M Gharbi
M Gharbi
M Gharbi
Thèse de doctorat de
Par
« Maissa GHARBI »
« Caractérisation du collage des interfaces de chaussées par
essais de rupture en mode I »
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Titre : Caractérisation du collage des interfaces de chaussées par essais de rupture en mode I
Mots clés : Décollement, Interface, Rupture, Essai de Fendage par coin, Corrélation d’images numérique,
Chaussée, Renforcement, Grille
Résumé : Le remplacement des couches supérieures matériaux assemblés sur une surface suffisamment
des chaussées bitumineuses par des couches à importante pour comporter au moins 3x3 mailles. La
module plus élevé est une technique courante pour technique de corrélation d’images numériques est
augmenter leur durée de vie et intéressante pour les utilisée pour suivre le décollement et sa propagation.
adapter à de nouveaux usages. Parmi les solutions Les essais sont réalisés en statique à vitesse
de matériaux existantes, le béton de ciment (cas constante de déplacement à l’air ambiant ou sous
ponctuel de l’urbain) ou plus communément les eau à température contrôlée. L’étude du décollement
enrobés bitumineux renforcés par grilles sont utilisés. d’interfaces très résistantes à l’initiation montre la
Savoir dimensionner ces structures multicouches cohérence, simplicité et validité des résultats
complexes et s’assurer d’un bon collage de leurs d’essais WST par rapport à ceux obtenus
couches entre elles restent actuellement deux défis précédemment en laboratoire (statique, fatigue) et
majeurs. L’objectif de cette thèse est de caractériser accéléré in situ. Les nombreux tests et différentes
le collage des interfaces enrobés / grille en fibre de analyses des essais WST appliqués aux matériaux
verre à partir d’échantillons prélevés sur site réel. Un du projet ANR SolDuGri permettent de différentier de
essai de rupture en mode I, dit essai de fendage par façon prometteuse la caractérisation du collage des
coin (WST) est choisi. La géométrie des éprouvettes grilles testées. Ils montrent l’intérêt de disposer d’un
est adaptée pour tester la rupture d’interfaces de tels tel essai de laboratoire.
Keywords : Debonding, Interface, Fracture, Wedge Spleeting Test, Digital Image Correlation, Pavement,
Reinforcement, Grid
Abstract : Replacing the damaged bituminous behaviour of such materials assembled in a surface
pavement top-layers by ones with higher modulus is a large enough to obtain a minimum of 3x3 meshes of
common technique to extend their service life and an the tested grids. Digital Image Correlation technique is
interesting solution to adapt roads to new uses. used to monitor the debonding and its propagation.
Among the various existing alternatives, the cement Tests are conducted under static condition with a
concrete (punctual case of the urban) or the most constant imposed displacement rate at ambient air or
commonly one which is the reinforcement of underwater and controlled temperatures. The study of
bituminous pavement with glass fiber grid are used. the debonding of interfaces with high resistance for
Designing those complex multilayer structures and the initiation shows the coherence, the simplicity and
ensuring a good bonding between their layers are the validity of the WST results compared to those
currently two major challenges. The objective of this obtained previously in laboratory (static, fatigue) and
thesis is to characterize the bond at the interface in situ accelerated test. Applied to several materials of
between asphalt layers and glass fiber grid using the ANR SolDuGri project, the numerous tests and
specimens extracted from actual field pavement. The various analyses of the WST allow differentiating with
fracture mode I test, named the Wedge Splitting Test a promising way the bond characterization of the
(WST), is chosen. The geometry of the specimens is tested grids. They show the benefit of such a
adapted in order to study the interfacial fracture laboratory test.
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Remerciements
Cette thèse s’inscrit dans le cadre du projet SolDuGri de l’Agence Nationale de la Recherche (ANR)
(ANR-14-CE22-0019 France) et a été effectuée au Laboratoire Auscultation, Modélisation,
Expérimentation des infraStructures de transport (LAMES) de l’Institut Français des Sciences et
Technologies des Transports, de l’Aménagement et des Réseaux (IFSTTAR) à Nantes. Avant tout
propos, je tiens à remercier le porteur de ce projet national, Cyrille Chazallon de l’INSA de
Strasbourg, d’avoir accepté de financer ma thèse dans sa proposition. Ce fut pour moi une belle et
enrichissante expérience d’effectuer un travail de thèse de doctorat dans ce cadre. J’ai pu ainsi profiter
d’échanges scientifiques et humains avec les industriels partenaires du projet et les autres laboratoires
de recherche. Cela m’a permis d’accéder à des sujets théoriques en liaison directe avec la pratique.
Je tiens à remercier les personnes suivantes d’avoir accepté de constituer mon jury: le Professeur
Valéry Valle de l’Université de Poitiers en France et le Professeur Christiane Raab de l’EMPA de
Zurich en Suisse, rapporteurs de cette thèse, pour le temps consacré à analyser et rendre compte de ce
travail ; le Professeur Christophe Petit de l’Université de Limoges, Président du jury et examinateur, le
Professeur Michel Coret de l’École Centrale de Nantes, examinateur, et également Monsieur Yann
Lefeuvre, Docteur Ingénieur de l’entreprise française Colas.
Mes remerciements vont également à l’équipe du LAMES de l’Ifsttar Nantes, particulièrement à Jean-
Luc Geffard, Stéphane Trichet, Jacques Kerveillant, Thierry Gouy, Gilles Coirier mais aussi à Fabrice
Blaineau, Sébastien Buisson, Jérôme Demoncheaux, Jean-Pierre David et Thomas Lenoir de
l’IFSTTAR Nantes. Je les remercie tout particulièrement pour leur aide précieuse et leur contribution à
la fabrication des éprouvettes, à la conception, au montage et à l’instrumentation de l’essai, pour leur
sympathie et leur bonne humeur. Je tiens à remercier aussi le personnel administratif et d’encadrement
de l’Ifsttar Nantes pour leur aide durant ces trois années.
Je tiens à remercier vivement mes chers collègues de bureau « The best of the best » ; la formidable
Vinciane Le Boursicaud, ma meilleure amie à Ifsttar, et Son Duong pour la magnifique ambiance, leur
soutien, leur encouragement et leurs conseils durant ces trois années de thèse.
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Mers remerciements amicaux vont à tous les doctorants de l’Ifsttar Nantes, à mes amis en France, à
Tunis et ailleurs dans le monde et particulièrement à Rahma Ktari, Hadir Loukil, Benjamin Shiferaw,
Nadia Yacoubi, Marwa Kolsi, Ameni Sefi, Antoine Bassil, Ismat Alhaffar.
Enfin, toutes mes pensées, mes remerciements vont vers mes chers parents « Mohamed et Faiza », mes
deux sœurs, mon frère, mon amour et mes proches qui me soutiennent et croient en moi depuis mon
premier jour ici en France. Sans eux, réellement rien n’aurait été possible.
Je vous remercie tous d’avoir contribué d’une manière ou d’une autre à la réalisation de ce travail.
accomplissement professionnel et
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Table des Matières
Introduction générale ............................................................................................................................ 2
I.2 Cas des chaussées en béton de ciment mince collé (BCMC) ................................................ 21
I.3 Cas des chaussées renforcées par grille en fibre de verre ...................................................... 25
I.3.3 Exemples de chantiers et retour d’expériences sur l’usage des grilles en fibre ................. 29
vi
I.6.4 Essais de caractérisation de l’adhésion de l’interface en mode mixte ............................... 54
Chapitre III Caractérisation du collage des interfaces : enrobé bitumineux percolé par du
béton de ciment 102
III.5 Effet du sens de compactage sur les résultats WST B/N..................................................... 115
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III.5.3 Analyse des courbes Force-Ouverture du décollement ............................................... 117
Chapitre V Effet de l’eau sur le collage des enrobés renforcés par grille de verre ................. 150
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A.I 1 Conception et fabrication des pièces mécaniques du WST ............................................. 196
A.I 6 Exemples de deux applications de l’approche locale H-DIC et Ncoor ........................... 206
Annexe B.I Résultats du WST sur éprouvettes Béton/Enrobé (B/N) ........................................ 214
B.I.1 Tests WST sur des éprouvettes anciennes B/N ............................................................... 214
B.I.2 Essais WST supplémentaires sur des éprouvettes B/N fabriquées en 2017 en laboratoire
216
C.I.1 Résultats du module complexe de l’enrobé (Planche SolDuGri 2016) ........................... 232
C I.2 Courbes résultats Forces (𝑭𝑺)-Ouverture (𝜹) sur des éprouvette ................................... 234
C I.3 Courbes résultats Forces (𝑭𝑺)-Ouverture (𝜹) sur des éprouvettes Enrobé/Grille/Enrobé
testées sous eau................................................................................................................................ 240
C I.4 Comparaison des résultats du WST avec les résultats du TAT ....................................... 247
Annexe D.I Modélisation du WST par CZM dans Cast3M ....................................................... 254
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D.I.1 Détermination du module de Young ............................................................................... 254
D.I.2 Calage des résultats expérimentaux par le Modèle MZC ................................................ 255
d. Calage de la courbe moyenne P7 avec la grille G4 testée dans l’air ................................... 262
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Introduction générale
Introduction générale
Les effets du changement climatique, l’augmentation du trafic et du poids des charges roulantes
exercées sur les structures routières sur un réseau déjà très ancien sont d’autant de facteurs qui
induisent, de façon non négligeable, la nécessité d’effectuer des travaux d’entretien et de réparation
des chaussées ainsi dégradées. Selon l’Institut des Routes, des Rues et des Infrastructures pour la
Mobilité « IDDRIM », le coût des travaux de réparation des routes en France est estimé à environ 337
M€ en 2015 (www.idrrim.com). Alors que les produits dérivés du pétrole se font rares, une économie
et un besoin de trouver des solutions innovantes se mettent progressivement en place. Dans ce but,
depuis quelques années certains travaux de recherches se sont amplifiés afin de trouver des matériaux
alternatifs et de prolonger la durée de vie de ces structures routières. Parmi eux, l’utilisation de grilles
en fibre de verre est une solution reconnue efficace pour retarder la remontée des fissures existantes
dans les chaussées bitumineuses fatiguées (Vanelstraete et al., 1997) (De Bondt, 2012) (Partl et al.,
2013) (Gonzalez-Torre et al., 2015) (Norambuena-Contreras and Gonzalez-Torre, 2015) (Buttlar et al.,
2018). Actuellement les réparations étant plutôt concentrées sur les couches du haut des structures
routières, de nombreux industriels sont intéressés pour utiliser ces grilles pour renforcer les couches
bitumineuses et ainsi en diminuer l’épaisseur. Si tel est le cas, une économie de matériaux bitumineux
serait alors réalisée. Cependant, quel que soit son usage, un des points faibles de ces assemblages de
couches de matériaux enrobés bitumineux / grille de verre est le collage entre eux. L’étude de la
résistance du collage de leurs interfaces doit pouvoir prendre en compte différents paramètres tels que
les charges, la variation de la température, l’humidité, la rugosité des surfaces, la qualité et la quantité
de la couche d’accrochage bitumineuse (Destrée et al., 2012) (Chen et al., 2012) (Raab et al., 2017)
(Destrée and Visscher, 2017) (Petit et al., 2018a). Les modèles mécaniques contenus dans les
méthodes de dimensionnement sont encore actuellement inadaptés, car trop empiriques, pour prendre
en compte toutes ces paramètres. On y suppose soit un collage parfait soit un décollement total des
interfaces. Bien que certains développements en cours donnent des pistes intéressantes pour améliorer
ces méthodes (Raab et al., 2012a; Grellet et al., 2012; Ktari et al., 2017; Nasser et al., 2018; Nasser
and Chabot, 2018), seuls des essais accélérés en vraie grandeur semblent apporter actuellement une
des réponses au problème industriel ainsi posé (Hornych et al., 2012) (Nguyen et al., 2013) (Raab et
al., 2017) (Arraigada et al., 2016). Ces essais sont par contre assez coûteux et la recherche
d’informations obtenues en laboratoire peut être une alternative lorsqu’en plus les laboratoires de
recherche ne sont pas dotés de tels équipements.
Dans ce contexte, le projet SolDuGri « Solution Durable du renforcement des infrastructures par
Grilles en fibre de verre » (2014-2019) de l’Agence Nationale de la Recherche (ANR- 14- CE22- 0019
France) a pour but de développer des approches plus rationnelles et mécaniques pour l’évaluation des
grilles et le calcul des chaussées renforcées. Ce projet vise à optimiser les propriétés mécaniques de la
grille dans le contexte de chaussées existantes et des chaussées neuves, en liant les études
2
Introduction générale
expérimentales menées en laboratoire et celles menées in situ sur planches d’essai et sur le manège de
fatigue de l’Ifsttar. Dans ce projet ANR SolDuGri (Godard et al., 2017) (Chazallon et al., 2019), il
s’agit notamment de lever trois verrous :
1) mieux comprendre les sollicitations auxquelles les grilles sont soumises lors de leur mise en œuvre,
lors de la circulation des engins de chantier sur la grille et lors du compactage des couches de
chaussées, afin d’optimiser la résistance des grilles à ces sollicitations (Chazallon et al., 2018, 2017),
2) étudier le comportement mécanique des interfaces entre les couches renforcées et leurs supports
afin d’optimiser les caractéristiques des interfaces (choix de l’émulsion, dosage, mise en œuvre)
(Gharbi et al., 2017a, 2017b, 2017c, 2018),
3) améliorer la prévision des durées de vie des chaussées renforcées par l’étude et la modélisation du
comportement en fatigue des grilles, des enrobés renforcés et des interfaces, et par la validation de
l’approche par un essai de fatigue en vraie grandeur sur le manège de IFSTTAR.
Ce travail de thèse est réalisé dans le cadre du point 2 de ce projet ANR SolDugri. En lien avec
différents essais des partenaires, il est proposé de mettre au point une méthodologie expérimentale
spécifique pour évaluer le collage entre les grilles et les enrobés bitumineux afin d’en améliorer sa
caractérisation. L’idée première est, à partir d’échantillons prélevés sur chantier, de se doter d’un essai
de laboratoire caractérisant le collage des matériaux et d’une méthode d’interprétation dont la
cohérence des résultats serait validée par rapport à ceux obtenus in situ ou en vraie grandeur comme
prévue dans le point 3.
La thèse comporte cinq chapitres :
Le chapitre I est une synthèse bibliographique sur les interfaces entre les couches de
chaussées. Le fonctionnement de l’interface ainsi que les mécanismes de décollements liés à ce dernier
sont abordées dans ce chapitre. Une présentation des solutions de réparation par renforcement ou par
collage d’une couche mince de béton est effectuée. À la fin de ce chapitre, quelques essais et modèles
de caractérisation du décollement de l’interface sont alors résumés.
Le chapitre II présente l’essai choisi afin de caractériser le collage entre deux couches de matériaux de
chaussées construites dans les conditions réelles de chantier. L’essai de fendage par coin « WST »
(Wedge Splitting Test) est choisi et adapté. L’éprouvette WST se caractérise par une taille assez
grande afin d’avoir au minimum 1 maille à décoller loin des bords c’est-à-dire un minimum de 3 × 3
mailles de grille à l’interface entre les couches. Une pré-étude en 2D du choix de dimension de l’appui
est ainsi illustrée en s’appuyant sur un calcul en éléments finis sous le code Cast3M. Les outils de
mesure utilisés (capteur LVDT et la technique de corrélation d’image DIC) sont ensuite présentés et
détaillés. Trois indicateurs sont choisis afin d’analyser les résultats expérimentaux du WST. La force
maximale du fendage, « FSmax » porte sur l’initiation du délaminage de l’interface. Le deuxième
indicateur porte sur l’énergie de rupture « GF ». Il traduit la résistance de l’interface à la propagation
du décollement. Enfin, la valeur maximale de l’ouverture du décollement, « δmax » décrit l’allure du
comportement de l’interface et est le troisième indicateur. Ces indicateurs d’analyse des résultats WST
3
Introduction générale
sont définis à la fin de ce chapitre. Le calcul en élément fini est complété par une analyse de la
géométrie de l’éprouvette WST faite à l’aide d’un modèle bilinéaire de zone cohésive (Ladevèze,
1992).
Le chapitre III présente l’étude du collage des interfaces assez résistante au décollement.
L’exemple de matériau choisi ici est l’interface entre le béton de ciment coulé sur de l’enrobé
bitumineux de type BCMC (Béton de Ciment Mince Collé) nommé (B « blanc »/N « noir »). Cette
structure est une parmi les solutions développées dans les années 1990s, utilisée en France pour les
routes urbaines et semble être une solution pertinente d’entretien des chaussées dégradées (CIMbéton,
2000). Ce travail a pour but de valider la mise au point de la version adaptée de l’essai WST. Dans ce
chapitre, deux types de traitements d’interface sont étudiés à 0.7mm/min et à 20°C par le WST. L’effet
du sens de compactage sur le décollement d’interface est évalué à l’aide du WST sur des éprouvettes
de type B/N fabriquées lors de la thèse de (Hun, 2012). L’essai adapté est validé par une comparaison
de ces résultats avec les antérieurs travaux de thèses réalisés sur le même type de matériau B/N (Hun,
2012) (Pouteau, 2004). Les résultats de ce chapitre ont été présentés à la conférence internationale à
Zurich (EATA 2017) (Gharbi et al., 2017a) et au Congrès Français de Mécanique (CFM 2017)
(Gharbi et al., 2017b).
Après cette étape de validation, le chapitre IV aborde l’utilisation du WST pour la
caractérisation du collage de la grille en fibre de verre sur de l’enrobé. Les essais sont réalisés à 20°C
et à 2mm/min conformément à la littérature. Les résultats de ce chapitre ont fait l’objet d’un article
soumis à Construction and Building Materials (Gharbi et al., 2018) et une présentation orale à
conférence internationale avec comité de lecture et actes à Athènes (BCRRA 2017) (Gharbi et al.,
2017c). Dans ces deux chapitres III et IV, l’analyse des résultats WST est effectuée à partir des trois
indicateurs de courbes d’essais tels que définis dans le chapitre II. Enfin, les résultats WST sont
comparés brièvement à ceux obtenus par l’essai de traction direct réalisé par le partenaire routier sur
les mêmes matériaux.
Le dernier chapitre analyse les effets de l’eau sur le collage des interfaces
enrobé/grille/enrobé. Les résultats des essais WST effectués sous eau sont ainsi présentés et comparés
avec ceux effectués à sec dans l’air.
En fin ce mémoire se conclut tout en indiquant quelques perspectives.
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Chaque jour est une nouvelle naissance ;
rien est défini car tout commence
Michele Camposeo (1975)
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7
Chapitre I – Eléments bibliographique
Le bon fonctionnement d’une structure de chaussée peut être remis en cause par un mauvais collage
entre ces couches.
Un mauvais collage peut engendrer des phénomènes de fissuration à la base des couches supérieures
plus rapidement et ainsi causer des dégradations dans la chaussée qu’il est nécessaire alors de réparer.
Ce chapitre présente et résume, de façon non exhaustive, les connaissances acquises à ce jour sur les
chaussées, les interfaces et les matériaux. Une présentation de l’interface avec son fonctionnement et
ces mécanismes de décollement sont tout d’abord décrits. Les solutions de réparation par renforcement
ou par le collage d’une couche mince de béton de ciment sont présentées par la suite. Quelques
modèles d’analyses du décollement sont ensuite abordées. Enfin, les différentes méthodes de
caractérisation du collage des interfaces sont présentées.
Accotement
Couche de roulement
Couche de surface
Couche de liaison
Interface
Couche d’assise
Plate-forme support
de chaussé
Par définition à l’échelle macroscopique (Figure I-2(a)), une interface est une frontière réelle ou fictive
qui sépare deux éléments. À l’échelle au-dessous « le mésoscopique » (Figure I-2(b)), elle est plus
complexe que ça. Elle est appelée Interphase et se définie comme une Zone de Transition Interfaciale
ZTI. Cette interface n’est plus qu’un simple contact interfaciale mais plutôt une cohésion entre
matériaux situés au voisinage de l’interface. L’interphase ZTI dépend en effet du type de matériaux en
liaison.
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Chapitre I – Eléments bibliographique
Figure I-3 Représentation schématique des concepts d’adhérence et d’adhésion après (Darque-
Ceretti, 2003)
9
Chapitre I – Eléments bibliographique
Figure I-4 Mécanismes d’adhésion produit lors du processus de collage (Schindel-Bidinelli, 1992)
a. Enrobé bitumineux
Les enrobées bitumineux sont des mélanges de différentes fractions de gravillons, du sable et de filer
avec un liant de type pur, modifié ou dur. Suivant les conditions climatiques le comportement des
matériaux bitumineux dans les structures routières varie éventuellement. Le comportement des
enrobés bitumineux est bien classifié selon l’amplitude de déformation et le nombre de cycles de
chargement. En 2004, Di Benedetto et Corté (Di Benedetto and Corté, 2005) ont montré les différents
types de comportement des matériaux bitumineux pour une température fixe (Figure I-5) :
- Le comportement non linéaire obtenu pour un nombre très restreint de cycles et des
déformations élevées de quelques pourcents.
- Le comportement est considéré viscoélastique linéaire obtenu pour des faibles déformations et
pour des chargements comprenant quelques centaines de cycles.
- Le phénomène de fatigue se produit lors d’un nombre élevé de cycles et des faibles
déformations.
10
Chapitre I – Eléments bibliographique
Figure I-5 Types de comportement des matériaux bitumineux (Di Benedetto and Corté, 2005)
Le comportement mécanique des matériaux bitumineux est dépendant de la fréquence de sollicitation
et de la température, il est donc viscoélastique et thermo-susceptible. Pour caractériser le matériau
bitumineux, un essai de module complexe est généralement effectué. Plusieurs modèles rhéologiques
décrivent ce matériau viscoélastique. Le calage du module complexe (Voir annexe B.IV) n’est pas
satisfaisant à des basses fréquences pour lesquelles les enrobés bitumineux possèdent un module
statique. Cependant, le modèle d’Huet est adapté par (SAYEGH, 1965) par l’ajout d’un ressort en
parallèle de très faible rigidité comparée à 𝐸∞ (Figure I-6) afin de représenter correctement le
comportement des enrobés bitumineux sur toute la gamme de fréquence et de température.
Le module complexe du système s’exprime à partir des paramètres du modèle sous la forme suivante :
Einf − E0
E ∗ (ω) = E0 + I-1
1 + δ(iωτ)−k + (iωτ)−h
Cette loi est introduite dans l’outil de calcul de structure de chaussée viscoélastique
ViscoRoute@LCPC, 2009 (Chabot et al., 2010) où il est possible d’introduire un glissement total entre
couches (Chupin et al., 2010) mais non partiel. Le comportement à la fatigue de ces matériaux est fait
à l’aide d’essais cycliques (Lefeuvre, 2001).
b. Béton de ciment
Le béton de ciment est un matériau hétérogène composé d'un squelette de granulats qui lui confèrent
une ossature rigide, et d'une matière liante, la pâte de ciment durcie, dont le comportement est
fortement évolutif. Une fois préparé le béton met un certain temps à durcir et sa résistance augmente
11
Chapitre I – Eléments bibliographique
avec le temps. On considère que, pour les éprouvettes standards, le béton atteint sa résistance de
référence à 28 jours, cette dernière augmentant peu au-delà. La réponse élastique de béton de ciment
est caractérisée par un module d’Young E identique en compression et en traction. Ce dernier se
caractérise aussi par un comportement quasi-fragile avec de faibles déformations à rupture
(respectivement de l’ordre de 2.10−4 et 2.10−3) (Nissoux, 1989).
Figure I-7 Fonctionnement des interfaces entre couches de chaussée (LCPC–SETRA, 1994)
Diakhate (Diakhaté, 2007) montre sur une structure bitumineuse par une analyse numérique qu’avec
une interface décollée, au contraire du collage supposée lors du dimensionnement de la chaussée, la
répartition des valeurs de déformation horizontale est supérieure (Figure I-8).
Dans ce cas de chaussées bitumineuses, les interfaces sont collées via une couche de bitume de faible
épaisseur. Dans ce cas, la couche d’enrobé bitumineux (BBSG) n’est plus sollicitée qu’en
compression, mais aussi en traction au niveau de sa face inférieure. Ceci favorise l’apparition des
fissures de fatigue du bas des couches en remontant vers le haut de la structure et affecte ainsi le bon
fonctionnement de la couche de roulement. Sur la structure étudiée dans cette thèse sa durée de vie
peut être réduite par quatre.
12
Chapitre I – Eléments bibliographique
Figure I-8 Effet de l’état de l’interface sur la distribution des valeurs de déformation
horizontale (Diakhaté, 2007)
a) b)
-Décollement, délaminage -Fissuration de haut en bas
-Initiation de la fissure -Remontée de fissures
-Fissuration thermique
Figure I-9 Chemin de propagation de fissure a) horizontale b) verticale (Perez, 2008) modifiée par
(Ktari, 2016)
13
Chapitre I – Eléments bibliographique
- Le climat au moment de la construction (Al Hakim et al., 2000); une grande différence entre la
température de l’enrobé bitumineux et la température de l’air augmente le risque d’un faible
collage à l’interface. La mise en œuvre de la couche de roulement à haute température conduit
à un desséchement de la surface de la couche de base,
- La pollution de l’interface par manque de nettoyage avant la mise en œuvre de la couche de
roulement,
- L’épaisseur insuffisante de la couche de roulement,
- L’absence de couche d’accrochage ente les couches (Khweir and Fordyce, 2003) (Mohammad
et al., 2009a),
- Le mouvement du sol porteur de la structure,
- La présence d’eau au niveau de l’interface à cause de pluie ou de remontée d’eau (Raab and
Partl, 2004a) (Raab, 2011),
- Le compactage insuffisant de la couche de fondation et de la couche d’assise (Al Hakim et al.,
2000) (Khweir and Fordyce, 2003),
Dans ce qui suit, nous allons détailler quelques facteurs affectant l’adhésion de l’interface
Figure I-10 Mode de rupture de l’interface de chaussée a) mode I et II (Raab and Partl, 2004a) b)
mode mixte (Chabot et al., 2007)
West et al dans leurs travaux (West et al., 2005) ont étudié dans le cas d’une structure de chaussée
bitumineuse l’effet de l’application de la contrainte normale avec la variation de la température (10°C,
25°C et 60°C). Ils montrent que pour une température de 10 à 25°C, la résistance au cisaillement est
peu sensible à l’application de la contrainte normale (Figure I-11). Par contre, elle est doublée à 60°C.
La figure montre aussi que la résistance au cisaillement de l’interface diminue avec l’augmentation de
la température. Ces résultats sont confirmées avec les travaux de (Mohammad et al., 2002, 2005)
(Partl and Canestrari, 2008).
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Chapitre I – Eléments bibliographique
Figure I-11 Effet de l’application d’une contrainte normale et de la température sur la performance
du collage (Diakhaté, 2007)
Diakhaté (Diakhaté, 2007) montre que la résistance au cisaillement de l’interface augmente avec la
vitesse de sollicitation appliquée (Figure I-12(a)). Ceci explique le comportement viscoélastique des
matériaux bitumineux (cf paragraphe I.1.2). Il montre aussi que le collage dure moins longtemps avec
l’augmentation de la sollicitation (Figure I-12(b)).
a) b)
Figure I-12 Effet de la vitesse de sollicitation sur a) la performance mécanique du collage b) la durée
de vie du collage (Diakhaté, 2007)
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Chapitre I – Eléments bibliographique
L’effet de la rugosité est abordé dans la littérature par plusieurs équipes (Collop et al., 2003; D’Andrea
et al., 2013; He et al., 2017; Ktari, 2016; Ktari et al., 2017; Raab et al., 2012a; Raposeiras et al., 2012;
Santagata et al., 2008; Zofka et al., 2015). La Figure I-14 montre que la contrainte de cisaillement due
à la cohésion entre les couches d’enrobés est plus importante dans le cas d’une granulométrie de
0/4,75 mm que celle d’un matériau avec une granulométrie de 0/19 mm. En revanche, cet effet de la
rugosité s’atténue avec l’augmentation de la température aux alentours de 60°C (West et al., 2005).
Figure I-14 Effet de la rugosité de l’interface sur la performance du collage (Diakhaté, 2007)
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Chapitre I – Eléments bibliographique
le risque d’arrachement du liant résiduel par les pneus au moment de passage des véhicules au cours
du chantier.
Pour effectuer le bon choix, il faut vérifier le type de revêtement et son épaisseur, le type du matériau
support, l’état de la couche neuve ou ancienne, les conditions climatiques ainsi que le trafic (Destrée et
al., 2013). Dans le cas de couches minces, l’émulsion à base de liant résiduel est conseillée à utiliser
pour l’interface. Le liant à base de bitume pur dur est recommandé dans des conditions climatiques
estivales afin de protéger la couche de roulement du phénomène d’arrachement par les véhicules
(Destrée et al., 2013) (Destrée et al., 2012). D’autre part, le dosage en couche d’accrochage est un
paramètre très important et a fait l’objet de plusieurs travaux (Al-Qadi et al., 2008; Diakhaté, 2007;
Mohammad et al., 2002, 2009b; Raab and Partl, 2015; Romanoschi, 1999; Uzan et al., 1978; West et
al., 2005).
