Le Conditionnement Des Produits Agricoles: Série Agrodok No. 50

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 79

La série AGRODOK est une collection de documents techniques simples et bon marché sur

la pratique de l’agriculture durable à petite échelle. Les livres AGRODOK sont disponibles
Série Agrodok No. 50
en anglais (A), en français (F), en portugais (P) et en espagnol (E). Les AGRODOK peuvent
être commandés chez AGROMISA ou au CTA.

1. L’élevage des porcs dans les zones tropicales P, F, A


2. Gérer la fertilité du sol E, P, F, A
3. La conservation des fruits et des légumes P, F, A
4. L’élevage des poules à petite échelle E, P, F, A
5. La culture fruitière dans les zones tropicales P, F, A
6.
7.
8.
Mesures de topographie pour le génie rural
L’élevage de chèvres dans les zones tropicales
La fabrication et l’utilisation du compost
P, F, A
P, F, A
E, P, F, A
Le conditionnement des

Agrodok 50 - Le conditionnement des produits agricoles


9.
10.
11.
Le jardin potager dans les zones tropicales
La culture du soja et d’autres légumineuses
La protection des sols contre l’érosion dans les zones tropicales
E, P, F, A
P, F, A
E, P, F, A
produits agricoles
12. La conservation du poisson et de la viande P, F, A
13. Collecter l’eau et conserver l’humidité du sol P, F, A
14. L’élevage des vaches laitières P, F, A
15. La pisciculture à petite échelle en eau douce P, F, A
16. L’agroforesterie P, F, A
17. La culture des tomates : production, transformation et commercialisation P, F, A
18. La protection des céréales et des légumineuses stockées P, F, A
19. Multiplier et planter des arbres P, F, A
20. L’élevage familial de lapins dans les zones tropicales P, F, A
21. La pisciculture à la ferme P, F, A
22. La fabrication à petite échelle des aliments de sevrage P, F, A
23. Agriculture sous abri P, F, A
24. Agriculture urbaine : la culture des légumes en ville P, F, A
25. Les greniers P, F, A
26. Commercialisation : le marketing pour les producteurs artisanaux P, F, A
27. Créer et gérer un point d’eau pour les troupeaux de son village P, F, A
28. Identification des dégâts causés aux cultures P, F, A
29. Les pesticides : composition, utilisation et risques P, F, A
30. La protection non chimique des cultures P, F, A
31. Le stockage des produits agricoles E, P, F, A
32. L’apiculture dans les zones tropicales P, F, A
33. L’élevage de canards P, F, A
34. Amélioration de l’incubation et de l’élevage des poussins E, P, F, A
35. Utilisation de l’âne pour la traction et le labour P, F, A
36. La préparation des laitages P, F, A
37. La production des semences à petite échelle P, F, A
38. Comment créer une coopérative E, P, F, A
39. Les produits forestiers autres que le bois d’œuvre P, F, A
40. La culture des champignons à petite échelle P, F, A
41. La culture des champignons à petite échelle - 2 P, F, A
42. Produits de l’apiculture  P, F, A
43. La collecte de l’eau de pluie à usage domestique P, F, A
44. Ethnomédecine vétérinaire P, F, A
45. Atténuer les effets du VIH/SIDA dans les petites exploitations agricoles P, F, A
46. Les zoonoses P, F, A
47. L’élevage d’escargots P, F, A
48. L’exportation des produits biologiques P, F, A
49. Paysage de la finance rurale P, F, A
50. Le conditionnement des produits agricoles P, F, A

© 2011 Fondation Agromisa et CTA


ISBN Agromisa : 978-90-8573-139-9, ISBN CTA : 978-92-9081-463-4
Agrodok 50

Le conditionnement des
produits agricoles

Peter Fellows
© Fondation Agromisa et CTA, Wageningen, 2011.

Tous droits réservés. Aucune reproduction de cet ouvrage, même partielle, quel que soit le
procédé, impression, photocopie, microfilm ou autre, n'est autorisée sans la permission
écrite de l'éditeur.

Première édition : 2011


Illustrations : Marinette Hoogendoorn-Meijer
Traduction : Evelyne Codazzi
Imprimé par : Digigrafi

ISBN Agromisa: 978-90-8573-139-9


ISBN CTA: 978-92-9081-463-4
Avant-propos
Ce petit manuel d’agriculture pratique décrit les méthodes et les maté-
riaux pouvant être utilisés par les petits producteurs dans les pays en
développement pour conditionner leurs produits agricoles. Il traite des
produits alimentaires cultivés et/ou transformés dans les fermes et
transportés ensuite vers les marchés de gros, les transformateurs ou,
dans certains cas, vers les détaillants pour la vente aux consomma-
teurs.

Je tiens à remercier les personnes suivantes pour leur contribution à la


réalisation du présent Agrodok : Marieke Mutsaers pour les informa-
tions sur le miel, Roy Keijzer de la fondation Agromisa, Piet Schee-
pens et Barrie Axtell pour leur lecture critique du manuscrit, Catharina
de Kat-Reynen pour la mise au point du texte et Marinette Hoogen-
doorn-Meijer pour les nouvelles illustrations.

Peter Fellows

Avant-propos 3
Sommaire
1 Introduction 6
1.1 Le but de cet Agrodok 6
1.2 La structure de cet Agrodok 7
1.3 Les exigences de conditionnement 8
1.4 Recherche pour améliorer le conditionnement 14

2 Céréales et légumineuses 18
2.1 Les grains entiers séchés 18
2.2 Les farines 21

3 Huiles de cuisine et essences 23


3.1 Les huiles de cuisine 23
3.2 Les essences ou les huiles essentielles 24

4 Produits horticoles 26
4.1 Les produits frais 26
4.2 Les produits séchés 29
4.3 Les chips 30

5 Produits animaux 32
5.1 La viande et le poisson frais 32
5.2 La viande et le poisson séchés et fumés 33
5.3 Le lait 34
5.4 Les œufs 36

6 Miel et sirops 37
6.1 Le miel 37
6.2 Les sirops 38

7 Types de conteneurs d’expédition 39


7.1 Les boîtes, les caisses, les plateaux, les paniers et les
cageots 39
7.2 Les sacs 41

4 Le conditionnement des produits agricoles


7.3 Les bidons, les fûts et les boîtes de conserve 43
7.4 Emballage sous fil étirable et emballage sous fil
rétractable 44
7.5 La réutilisation et le recyclage des conteneurs
d’expédition 46

8 Types de conteneurs pour la vente au détail 47


8.1 Choix du matériel d'emballage 47
8.2 Les sacs, les sachets et les matériaux d’emballage 48
8.3 Les bouteilles et les pots 51
8.4 Les boîtes, les barquettes et les bacs 54
8.5 Note sur l’étiquetage 55
8.6 Inviolabilité avant achat et témoin d’effraction 56
8.7 Note sur la réutilisation et le recyclage des matériaux de
conditionnement 58

9 Méthodes de remplissage et de scellage des


conteneurs 60
9.1 Remplissage et scellage des conteneurs d’expédition 60
9.2 Nettoyage et remplissage des conteneurs pour la vente
au détail 62
9.3 L’équipement de capsulage 65

Bibliographie 72

Adresses utiles 74

Glossaire 76

Sommaire 5
1 Introduction
Le conditionnement des produits alimentaires comprend tous les mo-
yens de les emballer ou de les contenir dans du matériel afin de les
protéger durant le stockage, le transport et la distribution. Le condi-
tionnement permet d’éviter les dommages causés aux produits alimen-
taires par les chocs et la compression, d'éviter leur contamination, par
exemple par les insectes et les microorganismes, et les protège contre
l’humidité, l’air et les odeurs. En général, le conditionnement permet
d'éviter que les aliments ne se détériorent rapidement en perdant de
leur valeur, et empêche les pertes dues aux fuites ou aux déversements
accidentels.

1.1 Le but de cet Agrodok


Le présent Agrodok est destiné aux petits producteurs et aux commer-
çants dans les pays en développement qui désirent conditionner leurs
produits alimentaires pour le stockage ou pour la vente. Il décrit les
méthodes et les matériaux pouvant être utilisés pour conditionner les
produits alimentaires cultivés et/ou transformés dans les fermes et
transportés ensuite vers les marchés de gros, les transformateurs ou,
dans certains cas, vers les détaillants pour la vente aux consomma-
teurs.

Le but de cet Agrodok est de permettre aux producteurs et aux commerçants


d’améliorer le conditionnement de leurs produits afin de réduire les pertes
dues à l’endommagement et aux déversements accidentels. Moins il y a de
pertes, plus il y a de profit.

Un autre ouvrage utile ici est l’Agrodok 31 : Le stockage des pro-


duits agricoles tropicaux, publié par Agromisa et le CTA. Cet Agro-
dok 31 expose en détail les méthodes utilisées pour conserver ces pro-
duits jusqu’à leur utilisation ou leur vente. De bonnes méthodes de
stockage permettent d’éviter l’endommagement et les pertes, ce qui ne
veut pas dire toutefois que tous les aliments conservés doivent être

6 Le conditionnement des produits agricoles


emballés. Un grand nombre de produits alimentaires frais ou secs sont
stockés sans être emballés jusqu’à leur utilisation. Cependant, les
avantages d’un bon conditionnement sont les suivants : il réduit les
pertes, facilite la manipulation et la vente du produit et, en cas de
vente au détail, améliore la qualité marchande du produit.

1.2 La structure de cet Agrodok


Ce livret compte huit chapitres. Le paragraphe 1.3 de l’introduction
passent en revue les raisons de conditionner les produits agricoles, les
coûts et la disponibilité des divers matériaux de conditionnement, les
contraintes et les manières d’en résoudre certaines. Le paragraphe 1.4
présente deux études de cas menées au Sri Lanka et en Inde. Ces étu-
des montrent comment des améliorations apportées au conditionne-
ment utilisé pour les conteneurs d’expédition améliorent à la fois la
qualité des fruits frais envoyés sur les marchés et les revenus des pro-
ducteurs et des négociants.

Les chapitres 2 à 6 traitent des exigences et des options de condition-


nement de différents groupes de produits agricoles, étant donné que
différents produits exigent différents niveaux de protection.

Ces groupes sont les suivants : Céréales et légumineuses, Huiles de


cuisine et essences, Produits horticoles, Produits animaux, Miel et si-
rops. Ainsi par exemple, les grains séchés (chapitre 2) sont stables et
exigent relativement peu de protection. Par contre, le lait et la viande
et le poisson frais (chapitre 5) exigent beaucoup de protection si l’on
veut éviter une perte de qualité, la détérioration et le risque
d’intoxications alimentaires. Chaque chapitre commence par examiner
les buts du conditionnement pour chaque groupe de produits. Il étudie
ensuite des exigences que doivent satisfaire les conteneurs pour proté-
ger les produits durant le stockage et le transport vers les marchés,
ainsi que les principales options de conditionnement souvent disponi-
bles dans les pays en développement. Les chapitres 7 et 8 donnent un
aperçu des propriétés et des avantages comparatifs de plusieurs maté-
riaux de conditionnement, respectivement pour les conteneurs

Introduction 7
d’expédition et pour les emballages pour la vente au détail. Le chapi-
tre 9 explique le fonctionnement de plusieurs types de machines de
remplissage/scellage disponibles pour les opérations à petite échelle,
avec ou sans électricité. La Bibliographie énumère les sources
d’informations et les Adresses utiles dressent une liste d’organisations
d’aide au conditionnement.

1.3 Les exigences de conditionnement


En général, le conditionnement des produits alimentaires doit remplir
les exigences suivantes :
1 Il doit contenir le produit et le protéger contre les fuites et la casse
jusqu’à sa consommation, et faciliter sa manutention.
2 Il doit servir de barrière contre toute une série de risques encourus
durant le stockage et la distribution. Il doit protéger les produits
contre les saletés, les microorganismes et autres contaminants, con-
tre les dommages causés par les insectes, les oiseaux et les ron-
geurs, contre l’écrasement et autres dommages physiques, contre les
effets de la chaleur et de la lumière pouvant provoquer le rancisse-
ment, contre les hausses et les baisses du taux d’humidité responsa-
bles du ramollissement, du flétrissement ou autres types de détério-
ration de la qualité.
3 Finalement, il doit pouvoir être recyclé ou réutilisé, ou facilement
détruit, afin d’éviter que les restes d’emballage ne polluent
l’environnement.

Le choix du matériel de conditionnement pour un produit agricole


donné dépend à la fois de sa pertinence technique (c.-à-d. de la mesure
dans laquelle le conditionnement protège bien le produit pendant la
durée de conservation en stock requise) et de la méthode utilisée pour
vendre le produit.

8 Le conditionnement des produits agricoles


Figure 1 : Le conditionnement doit protéger, contenir, et pouvoir
être facilement détruit

Le type de système de vente


Les petits producteurs alimentaires disposent de plusieurs systèmes
pour vendre leurs produits. Ces systèmes comprennent :
? la vente directe aux consommateurs sur les marchés ruraux locaux ;
? la vente à des négociants et revendeurs qui rendent visite aux fer-
mes et revendent les produits à des grossistes ou à des transforma-
teurs ;
? la vente à des agents ou acheteurs d’entreprises de transformation
ou d’institutions gouvernementales ;
? la vente à des centres de ramassage qui approvisionnent à leur tour
les transformateurs ;
? la vente à des grossistes ou à des détaillants urbains.

Les marchés ruraux locaux


Les exigences de conditionnement sont moins grandes dans les systè-
mes de vente locaux où les produits agricoles ne sont pas transportés
loin et où les clients achètent des produits présentés à la vente dans
des conteneurs pour vrac. Des exemples sont notamment les grains et
la farine présentés en sacs, et les fruits et légumes frais présentés dans
des caisses ou des paniers.

Introduction 9
La vente à les négociants, les agents ou les acheteurs
professionnels
Lorsque les négociants, les agents ou les acheteurs professionnels ren-
dent visite aux fermes, ils exigent souvent que les produits agricoles
soient conditionnés avant d’en prendre livraison. Certains fournissent
les matériaux de conditionnement, mais il s’agit alors souvent de ma-
tériaux réutilisés, de mauvaise qualité, qui risquent de contaminer les
produits. D’autres acheteurs exigent que le producteur fournisse lui-
même le conditionnement. Les négociants préfèrent souvent utiliser
les types de conditionnement qui prennent peu de place dans les ca-
mions, afin de pouvoir maximaliser les charges. Cela risque de ne pas
être le meilleur conditionnement pour un produit particulier et
d’abîmer le produit durant le transport (p. ex. les fruits frais transpor-
tés dans des sacs au lieu de caisses).

La vente à des centres de ramassage


Si des produits comme le lait sont envoyés vers un centre de ramas-
sage, celui-ci peut fournir au producteur un conteneur approprié et se
charger du transport du centre de ramassage vers les marchés urbains
ou les entreprises de transformation dans des camions de transport en
vrac.

