Le Conditionnement Des Produits Agricoles: Série Agrodok No. 50
Le Conditionnement Des Produits Agricoles: Série Agrodok No. 50
Le Conditionnement Des Produits Agricoles: Série Agrodok No. 50
la pratique de l’agriculture durable à petite échelle. Les livres AGRODOK sont disponibles
Série Agrodok No. 50
en anglais (A), en français (F), en portugais (P) et en espagnol (E). Les AGRODOK peuvent
être commandés chez AGROMISA ou au CTA.
Le conditionnement des
produits agricoles
Peter Fellows
© Fondation Agromisa et CTA, Wageningen, 2011.
Tous droits réservés. Aucune reproduction de cet ouvrage, même partielle, quel que soit le
procédé, impression, photocopie, microfilm ou autre, n'est autorisée sans la permission
écrite de l'éditeur.
Peter Fellows
Avant-propos 3
Sommaire
1 Introduction 6
1.1 Le but de cet Agrodok 6
1.2 La structure de cet Agrodok 7
1.3 Les exigences de conditionnement 8
1.4 Recherche pour améliorer le conditionnement 14
2 Céréales et légumineuses 18
2.1 Les grains entiers séchés 18
2.2 Les farines 21
4 Produits horticoles 26
4.1 Les produits frais 26
4.2 Les produits séchés 29
4.3 Les chips 30
5 Produits animaux 32
5.1 La viande et le poisson frais 32
5.2 La viande et le poisson séchés et fumés 33
5.3 Le lait 34
5.4 Les œufs 36
6 Miel et sirops 37
6.1 Le miel 37
6.2 Les sirops 38
Bibliographie 72
Adresses utiles 74
Glossaire 76
Sommaire 5
1 Introduction
Le conditionnement des produits alimentaires comprend tous les mo-
yens de les emballer ou de les contenir dans du matériel afin de les
protéger durant le stockage, le transport et la distribution. Le condi-
tionnement permet d’éviter les dommages causés aux produits alimen-
taires par les chocs et la compression, d'éviter leur contamination, par
exemple par les insectes et les microorganismes, et les protège contre
l’humidité, l’air et les odeurs. En général, le conditionnement permet
d'éviter que les aliments ne se détériorent rapidement en perdant de
leur valeur, et empêche les pertes dues aux fuites ou aux déversements
accidentels.
Introduction 7
d’expédition et pour les emballages pour la vente au détail. Le chapi-
tre 9 explique le fonctionnement de plusieurs types de machines de
remplissage/scellage disponibles pour les opérations à petite échelle,
avec ou sans électricité. La Bibliographie énumère les sources
d’informations et les Adresses utiles dressent une liste d’organisations
d’aide au conditionnement.
Introduction 9
La vente à les négociants, les agents ou les acheteurs
professionnels
Lorsque les négociants, les agents ou les acheteurs professionnels ren-
dent visite aux fermes, ils exigent souvent que les produits agricoles
soient conditionnés avant d’en prendre livraison. Certains fournissent
les matériaux de conditionnement, mais il s’agit alors souvent de ma-
tériaux réutilisés, de mauvaise qualité, qui risquent de contaminer les
produits. D’autres acheteurs exigent que le producteur fournisse lui-
même le conditionnement. Les négociants préfèrent souvent utiliser
les types de conditionnement qui prennent peu de place dans les ca-
mions, afin de pouvoir maximaliser les charges. Cela risque de ne pas
être le meilleur conditionnement pour un produit particulier et
d’abîmer le produit durant le transport (p. ex. les fruits frais transpor-
tés dans des sacs au lieu de caisses).
La vente au détail
Pour les produits alimentaires que les producteurs vendent directement
aux détaillants urbains, comme les herbes et les épices séchées ou le
miel, les exigences de conditionnement sont plus complexes : le con-
ditionnement doit non seulement protéger le contenu, mais aussi in-
Introduction 11
Coût et disponibilité des matériaux de conditionnement
Le coût et la disponibilité des différents matériaux de conditionnement
dans une région donnée déterminent aussi le choix des matériaux utili-
sés. Le coût d’un conditionnement doit être considéré en relation avec
la valeur du produit. Ainsi par exemple, les producteurs encourent de
graves pertes financières en utilisant des matériaux de conditionne-
ment inappropriés pour des produits de grande valeur se détériorant
rapidement sans un bon conditionnement (p. ex. les huiles de cuisine).
