Fusion

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Université Abd El Hamid Ibn Badis, Mostaganem

Faculté des sciences économiques, commerciales


et des sciences de gestion

Thèse en vue de l’obtention du grade de


Docteur ès sciences financières et comptabilité
Spécialité : Audit et Système Comptable Financier (A/SCF)

Thème :

LES OPERATIONS DE FUSION DE SOCIETES COMMERCIALES EN ALGERIE


Forme de concentrations contrôlées par l’état

Étude de cas d’entreprises publiques économiques


en forme des sociétés par action.

Élaboré par: Sous la direction du:


 CHERIFI Mouldjillali  Professeur LAID Mohammed

Membres du jury
Enseignant Grade Université Qualité
DOUAH Belkacem MCA Univ.Mostaganem Président
LAID Mohammed Prof. Univ.Mostaganem Encadreur
AIT Mokhtar Omar MCA Univ.Chlef Examinateur
GHRISSI Larbi MCA Univ. Mascara Examinateur
MOHAMED Issa Med Mahmoud MCA Univ. Mostaganem Examinateur
RAMDANI Mohamed MCA Univ.Mostaganem Examinateur

Année universitaire: 2017-2018


Résumé :

La démarche de fusion de sociétés commerciales à travers le monde n’est point à la


mode ni en pauvreté procédurales. Ce qui m’a intéressée c’est le cas de notre pays
étant l’Algérie, lorsque les pouvoirs publics ont décidé de fusionner (comme mesure
de sauvegarde à mon sens). Les opérations de fusion de sociétés commerciales ne sont
pas bien outillées en matière juridique-technique, de ce fait, le déroulement de ce type
de restructuration dit concentration se déroule difficilement et le peu de disposition
légales en la matière est presque appliqué ce qui a engendré, d’après les études
précédentes et le cas dernier sous l’effet d’accélération de la procédure, des échecs
totales, d’une part une création de sociétés à mort née, et d’autre part la nécessite de
revenir en arrière et prendre tout son temps et prendre en compte les conseils des
chercheurs et tous les éléments clés de la réussite de l’opération. Notre apport dans
cette recherche est bien de servir, aux acteurs des opérations de fusion, aux étudiants,
a toutes personnes intéressées, de document de base pour s’informer (culture de
fusion) et pour les sensibiliser de l’importance des éléments requis pré-fusion, durant
la fusion et même post-fusion.

Mots clés : fusion, concentration, sociétés commerciales, contrôle, loi, comptabilité,


auditeur légal, l’état.

“Merger Operations of Commercial Societies in Algeria,


A form of Concentration Controlled by the” State
Case of Economic Public Enterprises in the form of joint stock companies.
Summary:

The process of merging commercial companies around the world is not fashionable or
in procedural poverty. What interested me was the case of our country being Algeria,
when the public authorities decided to merge (as a measure of saves in my opinion),
the merger operations of commercial companies are not well equipped in legal-
technical matters, thus the conduct of this type of restructuring says concentration is
unfolding and the little legal provision in the matter is almost applied what has
spawned, according to previous studies and the last case under the effect of
acceleration of the procedure, total failures, on the one hand a creation of societies to
death born, and on the other hand it requires to go back and take all its Time and take
into account the advice of the researchers and all the key elements of the success of
the operation. Our contribution in this research is well to serve, to the actors of the
fusion operations, to the students, to all interested persons, a background document to
be informed (culture of fusion) and to raise awareness of the importance of the
elements required Pre-fusion, during fusion and even post-fusion.

Key words: Merger (fusion), concentration, commercial societies, control, law,


accounting, legal auditor, the state.

2
PLAN :

Introduction générale

Chapitre 01 : le pourquoi et le comment des opérations de fusion des sociétés


commerciales

Introduction du premier chapitre

Section 01 : Fondements de la fusion

I. Fondements économiques
II. Fondements juridiques
III. Fondements sociaux
IV. Fondements fiscaux

Section 02 : Mécanismes et procédures de réalisation de la fusion

I. Procédures de la fusion
II. Formes de fusion
III. Matérialisation comptable de la fusion

Section 03 : Interventions de l’État en matière de fusion de sociétés


commerciales

I. Intervention d’experts indépendants


II. Autres interventions de l’État

Conclusion du premier chapitre

Chapitre 02 : Les effets des opérations de fusion

Introduction du deuxième chapitre

Section 01 : Effets d’ordre social

I. Effets à l’égard des dirigeants


II. Effets à l’égard des associes
III. Effets à l’égard des salariés
IV. Effets à l’égard des tiers

Section 02 : Effets d’ordre juridico économique

I. Effets d’ordre juridique


II. Effets d’ordre économique

Conclusion du deuxième chapitre

3
Chapitre 03 : étude de cas

Introduction du troisième chapitre (présentation des sociétés opérant la fusion)

Section 01 : fondements de l’opération de fusion

Section 02 : mécanismes de déroulement de l’opération de fusion

Section 03 : effets engendrés de l’opération de fusion

Conclusion du troisième chapitre (commentaires)

Conclusion générale

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Tableau des abréviations :

Abréviation Désignation

AGO Assemblée Générale Ordinaire

AGEX Assemblée Générale Extraordinaire

BALO Bulletin des Annonces Légales Officielles

BOAL Bulletin Officiel des Annonces Légales

CA Conseil d’Administration

CAA Commissaire Aux Apports

CAC Commissaire Aux Comptes

CAF Commissaire A la Fusion

CPE Conseil des Participations de l’Etat

SARL Société A Responsabilité Limitée

SGP Société de Gestion des Participations

SPA Société Par Actions

TUP Transmission Universelle de Patrimoine

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Dédicace

Avant de commencer tout


remerciement, je tiens à dédier ce
modeste travail :
À ma Mère, à l’âme de mon frère
Mustapha, À l’âme de mon Père
Et de ma Grand-mère.

6
Remerciements
Je dois être reconnaissante en remerciant ma sœur Hassiba qui m’a procuré, sans
aucun recul, une bonne partie d’ouvrages qui m’ont été très utiles.

Mon mari, en tant que docteur et enseignant à l’université m’a donné un coup de
pousse et a sacrifié beaucoup son temps et a patienté beaucoup pour me rendre
faisable la finalisation de ce modeste travail. D’un point de vue relationnel, j’ai trouvé
une relation cordiale, une écoute et ce que j’ai aimé par-dessus toute une franchise à
toute épreuve. J’ai énormément appris à tes côtés. Merci pour tout ; merci à toi de
partager à présent ma vie.

Grand Merci aux personnes qui ont cru en moi et qui m’ont permis d’arriver au bout
de cette thèse. (Parmi eux mon beau père)

Je tiens à exprimer mes plus vifs remerciements à Professeur LAID Mohammed qui
fut pour moi un directeur de thèse attentif et disponible malgré ses nombreuses
charges. Le Docteur REGUIG Mohammed qui m’a donné l’idée, et avec sa
compétence, sa rigueur scientifique et sa clairvoyance m’ont beaucoup appris. Ils ont
été des moteurs de mon travail de chercheuse.

J’exprime tous mes remerciements à l’ensemble des membres de mon jury.

J’adresse toute ma gratitude à toutes les personnes qui m’ont aidé dans la réalisation
de ce travail. Je remercie Docteur ALLAOUI Abdelkader et monsieur MIHOUB
respectivement PDG et DFC des EPE en étude de cas ainsi que tout le personnel pour
m’avoir accueilli dans leur siège de société et de m’avoir permis de travailler dans
d’aussi bonnes conditions.
Merci pour votre support et vos encouragements.

Je ne saurais terminer sans remercier toutes ces personnes dans l’ombre dont la
contribution à mon travail est non négligeable,

Enfin, les mots les plus simples étant les plus forts, j’adresse toute mon affection à ma
famille, et en particulier à ma maman qui m’a fait comprendre que la vie n’est pas faite
que de problèmes qu’on pourrait résoudre grâce à des formules mathématiques et des
algorithmes. Malgré mon éloignement, leur intelligence, leur confiance, leur tendresse,
leur amour me portent et me guident tous les jours. Merci pour avoir fait de moi ce que
je suis aujourd’hui. Est-ce un bon endroit pour dire ce genre de choses ? Je n’en connais
en tous cas pas de mauvais.

7
Introduction générale :

Cadre, objectifs, concepts et structure de la thèse

Dans le cadre du programme des ajustements structurels (PAS) 1, convenu avec le


Fond Monétaire International, l’Algérie a, depuis 1988, engagé un certain nombre de
réformes dans tous les domaines notamment en matière de redressement et de
réorganisation de l’économie algérienne en vue d’une relance vers une croissance
économique. En effet, une multitude de textes légaux et règlementaires ont vu le jour.

Depuis fort longtemps et plus particulièrement la fin du 18éme siècle (le taylorisme),
l’entreprise est devenue au centre des préoccupations des économistes. Comme il est
communément connu que la cellule principale de tout tissu économique est
l’entreprise créatrice de valeur ajoutée, on a préféré de prendre cette cellule en étude.

Cette entité économique peut être constituée sous la forme d’une entité individuelle,
ou sous la forme sociale, notamment, en forme de société commerciale, en
groupement d’intérêt commun ou sous la forme d’une société en participation, et ce,
en vertu des dispositions de l’ordonnance n°75-59 du 26 septembre 1975 portant code
de commerce, modifiée et complétée par a loi n°87-20 du 23 décembre 1987 portant
loi des finances pour 1988 ; la loi n°88-04 du 12 janvier 1988 fixant les règles
applicables aux entreprises publiques économiques, le décret législatif n°93-08 du 25
avril 1943 et l’ordonnance n°96-27 du 09 décembre 1996.

Le droit civil Algérien définit la société comme étant un contrat par lequel deux ou
plusieurs personnes physiques ou morales conviennent à contribuer à une activité
comme, par la prestation d’apports en industrie, en nature ou en numéraire dans le but
de partager le bénéfice qui pourra en résulter, de réaliser une économie ou, encore, de
viser un objectif économique d’intérêt commun.

Notre recherche s’inscrit dans le cadre de la société personne morale qui, et tout
comme la personne physique, peut opter pour le mariage avec une autre personne
morale. Ainsi, le droit Algérien n’a pas omis de légiférer les dispositions inhérentes à
la fusion. Ce genre de restructuration organique est, essentiellement animé par le
désire d’accroitre les économies et par voie de conséquent, le développement socio-
économique.

Une concentration peut permettre à une entreprise de devenir mieux classée sur le
marché mondial comme par exemple lors de la concentration des entreprises Daimler-
Benz et Chrysler qui, à la suite de la concentration, devient le cinquième constructeur
mondial.

1
REGUIG Mohammed, « Le commissaire aux comptes en droit algérien », thèse de doctorat, 2008-
2009, p 512.

8
La concentration permet aussi de concurrencer des entreprises très importantes et qui
aurait le monopole du marché. Pour les entreprises en faillite, il s’agit d’une solution
de sauvegarde. Elle permet de sauver l’entreprise et souvent le personnel qui y
travaillant n’est pas licencié.

La réglementation algérienne en la matière ne concerne pas spécialement les fusions


mais ces dernières se traduisent souvent par des concentrations.

L’objectif de la réglementation dans ce sens est d’assurer l’équilibre entre deux


nécessités2, favoriser les regroupements d’entreprises pour une meilleure
productivité et maintenir une concurrence suffisante en évitant des puissances
trop dominantes sur le marché.

Il ne faut pas oublier les aspects concurrentiels et sociaux des opérations de fusions ;
les uns comme les autres peuvent perturber, voire faire échouer une transaction s’ils
ne sont pas pris suffisamment au sérieux.

Le concept de protection des intérêts nationaux est présent à l’esprit du régulateur, car
tout projet d’opération de fusion requiert des autorisations préalables tels que pour
l’investissement, la concurrence, pour ce qui est du social et autres.

Concepts :

Les opérations de fusions-acquisitions font régulièrement là une des médias


économiques et parfois même des médias tout courts. L’importance des montants en
jeu (de plusieurs millions à travers le monde), les inquiétudes sociales générées (une
fusion-acquisition étant toujours justifiée par des termes tels que « restructuration »,
« économie industrielle », « management stratégique », « croissance externe », «
effets de synergies et prime de contrôle », « rationalisations », « économie
d’échelle », « création de valeur » et d’autres concepts qui sont souvent synonymes de
fermetures d’usine, suppression d’emplois et parfois une renaissance), l’implication
des gouvernements (peur des plans sociaux au niveau national, perte de contrôle
d’entreprises « stratégiques » pour le pays) et des autorités internationales (telles que
les autorités de la concurrence au niveau de Commission Européenne).

Parmi d’autres, on cite les cinq ou six concepts suivants :

1) Restructurations d’entreprises :

C’est le phénomène de recomposition d’une firme que l’on nomme restructuration


(Insee Méthodes n° 95-96/Paul Champsaur). Le terme est à prendre au sens fort, et on
doit le distinguer de la simple réorganisation interne. Car dans une restructuration,

2
INTEC, « Comptabilité et audit » -202141tepa0207, p03.

9
qu’elle soit fusion, absorption, scission, ou cession de branches, la structure
même de l’entreprise est changée, en termes d’activités mais aussi sur le plan
des entités qui la composent.

Dans cette période turbulente, le seul avantage sur lequel se reposer est une
capacité à réinventer son modèle de fonctionnement, avant d’être forcé à la
faire (Gary Hamel, Harvard Business review, septembre 2003). Les effets de
cette turbulence sont très nombreux pour les entreprises qui se doivent
d’innover, être réactives, se recentrer sur leur cœur de métier, créer des
alliances stratégiques et les faire vivre. Cette dynamique de changement qui
fait la nouvelle économie impacte tous les secteurs. Les experts s’accordent sur
le fait que les entreprises qui s’adaptent continuellement et gèrent efficacement
leurs compétences en intégrant cette vision dynamique sont performantes, ce
qui impose aux acteurs organisationnels de devenir davantage productifs et
mobilisés. Les stratégies de restructuration telle que les opérations de fusion
des organisations sont une réponse en adaptation à ces nécessaires mutations.

De nos jours, la restructuration est une réalité incontournable qui contribue au


développement et à la compétitivité des sociétés in bonis. En général, elle résulte
d’une décision prise par les dirigeants sociaux. Toutefois, sa réalisation peut
contrevenir à l’exécution des droits des créanciers antérieurs des sociétés concernées
par l’opération. Pour préserver leurs droits, ces créanciers disposent de nombreuses
mesures de protection issues aussi bien du droit commun que du droit spécial.
L’identification du fondement de cette protection, à savoir la force obligatoire des
engagements pris avant la restructuration de la société débitrice, permet de vérifier
l’efficacité de cette protection.

2) Economie industrielle :

« L’économie industrielle est l’étude de la structure des entreprises et des


marchés, ainsi que de leurs interactions » (CARLTON & PERLOFF in
Economie Industrielle)

C’est aussi l’analyse des comportements et stratégies des entreprises et de la


concurrence sur les marchés. Elle s’intéresse aussi à la régulation des marchés
et à l’organisation interne des entreprises.

10
Elle aide à la décision privée des entreprises ainsi que celle publique aussi, dont
on parle notamment du paradigme « Structure-Comportement-Performance »
(MASON)

Ledit paradigme présente un système de présentation du monde.

Le paradigme SCP est considéré comme le schéma de base de l'économie


industrielle américaine, appelée Industrial Organization. Il implique
l'observation de chaque secteur d'activité de l'entreprise :

 Structure : facteurs environnementaux : offre, demande, intensité


concurrentielle, existence de barrières à l'entrée, normes et réglementations…

 Comportement : ce que font les entreprises, et la manière dont elles le font


(stratégies de positionnement, de prix, de R&D, de distribution…). Cela inclut
les pratiques de collusion entre acteurs, les fusions et les acquisitions.

 Performance : fait référence aux résultats des secteurs industriels et des


entreprises. Sont en général mesurés sur le plan de la rentabilité, de la
croissance, de l'efficacité, du progrès technique…

Structures de marché :

 Nombres d’offreurs et de demandeurs


 Barrières à l’entrée o La structure des coûts (rendements d’échelles)
 Segmentation du marché o Relations verticales

Comportements :

- Stratégie de prix
- Stratégie de différenciation
- Investissement en R&D et stratégie d’innovation
- Investissement en marketing
- Investissement en capacité de production

Performances :

 Efficacité de la production
 Efficacité de l’allocation de ressources
 Evolution des parts de marché des firmes

11
 Taux de profits, de marges
 Dépôts de brevets
 Evolution de l’emploi.

C’est dans ce contexte que s’inscrivent les opérations de fusion.

3) Management stratégique :

Le management stratégique consiste à gérer à la fois l’environnement externe


et les ressources internes de manière à créer des avantages compétitifs durables
sur la concurrence.

Le management stratégique est un ensemble de taches relevant de la direction


générale d’une entreprise, ces taches ont pour but de :

- Fixer à l’entreprise les voies de son développement futur.


- Lui donner les moyens organisationnels pour y arriver.

Il exprime la volonté de l’entreprise et sa stratégie, assure le dynamisme et la


vivacité de l’action, la validité et la pertinence de la réflexion ainsi qu’à la
cohérence des décisions stratégiques.

Il réalise la cohésion dans l’action autour des choix, telle que le choix de
fusionner, et la mobilisation des énergies nécessaires pour y aboutir.

Et ce, à travers quatre axes : (« Notions fondamentales d’économie d’entreprise et de


management stratégique » / Dr MOURAD PREURE-2008.)

Environnement

Culture

ACTIONS

Organisation et systèmes

Hommes

Les alliances stratégiques et les fusions-acquisitions sont théoriquement considérées


aujourd’hui comme de véritables leviers de création de valeur. Cette création de
valeur prend différentes formes, à savoir essentiellement une valeur stratégique, une

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valeur substantielle, une valeur institutionnelle et une valeur financière (notamment
actionnariale). C’est cette dernière qui retient spécifiquement notre attention.

4) Croissance externe :

La croissance externe peut être la solution pour : augmenter sa part de marché,


assurer son autonomie en absorbant un fournisseur ou un client (Fusion en amont
ou en aval), diversifier ses activités en achetant une société dans un autre secteur

d’activité… Ce sont quelques exemples qui montrent que le développement


d’une entreprise passe parfois par des opérations de fusion (Merger).

Recourir à la croissance externe est un investissement, et si elle est bien


réalisée, elle peut apporter des avantages non négligeables à une entreprise,
notamment :

 Acquérir une nouvelle activité clef en main, ce qui représente un gain de temps
important comparé à la mise en place d’une nouvelle branche en interne.

 Servir à atteindre une taille critique sur son marché en absorbant un concurrent
afin de bénéficier d’une position de leader sur le marché, et de réaliser des
économies d’échelles grâce au volume d’achat par exemple.

 Permettre d’acquérir une nouvelle technologie, un savoir, et donc un avantage


concurrentiel.

Et donc, l’un des intérêts principaux de la croissance externe (notamment la fusion


dite MERGER) c’est le fait d’acquérir des avantages rapidement, alors qu’il serait
beaucoup plus long et difficile de les obtenir par voie de croissance interne.

5) Effets de synergies :

Sous l’ongle de ce concept, il nous est judicieux de poser la question suivante :


est-il profitable pour des entreprises de fusionner en l'absence de synergies (de
réduction de coûts, par exemple) ? En d'autres termes, le renforcement du
pouvoir de marché est-il un motif suffisant pour fusionner ?

Si ce n’est pas le cas, alors le contrôle des fusions devrait être plus permissif,
car cela signifie que les opérations de fusions de sociétés commerciales sont

13
motivées avant tout par l’efficience économique et qu’il serait absurde de
s’opposer à plus d’efficacité.

Les synergies doivent être mises en avant dès la définition du développement,


qui va préciser les axes de recherche des cibles, lesquelles cibles (Entreprise visée
pour une éventuelle absorption.), dont on va chercher à se rapprocher, vont

permettre de mettre en œuvre les complémentarités.

Aussi, un point très important, dont il faut souligner, est que la recherche de
synergies doit être réalisable, et non pas relever du seul fantasme ou désir de
puissance du chef d’entreprise, car un pas pareil ne doit pas être fait aléatoirement.
« La prise de contrôle d’une société permet de devenir un acteur dans la création de
valeur dans les deux leviers privilégiés sont d’une part l’amélioration de la
performance de l’entreprise en optimisant l’utilisation des actifs économiques et
d’autre part la mise en œuvre des synergies industrielles et commerciales.

On appelle alors prime de contrôle ce que l’acquéreur est prêt à payer en plus de la
valeur dite stand alone, c'est-à-dire en l’état, de la cible pour en prendre le contrôle ».3

6) Les économies d’échelle :

Le concept d’économie d’échelle met en relation l’échelle de production et les


coûts, ce concept est très important pour appréhender les barrières à l’entrée.

Les économies d’échelles se définissent par rapport à la courbe de coût moyen,


une fonction de production qui exhibe des rendements d’échelles croissants
conduit toujours à une fonction de coût moyen à long terme décroissante et
donc à des économies d’échelle.

Plus la firme (société) augmente son échelle de production plus elle diminue
ses coûts moyens. Et pour se faire, l’entreprise a la faculté de procéder par
voie de fusion à cette augmentation de production par exemple.

Les économies d’échelle vont conduire les entreprises à rechercher la taille optimale
c'est à dire celle qui lui permet de minimiser ses coûts. (Telle que les fusions
absorption d’un fournisseur pour procurer les matières premières à un cout minimal
et à temps).

Ces concepts et d’autres sont liés toutes la liaison avec le sens propre de la fusion de
sociétés.

3
« Fusions acquisitions scissions », Franck CEDDAHA, 4ème édition ECONOMICA, 2013, p13

14
L’observation de l’évolution annuelle du nombre d’opérations de fusions-acquisitions
met en évidence un phénomène de vagues qui consiste en une augmentation soudaine
et massive du nombre d’opérations, concentrée sur une petite période de temps (B.S.
Black, 2000). Ce phénomène de vagues a été constaté dans la plupart des pays
industrialisés.

Le marché des fusions acquisitions :

« Bien que les opérations de fusion acquisition soient pratiquées depuis le 19e siècle,
et même avant, le phénomène a pris une dimension nouvelle depuis près d’une
vingtaine d’années en passant d’environ 4500 rapprochements dans le monde de plus
de 5 millions de dollars par an en 1992 à plus de 12000 en 2012. Par ailleurs, une
comparaison du niveau d’activité très élevé de fusion acquisition en 2006 et 2007
avec la morosité des années 2002, 2009et 2012 met en évidence sa forte cyclicité.
Ainsi, étudier l’histoire du marché des fusions acquisition permet de mettre en
lumière l’évolution des concepts et des pratiques clés du secteur et d’appréhender les
déterminants de ces tendances. »4

Ce phénomène de vagues a été constaté dans la plupart des pays industrialisés.


Chaque vague est souvent la conséquence d’un engouement sectoriel aidé par une
conjoncture économique favorable, des stratégies industrielles nouvelles et des
évolutions technologiques. Chaque vague présente donc ses propres caractéristiques
que nous développons dans ce qui suit.

1.1 Le cas du marché nord-américain

Historiquement, on distingue sur le marché américain six vagues successives,


répondant à des logiques et des mécanismes différents. Le développement actuel des
opérations de fusions-acquisitions correspond à une sixième vague. Les quatre vagues
précédentes répertoriées sur le marché des fusions-acquisitions aux États Unis se sont
déroulées approximativement au cours des périodes suivantes :

– 1895-1903 : cette vague correspond à un mouvement de concentration important et


à une volonté de création de monopole. Les industries concernées étaient diverses :
création de Du Pont Eastman Kodak, US Steel…

– 1920-1929 : cette vague correspond au boom économique de l’après première


guerre mondiale pour l’économie américaine et à la structuration des nouvelles
industries liées à l’électricité et à l’automobile par exemple. La crise de 1929 a mis un
terme à cette vague d’essence principalement industrielle.

– 1960-1973 : cette vague repose sur des ressorts très différents et correspond à la
convergence du développement de nouvelles théories managériales prônant la
diversification comme un moyen de gestion du risque et l’arrivée à maturité

4
Ibid. p175

15
d’entreprises ayant bénéficié d’une forte croissance et possédant généralement une
trésorerie disponible abondante.

– 1978-1989 : cette vague constitue en quelque sorte le symétrique de la vague


précédente et représente une forme de « recentrage » visant à démanteler des sociétés
conglomérales malmenées par l’impact économique du choc pétrolier de 1973 et par
le développement de théories financières qui remettent en cause la pertinence
économique de la diversification. Cette situation explique notamment l’importance
des opérations hostiles au cours de cette période, financées souvent par des LBO et
suivies de désinvestissements massifs des activités périphériques.

– 1993-2000 : cette vague correspond au « boom » des valeurs des nouvelles


technologies de l’information au sens large et de l’internet en particulier. Elle est
caractérisée par une explosion sans précédent des montants engagés, jusqu’à cinq

fois plus importants que ceux de la vague précédente (5 842 milliards $ ont été
engagés dans des opérations de fusions-acquisitions durant la période 1993-2000
contre seulement 1 438 milliards de $ pour la période 1978-1989).

– 2004-2007 : cette dernière vague correspond à une période de taux d’intérêt très bas
et à une forte activité des opérations de private equity, c’est-à-dire de reprises
d’entreprises non cotées par des fonds d’investissement levant des fonds propres
auprès d’investisseurs puis utilisant de manière intensive l’effet de levier par un
endettement massif dédié à des programmes complets d’acquisitions.

Je rajoute la dernière vague de la dernière décennie :

En Amérique du nord :

Le marché est en progression malgré les menaces du protectionnisme. Backer


McKenzie table sur 1500 milliards de dollars de transactions en 2018 en Amérique du
nord soit une hausse de 25%.

1.2 Le cas du marché français

Le marché français des fusions-acquisitions s’est développé beaucoup plus


tardivement qu’aux États-Unis avec un début significatif d’activités à partir des
années 1960. On distingue cependant un phénomène de vagues assez identique en
nature à celui constaté sur les marchés nord-américains. On peut ainsi distinguer
plusieurs phases significatives, que l’on peut identifier approximativement autour des
périodes suivantes :

– 1960-1965 : il s’agit du décollage de l’activité de fusions-acquisitions en France,


avec un nombre moyen d’opérations sur cette période d’environ 164 opérations
réalisées pour un montant moyen annuel d’environ 4,8 milliards de Francs.

– 1966-1972 : il s’agit de la première vague de fusions-acquisitions en France, liée


notamment aux modifications relatives au droit des sociétés et à la politique de
création de champions nationaux. Les opérations réalisées au cours de cette période

16
étaient principalement franco-françaises et visaient à la consolidation d’activités sur le
marché intérieur, en vue d’une politique plus agressive tournée vers l’Europe dans un
second temps.

– 1973-1985 : il s’agit d’une période de baisse d’activité puis de stagnation, liée


notamment à l’impact des deux chocs pétroliers. Il faut noter qu’au cours de cette
période, la France se situe en décalage par rapport au marché américain, déjà marqué
par une période de forte déréglementation et de modernisation des marchés financiers.

– 1985-1990 : il s’agit de la seconde vague de fusions-acquisitions en France, liée


notamment à la déréglementation et la modernisation des marchés financiers, à
l’accélération des politiques de recentrage et à la vague de privatisation réalisée au
cours des années 1986-1988.

– 1990-1995 : il s’agit d’une période de forte baisse puis de stagnation, liée


notamment à la crise économique du début des années 1990. Il faut souligner que la
vague récente de fusions-acquisitions en France suit une tendance identique à ce que
l’on peut observer aux États-Unis. Ainsi, la France connaît à son tour une vague
importante entre 1995 et 2000 avec des opérations, impliquant un acquéreur Français,
d’un montant total sur la période d’environ460 milliards de $ (Données Reuters
calculées à partir des opérations supérieures à 1 million de $).

Après 2000, la chute des valeurs internet entraîne une baisse importante de l’activité
des Fusions-Acquisitions. À l’identique de la 6e vague américaine, la période de taux
d’intérêt bas favorise à partir de 2004, mais surtout en 2006 et 2007, une forte activité
des opérations de Fusions-Acquisitions en France (356 milliards de $ pour ces deux
années).

A mon tour je rajoute la vague de cette décennie :

En France :

Le marché des fusions a signé en 2017 une année record a la faveur d’une économie
européenne qui a confirmé sa reprise.

Le marché français s’est particulièrement illustré grâce au regain de confiance dans le


milieu d’affaires.

D’après les données de Thomson Reuters, les transactions de M&A ont bondi de
50%en 2017 pour atteindre 245,8 milliards de dollars et signe ainsi le meilleur
millésime des dix dernières années.

Au plan juridique, ces opérations de restructuration font appel, pour les besoins de
leur réalisation, à des techniques variées dont la combinaison est parfois complexe :
droit de la propriété, droit des valeurs mobilières, droit des sociétés, droit boursier,
droit fiscal, droit du travail, droit de la concurrence sont convoqués et même d autre
droits peuvent être impliques.

17
Le choix de la thématique, intitulée « les opérations de fusion de sociétés
commerciales, forme de concentration contrôlée par l’état », est raisonné
essentiellement par les motifs suivants :

L’approfondissement davantage de mes études réalisées précédemment.

Ma passion vis-à-vis de l’étude de l’entreprise, cellule principale de tout tissu


économique, de développement et de stabilité sociale.

Les difficultés rencontrées dans la pratique de restructuration des entreprises tant sur
le plan juridique que technique ; notamment, pour ce qui est de la fusion et son
contrôle.

« Les effets des fusions ont été soigneusement étudiés à maintes reprises, souvent
avec la conclusion que les résultats révèlent peu d'avantages pour l'un des apporteurs
de capitaux. Dans cet article, basé sur l'expérience, les auteurs ont établi des règles
d'or pour guider les gestionnaires à la réussite. »5

Cette recherche est menée pour montrer que dans un environnement tel que l’Algérie,
pour se restructurer et réaliser ses objectifs se trouve, parfois, empêchée par la limite
des actifs de l’entité et parfois par l’insuffisance du niveau du management et de la
maitrise des marchés, d’où l’obligation de chercher la substitution, c’est dire,
augmenter purement et simplement les capitaux propres, faire recours à l’emprunt ou
consolider ses actifs par voie de fusion pour faire face à la contrainte de la limite des
actifs, pour ce faire, et comme l’objet c’est les sociétés commerciales, régies par le
droit commercial, ce genre de concentration ne peut s’effectuer sans le contrôle de
l’état, et puisque le cas est de tel, on a jugé intéressant et nécessaire dans ces temps-là
d’étudier la thématique suivante : « Les opérations de fusion de sociétés
commerciales, forme de concentration contrôlée par l’Etat » espérant que les
parties prenantes seront satisfaites.

Un étudiant en audit et système comptable financier a besoin de savoir un peu de ce


qui est des interventions d’auditeurs légaux dans des missions exceptionnelles telles
que les fusions. Ainsi il est temps d’introduire la notion du commissariat à la fusion
dans la législation algérienne.

5
Gadiesh, O., Ormiston, C., Rovit, S., Critchlow, J, 2001. The ‘why’ and ‘how’ of merger success, 13
(04), p 1.

18
Les professionnels d’audit et de comptabilité bien que ce genre de concentration n’est
aussi répétée en Algérie cela n’interdit pas d’avoir une idée pour se préparer.

Les enseignants non seulement de la comptabilité et d’audit, sachant que ce sont des
matières à textes, mais aussi de droit de société, de management des sociétés, etc, ont
besoin de savoir le contenu modeste de notre travail, espérant qu’il soit utile pour eux.

De ce que précède, l’objectif assigné à cette étude consiste essentiellement à :

Cerner les éventuelles lacunes et insuffisances de nature à mettre en péril l’objectif


assigné à la fusion, soit la sauvegarde d’entreprise ou son repositionnement dans le
marché, et la performance du contenu juridique mis en œuvre pour assurer l’ordre
public dans le domaine socio-économique ; apporter une plus-value académique
permettant à l’université de prester son expertise à l’entreprise économique et donc à
l’économie nationale ; outiller l’étudiant, à travers l’exploitation de plusieurs
ouvrages et autres pour réaliser ce travail, et établir un document synthétique et
exploitable.

Donc, « La recherche rapportée ici se concentre sur ce qui rend une fusion réussie et
quelle est la manière appropriée d'évaluer le succès des fusions »6

Autrement dit, servir les parties prenantes d’un guide, si c’est bien le mot, dont le
contenu comprend tous les mécanismes de l’opération de fusion, et là où il y a un
silence du législateur algérien on l’a rempli en prenant en compte les dispositions du
législateur de l’homologue français, car la législation algérienne était une reconduite
de celle de la France.

Pour ce qui est de la méthodologie de la recherche et de par la nature de cette


thématique, caractérisée essentiellement par les aspects techniques et juridiques, je
juge plus approprié de retenir la méthodologie descriptive et analytique à la fois. A
travers des études de cas et des enquêtes projetées, mon travail consistera à rapprocher
les résultats de ces études aux assertions définies en termes techniques et juridiques.

La problématique posée en cet effet est l’étude de la réalisation, aux plans technique
et juridique en Algérie, d’une opération de fusion en l’absence de normes (méthodes)
clairement définies en la matière.

De par la définition de la thématique, trois sous questions sont donc posées :

 La première est d’ordre procédural, et concernant les normes techniques et juridiques


de la fusion. C’est dire, le déroulement d’une opération de fusion est-il suffisamment
normé ?
6
Epstein, M. J., 2005. The determinants and evaluation of merger success. Business Horizons,
January/February, 48 (1), p1.

19
 La seconde est de mettre en clair quel effets peut causer une telle opération de
concentration ?

 La troisième est d’étudier si les opérations de fusion, sont-elles suffisamment outillées


en matière d’instruments de contrôle de l’état ?

Le développement de cette problématique pose l’hypothèse que la fusion des sociétés


commerciales, réalité de l’heure, peut s’effectuer sans contraintes, et les outils
techniques et juridiques sont en faveur d’une fusion, forme de concentration contrôlée
par l’Etat.

C’est dans ce contexte que la thématique choisie sera structurée en trois chapitres :

En premier chapitre, intitulé « le pourquoi et le comment des opérations de fusion des


sociétés commerciales », seront traités, principalement, trois sections, la première sera
consacrée aux fondements de la fusion, les mécanismes de la fusion seront traités dans
une deuxième section, et la troisième portera sur « interventions de l’état en matière
de fusion de sociétés commerciales ».

Le deuxième chapitre, défini sous l’intitulé « effets des opérations de fusion », sera
structurée autour de trois sections, intitulés respectivement, « effets d’ordre social »,
« effets d’ordre juridico-économique » et « effets d’ordre fiscal ».

La troisième et dernière partie sera consacrée à l’étude d’un cas pratique et récent
d’une opération de fusion de sociétés commerciales à capitaux publics, effectuée le
dernier trimestre de l’année 2014 suite à une opération de fusion que j’ai jugée utile
de la reproduire.

20
Chapitre 01 : le pourquoi et le comment des opérations de
fusion des sociétés commerciales

21
Introduction du premier chapitre :

La fusion étant « la transmission par une ou plusieurs sociétés de leur patrimoine à


une société existante ou à une société nouvelle qu’elles constituent »7, le législateur
algérien, dans son article 744 du code de commerce dispose que : « une société même
en liquidation, peut être absorbée par une autre société ou participer à la constitution
d’une société nouvelle, par voie de fusion ». Ainsi, il fait le lien entre les deux formes
de restructuration, qui sont la fusion et la scission, il dispose dans le même article qu’
« elle peut aussi faire apport de patrimoine à des sociétés existantes ou participer avec
celles-ci à la constitution de société nouvelles par voie de fusion scission ».

La réalisation de la fusion peut apparaitre complexe, car, elle soulève de nombreuses


questions juridiques, économiques, financière, sociales et aussi fiscales ; les points qui
vont être abordés dans un premier chapitre appelé « fondements de la fusion ».

L’idée de fusionner est bien évidemment justifiée par un intérêt ou un motif.

Après avoir décidé de fusionner, il est aussi question de choisir quelle forme de fusion
retenir, comment fusionner, comment matérialiser comptablement les différentes
opérations de la fusion, les différentes formes de la fusion, son mécanisme et
procédures, sa matérialisation comptable seront, donc, traités dans un deuxième
chapitre intitulé « le pourquoi et le comment des opérations de fusion des sociétés
commerciales »

3
Article L236-1 du code de commerce français.

22
Section 01 : fondements de la fusion

Pour tout mouvement de croissance, l’entreprise doit avoir des considérations avant
tout. Ces considérations peuvent être à titre d’exemple stratégiques ou tactiques.

a) Considérations stratégiques

Le choix de la croissance externe est naturellement lié aux motifs stratégiques de


l’entreprise et à ses choix en termes de développement. Ainsi des motifs liés à
l’augmentation d’un pouvoir de marché ou à l’obtention de ressources spécifiques
(technologies, procédés, marques) peut conduire la firme à privilégier la croissance
externe par rapport au développement interne. De même, le choix d’une intégration
verticale peut difficilement s’opérer par voie interne, en raison de l’existence de
métiers très différents en amont ou en aval de la filière. D’autres situations peuvent en
revanche être préférables à la croissance interne ou à la croissance conjointe (alliance-
coopération) pour des raisons économiques ou stratégiques. Aussi est-il nécessaire de
se fixer un cadre d’analyse capable d’apprécier cette manœuvre par rapport aux autres
options existantes. De ce point de vue, il est possible d’utiliser des repères permettant
à l’entreprise de s’assurer du bien fondé d’un recours à la croissance externe dans la
stratégie de développement. La grille proposée ci-dessous propose un recensement
des principaux points devant être posés à l’entreprise initiatrice, avant de s’engager
dans une politique de croissance externe.

b) Considérations tactiques

Au-delà des aspects stratégiques, certaines considérations à caractère pratique ou


tactique, peuvent venir renforcer un arbitrage en faveur de la croissance externe. On
peut ainsi relever comme facteurs favorables :

- La vitesse d’exécution : La croissance externe constitue un puissant moyen de


développer la position stratégique de l’entreprise, avec une ampleur et une rapidité
difficile à atteindre par d’autres voies. Elle peut permettre à une entreprise faiblement
positionnée sur un marché, de devenir en peu de temps un acteur incontournable du
secteur par le rachat de sociétés déjà en place. La variable temps constitue par
conséquent un avantage réel de la croissance externe pour des firmes soucieuses de
renforcer à court terme leur position par rapport à la concurrence. Elle permet
d’acquérir, selon la position de la firme, différentes sources d’avantages
concurrentiels : une source de réactivité inégalée face à une menace extérieure
(gestion de l’imprévu) ; une base de redéploiement en cas de forte vulnérabilité
(gestion de l’urgence) ; l’obtention d’un avantage pionnier face à de nouvelles
opportunités de croissance (gestion de l’anticipation).
- L’accès à des marchés difficiles : La croissance externe peut parfois constituer le seul
moyen de pénétrer un marché disposant de barrières à l’entrée élevées, en particulier
dans le cadre d’un développement à l’international ou de pénétration dans de
nouveaux secteurs d’activités. Les obstacles à l’entrée correspondent aux facteurs qui
imposent aux nouveaux entrants des coûts structurellement et durablement supérieurs
à ceux des entreprises déjà en place. Ces barrières à l’entrée peuvent être :

23
 Financières (économies d’échelle, besoins en capitaux, niveau des investissements,
effet d’expérience, avantages coûts détenus par les entreprises établies…) ;
 Réglementaires (taxes, quotas, normes de sécurité ou de qualité) ;
 Technologiques : pour intervenir sur certains marchés, l’entreprise se doit de disposer
de compétences spécifiques (brevets, procédés de fabrication tenus secrets, matériaux
spécifiques) difficiles à mettre au point rapidement et déjà possédés par les entreprises
du secteur ;
 Commerciales : l’entrée sur un nouveau marché peut être rendue difficile en raison
d’obstacles liés à l’accès au réseau de distribution, aux garanties accordées aux clients
(coûts de transfert élevés), à la réputation et aux stratégies de différenciation (qualité,
innovation, services, capital de marque) des firmes existantes ;
 Culturelles (liées à la culture et l’histoire du pays), rendant délicates l’insertion d’un
arrivant peu accoutumé aux pratiques locales et à certains comportements. Ainsi, face
à de telles contraintes, la possibilité d’acquérir des entreprises ayant déjà surmonté ces
barrières en les utilisant à leur avantage, peuvent apparaître pour le nouvel entrant
comme la solution la moins risquée et la plus immédiate pour entrer efficacement sur
le marché visé.

La possibilité d’allier apports extérieurs et contrôle hiérarchique : La croissance


externe a l’avantage par rapport aux autres manœuvres stratégiques de pouvoir
disposer de ressources extérieures, tout en gardant le contrôle stratégique des
activités. Même si l’acquéreur pour des raisons tactiques ou d’ouverture, adopte un
comportement coopératif à l’égard de l’entité acquise, il peut à tout moment reprendre
le contrôle de la situation grâce à l’autorité de droit qu’il exerce sur le nouvel
ensemble. Cette situation est loin d’être négligeable et peut permettre à l’acquéreur de
concilier coopération et hiérarchie de façon cohérente et légitime. Ce choix permet
ainsi de limiter les risques de dépendance à l’égard de l’entité acquise, en particulier
ce qui concerne les risques d’opportunisme fréquents lors de relations de marché ou
de coopérations. Cette orientation n’exclut pas d’accorder aux membres de l’entité
acquise des initiatives et des prises de positions minoritaires, sources de remise en
cause et d’innovation. Elle peut également être compatible avec des rapports de force
constructifs au sein du nouvel ensemble, en vue de créer une dynamique propre
créatrice de valeur. En revanche, elle peut constituer, lorsque le désordre ou un conflit
ouvert s’instaure, une source de stabilisation retrouvée, visant à reprendre un
ascendant stratégique sur le projet et à en assurer une cohérence globale. L’échec de
l’alliance (joint-venture) entre le groupe Swatch et Mercedes illustre les difficultés de
manager des situations de crise (manque de confiance, intérêts divergents) et la
nécessité, face à l’absence de solution commune, d’une reprise en main forte par l’un
des acteurs en position de force. Les pratiques de croissance externe même les plus
coopératives (acquisitions de collaboration, acquisitions d’innovation) peuvent ainsi
constituer une garantie pour l’acheteur, dans le cas où les objectifs attendus de la
relation se révèlent in fine décevants, en permettant de remédier rapidement à des
risques de déviance importants.

