Mémoire Laurent
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MÉMOIRE
présenté en vue d'obtenir
Le Master « MEEF »
JURY
RÉSUMÉ
Dans ce mémoire, nous avons cherché à comprendre la pratique de l'évaluation des compétences et les
indicateurs d'évaluation correspondants. Cette pratique d’évaluation se fait dans le cadre des revues de
projet et en soutenance finale de projet. L’enseignement concerné est celui de Baccalauréat Sciences et
Technologies du Développement Durable (STI2D) spécialité Energies et Environnement (EE).
Ce nouveau baccalauréat STI2D, mis en place en 2011, s'accompagne d'un changement de paradigme
sur l'évaluation.
Les données sont recueillies auprès d'élèves de Terminale du Lycée Alfred Kastler de Dourdan durant
l'interrogation orale en revues de projet pendant l'année scolaire 2015-2016.
Cette réflexion m'a conduit à m’intéresser et à essayer d’établir et à tester, pendant la revue 0, la
pertinence de questions en rapport avec les indicateurs d'évaluations et les finalités cognitives visées
avec les verbes d'action employés.
Une première méta-analyse de la fiche de conduite de projet pour la revue 1 a été réalisée. Elle met en
exergue un 'outil questions' en rapport avec les compétences, les indicateurs d'évaluation et les verbes
d'action. Ce travail est présenté sous forme de tableau. En effet, le repérage des verbes nous aide à
construire des questionnements adaptés à l’épreuve.
Suivent deux méta-analyses de la fiche d'évaluation de conduite de projet pour la revue 2 et pour la
fiche d'évaluation de présentation de projet lors de la soutenance finale. Des tableaux récapitulatifs des
domaines cognitifs visés ont été établis. Ce travail prend tout son sens en mettant en relation les
objectifs généraux, les compétences, les indicateurs d'évaluation et les niveaux taxonomiques.
Il met en lumière des propositions de pistes pour l'évaluation en oral de projet (grilles d'observables) et
l'évaluation des compétences en situation.
Mots clés : Réforme. STI2D, Approches par compétences, Méthodes, Démarches, Projet, Indicateurs
d'évaluation, Critères et niveau de performance, Approche par objectifs, Taxonomie, Scénario, Gestes,
Postures et Jugements.
" Se donner du mal pour les petites choses, c'est parvenir aux grandes, avec le
temps" Samuel Beckett
Je tiens tout abord à remercier Madame Marie-Laure Elalouf, Professeur des universités en sciences du
langage, responsable de la formation MEEF 4 à l'université de Cergy-Pontoise parcours formation de
formateurs d'enseignants, premier et second degrés, pour ses conseils et ses observations.
J'exprime mes plus vifs remerciements à ma tutrice de mémoire, Madame Rita Khanfour-Armalé, Maître
de conférence en chimie, Responsable du département Sciences à l'institut d'éducation de l'Université
de Cergy-Pontoise, pour l'immense privilège qu'elle m'a fait en acceptant de suivre ce travail. Sa
disponibilité, ses conseils fructueux, son enthousiasme, ses compétences professionnelles et ses qualités
humaines m'ont énormément apporté.
Je suis infiniment reconnaissant à Monsieur Jacques Madier, IA-IPR Versailles, pour la confiance qu'il m'a
accordée lors des actions de formations de professeurs et l'animation de séminaires académiques.
J'exprime ma profonde gratitude et mes très sincères remerciements à Monsieur Jean-Luc Massey, IA-
IPR Paris, pour nos échanges enrichissants, ses remarques et l'intérêt constant qu'il a porté à ce
mémoire.
Je désire remercier également tous mes collègues avec qui j'ai pu échanger sur nos pratiques et les
élèves.
Enfin les mots les plus simples étant les plus forts, merci à tous les élèves qui ont contribué de près ou
de loin à ce mémoire et qui n'aurait pas pu être réalisé sans eux.
Figures
Figure 1 : Préparer un projet pour l'enseignement de spécialité F.Taraud (2012) .................................... 12
Figure 2 : Grille d'évaluation de conduite de projet spécialité EE ............................................................. 16
Figure 3 : Grille d'évaluation soutenance de projet ................................................................................... 17
Figure 4 : Taxonomie de Bloom 1956 ......................................................................................................... 18
Figure 5: Taxonomie d'Anderson et Krathwohl en 2001............................................................................ 20
Figure 6 : Créativité .................................................................................................................................... 21
Figure 7 : Niveaux taxonomiques Bac STI2D .............................................................................................. 22
Figure 8 : Niveaux taxonomiques et finalités cognitives ............................................................................ 23
Figure 9 : Grille d'évaluation revue 0 ......................................................................................................... 33
Figure 10 : Méta analyse des compétences et indicateurs d'évaluation revue 1 ...................................... 44
Figure 11: Projet 4 éclairage public-A effectue des mesures avec la maquette et la lampe à leds ........... 55
Figure 16: Projet 4 éclairage publique, visite chemin de Beaurepaire ...................................................... 56
Figure 12 : Projet 2 purificateur d'eau, prototype en cours de réalisation................................................ 56
Figure 13 : Projet 6 optimisation de la facture énergétique, prototype .................................................... 56
Figure 14 : Projet 7 pompage et arrosage programmés-Fonctionnement de la pompe ........................... 56
Figure 15 : Projet 3 production hybride d'électricité en site isolé, installation du panneau solaire ......... 56
Figure 17 : Triangle de Jean Houssay (1998) .............................................................................................. 58
Figure 18 : Étapes du projet en STI2D F.Taraud (2012) .............................................................................. 61
Figure 19 : Préparer un projet pour l'enseignement de spécialité F.Taraud (2012) .................................. 63
Figure 20 : Exemple de fiche descriptive de projet .................................................................................... 66
Figure 21 : Exemple de grille des compétences et indicateurs d'évaluation visés .................................... 68
Figure 22 : Triangle de Pelpel ..................................................................................................................... 71
Figure 23 : Classification des notions d'un programme. D.Taraud revue Technologie 193....................... 74
Figure 24 : Scénario niveau macro, questions posées à l'élaboration d'un curriculum ............................. 81
Figure 25 : Scénario niveau méso, Séminaire académique Bac STI2D spécialité EE.L.Martin (2013) ........ 81
Figure 26 : Planche de présentation du scénario. Séminaire académique Bac STI2D spécialité EE.L.Martin
(2013) ......................................................................................................................................................... 82
Figure 27 : Scénario niveau micro, activité (2013) ..................................................................................... 82
Figure 28 : Modélisations des différentes évaluations des acquis des élèves. X.Reogiers ........................ 88
Figure 29 : Activité de l'élève et postures de l'évaluateur. A.Jorro ........................................................... 90
Figure 30 : Modèle multi agenda de préoccupations enchâssées. D. Bucheton, Y. Soulé (2009) ............. 93
Figure 31 : Postures d'étayage, une organisation modulaire de gestes et leurs visées. D.Bucheton,
Y.Soulé ........................................................................................................................................................ 95
Figure 32 : Matrice de l'agir enseignant. A.Jorro ....................................................................................... 95
Figure 34 : Chaîne d'information .............................................................................................................. 108
Figure 33 : Chaîne d'énergie ..................................................................................................................... 108
Figure 35 : Chaîne fonctionnelle .TSA 1992 ............................................................................................. 109
Figure 36 : Méta-analyse fiche d'évaluation de conduite de projet revue 2 ........................................... 110
Figure 37 : Méta analyse fiche d'évaluation de présentation du projet .................................................. 112
Figure 38 : Caractéristiques spécifiques des évaluations "authentiques" ............................................... 113
Figure 39 : Caractéristiques générales d'une évaluation authentique (d'après Wiggins 53) .................... 113
Tableaux
Une stratégie, c’est partir d’une situation connue, définir des objectifs, employer des démarches, des
méthodes, des approches.
L’acte de formation nécessite dans un premier temps de fixer quelques exigences sine qua non entre
enseignants et élèves : ces exigences sont liées directement à l’action de formation proprement dite.
Elles déterminent et clarifient le contrat moral de chaque situation. Elles délimitent un cadre et
instaurent un climat.
Une vision plus large nous impose aussi de revenir sur quelques niveaux sémantiques dépendant de
chaque acte de formation : sa finalité, son but, sa mission et son objectif.
Notre action éducative reste limitée dans le temps. Il nous appartient donc de responsabiliser et de
valoriser au mieux les élèves, d’exercer un rôle d’animation et d’éducation, de tisser des liens de qualité
entre formateurs et formés, d’aider les élèves à conquérir une certaine autonomie, afin de mieux
préparer nos jeunes adultes à leur vie active.
Notre mission consiste à former des jeunes à un moment de leur vie où ceux-ci s’interrogent sur leur
avenir, se transforment eux-mêmes et cherchent à affirmer leur personnalité qui, souvent, n’est pas
encore bien définie.
Derrière chaque regard d'élève existe une histoire : une histoire sociale, environnementale,
économique, médicale, familiale, humaine... à nous enseignants d'en tenir compte.
Interrogeons-nous comme Paul (2014) : qui suis-je ? qui est l'autre pour moi ? Comment je le
considère ? Quel type de relation allons-nous mettre en œuvre ? Comment je travaille ? Quelle partition
allons-nous jouer ? Je rajouterai pour cette dernière question : comment vais-je l'interpréter ?
Dialoguons, échangeons.
1.1 Contexte
La réforme des baccalauréats Sciences Techniques Industrielles (STI) en 2011 a réintroduit la démarche
de projet dans le nouveau baccalauréat Sciences et Technologies de l'Industrie et du Développement
Durable (STI2D) dans le cadre des enseignements de spécialité. [Voir Annexe 2]
L'extrait en page 11 du BO spécial n°3 du 17 mars 2011 ci-dessous nous renseigne sur les activités en
enseignement de spécialité.
Les activités liées aux spécialités doivent se situer dans un contexte pluri-technologique qui permet de :
La démarche globale menée dans l'enseignement technologique transversal fait place à une approche
plus centrée sur un domaine sans négliger les influences réciproques des autres domaines.
L'enseignement de spécialité permet d'impliquer les élèves par des mises en situation concrètes allant
vers la création, la conception, le « réel créé ».
Il s’agit de proposer aux élèves de vivre les différentes étapes d’un projet dans un contexte simple et
limité, fédérateur de connaissances et facilitateur d'apprentissages par l'action. Les jeunes déjà
intéressés dès le lycée par un domaine technique pourront le découvrir et s'y épanouir.
Le projet est fondamental comme modalité de formation ; il constitue donc un moment privilégié
permettant l’évaluation des compétences. Il peut être utilement complété par des microprojets répartis
sur les deux années du cycle de formation à l’initiative des équipes pédagogiques.
1.3 Observations
Nombre d'enseignants éprouvent des difficultés dans leur pratique professionnelle à remplir ces fiches
d'évaluation.
Des professeurs manifestent un certain mécontentement car ils se sentent, malgré la maîtrise de
l'évaluation, dépossédés de l'action de notation chiffrée et perdent la maîtrise de la note.
Des professeurs "jouent" avec les croix à cocher dans les critères de performance pour mettre la note
qui leurs semblent "juste" plutôt que de subir celle du logiciel et ne pas respecter ainsi l'évaluation par
compétences.
D'autres mettent une part de 'subjectivité inconsciente', sans réel critères d'évaluation
comportementale de l'élève, et tiennent compte d'un investissement de l'élève dans la note.
Des professeurs ne s'y retrouvent toujours pas lors de la lecture de ces grilles.
Après 3 sessions d’examen -et une évolution des fiches d'évaluation au cours de l'année 2014-, une
pratique réflexive m'a conduit à un questionnement sur la conduite de l’évaluation des compétences
lors de l'épreuve orale de projet.
L’épreuve est-elle pertinente ? Permet-elle d'évaluer les objectifs visées par le système éducatif ?
Correspond-elle aux compétences à développer ?
L'épreuve est-elle valide ? L'épreuve évalue-t-elle bien ce que je déclare évaluer? Le dispositif me
permet-il de le garantir ?
L’épreuve est-elle fiable ? Obtiendrais-je les mêmes résultats si j’évalue à un autre moment ? Si c’est
quelqu’un d’autre qui fait l’évaluation?
Ces différents questionnements et ces différentes observations m'ont conduit à analyser les fiches
d'évaluation . En parallèle un travail de recherche et de synthèse de connaissance, sur des mots clefs
tels que objectifs, taxonomie, démarche, compétences, gestes et posture, évaluation...a été réalisé.