La Figure I-15 présente l’effet du dosage en émulsion sur le collage de l’interface. À température
ambiante un excès en émulsion affecte la résistance mécanique. Pour des températures plus élevées
que 50°C, il n’y a presque pas d’effet du dosage sur le collage. Pour éviter le phénomène
d’arrachement de la couche de collage au moment du chantier, l’application du lait de chaux peut être
une éventuelle solution (Didier et al., 2013). D’après ces commentaires, le dosage en couche
d’accrochage a un effet considérable sur l’efficacité du collage de l’interface. Généralement en France,
il est conseillé d’appliquer un dosage de 300 g/m² de bitume résiduel à la réalisation de la couche
d’accrochage pour la construction des chaussées.
Figure I-15 effet du dosage en émulsion sur les performances mécanique du collage à l’interface
(Diakhaté, 2007)
e. Effet de l’eau
L’eau à l’état liquide ou solide est une des causes la plus importante de dégradation des chaussées.
Elle engendre différentes formes de dégradations telles que la remontée de fines, l’orniérage à grande
rayon dû à des mouvements d’eau dans le sol, la fissuration et des défauts localisés (nids de poules liés
à des épisodes de gel/dégel cumulés à de la fatigue des interfaces entre couches de matériaux). En
17
Chapitre I – Eléments bibliographique
effet, l’accumulation de l’eau dans une chaussée bitumineuse peut se produire de différentes façons
(Castañeda Pinzon, 2004). La précipitation et puis l’infiltration de l’eau à des degrés plus ou moins
importants à travers le revêtement de la surface de la chaussée sont les causes les plus courantes de
dégradation (Castaneda Pinzon, 2007) (Figure I-16).
La Figure I-17 montre les différents moyens de la pénétration de l’eau. Dans le cas d’un excès de la
teneur en eau dans la plateforme, les couches de bases peuvent être ramollies en engendrant ces
phénomènes de dégradations (O’Flaherty, 2002). Un système d’évacuation des eaux défaillant, mal
positionné ou absent ou une géométrie mal étudiée mal respectée et d’autres paramètres peuvent
engendrer la stagnation de l’eau de ruissellement dans les chaussées.
La Figure I-18 illustre le rôle considérable joué par l’eau dans le processus de dégradation des couches
de chaussée. En effet, ceci montre que la pénétration de l’eau à travers les fissures réduit, et même
détruit, l’adhésion entre les couches de chaussée. Elle engendre alors un phénomène qui s’appelle le
décapage de l’interface (Raab et al., 2012b) ou même le désenrobage au niveau de l’interface bitume-
18
Chapitre I – Eléments bibliographique
granulat (Jolicoeur and Otis, 2006) (Castaneda Pinzón and Such, 2004) et ce qui affecte le collage des
couches de chaussée.
Climat Traffic
Fissure
Cisaillement
Couche de
surface
Adhésion
(Interface)
Couche Cisaillement
de base
Figure I-18 Schéma du mécanisme de dégradation de l’interface par effet de l’eau (Raab et al.,
2012b)
Raab and Partl (Raab and Partl, 2004b) ont montré que l’eau réduit le collage de l’interface en
réduisant de 15% à 27% sa résistance au cisaillement (Figure I-19). Après la mise des éprouvettes
dans l’eau pendant 72h, les essais effectués à 40°C montrent que la résistance au cisaillement de
l’interface est réduit de 2 à 20%.
Figure I-19 Influence de l'eau sur les propriétés de l'interface entre couches d’enrobé bitumineux
(Raab et al., 2012b)
La Figure I-20 (Raab et al., 2012b) montre l’effet de l’eau (à différentes températures) sur la résistance
au cisaillement de l’interface testée à 20°C par l’essai Layer Parallel Shear Test (LPDS). En effet, quel
que soit la température de l’eau la résistance au cisaillement chute avec l’eau.
19
Chapitre I – Eléments bibliographique
Figure I-20 Courbes Force de cisaillement-déformation de l’essai LPDS réalisés à 20°C (Raab et al.,
2012b)
La Figure I-21 illustre le dommage effectué par l’eau sur l’adhésion à l’interface entre le liant et les
granulats et sur la cohésion dans la matrice de l’enrobé. Ces deux modes de ruptures (adhésive et
cohésive) seront définis plus tard dans ce chapitre.
Pour conclure, l’eau affecte et engendre même une perte d’adhésion entre les couches de chaussée ce
qui induit de fait sa dégradation.
Cependant, les différents phénomènes et problèmes de dégradations liées aux interfaces sont ignorés et
non pris en compte dans les méthodes de dimensionnement de chaussée. Le rôle important de
l’interface et ces pathologies ne sont pas considérés comme des paramètres importants et principaux
dans les calculs.
Depuis quelques années, la communauté technique et scientifique tente de répondre à ces problèmes
afin de trouver des solutions alternatives limitant le coût des réparations dû à ces pathologies (Chabot
et al., 2016a) (Buttlar et al., 2018). Parmi plusieurs solutions, il existe le renforcement des chaussées
20
Chapitre I – Eléments bibliographique
par ajout de grille de verre telle qu’étudié dans le projet ANR SolDuGri et ces présents travaux de
thèse. Par ailleurs, les techniques de coulage de béton de ciment mince sur l’ancienne couche d’enrobé
(BCMC) utilisé pour les chaussées urbaines sont intéressantes.
Ces deux structures sont présentées dans les paragraphes I.2 et I.3 caractérisées par la suite dans ce
travail.
21
Chapitre I – Eléments bibliographique
et augmente sa durée de vie. De ce fait, si le collage n’est pas bon, il peut être considéré comme un
point faible de cette structure.
Figure I-23 Influence du collage sur le diagramme des contraintes, pour une structure bitumineuse
résiduelle donnée (CIMbéton, 2000).
Les fissures verticales (de retrait) préexistantes naturellement dans la couche de béton , comme
l’illustre la Figure I-24, induisent des singularités de contraintes lors du passage d'un essieu de poids
lourd à côté du joint (Pouteau, 2004) (Chabot et al., 2007).
Figure I-24 Effet d’une charge roulante sur une chaussée composite Blanc/Noir (Pouteau, 2004).
Le coulage du béton directement sur la couche d’enrobé bitumineux sans aucun traitement d’interface
(avec un simple nettoyage) est une parmi les méthodes simples de réalisation de ce type de chaussée. Il
peut se faire aussi avec un traitement au préalable de l’interface par grenaillage afin d’assurer un
meilleur accrochage entre les couches. Le grenaillage est une technique qui est largement utilisée,
similaire au sablage, et qui permet de décaper et nettoyer la surface en éliminant les fines pellicules de
la surface traitée. Cette technique consiste à projeter à grande vitesse des billes d’acier sur la surface à
traiter.
De ces deux méthodes de fabrication résultent deux différents types d’interfaces entre la couche de
béton de ciment et la couche de l’enrobée bitumineux qu’elle soit ancienne ou nouvelle.
22
Chapitre I – Eléments bibliographique
Haute température
15°C à 30°C
Basse température
0°C à 15°C
Mu (Mu, 2014; Mu and Vandenbossche, 2017) a étudié le collage de l’interface entre les couches de
chaussée de type Blanc/Noir à l’aide de l’essai de fendage par coin (Figure I-26 (a)). Il a évalué l’effet
de fraisage (ASTM-E965-96) de l’ancienne surface d’enrobé bitumineux avant le coulage du béton de
ciment (Figure I-26 (b)). L’essai est réalisé en monotone et en déplacement imposé de 0.5mm/min à
20°C (Tschegg et al., 2007).
23
Chapitre I – Eléments bibliographique
a)
Figure I-26 a) Essai de fendage par coin b) Etat de surface de l’interface (après Mu, 2014)
La Figure I-27 présente les courbes Force – Crack mouth opening displacement (CMOD) pour les
éprouvettes contenant une interface fraisée ou non fraisée. Elle montre que pour un même niveau
d’ouverture de fissure, la force maximale de fendage est plus importante pour les éprouvettes avec
surface fraisée. Ceci explique que l’interface fraisée, comme l’interface grenaillée, résiste mieux au
décollement de l’interface.
Figure I-27 Courbe Force-CMOD pour les éprouvettes avec interface fraisée et avec interface non
fraisée (20°C, 0.5mm/min) (Mu, 2014)
24
Chapitre I – Eléments bibliographique
une vitesse de 0.7 mm/min et sous température ambiante. Les éprouvettes ont toutes suivi la même
procédure de saturation que nous reprenons par la suite dans le présent travail de thèse. Seules trois
éprouvettes sous eau et trois sans eau ont été testées pour l’étude de l’effet de l’eau. Il est montré
d’après les observations de l’état de rupture des différentes éprouvettes testées dans l’eau que le
délaminage est produit en général entre les couches au niveau de l’interface. Les observations des
surfaces de rupture présente un mode cohésif sous eau de rupture du béton (Hun et al., 2012) (Chabot
et al., 2016b) (Chabot et al., 2017).
La Figure I-28 montre que l’eau rend le comportement du béton plus fragile. Par contre, il semble
améliorer la résistance à l’initiation du décollement (Force max). En conclusion, il est noté qu’à
température ambiante, l’eau privilégie le processus du décollement de l’interface Blanc/noir (Hun,
2012; Chabot et al., 2017).
Figure I-28 Courbe charge – flèche des éprouvettes blanc/noir testées hors et sous eau à 20°C et en
déplacement imposé 0,7mm/min (Hun, 2012)
25
Chapitre I – Eléments bibliographique
Figure I-29 Structure de chaussée renforcée par une grille en fibre de verre
Dans une chaussée peuvent être utilisés différents types de grilles : les fibres de carbone, les fibres
organiques (fibre de rayonne-cellulose régénérée, fibres de polyamide, fibre de polyester, fibre
d’aramide), les fibres oxydes, les fibres en verre, les fibres de carbure silicium et les fibres métalliques
(Perez et al., 2008).
Le terme fibre est généralement utilisé pour définir le constituant élémentaire des structures textiles
(Sotton, 1981). Elles sont obtenues par filage puis étirage des structures macromoléculaires appelées
polymères. Perfetti (Perfetti, 1980) montre que les propriétés mécaniques des fibres dépendent de
l’étirage qu’elles ont subi au cours de leur fabrication. Une fibre possède une résistance à la rupture et
souvent un module d’élasticité plus élevé que ceux de même matériau sous forme massive (Bathias,
2009).
26
Chapitre I – Eléments bibliographique
le croisé
-Tissés de bandelettes
le satin
27
Chapitre I – Eléments bibliographique
polymère. Ce polymère assure d’une part l’adhérence et la compatibilité avec le bitume et d’autre part,
une protection contre les agents chimiques agressifs et des matériaux abrasifs. La grille en fibre de
verre se présente sous forme d’une maille ouverte carrée ou rectangulaire (Figure I-30). En effet, la
structure ouverte dans la grille (Figure I-30 (a)) facilite le blocage des agrégats entre les couches,
retient le mouvement latéral des agrégats et diminue potentiellement le cisaillement. Géométriquement
les mailles carrées assurent le même mouvement latéral d’agrégats des deux côtés mais la forme
rectangulaire des mailles limite le mouvement latéral dans une direction que l’autre. La taille de la
maille varie généralement de 12.5 mm à 40 mm en fonction de la taille des agrégats (Nguyen et al.,
2013). Selon la bibliographie une maille doit avoir une largeur suffisante par rapport aux agrégats pour
assurer leur pénétration.
Figure I-30 (a) Gille en fibre de verre (b) grille en fibre de verre avec du polyester léger non tissé
(Nguyen et al., 2013)
28
Chapitre I – Eléments bibliographique
Quelques exemples de chantiers réalisés en France avec l’usage des grilles en fibre de verre sont
présentés par la suite.
29
Chapitre I – Eléments bibliographique
Figure I-31 Etat de la fissuration sur la RD 624 à 20 ans d’âge (Godard et al., 2019)
D’autres travaux de réparation utilisant ce type de complexe ont été effectués pour d’autres types de
structures comme les plateformes portuaires et aéroportuaires ou des renforts de couches de roulement
au droit de joint (Deneuvillers et al., 2006) (Figure I-32 (b)).
a) b) c)
d) e) f)
Figure I-32 a) RD624 15 ans après son renforcement b) Renforcement d’autoroute c) Port Lorient
(2001) d) Plateforme Port Autonome du Havre e) Aéroport de Beauvais-Tillé dans l’Oise f) Aéroport
Toulouse Blagnac (2010) (image 6DSolution)
Par exemple, la plateforme du port de Lorient a été renforcée par grille de type ROTFLEX838
(6DSolution) de résistance 100KN/m (Figure I-32 (c)). En 2009, la grille en fibre de verre Cidex 50SB
a été utilisée dès la conception et la construction de la plateforme Port Autonome du Havre (Figure
I-32 (d)). La grille 50SB a été intégrée à la base de la couche de roulement de la structure. La
technique Colgrill R a été aussi utilisée dans une structure de type plateforme aéroportuaire. Elle était
utilisée pour le renforcement de la piste 04/22, le taxiway Whisky et le parking P1 de l’aéroport de
Beauvais-Tillé dans l’Oise (Van Rompu et al., 2017) (Figure I-32 (e)). Cette technique a permis de
gagner du temps, donc de l’argent, et d’optimiser le rabotage et la quantité de matériaux à mettre en
œuvre. La structure renforcée a montré que l’usage de la grille en fibre de verre est une solution très
pertinente. L’aéroport Toulouse Blagnac a été renforcé par une grille de type ROTAFLEX 838 en
2010 suite à des problèmes de fissurations et de déflexions sous charge aéronautique (Figure I-32 (f)).
30
Chapitre I – Eléments bibliographique
que l’état de surface de l’interface influence les propriétés mécaniques de l’ensemble et en particulier
du collage (section 1.3.1).
Aldea and Darling (Aldea and Darling, 2004) montrent que les performances de la grille dépendent
non seulement du type de matériau d’accrochage, mais aussi du procédé de leur application lors de la
construction. Les vides qui restent à l’interface peuvent influencer sur le collage et les performances
de la grille. D’où l’importance d’avoir un bon procédé d’installation de la grille pour assurer un bon
collage entre la grille et les couches d’enrobé bitumineux.
Un état de l’art est effectué par (Canestrari et al., 2018) sur le renforcement de chaussée par grille.
Dans cette référence sont résumés différents essais réalisés et résultats trouvés sur des matériaux
contenants des grilles et sur des structures de chaussées renforcées.
Nous tentons de synthétiser ces résultats par la suite.
a. Essai en laboratoire
Il y’a eu quelques travaux effectués durant ces dernières années sur différents types de grilles
fabriquées par le partenaire du projet ANR SolDuGri. Les performances des grilles de résistance de
100 KN/m (Grille 100SB, Taille de maille 40 × 40𝑚𝑚2) ainsi que de résistance 50KN/m (Grille
50SB, Taille de maille 40 × 40𝑚𝑚2) sont évaluées (Coppens and Doligez, 1993) (Van Rompu et al.,
2017). Ces deux grilles sont aussi testées dans le présent travail de thèse. Les résultats montrent que
les grilles de résistance 100KN/m sont plus performantes pour les chargements élevées peu répétées
alors que les 50KN/m sont plus intéressantes lorsque les sollicitations sont moins exercées mais plus
nombreuses. Elles ne s’utilisent ainsi pas pour les mêmes infrastructures de transport. Des essais en
laboratoire (retrait – flexion du LRPC) ont montré que la grille de résistance 100KN/m (Taille de
maille 40 × 40𝑚𝑚2) est très efficace et meilleure que les autres grilles. Arsenie et al (Arsenie et al.,
2012) (Arsenie et al., 2017) ont étudié le comportement en fatigue des enrobés bitumineux standards
par rapport à ceux qui présentent le système de renforcement par des fibres en verre associé à un
polyester non tissé à l’aide d’un essai cyclique de flexion quatre points (essai de rupture en mode
mixte). Dans cette étude, la grille CIDEX 100 SB est testée et utilisée comme un système de
renforcement. Arsenie montre dans ces travaux de thèse que la durée de vie de fatigue prédit par les
droites en fatigue augmente de 66% avec l’usage de la grille 100SB.
D’autres travaux sont effectués sur d’autres types de grilles en fibre de verre. Un essai en laboratoire
nommé SRC « Simulative Reflective Cracking » est développé et adopté par Pasquini et al (Pasquini
et al., 2015) (Figure I-33) afin d’assimiler la remontée de la fissure et évaluer le comportement des
géogrilles dans la réduction des fissures réflectives. Deux types de grilles en fibre de verre de taille de
maille 5 × 5𝑚𝑚2 et de 12.5 × 12.5𝑚𝑚2 sont testées. Cet essai est considéré comme un essai réel qui
permet d’évaluer et de prédire le phénomène de la propagation de la fissure. Il permet d’étudier le
mode d’ouverture I et II de rupture qui est le même mode de mouvement introduit par le mouvement
31
Chapitre I – Eléments bibliographique
du trafic dans le sens longitudinal du joint de construction dans une chaussée. En effet, un mouvement
cyclique de 21 cycles/min est appliqué sur l’éprouvette avec une charge de roues de 520N ou 615N et
transféré à travers un bras horizontal. L’essai de fatigue montre qu’après un peu moins que 2000
cycles le système sans renforcement ou avec GC.B présente une chute brutale de la déformation
permanente jusqu’à atteindre la rupture, tandis que le système avec les autres géogrilles atteint la
rupture qu’après 12.600 cycle (Figure I-34).
Bondt (De Bondt, 2012) a étudié le collage entre la grille et l’enrobé bitumineux avec un essai de
cisaillement 4 points pour des éprouvettes extraites d’une section de chaussée. L’essai consiste à
appliquer une force de cisaillement perpendiculaire à la grille. Il montre que, pour le renforcement des
chaussées fissurées par des géogrilles, les fissures permettent le transfert du cisaillement sans
appliquer une pression extérieure normale. En effet, le renforcement peut générer une force normale
𝛴𝑛 au niveau de la fissure qui engendre par la suite des efforts de frottement 𝛴𝑓 le long des plans de la
fissure (Figure I-35). Il montre que la résistance au cisaillement ne dépend pas seulement de la raideur
du renfort mais aussi de la résistance de la jonction des fils longitudinaux et transversaux de la
géogrille et de sa résistance à l’arrachement.
32
Chapitre I – Eléments bibliographique
Figure I-35 Illustration schématique des forces agissantes le long d’une fissure renforcée sous un
chargement de cisaillement externe (De Bondt, 2012)
Jamek et al (Jamek et al., 2012) ont évalué le collage de l’interface entre les couches de l’enrobé
bitumineux avec la présence des différents systèmes de renforcement (grille en fibre de verre,
polyesters, géotextille) à l’aide du WST. Comme le matériau bitumineux est viscoélastique et
susceptibles thermiquement, trois températures d’essais sont choisies (-10°C, 0°C°,10°C) et avec une
vitesse d’essai de 2mm/min (Tschegg E. K. et al., 1998). Les résultats à 0°C de la Figure I-36
montrent que la force maximale de fendage est plus importante pour le matériau sans renforcement.
Par contre l’air sous la courbe est plus faible par rapport à la renforcée de type « Well performing
interlayer ».
Figure I-36 Courbes Force-CMOD pour trois types de matériaux (Jamek et al., 2012)
La Figure I-37 de cette étude montre que la résistance au décollement ainsi que l’énergie de
rupture « propagation de la fissure » sont plus faibles avec l’usage de n’importe quel type de grille.
Les observations de l’état de la surface des éprouvettes montrent que 80% des grilles restent collées à
la surface inférieure de la couche supérieure et 20% réparties entre collées à la surface supérieure de la
couche de base ou bien collées entre les deux surfaces.
33
Chapitre I – Eléments bibliographique
Figure I-37 a) résistance au décollement b) énergie de rupture pour les éprouvettes renforcées et non
renforcées (Jamek et al., 2012)
34
Chapitre I – Eléments bibliographique
Nguyen et al (Nguyen et al., 2013) ont montré (Figure I-39 (a)) avec un essai de manège de fatigue
que l’usage d’une grille classique de renforcement (de résistance à la traction 100 kN/m et taille de
maille 25 × 25mm2) augmente significativement la résistance à la fatigue d’au moins deux fois.
a) b)
Figure I-39 Niveau des fissures pour a) deux sections renforcées et non renforcées b) les trois sections
testées (Nguyen et al., 2013)
Pour comparer le comportement des chaussées renforcées par une grille en fibre de verre avec une
chaussée non renforcée, l’essai de manège de fatigue a été utilisé aussi dans le cadre du projet
européen FORMAT (Fully Optimised Road Maintenance) (Balay et al., 2004; Kerzhero et al., 2010,
2010) où trois techniques d’entretien de chaussée ont été testées. Il a été montré que la solution de la
section de chaussée composée d’une couche très mince de 2.5 cm du béton bitumineux « Very Thin
Asphalt Concrete VTAC » et de géo-grille avec une couche d’accrochage de 500 g/m2 est la plus
résistante contre la fissuration transversale par rapport à la solution de béton bitumineux mince
« TAC » de 4 cm et la solution de béton bitumineux très mince de 2.5 cm sans géo-grille« VTAC »
(Kerzhero et al., 2010). La section de chaussée qui correspond à la solution d’entretien avec une
géogrille n’a présenté des fissurations transversales qu’après 3.3 millions de cycles de chargement
(équivalent à 5 ans de trafic (Figure I-39 (b)).
35
Chapitre I – Eléments bibliographique
déformations et tient en compte des informations concernant le trafic, le sol, les caractéristiques des
matériaux, l’environnement climatique et hydrologique mais il ne prend en compte directement ni
l’usage d’un système de renforcement de type grille, ni la présence d’une discontinuité comme
rencontrée dans les structures fabriquées avec un ou plusieurs couches en béton de ciment.
Le dimensionnement des structures de chaussée est largement conditionné par les hypothèses
mécaniques de transmission des contraintes au niveau des interfaces. Pour les deux types de structure,
les couches de matériaux bitumineux sont supposées collées sur la couche sous-jacente, les couches de
matériaux hydrauliques ou béton lorsque recouvertes par un enrobé bitumineux sont généralement
supposées collées 15 ans via une couche d’accrochage puis décollées sur une couche faite en enrobé.
Le guide de dimensionnement français des structures de chaussée n’aborde pas les problèmes de la
durabilité du collage des couches de chaussée. Il reste très limité pour le dimensionnement des
chaussées de type BCMC et les chaussées renforcées. Les différents travaux effectués sur ces deux
types de structure montrent l’intérêt porté à l’interface et son état pour son bon fonctionnement.
Pour cela, différents modèles d’analyses et d’essais de caractérisation du décollement sont mis au
point comme présentés par la suite.
36
Chapitre I – Eléments bibliographique
- La rupture adhésive (Figure I-40 (b)) : lorsque la rupture s’effectue à l’interface entre
une des deux couches et l’adhésive. Ceci est aussi connu sous le nom de la rupture à
l’interface ou aussi la rupture dans l’interphase,
- La rupture au sein d’une couche du matériau (Figure I-40 (c)) : c’est quand la rupture
intervient au niveau d’une des deux couches de matériau.
a) b) c)
Un mélange de deux types de rupture cohésive et adhésive est possible et peut être observé.
37
Chapitre I – Eléments bibliographique
Dans un premier temps, l’expression du champ des contraintes en pointe de fissure interfaciale a été
établie de manière quantitative par une approche par fonctions propres (Williams and Fleming, 1995).
Les champs de contraintes y présentent un caractère oscillatoire 𝑟 ∗ (* complexe) avec un maximum
−1⁄
décroissant en r 2. La forme complexe des champs de contrainte est écrite ultérieurement avec
l’utilisation des potentiels complexes (Hutchinson et al., 1987), (Rice et al., 1990). En 2D les champs à
proximité de la pointe de fissure et le facteur d’intensité de contrainte K sont des nombres complexes
égaux à K I + iK II où K Iet K II sont les facteurs d’intensité de contrainte en mode I et en mode II
respectivement.
Dundurs (Dundurs, 1969) a montré, pour les bi-matériaux, que dans le cas de les problèmes en
élasticité plane et isotrope les champs mécaniques peuvent dépendre de deux paramètres sans
dimension (coefficient de Dundurs) (Hutchinson and Suo, 1991).Ceux-ci s’expriment par une
combinaison des coefficients d’élasticité de chacun des matériaux.
Avec la convention adoptée (Figure I-41), ces paramètres sont exprimés de la manière suivante :
μ1 (K 2 + 1) − μ2 (K1 + 1) I-2
α=
μ1 (K 2 + 1) + μ2 (K1 + 1)
μ1 (K 2 − 1) − μ2 (K1 − 1) I-3
β=
μ1 (K 2 + 1) + μ2 (K1 + 1)
entre les coefficients d’élasticité de deux solides assemblés. Ils tendent vers une valeur nulle quand les
matériaux sont similaires et changent de signe si nous renversons le matériau du haut avec celui de
bas.
Le paramètre α peut également s’écrire de la manière suivante :
̅̅̅
E1 − ̅̅̅
E2 I-4
α=
̅̅̅
E1 + ̅̅̅
E2
E
Où E̅i = i⁄ en déformations planes et E̅i = Ei en contraintes planes. À travers la relation I-4,
(1 − υ2i )
38
Chapitre I – Eléments bibliographique
Le facteur d’intensité de contrainte sous sa forme complexe est introduit dans l’expression des
contraintes de cisaillement et d’arrachement dans le plan de l’interface (θ = 0) qui s’écrivent :
Kr iε I-5
σ22 + iσ12 =
√2πr
Où ε est appelé paramètre d’hétérogénéité élastique et il s’exprime en fonction du coefficient de
Dundurs β :
1 1−β I-6
ε= ln ( )
2π 1+β
Le champ de contrainte en pointe de fissure, peut s’écrire à partir d’équations des potentiels
Complexes, de la façon suivante :
−1⁄ iε I-7
εσij = Re {Kr 2 r fij (θ, ε)}
A partir de l’équation I-9 les facteurs d’intensité de contrainte peuvent s’exprimer de la manière
suivante :
I-10
E ∗ cosh(πε) 2π
KI = √ [(δ2 − 2δ1 ε) cos(ε ln r) + (δ1 + 2δ2 ε) sin(ε ln r)]
8 r
I-11
E ∗ cosh(πε) 2π
K II = √ [(δ1 + 2δ2 ε) cos(ε ln r) − (δ2 − 2δ1 ε) sin(ε ln r)]
8 r
Avec 1 − β2 = 1⁄
cosh2(πε)
Dans de nombreux cas, la fissure est confinée à l’interface des deux matériaux. Dans cette
configuration, l’énergie de propagation est sensiblement plus faible que l’énergie obtenue si elle avait
dévié vers les matériaux 1 ou 2. De ce fait, même sous une sollicitation mixte, la fissure se propage
39
Chapitre I – Eléments bibliographique
dans son propre plan qui est celui de l’interface. Le raisonnement appliqué en milieu homogène pour
calculer GI peut encore s’utiliser:
1 δa I-12
G= ∫ {σyy(r=x,θ=0) ∆uy(r=δa,θ=π) + σxy(r=x,θ=0) ∆ux(r=δa,θ=π) } dx
2δa 0
Après intégration le résultat suivant est obtenu (Malyshev and Salganik, 1965):
|K|2 I-13
G = (1 − β2 )
E∗
40
Chapitre I – Eléments bibliographique
efforts (Lemaitre et al., 2009). La contrainte dans le cas unidimensionnel est exprimée selon
l’équation :
𝜎
𝜎̃ = I-14
1−𝐷
41
Chapitre I – Eléments bibliographique
Figure I-42 Schéma analogique du modèle cohésif de fissuration (Uzan and Levenberg, 2001)
La loi de zone cohésive est divisée en deux parties. La première correspond à la partie élastique
réversible jusqu’à l’initiation de l’endommagement. La deuxième partie correspond à la phase de
l’endommagement accompagnée d’une augmentation du saut de déplacement. Cette partie est située
entre le début de l’endommagement et la propagation de la macro fissure. La deuxième partie présente
un comportement irréversible et non élastique. Le taux de restitution critique d’énergie 𝐺𝐶 calculé par
l’aire sous la courbe de la loi de modèle cohésif est le paramètre de pilotage de cette phase de
propagation.