24
- La possibilité de tirer profit des effets du regroupement : Le développement par
fusions-acquisitions se caractérise par un regroupement formel entre deux entreprises
initialement distinctes et disposant chacune d’une position de marché et d’une
structure organisationnelle. Par voie de conséquence, l’achat d’une entreprise par une
autre favorise l’intégration de différents facteurs économiques qui peuvent venir
mécaniquement renforcer le pouvoir de dimension de la firme par rapport aux autres
acteurs du marché : augmentation des parts de marché et du chiffre d’affaires,
accroissement des effectifs, élargissement de la zone d’influence de l’entreprise en
termes de sites, usines et d’implantations. Si ce « calcul » se révèle dans les faits plus
compliqué qu’il n’y paraît et fait bien souvent émerger certaines désillusions ou
difficultés, la croissance par fusions ou acquisitions permet d’acter une force de
frappe impressionnante, a priori objectivée par son caractère chiffrable. Il est
d’ailleurs à noter que l’opération de fusion-acquisition est celle qui, suite à sa
réalisation, fait le plus fréquemment l’objet de chiffrage, d’évaluations et de
commentaires sur la force « effective » que représente le nouvel ensemble, en
comparaison avec d’autres formes de développement (comme les partenariats
techniques ou commerciaux).
- L’image, le prestige et la médiatisation des opérations de croissance externe : La
croissance externe est un des modes de développement les plus visibles et les plus
fortement commentés par les médias. Si une telle exposition présente indéniablement
des désavantages (officialisation de la stratégie de l’entreprise, justification auprès des
parties prenantes), elle offre en revanche comme intérêt de donner à l’entreprise
initiatrice l’image d’une société en mouvement et de condamner les autres acteurs à se
repositionner rapidement, sous peine de marginalisation. On peut même considérer
qu’une acquisition importante peut profondément modifier la donne du marché. En
effet, elle peut mettre les principaux concurrents dans une position inconfortable, en
les obligeant à réagir avec rapidité mais aussi pertinence. Or cette réponse n’est pas
forcément aisée et peut donner l’impression aux dirigeants des entreprises
concurrentes de se retrouver dans une forme d’impasse stratégique (absence réelle
d’alternatives).
- L’existence sur le marché de sociétés cibles attractives : Le recours à la croissance
externe peut parfois provenir d’opportunités liées à la mise en vente subite d’une
entreprise pour des raisons d’ordre économique (difficultés financières) ou
personnelle (problèmes de succession, motivations du cédant…). Ces situations
peuvent dès lors favoriser le développement des acquisitions, en conciliant
opportunisme et intérêt stratégique. Dans ce type de circonstances, l’acquéreur a en
effet la possibilité d’acquérir à un prix raisonnable une entreprise dont les actifs sont
sous-évalués ou du moins insuffisamment valorisés. Parmi les critères d’attractivité
d’une cible, la possibilité de bénéficier d’opportunités fiscales peut constituer un
argument supplémentaire en faveur de la croissance externe.

25
Donc, Pourquoi fusionner ?

En créant une offre et une demande d'entreprises, ce double mouvement de recentrage


et de consolidation alimente les vagues de fusions dans le cadre d’un vaste processus
de restructuration.

 La globalisation croissante met au centre de la stratégie des entreprises la conquête de


nouvelles parts de marché.
 La maturité de plusieurs secteurs. Pour accroître leurs profits, les entreprises ne
peuvent plus que réduire leurs coûts et fusionnent pour gagner des positions dans des
marchés en croissance.
 La libéralisation croissante de l'économie, et notamment la diminution des barrières à
l'entrée ainsi que l'assouplissement des lois antitrust encourageant les fusions.
 La convergence des nouvelles technologies de télécommunications pousse beaucoup
d'entreprises à fusionner pour acquérir une nouvelle technologie et ainsi offrir des
produits plus intégrés.

Tous ces arguments et autres de nature économique, juridique, sociale et fiscale, sont
de nature motivante d’une opération de fusion, et qui seront traités respectivement par
la suite.

I : Fondements économiques

S’agissant d’une forme de concentration, la fusion participe à la reconfiguration du


tissu économique du pays. Les opérations de fusion permettent de viser des synergies
au niveau opérationnel par la mise en commun et la consolidation des moyens des
entreprises participant à l’opération. Cette mutualisation conduit à renforcer la
performance économique globale par les complémentarités qu’elle engendre au sein
des entités. Elle rend, également, possible les gains de productivité par les économies
d’échelle8 qu’elle procure ou la situation concurrentielle qu’elle produise.
Sans prétendre être exhaustifs, nous avons recensé plusieurs motivations pouvant être
recensées pour procéder à une fusion :

 La fusion forme de concentration : elle peut permettre à une entreprise de


devenir mieux classée sur le marché mondial comme par exemple lors de la
8
ERIC tort, « L’essentiel des fusions et acquisitions » ; les carrés, Gualino, l’extenso éditions, 2010.
P120.

26
concentration des entreprises Daimler-Benz et Chrysler qui à la suite de la
concentration devient un constructeur mondial mieux classé qu’avant.

La concentration permet aussi de concurrencer des entreprises très importantes et qui


aurait le monopole du marché9.
Pour les entreprises en faillite, la concentration est une solution et elle est très utilisée
dans ces cas-là.
 Les raisons de fusionner : Améliorer la rentabilité, c’est l’un des motifs les plus
fréquemment invoqués pour les fusions.

Ceci peut être réalisé :

- Par des économies d’échelle : produire en volume important comporte en effet des
avantages directs comme des économies sur les frais généraux ou les investissements
de recherche et développement ;
- Par une intégration verticale, en achetant une entreprise en amont ou en aval ;
- L’acquéreur peut améliorer la productivité de la société cible en appliquant des
méthodes de gestion qui vont avérer efficaces par le passé pour ce dernier, tant d’un
point de vue opérationnel que stratégique. (Contrôle plus strict des couts de
production).
- Acheter les actifs sous évalués : le rachat d’une entreprise permet d’acquérir des actifs
sous-évalués ou du moins perçus comme tels.
- Se diversifier : l’achat d’une société et la fusion subséquente permettent à un groupe
de se diversifier. Inversement, décider d'un rapprochement d'entreprises ou d'un rachat
d'actifs ou encore autres types de restructuration, peut être lié à des facteurs différents,
souvent multiples ;
- Regrouper la force de frappe : le regroupement de deux entreprises permet d'acheter
moins cher grâce à des remises sur les volumes. De même, la somme des deux parties
permet d'aligner les conditions tarifaires au moins cher. Enfin, des doublons d'outils
de production, d'actifs immobiliers et de ressources humaines sont souvent identifiés.
- Économie d'intégration verticale : Avoir une plus grande partie de la chaîne de
production permet de mieux contrôler l'accès aux matières premières en amont ou au
client final en aval et donc notamment contrôler les marges y afférentes.
- Synergies de recettes. Par exemple, une entreprise peut être en effet très bien établie
sur certains marchés où elle possède un puissant réseau de distribution. Le rachat d’un

9
Sans passer outre le conseil de la concurrence.

27
concurrent lui permettra d’y vendre de nouveaux produits là où le concurrent ne
disposait peut-être pas d'une force de vente suffisante (c'est typiquement le cas lors du
rachat d'une partie des actifs de Seagram par Pernod-Ricard)10
- Intégration horizontale (avec absorption des concurrents) et réduire ainsi la
concurrence. Moins de concurrents entraîne moins de compétition sur les prix et donc
promet d'un meilleur chiffre d'affaires, au moins à moyen terme.
- Contrôler des ressources supplémentaires.
- Utilisation de sa trésorerie. Lorsque des entreprises sont des marchés matures et
rentables mais pour lesquels il existe peu d'occasions de développement et
d'investissement, la trésorerie excédentaire peut être utilisée pour acheter de nouvelles
activités plutôt que rendre cette trésorerie aux actionnaires par dividendes ou rachats
d'actions.
- Eliminer les inefficiences. Ceci en rapprochant les meilleures pratiques de chacune
des parties.
- Intégrer un nouveau marché. Tout particulièrement à l'international, une acquisition
permet d'intégrer directement un marché jusqu'alors inaccessible pour l'acquéreur.
- Création de valeur : 1+1 = 3 (le principe de synergie en économie) …etc.

II : fondements juridiques :

L’opération de fusion est explicitement autorisée par le droit algérien qui favorise
toute restructuration organique génératrice de valeur ajoutée, ainsi le droit commercial
a prévu plusieurs articles définissant la fusion et le droit fiscal a défini les conditions
d’imposition en cas de fusion.

L’article 744 du code de commerce dispose que : « une société même en liquidation
peut être absorbée par une autre société ou participer à la constitution d’une société
nouvelle, par voie de fusion. Elle peut aussi faire apport de son patrimoine à des
sociétés existantes ou participer avec celles-ci à la constitution de sociétés nouvelles,
par voie de fusion-scission. Elle peut enfin faire apport de son patrimoine à des
sociétés nouvelles, par voie de scission. »

L’article 745 prévoit que « les opérations visées à l’article précédent, peuvent être
réalisées entre des sociétés de forme différente. Elles sont décidées par chacune des
sociétés intéressées, dans les conditions requises pour la modification de ses statuts. Si

10
Lemonde.fr/revue du 21/04/2005

28
l’opération comporte la création de sociétés nouvelles, chacune de celles-ci est
constituée selon les règles propres à la forme de société adoptée. »

III : fondements sociaux

Le peu d’opérations de fusion réalisé en Algérie concerne des entreprises publiques et


n’obéisse pas à des impératifs économiques tels que le renforcement de sa position sur
le marché ou l’accroissement productif, industriel ou financier ; mais à des
conjonctures entrant dans le cadre de restructurations diverses et réorganisations
sectorielles dans un but disant social11. (Tel que la discussion libre de la convention
collective…etc.)

Au cœur de l’entreprise qui fusionne figure, toujours une société, et donc un affectio
societatis. Celui-ci mérite, en conséquence d’être protégé. Lors d’une opération de
fusion, une communauté d’actionnaires ou d’associés rassemblés dans la sérénité du
pacte social peut singulièrement être remise en question. La composition du capital
peut en effet être profondément modifiée du fait de l’opération : l’affectio societatis12
« âme de la société-sinon sa raison d’être »13, pourra ainsi considérablement être
affecté par l’arrivée inopinée de nouveaux acteurs. Dans la mesure où ce sont les
actionnaires qui ont décidé l’opération, on peut certes croire à un prolongement de
l’affectio societatis, car celui-ci n’est nullement remis en cause par les décisions
majoritaires du fait qu’elles sont majoritaires.

La nécessité de pérenniser une raison sociale pour répondre à des impératifs de


marketing, les retombées sur le climat social de l’absorption d’une entreprise sont
autant d’éléments qui peuvent infléchir le sens de la fusion.

Selon le type d’activité de ces entreprises, elles essayent, de réunir leurs patrimoines
en vue de réaliser les objectifs en commun, et consolider ses synergies pour mieux
répondre aux attentes des parties prenantes. Quel que soit internes (CA, management,
syndicats ‘employés’.) ou externes actives (fournisseurs et clients), externes passives
(fonds d’investissements, agences de notation, labels et certification, riverains,
autorités, l’environnement, société civile, médias, Organisations Non
Gouvernementales, associations… etc.).
11
Tel que : répondre aux attentes du consommateur.
12
C’est le terme approprié aux sociétés de personne beaucoup plus que les sociétés de capitaux.
13
Richard ROUTIER, « Les fusions de sociétés commerciales, prolégomènes pour un nouveau droit des
rapprochements », éd librairie générale de droit et de jurisprudence, E.J.A et RICHARD ROUTIER,
PARIS 1994, P13.

29
VI : Fondements fiscaux

Une opération de restructuration organique telle que la fusion ne peut pas se faire sans
fondements fiscaux.
On a développé les fondements économiques, sociaux, et le tour est arrivé pour les
fondements fiscaux de la fusion.
Pour éclairer ce point, il m’était utile de faire allusion aux dispositions légales en
matière fiscale, et ce, par la suite :

 Aperçu sur la fiscalité des entreprises en fusion, en droit Algérien :

Ont abordé l’opération de fusion les articles suivants :

- 49-51-88-143 du code des impôts directs (CIDTA)


- 35-58 du code des taxes sur les chiffres d’affaires (CTCA)
- 12 quater -24-58-248-251 bis du code de l’enregistrement (CE)
- 295 TER du code de timbre (CT)

Prenant à titre d’illustration les articles suivants :


L’article 51 du CIDTA dispose que :

« 1) En cas de fusion de sociétés, l'attribution gratuite d'actions ou de parts sociales


par la société absorbante ou nouvelle aux membres de la société apporteuse n'est pas
considérée comme une distribution de revenus mobiliers dès lors que les sociétés
ayant participé à l'opération de fusion ayant la forme soit de sociétés par actions, soit
de sociétés à responsabilité limitée.

2) Les dispositions du paragraphe 1 ci-dessus s'appliquent également :

a) dans le cas d'apport partiel d'actif ;

b) dans le cas d'apport total et simultané d'actif à deux ou plusieurs sociétés ».

L’alinéa 2 de l’article 88 dispose que : « Sont également exonérées de l'impôt sur le


revenu global, dans les cas de distribution de bénéfices, réserves ou provisions de
toute nature sous la forme d'augmentation de capital ou de fusion de sociétés ou
d'opérations y assimilées, … »

L’article 143 dispose que :

30
« 1). Les plus-values, autres que celles réalisées sur les marchandises, résultant de
l'attribution gratuite d'actions ou de parts sociales (parts de capital), à la suite de
fusions de sociétés par actions en sociétés à responsabilité limitée, sont exonérées de
l'impôt sur les bénéfices des sociétés.

2) Le même régime est applicable lorsqu'une société par actions ou à responsabilité


limitée apporte :

- L'intégralité de son actif à deux ou plusieurs sociétés constituées à cette fin sous
l'une de ces formes ;

- Une partie de ses éléments d'actif à une autre société constituée sous l'une de ces
formes. »

Les choix fiscaux sont essentiels dans les opérations de fusion ; ils concernent les
sociétés en présence et leurs associés et peuvent rendre l’opération extrêmement
couteuse, donc, faire le bon choix devient essentiel.

La complexité de l’imposition des fusions réside dans la variété des impôts concernés
et des options qui sont ouvertes aux entreprises.

Ces articles et autres évoquent des aspects particuliers inhérents au traitement des
impôts et taxes dus par les contribuables.

A ce stade on va les développer par catégorie.

A- Au titre de l’impôt sur le revenu global :

La fusion se traduisant par des opérations sur des actions ou parts sociales, il convient
de classer ses revenus dans la catégorie des revenus des capitaux mobiliers.

 Produits des actions ou parts sociales et revenus assimilés :

Le code des impôts directs définit les produits des actions ou parts sociales et les
revenus assimilés comme étant les revenus distribués par les : SPA, SARL, sociétés
civiles constituées sous la forme de SPA, et les sociétés de personnes et les sociétés en
participation ayant opté pour le régime fiscal des sociétés de capitaux.

Après répartition de tous les bénéfices et réserves autres que la réserve légale.

31
Les répartitions présentant pour les associés ou actionnaires le caractère de
remboursement d’apports ou de prime d’émission ne sont pas considérés comme des
revenus distribués.

Or, les primes de fusion (sommes incorporées au capital et aux réserves à l’occasion
d’une fusion de société) ne sont pas considérées comme des apports 14, elles sont de ce
fait des revenus de capitaux mobiliers assujettis à l’impôt sur le revenu global.

De plus, l’article 51 du CID considère, en cas de fusion, l’attribution gratuite


d’actions ou de parts sociales par la société absorbante ou nouvelle aux membres de la
société apporteuse n’est pas considérée comme une distribution de revenus mobiliers
dès lors que les sociétés ayant participé à l’opération de fusion ont la forme de SPA
ou SARL. Ces dispositions s’appliquent également aux apports partiels d’actifs ou
d’apport total et simultané d’actifs à deux ou plusieurs sociétés.

 Revenu imposable :

L’article 85 du CID définit le revenu imposable comme le montant total du revenu net
annuel dont dispose chaque contribuable. Ce revenu net est déterminé en tenant
compte de : capitaux que possède le contribuable, professions qu’il exerce,
traitements, salaires, pensions et rentes viagères qu’il perçoit et bénéfices de toute
opération lucrative auxquelles il se livre. Et en déduction des charges citées
limitativement dans le même article.

o Dans ce cas de distribution de bénéfices, réserves ou provisions de toute nature sous


la forme de fusions de sociétés, l’attribution gratuite d’actions ou de parts sociales ou
les plus-values résultant de cette distribution sont exonérées de l’impôt sur le revenu
global ;
o Par contre, les distributions provenant ultérieurement de la répartition, entre les
associés ou actionnaires, de bénéfices, réserves ou provisions de toutes natures

14
Article 49 CID « − Ne sont pas considérés comme revenus distribués :
1°) les répartitions présentant pour les associés ou actionnaires le caractère de remboursement
d'apports ou de primes d'émission. Toutefois, une répartition n'est réputée présenter ce caractère
que si tous les bénéfices et les réserves autre que la réserve légale ont été auparavant répartis.
Pour l'application de la présente disposition, ne sont pas considérés comme des apports :
− Les réserves incorporées au capital ; − les sommes incorporées au capital ou aux réserves (primes de
fusion) à l'occasion d'une fusion de sociétés.
2°) les répartitions consécutives à la liquidation d'une société dès lors :
− qu'elles représentent des remboursements d'apports ; − qu'elles sont effectuées sur des sommes ou
valeurs ayant déjà supporté l'impôt sur le revenu global au cours de la vie sociale ».

32
incorporées au capital ou aux réserves (primes de fusion) à l’occasion de la fusion,
sont comprises dans les bases de l’impôt sur le revenu15.
B- Au titre de l’impôt sur le bénéfice des sociétés IBS :

Les plus-values résultant de l’attribution gratuite d’actions ou de parts sociales à la


suite de fusion de sociétés par actions en sociétés à responsabilité limitée sont
exonérées de l’impôt sur le bénéfice des sociétés.

Ce régime est aussi applicable lorsqu’une SPA ou une SARL apporte :

- L’intégralité de son actif à deux ou plusieurs sociétés constituées à cette fin sous l’une
de ces formes ;
- Une partie de ses éléments d’actif à autre société constituée à cette fin sous l’une de
ces deux formes.16

Ces dispositions sont applicables à condition de constater obligatoirement dans l’acte


de fusion ou d’apport, le calcul :

- Des amortissements annuels à prélever sur les bénéfices,


- Des plus-values ultérieures résultant de la réalisation de ces éléments d’après le prix
de revient qu’ils comportaient pour les sociétés fusionnées ou pour la société
apporteuse, déduction faite des amortissements déjà réalisés par elles.

Cette obligation incombe à la société absorbante ou nouvelle, soit aux sociétés


bénéficières de l’apport partiel.17

15
Article 88-2 CID « Sont également exonérées de l'impôt sur le revenu global, dans les cas de
distribution de bénéfices, réserves ou provisions de toute nature sous la forme d'augmentation de
capital ou de fusion de sociétés ou d'opérations y assimilées, l'attribution gratuite d'actions ou de
parts sociales ou les plus−values résultant de cette distribution.
Les distributions provenant ultérieurement de la répartition, entre les associés ou actionnaires, de
bénéfices, réserves ou provisions de toute nature incorporées au capital ou aux réserves (primes de
fusion) à l'occasion d'une fusion de sociétés ou d'opérations y assimilées sont comprises dans les
bases de l'impôt sur le revenu ».
16
Le cas des sociétés de personne n’a pas vu un développement du fait du silence du législateur
algérien dans ce sens.
17
Article 143-2 CID « Elles doivent reverser la taxe afférente aux marchandises en stock et dont
l'imputation a déjà été réalisée, déduction faite de celle ayant grevé les achats et non encore déduite
en raison de la règle de décalage d'un mois.
En cas de solde créditeur, celui–ci est remboursé aux ayants droit dans les conditions prévues à
l'article 50.
Toutefois, le reversement de la taxe n'est pas exigé en cas de fusion, scission, d'apport en société ou
de transformation dans la forme juridique de l'entreprise, à condition que la ou les nouvelles entités
s'engagent à acquitter la taxe correspondant au fur et à mesure des opérations taxables.

33
C- Au titre de la taxe sur la valeur ajoutée :

En cas de fusion, la TVA ou le reliquat de la taxe, réglée au titre des biens et


marchandises ouvrant droit à déduction est transférée sur la nouvelle entreprise.18

Le reversement de la taxe n’est pas exigé en cas de fusion, scission, d’apport en


société ou de transformation dans la forme juridique de l’entreprise, à condition que la
ou les nouvelles entités s’engagent à acquitter la taxe correspondante au fur et à
mesure des opérations taxables.19

D- Au titre des droits d’enregistrement :

Les droits d’enregistrement sont des droits perçus d’après des règles déterminées par
le code de l’enregistrement. Ils sont fixes, proportionnels ou progressifs suivant la
nature des actes et mutations qui y sont assujettis.

En matière fiscale, l’absence d’actes constatant la fusion de sociétés ne fait pas


obstacle à la demande et à la poursuite en recouvrement des droits, taxes et pénalités
exigibles.

Pour les actes de fusion de sociétés qui ne contient pas transmission de biens meubles
ou immeubles entre les associés ou autres personnes, le droit d’enregistrement (au
taux de 0.5 %) est liquidé sur le montant total des apports mobiliers et immobiliers,
déduction faite du passif. Le montant du droit ne peut être inférieur à 1.000 DA et
dans le cas d’une SPA, il est compris entre 10.000 et 300.000 DA.20 Aussi, les actes

Les déclarations visées ci–dessus doivent être souscrites au bureau de l'inspection des taxes sur le
chiffre d'affaires auquel sont rattachés les intéressés ».
18
Article 35-2 CTCA –« En cas de concentration, fusion ou transformation de la forme juridique d'une
entreprise, la taxe ou le reliquat de la taxe sur la valeur ajoutée, réglée au titre des biens et
marchandises ouvrant droit à déduction est transférée sur la nouvelle entreprise ».
19
Article 58 CTCA « Les personnes ou sociétés visées à l'article 57 ci–dessus, qui cessent d'être
assujetties à la taxe sur la valeur ajoutée, sont tenues de joindre à leur déclaration un état détaillé des
stocks de marchandises qu'elles détiennent dans leurs usines, magasins ou dépôts. Elles doivent
reverser la taxe afférente aux marchandises en stock et dont l'imputation a déjà été réalisée,
déduction faite de celle ayant grevé les achats et non encore déduite en raison de la règle de décalage
d'un mois.
En cas de solde créditeur, celui–ci est remboursé aux ayants droit dans les conditions prévues à
l'article 50.
Toutefois, le reversement de la taxe n'est pas exigé en cas de fusion, scission, d'apport en société ou
de transformation dans la forme juridique de l'entreprise, à condition que la ou les nouvelles entités
s'engagent à acquitter la taxe correspondant au fur et à mesure des opérations taxables.
Les déclarations visées ci–dessus doivent être souscrites au bureau de l'inspection des taxes sur le
chiffre d'affaires auquel sont rattachés les intéressés »
20
Article 24 CE – « Pour les actes de formation, de prorogation ou de fusion de sociétés qui ne
contiennent pas transmission de biens meubles ou immeubles entre les associés ou autres personnes,

34
de notaires constatant la fusion doivent être enregistrés dans un délai d’un mois à
compter de leur date.21

A noter dans le même sens que les actes de fusion, apport de toute nature en capital,
scission ou cession d’actions ou de parts sociales de sociétés, établis dans le cadre de
la mise en œuvre des lois n° 88-01 à 88-06 du 12/01/1988 sont exemptés de tout droit
d’enregistrement.22

E- Au titre des droits de timbre :

Le droit de timbre est l’impôt établi sur tous les papiers destinés aux actes civils et
judiciaires et aux écritures qui peuvent être produites en justice et y faire loi.

Toutefois, tous les actes portant fusion, apport de toute nature en capital,
augmentation de capital, actes de scission ou cession d’actions ou de parts sociales de
sociétés sont exemptées du droit de timbre.23

le droit est liquidé sur le montant total des apports mobiliers et immobilier, déduction faite du
passif ». Et article 248 –« Les actes de formation, de prorogation, de transformation ou de fusion de
sociétés, qui ne contiennent pas transmission de bien meubles ou immeubles entre les associés ou
autres personnes ou prise en charge d'un passif, sont assujettis, à un droit de 0,5 %, sans que ce droit
ne puisse être inférieur à 1.000DA.
Toutefois, dans le cas de sociétés par actions, ce droit ne peut être inférieur à 10.000 DA. Et supérieur
à 300.000 DA. Le droit est liquidé sur le capital social ».
21
Article 58 CE– « Sauf pour le cas prévu à l'article 64 ci-dessous, les actes des notaires doivent être
enregistrés dans le délai d'un mois à compter de leur date.
En particulier, sont enregistrés dans le délai prévu à l'alinéa ci-dessus, les actes suivants :
1°) les actes portant transmission de propriété ou d'usufruit de biens immeubles, de fonds de
commerce ou de clientèle, ou cession de droit à un bail ou au bénéfice d'une promesse de bail
portant sur tout ou partie d'un immeuble ;
2°) les actes portant mutation de jouissance de bien immeubles et de fonds de commerce ;
3°) les actes constatant la formation, la prorogation, la fusion ou la dissolution d'une société,
l'augmentation, l'amortissement ou la réduction de son capital ainsi que les cessions d'actions et de
parts sociales ;
4°) les actes constatant les partages et échanges des biens immeubles, à quelque titre que ce soit ».
22
Article 251 bis du code d’enregistrement (abrogé) par l’article 17 de la LFC 1991.
23
Article 295 ter code du timbre (abrogé) par l’article 26 de la LFC 2011.

35
Section 02 : Mécanismes de la fusion

La fusion proprement dite est un ensemble de procédures administratives, techniques


et surtout juridiques, ainsi savoir les procédures nécessite une parfaite connaissance
des règles juridiques définies par les différents codes, notamment, commercial, fiscal,
social et comptable.

A cet effet, seront développés ci-après, les rapprochements, le contrat de fusion et son
approbation ainsi que la matérialisation comptable de la fusion.

PHILIPPE C HASPESLAGH et DAVID B JEMISON, dans leur ouvrage intitulé


« Managing acquisitions », ont synthétisé économiquement les procédures dans une
petite figure qui est la suivante :

Figure: how the acquisition process affects results

Idea Acquisition justification Acquisition integration Results

Decision making process Integration process problems

Source: Philippe C HASPESLAGH et David B JEMISON « Managing acquisitions », Ed


the free press 1991, p 12

I : les procédures de la fusion

La fusion, avant d’être réalisée, elle est généralement procédée par plusieurs phases
de négociations et de procédures.

L’entreprise connait précisément la cartographie des terrains de croissance possibles.


Elle sait choisir pour se développer et avancer ; quels types de clients cibler et quelles
propositions de valeur elle peut les rapprocher et comment faire face à ses
concurrents, réussir son positionnement et le protéger de toute menace probable ;
telles que celles formalisées par Michael Porter à travers le model des cinq forces.24

24
http://strategies4innovation.wordpress.com/2008/08/30/5-1-forces-de-porter/ Selon Porter, cinq
forces déterminent la structure concurrentielle d'une industrie de biens ou de services : le pouvoir de
négociation des clients, le pouvoir de négociation des fournisseurs, la menace des produits ou

36
La période préalable à la fusion comporte deux phases distinctes.

La première phase, librement organisée par les sociétés qui participent à la fusion,
c’est l’étape de rapprochement.

La deuxième phase, moyen de concrétisation de la volonté de la fusion (signature du


projet de fusion).

En d’autres termes, si l’on admet que la fusion est un mariage, la première phase
correspond à la période de séduction et la seconde, à la rédaction du contrat de
mariage.

A- Le rapprochement des sociétés

C’est une phase variable, d’une fusion à l’autre. Elle comporte deux aspects
différents, d’une part, une négociation inter-sociétés ; et d’autres part, les retombées
de ces négociations et la préparation de l’opération à l’intérieur de chacune des
sociétés.

Le rapprochement est soumis à la procédure des concentrations pouvant nécessiter un


agrément.25

a) Les négociations inter-sociétés :


1- Espace des négociations :

Les sociétés qui participent à la fusion peuvent être nombreuses comme elles ne
peuvent être que deux. La fusion peut se faire entre des sociétés fortement
différentes, en matière de taille, de structure ou d’activité.

C’est une opération dépendante. Parvenues à ce stade, la société intéressée et la


société cible26 ou qui d’un point de vue économique, passe sous le contrôle de la
société initiatrice de la fusion, peuvent se trouver dans deux situations différentes :

services de substitution, la menace d'entrants potentiels sur le marché, l'intensité de la rivalité entre
les concurrents.
25
Sont considérées comme pratiques commerciales déloyales notamment les pratiques par
lesquelles un agent économique :7°) désorganise ou perturbe le marché en s'affranchissant des
réglementations et/ou prohibitions légales et plus spécialement des obligations et formalités requises
pour la création, l'exercice et l'implantation d'une activité ; 8°) s'implante à proximité immédiate du
local commercial du concurrent dans le but de profiter de sa notoriété, en dehors des usages et des
pratiques concurrentiels en la matière (Art 27.) De la loi sur les pratiques commerciales.
26
« Désigne la société dont l'acquisition est souhaitée ou envisagée »
http://www.salondesfusionsacquisitions.com/index.php?item=blog-fusions-
acquisitions&type=post&name=lexique-fusions-acquisitions

37
dans une négociation bilatérale ou multilatérale. Dans ce dernier cas, si elle le
considère avantageux pour elle, la cible peut décider de renoncer aux négociations
multilatérales et lancer une vente aux enchères pour maximiser le prix de cession.27

2- L’objet des négociations :

Il est évident de noter que l’objet de la fusion diffère de celui des négociations. Il peut
être :

- L’évaluation des synergies (leur identification et leur valorisation, sur la base du


rapport de la due diligence) ;
- Le montant de la prime d’acquisition ;
- Le mode de paiement (numéraire, échange de titre avec un rapport d’échange à
négocier aussi, ou un mixte des deux) ;
- Les conditions de paiement (intégralement ou utilisation d’un Ernout, c'est-à-dire, une
indexation d’une partie du montant à payer sur les résultats et sur les risques liés à
d’éventuels problèmes cachés par la cible) ;
- Le devenir du management actuel.

Au plan juridique, rien ne s’oppose à ce qu’une société en liquidation peut participer à


la fusion comme stipulé par le code de commerce algérien dans son article 744, et la
condition faite par le législateur français dans l’article L236-1 du code de commerce,
est que la répartition des actifs de cette société entre les associés n’ait pas fait l’objet
d’un début d’exécution.

Quel que soit la diversification des sociétés qui se rapprochent, la négociation est à
libre choix de ces dernières, elle n’est soumise à aucun formalisme juridique, ni à un
délai précis.

Toute négociation, partant du constat qu’il existe un écart entre les positions
respectives de plusieurs parties désireuses de conclure une affaire, est divisée en trois
phases28 :

- La première phase consiste à identifier le ou les différend(s) entre les deux parties en
négociation ;

27
Là, c’est au cas où elle se trouve entre des propositions médiocres, elle peut renoncer et se vendre
aux enchères publiques pour avoir le meilleur prix de cession.
28 e
Franck CEDDAHA « Fusions acquisitions-évaluation, négociation, ingénierie », 3 édition
ECONOMICA, 2010, p212

38
- La deuxième, s’agit de réduire ces différends en faisant converger les positions des
protagonistes (personnages clés dans l’affaire) ;
- Enfin, il faut bien sûr aboutir à un accord, synonyme de transaction.

3- Les différents types de la négociation :

Il existe deux types de négociations :

3-1- Le premier type c’est le processus distributif, dont la seule discussion porte sur le
prix, la valeur en jeu est fixée d’avance, et le but recherché de la négociation est de
déterminer la partie qui va tirer le plus. Dans ce type, tout gain cumulé d’une partie,
est considéré comme étant perte pour l’autre partie.

L’objectif du vendeur est de vendre au plus cher, tandis que l’acheteur veut s’en tirer
aux moindres frais possibles.

La caractéristique essentielle de ce type est le bellicisme, le sens d’absurde de


collaboration, et donc, les relations avec l’adversaire sont peu importantes ; c’est la
force qui prime sur la raison ou la créativité.

C’est pour cette raison-là, qu’une partie se couvre et ne se laisse pas accessible, car
l’information (forces, faiblesses, opportunité et menaces) est importante pour
l’adversaire et lui permet d’agir à l’encontre de l’autre.

3-2- Le deuxième type de négociation est totalement différent et contraire de celui


indiqué précédemment. Il permet une parfaite connaissance et favorise la confiance
mutuelle.

Il s’agit d’un processus collaboratif qui fait gagner toutes les parties participant à
l’opération, par le jeu de concessions réciproques.

Ce type suppose deux taches, la première est de maximiser la valeur à partager, il faut
échanger les informations intensivement ; la deuxième, est de savoir revendiquer et
demander sa quote-part de cette création de valeur.

4- Les concepts clés de la négociation :

Selon la doctrine, trois concepts clés sont définis, à savoir : le BATNA (BEST
ALTERNATIVE TO A NEGOCIATED AGREEMENT), ‘le prix de réserves’ ou la

39
ZOPA (ZONE OF POSSIBLE AGREEMENT), et la création de valeur par
l’échange.29

4-1- Le BATNA : un concept très important dans la négociation, il représente une


alternative crédible au profit d’une partie en cas d’échec de négociation.
Savoir que le BATNA de son adversaire est faible, facilite la négociation.
Avoir un BATNA élevé traduit la force de la position. Et avoir un BATNA faible,
c’est avoir une faible voire nulle alternative au deal (accord) place de posture moins
confortable.
La connaissance de son BATNA permet de savoir jusqu’où pousser ses exigences ;
c’est pourquoi la recherche d’information de son adversaire est capitale dans telle
négociation.
4-2- Le prix de réserves ou la ZOPA30 :
Une fois le BATNA est connu, il faut ensuite, définir un prix de réserves (walk-away
price).
De la confrontation des prix de réserves de différentes parties, découle le concept de
ZOPA. Il s’agit de la zone de prix dans laquelle un accord entre les parties est
possible. On peut en déduire qu’au cas où le prix de réserve du vendeur avait été
supérieur à celui de l’acheteur, il n’y aurait pas eu de ZOPA, et donc, pas de
négociation possible.
La ZOPA est souvent difficile à cerner, le prix de réserves de chacune des parties
étant généralement gardé dans le plus grand secret. En outre, la complexité propre à
chaque transaction et l’existence de différents champs de négociations font coexister
plusieurs BATNA et donc, plusieurs ZOPA. Cette dernière est centrale au cas de
négociation de type distributif, et peut être dépassée au type collaboratif ; et ce, grâce
à la création de valeur par l’échange.
4-3- La création de valeur par l’échange :
Supposant que chacune des parties dispose de valeur, qui peut être échangée afin de
maximiser le degré de satisfaction ; et après la réalisation du troc, les deux parties
obtiennent quelques choses d’important et qui paraissaient négligeables à ses yeux.
5- Le climat de la négociation :

Lorsqu’une ZOPA existe, il faut qu’il y’ait une confiance entre les parties, en
l’absence de cette confiance, c’est l’échec total. Il est toujours bénéfiques aux parties

29
Ibid. p214
30
C’est un intervalle de négociation. Délimité par le prix de réserves du vendeur et de l’acheteur.

40
intéressées, d’établir une relation de confiance, mener un climat serein et clair ;
surtout la partie ayant un BATNA faible ; même si le climat de la table ronde de
négociation parait hostile, d’atmosphère tendue, il faut dégeler la glace avant d’entrer
dans le vif du sujet.31

6- Les techniques de la négociation :

Elles sont très nombreuses ; nous en cotons entre autres : ‘l’écoute active, l’anchoring,
la gestion de l’information et celle des concessions’32.

6-1- Etre à l’écoute de l’autre partie :

Un négociateur attentif doit donner l’importance à ce que son interlocuteur dit ; d’où
l’importance de l’écoute active, l’information est centrale ; le négociateur essaye de
bien saisir les informations fournies par son interlocuteur pour mieux en faire avec.
Parmi les membres de l’équipe de négociation, un est chargé de collecter les
informations.

Il est plus recommandé de laisser son adversaire s’exprimer et fournir le maximum


d’informations, il faut s’abstenir et résister de ne pas lui couper la parole, sans oublier
de prendre des notes. Une lecture active, et efficace passe aussi par la lecture des non-
dits (body-langage) qui peut trahir un négociateur en venant contredire son discours.

6-2- L’anchoring : (Bien ancrer les négociations) :

La première offre à souvent un impact psychologique important en tant que référence


au tour de laquelle les offres suivantes risquent de se tenir. C’est ce que l’on appelle
l’ANCHORING.

Prendre l’initiative peut être un avantage d’autant plus important que les études
tendent à démontrer que le prix opté à l’issue des négociations est souvent proche de
l’offre initiale.

Si l’acheteur a pu estimer le prix de réserve du vendeur, la première offre doit être


proche de ce niveau. Sans sidérer et choquer l’adversaire, cet anchoring lui permet
une certaine marge de négociation, jusqu’à son prix de réserve, qui lui-même n’aura
pas manqué d’être influencé par l’offre initiale.

31
FRANCK CEDDAHA, op. cit., p221.
32
Ibid.

41
L’ancrage des négociations s’applique aussi à l’ensemble des champs des
négociations, et ne doit pas se focaliser seulement sur les prix ; l’avantage de la prise
d’initiative n’est que multiplié et décuplé, cependant, si ancrer la négociation peut être
un avantage de taille, ceci ne dispense pas de se préparer et d’être en mesure de
justifier de telle offre. En effet, un simple anchoring sans aucun travail préalable a peu
de chances de provoquer le résultat escompté.

6-3- Gérer l’asymétrie d’information :

En négociant, le but est d’accumuler le maximum d’information tout en concédant le


moins possible.

Les négociateurs se conforment consciemment ou non à deux règles essentielles, à


savoir :

 La première règle est le ‘taux d’échange’ selon laquelle l’on ne doit jamais fournir
plus d’informations qui sont strictement nécessaire à l’adversaire.
 La deuxième règle, concerne le rythme auquel on dévoile l’information.
En général, le commencement par la transmission des généralités avant de donner les
détails, cet échange prend fin lorsque la transaction entre dans sa phase finale, au
risque de se retrouver en position de faiblesse.

6-4- Faire des concessions :

Savoir gérer les concessions de façon efficace est souvent difficile. Il est donc,
important de savoir le moment et la manière appropriés de faire une concession.

Il faut ensuite, gérer son potentiel de concessions, et faire une idée de celui de son
adversaire.

Il faut savoir organiser les concessions possibles pour les différents champs de
négociations, et les classer en fonction de leurs couts respectifs et des BATNA de
leurs champs respectifs. Si faire une concession seule peut dans certain cas avoir des
vertus (forces), il est recommandé d’avoir plutôt recours aux concessions réciproques
« PAQUETS » après avoir étudier, avec l’autre partie, les échanges possibles et
susceptibles de créer de la valeur.

Faire des concessions trop tôt peut rendre la contrepartie plus exigeante en la laissant
s’imaginer que cela pourrait se reproduire, tout comme une concession mal choisie et

42
pas au bon moment peut risquer d’être absorbée dans les négociations sans
contrepartie. De même, une succession de mini-concessions est souvent le signe que
les négociations touchent à leur fin. D’où la nécessité de faire attention à
l’échelonnement des concessions dans le temps.

6-5- La rupture :

Parfois, les parties sont si éloignées et les négociations piétinent malgré


l’accumulation des concessions, que la rupture semble inévitable. Néanmoins, il ne
faut pas considérer la rupture comme un outil à utiliser sans danger, car revenir à la
table de négociation après avoir rompu est toujours un exercice très délicat.

7- Mesures supplétives de réussite des négociations par mesures de prévention :

Les entreprises organisent librement les modalités de rapprochement. Elles peuvent


être aidées par des cabinets ou des sociétés spécialisées dans le rapprochement des
sociétés.

Cette phase de rapprochement est souvent secrète ; surtout dans le cas où les sociétés
sont cotées en bourse, pour ne pas causer des perturbations sur les marchés financiers.
Et pour le reste des entreprises, le secret se justifie pour ne pas altérer le climat social
et les inquiétudes du personnel.

En exploitant une bibliothèque riche quelle est, celle de l’université d’EL Malik
ABDULAZIZ, j’ai trouvé quelques ouvrages de très utiles tel que : « the guide to
européen mergers and acquisition » de James F KLEIN avec Robert Charles Kahn,
qui dans les plis de son ouvrage a inséré une synthèse de : golden rules for
communication during mergers and acquisition33 :

1.Assurez-vous de parvenir à un véritable consensus et adhérez à vos priorités. Créer


des objectifs communs auxquels tout le monde croit.
2. Effectuer une vérification quotidienne du processus de 10 minutes pour examiner
les activités et les priorités. Communiquer efficacement et quotidiennement. Ne
laissez pas les choses s’accumuler.
3. Fournissez une rétroaction positive basée sur une observation directe de ce qui
fonctionne bien.
4. Montrer la volonté d'atteindre la clôture dans la résolution de problèmes. Abordez
33
James F KLEIN avec Robert Charles KAHN « The guide to européen mergers and acquisition », ed
gower 2003, p 37. Traduction faite sur google translate.

43
les petits problèmes et faire preuve de souplesse en essayant diverses solutions.
Faites-en un processus gagnant-gagnant. À tour de rôle, dirigeant et suiveur.
5. Restez adaptable pour éviter de vous coincer dans des comportements non
productifs. Faire quelque chose de différent. Faites de petits changements
expérimentaux et voyez comment ceux-ci peut modifier vos perceptions et vos
actions.
6. S'engager à créer, à ne pas rivaliser pendant le processus de transition. L'objectif
principal est de construire une nouvelle organisation efficace et non de déterminer qui
faisait mieux que par le passé. Validez les rôles des autres en écoutant et en agissant
de manière constructive lorsque vous comparez des chemins alternatifs à suivre.
7. Écoutez attentivement et offrez un feedback honnête lorsque des conflits
surviennent. Soyez courageux, dire la vérité lorsqu'un conflit survient, c'est éliminer
plus tard un problème plus grave. Soyez honnête et respectueux. Ne pas attaquer.
8. Reconnaissez et appréciez ouvertement les contributions de chacun. Une attitude de
gratitude va un long chemin. Soyez généreux avec vos partenaires.
9. Planifiez le temps hebdomadaire loin de chez vous et au travail. Soyez prêt à vous
échapper de votre environnement familier. Faites en sorte que le temps soit aussi
simple ou aussi élaboré que vous le souhaitez et que vos moyens le permettent, mais
prenez l’air pur.
10. S'approprier immédiatement lorsque c'est faux, cela renforce le processus dans vos
relations professionnelles et personnelles.
.

B- Préparation et négociation des clauses du projet de fusion :

Après avoir s’étendre sur l’idée de fusionner, il est systématiquement question de


définir les différentes clauses de la fusion, d’où une deuxième phase de
matérialisation de la volonté de fusionner par un projet de fusion comportant entre
autres :

a) L’évaluation des sociétés en présence, le choix des modalités techniques du


rapprochement ;
b) Le choix du sens de la fusion ;
c) La détermination de la parité ;
d) Le recours au protocole d’accord.

