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Rapport Annuel 2016

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Jardin

botanique
Meise
Rapport annuel
2016
Jardin
botanique
Meise
Rapport annuel
2016
Sommaire

Découvrir et inventorier la biodiversité


6 – 12

Comprendre les écosystèmes


13 – 16

Préserver le monde végétal


17 – 21

Valoriser notre patrimoine


22 – 25

(Re)connecter les plantes et les hommes


26 – 29

Inspirer et informer
30 – 38

Développer une infrastructure


de pointe pour les visiteurs et la recherche
39 – 49

Organisation
50 – 53

Le Jardin botanique en chiffres


54 – 77
Avant-propos

Dans un monde en mutation rapide, toujours plus glo- restauration » est pris en charge par le BGCI. Cet objec-
balisé, les jardins botaniques ont dû se diversifier : le Jar- tif concerne tout particulièrement les jardins botaniques.
din botanique Meise peut en témoigner. La coopération, Une réunion consultative internationale des partenaires a
à l’échelle nationale et internationale, figure au cœur des été organisée par le Jardin botanique Meise au Château de
activités de notre Jardin ; elle nous permet d’aborder les en- Bouchout en 2003. Elle avait pour but d’évaluer les champs
jeux liés aux activités humaines qui exercent une pression d’intervention et les implications de la mise en œuvre d’une
croissante sur toute forme de vie végétale. Souvent, les gens approche écosystémique. Cette réunion a aussi permis de
n’ont pas conscience de ces menaces, en raison d’un phéno- définir des objectifs secondaires, des étapes clés, un réfé-
mène appelé « indifférence aux plantes » (plant blindness), un rentiel et une série d’indicateurs pour mesurer les avancées
concept introduit en 1998 par Wandersee & Schussler, qui dans la réalisation de l’objectif 8. Depuis lors, la Stratégie
le définissent comme « l’incapacité de voir ou de remarquer mondiale pour la conservation des plantes a été évaluée, et
les plantes dans son propre environnement, conduisant à ses objectifs mis à jour pour la période 2011-2020. L’objec-
l’incapacité de reconnaître l’importance des végétaux dans tif 8 est devenu : « inclusion d’au moins 75 % des espèces vé-
la biosphère et dans les questions humaines ». L’indiffé- gétales menacées dans des collections ex situ, de préférence
rence aux plantes se traduit aussi par « l’incapacité d’appré- dans le pays d’origine, au moins 20 % d’entre elles restant
cier l’esthétique et les caractères biologiques particuliers » disponibles pour des programmes de régénération et de
des plantes et par le « jugement anthropocentrique malen- restauration ».
contreux selon lequel les végétaux sont inférieurs aux ani-
maux, menant à la conclusion erronée qu’ils ne méritent À l’heure actuelle, 196 États reconnaissent le texte de
pas la considération des humains ». la Stratégie comme juridiquement contraignant. Chaque
pays dispose d’un point focal pour l’aider à progresser vers
Dans les nations industrialisées, les plantes sont souvent les objectifs de la Stratégie. En Belgique, cette entité est le
reléguées au second plan. Heureusement, des défenseurs Jardin botanique Meise représenté par son administrateur
de la nature, des biologistes et des botanistes ont réagi, général, le Dr Steven Dessein.
conscients depuis des décennies des menaces qui pèsent
sur les plantes et leurs milieux. Le Congrès botanique de Le présent rapport annuel du Jardin botanique Meise
Saint-Louis, Missouri (1999) a reconnu la conservation des est structuré en référence aux 16 objectifs de la Stratégie.
plantes comme priorité internationale urgente. Il fut suivi Les politiciens et décideurs belges pourront y suivre faci-
par la Déclaration de Gran Canaria (2000) appelant à une lement l’état d’avancement annuel, mais aussi l’utiliser dans
stratégie spécifique de conservation des plantes. Celle-ci les échanges internationaux. La Stratégie a joué un rôle dé-
fut reconnue par la Conférence des parties à la Conven- terminant dans l’orientation de nos programmes et le choix
tion sur la diversité biologique (CBD). Le Botanic Gardens de nos activités. En application directe de la Stratégie, les
Conservation International (BGCI) et son secrétaire géné- activités d’éducation et le travail avec les organisations
ral de l’époque, Peter Wyse-Jackson, ont été les chevilles étroitement liées à la conservation in situ ont été privilégiés.
ouvrières de la mise sur pied de la Stratégie mondiale pour
la conservation des plantes (GSPC). Plusieurs congrès in- En tant que président du conseil d’administration,
ternationaux y ont été consacrés et ont abouti à l’ajuste- je tiens à exprimer les sentiments favorables du conseil
ment des résultats attendus et à la définition de 16 objec- quant aux activités du Jardin, et à formuler l’espoir que les
tifs. Ceux-ci ont été transposés en 2002 dans la législation grandes évolutions à venir rendront notre Jardin encore
belge et dans celle de tous les États signataires de la CBD. plus à même de relever les défis pour la planète, aujourd’hui
De nombreuses organisations internationales y ont pris des comme demain.
responsabilités, notamment l’Union internationale pour la
conservation de la nature (IUCN), l’Institut international
des ressources phytogénétiques (IPGRI), le Programme
des Nations unies pour l’environnement (UNEP), l’Organi- Jan Rammeloo
sation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation Président du conseil d’administration
(FAO), le Fonds mondial pour la nature (WWF), l’Organi-
sation des Nations unies pour l’éducation, la science et la
culture (UNESCO) et le BGCI. Ces organisations jouent
le rôle de « chef de file » pour un ou plusieurs des objectifs
adoptés.

L’objectif 8 : « inclusion d’au moins 60 % des espèces vé-


gétales menacées dans des collections ex situ, de préférence
dans le pays d’origine, au moins 10 % d’entre elles restant
disponibles pour des programmes de régénération et de
Introduction

Le tourisme de jardins est en croissance et attire chaque les institutions flamandes, belges et internationales. L’ex-
année 250 millions de visiteurs dans les jardins botaniques pertise de nos scientifiques est toujours plus reconnue, par
et arboretums du monde entier. Le Jardin botanique Meise conséquent nous effectuons davantage de consultances.
s’inscrit dans cette tendance : le nombre de visiteurs
« uniques » a été multiplié par deux au cours de la dernière Le « Plan directeur 2015-2026 » contient les grandes
décennie et le Jardin est devenu une attraction touristique lignes stratégiques des investissements dans notre Jardin.
significative en Belgique. En 2016, un nouveau record a été Parmi ceux-ci, on peut épingler les nouveaux centres d’ac-
battu avec près de 132 000 visiteurs. Nous estimons que ce cueil aux deux entrées et un nouveau complexe de serres.
succès est le résultat des nombreux événements organisés, À côté des nouvelles constructions, il y a des équipements
entre autres les activités célébrant les différentes saisons. vieillissants (plus de 60 ans) qui arrivent en fin de service. Il
Si on le compare aux autres jardins européens, ce nombre faudra encore plusieurs années pour que toute l’infrastruc-
reste cependant assez faible. C’est pourquoi l’ambitieux ture du Jardin soit parfaitement adaptée. En 2016, les pre-
business plan « Jardin botanique Meise 2.0 » a vu le jour en mières rénovations d’importance ont concerné une partie
2016, avec pour objectif de doubler le nombre de visiteurs du réseau d’égouttage et l’électricité.
pour atteindre 250 000 en 2024. Ce projet sera soutenu
au cours des prochaines années par un subside de 2,9 mil- C’est à toute son équipe que le Jardin botanique Meise
lions d’euros de l’Agence flamande en charge du tourisme doit son succès en 2016. C’est pourquoi je tiens à remercier
(Toerisme Vlaanderen). L’obtention de ce subside marque tout le personnel, les guides, les bénévoles et les membres
un tournant pour notre Jardin. du conseil scientifique et du conseil d’administration pour
leur enthousiasme, leurs idées et leur engagement de tous
Au succès de notre Jardin sur le plan touristique en 2016 les instants.
s’ajoute l’imposant travail de nos scientifiques. Ensemble,
ils ont décrit 68 nouvelles espèces, parmi lesquelles de mi- Je ne doute pas qu’en tant que lecteur de ce rapport,
nuscules diatomées des îles antarctiques, des champignons vous apprécierez nos multiples réalisations de 2016 et j’es-
comestibles du Katanga et des espèces d’arbres en danger père vous accueillir prochainement dans notre Jardin, que
au Gabon. De plus, le nombre de contributions scientifiques ce soit en tant que chercheur, visiteur, ou participant à une
a continué à croître et le Jardin a été bien présent, tant en activité « MICE » (Meetings, Incentives, Conferencing and
Belgique qu’à l’étranger, au travers de sa participation à des Exhibitions).
symposiums, des conférences et des expéditions.

Le 31 mai est à marquer d’une pierre blanche : en pré-


sence du ministre Philippe Muyters, le premier spécimen Steven Dessein
d’herbier a été numérisé dans le cadre du projet « Digitale Administrateur général
Ontsluiting Erfgoedcollecties ». À la fin de l’année, près
de 700 000 images avaient été réalisées ; elles seront bien-
tôt accessibles sur notre nouveau site Web. Dans le même
temps, nos jardiniers opéraient les préparations nécessaires
en vue des plantations en 2017 dans les serres rénovées du
Palais des Plantes.

L’importance de notre mission d’éducation, de notre re-


cherche et de nos collections se reflète aussi dans le nombre
de projets auxquels nous avons pris part en 2016. En plus du
subside déjà mentionné pour le business plan touristique,
nous avons obtenu dix projets externes, collaborations avec
Découvrir
et inventorier
la biodiversité
À l’heure actuelle, le nombre total d’espèces sur notre
planète demeure inconnu. Beaucoup de ces espèces
restent à découvrir, en particulier dans les régions tro-
picales et au sein de groupes comme les champignons et
les algues. Cela constitue une lacune scientifique impor-
tante vu que les espèces sont les constituants de base des
écosystèmes et que leur connaissance est essentielle à la
compréhension du fonctionnement de notre planète.

Découvrir, décrire, nommer et classer les espèces est


au cœur de notre recherche scientifique. Nos taxono-
mistes combinent des méthodes classiques, comme la
morphologie, l’histologie et l’anatomie avec des tech-
niques modernes, notamment la microscopie électro-
nique à balayage, l’imagerie numérique et le barcoding
de l’ADN. Le résultat vise à ordonner, d’une manière ac-
ceptée à l’échelle mondiale, stable et scientifique, toutes
les formes de vie dans un système qui reflète leur ori-
gine et leur évolution. Les données taxonomiques et les
outils d’identification, comme les Flores, développés par
nos spécialistes sont d’une importance cruciale dans de
nombreux autres domaines de recherche et pour des ac-
tivités à but commercial.
Nouveautés pour la science

La diversité des plantes, des algues et des champignons est pro-

Ochrolechia kerguelensis Ertz & Kukwa, une nouvelle


digieuse. Alors que la flore de certains pays est bien connue, beau-
coup de régions regorgent d’espèces qui doivent encore être décou-
vertes par les scientifiques. Décrire et nommer de nouvelles espèces
constitue une des activités principales des taxonomistes du Jardin
botanique Meise.

espèce de lichen subantarctique.


Les chercheurs de notre Jardin sont spécialistes des flores de cer-
taines parties d’Europe, d’Afrique, d’Asie du Sud-Est et des îles
antarctiques, entre autres. Dans ces régions, ils mènent des études
approfondies à la recherche de nouveautés taxonomiques. En 2016,
le personnel de notre Jardin a publié un total de 68 espèces nouvelles

Photo Damien Ertz.


pour la science.

Cinq nouvelles espèces d’Afrique centrale ont été décrites dans le


genre africain Englerophytum (Sapotaceae). Parmi celles-ci, Englero-
phytum gigantifolium O. Lachenaud & L. Gaut., n’est connue que d’une
<
localité au Gabon où son habitat est menacé par des activités minières.
Une diminution de l’étendue et de la qualité de son habitat forestier
ainsi que du nombre de ses sous-populations et de ses individus ma-
tures est à craindre. Par conséquent, E. gigantifolium est provisoirement
considérée comme en danger critique selon les critères de l’Union in-
ternationale pour la conservation de la nature (IUCN). Un travail de
terrain complémentaire est nécessaire pour déterminer si cette espèce
est présente dans d’autres localités et confirmer si cette catégorie re-
flète bien la menace qui pèserait sur elle.

À l’ère des analyses d’ADN, la délimitation des genres constitue


un enjeu majeur pour beaucoup de groupes de plantes et de cham-
pignons. La combinaison d’évidences moléculaires et de données
morphologiques détaillées permet de mieux comprendre les rela-
tions d’évolution au sein des familles. Une conséquence de ce travail
a conduit, par exemple au sein des Poaceae ou graminées, à trans-
férer dix espèces du genre Brachiaria vers le genre Urochloa. Parmi
celles-ci, Urochloa turbinata (Van der Veken) Sosef et U. wittei (Ro-
byns) Sosef, nouvellement recombinées et toutes deux endémiques
de la province du Katanga en République démocratique du Congo
(RDC).

Les études phylogénétiques menées au Jardin botanique Meise ont


Englerophytum gigantifolium O. Lachenaud & L. Gaut.,

permis de décrire quatre nouvelles espèces de chanterelles africaines


une nouvelle espèce de Sapotaceae du Gabon.

(Cantharellus guineensis De Kesel & Yorou, C. mikemboensis De Kesel


& Degreef, C. pseudomiomboensis De Kesel & Kasongo et C. strami-
neus De Kesel). Il est remarquable que des espèces de champignons
collectées par les populations locales en forêts claires ou en forêts
denses et vendues sur les marchés n’avaient, jusqu’alors, jamais été
décrites ni nommées scientifiquement !

En 2016, les cours d’eau d’Afrique centrale ont révélé six nouvelles
Photo Olivier Lachenaud.

diatomées. L’une d’elles, Eunotia leonardii J.C.Taylor & Cocquyt, a été


baptisée en l’honneur de Jean Léonard, un ancien membre du per-
sonnel, qui avait collecté du matériel dans les environs de Kisangani
(RDC) et qui l’avait déposé dans notre herbier afin de le rendre ac-
cessible pour de futures études.

> La découverte de diatomées a permis l’accroissement du nombre


de nouvelles espèces décrites en 2016. Ce fut spécialement le cas
pour les échantillons collectés dans les lacs et les zones de suinte-
ment des îles antarctiques desquels 29 diatomées ont été isolées et
décrites. Les régions antarctique et subantarctique demeurent des
territoires inconnus et fascinants pour nos études. En plus du cor- 7.
tège de nouvelles diatomées, Ochrolechia kerguelensis Ertz & Kukwa
est le premier nouveau lichen décrit des îles Kerguelen. Ce taxon
est maintenant intégré à l’étude phylogénétique du genre réalisée
à l’échelle mondiale par une équipe internationale dont fait partie
le Jardin botanique Meise. C’est une fierté pour le Jardin de comp-
ter en ses rangs des spécialistes internationaux qui contribuent à la
connaissance de la vie sur Terre.

Publications :
2, 10, 11, 15, 18, 19, 21, 30, 31, 32, 33, 44, 47, 51, 53, 56, 57, 58, 59, 60,61,
62, 63, 69, 74, 98
Des inventaires botaniques
contribuent à la reconnaissance
du parc national de la Lomami

Le Jardin botanique Meise dispose d’une connaissance et d’une


expertise approfondies en matière de collaboration à des projets
en République démocratique du Congo (RDC). L’un d’entre eux
était mené en partenariat avec la Fondation Lukuru, une organi-
sation qui soutient des projets de conservation de grands singes
sur le terrain. Cette collaboration visait à assurer un statut de parc
national à une vaste région (8 874 km2) de forêt primaire au sein
du plus grand espace forestier de la RDC, territoire resté jusqu’ici
insondé par les chercheurs. C’est avec le soutien du travail consi-
dérable du personnel de notre Jardin que cet objectif a été atteint
en 2016, quand le Premier Ministre de la RDC, M. Augustin Ma-
tata Ponyo, a officiellement institué le Parc national de la Lomami.
C’est le premier parc national créé dans le pays depuis 1970 et le
huitième seulement à bénéficier du plus haut niveau de protection.
Nous sommes fiers d’avoir joué un rôle dans cette réalisation.

Le Jardin botanique Meise a été associé au projet après que la


Fondation Lukuru a reconnu l’importance de ce site, en 2007. La
région est arrosée par les rivières Tsuapa, Lomami et Lualaba, qui
traversent le bassin du Congo. Après une première phase consa-
crée à l’installation d’un camp de base à Katopa, au recrutement
de gardes et à l’étude de la diversité animale, la Fondation Lukuru
a confié au Jardin botanique Meise et au Jardin botanique du Mis-
souri (Saint-Louis, États-Unis) une mission d’assistance dans le
cadre de l’inventaire botanique de la région.

Une première expédition en 2015 a réuni trois équipes botaniques


Marc Sosef et Terese Hart (programme Leader) traversant une

à Katopa. Deux d’entre elles menaient des inventaires généraux


des différents types de forêts et de savanes, tandis que la troisième
réalisait des relevés détaillés dans des placettes forestières d’un
hectare. Dix étudiants congolais faisaient partie des équipes, ainsi
savane au retour du camp de base de Katopa.

que quelques guides locaux qui collectaient des fleurs et des fruits
dans les hauts arbres.

Des étuves rudimentaires, alimentées par des feux de brous-


sailles, permettent de faire sécher le matériel récolté. C’est ainsi
Photo Corneille Ewango.

que les 500 premiers spécimens végétaux à être répertoriés dans la


région ont été séchés et transportés à Meise et à Saint-Louis pour
y être identifiés par des spécialistes. Ces échantillons contenaient
plusieurs espèces nouvelles pour la science. Une petite cabane a
été construite au camp de base de Katopa afin d’abriter un dupli-
cata des spécimens d’herbier. Ils devaient servir de référence pour
la détermination du nouveau matériel que les étudiants formés >
continuent à récolter dans la région.

En mai 2016, nous avons tous été choqués d’apprendre que le


camp de Katopa avait été attaqué par des soldats rebelles et com-
plètement incendié. Fort heureusement, personne n’a été blessé.
En revanche, la perte du matériel, y compris l’herbier de référence,
constitue un sérieux revers pour le programme et démontre l’im-
portance de la duplication du matériel d’herbier hors site.
Fleurs d’une nouvelle espèce du genre Psydrax (Rubiaceae)

8.
dans la forêt de Lomami.
Photo Marc Sosef.

<
Extraordinaire diversité au cœur de la forêt ombrophile
de basse altitude, Mabounié, Gabon.
Photo Ehoarn Bidault.

>

Un bond en avant dans


la réalisation de la Flore du Gabon

En Afrique centrale, le Gabon présente une biodiversité ex-


ceptionnelle. Considérées comme les plus riches en espèces en
Afrique, ses forêts ombrophiles de basse altitude recouvrent 80 %
du territoire. Reconnaissant cette richesse, l’ancien président du
Gabon, M. Omar Bongo, a créé, en 2002, 13 nouveaux parcs natio-
naux couvrant 10 % de la superficie du pays. Notre connaissance de
la diversité botanique du Gabon, en particulier celle de ces parcs,
reste cependant limitée. On dénombre actuellement 5 500 espèces
pour le pays, mais la fréquence des découvertes récentes laisse
penser qu’il y en aurait plus de 7 000.

Le Jardin botanique Meise coordonne l’édition d’une Flore du


Gabon en plusieurs volumes. En 2016, la série a été augmentée de
deux volumes intégrant quelque 350 espèces. Plus de trois quarts
d’entre elles concernent les Papilionoideae, une sous-famille de lé-
gumineuses. Sur les huit spécialistes à qui l’on doit cet avancement
exceptionnel, deux travaillent au Jardin botanique Meise.

Une Flore est un outil essentiel à la conservation et s’avère donc


incontournable pour la préservation et la gestion durable de cette
région, si riche sur le plan botanique. Par exemple, un gestionnaire
Millettia mannii, un petit arbre parfois planté comme espèce

de parc a besoin de savoir quelles espèces poussent dans le parc,


lesquelles sont rares, lesquelles sont endémiques du Gabon, ou les-
quelles présentent un intérêt pour la faune ou pour les humains. Il
est primordial de pouvoir discerner une espèce rare d’une espèce
proche plus commune et d’obtenir des renseignements sur leur éco-
logie. Toutes ces informations sont disponibles dans une Flore, via les
clés de détermination, les noms scientifiques corrects, les descrip-
ornementale, Mabounié, Gabon.

tions morphologiques mettant en exergue les critères diagnostiques,


Photo Olivier Lachenaud.

les noms vernaculaires, les indications de rareté, l’écologie, etc.

Le traitement d’une famille représente un énorme travail et né-


cessite l’intervention d’experts. La série de la Flore du Gabon a été
amorcée au début des années 1960 par le Muséum national d’His-
toire naturelle à Paris. En 2005, 60 % des espèces avaient été trai-
< tées en 37 volumes, mais la progression se faisait plus lente. C’est
alors notre institution sœur à Wageningen (département de Bio-
systématique de l’université de Wageningen, Pays-Bas, actuelle- 9.
ment rattaché au centre pour la biodiversité Naturalis à Leiden)
qui a pris le relais. Entre 2009 et 2013, huit volumes comprenant
450 espèces ont été publiés sous son égide. En 2014, le Jardin bota-
nique Meise et Naturalis ont conclu un accord pour produire cette
Flore conjointement et c’est notre Jardin qui prend en charge la
coordination. L’exploration botanique se poursuit au Gabon, élar-
gissant notre connaissance de sa diversité végétale, et alimentant
la Flore du Gabon en vue de son achèvement.

Publications :
129, 132, 133, 134, 138
Les bananiers de l’île de Bougainville
(Papouasie Nouvelle-Guinée)

Avec une production annuelle dépassant les 140 millions de tonnes


pour une valeur de près de 45 milliards de dollars, la banane est le
quatrième aliment le plus cultivé sur la planète, après le maïs, le blé
et le riz. Ces quantités énormes sont consommées à 85 % par les po-
pulations locales en Asie, en Afrique et en Amérique du Sud, seule-
ment 15 % de la production mondiale de bananes étant exportée vers
l’Europe et les États-Unis. Rien qu’en Afrique, 90 millions de per-
sonnes dépendent des bananes pour leur alimentation quotidienne.

Rare Musa Fe’i cultivar found on Buka Island.


Malgré leur importance économique et leur rôle majeur dans la pro-
duction alimentaire, les bananiers restent largement méconnus du
point de vue de la taxonomie, de l’écologie et de l’évolution.

Photo Gabriel Sachter-Smith.


