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Ce document présente un plan d'investissement pour une agriculture intelligente face au climat en Côte d'Ivoire. Il identifie douze investissements clés dans les services agricoles, les cultures et l'élevage qui visent à accroître la productivité, renforcer la résilience aux changements climatiques et réduire les émissions de gaz à effet de serre. Le plan fournit le contexte et les avantages économiques de ces projets et peut aider à stimuler l'investissement dans le secteur agricole ivoirien.

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Ce document présente un plan d'investissement pour une agriculture intelligente face au climat en Côte d'Ivoire. Il identifie douze investissements clés dans les services agricoles, les cultures et l'élevage qui visent à accroître la productivité, renforcer la résilience aux changements climatiques et réduire les émissions de gaz à effet de serre. Le plan fournit le contexte et les avantages économiques de ces projets et peut aider à stimuler l'investissement dans le secteur agricole ivoirien.

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Plan d’Investissement d’une

Agriculture Intelligente face


au Climat en Côte d’Ivoire
JANVIER 2019

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 1


©NEIL PALMER (CIAT)

2 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


AVANT-PROPOS
Le changement climatique menace de provoquer le cas échéant, réduire les émissions de gaz à effet de
des effets considérables sur le secteur agricole de serre qui sont à la base des changements climatiques.
la Côte d’Ivoire, lequel est au cœur de la productivité Les interventions AIC peuvent inclure des technologies
économique et de la sécurité alimentaire du pays. Le agricoles pratiques telles que les variétés de plantes
changement climatique, , pose des défis non seulement cultivées et de races animales résistantes au stress, de
pour la Côte d’Ivoire, mais aussi pour tous les autres même que les activités de gestion agricole (impliquant
pays d’Afrique. Cela a été reconnu à la Convention- l’eau, le sol, les engrais, les insectes nuisibles, etc.) ; et
cadre des Nations Unies sur les Changements les services agricoles tels que l’assurance, le crédit et
Climatiques (CCNUCC) de la 22ème Conférence des les informations météorologiques.
Parties (COP22, 2016) à Marrakech, au Maroc, où le
gouvernement marocain a lancé l’Initiative d’Adaptation Ce plan comprend un ensemble de 12
de l’Agriculture Africaine (AAA). Cette initiative a mis investissements AIC clés pour la Côte d’Ivoire qui
en évidence les investissements nécessaires pour ont été élaborés grâce aux engagements forts des
aider les pays africains à faire face aux risques que les parties prenantes, la contribution des experts et
changements climatiques font peser sur l’agriculture et la revue de documents scientifiques. Ce plan ne
à mieux se positionner pour faire face à l’augmentation vise pas à être exhaustif, mais plutôt d’accorder la
des temperatures et des précipitations incertaines priorité aux investissements identifiés. Par ailleurs, ce
dans l’avenir. L’Initiative AAA se fonde également sur le plan, et peut également inclure des investissements
Programme Détaillé de Développement de l’Agriculture supplémentaires lorsqu’il y aura plus de fonds
Africaine (PDDAA), lancé en 2003 par l’Union Africaine. disponibles. Le plan présente une analyse de la situation
des politiques, des plans et des programmes de la Côte
La Côte d’Ivoire est signataire de l’accord de la d’Ivoire qui constituent le contexte des 12 interventions
CCNUCC de Paris et a présenté ses Contributions prioritaires clés. Les concepts de projet sont élaborés
Déterminées Nationales (CDN), s’engageant à pour chacun de ces investissements clés, y compris
prendre des mesures à la fois sur l’adaptation les principaux objectifs du projet, les composantes et
aux changements climatiques et la réduction des les modalités de mise en œuvre. Ceux-ci fournissent
émissions de gaz à effet de serre. La Côte d’Ivoire un ensemble tangible de concepts de projets pour
est de loin un émetteur mineur de gaz à effet de serre. financement auprès des investisseurs et des bailleurs
Cependant, les interventions dans l’agriculture et le de fonds potentiels. Enfin, un cadrage général pour
changement associé dans l’affectation des terres l’élaboration d’un cadre de suivi et d’évaluation (S&E)
(par exemple, la déforestation) qui augmentent la pour le plan d’investissement de l’AIC est fourni,
productivité et la résilience face aux changements indiquant la manière dont les résultats AIC se rapportent
climatiques peuvent également contribuer à réduire les à d’autres cadres de suivi et d’évaluation et à d’autres
émissions de gaz à effet de serre. La CDN prévoit des activités de suivi des priorités de développement au
objectifs que la Côte d’Ivoire vise à atteindre. Cependant niveau national.
elle ne vise pas à fournir les détails concernant quels
investissements sont nécessaires ou comment ces Parce qu’elle est membre de l’Initiative AAA
investissements devraient être mis en œuvre. et est également engagée à respecter ses
engagements CDN, la Côte d’Ivoire dispose
Ce document propose un plan d’investissement maintenant d’un plan d’investissement qui
d’une Agriculture Intelligente face au Climat (AIC) en
comprend un ensemble de projets spécifiques
Côte d’Ivoire, élaboré avec le soutien de l’Initiative
de l’agriuculture intelligente face au climat
AAA et de la Banque Mondiale, et l’assistance
technique du programme de recherche du CGIAR
pour améliorer la productivité, renforcer la
sur le Changement Climatique, l’Agriculture et résilience aux changements climatiques et, le
la Sécurité Alimentaire (CCAFS). Il identifie les cas échéant, réduire les émissions de gaz à
interventions spécifiques qui définissent les actions sur effet de serre dans le secteur agricole. Le plan
le terrain et qui sont compatibles avec la CDN et le Plan d’investissement AIC fournit le contexte et l’évidence de
National d’Investissement Agricole II (2017-2025) de la l’importance de ces projets, et explique les avantages
Côte d’Ivoire, qui peut être financé par des partenaires economiques qu’ils offrent au peuple de la Côte
du secteur public et privé. Les interventions AIC sont d’Ivoire. Le plan peut aider à stimuler l’investissement
conçues pour accroître la productivité agricole; aider les et le financement de l’AIC pour aider la Côte d’Ivoire à
agriculteurs, les éleveurs et les pêcheurs à s’adapter et concretiser sa CDN et d’autres objectifs nationaux.
à renforcer leur résilience aux risques climatiques; et,  

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 3


TABLE DES MATIÈRES
ACRONYMES
6

RÉSUMÉ EXÉCUTIF
8

CHAPITRE1: JUSTIFICATION D’UN INVESTISSEMENT DANS L’AGRICULTURE INTELLIGENTE


FACE AU CLIMAT EN CÔTE D’IVOIRE 14

1-1 Le Cadre de planification de l’investissement dans l’agriculture intelligente face au climat 17

CHAPITRE 2: ANALYSE DE LA SITUATION DES MOYENS DE SUBSISTANCE, L’AGRICULTURE


ET LE CHANGEMENT CLIMATIQUE 22

2-1 L’aperçu du secteur agricole de la Côte d’Ivoire 24


2-2 Le Changement climatique en Côte d’Ivoire
28
2-3 Les impacts du changement climatique sur l’économie agricole de la Côte d’Ivoire 31
2-4 Les impacts du changement climatique potentiellement aggravées par le changement des
incitations économiques 31
2-5 Les impacts du changement climatique potentiellement compensés par le changement des
incitations du marché 33
2-6 L’adaptation climatique a le potentiel de réduire la dépendance à l’importation 35

CHAPITRE 3: PRIORISATION DES INTERVENTIONS POUR L’AGRICULTURE INTELLIGENTE

FACE AU CLIMAT EN CÔTE D’IVOIRE


38

3-1 Processus d’élaboration du plan d’investissement dans l’agriculture intelligente face au climat 40
3-2 Résumés des investissements dans les services d’agriculture intelligent face au climat à
l’échelle nationale
41
3-3 Investissements dans l’agriculture intelligente face au climat pour les cultures et l’élevage 43

CHAPITRE 4: CONDUIRE LES INVESTISSEMENTS DE L’AGRICULTURE INTELLIGENTE FACE AU


CLIMAT EN COTE D’IVOIRE, DES CONCEPTS AUX PROGRAMMES 48

4-1 Ce que la Côte d’Ivoire tire du PIAIC: Un aperçu 50


4-2 Analyse climato-intelligente pour quatre investissements sélectionnés 51
4-3 Contraintes à la conception et à la mise en œuvre 55
4-4 Possibilités de conception et de mise en œuvre 58
4-5 Possibilités de financement pour l’expansion de l’AIC 60
4-6 Investissements et contributions de l’AIC à l’appui des politiques nationales 62

4 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


CHAPITRE 5: PRINCIPAUX ÉLÉMENTS DE SUIVI ET D’ÉVALUATION POUR L’ÉVALUATION DES
RÉSULTATS DES INVESTISSEMENTS DANS L’AGRICULTURE INTELLIGENTE FACE AU CLIMAT
EN CÔTE D’IVOIRE 64

5-1 Théorie du changement


67
5-2 Cadre de résultats et indicateurs
70
5-3 Une feuille de route pour suivi et évaluation 79

ANNEX A: ANALYSE DE SITUATION: POLITIQUE ET CONTEXTE PROGRAMMATIQUE POUR LE PLAN


D’INVESTISSEMENT D’UNE AGRICULTURE INTELLIGENTE FACE AU CLIMATEN CÔTE D’IVOIRE 82

ANNEXE B: INTERVENTIONS PRIORITAIRES: DES LISTES LONGUES À LA LISTE FINALE 86

ANNEXE C: STRUCTURE ET RÉSULTATS DE L’ANALYSE DE SCÉNARIO DE MODÉLISATION


(RCP + SSPS) EN CÔTE D’IVOIRE 91

ANNEX D: MÉTHODOLOGIE POUR L’ÉVALUATION ÉCONOMIQUE D’INTELLIGENCE CLIMATIQUE 102

ANNEXE E: PLANS D’INVESTISSEMENTS DANS L’AGRICULTURE INTELLIGENTE FACE


AU CLIMAT EN CÔTE D’IVOIRE 114

ANNEXE F: BIBLIOGRAPHIE PAR SECTIONS 160

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 5


ACRONYMES
AAA Adaptation de l’Agriculture Africaine
AAW Fenêtre Agrobusiness Afrique
ACE-WR Système de Récu d’Echange des Produits Agricoles
ADO Subventions FSCC
AfSIS Service d’Information sur le Sol en Afrique
AGRA Alliance pour une Révolution Verte en Afrique
AIC l’agriculture intelligente face au climat
AIGM Carte Numérique Mondiale des Zones d’Irrigation
ANADER Agence Nationale d’Appui au Développement Rural
AR Taux d’Adoption
ASNC Améliorer les Services Nationaux climatiques
CC Changement Climatique
CCAFS Changement Climatique, Agriculture et Sécurité Alimentaire (partie du CGIAR)
CCNUCC États-Cadre National Convention des Nations Unies sur les Changements
Climatiques
CDN Contributions Déterminées Nationales
CEDEAO Communauté Economique des États d’Afrique de l’Ouest
CIAT Centre International d’Agriculture Tropicale
ClimDev-Afrique Initiative Climat pour le Développement en Afrique
CNRA Centre National de Recherche Agronomique
COP22 Conférence 22 Parties à la CCNUCC
CPN Cadre de Partenariat National
EG Efficacité du Gouvernement
FAO Organisation pour l’Alimentation et l’Agriculture
FSP Projet de Taille Normale
FVC Fonds Vert pour le Climat
GES Gaz à Effet de Serre
GOCI Gouvernement de la Côte d’Ivoire
ICRISAT Institut de Recherche sur les Cultures des Zones Tropicales Semi-Arides
MCG Modèle de Circulation Générale
MINADER Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural
MINAGRI Ministère de l’Agriculture
MINEDD Ministère de l’Environnement et du Développement Durable
MINEF Ministère des Eaux et Forêts
MINEFI Ministère de l’Economie et des Finances
MIRAH Ministère des Ressources Animales et Halieutiques
MST Modèle du Système de la Terre
No-CC Sans Changement Climatique
ODD Objectif de Développement Durable

6 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


PAPEP Programme d’Adaptation des Petites Exploitations Agricoles
PDDAA Programme Détaillé de Développement de l’Agriculture en Afrique
PIAIC Plan d’Investissement d’Agriculture Intelligente face au Climat
PIB Produit Intérieur Brut
PME Petites et Moyennes Entreprises
PNCC Programme National sur les Changements Climatiques
PNCC Programme National d’Atténuation des Gaz à Effet de Serre et l’Adaptation aux
Changements Climatiques
PND Program National de Développement
PNIA2 Deuxième Plan National d’Investmenent Agricole, 2017-2025
PPAAO Programme détaillé de productivité Agricole en Afrique de l’Ouest
PSNDEPA Plan Stratégique National pour le Développement de l’Elevage, de la Pêche et de
l’Aquaculture
PSRDF Plan Stratégique pour la Réhabilitation et le Développement des Forêts
PTM Projet de Taille Moyenne
RB Réseaux Bayésiens
RDP Résultats de Développement Proposé
REDD + Programme de Réduction des Emissions de Deforestration et de la Dégradation des
Forêts
RIMA Indice de Mesure et d’Analyse de Résilience
RSCA Ressources Spécifiques du Cadre d’Allocation
RSI Retour Sur Investissement
SCCF Fonds Spécial sur les Changements Climatiques
SIC Services d’Information Climatique
SMN Service Météorologique National
SNAIC Stratégie Nationale de l’Agriculture Intelligente face au Climat
SNDR Stratégie Nationale de Développement du Riz
SNGRC Stratégie Nationale pour la Gestion des Risques de Catastrophe
SODEXAM L’Institution pour le Développement Aéronautique et Météorologique
SPAV Stabilité Politique et Absence de Violence
SPE Services de Paiement pour l’Environnement
SPICA Services Participatifs Intégrés du Climat pour l’Agriculture
SSP Parcours Socio-économique Commune
UNISDR Bureau pour la Prévention des Risques de Catastrophes des Nations Unies
UTCUTF Utilisation des Terres, Changement d’Utilisation des Terres et de la Foresterie
VAN Valeur Actuelle Nette
VCR Voie de Concentration Représentative

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 7


© Neil Palmer (CIAT)

RÉSUMÉ
de pauvres) se manifestent de plus en plus. La
pauvreté rurale est plus élevée dans le nord de
la Côte d’Ivoire où l’agriculture de subsistance

EXÉCUTIF prédomine. Compte tenu de la forte croissance


démographique, de la faible productivité agricole,
de la prévalence de la malnutrition dans certaines
régions et des conditions météorologiques de plus
L’agriculture est le plus important secteur en plus erratiques provoquées par le changement
économique de la Côte d’Ivoire et est le climatique, assurer la sécurité alimentaire de la
fondement de son économie. L’agriculture Côte d’Ivoire est une priorité.
contribue à plus de 21% du produit intérieur
brut du pays (PIB), emploie plus de la moitié de Le changement climatique affecte déjà la
la population active et fournit plus de 75% des production agricole et aura une incidence
recettes d’exportation. Dans les zones rurales, défavorable sur la plupart des cultures à
où un peu moins de la moitié de la population l’avenir. Le changement climatique a déjà conduit
vit, plus de 75% des personnes travaillent dans à des températures plus chaudes, une plus grande
l’agriculture. Malgré une forte croissance récente variabilité météorologique, la modification des
du PIB dans d’autres secteurs, l’agriculture restera précipitations et des phénomènes météorologiques
vitale pour l’économie de la Côte d’Ivoire encore plus extrêmes. Pour les cultures stratégiques,
pendant longtemps. comme le cacao et le riz, le changement climatique
a déjà réduit les rendements. Ces impacts affectent
La productivité du secteur agricole et la grande directement la sécurité alimentaire des agriculteurs
pauvreté en milieu rural sont étroitement liées. ruraux pauvres, et ils affectent également
Les rendements pour la plupart des cultures l’ensemble du secteur agricole.
sont en baisse, et les rendements pour toutes
les grandes cultures, à l’exception du cacao La Côte d’Ivoire participe à un effort multipays
sont inférieurs à la moyenne ouest-africaine. La coordonné par la Banque Mondiale pour
pauvreté rurale a augmenté avec le temps, et les élaborer un Plan d’Investissement national
disparités de revenus entre les régions urbaines pour l’Agriculture Intelligente face au Climat
(36% de pauvres) et les zones rurales (57% (PIAIC). L’Agriculture Intelligente face au Climat

8 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


(AIC) augmente la productivité d’une manière figure ES-1 ci-dessous. Certains de ces produits
écologiquement et socialement durable, renforce justifient des mesures de protection en raison de
la résilience des agriculteurs aux effets du leur importance pour la sécurité alimentaire, la
changements climatiques et réduit la contribution nutrition ou l’économie nationale. Les pratiques
de l’agriculture au changement climatique en AIC renforçant la résilience sont essentielles pour
réduisant les émissions de gaz à effet de serre et anticiper les impacts climatiques et réduire la
augmente le stockage du carbone dans les terres baisse des rendements.
agricoles. L’AIC se concentre sur l’agriculture,
mais est multisectorielle et comprend également Les scénarios de modélisation climatique pour
des engagements à l’amélioration des prestations les autres cultures montrent que certaines
de subsistance, assure la sécurité alimentaire et cultures sont résistantes au changement
promeut la durabilité. Le plan d’investissement climatique, dans ces cas l’AIC devrait mettre
en Agriculture intelligente face au cliamt (PIAIC) l’accent sur les pratiques qui maintiennent
utilise un cadre et des processus établis et se base cette résilience. Par exemple, il est prévu des
sur les programmes, les politiques et les plans baisses minimales à l’avenir pour le rendement
stratégiques ivoiriens existants (par exemple, CDN du cacao et les superficies cultivées de cette
de la Côte d’Ivoire) et le travail de nombreuses culture. Par conséquent, un engagement pour un
institutions locales, nationales, régionales et plus grand investissement dans les technologies
internationales. de résilience et d’augmentation du rendement de
ces cultures pourrait se développer pour accroître
Le PIAIC national de la Côte d’Ivoire a priorisé les rendements et la production. D’autres cultures
un ensemble de 12 investissements et des résistantes sont le manioc, la mangue, l’igname
actions nécessaire pour stimuler la résistance et le riz. Certains scénarios de modélisation
des cultures et améliorer leur rendements climatique qui supposent une croissance continue
pour plus de 2,2 millions de bénéficiaires et de de la population et du changement climatique
leurs familles1, en les aidant à s’adapter aux montrent que la Côte d’Ivoire ne pourra pas
changements climatiques. Les investissements produire suffisamment de nourriture pour répondre
de l’AIC ont été identifiés sur la base d’une analyse à ses besoins. La demande entraînera une
de la situation , des plans et politiques ivoiriens, dépendance importante aux importations qui
le contexte et l’analyse actuels de l’agriculture seront en augmentation, toute chose qui exposerait
et l’élaboration de scénarios d’impacts des la Côte d’Ivoire aux fluctuations des marchés
changements climatiques sur les différentes mondiaux.
cultures et bétail. Cette gamme de scénarios
du réchauffement pour des différents cadres Le PIAIC met l’accent sur le renforcement
s’étendant jusqu’en 2050. Le PIAIC repose sur de l’agriculture en Côte d’Ivoire avec quatre
l’analyse et la priorisation des investissements investissements au niveau national et huit
par les parties prenantes ivoiriennes. Le PIAIC investissements spécifiques en ce qui
comprend également des éléments de conception concerne les des produits de base dans tous
du programme et de mise en œuvre, avec l’analyse les grands agropoles. Les questions de portée
économique, la définition des priorités et une géographique du point de vue équité, compte tenu
analyse des obstacles et des opportunités. Le des niveaux élevés de pauvreté et des inégalités
processus d’élaboration de ce plan soutient aussi régionales dans l’agriculture offrent également un
le renforcement de de capacité. moyen d’introduire des pratiques de l’AIC à travers
le pays.
La modélisation du climat montre que le
changement du paysage économique dû au Les quatre initiatives d’envergure nationale qui
changement climatique pourrait exacerber sont fondamentales pour un secteur agricole
les dommages biophysiques sur certaines adapté à l’Agriculture Intelligente face au Climat
cultures, en particulier les céréales, les sont les suivantes: agrométéorologie, services
cultures maraîchères, les légumineuses et financiers, fertilité des sols et vulgarisation
les cultures sucrières, comme le montre la agricole. Ces investissements sont essentiels à
l’intégration de l’AIC à l’échelle nationale à travers

1 en supposant que tous les 12 investissements sont réalisés et sans chevauchement au niveau des bénéficiaires.

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 9


la fourniture à la fois des informations en temps des recommandations au profit de 87 000
réel nécessaires pour la prise de décisions (par exploitants agricoles.
exemple, des informations agroclimatiques et le ■■ Les services financiers agricoles: Augmenter
suivi de la fertilité des sols) et les conseils, les la productivité en améliorant durablement
connaissances et le soutien financier nécessaires l’accès et la capacité des producteurs
à l’amélioration du rendement et de la productivité agricoles à tirer profit avec succès des produits
(par exemple, les services financiers, la fertilité et services financiers, et d’accroître leur
des sols et la vulgarisation agricole). Par exemple, capacité à gérer les risques liés au climat, au
l’intégration des pratiques AIC dans le système profit de 980 000 exploitants agricoles.
national de vulgarisation aide les agriculteurs ■■ Le système agrométéorologique: Augmenter
directement, tout en créant un mécanisme de
la productivité agricole et atténuer les risques
transfert des informations des trois investissements
liés au climat en fournissant des informations
nationaux basés sur la technologie aux agriculteurs
agrométéorologiques précises et en temps,
et aux autres utilisateurs. Les résultats de
aux producteurs, agents de vulgarisation
développement attendus (PDOs) et les estimations
et l’agro-industrie, au profit de 312 000
du nombre de bénéficiaires (qui s’étendent souvent
exploitants agricoles.
aux ménages) pour les quatre investissements
Les services de vulgarisation agricole:
nationaux à grande échelle sont les suivants:
■■

Améliorer la qualité et la quantité des


■■ La fertilité des sols: Augmenter la capacité recommandations pertinentes sur l’AIC
des producteurs agricoles à la pratique de fournies par les conseillers agricoles aux
l’AIC par la fourniture aux producteurs et producteurs permettra d’augmenter la
agents de vulgarisation des informations productivité agricole et de réduire les risques
sur mesure relatives aux caractéristiques liés au climat, au profit de 235 800 exploitants
du sol et les recommandations relatives aux agricoles.
meilleures pratiques de gestion, ainsi que
les outils, les produits, les partenariats et
l’environnement politique pour mettre en œuvre

Figure ES-1: Différence de point en pourcentage entre le pourcentage de variation du rendement (pluvial
et irrigué) sur 2020 avec et sans changements climatiques, des émissions élevées (RCP 8.5), scénario de
forte croissance démographique du niveau faible au niveau modéré de la croissance du PIB (SSP3), les
principaux groupes de produits.

Cacao

Céréales
Différence de point en pourcentage

Fruits

Bétail
(CC - No CC)

Graines oléagineuses

Légumineuses

Racines et Tubercules

Cultures de sucre

Légumes

10 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


Huit investissements climato-intelligents dans applicables au contexte africain afin d’atteindre
l’agriculture et l’élevage ont été une priorité l’autosuffisance nationale en riz, au profit de
pour appuyer l’adaptation des systèmes de 68 640 producteurs de riz pluvial.
production agricole en introduisant une gamme ■■ La patate douce: Augmenter la productivité
de pratiques de l’agriculture intelligente face au agricole et réduire les risques climatiques
climat (AIC) dans les différents investissements. en augmentant la production de l’igname
Les huit investissements de l’AIC, et leurs en renforçant les marchés de l’igname
estimations et le PDOs bénéficiaires (qui s’étendent pour accroitre la résilience économique et
souvent aux ménages), sont les suivants: nutritionnelle, au profit de 70 000 exploitants
agricoles en milieu rural.
■■ Le manioc: Augmenter la capacité du secteur
du manioc à la pratique de l’AIC à travers Le PIAIC met l’accent sur l’assurance de la
la fourniture de l’assistance technique aux résilience pour certains produits de base,
producteurs, transformateurs et agents de la croissance pour d’autres, et une double
vulgarisation en vue d’un accès accru aux importance, c’est-à-dire la résilience et la
variétés améliorées et des informations croissance, le cas échéant. En réunissant les
actualisées de la recherche, au profit de 90 000 résultats de l’analyse de la situation, les impacts
exploitants agricoles. de la modélisation climatique sur les matières
■■ Le système alimentaire d’Abidjan: Améliorer premières, les objectifs des bénéficiaires de
l’autosuffisance économique et nutritionnelle à la Côte d’Ivoire dans les plans et programmes
travers les pratiques d’AIC dans les régions qui nationaux donnent un apperçu sur ce que les huit
approvisionnent Abidjan, au profit de 66 000 investissements dans l’agriculture et l’élevage
exploitants agricoles péri-urbains. comptent atteindre. Le tableau ES-1 ci-dessous
■■ Le cacao: Augmenter la résilience de la indique la valeur des matières premières dans
plantation de cacao au climat pour accroître l’économie ivoirienne et au sein de la société,
la productivité et générer de nouvelles la réponse aux changements climatiques, les
opportunités de revenus, en particulier pour tendances probables sans les interventions et
les femmes et les jeunes, au profit de 88 000 l’effet attendu de la réponse.
exploitants agricoles en milieu rural. Passer des plans d’investissement de l’AIC à la
mise en œuvre nécessite un cadre opérationnel
■■ Le bétail: Accroître la productivité et la
solide, avec une analyse économique solide
résilience climatique du secteur de l’élevage à
pour identifier les opportunités, les contraintes et
travers les pratiques d’AIC, le développement
les possibilités de financement avec les parties
des infrastructures et la recherche scientifique,
prenantes. L’analyse économique, ainsi qu’une
au profit de 80 100 petits exploitants.
évaluation de la productivité, la résilience, les
■■ La mangue: Augmenter les revenus dans le risques et la réduction des gaz à effet de serre,
secteur de la mangue ivoirienne par (i) une est nécessaire pour passer de la proposition
plus grande productivité grâce aux pratiques d’investissement et la conception du projet à la
de l’AIC et (ii) la réduction des pertes post- mise en œuvre. Le PIAIC a identifié un ensemble
production à travers la transformation préliminaire d’obstacles et de possibilités pour les
pour ajouter de la valeur, au profit de 5 000 propositions d’investissements qui constituent une
producteurs de mangues. base de référence dans la conception.
■■ Le maïs: Augmenter la productivité agricole et
réduire les risques climatiques en renforçant la Les parties prenantes ont identifié
capacité des producteurs, des coopératives, quatre investissements prioritaires et la
des agents de vulgarisation et des chercheurs modélisation économique analyse en détail
dans la recherche du maïs AIC, la production, la performance économique potentielle de
la transformation et la commercialisation, au ces investissements, sous réserve des coûts
profit de 138 000 exploitants agricoles. prévus, des risques de projets et risques
■■ Le riz: Augmenter la productivité du riz et climatiques et les résultats potentiels. Les
stabiliser les revenus des producteurs à parties prenantes ont ciblé trois programmes
travers la mise à échelle des pratiques AIC, d’envergure nationale qui sont : la fertilité du

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 11


sol, les systèmes agrométéorologiques et les 41% -2071%, comme indiqué dans le tableau
services financiers, un système de production, ES-2. Ces gains substantiels sont le résultat
le manioc. Les parties prenantes ont considéré d’estimations avisées des deux bénéficiaires
les investissements nationaux comme essentiels potentiels et les taux d’adoption, à l’exclusion des
à l’expansion de l’AIC à l’échelle nationale et risques.
pour soutenir les investissements dans des
produits spécifiques. Les quatre investissements La Côte d’Ivoire a fait des progrès significatifs
comptent offrir des avantages considérables dans le renforcement du climat des affaires et
aux petits exploitants agricoles en Côte d’Ivoire, dans l’amélioration de la gestion financière mais
avec un retour sur investissement (RSI) avec la les obstacles demeurent qui pourraient affecter
gestion d’AIC par rapport à la normale allant de la mise en œuvre de PIAIC. De nombreux

Tableau ES-1: Justification de l’ensemble des investissements dans l’agriculture et l’élevage

INVESTISSEMENT IMPORTANCE IMPORTANCE IVOIRIENNE RÉPONSE QU’EST-CE QUI RÉPONSE


DANS L’AIC AGRICOLE ATTENDUE POURRAIT ARRIVER INVESTISSEMENTS
SUR LE À L’AVENIR SANS POUR
CHANGEMENT INVESTISSEMENT AIC L’AMÉLIORATION
CLIMATIQUE DE LA RÉSILIENCE,
L’EXPANSION DE LA
CROISSANCE OU
LES DEUX À LA FOIS

Manioc La sécurité 35% de l'apport calorique Relativement Rendement stable, Croissance


alimentaire quotidien (avec l'igname) et résiliente peu de croissance
cultivés par 85% des petits pour répondre à la
exploitants forte demande

Système Valeur Répondre aux demandes Mauvaise Forte demande, ainsi La résilience et
alimentaire économique croissantes de l'urbanisation augmentation des la croissance:
Abidjan (des élevée rapide importations Accroitre les
cultures exportations
maraîchères)

Cacao Valeur Emploie 15% des Ivoiriens Petite baisse Faibles rendements, La résilience et
économique l'expansion des la croissance:
élevée forêts, baisse Accroitre les
des recettes exportations
d'exportation

Bétail Haute valeur Produit par 58% de la Baisse Dégradation de Croissance


nutritionnelle population rurale, y compris modérée l'environnement, les
et la sécurité 800.000 éleveurs conflits, la réduction
alimentaire de la productivité

Mangue Haute valeur Le plus grand exportateur Petite baisse Un rendement Croissance:
nutritionnelle en Afrique de l'Ouest; 50% plus faible et petite
à la consommation locale production

Maïs La sécurité 21% de céréales Très mauvais Déclins graves La résilience et la


alimentaire consommées par jour et croissance: vers
36% de toutes les céréales l'autosuffisance
cultivées acutellement

Riz La sécurité 61% de céréales Petite baisse Légère baisse de La résilience et la


alimentaire consommées par jour et production croissance: vers
45% de toutes les céréales l'autosuffisance
cultivées actuellement

Patate douce Haute valeur 35% des calories Petite Légère hausse du La résilience et
nutritionnelle quotidiennes (avec le manioc) augmentation rendement, mais pas la croissance:
- la plus grande zone de assez pour répondre Augmenter le
culture à la forte demande rendement et la
valeur ajoutée

12 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


obstacles sont liés aux politiques nationales stockage post-récolte. La conception et la mise
(par exemple, les facteurs politiques dissuasifs, en œuvre du projet peuvent s’appuyer sur ces
les crises politiques potentielles, les conflits derniers pour surmonter les obstacles et soutenir
agriculteurs-éleveurs), tandis que d’autres sont soit les objectifs stratégiques. La Figure ES-2 identifie
contextuels (par exemple, la discrimination basée la manière dont chacun des investissements a trait
sur le genre, un faible accès à l’information) ou les à des piliers de l’AIC et aux priorités politiques
risques directs du secteur agricole (par exemple, ivoiriennes sélectionnées, montrant que les quatre
les conditions météorologiques irrégulières, les investissements d’envergure nationale fournissent
ravageurs et les maladies). Des investissements l’infrastructure de soutien de base pour une bonne
spécifiques sont confrontés à des risques prise de décision agricole à toutes les échelles,
spécifiques, comme l’analyse préliminaire dans le tandis que les huit investissements agricoles et
tableau ES-3 ci-dessous. de l’élevage appuient fortement l’accrossement
de la productivité agricole, l’augmentation de
La conception et la mise en œuvre du projet l’adaptation, la croissance du secteur privé et
PIAIC peuvent optimiser les résultats du projet, l’expansion des services de vulgarisation et des
s’appuyer sur les capacités et les opportunités infrastructures.
existantes et tirer parti des investissements de
l’AIC pour appuyer les politiques nationales. Le suivi et l’évaluation (S&E) est une
Il y a une forte correspondance entre la politique composante essentielle de la mise en
nationale ivoirienne et la PIAIC. Par exemple, œuvre de PIAIC; il expose les hypothèses du
la CDN ivoirienne vise à renforcer les liens comment le changement aura lieu (théorie
entre l’agriculture, l’agro-industrie et l’industrie du changement) et fournit les éléments de
pour soutenir le développement économique preuve et d’information pour la mise en
national dans son ensemble. Le PIAIC contribue œuvre des résultats de la gestion axée sur
et bénéficie à la fois d’une forte croissance les résultats (cadre logique, indicateurs et
économique et de l’expansion du secteur privé système de S&E). Le suivi - évaluation du PIAIC
de la Côte d’Ivoire. De même, il contribue et fournira les informations fiables et actualisées,
bénéficie d’une forte capacité en sciences en permettant au Gouvernement de la Côte
agricoles de la Côte d’Ivoire. D’autres possibilités d’Ivoire, aux partenaires au développement et aux
et améliorations en vue de soutenir l’expansion agences d’exécution de suivre l’avancement des
de l’AIC comprennent: un nombre croissant activités, les résultats et l’impact par rapport aux
d’organisations de producteurs; l’amélioration objectifs, et aussi d’attirer l’attention lorsque des
des systèmes de transactions financières (y actions d’adaptation peuvent être nécessaires.
compris les téléphones mobiles); l’amélioration de Les activités S&E créent un mécanisme pour les
l’accès des petits producteurs aux intrants et aux leçons apprises et augmentent la rédevabilité. Le
services; des infrastructures routières en bon état système S&E de PIAIC s’alignera avec d’autres
ou en cours d’amélioration; et l’amélioration de programmes et politiques tels que le PND, NAIP2

Tableau ES-2: Performance des quatre investissements prioritaires

PROJET NOMBRE DE INCIDENCE PAR COÛT COÛT PAR VAN* PROB. DE RSI (%)
BÉNÉFICIAIRES BÉNÉFICIAIRE (M $) BÉNÉFICIAIRE (M $) + VAN*
(% ± ST DEV) ($) (%)

Sols nationaux 87 000 46 ± 44 31,0 356,3 40,4 80 130

Agrométéorologie 312 500 10 ± 15 20,9 66,9 46,7 93 329

Services financiers 980 000 46 ± 121 38,4 39,2 794,7 83 2 071

Manioc 90 000 15 ± 57 25,1 212,6 10,4 56 41

* VAN et le retour sur investissement en utilisant le scénario de référence sans inclure les risques majeurs
et en utilisant des estimations avisées de l’adoption.

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 13


Tableau ES-3: Obstacles à l’adoption des investissements AIC proposés en Côte d’Ivoire

LES INVESTISSEMENTS LES RISQUES


NATIONAUX

Services de financement Divers producteurs ont besoin des segments et la dispersion géographique limite les
agricole possibilités de l'économie d'échelle.

Les utilisateurs à faible niveau d’alphabétisation sont incapables d'accéder à de nombreux


services TIC.

Système de vulgarisation L'exclusion systématique des femmes limite les innovations potentielles dans les cultures
agricole produites par les femmes.

Le manque de subventions pour encourager la mise en jachère.

Fertilité des sols Les risques ne sont pas bien compris en attente de nouveaux investissements dans les
capacités des agriculteurs.

Système agrométéorol- Les risques ne sont pas bien compris en attente de nouveaux investissements dans les
ogie capacités des agriculteurs.

LES INVESTISSEMENTS LES RISQUES


RÉGIONAUX

Le riz irrigué et pluvial Capacité technique et financière des entreprises dans le secteur des infrastructures

Les questions foncières et les locations dans les périmètres irrigués; conflit communautaire

Chaîne de valeur Mangue Infrastructure de chaine de valeur incompatible ou absent, (par exemple, tranport, chaîne
froide, des installations de stockage)

Une utilisation incorrecte ou excessive des intrants tels que les engrais

Production durable de Conflit fermier-pastoraliste


cacao

Disponibilité limitée des aliments pour le bétail

Production et transforma- La forte volatilité du marché en raison de l'intensité de la main d’œuvre et la variabilité de la
tion d’igname qualité des produits

Demandes fortes des nutriments de cultures qui appauvrient le sol, encouragent le


défrichement et le brûlis.

Développement du maïs La forte volatilité du marché en raison de la variabilité de la qualité des produits

Extrêmement sensibles à la variabilité environnementale

Production et transforma- La forte volatilité du marché en raison de l'intensité de main d’œuvre et la variabilité de la
tion du manioc qualité des produits

Marché aux légumes et Le manque de puits, de pompes et d'autres infrastructures pour faciliter l'accès à l'eau
bétail d’Abidjan

Secteur de l’élevage dans La dégradation de l'environnement exacerbe la concurrence pour la terre et l'eau.
le nord de la Côte d’Ivoire

Barrière à l’adoption Barrière moyenne à l’adoption Faible barrière à l’adoption

14 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


et CDN. De cette façon, les investissements dans montrer d’une manière forte et évidente comment
un système S&E PIAIC renforceront les capacités la mise en œuvre de PIAIC résulte des impacts sur
institutionnelles et humaines pour la collecte et le terrain et contribue à la CDN et d’autres cibles
l’utilisation des données pour la prise de décisions, et objectifs clés.
aidant ainsi le gouvernement de la Côte d’Ivoire à

Figure ES-2: Les liens entre les investissements de l’AIC et les priorités nationales

3 PILIERS DE PRIORITÉS
l’AIC

PRODUCTIVITÉ

ADAPTATION

ATTÉNUATION

SECTEUR PRIVÉ

INFRASTRUCTURE

SERVICES FINANCIERS

ACCÈS À LA TERRE

FEMMES ET JEUNES

PERMETTANT
POLITIQUES
D’AGRICULTEURS
RÉSEAUX

DE VULGARISATION
EXPANSION SERVICES
INVESTISSEMENTS PRIORITAIRES DE L’AIC À L’ÉCHELLE NATIONALE

Fertilité des sols

Système de vulgarisation de l’AIC

Système agro-météorologique

Services de financement pour l’AIC

INVESTISSEMENTS PRIORITAIRES DE L’AIC POUR CULTURES ET L’ÉLEVAGE

Secteur de l'élevage dans le nord de la CdI

Production de cacao durable

Riz irrigué et pluvial

Production et transformation de l'igname

Production et transformation de manioc

Légumes & Elevage du Abidjan Marché

Chaîne de valeur de mangue

Développement du maïs

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 15


CHAPITRE 1:

JUSTIFICATION D’UN INVESTISSEMENT


DANS L’AGRICULTURE INTELLIGENTE
FACE AU CLIMAT EN CÔTE D’IVOIRE
© World Agroforestry Centre, ICRAF

16 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


1-1 Le cadre de planification
d’investissements dans
l’agriculture intelligente
face au climat

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 17


Le changement climatique est déjà évident en changement climatique, et, le cas échéant,
Côte d’Ivoire, il se répercute négativement sur réduit la contribution de l’agriculture au
la production agricole, et il aura une incidence changement climatique en réduisant les
défavorable sur la plupart des cultures. Le émissions de gaz à effet de serre. L’AIC permet
changement climatique affectera de nombreux également d’augmenter le stockage du carbone
secteurs de l’économie et de la population dans les terres agricoles (voir figure 1). L’AIC
de la Côte d’Ivoire, mais il va particulièrement reconnaît que les investissements économiques
augmenter les défis auxquels les plus pauvres qui tiennent compte des changements climatiques
et vulnérables de la Côte d’Ivoire font face, en peuvent accroître la productivité agricole et la
réduisant la production agricole et la sécurité durabilité tout en ayant des avantages climatiques
alimentaire. La modification du régime des directs sur l’agriculture qui renforcent la résilience
précipitations à travers le pays et l’augmentation et réduisent les émissions. L’AIC se concentre
des températures ont un effet sur la production sur l’agriculture, mais elle est multisectorielle et
agricole et l’élevage directement (par exemple, comprend également des engagements pour
moins de précipitations pour les cultures) et améliorer les prestations de subsistance, assurer
indirectement (par exemple, les ravageurs des la sécurité alimentaire et promouvoir la durabilité.
cultures se reproduisent plus rapidement). Pour Alors que l’AIC vise à créer la triple-victoire à
faire face à ces impacts des changements travers la productivité, la résilience et l’adaptation,
climatiques actuels et futurs, un ensemble elle reconnaît également le compromis entre les
d’initiatives robustes et à grande échelle de trois piliers en fonction du contexte biophysique,
développement rural est nécessaire pour aider le agricole et socio-économique.
secteur agricole de la Côte d’Ivoire à faire face à la
future demande alimentaire. Le présent document L’AIC n’est pas une pratique agricole spécifique;
décrit un portefeuille d’investissements pour par contre, elle identifie des solutions
soutenir le secteur rural dans la lutte contre le pour les programmes, les politiques et les
changement climatique par l’agriculture intelligente investissements qui se font en fonction des lieux
face au climat. et du temps. Par exemple, en un seul endroit,
les parties prenantes peuvent donner une plus
L’AIC augmente la productivité d’une manière grande priorité à l’atténuation, alors que dans un
écologiquement et socialement durable, autre lieu, l’adaptation ou la productivité durable
renforce la résilience des agriculteurs au sont des priorités. La définition des priorités

Figure 1: L’agriculture intelligente face au climat: la triple victoire de la durabilité, la résilience et moins
d’émissions2

LA DURABILITÉ LA RÉSILIENCE MOINS D’ÉMISSIONS

2 FAO 2012

18 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


1-1
appropriées fait partie du processus d’élaboration
d’un plan d’investissement d’une Agriculture

Le Cadre de planification
Intelligente face au Climat (PIAIC).

de l’investissement dans
Ce PIAIC pour la Côte d’Ivoire met l’accent sur
la productivité et l’adaptation, compte tenu des

l’agriculture intelligente
défis auxquels le pays devra faire face pour
atteindre les objectifs de sécurité alimentaire

face au climat
dans le cadre d’un changement climatique
et ses contributions relativement mineures
aux émissions mondiales de gaz à effet de
serre. L’atténuation est un co-avantage des La Côte d’Ivoire a prévu des investissements
investissements dans le développement agricole, dans l’agriculture intelligente face au climat
à savoir la productivité et la résilience. Le plan met (AIC) à partir de quatre composantes de la
l’accent sur la réduction des émissions de gaz à planification et de la mise en œuvre de l’AIC:
effet de serre par unité d’aliments produits, connus (i) l’analyse de la situation; (ii) la priorité des
pour reduire l’intensité d’émission de gaz à effet interventions; (iii) la conception du programme;
de serre dans laquelle la production alimentaire et (iv) le suivi, l’évaluation et l’apprentissage3.
augmente à une vitesse supérieure à celle des Tous ces quatre composantes dépendent de
émissions de gaz à effet de serre. Ainsi, ce PIAIC l’engagement fort des décideurs et des experts
repond aux trois piliers de l’AIC, en se focalisant clés, et le renforcement de capacités des
sur la productivité croissante et la résilience tout personnes et des institutions clés impliquées. Ce
en réduisant les émissions de gaz à effet de serre, cadre (figure 2 est détaillédans l’annexe A)
le cas échéant.

3 Girvetz et al. 2017.


© Neil Palmer (CIAT)

3. Girvetz et al. 2017.

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 19


Figure 2: Les composantes d’un cadre de planification AIC utilisé pour la Côte d’Ivoire4

ANALYSE DE LA SITUATION
Objectifs, risques climatiques, et
conditions favorables Bilan des Actions
de l’AIC
Objectifs, Vulnérabilité & Impacts, Préparation

RENFORCEMENT DES CAPACITÉS
PRIORISATION DES INTERVENTIONS
Pratiques, Programmes et Politiques Portefeuilles
d’Investment de
Rapport qualité / prix et compromis l’AIC
ENGAGEMENT

CONCEPTION ET MISE EN ŒUVRE DU


PROGRAMME
Développement & Déploiement
Mise à l’ échelle
de l’AIC
Mettre le savoir en action

SUIVI ET EVALUATION
À travers les échelles et les systèmes
Apprentissages 
par l’expérience
Cadre de résultats basé sur des évidences

4 Girvetz et al. 2017

20 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


a guidé le développement du PIAIC de la Côte Le PIAIC national de la Côte d’Ivoire se base
d’Ivoire et de l’organisation de ce document. sur les initiatives et priorités de CDN, ainsi que
Ce PIAIC se focalise sur les deux premières les travaux de nombreuses institutions locales,
composantes: l’analyse de la situation et des nationales, régionales et internationales. Il
interventions prioritaires, même si des éléments y a des programmes, des politiques et des
de la conception de programmes et de la mise en plans stratégiques solides pour appuyer une
œuvre et du suivi et d’évaluation sont discutés. Le intensification de la l’AIC en Côte d’Ivoire. Ceux-
processus d’élaboration de ce plan soutient aussi ci comprennent le Programme National sur les
le renforcement de l’engagement et de la capacité Changements Climatiques (2012), récemment
des autres composantes du cadre de planification développé et la deuxième phase du Plan
de l’AIC. National d’Investissement Agricole (PNIA2,
2017-2025); le Plan Stratégique National pour
La Côte d’Ivoire est impliquée dans un effort le Développement de l’Elevage, de la Pêche et
multipays, coordonné pour développer le PIAIC de l’Aquaculture (PSDEPA); le Plan Stratégique
national (voir annexe B). La Banque Mondiale a pour la Réhabilitation et le Développement des
coordonné le plan, bien que l’Initiative de depart Forêts (PSRDF); et la Stratégie Nationale pour la
revienne à l’initiative Adaptation, Agriculture Gestion des Risques de Catastrophes (NSDRM;
Africaine (AAA), qui a été lancée à la Convention- Gouvernement de la Côte d’Ivoire, 2011). Un profil
cadre des Nations Unies sur les Changements d’AIC a été mis au point (FAO; ICRISAT; CIAT,
Climatiques (CCNUCC) de la 22eme Conférence 2018), et une Stratégie de Renforcement des
des Parties (COP22, Marrakech, Maroc). Ce plan Capacités REDD + a été élaborée, qui servent de
est directement en lien avec l’engagement de base pour ce PIAIC. 
la Contribution Déterminée Nationale (CDN) de
la Côte d’Ivoire à la CCNUCC, au Plan National
d’Investissement Agricole (PNIA2, 2017-2025)
et d’autres plans, programmes et politiques
nationaux et régionaux (tels que la Communauté
Economique des États d’Afrique de l’Ouest, ou la
CEDEAO).

La contribution determiné au niveau national


(CDN)5 de la Côte d’Ivoire fournit les objectifs
directeurs pour mobiliser un appui pour
atteindre les objectifs climatiques tout en
améliorant le développement durable. La CDN
de la Côte d’Ivoire détermine ses engagements
formels de la COP21, qui fixe les objectifs
pour réduire les émissions de 28% d’ici 2030
par rapport au scénario de référence (comme
d’habitude, ou Bussiness As Usual ( BAU))
–l’agriculture et le changement dans l’utilisation
des terres comprennent 26% des émissions
totales dans le pays6. La CDN identifie les
mesures d’adaptation et d’atténuation du secteur
agricole à travers (i) l’amélioration de la gestion
des ressources en eau; (ii) le renforcement des
systèmes de production agricole et animale; et (iii)
la lutte contre la déforestation et la dégradation
des terres.

5 La CDN incarne les efforts d’un pays pour réduire les émissions nationales et d’adaptation aux impacts des changements climatiques. L’Accord
de Paris (Paragraphe 2 de l’article 4,) exige que chaque partie prépare et communique des CDNs qu’elle entend réaliser grâce à des mesures
d’atténuation nationales.
6 FAO, 2018

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 21


CHAPITRE 2:
ANALYSE DE LA SITUATION DES MOYENS
DE SUBSISTANCE, L’AGRICULTURE ET LE
CHANGEMENT CLIMATIQUE
© E. Smith (ICRAF)

22 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


2-1 L’apperçu du secteur agricole de
la Côte d’Ivoire

2-2 Le changement climatique dans


l’agriculture en Côte d’Ivoire

2-3 Les impacts du changement


climatique sur l’économie agricole
de la Côte d’Ivoire

2-4 Les impacts du changement


climatique potentiellement
aggravés par le changement des
incitations économiques

2-5 Les impacts du changement


climatique potentiellement
compensés par le changement
des incitations du marché

2-6 L’adaptation aux changements


climatiques a le potentiel
de réduire la dépendance
d’importation

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 23


2-1
tous les deux comptent essentiellement sur les
exportations agricoles, en particulier à base de

L’aperçu du secteur
matières premières: le cacao, le caoutchouc,
l’huile de palme, le coton et la noix de cajou.

agricole de la Côte
Pourtant, ces cultures sont affectées par des
conditions climatiques volatiles, les rendements

d’Ivoire
et les prix du marché international. Tandis
que la Côte d’Ivoire a eu une forte croissance
économique (7% à 8%), au cours des dernières
années, la prospérité agricole et la réduction de la
La Côte d’Ivoire est un pays à revenu
pauvreté restent hors de portée pour la plupart des
intermédiaire inférieur, avec une grande
petits exploitants. De fortes inégalités régionales
pauvreté et une forte dépendance de
et rurales existent, et les ménages agricoles sont
l’agriculture pour la sécurité alimentaire, les
à la fois plus pauvres et plus vulnérables que les
moyens de subsistance, l’emploi et le change.
résidents urbains pour faire face à des défis liés à
Les ménages ruraux sont les plus pauvres du
l’insécurité alimentaire, l’analphabétisme et l’accès
pays. Les petits exploitants et la banque centrale
limité aux ressources productives.

Figure 3: Carte d’agropoles en Côte d’Ivoire, tel que présenté dans le PNIA27.

Agro-Pole 1
Agro-Pole 2
Agro-Pole 3
Agro-Pole 4
Agro-Pole 5
Agro-Pole 6
Agro-Pole 7
Agro-Pole 8
Agro-Pole 9

Tableau 1: Zones agroclimatiques en Côte d’Ivoire, en ce qui concerne les agropoles.

ZONES AGROPOLES CARACTÉRISTIQUES DE LA ZONE DE PRODUCTION AGROCLIMATIQUES

Savane du Nord 1,2,8 La région du Nord avec des systèmes de cultures pluviales de maïs, de mil, d'arachide
et de coton, ainsi que l'élevage transhumant

Centre 4,6,9 Zone semi-montagneuse

Forêts du Sud 3,5,7 Les plus grandes fermes avec moins d'agriculteurs, principalement le cacao, le café,
le caoutchouc et les noix de cajou, ainsi que les terres boisées

7 NAIP2

24 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


La production agricole (ce qui est cultivé, qui la volaille, est de plus en commune. Environ 63%
la cultive et comment elle est cultivée) varie des petits exploitants agricoles possèdent leurs
selon les principales régions agro-écologiques propres élevage de volailles (poulets de chair),
de la Côte d’Ivoire. Le pays est divisé en quatre tandis que 33% possèdent des brebis et des
grandes zones agroclimatiques (figure 3a) qui chèvres. La fiente des poulets devient un élément
peuvent être subdivisées en huit zones plus petites important dans la production du cacao.
en fonction des caractéristiques biophysiques et
socio-économiques (figure 3b). La végétation du L’agriculture de subsistance avec un minimum
Nord est essentiellement constituée de savane, d’intrants est l’approche prédominante de
le Centre représente une zone de transition à la gestion des exploitations, avec les petits
dominante de savane arborée. Le Sud représente exploitants agricoles qui ne comptent que sur
la partie forestière du pays. A l’Ouest se distingue la pluie, la main-d’œuvre familiale, les pratiques
une zone semi-montagneuse.8 (Voir tableau 1). Le traditionnelles, manuelles, et l’utilisation abusive
cacao et le café (ce qui représente près des deux des terres10. La culture itinérante sur brûlis est
tiers des terres cultivées) sont principalement une pratique courante dans le pays (et est l’un des
cultivées dans la zone forestière fertile du sud (y facteurs qui ont contribué le plus à l’augmentation
compris dans de nombreuses régions protégées du taux de la déforestation). En raison de la
par la loi). Les exploitations pour ces cultures croissance démographique, les périodes de
dans cette zone sont souvent plus grandes que jachère ont considérablement diminué, et en
la moyenne (par exemple, 10-13 ha) et, alors que conséquence, les sols sont plus dégradés. Une
moins de 10% des agriculteurs vivent dans cette grande partie de la croissance agricole a résulté
zone, ils reçoivent plus d’incitations de soutien et de l’extensification et de l’exploitation non durable
de production que les petits exploitants ailleurs. des ressources naturelles, en grande partie au
La région nord se caractérise par des systèmes détriment des forêts. Les agriculteurs cultivant
de cultures pluviales de maïs, le mil, l’arachide et des cultures principalement alimentaires sont plus
le coton et l’élevage transhumant, alors que dans vulnérables que celles qui produisent à la fois les
le Sud les noix de cacao, le café, le caoutchouc et cultures vivrières et de rente11. Les niveaux de
les noix de cajou sont produits. Les ignames sont pauvreté sont plus élevés et le taux de malnutrition
produites dans tout le pays et occupent la plus est plus élévé dans les régions du nord (60%) et
grande superficie cultivée. Ces zones ont servi de l’Ouest (54%), où la production est surtout
comme contributrices clés dans ce PIAIC (voir pour la subsistance12. Alors que moins de 10%
annexe 2). des agriculteurs sont dans ces zones (nord,
ouest), ils reçoivent plus d’appui et d’incitations à
L’agriculture est le secteur économique le la production que les petits exploitants agricoles
plus important de la Côte d’Ivoire, contribuant dans les autres parties du pays. Pourtant, même
pour plus de 21% au PIB du pays, employant avec le soutien supplémentaire pour les cultures
plus de la moitié de la population active et de rente, la plupart des producteurs agricoles du
en fournissant plus de 75% des recettes pays vivent avec moins de 2 dollars US (USD) par
d’exportation. L’agriculture à petite échelle jour.
prédomine, mais la Côte d’Ivoire est parmi les plus
grands producteurs (à partir de 2014) du cacao Le cacao est d’une importance vitale pour la
(32,2%), des noix de kola (21%), des noix de Côte d’Ivoire, en fournissant plus de 50% de
cajou au monde (14,3%) et des ignames (8,5%)9. la valeur des exportations agricoles chaque
Le cacao, le café et la noix de cajou sont les année, et environ 32,2% de la production totale
principales cultures de rente pour les agriculteurs mondiale. Le cacao est cultivé par entre 800
alors que les cultures vivrières importantes 000 et 1.200.000 petits exploitants agricoles
comprennent le maïs, le riz, la banane plantain et dans les fermes avec une superficie moyenne
le manioc. L’intégration de l’élevage, en particulier de 4,87 ha. Une enquête réalisée en 2013-2014
auprès des producteurs de cacao a montré que
8 Les 4 zones agroclimatiques sont: savane soudanienne (900-
1400mm) de la Guinée (là 1000-1500mm), zone de forêt
semi-montagneuse de l’ouest (1200 à plus de 1600mm) et la 10 USAID, 2016.
zone forestière (1200mm à plus de 1600mm) sur la base des 11 Achterbosch, TJ van Berkum et Meijerink 2014.
caractéristiques biophysiques et socioéconomiques.
12 Balineau et. al 2016 et de l’OCDE; FAO; FENU, 2016
9 OMC.