44
a) L’évaluation des sociétés en présence et le choix des modalités techniques du
rapprochement :

L’évaluation d’entreprise est un ensemble de concepts et de méthodes dont la finalité


principale est de donner une valeur aux actifs d’une société et à ses titres. Elle
s’effectue selon un processus qui s’inscrit dans un environnement économique et
réglementaire donné.34 Elle consiste à proposer une valeur pertinente aux actifs de
l’entité évaluée donnant ainsi une base de référence pour différentes opérations
financières.
Bons nombres d’agents et d’opérateurs économiques, peuvent être concernés par
l’évaluation des entreprises à l’instar des établissements de crédit, des fonds
d’investissements, l’Etat, etc. et ce dans le cadre de l’élaboration d’une stratégie
portant sur une nouvelle levée de Fonds, une vente (totale ou partielle) ou dans le
cadre d’une introduction en bourse.

« En matière d’évaluation, il n’existe pas de méthode définitive »35.

Il s’agit, en effet, de déterminer le poids de chaque société en se rapprochant au


maximum à la réalité économique. Cette évaluation se fait sur la base des états
financiers arrêtés aux mêmes dates pour assurer une bonne comparabilité.

Pour l’évaluation de l’entreprise, plusieurs principes sont à retenir et plusieurs


méthodes et procédés sont possibles :

a-1- Principes et critères d’évaluation :

Les principes d’évaluation qui ont vocation à mener une opération de fusion sont les
suivants :

 Prendre en compte la réalité économique plutôt que la réalité juridique de


l’opération ;
 Ne pas chercher à justifier avec une précision mathématique une parité d’échange,
qui est, souvent, le résultat d’un compromis issu d’une négociation entre les
parties en présence ;
 User plusieurs critères reflétant une approche différente du problème ;
 Utiliser des méthodes homogènes lorsque les mêmes problèmes se posent pour
comparer les sociétés en cause.

34
PALARD, J-E., IMBERT, F.Guide pratique d’évaluation d’entreprise. Paris : Eyroles, 2013, p. 27.
35
Patrice VIZZAVONA, « Évaluation des entreprises », éd BERTI Alger, ATOL Paris, p 44.

45
Voici quelques critères d’évaluation ayant vocation à mener une opération de
fusion :

 Le critère de la rentabilité doit être fondé sur des résultats constatés, il reste
important, surtout lorsque la société est soumise aux variations de la conjoncture,
de ne pas se focaliser sur les résultats les plus récents ;
 Celui de l’actif net, ne peut pas être retenu, qu’en cas où les sociétés en présence
utilisent des méthodes d’amortissement comparables ;
 Les critères boursiers ne sont pas significatifs, sauf au cas où les titres des deux
parties participant à l’opération font l’objet d’un volume de négociation
satisfaisant. De plus, le cours doit être apprécié sur une période récente.

a-2- méthodes et procédés d’évaluation :

Selon la doctrine, l’évaluation de l’entreprise doit suivre l’une des méthodes


suivantes :

1- L’évaluation patrimoniale :

Cette méthode comprend la notion de l’actif net comptable corrigé. (ANCC)

Cette méthode se balise sur les données comptables patrimoniales de l’entreprise à


évaluer : la VE = la somme des éléments qui constituent le patrimoine, qu’ils soient
comptabilisés ou non, exprimés en valeur actuelle au jour de l’évaluation.

L’ANCC étant égal à la valeur financière des capitaux propres, cela implique un
retraitement du bilan de façon à corriger les valeurs comptables pour les porter en
valeurs réelles.

 Principes de calcul :

L’ANC consiste à évaluer le patrimoine de l’entreprise, en considérant la valeur


comptable des éléments de bilan.

L’évaluation consiste donc, dans un premier temps à retrancher du total actif les actifs
fictifs pour retrancher ainsi, à ce sous total l’ensemble des dettes et provisions. Il est
possible et recommandé de considérer la fiscalité différée.

46
Pour mieux représenter la réalité de l’exploitation, l’ANCC est calculé en substituant,
pour chaque élément constitutif du patrimoine la valeur actuelle à la valeur comptable
retenue pour le calcul de l’ANC.

La valeur patrimoniale est la somme des valeurs des biens propres à l’entreprise, en
additionnant la valeur des droits de jouissance de certains éléments, elle est nette,
c'est-à-dire que de la somme précédente sont déduites les dettes à leur valeur réelle.

Pour calculer la valeur patrimoniale, plusieurs méthodes peuvent être utilisées. Deux
grandes catégories sont regroupées :

- La première comprend les méthodes axées sur la valeur vénale, ou marchande. Ces
méthodes répondent plus à une optique financière. Elle part du principe que la valeur
patrimoniale se calcule à partir du prix que l’entreprise pourrait tirer de la vente de ses
actifs sur les marchés secondaires.
- La seconde catégorie se compose de méthodes centrées sur la valeur de remplacement
ou d’usage. Elle correspond à l’optique de l’investisseur qui compare le prix qu’il
aurait à payer pour l’achat de l’entreprise à ce que lui couterait la constitution d’actifs
identiques.
2- Evaluation selon une approche par les rendements :

L’entreprise vaut ce qu’elle peut générer dans le futur.

Il s’agit de procéder à l’actualisation des flux futurs pour obtenir la valeur actuelle de
la société.

Il convient de déterminer ce que sont ces flux futurs.

Une première catégorie du modèle, dans une approche actionnariale, considère que
l’entreprise vaut la valeur actuelle des dividendes qu’elle sera susceptible de verser
aux actionnaires.

Une deuxième catégorie de modèle propose, dans une approche plus partenariale, non
pas l’actualisation des dividendes mais celle des flux de trésorerie.

3- L’évaluation par les méthodes hybrides (le goodwill) :

Suivant de ce qu’on a évoqué précédemment, l’entreprise peut avoir une valeur


supérieure à celle de ses actifs et passifs corrigés.

47
Si une entreprise se trouve valant une somme supérieure à ses éléments actifs et
passifs, cela veut dire que cette entreprise implique plusieurs facteurs tels :

- Le savoir-faire ;
- L’expérience ;
- La clientèle de l’entreprise ;
- L’image de marque ;
- L’avancée technologique ;
- L’implantation commerciale.

Or que, chacun de ces facteurs est difficile à évaluer en lui-même ; et donne une
valeur supplémentaire et contribue à l’évolution de l’entreprise. Si on veut évaluer
directement cette survaleur on constate le bénéfice qu’elle génère, calculé comme la
différence entre le résultat réel et le résultat normal du capital engagé36.

b) Le choix du sens de la fusion : qui absorbe qui (qui est l’initiateur) ?

Tout est possible en cette matière, et rien n’empêche qu’une petite société d’en
absorber une grande comme rien n’empêche une filiale d’en absorber une mère, à titre
d’illustration, nous citons les exemples respectifs de, la fusion UTA-Air France ; et la
fusion SOTAIR (filiale Air France) et SFTA (Chorus).

Pour trancher sur cette question, il faut en premier lieu, observer que le droit
commercial, le droit social, et le droit fiscal n’en prescrivent aucune règle particulière.

- Aux plans commercial et social, la phase de négociation est l’occasion d’envisager les
conditions générales de fonctionnement de la société issue de la fusion. Cette étape,
parfois délicate, conduit à s’interroger par exemple sur le sort des dirigeants des
différentes sociétés après l’opération, sur l’organisation interne de l’entreprise, etc.
- Sur le plan fiscal, le sens de la fusion doit être économiquement justifié.37
c- Détermination de la parité :

Avant l’établissement du projet de fusion, il existe une phase préparatoire qu’on a


déjà évoquée, c’est la négociation. Parmi les enjeux de cette dernière, la détermination
de la parité d’échange pour des titres dont va dépendre la répartition des pouvoirs
entre les associés. La réalisation de la fusion implique la concrétisation du rapport de

36
Georges LEGROS, « L’évaluation d’entreprises », DUNOD éd.2012, p128.
37 ere
Groupe revue fiduciaire, « Restructuration d’entreprise », les guides de gestion RF, 1 éd 2012,
p253.

48
force qui existe entre les sociétés. Cette phase peut être concrétisée par la rédaction
d’un protocole d’accord (qui ne se substitue pas au projet).

Préalablement à la décision d’arrêter définitivement le projet de fusion, le chef


d’entreprise de chaque société en présence doit consulter son comité d’entreprise
(conseil d’administration pour les sociétés par actions) en lui indiquant les motifs de
l’opération et ses conséquences pour les salariés. Ce comité doit disposer des
informations précises et écrites dans un délai suffisant et recevoir une réponse
motivée aux questions qu’il juge utiles à poser.

Exemple : « détermination de la parité »

La société par actions alpha fusionne avec une société par actions beta. Les
renseignements relatifs à la fusion sont les suivants :

Nombre Valeur de la Valeur unitaire


Sociétés Nominal
d’actions société des actions

Alpha 20.000 100 4.000.000 200

Beta 30.000 150 7.500.000 250

Source : Groupe revue fiduciaire, « Restructuration d’entreprise »

Première hypothèse : la société Beta absorbe la société Alpha :

Dans ces conditions, la parité s’établit à :

Soit 4 actions beta pour 5 actions Alpha.

La société Beta devra ainsi procéder à une augmentation de capital de :

20.000*4/5= 16.000 actions nouvelles,

Soit, une augmentation de capital de :

16.000 * 150 = 2.400.000

49
Deuxième hypothèse : la fusion s’opère par une création de société nouvelle
BETALPHA

Dans ce cas, le rapport d’échange entre les deux sociétés doit être maintenu dans le
capital de la société nouvelle.

Ainsi, les actionnaires de la société Alpha reçoivent une action BETAPHA pour une
action Alpha et les actionnaires de Beta devront recevoir 5 actions BETALPHA
contre remise de 4 actions Beta ».

La détermination de parité appelle trois remarques :

1) Les parties en présence peuvent introduire des paramètres destinés à aboutir au


rapport de force qui soit le plus équitable, car, la référence faite à l’évaluation des
sociétés n’a pas pour effet de figer (solidifier) la détermination du rapport d’échange.

2) La parité va fixer les modalités selon lesquelles les associés de la société absorbée
deviendront associés de la société absorbante ou nouvelle. Or, il est possible que,
compte tenu de la parité retenue, les actionnaires ou associés n’aient pas vocation à
recevoir un nombre entier d’actions ou parts de la société absorbante ou nouvelle. Par
voie de conséquence, en pratique, les sociétés devront recourir à la procédure dite de
négociation des rompus. Cependant, et afin de ne pas alourdir l’accès à l’opération de
fusion par telles négociations qui peuvent s’avérer longues en cas de forte dilution du
capital, les sociétés peuvent utiliser différents palliatifs parmi lesquels figure la
possibilité de versement d’une soulte en espèces. Toutefois que cette soulte ne
représente pas plus de 10%38 de la valeur nominale des actions ou parts sociales qui
rémunèrent les apports.
3) Enfin, la parité fixée n’est pas définitive. Elle peut être ajustée jusqu’à la signature du
projet de la fusion. (Au cas d’existence des valeurs mobilières donnant vocation à des
actions ; il est nécessaire pour évaluer les actions de considérer que tous les droits de
souscription ou de conversions attachés à ces textes composites seront exercés).
d- Le recours éventuel au protocole d’accord :

Lorsque la fusion est réalisée entre deux sociétés qui n’entretenaient jusqu’alors
aucune relation ou lorsque l’opération est techniquement complexe, il est fréquent,

38
Art L236-1 du code de commerce français. Dans le même sens, on souligne que le législateur
algérien reste muet.

50
recommandé de matérialiser le résultat des négociations qui ont été menées et les
points qui sont d’ores et déjà acquis.

Cette concrétisation se réalise généralement par la rédaction de lettres d’intention ou


de protocoles d’accord. « Ces lettres d’intention ou protocoles d’accord :

o Sont facultatifs et ne sont soumis à aucun formalisme particulier ;


o Ont pour but de constater par écrit l’accord des entreprises sur le principe et les
caractéristiques générales de l’opération de fusion ;
o Ne sauraient se substituer au projet de fusion qui devra être rédigé ultérieurement et
dont le contenu est soumis à un formalisme strict ;
o N’emportent pas de la part des sociétés l’engagement irrévocable de mener à son
terme l’opération de fusion, la renonciation étant possible.

Cependant, et selon certains auteurs, la société qui renoncerait soudainement à la


fusion sans motif pourrait encourir le risque de voir sa responsabilité mise en cause.

o Doivent être rédigés avec une certaine prudence de la part des sociétés qui
négocient. »39

Le contenu de protocole de fusion peut régler par avance le sort des dirigeants des
sociétés en présence.

C- Projet de fusion :

Selon l’article 747 du code de commerce algérien, le projet de fusion doit comprendre
ce qui suit :

- Les motifs, buts et conditions de fusion (ou de scission) ;


- Les dates auxquelles ont été arrêtés les comptes des sociétés intéressées (aux fins de
l’établissement des conditions de l’opération) ;
- La désignation et l’évolution de l’actif et du passif dont la transmission aux sociétés
absorbantes ou nouvelles est prévue ;
- Le rapport d’échange des droits sociaux ;
- Le montant prévu de la prime de fusion (ou de scission).

39
Martial CHADEFAUX, « Les fusions de sociétés » régime juridique et fiscal, 4eme édition RF 2003 ; §
25, 26.

51
Le projet (ou la déclaration) expose les méthodes d’évaluation utilisées et donnent les
motifs du choix du rapport d’échange des droits sociaux.

Ainsi, l’article 748 du code de commerce algérien dispose que « le projet de contrat
est déposé dans une étude notariale du lieu du siège des sociétés absorbantes et
absorbée… »

En cas de sociétés par actions, la fusion est décidée par l’assemblée générale
extraordinaire des sociétés en présence.40

Aussi, la cession globale de l’actif de la société par actions par voie de fusion est
autorisée aux conditions de quorum et de la majorité prévue dans les assemblées
générales extraordinaires.41

Il est clair qu’en projet de fusion, le montant de la prime de fusion ne peut être
qu’indicatif est susceptible de modifications ultérieures, notamment, pour des raisons
d’ordre fiscal (reconstitution de provisions réglementées, reconstitution de
réserves…)

 L’adoption du projet de fusion :

Les dirigeants des sociétés constituant le périmètre de la fusion arrêtent les termes
définitifs du projet de la fusion pour procéder à la signature du projet de la fusion. Ils
doivent, le cas échéant déléguer un représentant légal de la société42 ; avant la réunion
du conseil d’administration (pour les SPA) autrement dit « l’organe de gestion », les
dirigeants des sociétés en présence doivent consulter ce dernier.

 La publicité du projet de fusion :

Le projet de fusion doit faire l’objet de larges mesures de publicité, pour assurer la
transmission de l’information vers l’extérieur et à l’intérieur aussi. Le législateur
algérien a mis épingle sur ce point dans l’article 748 du code de commerce : « le
projet de fusion … il fait l’objet d’une publicité dans un journal habilité à recevoir les
annonces légales », pour ce qui concerne l’information externe ; et pour l’information
interne : le projet de fusion doit être mis à la disposition des actionnaires en vue de

40
Art 749 du code de commerce Algérien.
41
Ibid. Art 772.
42
Martial CHADEFAUX, op. cit. §38.

52
tenir les assemblées générales extraordinaires43 devant statuer sur l’opération de
fusion ; aussi il doit être mis à la disposition du comité d’entreprise.

La composition du capital de cette entreprise peut en effet être profondément modifiée


du fait de l’opération de fusion. Pour mener à bien cette dernière, les entreprises en
présence doivent passer du stade du projet de fusion44 (qui va être traité par la suite) à
celui de la réalisation définitive de l’opération. Cette dernière étape débute par
l’approbation de l’opération par les assemblées générales extraordinaires45 ; la
décision prise devant faire de larges mesures de publicité.

D- L’approbation de la fusion par les assemblées :

L’approbation de la fusion par les assemblées d’associés ou d’actionnaires obéit à des


règles différentes selon que l’on se situe dans le cadre d’une opération de fusion-
absorption ou dans le cadre d’une fusion par création de société nouvelle.

 L’approbation de la fusion dans le cadre d’une fusion-absorption :

Il convient d’envisager distinctement la situation chez la société absorbée et la


situation chez la société absorbante.

a) La situation chez la société absorbée :

L’approbation de la fusion par les associés ou actionnaires de la société absorbée


suppose :

o La convocation de l’assemblée ;
o La mise à la disposition des associés ou des actionnaires de différents éléments
d’information sur l’opération ;
o La réunion proprement dite de l’assemblée.

 Convocation de l’assemblée :

La décision approuvant la fusion doit être prise dans les conditions prévues pour la
modification des statuts. Il en résulte que :

43
Sur ce point, voir l’article 749 du code de commerce algérien.
44
Prévue par l’article 746 du code de commerce algérien.
45
Art 749 du code de commerce algérien.

53
Dans les sociétés par actions, la décision est de la compétence de l’assemblée générale
extraordinaire. Les règles de convocation de cette assemblée doivent être respectées.
Il faut rappeler que la convocation est effectuée par le conseil d’administration ou le
directoire ; la convocation peut être précédée d’un avis de réunion publié au BOAL
si la société fait publiquement appel à l’épargne, ou adressé par lettre recommandée
aux actionnaires qui en font la demande.
La convocation est effectuée en appliquant les dispositions contenues dans les statuts.
En outre, la convocation doit être adressée aux CAC de la société.
 Information des actionnaires :

Les associés ou les actionnaires doivent disposer d’un certain nombre d’informations
spécifiques, afin de pouvoir statuer en connaissance de cause.

Dans les sociétés par actions ; durant les 30 jours qui précèdent la date de l’assemblée
générale appelée à statuer sur l’opération de fusion46, les actionnaires doivent pouvoir
consulter au siège social :

 Le projet de fusion ;
 Le ou les rapport(s) du ou des commissaire(s) à la fusion ainsi que le rapport du
conseil d’administration ou du directoire.47
 Les comptes annuels approuvés par les assemblées générales ainsi que les rapports
des conseils d’administration des trois derniers exercices des sociétés qui participent à
l’opération. …
 Conditions de délibération :

Aux conditions prévues pour la modification des statuts, à l’article 674 du code de
commerce algérien : « l’assemblée générale extraordinaire est seule habilitée à
modifier les statuts, dans toutes leurs dispositions, toute clause contraire est réputée
non écrite. Elle ne peut, toutefois, augmenter les engagements des actionnaires, sous
réserves des opérations résultant d’un regroupement d’actions régulièrement effectué.
Elle ne délibère valablement que si les actionnaires présents ou représentés possèdent
au moins, sur première convocation, la moitié et, sur deuxième convocation, le quart
des actions ayant le droit de vote. A défaut de ce dernier quorum, la deuxième
46
Martial CHADEFAUX, op.cit., §107.
47
Les dirigeants sociaux doivent expliquer et justifier le projet de fusion de manière détaillée du point
de vue juridique, économique, notamment en ce qui concerne le rapport d’échange des actions et les
méthodes d’évaluation utilisées ainsi que les difficultés particulières qu’ils ont rencontrées. En
pratique, ces informations sont généralement regroupées en un document unique établi par les
dirigeants des sociétés participant à l’opération.

54
assemblée peut être prorogée à une date postérieure de deux mois au plus à celle à
laquelle elle avait était convoquée, le quorum exigible étant toujours le quart » ; les
associés de la société absorbée statuent sur le projet de fusion. Ainsi, en matière
d’augmentation des engagements d’associés ou d’actionnaires et selon le code de
commerce français, dans l’article L236.5 « … si l’opération projetée a pour effet
d’augmenter les engagements d’associés ou d’actionnaires de l’une ou de plusieurs
sociétés en cause, elle ne peut être décidée qu’à l’unanimité desdits associés ou
actionnaires. »

Dans leur délibération, les associés ou actionnaires doivent :

 Approuver le projet de fusion (art 749 sus cité du code de commerce algérien) ;
 Constater la dissolution anticipée sans liquidation de la société absorbée (art 715 bis
18 du code de commerce algérien) ;
 Décider de la Transmission Universelle du Patrimoine à la société absorbante (art 744
du code de commerce algérien)48.

La décision de l’assemblée appelle plusieurs remarques :

 Les associés ou actionnaires ont la possibilité de modifier le contenu du projet sujet


d’approbation en assemblée ; si tel est le cas, la modification doit être étendue à la
société absorbante dans la mesure où les assemblées qui statuent sur l’opération
doivent adopter le même texte ;
 Lorsque le capital de la société absorbée comporte des actions de diverses catégories
(comme les actions à dividendes prioritaires ou des certificats d’investissement…). La
fusion doit être soumise à la ratification des assemblées spéciales qui réunissent les
titulaires de chaque catégorie d’actions49.

48
Sur ce point, l’article 744 du code de commerce algérien stipule que : « une société, même en
liquidation, peut être absorbée par une autre société ou participer à la constitution d’une société
nouvelle, par voie de fusion. Elle peut aussi faire apport de son patrimoine à des sociétés nouvelles,
par voie de fusion-scission … »
49
Art L236.9 du code de commerce français qui stipule que : « … le projet de fusion est soumis aux
assemblées spéciales des porteurs de certificats d’investissement statuant selon les règles de
l’assemblée générales des actionnaires, à moins que la société absorbante n’acquière ces titres sur
simple demande de leur part, dans les conditions de publicité dont les modalités sont fixées par
décret en conseil d’état, et que cette acquisition ait été acceptée par leur assemblée spéciale. Tout
porteur de certificats d’investissement qui n’a pas cédé ses titres dans le délai fixé par décret en
conseil d’état le demeure dans la société absorbante aux conditions fixées par le contrat de fusion,
sous réserve des dispositions du dernier alinéa de l’article L228.30. Le conseil d’administration ou le
directoire de chacune des sociétés participant à l’opération établit un rapport écrit qui est mis à la
disposition des actionnaires. »

55
 Ainsi, l’opération de fusion doit être soumise à l’approbation des obligataires de la
société absorbée50.
 Si les sociétés participant à l’opération de fusion ont des dirigeants communs, la
procédure d’autorisation des conventions n’a pas à être suivie.
b) La situation chez la société absorbante :

L’approbation de l’opération de fusion par les associés ou actionnaires de la société


absorbante suppose51 :

o La convocation de l’assemblée ;
o La mise à la disposition des associés ou des actionnaires de différents éléments
d’information ;
o La réunion de l’assemblée.
 La convocation de l’assemblée :

Il s’agit de procéder à la convocation des assemblées chargées de modifier les statuts.


(Art 715 bis 18).

 Mise à la disposition des associés ou des actionnaires de différents éléments


d’information :

Les associés ou actionnaires de la société absorbante doivent disposer des mêmes


éléments d’information que ceux mis à la disposition des membres de la société
absorbée, le délai de mise à disposition de ces documents étant identique.

 La décision des associés :

Les associés ou actionnaires de la société absorbante doivent se prononcer sur


l’opération de fusion et procéder à l’approbation des apports en nature qui sont
réalisés.

Par leur décision, les associés constatent la réalisation de l’augmentation de capital


par voie d’émission d’actions ou parts destinées à rémunérer l’apport de l’actif net de
la ou les sociétés absorbées ainsi que la modification des statuts.

Comme pour la société absorbée, les associés ou actionnaires de la société absorbante


ne sont pas tenus d’entériner purement et simplement les termes du projet de fusion.

50
Ils bénéficient d’un mécanisme protecteur.
51
Voir la section des fusions dans le code de commerce algérien.

56
L’assemblée52 peut, en effet, modifier les conditions de l’opération53. La seule
contrainte réside dans le fait que les changements opérés par la société absorbante
doivent l’être également par la ou les sociétés absorbées. Vu des rapports et
informations données, elle entérine l’opération préparée. Cependant, elle peut en
décider autrement, elle peut ne pas suivre les rapports présentés par le CAA et le
CAC, elle peut voter contre54.

On plus de ce qui a été évoqué précédemment, dans les sociétés où le capital


comporte des titres autres que des actions, ou s’il existe des actions de diverses
catégories, la décision de fusion doit être soumise à la ratification des assemblées
spéciales.

Une autre particularité mérite d’être signalée, en matière d’approbation de l’opération


de fusion par l’assemblée générale de la société absorbante ; les associés approuvent
l’opération de fusion et n’ont pas à se prononcer sur l’approbation des apports en
nature. Par conséquent, aucune mesure de vote n’est à entamer ; notamment, dans
l’hypothèse où la société absorbée est associée de la société absorbante55.

 Cas particulier : la société absorbante détient l’intégralité des titres de l’absorbée

Si tel est le cas, deux probabilités se présentent aux entreprises en présence. La


première réside dans la fusion-absorption classique mais simplifiée.

La seconde, née de la pratique, utilise la voie de la transmission universelle de


patrimoine. Cette opération, que l’on dénomme encore dissolution-confusion, apparait
certes plus souple, mais n’a pas encore révélé tous ses contours, notamment en
matière fiscale.

- La fusion simplifiée56 :

Ce régime ne s'applique qu’au cas où l'absorbante détient la totalité des actions


représentant la totalité du capital de la société absorbée. La fusion simplifiée est donc
réalisée sans augmentation de capital57.

52
Elle est seule souveraine.
53
Martial CHADEFAUX, « Les fusions de sociétés » régime juridique et fiscal, 4eme édition 2003 ; §115.
54
Ibid. §115.
55
Martial CHADEFAUX, « Les fusions de sociétés » régime juridique et fiscal, 4eme édition 2003 ; §117.
56
Prévue par le code de commerce français, dans l’article L236.11.
57
http://www.avocatsparis.org/Avocats_Entreprises/pdf/transmission_universelle_de_Patrimoine.pdf

57
Régie par le Code de commerce français, cette procédure58 simplifiée ne nécessite
pas:

- D’assemblée de la société absorbée


- De commissaire à la fusion
- Du rapport du conseil d'administration, ni du directoire ou des gérants sur la fusion.

La date d'effet est la date de la dernière assemblée générale ayant approuvé l'opération
pour la fusion simplifiée.

L’opération doit en revanche :

- Etre soumise chez l’absorbante au contrôle d’un Commissaire Aux Apports. Ce


rapport doit être adressé aux associés et tenu à leur disposition au siège social quinze
jours au moins avant l’assemblée. Néanmoins, il n y’a pas lieu de déposer au greffe le
rapport du CAA.
- Etre approuvée par l’assemblée générale extraordinaire de la société absorbante.

Pour que ce régime s’applique (régime de la fusion simplifiée), il est nécessaire que la
société absorbante détienne en permanence depuis le dépôt au greffe du projet de
fusion et jusqu’à la réalisation définitive de l’opération la totalité des actions
représentant la totalité du capital des sociétés absorbées.

- La dissolution-confusion :

La Transmission Universelle du Patrimoine (également désignée “confusion de


patrimoines”), est une dissolution sans liquidation d'une société dont toutes les actions
sont réunies en une seule main. Elle est réalisée sans augmentation de capital.

Sous ce régime, la transmission du patrimoine de la société fille et sa dissolution ne


sont réalisées qu'au terme du délai accordé aux créanciers pour faire opposition.

Cette procédure n'impose pas une désignation d'un commissaire aux apports et
ne nécessite pas de contrat.

En tant qu’elle aboutit à la réunion de deux ou plusieurs sociétés en une seule et


même entité, la TUP produit, mais à moindre coût, les mêmes effets qu’une fusion59.

58
Comme la sphère économique algérienne reste en retard par rapport à celle de son homologue
français, dans notre étude en fait toujours allusion à ce qu’il faut prévoir dans la législation
algérienne.

58
Aussi dans le même sens, Martial CHADEFAUX60 a signalé que : lorsque toutes les
parts d’une société sont réunies en une seule main, la dissolution de cette société
entraine la transmission universelle du patrimoine de la société à l’associé unique
personne morale sans qu’il y ait lieu à liquidation, contrairement aux solutions
usuelles, la dissolution d’une société à associé unique ne s’accompagne pas de sa
liquidation. Cette TUP n’est pas applicable aux sociétés dont l’associé unique est une
personne physique. 61

Comme toutes les opérations, la dissolution-confusion a des intérêts et des limites.

a) Les intérêts de la dissolution-confusion :


- La TUP s’avère encore plus simple à mettre en œuvre que la fusion simplifiée. En
effet, l’article 1844-5 alinéa 3 du code civil français, prévoit que la TUP est réalisée et
la personne morale disparue à l’expiration d’un délai de trente jours à compter de la
publication de la décision de la dissolution. A noter dans ce sens que le code civil
algérien ne l’a pas prévu. Il est clair qu’une fusion classique, même simplifiée, ne
peut être menée à bien dans un délai comparable…
- La transmission d’un actif net négatif62, la question de l’absorption d’une société à
actif net négatif dans le cadre d’une fusion classique peut éventuellement être source
de difficultés dans la mesure où l’opération n’entrainerait aucune augmentation de
capital chez la société absorbante. La TUP, par nature, permet de contourner cet
écueil car le législateur ne pose aucune condition particulière quant aux effets
attendus de l’opération chez l’associé unique.
b) Les limites de la dissolution-confusion :

Parmi plusieurs limites on cite à titre d’exemple les limites financières, les détenteurs
d’obligations pourraient exiger le remboursement de leurs créances.

 L’approbation dans le cadre d’une fusion avec création de société nouvelle :

La fusion emportant création de société nouvelle, conviendrait de respecter


l’ensemble des règles et formalités liées à la constitution de société, quelle que soit la
forme de la société nouvelle créée. Cependant, afin de faciliter la réalisation des
opérations de fusion, le législateur a mis plusieurs mesures de simplification, mesures
59
http://www.avocatsparis.org/Avocats_Entreprises/pdf/transmission_universelle_de_Patrimoine.pdf
60
Martial CHADEFAUX op.cit. ; §122.
61
Elle n’est pas prévue par le code des impôts directs et taxes assimilées-algérien.
62
C’est un cas qui a vu sa réalisation en Algérie et a engendré une création d’une entreprise à mort
née.

59
applicables pour l’essentiel lorsque la société nouvelle est constituée sans autres
apports que ceux des sociétés qui fusionnent.

A contrario, si la société nouvelle bénéficie d’autres apports, c’est l’ensemble du


processus de constitution de société qui doit être suivi.

Le contenu des mesures susceptibles de s’appliquer diffère selon le type de la société.


Nous citons, en effet, les cas suivants :

- La société nouvelle est une société par actions :

Le législateur algérien prévoie que cette société peut être constituée sans autres
apports que ceux effectués par les sociétés qui fusionnent. Dans ce cas, les statuts de
la future société sont approuvés par chacune des assemblées générales des sociétés qui
disparaissent à l’occasion de la fusion. 63

De même, il n’est pas nécessaire d’entamer la procédure de réunion de l’assemblée


constitutive de la société nouvelle. La suppression de cette assemblée aboutit
essentiellement à concentrer la réalisation des opérations de fusion dans le cadre des
assemblées générales extraordinaires des sociétés qui fusionnent. La plupart des
autres formalités de constitution sont cependant maintenues, mais leur
accomplissement est transféré en grande partie au niveau des sociétés qui
disparaissent. 64

C’est ainsi, que les assemblées doivent, outre l’approbation de la fusion et


l’approbation des statuts de la société nouvelle, statuer sur l’évaluation des apports en
nature d’après le rapport du CAA. De même, l’absence d’assemblée constitutive a
pour effet de reporter sur les assemblées générales des sociétés qui fusionnent
l’obligation de nommer les premiers administrateurs et CAC. Cette désignation ne
pourra être effectuée que dans le cadre des statuts de la société nouvelle, qui doivent
être approuvés par les assemblées générales extraordinaires des sociétés qui
participent à l’opération.

63
Dans le code de commerce, sous le pli de l’article 755, il est disposé que : «lorsque la fusion est
réalisée par voie de création d’une société nouvelle, celle-ci peut être constituée sans autres apports
que ceux effectués par les sociétés procédant à leur fusion. En ce cas, les actionnaires de ces sociétés
peuvent se réunir, de plein droit, en assemblée générale constitutive de la société nouvelle issue de la
fusion et il est procédé conformément aux dispositions régissant la constitution des sociétés par
actions ».
64
Martial CHADEFAUX, op.cit. ; §132.

60
- La société nouvelle est une société à responsabilité limitée :

L’article 763 du code de commerce algérien prévoit que cette société (SARL), peut
être constituée sans autres apports que ceux des sociétés qui fusionnent. Dans cette
hypothèse, les associés des sociétés qui disparaissent peuvent agir en qualité de
fondateurs de la société nouvelle. Les fondateurs devront toutefois respecter
l’ensemble des dispositions relatives à la constitution des SARL. 65

E- La publicité entourant la décision de fusion :

La décision de la fusion doit faire l’objet de diverses mesures de publicité 66. Il s’agit
de mesures d’ordre général liées aux modifications intervenues dans la situation des
sociétés qui participent à l’opération, et des mesures de publicité spécifiques à
l’opération de fusion67.

 Les mesures de publicité d’ordre général :

Sur ce point, il convient de distinguer selon que l’opération prend la forme d’une
fusion-absorption ou d’une fusion par création d’une nouvelle société.

 Les mesures de publicité dans le cadre d’une fusion-absorption :

Les formalités de publicité, dans ce cas sont à la charge de la société absorbée et la


société absorbante.

- Pour la société absorbée, les règles de publicité applicables sont celles en vigueur
pour la dissolution de société68. Il s’agit notamment de l’insertion de l’avis de
dissolution dans un journal d’annonces légales du département de siège social ; dépôt
au greffe du tribunal du lieu du siège social des documents et procès-verbaux relatifs à
la décision de fusion constatant la dissolution sans liquidation, ainsi qu’une copie de

65
Il dispose que : « … à des sociétés à responsabilité limitée nouvelles, chacune de celles-ci peut être
constituée sans autres apports que celui effectué par la société scindée. En ce cas les associés de
celle-ci peuvent agir de plein droit en qualité de fondateurs de chacune des sociétés issues de la
scission, et il est procédé conformément aux dispositions régissant la constitution des sociétés à
responsabilité limitée… ».
66
Dans le code de commerce algérien, et en matière de publicité de fusion (projet), il est cité qu’aux
articles 748, 750 et 756.
67
« Les fusions de sociétés » régime juridique et fiscal de MARTIAL CHADEFAUX, 4eme édition 2003 ;
§ 151.
68
Au cas de la fusion emportant dissolution sans liquidation, il faut faire abstraction des mentions
spécifiques à la liquidation.

61
la déclaration de conformité69 ; la demande d’inscription modificative au registre de
commerce et des sociétés du lieu du siège social en vue de la radiation70 ; ensuite, une
insertion au BODACC ; enfin, si la société absorbée fait publiquement appel à
l’épargne, l’insertion prévue dans un journal d’annonces légales doit être répétée au
BALO. 71
- Pour la société absorbante, les formalités à accomplir sont celles imposées lors des
augmentations du capital et approuvant les apports, des statuts mis à jour et de la
déclaration de conformité, de la demande d’inscription modificative au registre du
commerce et des sociétés en mentionnant que la fusion est la cause de l’augmentation
de capital et en précisant la raison sociale ou la dénomination, la forme juridique et le
siège des personnes morales qui ont participé à l’opération ; d’une demande
d’insertion au BODACC.
 Les mesures de publicité dans le cadre d’une fusion par création d’une société
nouvelle :

Les mesures applicables en la matière sont celles en vigueur en cas de constitution de


société, à savoir pour l’essentiel :

- L’insertion dans un journal d’annonces légales répétée le cas échéant au BALO ;


- Le dépôt au greffe du tribunal de commerce des procès-verbaux des assemblées
générales extraordinaires, des statuts de la société créée et des déclarations de
conformité requises ;
- La demande d’immatriculation au registre du commerce et des sociétés. Pour les
sociétés résultant d’une fusion ou d’une scission, la demande doit comporter
l’indication des raisons sociales ou dénominations, la forme juridique, le siège social
et le numéro d’immatriculation de toutes les sociétés ayant participé à l’opération ;
- Une insertion au BODACC.
 Les mesures de publicité spécifiques :

69
La négligence de cette déclaration peut entrainer la nullité de l’opération de fusion. Dans cette
déclaration, les sociétés participant à l’opération doivent relater les actes effectués en vue de
procéder à la fusion, et affirmer que l’opération a été réalisée en conformité avec la loi et les
règlements. Le code de commerce français dans son article L236-6 signale qu’il incombe au greffier de
s’assurer sous sa propre responsabilité du contenu de la déclaration de conformité.
70
Selon l’article 23 du décret du 30/05/1984 de la loi française, en cas de fusion ou de scission,
l’inscription modificative doit mentionner le fait que la fusion est la cause de la dissolution, et préciser
la raison ou la dénomination sociale, la forme juridique et le siège des personnes morales ayant
participé à l’opération. Cette inscription modificative doit être réalisée dans le délai d’un mois suivant
la décision de fusion (art 22 du même décret).
71
Art 589 du code de commerce algérien. En matière de dissolution.

62
Le législateur français a exigé, dans les lignes de l’article L236-6 du code de
commerce français, que les sociétés qui participent à une opération de fusion,
l’élaboration, la signature et le dépôt au greffe du tribunal de commerce d’une
déclaration de conformité72 ; cette dernière doit être déposée avec la demande
d’inscription modificative au greffe du tribunal du siège de la société absorbante ou
nouvelle. Toutefois une copie doit être déposée au greffe du tribunal de chaque
société qui participe à l’opération73.

F- Suites du projet de fusion :

Une fois le projet de fusion est signé par les représentants des sociétés en présence,
l’opération de fusion doit être approuvée par les assemblées des associés de chacune
des sociétés intéressées.

Cependant, pour que les associés ou les actionnaires puissent se prononcer en parfaite
connaissance de cause, il est nécessaire de soumettre préalablement les conditions de
l’opération au contrôle d’experts extérieurs et indépendants74 ; cette nécessité
commande, sauf en cas d’absorption d’une filiale à 100%, l’intervention des
commissaires à la fusion (prévu en dehors de l’Algérie), et de manière résiduelle, des
commissaires aux apports.

Les CAA doivent, sous leur responsabilité, apprécier la valeur des apports en nature.
En outre, ils sont tenus de vérifier que le montant de l’actif net apporté par les sociétés
absorbées est au moins égal au montant de l’augmentation de capital de la société
absorbante ou au moins du capital de la société nouvelle issue de la fusion, dans ce
sens, le code de commerce algérien indique dans son article 753.75

Aussi, le législateur algérien, dans les articles 568 et 607 du code de commerce
dispose que : « les statuts contiennent l’évaluation des apports en nature, il y est
procédé au vu d’un rapport annexé aux statuts et établi, sous sa responsabilité, par un
CAA. Si des avantages particuliers sont stipulés, la même procédure est suivie ».

72
La déclaration de conformité doit être signée par au moins un membre du directoire,
administrateur ou gérant de chacune des sociétés participantes ayant reçu mandat à cet effet.
73
Martial CHADEFAUX op.cit. ; §159.
74
Le législateur algérien le dispose : … une étude notariale.
75
« Les commissaires aux apports vérifient notamment que le montant de l’actif net apporté par les
sociétés absorbées est au moins égal au montant de l’augmentation du capital de la société
absorbante ou au montant du capital de la société nouvelle issue de la fusion. … »

63
Le rapport établi doit :

o Décrire chacun des apports ;


o Indiquer quel mode d’évaluation a été adopté et pourquoi il a été retenu ;
o Affirmer que la valeur des apports correspond au moins à la valeur au nominal des
actions à émettre augmentée éventuellement de la prime de fusion76.

Et selon l’article 574 du code de commerce algérien : « … les gérants de la société et


les personnes ayant souscrit à l’augmentation du capital sont solidairement
responsables pendant cinq (5) ans, à l’égard des tiers, de la valeur attribuée aux
apports en nature ».

Le rapport du CAA, et comme sus indiqué, doit être déposé au siège social huit jours
au moins avant la date prévue pour la tenue de l’assemblée. En revanche, s’agissant
d’une société par actions, il n’y a pas lieu de déposer le rapport du CAA au greffe du
tribunal77.

Autrement dit, le législateur algérien a indiqué dans l’article 601 que « … le rapport
déposé au Centre National du Registre de Commerce avec les statuts est tenu à la
disposition des souscripteurs au siège de la société … à défaut d’approbation expresse
des apporteurs mentionnés au procès-verbal, la société n’est pas constituée ».

G- Remise en cause de la décision de fusion :

La remise en cause de la décision de fusion résulte, essentiellement, de l’exercice


d’une action en nullité.

a) Causes de nullité de fusion :

Elles sont au nombre de deux :

- Défaut de déclaration de conformité ;


- Nullité de la délibération de l’une des assemblées ayant décidé l’opération.
 Le défaut de déclaration de conformité :

76
Cette prévision ne s’applique pas en matière des fusions simplifiées, dans la mesure où il n y a pas
d’augmentation du capital.
77
Cette précision est inspirée de ce qu’il a stipulé le législateur français dans l’article 51 du décret du
30/05/1984. Il s’applique simplement en cas d’augmentation du capital en nature. Or, cette
augmentation est inexistence dans l’hypothèse d’une fusion à 100%. Le dépôt au siège social serait
d’un mois pour une société absorbante qui ne revêtirait pas la forme de société par action. (Selon
l’appellation française : société anonyme).

64
Le défaut de déclaration de conformité peut entrainer la nullité de l’opération de
fusion.78 Car nul ne peut passer outre l’application des lois et règlements. « Nul n’est
censée ignorer la loi »

 La nullité de la délibération de l’une des assemblées :

Il existe trois causes essentielles de nullité des assemblées ayant statué sur l’opération
de fusion.

Il s’agit d’abord des cas de nullité prévus par le code de commerce algérien, dans son
article 733, qui dispose que : « la nullité d’une société ou d’un acte modifiant les
statuts ne peut résulter que d’une disposition expresse de la présente loi ou de celles
qui régissent la nullité des contrats. En ce qui concerne les sociétés à responsabilité
limitée et les sociétés par actions, la nullité de la société ne peut résulter ni d’un vice
de consentement ni de l’incapacité, à moins que celle-ci n’atteigne tous les associés
fondateurs. La nullité de la société ne peut non plus résulter de la nullité des causes
prohibées par l’article 42679, alinéa 1er, du code civil. La nullité d’actes ou
délibérations autres que ceux prévus à l’alinéa précédent ne peut résulter que de la
violation d’une disposition impérative de la présente loi ou de celles qui régissent les
contrats ».

On peut citer, à titre d’illustration :

- Le non-respect des règles de quorum, et de majorité.


- Le non-respect des règles relatives à l’ordre du jour ;
- La non-consultation préalable des porteurs d’obligations convertibles ou
échangeables.

Ensuite, la nullité peut résulter des dispositions générales qui régissent la nullité des
contrats comme par exemple les vices de consentement.

Enfin, la nullité, peut résulter de la violation d’un des principes généraux du droit, en
matière de fusion ou opérations assimilées, ce dernier point trouve un terrain
d’application dans le domaine de l’abus de majorité…etc.