C’est pourquoi une expédition de trois semaines a été menée
dans l’une des régions où la culture des bananes aurait commencé,
la Papouasie-Nouvelle-Guinée (PNG). Une équipe de cinq scienti-
fiques du National Agricultural Research Institute (Laloki, PNG),
de Bioversity International (anciennement IPGRI) (Montpellier,
France) et du Jardin botanique Meise ont prospecté l’île isolée de
Bougainville, située à environ 800 km au large de l’île principale de <
Nouvelle-Guinée. Le but de cette expédition était de découvrir de
nouveaux cultivars de bananiers comestibles, ainsi que d’étudier les
différentes populations de bananiers sauvages qui poussent sur l’île.
En tout, 24 populations de deux bananiers sauvages (Musa bukensis
et Musa maclayi subsp. maclayi) ont fait l’objet de prélèvements, de
4x4 with collected banana suckers on top of the roof.

même qu’une cinquantaine de nouveaux cultivars comestibles, in-


connus ailleurs et utiles pour le développement des cultures. Des
surgeons de ces nouveaux cultivars ont été transportés sur l’île
principale de Papouasie-Nouvelle-Guinée, où ils sont actuellement
cultivés dans la station bananière de Laloki. Chaque prélèvement
était accompagné de descriptions détaillées de son habitat, de sa
Photo Gabriel Sachter-Smith.

morphologie générale et des espèces animales et végétales asso-


ciées. La prochaine étape consistera à examiner les populations
sauvages de Musa bukensis et de Musa maclayi subsp. maclayi, et les
cultivars nouvellement récoltés, à la lumière de méthodes molécu-
laires. Cela afin de déterminer la vitesse de reproduction des bana-
niers à l’état sauvage et le nombre d’origines différentes de bananes
comestibles. >

Dynamique évolutive et
biogéographie des Musaceae

L’Asie du Sud-Est tropicale est l’une des régions les plus riches en
espèces au monde. Cette richesse résulte de l’histoire géologique
et climatique de la région, qui a abouti à des différences notables
entre la péninsule indo-birmane (Birmanie, Thaïlande, Laos, sud-est
de la Chine, Vietnam et Cambodge) et l’archipel malais (Indonésie,
Malaisie, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Philippines). Outre la pré-
sence de nombreuses familles de plantes en Asie du Sud-Est tropi-
cale, cette région héberge aussi la plupart des espèces de la famille
des bananiers, les Musaceae. Une étude récente de l’évolution des
bananiers a montré un lien entre l’origine et la diversification des
Dispersal pathway of the genus Musa in Southeast Asia

Musaceae, d’une part, et l’histoire géologique du sous-continent de


l’Asie du Sud-Est, d’autre part. Dans cette étude, nous avons utilisé
10 . des techniques moléculaires pour reconstituer l’arbre généalogique
des bananiers. Des datations de l’histoire des Musaceae ont été ob-
tenues grâce aux fossiles connus ; un modèle évolutif a été déduit
de la reconstruction d’aires ancestrales et d’analyses de vitesse de
diversification. Nos résultats montrent que les principaux groupes
de bananiers trouvent tous leur origine dans le nord de la péninsule
the last 30 million years.
Photo Steven Janssens.

indo-birmane, au début de l’Éocène (il y a 56 millions d’années), à


une époque où la plupart des îles présentes actuellement dans le
Sud-Est asiatique, comme Java et Bornéo, n’existaient pas. Il a fallu
que ces îles émergent, des millions d’années plus tard, pour que les
espèces de bananiers puissent coloniser ces nouveaux territoires au
climat favorable. <
Le Guide des plantes sauvages
du Benelux, une nouvelle Flore
richement illustrée

Quelle est donc cette plante ? Les amoureux et autres curieux de


la nature y perdent souvent leur latin… Jusqu’à présent, concernant
les plantes sauvages du Benelux, il n’existait qu’une flore scienti-
fique plutôt destinée aux professionnels, aux amateurs éclairés et
aux étudiants en botanique. Avec le présent guide de terrain édité
par le Jardin botanique Meise à destination du grand public, toute
personne pourra désormais reconnaître très facilement la plupart
des plantes sauvages de nos régions.

Ce guide de terrain unique en son genre reprend plus de 1 300 es-


pèces de plantes sauvages que l’on peut observer en Belgique, aux
Pays-Bas et au Grand-Duché de Luxembourg, mais aussi dans les
régions frontalières du nord de la France. Seuls les graminées, les
laîches et les joncs ne sont pas repris. La flore suit les avancées ré-
centes concernant la classification des plantes à fleurs et la délimi-
tation des espèces. Cette base scientifique rigoureuse est complétée
par plus de 5 000 photos d'une qualité et d’une netteté exception-
nelles. Celles-ci illustrent aussi bien le port de la plante que les dé-
tails floraux, dont certains sont photographiés pour la première fois
de très près en focus stacking, à partir de matériel frais. Les clés de
détermination simples à utiliser, les descriptions claires et concises,
les photos en couleurs et les cartes de distribution permettent une
identification aisée des différentes espèces.

Cet ouvrage est né de la rencontre fructueuse entre Ruud van der


Meijden et Fabienne Van Rossum, deux botanistes qui partageaient
une même passion : l’étude de la flore de nos régions. Leur travail
de vulgarisation scientifique est illustré par un photographe talen-
tueux, Maarten Strack van Schijndel. Cette publication est aussi un
bel exemple de coopération botanique étroite à l’échelon européen
– pas seulement par ses auteurs de pays différents, mais également
par la compilation des données de distribution et la mise à disposi-
tion de photos rendues possible grâce à la collaboration de spécia-
listes d’instituts et de sociétés renommés de Belgique, des Pays-Bas,
du Grand-Duché de Luxembourg et de France.

Ce guide de terrain, qui existe aussi en néerlandais et en anglais,


À la recherche de la plante perdue…

est le compagnon idéal tant pour les botanistes, débutants ou pro-


fessionnels, que les amateurs de balades à la découverte des sur-
prises que réserve la flore de nos régions.
Photo Francine Bailly.

Publications:
139, 140, 141

<

11 .
photographier des plantes sur le terrain.
Maarten Strack van Schijndel en train de

Photo Fabienne Van Rossum.

>
Vers une flore du Katanga

Le Haut-Katanga, dans le sud de la République démocratique du


Congo (RDC), possède une flore très riche et phytogéographi-
quement diversifiée. La végétation forestière naturelle comprend
la forêt claire (encore appelée miombo), dominée par des espèces à
distribution zambézienne, la forêt dense sèche (muhulu) et les ga-
leries forestières (mushitu), ces deux dernières avec une contribu-
tion importante d’espèces à distribution guinéo-congolaise.

Le Katanga subit une déforestation rapide, due principalement


aux activités minières et à la production de charbon de bois, qui
met en péril le point chaud de biodiversité que représente le Ka-
tanga. La connaissance de la flore du Katanga reste très insuffi-
sante. Le dernier catalogue complet, datant de 1921, est totalement
obsolète. Cette lacune de connaissance handicape sérieusement la
mise au point d’une politique de conservation.

En collaboration avec l’université libre de Bruxelles et l’asbl


congolaise « Biodiversité au Katanga-BAK », le Jardin botanique
Meise vient de publier un ouvrage illustré consacré aux arbres et
arbustes du Haut-Katanga. Durant la préparation de l’ouvrage,
une check-list a été mise à jour. Elle comprend à présent environ
700 espèces d’arbres et arbustes (lianes exclues). Les quelques
chiffres qui suivent illustrent l’état encore très lacunaire de la
connaissance de la flore de cette région :

• 29 taxons de la liste sont nouveaux pour le Haut-Katan-


ga, dont 11 sont nouveaux pour l’ensemble de la RDC ;

Cover of the book Arbres et arbustes du Haut-Katanga.


• 22 taxons n’étaient pas signalés dans les volumes publiés
de la Flore d’Afrique centrale ; 39 taxons précédemment
signalés demandent confirmation ;

• 33 taxons avaient été signalés par erreur. Vingt taxons


sont strictement endémiques du Haut-Katanga, mais la
plupart demandent une réévaluation de leur valeur tax-
onomique.

Au cours de la préparation du livre, 500 arbres ont été marqués


in situ et géoréférencés. Ils ont été suivis pendant trois ans afin d’en
obtenir des photographies illustrant tous les stades

phénologiques. Environ 800 spécimens d’herbier ont été dépo-


sés dans l’herbier du Jardin botanique Meise (BR). <

Pour la première fois, le livre présente un aperçu général de la


flore ligneuse du Haut-Katanga, comprenant des clés de détermi-
nation pour 700 espèces et des descriptions illustrées pour 214 es-
pèces.

Contribuer au développement d’une expertise locale en taxono-


mie végétale à l’université de Lubumbashi est une priorité pour les
prochaines années.

Meerts, P. & Hasson, M. (2016). Arbres et arbustes du Haut-


Katanga. Jardin botanique Meise. 386 p. ISBN: 978-9082451191

12 .
Exerpt from the new flora.
Foto Sven Bellanger.

<
Comprendre
les écosystèmes
Dans un monde souffrant de plus en plus de la pression
environnementale, les plantes, les écosystèmes et les
services qu’ils fournissent doivent être préservés pour
garantir la bonne santé de notre planète. Les plantes
réduisent notamment l’impact des gaz à effet de serre,
jouent un rôle important dans le cycle de l’eau et contri-
buent à combattre la désertification.

Les travaux de nos chercheurs nous aident à comprendre


le fonctionnement des écosystèmes, et la manière dont
ils peuvent être décrits et surveillés. Ils s’intéressent éga-
lement aux plantes invasives qui influencent les espèces
indigènes. Partout dans le monde, en Afrique comme en
Belgique, l’humanité dépend de la bonne santé des éco-
systèmes.

13 .
Exploration et conservation de la
diversité de Coffea canephora dans
le bassin du Congo

Avec environ 16 % de la production mondiale de café, le caféier


robusta (Coffea canephora) représente la deuxième espèce de café
par ordre d’importance commerciale. Bien que le robusta ait un
arôme plus amer que l’arabica, il grignote des parts de marché au

Pépinière de caféiers robusta à l’INERA,Yangambi.


détriment de ce dernier, affecté par le changement climatique et
par des maladies.

C. canephora est originaire des forêts tropicales du centre et de


l’est de l’Afrique : il y pousse typiquement en petites populations
isolées au sein des forêts ombrophiles primaires. À cause des men-

Photo Filip Vandelook.


aces pesant sur l’intégrité de leur habitat, une stratégie globale de
conservation s’impose pour préserver la diversité génétique des
populations sauvages.

La région de Yangambi et de Kisangani en République démocra-


tique du Congo (RDC) présente un intérêt particulier, car des pop- <
ulations de C. canephora y poussent encore à l’état sauvage dans les
forêts. C’est dans cette région qu’a eu lieu la première mise en cul-
ture réussie du café robusta (Lula, début du 20e siècle). Yangambi
héberge aussi une station de recherche en agriculture tropicale
(INERA, auparavant INEAC). L’INERA a acquis une importance
pour le café dans les années 1930, quand une vaste collection de
robusta y a été rassemblée. Sa culture est devenue si populaire que
maintenant encore, presque chaque village possède des plants de
café robusta dans les potagers, où les villageois récoltent les fèves
et utilisent les plantes à des fins médicinales.

On ne connaît pas la diversité génétique de C. canephora, que


ce soit à l’état sauvage (in situ) ou en culture (ex situ). Pour com-
bler cette lacune, le Jardin botanique Meise a organisé une expédi-
Caféier robusta (à droite) et bananier plantain

tion à Yangambi, en collaboration avec des étudiants et des guides


locaux. Le travail était orienté vers la cartographie des plantes
et des populations, de manière à pouvoir y prélever du matériel.
poussant dans un potager à Yangambi.

L’évaluation de l’état du programme de recherche sur le café de


l’INERA à Yangambi faisait partie de la visite. Au cours de plus-
ieurs sorties sur le terrain, des échantillons de feuilles de dix in-
Photo Filip Vandelook.

dividus sauvages de C. canephora ont été récoltés. Ces feuilles,


ainsi que celles des principaux arbres de la collection de caféiers
de l’INERA, seront analysées en vue de déterminer la diversité
génétique et les flux de gènes entre les populations sauvages et
cultivées dans la région de Yangambi. Des fruits et des boutures
de caféiers sauvages, prélevés lors des visites de terrain, ont été >
intégrés dans la collection de café de l’INERA aux fins de con-
servation ex situ et pour enrichir les ressources génétiques de la
collection. Jadis beaucoup plus riche, la collection de lignées gé-
nétiques de café robusta à l’INERA ne compte plus actuellement
Coffea canephora se développant en sous-bois de la forêt

que six lignées élite. Hormis quelques lignées peu utilisées de Lula,
pluviale, dans la réserve de biosphère de Yangambi.

de l’Équateur (Libenge) et du Bas-Congo (Petit Kwilu), ces lignées


14 . élite sont les seules plantes servant actuellement à la multiplication
et à la culture. La station de recherche de Yangambi a été victime
d’un grave déficit d’investissements au cours des dernières décen-
nies. Cependant, des projets sont en cours pour rétablir son im-
portance en tant que ressource ex situ pour la diversité génétique
des caféiers provenant de toute la RDC.
Photo Filip Vandelook.

>
Modifications de la flore des lichens
et des polypores en Belgique

Les relevés de biodiversité réalisés dans une région fournissent


des données de référence pour suivre les modifications dans la
composition et le nombre d'espèces de cette région. En 2016, les
lichens épiphytes (croissant sur les arbres) et les polypores (cham-
pignons) de 10 réserves forestières de la Région wallonne ont été
réétudiés. Ces réserves sont situées dans trois districts phyto-
géographiques différents (ardennais, mosan et lorrain). Deux pla-
cettes permanentes de 2 500 m2 ont été délimitées dans chacune
d’elles. Un inventaire identique avait déjà été réalisé en 2011 dans
ces mêmes placettes (voir Fraiture et al. 2012).

L’inventaire de 2016 montre une modification de la flore de


lichens épiphytes. La richesse en espèces a diminué depuis 2011
dans les trois districts phytogéographiques concernés. Ce sont
les espèces continentales, préférant un environnement froid et
des écorces plus acides et pauvres en nutriments qui montrent le
recul le plus marqué. Les territoires où ces espèces étaient prédo-
minantes, en particulier le district ardennais, sont ceux où elles
sont aujourd’hui considérées comme menacées. Les espèces dé-
couvertes en 2016 comme nouvelles pour les placettes, sont des
Photo Micheline Wegh.

lichens qui préfèrent des conditions plus chaudes et des écorces


moins acides et plus riches en nutriments. Cette modification de
Sur le terrain.

la flore lichénique a été observée assez largement en Belgique au


cours de la dernière décennie, aussi bien dans les zones urbaines
(Région de Bruxelles-Capitale) que dans les régions rurales du
> Brabant flamand et du Limbourg (Van den Broeck et al. 2006, 2007,
2012). Étant donné que la plupart des lichens acidophiles en déclin
ont une préférence manifeste pour des conditions froides et que
les valeurs du pH et de la température sont fortement corrélées
(r=0,90, p<0,001), l’accroissement de température causé par le ré-
chauffement climatique est probablement le facteur principal des
modifications observées.

Les nombres d’espèces de polypores observés en 2016 sont signi-


ficativement inférieurs à ceux notés en 2011 dans les mêmes pla-
cettes. Toutefois, on sait que l’abondance de la fructification des
champignons peut varier fortement d’une année à l’autre. De plus,
en dépit de la pauvreté relative de la saison 2016, plusieurs espèces
nouvelles ont été découvertes dans la plupart des placettes. Il est
Inventaire des espèces de lichens.

donc difficile de savoir si la baisse du nombre de polypores ob-


servée en 2016 correspond à un déclin effectif de ces espèces ou à
Photo Micheline Wegh.

une simple fluctuation annuelle. Par ailleurs, les résultats de l’étude


montrent également que les réserves forestières ont une richesse 15 .
en polypores supérieure à celle des forêts de production (étudiées
en 2010 et 2015). Cette différence est particulièrement marquée
pour les espèces rares et pour les espèces indicatrices de forêts
< d’un grand intérêt biologique. Les recherches confirment égale-
ment qu’une bonne évaluation des caractéristiques physiques et
chimiques d’une placette peut être obtenue en utilisant les plantes
supérieures comme indicateurs et un relevé des plantes présentes
a donc été effectué également dans chaque placette.

Publication :
168
La biodiversité terrestre et d’eau douce
des îles Amsterdam et Saint-Paul

Ces dernières années, la biodiversité des îles subantarctiques


françaises a été étudiée intensément, notamment les invertébrés
terrestres, les angiospermes, les diatomées et, plus récemment,

confinée aux tunnels de lave de l’île Amsterdam.


les mousses, les fougères et les lichens. Cependant, les deux îles

Orthoseira verleyenii, une diatomée endémique


les plus septentrionales dans cette région, les îles Amsterdam et
Saint-Paul, n’ont pas fait l’objet d’études détaillées de la biodiver-
sité terrestre et d’eau douce.

Une première mission de récoltes en 2007 a mis en évidence une

Photo Bart Van de Vijver.


richesse spécifique jusqu’alors pratiquement inconnue. En consé-
quence, une nouvelle mission d’échantillonnage de la biodiversi-
té terrestre et d’eau douce a été menée en 2016. Il s’agit cette fois
d’une collaboration entre l’Institut Paul-Émile Victor (IPEV), le
Jardin botanique Meise, le Muséum d’Histoire naturelle de Paris et
l’université de Rennes. La mission vise à combiner les études mor-
>
phologiques et moléculaires.

Amsterdam et Saint-Paul sont de petites et jeunes îles volca-


niques situées à mi-chemin entre l’Afrique et l’Australie dans le
sud de l’océan Indien. Elles font partie des îles les plus éloignées de
tout territoire et leur isolement extrême a conduit à un niveau éle-
vé d’endémisme parmi la flore et la faune indigènes. L’île d’Ams-
terdam se caractérise par une zonation altitudinale de la végéta-
tion avec un gradient passant d’un climat tempéré à basse altitude
à un climat froid, subantarctique au sommet de la caldera (881 m).

En raison de leur position géographique unique, de leur éloigne-


ment et de leur climat, ces îles sont des éléments clés pour aborder
les questions de biogéographie, de dispersion à longue distance et
de colonisation à grande échelle dans l’hémisphère sud.

Au cours du travail sur le terrain, tous les habitats typiques des

Caloplaca amsterdamensis, un lichen endémique


îles Amsterdam et Saint-Paul ont été explorés, comme la forêt
à Phylica arborea, les tourbières de la caldera et les affleurements
rocheux volcaniques. La distribution et l’écologie de plusieurs es-
pèces endémiques décrites par notre équipe ont été étudiées en

des îles Amsterdam et Saint-Paul.


détail. Il s’agit notamment du lichen Caloplaca amsterdamensis, de la
fougère Megalastrum taafense et de la diatomée Orthoseira verleyenii.
Une attention particulière a été portée à la flore et la faune uniques

Photo Damien Ertz.


des tunnels de lave qui caractérisent l’île. Cette évaluation de la
biodiversité est primordiale pour améliorer les efforts actuels de
restauration des îles dans leur état d’origine et pour créer un point
de référence valide pour évaluer les impacts futurs du changement
global. Les résultats conduiront également à la publication d’un <
guide de terrain illustrant la faune et la flore de ces deux îles.

16 .
Vue de la caldera de l’île Amsterdam montrant ses

Photo Bart Van de Vijver.


cratères et ses lacs.

>
Préserver
le monde végétal
On estime que près d’un tiers des espèces végétales sont
actuellement menacées ou promises à une extinction
à l’état sauvage, principalement en raison de la frag-
mentation et de la destruction des habitats combinées
au changement climatique. Chaque plante joue un rôle
crucial dans le fonctionnement d’un écosystème. Cer-
taines peuvent receler des trésors inconnus, comme des
molécules présentant des propriétés médicinales. La
préservation des espèces végétales est, par conséquent,
essentielle.

Notre recherche contribue au développement d’outils


de gestion dans le cadre de la conservation in situ de
zones naturelles précieuses tant au niveau national qu’au
niveau international. La conservation hors site, ou ex situ,
est tout aussi importante. Nous collectons des végétaux
à l’état sauvage pour en assurer la préservation et la pro-
pagation dans nos collections vivantes, ainsi que dans
des jardins botaniques partenaires. Notre banque de
semences conserve les graines de nombreuses espèces
17 .
rares et menacées, ce qui permet de préserver une di-
versité génétique qui est essentielle. Le fait de combiner
notre expertise et nos collections nous permet d’aider
actuellement nos partenaires à réintroduire des espèces
dans leurs habitats naturels et de garantir qu’ils puissent
continuer à le faire dans le futur.
La banque de graines s’enrichit de
6 taxons belges caractéristiques
des sols enrichis en métaux lourds

En Europe, les sols enrichis en métaux lourds sont assez rares


et forment des sanctuaires résiduels pour les communautés de
métallophytes. Le nombre de métallophytes présents en Europe

espèce à distribution très restreinte ont été récemment récoltées (10 000 graines


plomb de l'est de la Belgique et d'Allemagne occidentale. Cinq accessions de cette
Viola calaminaria est une endémique des affleurements de zinc, de cadmium et de
occidentale est extrêmement faible. Parmi les plantes vasculaires,

chacune) par le personnel de la banque de graines du Jardin botanique Meise.


seuls 7 taxons sont présents en Belgique où il y a eu jusqu'à présent
peu d'efforts pour conserver les ressources génétiques des métal-
lophytes. Ces 7 espèces sont également les seules à caractériser un
habitat reconnu comme précieux par la Commission européenne,
à savoir les « pelouses calaminaires ». L'état de conservation de cet
habitat en Europe est généralement défavorable. En Belgique, la
superficie totale de ces pelouses ne dépasse pas 70 ha.

Le Jardin botanique Meise a récemment mis en banque de graines

Photo Maarten Strack van Schijndel.


plusieurs populations de 6 des 7 métallophytes. Jusqu'à 5 acces-
sions par espèce (contenant plusieurs milliers de graines) ont été
récoltées afin de maximiser l'échantillonnage de leur diversité
génétique. Pour Cochlearia pyrenaica cependant, il ne subsiste plus
qu’une seule population en Belgique. Le nombre d'accessions de
ces métallophytes dans les jardins botaniques dans le monde est
étonnamment faible, confirmant que la campagne de récolte me-
née par le Jardin botanique Meise est opportune et pertinente.
Les 19 populations nouvellement récoltées contribueront ainsi à <
la conservation ex situ globale de ces taxons menacés (qui com-
prennent actuellement seulement 35 accessions connues dans le
monde).

