et techniques, parmi les premières tentations, nous
trouvons la définition qui est largement répondue en industrie, qui considère la sécurité comme
l’« aptitude d’une entité à éviter de faire apparaitre, dans des conditions données, des
événements critiques ou catastrophiques » (Essehmoudi et Hammoumi, 2015). Ainsi
aujourd'hui, la maintenance est devenue un facteur de compétitivité et de pérennité décisive
visant à répondre aux impératifs industriels, à savoir améliorer la fiabilité des équipements et la
qualité de ses produits tout en réduisant les coûts (Monchy, 2003). C’est l'une des composantes
stratégiques de toute entreprise. Désormais, les entreprises qui survivent et prospèrent sont celles
qui ont su à chaque foi évaluer et repositionner leur maintenance pour s'adapter en permanence
aux nouvelles conditions imposées par l’âge des matériels de production et la concurrence du
marché.
1.1. La fonction maintenance : l’émergence d’un besoin : La maintenance est l’une des
fonctions de l’entreprise, mais elle n’est pas une fin en soi. A ce titre, elle est peu lisible et
parfois méconnue des décideurs qui sous-estiment son impact. Et portant, elle devient une
composante de plus en plus sensible de la performance de l’entreprise. Il est donc important de la
faire mieux connaitre. Concevoir, produire et commercialiser sont des fonctions « naturelles »
facilement identifiables et rarement négligées, à juste titre. Par contre, la maintenance n’est
qu’un soutien à la production, son principal client. C’est donc une fonction « masquée », agissant
comme prestataire de service interne et, de plus, fortement évolutive.
Bien organisée, elle est un facteur important de qualité, de sécurité, de respect des délais
et de productivité, donc de compétitivité d’une entreprise évoluée : c’est incontestable après
expérience, mais ce n’est pas évident de prime abord. C’est souvent « par défaut » que preuve
est faite : le cout des conséquences d’une panne majeure, sa médiatisation parfois, joue un rôle
5
moteur dans la prise de conscience qu’on ne peut pas faire l’économie d’une maintenance
efficace (Monchy , 2003).
6
Face aux marchés concurrentiels, les entreprises sont de plus en plus conscientes de
l’enjeu économique que représente la maintenance, et en particulier celle des outils et
équipements de production (Mouss et al, 2003).
La maintenance est désormais considérée comme une source de productivité et un pilier de
l’activité industrielle. Elle peut en effet contribuer à limiter les prix de revient par la diminution
des arrêts et l’augmentation de la disponibilité des équipements, et ainsi augmenter la
productivité, la continuité et la qualité de la production (DE Groote, 1993).
1.1.3. Différentes formes de maintenance : Deux grandes classes de maintenance ont été
défini par les experts et ceci selon la présence de défaillance: La maintenance corrective (en
présence de défaillance) et la maintenance préventive (en absence de défaillance) comme
illustré sur la figure 1.
7
La maintenance est acceptée, lorsque la recherche permanente du meilleur rapport
usage/coût, conduit à accepter la défaillance d’un équipement, avant d’envisager des actions de
maintenance. Cette maintenance peut être légitime pour les équipements de criticité mineure ou
nulle.
La maintenance est palliative, lorsque l’action corrective est destinée à permettre à
l’équipement d’accomplir provisoirement tout ou partie de la fonction requise.
Ic= Intervention
corrective
8
Ip= Intervention préventive
Cette maintenance est systématique, si elle est effectuée selon un échéancier établi ou
selon le temps écoulé ou le nombre d’unités produites, mais sans contrôle préalable de l’état de
l’équipement.
Cette maintenance est prévisionnelle, lorsqu’elle est exécutée en suivant les prévisions
extrapolées de l’analyse et de l’évaluation de paramètres significatifs de la dégradation du bien.
(AFNOR, 2002a).
9
Elle se rapporte au suivi par mesures périodiques d'une dégradation jusqu’au seuil d'alarme qui
déclenche une intervention préventive conditionnelle
Le schéma suivant illustrera mieux la différence entre ces deux méthodes de maintenance
préventive (systématique et conditionnelle) :
10
Figure7 : Les stratégies de maintenance ( Boulenger & Pachaud,1998)
11
1.1.5. La fonction méthodes : La préparation est la vocation première des services méthodes.
Pour la maintenance corrective, la préparation passe par l’anticipation des risques encourus, puis
par une anticipation des problèmes qui peuvent freiner l’intervenant.
Pour la maintenance préventive, elle consiste à définir le plan de maintenance d’un
équipement, puis à évaluer son coût et son efficacité afin de les optimiser.
Pour la maintenance externalisée, la préparation consiste à définir les règles et les
procédures destinées au prestataire choisi, puis « d’accompagner » le prestataire lors de ces
travaux sur site.
D’autres activités sont généralement confiées au service méthode, à savoir :
- Propositions d’améliorations techniques et/ou organisationnelles ;
- Assistance technique sur site - soutien aux intervenants sur site - aide au diagnostic.
1.1.7. La fonction réalisation des interventions : La fonction réalisation a pour objet d’utiliser
les moyens mis à disposition, suivant les procédures imposées, dans les délais préconisés, pour
réaliser dans les règles de l’art, une tâche définie et remettre le matériel dans un état spécifié
(Monchy, 2003).
La réalisation peut nécessiter un diagnostic c'est-à-dire identifier et caractériser la défaillance.
13
manière systématique ; les raisons qui conduisent à préférer tel type de tache de maintenance
sont explicitées formellement (Zwingelstein, 1996).
1.1.12. La stratégie TPM Total Productive Maintenance : Née au japon dans les années 70, la
TPM fut largement diffusée par le Japanese Institute of Plant Maintenance. La stratégie TPM est
fondamentalement un élargissement du rôle de la maintenance à la totalité du personnel c'est-à-
dire la participation de tous les services notamment ingénierie, production, maintenance et tous
les niveaux hiérarchiques, des dirigeants aux opérateurs. Elle s’inscrit dans les stratégies
fondamentales du juste à temps (zéro panne, zéro stock, zéro délai etc.).
14
Figure 10 : De l'ancienne attitude vers l'attitude Total Productive Maintenance (Monchy , 2003)
La TPM permet de passer d’un système où les fonctions et responsabilités envers les
équipements sont très délimitées, à un système où les responsabilités sont partagées.
La TPM est définie par Renault comme la recherche permanente de l’amélioration des
performances des équipements de production avec une implication concrète au quotidien par
tous les acteurs.
La TPM permet de passer d’un système où les fonctions et responsabilités envers les
équipements sont très délimitées, à un système où les responsabilités sont partagées Bufferne,
2006)
La TPM est définie par Renault comme la recherche permanente de l’amélioration des
performances des équipements de production avec une implication concrète au quotidien par
tous les acteurs.
1.1.13 .La stratégie LCC Life Cycle Cost : Issues d’un concept développé initialement au
Royaume Uni dans les années 70, ces stratégies cherchent à considérer l’impératif de
maintenance sur l’ensemble du cycle de vie de l’équipement. Plus précisément, le LCC désigne
la somme du coût d’investissement de l’équipement, des coûts cumulés d’utilisation sur la vie de
l’équipement, des coûts cumulés de maintenance en fonction d’une politique donnée ainsi que
des coûts liés à l’élimination de l’équipement (Dhillon , 1989)
15
1.2. Le concept de sécurité au travail : Le deuxième concept auquel nous nous intéressons est
la sécurité. La notion de sécurité s’applique à des domaines très variés. Elle peut être relative aux
actes de vandalisme, d’intrusion ou d’agression (sécurité dans le métro, sécurité et
surveillance, sécurité informatique, sécurité nucléaire, etc.).Elle peut également avoir une
connotation sociale (sécurité de l’emploi, sécurité sociale, etc.) ou territoriale (sécurité
nationale, sécurité intérieure, etc.).Pour distinguer ce type de sécurité les anglo-saxons utilisent
d’ailleurs le terme spécifique de Security (Gayon, 2001). D’autres aspects de la sécurité sont
rassemblés en anglais sous le terme safety. Ils peuvent concerner par exemple la fiabilité des
moyens de transports (sécurité routière, sécurité aérienne, sécurité ferroviaire) ou encore la
fiabilité des produits consommés (sécurité sanitaire, sécurité alimentaire). La sécurité dont il est
ici question est celle liée aux activités industrielles.
Ainsi, la sécurité des machines assure la sécurité juridique du fabricant et de l’exploitant. De ce
fait, l’amélioration de la sécurité et la réduction des accidents du travail constituent pour des
raisons à la fois éthiques, économiques et juridiques une préoccupation majeure des législateurs
et des industriels. Les utilisateurs de machines attendent qu’on leur propose exclusivement des
machines et des appareils sûrs, et ce, partout dans le monde. Parallèlement, il existe partout dans
le monde des règles visant à protéger les utilisateurs de machines. Ces règles varient d’une
région à une autre. Cependant, elles sont largement unanimes sur les procédés imputables au
fabricant pour la construction et la modernisation de machines :
Lors de la construction de machines, le fabricant doit procéder à une évaluation des
risques (également appelée analyse des risques ou étude de risque) pour identifier et évaluer tous
les risques et points dangereux possibles.
En fonction de cette évaluation des risques, le fabricant de la machine doit éliminer ou
réduire le risque par des mesures adéquates. Si le risque ne peut être éliminé par des mesures
structurelles ou si le risque résiduel n’est pas tolérable, le fabricant de la machine doit
sélectionner et utiliser des équipements de protection adéquats et, le cas échéant, informer
l’utilisateur des risques résiduels.
Pour s’assurer que les mesures prévues sont efficaces, une validation globale est
obligatoire. Cette validation globale doit évaluer les mesures structurelles aussi bien que
techniques ainsi que les mesures d’organisation dans le contexte.
La sécurité est un besoin fondamental de l’homme. La réduction des accidents du travail
dépend de la sécurité des machines et des installations. Elle procède également des hommes, de
16
leur implication, de leur formation professionnelle. L’objectif est donc le suivant : les opérateurs
et le personnel de maintenance doivent pouvoir faire confiance à la sécurité d’une machine !
Les décideurs de l’industrie sont responsables de leurs salariés ainsi que d’une production
rentable et efficace. C’est seulement si l’encadrement place la sécurité au sommet de ses
préoccupations quotidiennes que le reste du personnel ne s’opposera pas au sujet. Désormais, la
sécurité des machines dépend en grande partie de l’application correcte des directives et des
normes.
1.2.1. Quelles sont les obligations du fabricant des machines ?f
- Concevoir des machines sûres : Les fabricants sont tenus de concevoir leurs machines
de manière à respecter les principes de sécurité et de santé de la Directive Machines. Les
fabricants doivent tenir compte de l’intégration de la sécurité dès la construction des machines.
En pratique, cela signifie que le constructeur doit effectuer une évaluation des risques dès la
phase de conception d’une machine. Les mesures en résultant peuvent être intégrées directement
à la construction.
1.2.2. Les différentes étapes pour une machine sûre Évaluation des risques : Lors de la
conception d’une machine, les risques possibles doivent être analysés et, si nécessaire, des
mesures doivent être prévues pour protéger les opérateurs des risques existants.
Pour assister le fabricant de machines dans cette tâche, les normes définissent et décrivent
le processus d’évaluation des risques. Une évaluation des risques est une suite d’étapes logiques
17
permettant l’analyse et l’évaluation systématiques des risques, (figure11). La machine doit être
conçue et construite en tenant compte des résultats de l’évaluation des risques.
Lorsque c’est nécessaire, l’évaluation des risques est suivie d’une réduction des risques,
étape au cours de laquelle des mesures de protection adéquate sont mises en œuvre.
L’application de mesures de protection ne doit pas générer de nouveaux risques. Il peut être
nécessaire de répéter tout le processus d’évaluation et de réduction des risques pour éliminer
autant que possible les dangers et réduire suffisamment les risques identifiés.
De nombreuses normes présentent l’évaluation des risques en fonction de la machine et des
applications. Lorsqu’aucune norme n’est applicable ou si les normes existantes sont
insuffisantes, on peut utiliser les informations d’autres normes.
18
Figure11 : Processus itératif pour la réduction des risques selon EN ISO 12100-1 ( ISO 12100, 2010)
19
Attention :
- Le processus doit être appliqué à tous les dangers. Il doit être répété (processus itératif)
tant que le risque résiduel n’est pas réduit à un niveau acceptable.
- Les résultats de l’évaluation des risques et la procédure appliquée doivent être consignés
dans le dossier technique.
L’évaluation des risques commence en définissant les fonctions de machine. Il peut s’agir :
- des spécifications de la machine (ce qu’elle produit, sa productivité maximale, les
matières premières prévues) ;
- de son encombrement et du lieu d’installation prévu ;
- de sa durée de vie prévue ;
- des fonctions et modes de fonctionnement souhaités ;
- des dysfonctionnements et défaillances à prévoir ;
- des personnes prenant part au processus de la machine ;
- des produits associés à la machine ;
- de l’usage correct mais aussi des comportements inopinés des opérateurs ou des
mauvaises utilisations raisonnablement prévisibles (abus) de la machine ;
Mauvaise utilisation prévisible : Exemples de comportements inopinés raisonnablement
envisageables des opérateurs ou de mauvaises utilisations prévisibles :
- perte de contrôle de l’opérateur sur la machine (en particulier pour les machines tenues à
la main ou mobiles) ;
- comportement réflexe de personnes en cas de dysfonctionnement, de défaillance ou de
panne pendant l’utilisation de la machine ;
- comportement erroné par manque de concentration ou d’attention ;
- comportement erroné dû à l’exécution d’une tâche sur le principe du « chemin de
moindre résistance » ;
- comportement lié à la pression de maintenir la machine en service à tout prix ;
- comportement de groupes de personnes spécifiques (par ex. enfants, jeunes, personnes
handicapées)
Dysfonctionnements et défaillances à prévoir : Les dysfonctionnements et défaillances
des composants nécessaires aux fonctions de la machine (en particulier du système de
commande) génèrent un fort potentiel de danger. Exemples :
- changement de direction de laminage (mains happées) ;
- déplacement du robot hors de sa zone de travail habituelle.