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 25


96% des agriculteurs sont des hommes, et que africaine. La faible productivité du secteur agricole
les plantations de cacao sont parmi les plus peut avoir sa source dans la longue crise politico-
anciennes du pays13. Les zones de production militaire, le faible niveau d’investissement dans
s’étendent sur toute la zone forestière qui va de l’agriculture et le fort impact sur le secteur dû
l’Est à l’Ouest dans la région Sud. Les rendements aux phénomènes météorologiques (y compris les
sont les plus élevés dans la région sud-ouest et sécheresses et les précipitations intenses).
le plus bas dans l’ouest. Les rendements faibles
peuvent être attribués au mauvais temps, à la L’utilisation des intrants et l’irrigation dans
faible utilisation d’engrais, aux ravageurs, aux l’agriculture est très faible, mais l’intérêt des
maladies et au vieillissement des plantes de cacao agriculteurs à leur utilisation est très élevé.
(le rendement commence à baisser lorsque la L’utilisation de l’engrais a été initiée en vue de
plante a plus de 16 ans, l’âge moyen des plants stimuler la production de cacao, mais la quasi-
de cacao en Côte d’Ivoire est de 24 ans14). Le totalité des engrais est importée et sa qualité est
manque de capitaux est la principale raison de la faible18. La quasi-totalité de l’agriculture (98%)
faible utilisation des intrants (tels que les engrais est non irriguée, avec seulement les cultures
chimiques et organiques). La valeur d’exportation industrielles/rente sous irrigation. Sur le potentiel
de cacao montre une augmentation générale, d’irrigation totale de 475 000 ha, seulement 73 000
avec des baisses occasionnelles attribuées ha (15%) ont des systèmes d’irrigation installés,
aux chocs de production dues aux conditions et seulement 45% de ces terres est en réalité
climatiques et à la volatilité sévère des prix du irriguée19. Pourtant, une enquête 2016 a montré
cacao au niveau international. Plus de 6 millions que les petits exploitants sont prêts à faire des
de personnes dépendent de la production investissements pour l’avenir, avec une forte
de cacao, et sa part dans les exportations volonté d’économiser de l’argent pour acheter
et les moyens de subsistance agricoles est des pesticides (92%), les semences (91%) et les
susceptible de suivre une augmentation. Faire des engrais (90%), et aussi d’utiliser l’irrigation (68 %)
investissements dans la production, la recherche dans la saison suivante20.
et les politiques essentielles, en particulier pour
réduire la pauvreté15. De 2012 à 2016, la valeur Le manque d’accès aux systèmes bancaires,
d’exportation du cacao était en moyenne 2,86 des services de crédit et de vulgarisation,
milliards16 de dollars US. combiné à la marginalisation, freine
l’investissement par les petits exploitants.
La productivité du secteur agricole comme part Le taux de pénétration du compte bancaire
du PIB total a diminué. La part du PIB imputable reste faible (13,4%) au cours des trois dernières
à l’agriculture a diminué de façon constante, années21. Même avec l’épargne, l’accès des
passant d’environ 45% en 1960 à environ 20% agriculteurs aux intrants commercialisés demeure
en 2017. Bien que cette baisse résulte d’une difficile. Cinquante-quatre pour cent des petits
augmentation significative du PIB des secteurs exploitants agricoles n’ont pas d’épargne ou
industriels et des services, il n’y a pas eu une manquent d’accès aux ressources financières, ce
amélioration équivalente dans le bien-être des qui augmente de plus en plus leur vulnérabilité;
Ivoiriens. La plupart des mesures de pauvreté seulement 30% de ces petits exploitants ont
et d’inégalité (comme le coefficient de Gini) se des comptes bancaires. La principale raison
sont détériorées au fil du temps. La productivité pour laquelle les petits exploitants ne disposent
totale des facteurs a diminué17, et les rendements pas de comptes bancaires est qu’ils n’ont pas
pour toutes les grandes cultures, à l’exception suffisamment d’argent à épargner. Le financement
du cacao, sont inférieurs à la moyenne ouest- pour la production de cacao (et le secteur agricole

13 Balineau et. al 2016.


14 Balineau et. al 2016
15 Voir Katayama et al. 2017.
16 Ceci est basé sur des données de FAOSTAT (2018):
17 AGRA 2016.
18 voir AfricaFertilizer.org; Ingram et al. 2017.
19 Siebert et al. al 2013.
20 Riquet et al 2017.
21 BAD 2017.

26 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


en général) est inexistant. Certains des facteurs qui synthétiques et les feux de brousse au niveau
contribuent à la marginalisation comprennent un de la savane contribuent 5%, 6% et 17%,
faible niveau d’alphabétisation (seulement 15% des respectivement, aux émissions provenant de
petits exploitants agricoles ont une formation du l’agriculture, tandis que les excréments d’animaux
niveau d’enseignement secondaire ou supérieur). laissés sur les pâturages et la fermentation
entérique contribuent à environ 27% et 31%,
La Côte d’Ivoire est très vulnérable à l’insécurité respectivement, des émissions du secteur
alimentaire, classée 38ème sur 188 (20e percentile) agricole. Le changement d’affectation des terres,
pour la vulnérabilité alimentaire par l’indice principalement la conversion de forêts soit en
ND-GAIN pour 201622. Le faible classement est champs ou en habitations est aussi une source
également entraîné par la malnutrition infantile élevée importante (14% des émissions totales), avec
(77ème percentile) et une faible capacité agricole (72e une forte tendance à reconvertir les terres en
percentile), au-delà de la moyenne de dépendance exploitations agricoles productrices de cacao.
des importations alimentaires (65e percentile) et un Vu le taux de croissance de la population, et le
grand nombre de population rurale (55e percentile). nombre de gens qui migrent du nord vers le sud
Cela signifie qu’assurer la productivité agricole dans pour être employés dans les plantations de cacao,
un contexte de changement climatique est essentiel la pression pour la production de cacao et le
pour le bien-être. défrichement des forêts s’intensifient. Cependant,
la coalition des acheteurs internationaux de
À l’échelle mondiale, la Côte d’Ivoire est un chocolat, les groupes de développement et
faible émetteur (0,06% en 2014) des gaz à effet d’autres travaillent pour assurer la production
de serre, l’agriculture émettant seulement durable de cacao et réduire la perte des forêts23.
environ 12% des émissions de GES du pays Investir dans les technologies qui augmentent la
(26% lorsque le changement d’affectation des productivité par unité des cultures importantes de
terres est inclus), et le secteur de l’énergie est la Côte d’Ivoire, et l’intégration des pratiques telles
celui qui contribue le plus aux émissions. La que l’agroforesterie, présentent des possibilités
plupart des émissions agricoles (63%) proviennent d’adaptation et d’atténuation.
de l’élevage, et le reste (37%) de la production
agricole. La culture du riz, l’utilisation d’engrais

Figure 4: Changement prévu dans la température en Côte d’Ivoire en 205029,30,31

Température moyenne (°C)

22 Notre Dame Gain 2017.


23 Kroeger et al. 2017

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 27


Figure 5: Changements prévus des précipitations en Côte d’Ivoire par région d’ici à 205029,30,31

Précipitations moyennes (%)

2-2
les précipitations inter-annuelles à fluctuer
de manière significative. Jusqu’à présent, le

Le Changement
volume des précipitations a diminué de 20%
dans certaines régions du pays par rapport aux

climatique en Côte
temps historiques, avec des saisons des pluies
plus courtes et des périodes de sécheresse

d’Ivoire
plus longues et plus fréquentes26. Entre 1940 et
2010, les précipitations ont diminué de 28,9% à
Abidjan et 23,5% à Soubré27, tout en diminuant
moins dans les zones forestières de Gagnoa et
Le changement climatique peut déjà être
Abengourou. Le changement climatique signifie
détecté en Côte d’Ivoire, qui a connu des
également que les pluies commencent et se
températures plus élevées, une variabilité
terminent plus tôt, et les saisons de production
météorologique plus grande et des phénomènes
se terminent plus tôt que les normes habituelles.
météorologiques plus extrêmes. Depuis 1961,
Des pluies intenses provoquent des inondations,
la température nationale moyenne a augmenté
ce qui peut conduire à la destruction des
de 0,5 à 1,0°C24. Les températures devraient
cultures, à l’érosion des sols, à la destruction des
augmenter, bien que le taux du gain varie dans
infrastructures et à la perte en vies humaines. Les
différentes zones de production (voir la figure 4).
statistiques agrégées peuvent ne pas tenir compte
Les projections montrent une augmentation des
de ces changements parce que, par exemple,
températures d’environ 1,3°C en 2030, 1,8°C
le calendrier des pluies peut changer alors que
en 2050, et 2,1°C en 2070. Les régions du nord,
le total des précipitations reste à peu près le
de l’est et du centre du pays sont susceptibles
même, de grandes quantités de pluie peuvent
d’engegistrer relativement plus de chaleur que les
tomber dans un court laps de temps plutôt que
régions du sud et de l’ouest du pays25.
sur une période de plusieurs mois, qui peut
être désastreux pour les cultures. Les modèles
Le régime des précipitations en Côte d’Ivoire
climatiques montrent peu de changements dans
a déjà changé et continuera de changer, et

24 voir Yao et al, 2013.


25 Ramirez et Jarvis, 2008; Collins et al, 2013.; Ramirez et Jarvis, 2015.
26 FAO; ICRISAT; CIAT 2018.
27 FAO; ICRISAT; CIAT 2018.

28 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


Figure 6: Le changement d’aptitude
des régions cacaoyères à l’horizon
2050. Les zones en verts sombres Impacts potentiels -
sont des zones d’opportunité; les toutes les variables
zones vertes lumineuses sont des
zones de réglage ou d’adaptation Intensification
progressive; les zones jaunes sont Fort impact
désignées zones d’adaptation
systémiques; et les zones Faible impact
rouges indiquent une transition Transformation
vers d’autres cultures sans
changements importants dans les
systèmes de production31.

les précipitations à l’avenir, avec des gains de Une autre enquête 2016 des ménages ruraux
0,4%, 0,3% et 1,2% en 2030, 2050 et 2070, a montré que 72% des ménages consomment
respectivement (voir figure 5), bien que les parties moins de repas. Le secteur de la pêche a diminué
nord et ouest du pays devraient augmenter depuis les années 1990, avec des mortalités de
légèrement plus, alors que le sud-est devrait poissons dûe à l’augmentation de la température
diminuer légèrement dans les précipitations.28 et le manque de pluie qui rétrécit la taille du lac et
affecte négativement la qualité de l’eau29.
Le changement climatique apportera
des variations spatiales à ces variations L’adéquation des cultures et des zones
pluviométriques. Comme le montre la figure 5, de production changera en raison de ces
le nord et l’ouest sont susceptibles de subir une nouveaux modèles de température et de
augmentation des précipitations d’environ 1,5% et précipitations. Les changements de température
1,4%, respectivement, tandis que le centre, l’est et de précipitations signifient que de nombreuses
et le sud du pays sont susceptibles d’enregistrer cultures seront plus sujettes à l’échec ou devront
une diminution d’environ 0,1%, 0,2% et 0,7 %, être déplacées des zones de production actuelles,
respectivement. ce qui va augmenter l’insécurité alimentaire. Le
changement climatique aura des effets négatifs
Les changements climatiques et la variabilité prononcés sur l’agriculture dans le sud, la région
inter-annuelle a déjà eu un impact sur la avec la plus forte concentration de la population et
productivité agricole en Côte d’Ivoire. Les où la plupart du cacao est produit. Par exemple,
tendances pour le cacao, la culture la plus suivie l’adaptabilité à la culture du cacao dans la plupart
de près, montrent que les années avec moins des zones de production actuelles diminuera
de pluviométrie enregistrent des rendements (voir figure 6) car les températures plus élevées
inférieurs. Les rendements du riz sont également causent plus d’évapotranspiration, et augmentent
plus faibles quand il y a moins de pluie, avec une le risque probable de sécheresse d’ici 2050 (même
baisse de rendement de 27% par rapport à la dans les zones qui pourraient voir la hausse des
saison de production 2016/2017 en raison des précipitations annuelles)30. Une combinaison
faibles pluviométries. L’évaluation post-récolte de l’augmentation de la température et de la
2015/2016 a révélé que 60% des agriculteurs dans réduction des précipitations affectera grandement
le nord et le nord-est avait des rendements plus l’aptitude des cultures dans la zone sud. Ces
faibles en raison de la baisse des précipitations et changements projetés démontrent l’importance de
le manque de ressources pour l’achat des intrants. veiller à ce que les investissements d’AIC soient

28 FAO; ICRISAT; CIAT 2018.


29 http://www.wamis.org/agm/meetings/etdret09/WOS2-CouliIDKbaly.pdf
30 Läderach et al., 2013.
31 Bunn et al. 2018.

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 29


Tableau 2: La différence du pourcentage de points de rendement et la superficie de production avec
différents niveaux de changement climatique pour les cultures pluviales en Côte d’Ivoire (montré que les
différences du pourcentage de point par rapport à l’étude référence No-CC).

Tableau 3: La différence du pourcentage de points de rendement et la superficie de production avec les


différents niveaux de changements climatiques pour les cultures irriguées en Côte d’Ivoire (montré que les
différences du pourcentage de point par rapport à l’étude de référence No-CC).

faits pour diversifier les cultures et maintenir les alimentaire. En outre, le changement climatique
rendements au milieu approprié en déclin, tout en causera des inondations et des sécheresses
réduisant la dégradation de l’environnement et de accrues, la dégradation des sols, l’élévation du
la déforestation. niveau de la mer, l’érosion côtière, la vulnérabilité
de la santé endémique (de la méningite, le
La Côte d’Ivoire fait face à la baisse des paludisme, etc.) et la pollution atmosphérique32.
rendements agricoles dû au changement Cependant, le chapitre suivant montre que les
climatique, ce qui pourrait diminuer ses investissements réalisés peuvent désormais
principales exportations agricoles (et soutenir l’adaptation et la résilience face aux
l’approvisionnement en chocolat du monde), impacts climatiques futurs.
tout en augmentant la vulnérabilité et l’insécurité

32 Dje, 2014.

30 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


2-3
comparaison. Tant les scénarios CC et No-CC
ont été modélisés sous différentes hypothèses

Les impacts du concernant la croissance de la population, la


croissance du PIB, les émissions de gaz à effet

changement climatique de serre et de l’investissement général dans


l’agriculture R&D. Les scénarios de changement

sur l’économie agricole dans la population et le PIB ont été déterminés


par les Voies Socio-économiques Partagées (voir
de la Côte d’Ivoire le tableau 4 à la section 2-6 et annexe D), et les
scénarios de variations d’émissions de GES ont
été déterminés par les voies de concentration
Le changement climatique aura un impact sur représentative (appelées PCR). Les différences du
la production des principaux produits agricoles pourcentage de points en raison du changement
dans les pays de façon globale, ce qui, à son climatique (comparé avec Sans Changement
tour, impacte l’activité économique de chaque Climatique) pour le rendement des cultures et des
pays. Le changement climatique va modifier superficies cultivées sont présentées pour les
radicalement l’adaptabilité d’une culture (variété) cultures pluviales et irriguées dans les tableaux
à une zone spécifique, ce qui réduit l’adaptabilité 2 et 3, respectivement. Des niveaux plus élevés
de plusieurs cultures dans plusieurs zones (par d’émissions de gaz à effet de serre (RCP8.5)
exemple, pays), mais aussi crée des poches entraînent généralement des changements plus
accrues d’adaptation. À l’échelle mondiale, ces importants dans le rendement et la superficie de
changements seront importants pour déterminer production. Pour plus d’informations sur le modèle
quelles cultures (variétés) sont adaptées pour et les scénarios, y compris une explication sur la
quels pays, et qui a un impact sur le commerce différence du pourcentage de point par rapport à
international. En même temps, les changements la différence du pourcentage, voir annexe D.
démographiques dans les pays auront un impact
sur la demande et la consommation. De façon
globale, ces changements démographiques et les 2-4
impacts du changement climatique se traduiront
par un rééquilibrage mondial des avantages Les impacts du
comparatifs de la production agricole.
changement climatique
La Modélisation réalisée avec le Modèle
International pour l’Analyse des Politiques des
potentiellement
Produits Agricoles et du Commerce (IMPACT)33
suggère que le paysage des incitations
aggravées par le
économiques change, pour compenser la perte
d’adaptatibilité de certaines cultures tout en
changement des
s’exacerbant pour d’autres. Pour comprendre
l’impact du changement climatique sur la
incitations économiques
production agricole mondiale et le commerce,
IMPACT simule un scénario de changement En Côte d’Ivoire, la modélisation montre que
climatique à partir de maintenant et ce jusqu’en le changement du paysage économique induit
2050. Le scénario du changement climatique par le changement climatique pourrait aggraver
(CC) est en moyenne de cinq séries de Modèle les dommages biophysiques pour les céréales,
IMPACT, chaque série incorporant un modèle lescultures maraîchères les légumineuses et
climatique global distinct. Un scénario IMPACT les cultures sucrières (Figure 7). Certains de
«Sans Changement Climatique» (No-CC) ces produits justifient des mesures de protection
détient une constante climatique à son niveau en raison de leur importance pour la sécurité
actuel pour établir un point de référence de alimentaire, comme indiqué dans les sections

33 IMPACT est un modèle du secteur agricole mondial qui tient compte des changements climatiques ainsi que l’agence économique. Voir Robin-
son et al. (2015) pour la documentation du modèle.

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 31


Figure 7: La différence en pourcentage de points entre la variation en pourcentage du rendement (pluvial
et irrigué) sur 2020 avec et sans changements climatiques, les émissions élevées (RCP 8.5), scénario de
forte croissance démographique, de croissance faible à modéré du PIB (SSP3), les principaux groupes de
produits.

Cacao
Différence de point en pourcentage

Céréales
Fruits
Bétail
Graines oléagineuses
Légumineuses
Racines et Tubercules
Cultures de sucre
Légumes

Figure 8: La différence en pourcentage de point entre le pourcentage de variation du rendement (pluvial


et irrigué) sur 2020 avec et sans changements climatiques, des émissions élevées (RCP 8.5), scénario de
forte croissance démographique, la croissance faible à modérée du PIB (SSP3), les cultures de céréales.
Différence de point en pourcentage

Maïs
Mil
Riz
Sorgho

suivantes. Par exemple, dans un scénario 3). Les zones sous la culture maraîchère pluviale
d’émissions élevées, d’une forte croissance et irriguée, quant à elles, prévoient également une
démographique et d’une faible croissance baisse de 1,2 pp et 4,4 pp en dessous de leurs
modérée du PIB (RCP 8.5, SSP3), les rendements niveaux de référence No-CC (tableaux 2 et 3,
des cultures maraîchères pluviales et irriguées respectivement). La dépendance des importations
constituent une source essentielle de nutriments. pour répondre à la consommation locale en
Ils présentent une vulnérabilité aggravée aux cultures maraîchères va augmenter à un rythme
changements climatiques lorsque les incitations alarmant jusqu’en 2050.
du marché international sont prises en compte, en
baisse de 3,8 pp et 5,7 pp sous leurs niveaux de Les rendements céréaliers présentent
référence No-CC, respectivement (tableaux 2 et généralement une forte vulnérabilité

32 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


2-5
aux changements climatiques et sont
particulièrement pertinentes en Côte d’Ivoire,
où ils constituent 35% de l’apport calorique
quotidien et 12% de la superficie cultivée. Il y Les impacts du
a, cependant, des variations importantes pour
les différentes céréales (figure 8). Le maïs et le changement climatique
riz sont les céréales prédominantes dans les
champs et dans les assiettes en Côte d’Ivoire, potentiellement
ce qui représente environ 21% et 61% de
l’apport calorique à base de céréales par jour, et
compensés par le
respectivement 36% et 46% de toutes les cultures
céréalières. Le rendement du maïs devrait baisser
changement des
de plus de 10 p en dessous de sa trajectoire de
référence de base No-CC dans un large éventail
incitations du marché
de scénarios de changements climatiques, alors
que le rendement du riz présente une résilience Le changement des incitations économiques
relative, en baisse de pas plus de 2,6 pp en résultant du changement climatique pourraient
dessous de sa référence de base No-CC dans jouer favorablement pour la Côte d’Ivoire
tous les scénarios (tableaux 2 et 3). La superficie dans certains produits clés. D’un point de vue
cultivée de maïs devrait tenir jusqu’à la référence commercial, le commerce international et les
de base No-CC dans tous les scénarios, alors niveaux des investissements modestes dans la
que les zones sous culture pluviale et la culture recherche technologique pour l’amélioration des
du riz irrigué devraient augmenter de près de rendements supposées dans l’IMPACT pourraient
6 p au-dessus de sa référence de base No-CC compenser substantiellement la forte baisse
(tableaux 2 et 3 ). À l’heure actuelle, environ la prévue dans le cadre de l’adaptabilité biophysique
moitié des calories du riz et toutes les calories de du cacao. Le rendement du cacao et la superficie
blé (représentant 14,7% de l’apport calorique des cultivée devraient diverger de leurs références de
céréales) consommés dans le pays doivent être base No-CC par moins d’un point en pourcentage
importées. Toutefois, le riz pourrait servir de point sur un large éventail de scénarios de changement
de ralliement pour les stratégies d’adaptation des climatique (tableau 2). Par conséquent, un
céréales en raison de son potentiel en tant que engagement pour un investissement plus élévé34
culture de céréales relativement résiliente. dans les technologies d’amélioration de rendement
pourrait atteindre beaucoup plus.

Les racines et les tubercules, telles que


l’igname et le manioc, présentent également
des trajectoires de rendement résilient jusqu’en
2050, avec une différence de leurs références
de base No-CC par moins d’un pourcentage de
point dans tous les scénarios de changement
climatique (tableau 2). Ce sont de bonnes
nouvelles compte tenu du rôle essentiel que jouent
ces cultures dans les champs et les assiettes
en Côte d’Ivoire, ce qui représente 35% de
l’ensemble de l’apport calorique quotidien et 14%
de la superficie cultivée. Le manioc et l’igname
© Neil Palmer (CIAT)

sont particulièrement vitaux pour la sécurité


alimentaire dans le pays, ce qui représente 63% et
29% de l’ensemble de l’apport calorique quotidien
des racines et des tubercules, et respectivement
63% et 36% de toutes les cultures de racines

34 Tels que les investissements de production durable de cacao de ce PIAIC

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 33


Figure 9: La différence en pourcentage entre les importations et les exportations en 2050 avec et sans
changements climatiques (RCP 8.5, SSP3). Notez que les différences en pourcentage sont en rapport
avec la valeur No-CC de la même année (2050), et donc ne signifient pas nécessairement un changement
positif ou négatif sur l’année de référence 2020 (détails de calcul en annexe D-6).

Impacts potentiels du changement climatique sur le commerce en Côte d’Ivoire

Différence
de pourcentage
projetée entre les
quantités importées/
exportées avec et
sans changement
climatique
en 2050

Exportations
Importations

et de tubercules. Les projections montrent une entre environ 1-6 pourcent en 2050, selon le
légère augmentation de la superficie cultivée en scénario (tableau 2). Les exportations de banane
igname et du manioc par rapport à la trajectoire Plantain en 2050 en raison des changements
No-CC (tableau 2), et montrent également que le climatiques sont projetées à des niveaux qui
manioc peut même avoir un potentiel commercial sont 38% plus élevés que ce qu’ elles seraient
bourgeonnant d’ici 2050, avec des quantités sans changement climatique. Cela suggère que,
d’exportation qui sont de 29% supérieurs à ce avec des investissements, la Côte d’Ivoire a la
qu’ils seraient sans changement climatique (figure capacité d’émerger des impacts du changement
9)35. climatique avec un avantage comparatif dans la
banane plantain. Les les fruits tropicaux tout en
Le rendement des fruits et des bananes représentant une petite partie de l’apport calorique
plantains tropicaux présentent de la résilience local, et ils fournissent cependant des nutriments
dans les futurs scénarios de changements essentiels. Le rendement en fruits tropicaux
climatiques qui tiennent compte du changement devrait dévier de sa trajectoire No-CC de moins
des incitations du marché international. Les de 1 pourcent p à travers tous les scénarios
projections montrent le rendement de la banane de changements climatiques, avec de légères
plantain va se maintenir près de sa trajectoire augmentations de la superficie cultivée par rapport
de référence de base No-CC, et dans certains à la référence de base No-CC (tableau 2). Dans
scénarios le dépasser par 2 pourcent (tableau les deux scénarios de changement climatique et
2). La superficie sous la culture de la banane Sans changement climatique, de petites quantités
plantain, quant à elle, devrait passer au- d’exportation de fruits tropicaux de la Côte d’Ivoire
dessus de sa trajectoire de référence No-CC devraient se maintenir jusqu’à environ 2035, puis

35 comme celui des investissements de PIAIC proposés pour la production et transformation de manioc et ignames intelligents face au climat. Par
exemple, l’investissement proposé de ce PIAIC pour la production de mangue -intelligente face au climat. Les chiffres de ce paragraphe

34 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


commencer à baisser la baisse jusqu’en 2050, pratiques d’adaptation, et suggère que des
mais à partir de en 2050 cette baisse projetée stratégies efficaces doivent concilier habilement
est tamponnée par le changement climatique. les efforts entre les domaines de la vulnérabilité et
Les exportations dans le cadre du scénario la résilience potentielle.
avec changement climatique seront plus basses
d’environ 76 pourcent que dans le cadre du La modélisation des voies socio-économiques
scénario sans changement climatique. (figure 9). partagées (SSPs, tableau 4) du futur montre que
Encore une fois, un engagement d’investissement les approches d’adaptation peuvent améliorer
plus élevé pourrait grandement améliorer ce point la balance commerciale de la Côte d’Ivoire.
de résilience36. Sous SSP 5, où l’agriculture de la Côte d’Ivoire se
développe et bénéficie de la conduite du plan de
La productivité du bétail présente également développement économique et d’adaptation de
la résilience au changement climatique avec l’environnement, l’augmentation des exportations
l’appui à l’investissement37, déviant de sa est environ deux fois supérieure à l’augmentation
trajectoire No-CC par moins d’un point de des importations (figure 10). Toutefois, en vertu
pourcentage. Alors que l’agneau montre un de SSP 3 et SSP 4, où les défis d’adaptation sont
potentiel naissant à l’exportation, la demande élevés, l’augmentation des importations et des
intérieure de bœuf, nécessitant des importations, exportations sont très similaires et la balance
devrait augmenter à un rythme alarmant en 2050. commerciale nette ne change pas beaucoup. À
Ceci est préoccupant car la viande de boeuf et ce titre, la conduite du plan de développement
des petits ruminants représente 28% des calories économique et d’adaptation de l’environnement
provenant du bétail en Côte d’Ivoire. Cela met en contribuerait à améliorer la balance commerciale.
évidence l’importance des interventions ciblant le
boeuf ou la nécessité d’orienter la consommation La demande de la production nationale est
vers d’autres protéines. beaucoup plus élevée dans SSP3 et SSP4
(par rapport à SSP5), car la croissance prévue

2-6
de la population résultera d’une dépendance
importante de l’augmentation des importations,

L’adaptation climatique
exposant potentiellement la Côte d’Ivoire aux
fluctuations du marché mondial en fonction du

a le potentiel de réduire changement climatique ou autres perturbations


connexes. Comme beaucoup de pays, la Côte

la dépendance à d’Ivoire ne bénéficie pas substantiellement à court


terme des activités liées à l’atténuation, mais à

l’importation long terme, il pourrait voir les avantages d’un


marché mondial plus favorable.

Les investissements AIC en matière La Côte d’Ivoire a le potentiel de réaliser


d’incitations économiques compensent les le développement économique induit par
impacts biophysiques sur les changements l’agriculture dans une variété de conditions
climatiques pour certaines cultures, comme le climatiques. Bien que l’agriculture de la
montre l’étude d’IMPACT. Les faibles niveaux Côte d’Ivoire ait le potentiel de croissance
d’investissements, tels que ceux pris en charge et bénéficie de scénarios de développement
par l’étude d’IMPACT ci-dessus, ne sont pas économique (par exemple, SSP5), il faut
suffisants pour contrer les tendances négatives. beaucoup d’adaptation dans le pays. Pour que
Les niveaux plus élevés d’engagement prévus l’économie agricole prospère sur des voies de
dans la présente proposition pourraient obtenir croissance économique et de bonne adaptation
beaucoup plus. Cela souligne l’importance de style SSP5, le PIB devra croître en général, la
de maintenir un appui aux technologies et les croissance de la population devra rapidement se

36 Par exemple, l’investissement proposé de ce PIAIC pour la production de mangue -intelligente face au climat. Les chiffres de ce paragraphe
sont basés sur un RCP 8.5, scénario SSP3.
37 Par exemple, l’investissement proposé de ce PIAIC pour le développement de l’élevage (en mettant l’accent sur les bovins et les petits
ruminants).

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 35


Tableau 4: La description des voies de sélection socio-économiques partagées (SSP) modélisées en
utilisant IMPACT.
Notez que le SSP 3 et SSP 4 ont tous à la fois des défis élevés avec l’adaptation, alors que SSP 5 a des
défis faibles. Voir l’annexe D pour une description complète de tous les scénarios.

VOIES SOCIO-ÉCONOMIQUES LA DESCRIPTION


PARTAGÉES (SSP)

SSP 3 Très fracturées, des pays se divisent, grands problèmes


d’atténuation et d’adaptation à la fois
SSP 4 De fortes inégalités, faibles défis d’atténuation, des défis élevés
d’adaptation
SSP 5 Les marchés concurrentiels, à base de combustibles fossiles, défis
élevés d’atténuation, faible défis d’adaptation

Figure 10: Les résultats du modèle IMPACT montrant les changements dans le total des importations et
des exportations au fil du temps.
Notez que le SSP 5 (ligne bleue), avec des défis faibles d’adaptation, enregistre des augmentations plus
faibles des importations et une plus grande augmentation des exportations, montrer les avantages positifs
d’adaptation peut apporter à la balance commerciale.
Total Exportations (000 mt)
Total Importations (000 mt)

Année Année

36 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


stabiliser et ralentir au fil du temps et des niveaux la croissance économique et réduit la dépendance
élevés d’urbanisation doivent être prévus. Les des importations. Les investissements qui
scénarios de prospective suggèrent que si ces améliorent la productivité des principales cultures,
conditions sont réalisées, la Côte d’Ivoire aura un anticipent la transition et l’utilisation des cultures
excédent suffisant dans son système agricole pour et des terres et facilitent l’adaptation durable à
participer aux marchés mondiaux, ce qui alimente long terme, ont le potentiel de gains importants. 

©Neil Palmer (CIAT)

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 37


© Neil Palmer (CIAT)

CHAPITRE 3:

PRIORISATION DES INTERVENTIONS POUR


L’AGRICULTURE INTELLIGENTE FACE AU
CLIMAT EN CÔTE D’IVOIRE

38 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


3-1 Processus d’élaboration du
Plan d’Investissement dans
l’Agriculture Intelligente face
au Climat (PIAIC)

3-2 Investissements dans


l’agriuculture intelligente face
au climat à l’échelle nationale

3-3 Investissements dans les


cultures et l’élevage intelligents
face au climat

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 39


3-1
l’agriculture (NAIP2, 2017-2025)38; le Plan
stratégique national pour le développement

Processus d’élaboration
de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture
(PSDEPA); Plan stratégique pour la réhabilitation

du plan d’investissement
et le développement des forêts (PSRDF); la
Stratégie nationale pour la gestion des risques de

dans l’agriculture
catastrophes (NSDRM;Gouvernement de la Côte
d’Ivoire. 2011); le Plan National de Développement

intelligente face au climat


(PND, 2016-2020, Gouvernement de la Côte
d’Ivoire, 2016); et le Cadre de partenariat des pays
pour la Côte d’Ivoire (Banque Mondiale, 2015).
Les différents plans, programmes et politiques
L’agriculture intelligente face au climat
pertinents au PIAIC sont détaillés dans l’annexe
vise à obtenir des résultats en termes de
B. En outre, a été mis au point un profil de l’AIC
productivité, de résilience et d’atténuation,
avec l’appui de la FAO et y compris le programme
mais elle nécessite de comprendre ce qui est
de recherche du GCRAI sur les partenaires (FCCS)
intelligent en matière de changement climatique
du changement climatique, de l’agriculture et de
dans différents endroits et de concevoir des
la sécurité alimentaire (FAO, ICRISAT, CIAT, 2018).
projets adaptés à différents contextes. Ce
Une stratégie nationale REDD + de renforcement
qui est intelligent face au climat pour un groupe
des capacités a été également mise au point. Le
d’agriculteurs ou le contexte agro-écologique
plan d’investissement proposé dans le présent
peut ne pas convenir à un autre. Il peut également
document se fonde sur ces initiatives et priorités
y avoir des compromis entre les trois piliers, de
et les travaux des différentes institutions locales, y
sorte que ce qui est bon pour un pilier, tel que
compris le programme de recherche du CGIAR sur
la résilience, peut ne pas l’être pour un autre, tel
le CCAFS et ses partenaires. La longue liste des
que la productivité. Les projets sont conçus pour
investissements potentiels identifiés par l’examen
répondre aux trois piliers de l’AIC - augmentation
de la documentation et des discussions avec les
de la productivité, de la résilience et de l’atténuation
parties prenantes clés ont été organisées en «
- bien que la priorité puisse être donnée en fonction
groupes d’intervention » dans quatre catégories:
du contexte, par exemple en mettant l’accent sur la
système agricole, système de la pêche et
productivité et la résilience plutôt que l’atténuation.
l’élevage, les forêts et la gestion durable de l’eau
Le processus décrit ci-dessous suit généralement le
et les sols, et les services de l’AIC.
cadre de hiérarchisation des priorités de l’AIC (voir
l’annexe A).
La deuxième étape a consisté en un atelier de
définition des priorités visant à identifier une
La première étape dans le processus de
liste restreinte finale de 12 investissements
développement du portefeuille d’investissement
proposés parmi la longue liste et à sélectionner
de l’AIC a été un examen technique, par des
quatre de ces investissements en vue d’une
spécialistes de l’AIC, de documents nationaux
évaluation existante plus détaillée des impacts
ivoiriens (politiques, stratégies, plans) relatifs
sur la productivité, la résilience et l’atténuation.
à l’agriculture et au changement climatique,
Cela s’est produit avec des experts locaux
afin d’identifier les pratiques potentielles
d’organisations nationales ivoiriennes soutenus
d’AIC dans ces documents. La Côte d’Ivoire
par le GCRAI et l’expertise des parties prenantes
s’est lancée dans de nombreuses analyses
nationales lors d’une réunion en Côte d’Ivoire du
contribuant à l’analyse de la situation (détaillée
29 mai au 1er juin 2018. La longue liste de 29
dans les sections précédentes), qui servent de
investissements potentiels (annexe C-1) soutenant
base à la planification et à l’identification des
l’AIC qui étaient les effets directs sur les besoins
investissements AIC, à la définition d’objectifs,
nationaux ont été évalués en fonction de leur
à l’identification du risque climatique et à des
impact potentiel sur: a) l’intelligence climatique
conditions favorables, notamment: Programme
(productivité, adaptation, atténuation); b) les
national sur le Changement climatique (2012);
résultats présentant des avantages communs
le second plan national d’investissement pour

38 Une partie du Programme Détaillé de Développement de l’Agriculture Africaine de l’UA-NEPAD (PDDAA).

40 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


3-2
(emploi, PIB, contribution à d’autres engagements
et stratégies nationaux); c) la probabilité de

Résumés des
succès (probabilité d’adoption par le producteur,
potentiel de déploiement, durabilité après la fin

investissements dans
du projet); d) l’alignement sur les piliers et les
priorités de l’AAA; et e) la probabilité de mobiliser

les services d’agriculture


des fonds auprès de sources spécifiques. Les
investissements ont également été évalués

intelligent face au climat


pour leur répartition par zone (voir annexe C-2) :
bénéficiaires, rapport qualité-prix et compromis.

à l’échelle nationale
Les participants étaient en mesure d’établir ces
priorités, car bon nombre représentaient des
agences de mise en œuvre probables.
Les quatre initiatives à l’échelle nationale
Le portefeuille final du PIAIC composé de 12
représentent les composantes fondamentales
investissements AIC proposés a ensuite été
d’un secteur agricole adaptatif et respectueux
développé en concepts de projet. Les experts
du climat, considérées comme nécessaires à
techniques ayant participé à l’atelier et d’autres
l’échelle nationale: agro-météorologie, services
experts externes ont été consultés lors de
financiers, fertilité des sols et vulgarisation
l’élaboration des concepts du projet (annexe
agricole. Ces initiatives sont fondamentales pour
F). En supposant que tous les investissements
soutenir les programmes qui sont essentiels
visent différents bénéficiaires et que tous les
pour que le secteur agricole devienne intelligent
investissements aient été réalisés, ces 12
face au climat, en fournissant à la fois les
concepts de projet visent à atteindre plus de
informations en temps réel dont les agriculteurs
2,2 millions de bénéficiaires, et souvent leurs
ont besoin pour prendre des décisions (par
familles également. Comme le montre le tableau
exemple, des informations agroclimatiques
5 ci-dessous, outre la couverture nationale par
et un suivi de la fertilité des sols), ainsi que le
quatre investissements, il existe un bon équilibre
soutien aux investissements nécessaires dans
dans le renforcement de l’agriculture dans toutes
le secteur (services financiers, fertilité des sols
les régions du pays. Ceci est important tant du
et vulgarisation agricole, par exemple). Par
point de vue de l’équité que parce qu’il introduit
exemple, l’intégration des pratiques de l’AIC dans
des pratiques agricoles intelligentes face au
le système national de vulgarisation aide non
climat à travers le pays. Les concepts de projet
seulement directement les exploitations agricoles,
sont mis en évidence et résumés ci-dessous,
mais également aide à garantir l’existence
et des analyses économiques et sociales plus
d’un mécanisme permettant de transférer les
détaillées ont été développées pour les quatre
informations des trois investissements nationaux
investissements sélectionnés au chapitre 4.
axés sur la technologie aux agriculteurs et aux
Notez que l’ordre des investissements énumérés
autres utilisateurs. Ces quatre investissements à
ne dépend pas de la priorité, mais que tous les
l’échelle nationale, les bénéficiaires et les résultats
investissements présentés dans ce plan sont
de développement proposés (AOP) sont présentés
considérés comme une priorité.
dans le tableau 6 et décrits ci-dessous.

Tableau 5: Investissements du PIAIC par zone

SAVANE DU NORD ZONE CENTRALE ZONE FORESTIÈRE DU SUD NATIONALEMENT

développement du maïs production de manioc marché d'Abidjan système agrométéorologique

chaîne de valeur de mangue riz pluvial production de manioc services de financement agricole

secteur de l'élevage Prod. et traitement d’igname cacao fertilité des sols

Prod. et traitement d’igname vulgarisation agricole

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 41


Le Programme national de fertilité des sols des pratiques AIC du sol et de l’amélioration des
vise à accroître la capacité des producteurs résultats nutritionnels et économiques.
agricoles à pratiquer l’AIC en fournissant aux
producteurs et aux agents de vulgarisation Le projet du système agrométéorologique
des informations et des recommandations national vise à accroître la productivité agricole
adaptées à la localisation, ainsi que les outils, et à atténuer les risques liés au climat en
produits, partenariats et environnement fournissant aux producteurs, aux agents de
politique nécessaires à la mise en œuvre vulgarisation et au secteur agroalimentaire
de ces recommandations. Des sols sains des systèmes d’information et de surveillance
régulent les cycles des éléments nutritifs et de agro-météorologiques précis et en temps
l’eau, augmentant la fertilité des sols tout en voulu. Des services d’information climatologiques
contribuant à la séquestration du carbone, à la efficaces réduisent l’incertitude entourant des
productivité agricole et à l’atténuation des effets schémas climatiques irréguliers, permettant aux
du changement et de la variabilité climatiques. Les producteurs et à l’industrie agroalimentaire de
sols ivoiriens présentent des défis considérables prévoir et de gérer les conditions météorologiques
en matière de gestion agricole, notamment une défavorables, de tirer parti des conditions
faible fertilité, une susceptibilité à l’érosion, une météorologiques favorables et de s’adapter
protection dure irréversible, une acidité élevée au changement. Ils soutiennent également les
et une toxicité de l’aluminium. Le Gouvernement recommandations des agents de politique, de
de Côte d’Ivoire (GOCI) a donné la priorité à la planification et de vulgarisation tenant compte
résolution des problèmes de qualité des sols et de du climat. Le GOCI a identifié la mise en œuvre
fertilité dans le cadre de la durabilité du secteur de services d’information climatologique comme
agricole national et de la sécurité alimentaire. un investissement hautement prioritaire, car il
Ce projet hautement prioritaire soutiendra les s’agit d’un élément clé de la gestion durable
décisions des producteurs en matière de gestion des ressources environnementales et de la
des sols via l’élaboration et la mise en place d’un résilience au climat, ainsi que du renforcement
système national d’information sur les sols. Il des cadres institutionnels et de la gouvernance
pourrait profiter directement à 87 000 producteurs des entreprises. Ce projet renforcera les systèmes
et à leurs ménages au niveau de l’Agropole 2, du secteur public, la capacité technique de
et indirectement aux petits exploitants du pays production, de surveillance et de transmission des
en leur faisant mieux connaître les avantages informations climatiques, ainsi que la capacité

Tableau 6: Investissements dans des services d’agriculture intelligente face au climat à l’échelle nationale

INVESTISSEMENT BÉNÉFICIAIRES RÉSULTAT DE DÉVELOPPEMENT PROPOSÉ (PDO)


NATIONAL (ET LEURS
MÉNAGES)

Fertilité des sols 87 000 exploitants Accroître la capacité des producteurs agricoles à pratiquer l’AIC en fournissant
agricoles aux producteurs et aux agents de vulgarisation des informations adaptées
à la localisation sur les caractéristiques des sols, des recommandations
de meilleures pratiques de gestion et les outils, produits, partenariats et
environnement politique pour la mise en œuvre des recommandations.

Services financiers 980 000 Augmenter durablement la productivité en améliorant l’accès et la capacité
agricoles exploitants des producteurs agricoles à tirer parti des produits et services financiers afin
agricoles d’accroître leur capacité à gérer les risques liés au climat.

Système 312 000 Augmenter la productivité agricole et atténuer les risques liés au climat
agrométéorologique exploitants en fournissant aux producteurs, aux agents de vulgarisation et au secteur
agricoles agroalimentaire des informations agrométéorologiques précises et en temps
opportun.

Services de 235 800 Améliorer la qualité et la quantité des recommandations de l'AIC fournies par les
vulgarisation agricole exploitants conseillers agricoles aux producteurs afin d'accroître la productivité agricole et
agricoles de minimiser les risques liés au climat.

42 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


technique des producteurs d’accéder à ces pratiques, en promouvant les AIC en soutenant
informations et de les exploiter, en s’occupant le développement technologique, en renforçant
des infrastructures physiques; agrégation, les capacités des agriculteurs, en facilitant les
synthèse et diffusion de données; et la capacité échanges entre producteurs et autres parties
nationale de maintenir et d’exploiter le système prenantes (chercheurs, transformateurs,
d’information. Il pourrait bénéficier directement à coopératives, par exemple) et en défendant des
312 000 travailleurs agricoles et à leurs ménages politiques favorables à l’AIC. L’augmentation de
et indirectement aux producteurs de tout le la production et de la diffusion de technologies
pays en améliorant les résultats en matière de agricoles de haute qualité grâce aux systèmes
vulgarisation, d’agroalimentaire et de politique en de recherche et de vulgarisation est une priorité
améliorant l’accès à des informations climatiques d’investissement essentielle pour le GOCI. Ce
actualisées et précises. projet augmentera la capacité du système de
vulgarisation à formuler des recommandations aux
Le projet relatif aux services et produits de producteurs informés des pratiques de l’AIC et à
financement pour l’agriculture intelligente les promouvoir. Il pourrait profiter directement à
face au climat vise à accroître la capacité 235 800 producteurs agricoles et à leurs ménages
des producteurs agricoles à gérer les risques au niveau de l’ à Agropole 4, et indirectement
liés au climat et à accroître durablement leur aux producteurs des agropoles 4 et 8, grâce à de
productivité en améliorant leur accès aux meilleurs résultats nutritionnels et économiques.
produits et services financiers. Un bon accès

3-3
aux produits et services financiers permet aux
producteurs agricoles et aux agro-industries de

Investissements dans
tirer parti des garanties, de réduire les coûts de
transaction et de réduire les risques, améliorant

l’agriculture intelligente
ainsi les résultats économiques. L’amélioration
de l’accès des populations rurales aux services

face au climat pour les


financiers existants est une priorité absolue
pour le GOCI, car il améliorera la protection des

cultures et l’élevage
consommateurs, favorisera des environnements
plus favorables aux entreprises et élargira les
instruments de réduction des risques (par exemple
les assurances) et de crédit aux populations
marginalisées. Ce projet renforcera les bases d’un Huit investissements intelligents face au climat
système national de services financiers AIC afin dans les cultures et l’élevage ont été identifiés
de fournir des produits d’épargne, de crédit et pour soutenir l’adaptation des systèmes de
d’assurance aux producteurs agricoles souhaitant production agricole aux cultures importantes
adopter les pratiques AIC et gérer les risques liés affectées par le changement climatique,
au climat. Ce projet prioritaire pourrait bénéficier tout en soutenant également l’expansion et
directement à 980 000 producteurs et bénéficier le développement de cultures et d’animaux
indirectement aux travailleurs agricoles de tout le d’élevage résistants au changement climatique.
pays en favorisant l’esprit d’entreprise, l’activité Cette double perspective consistant à inclure
économique, la prise de risques stratégiques et à la fois l’adaptation de cultures sensibles au
l’innovation. climat et l’expansion de cultures résilientes offre
aux agriculteurs ivoiriens un moyen de s’adapter
au changement climatique. Les investissements
Le projet du système national de vulgarisation
proposés dans les cultures et l’élevage
de l’agriculture intelligente face au climat vise à
introduisent tous des pratiques intelligentes face
accroître la productivité agricole et à minimiser
au climat dans les différents investissements.
les risques liés au climat en améliorant la qualité
Tous ces investissements spécifiques à un
et la quantité des recommandations formulées
site sont bien pris en charge par les quatre
par les conseillers agricoles à l’intention des
investissements de base à l’échelle nationale. Ces
producteurs, fondées sur l’AIC. Les conseillers
huit investissements spécifiques aux cultures et
agricoles jouent un rôle crucial en traduisant les
à l’élevage, les bénéficiaires et les résultats de
informations scientifiques en recommandations

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 43


développement proposés sont présentés dans le (Riquet et al. 2017). Ce projet augmentera la
tableau 7, décrits ci-dessous et à l’annexe F. capacité des producteurs à intégrer les pratiques
AIC en formant des agents de vulgarisation,
Le projet de programme relatif au programme en développant et en distribuant des variétés
de production et de transformation du manioc améliorées, en renforçant les organisations de
intelligent face au climat vise à accroître la transformation à valeur ajoutée (susceptibles
capacité du secteur du manioc à pratiquer d’engager les femmes et les jeunes) et en
l’AIC en fournissant une assistance technique renforçant les capacités nationales en manioc.
aux producteurs, aux transformateurs et aux Une sécurité alimentaire et des chaînes de valeur
agents de vulgarisation, ainsi qu’un meilleur améliorées pourraient bénéficier directement à 90
accès à des variétés améliorées et à des 000 producteurs (et leurs ménages) des Agropoles
résultats de recherche actualisés. Des pratiques 3, 5, 7 et 9, tout en renforçant la capacité du
agricoles intelligentes face au climat peuvent secteur à continuer de soutenir la production de
améliorer considérablement la résilience au climat manioc à l’avenir. Cela a été considéré comme un
et les rendements du manioc. Le manioc, une projet prioritaire.
culture prioritaire pour le GOCI, est essentiel
à la sécurité alimentaire, a une bonne valeur Le projet de développement d’un secteur de
nutritive et est principalement produit par 89% l’élevage intelligent face au climat dans le nord
des petits exploitants destinés à la consommation de la Côte d’Ivoire a pour objectif d’accroître

Tableau 7: Investissements dans les cultures et l’élevage intelligents face au climat

INVESTISSEMENT BÉNÉFICIAIRES (ET RÉSULTAT DE DÉVELOPPEMENT PROPOSÉ (PDO)


LEURS MÉNAGES)

Manioc 90 000 producteurs Renforcer la capacité du secteur du manioc à pratiquer l’AIC en fournissant aux
dans les districts producteurs, aux transformateurs et aux agents de vulgarisation une assistance
Iffou, Belier, Moronou technique et un meilleur accès à des variétés améliorées et à des recherches de
et N'zi pointe.

Système alimen- 66 000 producteurs Améliorer l'autosuffisance économique et nutritionnelle grâce aux pratiques de
taire d'Abidjan agricoles périurbains l'AIC dans les régions approvisionnant Abidjan.
dans la région de
Grand Ponts

Cacao 88 000 producteurs Augmenter la résilience climatique des exploitations cacaoyères pour accroître la
agricoles dans la productivité et générer de nouvelles opportunités de revenus, en particulier pour
région de Moronou les femmes et les jeunes

Bétail 80 100 petits Augmenter la productivité et la résilience au climat du secteur de l'élevage grâce
exploitants dans la aux pratiques de l'AIC, au développement des infrastructures et à la recherche
région de Hambol scientifique.

Mangue Plus de 5 000 Augmenter les revenus dans le secteur ivoirien de la mangue grâce (i) à une
producteurs de productivité accrue grâce aux pratiques AIC et (ii) à une réduction des pertes
mangues dans la post-production grâce à une transformation à valeur ajoutée
région de Hambol

Maïs 138 000 agricultrices Augmenter la productivité agricole et minimiser les risques climatiques en
dans la région de augmentant les capacités des producteurs, des coopératives, des agents de
Poro vulgarisation et des chercheurs en recherche, production, transformation et
commercialisation du maïs AIC.

Riz 68 640 producteurs Augmenter la productivité du riz et stabiliser les revenus des producteurs en
de riz pluvial dans la adaptant les pratiques de l'AIC applicables au contexte africain afin de parvenir à
région de Cavally l'autosuffisance nationale en riz.

Igname 70 000 exploitants Augmenter la productivité agricole et minimiser les risques climatiques en
agricoles dans la augmentant la production de patate douce AIC et en renforçant les marchés
région de Gbeke d’igname afin d'améliorer la résilience économique et nutritionnelle.

44 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


la productivité et la résilience au changement Le projet de développement proposé pour le riz
climatique du secteur de l’élevage grâce à irrigué et pluvial vise à accroître la productivité
des pratiques intelligentes face au climat, au du riz et à stabiliser les recettes des producteurs
développement des infrastructures et à la en renforçant les pratiques intelligentes face
recherche scientifique. Les pratiques intelligentes au climat afin de parvenir à l’autosuffisance
face au climat peuvent améliorer considérablement nationale en riz. Des pratiques agricoles
la résilience, la longévité et la productivité du intelligentes face au climat peuvent améliorer
bétail, et réduire l’impact sur les ressources considérablement la résilience du riz au climat,
naturelles. Les troupeaux sédentaires et nomades réduire les coûts de production et améliorer les
sont essentiels à la sécurité nutritionnelle et rendements. Le riz est un aliment de base et une
économique. Le GOCI a mis la priorité sur le culture économique. Pourtant, les importations
doublement de l’offre de viande sur le marché internationales dominent le marché en raison de
intérieur afin de réduire la dépendance à l’égard coûts de production moins élevés. Le GOCI a
d’importations coûteuses. Ce projet renforcera les pour priorité de devenir autosuffisant en riz. Ce
capacités des producteurs en matière d’élevage projet augmentera la capacité des producteurs
intelligent face au climat en renforçant la recherche à tirer parti des pratiques AIC développées pour
et le développement, en formant des agents de la production de riz en Afrique en renforçant la
vulgarisation et en développant l’infrastructure du recherche et le développement, en formant des
secteur. Il pourrait profiter directement à environ agents de vulgarisation et en développant les
80 100 petits exploitants et à leurs ménages infrastructures du secteur. Il pourrait bénéficier
dans la région d’agropole 1 de Hambol et profiter directement à 68 640 producteurs de riz pluvial
indirectement à l’ensemble d’Agropole 1 en et à leurs ménages dans la région de Cavally
améliorant la sécurité nutritionnelle, la résilience au d’Agropole 7, et indirectement aux producteurs
climat, la productivité et la santé des ressources de riz d’Agropole 7 en développant des pratiques
naturelles. intelligentes face au climat pour accroître la
productivité du riz, réduire les coûts et stabiliser
Le projet de production de cacao durable les revenus des producteurs.
proposé vise à accroître la résilience climatique
des exploitations cacaoyères afin d’accroître Le projet de développement de la production et
la productivité et de générer de nouvelles de la transformation intelligentes face au climat
possibilités de revenus, en particulier pour les pour l’igname vise à accroître la productivité
femmes et les jeunes. Des pratiques agricoles agricole et à minimiser les risques liés au
intelligentes face au climat peuvent améliorer de climat en augmentant la capacité de production
manière significative la résilience climatique et d’igname intelligent face au climat et à renforcer
les rendements du cacao. La culture du cacao, les marchés de l’igname afin d’améliorer la
principale culture d’exportation de la Côte résilience économique et nutritionnelle. Des
d’Ivoire, emploie près de 15% des Ivoiriens et, pratiques agricoles intelligentes face au climat
avec l’augmentation continue de la demande peuvent améliorer considérablement le rendement
internationale, représente un potentiel économique et la qualité, ainsi que réduire le coût de la main-
important pour le pays. Ce projet renforcera la d’œuvre, des intrants et la sensibilité aux facteurs
capacité des producteurs de cacao à tirer parti de stress abiotiques. L’igname est un aliment
des pratiques de l’AIC pour obtenir de meilleurs de base et une pierre angulaire du système
résultats économiques et s’adapter au changement alimentaire national ivoirien. Une demande
climatique en formant des agents de vulgarisation, forte et fiable crée une opportunité significative
en renforçant la recherche et le développement d’améliorer la productivité et d’étendre le
et en promouvant des politiques favorables. Il traitement à valeur ajoutée. Ce projet renforcera
pourrait profiter directement à 88 000 travailleurs les capacités de production et de transformation
agricoles ruraux et à leurs ménages dans la optimales d’ignames intelligentes face au climat
région d’Agropole 4 de la région de Moronou, et en renforçant la recherche et le développement,
indirectement aux producteurs de cacao dans les en formant des agents de vulgarisation et en
agropoles 3 et 4 grâce à une productivité accrue et soutenant le développement du marché en
à de nouvelles possibilités de revenus, en particulier termes de propagation, de production et de
pour les femmes et les jeunes. transformation. Il pourrait bénéficier directement

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 45


à 70 000 producteurs et leurs ménages de la de vitamines pour la population nationale. Le
région de Gbeke d’Agropole 4, et indirectement potentiel de création de valeur post-production
aux producteurs de l’Agropole 4 en améliorant est largement inexploité et offre des opportunités
la sécurité nutritionnelle et en accroissant les économiques considérables, en particulier pour
perspectives économiques. les femmes et les jeunes. Ce projet renforcera
la productivité et le traitement post-récolte en
Le projet de marché relatif aux cultures formant les agents de vulgarisation, en renforçant
maraîchères et aux animaux de grande valeur les programmes de recherche et développement,
climato-intelligents pour le marché d’Abidjan en soutenant l’organisation à valeur ajoutée
vise à améliorer l’autosuffisance alimentaire post-récolte, en offrant une assistance technique
et nutritionnelle du pays grâce à des pratiques aux producteurs et en mettant à disposition des
agricoles intelligentes face au climat dans les services d’informations climatologiques. Il pourrait
régions approvisionnant le marché d’Abidjan. bénéficier directement à 5 000 producteurs
La Côte d’Ivoire est un importateur net de de mangues et à leurs ménages de la région
nombreuses denrées alimentaires et Abidjan d’Agropole 1, dans la région de Poro, et à 245
est au cœur de cette demande. L’agriculture 000 employés supplémentaires travaillant dans les
intelligente face au climat offre la possibilité secteurs de la valorisation, du transport et autres
de promouvoir l’autosuffisance alimentaire processus post-récolte, en améliorant les résultats
et nutritionnelle de la région en améliorant la nutritionnels et économiques.
productivité agricole. Il minimise également
l’impact environnemental, favorise la résilience Le projet de maïs intelligent face au climat
des systèmes alimentaires et soutient la viabilité vise à accroître la productivité agricole et
économique des populations rurales. Ce projet à minimiser les risques liés au climat en
étendra sur toute l’année la production de augmentant les capacités des producteurs,
maraîchers , de volaille et de produits du porc afin des coopératives, des agents de vulgarisation
de répondre à la demande alimentaire croissante et des chercheurs en matière de recherche,
de la métropole d’Abidjan et de favoriser les de production, de transformation et de
opportunités économiques (en particulier chez commercialisation de maïs climato-intelligent.
les femmes et les jeunes) et la résilience au Les pratiques agricoles intelligentes face au
climat. Il pourrait bénéficier directement à 66 climat, en particulier l’agroforesterie, peuvent
000 travailleurs agricoles périurbains et à leurs améliorer considérablement les rendements
ménages dans la région d’Agropole 5 de Grand et la résilience du maïs au climat, et réduire la
Ponts et profiter indirectement à la population de variabilité des rendements. Le maïs est une
la région d’Agropole 3 de La Me, grâce à une plus culture vivrière de base produite principalement
grande opportunité économique et une sécurité par les petits exploitants pour la consommation.
nutritionnelle. L’autosuffisance en maïs est une priorité pour
le GOCI. Ce projet augmentera la capacité
Le projet de développement de la filière mangue des producteurs d’ACI pour le maïs et leur
intelligente face au climat vise à accroître les accès aux intrants pertinents en renforçant la
revenus du secteur de la mangue ivoirienne recherche, le développement et la distribution
en augmentant la productivité grâce aux de technologies de maïs intelligentes face au
pratiques AIC et en réduisant les pertes post- climat, en augmentant la capacité des agents
production grâce à la transformation à valeur de vulgarisation, en soutenant la capacité des
ajoutée. Les pratiques agricoles intelligentes face organisations coopératives et professionnelles,
au climat peuvent améliorer considérablement en sensibilisant davantage le public à la question,
la résilience au climat et la productivité des les avantages des pratiques AIC et l’amélioration
plantations de manguiers, et la transformation de l’accès aux services financiers. Il pourrait
à valeur ajoutée peut tirer parti de produits ne bénéficier directement à 138 000 agricultrices
répondant pas aux normes de qualité des fruits et à leurs ménages dans la région d’Agropole
frais destiné à l’exportation pour diversifier et 1, dans la région de Poro, et indirectement aux
renforcer les rendements économiques. La producteurs des Agropoles 1, 6 et 7 en améliorant
mangue est une culture d’exportation stratégique la sécurité nutritionnelle et les possibilités
pour la Côte d’Ivoire et une source essentielle économiques.

