Cours Transformateur

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USTHB/FGMGP

Chapitre : LE TRANSFORMATEUR
I / Définition et description du transformateur monophasé

• C’est une machine électrique statique .Elle permet de convertir de l’énergie électrique
alternative en une énergie de même nature (même fréquence) mais de niveau de tension
différent.
• Le transformateur permet d’augmenter ou de diminuer la tension ou l’intensité d’un
courant alternatif.
• D'une manière simplifiée, un transformateur est composé d'un noyau magnétique (acier
doux au silicium) sur lequel sont disposés deux enroulements en cuivre : l'enroulement
branché sur la source d'énergie est le "primaire" et l'enroulement branché vers les
récepteurs est le "secondaire".
• Le circuit magnétique est constitué par un empilement de tôles minces ( 0.3 à 0.5 mm
d’épaisseur ) enchevêtrées et isolées les unes des autres par un vernis ou une oxydation
superficielle . Le circuit magnétique sert à canaliser le flux magnétique.
• L’un des enroulements est alimenté par une source de tension sinusoïdale (alternateur,
réseau). Il est appelé primaire du transformateur .Il comporte N1 spires. L’autre
enroulement alimente le récepteur (ou la charge). Il est appelé secondaire du
transformateur .Il comporte N2 spires.
• Il existe 2 types de configuration
*Transformateur à colonnes
Utilisé pour les fortes puissances.

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*Transformateur cuirassé
Utilisé pour les faibles puissances
Une colonne centrale porte l’ensemble des bobinages primaire et secondaire,alors que les
colonnes latérales ferment le circuit magnétique .

• Le passage de l’énergie de l’entrée vers la sortie s’effectue selon les principes de


l’électromagnétisme .

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II /PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT

II .1 ) Transformateur à vide :

ı͂ 10 ı͂ 20 = 0 * A vide, le circuit de l’enroulement secondaire


est ouvert ( pas de charge ) : ı͂ 20 = 0
* Une tension alternative u͂ 1 appliquée au niveau
u͂ 1 ~ u͂ 20 du primaire produit un courant à vide ı͂ 10 dans
e͂ 1 e͂ 2
l’enroulement primaire.
* ı͂ 10 crée alors un flux magnétique qui traverse
les deux enroulements.

a1 ) Calcul de la f.é.m. induite :

En supposant le transformateur sans pertes ni fuites magnétiques, chaque spire du primaire et du


secondaire seront alors parcourues par le même flux ɸ(t).
A vide , u͂ 1 = u͂ 10 = U1 sinωt .D’après la loi de Lenz-Faraday , le flux engendré par le courant va
dΦ(t )
induire, pour une spire, une force électromotrice f.e.m. : e͂ = −
dt
dΦ (t )
Pour N1 spires au primaire : e͂ 1= − N 1 = E1 sin ωt :
dt
La f.é.m. induite est une sinusoïde de même fréquence que u͂ 1 = u͂ 10 mais en opposition de phase
avec celle-ci .
dΦ(t )
De même, dans le secondaire, la f.é.m. induite a pour expression : e͂ 2 = − N 2 = E 2 sin ωt . La
dt
f.é.m. induite est aussi une sinusoïde de même fréquence que u͂ 1 = u͂ 10 mais en opposition de phase
avec celle-ci .

a2 ) calcul du rapport de transformation :


On a : e͂ 1= − N 1 = E1 sin ωt = - u͂ 1 = u͂ 10 = - U1 sin ωt
dt e͂ 2 u͂ 20 u͂ 20
Soit : = =
dΦ e͂ 1 u͂ 10 u͂ 1
e͂ 2 = − N 2 = E 2 sin ωt = - u͂ 1 = u͂ 20 = - U20 sin ωt
dt
Cette relation est valable en valeur efficace :
N 2 E 2 U 20
= = =m
N1 E1 U 1
Conclusion :
• Quelques soient les courants traversant le transformateur, la tension au secondaire a même
forme et même phase que celle du primaire.
• Si m > 1 : le transformateur est un multiplicateur de tension.
• Si m< 1 : le transformateur est un réducteur ou abaisseur de tension.
• Le rapport de transformation « m » ne dépend pas des conditions d’emploi du transformateur,
mais résulte de sa construction : c’est une caractéristique du transformateur.
a3 ) Exemples de valeurs expérimentales :

On applique à un transformateur la tension du réseau : U1 = 220 V , f = 50 Hz .


On mesure :
- le courant primaire à vide : I10 = 0.16 A
- la tension à vide au secondaire : U20 = 25.5 V
Le rapport de transformation est alors : m = U20 / U1 = 0.116

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II.2) Transformateur en charge :
ı͂ 10 ı͂ 2

u͂ 1 ~ u͂ 2 RL
e͂ 1 e͂ 2

Dans ce cas , le courant ı͂ 2 crée la force magnétomotrice N2 ı͂ 2 qui s’oppose à celle du primaire :
N1 ı͂ 10 . Sous l’action de la f.m.m : N2 ı͂ 2 ,le courant ı͂ 10 augmente jusqu’à sa valeur ı͂ 1 , d’où la création
de la f.m.m : N1 ı͂ 1 .
On se retrouve donc avec deux f.m.m , et la f.m.m résultante est alors :
F = N1 ı͂ 1 + N2 ı͂ 2
Or le flux magnétique reste constant (u͂ 1 = constante ) , nous pouvons écrire l’équilibre :

N1 ı͂ 10 + N2 ı͂ 20 = N1 ı͂ 1 + N2 ı͂ 2 , comme : ı͂ 20 = 0 :

N1 ı͂ 10 = N1 ı͂ 1 + N2 ı͂ 2 : équation d’équilibre magnétique du transfo.