Au cours de ce mémoire, nous allons tenter de répondre à la problématique suivante qui se décline en
plusieurs questions :
Comment produire du sens et garantir à priori que ce sont bien les compétences mobilisées et leurs
indicateurs de performances qui sont évalués ? Comment décoder ces fiches d'évaluation ? Quels
gestes professionnels et posture à adopter ? De quels outils pouvons-nous disposer ? Comment et où
positionner la croix en fonction des indicateurs de performance attendus sur la grille d'évaluation ?
Dans ce qui suit, nous allons commencer par décrire la pédagogie par projet pour passer ensuite aux
éléments théoriques issus de nos lectures, nous décrivons les données récoltées et leurs analyses pour
finir par proposer des grilles d’aide à l’évaluation des projets.
Les séminaires nationaux et les sites de différentes académies présentent la pédagogie du projet:
"Apprendre en concevant et en prototypant tout ou partie d’un système, telle est la pédagogie choisie
officiellement pour former efficacement les bacheliers technologiques.
Cette pédagogie du projet permet de proposer une autre façon d’enseigner, plus motivante, plus variée,
plus conceptualisée et plus concrète.
Elle conjugue logique de l’action (élève actif et créatif), travail en équipe et apprentissage. Elle crée des
situations de développement de compétences dans le cadre d’une tâche complexe. Plus encore, elle
développe une culture de l’engagement pour réaliser concrètement ce qui parait impossible au départ.
Apprendre en faisant, pour donner du sens et motiver les élèves, tel pourrait être le slogan de cette
pédagogie.
L’enseignant doit désormais quitter la casquette de professeur pour devenir maître d’œuvre du projet et
manager ses élèves. Il doit préparer le management pour gérer des activités du projet avec des outils
appropriés.
Ce management, après la rédaction du cahier des charges, commence par le phasage et le jalonnement.
Ils sont nécessaires au suivi et au bon déroulement du projet (objectifs à atteindre, compétences
mobilisées et maîtrise des délais). [Voir Annexe 3 figure 18]
L’enseignant doit manager et non plus transmettre un savoir." La figure 1 synthétise ces propos.
Les problématiques techniques traitées doivent s’intégrer dans un contexte de développement durable
et les différentes étapes du projet peuvent s’appuyer sur la norme d’éco conception ISO 14062.
Le projet est destiné à immerger les élèves dans un processus de réflexion et de création collectif et
motivant.
Le guide d'accompagnement "Ressources pour le cycle terminal" en page 117 nous informe sur la
démarche de projet.
"La démarche de projet encadre la conduite d’un projet technologique pour résoudre un problème
technique partagé et négocié (et non imposé par le seul enseignant) dans une approche non
professionnelle (mais technologique, intégrant les concepts de créativité, de conception, de compromis,
de matérialisation), sans obligation de résultat optimisé, ni d'obligation de qualité du résultat et de la
démarche associée pour y arriver. Lors d’un projet, les démarches d’investigation et de résolution de
problèmes techniques sont employées comme d’autres démarches relatives à la conception : créativité,
ingénierie des systèmes, etc….
Le projet est une activité complexe qui peut s’analyser et se préparer selon plusieurs points de vue
différents et complémentaires.
On peut apprendre par le projet, en vivant une démarche particulière, motivante très inductive qui
propose à un groupe d’élèves de devenir acteurs de leur formation pour atteindre un objectif commun
auxquels ils adhèrent. C’est tout l’intérêt du projet pédagogique, qui est développé à tous les niveaux de
formation et dans toutes les disciplines comme dans des actions inter ou pluri disciplinaires.
Il faut aussi apprendre à maîtriser les formes du projet technique, qui est une démarche complètement
intégrée aux activités technologiques qui ont comme caractéristiques de devoir répondre à un besoin,
en respectant un cahier des charges, des délais, des coûts, des moyens (humains, techniques,
économiques) et une créativité qui implique obligatoirement des travaux en équipe et une démarche de
projet technique planifiée, définissant des fonctions précises à respecter et une forme de «
contractualisation » entre les acteurs.
Cette dualité intéressante mais porteuse d’ambiguïtés dans l’utilisation du mot, justifie de considérer le
projet comme une démarche pédagogique (associé aux démarches d’investigation, de résolution de
problème technique) et comme une situation d’apprentissage (associé aux activités d’étude de dossier
et d’activités pratiques)."
L’individu en formation n’apprend vraiment que s’il apprend par sa propre activité. La formation
la plus efficace étant la formation « agie » et non « subie ».
• Les élèves à former ont au départ un potentiel de motivation, de curiosité, de créativité que
l’enseignant doit utiliser et développer.
• La formation ne doit pas agir seulement au niveau du savoir ou du savoir-faire, mais aussi au
niveau des attitudes, du raisonnement, des relations formateurs-formés, des relations entre
formés (dynamique du groupe de formation) et du savoir être.
L’élève décompose, analyse, comprend, applique, résout. Il erre et divague au gré de ses
imaginations et ignorance. Il a droit à l'essai/erreur.
Les méthodes actives ne sont pas des méthodes de laisser-aller. Les techniques tournent autour de
travaux de groupe, de travaux indépendants, de projets, de jeux pédagogiques, de productions, d’une
activité autonome, de sorties....elles aident les élèves à conquérir une certaine autonomie…
Le terme « projet » recouvre, lorsqu’il est utilisé dans le contexte de la formation, une double
acception :
d’une part celle admise dans le cadre des méthodes pédagogiques actives : le terme signifie
alors la conception, la prévision d’une démarche selon laquelle l’esprit doit déployer une activité
véritable en vue d’une fin précise.
d’autre part, celle communément utilisée dans l’industrie : la mise en œuvre, la réalisation
concrète, à partir de données précises et dans une durée déterminée, de ce qui, à une date donnée,
n’était qu’une idée ou intention.
Cette activité de projet impose que soient correctement définies et spécifiées les activités dont les
étudiants ou les élèves auront la charge, tant en équipe qu’individuellement, afin qu’au terme de la
durée prévue dans le calendrier élaboré par les enseignants, le travail soit terminé.
Ce premier paragraphe sur la pédagogie en projet m'a permis de revenir sur les modèles
d'apprentissages, les démarches et les méthodes pédagogiques que vous trouverez en Annexe 5.
Les phases 1 et 2 s'appuient sur la fiche d'évaluation de conduite de projet propre à chaque spécialité.
Durée 20 min (Coef 6).
Cette revue de projet (Revue 1) permet de vérifier la pertinence des solutions retenues dans le cadre de
la conception préliminaire.
Cette revue fait l'objet d'une présentation orale individuelle et porte à évaluation. Elle a lieu après les
jalons besoins et étude de faisabilité.
Cette revue de projet (Revue 2) permet d’évaluer la pertinence des développements technologiques
effectués dans le cadre de la conception détaillée, de tester et de vérifier les performances de la
maquette ou du prototype réalisé.
Cette revue fait l'objet d'une présentation orale individuelle avec support multimédia et participe à
l’évaluation.
On note que toutes les compétences et/ou tous les indicateurs ne sont pas évaluables dans les
situations proposées; nos examens sont organisés pour une évaluation statique par prélèvement
En figure 2 page suivante, vous trouverez la grille d'évaluation de conduite de projet en spécialité
Énergies & Environnement.
Objectifs du Echelle de
programme niveaux de
(Nombre : 3) performance
Indicateurs
d'évaluation ou de
performance
(Nombre : 32)
Compétences
(Nombre : 11)
Compétences
(Nombre: 11)
Remarque: la fiche d'évaluation de conduite de projet en 2012 (Bulletin officiel n°12 du 22 mars 2012 )
contenait 11 compétences et 47 indicateurs d'évaluation !
Objectifs
(Nombre : 4,
3 de l'ETT + 1 commun à
toutes les spécialités)
Indicateurs
d'évaluation ou de
Compétences performance
(Nombre : 8, (Nombre : 14)
7 de l'ETT + 1
propre à
l'épreuve)
Remarque: cette fiche d'évaluation en 2012 (Bulletin officiel n°12 du 22 mars 2012) contenait 8
compétences et 33 indicateurs de performance !
Cette revue de définition de projet (Revue 0) a pour objectif de vérifier l’appropriation par le groupe
élèves de la problématique globale, de la compréhension du travail demandé et de la répartition des
tâches au sein du groupe de projet.
Elle se déroule de manière informelle avec le professeur de spécialité et ne porte pas à évaluation. Elle
peut s’appuyer sur une présentation collective de l’équipe.
4. Taxonomie et objectifs
La description et l'analyse des situations permettent de définir des objectifs de formation.
Nous pouvons définir des objectifs de formation en terme d’activités mentales (verbes mentalistes,
rattachés à des évaluations sommatives) : comprendre, analyser, développer, connaître, savoir...
Nous pouvons aussi déterminer les objectifs en termes d'activités observables et mesurables à l'aide de
verbes d'action (verbes concrets, rattachés à des évaluations formatives).
Dans ses travaux Bloom (1956) évoque une classification des niveaux de pensée et d'acquisition des
connaissances dans le processus d'apprentissage.
L'intérêt d’une taxonomie est qu'elle permet d'identifier la nature des capacités sollicitées par un
objectif de formation et son degré de complexité. Cette information, parmi d’autres, permet d’adapter
la démarche et la méthode de formation.
Dans le cadre de ce mémoire nous nous intéresserons au classement des domaines d'apprentissage du
domaine cognitif et des ses six niveaux, allant du plus simple (le bas de la pyramide) au plus complexe
(le haut de la pyramide).
Savoir, retenir
Le tableau 1 suivant illustre cette classification. Les verbes citées en fonction des finalités cognitives font
références à différentes lectures et recherches dans ce domaine et à un travail de synthèse.
Depuis sa formulation en 1956, les critiques de la taxonomie de Bloom ont généralement porté, non pas
sur l'existence des six catégories, mais sur la réalité d'un lien hiérarchique séquentiel entre elles.
Certains considèrent les trois niveaux les plus bas (connaissance, compréhension, application) comme
étant hiérarchiquement ordonnés, mais les trois niveaux supérieurs (analyse, évaluation et synthèse)
comme égaux et donc regroupés à un même niveau.
Traiter l'information
Dans le tableau 2 ci-dessous vous trouverez les verbes que j'ai rattaché à cette finalité cognitive en
m'appuyant en partie sur l'Annexe 6.
Cette capsule vidéo est le fruit d'un montage composé d'extraits de quatre intervenants dans ce
domaine et selon différents point de vue sur ce sujet. Je souhaite la partager avec vous.
-Point de vue de l'entreprise : Séance de créativité. Innovaxion SAS. Laurence Honorat. Responsable
marketing.
-Point de vue du philosophe : Conférence de Michel Serres sur les nouvelles technologies lors du 40°
anniversaire de L'INRIA en 2007. Institut National de recherche en Informatique et Automatique.
Figure 6 : Créativité
5. Niveaux taxonomiques
Dans le cadre des programmes d'enseignement en lycée quatre niveaux seulement ont été retenus afin
de simplifier cette approche pédagogique :
1. Niveau d'information : "je sais de quoi je parle", est un niveau de connaissance, il correspond à
l'appréhension d'une vue d'ensemble d'un sujet. Les réalités sont montrées sous certains aspects de
manière partielle ou globale.
2. Niveau d'expression : "je sais en parler", est un niveau de compréhension, il correspond à l'acquisition
de moyens d'expression et de communication. L'élève défini et utilise les termes de la discipline.
3. Niveau de maîtrise d'outils : "je sais faire", est un niveau d'application, il correspond à la maîtrise de
procédés et d'outils d'étude ou d'action. L'élève sait utiliser, manipuler des règles, des principes, en vue
d'un résultat à atteindre.
4. Niveau de la maîtrise méthodologique : "je sais choisir", est un niveau de savoir et d'autonomie, avec
une capacité d'analyse, de synthèse et d'évaluation, il correspond à la méthodologie de pose et de
résolution de problèmes.
En baccalauréat STI2D le BO n°3 du 17 mars 2011 définit ces niveaux taxonomiques en termes
de contenu. La figure 7 vous donne la description de la taxonomie utilisée.
Un paradoxe, le niveau taxonomique 4 qui n'apparait pas dans les contenus de formation est pourtant
bien visé lors de l'oral. [Voir Annexe 14].
2 : Niveau d'expression
1 : Niveau d'information
6. Compétences : polysémie
D'après le Rapport N° 2007-048 de l’Inspection générale de l’Éducation nationale, juin 2007 Les livrets
de compétences : nouveaux outils pour l'évaluation des acquis, le terme compétence a des significations
encore floues.
"Malgré son vif succès, la notion de compétence est loin d’être claire et distincte.