L’endommagement peut être inclue dans la formulation de la loi de zone cohésive. En effet, il vaut 0
lorsque le comportement de la loi est au niveau de la première zone jusqu’à atteindre d’un σmax. Il est
compris entre 0 et 1 dans la deuxième partie qui correspond à l’endommagement. 1 correspond à un
endommagement total ou création d’une macrofissure et à la propagation de la fissure. Ceci peut être
exprimé de la manière suivante :
k I-15
D(k) = 1 −
k0
42
Chapitre I – Eléments bibliographique
les problèmes de fissuration sous l’hypothèse d’une petite zone plastique (Keer, 1964) (Smith, 1975)
(Cribb and Tomkins, 1967). D’autre part, ils ont été largement employées pour l’étude des zones de
dissipation plus larges durant la fissuration dans les matériaux quasi-fragile de type béton (Song et al.,
2006) (Park et al., 2015) (Haddad and Sepehrnoori, 2015).
a) Traction (MPa)
Séparation (mm)
b) c) Traction (MPa)
Traction (MPa) 𝐷 = 0
0 𝐷 1 0
0
0 (1-D)
0 (1-D)
𝐷=1
Séparation (mm) Séparation (mm)
Le modèle MZC est utilisé avec succès afin d’analyser le comportement de rupture pour l’enrobé
bitumineux avec son comportement viscoélastique. Jenq et Perng (Jenq and Perng, 1991) sont les
premiers à les appliquer pour ce matériau. Ils ont proposé une simple méthode afin de modéliser le
comportement à la rupture dépendant du temps en se basant sur des modèles de zone cohésives. Les
lois de MZC ont été largement adopté par la suite par différents chercheurs comme alternative à la
mécanique de la rupture afin de caractériser la fissuration du béton bitumineux (Jenq et al., 1993)
(Scarpas et al., 1997) (Uzan and Levenberg, 2001) (Soares et al., 2003) (Paulino et al., 2004) (Song et
al., 2006) (Dave et al., 2007) (Kim, 2011) (Kim and Buttlar, 2005) (Mu and Vandenbossche, 2017)
(Dave and Behnia, 2017) (Buttlar et al., 2018) (Reyhaneh et al., 2018). La Figure I-44 illustre la région
de la zone cohésive (process zone) qui se situe entre la pointe de la fissure cohésive (où la traction est
maximale) et la pointe de la fissure du matériau (où la traction est supposée être zéro). Elle montre
aussi une illustration schématique de la relation entre le saut de déplacement ou l’ouverture de la
fissure 𝛿 et la traction tout au long de la zone cohésive.
43
Chapitre I – Eléments bibliographique
Pointe de fissure
Pointe de fissure cohésive
réelle
Zone cohésive
Figure I-44 Schéma du comportement de la rupture près du fond de la fissure réelle et de la zone de
pointe de fracture cohésive (Dave et al., 2007)
Les modèles de zone cohésive constituent un outil intéressant pour l'étude de la fissuration au sein des
matériaux, son emploi pour les assemblages collés devient évident en tant que représentation de la loi
d'interface. Ils présentent un outil promoteur pour la modélisation des interfaces à l’échelle
macroscopique et mésoscopique. Un parmi ces modèles développé par (Ladevèze, 1992) (Allix and
Ladevèze, 1992) est retenu dans notre étude, présenté brièvement par la suite et son application sera
détaillé dans le chapitre II et l’annexe D.
44
Chapitre I – Eléments bibliographique
1 〈σ〉2 I-17
YI = Ydn =
2 k n 0 (1 − dn )2
1 τ2 I-18
YII = Yds =
2 k s 0 (1 − ds )2
La loi d’évolution de l’endommagement isotrope (Allix and Ladevèze, 1992) s’écrit selon l’équation
I-19 :
α α 1/α I-19
Y(t) = sup|τ ≤ t [((Ydn ) + (γYds ) ) ]
Où α et γ sont des paramètres de couplage des modes I et II (en particulier si γ = 0, alors il n’existe
pas de couplage entre des 2 modes c’est à dire que l’on néglige le mode II).
En quasi-statique, la loi d’évolution de l’endommagement est définie en fonction des propriétés de
l’interface comme suit :
si dn 1 et Y YR → D = ω(Y) = dn = ds sinon D = dn = ds = 1 I-20
45
Chapitre I – Eléments bibliographique
Nous présentons dans cette section les différents essais mécaniques effectués en laboratoire et in-situ
pour la caractérisation du collage de l’interface entre les couches de chaussées.
46
Chapitre I – Eléments bibliographique
réelle par sciage. L’éprouvette est de largeur et de longueur de 80 𝑚𝑚. Deux plaques métalliques sont
collées des deux côtés de l’éprouvette. L’éprouvette est conditionnée à 10°C pendant 4h avant l’essai.
L’essai est en déplacement contrôlé de 0.5𝑚𝑚/𝑚𝑖𝑛 jusqu’à la rupture. La résistance à la traction est
calculée à travers la moyenne de cinq éprouvettes.
Figure I-46 a) Méthode BRRC (Destrée et al., 2012) b)Université de Limoges (Ktari et al., 2016)
Figure I-47 Essai de traction in-situ « UTEP Pull-off device » (Tashman et al., 2006)
47
Chapitre I – Eléments bibliographique
Ces essais ne permettent pas de suivre une propagation de la fissure et d’étudier son énergie de rupture
qui présente un parmi les principaux objectifs de la thèse.
/2
𝑏
Y
𝑎0
𝐹 X
La mécanique de la rupture est utilisée pour la caractérisation de joint d’adhésion. Les essais de
mécanique à la rupture, telle que le DCB, ont généralement l’objectif de mesurer le taux de restitution
d’énergie « énergie de rupture » comme proposé par Griffith. Celui-ci peut être déterminé pour chaque
longueur de la fissure en utilisant les trois méthodes d’analyse nommées : méthode de poutre simple
SBT (Simple Beam Theory), la méthode CBT (Corrected Beam Theory) et la technique de calibration
de complaisance ECM (Experimental Compliance Methode). Durant l’essai DCB, la complaisance 𝐶
est mesurée comme le rapport de l’ouverture notée 𝛿 située à l’extrémité d’application de la
sollicitation et la force 𝐹 (Wilkins et al., 1982). En effet, selon la relation proposée par Irwin (Irwin,
1958), le taux de restitution d’énergie G est relié à la complaisance de la structure C et les méthodes
d’analyse permettent de l’évaluer en se basant sur la relation I-23 :
𝐹 2 𝜕𝐶
𝐺𝐼 = I-23
2𝑏 𝜕𝑎
48
Chapitre I – Eléments bibliographique
de la fissure. Les différentes méthodes d’analyse utilisent chacune des schémas différents pour la
résolution de 𝜕𝐶 ⁄𝜕𝑎.
Cet essai permet d’évaluer la propagation d’un décollement pour couches d’épaisseur mince.
Sur ce principe d’essai DCB dans le cas des matériaux bitumineux, les matériaux en contact ne
constituent pas dans les essais des géométries élancées mais ont des principes similaires.
Figure I-49 Echantillon avec deux plaques en bois (Hakimzadeh et al., 2012) (b) échantillon avec
plaques en aluminium
Cette méthode d’application de l’effort de traction par ajout de plaques collées présente le point faible
de cet essai.
49
Chapitre I – Eléments bibliographique
une encoche au niveau de sa surface supérieure pour placer les casques métalliques munis des plans
inclinés. La Figure I-50 illustre cette configuration du WST :
Cette première version d’essai présente un inconvénient principal dû à des efforts de frottement non-
négligeables engendrés par le contact du coin avec les plans inclinés des casques métalliques. Le coin
est initialement utilisé avec un grand angle ce qui empêche son avancement.
Afin de corriger ces défauts et améliorer cette première version, Brühwiler (1988) a développé un
nouveau système avec un coin extérieur présenté dans la Figure I-51. (Tschegg, 1991) propose une
version modifiée de sa première version en introduisant des pièces de roulement à billes dans les
pièces de transmission de charge afin de réduire les efforts de frottement, en gardant le principe du
coin agissant à l’intérieur de l’encoche préparée dans l’éprouvette.
La version de l’essai de fendage par coins de (Brühwiler, 1988) est repris ensuite par Trunk et
Wittman (Trunk and Wittmann, 1998) en modifiant les conditions d’appui sous l’éprouvette pour des
éprouvettes de béton de grande taille. Pour ce genre d’éprouvette l’effet de poids propre est non
négligeable au cours de l’essai. Pour cela, ils posent l’éprouvette sur deux appuis situés chacun sous le
centre de gravité de chaque moitié de l’éprouvette comme illustré dans la Figure I-52. Cette
proposition ne présente pas une solution intéressante pour la problématique des grandes éprouvettes et
engendrent des efforts parasites au niveau des deux appuis.
50
Chapitre I – Eléments bibliographique
Figure I-52 Essai de fendage par coin (Trunk and Wittmann, 1998)
Le système proposé par Linsbauer and Tschegg (1986) est légèrement modifié en collant des pièces
métalliques directement sur la surface supérieure de l’éprouvette et présenté dans la Figure I-54(a)
(ÖNORM B 3592, 2011) (Reinhardt, 1999). L’essai est ainsi utilisé depuis 1986 par de nombreux
chercheurs avec différentes formes d’éprouvettes (Figure I-53) et systèmes d’introduction d’efforts et
sous différentes conditions. En effet, le WST est utilisé en statique sous différentes températures
(Tschegg et al., 1995) (Harmuth et al., 1996) (Lövgren, 2004) (Hodicky et al., 2013) (Merta and
Tschegg, 2013) (Tschegg et al., 2015a) (Tschegg et al., 2015b) (Jamaaoui et al., 2017b) (Mu and
Vandenbossche, 2017) , en fatigue (Tschegg et al., 2011) et aussi modélisé (Brühwiler and Wittmann,
1990b) (Stanzl-Tschegg et al., 1995) (Walter et al., 2005) (Hodicky et al., 2014) (Wu et al., 2016)
(Jamaaoui et al., 2017a) (Mu and Vandenbossche, 2017) (Guan et al., 2018).
Figure I-53 Différentes possibilités du système d’introduction des efforts (ÖNORM B 3592, 2011)
Figure I-54 Différents géométries de l’essai WST : a, b, c) (Linsbauer and Tschegg, 1986) d, e, f)
(Tschegg et al., 2011)
51
Chapitre I – Eléments bibliographique
Finalement nous considérons que le WST est un essai plus au moins simple qui permet d’évaluer la
propagation de fissure ou décollement pour des éprouvettes de grande géométrie et il fournit une
variété de choix pour la forme des éprouvettes.
52
Chapitre I – Eléments bibliographique
53
Chapitre I – Eléments bibliographique
chambre climatique.
Ancona Shear Testing Research and Développé à l'Università Politecnica delle
Analysis ASTRA Marches
+ Eprouvette cylindrique de diamètre 100𝑚𝑚 ou
prismatique de (100 × 100 𝑚𝑚2 ),
+ Vitesse de déplacement imposé de 2.5𝑚𝑚/
𝑚𝑖𝑛,
(Canestrari et al., 2013) + Utilisation d’une chambre climatique pour le
contrôle de la température et l’humidité relative,
+ Evaluation de la loi de comportement de
l’interface.
Tableau I-4 résume quelques essais effectués en mode mixte afin d’étudier le décollement des
interfaces de chaussée (Hun et al., 2012) (Tran et al., 2006) (Pouteau, 2004) (Petit et al., 2018a).
54
Chapitre I – Eléments bibliographique
Essai de flexion 4 points (Hun et al., 2012) Caractériser l’initiation et la propagation de la fissure au
niveau de l’interface entre les couches d’une chaussée
composite (type B/N).
+ Une vitesse de déplacement imposé de 0.7 mm/min,
+ Les matériaux sont fabriqués en laboratoire et composés
d’une couche de béton coulé directement sur une couche
d’enrobé.
Essai poutre console en fatigue (EPCE) Caractériser l’interface blanc sur noir (Type B/N)
(Pouteau, 2004) + Éprouvettes fabriquées en laboratoire,
+ Pilotage peut se faire en déplacement ou en force
imposés.
I.7 Bilan
Les problèmes de dégradations et de vieillissement des infrastructures routières n’arrêtent pas de se
manifester à cause du trafic, de la température et de la pénétration de l’eau. Le décollement entre les
couches de chaussées et un parmi les phénomènes qui affecte ces structures et leur durée de vie. Porter
de l’intérêt à l’interface est une clé de réussite de ces structures de chaussée. Les chercheurs sont donc
à la recherche des solutions performantes et économiques depuis des années. Parmi ces solutions, il y a
donc le renforcement par une grille en fibre de verre ou alors le coulage d’une couche de béton de
55
Chapitre I – Eléments bibliographique
ciment sur une ancienne couche d’enrobé bitumineux. En revanche, le guide de dimensionnement des
routes ne prend pas en compte l’utilisation de ce genre de solutions. Quelques travaux ont été
présentés dans ce premier chapitre bibliographique sur l’analyse des mécanismes de décollement de
l’interface des chaussées. Il y a ceux qui ont cherché à comprendre l’origine et les paramètres
influençant sur le collage entre les différentes couches par des essais de laboratoire ou in-situ. D’autres
s’intéressent plutôt à la couche d’accrochage appliquée au niveau de l’interface lors de la construction
en utilisant des essais de laboratoire sous différents modes. D’autres chercheurs ont essayé de
modéliser le comportement de l’interface en se basant sur différentes théories et avec l’aide de
différents modèles (Petit et al., 2018b).
Parmi tous les essais de collage existants pour les chaussées, nous cherchons dans cette thèse à
caractériser en laboratoire le décollement à l’interface entre les couches de chaussées à l’aide d’un
essai de rupture en mode I d’ouverture complémentaire des essais en mode mixte effectués par
ailleurs. En effet, ce type d’essai permet de compléter les essais en mode mixte déjà entrepris lors de
travaux de thèses précédents dans l’équipe (Pouteau, 2004) (Hun et al., 2012). Par soustraction des
modes, ils peuvent en théorie à terme donner des indications complètent sur le mode II. Parmi les
différents essais présentés dans ce chapitre, nous choisissons de travailler avec un essai rapide
(monotone), plus ou moins simple à réaliser avec les moyens d’essais du LAMES et interpréter et qui
permet d’évaluer la propagation de fissure de décollement pour de grandes surfaces de rupture. Celui
qui répond le plus à nos objectifs est l’essai de fendage par coin (WST). La caractérisation du
comportement de l’interface des deux différents types de structures de chaussées (cf section I.2 et I.3)
par cet essai en laboratoire et pour des éprouvettes extraites du chantier constitue l’objectif de ce
travail de thèse.
56
Tout obstacle renforce la détermination.
Celui qui s'est fixé un but n'en change pas.
Léonard De Vinci (1452-1519)
57
58
Chapitre II – Etude et adaptation de l’essai de fendage par coin (WST)
L’objectif de ce travail de thèse lié à différents autres travaux expérimentaux, est de caractériser le
collage entre deux couches de matériaux de chaussée construites dans les conditions réelles de
chantier. A cette fin nous cherchons, à réaliser des essais de rupture en mode I aussi simples que
possible, permettant de rompre des surfaces suffisamment grandes pour caractériser le collage de la
grille en fibre de verre sur de l’enrobé. Selon ces objectifs et parmi tous les essais présentés dans le
chapitre précédent, l’essai de Fendage par coin (Wedge Splitting Test ou WST) développé initialement
par (Tschegg, 1986) est choisi et adapté. Ce chapitre comporte cinq sections. Dans la première section,
nous présentons l’adaptation géométrique des éprouvettes afin d’améliorer la faisabilité d’un tel essai
pour des échantillons prélevés sur site. Dans une deuxième section, une pré-étude est réalisée afin
d’analyser sommairement par éléments finis l’effet des dimensions d’appui des éprouvettes sur les
champs de contraintes et déplacement du WST. La troisième section présente les outils de mesure
utilisés par la suite (capteur LVDT et technique d’analyse d’images) avant de définir, dans une avant
dernière section, les trois principaux indicateurs d’analyse des résultats d’essais des matériaux testés et
présentés dans les chapitres suivants. La dernière section de ce chapitre présente un calcul éléments
finis, effectué sur Cast3M utilisant un modèle des zones cohésives CZM, et utilisé pour analyser les
effets des dimensions des éprouvettes WST sur l’allure des courbes à partir desquelles reposent les
indicateurs ainsi définis.
59
Chapitre II – Etude et adaptation de l’essai de fendage par coin (WST)
Dans le projet SolDuGri, la maille des grilles en fibre de verre utilisée a une dimension carrée de côté
d’environ 40mm. Pour avoir les 3 × 3 mailles minimum souhaitées dans la surface à délaminer durant
l’essai, la hauteur totale H des éprouvettes (cf (Figure II-1(a)) doit être égale au minimum à 180𝑚𝑚 et
de fait d’une largeur minimale d’environ 150𝑚𝑚. Nous choisissons ainsi de découper des échantillons
de dimensions d’environ (200 × 150 × 200) (les dimensions exactes pour chaque type d’éprouvette
testée sont présentées dans les chapitres III, IV et V de ce mémoire).
L’essai de fendage par coin présente une encoche à partir de laquelle une entaille de pré fissuration est
introduite. Cette encoche est simple à réaliser dans un moule comme usuellement cela est fait pour des
éprouvettes à base de matériaux cimentaires fabriquées en laboratoire. En revanche, dans le cas
d’éprouvettes en matériau bitumineux (qui doit être compacté) extraits ou non d’un chantier, l’encoche
cubique ne peut pas être simplement faite par découpage. La solution courante proposée par Tschegg
(ÖNORM B 3592, 2011) est de poser des pièces métalliques sur la surface supérieure de l’éprouvette.
Poser des pièces métalliques sur l’éprouvette peut engendrer cependant des problèmes mécaniques de
transmission des efforts au niveau du plan de contact entre les pièces métalliques et la surface de
l’éprouvette. Aussi, la recherche d’une nouvelle solution pour fabriquer cette encoche nous a paru
nécessaire et nous avons proposé de fabriquer l’encoche par carottage.
a) A b)
A-A
H 5mm
L
X
h b X
Z Y
A
Figure II-1 Nouvelle géométrie des éprouvettes WST ((Gharbi et al., 2018) soumis)
La Figure II-1 (a) présente la géométrie finale de l’éprouvette avec une encoche semi-cylindrique. La
valeur de son diamètre noté « c » choisi est de l’ordre de quatre fois la taille maximale des granulats.
Elle correspond au quart de la largeur de l’éprouvette. Comparée à la littérature (Rossi et al., 1991)
(Denarié, 2000) (Tschegg E. K. et al., 1995), cette dimension semble correcte.
60
Chapitre II – Etude et adaptation de l’essai de fendage par coin (WST)
Dans notre cas, le diamètre de l’encoche c est choisi égal à 56mm. Cette dimension du diamètre de
l’encoche est choisie selon, la largeur h (d’environ 200mm) de l’éprouvette et la granulométrie
maximum des agrégats utilisée dans les matériaux testées par la suite (d’environ 10mm).
Par ailleurs, la longueur 𝑒 de l’entaille de préfissuration située au fond de l’encoche doit au minimum
être égale à la profondeur de l’encoche (dans notre cas la dimension du rayon de l’encoche c/2) (selon
les échanges par mail avec Tschegg le 14 Avril 2018). Dans le cas des matériaux fragiles une longueur
du double ou trois fois la profondeur de l’encoche (c/2) est généralement utilisée (Denarié, 2000)
(Zhao et al., 2008). L’épaisseur de cette entaille dépend également de la taille des granulats. Si la
longueur caractéristique maximum des granulats est petite, l’épaisseur de l’entaille doit être aussi
petite. En général, pour les matériaux composites à base d’enrobé bitumineux, cette largeur est choisie
aux alentours de 3 à 4 mm (Tschegg et al., 1996) (Tschegg E. K. et al., 1995) (Brühwiler, 1988;
Denarié, 2000). Dans notre cas, l’épaisseur la plus faible et possible à tailler est 5mm. Après
vérification auprès du Professeur Tschegg, cette épaisseur d’entaille de 5mm reste acceptable pour une
taille de longueur maximale des granulats d’environ 10mm (Echanges par mail avec Tschegg du 14
Avril 2018).
L’essai WST contient un coin pour le fendage qui se caractérise par son angle α et une hauteur assez
grande pour réaliser des essais de fendage sur de relativement grandes surfaces. D’après la littérature,
l’angle 2𝛼 doit être entre 5° et 15° pour assurer le mode I de rupture (Tschegg E. K. et al., 1995).
L’angle 2𝛼 du coin est choisi ici égal à 14°. Sa longueur est de 100 mm (cf Figure A-3 de l’annexe A-
I).
Avec la nouvelle géométrie d’éprouvette ainsi proposée dans ce travail de thèse, des pièces
mécaniques, pour assurer le transfert des efforts entre la machine d’essai et les éprouvettes WST, ont
dû être réalisées et fabriquées spécifiquement au début de la thèse. L’annexe A - I présente les
différentes pièces du WST conçues sous SolidWorks.
Ces pièces de transmission de charge se caractérisent par une forme semi-cylindrique. Collées sur
l’encoche de chaque éprouvette, elles contiennent des pièces de roulement à billes permettant de
maximiser l’ouverture de son interface en Mode I en minimisant les efforts de frottement du coin lors
de sa mise en charge.
Afin d’obtenir la forme finale de l’éprouvette du WST adaptée au cours de présent travail de thèse, les
éprouvettes passent par une procédure identique de fabrication et d’extraction de la planche
expérimentale pour la préparation de l’encoche et de l’entaille. Les étapes de fabrication des
éprouvettes sont résumées et présentées dans l’annexe A I.
Le dispositif expérimental, présenté par la suite, est développé pour des éprouvettes composées de
deux couches de même ou de différents matériaux.
61
Chapitre II – Etude et adaptation de l’essai de fendage par coin (WST)
Zone d’étude
Presse (ROI)
électromécanique
Interface
Système Capteur
d’acquisition force
Support du
capteur
Source de
lumière
62
Chapitre II – Etude et adaptation de l’essai de fendage par coin (WST)
Capteur LVDT
(HBM)
Coin 14°
Entaille
Support du
capteur
Pièces de transmission
de charge
Avec les mêmes objectifs que dans la thèse de Hun (Hun, 2012) (Chabot et al., 2016b)(Chabot et al.,
2017) pour étudier l’effet de l’eau sur le collage des interfaces, des essais sous eau sont également
effectués (Figure II-4). L’Annexe A - I présente le détail de l’aquarium conçu dans ce travail pour
l’essai de fendage par coin.
63
Chapitre II – Etude et adaptation de l’essai de fendage par coin (WST)
Figure II-5 Exemple du blocage du coin dû à la flexion générée lors d'un essai sans appui
Afin de comprendre si une largeur de l’appui, notée 2 𝑎, d’une part trop grande pourrait empêcher la
flexion et, d’autre part trop petite pourrait en particulier engendrer des artefacts de cisaillement sur nos
matériaux hétérogènes, une simulation numérique par éléments finis est effectuée en élasticité sur le
logiciel Cast3M (http://www-cast3m.cea.fr/). Le calcul à deux dimensions (2D) est réalisé
conformément à l’hypothèse de déformations planes. Dû à la symétrie géométrique des éprouvettes et
dans le cas où les matériaux sont les mêmes de part et d’autre de l’interface (cas Enrobé sur enrobé), la
modélisation est réalisée sur une demi-éprouvette WST.
La géométrie de la demi-éprouvette ainsi que les conditions aux limites sont présentées dans la (Figure
II-6). Des éléments quadrangles à 8 nœuds sont utilisés. Les dimensions suivantes sont choisies :𝐻 =
200𝑚𝑚, /2 = 100𝑚𝑚. Un module de Young E = 5400MPa, à 15°C et 10 Hz, et un coefficient de
Poisson ν = 0,35 sont choisis pour l’enrobé BBSG ainsi simulé en élasticité. Le module de Young de
l’acier est de E = 210000MPa, avec un coefficient de Poisson ν = 0,2. La force 𝐹 = (𝐹𝐹𝐻 ) est
𝑉
appliquée selon un angle α avec α=7° au niveau du nœud a. La moitié de l’appui correspond un
blocage selon l’axe x appliquée à la ligne allant du nœud b au nœud c.
64
Chapitre II – Etude et adaptation de l’essai de fendage par coin (WST)
Trois différentes largeurs d’appui sont modélisées (2 𝑎 ∈ {16 𝑚𝑚, 32 𝑚𝑚, 200 𝑚𝑚}). La flexion
de l’éprouvette le long de x sur son bord externe 𝑧 = /2 pour ces trois valeurs est quasi équivalente
telle que présentée dans la Figure II-7. En dehors de ces positions jusqu’à 𝑥 = plus la largeur de
l’appui est petite, plus la flexion de l’éprouvette est libre (et s’approche des conditions d’essais DCB
présentés dans le chapitre précédent). La différence de flexion totale entre la largeur 2 𝑎 de 16 mm et
celle de 32 et 200 mm est respectivement de 2.4% et 5.5%.
b c
x
La h/2
z
X (mm)
0 50 100 150 200
0.02
UZ(X, h/2) (mm)
-0.02
-0.04 La = 8mm
La = 16mm
-0.06 La = 100mm
-0.08
-0.1
65
Chapitre II – Etude et adaptation de l’essai de fendage par coin (WST)
Par ailleurs, dans le cas idéal modélisé ici de matériau homogène, pour les trois dimensions d’appuis
étudiés, il n’y a pas d’effet significatif du cisaillement sur l’interface proche de l’entaille et de l’appui
comme le montre la Figure I-8.
Le Professeur Tschegg conseille et confirme que la largeur de l’appui doit être entre 10 mm et 20 mm
pour des éprouvettes de 150 mm de largeur (échanges par mail en Avril 2018). Si la largeur de l’appui
utilisé est importante, il convient d’avoir une éprouvette plus large. Avoir un appui encore plus large
n’est pas recommandé par Tschegg puisque l’éprouvette devient, par effet du poids propre (cf
annexe A.II), plus lourde et donc moins stable durant l’essai.
Figure II-8 La variation des champs de contraintes de cisaillement en fonction des différentes largeurs
de l’appui
Dans la suite de ce travail, avec les dimensions des éprouvettes que nous testons (Gharbi et al., 2017a),
la largeur d’appui 2 𝑎 est choisie la plus petite et égale à 16 mm pour une largeur d’éprouvette de 200
mm.
II.3 Instrumentation
Les éprouvettes testées sont constituées de matériaux hétérogènes et leur géométrie est rectangulaire.
Aussi le suivi de l’initiation du décollement d’interface et de sa propagation à la rupture en mode I est
réalisé par de l’instrumentation positionnée de part et d’autre de la surface de rupture de l’éprouvette
de façon à mesurer l’ouverture du décollement de façon simultané. Sur une face, l’éprouvette WST est
préparé avec deux capteurs LVDT qui y sont collés (Figure II-9) et sur l’autre face avec l’application
66
Chapitre II – Etude et adaptation de l’essai de fendage par coin (WST)
d’un mouchetis pour l’usage de la technique de corrélation d’images (Figure II-2) qui permet de
mesurer plus finement la longueur de fissure durant sa propagation.
Ces deux méthodes de mesure sont présentées dans les deux sous-sections qui suivent.
LVDT1
LVDT2 20mm
b) c)
LVDT « Tesa » Capteur LVDT
type GT22HP HBM
(dep max 5mm) (dep max 10mm)
Figure II-9 Capteurs utilisés pour les essais: a) LVDT (HBM) dans l’air b) Tesa sous eau c) LVDT
(HBM) sous eau
67
Chapitre II – Etude et adaptation de l’essai de fendage par coin (WST)
Pour les essais dans l’air effectués à 20°C, une des deux facettes de l’éprouvette est peinte avec de
blanc de Meudon afin d’observer à l’œil la propagation de la fissure et pouvoir mesurer sa longueur à
l’état final. Sur cette même facette, nous positionnons à deux hauteurs différentes deux capteurs
LVDT (LVDT1 et LVDT2) sur des supports collés au-dessus et au-dessous du fond de l’entaille
comme le montre la Figure II-9(a). La position du capteur LVDT1, de type HBM (Figure II-9 (a))
avec une course maximale de 10 𝑚𝑚 et d’une incertitude de mesure de ±50𝜇𝑚, correspond à la
position des capteurs CMOD utilisées dans différents travaux de recherche réalisés avec le WST avec
sa version standard (Tschegg, 1991; Lövgren, 2004; Jamaaoui et al., 2017 ect…).
Pour les essais sous eau, l’utilisation du blanc de Meudon est impossible car cette substance ne tient
pas dans l’eau. Par ailleurs, les capteurs de déplacement doivent être immergeables dans l’eau. Un
premier capteur de type Tesa (Figure II-9(b)) avec une course maximale de 5 𝑚𝑚 et une incertitude de
mesure de ±50𝜇𝑚, utilisé dans les travaux de Hun (2012) (Hun, 2012) est d’abord utilisé pour les
essais sous eau. Cependant ces capteurs possèdent une trop faible course pour la durée totale de notre
essai. De ce fait, un deuxième type de capteur LVDT de type HBM (Figure II-9(b)) avec une course
plus importante de 10mm et d’une incertitude de mesure plus faible de ±30𝜇𝑚 est ensuite utilisé pour
les tous derniers essais présentés dans le Chapitre V de ce travail.
Le blanc de Meudon pour les observations visuelles et les capteurs LVDT positionnés à deux hauteurs
le long de l’interface sont insuffisant pour mesurer avec détail la propagation du décollement de
l’interface. Aussi, la sous-section suivante présente la technique d’analyse d’images choisie et utilisée
pour accéder à cette mesure de longueur du décollement durant l’essai WST.