La stérilisation des graines par la cha-


leur sèche testée avec succès sur des
espèces sauvages

Les agents pathogènes transportés par les graines sont un souci


quotidien pour les gestionnaires de collections ex situ, qui tentent
de résoudre ce problème en utilisant divers produits chimiques plus
ou moins nocifs pour le personnel et le matériel végétal stocké. La
méthode physique la plus courante pour la stérilisation des graines
est le traitement thermique, habituellement associé à l'humidité
(eau chaude, vapeur chaude). La méthode est basée sur l'hypothèse
que les pathogènes ont une tolérance plus faible aux températures
élevées que les graines. Le comportement des graines à la chaleur
sèche est mal connu. À quelques exceptions près, les traitements
thermiques à sec ont surtout été testés sur des plantes alimentaires.
Le Jardin botanique Meise a entrepris une étude visant à fournir
de nouvelles données sur l'efficacité de la chaleur sèche comme
La gestionnaire assistante Ann Van de Vyver contrôlant la

technique de stérilisation des graines. Pour ce faire, l'équipe de la


germination des graines au Jardin botanique Meise.

banque de graines a effectué des tests de germination sur 13 200 se-


mences provenant de 66 espèces sauvages des régions tempérées
appartenant à 22 familles différentes. Les résultats ont montré que
les graines sèches exposées à 60 °C pendant une heure étaient, pour
14 % des espèces, moins infectées par des agents pathogènes com-
Photo Sandrine Godefroid.

parativement aux échantillons non traités, alors qu'aucun change-


ment n'a été enregistré pour les taxons restants. À notre connais-
18 . sance, il s'agit de la première tentative de test de cette technique sur
un large éventail d'espèces sauvages des régions tempérées. Le fait
que les résultats soient cohérents (réduction de l'infection ou, au
pire, absence d'effet) est un résultat encourageant par rapport aux
méthodes chimiques qui donnent trop souvent des résultats contra- >
dictoires. De plus, pour les 66 espèces étudiées, aucune diminution
du pourcentage de germination n'a été détectée après le traitement
thermique à sec. Compte tenu de son effet positif sur le contrôle
des infections sans affecter la viabilité des semences, le traitement
thermique à sec comme proposé ici ouvre des possibilités aux ges-
tionnaires de banques de graines, mais aussi potentiellement pour la
désinfection des collections d'herbier.
tropicale pour des espèces d’ombre qui se développent au
Installation d’un ombrage supplémentaire dans une serre

sol dans les forêts pluviales.


Photo Marc Reynders.
<

Sur la voie d’une


culture écologique dans les serres

Les plantes de quatre serres tropicales ont été réorganisées en 2016, de


manière à ce que chaque espèce retrouve les conditions les plus proches
possible de celles de son environnement naturel. Jusqu’à présent, les
grandes collections ex situ, comme la collection de plantes tropicales du
Jardin botanique Meise, étaient regroupées dans différentes serres en
fonction de la classification (p. ex., les aroïdes, les Begonia, les fougères)
ou de l’origine géographique (p. ex., l’Afrique tropicale). Chaque jardi-
informer les jardiniers des méthodes de culture.
Étiquettes indiquant les codes écologiques pour

nier avait la responsabilité de plusieurs de ces serres et devait s’occuper


de 500 à 1 000 espèces différentes, chacune avec des besoins spéci-
fiques. Toutefois, pour des raisons pratiques, des méthodes de culture
uniformes étaient appliquées dans chaque serre. Beaucoup d’espèces
peuvent tolérer ces conditions, mais certaines ne le peuvent pas, en rai-
son d’exigences écologiques bien particulières. Certaines espèces rares
Photo Marc Reynders.

et en danger d’extinction avaient ainsi dépéri ou disparu des collections.

Un projet a donc été consacré à la réorganisation des collections, non


plus en fonction de leurs affinités taxonomiques ou géographiques,
mais bien sur la base de leurs besoins écologiques. Gestionnaires de
collections, jardiniers, scientifiques, étudiants stagiaires et bénévoles
>
se sont investis dans ce projet étalé sur plusieurs années. Dans un pre-
mier temps, les principales données écologiques ont été recueillies pour
chaque espèce et introduites dans la base de données des collections vi-
vantes, LIVCOL. Ces différents paramètres des habitats naturels com-
prennent la température, l‘humidité, l’intensité lumineuse et le type de
besoins spécifiques. L’espèce au centre, avec les feuilles foncées,
Collection de Rhipsalis dans les serres avant l’analyse de leurs

résiste mieux à la luminosité élevée que les espèces voisines.

sol. Sur la base d’une analyse de ces données, les espèces présentes ont
pu être réorganisées de sorte que chaque espèce bénéficie (dans la me-
sure du possible) de son climat optimal. Ensuite, les sols ont été modifiés
là où c’était nécessaire. Si ces informations sont utiles dans la base de
données, elles doivent aussi être disponibles pour le personnel du jardin.
Nous avons dès lors adopté la méthode déjà en vigueur dans nos collec-
tions extérieures depuis plusieurs années. Elle consiste en une version
abrégée des informations, reprises sur des étiquettes imprimées.

Ces trois dernières années, nos efforts se sont concentrés sur une
Photo Marc Reynders.

partie de nos collections les plus importantes, entre autres les Pterido-
phyta, les Orchidaceae, les Araceae, les Rubiaceae, les Cactaceae épi-
phytes, et les genres Impatiens et Costus. Certaines de ces plantes ont été
transférées dans d’autres serres où elles trouvent de meilleures condi-
tions. Ce fut notamment le cas de nos serres tropicales mélangées, où
> des espèces de différentes strates de la forêt pluviale coexistaient avec
des plantes de la savane. Après remaniement, les espèces ont été répar- 19 .
ties dans les groupes « de culture » suivants : les épiphytes, les plantes
herbacées (sous-bois forestiers), les plantes herbacées et hautes herbes
(forêts secondaires), les plantes ligneuses et lianes (forêts pluviales) et
les plantes ligneuses (savane). Au sein de ces groupes, il s’est avéré pos-
sible de cultiver efficacement un large éventail d’espèces. Ce projet a
aussi débouché sur deux applications principales. Premièrement, il nous
a apporté les connaissances nécessaires pour établir le plan de la forêt
tropicale étagée, visible au Palais des Plantes. Deuxièmement, ces in-
formations seront très précieuses lorsqu’il faudra transférer des plantes
vers leur habitat optimal dans le nouveau complexe de serres dont la
construction est prévue en 2019-2020.
Renforcement de la lutte
biologique dans les serres

Au Jardin botanique Meise, la très grande diversité des plantes


dans les collections agit comme un rempart face au développe-
ment incontrôlé de ravageurs ; nous sommes donc relativement
épargnés, contrairement aux producteurs commerciaux qui se
limitent souvent à une gamme étroite de plantes.

Beaucoup d’espèces des collections ont des résistances natu-


relles, mais cela ne les met pas à l’abri d’une attaque. Vigilance
et réactivité sont les maîtres mots pour maintenir les collections
exemptes d’organismes nuisibles. Deux mineuses ont été récem-

(Encephalarthos laurentianus) pour lutter contre les cochenilles.


ment découvertes dans nos serres : la teigne du bananier (Opogona

Placement de Cryptolaemus sur un cycas géant de kwango


sacchari) et un ravageur des succulentes (O. scaphopis). Pour contrer
cette attaque, notre spécialiste de la lutte intégrée et notre équipe
de jardiniers ont méticuleusement traqué les plantes sensibles et
veillé à répéter leurs observations.

Depuis les années 1990, le Jardin accorde une importance parti-


culière à la lutte biologique. Les jardiniers disposent de plusieurs
armes : l’introduction de prédateurs naturels spécialistes, l’appli-
cation de sprays d’origine naturelle (p. ex., des huiles essentielles), Photo Toon Mariën.

des pièges à phéromones ou lumineux pour le contrôle et le mo-


nitoring. En 2016, 28 espèces différentes de prédateurs ont été
utilisées pour lutter contre les 10 ravageurs les plus redoutables,
comme certains pucerons et cochenilles, l’araignée rouge, la noc-
tuelle de la tomate et les blattes. Il est essentiel que les prédateurs
>
ne deviennent pas à leur tour des espèces invasives dans la nature,
c’est pourquoi le choix des prédateurs est limité aux espèces (sub)
tropicales qui ne pourraient pas survivre à l’extérieur en Belgique.

Les 28 prédateurs appartiennent à des groupes d’organismes très


variés, depuis des bactéries jusqu’à certains vertébrés, en passant
par une série d’invertébrés, parmi lesquels des mites et des guêpes
parasites. Parmi les vertébrés on trouve deux espèces de pois-
sons, le gourami perlé et le poisson arc-en-ciel, qui protègent les
nénuphars de l’étang à Victoria. Des dendrobates à bandes jaunes
(grenouilles) ont été lâchées dans la serre Mabundu et la serre à
Victoria pour combattre les fourmis. Les fourmis sont connues
pour disséminer d’une plante à l’autre certains insectes nuisibles,
comme les pucerons et les cochenilles, qu’elles « traient » pour leur
miellat. C’est pourquoi il est sensé de cibler les fourmis pour limiter
certaines espèces nuisibles problématiques. Les dendrobates pro-
viennent d’un éleveur amateur flamand qui importe ses grenouilles
depuis « Tesoros de Colombia », un élevage reconnu en Colombie
qui exporte des grenouilles indigènes en toute légalité. À l’état
sauvage, ces amphibiens sont toxiques, à cause de l’accumulation
d’un poison présent dans certaines espèces de fourmis dont elles
se nourrissent. Heureusement, les trois espèces de fourmis trou-
vées dans nos serres sont exemptes de ce poison, ce qui laisse les
grenouilles inoffensives et leur intervention totalement sécurisée.

En utilisant des ennemis naturels pour maîtriser les ravageurs,


nous sommes à même de réduire notre dépendance aux sprays
lâchées dans la serre Mabundu pour la lutte biologique

chimiques ainsi que la menace d’une résistance aux pesticides, tout


Dendrobates à bandes jaunes (Dendrobates truncatus)

en préservant la santé du public et du personnel.


20 .
Photo Paul Borremans.
contre les fourmis.

<
schermde Oudlandpolders van Lampernisse ». En rouge : meilleure
qualité ; en gris : qualité médiocre ; en jaune : valeur intermédiaire.
Qualité « habitat et nature » des fossés de la zone protégée « Be-
Les polders de Lampernisse : Belle au
bois dormant ou paradis perdu ?

Depuis 2002, près de 1 200 ha de « polders » médiévaux authen-


tiques autour du village de Lampernisse (Flandre occidentale)
jouissent d’une protection légale en tant que patrimoine naturel
classé. Sa désignation était justifiée par sa valeur culturelle et his-
torique, ses caractéristiques biologiques et écologiques et la qua-
lité esthétique du paysage. En même temps, cette zone demeure
exploitée par une agriculture plutôt intensive.

< Ce polder est caractérisé par un réseau dense de fossés et


d’autres petits cours d’eau, dont beaucoup suivent leur trajet initial
du Moyen Âge. Deux campagnes de terrain (2010 et 2015) ont re-
levé la composition floristique de 820 sections de drains et mares
abreuvoirs. Cette étude révèle que plusieurs plantes de marais re-
Les zones de transition humides entre fossé et prairie pâturée

lativement rares sont mieux représentées dans cette zone proté-


par les bovins s’avèrent plus intéressantes qu’on ne le pensait

gée que partout ailleurs dans la région des Polders, en Flandre et


en Belgique, notamment le troscart des marais (Triglochin palustris),
la lentille d’eau sans racines (Wolffia arrhiza), le torilis noueux (To-
rilis nodosa), la pesse d’eau (Hippuris vulgaris) et, dans une certaine
mesure, le jonc fleuri (Butomus umbellatus). Par ailleurs, 43 unités de
végétation différentes, appartenant à six grands types d’habitats,
(présence du troscart des marais).

ont été identifiées pour la végétation aquatique flottante et sub-


mergée, et celle des berges et des vases.
Photo Leo Vanhecke.

Toutefois, c’est la végétation dominée par le roseau qui est de


loin la mieux représentée, à cause de l’abandon de l’entretien des
fossés depuis plusieurs décennies. Dans ces conditions, le roseau
peut être considéré comme la végétation climax qui devient de
plus en plus abondante, faisant diminuer la diversité écologique.
> Face à ce constat, les initiatives de curages se sont multipliées ces
cinq dernières années. Malheureusement, la technique systéma-
tique actuelle se produit sur une période trop courte et conduit à
une aggravation des pertes en diversité végétale. On atteint la bio-
diversité maximale lorsque le curage est échelonné dans l’espace,
ce qui permet aux espèces de niches spécifiques d’aller coloniser
de nouveaux sites au lieu de se retrouver décimées à l’échelle lo-
cale. Si l’entretien des fossés est inévitable et nécessaire, son ab-
sence peut aussi parfois s’avérer favorable à des plantes de marais,
certaines formant des populations étonnantes. Le pâturage des
berges, quant à lui, favorise une différenciation de la végétation et
la présence d’espèces telles que Triglochin palustris, Hippuris vulgaris
Jonc fleuri (Butomus umbellatus).

et Torilis nodosa.

Chaque segment de fossé s’est vu attribuer un score « habitat


Photo Leo Vanhecke.

et nature », calculé à partir des paramètres suivants : la présence


d’espèces « particulières », le nombre d’unités de végétation et le
nombre de groupes écologiques différents qu’elles représentent,
la présence de zones de transition significatives entre l’eau et les
prairies pâturées et la présence d’un microrelief (buttes) indicateur
>
de conditions antérieures d’humidité. Sur la base de ces valeurs,
les fossés ont été classés en trois catégories. Dans la « meilleure »
21 .
catégorie, le curage ne peut être entrepris que dans des conditions
strictement contrôlées.

Ces valeurs « habitat et nature » seront intégrées dans un plan de


gestion plus large appliqué à la zone protégée. Plusieurs menaces
pèsent sur ces paysages médiévaux, sur leur richesse ornitholo-
gique et sur la présence de certaines espèces de plantes spéciali-
sées et, tout aussi important, sur leurs aspects esthétiques tradi-
tionnels : l’assèchement général des sols, l’envasement des fossés
et les changements agricoles récents, notamment le remplacement
du pâturage (bovin) par le fauchage (jusqu’à 5-6 cycles par saison).
Valoriser
notre patrimoine
Au cours de sa longue histoire, le Jardin botanique n’a
cessé d’accroître son patrimoine et de se constituer un
large éventail de collections botaniques, de plantes vi-
vantes, de livres, de pièces muséales et d’instruments
mais également de bâtiments, de serres et de paysages.
Beaucoup de ces éléments jouent encore un rôle actif
dans notre travail quotidien : les livres et les archives sont
consultés par les chercheurs, les serres historiques pro-
tègent nos collections vivantes alors que les bâtiments
sont accessibles au grand public et que les paysages dans
le domaine font le bonheur de nos visiteurs.

Ce patrimoine unique nécessite une gestion spécifique


permanente mais est aussi une irremplaçable source
d’inspiration pour développer des approches innovantes
et mener à bien la mission du Jardin botanique dans un
monde en constante évolution.

22 .
Le Jardin botanique Meise lance
le projet « Groene Noordrand »

Enclavée entre routes fréquentées, lignes de chemin de fer et


zones industrielles, la « Groene Noordrand » (Ceinture verte au
nord de Bruxelles) constitue une zone ouverte parsemée de ruis-
seaux, de vallons, de bois et de champs. Elle inclut la vallée du
Maalbeek, un important corridor écologique entre les espaces
verts du Laarbeekbos à l’ouest et du Lintbos à l’est.

Le 1er septembre 2016, le projet stratégique « Groene Noordrand :


un paysage métropolitain du Laarbeekbos au Lintbos » a été lancé
par le Gouvernement flamand dans le cadre de son Plan régional

à laquelle étaient représentés de nombreuses organisations et des


d’aménagement du territoire. Ce projet prévoit de développer et
de maintenir un espace ouvert durable, viable et résilient, capable

Ouverture du projet stratégique « Groene Noordrand »


de s’ajuster aux évolutions présentes et futures.

L’approche intégrée mise en place englobe le bassin du Maalbeek


et combine restauration paysagère, développement de la nature,
gestion intégrale de l’eau, tourisme doux et agriculture durable.
Ce travail est coordonné par le Regionaal Landschap Groene Cor-
ridor, en collaboration avec différents partenaires, au rang des-
quels figure le Jardin botanique Meise. Notre Jardin est l’un des

Photo Brecht Vermote.


membres du public. cinq points verts de la vallée du Maalbeek et une attraction tou-
ristique importante en termes de patrimoine culturel précieux. Il
est intéressant de constater que notre Jardin est confronté, à une
autre échelle spatiale, à des défis similaires, notamment celui de
trouver un équilibre harmonieux entre nature, conservation de la
< biodiversité et activités récréatives dans une région toujours plus
urbanisée.

L’inauguration officielle du projet s’est déroulée au Jardin en oc-


tobre. Cet événement comportait une rencontre publique au cours
de laquelle ont eu lieu des présentations variées et passionnées, un
débat et une réception pour encourager le réseautage.

Un nouveau public pour


les livres anciens

La bibliothèque du Jardin botanique possède une belle collection


de livres précieux publiés entre les 16e et 19e siècles, couvrant des
domaines tels que la botanique, l’horticulture et les expéditions
scientifiques. La plupart de ces ouvrages sont abondamment illus-
trés.
Un des livres nouvellement décrits dans le catalogue STCV. Il s’agit d’un ouvrage

Cette importante collection a été mise à l’honneur en 2016 grâce


à la participation du Jardin au projet « Short Title Catalogue
Vlaanderen » (STCV). Ce projet, mis sur les rails en 2000, a pour
but de créer une base de données en ligne reprenant une des-
cription bibliographique détaillée des livres imprimés avant 1801
publié à Bruxelles et conservé au Jardin botanique Meise.

en Flandre et à Bruxelles. La base de données comprend quelque


23 550 descriptions, reposant sur plus de 43 750 exemplaires issus
d’importantes collections patrimoniales flamandes et bruxelloises.
23 .
Le Jardin botanique Meise a ajouté 92 mentions à la base de don-
nées, parmi lesquelles 39 ouvrages nouveaux pour le catalogue. La
collaboration à ce projet est une belle opportunité d’élargir le pu-
blic du Jardin, en offrant à toute personne intéressée un meilleur
Photo Nicole Hanquart.

accès au patrimoine de l’institution. Le catalogue STCV peut être


consulté à l’adresse http://www.stcv.be/.

>
Le Musée forestier au début du 20e siècle.
Photo State Botanical Garden, Brussels.
<

Du Musée forestier au musée du Bois

Durant l’année 2016, une attention particulière fut accordée à


une collection depuis longtemps oubliée : l’ancien Musée fores-
tier. Une équipe de collaborateurs s’est ainsi mise à plancher sur
Vanderpelen, ont passé des heures à manipuler les échantillons qui,

l’opportunité de ressusciter cette exceptionnelle collection et de


Les collaborateurs du Jardin botanique Meise, ici Denis Diagre-

lui donner une forme moderne. Ses innombrables pièces – échan-


pour certains, prendront place dans le futur Musée du bois.

tillons de bois, d’écorces, de fruits, etc. –, assoupies dans un recoin


de l’institution, ont donc été scrutées et évaluées en fonction d’une
poignée de critères.

Pendant que, d’un côté, certains membres de l’équipe manipu-


laient de pesants et poussiéreux troncs, d’un autre, leurs collègues
vérifiaient l’existence des données scientifiques sans lesquelles
aucune pièce ne pourrait prétendre intégrer le futur musée. Les
échantillons en trop mauvais état furent rejetés ; les autres furent
délivrés des éventuels champignons ou animalcules qui les ron-
Photo Régine Fabri.

geaient. Par ailleurs, notre historienne de l’art numérisait des di-


zaines de très anciennes photos de l’ancien Musée forestier et les
rendait accessibles sur le site internet de notre bibliothèque. Ces
documents recèlent, en effet, un nombre incalculable de données
sur les pièces que comportait le Musée forestier de jadis, et sur les >
idées qui présidèrent à sa réalisation. Un de nos historiens, pour sa
part, s’attachait au dépouillement d’une vaste quantité d’archives
afin de comprendre la genèse et le développement de l’antique col-
lection. L’équipe pluridisciplinaire put bientôt conclure à la haute
valeur de cette collection et à la nécessité d’en faire profiter le pu-
blic. C’est ainsi qu’un successeur au Musée forestier – un musée du
Bois – verra bientôt le jour, au Jardin botanique Meise.
24 .
L’histoire de cette belle collection fit l’objet d’une communica-
tion très appréciée lors de la 7e conférence de la European Society
for the History of Science (Prague, septembre 2016). Retraçant la
création du Musée au 19e siècle et les raisons de son rattachement à
notre Jardin (à l’époque situé à Bruxelles), cette recherche démon-
tra que l’histoire tourmentée du Musée forestier était intimement
liée aux évolutions institutionnelles, politiques et intellectuelles
de notre pays. L’exposé a suscité un vif intérêt, tant en Belgique
qu’à l’étranger, et des publications relatives à cette question sont
actuellement sur le métier.
Lancement du programme de numérisa-
tion par le ministre Muyters

C’est en 2015 qu’a démarré le projet DOE! de numérisation mas-


sive de l’herbier du Jardin botanique Meise. Financé par le Gouver-
nement flamand, il prévoit de numériser complètement en trois ans
les collections africaines et belges, soit 1,2 million de spécimens, et
de constituer un nouvel herbier virtuel où seront disponibles les
images et les données associées.

Le coup d’envoi officiel a été donné le 31 mai 2016 par le ministre


flamand du Travail, de l’Économie, de l’Innovation et des Sports,
Philippe Muyters. Le ministre a d’abord été chaleureusement ac-
cueilli par Steven Dessein, administrateur général de notre Jardin ;
ensuite, la responsable du projet, Sofie De Smedt, en a brièvement

d’herbier sur le convoyeur pour leur numérisation.


expliqué les grandes lignes. Après une allocution du ministre, c’est

Le ministre Muyters place les premiers spécimens


Marc Lindeman qui a pris la parole en tant que directeur de la so-
ciété Picturae, spécialisée dans la numérisation d’images et leur
mise à disposition du public. Après ces présentations, le ministre
Muyters a eu l’honneur d’inaugurer le projet en plaçant les pre-
miers spécimens d’herbier sur le tapis transporteur. Ce geste, qui
marquait le lancement officiel du projet DOE!, a bénéficié d’une

Photo Peter Lanckmans.


importante couverture médiatique.

Le projet avait débuté en 2015, le personnel technique préparant


les collections avec l’aide de bénévoles et d’étudiants. La numéri-
sation proprement dite est sous-traitée à une entreprise externe,
< Picturae. Celle-ci a installé dans l’un de nos bureaux un « circuit »
de numérisation de haute technologie, équipé d’un convoyeur (ta-
pis transporteur) amenant les échantillons sous un appareil photo.
Ce système permet de photographier jusqu’à 5 000 spécimens par
jour. En un an, les 1,2 million de spécimens seront entièrement trai-
tés. Les images sont ensuite envoyées à l’Institut flamand pour les
Archives (VIAA), qui s’occupe de leur stockage à long terme.