Les produits de grande valeur requièrent donc un investissement plus
grand dans le conditionnement que les produits de moindre valeur. Il
faut effectuer une analyse coûts-bénéfices de ce genre avant de choisir
le meilleur type de conditionnement pour un produit agricole donné.
Introduction 13
et leur recommander les bons types de matériaux et de machines de
conditionnement requis par les différents produits agricoles et ani-
maux.
Introduction 15
Cas 2 Le transport des tomates fraîches en Inde
En Inde, la situation est différente car les négociants utilisaient déjà des cais-
ses à claire-voie pour transporter les tomates fraîches. Les petits producteurs
de Shargaon, en Himachal Pradesh, produisent des tomates de juin à août et,
comme cette région est la seule source de ravitaillement de Delhi pendant
toute cette période, les producteurs obtiennent un bon prix pour leur produit.
Les pluies sont fréquentes de la mi-juin à août, le taux d’humidité est élevé et
les températures moyennes sont de 33-34°C en juin, pour tomber à 25°C en
août. Les tomates sont cueillies et placées dans des petits paniers ou des
caisses en plastique, qui sont vidés à leur tour dans un panier plus grand, en
bambou refendu, d’une capacité de 30 à 40 kg. Les tomates sont ensuite
triées et emballées pour le transport vers le marché. Traditionnellement, les
producteurs transportent leur produit dans des caisses en bois mesurant 39 x
28 x 20 cm, appelées petis. Ces caisses peuvent contenir 13 à 14 kg de to-
mates et coûtent environ 18 à 20 roupies (Rs) chacune. Elles sont souvent
disponibles sous forme de kit que les producteurs achètent et assemblent
eux-mêmes avec des clous et un marteau. Elles laissent entrer l’air et leur
surface intérieure est lisse, bien que des clous dépassent parfois. On place
des aiguilles de pin ou de l’herbe sèche entre les couches de fruits pour amor-
tir les chocs. On place une feuille de journal par-dessus et on cloue le couver-
cle. Les producteurs portent ces petis sur leur dos ou à dos de mule jusqu’au
bord de la route où ils restent sur le sol humide pendant un laps de temps
pouvant aller jusque quatre heures, avant d’être pris en charge par le trans-
porteur. Les petis sont transportés par camion, chaque camion en chargeant
environ 600, empilés jusqu’à 8 niveaux. Une bâche goudronnée couvre le
chargement pour le protéger de la pluie. Les routes de montagne sont étroi-
tes, percées de nombreux nids-de-poule, les virages sont en épingle à che-
veux et les pentes sont raides. Le transport expose les fruits placés dans les
petis empilés à des mouvements verticaux, latéraux, en avant et en arrière.
Durant le déchargement, les petis sont lancés et attrapés au vol, et il arrive
parfois que l’un d’eux tombe sur le sol dur.
Introduction 17
2 Céréales et légumineuses
Un grand nombre de céréales et de légumineuses sont cultivées com-
me aliments de base, notamment le maïs, le mil, le riz, le sorgho et de
nombreuses espèces de pois et de haricots (p. ex. pois chiche, dolique,
haricot de Lima, haricot blanc, Cajanus cajan [pigeonpea], graine de
soja, arachide). En général, ces produits sont séchés dans les fermes
avant la vente. Il arrive aussi que les producteurs moulent les grains
pour en faire des farines qu’ils vendent sur le marché local ou à des
négociants. Ce chapitre traite des exigences et des options de condi-
tionnement pour les grains séchés et les farines.
Pour plus de détails sur les méthodes utilisées pour conserver les cé-
réales et les légumineuses à la ferme jusqu’à leur utilisation ou leur
vente, consultez l’Agrodok 31: Le stockage des produits agricoles
tropicaux.
Sous les climats secs, les grains n’absorbent pas d’humidité de l’air.