20
Une fois les fonctions de la machine définies vient l’étape la plus importante de l’évaluation des
risques. Il s’agit de procéder à l’identification systématique des dangers, situations dangereuses
et/ou événements dangereux prévisibles, tableau 1.
1.2.3. Quelques définitions de la sécurité : Face aux dommages qu’a vécu le monde industriel,
il est apparu nécessaire de se reposer la question des enjeux de la sécurité industrielle à moyen et
long terme et d’identifier les enjeux technologiques qui y sont associés. La sécurité industrielle
est une notion plus ou moins bien perçue selon le secteur industriel et la taille des industries
considérées (Digitip, 2003)
1.2.4. Stratégie d’analyse des risques : L’élimination des risques ou leur réduction sous un
seuil acceptable ne peut se faire au premier abord de la situation de travail que si toutes les
compétences et tous les moyens sont à priori disponibles. Cependant, le nombre de facteurs de
risques et le nombre de situations de travail sont à ce point grands qu’il serait utopique et
impossible de vouloir les étudier tous et toutes, a priori, en détail.
Mettre en place une gestion dynamique des risques permettant de diminuer les risques
d’accidents et de maladies professionnelles et les couts importants qui y sont associés, et
21
de parvenir à un meilleur fonctionnement de l’entreprise et un meilleur bien- être du
personnel.
Instaurer dans l’entreprise une culture participative tout en tenant compte des limites de
chacun, afin de donner la possibilité aux membres du personnel de devenir les véritables
acteurs de leur prévention et de celle de leurs collègues.
Se mettre en conformité avec la loi sur le bien- être au travail qui demande qu’une
analyse des risques soit réalisé pour tout le personnel. En cas de non respect de la
réglementation, des sanctions civiles et pénales peuvent être infligées aux dirigeants des
entreprises et à ceux qui les secondent.
1.2.6. Méthodes d’analyse : La plupart des méthodes d’analyse des risques considèrent le risque
comme un événement non désiré ou une défaillance survenant dans le fonctionnement des
installations et de leurs équipements techniques. Elles prennent en considération les facteurs (de
risque) qui peuvent affecter en terme de dysfonctionnement ou de problème ou encore d’erreur
humaine les aspects suivants des systèmes de travail :
Dans un certain nombre de cas, ces méthodes donnent l’apparence d’être orientées sur la
protection des travailleurs, alors qu’en fait ce sont les aspects de fiabilité, de maintenabilité, et
disponibilité du système qui sont visés et qui sont l’objectif premier de la démarche. Il suffit
d’examiner les mesures de prévention proposées, elles visent essentiellement à rencontrer les
exigences de sécurité et de sureté des systèmes de travail. Ces méthodes lorsqu’elles sont
utilisées doivent être complétées par l’étude des conséquences et des effets en terme de
dommage que les événements non souhaités que peuvent produire sur les travailleurs. Cela
implique surtout l’identification de tous les facteurs de risque, l’examen de leur variabilité et
l’impact de cette variabilité sur le risque.
22
Le problème est le suivant : il n’existe pas de méthode universelle et il n’y’a pas non plus
de solution toute faite pour les problèmes en matière d’analyse des risques. Les méthodes
existantes ont chacune leur spécificité. En outre elles ne sont pas clairement délimitées : il existe
des variantes et des combinaisons de méthodes (Tazi, 2008)
Aléas
Occurrence, intensité,
espace de rayonnement
Risque
Menaces =Aléa x
Incertitudes
diffuses Vulnérabilité
Vulnérabilité
Niveau de conséquences
Prévisibles
L’aléa représente un évènement exprimé par sa probabilité d’occurrence, ainsi que la mesure de
son intensité, de sa durée et de son espace de rayonnement.
La vulnérabilité représente les conséquences visibles d’un évènement vis-à-vis des enjeux
de la sécurité, de maintien de patrimoine.
Dans la norme ISO 73 (2002), le risque est défini comme la combinaison de la
probabilité de survenue d’un évènement et de ses conséquences et qui reprend l’idée de
Villemeur (1988) selon laquelle le risque est la mesure d’un danger associant une mesure de
l’occurrence d’un événement indésirable et une mesure de ses effets ou conséquences. Selon
Watel (2001) à chaque risque est associé des facteurs de risque dont la présence accroît la
probabilité d’occurrence du risque, mais sans en constituer une cause nécessaire et suffisante.
1.2.7. Management des risques : Le management des risques est l’ensemble des démarches
permettant d’identifier l’ensemble des risques auxquels un système est exposé, d’évaluer ces
risques, de les hiérarchiser selon des critères les plus explicites possible, permettant de situer leur
23
importance relative et absolue, puis de décider et d’agir de façon appropriée selon cette
importance, afin de contrôler de façon permanente l’évolution de ces risques (Magne et
Vasseur , 2006).
Les principales méthodes d’analyse des risques techniques sont (Laurent, 2003):
– L’APR Analyse Préliminaire des Risques consiste à identifier les éléments dangereux
dans un système et étudier comment ils pourraient conduire à une situation accidentelle. Cette
méthode est préalable aux autres méthodes ;
24
Portes logiques
Les portes logiques permettent de représenter la combinaison logique des événements
intermédiaires qui sont à l’origine de l’événement décomposé (Tableau 2).
Porte ET
L’événement G1 ne se produit que si les événements
élémentaires d1, d2 et d3 existent simultanément.
Porte OU
L’événement G1 se produit de manière indépendante si
l’un ou l’autre des événements élémentaires d1, d2 ou d3
existe.
Porte R/N
Si R=2 et N=3 alors il suffit que deux des événements
élémentaires d1, d2, d3 soient présents pour que
l’événement G1 se réalise.
De nos jours, la compétitivité des marchés industriels fait que les aspects de la qualité des
produits et services ont une grande importance. De même la productivité d’une usine est liée
directement au bon fonctionnement de son fonctionnement. Donc l’amélioration de la fiabilité du
produit vendu ou acheté est devenue une nécessité chez tous les clients et fournisseurs.
26
L’étude de la fiabilité, permet de déterminer au système/équipement concerné, une durée
état de fonctionnement ;
L’étude de la sécurité, permet de définir l’aptitude d’un système/équipement à garantir,
tout au long de sa durée d’exploitation, une fréquence constante d’apparition d’un événement
identifié comme redouté, c’est-à-dire un évènement qui pourrait causer la blessure voir la mort
d’une ou plusieurs personnes.
Ces études de sûreté de fonctionnement sont réalisées en parallèle du cycle de
développement du système/équipement et utilise, pour chacune des phases de développement,
des méthodes d’analyse du type:
Analyse préliminaire des dangers/risques (APD/APR) ;
Graphe de Markov ;
…,
27
1.2.8.2. Les concepts de la sureté de fonctionnement : Dans l’industrie, on parle de plus en
plus de sûreté de fonctionnement (Fig15). Cette discipline, qui a acquis ce nom et sa forme
actuelle principalement au cours du dernier demi-siècle et dans les secteurs de la défense, de
l’aéronautique, de l’espace, du nucléaire, puis des télécommunications et des transports, serait
désormais utile, voire indispensable, à tous les secteurs de l’industrie et même d’autres activités.
28
1.2.9.1. La fiabilité : En termes de statistique, la fiabilité est une fonction du temps R (t) qui
représente la probabilité de bon fonctionnement d’un matériel. La fiabilité est une science à part,
qui s’applique à des produits, des services, des industries, des ateliers etc.
Aptitude d’une entité à accomplir les fonctions requises dans des conditions données pendant
une durée donnée. Elle est caractérisée par la probabilité R(t) ou F(t) que l’entité accomplissant
ces fonctions à l’instant 0 les accomplisse toujours à l’instant t (Sctrick, 2004)
1.2.9.2. La disponibilité : Aptitude d’un outil de production à accomplir une fonction requise
dans des conditions d’utilisation données pendant une période donnée (AFNOR, 2002a).
1.2.9.3.La maintenabilité : Dans les conditions d'utilisation données pour lesquelles il a été
conçu, la maintenabilité est l’aptitude d'un bien à être maintenu ou rétabli dans un état dans
lequel il peut accomplir une fonction requise, lorsque la maintenance est accomplie dans des
conditions données, avec des procédures et des moyens prescrits. » (NF EN 13306, 2001).
Une autre définition ,complémentaire ,fournie par Military (Hand Book-470A , 1997) est la
suivante : la maintenabilité est la relative facilité et économie de temps et de ressources avec
laquelle un système peut être maintenue ou remis dans un état de fonctionnement spécifique,
lorsque la maintenance est exécutée par un personnel ayant les compétences requises et utilisant
les procédures et les ressources matérielles prescrites à chaque niveau de maintenance
spécifique. Cette dernière définition indique que la maintenabilité est une caractéristique ou
aptitude d’un système et que sa mesure se base essentiellement sur l’appréciation du déroulement
des activités de maintenance.la maintenance désigne l’ensemble des activités destinées à
maintenir ou rétablir un système dans un état spécifié ou dans des conditions données de sureté
de fonctionnement, pour accomplir une fonction requise (Menye ,2009)
1.3.1. Rôle de la prescription : L’une des stratégies les plus systématiques pour améliorer la
sécurité des systèmes complexes à hauts risques consiste à accroître la prévisibilité des
comportements techniques et humains (Journée , 2001.)Cette « stratégie d’anticipation » vise à
supprimer l’imprévu à travers la mise en place d’un système de règles et de procédures censé
couvrir tous les cas possibles (Wildavsky , 1988).
29
Hale et Swuste (1998) définissent les règles de sécurité comme un état du système, ou
une façon définie de se comporter en réponse à une situation prévue, établie avant que
l’évènement ne se produire et imposée à et/ou acceptée par les opérateurs du système en tant que
moyen d’améliorer la sécurité ou atteindre un niveau de sécurité requis.
30
Déviations
CULTURE DE SECURITE
Questionnaires
Analyse des causes profondes
des accidents
Conformité intelligente et
adaptation
Figure 16 : Deux courants de pensée sur la question des déviances aux règles de sécurité et procédures
(Tazi , 2008 )
1.4.1. La culture : Le terme de « culture de sécurité » apparait pour la première fois dans
le rapport que des experts du Groupe consultatif international pour la sûreté nucléaire (INSAG),
intitulé «Rapport récapitulatif sur la réunion d'analyse de l'accident de Tchernobyl » ont rendu à
propos de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. Ce terme s’est imposé par la suite dans
l’agenda de toutes les industries dans lesquelles des risques doivent être gérés.
Plusieurs définitions sont disponibles. Celle adoptée en 2006 par la société européenne pour la
qualité des soins (European Society for Quality in Health Care) est la plus connue : la culture de
sécurité désigne un ensemble cohérent et intégré de comportements individuels et
organisationnels, fondé sur des croyances et des valeurs partagées, qui cherchent continuellement
à réduire les dommages aux patients, lesquels peuvent être liés aux soins (Tazi, 2008)
32
Pour évaluer le climat de sécurité, les courants de pensée sur la sécurité industrielle et sur
la SST s’accordent sur l’utilisation d’un questionnaire destiné aux travailleurs. Un questionnaire
de climat de sécurité permet d’avoir des indications sur le ressenti des personnes par rapport à
l’importance de la sécurité dans l’entreprise considérée, il permet également d’avoir une idée
assez précise des croyances et valeurs partagées sur la sécurité (Cox et Cheyne , 1999)Ces
questionnaires essaient de capturer les pratiques et perceptions des personnes et se focalisent sur
le management, les conflits potentiels entre sécurité et production, la charge de travail, les
relations entre le management et la réglementation, les attitudes individuelles et du management
ou encore les pratiques de travail locales et la supervision (Tazi , 2008 ).
1.5. La Santé Sécurité au Travail SST : « La Santé Sécurité au Travail, c’est un état d’esprit,
c’est une culture et ça ne se décrète pas » (Abord, Bachelard, 2012). Elle occupe aujourd’hui
une place fondamentale chez la majorité des entreprises tant les enjeux humains, sociaux,
économiques et juridiques. La protection de la santé et de la sécurité au travail repose sur la
prévention des risques professionnels qui regroupe l’ensemble des dispositions à mettre en
œuvre pour préserver la santé et la sécurité des salariés, améliorer les conditions de travail et
tendre au bien être au travail (INRS). Elle concerne les risques sur la santé physique et psychique
des travailleurs et doit prendre également en compte les risques psychosociaux liés à
l’intensification du travail notamment les contraintes de temps, les cadences élevées, le manque
de maîtrise des tâches et les relations hiérarchiques difficiles (Tazi , 2008 )
1.5.1. Les accidents de travail : Parmi les accidents les plus fréquents, nous pouvons citer, celui
arrivé à la cimenterie Hdjar Essoud. Pendant la manutention d’un moteur de pompe, le moteur a
été libéré et ait tombé sur la main de l’agent, ce qui a provoqué l’amputation de la pulpe du
pouce gauche.
Nous pouvons citer aussi, celui arrivé au moment de débourrage de la goulotte de la traimie
laitier, l’ouvrier a glissé de la passerelle jusqu’au tapis alimentation four ce qui a provoqué une
entorse du pied gauche.
1.5.2. Comportement organisationnel : Une enquêtes quantitative par questionnaire auprès
d’un échantillon représentatif des travailleurs, (100 salariés au moins) de la cimenterie de
Tébessa nous a permis de recueillir, des réponses plus déterminants des conditions de sécurité
(figures 18 ,19).
33
1.5.3 .Sécurité et conditions de travail : Parmi les résultats obtenus par questionnaire, on a
énumérer, à travers les figures 17 et 18, quelques réponses aux questions qui nous semblent
importantes à soulever.