Des universités lèguent leurs


collections au Jardin botanique Meise

L’herbier du Jardin botanique Meise (BR) a reçu en 2016 deux


collections importantes, léguées par l’université libre de Bruxelles
(VUB) et par l’université de Louvain (KUL).

Depuis les années 1990, les universités sont davantage centrées


sur la recherche ; elles trouvent moins utile le maintien de collec-
tions d’herbier, qu’elles essaient de faire conserver ailleurs. Plu-
sieurs de ces collections ont abouti à Meise. Le transfert des collec-
tions provenant d’une université particulière se fait généralement
en une fois, comme pour le legs de la VUB. En revanche, certaines
universités cèdent leur matériel progressivement, comme l’uni-
versité de Louvain. Dans ce dernier cas, environ 80 000 spécimens
de l’« herbier général » avaient été transférés en 1999, suivis en
La collection des spécimens conservés dans l’alcool de la KUL..

2016 par les collections conservées dans l’alcool. Elles contiennent


un millier de spécimens, essentiellement de jeunes inflorescences
et de boutons floraux récoltés par Erik Smets et ses étudiants pour
des études ontogénétiques sur les angiospermes. Il est probable
25 .
qu’un nouveau transfert aura lieu en 2017, cette fois concernant
20 000 échantillons de référence de l’« herbier belge ». Ces dons
illustrent l’importance du Jardin botanique Meise comme institu-
tion dépositaire pour les échantillons d’herbiers de référence, et
sa capacité à préserver les connaissances culturelles, historiques et
scientifiques en botanique.
Photo Ann Bogaerts.

>
(Re)connecter
les plantes et les
hommes
Partout sur la planète et depuis des millénaires, des
espèces végétales ont fourni aux populations locales
de quoi se nourrir, de l’énergie, des matériaux pour
construire leurs habitations et leurs outils, des fibres
pour leurs vêtements et des médicaments. Dans de
nombreuses parties du monde, les plantes demeurent
le principal moyen de lutte contre la faim, la maladie et
l’extrême pauvreté. Les plantes sont également souvent
présentes dans les expressions culturelles et les religions.
Aujourd’hui, la connaissance ancestrale des plantes est
en train de se perdre et, avec elle, le lien vital que nous
entretenons avec les végétaux et les champignons.

Nos chercheurs consignent les multiples manières dont


les plantes et les champignons sont utilisés, pour que
cette connaissance puisse être partagée et diffusée. La
capacité de nos chercheurs à identifier des plantes, no-
tamment à partir de fragments minuscules ou parfois
anciens, a des répercussions dans des domaines aussi di-
vers que les enquêtes médicolégales et l’archéologie, et
26 .
permet ainsi d’établir en permanence les liens entre les
plantes et les hommes.
Développer un réseau de mycologues
des Grands Lacs africains

Le programme « Réseau des mycologues de la région des Grands


Lacs africains » (MycoRGL) a pour objectif d’améliorer la connais-
sance et la recherche sur les champignons. Le groupe, formé en
2013, rassemble des institutions du Burundi, du Rwanda, et de Ré-
Un participant pendant l’atelier de terrain dans le parc national des Virunga.

publique démocratique du Congo (RDC) ainsi que l’Institut royal


des sciences naturelles de Belgique et le Jardin botanique Meise.

Il vise plus spécifiquement à améliorer les connaissances myco-


logiques, en particulier des espèces comestibles de la région des
Grands Lacs. Ses membres, à travers l’organisation de symposiums
et d’ateliers, ont la possibilité de développer des méthodes utiles
pour la recherche mycologique et de renforcer leurs compétences
techniques et scientifiques.

Le deuxième symposium de MycoRGL intitulé « Diversité des


champignons dans la région des Grands Lacs africains, une res-
source à haut potentiel alimentaire et économique » s’est déroulé
Photo Jérôme Degreef.

à Goma (RDC) en novembre 2016. Cet événement d’une semaine,


financé par la Politique scientifique fédérale belge (BELSPO), a
rassemblé une cinquantaine de participants, dont 27 orateurs ori-
ginaires du Burundi, du Rwanda et de RDC. Les participants ont
présenté les résultats des travaux qu’ils ont menés sur l’écologie,
>
la diversité et la productivité des champignons sauvages. L’impor-
tance des connaissances traditionnelles liées aux champignons ré-
coltés et consommés par les populations locales a également été
mise en évidence. Plusieurs présentations concernant la produc-
tion de souches fongiques sauvages ont suscité des débats quant
aux contraintes, opportunités, défis et potentiels de cette activité.
Ces thématiques sont particulièrement importantes puisqu’elles
constituent les prérequis pour la mise en culture de champignons
sauvages par les populations locales.

Le groupe a émis plusieurs recommandations : intégration des


activités du réseau pour aider à la sauvegarde de la biodiversité de
la région, nécessité de respecter les connaissances et l’expertise
des communautés locales, valorisation de la diversité fongique. Le
symposium s’est achevé par un atelier de terrain qui s’est déroulé
au pied du volcan Nyiragongo (parc national des Virunga) et qui
a permis aux participants de discuter de manière informelle et
d’améliorer les capacités des membres du réseau.

Plus d’info :
Participants au 2e atelier MycoRGL à Goma.

Website du réseau MycoRGL : http://www.biodiv.be/mycorgl


Website du symposium : https://mycorgl2016.jimdo.com

27 .
Photo Franck Hidvegi.

<
Nos connaissances des
chanterelles africaines s’étoffent

Il y a quelques années, le Jardin botanique Meise a entamé un


vaste projet de recherche ethnomycologique au Katanga, la pro-
vince la plus méridionale de la République démocratique du
Congo (RDC). Au cours des campagnes de terrain, plus de 100 es-
pèces de champignons sauvages comestibles ont été découvertes.
Les scientifiques du Jardin ont constaté que les populations locales

Des vendeurs katangais proposent une récolte fraîche de chanterelles.


n’utilisaient qu’une petite partie des espèces comestibles qu’elles
avaient à portée de main comme sources de nourriture ou de reve-
nus. Les plus consommées étaient les chanterelles (Cantharellus) et,
dans une moindre mesure, quelques champignons des termitières
(Termitomyces), deux amanites (Amanita) et quelques lactaires (Lac-
tarius et Lactifluus).

Notre étude a montré que la diversité des chanterelles, même si


elle est déjà reconnue par les populations locales et par la littérature
scientifique, était encore largement sous-estimée. En regroupant
des espèces semblables provenant du même milieu, les habitants
du Katanga distinguent trois « espèces » de chanterelles, qu’ils

Photo A. De Kesel.
classent par couleur sur les marchés locaux : rouge, jaune pâle et
orange. Notre recherche montre que les scientifiques ont agi de
la même manière, en regroupant plusieurs espèces africaines sous
un même nom, malgré des différences dans la morphologie et les
habitats. Ces amalgames ont conduit à des espèces mal définies, <
présentant une répartition anarchique et des incohérences dans les
préférences écologiques au sein d’une même (soi-disant) espèce.

Les connaissances acquises jusque-là sur les Cantharellus


d’Afrique tropicale s’avéraient donc en grande partie non fiables.
Si nous voulions créer un lien entre les gens et les champignons
comestibles, il nous fallait d’abord comprendre leur taxonomie
et disposer d’outils pour les identifier. Sinon, comment répondre
aux questions telles que : « Quelles sont les espèces disponibles ?
Cantharellus miomboensis, l’une des chanterelles comestibles

Quels sont les champignons utilisés ? Où poussent-ils ? » Cela ex-


les plus grandes et les plus vendues au Katanga (RDC).

plique pourquoi le Jardin s’est investi, dès le début du projet, dans


la taxonomie des Cantharellus d’Afrique. Nos découvertes ont
montré qu’il existait non pas trois, mais 18 espèces de Cantharellus
comestibles au Katanga, pouvant produire ensemble annuellement
30 kg/ha de poids frais. Sur les 18 espèces, quatre sont nouvelles
pour la science et poussent dans des habitats bien spécifiques.
Toute cette connaissance présente un intérêt à différents niveaux ;
elle contribue au final à une meilleure valorisation et une exploi-
Photo A. De Kesel.

tation durable des ressources. La communication de nos résultats


sur les chanterelles d’Afrique a pris la forme d’une publication, par
le Jardin, d’une nouvelle clé de détermination reprenant les 43 es-
pèces connues de ce genre. Ce document important démontre que
c’est le continent africain qui recèle, de loin, la plus grande diver- >
sité au monde de Cantharellus.
Cantharellus platyphyllus, la chanterelle comestible

28 .
la plus vendue au Katanga (RDC).
Photo A. De Kesel.

>
Démonstration de cuisine avec des légumineuses.
Big Picnic, un projet européen
sur la sécurité alimentaire

Photo Manon Van Hoye.


Le Jardin botanique Meise participe à un projet de trois ans
appelé Big Picnic. Financé par l’Union européenne via son pro-
gramme-cadre Horizon 2020, il s’intéresse à la sécurité alimen-
taire. Nous collaborons avec 19 partenaires, issus de 12 pays eu-
ropéens et de l’Ouganda en Afrique, pour mettre sur pied des
< expositions à thèmes et des cafés scientifiques afin de sensibiliser le
public à ce sujet à la fois complexe, multiple et brûlant d’actualité.

En 2016, nous avons invité tous les intervenants à élaborer un


plan de mise en œuvre du projet dans notre Jardin. Le personnel,
les consultants et les organisations partenaires ont mis au point la
Débat sur la sécurité alimentaire au symposium du NME-
stratégie du projet pour les trois prochaines années. Ces réunions
de co-création ont permis de consolider les partenariats.
dag (éducation à la nature et à l’environnement).

Nous avons fait découvrir ce projet à nos visiteurs au travers


d’un atelier cuisine sur les légumineuses, d’une petite exposition,
et d’une dégustation de différentes variétés de pommes. Ces acti-
vités ont été autant d’occasions d’entamer un débat avec le public
sur les questions liées à la sécurité alimentaire.

Pour la période restante, le projet se déclinera en expositions,


Photo Jutta Kleber.

ateliers et cafés scientifiques pour sensibiliser et informer le pu-


blic, en faisant appel à des approches variées afin de toucher un
maximum de groupes cibles.

<

Documentaire 'Rwanda Fungi'

En 2015, le Jardin botanique a organisé une mission d’étude des


champignons comestibles au Rwanda. Ce projet, présenté dans le
rapport annuel 2015, comportait la réalisation d’un film. Durant
l'automne 2016, le documentaire d'une durée de 15 minutes a été
présenté dans un certain nombre de lieux internationaux : Jardin
botanique Meise, Congrès du Federal National Agriculture Libra-
ry (Washington DC), Symposium du Réseau des mycologues de
la Région des Grands Lacs à Goma (République démocratique du
Congo). Il a chaque fois été accueilli très chaleureusement. Le film
présente les différents aspects et les étapes de la mission en sui-
vant les chercheurs dans leur travail : récolte des spécimens sur le
terrain, travail de laboratoire, culture des champignons par le par-
Le documentaire produit en français et sous-titré en anglais est

tenaire rwandais « Kigali Farms », conservation des échantillons


disponible sur la chaîne YouTube du Jardin botanique Meise.

vivants dans la mycothèque de Louvain-La-Neuve et conservation


des spécimens séchés dans l’herbier du Jardin botanique Meise.
29 .
Le film, en français sous-titré en anglais, est disponible sur
https://youtu.be/dY84DavE5HQ ou via le blog de la mission :
http://rwandafungi.blogspot.be
Photo Franck Hidvégi.

>
Inspirer et
informer
Le Jardin botanique abrite 18  000 espèces de plantes
dans un domaine historique s’étendant sur 92 hectares.
Il s’agit d’un espace vert magnifique et diversifié qui
constitue une source de plaisir, d’émerveillement et
d’inspiration attirant 100 000 visiteurs par an.

Grâce à une grande diversité d’expositions botaniques,


de pages Web, d’outils de communication scientifique,
d’événements, d’activités d’apprentissage informelles,
d’instruments de sensibilisation et d’ateliers pédago-
giques basés sur l’expérimentation, le Jardin botanique
a la capacité de changer la perception du public sur l’im-
portance des plantes pour le bien-être de l’humanité et
de le sensibiliser à la conservation des végétaux.

S’appuyant sur cette compréhension, le Jardin botanique


peut encourager les personnes de tous âges et de tous
milieux à agir sur leur environnement de manière du-
rable et responsable.
30 .
Record de longueur battu à Meise pour
une table de pique-nique !

Au cours du week-end de la Floridylle d’été, notre Jardin est


devenu le détenteur officiel du record de « la plus longue table
de pique-nique » jamais construite. Jusque-là, le record acté au
Guinness Book appartenait à une organisation koweïtienne, qui
avait monté une table de 194,7 m de long début 2016.

Le personnel du Jardin botanique Meise a conçu et construit la


table dans le cadre des activités du festival d’été. Elle se composait
La plus longue table de pique-nique du monde.

de 178 pieds métalliques supportant 2 400 m de planches en bois. Sur


toute sa longueur, la table était décorée de 70 pots avec des légumes
anciens et des fleurs comestibles. Certains d’entre eux avaient été
semés par des visiteurs lors d’une activité du festival de printemps.

Le 26 juin à midi, le juge a parcouru avec son mètre l’allée d’en-


Photo Peter lanckmans.

trée (Eredreef) où la table de pique-nique avait été installée, pour


ensuite proclamer le nouveau record du monde avec une longueur
impressionnante de 300,58 m. Cette annonce a suscité acclama-
tions et applaudissements de la part des 600 visiteurs qui avaient
pris place avec leurs paniers de pique-nique.
>
La table est restée en place tout l’été, permettant aux visiteurs de
pique-niquer et de célébrer cet événement. À la fin de l’été, c’est
au cours d’une chaude soirée « tropicale » que la table a connu sa
dernière prestation, profitant encore à 500 pique-niqueurs jusqu’à
bien tard le soir.

Les chefs-d’œuvre
des musées bruxellois

Le Jardin botanique Meise a participé au projet « #100 Masters »


qui visait à mettre en valeur les pièces les plus remarquables des
musées bruxellois. Sous la houlette du Conseil bruxellois des mu-
sées (une association coupole composée d’une centaine de musées
fédéraux, communautaires, communaux et privés), chaque musée
membre a présenté les 10 pièces de collection les plus importantes
à ses yeux – ses « chefs-d’œuvre ». Sur la base de cette sélection,
un « top 100 » a été constitué et publié.

Trois des joyaux proposés par le Jardin figurent parmi ce top 100 !
Il s’agit de : la serre de Balat, construite en 1854 par l’architecte Al-
phonse Balat ; le nénuphar géant d’Amazonie (Victoria cruziana) et
l’arum titan (Amorphophallus titanium), qui a justement fleuri pen-
dant l’événement. Pendant la durée du projet, de mai à fin août,
un sentier menait les visiteurs aux zones et aux plantes les plus
exceptionnelles. Le personnage imaginaire du roi Amaryllo ac-
compagnait les enfants pour cette activité, comme il le fait lors des
événements pour enfants au Jardin.

31 .
Photo Paul Borremans.
Serre de Balat.

<
Business plan touristique :
« Jardin botanique Meise 2.0 »

Un subside de 2,9 millions d’euros a été octroyé au Jardin bota-


nique Meise pour mettre en œuvre une série d’actions énoncées
dans un ambitieux business plan touristique : « Jardin botanique
Meise 2.0 ». Son objectif central est d’accroître la visibilité de notre
Jardin auprès des visiteurs belges et étrangers, au travers d’inves-
tissements ciblés sur l’infrastructure et les jardins thématiques.
Le descriptif du Jardin sera rendu plus cohérent et se déclinera en
cinq canevas narratifs.

1. Un domaine riche en histoire

L’histoire connue du site occupé par le Jardin botanique Meise


remonte au 12e siècle. Jadis résidence royale, il comprend des pano-
ramas et des bâtiments de grande valeur, parmi lesquels un château
pittoresque. Les visiteurs du parc auront l’occasion de découvrir
son évolution, depuis les jardins de plantes médicinales du Moyen
Âge jusqu’au romantisme de ses jardins anglais du 19e siècle.

2. Une célébration des plantes de la Terre

Découvrir 18 000 espèces de végétaux, provenant des différents


biomes de notre planète, dans un seul Jardin : c’est l’expérience vé-
cue au Palais des Plantes, un complexe de serres datant de l’Expo
1958, qui abrite la flore des déserts, des forêts tropicales humides
et de régions plus tempérées, tandis que la flore supportant le cli-
mat belge s’exhibe à l’extérieur. Les adaptations qui permettent
aux plantes de survivre dans ces différents environnements sont
particulièrement soulignées.

3. Saveurs de Flandre (influence flamande sur la


culture gastronomique internationale)

Des plantes d’importance économique telles que la pomme de


terre, le cacao, le café et le chicon (endive) ont peu de choses en
commun d’un point de vue botanique... si ce n’est qu’elles doivent
beaucoup de leur popularité actuelle à l’horticulture belge. Le jar-
din de l’Orangerie et les serres tropicales raconteront l’histoire
passionnante des dessous botaniques de notre culture gastrono-
mique flamande et de son influence internationale.

4. Excellence verte (finesse de l’horticulture)

Forte d’un riche passé, l’horticulture flamande garde une place


importante et exporte aujourd’hui des plantes telles qu’azalées de
Gand, bégonias tubéreux, lauriers, roses et broméliacées. Le Jar-
din botanique Meise met en valeur les activités horticoles passées
et présentes.

5. Sauvegarde de la vie dans notre « Arche verte »

Une visite au Jardin botanique Meise donne un aperçu de nos


activités scientifiques pionnières. Pour mettre en valeur cet im-
portant travail, nous sommes en train de construire un nouveau
complexe de serres de 7 100 m2 baptisé l’« Arche verte ». Ce com-
plexe abritera les collections de recherche comme les bananiers,
les caféiers et les haricots, hébergera notre banque de graines, et
disposera d’une zone d’exposition pour informer les visiteurs de
nos activités. C’est à proximité de ces serres que se trouve « Meise
32 . Sauvage », une partie de notre jardin gérée comme une réserve na-
turelle, où nous favorisons la flore et la faune spontanées.
Visualisation of the five storylines
of Botanic Garden Meise.

>
Initial illustration of the intended bog garden.
Cette initiative à caractère touristique s’articulera autour de la
construction d’un bâtiment d’entrée contemporain et de l’aména-
gement de ses abords pour accueillir un large éventail de visiteurs.

Illustration by Jan de Beck.


Afin de concrétiser les cinq thèmes décrits ci-dessus, un certain
nombre d’actions sont prévues.

Action 1 : Construire un centre d’accueil ultramoderne

Le visiteur trouvera toutes les installations nécessaires dans un


< bâtiment d’architecture moderne et entièrement accessible, qui
fera également office de centre régional d’information touristique
pour la Ceinture Verte, la région autour de Bruxelles-Capitale qui
s’enorgueillit de châteaux, parcs et jardins magnifiques.

Action 2 : Développer le Jardin de bienvenue

Le Jardin de bienvenue agira comme une mise en bouche. Le


visiteur pourra « goûter » les particularités de la saison et se voir
présenter le récit de notre Jardin. Le voyage à travers l’histoire du
Sketch of terraces for the mediterranean and cloud forest glass-houses.

jardin, par exemple, commencera dans cette zone par un jardin


médicinal médiéval.

Action 3 : Accentuer les éléments historiques de notre Jardin

La diversité historique de nos sites est idéale pour mettre en


lumière les styles de différentes époques. Il s’agira de réaliser un
jardin formel en dialogue avec le château et un jardin de marais en
style romantique sur une île.

Action 4 : Réaliser un jardin des saveurs


Illustration Marc Reynders.

Le jardin clos de l’Orangerie servira de trait d’union avec l’expé-


rience gastronomique du restaurant voisin. Ce jardin veut faire le
lien entre les aliments dans notre assiette et les plantes qui com-
posent ce repas.

< Action 5 : Achever la restauration du Palais des Plantes

Deux serres sont encore à restaurer dans le Palais des Plantes.


Elles serviront de vitrine à la végétation des forêts de brouillard et
à celle du biome méditerranéen. L’achèvement de ces serres mar-
quera l’aboutissement des travaux de rénovation, commencés il y
a plus de dix ans.

Action 6 : Célébrer et consolider l’horticulture flamande

Grâce à la richesse de nos collections végétales, l’attention sera


davantage attirée sur notre patrimoine horticole flamand. Pour
cela, des plantations ciblées seront effectuées à travers tout notre
Jardin.

Action 7 : Faire la promotion de nos réalisations par


des présentations interactives

Des présentations interactives de pointe permettront aux visi-


teurs de se rendre compte de l’importance du travail scientifique
du Jardin botanique Meise, et des réalisations qui y sont associées.
33 .

Les cinq canevas narratifs seront mis en œuvre au moyen des


sept actions ci-dessus. En conséquence, le visiteur pourra vivre
des expériences plus intenses au Jardin botanique Meise et ce, qu’il
soit jeune ou plus âgé, amateur ou professionnel. L’importance de
notre Jardin, sur la scène nationale et internationale, sera davan-
tage reconnue. Un coup de projecteur sera également porté sur la
région environnante, qui verra le nombre de visiteurs augmenter.
Notre ambition d’ici 2024 est de doubler le nombre actuel de visi-
teurs du Jardin pour atteindre le quart de million par an.
Dans le monde entier, les légumineuses représentent
une source importante de nourriture.
Les légumineuses à l’honneur

Photo Franck Hidvegi.


L’année 2016 a été déclarée année internationale des légumi-
neuses par les Nations unies. L’occasion pour nous de monter sous
serre une petite exposition autour de ces plantes importantes aux
multiples usages.

Plusieurs légumineuses couramment utilisées ont été cultivées >


et montrées au public, en même temps que leur partie comestible.
L’exposition présentait leurs régions de domestication et leurs
usages en cuisine, et soulignait leur importance en tant que sources
écologiques de protéines et fixatrices de l’azote atmosphérique.
Ces caractéristiques étaient replacées dans les contextes de l’aug-

L’étonnante diversité des graines de légumineuses cultivées.


mentation de la population mondiale et du changement climatique.

Parmi les éléments les plus spectaculaires qui étaient à décou-


vrir, on peut citer les parents sauvages des espèces cultivées, ainsi
qu’une collection colorée de graines de Phaseolus que nous avions
empruntée à la Belle Époque, une association locale établie à Meise.

Pour encourager la participation interactive du public, nous in-


vitions les visiteurs à prendre part à un concours sur ces plantes et
leur utilisation. Les gagnants ont reçu un livre de recettes sur les
Photo Guy Dirix.

légumineuses.

>

Forêt en ligne

Des élèves de l’enseignement secondaire en visite au Jardin bo-


tanique Meise ont pu étudier l’influence des arbres sur le climat au
moyen de l’« internet des choses », un concept où des objets sont
reliés entre eux de façon numérique et peuvent ainsi communi-
quer. Les enfants ont collecté des données à l’aide de capteurs sans
fil installés à différents endroits dans le cadre du projet « Bos On-
line ». Ce projet, qui a reçu le soutien financier du Gouvernement
flamand, est issu d’une collaboration inédite entre l’entreprise
RVO-Society, le Jardin botanique Meise, le centre de recherches
technologiques Imec et l’université de Louvain (Leuven).