68
Chapitre II – Etude et adaptation de l’essai de fendage par coin (WST)
𝑥/ 𝑈
Fenêtre
déformée
Ces images, pour être examinées, doivent être constituées d'un champ de granularité (Besnard et al.,
2010). Ce champ de granularité est constitué d’une série de taches réparties aléatoirement en surface
de la pièce étudiée. Plus cette texture est aléatoire plus la méthode DIC est performante. Ces
marqueurs peuvent être obtenus en projetant des gouttelettes de peinture dite « Mouchetis » sur la
pièce ou par la structure même de la surface (Brémand et al., 2011). Après avoir défini une zone
d’étude nommée « la région d’intérêt » (ROI: Region of interest), celle-ci est découpée en des zones
d’intérêt (voir Figure II-11). Une imagette est ainsi un sous-domaine D de la zone d’étude. Elle est
appelé aussi fenêtre de corrélation ou zone d’intérêt (Hild and Roux, 2006).
69
Chapitre II – Etude et adaptation de l’essai de fendage par coin (WST)
La corrélation d’image consiste à retrouver la position x(x, y) du motif qui ressemble le plus à chaque
imagette de référence de position X(X, Y), sur l’image déformée (Figure II-10). La corrélation d’image
numérique est une technique mathématique qui permet d’identifier, à un instant donné par rapport à
l’image initiale, le champ de déplacement U de chaque imagette de l’image numérique (un ensemble
de pixels dont on connait le niveau de gris). La DIC permet d’obtenir les composantes du vecteur de
déplacement U de chaque sous domaine D « fenêtre de corrélation », modélisé par la transformation
matérielle notée ϕ d’un point X à l’instant t (équation II-1).
x = ϕ(X) = X + U(X) II-1
La mise en correspondance des sous domaines entre l’image déformée, représentée par la
fonction g(x) et l’image de référence f(X) (Figure II-10), se base sur l’hypothèse de la conservation de
la luminance (intensité des niveaux de gris) durant le chargement. X(X, Y) et x(x, y) représentent les
coordonnées du point de mesure considérées (centre du domaine) respectivement dans l’image de
référence et l’image déformée. f(X) s’exprime sous forme de l’équation II-2
Où b(X)est un signal aléatoire (bruits de photon, de numérisation, d’obscurité dans le cas d’images
obtenues avec une caméra CCD (Charge coupled devices) (Holst, 1998).
g (ϕ(X))). Cependant, la transformation matérielle ϕ est une inconnue dans cette expression. Pour la
70
Chapitre II – Etude et adaptation de l’essai de fendage par coin (WST)
Parmi ces deux approches, les méthodes de corrélation d’images par approche locale reposants sur
l’utilisation d’une fonction d’autocorrélation (corrélation croisée), sont les plus utilisées aujourd’hui.
Ce sont celles qui seront utilisées dans la suite de ce travail. Dans ce cas, sur le domaine D centré par
le point X 0 (X0 , Y0 ) à l’état de référence, la transformation matérielle ϕ0 est alors approximée par le
ainsi nécessaire afin de déterminer les valeurs optimales des paramètres de la transformation
approchée ϕ0 (Doumalin, 2000) (Chen et al., 2005) (Pan et al., 2010).
Finalement, les coordonnées de chaque point de la grille de corrélation déformée ( x ′ , y ′ ) peuvent être
déterminées par l’approche locale selon les formules II-4 et II-5 suivantes :
∂u ∂u II-4
x′ = x + u + ∆x + ∆y
∂x ∂y
∂v ∂v II-5
y′ = y + v + ∆x + ∆y
∂x ∂y
u et v sont respectivement les déplacements calculés en X 0 selon l’axe des x et des y. ∆x et ∆y sont les
distances du centre d’une fenêtre de corrélation au point de coordonnée (x, y).
71
Chapitre II – Etude et adaptation de l’essai de fendage par coin (WST)
un fond noir de peinture. La deuxième facette de l’éprouvette est ainsi préparée à l’aide de ce
mouchetis tel qu’expliqué dans l’annexe A.I.
L’acquisition, la visualisation des images et la procédure de corrélation sont effectuées dans ce travail
par le logiciel Correla développé par l’axe PEM de l’Institut Pprime à l’Université de Poitiers (Dupré
et al., 2012).
Différents paramètres ont une influence sur la précision de mesure par corrélation d’image numérique.
De façon générale, il existe deux types d’erreurs (Bornert et al., 2009) (Hua et al., 2011): les erreurs
systématiques et les erreurs aléatoires. Dans ce travail, la distinction entre les deux erreurs n’est pas
faite. Ces erreurs liées à b(X) (eq II-2) sont liées à la fois aux conditions environnementales de l’essai
(conditions d’éclairage, mouvements inattendus, qualité de mouchetis etc…), et aux paramètres de
calcul de la procédure de corrélation (taille de fenêtre de corrélation, type d’interpolation, etc…). Pour
estimer l’influence de chaque paramètre sur la précision des mesures, les essais subpixels de
translation peuvent être utilisés (Al Husseini, 2006) (Bornert, 2007) (Bornert et al., 2009). Pour ce
faire, l’essai de déplacement solide rigide dont les valeurs imposées sont connues correspond aux
premiers moments de l’essai WST effectué.
Dans ce paragraphe, nous n’étudions que l’influence de certains de ces paramètres sur nos mesures à
savoir la qualité du mouchetis, la taille de grain, le type d’interpolation et la taille de la fenêtre de
corrélation.
Afin d’illustrer ce propos, nous choisissons de faire cette analyse sur une zone d’intérêt (ROI) d’une
éprouvette bitumineuse renforcée par la grille G4 (P7-2b testées dans l’air à 20°C, 2mm/min) telle
présentée dans le chapitre IV. Dans ce ROI la répartition des grains de mouchetis n’est pas homogène.
Nous évaluons par la suite trois différentes zones (Figure II-12). Les axe (x, y) de la section a
(présentation de la technique DIC) correspond aux axes (Z, X) du WST illustrés dans la Figure II-12.
72
Chapitre II – Etude et adaptation de l’essai de fendage par coin (WST)
Zone1
Zone2
Zone3
Ces trois zones sont statistiquement analysées par leurs histogrammes qui présentent la répartition des
pixels en fonction de leurs niveaux de gris (entre 0 – noir et 255 – blanc) ainsi définis par le logiciel
utilisé (Figure II-13).
a) b)
Effectif
relatif
Min Max
Niveau de gris
c)
Figure II-13 Les histogrammes des niveaux de gris des trois mouchetis : a) zone1, b) zone2, c) zone3
73
Chapitre II – Etude et adaptation de l’essai de fendage par coin (WST)
pixels pixels
c)
pixels
Le Tableau II-1 résume les caractéristiques de ces trois zones de mouchetis étudiées dans cette partie.
Les valeurs moyennes des niveaux de gris ainsi que la taille moyenne de grain de mouchetis sont
présentées dans ce dernier.
74
Chapitre II – Etude et adaptation de l’essai de fendage par coin (WST)
La zone1 (voir ses caractéristiques statistiques dans le Tableau II-1) est utilisée, ici dans cet exemple,
afin d’étudier par la suite l’influence de la taille du domaine de corrélation. Les erreurs sont tracées en
fonction de la taille de fenêtre de corrélation (voir Figure II-15 et Figure II-16): 8 × 8 𝑝𝑖𝑥𝑒𝑙 2 , 16 ×
16𝑝𝑖𝑥𝑒𝑙 2, 32 × 32 𝑝𝑖𝑥𝑒𝑙 2, 64 × 64 𝑝𝑖𝑥𝑒𝑙 2.
2 2 2 2 2
88 ×88pixel
𝑝𝑖𝑥𝑒𝑙
2
16
16 × 16
16pixel
𝑝𝑖𝑥𝑒𝑙
2
3232× 32 𝑝𝑖𝑥𝑒𝑙
32 pixel 64
64 ×64
64pixel
𝑝𝑖𝑥𝑒𝑙
2
On remarque sur la Figure II-16 que plus la taille de fenêtre de corrélation augmente, plus l’erreur de
mesure DIC décroît, conformément à la littérature (Hua et al., 2011) (Bornert et al., 2009). Dans ce
travail nous cherchons, par ailleurs, à déterminer localement des informations proches de l’interface
des éprouvettes WST. Une trop grande taille de fenêtre de corrélation ne permet pas de prendre en
compte les effets locaux. Aussi la recherche d’un compromis entre taille de fenêtre de corrélation et
précision de mesure est nécessaire. Le choix se fixe finalement sur une taille de fenêtre de 32 ×
32 𝑝𝑖𝑥𝑒𝑙 2 qui semble être un bon compromis pour cette étude.
Ecart-type globale (pixel)
0.16 Selon X
0.14 Selon Z
0.12
0.1
0.08
0.06
0.04
0.02
0
0 20 40 60
Dimension de la fenêtre de corrélation (pixel)
Figure II-16 Erreur de mesure DIC calculée en fonction de la taille de fenêtre de corrélation
Pour évaluer les erreurs de mesure des trois zones présentées précédemment, une fenêtre de
corrélation de taille 32 × 32 𝑝𝑖𝑥𝑒𝑙 2 est utilisée. L’algorithme de corrélation utilisé est la minimisation
au premier gradient. Deux types d’interpolations (bilinéaire, bicubique) sont évaluées. Les
déplacements sont calculés en fraction de pixels avec la méthode de corrélation selon ces deux types
d’interpolations. Des anciens travaux montrent l’effet de ces méthodes sur la mesure des déplacements
(Al Husseini, 2006) (Bornert, 2007) (Bornert et al., 2009). Les écarts-types sur le déplacement selon
75
Chapitre II – Etude et adaptation de l’essai de fendage par coin (WST)
les deux axes (X, Z) (cf Figure II-12) de l’éprouvette pour chaque zone et pour les deux types
d’interpolation sont montrés dans le tableau 2 ci-dessous:
Tableau II-2 : Erreurs en pixel pour les trois zones d’étude (32 × 32 𝑝𝑖𝑥𝑒𝑙 2 ).
Le Tableau II-2 confirme que pour une même zone de mouchetis l’erreur dépend du type
d’interpolation choisi. En général l’erreur de mesure DIC est aux alentours de 0.02 pixel selon les
deux axes dans notre cas. Ceci correspond à l’incertitude de la méthode DIC pour les mesures de
l’ouverture et la longueur du décollement effectuées et présentées dans les prochains chapitres.
Cependant, nous constatons, dans la plupart des mesures, que l’erreur de mesure DIC est globalement
plus faible par calcul avec l’interpolation bicubique. La zone 1 est celle qui produit selon l’axe des 𝑍
(axe sur lequel notre attention est portée pour étudier le décollement en mode I du WST (cf Figure
II-12) l’erreur la plus faible par rapport aux deux autres zones.
76
Chapitre II – Etude et adaptation de l’essai de fendage par coin (WST)
𝛿𝐷𝐼𝐶
Matériau 2 Matériau 1
2,E2, 2 1,E1, 1
Mouchetis
Figure II-17 Détermination de 𝛿𝐷𝐼𝐶 de part et de d’autre de l’interface (exemple d’une éprouvette
B/N)
La Figure II-18 montre un exemple de courbes 𝐹𝑠 − 𝛿(𝐷𝐼𝐶 / 𝐿𝑉𝐷𝑇) obtenues avec les deux techniques
de mesure de l’ouverture du décollement de l’interface sur chacune des faces de l’éprouvette P7-2b.
1400
DIC
1200
LVDT1
1000
800
Fs (N)
600
400
200
Début de l’endommagement
0
0 2 4 6 8
δ (mm)
D’autres exemples de comparaison sur d’autres types d’interfaces sont donnés dans les annexes B et
C.
77
Chapitre II – Etude et adaptation de l’essai de fendage par coin (WST)
𝜹 , 𝜹 ,
𝜹 ,
𝜹 ,
𝜹 ,
x
𝜹 ,
𝜹 ,
z
Figure II-19 Méthode de la détermination de la longueur de la fissure par DIC
Pour l’exemple présenté dans la Figure II-18, la courbe 𝛿𝑍 − 𝑎𝐿𝑗 , correspondant à l’instant 𝑡𝑗 de la
force maximale de fendage, est présentée dans la Figure II-20. Elle illustre l’évolution de l’ouverture
du décollement 𝛿𝑍𝑖 en fonction de la longueur du décollement 𝑎𝐿𝑗 à cet instant 𝑡𝑗 .
0.35 0
0.3
0.25
δzi (mm)
0.2
0.15
0.1
0.05 Bruit de mesure
𝑎𝐿 𝑐
0
-0.05 0 50 100 150
aLj(mm)
Figure II-20 Courbe 𝛿𝑍𝑖 − 𝑎𝐿𝑗 à l’instant 𝑡𝑗 de la force maximale (P7-2b, 2mm/min, 20°C)
78
Chapitre II – Etude et adaptation de l’essai de fendage par coin (WST)
Pour déterminer plus précisément la taille de cette longueur jusqu’à la pointe du décollement 𝑎𝐿 , nous
callons cette courbe en interpolant les valeurs à l’aide d’un polynôme de degré 2 (Figure II-21).
0.4
y = 1.76E-04x2 - 1.66E-02x + 3.84E-01
0.35 R² = 9.94E-01
0.3
0.25
δzi (mm) 0.2
0.15
0.1
0.05
𝑎𝐿
0
-0.05 0 20 40 60
aLj(mm)
Figure II-21 Calage de la taille 𝑎𝐿𝑗 du décollement avec une interpolation polynomiale (P7-2b,
2mm/min, 20°C)
La taille 𝑎𝐿𝑗 du décollement de l’interface, déterminée par la méthode présentée dans ce paragraphe,
est utilisée pour le calcul des différents indicateurs de WST comme illustrée dans les chapitres
suivants.
Une tentative pour évaluer la présence du mode II par rapport au mode I d’ouverture est présentée par
la suite.
79
Chapitre II – Etude et adaptation de l’essai de fendage par coin (WST)
100
% du mode I / mode II
90
80
70
631 764 913 1148 985 582 257 124 92
FS (N)
Figure II-22 Evaluation du mode de rupture de l’essai WST (P7-2b, 20°C, 2mm/min)
Nous remarquons que le mode II de rupture est plus présent (17%) au moment de l’initiation de la
rupture par décollement de l’interface (force maximale de fendage de 1148N) par rapport aux autres
instants d’essai.
Globalement, le mode de rupture de l’essai WST adapté pour des éprouvettes testées dans ce travail
est à 90% en mode I de rupture. Ce travail de vérification du mode de rupture du WST est effectué
pour un seul type d’interface renforcée avec une grille en fibre de verre.
Après la phase d’instrumentation et la récupération des données (Force de fendage, Ouverture et
longueur du décollement), il est alors nécessaire de trouver une méthode d’analyse du WST. Pour cela,
trois indicateurs sont choisis et sont décrits dans le paragraphe suivant.
80
Chapitre II – Etude et adaptation de l’essai de fendage par coin (WST)
FM
c
14°
FH FH
a0 FV FV
e
5 mm
L
H
couche 1 couche 2
X
h
Z
Figure II-23 Principe et notation de distrubition des efforts dans l’eprouvette WST
La méthode de l’air (Hashemi et al., 1990) (Davidson and Lee, 1995) permet d’évaluer directement le
taux de restitution d’énergie en mode I , 𝐺𝐹 , d’un matériau élastique linéaire à partir des courbes
d’essai. Il est défini par le rapport de l’air sous la courbe sur la surface rompue.
𝑆𝐴 II-7
𝐺𝐹 =
𝑆𝐹
𝑆𝐹 = 𝑏 × 𝑎𝐿𝑗 est la surface rompue à l’instant 𝑡𝑗 , 𝑆𝐴 = ∑ 𝑆𝐴𝑗 (𝑗 ∈ [0𝑠, 𝑡𝑒𝑚𝑝𝑠 𝑑𝑒 𝑓𝑖𝑛 𝑑𝑒 𝑙′𝑒𝑠𝑠𝑎𝑖]) est
la sommation des aires des triangles 𝑆𝐴𝑗 sous la courbe force de fendage 𝐹𝑆 – Ouverture du
décollement à l’instant 𝑡𝑗 , avec 𝐹𝑆 = 2𝐹 (Figure II-24). 𝑆𝐴𝑗 est calculée selon l’équation II-8.
1 II-8
𝑆𝐴𝑗 = (𝐹𝑗 𝛿𝑗+1 − 𝐹𝑗+1 𝛿𝑗 )
2
𝐹𝑆
𝑎𝐿𝑗
𝐹𝑗+1
𝑎𝐿𝑗 + ∆𝑎𝐿𝑗
𝐹𝑗
𝑆𝐴𝑗
𝛿𝑗 𝛿 +1 𝛿
81
Chapitre II – Etude et adaptation de l’essai de fendage par coin (WST)
Le WST avec les différentes instrumentations mises en place sur l’éprouvette telles que décrites
précédemment génère un volume de données et d’informations importantes à traiter. Afin d’analyser
les résultats expérimentaux de cet essai, trois indicateurs (Figure II-25) sont choisis à partir des
courbes Force-Ouverture du décollement. Le premier indicateur est la force maximale du fendage
𝐹𝑆𝑚𝑎𝑥 qui donne idée sur le niveau d’initiation du délaminage de l’interface. L’énergie de rupture GF
indique globalement la résistance de l’interface à la propagation de son décollement. Le troisième
indicateur, calculé par la valeur maximale de l’ouverture du décollement δmax , donne une information
du comportement plus au moins ductile de l’interface.
10000 1
𝑚𝑎𝑥
9000 𝐹𝑠
8000
7000
6000
FS(N)
2
5000
𝑆
𝐺𝐹 =
4000 𝑆
3000
𝑆𝐴
2000
3
1000
𝑚𝑎𝑥
0
0 1 2 3 4
(mm)
Figure II-25 Trois indicateurs pour l’analyse des résultats du WST test
Durant la thèse, seuls ces indicateurs de courbes d’essais sont commentés à partir des résultats
d’essais. Toutefois, en fin de dernière année de la thèse l’application de modèle CZM nous a paru
intéressante et l’annexe D présente les premiers calculs d’interpolation des courbes Force-ouverture de
décollement de l’interface. L’étude des dimensions de l’éprouvettes WST faites en appliquant la loi de
l’interface Visco-Hint implémentée sous Cast3M est présentée dans la section suivant de ce chapitre.
Ces calculs sont sources d’analyses diverses prometteuses et mériteraient d’être poursuivis par la suite
et discutés plus en détail, ce qui dans les temps impartis, de la thèse n’ont pu être faits.
82
Chapitre II – Etude et adaptation de l’essai de fendage par coin (WST)
n
2 1
S1
Joint
S2 t
4 3
n
2 1
𝑈𝑛
t
𝑈 4 3
Les nœuds du joint sont initialement de géométries confondues. Un saut de déplacement [u] au niveau
de cette interface est décomposé en une composante normale et une tangentielle (Figure II-26). Il est
défini selon l’équation II-9 :
[U] = [Un ]n + [Ut ]t II-9
Différentes lois constitutives de cet élément joint sont proposées et les lois d’interfaces font l’objet de
nombreux développements. En élasticité, elle est décrite selon l’équation II-10:
σ k 0 [Un ] II-10
( )=( n )( )
τ 0 k s [Ut ]
83
Chapitre II – Etude et adaptation de l’essai de fendage par coin (WST)
1 〈σ〉2 II-12
YI = Ydn =
2 k n 0 (1 − dn )2
Nous avons choisi de fixer n =1 dans l’équation I-21 pour simplifier le modèle. La fonction de
délaminage est alors définie par :
1 〈Y − Y0 〉 II-13
D = ω(Y) =
2 Yc − Y0
En supposant que m =1 et k=1, l’évolution du décollement isotrope définie dans l’équation I-22 est
égale à :
84
Chapitre II – Etude et adaptation de l’essai de fendage par coin (WST)
d’éléments finis de type triangulaires à 3 nœuds TRI3. Concernant l’interface, un élément joint de type
RAC2 (JOI2) est utilisé.
La Figure II-27 présente le maillage et les conditions aux limites imposées. Le comportement
mécanique des couches d’enrobé bitumineux est supposé élastique avec 𝐸1 = 𝐸2 = 6600𝑀 𝑎 à 20°c
et 0.53Hz et 𝜐1 = 𝜐2 = 0.35. Les hypothèses de détermination du module équivalent sont présentées
dans l’annexe D. Le maillage de la Figure II-27 contient 4752 éléments de mailles grossières de 11
mm pour les couches et d’une densité raffinée autour de l’interface de 2 𝑚𝑚.
L’objectif de cette modélisation est d’une part de reproduire la courbe Force –Ouverture trouvée lors
des essais expérimentaux par le modèle MZC (voir annexe D), d’autre part de vérifier l’effet de la
variation de dimensions de l’éprouvette du WST. Pour ce faire, l’extraction des forces est effectuée
aux points A et B d’application de 𝐹 et 𝐹𝑉 (cf Figure II-27). L’extraction des déplacements est
réalisée au niveau du fond de l’entaille (nœuds C et D). Un blocage selon x qui correspond à l’appui
est effectué au niveau de la ligne EF en base de l’éprouvette.
Pièces de transmission
de charge
c
A B
Interface 𝐹
𝐹𝑉
𝑎0
𝑒
C D
𝑒𝑝
E F
85
Chapitre II – Etude et adaptation de l’essai de fendage par coin (WST)
a. Densité du maillage 𝜟
L’effet de la discrétisation spatiale est étudié pour trois maillages de différentes densités :
le premier contient 240 éléments avec une taille de maille des couches Δ𝑥𝑐 de 54mm et une
taille de maille de l’interface Δ𝑥𝑖 de 11mm (Maillage 1 de la Figure II-28),
le deuxième, composé de 4752 éléments, avec Δ𝑥𝑐 = 11𝑚𝑚 et Δ𝑥𝑖 = 2𝑚𝑚 (Maillage 2 de la
Figure II-28),
le troisième, composé de 20164 éléments, avec Δ𝑥𝑐 = 2𝑚𝑚 et Δ𝑥𝑖 = 1𝑚𝑚 (Maillage 3 de la
Figure II-28),
Maillage 1 Maillage 2 Maillage 3
Pour ce premier calcul de sensibilité, le pas de temps est égal à Δ𝑡 = 1𝑠 et les paramètres du modèle
(cf II-13 et II-14) sont présentés dans le Tableau II-3.
𝑛 𝑌0 𝑌𝑐
MPa/ mm J/m2 J/m2
900 0 300
Nous remarquons de la Figure II-29 que les maillages 2 (fin) et 3 (très fin) donnent la même courbe
Force-ouverture par contre le maillage 1 est un peu décalé. Afin d’optimiser le temps de calcul, le
maillage 2 est retenu par la suite des calculs.
86
Chapitre II – Etude et adaptation de l’essai de fendage par coin (WST)
1400 Maillage 2
1300
1200 Maillage 3
Maillage 1
1000
FmaxS'MZC'(N)
FS'MZC'(N)
800
1260
600
400
200
1220
0
0.01 1 100
0 2 4 6 8
δMZC(mm) Δx (mm)
𝑍𝐶
Figure II-29 Effet de la densité du maillage 𝛥𝑥 sur la courbe 𝐹𝑆 −𝛿 𝑍𝐶
1500
1000 1000
500
0
0 0.01 0.1 1 10
0 2 4 6 8 10 12
δMZC (mm) Δt (s)
La valeur de la force maximum du WST converge au pas de temps le plus petit aussi Δ𝑡 = 0.1𝑠 est
choisi pour le calage des courbes expérimentales des différents essais et pour étudier l’effet des
dimensions des éprouvettes WST sur la courbe Force-ouverture de décollement. Par contre, il est
gardé égal à 1s pour gagner du temps de calcul juste dans l’étude de sensibilité du modèle par rapport
à ses paramètres.
c. Effet de 𝒀𝑪
Nous étudions l’effet de la valeur d’entrée de l’énergie de décollement 𝑌𝐶 en mode I. Le .
Tableau II-4 présente les paramètres du calcul utilisés pour l’effet de la sensibilité du modèle vis-à-vis
la valeur de 𝑌𝐶 .
87
Chapitre II – Etude et adaptation de l’essai de fendage par coin (WST)
𝑛 𝑌0 Δ𝑡
MPa/ mm J/m2 s
900 0 1
La Figure II-31 illustre bien la sensibilité du modèle à la valeur de 𝑌𝐶 . En effet, quand 𝑌𝐶 augmente la
force maximale de fendage (MZC) augmente également par contre la forme de l’allure de la courbe ne
change pas.
3000 Yc = 0.1 kJ/m2
Yc = 0.5 kJ/m2
2500 Yc = 1 kJ/m2
Yc = 10 kJ/m2
2000
FS 'MZC'(N)
1500
1000
500
0
0 2 4 6 8
δMZC (mm)
d. Effet de 𝒀
Pour évaluer la sensibilité du modèle à la valeur de 𝑌0 , les paramètres du calcul sont présentés dans le
Tableau II-5.
𝑛 𝑌𝐶 Δ𝑡
2
MPa/mm J/m s
900 300 1
En effet, la Figure II-32 ne montre aucun effet remarquable de 𝑌0 sur les résultats du modèle. C’est
pour cela 𝑌0 est choisie égale à 0 J/m2 dans la suite de cette étude.
88
Chapitre II – Etude et adaptation de l’essai de fendage par coin (WST)
1400
Y0 = 0 J/m2
1200 Y0 = 1 J/m2
1000 Y0 = 10 J/m2
FS 'MZC'(N)
800 Y0 = 100 J/m2
600
400
200
0
0 5
δMZC (mm)
Figure II-32 Sensibilité du modèle à la valeur de 𝑌0
e. Effet de 𝒌
Une étude de la sensibilité du modèle par rapport à la raideur normale est effectuée pour des valeurs de
k n ∈ {100,1000,5000 𝑒𝑡 10000 MPa/mm}. Les paramètres du modèles sont : 𝑌𝐶 = 300 𝐽/𝑚2 ,
𝑌0 = 0𝐽/𝑚2 et un pas de temps égale à 1s. La Figure II-33 illustre clairement la sensibilité de ce
modèle à ce paramètre lié à l’interface.
3000 kn = 100 MPa/mm
kn = 1000 MPa/mm
2500 kn = 5000 MPa/mm
kn = 10000 MPa/mm
2000
FS 'MZC'(N)
1500
1000
500
0
0 2 4 6 8
δMZC (mm)
89
Chapitre II – Etude et adaptation de l’essai de fendage par coin (WST)
3000 T = 20°C et 10 Hz
E1= 8000 MPa
2500 Nu1= 0.35
T = 10°C et 10 Hz
2000 E2 = 13500 MPa
FS 'MZC'(N)
Nu2= 0.35
1500
1000
500
0
0 2 4 6 8
δMZC (mm)
Cette étude de sensibilité des différents paramètres du modèle et de matériaux a permis de mieux
comprendre le fonctionnement du modèle ZC. Ceci nous facilite l’étape de calage du modèle par
rapport aux résultats expérimentaux (présentés en annexe D).
Nous proposons par la suite l’étude de la géométrie du WST effectuée par le présent modèle.
90
Chapitre II – Etude et adaptation de l’essai de fendage par coin (WST)
Trois épaisseurs d’entaille sont étudiées (𝑒𝑝 = 3𝑚𝑚, 5𝑚𝑚 𝑒𝑡 8𝑚𝑚). Les résultats présentés dans la
Figure II-35, ne montrent aucun effet d’épaisseur d’entaille sur l’allure de la courbe numérique Force
ouverture de décollement.
ep=5mm
2500
ep=3mm
B
ep=8mm
2000
1500
A
FS (N)
1000
500
0
0 2 4 6 8 10
(mm)
Sur les Figure II-36 et Figure II-37, les cartographies de champs de contraintes Von Mises, de
déformation εxx et d’endommagement aux deux points A et B respectivement (cf Figure II-35) pour
des épaisseurs d’entaille de 5mm et 3mm.
91
Chapitre II – Etude et adaptation de l’essai de fendage par coin (WST)
𝑒𝑝 = 5𝑚𝑚 𝑒𝑝 = 3𝑚𝑚
a) d)
b) e)
c)
f)
Figure II-36 Pour la valeur de la force au point A: a) et d) Champs de contraintes de Von Mises b) et
e) Champs de déformation 𝜀𝑥𝑥 c) et f) Evolution de l’endommagement
92
Chapitre II – Etude et adaptation de l’essai de fendage par coin (WST)
𝑒𝑝 = 5𝑚𝑚 𝑒𝑝 = 3𝑚𝑚
a) d)
b) e)
c) f)
Figure II-37 Pour la valeur de la force maximale au point B : a) et d) Champs de contraintes de Von
Mises b) et e) Champs de déformation 𝜀𝑥𝑥 c) et f) Evolution de l’endommagement
L’effet de la longueur d’entaille « e » du WST est évalué ainsi avec le MZC. Comme mentionné dans
le chapitre II, elle est choisie égale à 30 mm pour les essais expérimentaux. Avec l’outil numérique,
nous pouvons vérifier l’effet de cette dimension sur la courbe Force ouverture. Les résultats présentés
93
Chapitre II – Etude et adaptation de l’essai de fendage par coin (WST)
sur la Figure II-38 montrent que, la longueur de l’entaille choisie entre 30 mm, 50 mm et 70 mm,
influe d’une manière significative la loi de l’interface modélisée. La force maximale de fendage
augmente avec la diminution de la longueur de l’entaille.