46 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


© Neil Palmer (CIAT)

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 47


CHAPITRE 4:

CONDUIRE LES INVESTISSEMENTS DE


L’AGRICULTURE INTELLIGENTE FACE AU
CLIMAT EN COTE D’IVOIRE, DES CONCEPTS
AUX PROGRAMMES
© N.Palmer (CIAT)

48 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


4-1 Ce que la Côte d’Ivoire tire du
PIAIC: Un aperçu

4-2 Analyse climato-intelligente


pour quatre investissements
sélectionnés

4-3 Contraintes à la conception et


à la mise en œuvre

4-4 Possibilités de conception et


de mise en œuvre

4-5 Possibilités de financement


pour l’expansion de l’AIC

4-6 Investissements et
contributions de l’AIC à l’appui
des politiques nationales

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 49


4-1
dans les investissements sont-elles adaptées
au contexte. Une innovation approfondie

Ce que la Côte d’Ivoire


spécifique au contexte est nécessaire pour
maximiser les avantages. Cette approche rend

tire du PIAIC: Un aperçu


l’AIC extrêmement efficace. Bien que l’évolutivité
par simple réplication ne soit pas possible, le
processus de création d’une AIC dans un pays
est bien connu et il est nécessaire de s’assurer
L’agriculture intelligente face au climat (AIC)
que les conditions propices sont réunies et que
est basée sur l’idée que ce qui fonctionne pour
des mécanismes solides de renforcement des
un agriculteur dans un lieu donné peut ne pas
capacités et de participation des parties prenantes
fonctionner pour un autre, aussi les actions

Tableau 8: Gains tirés de la mise en œuvre de l’AIC: justification des investissements

INVESTISSEMENT IMPORTANCE IMPORTANCE POUR COTE RÉPONSE QUE POURRAIT- RÉPONSE:


DANS L’AIC AU NIVEAU DE D’IVOIRE PRÉVUE AU IL ARRIVER DANS INVESTISSEMENT
L’EXPLOITATION CHANGEMENT LE FUTUR SANS POUR AMÉLIORER
AGRICOLE CLIMATIQUE L'INVESTISSEMENT LA RÉSILIENCE,
DANS L'AIC DÉVELOPPER LA
CROISSANCE OU
LES DEUX

Manioc La sécurité 35% des calories Relativement Croissance


alimentaire quotidiennes (avec les résilient
ignames) et cultivées par
85% des petits exploitants

Système Valeur Répondre aux demandes Sérieux Rendement stable, La résilience et


alimentaire économique croissantes de faible croissance la croissance,
d'Abidjan élevée l'urbanisation rapide pour répondre à la expansion des
(cultures demande accrue exportations
maraîchères)

Cacao Valeur Emploie 15% des Ivoiriens Petite baisse Forte demande, donc Résilience et
économique augmentation des croissance,
élevée importations expansion des
exportations

Bétail Haute valeur Produit par 58% de la Baisse Baisse des Croissance
nutritionnelle population rurale, y compris modérée rendements,
et sécurité 800.000 éleveurs extension aux forêts,
alimentaire baisse des recettes
d'exportation

Mangue Haute valeur Premier exportateur Petite baisse Dégradation de Croissance,


nutritionnelle d'Afrique de l'Ouest. 50% l'environnement, augmentation du
consommés au pays conflit, productivité rendement et de la
réduite valeur ajoutée

Maïs La sécurité 21% de la consommation Très sérieux Faible rendement et Résilience et


alimentaire quotidienne de céréales et petite production croissance vers
36% de toutes les céréales l'autosuffisance
cultivées maintenant

Riz La sécurité 61% de la consommation Petite baisse Baisses graves sans Résilience et
alimentaire quotidienne de céréales et intervention croissance vers
45% de toutes les céréales l'autosuffisance
cultivées maintenant

Patate douce Haute valeur 35% des calories Petite Légère baisse de la Résilience et
nutritionnelle quotidiennes (avec le augmentation production croissance,
manioc); la plus grande rendement en
superficie cultivée de toutes expansion et valeur
les cultures ajoutée

50 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


sont clairement identifiés. Le PIAIC s’appuie sur La section suivante (4-2) décrit l’analyse
de nombreuses analyses de situation et priorités, économique de quatre investissements
décrites dans les chapitres précédents. Il a prioritaires. L’un d’entre eux, le manioc,
également été procédé à un examen approfondi présente un taux de rendement relativement
du contexte national afin de s’assurer que la inférieur après le projet de cinq ans par rapport
conception et la mise en œuvre de l’AIC reposent aux autres investissements. Il ne faut toutefois
entièrement sur les politiques, les programmes pas le rejeter pour deux raisons essentielles:
et les projets et s’y intègrent. Ce sont toutes les 85% des petits exploitants le cultivent et il a
premières étapes pour passer des concepts aux le potentiel, moyennant des investissements
actions concrètes. appropriés, de bien réagir aux conditions futures
du réchauffement climatique. C’est un excellent
Un cadre opérationnel pour guider la investissement pour l’expansion future du secteur,
programmation de l’AIC dans la pratique pour lequel ce projet jette les bases.
est donc essentiel au succès du projet. Des

4-2
cadres efficaces soutiennent la planification et la
mise en œuvre en produisant des informations

Analyse climato-
concrètes par l’analyse de la situation (conditions
propices, objectifs, contraintes), le ciblage et la

intelligente pour quatre


hiérarchisation (options intéressantes comme le
renforcement des capacités), la conception et la

investissements
mise en œuvre (essais sur le terrain, etc.). mise
à l’échelle), et suivi et évaluation pour faciliter

sélectionnés
l’apprentissage itératif. Ce chapitre détaille un
cadre opérationnel et les éléments nécessaires à
la conception et à la mise en œuvre des projets
en vue des investissements prioritaires afin
d’identifier les opportunités, les contraintes et les Quatre investissements hautement prioritaires
opportunités de financement. Voir l’annexe A pour ont été sélectionnés pour accroître la
plus d’informations sur les cadres de planification productivité, renforcer la résilience et atténuer
et de mise en œuvre de l’AIC. les effets des changements climatiques. Les
parties prenantes ont ciblé trois programmes
Promouvoir l’AIC en Côte d’Ivoire ne doit pas nationaux - fertilité du sol, systèmes
être compris comme un ensemble de pratiques agrométéorologiques et services financiers - et un
agricoles dans différentes régions du pays, mais programme spécifique au système de production
plutôt comme une méthodologie permettant axé sur le manioc (voir les synopsis ci-dessus et
d’intégrer et d’évaluer la planification de les notes conceptuelles détaillées en annexe).
scénarios de changement climatique, l’analyse
économique, la définition des priorités des Une modélisation détaillée a été réalisée pour
zones régionales et les obstacles potentiels et prédire la performance économique potentielle
opportunités. Les décideurs à tous les niveaux, de ces investissements, sous réserve des
des ministères nationaux aux agriculteurs coûts prévus, des risques liés au projet et au
prenant les décisions en matière de plantation, climat, ainsi que des résultats potentiels. Le
doivent comprendre le but de l’AIC et les modèle utilise une approche probabiliste (réseaux
résultats. Le tableau 8 montre, pour chacun des bayésiens ou RB) pour estimer la Valeur Actuelle
investissements dans les cultures et l’élevage, Nette (VAN) et le retour sur investissement (RSI)
pourquoi ce produit a été sélectionné, quels seront des quatre investissements39. Un modèle RB a été
les impacts du changement climatique sur le utilisé pour deux raisons. Premièrement, fournir
produit et quel est l’objectif des investissements des estimations précises des coûts, des retours et
de l’AIC. de l’adoption des projets est l’un des principaux
défis de l’évaluation des projets. Le paramètre
d’incertitude de toutes ces variables peut être

39 Yet et al. 2016.

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 51


explicitement modélisé dans le BN et est pris en
compte. En d’autres termes, au lieu d’attribuer une
Productivité
valeur unique au nombre ciblé de bénéficiaires ou Les estimations de l’évolution du revenu des
à leur revenu, elle repose sur une distribution de agriculteurs mettant en œuvre l’AIC sont au
probabilité qui représente le degré de confiance cœur de la modélisation, et cette analyse
dans l’estimation. Les distributions de probabilité s’est appuyée sur l’ensemble de données le
sont utilisées pour toutes les variables du modèle. plus complet et le plus moderne disponible, le
Deuxièmement, différents scénarios de risque, Compendium de l’AIC. Le Compendium de l’AIC
climatiques et non climatiques, peuvent être est un ensemble de données, composé de plus
pris en compte dans la modélisation. Le modèle de 1 500 articles évalués par des pairs, contenant
prend en compte la probabilité (fréquence) et plus de 150 000 points de données comparant
l’impact (gravité) des facteurs de risque lors de 45 résultats différents en termes de productivité,
la modélisation des performances du projet. On de résilience et d’atténuation pour 100 pratiques
trouvera à l’annexe E une description complète du agricoles différentes en Afrique40. Cela inclut des
modèle et des sources de valeur des paramètres, données sur les variations du rendement et des
ainsi que des résultats supplémentaires. rendements économiques, ainsi que d’autres

Tableau 9: Estimations de l’évolution du rendement et du revenu avec l’adoption de l’AIC. Le Compendium


de l’AIC pour l’Afrique fournit une estimation des avantages en termes de productivité (évolution du
rendement et des revenus) avec l’adoption de projets d’investissement prioritaires. Des détails sur la
méthodologie utilisée sont fournis dans l’annexe E et dans Rosenstock et al. (2015).

LES PRATIQUES DE INVESTISSEMENTa NOMBRE VARIATION DU CHANGEMENT


L'AGRICULTURE INTELLIGENTE D’ÉTUDESb RENDEMENTb DU REVENUb
FACE AU CLIMAT MIC PNFS PSF SAM (% ± SD) (% ± SD)

Les variétés améliorées de cultures ✔ ✔ ✔ 21 36 ± 85

Rotation des cultures ✔ ✔ 38 52 ± 68

Les cultures intercalaires ✔ ✔ 33 -2 ± 62 -18 ± 52

Paillis ✔ ✔ 57 46 ± 81

L'engrais inorganique ✔ ✔ ✔ 165 68 ± 68 51 ± 37

Fertilisant organique ✔ ✔ 56 73 ± 101 42 ± 10

Engrais vert ✔ ✔ 32 42 ± 82 113 ± 88

Agroforesterie culture en couloirs ✔ ✔ ✔ 22 15 ± 97

l'élagage des arbres agroforestière ✔ ✔ 48 44 ± 68 67 ± 57

Le travail réduit ✔ ✔ 49 -8 ± 75 -19 ± 10

Terrasses, buttage, diguettes ✔ ✔ ✔ 29 44 ± 92 30 ± 14

a. Des coches indiquaient quelles technologies étaient incluses dans quels projets d’investissement, en fonction de leurs notes
conceptuelles. MIC = Manioc intelligent face au climat, PNFS = Programme national de fertilité des sols, PSF = Programme
de Services Financiers et SAM = Services Agrométéorologiques.
b. Les données sur les cultures présentées concernent les cultures céréalières (maïs, mil, sorgho et riz) en Afrique de l’Ouest,
aux fins de comparaison entre les projets; toutefois, les données d’entrée pour le projet manioc utilisaient les données
correspondantes pour le manioc uniquement.

40 Rosenstock TS, Lamanna C et al. 2015.

52 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


Tableau 10: Performance des quatre investissements prioritaires sans risque de projet

PROJET NOMBRE DE INCIDENCE PAR COÛT COÛT PAR VAN * PROB. DE RSI (%)
BÉNÉFICIAIRES BÉNÉFICIAIRE (M $) BÉNÉFICIAIRE (M $) + VAN *
(% ± ST DEV) ($) (%)

Sols nationaux 87 000 46 ± 44 31,0 356,3 40,4 80 130

Agrométéorologie 312 500 10 ± 15 20,9 66,9 46,7 93 329

Services financiers 980 000 46 ± 121 38,4 39,2 794,7 83 2,071

Manioc 90 000 15 ± 57 25,1 212,6 10,4 56 41

* VAN et RSI basés sur le scénario de base sans inclusion des risques majeurs du projet.
* La probabilité d’une VAN positive est une mesure de la résilience et représente une probabilité de valeur face aux six risques
prédominants: la sécheresse, les inondations, les parasites, l’instabilité politique, les conflits communautaires et la mauvaise
gouvernance du projet.

facteurs, à la suite de l’adoption de l’AIC (tableau Les investissements dans les services financiers
9). Cette ressource unique en son genre fournit sont l’un des meilleurs moyens d’augmenter les
une première preuve du rendement et de la revenus en Côte d’Ivoire. L’utilisation de services
productivité des technologies et des pratiques financiers peut avoir des effets transformateurs sur
de gestion améliorées identifiées dans les notes la richesse et réduire les risques sur des périodes
conceptuelles prioritaires du PIAIC. très courtes. Les gains potentiels substantiels
prédits dans la présente analyse résultent de la
Les quatre investissements devraient procurer combinaison d’un nombre élevé de bénéficiaires
des avantages importants aux petits exploitants potentiels (environ 1 million) et d’un impact
agricoles de la Côte d’Ivoire (tableau 10). La significatif pour chaque bénéficiaire, avec des
valeur actuelle nette (VAN) va de 10,4 millions de augmentations de revenu moyennes d’environ
dollars avec le programme sur le manioc à près 50%. Cependant, il existe une grande incertitude
de 800 millions de dollars avec le programme quant aux investissements que les agriculteurs
axé sur les services financiers. Le retour sur feront avec l’accès au crédit. Les agriculteurs
investissement de la direction de l’AIC par rapport font souvent des investissements qui ajoutent
au statu quo se situait entre 41% et 2 071%. Ces de la valeur aux systèmes de production et à la
gains substantiels sont le résultat d’estimations santé à long terme de leurs terres (par exemple,
d’analyses prudentes du potentiel et des taux planter des arbres, minimiser l’érosion des sols ou
d’adoption (voir la méthodologie à l’annexe E). acheter des intrants41). Les technologies précises
Ces valeurs n’assument aucun risque (social ou utilisées dépendent des systèmes de disponibilité
naturel) pour la mise en œuvre du projet, elles et de production; par conséquent, les impacts
servent donc de limite supérieure à la valeur pourraient varier considérablement Quoi qu’il en
potentielle. Bien que le modèle tienne compte de soit, un optimisme prudent en ce qui concerne
l’incertitude de chacun de ces facteurs, la mise l’investissement pour élargir l’accès aux services
en œuvre réelle peut différer considérablement financiers est justifié et peut être fondé sur des
des données et des hypothèses sous-jacentes exemples d’autres pays. Par exemple, à peine
à cette approche de modélisation. Ainsi, cette 10 ans après le lancement de l’argent mobile
analyse peut être considérée comme une première au Kenya, 96% des ménages ont au moins un
évaluation. Les résultats fournissent une indication utilisateur et la technologie a permis à près de
des avantages relatifs entre les investissements, 200 000 personnes de sortir de la pauvreté42.
tandis qu’une analyse ultérieure peut accroître la
précision des estimations en apportant des avis
informés supplémentaires.

41 Sadler M, Milan A, et al. 2016. Washington DC.


42 Suri T et W Jack. 2016.

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 53


Les investissements dans les systèmes Les quatre projets affichent un degré élevé
agrométéorologiques et les informations de résilience s’agissant uniquement des
climatologiques offrent une approche rentable risques liés au climat (sécheresse, inondations
pour augmenter les revenus et permettent la et ravageurs). Les résultats attendus étaient
gestion des risques. Fournir aux agriculteurs tous proches ou au-dessus de scénarios sans
des prévisions précises à court terme et risque. La VAN moyenne des investissements
saisonnières peut avoir une incidence sur leur exprimée en pourcentage de variation estimée
comportement, notamment en les incitant à par rapport à des scénarios sans risque était
adopter davantage de pratiques AIC. Compte respectivement de -2%, 26%, 57% et 186% pour
tenu des coûts d’investissement relativement le Programme national pédologiques, Finance,
faibles (20,9 millions USD) et du nombre élevé Manioc et Système agro-météorologique. Ainsi,
de bénéficiaires potentiels (312 000), Agromet cette analyse suggère-t-elle des degrés élevés de
dispose d’un potentiel important pour accroître la résilience aux impacts du changement climatique.
productivité des exploitations et le paysage dans
son ensemble. Malgré les risques, les quatre investissements
offrent une chance meilleure (même si l’on a
Bien que les programmes nationaux sur plus de 50%) d’obtenir une VAN positive. Cela
le sol et le manioc génèrent une valeur suggère que les quatre peuvent réussir, compte
significative, ils touchent moins de personnes tenu des paramètres utilisés dans le modèle.
au cours des cinq années, ce qui limite les Dans tous les cas, la probabilité d’une VAN
avantages escomptés des investissements. positive était inférieure (6% à 22,5%) lorsqu’on
Ces investissements reposent largement sur le estimait une valeur ne comprenant que des
renforcement des capacités des infrastructures risques sociopolitiques plus que seulement des
humaines et institutionnelles et se déroulent risques climatiques, suggérant que les risques
souvent à un rythme plus lent que les non climatiques pouvaient être plus importants
investissements tributaires de la technologie. que les risques climatiques, compte tenu de leur
Pourtant, ces investissements jettent les bases incertitude et de leurs impacts, du moins dans ce
de l’agriculture de l’AIC entre cultures en ce qui modèle.
concerne le programme national pour les sols
et l’une des plus importantes cultures vivrières
émergentes. Ainsi, les assises sur lesquelles Atténuation
reposent ces investissements sont des éléments
essentiels d’un avenir intelligent face au climat La réduction des émissions de gaz à effet de
et on peut s’attendre à ce qu’ils aient des serre et l’amélioration de la séquestration du
avantages substantiels et supplémentaires après carbone constituent un avantage connexe
le programme quinquennal. de l’amélioration des pratiques agricoles, qui
conforte l’attention de la Côte d’Ivoire sur la
productivité et l’adaptation. Si les émissions
Résilience de la Côte d’Ivoire sont faibles comparées à
celles des pays développés, elle s’est engagée
Les investissements montrent divers degrés de à les réduire. Des estimations de la valeur des
résistance aux risques lorsque l’on prend en émissions réduites ont été générées sur la base de
compte l’impact potentiel de tous les risques mesures empiriques des réductions d’émissions
(instabilité politique, conflits communautaires, et d’hypothèses relatives aux activités agricoles.
sécheresse, inondations, etc.). L’investissement La valeur du CO2 a été fixée à 40 USD/tonne,
dans le manioc devrait afficher les résultats les conformément aux estimations des coûts sociaux
plus médiocres dans l’incertitude, la VAN chutant des émissions.
de près de 40% pour atteindre 6,7 millions de
dollars (voir annexe pour des résultats détaillés). La variation du niveau des émissions varie
En revanche, la valeur de l’investissement dans selon les différentes composantes de chaque
les services de météorologie augmente de plus de investissement. Pris dans leur ensemble, ces
100%, pour atteindre 133,6 millions de dollars. différentes pratiques offrent une réduction nette
ou une variation nette neutre des émissions.

54 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


4-3
Dans certains cas, comme lorsque l’utilisation
accrue d’engrais est encouragée ou activée, les

Contraintes à la
émissions vont probablement augmenter. D’autre
part, des pratiques telles que le travail du sol

conception et à la mise
réduit, les terrasses et l’agroforesterie réduisent
les émissions. Cela démontre l’importance d’une

en œuvre
mise en œuvre globale du projet afin d’assurer des
avantages nets.

S’ils sont valorisés, les avantages connexes


Bon nombre des obstacles à la conception
de l’atténuation peuvent constituer un ajout
et à la mise en œuvre de l’AIC découlent de
non négligeable à l’investissement visant
problèmes politiques ou sont aggravés par
la productivité et l’adaptation. À 40 USD/
ceux-ci. Le gouvernement ivoirien a entrepris
tonne de CO2 (au moins 8 fois le prix actuel du
des réformes majeures pour renforcer le climat
marché), la valeur des avantages connexes des
des affaires et améliorer la gestion financière.
investissements liés à l’atténuation variait de 7%
Néanmoins, les écarts entre politique et mise
à 13% de la valeur totale, tous risques confondus.
en œuvre demeurent. Par exemple, le pays a
Ces résultats corroborent d’autres analyses
grandement bénéficié d’un cadre réglementaire
montrant que des programmes d’investissement
solide en matière de contrôle de la qualité des
à grande échelle peuvent aider à atteindre les
importations d’engrais et d’une réglementation
objectifs d’atténuation43, même s’ils ciblent les
ouverte sur le secteur privé, les ONG et les
autres piliers de l’AIC.
coopératives d’importation. Dans le même
temps, l’enregistrement est coûteux et implique
des retards prolongés44. Le contexte de la Côte
d’Ivoire présente certaines circonstances qui
pourraient se présenter comme des obstacles à
tous les investissements prioritaires. Celles-ci sont
résumées dans le tableau 11, le rouge indiquant
les obstacles possibles à une plus grande menace
pour le succès des investissements, le jaune
indiquant les obstacles moyens et le vert indiquant

Tableau 11: Obstacles généraux à l’adoption et à l’extension des pratiques de l’AIC en Côte d’Ivoire.
L’orange indique des barrières de plus grande menace; le jaune indique des barrières de menace moyenne.

OBSTACLES GÉNÉRAUX À L'ADOPTION ET À LA MISE À L'ÉCHELLE DES PRATIQUES DE L'AIC EN CÔTE


D'IVOIRE

Réticence des donateurs


Sécheresse, inondations, ravageurs, maladies, invasions acridiennes
Les femmes systématiquement exclues du renforcement des capacités et de la vulgarisation
Mauvais accès à l'information
Conflit paysans-pasteurs
Politique désincitante
Crise politique

43 Richards M, et al 2018.
44 Banque Mondiale, 2017

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 55


Tableau 12: Obstacles à l’adoption des investissements AIC proposés en Côte d’Ivoire. L’orange indique
d’éventuels obstacles à une plus grande menace pour la réussite des investissements, le jaune indique des
obstacles d’une menace moyenne et le vert indique des obstacles d’une faible menace.

LES INVESTISSEMENTS LES RISQUES


NATIONAUX

Services de financement Divers producteurs ont besoin des segments et la dispersion géographique limite les
agricole possibilités de l'économie d'échelle.

Les utilisateurs à faible niveau d’alphabétisation sont incapables d'accéder à de nombreux


services TIC.

Système de vulgarisation L'exclusion systématique des femmes limite les innovations potentielles dans les cultures
agricole produites par les femmes.

Le manque de subventions pour encourager la mise en jachère.

Fertilité des sols Les risques ne sont pas bien compris en attente de nouveaux investissements dans les
capacités des agriculteurs.

Système Les risques ne sont pas bien compris en attente de nouveaux investissements dans les
agrométéorologie capacités des agriculteurs.

LES INVESTISSEMENTS
RÉGIONAUX LES RISQUES

Le riz irrigué et pluvial


Capacité technique et financière des entreprises dans le secteur des infrastructures

Les questions foncières et les locations dans les périmètres irrigués; conflit communautaire

Chaîne de valeur Mangue Infrastructure de chaine de valeur incompatible ou absent, (par exemple, tranport, chaîne
froide, des installations de stockage)

Une utilisation incorrecte ou excessive des intrants tels que les engrais

Production durable de
cacao Conflit fermier-pastoraliste

Disponibilité limitée des aliments pour le bétail

Production et transforma- La forte volatilité du marché en raison de l'intensité de la main d’œuvre et la variabilité de la
tion d’igname qualité des produits

Demandes fortes des nutriments de cultures qui appauvrient le sol, encouragent le


défrichement et le brûlis.

Développement du maïs
La forte volatilité du marché en raison de la variabilité de la qualité des produits

Extrêmement sensibles à la variabilité environnementale

Production et transforma- La forte volatilité du marché en raison de l'intensité de main d’œuvre et la variabilité de la
tion du manioc qualité des produits

Marché aux légumes et


bétail d’Abidjan Le manque de puits, de pompes et d'autres infrastructures pour faciliter l'accès à l'eau

Secteur de l’élevage dans


le nord de la Côte d’Ivoire La dégradation de l'environnement exacerbe la concurrence pour la terre et l'eau.

Barrière à l’adoption Barrière moyenne à l’adoption Faible barrière à l’adoption

56 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


les obstacles faibles. Le tableau 12 utilise la entraîne des pertes post-récolte à grande
même palette de couleurs pour résumer les échelle qui constituent un défi majeur pour le
risques éventuels auxquels chaque investissement développement du secteur agricole national49.
prioritaire national et régional est spécifiquement
confronté. Les investissements sont énumérés par L’accès au marché et les échanges
ordre décroissant d’obstacles potentiels au sein commerciaux de la Côte d’Ivoire figurent parmi
de chaque groupe. les pires au monde. Par exemple, le Conseil
du café et du cacao impose des contrôles de
La Côte d’Ivoire ne dispose pas actuellement prix drastiques au secteur du cacao, excluant
d’une politique du régime foncier efficace pratiquement toutes les fonctions du marché libre.
et applicable. Comme pour la plupart des Le conseil a réduit les prix du cacao de 36% de
innovations agricoles, les pratiques de l’AIC 2016 à 2017, entraînant des pertes de revenus
tendent à être des investissements à long substantielles pour les agriculteurs. Le récent
terme. L’absence d’un système foncier efficace accord entre le Ghana et la Côte d’Ivoire visant à
décourage les agriculteurs ivoiriens d’investir dans fixer un prix plancher pour la campagne cacaoyère
les terres qu’ils exploitent actuellement et catalyse 2018/2019 constitue une étape importante dans
un conflit d’utilisation des terres entre pasteurs et la mise en place d’une réglementation du marché
agriculteurs. La loi relative au régime foncier a été favorable aux agriculteurs.
adoptée en 1998 et mise à jour en 2004 et 2013
afin de reconnaître le droit coutumier. Cependant, L’AIC, en tant que concept, n’est pas bien connu
des problèmes subsistent45, notamment une parmi les décideurs, les experts techniques,
interprétation erronée et une mauvaise utilisation les agents de vulgarisation ou les agriculteurs
de la loi, le manque d’actions ciblées en faveur eux-mêmes. Les systèmes d’information et de
des femmes et des jeunes, des procédures partage d’informations autour de l’AIC restent à
administratives complexes et coûteuses et développer en Côte d’Ivoire. La connaissance
la participation de plusieurs ministères aux des pratiques optimales de l’AIC spécifiques au
procédures foncières46. En particulier, les systèmes contexte ivoirien est encore en développement.
actuels dissuadent les femmes de posséder des Les mécanismes d’échange d’informations sont
terres, et les femmes ne représentent actuellement disjoints ou n’ont pas encore été mis en place.
que 10% des propriétaires terriens en Côte Ces obstacles ont une incidence sur l’adoption de
d’Ivoire47. l’AIC, notamment en ce qui concerne l’élaboration
des politiques et les services de vulgarisation.
Le développement des infrastructures en Côte
d’Ivoire en dehors du secteur des transports L’inégalité entrave considérablement le
reste bien en deçà du potentiel du pays. Les développement de l’AIC et du secteur
infrastructures d’approvisionnement en eau, et agricole ivoirien. Les populations les plus
en particulier l’irrigation, sont essentielles pour vulnérables, notamment les femmes, les jeunes
accroître les rendements, d’autant plus que la et les groupes de nomades, sont les plus
sécheresse devient un risque de plus en plus susceptibles de bénéficier de l’AIC, mais aussi
important sous l’effet du changement climatique. les plus susceptibles d’être exclues de l’accès à
Pourtant, seulement 1% des terres sont irriguées, l’innovation agricole. La Côte d’Ivoire affiche l’un
même si la Côte d’Ivoire a la capacité d’irriguer des taux d’inégalité de genre les plus élevés au
475 000 hectares48. Les infrastructures de la monde, se classant au 171e rang sur 188 pays
chaîne du froid sont également rares et les dans l’indice d’égalité des sexes des Nations
services existants sont d’un coût prohibitif. Unies50. Les femmes sont marginalisées en termes
L’absence quasi totale d’infrastructures de la d’accès et de contrôle des terres et des actifs
chaîne du froid accessibles aux petits exploitants

45 CIAT, 2018.
46 FAO, 2017.
47 CARE, 2017.
48 CIAT, 2018.
49 CIAT, 2018.
50 Banque Mondiale, 2018.

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 57


agricoles51, et 75% des femmes vivent en dessous ateliers ou des deux. Les politiques récentes,
du seuil de pauvreté52. Bien que les femmes discutées plus en détail ci-dessous, ont de plus
gèrent exclusivement de nombreuses cultures en plus abordé les problèmes liés au changement
vivrières de base, elles ont moins de 25% des climatique (tableau 13). De nombreux efforts
décisions en matière d’agriculture53. Bien que les antérieurs peuvent être développés et des activités
coopératives de producteurs aient enregistré des complémentaires en cours pour soutenir ce PIAIC
gains importants, les décideurs n’ont pas encore ivoirien, comme indiqué à l’annexe B.
saisi l’occasion pour promouvoir officiellement
la participation des populations vulnérables à de L’économie et le secteur agricole ont été
telles organisations. remarquablement dynamiques, avec des taux
de croissance du PIB de 7% à 9% depuis les
La Côte d’Ivoire a le taux de déforestation le troubles politiques de 2011. Le gouvernement
plus élevé au monde54. L’agriculture itinérante, ivoirien a mis en œuvre de manière proactive de
aussi appelée sur brûlis, est courante en Côte nombreuses politiques qui préparent le terrain
d’Ivoire pour stimuler la fertilité des sols. Le pour une croissance tirée par le secteur privé57.
bois de chauffage et le charbon de bois sont les La CDN ivoirienne a pour objectif de favoriser
principales sources d’énergie. La forte croissance les liens entre l’agriculture, l’agroalimentaire et
démographique pousse la conversion des forêts l’industrie afin de soutenir le développement
en zones agricoles. Ces facteurs, conjugués économique national dans son ensemble. La Côte
au manque de coordination entre les politiques d’Ivoire a également reçu un appui international
sectorielles, ont réduit la couverture forestière important, y compris 2 milliards de dollars de la
de 12 millions d’hectares en 1960 à moins de Banque mondiale et de la SFI au titre du cadre de
3 millions en 201755. Cette perte drastique de partenariat avec le pays, afin de créer de meilleurs
la couverture du sol a rendu la Côte d’Ivoire emplois grâce à une croissance de l’agriculture
particulièrement vulnérable aux inondations56. tirée par le secteur privé, notamment de la
Banque africaine de développement, de la Banque
Mondiale et de la Communauté Economique des

4-4 États de l’Afrique de l’Ouest.

Possibilités de Le secteur privé représente une opportunité


importante pour la mise en œuvre du PIAIC

conception et de mise pour l’agriculture, en particulier en ce qui


concerne les prestations de services dirigées

en œuvre par le secteur privé. Le Plan National de


Développement (PND) et le Programme national
d’investissement agricole (NAIP2) ont pour
Les investissements de l’AIC bénéficient d’un objectif de renforcer le rôle du secteur privé
soutien important en Côte d’Ivoire une fois dans la promotion de l’agriculture ivoirienne. Par
qu’il y a une prise de conscience. L’ampleur exemple, le secteur privé est le mieux placé pour
et la profondeur des acteurs impliqués dans lancer le crédit et prêt à renforcer les services
l’élaboration de ce PIAIC indiquent une forte prise fournis par les distributeurs agricoles. Souvent,
de conscience et un vif intérêt pour le besoin ils disposent également des liquidités et des
urgent de mettre en œuvre les approches AIC. arguments commerciaux nécessaires pour investir
Une forte représentation nationale et un soutien dans les infrastructures, les services de conseil,
international ont été essentiels à ce processus. la formation d’experts agricoles et d’autres
La participation a pris la forme de consultations facteurs favorables à une production accrue, à une
préalables aux ateliers, de participation à des qualité améliorée et à une plus grande fiabilité du

51 CIAT, 2018.
52 Tall, 2013.
53 Tall, 2013; CGAP, 2017.
54 UN REDD, 2017.
55 FAO, 2012; BNEDT, 2015.
56 ClimateWatch, 2018.
57 Banque Mondiale, 2016

58 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


marché. Ces services font partie intégrante des sont unis autour de cet effort. Des services
concepts de projet présentés dans ce PIAIC. Les de vulgarisation étendus seront essentiels au
partenariats public-privé peuvent également être renforcement des capacités et à l’appui à la ferme
importants lorsque le secteur privé ne peut pas nécessaires à la réussite de la mise en œuvre et de
faire une analyse de rentabilité par lui-même. l’extension des pratiques AIC.

La Côte d’Ivoire dispose de ressources La réglementation financière en Côte d’Ivoire


éducatives nationales importantes et propose s’est améliorée et se classe désormais au 6ème
des programmes de doctorat en sciences rang sur 21 pays d’Afrique subsaharienne58.
de l’agriculture et retient les services de Ces efforts ont généré une confiance et une
professionnels hautement qualifiés formés au transparence importantes. Par exemple, en 2015,
niveau national, ce qui permet un renforcement l’Union monétaire ouest-africaine, dont la Côte
rapide des capacités et une expansion de d’Ivoire est membre, a renforcé sa réglementation
l’AIC. La Côte d’Ivoire étant l’un des rares pays concernant la banque à distance. Les nouvelles
francophones de la sous-région à offrir des règles améliorent les normes de protection des
diplômes plus élevés, la plupart des professionnels consommateurs en obligeant les émetteurs de
de l’agriculture sont formés au niveau national. monnaie électronique à garantir une protection
Les établissements d’enseignement supérieur en à 100% des fonds des consommateurs par
sciences agronomiques comprennent l’Université l’intermédiaire d’une institution financière
de Cocody Abidjan, l’Université Abobo-Adjame réglementée. La Côte d’Ivoire s’est conformée à
et l’Ecole Supérieure d’Agronomie. La plupart ces nouvelles réglementations, au bénéfice direct
des diplômés de ces programmes sont employés des agriculteurs ivoiriens. Les producteurs ruraux
par l’Agence Nationale de Développement Rural transfèrent de plus en plus d’argent par téléphone
(ANADER), qui gère les conseillers agricoles. mobile; 27% d’entre eux ont déclaré avoir un
Un soutien important à plusieurs niveaux a été compte enregistré59. Cela diminue également
apporté aux services de vulgarisation ivoiriens les risques et les coûts de transaction excessifs
élargis. La politique nationale, les alliances associés aux agents informels.
régionales et les supporters internationaux se

Tableau 13: Politiques, plans et cadres stratégiques du gouvernement ivoirien abordant les concepts liés
au changement climatique. Les mentions des concepts clés AIC dans chacun sont indiquées en vert.

POLITIQUE, PLAN OU CADRE ABRÉVIA- DATE CHANGE- ADAPTA- ATTÉNUA- AIC


TION MENT TION TION
CLIMA-
TIQUE
Plan National d’Adaptation PNA 2011
Stratégie nationale pour la gestion des risques de SNGRC 2011
catastrophes
Programme national sur le changement climatique PNCC 2012
Communication-pays: l’agriculture intelligente face au CPAIC 2014
climat
Contributions déterminées au niveau national NCCSA 2015
Plan stratégique pour la réhabilitation des forêts PSRF 2016
Cadre de partenariat de pays CPP 2016-2019
Plan national stratégique pour le développement de PSDEPA 2014-2020
l'élevage, de la pêche et de l'aquaculture
Programme national sur le changement climatique PNCC 2015-2020

58 Banque Mondiale, 2017.


59 CGAP, 2017.

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 59


Le système de récépissé d’entrepôt a Cette politique a permis aux organisations
récemment été soumis à une nouvelle de producteurs ivoiriennes de se multiplier
réglementation et à une nouvelle gestion60, ce et de bien performer dans les indices de
qui accroît les possibilités de stockage en toute critères. Des exigences raisonnables pour la
sécurité des augmentations de la production création d’organisations de producteurs ont
d’AIC. Ce mécanisme, par lequel les propriétaires conduit à la création de nombreuses nouvelles
d’entrepôts émettent des obligations contre la organisations. Il y en a maintenant plus de 1 500,
perte de biens entreposés, constitue un pas dont 52% de producteurs de cacao appartenant
important dans la voie de l’inclusion financière à une coopérative et 32 coopératives de cacao
des petits exploitants ivoiriens. Les agriculteurs engagées dans des exportations internationales.
peuvent accéder à des prêts sans avoir à Le partage des dividendes entre les membres66
passer par un processus fastidieux de diligence et les améliorations apportées aux systèmes de
raisonnable61. Grâce au Programme du Système récépissés d’entrepôt et aux services bancaires
de Récu d’Echange des Produits Agricoles (ACE- ont également fortement contribué à leur succès.
WR), 72 000 producteurs de coton ont un accès Cependant, le ministère de l’Agriculture indique
fiable aux engrais et aux pesticides et, dans toute que de nombreuses organisations enregistrées
la chaîne de valeur du coton, des prêts sont ne sont pas actives. Soutenir les organisations
consentis sous forme de semences, d’intrants et de producteurs grâce au renforcement de
de coton brut grâce à l’utilisation de récépissés leurs capacités en matière de gestion et de
d’entrepôt62. transparence pourrait aider à catalyser le
développement ultérieur d’organisations de
Le secteur des transports ivoirien est l’un des producteurs en tant que plates-formes de services
plus développés d’Afrique de l’Ouest, avec de conseil et de services financiers dans les zones
des routes, des voies ferrées, sept aéroports rurales.
et deux ports maritimes internationaux. Le
pays s’est lancé dans un ambitieux programme L’accès des petits exploitants aux intrants et
de réformes visant à moderniser le réseau aux services financiers s’est considérablement
routier national, avec l’appui de la Banque amélioré ces dernières années, augmentant le
mondiale pour améliorer l’efficacité des chaînes potentiel d’expansion de l’AIC. Les agriculteurs
logistiques et des prestations de services de ivoiriens ont plus que triplé leur consommation
transport63. C’est ainsi que la Côte d’Ivoire d’engrais, passant de 15 kg/ha en 2009 à 50
occupe la première place parmi tous les pays de kg/ha en 2015. Bien qu’ils restent bien en deçà
la CEDEAO en termes de «permis de conduire et de la moyenne internationale, des gains aussi
d’exploitation». Le délai d’obtention d’une licence importants en matière d’accessibilité ont offert des
de camion est maintenant très court (moins de opportunités considérables pour l’utilisation de
dix jours), mais le coût reste élevé, à plus de micro- dosage. Les agriculteurs sont conscients
20% du revenu par habitant64. Des insuffisances des gains potentiels à cet égard, 24% étant
persistent également en termes d’infrastructures prêts à emprunter de l’argent pour acheter des
déficientes, de concurrence serrée, de parcs de intrants67. À la fois aux niveaux agricole et national,
véhicules vieillissants et de retards aux douanes65; un accès insuffisant aux ressources financières
cependant, la mise en œuvre de l’AIC représente constitue un obstacle majeur à l’adoption et à
une occasion importante de tirer parti de la l’extension des pratiques de l’AIC. Pourtant,
dynamique existante pour continuer à exploiter les petits exploitants ivoiriens reconnaissent
pleinement le réseau de transport. l’importance des services financiers; plus de 75%
d’entre eux considèrent les comptes d’argent

60 Banque Mondiale, 2017


61 Banque Mondiale, 2017
62 Hollinger, 2009; PARM, 2017
63 Banque Mondiale, 2016
64 Banque Mondiale, 2017
65 OBG, 2017
66 Banque Mondiale, 2017
67 CGGAP, 2018

60 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


mobile et les assurances comme «importants Figure 11: Activités de financement de l’AIC en
pour leurs activités agricoles»68. Par conséquent, Côte d’Ivoire69
l’élargissement de l’accès aux services financiers
et aux connaissances et pratiques de l’AIC
pourrait générer d’énormes avantages.

4-5
Possibilités de
financement pour Fonds
internationaux

l’expansion de l’AIC
La Côte d’Ivoire est éligible à de multiples

é
iv
Pr
instruments financiers internationaux, bien

Pu
bl
que le financement de l’AIC soit limité. Il faut

iq
u
e
redoubler d’efforts pour accéder aux instruments
internationaux de financement de la lutte contre
le changement climatique, tout en garantissant
la disponibilité des instruments de financement Fonds nationaux
publics et privés au niveau local pour les
investissements dans l’AIC. Il existe de nombreux
financeurs et instruments de financement privés, Fonds utilisés par pays aux fins de l’AIC
publics et internationaux potentiels, comme le Fonds effectivement utilisés par pays à
montre la figure 11 ci-dessous et décrit à l’annexe d’autres fins que l’AIC
B-4. Fonds non utilisés par le pays

AFD Agence française de développement AM


Agriculture mutual Cote d’Ivoire AUsAID Agence
australienne pour le développement international
BMGF Fondation Bill et Melinda Gates CDCF
Fonds de développement communautaire
pour le carbone CDM Mécanisme  pour
un développement propre CPI Centre de promotion
de l’investissement FAO Organisation des Nations
unies  pour l’alimentation et l’agriculture FIP
Programme d’investissement forestier FIRCA
Fonds interprofessionnel pour la recherche et le
conseil Agricole GCCA+ Alliance mondiale contre
le changement climatique GCF Fonds vert pour le
climat GEF Fonds pour l’environnement mondial
GIZ Agence allemande de développement IFAD
Fonds international de développement agricole
IFC Société financière internationale JICA Agence
de coopération internationale du Japon NORAD
Agence norvégienne pour le développement SCCF
Fonds spécial pour le changement climatique UNDP
Programme de développement des Nations Unies
UNEP Programme environnemental des nations
unies UN REDD Programme de collaboration des
Nations Unies sur la réduction des émissions liées
à ladéforestation et à la dégradation des forêts

68 CGAP, 2017
69 De l’AIC de la Côte d’Ivoire

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 61


4-6
infrastructures économiques, notamment dans
les domaines des transports, de la facilitation

Investissements et
des échanges et de l’énergie; (iii) l’amélioration
du cadre réglementaire des entreprises et de

contributions de l’AIC
l’accès au financement; et (iv) la formalisation et
l’amélioration de l’accès réglementaire à la terre

à l’appui des politiques


pour les entreprises et l’agriculture70. Comme
le montre le tableau 14 ci-dessus, tous les

nationales
investissements visent à améliorer la productivité
agricole et/ou les chaînes de valeur. Pourtant, de
nombreux investissements soutiennent également
des éléments supplémentaires en raison des
Tous les investissements soutiennent
exigences de production (intrants, crédit, etc.),
fermement deux des trois piliers de l’AIC, et
des exigences d’infrastructure (par exemple,
beaucoup appuient également les politiques
récolte, transport et stockage) et de la nécessité
nationales et aident à surmonter les obstacles
d’améliorer le cadre réglementaire (pour ces
identifiés dans les sections précédentes (voir
cultures avec un potentiel d’exportation). En
tableau 14 ci-dessous). Tous les investissements
outre, sans intervention, le changement climatique
entraînent une augmentation de la productivité
entraînera une baisse de la production de cacao,
agricole. Comme indiqué au chapitre 2, le
entraînant des conséquences néfastes. Par
changement climatique affecte déjà la production
conséquent, les investissements dans une gamme
en Côte d’Ivoire et les scénarios montrent que
de produits de base - en insistant sur la nécessité
pour de nombreuses cultures, le changement
de les rendre intelligents face au climat - auront
climatique aura des impacts négatifs importants,
des effets d’entraînement positifs pour sensibiliser
en particulier pour les cultures vitales pour la
le secteur privé. L’exemple ci-dessus concerne
sécurité alimentaire. Par conséquent, tous les
le secteur privé, mais des avantages similaires
investissements agricoles du pays doivent
s’appliquent à d’autres politiques nationales clés
prendre en compte le changement climatique
pour le développement futur de la Côte d’Ivoire,
et les pratiques de l’AIC, si le retour des
tant pour l’agriculture que pour le changement
investissements doit être positif et durable. Tous
climatique.
les investissements contribuent également à
l’adaptation et à la résilience du secteur agricole.
Les quatre investissements nationaux sont
Bien que l’accent soit moins mis sur le soutien aux
essentiels à un niveau fondamental, car ils
mesures d’atténuation, il est présent dans la moitié
constituent l’infrastructure de base nécessaire
des investissements spécifiques aux cultures et à
à la prise de décisions éclairées en matière
l’élevage.
d’agriculture, aux niveaux des ménages, des
régions et des pays. Ils fournissent une base
Tous les investissements de l’AIC appuient
solide pour une prise de décision plus large qui
directement de nombreuses priorités nationales
est précieuse pour la planification stratégique,
(voir le tableau 14 ci-dessus et l’annexe B).
ainsi que pour les investissements directs dans
La manière dont les différents investissements
le secteur des cultures et de l’élevage. Les
soutiennent les priorités nationales est très variée,
quatre fondations nationales ont les liens les plus
ce qui est un élément à prendre en compte
étroits avec le secteur privé (comme décrit ci-
pour passer du concept (tel que présenté dans
dessus) et apportent également une contribution
ce plan) à la conception et à la mise en œuvre
importante au développement des infrastructures
réelles. Par exemple, la Côte d’Ivoire soutient
et à l’amélioration de la qualité du service de
l’accélération d’une croissance durable tirée par
vulgarisation agricole. Certains des investissements
le secteur privé. Pour soutenir une croissance
nationaux en faveur des populations vulnérables
tirée par le secteur privé, il existe de nombreuses
(par exemple, les femmes et les jeunes) bénéficient
composantes, notamment: (i) l’amélioration de la
également de politiques habilitantes, d’un accès à
productivité des chaînes de valeur de l’agriculture
la terre et de services financiers.
et de l’agroalimentaire; ii) le renforcement des

70 Cadre de partenariat de pays 2015

62 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


Les huit investissements prioritaires les femmes et les jeunes) et accès à la terre. En
dans les cultures et l’élevage soutiennent passant des concepts à la conception et à la
l’augmentation de la productivité agricole, mise en œuvre, il est possible d’entreprendre des
l’adaptation, le développement du secteur actions qui maximisent les avantages de la mise
privé et le développement des services en œuvre de l’AIC et de s’assurer que les projets
de vulgarisation. Presque tous soutiennent eux-mêmes, ainsi que les processus associés à
également le développement des infrastructures leur mise en œuvre, sont conçus pour soutenir
et le développement des réseaux et des davantage les résultats politiques souhaités par la
organisations agricoles. Quatre des projets de Côte d’Ivoire.
cultures et d’élevage prioritaires portent sur au
moins deux des trois priorités suivantes: services
financiers, populations vulnérables (par exemple,

Tableau 14: Liens entre les investissements de l’AIC et les priorités nationales

3 PILIERS DE PRIORITÉS
l’AIC
PRODUCTIVITÉ

ADAPTATION

ATTÉNUATION

SECTEUR PRIVÉ

INFRASTRUCTURE

SERVICES FINANCIERS

ACCÈS À LA TERRE

FEMMES ET JEUNES

PERMETTANT
POLITIQUES
D’AGRICULTEURS
RÉSEAUX

DE VULGARISATION
EXPANSION SERVICES
INVESTISSEMENTS PRIORITAIRES DE L’AIC À L’ÉCHELLE NATIONALE

Fertilité des sols

Système de vulgarisation de l’AIC

Système agro-météorologique

Services de financement pour l’AIC

INVESTISSEMENTS PRIORITAIRES DE L’AIC POUR CULTURES ET L’ÉLEVAGE

Secteur de l'élevage dans le nord de la CdI

Production de cacao durable

Riz irrigué et pluvial

Production et transformation de l'igname

Production et transformation de manioc

Légumes & Elevage du Abidjan Marché

Chaîne de valeur de mangue

Développement du maïs

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 63


© NEIL PALMER

CHAPITRE 5:

PRINCIPAUX ÉLÉMENTS DE SUIVI ET


D’ÉVALUATION POUR L’ÉVALUATION DES
RÉSULTATS DES INVESTISSEMENTS DANS
L’AGRICULTURE INTELLIGENTE FACE AU
CLIMAT EN CÔTE D’IVOIRE
© Neil Palmer (CIAT)

64 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


5-1 La théorie du changement

5-2 Cadre de résultats et


indicateurs

5-3 Une feuille de route

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 65


Le suivi et l’évaluation (S & E) sont une
composante essentielle de la mise en
œuvre du PIAIC. Il expose les hypothèses GLOSSAIRE S&E
sur la manière dont le changement se
produira (théorie du changement) et fournit RÉSULTATS: produits tangibles des activités
les preuves et les informations nécessaires du projet, y compris formations, publications,
à la mise en œuvre d’une gestion axée sur partenariats, nouvelles technologies,
les résultats (cadre de résultats, indicateurs politiques, infrastructures telles que stations
et systèmes de suivi et d’évaluation)71. Le météorologiques, etc.
suivi et l’évaluation du PIAIC fourniront des
informations fiables et en temps réel dans RÉSULTATS: changements de
un tableau de bord facilement accessible, comportement, y compris les connaissances,
permettant au gouvernement de la Côte attitudes et compétences des groupes de
d’Ivoire, aux partenaires de développement parties prenantes, résultant des activités et
et aux agences d’exécution de suivre des résultats du projet.
les progrès réalisés dans les activités,
les produits, résultats et impact (case 1) IMPACT: objectif de haut niveau identifié
par rapport aux objectifs, ainsi que pour par les parties prenantes lors du plan
lever des drapeaux lorsque des actions d’investissement de développement (c’est-à-
d’adaptation peuvent être nécessaires72. dire l’objectif de développement du projet).
Les activités de S & E créeront également
un mécanisme permettant de tirer INDICATEURS: informations utilisées pour
des enseignements, d’accroître la documenter l’état et les changements
responsabilisation et de générer des d’activités, de produits, de résultats ou
informations permettant de raconter des d’impact.
réussites fondées sur des données.
THÉORIE DU CHANGEMENT: une
Le suivi et l’évaluation dans le cadre du description et/ou un diagramme expliquant
PIAIC sont des activités associées qui pourquoi et comment le changement
contribuent à la connaissance collective souhaité et les objectifs visés sont attendus.
de la performance des investissements
et de la manière dont elles influencent VOIE D’IMPACT: construite sur la théorie
les processus de changement. Le du changement, elle visualise les voies
suivi consiste à collecter et analyser plausibles du changement.
systématiquement et de manière répétée
des données. Le PIAIC surveillera à la fois CADRE DE RÉSULTATS: outil de gestion qui
les processus (c’est-à-dire le suivi de la consiste en un résumé graphique explicite
mise en œuvre du programme par rapport des résultats attendus d’interventions
aux plans de travail et les budgets) et les particulières telles que des investissements,
résultats (c’est-à-dire les indicateurs de des plans de développement ou des
suivi des produits et des changements politiques.
de comportement)73. En complément
SUIVI: collecte de données continue/
71 Société financière internationale. 2018. Travailler avec régulière pour suivre la mise en œuvre des
les petits exploitants: manuel à l’intention des entreprises budgets et des activités (prévues par rapport
qui construisent des chaînes d’approvisionnement dura-
bles. Groupe de la Banque mondiale: Washington, DC, aux réalisations).
États-Unis. 327 pg.
72 Lamhauge N, Lanzi ER, Agrawala S. 2012. Suivi et éval-
uation en vue de l’adaptation: Leçons tirées des agences
ÉVALUATION: collecte occasionnelle
de coopération pour le développement. Document de tra- et approfondie de données permettant
vail de l’OCDE sur l’environnement n ° 38. Paris, France:
Éditions OCDE
d’évaluer les résultats et l’impact et la
73 Groupe d’évaluation indépendant. 2012. Concevoir un stratégie d’intervention (par exemple,
cadre de résultats pour atteindre les résultats: guide pra- l’efficacité).
tique. Groupe de la Banque mondiale: Washington DC,
États-Unis. 45 pages

66 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


du suivi, l’évaluation évalue la performance des collecte de données et de données et toute autre
investissements en termes d’efficacité, d’impact documentation. Sur le front-end, accessible via
et de durabilité. Ces indicateurs permettent une Internet, un tableau de bord permettra un accès
compréhension complète de la livraison et de facile aux données et aux informations pour
l’optimisation des ressources. En outre, des la prise de décision. L’SGI sera mis en œuvre
“évaluations d’impact” ciblées seront menées de manière flexible, selon les principes de la
pour vérifier l’efficacité d’interventions spécifiques, «conception centrée sur l’être humain»75, les
décrivant de manière quantitative les facteurs ou utilisateurs de l’information étant au centre du
la chaîne d’événements qui ont permis à certaines processus de développement. De cette manière,
activités d’atteindre (ou non) des objectifs74. l’SGI peut rendre compte de la diversité des
besoins en information et de la diversité des
Le suivi et l’évaluation du PIAIC concerneront acteurs, du local au global.
plusieurs institutions, juridictions
administratives et échelles. Le PIAIC vise
à améliorer les résultats de l’agriculture, de
l’environnement et des finances dans d’autres
5-1
secteurs actuellement gérés séparément par
diverses institutions. Grâce à la contribution du
Théorie du changement
PIAIC à plusieurs ordres du jour, la conception du
système de suivi et d’évaluation du PIAIC pour L’objectif du PIAIC est d’accroître durablement
son interopérabilité avec les systèmes existants la productivité agricole et de renforcer la
est primordiale pour l’efficacité et la cohérence. résilience des exploitations agricoles, des
De plus, le S & E dans le cadre du PIAIC aura agriculteurs, des ranchs, des paysages et du
des actions qui se produiront au niveau des système alimentaire en général. Cet objectif
investissements individuels et pour l’ensemble du ne cible que deux piliers de l’AIC, qui en inclut
portefeuille des investissements. Cela permettra généralement un troisième (atténuation). Le PIAIC
aux parties prenantes à différents niveaux de met l’accent sur la productivité et la résilience
prendre des mesures fondées sur des preuves car (i) le secteur de l’agriculture, des forêts et de
tout en assurant la cohérence interne du système. l’utilisation des terres en Côte d’Ivoire a eu une
Cette cohérence va au-delà du S & E du PIAIC. contribution historique et actuelle relativement
Un grand nombre des objectifs du PIAIC sont limitée aux émissions causant le changement
également pertinents pour les objectifs nationaux climatique mondial, et (ii) le programme est
et internationaux (par exemple, le Programme conçu pour répondre aux priorités de la sécurité
Détaillé pour le Développement de l’Agriculture alimentaire nationale. Cependant, ce PIAIC
Africaine, les contributions déterminées nationales contribuera également à l’atténuation des effets
à la UNFCCC ou le défi de Bonn pour la UNCCD). du changement climatique en tant que co-
Par conséquent, les opérations à mettre en place bénéfice. De nombreuses interventions - telles
pour le PIAIC répondront aux besoins nationaux que l’amélioration des régimes alimentaires
en matière de suivi et de production de rapports. du bétail dans l’investissement dans le bassin
alimentaire d’Abidjan et la réduction du gaspillage
Les informations de S&E seront pertinentes alimentaire tout au long de la chaîne de valeur
pour les agences gouvernementales, les des investissements dans la mangue, le cacao
institutions financières, les agences et et d’autres produits - vont réduire les émissions
collectivités sous-nationales et les autres de GES par unité de produit. En outre, les
décideurs. La diversité des types d’informations investissements dans l’agroforesterie et la gestion
et des parties prenantes utilisant les informations des sols accumuleront du carbone et réduiront
dictera la création d’un Système de Gestion les émissions des fermes et des paysages. Par
de l’Information (SGI) spécifique au PIAIC. conséquent, bien que ciblant une productivité
Sur le back-end, le système contiendra un résiliente, ces avantages connexes d’atténuation
stockage sécurisé pour les protocoles de font de ce PIAIC une contribution aux trois

74 Banerjee, A. V. & Duflo, E., 2009. L’approche expérimentale de l’économie du développement. Annual Review of Economics, 1 (1), p.151–178.
75 IDEO. 2015. Le guide de terrain pour la conception centrée sur l’homme. IDEO: Canada.