Si trouver un sens commun à la notion de compétence semble difficile, quelques traits caractéristiques
se dégagent de l’ensemble des propos des chercheurs :
- une compétence repose sur la mobilisation, l’intégration, la mise en réseau d’une diversité de
ressources : les ressources internes, propres à l’individu, ses connaissances, capacités, habiletés, mais
aussi les ressources externes mobilisables dans l’environnement de l’individu (autres personnes,
documents, outils informatiques, etc.) ;
- cette mobilisation des ressources s’effectue dans une situation donnée, dans le but d’agir : la
compétence est nécessairement située ; pour autant, elle s’exerce dans une diversité de situations, à
travers un processus d’adaptation et pas seulement de reproduction de mécanismes.
Ces éléments constitutifs mettent clairement l’accent sur une conception dynamique de la compétence
et invitent à un recentrage sur les processus d’apprentissage de l’élève plutôt que sur les contenus
d’enseignement, sur la nécessaire synergie entre l’acquisition de connaissances, le développement de
capacités ou d’habiletés, et l’adoption d’attitudes.
Ce même rapport définit les caractéristiques des compétences du point de vue institutionnel.
"Les mots clés qui repèrent le mieux les exigences institutionnelles (internationales, européennes,
françaises) concernant les compétences de base, devant être acquises lors de la formation initiale et
développées tout au long de la vie, sont :
- complexité : les tâches, les situations de mise en œuvre des compétences sont par essence complexes,
requérant la mobilisation de savoirs, savoir-faire, capacités, attitudes variées ;
- intégration : les compétences intègrent diverses disciplines, diverses facettes (capacités, attitudes,
connaissances"
Un nombre important d'auteurs ont travaillé et proposé des définitions : Perrenoud (1995), Roegiers
(2000), Scallon (2004), Tardif (2006), Le Bortef (2008)...l'Annexe 7 donne quelques exemples.
Nous remarquerons que paradoxalement la notion de temps ou de durée n'est que très rarement
mentionnée.
Dans le cadre de ce mémoire nous retiendrons la définition du document 'Ressource pour le cycle
terminal": " être compétent, c’est pouvoir mobiliser un ensemble intégré de connaissances, de capacités,
de comportements pour résoudre des situations problèmes dans un contexte imposé".
Il est important de signaler qu'une compétence ne s’observe qu’à travers une performance. Cros et
Raisky (2010).
« La décennie qui vient de s’écouler a en effet été fortement marquée par « l’irrésistible ascension1 » de
la notion de compétences dans le champ de l’éducation et de la formation.
− connaissances, c’est dire notions et concepts ainsi que savoir-faire propres à la discipline pour certains
niveaux.
1
− compétences terminales visées en fin d’année, dans la perspective de fin de cycle ou de fin de
formation : le programme détermine chaque fois le niveau de compétence visé, en donnant une liste
des tâches que les élèves devront être capables d’accomplir…. »
Sous l’impulsion des grandes orientations stratégiques en matière d’éducation, prises dans une majorité
de pays, la déclinaison des standards nationaux et des curricula en termes de compétences se met en
place pratiquement partout, à des rythmes cependant variés et suivant des modalités différentes.
L’idée de compétence dénote le souci d’initier dès l’école le développement d’habiletés complexes qui
seront essentielles à l’adaptation ultérieure de l’individu à un environnement changeant.
Elle suppose le développement d’outils intellectuels flexibles, aptes à s’ajuster aux transformations et à
favoriser l’acquisition de nouvelles connaissances.
L’approche par les compétences doit viser à lutter contre la fragmentation des apprentissages.
La focalisation sur la notion de compétences permet donc de porter une attention accrue aux processus
d’apprentissage, à la façon dont l’élève apprend et utilise ses connaissances, et finalement au
fonctionnement cognitif des individus. […] elle rappelle l’ardente obligation de donner du sens aux
savoirs enseignés à l’école, d’en augmenter la portée au-delà de l’horizon de la seule réussite aux
épreuves scolaires, et de mettre au premier rang des missions de l’école la formation de la pensée
autonome. [Voir Annexe 8]
Suivant la nature des tâches d’apprentissage qui auront été travaillées en classe, et celle de la tâche à
travers laquelle la maîtrise de la compétence est évaluée, l’élève peut en effet être placé dans des
situations fort différentes :
1
Romainville, Marc. « L’irrésistible ascension du terme compétence en éducation ». Enjeux, 37/38, 1996
LM. Mémoire professionnel Master MEEF 4 25
Nous voyons ici que, suivant les activités proposées et réalisées sur le cycle de formation en première et
terminale et les compétences mises en acte, les élèves peuvent se retrouver dans des situations
différentes lors de l'oral de projet.
Ces situations sont directement liées au scénarios pédagogiques réalisés en cours de formation.[Voir
Annexe 9]
Enfin, cette notion de compétences a été de nouveau mise en lumière par Prost (2014), dans l'excellente
émission de France culture concordance des temps dont le titre était : Éducation nationale, les
réformes malgré tout.
Je vous en propose ici un extrait retranscrit
"..l'idée du socle commun, c'est une idée euh je dirai double, d'une part ce que tout le monde il y aune
obligation de résultats tout le monde doit savoir un minimum de choses sur lequel on peut ensuite bâtir,
le privilège est ensuite donné à ceux qui sont en situation d'échec et pas ceux qui réussissent, ce qui est
important c'est que personne ne reste sur le terrain et puis deuxièmement le socle commun, vous
définissez l'enseignement non pas à partir de ce que les professeurs doivent dire, des connaissances qu'ils
doivent transmettre, mais vous le définissez à partir des compétences, c'est à dire à partir de ce que les
élèves doivent être capable de faire, alors évidement il doivent être capable de maitrisé des
connaissances...mais ce qui est intéressant on part de ce que les élèves doivent faire et non pas de ce que
les professeurs doivent dire".
"Une situation d'évaluation est de niveau connaissance lorsque la réponse donnée par l'individu a été
apprise par cœur ; une situation est de niveau habileté lorsque l'individu produit la réponse lors de la
situation. Cette distinction n'épuise pas toutes les nuances qui permettraient de différencier davantage
les divers niveaux d'objectifs ou d'apprentissage."
Il y a évaluation lorsque l'évaluateur apprécie l'écart qui existe entre ce qu'il s'attend à trouver et ce qu'il
a trouvé dans la production de l'élève. En Annexe 11 vous trouverez un large travail de synthèse sur
l'évaluation des apprentissages.
Le BO donne comme échelle les valeurs : non , 0 , 1/3, 2/3 et 3/3. Voir Tableau 3 page suivante.
0 Non maîtrisé.
L'élève devait traiter cet indicateur mais ne l'a pas fait ou très mal
2/3 Maîtrisé
L'indicateur d'évaluation a été traité incomplètement mais de
façon 'assez" satisfaisante.
L’évaluation des compétences a fait l’objet de plusieurs travaux de recherche et de publications (Scallon
(2004), Tagliante (2005), Rey, Carette, Defrance, S Kahn (2006), Gerard (2010), Guimard - (2010) etc...
Teillet et Péaud, (2011) donne quelques pistes pour clarifier la place du critère et de l’indicateur dans le
domaine de l’évaluation de compétence. Gérard (2008) , nous donne quelques précieuses pistes.
"Nous pensons que l’évaluation des compétences doit, dans la mesure du possible, faire sortir la valeur
d’une production donnée (du latin e-valuere), c’est-à dire mettre en évidence ce qui est réussi et pas
seulement signaler les lacunes.
Pour cela, il est important que l’évaluateur s’appuie sur deux éléments : les critères et les indicateurs.
• Le critère ou la qualité que l’enseignant s’attend à trouver dans les productions de l’élève
Des listes de critères sont fréquemment observées dans les sujets de devoir donnés aux élèves, ces
critères doivent être formulés de façon globale et qualitative car ils sont généraux et abstraits".
"Indépendants : l’échec ou la réussite d’un critère ne doit pas entraîner l’échec ou la réussite d’un autre
critère.
Pondérés : tous les critères n’ont pas la même importance, on peut par exemple leur attribuer un nombre
de points différents.
Peu nombreux : l’idéal étant de choisir trois critères minimaux (essentiels, à acquérir prioritairement) et
un critère de perfectionnement (permettant de valoriser les élèves experts).
*Nota :ce qui nous conduit aussi à réfléchir sur les activités mises en place et les compétences visées
lors de la planification de notre année (voir scénario pédagogique Annexe 9) et revient à nous poser
une question : peut-on évaluer par compétences « ponctuellement » ? Comme semblent le faire croire -
pour la plupart des enseignants- nos grilles d’évaluation terminales lors des projets.
"En effet, la posture, ce n’est pas seulement ce que l’enseignant donne à voir (l’attitude corporelle) ou à
entendre (la voix et la parole) ; elle possède une puissance qui crée une dynamique propre au sein de la
classe.
Par exemple, une plaisanterie peut détendre l’atmosphère, recadrer les finalités de la tâche donnée aux
élèves et faire avancer la séance. Il est alors intéressant de se demander quelles modifications
l’enseignant doit apporter à son attitude habituelle, que ce soit quand il fait travailler les élèves ou
quand il évalue leurs productions, pour que ceux-ci apprennent à adopter une posture « investigatrice »
(rechercher et tâtonner au lieu de reproduire, se questionner, etc.) appropriée à la construction de
compétences1.
Dans une recherche sur les pratiques en classe, Jorro (2000) a mis en évidence les différentes postures de
l’enseignant-évaluateur, qui symbolisent différentes manières de faire, tant dans la mise au travail des
élèves que dans l’évaluation de leurs productions2. [Voir Annexe 12]
Ce qui différencie les postures entre elles, ce sont la nature des interactions entre l’enseignant et les
élèves d’une part, et ce qu’elles laissent voir de sa conception de la régulation3 d’autre part. Rendant
compte des pratiques des enseignants qui permettent à l’élève de construire des compétences (Jorro,
2000, p. 118-122), Jorro définit leur posture comme celle du conseiller (id., p. 38-40).
La comparaison entre l’attitude courante des enseignants face à leurs élèves et la posture du conseiller
permet de comprendre comment se fait le passage de l’une à l’autre :
- Description des attitudes habituelles : Importance accordée à ce qui est visible (contrôle, performance).
Discours fortement marqué par un intérêt pour les résultats (réussite/échec, énonciation impersonnelle :
« c’est moyen, c’est bon... »). Discours de la répétition.
- Description des attitudes habituelles : l’enseignant réajuste le parcours de l’élève par des exercices de
remédiation, des entraînements, prévus à l’avance.
- Description de la posture du conseiller : l’enseignant incite l’élève à verbaliser ses actions, à préciser sur
quels critères il rencontre une difficulté.
En somme, lorsque l’enseignant se met dans la posture du conseiller il entend, il décrypte et il propose,
s’appuyant sur sa capacité à improviser* à partir de son expertise didactique".
*Nota : Cette capacité à improviser fait écho et me conduit à rajouter: oser se mettre en « fragilité »
ou en "danger" n’est pas facile et coutumier pour tous nos collègues. Alors que lorsqu’il enseigne de
façon habituelle, l’enseignant prévoit, contrôle et décide en s’appuyant sur une programmation
détaillée et une progression, toutes les deux définies au départ.
"Le va-et-vient entre ces deux attitudes est déterminé par la place et le rôle de l’élève. Le passage vers la
posture du conseiller se fait à partir du moment où l’élève est d’emblée placé dans une situation de
confrontation avec le savoir à construire ce qui suscite questionnement, doutes, tentatives, recherche,
etc. ; l’enseignant est alors placé dans une situation où il lui faut intervenir en fonction des réactions des
élèves, ce qui nécessite d’accorder la priorité à l’écoute plutôt qu’à la vérification de ce qu’il voit des
productions des élèves".
1 « On passe du suivi d’une procédure imposée et d’une "réponse à des questions" à une mobilisation d’automatismes et de
connaissances (plus ou moins) acquis et maitrisés. Les élèves mobilisent des ressources internes et externes, en apprenant à se
"débrouiller seuls". Ils empruntent des chemins qu’ils choisissent » (Mise en œuvre du socle et évolution d’une discipline, les
sciences de la vie et de la Terre. Rapport du groupe sciences de la vie et de la Terre de l’IGEN, mai 2011, p. 8). Disponible sur le
site Eduscol, dossier « Socle commun de connaissances et de compétences », rubrique « Outils pour l’évaluation des
compétences ».
2 Jorro, Anne (2000). L’enseignant et l’évaluation. Des gestes évaluatifs en question. Bruxelles : De Boeck.
3 La régulation est un des processus de l’apprentissage, qui consiste à modifier ses façons de faire pour surmonter un obstacle,
soit en faisant autrement, soit en faisant autre chose.