Les conteneurs d'expédition peuvent être toutes sortes de sacs, de cais-


ses, de bidons, de fûts, etc. Ce conteneur protège le produit durant le
transport et le stockage jusqu’à sa transformation ou sa vente. Ces
conteneurs ne sont pas couverts par les lois s’appliquant aux conte-
neurs pour la vente au détail (ci-dessous). Ils ne requièrent donc pas
d’étiquette ni d’imprimé pour l’identification du contenu et du produc-
teur. Cependant, certains producteurs préfèrent mentionner le nom de
leurs produits sur le conteneur.

La vente au détail
Pour les produits alimentaires que les producteurs vendent directement
aux détaillants urbains, comme les herbes et les épices séchées ou le
miel, les exigences de conditionnement sont plus complexes : le con-
ditionnement doit non seulement protéger le contenu, mais aussi in-

10 Le conditionnement des produits agricoles


former sur le produit et attirer les clients. Il faut accorder de l’attention
à l’esthétique du conditionnement et aux informations données sur
l’étiquette, deux aspects pouvant être soumis à la législation locale.

Figure 2 : Conteneurs d’expédition

L’aspect esthétique du conditionnement dépasse le cadre du présent


Agrodok, mais des sources d’information sur l’étiquetage des conte-
neurs pour la vente au détail sont données dans Stewart (2007) et Co-
les et al. (2003) (voir la Bibliographie).

Introduction 11
Coût et disponibilité des matériaux de conditionnement
Le coût et la disponibilité des différents matériaux de conditionnement
dans une région donnée déterminent aussi le choix des matériaux utili-
sés. Le coût d’un conditionnement doit être considéré en relation avec
la valeur du produit. Ainsi par exemple, les producteurs encourent de
graves pertes financières en utilisant des matériaux de conditionne-
ment inappropriés pour des produits de grande valeur se détériorant
rapidement sans un bon conditionnement (p. ex. les huiles de cuisine).
Les produits de grande valeur requièrent donc un investissement plus
grand dans le conditionnement que les produits de moindre valeur. Il
faut effectuer une analyse coûts-bénéfices de ce genre avant de choisir
le meilleur type de conditionnement pour un produit agricole donné.

La quantité d’argent nécessaire aux producteurs pour payer les maté-


riaux de conditionnement dépend aussi des marchés sur lesquels ils
vendent leurs produits. Ainsi par exemple, la vente directe à des dé-
taillants urbains fournit plus de valeur ajoutée et génère un revenu
plus élevé pour les producteurs. Cela leur permet d’investir davantage
dans le conditionnement de leurs produits. Inversement, la vente de
produits à faible valeur ajoutée (p. ex. les racines comestibles – chapi-
tre 4) sur les marchés ruraux et la vente à des revendeurs empêchent
souvent les agriculteurs de gagner assez d’argent pour conditionner
leurs produits dans des matériaux appropriés.

Disponibilité des matériaux de conditionnement


Le choix de matériaux de conditionnement disponibles dans les pays
en développement est très souvent limité, en particulier pour les pro-
ducteurs ruraux. Dans de nombreux pays, cette difficulté à obtenir des
matériaux de conditionnement appropriés est souvent une contrainte
majeure qui pèse sur la fourniture de produits agricoles et animaux de
bonne qualité. La plupart des pays en développement n’ont pas de fa-
bricants de matériaux de conditionnement et doivent importer ces ma-
tériaux. Les types de matériaux de conditionnement stockés par les
agents d’importation dépendent de la demande locale. Si celle-ci est
trop faible, l’agent ne parvient pas à commander les grandes quantités
minimales exigées par les fabricants de conditionnement à l’étranger.

12 Le conditionnement des produits agricoles


Cela signifie que les seuls matériaux disponibles pour les producteurs
sont ceux pour lesquels la demande est la plus forte (et le coût le plus
bas) et que ces matériaux ne conviennent pas toujours aux types de
produits à vendre. En cas d’utilisation de matériaux inappropriés, les
produits risquent de se détériorer rapidement et de perdre à la fois leur
qualité et leur valeur avant d’être vendus. Le mauvais conditionne-
ment de certains produits accroît le risque d’intoxications alimentaires
des consommateurs (p. ex. le conditionnement inapproprié de la vian-
de et du poisson frais).

Finalement, une dernière contrainte influant sur le choix d’un bon


conditionnement par les petits producteurs de certains pays est
l’absence d’infrastructure rurale. Ainsi, par exemple, l’absence
d’électricité empêche l’utilisation de couseuses de sac ou de thermos-
celleuses pour sacs en plastique, et le mauvais état des routes entraîne
la casse des conteneurs en verre, abîme les sacs, etc.

Comment résoudre certaines contraintes


Les contraintes ci-dessus pesant sur la fourniture de matériaux et de
machines de conditionnement appropriés peuvent être résolues de plu-
sieurs manières :
? Certains négociants, revendeurs et autres agents d’achat fournissent
des matériaux de conditionnement aux producteurs et certains dis-
pensent aussi des conseils et un soutien sur les bonnes méthodes de
conditionnement et de stockage des produits alimentaires.
? Dans certains pays, les vulgarisateurs agricoles fournissent un ser-
vice similaire.
? Les coopératives agricoles permettent aux producteurs d’acheter des
matériaux de conditionnement en vrac afin de réduire les coûts, de
partager les frais de transport et de mettre en commun le matériel de
remplissage et de scellage pour réduire le niveau d’investissement
de chaque producteur dans le matériel.
? Finalement, les agents de vulgarisation peuvent s’appuyer sur le
présent Agrodok et autres publications mentionnées dans la Biblio-
graphie pour remédier au manque d’informations ou de sensibilisa-
tion des producteurs sur les options de conditionnement disponibles

Introduction 13
et leur recommander les bons types de matériaux et de machines de
conditionnement requis par les différents produits agricoles et ani-
maux.

1.4 Recherche pour améliorer le


conditionnement
Sont présentées ci-dessous deux études de cas menées au Sri Lanka et
en Inde, qui montrent comment des améliorations apportées au condi-
tionnement utilisé pour les conteneurs d’expédition peuvent améliorer
à la fois la qualité des fruits frais envoyés sur les marchés et les reve-
nus des producteurs ou des négociants. Ces études montrent également
l’utilité de la recherche en coopération avec le groupe cible et
l’importance d’un examen attentif de la situation locale avant
d’introduire un nouveau conditionnement.

Cas 1 Le transport des mangues fraîches au Sri Lanka


Au Sri Lanka, les mangues fraîches sont transportées des fermes vers le
marché dans des caisses à thé réutilisées. Durant le transport, les hausses de
chaleur et d’humidité dues au manque d’aération entraînent le développement
des maladies, en particulier la pourriture pédonculaire (stem-end rot). Pour li-
miter les pertes, il faut éviter ces mauvaises conditions de transport. Une
étude a été entreprise pour réduire les dommages causés au produit et aug-
menter les revenus des personnes concernées. Des cageots à claire-voie en
bois ont été fournis à des agents de ramassage, en coopération avec une so-
ciété coopérative de crédit rural qui récolte et ramasse 40 à 60 % des man-
gues au Sri Lanka. Des négociants rendent visite aux fermes et achètent le
droit de récolter les fruits. Les pertes après-récolte ne sont donc pas graves
pour l’agriculteur, car elles tombent sous la responsabilité du négociant et
toute réduction des pertes après-récolte bénéficie aux négociants et autres
personnes impliquées dans la chaîne de marketing. On a donc laissé mûrir
pendant cinq jours une variété de mangue locale de grande valeur, très sen-
sible aux dommages et aux maladies, et on l’a transportée vers le marché
dans des cageots à claire-voie et dans des caisses à thé, en provenance de
trois régions de récolte différentes (Ampara – distance 350 km, durée du tra-
jet 10 heures, Anamaduwa – distance 100 km, durée du trajet 3 heures, et Ni-
keweretiya – distance 150 km, durée du trajet 5 heures). On a utilisé deux ty-
pes de cageots : un cageot profond mesurant 40 x 40 x 61 cm – la même
taille que les caisses à thé -, et un cageot moins profond mesurant 40 x 61 x
40 cm.

14 Le conditionnement des produits agricoles


L’étude a montré une nette réduction du nombre des fruits abîmés en prove-
nance d’Ampara et d’Anamaduwa, là où l’on avait utilisé les deux types de
cageots à la place des caisses à thé. Les fruits de Nikeweretiya étaient en
meilleur état lorsqu’ils avaient été transportés dans des cageots peu profonds.
L’étude a montré aussi que le transport à longue distance pendant la journée
entraîne les plus grosses pertes, ce qui a été en partie évité grâce à
l’utilisation de cageots à claire-voie. Le transport de nuit entraîne des pertes
assez faibles que l’on peut réduire encore davantage grâce aux cageots à
claire-voie. Les négociants locaux considèrent que :
? les cageots sont un bon moyen de stockage des fruits aux points de ra-
massage ;
? les cageots profonds combinent la facilité de manutention et de transport à
une bonne aération, ce qui entraîne une réduction notoire des pertes ;
? la structure à claire-voie permet l’inspection visuelle (évitant la nécessité de
décharger le produit pour l’inspection, et la détérioration des fruits due à
une manipulation plus fréquente) ;
? Le tri sur le marché est plus facile et plus rapide, car moins de fruits sont
abîmés et le mûrissement est plus uniforme. Les femmes peuvent donc
consacrer plus de temps à d’autres activités ;
? La peau des fruits subit moins d’irritations dues au tri, car la structure à
claire-voie permet à la sève irritante de la tige de sécher.

On a calculé les bénéfices financiers des cageots à claire-voie. Ces cageots


entraînent une augmentation de 6 % des fruits commercialisables. En suppo-
sant que chaque cageot est utilisé trois fois par mois pendant chacune des
deux saisons de quatre mois des mangues et qu’il contient 250 fruits évalués
chacun à 4 roupies (Rs), le revenu additionnel moyen s’élève à 1 440 Rs par
cageot par an (6 % × 250 fruits × 3 fois par mois × 4 mois × 2 saisons × 4 Rs).
Le prix de chaque cageot est de 100 Rs et les frais de réparation sont estimés
à 16 Rs par an. Compte tenu du taux d’intérêt de 24 % sur l’argent nécessaire
à l’achat de cageots neufs, de la durée de vie moyenne d’un cageot et des
frais de réparation, le montant total des frais supplémentaires à la charge du
négociant est de 40 Rs par cageot par an. Le gain financier net est donc de
1 400 Rs par cageot par an et l’investissement par cageot est remboursé en
un mois.

L’implication du groupe cible dans l’étude a stimulé l’adoption de la nouvelle


technique par les négociants, et des prêts ont été envisagés pour permettre
aux agents de ramassage d’acheter des cageots à claire-voie. L’étude a re-
commandé aux négociants de ne pas faire traîner le ramassage, d’effectuer le
transport de nuit et d’utiliser des cageots à claire-voie pour permettre une
meilleure aération et une réduction des hausses de température et d’humidité.

Introduction 15
Cas 2 Le transport des tomates fraîches en Inde
En Inde, la situation est différente car les négociants utilisaient déjà des cais-
ses à claire-voie pour transporter les tomates fraîches. Les petits producteurs
de Shargaon, en Himachal Pradesh, produisent des tomates de juin à août et,
comme cette région est la seule source de ravitaillement de Delhi pendant
toute cette période, les producteurs obtiennent un bon prix pour leur produit.
Les pluies sont fréquentes de la mi-juin à août, le taux d’humidité est élevé et
les températures moyennes sont de 33-34°C en juin, pour tomber à 25°C en
août. Les tomates sont cueillies et placées dans des petits paniers ou des
caisses en plastique, qui sont vidés à leur tour dans un panier plus grand, en
bambou refendu, d’une capacité de 30 à 40 kg. Les tomates sont ensuite
triées et emballées pour le transport vers le marché. Traditionnellement, les
producteurs transportent leur produit dans des caisses en bois mesurant 39 x
28 x 20 cm, appelées petis. Ces caisses peuvent contenir 13 à 14 kg de to-
mates et coûtent environ 18 à 20 roupies (Rs) chacune. Elles sont souvent
disponibles sous forme de kit que les producteurs achètent et assemblent
eux-mêmes avec des clous et un marteau. Elles laissent entrer l’air et leur
surface intérieure est lisse, bien que des clous dépassent parfois. On place
des aiguilles de pin ou de l’herbe sèche entre les couches de fruits pour amor-
tir les chocs. On place une feuille de journal par-dessus et on cloue le couver-
cle. Les producteurs portent ces petis sur leur dos ou à dos de mule jusqu’au
bord de la route où ils restent sur le sol humide pendant un laps de temps
pouvant aller jusque quatre heures, avant d’être pris en charge par le trans-
porteur. Les petis sont transportés par camion, chaque camion en chargeant
environ 600, empilés jusqu’à 8 niveaux. Une bâche goudronnée couvre le
chargement pour le protéger de la pluie. Les routes de montagne sont étroi-
tes, percées de nombreux nids-de-poule, les virages sont en épingle à che-
veux et les pentes sont raides. Le transport expose les fruits placés dans les
petis empilés à des mouvements verticaux, latéraux, en avant et en arrière.
Durant le déchargement, les petis sont lancés et attrapés au vol, et il arrive
parfois que l’un d’eux tombe sur le sol dur.

Le gouvernement de Himachal a récemment interdit l’abattage des arbres


pour la fabrication de petis, afin de réduire la déforestation. Une caisse en
carton ondulé a été mise à l’étude pour remplacer éventuellement le peti en
bois. Cette caisse a la même forme et le même volume que le peti, avec huit
trous d’aération sur les deux longs côtés, le couvercle et le fond. Des tests
avec des caisses de 15 kg ont été réalisés avec les producteurs locaux pour :
savoir si elles peuvent résister au trajet de 350 km jusqu’à Delhi, soit 12 heu-
res de route ;
? comparer la protection qu’elles offrent aux tomates par rapport aux petis ;
? connaître la réaction des producteurs et des négociants sur la facilité de
remplissage, de manutention, les prix, etc.
? modifier les caisses en fonction des résultats du test et des réactions des
utilisateurs.

16 Le conditionnement des produits agricoles


Au cours du test, on a soigneusement rempli les caisses en carton de 15 kg
de tomates, on les a secouées une ou deux fois durant le remplissage pour
assurer un bon entassement et attachées avec des lanières avant de les
charger dans les camions. On a aussi emballé des tomates dans des petis
pour pouvoir comparer l’efficacité de la nouvelle caisse. On a gerbé les cais-
ses en piles de quatre et les petis en piles de sept pour obtenir des piles de
même hauteur. Après le trajet, aucune caisse n’était endommagée, bien que
certaines aient été exposées à une légère humidité due à une bâche qui pre-
nait l’eau. Au total, le dommage causé aux tomates a été de 1,5 % dans les
caisses et de 2,1 % dans les petis, ce qui est un pourcentage acceptable pour
les deux types de conditionnement.