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 67


objectifs de l’AIC et aux engagements nationaux encore la capacité à maintenir la productivité
d’atténuation pris dans la CDNCDN. et le niveau des actifs. Pratiquement tous
les investissements de PIAIC désignent des
Le portefeuille d’investissements vise à pratiques et des technologies de gestion
travailler avec divers bénéficiaires du système spécifiques visant à accroître la productivité
alimentaire. Une part importante des efforts à la ferme (par exemple, celle du cacao, de
investis dans les investissements est dirigée l’élevage et de la mangue) ou à effectuer des
vers les agriculteurs et les éleveurs. En outre, investissements tout au long de la chaîne de
le PIAIC planifie des activités qui affectent le valeur qui augmentent la quantité de nourriture
fonctionnement des marchés et des chaînes qui finissent par atteindre le marché (comme
de valeur avec le secteur privé. Le programme l’amélioration du stockage post-récolte du
appuiera les institutions gouvernementales en manioc), contribuent à la mise en place d’un
matière d’élaboration et de mise en œuvre de système alimentaire plus robuste et auront une
politiques, de recherche, de développement des influence sur la richesse des producteurs et
connaissances et de renforcement des capacités. des transformateurs.
De cette manière, le PIAIC bénéficiera de tous les ■■ Réduire l’exposition aux aléas climatiques77.
principaux types d’acteurs du système alimentaire. La capacité de prévoir et de se préparer avant
des événements météorologiques mineurs
Les objectifs du PIAIC concernant et majeurs peut considérablement améliorer
l’augmentation de la productivité et de la la capacité de réaction des agriculteurs,
résilience seront atteints par le biais de quatre des communautés et des chaînes de valeur.
voies principales: augmentation des revenus, Même des réponses simples de la part
réduction de l’exposition aux risques climatiques, des agriculteurs, telles que la plantation à
réduction de la sensibilité et de la vulnérabilité aux des moments optimaux, peuvent avoir des
risques climatiques et augmentation de la capacité conséquences importantes sur la résilience
d’adaptation. Cette théorie souligne l’importance de la production, en particulier lorsque
à la fois des actions réactives (absorber, les conditions météorologiques sont très
réagir, restaurer et apprendre) et des actions incertaines. Ce PIAIC réduit l’exposition en
préventives qui renforcent la robustesse tout en fournissant des informations sur le climat
étant cohérentes avec une théorie fondamentale et la météo en renforçant les services
de la résilience dans les systèmes sociaux et agrométéorologiques et en investissant
écologiques76. dans des services de conseil ruraux utilisant
une formation traditionnelle en face à face,
■■ Augmenter la productivité et les revenus. en s’appuyant sur des groupes sociaux et
L’augmentation de la productivité à la ferme en investissant dans les technologies de
et le renforcement des mécanismes de l’information et de la communication (TIC).
marché (existants et nouveaux), existants De telles améliorations dans la diffusion et
et nouveaux, peuvent avoir des effets en la propagation des informations pourraient
cascade sur la chaîne de valeur jusqu’aux accroître considérablement la portée et, plus
producteurs, ainsi que des effets positifs important encore, l’utilisation des informations
sur les distributeurs, les transformateurs et météorologiques.
les vendeurs. Les revenus supplémentaires
entraînent l’accumulation d’actifs et de ■■ Sensibilité et vulnérabilité réduites aux
richesses, ce qui permet à la fois de sortir de aléas climatiques. Atténuer ou résoudre les
la pauvreté et de résister aux chocs naturels effets des événements climatiques lorsqu’ils
ou sociaux qui renforcent les pièges de la surviennent est essentiel au maintien des
pauvreté. L’investissement dans la mise à moyens de subsistance et à la prospérité
disposition de services financiers renforcera économique. De nombreux investissements

76 Walker B, Holling CS, Carpenter SR, et A Kinzig. 2004. La résilience, la capacité d’adaptation et transformabilité dans les systèmes so-
cio-écologiques. Ecologie et société, 9: 5; Tendall DM, Joerin J, Kopainsky B, Edwards P, Shrek A, Le QB, Krueti PK, Grant M et J Six. 2015 la
résilience du système alimentaire: La définition du concept. Sécurité alimentaire mondiale, 6: 17-23.
77 Hansen J, Helin J, T Rosenstock, Fisher E, J Cairns, C Stirling, C Lamanna, J van Etten, Rose A et B Campbell 2018. Gestion des risques liés
au climat et réduction de la pauvreté rurale. Agricultural System (sous presse).

68 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


de l’AIC ciblent spécifiquement les moyens inadvertance une autre de manière positive80. Les
d’atténuer et d’absorber les chocs et de compromis, en revanche, se produisent quand
restaurer la capacité des exploitations une voie s’améliore alors qu’une autre se dégrade.
agricoles et des chaînes de valeur à rebondir. Les complémentarités attendues incluent (sans
L’investissement national dans la cartographie s’y limiter): l’augmentation des revenus et des
de la fertilité des sols en est un exemple, car actifs peut renforcer la résilience en fournissant
l’amélioration du carbone dans le sol améliore des ressources permettant de se protéger des
la santé et la fertilité du sol, préserve son perturbations ou de se remettre de perturbations
humidité et facilite la croissance des plantes (par exemple, des problèmes de santé ou des
pendant les périodes de sécheresse intra- chocs climatiques); et réduire la sensibilité et la
saisonnière78. En outre, la disponibilité de vulnérabilité à de telles perturbations systémiques
services financiers, tels que les assurances79, fournit la plate-forme pour maintenir et accroître les
peut permettre de réaliser des économies revenus et la richesse.
permettant d’atténuer les effets des chocs
climatiques sur les exploitations agricoles Les quatre voies seront réalisées grâce à des
et d’aider à élever les populations et à les changements dans la compréhension, les
préserver de la pauvreté. compétences et les attitudes des acteurs de
■■ Augmenter la capacité d’adaptation. La l’ensemble du paysage rural, du gouvernement,
capacité des agriculteurs et des chaînes de du secteur privé et des systèmes alimentaires
valeur à s’adapter aux chocs qui se produisent en général. Cela comprend cinq voies principales:
dépend souvent des ressources disponibles l’adoption de nouvelles technologies par les
(sociales, physiques et en capital) et de leur agriculteurs; l’utilisation de stratégies d’atténuation
état. Les investissements du PIAIC fournissent des risques; le renforcement des systèmes
une plateforme pour des réponses plus fortes de diffusion de l’information; la création d’un
aux perturbations systémiques, climatiques environnement favorable, à la fois financier et
et autres. Ce PIAIC vise à renforcer les politique; et l’engagement du secteur privé. Par
liens entre les fournisseurs d’informations, conséquent, le PIAIC crée un programme complet
les marchés des intrants et des produits, incluant les principaux acteurs afin de catalyser un
les groupes communautaires et autres. changement en profondeur dans le pays.
L’augmentation de la connectivité sociale et
de l’accès aux ressources, aux informations Le système de suivi et d’évaluation du PIAIC
et aux actifs constitue une plate-forme pour fournit un cadre permettant de suivre la mise
renforcer l’ensemble du système alimentaire en œuvre du CDNN de la Côte d’Ivoire, où la
et de production. Le PIAIC permettra cela Côte d’Ivoire cible des mesures d’adaptation
pour tous les investissements en renforçant et d’atténuation dans le secteur agricole. La
le fonctionnement des institutions et des théorie du changement et des résultats du suivi
marchés. Cependant, les investissements dans et de l’évaluation du PIAIC inclut des indicateurs
les services financiers, la vulgarisation agricole d’impact capables de quantifier les avantages en
et la fertilité des sols visent spécifiquement termes d’adaptation et d’atténuation dérivés des
l’amélioration de la capacité d’adaptation. interventions programmatiques. Le cadre, construit
sur des données fondamentales caractérisant les
Présentés ci-dessus comme distincts, les quatre activités des exploitations agricoles, des ménages
voies devraient en fait s’influencer mutuellement et de la chaîne de valeur, suivra la productivité, la
et produire des effets complémentaires. Les résilience, la capacité d’adaptation et les émissions
complémentarités se produisent lorsque des de gaz à effet de serre. Cette approche permettra
actions dirigées vers une voie influencent par son extension aux interventions agricoles en
dehors du PIAIC.

78 Tully K, C Sullivan, R Weil et P Sanchez. 2015. État de la dégradation des sols en Afrique subsaharienne: lignes de base, trajectoires et solu-
tions. Durabilité, 7: 6523-6552
79 Carter M, de Janvry A, Sadoulet E et A Sarris. Assurance météorologique basée sur un indice pour les pays en développement: examen des
données factuelles et ensemble de propositions pour la mise à l’échelle. Document de référence pour l’atelier: «Produits de microfinance pour la
gestion des risques météorologiques dans les pays en développement: état de l’art et perspectives», Paris, France
80 Duguma L, Minang PA et M van Noordwijk. 2014. Adaptation au changement climatique et atténuation de ses effets dans le secteur de l’utilisa-
tion des sols: de la complémentarité à la synergie. Environmental Management, 54: 420-432

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 69


5-2
des systèmes alimentaires en Côte d’Ivoire. Une
cinquième catégorie d’actions fera également

Cadre de résultats et
l’objet d’un suivi: le processus de mise en œuvre.
La mise en œuvre des processus est essentielle

indicateurs
pour comprendre les goulots d’étranglement dans
la livraison par rapport au cadre de résultats.

Des activités de suivi et des indicateurs


Le succès des investissements sera contrôlé
pertinents seront établis au niveau du
par rapport aux activités, produits et résultats
portefeuille et de chaque investissement.
qui alimenteront les quatre voies d’impact
Certains indicateurs seront spécifiquement
découlant de la théorie du changement (voir la
nécessaires pour pouvoir être agrégés au
figure 12). Ce cadre de résultats relie les douze
niveau du portefeuille d’investissement, tels
investissements à travers six domaines d’activités
que le nombre de bénéficiaires et les dépenses
transversaux, à savoir (i) le financement, (ii) les
budgétaires. Le plus souvent, les indicateurs
institutions et l’infrastructure, (iii) les pratiques
seront sélectionnés pour chaque investissement
à la ferme, (iv) le fonctionnement du marché, (v)
en fonction de critères préétablis: spécificité
la recherche, la production de connaissances et
(l’indicateur doit être spécifique); mesurabilité;
la capacité bâtiment et (vi) services de conseil.
pertinence (il existe une relation claire entre
Chacun des investissements individuels met
l’indicateur et la composante du PIAIC); utilité
l’accent ou cible des actions dans ces domaines,
(l’indicateur saisit des informations permettant
avec une moyenne de quatre domaines d’activité
de faire avancer la mise en œuvre du PIAIC);
par investissement. Les activités financées
faisabilité (les données peuvent être collectées
dans le cadre des investissements produiront
avec un effort raisonnable et abordable); crédibilité
d’innombrables types de produits concrets. Les
(l’indicateur a déjà été utilisé et testé par d’autres
résultats des activités ne seront spécifiés que
parties prenantes); et le caractère distinctif
lors des prochaines étapes du développement
(l’indicateur ne mesure pas quelque chose que
des investissements. Les types de résultats
d’autres indicateurs ont déjà pris). Cette approche
sont déjà évidents dans les notes succinctes de
permet aux indicateurs de portefeuille de fournir
présentation (annexe F). Ensemble, ces produits
une lecture de haut niveau de la performance
constituent le fondement des capacités humaines,
du PIAIC, tandis que les indicateurs de niveau
de l’infrastructure matérielle et des conditions
d’investissement individuels peuvent être adaptés
favorables au changement du paysage rural et
à des objectifs programmatiques spécifiques.
du système alimentaire du pays. Dans les délais
prévus pour cet investissement, on peut s’attendre
Les résultats des investissements croisés au
à ce que les produits produisent des changements
niveau du portefeuille seront contrôlés à l’aide
de comportement: de la part des agriculteurs, tels
d’un nombre limité d’indicateurs primaires.
que l’adoption de technologies AIC, l’utilisation
Ces indicateurs seront (i) les bénéficiaires directs
d’informations climatologiques et l’achat
du projet; ii) la variation en pourcentage de
d’assurance; par les institutions, notamment
la productivité de certains produits agricoles
par le développement de nouvelles capacités
bénéficiant du soutien du projet; (iii) le changement
de prévision météorologique et de services de
de résilience en utilisant l’approche de mesure
conseil basés sur les technologies de l’information
et d’analyse de l’indice de résilience (RIMA-II)81;
et de la communication; par le secteur privé, en
(iv) la variation en pourcentage des mesures
stimulant à la fois les nouveaux investissements
d’atténuation en fonction de l’intensité en GES
des grandes et petites et moyennes entreprises
de l’investissement; et (v) l’exécution du plan de
dans des modèles économiques inclusifs et
travail et du budget. Ces indicateurs reflèteront
résilients; et en soutenant les institutions avec
les progrès accomplis vers les trois piliers de
des politiques harmonisées; ainsi que d’autres
l’intelligence climatique à travers les quatre voies
changements potentiels. Ces changements
menant à l’AIC dans le cadre de résultats avec des
contribuent tous aux quatre impacts intermédiaires
indicateurs internationalement reconnus.
et à l’intelligence climatique de l’agriculture et

81 FAO. 2016. Mesure et analyse de l’indice de résilience II (RIMA-II). Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture: Rome. 80 pgs.

70 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


Figure 12: Voie d’impact pour ce PIAIC. Douze investissements (ceux sélectionnés pour les analyses
économiques en vert foncé) dans six domaines d’action aboutissent à quatre résultats intermédiaires et à
une agriculture intelligente face au climat (productive, résiliente et à faibles émissions).

Développement agricole robuste, durable, résilient et à faibles émissions


IMPACT

Augmentation
Productivité Exposition Sensibilité de la capacité
accrue réduite réduite d’adaptation

Adoption de Utilisation des Systèmes de Investissement Environnement


technologies outils de gestion diffusion de dans des politique
agricoles des risques en l’information modèles coordonné
RÉSULTATS

intelligentes incluant des performants, économiques, cohérent


face au assurances, modernes et des marchés et
climat par les informations inclusifs des chaînes de
gestionnaires climatologiques valeur viables
de terres et services inclusifs
financiers

Capacité humaine, infrastructure physique et conditions propices renforcées


EFFETS ILLUSTRATIVES

Divers Systèmes de Cartographie Alliances Prévisions Programmes


services semences des sols et d’apprentissage météoro- de formation
financiers recommandations entre logiques
intervenants

Plans Analyses Pratiques Cartes de Centres de Services de


d’investissement politiques de l’AIC à la la chaîne de recherche et conseil rural
bancables ferme valeur d’innovation solides
ACTIVITÉS

Finances Institutions et Pratiques à Fonctionne- Recherche Renforcement


infrastructures la ferme ment du et génération des capacités
marché de connais- et services de
sances conseil

Programme national Programme de Services nationales Système national


INVESTISSEMENTS

de fertilité des sols services financiers agrométéorologiques de vulgarisation


de l’AIC

Système Cacao in- Elevage Chaîne de Maïs Igname Manioc


alimen- telligente intelligente valeur de intelligente intelli- intelligent
taire face au face au la mangue face au gent face face au
d’Abidjan climat climat mangue climat e au climat climat

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 71


La sélection des indicateurs d’investissement se renforce et pourra s’appuyer sur les efforts
individuels aura lieu pendant la phase de existants lorsque cela est possible.
développement de la proposition complète,
en fonction des investissements financés. Parmi les trois piliers de l’AIC, la résilience est
Les indicateurs suivront les progrès réalisés particulièrement difficile à suivre. Les activités
dans toutes les parties du cadre de résultats ci- de suivi et d’évaluation menées dans le cadre
dessus (impact, résultats, produits et activités) de ce PIAIC proposent d’utiliser la méthodologie
ainsi que dans le processus de mise en œuvre RIMA-II, qui regroupe 18 variables en quatre
(tableau 12). Les indicateurs seront sélectionnés catégories qui reflètent différentes facettes de la
sur la base d’une consultation des experts et résilience et constitue une approche systématique
des parties prenantes conformément à la feuille pour caractériser la résilience à l’insécurité
de route détaillée ci-dessous. Une longue liste alimentaire. Il collecte des informations sur cinq
d’indicateurs est déjà disponible. Il comprend piliers: l’accès aux services de base, les actifs,
plus de 500 indicateurs qui sont déjà collectés ou les filets de sécurité sociale, la sensibilité et la
qui devraient l’être dans au moins sept systèmes capacité d’adaptation. Ces facteurs cadrent
de S & E en Côte d’Ivoire82 dans les différentes bien avec trois des quatre voies d’impact
communautés de développement agricole et du PIAIC et sont conformes aux meilleures
rural, dont beaucoup sont pertinents pour l’AIC. pratiques de mesure de la résilience84. Les
Cela offre des possibilités potentielles de tirer données collectées avec RIMA-II correspondent
parti des capacités et des efforts existants. La également à de nombreux autres indicateurs
création de synergies avec les systèmes existants couramment associés à la résilience, tels que
permettrait à ce PIAIC d’améliorer la durabilité l’indice de stratégie d’adaptation et le score de
à long terme des efforts de suivi et d’évaluation consommation alimentaire. L’approche RIMA-II
en Côte d’Ivoire et contribuerait à répondre aux présente l’avantage supplémentaire que l’Union
besoins de données interministérielles, tels que africaine a adoptée pour l’établissement de
l’établissement de rapports sur les progrès réalisés rapports dans le cadre du tableau de bord de l’UA.
vers la CDNCDN. Si nécessaire, des indicateurs Avec l’utilisation de RIMA-II, ce PIAIC introduira et
supplémentaires seront détaillés, en consultant contribuera à l’élargissement des obligations de
d’abord les listes existantes telles que l’outil de déclaration de la Côte d’Ivoire. En outre, RIMA-
programmation et d’indicateur du CCAFS83 pour II présente un avantage supplémentaire: il peut
comprendre quels autres programmes ont été être intégré à d’autres investissements en Afrique
mis en œuvre avec succès, puis en créant des et la résilience serait ainsi mesurée de manière
indicateurs uniques, le cas échéant. cohérente et comparable. Cependant, RIMA-
II se concentre uniquement sur les ménages. Il
Les indicateurs de productivité et d’atténuation ne mesure rien lié à la résilience écologique ou
du changement climatique, deux des institutionnelle. Des indicateurs supplémentaires
trois piliers de l’AIC, sont bien établis. Les tels que le carbone du sol (Mg/ha), la couverture
rendements, la rentabilité, la zone sous des types forestière (%) et les perceptions de la capacité
de gestion spécifiques, les émissions de GES et institutionnelle peuvent être utilisés pour compléter
d’autres indicateurs sont couramment utilisés pour le RIMA-II pour la quantification de la résilience.
décrire l’état et les changements de ces résultats.
Dans de nombreux cas, la Côte d’Ivoire recueille
déjà ces informations. Ainsi, le S & E du PIAIC

82 Ceux-ci comprennent: (i) le plan de travail annuel du ministère de la Santé, de l’Environnement et du Développement durable (2018), qui couvre
les indicateurs de résultat, de production et d’activité des trois programmes relevant du ministère (administration générale, santé, environnement
et développement durable); (ii) le document de programmation pluriannuelle des dépenses publiques du ministère des Eaux et Forêts (2018),
qui souligne les objectifs, les actions et les indicateurs de performance pour chaque programme dirigé par le ministère (administration générale,
gestion durable des ressources forestières et de la faune, et iii) le Manuel complet de suivi et d’évaluation (2016) élaboré par le Ministère de
l’agriculture et du développement rural pour guider la collecte de données et l’analyse des progrès accomplis dans la mise en œuvre de la
Stratégie nationale de développement de la riziculture (NRDS); ) les cadres de S & E du Plan national d’investissements agricoles (2013) et de
la Phase II (2017); (vi, vii) les plans de S & E du Programme régional pour le développement de l’élevage dans les zones côtières - Côte d’Ivoire
(2016) et le Projet de contrôle des maladies des ruminants dans la région centrale de la Côte d’Ivoire (2017) mis au point par le ministère de
l’Elevage et des Ressources halieutiques
83 https://ccafs.cgiar.org/csa-programming-and-indicator-tool#.XBa2EBNKjUL
84 FSIN. 2014. Principes de mesure de la résilience. Programme alimentaire mondial: Rome. 35 pages

72 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


Tableau 15: Cadre logique modifié pour la surveillance du PIAI-C avec des indicateurs choisis pour les
objectifs AIC et les investissements pertinents

COMPOSANTE INDICATEUR MESURE OBJECTIF INVESTISSEMENT


DU CADRE DE AIC PERTINENT
RÉSULTATS

INDICATEURS DE CROISEMENT DES INVESTISSEMENTS (PROGRAMME)


Les bénéficiaires c1.1 Nombre de bénéficiaires (ventilés Nombre de Triple-gain Tous les
par sexe et composante du projet) femmes et nombre investissements
d'hommes
bénéficiaires
Productivité accrue c2.1 Productivité des produits agricoles kg/ha Productivité Tous les
soutenus par le projet investissements
Résilience améliorée c3.1 Résilience des exploitations indice de capacité Résilience Tous les
agricoles à l'insécurité alimentaire de résilience investissements
(Mesure et analyse de l'indice de
résilience (RIMA-II)
Contribution à c4.1 Intensité des gaz à effet de serre tCO2e/facteur de Atténuation Tous les
l'atténuation des (par investissement) normalisation investissements
changements
climatiques
INDICATEURS IMPACT (EXEMPLES)
Augmentation des i1.1 Augmentation du revenu agricole CFA/an Productivité Investissements AIC
revenus et des actifs moyen (ventilé par activité de culture/ dans les cultures et
élevage, sexe) l'élevage
i1.2 Augmentation de la proportion de % de PME Productivité Investissements AIC
petites et moyennes entreprises (PME) dans les cultures et
bénéficiant d'un financement (par l'élevage; Services et
produit de la chaîne de valeur) produits financiers AIC
i1.3 Augmentation de la productivité (par kg/ha Productivité Investissements AIC
produit de la chaîne de valeur) dans les cultures et
l'élevage
i1.4 Réduction des pertes après récolte Kg Productivité Investissements AIC
(par produit de base de la chaîne de dans les cultures
valeur)
Réduction de i2.1 Amélioration de l'efficacité des échelle qualitative Résilience, Système agrométéo.
l'exposition aux services agrométéorologiques et des Productivité national pour l’AIC
risques climatiques systèmes de vulgarisation pour réduire
l'exposition aux risques climatiques
(perceptions)
Réduction de la I3.1 Indice de stratégie d'adaptation note pondérée Résilience, Tous les
sensibilité et de la améliorée * Productivité investissements
vulnérabilité aux
i3.2 Création d'un fonds fédéral agricole # Résilience, Services et produits
risques climatiques
pour les catastrophes liées à l'agriculture Productivité financiers AIC
Augmentation i4.1 Amélioration de l’indice de capacité note composite Résilience, Tous les
de la capacité d'adaptation Productivité investissements
d'adaptation
INDICATEURS DE RESULTATS (EXEMPLES)
Adoption de o1.1 Augmentatation du taux des % du total des Triple-gain Investissements AIC
technologies producteurs/gestionnaires de terres producteurs/ dans les cultures et
agricoles adoptant les technologies AIC gestionnaires de l'élevage
intelligentes face au terres
climat (AIC)
o1.2 Augmentation de la superficie sous % du total des Triple-gain Investissements AIC
les pratiques et les technologies de l'AIC terres agricoles dans les cultures et
l'élevage

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 73


COMPOSANTE INDICATEUR MESURE OBJECTIF INVESTISSEMENT
DU CADRE DE AIC PERTINENT
RÉSULTATS

Adoption de o1.3 Augmentation du nombre de % du total des Triple-gain Programme national


technologies producteurs utilisant des stratégies de producteurs de fertilité des sols;
agricoles gestion intégrée de la fertilité des sols Investissements dans
intelligentes face au (GIFS) les cultures AIC
climat (AIC)
o1.4 Augmentation des territoires % de la totalité Atténuation Investissements AIC
couverts de forêts des terres du dans les cultures et
pays l'élevage
Utilisation d’outils de o2.1 Satisfaction des bénéficiaires Échelle de Likert Résilience, National CSA
gestion des risques ciblés à l’égard des outils de gestion des (très insatisfait, Productivité investments
(assurances, climat, risques disponibles (ventilée par sexe et insatisfait, neutre, (soil, finance
services financiers, par type d’outil; référence à la rapidité, satisfait, très agrometeorological,
par exemple) l’utilité et la pertinence de l’outil) satisfait) extension);
Systèmes de o3.1 Satisfaction des bénéficiaires ciblés Échelle de Likert Résilience,
diffusion de à l’égard des services d’information (très insatisfait, Productivité
l'information fournis (ventilée par sexe et type de insatisfait, neutre,
performants, service; référence à la rapidité, l’utilité, la satisfait, très
modernes et inclusifs pertinence et la fréquence des services) satisfait)
o3.2 Amélioration de la capacité échelle qualitative Résilience, Investissements
des conseillers consultatifs à fournir Productivité nationaux dans les
aux agriculteurs des informations AIC (sols, finances
pertinentes et en temps voulu (par type agro-météorologiques,
d'information) vulgarisation);
o3.3 Amélioration de la capacité des échelle qualitative Résilience,
agriculteurs à utiliser les informations Productivité
(climat, sol, etc.) dans la prise de
décision des exploitations (par type
d'information)
Investissement o4.1 Augmentation du nombre et du #, Montant (CFA) Triple-gain Services et produits
dans des modèles montant des investissements dans des financiers AIC;
économiques, des modèles d'entreprise, des marchés et Investissements AIC
marchés et des des chaînes de valeur inclusifs (par type dans les cultures et
chaînes de valeur d'investissement) l'élevage
viables inclusifs
Environnement o5.1 Mise en place d'arrangements # d'arrangements Triple-gain Système agrométéo.
politique cohérent et institutionnels associant les fournisseurs institutionnels national pour AIC
coordonné d'informations sur le climat, la recherche
et la vulgarisation agricoles, les
décideurs nationaux et les représentants
des agriculteurs
o5.2 Augmentation du nombre et du type # de politiques, Triple-gain Système agrométéo.
de politiques et de plans intégrant des type de politiques national pour AIC
informations et des prévisions climatiques et de plans
INDICATEURS DE PRODUCTIONS / RESULTATS (EXEMPLES)
Services financiers r1.1 Nombre de systèmes nationaux # de FSS AIC en Résilience, Services et produits
divers de services financiers (FSS) de place Productivité financiers AIC
l'AIC destinés à fournir des produits
d'épargne, de crédit et d'assurance
aux producteurs agricoles souhaitant
adopter les pratiques de l'AIC et gérer
les risques liés au climat
r1.2 Nombre et type de services #, type de service Résilience, Services et produits
financiers disponibles pour les financier Productivité financiers AIC
producteurs (crédit et financement,
instruments d'assurance et de risque,
services d'épargne et de paiement)
r1.3 Nombre de bénéficiaires des # Résilience, Services et produits
services financiers disponibles (par type Productivité financiers AIC
de service)

74 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


COMPOSANTE INDICATEUR MESURE OBJECTIF INVESTISSEMENT
DU CADRE DE AIC PERTINENT
RÉSULTATS

Systèmes de r2.1 Nombre de nouvelles variétés/types # Résilience, Investissements AIC


semences disponibles sur le marché (par produit de Productivité dans les cultures et
la chaîne de valeur) l’élevage
r2.2 Proportion d'utilisateurs de % de producteurs Résilience,
nouvelles variétés/types (par produit de agricoles Productivité
la chaîne de valeur)
Cartographie r3.1 Nombre et type de services # de SIS en place Résilience, Programme national
des sols et d'information sur les sols (SIS) (basés Productivité de fertilité des sols
recommandations sur mobile ou non) développés pour
une analyse rapide et peu coûteuse
des propriétés du sol et des éléments
nutritifs des plantes et pour la
recommandation de pratiques de
gestion localisées
r3.2 Proportion de producteurs utilisant % de tous les Résilience, Programme national
les services d'information sur les sols producteurs Productivité de fertilité des sols
(SIS) pour la mise en œuvre de pratiques agricoles
de gestion agricole localisées (par type
de SIS: mobile, non mobile)
Alliances r4.1 Nombre de cartes de la chaîne # Triple-gain Production de
d’apprentissage des de valeur élaborées (par produit de la cacao durable;
parties prenantes chaîne de valeur) Développement de la
chaîne de valeur de
r4.2 Nombre d'alliances d'apprentissage # Triple-gain
la mangue intelligente
des parties prenantes mises en place
face au climat
(par produit de la chaîne de valeur)
r4.3 Nombre de parties prenantes par # Triple-gain
type d'alliance d'apprentissage
Prévisions r5.1 Couverture du réseau national % du territoire Résilience, Système
météorologiques d'observation du climat national Productivité agrometeonational
pour l’AIC
r5.2 Nombre de stations # Résilience,
météorologiques installées et Productivité
entretenues
r5.3 Nombre de systèmes intégrant # de systèmes Résilience,
des données météorologiques Productivité
historiques avec de nouvelles données
météorologiques, ainsi que des données
agricoles et phénologiques
r5.4 Nombre de services disponibles # Résilience,
pour communiquer aux agriculteurs des Productivité
informations sur le climat (par type de
service, par exemple, services mobiles
(SMS, appels), radiodiffusion, portail
Web-SIG, bulletins d'information, etc.)
r5.5 Proportion de producteurs utilisant % de producteurs Résilience,
les services de conseil climat (ventilés agricoles Productivité
par sexe et type de service: mobile, non
mobile)
r5.6 Fréquence d'accès des producteurs fois/mois ou fois/ Résilience,
aux services de conseil climat (ventilée saison Productivité
par sexe et type de service: mobile, non
mobile)

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 75


COMPOSANTE INDICATEUR MESURE OBJECTIF INVESTISSEMENT
DU CADRE DE AIC PERTINENT
RÉSULTATS

Curriculum/ r6.1 Rapport des conseillers aux Rapport Résilience, Système national
programmes de producteurs Productivité d'extension de l’AIC
formation
r6.2 Nombre de formations et nombre #, type Résilience, Système national
de conseillers agricoles ayant suivi une Productivité d'extension de l’AIC
formation portant sur les aspects de
pointe de l’AIC
r6.3 Nombre et type de systèmes #, type Résilience, Système national
disponibles pour la diffusion Productivité d'extension de l’AIC
d'informations AIC aux producteurs
(écoles pratiques, TIC, bureaux satellites
de conseil supplémentaires, etc.)
r6.4 Nombre de programmes élaborés # de programmes Resilience, National CSA
et testés développés Productivity extension system
R6.5 Fréquence d'accès des fois/mois ou fois/ Résilience, Système national
producteurs aux informations AIC saison Productivité d'extension de l’AIC
(ventilée par sexe)
INDICATEURS PROCESSUS S&E
Structure p1.1 Nombre d'investissements et de # - Tous les
organisationnelle projets approuvés pour la mise en œuvre investissements
p1.2 Nombre d'unités/divisions ayant # Tous les
des responsabilités de S & E en place investissements
p1.3 Nombre de cadres de S & E # - Tous les
développés (pour chaque domaine investissements
d'investissement et projet)
Capacité humaine et p2.1 Nombre d'employés effectuant des # - Tous les
technique travaux liés au S & E du PIAIC investissements
p2.2 Niveau de capacité humaine à échelle qualitative - Tous les
mener à bien des activités de S & E investissements
(concevoir un plan de travail, effectuer
un suivi régulier, compiler et gérer
des bases de données, diffuser des
informations)
p2.3 Niveau de capacité technique échelle qualitative - Tous les
pour mener à bien les activités de S & E investissements
(concevoir un plan de travail, effectuer
un suivi régulier, compiler et gérer
des bases de données, diffuser des
informations)
Taux d'exécution du p3.1 Budget total alloué au S & E du CFA - Tous les
budget PIAIC investissements
p3.1 Pourcentage du budget de S & E % du budget total - Tous les
consacré aux activités de S & E S&E investissements

Les informations de S & E seront pertinentes Sur le back-end, le système contiendra un


pour les agences gouvernementales, les stockage sécurisé pour les protocoles de
institutions financières, les agences et collecte de données et de données et toute autre
collectivités sous-nationales et les autres documentation. Sur le front-end, accessible via
décideurs. La diversité des types d’informations Internet, un tableau de bord permettra un accès
et des parties prenantes utilisant les informations facile aux données et aux informations pour
dicteront la création d’un système de gestion la prise de décision. L’IMS sera mis en œuvre
de l’information (SGI) spécifique au PIAIC. de manière flexible, selon les principes de la

76 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


«conception centrée sur l’être humain»85, les sont ciblés sur des problèmes spécifiques qui
utilisateurs de l’information étant au centre du correspondent aux résultats agricoles plus vastes
processus de développement. De cette manière, des programmes existants. Le PND et le PNIA2
l’SGI peut rendre compte de la diversité des et les domaines de résultats sont pris en charge
besoins en information et de la diversité des par au moins un des cinq domaines de résultats
acteurs, du local au global. du PIAIC. Il n’est pas possible de mapper les
résultats/produits entre les deux politiques et le
Le système de suivi et d’évaluation du PIAIC PIAIC, car les composants du PIAIC ne sont que
sera conforme aux systèmes de suivi et des concepts pour le moment. Toutefois, sur
d’évaluation utilisés dans le Plan National la base des activités et des composantes déjà
de Développement (PND) et le Plan National décrites, il est raisonnable d’envisager le fait que
d’Investissement Agricole 2017-2025 (PNIA2). la plupart, voire la totalité, des résultats du PIAIC
Les domaines de résultats proposés du PIAIC contribueront aux produits visés par ces autres
s’alignent sur les domaines d’effets décrits dans politiques.
les deux politiques. Les résultats dans le PIAIC

Tableau 13: Cohérence entre les résultats du programme national de développement, du plan national
d’investissement agricole et du plan d’investissement pour une agriculture intelligente face au climat. Les
sorties grisées sont incluses dans 12 notes conceptuelles du PIAIC. Adapté de Ministère de l’Agriculture
(2013)86

PROGRAMME DE DÉVELOPPEMENT PLAN NATIONAL D’INVESTISSEMENT PLAN D’INVESTISSE-


NATIONAL AGRICOLE MENT DANS L’AGRI-
CULTURE INTELLIGEN-
TE FACE AU CLIMAT

RÉSULTAT PRODUCTIONS EFFETS PRODUITS RÉSULTATS

RÉSULTAT 1. La E11: Le cadre juridique et RÉSULTAT 3: la P1: Le cadre juridique et RÉSULTAT 5.


gouvernance du réglementaire est renforcé gouvernance du réglementaire du secteur environnement politique
secteur agricole secteur agricole est renforcé cohérent et coordonné
est améliorée est renforcée pour environnement politique
E13: L'environnement P3: La promotion des
faire en sorte que cohérent et coordonné
institutionnel des métiers d'agriculteur et
l’efficacité des
professions agricoles est pêcheur est assurée
actions &
amélioré
l’État et d’autres
E14: Les lois régissant les secteurs agricoles P4: Les lois régissant les RÉSULTAT 4.
terres rurales sont mises en terres rurales sont mises L’investissement dans des
œuvre en œuvre modèles entrepreneuriaux,
les marchés et les chaînes
E15: Un mécanisme de P5: un mécanisme de de valeur viables
financement dans le le financement durable et
secteur agricole est mis en approprié dans le secteur
œuvre agricole est mis en œuvre

85 IDEO. 2015. Le guide de terrain pour la conception centrée sur l’homme. IDEO: Canada
86 Ministere de l’Agriculture. 2013. Manuel des procédures du système de suivi-évaluation du Programme National d’Investissement Agricole
(PNIA) volet Ministère de l’Agriculture.

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 77


PROGRAMME DE DÉVELOPPEMENT PLAN NATIONAL D’INVESTISSEMENT PLAN D’INVESTISSE-
NATIONAL AGRICOLE MENT DANS L’AGRI-
CULTURE INTELLIGEN-
TE FACE AU CLIMAT

RÉSULTAT PRODUCTIONS EFFETS PRODUITS RÉSULTATS


RÉSULTAT 2: E21: les secteurs agricole RÉSULTAT 4: Les P1: les secteurs agricole RÉSULTAT 1. Adoption
les capacités sont structurés et capacités de les tous sont structurés et les de technologies agricoles
des acteurs productifs acteurs de capacités de production intelligentes face au climat
impliqués développement sont renforcées par les gestionnaires de
dans le E22: Les statistiques agricole pour P2: les statistiques terres
développement agricoles et les systèmes atteindre les objectifs agricoles et les systèmes
de l’agriculture d’information d’aide à la de la croissance d'information décisionnels Et
et des décision sont renforcés prévue sont sont renforcés
ressources renforcées RÉSULTAT 2. Utilisation
(animaux et E23: Capacités techniques P3: Les capacités des outils de gestion
poissons) des services en charge humaines et des risques, y compris
sontrenforcées de la planification, la institutionnelles des les assurances,
programmation, ainsi que services de planification, les informations
le suivi et l’évaluation de suivi et d'évaluation climatologiques et les
du secteur agricole sont de l'agriculture sont services financiers
renforcées renforcées
E24: La formation P4: La formation
professionnelle et professionnelle et
l’enseignement technique l'enseignement technique
agricole sont renforcés agricole sont renforcés
P5: Les capacités de
l'administration ivoirienne
se renforcent
RÉSULTAT 3: E31: L’environnement EFFET 2. Les P1. Le cadre foncier RÉSULTAT 1. Adoption
les secteurs de commercial du secteur des secteurs pour et juridique du secteur de technologies agricoles
l’agriculture, de cultures est renforcé lesquels la Côte agricole est renforcé intelligentes face au climat
l’élevage et de E32: Augmentation de la d’Ivoire a un P2. Le potentiel des par les gestionnaires de
la pêche sont production de produits avantage comparatif produits d'exportation est terres
développés d'exportation sont développés accru
E33: Augmentation de la P3: La production
production végétale végétale et animale et les
pêcheries sont revitalisées
P4: La transformation et le
stockage de la production
agricole, animale et de la
pêche sont avancés
RÉSULTAT 4: La E41. L'accessibilité et EFFET 1: La P1: Amélioration de RÉSULTAT 4.
compétitivité de l'utilisation des intrants compétitivité l'accessibilité et de Investissement dans des
l’agriculture agricoles se sont de l’agriculture l'utilisation des intrants et modèles commerciaux
ivoirienne et améliorées ivoirienne et sa des services vétérinaires inclusifs, des marchés
sa capacité E42. La promotion de la capacité à rémunérer P2: La promotion de la et des chaînes de valeur
à rémunérer mécanisation des fermes convenablement les mécanisation des fermes viables
suffisamment les et des petites unités producteurs tout en et des petites unités
producteurs sont de transformation de la assurant la sécurité de transformation de la Et
renforcées production agricole est alimentaire est production agricole est
assurée renforcée assurée RÉSULTAT 2. Utilisation
des outils de gestion
E43. Les services de P3: Les services de des risques, y compris
conseil agricole, de conseil agricole, les les assurances,
recherche/développement services de recherche, les informations
et de formation sont de développement et de climatologiques et les
renforcés formation sont renforcés services financiers
E44. Une gestion améliorée P4: La promotion de
de l'eau est assurée la maîtrise de l'eau est Et
assurée
E45. Augmentation de la P5: La gestion des terres RÉSULTAT 1. Adoption de
gestion durable des terres est durable technologies intelligentes
face au climat par les
gestionnaires de terres

78 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


5-3
des besoins des utilisateurs de l’information.
Cela doit se faire de manière participative en

Une feuille de route pour


utilisant à la fois des entretiens individuels avec
des informateurs clés et des ateliers avec le

suivi et évaluation
gouvernement, les donateurs et les partenaires de
mise en œuvre tels que les autorités locales et les
personnes censées collecter, compiler et analyser
les informations. Dans le cadre de l’évaluation,
Des informations supplémentaires sont
une analyse détaillée des systèmes de données
nécessaires pour définir les composants
existants, décrivant les modalités de mise en
du système de S & E, définir les rôles et
œuvre et les flux d’informations (flux de travaux,
responsabilités des institutions participantes
autorisations, etc.), sera présentée.
(arrangements institutionnels, par exemple),
créer les outils de mise en œuvre, établir des
Les résultats de l’évaluation, décrivant les
protocoles de gestion des données et affiner
besoins des utilisateurs, les indicateurs
la logistique. Une analyse multinationale récente
et les systèmes existants, fournissent les
recommande 11 activités pour élaborer le S & E
informations nécessaires à l’élaboration des
(figure 13; Rosenstock et al., 2018). Ces actions
systèmes de suivi et d’évaluation du PIAIC,
aident à définir l’espace pour le système de S &
qui seront formalisés dans un manuel de
E et à assurer la durabilité à long terme. Ici, les
suivi et d’évaluation. Le manuel décrira le
activités suggérées forment une feuille de route
qui, quoi, comment et quand de la collecte, de
pour créer et mettre en œuvre le système de suivi
l’analyse et de la communication des données.
et d’évaluation du PIAIC.
De manière générale, les activités de S & E
devraient être menées par le personnel travaillant
La liste des indicateurs du tableau 13 montre
avec / avec la mise en œuvre du PIAIC et ses
une première évaluation des opportunités
agents d’exécution, y compris les agents de
potentielles pour la Côte d’Ivoire sur la base
vulgarisation, les agences gouvernementales
des niveaux d’élaboration actuels figurant
locales, le personnel et autres, supervisés par un
dans les notes succinctes de présentation.
coordinateur de S & E. Des évaluateurs externes
Les prochaines étapes exigent que la liste des
seront engagés pour effectuer des audits et
indicateurs soit affinée et alignée en fonction
mener des évaluations spécifiques telles que

Figure 13: Onze étapes pour créer un système de suivi-évaluation cohérent des AIC basé sur une
évaluation des besoins, des systèmes et des opportunités centrée sur le pays

SYSTÈMES DEVELOPPEMENT
INDICATEURS DE S&E DE CAPACITÉ FINANCE

1. LISTE DES INDICATEURS 4. DÉVELOPPEMENT DE 7. ÉVALUATION DES BESOINS 10. ANALYSE COÛTS-AVANTAGES
Compiler une liste complète des PROTOCOLES DES CAPACITÉS Effectuer une analyse économique
parties prenantes et des systèmes Créer une collecte de données Mener une évaluation approfondie détaillée de la valeur de l’informa-
de S&E existants claire les protocoles des capacités humaines et tion pour les parties prenantes
institutionnelles
2. ALIGNEMENT PARTICIPATIF 5. SYSTÈME DE DONNEES 11. FINANCE NATIONALE
Travailler avec divers groupes pour INTEGRÉ 8. RECRUTEMENT DU PERSONNEL Insérer le plan de S&E à travers les
sélectionner des indicateurs qui Développer des systèmes intégrés Embaucher ou réaffecter du budgets sectoriels pour accéder
répondent aux besoins prioritaires pour la circulation de l’information personnel pour participer au S&E aux finances nationales et intégrer
en information intégré les budgets de S&E des approches
6. CONTENU ET RÔLES sectorielles soutenues par les
3. ANALYSE DES SYSTÈMES DE Attribuer des rôles et des 9. RENFORCEMENT DES donateurs
DONNÉES responsabilités pour la collecte de CAPACITÉES
Évaluer les systèmes de collecte données et la création de rapports Organiser des cours de formation à
et d’analyse de données existants plusieurs niveaux pour le personnel
afin de déterminer les opportunités de S&E

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 79


des évaluations d’impact. Le PIAIC utilisera un E, responsabilités claires en matière de S & E et
ensemble d’approches de S & E (essais à la division du travail, connaissances et compétences
ferme, enquêtes, évaluations qualitatives) qui en S & E, etc.); iii) les ressources financières
combinent des mesures répétées des progrès disponibles pour les activités préparatoires, la
et des évaluations d’impact spécifiques en collecte et la gestion de données, le contrôle de la
utilisant des approches expérimentales et quasi qualité des données et la production de rapports;
expérimentales sur des questions clés. Le suivi et les défis et faiblesses concernant la capacité
pour les deux types reposera sur les lignes de de S & E. Les résultats de l’outil d’enquête
base initiales définies par les enquêtes auprès d’évaluation de la capacité de suivi et d’évaluation
des ménages, l’échantillonnage sur le terrain guideront et renforceront la mise en œuvre, le suivi
et l’observation de la Terre avec télédétection, et l’évaluation des activités, des résultats attendus
en fonction de l’indicateur et des besoins de et des impacts du PIAIC. Avec une capacité
l’utilisateur. Cette base de référence, qui sera améliorée, les participants au PIAIC seront
différenciée en fonction du groupe de parties prêts à mettre en œuvre le suivi et l’évaluation.
prenantes, caractérisera l’état initial des ménages, Les activités d’évaluation guideront les efforts
des exploitations agricoles, des paysages et ultérieurs de renforcement des capacités en suivi
des acteurs de la chaîne de valeur et fournira et évaluation et au-delà pour les ministères et les
une compréhension des perceptions locales partenaires d’exécution concernés.
des systèmes, services et outils actuels pour
améliorer la productivité et la résilience. Le Bien que les fonds nécessaires à la mise
processus de réalisation des activités de S & E en place d’activités de suivi et d’évaluation
devra être formalisé dans des modèles de collecte du PIAIC (évaluations, renforcement des
de données, puis codifié dans le système de capacités, systèmes de données, collecte
base de données en ligne de S & E; ces deux de données, etc.) proviendront du budget du
éléments devront être conçus, testés itérativement PIAIC, le suivi et l’évaluation de PIAIC suivra et
sur le terrain, validés par les partenaires analysera les coûts et les avantages améliorés
d’investissement et révisés si nécessaire. d’investir dans de telles activités au-delà de
L’évaluation des capacités identifiera également la portée du programme. Les gouvernements
les lacunes, y compris les domaines dans lesquels et les partenaires de développement ont besoin
il sera nécessaire de recruter du personnel de S d’informations sur les activités et leur efficacité.
& E spécifique au PIAIC et dans lesquels il sera Presque toutes les institutions suivent les
possible de simplement renforcer les capacités du indicateurs de performance clés de différents
personnel existant. types et utilisent ces valeurs pour répartir les
efforts. Étant donné que les indicateurs du PIAIC
Le manuel décrit la structure du système de S recoupent d’autres besoins institutionnels tels
& E et des actions spécifiques sont nécessaires que les allocations budgétaires à l’agriculture, les
pour passer à la pratique. Tout d’abord, une émissions de GES du secteur de l’agriculture, de
évaluation initiale des capacités sera réalisée l’utilisation des terres et de la foresterie, etc., il est
avec le personnel du PIAIC (y compris les agents envisagé que le S & E du PIAIC joue un rôle de
de vulgarisation, les agences gouvernementales catalyseur dans le renforcement de l’utilisation des
locales, etc.) afin de comprendre les capacités données dans la prise de décision. Des analyses
existantes en matière de suivi et de rapport spécifiques qui étudient la valeur des informations
des résultats, produits et indicateurs alignés pour identifier une programmation efficace et
prévus. Cela aidera à garantir une approche réduire le fardeau de la collecte de données seront
de rapport axée sur les résultats tout au long intégrées aux systèmes de S & E.
de la période de mise en œuvre du PIAIC.
L’évaluation des capacités portera sur: (i) les
structures organisationnelles (unités de S & E
spécialisées existantes ou potentielles, plans
de travail de S & E et directives formulées pour
chaque investissement, etc.); ii) les capacités
techniques et humaines (personnel à plein temps
disponible pour assumer les fonctions de S &

80 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


Conclusion
Le PIAIC donne des orientations pour les
activités de S & E, mais il faut du temps et
des actions supplémentaires pour détailler les
systèmes de S & E et les approches qui seront
utilisées. Cela est dû en partie au manque de
clarté quant aux investissements à financer. Une
fois ces décisions prises, les activités suivantes -
notamment l’évaluation des systèmes, indicateurs,
capacités et dispositifs de mise en œuvre
complémentaires; détaillant un manuel de qui,
comment et quand; le renforcement des capacités;
et l’argument financier en faveur du suivi et de
l’évaluation - contribueront à assurer la durabilité
à long terme des investissements dans le suivi et
l’évaluation dans le cadre du PIAIC, contribuant
à améliorer le rapport qualité-prix et, au final,
l’efficacité du PIAIC.

Il convient de noter que le système de suivi


et d’évaluation de PIAIC servira des objectifs
autres que ceux de l’AIC. Les systèmes,
notamment les indicateurs, les rôles et les
responsabilités, ainsi que le système de gestion
de l’information, s’aligneront sur d’autres
programmes et politiques tels que le PND, le
PNIA2 et le CDN. Ainsi, les investissements dans
le S & E renforceront les capacités institutionnelles
et humaines d’utilisation des données pour la prise
de décisions et aideront le Gouvernement ivoirien
à raconter des histoires de changement solides et
fondées sur des preuves avec le PIAIC.

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 81


© NEIL PALMER

ANNEXES
© Neil Palmer (CIAT)

82 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


ANNEX A: ANALYSE DE SITUATION: POLITIQUE
ET CONTEXTE PROGRAMMATIQUE POUR LE
PLAN D’INVESTISSEMENT D’UNE AGRICULTURE
INTELLIGENTE FACE AU CLIMATEN CÔTE D’IVOIRE

ANALYSE DE LA SITUATION
Objectifs, risques climatiques,
et conditions favorables Bilan des Actions
de l’AIC
Objectifs, Vulnérabilité & Impacts, Préparation

Un contexte politique favorable et des conditions favorables existantes constituent un élément essentiel
de l’analyse de la situation pour les investissements dans l’AIC. Cette section souligne brièvement:

A-1 Les engagements internationaux et régionaux, les cadres et les plans


A-2 Les politiques et plans nationaux
A-3 Les autres cadres juridiques voire

A-1 Engagements, cadres et plans internationaux et régionaux


• La Convention-cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (CCNUCC)
• La Politique Agricole Régionale de la CEDEAO pour l’Afrique de l’Ouest (ECOWAP) ECOWAP + 10
• Déclaration de 2014 de Malabo sur la Transformation de l’Agriculture
• Objectifs de Développement Durable (ODD)
• Programme Détaillé pour le Développement de l’Agriculture en Afrique (PDDAA)
• L’objectif du Programme de Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO/ WAAPP)
est d’accroître la productivité dans les principaux secteurs agricoles de l’Afrique de l’Ouest,
conformément aux priorités nationales et régionales.

A-2 Politiques et plans nationaux


Le Plan National de Développement (PND) 2016-2020 de la Côte d’Ivoire, fournit le contexte général
de la manière dont le gouvernement fait de la Côte d’Ivoire une économie émergente. La Côte d’Ivoire a
toujours déployé des efforts considérables en matière de planification pour stimuler et coordonner ses
nombreuses facettes du développement. Le PND a pour ambition de créer un lien étroit entre l’agricul-
ture, l’agroalimentaire et l’industrie afin de soutenir cette émergence. Le PND 2016-2020 a anticipé et
pris en compte les initiatives sous-régionales, régionales et internationales qui influencent sur les choix
stratégiques de la Côte d’Ivoire et l’orientation de sa politique économique. Ces initiatives concernent:
(i) le programme de développement pour l’après-2015; (ii) l’Agenda 2063; (iii) la position commune de
l’Afrique; (iv) le plan d’action de l’Union africaine; (v) la vision 2020 de la CEDEAO; et (vi) le programme
économique régional de l’UEMOA.

88. as part of the AU-NEPAD Comprehensive African Agricultural Development Program (CAADP)

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 83


Le Cadre de Partenariat avec le Pays (CPP), approuvé en 2015, montre comment le Groupe de la
Banque Mondiale soutient les plans nationaux pour les exercices 2016 à 2019, au moyen de prêts
et d’investissements (un milliard de dollars respectivement de la Banque Mondiale et de la Société
Financière Internationale - SFI) afin de créer une économie compétitive, équitable et inclusive. Les deux
objectifs principaux du PND sont les suivants: (i) créer des emplois de meilleure qualité, en particulier dans
les secteurs de l’agriculture et de l’agroalimentaire, grâce à une croissance durable menée par le secteur
privé; et (ii) renforcer le capital humain pour générer une croissance inclusive et améliorer les dépenses
sociales afin d’améliorer l’accès aux services de base.

Programme National d’Investissement Agricole (PNIA II) ‘’38’’ fournit un cadre général pour la pro-
grammation des investissements publics et privés dans le secteur pour les huit prochaines années (2017-
2025). Il couvre les sous-secteurs de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche, de l’aquaculture et de la ges-
tion de l’environnement. Son objectif général est de stimuler la croissance sectorielle afin de réduire de
moitié la pauvreté et d’atténuer totalement la faim d’ici à 2025. Le PNIA II a été élaboré sous l’égide d’un
secrétariat technique composé des directions de la planification des quatre ministères directement impli-
qués dans les secteurs de l’agro-pastoralisme et de la pêche (MINADER, MIRAH, MINEF et MINSEDD). Le
PNIA II s’inscrit dans le cadre des engagements régionaux et internationaux. Par exemple, pour l’atténua-
tion du climat dans le secteur agricole, les principales mesures sont les suivantes:

• articuler la planification nationale et la planification de l’espace rural pour développer l’agriculture et le


secteur forestier;
• promouvoir le développement agricole sans extension sur les zones forestières restantes et moins
émettrices de GES (agriculture zéro déforestation);
• promouvoir l’intensification d’une production écologiquement rationnelle de l’agriculture, de l’élevage
et de la pêche afin de prévenir la déforestation;
• promouvoir des pratiques durables et intégrées visant à améliorer les capacités de production agricole
et à valoriser les ressources de l’environnement;
• développer le secteur forestier à travers la gestion durable des forêts et l’amélioration de la
gouvernance forestière et
• développer des solutions énergétiques domestiques durables pour les besoins de cuisson des
populations.

Pour l’adaptation, 5 secteurs sont prioritaires:


• les ressources hydriques
• l’agriculture, l’élevage et la pêche,
• l’utilisation des forêts et des terres,
• les zones côtières et
• l’énergie.

Pour le secteur de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, l’objectif principal est de réduire la vulnérabil-
ité et d’accroître la résilience grâce au développement de la démarche agro-écologique, à l’améliora-
tion des technologies grâce à l’accès à des intrants améliorés et adaptés, au développement d’unités
de stockage et de conservation permettant de limiter les pertes élevées après la récolte, élaboration de
prévisions saisonnières renforçant la résilience des pratiques agricoles aux changements climatiques, etc.
L’AIC est mentionné dans la section de référence de la sous-section Adaptation.

84 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


A-3 Autres cadres juridiques
Le Programme national sur le changement climatique (PNCC) 2015-2020 a été adopté en fin 2014,
intégrant les cinq piliers définis à Bali lors de la COP13 de la CCNUCC en 2007: vision partagée, adapta-
tion, atténuation, transfert de technologie et financement. Afin de respecter ses engagements en matière
de changement climatique, le Ministère de l’environnement, de l’assainissement urbain et du développe-
ment durable de la Côte d’Ivoire (MINESUDD) a lancé le Programme National pour l’Atténuation des Effets
des gaz à effet de serre et l’Adaptation au Changement Climatique (PNCC) afin de coordonner, proposer
et promouvoir des mesures et des stratégies de lutte contre le changement climatique. Ce programme se
veut national et transversal avec un comité scientifique de réflexion et d’orientation qui assure la partici-
pation de toutes les parties prenantes nationales. Plus précisément, la stratégie nationale sur les change-
ments climatiques souligne la nécessité de traiter sept axes stratégiques:

• Promouvoir l’intégration du changement climatique dans les politiques et stratégies sectorielles, dans
les plans de développement and le renforcement du cadre institutionnel et légal
• Améliorer les connaissances nationales sur le changement climatique et renforcer les capacités
techniques et humaines au sein du Programme National sur le changement climatique,
• Promouvoir des mesures pour atténuer les effets des changements climatiques dans tous les secteurs
(REDD +, CDM),
• Renforcer et promouvoir des actions d’adaptation aux changements climatiques
• Promouvoir la recherche, le développement et le transfert de technologie dans le changement
climatique au niveau national
• Gérer les risques de catastrophes naturelles
• Renforcer la coopération internationale et mobiliser des financements pour la mise en œuvre de la
politique nationale du CC

La Côte d’Ivoire a présenté ses Contributions Nationales Déterminées (CND) en 2015, réaffirmant
l’engagement du pays pour l’adaptation au changement climatique et l’atténuation de ses effets. L’agricul-
ture et la sylviculture sont des domaines clés tant pour l’adaptation que pour le développement, notam-
ment en s’attaquant au problème de la déforestation, de la dégradation des sols et de l’utilisation du bois
de chauffe par les agriculteurs. Le CND propose une contribution basée sur les efforts de réduction des
gaz à effet de serre contenus dans les plans de développement stratégiques sectoriels. Dans l’agriculture
et la foresterie, la CND a pour objectif de formuler les principales préoccupations agricoles (recherche de
l’autosuffisance et de la sécurité alimentaire et l’amélioration de la productivité et de la compétitivité) et
celles du secteur forestier (gestion durable des forêts et 20% du couvert forestier national dans le code
forestier 2014) à travers le “agriculture avec zéro déforestation.”