2500 e=30mm
e=50mm
2000 e=70mm
1500
FS (N)
1000
500
0
0 2 4 6 8 10 12 14
(mm)
b. Diamètre de l’encoche c
Le diamètre de l’encoche c est choisie égale à 56 mm pour l’essai WST adapté au cours de ces travaux
de thèse. Il y a peu d’information dans la bibliographie concernant le choix de la hauteur de l’encoche
(diamètre dans notre cas) pour cela l’étude de ce paramètre est effectuée dans cette section. Le
diamètre c est varié entre 56mm, 70mm et 80 mm (Figure II-39). Par contre les éprouvettes sont
choisies avec des largeurs suffisamment grandes pour ne pas être affectées par la largeur de l’encoche.
56mm 70mm 100mm
240mm
200mm
Les résultats présentés sur la Figure II-40, montrent également un effet considérable de ce paramètre
sur la réponse du modèle ZC choisi ici. La force maximale de fendage augmente avec la diminution du
diamètre de l’encoche.
94
Chapitre II – Etude et adaptation de l’essai de fendage par coin (WST)
2500
c=56mm
c=70mm
2000 c=100mm
1500
FS (N)
1000
500
0
0 2 4 6 8 10 12 14
(mm)
Les résultats de ces trois simulations sont regroupés sur la Figure II-42. Il est intéressant de noter que
le choix de cette dimension influe sur la raideur, le pic et sur la propagation de la courbe contrairement
aux derniers paramètres géométriques.
95
Chapitre II – Etude et adaptation de l’essai de fendage par coin (WST)
2500 h=200mm
Q h=150mm
2000 h=100mm
1500
FS (N)
1000 J
500
0
0 2 4 6 8 10 12 14
(mm)
Figure II-42 Effet de la largeur de l’éprouvette de l’essai WST sur la loi de comportement de
l’interface
= 200𝑚𝑚 = 100𝑚𝑚
a) d)
b) e)
c) f)
Figure II-43 Pour la valeur de la force maximale aux points Q et J : a) et d) Champs de contraintes de
Von Mises b) et e) Champs de déformation 𝜀𝑥𝑥 c) et f) Evolution de l’endommagement
96
Chapitre II – Etude et adaptation de l’essai de fendage par coin (WST)
200mm
100mm
200mm
200mm 200mm
Les courbes de la Figure II-45 montrent un effet considérable de la hauteur de l’éprouvette WST en
gardant les autres dimensions constantes dans les 3 cas. En faisant varier que H de 24mm à 200mm et
100mm la force maximale de fendage devient plus faible par contre la forme de la courbe ne change
pas.
2500
H=240mm
H=200mm
2000 H=100mm
1500
FS (N)
1000
500
0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18
(mm)
97
Chapitre II – Etude et adaptation de l’essai de fendage par coin (WST)
a) 56mm b)
5mm
30mm
22.5mm
28mm
2.5mm
200mm
15mm
100mm
200mm 100mm
La Figure II-47 présente les courbes Force ouverture pour chaque cas. Nous pouvons remarquer que
une diminution de la géométrie totale de l’éprouvette WST de 50% engendre une diminution de 38 %
de la valeur de la force maximale, en revanche la forme de la courbe reste la même pour les 2 cas.
2500
h=200mm et H =200mm
m
2000 h=100mm et H= 100mm
1500
FS (N)
1000 n
500
0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18
(mm)
98
Chapitre II – Etude et adaptation de l’essai de fendage par coin (WST)
Les cartographies présentées dans les Figure II-48 de l’éprouvette WST de dimensions 200 × 200𝑚𝑚
et 100 × 100𝑚𝑚 respectivement montrent la distribution des champs de contraintes, de déformation
et l’évolution de l’endommagement après la force maximale de fendage (au point m et n). Les points
m et n correspondent à un même niveau d’ouverture du décollement d’interface.
a)
d)
b)
e)
c)
f)
200mm
100mm
100mm
200mm
Figure II-48 Pour une même valeur d’ouverture de décollement aux points m et n: a)et d) Champs de
contraintes de Von Mises b) et e) Champs de déformation 𝜀𝑥𝑥 c) et f) Evolution de l’endommagement
99
Chapitre II – Etude et adaptation de l’essai de fendage par coin (WST)
La variation des dimensions de l’éprouvette WST est abordée dans ce paragraphe et nous montrons
l’effet considérable du choix de ces dernières sur la force maximale de fendage ainsi que sur l’allure
de la courbe au niveau de la phase de propagation du décollement. Cette application pourra guider
ainsi à mieux choisir la géométrie des éprouvettes WST selon le matériau que l’on souhaite étudier.
II.6 Bilan
Dans ce chapitre la géométrie des éprouvettes WST ainsi que l’adaptation des différentes pièces
d’essai ont été premièrement décrites. La méthode pour la détermination de la longueur du
décollement par DIC utilisé dans cette thèse a été décrite. Le suivi du décollement par corrélation
d’image DIC et utilisation des capteurs de déplacement sera utilisé par la suite pour obtenir les valeurs
des trois indicateurs finalement choisis. Comme exposé précédemment, ces indicateurs seront utilisés
pour interpréter les différents essais réalisés dans ce travail de thèse qu’ils soient faits dans l’air ou
sous eau comme décrits dans les chapitres suivants. Le modèle ZC qui dépend de trois paramètres
notamment : la raideur et l’énergie de décollement interfaciales (initiale et critique) a été utilisé dans
ce travail afin de modéliser le WST et étudier l’effet de la géométrie de l’éprouvette. Cette étude a
permis en particulier d’évaluer la sensibilité de l’effet de chaque paramètre du modèle. Elle permet
d’optimiser la taille de l’éprouvette afin de favoriser un décollement en mode I au niveau de
l’interface.
A l’issu de cette étude, l’essai WST adapté et utilisé dans les différents chapitres de ce manuscrit est
bien évalué.
100
C
101
Chapitre III – Caractérisation du collage des interfaces : enrobé bitumineux percolé par du béton de
ciment
L’évaluation par essai de fendage par coin du collage entre les couches d’une structure de type béton
de ciment mince collé (BCMC) (CIMbéton, 2000) (De Larrard et al., 2005) (cf Figure I.29 du chapitre
I) est l’objectif de ce chapitre. Dans ce type de structure de chaussée, la présence de joints de pré-
fissuration existe de façon à contrôler les apparitions de fissures lors du retrait du matériau cimentaire.
Ces joints présentent le point faible de ces structures car les concentrations de contraintes au droit du
joint et de l’interface sont telles que de possibles décollements peuvent exister (Chabot et al., 2005)
(Chabot et al., 2007). En effet, la plus part des dégradations observées in-situ de fissuration en coin de
dalle s’expliquent en raison des effets du retrait du matériau cimentaire, des gradients thermiques et
d’éventuels problèmes de durabilité du collage.
Cette solution de chaussée intéressantes pour des structures urbaines en France, a fait l’objet de
plusieurs travaux de recherche afin d’analyser le collage des matériaux de béton de ciment mince
collés à de l’enrobé bitumineux par percolation de ses vides durant sa fabrication et pour une meilleure
connaissance du fonctionnement mécanique de la structure BCMC (Pouteau, 2004) (Hun, 2012)
(Pouteau et al., 2004) (Tschegg et al., 2007) (Chabot et al., 2017) (Mateos et al., 2017) (Mu and
Vandenbossche, 2017) etc…
Il a été noté que le collage des deux matériaux est assez bon et que l’eau peut favoriser le décollement.
Ce chapitre a pour but de présenter les essais WST mis au point sur ce type de collage sur éprouvettes
dites B (béton de ciment) /N (enrobé bitumineux). Il est aussi une continuité des précédents travaux
effectués au sein de la même équipe sur l’analyse des propriétés mécaniques des interfaces pour les
chaussées composites avec des essais de collage en mode mixte réalisés en statique en laboratoire
(Hun, 2012) (Hun et al., 2012) et des essais en fatigue réalisés à la fois en laboratoire et lors d’essais
accélérés in situ (Pouteau, 2004) (Pouteau et al., 2004). Les essais WST (rupture en mode I) de ce
chapitre sont tous effectués à température ambiante d’environ 20°𝐶 et à déplacement contrôlé et
imposé de 0,7 𝑚𝑚/𝑚𝑖𝑛 conformément à la littérature (Hun et al., 2012; Petit et al., 2018b).
102
Chapitre III – Caractérisation du collage des interfaces : enrobé bitumineux percolé par du béton de
ciment
Figure III-1 a) Planche expérimentale FABAC de la thèse de (Pouteau, 2004) b) Blocs B/N fabriqués
en laboratoire lors de la thèse (Hun, 2012)
Le premier groupe de matériaux noté BE est issu d’une construction effectuée en taille réelle durant
les travaux de thèse de Pouteau (Pouteau, 2004). Une structure similaire à la structure BCMC est
fabriquée sur le site de l’IFSTTAR Nantes en 2003 (Figure III-1(a)) avec une épaisseur de 8 cm du
béton de ciment (E = 32600 MPa; υ = 0.25) coulé sur une couche neuve d’enrobé bitumineux GB3
(Eeq = 13000 MPa à 15°C et 10Hz; υ = 0.35) préalablement traitée par grenaillage de l’interface. Ce
grenaillage a pour but de dénuder les cailloux du bitume résiduel avant le coulage du béton sur la
surface de l’enrobé (voir paragraphe I.2 du chapitre I). Au cours de la destruction de cette planche en
2016 un bloc loin de la zone endommagée par l’essai accéléré Fabac a pu être extrait. Nous l’avons
utilisé pour tester par WST une telle interface et pouvoir ainsi comparer les résultats des différents
essais entre eux.
Le deuxième groupe de matériaux est issu d’une fabrication réalisée en laboratoire en 2011 durant les
travaux de thèse de Hun (Hun, 2012) effectués à l’IFSTTAR Nantes. Dans ce cas, le béton de ciment
(E = 36000 MPa; υ = 0.25) a été coulé directement sur la couche d’enrobé bitumineux (BBSG) (Eeq =
13690 MPa à 15°C et 10Hz; υ = 0.35) après un lavage avec de l’eau et séchage de l’interface. Nous
avons eu de la chance d’avoir quelques éprouvettes restantes de la thèse de Hun stockées depuis 2012
dans une salle climatisée au sein du LAMES. Au début de la thèse, ces éprouvettes ont servi
également à vérifier le bon déroulement de l’essai ainsi équipé des pièces et de l’instrumentation. Ces
essais ont permis d’effectuer quelques améliorations sur le système en attendant d’avoir les
éprouvettes grilles/enrobé du projet ANR SolDuGri (Godard et al., 2017).
Les caractéristiques des matériaux de ces deux types de blocs de bicouches B/N sont données dans le
Tableau III-1. Une faible différence dans la granulométrie ainsi que dans le pourcentage de vide y est
notée (Tableau III-1).
Tableau III-1 Caractéristiques B/N extraits des thèses de Pouteau (Pouteau, 2004) et Hun (Hun, 2012)
103
Chapitre III – Caractérisation du collage des interfaces : enrobé bitumineux percolé par du béton de
ciment
Presse Zwick
PC pilotage et
acquisition RMS3 L
Source de
lumière
A partir des blocs récupérés comme présentés précédemment des éprouvettes sont découpées et
préparées de façon identique (cf annexe A.I). À partir de ce qui est récupéré des deux travaux
précédents, seulement quatre éprouvettes nommées BE avec un traitement par grenaillage de
l’interface (Pouteau, 2004) et six éprouvettes nommées 1GT sans traitement de l’interface (Hun, 2012)
sont fabriquées et testées. En remarque, le sens de découpage respecte normalement le sens du
104
Chapitre III – Caractérisation du collage des interfaces : enrobé bitumineux percolé par du béton de
ciment
compactage de l’enrobé bitumineux. Pour les éprouvettes BE, aucune indication de ce sens n’a pu être
donnée par l’équipe lors du prélèvement des blocs voués à la destruction. Concernant les éprouvettes
1GT quatre éprouvettes supplémentaires ont été découpées par inadvertance dans le sens
perpendiculaire à celui du compactage. Les résultats intéressants de ces derniers essais sont présentés
dans la section III.5.
Le Tableau III-2 et Tableau III-3 présentent les dimensions × 𝑏 × 𝐻 pour chaque éprouvette
testée. Ces dimensions dépendent essentiellement, pour la valeur de la largeur , des épaisseurs
des matériaux utilisés dans ces thèses.
Les éprouvettes BE ont toutes les mêmes dimensions de 186 × 150 × 200 𝑚𝑚3 (Tableau III-2).
Tableau III-2 Dimensions et résultats des éprouvettes BE testées par le WST (~20°C, 0.7mm/min)
(avec un traitement d’interface)
Pour les éprouvettes 1GT, quatre ont une même dimension de 120 × 121 × 204 𝑚𝑚3 et deux ont une
même autre dimension de 120 × 150 × 200 𝑚𝑚3 (voir Tableau III-3). Cette différence dépend de la
dimension des blocs de taille inégale récupérés initialement.
Tableau III-3 Dimensions et résultats des éprouvettes 1GT testées par le WST (~20°C, 0.7mm/min)
(sans traitement d’interface)
Ainsi une différence de profondeur (b) et de largeur (h) entre les éprouvettes de type 1GT et les
éprouvettes BE est notée.
105
Chapitre III – Caractérisation du collage des interfaces : enrobé bitumineux percolé par du béton de
ciment
a) b)
BE3, 20.4 °C BE2, 20.6 °C
Figure III-3 Exemples de la rupture de l’interface pour les matériaux composites a) propagation du
décollement à un moment pendant l’essai; b) décollement total de l’éprouvette
L’observation de l’état de la surface de rupture finale des éprouvettes BE et 1GT testées (Figure III-4)
permet de constater que :
- Pour les deux jeux d’éprouvettes, des tâches du béton de ciment sont présentes sur les
deux surfaces rompues.
- Les éprouvettes BE présentent quelques traces de bitume sur la surface du béton de ciment
ainsi rompue (Figure III-4 (a, c)).
106
Chapitre III – Caractérisation du collage des interfaces : enrobé bitumineux percolé par du béton de
ciment
a) b)
1GT5-2a, 19°C
BE4, 21.3°C
c) d)
1GT2-1b, 20.6°C
BE3, 21.0°C
Figure III-4 Etat de surface de rupture des interfaces des a, c) éprouvettes BE; b, d) éprouvettes 1GT
(Gharbi et al., 2017b)
Les éprouvettes BE issues d’une construction réelle en vraie grandeur contenant un traitement
d’interface, qui a priori, améliore l’accrochage entre les deux couches (Pouteau, 2004) (Pouteau et al.,
2004), peut expliquer cette observation. En revanche, pour les éprouvettes 1GT fabriquées en
laboratoire avec seulement un simple nettoyage de l’interface par de l’eau, l’interface rompue semble
plus nette comme également constaté lors d’essais accéléré FABAC (Chabot et al., 2008).
107
Chapitre III – Caractérisation du collage des interfaces : enrobé bitumineux percolé par du béton de
ciment
BE
0.02
1GT
SFmax (m2)
0.015
0.01
0.005
Figure III-5 Surface totale de rupture pour les éprouvettes BE et 1GT (valeurs moyennes et barres
d’erreur)
L’ouverture du décollement notée 𝛿 est mesurée par les deux techniques le LVDT et DIC. La Figure
III-6 présente un exemple de courbe 𝐹𝑆 − 𝛿 tracé avec ces deux mesures.
4500
2500
FS (N)
2000
1500
1000
500
0
0 1 2 3 4 5
δ (mm)
Figure III-6 Exemple de courbes 𝐹𝑠 − 𝛿 pour une des éprouvettes composites de type 1GT
(0.7mm/min ; 20°C)
Généralement les courbes déterminées respectivement de part et d’autre de la surface de rupture avec
la DIC et les LVDT sont en décalage par rapport à l’une et l’autre (Figure III-6). En effet, outre la
précision des mesures qui n’est pas la même, et les rugosités, porosités plus au moins disposées de
façon non homogène sur l’interface, l’ouverture du décollement peut ne pas s’effectué finalement de
part et d’autre de la même manière sur les deux faces de l’éprouvette. La longueur du décollement 𝑎𝐿
peut ne pas être la même. En effet, pour une même valeur de force de fendage 𝐹𝑆 si nous avons une
ouverture nommée 𝛿 𝑉𝐷𝑇1 mesurée sur une face qui est plus grande que celle 𝛿𝐷𝐼𝐶 mesurée sur l’autre
108
Chapitre III – Caractérisation du collage des interfaces : enrobé bitumineux percolé par du béton de
ciment
face nous allons avoir une longueur du décollement 𝑎 ,1 plus grande que 𝑎𝐿,2 respectivement (Figure
III-7). Ceci veut dire que le décollement de l’interface dans la profondeur de l’éprouvette ne présente
pas une surface rectangulaire mais plutôt globalement un trapèze rectangle comme illustré dans la
Figure III-7.
𝑎𝐿,2
𝑆𝐹
𝑎𝐿,1
Figure III-7 L’état de la surface de rupture au cours du décollement pour un matériau hétérogène
Par contre, l’incertitude des mesures effectuées par le LVDT (~ ± 30 à 50𝜇𝑚) est plus élevée que
celle obtenue par la DIC (~±3𝜇𝑚). Nous n’utilisons par la suite ainsi que les courbes tracées en
fonction de 𝛿𝐷𝐼𝐶 pour l’analyse des résultats à partir des trois indicateurs décrites dans le chapitre II
(paragraphe II.4). De plus, nous n’avons pas accès à la longueur du décollement à chaque fin de l’essai
sur la face instrumentée par les deux LVDT car ceux-ci sont placés uniquement dans les 20 premiers
mm sur la face de la rupture. La peinture blanche en blanc de Meudon appliquée sur cette face nous
permet seulement de visualiser à l’œil la longueur du décollement et d’en mesurer sa longueur finale.
Par la suite et pour la comparaison des deux types de matériaux composites BE et 1GT, seulement les
courbes obtenues à partir des mesures d’ouverture du décollement 𝛿𝐷𝐼𝐶 sont choisies. Toute fois le
lecteur intéressé peut trouver le détail de l’ensemble des courbes 𝐹𝑠 − 𝛿 tracées avec les 𝛿 𝑉𝐷𝑇1 et 𝛿𝐷𝐼𝐶
présentées dans l’annexe B.I.
La Figure III-8 présente les courbes 𝐹S−𝛿𝐷𝐼𝐶 pour les quatre éprouvettes BE et cinq éprouvettes 1GT
au lieu de six. En effet, un problème d’acquisition des images durant l’essai pour l’éprouvette 1GT-2a
est rencontré, d’où l’absence de sa courbe 𝐹S−𝛿𝐷𝐼𝐶 dans la Figure III-8. Ces figures sont obtenues
après traitement important d’une grande quantité de données enregistrées durant chaque essai. Une
étape de traçage des courbes brutes sur Excel (ou scilab dans le cas des chapitres IV et V) est faite tout
d’abord. Ensuite, il s’agit de fusionner les données capteurs et les informations déterminées par DIC à
l’aide d’un programme réalisé sur scilab.
109
Chapitre III – Caractérisation du collage des interfaces : enrobé bitumineux percolé par du béton de
ciment
10000 2
F = 0.014m
Série10
9000 1GT2-1b
8000 1GT2-1a
1GT3-2b
7000
1GT5-2a
6000 1GT5-2b
BE1
FS (N)
5000
BE2
4000
BE3
3000 BE4
2000
1000
0
0 1 2 3 4
δDIC (mm)
Figure III-8 Courbes FS−δDIC pour les éprouvettes BE et 1GT (0,7 mm/min ; 20°C)
Malgré la dispersion des résultats, deux différences sont observées sur ces deux jeux de résultats. La
valeur maximale de la force de fendage est à peu près le double pour les éprouvettes BE par rapport à
celles des éprouvettes 1GT (Figure III-8). Nous notons que, globalement, la rupture est plus fragile
pour l’interface de type BE que pour celle de type 1GT. En effet, la phase de propagation du
décollement après le pic de la force est plus rapide pour le matériau BE.
110
Chapitre III – Caractérisation du collage des interfaces : enrobé bitumineux percolé par du béton de
ciment
BE
BE
50
Figure III-9 Comparaison des valeurs moyennes de 𝐹𝑆𝑚𝑎𝑥 en % pour les éprouvettes B/N de type BE
(interface grenaillée) et 1GT (sans grenaillage) testées sans eau à 0.7mm/min et 20°C
L’énergie de rupture pour ces échantillons formés de matériaux hétérogènes dépend de la surface de
rupture. Cette surface dépend-elle même de la profondeur 𝑏 de l’éprouvette et de la longueur du
décollement comme indiqué dans les Tableau III-2 et Tableau III-3. Ces deux dernières varient
légèrement d’une éprouvette à l’autre. La Figure III-10 présente une comparaison des valeurs
moyennes de l’énergie de rupture GF déterminées selon l’équation II.7 (paragraphe II.4 du chapitre II)
avec les deux techniques de mesure DIC et LVDT d’ouverture du décollement. Comme noté dans la
Figure III-7, l’ouverture du décollement « δDIC » ainsi que sa longueur « aL » n’est pas la même sur
les deux faces de l’éprouvette WST. Globalement les différences sont minimes sur cet indicateur pour
les deux types d’éprouvettes. En effet, nous notons que la valeur moyenne des énergies déterminées
par LVDT pour les cinq éprouvettes de type 1GT est de plus de 20% plus grande que celle des quatre
éprouvettes de type BE, mais que la moitié de cette différence est renversée et très réduite avec les
mesures obtenues par la DIC sur l’autre face de l’éprouvette.
100
(LVDT1)
50
Figure III-10 Comparaison des valeurs moyennes de 𝐺𝐹 en % déterminées avec la DIC et le LVDT1
pour les différentes éprouvettes B/N testées sans eau à 0.7mm/min et 20°C
111
Chapitre III – Caractérisation du collage des interfaces : enrobé bitumineux percolé par du béton de
ciment
Afin d’avoir une comparaison plus fine à partir d’une même surface de rupture 𝑆𝐹 , une valeur
minimale possible à atteindre par toutes les éprouvettes est choisie. Cette valeur correspondante
𝑆𝐹 = 0.014𝑚2 est calculée par rapport à une valeur moyenne minimale de la profondeur 𝑏 =
121 𝑚𝑚². Cette surface de 0.014𝑚2 présente environ 71% et 81% de la surface finale de rupture
(Figure III-11) respectivement pour les éprouvettes BE et 1GT. Les énergies de rupture calculées en %
pour cette valeur de surface de rupture sont présentées dans la Figure III-11. Nous remarquons que
malgré la dispersion des résultats, l’énergie moyenne de rupture (GF = 140 𝐽/𝑚2 ± 95 𝐽/𝑚2 ) pour les
quatre éprouvettes BE est quasi-équivalent à 4% près par rapport à celle des cinq éprouvettes 1GT
(voir Figure III-11). Ceci signifie que le traitement d’interface par grenaillage ne semble pas avoir
d’effet sur l’énergie de rupture durant la propagation du décollement.
BE
160
1GT
80
Figure III-11 Comparaison des valeurs moyennes de 𝐺𝐹 en % pour 𝑆𝐹 = 0.014𝑚2 pour les matériaux
BE et 1GT testées sans eau à 0.7mm/min et 20°C
Afin d’avoir plus de précisions sur les résultats, nous comparons les valeurs des énergies de rupture
pour une même ouverture de décollement identifiée par analyse d’image à la valeur moyenne de
𝛿𝐷𝐼𝐶 = 1.27𝑚𝑚 (Figure III-12). Nous constatons alors que l’énergie de rupture est légèrement plus
grande, à la dispersion près, pour les éprouvettes BE avec traitement d’interface. En effet, pour
atteindre un même niveau du décollement, les éprouvettes de type BE ont besoin de 20% de plus
d’énergie que les éprouvettes de type 1GT (GF = 166 𝐽/𝑚2 ± 60𝐽/𝑚2 ) sans traitement de l’interface.
Déterminée avec DIC = 1.27mm
150
GF (%) par rapport à BE
BE
100
1GT
50
Figure III-12 Comparaison des valeurs moyennes de 𝐺𝐹 𝑒𝑛 % pour 𝛿𝐷𝐼𝐶 = 1.27 𝑚𝑚 pour les
matériaux BE et 1GT testées sans eau à 0.7mm/min et 20°C
112
Chapitre III – Caractérisation du collage des interfaces : enrobé bitumineux percolé par du béton de
ciment
Les résultats du 3ème indicateur reposant sur l’ouverture du décollement obtenue pour une surface de
rupture constante et égale à 𝑆𝐹 = 0.014𝑚2 sont présentés dans la Figure III-13 et sont plus marqués.
Les résultats confortent l’idée que plus la valeur de ce troisième indicateur est faible plus la rupture du
décollement va vers un comportement brutal et fragile. De ce fait, l’interface des éprouvettes de type
BE (avec grenaillage) est rompue avec une force maximale plus grande également. Pour une surface
de rupture de 0.014 𝑚2 l’ouverture du décollement mesurée pour les éprouvettes BE est à peu près
de 57% plus petite que celle mesurée pour les éprouvettes 1GT (Figure III-13).
BE
150
1GT
100
50
DIC
Figure III-13 Comparaison des valeurs moyennes de 𝛿𝐷𝐼𝐶 en % pour 𝑆𝐹 = 0.014𝑚2 pour les
éprouvettes B/N de type BE et 1GT testées sans eau à 0.7mm/min et 20°C
Sur les Figure III-14 et Figure III-15 nous présentons respectivement les résultats de la variation de
l’énergie de rupture 𝐺𝐹 en fonction de l’ouverture 𝛿𝐷𝐼𝐶 du décollement pour les éprouvettes BE et
1GT (courbes déterminées selon la méthode indiquée dans l’exemple de l’annexe C.I.3). Au début de
l’ouverture du décollement une chute de l’énergie est notée pour les deux types de matériaux testés.
Cette chute est suivie par une phase de stabilisation de l’énergie qui correspond à la propagation du
décollement. Ce phénomène a été aussi observé durant les travaux de thèse de Hun (Hun, 2012) sur
l’analyse du décollement des éprouvettes B/N avec un essai en mode mixte de rupture (Chabot et al.,
2017). Elle peut s’expliquer peut-être par une grande résistance de l’interface dû à la percolation du
béton de ciment dans les vides de l’enrobé existant avant l’initiation du décollement. Après cette
première phase, l’initiation de rupture prend place avec une chute en énergie et est accompagnée par
une phase de résistance à l’ouverture du décollement par l’enrobé ainsi percolé plus constante jusqu’à
la rupture totale.
113
Chapitre III – Caractérisation du collage des interfaces : enrobé bitumineux percolé par du béton de
ciment
300
2
250 F = 0.014m
Série5
BE1
200
BE2
GF (J/m2)
150 BE3
BE4
100
50
0
0 1 2 3
DIC (mm)
Figure III-14 Variation de 𝐺𝐹 en fonction de 𝛿𝐷𝐼𝐶 pour les éprouvettes BE testées sans eau à
0.7mm/min et 20°C
En conclusion, même s’il existe une réserve que les interfaces des éprouvettes BE aient réellement été
testées dans le sens du compactage (une doute subsiste pour l’éprouvette BE4), nous remarquons que
le grenaillage semble améliorer la résistance de l’interface à l’initiation du décollement mais qu’il ne
semble pas intervenir dans la résistance à sa propagation. Malgré le faible nombre d’échantillons testés
au regard de la dispersion des résultats, ces résultats sont en accord avec ceux obtenus à l’aide d’essais
accélérés sur planche FABAC sur le site du LCPC de Nantes durant la thèse de Pouteau (Chabot et al.,
2008; Pouteau et al., 2004 ,2006) .
1GT2-1b 1GT2-1a 1GT3-2b
2
F = 0.014m
300 1GT5-2a 1GT5-2b Série6
250
200
GF (J/m2)
150
100
50
0
0 1 2 3
DIC (mm)
Figure III-15 Variation de 𝐺𝐹 en fonction de 𝛿𝐷𝐼𝐶 pour les éprouvettes 1GT testées sans eau à
0.7mm/min et 20°C
114
Chapitre III – Caractérisation du collage des interfaces : enrobé bitumineux percolé par du béton de
ciment
Tableau III-4 Dimensions et résultats d’essais des éprouvettes N/B de type 1𝐺𝑇 ⊥ dans le sens
perpendiculaire de compactage (sans un traitement de l’interface)
115
Chapitre III – Caractérisation du collage des interfaces : enrobé bitumineux percolé par du béton de
ciment
Figure III-17 Etat de surface de rupture des interfaces des éprouvettes de type 1𝐺𝑇 ⊥
En fin d’essai, il peut rester une toute petite partie d’interface encore collée avant démontage de
l’éprouvette, aussi la surface de rupture (𝑏 × 𝑎𝑙 ) est calculée exactement par la DIC (Cf. Tableau
III-4). La Figure III-18 présente la moyenne des valeurs maximales de la surface de rupture 𝑆𝐹𝑚𝑎𝑥 de
ces éprouvettes de type 1𝐺𝑇 ⊥ comparées à celles (notées 1GT) présentées dans le paragraphe III.1 de
ce chapitre III. Nous notons qu’avec la dimension des éprouvettes 1GT ⊥ leur 𝑆𝐹𝑚𝑎𝑥 est plus faible de
12% par rapport à celui des éprouvettes 1𝐺𝑇.