Le projet Bos Online est coordonné par RVO-Society, une en-


treprise active dans l’éveil des jeunes aux sciences et aux techno-
logies. Elle développe du matériel pédagogique axé sur les décou-
vertes récentes en sciences, dans les technologies, en ingénierie et
en mathématiques.
Le ministre Philippe Muyters dans notre Jardin pour le
lancement du projet Bos Online (le 21 septembre).

Les autres partenaires, à savoir le Jardin, Imec et l’université de


Louvain, ont apporté respectivement le lieu, la technologie et la
contribution scientifique. Les scientifiques ont développé un sys-
tème de récupération des données ou base de données, ainsi que
des méthodes d’analyse statistique pour traiter l’énorme quantité
de données amassées. Des scientifiques d’une autre faculté ont mis
34 . au point les questions et objectifs de recherche. Les capteurs sont
Photo Paul Borremans.

répartis en deux installations, équipées de panneaux solaires (pour


l’alimentation des batteries), situées dans le Jardin à proximité
de l’autoroute A12 : l’une dans un espace ouvert, l’autre sous des
arbres. Les capteurs, connectés à un réseau sans fil, transmettent
des mesures météorologiques, des paramètres de pollution et des
paramètres de croissance, comme le flux de sève et le diamètre du <
tronc. Ces différentes données sont stockées sur un serveur dis-
tant, accessible aux enseignants et aux élèves, ce qui permet aux
enfants de mener leur propre recherche. Le projet Bos Online se
poursuivra plusieurs années, proposant ainsi un programme ex-
ceptionnel d’activités pratiques au sein du Jardin.
L’arum titan fleurit à nouveau en 2016

S’il est une plante qui a frappé l’imagination du public belge


ces dernières années, c’est bien l’arum titan, Amorphophallus tita-
num. Sa fleur, ou plus exactement son inflorescence (ensemble de
fleurs), est la plus grande du règne végétal ; elle dégage une odeur
de chair pourrissante et ne reste ouverte que 48 heures environ.
Sa première floraison en Belgique a eu lieu en 2008 au Jardin bo-
tanique Meise. Depuis, le public belge a eu le plaisir de contempler
cinq rééditions du spectacle. En 2016, deux plantes ont fleuri. La
première inflorescence, apparue en mars, atteignait une hauteur
L’arum titan provoque une véritable puanteur lors de

de 145 cm avec son spadice pourpre caractéristique ; la seconde,


en juillet, a produit un spadice jaunâtre colossal de 237 cm. Ce spé-
cimen était issu de semis effectués au jardin botanique de l’univer-
sité de Gand.

La floraison peut fortement éprouver la plante, à tel point qu’elle


peut mourir juste après, mais les deux spécimens de 2016 ont cha-
Photo Franck Hidveghi.

cun développé une feuille, qui atteindra la taille d’un petit arbre,
sa floraison en mars.

annonçant une nouvelle floraison à venir.

>

Série télé

En 2016, le Jardin botanique Meise a pris part à une série télévisée


centrée sur le Jardin, intitulée « Geschikt in Meise » sur la chaîne
flamande et bruxelloise PlattelandsTV. Cette chaîne emmène les
téléspectateurs à la découverte d’une multitude d’activités d’exté-
rieur, comme l’agriculture, l’horticulture ou la passion des jardins
dans sa rubrique « countrylife ». La série compte huit épisodes de
20 minutes présentés par Lies Mertens.

Chaque épisode est divisé en deux parties. La première met l’ac-


Koen Es présente « Meise Sauvage » à Jan Godemont

cent sur une partie du Jardin, avec pour mise en scène un bota-
niste guidant un artiste floral professionnel en recherche d’inspi-
dans le 5e épisode de « Geschikt in Meise ».

ration parmi différentes collections de plantes. C’est ainsi qu’ont


été filmés la collection de rosiers, la serre désertique, la collection
d’arums, les plantes carnivores et « Meise sauvage » où s’épanouis-
sent des plantes indigènes. Dans la seconde partie, l’artiste se met
au travail au Château et développe une création sur le thème de
Photo PlattelandsTV.

l’épisode. La série a invité des personnalités qui jouissent d’une


renommée internationale en matière d’art floral, comme Ilse
Beunen, Stijn Simaeys et Tom De Houwer. Les huit épisodes ont
été diffusés une première fois au printemps, puis repris en au-
tomne. L’audience de la chaîne PlattelandsTV est en progression
< et dépasse actuellement un million de téléspectateurs par mois.
Des initiatives de ce genre viennent soutenir la promotion du Jar-
din botanique Meise et contribuent à accroître la visibilité de ses
activités.
présentatrice Lies Martens dans le premier
L’artiste florale Annick Mertens et la

épisode de « Geschikt in Meise ».

35 .
Photo PlattelandsTV.

<
Succès confirmé pour les festivals
des saisons célébrant les plantes

Au Jardin botanique Meise, il y a un tas de choses à voir tout au


long de l’année. Chaque saison offre aux visiteurs de nouvelles
découvertes de plantes et de décors pittoresques à leur apogée.
Pour mieux mettre l’accent sur les saisons, l’équipe « Relations
publiques et Éducation » a choisi de développer certains thèmes,
en se conformant à son concept de festival intitulé « Floridylle ».
Le succès de ces événements s’appuie sur un canevas constant, à

Un radeau traverse l’étang du Château.


savoir : des activités pour les visiteurs désireux d’apprendre, des
activités pour les enfants, des expositions et un spectacle attractif.

Parmi les temps forts du festival de printemps, citons une acti-

Photo Paul Borremans.


vité où les enfants ont peint des œufs avec des colorants naturels
végétaux obtenus à partir d’oignon, de chou rouge et de curcuma.
Trois cents œufs ont ainsi été décorés puis disposés dans la cour
intérieure du Pachthof, imitant un nid d’oiseau géant où les enfants
pouvaient s’ébattre. Dans le Château était présentée une exposi-
tion intitulée « Jardin d’Éden ». Le public était également invité à >
créer des pots en papier journal et à semer des graines d’herbes et
de légumes en vue du festival Floridylle d’été.

La Floridylle d’été célébrait, entre autres, l’année internationale


des légumineuses décrétée par les Nations unies, et ce, avec une
série d’ateliers cuisine utilisant différentes espèces de pois et de
haricots. Les visiteurs pouvaient se laisser tenter par un moment
de relaxation en s’installant tranquillement dans des hamacs sus-
pendus dans certains arbres du jardin. Pour les enfants, les bois
près de l’Orangerie s’étaient transformés en parc d’aventures dont
ils pouvaient profiter pour jouer. Le clou du festival fut sans doute
la construction de la plus longue table de pique-nique du monde,
un record officiellement acté par un juge le premier week-end de
l’événement. Ses 300 m ont été utilisés tout au long du festival
d’été. Quant aux jeunes et aux jeunes d’esprit, ils ont pu participer

Des œufs peints avec des colorants végétaux.


à une chasse aux Pokémons résidant dans le jardin.

La Floridylle d’automne a bénéficié d’une météo exceptionnelle.


Les visiteurs avaient le choix entre de nombreuses activités. Une
balade guidée les emmenait à la découverte du folklore des arbres. Photo Manon van Hoye.
Les enfants pouvaient évider des citrouilles pour en faire des lan-
ternes, celles-ci ayant atteint les 500 exemplaires ! L’étang du Châ-
teau accueillait un ferry miniature à cordes et à traction manuelle,
qui transportait les passagers d’une rive à l’autre. Les châtaignes
récoltées dans le jardin étaient grillées dans la cour du Pachthof.
De quoi laisser pas mal de souvenirs de moments nostalgiques aux
visiteurs ! Le spectacle de ce festival consistait en une Nuit des <
Horreurs au château, où les « fantômes revenaient à la vie ». Ce fut
un succès populaire avec plus de 1 200 spectateurs. L’automne est
une saison qui se prête particulièrement aux impressions visuelles,
avec les baies et les couleurs des feuilles. Pour cette raison, un
concours photo a été organisé où les visiteurs pouvaient envoyer
36 .
leurs plus belles photos automnales prises au Jardin. Les clichés en-
Des enfants soufflent des bulles géantes.

voyés par plus de 60 participants ont donné lieu à une magnifique


exposition photo en décembre au Château. Leur qualité a donné
du fil à retordre au jury chargé de la sélection des meilleurs.
Photo Peter Lanckmans.

On peut dire que les Floridylles ont été une grande réussite. Elles
ont contribué à accroître le nombre de visiteurs et à intensifier l’in-
teraction du public avec le Jardin. Nous espérons le même succès
en 2017.

<
La nuit des familles
remporte un franc succès

Chaque soir, le silence envahit le jardin à la fermeture des


portes... mais pour une fois, les noctambules ont eu l’occasion de

Le spectacle de danse au cours du Wonder Weekend.


prolonger leur découverte du Jardin « by night » dans le cadre du
festival « Wonder Weekend » dédié aux familles.

Cet événement marquant, organisé l’avant-dernier week-end


des vacances d’été, a attiré 483 enfants et 456 parents qui ont passé
la nuit dans des tentes en carton. Les festivals familiaux, c’est-à-
dire des événements où les familles avec de jeunes enfants peuvent

Photo Paul Borremans.


passer ensemble des moments de qualité, semblent encore trop
rares en Belgique. C’est pourquoi les organisateurs du Wonder
Weekend avaient demandé la coopération du Jardin botanique
Meise pour permettre au festival de se dérouler dans son domaine.

< Le succès fut au rendez-vous. Outre la sensation magique de


passer une nuit dans le Jardin, les familles ont pu vivre un éven-
tail incomparable d’expériences. On pouvait manger au restaurant
sans couverts, ou expérimenter le Vespaqua, les bains mobiles les
plus petits du monde, mais ô combien exaltants ! Il y avait des vé-
los complètement originaux, du zorbing sur l’étang du château, un
espace ludique bourré de jeux familiaux de plein air et des hamacs
pour la relaxation. La tombée de la nuit fut marquée par un spec-
Le Vespaqua, prendre un bain en mouvement !

tacle de danse verticale sur les murs de la tour du château, suivi


par une procession aux flambeaux à travers le domaine et la possi-
bilité d’observer de lointaines étoiles au téléscope, tandis que des
chants s’élevaient autour du feu de camp. Après une telle réussite,
rendez-vous est d’ores et déjà pris pour une nouvelle édition du
Photo Paul Borremans.

Wonder Weekend en 2017.

<

Le rôle social grandissant


des jardins botaniques

Dans les jardins botaniques, on trouve une grande diversité de


plantes. Nous aimerions aussi augmenter la diversité sociale des
visiteurs du Jardin et garantir l’aptitude du site et du personnel à
répondre à leurs besoins. Nous souhaitons des activités inclusives,
sans discrimination vis-à-vis des personnes handicapées ou défa-
vorisées. On constate heureusement une tendance dans ce sens,
non seulement à Meise, mais dans beaucoup d’autres jardins bota-
niques à travers le monde.

Notre Jardin prend régulièrement des initiatives à caractère inté-


. Participants arrivant à la journée familiale du KGV.

gratif, certaines sous forme d’installations permanentes, d’autres


à la demande. Pour assurer une accessibilité des jardins à tous, le
Jardin collabore avec un certain nombre d’organisations, parmi
lesquelles KVG, une organisation coupole en Flandre pour les
personnes avec des handicaps de tous types. Le samedi 23 avril
2016, environ deux mille personnes handicapées et leurs accom-
pagnateurs ont pu profiter d’une belle journée au Jardin botanique. 37 .
Grâce à l’aide de guides, de volontaires et de mouvements de jeu-
Photo Ilse Versaen.

nesse locaux, une panoplie d’activités leur étaient proposées. Par


exemple, une visite guidée pour les malvoyants, et une autre pour
les malentendants avec un interprète en langue des signes, per-
mettaient de balayer tous les obstacles en ce jour particulier. Cette
> belle excursion en famille fut rehaussée par la présence de l’au-
teur-compositeur-interprète flamand Bart Kaëll, dont le concert
de clôture a été grandement apprécié. L’événement s’est déroulé
sans souci du début à la fin, grâce à l’excellente coopération entre
le Jardin botanique Meise, KGV, la commune de Meise et la police
locale.
La Belgique et le Japon célèbrent leur
amitié à travers l’ikebana

L’année 2016 marquait le 150e anniversaire des relations diploma-


tiques entre le Japon et la Belgique. Dans les deux pays, cet anni-
versaire a été célébré par une série d’événements organisés tout au
long de l’année dans les domaines politique, économique, scienti-
fique et technologique, culturel, artistique, académique, éducatif
et sportif. L’amitié entre les deux pays résulte surtout d’échanges
interpersonnels ; c’est pourquoi l’Ambassade du Japon en Belgique

M. Hiroki Ohara, cinquième directeur de la Japanese Ohara


a mis l’accent sur des événements offrant de tels échanges. Le Jar-
din botanique Meise a accueilli l’artiste japonaise Rumiko Hagiwa-
ra, qui a réalisé l’installation Fake Wind au Pavillon de chasse. Cette
œuvre faisait partie de l’exposition « Made in Japan » au centre

School, fait une démonstration d’ikebana.


culturel de Strombeek.

Le 2 octobre, le Jardin botanique Meise a eu le grand honneur


de recevoir M. Hiroki Ohara, venu donner une masterclass sur

Photo Ambassy of Japan.


les arrangements floraux japonais (ikebana). M. Hiroki Ohara est
le cinquième directeur de la Ohara School of Ikebana à Tokyo.
L’événement a déplacé M. Masafumi Ishii, ambassadeur du Japon
en Belgique, des représentants de l’École belge d’Ikebana (style
Ohara) et des passionnés d’ikebana venant de toute l’Europe.
<

Participation du Jardin
aux Floralies gantoises

Les Floralies gantoises comptent parmi les événements incon-


tournables du calendrier horticole. Ce festival, créé en 1809, ex-
pose les dernières tendances dans des jardins d’inspiration, des
créations florales et des ateliers. Cette exposition de 10 jours (du
22 avril au 1er mai) attire toujours les foules venant de Belgique et de
l’étranger. En 2016, l’Association des jardins botaniques et arboreta
de Belgique participait à l’événement afin de promouvoir l’image
des jardins botaniques en Belgique, avec un slogan : « Dix jours de
Floralies gantoises, 365 jours de jardins botaniques ».

Après des discussions sur le meilleur moyen de capter l’atten-


tion du public, l’option retenue fut une sculpture haute de quatre
mètres représentant un arum titan avec des plantes couvre-sol, de
la couleur de l’arum réel. Le public associe le Jardin botanique de
Gand et le Jardin botanique Meise à l’arum titan, à cause de la mé-
Sculpture de l’arum titan aux Floralies gantoises.

38 . diatisation de sa floraison ; le choix de cette représentation était


donc justifié. La sculpture botanique, placée dans l’orangerie du
Jardin botanique de Gand, est l’œuvre du personnel du Jardin bo-
tanique Meise en collaboration avec des jardiniers de Gand.
Photo Koen Es.

>
Développer une
infrastructure de pointe
pour les visiteurs et
la recherche
Le Jardin botanique Meise se situe sur un domaine his-
torique de 92 ha dont l’histoire remonte au début du
Moyen Âge. Le domaine abrite plus de 50 édifices, dont
des glacières souterraines, des serres tropicales, un châ-
teau médiéval et plusieurs bâtiments de service et de
recherche. En raison de longues années sans investis-
sements, la plupart des bâtiments du Jardin botanique
sont en très mauvais état et exigent des investissements.
Notre objectif est de conserver nos collections scienti-
fiques, qui jouissent d’une renommée internationale, en
toute sécurité et pendant longtemps et d’ainsi créer un
environnement de recherche favorable. Nous investi-
rons également dans l’amélioration de l’infrastructure
d’accueil afin d’élargir la portée internationale du Jardin
botanique Meise, en tant qu’institution scientifique ainsi
que destination touristique.

39 .
Cinq propositions pour le
nouveau centre des visiteurs
du Jardin botanique Meise

Pour contribuer à la promotion du Jardin botanique Meise et


accueillir dignement nos visiteurs belges et étrangers, l’aména-
gement d’un bâtiment polyvalent s’impose à chacune de nos deux
entrées, l’entrée principale (Nieuwelaan) et l’entrée Meise village
(Brusselsesteenweg).

Dans le même temps, l’ancienne ferme située près de l’entrée


principale nécessite une restauration et un réaménagement pour
pouvoir abriter une salle polyvalente, des logements d’hôtes pour
les chercheurs visiteurs, et une conciergerie.

Dans notre recherche d’une solution de qualité, nous avons dé-


cidé de passer par un concours d’architecture, mis en place avec
la collaboration de l’Architecte du Gouvernement flamand et du
Facilitair Bedrijf (Agence flamande en charge de l’immobilier et
des équipements).

L’intégration de nouvelles installations dans un cadre historique

Drawing of Main Entrance.


classé constitue un sérieux défi de ce concours. Les bureaux d’ar-

TV Monadnock, Posad.
chitecture qui ont répondu à l’appel d’offres de l’Architecte du
Gouvernement flamand ont donc soumis leur projet, où chacun in-
terprète les spécifications selon sa propre sensibilité. Les concepts
proposés par les cinq candidatures retenues sont résumés succinc-
tement ci-après.
<

TV Monadnock, Posad

Ces architectes proposent un concept de place d’accueil hémis-


phérique, une aire de rencontre à l’entrée principale. Les visiteurs
se déplacent du bâtiment d’accueil courbe vers le bas en emprun-
tant une allée centrale parallèle à la rue pavée (Eredreef), puis
gagnent le cœur du Jardin. L’architecture imposante augmente la

Ground plan of Main Entrance.


visibilité du Jardin depuis l’extérieur et en fait un repère imman-
quable. À l’entrée Meise village, c’est un bâtiment contemporain

TV Monadnock, Posad.
plus modeste qui est proposé, à côté de l’allée principale et de sa
perspective qui porte la vue loin à l’intérieur du Jardin.

<
Position of Main Entrance in relation to existing
buildings and landscape.
TV Monadnock, Posad.

40 .

<
TV Monadnock, Posad.
Meise Entrance.

>
TV ae-architectural, Carton 123 Architects &
Murmuur Architects

Cette association de trois bureaux d’architectes propose le


concept de « pièces en plein air ». Le visiteur traverse un mur qui
symbolise le passage d’un monde agité à l’environnement serein
du Jardin. Le mur délimite une pièce extérieure en forme de U,
avec une face ouverte sur le Jardin. Plusieurs sentiers sont pré-
vus, dont l’un mène à la cour intérieure pavée de l’ancienne ferme
(Vlaamse Hoeve), un endroit particulièrement accueillant l’hiver
grâce au feu de bois qui crépite dans le feu ouvert. Dans le jardin,
les sentiers suivent l’allée linéaire (Eredreef) ou serpentent ici et
là, invitant à l’exploration. Le bâtiment à l’entrée Meise village

TV ae-architectural, Carton 123 Architects &


conserve le thème de celui de l’entrée principale, intégrant un mur
historique existant.

Exerpt from design proposal.

Murmuur Architects.
<

TV ae-architectural, Carton 123 Architects &


View on rehabilitated old farmstead.

Murmuur Architects.

> Position of Main Entrance in relation to existing buildings and landscape.

41 .
TV ae-architectural, Carton 123 Architects &
Murmuur Architects.

<
TV Atelier Veldwerk, Bogdan & Van Broeck Architects,
Impression of the inside of the entrance building.

Origin Architecture & Engineering.


<

TV Atelier Veldwerk, Bogdan & Van Broeck


Architects, Origin Architecture & Engineering

Cette proposition très novatrice implique des relations diffé-


rentes avec le cadre environnant. Une serre flexible relie l’entrée
principale et l’entrée Meise village, distantes de 800 m. Cette
connexion crée un sentier méditatif longeant la limite verte du do-
maine. Sa conception intelligente permet d’envisager une exten-

TV Atelier Veldwerk, Bogdan & Van Broeck Architects, Origin


sion future, par exemple en lien avec le projet de tram en 2020
et le nouveau parking. Ce même type d’extension pourrait aussi

Old farmstead integrated with new architecture.


accompagner de nouvelles infrastructures dans le parc, comme le
nouveau complexe de serres.

Architecture & Engineering.


<
Architects, Origin Architecture & Engineering.
TV Atelier Veldwerk, Bogdan & Van Broeck

42 .
Visualisation of Main Entrance.

>
TV aNNo Architects,
URA – Yves Malysse Kiki Verbeeck

Ici, les architectes n’ont pas d’abord cherché l’idée d’un bâtiment,
mais plutôt d’une manière d’exprimer avec justesse l’expérience et
l’instant. À l’entrée principale, le cœur du bâtiment est un espace
circulaire ouvert, le noyau. Il est situé sur l’allée (Eredreef) pour
accentuer la force architecturale de ce sentier historique. Le cercle
agit comme une attraction. Le nouveau bâtiment d’accueil passe
presque inaperçu, niché dans la verdure du parc, à la même hau-
teur que le décor environnant. La construction se veut un assem-
blage des différents styles de bâtiments présents dans le parc. L’en-
trée Meise village présente les mêmes caractéristiques que l’entrée
principale, mais à une échelle plus réduite. Elle accentue aussi les
longues perspectives, notamment sur le château.
View of the interiour of the Main Entrance.

URA – Yves Malysse Kiki Verbeeck.


TV aNNo Architects,

>
URA – Yves Malysse Kiki Verbeeck.
Visualisation of Meise Entrance
TV aNNo Architects,

>
Sketches and Maquette of Main Entrance.

URA – Yves Malysse Kiki Verbeeck.


TV aNNo Architects,

43 .

>
URA – Yves Malysse Kiki Verbeeck.
Sight of the main drive (Eredreef).
TV aNNo Architects,

>
Position of Main Entrance in relation to existing buildings and landscape.
NU Architectuuratelier.

>

NU Architectuuratelier

Le premier contact avec le Jardin se fait via une place, un bel


espace multifonctionnel où l’exploration peut commencer. Une
construction simple et flexible est proposée, qui structure l’espace
et laisse le paysage s’exprimer. La vue sur le domaine se trouve au
centre de la place : une fenêtre sur le jardin botanique. L’entrée
principale comprend une boutique, un bureau d’information, des
bureaux et tous les équipements auxquels on s’attend dans un lieu
d’accueil ultramoderne. Au-delà de la réception, le visiteur ren-
contre un Jardin de bienvenue délimité par l’allée (Eredreef). L’en-
trée Meise village sert aussi de bâtiment multifonctionnel, mais à
une plus petite échelle, et offre des vues stupéfiantes sur le jardin
par-delà. C’est ce projet que le Jardin a sélectionné, en raison de
son dialogue harmonieux avec le paysage et les bâtiments existants
et de sa flexibilité.