Selon les producteurs à Shargaon et les négociants à Delhi, la taille de la


caisse en carton doit rester voisine de celle du peti. Ils ont insisté aussi sur le
fait que le prix devrait être le même. Sur la base des résultats du test, les
caisses auront un volume de 21,6 litres et leur surface extérieure sera vernis-
sée pour réduire les dommages dus à la pluie. La conclusion a été que les
caisses en carton étaient une bonne alternative aux petis en bois traditionnels
pour le transport des produits horticoles. Elles ont aussi un impact sur la défo-
restation.

Sources : « New packaging options for transporting tomatoes in


India », Girja Sharan et Kishor Rawale, Centre for Management in
Agriculture, Indian Institute of Management, Ahmedabad 380015,
Inde, publié dans ITDG Food Chain 29, 15-18, 2001, et « Slatted
wood crates: reducing losses of fresh mango », R.S. Wilson Wije-
ratnam, Ceylon Institute of Scientific and Industrial Research, Colom-
bo, Sri Lanka et F.W. Korthals Altes, fondation TOOL, Amsterdam,
Pays-Bas, publié dans ITDG Food Chain 16, 4-6, nov. 1995.

Introduction 17
2 Céréales et légumineuses
Un grand nombre de céréales et de légumineuses sont cultivées com-
me aliments de base, notamment le maïs, le mil, le riz, le sorgho et de
nombreuses espèces de pois et de haricots (p. ex. pois chiche, dolique,
haricot de Lima, haricot blanc, Cajanus cajan [pigeonpea], graine de
soja, arachide). En général, ces produits sont séchés dans les fermes
avant la vente. Il arrive aussi que les producteurs moulent les grains
pour en faire des farines qu’ils vendent sur le marché local ou à des
négociants. Ce chapitre traite des exigences et des options de condi-
tionnement pour les grains séchés et les farines.

Pour plus de détails sur les méthodes utilisées pour conserver les cé-
réales et les légumineuses à la ferme jusqu’à leur utilisation ou leur
vente, consultez l’Agrodok 31: Le stockage des produits agricoles
tropicaux.

2.1 Les grains entiers séchés


Si les grains sont séchés de manière adéquate, leur faible taux
d’humidité les protège contre le développement des moisissures et des
bactéries. Les exigences de conditionnement des grains entiers séchés
de manière adéquate sont donc doubles :
1 contenir les grains et éviter les pertes ;
2 éviter la contamination par les insectes, les animaux, les « corps
étrangers » (p. ex. fragments de métal ou de bois) et les odeurs (p.
ex. vapeurs de diesel).

Sous les climats secs, les grains n’absorbent pas d’humidité de l’air.
Toutefois, dans les zones très humides, ils peuvent prendre l’humidité,
ce qui entraîne le développement des moisissures. Non seulement les
moisissures détériorent les grains, mais certaines produisent des toxi-
nes ( aflatoxines – voir Glossaire) qui provoquent des intoxications
alimentaires. Dans ces régions, le conditionnement doit pouvoir résis-
ter à l’humidité pour protéger les grains.

18 Le conditionnement des produits agricoles


Vente en gros

Figure 3 : Sacs de riz stockés

Les options de conditionnement dépendent du type de système de


vente utilisé dans la région. Ainsi, par exemple, de nombreux produc-

Céréales et légumineuses 19
teurs fournissent des grains entiers non triés et non nettoyés aux négo-
ciants et aux grossistes. Les grains sont emballés en vrac dans des sacs
fabriqués dans les matériaux locaux disponibles (p. ex. sisal, kenaf,
coton). Des matériaux plus nouveaux, comme le papier multi-couches
et le polypropylène tissé sont de plus en plus courants. Les sacs doi-
vent être propres, ne pas contenir de vieux grains, d’huile, de graisse,
et ne pas être troués ni déchirés. Les sacs peuvent être scellés par une
couture à la main faite avec une ficelle ou une fibre végétale locale,
ou, à plus grande échelle, à l’aide d’une couseuse électrique. La vente
de grains non nettoyés et non triés réduit les frais des agriculteurs, ain-
si que leur investissement dans le nettoyage et le tri. Cependant, vu
que les produits non triés ont moins de valeur parce qu’ils contiennent
des grains décolorés ou endommagés par les insectes ou des contami-
nants comme les graines de mauvaises herbes, la menue paille et les
feuilles, le prix payé aux agriculteurs est moindre. Ce sont les négo-
ciants qui ajoutent de la valeur aux produits en les nettoyant et en les
triant.

Vente au détail
Pour rentabiliser leurs activités, certains agriculteurs plus entrepre-
nants nettoient, trient et emballent les grains dans des sacs pour la
vente au détail. Le coût des matériaux de conditionnement s’ajoutant à
celui du tri, le prix de vente des produits est plus élevé. Cependant, les
grains triés sont parfois très demandés, car ils sont de meilleure qualité
et garantis sans saletés ni cailloux. De plus, ils sont emballés hygiéni-
quement et leur poids par paquet est garanti.

Les types de conditionnement pour la vente au détail comprennent les


sacs en polyéthylène épais qui, dans l’idéal, sont thermoscellés, bien
que l’agrafage suffise à maintenir les grains dans le sac. Les sacs en
papier kraft brun, cousus, agrafés, collés ou scellés avec du ruban ad-
hésif sont également utilisés pour la vente au détail. En général, les
emballages en polyéthylène et en papier sont facilement disponibles et
peuvent souvent être imprimés dans des imprimeries locales. D’autres
films plastiques formant une meilleure barrière contre l’humidité et

20 Le conditionnement des produits agricoles


l’air ne sont pas nécessaires pour les grains conditionnés et risquent
d’être beaucoup plus chers.

2.2 Les farines


Dans de nombreuses régions, la mouture des grains pour la production
de farines est une opération qui a lieu à la ferme. En cas de mouture
sur commande, les clients apportent leurs grains au moulin. Le meu-
nier moud le grain contre paiement ou en échange d’une partie de la
farine, mais il ne conditionne pas la farine.

La farine en vrac pour la vente aux grossistes, aux boulangeries-


pâtisseries, aux clients institutionnels (écoles, collèges, prisons, caser-
nes, etc.) ou aux organisations internationales d’aide humanitaire est
conditionnée dans des sacs de 50 kg. Si la demande existe, la farine
peut être faite de mélanges de grains et de légumineuses pour des
marchés spécialisés (farines composées pour les boulangeries-
pâtisseries, préparations et aliments de sevrage pour nourrisson, mé-
langes de céréales pour le petit-déjeuner, farines spéciales pour per-
sonnes souffrant d’intolérance au blé).

Comme pour les grains, la principale exigence de conditionnement de


la farine est de la contenir pour éviter les pertes et la contamination
par les saletés ou les insectes. Les sacs en polypropylène tissé ou en
fibres naturelles comme le coton épais conviennent très bien. Chaque
type de conditionnement peut être scellé à l’aide d’une couseuse à sac
si l’on dispose d’électricité, sinon à la main. On peut utiliser aussi des
sacs en papier multi-couches que l’on scelle à l’aide d’une couseuse à
sac ou avec de la colle.

Vente au détail
Dans de nombreux pays, les meuniers emballent la farine dans des
sacs en papier ou en polyéthylène pour la vente au détail. Cette farine
fait concurrence à la farine présentée sur les marchés dans des sacs
ouverts. Pour une concurrence efficace, les sacs pour la vente au détail
doivent présenter les mêmes avantages pour le consommateur que

Céréales et légumineuses 21
ceux cités ci-dessus pour les grains nettoyés (qualité garantie, sans
contaminants, poids garanti). Les sacs doivent être hermétiquement
scellés pour éviter les pertes de farine. Les sacs en papier doivent être
scellés avec de la colle ou par une couture, mais pas avec des agrafes
qui retiennent mal la farine. Les sacs en polyéthylène doivent être
thermoscellés (scellés à chaud). Les sacs peuvent être placés dans des
cartons pour la distribution aux détaillants ou, à une plus grande échel-
le, gerbés sur palettes et maintenus ensemble par un suremballage
sous film étirable.

Les petites entreprises ensachent à la main toutes les sortes de grains


et de farines. On pèse les sacs avant de les fermer pour s’assurer qu’ils
contiennent bien le poids net correct. Les entreprises à plus grande
échelle utilisent des ensacheuses.

22 Le conditionnement des produits agricoles


3 Huiles de cuisine et essences

3.1 Les huiles de cuisine


Les huiles de cuisine sont produites à partir d’une grande variété de
noix (p. ex. palme, coco), de graines (p. ex. sésame), de fruits (p. ex.
palme) et de légumineuses (p. ex. arachide). Il s’agit là de produits de
grande valeur, très demandés pour la cuisine familiale et autres trans-
formations alimentaires (entreprises spécialisées dans la cuisson ou la
friture). Les huiles se conservent grâce à leur faible taux d’humidité,
mais elles risquent de se détériorer et de rancir si elles sont exposées à
l’air, à la lumière, à la chaleur, à l’humidité ou à certains métaux (p.
ex. le cuivre ou le fer). Un bon conditionnement et un bon stockage
dans un magasin sombre et frais sont les principales méthodes de con-
servation des huiles pendant plusieurs mois. Le conditionnement per-
met aussi d’éviter la contamination des huiles et les empêche de pren-
dre les odeurs d’autres matériaux.

Les conteneurs d’expédition


Les conteneurs d’expédition pour vrac pour les huiles de cuisine sont
en général des bidons en métal ou en plastique alimentaire. Comme
ces bidons sont souvent réutilisés, il faut toujours bien les nettoyer
pour en enlever tous les restes de vieille huile et bien les sécher avant
d’y remettre de l’huile fraîche. En effet, la vieille huile risque d’être
rance et l’eau peut aussi faire rancir l’huile. Bien que l’huile de cui-
sine soit mise en vente sur certains marchés dans des conteneurs pour
vrac, cela est déconseillé, car l’exposition à l’air, à la chaleur et à la
lumière réduit considérablement la durée de conservation en stock de
l’huile. Les insectes et les saletés peuvent aussi contaminer le produit.

Emballage pour la vente au détail


Il est préférable de conditionner l’huile dans un conteneur scellé.
L’emballage le plus simple est un sac en polyéthylène lié par le haut
ou thermoscellé. Cependant, comme ce sac protège l’huile de la con-
tamination mais non du rancissement, la durée de conservation en
stock sera brève. De meilleurs emballages pour la vente au détail de

Huiles de cuisine et essences 23


l’huile sont les bouteilles en verre coloré (la couleur réduit la quantité
de lumière entrant dans le conteneur) et les bouteilles en plastique
alimentaire. Ces bouteilles doivent être scellées avec une capsule her-
métique comme une capsule couronne ou une capsule à vis pression
inviolable. Si ces capsules ne sont pas disponibles, on peut les rempla-
cer par des bouchons. Les bouteilles doivent être distribuées et stoc-
kées dans des cartons pour réduire la quantité de lumière et de chaleur
transmise à l’huile. Pour plus de détails sur le thermoscellage, le bou-
chonnage et le capsulage, voir chapitre 9.

3.2 Les essences ou les


huiles essentielles
Les essences sont connues aussi sous le
nom d’« huiles essentielles ». Il s’agit
d’huiles de grande valeur utilisées pour
aromatiser les aliments ou fabriquer
d’autres produits (p. ex. cosmétiques). El-
les sont produites par distillation de l’huile
de plantes aromatiques telles que
l’eucalyptus, le lemon-grass et toute une
gamme d’herbes et d’épices (p. ex. girofle,
coriandre, cannelle). Elles doivent leur
grande valeur aux arômes volatiles qu’elles
contiennent. Le conditionnement permet
d’éviter la perte de ces arômes, l’altération Figure 4 : Emballage
du goût de l’huile et le rancissement, due de l’huile de cuisine
au contact avec l’air, la lumière ou pour la vente au détail
l’humidité.

Dans la pratique, des flacons en verre coloré, scellés avec des capsules
à vis métalliques, sont les seuls conteneurs qui conviennent à ces pro-
duits. Ces flacons sont transportés et stockés dans des cartons pour les
protéger contre la casse et réduire la quantité de lumière et de chaleur
transmises aux essences.

24 Le conditionnement des produits agricoles


Le verre coloré réduit l’influence de la lu-
mière solaire et les capsules à vis métalli-
ques empêchent la perte des arômes et le
changement de saveur due au contact avec
l’air.

Figure 5 : Flacons
d’essences alimentai-
res

Huiles de cuisine et essences 25


4 Produits horticoles
Un grand nombre de produits horticoles, notamment les fruits, les lé-
gumes, les herbes, les épices et les racines comestibles, sont cultivés
pour être vendus comme produits frais. Ils ne subissent aucune trans-
formation, parfois seulement un traitement minimal comme le lavage
et le refroidissement, avant leur transport vers le marché. Leur brève
saison de récolte entraîne souvent une surproduction qui provoque une
chute des prix et des revenus. C’est pourquoi certains producteurs font
eux-mêmes sécher leurs produits récoltés pour leur ajouter de la valeur
et étaler les ventes tout au long de l’année. D’autres moulent les raci-
nes comestibles séchées pour en faire des farines, ou font frire certains
fruits (p. ex. banane) ou certaines racines comestibles pour en faire
des chips pour la vente locale. Ce chapitre passe en revue les exigen-
ces de conditionnement des produits horticoles frais, séchés, et frits.
Les exigences de conditionnement pour les racines comestibles sé-
chées ou moulues sont les mêmes que celles pour les farines de céréa-
les (voir paragraphe 2.2).

4.1 Les produits frais


Une fois récoltés, les produits frais sont sujets à un certain nombre
d’altérations : ils perdent de l’eau et commencent à se flétrir, les fruits
continuent à mûrir et les microorganismes et les enzymes naturelles
modifient la couleur, le goût et la texture du produit. Ces altérations
sont plus rapides si le produit est endommagé ou contaminé par des
moisissures ou des bactéries. La vitesse de ces altérations dépend du
type de produits et de la variété, mais comparés à d’autres produits
comme les céréales, les produits frais doivent être vendus ou transpor-
tés dans un laps de temps très court. Cette brève durée de conservation
en stock signifie que le conditionnement sert uniquement à contenir
les produits et à éviter les dommages durant le transport, le stockage et
la vente. Les produits conservés dans des chambres froides peuvent
exiger un conditionnement pour éviter la perte d’eau et le flétrisse-
ment.

26 Le conditionnement des produits agricoles


Stockage et transport
Après la récolte, les produits
doivent être placés avec soin
dans des conteneurs utilisés
aussi pour le stockage et le
transport. Cela réduit le nom-
bre des manipulations et limite
au maximum les dommages.
Si des produits comme les lé-
gumes ou les racines comesti-
bles sont sales, il faut les laver
avant de les conditionner et de
les stocker. Figure 6 : Les plateaux et cageots
superposables empêchent
Les produits ne doivent pas l’écrasement des fruits et des lé-
être entassés dans les véhicules gumes.
de transport. Les plateaux ou
les cageots superposables sont
les conteneurs d’exportation
les plus adaptés aux fruits et
légumes. Il faut que les cageots
soient assez petits pour être
facilement déplacés une fois
pleins, que le produit ne puisse
pas être écrasé lorsqu’on em-
pile les cageots, et que les ca-
geots soient assez solides pour
supporter le poids des autres
cageots pleins posés sur eux. Figure 7 : Une feuille de protection
Les cageots peuvent être en en pulpe de papier sépare les
bois, mais des cageots en plas- couches de fruits et maintient les
tique (polypropylène) peuvent fruits en plac
aussi être disponibles. Les
fruits de grande valeur destinés
aux supermarchés ou à l’exportation, comme les avocats et les man-
gues, sont emballés dans des cageots ou des cartons.