Observer pour aider et évaluer les élèves au travail est un geste professionnel.
Cet article m'a entrainé sur une analyse tirée de mon expérience et sur une recherche plus approfondie
des gestes, postures et agir professionnel de l'enseignant dans le cadre son métier aujourd'hui.
L'Annexe 13 consacre plusieurs pages à ce sujet.
L'approche par compétences et l'approche par objectifs lors de la situation d'évaluation peuvent
coexister.
Nous pouvons associer des objectifs pédagogiques à des habiletés.
Je m'appuierai sur la taxonomie de la classification des finalités cognitives de Bloom et -sachant que la
part de créativité doit être évaluée- je tiendrai compte aussi de celle d'Anderson et Krathwohl (2001)
pour la finalité créer, que je distinguerai ici de la synthèse. J'ai enlevé certains verbes du niveau
synthèse de la classification de Bloom et fait correspondre ces verbes avec d'autres dans la finalité
'Créer'.
1. Connaissance,
2. Compréhension,
3. Application,
4. Analyse,
5. Evaluation,
6. Synthèse,
7. Créer.
Les professeurs interrogateurs doivent faire un choix : 0 et 1/3 sont en dessous de la moyenne, alors que
2/3 et 3/3 sont au-dessus. Le niveau de satisfaction du critère de performance est donc important au
regard de la note. Il en va des apprentissages réalisés et de la réussite de l'épreuve pour les élèves. Il
faut être juste.
Le véritable enjeu qui se pose alors par rapport au jugement de l'enseignant lors de l'oral de projet est
de déterminer le positionnement de la croix dans l'échelle des critères de performance (non, 0, 1/3, 2/3,
3/3).
Nous pouvons dire que nous sommes arrivés au niveau nano -qui renvoie à la dimension individuelle
donc celle de l'élève- lors de l'évaluation et de sa phase la plus délicate dans la prise de décision afin
d'effectuer un choix dans une approche par compétence.
Il existe aussi une contrepartie subjective au processus d'évaluation. De plus, il ne faut pas oublier un
principe d'autonomie avec lequel chaque élève parvient à réaliser ses tâches et sa présentation. Nous ne
pouvons écarter aussi la charge émotionnelle que provoque une évaluation.
J'interviens 8 heures en spécialité dans cette classe : 7 heures en activités pratiques, travaux dirigés et
de projet, 1 heure en classe entière cours, synthèse, devoir.
Les heures de spécialité ont lieu le lundi matin durant 3h et 4h vendredi matin.
Je partage cette classe avec deux collègues. Le premier intervient pour 3 h, le second pour 4h.
Les projets ont commencé début janvier. Ils sont au nombre de sept.
En Annexe 4 est donné un exemple de fiche descriptive de projet (figure 20) avec sa grille d'évaluation
de compétences et les indicateurs d'évaluation de conduite de projet (figure 21).
Cet outil consiste en la création de questions avec la mise en relation des compétences et indicateurs
d'évaluation et les niveaux taxonomiques visés et les verbes d'action associés (objectifs).
Des questions ciblées ont donc été rédigées en fonction de l'identification des verbes mentionnés dans
les compétences et les indicateurs d'évaluation.
Les verbes, les finalités cognitives et les niveaux taxonomiques ont été repérés.
Le lien créé permet de cadrer l'interrogation orale de projet et aide l'enseignant dans sa prise de
décision en fonction de la réponse.
La revue 0 a été filmée. Pour des raisons de confidentialités d'examen les revues 1 et 2 n'ont pas été
filmées.
Lors de la revue 0 je me suis autorisé de la liberté pédagogique: une grille propre a été créée et validée
par l'équipe.
Lors de cette revue, j'ai emprunté la technique de questionnement issue de l'entretien d'explicitation
(contrat de communication, premier récit, incitation à explorer un moment spécifié) afin de mettre en
place une relation de confiance avec empathie et bienveillance et des phrases introductives : je te
propose, si tu en es d'accord, de prendre le temps de laisser revenir une situation ..., sur quel moment
de ta présentation souhaites-tu que l'on revienne,...
0 : Non atteint
1/3 : Partiellement atteint
2/3 : Atteint
3/3 : Dépassé
Nota : l'objectif O6 "communiquer une idée, un principe ou une solution technique, un projet" et la
compétence et les indicateurs d'évaluation s'y rapportant s'évalue sur l'ensemble de la présentation. Ce
résultat ne sera pas analysé dans le recueil des données.
B1 : A, dans tout ce que tu nous as exposé quel est le moment sur lequel tu souhaiterais que l'on revienne :
A2 : Eh bien moi j'aimerai bien que l'on revienne sur la fibre.
B3 : Sur la fibre d'accord, est-ce que tu pourrais nous proposer un slide qui pourrait mettre en avant cette
fibre ?
A3 : La chaine d'énergie...
B5 : D'abord, est-ce-que tu pourrais nous resituer la fibre sur ce slide?
A4 : La fibre...ici
B7 : Rappelle-moi, de ton point de vue, ce que représente la fonction transmettre?
A5 : Transmettre..., c'est à dire que le capteur qui va se trouver sur le toit va contracter la lumière dans la
fibre .....
La réponse peut paraître peu précise et pourtant la représentation que l'élève se fait de la fonction
transmettre est juste. Une analyse de cette situation est donnée au paragraphe 12.1.
B1 : Très bien, je vous remercie pour votre exposé, donc euh au niveau de la connaissance et la
compréhension, je souhaiterais A, que tu reviennes sur la chaîne d'énergie que tu as présentée.
A2 : (cherche sa diapo..)
B3 : et je souhaiterais sur cette chaîne... , est-ce que tu pourrais la remettre en format présentation s'il te
plait ?
A4 : (fait la manipulation)
B5 : voilà, je souhaiterais que tu me décrives, je te laisse le temps de laisser revenir tout ça, la dernière
partie sur laquelle tu es passé rapidement lors de la présentation.
Je vois que je place ma croix sur un indicateur qui ne représente pas clairement le domaine cognitif
compréhension mais plutôt analyse. Une analyse de cette situation est donnée au paragraphe 12.1.
B1 : Dans ton diagramme pieuvre A, peux-tu m'énumérer ce que tu mets dans la contrainte FC2 ?
A2 : Bah euh dans la contrainte 2 environnement.. l'énergie doit être... toute l'énergie doit être
renouvelable...vraiment renouvelable.
La réponse donnée n'est pas identique à celle qui devait être 'mémorisée' par rapport aux contraintes
imposées par le cahier des charges.
B1 : Donc B, tu m'as proposé de revenir sur les normes là, qu'est-ce-que tu as envie de nous dire ou euh
qu'est-ce-que tu as envie de décrire.
A2 : La norme euh NF EN 13201 euh elle propose des solutions sur les performances photométriques au
besoin des usagers...euh pour la voie publique euh pour une voiture qui roule à 50 km/h euh ça sera pas la
même puissance d'éclairage que si c'est une voiture qui roule sur l'autoroute.
B3 : D'accord...
La réponse donnée n'est pas complète et n'a pas le même sens que l'information à reformuler
B1 : B, est-ce-que tu pourrais éventuellement me nommer les différents ouvrages qui ont été réalisés dans
la région où en France avec la mise en œuvre d'un brise soleil ?
A2 : ....Non
B3 : ... Quelle est l' idée principale qui se cache, sans jeu de mot, si on peut dire, derrière un brise soleil ?
Pourrais-tu me l'expliquer rapidement.
A4 : Un brise soleil va couper les rayons du soleil euh au niveau du des fenêtres et (silence) pour pouvoir
avoir moins de lumière au niveau de la salle sachant que l'on va récupérer l'énergie lumineuse et thermique
avec les panneaux solaires branchés sur le brise soleil pour pouvoir charger les batteries et etc
La réponse donnée n'a pas tout à fait le même sens que l'information à reformulée. Une analyse de cette
situation est donnée au paragraphe 12.1.
B1 : Donc j'aimerai revenir sur A, est-ce que tu pourrais me dire, ce que tu dois faire au sein du projet, bon
parce que la carte mentale était illisible.
A2 : silence, son partenaire cherche la diapositive de la carte mentale..faut que j'analyse une solu euh faut
que je trouve une solution pour un alter euh pour un alternateur, euh ..enfin ( A prend ses notes) un
inverseur automatique euhm (se racle la gorge) étudier aussi la nature des informations interceptées
préalablement sur le réseau, euh argumenter une solution pour trouver euh pour eu pour réaliser le
démarrage automatique du groupe et après câbler et réaliser l'interface de démarrage en fait (silence).
La réponse est juste, A connaît ses tâches. Une analyse de cette situation est donnée au paragraphe 12.1.
Question posée à A. Taxonomie visée 3 : Application = niveau de la maîtrise d'outils. Verbe compléter
B1 : D'accord, je vais arrêter avec C, je vais revenir sur A, A je vais te laisser le temps de laisser revenir tout
ça, A, qu'est-ce qu'il manque sur cette chaîne d'énergie ? Est-ce que tu pourrais la compléter avec le feutre
au tableau.
A2 : euh il manque quand on transforme euh l'énergie électrique et mécanique quand on utilise la pompe.
B3 : Non pas forcément tu l'as mise la pompe, qu'est-ce qu'il manque surtout ? Mon collègue a mis le doigt
dessus tout à l'heure?
A4 : L'eau
Le résultat est juste. Une seule solution possible. Mais le diagramme n'est pas complet. Il sera retravailler
par les élèves. Une analyse de cette situation est donnée au paragraphe 12.1.
-En terme de propos liminaires ce travail nous ramène à nous-mêmes et à nos certitudes. Un peu
d'humilité. Dans le projet 1, la chaîne d'énergie présentée par les élèves est loin d'être conventionnelle en
STI2D et rassemble aussi des éléments fonctionnelle de la chaine d'information. [Voir Annexe 15].
La fonction transmettre qui se trouve dans la chaîne d'énergie et qui fait appel à l'aspect mécanique se
trouve ici utilisée par l'élève comme support d'information : transmettre une information par fibre optique.
Je trouve cela judicieux.
A s'est approprié et créée un modèle en cohérence avec les éléments mis en jeu.
Cela m'a amené à revenir sur une recherche effectuée il y a deux ans sur l'évolution historique de nos
modèles et leurs graphismes dans l'enseignement technique et scientifique pour représenter nos
systèmes ou sous-systèmes C. Hamon (2012). Sur le site http://didacte.hamon.monsite-orange.fr. plusieurs
de ces modèles sont proposés. J'ai extrait un modèle d' outils analyse graphique de 1982 qui situait la
fonction transmettre dans la partie commande liée à l'information [Voir Annexe 15].
Tout est une question de représentation. J'ose l'oxymore "l'erreur est juste !"
-Lorsque je pose ma question dans le projet 2 à A, je manque de tact pédagogique. [Voir l'Annexe 13
Gestes, posture et agir professionnel de l'enseignant].
Je place ma croix en face de l'indicateur 'la démarche d'analyse du problème est pertinente'. Cet indicateur
fait appel au niveau de la maitrise méthodologique = Analyse. niveau 4.
J'utilise des verbes peu appropriés, décrire et réexpliquer, qui renvoient au niveau 2 d'expression =
compréhension.
Pour évaluer un tel indicateur la question suivante par exemple aurait pu être posée : 'A, peux-tu mettre en
perspective le fonctionnement de ta pompe en fonction de l'osmose inverse et la lampe UV ?
-Lorsque de part mes questions je vise deux domaines cognitifs dans un temps très court dans le projet 5, je
ne m'aide pas dans le positionnement de ma croix. Il y a confusion. Je ne favorise pas ma prise de décision.
-Dans la situation de l'interrogation orale dans le projet 6, lorsque je m'adresse à A, nous sentons une
grande part d'émotivité de la part de A. La réponse n'est pas volubile. Dans l'objectif général
"communiquer une idée..." les indicateurs d'évaluation 'la description est compréhensible 'la description
est claire et précise' prennent du sens.
-La dernière interrogation lors du projet 7 est particulièrement intéressante. Elle montre en effet la
difficulté à placer la croix dans un indicateur d'évaluation qui relève davantage du domaine cognitif
Ce type d'entretien dans son ensemble doit avoir lieu avec et à côté de l'élève au cours d'activité de projet.
Le questionnement, centré sur la description de l'action permettra à A de retrouver les différentes étapes
de sa pensée avec des accès visuels forts.
Ce type de questionnement est donc chronophage, et dans le temps limité qui nous est donné lors des
revues d'évaluation conduite de projet, je n'ai pas renouvelé cette technique de questionnement sur les
revues 1 et 2.