78
Le législateur a signalé la sanction à deux reprises dans le code de commerce, l’article L235-8, et
l’article L236-6, laquelle sanction ne s’applique qu’à la déclaration de conformité spécifique aux
opérations de fusion (et de scission) ; en outre elle s’étend pas aux irrégularités éventuelles
contenues dans cette déclaration.
79
« S’il est convenu d’exclure l’un des associés de la participation aux bénéfices ou aux pertes de la
société, le contrat de la société est nul … »

65
b) L’action en nullité :

Le législateur algérien a mis épingle sur ce point dans le code de commerce, sous
l’angle de l’article 740, dans lequel il dispose que : « les actions en nullité de la
société ou d’actes et délibérations postérieurs à sa constitution se prescrivent par trois
ans à compter du jour où la nullité est encourue, sous réserves de la forclusion prévue
à l’article 738, alinéa 1er » .80

L’action en nullité se prescrit par six mois à compter de la date de la dernière


inscription au registre de commerce et des sociétés rendue nécessaire par l’opération.

Il y a lieu de noter dans ce sens que : « … lorsqu’il est possible de porter remède à
l’irrégularité susceptible d’entrainer la nullité, le tribunal saisi de l’action en nullité
d’une fusion ou d’une scission accorde aux sociétés intéressées un délai pour
régulariser la situation »81.

II : Formes de fusion

On peut avoir plusieurs classifications dans ce pli, dont on cite notamment une
classification juridique et une autre économique.

A- Classification juridique :

Juridiquement parlant, le législateur algérien a cité deux types de fusion ; qui sont :

a- La fusion par absorption


b- La fusion par création de société nouvelle.

D’un point de vu général, le type de fusion-absorption contient plusieurs formes, dont


on cite l’absorption d’une filiale intégrée, absorption d’une société auteur d’APA82,
absorption d’une société bénéficiaire d’APA, absorption d’une mère intégrante d’une
société extérieure au groupe, absorption par la mère intégrante de toutes ses filles et
l’absorption d’une fille d’une société extérieure au groupe comme on peut avoir
d’autre formes.

80 er
L’article 738, alinéa 1 stipule que : « En cas de nullité d’une société ou d’actes et délibération
postérieurs à sa constitution, fondée sur un vice de consentement ou l’incapacité d’un associé, et
lorsque la régularisation peut intervenir, toute personne y ayant intérêt peut mettre en demeure celui
qui est susceptible de l’opérer, soit de régulariser, soit d’agir en nullité dans un délai de six mois à
peine de forclusion. Cette forclusion est dénoncée à la société… »
81
Art L235-9 du code de commerce français.
82
Apport Partiel d’Actif.

66
La fusion-absorption est une opération au cours de laquelle la société absorbée
disparaît tandis que son patrimoine est transmis dans sa totalité à la société absorbante
(cf. transmission universelle du patrimoine – incluant tous les éléments de l’actif et du
passif de la société absorbée). La fusion-absorption implique la réalisation «
simultanée » de plusieurs opérations et en particulier : – l’augmentation de capital de
l’absorbant ; – l’échange de titres entre les actions des sociétés absorbée et absorbante
; – la transmission universelle du patrimoine de l’absorbée vers l’absorbante ; – la
dissolution de l’absorbée.

Figure 4.483 – Fusion par absorption

Société A Société A
Avant la fusion Augmentatio
Actif Passif
Actif Passif n de capital
Après la fusion de A les
actionnaires
de B
deviennent
actionnaires
de A
Société B
Actif Passif
Dissolution
Transfert de l’actif et passif de de B
B vers A

Source : Olivier MIER & Guillaume SCHIER, « Fusion-acquisition : stratégie-


finance-management » ;3ème éd DUNOD 2009, P81.

Les effets de la fusion par absorption sont multiples et touchent pratiquement toutes
les parties prenantes de l’entreprise. – Les actionnaires en modifiant la répartition du
pouvoir de contrôle : lors d’une fusion, les actionnaires de la société cible deviennent
des actionnaires souvent importants du d’intégrer dans le résultat fiscal du nouvel
ensemble les reports de déficits de l’absorbée1. Au-delà des questions comptables et
fiscales, le choix du sens de la fusion doit prendre en considération des facteurs
économiques cruciaux pour la rentabilité future du nouvel ensemble et en tenant
compte en particulier : – de l’image et de la notoriété des noms des sociétés : l’image
et le nom des sociétés doivent être pris en considération lors de la fusion. La
disparition du nom de la société peut en effet causer un préjudice grave à la valeur du
nouvel ensemble, si cette dernière possédait un capital-marque important. De même,
l’association de noms de deux entreprises pose les problèmes relatifs au co-branding
et à la possibilité de transfert d’image négatif ; – des actifs intangibles associés à
l’existence des personnes morales : certains acquis des sociétés concernées sont liés à

67
l’existence même des personnes morales comme par exemple le fait d’être référencé
chez certains clients importants ou au contraire d’avoir des conditions avantageuses
chez certains fournisseurs. La dissolution de la société absorbée peut mettre fin à ces
contrats, explicites ou implicites. Le choix du sens de la fusion est par conséquent un
choix qui doit être réalisé sur des bases rationnelles, qu’elles soient économiques,
comptables ou fiscales. Ce choix est en revanche sans conséquence sur la répartition
du pouvoir au sein du nouvel ensemble. La répartition du pouvoir s’exprime au
travers de la parité d’échange qui définit le rapport de valeur entre les actions de la
société absorbée et les actions de la société absorbante. Nouvel ensemble, entraînant
une modification de la répartition du pouvoir de contrôle.

La fusion par création de société nouvelle :

Cette forme de fusion, complexe qu’elle est, entraine des difficultés car deux ou
plusieurs sociétés se réunissent afin de constituer une seule société qui les
remplacera ; de ce fait, les sociétés fusionnantes disparaissent toutes, ce qui distingue
cette fusion à la fois de l’absorption et de la constitution d’une filiale commune.

On applique « mutatis mutindis » les mêmes règles que pour la fusion absorption ; par
conséquent les sociétés qui fusionnent sont dissoutes sans liquidation et transfèrent à
la nouvelle société l’ensemble de leurs patrimoines en actif et passif, moyennant
l’attribution à leurs actionnaires d’actions de la nouvelle société issue de la fusion.

B- Classification économique :
Economiquement parlant, il en existe cinq types de fusion. Communément appelés,
types de regroupements d'entreprises connues comme les fusions, notamment : la
fusion en conglomérat, la concentration horizontale, la fusion d'extension de marché,
la fusion verticale et la fusion d'extension de produit. Le terme choisi pour décrire la
fusion dépend de la fonction économique, le but de la transaction commerciale et la
relation entre les sociétés qui fusionnent.
1- Conglomérat :

Une fusion entre les entreprises qui sont impliquées dans des activités commerciales
totalement indépendantes. Il existe deux types de fusions de conglomérat : pures et
mixtes. Fusions de conglomérat purs impliquent des entreprises qui n'ont rien en
commun, tandis que les fusions de conglomérat mixtes impliquent des entreprises qui
recherchent des extensions de produit ou des extensions de marché.

Exemple :

Un important fabricant de chaussures de sport, fusionne avec une entreprise de


boissons gazeuses. La société issue de la fusion est confrontée à la même compétition
dans chacune de ses deux marchés après la fusion que les entreprises individuelles

68
étaient avant la fusion. Un exemple d'une fusion en conglomérat a été la fusion entre
la Walt Disney Company et la Société Radio-américain.

2- Fusion horizontale :

Une fusion intervenant entre sociétés d'un même secteur : Ce type de fusion est un
regroupement d'entreprises qui survient entre les entreprises qui opèrent dans le même
espace, souvent comme des concurrents offrant le même produit ou service. Les
fusions horizontales sont courantes dans les industries avec moins d'entreprises, la
concurrence tend à être plus élevée et les synergies et les gains potentiels de parts de
marché sont beaucoup plus importants pour la fusion des entreprises dans une telle
industrie.

Exemple :

Une fusion entre Coca-Cola et la division boissons Pepsi, par exemple, serait de
nature horizontale. L'objectif d'une fusion horizontale est de créer une nouvelle
organisation plus importante avec plus de parts de marché. Parce que les activités
commerciales des sociétés qui fusionnent peuvent être très similaires, il peut y avoir
des possibilités pour rejoindre certaines opérations, telles que la fabrication et la
réduction des coûts.

3- Fusions d'extension du marché :

Une fusion de l'extension du marché a lieu entre deux sociétés qui traitent les mêmes
produits mais dans des marchés distincts. L'objectif principal de la fusion d'extension
du marché est de s'assurer que les sociétés qui fusionnent peuvent avoir accès à un
marché plus vaste et qui assure une plus grande clientèle.

Exemple :

La fusion de l'extension du marché est l'acquisition d'Eagle Bancshares Inc par la


RBC Centura. Le siège social d’Aigle Bancshares est situé à Atlanta, en Géorgie et
dispose de 283 travailleurs. Il a près de 90.000 comptes et s'occupe des actifs d'une
valeur de 1,1 milliard de dollars.

Aigle Bancshares détient également la Banque fédérale Tucker, qui est l'une des dix
plus grandes banques de la région métropolitaine d'Atlanta dans la mesure où la part
de marché des dépôts est concernée. L'un des principaux avantages de cette

69
acquisition, c'est que cette acquisition permet à la RBC d’aller de l'avant avec ses
opérations de croissance sur le marché nord-américain. Avec l'aide de cette
acquisition RBC a eu la chance de faire face sur le marché financier d'Atlanta, qui est
parmi les plus grands à venir des marchés financiers aux Etats-Unis. Cette démarche
permettrait à RBC de diversifier sa base d'opérations.

4- Extension produit :

Une fusion de prolongation de produit a lieu entre deux entreprises qui vendent des
produits qui sont liés les uns aux autres et fonctionnent sur le même marché. La fusion
de prolongation de produit permet aux sociétés qui fusionnent de regrouper leurs
produits et d’accéder à un plus grand nombre de consommateurs. Cela garantit qu'ils
gagnent des profits plus élevés.

Exemple :

L'acquisition de Mobilink Telecom Inc par Broadcom est un exemple de la fusion


d'extension du produit. Broadcom traite dans les systèmes de fabrication Bluetooth
personnels de la région de réseau matériel et les puces pour IEEE 802.11b LAN sans
fil.

Mobilink Telecom Inc offre dans la fabrication de la conception des produits destinés
aux appareils qui sont équipés avec le système mondial de la technologie des
communications mobiles. Il est également en train d'être certifié pour produire des
puces de réseau sans fil qui ont une grande vitesse et la technologie de service de
General Packet Radio. On s'attend à ce que les produits de Mobilink Telecom Inc
seraient complétant les produits sans fil de Broadcom.

5- Fusion verticale :

Une fusion entre deux entreprises qui produisent différents produits ou services pour
un produit fini spécifique. Une fusion verticale se produit lorsque deux ou plusieurs
entreprises, opérant à différents niveaux de la chaîne d'approvisionnement de
l'industrie, de fusionner les opérations. Le plus souvent, la logique de la fusion est
d'accroître les synergies créées par la fusion des entreprises qui seraient plus efficaces
exploitation comme un seul.

Exemple :

70
Une fusion verticale rejoint deux sociétés qui ne peuvent pas concurrencer les uns
avec les autres, mais exister dans la même chaîne d'approvisionnement. Un
constructeur automobile se joignant à un seul fournisseur de pièces serait un exemple
d'une fusion verticale. Un tel accord permettrait à la division automobile à obtenir de
meilleurs prix sur les pièces et avoir un meilleur contrôle sur le processus de
fabrication. La division des pièces, à son tour, garantit un flux régulier de l'entreprise.

« Augmenter la synergie », l'idée que la valeur et la performance des deux sociétés


combinées seront plus importantes que la somme des parties individuelles séparées,
est l'une des raisons pour lesquelles les entreprises fusionnent.

III : Matérialisation comptable de la fusion :

Après avoir décidé de fusionner, tout nouveau document peut faire l’objet d’une pièce
comptable devant être enregistrée.

La comptabilisation des opérations de fusion est l’assimilation à une double


opérations : une est afférente à une augmentation du capital pour la société
absorbante, et l’autre est relative à la dissolution de la société absorbée.

Il convient donc de distinguer les situations suivantes :

- Les sociétés en présence, absorbante et absorbée, ne détiennent aucune participation,


l’une sur l’autre ;
- L’absorbante détient préalablement à la fusion une participation dans la société
absorbée ;
- L’absorbée détient préalablement à la fusion, une participation dans l’absorbante ;
- Les sociétés en présence, absorbante et absorbée, détiennent préalablement à la
fusion, des participations réciproques.
A- Les sociétés en présence, absorbante et absorbée, ne détiennent aucune
participation : L’enregistrement comptable va consister à passer les écritures de
dissolution au sein de la comptabilité de la société absorbée et de procéder aux
écritures d’augmentation de capital et de réalisation des apports au sein de la société
absorbante.
- Les enregistrements à passer chez l’absorbante :

Dans la comptabilité de la société absorbante, les écritures de fusion sont enregistrées


dans l’ordre suivant :

71
- Le constat d’une augmentation de capital (débit du compte 456 pour crédit du compte
101 et 103 ou 512 en cas de versement d’une soulte). Autrement dit, l’augmentation
du capital est une prime de fusion.
- Le constat des apports de la société absorbée (débit du compte d’actif approprié et
crédit des comptes de dettes et du 456. Autrement dit, l’entrée des actifs et passifs
reçus en apport.
- L’élimination des dettes et créances réciproques, éventuellement.

Numéro de
Libellées Montants
compte

Débit Crédit Débit Crédit Débit Crédit

456 Société,opérations sur xxx


le capital (société B)

101 Capital social (1) xxx

1042 Primes liées au xxx


capital (primes de
fusion) (2)

2 Immobilisations xxx

3 Stocks et encours xxx

41 Clts et cptes rattachés xxx

51 Banq et établissts xxx


financiers

164 Dettes financières xxx

40 Frnisseurs et cptes xxx


rattachés

456 Associés, opérations xxx


sur le capital
(société B)

72
- Enregistrements à passer chez l’absorbée :

Dans la comptabilité de la société absorbée, les écritures de dissolution sans


liquidation permettent de constater ce qui suit :

 La cession des éléments du patrimoine (débiter le compte 46 et les comptes de


dettes et créditer le compte d’actif correspondant) ;
 Le paiement effectué par la société absorbante (débiter le compte 27 et le cas
échéant le compte 512 en cas d’une soulte, contre le crédit de du compte 46).
Autrement dit, l’entrée des titres de la société absorbante reçus en rémunération
des apports ;
 L’annulation des capitaux propres (débiter les comptes de capitaux propres et
créditer le compte 456) ;
 Le partage de l’actif (débiter le compte de 456, créditer le compte 27 et
éventuellement 512 en cas d’une soulte).
 La libération des apports énumérés dans le traité de fusion se fait en mouvement
des comptes d’actif et de passif concernés. Lorsque l’opération est réalisée à la
valeur réelle, il peut exister un écart entre la valeur globale de la société résultant
de la détermination de la parité d’échange (valorisation de l’action x le nombre
d’actions émises) et la somme des valeurs réelles des éléments apportés :
 Si l’écart est positif, il est enregistré au débit du compte 205 ;
 Si l’écart est négatif, le compte crédité est un sous-compte de la prime liée au
capital 103 prime de fusion.
 Chez la société absorbée, il convient de procéder aux écritures de dissolution en
retenant les valeurs comptables et laissant apparaitre un résultat de fusion, qui est
la résultante des plus-values apparaissant entre la valeur d’apport de certains biens
et leur valeur comptable.
B- L’absorbante détient préalablement à la fusion une participation dans la société
absorbée :

Le problème provient du double statut de la société absorbante. Sa participation à


l’opération veut dire qu’elle est un actionnaire ou un associé de l’absorbée.

L’opération de fusion oblige la société absorbante à rémunérer les actionnaires ou


associés de l’absorbée par émissions de parts ou d’actions en échange de bénéfice de
la transmission du patrimoine.

73
Cette situation devrait conduire la société absorbante à recevoir d’elle-même une
fraction de ses propres titres ou actions en échange de sa participation dans la société
absorbée.

Pour clarifier cette situation, on va aborder la fusion renonciation et la fusion


allotissement.

 La fusion renonciation :

Elle consiste pour l’absorbante, à ne créer que les droits sociaux nécessaires à la
rémunération des associés de l’absorbée autres qu’elle-même.

La société bénéficiaire limite son augmentation de capital à hauteur des droits sociaux
nécessaires pour rémunérer les associés de la société absorbée et renonce à émettre les
parts ou actions qui devraient lui revenir.

Dans cette situation, un boni de fusion ou un mali de fusion peut apparaitre lors de
l’annulation des titres auxquels se substitue le patrimoine de la société absorbée.

- Définition et comptabilisation du boni de fusion :

Le boni de fusion représente l’écart positif entre l’actif net reçu par la société
absorbante à hauteur de sa participation détenue dans la société absorbée, et la valeur
comptable de cette participation.

Si la participation détenue par la société absorbante dans l’absorbée à une valeur


comptable inférieure à la valeur d’apport aux droits de l’absorbante, la différence
constitue une prime de fusion (boni de fusion) complémentaire de celle constatée à
raison des actions nouvelles.

La comptabilisation du boni de fusion est portée :

 Dans le compte de résultat au niveau du résultat financier (compte 761 produits


des participations) ;
 Dans un compte de bilan au niveau des capitaux propres (compte 103 primes liées
au capital) pour le montant résiduel ou, si les résultats accumulés ne peuvent être
déterminés de manière fiable.

74
Les écritures comptables au sein de la société absorbée sont identiques à celles
passées dans le cadre d’une opération de fusion sans participation préalable à un
ajustement prés.

Lors de l’écriture d’annulation des capitaux propres on distingue les actions de


l’absorbante de celles détenues par les autres actionnaires de l’absorbée84, soit le
schéma suivant :

Numéro de compte Libellées Montants

Débit Crédit Débit Crédit Débit Crédit

101 Capital social xxx

106 Réserves xxx

12 Résultat xxx

129 Résultat de fusion xxx

46 Débiteurs et créditeurs xxx


divers

456 Associés, opérations xxx


sur le capital

- Définition et comptabilisation du mali de fusion :

Il représente l’écart négatif reçu par la société absorbante à hauteur de sa participation


détenue dans la société absorbée et la valeur comptable de cette participation. Si la
participation détenue par l’absorbante dans la société absorbée a une valeur comptable
supérieure à la valeur d’apport de la fraction de l’actif net de la société absorbée
correspondant aux droits de la société absorbante, la différence constituera un mali de
fusion.

Le traitement comptable du mali de fusion est plus complexe que celui du boni de
fusion, dans la mesure où, d’une part, il peut être décomposé en deux éléments et

84
En fonction des éléments constitutifs du traité d’apport, il faudra passer une écriture de réalisation
de l’apport.

75
d’autre part, il est nécessaire de procéder à une ventilation de ce mali vers les
différents actifs apportés par la société initiatrice d’apport.

- La décomptabilisation du mali de fusion est faite selon que le mali est technique ou
solde du mali :

Le mali peut être décomposé en mali technique et solde du mali engendrant, ainsi une
modification de la comptabilisation :

 Le mali technique : correspond à hauteur de la participation antérieurement détenue,


aux plus-values latentes sur les éléments d’actif comptabilisés ou non dans les
comptes de l’absorbée, déduction faite des passifs non comptabilisés en l’absence
d’obligation comptable dans les comptes de l’absorbée (ex : provisions pour retraite,
impôts différés passifs). Il est généralement constaté pour les fusions ou les TUP
évaluées à la valeur comptable lorsque la valeur nette des titres de l’absorbée figurant
à l’actif de la société absorbante est supérieur à l’actif net comptable apporté.
La société absorbante ou bénéficiaire des apports se doit d’inscrire la totalité du mali
technique dans un compte d’immobilisations incorporelles sous le compte « mali de
fusion » du compte 205 « concession et droits similaires, brevets, licences, marques
»;
 Le solde du mali comptabilisé dans le résultat financier (compte 668 « autres charges
financières ») de l’absorbante de l’exercice au cours duquel l’opération est réalisée.
Ce solde représente un complément de dépréciation de la participation détenue dans la
société absorbée.
 La dépréciation du mali technique nécessite un suivi dans le temps réalisé comme
suit :
 Les entreprises procèdent à la date de l’opération85, à l’affectation de ce mali aux
différents actifs apportés par la société apporteuse dans la mesure où la plus-value
latente constatée par l’actif est significative, afin de suivre dans le temps la valeur
du mali. Cette affectation est faite selon la méthode suivante :
 Détermination de la valeur réelle à la date de l’opération (et non à la date
d’acquisition des titres) des actifs de la société absorbée y compris ceux qui ne
figurent pas dans ses comptes ;
 Calcul du montant des plus-values latentes par différence entre cette valeur et la
valeur comptable sociale de chaque actif ;

85
En extracomptable.

76
 Affectation extracomptable du mali technique aux différents actifs au prorata des
plus-values latentes et dans la limite de celle-ci.
 La fusion allotissement :

Elle consiste pour la société absorbante à se faire attribuer en partage, avant la


réalisation de la fusion, la fraction du patrimoine de l’absorbée qui correspond aux
droits de l’absorbante, le surplus faisant l’objet d’un véritable apport.

Cette opération s’analyse juridiquement comme une liquidation partielle suivie


immédiatement d’une fusion.86 La fusion allotissement aboutit mathématiquement au
même résultat que la fusion renonciation.

Cette méthode est peu utilisée, car la plus-value réalisée par la société absorbée n’a
que partiellement le caractère d’une plus-value de fusion. À concurrence de l’actif
alloti, il s’agit d’une plus-value de liquidation qui ne bénéficie pas, en principe, de
l’exonération fiscale prévue pour les plus-values de fusion dans le régime fiscal des
fusions.

C- La société absorbée détient préalablement à la fusion une participation dans la


société absorbante :

Dans cette situation, la société absorbée détient des actions ou des parts dans la
société absorbante. Lors de l’opération de fusion, l’absorbante va retrouver ses actions
en échange. En pratique, cette opération va permettre d’annuler ces actions ou parts.
La société absorbante va d’abord augmenter son capital dans les conditions
habituelles ; cette opération, consiste à réduire le capital du montant nominal de ses
propres actions qui lui ont été transférées par l’effet de la fusion. Ses propres actions
sont annulées.

La différence entre la valeur nominale des titres ainsi annulés et leur valeur d’apport
est imputée sur la prime de fusion.

D- Les sociétés absorbantes et absorbée détiennent préalablement à la fusion des


participations réciproques :

86
Elisabeth BERTIN, Christophe GODOWSKI, Redha KHELASSI, « Manuel comptabilité & audit » ; BERTI
éd ; p128.

77
Il est nécessaire, dans ce cas de combiner les règles et solutions applicables
précédemment. Il s’agit d’associer une fusion renonciation et une réduction de capital
afin d’éviter que la société absorbante ne devienne propriétaire de ses propres actions.

Augmentation du capital :

Numéro de compte Libellées Montants

Débit Crédit Débit Crédit Débit Crédit

456 Associé, opération xxx


sur le capital

101 Capital social xxx

1032 Primes de fusion xxx

261 Titres de xxx


participations

Réalisation des apports :

Numéro de compte Libellées Montants

Débit Crédit Débit Crédit Débit Crédit

205 Concessions et xxx


droits similaires,
brevets, licences,
marques

207 Fonds commercial xxx


goodwill

211 Terrains xxx

213 Constructions xxx

78
215 Matériel xxx

277 Actions propres xxx

2… Autres xxx
immobilisations
financières

3… Stocks xxx

411 Créances clients xxx

4… Autres créances xxx

5… Disponibilité xxx

49 Provisions clients xxx

15 Provisions pour xxx


risque

16 Emprunts xxx

401 Fournisseurs

4… Autres dettes

4561 Actionnaire société B

Réduction du capital :

Numéro de compte Libellées Montants

Débit Crédit Débit Crédit Débit Crédit

101 Capital social xxx

1042 Primes de fusion xxx

277 Actions propres xxx

79
E- Enregistrement comptable de la fusion-réunion :
- Définition :

La fusion-réunion est l’opération qui consiste pour deux ou plusieurs sociétés à


apporter leur patrimoine pour constituer une nouvelle société. La convention de fusion
est passée entre les personnes morales qui décident de réunir leurs patrimoines en un
seul.87

L’opération de fusion réunion est réalisée en phases successives :

 Evaluation (des ou) de la société apporteuse : les comptes sont arrêtés et évalués
en fonction des valeurs. On dresse le bilan de chacune des sociétés, puis on
calcule la valeur de l’actif net comptable pour, ensuite calculer la valeur de
l’action de chaque société.
 Constatation de la société nouvelle dont le capital correspond au montant total des
apports.
 La dissolution (des ou) de la société apporteuse, les titres étant changés contre des
actions de la société nouvelle.

Formation du capital et engagements d’apports des sociétés A et B :

Numéro de compte Libellées Montants

Débit Crédit Débit Crédit Débit Crédit

45611 Associé, opération xxx


sur le capital 1

45612 Associé, opération Xxx


sur le capital 2

101 Capital social xxx

87
BENAIBOUCHE Mohand Cid « Comptabilité des sociétés » conforme au SCF, OPU, éd 4015028.
2009. P45.

80
Realisation des apports de la societe A :

Numéro de compte Libellées Montants

Débit Crédit Débit Crédit Débit Crédit

207 Fonds commercial xxx

2154 Matériel industriel xxx

3.. Stocks xxx

411 Clients xxx

512 Disponibilité xxx

401 Fournisseurs xxx

467 Autres débiteurs et xxx


créditeurs

45611 Associé, opération xxx


sur le capital 1

Réalisation des apports de la société B :

Numéro de compte Libellées Montants

Débit Crédit Débit Crédit Débit Crédit

207 Fonds commercial xxx

2154 Matériel industriel xxx

3.. Stocks xxx

411 Clients xxx

512 Disponibilité xxx

401 Fournisseurs xxx

81
467 Autres débiteurs et xxx
créditeurs

45612 Associé, opération xxx


sur le capital 2

F- Enregistrement comptable de la fusion-absorption :


- Définition :

L’absorption est une opération de concentration d’entreprises dans laquelle une


société dite « absorbante » sert de support juridique à une nouvelle entité regroupant
les immobilisations, les stocks, les créances et les dettes d’une ou plusieurs sociétés
absorbées ou dissoutes.

Pour la société absorbante, l’absorption est une augmentation du capital. A la


différence de la fusion, l’absorption suppose88 généralement un effet de domination
d’une entreprise sur d’autres.

Revenant en ce sens, aux termes juridiques, dont la fusion-absorption entraine un


double mouvement, qui est l’augmentation du capital de la société absorbante et la
dissolution de la société absorbée ; dont l’enregistrement comptable est matérialisé
par les schémas ci-après :

- Chez la société absorbante :

Numéro de
Libellées Montants
compte

Débit Crédit Débit Crédit Débit Crédit

456 Associés, opérations


sur le capital (société xxx
B)

101 Capital social (1) xxx

1042 Primes liées au capital xxx

88
Ibid.P51.

82
social (prime de
fusion) (2)

2 Immobilisations xxx

3 Stocks et encours xxx

41 Clients et comptes
xxx
rattachés

51 Banque et
établissements xxx
financiers

164 Dettes financières xxx

40 Fournisseurs et
xxx
comptes rattachés

456 Associés, opérations


xxx
sur le capital

-
- Chez la société absorbée :

Numéro de compte Libellées Montants

Débit Crédit Débit Crédit Débit Crédit

46 Dettes … xxx

2, 3 ... Comptes d’actifs xxx

27 Titres xxx

512 Banque xxx

46 Dettes xxx

83
101 Capital social xxx

106 Réserves xxx

456 Associés, opérations


xxx
sur le capital

456 Associés, opérations


xxx
sur le capital

27, 512 Titres, banques xxx

En général, et dans un tableau89 ci-après, un aperçu d’ensemble de schémas comptable


d’une fusion :

Chez l’absorbante Chez l’absorbée

 Augmentation de capital avec prime de Transfert des actifs et passifs a l


fusion absorbante (contrepartie d’une créance
 Apport des biens reçus (en valeur sur celle-ci)
comptable ou réelle selon le traité Annulation des capitaux propres et
d’apport) constatation d’une dette vis-à-vis des
actionnaires
 Compensation de la créance sur l
absorbante et la dette vis-à-vis des
actionnaires.

Section 03 : Interventions de l’État en matière de fusion de sociétés commerciales

89 ere
Groupe revue fiduciaire, « Restructuration d’entreprise », les guides de gestion RF, 1 édition
2012, p 228.

84
La fusion, comme toutes opérations touchant l’environnement des sociétés
commerciales, doit se soumettre à un contrôle. Ce dernier est bien sûr effectué par
l’État étant régulateur.

Ledit contrôle doit être effectué sous différentes formes.

Toutes les sociétés commerciales sont concernées par la fusion donc « toutes les
sociétés commerciales peuvent fusionner »90, c’est dire que ça peut se faire entres
sociétés de différentes formes (SPA SARL EURL SNC…) et aussi à capitaux
publiques (dites EPE) ou privés.

Les opérations de fusions de sociétés commerciales appelées aussi opérations a textes.


Particulièrement en Algérie, il est vrai que les textes régissant cette forme de
concentration ne suivent pas comme il faut l’évolution économique et le
développement socioculturel, mais cela ne veut pas dire que la législation en la
matière est inexistante. D’une manière ou d’une autre avec une multitude ou avec peu
de texte, ce genre de mouvement ne peut point passer outre le contrôle de l’État.

I. Interventions d’experts indépendants :

Les apports de la théorie d’expertise : elle constitue un développement récent de la


théorie économique de l’assurance. Elle a été élaborée pour fournir des réponses aux
problèmes posés par l’intervention d’un expert dans la relation entre assureur et
assuré, la mission d’expert consistant à évaluer l’ampleur des dommages subis par
l’assuré en vue de son indemnisation (FEGARD ET PICARD 1998)

Le parallèle entre la situation d’expert en assurance91 et celle d’expert (auditeur légal


tel que CAC, CAA…) en fusion peut être facilement établi. Tous deux remplissent
une fonction de médiation entre deux acteurs collaborant dans un contexte
d’asymétrie informationnelle. Leur mission est de fiabiliser l’information fournie par
l’un des cocontractants a l’autre et l’évaluation qui en découle. En matière de fusion,
l’intervention d’un expert dans le cadre d’une procédure de due-diligence est de
nature à faciliter les taches aux parties prenantes. Donc leurs rôles sont très
importants.

On va les développer un par un par la suite.

90
Ibid. p 159.
91
Hal : l’audit des risques dans les opérations de fusions-acquisitions : le cas aérospatial mata ;
Christine POCHET.

85
 Le commissaire aux apports :

« Le CAA est un professionnel indépendant et externe a la société. Il est nommé par


les associés pour apprécier la valeur des apports en nature qui constitue le capital
social, c’est à dire la valeur des biens corporels et incorporels apportés à la société »92.

Le CAA intervient :

- Lors de la constitution d’une société lorsqu’un apport en nature est réalisé ;


- Lors d’une augmentation de capital social ;
- Dans le cas d’une fusion, scission ou APA.

Il est chargé :

- D’apprécier la valeur des apports en nature apportés au capital social de la


société ;
- De vérifier l’existence et la nature de ces apports ;
- De valider que l’associé est bien propriétaire du bien qu’il apporte ;
- D’apprécier la valeur des éventuels avantages procurés par l’apport, qui seraient alors
stipulés dans les statuts de la société ou dans un pacte d’associés/pacte d’actionnaires.

Le CAA est un CAC qui exerce la mission d’évaluation des apports en nature au
capital d’une société. Sa mission est exercée de manière indépendante, il ne peut pas
être CAC pour la même société. Le CAA est nommé a l’unanimité des associés a
partir d’une liste des professionnels en activité.

En matière de fusion de sociétés commerciales :

« Les commissaires aux apports vérifient notamment que le montant de l’actif net
apporté par les sociétés absorbées est au moins égal au montant de l’augmentation du
capital de la société absorbante ou au montant du capital de la société nouvelle issue
de la fusion… »93

 Le commissaire à la fusion : un ou plusieurs commissaires à la fusion, désignés par le


président du tribunal de commissaire statuant sur requête, établissent sous leur
responsabilité un rapport écrit sur les modalités de la fusion.94

92
L-expert-comptable.com, visité le 14 avril 2018
93
Article 753 du code de commerce.
94 -ème
Philippe MERLE, « Droit commercial, sociétés commerciales », DALLOZ 9 éd, 2003, p 854.

86
La mission des commissaires consiste à vérifier que les valeurs relatives attribuées
aux actions (ou parts) des sociétés participant à l’opération sont pertinentes et que le
rapport d’échange est équitable. Pour l’accomplissement de leur mission ils peuvent
obtenir auprès de chaque société participante communication nécessaire. Le rapport
des commissaires doit être mis à la disposition des actionnaires ou associées, au siège
social.95
Sa nomination doit se faire lorsqu’une ou plusieurs sociétés transmettent leur
patrimoine à une société existante ou à une nouvelle société qu’elles constituent par
exemple.

Il est nommé afin de préserver l’égalité entre les associés ou actionnaires (apporteurs
de capitaux) présents, et à venir, et garantir la sécurité juridique de l’opération.

Il est désigné par décision de justice à la requête des sociétés participant à l’opération.

Les critères d’évaluation retenus par les sociétés, et par conséquent, l’équité du
rapport déposé au RC et des sociétés.

Les CAF ont une double mission. Ils vérifient que les valeurs relatives attribuées aux
actions ou parts des sociétés participant à l’opération sont pertinentes et que le rapport
d’échange est équitable.

Lorsque les opérations de fusions comportent des apports en nature ou des avantages
particuliers, c’est à dire dans presque tous les cas, les CAF apprécient, sous leur
responsabilité, la valeur des apports en nature et les avantages particuliers, et
établissent à cet effet le rapport prévu par le code de commerce. Toutefois, en
présence d’avantages particuliers les CAF doivent apprécier ces avantages particuliers
dans un rapport spécial, distinct de leur rapport sur la fusion. 96 L’octroi de ces
avantages particuliers fait l’objet d’une résolution distincte pour laquelle les
bénéficiaires de ces avantages sont privés de droit de vote à l’assemblée de la société
absorbante…

 Le commissaire aux comptes : la confiance, c’est le maitre mot de la communication


institutionnelle des CAC. Ce dernier, « créateur de confiance »97 est un acteur majeur

95
Ibid. p 855.
96 ere
Groupe revue fiduciaire, « Restructuration d’entreprise », les guides de gestion RF, 1 éd 2012,
p187.
97
Jean Luc BARLET, « Revue économie et comptabilité n 241, régulation financière, enjeux techniques
et politiques », p 30.

87
de la chaine de la confiance, en raison de sa connaissance du gouvernement des
entreprises et autres. Participant chacun à leur niveau au contrôle de l’information
financière, les commissaires aux comptes sont les de la société.

En matière de fusion de sociétés commerciales :

Puisque « une société, même en liquidation, peut être absorbée par une autre société
ou participer à la constitution d’une société nouvelle, par voie de fusion. Elle peut
aussi faire apport de son patrimoine à des sociétés nouvelles, par voie de fusion-
scission … »98, le CAC a plusieurs rôles dans ce sens. (Sa mission en tant que CAC
de la société en voie de liquidation et ensuite sa mission concernant la fusion)

Cette fusion peut être opérée entre des sociétés de formes différentes.

Un projet de fusion doit être établit et là où le CAC intervient, conformément aux


dispositions de l’article 750 du code de commerce algérien, le CA ou le gérant selon
le cas doit communiquer le projet de fusion aux CAC des sociétés en présence au
moins 45 jours avant la réunion de l’assemblée.

Il est question du comment procède le CAC ?

Diligences du CAC :

« L’ampleur et la complexité de la masse d’informations à traiter par rapport au temps


qui lui est alloué, imposent au CAC l’adoption d’une démarche pragmatique et très
rationnelle ainsi qu’une bonne organisation de son travail et de son temps, pour
accomplir sa mission pleinement et efficacement »99.

Donc, il doit examiner ces éléments, étant :

- Les motifs, buts et conditions de fusion…


- Les dates auxquelles ont été arrêtés les comptes des sociétés intéressées (aux fins
de l’établissement des conditions de l’opération)
- La désignation et l’évolution de l’actif et du passif dont la transmission aux
sociétés absorbantes ou nouvelles est prévue
- Le rapport d’échange des droits sociaux
- Le montant prévu de la prime de fusion…

98
Art 744 du code de commerce algérien
99
Tahar HADJ SADOK, « Le commissaire aux comptes », édition DAHLAB, 2007, P41.

88
Et puis les CAC établissent, sous leurs responsabilités100, un (des) rapport(s) sur la
rémunération des apports, et ils peuvent se faire assister d’experts de leurs choix et
aussi ils peuvent obtenir101 toute information102 qu’ils jugent utiles.

Ledit rapport est déposé au siège social des sociétés et mis à la disposition des
associes ou actionnaires selon le cas dans un délai de quinze jours103 après
l’assemblée statuant sur le projet de fusion.

II. Autres interventions de l’État en matière de fusion :


 Pour ce qui est de la concurrence : la liberté de la concurrence n’est pas absolue, si
dans le cadre d’un principe de liberté, la jurisprudence considère que le dommage
causé par une concurrence loyale est tout à fait normal et n’ouvre pas droit à
réparation, elle estime également que la concurrence reste, comme l’immense
majorité des droits subjectifs, susceptible d’abus et que son auteur doit être sanctionné
lorsqu’il a usé de procédés malhonnêtes. Elle a, à cette fin, élaboré une théorie
générale de la concurrence déloyale.104

Les opérations de regroupement de sociétés ne doivent pas porter atteinte au principe


de libre concurrence105.

La fusion connait une limite considérable. Pris entre létaux de la concentration et des
protections. Le droit des fusions a une marge de manœuvre très réduite. Du point de
vue des protections, c’est toujours au nom de la raison du plus fort que bien des
intérêts sont encore transcendés. Du point de vue de la concentration, c’est le poids
des protections qui leste déjà trop l’opération. Cela explique au moins pourquoi cette
dialectique « protection/concentration »106

Il m’est judicieux de définir par référence à la loi ce que c’est la concentration :

100
Sinon il sera puni par les dispositions de l’article 830 du code de commerce algérien
101
Art 751 du code de commerce algérien
102
Toute entrave, son acteur sera puni par les dispositions de l’article 831 du code de commerce
algérien
103
Art 752 du code de commerce algérien.
104
Jack MESTRE, Marie Eve PANCRAZI, Isabelle Arnaud GROSSI, Laure MERLAND et Nancy
TAGLIARINO VIGNAL, « Droit commercial, droit interne et aspects de droit international », LEXTENSO
-ème
29 éd 2012, p 165.
105
Yanick DINH, « Les fusions scissions et apports partiels d’actif ; aspects comptables, juridiques et
fiscaux », éd ESKA ; p41.
106
Richard ROUTIER, « Les fusions de sociétés commerciales, prolégomènes pour un nouveau droit des
rapprochements », éd librairie générale de droit et de jurisprudence, E.J.A et RICHARD ROUTIER,
PARIS 1994, P21.

89
« …une concentration est réalisée lorsque : 1. Deux ou plusieurs entreprises
antérieurement indépendantes fusionnent, 2.une ou plusieurs personnes physique
détenant déjà le contrôle d’une entreprise au moins, ou bien, une ou plusieurs
entreprises, acquièrent directement ou indirectement, que ce soit par prise de
participations au capital ou achat d’éléments d’actifs, contrat ou par tout autre moyen,
le contrôle de l’ensemble ou de parties d’une ou plusieurs autres entreprises, 3.la
création d’une entreprise commune accomplissant, d’une manière durable, toutes les
fonctions d’une entité économique autonome. »107

« Les concentrations qui sont de nature à porter atteinte à la concurrence en renforçant


notamment la position dominante d’une entreprise dans un marché, doivent être
soumises par leurs acteurs au conseil de la concurrence qui prend une décision dans
un délai de trois (03) mois. »108

Donc le contrôle existe, mais il soit effectif avec autorisation de l’autorité de la


concurrence ainsi : « les dispositions de l’article 17 s’appliquent à chaque fois que la
concentration vise à réaliser un seuil de plus de 40% des ventes ou achats effectués
sur un marché. »109

 Pour ce qui est de la COSOB : « il est instituée une bourse des valeurs mobilières. La
bourse des valeurs mobilières est le cadre d’organisation et de déroulement des
opérations sur valeurs mobilières émises par l’État, les autres personnes morales de
droit publique ainsi que les sociétés par actions. »
« Les intermédiaires en opérations de bourse peuvent, dans les limites des dispositions
législatives et règlementaires qui les régissent, exercer essentiellement les activités ci-
après :
- …le conseil aux entreprises en matière de structure de capital, de fusion et de rachat
d’entreprises … » 110

Ces intermédiaires sont agréés par la Commission d’Organisation et de Surveillance


d’Opération.

107
Ordonnance 03 03 du 19 juillet 2003 relative à la concurrence, modifiée et complétée par la loi 08
12 du 25 juin 2008, art 15.
108
Ord 03 03 op. cit. art 17.
109
Ibid. art 18.
110 0
Décret législatif n 93 10 du 23 mai 1993 relatif à la bourse des valeurs mobilières, modifié et
complété par la loi 03 04 du 17 février 2003, art 07.

90
Conclusion du chapitre 01 :

L’ouverture de l’économie engagée par l’Etat algérien depuis le début des années
1990 a introduit des pratiques et des institutions nouvelles adaptées à une dynamique
économique visant à favoriser la création et la croissance des entreprises. Une
politique d’adaptation de l’économie nationale aux exigences de la mondialisation a
conduit à la mise en œuvre de plusieurs réformes dans l’économie nationale telles que
le procédé de restructurations organiques…le choix peut avoir des motivations micro-
économiques. Il s’agit principalement d’améliorer la performance des entreprises et
de favoriser leur développement.

Or, l’entreprise managériale est caractérisée par la séparation entre la propriété (ceux
qui supportent les conséquences de la décision par la détention des droits de propriété/
droits de vote) et la direction (ceux qui exercent le droit de prendre des décisions sur
les usages des ressources/les gestionnaires). D’un point de vue théorique, le système
de gouvernance permet aux détenteurs de capitaux de mieux contrôler et inciter les
gestionnaires à agir dans le sens de leurs intérêts, sous peine de sanction ou
d’exclusion de l’entreprise. Néanmoins les dirigeant cherchent le Win au plutôt
possible à l’encontre des intérêts de la société,111 cela peut avoir de conséquence un
faux déroulement de l’opération de concentration dite fusion, voire son échec total.

Laissant développer un parmi d’autres effets de la fusion.

111
C’est là où la théorie de l’agence intervient pour réduire l’asymétrie informationnelle entre
actionnaires et dirigeant.

91
Chapitre 02 : Effets des opérations de fusion

92
Introduction du deuxième chapitre :

Dans les opérations de fusion, une société appelée société absorbante112 par exemple,
absorbe une ou plusieurs sociétés. L'opération de fusion a pour effet principal de
rapprocher les sociétés. Ce rapprochement entre des sociétés distinctes produit des
effets multiples et diversifiés, nous citons, notamment, la date d’effet de la fusion.