Toutefois, dans les zones très humides, ils peuvent prendre l’humidité,
ce qui entraîne le développement des moisissures. Non seulement les
moisissures détériorent les grains, mais certaines produisent des toxi-
nes ( aflatoxines – voir Glossaire) qui provoquent des intoxications
alimentaires. Dans ces régions, le conditionnement doit pouvoir résis-
ter à l’humidité pour protéger les grains.
Céréales et légumineuses 19
teurs fournissent des grains entiers non triés et non nettoyés aux négo-
ciants et aux grossistes. Les grains sont emballés en vrac dans des sacs
fabriqués dans les matériaux locaux disponibles (p. ex. sisal, kenaf,
coton). Des matériaux plus nouveaux, comme le papier multi-couches
et le polypropylène tissé sont de plus en plus courants. Les sacs doi-
vent être propres, ne pas contenir de vieux grains, d’huile, de graisse,
et ne pas être troués ni déchirés. Les sacs peuvent être scellés par une
couture à la main faite avec une ficelle ou une fibre végétale locale,
ou, à plus grande échelle, à l’aide d’une couseuse électrique. La vente
de grains non nettoyés et non triés réduit les frais des agriculteurs, ain-
si que leur investissement dans le nettoyage et le tri. Cependant, vu
que les produits non triés ont moins de valeur parce qu’ils contiennent
des grains décolorés ou endommagés par les insectes ou des contami-
nants comme les graines de mauvaises herbes, la menue paille et les
feuilles, le prix payé aux agriculteurs est moindre. Ce sont les négo-
ciants qui ajoutent de la valeur aux produits en les nettoyant et en les
triant.
Vente au détail
Pour rentabiliser leurs activités, certains agriculteurs plus entrepre-
nants nettoient, trient et emballent les grains dans des sacs pour la
vente au détail. Le coût des matériaux de conditionnement s’ajoutant à
celui du tri, le prix de vente des produits est plus élevé. Cependant, les
grains triés sont parfois très demandés, car ils sont de meilleure qualité
et garantis sans saletés ni cailloux. De plus, ils sont emballés hygiéni-
quement et leur poids par paquet est garanti.
Vente au détail
Dans de nombreux pays, les meuniers emballent la farine dans des
sacs en papier ou en polyéthylène pour la vente au détail. Cette farine
fait concurrence à la farine présentée sur les marchés dans des sacs
ouverts. Pour une concurrence efficace, les sacs pour la vente au détail
doivent présenter les mêmes avantages pour le consommateur que
Céréales et légumineuses 21
ceux cités ci-dessus pour les grains nettoyés (qualité garantie, sans
contaminants, poids garanti). Les sacs doivent être hermétiquement
scellés pour éviter les pertes de farine. Les sacs en papier doivent être
scellés avec de la colle ou par une couture, mais pas avec des agrafes
qui retiennent mal la farine. Les sacs en polyéthylène doivent être
thermoscellés (scellés à chaud). Les sacs peuvent être placés dans des
cartons pour la distribution aux détaillants ou, à une plus grande échel-
le, gerbés sur palettes et maintenus ensemble par un suremballage
sous film étirable.
Dans la pratique, des flacons en verre coloré, scellés avec des capsules
à vis métalliques, sont les seuls conteneurs qui conviennent à ces pro-
duits. Ces flacons sont transportés et stockés dans des cartons pour les
protéger contre la casse et réduire la quantité de lumière et de chaleur
transmises aux essences.
Figure 5 : Flacons
d’essences alimentai-
res
Produits horticoles 27
Les couches de fruits sont séparées par des feuilles de protection en
pulpe de papier ou en plastique, qui calent aussi les fruits, ou par des
couches d’herbes sèches ou de paille. Ces précautions minimalisent
les dommages causés aux fruits durant le transport.
Les fruits et les légumes plus durs, les herbes, les épices et les racines
comestibles sont souvent emballés dans des sacs en textile ou en pa-
pier pour éviter la contamination par les saletés et les insectes. Les
sacs en polyéthylène ne conviennent généralement pas comme conte-
neurs d’expédition, car ils retiennent l’humidité du produit, ce qui ris-
que d’entraîner le développement des moisissures et le pourrissement.
Cependant, les sacs perforés laissent échapper l’humidité et entrer l’air
frais. Ils gardent le produit frais et empêchent le développement des
moisissures et le pourrissement.