• Le Programme national sur le changement climatique (2012)


• Le deuxième Plan National d’Investissement pour l’Agriculture (PNIA2, 2017-2025);
• Le Plan Stratégique National de Développement de l’Élevage, de la Pêche et de l’Aquaculture
(PSDEPA, 2014-2020);
• Le Code Forestier (2014)

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 85


ANNEXE B: INTERVENTIONS PRIORITAIRES: DES
LISTES LONGUES À LA LISTE FINALE

PRIORISATION DES INTERVENTIONS


Pratiques, Programmes et Politiques Portefeuilles
d’Investment de
Rapport qualité / prix et compromis l’AIC

Cette section résume le processus utilisé pour hiérarchiser les investissements, avec des sections sur:
B-1 La production d’une longue liste d’investissements
B-2 La production d’une courte liste d’investissements
B-3 Les pratiques d’investissement, les sites, les risques et les institutions
B-4 Les participants à l’atelier de priorisation

B-1 Production d’une longue liste d’investissements


Pour développer la longue liste d’investissements AIC, les premiers documents clés stratégiques
nationaux (plan, stratégie, politique) et les résultats scientifiques (profil AIC, diagnostic national sur les
pratiques AIC, etc.); liés à l’AIC, à l’agriculture, au changement climatique, à l’adaptation ont été identifiés.
Ensuite, les pratiques mentionnées dans ces documents ayant un impact potentiel sur les piliers de
l’AIC (adaptation, atténuation et productivité) ont été extraites pour constituer une base de données. En
parallèle, un processus de zonage par pays a été mis en place en tenant compte des «Pôles agricoles»
mentionnés dans le Programme National d’Investissement Agricole (PNIA II) 2017-2025. Selon le PNIA,
les pôles agricoles sont des zones basées sur des critères agro-écologiques, administratifs, sociaux et
économiques. Au niveau de chaque zone, les investissements viseront le développement de secteurs
clés axés à la fois sur la sécurité alimentaire et sur la création de valeur ajoutée. Enfin, les pratiques ont
été regroupées en investissements au niveau pôle agricole et national en fonction de leur importance
dans la zone. Ce processus a été mené avec des experts locaux appuyés par l’expertise du CGIAR lors
d’une réunion en Côte d’Ivoire du 29 mai au 1er juin 2018 (voir la fin de la présente annexe pour la liste
des participants). La longue liste d’investissements identifiés est illustrée dans la figure C-1, qui présente
les groupes utilisés pour classer les investissements potentiels. Ces investissements ont été divisés en 4
catégories: système agricole, système de pêche et d’élevage, gestion forestière et durable de l’eau et des
sols et services de l’AIC.

86 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


Figure B-1: Liste longue des programmes d’investissement pour la Côte d’Ivoire, par catégorie

SYSTÈMES AGRICOLES

Le Programme de développement du riz irrigué intelligent face au climat


Le Programme de développement de la riziculture pluviale intelligente face au climat
Le programme de développement du coton intelligent face au climat
Le Programme de développement du maïs intelligent face au climat
Le Programme pour le développement éco-responsable de la production de cultures maraîchères et de petits animaux de grande
valeur sur le marché d’Abidjan (Bassin Vivrier Abidjanais)
Le Programme de développement du soja
Le Programme pour le développement de la production et de la transformation de l’igname intelligent face au climat
Le Programme de production et de transformation du manioc
Le Programme de développement de la banane plantain
Le Programme de développement de produits financiers climatiques
Le Programme d’exploitation du potentiel hydrologique des cultures légumières et protéagineuses
SYSTÈMES DE PÊCHE ET D’ÉLEVAGE
Le Programme de développement des zones côtières (pêche et noix de coco) intelligentes face au climat
Le Programme de développement de l’aquaculture intelligente face au climat
Le Programme pour le développement du secteur de l’élevage (bovins et petits ruminants) intelligent face au climat
Le Programme de développement du secteur de l’élevage (bovins, ovins et caprins) intelligent face au climat
FORESTERIE, SYSTÈMES DE CULTURE ARBORICOLE, AGROFORESTERIE ET GESTION DURABLE DES TERRES ET DES
EAUX
Le Programme de développement du cacao intelligent face au climat
Le Système agro-forestier à haute valeur nutritive (cacao, gingembre, OFSP, patate douce, etc.
Le Programme de développement dans une zone isolée à faible pluviométrie
Le Programme de développement des systèmes de culture à haute valeur (café, cacao, etc.) pérenne en altitude
Le Programme de de la noix de cajou (fruits à coque et fruits) intelligente face au climat
Le Programme de développement de l’huile de palme et du caoutchouc (Alliance de la forêt tropicale 2020) intelligents face au
climat
Le Programme de de la protection des forêts, des zones protégées et du reboisement
SERVICES DE L’AIC
Le Programme de développement régional des stations agro-météorologiques
Le Programme de développement de la bioénergie intelligente face au climat
Le Programme de développement des produits d’assurance face aux risques climatiques
Le Programme de développement des banques de céréales
Le Système national de surveillance des émissions des GES et le programme de développement des zones forestières (mise en
œuvre de REDD+)
Le Programme de développement des infrastructures de mécanisation agricole, de récolte, de transformation et de stockage
Le Programme de développement des paiements pour services environnementaux (PSE)
Le Programme de développement des capacités de vulgarisation agricole pour une vulgarisation agricole intelligente face au
climat

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 87


B-2 Produire une courte liste d’investissements
 Les participants ont été répartis sur la base de leurs compétences en 4 groupes géographiques: (zone de
savane, zone centrale, zone forestière et zone nationale). Au sein de chaque groupe, ils ont été invités à
hiérarchiser 5 à 6 investissements. (Pour simplifier les noms, ceux-ci ont été abrégés).  Les priorités pour
chacune des zones sont le programme de l’AIC pour:

Zone de savane Développement du maïs


Chaine de Valeur de mangue
Noix de Cajou
Secteur de l’élevage
Production et transformation de l’igname
Riz Irrigué
Zone Centrale Production de manioc
Riz pluvial
Développement de la banane plantain
Chaînes de valeur pour l’huile de palme et le café arabica de Man
Pisciculture

Production et transformation de l’igname


Zone forestière Marché d’Abidjan
Production de manioc
Développement de la banane plantain
Ancienne boucle du cacao (sud-est du pays)
Cultures de non-café, de cacao (huile de palme et de l’hévéa (Forest Alliance tropicale 2020)
Production de Cacao respectueuse des forêts dans la zone frontalière
Zone nationale Système agro-météorologique
Service de Finance Agricole
Potentiel hydrologique pour les cultures végétales et protéagineuses
Système d’extension agricole
Technologies de mécanisation

88 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


Les participants ont ensuite été invités à hiérarchiser les six principaux investissements en utilisant un
système de points, en effectuant le classement présenté dans le tableau C-3.

CLASSE-
INVESTISSEMENTS RÉGION
MENT

Programme de production et transformation du manioc intelligent face au climat 1 Régional

Programme de développement d’un système agrométéorologique national 2

Programme pour le développement écologique du secteur de l’élevage (bovins et petits ruminants) 3 Régional
dans le nord de la Côte d’Ivoire

Programme pour le développement écoresponsable de la production des cultures maraîchères de 4 Régional


petits animaux de grande valeur pour le marché d’Abidjan (« Bassin Vivrier Abidjanais »)

Programme de développement d’un système national de vulgarisation de l’agriculture intelligente 5 National


face au climat

Programme de développement du riz irrigué et pluvial intelligent face au climat 6 Régional

Programme de production de cacao intelligente face au climat 7 Régional

Programme de développement de services et de produits de financement agricole intelligentes 8 National


face au climat

Programme pour le développement de la chaîne de valeur de la mangue intelligente face au climat 9 Régional

Programme de développement intelligent face au climat du maïs 10 Régional

Programme pour la production et la transformation de l’igname intelligent face au climat 11 Régional

Programme national de fertilité des sols 12 National

B-3 Pratiques, sites, risques et institutions de l’AIC en matière


d’investissement
 
Les participants ont ensuite examiné chacun des 12 investissements de l’AIC pour éclairer l’élaboration
des notes conceptuelles, discuter des principales institutions, des pratiques de l’AIC essentielles, de la
portée du projet, de la portée géographique proposée, des risques et de toute autre information pertinente.
Ils ont également impliqué des acteurs clés dans la promotion de l’adoption des pratiques de l’AIC. Pour
chaque acteur, les changements nécessaires en termes de connaissances, de compétences, de pratiques
et d’activités connexes ont été identifiés. Ces informations ont été utilisées pour élaborer un projet proposé
plus détaillé et pour développer les résultats, les activités et les composantes de chaque investissement /
programme. Tous ces éléments ont été utilisés pour développer les concepts de projet figurant dans l’An-
nexe G, et les informations relatives aux ateliers ont été incluses et complétées lors de l’élaboration de ces
concepts.  En outre, l’alignement de ces investissements proposés ; en plus de ceux proposés par le parte-
nariat CDN ; a été envisagé (voir chapitre 3).

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 89


B-4 Participants à l’atelier
 
La réunion sur la priorisation s’est tenue en Côte d’Ivoire du 29 mai au 1er juin 2018

NOM INSTITUTION

N’zlle Augustin SODEXAM


Cdt Guy- Serge Guillaume Bekoin MINEF
Dje Kouakou Bernard Consultant
Doumbia Sekou Consultant
Agbri Lako MINADER/DMEME
Benard Comoe DPPF/ MINADER
Ballo Koffi CNRA
Kone Mouhamedou MIRAH/DPE
Coulibaly Faguoro N’golo MIRAH/DPSP/DS
Riad Balaghi Initiative AAA
Kouadio Alladé Yvonne BREID
Kouakou Aphely Amon SEP-REDD+
Tre Jean- Philippe Banque Mondiale
Nebout Florence MINADER/DMEME
Daubrey Marc Green Invest.
Georgette Zamble Balie FIRCA/genre
Sosthene Kouadco MEF
Gbo D. Amin ANADER
Zion Aime MENSEDD/DSPS
Agbri lako MINADER/DMEME
Affessi A. Wenceslas Consultant
Bio Jesus INS
Kunadjo Georges Directeur des peches/ MIRAH
Djigbe Kouah Noé ONDR
Coulibaly Bema Le conseil du Café Cacao
N’Guessan Koffi Rodrigue MINADER
Ynpo Asso. Consultant
Kouassi Kouassitres Conseil du Café Cacao
Richard Dreys Coop. Allemande- GIZ
Tiho Seydou Université Nangui Abrogova
Zakma Gale F. MIRFEDD/ DLCC
Aboukoua Herve Brice SODEFER
Zoue Desiree BREID

90 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


ANNEXE C: STRUCTURE ET RÉSULTATS DE
L’ANALYSE DE SCÉNARIO DE MODÉLISATION
(RCP + SSPS) EN CÔTE D’IVOIRE

C-1 À propos des voies socioéconomiques partagés (SSP)


C-2 Combinaison des voies de concentration représentatives (RCPs) et des voies
socioéconomiques partages (SSPs)
C-3 Modèle d’IMPACT et combinaisons de modélisation des RCP et des SSPs.
C-4 But des scénarios de modélisation
C-5 Méthodologie 
C-6 Indicateurs supplémentaires
C-7 Mesure standard et interprétation des résultats
C-8 Données préliminaires sur la Côte d’Ivoire à partir de la base de données IIASA
C-9 Résultats : tableaux de la carte thermique complète

C-1 À propos des voies socioéconomiques partagés (SSP)


Les voies socioéconomiques partagés (SSPs) sont des scénarios de développement mondial et contiennent
de nombreux éléments. Chaque scénario a reçu un nom évocateur pour décrire une voie de développement
que le monde pourrait emprunter et la manière dont ce chemin affecterait la capacité de la société à réagir
au changement climatique. La figure suivante montre comment les cinq SSPs ont été envisagés en ce qui
concerne la capacité de la société à faire face au changement climatique89. Les SSPs sont des scénarios
futurs avec interprétations, qui incluent des éléments quantitatifs tels que la population, l’urbanisation, les
taux d’évolution technologique, le revenu, l’Indice de Développement Humain, la répartition du revenu,
etc. En utilisant les interprétations de Riahi et al. (2016), le tableau suivant présente les interprétations de
chaque scénario SSP.

89. Robinson et al., 2015.

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 91


Tableau C-1: Résumé des interprétations du SSP.

SSP1 Durabilité – Vers la route verte (Faibles défis en matière d’atténuation et d’adaptation). Le monde évolue pro-
gressivement vers le développement durable en mettant l’accent sur un développement plus inclusif qui respecte les
limites visuelles de l’environnement. La gestion des biens communs au niveau mondial s’améliore lentement, les in-
vestissements dans l’éducation et la santé accélèrent la transition démographique, l’accent étant mis sur la croissance
économique dans le but de se concentrer davantage sur le bien-être humain.

SSP2 A Mi-Chemin (défis moyens d’atténuation et d’adaptation). Le monde suit une voie dans laquelle les tendances
sociales, économiques et technologiques ne s’écartent pas de manière marquée de l’évolution historique. Le déve-
loppement et la croissance des revenus progressent de manière inégale, certains pays progressant relativement bien
tandis que d’autres ne répondent pas à la hauteur des attentes exprimées.
Les institutions internationales et nationales œuvrent en faveur de la réalisation des objectifs de développement du-
rable, mais progressent lentement. Les systèmes environnementaux subissent une dégradation, malgré certaines amé-
liorations et, globalement, l’intensité de l’utilisation des ressources et de l’énergie diminue. La croissance démogra-
phique mondiale est modérée et se stabilise après 2050. 

SSP3 Rivalité régionale – Un Chemin rocheux (des enjeux élevés en matière d›atténuation et d›adaptation). Un natio-
nalisme renaissant, des préoccupations en matière de compétitivité et de sécurité et de conflits régionaux poussent les
pays à se concentrer de plus en plus sur des problèmes internes ou, tout au plus, régionaux. Les politiques évoluent
avec le temps pour devenir de plus en plus orientées vers les questions de sécurité nationales et régionales. Les pays
se concentrent sur la réalisation des objectifs en matière d’énergie et de sécurité alimentaire dans leurs propres régions
aux dépens d’un développement plus large. Les investissements dans l’éducation et le développement technologique
diminuent. Le développement économique est lent, la consommation de matériaux intensive et les inégalités persistent
ou s’aggravent avec le temps. La croissance démographique est faible dans les pays industrialisés et élevée dans les
pays en développement.

SSP4 L’inégalité - Une route divisée (faibles défis en matière d’atténuation, hauts défis en matière d’adaptation). Des
investissements très inégaux dans le capital humain et des disparités croissantes en termes d’opportunités écono-
miques et de pouvoir politique entraînent des inégalités croissantes et une stratification accrue, tant à l’extérieur qu’à
l’intérieur des pays. Un écart se creuse entre une société connectée au niveau international qui contribue à la connais-
sance et les secteurs à forte intensité de capital de l’économie mondiale, et une collection fragmentée de faible revenu,
des sociétés ouvrières peu instruites, les économies à technologies rudimentaires. Dans le secteur et l’économie à
haute technologie, le développement technologique est élevé et le secteur énergétique mondialement connecté se
diversifie, avec des investissements dans les combustibles à forte intensité de carbone comme le charbon et le pétrole
non conventionnel, ainsi que dans les sources d’énergie à faible émission de carbone. Les politiques environnemen-
tales se concentrent sur les problèmes locaux relatifs aux zones à revenus moyens et élevés.

SSP5 Le Développement axé sur les combustibles fossiles - Prendre l’autoroute (défis élevés en matière d’atténua-
tion, faibles défis en matière d’adaptation). Ce monde place de plus en plus de confiance dans les marchés concur-
rentiels, l’innovation et les sociétés participatives pour réussir des progrès technologiques rapides et le développement
du capital humain comme voie vers le développement durable. Les marchés mondiaux sont de plus en plus intégrés,
et les investissements dans la santé, l’éducation et les institutions sont importants pour renforcer le capital humain et
social. Dans le même temps, les efforts en faveur du développement économique et social vont de pair avec l’exploita-
tion des ressources en combustibles fossiles abondantes et l’adoption de modes de vie à forte intensité de ressources
et d’énergie à travers le monde. Tous ces facteurs entraînent une croissance rapide de l’économie mondiale, alors que
la population mondiale atteint un sommet et diminue au 21e siècle. Les problèmes environnementaux locaux tels que
la pollution atmosphérique sont gérés avec succès.

92 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


C-2 La combinaison des voies de concentration représentatives
(RCPs) et des voies socioéconomiques partages (SSPs)

Chaque cellule de la matrice indique une combinaison de combinaisons de cheminement de développe-


ment socioéconomique et de résultat climatique basée sur une trajectoire de forçage particulière que les
modèles actuels de modèle d’évaluation intégrée (MIA) ont démontré réalisable.90

Tableau C-2: Architecture de la matrice de scénarios et cheminements futurs du RCP

SSP1 SSP2 SSP3 SSP4 SSP5

Reference x x x x x
RCP Replication

8.5 Wm.2 x

6.0 Wm.2 x x x x

4.5 Wm.2 x x x x x

2.6 Wm.2 x x x

C-3 Modèle IMPACT et combinaisons de modélisation des RCPs et


des SSPs.
Le GIEC a mis au point une mesure de la compatibilité des SSPs et des RCPs. Le tableau 3 résume
cette matrice de compatibilité. Le carré avec un X représente une combinaison SSP-RCP qui n’est pas
considérée comme plausible. Plus l’ombrage est sombre, plus les coûts pour la société qui seraient
nécessaires pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre seront élevés, afin de permettre la
compatibilité d’un SSP avec un RCP. Par exemple, si aucune politique climatique n’est mise en œuvre
pour atténuer le changement climatique dans le SSP 2, nous nous attendrions à une fourchette allant
de RCP 6.0 à 8.5. Cependant, avec certaines mesures d’atténuation, RCP 6.0 est possible, et avec des
investissements plus lourds, les versions 4.5 et 2.6 peuvent également être possibles91.

Tableau C-3: Matrice de compatibilité du RCP et du SSP et coût des mesures d’atténuation

Scenario des SSP1 SSP2 SSP3 SSP4 SSP5


spécifications

RCP 8.5

RCP 6.0

RCP 4.5

RCP 2.6

Source: Panel international sur le changement climatique (2013, 2014)

90. (Riahi et al., 2016).


91. Robinson et al. 2015.

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 93


Chaque RCP représente le changement climatique mondial à travers le rôle des émissions de gaz à
effet de serre et du forçage radiatif. Ceci est juste une dynamique physique qui détermine le climat et
la météo. Pour simuler tous ces systèmes qui déterminent le climat et fournissent la météo comme
intrants aux modèles de culture, les RCPs doivent être simulés dans des modèles de système terrestre
(ESMs ou anciennement appelés modèles de circulation générale. ). Les modèles ESM sont des modèles
complexes simulant les cycles biogéochimiques de la Terre et combinant des modules simulant le
climat physique, la circulation atmosphérique et la dynamique des océans et des glaces. Chaque ESM
a des hypothèses quelque peu différentes sur la manière dont chacune de ces dynamiques complexes
fonctionne et interagit, ce qui signifie que la réalisation du RCP de chaque ESM sera quelque peu
différente. Cette diversité de résultats crée une incertitude quant au modèle, car il est impossible de
déterminer quelle réalisation de ESM est la plus probable. Pour mieux gérer cette incertitude et élargir
l’espace des possibilités climatiques dans lequel les scénarios IMPACT peuvent être testés, il a été
décidé d’utiliser plusieurs réalisations ESM de chaque RCP et de permettre l’utilisation d’un ensemble
multi-modèles pour tester l’incertitude climatique.  Les modèles ESM, actuellement utilisés pour fournir
des données climatiques au système d’aide à la prise décision pour les modèles de cultures transférés
en agro-technologie, sont les suivants: GFDL-ESM2M, HADGEM2-ES, IPSL-CM5A-LR, MIROC-ESM,
NORESM1-M.

C-4 But des scénarios de modélisation


Chaque scénario d’analyse est intégré pour a) le Modèle de Circulation Générale (MCG) b) les scenarios
(RCP), et c) les voies socioéconomiques partagés (SSP). Ces combinaisons ont été expliquées dans les
tableaux précédents. Cependant, la modélisation permet de regrouper les conditions climatiques futures
telles que les précipitations et la température.

C-5 Méthodologie
Il est important de rappeler que les résultats du modèle IMPACT ne sont pas des prévisions, mais plutôt des
scénarii décrivant la performance potentielle future des cultures dans des conditions de climat et de politiques
spécifiques. Les résultats du modèle IMPACT prennent en compte plusieurs hypothèses clés concernant la
structure du système socio-économique, les investissements nationaux dans l’agriculture et le climat. Ainsi,
pour interpréter les résultats qui suivent, il est important de considérer les tendances modélisées comme des
futurs plausibles et non prédits. Le modèle IMPACT étant un modèle d’équilibre partiel du secteur agricole, il
est largement guidé par l’offre et la demande des produits modélisés. De plus, le tableau 5 présente certaines
variables de résultats pour chaque scénario modélisé pour une période allant de 2020 à 2050.

Tableau C-4: Basé sur la description de la version 3 du modèle IMPACT (Robinson et al. 2015)

NO NOM DU VARIABLE
1 Production totale (000mt)
2 Demande totale pour produit (000mt)
3 Rendements de récolte (mt/ha)
4 Superficie totale (000 ha)
5 Taux net (000mt)
6 Exportations par pays pays et produit commercialisé (000mt)
7 Part de la production exportée (%)
8 Les importations par pays et le produit commercialisé (000mt)
9 La production de la part commerciale nette (%)
10 La demande de la part commerciale nette (%)
11 La fourniture de produit totale

94 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


C-6 Indicateurs supplémentaires
En plus des variables précédentes, il est possible d’amplifier l’analyse par scénario en mesurant:

Autonomie alimentaire
 
Food_Autonomycountry_CC_SSP = Domestic Supplycountry_crop_CC_SS
(1)
Food Demandcountry_crop_CC_SS

Si, Food_Autonomycountry_CC_SSP<1
cela signifie que le pays n’a pas la capacité de produire
une quantité suffisante à même de ré pondre à la demande locale.

Quand, Food_Autonomycountry_CC_SSP>1
cela signifie que le pays soumis au changement climatique a
potentiellement un excédent affecté au commerce international.

Finalement, Food_Autonomycountry_CC_SSP-1
signifie que le pays devrait être équilibré entre la production
et la demande locale.

Dépendance aux importations

Import_dependencycountry_CC_SSP = Total_Comm_Importscountry_CC_SSP
(2)
Total_Comm_Exportedcountry_CC_SSP

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 95


C-7 Indicateurs supplémentaires
Les impacts du changement climatique (inclure les trajectoires des SSPs) sur un indicateur d’intérêt donné
sont calculés comme la différence de pourcentage en 2050 par rapport à l’année de référence 2020, avec et
sans changement climatique. Par exemple, l’impact du changement climatique sur les rendements
( ydiff(pp) ) est évalué comme suit.

  (1)


(2)

(3)

Ainsi calculés, les impacts sont exprimés en différence de points de pourcentage. Les impacts peuvent
également être évalués en tant que différence en pourcentage de la valeur 2050 de l’indicateur sous CC par
rapport à sa valeur 2050 selon le scénario NoCC. En ce qui concerne le rendement, ce serait:

(4)

Ainsi calculés, les impacts sont exprimés en pourcentage.

96 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


C-8 Exploration des données préliminaires pour la Côte d’Ivoire à
partir de la base de données IIASA
Changement de population selon différents scénarii

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 97


Variation du PIB compte tenu de différents SSP

98 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


Évolution de la population urbaine compte tenu de différents SSPs

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 99


C-9 Résultats: Tableaux de la carte thermique complète

100 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 101
ANNEX D: MÉTHODOLOGIE POUR
L’ÉVALUATION ÉCONOMIQUE
D’INTELLIGENCE CLIMATIQUE
D-1 Conception du Modèle
D-2 Estimation de paramètre
D-3  Résultats de la Valeur Actuelle Nette (VAN) et du Retour sur Investissement pour les quatre
projets prioritaires dans divers scénarii de risque

Nous avons modélisé les performances des projets à l’aide du réseau bayésien (RB), qui sont
excellents lorsque l’objectif est de prédire les résultats des investissements avec un degré élevé
d’incertitude, de non-linéarité et de rétroaction entre les composantes. Ces caractéristiques sont
communes aux projets climatiques, agricoles et de développement rural. Plus précisément, nous avons
utilisé un modèle du réseau bayésien pour deux raisons. Premièrement, la fourniture des estimations
précises des coûts, des retours et de l’adoption des projets est l’un des principaux défis de l’évaluation
des projets. Il consiste à fournir des estimations précises des coûts, des retours et de l’adoption des
projets. Le paramètre d’incertitude de toutes ces variables peut être explicitement modélisé dans le réseau
bayésien et est pris en compte. En d’autres termes, au lieu d’attribuer une valeur en points au nombre
ciblé de bénéficiaires ou à leur revenu, nous attribuons au réseau bayésien une distribution de probabilité
qui représente notre degré de confiance autour de cette estimation. Les distributions de probabilité sont
utilisées pour toutes les variables du modèle. Deuxièmement, différents scénarii de risque, climatiques
et non climatiques. Aussi, leur incertitude peut être simulés. Le modèle prend en compte la probabilité
(fréquence) et l’impact (gravité) des facteurs de risque lors de la modélisation des performances du projet.
Dans les sections suivantes, nous décrivons la structure, le paramétrage et la simulation du modèle.

D-1 Conception du modèle Figure D-1: Aperçu du réseau bayésien dans le


temps t
Le modèle du réseau bayésien a pour objectif
de hiérarchiser les alternatives de projet en Année t
fonction de leur valeur actuelle nette (VAN) et de Adoption
leur retour sur investissement (RSI) actualisé.
L’impact du projet est monétisé, actualisé et
calculé en tenant compte de son adoption
progressive par les bénéficiaires ciblés. La figure Coût et Impact de la Impact
budget productivité climatique
1 présente un aperçu du modèle. Chaque nœud
de la figure 1 représente un fragment du réseau
bayésien contenant plusieurs nœuds et relations.
Le réseau bayésien suppose que le projet est Valeur du projet
évalué sur cinq ans, soit la durée commune des
projets. La distribution de la valeur actualisée nette
et du retour sur investissement cumulés du projet
est calculée en tenant compte de l’adoption, de
l’impact et des coûts engendrés chaque année.
Dans la suite de cette section, nous décrivons le
contenu de chaque fragment à la figure E-1.

102 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


Adoption. Dans le modèle, la portée d’un projet est définie par le nombre total de bénéficiaires ciblés.
Ces deux mesures sont incertaines et définies par une distribution de probabilité. Les interventions,
(dans ce cas précis, il s’agit de l’agriculture intelligente face au climat), sont progressivement adoptées
sur une période donnée. Le pourcentage de bénéficiaires ciblés qui adoptent le projet est modélisé par
le modèle Bass92. Le modèle Bass utilise le taux d’innovation p et le taux d’imitation q pour estimer le
taux d’adoption (TA) sur une période de temps spécifiée t pour atteindre le total des bénéficiaires cibles,
comme suit:
(1)

Les risques du projet, tels que le manque d’acceptation de la part de la communauté ou la


sécheresse, peuvent affecter le taux d’adoption. Pour refléter cela, les taux d’innovation et d’imitation
sont modélisés sous forme de mix de mélanges conditionnées par les facteurs de risque du modèle.

(2)
(3)

Où pi est le taux d’adoption lorsque le risque d’adoption i est présent. Le taux d’adoption a été modélisé
avec une distribution Bêta ou une distribution de probabilité similaire afin de refléter son paramètre
d’incertitude. Le nombre total de bénéficiaires et de zones qui adoptent le projet change chaque année en
fonction du taux d’adoption. La figure E-2 montre l’adoption de la modélisation du fragment de BN.

(4)
(5)

L’impact d’un projet est évalué à partir de la différence entre les revenus du bénéficiaire avant et
après l’adoption du projet.

(6)

Plusieurs facteurs de risque naturels, tels que la sécheresse et les ravageurs, peuvent affecter le revenu
des bénéficiaires et la performance des interventions de l’AIC. En outre, l’effet de ces facteurs de risque
pourrait être différent selon qu’il s’agisse d’utilisateur et d’un non-utilisateur du projet. Par exemple, si
une sécheresse peut réduire le revenu des bénéficiaires du projet et des autres agriculteurs, son impact
peut être plus grave pour les agriculteurs qui n’ont pas adopté les pratiques de l’AIC. Pour modéliser
cela, nous ajustons d’abord les estimations du revenu de base et du projet en fonction des facteurs de
risque qui se produisent au cours des différentes années. Soit IB et IP - respectivement le revenu d’un
bénéficiaire avant et après l’adoption du projet -, EBt et EPt l’effet combiné des facteurs de risque naturels
à t.Les revenus ajustés avant et après l’adoption du projet à t, c’est-à-dire IPtadj et IBtadj, sont les suivants:

(7)
(8)

L’effet combiné des facteurs de risque pour les bénéficiaires du projet et les autres agriculteurs est
modélisé comme une distribution de mélange conditionnée par le facteur de risque naturel:

(9)
(10)

92. Bass FM. 1969.

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 103


Où P (NaturalRisk = i) t est la probabilité que le facteur de risque naturel i se réalise au temps t, et EP
i et EB i sont l’effet du facteur de risque i pour les bénéficiaires du projet et les autres agriculteurs,
respectivement. La figure E-3 montre le fragment du réseau bayésien qui estime l’impact de la productivité
pendant différentes années.

Figure D-2: Fragment d’adoption du réseau bayésien

104 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


Figure D-3: Fragment de BN d’impact sur la productivité

Les coûts sont estimés sur une base annuelle et modélisés par des distributions de probabilité qui
représentent le degré d’incertitude autour de ces estimations. L’écart-type autour des estimations de
coûts est augmenté de façon à refléter une incertitude plus grande quant aux estimations à long terme.
Les coûts et le budget du projet peuvent être ajustés en fonction des facteurs de risque pertinents. Par
exemple, le facteur de risque de réticence d’un bailleur diminue le budget du projet.

Figure D-4: Estimations des coûts et du budget du projet

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 105


La valeur actuelle nette (VAN) du projet au cours de l’année t est calculée dans le fragment de val-
eur du projet en utilisant les estimations d’adoption, de productivité et de coûts susmentionnées
calculées dans les sections précédentes.

(11)

La VAN est la somme des avantages actualisés sur la durée du projet k et le retour sur investissement est
le rapport entre la VAN et le coût total actualisé du projet.

(12)
(13)

La figure E-5 montre le fragment de réseau bayésien qui calcule le Rt. Notez que les parties liées aux au-
tres fragments de réseau bayésien sont colorées en rouge dans cette figure.

Figure D-5: Valeur du projet dans la fraction BN de la première année

106 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


D-2 Estimation de paramètre
Les paramètres du modèle de réseau bayésien ont été définis sur la base d’une combinaison
de connaissances expertes du domaine et de sources de données externes, le cas échéant. Les
connaissances des experts ont été obtenues grâce à un questionnaire en ligne des participants après
des rencontres de travail (annexe C). Les réponses de plusieurs experts ont été combinées aux données
externes disponibles pour obtenir la distribution des paramètres de BN (tableau D-1).

Table D-1: Sources of information on model parameters

PARAMÈTRE SAVOIR EXPERT DONNÉES EXTERNES

Nombre de bénéficiaires x x

Taux d’adoption x

Revenu avant-projet x x

Revenu après projet x x

Coûts du projet x

Fréquence de risque x x

Impact du risque sur le projet x

Nous avons utilisé un processus en plusieurs étapes pour guider les experts dans l’estimation
des paramètres de projet avec le moins de biais possible. Les experts du domaine ont été recrutés
parmi les participants à l’atelier d’évaluation. L’estimation des paramètres a été réalisée à l’aide de
questionnaires en ligne après l’atelier en raison de contraintes de temps. Le questionnaire suivait un
format testé pour la détermination des paramètres dans les Réseaux Bayésien93, et utilisait deux types de
questions: les questions à intervalles et les questions à choix multiples. Des questions à intervalle ont été
utilisées pour déterminer les distributions de paramètres continus, tels que le revenu, après le projet et les
bénéficiaires cibles. Les participants ont été invités à définir un intervalle incluant les estimations les plus
élevées et les plus basses possibles, ainsi que la meilleure estimation de la valeur réelle. Des questions
à choix multiples ont été utilisées pour déterminer la probabilité et l’effet de facteurs de risque distincts.
Les répondants au questionnaire ont été formés à ces méthodes de collecte de données en expliquant
d’abord les biais et les approches communes dans l’estimation, puis en leur donnant un échantillon de
paramètre à estimer. Les questionnaires de collecte de données ont été envoyés à plusieurs experts et
un regroupement linéaire pondéré a été utilisé pour leurs réponses. Dans cette approche, le paramètre
regroupé estimé f(θ) est la moyenne pondérée des estimations individuelles des experts du domaine où wi
et f(θ) sont respectivement la pondération et l’estimation paramétrique de l’expert i:

(14)

Le poids attribué à chaque expert a été défini en fonction de la précision de sa réponse. Dans
le questionnaire, nous avons obtenu des informations sur les revenus des bénéficiaires avant et après
le projet. A partir de là, on pouvait calculer le domaine de l’estimation de l’expert sur l’impact de la
productivité du projet. Nous avons également obtenu le même paramètre pour chaque projet dans la
littérature scientifique et avons utilisé ce paramètre comme paramètre de départ pour évaluer la précision
des experts. Nous avons utilisé l’approche de Bojke et al94 pour attribuer des poids aux experts en
fonction du paramètre de départ, l’échantillonnage de la distribution obtenue des experts et la distribution

93. Yet et al. 2016.


94. Bojke L, et al. 2010.

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 107


de la littérature scientifique. Dans chaque échantillon, l’expert le plus proche de l’échantillon AIC obtient
un point. Le poids de chaque expert est calculé en divisant ses points par le nombre total d’échantillons.
Enfin, nous ajustons une distribution de probabilité aux estimations des paramètres mis en commun et
utilisons ces distributions comme intrants du modèle du réseau bayésien.

En plus des connaissances des experts, nous avons également incorporé des sources de données
externes afin d’améliorer la précision des estimations et la cohérence des estimations d’un projet à
l’autre.

A. Nombre de bénéficiaires: Nous avons utilisé les données de recensement des régions de projet
spécifiées pour estimer le nombre potentiel de bénéficiaires. Cependant, tous les bénéficiaires
potentiels n’adopteront pas une technologie donnée. Le nombre de bénéficiaires a donc été ajusté en
fonction des taux d’adoption correspondant à la complexité du système.  En plus du nombre total de
bénéficiaires atteints, nous i également estimé courbes de mise en oeuvre pour chaque projet (tableau
E-2). Les projets avec des courbes de mise en œuvre lentes mettent plus de temps à développer des
technologies, des matériaux et à démarrer la mise en œuvre, de sorte qu›ils atteignent plus lentement
le nombre total de bénéficiaires. En revanche, les projets rapides peuvent rapidement commencer
à atteindre les bénéficiaires avec des technologies facilement disponibles et / ou simples à mettre
en œuvre. Les projets ont été affectés à l›une des trois courbes de mise en œuvre en fonction du
jugement des experts sur le temps nécessaire pour la mise en œuvre des activités planifiées du projet.

Table D-2: Courbes de mise en œuvre utilisées pour estimer l’adoption annuelle

% DE BÉNÉFICIAIRES ATTEINTS (PAR AN)

VITESSE ANNÉE 1 2ÈME ANNÉE 3ÈME ANNÉE 4ÈME ANNÉE 5ÈME ANNÉE

Lent 5 10 30 60 100

Moyen 10 20 40 70 100

Rapide 15 30 50 75 100

B. Les Taux d’adoption ont été estimés sur la base d’opinions d’experts quant à la probabilité que
les participants au projet continuent à utiliser les technologies ou les services du projet pendant sa
durée de vie. L’estimation approximative de taux d’adoption faible (10-30%), moyen (30-50%) ou
élevé (50-70%). En règle générale, les taux d’adoption seront faibles pour les projets impliquant des
technologies complexes ou les modifications multiples apportées aux pratiques actuelles, tandis que
les taux d’adoption pour les projets nécessitant peu de modifications auront un taux élevé d’adoption

C. Le revenu avant-projet était basé sur une estimation du revenu du ménage pour tous les projets du
pays afin de calculer une moyenne et la variance du revenu du ménage utilisées pour chaque projet.

D. Revenu après projet. Pour les projets reposant principalement sur des pratiques de gestion agricole,
nous avons estimé l’évolution du revenu après la mise en œuvre du projet à l’aide du Compendium
Climat Smart Agriculture, un ensemble de données compilés à partir de plus de 1 500 articles évalués
examinés par les pairs, contenant plus de 150 000 points de données comparant 45 résultats de la
productivité, de la résilience et de l’atténuation pour 100 différentes pratiques agricoles en Afrique95
.Cela inclut des données sur les différences de rendements, de coûts et de rendements nets après
l’adoption de l’AIC (voir l’exemple dans le tableau E-3). Cette ressource unique fournit une base
de données riche pour estimer la performance de pratiques dans un large éventail de conditions
agroécologiques et de scénarios de gestion de champs.

95. Rosenstock TS, Lamanna C et al. 2015.

108 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


Tableau D-3: Estimation de l’évolution du rendement et du revenu après l’adoption de l’AIC. Le Compendium
de l’Afrique sur l’AIC utilisé fournit une première estimation des avantages de productivité (changements de
rendement et de revenu) avec l’adoption des techniques désignées dans les notes conceptuelles.

PRATIQUE MAIC PNFS PSF SAM NOMBRE CHANGEMENT DE CHANGEMENT


D’ÉTUDESB RENDEMENTB DU REVENUB
% ± SD) (% ± SD)

Variétés de culture améliorées ✔ ✔ ✔ 21 36 ± 85  

Rotation des cultures ✔ ✔ 38 52 ± 68  

Culture intercalaire ✔ ✔ 33 -2 ± 62 -18 ± 52

Paillis ✔ ✔ 57 46 ± 81  

Engrais Inorganique ✔ ✔ ✔ 165 68 ± 68 51 ± 37

Fertilisant organique ✔ ✔ 56 73 ± 101 42 ± 10

Engrais vert ✔ ✔ 32 42 ± 82 113 ± 88

Agroforesterie Culture en couloirs ✔ ✔ ✔ 22 15 ± 97  

Élagage Agroforestier ✔ ✔ 48 44 ± 68 67 ± 57

Travail du sol réduit ✔ ✔ 49 -8 ± 75 -19 ± 10

Terrasses, dalot, berges ✔ ✔ ✔ 29 44 ± 92 30 ± 14

a. Des coches ont indiqué quelles technologies étaient incluses dans quels projets d’investissement,
en fonction de leurs notes conceptuelles. MAIC = Manioc intelligent face au climat, PNFS =
Programme national de fertilité des sols, PSF = Programme de services financiers et SAM = Services
agrométéorologiques.
b. Les données sur les cultures présentées concernent les cultures céréalières (maïs, mil, sorgho et riz)
d’Afrique de l’Ouest aux fins de comparaison entre projets. Toutefois, les données d’entrée pour le
projet Manioc utilisaient les données correspondantes pour le manioc seulement.

• Le manioc intelligent face au climat: L’impact a été estimé à l’aide d’une méta-analyse de
données sur l’évolution des rendements, des revenus et des coûts de la culture du manioc en
Afrique de l’Ouest pour les pratiques de l’AIC spécifiées dans la note conceptuelle (agroforesterie,
résidus de culture, rotation des cultures, culture associée, engrais inorganique, fumier), variétés
améliorées, jachère, irrigation, paillage, labour minimum du sol et formation de billions.
• Le programme national de fertilité des sols a été estimé par l’analyse des variations de
rendement, de revenus et de coûts de la production céréalière (maïs, mil, sorgho et riz) après
la mise en place de pratiques de l’AIC (agroforesterie, rotation des cultures, résidus de culture,
paillage, cultures associées, etc.), récupération de l’eau, fumier, labour minimum du sol) en Afrique
de l’Ouest.
• Services financiers: Les impacts de l’utilisation des services financiers pour l’agriculture sur
le revenu des ménages ruraux ont été estimés sur la base des changements signalés dans
les revenus des ménages grâce à l’utilisation de variétés améliorées, d’engrais inorganiques,
d’agroforesterie ou de culture en billions, terrasses, bassins de rétention et autres types de
récupération de l’eau. Ces pratiques ont été choisies parce qu’elles reposent sur des facteurs
externes (semences, plants, engrais, outils et main-d’œuvre), qui peuvent être faciles d’accès pour
les personnes utilisant des services financiers pour l’agriculture.

96. Roudier P, et al. 2016.


97. Spinoni J, et al. 2014.

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 109


• Services agrométéorologiques: L’impact de la mise en œuvre a été estimé sur la base de
l’utilisation potentielle des informations provenant des agriculteurs, notamment en améliorant
le choix des dates de plantation sur la base des prévisions météorologiques et en améliorant le
choix des variétés sur la base d’informations pédologiques et météorologiques. La moyenne et
la variation de l’impact des informations agrométéorologiques sur le rendement des cultures et le
revenu des ménages ont été extraites d’une étude de modélisation des avantages des informations
climatiques pour les producteurs de mil au Niger96.

E. Coûts: Les budgets et les coûts détaillés du projet ont été élaborés en consultation avec les
«champions» de l’investissement après l’atelier des parties prenantes. Parmi ces champions figuraient
des experts et des responsables gouvernementaux detenant des informations spécifiques pertinentes
pour la note conceptuelle. Les budgets visaient à cibler des programmes d’une taille allant de 20 à 60
millions de dollars américains.

F. Fréquence des risques: nous avons utilisé un processus en plusieurs étapes pour identifier les
risques et estimer les paramètres de probabilité et d’impact à partir de sources multiples. Au cours
des ateliers d’évaluation, les participants ont répertorié les risques pour chaque projet et ont fourni une
estimation qualitative (faible, moyenne, élevée) de la probabilité et de l’impact du risque pour le projet
(voir ci-dessus). Cela a généré une liste de risques qui a été utilisée pour obtenir des paramètres de
risque quantitatifs auprès d’experts par domaine et de sources de données externes. Les estimations
des experts par domaine et les données externes ont été utilisées pour générer les distributions de
probabilité finales pour la probabilité de risque et l’impact sur le projet dans le Réseau Bayésian.
L’approche utilisée pour estimer les paramètres de chacun des six risques modélisés est décrite ci-
dessous.

• S
écheresse: Nous avons estimé la probabilité de sécheresse à partir de la fréquence historique
des sécheresses en Côte d’Ivoire sur la période 1991-201097. Les épisodes de sécheresse ont été
définis comme des périodes au cours desquelles les précipitations effectives des douze derniers
mois ont été inférieures de plus d’un écart type à de moyenne à long terme (indice de précipitation
normalisé SPI-12 <-1), sur la base de données de précipitations globalement quadrillées. Une
période de sécheresse débuterait un mois où l’indice SPI-12 atteindrait -1 et se terminerait un mois
où l’indice SPI-12 atteindrait 0 ou les conditions pluviométriques moyennes. Le nombre de ces
événements entre 1991 et 2010 était la fréquence de sécheresse rapportée. Nous avons calculé
la moyenne et la variance du nombre d’événements de sécheresse dans chaque pays en divisant
le pays en 16 cellules de grille et en mesurant le nombre moyen de sécheresses par cellule. La
probabilité de sécheresse était alors le nombre moyen d’événements de sécheresse par an. Par
exemple, si la superficie moyenne est de 1 sécheresse par décennie, nous estimons 10% de
chances de sécheresse chaque année.
• Les inondations: Comme pour la probabilité de sécheresse, nous avons estimé la probabilité
d’inondation à partir de données historiques sur les inondations en Côte d’Ivoire. La fréquence
des inondations signalées a été obtenue à partir de la plateforme de connaissances Prévention
Web du Bureau de la prévention des risques de catastrophe des Nations Unies (UNISDR).98 Pour
la période 2005-2014. Bien que des inondations se produisent chaque année en Côte d’Ivoire
pendant la saison des pluies, en particulier dans les zones côtières et urbaines, les inondations
enregistrées dans PreventionWeb sont des pertes signalées au niveau international et pourraient
donc potentiellement perturber les activités du projet. Comme pour la sécheresse, la probabilité
d’inondation a été estimée sur la base du nombre d’événements d’inondations observés par an.

98. www.preventionweb.net
99. United Nations Food and Agriculture Organization. Locust Watch. www.fao.org/ag/locusts
100. Smith J. 2015.
101. World Bank Group. Worldwide Governance Indicators. http://info.worldbank.org/governance/wgi/

110 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


• Les parasites: Il est difficile de trouver des données sur la fréquence des épidémies d’organismes
nuisible s majeures (et donc perturbant le projet) en Afrique. Nous avons évalué la probabilité
d’épidémies d’organismes nuisibles en utilisant plusieurs sources de données. La Côte d’Ivoire est
encline aux invasions de criquets pèlerins .Des invasions acridiennes sont survenues à 5 reprises
entre 1900 et 200099, ce qui donne une estimation prudente de la probabilité de 5% pour une
année donnée (car les épidémies peuvent durer de une à plusieurs années).En outre, de nouvelles
épidémies ou épidémies de ravageurs et de maladies se sont produites environ cinq fois en Afrique
subsaharienne au cours des 20 dernières années100, y compris la plus récente éclosion de chenille
légionnaire à travers le continent. Cela donne une estimation prudente de la limite supérieure de
25% de probabilité d’épidémie importante d’organismes nuisibles au cours d’une année donnée.
Ces estimations ont été combinées pour obtenir la probabilité finale d’une invasion d’organismes
nuisibles au cours d’une année donnée.
• Instabilité politique: La Côte d’Ivoire a connu une crise politique et un conflit au cours de la
dernière décennie, ce qui suggère un risque relativement élevé d’instabilité politique. Pour estimer
la probabilité d’instabilité politique, nous avons utilisé l’indicateur de gouvernance mondiale de
la Banque Mondiale,101 stabilité politique et absence de violence (PSAV). Nous avons converti les
scores du PSAV en probabilité d’instabilité politique en établissant une échelle linéaire de 100% de
chance d’instabilité pour un score de -3 (généralement les pays en conflit actif sans gouvernements
en activité) et de 0% de chance d’instabilité pour un score de 2. (Le plus haut donné dans le jeu
de données). Nous avons calculé le score moyen et standard du score PSAV en Côte d’Ivoire sur
la période 1996-2017 et avons converti ce résultat en une probabilité moyenne et SD d’instabilité
politique à l’aide de notre échelle linéaire.
• Mauvaise gouvernance: À l’instar de l’instabilité politique, nous avons estimé la probabilité qu’une
mauvaise gouvernance affecte la mise en œuvre des projets à l’aide de l’indicateur de gouvernance
mondiale de la Banque Mondiale 10, efficacité du gouvernement (GE). Les scores du GE ont été
convertis en probabilité de mauvaise gouvernance à l’aide d’une échelle linéaire où le score le plus
bas (-2,5) correspond à 100% des chances de mauvaise gouvernance affectant le projet et le score
le plus élevé (+2,5) correspond à 0% de chances de mauvaise gouvernance. Nous avons calculé
la moyenne et l’écart type du score GE pour la Côte d’Ivoire sur la période 1996-2017 et les avons
convertis en un écart moyen et standard de la probabilité de mauvaise gouvernance à l’aide de
notre échelle linéaire.
• Conflit communautaire: Les conflits communautaires, en particulier entre agriculteurs et éleveurs
ou entre différents groupes ethniques, constituent un risque potentiel du projet identifié par les
parties prenantes en Côte d’Ivoire. Nous avons estimé la probabilité d’un conflit communautaire
à l’aide de la base de données de profils institutionnels,102 indicateurs de conflit social (A203). La
variable Conflit social comprend des estimations des conflits ethniques et religieux, des conflits
fonciers en zone rurale et d’autres types de conflits sociaux. Nous avons converti les scores de
conflit social en probabilité de conflit en utilisant une échelle linéaire, où un score de 0 (conflit social
grave) était une chance de conflit de 100% et un score de 4 (pas de conflit social) était une chance
de conflit de 0%. Nous avons utilisé l’écart type des scores d’un pays parmi les cinq variables qui
contribuent à l’indicateur de conflit social pour estimer l’incertitude entourant la probabilité d’un
conflit.

G. L’impact du risque a été estimé à la fois comme l’effet potentiel de la survenue d’un risque sur le
revenu du bénéficiaire du projet, ainsi que l’effet sur l’adoption du projet. Certains risques, tels que la
sécheresse, affecteront principalement l’impact du projet (par exemple, la réduction des rendements),
tandis que d’autres, tels que les conflits communautaires, affecteront principalement la participation au
projet (par exemple, l’impossibilité d’accéder aux sites ou aux activités du projet).

102. Institutional Profiles Database: http://www.cepii.fr/institutions/EN/ipd.asp

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 111


Tableau D-4: Fréquences de risques et Estimation des impacts
 
Risque Occasion Impact du risque sur le revenu / l’adoption a
annuelle
(% ± SD) Affaires Manioc - Programme Services Services
courantesb intelligent de fertilité financiers Agrométéo-
face au climat des sols rologiques

Sécheresse 30 ± 6 --/N / A -/+ -/+ -/+ 0 / ++

Inondation 10 ± 10 --/N / A -/+ -/0 -/+ 0/+

Ravageurs 15 ± 10 --/N / A -/0 -/0 -/+ -/+

Instabilité politique 67 ± 12 0 / NA 0/- 0/- 0/- 0/-

Mauvaise gouvernance 69 ± 6 0 / NA 0/- 0/- 0/- 0/-

Conflit communautaire 50 ± 18 0 / NA 0/- 0/- 0/- 0/-

a. Les symboles représentent les distributions de probabilité pour l’impact sur le revenu du bénéficiaire et
les taux d’adoption dans l’analyse. Pour le revenu: - perte totale ou partielle du revenu, - perte légère ou
modérée, 0 gain faible à faible perte, + gain modéré, +, augmentation du double ou plus du revenu. Pour
adoption - perte de participation jusqu’à complète, - perte de participation faible à modérée, 0 perte
faible à petit gain de participation, + gain de participation faible à modéré, ++ gain de participation mo-
déré à élever.
b. Le statu quo représente l’impact des risques sur un agriculteur similaires aux bénéficiaires du projet, mais
qui ne participent pas au projet, par exemple un scénario sans projet.

D-3 Résultats de la VAN et du Retour sur Investissement (RSI) pour


les quatre projets prioritaires à partir de divers scénarii de
risque
Chaque projet a été exécuté selon quatre scénarii de risque: aucun risque, uniquement des risques
climatiques, uniquement des risques sociaux et tous les risques possibles. Si un risque n’était pas inclus
dans un scénario, sa probabilité de survenue était explicitement définie sur zéro pour cette exécution.
Autrement, tous les risques ont été autorisés en fonction de leur fréquence dans le tableau E-4 .Pour
chaque scénario et projet, nous avons calculé la moyenne et la variance de la VAN et du Retour sur
Investissement, ainsi que la probabilité d’une VAN positive compte tenu des risques (tableau E-5).

112 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


Tableau D-5: VAN et RSI pour les projets AIC soumis à divers scénarios de risque

SCÉNARIO DE RISQUE VAN RSI %


(M $ ± SD) (% ± SD) VAN POSITIF

MANIOC INTELLIGENT FACE AU CLIMAT

Aucun risque 11,2 ± 59,0 44 ± 233 58%

Risques climatiques seulement 16,9 ± 54,2 66 ± 215 62%

Risques sociaux uniquement 2,9 ± 43,3 11 ± 170 52%

Tous les risques 7,0 ± 39,8 28 ± 156 56%

PROGRAMME NATIONAL DE FERTILITÉ DES SOLS

Aucun risque 40,9 ± 34,2 132 ± 111 90%

Risques climatiques seulement 40,2 ± 36,0 130 ± 116 88%

Risques sociaux uniquement 23,2 ± 25,9 75 ± 83 83%

Tous les risques 22,7 ± 27,1 73 ± 88 81%

SERVICES FINANCIERS POUR L’AGRICULTURE INTELLIGENTE FACE AU CLIMAT

Aucun risque 795,1 ± 1122,6 2069 ± 2936 77%

Risques climatiques seulement 1007.2 ± 1098.8 2624 ± 2874 83%

Risques sociaux uniquement 624,0 ± 901,7 1624 ± 2357 76%

Tous les risques 792,8 ± 881,5 2063 ± 2300 83%

SERVICES AGROMÉTÉOROLOGIQUES

Aucun risque 46,8 ± 48,5 330 ± 343 85%

Risques climatiques seulement 133,4 ± 98,0 940 ± 694 94%

Risques sociaux uniquement 35,3 ± 38,7 248 ± 273 83%

Tous les risques 104,9 ± 92,2 739 ± 657 93%

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 113


ANNEXE E: PLANS D’INVESTISSEMENTS DANS
L’AGRICULTURE INTELLIGENTE FACE AU CLIMAT
EN CÔTE D’IVOIRE
INVESTISSEMENTS DAND L’AGRICULTURE INTELLIGENTE FACE AU
CLIMAT À L›ÉCHELLE NATIONALE
E-1 Programme national de la fertilité des sols
E-2 Développement de services et de produits de financement pour l’agriculture intelligente face
au climat
E-3 Développement d’un système agrométéorologique national pour l’AIC
E-4 Développement d’un système national de vulgarisation de l’agriculture intelligente face au
climat

INVESTISSEMENTS DANS L’AGRICULTURE INTELLIGENTE FACE AU


CLIMAT POUR LES CULTURES ET L’ÉLEVAGE
E-5 Concept de projet du programme de production et de transformation du manioc intelligent
face au climat
E-6 Développement intelligent face au climat des cultures maraîchères et des animaux de
grande valeur pour le marché d’Abidjan
E-7 Production durable de cacao
E-8 Développement d’un secteur intelligent face au climat de l’élevage dans le nord de la Côte
d’Ivoire
E-9 Développement de la chaîne de valeur de la mangue intelligent face au climat
E-10 Développement du maïs intelligent face au climat
E-11 Développement du riz irrigué et pluvial
E- 12 Développement de la production et du traitement de l’igname intelligent face au climat
 

114 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


INVESTISSEMENTS DANS L’AGRICULTURE INTELLIGENTE FACE AU
CLIMAT À L’ÉCHELLE NATIONALE

BÉNÉFICIAIRES RÉSULTATS DE DÉVELOPPEMENT PROPOSÉ (PDO)

Fertilité du sol 87 000 travailleurs agricoles Augmenter la capacité des producteurs agricoles de à mettre en
et leurs ménages à l’échelle pratique l’AIC en fournissant les producteurs et agents de vulgarisation
nationale avec des informations sur les caractéristiques du sol et les meilleurs
pratiques de gestion recommandées ; ainsi que les outils ; produits ;
partenariats et environnement politique pour la mise en œuvre des
recommandations.

Service financiers 980 000 travailleurs agricoles Augmenter la production de façon durable en améliorant les outils
et leurs ménages à l’échelle et les capacités des producteurs agricoles et de réussite des effets de
nationale produits financiers et dans le but d’augmenter leur capacité à gérer les
risques liés au climat.

Agro-météorologie 312 000 travailleurs agricoles Augmenter la productivité agricole et atténuation des risques
et leurs ménages à l’échelle liés au climat en fournissant aux producteurs  ; aux agents de
nationale vulgarisation ; aux agents et au secteur agroalimentaire des
informations agrométéorologiques précises et en temps opportun

Service d’extension 235 800 travailleurs agricoles Améliorer la qualité et la quantité des recommandations formulées
et leurs ménages à l’échelle par les conseillers agricoles à l’intention des producteurs et fondées
nationale sur l’AIC afin qu’ils puissent Augmenter la productivité agricole et
minimiser les risques liés au climat.

 
E-1 Programme national de fertilité des sols
 
Introduction et contexte stratégique
La santé des sols est essentielle à une agriculture intelligente face au climat. Des sols sains régulent les
cycles des éléments nutritifs et de l’eau, augmentent la fertilité des sols tout en contribuant à la séquestration
du carbone, à la productivité agricole et à la protection contre le changement et la variabilité climatiques.
 