1. Conditions de travail difficiles.
2. Situation complexe sur le lieu de travail.
3. Manque d’hygiène et d’organisation.
4. Sécurité insuffisante de machine.
5. Rythme de travail élevé.
6. Changement souvent de poste de travail.
7. Absence de stratégie de prévention sécuritaire.
8. Manque de stratégie claire en matière de sécurité et santé de travail (SST).
9. Insuffisance en moyens et ressources pour utiliser efficacement les solutions en SST.
10. Manque de ressources humaines et moyens financiers pour assurer une bonne gestion de la
SST
41
%
n 40
)
c 30
e 20
10
e
0
n 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Sécurité et conditions de travail
34
7. Négligence des conséquences d’une lésion professionnelle.
8. Présence d’un Burn-in , être présent de corps au travail, mais absent d’esprit.
9. Certaines personnes, s’obstiner à travailler même quand ça ne va pas, même quand un
médecin recommande quelques jours de repos.
10. Remise en question des processus organisationnels existants.
120
F OUI NON
96 96
r 100
84
é 79
80 68 68 68
q 67
62
u 60 51 49
e
(
% 38
n 40 32 32 33 32
)
c 21
16
e 20
4 4
0
e 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
n Ambiance et attitude des employés au travail
1.5.5. Conclusion : Les réponses aux questionnaires ont montré les graves distorsions existantes
entre les responsables de l’unité et les travailleurs ainsi que la dégradation des conditions de
travail et de sécurité relevées à tous les niveaux. C’est pourquoi, si l’on veut parvenir à une
meilleure protection des salariés, un changement de point de vue s’impose, qui doit savoir ce qui
se passe et qui peut se passer pour organiser sa vie et avoir les bons réflexes en cas de nécessité.
Dès lors que les responsabilités de chacun seraient précisées et comprises par tous, de
nombreuses améliorations seraient plus faciles à réaliser. En fait, il s’agit de renforcer la
transparence et de développer un langage et un vocabulaire communs aux professionnels et à
leurs représentants sur les sujets concernant tous les partenaires du risque et d’établir et faire
connaître les outils de cette communication, développer des programmes de sensibilisation à la
sécurité et de formation du personnel et intensifier les besoins en moyens de protection collective
et individuelle, en utilisant les analyses sécuritaires des tâches et des études ergonomiques.
36
CHAPITRE 2
Dans le langage industriel, la maintenance est liée au risque de défaillance d’un produit et
consiste à palier à ce risque. Un matériel, aussi bien conçu qu’il soit, n’échappe pas, l’expérience
le prouve, à certaines pannes en dehors de celles provoquées par un stockage, une mauvaise
utilisation, un acte de sabotage ou un manque de précaution dans la manutention.
37
l’automobile est un bon exemple de génération de progrès à partir des défaillances « terrain » et
de l’exploitation du retour d’expérience « dossier machines » (Chaib, 2009)
38
D’une façon générale la défaillance peut se manifester en fonction du temps de manière
progressive ou par dérives (par usure ou fatigue), cataleptiques (soudaine) ou de façon aléatoire,
(figure 20)
Défaillance soudaine : Elles sont complètes et soudaines, (figure 20C). Généralement, ses
défaillances sont dues aux défauts pré existants dans les pièces en service. Il apparaît suite à un
défaut soit lors de l’élaboration de la matière, soit lors de l’élaboration de la pièce finie ou lors
du montage. Exemple la rupture brusque d’une pièce mécanique ; le court circuit d’un système
électrique ou électronique. Dans ce cas, il est très difficile d’observer la dégradation, par
conséquent, il est impossible de mettre en place une maintenance conditionnelle.
Défaillance progressive : Dans ce cas, on voit progresser la dégradation, (figure20A). C’est
pourquoi une connaissance des comportements des systèmes est indispensable. A la longue, une
telle défaillance peut devenir une défaillance cataleptique. Exemple les phénomènes d’usure en
mécanique : l’augmentation du frottement ou l’augmentation de la valeur des résistances pour les
systèmes électroniques. Ces défaillances ont une probabilité d’apparition plus ou moins grande
tout au long de la vie d’un matériel. Une telle défaillance est souvent identifiée. Dans ces
circonstances, il devient possible de retirer l’élément dégradé en service avant le point de la
défaillance potentielle et avec une utilisation maximale sans subir une défaillance fonctionnelle.
(Chaib, 2009).
39
défaillance, évolue souvent suivant une courbe en « baignoire » (figure 21) principalement pour
les équipements électromécaniques.
Le taux de défaillance λ(t) indicateur de la fiabilité (exprimé en pannes par heure), peut être
obtenu à partir des retours d’expériences, la vie des équipements se divise en trois phases:
- phase de jeunesse : λ(t) décroît rapidement.
- Phase de maturité : λ(t) est pratiquement constant.
- Phase de vieillesse : λ(t) croît rapidement.
Pannes aléatoires
La première phase dite de jeunesse montre qu'une nouvelle machine a une probabilité
élevée de défaillance, en raison des défauts de conception ou de fabrication (pièces viciées au
départ), de réglage, on n’applique que la maintenance corrective. Cette phase est caractérisée par
un taux de défaillance décroissant en fonction du temps. C’est le cas de rodage en mécanique
exemple des véhicules et le déverminage en électronique exemple des cartes électroniques.
La deuxième phase appelée maturité est caractérisée par un taux de défaillance presque constant,
la probabilité de défaillances est très basse. C’est la période de vie utile dont laquelle on peut
appliquer la maintenance préventive, systématique ou corrective. Quand à la troisième phase de
vieillesse, appelée aussi phase d’usure ou de fatigue, le taux de défaillance est croissant et la
probabilité de panne augmente brusquement à cause du vieillissement des composants et l’usure
des matériaux. Dans cette phase on peut appliquer la maintenance conditionnelle ou prédictive.
Quand à la troisième phase de vieillesse, appelée aussi phase d’usure ou de fatigue, le taux de
défaillance est croissant et la probabilité de panne augmente brusquement à cause du
vieillissement des composants et l’usure des matériaux. Dans cette phase on peut appliquer la
maintenance conditionnelle ou prédictive.
40
2.3 Temps : On choisit tout d’abord une période de référence pour l’analyse des temps. Elle peut
être l’année calendaire mais aussi être adaptée à l’utilisation du matériel, par exemple la durée
d’un voyage aller-retour pour un navire de ligne (environ 100 jours), ou encore la durée entre
deux contrôles réglementaires d’une société de classification ou d’un organisme d’État (10 ans).
La figure 22 donne l’architecture des différents temps dont voici quelques définitions :
- Temps total : période de référence ;
- Temps requis : pendant lequel l’utilisateur exige que la machine soit en mesure d’assurer
la mission définie ;
- Temps effectif d’indisponibilité : partie du temps requis où la machine est incapable
d’accomplir sa mission pour une cause quelconque ;
- Temps effectif de disponibilité : partie du temps requis pendant laquelle la machine est
apte à accomplir sa mission, la fourniture des moyens extérieurs éventuellement
nécessaires étant assurée (Gilles, 2006).
Pour faciliter la gestion des temps, on peut aussi avoir l’approche suivante : La disponibilité d’un
appareil est déterminée par le rapport entre le temps moyen de bon fonctionnement (MTBF) et le
41
temps moyen nécessaire aux opérations de maintenance (MTTR). Cette approche, très prisée par
les Anglo-Saxons, nécessite la définition de nouveaux temps :
— le MTBF (mean time beetweenfailure, moyenne des temps de bon fonctionnement)
caractérise la fiabilité du matériel dans les conditions prescrites d’utilisation ;
— le MTTR (mean time to repair, moyenne des temps des tâches de réparation) caractérise
la maintenabilité du matériel ;
— le MTBO (mean time between overhaul ).
Le MTBF est généralement déterminé par une loi de fiabilité issue du calcul statistique,
mais peut aussi faire appel à l’expérience obtenue lors des premiers mois de fonctionnement
d’une machine.
Le MTTR dépend essentiellement de la conception de la machine, mais doit être aussi
exprimé à partir de données de départ précises telles que le nombre et la qualification du
personnel, l’application de procédures adaptées et la disponibilité de l’approvisionnement
prescrit.
Le MTBO n’a de sens que lors de l’application de la maintenance systématique.
2.4. Causes de défaillance du système
a) Causes externes
42
b) Causes internes
Les causes internes au système sont des éléments du système remplissant une fonction.
Alimenter en énergie, traiter les informations et assurer la sécurité sont des fonctions communes.
La défaillance de l’une de ces fonctions entraine la défaillance des autres fonctions.
D’une manière générale les causes de défaillance d’un élément (entité isolée), sont :
De façon très générale, un mode de défaillance a un des quatre effets suivants sur un
système :
1. Fonctionnement prématuré ;
2. Ne fonctionne pas au moment prévu ;
3. Ne s’arrête pas au moment prévu ;
4. Défaillance en fonctionnement.
43
Il est cependant impossible d’effectuer une analyse concluante en vue d’un diagnostic avec
une liste aussi généraliste. Il est donc nécessaire de développer cette liste, et surtout le point n°4
relatif aux défaillances en fonctionnement. Pour les six domaines technologiques (mécanique,
électrotechnique, électromagnétisme, hydraulique, thermodynamique, chimie), on recense plus
d’une centaine de mode de défaillance en fonctionnement spécifiques et propres à chacune de
disciplines. Un mode de défailace s’exprime donc par la manière dont un système viendra à ne
plus remplir sa fonction. Il s’exprimera en termes physiques : rupture, desserage, coinsement,
court-circuit, etc.
Chacun des types de défaillances se produit dans des conditions particulières. Toutes ces
défaillances ont, la plupart du temps, plusieurs causes. Mais l’analyse de l’importance, des
conséquences et de la rapidité de manifestation aide à construire un diagnostic.
La norme s’est voulu généraliste et a retenu une liste de 33 modes de défaillance génériques
qui décrivent de façon suffisamment précise les défaillances de tout élément quel qu’il soit. Ces
modes de défaillances sont généralement utilisés lors d’analyse AMDEC.
Les modes de défaillance sont la conséquence d’interactions entre 7 paramètres d’influence :
Matière, Milieu, Conception, Réalisation, Montage, Exploitation, Maintenance
Il est donc indispensable de prendre en compte ces interactions lors de l’analyse d’une
défaillance afin de proposer le meilleur remède pour que le phénomène ne se reproduise plus.
Selon la norme (AFNOR X60-510), le tableau suivant donne les modes de défaillance .
44
Tableau 3 : Modes de défaillances ( Belhomme, 2011)
45
2.6. Défaillances rencontrées sur les machines tournantes
Dans le milieu industriel telles que cimenteries, mines les machines tournantes sont des
équipements complexes et ne peuvent être exempts de perturbations et de défaillances, influant
sur la qualité du produit, pouvant provoquer l’arrêt immédiat de toute la chaine technologique ce
qui influe directement sur la production. Les causes de défaillances sont multiples, et donnent
lieu à des anomalies plus ou moins graves. Dans ce qui suit nous allons voir quelques uns des
organes les plus sensibles dans les machines tournantes, ainsi que les défaillances les plus
importantes qui peuvent les toucher.
2.6.1. Défauts d’engrenages : Les principaux défauts survenant sur un couple d’engrenages
d’un réducteur simple sont les défauts répartis sur toute la denture et les défauts localisés sur une
partie de la denture (Faure,1993) Mis-à-part les défauts de fabrication et de montage, on
distingue principalement deux catégories de défauts pouvant atteindre un jeu d’engrenage, les
défauts généralisés et localisés (Feki.2012)
- Défauts généralisés
- Usure abrasive Phénomène présent sur une grande partie de la denture se caractérisant
par un enlèvement de matière dû au glissement des deux surfaces en contact. Le développement
de cette usure est lié à la charge mécanique à transmettre et à la vitesse de glissement, ainsi qu’à
la présence d’éléments abrasifs dans le lubrifiant.
Pitting ou piqûres Il s’agit de trous plus ou moins profonds qui affectent toutes les dents. Se
produisant surtout sur des engrenages en acier de construction relativement dur. Cette avarie peut
apparaître à la suite de légers désalignements d’axes par exemple, à cause de surpressions
locales.
46
- Défauts localisés
- Écaillage Se manifestant par des trous moins nombreux que ceux du pitting, mais plus
profonds et plus étendus. Les dégradations sont produites par fatigue en sous-couche, au point de
cisaillement maximal. Ce phénomène rencontré le plus souvent dans les engrenages cémentés,
évolue très rapidement vers la rupture, sans passer par une phase d’usure.
- Fissuration Généralement au pied de la dent, elle progresse à chaque mise en charge.
Son apparition est due à un dépassement de la limite élastique en contrainte au pied de dent, du
côté de la dent en traction.
- Grippage Conséquence directe d’une destruction brutale du film d’huile, ou d’un
frottement sous charge provoquant des hausses de températures. Le grippage est favorisé
essentiellement par des vitesses élevées, de gros modules, un faible nombre de dents en contact .
( Khelf,2014).
D’une façon générale le signal vibratoire d’un défaut d’engrenage des dents peut être
représenté comme le montre la figure 29. Les systèmes d’engrenage génèrent un signal
47
vibratoire à la fréquence fondamentale d’engrènement des dents d’engrenage, qu’est
généralement différente pour chaque paire d’engrenage (Fakhfakh, 2005)
2.6.2. Défauts des roulements : Un roulement est constitué de deux bagues concentriques, une
bague externe et une bague interne l’une fixée et l’autre tournante avec le rotor. Celles-ci sont
séparées par un ensemble d’éléments roulants qui sont des billes, des rouleaux ou des aiguilles.
La durée de vie du roulement est limitée par la fatigue superficielle des matériaux due aux
contraintes crées par les passages répétitifs des billes sur les pistes, des micros fissures
apparaissant par la suite (figure 31).
48
Zone affectée Ecaillage
Micro fissures
Figure 32 – Quelques défaillances affectant les roulements a- Usure généralisée b- Cage détériorée c-
Corrosion d- Présence de cratères e- Écaillage f- Fissure et cassure g- Grippage h- Trace d’empreintes
(Khelf,2014 )
49
2.6. 3.Défauts des arbres
2.6.3..1. Défaut de Balourd : Le balourd est un défaut qui se rencontre en présence du déséquilibre
de l’arbre d’une machine tournante. Ce phénomène se produit à la vitesse de rotation et est causé
par une mauvaise répartition spatiale des masses dans la structure, entraînant un déplacement du
centre de gravité en dehors de l’axe géométrique du rotor de la machine
tournante.(Cheikh,2005)
2.6.3.2. Défaut de désalignement : Un Défaut d’alignement peut être (figure 34), un défaut de
concentricité : Les axes des arbres présentent un désalignement au niveau de l’accouplement.