La date d’effet de la fusion : Au passé, la fusion présentait un long processus d’une


série d’étapes importantes. La question qui se pose, et automatiquement, est : à quelle
date la fusion doit être considérée comme réalisée ?

Le législateur énonce un principe et accorde simultanément aux sociétés qui


participent à l’opération la possibilité de déroger, dans une certaine mesure, au
principe énoncé.

a) Le principe :

Une distinction est faite entre la fusion par création de société nouvelle ou la fusion
par absorption.

Dans le premier cas, l’opération de fusion prend effet à la date d’immatriculation au


registre de commerce et des sociétés de la société nouvelle.

Et dans le second cas, l’opération de fusion prend effet à la date de la dernière


assemblée générale ayant approuvé l’opération. Mais les sociétés en présence peuvent
déroger (enfreindre) au principe posé et de retenir conventionnellement une autre date
d’effet.

b) Le choix conventionnel de la date d’effet de la fusion : le tempérament

Si les sociétés en présence bénéficient d’une marge de manœuvre pour déterminer la


date de fusion, cette marge est doublement limitée…

D’une part, la possibilité de déterminer la date d’effet dans les conventions de fusion
n’est envisageable que pour les fusion-absorption, et ne s’étend pas pour les fusions
par création de société nouvelle. 113

112
Ou nouvelle, se constitue des apports des sociétés qui disparaissent.
113
Jean-Guy DEGOS, « Commissariat aux apports, évaluations et fusions » ; éditions comptables
Malesherbes, CNCC éditions 1995. P96.

93
D’autre part, même dans le cadre des fusions absorption, la liberté de choix laissée
réservée aux sociétés n’est pas large, et la date retenue doit être comprise dans un
intervalle de temps qui va de la date de clôture du dernier exercice clos de la ou des
sociétés qui transmettent leur patrimoine à la date de clôture de l’exercice encours de
la société bénéficiaire.

Ainsi, par rapport à la date posée comme principe, les sociétés peuvent, dans le traité
de fusion :

- Soit, faire rétroagir114 l’opération jusqu’à la date de clôture du dernier exercice clos
par la ou les sociétés absorbées ;
- Soit, différer115 l’effet de l’opération jusqu’à la date de clôture de l’exercice encours
chez la société absorbante. Dans ce cas de figure, le CAA a, non seulement les mêmes
obligations qu’en cas de fusion avec effet rétroactif, mais doit en outre, effectuer des
diligences complémentaires portant sur l’examen des informations prévisionnelles
disponibles pour s’assurer qu’il n’existe pas de risque de minoration des apports. Sa
mission, prend fin au dépôt de son rapport, dans lequel rapport, le CAC doit
mentionner que la conclusion sur la libération du capital ne vaut qu’à la date de son
rapport. 116

Les évaluations des entreprises en présence, fluctuent, jusqu’à la réalisation de


l’opération, ce qui implique un caractère d’incertitude aux valeurs retenues, car elles
ne correspondent plus à la situation réelle des entreprises. Donc, il faudrait pratiquer
une révision constante de l’évaluation des sociétés qui fusionnent.

Les sociétés en présence conviennent d’une date qui servira de référence commune
pour l’évaluation des entreprises et la détermination de la parité. La fusion ne serait
terminée que plusieurs mois après, elle produira ses effets à partir de la date
initialement convenue. La fusion est ainsi assortie d’une clause de rétroactivité. Par ce
biais, les travaux qui doivent conduire à définir les conditions de la fusion sont menés
sur des bases fixes. De même, dans la mesure où la fusion produira ses effets à la date
ainsi arrêtée, les opérations qui seront effectuées pendant la période allant de cette

114
La clause de rétroactivité ne concerne pas les tiers qui ne peuvent s’en prévaloir.
115
Il est peu probable que les sociétés diffèrent à une date ultérieure la date de prise de d’effet de
l’opération, et cela en raison de l’insécurité qu’une telle décision risque de faire peser sur l’issue de
l’opération. En particulier, une opération de cette nature, fait peser sur les apports un caractère
d’incertitude qui est difficilement conciliable avec la nécessité de libérer le capital.
116
La date de la dernière assemblée générale.

94
date à la date de réalisation définitive seront réputées effectuées par la société
absorbante. 117

- Particularités techniques :

Nous envisagerons les particularités relatives à la date d’effet de la fusion et aux


conséquences du choix de la période intercalaire.

La date d’effet de la fusion : nous avons vu que la date d’effet de la fusion est la date
d’immatriculation au registre de commerce de la société nouvelle. Et lorsque la fusion
ne concerne que les sociétés existantes, elle prend effet à la date de la dernière
assemblée générale ayant approuvé l’opération. Le projet de fusion peut prévoir une
autre date ; à condition :

- Que la date ne soit pas postérieure à la date de clôture de l’exercice encours de la


société absorbante ou de chaque société bénéficiaire ;
- Que la date ne soit pas antérieure à la date de clôture du dernier exercice clos de
chaque société absorbée. 118

La période légale durant laquelle la fusion est possible comporte :

- Une période pendant laquelle il y a un effet rétroactif, elle se situe entre la date de
l’assemblée et la date de clôture de l’exercice précédent de la société absorbée ;
- Une période pendant laquelle il y a un effet futur ou différé qui se situe entre la date
de l’assemblée et la date de clôture de l’exercice encours de la société absorbante.

Pour la compagnie des commissaires aux comptes (français), il apparait que la


période avec effet futur ne peut être retenue dans la mesure où elle ferait peser sur les
apports un caractère d’incertitude qui est incompatible avec la nécessité de libérer le
capital. 119

Conséquences du choix de la période intercalaire : entre la date d’arrêté des comptes


retenue par les parties et la date de réalisation effective de la fusion, il existe un délai
indispensable à l’accomplissement des formalités légales. Pendant cette période
intercalaire, (qui est une période de rétroactivité), la société absorbée poursuit son
exploitation. Il en résulte que le patrimoine transmis peut subir des modifications et,

117
La période intercalaire.
118
Jean-Guy DEGOS ; op.cit. P95.
119
Comme sus indiqué.

95
dans le pire des cas, l’évaluation des apports et le calcul du rapport d’échange peuvent
être remis en cause au moment de la réalisation définitive de la fusion. La situation de
la société absorbée peut être différente de celle ayant servi de base à la fusion, surtout,
si elle est entrée dans un processus de pertes accélérées, et la valeur des titres devant
être remis en rémunération des apports peut évoluer, surtout, si la fusion a fait l’objet
d’une vaste publicité ou d’un vaste débat public. 120

Le patrimoine des sociétés absorbées est transmis aux sociétés bénéficiaires dans
l’état où il se trouve à la date de la réalisation définitive de l’opération. Les
actionnaires de la société absorbante réunis en assemblée générale extraordinaire
peuvent accepter, refuser ou modifier les évaluations, avec l’accord des actionnaires
de la société absorbée et compte tenu éventuellement des opérations des CAA et des
CAF. Il ne faut pas cacher s’il existe des risques de distorsions quant à la consistance
de la valeur des biens apportés et à la valeur des titres remis en échange, lorsque la
situation de la société absorbée laisse présager l’existence ou l’accroissement des
pertes pendant la période de rétroactivité.

Il n’est pas facile de qualifier les actes de gestion de la période intercalaire qui
peuvent être appréhendés à la lumière des théories de la gérance libre, ou du mandat
de gestion. La rétroaction ne se trouve pas juridiquement consacrée, et les opérations
juridiques de la période intercalaire n’ont pas à être explicitement approuvées par une
AGO ; mais le traité de fusion implique l’approbation de ces actes même s’ils ne sont
pas mentionnés explicitement. 121

La rétroactivité entraine aussi des conséquences relatives à l’intervention des CAC.


Le commissaire est investi d’une mission permanente et la période intercalaire ne
suspend ni la mission du CAC de la société absorbante, ni la mission du CAC de la
société absorbée. A la fin de la période intercalaire, la fusion est réalisée, le
patrimoine de la société absorbée transmis à la société absorbante, et la mission du
CAC de la société absorbée prend fin, et celle du CAC de la société absorbante
continue, et il est habilité à certifier, en fin d’exercice, les comptes de la société
absorbante regroupant désormais les résultats de toutes les sociétés fusionnées122.

120
Jean-Guy DEGOS, op.cit. P96.
121
Ibid. p97.
122
Et au cas d’une fusion par création de société nouvelle, la procédure de constitution des sociétés
sont à poursuivre en matière de désignation de CAC, et ce, en matière de certifications des comptes.

96
Eu égard à ce qui a été évoqué précédemment en matière de la date d’effet, il est donc
possible de dissocier la date d’effet comptable et fiscal de la date d’effet
correspondant à l’AGEX à condition, de préciser cette date dans le projet de fusion.
Cette possibilité ouvre à la distinction de trois catégories de date en matière de fusions
et opérations assimilées. Il y’a lieu enfin, de distinguer, conformément au schéma ci-
après, trois dates :

- La date d’effet comptable et fiscal de l’opération ;


- La date de l’AGEX de l’opération ;
- La date de transfert de propriété de biens. 123

Figure n 1 : date d’effet de la fusion

Date de clôture de Date de clôture de


Date de l’AGEX
l’absorbée (exercice n- l’absorbante (exercice n)
(exercice n) Date de
1) date d’effet date de transfert de
l’AGEX de fusion.
comptable et fiscal. propriété.

Effet rétroactif Effet différé


Transfert Transfert de la
de nue-propriété =
l’usufruit pleine propriété

Source : Elisabeth BERTIN, Christophe GODOWSKI, Redha KHELASSI,


« Manuel comptabilité & audit » ; BERTI éd ; figure p108.

123
Elisabeth BERTIN, Christophe GODOWSKI, Redha KHELASSI, « Manuel comptabilité & audit » ;
BERTI éd ; figure p108.

97
Section 01 : Effets d’ordre social

En cette matière, il y a lieu d’aborder le sort des dirigeants, des associés, des salariés
et des tiers.

I. Les effets de la fusion à l’égard des dirigeants des sociétés en présence :

La transformation emporte immédiatement, la mise en place de l’organisation de la


nouvelle forme sociale choisie. Cette décision met fin aux fonctions des organes de
direction, de gestion ou d’administration de l’ancienne structure. 124

Il convient, donc, d’appliquer successivement les dispositions légales particulières à


l’administration de chaque type de société.

La situation des dirigeants dans une opération de fusion ne soulève pas de difficultés.
La répartition des pouvoirs et des fonctions au sein de la société absorbante ou
nouvelle a ‘généralement’ été l’un des thèmes majeurs de la phase de négociation et
de rapprochement des sociétés.

Les seules difficultés susceptibles d’apparaitre se situent chez la société


absorbante125ou dans la société nouvelle issue de la fusion. Les dispositions en
vigueur en matière de législation française, ne concernent que les sociétés par actions.

Au sein de la société absorbante ou nouvelle, il convient de trancher la question du


nombre d’administrateurs pouvant siéger !!

Cette question est réglée par l’article 610126 du code de commerce algérien (et l’article
L225-95 du code de commerce français), qui prévoient qu’en matière de fusion de
sociétés par actions, le nombre des membres du conseil d’administration ne doit pas

124 ere
Groupe revue fiduciaire, « Restructuration d’entreprise », les guides de gestion RF, 1 éd 2012,
p65, §511.
125
Martial CHADEFAUX, « Les fusions de sociétés » régime juridique et fiscal, 4eme édition 2003 ;
§193.
126
« … en cas de fusion, le nombre total des administrateurs peut être élevé au nombre total des
administrateurs en fonction depuis plus de six mois sans pouvoir être supérieur à vingt-quatre.
Hormis le cas de nouvelle fusion, il ne pourra être procédé à aucune nomination de nouveaux
administrateurs ni aux remplacements des administrateurs décédés, démissionnaires ou révoqués
tant que leur nombre n’aura pas été ramené à douze (12) ».

98
dépasser vingt-quatre. Les deux législateurs, en cette matière, les deux textes
prévoient le même nombre maximal, le cas diffère en sens inverse. 127

La question qui se pose, même si le cas est rare et presque inexistant : si plus de 10 dix
sociétés, juridiquement indépendantes, fusionnent… Le législateur doit répondre à ce genre
de vides.

Et pour le cas des administrateurs salariés, la fusion n’emporte aucune conséquence


majeure. En particulier, aucune disposition légale n’autorise en cas de fusion, un
dépassement du nombre d’administrateurs élus par les salariés128.

A ce point, il m’est intéressant de développer davantage ce qui est d’intérêts des


dirigeants pour fusionner « managers contre actionnaires » :

« Confronter la réelle motivation de la fusion, était toujours son opportunité


économique ; dont on peut penser que seuls les promoteurs en connaissent les
tréfonds ! Les dirigeants sont avant tout, les acteurs de la fusion. Or, ‘charité bien
ordonnée commençant par soi-même’ ; ce n’est pas un secret que ‘les dirigeants qui
ont négocié l’opération peuvent avoir consenti à des modalités désavantageuses pour
les actionnaires de leur société, parce qu’ils ont bénéficié des compensations
personnelles, en tant que dirigeants, par exemple sous la forme de poste de direction
bien rémunérés dans la société issue de la fusion’ en fin, sous l’habillage de l’intérêt
général apparaissent bien des ambitions personnelles !

Il est peu probable en effet que les dirigeants acceptent de perdre les attributs de leur
pouvoir, comme il est peu vraisemblable à l’inverse, qu’ils les conservent dans la
nouvelle entité sans contrepartie ! 129
Le fait est que les avantages occultes ne sont pas rares, et qu’il y a peu de chance que
le projet contienne toutes les dispositions sur le sort des dirigeants. Afin de s’en
convaincre il suffit d’observer certains aspects de leur motivation.
Les indemnités de licenciement octroyées à l’occasion d’une fusion en contrepartie de
la participation active du dirigeant pour faire accepter le principe et les conditions de
la fusion, constituent déjà un avantage direct. Pour assurer au dirigeant un revenu

127
« En cas de fusion de sociétés anonymes, le nombre de membres du conseil d’administration ou du
conseil de surveillance, selon le cas, peut dépasser le nombre de « dix-huit » … pendant un délai de
trois ans à compter de la date de la fusion… Sans pouvoir être supérieur à « vingt-quatre » ».
128
Le contrat de travail peut avoir été conclu avec l’une des sociétés fusionnées.
129
Richard ROUTIER, « Les fusions de sociétés commerciales, prolégomènes pour un nouveau droit
des rapprochements », éd librairie générale de droit et de jurisprudence, E.J.A et Richard ROUTIER,
PARIS 1994, P86.

99
confortable au cas où il viendrait à être démis de ses fonctions, la pratique du « golden
parachute » est donc une précaution managériale aussi très utile en cas de fusion130…
les actionnaires de la société absorbante auront tout intérêt à faire procéder à un
sérieux audit juridique de la société absorbée, et ce, avant toute décision de fusion.
131

Cette pratique est heureusement combattue car elle est trop flagrante.
Les stock-options accordées aux dirigeants, à l’occasion de leur contribution au projet
d’entreprise, sont aussi à envisager dans le contexte des fusions.
Les jetons de présence qui incitent à la multiplication des filiales, peut être considérés
comme un frein à la fusion à l’intérieur d’un groupe.
Si tous les avantages précités sont déjà loin d’être négligeables pour un manager
ordinaire, la fusion va constituer une véritable opportunité pour administrateurs
singuliers.
L’administrateur créancier est également susceptible de se comporter d’une manière
spéciale, sinon personnelle. Il est bien difficile en effet, d’être à la fois administrateur
et créancier d’une entreprise en difficulté. En cas de conflit d’intérêt, on peut craindre
que l’administrateur ouvrera dans l’intérêt de sa créance : si une fusion peut lui
redonner quelques espoirs de la recouvrer, peu lui importera les conditions de
l’opération, d’où la nécessité d’avoir un commissaire à la fusion rigoureux.
Le cas de l’administrateur salarié est aussi à envisager. On sait en effet qu’aux termes
de l’article 615 du code de commerce algérien « un salarié, actionnaire dans la société
ne peut être nommé administrateur que si son contrat de travail est antérieur d’une
année au moins à sa nomination et correspond à un emploi effectif ; il ne perd pas le
bénéfice de ce contrat de travail. Toute nomination intervenue en violation des
dispositions du présent alinéa est nulle. Cette nullité n’entraine pas celle des
délibérations auxquelles a pris part, l’administrateur régulièrement nommé. En cas de
fusion, le contrat de travail peut avoir été conclu avec l’une des sociétés fusionnées ».

La suppression de la condition d’ancienneté conduit à la suppression de la condition


d’antériorité. Car, comme stipulé par l’article 616 du code de commerce, « un

130
Ibid. P87. §245.
131
Il s’agit d’une indemnité de rupture, exorbitante (expansive) qui peut prendre la forme d’un
pourcentage donné du bénéfice de la société, d’une somme forfaitairement convenue à l’avance, ou
encore de quelques stock-options. Dans tous les cas le dirigeant équipé de son « parachute » est
assuré d’atterrir en douceur.

100
administrateur ne peut se voir consentir un contrat de travail par la société,
postérieurement à sa nomination » 132
La présence d’un administrateur commun, c'est-à-dire d’un administrateur siégeant à
la fois dans la société absorbée et dans la société absorbante pourrait laisser douter de
la neutralité de ce dernier et partant du bon usage de son mandat à l’occasion de la
fusion. En toute hypothèse, cette situation mériterait d’être connue de chacun. On
pourra d’autant plus déplorer que la mention des administrateurs communs à plusieurs
sociétés intéressées par la fusion ne fasse toujours pas partie des exigences légales,
que cette situation a été déjà dénoncée par le passé et qu’elle est toujours pratiquée.
L’administrateur, peu scrupuleux (attentif), bien sûr terminera ce panorama peu
réjouissant et sans doute non exhaustif. Pour sauver les apparences, la technique du
lissage des résultats (selon Richard ROUTIER), revenant à transférer les bénéfices des
branches rentables vers celles qui perdent de l’argent, n’est pas une hypothèse
d’école133, pas plus que celles qui consistent à changer intempestivement de méthodes
comptables, à décaler les couts et revenus dans le temps, ou qui visent à obtenir une
subvention déguisée des pouvoirs publics.
Le protocole ne doit pas être à proprement parler la négociation du projet. Il est pour
envisager les conditions, les grands principes de la négociation. Toute autre utilisation
n’est que pure déviance. La fusion devant se faire à livre ouvert, les accords secrets
passés entre l’administrateur d’une société absorbée et la société absorbante ne
doivent pas constituer un sous marché. Ils mériteraient certainement d’être connus de
l’AGEX134, à peine d’entrainer une incompatibilité 135
mais cela ne ruinerait-il pas
l’avenir des fusions !136 Quoi qu’il en soit, les instances dirigeantes devraient au
moins pouvoir répondre de leurs fautes devant les actionnaires.137
II. Les effets de la fusion à l’égard des associés (apporteurs de capitaux) :

La fusion entraine l’acquisition, par les associés des sociétés qui disparaissent, de la
qualité d’associés des sociétés bénéficiaires, dans les contrats prévus par le contrat de
la fusion.
132
Richard ROUTIER, op.cit. P89. §252.
133
Ibid. §254.
134
Les dispositions d’un protocole secret sur les avantages accordés à tel ou tel administrateur sont-
elles vraiment compatibles avec l’obligation légale, qui impose que les avantages particuliers soient
obligatoirement mentionnés par le CAA ?
135
On pourrait ainsi admettre la nullité de la disposition de l’acte secret si un avantage venait
ultérieurement à se faire jour.
136
S’exprimant à propos du protocole, certains auteurs ont pu écrire que « ce sont pourtant de telles
clauses qui constituent le motif profond da la fusion » (étude n° XX, CNCC ‘française’, n° 103, p82)
137
Richard ROUTIER, op.cit. P91. §257.

101
Les effets de la fusion à l’égard des associés sont logiques ; ils ont vocation à devenir
associés de la société absorbante en cas d’une fusion absorption, ou de la société
nouvelle en cas d’une fusion création nouvelle.

L’auteur Martial CHADEFAUX, en la matière, a évoqué la simplicité du principe de


composer avec un certain nombre de situations particulières qui tiennent pour
l’essentiel soit à la nature de la participation détenue par les associés, soit à la nature
des titres détenus par ceux-ci.

a) Le principe général :

A l’occasion d’une opération de fusion, les associés ou actionnaires des sociétés qui
disparaissent acquièrent la qualité d’associés de la société absorbante ou de la société
nouvelle qui est créée. Il en résulte que les associés de la (ou des) société(s) qui
transmet(tent) son (leur) patrimoine reçoivent des parts ou actions de la société
bénéficiaire afin de faciliter la réalisation des opérations de fusion, les apports réalisés
au profit de la société absorbante ou nouvelle peuvent être rémunérés par une soulte
en espèce, la limite de cette dernière n’est point définie par le législateur Algérien.
Selon son homologue français elle est limitée à 10% de la valeur nominale des parts
ou actions attribuées138

b) Les problèmes particuliers :

Dans le règlement des situations de certains associés des sociétés qui fusionnent, des
particularités sont susceptibles d’intervenir. Ces dernières trouvent leur origine soit
dans l’existence, préalablement à la fusion, de participations entre les sociétés en
présence, soit dans la détention de titres qui confèrent à leurs titulaires des droits
spécifiques.

o Les contraintes rencontrées au cas d’existence de liens entre les sociétés qui
fusionnent :

Généralement, la phase de rapprochement se traduit par une prise de participation


d’une société dans le capital de l’autre. Ainsi, sont développés par la suite les cas où
la société absorbante peut détenir une participation dans le capital de la société
absorbée. Ou inversement. Dans un tel cas de figure plus complexe, on peut

138
Article L236-1 du code de commerce français.

102
rencontrer préalablement à la fusion entre deux sociétés des participations
réciproques139.

- La société absorbante détient une participation dans le capital de la société


absorbée :

Comme cité ci-avant, les associés de la société absorbée ont, en cas de fusion,
vocation à devenir associés de la société absorbante. Si cette dernière se trouve
associée de la société absorbée, elle peut recevoir ses propres titres en échange 140. (La
loi française de 1988 précise qu’il n’est pas possible). Elle consacre la fusion-
renonciation. Mais les sociétés peuvent procéder autrement et faire disparaitre la
participation de la société absorbante dans la société absorbée, juste avant de réaliser
la fusion. Elles recourent à la fusion allotissement, moins prisée en pratique, pour des
raisons fiscales essentiellement.

La fusion-renonciation, comme évoqué, est l’opération par laquelle la société


absorbante limite l’augmentation de son capital et se contente d’émettre le nombre de
titres strictement nécessaires à la rémunération des associés de la société absorbée,
autres qu’elle-même. L’appellation de l’opération se justifie pleinement dans la mesure
où la société absorbante renonce à émettre les droits sociaux qui, en principe, devaient
lui revenir en sa qualité d’associée de la société absorbante.

- La société absorbée détient une participation dans le capital de la société


absorbante :

Il résulte de la TUP opérée par la fusion, dans ce cas, que l’absorbante a vocation à
recevoir en apport ses propres titres compris dans le portefeuille-titres de l’absorbée.

Les sociétés en présence ont deux possibilités pour régler les difficultés liées à cette
situation.

La société absorbée peut, avant la fusion, procéder à la répartition des titres qu’elle a
en portefeuille et qui correspondent à sa participation dans le capital de la société
absorbante. Il s’agit là, à nouveau, d’une opération de partage partiel d’actif. Lors de

139
Martial CHADEFAUX, « Les fusions de sociétés, régime juridique et fiscal », 4eme édition 2003 ;
§205.
140
Selon la législation française, et après l’adoption de la loi de 1988 sur les fusions, il n’est plus
possible de parvenir à un tel résultat.

103
la réalisation proprement dite de l’opération de fusion, la société absorbée n’aura plus
la qualité d’associée de la société absorbante.

Mais, la société absorbée peut ne pas recourir à cette technique et procéder à l’apport,
dans des conditions normales, de la totalité de son actif, y compris donc, le
portefeuille-titres comprenant sa participation dans le capital de l’absorbante. Cette
dernière, recevant ses propres titres, procédera ensuite à leur annulation141.

Il convient d’observer que, dans le cadre d’une société par actions, la société
absorbante peut ne pas procéder à l’annulation de ses propres actions. En effet, une
société par actions peut conserver ses propres actions à condition qu’elle ne détienne
pas plus de 10% de son capital.142

- Les sociétés, absorbante et absorbée, détiennent des participations réciproques :

C’est la combinaison des deux cas cités ci-dessus.

Ce cas se réglera par la superposition des solutions qui ont été envisagées
précédemment. En pratique, la société absorbante procédera dans un premier temps, à
une fusion renonciation pour neutraliser les effets de sa participation dans le capital de
la société absorbée. Puis, elle passe à une réduction de capital pour neutraliser les
effets de la participation de l’absorbée.

- La société détient ses propres actions :

Une société peut, dans certaines conditions, détenir ses propres actions. Tel sera le
cas, si la société veut attribuer des actions à ses salariés ou si la société est cotée et
veut procéder à la régularisation des cours (art 715 bis du code de commerce
algérien)143, si la société veut attribuer des actions à ses salariés, ou si la société
envisage une réduction de son capital (art 714 du code de commerce algérien).144

141
Martial CHADEFAUX, op.cit. §210.
142
Aussi il est à signaler que dans ce sens le législateur Algérien reste muet.
143
« Sont interdits la souscription et l’achat par la société de ses propres actions soit directement, soit
par une
personne agissant en son propre nom mais pour le compte de la société. Toutefois, l’assemblée
générale qui a décidé une réduction du capital non motivé par des pertes peut autoriser le conseil
d’administration ou le directoire à acheter un nombre déterminé d’actions pour les annuler ».
144 er
« Par dérogation à l’article 714 alinéa 1 ci-dessus, les sociétés dont les actions sont admises à la
cote officielle de la bourse des valeurs, peuvent acheter en bourse leurs propres actions en vue de
réguler le cours des actions. A cette fin, l’assemblée générale ordinaire doit avoir expressément
autorisé la société à opérer en bourse sur ses propres actions ; elle fixe les modalités de l’opération et
notamment le prix maximum d’achat et minimum de vente, le nombre maximum d’actions à acquérir

104
Si une telle société vient à être absorbée, il convient à se demander si les actions ainsi
détenues doivent être comprises dans le cadre de l’échange avec des titres de la
société absorbante ou nouvelle. La loi sur les sociétés commerciales (en droit
français) apporte une réponse négative à la question, en précisant qu’il n’est pas
procédé à l’échange d’actions ou parts des sociétés bénéficiaires lorsque ces parts ou
actions sont détenues par la société qui disparait ou par une personne agissant en son
propre nom, mais pour le compte de cette société (art L236-3 du code de commerce
français).145

Il m’est judicieux de rappeler aussi dans ce pli que chaque détail stipulé est éclairé par
le législateur français on le cite malgré que le législateur algérien reste muet et ce, tout
simplement, parce qu’il a consacré juste environ de vingt articles dans les plis du code
de commerce pour les opérations de fusion.

o Les problèmes posés par l’existence de titres conférant des droits spécifiques :

Dans les sociétés par actions, certains titres confèrent à leurs détenteurs des droits
spécifiques. Ces derniers peuvent se traduire soit par des avantages financiers (par
exemple : certificats d’investissement), soit par des avantages politiques (par
exemple : droit de vote), par rapport aux actions ordinaires. Il importe de déterminer
le sort qui est réservé à ces titres et à leurs détenteurs dans le cadre des opérations de
fusion.

 Le sort des actions à droit de vote double :

Lorsque des actionnaires de l’absorbée détiennent des ADVD, ce droit est maintenu
dans la société absorbante, ou nouvelle ; à la condition que les statuts de cette dernière
instaurent un tel droit de vote double (art L225-124 du code de commerce français).
Cette solution permet aux actionnaires de l’absorbée qui deviennent actionnaires de
l’absorbante de ne pas attendre le délai de deux ans pour exercer leur droit (art L225-
123 du code de commerce français).

et le délai dans lequel l’acquisition doit être effectuée. Cette autorisation ne peut être donnée pour
un délai supérieur à un (01) an».
145
« … toutefois, il n’est pas procédé à l’échange de parts ou d’actions de la société bénéficiaire
contre des parts ou actions des sociétés qui disparaissent lorsque ces parts ou actions sont détenues :
soit par la société bénéficiaire ou par une personne agissant en son propre nom mais pour le compte
de cette société ; soit par la société qui disparait ou par une personne agissant en son propre nom
mais pour le compte de cette société ».

105
J’ajoute, là aussi, qu’on a fait une analyse sachant que la majeure partie des points
régie par le droit n’a pas été prévue par le législateur Algérien et donc on a fait
recours à son homologue Français comme la législation Algérienne existante est une
reconduite de celle française.

 Le sort des actions à dividende prioritaire sans droit de vote :

Les titulaires des ADP bénéficient d’une protection particulière dans la mesure où
leurs titulaires doivent être réunis en assemblée spéciale aux fins de ratifier
l’opération. Cette assemblée doit se tenir dans toutes les sociétés en présence. C'est-à-
dire, dans les sociétés absorbées et l’absorbante, cette assemblée a le pouvoir de
s’opposer au projet de fusion tel qui lui est présenté.

 Le sort des certificats d’investissement :

La situation diffère selon que la société absorbante propose le rachat ou non des
certificats qui existent chez l’absorbée.

 La société absorbante ne propose pas le rachat des certificats d’investissement :

Dans ce cas, la société absorbante doit soumettre le projet de fusion aux assemblées
spéciales des porteurs de certificats d’investissement statuant selon les règles de
l’assemblée générales des actionnaires (art 674 du code de commerce algérien) 146 et
(art L236-9 du code de commerce français)147 ; ce dernier ne précise pas s’il s’agit
d’une AGO ou une AGEX. Mais si l’on considère que le texte sous-entend que le
projet est soumis à l’assemblée spéciale statuant selon les règles de l’assemblée
générale d’actionnaires « approuvant la fusion » il semble en effet qu’il s’agit d’une
AGEX.

Si l’assemblée spéciale des porteurs de certificats d’investissement donne son accord,


deux situations sont envisageables :

146
« L’assemblée générale extraordinaire est seule habilité à modifier les statuts dans toutes leurs
dispositions ; toute clause contraire est réputée non écrite. Elle ne peut, toutefois, augmenter les
engagements des actionnaires, sous réserve des opérations résultant d’un regroupement d’actions
régulièrement effectué. Elle ne délibère valablement que si les actionnaires présents ou représentés
possèdent au moins, sur première convocation, la moitié et, sur deuxième convocation, le quart des
actions ayant le droit de vote. A défaut de ce dernier quorum, la deuxième assemblée peut être
prorogée à une date postérieure de deux mois au plus à celle à laquelle elle avait été convoquée, le
quorum exigible étant toujours le quart. Elle statue à la majorité des deux tiers des voix exprimées ;
dans le cas où il est procédé à un scrutin, il n’est pas tenu compte des bulletins blancs ».
147
« … le projet de fusion est soumis aux assemblées spéciales des porteurs de certificats
d’investissement statuant selon les règles de l’assemblée générale des actionnaires… ».

106
- Ils peuvent recevoir des certificats d’investissement dans la société absorbée ;
- Ils peuvent recevoir des actions de la société absorbante.

Les modalités d’échange devront être fixées par le traité de fusion ce qui suppose la
détermination d’une parité d’échange des certificats d’investissement.

Si l’assemblée spéciale ne donne pas son accord, et à défaut de disposition légale


contraire, il semble que le refus s’impose à la société absorbée148.

Les mêmes dispositions sont régies en matière des certificats de droits de vote.

 La société absorbante propose le rachat :

Afin de faciliter la réalisation des opérations de fusion, et d’éviter la création des


certificats d’investissement chez la société absorbante, cette dernière peut proposer le
rachat des certificats d’investissement qui existent chez l’absorbée ; à condition que
ce rachat puisse s’effectuer, il doit avoir été préalablement accepté par l’assemblée
spéciale.

En cas d’accord de l’assemblée, l’absorbante doit publier son offre de rachat dans un
journal d’annonces légales, cette insertion devant être répétée au BOAL en cas
d’appel public à l’épargne. Si tous les certificats d’investissement sont nominatifs, ces
insertions peuvent être remplacées par une lettre recommandée adressée à tous les
porteurs. Ces derniers disposent d’un délai de 30 jours pour répondre à l’offre. Leur
silence, conduit à devenir porteurs de certificats d’investissement de l’absorbante149.
Aucune disposition ne vise le rachat des certificats de droit de vote.150

 Le sort des parts de fondateurs :

Selon l’article 715 bis 31 du code de commerce : « l’émission de parts bénéficiaires


ou parts de fondateurs est interdite sous peine de l’application des sanctions prévues
par l’article 811151 … »152.

148
Martial CHADEFAUX, « Les fusions de sociétés » régime juridique et fiscal, 4eme édition 2003 ;
§218.
149
A moins que le projet de fusion ne prévoie pas l’échange de certificats de l’absorbée contre des
actions de l’absorbante.
150
Martial CHADEFAUX, op.cit. §223.
151
« Seront punis d’un emprisonnement d’un an à cinq ans et d’une amende de 20.000 DA à 200.000
DA, ou de l’une de ces deux peines seulement : … le président, les administrateurs ou les directeurs
généraux d’une société par actions qui, de mauvaise foi, auront fait des biens ou du crédit de la
société, un usage qu’ils savaient contraire à l’intérêt de celle-ci, à des fins personnelles ou pour

107
Selon l’auteur Martial CHADEFAUX, le régime des parts de fondateur est devenu peu
marginal, l’émission de parts de fondateurs étant interdite. Dans ce cas ; et lors d’une
fusion, les titulaires de parts de fondateurs de la société absorbée ne peuvent pas
recevoir des parts de fondateurs dans la société absorbante. Or, cette dernière doit
offrir une compensation qui prend de façon générale, la forme d’une attribution
d’actions de la société absorbante.

En pratique, le projet de fusion doit être soumis à l’approbation de l’assemblée


spéciale des porteurs de parts de fondateurs ; mais le refus de l’assemblée n’est pas de
nature à hypothéquer la réalisation de l’opération, les porteurs de parts peuvent
prétendre à des dommages-intérêts, et ce, en droit français. En droit algérien, le
législateur, en ce sens il demeure muet.

III. Les effets de la fusion à l’égard des salariés :

« Certains aspects peuvent bloquer ou du moins ralentir le processus de fusion. Il


s'agit notamment de la dimension sociale et du contrôle externe de l'opération. A
l'égard des salariés, la fusion est sensée passer sans effet. Les contrats de travail sont
maintenus en l'état, stipule la législation. Mais en pratique, les opérations de
rapprochement sont souvent accompagnées d'un plan social. La formule courante est
d'encourager le départ volontaire, ou encore de modifier les conditions du travail
(changement du lieu de travail). La nécessité de nommer ou non un commissaire n'a
pas de référentiel explicite dans les sociétés anonymes. L'option reste toutefois
défendable, c'est par analogie avec les opérations d'augmentation du capital par apport
en nature qu'il est procédé à cette désignation qui peut faire un double emploi avec le
commissaire aux comptes »153.
Dans cet égard, trois aspects sont envisagés :

- Les effets de la fusion sur le contrat de travail ;


- Les effets de la fusion sur les conventions collectives ;
- Les effets de la fusion sur les organes de la représentation du personnel.

favoriser une autre société ou entreprise dans laquelle ils étaient intéressés directement ou
indirectement ; … auront fait des pouvoirs qu’ils possédaient, en cette qualité, un usage qu’ils
savaient contraire aux intérêts de la société ou entreprise dans laquelle ils étaient intéressés
directement ou indirectement ».
152
Article 715.bis31 du code de commerce algérien.
153
http://www.leconomiste.com/article/fusion-des-entreprises-une-restructuration-sous-contrainte.

108
a) Les effets de la fusion sur le contrat de travail :

Dans ce sens, l’article 74 de la loi 90-11 du 21/04/1990 relative aux relations de


travail dispose : « s’il survient une modification dans la situation juridique de
l’organisme employeur, toutes les relations de travail en cours, au jour de la
modification, subsistent entre le nouvel employeur et les travailleurs. Toute
modification éventuelle dans les relations de travail ne peut intervenir que dans les
formes et aux conditions prévues par la présente loi par voie de négociation
collective ». Cette solution a pour effet le maintien au sein de la société absorbante du
bénéfice de l’ancienneté acquise dans la société absorbée, et par ricochet, de tous les
droits basés sur l’ancienneté (congés payés, indemnités, …) elle entraine également,
dès la prise d’effet de la fusion, l’application du règlement intérieur154 de la société
absorbante à l’ensemble du personnel.

Spécificités : il est stipulée qu’ « un salarié ne peut être nommé administrateur que si
son contrat de travail est antérieur d’une année au moins à sa nomination et
correspond à un emploi effectif ; il ne perd pas le bénéfice de ce contrat de travail.
Toute nomination, intervenue en violation des dispositions du présent alinéa, est nulle.
Cette nullité n’entraine pas celle des délibérations auxquelles a pris part
l’administrateur irrégulièrement nommé.

En cas de fusion, le cas de travail peut avoir été conclu avec l’une des sociétés
fusionnées »155.

En principe, le maintien des contrats de travail porte non seulement sur les contrats de
travail à durée indéterminée mais également sur les contrats à durée déterminée, les
contrats des apprentis156, les contrats de qualification157, … etc. le fait que le contrat
de travail soit suspendu, n’est pas de nature à empêcher l’application du dispositif.158

154
L’article 77 du code de travail algérien définit le règlement intérieur comme : « un document par
lequel l’employeur fixe obligatoirement les règles relatives à l’organisation technique du travail, à
l’hygiène, à la sécurité et à la discipline. Dans le domaine disciplinaire, le règlement intérieur fixe la
qualification des fautes professionnelles, les degrés des sanctions correspondantes et les procédures
de mise en œuvre ».
155
Article 615 du code de commerce algérien.
156
L’article 10 de la loi n°81-07 du 27/06/1981 relative à l’apprentissage, modifiée et complétée par la
loi n°90-34 du 25/12/1990 et la loi 2000-01 du 18/01/2000, a défini le contrat d’apprentissage comme
étant : « … celui par lequel un organisme employeur s’engage à assurer une formation professionnelle
méthodique et complète à un apprenti qui s’oblige, en contrepartie, à travailler pour lui pendant la
durée du contrat, moyennant un présalaire préalablement fixé. Le contrat d’apprentissage est régi par
les lois et règlements ainsi que par les statut-types, les statuts particuliers et les conventions
collectives applicables aux relations de travail dans l’activité considérée ».

109
Il y’a lieu de signaler dans ce sens, que le principe du maintien des contrats de travail
n’est nullement incompatible avec la possibilité de procéder à des licenciements à
l’occasion de la fusion. Mais, ces licenciements doivent avoir une cause légitime. 159
Le cas échéant, la société absorbée sera tenue de respecter les obligations légales
relatives à l’élaboration des plans sociaux à soumettre à la direction départementale
du travail et de l’emploi. Si la compression d’effectif est réalisée par la société
absorbante, elle devra s’accompagner du paiement des indemnités dues aux salaires
compte tenu, le cas échéant, des droits acquis au sein de la société absorbée. 160

b) Effets de la fusion sur les conventions collectives :

Dans ce sens, le caractère favorable qui prime. 161

157
L’article 2 de la loi n°81-07 du 27/06/1981 relative à l’apprentissage, modifiée et complétée par la
loi n°90-34 du 25/12/1990 et la loi 2000-01 du 18/01/2000 a mis le point sur la qualification par le
billait de l’apprentissage comme suit : « l’apprentissage est un mode de formation professionnelles
ayant pour but l’acquisition, en cours d’emploi, d’une qualification professionnelles initiale reconnue,
permettant l’exercice d’un métier dans les divers secteurs de l’activité économique liés à la
production de biens et de services. L’acquisition de cette qualification se fait par l’exécution pratique,
répétée et progressive, des différentes opérations liées à l’exercice du métier considéré et par une
formation théorique et technologique complémentaire, dispensée dans les structures de formation
agréées par l’administration chargée de la formation professionnelle ».
158
Martial CHADEFAUX, « Les fusions de sociétés » régime juridique et fiscal, 4eme édition 2003 ;
§234.
159
Dans ce sens, l’article 72 de la loi 90-11 du 21/04/1990 stipule que : « en cas de licenciement
individuel ou collectif au sein de l’organisme employeur, le travailleur recruté pour une durée
indéterminée a droit à une indemnité de licenciement… »
160
Dans ce sens, l’article 69 de la loi 90-11 du 21/04/1990 stipule que : « lorsque des raisons
économiques le justifient, l’employeur peut procéder à une compression d’effectifs. La compression
d’effectifs qui consiste en une mesure de licenciements individuels simultanés, est décidée après
négociation collective. Il est interdit à tout employeur qui a procédé à une compression d’effectifs de
recourir sur les mêmes lieux de travail à de nouveaux recrutements dans les catégories
professionnelles des travailleurs concernés par la compression d’effectifs ». La suite de l’article 72 sus
indiqué de la loi 90-11 du 21/04/1990 indique que : « … cette indemnité est due à raison d’un mois
par année de travail au sein de l’organisme employeur dans la limite de quinze (15) mois après
épuisement du droit au congé annuel rémunéré. Le montant de cette indemnité est calculé sur la
base de la moyenne mensuelle la plus avantageuse des rémunérations perçues durant les trois
dernières années de travail ».
161
L’article 114 de la loi 90-11 du 21/04/1990 a définit la convention collective comme suit : « la
convention collective est un accord écrit sur l’ensemble des conditions d’emploi et de travail pour une
ou plusieurs catégories professionnelles. L’accord collectif est un accord écrit dont l’objet traite d’un
ou des aspects déterminés des conditions d’emploi et de travail pour une ou plusieurs catégories
socioprofessionnelles de cet ensemble. Il peut constituer un avenant à la convention collective. Les
conventions et accords collectifs sont conclus au sein d’un même organisme employeur entre
l’employeur entre l’employeur et les représentants syndicaux des travailleurs. Ils sont également
conclus entre un groupe d’employeurs ou une ou plusieurs organisations syndicales d’employeurs
représentatives d’une part, et une ou plusieurs organisations syndicales représentatives des
travailleurs d’autre part. La représentativité des parties à la négociation est déterminée dans les
conditions fixées par la loi ».

110
Si la convention ou l’accord de la société absorbante est plus favorable que celui de
l’absorbée, le premier est maintenu ; au cas contraire, le deuxième est maintenu. Dans
cette dernière situation, les salariés de l’absorbée bénéficient, mais pas pour
longtemps, juste pour une année162 ; puis ils seront soumis à celle de l’absorbante. La
même solution trouve à s’appliquer au cas où la société absorbante ou nouvelle n’est
soumise à aucune convention collective. (Art L132-8 al 7 du code de travail français).
Similaire à ce sens, l’article 62 du code du travail Algérien dispose que « le contrat de
travail est modifié lorsque la loi, la réglementation, les conventions ou accords
collectifs énoncent des règles plus favorables aux travailleurs que celles qui y sont
stipulées ».