116
Chapitre III – Caractérisation du collage des interfaces : enrobé bitumineux percolé par du béton de
ciment
1GT⊥
0.020
1GT
SFmax (m2)
0.015
0.010
0.005
0.000
Figure III-18 Comparaison des valeurs moyennes de 𝑆𝐹𝑚𝑎𝑥 en % pour les éprouvettes B/N de type 1GT
et 1𝐺𝑇 ⊥ testées sans eau à 0.7mm/min et 20°C
1GT2-1b
6000 1GT2-1a
1𝐺𝑇
1GT3-2b
5000
1GT5-2a
1GT5-2b
4000
1GT1
FS (N)
3000 1GT2
1𝐺𝑇 ⊥
1GT3
2000 1GT4
1000
0
0 1 2 3 4
δDIC (mm)
Figure III-19 Courbes 𝐹𝑠 − 𝛿𝐷𝐼𝐶 pour les éprouvettes B/N de type 1GT et 1𝐺𝑇 ⊥ (0.7mm/min ; 20°C)
117
Chapitre III – Caractérisation du collage des interfaces : enrobé bitumineux percolé par du béton de
ciment
50
Figure III-20 Comparaison des valeurs moyennes de 𝐹𝑆𝑚𝑎𝑥 en % pour les éprouvettes B/N de type
1GT et 1𝐺𝑇 ⊥ testées sans eau à 0.7mm/min et 20°C
Nous remarquons ensuite sur la Figure III-21, que les valeurs moyennes des énergies de rupture, à
même surface de rupture de 0.014𝑚2 , baissent de 53% dans le cas des éprouvettes 1𝐺𝑇 ⊥ (GF =
70 𝐽/𝑚2 ± 39 𝐽/𝑚2 ) par rapport aux éprouvettes 1𝐺𝑇 et confirment ainsi le caractère plus fragile de
la tenue de l’interface à son décollement.
1GT⊥
150
1GT
100
50
Figure III-21 Comparaison des valeurs moyennes de 𝐺𝐹 en % pour 𝑆𝐹 = 0.014𝑚2 pour les
éprouvettes 1GT et 1𝐺𝑇 ⊥ ( 𝑆𝐹 = 0.014𝑚2 ) testées sans eau à 0.7mm/min et 20°C
Enfin nous notons que pour cette même surface de rupture de F = 0.014m2 , l’ouverture du
décollement 𝛿𝐷𝐼𝐶 est plus faible de 31% pour les éprouvettes 1𝐺𝑇 ⊥ comparées aux éprouvettes 1GT
(Figure III.22).
118
Chapitre III – Caractérisation du collage des interfaces : enrobé bitumineux percolé par du béton de
ciment
1GT
100
DIC
50
Figure III-22 Comparaison des valeurs moyennes de 𝛿𝐷𝐼𝐶 en % pour 𝑆𝐹 = 0.014𝑚2 pour les
éprouvettes B/N de type 1GT et 1𝐺𝑇 ⊥ testées sans eau à 0.7mm/min et 20°C
La rupture du décollement semble ainsi plus fragile dans le sens perpendiculaire à celui du
compactage que dans le sens du compactage pour les interfaces Blanc/Noir non traités et ainsi testé par
le WST à 0.7mm/min et à température ambiante d’environ 20°C. Plus d’essais mériteraient d’être faits
pour confirmer cette tendance.
III.6 Bilan
Dans ce chapitre, nous avons testé en statique (0,7 𝑚𝑚/𝑚𝑖𝑛, ≈20°𝐶) le collage des interfaces
d’échantillons Blanc (béton de ciment) sur Noir (enrobé bitumineux) fabriqués lors de thèses
antérieures à ce travail (Pouteau, 2004) (Hun, 2012). Malgré une très grande résistance à l’initiation de
ce type d’interface, due probablement à la percolation du béton de ciment dans les vides de l’enrobé
bitumineux, l’essai de rupture en mode I, tel que redéfini sur les éprouvettes WST à géométries
modifiées (Cf. chapitre II), a montré avec succès sa capacité à décoller et propager la rupture sur
l’interface entre ces deux matériaux de caractéristiques mécaniques différentes. Les conclusions des
tests WST ainsi réalisés semblent de plus confirmer celles obtenues lors d’essais de collage en mode
mixte réalisés en statique en laboratoire (Hun et al., 2012) (Chabot et al., 2013) et lors d’essais en
fatigue de laboratoire et d’essai accélérés in situ de type FABAC à différentes températures (Pouteau
et al., 2004) (Chabot et al., 2008). On confirme ainsi le fait que le grenaillage de l’interface semble
retarder l’initiation du décollement mais semble avoir un effet mineur sur sa propagation. Ce chapitre
III valide ainsi l’intérêt de pouvoir disposer d’un essai de caractérisation du collage type WST en
monotone sur échantillons prélevés du chantier.
Par ailleurs, nous avons montré que, si, le décollement d’interface est perpendiculaire à la direction du
compactage du matériau bitumineux, alors, il semble fragiliser son comportement à la rupture en mode
I. Cependant pour affirmer plus fermement ces résultats, malgré une taille de surface de rupture des
interfaces relativement importante au regard des hétérogénéités des matériaux utilisés, la dispersion
des résultats en terme d’énergie de rupture confirme également qu’il est nécessaire de tester plus
119
Chapitre III – Caractérisation du collage des interfaces : enrobé bitumineux percolé par du béton de
ciment
d’échantillons par type d’interface. Nous proposons par la suite, comme également recommandé dans
les travaux internationaux de la RILEM (Petit et al., 2018b) de tester le collage des interfaces Grille de
verre/ Enrobés bitumineux avec le WST sur au moins dix éprouvettes par type de configuration.
120
121
S'il n'y avait pas d'hiver, le printemps ne
serait pas si agréable : si nous ne goûtions
pas à l'adversité, la réussite ne serait pas
tant appréciée.
Anne Bradstreet (1612-1672)
122
123
Chapitre IV – Caractérisation du collage des interfaces : enrobé bitumineux renforcé par grille de
verre
Comme décrit dans le chapitre I de ce mémoire, le renforcement des chaussées par grille en fibre de
verre est une solution utilisée depuis de nombreuses années pour leur réhabilitation. Cette solution
permet d’une part de limiter la remontée des fissures de bas en haut de la structure et ainsi d’allonger
leur durée de vie. D’autre part, par l’ajout de grilles, la résistance des couches supérieures peut être
augmentée et leurs épaisseurs réduites pour peu que l’on sache dimensionner ces structures et qu’un
bon collage soit avéré entre le renfort et les matériaux bitumineux. L’utilisation de ce type de matériau
répond à des problématiques actuelles économique et environnementale.
Dans ce chapitre, nous tentons d’évaluer le collage à l’interface des renforts de ces couches
bitumineuses à partir d’éprouvettes extraites de planches d’essais du projet ANR SolDuGri (ANR- 14-
CE22- 0019 France) (Godard et al., 2017). Les planches expérimentales du projet sont fabriquées tout
d’abord en 2015 puis renouvelées en 2016. Comme précédemment, les essais statiques sont réalisés à
la température de l’air ambiant d’environ 20°C. Pour ce type d’interface, comme la littérature le
propose, le WST adapté est utilisé avec une vitesse de déplacement constante de 2 mm/min (Tschegg
E. K. et al., 1998). Le chapitre suit le plan du chapitre III précédent. Tout d’abord nous présentons les
caractéristiques des matériaux et éprouvettes testées avant d’analyser les résultats d’essais à l’aide des
trois indicateurs WST présentés dans le chapitre II.
124
Chapitre IV – Caractérisation du collage des interfaces : enrobé bitumineux renforcé par grille de
verre
Composants Pourcentage
6.3 /10 44.4%
2/6.3 17%
0/2 31%
Filler calcaire 2%
Bitume 35/50 5.6%
La grille en fibre de verre utilisée se compose d’un réseau en fibre de verre en trame et en chaîne et
d’un voile non-tissé en fibre de polyester. Les mailles des grilles ont une géométrie carrée de
dimension 40 × 40 𝑚𝑚2 (cf Figure IV-1). Les grilles utilisées et testées dans cette thèse sont notées
G1, G3 et G4 par le partenaire du projet. La grille G1 est caractérisé par une résistance à la rupture de
ses fils en traction de 50 𝑁/𝑚, alors que, pour les grilles G3 et G4, ils ont une résistance à la rupture
de 100 𝑁/𝑚. La couche de polyester entre le réseau tram et chaîne facilite la fixation de la grille sur
la couche de base, via une couche d’accrochage en bitume, lors de la mise en place de grilles en
chantier. Les grilles G3 (grille désignée finalement par le projet comme grille de référence) et G1 sont
fabriquées avec une même résine de type SB (Styrène/Butadiène) associée à un léger non-tissé de
polyester. Ces grilles G1 et G3, fabriquées par une entreprise externe au projet, sont utilisées par le
partenaire du projet SolDuGri dans de nombreux ouvrages depuis des années (Voir le paragraphe I.3.3
chapitre I). A la différence des grilles G1 et G3, la grille G4 contient un autre type de résine associé à
un non-tissé de polyester d’un poids supérieur à celui de CIDEX SB et est fabriquée directement par le
partenaire.
G1 G3 G4
Figure IV-1 Allure des mailles des différentes grilles en fibre de verre testées
125
Chapitre IV – Caractérisation du collage des interfaces : enrobé bitumineux renforcé par grille de
verre
Novembre 2015. Nous notons que pour cette planche lors de la construction effectuée sur 2 jours, les
températures ont avoisiné 0°C et les sols étaient imprégnés d’eau. La deuxième, nommée planche-
2016 est construite en Novembre 2016 suite à des défauts de fabrication de la planche-2015 nous
imposant la reconstruire pour les essais de ce travail. Ces deux planches sont présentées par la suite
ainsi que les différents essais effectués et résultats obtenus pour les éprouvettes qui en sont issues.
Planche 11/2016
+G1
41Cm
P8 P7 P6
41Cm
Réf G4 G3
24cm
24Cm
140Cm
48Cm
P1 140Cm
P2 P3 P4
Réf G3 G1 INSA
Figure IV-2 Détails des deux planches expérimentales SolDuGri et les emplacements des blocs
extraits de celle-ci
126
Chapitre IV – Caractérisation du collage des interfaces : enrobé bitumineux renforcé par grille de
verre
en quatre sous-couches de 50 mm d’épaisseur chacune. La Figure IV-3 présente les quatre sous-
couches de la planche qui contiennent les mêmes matériaux. Le module d’Young du BBSG est de
~11000 MPa à 15°C et 10 Hz (𝜐 = 0.35).
Figure IV-3 Les différentes couches des éprouvettes WST SolDuGri extraites à partir des planches-
2015
Les étapes de la construction de la planche sont présentées dans la Figure IV-4. Les éprouvettes sont
prélevées en février 2016 pour la planche-2015.
127
Chapitre IV – Caractérisation du collage des interfaces : enrobé bitumineux renforcé par grille de
verre
Comme nous allons le voir par la suite, les essais effectués sur les éprouvettes enrobé/grille/enrobé
extraites de cette planche-2015 ont permis de vérifier le bon déroulement de l’essai pour ce type de
multicouche et sont publiés dans un papier de conférence au BCRRA 2017 (Gharbi et al., 2017c).
Cependant, contrairement aux fabrications en laboratoire, extraire des éprouvettes à partir de planches
expérimentales réelles peut mettre en lumière plusieurs défauts de construction.
Base de la planche
Figure IV-5 Défaut de granulométrie d’une des sous-couches BBSG lors de la construction de la
planche-2015
En particulier, on constate, à l’extraction et découpe des éprouvettes sur ces planches-2015, que : la
granulométrie de la deuxième sous-couche d’enrobé BBSG est de 0/6 au lieu de 0/10 (Figure IV-5) ;
pour les éprouvettes prélevées peut-être trop près des bords de la planche (cf Figure IV-2), que deux
sous-couches ont un pourcentage de vide plus important (environ 10%) que les deux autres (environ
8%) (Figure IV-3) ; le dosage en couche d’accrochage, de 300𝑔/𝑚2 sans grille et de 500𝑔/𝑚2, n’est
ni respecté, ni maîtrisé. En effet, comme le montre la Figure IV-6, un ajout d’une quantité inconnue
d’émulsion trop important sur les planches contenant des grilles en fibre de verre afin de noircir la
grille est fait.
128
Chapitre IV – Caractérisation du collage des interfaces : enrobé bitumineux renforcé par grille de
verre
129
Chapitre IV – Caractérisation du collage des interfaces : enrobé bitumineux renforcé par grille de
verre
Figure IV-7 Etat de l’interface des éprouvettes P1 non renforcées testées par le WST
En effet, sur ces premières séries d’essais, on note que la phase de découpage de l’encoche par
carottage et de l’entaille par sciage (cf Annexe A.I) est très importante pour un bon déroulement de
l’essai. Dans le cas d’un défaut de carottage et de sciage, il peut arriver que les pièces mécaniques
aient du mal à se positionner et que le coin se bloque dans l’entaille durant l’essai (Figure IV-8)
mettant ainsi un terme à l’essai qui ne peut être exploité par la suite. Ce problème est constaté pour
quelques éprouvettes de la section P1.
Figure IV-8 Blocage du coin durant l’essai des éprouvettes P1 non renforcées
La Figure IV-9 présente les différentes surfaces de rupture des éprouvettes P3 renforcées après chaque
essai. Nous remarquons trois types de surface de rupture. Soit la grille G1 est collée sur la surface
inférieure de la première couche (sous couche 1-2, Figure IV-9a, b), soit elle est collée sur la surface
supérieure de la deuxième couche (sou couche 2-1) (Figure IV-9 d), soit des bouts de grilles sont
retrouvés de part et d’autres de ces deux surfaces (Figure IV-9c).
130
Chapitre IV – Caractérisation du collage des interfaces : enrobé bitumineux renforcé par grille de
verre
Figure IV-9 Etat des surfaces de rupture interraciales des éprouvettes P1 renforcées avec la grille G1
131
Chapitre IV – Caractérisation du collage des interfaces : enrobé bitumineux renforcé par grille de
verre
fendage plus importantes que les deux autres éprouvettes nommées a. Ceci peut être expliqué par des
compactages moins maîtrisés aux bords des planches durant la construction avec les machines du
chantier. Nous convenons par la suite du projet, pour les planches reconstruites en 2016, d’éviter
d’extraire des éprouvettes si près des bords afin que leur indice de vide soit plus homogène et constant
entre elle (cf Figure IV-2). Malgré la dispersion des résultats, nous constatons par comparaison des
courbes 𝐹S−𝛿𝐷𝐼𝐶 tracées dans les Figure IV-10 et Figure IV-11, que la force maximale de fendage
obtenue lors des essais WST sur les éprouvettes P1 renforcées est plus importante que celle des
éprouvettes P3 renforcées avec la grille G1.
P1-4a
1800 P1-4b
1600 P1-3b
1400 P1-1b
1200
1000
FS(N)
800
600
400
200
0
0 2 4 6 8
DIC (mm)
Figure IV-10 Courbes 𝐹𝑆 − 𝛿𝐷𝐼𝐶 (2mm/min ; 20°C) pour les éprouvettes P1 non renforcées (Gharbi et
al., 2017c)
1800
1600 P3-8a P3-8b
1400 P3-9b
1200
1000
FS(N)
800
600
400
200
0
0 2 4 6 8
DIC(mm)
Figure IV-11 Courbes 𝐹𝑆 − 𝛿𝐷𝐼𝐶 (2mm/min ; 20°C) pour les éprouvettes P3 renforcées par la grille
G1 (Gharbi et al., 2017c)
132
Chapitre IV – Caractérisation du collage des interfaces : enrobé bitumineux renforcé par grille de
verre
P1
100
P3
à P1
50
Figure IV-12 Comparaison des valeurs moyennes de 𝐹𝑆𝑚𝑎𝑥 en % pour les différentes éprouvettes
SolDuGri de la planche 2015 testées sans eau à 2mm/min et 20°C
Les énergies de rupture sont déterminées selon l’équation II.10 et avec les mesures DIC. Sur les
courbes WST obtenues, l’usage de la grille G1 réduit de 67% l’énergie de rupture par rapport à celle
des éprouvettes non renforcées (𝐺𝐹 𝑚𝑜𝑦 ≅ 294 ± 92 𝐽/𝑚2). Nous confirmons ainsi que l’usage d’une
grille semble à la fois réduire les performances de son collage avec les couches d’enrobés bitumineux
tant à l’initiation qu’à la propagation d’un décollement entre elles.
P1
P3
100
P1
50
Figure IV-13 Comparaison des valeurs moyennes de 𝐺𝐹 en % pour 𝑆𝐹 = 0.014𝑚2 pour les différentes
éprouvettes SolDuGri de la planche 2015 testées sans eau à 2mm/min et 20°C
133
Chapitre IV – Caractérisation du collage des interfaces : enrobé bitumineux renforcé par grille de
verre
Nous considérons finalement que le nombre d’éprouvettes testées par type de matériau est trop faible
pour conclure sur ces essais de rupture et aller au-delà des analyses. Néanmoins, ces premiers essais
réalisés en début de thèse montrent à la fois qu’il est nécessaire de bien :
1. contrôler la réalisation des planches expérimentales qui nécessitent d’être faites sur un jour
seulement,
2. choisir d’extraire les matériaux au cœur des planches expérimentales pour éviter les trop
grandes dispersions des indices de vides des matériaux,
3. réaliser et contrôler les étapes de carottage et de sciage de l’entaille des éprouvettes WST afin
d’éviter les blocages du coin dans l’entaille,
4. Avoir suffisamment d’échantillons testés avant de conclure sur les résultats.
134
Chapitre IV – Caractérisation du collage des interfaces : enrobé bitumineux renforcé par grille de
verre
Une couche d’émulsion classique dosée à 300g/m2 est appliquée entre les différentes couches sans
grille de chaque partie de la planche. Une couche d’émulsion dosée à 500g/m2 (T°~100°C) est
appliquée sur la couche d’enrobé (T°~160°C) avant la pose de la grille (Figure IV-15). En effet, dans
cette planche le dosage en couche d’accrochage est respecté et est estimé suffisant pour noircir la
totalité de la grille posé sur la couche d’enrobé après l’application de ce dernier. L’enrobé bitumineux
chaud mis en œuvre au-dessus de la surface de la grille permet normalement d’assurer et renforcer le
collage entre les deux matériaux.
X Direction du compactage
Figure IV-15 Les différentes couches des éprouvettes WST extraites des planches-2016
Trois groupes d’éprouvettes sont testés : un premier de 21 éprouvettes provenant de la section P8 sans
renforcement, un deuxième de 12 éprouvettes issu de la section P6 renforcée par la grille référence G3
et un dernier de 15 éprouvettes extrait de la section P7 renforcée avec une nouvelle grille G4. Les
135
Chapitre IV – Caractérisation du collage des interfaces : enrobé bitumineux renforcé par grille de
verre
Tableau IV-4, Tableau IV-5 et Tableau IV-6 présentent les différents détails des dimensions et
résultats d’essai des éprouvettes finalement sélectionnées pour chaque groupe. Dû à certains arrêts
intempestifs du système d’acquisition et à des formes finales des éprouvettes non conformes durant le
sciage comme expliqué précédemment, sur le nombre initial des éprouvettes testées, nous rejetons
certains essais non conformes. Ainsi le nombre final d’éprouvettes retenu varie entre six et dix pour
chaque configuration (Tableau IV-4, Tableau IV-5, Tableau IV-6). Les dimensions sont également
notées (Tableau IV-4). Pour les éprouvettes non renforcées nommées 8′ et 8′′, profitant de blocs à
largeurs inégales, deux profondeurs différentes d’éprouvettes sont testées (𝑏≈0.11 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑙𝑒𝑠 8′ 𝑒𝑡
𝑏≈0.15𝑚 𝑝𝑜𝑢𝑟 8′′).
136
Chapitre IV – Caractérisation du collage des interfaces : enrobé bitumineux renforcé par grille de
verre
La Figure IV-17 présente la valeur moyenne de la force maximale de fendage pour les éprouvettes
8′ et 8′′. Comme attendu, cette figure montre que la force maximale du WST pour ces éprouvettes
non renforcées, 𝐹𝑠𝑚𝑎𝑥 , est 12% plus grande pour les éprouvettes 8′′ à plus grande largeur que pour
les 8′ à plus petite largeur. Cependant, les barres d’erreurs montrent une grande dispersion des
résultats. En effet, le coefficient de variation COV est de 17 % pour les P8’’ et de 10% pour les P8’.
Ces résultats sont en accord avec ceux de la bibliographie (Zhao et al., 1991) montrant que la largeur a
un effet moindre sur les résultats au regard de la dispersion des essais. Par la suite, on ne prend pas en
compte ces deux géométries dans les comparaisons. Les éprouvettes renforcées et les éprouvettes sont
considérées d’un même type nommé P8.
120
20.7 %
Fsmax (%) related to the P8''
100
80 4.8 %
specimens
P8"
60
P8'
40
20
Figure IV-17 Valeurs moyennes de la force maximale de fendage pour P8’ et P8’’ (20°C, 2mm/min)
0.02 P7
0.015
0.01
0.005
137
Chapitre IV – Caractérisation du collage des interfaces : enrobé bitumineux renforcé par grille de
verre
Nous pouvons noter que la résistance au décollement de l’interface des éprouvettes non renforcées est
meilleure que celle pour les éprouvettes renforcées avec une grille en fibre de verre quelle que soit sa
nature. C’est pour cela et à cause des limites d’instrumentations (courses de capteurs de pilotage de la
presse…) qu’une délamination partielle de l’interface seulement est notée pour les éprouvettes de type
P8 (Figure IV-19). Par contre, le WST permet de délaminer une longueur assez importante d’un
minimum de cinq fois la taille des granulats (hétérogénéité présente dans le matériau) pour ces
éprouvettes non renforcées.
Figure IV-19 Etat de l’interface des éprouvettes P8 non renforcées testées par le WST (~20°C,
2mm/min)
Par ailleurs, concernant les éprouvettes non renforcées de la planche P8, un phénomène répété est
remarqué pour la majorité des éprouvettes. En effet, un décollement entre la première 1-1 et la
deuxième 1-2 sous-couche est observé durant l’essai (Figure IV-20). Ceci perturbe le déroulement de
l’essai et engendre un déséquilibre durant l’avancement du coin. Aussi en réalité, le nombre des
éprouvettes testées (21 éprouvettes) est plus élevé que celui présenté dans ce document.
138
Chapitre IV – Caractérisation du collage des interfaces : enrobé bitumineux renforcé par grille de
verre
P8 ’’-6a, 19.9 °C
Figure IV-20 Exemple d’un décollement entre les deux premières sous-couches 1-1 et 1-2 des
éprouvettes P8 non renforcées
En revanche, une délamination totale des éprouvettes de type P6 et P7 est atteinte au démontage de
l’essai (Figure IV-21a, b) (Figure IV-22a, b).
Le phénomène de décollement entre la première sous couche 1-1 et la deuxième 1-2 est moins marqué
pour les éprouvettes issues des deux parties P6 et P7. Pour les éprouvettes P6 renforcées par la grille
G3, deux types de surface de rupture sont observées. La grille G3 est soit collée sur la surface
supérieure de la deuxième couche (sous couche 2-1) (Figure IV-21c, e, g) soit collée sur la surface
inférieure de la première couche (sous couche 1-2) (Figure IV-21d, f). Nous n’observons pas de
collage de part et d’autre des surfaces inter-faciales comme notées précédemment sur les éprouvettes
P3 (G1) de la planche-2015. La grille G4 présente quant à elle, un seul et unique type de surface de
rupture. La grille est toujours rompue à l’intérieur d’elle-même en deux et chaque bout reste collée de
part et d’autre de l’interface (Figure IV-22c, d, e, f, g, h, i, j). Nous constatons ainsi que l’état de
surface de rupture est la première différence notable entre les grilles testées par WST.
Ces différentes observations du comportement et de l’état des surfaces de rupture pour chaque type
d’éprouvette permettent de mieux comprendre les résultats par la suite.
139
Chapitre IV – Caractérisation du collage des interfaces : enrobé bitumineux renforcé par grille de
verre
Figure IV-21 Etat des surfaces de ruptures des interfaces des éprouvettes P6 renforcées avec la grille
G3
140
Chapitre IV – Caractérisation du collage des interfaces : enrobé bitumineux renforcé par grille de
verre
Figure IV-22 Etat des surfaces de ruptures des interfaces des éprouvettes P7 renforcées avec la grille
G4
141
Chapitre IV – Caractérisation du collage des interfaces : enrobé bitumineux renforcé par grille de
verre
aLF = 0.008m2
P8''-6a
2500 P8''-8a
P8''-8b
P8''-7a
2000 P8'-1a
P8'-3b
P8'-5a
1500 P8'-5b
FS(N)
P8'-7b
average curve
1000
500
0
0 2 4 6 8
δDIC (mm)
Figure IV-23 Courbes 𝐹𝑠 − 𝛿 𝐷𝐼𝐶 (2mm/min ; 20°C) pour les éprouvettes P8 non renforcées
2
aL F = 0.008m
2
F = 0.022m
2500 P6-1b
P6-2b
P6-8a
2000 P6-3b
P6-9b
average curve
Fs(N)
1500
1000
500
0
0 2 4 6 8
δDIC (mm)
Figure IV-24 Courbes 𝐹𝑠 − 𝛿 𝐷𝐼𝐶 (2mm/min ; 20°C) pour les éprouvettes P6 renforcées par la grille
G3
142
Chapitre IV – Caractérisation du collage des interfaces : enrobé bitumineux renforcé par grille de
verre
aL F = 0.008m2
2500 aL F = 0.022m2
P7-1a
P7-1b
2000 P7-2a
P7-2b
P7-3a
P7-3b
Fs(N)
1500
P7-7a
P7-7b
P7-8a
1000 average curve
500
0
0 2 4 6 8
δDIC (mm)
Figure IV-25 Courbes 𝐹𝑠 − 𝛿 𝐷𝐼𝐶 pour les éprouvettes P7 renforcées par la grille G4 (2 mm/min ;
20°C)
Les forces maximales de fendage pour les éprouvettes non renforcées extraites de la section P8 de la
deuxième planche sont plus importantes que celles des éprouvettes renforcées avec les grilles G3 et
G4. Par contre pour les éprouvettes de type P8, les courbes de la Figure IV-23 montrent que les
courbes n’atteignent pas 0 à la fin des essais. Ceci signifie que la délamination de l’interface n’est pas
totale pour ce genre d’éprouvettes. En effet, pour les éprouvettes non renforcées l’interface résiste bien
au décollement et donc l’essai prend plus du temps et nécessite une course plus importante du capteur
de déplacement pour le pilotage de la presse. Notre capteur est limité à un déplacement de 60 mm, ce
qui est insuffisant pour pouvoir délaminer toute l’interface pour les éprouvettes sans renforcement.
Néanmoins, pour les éprouvettes renforcées nous atteignons plus ou moins une délamination totale de
l’interface et les courbes de la Figure IV-24 et la Figure IV-25 s’approchent beaucoup plus à l’axe 0.
Des marques circulaires sont présentes dans chaque courbe Fs − δ DIC des différentes figures. Elles
correspondent à la position de la pointe du décollement pour chaque surface de rupture fixe.
143
Chapitre IV – Caractérisation du collage des interfaces : enrobé bitumineux renforcé par grille de
verre
importe son type, influence négativement sur l’initiation du décollement. En revanche, la comparaison
entre les deux types de grille ne peut pas se baser sur cet indicateur qui a à peu près la même valeur
pour les deux types de matériaux renforcés P7 et P6. Les barres d’erreurs présentes dans la Figure
IV-26 illustrent une dispersion des résultats malgré le nombre assez important d’éprouvettes testées.
Ceci peut être dû à la nature des éprouvettes testées qui sont toutes extraites d’une construction
réalisée dans les conditions réelles de chantier.
P8
Fsmax (%) par rapport à
P6
100 P7
P8
50
Figure IV-26 Comparaison des valeurs moyennes de 𝐹𝑆𝑚𝑎𝑥 en % des éprouvettes SolDuGri P6, P7 et
P8 de la planche-2016 testées sans eau à 2mm/min et 20°C
Pour mieux comprendre les différents résultats et afin de pouvoir qualifier l’effet de l’usage de la grille
en fibre de verre sur le collage entre couches, une surface de rupture constante fixe est choisie égale à
0.008 𝑚2 . Cette valeur correspond à la valeur de la longueur du décollement la plus faible atteinte par
la totalité des éprouvettes renforcées ou non renforcées testées et sélectionnées (cette valeur est
légèrement supérieure à la taille d’une maille délaminée selon l’axe de propagation du décollement).