Vente au détail
Les produits horticoles sont rarement conditionnés pour la vente au
détail, mais certains supermarchés emballent les fruits et légumes dans
des sacs en polyéthylène perforé.
Produits horticoles 29
Emballage hermétique
Les fruits et légumes séchés qui absorbent l’humidité de l’air doivent
être emballés dans des conteneurs hermétiques et étanches. Certains
doivent aussi être conservés à l’abri de la lumière pour conserver leur
couleur. Les conteneurs d’expédition hermétiques comprennent les
bidons en métal, en plastique ou en carton et les boîtes en carton revê-
tues parfois de polyéthylène. Pour la vente au détail, les fruits séchés
sont généralement conditionnés dans l’une des nombreuses sortes de
film plastique, scellé à l’aide d’une thermoscelleuse. En général, le
film de polyéthylène est le matériel le moins cher et le plus souvent
disponible, mais il convient seulement à un stockage de courte durée,
avant que les fruits et légumes séchés ne prennent l’humidité, ne se
ramollissent et ne moisissent. Le polypropylène a de meilleures pro-
priétés protectrices et offre une plus longue durée de conservation en
stock, mais il est plus cher et pas toujours disponible. D’autres films
plus complexes, comme les films feuilletés en polyéthylène et papier
d’aluminium, protègent mieux les produits secs, mais ils sont plus
chers et plus difficiles à trouver dans les pays en développement. Voir
aussi paragraphe 8.2 sur les sacs, les sachets et les films plastiques.
Produits horticoles 31
5 Produits animaux
Produits animaux 33
ou des plateaux ou caisses d’expédition en plastique alimentaire. Les
conteneurs pour la vente au détail sont notamment les sacs en papier
ou en plastique liés par le haut, agrafés ou scellés avec du ruban adhé-
sif, et les barquettes en plastique recouvertes d’un film étirable.
Dans les régions où le climat est plus humide, une protection supplé-
mentaire est nécessaire pour éviter que la viande ou le poisson séchés
ou fumés n’absorbent l’humidité de l’air. Les produits qui ont pris
l’humidité risquent de moisir rapidement et de devenir invendables.
Le type de conditionnement le plus courant est le sac en plastique
thermoscellé. Le polyéthylène est le plastique le moins cher et offre
une durée de conservation en stock de plusieurs semaines. Pour une
durée de conservation plus longue, le polypropylène constitue une
meilleure barrière à l’air et à l’humidité, et empêche les produits de
rancir et de moisir. Les sacs de produits fumés ou séchés sont embal-
lés dans des cartons d’expédition afin de réduire les dommages dus à
l’écrasement et aux chocs et limiter la transmission de la lumière et de
la chaleur aux produits. Pour les opérations à grande échelle, les car-
tons peuvent être gerbés sur des palettes et suremballés sous film éti-
rable.
5.3 Le lait
Tout comme la viande et le poisson frais, le lait est un produit très pé-
rissable qui nécessite une manutention et un conditionnement minu-
tieux si l’on veut éviter qu’il se détériore rapidement ou provoque des
intoxications alimentaires. Les principales mesures à prendre pour évi-
ter la détérioration du lait sont les mêmes que celles pour la viande et
le poisson (refroidissement rapide du lait cru et bonne hygiène des
manutentionnaires). On peut aussi pasteuriser le lait en le chauffant.
Cela permet d’allonger légèrement la durée de conservation de stock,
à condition que l’équipement soit bien nettoyé, que le lait soit traité
dans des conditions hygiéniques et que le type de conditionnement
adéquat soit utilisé.
Dans les pays en développement, les bouteilles en verre sont peu utili-
sées pour conditionner le lait, car elles sont trop chères. Dans les
grandes unités de production, les bouteilles en plastique sont transpor-
tées dans des caisses en carton ou placées dans des plateaux en carton
et emballées sous film étirable pour la distribution dans les magasins
de détail.