Produits horticoles 27
Les couches de fruits sont séparées par des feuilles de protection en
pulpe de papier ou en plastique, qui calent aussi les fruits, ou par des
couches d’herbes sèches ou de paille. Ces précautions minimalisent
les dommages causés aux fruits durant le transport.

Les fruits et les légumes plus durs, les herbes, les épices et les racines
comestibles sont souvent emballés dans des sacs en textile ou en pa-
pier pour éviter la contamination par les saletés et les insectes. Les
sacs en polyéthylène ne conviennent généralement pas comme conte-
neurs d’expédition, car ils retiennent l’humidité du produit, ce qui ris-
que d’entraîner le développement des moisissures et le pourrissement.
Cependant, les sacs perforés laissent échapper l’humidité et entrer l’air
frais. Ils gardent le produit frais et empêchent le développement des
moisissures et le pourrissement.

Vente au détail
Les produits horticoles sont rarement conditionnés pour la vente au
détail, mais certains supermarchés emballent les fruits et légumes dans
des sacs en polyéthylène perforé.

Figure 8 : Barquette en plastique recouvertes d’un film étirable

28 Le conditionnement des produits agricoles


Pour les herbes fraîches et les fruits et légumes de plus grande valeur,
une autre solution est l’emploi de barquettes en plastique recouvertes
d’un film étirable. Les racines comestibles sont généralement vendues
sans conditionnement, bien que certains supermarchés les emballent
dans des sacs en polyéthylène perforé.

4.2 Les produits séchés


Le séchage consiste à éliminer la majeure partie de l’eau des produits
horticoles pour empêcher la croissance microbienne et prolonger la
durée de conservation en stock. De plus, la réduction de poids et de
volume rend le transport meilleur marché.

Certains produits séchés sont fragiles et


exigent d’être emballés dans des boîtes si
l’on veut éviter l’écrasement.

Sous les climats secs, les produits séchés


n’absorbent pas l’humidité de l’air. Le
conditionnement n’est nécessaire que pour
les contenir et éviter la contamination par
les saletés et les insectes. Sous les climats
humides, certaines sortes de produits sé-
chés absorbent l’humidité et moisissent. La
stabilité des produits séchés dépend donc
de l’humidité de l’air et du type de produit.
Les produits qui absorbent l’humidité de
l’air sont notamment les fruits séchés,
comme la mangue ou l’ananas, et les légu- Figure 9 : Conteneur
mes séchés. Les racines comestibles sé- en plastique à
chées et certaines sortes de fruits séchés l’épreuve de l’humidité,
comme le raisin n’absorbent pas facilement utilisé pour contenir les
l’humidité. Cette différence détermine épices destinées à la
l’exigence de conditionnement des diffé- vente au détail.
rents produits horticoles séchés.

Produits horticoles 29
Emballage hermétique
Les fruits et légumes séchés qui absorbent l’humidité de l’air doivent
être emballés dans des conteneurs hermétiques et étanches. Certains
doivent aussi être conservés à l’abri de la lumière pour conserver leur
couleur. Les conteneurs d’expédition hermétiques comprennent les
bidons en métal, en plastique ou en carton et les boîtes en carton revê-
tues parfois de polyéthylène. Pour la vente au détail, les fruits séchés
sont généralement conditionnés dans l’une des nombreuses sortes de
film plastique, scellé à l’aide d’une thermoscelleuse. En général, le
film de polyéthylène est le matériel le moins cher et le plus souvent
disponible, mais il convient seulement à un stockage de courte durée,
avant que les fruits et légumes séchés ne prennent l’humidité, ne se
ramollissent et ne moisissent. Le polypropylène a de meilleures pro-
priétés protectrices et offre une plus longue durée de conservation en
stock, mais il est plus cher et pas toujours disponible. D’autres films
plus complexes, comme les films feuilletés en polyéthylène et papier
d’aluminium, protègent mieux les produits secs, mais ils sont plus
chers et plus difficiles à trouver dans les pays en développement. Voir
aussi paragraphe 8.2 sur les sacs, les sachets et les films plastiques.

De préférence les paquets de produits séchés sont emballés dans des


caisses ou des cartons. Cela évite l’écrasement et fait écran à la lu-
mière pouvant causer une décoloration et le développement de fla-
veurs parasites durant le stockage. Les cartons peuvent être gerbés sur
des palettes et suremballés sous film étirable pour la distribution. De
petits tubes en carton ou de petites boîtes en carton sont aussi utilisés
pour conditionner les herbes et les épices sèches.

4.3 Les chips


Les racines comestibles et la banane plantain peuvent aussi être frites
sous forme de chips. La chaleur de la friture détruit les enzymes et les
microorganismes, et chasse l’humidité, ce qui conserve le produit. Le
principal facteur de détérioration des chips est le rancissement de
l’huile de friture restée collée à leur surface. Les chips sont donc em-
ballées dans des conteneurs étanches, hermétiques et opaques pour

30 Le conditionnement des produits agricoles


permettre une durée de conservation en stock de plusieurs semaines ou
plusieurs mois. Le conditionnement le plus courant est le sac en poly-
propylène thermoscellé). Ces sacs sont emballés à leur tour dans des
cartons pour éviter l’écrasement et la casse des fines tranches. Faisant
écran à la lumière et à la chaleur, ces cartons réduisent aussi le rancis-
sement de l’huile restée collée sur les chips.

Produits horticoles 31
5 Produits animaux

5.1 La viande et le poisson frais


Le poisson fraîchement pêché et la viande fraîchement abattue sont
des produits très périssables. Ils exigent une manipulation et un condi-
tionnement minutieux pour éviter qu’ils ne se détériorent rapidement
et ne perdent leur valeur. La viande et le poisson détériorés peuvent
causer de graves intoxications alimentaires. Les principales mesures
pour éviter la détérioration de ces produits sont :
? le refroidissement rapide du poisson ou de la viande,
? la bonne hygiène des manutentionnaires,
? un matériel correctement nettoyé,
? des conditions environnementales hygiéniques et
? le bon type de conditionnement.

Les carcasses entières sont rarement conditionnées, mais les petites


carcasses (p. ex. chèvre ou agneau) sont parfois emballées dans une
mousseline (tissu léger) pour les garder propres. Les pièces de viande
fraîche et le poisson entier doivent être transportés vers les marchés
dans des caisses d’expédition. Ces caisses étaient traditionnellement
en bois, mais les caisses en bois sont difficiles à bien nettoyer et ris-
quent de contaminer le produit avec des éclats de bois. Les plateaux et
les caisses en plastique alimentaire sont plus hygiéniques et rempla-
cent de plus en plus souvent les caisses en bois. Le poisson doit être
emballé dans des caisses avec de la glace pilée afin de réduire sa dété-
rioration durant le transport vers les marchés.

En raison de leur brève durée de conservation en stock, la viande et le


poisson frais sont généralement conditionnés pour la vente au détail
dans une simple feuille de papier ou dans des sacs en papier sulfurisé
ou en polyéthylène. Le papier journal ne doit pas être utilisé, car
l’encre d’imprimerie toxique risque de se dissoudre dans la graisse de
la viande ou du poisson. Les sacs en polyéthylène peuvent être liés par
le haut ou thermoscellés. Dans certains pays, on utilise pour la vente
au détail des barquettes en plastique recouvertes d’un film étirable.

32 Le conditionnement des produits agricoles


Figure 10 : Barquettes pour la vente au détail de la viande et du
poisson frais

5.2 La viande et le poisson séchés et fumés


La viande et le poisson peuvent être conservés grâce aux processus de
séchage ou de fumage. Ces processus consistent à :
? éliminer l’eau des produits pour les sécher ;
? chauffer la viande ou le poisson pour détruire les bactéries contami-
nantes, et/ou
? fumer le produit avec des produits chimiques pour empêcher la
croissance bactérienne.

Dans les régions où le séchage et le fumage sont des méthodes de con-


servation traditionnelles à la ferme, le climat permet au produit de res-
ter stable durant de longues périodes. Dans ces conditions, pourvu
qu’il soit conservé au froid et au sec, le produit ne rancit pas et ne
moisit pas. Un simple emballage suffit pour contenir le produit et le
garder propre. Les pièces de viande fumée sont parfois emballées dans
une mousseline. Traditionnellement, on transporte ces produits dans
des caisses en bois et des sacs en textile. Dans de nombreuses régions,
ces conteneurs sont remplacés par des cartons revêtus de polyéthylène

Produits animaux 33
ou des plateaux ou caisses d’expédition en plastique alimentaire. Les
conteneurs pour la vente au détail sont notamment les sacs en papier
ou en plastique liés par le haut, agrafés ou scellés avec du ruban adhé-
sif, et les barquettes en plastique recouvertes d’un film étirable.

Dans les régions où le climat est plus humide, une protection supplé-
mentaire est nécessaire pour éviter que la viande ou le poisson séchés
ou fumés n’absorbent l’humidité de l’air. Les produits qui ont pris
l’humidité risquent de moisir rapidement et de devenir invendables.
Le type de conditionnement le plus courant est le sac en plastique
thermoscellé. Le polyéthylène est le plastique le moins cher et offre
une durée de conservation en stock de plusieurs semaines. Pour une
durée de conservation plus longue, le polypropylène constitue une
meilleure barrière à l’air et à l’humidité, et empêche les produits de
rancir et de moisir. Les sacs de produits fumés ou séchés sont embal-
lés dans des cartons d’expédition afin de réduire les dommages dus à
l’écrasement et aux chocs et limiter la transmission de la lumière et de
la chaleur aux produits. Pour les opérations à grande échelle, les car-
tons peuvent être gerbés sur des palettes et suremballés sous film éti-
rable.

5.3 Le lait
Tout comme la viande et le poisson frais, le lait est un produit très pé-
rissable qui nécessite une manutention et un conditionnement minu-
tieux si l’on veut éviter qu’il se détériore rapidement ou provoque des
intoxications alimentaires. Les principales mesures à prendre pour évi-
ter la détérioration du lait sont les mêmes que celles pour la viande et
le poisson (refroidissement rapide du lait cru et bonne hygiène des
manutentionnaires). On peut aussi pasteuriser le lait en le chauffant.
Cela permet d’allonger légèrement la durée de conservation de stock,
à condition que l’équipement soit bien nettoyé, que le lait soit traité
dans des conditions hygiéniques et que le type de conditionnement
adéquat soit utilisé.

34 Le conditionnement des produits agricoles


Les fermiers qui approvision-
nent un centre de ramassage du
lait ou une laiterie locale
transportent souvent leur lait
dans des bidons en aluminium.
Ces bidons sont opaques et
empêchent la contamination du
lait par les saletés, la poussière
et les insectes. Ils doivent être
bien nettoyés, stérilisés à l’eau
de Javel diluée et bien séchés
avant leur réutilisation.

Dans certains endroits, le lait


cru présenté à la vente au dé-
tail en bidon est versé directe-
ment dans le conteneur per-
sonnel du client et n’exige pas
de conditionnement. Dans
d’autres régions, le condition- Figure 11 : Petit bidon utilisé pour
nement le plus simple pour la le transport du lait
vente sur les marchés et dans
les magasins locaux est le sac
en polyéthylène lié par le haut. La vente de lait pasteurisé dans les
magasins urbains plus chics peut nécessiter un conditionnement dans
des sacs en plastique thermoscellés ou des bouteilles en plastique ali-
mentaire munies de couvercles hermétiques ou de capsules à vis.

Dans les pays en développement, les bouteilles en verre sont peu utili-
sées pour conditionner le lait, car elles sont trop chères. Dans les
grandes unités de production, les bouteilles en plastique sont transpor-
tées dans des caisses en carton ou placées dans des plateaux en carton
et emballées sous film étirable pour la distribution dans les magasins
de détail.

Produits animaux 35
5.4 Les œufs
Bien que les œufs soient une denrée très périssable, ils sont protégés
par leur coquille, ce qui empêche la perte d’humidité et la contamina-
tion par les bactéries, les insectes, etc. La coquille protège l’œuf pen-
dant plusieurs jours ou plusieurs semaines, selon le climat et les condi-
tions de stockage. Le conditionnement est nécessaire pour éviter
l’endommagement des coquilles durant le transport vers les marchés.
Traditionnellement, les gens utilisaient des paniers habillés de paille
ou d’herbes sèches. Le conditionnement amélioré consiste en plateaux
à œufs alvéolés faits en pulpe de papier ou en plastique, emballés dans
des cartons. Les plateaux alvéolés séparent les œufs, les calent à leur
place et amortissent les chocs. Des boîtes en pulpe de papier ou en
plastique contenant de 6 à 18 œufs sont aussi utilisées comme conte-
neurs d’expédition et comme emballages pour la vente au détail. Elles
sont suremballées dans des boîtes en carton simple ou ondulé pour
éviter les dommages dus aux chocs et à l’écrasement durant le trans-
port.

Figure 12 : Boîtes en pulpe de papier pour la vente au détail

36 Le conditionnement des produits agricoles


6 Miel et sirops

6.1 Le miel
Le miel est un produit de grande valeur, vendu soit à des clients parti-
culiers, soit comme ingrédient à des boulangeries-pâtisseries et autres
transformateurs alimentaires. Le miel n’est pas seulement utilisé dans
l’alimentation, car il contient des composants médicinaux dont cer-
tains ne se trouvent pas dans d’autres denrées alimentaires. Dans de
nombreux pays, le miel se vend en pharmacie. Il est utilisé aussi
comme remède maison et dans la médecine traditionnelle.

Recolté et traité de manière adéquate, le miel reste stable pendant de


nombreux mois grâce à son faible contenu en humidité. Le condition-
nement est nécessaire pour contenir le miel, éviter la contamination
par les insectes et, dans les régions humides, pour empêcher qu’il ne
prenne l’humidité de l’air.

Une fois récolté, le miel peut être directement conditionné sous forme
de miel en rayon ou de blocs de miel. On peut aussi séparer le miel de
la cire par égouttage, pression ou centrifugation. Le miel séparé est
liquide, mais certaines sortes cristallisent par la suite, selon les sortes
et les quantités des divers sucres qu’il contient. On ramollit le miel
cristallisé en le battant lorsqu’il est chaud. Le miel n’est pas pasteurisé
et l’ouverture du couvercle n’influence pas la date limite de consom-
mation.