L’agriculture a généralement des effets négatifs sur les sols. La culture et le travail du sol continus
épuisent les nutriments lorsqu’ils sont exportés hors du champ sous forme de biomasse et réduisent
le carbone. Il existe une tendance générale à la perte de nutriments dans les systèmes de culture
subsahariens. Même avec les taux actuels d’épandage de fumure et d’engrais, l’agriculture africaine
ne parvient pas à reconstituer l’assimilation d’éléments nutritifs par les cultures d’au moins 20 kg /
ha de N, de 10 kg / ha de P et de 20 kg / ha de P chaque année.103 En conséquence, la dégradation
des sols menace au moins 25% des terres arables africaines et entrave la production agricole et son
intensification.104
 
Les petits exploitants africains ont un accès limité aux amendements visant à améliorer la fertilité
des sols. Le manque de subventions, la médiocrité des infrastructures, la faible production de biomasse
et les possibilités limitées d’acquérir des crédits mettent les quantités d’engrais nécessaires pour
optimiser la productivité des cultures de la plupart des petits exploitants. L’optimisation de la productivité
des cultures via la gestion intégrée de la fertilité des sols (GIFS), c’est-à-dire l’optimisation ciblée et
spécifique à chaque emplacement des interactions entre les engrais, les intrants biologiques et les
variétés améliorées, est cruciale pour la fertilité des sols et la productivité des cultures. L’identification des
meilleures pratiques de gestion intégrée de la gestion intégrée des forêts pour une exploitation agricole
donnée nécessite une connaissance approfondie, en fonction de l’emplacement, des caractéristiques du
sol, telles que le type de sol, la profondeur, la texture, la fertilité, la teneur en matière organique, etc.
 

103. Stoorvogel and Smaling, “Assessment of Soil Nutrient Depletion in Sub-Saharan Africa: 1983-2000.”
104. Vanlauwe et al., “Looking Back and Moving Forward”; Jones et al., Soil Atlas of Africa.

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 115


Il a été démontré que les systèmes d’information sur les sols (SIS) permettaient la gestion intégrée
des ressources en eau à grande échelle. Le Centre International de recherche sur d’Agroforesterie
(ICRAF) a mis au point des diagnostics spectraux105 utilisant des technologies infrarouge et à rayons X
permettant une analyse rapide et peu coûteuse des propriétés du sol et des éléments nutritifs des plantes,
pouvant ensuite être appliquées à grande échelle pour la cartographie numérique.106 Le niveau de détail,
la précision et l’échelle géographique offerts par cette technologie à faible coût devraient changer le
paradigme de la gestion des sols.107 Service d’information sur les sols en Afrique (AfSIS)108 a appliqué cette
technologie pour générer des SIS nationaux détaillés en Éthiopie, au Ghana, au Nigéria et en Tanzanie
et à des échelles plus petites en Côte d’Ivoire. Des organisations telles que SoilCares109, Laboratoire de
services de nutrition des cultures, Fondation Gates, Fonds One Acre110, et FoodAfrica ont exploité la
technologie de diagnostic spectral de l’ICRAF pour générer des cartes pédologiques111 , planifier des
projets et mener des services de test en Afrique.
 
Contexte national du programme national de fertilité des sols
Les sols ivoiriens présentent des défis considérables en matière de gestion agricole.
Les caractéristiques du sol sont typiques des forêts tropicales sub-humides: altération profonde, faible
fertilité, richesse en argile, en fer, en aluminium et en acide. Les Plinthosols, les Acrisols, les Alisols et les
Ferralsols sont particulièrement abondants (figure 1; PT, AC, AL et FR, respectivement). Ces types de sol
présentent des problèmes caractéristiques allant de la couverture dure irréversible à la susceptibilité à
l’érosion pour la toxicité de l’aluminium. Les meilleures options de culture pour ces sols sont des cultures
tolérantes à l’aluminium, telles que la noix de cajou, le caoutchouc, les arbres à huile et les ananas.112 Les
cultures vivrières peuvent être difficiles à produire.
 
Le degré d’accès des petits producteurs agricoles ivoiriens aux engrais génère une demande
pour plus d’efforts de l’IFSM. Les efforts en cours des gouvernements, des ONG et des organisations
internationales ont considérablement amélioré l›accès et l›utilisation des engrais au cours de la dernière
décennie. La consommation moyenne d›engrais est passée de 15 kg / ha de terres arables en 2009 à
50 kg / ha en 2015. Cela reste bien en dessous de la moyenne mondiale de 133 kg / ha113, ainsi que
les quantités nécessaires pour optimiser la productivité des cultures (c’est-à-dire les taux d’application
recommandés par l’industrie des engrais).Néanmoins, l’accessibilité améliorée de 330% offre une
opportunité importante pour la mise en œuvre des pratiques de GIFS utilisant un dosage ciblé d’engrais
inorganiques, comme indiqué par un SIS national.
 
Alignement institutionnel et sectoriel
L’amélioration de l’accès des producteurs au SIS est une priorité pour le Ministère ivoirien de
l’agriculture. Le MINAGRI a déployé des efforts importants pour améliorer les outils d’appui à la gestion
des sols; récemment, le CNRA a entrepris de mettre à jour les cartes des zones recommandées pour
la production de café et de cacao en fonction des caractéristiques du sol. Le plan d’investissement
gouvernemental 2017-2025 a donné la priorité à la recherhce scientifique sur les problèmes de qualité et
de fertilité des sols et reconnaît le besoin particulier d’intervenir sur la qualité des sols dans les pôles agro-
industriels 2, 4, 6 et 7.114

105. Soil-Plant Spectral Diagnostics Lab, “Network of Dry Spectroscopy Laboratories.”


106. World Agroforestry Centre, “Soil-Plant Spectral Diagnostics Laboratory.”
107. World Agroforestry Centre, “Testimonials.”
108. Africa Soils, “Africa Soil Information Service.”
109. SoilCares, “Soil analysis for farmers.”
110. One Acre Fund, “2017 Annual Report.”
111. ISRIC, “SoilGrids”; Africa Soils, “Africa Soil Information Service.”
112. FAO, “Mineral Soils Conditioned by a Wet (Sub)Tropical Climate.”
113. World Bank, “Fertilizer Consumption (Kilograms per Hectare of Arable Land)”; FAO, “Ivory Coast Fertilizer Use - Data, Chart.”
114. Côte d’Ivoire Ministry of Agriculture and Rural Development, “Program National D’Investissement Agricole de Deuxième Génération, 2017-
2025, Final Report.”

116 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


Cette priorité nationale correspond aux objectifs de multiples alliances et organisations
internationales. Ce projet répond directement à l’objectif de développement durable 2 de la Côte d’Ivoire:
Faim zéro, l’objectif 12: Production responsable, l’objectif 13: Action pour le climat et l’objectif 15: La
vie sur terre. Elle soutient indirectement l’objectif 8: Croissance économique et l’objectif 10: Réduction
des inégalités.115 La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest s’est associée au
Centre International de Développement des Engrais et au Programme des Engrais d’Afrique de l’Ouest
pour modéliser et cartographier les recommandations pour des engrais spécifiques aux sites pour les
principales cultures vivrières en Afrique de l’Ouest, y compris en Côte d’Ivoire.116 L’USAID a beaucoup
investi dans la modélisation et la cartographie des sols en Côte d’Ivoire par le biais du Programme des
engrais en Afrique de l’Ouest.117 Les conseils de culture, tels que la World Cocoa Foundation, ont reconnu
le besoin de GIFS en Côte d’Ivoire face à des prix des engrais aux dessus des moyens de la plupart des
petits exploitants.118

Objectifs de développement et résultats proposés


Objectif de développement proposé: Ce projet vise à accroître la capacité des producteurs agricoles à
mettre en pratique l’AIC en fournissant aux producteurs et aux agents de vulgarisation des informations
adaptées à l’emplacement, les caractéristiques du sol et des recommandations de meilleures pratiques
de gestion, ainsi que les outils, produits, partenariats et environnement politique nécessaires à la mise en
œuvre de ces recommandations.
 
Bénéficiaires: La phase initiale de ce projet profitera aux 87 000 agriculteurs âgés de 15 ans et plus
résidant à Agro-pole 2.119 La sous-composante SIS mobile atteindra environ 29%120 des bénéficiaires.
L’intégration du SIS dans les services d’information climatique déjà existants, la formation participative,
les campagnes de sensibilisation du public et / ou les services de conseil aux agents de vulgarisation
atteindra les bénéficiaires restants, qui sont des abonnés non mobiles. Les phases ultérieures du projet
s’étendront aux pôles agricoles 4, 6 et 7. Au fil du temps, les 7,3 millions d’agriculteurs ruraux ivoiriens
âgés de 15 ans et plus et leurs ménages pourraient bénéficier indirectement du projet.
 
Description du projet: Ce projet est conçu pour appuyer les décisions du producteur en matière de
gestion des sols avec un SIS national. Cela contribuera à la promotion des pratiques de l’AIC en Côte
d’Ivoire. Le projet portera sur (i) le développement d’un SIS (ii) le développement et la diffusion d’outils et
de produits d’aide à la décision, notamment via des partenariats avec les parties prenantes, (iii) la capacité
des agents de vulgarisation à utiliser et à recommander ces outils et produits, et (iv) la capacité des
producteurs à exploiter pleinement ces outils et produits dans l’aide à la gestion de la prise de décision.
Le projet s›est appuyé sur les résultats d›une réunion d›experts réunis dans le pays, ainsi que sur les
connaissances institutionnelles étendues du MINADER, du CGIAR et d’autres organisations de recherche
et de développement agricoles de la Côte d’Ivoire.
 

115. Knoema, “Sustainable Development Goals of Côte d’Ivoire - Côte d’Ivoire Data Portal.”
116. ISRIC, “Taking Fertilizer Recommendations to Scale for Major Crops in West Africa.”
117. ISRIC.
118. World Cocoa Foundation, “Soil Fertility Management for Cocoa Production in Ivory Coast.”
119. The population of Agropole 2 is approximately 1.23 million. Given that 46% of the total Ivorian population works in agriculture, we assume
that approximately 75% of rural populations are employed by agriculture. 32% of the Ivorian population is women over the age of 14. Index
Mundi, “Côte d’Ivoire Demographics Profile 2018”; Statoids, “Côte d’Ivoire Regions.”
120. As of 2016, mobile technology unique subscriber penetration was 83% of the adult Ivorian population; we can assume the rate is very similar
for youth ages 15-17. Assuming unique subscriber penetration among urban individuals (54% of population) is 100%, thn about 29% of rural
individuals ages 15 and up are current mobile subscribers. Index Mundi, “Côte d’Ivoire Demographics Profile 2018”; Arese Lucini and Bahia,
“Côte d’Ivoire: Driving Mobile-Enabled Digital Transformation”; World Population Review, “Ivory Coast Population 2018 (Demographics, Maps,
Graphs).”

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 117


Composantes du projet
COMPOSANTE 1: Soutenir la recherche sur la gestion des sols
Acteurs clés: universités, CNRA, CGIAR, MINADER
Cette composante rassemblera les connaissances de base nécessaires pour établir un SIS national. Les
sous-composants comprendront: i) des essais d’optimisation de la gestion de la fertilité des sols dans
toutes les régions pédologiques, ii) des essais d’optimisation de la gestion des processus biologiques des
sols dans toutes les régions pédologiques, iii) l’utilisation de la technologie spectrale pour caractériser
les profils des sols à un kilomètre spécifique, iv) développer et communiquer les recommandations
de pratiques de gestion optimales pour chaque zone de 1 km sur la base des résultats de i-iii, et v)
développer des outils et des produits (mélanges d’engrais, analyses de laboratoire, kits d’essais sur le
terrain, haies vives, semence de cultures de couverture, amendements de sol, etc.) pour soutenir les
pratiques de gestion.121
 
COMPOSANTE 2: Développer le service national d’information sur les sols
Acteurs clés: MINADER, CNRA, universités, CGIAR
Cette composante développera un outil SIS national pour appuyer les décisions de gestion des
producteurs. Cela implique notamment: i) de créer et de former du personnel gouvernemental consacré
au développement et à la maintenance du SIS ii) de générer un SIS accessible au public, y compris des
cartes des sols numériques, sur la base des résultats de la composante 1 iii) de maintenir et de mettre à
jour le SIS en fonction des nouveaux résultats de recherche , iv) de formaliser un canal de communication
entre le personnel et les organisations de recherche dans le but de s’assurer que les informations et les
recommandations les plus récentes sont intégrées au SIS en temps voulu, et v) d’établir des partenariats
avec le secteur privé (par exemple, l›agroindustrie, les laboratoires d›analyse, les installations de
recherche) créer ou augmenter considérablement la disponibilité des outils et produits recommandés par
les organismes de recherche aux producteurs et aux agents de vulgarisation122 .Exemples: EthSiS AfSIS,
Ethiopie; GhaSIS, Ghana; NiSIS, Nigeria et TanSIS, Tanzanie.123
 
COMPOSANTE 3: Assistance technique et établissement de liens aux agents de vulgarisation
Acteurs clés: MINADER, ANADER, ONG
Cette composante augmentera la capacité des agents de vulgarisation à utiliser le SIS afin de soutenir les
meilleures pratiques de gestion des producteurs. Les sous-composantes comprennent: i) une assistance
technique pour accéder au SIS et y naviguer ii) une orientation sur l’accès et l’utilisation des outils et
produits développés par les organisations de recherche et mis à disposition par le biais de collaborations
avec le secteur privé iii) une formalisation d’un système de communication à plusieurs voies entre agents
de vulgarisation et organismes de recherche et producteurs.124
 
COMPOSANTE 4: Assistance technique aux producteurs
Acteurs clés: MINADER, ANADER, ONG
Cette composante augmentera la capacité des producteurs à exploiter le SIS pour faciliter la gesion de
la prise de décision. Cela comprendra notamment i) des campagnes de sensibilisation du public sur les
bonnes pratiques générales de gestion (compostage, biofertilisants, microdosage d’engrais ciblés, rotation
des cultures, association de cultures, jachère améliorée, cultures de couverture légumineuses, cultures
associées, agroforesterie), ii) une meilleure intégration des recommandations de pratiques de gestion
par région de sol dans les canaux de communication et d’assistance technique existants (par exemple,
formation participative, conseils en matière de vulgarisation, systèmes d’information climatiques) iii)

119.
120. Expert Panel Workshop, Theorie du Changement SolsCSA Côte d’Ivoire; Africa Soils, “Africa Soil Information Service”; ISRIC, “Taking
Fertilizer Recommendations to Scale for Major Crops in West Africa.”
121. Expert Panel Workshop, Theorie du Changement SolsCSA Côte d’Ivoire; World Agroforestry Centre, “Soil-Plant Spectral Diagnostics
122. Laboratory”; Hengl et al., “Soil Nutrient Maps of Sub-Saharan Africa”; Soil-Plant Spectral Diagnostics Lab, “Network of Dry Spectroscopy
Laboratories.”
123. Africa Soils, “Africa Soil Information Service.”
124. Expert Panel Workshop, Theorie du Changement SolsCSA Côte d’Ivoire.

118 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


l’élaboration des outils d’aide à la prise de décisions pratiques basés sur le SIS à l’usage des producteurs
et des agents de vulgarisation (par exemple, le système d’information mobile, le centre d’appel national,
des outils de formation participatifs), et iv), par l’intermédiaire de tous les canaux spécifiés en i-iii,
sensibiliser les producteurs à l’utilisation des outils et produits recommandés par les instituts de recherche
et définition des étapes pratiques pour y accéder.125
 
COMPOSANTE 5: Soutien à la prise de décision des producteurs à long terme
Acteurs Clés: MINAGRI
Cette composante augmentera les chances des producteurs d’investir dans la santé des sols à long
terme. Les étapes spécifiques comprennent: i) le renforcement des droits de propriété et des registres
afin d’accroître la volonté des producteurs d’investir dans leurs terres, ii) la tenue de campagnes de
sensibilisation sur le thème du sol comme ressource non renouvelable, iii) l’accès des producteurs au
crédit par des moyens tels que: a) le renforcement de la performance du secteur de la microfinance
via une réglementation accrue126, (b) la réglementation des agents bancaires pour l’amélioration du
pourcentage d’adultes des zones rurales ayant accès à des points de services financiers formels (ceci
est déjà en cours via le FISF)127, et c) autoriser et encourager l’utilisation de cultures, de stocks ou
d’équipements comme garantie.128
 

E-2 Développement de services et de produits de financement


pour l’agriculture intelligente face au climat
 
Introduction et contexte stratégique
Services financiers pour une agriculture intelligente face au climat
La mobilité des capitaux et la gestion des risques financiers sont essentielles au développement
et à la transformation de l’agriculture en stimulant l’esprit d’entreprise, la prise de risques et
l’innovation. Dans les pays en développement où l’agriculture représente une grande partie de l’économie
nationale, le risque inhérent et la grande volatilité du secteur agricole se traduit souvent par une sous-
performance au niveau macro-économique.129 Cependant, un bon accès aux produits et services
financiers permet aux producteurs agricoles et aux agro-industries de tirer profit des garanties, de réduire
les coûts de transaction et de réduire les risques.130 Les producteurs et les autres acteurs de la chaîne de
valeur sont, par conséquent, plus aptes et disposés à investir dans des intrants et d’autres technologies
permettant d’accroître la productivité et la résilience, tels que semences améliorées, l’amendement de
sol, la diversification des cultures, l’agroforesterie et autres approches de l’agriculture intelligente face
au climat. Les services financiers comprennent généralement: (1) le crédit et le financement, (2) les
instruments d’assurance et de risque, (3) les services d’épargne et (4) les services de paiement.
 

125. Expert Panel Workshop.


126. World Bank, “Atelier de Restitution, Diagnostic de Finance Agricole et Plan d’Action.”
127. World Bank.
128. Palmer, “Making Climate Finance Work in Agriculture”; CCAFS, “10 Best Bet Innovations for Adaptation in Agriculture: A Supplement to the
UNFCCC NAP Technical Guidelines.”
129. MINADER and FAO, “Stratégie Nationale Pour L’Agriculture Intelligente Face Au Climat (SNAIC) En Côte d’Ivoire”; WSBI-ESBG, “Africa Post
Offices Give Migrants New Financial Network Access.”
130. Palmer, “Making Climate Finance Work in Agriculture”; Ruben, Wattel, and van Asseldonk, “Rural Finance to Support Climate Change
Adaptation: Experiences, Lessons and Policy Perspectives”; Wattel and van Asseldonk, “Financial Service Supply with Potential for
Supporting Climatesmart Agriculture Quick Scan around the CCAFS Climate-Smart Village AR4D Sites of the CGIAR-CCAFS Research
Program in 20 Countries”; World Bank, “Atelier de Restitution, Diagnostic de Finance Agricole et Plan d’Action.”

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 119


Les services de crédit et de financement constituent un capital d’investissement pour l’AIC et / ou
une amélioration de la productivité. La personnalisation des services de crédit et de financement pour
répondre aux besoins spécifiques des producteurs améliore directement ou indirectement la résilience,
la valeur des garanties et la capacité d’investissement.131 Ces services comprennent les prêts et crédits
d’intrants, les prêts aux cultures, le financement de la chaîne de valeur, les investissements en actions, les
prêts ou les contrats de location de matériel, les récépissés d’entrepôt et les prêts groupés.132
 
Les instruments de risque renforcent la capacité des producteurs à investir dans l’AIC en les
protégeant contre les coûts importants d’événements imprévus. Les instruments de risque
spécifiques à l’agriculture, tels que les fonds d’assurance fondés sur des indices et de secours en cas
de catastrophe, protègent les producteurs contre des événements imprévus liés à l’agriculture, tels que
les conditions météorologiques extrêmes.133 Les fonds de garantie partiels, les récépissés d’entrepôt et
le financement de la chaîne de valeur permettent aux producteurs de tirer parti de leur garantie, ce qui
réduit le risque que présente le créditeur pour les prêts aux producteurs.134 Les instruments de risque
généraux, tels que la sécurité sociale; les pensions; sociétés funéraires; et l’assurance vie, maladie et
accidents protègent les producteurs contre d’autres événements coûteux inattendus de la vie, ce qui peut
indirectement réduire leur capacité à investir temps et argent dans l’AIC.135
 
Les services d’épargne maintiennent et améliorent la capacité des producteurs à investir dans
l’AIC. Les comptes d’épargne planifiés et les comptes d’épargne garantissent la sécurité de l’épargne et
les investissements à faible risque empêchent la perte de valeur causée par l’inflation.136 Par contre, les
économies de trésorerie à domicile exposent les producteurs aux pertes non seulement dues au vol et au
mauvais placement. De plus, contrairement aux investissements à faible risque, les liquidités ne génèrent
pas d’intérêts et perd donc de la valeur dans le temps via l’inflation.
 
Les services de paiement améliorent la capacité des producteurs à investir dans l’AIC en éliminant
les risques liés aux espèces et aux coûts de déplacement. L’argent mobile, le paiement des factures
de services publics, les services de virement nationaux et internationaux et les monnaies communautaires
permettent aux producteurs d’effectuer et de recevoir des paiements sans risque de perte ou de vol de
fonds, et sans aucun investissement de temps et d’argent au cours des déplacements.137 Ces services
permettent également un flux de capitaux sûr et documenté de personne à personne, favorisant ainsi les
économies informelles locales et les échanges financiers entre membres de la famille éloignés.138
 
Contexte du pays en matière de services financiers
Les services financiers en Côte d’Ivoire desservent de manière disproportionnée les populations
urbaines. Près de 60% des plus de 4 000 points d’accès du pays desservent les résidents d’Abidjan,
qui ne représentent que 20% de la population totale.139 Les banques et les services basés sur les TIC
représentent 82% de l’ensemble des points d’accès et se trouvent principalement dans les centres

131. Palmer, “Making Climate Finance Work in Agriculture.”


132. Palmer; Ruben, Wattel, and van Asseldonk, “Rural Finance to Support Climate Change Adaptation: Experiences, Lessons and Policy
Perspectives”; Wattel and van Asseldonk, “Financial Service Supply with Potential for Supporting Climatesmart Agriculture Quick Scan
around the CCAFS Climate-Smart Village AR4D Sites of the CGIAR-CCAFS Research Program in 20 Countries”; World Bank, “Atelier de
Restitution, Diagnostic de Finance Agricole et Plan d’Action.”Expert Panel Workshop, Theorie du Changement Financier CSA Côte d’Ivoire;
Palmer, “Making Climate Finance Work in Agriculture”; World Bank, “Atelier de Restitution, Diagnostic de Finance Agricole et Plan d’Action.”
133. Palmer, “Making Climate Finance Work in Agriculture”; World Bank, “Atelier de Restitution, Diagnostic de Finance Agricole et Plan d’Action.”
134. Wattel and van Asseldonk, “Financial Service Supply with Potential for Supporting Climatesmart Agriculture Quick Scan around the CCAFS
Climate-Smart Village AR4D Sites of the CGIAR-CCAFS Research Program in 20 Countries.”
135. Ruben, Wattel, and van Asseldonk, “Rural Finance to Support Climate Change Adaptation: Experiences, Lessons and Policy Perspectives”;
Wattel and van Asseldonk, “Financial Service Supply with Potential for Supporting Climatesmart Agriculture Quick Scan around the CCAFS
Climate-Smart Village AR4D Sites of the CGIAR-CCAFS Research Program in 20 Countries.”
136. CCAFS, “10 Best Bet Innovations for Adaptation in Agriculture: A Supplement to the UNFCCC NAP Technical Guidelines”; Wattel and van
Asseldonk, “Financial Service Supply with Potential for Supporting Climatesmart Agriculture Quick Scan around the CCAFS Climate-Smart
Village AR4D Sites of the CGIAR-CCAFS Research Program in 20 Countries.”
137. Palmer, “Making Climate Finance Work in Agriculture.”
138. MINADER and FAO, “Stratégie Nationale Pour L’Agriculture Intelligente Face Au Climat (SNAIC) En Côte d’Ivoire”; World Bank, “Atelier de
Restitution, Diagnostic de Finance Agricole et Plan d’Action.”
139. MINADER and FAO, “Stratégie Nationale Pour L’Agriculture Intelligente Face Au Climat (SNAIC) En Côte d’Ivoire”; WSBI-ESBG, “Africa Post
Offices Give Migrants New Financial Network Access.”

120 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


urbains.140 Les institutions de micro finance, les emplacements de services postaux et les coopératives se
trouvent dans les zones urbaines et rurales.141
 
Les producteurs agricoles ivoiriens sont sous-représentés parmi la clientèle des services
financiers. L’agriculture emploie 48% des adultes actifs et représente 23% du PIB national; pour autant,
seulement environ 6% des prêts bancaires et 10% des prêts de micro finance vont aux producteurs
agricoles.142 Moins de 10% des producteurs obtiennent des crédits auprès des banques, des coopératives
ou d’autres prestataires de services financiers143. Environ 33% des producteurs possèdent un compte
bancaire, mais beaucoup n’utilisent pas ou ne tirent pas pleinement profit de ce service. Près de 75% des
producteurs conservent leurs économies sous forme d’espèces à la maison.144
 
Les services financiers destinés aux producteurs agricoles ivoiriens ne sont pas sans risque. Depuis
1991, trois grandes institutions de crédit agricole du secteur public ont échoué ou ont été fermées145. Des
facteurs hautement imprévisibles, tels que les conditions météorologiques et les catastrophes naturelles,
affectent fortement l’agriculture146. Les producteurs agricoles sont dispersés géographiquement dans
des régions faiblement peuplées, ce qui réduit considérablement le potentiel d’économies d’échelle. Les
divers besoins des producteurs nécessitent une segmentation soigneuse et une personnalisation des
services.147 Outre les TIC, les prestataires de services financiers qui desservent déjà des zones rurales
(micro finance, bureaux de poste et coopératives) sont les mieux placés pour surmonter ces défis.148
 
Les institutions de microfinance, les coopératives, les services postaux et les TIC offrent les
bases nécessaires pour atteindre les populations rurales avec divers services financiers. Déjà, ces
secteurs desservent une fraction importante de la population (par exemple, la micro finance 3,5%; 3 000
coopératives). Il existe des possibilités d’accroître l’efficacité et la performance, d’étendre la couverture et
de créer de nouveaux services autour des prêts à court terme, des mécanismes financiers informels (clubs
d’épargne, par exemple), des transferts et de développer les transferts existants. Parmi les défis on peut,
toutefois, noter une couverture médiocre, la confiance et la transparence.
 
Alignement institutionnel et sectoriel
Améliorer l’accès des populations rurales aux services financiers existants est une grande priorité
pour le ministère de l’Agriculture ivoirien (MINAGRI) et le ministère de l’Économie et des Finances
(MINEFI)149. La stratégie quinquennale d’inclusion financière des Ivoiriens150 est déjà en cours et porte sur
la restructuration du secteur financier, la diversification des services, le renforcement de la réglementation,
l’éducation et la protection des consommateurs, des environnements plus favorables aux entreprises et le
développement des services financiers destinés aux populations marginalisées.
 
Cette priorité nationale s’aligne sur les objectifs de multiples alliances internationales dont fait
partie la Côte d’Ivoire. Améliorer L’accès des producteurs agricoles aux services financiers soutient
directement les engagements de la Côte d’Ivoire envers l’objectif de développement durable n ° 2: Faim
zéro, l’objectif 8: croissance économique, l’objectif 10: réduction des inégalités, l’objectif 13: action pour le
climat et l’objectif 15: la vie sur terre.151 Il soutient indirectement, l’objectif 1: Pas de pauvreté, l’objectif 9:

140. WSBI-ESBG, “Africa Post Offices Give Migrants New Financial Network Access.”
141. FAO et al., “Climate-Smart Agriculture in Côte d’Ivoire”; MINADER and FAO, “Stratégie Nationale Pour L’Agriculture Intelligente Face Au
Climat (SNAIC) En Côte d’Ivoire.”
142. MINADER and FAO, “Stratégie Nationale Pour L’Agriculture Intelligente Face Au Climat (SNAIC) En Côte d’Ivoire.”
143. MINADER and FAO.
144. World Bank, “Atelier de Restitution, Diagnostic de Finance Agricole et Plan d’Action.”
145. Expert Panel Workshop, Theorie du Changement Financier CSA Côte d’Ivoire; World Bank, “Atelier de Restitution, Diagnostic de Finance
Agricole et Plan d’Action.”
146. Palmer, “Making Climate Finance Work in Agriculture.”
147. Expert Panel Workshop, Theorie du Changement Financier CSA Côte d’Ivoire; FAO et al., “Climate-Smart Agriculture in Côte d’Ivoire”; World
Bank, “Atelier de Restitution, Diagnostic de Finance Agricole et Plan d’Action.”
148. World Bank, “Atelier de Restitution, Diagnostic de Finance Agricole et Plan d’Action.”
149. Government of Côte d’Ivoire, “Program National D’Investissement Agricole de Deuxième Génération, 2017-2025, Final Report.”
150. Knoema, “Sustainable Development Goals of Côte d’Ivoire - Côte d’Ivoire Data Portal.”
151. Knoema.

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 121


Innovation, l’objectif 11: des communautés durables, l’objectif 12: Production responsable et l’objectif 16:
Paix et justice.152 L’Union Africaine a donné la priorité à la croissance économique équitable parallèlement
à la gestion durable de l’environnement et à la mobilisation des ressources en mettant l’accent sur
le financement.153 L’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine a pour objectif de renforcer la
compétitivité économique et financière de ses États membres, parmi lesquels la Côte d’Ivoire.154
 
De nombreuses organisations internationales ont collaboré avec la Côte d’Ivoire pour s’attaquer
à ce problème prioritaire. Le Programme Mondial pour l’Agriculture et la Sécurité Alimentaire a
investi environ 53 millions de dollars américains dans l’extension des services financiers destinés aux
producteurs agricoles de la Côte d’Ivoire. Les projets comprennent des accords de partage des risques
pour un maximum de 100 000 petits producteurs de cacao, avec une augmentation moyenne de 23%
du revenu ; la location de camions pour un maximum de 100 coopératives leur permettant, entre autres,
de créer un historique de crédit; et 40 millions de dollars de prêts à des entreprises agroalimentaires
appartenant à des femmes via la Société Ivoirienne de Banques.155 Le groupe consultatif d’assistance
aux pauvres s’est récemment associé à Olam en Côte d’Ivoire pour faciliter le développement de services
financiers numériques dans les chaînes de valeur agricoles.156 Making Finance Work for Africa compte 11
projets en cours ou terminés, qui traitent directement des services de subventions, de garanties, d’équité
et de prêts agricoles en Côte d’Ivoire. La Banque égyptienne pour l’agriculture voit une opportunité
importante dans le secteur de l’agriculture en Côte d’Ivoire et envisage d’étendre ses opérations en
dehors de l’Égypte pour la première fois.157
 
Objectifs de développement et résultats proposés
Objectif de développement proposé: Ce projet vise à accroître la capacité des producteurs agricoles à
gérer les risques liés au climat et à augmenter durablement la productivité en améliorant leur accès et leur
capacité à tirer parti des produits et services financiers.
 
Bénéficiaires: Au cours du projet, 980 000 travailleurs agricoles en bénéficieront et, à long terme, tous les
producteurs agricoles de la Côte d’Ivoire pourront bénéficier directement ou indirectement de ce projet.
La différence significative entre le pourcentage de producteurs agricoles ayant un compte en banque
et le pourcentage avec une ligne de crédit (~ 23% ou 2,8 millions) en Côte d’Ivoire suggère que les
producteurs ont un intérêt pour les services financiers et un certain degré d’accès, mais sont incapables
d’utiliser des instruments financiers réduisant les risques. La phase initiale de ce projet (5 ans) sera axée
sur l’amélioration de ce segment de l’accès des producteurs en favorisant l’expansion des réseaux
financiers existants dans les régions mal desservies. Les phases ultérieures du projet se développeront
à l’échelle nationale. Un service financier bien conçu peut bénéficier directement à un grand nombre de
personnes en peu de temps et à un coût relativement bas, en particulier lorsque les TIC sont exploitées.
Par exemple, un million de personnes avaient des comptes m-Pesa dans les 8 mois suivant le lancement
du projet; à compter de 2017 (sa dixième année), m-Pesa comptait 30 millions d’utilisateurs, dont 19
millions sont actifs mensuellement.158
 
Description du projet: L’objectif de ce projet est de renforcer les bases d’un système national de l’AIC
de services financiers pour fournir des produits d’épargne, de crédit et d’assurance aux producteurs
agricoles qui souhaitent adopter les pratiques de l’AIC et gérer les risques liés au climat. La phase initiale
porterait sur le renforcement des capacités (des associations de producteurs), l’examen et la réforme

152. Department of Rural Economy and Agriculture, “Fostering the African Agenda on Agricultural Growth and Transformation and Sound
Environmental Management.”
153. West African Economic and Monetary Union, “The Amended Treaty.”
154. Global Agriculture and Food Security Program, “Projects.”
155. Consultative Group for Assisting the Poor, “Focus Areas.”
156. Making Finance Work for Africa, “Côte d’Ivoire Financial Sector Profile.”
157. Harford, “Money via Mobile.”
158. Expert Panel Workshop, Theorie du Changement Financier CSA Côte d’Ivoire; World Bank, “Atelier de Restitution, Diagnostic de Finance
Agricole et Plan d’Action.”

122 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


des politiques, ainsi que l’identification et le développement, avec des partenaires du secteur privé, de
nouveaux produits d’épargne, de crédit et d’assurance destinés aux producteurs à toutes les échelles.
 
Composantes du projet
COMPOSANTE 1: renforcer les capacités avec une assistance technique
Acteurs clés: ONG, institutions financières du secteur privé
Cette composante renforcera les capacités des producteurs, des coopératives et des professionnels
de la finance. Les composantes spécifiques comprendront: i) l’intégration de l’assistance technique
destinée à améliorer la performance et la transparence des coopératives agricoles dans les programmes
de formation existants, de manière à ce qu’ils répondent aux exigences minimales pour participer
aux marchés financiers formels (par exemple, les banques)159, (ii) renforcer les capacités du personnel
financier pour répondre aux besoins distincts et très divers des agriculteurs, par exemple pour segmenter
les populations d’agriculteurs, évaluer leurs besoins et leurs contraintes et personnaliser les produits
financiers en conséquence160, (iii) renforcer la capacité des emprunteurs potentiels (producteurs) à
naviguer et à exploiter les services financiers en intégrant le renforcement des capacités de gestion
financière dans les programmes d’assistance technique existants161, (iv) renforcer les performances
du secteur de la microfinance et sa force dans les zones rurales grâce à l’assistance technique162, et
v) apporter des financements supplémentaires à l’AIC dans le secteur de l’agriculture en préparant les
gestionnaires de fonds qui comprennent le secteur à identifier des transactions rentables et durables et à
développer des véhicules d’investissement innovants, à savoir une structure de capital en couches.163
 
COMPOSANTE 2: Favoriser un environnement politique porteur
Principaux acteurs: MINAGRI, MINEFI, BCEAO, Interbranch, DOPA
Cette composante favorisera un environnement politique favorable à la fourniture de services financiers aux
producteurs et aux agroentrepreneurs. Cela impliquera plus particulièrement: (i) la création d’un fonds fédéral
pour les catastrophes en agriculture;164 (ii) le renforcement des performances du secteur de la microfinance
via une réglementation accrue, une présence accrue dans les zones rurales grâce à des subventions de
démarrage165; (iii) l’étude des conséquences de la suppression ou du relâchement du plafond actuel du taux
d’intérêt de 24%166; (iv) la réglementation des agents bancaires pour (a) améliorer le pourcentage d’adultes
des zones rurales ayant accès à des points de services financiers formels (ceci est déjà en cours via le
FISF)167, (b) autoriser et encourager l’utilisation de cultures, de stocks ou d’équipements comme garantie168,
c) mobiliser des dépôts, qui constituent l’un des principaux coûts de financement des financiers169, (d) établir
une prévision de ligne de refinancement agricole, et (e) fixer un quota de financement pour l’agriculture.170; (v)
mener des campagnes de sensibilisation pour faire reconnaître l’agriculture comme un secteur économique
dynamique et doté d’un potentiel considérable d’accélération de la croissance économique171; (vi) renforcer
les droits de propriété et des registres pour reconnaître les actifs des producteurs, améliorer l’accès aux
prêts à long terme et accroître la volonté des producteurs d’investir dans leurs terres172; (vii) renforcer
l’efficacité des systèmes judiciaires de sorte que les banques soient toujours en mesure de faire valoir leurs
dettes et de recouvrer des garanties, réduisant ainsi leur risque de crédi173; et (viii) renforcer les lois sur
la protection des clients pour assurer la transparence des conditions contractuelles et des prix; éviter le
surendettement; et la confidentialité du client.174

159. Palmer, “Making Climate Finance Work in Agriculture.”


160. Expert Panel Workshop, Theorie du Changement Financier CSA Côte d’Ivoire; Palmer, “Making Climate Finance Work in Agriculture.”
161. World Bank, “Atelier de Restitution, Diagnostic de Finance Agricole et Plan d’Action.”
162. Palmer, “Making Climate Finance Work in Agriculture.”
163. Expert Panel Workshop, Theorie du Changement Financier CSA Côte d’Ivoire.
164. World Bank, “Atelier de Restitution, Diagnostic de Finance Agricole et Plan d’Action.”
165. World Bank.
166. World Bank.
167. Palmer, “Making Climate Finance Work in Agriculture.”
168. Palmer.
169. Expert Panel Workshop, Theorie du Changement Financier CSA Côte d’Ivoire.
170. Expert Panel Workshop; Palmer, “Making Climate Finance Work in Agriculture.”
171. Palmer, “Making Climate Finance Work in Agriculture.”
172. Palmer.
173. Palmer.

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 123


COMPOSANTE 3: Réduire les risques avec les produits et services financiers
Acteurs clés: institutions financières du secteur privé, MINAGRI, MINEFI, BCEAO, ONG
Cette composante déploiera des outils financiers qui réduisent les risques pour les producteurs et l’agro-
alimentaire, encourageant ainsi les investissements et la croissance. Les étapes sont: (i) établissement
de fonds locaux de garantie partielle sous la BCEAO175, (ii) établissement de l’autorité de délivrance des
autorisations de récépissé d’entrepôt et s’enregistrant sous SRE 2015 ERRA176, (iii) développement de
l’assurance indicielle agricole via des partenariats public-privé177 et (iv) établissement du financement de
la chaîne de valeur; EXEMPLE: Banque HDFC, Inde.178
 
COMPOSANTE 4: Réduire les coûts de transaction
Acteurs clés: institutions financières du secteur privé, MINAGRI, MINEFI, BCEAO, ONG
Cette composante réduira considérablement les coûts de transaction des paiements et des services pour
les producteurs et les agro-industries. Les sous-composantes sont: (i) la mobilisation des actifs liquides
via des fonds d’épargne, par exemple des coopératives d’épargne et de crédit, des clubs d’épargne et
des associations villageoises et de prêt d’épargne, en particulier pour des prêts à long terme; Exemple:
Village Epargne et Prêt, CARE, Niger179, (ii) l’établissement (a) d’uune plate-forme de surveillance des prêts
à laquelle tous les acheteurs participent afin de réduire les coûts d’analyse du crédit et de recouvrement180
et b) les agences de notation de crédit rural / agences de notation afin de permettre une gamme de
services sur mesure pour les producteurs, l’intégration de l’AIC et l’atténuation des risques dans les
notations de crédit, ainsi que le partage rapide des notations de crédit avec les institutions financières;
Exemple: projet SERVIR, Red Financiera Rural, Équateur181, (iii) la numérisation des chaînes de valeur
des paiements, y compris l’analyse des paiements agricoles générés par les leaders et des données
historiques sur les producteurs.182, (iv) utiliser des données volumineuses et des services de science
des données pour évaluer les risques, déterminer la solvabilité et octroyer des prêts; EXEMPLES: Gro
Ventures, Farm Drive, Fondation Grameen, EFL, Arifu183, et (v) tirer parti des TIC pour mettre en place
des opérations bancaires mobiles, de gré à gré et sans agences dans les zones mal desservies où des
emplacements physiques ne seraient pas réalisables; Exemples: banque à distance, United Bank Ltd,
Pakistan; M-Pesa et M-Kesho, Kenya184.
 
COMPOSANTE 5: Fourniture de données sur les travers pertinentes fournies par l’AIC
Acteurs clés: agro-alimentaire, MINAGRI, ONG
Cette composante fournira aux producteurs et aux agroentrepreneurs les informations dont ils ont besoin
pour prendre des décisions financières éclairées. Cela comprendra notamment: (i) le renforcement ou la
création d’un système national d’information climatique;185 (ii) le renforcement ou la création d’un système
national d’information sur les sols186 et (iii) tirer parti des TIC pour fournir aux producteurs des informations
climatiques opportunes et précises, des informations sur les sols et d’autres données relatives à l’AIC afin
de faciliter la prise de décision et de réduire les risques; EXEMPLE: Directeur de la culture du riz, IRRI,
Philippines.187
 

174. Palmer; World Bank, “Atelier de Restitution, Diagnostic de Finance Agricole et Plan d’Action.”
175. Palmer, “Making Climate Finance Work in Agriculture”; World Bank, “Atelier de Restitution, Diagnostic de Finance Agricole et Plan d’Action.”
176. Expert Panel Workshop, Theorie du Changement Financier CSA Côte d’Ivoire; Palmer, “Making Climate Finance Work in Agriculture”; World
Bank, “Atelier de Restitution, Diagnostic de Finance Agricole et Plan d’Action.”
177. Palmer, “Making Climate Finance Work in Agriculture.”
178. CARE International, “When Women Contribute to the Resilience of Communities in the Sahel through Savings and Community-Based
Adaptation”; Palmer, “Making Climate Finance Work in Agriculture.”
179. World Bank, “Atelier de Restitution, Diagnostic de Finance Agricole et Plan d’Action.”
180. Palmer.
181. World Bank.
182. Palmer, “Making Climate Finance Work in Agriculture.”
183. Palmer.
184. Expert Panel Workshop, Theorie du Changement Financier CSA Côte d’Ivoire.
185. Africa Soils, “Africa Soil Information Service.”
186. Expert Panel Workshop; Palmer, “Making Climate Finance Work in Agriculture.”
187. Welle, “Extreme Weather.”

124 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


E-3 Développement d’un système agro météorologique national
pour l’agriculture intelligente face au climat
 
Introduction et contexte stratégique
Un système agro-météorologique national pour une agriculture intelligente face au climat

Les conditions météorologiques constituent un risque majeur pour la production agricole, et


le changement climatique a rendu les conditions météorologiques beaucoup plus variables,
extrêmes et difficiles à prévoir. Les petits exploitants pauvres en ressources, en particulier en Afrique
subsaharienne188, sont particulièrement vulnérables aux pertes dues aux phénomènes météorologiques
extrêmes. Sans notification préalable des conditions météorologiques à court terme, des dangers
imminents, ou de l’accès aux technologies (systèmes d’irrigation, par exemple) pour protéger les
cultures et le bétail contre des conditions défavorables, les fluctuations climatiques peuvent paralyser la
production et contribuer à la persistance de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire.189
 
Des informations agro-météorologiques rapides, précises et accessibles sont fondamentales pour
l’AIC.  Les services d’information sur le climat (SIC) communiquent les connaissances sur le climat aux
agriculteurs et aux autres utilisateurs finaux. Un SIC efficace réduit l’incertitude entourant les schémas
climatiques erratiques, permettant aux producteurs et à l’industrie agroalimentaire de prévoir et de gérer
les conditions météorologiques défavorables, de tirer partie des conditions météorologiques favorables
et de s’adapter au changement.190 Ils soutiennent également les recommandations des agents de
vulgarisation en matière de politique, de planification et de sensibilisation au climat.191
 
Un système SIC bien conçu traduit les données en conseils pratiques, les transmet à travers
des canaux de communication accessibles et investit dans la capacité des utilisateurs finaux
à comprendre et à exploiter les informations.192 Les avis pratiques sont exploitables et éclairent
directement la prise de décision; les exemples peuvent inclure des prévisions et recommandations de
production végétale, des prévisions contre les ravageurs et les maladies, des avis météorologiques
extrêmes et des informations sur les nouvelles pratiques et technologies de l’AIC193. En général, les
médias et les TIC sont les moyens de communication les plus efficaces pour les informations à court
terme, telles que les prévisions en saison et les événements météorologiques majeurs; les processus
participatifs en personne structurés sont les plus efficaces pour élaborer des stratégies de production
à long terme et renforcer la capacité des utilisateurs finaux à comprendre les informations et à agir
efficacement.194
 
La conception des processus de prestation de SIC fondée sur les considérations
socioéconomiques et culturelles permet de garantir l’accès aux bénéficiaires potentiels les plus
vulnérables. Des facteurs tels que l’âge, le sexe et le statut socio-économique peuvent affecter la
capacité d’une personne à accéder aux avis et aux processus de participation et de renforcement des

188. CCAFS, “Climate Services in Agriculture”; CCAFS, “Agricultural Advisory Services at a Global Scale”; CCAFS,“Putting Farmers at the Centre
of Climate Information Services”; Tesfaye et al., “Estimating the Economic Benefits of Alternative Options for Investing in Agricultural Climate
Services in Africa: A Review of Methodologies”; CCAFS, “Participatory Integrated Climate Services for Agriculture (PICSA).”
189. CCAFS, “10 Best Bet Innovations for Adaptation in Agriculture: A Supplement to the UNFCCC NAP Technical Guidelines.”
190. CCAFS; CCAFS, “Building Climate Services Capacity in Rwanda.”
191. Expert Panel Workshop, Agromet Theorie du Changement; CCAFS, “Participatory Integrated Climate Services for Agriculture (PICSA)”;
CCAFS, “10 Best Bet Innovations for Adaptation in Agriculture: A Supplement to the UNFCCC NAP Technical Guidelines”; CCAFS, “Rwanda
Establishes a National Framework for Climate Services”; CCAFS, “Climate Services for Farmers.”
192. CCAFS, “Agricultural Advisory Services at a Global Scale”; Tesfaye et al., “Estimating the Economic Benefits of Alternative Options for
Investing in Agricultural Climate Services in Africa: A Review of Methodologies”; CCAFS, “Participatory Integrated Climate Services for
Agriculture (PICSA)”; Expert Panel Workshop, Agromet Theorie du Changement; Huyer et al., “What We Know about Gender and Rural
Climate Services”; CCAFS, “Rwanda Establishes a National Framework for Climate Services”; CCAFS, “Building Climate Services Capacity in
Rwanda.”
193. CCAFS, “10 Best Bet Innovations for Adaptation in Agriculture: A Supplement to the UNFCCC NAP Technical Guidelines”; CCAFS,
“Participatory Integrated Climate Services for Agriculture (PICSA).”
194. Huyer et al., “What We Know about Gender and Rural Climate Services”; CCAFS, “Climate Services for Farmers.”

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 125


capacités. Par exemple, les services de vulgarisation sont souvent orientés vers les agriculteurs, et les
responsabilités des femmes à la maison les empêchent souvent d’écouter des émissions de radio ou
d’assister à des rassemblements communautaires. Les stratégies de communication faisant appel à de
multiples canaux se sont révélées efficaces à cet égard, tout en rendant le SIC disponibles dans des lieux
et des processus déjà intégrés aux routines des populations les plus vulnérables, tels que les centres de
santé, les forages et les groupes de femmes195.
 
Contexte national pour un système agrométéorologique national pour l’AIC
La Côte d’Ivoire connaît des phénomènes météorologiques extrêmes dus au changement
climatique. Les saisons sèches ont été marquées par les vagues de chaleur et la sécheresse qui ont
paralysé la production agricole et épuisé les réservoirs d’eau. Des conditions météorologiques extrêmes
se font également sentir dans les villes: les robinets d’Abidjan et de Bouaké ont été asséchés au début
de l’année 2018.196 La saison des pluies a provoqué de fortes averses et des inondations soudaines qui
détruisent les infrastructures et la vie humaine; rien qu’en juin 2018, des crues éclair ont déplacé des
centaines de personnes, en ont tué 18 personnes et causé des millions de dollars de dégâts matériels.197
Sans SIC fiable, les Ivoiriens sont pris au dépourvu par de tels événements météorologiques extrêmes.
Les personnes appauvries sont plus susceptibles de vivre dans des zones vulnérables et sont moins en
mesure d’investir dans le rétablissement après une perte.198
 
Le Service météorologique national de Côte d’Ivoire (SODEXAM) se heurte à des obstacles
importants pour la mise en œuvre d’un système d’information efficace. SODEXAM est le
principal fournisseur d’informations climatiques dans le pays. SODEXAM diffuse des avertissements
météorologiques généraux, des mesures de pluviomètre et des prévisions maritimes; les services
d’alerte pour la sécheresse et les inondations ne sont pas disponibles actuellement.199 Le réseau actuel
d’observation du climat couvre 6% du territoire national.200 SODEXAM a signalé que les instruments
obsolètes, l’absence d’infrastructures opérationnelles (radars et stations météorologiques automatiques)
et l’absence de mécanismes d’étalonnage des instruments étaient des obstacles majeurs. L’Organisation
Météorologique Mondiale a identifié les prévisions, les services climatiques, l’agro-météorologie, les
équipements météorologiques et l’informatique comme étant les domaines dans lesquels le personnel a le
plus besoin de formation.201
 
Les petits exploitants ivoiriens sont disposés et capables d’exploiter la SIC, mais n’y ont
actuellement pas un bon accès. L’Organisation Météorologique Mondiale indique que la SODEXAM
propose des produits agro-météorologiques sur mesure, y compris des services de données (informations
sur les pluviomètres, par exemple), ainsi que des analyses et diagnostics du climat.202 Néanmoins, les
agriculteurs ivoiriens n’utilisent généralement pas les informations agrométéorologiques pour prendre
des décisions pour la gestion, citant que les CIS ne leur sont pas accessibles faute de mécanismes de
diffusion et que les médias locaux n’offrent pas de données météorologiques. Des études préliminaires
indiquent que les agriculteurs ivoiriens préfèrent recevoir le SIC par SMS mobile et que la fourniture aux
agriculteurs des données de base sur le SIC augmente leurs rendements d’environ 32%.203
 

195. “‘Water Is Life’”; “Farmers Fear for Ivory Coast’s Drought-Hit Cocoa Crop.”
196. Al Jazeera, “Cleanup Follows Deadly Flooding in Ivory Coast’s Abidjan.”
197. Welle, “Extreme Weather.”
198. World Meterological Organization, “Côte d’Ivoire.”
199. Kouassi, “National Meterological Service of Côte D’Ivoire.”
200. World Meterological Organization, “Côte d’Ivoire.”
201. World Meterological Organization.
202. Tarchiani et al., “Smallholder Farmers Facing Climate Change in West Africa.”
203. Direction de la Météorologie Nationale, “Plan d’Actions de La Côte D’Ivoire 2016 – 2020 Pour La Mise En Place Du Cadre National Pour Les
Services Climatiques”; Government of Côte d’Ivoire, “Program National D’Investissement Agricole de Deuxième Génération.”

126 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


Alignement institutionnel et sectoriel
La mise en œuvre de la CEI est une priorité pour le gouvernement ivoirien. Le gouvernement ivoirien,
y compris le MINAGRI et le Service météorologique national, a identifié l’agriculture comme un bénéficiaire
hautement prioritaire de son plan d’action 2016-2020 pour la mise en œuvre d’un cadre national pour
les services climatologiques.204 Dans le plan national d’investissement dans l’agriculture 2017-2025, le
GOCI a désigné la collecte de données sur le climat et les services d’information comme éléments clés
du programme Gestion durable des ressources environnementales et résilience au climat, ainsi que du
programme Renforcement du cadre institutionnel du secteur et de la gouvernance de l’environnement des
entreprises.205
 
Cette priorité s’aligne sur les objectifs des accords internationaux que la Côte d’Ivoire a ratifiés. Le
projet Climat pour le développement en Afrique a été conçu par la Banque Africaine de Développement, la
Commission de l›Union Africaine et les Nations Unies afin de diffuser des informations climatologiques de
qualité et aussi renforcer les capacités des communautés économiques africaines de l’Union, y compris la
Communauté économique de l’Afrique de l’Ouest, dont la Côte d’Ivoire est membre.206 La mise en œuvre
de la SIC appuiera plusieurs objectifs de développement durable de la Côte d’Ivoire, notamment l’objectif
2: Faim zéro, l’objectif 8: la croissance économique et l’objectif 13: l’action pour le climat; il soutient
également indirectement l’objectif 9: Innovation et infrastructure, l’objectif 15: la vie sur terre et l’objectif
16: des institutions fortes.207
 
De nombreuses organisations internationales ont collaboré avec la Côte d’Ivoire pour s’attaquer à
ce problème prioritaire. L’ONU a présenté le Cadre Mondial pour les services climatiques. Dans le cadre
de cette initiative, la Norvège a financé le développement des services climatologiques et le renforcement
des capacités dans 32 pays, dont la Côte d’Ivoire, de 2011 à 2016208. Le programme Recherche de
Climat pour le Développement en Afrique, qui comprend des projets tels que WISER, les partenariats
régionaux de recherche sur le climat et le Réseau Climat pour l’Afrique, vise à mobiliser l’expertise
et les ressources relatives au climat au moyen d’une plate-forme collaborative multi-acteurs.209 Le
programme Renforcement des Services Climatologiques Nationaux, qui vise à produire des informations
climatologiques fiables pour éclairer le processus décisionnel national et local, a été mis à l’essai en
Ouganda, au Kenya, en Éthiopie, en Tanzanie et au Rwanda210, et le modèle PICSA du CCAFS a été
essayé avec succès en Tanzanie, au Kenya, au Malawi, au Ghana et au Lesotho.211
 
Objectifs de développement et résultats attendus
 
Objectif de développement du projet: Ce projet vise à accroître la productivité et à atténuer les risques
liés au climat en: fournissant aux producteurs, aux agents de vulgarisation et au secteur agroalimentaire
des informations agro-météorologiques précises et mises à jour.
 

204. Government of Côte d’Ivoire, “Program National D’Investissement Agricole de Deuxième Génération, 2017-2025, Final Report.”
205. African Development Bank, “Climate for Development in Africa (ClimDev-Africa) Initiative.”
206. Knoema, “Sustainable Development Goals of Côte d’Ivoire - Côte d’Ivoire Data Portal.”
207. Global Framework for Climate Services, “Climate Services Adaptation and Disaster Risk Reduction in Africa.”
208. Climate Research for Development in Africa, “CR4D Goal, Vision and Mission.”
209. “Enhancing National Climate Services (ENACTS).”
210. CCAFS, “Participatory Integrated Climate Services for Agriculture (PICSA).”
211. The population of Côte d’Ivoire is estimated at over 25 million, of which roughly 46%, or 11.5 million, live in rural areas and are primarily
employed in agriculture . Of these, 63%, or 7.2 million, are ages 15 and up. As of 2016, mobile technology unique subscriber penetration was
83% of the adult Ivorian population; we can assume the rate is very similar for youth ages 15-17. Assuming unique subscriber penetration
among urban individuals (54% of population) is 100%, then about 29% of rural individuals ages 15 and up, or 2.1 million, are current mobile
subscribers. It can be assumed that extension agents and policy makers are included in the population of mobile subscribers.

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 127


Bénéficiaires: La sous-composante des conseils sur mobile de ce projet bénéficiera directement à
312 000 travailleurs agricoles ruraux âgés de 15 ans et plus212 en plus de leurs ménages. L’intégration
de SIC dans les programmes de stations de radio, les centres de santé, les groupes de femmes et /
ou les services de conseil aux agents de vulgarisation augmenterait considérablement le nombre de
bénéficiaires potentiels. Par exemple, environ 20% de la population ivoirienne utilise des établissements
de santé.213 La fourniture des services SIC dans cet établissement profiterait directement à 1 million
d’abonnés supplémentaires ainsi qu’à leurs familles, tout en offrant un deuxième point d’accès pour
environ 400 000 abonnés mobiles.  Les avantages indirects découlant de la politique de sensibilisation au
climat et des recommandations en matière de vulgarisation qui en résultent pourraient atteindre tous les
producteurs agricoles ivoiriens.
 
Description du projet: Ce projet est conçu dans l’optique de fournir aux producteurs agricoles, aux
agents de vulgarisation, au secteur agroalimentaire et aux décideurs des données agro-météorologiques
précises et à jour. Le projet portera sur (i) les systèmes du secteur public et la capacité technique de
produire et de transmettre des informations sur les agro-météos, ainsi que (ii) la capacité technique des
producteurs d’accéder aux informations sur ces agrométéos et à les exploiter. Les activités viseront à
développer (i) une infrastructure physique, (ii) des données désagrégées, de synthèse et de diffusion de
données, et (iii) une capacité à gérer et à exploiter les SIC. Le projet s’est appuyé sur les résultats d’une
réunion d’experts réunis dans le pays, ainsi que sur les connaissances institutionnelles étendues du SMN
et du MINADER de la Côte d’Ivoire, du CCAFS et d’autres organisations de recherche et développement
agricoles.
 