Produits animaux 35
5.4 Les œufs
Bien que les œufs soient une denrée très périssable, ils sont protégés
par leur coquille, ce qui empêche la perte d’humidité et la contamina-
tion par les bactéries, les insectes, etc. La coquille protège l’œuf pen-
dant plusieurs jours ou plusieurs semaines, selon le climat et les condi-
tions de stockage. Le conditionnement est nécessaire pour éviter
l’endommagement des coquilles durant le transport vers les marchés.
Traditionnellement, les gens utilisaient des paniers habillés de paille
ou d’herbes sèches. Le conditionnement amélioré consiste en plateaux
à œufs alvéolés faits en pulpe de papier ou en plastique, emballés dans
des cartons. Les plateaux alvéolés séparent les œufs, les calent à leur
place et amortissent les chocs. Des boîtes en pulpe de papier ou en
plastique contenant de 6 à 18 œufs sont aussi utilisées comme conte-
neurs d’expédition et comme emballages pour la vente au détail. Elles
sont suremballées dans des boîtes en carton simple ou ondulé pour
éviter les dommages dus aux chocs et à l’écrasement durant le trans-
port.
6.1 Le miel
Le miel est un produit de grande valeur, vendu soit à des clients parti-
culiers, soit comme ingrédient à des boulangeries-pâtisseries et autres
transformateurs alimentaires. Le miel n’est pas seulement utilisé dans
l’alimentation, car il contient des composants médicinaux dont cer-
tains ne se trouvent pas dans d’autres denrées alimentaires. Dans de
nombreux pays, le miel se vend en pharmacie. Il est utilisé aussi
comme remède maison et dans la médecine traditionnelle.
Une fois récolté, le miel peut être directement conditionné sous forme
de miel en rayon ou de blocs de miel. On peut aussi séparer le miel de
la cire par égouttage, pression ou centrifugation. Le miel séparé est
liquide, mais certaines sortes cristallisent par la suite, selon les sortes
et les quantités des divers sucres qu’il contient. On ramollit le miel
cristallisé en le battant lorsqu’il est chaud. Le miel n’est pas pasteurisé
et l’ouverture du couvercle n’influence pas la date limite de consom-
mation.
Conteneurs d'expédition
Le miel est souvent récolté et transporté vers une unité de transforma-
tion dans des jerrycans en plastique utilisés en général pour le trans-
port de l’eau. Ces jerrycans conviennent pour un transport à court ter-
me, mais si le miel est entreposé pendant plus d’un jour ou deux, il
faut utiliser des récipients en acier inoxydable ou en plastique alimen-
taire. Tous les conteneurs doivent être soigneusement lavés et séchés
avant leur réutilisation. Cela empêche l’humidité de pénétrer dans le
miel, ce qui entraînerait sa fermentation et sa détérioration.
Miel et sirops 37
Le miel se conserve grâce à son faible taux d’humidité (inférieur à
18 %). Le conditionnement est nécessaire surtout pour contenir le miel
et éviter sa contamination par les insectes.
Les paniers
Les paniers présentent un certain nombre d’avantages. Ils peuvent être
fabriqués avec des plantes locales (une façon de générer un revenu
supplémentaire pour les agriculteurs), ils sont légers et solides, réutili-
sables et biodégradables. Cependant, mis à part la protection contre les
dommages dus à l’écrasement ou aux chocs, ils n’allongent pas la du-
rée de conservation en stock des produits. Par conséquent, ils sont sur-
tout utilisés pour le transport des produits frais vers les marchés et par-
fois pour la vente au détail des fruits, des œufs, etc.
Les boîtes métalliques munies d’un couvercle à pression (p. ex. les
boîtes en fer blanc pour le lait et le café en poudre) sont réutilisées
pour contenir des produits séchés ou des huiles de cuisine. De la
même manière, les boîtes de 20 litres munies d’un couvercle à vis,
utilisées pour contenir les huiles de cuisine importées, sont réutilisées
pour le transport des huiles de cuisine locales. Ces boîtes métalliques
protègent parfaitement l’huile du rancissement et de la contamination.
Tous les films sont fournis soit en rouleaux, soit sous forme de sachets
dont trois côtés sont thermoscellés. La plupart des petits transforma-
teurs utilisent des sachets préformés, car la machine de for-
mage/remplissage/scellage nécessaire à la fabrication et au scellage
des sachets est très coûteuse. Le producteur qui utilise des sachets pré-
formés, les remplit et thermoscelle le quatrième côté à l’aide d’une
thermoscelleuse simple.