Conteneurs d'expédition
Le miel est souvent récolté et transporté vers une unité de transforma-
tion dans des jerrycans en plastique utilisés en général pour le trans-
port de l’eau. Ces jerrycans conviennent pour un transport à court ter-
me, mais si le miel est entreposé pendant plus d’un jour ou deux, il
faut utiliser des récipients en acier inoxydable ou en plastique alimen-
taire. Tous les conteneurs doivent être soigneusement lavés et séchés
avant leur réutilisation. Cela empêche l’humidité de pénétrer dans le
miel, ce qui entraînerait sa fermentation et sa détérioration.

Miel et sirops 37
Le miel se conserve grâce à son faible taux d’humidité (inférieur à
18 %). Le conditionnement est nécessaire surtout pour contenir le miel
et éviter sa contamination par les insectes.

Emballage pour la vente au détail


Les types les plus courants de conditionnement pour la vente au détail
du miel sont les bouteilles et les pots en verre transparent, munis de
capsules vissantes. Cependant, les
pots en plastique sont une bonne so-
lution dans les régions où les pots en
verre sont chers ou non disponibles.
Des remplisseuses pour mettre le
miel en pots sont décrites au para-
graphe 8.9. Le miel peut aussi être
conditionné dans des sachets en plas-
tique thermoscellés.

L’étiquette collée sur le pot ou la


bouteille peut indiquer l’origine du
miel. Il peut s’agir de l’espèce de
fleur butinée par les abeilles pour
faire le miel ou de la région
d’origine. L’étiquette porte souvent
le dessin d’une fleur, d’une abeille,
d’un rayon de miel ou d’une ruche
traditionnelle. Figure 13 : Pot en verre
transparent, pour la vente au
détail du miel
6.2 Les sirops
On prépare les sirops en faisant bouillir le jus des fruits ou la sève de
certains arbres jusqu’à ce que leur taux d’humidité soit assez faible
pour permettre une bonne conservation. Les sirops sont utilisés dans
les ménages pour remplacer le miel ou comme ingrédients dans les
boulangeries-pâtisseries, les confiseries et les usines de crème glacée.
Leurs propriétés et leurs exigences de conditionnement sont les mê-
mes que celles du miel.

38 Le conditionnement des produits agricoles


7 Types de conteneurs
d’expédition
Ce chapitre donne un aperçu des propriétés et les avantages compara-
tifs de différents types de conteneurs d’expédition utilisés pour diffé-
rentes sortes de produits alimentaires.
Les conteneurs d’expédition contiennent et protègent les produits du-
rant le transport, la distribution et le stockage. Il en existe plusieurs
sortes :
1 Les boîtes, les caisses, les plateaux, les paniers et les cageots.
2 Les sacs en divers matériaux.
3 Les bidons, les fûts, les boîtes de conserve.
4 Emballage sous fil étirable et emballage sous fil rétractable.

7.1 Les boîtes, les caisses, les plateaux, les


paniers et les cageots
Les boîtes en carton
Les boîtes en carton ondulé permettent d’éviter les dommages causés
aux produits alimentaires par les chocs et la compression, et sont donc
souvent utilisées pour contenir les produits embouteillés ou condition-
nés sous plastique. Les boîtes en carton à petites cannelures sont assez
rigides, alors que les boîtes en carton à cannelures plus grandes ou en
carton ondulé double ou triple couche amortissent mieux les chocs.

La taille et la forme de la boîte doivent être soigneusement choisies


pour empêcher que le contenu ne bouge et ne s’abîme durant le trans-
port. La boîte qui nécessite le moins de carton, et qui est donc la
moins chère, a les dimensions suivantes : longueur 2 x largeur 1 x
hauteur 2. Pour les produits gras ou graisseux comme la viande et le
poisson frais, on utilise les boîtes en carton ondulé revêtues de poly-
éthylène ou de papier ciré sulfurisé.

Types de conteneurs d’expédition 39


Les caisses, les plateaux et les cageots en bois
Les conteneurs en bois protègent les produits contre l’écrasement, sont
empilables et ont un bon rapport poids-solidité. Les caisses, les pla-
teaux et les cageots en bois sont généralement utilisés pour le trans-
port des fruits et légumes.

Les conteneurs en plastique


Les conteneurs en plastique (généralement en polyéthylène haute den-
sité ou polypropylène) sont plus faciles à nettoyer avant leur réutilisa-
tion, ne contaminent pas les produits avec des éclats de bois et peu-
vent être importés dans certains pays à des prix plus bas que les con-
teneurs en bois. En raison de ces avantages, ils remplacent de plus en
plus les boîtes, les plateaux et les cageots en bois.

Les paniers
Les paniers présentent un certain nombre d’avantages. Ils peuvent être
fabriqués avec des plantes locales (une façon de générer un revenu
supplémentaire pour les agriculteurs), ils sont légers et solides, réutili-
sables et biodégradables. Cependant, mis à part la protection contre les
dommages dus à l’écrasement ou aux chocs, ils n’allongent pas la du-
rée de conservation en stock des produits. Par conséquent, ils sont sur-
tout utilisés pour le transport des produits frais vers les marchés et par-
fois pour la vente au détail des fruits, des œufs, etc.

Réutilisation des conteneurs


Dans l’idéal, tous les types de boîtes, de plateaux, de caisses et de pa-
niers doivent être réutilisables pour de nombreux trajets. Cependant,
certains transporteurs refusent de transporter des conteneurs vides par-
ce que cela prend trop de place et, dans la pratique, de nombreux con-
teneurs ne sont utilisés que pour un seul trajet (bien qu’ils soient par-
fois réutilisés à d’autres fins sur leur lieu de destination). Les conte-
neurs empilables lorsqu’ils sont vides prennent moins de place et ont
plus de chances d’être retournés au producteur et réutilisés.

40 Le conditionnement des produits agricoles


Les plateaux à œufs et à fruits
Les plateaux alvéolés pour œufs ou pour fruits fragiles de grande va-
leur sont faits en pulpe de papier, en plastique ou en mousse de polys-
tyrène. Leurs formes sont conçues de façon à séparer les œufs et les
fruits individuels, et à les maintenir en place durant le transport et la
distribution. Etant empilables une fois vides, ils sont réutilisables.

Figure 14 : Plateau alvéolé en pulpe de papier pour le transport


des œufs

7.2 Les sacs


Les sacs sont faits en jute tissé, en indienne (toile de coton solide, tis-
sée très serré), en toile grossière de fibres végétales (kenaf ou sisal) ou
en plastique (polypropylène ou polyéthylène). Ils sont utilisés comme
conteneurs d’expédition pour toute une gamme de produits, notam-
ment les farines, les grains, les légumes et les racines comestibles. Les
fibres végétales servent aussi à fabriquer de la corde et de la ficelle
avec quoi on fabrique des filets destinés au transport des fruits durs.

Types de conteneurs d’expédition 41


Les sacs en textile
Les sacs en textile sont souples, légers et résistants à la déchirure. Ils
ont une bonne durabilité et peuvent être traités chimiquement pour
limiter la pourriture, tout en restant biodégradables. Leur surface ru-
gueuse est antidérapante, ce qui permet de les empiler plus facilement
et plus sûrement que les sacs en plastique. La plupart des sacs en tex-
tile peuvent être réutilisés plusieurs fois après avoir été lavés pour en
éliminer la vieille farine, les vieux grains ou tout autre contaminant
comme la graisse et l’huile des véhicules de transport. Cependant,
comme ils ne sont pas imperméables, ces sacs doivent être conservés à
l’abri de la pluie. Ils servent très souvent au transport des produits
frais ou séchés, mais dans certains pays, ils sont remplacés par les sacs
en polypropylène tissé, en polyéthylène haute densité ou en papier
multi-couches.

Les sacs en polypropylène finement tissés


Les sacs en polypropylène finement tissés sont plus étanches et plus
solides, et certaines sortes ont des propriétés antidérapantes.

Les sacs en polyéthylène haute densité


Le polyéthylène haute densité est un plastique épais (500 gauge) et
solide constituant une bonne barrière contre l’air et l’humidité. Les
sacs en polyéthylène haute densité résistent à la déchirure et à la per-
foration, et sont thermoscellés pour empêcher des pertes de produit. Ils
sont imperméables et peuvent être utilisés à la place des sacs en papier
ou en textile. Cependant, ils peuvent glisser lorsqu’ils sont empilés et
ne conviennent pas aux produits frais à moins qu’ils ne soient perfo-
rés. Les sacs en polyéthylène servant au transport des engrais et autres
produits chimiques agricoles ne doivent jamais être réutilisés pour
transporter des produits alimentaires. Même après un lavage très mi-
nutieux, des produits chimiques peuvent rester incrustés dans le plas-
tique et contaminer les produits, en particulier les farines et les grains
qui absorbent facilement les flaveurs parasites.

42 Le conditionnement des produits agricoles


Les sacs en papier monocouche et multi-couches
Le papier kraft sert à fabriquer des sacs en papier monocouche et mul-
ti-couches pour les grains, la farine, les fruits et les légumes. Ils peu-
vent être réutilisés plusieurs fois, à condition de ne pas avoir été dé-
chirés ou contaminés par la graisse, l’huile, etc. On les scelle en géné-
ral à l’aide une couseuse de sac.

7.3 Les bidons, les fûts et les boîtes de


conserve
Les bidons
Les gros bidons (200 litres)
métalliques importés sont ré-
utilisés comme conteneurs
d’expédition pour les huiles,
bien qu’ils soient de plus en
plus souvent remplacés par des
bidons en plastique. Pour les
produits séchés ou gras, les
gros bidons en carton revêtu de
polyéthylène sont une solution
moins coûteuse que les bidons
métalliques. Ils sont légers,
résistent à la compression et
peuvent être étanchéifiés pour
un stockage extérieur.

Les bidons en polypropylène


ou polyéthylène haute densité Figure 15 : Les bidons en plasti-
sont de plus en plus courants. que alimentaire sont généralement
Il faut veiller à n’utiliser que de couleur blanche, mais la cou-
des conteneurs en plastique leur en soi n’est pas une garantie
alimentaire pour emballer les que le plastique soit de qualité
denrées alimentaires. alimentaire

Types de conteneurs d’expédition 43


Les fûts
Les fûts en bois ne sont plus guère utilisés comme conteneurs
d’expédition pour les produits liquides. Ils sont de plus en plus rem-
placés par des bidons en métal ou en plastique pour les huiles. Les
bidons en aluminium sont utilisés pour ramasser et transporter le lait
vers les centres de ramassage.

Les boîtes de conserve


Dans les pays en développement, il existe peu d’usines de fabrication
de boîtes de conserve et les boîtes neuves importées sont très chères,
comparé à la plupart des autres conteneurs. Etant plus lourdes que les
conteneurs en plastique, leurs coûts de transport sont plus élevés. Les
petits producteurs utilisent rarement les boîtes métalliques neuves à
cause de ces inconvénients et parfois aussi à cause du manque de dis-
ponibilité.

Les boîtes métalliques munies d’un couvercle à pression (p. ex. les
boîtes en fer blanc pour le lait et le café en poudre) sont réutilisées
pour contenir des produits séchés ou des huiles de cuisine. De la
même manière, les boîtes de 20 litres munies d’un couvercle à vis,
utilisées pour contenir les huiles de cuisine importées, sont réutilisées
pour le transport des huiles de cuisine locales. Ces boîtes métalliques
protègent parfaitement l’huile du rancissement et de la contamination.

7.4 Emballage sous fil étirable et emballage


sous fil rétractable
Emballage sous fil étirable
On peut modifier les propriétés du polyéthylène pour en faire un film
plastique étirable. Pour un emballage sous film étirable, on enroule le
film sous tension autour des cartons gerbés sur une palette.

44 Le conditionnement des produits agricoles


Figure 16 : Conteneurs emballés sous film étirable gerbés sur une
palette

Emballage sous fil


rétractable
Le film en polyéthylène se ré-
tracte aussi lorsqu’il est chauf-
fé pour être utilisé pour
l’emballage sous film rétracta-
ble. Dans de nombreux pays,
l’emballage sous film rétracta-
ble des bouteilles, des pots,
etc. remplace les cartons de
distribution, car il est moins
cher. Le film est rétracté à l’air
chaud, soit dans une embal-
leuse sous film plastique ré-
tractable, soit à l’aide d’un pis-
tolet à air chaud ou d’un sé- Figure 17 : Bouteilles emballées
choir à cheveux. sous film rétractable

Types de conteneurs d’expédition 45


7.5 La réutilisation et le recyclage des
conteneurs d’expédition
Les conteneurs d’expédition les plus
coûteux, notamment les bidons, les
fûts et les boîtes métalliques, sont
généralement réutilisés pour de
nombreux transports, et certains
peuvent durer plusieurs années. Ils
exigent un nettoyage et un séchage
méticuleux avant chaque réutilisa-
tion. D’autres types de conteneurs
d’expédition, comme les sacs, les
paniers et les plateaux, sont moins
coûteux et parfois fabriqués avec des
matériaux locaux. Ils sont réutilisés
quand le coût de transport des conte-
neurs vides vers les producteurs est
inférieur au prix d’achat de conte-
neurs neufs, mais comme ils sont
moins durables, ils ne font souvent
qu’un seul trajet. Cependant, ils sont Figure 18 : Cageots empila-
parfois utilisés à d’autres fins sur bles pouvant être réutilisés
leur lieu de destination, comme par
exemple pour l’emballage de pro-
duits non alimentaires.

46 Le conditionnement des produits agricoles


8 Types de conteneurs pour la
vente au détail
Ces conteneurs sont utilisés pour la vente au détail et le stockage do-
mestique. Il existe un très grand choix de conteneurs pour la vente au
détail pouvant être utilisés pour conditionner les produits :
? Les sacs et les sachets et les matériaux d’emballage.
? Les bouteilles et les pots.
? Les boîtes, les barquettes et les bacs.

Certains aspects spécifiques de l’emballage pour la vente au détail


sont l’étiquetage, l’inviolabilité avant achat et le témoin d’effraction.
Ils sont traités aux paragraphes 8.5 et 8.6.

8.1 Choix du matériel d'emballage


Les producteurs doivent d’abord savoir quels types de conteneurs sont
localement disponibles et discuter ensuite avec le ou les fournisseur(s)
des options les plus rentables, compte tenu des facteurs suivants :
? Le matériel convient-il pour être en contact avec un produit
donné ?
? Doit-il être résistant aux graisses et aux huiles ?
? Doit-il être une barrière contre l’air ou l’humidité ? Dans quelle me-
sure une barrière est-elle nécessaire ?
? Le matériel fond-il à baisse température, ce qui le rendrait inadapté
(p. ex. pour le lait pasteurisé conditionné à chaud) ?
? La couleur, la transparence et la surface du conditionnement convi-
ennent-elles au produit donné ?
? Le matériel peut-il être imprimé localement ?
? Des remplisseuses et des scelleuses spéciales sont-elles nécessaires
pour le matériel donné ?
? Le matériel est-il assez solide pour éviter les dommages dus aux
chocs ou à l’écrasement ? Un conteneur d’expédition plus solide
est-il nécessaire pour protéger le matériel de conditionnement et son
contenu ?