Composantes du projet
COMPOSANTE 1: Produire et traiter les données
Acteurs Clés: SMN, CNRA, ANADER, MINADER, Météo-Maroc, Météo-France
Cette composante jettera les bases d’un SIC efficace en produisant et en stockant des données
météorologiques précises à la résolution spatiale appropriée. Le secteur public (i) mènera une étude
d’optimisation du réseau et acquerra, installera et entretiendra des stations météorologiques en fonction
des résultats et du financement actuel, (ii) automatisera la collecte et le traitement de nouvelles données
météorologiques, (iii) nettoiera et consolidera les données météorologiques historiques , ainsi que des
données agricoles et phrénologiques, à des échelles comparables, car les données météorologiques
suivies (iv) intègrent ces trois ensembles de données et (v) analysent les données pour déterminer les
tendances réelles et prévisibles.214
 
COMPOSANTE 2: Traduire les données en conseils pratiques
Acteurs Clés: MINADER, ANADER, SMN, Maroc- Météo, Météo-France
Cette composante du projet traduira les données en informations et recommandations immédiatement
applicables, telles que: (i) la révision des mesures agro-climatiques nationales, comme les calendriers
saisonniers et les cartes agro-climatiques;215 ii) les prévisions de la production agricole 216 et les
recommandations par degré de risque et gain potentiel217, (iii) la modélisation agro-climatique des risques
phytosanitaires218 iv) un système d’alerte précoce en cas d’événements défavorables, tels que les

212. Cisse, “Analysis of Health Care Utilization in Côte d’Ivoire.”


213. Tesfaye et al., “Estimating the Economic Benefits of Alternative Options for Investing in Agricultural Climate Services in Africa: A Review of
Methodologies”; CCAFS, “Rwanda Establishes a National Framework for Climate Services”; Expert Panel Workshop, Agromet Theorie du
Changement.
214. Expert Panel Workshop, Agromet Theorie du Changement.
215. Tesfaye et al., “Estimating the Economic Benefits of Alternative Options for Investing in Agricultural Climate Services in Africa: A Review of
Methodologies.”
216. CCAFS, “Participatory Integrated Climate Services for Agriculture (PICSA).”
217. Expert Panel Workshop, Agromet Theorie du Changement; CCAFS, “Building Climate Services Capacity in Rwanda”; CCAFS, “Rwanda
Establishes a National Framework for Climate Services.”
218. Expert Panel Workshop, Agromet Theorie du Changement; Huyer et al., “What We Know about Gender and Rural Climate Services”; CCAFS,
“Rwanda Establishes a National Framework for Climate Services.”

128 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


périodes sèches, les vagues de chaleur et tempêtes219 v) des informations sur les nouvelles pratiques et
technologies de l’AIC, par exemple les variétés de semences tolérantes au stress.220
 
COMPOSANTE 3: Développer des produits et des services pour communiquer des conseils
Acteurs clés: SMN, CNRA, ANADER, MINADER, universités, centres de recherche, AGRHYMET
Dans cette composante, des canaux de diffusion des avis élaborés dans la Composante 2 sont créés,
qui sont socialement, culturellement et économiquement appropriés et inclusifs.221 Les canaux peuvent
comprendre: (i) des services mobiles (SMS, appels), (ii) une émission de radio, (ii) un portail Web-SIG, (iii)
des lettres d’information périodiques et spéciales, (v) une intégration dans des lieux fréquentés par les
producteurs (par exemple, des forages, bureaux de santé et groupes de femmes), et (v) l’intégration dans
les structures de vulgarisation existantes222.
 
COMPOSANTE 4: Former les agriculteurs à l’utilisation des données
Acteurs clés: SMN, ANADER, MINADER, universités, INP-HB, CNRA
Cette composante sera axée sur l’augmentation de la capacité de la SIC. Il s’agira notamment de: (i) d’un
modèle de formation du formateur destiné au personnel concerné dans cadre de la collecte de données
et les processus de diffusion d’informations, Exemples: PICSA, CCAFS, divers pays africains; Services
climatiques pour l’ agriculture, le CGIAR,le Rwanda (ii) la formation du personnel concerné dans l’ entretien
de l’ équipement, (iii) l’ intégration d’ un module météo et climat dans les curricula des programmes
d’assistance technique de l’AIC (iv) le personnel de vulgarisation de la formation sur la reconnaissance
lorsque l’ âge, le sexe, ou les caractéristiques socio-économiques du statut peuvent affecter la capacité
d’un individu à accéder au SIC, et v) une formation continue sur l’utilisation du SIC pour les producteurs et
l’industrie agroalimentaire. Exemple: PICSA, CCAFS, divers pays africains223.
 
COMPOSANTE 5: Environnement de règles habilitant
Acteurs clés: SMN, CNRA, ANADER, MINADER
Cette composante contribuera à garantir que l’environnement politique soutient les composantes allant
de 1 à 4. Cela comprendra notamment: i) les arrangements institutionnels visant rassembler - de concert
avec les fournisseurs d’informations sur le climat -, la recherche et la vulgarisation agricoles, les décideurs
nationaux et les regroupements d’agriculteurs pour compléter les composantes 1 à 4, exemple: cadre
national pour les services climatiques, Rwanda; (ii) création d’un groupe de travail multidisciplinaire pour
guider le projet224, Exemple: Atelier consultatif national, Rwanda; (iii) l’incorporation d’informations et de
prévisions climatologiques dans la planification et les politiques, et (iv) la disponibilité de fonds pour la
création et la maintenance d’un réseau national agro-climatique.225.
 

219. CCAFS, “Agricultural Advisory Services at a Global Scale.”


220. Tesfaye et al., “Estimating the Economic Benefits of Alternative Options for Investing in Agricultural Climate Services in Africa: A Review of
Methodologies”; CCAFS, “Rwanda Establishes a National Framework for Climate Services”; Huyer et al., “What We Know about Gender and
Rural Climate Services.”
221. Expert Panel Workshop, Agromet Theorie du Changement; CCAFS, “Climate Services for Farmers”; CCAFS, “10 Best Bet Innovations for
Adaptation in Agriculture: A Supplement to the UNFCCC NAP Technical Guidelines”; Tesfaye et al., “Estimating the Economic Benefits of
Alternative Options for Investing in Agricultural Climate Services in Africa: A Review of Methodologies”; CCAFS, “Building Climate Services
Capacity in Rwanda”; Huyer et al., “What We Know about Gender and Rural Climate Services”; CCAFS, “Climate Services for Farmers.”
222. CCAFS, “Participatory Integrated Climate Services for Agriculture (PICSA)”; Expert Panel Workshop, Agromet Theorie du Changement;
CCAFS, “Building Climate Services Capacity in Rwanda”; Huyer et al., “What We Know about Gender and Rural Climate Services”; CCAFS,
“Rwanda Establishes a National Framework for Climate Services.”
223. Expert Panel Workshop, Agromet Theorie du Changement.
224. Expert Panel Workshop; CCAFS, “Rwanda Establishes a National Framework for Climate Services”; Tesfaye et al., “Estimating the Economic
Benefits of Alternative Options for Investing in Agricultural Climate Services in Africa: A Review of Methodologies.”
225. Sala et al. 2016.

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 129


E-4 Développement d’un système national de vulgarisation pour
l’agriculture intelligente face au climat
 
Introduction et contexte stratégique
Des services de vulgarisation de haute qualité sont à la base de l’agriculture intelligente face
au climat (AIC).226 L’information climatique est au cœur de la résilience climatique. Néanmoins, les
informations climatiques ne sont généralement pas bénéfiques pour les producteurs agricoles. La
traduction des informations climatiques en recommandations pratiques et en aide à la décision est
cruciale pour permettre aux agriculteurs de se préparer au changement et de s’y adapter. Des services
de vulgarisation efficaces résultent d’investissements substantiels dans les capacités institutionnelles des
services météorologiques nationaux, des organismes de recherche agricole et des prestataires de services
de conseil agricole.227
 
Le Service ivoirien de vulgarisation agricole (ANADER) est confronté à des difficultés pour fournir
des services des conseils agricoles efficaces. L’ANADER emploie environ 1 500 personnes.228
Des agents de vulgarisation sur le terrain desservent les quelque 7,2 millions de travailleurs agricoles
ivoiriens âgés de 15 ans et plus229, soit 1 conseiller agricole pour 4 800 travailleurs agricoles. Même en
supposant des unités familiales de 4 adultes, cela représente 1 200 familles par conseiller agricole. Le
ratio standard de la Banque Mondiale recommande un (1) conseiller pour 800 agriculteurs.230 De plus, les
conseillers agricoles ont des antécédents scolaires variés ne dépassant généralement pas les diplômes
d’études secondaires. Environ 80% des conseillers agricoles ont reçu une formation en cours d’emploi
en vulgarisation agricole.231 Il n’y a actuellement aucun programme de formation continue en place pour
s’assurer que dans l’utilisation les nouvelles technologies et pratiques soient renforcées.
 
Plusieurs autres institutions publiques et privées jouent un rôle important dans la fourniture de
services de conseil aux producteurs. Les producteurs doivent payer pour les SIC depuis la privatisation
de l’ANADER en 1999. En conséquence, moins d’agriculteurs ont recours à ANADER et divers autres
services de vulgarisation ont été mis en place. Environ 30 autres organisations publiques et privées,
y compris des instituts de recherche, des universités, des organisations non gouvernementales, des
entreprises du secteur privé et des coopératives, offrent désormais des services de vulgarisation.232
 
Le renforcement des services de vulgarisation est une priorité pour le gouvernement ivoirien.
L’augmentation de la production et de la diffusion de technologies agricoles de haute qualité grâce aux
systèmes de recherche et de vulgarisation est un élément clé du Plan National pour les Investissements
Agricoles 2017-2025.233
 
Ce projet s’aligne sur les objectifs des alliances régionales, de la CEDEAO et internationales,
dont la Côte d’Ivoire fait partie. Le Programme de Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest, en
coordination avec la Communauté Economique des États de l’Afrique de l’Ouest et l’Union Africaine,
collabore avec des chercheurs, des agents de vulgarisation et des producteurs ivoiriens pour innover,
diffuser et adopter des technologies améliorées, ainsi que pour le renforcement des capacités au niveau
institutionnel234. L’amélioration des services de vulgarisation répond également directement aux objectifs
de développement durable n ° 2 de la Côte d’Ivoire: Faim zéro, l’objectif 8: la croissance économique,

226. CCAFS, “10 Best Bet Innovations for Adaptation in Agriculture: A Supplement to the UNFCCC NAP Technical Guidelines.”
227. Global Forum for Rural Advisory Services, “Côte d’Ivoire.”
228. Index Mundi, “Côte d’Ivoire Demographics Profile 2018”; World Population Review, “Ivory Coast Population 2018 (Demographics, Maps,
Graphs).”
229. http://documents.worldbank.org/curated/en/190121468140386154/pdf/wps3928.pdf
230. Global Forum for Rural Advisory Services, “Côte d’Ivoire.”
231. Global Forum for Rural Advisory Services.
232. Government of Côte d’Ivoire, “Program National D’Investissement Agricole de Deuxième Génération, 2017-2025, Final Report.”
233. World Bank, “West Africa Agricultural Productivity Program.”
234. Knoema, “Sustainable Development Goals of Côte d’Ivoire - Côte d’Ivoire Data Portal.”

130 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


l’objectif 9: l’industrie et l’innovation, l’objectif 12: la consommation et la production responsables,
l’objectif 13: l’action pour le climat et l’objectif 15: la vie sur la terre ferme. Il aborde également
indirectement l’objectif 10: réduction des inégalités, l’objectif 11: création de communautés durables et
l’objectif 16: paix, justice et institutions fortes.235 
 
Objectifs de développement et résultats attendus
 
L’Objectif de développement du projet: Ce projet vise à accroître la productivité agricole et à minimiser
les risques liés au climat en améliorant la qualité et la quantité des recommandations formulées par les
conseillers agricoles à l’intention des producteurs, fondées sur l’AIC.
 
Bénéficiaires: La durée initiale du projet, d’une durée de cinq ans, profitera directement aux quelque 235
800 producteurs agricoles de 15 ans et plus résidant dans l’agro-pole 4. À terme, des avantages indirects
liés à l›amélioration des services et à une plus grande résilience au climat pourraient atteindre de manière
réaliste tous les producteurs agricoles ivoiriens.
 
Description du projet: Ce projet vise à accroître la capacité du système de vulgarisation à fournir à
promouvoir des recommandations aux producteurs guidées par les pratiques de l’AIC. Le projet portera
sur (i) le développement, fondé sur la demande, de nouvelles technologies et informations relatives à l’AIC,
ainsi que (ii) la diffusion efficace et opportune de celle-ci auprès des producteurs. Les activités viseront
à développer (i) la capacité de recherche multipartite de l’AIC, (ii) la capacité des agents de vulgarisation
à atteindre efficacement les producteurs avec des recommandations de haute qualité issus de l’AIC,
et (iii) le renforcement de l’infrastructure et des équipements pour soutenir la sensibilisation. Le projet
s’est appuyé sur les résultats d’une réunion d’experts réunis dans le pays, ainsi que sur le Plan National
d’Investissement Agricole de Cote d’Ivoire pour 2017-2025.
 
Composantes du projet
COMPOSANTE 1: Augmentation de la capacité technique des agents de vulgarisation dans le cadre
de l’AIC
Acteurs clés: ANADER, MINADER, SMN, CNRA, AGRHYMET, SMN, Universités, INP-HB
Cette composante formera les conseillers agricoles à la pratique pointue de l’AIC. Les sous-composants
spécifiques sont: (i) l’intégration du module AIC dans les programmes de tous les centres de formation (ii)
des visites sur le terrain du personnel de niveau intermédiaire axées sur les AIC (iii) la mise en place d’un
système de formation continue pour tous les agents de vulgarisation (iv) la formation à l’utilisation et à la
maintenance des équipements spécifiés dans la composante 3.
 
COMPOSANTE 2: Développement des canaux de diffusion pour les recommandations de la AIC
Acteurs Clés: ANADER, MINADER, SMN
Cette composante du projet renforcera les systèmes de diffusion d’informations aux producteurs.
Cela comprendra notamment: (i) le développement de nouveaux outils et guides d’éducation axés sur
l’alphabétisation fonctionnelle (ii) la capacité technique des agriculteurs comme relais pour l’élargissement
de la portée (iii) l’intégration de la collecte de données dans les activités de vulgarisation dans un but
de priorisation des besoins (iv) le développement et la mise en œuvre de multiples canaux de diffusion
des TIC, y compris la radio et le mobile (v) encourageant la décentralisation du système de conseil par la
création de bureaux satellites supplémentaires.236
 

235. Government of Côte d’Ivoire, “Program National D’Investissement Agricole de Deuxième Génération, 2017-2025, Final Report”; Expert Panel
Workshop, Theorie du Changement Vulgarisation Côte d’Ivoire; Tarchiani et al., “Smallholder Farmers Facing Climate Change in West Africa.”
236. Government of Côte d’Ivoire, “Program National D’Investissement Agricole de Deuxième Génération, 2017-2025, Final Report.”

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 131


COMPOSANTE 3: Mise à niveau de l’infrastructure et des équipements pour prendre en charge
l’extension
Acteurs Clés: ANADER, MINADER, SMN
Cette composante du projet améliorera la disponibilité et la qualité des infrastructures et des équipements
prenant en charge la vulgarisation. Les priorités sont les suivantes: (i) l’équipement et l’infrastructure
de recherche dans les universités et les instituts de recherche (ii) l’équipement et les infrastructure
pédagogiques (iii) les kits de maintenance pour les stations agro-météorologiques (iv) des véhicules pour
faciliter le mouvement de vulgarisation et météorologique (v) des outils de communication TIC pour les
conseillers agricoles comme relais auprès des paysans.
 
COMPOSANTE 4: Recherche scientifique sur le traversin de l’AIC
Acteurs clés: MINADER, ANADER, universités, instituts de recherche
Cette composante favorisera des recherches efficaces menées par des professionnels hautement
qualifiés. Les étapes spécifiques sont: (i) la réhabilitation des centres de recherche détruits lors des
récentes crises nationales à Bouaké, Korhogo, Man et autres (ii) la promotion des chercheurs et de centres
de recherche produisant des résultats significatifs via un système de primes, bourses, subventions et
publications médiatiques , (iii) instituer des «incubateurs» de recherche dans les universités (iv) créer des
pôles de recherche dans chaque pôle agricole (v) créer une base de données nationale des compétences
actuelles qui permettra d’identifier les compétences manquantes afin de hiérarchiser les priorités en
matière de recrutement, de formation et de coopération.237
 
COMPOSANTE 5: Renforcer les systèmes de communication pour la recherche sur la vulgarisation
Acteurs clés: MINADER, ANADER, universités, instituts de recherche
Cette composante favorisera la communication multidirectionnelle entre les organisations de recherche et
les services de vulgarisation afin de soutenir la recherche axée sur la demande et la diffusion des résultats.
Cela passer notamment par: (i) l’opérationnalisation des cadres et des réseaux entre tous les acteurs
publics et privés par le biais d’ateliers régionaux, de l’élaboration de plans stratégiques, de publications
dans des revues scientifiques, de l’évaluation des résultats scientifiques, etc. (ii) le financement de
la recherche multipartite et publique-privée subventionnée, les contrats de financement et prix de
recherche (iii) l’établissement d’un mécanisme permanent pour la diffusion en temps voulu des nouvelles
technologies et des nouvelles informations des chercheurs aux conseillers agricoles (iv) l’établissement
d’un mécanisme permanent permettant aux conseillers agricoles de faire part de leurs commentaires et de
la fourniture d’une réponse rapide (v ) l’établissement de liens étroits entre les instituts de recherche et les
services de conseil à travers un personnel commun, des réunions régulières, etc.238
 
 

237. Government of Côte d’Ivoire.


238. Research Program on Roots, Tubers, and Bananas, “Cassava.”

132 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


INVESTISSEMENTS DANS L’AGRICULTURE INTELLIGENTE FACE AU
CLIMAT POUR LES CULTURES ET L’ÉLEVAGE
 

E-5 Concept de projet du programme de production et de


transformation du manioc intelligent face au climat
 
Introduction et contexte stratégique
Interventions du manioc pour une agriculture intelligente face au climat

Le manioc est une source essentielle de sécurité nutritionnelle pour les petits agriculteurs africains.
C’est l’une des cinq cultures vivrières les plus importantes dans les pays en voie de développement et
la deuxième en importance dans les pays les moins avancés.239 Environ 64% des 218 mégatonnes de
manioc produites chaque année sont cultivées en Afrique, et plus de 90% est produites par de petits
exploitants.240 Le manioc est un moyen de subsistance pour environ 300 millions d’Africains au sud du
Sahara241, et est principalement cultivé par les petits exploitants pour la consommation domestique.
Les tubercules et les feuilles de manioc sont riches en glucides (énergie), en fibres (digestion), en
calcium (formation osseuse), en phosphore (formation osseuse), en magnésium (fonction musculaire), en
manganèse (formation osseuse), en potassium (synthèse protéique), en zinc (immunité), fer (oxygénation
cellulaire) et vitamines C (antioxydant) et B (métabolisme).242 Le manioc s’adapte aux facteurs de stress
biotiques et abiotiques, tels que la faible fertilité du sol, et, en tant qu’espèce vivace, est disponible toute
l’année et peut être laissé non récolté jusqu’à ce que le besoin se présente.
 
Le manioc deviendra encore plus important pour la sécurité nutritionnelle des petits exploitants
africains face au changement climatique. Le manioc a été identifié comme l’une des cultures de base
les plus à même de résister aux changements climatiques en Afrique, avec des changements prévus dans
les zones de culture adaptées allant de pertes mineures à des gains mineurs.243 En revanche, les zones
de culture propices au haricot, au maïs, à la banane et au millet en Afrique devraient diminuer de 30 à
50%.244 Les souches de manioc sauvages ont montré une grande variabilité en termes d’adaptation, de
contenu nutritionnel, de toxines, de résistance aux ravageurs et aux maladies et de durée de conservation
après récolte245; cela implique un fort potentiel de développement de nouvelles variétés présentant des
caractéristiques bénéfiques.
 
Développer et affiner les pratiques de l’AIC aideront à résoudre les principales vulnérabilités des
cultures de manioc. Le manioc est sensible à certains parasites et maladies - tels que la Mosaïque,
la strie brune et les acariens - et a une durée de vie médiocre en prétraitement.246 Outre les pratiques
générales de l’AIC (telles que la culture intercalaire, l’agroforesterie et la gestion intégrée des parasites),
l’innovation dans le développement et la distribution des variétés247, ainsi que dans la méthodologie de
traitement post-récolte et la mécanisation248, ont démontré leur capacité à surmonter les problèmes de
production, de transformation et de commercialisation.

239. Research Program on Roots, Tubers, and Bananas; Spencer, “A Review of Cassava in Africa”; Vark, “Cassava Can Become Africa’s New
Cash Crop.”
240. Vark, “Cassava Can Become Africa’s New Cash Crop.”
241. “Cassava Benefits”; lecturer et al., “AGRO-HUB – Nutritional Value of Cassava Leaves.”
242. Jarvis et al., “Is Cassava the Answer to African Climate Change Adaptation?”; Rippke et al., “Timescales of Transformational Climate Change
Adaptation in Sub-Saharan African Agriculture.”
243. Ramirez-Villegas and Thornton, “Climate Change Impacts on African Crop Production.”
244. Research Program on Roots, Tubers, and Bananas, “Cassava.”
245. Hahn, “An Overview of Traditional Processing and Utilization of Cassava in Africa”; Research Program on Roots, Tubers, and Bananas,
“Cassava.”
246. CGIAR, “RTB Scientists at the Forefront of Developing Technologies to Help Farmers Cope with Climate Change”; Ayemou et al., “Innovations
in Cassava Production for Food Security and Forest Conservation in Western Côte D’ivoire.”
247. Chapuis et al., “Pneumatic Drying of Cassava Starch”; Gnahoua et al., “Assessment of Low-Input Technologies to Improve Productivity of
Early Harvested Cassava in Côte d’Ivoire.”
248. FAOSTAT, “Ivory Coast.”

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 133


Contexte du pays

La Côte d’Ivoire est un consommateur important et autosuffisant de manioc. Les environ 2,5
mégatonnes de manioc produites chaque année en Côte d’Ivoire249 sont presque entièrement consommés
par des Ivoiriens, avec environ 5 tonnes par an exportées au cours de la dernière décennie.250 Environ
85% du manioc ivoirien est produit par les petits exploitants exclusivement pour la consommation des
ménages.251 Le tubercule est un pilier de la cuisine ivoirienne et, en particulier, un élément fondamental du
régime alimentaire des petits exploitants. Les Ivoiriens transforment le manioc en plus de 20 produits252, y
compris l’attiéké, une pulpe de manioc fermentée qui accompagne la plupart des repas. Les importations
et les exportations sont limitées et consistent en produits à base de manioc plutôt qu’en manioc brut.253
 
Le manioc présente un potentiel en tant que ressource économique nationale.  Bien que généralisée,
la production et la transformation du manioc restent relativement rudimentaires en Côte d’Ivoire254, ce qui
implique de nombreuses possibilités d’amélioration technique. Chacune des 20 chaînes de production offre
de multiples opportunités à valeur ajoutée (par exemple la transformation, le transport, le marketing) qui, si
elles étaient mises à l’échelle, pourraient impliquer une croissance significative du secteur agroalimentaire et
des opportunités d’emploi. Un grand pourcentage de petits exploitants ivoiriens produit déjà du manioc, ce
qui laisse à penser que ces chaînes de produits pourraient être adaptées relativement facilement.
 
Le nombre potentiellement élevé d’emplois dans l’agroalimentaire pouvant résulter de la
transformation du manioc à l’échelle est particulièrement pertinent pour les femmes et les jeunes
ivoiriens vivant en milieu rural.255 La production et la transformation du manioc sont généralement
effectuées par des femmes. Aussi, certains groupements et coopératives de femmes existent déjà à cette
fin. Les jeunes ruraux choisissent de plus en plus de quitter l’agriculture au profit des postes d’employés.
Un secteur agroalimentaire en plein essor pourrait leur offrir un emploi qui optimise efficacement leur
expérience agricole.
 
Néanmoins, la production de manioc en Côte d’Ivoire est confrontée à des défis importants. Les
rendements à l’hectare sont passés de 5 tonnes en 1985 à 4 tonnes en 2005; en 2015, il n’y avait que
2 tonnes.256 Le nombre d’hectares consacrés au manioc diminue également, car les agriculteurs se
tournent vers une production de caoutchouc plus lucrative.257 Le prix des produits à base de manioc a
régulièrement augmenté par la suite.258 La baisse continue de la production de manioc pourrait menacer
la sécurité alimentaire nationale, ainsi que l’industrie nationale de transformation du manioc, deux
facteurs susceptibles de provoquer une instabilité économique. De nouvelles menaces pour les moyens
de subsistance des petits exploitants et l’économie nationale pourraient résulter de la perte généralisée
des cultures de caoutchouc par le changement climatique; l’arbre est relativement sensible au climat et
on s’attend à ce que ses régions de croissance changent considérablement en raison du changement
climatique.259
 
Plusieurs variétés de manioc existantes se sont avérées bien adaptées à la Côte d’Ivoire. Bocou
1, Bocou 2 et Yavo sont très productifs, résistent à la sécheresse et aux maladies dans des conditions
climatiques ivoiriennes.260 Ces caractéristiques, ainsi que les caractéristiques généralement adaptatives
du manioc, suggèrent que ces variétés démontreraient une résilience significative face au changement

249. O Coulibaly et al., “Regional Cassava Value Chains Analysis in West Africa: Case Study of Côte-D’Ivoire.”
250. Vark, “Cassava Can Become Africa’s New Cash Crop”; O Coulibaly et al., “Regional Cassava Value Chains Analysis in West Africa: Case
Study of Côte -D’Ivoire.”
251. MINADER and FAO, “Stratégie Nationale Pour L’Agriculture Intelligente Face Au Climat (SNAIC) En Côte d’Ivoire.”
252. O Coulibaly et al., “Regional Cassava Value Chains Analysis in West Africa: Case Study of Côte d’Ivoire.”
253. O Coulibaly et al.
254. Expert Panel Workshop, Theorie du Changement Manioc.
255. ReSAKSS, “Cassava Production, Ivory Coast.”
256. IRIN, “Rubber Squeezing out Cassava around Abidjan.”
257. The Guardian, “Ivory Coast Farmers Abandon Cassava for More Lucrative Rubber.”
258. Liu et al., “Effects of future climate change on climatic suitability of rubber plantation in China.”
259. Expert Panel Workshop, Theorie du Changement Manioc.
260. World Bank, “Overview.”

134 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


climatique. Ces variétés produisent également environ 3 fois plus par hectare que les variétés
traditionnelles (8 contre 25 tonnes métriques) et sont beaucoup plus sensibles aux intrants permettant
d’accroître les rendements (40% contre 25%).261
 
Alignement institutionnel et sectoriel
L’amélioration de la production de manioc en tant que culture vivrière et commerciale est une
priorité pour le gouvernement ivoirien. En raison des récentes baisses de la production de manioc, il
existe une opportunité importante de catalyser le secteur agroalimentaire pour répondre à la demande
de produits à base de manioc et améliorer les perspectives d’emploi des jeunes. En collaboration
avec l’IFPRI, le gouvernement ivoirien a identifié le manioc parmi l’une des 14 cultures prioritaires pour
l’investissement en raison de son potentiel d’amélioration de l’emploi, des revenus et de la sécurité
alimentaire des petits exploitants.262 Sur la base de cette analyse, les Agro-Pôles 3 à 7 sont prioritaires
pour le manioc en tant que culture vivrière et Agro-Pole 4 est très prometteur pour le développement du
manioc en tant que culture de rente. Une récente réunion d’experts sur place a indiqué que l’amélioration
de la production de manioc était la principale priorité nationale des investissements de l’AIC.263
 
De nombreuses organisations internationales investissent énormément dans le développement du
secteur ivoirien du manioc. Divers projets sur le manioc sont déjà en cours en Côte d’Ivoire. Le MINADER,
la FAO, l’Agence Suédoise de Coopération pour le Développement International et l’Union Européenne
ont collaboré dans le cadre de projets pluriannuels axés sur l’amélioration des liens commerciaux entre
racines et tubercules, les systèmes alimentaires multipartites et le rôle des femmes dans les chaînes de
valeur agroalimentaire en Côte d’Ivoire.264 Le gouvernement allemand a financé les travaux du MINADER
en matière d’assistance technique, de variétés améliorées et de formation commerciale de 2012 à 2016.265
La Banque Mondiale et la Société Financière Internationale ont investi 2 milliards de dollars américains
dans le développement économique de la Côte d’Ivoire, en mettant l’accent sur le secteur agricole. Leur
programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest a fourni une assistance technique aux femmes
rurales afin d’accroître les rendements et l’efficacité de la transformation du manioc. La Coopération Suisse
au développement a également financé une assistance technique pour l’augmentation des rendements et la
transformation à valeur ajoutée en Côte d’Ivoire. Le programme de recherche sur les racines, tubercules et
bananes du CGIAR vise à développer des variétés de manioc qui conserveront leurs caractéristiques les plus
souhaitables sous les effets néfastes du changement climatique266
 
Cet investissement correspond aux objectifs de plusieurs alliances internationales ivoiriennes. Le
projet répond directement aux objectifs de développement durable de la Côte d’Ivoire, y compris l’objectif
2: Faim zéro, objectif 5: Égalité des genre, objectif 8: Croissance économique, l’objectif 12: Production
durable, l’objectif 13: Action pour le climat et objectif 15: La vie sur terre.267 Il aborde également
indirectement l’objectif 1: zéro pauvreté, l’objectif 3: La santé, l’objectif 10: réduction des inégalités et
l’objectif 11: création des communautés durables. L’Union Africaine s’est engagée à développer la chaîne
de valeur du manioc268, et la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest a beaucoup
travaillé avec la FAO et d’autres organisations internationales pour développer l’industrie du manioc en
mettant l’accent sur les femmes entrepreneures.269
 
261. Government of Côte d’Ivoire, “Program National D’Investissement Agricole de Deuxième Génération, 2017-2025, Final Report.”
262. Expert Panel Workshop, Theorie du Changement Manioc.
263. FAO, “Les Acteurs Du Secteur Manioc s’engagent Pour Une Meilleure Coordination et Une Planification Efficace Des Interventions En Côte
d’Ivoire.”
264. Federal German Ministry for Economic Cooperation and Development, “Adapting to Climate Change and Increasing the Resilience of the
Population in South-West Côte d’Ivoire.”
265. CGIAR, “RTB Scientists at the Forefront of Developing Technologies to Help Farmers Cope with Climate Change.”
266. Knoema, “Sustainable Development Goals of Côte d’Ivoire - Côte d’Ivoire Data Portal.”
267. African Union, “Cassava Value Chain Development Beyond Policy Making: African Union Commission in the Field to Get Grounding in Agro-
Allied Industries’ Daily Real World.”
268. ECOWAS, “Potential of Cassava processing in West Africa.”
269. The population of the rural districts of Agropole 4--Iffou, N’Zi, Belier, and Moronou--is approximately 1.66 million. Of these, we can assume
that about 75%, or 1.24 million, are dedicated to agriculture. About 397,000 of these are women and female youth ages 15 and up, and
another 335,000 are male youth ages 15-20. This project will focus on these 732,000 women and youth as primary beneficiaries. Index Mundi,
“Côte d’Ivoire Demographics Profile 2018”; Statoids, “Côte d’Ivoire Regions”; FAOSTAT, “Ivory Coast”; World Population Review, “Ivory Coast
Population 2018 (Demographics, Maps, Graphs).”

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 135


Objectifs de développement et résultats proposés
 
Objectif de développement du projet: Ce projet vise à accroître la capacité du secteur du manioc
à mettre en pratique l’AIC en: fournissant aux producteurs, aux transformateurs et aux agents de
vulgarisation une assistance technique et un meilleur accès à des variétés améliorées et à des résultats de
recherche mis à jour.
 
Bénéficiaires: Ce projet bénéficiera directement à 90 000 personnes270 producteurs et leurs ménages
dans les districts d’Iffou, Belier, Moronou et N’Zi d’Agro-Pole 4 pendant son mandat de cinq ans.271
Avec le temps, la sécurité nutritionnelle et les résultats économiques du projet pourraient bénéficier
indirectement aux 3,5 millions d’Ivoiriens employés dans l’agriculture dans les pôles agro-industriels 3, 7
et 9.
 
Description du projet: Ce projet est conçu pour fournir aux producteurs et aux transformateurs de
manioc une assistance technique pour promouvoir les pratiques de l’AIC en Côte d’Ivoire. Le projet
renforcera la sécurité nutritionnelle et l’activité économique nationales face au changement climatique.
Les travaux du projet viseront à développer (i) les capacités de l’AIC dans le secteur du manioc, (ii) la
commercialisation de produits dérivés du manioc, et (iii) les recherches en cours.
 
Composantes du projet
COMPOSANTE 1: Assistance technique aux producteurs
Acteurs Clés: MINADER, ANADER
Cette composante accroîtra les capacités pour l’AIC dans la production de manioc en offrant l’assistance
technique suivante aux groupes de production: i) des informations sur les variétés améliorées et les
circonstances dans lesquelles elles sont recommandées; ii) les meilleures pratiques de l’AIC en matière de
manioc, y compris la culture avec un minimum de labour, le paillage, les cultures de couverture, les haies
vives (par exemple des hévéas), la culture intercalaire de légumineuses et la lutte antiparasitaire intégrée
(par exemple, en utilisant Ocimum grattisumum ), iii) les technologies de mécanisation appropriées pour
le traitement (par exemple, bouillir, presser, sécher), et v) les techniques appropriées de stockage après
récolte.272
 
COMPOSANTE 2: Capacitation de l’agent d’extension
Acteurs Clés: ANADER
Cette composante favorisera l’intégration de l’AIC dans les recommandations des agents de vulgarisation
en matière de manioc. Les agents de vulgarisation recevront une formation sur: i) les pratiques générales
recommandées par le AIC pour le manioc, comme indiqué dans la composante 1, ii) les variétés de
manioc recommandées par facteur (région climatique, utilisation finale, facteurs de stress biotiques
et abiotiques, etc.) iii) la production appropriée technique de multiplication pour chaque variété, iv)
techniques et équipements de transformation des produits à base de manioc, et v) approches visant à
aider les producteurs à passer à de nouvelles variétés.273
 
COMPOSANTE 3: Soutenir la recherche
Acteurs clés: MINAGRI, CNRA, Universités, C. Suisse
Cette composante exploitera les liens existants avec le Programme de recherche du CGAIR sur les
racines et tubercules274 Soutenir la poursuite des recherches sur les variétés améliorées et les nouvelles

270. Expert Panel Workshop, Theorie du Changement Manioc.


271. Howeler, Lutaladio, and Thomas, Save and Grow; Expert Panel Workshop, Theorie du Changement Manioc; Gnahoua et al., “Assessment
of Low-Input Technologies to Improve Productivity of Early Harvested Cassava in Côte d’Ivoire”; Ayemou et al., “Innovations in Cassava
Production for Food Security and Forest Conservation in Western Côte D’ivoire”; Chapuis et al., “Pneumatic Drying of Cassava Starch.”
272. Expert Panel Workshop, Theorie du Changement Manioc; Howeler, Lutaladio, and Thomas, Save and Grow.
273. Research Program on Roots, Tubers, and Bananas, “Cassava.”
274. Expert Panel Workshop, Theorie du Changement Manioc; Howeler, Lutaladio, and Thomas, Save and Grow.

136 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


pratiques de l’AIC pour le manioc. Il s’agira notamment de: i) garantir la disponibilité permanente
de fonds pour la recherche et l’innovation sur le manioc ii) une sélection axée sur l’adaptation à des
zones agro-écologiques spécifiques, des utilisations finales, des systèmes de culture et des conditions
climatiques défavorables avec un besoin minimal en intrants tels que des produits agrochimiques et
l’irrigation iii ) en donnant la priorité à la caractérisation de la diversité génétique à l’échelle du génome,
en comblant les lacunes dans les collections de variétés locales et en créant des réserves naturelles, iv)
la mise à disposition et la distribution régulières de matériel de plantation sains, et v) le renforcement de
la communication multidirectionnelle et de l’échange d’information entre les instituts de recherche, les
agents et les producteurs de manioc.275
 
COMPOSANTE 4: Développement du système de plantation de haute qualité
Acteurs clés: CNRA, universités, C. Suisse, MINADER, ANADER
Cette composante aidera à faire en sorte que les variétés recommandées par l’AIC, notamment les
variétés Bocou 1, Bocou 2 et Yavo, ainsi que les variétés nouvellement développées, soient facilement
disponibles pour les producteurs ivoiriens. À savoir, i) de nouvelles variétés seront publiées par les
instituts de recherche dans le prolongement de la composante 3 ii) les variétés seront rendues disponibles
pour la multiplication commerciale iii) les exploitants de pépinières communautaires seront formés à la
multiplication correcte de ces variétés et iv) les campagnes de sensibilisation du public permettront aux
producteurs de mieux comprendre les avantages de ces variétés.276
 
COMPOSANTE 5: Organisations de commercialisation des traversins
Acteurs clés: MINADER, ANADER, secteur privé
Cette composante renforcera la transformation commerciale des produits à base de manioc en offrant
une assistance technique et des relations formalisées avec des partenaires du secteur privé aux groupes
de femmes et aux jeunes. Plus précisément, il s’agira notamment: i) d’un meilleur accès aux outils de
mécanisation appropriés, ii) d’une formation aux nouvelles techniques de traitement pour diversifier
les options de production, iii) d’une assistance technique visant à améliorer l’efficacité du traitement
(par exemple, la mécanisation)277, iv) la systématisation de la création de contrats de travail avec
des partenaires commerciaux du secteur privé (par exemple, devantures de magasins, producteurs
d’emballages, etc.), et v) des programmes de formation et de mentorat à l’entrepreneuriat (avec des
partenaires commerciaux du secteur privé, par exemple).278
 

275. Expert Panel Workshop, Theorie du Changement Manioc.


276. Chapuis et al., “Pneumatic Drying of Cassava Starch.”
277. Expert Panel Workshop, Theorie du Changement Manioc.
278. Hoornweg 2016.

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 137


E-6 Développement intelligent face au climat des cultures
maraîchères et des animaux de grande valeur destinés au
marché d’Abidjan
 
Introduction et contexte stratégique
 
L’agriculture intelligente face au climat est cruciale pour soutenir les populations urbaines
Africaines rapidement grandissantes sans épuiser les ressources naturelles ni devenir dépendant
des importations internationales. À mesure que les terres agricoles se dégradent, la productivité
diminue. Les populations rurales, en particulier les jeunes, s›installent dans les zones urbaines à la
recherche de viabilité économique. La combinaison de ressources dégradées et d›une main-d›œuvre
réduite compromet la capacité des populations rurales à satisfaire les demandes alimentaires nationales.
Cela engendre une plus grande dépendance à aux importations internationales coûteuses et une hausse
subséquente des prix des denrées alimentaires qui aggrave la pauvreté et l’insécurité nutritionnelle.
L’agriculture intelligente face au climat offre la possibilité de briser ce cycle en augmentant durablement
la productivité agricole, en minimisant l’impact sur l’environnement et en favorisant la résilience des
systèmes alimentaires face à la variabilité climatique.
 
Abidjan est maintenant la quatrième plus grande ville d’Afrique et devrait augmenter de 38% pour
atteindre 6,5 millions d’habitants au cours des sept prochaines années.279 Cela représente environ
20% de la population ivoirienne. Avec l’urbanisation rapide d’Abidjan, il est difficile de faire face à la
demande alimentaire et de gérer les déchets pour minimiser l’impact environnemental. Par exemple, les
services de collecte des ordures sont limités aux parties de la ville dotées des rues suffisamment larges.280
Par conséquent, les déchets solides polluent fortement la lagune voisine, la rendant impropre à la pêche
et sapant ainsi la production alimentaire.281
 
Le taux d’urbanisation rapide de la Côte d’Ivoire, en particulier chez les jeunes, oblige le pays à
maintenir sa croissance économique tout en réduisant le taux de pauvreté et en protégeant les
ressources naturelles. La Côte d’Ivoire est un importateur net de nombreuses denrées alimentaires
et Abidjan est au cœur de cette demande. L’exode massif de jeunes ruraux vers les zones urbaines a
entraîné une population rurale vieillissante qui dépend des systèmes agricoles traditionnels. La faiblesse
des infrastructures et la dégradation croissante des ressources naturelles ont réduit la capacité de la
région à satisfaire les besoins nutritionnels des citadins.282 Une planification agricole innovante offre
la possibilité de promouvoir l’autosuffisance économique et nutritionnelle de la région grâce à une
productivité agricole améliorée.
 
Les femmes et les jeunes jouent un rôle crucial dans ce travail. Les femmes sont les principales
vendeuses dans les marchés alimentaires urbains283 et jouent un rôle important dans la production de
culture maraîchère et de petits animaux d’élevage. Elles s’occupent également d’importants aspects de
la transformation à valeur ajoutée, tels que le fumage de la viande, la production d’amidon et de farine.
En outre, il existe de nombreuses possibilités d’implication des jeunes dans la transformation à valeur
ajoutée, le transport logistique et la commercialisation à mesure que les marchés se développent, tant
dans les zones rurales que dans les zones périurbaines d’Abidjan.
 

279. World Bank 2016


280. UNEP 2015.
281. World Bank 2015.
282. ADB 2015
283. PNIA 2017.

138 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


Le gouvernement ivoirien a donné la priorité au développement des régions agricoles entourant
Abidjan pour répondre aux demandes de ce marché en croissance afin de réduire la dépendance
aux d’importations coûteuses. Plus précisément, le plan national d’investissement vise à accroître
la production et la transformation à valeur ajoutée dans les pôles agricoles 3 et 5 pour approvisionner
pleinement le marché d’Abidjan et soutenir les exportations vers les pays voisins. Les chaînes de valeur
des cultures maraîchères, de volaille et du porc ont été priorisées pour ce travail en raison de la forte
demande du marché et du bon potentiel de revenus.284 Les principaux risques associés à la production
agricole dans cette zone sont les inondations, la pollution de l’eau, les longues saisons sèches et les
insectes nuisibles ciblant les cultures légumières. Ce travail aborde également directement l’objectif de
développement durable n ° 2 de la Côte d’Ivoire: Faim zéro, l’objectif 5: l’égalité des genres, l’objectif 8:
la croissance économique, l’objectif 9: l’innovation, l’objectif 12: la production responsable, l’objectif 13:
l’action pour le climat, et indirectement, l’objectif 10: la réduction des inégalités, l’objectif 11: collectivités
durables, l’objectif 15: la vie sur terre et l’objectif 16: des institutions fortes.
 
Objectifs de développement et résultats attendus
Objectif de développement du projet: Ce projet favorisera une autosuffisance économique et alimentaire
accrue grâce à des pratiques agricoles intelligentes face au climat dans les régions approvisionnant
Abidjan.
 
Bénéficiaires: le projet bénéficiera directement à 66 000285 travailleurs agricoles périurbains de la
région des Grand Ponts du pôle agricole 5 au cours du mandat initial de cinq ans. Les conditions
du projet ultérieur étendront le projet à la région de La Me, pôle agricole 3. À long terme, l’avantage
indirect résultant d’une stabilité économique accrue et de l’autosuffisance alimentaire pourrait atteindre
pratiquement tous les producteurs agricoles.
 
Description du projet: Ce projet vise à: (i) accroître la production de produits à base de la culture
maraîchère, de volaille et de porc tout au long de l’année afin de répondre à la demande alimentaire
croissante de la métropole d’Abidjan, tout en (ii) favorisant les opportunités économiques des producteurs,
en particulier des femmes et des jeunes, dans les zones périurbaines environnantes et dans les zones
rurales adjacentes et (iii) minimiser l’impact sur l’environnement et favoriser la résilience au changement
climatique.
 
Composantes du projet
 
COMPOSANTE 1: Assistance technique aux producteurs des cultures maraîchères
Acteurs clés: MINADER, ANADER, secteur privé
Cette composante renforcera la capacité des producteurs de légumes à intégrer des pratiques
intelligentes face au climat dans leurs décisions de gestion agricole. Les sous-composantes spécifiques
sont: i) l’identification des sites et des producteurs présentant un fort potentiel de production intensive,
axée sur le marché et explicitement axée sur l’inclusion des hommes et des femmes, ii) une formation à
la production de plants de légumes en pépinière, iii) une formation à la production utilisation le compost,
(iv) la formation à l’utilisation de biopesticides et (v) la formation à la gestion de l’eau pour la production en
saison sèche.
 
COMPOSANTE 2: Assistance technique aux éleveurs
Acteurs clés: MIRAH, IPRAVI, ANADER, secteur privé
Cette composante renforcera la capacité des éleveurs à intégrer des pratiques intelligentes face au climat
dans leurs décisions de gestion. Les sous-composantes spécifiques comprendront: i) l’identification
des sites et des producteurs présentant un potentiel élevé de production intensive, axée sur le marché

284. Approximately 469,500 people reside in Grands Ponts region, with 63% over the age of 14. Given that 46% of the Ivorian population is
employed by agriculture, we assume 75% of rural populations work in agriculture.

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 139


et explicitement axée sur la prise en compte du genre et de l’âge, ii) la santé animale et la gestion
des maladies, iii) la gestion de l’eau et des déchets, iv. ) l’optimisation de la nutrition animale et (iv)
l’amélioration des technologies de traitement à valeur ajoutée (par exemple, le tabagisme).
 
COMPOSANT 3: Construire la capacité de l’agent d’extension
Acteurs clés: MINADER, MIRAH, IPRAVI, ANADER
Cette composante préparera les conseillers agricoles à intégrer les pratiques de l’AIC dans leurs
recommandations, en accordant une attention particulière à l’engagement du marché. Les sous-
composantes comprendront: i) des races améliorées de volaille et de porc et leurs meilleures pratiques
de gestion, ii) la gestion de l’eau pour la production en saison sèche, ii) la gestion intégrée de la fertilité
des sols, iii) l’accès et l’utilisation du soutien pour l’accès aux subventions en faveur des producteurs (v)
le respect les normes de qualité et de sécurité des produits, et (v) les approches de la participation au
marché.
 
COMPOSANTE 4: Renforcer la recherche et le développement
Acteurs clés: MINADER, CNRA, universités, ONG
Cette composante visera à soutenir les priorités des producteurs par le biais de la recherche appliquée
et du développement. Cela consistera notamment à: (i) améliorer la qualité et l’accessibilité des
infrastructures, des équipements et de la formation au CNRA et dans d’autres instituts de recherche
nationaux; (ii) la recherche sur les cultures maraîchères, notamment: (a) le développement de variétés
de semences améliorées offrant une résistance aux maladies et au climat, (b) l’élaboration de
recommandations de pratiques de gestion optimales pour les techniques de stockage et de conservation
des cultures maraîchères, et (c) l’élaboration de recommandations de pratiques de gestion optimales des
résidus de récolte; (iii) la recherche sur l’élevage, y compris (a) la recherche et le développement de races
améliorées, (b) l’élaboration de recommandations pour de meilleures pratiques de gestion concernant
la nutrition et la santé, et (c) les recommandations de meilleures pratiques concernant la gestion des
déchets.
 
COMPOSANTE 5: Renforcement des réseaux d’infrastructure
Acteurs Clés: MINADER, MIRAH
Cette composante développera des infrastructures pour soutenir un marché alimentaire en expansion et
durable. Cela comprendra notamment: (i) la construction d’installations de stockage au sein des marchés
de gros conçues pour minimiser les pertes après récolte (ii) la mise en place de techniques d’irrigation
à petite échelle pour faciliter la production de culture maraîchère de saison sèche (iii) la construction
d’écloseries de volailles, (iv) l’installation de matériel modernisé pour le fumage de la viande, et (v)
l’identification et la formation des coopératives et organisations professionnelles pour l’utilisation, la
gestion et la maintenance de cette infrastructure.
 
Risques: Les principaux risques, leur probabilité et leur impact potentiel sur l’investissement sont:
 
DES RISQUES PROBABILITÉ IMPACT

Crise socio-politique Faible Haute

Accès à la terre / à l’eau Moyen Moyen

Ravageurs et maladies des plantes et des animaux   Haute Moyen


 

140 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


E-7 Production de cacao durable
 
Introduction et Contexte stratégique
L’Afrique de l’Ouest produit 70% du cacao mondial. L’Organisation Internationale du Cacao prévoit une
augmentation de 10% de la production mondiale de cacao et une forte augmentation des prix du cacao
au cours de la prochaine décennie. Cela représente une opportunité économique importante pour les
producteurs de cacao ouest-africains. Néanmoins, le secteur est confronté à des défis environnementaux
et économiques pressants malgré une demande mondiale croissante. L’augmentation projetée des
températures moyennes et la variabilité accrue de la température résultant du changement climatique
réduiront l’adéquation des régions productrices de cacao actuelles au cours des prochaines décennies.286
Les ravageurs et les maladies, tels que les pousses gonflées, le vieillissement des plantations, la
dégradation des terres et la forte mortalité des arbres créent également des risques croissants pour les
moyens de subsistance des producteurs de cacao287 entraînant une urbanisation, en particulier chez les
jeunes ruraux.
 
Les pratiques d’agriculture intelligente face au climat (AIC) ont permis d’améliorer
considérablement les plantations de cacao en Afrique de l’Ouest. Par exemple, il a été démontré
que l’association de bananiers avec de jeunes plants de cacaoyer améliore la fertilité du sol, minimise
l’érosion, augmente la teneur en matière organique du sol et améliore le stockage de carbone du sol.288
Les bananiers abritent également les cacaoyers pendant les premiers stades de développement,
les longues périodes de sécheresse et les températures extrêmes289, réduisant ainsi la mortalité et le
vieillissement des arbres. Ces améliorations de la qualité des sols et du microclimat ont augmenté les
rendements en cacao et le revenu global de 25 à 50% au Ghana, au Cameroun et en Côte d’Ivoire290 et a
prolongé la vie productive des arbres jusqu’à 40 ans.291
 
Le secteur du cacao est crucial pour l’économie de la Côte d’Ivoire. Le pays produit environ 1,5
million de tonnes par an, soit 33% de l’offre mondiale totale, ce qui en fait le plus grand producteur de
cacao au monde.292 Le cacao représente 44% des exportations de la Côte d’Ivoire et 5% du PIB national.
Environ 3,6 millions de personnes sont employées par l’industrie cacaoyère ivoirienne.293 La majorité
(66%) du cacao ivoirien est actuellement exportée sans transformation. Cela représente une opportunité
importante pour le développement économique grâce à l’intégration de la chaîne de valeur verticale.294
 
Le climat pose divers défis au secteur du cacao ivoirien. Le stock d’arbres actuel a plus de 25 ans et
souffre d’une diminution des rendements à l’hectare et d’une incidence accrue d’épidémies de parasites
et de maladies, notamment de mirides, de maladies de la gousse noire et du virus de la pousse enflée.295
Le faible accès aux capitaux pour l’investissement dans de nouveaux arbres empêche de nombreux
producteurs de renouveler leurs stocks. Cela se traduit par une baisse significative des bénéfices qui a
poussé de nombreux jeunes à chercher du travail dans les zones urbaines. Certaines pratiques de l’AIC
sont déjà bien connues dans le pays; environ 2 millions de petits exploitants pratiquent déjà l’association
banane-cacao sur 13% de la superficie totale de production. La mise à l’échelle et l’extension des
pratiques de l’AIC éprouvées offre la possibilité de continuer à revitaliser l’industrie cacaoyère ivoirienne.
 

285. SNAIC 2018, Wessel 2015, Laderach 2011


286. Wessel 2015
287. CIAT 2018, Jagoret 2012
288. CIAT 2018
289. CIAT 2018
290. Jagoret 2012
291. van den Broek 2016
292. CIAT 2018
293. ADB 2015
294. N’Guessan 2013
295. ADB 2015

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 141


Les femmes font partie intégrante de la chaîne de valeur du cacao et représentent environ 68%
de la population active296. La pratique de la AIC est particulièrement liée au fait que les femmes sont
traditionnellement responsables de la plantation d’arbres d’ombrage dans les plantations de cacao.
Néanmoins, des inégalités existent: les femmes possèdent environ 25% des plantations de cacao, qui
génèrent environ 15% des recettes totales (1,5 milliard de dollars US par an) et sont sous-représentées
dans les coopératives.297 Associer pleinement les femmes à ce travail est donc crucial pour l’économie
nationale et la résilience au climat, ainsi que pour l’égalité des genres.
 
Le gouvernement ivoirien a donné la priorité à la revitalisation de l’industrie du cacao. La réforme du
secteur du cacao est au premier plan des stratégies du Plan national d’investissement agricole 2017-2025.
Un élément important de ces travaux consistera à développer le marché national de la transformation
du cacao. Ce travail aborde également directement l’objectif de développement durable n ° 2 de la Côte
d’Ivoire: Faim zéro, l’objectif 5: l’égalité des genres, l’objectif 8: la croissance économique, l’objectif 9:
l’innovation, l’objectif 12: la production responsable, l’objectif 13: l’action pour le climat, et indirectement,
l’objectif 10: Inégalités réduites, l’objectif 11: collectivités durables, l’objectif 15: la vie sur terre et
l’objectif 16: des institutions fortes. En outre, l’Initiative pour le cacao et les Forêts interdit les activités de
déforestation et encourage une intensification durable qui améliore la production par hectare.298

Objectifs de développement et résultats attendus


Objectif de développement du projet: Ce projet vise à accroître la résilience climatique des exploitations
cacaoyères afin d’accroître la productivité et de générer de nouvelles opportunités de revenus, en
particulier pour les femmes et les jeunes.
 
Bénéficiaires: le projet bénéficiera directement à 88 000 personnes299 travailleurs agricoles ruraux âgés
de 15 ans et plus dans la région du pole agricole de Moronou 4 pendant la durée initiale du projet (5 ans).
La période suivante du projet sera étendue à la région Indénié-Djuablin du pole agricole 3. Au fil du temps,
tous les producteurs de cacao ivoiriens bénéficieraient indirectement de meilleurs résultats économiques.
 
Description du projet: Ce projet est conçu pour accroître la capacité des producteurs de cacao à
tirer parti des pratiques de l’AIC dans le but d’obtenir de meilleurs résultats économiques et s’adapter
au changement climatique. Le projet portera sur (i) les services de vulgarisation, (ii) la recherche et le
développement, (iii) les politiques et (iv) les programmes d’assistance technique.
 
Composantes du projet
COMPOSANTE 1: Assistance technique aux producteurs
Acteurs clés: MINADER, ANADER, ministère de l’Eau et des Forêts
Cette composante augmentera la capacité des producteurs à intégrer des pratiques intelligentes face au
climat dans les processus de prise de décision. Cela comprendra notamment une formation sur: (i) les
systèmes intégrés, y compris l’agroforesterie, les systèmes d’élevage, de culture du champignon et de
culture maraîchère, (ii) les techniques de greffe pour la réhabilitation de vieilles plantations, (iii) les variétés
améliorées et les meilleures pratiques de gestion recommandées (iv) pratiques de gestion pour la lutte
contre les parasites et les maladies, (iv) production et utilisation d’engrais organiques, et (v) organisation et
gestion de groupes de producteurs et de coopératives.
 

296. Marston 2016


297. Joint Framework for Action 2017
298. Moronou has approximately 463,700 inhabitants. 63% of them are above the age of 14. Given that 46% of all Ivorians work in agriculture,
we assume that 75% or rural residents are employed by agriculture.
299. Amole & Ayantunde 2016.

142 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


COMPOSANTE 2: Renforcement des capacités des agents de vulgarisation
Acteurs Clés: MINADER, Ministère de l’Eau et des Forêts
Cette composante du projet augmentera la capacité des conseillers agricoles à faire intégrer les pratiques
de l’AIC dans leurs recommandations auprès des producteurs de cacao. La formation comprendra
notamment: (i) les systèmes intégrés, y compris les systèmes d’agroforesterie, d’élevage, de champignons
et de culture maraîchère, (ii) les techniques de greffe pour la réhabilitation de vieilles plantations, (iii) les
variétés améliorées et les meilleures pratiques de gestion recommandées (iv) les meilleures pratiques
de gestion pour la lutte contre les parasites et les maladies, (iv) la production et l’utilisation d’engrais
organiques, et (v) l’organisation et la gestion de groupes de producteurs et de coopératives.
 
COMPOSANTE 3: Recherche et développement sur les traverses
Acteurs clés: CNRA, Centre Suisse, ONG, universités
Cette composante encouragera la recherche et le développement pour soutenir l’industrie cacaoyère.
Les sous-composantes comprendront: (i) le renforcement des capacités des instituts de recherche pour
la recherche de pointe sur le cacao, (ii) l’amélioration de la qualité et de l’accessibilité des infrastructures
et des équipements nécessaires à la recherche sur le cacao, (iii) le développement de variétés améliorées
et des recommandations de meilleures pratiques de gestion pour (iv) mener un vaste programme de
recherche sur les parasites et les maladies du cacao, (v) systématiser le transfert en temps voulu des
résultats de la recherche aux producteurs et des problèmes des producteurs et des priorités de la
recherche pour les chercheurs.
 