Un défaut angulaire : les axes des deux paliers d’un même arbre ne sont pas concentriques.
.(Cheikh,2005).
50
2.7. Diagnostic
51
utilisent des systèmes experts afin d’assurer une maintenance optimale. Un système expert qui a
pour but d’imiter le raisonnement humain, comporte trois éléments : la base de connaissances, le
moteur d’inférence et l’interface avec l’utilisateur (Debiolles, 2007). La base de connaissances et
le moteur d’inférence sont conçus à partir du savoir des experts avant d’être intégrés à un
programme donné. La base de connaissances est composée d’une base de faits et d’une base de
règles : la base de faits regroupe toutes les observations faites sur le système à diagnostiquer et la
base de règles contient les lois qui associent les faits entre eux. Le moteur d’inférence est un
outil informatique développé de façon à raisonner et à tirer des conclusions à partir de la
description d’un problème donné, en utilisant la base de connaissances. L’interface utilisateur
permet aux opérateurs de consulter le système expert. Ils peuvent ainsi vérifier et également
mettre à jour leurs connaissances.
2.7.3. Méthodes internes : Par opposition aux méthodes à base de connaissances, les méthodes
internes exploitent les modèles physiques ou modèles entrées/sorties des procédés pour réaliser
un diagnostic. Les méthodes internes consistent à analyser un certain nombre de valeurs
numériques issues du modèle analytique du procédé et à les comparer à des données mesurées
sur celui-ci. La principale méthode utilisée pour obtenir des valeurs numériques est la méthode
de génération de résidus, comme illustré sur la figure 35. Les résidus peuvent être générés en
utilisant le modèle physique, mais également les modèles "boîte noire" du procédé. La première
phase de diagnostic par génération de résidus consiste à déterminer des grandeurs sensibles aux
défauts et la seconde phase consiste à analyser ces grandeurs afin d’identifier et de localiser les
défauts ou les défaillances détectées sur le procédé (Cocquempotet,al.,1998 ; Orjuela et
al.,2009, ;Debiolles , 2007).
Figure 35 : Processus de diagnostic basé sur la génération de résidus (Cocquempot, et al, 1998)
52
Lorsque le modèle physique du procédé est inexistant ou difficile à obtenir, les méthodes
externes peuvent être utilisées.
2.7.4. Méthodes externes : Le système de diagnostic par les méthodes externes est très répandu
dans les applications industrielles, à cause, entre autres, de la difficulté liée à l’obtention de
modèles physiques du procédé ou de ses composants. Les méthodes externes qui ne nécessitent
pas de modèle physique du procédé sont particulièrement bien adaptées lorsque les seules
informations disponibles sont les signaux issus des capteurs positionnés sur le procédé. Elles
minimisent donc la connaissance a priori sur le procédé à surveiller. Les méthodes externes
reposent uniquement sur l’analyse de données issues du procédé, que ce soit dans un historique
ou en temps réel. Ces données sont souvent regroupées sous l’appellation vecteur d’observations.
La procédure de diagnostic consiste à analyser un certain nombre de caractéristiques extraites du
procédé, et à les associer à un mode de fonctionnement du procédé industriel.
Parmi les méthodes externes, nous trouvons les méthodes de diagnostic par RdF. Le
diagnostic par RdF est privilégié pour des procédés complexes tels que les procédés chimique,
biochimique, énergétique, etc. De nombreux travaux ont permis de montrer l’intérêt de ce type
de techniques (Ondel, 2006 ;Dubuisson, 1993). Elles permettent de modéliser chaque mode de
fonctionnement du procédé par une classe dans un espace de représentation (Lurette ,2003). Une
classe est définie par un regroupement des observations selon leur similarité. La détermination
des classes dans l’espace de représentation permet de définir l’espace de décision (figure 36C).
Les classes sont obtenues par des techniques d’apprentissage et de classification utilisant un
historique de données du procédé. L’affectation ou non d’une nouvelle observation Xk à l’une
des classes indique une opération de classement ou de discrimination.
Figure 36 : Techniques de RdF. (a) – extraction des informations sensibles à l’état du procédé, (b) – vecteur
d’observation Xk et (c) – définition de l’espace de décision. (Lurette ,2003)
53
2.7.5. Diagnostic par les techniques de RdF : Le processus de diagnostic par RdF est
décomposé en deux phases importantes : une phase d’analyse et une phase d’exploitation. La
figure 23 illustre la démarche à suivre pour la conception d’un processus de diagnostic par RdF.
- Phase d’analyse : Dans cette phase, il s’agit d’étudier les informations fournies par les
différents capteurs, les historiques ainsi que l’expérience des opérateurs, afin de définir l’espace
de représentation, de construire l’espace de décision du procédé et d’extraire les règles de
décision. Les règles de décision permettront d’affecter ou non une nouvelle observation X k à
l’une des classes connues.
Figure 37 : Démarche de diagnostic par les techniques de RdF. (Hore et al, 2007)
54
représentation mais également le nombre de paramètres de représentation du système (Ondel
,2006).
- Espace de décision : La détermination de l’espace de décision consiste à partitionner
l’ensemble d’apprentissage en un ensemble de Nc classes, c’est-à-dire de déterminer les régions
de l’espace RD représentatives des différents modes de fonctionnement du système. Soit X =
{X1,X2, · · · ,XN} un ensemble de N observations recueillies sur le procédé, avec Xk = (xk,1 · · ·
xk,D)T. L’objectif est de structurer les N échantillons en classes correspondant aux différents
modes de fonctionnement du procédé industriel. Dans la littérature, il existe deux types
d’approches permettant d’obtenir des frontières de décision entre les différents modes de
fonctionnement : approche analytique et approche statistique (Lurette, 2003 ; Ondel, 2006).
Une phase de validation de ces classes est nécessaire. La phase de validation peut être faite soit
par un expert du système, soit par des critères de validité de la partition (Hore et al, 2007).
Lorsque la classe correspondant à chaque observation est connue a priori, l’apprentissage peut
être effectué en mode supervisé (classification supervisée) (Boudaoud ,1997).
Malheureusement, il n’est pas toujours possible de disposer a priori des connaissances sur les
modes de fonctionnement de chaque observation de la base d’apprentissage. Dans ce cas, le
processus de diagnostic doit mettre en évidence une structure de classes dans un ensemble
d’observations pour lesquelles aucune information quant à leur appartenance aux modes de
fonctionnement n’est disponible. Il s’agit alors d’un apprentissage en mode non supervisé
(classification non supervisée ou automatique). Lors de l’apprentissage non supervisé, il est
important de noter que la labellisation des classes en termes de modes de fonctionnement reste
très délicate, mais indispensable au processus de diagnostic. Cette tâche est généralement
réalisée par un expert du système. Par ailleurs, il est possible de ne disposer que d’informations
partielles sur les données d’apprentissage. Dans ce cas, la classification est faite en mode semi-
supervisé. L’avantage de l’apprentissage semi-supervisé réside dans le fait que les deux types
d’apprentissages supervisé et non supervisé cohabitent et se complètent (Bissol, 2005).
55
parcours ou adductif, sur la méthode AMDEC (Analyse des Modes de Défaillance, de leurs
Effets et de leurs Criticités), sur les graphes PCEG (Possible Cause and effect graph), HDG
(Hazop-digraph) ou sur les réseaux Bayesians. Ce sont des approches de diagnostic fondées sur
une connaissance associative dépendante du système et sur une connaissance a priori des défauts
et de leurs effets. Elles manquent d’un pouvoir de réutilisabilité et nécessitent une énumération
de tous les défauts possibles. Dans le cas des procédés complexes qui nous préoccupe, le nombre
élevé de variables, de composants et de modes opératoires, rend leur utilisation peu adaptée.
Nous présentons ces méthodes, issues des études de risques et de sûreté de fonctionnement, qui
peuvent être utilisées pour identifier les causes des défaillances de processus industriels. Il s’agit,
en fait, de l’analyse fonctionnelle et matérielle du système (Mokhtari , 2007).
But : Analyse préventive d’une conception du système en étudiant toutes les sources possibles
de défaillances des composants de ce système et en déterminant les effets de ces défaillances sur
le comportement et la sécurité du système. Doit mettre en évidence tous les risques potentiels.
Description : Les composants d’un système sont analysés les uns après les autres pour établir
l’ensemble des modes de défaillance du système, leurs causes et leurs effets. On en déduit des
procédures et recommandations pour la détection et la prévention des fautes. S’applique à un
produit, un procédé, un service, un projet.
Permet d’en optimiser la fiabilité, en détectant les erreurs à un stade précoce et en les prévenant.
Les méthodes de traitement de données consistent dans l’exploitation des observations (le
plus souvent quantitatives mais aussi parfois qualitatives). La seule information disponible, sur le
procédé est sous la forme de données historiques ou de résultats de traitement en ligne des
signaux issus de capteurs.
56
2.9.1. Le diagnostic par Analyse Qualitative de Tendance(AQT) : La représentation et
l’analyse qualitative (symbolique) de signaux à travers l’information des dérivés de premier et
deuxième ordre représentent l’une de principales techniques pour le diagnostic et la supervision
basées sur des données et sur l’abstraction de la dynamique continue. L’analyse qualitative de
tendance des signaux est basée, en général, sur la segmentation temporelle des signaux en unités,
appelées épisodes, en fonction de leur pente et de leur convexité et d’une classification de ces
épisodes. (Meléndez, 2001) énumèrent les besoins des systèmes de supervision qui motivent
l’utilisation des méthodes d’analyse qualitative de tendances :
− L’incertitude, l’incomplétude et l’hétérogénéité (différentes échelles de temps par
exemple) des données demandent un raisonnement qualitatif.
− Un raisonnement temporel est nécessaire non seulement sur des informations instantanées
mais aussi sur le comportement historique.
− Face au volume de données présent dans les procédés complexes, il est souhaitable de
posséder une représentation symbolique et adaptée au système de surveillance.
− La représentation de la connaissance doit être adaptée à l’interprétation de l’opérateur
humain.
Relativement simple conceptuellement, l’AQT se trouve alourdie par certaines
contraintes. L’observation des dérivées des signaux s’avère délicate. L’AQT implique la mise en
œuvre d’un étage de filtrage de bruits et de traitement des discontinuités ou même la suppression
de l’information d’ordre supérieur (dérivées). Pour le suivi et le diagnostic, le contexte temporel
des tendances est fondamental. Le synchronisme ou l’alignement temporel entre le dictionnaire
(signature) de tendances et les observations n’est pas facile à obtenir et des écarts faibles peuvent
induire des erreurs d’interprétation et d’inférence au niveau du diagnostic. D’autres travaux
fondés sur l’analyse qualitative de tendances (AQT) sont proposés pour le suivi, le diagnostic et
la supervision des procédés complexes. La classification de tendances pour le diagnostic de
procédés chimiques à travers une inférence floue est proposée par (Meléndez, 2001). Une
matrice de similarité des primitives quantifie la mesure de distance (indices de similarité) (SIj)
entre l’observation et la signature à travers une inférence floue qui permet une robustesse de
l’identification de tendance. SI considère non seulement la séquence des primitives mais aussi
l’intervalle de temps (Δti= tui+1 – tui). Un module de connaissance à base de règles s’appuie sur
les indices des variables pour raisonner sur les hypothèses des défauts et les classer en fonction
de l’indice de confiance globale (CIi). La figure 38 montre le schéma de l’approche.
57
Figure 38 : L’approche d’AQT pour le diagnostic de défaut. (Meléndez, 2001).
D’une manière générale, les approches d’AQT présentent une contrainte importante pour le
diagnostic. L’information individuelle de chaque variable, sans aucune vérification des
influences entre elles, exige une description exhaustive des modes du procédé, et des
comportements de défauts fi ∈ F. La discriminabilité de défauts dépend alors d’un grand volume
de données. L’information sur la dérivée de premier ordre de la trajectoire de comportement
normal ne subissant pas un changement abrupt, l’approche s’avère inappropriée dans le cas de
dérives lentes. Le mécanisme d’inférence floue de (Dash et al, 2003) ne distingue pas les écarts
marginaux observés entre le dictionnaire et les observations. Il nous semble cependant que la
démarche pourrait être étendue vers une solution permettant la discrimination de la nature des
écarts.
58
Le but principal de I’ACP est donc de trouver un ensemble de facteurs (composantes) qui ait
une dimension inférieure à celle de l’ensemble original de données et qui puisse décrire
correctement les tendances principales. L’ACP est une procédure qui ne prend en compte que les
variables du processus. Parfois, un ensemble additionnel de données est disponible, e.g. variables
de qualité du produit. Il est souhaitable d’inclure toutes les données disponibles pour la
surveillance du procédé et d’utiliser de cette façon les variables du processus pour prédire et
détecter des changements dans les variables de qualité du produit. Pour cela, la méthode des
Moindres Carrés Partiels (MCP) peut être utilisée (Venkatasubramanian et al, 2003).Cette
méthode modélise le rapport entre deux blocs de données tout en les comprimant simultanément.
Elle est employée pour extraire les variables latentes qui expliquent la variation des données du
processus.
Divers travaux menés par Macgregor et al (2003) ; Macgregor et Kourti ,(1995) ont montré
l’application des méthodes statistiques multi-variables telles que les ACP et MCP, dans l’analyse
et la commande de processus, la détection et le diagnostic de défaillances, aussi bien dans le cas
de procédés continus que dans les cas des procédés “batch” (continus par lots).
Une limitation importante de la surveillance basée sur l’ACP est que la représentation
obtenue est invariante dans le temps, tandis que la plupart des processus réels évoluent au cours
du temps. Par conséquent, la représentation issue de I’ACP nécessite également d’être mise à
jour périodiquement. Un autre inconvénient est qu’elle ne possède pas des propriétés de
signature pour le diagnostic, ce qui rend l’isolation des défaillances difficile.