Types de conteneurs pour la vente au détail 47


? Les conteneurs vides peuvent-ils être empilés pour réduire les coûts
de transport et de stockage ?
? Le matériel peut-il être réutilisé ou jeté sans créer une importante
pollution environnementale ?

8.2 Les sacs, les sachets et les matériaux


d’emballage
Les sacs en papier
Les sacs en papier sont faits
soit en papier kraft solide, de
couleur brune, pouvant conte-
nir de 0,5 à 5 kg de farine ou
de grains, soit en papier sulfite
blanc moins solide pour em-
baller de petites quantités de
produits séchés. Les imprime-
ries locales peuvent souvent
imprimer les sacs en papier,
bien qu’elles ne soient parfois
pas en état d’imprimer les
films plastiques.

Emballage dans du papier


(traité) et dans de la
mousseline
La viande et le poisson sont Figure 19 : Sacs en papier Kraft
emballés dans du papier sulfu- brun pour la vente au détail
risé qui résiste aux huiles et
aux graisses et conserve sa
solidité lorsqu’il est gras. Le
papier peut aussi être traité à la cire ou plastifié avec du polyéthylène
pour le rendre étanche et permettre le thermoscellage. Le papier de
soie est un papier doux utilisé pour protéger des fruits de grande va-
leur contre les meurtrissures et la contamination par la poussière. Les
sacs en textile sont rarement utilisés, mais la mousseline (tissu léger à

48 Le conditionnement des produits agricoles


mailles ouvertes) sert à emballer et à garder propres les produits ali-
mentaires comme les viandes fumées ou les petites carcasses.

Les sacs et sachets en plastique


Les sacs et sachets en plastique sont de plus en plus souvent utilisés
dans presque tous les pays en développement, car leur coût est relati-
vement bas et ils ont de bonnes propriétés de barrière contre
l’humidité et l’air. Ils sont légers, thermoscellables, ce qui permet
d’éviter les pertes de produit, et prennent peu de place durant le stoc-
kage. Contrairement aux sacs en papier, ils restent solides lorsqu’ils
sont gras. Ils sont faciles à manipuler et pratiques pour le détaillant et
le consommateur. Leurs principaux inconvénients (sauf les films en
cellulose) sont qu’ils sont produits à partir de réserves de pétrole non
renouvelables et qu’ils ne sont pas biodégradables. La pollution envi-
ronnementale causée par les sacs plastiques pour la vente au détail
jetés au rebut est un problème croissant dans les zones urbaines de
nombreux pays en développement.

Figure 20 : Sacs en polyéthylène pour la vente au détail des fruits


séchés

Pour l’équipement de scellage des sacs et des sachets en plastique,


voir aussi paragraphe 9.3.

Types de conteneurs pour la vente au détail 49


Les films plastiques
Il existe une très large gamme de films plastiques fabriqué à partir de
différents types de polymères. Chaque type de film peut être fait dans
plusieurs épaisseurs, solidités et résistances à l’humidité et à l’air. Cer-
tains films (p. ex. polyester, polyéthylène, polypropylène) peuvent être
traités (« orientés ») afin d’accroître leur solidité, leur flexibilité et
leurs propriétés de barrière. Il existe donc un très grand choix de films
plastiques. Un conseil professionnel est nécessaire lors du choix d’un
matériel pour s’assurer qu’il convient bien au produit donné et à la
durée de conservation en stock requise. Cependant, comme on l’a vu
dans l’introduction, relativement peu de types de films plastiques sont
disponibles dans la plupart des pays en développement, ou le coût des
films plus spéciaux est trop élevé pour les petits transformateurs.

Caractéristiques et utilisation de différentes sortes de films :


? Le polyéthylène est le film le plus souvent disponible, car il est
moins cher que la plupart des autres films. Il est thermoscellable,
inerte, sans odeurs et se rétracte lorsqu’il est chauffé. Il forme une
bonne barrière contre l’humidité, mais il est relativement perméable
à l’air et forme une faible barrière contre les odeurs.
? Le polypropylène est un film transparent solide qui résiste aux per-
forations. Il forme aussi une assez bonne barrière contre l’humidité,
l’air et les odeurs. Il est utilisé dans des applications similaires à
celles du polyéthylène. Le polypropylène orienté a des propriétés
similaires, mais constitue une meilleure barrière contre l’air,
l’humidité et les odeurs. Il sert à emballer les produits frits et les
produits séchés.
? D’autres films simples sont faits notamment en polyester, en cellu-
lose et dans les dérivés de la cellulose, en polystyrène et en chlo-
rure de polyvinyle (P.V.C.), mais ils sont plus chers et pas toujours
disponibles dans les pays en développement.
? Les revêtements - Il existe aussi un grand nombre de films revêtus
soit d’un autre polymère, soit d’aluminium, pour améliorer leurs
propriétés de barrière contre les huiles, l’air, l’humidité, les odeurs
et la lumière.

50 Le conditionnement des produits agricoles


? Finalement, il existe des films feuilletés (plusieurs films collés en-
semble) et les films coextrudés (plusieurs couches de différents po-
lymères sont extrudés ensemble pour faire un seul film). Ces films
peuvent être utilisés pour emballer les produits frits, les céréales et
les produits secs, mais ils sont beaucoup plus chers que le polypro-
pylène et donc rarement utilisés dans les pays en développement.

Tous les films sont fournis soit en rouleaux, soit sous forme de sachets
dont trois côtés sont thermoscellés. La plupart des petits transforma-
teurs utilisent des sachets préformés, car la machine de for-
mage/remplissage/scellage nécessaire à la fabrication et au scellage
des sachets est très coûteuse. Le producteur qui utilise des sachets pré-
formés, les remplit et thermoscelle le quatrième côté à l’aide d’une
thermoscelleuse simple.

Impression
Dans la plupart des pays, il faut spécifier lors de la commande des ma-
tériaux au fournisseur, si une impression est nécessaire sur les sacs, les
films ou les sachets, car peu d’imprimeries locales disposent du maté-
riel nécessaire pour imprimer ces matériaux.

8.3 Les bouteilles et les pots


Les bouteilles et les pots en verre
Les bouteilles et les pots en verre protègent parfaitement les produits
contre les microorganismes, les animaux nuisibles, l’humidité, l’air et
les odeurs. Le verre coloré protège aussi les produits contre la lumière.
Le verre ne réagit pas aux produits et contrairement au plastique, ne
contient pas de produits chimiques pouvant migrer dans les produits.
Les conteneurs sont rigides, ce qui permet un empilage facile, et
transparents pour montrer leur contenu. Les conteneurs en verre sont
réutilisables (avec des couvercles neufs), mais doivent être soigneu-
sement lavés avec du détergent et de préférence stérilisés avant d’être
réutilisés. On stérilise les pots et les bouteilles en les plongeant dans
de l’eau de Javel diluée et en les rinçant dans de l’eau propre, ou de

Types de conteneurs pour la vente au détail 51


préférence en les chauffant. On peut les chauffer dans un four pendant
10 à 15 minutes ou les stériliser à la vapeur.

Pour une description et une illustration de l’équipement nécessaire


pour la stérilisation à la vapeur, voir paragraphe 9.2.

Figure 21 : Pots en verre pour une bonne protection et pour mon-


trer le contenu

Les principaux inconvénients des bouteilles et des pots en verre sont


les suivants : ils sont plus lourds que la plupart des autres types de
conditionnement, ce qui entraîne des coûts de transport plus élevés, ils
cassent facilement, surtout s’ils sont transportés sur des routes en
mauvais état, et les éclats de verre risquent de contaminer gravement
les produits. Les conteneurs en verre sont toujours beaucoup utilisés
pour des produits de grande valeur comme le miel, les huiles et les
essences, surtout dans les pays où il existe une verrerie. Cependant, vu
les inconvénients mentionnés ci-dessus et le coût élevé des conteneurs
importés, les conteneurs en verre sont de plus en plus souvent rempla-
cés par des conteneurs en plastique.

52 Le conditionnement des produits agricoles


Les bouteilles et les pots en plastique
Les bouteilles et les pots en plastique sont utilisés pour conditionner
l’huile de cuisine, le miel et le lait. Ils sont faits dans différents plasti-
ques, notamment le polyéthylène haute densité, le chlorure de polyvi-
nyle (P.V.C.) et le polypropylène orienté. Chaque matériel a ses avan-
tages et ses inconvénients, et les producteurs doivent demander con-
seil aux fournisseurs ou aux agents locaux pour choisir l’option la plus
rentable pour leur produit. Pour le thermoscellage des pots en plasti-
que, voir paragraphe 9.3.

Les conteneurs en céramique


Les conteneurs en céramique sont assez rarement utilisés pour la vente
au détail, car ils se brisent facilement. Cependant, dans certaines ré-
gions d’Asie, on utilise des pots en terre jetables (utilisables une seule
fois) pour conditionner le yaourt.

Les types de capsules


Il existe de nombreux types de capsules pour le scellage des bouteilles
et des pots. Les capsules les plus courantes pour les bouteilles en verre
sont la capsule couronne et la capsule à vis pression inviolable ROPP
(roll-on-pilfer-proof). Les pots en verre sont scellés avec des couver-
cles vissants.

Figure 22 : Capsule à vis pression inviolable, capsule couronne et


couvercle vissant

Types de conteneurs pour la vente au détail 53


Les bouteilles en plastique sont scellées à la main avec des capsules
vissantes en plastique. Les pots en plastique sont scellés à la main
avec des couvercles à pression en plastique ou à l’aide d’une thermos-
celleuse qui scelle les membranes en plastique ou en aluminium.

8.4 Les boîtes, les barquettes et les bacs


Il existe toute une gamme de boîtes, de barquettes et de bacs en carton
ou en plastique pour la vente au détail.

Les boîtes en carton


Les boîtes en carton sont utilisées pour contenir de petites quantités de
produits, les présenter sur les rayons des détaillants et les protéger
contre l’écrasement durant le transport. Elles peuvent être livrées à
plat, pré-imprimées et prédécoupées dans la forme adéquate. Les boî-
tes livrées à plat sont rainées le long des endroits à plier, pour faciliter
leur assemblage sur le site de production.

Figure 23 : Boîte en carton prédécoupée

54 Le conditionnement des produits agricoles


Les bacs et les barquettes
Les bacs et les barquettes sont plus larges en haut qu’en bas, de sorte
qu’on peut facilement les empiler quand ils sont vides, ce qui prend
moins de place durant le transport et le stockage. Les bacs et les bar-
quettes en plastique peuvent être moulés dans toute une gamme de
formes et de tailles, et colorés pour protéger les produits contre la lu-
mière. Les bacs et les coupes en carton servent par exemple à emballer
les produits séchés. Les bacs et les pots en plastique sont utilisés pour
le miel, et les barquettes en plastique pour la viande et le poisson frais
et séchés. Les différents types of plastique comprennent le polyéthy-
lène haute densité, le chlorure de polyvinyle (P.V.C.) et le polypropy-
lène. Les producteurs doivent demander conseil à leur fournisseur
pour choisir le type de plastique le plus rentable pour leur produit.

8.5 Note sur l’étiquetage


L’étiquette fournit au client des informations sur le type de produit
conditionné et ses modes d’utilisation, mais elle lui donne aussi une
image du produit. Une étiquette bien conçue peut donner l’impression
que le produit est de bonne qualité et a bon goût, alors qu’une éti-
quette mal conçue peut suggérer qu’il est de mauvaise qualité et bon
marché, consommé uniquement par des gens qui ne peuvent pas
s’offrir mieux. Certains producteurs y impriment leur logo pour per-
mettre aux clients de distinguer leurs produits de ceux de leurs concur-
rents, lorsqu’ils sont présentés sur les rayons des magasins. Cepen-
dant, le conditionnement et en particulier l’étiquette doivent soutenir
la comparaison avec les autres produits avant que le client ne le choi-
sisse. En général, un dessin simple sur l’étiquette est préférable à un
dessin compliqué. La marque ou le nom de la société doit être claire-
ment indiqué. Si l’on utilise des photos, elles doivent montrer avec
précision le produit ou ses principaux matériaux bruts.

On peut utiliser la couleur pour créer une image réaliste (impression


full colour) ou des blocs d’une ou deux couleurs pour accentuer un fait
particulier. Vu la grande importance des étiquettes, les producteurs
doivent investir au maximum pour obtenir la meilleure qualité possi-

Types de conteneurs pour la vente au détail 55


ble et engager des graphistes actifs dans les universités, les écoles des
beaux-arts ou les agences commerciales.

L’étiquetage des produits alimentaires est un domaine complexe qui


dépasse les limites du présent Agrodok. Pour des conseils profession-
nels, adressez-vous à des graphistes expérimentés dans la conception
des étiquettes, au Bureau de normalisation local ou à une organisation
similaire. Dans certains pays, des exigences légales régissent la con-
ception de l’étiquette et les informations qu’elle fournit. Le minimum
requis dans la plupart des pays comprend :
? le nom du produit ;
? la liste des ingrédients par ordre de poids ;
? le nom et l’adresse du producteur ;
? le poids net du produit dans l’emballage ;
? une date limite de consommation ou de vente.

Le producteur peut y ajouter :


? des instructions spéciales pour la préparation du produit ;
? des informations ou des instructions sur l’entreposage après ouver-
ture de l’emballage ;
? des recettes de cuisine pour préparer le produit ;
? un code à barres pour la vente dans les supermarchés.

8.6 Inviolabilité avant achat et témoin


d’effraction
L’inviolabilité avant achat et le témoin d’effraction sont des méthodes
utilisées surtout pour fermer les bouteilles et les pots. Elles permettent
aux consommateurs de ne pas utiliser tout le produit en une seule fois.
Les conteneurs doivent donc être refermables. Bien qu’il soit presque
impossible d’empêcher les gens d’ouvrir les emballages avant l’achat,
un conditionnement inviolable rend plus difficile l’ouverture d’un em-
ballage. De plus, le témoin d’effraction révèle s’il y a eu fraude ou
tentative de fraude. Des exemples de conditionnements inviolables
avant achat et de conditionnements avec témoin d’effraction sont don-
nés au tableau 1.