Les graphes (Figure IV-27(a)) montrent que l’énergie de rupture (eq. II.10) 𝐺𝐹 ≅ 440 ± 91𝐽/𝑚2 pour
les éprouvettes sans renforcement est réduite de 87% et de 92 % avec l’usage de la grille G3 et la grille
G4 respectivement. Cette valeur commune minimum de 0.008 𝑚2 (calculée avec une 𝑎𝐿 = 0.066 ±
0.013𝑚𝑚) (contrainte par les éprouvettes P8) ne représente que 34% et 31% de la surface totale de la
rupture des éprouvettes de type P7 et P6 respectivement (cf les marques rouges dans les courbes
𝐹𝑠 − 𝛿 𝐷𝐼𝐶 qui correspond à une rupture d’environ une maille et demi selon l’axe de propagation du
décollement). Elle ne peut servir pour les distinguer. En revanche, pour une valeur fixe d’ouverture du
décollement 𝛿𝐷𝐼𝐶 de 4 mm correspondant à une surface de rupture assez représentative pour P7 et P6
(cf marques bleus dans les courbes Fs − δ DIC qui correspond à une rupture des 3 mailles souhaitées au
total selon l’axe de propagation du décollement), nous remarquons à partir de la Figure IV-27 (b) que
l’énergie de la rupture pour rompre par décollement cette surface (𝐺𝐹 ≅ 473 ± 70𝐽/𝑚2 pour les
éprouvettes sans renforcement) est réduite de 73% lorsqu’elle contient des grilles G3 et G4.
144
Chapitre IV – Caractérisation du collage des interfaces : enrobé bitumineux renforcé par grille de
verre
50
50
0 0
Figure IV-27 Comparaison des valeurs moyennes de 𝐺𝐹 en % des différentes éprouvettes SolDuGri de
la planche 2016, renforcés (P6 et P7) et non renforcés (P8) testées sans eau à 2mm/min et 20°C pour:
a) 𝑆𝐹 = 0.008𝑚2b) 𝛿𝐷𝐼𝐶 = 4𝑚𝑚
Afin d’évaluer les performances des grilles G3 et G4 entre elles, une valeur commune de surface de
rupture maximum (incluant un minimum de 3x3 mailles) est choisie et est égale à 0.022 𝑚2.
La Figure IV-28 (a) illustre les valeurs moyennes en pourcentage des énergies moyennes de rupture
pour ces éprouvettes P6 et P7 renforcées respectivement avec les grilles G3 et G4. Ces énergies,
malgré les dispersions, sont quasi équivalentes (96% pour les éprouvettes P7 comparée à 100% pour
les P6) et ne permettent pas de distinguer les grilles entre elles durant la propagation du décollement.
Par contre, sur le troisième indicateur d’essai relatif à la taille d’ouverture du décollement mesuré par
analyse d’image "𝛿𝐷𝐼C" présenté dans la Figure IV-28b, nous notons un peu plus d’effet. L’ouverture
maximale du décollement pour les éprouvettes de type P6 renforcées avec la grille G3 est à peu près à
86% de celle mesurée sur les éprouvettes renforcées avec la grille G4 qu’elle présente plus de
dispersion. Cet indicateur semble relater les observations des états de surface de rupture laissant
penser que la grille G4 colle relativement mieux à l’enrobé que les grilles G1 (planche-2015) et G3
(planche-2016), expliquant ainsi que sa rupture soit finalement réalisée en son sein par essai WST (Cf.
Figure IV-23).
200
GF (%) par rapport à
P6
P7
150 100
P7
P7
P7
100
50
DIC
50
0
0
145
Chapitre IV – Caractérisation du collage des interfaces : enrobé bitumineux renforcé par grille de
verre
Les Figure IV-29 et Figure IV-30 ci-dessous illustrent, tout au long de l’essai WST, la variation de
l’énergie de rupture en fonction de l’ouverture du décollement des éprouvettes de type P6 et P7
respectivement. Ces courbes, montrent que la grille G4 semble résister plus longtemps à l’ouverture du
décollement deux couches d’enrobé bitumineux que la grille G3 dont les résultats sont plus dispersés
sur 5 essais retenus seulement. Autrement dit, pour un même niveau d’énergie de rupture, l’ouverture
du décollement semble légèrement plus faible pour les éprouvettes renforcées par la grille G4 que pour
la grille G3.
450
aLF = 0.022m2
400
P6-1b
350 P6-2b
P6-3b
300
P6-8a
GF (J/m2)
250 P6-9b
average curve
200
150
100
50
0
0 2 4 6 8 10
DIC (mm)
Figure IV-29 Variation de 𝐺𝐹 en fonction de 𝛿𝐷𝐼𝐶 pour les éprouvettes P6 renforcées par la grille G3
testées sans eau à 0.2 mm/min et 20°C
P7-2b
250 P7-3a
200 P7-3b
150 P7-7a
P7-7b
100
P7-8a
50
average curve
0
0 2 4 6 8 10
DIC (mm)
Figure IV-30 Variation de 𝐺𝐹 en fonction de 𝛿𝐷𝐼𝐶 pour les éprouvettes P7 renforcées par la grille G4
testées sans eau à 0.2 mm/min et 20°C
146
Chapitre IV – Caractérisation du collage des interfaces : enrobé bitumineux renforcé par grille de
verre
Finalement, il sera intéressant de savoir comment la grille G4 s’est comportée durant les essais
manège du projet ANR SolDuGri (cf Annexe C.I.3).
Les observations des surfaces de rupture des interfaces pour les éprouvette renforcées par la grille G3
testées par l’essai TAT effectué par le partenaire du projet (cf Annexe C.3), montre que la grille reste
collée à la surface supérieure de la deuxième couche (sous- couche 2-1) ce que nous avons aussi
remarqué pour quelques éprouvettes testées par le WST. La grille G4 testées par l’essai TAT présente
également le même et unique type de surface de rupture comme observé avec le WST. Malgré le faible
nombre d’éprouvettes testées par l’essai TAT, les deux essais montrent que l’usage de la grille
engendre une chute à peu près de 50% du premier indicateur 𝐹𝑆𝑚𝑎𝑥 .
IV.4 Bilan
Pour le projet ANR SolDugri, à différentes périodes de la thèse, nous avons ainsi réalisé 56 essais à
l’air ambiant sur 5 groupes d’éprouvettes : non renforcées, notées P1 de la planche-2015 et P8 de la
planche-2016 ; renforcées par grille G1, notées P3 de la planche-2015 ; renforcées par grille G3,
notées P6 de la planche-2016 et renforcées par grille G4, notées P7 de la planche-2016.
Les premières planches et essais WST expérimentaux ont permis de retenir tout d’abord qu’un soin
tout particulier doit être donné aux différentes étapes de construction réelles de chantier pour tester des
matériaux en laboratoire par essai WST. En effet, il est souhaitable de :
1. réaliser les planches expérimentales en un jour seulement avec plus de contrôle et vérification
des matériaux,
2. contrôler le taux de couche d’accrochage avant pose de la grille et après pose si ajout,
3. extraire les matériaux au cœur des planches expérimentales et non sur les bords,
4. prendre bien le soin dans la méthode d’extraction des blocs pour éviter de les abimer,
5. contrôler le sens du compactage lors de la découpe des éprouvettes et les étapes de carottage et
de sciage de l’entaille et bien noter le nom de chaque éprouvette,
6. avoir un minimum de dix éprouvettes WST à tester par types de matériaux avant de conclure,
7. s’assurer que l’extraction des blocs de la planche expérimentale devrait se fasse sans tirer sur
la surface supérieure de ce dernier,
8. réduire les dimensions des blocs à scier de la planche pour simplifier les étapes de préparation
des éprouvettes WST en laboratoire,
9. stocker les éprouvettes dans un local à température ambiante si possible contrôlée,
10. utiliser la DIC pour déterminer l’ouverture et la longueur du décollement en chaque instant de
l’essai.
Cependant, il est nécessaire de :
147
Chapitre IV – Caractérisation du collage des interfaces : enrobé bitumineux renforcé par grille de
verre
1. pouvoir disposer d’un capteur de déplacement d’une course assez suffisante pour réaliser un
essai plus long que 25 min, et des capteurs LVDT de mesure de l’ouverture de décollement
avec une bonne course et précision dans les mesures,
2. utiliser un programme sur Scilab est réalisé afin de faciliter le traitement de ces données
volumineuses enregistrées par essai. En effet, le WST dure en moyenne 25 min pour les
différentes configurations, pour cela 10 images par seconde (environ 15000 images par essai)
sont largement suffisantes pour la corrélation d’image numérique (DIC).
Pour l’interprétation des essais WST en monotone, les trois indicateurs de rupture en mode I utilisés
(force max, énergie de rupture à surface donnée et énergie de rupture à ouverture du décollement
donné ainsi que l’ouverture maximale de décollement) nous ont semblé utiles et suffisants pour classer
les essais entre eux. Nous avons confirmé et précisé en %, dans ce chapitre, que l’usage de la grille en
fibre de verre réduit les performances du collage entre les deux couches d’enrobés bitumineux. Les
observations des surfaces de rupture interfaciales nous semblent intéressantes à mettre en lien avec les
valeurs du troisième indicateur.
Les résultats WST sur matériaux B/N ont montré par ailleurs de bonnes corrélations de résultats
comparés à d’autres essais de la littérature. Nous espérons que les résultats WST sur éprouvettes
enrobés/grille/enrobé, confirmés par ailleurs par les résultats TAT fourni par un des partenaires du
projet ANR SolDuGri, pourront de fait avoir la même lecture lors de l’analyse des essais manège en
cours à l’Ifsttar au moment de la rédaction de ce document.
Ainsi que rappelé dans le chapitre I bibliographique, la durabilité d’une chaussée peut être affectée
également par les conditions hydriques de l’environnement (Buttlar et al., 2018). Aussi dans la suite
du document, s’inspirant des travaux de thèse de Hun (2012) sur les interfaces B/N par essai de
rupture en mode mixte (Chabot et al., 2017), nous tentons d’examiner l’effet de l’eau sur les résultats
de décollement WST des interfaces enrobé/grille/enrobé.
148
149
Chapitre V – Effet de l’eau sur le collage des enrobés renforcés par grille de verre
V.1 Introduction
Outre les effets des chargements roulants sur les structures et la température, les dégradations
rencontrées dans les chaussées peuvent être également due à la présence d’eau dans les matériaux dont
un des phénomènes bien visible en France ces dernières années sont les nids de poule (Mauduit et al.,
2010) (Vu et al., 2018). La pénétration de l’eau dans les vides des matériaux fatigués et entre les
granulats et le bitume diminue l’adhésion du mélange (Voir chapitre I paragraphe I.2.3). Les interfaces
peuvent être ainsi affectées par un cumul d’eau en base des couches (Vulcano Greullet et al., 2010).
L’étude de l’effet de l’eau sur le collage des interfaces entre les couches de chaussée est étudiée ainsi
depuis quelques dernières années (Petit et al., 2018a). Dans la thèse de Hun (Hun, 2012) (Chabot et
al., 2016b) cet effet a été analysé sur les interfaces de structures BCMC à l’aide d’un essai en
laboratoire en mode mixte de rupture. La prise en compte des conditions hydriques des matériaux a été
réalisée en comparant les tests effectués sur matériaux secs et ceux réalisés sous eau par
l’intermédiaire d’un aquarium spécifiquement construit pour ce faire (Chabot et al., 2017).
En l’absence de données de l’effet de l’eau sur les interfaces entre les couches d’enrobé bitumineux
des chaussées renforcées avec grille en fibre de verre du projet ANR SolDuGri, nous proposons dans
ce chapitre de reprendre la démarche de la thèse de Hun (Hun, 2012) sur les matériaux de la planche
2016. Avant de donner les résultats des essais WST effectués sous eau et les comparer avec ceux
effectués dans l’air, nous présentons tout d’abord la méthode de préparation (de saturation) des
éprouvettes pour les tests sous eau. Les essais sont tous effectués en monotone sous une même vitesse
de déplacement imposée de 2mm/min et avec la même presse d’essai (Figure II.10).
150
Chapitre V – Effet de l’eau sur le collage des enrobés renforcés par grille de verre
8 éprouvettes P7 pour les essais à 20°C et 5 éprouvettes P7 pour les essais à 7°C, sont finalement
analysées par la suite dans ce chapitre.
Les éprouvettes sélectionnées pour cette campagne expérimentale suivent toutes la même procédure de
préparation supplémentaire pour être saturées en eau et testées sous eau. Cette procédure est la même
que celle utilisée dans la thèse de Hun (Hun, 2012). Tout d’abord, afin de saturer au maximum les
pores des matériaux bitumineux (dont l’indice des vides des matériaux bitumineux de la planche 2016
est compris entre 4 et 6%), les éprouvettes passent par le protocole de saturation sous vide de Duriez
avant la réalisation des essais. Pour ce faire, par série de trois, les éprouvettes sont toutes d’abord
placées dans une cloche à vide soumise à une pression résiduelle de 67 kPa pendant 15 min. Après la
mise en pression sous vide des éprouvettes, de l’eau (~20°𝐶) est injectée dans le récipient jusqu’à une
immersion totale des éprouvettes tout en maintenant la pression de 67 kPa pendant 2h. Cette pression
est choisie afin de s’assurer d’un degré maximum de saturation comme indiquée par la littérature
(Mauduit et al., 2010) qui, en particulier, a étudié l’influence de la pression résiduelle sur le degré
saturation des éprouvettes. Ensuite, les éprouvettes extraites de la cloche sont toutes conservées dans
un bac rempli d’eau potable placé dans une salle climatisée (~20°𝐶). La Figure V-1 illustre les
différentes étapes de saturation des éprouvettes.
Figure V-1 Protocole de saturation des éprouvettes pour les essais WST sous eau
Le poids avant et après la saturation est pesé pour l’ensemble des éprouvettes testées. Le degré de
saturation 𝑆𝑟 des éprouvettes est déterminé selon l’équation :
𝑉𝑤
𝑆𝑟 = V-1
𝑉
Avec
- 𝑉𝑣 est le volume des vides avec 𝑉𝑣 = %𝑣𝑖𝑑𝑒 × 𝑉𝑚𝑎𝑡é𝑟𝑖𝑎𝑢
𝑚𝑤
- 𝑉𝑤 est le volume d’eau absorbée avec 𝑉𝑤 = 𝜌𝑤
; 𝑚𝑤 est la masse de l’eau ; 𝜌𝑤 est la densité de l’eau à
température ambiante.
151
Chapitre V – Effet de l’eau sur le collage des enrobés renforcés par grille de verre
Les Tableau V-1, Tableau V-2, Tableau V-3 et Tableau V-4 donnent le degré de saturation et temps
d’attente dans un bac à eau des éprouvettes renforcées et non renforcées avant essais WST sous eau.
Tableau V-1 Degré de saturation des éprouvettes P8 non renforcées pour essais WST à 20°C
152
Chapitre V – Effet de l’eau sur le collage des enrobés renforcés par grille de verre
Les éprouvettes sortent du bac juste 3 à 5 min avant l’essai, le temps nécessaire pour coller les
roulements à bille de l’essai WST et pour positionner les capteurs. Les échantillons sont mis
directement par la suite dans un aquarium rempli d’eau et hydrostaté à la température souhaitée pour
effectuer les essais du WST.
Les Tableau V-5, Tableau V-6, Tableau V-7 et Tableau V-8 présentent les différentes caractéristiques
des éprouvettes finalement sélectionnées parmi les 53 éprouvettes initialement testées. Les dimensions
(𝐻 × × 𝑏) des éprouvettes varient légèrement d’une éprouvette à l’autre. Pour rappel, les
pourcentages moyens de vide de la première et de la deuxième couche (voir Figure IV.3) sont
respectivement de 6% et 4%.
Tableau V-5 Résultats WST sous eau à 20°C pour les éprouvettes P8 non renforcées
153
Chapitre V – Effet de l’eau sur le collage des enrobés renforcés par grille de verre
Tableau V-8 Résultats WST sous eau à 7°C pour les éprouvettes P7 renforcées par la grille G4
Figure V-3 Décollement parasite durant l’essai WST à 20°C sous eau entre les sous-couches (1-1 et 1-
2) pour les éprouvettes P8 non renforcées
Pour les éprouvettes P8 conservées dans les analyses, la Figure V-4 illustre les délaminations partielles
de ces interfaces.
154
Chapitre V – Effet de l’eau sur le collage des enrobés renforcés par grille de verre
a) b)
P8-4a, 19.5 °C P8-13a, 20.9°C
Figure V-4 Décollement des éprouvettes P8 non renforcées testées par WST à 20°C
Pour les éprouvettes P6 et P7 renforcées respectivement par la grille G3 et par la grille G4, en
revanche, comme pour les essais dans l’air une délamination presque totale (à quelques millimètres
près) de l’interface est obtenue par l’essai WST.
Pour les éprouvettes P6 renforcées par la grille G3, un seul et unique type de surface de rupture est
noté. La grille reste toujours collée à la surface inférieure de la première couche (Figure V-5) alors que
ces éprouvettes testées dans l’air ont soit la grille collée à la surface inférieure de la première couche
ou soit collée à la surface supérieure de la couche inférieure du bas de la structure (voir chapitre IV).
Nous notons ainsi que l’eau semble fragiliser le collage entre la grille G3 et la surface de la couche au-
dessous là où la couche d’accrochage (en bitume) est appliquée. Pour ces éprouvettes P6 nous ne
remarquons pas d’effet de désenrobage des granulats de leur film de bitume et les grilles restent
noircies. La rupture semble être faite de façon cohésive (voir Figure I-18 chapitre I) dans le bitume
proche de l’interface grille couche d’accrochage.
155
Chapitre V – Effet de l’eau sur le collage des enrobés renforcés par grille de verre
a) b) c)
P6-4b, 19.3 °C P6-10a, 20.2 °C P6-7b, 19.6 °C
f) g)
P6-6b, 19.4 °C P6-13b, 20.0 °C
h) i) P6-10a, 20.2 °C
P6-5b, 19.8 °C
Figure V-5 Surfaces de ruptures des éprouvettes P6 renforcées par la grille G3 testées à 20°C sous
eau
Pour les éprouvettes P7 renforcées par la grille G4 testées à 20°C sous eau, comme observé dans l’air,
un seul type de surface de rupture est noté. La grille se divise en deux parties en son sein et chaque
bout reste de fait collé de part et d’autre sur chaque face délaminée de l’éprouvette (Figure V-6).
156
Chapitre V – Effet de l’eau sur le collage des enrobés renforcés par grille de verre
d) P7-5a, 20.1°C
e) P7-5b, 19.8°C
f) P7-6a, 19.6°C
g) P7-6b, 19.7°C
Figure V-6 Surfaces de ruptures des éprouvettes P7 renforcées par la grille G4 testées à 20°C sous
eau
157
Chapitre V – Effet de l’eau sur le collage des enrobés renforcés par grille de verre
La résine présente sur les fils de cette grille semble résister à décollement du bitume quel que soit les
conditions d’essai.
a) P7-10a, 7.3°C b) c)
P7-15a, 6.7°C P7-9b, 6.8°C
d) e)
P7-9a, 6.8°C P7-9b, 6.8°C
f) P7-10a, 7.3°C g)
P7-10b, 7.4°C
h) i) P7-15a, 6.7°C
P7-8b, 7.5°C
Figure V-7 Surfaces de ruptures pour les éprouvettes P7 renforcées par la grille G4 testées à 7°C sous
eau
158
Chapitre V – Effet de l’eau sur le collage des enrobés renforcés par grille de verre
Concernant les essais sur les éprouvettes renforcées par la grille G4 testées à 7°C, la grille se divise en
deux aussi et reste ainsi collée des deux côtés de la surface rompue de l’éprouvette (Figure V-7). Les
images montrent que la couleur des granulats est moins noire que ce qui peut être observé dans la
Figure V-6 pour le même type de matériaux testé à 20°C. Un désenrobage des granulats de leur film
de bitume est visible. À ces conditions d’essais sous eau à température froide à 7°C, la rupture semble
être adhésive entre les granulats et le liant de bitume (voir Figure I-15), contrairement aux mêmes
essais à 20°C.
159
Chapitre V – Effet de l’eau sur le collage des enrobés renforcés par grille de verre
2
3500 F = 0.008m
Série12
𝛿DIC = 4𝑚𝑚
Série3
3000 P8-6b
P8-4a
2500 P8-19a
P8-13a
FS(N)
2000 P8-13b
P8-21a
1500 P8-21b
P8-19b
1000 average curve
500
0
0 2 4 6 8
δDIC (mm)
Figure V-8 Courbes 𝐹𝑠 − 𝛿𝐷𝐼𝐶 pour les éprouvettes P8 non renforcées testées sous eau (2 mm/min ;
20°C)
2
3500 F = 0.008m
Série8
2
F = 0.021m
Série9
3000 𝛿DIC = 4𝑚𝑚
Série10
𝛿DIC = 6𝑚𝑚
Série11
2500
P6-5b
P6-6b
2000
Fs(N)
P6-13b
1500 P6-10a
P6-7b
1000 P6-4b
average curve
500
0
0 2 4 6 8
δDIC (mm)
Figure V-9 Courbes 𝐹𝑠 − 𝛿𝐷𝐼𝐶 pour les éprouvettes P6 renforcées par la grille G3 testées sous eau (2
mm/min ; 20°C)
160
Chapitre V – Effet de l’eau sur le collage des enrobés renforcés par grille de verre
3500 2
F = 0.008m
Série11
2
3000 F = 0.021m
Série10
𝛿DIC = 4𝑚𝑚
Série12
2500 𝛿DIC = 6𝑚𝑚
Série13
P7-6a
P7-6b
2000
Fs (N)
P7-5a
P7-5b
1500
P7-13b
P7-13a
1000 P7-15b
P7-16a
500 average curve
0
0 2 4 6 8
δDIC (mm)
Figure V-10 Courbes 𝐹𝑠 − 𝛿𝐷𝐼𝐶 pour les éprouvettes P7 renforcées par la grille G4 testées sous eau (2
mm/min ; 20°C)
Globalement sur les valeurs moyennes, on note que les forces maximales de fendage pour les
éprouvettes non renforcées de type P8 sont toujours plus importantes que celles obtenues sur les
éprouvettes renforcées avec les deux types de grilles en fibre de verre même en présence de l’eau à
20°C. Celles-ci seront qualifiées dans le paragraphe suivant.
Par ailleurs, les enrobés bitumineux étant susceptibles thermiquement, il est intéressant de pouvoir
évaluer l’effet de la température combiné avec l’effet de l’eau sur le collage de l’interface entre les
couches d’enrobés bitumineux renforcées avec une grille en fibre de verre.
La Figure V-11 présente les courbes Fs − 𝛿𝐷𝐼𝐶 pour les éprouvettes P7 testées à 7°C et P7 testées à
20°C. Nous notons bien que, plus la température est basse, plus la valeur maximale de fendage 𝐹𝑆𝑚𝑎𝑥
est grande, et que le comportement ductile de l’interface diminue. A 7°C les courbes sont plus
dispersées qu’à 20°C.
161
Chapitre V – Effet de l’eau sur le collage des enrobés renforcés par grille de verre
2
F = 0.021m
Série10
7000
𝛿DIC = 6𝑚𝑚
Série11
P7-6a
6000 P7-6b
P7-5a
à 20°C P7-5b
5000
P7-13b
P7-13a
Fs (N)
4000 P7-15b
P7-16a
P7-9a
3000 P7-10a
à 7°C P7-8b
2000 P7-15a
P7-10b
1000
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8
δDIC (mm)
Figure V-11 Effet de la température (7°C et 20°C) sur les courbes 𝐹𝑠 − 𝛿𝐷𝐼𝐶 pour les éprouvettes P7
renforcées par la grille G4 testées sous eau à 2mm/min
162
Chapitre V – Effet de l’eau sur le collage des enrobés renforcés par grille de verre
P8 (dans l'air)
P8 (sous eau)
à P8 (eau )
P7 (dans l'air)
P7 (sous eau)
100
50
Figure V-12 Comparaison des valeurs moyennes de 𝐹𝑆𝑚𝑎𝑥 en % pour les différentes éprouvettes
SolDuGri de la planche 2016 testées sans et sous eau à 2mm/min et 20°C
Comme attendu, l’effet de la température sur ce premier indicateur est bien visible comme illustrée sur
la Figure V-13 qui présente les valeurs moyennes des forces maximales de fendage en % pour les
éprouvettes de type P7 testées sans eau et sous eau à 20°C et à 7°C. Ces résultats montrent que la
résistance à l’initiation au décollement par WST augmente de 76% avec la chute de température de
13°C indépendamment de l’effet de l’eau qui est presque absent pour ce type d’éprouvette renforcée
avec la grille G4.
50
Figure V-13 Comparaison des valeurs moyennes de 𝐹𝑆𝑚𝑎𝑥 en % pour les éprouvettes P7 renforcées
(grille G4) testées à 2mm/min sans eau à 20°C et sous eau à 20°C et 7°C
Afin de pouvoir mieux comprendre l’effet de l’eau sur le collage de l’interface entre les différentes
couches de chaque type de matériau, une première surface fixe de rupture est choisie égale à
0.008 𝑚2 . Elle est illustrée par des carrés bleus dans les différentes figures 𝐹𝑆 − 𝛿𝐷𝐼𝐶 présentées
précédemment (cf Figure V-8, Figure V-9 et Figure V-10). Le deuxième indicateur d’essai WST liés
aux énergies de rupture, 𝐺𝐹 , est initialement calculée avec cette valeur fixe de 𝑆𝐹 pour toutes les
éprouvettes testées. 0.008 𝑚2 correspond à seulement 23 % et 21% de la surface totale des
éprouvettes P7 et P6 respectivement (soit un décollement sur un peu plus d’une maille en hauteur
seulement). Bien que cette valeur, pour les éprouvettes renforcées de type P6 et P7, ne soit pas assez
163
Chapitre V – Effet de l’eau sur le collage des enrobés renforcés par grille de verre
représentative d’une surface de rupture de taille raisonnable par rapport à la taille des hétérogénéités
(ici les mailles des grilles), elle permet seulement d’avoir une première idée sur l’effet de l’eau sur les
énergies de rupture.
Les résultats présentés dans la Figure V-14 montrent que l’énergie moyenne de rupture des
éprouvettes P8 non renforcées est réduite de 16% pour les essais effectués sous eau par rapport aux
résultats obtenus dans l’air. Cet effet est petit au regard de la dispersion des résultats. Concernant les
éprouvettes renforcées, nous notons que l’usage combiné de l’eau et de la grille G3 et de la grille G4
réduit 𝐺𝐹 de 84% et de 89% respectivement l’énergie moyenne de rupture des éprouvettes P8 non
renforcés testées dans l’air.
P8 (dans l'air)
GF (%) par rapport à P8
P8 (sous eau)
100 P6 (dans l'air)
dans l'air
P6 (sous eau)
P7 (dans l'air)
50 P7 (sous eau)
Figure V-14 Comparaison des valeurs moyennes de 𝐺𝐹 en % pour 𝑆𝐹 = 0.008𝑚2 pour les différentes
éprouvettes SolDuGri de la planche 2016 testées sans et sous eau à 2mm/min et 20°C
Pour tenter d’analyser les résultats autrement à l’aide du troisième indicateur, une ouverture du
décollement fixe est choisie égale à 4mm (δDIC = 4mm ). Les triangles rouges dans les courbes
𝐹𝑆 − 𝛿𝐷𝐼𝐶 (cf Figure V-8, Figure V-9 et Figure V-10) représentent la position des points correspondant
à cette ouverture fixe du décollement. Elle correspond à une surface moyenne de rupture d’environ
0.020 m2 et de 0.021 m2 pour les éprouvettes P7 et P6 respectivement.
La Figure V-15 présente les énergies de rupture calculées pour cette valeur fixe d’ouverture. Comme
précédemment, les résultats montrent de plus grandes dispersions des résultats sous eau sur les
échantillons P8 non renforcés et P6 renforcés par grille G3 au contraire de ceux obtenus sur les P7
renforcés par grille G3. Il semble que l’eau affecte plus sensiblement ces interfaces où la rupture se
produit dans couche d’accrochage (en bitume). En revanche concernant les éprouvettes P7 renforcées
avec la grille G4, nous ne remarquons pas d’effet de l’eau sur les résultats d’essais analysés à l’aide
des trois indicateurs d’essai WST.
164
Chapitre V – Effet de l’eau sur le collage des enrobés renforcés par grille de verre
P8
P7 (dans l'air)
50
Figure V-15 Comparaison des valeurs moyennes de 𝐺𝐹 𝑒𝑛 % pour 𝛿𝐷𝐼𝐶 = 4𝑚𝑚 pour les différentes
éprouvettes SolDuGri de la planche 2016 testées sans et sous eau à 2mm/min et 20°C
Pour tenter d’analyser plus avant cet effet de l’eau, bien que la forte dispersion des résultats des tests
sur les éprouvettes de type P6 gène les comparaisons, une deuxième surface de rupture de F =
0.021m2est choisie. A cette valeur de surface, nous sommes plus proches à la surface finale de rupture
pour les deux types d’échantillons renforcés P6 et P7 comme illustrés par les carrés bleus dans les
(Figure V-9 et Figure V-10). Cette valeur de surface correspond en moyenne à 61% de l’interface
totale des éprouvettes P7 et à 58 % de l’interface totale des éprouvettes P6 (soit une surface de rupture
contenant 3 × 3 mailles).