Toutefois, en cas de divergence des deux représentants, ceux de l’absorbante


négocient avec les représentants des salariés pour conclure un nouvel accord, et ce,
postérieurement à l’opération de fusion.

c) Effets de la fusion sur les organes de représentation du personnel :

A ce point, la question est posée chez la société absorbée et chez la société


absorbante.

Dans la mesure où l’absorbée disparait, les organes de représentation du personnel


n’ont plus lieu d’être et le mandat des représentants prend fin à la date de la
réalisation de l’opération de fusion. 163

Le principe du maintien des mandats jusqu’à leur terme n’est pas incompatible avec
un ajustement de la date du terme du mandat dès lors que cet ajustement est de nature
à faire coïncider le terme du mandat avec l’échéance normale des élections au sein de
la société absorbante.164

Chez la société absorbante, la fusion entraine une augmentation d’effectifs ; qui peut
déboucher sur une modification des modalités de représentation du personnel.165

162
Martial CHADEFAUX, op.cit. ; §236.
163
Dans ce sens, l’article 95 de la loi 90-11 du 21/04/1990 a instauré ce qui suit : « lorsque l’organisme
employeur regroupe plus de cent cinquante (150) travailleurs et lorsqu’il existe en son sein un conseil
d’administration ou de surveillance, le comité de participation désigne parmi ses membres ou en
dehors d’eux des administrateurs chargés de représenter les travailleurs au sein dudit conseil
conformément à la législation en vigueur ».
164
Article 98 du code de travail algérien.
165
L’article 99 de la loi 90-11 du 21/04/1990, indique que : « le nombre des délégués du personnel est
fixé comme suit :

111
Selon l’auteur Martial CHADEFAUX, la fusion absorption s’accompagne d’un effet
de seuil ; qui peut conduire la société absorbante à franchir (passer au-delà des
obstacles), du fait de l’opération, un certain nombre de seuils significatifs au regard
du droit de travail, et plus particulièrement de la représentation du personnel. A partir
de 1000 salariés, une commission économique est créée au sein du comité
d’entreprise et un local est mis à la disposition pour chaque section syndicale. En droit
algérien et en fin de l’article 99 du code de travail est stipulé que « …au-delà de 1000
travailleurs il sera décomposé un (01) délégué supplémentaire par tranche de 500
travailleurs. ». Donc, on conclue que le cas de fusion de sociétés n’est pas prévu.

IV. Les effets de la fusion à l’égard des tiers :

Dans la plupart des cas, la loi sur les sociétés commerciales leur a réservé un droit
d’information sur l’opération de fusion. Aussi, elle leur a instauré un mécanisme de
protection des effets négatifs pouvant surgir à leur encontre. Ces dispositions
s’adressent aux créanciers, ordinaires ou obligataires et chirographaires aussi, aux
bailleurs et également aux concurrents des entreprises participant à l’opération de
fusion.

a) Effets à l’égard des créanciers :

La nécessité fait loi ! Le législateur algérien, dans la section de fusion, n’a pas omis
les créanciers ; mais, il ne leur a pas donnés une satisfaisante part ; l’article 756 du
code de commerce stipule : « la société est débitrice des créanciers de la société
absorbée au lieu et place de celle-ci, sans que cette substitution emporte novation à
leur égard. Les créanciers des sociétés participant à l’opération de fusion et dont la
créance est antérieure à la publicité donnée au projet de fusion, peuvent former
opposition à celle-ci dans le délai de 30 jours à compter de l’insertion prescrite par
l’article 748. Une décision de justice rejette l’opposition ou ordonne, soit le
remboursement des créances, soit la constitution de garanties si la société absorbante
en offre et si elles sont jugées suffisantes. A défaut de remboursement des créances ou
de constitution des garanties ordonnées, la fusion est inopposable à ce créancier.
L’opposition formée par un créancier n’a pas pour effet d’interdire la poursuite des

- De 20 à 50 travailleurs 1 délégué,
- De 51 à 150 travailleurs 2 délégués,
- De 151 à 400 travailleurs 4 délégués,
- De 401 à 1000 travailleurs 6 délégués,
Au-delà de 1000 travailleurs il sera décompté un (1) délégué supplémentaire par tranche de 500
travailleurs ».

112
opérations de fusion. Les dispositions du présent article ne mettent pas obstacle à
l’application des conventions autorisant le créancier à exiger le remboursement
immédiat de sa créance en cas de fusion de la société débitrice avec une autre société
». En vertu de ces dispositions, fusionner ne met pas fins à tout contrats des sociétés
qui disparaissent, cela veut dire que les créanciers demeurent confiants.

A ce stade, il m’est judicieux d’évoquer les cas des créanciers obligataires et ceux non
obligataires.

 Les effets à l’égard des créanciers non obligataires :

Du fait de la fusion, et comme cité ci-dessus, la société absorbante est débitrice des
créanciers non obligataires de la société absorbée, au lieu et place de celle-ci.166

Le dispositif le plus efficace pour protéger les créanciers non obligataires demeure
cependant le droit d’opposition dont ils bénéficient.167

Le droit d’opposition est attribué aux créanciers non obligataires de toutes les sociétés
qui participent à l’opération de fusion et dont la créance est antérieure à la publicité
donnée au projet de fusion.168 L’opposition n’est recevable que s’il s’agit d’une
créance de somme d’argent et que cette créance est certaine, liquide et exigible avant
la publicité donnée au projet de fusion, et le droit d’opposition doit être exercé dans
un délai de trente jours, à compter de la date de l’insertion. 169

L’exercice du droit d’opposition n’a pas pour effet de mettre un coup d’arrêt au
processus de fusion qui continue à se dérouler normalement.

Selon le législateur algérien, et comme sus-indiqué dans les plis de l’article 756 du
code de commerce, le président du tribunal statue sur cette opposition et peut (comme
en France)170 :

 Rejeter l’opposition,
 Ordonner le remboursement immédiat de la créance,

166
Cette substitution s’opère de la même façon lorsque la fusion a lieu, par voie de création de
société nouvelle.
167
Martial CHADEFAUX, op.cit. ; §255.
168
Article 748 du code de commerce algérien.
169
L’article 756 du code de commerce algérien stipule que « Les créanciers des sociétés participant à
l’opération de fusion et dont la créance est antérieure à la publicité donnée au projet de fusion,
peuvent former opposition à celle-ci dans le délai de 30 jours à compter de l’insertion prescrite par
l’article 748 ».
170
Article L236-14 du code de commerce français.

113
 Ordonner la constitution de garanties au profit des créanciers, si la société absorbante
peut offrir de telles garanties et si celles-ci sont jugées suffisantes.

Dans l’hypothèse où, contrairement à la décision du président du tribunal, la créance


ne serait pas remboursée ou les garanties ne seraient pas constituées, la fusion serait
inopposable au(x) créancier(s) concerné(s).

Le sort des cautions en cas de fusion :


La question se pose de savoir si l’opération de fusion emporte la transmission des
garanties. En principe, les garanties doivent suivre le sort de la dette garantie. Il faut
rappeler que la fusion entraine la substitution de débiteur mais n’entraine pas novation
de la créance. 171

Par voie de conséquence, l’engagement de caution qui avait été contracté au titre de
dettes de la société absorbée ne disparait pas avec l’opération de fusion, et la caution
est tenue dans la société absorbante.

 Les effets à l’égard des créanciers obligataires :

Ils bénéficient d’un mécanisme de protection dont le contenu varie en fonction de la


nature des obligations détenues : obligations ordinaires, obligations convertibles ou
échangeables.

- Les règles applicables en présence d’obligations ordinaires :

Les mécanismes de protection diffèrent selon le cas, s’il s’agit d’une société absorbée
ou une société absorbante.

►Chez l’absorbante, la protection des obligataires dispose d’une option. Elle peut
consulter les obligataires sur le projet, ou s’abstenir de les consulter mais à la
condition de leur proposer le remboursement de leurs obligations172. Le législateur
commercial algérien le stipule ainsi comme indiqué précédemment dans l’article 756
du code de commerce.

- Après réunion de ses obligataires en assemblée spéciale pour statuer sur l’opération de
fusion, ils peuvent refuser le projet de fusion. Au cas d’approbation, les obligataires
deviendront obligataires de la société issue de la fusion. Au cas de refus, les

171
Martial CHADEFAUX, op.cit. p.100 encadré.
172
Article L236-13 du code de commerce français.

114
représentants de l’absorbée ont deux solutions qui sont, ou bien de s’abstenir et se
conformer à la décision des obligataires, ou de passer outre et réaliser l’opération.
Cette dernière solution, doit être annoncée au journal des affaires légales, dans lequel,
la société a annoncé la convocation de ses obligataires173 à l’AG.
- Le deuxième cas, de non-consultation des obligataires, la société absorbée n’est pas
tenue de les consulter avant la réalisation de l’opération de fusion. L’absorbée
propose aux obligataires le remboursement de leurs titres sur simple demande de leur
part. l’offre de remboursement doit faire l’objet de publicité au BOAL, comme stipulé
dans l’article 756 du code de commerce algérien et l’article L236-13 du code de
commerce français, deux fois au moins dix jours entre eux ; et s’il s’agit des
obligations nominatives, il est adressé aux porteurs des lettres simples ou
recommandées.174 Pour exécuter les remboursements, la société absorbante devient
débitrice des obligataires de l’absorbée. Ces derniers disposent d’un délai de trois
mois pour adresser leurs demandes, ce délai se décompte à partir de la date de la
dernière publicité relative à l’offre, ou, de la date d’envoi de lettre aux titulaires des
obligations nominatives.
- Selon le code de commerce français, les obligataires qui passent de ce délai, restent en
qualité d’obligataires de la société absorbante.175

► Chez la société absorbée, la protection des obligataires est plus simple.

En premier lieu, le projet n’est pas à être soumis à approbation de l’assemblée des
obligataires. Mais cela n’interdit pas à ces derniers de s’opposer au projet de fusion.
Par conséquence, le tribunal peut ordonner le remboursement de l’emprunt
obligataire, devant la charge financière qu’une telle décision ferait peser sur
l’absorbante. Certains auteurs, préconisent avec justesse de consulter les obligataires,
malgré la dispense légale, s’il existe un risque réel d’opposition Néanmoins, il est
stipulé, comme suscité, que les obligataires de toutes les sociétés participant à
l’opération sont consultés.176

 Les règles applicables en présence d’obligations convertibles en actions :

173
Après avoir passé outre le refus des obligataires du projet de la fusion, ces derniers peuvent, dans
un délai d’un mois se comptant du jour de l’insertion au journal l’approbation du projet de la fusion,
formuler opposition au président du tribunal.
174
Selon Martial CHADEFAUX, si toutes les obligations sont nominatives, les mesures d’insertion au
BOAL et dans un journal d’annonces légales sont facultatives.
175
Dans l’article L236-13 du code de commerce français.
176
Martial CHADEFAUX, « Les fusions de sociétés » régime juridique et fiscal, 4eme édition 2003 ;
p102.

115
Ceci pose un problème à double tranchant, qui est non seulement la protection des
obligataires mais aussi la conversion des obligations postérieurement à la réalisation
de l’opération de fusion.

La décision de fusion, dans ce cas, doit être soumise à l’approbation de l’AGEX des
obligataires. Au cas de non consultation de ces derniers, ceci peut entrainer la nullité
de l’opération. Les dirigeants des sociétés ne disposent pas de la faculté de proposer
aux obligataires le remboursement de leurs titres.

Des difficultés sont ainsi susceptibles d’apparaitre si l’assemblée d’obligataires décide


de repousser le projet de fusion, ou si l’assemblée des obligataires n’a pu valablement
délibérer faute du quorum requis.

En pratique, les obligations peuvent être converties en actions de la société absorbante


ou nouvelle.

Les bases de conversion qui avaient été arrêtées chez l’absorbée doivent être
modifiées afin de tenir compte de la parité d’échange entre actions de la société
absorbée et actions de la société absorbante ou nouvelle.177 Ceci est très logique, car
les paramètres d’une société différent de ceux d’un ensemble, de ce fait, la conversion
change.

Pour la réalisation de la conversion, si l’obligataire peut prétendre à un nombre de


titres comportant une fraction formant rompu, cette fraction fait l’objet d’un
versement en espèce. Autre disposition, indique que dans la mesure où la société
absorbante doit émettre des actions en vue d’assurer la conversion des obligations qui
seront présentées, les actionnaires de cette société doivent renoncer en assemblée
générale à leur droit préférentiel de souscription, que le législateur algérien a prévu
dans les lignes de l’article 694 du code de commerce. Cette renonciation s’effectuera
généralement à l’occasion de l’assemblée qui doit statuer sur l’opération de fusion.
Cette décision s’appuiera sur un rapport du conseil d’administration ou du directoire
selon le cas ainsi que sur un rapport des commissaires aux comptes et des
commissaires à la fusion dans lequel ces derniers exprimeront leur avis sur les bases
de conversion.

 Les règles applicables en présence d’obligations échangeables en actions :

177
Ibid. p104.

116
Comme d’autres, cette situation, l’opération de fusion doit être soumise à
l’approbation de l’AGEX des obligataires de ce type d’actions. Là aussi, la non-
consultation entraine la nullité de l’opération. Le refus178 d’approbation de
l’assemblée bloque la poursuite, et empêche de passer outre ce refus.

Si l’assemblée approuve le projet de fusion, les obligations seront échangées contre


des actions de la société absorbante ou nouvelle, actions qui auront été remises
préalablement aux tiers qui se sont obligés à assurer l’échange179.

Ensuite, du fait de la fusion, de nouvelles bases d’échange doivent être déterminées en


corrigeant le rapport d’échange fixé par le contrat d’émission, et ce, afin de prendre en
considération la parité qui existe entre actions de la société émettrice et actions de la
société absorbante ou nouvelle. Les contraintes qui pèsent sur la société ayant émis
des obligations convertibles se trouvent transférées sur la société issue de l’opération
de fusion (absorbante ou nouvelle).

 Les règles applicables en présence des obligations avec bons de souscription en


action :

Dans ce cas, et au regard de ce type d’obligations, la fusion a un caractère


intercalaire ; c’est dire :

Si la société absorbée a émis des obligations avec des bons de souscription en actions,
les bons peuvent souscrire des actions de l’absorbante (ou nouvelle).

Il faut procéder à la modification du nombre des actions pour bien définir la parité.

La société absorbante doit réunir l’AG pour statuer sur la renonciation des droits
préférentiels de souscripteur au profit des titulaires des bons.

- La fusion et les titres participatifs :

Ces titres sont réservés aux sociétés par actions appartenant au secteur public, et aux
coopératives (dans les articles L228-36 et L228-37 du code de commerce français).
Ces titres ne sont pas de véritables obligations, ni de véritables parts de capital ;
remboursables qu’en cas de liquidation ou à l’initiative de la société dans un délai de
5 ans (en droit algérien) et 7 ans (en droit français). Ils ont une rémunération qui

178
La société ne peut, en aucun cas, proposer à ces obligataires le remboursement de leurs titres.
Cette possibilité est réservée aux obligations ordinaires. (art 756 du code de commerce algérien)
179
L’article L225-175 sur ce point.

117
comporte une partie fixe et une partie variable qui se calcule en fonction de résultat.
Les dispositions applicables aux obligations sont applicables à ce type de titres. 180

 Les effets de la fusion à l’égard des bailleurs :

Les effets de la fusion sur la situation des bailleurs de locaux n’appellent de


remarques particulières que pour les baux qui sont consentis à la société absorbée.

Dans la société absorbante, la situation n’évolue pas, car le locataire reste le même.
Parce qu’elle ne disparait pas du fait d’une fusion-absorption.

Dans la société absorbée, la situation diffère. La société absorbante devient locataire


au lieu et place de la société absorbée.

Ajoutant à ce terme, que la fusion s’impose au bailleur, même si le bail contient une
clause prévoyant la résiliation en cas de fusion.

Le bailleur de la société absorbée dispose des mêmes droits que les autres créanciers,
mais pas davantage. Il dispose des mesures de protection ouvertes aux créanciers,
avec l’exercice du droit d’opposition.

L’article 757 du code de commerce stipule en cette matière que : « les bailleurs des
locaux loués aux sociétés absorbées ou scindées, peuvent également former
opposition à la fusion ou à la scission dans le délai fixé à l’article 736 al 2181 ».

Section 02 : Effets d’ordre juridico économique

Les effets de la fusion en général se résument comme suit :

A l’égard de la société absorbée :

- Effet principal : Disparition de la société absorbée : la fusion entraine la dissolution de


la société absorbée qui disparait après avoir transmis l’universalité de ses biens à la
société absorbante. Cette disparition n’est pas toujours immédiate182 même si en
principe la dissolution provoquée par une opération de fusion n’est pas suivie d’une
liquidation, celle-ci étant rendue inutile par le caractère universel de la transmission
des biens. On ne saurait donc appliquer le principe de la survie de la personnalité
180
Martial CHADEFAUX, op.cit. p106 encadré.
181
L’article 736 al 2 stipule que : « Si pour couvrir une nullité, une assemblée doit être convoquée ou
une consultation des associée effectuée, et s’il est justifié d’une convocation régulière de cette
assemblée ou de l’envoi aux associés du texte des projets de décision, accompagné des documents
qui doivent leur être communiqués, le tribunal accorde, par jugement, le délai nécessaire pour que les
associés puissent prendre une décision ».
182
Yves GUYON « Droit des affaires, tome 01, droit commercial général et sociétés », 7eme édition,
p639

118
morale pour les besoins de la liquidation. Cependant, dans des hypothèses assez
exceptionnelles, la fusion ne met pas entièrement fin à l’existence de la société
absorbée.

A l’égard de la société absorbante :

- Effet principal : Transmission du patrimoine : l’effet principal est la transmission du


patrimoine de la société absorbée à la société absorbante, dans l’état où il se trouve au
moment de la fusion. Ladite transmission s’opère de manière universelle183. On
pourrait donc dire, même si la formule est plus imagée que techniquement exacte, que
la société absorbante succède à la société absorbée comme lorsque l’héritier succède
au défunt. On dit que le transfert se fait « uno actu » et de plein droit.

En détail on a pour effets les suivants :

I. Les effets de la fusion sur le marché :

Les opérations de fusion ont pour effet, la réduction du nombre d’entreprises, et


réalisent une concentration d’activité. Or, si une telle concentration s’effectue entre
des entreprises qui opèrent sur un même marché, le principe de la libre concurrence
peut s’en trouver affecté. Il convient donc de s’assurer qu’une telle opération n’est pas
contraire aux dispositions qui règlementent le droit de la concurrence.

 Les dispositions qui s’appliquent aux contrôles des concentrations :

Ces dispositions ont été prévues par l’ordonnance n° 03-03 du 19/07/2003 relative à la
concurrence, qui définit l’opération de concentration comme étant réalisée lorsque :

«1- deux ou plusieurs entreprises antérieurement indépendantes fusionnent ;

2- une ou plusieurs personnes physiques détenant déjà le contrôle d’une entreprise au


moins, ou bien, une ou plusieurs entreprises, acquièrent directement ou indirectement,
que ce soit par prise de participations au capital ou achat d’éléments d’actifs, contrat
ou par tout autre moyen, le contrôle de l’ensemble ou de partie d’une ou de plusieurs
entreprises ;

3- la création d’une entreprise commune accomplissant, d’une manière durable, toutes


les fonctions d’une entité économique autonome »184.

Pour préserver l’intérêt du consommateur pouvant être affecté du fait de la


concentration d’entreprise, le législateur a clairement défini un seuil protectif, ainsi il

183
Ibid. p641.
184
Article 15 de la loi 03-03 du 19/07/2003 relative à la concurrence.

119
stipule dans l’article 17 de la loi 03-03 relative à la concurrence que : « les
concentrations qui sont de nature à porter atteinte à la concurrence en renforçant
notamment la position dominante d’une entreprise dans un marché, doivent être
soumises par leurs auteurs au Conseil de la concurrence qui prend une décision dans
un délai de trois (3) mois »185. Les dispositions de cet article (17) s’appliquent à
chaque fois que la concentration vise à réaliser un seuil de plus de 40% des ventes ou
achats effectués sur un marché. 186

La contribution au progrès économique s’apprécie en tenant compte de la


compétitivité des entreprises concernées au regard de la concurrence187. A cet effet, le
contrôle est impératif.

 Les modalités de contrôle des concentrations :

Le conseil de la concurrence, peut, après avis du ministre chargé du commerce,


autoriser ou rejeter, par décision motivée, la concentration.

L’autorisation du conseil de la concurrence peut être assortie de prescriptions de


nature à atténuer les effets de la concentration sur la concurrence.

Les entreprises parties à la concentration peuvent d’elles-mêmes souscrire des


engagements destinés à atténuer les effets de la concentration sur la concurrence.

La décision de rejet de la concentration peut faire l’objet d’un recours devant le


conseil d’état.

Pendant la durée requise pour la décision du conseil de la concurrence, les auteurs de


l’opération de concentration ne peuvent prendre aucune mesure rendant la
concentration irréversible.

Ceci veut dire que sans l’autorisation du conseil de concurrence, toute procédure
tranchant sur la concentration est nulle et de nul effet ; sauf évidemment, lorsque
l’intérêt général le justifie, le gouvernement peut, sur rapport du ministre chargé du
commerce et le ministre dont relève le secteur concerné par la concentration, autoriser
d’office ou à la demande des parties concernées, la réalisation d’une concentration

185
Ibid. Art 17.
186
Ibid. Art 18.
187
Yanick DINH, « Les fusions scissions et apports partiels d’actif ; aspects comptables, juridiques et
fiscaux » de, éd ESKA ; p43.

120
rejetée par le conseil de la concurrence. Le contrevenant à ces dispositions ne peut
échapper aux sanctions pénales.

 Les sanctions relatives aux pratiques restrictives et des concentrations :

Les pratiques restrictives, telles que visées à l’article 14 …, sont sanctionnées par une
amende ne dépassant pas 07% du montant du chiffre d’affaires hors taxes réalisé en
Algérie au cours du dernier exercice clos. Si le contrevenant est une personne
physique ou morale, ou une organisation professionnelle n’ayant pas de chiffre
d’affaires propre, le maximum de l’amende est de trois millions (3.000.000) de
dinars.188

Est punie d’une amende de deux millions (2.000.000) de dinars, toute personne
physique qui aura pris part personnellement et frauduleusement à l’organisation et la
mise en œuvre de pratiques restrictives telles que définies par la présente
ordonnance.189

Si les injonctions ou les mesures provisoires prévues aux articles 45 et 46 ci- dessus
ne sont pas respectées dans les délais fixés, le Conseil de la concurrence peut
prononcer des astreintes à raison d’un montant de cent mille (100.000) dinars par jour
de retard.190

Le Conseil de la concurrence peut décider, sur rapport du rapporteur, d’une amende


d’un montant maximum de cinq cent mille (500.000) dinars contre les entreprises qui,
délibérément ou par négligence, fournissent un renseignement inexact ou incomplet à
une demande de renseignement conformément aux dispositions de l’article 51 ci-
dessus, ou ne fournissent pas le renseignement demandé dans les délais fixés par le
rapporteur.

Le Conseil peut en outre décider d’une astreinte de cinquante mille (50.000) dinars
par jour de retard.191

Le Conseil de la concurrence peut décider de réduire le montant de l’amende ou ne


pas prononcer d’amende contre les entreprises qui, au cours de l’instruction de
l’affaire les concernant, reconnaissent les infractions qui leur sont reprochées,

188
Article56 de la loi 03-03 du 19/07/2003 relative à la concurrence.
189
Ibid. Article57
190
Ibid. Article 58
191
Ibid. Article 59

121
collaborent à l’accélération de celle-ci et s’engagent à ne plus commettre d’infractions
liées à l’application des dispositions de la présente ordonnance.

Les dispositions de l’alinéa 1 ci-dessus ne sont pas applicables en cas de récidive


quelle que soit la nature de l’infraction commise.192

Les opérations de concentration, soumises aux dispositions de l’article 17 … et


réalisées sans autorisation du Conseil de la concurrence, sont punies d’une sanction
pécuniaire pouvant aller jusqu’à 7% du chiffre d’affaires hors taxes réalisé en Algérie,
durant le dernier exercice clos, pour chaque entreprise partie à la concentration ou de
l’entreprise résultant de la concentration.193

En cas de non-respect des prescriptions ou engagements mentionnés à l’article 19…,


le Conseil de la concurrence peut décider une sanction pécuniaire pouvant aller
jusqu’à 5% du chiffre d’affaires hors taxes réalisé en Algérie durant le dernier
exercice clos de chaque entreprise partie à la concentration, ou de l’entreprise
résultant de la concentration.194

II. Les effets de la fusion sur les marques et brevets :

Certaines formalités particulières doivent être respectées lorsque parmi les biens
compris dans l’apport réalisé à l’occasion de la fusion figurent des marques, brevets
ou certains immeubles.

a) L’apport de marques :

Si une marque est comprise dans le patrimoine transmis à l’occasion de la fusion, il


y’a lieu de procéder à une inscription au registre national des marques et cela
indépendamment des formalités spécifiques à l’opération de fusion.

Ainsi, l’ordonnance n°03-06 du 19/07/2003 relative à la protection des marques


stipule que : « La transmission ou la mise en gage de la marque déposée ou
enregistrée au sens de l’article 14195 … doit, à peine de nullité, être établie par écrit et
signée par les parties concernées, conformément à la loi régissant l’acte.

192
Ibid. Article 60
193
Ibid. Article 61
194
Ibid. Article 62
195
Art.14 de la loi 03-03 dispose que : - Les droits conférés par la demande d’enregistrement ou par la
marque peuvent, indépendamment du transfert de tout ou partie de l’entreprise, être transmis, en
totalité ou en partie ou être mis en gage.

122
La transmission par fusion d’entreprises ou toute autre forme de succession est
validée par tout document établissant cette transmission, conformément à la
législation régissant la transmission. »

- Les sanctions :

« Les faits antérieurs à la publication de l’enregistrement de la marque ne peuvent être


considérés comme ayant porté atteinte aux droits qui y sont attachés.

Cependant, pourront être constatés et poursuivis, les faits postérieurs à la notification


faite au présumé contrefacteur d’une copie de l’enregistrement de la marque »196.

b) L’apport de brevets :

Comme abordé en matière de marques ; « Les droits découlant d’une demande de


brevet ou d’un brevet d’invention et /ou des certificats d’addition éventuels qui s’y
rattachent, sont transmissibles en totalité ou en partie.

Les actes comportant soit transmission de propriété, soit concession de droit


d’exploitation ou cessation de ce droit, soit gage ou mainlevée de gage relativement à
une demande de brevet ou à un brevet doivent être constatés par écrit conformément à
l’ordonnance régissant l’acte et inscrits au registre des brevets.

Les actes visés à l’alinéa ci-dessus ne sont opposables aux tiers qu’après cette
inscription »197

- Les sanctions :

Art.61 de l’ordonnance 03-07 du 19/07/2003 stipule dans ce sens que : « Tout acte au
sens de l’article 56198 ci-dessus, commis sciemment, constitue un délit de contrefaçon.

La transmission est nulle si elle a pour effet d’induire en erreur le public ou les milieux commerciaux,
particulièrement quant à la nature, la provenance, le mode de fabrication, les caractéristiques ou
l’aptitude à l’emploi des produits ou services auxquels s’applique la marque.
196
Article 27 de l’ordonnance n°03-06 du 19/07/2003 relatives aux protections des marques.
197
L’article 36 de l’ordonnance n°03-07 du 19/07/2003 relative aux protections des brevets
d’invention.
198
Sous réserve des articles 12 et 14 (Art.12.- Les droits découlant d’un brevet d’invention ne
s’étendent qu’aux actes accomplis à des fins industrielles ou commerciales.
Ces droits ne s’étendent pas :
• 1° aux actes accomplis aux seules fins de la recherche scientifique ;
• 2° aux actes concernant le produit couvert par ce brevet après que le produit ait été licitement mis
dans le commerce ;
• 3° à l’emploi de moyens brevetés à bord de navires, d’engins spatiaux ou d’engins de locomotion
aérienne ou terrestre étrangers qui pénètrent temporairement ou accidentellement dans les eaux,

123
Le délit de contrefaçon est puni d’un emprisonnement de six mois à deux ans et d’une
amende de 2.500.000 DA à 10.000.000 DA ou de l’une de ces deux peines
seulement ».

Section 03 : Effets d’ordre fiscal

Il est toujours rédhibitoire pour une société de participer à une opération de


restructuration sans connaitre les conséquences fiscales définitives de celle-ci.

I. Traitements fiscaux des opérations de fusion :

La fusion suscite le traitement fiscal lié à la transcription et la rémunération des


apports et la mise en œuvre des règles fiscales en matière de boni et mali de fusion.

A1- Les règles fiscales relatives à la transcription et à la rémunération des apports :

En termes de conséquences fiscales une distinction doit être faite entre la transcription
des apports et la rémunération de ceux-ci.

a- La transcription des apports :

Depuis l’an 2007199, lors d’opérations de fusion et opérations assimilées, les apports
sont évalués soit à la valeur comptable, soit à la valeur réelle en fonction de deux
critères : la situation de contrôle des sociétés au moment de l’opération et le sens de
l’opération. Il en résulte qu’à une situation donnée correspond une seule valorisation.

En matière fiscale, les éléments d’actif immobilisé tout comme les autres éléments du
patrimoine apportés doivent en principe être évalués à leur valeur réelle à la date de
l’opération. Il peut donc exister une distorsion entre la transcription comptable et la
position fiscale. Dans ce cas, c'est-à-dire lorsque l’ensemble des apports doit être
transcrit en comptabilité en prenant appui sur la valeur comptable, ces mêmes valeurs
sont admises du point de vue fiscal, à ajouter :

dans l’espace aérien ou sur le territoire national.) Et (Art.14.- Celui qui, de bonne foi, à la date de
dépôt d’une demande de brevet d’invention ou à la date d’une priorité valablement revendiquée :
• 1° fabriquait le produit ou employait le procédé objet de l’invention protégée par le brevet ;
• 2° avait fait des préparatifs sérieux en vue d’une telle fabrication ou d’un tel emploi, aura, malgré
l’existence dudit brevet d’invention, le droit de continuer son activité.
Le droit de cet utilisateur antérieur ne peut être transféré ou dévolu qu’avec l’entreprise ou la société
ou la partie de l’entreprise ou de la société dans laquelle ont eu lieu l’utilisation ou les préparatifs en
vue de l’utilisation) ci-dessus, constitue une atteinte aux droits découlant d’un brevet d’invention,
tout acte visé à l’article 11 ci-dessus accompli sans l’accord de son titulaire.
199
La date de promulgation de la loi 07/11 du 25/11/2007 afférente au système comptable financier

124
- Que les apports soient et demeurent soumis, au regard de l’IBS ;
- Que la société bénéficiaire des apports prenne à son bilan les écritures comptables de
la société apporteuse (valeur d’origine, amortissements, dépréciations) et qu’elle
continue de calculer les dotations aux amortissements à partir de la valeur d’origine
qu’avaient les biens dans les écritures de la société apporteuse.
b- La rémunération des apports :

D’une manière générale, pour le régime fiscal des fusions on peut constater que la
valeur réelle des titres émis en rémunération est inférieure à la valeur réelle de
l’apport. Dans ce cas, la société apporteuse doit constater, à concurrence de la
différence, un produit taxable dans les conditions de droit commun correspondant à la
libéralité consentie.

Ceci veut dire qu’il ne sera pas tiré de conséquences fiscales en matière d’IBS d’une
rémunération calculée sur la base de la valeur de l’actif net comptable au regard des
sociétés apporteuses et bénéficiaires des apports qui placent régulièrement leur
opération d’apport partiel d’actifs.

A2- Le traitement fiscal du boni et du mali de fusion :

Les bonis et malis de fusion, s’appliquent globalement aux fusions-absorption entre


des sociétés liées ; alors que la prime de fusion concerne plus particulièrement le cas
des opérations intervenant entre des sociétés indépendantes.

Dans les opérations de fusion entre entreprises liées, les bonis et malis de fusion,
résultent, de l’annulation des titres de la société absorbée. En cas de différence
positive, l’écart est appelé « boni » ; dans le cas contraire, on parlera du « mali » avec
distinction entre le mali dit technique, lié généralement à des opérations réalisées aux
valeurs comptables, et le vrai mali représentatif d’une véritable perte de valeur de
l’absorbée.

a- Le régime fiscal du boni de fusion :

Comme indiqué ci-dessus, le boni de fusion correspond à un excédent de valeur de


l’actif reçu de l’absorbée par rapport à la valeur nette des titres détenus par la société
absorbante. 200

200
Éric TORT, « L’essentiel des fusions et acquisitions », les carrés, GUALINO LEXTENSO éd 2010 ; p 31.

125
Les plus-values éventuellement dégagées par la société absorbante lors de
l’annulation des actions ou parts qui correspondent à ses droits dans la société
absorbée est :

- Exonérée si l’opération est placée sous le régime fiscal des fusions, la quote-part de la
plus-value exonérée comptabilisée dans le résultat financier doit faire l’objet d’une
déduction extracomptable ;
- Imposable dans le cas contraire suivant le régime des plus-values à long terme si les
titres annulés sont des titres de participation détenus depuis longtemps, et au taux de
droit commun dans les autres cas.
b- Le régime fiscal du mali de fusion :

Il convient ici de distinguer le traitement fiscal du vrai mali du traitement fiscal du


mali technique.

1- Le traitement fiscal du vrai mali de fusion :

Au-delà du mali technique, le solde résiduel éventuel constitue le vrai mali traduisant
une perte de valeur de la société absorbée, ou plus exactement « un complément de
dépréciation de la participation détenue dans la société absorbée »201

Il est nécessaire de distinguer le cas où la société absorbée détient un actif net positif
de celui où la société absorbée détient un actif net négatif.

 Le cas où l’absorbée présente un actif net positif :

Le vrai mali est une moins-value à long terme si les titres sont des titres de
participation détenus depuis longtemps et une perte déductible dans les conditions de
droit commun dans le cas contraire.

Si les titres ont fait l’objet d’une dépréciation, celle-ci ne fait pas l’objet d’une reprise
comptable. Il convient alors de procéder à un traitement extracomptable lié à la
différence de traitement fiscal entre la provision pour dépréciation et la moins-value
sur les titres : l’annulation de la provision pour dépréciation doit être soumise au
régime des plus-values à long terme et le mali doit être déduit de résultat fiscal soumis
au taux normal.

201
Ibid. p 36.

126
 Le cas où l’absorbée présente un actif net négatif :

La perte sur les titres est admise, s’il s’agit d’une dissolution par confusion de
patrimoine, la charge correspondante n’est pas fiscalement déductible, que l’opération
soit ou non placée sous le régime spécial des fusions.

2- Le traitement fiscal du mali technique :

Le mali technique correspond « à hauteur de la participation antérieurement détenue


aux plus-values latentes sur éléments d’actifs comptabilisés ou non dans les comptes
de l’absorbée déduction faite des passifs non comptabilisés en l’absence d’obligation
comptable dans les comptes de l’absorbée »202

Il convient de distinguer le cas d’une opération placée sous le régime fiscal des
fusions de celle placée sous le régime de droit commun.

 Le cas d’une opération placée sous le régime fiscal des fusions :

L’inscription à l’actif de la société absorbante du mali technique de fusion consécutif


à l’annulation des titres de la société absorbée donne lieu à une déduction fiscale
ultérieure. Cette déductibilité se justifie par le fait que ce mali technique est
représentatif de tout ou partie des plus-values et profits latents existant chez la société
absorbée, lesquels font l’objet d’une imposition lors de l’apport.

La constatation d’une dépréciation sur le mali d’une charge correspondant à tout ou


partie de la quote-part de mali affectée à un sous-jacent lors de la cession de cet actif
sous-jacent ne doit entrainer par conséquent aucune diminution du résultat imposable.

 Le cas d’une opération placée sous le régime de droit commun :

La société absorbée ou confondue doit être imposée sur les plus-values et profits
latents existants à la date de l’opération selon le régime de droit commun.

Dès lors que le mali technique est représentatif de tout ou partie de ces plus-values ou
profits latents, les charges constatées sous forme de dépréciation du mali ou lors de sa
sortie du bilan sont déductibles sous condition de suivi du régime des sous-jacents qui
le composent.

202
Ibid. p 33.

127
Par exemple, si la dépréciation sur des immeubles porte pour partie sur une résidence
d’agrément, la déductibilité porte dans la limite de sa quote-part non affectée à la
résidence d’agrément, car, ce type de charge est visé par des exclusions expresses de
déductibilité fiscale.

La cession d’un élément d’actif auquel un mali technique a été affecté entraine
corrélativement la sortie de ce mali.

Seule la fraction de la plus-value fiscale du bien apporté non intégrée dans le calcul
du mali technique majore la valeur nette comptable de ce bien pour calculer son prix
de revient fiscal lors de la cession ultérieure par la société bénéficiaire de l’apport. 203

II. Les conséquences de l’adoption du régime fiscal des fusions :

Le fait de considérer économiquement dans le régime fiscal des fusions que la société
absorbée ou scindée poursuit son activité au sein de la société absorbante ou
bénéficiaire a pour conséquence une diminution du cout fiscal de l’opération, dont il
est possible de mesurer les conséquences au niveau de la société absorbée ainsi qu’au
niveau de la société absorbante.

B1- Les conséquences du régime fiscal des fusions pour la société absorbée :

Sous conditions déclaratives de produire dans les délais de la première publication de


la fusion dans un journal d’annonces légales sa déclaration de résultats et l’état de
suivi des plus-values en sursis d’imposition, la société absorbée est soumise à l’IBS
sur :

- Le bénéfice réalisé au cours de l’exercice de fusion (sous réserve de la rétroactivité) ;


- Les provisions devenues sans objet, c'est-à-dire celles qui ne sont pas reprises au bilan
de la société absorbante.

La société absorbée est par contre, exonérée d’IBS sur l’ensemble des plus-values
nettes afférentes aux éléments apportés, qu’il s’agisse de l’actif immobilisé apporté ou
des profits sur les éléments de l’actif circulant (stocks). Il est à noter, dans ce sens,
que les titres du portefeuille sont assimilés à des éléments de l’actif immobilisé, de
même que les droits afférents à des contrats de crédit-bail.

203
Elisabeth BERTIN, Christophe GODOWSKI, Redha KHELASSI, « Manuel comptabilité & audit » ; BERTI
éd ; p171 et s.

128
Enfin, lorsque l’apport des éléments amortissables fait apparaitre une moins-value
nette, cette moins-value peut, soit être imputée par la société absorbée, soit être
déduite par la société absorbante.

B2- Les conséquences du régime fiscal des fusions pour la société absorbante :

L’exonération d’IBS prévue pour la société absorbée n’est applicable qu’à la


condition que la société absorbante s’engage, dans l’acte d’apport, à respecter un
certain nombre d’obligations. A savoir :

- Reprendre au passif les provisions dont l’imputation est différée et la réserve de la


provision pour fluctuation des cours ;
- Se substituer à la société absorbée pour la réintégration des plus-values dont
l’imposition avait été différée chez l’absorbée ;
- Réintégrer les plus-values d’apport sur les éléments amortissables. Cette réintégration
est effectuée par part égale pour les constructions et les droits qui s’y rapportent et les
autres cas possibles. Enfin, si l’apport a porté sur des immobilisations décomposables,
il convient de prendre en compte, la durée moyenne pondérée d’amortissement
déterminée. Cette durée est calculée à partir de la durée d’amortissement fiscal de
chacun des composants et de la structure, pondérée en fonction de la valeur de chaque
composant dans la valeur totale de l’immobilisation ;
- Calculer les plus-values de cession ultérieures des actifs non amortissables. Ces plus-
values sont calculées par rapport à la valeur fiscale des éléments apportés, c'est-à-dire
de la valeur de ces biens au bilan de la société absorbée ;
- Inclure dans les résultats de l’exercice le profit correspondant à la différence entre la
valeur réelle des éléments inscrits au titre de l’actif circulant par la société absorbante
et la valeur qu’ils avaient dans le bilan de la société absorbée. La neutralisation des
profits sur éléments de l’actif circulant ne s’applique que dans les cas où la fusion est
aux valeurs réelles ;
- Produire un état de suivi des biens amortissables et non amortissables apportés. Cet
état de suivi demeure lors des exercices suivants, tant que subsistent au titre de cette
opération des éléments auxquelles est attaché un report d’imposition ;
- Produire un document (registre) des plus-values bénéficiant d’un report ou d’un sursis
d’imposition dégagé sur les éléments d’actif non amortissables.

129
La plus-value éventuellement dégagée par la société absorbante lors de l’annulation
des actions ou parts de son propre capital qu’elle reçoit ou qui correspond à ses droits
dans la société absorbée est également exonérée de l’IBS.

Le régime fiscal des fusions autorise le transfert sans limitation de plafond des déficits
de l’absorbée à l’absorbante. Le report déficitaire permettant à la société absorbante
de reporter sur ses propres résultats les déficits de la société apporteuse est soumis à
deux conditions :

- Elle doit être justifiée d’un point de vue économique et ne répondre qu’à des
motivations purement fiscales ;
- L’activité à l’origine des déficits, dont le transfert est demandé, est poursuivie pendant
un délai de cinq ans. A mon sens, cette condition est instaurée, en vue de récupérer les
déficits engendrés.

III. Effets inattendus de la fusion « la nullité » :

Les effets de la décision judiciaire prononçant la nullité d’une opération de fusion


doivent être envisagés sous deux aspects distincts.

A. Au plan de forme : il convient de noter que la décision judiciaire annulant l’opération


de fusion doit être publiée. Les modalités selon lesquelles doit s’effectuer cette
publication sont précisées par décret.
B. Au plan de fond : la décision judiciaire prononçant la nullité de la fusion demeure
sans effet sur les obligations nées à la charge ou au profit des sociétés auxquelles le
(ou les) patrimoine (s) est ou sont transmis à la date à laquelle prend effet la fusion et
la date de la publication de la décision annulant l’opération. En d’autres termes, et
selon Martial CHADEFAUX204, cela signifie que la décision judiciaire n’a pas pour
effet d’anéantir (exterminer) rétroactivement l’opération de fusion ; elle ne produit ses
effets que pour le futur. La société absorbante ne peut se prévaloir de la nullité de
l’opération pour refuser d’exécuter les engagements nés de la fusion et provenant du
ou des patrimoines qui lui ont été transmis.

Il s’agit donc, d’une mesure destinée à assurer la sécurité des tiers mais, pour plus
d’efficacité, le code de commerce français dans son article L235-11 souligne que les

204
Martial CHADEFAUX, « Les fusions de sociétés » régime juridique et fiscal, 4eme édition 2003 ;
p167.

130
sociétés ayant participé à la fusion sont solidairement responsables de l’exécution des
obligations à la charge de la société absorbante.

Conclusion du chapitre 02 :

La fusion acte de gestion stratégique autorisé par le législateur, et forme de


concentration et de consolidation d’actifs, permettant de réaliser les objectifs
notamment d’ordre économique et social, est suffisamment outillée juridiquement.
Les étapes de sa réalisation sont clairement définies. Ainsi, le contrat de fusion, tel
que défini dans l’article 747 du code de commerce, est suffisamment défini.