56 Le conditionnement des produits agricoles


Figure 24 : Éléments d’inviolabilité avant achat pour bouteilles

Tableau 1 : Conditionnement inviolable avant achat ou condition-


nement avec témoin d’éffraction

Type de condition- Éléments d’inviolabilité avant achat ou de témoin d’effraction


nement
Bouteilles et pots en Feuille d’aluminium ou membrane pour pots et bouteilles en plasti-
verre ou en plastique que à large col.
Feuilles plastiques rétractables à la chaleur pour cols de bouteille, ou
bandes ou papiers placés sur les couvercles. Bandes de plastique
ou de papier perforé devant être coupés ou déchirés pour accéder
au produit.
Anneaux ou ponts cassables reliant un capsule de bouteille à une
partie fixée sur le goulot (le conteneur ne peut pas être ouvert sans
rupture du pont ou enlèvement de l’anneau)
Capsules ROPP (roll-on pilfer-proof) pour bouteilles (en dévissant la
capsule, un anneau témoin d’effraction s’engage dans le goulot de la
bouteille. Un sceau se rompt sur l’ouverture et l’anneau se détache
doucement)
Bande de plastique cassable montrant si un pot a été ouvert.
Films flexibles Film devant être coupé ou arraché pour accéder au produit.
Boîtes métalliques Bande de papier collée en travers du couvercle ou bande de plasti-
avec couvercles que placée autour du couvercle – les deux devant être rompues pour
refermables accéder au produit.

Types de conteneurs pour la vente au détail 57


8.7 Note sur la réutilisation et le recyclage des
matériaux de conditionnement
La réutilisation
Les seuls conteneurs pour la vente au détail régulièrement réutilisés
sont les bouteilles et les pots en verre, lesquels doivent être munis de
capsules neuves avant chaque réutilisation. Le verre est cher et, dans
certains pays, de grandes sociétés alimentaires, comme les brasseries
et les usines de boissons non alcoolisées, disposent de systèmes de
ramassage pour remplacer le retour des conteneurs vides. Dans
d’autres pays, des opérations de ramassage et de revente informelles
fournissent des bouteilles et des pots vides aux petits producteurs. Les
conteneurs en verre doivent être soigneusement lavés et stérilisés
avant d’être réutilisés pour le conditionnement de produits alimentai-
res, car ils ont pu servir au stockage domestique d’autres matériaux,
notamment de produits toxiques comme les pesticides et le kérosène.
Dans certains pays, les pots en verre et les conteneurs en métal sont
réutilisés dans certaines applications non alimentaires, notamment
pour la fabrication de lampes à kérosène ou à huile, d’objets artisa-
naux ou de jouets.

Le recyclage
Dans de nombreux pays, le recyclage des matériaux de conditionne-
ment pour en faire de nouveaux conteneurs est sous-développé pour
deux raisons : premièrement, comme les fabricants de conteneurs sont
rares dans les pays en développement, la demande de matériel recyclé
y est faible ; et deuxièmement, il n’existe pas de systèmes de ramas-
sage, de nettoyage et de tri des matériaux de conditionnement pouvant
fournir des matériaux bruts destinés à la fabrication de nouveaux em-
ballages alimentaires recyclés. La verrerie est une exception. Dans les
pays qui possèdent une verrerie, il existe en général un système de
ramassage des conteneurs usagés et du verre cassé pour le mélanger
au verre nouvellement fabriqué. Le métal récupéré des boîtes en acier
ou en aluminium est précieux et il est parfois ramassé pour le recy-
clage, mais comme il y a peu de fabricants de boîtes de conserve dans
les pays en développement, le métal est recyclé à d’autres fins. De

58 Le conditionnement des produits agricoles


manière similaire, le papier peut être réutilisé pour emballer les pro-
duits secs, mais comme il existe peu d’usines de papeterie, son ramas-
sage pour fabriquer de nouveaux conteneurs alimentaires recyclés
n’est pas développé. Il existe de nombreuses sortes de plastique, mais
la seule qui convienne actuellement à la fabrication de conteneurs ali-
mentaires recyclés est le plastique PET (utilisé pour faire des bouteil-
les de boissons non alcoolisées dans les pays industrialisés, mais plus
rare dans les pays en développement). Les autres plastiques ne peu-
vent pas encore être recyclés pour faire de nouveaux conteneurs ali-
mentaires et sont peu utiles, car la séparation des différentes sortes de
plastique est une opération difficile. Toute une série de destinations
permettant de ne pas jeter ces plastiques dans des décharges, notam-
ment l’incinération dans des centrales, leur utilisation pour la fabrica-
tion de meubles, de bordures de trottoir ou de sacs poubelle existent
déjà dans les pays en développement.

Types de conteneurs pour la vente au détail 59


9 Méthodes de remplissage et de
scellage des conteneurs
Ce chapitre présente plusieurs machines et équipements de remplis-
sage et de scellage. Il traite tout d’abord du remplissage et du scellage
des conteneurs d’expédition : sacs, caisses et emballage sous film éti-
rable et rétractable, et ensuite du remplissage et du scellage des conte-
neurs pour la vente au détail : sacs et sachets, bouteilles et pots.

9.1 Remplissage et scellage des conteneurs


d’expédition
Les ensacheuses
Les grains et les farines sont emballés
dans des sacs, lesquels sont ensuite scel-
lés et utilisés comme conteneurs
d’expédition ou pour la vente en vrac.
Des sachets en papier ou en polyéthylène
sont utilisés pour la vente au détail. La
plupart des petits meuniers remplissent
des sacs à la main et vérifient leur poids
net sur une balance.

Cependant, cela prend beaucoup de temps


et le remplissage à l’aide d’une ensa-
cheuse manuelle est plus rapide. La farine
est lâchée d’une trémie dans une chambre
de pesage réglable pour plusieurs poids
nets. Le poids désiré tombe alors dans le
sac. Normalement, une ensacheuse peut
remplir et peser des sacs allant de 0,5 à
Figure 25 : Petite
10 kg. Il existe des machines plus grosses
ensacheuse
pouvant remplir des sacs de 50 kg.

60 Le conditionnement des produits agricoles


Les couseuses de sac
Dans la production à petite échelle,
les sacs sont cousus à la main, mais
pour les hauts niveaux de production,
on utilise souvent une couseuse élec-
trique. La machine scelle les sacs en
papier ou en textile en faisant une
double rangée de coutures le long du
bord supérieur des sacs.

Les scelleuses de cartons


Les cartons contenant des produits
alimentaires conditionnés sont géné-
ralement scellés soit avec de la colle, Figure 26 : Couseuse de sac
soit avec du ruban adhésif. Il existe
de simples distributeurs de ruban
adhésif. Ils facilitent et améliorent la
fermeture des cartons.

Les emballeuses sous fil étirable


ou rétractable
L’emballage sous film étirable
consiste à étirer sous tension un fin
film de polyéthylene autour des boî-
tes gerbées sur une palette. Le distri-
buteur de film est un appareil simple
et bon marché.
Figure 27 : Un distributeur
Le film de polyéthylène se rétracte de ruban adhésif est un ap-
lorsqu’il est chauffé à l’air chaud ou pareil facile à utiliser pour
à l’aide d’un radiateur à foyer rayon- fermer les cartons.
nant. Les bouteilles et les pots em-
ballés sous fil rétractable sont placés sur un plateau en carton et re-
couverts avec le film. Le film est alors chauffé et se rétracte autour des
conteneurs. Une autre solution est de rétracter le film à l’aide d’un
séchoir à cheveux ou d’un autre souffleur d’air chaud.

Méthodes de remplissage et de scellage des conteneurs 61


Emballeuse sous film rétractable.
Le produit à emballer sous film rétractable est placé dans une chambre
de la machine et le film est tiré par-dessus. En rabaissant le couvercle,
le film est coupé et chauffé pour qu’il se rétracte autour du produit.

Pour plus d’informations sur l’achat d’une emballeuse sous film ré-
tractable, voir Adresses utiles.

9.2 Nettoyage et remplissage des conteneurs


pour la vente au détail
Le stérilisateur de bouteilles
Les bouteilles et les pots en verre réutilisés doivent être lavés avec un
détergent, rincés à l’eau propre et stérilisés. Une méthode pour stérili-
ser les conteneurs est de les retourner sur un tuyau de vapeur relié à un
générateur de vapeur.

Ce générateur de vapeur
peut être construit locale-
ment avec une boîte mé-
tallique servant de chau-
dière à eau et un long
tuyau fixé en haut de la
chaudière servant de sou-
pape de sécurité. La va-
peur passe de la chaudière
dans le tuyau en caout-
chouc soutenu par un sup-
port. On retourne les bou-
teilles et les pots sur le
tuyau à l’aide d’une pince
ou de gants épais. Figure 28 : Générateur de vapeur

62 Le conditionnement des produits agricoles


Les remplisseuses de liquides
Les liquides peuvent être fluides comme le lait
ou épais (visqueux), comme le miel. Un seul
type de remplisseuses ne convient pas à tous les
types de produits. Le choix de la machine dé-
pend de la viscosité (épaisseur), de la tempéra-
ture, des particules présentes dans le liquide et
de la mousse éventuellement produite au cours
du remplissage. Par ailleurs, des machines de
plusieurs tailles sont disponibles en fonction du
taux de production requis.

Remplissage manuel
La méthode la plus simple et la plus économique
pour conditionner les liquides est d’utiliser une
cruche et un entonnoir. Elle est pratique pour
conditionner les liquides visqueux (épais), mais
l’opération est sou-
vent trop lente pour
les liquides à faible
viscosité. Le bâton-
net sert à arrêter le
flux de liquide lors-
que le conteneur est
plein. Figure 29 : Rem-
plisseuse pour
Pour construire lo- liquides épais
calement une rem-
plisseuse manuelle pour liquides fluides,
il suffit de fixer des robinets à la base
d’un grand seau ou autre récipient en
acier inoxydable ou en plastique alimen-
taire. L’agitateur est optionnel et plusieurs
robinets peuvent être fixés au seau en
Figure 30 : Remplis- acier inoxydable ou en plastique alimen-
seuse pour liquides taire. Les robinets doivent être de type
construit localement

Méthodes de remplissage et de scellage des conteneurs 63


« vanne » et non des robinets d’eau à usage domestique beaucoup plus
difficiles à nettoyer. Les opérateurs doivent être entrainés pour garan-
tir que chaque conteneur contient bien le même volume de liquide.

Les distributrices
Les distributrices garantissent que chaque conteneur contient le même
volume et que cela ne dépend pas du jugement d’un opérateur. Deux
sortes sont montrées ci-dessous : la distributrice pour liquide et la
remplisseuse par pompe à engrenages.

La distributrice pour liquide


La distributrice pour liquide est munie d’une soupape à 3 voies de ré-
glage. Dans la première position, le liquide coule d’un réservoir dans
une chambre de la distributrice située en dessous. Dans la seconde
position, la soupape verse le produit dans le conteneur. Le volume de
liquide versé dans le distributeur est réglable pour remplir des conte-
neurs de différentes tailles. D’autres types de distributrices sont munis
d’un piston mobile qui pompe les produits visqueux comme le miel
dans le conteneur, plutôt que de le laisser s’écouler selon la gravité.

Figure 31 : Distributrice pour liquides

64 Le conditionnement des produits agricoles


Cette machine électrique est munie d’un piston se mouvant vers
l’arrière et vers l’avant situé à l’intérieur du cylindre horizontal. Le
piston pompe le liquide de la trémie dans le cylindre et une soupape se
meut de sorte que le liquide est poussé dans le conteneur quand le pis-
ton revient. Le volume du liquide dans le cylindre est réglable pour
des conteneurs de différentes tailles.

La remplisseuse par pompe à engrenages


La remplisseuse par pompe à engrenages est réglable pour distribuer
des liquides visqueux dans des volumes programmés allant de 20 à
999 ml. Elle est munie d’un système anti-gouttes qui évite que le pro-
duit ne pollue la zone de scellage du conteneur. Deux roues
d’engrenage en plastique tournent l’une dans l’autre et pompent le
produit (le liquide visqueux) de la trémie dans un conteneur placé en
dessus. La durée de fonctionnement des roues d’engrenage est régla-
ble pour remplir des conteneurs de différentes tailles.

Pour plus d’informations sur l’achat d’une remplisseuse par pompe à


engrenages, voir Adresses utiles.

9.3 L’équipement de capsulage


Différentes sortes de capsules pour le scellage des bouteilles et des
pots sont décrites au paragraphe 8.3. Chaque sorte de capsule néces-
site un équipement particulier.

Les capsules couronne


Il existe de petites machines manuelles pour les capsules couronne. La
capsuleuse pour capsules couronne aplatit les bords de la capsule au-
tour du goulot de la bouteille pour la maintenir en place.

Méthodes de remplissage et de scellage des conteneurs 65


Figure 32 : On place la capsuleuse manuelle sur la capsule et on
tape avec un marteau pour recourber la capsule autour du bord du
goulot

La capsule à vis pression inviolable (ROPP)


La capsuleuse pour capsules à vis
pression inviolable presse la capsule
métallique dans le filet de la bouteille,
formant ainsi un filet dans la capsule.
Le pourtour de la capsule est perforé
de sorte qu’elle se rompt lorsqu’on la
dévisse, laissant une bague métallique
autour du goulot. Cela permet de voir
si la bouteille a été ouverte.

Les bouchonneuses
Les bouchonneuses compressent le
bouchon pour réduire son diamètre et
l’insèrent dans le goulot de la bou-
teille. Une fois dans le goulot, le bou-
chon se dilate pour donner un scellage
hermétique. On place une bouteille
sur la plateforme et l’on insère un
bouchon dans le trou situé dans la
partie supérieure de la machine. Si on
abaisse la poignée, un mécanisme
compresse le bouchon pour réduire
son diamètre et la pointe le pousse Figure 33 : Bouchonneuse

66 Le conditionnement des produits agricoles


dans la bouteille. Le bouchon se dilate ensuite dans la bouteille pour
donner un scellage hermétique.

Les scelleuses pour capsules


La scelleuse pour capsules chauffe les capsules en plastique utilisées
pour un scellage avec témoin d’effraction. On place une bouteille sur
le plateau, avec une capsule posée sur le goulot. La machine à contrôle
thermostatique rétracte la capsule dans la bouteille.

Les thermoscelleuses pour des pots en plastique


Les pots en plastique sont scellés soit avec un couvercle pression en
plastique, soit avec une membrane en plastique ou en aluminium
thermoscellée. Il existe des thermoscelleuses électriques manuelles,
mais comme solution bon marché, on peut aussi relier un fer à repas-
ser électrique à un support de perceuse. On presse le fer à repasser
dans le pot sur lequel est placée la membrane et on pousse jusqu’à ce
que le scellage se forme.

Figure 34 : Scellage des couver-


cles en aluminium avec un fer à
repasser
Figure 35 : Scelleuse électrique

Méthodes de remplissage et de scellage des conteneurs 67


Les thermoscelleuses pour des sacs et des sachets en
plastique
Les thermoscelleuses scellent l’extrémité ouverte des sacs et des sa-
chets en plastique, en pressant l’une contre l’autre les deux surfaces de
la pellicule et en les chauffant jusqu’à ce qu’elles fondent partielle-
ment. La pression soude ensemble les deux couches de film. La solidi-
té du scellage dépend de la température, de la pression et du moment
du scellage. Les scelleuses à fil sont munies d’un fil métallique chauf-
fé au rouge pour faire le scellage et couper le film, alors que les scel-
leuses à barres maintiennent les deux films entre leurs mâchoires
chauffantes jusqu’à ce qu’il y ait scellage. Un scellage relativement
large (3 à 5 mm) est nécessaire pour conditionner des produits secs et
liquides et, pour cela, les
scelleuses à barres sont
préférables aux scelleu-
ses à fil. Le produit ne
doit pas coller à
l’intérieur de l’emballage
à l’endroit du scellage,
car cela empêcherait la
formation d’un bon scel-
lage ou réduirait sa soli-
dité.