View on welcome plaza.


NU Architectuuratelier.

<

44 .
Visualisation of Main Entrance.
NU Architectuuratelier.

<
>
>

Three-dimensional representation of Main Entrance building. Maquette of structural element used in the new buildings.
NU Architectuuratelier. NU Architectuuratelier.

<
Visualisation of Meise Entrance.
NU Architectuuratelier.

45 .
Une nouvelle « Arche verte »
pour la sauvegarde des collections
de recherche et de conservation

Le Jardin botanique Meise compte actuellement deux complexes


de serres. Ils comprennent plus de 40 petites serres reliées entre
elles qui sont utilisées pour la multiplication, la conservation d’es-
pèces en danger et la culture des espèces des collections de re-
cherche et de celles de l’orangerie. Construites dans les années
1930 et 1950, la plupart de ces serres sont en très mauvais état et
certaines se sont même effondrées. Chauffer un grand nombre de
petites serres s’avère très défavorable en termes d’efficience éner-
gétique, et les conditions de culture ne sont pas optimales pour les
plantes.

C’est pourquoi notre Jardin prévoit de construire un nouveau


complexe de serres qui s’appellera « l’Arche verte ». Il occupera
une superficie de l’ordre de 7 100 m2 et comprendra une salle po-

Aerial visualisation of new glasshouse complex.


lyvalente où le travail scientifique du Jardin pourra être montré et
expliqué. Un bâtiment existant sera annexé au complexe et réno-
vé pour accueillir la banque de graines ainsi que des bureaux. Ce
projet nécessitera un budget de 10,4 millions d’euros (hors taxes).
En collaboration avec le Facilitair Bedrijf (Agence flamande en
charge de l’immobilier et des équipements), le Jardin a lancé un ap-
pel d’offres européen pour trouver un bureau d’architectes. Cinq

Photo B-architects.
équipes ont été sélectionnées pour développer un projet complet.
L’une d’entre elles s’est retirée ; les quatre plans reçus étaient tous
de grande qualité.

<

B-architects

La nouvelle serre se présente comme un jardin clos. Un mur de


briques entoure tout le complexe. Un sentier public du côté est
donne au visiteur un aperçu des activités dans les serres. La salle

Aerial visualisation of new glasshouse complex.


polyvalente se trouve au coin ; de l’autre côté, un point de vue per-
met une vue d’ensemble du complexe.

LOW Architects

Photo LOW Architects.


Ces architectes créent une esplanade pour supporter le nouveau
complexe de serres et le bâtiment de service adjacent. L’esplanade
permet de connecter les différentes fonctions ; le visiteur peut s’y
promener et découvrir les différents éléments. La salle polyvalente
est située en face du bâtiment de service, où la banque de graines <
est exposée au regard des visiteurs.

OFFICE Kersten Geers David Van Severen

Ce bureau tire parti de la topographie du terrain pour dessiner


un complexe de serres surmonté d’un toit continu. Il se présente
donc comme une seule entité, bien intégrée au paysage et aux bâ-
timents environnants. La salle polyvalente est placée au cœur du
Photo OFFICE Kersten Geers David Van Severen.

46 . complexe.
Side view of glasshouse complex.

>
Photo Temporary association NU and ar-te.
Association momentanée NU et ar-te

Exerpt from design proposal.


Cette équipe de concepteurs a voulu combiner la finalité scien-
tifique des nouveaux bâtiments avec une qualité d’accueil pour
les visiteurs. Les serres sont disposées autour d’un pavillon public
doté d’un bel espace pour des panneaux explicatifs et pour des
expositions temporaires. La banque de graines peut être observée
< par les visiteurs, ce qui constitue une attraction supplémentaire.
Le Jardin botanique Meise a choisi ce projet pour son excellente
intégration dans le paysage existant, son attractivité vis-à-vis du
public et l’aspect fonctionnel des serres.

Photo Temporary association NU and ar-te.


Side view of glasshouse complex.

<

47 .
Une passerelle « d’aventures » a été installée dans la
serre de la canopée en 2016.
Photo Marc Reynders.
Aménagement paysager
des nouvelles serres tropicales

<
Depuis quelques années, l’une de nos tâches majeures concerne
le Palais des Plantes, avec la restauration de son infrastructure et
de nouvelles plantations. Le biome tropical, qui occupe toute l’aile
nord, fait actuellement l’objet de rénovations. Il est prévu d’y im-
planter un sentier linéaire qui emmènera les visiteurs sur un itiné-
raire est-ouest à travers cinq serres ornées de la luxuriante forêt
tropicale humide. Depuis 2014, deux serres tropicales présentent

Plan des plantations pour la serre d’Afrique centrale.


déjà aux visiteurs des espèces à caractère ethnobotanique et des
plantes de la forêt secondaire pluviale. Les trois autres serres de
l’aile nord seront bientôt terminées et mettront en valeur la forêt
pluviale primaire et les palmiers, la stratification de la forêt plu-
viale, ainsi que des présentations consacrées à la végétation de
l’Afrique centrale. En 2016, toute l’attention s’est focalisée sur la
serre de la canopée, où les épiphytes et les lianes éliront domicile.

Photo Marc Reynders.


Deux sentiers y seront aménagés. Le premier est une allée centrale
faiblement inclinée, jouant sur la séduction du spectateur face
à l’exubérance de la vie dans les cimes. Le second est une ambi-
tieuse passerelle suspendue trois mètres au-dessus du sol : c’est là
que commence l’aventure architecturale et botanique. Son design
complexe a été mis au point par le bureau d’architecture LOW <
d’Anvers, qui s’est inspiré de la délicate nervation des feuilles chez
certaines plantes tropicales. La passerelle, longue de 30 m, est ac-
cessible depuis un escalier existant dans une serre adjacente haute
de 16 m. L’itinéraire sur cette passerelle commence par une plate-
forme multifonctionnelle d’où l’on peut admirer la vue et d’où l’on
peut donner des explications à des groupes scolaires. À partir de là,
les visiteurs serpentent à travers la canopée, croisant à la fois des
arbres vivants et des arbres artificiels parés d’une extraordinaire
diversité de végétaux, parmi lesquels des orchidées, des bromélia-
cées, des fougères et des mousses.

La passerelle est pavée de dalles perforées carrées, alternative-


ment en bois et en métal, qui donnent une impression d’ouverture
et de légèreté et laissent passer la lumière venant du bas. La sen-
sation de finesse est renforcée par les rampes sinueuses, dont les
côtés couverts de treillis métallique évoquent un pont de singe.
Il était hors de question d’ériger de gros piliers en béton qui au-
raient ruiné la légèreté du design et auraient considérablement
réduit la superficie des plantations. L’alternative a été d’implanter
27 fins pieux, ancrés dans le sol à une profondeur de six mètres. Ce
soutien assure l’intégrité structurale de la passerelle, capable de
supporter 500 kg/m2. L’aventurier quitte le sommet des arbres en
descendant un escalier en colimaçon qui le ramène à la terre ferme.

En 2016, la réalisation des plans et le travail de préparation des


48 . plantations ont également été effectués. Le Jardin botanique Meise
Plantations dans la serre d’Afrique centrale.

a la chance de posséder une magnifique collection d’espèces de la


forêt pluviale, en particulier des plantes ligneuses. Une analyse ap-
profondie était nécessaire pour sélectionner les plus intéressantes.
Nous avions à cœur de reproduire dans nos serres les différentes
strates typiques présentes dans cette forêt. Le meilleur moyen d’y
Photo Marc Reynders.

arriver est de planter séparément chaque strate en tenant compte


des exigences écologiques des espèces. Les tableaux créés de la
sorte, à la fois naturels et équilibrés, révèleront pleinement aux vi-
siteurs les merveilles de la forêt tropicale.

>
Rénovation d’un bâtiment de service
pour un musée du Bois redynamisé

Le Jardin botanique Meise possède une collection de bois excep-


tionnelle qui couvre les 19e et 20e siècles. Une partie était jadis ex-
posée dans un Musée forestier à l’ancien emplacement du Jardin au
centre de Bruxelles. Elle mettait surtout l’accent sur l’importance
économique du bois.

Lors du déménagement du Jardin à Meise, la collection fut en-


treposée dans les caves du bâtiment de l’herbier et elle tomba dans
l’oubli. En 2014 a débuté un programme ambitieux de restauration
de cette collection, avec l’ouverture d’un nouveau musée prévue
en 2018. Il n’a pas été difficile de lui trouver un espace : un bâti-
ment de service sous-utilisé près du jardin clos de l’Orangerie
fera parfaitement l’affaire et est en cours de transformation en
un musée du Bois ultramoderne. Celui-ci abordera une beaucoup
plus grande variété de thèmes que l’ancien musée, en développant
différents aspects du bois : des informations fonctionnelles et ana-
tomiques, le rôle régulateur des forêts sur le climat, des données
sur certains arbres particuliers et l’extraordinaire polyvalence de
ce matériau naturel.
Photo Danny Swaerts.
XXXX

<

Remplacement du système
de gestion des eaux usées
Travail de préparation en vue du nouveau système d’égouts.

Le Jardin botanique Meise est une propriété historique avec un


long passé. Le site couvre une vaste superficie où sont éparpillés de
nombreux bâtiments et des chemins privés, avec une série d’équi-
pements associés, dont les réseaux d’alimentation en gaz et en
électricité, des câblages et différents systèmes d’égouts. Certains
éléments très anciens de ces infrastructures ne répondent plus aux
besoins actuels. La gestion des eaux usées du Jardin se devait d’être
mise à jour, c’est pourquoi un projet interne a été lancé en 2016
Photo Dirk Reusens.

en vue de sa modernisation. Selon cette nouvelle conception, les


effluents seront séparés des eaux de pluie ; les eaux usées seront
dirigées vers un système d’épuration local, tandis que les eaux de
pluie seront stockées sur site pour l’irrigation. Ce projet s’intègre
dans une vision plus large de remplacement des infrastructures
> vieillissantes de notre Jardin au cours des prochaines années.

49 .
Installation du nouveau système.
Photo Dirk Reusens.

<
Organisation
Notre Jardin s’appuie sur une organisation dynamique
comptant environ 180 membres du personnel, plus de
100 bénévoles et 20 guides. Ils s’engagent tous ensemble
pour atteindre les objectifs et répondre aux défis futurs.

50 .
Une nouvelle plateforme de publication
en ligne pour le Jardin

Les méthodes de recherche de publications scientifiques ont


radicalement changé au cours des deux dernières décennies, no-
tamment grâce aux progrès des technologies de l’information.
Les environnements en ligne, comme les e-journaux, les archives
d’institutions et les plateformes en open access sont maintenant
couramment utilisés et fournissent un accès rapide, étendu et sou-
vent gratuit à l’information scientifique. Cette évolution ne peut
que se poursuivre, étant donné la tendance croissante, dans les ins-
titutions scientifiques, à encourager les auteurs à l’auto-archivage
de leur production scientifique.

Notre Jardin vient d’adopter la base de données Pure. Pure est


un acronyme pour « Publication and Research ». Utilisée dans de
nombreuses institutions académiques du monde entier, cette base
de données stocke et intègre les informations sur les activités de
recherche de manière structurée et standardisée. Les scientifiques
de notre jardin sont invités à gérer leur profil et à insérer leur pro-
duction scientifique, ce qui comprend les publications, les projets
de recherche et les abstracts de conférences. Plus de 5 000 titres
sont actuellement repris dans la base de données, parmi lesquels
3 765 publications.

Les données de Pure seront prochainement intégrées au por-


tail FRIS (www.researchportal.be), donnant un accès permanent
et immédiat aux informations sur la recherche de toutes les uni-
versités et institutions scientifiques flamandes. Pour répondre à la
demande de transparence de ces institutions, le portail de la re-
cherche FRIS sera une plateforme Open Access.
Bibliometric network of the Garden based on A1 publications from 2015-2016, showing
co-authorship relations. Nodes correspond to authors, edges between nodes mark

51 .
joint publications.

>
Désherbage et ramassage
des feuilles au Jardin :
une approche sociale et écologique

Le Jardin botanique Meise considère comme primordiales ses


missions fondamentales de « durabilité » et de « respect de la diver-
sité ». Début 2016, nous avons lancé un appel d’offres destiné aux
entreprises d’économie sociale pour éliminer les mauvaises herbes
de nos surfaces pavées et pour ramasser les feuilles mortes en au-
tomne. L’une des clauses principales stipulait que ce travail devrait se
conformer à notre politique d’interdiction des herbicides, qui était
entrée en vigueur en 2015. L’élimination des mauvaises herbes sans
herbicides exige des méthodes alternatives et une autre conception
des attentes. Nos employés et nos visiteurs s’habitueront progres-
sivement à une démarche plus souple en matière de désherbage. Il
faut distinguer les mauvaises herbes apparaissant dans les zones de
culture, qui requièrent compétence et vigilance de la part de nos
jardiniers expérimentés, et celles poussant dans nos sentiers et nos
chemins, qui demandent un travail moins qualifié, réalisable par une
entreprise d’économie sociale.
C’est l’entreprise BWBouchout qui a décroché le contrat pour
ce travail, pour deux ans avec possibilité de prolongation jusqu’à
quatre ans. Cette entreprise se distingue en employant des per-
sonnes en décalage par rapport au marché régulier de l’emploi.
En plus du désherbage, l’entreprise s’est attelée cet automne au
ramassage et à l’enlèvement des feuilles mortes des surfaces en dur
et gazonnées. Nous avons pu compter sur une force de travail ma-
nuel plutôt que sur de lourdes machines qui auraient compacté le sol
sous les arbres, constitué une source de bruit et fait grimper notre
consommation de carburants fossiles. Cette solution, plus éco-
logique pour le jardin, n’a pas perturbé nos visiteurs. Les équipes
jardinage de BWBouchout viennent régulièrement désherber
une zone de 15 400 m2 et s’occupent du ramassage des feuilles sur
36,8 ha. Grâce à ce contrat, BWBouchout assure à ses travailleurs
une sécurité d’emploi et le développement de leurs compétences,
tandis que le Jardin botanique Meise met en œuvre une politique
sociale et écologique pour l’entretien du domaine.
Des travailleurs de BWBouchout ramassent les feuilles

52 .
mortes au Jardin botanique Meise.
Photo Kenny Stevens.

<
Le Jardin se soucie du
bien-être de ses employés

Pour la première fois, le personnel du Jardin botanique Meise a


pris part à l’enquête des employés, organisée tous les deux ans par
le Gouvernement flamand. L’« enquête employés 2016 » a été me-
née en mai-juin, principalement en ligne. Sur l’ensemble de la ré-
gion, 13 600 membres du personnel y ont participé, représentant
50 agences et départements.
Cette étude mesure la satisfaction des employés qui travaillent
dans différents services du Gouvernement flamand. Elle permet des
comparaisons de résultats et analyse la perception des conditions de
travail par les employés et leurs supérieurs. Les résultats ont été com-
pilés dans un rapport et sont appelés à orienter d’éventuels change-
ments et améliorations via la planification des ressources humaines.
L’enquête se présentait sous la forme d’un questionnaire en
46 points répartis en plusieurs thèmes. Les employés étaient notam-
ment interrogés sur leur satisfaction générale au travail, leur bien-
être dans leur poste, leur salaire, leur environnement de travail, leur
carrière et leurs supérieurs.
Au Jardin, 177 employés néerlandophones et francophones ont été
invités à répondre au questionnaire. Au total, 64 % des employés
(114 participants) y ont donné suite, soit un taux de participation lé-
gèrement supérieur à la moyenne (59 %).
Cette enquête révèle que les employés sont, de manière générale,
satisfaits de leur travail et qu’ils apprécient leur activité, qu’ils consi-
dèrent utile à la société. Ils ont l’impression d’être correctement
évalués par leurs supérieurs. L’enquête fait aussi ressortir quelques
points à améliorer. La coopération avec les équipes pourrait être ren-
forcée et les règlements mieux respectés. Les employés expriment
aussi leur inquiétude face au manque d’opportunités de promotion.
La dernière question : « Avez-vous du plaisir à travailler pour le
Jardin botanique Meise ? » a suscité un score très élevé de réponses
positives. Les informations obtenues dans cette étude sont très pré-
cieuses pour la réussite de notre Jardin et permettent à l’équipe ma-
nagériale de se concentrer sur certains aspects et perceptions.

Échanges de compétences et d’expé-


Bruce Robertson du jardin botanique royal
d’Édimbourg avec deux de nos jardiniers.

rience : les jardiniers s’internationalisent

Les collections vivantes du Jardin botanique Meise comprennent


Photo Guillaume Mamdy.

une extraordinaire diversité d’espèces du monde entier. Pour s’oc-


cuper de ces vastes collections, les soigner et les nourrir, le Jardin
s’appuie sur une équipe de jardiniers expérimentés aux profils va-
riés. Pour renforcer le champ de ces spécialisations, des échanges de
connaissances et de compétences sont indispensables. C’est dans ce
> contexte que 2016 a vu 13 jardiniers partir en mission dans des ins-
titutions botaniques à l’étranger. Nos jardiniers sont allés dans trois
pays : six d’entre eux ont effectué une visite d’une journée au jardin
botanique de l’université de Bonn (Allemagne) ; trois jardiniers se
sont rendus au jardin botanique royal d’Édimbourg (Royaume-Uni)
pendant 9 jours ; un jardinier a séjourné une semaine au Jardin des
Plantes de Nantes (France). De plus, deux jardiniers ont participé
à la conférence de l’International Carnivorous Plant Society aux
Royal Botanic Gardens Kew (Royaume-Uni), avec visite de leurs
Nos jardiniers travaillent avec des collègues du

collections. Last but not least, un de nos jardiniers a été invité comme 53 .
juge à la Journée des Plantes de Courson-Chantilly en France.
jardin botanique royal d’Édimbourg.

Nos collections vivantes sont en perpétuelle évolution : c’est un


de leurs aspects passionnants. Leur situation à un moment donné
Photo Guillaume Mamdy.

dépend de différents paramètres, parmi lesquels les besoins et les


opportunités – tant sur le plan scientifique que sur le plan éducatif –,
les nouvelles techniques horticoles, les changements de législations,
les nouveaux problèmes phytosanitaires, le changement climatique.
En échangeant leurs connaissances avec le personnel d’autres jar-
dins, nos jardiniers sont prêts pour de nouvelles opportunités et af-
> finent leurs connaissances dans leur domaine de spécialité.
In memoriam
Daniel Geerinck (1945-2016)

Botaniste de formation, élève de Paul Duvigneaud et de Jean Léo-


nard, Daniel Geerinck était avant tout un curieux qui s’intéressait
à une multitude de disciplines (dendrologie, ornithologie, herpé-
tologie, environnement, généalogie, cinéma, etc.). Avec plus de
796 notes, articles et ouvrages publiés entre 1967 et 2016, dans un
grand nombre de domaines et dont près de la moitié en botanique,
il est l’un des naturalistes les plus prolifiques de sa génération en
Belgique.

Parallèlement à sa carrière de professeur de biologie dans l'en-


seignement secondaire – durant laquelle il suscita de nombreuses
vocations –, il a effectué la majorité de ses recherches en botanique
au sein du laboratoire de botanique systématique et de phytoso-
ciologie de l'université libre de Bruxelles (ULB) et du départe-
ment spermatophytes-ptéridophytes du Jardin botanique natio-
nal de Belgique, où est conservé son herbier, qui compte quelque
7 000 numéros récoltés principalement en Belgique et en France.

On retiendra de Daniel Geerinck son importante contribution


à la Flore d’Afrique centrale (12 familles, dont deux volumes sur les
orchidées pour lesquels il a reçu le Prix Émile De Wildeman de la
Société royale de botanique de Belgique et le Prix Émile Laurent
de l’Académie royale des sciences de Belgique). Il était également
connu pour ses autres travaux dans le domaine de la botanique :
la description de plus de 118 taxons nouveaux, principalement
d’Afrique centrale, son inventaire détaillé des arbres plantés le long
de la voirie bruxelloise, ses nombreux traitements taxonomiques
Photo Vincent Droissart.

sur les arbres des régions tempérées, notamment dans le cadre de


Daniel Geerinck.

sa contribution à la Nouvelle Flore de la Belgique, du Grand-Duché de


Luxembourg, du nord de la France et des régions voisines, et, last but not
least, l’encadrement de nombreux étudiants de l’ULB qu’il initiait
bien volontiers à la taxonomie et encadrait pour leurs recherches
bibliographiques et la rédaction de leur travaux. >

Sa disparition laisse un grand vide parmi tous ceux qui l’ont cô-
toyé.

In memoriam
Pierre Compère (1934-2016)

Pierre Compère, ancien chef du département bryophytes-thal-


lophytes, est décédé le 29 avril 2016 à l'âge de 81 ans. Pierre était
l'un des algologues les plus renommés de ces 40 dernières années.
Sa carrière scientifique, qui a commencé au Congo belge en 1959 et
s'est poursuivie jusqu'à son décès, a été extrêmement fructueuse.
En tant que spécialiste, non seulement des diatomées, mais aussi
des cyanobactéries, des euglénophytes, des desmidiées et des cha-
racées, Pierre a décrit plus de 125 nouveaux taxons, parmi lesquels
trois nouveaux genres (Bourellydesmus, Nupela et Olifantiella) et a
publié plus de 100 articles dans des revues spécialisées internatio-
nales. Il a été président de l'Association des diatomistes de langue
Pierre Compère observant des algues au microscope.

française (ADLaF) de 1988 à 1999 et, depuis 1993, secrétaire du


comité pour la nomenclature des algues au sein de l'International
54 . Association for Plant Taxonomy (IAPT). En plus de ses activités de
recherche, Pierre a été pendant plus de 30 ans le rédacteur en chef
du Bulletin de la Société royale de Botanique de Belgique (devenu le Bel-
gian Journal of Botany en 1990) et a fait partie du comité de lecture
de Cryptogamie, Algologie.

Pierre a été une source d'inspiration pour moult jeunes scienti-


fiques qu'il a toujours aidés en répondant à des milliers de ques-
tions en taxonomie, morphologie et nomenclature phycologiques.
Photo APM.