Figure 39 : Diagnostic d’un système avec l’approche par reconnaissance de formes (Dubuisson, 2001)
2.11. Conclusion
Nous avons présenté, dans ce chapitre, des généralités sur les défaillances, et différentes
méthodes et modèles de diagnostic utilisés en maintenance pour identifier ou localiser l’origine
des défauts ou des défaillances détectés sur le procédé. Nous avons donné quelques notions et
définitions de base utilisés dans le domaine de diagnostic. Le prochain chapitre est consacré à la
présentation des techniques de l’analyse vibratoire des machines tournantes.
Dans la littérature plusieurs techniques avancées de traitement de signal ont étés proposées.
Chaque technique est basée sur un aspect théorique différent et les résultats obtenus sont
généralement différents. Parmi ces techniques de diagnostic, l’analyse vibratoire a montré son
efficacité et reste la méthode la plus couramment utilisée dans le domaine de surveillance et de
diagnostic des défaillances. Là, les entreprises sont de plus en plus sensibles à l'importance et
l'intérêt de la maîtrise des coûts induits par les défaillances accidentelles des systèmes de
60
production. Afin de maintenir cette opportunité et mettre en place un système de gestion de
maintenance performant, l'industrie algérienne avec des machines très anciennes, est amenée à
évaluer son système existant par rapport à ce qu'il devrait l'être d'une part et prendre les décisions
stratégiques prioritaires de maintenance qui s'imposent d'autre part, objectif de ce travail.
61
CHAPITRE 3
La surveillance des machines a considérablement évolué ces dernières années .au début de
son apparition elle était essentiellement destinée à permettre l’arrêt d’une machine avant qu’elle
ne subisse des dégradations importantes. Généralement cette protection est assurée par le
déclenchement d’une alarme ou par l’arrêt de la machine si l’amplitude de la vibration atteint un
seuil inacceptable pour le bon fonctionnement. Actuellement cette dernière est devenue le pilier
de la stratégie de maintenance : la maintenance préventive conditionnelle.
Il est également important de remarquer que mettre en place une maintenance conditionnelle
ou prévisionnelle reposant sur une surveillance d’un niveau de fiabilité insuffisant revient dans
les faits à pratiquer une maintenance corrective sans disposer de la logistique adaptée à cette
forme de maintenance (disponibilité permanente d’une équipe d’intervention, des pièces ou
équipements de rechange……).
Cette protection est assurée par le déclenchement d’une alarme ou par l’arrêt repeté de la
machine si l’amplitude de la vibration (le plus souvent le déplacement relatif de l’arbre dans un
palier) atteint des valeurs jugées successives pour le bon fonctionnement ou l’intégrité de cette
dernière. Elle est maintenant devenue le pilier d’une stratégie de maintenance : la maintenance
préventive conditionnelle.
Dans ce chapitre, nous allons présenter l’analyse vibratoire avec les différents aspects et
définitions liées aux vibrations des machines tournantes.
62
Figure 40 : Principe de la surveillance vibratoire (Belhour , 2008)
63
3.2.1. Définition d’une vibration : Un système mécanique est dit en vibration lorsqu'il est
animé d'un mouvement de va-et-vient autour d'une position moyenne, dite position d'équilibre.
Si l’on observe le mouvement d’une masse suspendue à un ressort, on constate qu’il se traduit
par :
- Un déplacement : la position de la masse varie de part et d’autre du point d’équilibre ;
- Une vitesse de déplacement : variation du déplacement par rapport au temps ;
- Une accélération : variation de la vitesse par rapport au temps.
La vibration d'une machine soumise à une force périodique peut être décrite en termes de
déplacement, de vitesse ou d'accélération. La vitesse du mouvement vibratoire correspond à la
variation de son déplacement pour une unité de temps. L'accélération représente une variation de
la vitesse par unité de temps. Une vibration se caractérise principalement par sa fréquence, son
amplitude et sa nature (Lendolsi, 2010).
a. Fréquence
La fréquence est le nombre de fois qu'un phénomène se répète en un temps donne. Lorsque
l’unité de temps choisie est la seconde, la fréquence s'exprime en hertz (Hz).
1 hertz = 1cycle/seconde. Une vibration qui se produira 20 fois par seconde aura donc une
fréquence f de 20 hertz.
b. Amplitude
c. Nature d’une vibration : n’importe quelle machine tournante en fonctionnement génère des
vibrations que l'on décrira dans la partie suivante..
3.2.2. Description d’un signal vibratoire : Généralement, une vibration est caractérisée
principalement par sa fréquence, son amplitude et sa nature, figure 42.
64
- La valeur maximale Xc (crête) : c’est la plus grande valeur atteinte qui ne prend pas en compte
l’évolution de la vibration en fonction du temps. Elle est rarement utilisée ;
- La valeur crête à crête Xcc (crête à crête) : c’est la différence entre la plus grande valeur du
signal et sa plus petite valeur ;
- La valeur moyenne absolue Xmoy : c’est la moyenne du signal redressé sur une période ; elle
est peu utilisée car elle n’est pas reliée directement à une grandeur physique,
𝑇
X moyenne =1/𝑇 ∫0 𝑥 (𝑡)𝑑𝑡 (3.1)
- La valeur efficace RMS (RootMean Square) : c’est l'image de l'énergie contenue dans un
signal. Elle est exprimée en unité physique (m/s², m/s, m ou g pour les vibrations par exemple).
Elle est très bien adaptée pour les composantes déterministes du spectre (raies pures). La valeur
efficace se détermine par la formule suivante :
𝑇
Valeur efficace (RMS) = √1/𝑇 ∫0 𝑥 2 𝑑𝑡 (3.2)
Fc = Xc/RMS (3.3)
C’est un indicateur sans dimension. Il faut remarquer que l’amplitude nous renseigne sur
l’importance du défaut surveillé, alors que la fréquence nous renseigne sur son origine.
66
3.5. Les capteurs de vibration
3.5.1.1. Les différents types des capteurs de vibration : Dans la dynamique, La loi
fondamentale est la relation entre l’accélération (A) appliquée à un corps et la force (F), alors on
écrit : (F=M*A); où m est la masse. L’interaction entre la force et l’accélération est réciproque.
La plupart des accéléromètres fonctionnent selon ce principe.
L’évaluation de l’accélération est faite par la mesure de la force exercée sur un corps d’épreuve,
ou encore la déformation que cette dernière produit sur une structure. Divers techniques existes
pour estimer le déplacement du corps d’épreuve. Les principaux types d’accéléromètres existants
sont décrits et résumés ci-dessous (Chaehoi, 2005).
67
Figure 44 : Le principe de l’accéléromètre capacitif (Chaehoi, 2005)
Deux types de gravure sont utilisés pour les accéléromètres à détection capacitive. Deux
étapes post-process sont nécessaires pour la gravure en volume (bulkmicromachining) : l’une
Pour supprimer le diélectrique et l’autre pour libérer la partie mobile. Pour obtenir des
structures suspendues, il faut utiliser la gravure en surface (surface micro-machining) qui
consiste à éliminer des couches superficielles. Le gap entre les différents doigts étant très petit
(de l’ordre du micron) cette technique permet de réaliser des capacités (de l’ordre du femto
Farad). Les avantages des structures capacitives sont: une faible sensibilité aux variations de
température, une bonne réponse statique et une bonne performance en termes de bruit. À l’aide
d’une force électrostatique, on utilise un retour de la force sur les structures qui permettra
d’augmenter la robustesse du système face à des chocs élevés ou des vibrations de très grande
amplitude, d’augmenter la linéarité et la stabilité, d’améliorer la réponse en fréquence, et enfin
d’élargir la bande passante (Chaehoi, 2005).
Ces structures sont sensibles aux interférences électromagnétiques à cause de leur nature
capacitive. Le conditionnement de l’électronique devient ainsi plus complexe. Une électronique
performante est exigée pour obtenir une bonne résolution de petites variations de capacité lors du
fonctionnement. La figure 45 montre une structure d’accéléromètre à détection capacitive. Les
capacités sont formées par des poutres disposées de façon à établir des peignes inter-digités. Le
corps d’épreuve est un peigne mobile inter-digité avec un peigne fixe. Des capacités sont
obtenues entre les doigts des peignes. Il y a des problèmes d’alignement des éléments capacitifs
car les poutres formant les capacités se courbent à l’issue de la fabrication.
Pour les accéléromètres verticaux, les performances en termes de bruit sont de l’ordre du μg/√Hz
et pour les accéléromètres latéraux sont de l’ordre de la centaine de μg/√Hz.
68
Figure45 : Accéléromètre à détection capacitive (Roylance et Angell , 1979)
Dans les premiers accéléromètres, généralement la détection piézorésistive est utilisée jusqu'à
présent dans certains capteurs commercialisés. Les microsystèmes à détection piézorésistive sont
réalisés exclusivement par l’utilisation de procédé de gravure en volume (bulkmicromachining).
Tirant profit de la philosophie de la technologie de fabrication des capteurs de pression, les
accéléromètres à détection piézorésistive micro-usinés en volume ont été développés et sont
aujourd’hui en production (Roylance et Angell , 1979)
Le corps d’épreuve est une poutre ou une masse suspendue, la variation de la résistance d’un
élément piézorésistif permet de mesurer la déformation de la structure lors de l’accélération, la
figure 46 illustre ce principe. L’intégration de ces capteurs est facile en technologie.
Les conséquences des contraintes mécaniques sur le comportement des transistors ont été
étudiées car des contraintes sur les circuits électroniques peuvent apparaitre lors de
l’encapsulation. Dans ce type d’accéléromètre la piézo-sensibilité des transistors bipolaires est
69
utilisée à la place des jauges piézo-résistives pour la mesure du signal. La contrainte exigée
entraîne une repopulation des électrons dans le canal du transistor et échange ainsi le mouvement
des électrons. Dans ce cas, on utilise un transistor comme un élément sensible qui réduit
considérablement la taille de l’élément de transduction à la place de piézo-résistances. Cette
approche a l’avantage de diminuer largement la puissance consommée par rapport à la détection
piézo-résistive, ce qui représente un atout pour certaines applications (Chaehoi, 2005).
70
L’effet piézoélectrique produit une accumulation de charges opposées dans le cristal. Ces
charges sont proportionnelles à la force appliquée. La force appliquée au cristal de quartz
alterne les ions positifs et les ions négatifs sur la surface opposée. (Ayad, 2015)
Le placement des capteurs doit être lié directement avec les paliers, en bornant au strict
minimum le nombre de pièces garantissant l’interface entre l’élément mouvant et le
capteur
L’endroit des points de mesure doit être propre (pas de traces de graisse ou de peinture)
et les surfaces de contact avec les capteurs lisses, planes et verticales à la direction de
mesure.
La prise de la mesure est opérée par un capteur au point judicieusement choisi en
fonction des raideurs lorsque le palier est difficilement abordable de manière directe.
Les mesures sont procédées toujours au même lieu sur la machine. Les points de mesure
sont repérés, soit par la peinture, soit par place de goujons (Landolsi).
71
Figure 49 : Choix directionnel pour la prise de mesure (Landolsi).
3.6.1.1. Les modes de fixation : L’effet de la fixation du capteur sur la structure peut agir sur la
qualité du signal capté. Il existe diverses façons de fixer le capteur sur la machine : lié à même
structure, fixé sur une embase collée, magnétique pour les structures ferriques, ou collé avec une
pointe touche. Cette fixation joue un rôle important sur les mesures, et la largeur de la bande peut
être affectée. Afin que la reproductibilité et la fiabilité des mesures soient bonnes même en
basses fréquences, il recommandé d’utiliser des embases collées (cyanoacrylate de méthyle).
L’accéléromètre doit être installé en des lieus (pas toujours abordables) de la structure où la
mobilité est maximale pour la bande de fréquences étudiée. La tendance actuelle est de fixer le
capteur près du composant à suivre, en limitant les distances et les contacts, le signal sera moins
perturbé. La réponse des accéléromètres est linéaire sur une large gamme de fréquences, qui peut
être réduite en fonction de leur mode de fixation (figure50). Il faut effectuer les mesures dans
une gamme de fréquences inferieures à la fréquence de résonance du capteur pour obtenir des
résultats fiables et précis (Landolsi)
72
Figure 50 : Réponse d’un accéléromètre en fonction de la fréquence selon le mode de
Fixation
-a- fixation par goujon -b- fixation par embase collée -c- fixation par aimant -d- fixation par
On désigne, sous ce vocable très général, toute grandeur pouvant avoir un effet sur une
structure pour modifier son équilibre ou son comportement : force, tension, accélération, vitesse,
pression acoustique, etc. Les vibrations mécaniques sont des mouvements oscillant autour d'une
position moyenne d'équilibre. Ces mouvements oscillants caractéristiques de l'effort qui les
génère, peuvent être, soit périodiques, soit apériodiques (transitoires ou aléatoires) selon qu'ils se
répètent ou non, identiquement à eux-mêmes après une durée déterminée. D’une manière
générale, les différents signaux peuvent être classés dans l’une des catégories suivantes :
Amplitude
X (t) = X.Sin (ω t + φ)
3.7.2. Signaux périodiques non harmoniques : Une vibration périodique est une vibration qui
se produit exactement après un certain temps, appelée période. Cette vibration est créée par une
excitation elle même périodique. C’est le cas le plus fréquent rencontré sur les machines
tournantes. Ce type de vibration est composé de plusieurs vibrations harmoniques. Donc, un
signal périodique non harmonique est une somme de signaux harmoniques de différentes
amplitudes maximales (constantes) mais dont les pulsations sont multiples d’une pulsation dite
fondamentale, comme l’illustre la figure 52. Le signal est connu à l’instant t et se retrouve
rigoureusement identique à l’instant t ± nT( n étant un nombre entier).
74
X(t) = x0 sin ω t + x0/2 sin 2 ω t
Figure 52 : Représentation d’un signal périodique non harmonique (en trait fort) et ses deux composantes
harmoniques (en trait fin) (Chaib, 2009).