Impression
Dans la plupart des pays, il faut spécifier lors de la commande des ma-
tériaux au fournisseur, si une impression est nécessaire sur les sacs, les
films ou les sachets, car peu d’imprimeries locales disposent du maté-
riel nécessaire pour imprimer ces matériaux.
Le recyclage
Dans de nombreux pays, le recyclage des matériaux de conditionne-
ment pour en faire de nouveaux conteneurs est sous-développé pour
deux raisons : premièrement, comme les fabricants de conteneurs sont
rares dans les pays en développement, la demande de matériel recyclé
y est faible ; et deuxièmement, il n’existe pas de systèmes de ramas-
sage, de nettoyage et de tri des matériaux de conditionnement pouvant
fournir des matériaux bruts destinés à la fabrication de nouveaux em-
ballages alimentaires recyclés. La verrerie est une exception. Dans les
pays qui possèdent une verrerie, il existe en général un système de
ramassage des conteneurs usagés et du verre cassé pour le mélanger
au verre nouvellement fabriqué. Le métal récupéré des boîtes en acier
ou en aluminium est précieux et il est parfois ramassé pour le recy-
clage, mais comme il y a peu de fabricants de boîtes de conserve dans
les pays en développement, le métal est recyclé à d’autres fins. De
Pour plus d’informations sur l’achat d’une emballeuse sous film ré-
tractable, voir Adresses utiles.
Ce générateur de vapeur
peut être construit locale-
ment avec une boîte mé-
tallique servant de chau-
dière à eau et un long
tuyau fixé en haut de la
chaudière servant de sou-
pape de sécurité. La va-
peur passe de la chaudière
dans le tuyau en caout-
chouc soutenu par un sup-
port. On retourne les bou-
teilles et les pots sur le
tuyau à l’aide d’une pince
ou de gants épais. Figure 28 : Générateur de vapeur
Remplissage manuel
La méthode la plus simple et la plus économique
pour conditionner les liquides est d’utiliser une
cruche et un entonnoir. Elle est pratique pour
conditionner les liquides visqueux (épais), mais
l’opération est sou-
vent trop lente pour
les liquides à faible
viscosité. Le bâton-
net sert à arrêter le
flux de liquide lors-
que le conteneur est
plein. Figure 29 : Rem-
plisseuse pour
Pour construire lo- liquides épais
calement une rem-
plisseuse manuelle pour liquides fluides,
il suffit de fixer des robinets à la base
d’un grand seau ou autre récipient en
acier inoxydable ou en plastique alimen-
taire. L’agitateur est optionnel et plusieurs
robinets peuvent être fixés au seau en
Figure 30 : Remplis- acier inoxydable ou en plastique alimen-
seuse pour liquides taire. Les robinets doivent être de type
construit localement
Les distributrices
Les distributrices garantissent que chaque conteneur contient le même
volume et que cela ne dépend pas du jugement d’un opérateur. Deux
sortes sont montrées ci-dessous : la distributrice pour liquide et la
remplisseuse par pompe à engrenages.
Les bouchonneuses
Les bouchonneuses compressent le
bouchon pour réduire son diamètre et
l’insèrent dans le goulot de la bou-
teille. Une fois dans le goulot, le bou-
chon se dilate pour donner un scellage
hermétique. On place une bouteille
sur la plateforme et l’on insère un
bouchon dans le trou situé dans la
partie supérieure de la machine. Si on
abaisse la poignée, un mécanisme
compresse le bouchon pour réduire
son diamètre et la pointe le pousse Figure 33 : Bouchonneuse
Si l’on n’a pas d’électricité, on peut sceller les sacs plastiques en re-
pliant le film sur une vieille lame de scie à métaux et en le soudant à la
flamme. Cependant, la qualité du scellage est variable et moins belle
que si l’on utilise une thermoscelleuse électrique.