On peut faire des sachets


en achetant du film sous
forme d’un long tube et
en coupant ce tube à la Figure 36 : Thermoscelleuse électrique.
longueur désirée. Une Les barres de la scelleuse sont sous
autre solution consiste à contrôle thermostatique. On place un
couper un film à plat sac entre les barres chauffantes et
dans les bonnes dimen- quand on abaisse le levier, la machine
sions et de le sceller sur scelle pendant le laps de temps pro-
sa longueur pour former grammé. La température et la durée
un tube. La base de cha- d’échauffement peuvent être réglées
que sachet est scellée pour différentes sortes de plastique.

68 Le conditionnement des produits agricoles


avant le remplissage, et le scellage du haut du sachet est formé en-
suite.

Si l’on n’a pas d’électricité, on peut sceller les sacs plastiques en re-
pliant le film sur une vieille lame de scie à métaux et en le soudant à la
flamme. Cependant, la qualité du scellage est variable et moins belle
que si l’on utilise une thermoscelleuse électrique.

La scelleuse à impulsion serre les films entre deux mâchoires froides


et les chauffe. Une fois soudés ensemble, les films sont tenus en place
jusqu’à ce que le scellage refroidisse et durcisse. Les scelleuses à
bande rotative sont utilisées pour les taux de production plus élevés.
Une courroie à action continue fait passer le sac ou le sachet entre des
cylindres chauffants qui pressent et soudent ensemble les deux films.

La scelleuse à bande rotative est utilisée pour des taux de production


plus élevés. Une bande rotative fait passer le sac ou le sachet entre
deux barres chauffantes qui pressent et soudent ensemble les deux
films. Les sacs de produits alimentaires sont placés sur le convoyeur.
Au moment où chaque sac passe dans la machine, des cylindres métal-
liques chauffants pressent son extrémité ouverte contre une bande mé-
tallique pour réaliser le scellage. La température des cylindres, la pres-
sion et la vitesse du convoyeur peuvent être réglées pour différents
types de plastique.

Pour plus d’informations sur l’achat d’une thermoscelleuse, voir


Adresses utiles.

Méthodes de remplissage et de scellage des conteneurs 69


Les scelleuses à ruban adhésif pour des sacs en plastique ou
en papier
Il existe de petites machines manuelles
pour sceller avec du ruban adhésif les
sacs en plastique ou en papier pour la
vente au détail. On tord l’ouverture du
sac et on la passe dans une machine où
le ruban adhésif colle sur lui-même en
scellant le sac.

Figure 37 : Scellage des


sacs avec ruban adhésif :
1) le sac est tordu, 2)
l’extrémité tordue est pas-
sée dans la machine et le
ruban auto-adhésif se
colle autour, 3) le sac
scellé.

70 Le conditionnement des produits agricoles


Balance pour garantir le poids net minimum
On utilise une balance pour être sûr d’obtenir le poids net minimum.
La balance peut être soit mécanique, soit électronique. Si l’on dispose
d’une balance mécanique, on s’assure que le poids net minimum est
obtenu en posant le conteneur vide le plus lourd et un poids égal au
poids net désiré sur le plateau droit. Les balances électroniques peu-
vent être tarées avec le poids du conteneur le plus lourd.

Figure 38 : Trieuse pondérale mécani-


que On place une bouteille ou un pot
vide sur le plateau droit avec un poids
égal à la quantité de produit à condition-
ner. On place une bouteille ou un pot
rempli sur le plateau gauche et la ba-
lance indique si le poids est excéden-
taire ou insuffisant.

Méthodes de remplissage et de scellage des conteneurs 71


Bibliographie
En Français
Dossier TPA : Emballages alimentaires (1), 1999. Bulletin du réseau
Technologie et partenariat en agroalimentaire, numéro 16. Le bulletin
est consacré a l'emballage de produits agricoles. Offre aussi une liste
des fabricants-importateurs d'emballages en Afrique par pays et type
d'emballage. http://infotpa.gret.org/fileadmin/bulletin/bulletin16
Dossier TPA : Emballages alimentaires (2), 2000. Bulletin du réseau
Technologie et partenariat en agroalimentaire, numéro 17. Gret..
Traite du conditionnement, du marketing et de la réglementation.
Offre aussi une liste d'organismes en Afrique francophone pouvant
aider les entreprises dans leur recherche de mise au point du couple
produit/emballage et des adresses de laboratoires donnant d'informa-
tions sur les normes requises à l'exportation.
http://infotpa.gret.org/fileadmin/bulletin/bulletin17.pdf
Genest, C. ; Traore, A. ; Bamba, P. Guide pratique de protection des
grains entreposes. 1990. Ministere de l'Agriculture et de l'Elevage,
Ouagadougou (Burkina Faso). Direction de la Protection des Vegetaux
et du Conditionnement ; Agriculture Canada, Ottawa, Ontario (Cana-
da) Editeur : Direction de la Protection des Vegetaux et du Condition-
nement, Ontario, Canada 105 p.
Huiles essentielles. Regles generales d'emballage, de conditionne-
ment et de stockage. Dans : Norme Internationale ISO (ISO), no.
210 Organisation Internationale de Normalisation, Geneva (Switzer-
land), 1999, 1. ed. , 10 p. Numéro d'accès: 384560, Numéro du rap-
port : ISO/TR--210-1999(F)
Kaanane, A. (ed.) Méthodes de manutention post-récolte pour pe-
tits exploitants : Un manuel pour les cultures horticoles. 1998 Pos-
tharvest Technology Research and Information Center, UC DAVIS,
California. www.fao.org/Wairdocs/X5403F/X5403F00.htm
Selin, M.J. Emballage pour l’exportation, le rôle de l'emballage
dans le système de distribution. 1998. Centre du Commerce interna-
tional CNUCED/OMC Note No 42 :
www.intracen.org/Tdc/Export%20packaging/EPN/French/epn42f.pdf

72 Le conditionnement des produits agricoles


En Anglais
Coles, R. Kirwan, M. J. and McDowell, D., Food Packaging Techno-
logy, Blackwell Publishing, 2003.
FAO, Conditionnement de semences de céréales et de légumineu-
ses à grain, ISBN 92-5-200980-9
Fellows, P.J. and Axtell, B.L., Appropriate Food Packaging, 2nd
Edn, Practical Action Publishing, Rugby, 2002.
Hirsch, A., Flexible Food Packaging, Van Nostrand Reinhold, New
York, 1991.
Levy, G.M. (Ed.), Packaging, Policy and the Environment, Aspen
Publishers, Gaithersbury, MD, USA, 2000.
Mathlouthi, M. (ed.), Food Packaging and Preservation, Chapman
& Hall, Inc. New York, NY, 1994.
Obi-Boatang, P. and Axtell, B.L., Packaging, Food Cycle Technology
Sourcebook, Practical Action Publishing, Rugby, UK, 1995.
Paine, F.A and Paine, H.Y., Handbook of Food Packaging, 2nd Edi-
tion, Blackie Academic and Professional, London, 1992.
Paine, F.A. (Ed.). The Package Users Handbook, Van Nostrand
Reinhold, New York, NY, 1991.
Robertson, G.L., Marcel Dekker, Food Packaging - principles and
practice, New York, 1993.
Soroka, W., Fundamentals of Packaging Technology, Institute of
Packaging Professionals, Herndon, VA, USA, 1995.
Stewart, B., Packaging Design, Lawrence King Publishing, 361-373
City Rd, London EC1V 1LR, 2007.
Takashi Kadoya (Ed.), Food Packaging, Academic Press, New York,
NY, 1990.
Twede, D. and Goddard, R., Packaging Materials, Pira International,
Surrey, UK, 1998.

Practical Action Technical Briefs


www.practicalaction.org/packiging-and-bottling-answers
Sur : Canning food, Crown Cork Machine, Filling and Sealing Packa-
ged Foods, Food Labelling, Jam Jar Sealer, Packaging foods in glass,
Packaging materials for food, Washing and Steam Sterilising of Bot-
tles.

Bibliographie 73
Adresses utiles
AAFEX
Association Afrique agro Export (AAFEX) : l’AAFEX est une asso-
ciation africaine d’exportateurs de produits agricoles et agroalimentai-
res qui a été créée pour appuyer le développement des PME agroali-
mentaires africaines à l’exportation. Elle est composée de plus de 90
membres actifs (les entreprises) et d’une douzaine de membres asso-
ciés (les organisations professionnelles), originaires principalement de
16 pays d’Afrique (Bénin, Burkina-Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire,
Gabon, Gambie, Ghana, Guinée Madagascar, Malawi, Mali, Niger,
Ouganda, Sénégal, Togo …).
Lot 4&6 Sacré Cœur III VDN, Apt1G
BP 45 028 Dakar-Fann, Sénégal
T/F : +221 33 867 94 80, W : www.aafex.com

CSI
Centre du commerce international, http://www.intracen.org/welcome-
fr.htm, liste de publications et références en français:
www.intracen.org/eshop/f_f_Publications.asp?LN=FR

ILEIA
Centre pour l’information sur l’agriculture durable à faibles intrants
externes. Promeut les échanges d’information pour les exploitants
agricoles de petite échelle dans le Sud par le biais de l’identification
de technologies prometteuses. Des informations concernant ces tech-
nologies sont transmises principalement par le biais du magazine
AGRIDAPE. Tous les articles peuvent être consultés en ligne.
Contact : ILEIA, Zuidsingel 16, 3811 HA Amersfoort, Pays-Bas
T : +31 33 4673870, F : +31 33 4632410
E : [email protected], W : www.leisa.info (Site aussi en français) et
www.agridape.leisa.info

Sealed Air : est un des principaux producteurs de matériaux et systè-


mes d'emballage, pour la protection, la présentation et le conditionne-

74 Le conditionnement des produits agricoles


ment alimentaire, pour les marchés industriels et la grande consomma-
tion.
Emballage Alimentaire - Afrique Sub-Equatoriale
T : +27 (0)11 923 4600, F : +27 (0)11 394 1205 (Afrique du Sud)
E: [email protected], W : www.sealedair-
emea.com/eu/fr/products/FOOD/packforum_specifics.html

TPA
Plateforme d’information sur « technologie et partenariat en agroali-
mentaire. W : www.infotpa.org

Adresses utiles 75
Glossaire
Aflatoxines Poisons produits par les moisissures dans les
graines, les noix et les légumes à gousse, pou-
vant endommager le foie ou provoquer le can-
cer et autres maladies. Elles ne sont détectables
ni à l’œil ni au goût dans les aliments. La pré-
vention du développement des moisissures est
donc d’importance capitale.
Barrière Résistance du matériel de conditionnement à
l’humidité, à l’air, à la lumière, aux microor-
ganismes ou aux dommages physiques (écra-
sement ou perforation).
Biodégradable Matériel se dégradant par l’action naturelle des
microorganismes, de l’eau, de la lumière ou de
l’air.
Conditionnement Opération consistant à entourer un produit par
une première enveloppe. Par extension, ce
terme peut désigner l’enveloppe ou
l’emballage primaire, avec ou sans produit
Contamination Inclusion accidentelle dans un produit de maté-
riaux tels que la poussière, les éclats de bois ou
de verre, les microorganismes, etc.
Conteneur d’expédition Conteneur protégeant les produits alimentai-
res ou plusieurs autres conteneurs plus petits
durant le transport et la distribution.
Conteneur pour la vente au détail Conteneur servant à la vente au dé-
tail et au stockage domestique (appelé aussi
unité-consommateur).

Durée de conservation en stock avant achat Période durant laquelle un


produit peut être entreposé avant que des mo-
difications de goût, de couleur ou de sécurité
ne le rendent invendable au consommateur.

76 Le conditionnement des produits agricoles


Emballage sous film étirable Un film de polyéthylène spécial collant
sur lui-même, mais non sur d’autres emballa-
ges ou produits, permet d’emballer étroitement
d’autres emballages.
Emballage sous film rétractable Un film de polyéthylène chauffé en-
veloppe étroitement d’autres emballages.
Enzymes Protéines naturelles contenues dans les pro-
duits alimentaires. Elles peuvent changer la
couleur, le goût, la texture ou la valeur nutri-
tionnelle du produit.
Filet Saillie en hélice sur une pièce cylindrique ou
conique (capsule, goulot)
Film feuilleté Film en plastique fait de deux ou plusieurs ma-
tériels collés ensemble.
Flaveur parasite Combinaison de l’odeur et de la saveur com-
muniquée à un produit conditionné par un con-
taminant.
Gerber Empiler
Imperméable Empêche le passage d’un liquide ou de l’air.
(p. ex. un film est imperméable si l’air ne peut
pas passer au travers).
Inviolabilité avant achat et témoin d’effraction Dispositif placé sur un
emballage pour résister à l’ouverture ou mon-
trer s’il y a eu tentative d’ouverture.
Microorganismes Organismes très petits, invisibles jusqu’à ce
qu’ils se retrouvent en grand nombre. Com-
prennent les bactéries, les levures et les moi-
sissures.
Poids net Poids du produit contenu dans un emballage
Polyéthylène Type de film plastique le meilleur marché dans
les pays en développement. Il est très souvent
utilisé pour conditionner les produits alimen-
taires. Comme il s’étire et se rétracte sous
l’effet de la chaleur, il est utilisé également
pour le conditionnement sous film étirable ou
rétractable. Le polythène est un plastique so-

Glossaire 77
lide et épais (500 gauge) formant une bonne
barrière contre l’air et l’humidité.
Polypropylène Ressemble au polythène, c’est un film plus
solide et plus clair et forma une meilleur bar-
rière contre l’humidité et les odeurs. Il ne se
rétracte pas comme le polythène. Il devient de
plus en plus disponible, bien qu’il soit généra-
lement plus coûteux.
Pulpe de papier Sorte de papier mâché
PVC PVC (polychlorure de vinyle) est un plastique
rigide pouvant être rendu flexible par un cer-
tain traitement. Il est utilisé pour conditionner
les caisses et les bouteilles, et pour d’autres
usages exigeant un plastique solide.
Rancissement Développement de flaveurs parasites dans les
produits gras, entraînant la détérioration.
Risques Influences telles que la chaleur, la lumière,
l’écrasement ou les microorganismes risquant
d’endommager un produit.
Suremballage Emballage de protection ou de renfort autour
de produits déjà emballés
Thermoscellage Deux couches de films plastiques soudés en-
semble à chaud.
Viscosité L’« épaisseur » d’un liquide ou sa résistance à
l’écoulement. Par conséquent, l’eau est « fine
», elle a une faible viscosité, tandis que le miel
est « épais » et a une forte viscosité.

78 Le conditionnement des produits agricoles

Vous aimerez peut-être aussi