3.7.3. Signaux transitoires et aléatoires : Une vibration apériodique est une vibration dont le
comportement temporel est quelconque. Dans une telle situation, on n’observe jamais la
reproductibilité dans le temps, figure53. C’est pourquoi, les vibrations aléatoires ne peuvent être
représentées mathématiquement que par une série de relations de probabilités car il faudrait
théoriquement un temps infini pour les analyser, mais on peut considérer que la fonction
aléatoire est une fonction périodique dont la périodicité est égale à l'infini et que cette fonction
est constituée d'une infinité de fonctions sinusoïdales dont la fréquence varie de façon continue.
C’est le cas de chocs que l’on enregistre par exemple sur un broyeur. La figure 10 montre deux
exemples de signaux non périodiques. Un signal transitoire (à gauche) se produit pendant un
intervalle de temps limité. Les signaux aléatoires ont leurs caractéristiques d’amplitudes et de
fréquences qui changent aléatoirement en fonction du temps. Ces vibrations caractéristiques sont
donc toutes identifiables et mesurables. La tendance à l'accroissement de leur intensité est
représentative de l'évolution de l'effort qui les génère et révélatrice du défaut qui se développe.
Parmi l’ensemble des processus stochastiques, le processus aléatoire de Gauss est
particulièrement utilisé dans l’étude des comportements vibratoires. La justification est donnée
par le théorème de la limite centrale qui établit que la réponse d’un système résonant soumis à
une excitation large bande tend à être Gaussienne, même si l’excitation ne l’est pas (Lalanne,
1999). C’est aussi le cas général de grandeurs qui sont la conséquence d’un grand nombre de
sources de bruits indépendantes.
75
X (t) = Σ (Xi Sin (ωi t + φi)
Figure 53 : Chronogramme, spectre et histogramme d’un signal aléatoire issu d’un processus
Gaussien. ( Rakoto,2010)
3.8. Signatures vibratoires Les signatures vibratoires sont adaptées à la détection d’anomalies
affectant des ensembles mécaniques dont les éléments structuraux sont soumis à des efforts
mécaniques dynamiques se traduisant par des vibrations mécaniques. L’analyse vibratoire
détecte les mouvements répétitifs d’une surface appartenant à un matériel mécanique dynamique
(machines tournantes, machines alternatives, etc.) ou à un matériel statique (structure,
tuyauteries, etc.). Le mouvement vibratoire lié à une anomalie mécanique peut se classer en trois
catégories. Pour la majorité des défauts mécaniques rencontrés sur les machines tournantes, les
vibrations sont de nature périodique et se répètent de façon identique au cours du temps. Pour
des défauts qui se traduisent par des chocs sur des structures, les vibrations seront caractérisées
par des signaux transitoires de faible durée qui sont de nature répétitive ou aléatoire. Enfin il est
76
possible de rencontrer des vibrations ayant un caractère aléatoire au cours du temps (exemple de
la cavitation de pompe).
Essentiellement, les mouvements caractérisés par des vibrations sont appréciés par des
amplitudes et des fréquences, c’est pourquoi l’interprétation des signaux vibratoires fait appel à
l’analyse temporelle et à l’analyse fréquentielle utilisant le plus souvent la transformer de
Fourier. Le principe de l’analyse fréquentielle des vibrations revient à considérer le signal
vibratoire comme une somme de fonctions sinusoïdales dont les valeurs de fréquences sont des
multiples entiers d’une fréquence appelée fréquence fondamentale. En l’absence de défauts, les
différentes fréquences contenues dans le signal sont directement liées à la géométrie et à la
vitesse de rotation de l’élément mécanique.
3.8.1. Analyse harmonique, série de Fourier : Physiquement, les signaux sont enregistrés sous
la forme de la variation d’un paramètre (force, contrainte, amplitude, accélération, tension,
pression, etc.) en fonction du temps. Or il est souvent plus facile de caractériser un signal dans le
domaine fréquentiel. Cette représentation est obtenue grâce au théorème de Fourier qui démontre
que toute fonction périodique f (t) de période T, peut se représenter par la somme d’une série de
fonctions sinusoïdales de périodes T, T/2, ..., T/ k… que l’on appelle série de Fourier que l’on
peut écrire sous la forme d’un développement :
77
∞
2𝜋𝑘𝑡 2𝜋𝑘𝑡
𝑓 ( 𝑥 ) = 𝑎0 + ∑ (𝑎𝑘 cos + 𝑏𝑘 sin ) 3.4
𝐾=1 𝑇 𝑇
T
𝑎0 = ∫0 1⁄T f(t)dt 3.5
𝑇 2𝜋𝑘𝑡
𝑎𝑘 = ∫0 2⁄𝑇𝑓(𝑡)cos( )dt 3.6
𝑇
𝑇 2𝜋𝑘𝑡
𝑏𝑘 = ∫0 2⁄𝑇𝑓(𝑡)sin( )dt 3.7
𝑇
Dans la pratique, cela veut dire que l’on peut décomposer notre fonction comme une somme
de sinus (cosinus) de périodes multiples de la période de base de notre fonction. Les coefficients
représentent ainsi les niveaux « énergétique de chacune des fréquences élémentaires ».
L’application principale de l’analyse FFT est donc la mise en évidence des périodicités du signal
et le calcul de l’énergie contenue dans le signal pour chacune des fréquences.
La notion de transformée de Fourier peut être étendue à des fonctions non périodiques
(aléatoire par exemple). La fréquence 1/T du terme fondamental tend alors vers 0, et les
fréquences des différents harmoniques se rapprochent pour donner à la limite une fonction
continue de la variable F=1/T. La fonction f(t) n’est plus représentée par une somme de
composantes de fréquences discrètes, mais par une intégrale sur toutes les valeurs des fréquences
F(v) (Baudy et al, 1994).
+∞
𝑓(𝑡) = ∫−∞ 𝐹 (𝑉 )exp( 2𝑖𝜋𝑣𝑡)dt 3.10
78
Remarques : F(v), spectre de f(t), est appelé transformée de Fourier de la fonction f(t).
L’énorme avantage est que F(v) peut se déduire de f(t) par une expression comparable et qui
donne les valeurs de Ck lorsque f(t) est périodique.
+∞
𝐹(𝑉) = ∫−∞ 𝑓(𝑡)exp(− 2𝑖𝜋𝑣𝑡) dt 3.11
3.8.2. Les analyseurs de spectre : Les analyseurs à FFT comportent un algorithme câblé de FFT
qui ne peut fonctionner qu'avec un nombre de mots fixe (parfois variable en quelques pas). Ce
nombre de mots est une puissance de 2 pour les algorithmes de Coley-Tukey et ceux qui en
dérivent ou bien un produit de puissances entières de nombres premiers (algorithmes de
Vinograd) . Les analyseurs de spectres à FFT nécessitent donc un sectionnement du signal
numérisé en blocs de 2p mots (avec p entier compris entre 5 et 12 dans la plupart des cas) ou
bien encore de 800 mots dans le cas de l'analyseur 1200 Enertec-Schlumberger qui utilise
l'algorithme de Vinograd .De plus, les algorithmes de FFT réalisent la transformée de Fourier
discrète qui entraîne un échantillonnage en fréquence de la transformée de Fourier, et donc de la
densité spectrale, pas toujours conforme au théorème de Shannon .
79
Cette condition peut être considérée comme remplie par la quasi-totalité des analyseurs de
spectre du commerce car ils comportent des filtres analogiques anti-repliement qui ont pour effet
de limiter l'étendue spectrale du signal à la demi-fréquence d’échantillonnage. De plus, pour
éviter tout risque de repliement du spectre, les derniers points du spectre ne sont pas donnés.
Nous négligerons les erreurs dues à la quantification du signal temporel car tous ces appareils
codent le signal avec un nombre important de digits binaires (bits).
Le signal échantillonné et numérisé est donc « découpé » en sections de N mots, on pondère
éventuellement chaque section selon une loi choisie à l’avance ; on calcule la transformée de
Fourier discrète (par FFT) de chaque section. On en prend, pour l'auto spectre, le module carré et
on en fait la moyenne sur les n sections contenues dans le signal considéré (le nombre M total de
mots composant le signal est alors M = n N). Il est convenu d'appeler cette moyenne de spectres
partiels, le spectre (ou densité spectrale du signal) (Max et al, 1986).
80
Figure 54 : Grandeurs associées à l’amplitude d’une vibration (Max et al, 1986).
La figure ci-dessus montre le décalage entre les maximums de chaque sinusoïde. Ce décalage est
appelé une phase du signal.
- La représentation en accélération accentue les hautes fréquences ;
- La représentation en déplacement accentue les basses fréquences ;
- La représentation en vitesse n’accentue pas les basses et les hautes fréquences
(Grusenmeyer , 2005a).
Il existe des relations mathématiques entre les trois grandeurs de la vibration déplacement,
vitesse et accélération, ces relations sont:
v γ
𝑋= = 𝟑. 𝟏𝟐
2πf (2πf)2
γ
𝑉= = 2πf. 𝑋 𝟑. 𝟏𝟑
(2πf)
𝛾 = (2πf)2 . X = 2πf. 𝑉 𝟑. 𝟏𝟒
3.9.1. Choix du mode d’investigation : L’analyse des vibrations permet d'appréhender les
différents efforts par tout défaut potentiel qui affecte la machine. Elle permet de rechercher
toutes les informations utiles pour tirer un diagnostic correct sur son état mécanique et ainsi
connaître la fonction usure de la machine. Une onde vibratoire peut-être étudiée par plusieurs
81
méthodes qui correspondent à des niveaux différents de connaissance du phénomène et à
l'utilisation de matériels d'analyse plus ou moins sophistiqués à savoir :
3.9.1.1 Mesure du niveau global : L’amplitude d’une vibration qui est le paramètre décrivant
l’importance de la vibration peut être évaluée de différentes façons. Sur le graphe ci-après, sont
indiquées les relations entre la valeur crête à crête, la valeur crête, les valeurs moyenne et
efficace pour une vibration pure.
1 𝑇
La valeur efficace se détermine par la formule suivante : Vrms= √𝑇 ∫0 𝑥 2 𝑡𝑑𝑡 3.15
Pour un signal sinusoïdal, les relations entre les différents paramètres sont les suivants
:*Vrms = 0.707 Vc
*Vrms = 1.11 Vm
*Vcc = 2 Vc
Avec Vc comme vibration crête et Vcc comme vibration crête à crête.
82
Il est évident que pour une vibration aléatoire ou harmonique ces relations ne sont plus aussi
évidentes. Le rôle des détecteurs dans un système de mesure est alors important car il doit
qualifier tout type de signal.
Le facteur de crête est défini par la relation : Fc = Vc/Vrms
C’est un indicateur sans dimension. Il peut s’exprimer en dB. (AFNOR, 2002a).
3.9.1.2. Analyse spectrale : Toute anomalie affectant une machine tournante se traduit par des
vibrations dont les fréquences correspondent aux fréquences d’apparition des forces les induisant
et de leurs harmoniques. C’est pourquoi, pour le diagnostic, il est intéressant de décomposer le
signal vibratoire mesuré en ses sinusoïdes élémentaires dont les amplitudes et les fréquences
peuvent être lues.
L’analyse spectrale vise à identifier la fréquence et l’amplitude de ces sinusoïdes, et elle
est effectuée par une transformée de Fourier du signal temporel. On obtient un spectre
sous forme d’un graphique montrant l’amplitude à chaque fréquence
appelée spectrogramme..
Pour être efficace, cette méthode doit être appliquée en prenant soin, lors de l’acquisition et du
traitement du signal temporel, de plusieurs facteurs :
83
- Numérisation à 2k échantillons pour permettre le calcul en FFT,
- Estimation de la fréquence maximale d’analyse sur la base des conditions de
fonctionnement et de la cinématique de l’installation,
- Echantillonnage à une fréquence respectant la condition de non repliement de spectre,
- Choix de la fenêtre de pondération conditionnant la lisibilité du spectre,
- Connaissance de la résolution permettant de dissocier des fréquences voisines. En cas
d’insuffisance de cette finesse d’analyse, il est possible de l’améliorer par la technique de zoom.
Le spectre analysé peut être obtenu de plusieurs façons De Almeida, (2002) a proposé une
méthode basée sur l’énergie résiduelle : utilisation de l’intégration de la différence entre la
densité spectrale de puissance en condition normale et en condition avec défaut. Appliqués sur
des paliers à roulement, les résultats se sont avérés meilleurs que ceux avec les indicateurs
classiques. Toujours sur ce type de défaut, une méthode obtenue par la théorie de l’inférence
inductive a été introduite par Mechefske (1995) (Rakoto, 2010). La détection des défauts est
basée sur des bandes fréquentielles découpées dans le spectre et représentatives de différents
états du roulement. Il est apparu que la technique convient aux faibles vitesses.
L’interprétation d’un spectre sera d’autant plus précise et pertinente que les conditions de
fonctionnement et la cinématique de la machine sont connues, notamment :
- le type de moteur, le nombre de barres et d’encoches, le nombre de pales du ventilateur
de refroidissement,
- le type de roulements,
- le type d’accouplement et le nombre de dents ou de doigts,
- le nombre de poulies, la longueur et le nombre de courroies,
- le nombre de dents des engrenages,
- le nombre de pales des ventilateurs, d’aubes de pompes ou d’augets de Turbine
(Rakoto,2010).
84
mesuré(s) dépend de la complexité, de l’importance et de la valeur de la machine. Le paramètre
sélectionné devra être :
- Observable ou mesurable. Toutes les mesures physiques habituelles sont potentiellement
des paramètres utilisables ;
- Des volumes disponibles et des chemins possibles pour les câbles des capteurs aux circuits de
conditionnement et d’analyse ;
- De la fiabilité exigée ;
3.9.5. Les points de mesurage : La plupart des vibrations de machines sont issues des parties
tournantes ou oscillantes. Elles peuvent être d’origine mécanique, électromagnétique,
hydraulique, etc. Elles sont transmises à la structure par l’intermédiaire des paliers, et aux
fondations par l’intermédiaire des fixations. On conçoit aisément que les meilleurs points de
mesurage dans le cadre de la maintenance conditionnelle des machines sont les paliers. La
transmission de ces vibrations dépendra de plusieurs paramètres auxquels il faudra adapter le
mode de mesurage. Cependant il faut remarquer que le mesurage sur les fixations présente en
maintenance un intérêt moindre, mais trouve son application lorsque la machine perturbe son
environnement.