Bibliographie 73
Adresses utiles
AAFEX
Association Afrique agro Export (AAFEX) : l’AAFEX est une asso-
ciation africaine d’exportateurs de produits agricoles et agroalimentai-
res qui a été créée pour appuyer le développement des PME agroali-
mentaires africaines à l’exportation. Elle est composée de plus de 90
membres actifs (les entreprises) et d’une douzaine de membres asso-
ciés (les organisations professionnelles), originaires principalement de
16 pays d’Afrique (Bénin, Burkina-Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire,
Gabon, Gambie, Ghana, Guinée Madagascar, Malawi, Mali, Niger,
Ouganda, Sénégal, Togo …).
Lot 4&6 Sacré Cœur III VDN, Apt1G
BP 45 028 Dakar-Fann, Sénégal
T/F : +221 33 867 94 80, W : www.aafex.com
CSI
Centre du commerce international, http://www.intracen.org/welcome-
fr.htm, liste de publications et références en français:
www.intracen.org/eshop/f_f_Publications.asp?LN=FR
ILEIA
Centre pour l’information sur l’agriculture durable à faibles intrants
externes. Promeut les échanges d’information pour les exploitants
agricoles de petite échelle dans le Sud par le biais de l’identification
de technologies prometteuses. Des informations concernant ces tech-
nologies sont transmises principalement par le biais du magazine
AGRIDAPE. Tous les articles peuvent être consultés en ligne.
Contact : ILEIA, Zuidsingel 16, 3811 HA Amersfoort, Pays-Bas
T : +31 33 4673870, F : +31 33 4632410
E : [email protected], W : www.leisa.info (Site aussi en français) et
www.agridape.leisa.info
TPA
Plateforme d’information sur « technologie et partenariat en agroali-
mentaire. W : www.infotpa.org
Adresses utiles 75
Glossaire
Aflatoxines Poisons produits par les moisissures dans les
graines, les noix et les légumes à gousse, pou-
vant endommager le foie ou provoquer le can-
cer et autres maladies. Elles ne sont détectables
ni à l’œil ni au goût dans les aliments. La pré-
vention du développement des moisissures est
donc d’importance capitale.
Barrière Résistance du matériel de conditionnement à
l’humidité, à l’air, à la lumière, aux microor-
ganismes ou aux dommages physiques (écra-
sement ou perforation).
Biodégradable Matériel se dégradant par l’action naturelle des
microorganismes, de l’eau, de la lumière ou de
l’air.
Conditionnement Opération consistant à entourer un produit par
une première enveloppe. Par extension, ce
terme peut désigner l’enveloppe ou
l’emballage primaire, avec ou sans produit
Contamination Inclusion accidentelle dans un produit de maté-
riaux tels que la poussière, les éclats de bois ou
de verre, les microorganismes, etc.
Conteneur d’expédition Conteneur protégeant les produits alimentai-
res ou plusieurs autres conteneurs plus petits
durant le transport et la distribution.
Conteneur pour la vente au détail Conteneur servant à la vente au dé-
tail et au stockage domestique (appelé aussi
unité-consommateur).
Glossaire 77
lide et épais (500 gauge) formant une bonne
barrière contre l’air et l’humidité.
Polypropylène Ressemble au polythène, c’est un film plus
solide et plus clair et forma une meilleur bar-
rière contre l’humidité et les odeurs. Il ne se
rétracte pas comme le polythène. Il devient de
plus en plus disponible, bien qu’il soit généra-
lement plus coûteux.
Pulpe de papier Sorte de papier mâché
PVC PVC (polychlorure de vinyle) est un plastique
rigide pouvant être rendu flexible par un cer-
tain traitement. Il est utilisé pour conditionner
les caisses et les bouteilles, et pour d’autres
usages exigeant un plastique solide.
Rancissement Développement de flaveurs parasites dans les
produits gras, entraînant la détérioration.
Risques Influences telles que la chaleur, la lumière,
l’écrasement ou les microorganismes risquant
d’endommager un produit.
Suremballage Emballage de protection ou de renfort autour
de produits déjà emballés
Thermoscellage Deux couches de films plastiques soudés en-
semble à chaud.
Viscosité L’« épaisseur » d’un liquide ou sa résistance à
l’écoulement. Par conséquent, l’eau est « fine
», elle a une faible viscosité, tandis que le miel
est « épais » et a une forte viscosité.