Cette revue zéro a été appréciée des élèves. Elle les a mis en situation de présentation et de mise en
confiance. :
Pour l'enseignant qui mène cette évaluation, la posture d'enseignant évaluateur [Voir Annexe 12] nous
renvoi à la notion d'inférence évoqué par Roegiers (2004) " l'inférence est le processus à travers lequel
l'évaluateur23, vise à produire du sens, c'est à dire vise à donner une signification aux informations qu'il
recueille (De Ketele & Roegiers, 3 e édition 1996)".
2
23 2
Et, de façon plus générale tout investigateur (un chercheur, un adulte...)
LM. Mémoire professionnel Master MEEF 4 43
Taxonomie: créer
Taxonomie: créer
Figure 10 : Méta analyse des compétences et indicateurs d'évaluation revue 1
Taxonomie: créer
Taxonomie: application
Taxonomie: application
Taxonomie: compréhension
Taxonomie: créer
Taxonomie: connaissance
Taxonomie: créer
Taxonomie: évaluation Taxonomie: application
Taxonomie: synthèse
Taxonomie: évaluation
Des questions ont été élaborées en fonction des apprentissages et ce dans le but de cibler l'indicateur
d'évaluation en rapport avec la finalité cognitive visée. Le tableau 4 présente ce travail.
La réponse donnée
est juste et
complète.
Synthèse
Pouvez-vous caractériser les grandeurs
Réponse énergétiques mises en jeu ?
pertinente, Pouvez-vous présenter les contraintes techniques
scientifiquement énoncées dans la fiche descriptive du projet et les
viable, et originale. mettre en rapport avec la solution que vous avez
retenue ?
Sur quels critères avez-vous valider vos choix ?
Quelle a été votre démarche pour valider le
dimensionnement de votre panneau solaire ?
Les croquis et les schémas peuvent être vus comme des écrits intermédiaires.
J'ai entretenu par courriel une correspondance avec Monsieur Roegiers sur l'approche par compétences et
le résultat de mes travaux, voici sa réponse :
Pour la revue 2, j'ai effectué ce même travail de méta analyse de la fiche d'évaluation de conduite de
projet pour les compétences restantes. [Voir Annexe 16]
Un tableau a été réalisé en partie. En effet, au vu des finalités cognitives entremêlées, il prenait des
proportions gigantesques. il ne sera pas présenté dans ce mémoire.
Mais force est de constater que cela n'est pas suffisant pour évaluer des compétences.
Le domaine cognitif application prédomine . L'évaluation en situation réelle, 'au fil du projet', semble mieux
correspondre pour porter un jugement.
L'ensemble de ces méta-analyses m'a conduit à établir un tableau quantitatif des verbes cités et leur
finalités cognitives associées aussi bien pour les compétences que pour les indicateurs d'évaluation. Voir
tableau 5.
Tableau 5 : Tableau des finalités cognitives visées lors de l'évaluation de la conduite de projet
57
Je rappelle que nous avons la possibilité de n'évaluer que 50 % des indicateurs d'évaluation, ce qui signifie
qu'une compétence n'est pas forcément évaluée dans sa totalité...
Nous observons aussi que nous avons un découpage ou morcellement de la compétence ce qui s'oppose à
ce que nous dit Nguyen et Blais (2007) "Ainsi, le caractère intégrateur et combinatoire d’une compétence
s’oppose à ce que les différents domaines de connaissances soient évalués séparément".
Sommes-nous donc en train de faire de l'évaluation en Approche Par Compétence APC 'déguisée' en
évaluation par Pédagogie Par Objectif PPO ou le contraire ?!
L'épreuve de conduite de projet évalue peu le domaine cognitif compréhension mais explore celui du
domaine de la connaissance.... Cela corrobore-t-il avec ce que nous entendons ? "Les élèves ne
comprennent pas, les élèves ne savent plus réfléchir !". ou nous répondent "j'sais pas, j'ai pas compris".
Cette interrogation en appelle une autre : cela correspond-il au profil de sortie d'un élève en fin cycle
d'enseignement secondaire pour aborder la poursuite d'études en enseignement supérieur ?
Reogiers (2006), "l'APC revenait à regrouper en compétences disciplinaires quelques objectifs spécifiques,
issus de la PPO, qui gardaient encore l'aspect et la forme des objectifs spécifiques, et étaient évalués comme
des objectifs spécifiques"
Jonnaert (2006), " C’est à ce niveau que le glissement vers la PPO est dangereux et fait déraper bon nombre
de programmes d’études qui s’inscrivent dans une démarche « hybride » faisant un amalgame entre
compétence et objectif ou noyant les compétences dans une terminologie directement récupérée de la
PPO".
A titre d'exemple la compétence CO8.4 " Mettre en œuvre un protocole d'essais et de mesures sur le
prototype d'une chaîne d'énergie, interpréter les résultats" était un objectif spécifique de séance lors de la
pédagogie par objectifs en STI avant la réforme et formulé ainsi : "Mettre en œuvre des mesurages
pertinents pour vérifier la conformité fonctionnelle d'un système".
Ambiguïté encore, le livret scolaire indique deux objectifs de formation du programme de l'enseignement
technologique transversal et les trois objectifs de formation de l'enseignement de spécialité dans la
colonne "évaluation des compétences en référence aux programmes d'enseignement" où on nous
demande de renseigner un niveau de compétence 1, 2, 3, 4...[Voir Annexe 10, page 84].
Par ailleurs, le rapport N° 2007-048 de l’Inspection générale de l’Éducation nationale, juin 2007 les livrets
de compétences: nouveaux outils pour l'évaluation des acquis, nous montre une autre ambiguïté et la
contradiction dans laquelle nous sommes:
" ...il apparaît que la notion de compétence ne peut être évidemment confondue avec celle de
connaissance (qui est de l’ordre du savoir restituer), ni avec celle d’objectif d’apprentissage ; ni même avec
les connaissances de type méthodologique ou procédural (savoir comment faire)."
Pour être complet une méta analyse de la fiche d'évaluation présentation de fin de projet (soutenance) a
été réalisée. [Voir Annexe 17]
Le tableau 6 présenté comme le tableau 5 synthétise ce travail.
Tableau 6 : Tableau des finalités cognitives visées lors de l'évaluation de la présentation du projet
APPLICATION
CRÉER
25
Un feed-back explicite, permanent et immédiat entre l'enseignant et l'élève dans l'accompagnement des
apprentissages par approche par compétences est nécessaire. Il permettra à l'élève de porter un jugement
sur sa progression.
Par ailleurs, l'enseignant, en tenant des acquis préalables de l'élève, peut "prendre en charge" en début et
en cours d'activité une partie de la tâche à effectuer, en fonction de la complexité de la situation, afin de
mettre les élèves sur la voie (Appareils de mesures, sécurité électrique, raccordements, nouvel
équipement...).
L'évolution des programmes avec l'approche par compétence est liée à des compromis historico-socio-
économico politiques.
Scallon (2004, p101) nous fait remarquer lors de l'évaluation des apprentissages dans une approche par
compétences que, "la méthodologie recherchée pour inférer une ou des compétences est aux antipodes
des questions d'examen dits objectifs, qui se prêtent à un comptage des réussites et débouchent sur un
résultat chiffré (appelé score, un anglicisme couramment utilisé dans les textes francophones). Les
manifestations d'une compétence sont d'un tout autre ordre. La composante observable d'une compétence,
qui n'est pas étrangère à l'idée de performance, est complexe au point de présenter plusieurs dimensions,
qu'il faut apprécier à leur juste valeur et d'une manière qualitative plutôt que quantitative".
De même Scallon (2004, p144) pose la question des leçons à tirer pour l'évaluation des compétences.
"Lorsque la pédagogie de projets est appliquée, il existe un risque élevé que l'évaluation porte exclusivement
sur la réussite du problème ou du projet lui-même. Une maquette à construire, un conte à rédiger ou une
exposition à organiser sont autant d'exemples de réalisations qui méritent sans aucun doute d'être
appréciées à leur juste valeur. Mais que nous apprennent-elles au juste sur les apprentissages que les élèves
doivent réaliser, sur les habiletés nouvelles qu'ils doivent acquérir et sur les compétences qu'ils doivent
construire ?
Loin de nous l'idée de nier les effets bénéfiques de cette approche pour les élèves, mais force est de
constater que ces modèles pédagogiques n'ont pas des retombées clairement définies et sont loin d'offrir
une véritable "cartographie" des savoirs, des savoir-faire et des savoir-être déployés dans ou telles
situation-problème."
Cependant, l'évaluation des apprentissages sous cette forme (approche par compétences et approche par
objectifs) peuvent cohabiter en partie et suivant la définition et la notion du mot compétence.
Il ne s'agit pas d'opposer ces deux approches mais de les rendre complémentaires. Encore faut-il rompre
avec nos types de pratiques d'évaluation.
Nguyen, Blais (2007) nous propose une réflexion sur la contribution respective de ces deux approches.
Tableau 7 : Caractéristiques d'objectifs pédagogiques formulés pour favoriser les apprentissages des étudiants et cohérents avec
30
une approche par compétences d'après Huba et Feed
Les curricula de formation, nous demande d'aller vers des connexions transdisciplinaires et
interdisciplinaires entre des enseignements différents. Ces collaborations, menées sur la base d'un étayage
commun, mettent de la cohérence dans nos apprentissages. Elles donnent davantage de sens à l'acte
d'apprendre.
Elle pourraient nous donner l'occasion de nous pencher sur la lecture de ces fiches d'évaluation, de les
expliquer et de voir les points de convergences dans l'attendu des élèves lors des évaluations.
La revue 2 avec "l'outil questions" ne devrait être que des évaluations en mode synchrone -fiche
d'évaluation de conduite de projet-. Les compétences dans l'action (agir) doivent donc être évaluées en
situation réelle, dans un temps donné avec l'élève et ce plusieurs fois (droit à l'erreur) si on garde à l'esprit
30
Huba ME, Freed JE. Learner-centered assessment on college campuses, shifting the focus from teaching to learning. USA : Allyn & Bacon, 2000.
La notion de temps doit être prise en considération, les différentes lectures que j'ai pu faire n'en tiennent
pas compte (Roegiers, Scallon, Le Boterf, etc.). Le projet ne dure que 70 h.
Scallon (2004) nous invite à nous poser la question des situations d'apprentissages et la situation pratique
dans laquelle la compétence est induite et évaluée.
" La distanciation entre les connaissances et les habiletés nous éclaire également sur le rapport qui existe
entre l'évaluation et l'apprentissage déjà effectué par l'élève. Tout abord, on peut avoir affaire à une
situation de répétition ou à une situation nouvelle pour l'élève. Ensuite, l'évaluation peut avoir lieu
immédiatement après l'activité d'apprentissage ou après que d'autres apprentissages ont été effectués par
l'élève (notion de distanciation). On doit prendre en compte ces paramètres pour s'assurer qu'une situation
d'évaluation permet d'inférer soit une connaissance (répétition, non-distanciation), soit une habileté
(situation nouvelle, distanciation prononcée)."
Sommes-nous sur une période de transition et allons-nous tendre vers une adaptation de l'évaluation
authentique comme proposée par Wiggings (1989,1998). [Voir Annexe 18 ]
Être compétent passe par des gestes professionnels, des postures, de l'agir professionnel ; la connaissance
ne suffit pas.
Pourquoi alors ne pas parler de 'gestes' chez l'élève pour une approche par compétences ?
"Synergie entre des gestes mentaux, cognitifs et pratiques, dans le but d'accomplir une tâche en situation,
dans un temps donné et pouvant être réinvestis ou adaptés dans une autre situation ou contexte, avec ou
sans autrui".
Je souhaite poursuivre se travail et formuler au sein de l'institution des propositions de formations des
enseignants dans le cadre de l'évaluation des compétences.
Laurent Martin
Je souhaite témoigner toute ma reconnaissance à Messieurs Michel Beaucaire, Adel Berzi et Jocelyn
Daquin, agents du Lycée, pour leur aide précieuse au montage du chalet et de l'éolienne.
LM. Mémoire professionnel Master MEEF 4 56
ANNEXES
-il comprenne,
-il greffe ce nouveau savoir (connaissances), sur son savoir antérieur,
-il puisse se représenter ce nouveau savoir avec des « images »,
-il puisse réexpliquer à quelqu’un d’autre,
-il puisse utiliser dans son action ce qu’il a compris.