86
3.10. Conclusion
Plusieurs méthodes et outils peuvent être utilisées pour assurer une maintenance conditionnelle
efficace ce qui n’est pas une tache facile.
Nous citons l’analyse d’huile, la thermographie, mais l’analyse vibratoire reste la méthode de
surveillance la plus répandue et la plus utilisée vue les avantages qu’elle présente en
comparaison avec les autres méthodes. l’analyse vibratoire est un outil très efficace qui permet
de détecter pratiquement tous les défauts susceptibles d’apparaître dans les machines tournantes
à savoir les défauts de balourd, de désalignement, roulements défectueux…..ces derniers se
manifestent par le changement du comportement vibratoire.
87
CHAPITRE 4
4.1. Introduction
La mise en place d’une politique de maintenance conditionnelle des machines tournantes par
analyse vibratoire est maintenant largement répandue dans des usines du monde entier
(VasellinJ.Combet, 2015).
Beaucoup de chercheurs se sont intéressés au domaine de la maintenance et les vibrations.
Eugène propose une stratégie générale d'organisation et de gestion de la maintenance basée sur
le retour d’expérience, qui consiste à représenter une structure qui intègre la dualité de l’étude
sur l’aspect organisationnel et technico-économique, ce qui facilite aux responsables de prendre
les bonnes décisions (Eugéne, 2004).
L’approche proposée par B. Iung, E. Levrat (2007emploie l'algorithme” de “odds basée sur la
théorie d'arrêt optimal, dont l'objectif est de choisir, parmi tous les arrêts de production déjà
prévus, ceux qui seront optimaux pour développer des tâches d'entretien gardant les conditions
prévus de produit (Iung,et al ,2007).
Dans sa thèse D.Claire Breneur (2002) a étudié le cas des défauts combinés d’engrenages
et de roulements par des expériences appliquées sur un modèle de réducteur , il a été montré que
le spectre et le cepstre de l’enveloppe des signaux d’accélération sont des indicateurs
performants .Il a été montré par que l’analyse vibratoire présente beaucoup d’avantages comme
étant une technique prédictive d’entretien. Un diagnostic du défaut de bague externe d’un
roulement à bille est fait par quelques chercheurs (Sadettin et al, 2006).
La maintenance est définie dans la norme NF EN 13306 comme étant : « l’ensemble
de toutes les actions techniques administratives et de gestion, durant le cycle de vie d’un bien,
destinées à le maintenir ou le rétablir dans un état dans lequel il peut accomplir une fonction
requise » (Belhour,2008).
Dans le langage industriel, la maintenance est liée au risque de défaillance d’un produit et
consiste à palier à ce risque. Un matériel, aussi bien conçu qu’il soit, n’échappe pas, l’expérience
le prouve, à certaines pannes en dehors de celles provoquées par un stockage, une mauvaise
utilisation, un acte de sabotage ou un manque de précaution dans la manutention. Il serait
illusoire de vouloir construire des équipements de qualité, satisfaisant le besoin des clients et
utilisateurs, dans l’ignorance de ce que seront leurs pathologies en marche dans l’environnement
88
de fonctionnement ou de vouloir réaliser une intervention corrective, apporter un remède durable
ou une amélioration technique à une défaillance non élucidée. La réparation définitive, opposée
au dépannage provisoire, s’appuie sur le diagnostic de la défaillance : C’est une action sur la
cause (Chaib, 2009).
Dans un procédé de fabrication, un rôle souvent stratégique est joué par Les machines
tournantes, à l’image d’une presse dans une papeterie ou d’une turbine dans une centrale
électrique, elles font partie de ces équipements que l’on ne peut pas se permettre d’immobiliser à
tout moment. (Zani, 2003).
Il ne suffit pas de s’intéresser aux conséquences d’un défaut de fonctionnement mais
aussi à sa cause qui peut être interne ou externe. Partant d’un constat d’un bruit anormal au
niveau du ventilateur de tirage du broyeur cru de la cimenterie de Tébessa, signalant un
dysfonctionnement imminent, nous avons fait appel à l’analyse vibratoire pour mettre en
évidence le problème de l’équipement. Ce dernier a connu beaucoup d’avaries au niveau du
réducteur les plus importantes sont : l’augmentation excessive du niveau global de la vitesse,
dépassant le seuil de danger, ce qui a signalé l’existence d’un défaut de fixation, le desserrage
des boulons, l’usure des roulements etc. Plusieurs défauts peuvent être rencontrés sur cet
équipement pouvant véhiculer d’autres préjudices à l’ensemble de la chaine technologique tels
que balourd, défaut d’alignement, usure d’engrenages, jeu, fissures, problèmes de lubrification. Il
faut que ce dernier est couramment posé dans les cimenteries à cause de la nature du produit
fini.
Pour faire un bon diagnostic, un équipement de surveillance est mise en place. Le concept
de la surveillance est basé sur le changement de la signature de la vibration. Dans ce contexte,
deux formes de maintenance préventive sont distinguées, il s’agit de la maintenance
conditionnelle et la maintenance prévisionnelle. Dès lors, surveiller une machine nécessite de
choisir un certain nombre d’indicateurs, de les mesurer soit de manière continue (surveillance
« on line ») soit de manière périodique (surveillance « off line ») et d’en suivre les évolutions
dans le temps. Toute évolution significative de la valeur d’un indicateur doit conduire
immédiatement à l’application d’une procédure adaptée (validation de l’évolution, identification
de l’anomalie et de sa gravité, programmation d’actions correctives, arrêt d’urgence, exploitation
en mode dégradé, etc.) ( Boulenger, Pachaud,2003).
Généralement, pour la surveillance des vibrations, on utilise des capteurs de vibration tels que
des accéléromètres. Les paramètres mesurés sont le déplacement, la vitesse et l’accélération
(Bertrand R, 2000).
89
L’efficacité de la maintenance des systèmes industriels est un enjeu économique majeur pour
leur exploitation commerciale. Les principales difficultés et sources d’inefficacité résident dans
le choix des actions de maintenance à entreprendre. Ainsi pour éviter des arrêts de production
imprévus et des retombées économiques considérables qui en découlent, il faut surveiller en
permanence ces équipements et “traquer” tous les signes précurseurs de défauts avant qu’il ne
soit trop tard. Désormais, les opérations de maintenance peuvent s’avérer lourdes de
conséquences pour plusieurs raisons. Tout d’abord, ces interventions peuvent nuire à la fiabilité.
Elles nécessitent souvent un arrêt de fonctionnement du système. Dans ce cas, durant toute la
phase de maintenance, le système n’est pas opérationnel. Plus la phase de maintenance est
longue, plus elle est coûteuse dû à l’indisponibilité du système. Par conséquent la phase de
maintenance doit idéalement être réduite aux opérations consistant à remplacer, sans
tâtonnement, les équipements réellement en panne (Ribot, 2009). C’est le cas de l’industrie du
ciment qui dispose de machines et d’installations complexes ou l’attente de la casse n’est plus
économique et les interventions systématiques sont souvent inutiles, coûteuses en pièces de
rechange, main d’œuvre et perte de production (Chaib et Benretem, 2007) (Chaib et al, 2010),
délicats parce que les exigences de haute sécurité, la réduction des coûts d’exploitation et la
maîtrise de la disponibilité de ces équipements s’imposent (Taleb et al, 2012).
La tendance actuelle est de rechercher des outils capables de révéler de manière précoce
l’apparition de dysfonctionnements dans le but de remplacer progressivement la maintenance
systématique par une maintenance conditionnelle moins coûteuse.
Parmi les méthodes les plus efficaces de diagnostic, l’analyse vibratoire reste la plus
importante en raison des performances croissantes du traitement du signal. Elle comporte trois
étapes : La première est l’acquisition de signaux délivrés par des accéléromètres piézo-
électriques ou des microphones judicieusement placés. La seconde utilise les procédures de
traitement du signal pour fournir des informations condensées mais pertinentes. A partir de ces
informations, la troisième utilise l’analyse des données et l’intelligence artificielle pour déceler
d’éventuelles anomalies et prendre les bonnes décisions.
L’analyse des vibrations se fonde sur l’idée que les machines fonctionnent jusqu’à ce que
les mesures de paramètres appropriés indiquent que la condition de la machine s’est
suffisamment détériorée pour nécessiter une inspection approfondie.
90
Dans ce chapitre nous présentons le diagnostic du ventilateur de tirage R1S07 de la zone cru de
la cimenterie d’Elmalabiod.
On fait appel à l’outil d’approche le plus utilisé dans la maintenance conditionnelle (Denoeux,
2001), l’analyse vibratoire, durant les procédures de surveillance et de diagnostic. L’approche
conditionnelle qui se base sur l’inspection avant une décision de réparation, peut être abordée en
deux étapes : la surveillance et le diagnostic, figure 57. La surveillance est basée sur un suivi
périodique d’indicateurs de dégradations qui en cas de dépassement de seuils, informent sur la
présence d’un défaut, niveau global, qu’il faudra détecter avec plus de précisions par l’analyse
spectrale.
La mise en œuvre du suivi par analyse vibratoire d’une machine de production, permet et
facilite la détection ainsi le diagnostic des dysfonctionnements des machines vitales complexes,
telles que les moteurs, réducteurs et ventilateurs dans la chaîne de production d’une cimenterie,
(figure 58).
91
Analyse vibratoire
Suivre la santé des machines
tournantes en fonctionnement
Surveillance Diagnostic
Mesures comparatives Analyse approfondie de la
Evolution d’indicateurs fréquence des défauts et de la
Notionn de signature forme du signal
92
Suite à un bruit anormal signalé par les employés, et dans le but d’ anticiper les dégradations
qui peuvent affecter un mécanisme ,détecter les défauts à un stade plus ou moins précoce ,éviter
des arrêts de production très coûteux en raison de défaillances imprévues, un diagnostic a été
effectué en faisant appel à l'analyse vibratoire (analyse spectrale , mesures des niveaux
vibratoires globaux en vitesse et en accélération et analyse d'enveloppe).L’application de cette
démarche nous a permis après analyse d’en déduire l’origine et d’estimer les risques de
défaillance. Une attention particulière est accordée au réducteur du ventilateur , qui représente
l'un des maillons constituant la ligne de production du ciment, depuis l'extraction du calcaire
jusqu'à l'expédition du ciment (figure 60).
Comme il a été signalé précédemment, Ce travail consiste à la surveillance d’un équipement commande
ventilateur R1S07 de la zone cru de la cimenterie de Elmalabiod (figure 61), composé essentiellement
d’un moteur, d’un réducteur et d’un ventilateur.
93
Figure 61 : Equipements de commande du ventilateur
La surveillance des machines ne se limite pas juste à détecter la présence d‘un défaut, mais il est
aussi nécessaire de pouvoir réaliser un diagnostic approfondi pour le localiser précisément et
quantifier sa sévérité. L’analyse vibratoire est une technique qui permet de réaliser ce diagnostic
(Chevalier, 2001). Pour plus de précision, le diagnostic par analyse vibratoire nécessite
d‘étudier les valeurs du niveau global des vibrations, les contenus fréquentiels des signaux à
l‘aide d’outils sophistiqués du traitement de signal (spectre, cepstre, analyse d‘enveloppe etc.)
(Djebili O, 2013).
Les statistiques concernant les causes de défaillances, et la localisation des défauts dans les
transmissions de puissance à engrenages permettent de conclure que les organes les plus
sensibles sont les engrenages et les roulements (tableau 3)
Tableau 4 : Localisation des défauts dans les transmissions de puissance à engrenages (Breneur,2002)
Roulements Paliers 60
Dentures 19
Arbres 10
Carters 7
autres 4
94
Le diagnostic portera donc sur toute la chaîne synoptique du ventilateur (figure 48), en
particulier les paliers, car ces derniers constituent le chemin de passage privilégié pour les
vibrations. Donc le diagnostic se fera selon les étapes effectuées suivantes :
4.3 . Méthode de détection des défauts des réducteurs (palier, roulement, dent)
Parmi les différents phénomènes physiques utilisés pour mettre en évidence des défauts de
fonctionnement ou de dégradation d’une machine tournante et donnant une meilleure mesure de
son état, est la vibration. Les vibrations fournissent des paramètres fondamentaux permettant la
détection précoce des causes de défaillance et ainsi définir l’organe défectueux sans démontage
de la machine. Par conséquent, la correction éventuelle et la programmation des opérations de
maintenance seront limitées aux seuls maillons et organes défaillants. Toutes les machines
vibrent et au fur et à mesure que l’état de la machine se détériore (balourd, usure de roulements,
usure d’engrenages, défaut d’alignement, défaut de graissage, desserrage, jeu, fissures, etc.), la
signature vibratoire change. (Chaib, 2009)
Avant d’entamer l’analyse vibratoire que nous avons réalisé en 2012/2013 ,nous
donnons un aperçu sur les événements qui ont eu lieu durant les années 2006 et 2007 à compter
de l’incident qui a eu lieu en date du 13/07/2006 qui se résume en l’obturation du tube d’entrée
d’huile du réducteur ACMI BCSA qui a provoqué la brulure totale des roulements et des
pignons, la dégradation du socle en béton (pattes de fixation), et la casse de l’arbre (figures 62et
63).
95
Figure 62 : Photos après l’incident du réducteur
L’objectif de l’étude réalisée en cette période était de montrer les effets et les résultats de
l’analyse vibratoire après chaque événement et dans des situations et conditions de
fonctionnements différentes depuis l’incident cité précédemment.
Après le remplacement du réducteur TACKE OLALDE par le réducteur ACMI BCSA, deux
mesures vibratoires ont été effectuées et ont fait ressortir les résultats suivants :
Analyse en niveau global : Les niveaux vibratoires globaux relevés en accélération sur
réducteur sont élevés surtout à l’entrée 3RH et 3RV, la Température relevée sur cet
élément est très élevée (72.62 °C), ce qui s’explique par la mauvaise performance du
circuit de refroidissement.