C'était le type même du gentleman scientifique. Son amabilité, son


expérience et sa vaste connaissance des algues manqueront pro-
fondément à tous ceux qui l'ont connu. <
Le Jardin
botanique
en chiffres

55 .
Finances
Résultat budgétaire (K€)
Évolution revenus propres

En 2016, le budget disponible s’élevait à 13 884 K€; 12 198 K€ ont 2012 2013 2014 2015 2016
été utilisés. Le supplément de 1 686 K € a été engagé pour des tra-
vaux qui seront exécutés dans les années à venir. 1 002 1 181 1 288 2 086 2 197

2015 2016
Évolution revenus propres

2 500
Recettes 12 662 13 884

Dépenses 12 530 12 198


2 000
Balance budgétaire annuelle 132 1 686

1 500

1 000

Répartition des recettes


500

Les recettes sont composées d'une subvention du Gouvernement 0


flamand de 11 687 K€ et des revenus propres totalisant ainsi 2 197 2012 2013 2014 2015 2016
K€. Les revenus propres proviennent principalement de projets
externes, de missions de consultance et de la vente de tickets. Les
ventes dans le Jardin et via la boutique en ligne sont passées de 124
K€ en 2015 à 152 K€ en 2016. Ceci s’explique par le succès du nou-
veau guide des plantes sauvages du Benelux. Dépenses

Répartition revenus propres (K€)


Les coûts salariaux constituent un peu plus de 70% du budget
total. Les coûts énergétiques représentent près de 4% du budget.
Location 88
Pour les collections, la recherche et les activités destinées au pu-
Vente de tickets 454 blic, les fonds disponibles étaient respectivement de 677 K€, 253
K€ et 323 K€.
Boutique 152

Cantine du personnel 37 Dépenses

Project et consultance 1 418


Coûts salatiaux 8 237
Concession Orangerie 25
Collections 677
Assurances 18
Recherche 253
Sponsors 4
Activités grand public 323
Total 2 197 Fonctionnement 884

Investissements & réparations 998

Coûts énergétiques 488

ICT 86
Location
Total 12 198
Vente de tickets

Boutique
Coûts salariaux
Cantine
du peronnel
Collections
56 . Projects &
consultance Recherche

Concession Orangerie Activités grand public

Assurances Fonctionnement

Sponsors
Investissements
& réparations

Coûts énergétiques

ICT
Répartition du personnel
selon la source financière
(situation au 1er janvier de chaque année)

Le personnel du Jardin botanique est payé sur la dotation de la


Communauté flamande (124 membres du personnel, 69%), sur res-
sources propres (26 membres du personnel, 14%) et sur les moyens
de la Communauté française (30 membres du personnel, 17%).

2014 2015 2016

Communauté flamande 129 125 124


Communauté française 31 31 30
Ressources propres 27 25 26

Total 187 181 180

2014 2015 2016

140

120

100
Personnel 80

60
Répartition du personnel
(situation au 1er janvier de chaque année) 40

20

Le nombre de membres du personnel a diminué d’un agent pour 0


atteindre 180 membres. Communauté Communauté Ressources propres
flamande française

2013 2014 2015 2016


Répartition du personnel selon
Statutaires scientifiques 13 21 20 22 la communauté et la fonction
Statutaires non scientifiques 81 92 92 91
(situation au 1er janvier 2016)
Contractuels scientifiques 18 13 13 12
Contractuels non scientifiques 69 61 56 55

Total 181 187 181 180 Trente-quatre membres du personnel (19%) sont des scientifiques
dont un tiers est payé par la Communauté française. La Commu-
nauté française rétribue également 18 membres du personnel (10%)
impliqués dans d'autres processus du Jardin botanique.

2016
2013 2014 2015 2016

100 Scientifiques de la Communauté française 12


90 Scientifiques de la Communauté flamande 22
80
Non-scientifiques de la Communauté française 18
70
Non-scientifiques de la Communauté flamande 128
60
50
57 .
40
30 12
(7%) Scientifiques de la
20 22 Communauté française
(12%)
10 Scientifiques de la
18 Communauté flamande
0
(10%) Non-scientifiques de la
Statutaires Statutaires Contractuels Contractuels
Communauté française
scientifiques non scientifiques scientifiques non scientifiques 128
(71%) Non-scientifiques de la
Communauté flamande
Communauté française
Homme Femme Total

60-+ 3 1 4

55-59 3 1 4

50-54 4 1 5

45-49 3 2 5

40-44 5 1 6

35-39 3 2 5

30-34 1 0 1

25-29 0 0 0

20-24 0 0 0

Total 22 8 30
Pyramide des âges
Homme Femme
Près de deux tiers des membres du personnel ont plus de 40 ans
8 3 2 7
et 40% ont plus de 50 ans, dont 9% ont plus de 60 ans. Environ 40%
du personnel est féminin, mais la répartition entre les différents 60-+
services est très inégale, ainsi par exemple, la plupart des jardiniers 55-59
sont des hommes.
50-54

45-49

Ensemble du personnel 2016 40-44

35-39
Homme Femme Total
30-34

25-29
60-+ 11 5 16
20-24
55-59 15 10 25

50-54 20 13 33

45-49 12 14 26

40-44 13 10 23
Communauté flamande
35-39 15 7 22

30-34 16 8 24 Homme Femme Total

25-29 7 2 9
60-+ 8 4 12
20-24 2 0 2
55-59 12 9 21
Total 111 69 180
50-54 16 12 28

45-49 9 12 21

40-44 8 9 17

Homme Femme
35-39 12 5 17

20 15 10 5 0 5 10 15
30-34 15 8 23

60-+
25-29 7 2 9

55-59 20-24 2 0 2
50-54 Total 89 61 150
45-49

40-44
Homme Femme
35-39

30-34
15 10 5 0 5 10 15
58 . 25-29
60-+
20-24
55-59

50-54

45-49

40-44

35-39

30-34

25-29

20-24
Les stagiaires et les stages
en milieu professionnel

Le Jardin botanique offre aux stagiaires de nombreuses possibili-


tés d’apprentissage. De cette façon, nous essayons de les préparer
au mieux au marché du travail. En 2016, le nombre total de sta-
giaires est resté stable avec 31 personnes.

Nombre de stagiaires et de stage

Total Rémunéré Non rémunérés Visiteurs


32 1 31
2014
Nombre total de visites
2015 30 0 27

2016 31 0 31
Le nombre de visites en 2016 a grimpé jusqu’à 131 995, ce qui re-
présente un nouveau record. En comparaison avec l’année 2000,
Stagiaires et stage avec invalidité année où les visiteurs ont été systématiquement comptabilisés pour
la première fois, le nombre de visites ‘uniques’ a plus que doublé
Total Rémunéré Non rémunérés (‘uniques’= toutes les visites à l'exclusion des visites des résidents de
Meise ou des abonnés). L’organisation d’événements dans le Jardin
2014 3 0 3 botanique sur le thème des saisons porte clairement ses fruits.
2015 1 0 1

2016 0 0 0
2012 2013 2014 2015 2016

Stagiaires et stages avec arrière-plan de migration Nombre


total
de visites 88 612 91 171 126 486 124 781 131 995
Total Rémunéré Non rémunérés

2014 11 0 11 140 000

2015 13 0 13
120 000
2016 12 0 12

100 000

Bénévoles 80 000

60 000

Le nombre de bénévoles est resté stable, représentant presque 10


EFT (la conversion du nombre de bénévoles en équivalents « temps 40 000
plein » est basée sur la norme du Gouvernement flamand, à savoir
1520 h/an). Ils jouent un rôle très important dans toutes les activi- 20 000
tés du Jardin botanique, de l'accueil des visiteurs à la recherche.
0
2012 2013 2014 2015 2016 2012 2013 2014 2015 2016

Nombre 70 98 108 118 120

ETP 5,7 6,7 8,6 10,5 9,6

Évolution visites uniques


140 12 Régression linéaire

250,00
120
10

200,00
100
8 59 .
80 150,00
6

60
100,00
4
Nombre
40
ETP 50,00
2
20

0,00
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016

0 0
2012 2013 2014 2015 2016
Répartition du nombre de visites
(gratuit / réduction / tarif normal)
Participation à des visites
L'augmentation du nombre de visiteurs est due principalement éducatives organisées
aux personnes qui visitent gratuitement le Jardin botanique ou qui
bénéficient d’un tarif réduit. Le nombre de visites au tarif normal a
légèrement augmenté. Le nombre de visites scolaires a augmenté de 35%. Le nombre
d'ateliers a fortement augmenté (+ 57%).

2012 2013 2014 2015 2016


2012 2013 2014 2015 2016
Gratuit 30 913 31 368 39 312 39 059 44 048
Visite libre 2 771 3 523 2 467 2 529 3 214
Tarif réduit 38 215 38 992 57 676 60 339 63 493
Visite guidée 1 091 989 1 156 857 992
Plein tarif 19 484 20 811 29 498 25 383 24 454
Module BAMA 551 713 671 566 643

Atelier scolaire 1 763 1 127 1 917 2 330 3 658

Gratuit Tarif réduit Plein tarif Total 6 176 6 361 6 211 6 282 8 507
70 000

60 000
2012 2013 2014 2015 2016
50 000 4 000

40 000 3 500

30 000 3 000

2 500
20 000
2 000
10 000
1 500
0
2012 2013 2014 2015 2016 1 000

500

0
Visite libre Visite guidée Module BAMA Atelier scolaire

Cartes annuelles

Une augmentation des cartes annuelles d'environ 7% a été obser-


Visiteurs à la Boutique
vée. En particulier, l'augmentation du nombre de cartes annuelles
individuelles Gold est frappante (+ 25%).
Au total, près de 6 672 visiteurs ont acheté des produits de la
Boutique. Les produits typiques issus du Jardin botanique, comme
2012 2013 2014 2015 2016 le miel ou le café, sont restés très populaires cette année. On a
constaté aussi de très bonnes ventes grâce au nouveau guide des
Carte plantes sauvages du Benelux, édité par le Jardin botanique.
individuelle 1 113 1 443 1 756 1 233 1 278
Gold 100 94 112 213 267

Gold 1+3 384 411 517 673 732 2012 2013 2014 2015 2016
Total 1 597 1 948 2 385 2 119 2 277
Visiteurs 4 729 5 189 6 244 6 547 6 672

Carte individuelle Gold Gold 1+3


3 000
8 000
2 500
7 000
60 . 2 000
6 000

1 500 5 000

1 000 4 000

3 000
500
2 000
0
2012 2013 2014 2015 2016 1 000

0
2012 2013 2014 2015 2016
Le Jardin botanique dans
les médias et les réseaux sociaux

Collections
En 2016, le Jardin botanique a diffusé 21 communiqués de presse.
Actuellement, 2 830 personnes sont inscrites à la newsletter numé-
rique Musa, publiée de manière saisonnière en néerlandais et en
français. Pas moins de 118 messages en néerlandais et 106 en fran-
çais ont été postés sur la page Facebook du Jardin botanique. Au Collections vivantes
total, plus de 300 000 visiteurs différents ont consulté notre site
Web, ce qui représente près de 1,3 millions de consultations
Les collections vivantes comprennent toutes les introductions
dont les plantes vivantes et/ou les graines sont disponibles. Elles
2012 2013 2014 2015 2016 représentent 32 230 introductions de 18 928 taxons différents. 89%
appartiennent au patrimoine scientifique fédéral, 11% sont pro-
Abonnements priété de la Communauté flamande.
Musa 2 640 2 715 3 270 2 880 3 830

Federal Flemish Global


4 500

4 000
Taxons 16 540 2 923 18 479

Espèces 12 437 2 388 13 701


3 500
Acquisitions 28 547 3 683 32 230
3 000

2 500

2 000

1 500

1 000 Collection de plantes vivantes


500

0 La collection de plantes vivantes du Jardin botanique compte


2012 2013 2014 2015 2016
actuellement 25 675 introductions. Elles représentent 347 familles,
3 053 genres, 17 504 taxons et 12 958 espèces. Elles sont partagées
entre les serres (55%) et les collections de plein air (45%). Les fa-
milles de plantes les plus représentées dans les serres sont les Cac-
Dumortiera, un périodique numérique publié par le Jardin bo- taceae (2 194 introductions), les Orchidaceae (1 691), les Euphor-
tanique et lié à la floristique, a vu son nombre d’abonnés baisser biaceae (1 518), les Liliaceae (713), les Rubiaceae (559), les Araceae
jusqu’à 1 022. La diminution est expliquée par le fait que la liste (483) et les Crassulaceae (465).
d'abonnés a été soigneusement vérifiée et que les doublons ont été
éliminés. Dans les collections de plein air, les familles les mieux représen-
tées sont les Ericaceae (789 introductions), les Rosaceae (769), les
2012 2013 2014 2015 2016 Liliaceae (510), les Asteraceae (468) et les Malaceae (421).

Abonnés Dumortiera 643 1 000 1 050 1 205 1 022


Plein air Serres Plein air Serres Plein air Serres
2014 2014 2015 2015 2016 2016

Abonnés Dumortiera

1 400 Taxons 7 887 9 637 7 942 9 667 7 964 9 540

1 200
Espèces 5 024 7 937 5 015 7 970 5 078 7 880

Introductions 11 390 14 869 11 391 14 470 11 480 14 195


1 000

800

600

400
Plein air 2014 Serres 2014 Plein air 2015
Serres 2015 Plein air 2016 Serres 2016
200
16 000 61 .
0
2012 2013 2014 2015 2016 14 000

12 000

10 000

8 000

6 000

4 000

2 000

0
Taxon Espèces Introductions
Évolution de l’acquisition
de matériel végétal vivant

Le nombre de nouvelles acquisitions a été relativement faible en


2016. Toutefois, il y a eu une augmentation substantielle du nombre
d'introductions dans les familles d’Euphorbiaceae (+ 166), d’Orchida-
ceae (+ 135) et de Cactaceae (+ 116).

Cultivé Origine sauvage Total


Confiscation de plantes CITES
2011 1 021 863 1 884

2012 1 631 528 2 159


En 2016, 11 saisies ont été effectuées par les douanes belges,
2013 710 404 1 114 conformément à la législation CITES; les plantes ont été transfé-
2014 1 233 465 1 698 rées au Jardin botanique. Les plantes de sept saisies représentent 20
introductions dans notre collection. Les plantes des autres saisies
2015 1 440 312 1 752
ont été soit détruites, soit renvoyées.
2016 619 244 863

2012 2013 2014 2015 2016


Cultivé Origine sauvage
3 000 Introductions CITES 86 122 43 48 20

2 500
140

2 000 120

1 500 100

1 000 80

60
500
40
0
2012 2013 2014 2015 2016 20

0
2012 2013 2014 2015 2016

Évolution du nombre
de recherches dans LIVCOL

LIVCOL est la base de données utilisée pour la gestion quoti-


dienne de la collection de plantes vivantes et de la documentation
connexe. Sur le site du Jardin botanique, cette base de données est
aussi partiellement accessible au grand public. Le nombre de re- 2012 2013 2014 2015 2016
cherches a légèrement diminué en 2016.
Nombre de saisies
CITES 12 10 10 9 11
2012 2013 2014 2015 2016

Recherches Number of confiscations


dans LIVCOL 3 734 3 962 5 838 7 602 7 251 14

12

10
Recherches dans LIVCOL
8 000 8

7 000 6
62 .
6 000 4

5 000 2

4 000 0
2012 2013 2014 2015 2016
3 000

2 000

1 000

0
2012 2013 2014 2015 2016
Distribution de matériel vivant

Le nombre d’échantillons de plantes envoyés a légèrement aug-


menté. En 2016, un total de 2 749 échantillons ont été expédiés,
dont environ 76 % sous forme de graines.

2012 2013 2014 2015 2016

Distribution
de matériel 1 664 1 770 1 830 2 610 2 749

Distribution de matériel

3 000
Conservation à long terme
2 500 des semences

2 000
La banque de graines est un moyen de conservation ex situ très
1 500 important pour soutenir les projets de conservation in situ. Elle
permet de stocker, dans un espace très limité, une très grande
1 000 diversité génétique à long terme (plus de 100 ans). La banque de
graines du Jardin botanique stocke actuellement des graines préle-
500 vées dans la nature dont 980 introductions d’espèces belges et 896
de plantes du cuivre du Katanga. La collection de graines de hari-
0 cots sauvages et des espèces apparentées reste la plus importante
2012 2013 2014 2015 2016 collection avec 2 149 introductions.

Flore belge Flore du cuivre Haricots sauvages

Montage de spécimens d’herbier 2012 841 536 2 144

2013 890 626 2 152

2014 906 803 2 152


Le montage de spécimens est une étape importante et de longue
haleine qui permet une conservation à long terme du matériel vé- 2015 949 820 2 152
gétal. 2016 980 896 2 149

En 2016, le nombre de spécimens montés est tombé à 13 000. Ceci


est principalement dû à l’investissement à temps plein pour pré-
parer les collections en vue de leur digitalisation dans le cadre du
projet DOE!
24%

2012 2013 2014 2015 2016


Flore belge
Total 18 096 24 311 35 514 20 300 13 000 54% Flore du cuivre
Haricots sauvages
22%

Total

40 000
35 000
30 000
2012 2013 2014 2015 2016
25 000
2 500
20 000
15 000
2 000 63 .
10 000
5 000
1 500
0
2012 2013 2014 2015 2016
1 000

500

0
Flore belge Flore du cuivre Haricots sauvages
Encodage des collections
dans les bases de données

Les étiquettes des spécimens d’herbier contiennent de pré-


cieuses données sur la répartition, l’écologie et l’utilisation des
plantes. Par la digitalisation des collections et l’encodage dans
une base de données, cette information est rendue accessible à un
vaste groupe d’utilisateurs potentiels.

En 2016, on constate une augmentation considérable du nombre


de spécimens introduits (242 937). Dans le cadre du projet DOE!,
des données minimales de spécimens ont été introduites afin de
faciliter le traitement des échantillons numérisés.

Prêts et programmes d’échange


2012 2013 2014 2015 2016

Le transfert de spécimens d’herbier entre institutions est es-


Total 47 811 75 446 51 037 133 128 242 937
sentiel pour la recherche botanique. Les spécimens peuvent être
transférés vers un autre Herbier sur base d’une convention tempo-
raire sous forme de prêt, de façon permanente comme don ou dans
le cadre d’un programme d’échange.
total
En 2016, nous avons reçu deux dons importants: l'herbier de la
300 000 Vrije Universiteit Brussel et l'herbier de Leuven. Dans le rapport
annuel de 2015, le nombre de spécimens mentionnés comme don
250 000 n’était pas correct. Le nombre exact est 49 054 et non 24 054.

200 000

150 000 2012 2013 2014 2015 2016

100 000
Échanges
entrants 7 892 15 536 853 2 758 1 919
50 000
Dons
0 entrants 8 591 3 918 7 141 24 054 53 599
2012 2013 2014 2015 2016
Prêts
entrants 2 391 678 1 394 904 472
Échanges
sortants 1 655 1 991 459 183 8 507
Dons
sortants 175 128 116 132 903
Prêts
sortants 1 701 2 366 2 430 1 719 472

2012 2013 2014 2015 2016

60 000

50 000

40 000

64 .
30 000

20 000

10 000

0
Échanges Dons Prêts Échanges Dons Prêts
entrants entrants entrants sortants sortants sortants
Acquisitions de la bibliothèque

Le nombre de nouvelles acquisitions de la bibliothèque a conti-


nué de baisser en 2016. Plus de deux tiers des acquisitions appar-
tiennent à la Communauté flamande. Un petit tiers a été ajouté au
Patrimoine fédéral (dons de André Fraiture, Jacques Lambinon &
Jean Lehman). Un petit nombre de livres reste la propriété de la
Société royale de botanique de Belgique, dont la bibliothèque est
hébergée au Jardin botanique.

2012 2013 2014 2015 2016

Monographies 1 035 926 965 1 165 911


Fascicules de
périodiques 2 733 2 500 2 500 2 200 2 000

Monographies Fascicules de périodiques


3 000

2 500

2 000
Base de données de la bibliothèque
1 500

Le nombre d’enregistrements dans la base de données de notre 1 000


bibliothèque est en augmentation constante. Le catalogue com-
plet, qui est également disponible en ligne, comprend plus de 500
130 000 enregistrements.
0
2012 2013 2014 2015 2016 2012 2013 2014 2015 2016

Articles 49 030 49 150 49 404 49 330 49 709


Séries 4 695 4 789 4 828 5 007 5 080
Correspondance 7 444 7 444 7 444 7 452 7 453
Société royale de
Monographies 49 969 50 743 51 268 52 010 52 499 Flamand Fédéral botanique de Belgique
Ouvrages
précieux 3 386 3 421 3 461 3 465 3 467 Monographies 627 264 20
Périodiques 8 979 9 117 9 168 9 118 9 201
Matériel
iconographique 560 1 554 2 185 2 640 2 904

Total 123 503 124 664 127 758 129 022 130 313 20


(2%)
Flamand
264
(29%)
Fédéral
2012 2013 2014 2015 2016 627
(69%) Société royale de
60 000 botanique de Belgique

50 000

40 000
65 .
30 000

20 000

10 000

0
es

ies

ux

es

ue
e
rie

nc
l

qu

iq
cie
tic

ph
da

h
di
Ar

ra

ap
on

rio
og

sp

gr
sp


on

no
ge
re

ico
ra
r
Co

uv

iel
O

ér
at
M
Consultation externe de la bibliothèque

La bibliothèque est ouverte au public. Le nombre de visiteurs et


le nombre de prêts inter-bibliothèques ont légèrement baissé. A
l’avenir, ce nombre va encore diminuer car la littérature botanique
est de plus en plus souvent disponible en ligne.

2012 2013 2014 2015 2016

Visiteurs externes 457 440 342 177 167 Recherche


Prêts inter-bibliothèques 61 58 95 25 23

Nombre de publications
Visiteurs externes Prêts inter-bibliothèques

600 Le nombre de publications scientifiques du personnel a encore


augmenté. Le ratio de publications avec facteur d'impact et sans
500
facteur d'impact a fortement diminué, mais le nombre total de pu-
blications avec facteur d'impact reste stable.
400

300

200
Manuscrits Résumés de Autres publications
et chapitres posters ou (rapports, comptes
100 Total
de livres présentations rendus de livres…)
0
2012 2013 2014 2015 2016
2012 83 72 14 169

2013 116 50 26 192

2014 131 100 14 245

2015 134 97 27 258

2016 164 103 19 286

2012 2013 2014 2015 2016

350

300

250

200

150
66 .
100

50

0
Manuscrits et chapitres Résumés de Autres publications Total
de livres posters ou (rapports, comptes
présentations rendus de livres…)
Publications Publications
internationales internationales ou Livres ou
avec IF nationales sans IF chapitres de livres

2012 30 45 8

2013 49 40 27

2014 75 42 14

2015 74 37 23

2016 76 68 20

2012 2013 2014 2015 2016

80

70

60

50

40

30

20

10
Facteur d’impact moyen
0

Publications Publications Livres ou chapitres Le facteur d'impact moyen des manuscrits du personnel du Jar-
internationales internationales ou de livres din botanique est retombé à 2,1. La diminution s’explique par le fait
avec IF nationales sans IF
qu’il n’y a pas eu de publications réalisées, en 2016, dans les meil-
leurs périodiques en dehors de notre domaine.