-trouver dans l’expérience des interlocuteurs les points d’ancrage les plus adaptés,
-les inciter à réfléchir pour associer le savoir nouveau à ce qu’ils savent déjà,
-utiliser des analogies, des images, des comparaisons,
-procéder par étapes successives, des évocations,
-insister plusieurs fois sur les points les plus importants et les plus difficiles,
-les provoquer et les inviter à reformuler (avec leurs mots) ce qu’ils ont réellement compris.
-l’institution,
-l’intervenant ou l’animateur ou le formateur,
-le groupe.
Tableau des critères d’analyse des projets, extrait du document EDUSCOL « ressources pour le cycle
terminal », enseignements technologiques transversaux et enseignements spécifiques (série STI2D),
annexe 9, pages 157 et suivantes :
Points d’analyse Le projet en STI2D Apprendre par le projet Les points de vigilance
1 – Le projet est initié par En STI2D, le projet Le projet pédagogique Le projet technique n’est
un élément déclencheur s’appuie sur un objectif exige l’adhésion des souvent qu’une « super »
qui suscite l’intérêt et la intégrant une approche élèves à l’élément démarche de résolution
curiosité (ex : d’amélioration d’un déclencheur mais il est de problème technique,
question, situation existant dans un point de amendé et validé par le pas toujours motivante
problème) vue développement professeur qui garantit sa
durable faisabilité
Planification
Il n'y a pas de lien direct entre enseigner et apprendre : il ne suffit pas de bien donner son cours pour
que l'élève apprenne. Il ne suffit pas d'avoir de "bons" élèves , pour être un bon professeur. Apprendre
est une métamorphose.
L 'enseignant doit choisir et organiser les activités pédagogiques, en s’appuyant sur des démarches (=
manière de conduire son action, de progresser vers un but) et des modèles d’apprentissage.
Le mode behavioriste, repose sur les théories du comportement et amène les élèves à reproduire des
situations attendues à partir de données stables et résultats attendus.
Le mode constructiviste est l'héritage d'un courant de pensée pédagogique qui s'est fortement
développé au siècle dernier et qui postule que toute personne apprend mieux si elle devient actrice de
sa formation. Modèle socioconstructiviste
Reogiers (Geneva, Switzerland, May 2008) Les processus d''enseignement-apprentissage IBE Working
Papers on Curriculum Issues N°7, écrit :
"Quant aux processus d’enseignement-apprentissage mis en œuvre par les enseignants, ils sont
évidemment multiples et variés. Cette variété relève des grands courants pédagogiques, qui témoignent
de conceptions particulières de l’apprentissage. On peut évoquer cinq de ces formes qui nous paraissent
caractériser aujourd’hui, de manière opérationnelle, les pratiques de classe les plus souvent évoquées, et
les plus largement répandues : i) le modèle transmissif ; ii) les modèles pédagogiques structurés4 ; iii) la
pédagogie par objectifs ; iv) la pédagogie du projet ; v) la pédagogie de l’apprentissage5.
Les trois premières s’inspirent des théories de la transmission, du béhaviorisme, ainsi que de certaines
théories cognitivistes. Elles s’appuient sur l’idée selon laquelle les contenus peuvent être structurés de
4
Comme la pédagogie explicite, ou les modèles qui relèvent des théories instructionnistes.
5
Ces formes couvrent les différents courants mis en évidence dans la typologie de Altet (1997, 2006) : le courant « magistro-
centré », dans lequel le discours du maître est prédominant ; le courant « techno-centré », basé sur l’organisation préalable des
savoirs par l’enseignant ; le courant « puero-centré », pour lequel les centres d’intérêt de l’élève constituent le point de départ
des apprentissages ; le courant « socio-centré », qui vise avant tout la socialisation de l’élève et la coopération entre eux ; le
courant centré sur l’apprentissage, qui met l’accent sur le rôle de médiation de l’enseignant pour amener l’élève à s’approprier
les contenus et à organiser ses acquis.
LM. Mémoire professionnel Master MEEF 4 69
manière linéaire ; ils sont développés progressivement par l’enseignant au sein du groupe classe, selon
des découpages bien préparés, des progressions soigneusement établies et des activités souvent
planifiées dans les moindres détails. Ces pratiques relèvent plutôt de ce qu’on peut appeler le paradigme
de l’enseignement.
Modèle transmissif
l'enseignement
Paradigme de
Démarche Inductive
Démarche d'investigation
La démarche d’investigation est une démarche scientifique. Elle implique l’analyse d’un phénomène
observable. Elle repose sur le questionnement et l’explicitation. Elle débouche sur une découverte
(nouvelle connaissance).
On peut s’intéresser plus particulièrement à l’apprenant et à la manière dont il apprend (recherches sur
l’apprentissage); on peut aussi valoriser le savoir et la manière de le structurer pour le transmettre à
d’autres (didactique) ; on peut enfin s’intéresser davantage à l’enseignement et à l’activité qu’il déploie
(axe de la pédagogie).
Aborder le problème de la formation par le biais des méthodes, c’est s’intéresser plus particulièrement
au troisième champ d’application, celui de la pédagogie et centrer la réflexion sur ce que font
l'enseignant et les élèves.
On utilise d’ordinaire indifféremment le mot « méthode » pour parler d’une méthode affirmative, d’une
méthode active, ou encore d’une méthode audiovisuelle.
Pour Patrice Pelpel, Agrégé en philosophie, docteur en sciences de l'éducation, formateur en IUFM et
chercheur au laboratoire Stef, ENS-Cachan, tout travail pédagogique met nécessairement en relation
trois termes clairement définissables.
II n'y aura à proprement parler " pédagogie " que si ces trois termes, d'une manière ou d'une autre,
entrent en relation. On peut les représenter de la manière suivante :
Une méthode pédagogique, c'est une manière spécifique d'organiser les relations entre ces trois pôles,
et de les faire fonctionner ; on peut distinguer les méthodes centrées
Le formateur a eu donc un modèle à leur transmettre et le seul contrôle qu’il puisse faire de la qualité
de sa formation, c’est que ce modèle soit ou restitué correctement ou appliqué correctement.
Selon les cas, seront utilisées des méthodes expositives ou des méthodes démonstratives.
Méthode expositive
Le formateur expose le sujet de façon complète avec sa démarche logique. Il parle devant des auditeurs.
L’attitude d’auditeur est une attitude passive, le feed-back de la communication est difficile à établir. Il
faut donc que le formateur insiste sur les points importants et qu’il contrôle la compréhension ou tout
au moins la mémorisation après son exposé. Enseignant et élèves doivent être sur la même longueur
d'onde...en résonnance.
L’enseignant expose, énonce un savoir structuré, décrit, énumère, récite ou lit ce qu’il croit savoir.
L’élève acquiert des savoirs, mémorise des connaissances, rêve ou dort. Il est passif.
Méthode démonstrative
Si par contre, ce que le formateur a à apprendre n’est plus purement du domaine du savoir, mais du
savoir-faire, ou bien s’il veut prouver des affirmations il peut faire appel à des méthodes
démonstratives.
Méthode interrogative
Un ensemble de questions est élaboré afin de faire découvrir ce que l’on veut faire apprendre. Ces
questions font donc participer, dans une certaine mesure, l’enseigné à ce qu’il apprend en faisant appel
à ses possibilités d’analyse et de réflexion. Elles remplacent l’exposé ou la démonstration et font re-
parcourir le cheminement logique du formateur au formé. Les questions doivent faire découvrir
certaines vérités ignorées par les élèves, mais dont leur esprit possède les éléments de connaissance de
départ.
LM. Mémoire professionnel Master MEEF 4 72
Les questions portent sur des points précis. L’ensemble des questions doit s’articuler dans un ordre
logique rigoureux. Un feed-back est réalisé au fur et à mesure des réponses aux questions.
C’est un dialogue dont les termes ont été préétablis. L’enseigné s’exprime de façon cohérente en public.
Cela suppose pour le formateur l’adoption d’une progression dynamique et « questionnante », dans
laquelle les interrogations apparaissent naturellement.
La variété des types de recherches interrogatives peut être : établir une liste, classer des éléments,
retrouver la fonction ou le fonctionnement d’un matériel, retrouver les parties d’un système ou sous-
système, retrouver les étapes d’un procédé, analyser les données d’un problème...
L’enseignant énonce, induit, infère le savoir, questionne, gère les réponses et argumente.
L’enseigné perçoit, discrimine, réfléchit, recherche, s’exprime. Il est actif. La recherche induit une
mémorisation plus efficace.
Méthode expérimentale
L’enseignant conceptualise une théorie, dégage des faits, des lois et des règles.
L’enseigné observe et analyse, dégage un principe; il est actif et rend compte de sa compréhension. Le
terme de pédagogie de la découverte appliqué aux méthodes expérimentales ne veut pas dire que
l’individu doit redécouvrir tout seul les grandes théories scientifiques !
Nous vivons une véritable révolution des technologies de l’information et de la communication qui
remet en cause les modèles institutionnels et traditionnels de l’école à l’université. La manière
d’enseigner évolue.
Nous sommes rentrées dans l'air d'une pédagogie "connectiviste" fondée sur les échanges, le
collaboratif, la mutualisation des activités.
Dans cette construction de cette nouvelle pédagogie, il serait bon de s'inspirer des pratiques du monde
de l'entreprise, notamment des démarches d'analyse des modes de défaillance, de leurs effets et de leur
criticité (Amdec).
Il est possible de transcrire ce concept dans un parcours de formation en menant des Amdec
pédagogiques consistant en une analyse croisées des concepts pédagogiques, complexes, critiques. voir
figure ci-dessous.
Figure 23 : Classification des notions d'un programme. D.Taraud revue Technologie 193.
Ainsi, nous ne pouvons ignorer ces nouvelles conceptions de l’enseignement et la nouvelle profession
du professeur.
Dans le Traité des sciences et des techniques de la Formation, coordonné par Philippe Carré et Pierre
Caspar, Sandra Bélier propose cette définition de la compétence :
"La compétence permet d'agir et/ou de résoudre des problèmes professionnels de manière satisfaisante
dans un contexte particulier, en mobilisant diverses capacités de manière intégrée".
M. Romainville G. Bernaerdt, Ch. Delory, A. Genard, A. Leroy, L. Paquay, B. Rey, Jl. Wolfs. (1998), pp. 21-
27 . "Une compétence est un ensemble intégré et fonctionnel de savoirs, savoir-faire, savoir-être et
savoir-devenir, qui permettront, face à une catégorie de situations, de s’adapter, de résoudre des
problèmes et de réaliser des projets".
Cros, Raisky (2010), «Le mot compétence renvoie à la maitrise globale d’une situation sollicitant à
chaque fois une reconfiguration de savoirs et de capacités auxquelles s’ajoutent les connaissances,
l’expérience, les affects et l’émotion. Une compétence ne s’observe qu’à travers une performance »
Tardif (2006 ),« Une compétence est un savoir agir complexe prenant appui sur la mobilisation et la
combinaison efficaces d’une variété de ressources internes et externes à l’intérieur d’une famille de
situations ».
Perenoud (1995), "Savoir-faire de haut niveau, qui exigent l’intégration de multiples ressources
cognitives dans le traitement de situations complexes".
(Roegiers, 2000), "La possibilité, pour un individu, de mobiliser un ensemble intégré de ressources en vue
de résoudre une situation problème qui appartient à une famille de situations”
Guy Le Boterf, dans son livre repenser la compétence eyrolles,2008, page 21 fait la distinction suivante:
"être compétent", c'est être capable d'agir et de réussir avec compétence dans une situation de travail
(activité à réaliser, événement auquel il faut faire face, problème à résoudre, projet à réaliser...) C'est
mettre en oeuvre une pratique professionnelle pertinente tout en mobilisant une combinatoire
appropriées de ressources (savoir-faire, comportements, modes de raisonnement...). On se réfère ici au
domaine de l'action
"Avoir des compétences", c'est avoir des ressources (connaissances, savoir-faire, méthodes de
raisonnement, aptitudes physiques, aptitudes comportementales) pour agir avec compétence.
Mahuteau (2016), compagnon fini chez les compagnons du devoir nous dit "la compétence, c'est réalisé
un chef d'œuvre, une production, une tâche, en situation réelle et dans un temps donné".
celle qui est synonyme "d’une potentialité intérieure, invisible, une capacité générative
susceptible d'engendrer une infinité de conduites adéquates à une infinité de situations
nouvelles".
Cette notion de compétence traduit dans les politiques éducatives le choix de mettre l'accent sur les
actions du sujet, voire sur son fonctionnement cognitif interne plus que sur les savoirs et les contenus
de programme.