Néanmoins, la problématique liée à l’évaluation et la détermination des rapports


d’échange des droits sociaux persiste. A cet effet, les méthodes d’évaluation, bien
qu’elles sont superficiellement définies par la loi 07-11 du 25/11/2007, portant
système comptable financier, nécessitent d’être clairement définies pour aboutir à une
juste détermination de rapports d’échange des droits sociaux.

Et donc, l’amphibologie du droit des fusions de sociétés commerciales laisse


l’observateur perplexe. Quiconque examine l’état actuel de ce droit se trouve en effet
partagé entre deux impressions opposées : d’une part, la fusion parait encouragée,
d’autre part elle semble entravée ; car, à mon sens, et d’après ce qu’on a vu
précédemment, les textes régissant la fusion en tant que forme de restructuration et de
concentration contrôlée par l’État à travers notamment la loi ne sont point suffisant
pour rendre clair et simple la réalisation d’une telle opération dans un tissu
économique tel que le nôtre.

131
Chapitre 03 : étude de cas d’entreprises publiques
économiques en forme de sociétés par actions

« Une transaction réussie est avant


tout une transaction bien préparée par
l’ensemble des parties prenantes. »

132
Introduction du chapitre 03 :

Compte-tenu des questions développées ci-avant, le choix du cas retenu à l’étude a été
viré vers la fusion absorption de l’EBT. Tiaret par BATIOR205. Pour véhiculer cette
étude, nous nous proposons de développer ci-après, la présentation des deux
entreprises, les tenants et les aboutissants de la fusion en passant par les mécanismes
retenus pour réaliser l’opération pour finaliser par notre propre conclusion.

Ce chapitre sera développé en deux sections, la première sera consacrée à la fusion-


absorption de l’ « EBT » dissoute pour des raisons économiques, par « BATIOR »
qui ensuite a donné naissance à « BATTIA », et une autre opération de fusion
réalisée en 2014 par le même groupe en fait par la même SGP.

Définition de l’entreprise publique économique :

Généralement, les entreprises publiques se sont développées après les périodes de


crises ou au lendemain de la guerre pour résoudre des problèmes dominateurs,
conjoncturels. En Afrique, la création d’entreprises publiques a été encouragée par
des considérations d’indépendance économique à l’égard de la puissance
colonisatrice.
Les logiques publiques sont largement différentes et leurs situations sont diverses,
(anciennes économies socialistes, pays capitaliste, pays en voie de développement,
pays d’économie mixte…etc.). L’entreprise publique est une notion ambiguë, la
cohérence de sa définition a rarement préoccupé ses créateurs.

L’ordonnance n 01 04 du 20/08/2001, relative à l’organisation, la gestion et la


privatisation des entreprises publiques économiques, dispose que :

« Art 02 : les entreprises publiques économiques sont des SOCIETES


COMMERCIALES dans lesquelles l’état ou toute autre personne morale de droit
public détient directement ou indirectement la majorité du capital social. Elles sont
régies par le droit commun. »

« Les gestionnaires publics servent l’autorité politique en appliquant la loi car cette
dernière dicte leurs devoirs et obligations. Selon Lynn (1981), le management
traditionnel est orienté vers la performance économique telle qu’elle est déterminée
par les marchés, tant dis que le management public est orienté vers l’intérêt public tel
qu’il est déterminé par les autorités politiques ». 206

L’examen des dossiers mis à notre dispositions, notamment les statuts des sociétés
sujet de l’étude, les projets de la fusion, joints des annexes, les comptes sociaux, les
procès-verbaux des réunions des AGEX, les décisions ministérielles portant création
de sociétés dans les hauts plateaux, les rapports des commissaires aux comptes de
chacune des sociétés participant aux opérations et autres, nous a permis de constater
ce qui suit :

205
La scission de BATIOR a donné naissance à une nouvelle entreprise en l’occurrence BATTIA.
206
« Privatisation des entreprises publiques en Algérie », thèse de doctorat en sciences commerciales,
université d’Oran, 2008-2009, p59.

133
Section 01 : La fusion « BATIOR EPE SPA-EBT EPE SPA »

L’opération de fusion objet de notre étude, revêt la forme de la fusion-absorption, qui


est définie comme l’opération par laquelle une ou plusieurs sociétés, dissoutes mais
non liquidées, transmettent à une société existante ou nouvelle, leur patrimoine entier,
actif et passif compris. Leurs apports sont rémunérés par l’attribution de droits
sociaux représentatifs de la société préexistante ou nouvelle. S’agissant d’entreprises,
absorbantes et absorbée, ayant les actions détenues par l’état représentées par le même
groupe (INJACO), aucune évaluation afin de déterminer la parité d’échange d’actions
n’a été effectuée.

Présentation des entreprises :

A- Présentation de « l’EPE SPA BATIOR », société absorbante :

BAT est une entreprise publique à caractère économique sous la forme juridique
d’une société par actions à capital social de 289.270.000,00 DA, divisé en 2.892,7
actions, 100.000,00 DA comme valeur nominale de chacune, entièrement libérées ;
appartenant au groupe OUEST INJACO (EPE SPA). Le siège social de BATIOR est
situé à Es Seddikia-Oran. C’est une société de bâtiment, dont l’exercice social
commence du 1er janvier et se termine le 31 décembre de chaque année. Elle est
immatriculée au registre de commerce sous le n° 99 B 0103401 le 25/02/2007,
dument représentée par un directeur général.

Cette société a pour objet ce qui suit :

- La réalisation des travaux d’hydrauliques ;


- La réalisation des travaux des équipements publics ;
- La réalisation des travaux de VRD ;
- La production des agrégats ;
- La production d’agglomérés en béton ;
- La prise de tous intérêts et participations, soit par l’achat d’actions, soit sous toute
autre forme, dans toutes entreprises qui, par leur objet, sont de nature à l’intéresser ;
- Et généralement toutes les opérations de quelque nature qu’elles soient se rattachant
directement ou indirectement à l’objet social et susceptible d’en faciliter le
développement ou la réalisation.

134
B- Présentation de « l’EPE SPA EBT », société absorbée :

L’entreprise de bâtiment de Tiaret, par abréviation EBT EPE SPA, filiale du groupe
industriel OUEST INJACO EPE SPA, au capital social de 164.055.000,00 DA ;
immatriculée au registre de commerce, sous le numéro 042 228 600 B99 en date du
14/11/1999. Elle est dénommée par le vocable « société absorbée ».

Fondements de l’opération de fusion :

Il est tout à fait évident que chaque création de société, et chaque restructuration, que
ce soit organique ou financière, a ses propres fondements. Ces derniers sont
évidemment, et d’abord d’ordre économique, la faisabilité juridique de l’opération ne
peut être écartée, autrement, nous ne pouvons point concrétiser licitement ce que nous
comptons des volets, social, fiscal, et autres peuvent être des tenants justifiants de
telles opérations, dans le cadre de notre étude, seront développés ci-après les
fondements économique, juridique, social et fiscal de la fusion BATIOR-EBT.

A- Fondement juridique :

La présente fusion s’inscrit dans le cadre :

 Des dispositions du code de commerce relatives aux fusions-absorption ;


 De la résolution n° 01/98 du 15/10/2009 du CPE portant restructuration des
entreprises du secteur du bâtiment de BATIOR ;
 De l’instruction n° 19 du 07/01/2010 de monsieur le premier ministre portant mise en
œuvre du programme d’assainissement ;
 De l’instruction n° 44 du 19/01/2010 de monsieur le ministre de l’habitat et de
l’urbanisme ;
 De la correspondance de la SGP INDJACO n° SD/33 du 25/01/2010 ayant pour objet
les mesures d’assainissement et de modernisation des EPE ;
 Du procès-verbal de l’assemblée générale ordinaire du groupe INJACO de mettre en
œuvre, avant le 30/03/2010, la nouvelle organisation sur la base des comptes clos au
31/12/2009 ;
 Du rapport spécial du CAC de BATIOR EPE SPA relatif à la fusion-absorption, objet
du contrat de la fusion ;
 Du rapport spécial du CAC de l’EBT EPE SPA relatif à la fusion-absorption, objet du
contrat de la fusion ;

135
B- Fondement économique :

La fusion de la présente s’inscrit dans le cadre de :

 L’augmentation des capacités de réalisation et d’amélioration de la qualité des


prestations, par le regroupement et la mise en synergie des ressources humaines,
financières, matérielles et managériales de BATIOR ;
 La prestation et l’utilisation rationnelle et optimale des potentiels existants de
BATIOR ;
 L’amélioration des performances économiques et financières de l’entreprise ;
 L’augmentation de la part de marché de la filière bâtiment dans le marché national de
la réalisation du logement ;
 La capitalisation du savoir-faire managérial et la maitrise des techniques de
construction moderne.

C- Fondement social :

La restructuration organique d’une entreprise, telle que la fusion est généralement


animée par l’objet d’accorder les profits, et par voie de conséquence, renforcer les
facteurs et vecteurs de développement ne peut être réalisée sans pour autant faire
recours au marché d’emploi, réduisant ainsi le taux de chômage et consolidant le
pouvoir d’achat et aussi, par voie de conséquent, consolider la consommation, la
distribution, la production et le développement économique davantage. C’est dans ce
contexte que la fusion absorption BATIOR-EBT vise de maintenir le personnel de
l’EBT dissoute est devenu par la suite unité régionale BATIOR, tout en maintenant
l’objet social de l’entreprise dissoute.

D- Fondement fiscal :

La fiscalité d’entreprise est normalement la source principale de la budgétisation.


C’est à travers la fiscalité que nous pouvons réaliser les différents équipements et
l’infrastructure économique d’une manière générale. Mais cette ressource ne peut
réduire le développement durable que si l’entreprise économique, contribuable est
fortement structurée organisée et gérée. De par le fondement économique d’une
opération de fusion, l’aspect fiscal est le fondement principal aux yeux des pouvoirs
publics qui encourage toute opération d’administration du tissu économique. Mais
dans la présente fusion absorption, l’aspect fiscal n’est nullement compté.

136
Mécanismes de l’opération de fusion « EBT EPE SPA – BATIOR EPE SPA » :

L’opération de la fusion réalisée entre les sociétés BATIOR EPE SPA « absorbante »
et la société « absorbée » EBT EPE SPA, a été réalisée selon les formes et conditions
suivantes :

A- Dissolution de la société absorbée :

Du fait de la dévolution de l’intégralité de son patrimoine à la société absorbante, les


sociétés absorbées se trouveront dissoutes de plein droit à la date de réalisation
(30/03/2010), par le seul fait de la réalisation de la fusion. Il ne sera procédé à aucune
opération de liquidation de ces sociétés absorbées du fait de la fusion.

B- L’activité :

L’activité précédemment exercée par la société absorbée, sera poursuivie par la


société absorbante. Ainsi, l’ensemble des éléments d’actif et de passif des sociétés
absorbées sera repris au bilan de la société absorbante.

Dans le même sens des mécanismes de l’opération, il est mentionné dans le contrat de
la fusion et plus précisément sous l’ongle de charges et conditions générales de la
fusion, les points suivants :

 La société absorbante prend les biens apportés quelle que soit leur nature dans l’état
où il se trouvent à la date de réalisation (30/03/2010), sans pouvoir exercer aucun
recours contre la société absorbée, pour quelque cause que ce soit.
 A compter de la date de réalisation (30/03/2010), la société absorbante exécute toutes
les charges et obligations relatives à l’activité de la société absorbée. En particulier,
elle reprend à son compte et poursuit toutes les opérations et contrats passés ou en
cours.
 En application du code du travail, tous les contrats de travail des salariés y compris les
contrats des cadres dirigeants et autres conventions collectives de la société absorbée
subsistent en sont transférés à la société absorbante.
 A compter de la date de réalisation (30/03/2010), la société absorbante supportera et
acquittera tous les impôts, taxes, primes, contributions et autres sommes dues par la
société absorbée ainsi que, toutes charges quelconques, ordinaires ou extraordinaires,
qui grèvent ou grèveront les biens apportés et sont inhérents à leur propriété ou à leur
exploitation, sans que cette substitution entraine novation à l’égard des créanciers.

137
 La société absorbante sera subrogée, à compter de la date de réalisation (30/03/2010),
dans le bénéfice et la charge de tous accords, marchés, conventions et engagements
quelconques qui auront pu être contractés par la société absorbée, à charge pour elle
de faire établir, s’il y a lieu, tous avenants nécessaires.
 La société absorbante sera subrogée purement et simplement à compter de la date de
réalisation (30/03/2010), dans les droits, actions, hypothèque, privilèges, garanties de
suretés personnelles ou réelles de toute nature qui pourraient être attachées aux
créances incluses dans les apports.
 La société absorbante sera tenue à l’acquit de la totalité du passif de la société
absorbée.
 La société absorbante aura, à compter de la date de réalisation (30/03/2010) tout
pouvoir pour, au lieu et place de la société absorbée et relativement aux biens et droits
à elle apportés ou aux passifs pris en charge, s’il y’a lieu, intenter ou poursuivre toutes
actions, donner tous acquiescements à toutes décisions, recevoir ou payer toute
sommes dues en suite de ces actions, procédures et décisions.
 Enfin, la société absorbante remplira toutes formalités requises en vue de rendre
opposable aux tiers la transmission des divers éléments d’actifs ou droits apportés,
tous pouvoirs étant donnés à cet effet au porteur d’une copie ou d’un extrait des
présentes.

C- Désignation et évaluation des éléments d’actif et de passif apportés :

La société absorbée apporte l’intégralité des éléments d’actifs et de passifs composant


au 31/12/2009 leur patrimoine respectif à la société absorbante, qui les accepte, aux
conditions stipulées aux présentes. Il est précisé que l’énumération des éléments
d’actif et de passif apportés par les sociétés absorbées n’a qu’un caractère indicatif et
non limitatif.

La fusion constituant en effet une transmission universelle de patrimoine, l’ensemble


des éléments actifs et passifs, y compris les engagements hors bilan et suretés qui y
sont attachés, seront transférés à la société absorbante dans l’état où ils se trouvent à
la date de réalisation (30/03/2010). La comptabilisation dans les comptes de la société
absorbante des actifs apportés s’effectuera par la reprise à l’identique, des valeurs
brutes, des amortissements et des provisions afférents à ces actifs dans les comptes
des sociétés absorbées au 31/12/2009.

138
C-1- désignation :

 Actifs transmis :

Le terme actif désigne d’une façon générale la totalité des éléments d’actif de la
société absorbée, tels que ces éléments existaient au 31/12/2009 et dans l’état où ils se
trouvent.

L’actif, formant le patrimoine de la société absorbée et transmis par elles, comprend


notamment, sans que cette description ait un caractère limitatif, les éléments dont la
valeur nette comptable évaluée au 31/12/2009, est détaillée dans le bilan la de société
absorbée.

 Passif transmis :

Le terme passif désigne d’une façon générale la totalité des obligations et du passif de
la société absorbée, tels qu’ils existaient au 31/12/2009 et, tels qu’il se trouveront
modifiés, réduits ou augmentés, à la date de réalisation (30/03/2010).

La société absorbante assume la charge et s’oblige au paiement de l’intégralité du


passif des sociétés absorbées, sans aucune exception ni réserve. Le passif comprend,
sans que cette description ait un caractère limitatif, les éléments dont la valeur nette
comptable évaluée au 31/12/2009 est détaillée dans le bilan de la société absorbée.

La société absorbante prendra en charge tout autre passif justifié qui viendrait à se
révéler ou qui aurait été omis ainsi que tous impôts, les frais et charges de toutes
nature, sans exception ni réserve, qui incombent à la société absorbée du fait de la
fusion.

La société absorbante sera débitrice des créanciers de la société absorbée au lieu et la


place de celle-ci, sans que cette substitution entraine novation à l’égard des créanciers.
Il est donc expressément précisé que la description du passif figurant dans les comptes
de bilan et les stipulations qui précèdent ne constituent pas une reconnaissance de
dette au profit de prétendus créanciers lesquels seront au contraire tenus d’établir leurs
droits et de justifier de leurs titres.

Il est enfin précisé que seront transmis à la société absorbante l’ensemble de


l’engagement hors bilan de la société absorbée.

 L’actif net apporté :

139
En conséquence, l’actif net apporté correspondant au montant de l’actif net comptable
de la société absorbée fera l’objet d’une inscription en fond propres dans les livres
comptables de la société absorbante au 01/01/2010.

C-2- Evaluation :

La méthode d’évaluation utilisée, selon le contrat de fusion était justifiée en


considérant que la société absorbante et la société absorbée est une entreprise
publique économique à capitaux entièrement publics, les actifs et les passifs de la
société absorbée sont évalués et apportés à leur valeur nette comptable au 31/12/2009,
telle qu’elle ressort du bilan de la société absorbée.

D- Intervention des experts indépendants : (les CAC)

En matière de contrôle légal de ce type d’opération, et selon le contrat de fusion, il est


indiqué que les commissaires aux comptes de la société absorbée doivent
préalablement présenter un rapport sur les comptes sociaux arrêtés au 31/12/2009 de
la société absorbée ; ces comptes sociaux ont été approuvés par l’assemblée générale
de la société absorbée.

Le commissaire aux comptes de l’EBT EPE SPA a examiné les documents constituant
le dossier relatif au projet de fusion par absorption de l’EPE SPA EBT (société
absorbée) par l’EPE SPA BATIOR (société absorbante), au regard de la
réglementation en vigueur et notamment les articles 744 à 764 du code de commerce ;
qui prévoit entre autres que le projet de fusion est arrêté par le conseil
d’administration de chacune des sociétés participations à la fusion.

Le CAC, dans son rapport spécial, ajoute que le projet de fusion doit contenir les
éléments suivants :

 Les motifs, buts et conditions de la fusion ;


 Les dates auxquelles ont été arrêtés les comptes des sociétés intéressées, utilisés
pour établir les conditions de l’opération ;
 La désignation et l’évaluation de l’actif et du passif dont la transmission à la
société absorbante est prévue ;
 Le rapport d’échange des droits sociaux ;
 Le montant prévu de la prime de fusion.

140
Il ajoute également que l’ensemble de ces exigences figure dans le projet de contrat, il
reprend entre autres :
 Une description des sociétés concernées par l’opération ;
 Les motifs et buts de l’opération ;
 Les comptes retenus pour la fusion et méthode d’évaluation ;
 Les conditions de transmission des actifs et passifs ;
 La propriété, jouissance et date d’effet ;
 La rémunération des apports.

Selon le CAC de l’EBT EPE SPA, l’examen du contrat procédé par les diligences de
la fusion lui a permis de faire les observations suivantes :

 L’article 751 du code de commerce stipule « les commissaires aux comptes de


chaque société établissent et présenter un rapport sur la rémunération des apports faits
à la société absorbante »

Le projet de contrat de fusion fixe les montants des actifs et des passifs absorbés à
leur valeur telle qu’elle ressort au bilan arrêté au 31/12/2009. Le bilan doit être au
préalable certifié par le CAC et approuvé par l’AGO de l’entreprise.

Le bilan au 31/12/2009 de l’EBT n’étant au jour d’établissement de son rapport


spécial (en date du 29/03/2010), pas encore approuvé par l’AGO, donc, il n’a pas pu
déterminer les montants des rémunérations des apports à la société absorbante. Ceci,
selon le CAC, ne peut se faire qu’une fois le bilan certifié par le CAC et approuvé par
l’AGO. Il a ajouté qu’il comptait établir un rapport complémentaire en la fin, et
rappelé dans son rapport ce qui suit :

 L’article 750 du code de commerce fixe le délai de saisine du CAC à 45


jours avant la tenue de l’assemblée des actionnaires appelée à statuer sur le projet.

L’article 752 du même code fixe un délai de 15 jours, avant la tenue de l’assemblée
des actionnaires statuant sur le projet, pour la mise à la disposition des actionnaires du
rapport spécial du CAC.

Selon le CAC, ces délais n’ont pas été respectés. Donc, il a estimé ne pas avoir de
réserve à formuler sur le projet de contrat de fusion-absorption de l’EPE SPA EBT
par l’EPE SPA BATIOR ; c’était sa conclusion.

141
E- Matérialisation comptable de l’opération :

Le bilan transféré est le suivant (au 31/12/2009) :

 Bilan actif :

N° du compte Désignation Brut Amortissements Net

Classe 2 Investissements

21 Valeurs incorporelles 1.160.873,00 17.416,66 1.143.456,34

22 Terrains 97.653.574,47 97.653.574,47

24 Equipements de production 471.975.323,48 396.555.359,22 75.419.964,26

25 Equipements sociaux 89.040,00 66.393,40 22.646,60

28 Investissements en cours

Sous-total 570.878.810,95 396.639.169,28 174.239.641,67

Classe 3 Stocks

30 Marchandises

31 Stocks 15.497.792,29 5.948.521,79 9.549.270,50

33 Produits semi œuvres

34 Produits et travaux encours 54.508.416,25 359.995,00 9.549.270,50

35 Produits finis 4.845.614,17 3.513.813,52 1.331.800,65

37 Stocks à l’extérieur 127.462,50 127.462,50

Sous total 74.979.286,21 9.822.380,31 65.159.954,90

Classe 4 Créances

40 Comptes débiteurs du passif 304.822,35 304.822,35

41 Valeurs mobilières/dettes pour 15.500.000,00 15.500.000,00


compte

42 Créances d’investissements 200.167.397,22 200.167.397,22

43 Créances de stock 72.975.407,25 71.938.572,01 1.036.835,24

142
44 Créances associés et sociétés 1.781.512,34 1.781.512,34
apparentées

45 Avances pour compte 2.883.165,96 2.883.165,96

46 Avances d’exploitation 20.771.591,54 18.296.483,87 2.475.107,67

47 Créances sur clients 30.034.347,09 16.845.174,51 13.189.172,58

48 Disponibilité 114.445.799,23 114.445.799,23

Sous total 458.864.042,98 124.351.742,73 334.502.300,25

88 Résultat net de l’exercice 13.217.905,72 13.217.905,72

Sous total 13.217.905,72 13.217.905,72

Total général 1.117.940.044,86 530.823.242,32 587.116.802,54

 Bilan passif :

N° du compte Désignation Net

Classe 1 Fonds propres

10 Fond social 164.055.000,00

11 Fond personnel

13 Réserves

14 Subventions d’investissement

15 Ecart de réévaluation

16 Autres fonds propres 342.221.000,00

17 Liaison inter-unités

18 Résultat en instance d’affectation -222.637.628,71

19 Provisions pour pertes et charges

Sous total 283.638.371,29

Classe 5 Dettes

50 Comptes créditeurs actif 26.038,75

143
52 Dettes d’investissement 17.698.659,13

53 Dettes de stocks 9.604.896,72

54 Détention pour compte 27.187.229,99

55 Dettes envers associés et sociétés 208.169.060,81


apparentée

56 Dettes d’exploitation 29.402.241,99

57 Avances commerciales 11.390.303,86

58 Dettes financières

Sous total 303.476.431,25

88 Résultat de l’exercice

Total général 587.116.802,54

A- Chez la société absorbante « BATTIA » :

La société absorbante devait passer les écritures suivantes :

21 valeurs incorporelles 1.160.873,00

22 terrains 97.653.574,47

24 équipements de production 471.975.323,48

25 équipements sociaux 89.040,00

31 stocks 15.497.792,29

34 produits et travaux encours 54.508.416,25

35 produits finis 4.845.614,17

37 stocks à l’extérieur 127.462,50

40 comptes débiteurs du passif 304.822,35

41 valeurs mobilières 15.500.000,00

42 créances d’investissement 200.167.397,22

43 créances de stocks 72.975.407,25

44 créances associés et sociétés apparentées 1.781.512,34

45 avances pour comptes 2.883.165,95


144
46 avances d’exploitation 20.771.591,54

47 créances sur clients 30.034.347,09


50 comptes créditeurs actifs 26.038,75

52 dettes d’investissements 17.698.659,13

53 dettes de stocks 9.604.896,72

54 détention pour compte 27.187.229,99

55 dettes envers associés et stés apparentées 208.169.060,81

56 dettes d’exploitation 29.402.241,99

57 avances commerciales 11.390.303,86

Etant donné que l’EBT a été absorbée par BATIOR Et que les actifs et passifs ont été
évalués à la valeur nette comptable, les écritures ci-dessus retracent cette opération
contenue dans le contrat de fusion.

B- Chez la société absorbée « EBT » :

La29société absorbée
amortissements et provisions
devait passer les écritures suivantes : 396.639.169,28

39 pertes de valeur sur stocks 9.822.330,31

49 pertes de valeur sur créances 124.361.742,73

10 fonds social 164.055.000,00

17 liaisons inter-unités 342.221.000,00

50 comptes créditeurs actifs 26.038,75

52 dettes d’investissements 17.698.659,13

53 dettes de stocks 9.604.896,72

54 détention pour compte 27.187.229,99

55 dettes envers associés et sociétés apparentées 208.169.060,81

56 dettes d’exploitation 29.402.241,99

57 avances commerciales 11.390.303,86

21 valeurs incorporelles 1.160.873,00

22 terrains 97.653.574,47
145
18 résultats en instance d’affectation
222.637.628,71
24 équipements de production 471.975.323,48

25 équipements sociaux 89.040,00

31 stocks 15.497.792,29

34 produits et travaux encours 54.508.416,25

35 produits finis 4.845.614,17

37 stocks à l’extérieur 127.462,50

40 comptes débiteurs du passif 304.822,35

41 valeurs mobilières 15.500.000,00

42 créances d’investissement 200.167.397,22

43 créances de stocks 72.975.407,25

44 créances associés et sociétés apparentées 1.781.512,34

45 avances pour comptes 2.883.165,95

46 avances d’exploitation 20.771.591,54

47 créances sur clients 30.034.347,09

48 disponibilités 114.445.799,23

88 résultats de l’exercice 13.217.905,72

Etant donné que l’EBT EPE SPA a été absorbée par BATIOR EPE SPA est donc
totalement dissoute et sa personnalité morale n’existe plus depuis sa radiation du
registre de commerce, le bilan de clôture retraçant l’extinction de l’entreprise dissoute
devait être arrêté selon les règles de la comptabilisation de l’entreprise en liquidation.

Néanmoins, les managers de l’entreprise, repris parmi le personnel de cette entreprise


dans le cadre de la fusion, ont considéré que l’opération représente un simple transfert
du patrimoine d’une entreprise qui existe toujours vers une autre entreprise, par voie
de conséquence, aucun impact comptable n’a été engendré par cette opération qui n’a
été matérialisée que par la consolidation en fin de l’exercice 2010.

146
Effets de la fusion « BATIOR EPE SPA- EBT EPE SPA » :

La date de prise d’effet :

A compter de la date de la réalisation (30/03/2010), la société absorbante sera


propriétaire des biens et droits apportés par la société absorbée, y compris ceux qui
auraient été omis dans la comptabilité de la société absorbée.

Cette opération de fusion a comme effet rétroactif le 01/01/2010.

En conséquence de cette rétroactivité, les opérations réalisées par la société absorbée


à compter du 01/01/2010 et, jusqu’à la date de réalisation (30/03/2010), seront
considérées de plein droit, du point de vue comptable et fiscal, comme ayant été
réalisées pour le compte de la société absorbante, qui supporte, les résultats, actifs ou
passifs, de l’exploitation des biens transmis.

A- Effet d’ordre social :

Parmi les effets sociaux engendrés par cette fusion, le maintien de la convention de la
société absorbante, le maintien des contrats des employés, et le transfert des litiges
sociaux vers la société absorbante.

B- Effet d’ordre économique :

A travers l’opération de fusion, la société absorbante a consolidé ses actifs, et elle


s’est procuré d’une force supplémentaire en conséquence. Et suite à la réalisation de
la fusion les fonds propres ont été affectés, par l’actif net transféré par la société
dissoute et fusionnée.

C- Effet d’ordre fiscal et parafiscal :

Les dettes fiscales et parafiscales de la société absorbée ont été reprises par la société
absorbante, qui est devenue par la suite, débitrice vis-à-vis de la fiscalité et de la
parafiscalité.

147
Section 02 : la fusion du groupe INJACO, SPAB, BATTIA, EDCO, BATIOR
avec CONSTRUCT OUEST

Présentation des sociétés en présence :

 EPE SPA CONSTRUCT OUEST :

La société a été créée comme suit :

Considérant :

- L’ordonnance n 01/04 du 20 aout 2001, relative à l’organisation, la gestion et la


privatisation des entreprises publiques économiques ;
- La résolution du CPE n 11/141 du 24 juillet 2014 portant sur la réorganisation des
entreprises publiques relevant du portefeuille de la SGP INDJAB ;
- Les instructions de monsieur le Ministre de l’habitat, de l’urbanisme et de la ville ;
- L’accord de monsieur le ministre de l’habitat, de l’urbanisme et de la ville ;

Le président du directoire de la SGP INDJAB a donné mandat, le 3 septembre 2014, a


monsieur ALLAOUI Abdelkader a l’effet de fonder une nouvelle société chargée de
la construction au niveau de l’ouest et d’effectuer toutes les démarches légales auprès
des autorités compétentes.

Le statut de ladite société a été établit le 19/01/2015 faisant référence au procès-verbal


de L AGO constitutive de l’EPE SPA CONSTRUCT OUEST datant du 13/11/2014
avec ordre du jour suivant :

- Création par voie de fusion absorption de la société CONSTRUCT OUEST ;


- Fixation de l’objet social ;
- Dotation de l’entreprise d’un capital social ;
- Désignation des organes de gestion et de contrôle.

Ayant comme :

- Résolution 01 : création de l’entreprise, forme juridique et capital social

L’assemblée générale constitutive prend acte des considérants et décide de la création,


par fusion absorption, conformément au schémas de réorganisation arrêté par la SGP
INDJAB et approuvé par le conseil des participations de l’état, avec effet au 01
octobre 2014, de l’EPE organisée en SPA dénommée ENTREPRISE DE
CONSTRUCTION DE L’OUEST, par abréviation « CONSTRUCT OUEST » au
capital social de 1 000 000 DA divisé en 10 actions numérotées de 01 à 10 et
souscrites intégralement en numéraire par l’état, actionnaire unique, et gérée par la
SGP INDJAB.

- Résolution 02 : siège social

L AGO constitutive, subséquemment a la première résolution, décide de :

148
- Domicilier le siège social de l’entreprise de construction de l’ouest, par abréviation
« CONSTRUCT OUEST » à l’adresse suivante : immeuble ENRIO ex SOMERI,
rondpoint ENSEP Es Senia, Oran ;
- Rattacher l’entreprise a la SGP INDJAB en tant que filiale.
- Résolution 03 : objet social

L’assemblée générale constitutive fixe l’objet social de l’entreprise de construction de


l’ouest, par abréviation « CONSTRUCT OUEST » aux travaux de bâtiment TCE et
divers, et également, toutes opérations de quelque nature qu’elles soient se rattachant
directement ou indirectement a l’objet social et susceptibles d’en faciliter le
développement ou la réalisation.

- Résolution 06 : fusion des filiales

Dans le cadre de la mise en œuvre du schéma de réorganisation des entreprises


relevant du portefeuille de la SGP INDJAB et en application de la résolution n 11/141
du 24/07/2014, l’assemblée générale constitutive de l’entreprise de construction de
l’ouest, par abréviation « CONSTRUCT OUEST », mande le conseil d’administration
a l’effet de poursuivre les opérations de fusion, par voie de création, du patrimoine
des entreprises ci-indiquées :

- INJACO
- BATIOR
- EDCO
- SPAB
- BATTIA

Au profit de la nouvelle société « CONSTRUCT OUEST ».

Résolution 07 : formalités de publicité légale

L AGO constitutive mande le CA de l’entreprise de construction de l’ouest, par


abréviation « CONSTRUCT OUEST », a l’effet de procéder à l’établissement de ses
statuts, d’entreprendre toutes les démarches légales notamment auprès du CNRC et de
procéder aux formalités de publicité légale.

Il est à noter que son statut207 a été établi en date du 07/01/2015 par maitre
MAALAM S. directeur des biens de l’état de la wilaya d’Oran, ainsi :

- Vu la résolution du conseil de participations n 01/100 du 27/01/2010 portant


modalités d’établissement des actes administratifs se rapportant aux opérations
d’augmentation du capital social, de transfert des actifs fonciers et de création
d’entreprises publiques issues des opérations de restructuration et de relance d EPE ;
- Vu La résolution du CPE n 11/141 du 24 juillet 2014 portant sur la réorganisation des
entreprises publiques relevant du portefeuille de la SGP INDJAB ;

207
Vous le trouverez dans les annexes.

149
- Vu le PV de l’assemblée générale constitutive de l’EPE SPA CONSTRUCT OUEST
tenue en date du 13/11/2014 portant résolution de fusion des entreprises ci-après
désignées : BATIOR- EDCO- BATTIA- SPAB- INJACO.

Aux termes d’un acte établi en date du 07/01/2015 sous le n 33, enregistré au service
des impôts d’Oran est le 13/01/2015-volume 52-folio 01/05, il a été procédé à
l’établissement de l’acte constitutif de la société par actions ci-après désignée :

Forme : EPE SPA

Objet social : gestion des participations des sociétés y relevant – engineering des
projets et réalisation de bâtiments à usage d’habitation, industriel, commercial et
autre…, promotion et développement des systèmes de constitution, réalisation des
travaux publics, gestion de tous les biens mobiliers et valeurs mobilières. Et, d’une
manière générale, toutes opérations commerciales, financières, industrielles,
mobilières ou immobilières liées directement ou indirectement à l’objet social,
susceptible d’assurer la réalisation de l’objet de la société.

Dénomination : EPE SPA “CONSTRUCTION DE L’OUEST” par abréviation


« CONSTRUCT OUEST »

Siege social : le siège social est fixé à Oran, bâtiment ENRIO rondpoint ENSEP Es
Sénia

Durée : 99 quatre-vingt-dix-neuf ans

Capital social : le capital social est fixé a un million de dinars algériens 1.000.000 DA

Ledit statut a été modifié (25/05/2015) pour porter la mention de la fusion des
sociétés : BATIOR, BATTIA, EDCO, GROUPE INJACO et SPAB.

Fondements de l’opération de fusion réalisée par ces sociétés (en général)

A. Fondement juridique :

La présente fusion s’inscrit dans le cadre :

 De l’ordonnance n 01/04 du 20 aout 2001, relative à l’organisation, la gestion et la


privatisation des entreprises publiques économiques ;
 De l’article 39 de l’ordonnance n 10 – 01 du 26 aout 2010, portant loi des finances
complémentaire pour 2010 ;
 Des dispositions des articles 744, 745, 747, 749 et 750 du code de commerce
relatives aux fusions-absorption ;
 De la résolution du CPE n 11/141 du 24 juillet 2014, portant réorganisation des
entreprises publiques relevant du portefeuille de la SGP INDJAB ;
 Des instructions de monsieur le ministre de l’habitat, de l’urbanisme et de la ville.

150
B. Fondement économique :

La fusion de la présente s’inscrit dans le cadre de :

 L’augmentation des capacités de réalisation et d’amélioration de la qualité des


prestations, par le regroupement et la mise en synergie des ressources humaines,
financières, matérielles et managériales ;
 La prestation et l’utilisation rationnelle et optimale des potentiels existants ;
 L’amélioration des performances économiques et financières de l’entreprise ;
 L’augmentation de la part de marché de la filière bâtiment dans le marché national
de la réalisation du logement ;
 La capitalisation du savoir-faire managérial et la maitrise des techniques de
construction moderne.

C. Fondement social :

La restructuration organique d’une entreprise, telle que la fusion est généralement


animée par l’objet d’accorder les profits, et par voie de conséquence, renforcer les
facteurs et vecteurs de développement ne peut être réalisée sans pour autant faire
recours au marché d’emploi, réduisant ainsi le taux de chômage et consolidant le
pouvoir d’achat et aussi, par voie de conséquent, consolider la consommation, la
distribution, la production et le développement économique davantage. C’est dans ce
contexte que la fusion absorption vise de maintenir le personnel des entreprises
dissoutes est devenues par la suite des unités régionales, tout en maintenant l’objet
social des entreprises dissoutes.

D. Fondement fiscal :

La fiscalité d’entreprise est normalement la source principale de la budgétisation.


C’est à travers la fiscalité que nous pouvons réaliser les différents équipements et
l’infrastructure économique d’une manière générale. Mais cette ressource ne peut
réduire le développement durable que si l’entreprise économique, contribuable est
fortement structurée, organisée et gérée. De par le fondement économique d’une
opération de fusion, l’aspect fiscal est le fondement principal aux yeux des pouvoirs
publics qui encourage toute opération d’administration du tissu économique. Mais
dans la présente fusion absorption, l’aspect fiscal n’est nullement pris en compte.

Mécanismes de déroulement de l’opération de fusion

151
Le 13/11/2014 l AGO du groupe INJACO s’est réunie pour avoir ordre du jour
suivant :

- Examen des états financiers de l’exercice 2014 (au 30/09/2014) ;


- Affectation du résultat de l’exercice 2014 (au 30/09/2014) ;
- Partie variable du salaire du gestionnaire salarié principal ;
- Projet de fusion ;
- Tenues supplémentaires des réunions de CA ;
- Honoraires du CAC ;
- Publicité légale.

Résolution 04 : projet de fusion absorption

L AGO de l’EPE SPA INJACO, considérant :

 L’article 755 du code de commerce, modifié et complété ;


 La résolution du CPE n 11/141 du 24 juillet 2014 portant sur la réorganisation des
entreprises publiques relevant du portefeuille de la SGP INDJAB ;
 Le PV de l AGO réunie en séance extraordinaire du groupe INJACO en date du
09/09/2014, ayant pour objet mise en œuvre de la réorganisation ;
 Le projet de traité de fusion par voie de création de société nouvelle, portant
modalités et conditions de mise en œuvre de la fusion.

L AGO de l’EPE SPA INJACO mande :

 Le CA a l’effet d’élaborer et de valider le projet de fusion par voie de création


d’une société nouvelle, conformément aux dispositions de l’article 749 du code
de commerce, modifié et complété, avec les différentes annexes ;
 De convoquer l AGEX a l’effet de statuer sur la fusion de l’EPE SPA INJACO
dans la nouvelle société de l’ouest et sur le projet de fusion y affèrent.

Et selon le PV de l AGEX unique des sociétés « INJACO », « CONSTRUCT


OUEST » et « SOBATI », réunie en date du 14/12/2014, l’ordre du jour était :

Transfert du groupe INJACO et ses filiales vers les sociétés CONSTRUCT OUEST et
SOBATI.

Résolution 01 : transfert

Dans le cadre de la mise en œuvre du schéma de réorganisation des entreprises


relevant du portefeuille de la SGP INDJAB, adopté par la résolution n 11/141 du
24/07/2014 du CPE, l AGEX unique des entreprises « groupe INJACO »,
« CONSTRUCT OUEST » et « SOBATI »,

152
 Décide du transfert, à titre gracieux, des actions, titres et autres créances détenus
au 30/09/2014, constituant le patrimoine de l’entreprise INJACO, de ses activités
et de ses effectifs, au profit de la société « CONSTRUCT OUEST » ;
 Autorise le groupe INJACO a l’effet de procéder au transfert, a titre gracieux, des
actions, titres et autres créances détenus au 30/09/2014, constituant le patrimoine
des filiales qui lui sont rattachées, ainsi que leurs activités et leurs effectifs :
- BATIOR
- EDCO
- SPAB
- BATTIA

Au profit de la société « CONSTRUCT OUEST ».

 Mande le CA à l’effet de mettre en œuvre cette réorganisation sur la base de


traites de fusion élaborés et adoptés par le CA de chaque entreprise.

Résolution 02 : formalisation du transfert

L AGEX unique des entreprises « groupe INJACO », « CONSTRUCT OUEST » et


« SOBATI » mande le CA a l’effet de veiller à l’accomplissement des formalités de
transfert.

Résolution 03 : formalités de publicité légale

L AGEX unique des entreprises « groupe INJACO », « CONSTRUCT OUEST » et


« SOBATI » mande le porteur a l’effet de procéder aux formalités de publicité légale.

Selon le PV de l AGEX de l’EPE SPA CONSTRUCT OUEST réunie en date du 14


décembre 2014 ; l’ordre du jour était :

Fusion des entreprises transférées à l’entreprise « CONSTRUCT OUEST ».

Et ce, ainsi :

Considérant,

- L’ordonnance n 01/04 du 20 aout 2001, relative à l’organisation, la gestion et la


privatisation des entreprises publiques économiques ;
- L’article 39 de l’ordonnance n 10-01 du 26/08/2010, portant loi de finances
complémentaires pour 2010 ;
- Les articles 744, 745, 747, 749 et 750 du code de commerce ;
- La résolution du CPE n 11/141 du 24 juillet 2014 portant sur la réorganisation des
entreprises publiques relevant du portefeuille de la SGP INDJAB ;
- Les instructions de monsieur le Ministre de l’habitat, de l’urbanisme et de la ville ;

L AGEX adopte les résolutions suivantes :

153
- Résolution 01 : approbation de la fusion

L AGEX de l’EPE SPA CONSTRUCT OUEST prend acte de la résolution du


CPE n 11/141 du 24/07/2014, portant sur la réorganisation des entreprises
publiques relevant du portefeuille de la SGP INDJAB.

- Résolution 02 : réalisation définitive de la fusion

L AGEX de l’EPE SPA CONSTRUCT OUEST, en conséquence de la résolution


ci-dessus, mande le CA a l’effet de procéder à la fusion absorption, sur la base
des traités de fusion des entreprises qui lui ont été transférées avec la prise en
charge de l’intégralité des actifs et passifs constituant leur patrimoine avec effet au
01/10/2014, des activités et des effectifs des entreprises concernées à la date
effective de réalisation de la fusion :

- INJACO
- BATIOR
- EDCO
- SPAB
- BATTIA

L’opération de fusion des entreprises ci-dessus désignées, par l’entreprise


CONSTRUCT OUEST ne donnera lieu à l’émission d’aucune action nouvelle en
rémunération des apports de ces entreprises et corrélativement a aucun échange
d’actions.

- Résolution 03 : dissolution sans liquidation

L AGEX de l’EPE SPA CONSTRUCT OUEST mande le CA a l’effet de se


prononcer sur la dissolution sans liquidation des entreprises publiques économiques
fusionnées.

Les passifs et engagements de ces entreprises étant entièrement pris en charge par
l’entreprise CONSTRUCT OUEST.

- Résolution 04 : pouvoirs

L AGEX de l’EPE SPA CONSTRUCT OUEST donne pouvoirs au CA a l’effet de


poursuivre la réalisation définitive des opérations d’apport et de fusion par lui-même,
et en conséquence :

 D’établir tous actes confirmatifs complémentaires ou rectificatifs qui pourrait être


nécessaires, accomplir toutes formalités utiles pour faciliter la retransmission des
éléments apportés par les entreprises absorbées dans le cadre de la fusion a
l’entreprise CONSTRUCT OUEST.
 De remplir toutes formalités, faire toutes déclarations auprès des administrations
concernées, ainsi que toutes significations et notifications à quiconque et en
particulier requérir la radiation des entreprises absorbées au CNRC, en cas de
difficultés, engager ou suivre toutes instances.