Régime à vide régime en charge


Nous avons alors :
N2
N1 ı͂ 1 = N1 ı͂ 10 - N2 ı͂ 2 soit : ı͂ 1 = ı͂ 10 - ı͂ 2 = ı͂ 10 - m ı͂ 2 (1)
N1

* ı͂ 10 : courant primaire à vide servant à la création du flux principal du transformateur.


* - m ı͂ 2 : courant en opposition de phase avec le courant primaire. Il sert à compenser
l’action démagnétisante de l’enroulement secondaire.

En général : ı͂ 10 <<< ı͂ 1 et (1) peut écrire : : ı͂ 1 = - m ı͂ 2 (2)

I1 N 2
Ce qui donne en valeurs efficaces : = =m
I 2 N1
U 20 E 2 I 1 N 2
Soit : = = = =m
U1 E1 I 2 N 1

D’après (2), les courants ı͂ 1 et ı͂ 2 sont en opposition de phase et dans le cas d’un transformateur
sans pertes ni fuites : U20 = U2

II.3 ) Pertes dans un transformateur (réel)

a) Pertes à vide :
Les pertes sont dûes aux courants de Foucault et au phénomène d’hystérésis dans le circuit
magnétique. Les courants de Foucault sont les courants électriques créés dans une masse conductrice,
soit par la variation au cours du temps d'un champ magnétique extérieur traversant ce milieu (le flux
de champ à travers le milieu), soit par un déplacement de cette masse dans un champ magnétique
constant. Ils sont une conséquence de l'induction magnétique. Ces courants sont responsables d'une
partie des pertes dans les circuits magnétiques des machines électriques alternatives et des
transformateurs. C'est pour cette raison que les circuits magnétiques sont feuilletés : on cherche à
limiter ces courants pour éviter trop de pertes par effet Joule. On améliore ainsi le rendement des
transformateurs.

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D’une manière générale ,l'hystérésis (ou hystérèse) est la propriété d'un système qui tend à
demeurer dans un certain état quand la cause extérieure qui a produit le changement d'état a cessé.
Dans ce cas , l’effet du magnétisme ne disparait pas instantanément.

• La puissance absorbée à vide est dûe à la présence du courant ı͂ 10 à vide .Cette puissance est
absorbée par le fer du noyau :

P10 = U10 I10 cosφ10 : Pertes dans le fer

En réalité, les pertes de fer sont égales à la puissance absorbée par le transformateur à vide moins
les pertes en chaleur qui sont très faibles :
Pf = P10 - r1 I 102 et comme : r1 I 102 << P10 :

Pf = P10 = U10 I10 cosφ10

b) Pertes par effet joule : (ou pertes dans le cuivre )


Avec : r1 : résistance de l’enroulement primaire.
PJ = r1 I 12 + r2 I 22
r2 : résistance de l’enroulement secondaire.
Ces pertes dépendent du courant mais non de la puissance dans la charge .On peut donc les
mesurer par un essai en court-circuit. ( c.à.d. par un essai à puissance nulle )

c) L’essai en court-circuit :

A W Le montage comporte un ampèremètre, un


wattmètre et un voltmètre à l’entrée. Le
~ court-circuit peut être réalisé par un
u͂ 1réd V A
ampèremètre. Pour que les courants
gardent une valeur raisonnable, il faut
appliquer à l’entrée une tension réduite, en
% de la tension nominale.
Exemple : Pour U1 = 120 V : U1réduite = U1CC = 5% U1 = 6 V

Remarques :
• U1CC étant faible, les pertes fer dans cet essai sont réduites et donc négligeables.
• La puissance mesurée par le wattmètre lors de l’essai en court-circuit est la puissance perdue
par effet Joule dans les deux enroulements.

PJ mesurée = Pcuivre = P1CC =U1CC I1CC cos φCC

• On peut aussi déterminer PJ par les calculs ,méthode moins précise que la mesure donnée par
le wattmètre :

PJ = r1 I 12 + r2 I 22 = P1CC Quand la charge est traversée par un courant I2 = I2CC

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II.4 ) Modèles et schémas équivalents .

a) Transformateur idéal :
Transformateur sans pertes ni fuites magnétiques.

ı͂ 1 ı͂ 2 * i2 est déphasé de φ2 par apport à la tension u͂ 2 .