Norme AFNOR FDX50-183 : « C’est une capacité éprouvée à mettre en œuvre des connaissances, des
savoir-faire et comportements en situation d’exécution. C’est la capacité éprouvée à résoudre des
problèmes dans un contexte donné. »
ISO 9001
Aptitude démontrée à mettre en œuvre des connaissances et savoir faire.
ISO 19011
Qualités personnelles et capacités démontrées à appliquer des connaissances et des aptitudes.
Delors (1999), dans les 4 piliers de l'éducation du XXI° siècle, le second est "Apprendre à faire" qui pose
la question de la formation professionnelle : "comment adapter l'éducation au travail futur alors que
son évolution, n'est pas entièrement prévisible ?".
A ces exigences, on demande "un engagement personnel du travailleur comme agent de changement",
ce qui nécessite de combiner savoir, savoir-faire et savoir-être (qualités subjectives, innées ou acquises
dont celle de communiquer, travailler avec les autres, gérer et résoudre les conflits), mais aussi une
capacité à travailler en "collectif de travail" ou "groupe-projet" ou encore "équipe intelligente".
Un des chantiers à mettre en place est la reconnaissance des compétences acquises au-delà de
l'éducation initiale afin que chacun soit à même de construire de manière continue ses propres
qualifications. La Commission européenne dans son livre blanc prévoit la création de "cartes
personnelles de compétences" permettant à chacun de faire reconnaître ses connaissances et ses
savoir-faire au fur et à mesure de leur acquisition. L'idée est de valoriser les compétences et de
multiplier les transitions entre l'éducation et le monde du travail autant pour les diplômés que les non
diplômés.
La notion de littérisme.
Le Rapport N° 2007-048 de l’Inspection générale de l’Education nationale (2007) précise "La mise en
œuvre de l’enquête PISA (Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves) en 2000, dans
quarante-trois pays, relative aux compétences de base en lecture, constitue une étape essentielle dans la
prise de conscience généralisée de l’importance du « littérisme »".
Ce concept novateur, né du terme anglais « literacy » (fait de savoir lire et écrire), a d’abord désigné la
façon « dont les adultes utilisent l'information écrite pour fonctionner dans la société ».
Il a rapidement pris un sens plus général et désigne maintenant usuellement l'ensemble des
compétences minimales qu'un individu doit maîtriser « pour déchiffrer les signaux de son environnement
et pour satisfaire de manière autonome aux besoins de la vie quotidienne personnelle ou professionnelle
».
Désormais, le programme PISA évalue les résultats des jeunes dans trois domaines fondamentaux du
littérisme : la compréhension de l'écrit, la culture mathématique et la culture scientifique.
Dans ce contexte marqué par la notion émergente de littérisme, les mots « compétence », « habileté »,
« attitude », « connaissance » sont désormais explicitement au premier plan des réflexions menées dans
les divers pays de l’OCDE.
Selon l’OCDE, cet ensemble doit regrouper les compétences indispensables à un individu pour « faire
face aux défis de la vie » et « contribuer au bon fonctionnement de la société ».
• se servir d’outils variés (langage, technologie,…) pour permettre aux individus d’interagir à bon escient
avec leur environnement ;
Le rapport indique que le concept de compétence « ne renvoie pas uniquement aux savoirs et savoir-
faire, il implique aussi la capacité à répondre à des exigences complexes et à pouvoir mobiliser et
exploiter des ressources psychosociales (dont des savoir-faire et des attitudes) dans un contexte
particulier »
Dès 1996, le Livre blanc sur l’éducation et la formation met en avant la nécessité de promouvoir une
société de l’apprentissage et de la connaissance, et place la reconnaissance des compétences au
premier plan de la stratégie européenne ; il s’agit d’identifier à l’échelle européenne les compétences-
clés, et de mettre en place des processus d’acquisition, d’évaluation et de certification.
La stratégie dite de Lisbonne, mise en place par le Conseil européen en mars 2000, a défini comme
objectif principal la promotion d’une économie fondée sur la connaissance. Le conseil a alors souligné
que «chaque citoyen doit être doté des compétences nécessaires pour vivre et travailler dans cette
nouvelle société de l'information» : compétences en technologies de l'information, langues étrangères,
culture technologique, esprit d'entreprise et aptitudes sociales».
Ces orientations, confirmées par les conseils européens de Stockholm (2001) et Barcelone (2002), ont
débouché en novembre 2005 sur une proposition de recommandation du Parlement européen et du
Conseil, présentée par la Commission, concernant « les compétences clés pour l'éducation et la
formation tout au long de la vie ». Cette proposition a été adoptée le 26 septembre 2006. Les
compétences clés* sont celles qui fondent l'épanouissement personnel, l'inclusion sociale, la
citoyenneté active et l'emploi ».
*Cadre européen des Compétences clés pour l’éducation et l’apprentissage tout au long de la vie, et sont
au nombre de huit :
Communication dans la langue maternelle ; Communication dans une langue étrangère ; Culture
mathématique et compétences de base en sciences et technologies ; Culture numérique ; Apprendre à
apprendre ; Compétences interpersonnelles, interculturelles et compétences sociales et civiques ; Esprit
d’entreprise ; Sensibilité culturelle.
Le terme "scénario" est couramment utilisé dans les domaines artistiques, notamment
cinématographique, mais aussi dans les domaines de la gestion, de l’informatique, des
télécommunications et de l’ergonomie (scénario de navigation, d’interaction). Son utilisation est plus
récente dans le domaine de l’éducation où le terme est complété par l’adjectif pédagogique, ou le
complément de nom d’apprentissage. Le concept de scénario pédagogique complète ou remplace
d’autres termes plus couramment utilisés par les enseignants : "cours", "séquence", "situation
d’apprentissage".
Depuis le début les années 2000 et l'arrivée des TICE et du e-learning (Technologie de l'information et
de la communication pour l'enseignement ), un ensemble de travaux de recherche et d’initiatives de
terrain proposent ou utilisent des modèles, des méthodes et des outils pour concevoir, mettre en place,
exploiter et analyser les scénarios d’apprentissage. L'activité de l'apprenant est centrale autour d'un
Environnement Informatique pour l'Apprentissage Humain (EIAH).
La scénarisation des activités d’apprentissage est une activité d’ingénierie qui s’inscrit au coeur de la
pratique de l’enseignant ou du formateur, engagé dans la conception de dispositifs de formation, en
salle, à distance et en ligne.
Cette notion de scénario de pédagogique -adapter et décliner sous un autre formalisme- à vu le jour en
enseignement secondaire avec l'arrivée du nouveau baccalauréat STI2D.
Le scénario pédagogique est une composante du modèle pédagogique. Ce modèle définit les activités
d’apprentissage, les centres d'intérêts concernés, les compétences visées, les objectifs à atteindre,
auxquelles s’ajoutent la description des ressources utiles à leur réalisation et les productions de
l’apprenant qui en découlent.
Une approche hiérarchisée ou systémique resituera l'action et les niveaux d'imbrication pédagogiques :
macro, méso et micro technique.
Dans ce dernier niveau, l'accent sera mis sur l'élève et l'activité qu'il déploie.
Niveau Macro
« …Il est nécessaire de définir les compétences de manière opérationnelle, dans un cadre curriculaire14
précis, avec des objectifs de formation clairs… ».
14
Ce terme désigne l'ensemble des conditions d'enseignement : structures, horaires, programmes,
pratiques pédagogiques et didactiques, matériels
Rapport IGEN (2007)
Niveau Méso
Figure 25 : Scénario niveau méso, Séminaire académique Bac STI2D spécialité EE.L.Martin (2013)
Niveau Micro
Les activités
Les activités de Travaux Dirigés, de Travaux Pratiques et de microprojets ont pour vocation de
permettre aux élèves de résoudre une « situation-problème » ou plus généralement de répondre à une
problématique .
Le processus de résolution, souvent guidé par une démarche d’analyse, se traduit dans les faits par une
suite de « questions-réflexion-actions-réponses ».
Les activités de travaux pratiques et de travaux dirigés (découvertes, confortations) sont conclues par
des séances de synthèse ; la synthèse, moment d'échanges, de mobilisation et de concrétisation des
connaissances, donnera lieu à l’élaboration d’un document de formalisation qui reprendra des points
clés et ce qu’il faudra retenir.
« …on recourt majoritairement aujourd’hui aux appréciations littérales et ensuite à la validation de type
« acquis, en cours d’acquisition, non acquis », voire à la validation binaire (« oui / non ») pour rendre
compte des acquis des élèves… »
« ….À côté des codes traditionnels, parfois transmis dans les livrets proposés par l’administration, A, B, C
ou A (acquis), EA (en cours d’acquisition), NA (non acquis), les écoles ont fait preuve depuis la loi de
1989 d’une grande inventivité dans ce domaine. Si une majorité d’entre elles ont retenu l’un des deux
codes traditionnels, elles sont également très nombreuses à avoir inventé leur propre code :
– codes à base de couleurs (trois couleurs « vert, orange, rouge » le plus répandu ; quatre
couleurs, en ajoutant « jaune » ; plus rarement, mais rencontré, cinq couleurs en ajoutant le noir
ou le violet) ;
– codes à base de smileys qui peuvent être à leur tour combinés avec des couleurs ;
– codes à base de dessins (soleil, nuages) qui peuvent aussi être combinés avec des couleurs ;
Exemples :
Cycle 1
Le présent livret est conforme au programme 2015 pour l’école maternelle pour les trois années
consécutives : PS, MS et GS.
Évaluation des élèves du CP à la 3e. Un livret scolaire plus simple, un brevet plus complet
1: non atteints,
2: partiellement atteints,
3:atteints,
4: dépassés.
http://www.education.gouv.fr/cid93640/
Ce sont des
objectifs du
programme de
l'ETT et ceux de
l' EE !
1. l’élève mobilise de manière adéquate ses acquis et la réalisation de la tâche est parfaite ;
2. l’élève mobilise ses acquis de manière adéquate, même s’il y a des imperfections dans la réalisation
de la tâche ;
3. l’élève mobilise des acquis mais peu le sont d’une manière adéquate ;
4. l’élève ne sait pas mobiliser ses acquis de manière adéquate à la situation.
Le seuil d’acquisition de la compétence est franchi quand l’élève passe du degré 3 au degré 2
Un projet ambitieux au Québec qui tourne autour d’une idée centrale : l’évaluation est conçue comme
un levier permettant à la fois d’aider l’élève à apprendre et également d’aider l’enseignant à le guider
dans sa démarche. C’est donc à la fois un outil de régulation des apprentissages, et un instrument
d’ajustement pédagogique : « l’élève n’apprend pas pour être évalué, mais il est évalué pour mieux
apprendre ».
Rapport IGEN (2007)
La docimologie
Définition de l’évaluation
Le dictionnaire actuel de l’éducation1 propose deux définitions :
- « opération qui consiste à estimer, à apprécier, à porter un jugement de valeur ou à accorder une
importance à une personne, à un processus, à un évènement, à une institution ou à tout objet à partir
d’informations qualitatives et/ou quantitatives et de critères précis en vue d’une prise de décision.
Evaluer, c’est comprendre, éclairer l’action de façon à pouvoir décider avec justesse de la suite des
évènements. »
Rôle de l'évaluation
L’évaluation fait partie intégrante de la formation. Elle joue différents rôles :
-un rôle de pronostics (les acquis préalables sont-ils nécessaires ou suffisants pour aborder
une matière nouvelle ou tel cycle ?)
-un rôle de jaugeage : contrôle des acquis, évaluation des progrès, point à un moment donné,
-un rôle de diagnostic : pourquoi le résultat parfait ne s’est-il pas produit ? (matières,
techniques, processus mentaux en causes ?)
• Elle analyse des situations, des besoins, des profils et des savoirs ou savoir-faire d’élèves
(diagnostique). L’évaluation diagnostique peut s’effectuer par oral ou par écrit par le biais d’une
fiche préliminaire ou d’un test.
Une autre forme d'évaluation, relève de l'évaluation comportementale lors des séances
d'activités. La démarche d'observation permet d'objectiver des jugements. Dans certains cas,
elle fournit aussi des pistes pour l'intervention.
Xavier Roegiers, dans son livre, 2004 édition De Boeck, L'école et l'évaluation. Des situations pour
évaluer les compétences des élèves, nous propose en page 97 , l'évaluation des acquis des élèves : une
histoire de sens et de mise en œuvre, une modélisation des différentes évaluations des acquis des
élèves.
Figure 28 : Modélisations des différentes évaluations des acquis des élèves. X.Reogiers
Les deux axes délimitent quatre quadrants qui traduisent quatre grandes conceptions de l'évaluation
relatives aux acquis des élèves.
"Quels rapports entretient l'enseignant avec l'évaluation ? Comment articule-t-il l'erreur en classe ?