COMPOSANTE 4: Environnement politique favorable
Acteurs Clés: MINADER
Cette composante se concentrera sur la création d’un environnement politique permettant au secteur
du cacao de se développer. Les sous-composantes spécifiques pourraient inclure: (i) la promotion, la
réglementation et le suivi par le gouvernement de la réhabilitation d’anciennes plantations à l’aide de
techniques de greffe, (ii) la construction et la gestion subventionnées de structures d’irrigation telles que
des petits barrages, (iii) le programme gouvernemental visant à promouvoir l’introduction de forêts avec
un taux de 18 arbres / ha dans les plantations de cacao, iv) le soutien aux coopératives pour satisfaire aux
exigences minimales en matière d’accès aux services financiers, et v) la priorité aux services d’information
agro-météorologique et autres pour appuyer les processus de décision des producteurs.
 
Risques: Les principaux risques, probabilité et impact potentiel identifiés pour cet investissement dans le
cacao sont les suivants:
 
DES RISQUES PROBABILITÉ IMPACT

Accès à la terre / régime foncier Faible Faible

Pénurie d’agriculteurs qualifiés Faible Faible

Accès limité à l’information Faible Faible


 
 

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 143


E-8 Développement d’un secteur intelligent face au climat de
l’élevage dans le nord de la Côte d’Ivoire
 
Introduction et contexte stratégique
L’élevage par les petits exploitants en Afrique subsaharienne a un impact direct sur le changement
climatique. Le secteur de l’élevage contribue jusqu’à 18% des émissions mondiales de gaz à effet de
serre. Ces émissions sont imputables aux changements de terrain associés au pastoralisme, au fumier
et au lisier, ainsi qu’à la digestion des ruminants. Les pays en développement représentent environ ⅔ de
ce chiffre, soit 12% des émissions mondiales.300 L’Afrique subsaharienne est un point chaud d’intensité
d’émissions en raison de sa faible productivité animale, de sa santé médiocre de ses aliments.
 
Les effets du changement climatique menacent la sécurité nutritionnelle des petits éleveurs.
La variabilité des précipitations rend la disponibilité de fourrage et d’eau imprévisible, affectant la
productivité de l’élevage et poussant les éleveurs à parcourir de plus longues distances et à exploiter
davantage de terres pour soutenir leurs troupeaux. La sécheresse, les inondations et les chaleurs
extrêmes entraînent la mortalité du bétail et déstabilisent les marchés.301 Le faible accès des marchés aux
intrants et au financement, les maladies animales récurrentes, ainsi que la faiblesse des politiques et des
infrastructures, compromettent davantage les moyens de subsistance des éleveurs.
 
L’agriculture intelligente face au climat réduit les impacts des systèmes d’élevage sur le climat
et les rend plus résilients face au changement climatique. Les approches intelligentes face au
climat dans les systèmes d’élevage améliorent la productivité grâce à la sélection, à la prévention des
maladies, à la gestion des pâturages et des fourrages, ainsi qu’à l’amélioration des ressources en eau
et en ombrage. Les déchets animaux sont exploités pour produire de l’énergie via le biogaz et améliorer
la fertilité des sols dans les systèmes agricoles grâce au compostage organique.302 Les opportunités
d’amélioration de la production animale sont particulièrement pertinentes pour la diversification des
moyens de subsistance des femmes. Les femmes sont traditionnellement chargées de la production et
de la vente de lait dans le sous-secteur de l’élevage. De plus, les petits ruminants, tels que les moutons
et les chèvres, et les oiseaux de la basse-cour, tels que les poulets et les canards, sont généralement
détenus et gérés par des agricultrices. 
 
La Côte d’Ivoire a une longue tradition d’élevage. 58% de la population rurale ivoirienne est engagée
dans le secteur de l’élevage. En 2014, la Côte d’Ivoire comptait 1,6 million de bovins (dont 85% se
trouvent dans le nord du pays), 1,7 million de volailles et 3 millions de chèvres et de moutons.303 Cela
représente une augmentation de 50% par rapport à 1990.304 Les bovins sont principalement des races
N’Dama, Baoulé et Zébus.305 Les quelque 800 000 éleveurs du pays représentent 70 à 90% de la
production bovine et 30 à 40% de la production de petits ruminants306, le reste provient de systèmes
sédentaires. Le pays offre plus de 11 millions d’hectares de terres pastorales et d’abondantes sources
d’eau.
 
Le secteur de l’élevage ivoirien est confronté à la variabilité croissante du climat et à la dégradation
des ressources naturelles. La sécheresse, les inondations, la chaleur extrême et la dégradation des
ressources naturelles ont de plus en plus poussé les 800 000 pasteurs du pays sur des terres agricoles,
entraînant de violents conflits.307 La faible accessibilité aux intrants et au financement, les maladies

300. Doumbia 2017.


301. FAO 2017.
302. Salla 2017.
303. PRIDEC 2016.
304. Salla 2017.
305. PRIDEC 2016
306. PRIDEC 2016
307. Salla 2017,

144 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


récurrentes et la faiblesse des infrastructures ont également posé problème aux petits exploitants. Le
pays produit actuellement environ 35 000 tonnes de viande par an308, qui répond à 30% de la demande
nationale.309 Cet écart de consommation et la balance commerciale du bétail sont les plus élevés de la
CEDEAO.
 
Le développement du secteur de l’élevage est une priorité pour le gouvernement ivoirien et ses
alliés. Le Plan stratégique national de développement de l’élevage, de la pêche et de la pisciculture
vise à augmenter la production nationale de viande à 60% de la demande nationale d’ici à 2020. Le
renforcement de la sécurité alimentaire et des opportunités de marché occupe une place prépondérante
dans les objectifs stratégiques du Plan d’investissement agricole national de la Côte d’Ivoire, du
Programme stratégique de développement agricole et rural de l’Union africaine, du Traité de l’Union
Économique et Monétaire Ouest-Africain et de la vision de la Communauté Économique des États de
l’Afrique de l’Ouest. Ce travail aborde également directement l’objectif de développement durable n ° 2
de la Côte d’Ivoire: Faim zéro, l’objectif 5: l’égalité des genres, l’objectif 8: la croissance économique,
l’objectif 9: l’innovation, l’objectif 12: la production responsable, l’objectif 13: l’action pour le climat, et
indirectement, l’objectif 10: Inégalités réduites, l’objectif 11: des communautés durables, l’objectif 15: la
vie sur terre et l’objectif 16: des institutions fortes.
 
Objectifs de développement et résultats attendus
Objectif de développement du projet: Ce projet vise à accroître la productivité et la résilience au
climat du secteur de l’élevage grâce à des pratiques intelligentes face au climat, au développement
d’infrastructures et à la recherche scientifique.
 
Bénéficiaires: Ce projet bénéficiera directement aux quelque 80 100 personnes, au petits exploitants
âgés de 15 ans et plus résidant dans la région du pôle agricole 1 de Hambol au cours de la période initiale
de 5 ans. Les conditions du ultérieures du projet seront étendues au profit du pôle agricole 1. Avec le
temps, tous les petits producteurs de bétail pourraient indirectement tirer parti de l’amélioration de la
productivité, de la qualité marchande et de la résilience résultant du projet.
 
Description du projet : Ce projet est conçu pour soutenir la sécurité nutritionnelle et économique en
renforçant les capacités de production intelligente face au climat animale. Le projet portera sur (i) la
recherche et le développement, (ii) les services de vulgarisation, (iii) le développement des infrastructures
et (iv) l’assistance technique aux producteurs.

Composantes du projet
COMPOSANTE 1: Aide technique aux producteurs
Acteurs Clés: ANADER
Cette composante augmentera la capacité technique des éleveurs en offrant une formation sur: (i) les
avantages de l’AIC en production animale; ii) utilisation du fumier dans les systèmes agropastoraux;
(iii) utilisation et avantages des systèmes sylvopastoraux, y compris (a) la production de fourrage pour
l’optimisation de la nutrition, (b) le contrôle du microclimat (c) l’ombrage; iv) qualité de la viande et les
normes d’hygiène; et v) la prévention et le traitement des maladies.
 
COMPOSANTE 2: Renforcement des capacités des agents de vulgarisation et des vétérinaires
Acteurs clés: MIRAH, ANADER, universités, CNRA
Cette composante augmentera la capacité des conseillers agricoles à intégrer les meilleures pratiques de
l’AIC dans leurs recommandations pour les systèmes d’élevage. Plus précisément, cela comprendra une
formation sur: (i) les avantages de l’AIC en production animale; ii) races améliorées de bovins et de petits

308. PSDEPA 2014.


309. Sangare 2009

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 145


ruminants; (iii) l’utilisation et les avantages des systèmes sylvopastoraux, y compris (a) la production de
fourrage pour l’optimisation de la nutrition, (b) le contrôle du microclimat et (c) l’ombrage; iv) qualité de la
viande et les normes d’hygiène; et v) la prévention et le traitement des maladies.
 
COMPOSANTE 3: Soutien à la recherche
Acteurs clés: MIRAH, CNRA, universités, ONG
Cette composante renforcera les initiatives de recherche sur le bétail. Les composantes spécifiques sont:
(i) la recherche et le développement de races améliorées, (ii) la meilleure gestion recommandée pour les
races améliorées, ainsi que d’autres variétés populaires (iii) la recherche et le développement de variétés
améliorées de plantes fourragères, (iv) des études de prévention et des recommandations sur la santé et la
maladie (par exemple, dynamique saisonnière et répartition des populations, incidence des maladies par
pôle agricole), (v) la mise en place d’un système de transfert de la technologie nouvellement développée
aux producteurs et la communication des priorités des producteurs aux chercheurs.
 
COMPOSANTE 4: Développement de l’infrastructure de soutien
Acteurs Clés: MIRAH
Cette composante améliorera la qualité et l’accessibilité des infrastructures liées à l’état d’habitation.
Les sous-composantes spécifiques pourraient comprendre: (i) la définition des couloirs de passage
transhumants, (ii) la création d’installations nocturnes, (iii) la création de nouveaux points d’accès à
l’eau potable, (iv) la construction de nouvelles installations de vaccination et (v) la création de zones de
quarantaine.
 
Risques: Les principaux risques, leur probabilité et leur impact potentiel sur les investissements dans le
secteur de l’élevage sont résumés ci-dessous:
 
RISQUE PROBABILITÉ IMPACT

Crise socio-politique Faible Haute

Changement climatique (sécheresse) Moyen Haute

Droits fonciers et conflits Faible Moyen

Maladies animaux Faible Moyen


 

146 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


E-9 Développement de la chaîne de valeur de la mangue
intelligente face au climat
 
Introduction et contexte stratégique
Les fruits sont la principale source de vitamines pour la plupart des populations rurales pauvres
d’Afrique de l’Ouest.310 Le climat de la région est particulièrement favorable à la culture de la mangue.311
Néanmoins, les manguiers sont très périssables et particulièrement vulnérables aux maladies.312 La sensibilité
de la mangue aux facteurs de stress environnementaux fait en sorte qu’elle est fortement affectée par le climat.
Le rendement et la qualité des cultures fluctuent considérablement d’une année à l’autre et même au cours
d’une saison, en cas de phénomènes météorologiques inattendus. Le transport inefficace et coûteux dû à la
faiblesse des infrastructures aggrave encore les pertes de récoltes. Par conséquent, les pertes de récoltes
représentent jusqu’à ⅓ de la production annuelle totale.313 Ces dernières années, le marché des exportations
s’est considérablement développé, entraînant à la fois un gain économique et des défis importants en
termes de qualité. Un seul organisme nuisible trouvé dans un conteneur destiné à l’exportation entraînera la
destruction de l’ensemble du lot, entraînant une perte importante pour les producteurs.314 Les épidémies de
parasites peuvent tronquer toute la saison des exportations.315
 
Les pratiques agricoles intelligentes face au climat peuvent considérablement améliorer la
production de mangue et réduire les pertes après récolte. Les mouches des fruits et l’anthracnose
sont les deux principaux problèmes phytosanitaires associés à la production de mangues en Afrique
de l’Ouest.316 En outre, les agriculteurs sont confrontés à des techniques de production obsolètes, à un
accès limité aux intrants, à un accès limité à des informations et à des techniques permettant de prendre
des décisions en temps voulu, et à une forte dépendance vis-à-vis des négociants intermédiaires pour
la commercialisation de leurs produits. Des pratiques de gestion intelligentes face au climat telles que la
gestion intégrée des sols, la lutte intégrée, le paillage et la culture intercalaire améliorent jusqu’à 300%
les rendements de la production de la mangue dans les systèmes africains.317 Les services d’informations
climatiques permettent aux petits exploitants d’anticiper les événements météorologiques imminents et de
planifier en conséquence.
 
La Côte d’Ivoire est le plus grand exportateur de mangues en Afrique de l’Ouest.318 Alors qu’il était
historiquement cultivé pour la consommation intérieure, le marché des exportations a prospéré ces dernières
années. La Côte d’Ivoire produit actuellement environ 100 000 millions de tonnes par an, dont 25% sont
exportées vers l’Europe, 50% sont consommées sur le marché intérieur et le reste est perdu après la
récolte.319 La production est concentrée dans la région nord de Poro.320 Il existe environ 5 000 producteurs
de mangues, dont 90% sont de petits exploitants. Les vergers de moins de 5 hectares produisent moins
de 10 tonnes par hectare.321 De nombreux producteurs de mangues sont membres d’associations ou de
coopératives. Les variétés d’exportation les plus populaires sont Amelie, Kent et Keith. 
 
La Côte d’Ivoire est le troisième fournisseur de mangues sur le marché européen. La proximité de
la Côte d’Ivoire par rapport à l’Europe permet une récolte ultérieure, améliorant ainsi la saveur des fruits
et réduisant le temps de trajet par rapport à des producteurs d’Amérique du Sud plus éloignés. En outre,
la maturation des fruits ivoiriens a lieu à un moment sensiblement différent de celui des producteurs de

310. CBI 2014


311. Ban Koffi 2017
312. Toure 2012
313. Toure 2012
314. van den Broek 2016
315. Toure 2012
316. Recha 2017
317. van den Broek 2016
318. van den Broek 2016, Ban Koffi 2017
319. Toure 2012
320. Toure 2012
321. van den Broek 2016

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 147


l’hémisphère sud.322 Néanmoins, le coût des mangues ouest africaines reste comparativement inférieur
aux importations sud-américaines.323
 
La transformation de la mangue offre une importante opportunité de valeur ajoutée sur le marché
ivoirien. Les produits à base de mangue, tels que les mangues séchées, ont une valeur marchande élevée
et sont beaucoup moins périssables que les mangues transformées. Fait important à noter, les critères
de qualité applicables aux mangues destinées à la transformation sont inférieurs à ceux des mangues
destinées à la consommation fraîche. En tant que tel, la transformation de la mangue crée des emplois et
diversifie le marché, tout en réduisant considérablement les pertes après récolte en créant une utilisation
de grande valeur pour les mangues de deuxième catégorie qui seraient autrement mises à l’écart. Il y a
actuellement 3 installations de séchage en fonctionnement en Côte d’Ivoire.324
 
Promouvoir la compétitivité du secteur de la mangue pour les exportations internationales est
une priorité pour le gouvernement ivoirien. Plus précisément, Le Plan national d’investissement
agricole 2017-2025 a pour objectif prioritaire de soutenir le secteur agroalimentaire dans le respect des
normes du marché européen des exportations et de créer un fonds destiné à soutenir l’amélioration de la
compétitivité des mangues ivoiriennes. Le ministère de l’Agriculture estime que l’expansion du commerce
dans le secteur des fruits et des noix pourrait augmenter les revenus des ménages de producteurs de
près de 50% - de loin le plus élevé de toutes les catégories de produits agricoles325 .Ces travaux portent
également directement sur l’objectif de développement durable 2 de la Côte d’Ivoire: Faim zéro, l’objectif
8: Croissance économique, l’objectif 9: Innovation, l’objectif 12: Production responsable, l’objectif 13:
Action pour le climat, et indirectement sur l’objectif 10: Réduire les inégalités, l’objectif 11: Communautés
durables, l’objectif 15: Vie sur terre et l’objectif 16: Des institutions fortes. La Communauté économique
des États de l’Afrique de l’Ouest et l’Union africaine (la Côte d’Ivoire en est membre) ont donné la priorité
à l’amélioration de la compétitivité du marché d’exportation des fruits de la Côte d’Ivoire.
 
Objectifs de développement et résultats attendus
Objectif de développement du projet: Ce projet vise à augmenter les revenus du secteur de la mangue
ivoirienne grâce à (i) une productivité accrue grâce à la pratique de l’AIC et (ii) à une réduction des pertes
post-production grâce à la transformation à valeur ajoutée.
 
Bénéficiaires: Le projet bénéficiera directement à 5 000 producteurs de mangues âgés de 15 ans et
plus dans la région d’agro-pôle 1 de Poro, ainsi qu’à des employés supplémentaires des secteurs de la
valorisation, du transport et autres, après la récolte, pendant les 5 années du projet.
 
Description du projet: Ce projet vise à renforcer la productivité et le traitement post-récolte de la
mangue. Les activités du projet porteront sur: (i) les services de vulgarisation, (ii) la recherche et le
développement, (iii) la transformation à valeur ajoutée post-récolte, (iv) l’assistance technique aux
producteurs et (v) les services d’informations climatiques.
 
Composantes du projet
COMPOSANTE 1: Assistance technique aux producteurs
Acteurs Clés: MINADER, ANADER
Cette composante augmentera la capacité des producteurs de mangues à intégrer des pratiques
intelligentes face au climat dans leurs décisions de gestion de l’exploitation. Plus précisément, cela
comprendra une formation sur: (i) les possibilités offertes par l’AIC en matière de production de mangue et
ses avantages potentiels, (ii) la lutte antiparasitaire intégrée et l’utilisation de biopesticides, (iii) la gestion
intégrée de la fertilité des sols, (iv) les variétés améliorées et une meilleure gestion. Recommandations de

322. CBI 2014


323. van den Broek 2016
324. NAIP 2017
325. “Cereal Yield (Kg per Hectare) | Data.”

148 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


pratique pour chacun, et (v) processus et avantages de la certification.
 
COMPOSANTE 2: Renforcement des capacités de l’agent d’extension
Acteurs Clés: MINADER, ANADER
Cette composante du projet développera la capacité des conseillers agricoles à intégrer les pratiques de
gestion de l’AIC dans leurs recommandations pour la production de la mangue. Plus précisément, cela
comprendra une formation sur: (i) les possibilités offertes par l’AIC en matière de production de mangue et
ses avantages potentiels, (ii) la lutte antiparasitaire intégrée et l’utilisation de biopesticides, (iii) la gestion
intégrée de la fertilité des sols, (iv) les variétés améliorées et la meilleure gestion. Recommandations de
pratique pour chacun, et (v) processus et avantages de la certification.
 
COMPOSANTE 3: Recherche et développement sur les traverses
Acteurs clés: MINADER, CNRA, Centre Suisse, universités, ONG
Cette composante soutiendra la recherche et le développement de technologies de l’AIC pour le secteur
de la mangue. Les sous-composantes comprendront le développement de: (i) variétés améliorées
adaptées aux conditions et à la demande locales, (ii) meilleures pratiques recommandées pour chaque
nouvelle variété, (iii) recommandations optimisées pour la lutte intégrée, (iv) un système opérationnel
pour le transfert rapide de nouvelles technologies aux producteurs, et v) un système opérationnel pour la
communication en temps voulu des priorités des producteurs en matière de recherche.
 
COMPOSANTE 4: Marché de la mangue transformée
Acteurs Clés: MINADER, Interbranch, coopératives, associations
Cette composante se concentrera sur le développement du marché de la mangue transformée afin de
réduire les pertes après récolte et de générer des opportunités économiques supplémentaires. Il s’agira
notamment de: (i) l’installation de 3 petites unités de transformation dans l’agro-pôle 1, (ii) la formation
d’associations et de coopératives de producteurs de mangues à la construction et à la gestion de
petites unités de transformation, (iii) la promotion de la diversification de la transformation de produits
à base de mangues , (iv) la fourniture d’une assistance technique aux exportateurs sur les processus et
les avantages du respect des normes de qualité en matière de certification, et (v) le financement d’un
programme de subventions pour les organisations de transformation de la mangue en démarrage qui
proposeront des produits qui ne sont pas actuellement sur le marché.
 
COMPOSANTE 5: Développer des services d’information climatique
Acteurs Clés: SMN, CNRA, ANADER, MINADER, Météo-Maroc, Météo-France
Cette composante soutiendra le développement de services d’information climatique afin de fournir
aux agriculteurs des informations météorologiques saisonnières et à court terme afin d’informer leurs
décisions en matière de gestion. En particulier, cette composante: (i) établira l’infrastructure de la
station météorologique pour produire des données météorologiques, (ii) traitera et intégrera les données
météorologiques avec des données agronomiques et géographiques, (iii) traduira les données en avis
agricoles pratiques, (iv) élaborera des produits et des services pour: communiquer efficacement les avis aux
agriculteurs par le biais de divers canaux dans le cadre de leurs activités quotidiennes et (v) sensibiliser les
agriculteurs à l’utilisation du service et les former à l’accès aux conseils et à leur utilisation efficace.
 
Risques: Les principaux risques, leur probabilité et leur impact potentiel sur l’investissement dans la
mangue sont les suivants:
 
RISQUE PROBABILITÉ IMPACT

Crise socio-politique Faible Haute

Sécheresse Moyen Haute

Conflit communautaire Moyen Moyen


 

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 149


E-10 Développement du maïs intelligent face au climat
 
Introduction et contexte stratégique
Les petits exploitants d’Afrique subsaharienne (ASS) dépendent fortement du maïs en ce qui
concerne leur revenu et leur sécurité nutritionnelle. Néanmoins, la production de maïs reste
relativement peu améliorée dans la majeure partie du continent. Avec une moyenne de 1,4 tonne/ha326, les
rendements sont les plus bas comparés aux rendements des autres continents et sont bien en dessous
de la référence internationale de 7,25 tonnes.327 Cela est principalement dû à la grande sensibilité de la
culture à la variabilité de la température et des précipitations; dans de nombreuses régions de l’Afrique
subsaharienne, la variabilité climatique explique plus de 50% de la variation de la production de maïs
d’une année à l’autre.328 Bien que des variétés aient été créées pour tolérer une telle variabilité, elles
restent inaccessibles à la plupart des agriculteurs africains. Les petits exploitants continuent donc de
dépendre largement des variétés locales ou des hybrides obsolètes. Les changements prévus de la
température et des précipitations résultant du changement climatique exacerberont ces problèmes,
accroissant encore la vulnérabilité des petits exploitants.
 
L’intégration du maïs dans les systèmes agro-forestiers améliore considérablement la résilience au
climat. Les arbres aident à réduire la variabilité de la température et de l’humidité du sol dans le microclimat
nécessaire à la production du maïs. Les espèces qui améliorent la fertilité du sol par la matière organique ou
la fixation de l’azote augmentent considérablement les rendements de maïs.329 Les arbres servent également
de pare-feu pour aider à réduire le risque de perdre des plantations de maïs entières par suites de feux de
brousse. Les espèces ayant une valeur économique, telles que le teck, l’acacia et le bois de feu330, offrent
des revenus diversifiés pour compenser les mauvaises récoltes de maïs. De même, les arbres fruitiers
diversifient les options nutritionnelles des petits exploitants lorsque la récolte de maïs est insuffisante.
 
Les Ivoiriens cultivent le maïs en rotation avec d’autres cultures annuelles. Dans le bassin à coton, le
maïs est principalement cultivé dans le cadre d’une rotation coton-légumineuse ou riz-légumineuse; dans
la zone forestière centrale, il est plus souvent produit en association avec des légumineuses et de l’igname
ou du manioc. Les rendements moyens en Côte d’Ivoire sont de 2 tonnes métriques/ha331 (par rapport à la
référence internationale d’environ 7,25 tonnes métriques/ha332). Les femmes en Côte d’Ivoire jouent un rôle
majeur dans la production, la transformation et la vente de maïs, en particulier dans la zone nord.333
 
Augmenter la productivité et la résilience des systèmes de maïs est une priorité pour le
gouvernement ivoirien et ses alliés. Le taux d’autosuffisance pour le maïs est un indicateur
cible de l’objectif stratégique de développement des systèmes de production agricole dans le Plan
national d’Investissement Agricole 2017-2025.334 Ce travail aborde également directement l’objectif de
développement durable n ° 2 de la Côte d’Ivoire: Faim zéro, l’objectif 5: l’égalité des genres, l’objectif
8: la croissance économique, l’objectif 9: l’innovation, l’objectif 12: la production responsable, l’objectif
13: l’action pour le climat, et indirectement, l’objectif 10: La réduction des inégalités, l’objectif 11: des
communautés durables, l’objectif 15: la vie sur terre et l’objectif 16: des institutions fortes. La Communauté
économique des États de l’Afrique de l’Ouest, dont la Côte d’Ivoire est membre, encourage l’autosuffisance
et la sécurité alimentaires, notamment en améliorant les processus de post-récolte du maïs.

326. Langemeier and Lunik, “International Benchmarks for Corn Production.”


327. Cairns and Prasanna, “Developing and Deploying Climate-Resilient Maize Varieties in the Developing World.”
328. Mkonda and He, “The Potentials of Agroforestry Systems in East Africa.”
329. RICAU, “Diagnostic de la Filiere Mais en Côte d’Ivoire.”
330. FAOSTAT, “Maize Yields in Ivory Coast.”
331. Langemeier and Lunik, “International Benchmarks for Corn Production.”
332. RICAU, “Diagnostic de la Filiere Mais en Côte d’Ivoire.”
333. Côte d’Ivoire Ministry of Agriculture and Rural Development, “Program National D’Investissement Agricole de Deuxième Génération, 2017-
2025, Final Report.”
334. The population of Poro is approximately 1 million. Given that 46% of the total Ivorian population is employed by agriculture, we assume
that 75% of rural populations are employed by agriculture. Women over the age of 14 account for 32% of the population. World Population
Review, “Ivory Coast Population 2018 (Demographics, Maps, Graphs)”; Statoids, “Côte d’Ivoire Regions.”

150 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


Objectifs de développement et résultats attendus
 Objectif de développement du projet: Ce projet vise à accroître la productivité agricole et à minimiser
les risques liés au climat en augmentant les capacités des producteurs, des coopératives, des agents de
vulgarisation et des chercheurs dans les domaines de la recherche, de la production, du traitement et de
la commercialisation du maïs intelligent face au climat.

Bénéficiaires: le projet bénéficiera directement aux 138 000 agricultrices335 résidant dans la région de
Poro du pôle agricole 1 pendant la durée du projet, soit 5 ans. Les conditions ultérieures du projet seront
étendues aux pôles agricoles 6 et 7. À long terme, l›amélioration de la productivité et de la résilience au
climat résultant de ce projet pourrait bénéficier indirectement à tous les producteurs agricoles ivoiriens.
 
Description du projet: Ce projet vise à accroître la capacité des producteurs dans la pratique de l’AIC
pour le maïs et leur accès aux intrants pertinents. Les activités du projet concernent (i) la recherche,
le développement et la distribution intelligents face au climat de technologies de culture du maïs, (iii)
la capacité des agents de vulgarisation à utiliser et à recommander ces technologies, (iv) la capacité
des organisations de coopération et professionnelles à faciliter l’accès à ces technologies, (iv). ) la
sensibilisation du public aux avantages de ces technologies, et v) des services financiers destinés à
faciliter l’accès à ces technologies.
 
Composantes du projet
COMPOSANTE 1: Recherche et développement de variétés améliorées
Acteurs clés: CNRA, universités, secteur privé
Cette composante du projet se concentrera sur le développement de variétés de maïs améliorées et de
produits pertinents, y compris des semences agro-forestières. Les sous-composantes comprennent
la recherche et le développement de: (i) 3 variétés de maïs améliorées à cycle court, (ii) 3 variétés de
maïs améliorées à cycle long, (ii) des bases de semences optimisées pour chaque variété, (iii) des
recommandations des meilleures pratiques de gestion de l’AIC pour chaque variété. , (v) les semences
améliorées pour les pratiques agro-forestières recommandées, et (v) les meilleures pratiques de gestion
recommandées pour les variétés d’arbres.336
 
COMPOSANTE 2: Renforcement des capacités des conseillers agricoles
Acteurs clés: MINADER, ANADER, CNRA, universités, secteur privé
Cette composante du projet développera la capacité des agents de vulgarisation à intégrer les concepts
et les pratiques de l’AIC dans leurs recommandations. Plus précisément, cela comprendra une formation
sur: i) les avantages et pratiques généraux en matière d’AIC; ii) les caractéristiques et les conditions
optimales pour chaque variété améliorée de la composante 1; (iii) l’agroforesterie dans les systèmes
de maïs, y compris les avantages, les activités économiques, la propriété des arbres et les meilleures
pratiques de gestion; (iv) la formation, la gestion et les avantages des coopératives d’agriculteurs; et (v) la
transformation, l’emballage et le stockage du maïs et des produits agro-forestiers.337
 
COMPOSANTE 3: Sensibilisation et capacité technique des producteurs
Acteurs clés: ANADER, MINADER, ministère de l’Environnement
Cette composante sensibilisera les producteurs aux possibilités d’amélioration de la productivité et
de la résilience et fournira une assistance technique pour l’utilisation des technologies de l’AIC. Plus
précisément, il s’agira notamment de: (i) intégrer les techniques et pratiques de l’AIC aux programmes
existants de renforcement des capacités; (ii) assistance technique en agroforesterie; (iii) campagnes
générales de sensibilisation sur les questions environnementales, les technologies de consommation
améliorées (par exemple, les produits biodégradables) et les avantages de l’AIC; (iv) des campagnes

335. Expert Panel Workshop, Theorie du Changement Mais.


336. Expert Panel Workshop.
337. Expert Panel Workshop.

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 151


ciblées pour les producteurs de maïs avec des pratiques obsolètes (par exemple des pesticides très
polluants, des variétés de semences hybrides obsolètes) comparés à des pratiques et technologies
améliorées de l’AIC; et v) l’assistance technique pour la création et la gestion de coopératives et l’accès
aux services financiers.338
 
COMPOSANTE 4: Opérationnaliser un système de diffusion de variétés améliorées
Acteurs clés: MINADER, Département des eaux et forêts, coopératives, secteur privé
Cette composante mettra l’accent sur la mise en œuvre d’un système de production et de distribution des
variétés améliorées de maïs et d’arbres développées dans la composante 3. Cela consistera notamment
à: (i) soutenir la création de groupes de pépinières locales; ii) la fourniture (par le ministère) de semences,
d’installations et de terrains destinés à cet usage; iii) la formation des formateurs à travers des stages
et les démonstrations de parcelles pour la production et la gestion de variétés de maïs améliorées;
(iv) formation des formateurs sur les parcelles pilotes pour la production et la gestion des variétés
recommandées en agroforesterie; et v) la mise en place de conseils agricoles multipartites, comprenant
tous les acteurs de la chaîne d’approvisionnement, afin de faciliter les échanges concernant, par exemple,
la structure organisationnelle, les prix du marché et les normes de qualité.
 
COMPOSANTE 5: Améliorer l’accès aux intrants
Acteurs clés: MINADER, secteur privé, coopératives
Cette composante contribuera à améliorer l’accès des producteurs aux intrants et aux technologies
recommandés. Les sous-composantes comprennent: (i) la distribution des variétés de semences
améliorées et des engrais (à raison de 150 kg / ha pour les sols à fertilité moyenne et de 200 à 250 kg /
ha pour les sols pauvres) au cours de la première saison,; ii) promouvoir la création d’organisations et de
coopératives professionnelles par le biais de subventions accordées dès le démarrage, de renforcement
des capacités techniques et de politiques favorables; iii) renforcer les capacités des organisations et
des coopératives agricoles grâce à une formation à la gestion et aux finances, facilitation des marchés
communs pour la vente en gros et aide à l’accès aux services financiers; iv) renforcer l’accès des
producteurs aux services financiers au moyen de subventions, de crédits et de prêts basés saisons
agricoles et l’équité et v) la mise en œuvre d’un programme de surveillance des intrants permettant
d’évaluer et de déterminer les possibilités d’amélioration de l’accès des intrants aux producteurs.
 
Risques: Les principaux risques, leur probabilité et leur impact potentiel sur l’investissement sur le maïs
sont les suivants:
 
RISQUE PROBABILITÉ IMPACT

Invasion acridienne Moyen Haute

Problèmes socio-politiques Faible Haute

Conflit entre agriculteurs et éleveurs Haute Haute


 

338. WARDA 2005

152 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


E-11 Développement du riz irrigué et pluvial
 
Introduction et contexte stratégique
Le riz est à la base de l’alimentation et des moyens de subsistance des petits exploitants d’Afrique
subsaharienne. La popularité du riz parmi les consommateurs africains a explosé au cours des trois
dernières décennies, en particulier dans les zones urbaines339 Environ 100 millions d’Africains dépendent
directement de la riziculture. Néanmoins, le riz asiatique continue de dominer les marchés africains. Cela
est dû principalement au faible accès à la technologie ; les variétés améliorées et les meilleures pratiques
de gestion développées en Asie pendant la Révolution Verte ne se traduisent pas bien dans le climat
africain. En conséquence, les systèmes rizicoles africains restent coûteux et extrêmement sensibles à
la variabilité climatique, tandis que les rendements et les bénéfices restent faibles. À 1,4 tonne / ha, les
rendements moyens en riz du sous-continent sont les plus bas au monde, contre 4 tonnes / ha en Asie.340
 
Il a été démontré que les pratiques d’agriculture intelligente face au climat (AIC) amélioraient
considérablement la productivité du riz en Afrique. Des recherches importantes dans le secteur du
riz ont permis de créer des variétés résilientes au climat, de réviser les calendriers de production pour
tenir compte des changements climatiques et de mettre en place des pratiques peu coûteuses de lutte
contre l’érosion des sols.341 Le système d’intensification du riz a augmenté les rendements de 67%
dans certaines régions.342 Les systèmes intégrés riz-poisson offrent une diversification nutritionnelle et
économique ainsi qu’une fertilité accrue du sol.
 
Le riz est une culture vivrière de base en Côte d’Ivoire. Il représente 65% de la production totale de
céréales343, et est la plus grande source de calories dans le pays.344 La consommation nationale de riz
devrait augmenter régulièrement à mesure que la céréale gagne en popularité.345 Les systèmes rizicoles de
bas-fonds représentent 10% des terres plantées en Côte d’Ivoire. Les systèmes pluviaux et montagneux,
qui génèrent les rendements les plus faibles (0,5-1,5 tonne / ha), représentent 85% de la superficie
terrestre.346 Les 5% restants de terres plantées sont irrigués et génèrent 20% du rendement national.347 On
estime que 20% des riziculteurs ivoiriens utilisent des systèmes intégrés riz-poisson.348
 
Les systèmes de riz ivoiriens sont confrontés à la concurrence internationale et à des coûts élevés.
La production nationale actuelle couvre environ 50% de la demande nationale; les 50% restants de riz
consommés en Côte d’Ivoire sont importés. Compte tenu de la forte présence de produits internationaux
bon marché sur le marché, les prix du riz sont très volatiles.349 L’accès limité aux intrants, les options de
financement minimales et les coûts élevés de collecte et de transport ont encore miné la rentabilité de la
production de riz.350 Le changement climatique menace de réduire encore le rendement du riz ivoirien de 5 à 25%.
 
Les femmes jouent un rôle crucial dans le secteur du riz ivoirien. Dans des systèmes de riz irrigués,
les femmes sont généralement responsables de la transplantation, de la récolte, du battage et du
transport. La production de riz pluvial est généralement effectuée uniquement par les femmes. L’Office
National du Développement du Riz a proposé des services de livraison de produits à valeur ajoutée
gérés par des femmes et des jeunes, ainsi qu’une mesure visant à soutenir la création d’un marché
exclusivement destiné aux agricultrices afin de faciliter le partage des connaissances et d’améliorer les
opportunités commerciales.351

339. Nwanze et al. 2006


340. Doumbia 2017
341. Doumbia 2017
342. Sylla 2017; NRDS 2012
343. CIAT 2018
344. NRDS 2012
345. CIA 2018
346. Archibald 2018
347. Doumbia 2017.
348. Dimova 2012
349. Archibald 2018; NRDS 2012; CIAT 2018
350. PNIA II 2017
351. WARDA 2005

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 153


Le gouvernement ivoirien et ses alliés ont donné la priorité à l’amélioration de la production de
riz et aux réformes du marché. L’autosuffisance en riz revêt une importance stratégique en Afrique
subsaharienne352. Le Centre du riz pour l›Afrique (Africa Rice) et la Communauté Economique des États de
l’Afrique de l’Ouest, dont la Côte d’Ivoire est membre, s’emploient à réformer le secteur du riz en Afrique
pour parvenir à l’autosuffisance, réduire la pauvreté et améliorer les résultats nutritionnels et économiques.
La Stratégie Nationale revisée de Développement de la Riziculture Ivoirienne (2012) vise également
l’autosuffisance nationale d’ici à 2020. En outre, le gouvernement ivoirien cherche à stabiliser les revenus
des producteurs353 et augmenter leur capacité de traitement afin qu’ils deviennent acteurs de premier plan
sur le marché du riz en Afrique de l’Ouest.354 Ce travail aborde directement l’objectif de développement
durable 2 de la Côte d’Ivoire: Faim zéro, l’objectif 5: l’égalité des genres, l’objectif 8: la croissance
économique, l’objectif 9: l’innovation, l’objectif 12: la production responsable, l’objectif 13: l’action pour le
climat, et indirectement, l’objectif 10: la réduction des inégalités, l’objectif 11: des communautés durables,
l’objectif 15: la vie sur terre et l’objectif 16: des institutions fortes.
 
Objectifs de développement et résultats attendus
Objectif de développement du projet: Ce projet vise à accroître la productivité du riz et à stabiliser
les revenus des producteurs en développant des pratiques intelligentes face au climat applicables au
contexte africain afin de parvenir à l’autosuffisance nationale en riz. 
 
Bénéficiaires: le projet bénéficiera directement à 68 640 personnes355 producteurs de riz pluvial âgés de
plus de 14 ans dans la région de Cavally dans le pôle agricole 7 au cours de la période initiale de cinq ans.
Les conditions du projet ultérieur étendront le projet à la région de Guemon. À long terme, l’amélioration
de l’autosuffisance nutritionnelle et des résultats économiques au niveau national pourrait indirectement
profiter à tous les producteurs de riz.
 
Description du projet: Ce projet vise à fournir aux producteurs de riz ivoiriens des technologies
intelligentes face au climat et adaptées à leur climat et à leur situation. Le projet portera sur (i) la recherche
et le développement, (ii) les services de vulgarisation, (iii) les infrastructures et (iv) l’assistance technique
aux producteurs.
 
Composantes du projet
COMPOSANTE 1: Organisation de producteurs et assistance technique
Acteurs clés: ANADER, MINADER, ministère de l’Environnement, ADERIZ
Cette composante sensibilisera les producteurs de riz pluvial aux options et avantages de l’AIC et les
assistera techniquement dans la mise en œuvre de ces pratiques. Cela comprendra notamment: (i)
des campagnes de sensibilisation ciblées sur les rendements potentiels et la résilience au climat, (ii)
une formation sur le terrain concernant les meilleures pratiques de gestion de l’AIC, (iii) la formation
et le renforcement des capacités des associations de producteurs, (iv) une assistance technique aux
associations de producteurs dans la gestion de l’organisation et le respect des exigences minimales en
matière de services financiers, et v) une formation à l’accès aux services et à leur utilisation, tels que
subventions aux intrants, achats et ventes en gros, crédit et prêts, etc.

COMPOSANTE 2: Capacitation de l’agent d’extension


Acteurs clés: ANADER, MINADER, Bétail et Pêche, ADERIZ
Cette composante du projet augmentera la capacité des conseillers agricoles pour l’intégration les
pratiques de l’AIC dans leurs recommandations auprès des producteurs de riz. Cela comprendra en
particulier une formation sur: (i) le changement climatique et les avantages de l’AIC dans les systèmes

352. NRDS 2012


353. Archibald 2018
354. The population of Cavally is approximately 604,850. Since 63% of the Ivorian population is over the age of 14, and 46% of the Ivorian
population is employed by agriculture, we assume that 75% of rural populations work in agriculture.
355. Root Tuber Banana Research, “Yam.”

154 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


rizicoles, (ii) les variétés de riz améliorées, leurs avantages et les meilleures pratiques de gestion
recommandées (iii) les pratiques générales de l’AIC pour les systèmes de riz pluvial et irrigué, y compris
les systèmes riz-poisson, et (iv) la production de manuels de formation, de guides de référence et de
modules à intégrer dans les programmes de formation généraux.
 
COMPOSANTE 3: Production et diffusion d’intrants de haute qualité
Acteurs clés: CNRA, Centre Suisse, universités, ONG, coopératives, associations de producteurs
Cette composante assurera la diffusion des meilleures pratiques et technologies de gestion intelligente
du climat pour les systèmes rizicoles ivoiriens. Les sous-composantes spécifiques seront: (i) le transfert
des technologies développées à l’intention des producteurs dans la composante 5, (ii) la formation des
producteurs de semences à base communautaire, (ii) le soutien à l’accès aux installations de production
de semences et aux semences améliorées pour les coopératives de production de semences (iii)
l’assistance technique aux nouvelles coopératives et organisations en matière de gestion et répondant
aux exigences minimales d’accès aux services financiers, (iv) l’assistance technique aux nouvelles
coopératives pour tirer parti des services disponibles tels que les achats et les ventes en gros, les
services financiers, les programmes d’aide gouvernementaux, etc., et (v) la sensibilisation du grand public
campagne sur les nouvelles variétés améliorées et leurs avantages.
 
COMPOSANTE 4: Rationaliser le développement de l’infrastructure
Acteurs clés: MINADER, secteur privé
Cette composante visera principalement à assurer la mise en place des infrastructures nécessaires à
l’appui d’un secteur rizicole national prospère. Il s’agira notamment de: (i) développer les infrastructures
rizicoles irriguées dans la mesure du possible, (ii) la réhabilitation des infrastructures aquacoles pour
augmenter l’offre de variétés recommandées pour les systèmes intégrés riz-poisson, (iii) la réhabilitation
des périmètres irrigués, (iv) la réhabilitation et la construction d’installations de traitement et de stockage
du riz, v) la subvention de la technologie d’exploitation agricole pour la mécanisation des processus de
production.
 
COMPOSANTE 5: Recherche et développement sur le riz pour parterre
Acteurs clés: CNRA, Centre Suisse, universités, ONG, associations de producteurs, coopératives
Cette composante renforcera les efforts de recherche et de développement dans le secteur du riz.
Cela comprendra notamment: (i) le développement de variétés de riz améliorées pour les systèmes de
riziculture pluviale, de plaine et irriguée, (ii) le développement de variétés améliorées de poisson pour les
systèmes intégrés riz-poisson, (iii) l’élaboration de recommandations de meilleures pratiques de gestion
pour chaque variété de riz amélioré, (iv) l’élaboration de recommandations sur les meilleures pratiques
de gestion pour chaque variété améliorée de poisson, et (v) la mise en place d’un système permettant le
transfert rapide des nouvelles technologies auprès des producteurs et la retour rapide de feedback des
producteurs sur les priorités de recherche.

Risques: Les principaux risques, leur probabilité et leur impact potentiel sur l’investissement sur le riz sont:

RISQUE PROBABI- IMPACT


LITÉ

Crise politique (qui perturbe la mise en œuvre et le suivi) Faible Haute

Engagement communautaire insuffisant (compromettant la durabilité) et la mauvaise Moyen Moyen


adoption des pratiques de l’AIC

Problèmes fonciers (mode d’occupation, loyer) dans les périmètres irrigués Moyen Haute

Capacité financière et technique des entreprises du secteur des infrastructures Faible Haute

Conflit communautaire, en particulier dans le pôle agricole 1 (par exemple, éleveur-éleveur) Haute Haute
 

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 155


E-12 Développement de la production et du traitement de
l’igname intelligent face au climat
Introduction et contexte stratégique
L’igname joue un rôle important dans l’alimentation, l’économie et la culture de l’Afrique de l’Ouest.
Les petits exploitants de la région cultivent environ 50 mégatonnes par an dans le monde, avec 94%.356
L’importante valeur culturelle de l’igname357 crée une demande forte et fiable et de bons bénéfices malgré
des coûts de production élevée. Néanmoins, les rendements moyens sont d’environ 10 tonnes / ha, contre
des rendements potentiels d’environ 50 tonnes / ha.358 La plupart des plus de 600 espèces d’igname dans
le monde sont originaires de cette région. À ce jour, seulement 20 parmi ces espèces sont en production.
Cela implique des opportunités importantes pour la recherche et le développement de variétés améliorées
parfaitement adaptées aux sols et au climat de l’Afrique de l’Ouest. 
 
La production d’igname en Afrique de l’Ouest est coûteuse et difficile. La plantation et la récolte
demandent beaucoup d’efforts. Le cycle de culture est long et le taux de multiplication des semences
est faible.359 La valeur nutritionnelle, le rendement, la texture et la durabilité post-récolte varient
considérablement en fonction de la qualité du sol et des facteurs climatiques. Il est sensible aux
nématodes, aux virus, à l’anthracnose et au tartre360 et dégrade fortement le sol.361 En raison de la
forte demande en nutriments du sol, de nombreux agriculteurs coupent et brûlent directement avant la
plantation. La dégradation de la qualité du sol et la pression croissante des ravageurs ont poussé de
nombreuses zones de production traditionnelles à passer à d’autres cultures.362 Les changements prévus
de la température et des précipitations résultant du changement climatique exacerberont ces problèmes,
accroissant encore la vulnérabilité des petits exploitants. Des innovations pour améliorer la productivité et
réduire la main-d’œuvre sont nécessaires pour soutenir ce marché de longue date.
 
L’igname est largement cultivée en Côte d’Ivoire, en particulier dans les régions du nord et du
centre. Les variétés locales Kponon, Krengle et Djate sont en forte demande, de même que les variétés
améliorées TDA, Mao et C20. Ces dernières ont démontré une bonne productivité, de la résistance
aux maladies et tolérance à la sécheresse. Les produits à base d’igname à valeur ajoutée actuellement
sur le marché se limitent aux chips et à la farine.363 La production d’igname est traditionnellement le
travail d’hommes, tandis que les femmes sont principalement impliquées dans la transformation et la
commercialisation.364
 
Augmenter la productivité, la résilience et la qualité marchande des systèmes d’igname est une
priorité pour le gouvernement ivoirien et ses alliés. Renforcer la sécurité alimentaire et les opportunités
du marché figurent en bonne place dans les objectifs stratégiques du Plan d’Investissement Agricole
National de la Côte d’Ivoire365, l’agenda stratégique de l’agriculture et du développement rural de l’Union
africaine366, le Traité de l’Union économique et monétaire ouest-africain367 et la vision de la Communauté

356. Southworld, “Ivory Coast – The Yam Festival.”


357. ETH Zurich, “Sustainable Yam Systems in West Africa.”
358. Adebola, “Enhancing Yam Breeding for Increased Productivity and Improved Quality in West Africa.”
359. Doumbia, “Changements Climatiques et Agriculture Intelligente En Côte d’Ivoire: Diagnostic Du Contexte National et Recueil Des Résultats
de La Recherche Sur Les Facteurs Socio-Économiques Favorisant l’adaptation et Les Technologies Appropriées de l’AIC Chez Les Petits
Agriculteurs.”
360. ETH Zurich, “Sustainable Yam Systems in West Africa.”
361. International Institute of Tropical Agriculture, “Yam.”
362. Expert Panel Workshop, Theorie du Changement Igname.
363. Doumbia, “Changements Climatiques et Agriculture Intelligente En Côte d’Ivoire: Diagnostic Du Contexte National et Recueil Des Résultats
de La Recherche Sur Les Facteurs Socio-Économiques Favorisant l’adaptation et Les Technologies Appropriées de l’AIC Chez Les Petits
Agriculteurs.”
364. Côte d’Ivoire Ministry of Agriculture and Rural Development, “Program National D’Investissement Agricole de Deuxième Génération, 2017-
2025, Final Report.”
365. Department of Rural Economy and Agriculture, “Fostering the African Agenda on Agricultural Growth and Transformation and Sound
Environmental Management.”
366. West African Economic and Monetary Union, “The Amended Treaty.”
367. Economic Community of West African States, “Vision 2020.”

156 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


économique des États de l’Afrique de l’Ouest.368 Ce travail aborde également directement l’objectif de
développement durable n ° 2 de la Côte d’Ivoire: Faim zéro, l’objectif 5: l’égalité des genres, l’objectif
8: la croissance économique, l’objectif 9: l’innovation, l’objectif 12: la production responsable, l’objectif
13: l’action pour le climat, et indirectement, l’objectif 10: la réduction des inégalités, l’objectif 11: des
communautés durables, l’objectif 15: la vie sur terre et l’objectif 16: des institutions fortes.
 
Plusieurs organisations internationales ont accordé la priorité à l’innovation dans les systèmes
d’igname en Côte d’Ivoire. Institut International de l’Agriculture Tropicale (IITA)369 ainsi que YamAfrica370
sélectionnent de nouvelles variétés qui répondent aux défis de la production et de la multiplication. Le
projet YAMSYS de l’ETH Zurich s’emploie à améliorer la qualité des semences et la fertilité du sol.371
 
Objectifs de développement et résultats proposés
Objectif de développement du projet proposé: Ce projet vise (i) à augmenter la productivité agricole
et à minimiser les risques liés au climat en augmentant la capacité de production intelligente face au
climat de l’igname et (ii) à renforcer les marchés de l’igname afin d’améliorer la résilience économique et
nutritionnelle.
 
Bénéficiaires: le projet bénéficiera directement aux quelque 70 000372 travailleurs agricoles ruraux âgés
de 15 ans et plus dans la région de Gbeke, pôle agricole 4, pour une période de cinq ans. Les modalités
futures étendront le projet aux régions restantes du pôle agricole 4. À terme, des avantages indirects liés
à une amélioration de la nutrition et des résultats du marché pourraient atteindre tous les producteurs
agricoles ivoiriens.
 
Description du projet: Ce projet est conçu pour renforcer la sécurité nutritionnelle et économique
en renforçant les capacités de production intelligente face au climat et de transformation optimale de
l’igname. Le projet portera sur (i) la recherche et le développement, (ii) les services de vulgarisation et le
développement du marché, y compris (iii) la multiplication, (iv) la production et (v) la transformation.
 
Composantes du projet
COMPOSANTE 1: La recherche
Acteurs clés: MINADER, universités, CNRA, secteur privé
Cette composante permettra d’établir et de renforcer la recherche et le développement de nouvelles
technologies de production et de transformation de l’igname. Elle comprendra notamment: (i)
l’amélioration de la qualité et de l’accessibilité des équipements de laboratoire, (ii) le renforcement des
capacités des chercheurs pour l’utilisation de nouveaux équipements et de nouvelles techniques de
laboratoire, (iii) la mise au point de variétés améliorées pour accroître la productivité et la résilience aux
facteurs de stress, (iv ) mise au point de techniques de propagation et de traitement optimisées pour
chaque variété améliorée et autres variétés largement produites, et v) la mise en place d’un système de
communication à plusieurs voies entre chercheurs, vulgarisateurs et producteurs, afin de systématiser le
transfert rapide des technologies nouvellement développées, prioriser la recherche la plus pertinente par
rapport aux problèmes actuels des producteurs.373
 
COMPOSANTE 2: Produire et distribuer des variétés améliorées
Acteurs clés: CNRA, universités, MINADER, ANADER
Cette composante du projet systématisera la multiplication et la distribution des variétés améliorées

368. International Institute of Tropical Agriculture, “Yam Crop Improvement.”


369. Adebola, “Enhancing Yam Breeding for Increased Productivity and Improved Quality in West Africa.”
370. ETH Zurich, “Sustainable Yam Systems in West Africa.”
371. Approximately 1.33 million people reside in this region, of which approximately 580,000 are urban residents. We assume 75% of the
rural population works in agriculture. 63% of the population is ages 15 and up. World Population Review, “Ivory Coast Population 2018
(Demographics, Maps, Graphs)”; Statoids, “Côte d’Ivoire Regions.”
372. Expert Panel Workshop, Theorie du Changement Igname.
373. Expert Panel Workshop.

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 157


développées dans la composante 1. Les sous-composantes spécifiques comprendront: (i) le soutien
à la création et au développement de coopératives de multiplication à travers a) des subventions de
démarrage, b) un renforcement des capacités de gestion et des conseils, et c) un accès à la terre, aux
installations et au matériel; ii) une aide aux coopératives en vue du respect des normes d’accès aux
services financiers, iii) le renforcement de leur capacité technique à propager efficacement les variétés
améliorées conformément aux recommandations formulées dans la composante 1, iv) la sensibilisation
des les producteurs aux variétés améliorées et à leurs avantages, et v) la négociation des alliances entre le
secteur coopératif et le secteur privé pour l’établissement et le renforcement des chaînes de valeur.374
 
COMPOSANTE 3: renforcer la capacité de l’agent de vulagarisation
Acteurs Clés: MINADER, ANADER
Cette composante renforcera la capacité des conseillers agricoles à intégrer les meilleures pratiques de l’AIC
dans leurs recommandations concernant la production et la transformation de l’igname. Cela comprendra
notamment une formation sur: (i) les variétés développées dans la composante 1 et les meilleures pratiques
de gestion pertinentes pour chacune (ii) les techniques de traitement optimisées développées dans la
composante 1 (iii) les techniques de multiplication optimisées développées dans la composante 1, et (iv)
l’utilisation efficace du système de communication mis en œuvre dans la composante 1.375
 
COMPOSANTE 4: Développer la capacité de production
Acteurs clés: ANADER, secteur privé, ONG
Cette composante intégrera la production intelligente face au climat de l’igname dans les programmes
de renforcement des capacités existants. La formation portera plus particulièrement sur: (i) les pratiques
générales de l’AIC, par exemple les engrais organiques et la lutte contre les parasites, le compostage, la
diversification, la rotation des cultures; ii) l’accès aux variétés améliorées et l’utilisation de ces variétés
et des meilleures pratiques de gestion pertinentes développées dans la composante 1, y compris les
conditions dans lesquelles chacune est recommandée; (iii) l’accès aux technologies de mécanisation
appropriées et leur utilisation; (iv) l’association légumineuses-agropastorales-agroforestières visant à
améliorer la production de l’igname; et (v) tirer parti des marchés développés dans la composante 5.
 
COMPOSANTE 5: Renforcer les systèmes de traitement à valeur ajoutée
Acteurs clés: MINADER, secteur privé, coopératives, ONG
Cette composante améliorera la transformation de l’igname afin de réduire les pertes après récolte,
d’améliorer la qualité du produit et d’accroître les possibilités de commercialisation. Les sous-
composantes spécifiques comprendront: (i) le soutien à la création et au développement de coopératives
de transformation à travers: a) des subventions de démarrage, b) un renforcement des capacités de
gestion, et c) un accès aux installations et au matériel; (ii) une aide aux coopératives à respecter les
normes d’accès aux services financiers, (iii) un renforcement de la capacité technique des coopératives
en matière de techniques de traitement optimales et leur mécanisation. Dans le cadre de la composante
1, (iv) mettre en place une plate-forme numérique d’informations sur le marché pour faciliter les ventes
et informer les parties prenantes sur les conditions actuelles du marché, et v) la création d’alliances
stratégiques entre le secteur privé et les coopératives afin d’établir et de renforcer les débouchés
commerciaux.376
 

374. Expert Panel Workshop.


375. Expert Panel Workshop.
376. Expert Panel Workshop.

158 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


Risques: Les principaux risques, leur probabilité et leur impact potentiel sur l’investissement dans
l’igname sont les suivants:
 
RISQUE PROBABILITÉ IMPACT

Crise politique Faible Haute

Réticence des donateurs à soutenir Moyen Haute

Manque d’acceptation de la part de la communauté Faible Haute

Sécheresse Moyen Moyen

Conflit communautaire (p.ex. fermier-éleveur) Moyen Moyen


 

CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 159


ANNEXE F: BIBLIOGRAPHIE PAR SECTIONS
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162 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


ANNEXE C: STRUCTURE ET RÉSULTATS DE L’ANALYSE DE SCÉNARIO DE
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CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE 163


ANNEX D: MÉTHODOLOGIE POUR L’ÉVALUATION ÉCONOMIQUE
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164 CLIMATE-SMART AGRICULTURE INVESTMENT PLAN FOR CÔTE D’IVOIRE


ANNEX E: PLANS D’INVESTISSEMENTS DANS L’AGRICULTURE
INTELLIGENTE FACE AU CLIMAT EN CÔTE D’IVOIRE

INVESTISSEMENTS À L’ÉCHELLE NATIONALE

Programme national de fertilité des sols


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