97
Tableau : 6 Niveaux vibratoires relevés en accélération
Depuis les problèmes ne s’arrêtaient pas d’apparaitre sur ce réducteur, telle que la déformation
de l’arbre porte pignon mis en évidence par la troisième analyse spectrale (analyse des bandes
latérales).
Suite à un bruit constaté et signalé par les ouvriers travaillant sur la chaîne de production du
ciment, un système de surveillance a été adopté par le service de maintenance. Les points de
mesure ont été configurés avec une attention particulière. Comme le fonctionnement de la
machine est lié à chaque instant à son endommagement, un intérêt tout particulier est porté aux
paliers, car ces derniers constituent le chemin de passage privilégié pour les vibrations. Nous
avons configuré huit points de mesures pour évaluer le comportement des équipements.
98
Ce type de matériel a une grande performance grâce à sa liaison à un ordinateur équipé d’un
logiciel appelé « Diva» spécialement conçu pour une gestion informatisée basée sur le traitement
des signaux émis par les différents types des vibrations engendrées par les différents organes
d’une entité. Très utilisé pour la maintenance conditionnelle des équipements, en particulier les
machines tournantes. On les installe sur les machines pour nous assurer une surveillance
permanente en comparant l’intensité vibratoire de la machine, mesurée à des seuils indépendants
préréglés.
Ce sont des capteurs utilisés pour assurer Les relevées vibratoires des différents points de
mesure.
- Logiciel d’analyse vibratoire DIVA comme nous l’avons déjà signalé précédemment, ce
logiciel est conçu spécialement pour la maintenance conditionnelle et prédictive, pour le
traitement des signaux émis par les différents types de vibrations (figure 64).
99
Les caractéristiques techniques principales sont reprises sur les fiches techniques du fond
documentaire de l’entreprise (Cimenterie d’Elmalabiod).Notons que les données techniques
principales, sont nécessaires pour la classification de l’équipement, et la détermination des seuils
d’alarme, pour l’établissement de la signature vibratoire du ventilateur.
Après une ronde de visite, nous avons constaté que le problème réside dans les paliers du
réducteur du ventilateur cru de la chaine de production du ciment de la cimenterie d’Elmalabiod
de Tébessa. Par manque de compétence et de matériel de surveillance, le service maintenance en
collaboration avec une société de maintenance spécialisée ont jugé utile l’adoption de la
surveillance de l’équipement.
4.4.2. Configuration des points de mesure : Une attention particulière doit être portée sur le
choix des points de mesure. En effet, on cherche à évaluer un comportement interne à la
machine. De ce fait, le capteur devra être le plus sensible et en relation directe avec ‘l’intérieur’
afin de récupérer le maximum d’informations. Or, les points de mesures idéaux sont situés au
plus près des organes à surveiller. C’est pourquoi un intérêt tout particulier est porté aux paliers,
car, ils constituent le chemin de passage privilégié pour les vibrations (Digitip, 2003). Ils
représentent en effet, un point clé, car ils sont le seul lien matériel permettant la transmission des
vibrations, images des efforts dynamiques, de la machine tournante.
100
4.4.3. Discussion des résultats
4.4.3.1. Points de mesure sur moteur
Suite aux mesures relevées sur le moteur en utilisant l’analyse en niveau global, on constate que
les niveaux globaux relevés en accélération, en vitesse ainsi que le facteur défaut de roulement
sont acceptables (figure 66)
En conclusion le comportement vibratoire global du moteur est stable à un seuil acceptable,
cependant nous passons à l’analyse spectrale, (figure 67), pour avoir plus d’information sur l’état
de santé du moteur et déterminer la source de bruit.
L’analyse spectrale nous a permis de constater que les amplitudes sont stables à la
fréquence de rotation du moteur 0.02g à 24.87Hz. Cette méthode donne la possibilité d’identifier
le défaut. qui s’explique par la Prépondérance de la 3 eme harmonique de la fréquence de rotation
101
du moteur dont le seuil reste tolérable .Cette dernière a permis aussi de détecter un Choc à la
fréquence de rotation du moteur.
Dans ces points de mesure, Le suivi dans le temps de l’évolution du niveau vibratoire
nous donne des informations significatives. On constate l’évolution de la vitesse et de
l’accélération de l’arbre NG. Cette analyse relève aussi une augmentation facteur du défaut de
roulement. le niveau global NG en accélération et du DEF atteint la valeur 9,18g /10 DEF.et une
102
évolution du NG accélération et DEF en vertical à un niveau élevé 11.7g / 10.5DEF ce qui
donne une idée sur le changement de fonctionnement de l’équipement. Donc une dégradation de
l’équipement est inévitable. Le seuil est dépassé ce qui signifie qu’une détérioration s’est
produite.
Pour avoir plus de précision sur ce comportement nous passons à l’analyse spectrale, figures 70
et 71.
103
les bandes latérales montrent une modulation autour de la fréquence d’engrènement
espacées par la fréquence de rotation de l’arbre de sortie PV 10.93Hz. Avec l’apparition d’un
Peigne de raie à la fréquence 296.88Hz qui correspond à la fréquence de défaut bague interne du
roulement palier 4 de l’arbre.
Pour avoir plus de précision sur l’état de santé du roulement, nous faisons recours à l’analyse
d’enveloppe (Détection de défaut de roulement), figure 72
Le spectre d’enveloppe fait apparaître défaut de bague interne de 1.95g (seuil danger) avec
présence de bandes latérales à la fréquence de rotation de l’arbre GV qui nécessite un
changement de roulement dans les meilleurs délais.
les bandes latérales montrent une modulation autour de la fréquence d’engrènement espacées
par la fréquence de rotation de l’arbre de sortie 10.93Hz.
Avec l’apparition d’un Peigne de raie à la fréquence 296.88Hz qui correspond à la fréquence de
défaut bague interne du roulement palier 4 de l’arbre.
Pour bien identifier la nature précise du défaut detecté, de sa gravité, nous passons à l’analyse en
niveau global des paliers ou le problème parait plus intéressant et nécessite un intérêt minutieux.
Les paliers représentent en effet, un point clé, car ils permettant la transmission des vibrations,
images des efforts dynamiques, de la machine tournante comme nous l’avons signalé
précédemment.
104
4.4.3.2. Les paliers du ventilateur
Les mesures effectuées en 2012 sur ces éléments sont représentées sur les figures 73 et 74
Figure 73. Courbe de tendance des niveaux globaux au point 8RH (1ére mesure)
La première mesure a fait apparaitre une élévation des niveaux globaux relevés en
accélération sur les paliers. Cependant, les niveaux vibratoires globaux relevés en vitesse sont
acceptables, et le facteur défaut de roulement tolérable.
105
Figure 75. : Analyse spectrale septembre 2012
Analyse globale : l’analyse globale a montré une evolution des niveaux vibratoires
globaux relevés en acceleration en axial à un seuil tolérable. Par contre les niveaux
vibratoires globaux relevés en vitesse et le facteur défaut de roulement restent stables à
un seuil admissible, figure 77.
Analyse spectrale : Cette analyse a fait ressortir une amplitude élevée à la 3éme
harmonique de la fréquence d’engrènement 2,43 g à 3x 64,6 HZ, des bandes latérales
(modulation) autour de la fréquence d’engrènement espacées par la fréquence de rotation
de l’arbre de sortie PV 10.93Hz et entrée GV 24,99Hz, et une évolution des amplitudes
des premières harmoniques de la fréquence de rotation GV figure 78.
.
107
Figure 78: Analyse spectrale septembre 2013
Paliers ventilateur
L’analyse globale sur ces éléments a montré la stabilité des niveaux vibratoires globaux relevés
en accélération et en vitesse avec un facteur défaut roulement tolérable, figure 79
.
108
Analyse spectrale : Cette analyse a montré un balourd ventilateur acceptable 0,007 g à
11 HZ figure 80
4.5. Conclusion
L’objectif de cette étude était de donner des informations sur la tendance des phénomènes et de
l'apparition du défaut, voire même l’identification de la provenance du défaut.
Le succès d'un service de maintenance est de déterminer, entre autres, par sa capacité de
proposer la bonne action au bon moment et au bon endroit. Une maintenance appropriée
contribue de manière décisive à cet objectif stratégique. Ainsi arriver, en utilisant l’analyse
vibratoire des machines, arriver à diagnostiquer le système de maintenance existant, tout en
déterminant d'une manière claire et précise les priorités d’actions à entreprendre afin d’éviter de
troubler la production. Dés lors, l’exploitation de cet outil en maintenance constitue un support
109
robuste de la fonction méthode, cerveau d’un service de maintenance. Parmi ces actions, on peut
citer :
L'enrichissement et l'affinage des informations justes et pertinents nécessaires pour
la maîtrise des paramètres de fonctionnement;
La maîtrise des coûts grâce à un suivi précis des équipements de production;
L'amélioration de la disponibilité des équipements et de la sécurité;
La maîtrise de la gestion des pièces de rechange;
Contribuer à assurer la production prévue,
Contribuer maintenir le niveau de qualité du produit fabriqué,
Contribuer au respect des délais,
Respecter les objectifs humains : conditions de travail et de sécurité,
Préserver l’environnement.
De ce fait, le service de maintenance approche à connaitre l’état de santé de ses
machines, à diriger la procédure d'exploitation vers les maillons les plus pénalisant dans
l’entreprise, à améliorer la résolution des problèmes courants, à définir les
recommandations nécessaires et à dresser les plans de maintenance appropriés et ainsi
s’engager dans un processus d’amélioration continue.
4.6. Recommandations
110
Conclusion générale
Les recherches menées se sont articulées autour de plusieurs axes principaux : la sécurité,
la sureté de fonctionnement, l'analyse vibratoire et le diagnostic. Pour notre part, l’objectif
111
principal était la mise en œuvre du suivi par analyse vibratoire d’une machine de production qui
est le ventilateur de tirage R1S07 de la cimenterie d’Elmalabiod.
Les résultats trouvés ont fait ressortir des conclusions plus générales concernant le suivi
du comportement pertinent des machines tournantes, en particulier les paliers, les roulements et
les réducteurs.
Suite aux mesures relevées sur le moteur en utilisant l’analyse en niveau global, il a été constaté
que les niveaux globaux relevés en accélération, en vitesse ainsi que le facteur défaut de
roulement sont acceptables.
En conclusion le comportement vibratoire global du moteur est stable à un seuil
acceptable, cependant l’analyse spectrale, a permis de donner plus d’information sur l’état de
santé du moteur et la détermination de la source de bruit.
Les amplitudes sont stables à la fréquence de rotation du moteur 0.02g à 24.87Hz. Cette
méthode donne la possibilité d’identifier le défaut. qui s’explique par la Prépondérance de la 3 eme
harmonique de la fréquence de rotation du moteur dont le seuil reste tolérable .Cette dernière a
permis aussi de détecter un Choc à la fréquence de rotation du moteur.
Par contre l’application de cette méthode sur le deuxième composant en relevant des
mesures à l’entrée et à la sortie du réducteur a permis d’avoir des informations significatives. On
a constaté l’évolution de la vitesse et de l’accélération de l’arbre. Cette méthode a relevé aussi
une augmentation du facteur défaut de roulement. Le niveau global NG en accélération et du
DEF a atteint la valeur 9,18g /10 DEF. Ainsi qu’une évolution du NG accélération et DEF en
vertical à un niveau élevé 11.7g / 10.5DEF ce qui a donné une idée sur le changement de
fonctionnement de l’équipement. Donc une dégradation de l’équipement est inévitable. Le seuil
était dépassé signe de détérioration.
Afin d’avoir plus de précision sur le comportement constaté l’application de l’analyse
d’enveloppe sur le roulement a mis en évidence une évolution de l’amplitude de la deuxième
harmonique de la fréquence d’engrènement à l’entrée du réducteur de 0.57g à 0.63g.
Des bandes latérales ont montré une modulation autour de la fréquence d’engrènement
espacées par la fréquence de rotation de l’arbre de sortie PV 10.93Hz. Avec l’apparition d’un
Peigne de raie à la fréquence 296.88Hz qui correspond à la fréquence de défaut bague interne du
roulement palier 4 de l’arbre.
112
vibratoires globaux relevés en accélération et en vitesse sur les paliers du ventilateur qui sont
acceptables.
La même constatation est faite pour le Facteur défaut de roulement qui est tolérable.
Cette analyse montre que le Balourd ventilateur est acceptable variant de 0.01g à 10.95 Hz. Par
contre le spectre d’enveloppe a fait apparaître un défaut de la bague interne de 1.95g (seuil
danger) avec présence de bandes latérales à la fréquence de rotation de l’arbre GV ce qui
nécessite un changement de roulement dans les meilleurs délais.
Pour les paliers une première mesure nous a permis de constater une élévation des
niveaux globaux relevés en accélération. Par contre ceux relevés en vitesse sont acceptables. La
deuxième mesure a mis en évidence l’évolution du niveau global en accélération et du facteur
défaut roulement à un seuil élevé 7.56g - 8.05def.
Les mesures effectuées en 2013 ont révélé à travers l’analyse spectrale une élévation de
l’amplitude à la 3éme harmonique de la fréquence d’engrènement 2,43 g à 3x 64,6 HZ, des
bandes latérales (modulation) autour de la fréquence d’engrènement espacées par la fréquence de
rotation de l’arbre de sortie PV 10.93Hz et entrée GV 24,99Hz.
Il faut remarquer aussi que le volet diagnostic de la panne est aussi à exploiter : La
technologie de groupe permet de réduire le temps d’analyse de panne en essayant de chercher
des similitudes avec des cas déjà rencontrés. Cette pratique diminuera le temps de diagnostic et
le risque d’erreur.
113
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Vit =AUGEIX .D, 2002 , Analyse vibratoire des machines tournantes, Techniques de
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ANNEXE 1
Questionnaire relatif aux causes des accidents de travail dans une entreprise
Cimenterie…………………………………………………
NOM ET
PRENOM …………………………………………………………………………………………………
…………………………
SEXE : F M
AGE ………………ans
3) Imprudence……………………………………………………….......Oui Non
8) Présence d’un Burn-in [*], être présent de corps au travail, mais…… Oui Non
absent d’esprit.