* φ2 dépend e la charge : N1 ı͂ 10 = N1 ı͂ 1 + N2 ı͂ 2 ≈ 0
u͂ 1 ~ e͂ 1
u͂ 2 Z͂
e͂ 2
U 20 U 2 I 1 N 2
* Dans ce cas : = = = =m
U 10 U 1 I 2 N 1

b ) Transformateur réel :
Il comprend des imperfections dûes aux :

• Résistances : Les enroulements primaires et secondaires présentent des résistances :


r1 et r2 qui créent des pertes par effet Joule.
• Inductances : les fuites magnétiques sont schématisées par des inductances de
fuites : l1 et l2 .

Le schéma équivalent du transformateur est alors le suivant :


A r1 l1 ı͂ 1 r2 l2 ı͂ 2 C

u͂ 1 e͂ 1 e͂ 2 u͂ 2 Z͂
(I) (II)

B D

b) Schéma équivalent du transformateur vu du primaire : points A et B .


Du schéma ci-dessus , on peut écrire les équations :

r1ı͂ 1 + jl1 ω ı͂ 1 + e͂ 1 = u͂ 1 : maille I


r2ı͂ 2 + jl2 ω ı͂ 2 + u͂ 2 = e͂ 2 : maille II
u͂ 2 = Z͂ ı͂ 2

Avec : e͂ 1 = e͂ 2 / m et ı͂ 2 = ı͂ 1 / m , on obtient l’équation suivante :

u͂ 1  r   l  Z͂
=  r1 + 22  + jω  l1 + 22  + (α)
ı͂ 1  m   m  m2

r1' l1' Z͂ ’
r1' : résistance du transformateur ramenée au primaire.

l1' : inductance de fuite du transformateur ramenée au primaire.


Z͂ ’ : impédance équivalente à celle de l’utilisation ramenée au primaire.
L’équation ( α ) donne : u͂ 1 = r1' i1 + j l1' ωi1 + Z͂ ’i1 , d’où le schéma équivalent :

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A r1' l1' ı͂ 1

u͂ 1 Z͂ ’

c) Schéma équivalent du transformateur vu du secondaire : points C et D.


Les mêmes équations précédentes mailles (I) et (II) , avec cette fois ci en exprimant e͂ 2 en fonction
de e͂ 1 et ı͂ 2 en fonction de ı͂ 1 , tel que : e͂ 2 = m e͂ 1 et ı͂ 1 = m ı͂ 2 , donnent :

u͂ 2 + ( r2 +r1m2 ) ı͂ 2 +jω (l2+m2l1 ) ı͂ 2 = mu͂ 1 (β)

' r2' l2'


r2 : résistance du transformateur ramenée au secondaire.

l2' : inductance de fuite du transformateur ramenée au secondaire.

L’équation (β) donne m u͂ 2 = r2' i2 + j l2' ω i2 + Z͂ i2 , d’où le schéma équivalent du


transformateur ramené au secondaire :
r2' l2' ı͂ 2 C

mu͂ 1 u͂ 2 Z͂

d) Relations entre les éléments du primaire et du secondaire du transformateur.


D’après les équations ( α ) et ( β ) en déduit les relations suivantes :

r2' = r1' m2
l2' = l1' m2

II.5 ) Rendement du transformateur.

P2
η= P1 : puissance fournie par le réseau au primaire.
P1 P2 : puissance débitée par le secondaire.

P2 = U2 I2 cosφ2
P2 P2
η= = Pf = P10 = U10 I10 cosφ10
P1 P2 + Pf + PJ
PJ = r1 I 12 + r2 I 22 ( = P1cc quand I2 = I2cc )

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III ) Transformateurs triphasés .
Pour modifier la tension et le courant d’une distribution triphasée , on peut utiliser 03
transformateurs monophasé identiques , indépendants. Dans ce cas ,il n’y a aucun circuit magnétique
commun aux trois phases ( les flux magnétiques dans les trois circuits sont indépendants) :
• Les primaires couplés en étoile ou en triangle sont branchés sur la source triphasée.
• des trois bornes des secondaire, couplés en étoile ou en triangle, partent les trois lignes
vers le récepteur.
On peut aussi remplacer les trois transformateurs monophasés par un seul transformateurs
triphasé : on gagne à la fois sur l’encombrement , le poids du fer utilisé et par conséquent en
économie.
Il existe deux types de transformateurs triphasés :
a) transformateurs à flux liés : la carcasse se compose de trois noyaux .Sur chaque noyau sont
enfilés un enroulement primaire et un enroulement secondaire, identiques pour les trois
noyaux.

P1 P2 P3

Noyau 1 Noyau 2 Noyau 3

S1 S2 S3

b) Transformateurs à flux libres


Conçus spécialement pour les puissances très élevées, la carcasse magnétique peut comporter 4 à 5
noyaux dont 3 bobinés, les autres servants de retour de leurs flux magnétiques des trois noyaux
bobinés .On obtient des flux indépendants ou libres, ce qui permet au flux de circuler en cas de
déséquilibre.

c) Repérage des bornes.

Elles sont représentés par des lettres A,B,C du coté haute tension et par les lettres a, b ,c du coté
basse tension. S’il ya un neutre, on ajoute la lettre : n.

A B C

a b c n

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