154

- Résolution 05 : formalités de publicité légale

L AGEX de l’EPE SPA CONSTRUCT OUEST mande le CA a l’effet de procéder


aux formalités de publicité légale.

Il nous parait intéressant d’insérer le corps de la résolution 11/141 du CPE dont on a


cité précédemment, comme suit :

Considérant :

- L’ordonnance n° 01/04 du 20 aout 2001, relative à l’organisation, la gestion et la


privatisation des entreprises publiques économiques ;
- Le décret exécutif n° 01-253 la 01/09/2001 portante composition et fonctionnement
du CPE ;
- La résolution n° 01/98 du 15/10/2009 portant examen de la situation des EPE
intervenant dans le secteur du bâtiment relevant du portefeuille de diverses SGP ;
- La communication présentée par la SGP INDJAB sur la situation des EPE intervenant
dans le secteur bâtiment et la nécessité de leur redéploiement ;
- Le ministre de l’habitat, l’urbanisme et de la ville entendu ;
- Les orientations de monsieur le premier ministre, président du CPE.

Le Conseil des Participations de l’Etat :

1- Prend acte du rapport présenté par la SGP INDJAB portant la situation des entreprises
en portefeuille de sa nouvelle réorganisation ;

2- Approuve le schéma de réorganisation des entreprises de réalisation du portefeuille de


la SGP INDJAB proposé qui prévoit la répartition des 40 entités actuelles en cinq 05
entreprises de dimension nationale :
- Une EPE centre qui regroupera les deux groupes OLA construction et SOGECOR et
13 EPE de configuration actuelle ;
- Une EPE est qui regroupera le groupe GREPCO et 11 EPE ;
- Une EPE ouest qui regroupera le groupe INJACO et 4 EPE ;
- Une EPE sud-est qui regroupera 4 EPE ;
- Une EPE sud-ouest qui regroupera 4 EPE.

3- Donne son accord pour la création, par fusion-absorption et/ou fusion de cinq 05
entreprises régionales de construction couvrant le centre, l’est, l’ouest le sud-est et le
sud-ouest tel que cité ci-dessus. La procédure de fusion absorption s’opèrera en
application des dispositions de l’article 755 du code de commerce ;
4- Charge le ministère des finances de procéder à l’établissement des actes constitutifs
de création des cinq 05 entreprises, ainsi que tout autre acte administratifs
modificatifs ou complémentaire afférents à cette opération, par les services des
domaines territorialement compétents et ce, conformément à l’article 39 de
l’ordonnance n° 10-01 du 26/08/2010 portant loi des finances complémentaire pour
2010 ;

155
5- Décide la mise en place d’un groupe de travail composé des représentants des
ministères des finances, de l’habitat, de l’urbanisme et de la ville et de la SGP
INDJAB pour examiner et proposer un traitement des mesures financières sollicitées ;

6- Charge le ministère des finances, le ministère de l’habitat, de l’urbanisme et de la ville


et la SGP INDJAB de la mise en œuvre de la présente résolution ;

7- Charge le ministère de l’habitat, de l’urbanisme et de la ville de concert avec le


ministère de l’industrie et des mines du suivi de la mise en œuvre de la présente
résolution.

Projet de fusion 01 (exemplaire : entre INJACO et CONSTRUCT OUEST) :

Il est prévu par l’article 748 du code de commerce.

Présentation de l’EPE SPA CONSTRUCT OUEST :

L EPE dénommée entreprise de construction de l’ouest, société par actions a conseil


d’administration, ci-après désignée CONSTRUCT OUEST. Elle a été constituée le
01/10/2014 avec un capital social de 1 000 000 DA dont le siège social est situé à
l’immeuble ENRIO rondpoint ENSEP Es Sénia Oran.

Remarque :

Son immatriculation au registre de commerce n’a eu lieu qu’en date du 28/01/2015


(sous le n 0115340 B 15 31/00) c’est le même numéro que celui de l’EPE SPA
INJACO.

Présentation de l’EPE SPA INJACO :

La société dénommée GROUPE INJACO EPE SPA, entreprise publique économique


organisée en société par actions au capital social de 500 000 000 DA dont le siège
social est situé à l’immeuble ENRIO rondpoint ENSEP Es Sénia Oran ; immatriculée
au registre de commerce sous le numéro 0115340 B15 31/00 du 28/01/2015. La
société est ci-après désignée « GROUPE INJACO EPE SPA » ou société fusionnée.

Fondements (motifs et buts) de l’opération :

La fusion s’inscrit dans le cadre de la résolution du CPE n° 11/141 du 24/07/2014


portant sur la réorganisation des entreprises publiques relevant du portefeuille de la
SGP INDJAB et la mise en œuvre de la directive de monsieur le président du conseil
des participations de l’état. L’activité précédemment exercée par la société fusionnée
INJACO sera poursuivie par la nouvelle société. Ainsi, l’ensemble des éléments
d’actifs et de passifs de la société fusionnée sera repris au bilan de la nouvelle société
CONSTRUCT OUEST.

156
Telles sont les raisons pour lesquelles il est envisagé de procéder a la fusion de la
société GROUPE INJACO EPE SPA par voie de création de la société nouvelle
CONSTRUCT OUEST.

Comptes retenus pour la fusion :

La société EPE SPA GROUPE INJACO sera fusionnée avec la société CONSTRUCT
OUEST sur la base de ses états financiers arrêtés au 30/09/2014, états financiers qui
ont fait l’objet d’une approbation par l’assemblée générale des actionnaires de la
société GROUPE INJACO EPE SPA. Cette approbation est intervenue après avis du
CAC et est stipulés dans le PV de l AGO du groupe INJACO EPE SPA tenue le
13/11/2014.

Méthode d’évaluation utilisée :

Considérant que la société nouvellement créée CONSTRUCT OUEST et la société


GROUPE INJACO EPE SPA fusionnée sont des EPE a capitaux entièrement publics,
les actifs et les passifs du groupe INJACO sont évalués et apportés à leurs VNC au
30/09/2014 telle qu’elle ressort du bilan de la société fusionnée, arrêté à cette date.

Désignation et évaluation des éléments d’actif et passif apportés :

- Principe : la société fusionnée apporte l’intégralité des éléments d’actifs et de passif


composant son patrimoine a la nouvelle société, qui les accepte aux conditions
stipulées aux présentes. Il est précisé que l’énumération des éléments d’actif et de
passif apportés par la société fusionnée, tels que décrit dans les annexes au présent
projet de fusion n’a qu’un caractère indicatif et non limitatif.
La fusion constituant une TRANSMISSION UNOVERSELLE DE
PATRIMOINE208, l’ensemble des éléments actifs et passifs (y compris les
engagements hors bilan et suretés qui y sont attaches) seront transférés à la nouvelle
société dans l’état ou ils se trouveront à la date de réalisation définitive de l’opération.
La comptabilisation dans les comptes de la nouvelle société des actifs apportés
s’effectuera par la reprise à l’identique, des valeurs brutes, des amortissements et des
provisions afférents à ces actifs contenus dans les comptes de la société GROUPE
INJACO EPE SPA fusionnée au 30/09/2014.

- Actif transmis : aux fins des présentes, le terme actif désigne d’une façon générale la
totalité des éléments d’actif de la société GROUPE INJACO EPE SPA fusionnée, tels
que ces éléments existaient au 30/09/2014 et dans l’état où ils se trouvent.
L’actif, formant le patrimoine de la société GROUPE INJACO EPE SPA et transmis
par elle, comprend notamment, sans que cette description ait un caractère limitatif,
les éléments dont la VNC évaluée au 30/09/2014 figure dans la partie annexée au

208
Une confusion entre fusion et TUP : dite dissolution confusion, il s’agit de la dissolution d’une
société dont toutes les parts se réunies en une seule main et qui entraine la transmission universelle
de son patrimoine au propriétaire unique, sans qu’il y ait lieu a liquidation. Le formalisme juridique de
la TUP est allégé par rapport à la fusion (aucun projet n’est prévu dans la TUP) : les guides de gestion
RF.

157
présent projet de fusion et est détaillée dans le bilan de la société GROUPE INJACO
EPE SPA.

- Passif transmis : aux fins de la présente, le terme passif désigne d’une façon générale
la totalité des obligations et du passif de la société GROUPE INJACO EPE SPA tels
qu’ils existaient au 30/09/2014 et tels qu’ils se trouvent modifies, réduits ou
augmentes à la date de la réalisation.
Par les présentes, la nouvelle société assume la charge et s oblige au paiement de
l’intégralité du passif de la société GROUPE INJACO EPE SPA sans aucune
exception ni réserve et sans que cette description ait un caractère limitatif.
La VNC évaluée au 30/09/2014 figure dans la partie annexe et est détaillée dans le
bilan de la société GROUPE INJACO EPE SPA fusionnée.
La nouvelle société prendra en charge tout autre passif justifie qui viendrait a se
révéler ou aurait été omis ainsi que tout impôts, frais, et charge de toute nature, sans
exception ni réserve qui incomberont à la société GROUPE INJACO EPE SPA du fait
de la fusion.
La nouvelle société sera débitrice des créanciers de la société GROUPE INJACO EPE
SPA au lieu et place de celle-ci, sans que cette substitution entraine novation à l’égard
des créanciers.
Il est donc expressément précis que la description du passif figurant ci-dessus et les
stipulations qui précèdent ne constituent pas une reconnaissance de dette au profit de
prétendus créanciers, lesquels seront au contraire tenus d’établir leurs droits et de
justifier de leurs titres.
Il est enfin précisé que seront transmis à la nouvelle société l’ensemble des
engagements hors bilan de la société GROUPE INJACO EPE SPA fusionnée.

- Détermination de l’actif net apporté : en conséquence, l’actif net apporté


correspondant au moment de l’actif net comptable de la société GROUPE INJACO
EPE SPA fusionnée et fera l’objet d’une inscription en fonds propres, dans les livres
comptables de la nouvelle société au 01/10/2014.

- Transfert des créances détenues par la SGP INDJAB sur la société GROUPE
INJACO EPE SPA fusionnée : les créances détenues par la SGP au titre des
dividendes constatés et comptabilisés dans les livres comptables de la société
GROUPE INJACO EPE SPA fusionnée seront transférées à la nouvelle société.
- Propriété, jouissance et date d’effet : la nouvelle société CONSTRUCT OUEST sera
propriétaire et entrera en possession des biens et droits apportés par la société
GROUPE INJACO EPE SPA y compris ceux qui auraient été omis soit aux présentes
soit dans la comptabilité du GROUPE INJACO EPE SPA à compter de la date de
réalisation.
La présente fusion aura, aux plans comptable et fiscal un effet rétroactif au 1er octobre
2014.
En conséquence, il est précisé que les opérations réalisées par la société GROUPE
INJACO EPE SPA fusionnée seront considérées de plein droit du point de vue
comptable et fiscal comme ayant été réalisées pour le compte de la nouvelle société

158
qui supportera exclusivement les résultats actifs ou passifs de l’exploitation des biens
transmis.
- Dissolution de la société GROUPE INJACO EPE SPA : du fait de la dévolution de
l’intégralité de son patrimoine a la nouvelle société, la société GROUPE INJACO
EPE SPA fusionnée se trouvera dissoute de plein droit à la date de réalisation, par le
seul fait de la réalisation de la fusion. I ne sera procédé à aucune opération de
liquidation de la société GROUPE INJACO EPE SPA fusionnée du fait de la fusion.

Charges et conditions générales de la fusion :


1- En ce qui concerne la nouvelle société CONSTRUCT OUEST :

- La nouvelle société prendra les biens apportés quelle que soit leur nature et dans l’état
ou ils se trouveront à la date de réalisation, sans pouvoir exercer aucun recours contre
la société GROUPE INJACO pour quelque cause que ce soit.
- A compter de la date de réalisation, la nouvelle société CONSTRUCT OUEST
exécute toutes les charges et obligations relatives à l’activité de la société GROUPE
INJACO, en particulier, la reprise à son compte la poursuite de toutes les opérations
passées ou encours.
- En application du code de travail, tous les contrats de travail des salariés, y compris
les contrats des cadres dirigeants et autres conventions collectives de la société
GROUPE INJACO subsistent et sont transférés à la nouvelle société.
- A compter de la date de réalisation, la nouvelle société supportera et acquittera tous
les impôts, taxes, primes, contributions et autres sommes dues par la société
GROUPE INJACO ainsi que toutes charges quelconques, ordinaires ou
extraordinaires qui grèvent ou grèveront les biens apportés et qui sont inhérentes à
leur propriété ou à leur exploitation, sans que cette substitution entraine novation à
l’égard des créanciers.
- La nouvelle société sera subrogée, à compter de la date de réalisation, dans le bénéfice
et la charge de tout accord, marches, conventions et engagements quelconques qui
auront pu être contractées par la société GROUPE INJACO, a la charge pour elle de
faire établir, s’il y a lieu, tout avenant nécessaire.
- La nouvelle société sera subrogée purement et simplement à compter de la date de
réalisation dans les droits, actions, hypothèques, privilèges, garantis et suretés
personnelles ou réelles de toute nature qui pourraient être attaches aux créances
incluses dans les apports.
- La nouvelle société CONSTRUCT OUEST aura, à compter de la date de réalisation,
tout pouvoir pour, au lieu et place de la société fusionnée et relativement aux biens et
droits a elle apportés ou aux passifs pris en charge, s’il y a lieu, intenter ou poursuivre
toutes actions, donner tous acquiescements a toutes décisions, recevoir ou payer
toutes sommes dues en suite de ces actions, procédures et décisions.
- Enfin, la nouvelle société CONSTRUCT OUEST remplira toutes formalités requises
en vue de rendre opposable aux tiers la transmission des divers éléments d’actifs ou
droits apportés, tous pouvoirs étant données à cet effet au porteur d’une copie ou d’un
extrait des présentes.

159
2- En ce qui concerne la société fusionnée GROUPE INJACO EPE SPA :

L’opération de fusion par absorption de la société GROUPE INJACO EPE SPA ci-
avant et la nouvelle société CONSTRUCT OUEST ne donnera lieu à l’émission
d’aucune action nouvelle de la société absorbante en rémunération des apports de la
société absorbée, et corrélativement a aucun échange d’actions de la société
absorbante contre des actions de la société absorbée.

En conséquence, les parties sont convenues qu’il n’y a pas lieu, de ce fait, de
déterminer un rapport d’échange.

L’actif net comptable apporté par la société fusionnée constituera un apport de l’état
qui sera comptabilisé dans les fonds propres de la société CONSTRUCT OUEST.

Déclarations et garanties diverses :

1- Concernant la société fusionnée GROUPE INJACO EPE SPA :

La société fusionnée déclare et garantit par les présentes à la nouvelle société qu’a la
date de réalisation :

- Elle est valablement propriétaire et à la libre et exclusive jouissance de l’ensemble des


actifs figurant dans leurs comptes à la date du 30/09/2014 ;
- Les éléments de l’actif apportés par GROUPE INJACO EPE SPA au titre de la fusion
ne sont grevés d’aucune inscription de privilège, nantissement, gage ou charge
quelconque et sont libres de toute restriction à l’exception de celles figurant dans la
partie annexe ;
- Elle a la capacité et le pouvoir requis pour conclure le présent projet de fusion.

2- Concernant la nouvelle société CONSTRUCT OUEST :

Conformément à la résolution n° 11/141 du 14/07/2014 du CPE et la directive de


monsieur le président du CPE, la nouvelle société déclare et garantit par les présentes
qu’à la date des présentes et à la date de réalisation :

- Qu’elle est une société par actions régulièrement constituée conformément au droit
algérien ;
- Qu’elle a la capacité et le pouvoir requis pour conclure le présent projet de fusion.

Conditions et réalisation de la fusion :

La nouvelle société CONSTRUCT OUEST doit réaliser toutes les démarches


nécessaires à la réalisation de la fusion absorption de telle sorte qu’elle soit réalisée
avant le 31/12/2015, de ce fait, le présent document (avec tous les actes
complémentaires ou supplétifs) ne vaut que comme projet de fusion et est, a ce titre,
soumis à la condition suspensive expresse de son approbation convergente sur la base
des conditions et modalités ci-dessous :

160
- Par l’assemblée générale unique des actionnaires de la nouvelle société
CONSTRUCT OUEST et la société GROUPE INJACO EPE SPA fusionnée ;
- Du présent projet de la fusion qui y est convenue, avec effet rétroactif au 1er octobre
2014, étant précisé que la fusion sera réalisée à la date de réalisation.

Régime fiscal :

1- Dispositions générales :

La société fusionnée GROUPE INJACO EPE SPA, et la nouvelle société


CONSTRUCT OUEST se conformeront à toutes les dispositions légales en vigueur à
la date de réalisation, en ce qui concerne les déclarations à établir pour le paiement de
l’impôt sur les sociétés et toutes autres impositions et taxes résultant de la réalisation
de la fusion, dans le cadre de ce qui sera dit ci-après.

2- Impôt sur les sociétés :

Ainsi qu’il résulte des clauses ci-avant, la société fusionnée et la nouvelle société ont
décidé de donner un effet rétroactif comptable et fiscal a la fusion au 1er octobre
2014.

En conséquence, les résultats comptables et fiscaux de la société fusionnée depuis le


1er octobre 2014 seront repris respectivement dans le résultat comptable et fiscal de la
nouvelle société.

A compter de la date d’effet de la fusion, la nouvelle société se substituera à la société


fusionnée pour l’exécution de tous engagements et obligations de nature fiscale,
relatifs aux éléments d’actifs lui étant transmis dans le cadre de la présente fusion.

3- TVA :

La nouvelle société et la société fusionnée sont des sociétés redevables de la TVA.


Par conséquent, conformément au code des impôts, le transfert de l’ensemble des
biens de la société fusionnée a la nouvelle société ne donnera pas lieu au paiement de
la TVA.

La nouvelle société sera, de convention expresse, purement et simplement subrogée


dans les droits et obligations de la société fusionnée. En conséquence, la société
fusionnée transfèrera purement et simplement le crédit de TVA dont elle dispose le
cas échéant, au jour de la réalisation de la fusion.

Pouvoirs :

Tous les pouvoirs sont, dès à présent, expressément donnés :

- Aux soussignées, en qualité représentant les sociétés concernées par la fusion, avec
faculté d’agir ensemble ou séparément, a l’effet, s’il y avait lieu, de faire le nécessaire
au moyen de tous actes complémentaires ou supplétifs ;
- Aux porteurs d’originaux ou d’extraits certifiés conformes des présentes et de toutes
pièces constatant la réalisation de la fusion, pour exécuter toutes formalités et faire

161
toutes déclarations, significations, notifications, tous dépôts, inscriptions, publications
et, d’une manière plus générale, pour remplir toutes formalités légales qui pourraient
être nécessaires.

Remise de titre :

Il sera remis à la nouvelle société, a la date de réalisation, les originaux des actes
constitutifs et modificatifs de la société GROUPE INJACO EPE SPA, ainsi que les
livres de comptabilité, les titres de propriété et tout contrats, archives, pièces ou autres
documents relatifs aux biens et droits apportes.

Publicité :

Le présent projet de fusion est déposé au niveau du service notarial des domaines du
lieu du siège de la société absorbante et de celui de la société fusionnée et fait l’objet
d’une publicité légale par la nouvelle société.

Frais :

Tous les frais, impôts, droits et honoraires résultant de la fusion, ainsi que de ses
suites et conséquences, seront à la charge exclusive de la nouvelle société.

Election de domiciles :

Pour l’exécution des présentes et leurs suites, et pour toutes significations et


notifications, les représentants des sociétés en cause font, es qualité, élection de
domiciles aux sièges sociaux respectifs des sociétés qu’ils représentent.

Loi applicable et juridiction compétente :

Le présent projet de fusion est soumis à la loi algérienne. Tout litige auquel pourrait
donner lieu l’exécution et/ou l’interprétation du présent projet de fusion sera réglé à
l’amiable.

Annexes du projet de la fusion :

Le projet de fusion comporte 21 annexes numérotées de 01 à 21 et faisant partie


intégrante du document (objet de notre référence).

Effets de la fusion « INJACO EPE SPA- CONSTRUCT OUEST EPE SPA » :

La date de prise d’effet :

A compter de la date de la réalisation (01/10/2014), la société absorbante sera


propriétaire des biens et droits apportés par la société absorbée, y compris ceux qui
auraient été omis dans la comptabilité de la société absorbée.

Cette opération de fusion a comme effet rétroactif le 01/10/2014.

162
En conséquence de cette rétroactivité, les opérations réalisées par la société absorbée
jusqu’à la date de réalisation (01/10/2014), seront considérées de plein droit, du point
de vue comptable et fiscal, comme ayant été réalisées pour le compte de la société
absorbante, qui supporte, les résultats, actifs ou passifs, de l’exploitation des biens
transmis.

A. Effet d’ordre social :

Parmi les effets sociaux engendrés par cette fusion, le maintien des contrats des
employés et le transfert des litiges sociaux vers la société absorbante.

B. Effet d’ordre économique :

A travers l’opération de fusion, la société absorbante a consolidé ses actifs, et elle


s’est procuré d’une force et d’une synergie économique.

C. Effet d’ordre fiscal et parafiscal :

Les dettes fiscales et parafiscales de la société absorbée ont été reprises par la société
absorbante (nouvelle), qui est devenue par la suite, débitrice vis-à-vis de la fiscalité et
de la parafiscalité.

Commentaires (constatations) personnels sur l’opération :

1- Les mêmes dispositions sont comprises dans tous les projets.


2- Les sociétés SPAB-EBT-BATIOR-BATTIA sont des filiales du groupe INJACO
EPE SPA, c’est dire que INJACO EPE SPA est la société mère des filiales
précitées.
3- BATIOR a fait l’objet d’une scission. Tout en étant la société scindée, elle doit
être dissoute.
4- L’appellation SOCIETE GROUPE INJACO EPE SPA n’est point fondée car le
groupe contient plusieurs sociétés.
5- La désignation : sans que cette description ne soit limitative à mon sens nécessite
d’être révisée, car un projet de fusion est légiféré et doit faire l’objet de publicité
légale aussi, donc il ne doit pas contenir ce genre de rédaction.
6- Une fois on trouve société créée par voie de fusion absorption et une autre on
trouve la société nouvellement créée du fait de la fusion, cette nuance a engendré
plusieurs sensibilités notamment les rapports spéciaux, on a eu communication de
deux rapports spéciaux d’un même commissaire aux comptes qui, une fois rédige
« rapport spécial sur la fusion par absorption » et une autre fois il rédige « rapport
spécial sur la fusion par création nouvelle » sachant qu’il est le garant de la
société.

163
Conclusion du chapitre 03 :

En cette forme de restructuration organique où deux ou plusieurs sociétés se


réunissent pour en former plus qu’une seule. On constate que la fusion est l’opération
type de concentration absolue209.

Ce qui est certain est que la fusion de sociétés commerciales, tout en étant forme de
concentration, est à un double titre : instrument susceptible de mobiliser à moindre
cout le capital des sociétés ; elle peut permettre d’abord à une société de croitre sans
argent et ensuite à un groupe de se restructurer ou réorganiser fiscalement à bon
compte.210

Une fusion peut être considérée comme un échec d’un point de vue organisationnel
par la survenance du syndrome du survivant. En effet, les acteurs impliqués dans des
cas d’échec n’hésitent pas à dévoiler le "secret" de leurs mauvaises pratiques de
gestion, tandis que le ressenti général de ces acteurs, en cas de succès, par rapport à la
mise en œuvre de la fusion, reste couvert par la confidentialité des données.

Afin d’enrichir la façon de concevoir et de piloter les projets de fusion, nous avons
mené une étude sur deux cas d’échec de fusions réalisées dans les secteurs algérien de
construction et dérivées.

209
« Les fusions de sociétés commerciales, prolégomènes pour un nouveau droit des
rapprochements », par RICHARD ROUTIER, éd librairie générale de droit et de jurisprudence, E.J.A et
RICHARD ROUTIER, PARIS 1994, P8.
210
Supra, P9.

164
Conclusion générale (appréciation)

165
Les opérations de fusion sont l’un des mouvements les plus pratiqués tant en période
d’expansion économique que de crise.

Malgré les minimes performances, les entreprises continuent de fusionner.

On peut avoir comme réponses à nos question posées au début que les fusions de
sociétés commerciales sont complexes lorsque plusieurs facteurs spécifiques et
contextuels interagissent les uns avec les autres influant sur le résultat du processus.
Bien que de nombreuses entreprises fusionnent pour augmenter la valeur de leurs
entreprises, en plus de puissance du marché et de gagner plus de capacité à négocier
avec les fournisseurs ou les clients, la plupart des fusions se traduisent par des échecs.

La littérature existante, d'autre part, manque de fournir une théorie solide à la question
de la performance post-fusion qui est très réduite. En tant que production d'une
recherche sur les questions conceptuelles, théoriques et empiriques dans la recherche
sur les fusions.211

Cette étude répond ainsi à l'exploration de la question des taux d'échec élevés dans les
fusions d'une manière totalement différente.

Elles présentent plusieurs avantages dont le principal est de permettre une meilleure
rentabilité. Les instruments de production sont mieux utilisés que quand ils sont
dispersés, la gestion peut être plus méthodique, …etc.

« Les études des économistes montrent que pour chaque type de production, il existe
une dimension optimale. La fusion est souvent le moyen le plus commode d’atteindre
celle-ci et de s’y maintenir. Elle est donc fréquemment utilisée non seulement comme
une technique de développement mais aussi pour renflouer les entreprises en
difficulté »212.

Parmi les résultats : Un tel type de mouvement de restructuration ou autrement dit de


concentration est susceptible avoir des inconvénients ; ceux-ci peuvent s’apprécier à
plusieurs points de vue, notamment :

- A l’égard des sociétés intéressées, la fusion d’une société aveugle et d’une société
paralytique peut augmenter les difficultés antérieures au lieu de les réduire. Alors, il
ne faut pas que la fusion entraine la paralyse inhérente au gigantisme, alors que
l’existence d’un groupe permet souvent de concilier la souplesse et l’efficacité.

- A l’égard de l’intérêt public, les opérations de fusion, en mettant fin à la concurrence,


peuvent favoriser la hausse des prix ou la baisse de la qualité des biens produits par
exemple. C’est un cas rare. Car toute fusion de sociétés d’un certain sort, doit passer
par le conseil de la concurrence.

211
Gökçen Arkalı Olcay, M. Atilla Öner, Ali Bahadır Olcay, “A conceptual view of exergy destruction in
mergers and acquisitions”, “Technological Forecasting and Social Change”, 2018 In Press, Corrected
Proof.
212
Yves GUYON, « Droit des affaires, tome 01, droit commercial général et sociétés », 7eme édition,
p631.

166
- A l’égard des salariés, et précisément des cadres, les fusions ont très souvent pour
conséquences des compressions d’effectif, certes nécessaire, mais qui ne s’opère pas
toujours dans les meilleures conditions. En période de crise, les fusions sont de
redoutables causes de chômage et sont donc difficilement supportées même si les
salariés licenciés bénéficient de la protection particulière accordée en cas de
licenciement pour des causes économiques.

Appréciations personnelles pour ce qui est de la fusion d’entreprises :

Le domaine étudié est pluridisciplinaire : comptable, fiscal, juridique et financier.


Les aspects juridiques sont dominants, surtout pour les fusions213. La comptabilité
vient pour traduire une réalité fusions. Elle vient pour traduire une réalité juridico-
financière complexe.
Le volet financier est en revanche très présent dans les fusions-acquisitions. Il sert à
valoriser les différentes entités intervenant dans les opérations de concentration dites
fusion.

Quand deux entreprises fusionnent, elles répondent à certaines motivations,


puisqu’elles permettent de renforcer leur pouvoir sur le marché, d’augmenter le
pouvoir de négociation eu égard les partenaires économiques (fournisseurs, clients,
banquiers).
La fusion peut permettre d’augmenter les marges bénéficiaires, constituer une réponse
aux actions stratégiques des concurrents en se repositionnant par rapport aux
concurrents.

Néanmoins, d’après le développement de l’aspect théorique et ce que les opérateurs


ont faits pour les entreprises dans le cas étudié pour moi ils ont une vertige
scientifique et par conséquent un handicap procédural avec tous mes respects aux
personnes, mais c’est la réalité qu’on doit admettre pour s’en sortir avec des solutions
telle que une de-fusion immédiate car le résultat des opérations en étude de cas est
non seulement un cout élevé mais aussi un chaos (ils voulaient économiser en passant
outre la désignation du CAA mail ils se sont retrouvés avec un lancement d’un audit
de fusion, post fusion malheureusement et c’est une nouvelle que j’ai peu avoir de la
tête de l’organisation étudiée).

Cinquante ans après son accession à l’indépendance, l’Algérie fait face à de


nombreux défis : économiques, politiques, sécuritaires, sociétaux et d’autres.

En conclusion, pour ce qui est de la fusion en Algérie, le cadre légal demeure assez
loin de l’évolution de ce qu’on appelle le droit vivant par rapport aux entreprises
algériennes surtout privées. La législation en ce sens, doit absolument être à jour des
défis futurs, notamment la probable adhésion de l’Algérie à l’organisation mondiale
du commerce, qui engendrera certainement des réformes en ce sens.

213
Sachant que et la comptabilité et l’audit sont des disciplines légiférées autrement dit, ce sont des
droits.

167
Avant tout, le facteur temps est primordial. Pourquoi avoir comme objectif :
ACCELERER214 dans la réalisation de l’opération ? C’est la cause principale de
l’échec en plus des vides juridiques menant les opérateurs à réaliser la fusion
aléatoirement.

Les résultats de notre recherche mettent en évidence que la domination des règles de
l’acteur de fusion et l’absence d’un travail culturel préparatoire pour développer de
nouvelles valeurs et une identité commune constituent des facteurs clés d’échec d’une
opération de fusion.

La réussite d’une fusion dépend des facteurs suivants :


La stabilité de la fusion, de manière à mener à bien un projet ou une activité
spécifique en coordonnant les compétences, moyens et ressources nécessaires.
La culture d’entreprise que possèdent les dirigeants.

La prise de conscience du contexte économique, sécuritaire et politique avant la


fusion.
L’étude et l’analyse financière, fiscale chapeauté par une équipe spécialisée (avocats,
financiers, expert comptables, …etc.).

Espérant que ce modeste travail sera


communiqué aux parties prenantes et qu’il aura
sa valeur ajoutée tout en bénéficiant au pays et
à la population et en particulier aux étudiants et
aux chercheurs.

214
Une cellule de suivi au niveau du ministère a été créée dans l'objectif d'accélérer l'opération de
fusion des deux agences, (ANA et AGA) et ce, dans les six mois ayant suivi la promulgation du décret :
c’est un paragraphe tiré pour montrer que c’est les pouvoirs publics qui sont auteurs de fausse
décision en la matière.

168
ANNEXES :

On a classifié les documents, qu’on nous a communiqué l’aimable et respectueuse


équipe de l’EPE SPA CONSTRUCT OUEST commençant par son PDG, suivant
l’ordre suivant :

1. Mandat du président du directoire de la SGP INDJAB au PDG Mr ALLAOUI


Abdelkader portant fondation de l’EPE SPA CONSTRUCT OUEST ;
2. La résolution du Conseil des Participations de l’Etat n11/141 du 24/07/2014 ;
3. PV de l’AGEX constitutive de l’EPE SPA CONSTRUCT OUEST du
13/22/2014 ;
4. Statuts de l’EPE SPA CONSTRUCT OUEST ;
5. Extrait de registre de commerce de l’EPE SPA CONSTRUCT OUEST ;
6. PV de l’AGO de l’EPE SPA groupe INJACO du 13/11/2014 ;
7. PV de l’AGEX de l’EPE SPA CONSTRUCT OUEST du 12/2014 ;
8. PV de l’AGEX unique des sociétés INJACO, CONSTRUCT OUEST,
SOBATI du 14/12/2014 ;
9. Projet de fusion par voie de création de société nouvelle « INJACO-
CONSTRUCT OUEST »215 ;
10. Etats financiers au 30/09/2014 du groupe ;
11. Bilan de l’EPE SPA CONSTRUCT OUEST au 01/10/2014 ;
12. Les actions à engager pour restructuration de la SGP INDJAB ;
13. Annexes du projet de fusion ;
14. Etats financiers au 31/12/2014 de l’EPE SPA CONSTRUCT OUEST ;
15. Attestation d’immatriculation fiscale ;
16. Publicité des statuts de l’EPE SPA CONSTRUCT OUEST ;
17. Avis d’identification de l’office national des statistiques.

BIBLIOGRAPHIE :
Ouvrages :

1- BENAIBOUCHE Mohand Cid, « Comptabilité des sociétés » conforme au SCF,


OPU, éd 4015028.2009.

215
Le même modèle est appliqué au reste des projets de fusion des autres sociétés participant à la
fusion.

169
2- Elisabeth BERTIN, Christophe GODOWSKI, Redha KHELASS, « Manuel
comptabilité & audit » ; BERTI éd ; 2013.
3- Éric TORT, « L’essentiel des fusions et acquisitions » ; les carrés, Gualino,
l’extenso éditions, 2010.
4- Franck CEDDAHA, « Fusions acquisitions-évaluation, négociation, ingénierie » ;
3e édition ECONOMICA, 2010.
5- Guillaume SCHIER et Olivier MEIER, « Les fusions acquisitions-stratégie-
finance-management » ; édition DUNOD 2006.
6- Groupe revue fiduciaire, « Restructuration d’entreprise », les guides de gestion
RF, 1ere édition 2012.
7- Jean-Guy DEGOS, « Commissariat aux apports, évaluations et fusions » ; éditions
comptables Malesherbes, CNCC éditions 1995.
8- Jack MESTRE, Marie Eve PANCRAZI, Isabelle Arnaud GROSSI, Laure
MERLAND et Nancy TAGLIARINO VIGNAL, « Droit commercial, droit interne
et aspects de droit international », LEXTENSO 29 ème éd. 2012.
9- James F KLEIN avec Robert Charles KAHN « The guide to européen mergers
and acquisition », ed gower 2003.
10- Jean-Guy DEGOS, « Commissariat aux apports, évaluations et fusions » ; éditions
comptables Malesherbes, CNCC éditions 1995.
11- Martial CHADEFAUX, « Les fusions de sociétés » régime juridique et fiscal,
4eme édition RF, 2003.
12- Olivier MIER & Guillaume SCHIER, « Fusion-acquisition : stratégie-finance-
management » ; «3ème éd DUNOD 2009.
13- Pierre BAUCHET, « Concentration des multinationales et mutation des pouvoirs
de l’état » ; éditions CNRS 2003.
14- Philippe MERLE, « Droit commercial-sociétés commerciales » ; édition
DALLOZ 2003.
15- PALARD, J-E., IMBERT, F. Guide pratique d’évaluation d’entreprise. Paris :
Eyroles, 2013.
16- Patrice VIZZAVONA, « Évaluation des entreprises », éd BERTI Alger, ATOL
Paris.
17- Philippe C HASPESLAGH et David B JEMISON. « Managing acquisitions », Ed
the free press 1991.
18- Richard ROUTIER « Les fusions de sociétés commerciales, prolégomènes pour
un nouveau droit des rapprochements », éd librairie générale de droit et de
jurisprudence, E.J.A et Richard ROUTIER, PARIS 1994.
19- Tahar HADJ SADOK, « Le commissaire aux comptes », édition DAHLAB, 2007.
20- Yanick DINH, « Les fusions, scissions et apports partiels d’actifs ; aspects
comptables, juridiques et fiscaux » de. Ed ESKA 2000.
21- Yves GUYON, « Droit des affaires, tome 01, droit commercial général et
sociétés », 7eme édition.

Codes :
 Code de commerce algérien
 Code de commerce français

170
 Code civil algérien
 Code civil français
 Code des impôts directs algérien
 Code général des impôts français
 Code des impôts directs et taxes assimilés
 Code de la taxe sur le chiffre d’affaire
 Code de l’enregistrement
 Code de timbre
 Code de la taxe sur la valeur ajoutée
 Code de travail
 Code de l’urbanisme

Autres références juridiques :


 L’ordonnance 03-06 du 19/07/2003
 La loi 03-03 relative à la concurrence
 L’ordonnance 03-07 du 19/07/2003
Thèses :

2- REGUIG Mohammed, « Le commissaire aux comptes en droit algérien », thèse de


doctorat, 2008-2009
3- « Privatisation des entreprises publiques en Algérie », thèse de doctorat en
sciences commerciales, université d’Oran, 2008-2009
4- Hal : l’audit des risques dans les opérations de fusions-acquisitions : le cas
aérospatial mata ; Christine POCHET.
5- « Privatisation des entreprises publiques en Algérie », thèse de doctorat en
sciences commerciales, université d’Oran, 2008-2009

Articles de revues :

1- Jean Luc BARLET, « Revue économie et comptabilité n 241, régulation


financière, enjeux techniques et politiques ».
2- INTEC, « Comptabilité et audit » -202141tepa0207.
3- Gadiesh, O., Ormiston, C., Rovit, S., Critchlow, J, 2001. The ‘why’ and ‘how’ of
merger success, 13 (04).
4- Epstein, M. J., 2005. The determinants and evaluation of merger success.
BusinessHorizons, January/February, 48 (1).
5- Gökçen Arkalı Olcay, M. Atilla Öner, Ali Bahadır Olcay,A conceptual view of
exergy destruction in mergers and acquisitions 2018 In Press, Corrected Proof,
Technological Forecasting and Social Change revue.

Table des Matières:

Page de garde…………………………………………………………………..…….01

Résumé ……..……………………………………………………………………….02

Plan …………………………………………………………………………..………03

171
Tableau des abréviations………………………………………………..……………05

Dédicace ……………………………………………………..…………………...….06

Remerciements……………………………………………………………...………..07

Introduction générale …………………………………………………..………........08

Chapitre 01 : le pourquoi et le comment des opérations de fusion des sociétés


commerciales………………………………………………………….…………..…21

Introduction du chapitre 01……………………………………………………..…...22

Section 01 : fondements de la fusion……………………………...…….…………..23

I : Fondements économiques ………………………………………….…………….26

II : fondements juridiques………………………………………….………………...28

III : fondements sociaux…………………………………………….……………….29

VI : Fondements fiscaux…………………………………………………………….30

Section 02 : Mécanismes de la fusion……………………………………………….36

I : les procédures de la fusion………………………………….…………………….36

II : Formes de fusion…………………………………………….…………………...66

III : Matérialisation comptable de la fusion…………………………………………71

Section 03 : Interventions de l’État en matière de fusion de sociétés


commerciales………………………………………………………………….….......84

I. Interventions d’experts indépendants…………………………………..…..……85


II. Autres interventions de l’État en matière de fusion …………………………….89

Conclusion du chapitre 01 ………………………………...……………..………….91

Chapitre 02 : Effets des opérations de fusion………………………...………..…92

Introduction du deuxième chapitre…………………………………………..…….93

La date d’effet de la fusion…………………………………………………….…..93

Section 01 : Effets d’ordre social……………………………………………….....98

I. Les effets de la fusion à l’égard des dirigeants des sociétés en présence…........98

172
II. Les effets de la fusion à l’égard des associés (apporteurs de capitaux)…….....101
III. Les effets de la fusion à l’égard des salariés……………………………...…...108
IV. Les effets de la fusion à l’égard des tiers………………………..……...……..112

Section 02 : Effets d’ordre juridico économique…………………………………..118

I. Les effets de la fusion sur le marché…………………………………….……..119


II. Les effets de la fusion sur les marques et brevets……………………….……..122

Section 03 : Effets d’ordre fiscal…………………………………………….…….124

I. Traitements fiscaux des opérations de fusion……………………………….…124


II. Les conséquences de l’adoption du régime fiscal des fusions …………....…...127
III. Effets inattendus de la fusion « la nullité » …………………………………....130

Conclusion du chapitre 02……………………………………………….………....131

Chapitre 03 : étude de cas d’entreprises publiques économiques en forme de


sociétés par action………………….…………………….………...........................132

Introduction du chapitre 03…………………………………………………..……..133

Définition de l’entreprise publique économique………………………….…..…….133

Section 01 : La fusion « BATIOR EPE SPA-EBT EPE SPA »………………...….134

Présentation des entreprises…………………………….…………………….…….134

I. Présentation de « l’EPE SPA BATIOR », société absorbante……………….…134


II. Présentation de « l’EPE SPA EBT », société absorbée…………………………135

Fondements de l’opération de fusion ……………………………………..………..135

A- Fondement juridique ……………………………………………………..…….135


B- Fondement économique……………………………………………..………….136
C- Fondement social ………………………………………………………..……..136
D- Fondement fiscal……………………………………………………………......136

Mécanismes de l’opération de fusion « EBT EPE SPA – BATIOR EPE SPA ».....137

A- Dissolution de la société absorbée ………………………………………….….137


B- L’activité…………………………………………………………………..…....137
C- Désignation et évaluation des éléments d’actif et de passif apportés………..….138
D- Intervention des experts indépendants : (les CAC)………………………..……140
E- Matérialisation comptable de l’opération……………………………….………142

Effets de la fusion « BATIOR EPE SPA- EBT EPE SPA »…………………….… 147

173
La date de prise d’effet ……………………………………………………………..147

A- Effet d’ordre social…………………………………………………..…...……..147


B- Effet d’ordre économique …………………………….….…………………..…147
C- Effet d’ordre fiscal et parafiscal …………………….……………………….…147

Section 02 : la fusion du groupe INJACO, SPAB, BATTIA, EDCO, BATIOR avec


CONSTRUCT
OUEST……………………………………………………………………………...148

Présentation des sociétés en présence……………………………………………....148

Fondements de l’opération de fusion réalisée par ces sociétés (en général)….…… 150

A- Fondement juridique ………………………………………………………..….150


B- Fondement économique …………………………………………………..……150
C- Fondement social …………………………………………………………….…150
D- Fondement fiscal ……………………………………………………….………150

Mécanismes de déroulement de l’opération de fusion …………………….……….151

Projet de fusion 01 (exemplaire: entre INJACO et CONSTRUCT OUEST)………156

Effets de la fusion « INJACO EPE SPA- CONSTRUCT OUEST EPE SPA »… …162

La date de prise d’effet…………………………………………………….…...…..162

A- Effet d’ordre social ………………………………………..…………………....162


B- Effet d’ordre économique ………………………..……………………….…....162
C- Effet d’ordre fiscal et parafiscal ………………………………........………......162

Commentaires (constatations) personnels sur l’opération………………………..…162

Conclusion du chapitre 03…………………………………………….……….…....164

Conclusion générale (appréciation personnelle) …………………………………...165

Annexes (dossier du deuxième cas) ………………………………………………..169

Bibliographie ………………………………………………………………..……..282

Table des matières ……………………………………………………………….…284

174

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