2012 2013 2014 2015 2016

Publications avec IF Publications sans IF % avec IF Moyenne IF 2,81 2,33 2,04 3,25 2,11

2012 30 45 40%
Moyenne IF
2013 49 40 55%
3,5
2014 75 42 64%
3
2015 74 37 67%

2016 76 68 53% 2,5

% avec IF
1,5
70
1
60
0,5
50
0
40 2012 2013 2014 2015 2016

30

20

10

0 67 .
2012 2013 2014 2015 2016
8. Carlier, A., Fehr, L., Pinto-Carbó, M., Schäberle, T.,
Reher, R., Dessein, S., König, G. & Eberl, L. (2016)
The genome analysis of Candidatus-Burkholderia
crenata reveals that secondary metabolism may be a key
function of the Ardisia crenata leaf nodule symbiosis.
Environmental Microbiology 18: 2507-2522. (IF 2015:
5.932)
9. Chen, J., Parra, L.A., De Kesel, A., Khalid, A.N.,
Quasim, T., Ashraf, A., Bahkali, A.H., Hyde, K.D., Zhao,
R.L. & Callac, P. (2016) Inter- and intra-specific diversity
in Agaricus endoxanthus and allied species reveals a new
taxon, A. punjabensis. Phytotaxa 252: 1-16. (IF 2015: 1.087)
10. Cocquyt, C., de Haan, M. & Lokele Ndjombo, E.
(2016) Eunotia rudis sp.nov., a new diatom (Bacillariophyta)
from the Man and Biosphere Reserve at Yangambi,

Publications Democratic Republic of the Congo. Phytotaxa 272: 73-81.


(IF 2015: 1.087)
11. Cocquyt, C. & Ryken, E. (2016) Afrocymbella barkeri
spec. nov. (Bacillariophyta), a common phytoplankton
Publications dans des revues component of Lake Challa, a deep crater lake in East
Africa. European Journal of Phycology 51: 217-225. (IF
à facteur d'impact
2015: 2.205)
12. Crop, E.D., Van De Putte, K., De Wilde, S., Njouonkou,
1. Abrahamczyk, S., Janssens, S.B., Xixima, L., Ditsch, B. A.L., De Kesel, A. & Verbeken, A. (2016) Lactifluus
& Fischer, E. (2016) Impatiens pinganoensis (Balsaminaceae), foetens and Lf. albomembranaceus sp. nov. (Russulaceae):
a new species from Angola. Phytotaxa 261: 240-250. (IF Look-alike milkcaps from gallery forests in tropical
2015: 1.087) Africa. Phytotaxa 277: 159-170. (IF 2015: 1.087)
2. Aptroot, A., Ertz, D., Etayo Salazar, J.A., Gueidan, 13. Couvreur, J.M., San Martin, G. & Sotiaux, A. (2016)
C., Mercado Diaz, J.A., Schumm, F. & Weerakoon, G. Factors affecting the presence and the diversity of
(2016) Forty-six new species of Trypetheliaceae from the bryophytes in the petrifying sources habitat (7220) in
tropics. Lichenologist 48: 609-638. (IF 2015: 1.29) Wallonia and the Brussels-Capital region, Belgium.
3. Bauman, D., Raspé, O., Meerts, P., Degreef, J., International Journal of Agronomy 2016: 1-18. (IF 2015:
Muledi, J.I. & Drouet, T. (2016) Multiscale assemblage pending)
of an ectomycorrhizal fungal community: the influence 14. Dauby, G., Zaiss, R., Blach-Overgaard, A., Catarino,
of host functional traits and soil properties in a 10-ha L., Damen, T., ..., Engledow, H., ..., Janssens, S.B.,
miombo forest. FEMS Microbiology Ecology 92: fiw151. ..., Sonké, B., Sosef, M.S.M., ..., Stoffelen, P., ... &
(IF 2015: 3.53) Couvreur, T.L.P. (2016) RAINBIO: a mega-database of
4. Boedeker, C., Leliaert, F. & Zuccarello, G.C. tropical African vascular plants distributions. PhytoKeys
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van de biodiversiteit in en langs de sloten en poelen in de
Beschermde Oudlandpolders van Lampernisse. Rapport.
Agentschap Plantentuin Meise, 233 pp.

74 .
L'équipe du Jardin
Personnel de la Communauté flamande

.. Amalfi, Mario .. Hoste, Ivan .. Van Damme Vivek, Seppe .. Vanderstraeten, Dirk
.. Asselman, Sabrina .. Janssens, Marina .. Van De Kerckhove, Omer .. Vanwinghe, Petra
.. Baert, Wim .. Janssens, Steven .. Van De Vijver, Bart .. Verdickt, Nathalie
.. Ballings, Petra .. Kaïssoumi, Abdennabi .. Van De Vyver, Ann .. Verdonck, Carina
.. Bawin, Yves .. Kleber, Jutta .. Van den Borre, Jeroen .. Verissimo Pereira, Nuno
.. Bebwa Baguma, Nestor .. Kosolosky, Chris .. Van den Broeck, Dries .. Verlinden, Kevin
.. Bellanger, Sven .. Lachenaud, Olivier .. Van den Broeck, Mia .. Verlinden, Willy
.. Bellefroid, Elke .. Laenen, Luc .. Van Den Troost, Gery .. Verloove,Filip
.. Bockstael,Patrick .. Lanata, Francesca .. Van Der Beeten, Iris .. Vermeerbergen, Jochen
.. Bogaerts,Ann .. Lanckmans, Peter .. Van der Jeugd, Michael .. Vermeersch, Bart
.. Borremans,Paul .. Lanin, Lieve .. Van der Plassche, Thierry .. Versaen, François
.. Brouwers,Erwin .. Lanin, Myriam .. Van Eeckhoudt, Jos .. Versaen, Ilse
.. Buyle, Céline .. Lanin, Peter .. Van Eeckhoudt, Lucienne .. Verschueren, Alice
.. Cambré, Chitra .. Leliaert, Frederik .. Van Grimbergen, Dieter .. Verstraete, Brecht
.. Cammaerts,Thomas .. Le Pajolec, Sarah .. Van Hamme, Lucienne .. Verwaeren, Leen
.. Cassaer,Ronny .. Leyman, Viviane .. Van Herp, Marc .. Vissers, Dany
.. Clarysse,Katrien .. Lips, Jimmy .. Van Hove, Daniel .. Vleminckx, Kevin
.. Claus,Liliane .. Lucas,Glen .. Van Hoye, Manon .. Vleminckx, Sabine
.. Cocquyt,Christine .. Looverie, Marleen .. Van Humbeeck, Jos .. Vloeberghen, Jos
.. Cremers,Stijn .. Maerten, Christophe .. Van Humbeeck, Linda .. Willems, Stefaan
.. Dardenne,Christel .. Mertens, Micheline .. Van Kerckhoven, Ken .. Zérard, Carine
.. De Backer,Rita .. Mombaerts, Marijke .. Van Opstal, Jan
.. De Beck,Jan .. Ntore, Salvator .. Van Ossel, Anja
.. De Block,Petra .. Olievier, Bart .. Van Renterghem, Koen
.. De Bondt,Leen .. Pauwels, Geert .. Van wal, Rita
.. De Coster,An .. Peeters, Katarina .. Van Wambeke, Paul
.. De Groote,Anne .. Peeters, Marc .. Vandelook, Filip
.. de Haan,Myriam .. Postma, Susan .. Vanden Abeele, Samuel
.. Dehaes, Mimi .. Puttemans, Barbara .. Vandendriessche, Yuri
.. De Jonge,Gerrit .. Puttenaers, Myriam
.. De Kesel,André .. Reusens, Dirk
.. De Medts ,Steve .. Reynders, Marc
.. De Meeter,Ivo .. Robberechts, Jean
.. De Meeter,Niko .. Ronse, Anne
.. De Meyer,Frank .. Ryken, Els
.. De Meyere,Dirk .. Saeys, Wim Personnel de la Communauté française
.. De Pauw,Kevin .. Schaillée, David
.. De Smedt,Sofie .. Scheers, Elke
.. Decock,Marleen .. Schoemaker, Erika .. Beau, Natacha .. Hidvégi, Franck
.. Dehertogh,Davy .. Schoevaerts, Johan .. Charavel, Valérie .. Jospin, Xavier
.. Delcoigne,Daphne .. Schuerman, Riet .. Degreef, Jérôme .. Lahaye, Chantal
.. Deraet,Nancy .. Semeraro, Alexia .. Denis, Alain .. Lekeux, Hubert
.. Derammelaere,Stijn .. Seynaeve, Isabelle .. Diagre, Denis .. Magotteaux, Denis
.. Derycke,Marleen .. Sosef, Marc .. Dubroca, Yaël .. Mamdy, Guillaume
.. Dessein,Steven .. Speliers, Wim .. Ertz, Damien .. Orban, Philippe
.. D'Hondt,Frank .. Steppe, Eric .. Etienne, Christophe .. Raspé, Olivier
.. Engledow,Henry .. Stevens, Kenny .. Fabri, Régine .. Rombout, Patrick
.. Es,Koen .. Stoffelen, Piet .. Fernandez, Antonio .. Salmon, Géraud 75 .
.. Esselens,Hans .. Swaerts, Danny .. Fraiture, André .. Stuer, Benoît
.. Franck,Pieter .. Swaerts, Wouter .. Galluccio, Michele .. Telka, Dominique
.. Gheys,Rudy .. Tavernier, Wim .. Gerstmans, Cyrille .. Van Onacker, Jean
.. Ghijs, Dimitri .. Thiebackx, Mattehw .. Godefroid, Sandrine .. Van Rossem, Fabienne
.. Groom, Quentin .. Tilley, Maarten .. Hanquart, Nicole .. Vanderborght, Thierry
.. Hanssens, Francis .. Tytens, Liliane
.. Herbosch, Johan .. Van Belle, Nand
.. Heyvaert, Karin .. Van Caekenberghe, Frank
.. Heyvaert, Louisa .. Van Campenhout, Geert
Bénévoles

.. Aerts, Lutgarde .. Mattheeuws, Anne


.. Bailly, Francine .. Meira Y Duran, Octavio
.. Belmans, Lucie .. Mignolet, Vinciane
.. Berckx, Anna-Maria .. Minost, Claire Visiting postdocs
.. Bonnin, Jacques .. Moesen, Piet
.. Boyker, Viktor .. Mortelmans, Bieke
.. Buekenhoudt, Marijke .. Moulaert, Colette .. Ensslin Andreas
.. Buelens, Luc .. Narmon, Gisèle
.. Cammaerts, Jean Pierre .. Peeters, Henrica
.. Cammaerts, Lisette .. Petri, Vitalija
.. Cappelleman, Ingrid .. Putman, Didier
.. Claes, Philippe .. Ray, Anne Etudiants jobistes
.. Claessens, Alfons .. Roeck, Robert
.. Coen, Marie-Laure .. Roggemans, Martine
.. Cuvry, Bruno .. Rombauts, Luc .. Ait Aadi, Aïcha .. Mariën, Toon
.. De Beer, Dirk .. Saintrond, Dominique .. Chahbouni, Jaouad .. Masy, Cindy
.. De Boeck, Marc .. Scheers, Patricia .. De Braekeler, Jolien .. Masy, Kelly
.. de Borman, Sandrine .. Scheiba, Maria .. De Dobbeleer, Nele .. Masy, Sven
.. De Cock, Marianne .. Schotte, Marleen .. De Neve, Elke .. Masy, Tim
.. De Cuyper, Jef .. Sevenants, Emiel .. De Neve, Jo .. Merckx, Jef
.. De Hondt, Eugeen .. Seynaeve, Isabelle .. De Pauw, Karen .. Mertens, Arne
.. de Lominne de Bisc, Percy .. Shutt, Richard .. De Raedt, Laura .. Poppeliers, Sanne
.. De Ronghé, Rose-Marie .. Speeckaert, Claudine .. Decoene, Isaak .. Praet, Eline
.. De Smet, Françoise .. Simon, Daniel .. Foets, Jasper .. Rombout, Fiona
.. De Wit, Daniël .. Snyers, Ludo .. Geels, Alexandra .. Sax, Yannick
.. Dehaes, Mimi .. Sonemann, Anja .. Geeroms, Jonathan .. Scheere, David
.. Delière, Sandra .. Sroka, Gabriela .. Glodé, Quentin .. Stevens, Laurenz
.. Devolder, Christiane .. Sterckx, Marie-Louise .. Gouwy, Queenie .. Telka, Shane
.. Doutrelepont, Hugues .. Strack, Maarten .. Heylen, Annelies .. Telka, Tasha
.. Du Bois, Martine .. Swyncop, Muriël .. Hoebeke, Laura .. Turk, Oguzhan Abdulmelik
.. Dumont, Anne Marie .. Tavernier, Paul .. Jacquemyns, Maxim .. Van den Driessche, Anouk
.. Durant, Daniël .. Thielemans, Lea .. Lambrecht, Vincent .. Van Den Eynde, Wouter
.. Edmunds, Clive .. Tielemans, Elza .. Lanckmans, Jonas .. Van Dijk, Jesper
.. Engels, Maria-Helena .. Valle Moro, Maria .. Lanckmans, Simon .. Van Thielen, Tessa
.. Erpelding, Nathalie .. Van Asch, Solange .. Lu, Ding-Ding
.. Exsteen, Walter .. Van Camp, Karel .. Lucas, Glen
.. Fabré, Lisette .. Van Campenhout, Wilfried
.. Gheysens, Godelieve .. Van Capellen, Gisèle
.. Girotto, Alberto .. Van Conkelberghe, Luc
.. Goossens, Flor .. Van De Casteele, Geertrui
.. Gorteman, Anne-Marie .. Van der Straeten, Elza Stagiaires
.. Guillaume, Michel .. Van Kerckhoven, Leo
.. Gyssens, Paola .. Van Lier, René
.. Hendricx, Philippe .. Van Rossem, Maria .. Benedetti Sofia .. Mazy Maxim
.. Hoffstadt, Jacqueline .. Vandeloo, Rita .. Birimgamine Mugoli .. Oguzhan Turk
.. Horions, Christiane .. Vanden Baviere, Cécile Elisabeth .. Pinnck Kris
.. Houben, Guido .. Vanden Baviere, Nelly .. Bukasa Odiia Axel .. Slepcevic Julie
.. Huriaux, Thierry .. Vandeweghe, Sylverster .. Chuankid Boontiya .. Temple Sophie
.. Jacobs, Ludo .. Vanderstukken, Christel .. Ding Ding Lu .. Thongbai Benharong
.. Jessen, Georgette .. Vanhoucke, Wendy .. Duhin Audrey .. Tiebackx Matthew
.. Kozloski, Elisabeth .. Vereschaka, Kateryna .. Erkelbout Kurt .. Vadthanarat Santhiti
76 . .. Laureys, Myriam .. Verlinden, Hugo .. Etienne Elisa .. Van De Vondel Lieven
.. Le Clef, Amaury .. Verswyvel, Myriam .. Finet Elliot .. Van Den Broucke Wein
.. Lecomte, Josiane .. Vivignis, Patrick .. Foets Jasper .. Vandenberghe Kevin
.. Lenaerts, René .. Wagemans, Emiel .. Heylen Annelies .. Verelst Tim
.. Lepage, Pierre .. Wagemans, Philip .. Hoebeke Laura .. Yian Gouve Claver
.. Lokadi, Valère .. Wilfert, Sandra .. Jacquemyns Maxim
.. Lucas, Mireille .. Würsten, Bart .. Lebrun Thibault
.. Mager, Gertrude .. Wymeersch, Miet .. Marien Toon
.. Malevez, Philippe .. Masy Cindy
.. Maton, Bernard
Collaborateurs
Guides scientifiques bénévoles

.. Bailly, Francine .. Proost, Alida .. Billiet, Frieda .. Sharp, Cathy


.. Baumers, Maarten .. Silverans, Michel  .. Champluvier, Dominique .. Sonké, Bonaventure
.. Benit, Danielle .. Steensels, Steven .. Compère, Pierre .. Sotiaux, André
.. De Boeck, Marc .. Van Conkelberge, Luc .. Geerinck, Daniel .. Stévart, Tariq
.. De Cock, Marianne .. Vandeloo, Rita .. Jongkind, Carel .. Vanderpoorten, Alain
.. De Cuyper, Jef  .. Van den Broeck, Martine .. Kopalová, Katerina .. Vanderweyen, Arthur
.. Delière, Sandra .. Van Der Herten, Frank .. Malaisse, François .. Vanhecke, Leo
.. Doutrelepont, Hugues .. Van de Vijver, Martine .. Pauwels, Luc .. van der Zon, Ton
.. Geernaert, Inge .. van Lidth, Bénédicte  .. Rammeloo, Jan .. Verstraete, Brecht
.. Kozloski, Elisabeth .. Verschueren, Frans .. Robbrecht, Elmar .. Vrijdaghs, Alexander
.. Loconte, Francesco .. Wayembergh, Lisiane .. Sanín, David
.. Mortelmans, Bieke .. Wymeersch, Miet 

77 .
Le Jardin botanique
Meise en quelques mots
Un Jardin botanique riche de son passé…
Notre mission
L’histoire du Jardin botanique Meise remonte à 1796. L’institution
est plus ancienne que la Belgique et elle bénéficie de plus de deux
Explorer, étudier et décrire le monde végétal,
siècles d’expérience. Le domaine de 92 hectares abrite des bâti-
le préserver et le faire connaître pour construire
ments historiques, notamment un château dont le donjon remonte
ensemble un avenir durable.
au 12e siècle.

Des collections uniques…


L’herbier du Jardin botanique abrite quelque 4 millions de spé-
cimens, comprenant notamment le plus grand herbier de roses

Nos valeurs
du monde et d’importantes collections historiques du Brésil et
d’Afrique centrale. Le Jardin botanique a aussi une bibliothèque
spécialisée comptant plus de 200 000 volumes, avec des publica-
tions allant du 15e siècle à nos jours.
Une équipe, une mission
Conserver les plantes pour l’avenir… En tant que collaborateurs du Jardin botanique, nous
Le Jardin botanique conserve plus de 18 000 espèces de plantes vi- mettons ensemble nos talents pour réaliser notre mis-
vantes, parmi lesquelles de nombreuses espèces menacées, comme sion. Nous déterminons de concert les objectifs et
l’encéphalartos de Laurent (Encephalartos laurentianus). Le Jardin nous sommes conjointement responsables de leur réa­
lisation.
botanique a une collection de référence au niveau mondial de
graines de haricots sauvages. Le respect de la diversité
Nous avons de la considération et du respect pour
Une institution scientifique qui étudie
toutes les personnes que nous côtoyons. Nous valori-
les plantes et les champignons… sons leur individualité et leur diversité. Nos collègues
Les activités de nos scientifiques couvrent le monde entier, de sont des partenaires professionnels avec qui nous inter-
l’Antarctique jusqu’aux forêts tropicales du Congo. Leur travail se agissons avec respect.
concentre sur l’identification correcte et scientifique des espèces.
Un service ciblé
Quelles sont les caractéristiques d’une espèce ? Combien d’es-
pèces existe-t-il ? Comment pouvons-nous distinguer une espèce Dans l’accomplissement de nos tâches et le dévelop-
d’une autre ? Aucune activité économique basée sur les végétaux pement de nouvelles idées, nous avons à l’esprit les
besoins et les attentes de nos collaborateurs et de nos
ou des produits dérivés des végétaux ne pourrait avoir lieu sans
clients.
répondre à ces questions fondamentales. Attribuer un nom scien-
tifique à une espèce est la clé des connaissances à son sujet. L’iden- Un engagement pour l’environnement
tification correcte des espèces nous aide à distinguer les espèces
En tant que professionnels dans le domaine nous por-
vénéneuses des espèces médicinales apparentées ou à identifier les tons tous une responsabilité pour garantir un envi-
espèces menacées qui nécessitent une protection. ronnement sain aux personnes et aux plantes. Nous
sommes un exemple et une référence à l’intérieur et à
Le partage des connaissances sur les plantes… l’extérieur de notre institution.
Le Jardin botanique reçoit chaque année environ 100 000 visiteurs.
Une communication ouverte
La plupart connaît surtout l’existence des collections extérieures
et les serres, mais il y a beaucoup plus à découvrir ! Nos scienti- Tant dans notre travail quotidien que dans la prise de
décisions, nous communiquons ouvertement et honnê-
fiques partagent avec passion leurs connaissances avec le public. Le
tement. L’information dont nous disposons est un bien
Jardin botanique a développé une série d’outils qui permettent de commun que nous partageons avec toute personne à
diffuser la connaissance sur les plantes de façon efficace et sensibi- qui elle peut être utile. Nous discutons des problèmes
lisent le public à la nécessité de la conservation des plantes. Notre que nous rencontrons et cherchons, ensemble, des so-
78 . site web www.jardinbotanique.be offre un aperçu des activités en lutions. Nous sommes discrets lorsque c’est nécessaire.
cours.
Viser l’excellence
Nous atteignons nos objectifs de manière efficiente,
intègre et avec professionnalisme. À cette fin, nous
évaluons notre fonctionnement de manière critique
et osons faire des ajustements si nécessaire. Nous
sommes ouverts aux remarques constructives émanant
tant de l’intérieur que de l’extérieur.
Conseil
d'administration
Mark Andries – commissaire du gouvernement
Steven Dessein – secrétaire
Véronique Halloin – membre
Chantal Kaufmann – membre
Jan Rammeloo – president
Jan Schaerlaekens – membre
Raf Suys – commissaire du gouvernement
Ann Van Dievoet – membre
Mieke Van Gramberen – membre
Yoeri Vastersavendts – membre
Mieke Verbeken – membre
Renate Wesselingh – membre

Conseil scientifique
Représentants des universités
de la Communauté flamande
Geert Angenon – Vrije Universiteit Brussel
Olivier Honnay – KU Leuven
Ivan Nijs – Universiteit Antwerpen
Mieke Verbeken (president)– Universiteit Gent

Représentants des universités


de la Communauté française
Frédérik De Laender – Université de Namur
Pierre Meerts – Université libre de Bruxelles
Claire Périlleux – Université de Liège
Renate Wesselingh – Louvain-la-Neuve

Représentants internationaux
Pete Lowry – Missouri Botanical Garden, USA
Michelle Price – Conservatoire et Jardin botaniques
de la Ville de Genève, Switzerland
Erik Smets – Naturalis The Netherlands

79 .
Représentants du Jardin botanique Meise
Elke Bellefroid
Petra De Block
Jérôme Degreef
Régine Fabri

Secrétaire
Steven Dessein
Texte: Jardin botanique Meise &
BotanicalValues
Ce rapport est également disponible en néerlandais et
en anglais et peut être téléchargé à partir de notre site
web http://www.jardinbotanique.be

Le Jardin botanique accomplit ses missions


avec le soutien de la Communauté flamande
et de la Communauté française

Imprimé sur papier recyclé certifié FSC avec des encres


à base végétale, sans alcool IP ni solvant.

© Jardin botanique Meise, 2017


Jardin botanique Meise
Nieuwelaan 38, 1860 Meise
www.jardinbotanique.be

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