Quelles postures d'évaluateur met-il le plus souvent en jeu ? Comment articule-t-il ce processus avec ses
gestes professionnels ?
Ces questions suggèrent une lecture des systèmes de valeurs des conceptions pédagogiques qui infèrent
dans la pratique quotidienne lorsque l'enseignant "fait classe".
Parler d'articulation revient à décrire une forme de polyvalence professionnelle et à réfléchir aux actes de
l'enseignant-évaluateur tels que les gestes d'autorité, d'encouragement, de conseil, ou encore de
compréhension.
C'est dire que dans les moindres gestes résident des visions du monde scolaire, des conceptions de la
professionnalité mais aussi, un rapport à la classe, un rapport particulier à l'évaluation et à l'erreur.
C'est également un rapport à la régulation de l'action qui s'instaure et qui rend les élèves plus ou moins
autonomes, plus ou moins captifs, plus ou moins investigateurs."
Les différentes postures que l'enseignant- évaluateur peut adopter et peut utiliser tour à tour sont les
suivantes:
La posture de contrôleur,
La posture de pisteur-talonneur (entraineur),
La posture de conseiller,
La posture de consultant.
L'évolution du métier d'enseignant incite à un nouveau regard vers les pratiques enseignantes.
Dominique Bucheton (2009) définit le concept de geste professionnel comme une action « pour faire
agir ou réagir l’autre » selon certaines préoccupations. Inscrit dans la professionnalité, ce geste de
l’enseignant est adressé aux élèves.
Tissage
Fonction de soutien
Appui sur les savoirs et l’expérience
Donner des pistes pour amener l’élève à formuler ses réponses
Rappel des procédures, des stratégies
Rappel à l’élève du chemin parcouru
Fonction d’approfondissement
Stimulation de la réflexion de l’élève
Sollicitation du groupe classe
Effet miroir : répétition par l’enseignant d’une proposition élève
Reformulation – explicitation
Fonction de contrôle
Vérification de la compréhension des consignes, du travail à effectuer
Validation
Impatience
L'étayage crée une situation d'apprentissage où s'articule pensée, parole et action.
Atmosphère
Ludique
Anecdotes
Spontanéité
Fonctions d’affectivité
Règles de vie de la classe Gratifications
Enrôlement
Verbal
Non verbal
Spatio-temporel
Timing
Boîte à outils
Déplacements
Contenu
Tâche
Dévolution
Régulation
Institutionnalisation
Cinq postures enseignantes différentes y sont caractérisées en relation avec les tâches et postures
conséquentes chez les élèves :
Figure 31 : Postures d'étayage, une organisation modulaire de gestes et leurs visées. D.Bucheton, Y.Soulé
Anne Jorro, professeure en Sciences de l'éducation, propose une matrice de l'agir professionnel où
s'entrelacent parole-pensée-action-relation. Cette approche n'est pas structuraliste, elle cherche à
mettre en évidence les modélisations à l'œuvre dans la gestuelle du point de vue de la co-activité
professeurs-élèves dans des situations didactiques.
Elle identifie quatre dimensions particulièrement importantes qui caractérisent le passage vers les
gestes professionnels : la liberté d'agir et le sens postural, le sens du kairos, le sens de l'altérité et
l'adresse du geste.
FigureFigure
32 : Matrice
Matricedede
l'agir
l'agir
enseignant.
enseignantA.Jorro
"Cet analyseur nous paraît particulièrement opérer dans l’agir professoral. Il permet notamment
d’observer / analyser la posture énonciative de l’enseignant devant la classe. De même, il importe de
saisir les accents didactiques ponctuant les moments de transition d’une leçon à l’autre,
institutionnalisant des objets de savoir (reprise d’un concept, clarification d’une notion), incitant au
retour au calme, régulant une prescription (reformulation d’une consigne). En outre, le langage du
professeur apparaît-il spécialisé (porteur d’une vigilance épistémologique de la discipline travaillée) ou
commun ? Est-ce un lexique propre au monde scolaire ? Ces registres sont-ils appréhendés par les élèves
? Y a-t-il écoute, négociation de sens, maintien des malentendus chez les élève"..
"Ces gestes permettent au professeur de relier l’activité intellectuelle des élèves aux enjeux didactiques
poursuivis. Les savoirs et les modalités de traitement de ces savoirs en situation d’enseignement
importent particulièrement. Les gestes de désignation d’un objet de savoir, de monstration des artefacts,
de vérification des traces écrites, d’institutionnalisation du savoir sont censés orienter l’activité des
élèves. La construction de la pensée abstraite, le maniement des concepts par la classe, constituent
l’arrière - fond de l’activité du professeur".
"Ces gestes relèvent du kaïros, de la capacité à intervenir sur le déroulement de l’activité, sur le rythme
de l’action (anticipation, accélération, actualisation), sur la modification d’une consigne, sur sa
reprise…sur l’invention d’une stratégie nouvelle, sur la prise en compte d’une demande émanant de la
classe…"
"Ces gestes témoignent du type de relation instaurée entre élèves et professeurs selon les formats de la
communication et de l’appréciation scolaire. Avec le format de la communication, l’activité du professeur
occupant le devant de la scène ou restant en retrait pour favoriser l’activité de la classe et ainsi
promouvoir le développement de l’autonomie, sera étudiée.
En particulier, l’ethos de l’enseignant peut inciter les élèves à entrer dans une activité d’étude ou, a
contrario, générer des rapports de domination, de captation. Les gestes éthiques supposent des gestes
de retenue dans le dialogue : le silence, la tolérance à l’égard des réflexions sont des indicateurs d’une
attitude d’écoute et de respect… Par ailleurs, le format de l’appréciation scolaire tend à mettre en
évidence le positionnement de juge ou d’ami critique incarné par le professeur. La posture éthique du
professeur peut ouvrir sur une relation d’accompagnement et de conseil".
Evaluation
Jorro (2000), définit quatre postures de l'enseignant évaluateur [voir annexe 12].
Évaluer est un geste professionnel des enseignants qui doit avant tout être compris des élèves.
Reuter (2007), dans son dictionnaire des concepts fondamentaux en didactique, éditions De Boeck,
donne une définition de la dévolution.
"Ensemble des actions de l'enseignant visant à rende l'élève responsable de la résolution d'un problème
ou d'une question en suspens (Brousseau). L'enseignant s'efforce de mettre les élèves dans une relation
bénéfique à l'apprentissage. Phase décisive dans le processus de médiation".
Médiation pédagogique
https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9diation
"La médiation est une pratique ou une discipline qui vise à définir l'intervention d'un tiers pour faciliter la
circulation d'information, éclaircir ou rétablir des relations. Ce tiers neutre, indépendant et impartial, est
appelé médiateur. La définition de cette activité varie selon les contextes d'application. Néanmoins, des
constantes existent à chaque fois qu'un tiers intervient pour faciliter une relation ou la compréhension
d'une situation et des éléments de pédagogie et de qualité relationnelle se retrouvent dans les pratiques
de la médiation".
La médiation pédagogique est un concept attribué à Lev Vygostski. Théorie du développement et de l'éducation
La médiation pédagogique est une posture de l'enseignant. Ce dernier ne se comporte pas comme un
détenteur de savoir qu'il inflige, impose, mais comme un facilitateur de découverte et de
compréhension.
Prendre en considération les différents types d'apprenants et comment l'enseignant peut les aider en
tenant compte de la spécificité de leur façon d'apprendre.. (visuel, auditif, kinesthésique....) et un geste
professionnel.
Le sommeil est fondamental pour les processus de développement et d'apprentissage. Son impact est
majeur en milieu scolaire"
Garder à l'esprit dans "nos temps de l'apprentissage" les rythmes chrono-biologiques du sommeil et de
la vigilance -qui peuvent être en contradiction avec les rythmes scolaires-et qui ont pour conséquence
un impact majeur sur les performances est un geste professionnel.
Accueil
L'accueil de la classe , avant toute entrée en matière, est le plus puissant ciment pour aborder l'année, la
séance. L'accueil est un geste professionnel.
Tact pédagogique
Goubet (2005, p.22), "(...) on fait classe à un moment donné, devant un public précis et en étant soi-
même ce corps-ci ou ce corps-là, s’offrant ou se défendant selon ses postures. Mais c’est toujours en
vertu d’un idéal, d’une vérité éternelle et universelle, qu’on fait classe. Il est une idée intangible que
l’éducateur ne doit pas oublier, à savoir l’éducabilité de chacun. Et c’est en vertu de cet idéal (le plein
développement des capacités humaines), depuis une situation factuelle donnée (un hic et nunc), que le
tact comme agir expert prend une nouvelle dimension : il tient ensemble connaissances de l’idéal et du
fait, et vise à l’efficacité, grâce à la parole idoine, pour qu’un progrès, un apprentissage au sens large,
s’effectue justement. L’idéal ne désigne pas l’inaccessible mais ce qui doit donner force et résolution à
l’enseignant, malgré l’adversité, pour s’employer à avancer".
Mosconi (2005 p.31), "(...) appréciation intuitive, spontanée et délicate, de ce qu'il convient de dire ou
de faire dans les relations humaines".
Morfouage (2005, p.35), "Retenons enfin qu’il faut distinguer deux postures d’écoute ; il y a la posture
de celui qui en écoute un autre c’est celle de l’élève écoutant le professeur, de l’apprenti philosophe
écoutant son maître, du formateur écoutant un nouvel enseignant ; mais il convient aussi de s’arrêter sur
la posture d’écoute proprement réflexive (c’est à dire tournée vers soi) et intériorisée, c’est l’écoute de
soi-même, l’écoute adoptée par le formateur écoutant comment il est à l’écoute quand il écoute, celle du
nouvel enseignant écoutant comment il enseigne, celle de l’élève écoutant comment il entend ce qu’on
lui enseigne".
« Pour écouter il faut de la compétence (empeiria) » c’est à dire de l’expérience ou encore de l’habileté
acquise, mais il faut aussi de la pratique assidue (tribê). Compétence et pratique assidue de l’écoute ne
nécessitent pas une connaissance particulière, mais un contact(...)".
Morfouage (2005 p.37) "Pour écouter il faut se taire. (...) c’est bien sous la forme expresse de ce que
j’ose appeler le tact pédagogique.
Je rajouterai aussi qu'il faut "savoir entendre ce que les élèves ne nous disent pas".
BO N°28 (1999) , "Il convient que les appréciations portées soient suffisamment détaillées et nuancées
ainsi que respectueuses de la personne de l'élève. Il est demandé de bannir tout vocabulaire trop vague
("peut mieux faire", "moyen"), réducteur ("faible", "insuffisant") voire humiliant ("inexistant", "nul",
"terne") qui n'aide aucunement l'élève. Il faut dire à l'élève ce qu'il fait et ce qu'il doit faire et privilégier
les appréciations de nature à l'encourager pour que le bulletin trimestriel remplisse réellement son rôle
éducatif."
L'Inspection académique de Sarthe, Changer le conseil de classe (2004), nous donne des pistes et dresse
un tableau des formulations courantes.
Remplir de manière efficiente les bulletins scolaires (et les livrets) et un geste professionnel.
Il s’agit du paradigme des chaînes fonctionnelles. Ce schéma est inspiré par celui qui est proposé dans
les nouveaux programmes de TSA de 1992 (mais plus complet car possédant des entrées et sorties).
Celui-ci sera donc repris par tous les éditeurs.
Benielli F., Cerato G., Prat D., Vial L.M. (1996). TSA - Technologie des systèmes automatisés. Paris :
Foucher. (p. 43).
Taxonomie: synthèse
Taxonomie: application
Taxonomie: application Taxonomie: synthèse
Taxonomie: application
Taxonomie: analyse
Taxonomie: analyse
Taxonomie: analyse
Taxonomie: évaluation
Taxonomie: synthèse Taxonomie: évaluation
Taxonomie: connaissance
Taxonomie: synthèse
Taxonomie: créer Taxonomie: application
Taxonomie: analyse
Taxonomie: application
Taxonomie: application
Taxonomie: application
Taxonomie: synthèse
Taxonomie: connaissance
Taxonomie: synthèse
Taxonomie: évaluation
Taxonomie: compréhension
53
Figure 39 : Caractéristiques générales d'une évaluation authentique (d'après Wiggins )
52
Wiggins G. Teaching to the (authentic) test. Educational Leadership 1989;46:41-7.
19
Tardif J. L’évaluation dans le paradigme constructiviste. In : Hivon R (ed). L’évaluation des apprentissages : réflexions, nouvelles tendances et
formation. Sherbrooke :Editions de CRP, 1993:27-56.
53
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