Les énergies de rupture ainsi que les ouvertures du décollement des essais WST réalisés sur les
éprouvettes renforcées P6 et P7 correspondantes sont relatés respectivement dans les histogrammes
des Figure V-17 et Figure V-18. Malgré les fortes dispersions, les résultats présentés dans la Figure
V-17 montrent que l’eau semble faire augmenter très légèrement les énergies de rupture des
éprouvettes renforcées par grille de verre (-24% et - 9% pour les éprouvettes P6 et P7 testées dans l’air
respectivement).
P6 (sous eau)
150
P7 (dans l'air)
P7 (sous eau)
100
50
Figure V-16 Comparaison des valeurs moyennes de 𝐺𝐹 en % pour 𝑆𝐹 = 0.021𝑚2 pour les éprouvettes
renforcées P6 (grille G3) et P7 (grille G4) testées sans et sous eau à 2mm/min et 20°C
165
Chapitre V – Effet de l’eau sur le collage des enrobés renforcés par grille de verre
Alors que sur la Figure V-17, nous remarquons que l’eau semble faire diminuer légèrement le
troisième indicateur "𝛿𝐷𝐼𝐶 " d’ouverture du décollement pour les éprouvettes P7 renforcées avec la
grille G4.
50
DIC
Figure V-17 Comparaison des valeurs moyennes de 𝛿𝐷𝐼𝐶 en % pour 𝑆𝐹 = 0.021𝑚2 pour les
éprouvettes renforcées P6 (grille G3) et P7 (grille G4) testées sans et sous eau à 2mm/min et 20°C
Afin de pouvoir tenter de comparer le comportement des deux types de grilles comme souhaité par
notre partenaire, une deuxième valeur fixe plus grande de 𝛿𝐷𝐼𝐶 = 6𝑚𝑚 est choisie comme indiqué par
les losanges verts dans les Figure V-9 et Figure V-10.
Cette surface de rupture correspond à une moyenne de surface de rupture 63% de l’interface des
éprouvettes P7 et de 62% de l’interface des éprouvettes de type P6. La Figure V-18 présente les
résultats de l’énergie de rupture pour cette valeur d’ouverture du décollement. On constate également
que sous eau les résultats sur les éprouvettes P7 renforcées avec la grille G4 sont beaucoup moins
dispersés que dans l’air et que l’eau (avec les Figure V-16 et Figure V-18) semble également renforcer
très légèrement la résistance de cette interface au décollement.
Déterminée avec DIC= 6 mm
P6 (dans l'air)
GF (%) par rapport à P6
50
Figure V-18 Comparaison des valeurs moyennes en % de 𝐺𝐹 pour 𝛿𝐷𝐼𝐶 = 6𝑚𝑚 pour les éprouvettes
renforcées P6 (grille G3) et P7 (grille G4) testées sans et sous eau à 2mm/min et 20°C
166
Chapitre V – Effet de l’eau sur le collage des enrobés renforcés par grille de verre
Concernant les effets de la température sur le collage de l’interface de ces éprouvettes P7 renforcées
par la grille G4, les résultats WST des énergies de rupture et les ouvertures moyennes du décollement
à 20°C et à 7°C sont présentés sur les Figure V-19 et Figure V-20. La surface de rupture fixe de
0.021m2 (Cf. losanges verts dans la Figure V-11) correspond à 59% de la surface de l’interface des
éprouvettes P7 testées à 7°C. La Figure V-19 montre que la température basse de 7°C fait augmenter
l’énergie de rupture de 35% par rapport à celle obtenue sur les essais à 20°C. Rappelons que nous
n’avons pas remarqué un effet important de l’eau pour les éprouvettes P7 testées à 20°C sur le premier
et le deuxième indicateurs.
50
Figure V-19 Effet de la température (20°C et 7°C) sur les valeurs moyennes de 𝐺𝐹 en % pour 𝑆𝐹 =
0.021𝑚2 pour les éprouvettes renforcées P7 (grille G4) testées sous eau à 2mm/min
Le troisième indicateur lié à l’ouverture du décollement présenté dans la Figure V-20, est plus
important de 63% pour les essais effectués à 20°C qu’à 7°C. Comme illustré sur la Figure V-11, à
basse température la résistance à l’initiation et à la propagation de la fissure est plus grande et le
comportement de l’interface armé avec la grille G4 est moins ductile à 7°C.
100
50
DIC
Figure V-20 Effet de la température (20°C et 7°C) sur les valeurs moyennes de 𝛿𝐷𝐼𝐶 en % pour
𝑆𝐹 = 0.021𝑚2 pour les éprouvettes renforcées P7 (grille G4) testées sous eau à 2mm/min
167
Chapitre V – Effet de l’eau sur le collage des enrobés renforcés par grille de verre
Pour une ouverture du décollement égale à 6mm, 69% de l’interface est rompue pour les éprouvettes
testées à 7°C et 63% pour les éprouvettes P7 testées à 20°C. Sur la Figure V-21, nous notons que la
différence des énergies de rupture est plus importante à cette valeur de décollement, 𝛿𝐷𝐼𝐶 = 6𝑚𝑚, que
pour une surface fixe de rupture de F = 0.021m2 . L’énergie de rupture est réduite de 59% avec la
baisse de la température de 20°C à 7°C.
Déterminée avec DIC= 6 mm
P7 (eau 20°C)
GF (%) par rapport à P7
P7 (eau 7°C)
100
(eau 7°C)
50
Figure V-21 Effet de la température (20°C et 7°C) sur les valeurs moyennes en % de 𝐺𝐹 pour 𝛿𝐷𝐼𝐶 =
6𝑚𝑚 pour les éprouvettes renforcées P7 (grille G4) testées sous eau à 2mm/min
Afin de compléter l’analyse sur les Figure V-22, Figure V-23 et Figure V-24 les variations d’énergie
de rupture en fonction de l’ouverture du décollement 𝛿𝐷𝐼𝐶 tout au long de l’essai est reporté pour ces
éprouvettes renforcées P6 (20°C), P7 (20°C) et P7 (7°C) respectivement, et testées sous eau. Dans ces
courbes, l’initiation du décollement est visible aux alentours du point zéro et la propagation du
décollement semble se stabilise plus ou moins selon les éprouvettes aux alentours de la valeur
maximale de 𝐺𝐹 .
Sur la Figure V-22 la forte dispersion des résultats pour les d’éprouvette P6 renforcée par la grille G3
est également visible et rend difficile les comparaisons avec les éprouvettes P7 testées également sous
eau à 20°C tant les écarts sont grands d’un groupe à un autre. En effet, trois groupes de résultats
d’éprouvettes P6 testés sous eau peuvent être faits. Un premier groupe de courbe donne une énergie
maximale très faible d’environ 50 𝐽/𝑚2 correspondant aux éprouvettes des plaques extraites de la
planche 2016 sur lesquels les grilles semblent avoir été mal collées (cf. commentaires donnés dans le
paragraphe V.4 et la Figure C-19 de l’annexe C), sur un deuxième groupe d’éprouvette P6 on obtient
une énergie d’environ 150 𝐽/𝑚2 ainsi comparable à celle obtenue en moyenne sur les éprouvettes P7
testées sous eau à 20°C (Figure V-23) et pour un troisième groupe d’éprouvettes P6 testée sous eau à
20°C, la moyenne de l’énergie de rupture de 300 𝐽/𝑚2 obtenue sur trois échantillons est le double.
168
Chapitre V – Effet de l’eau sur le collage des enrobés renforcés par grille de verre
500 𝑎𝐿 ( F = 0.021m2)
Série8
450 P6-5b
400 P6-6b
P6-13b
350
GF (J/m2) P6-10a
300 P6-7b
250 P6-4b
Average curve
200
150
100
50
0
0 2 4 6 8 10
DIC (mm)
Figure V-22 Variation de 𝐺𝐹 en fonction de 𝛿𝐷𝐼𝐶 pour les éprouvettes P6 renforcées par la grille G3
testées sous eau à 2mm/min et 20°C
Comme dit précédemment, en revanche pour les éprouvettes P7 renforcées par la grille G4 les courbes
d’essais sous eau à 20°C (Figure V-23) sont bien moins dispersées que les précédentes. On note que
l’énergie de rupture obtenue sur ces surfaces ainsi rompues converge vers une valeur asymptotique
démontrant que la taille des éprouvettes semble relativement suffisante pour ces essais de rupture sur
échantillons ainsi renforcés.
500 𝑎𝐿 ( F = 0.021m2)
Série2
450 P7-6a
P7-6b
400 P7-5a
350 P7-5b
P7-13b
GF (J/m2)
300 P7-13a
250 P7-15b
P7-16a
200 average curve
150
100
50
0
0 2 4 6 8 10
DIC (mm)
Figure V-23 Variation de 𝐺𝐹 en fonction de 𝛿𝐷𝐼𝐶 pour les éprouvettes P7 renforcées par la grille G4
testées sous eau à 2mm/min et 20°C
Sous eau à 7°C (Figure V-24), plus de dispersion des résultats sont observées pour ces éprouvettes P7
renforcées. Sur ces tests, les surfaces de rupture des interfaces de ces éprouvettes ont montré de la
rupture adhésive entre les granulats et le bitume en dehors des mailles des grilles elles-mêmes
169
Chapitre V – Effet de l’eau sur le collage des enrobés renforcés par grille de verre
rompues en leur sein. Ces essais à température plus froide semblent également moins bien se stabiliser
vers une énergie de rupture type.
500
450
400
350
𝑎𝐿 ( F = 0.021m2)
GF (J/m2)
300 Série2
250 P7-9a
200 P7-10a
150 P7-8b
100 P7-15a
50 P7-10b
average curve
0
0 2 4 6 8 10
DIC (mm)
Figure V-24 Variation de 𝐺𝐹 en fonction de 𝛿𝐷𝐼𝐶 pour les éprouvettes P7 renforcées par la grille G4
testées sous eau à 2mm/min et 7°C
V.6 Bilan
Dans ce chapitre, nous avons présenté les principaux résultats des essais sous eau effectués sur les
éprouvettes non renforcées P8 renforcées (P6 et P7) saturées en eau et extraites de la planche 2016 du
projet ANR SolDuGri.
A l’aide des mesures effectuées par l’analyse d’images pour obtenir tout au long de l’essai WST les
valeurs d’ouverture et de longueur de décollement nous avons noté sur les échantillons P8 non
renforcés que l’eau disperse les essais et augmente la résistance à l’initiation au décollement a
contrario de sa propagation au décollement cohésif dans la couche d’accrochage bitumineuse.
Pour les éprouvettes P6 renforcées avec la grille G3, la trop grande dispersion des résultats empêche
d’analyser finement les courbes d’essais. Il est souhaitable d’effectuer des essais supplémentaires pour
ces échantillons dont les ruptures se sont toutes produites sur la face du dessous dans la grille là où le
taux de la couche d’accrochage est le plus important. Les dispersions pourraient s’expliquer par un
dosage de cette couche en bitume réalisée de façon non homogène pour cette planche 2016.
Concernant, les éprouvettes P7 renforcées avec la grille G4, il n’existe pas d’effet remarquable de
l’eau à 20°C sur les ruptures d’interface comparé aux essais effectués dans l’air et relatés dans le
Chapitre IV précédent. Que ce soit sous eau ou dans l’air, à chaque fois les fibres de verre restent
collées au bitume et la rupture se produit dans la grille elle-même et, de plus sous eau, entre les
granulats et le liant de bitume.
Seul l’effet de basse température à 7°C sur les trois indicateurs a été montré pour les éprouvettes
renforcées P7. Comme attendu, à cette température basse, les ruptures s’initient à des forces plus
170
Chapitre V – Effet de l’eau sur le collage des enrobés renforcés par grille de verre
élevées et sont moins ductiles. Les observations des surfaces de rupture montrent que l’eau réduit
encore plus l’adhésivité entre les granulats et le liant au niveau de l’interface à 7°C.
En conclusion, nous pouvons constater que l’eau a un effet sur la rupture des échantillons testés.
Malgré la dispersion des résultats notamment pour les éprouvettes P6 renforcés avec la grille de
référence G3 du projet ANR, le WST nous permet de différencier les deux types de grille dans
l’ensemble par observation des surfaces de ruptures observées lors des essais WST.
171
Conclusion générale et perspectives
172
Conclusion générale et perspectives
chapitre III). Ces bicouches « béton de ciment mince coulé sur de l’enrobé bitumineux » sont utilisées
ponctuellement dans les techniques de réparation et d’adaptation de chaussées bitumineuses urbaines
en France (De Larrard et al., 2005). L’assemblage entre la couche de béton et la couche d’enrobé se
fait naturellement par percolation du béton de ciment, lors de son coulage dans son état frais, dans les
vides de l’enrobé. Deux traitements de surface de l’enrobé (grenaillage, et non grenaillage) avant le
coulage de béton de ciment sont testés par le WST à température ambiante, et une vitesse de
déplacement de 0.7 𝑚𝑚/𝑚𝑖𝑛, sur quelques échantillons Blanc/Noir fabriqués lors de travaux de
thèses précédents (éprouvettes 𝐵𝐸 de Pouteau (2004) et 1GT de Hun (2012)). Sur ces tous premiers
tests, les essais WST ainsi réalisés montrent avec succès leur capacité à décoller les interfaces
Blanc/Noir et évaluer l’effet des deux types de traitements d’interface sur leur résistance au
décollement. Par ailleurs, les observations des états de surface des interfaces rompues montrent des
différences entre les deux types de traitement d’interface de ces éprouvettes. Leur conclusion est
confortée notamment par la suite par l’analyse du troisième indicateur d’essai reposant sur l’ouverture
du décollement. A l’aide également des deux autres indicateurs d’essais (force maximum à rupture et
énergie de rupture), il est conclu que le grenaillage de la surface de l’enrobé bitumineux avant le
coulage du béton semble n’améliorer la résistance de l’interface que pour retarder l’initiation de son
décollement. Malgré le faible nombre d’échantillons testés au regard de la dispersion des résultats, les
conclusions de ces essais WST confirment celles obtenues lors d’essais de collage en mode mixte
réalisés en statique en laboratoire (Hun et al., 2012) (Chabot et al., 2013) et lors d’essais en fatigue de
laboratoire et d’essai accélérés in situ de type FABAC à différentes températures (Pouteau et al., 2004)
(Chabot et al., 2008). Par ailleurs le sens de compactage sur le décollement d’interface par WST
semble également jouer un rôle sur les décollements observés. La rupture du décollement est
légèrement plus fragile au délaminage en mode I de rupture dans le sens perpendiculaire à celui du
compactage que dans le sens du compactage pour les interfaces Blanc/Noir non traités. Plus d’essais
sont nécessaires pour conforter néanmoins cette hypothèse. Les effets de l’eau observés sur quelques
essais préliminaires (cf Annexe B.I.2) pour mettre au point un dispositif adéquat pour le projet
SolDuGri vont également dans le sens des résultats obtenus dans les travaux de thèse de Hun (2012)
(Chabot et al., 2017). De plus, il est établi dans ce chapitre II, comme également indiqué dans les
recommandations RILEM du TC241-MCD (Petit et al., 2018) que pour cet essai de rupture en mode I
le nombre de quatre éprouvettes testées par type d’échantillon n’est pas suffisant. Un minimum de dix
éprouvettes par type de configuration est visé par la suite.
Les chapitres IV et V font état des résultats d’essai WST pour la caractérisation du collage de trois
différentes grilles G1, G3 et G4 grille de verre du projet ANR SolDuGri sur du béton bitumineux
semi-grenu (BBSG). Les échantillons testés, à une vitesse de déplacement constante de 2 mm/min,
sont tous issus de planches expérimentales construites en 2015 puis 2016 par les partenaires du projet
ANR SolDuGri durant la thèse. Leur interface contient au moins 3 × 3 mailles. Les tous premiers tests
réalisés à 20°C (P1 non renforcés et P3 renforcés avec la grille G1 de la planche 2015) et présentés
173
Conclusion générale et perspectives
dans le chapitre IV permettent de vérifier la bonne capacité de l’essai WST à décoller les grilles de
verre sur l’enrobé même si, dû à des défauts de construction de la planche 2015, les tests n’ont pu être
nombreux (quatre maximum par type).
Sur la deuxième planche construite en 2016, afin d’obtenir environ dix résultats par type de
configuration (3 essais WST et 3 interfaces différentes), un total de 102 essais WST en statique sont
effectués:
- P8 (non renforcées), P6 (renforcées avec la grille G3) et P7 (renforcées avec la grille G4) testées à
l’air ambiant à environ 20°C ;
- P8 (non renforcées), P6 (renforcées avec la grille G3) et P7 (renforcées avec la grille G4) testées
sous eau à environ 20°C;
- P7 (renforcées avec la grille G4) testées sous eau à environ 7°C.
Sur ces deux planches, malgré la dispersion des résultats des éprouvettes P1 et P3 de la planche 2015,
on montre également dans le chapitre IV par les essais WST menés à l’air ambiant que, quel que soit
le type de la grille (G1, G3 et G4) utilisée, la résistance au décollement en mode I de rupture de
l’interface pour les éprouvettes non renforcées est toujours meilleure. Ce résultat est par ailleurs
confirmé par un des partenaires du projet utilisant les essais de traction TAT (Chazallon et al., 2019)
(Doligez et al., 2019). Les surfaces de rupture des interfaces armées de la grille G1 présentent trois
résidus de collage de grilles différents sur chaque face ainsi rompue. Sur les éprouvettes P6 renforcées
avec la grille G3, on observe deux résidus de collage de grilles différents sur chaque face: la grille G3
reste uniquement collée soit d’un côté ou de l’autre de chaque face rompue. En revanche pour les
éprouvettes P7 renforcées avec la grille G4, après essai WST, le décollement se produit dans la grille
qui se divise ainsi en deux et reste collée aux deux surfaces résultantes rompues. Le premier indicateur
montre que l’usage d’une grille de verre du projet ANR SolDuGri réduit de plus d’un tiers la force
maximum des essais de rupture par décollement global de l’interface à température ambiante (et donc
la résistance à l’initiation du décollement en mode I). Sur cette configuration d’essais, les résultats liés
au deuxième indicateur du WST concernant les énergies de rupture montre que l’usage des grilles en
fibre de verre les réduit de plus de deux tiers comparées à celles obtenues sur interface non armées de
grilles. Sur ce deuxième indicateur, la résistance à la propagation du décollement semble quasi égale
d’une grille à l’autre. En revanche les analyses menées à l’aide du troisième indicateur reposant sur les
mesures DIC d’ouverture du décollement, éclairées par les constats faits sur les observations des états
de surfaces rompues semble conduire à conclure que, même si in fine la grille a rompu en son sein, les
performances de collage de la grille G4 sur l’enrobé bitumineux soient meilleures que celles de la
grille G3 et G1. Il sera intéressant par la suite d’analyser si les résultats des essais de trafic accélérés
en cours sur le site de l’Ifsttar (cf annexe C.1.4) conduisent à savoir comment ces différences de
rupture (adhésive entre la grille et l’enrobé ou cohésive à l’intérieur de la grille) agissent dans le
classement des performances des grilles testées dans les sections en grandeur réelle ainsi testées.
174
Conclusion générale et perspectives
Sachant que les conditions environnementales, telles que la température et l’eau affectent, de façon
non négligeable également, la tenue des chaussées, le chapitre V rapporte les essais WST effectués
sous eau pour les échantillons de la planche 2016. On constate tout d’abord globalement que la
dispersion des résultats semble être plus faible pour les éprouvettes P7 testées dans l’eau que pour les
éprouvettes de type P6 et P8. Nous notons dans ce chapitre que, pour les éprouvettes P8 non
renforcées, l’eau augmente uniquement la résistance à l’initiation au décollement, mais fragilise sa
résistance à la propagation. Concernant les éprouvettes renforcées P6 par la grille G3, l’eau augmente
légèrement la résistance de l’interface à la propagation du décollement malgré la dispersion des
résultats. Il n’existe pas d’effet remarquable de l’eau sur le comportement de la grille G4 des
échantillons P7 testés sous eau à 20°C. En revanche, les observations des surfaces de rupture des
éprouvettes P7 montrent que l’eau réduit les adhésions entre les granulats et le liant à leur interface à
7°C.
Afin de poursuivre éventuellement ses travaux sur des éprouvettes extraites de chantier, quelques
conseils et renseignements sont donnés à la fin du chapitre IV aux potentiels utilisateurs du WST. Il
est également possible d’utiliser ce test en fatigue (Tschegg et al., 2011) et d’étudier le comportement
de l’interface lors d’une propagation de fissure dans l’enrobé.
Dans une étape ultérieure, la quantité des résultats expérimentaux ainsi produits et livrés (soient 110
éprouvettes SolDuGri et 14 éprouvettes B/N testées) durant ce travail de thèse devrait pouvoir
maintenant servir à la mise au point de modèles de comportement d’interface en vue d’aider
l’interprétation de résultats d’essais en vrai grandeur. Pour les essais WST, sous réserve que
l’hypothèse 2D soit respectée et que l’on sache bien déterminer des modules élastiques équivalent des
matériaux mis en jeu, il est possible théoriquement de modéliser l’interface entre deux couches
d’enrobé bitumineux et de caler la courbe force ouverture de décollement par un modèle de zone
cohésive (MZC). Sur des résultats d’essais WST, le chapitre II montre qu’il est possible d’effectuer
une étude de la géométrie des éprouvettes WST afin de porter des réponses complémentaires sur le
choix de leurs dimensions. Le modèle Viscohinte de Cast3M basé sur le modèle de ZC (Ladevèze,
1992) est ici simplifié et ses paramètres réduits de 9 à 3 paramètres physiques. La viscosité des
matériaux est introduite par effet de retard lors de l’évolution de leur endommagement. Dans l’annexe
D il semble possible de caler l’amorçage et la propagation du délaminage de l’interface. Une étude de
la sensibilité sur les trois paramètres du modèle ZC conduit à faire ce calage sur les courbes moyennes
expérimentales 𝐹𝑆 − 𝛿 des éprouvettes P8 non renforcées testées dans l’air et dans l’eau à 20°C et des
éprouvettes P7 renforcées par la grille G4 testées dans l’air à 20°C. Pour ces différents cas, le modèle
reproduit bien la courbe moyenne jusqu’à la force maximale de rupture. La phase de propagation de la
fissure est moyennement callée par rapport à celle des essais expérimentaux et mériterait d’être
travaillé au-delà de cette thèse. Il serait en effet intéressant d’identifier les autres paramètres de modèle
dans la suite ainsi que d’étudier comment une interface armée de grille de verre pourrait être
modélisée. Ces quelques calculs 2D effectués en éléments finis sur Cast3M pour l’essai WST sont
175
Conclusion générale et perspectives
prometteurs à condition cependant de savoir comment les utiliser pour justifier leur intérêt dans le
calcul d’une structure de chaussée 3D en vraie grandeur.
176
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192
193
194
195
Annexe A
196
Annexe A
197
Annexe A
L’essai WST contient un coin pour le fendage qui se caractérise par son angle et une hauteur suffisante
pour délaminer in fine une surface assez grande. D’après la littérature (Tschegg E. K. et al., 1995),
l’angle α doit être entre 5° et 15° pour assurer le mode I de rupture. Nous le choisissons égal à 14°.
198
Annexe A
Afin d’évaluer l’effet de l’eau sur le collage entre couches, similairement aux travaux de thèse
précédents de (Hun, 2012), les éprouvettes (préalablement saturées en eau) sont testées sous eau dans
un aquarium (Figure A-4). Celui-ci est conçu avec des parois en double vitrage (Glace claire 6 mm-
Gaz Argon 12 mm –Glace clair 4 mm). L’argon permet de limiter les problèmes de diffraction du
verre lors de l’essai. Les parois en verre permettent d’utiliser les techniques d’analyse d’images. Afin
de réguler en température les essais sous eau (notamment à basse température), nous utilisons deux
radiateurs de scooter.
Double vitrage
(VIM Glace claire 6/air 12/glace claire)
Deux radiateurs
scooter
65mm
280mm
20mm
450mm 22mm
Aluminium
Figure A-4 Détails de conception de l’aquarium permettant de réaliser les essais sous eau
Ci-dessous, la Figure A-5 illustre les différentes étapes de construction de l’aquarium ainsi conçu.
199
Annexe A
200
Annexe A
entreprise afin d’obtenir alors deux cubes de dimension plus ou moins souhaitées. Chacune de ces
deux étapes nécessite, entre préparation et réalisation, un délai de 15 jours minimum. Après la
réception de l’ensemble des cubes, ces derniers passent par les deux dernières étapes de fabrication sur
les bancs de découpe du laboratoire MIT. L’entaille d’épaisseur 5 mm qui représente l’épaisseur de la
lame de scie est effectuée par sciage. L’encoche est fabriquée par carottage avec une carotteuse de
diamètre 58 mm. Pour gagner du temps et prendre bien soin à ce que l’entaille soit faite au droit de
l’interface, conseillée par les techniciens du labo, j’ai finalement préparé moi-même l’entaille et
l’encoche d’une partie importante des éprouvettes à tester. Au moment de l’extraction des blocs de la
planche expérimentale il est conseillé de bien marquer le sens de compactage afin de réaliser
l’encoche et l’entaille dans la bonne position comme indiqué dans la Figure II-1.
Par ailleurs, pour son instrumentation, l’éprouvette est finalement préparée avant chaque essai avec,
sur une de ses faces, un mouchetis afin de visualiser par les techniques DIC l’initiation et la
propagation du décollement ainsi que son ouverture et, sur son autre face, le collage des supports pour
fixer les LVDT permettant à deux abscisses de suivre l’ouverture de ce décollement.
Enfin pour les essais sous eau les éprouvettes sont également saturées comme expliqué dans le
chapitre II.
201
Annexe A
202
Annexe A
Figure A-8 Eprouvettes WST instrumentée par des fibres optiques « P8-21a sous eau à 20°C »
Antoine a adapté un modèle de transfert mécanique pour les matériaux bitumineux avec son
comportement viscoélastique. Ce modèle d’analyse des signaux des fibres optiques permet d’améliorer
la qualité des mesures des déformations et estimer l’ouverture de la fissure.
La Figure A-9 et la Figure A-10 montrent les résultats obtenus avec ce modèle et la fibre optique
positionnée au niveau du deuxième capteur LVDT. Les résultats sont en bon accord avec les mesures
de LVDT.
203
Annexe A
204
Annexe A
𝜕𝑢 𝜕𝑢
𝑥′ = 𝑥 + 𝑢 + 𝑥+ 𝑦 + ∑ 𝑢𝑘 𝐻𝑘 (𝑥, 𝑦) A-2
𝜕𝑥 𝜕𝑦
𝑘
𝜕𝑣 𝜕𝑣
𝑦′ = 𝑦 + 𝑢 + 𝑥+ 𝑦 + ∑ 𝑣𝑘 𝐻𝑘 (𝑥, 𝑦) A-3
𝜕𝑥 𝜕𝑦
𝑘
La Figure A-12 (Valle et al., 2015) et les équations (A-4, A-5, A-6 et A-7) présentent la description de
la fonction d’Heaviside en 2D.
Pour assurer une mesure correcte dans n’importe quelle orientation de la fissure, la ligne qui présente
la fissure montrée dans la Figure A-12 est définie par ses coordonnées polaires décrites par l’équation :
𝐻𝑘 (𝑥, 𝑦) = 𝐻𝑘 (𝑟𝑘 , 𝜃𝑘 , 𝑟) A-4
205
Annexe A
𝐻𝑘 (𝑥, 𝑦) = 0 𝑠𝑖 𝑟 𝑟𝑘 A-6
𝐻𝑘 (𝑥, 𝑦) = 1 𝑠𝑖 𝑟 > 𝑟𝑘
A-7
Figure A-13 Propagation de la fissure avec H-DIC BE2 testée à 20°C et à 0.7mm/min
206
Annexe A
Figure A-14 Propagation du décollement de l’interface avec H-DIC - BE4 (B/N) testée à 20°C et à
0.7mm/min
Nous avons aussi testé le programme Ncorr (Blaber et al., 2015) pour la corrélation d’image afin de
voir la différence entre les différents outils existent. Le Ncorr est un programme open source
MATLAB de DIC 2D avec interface graphique (GUI). Son algorithme est basé sur les nouveaux
algorithmes DIC proposés dans la littérature avec des améliorations supplémentaires. L'algorithme de
calcul est optimisé grâce à l'utilisation de C ++ / MEX, tandis que l'interface graphique est
principalement écrite en code Matlab. Ce programme fournit un outil robuste et gratuit pour la DIC
2D. La Figure A-15 présente le suivi de la propagation du décollement effectué via cet outil.
207
Annexe A
Figure A-15 Propagation du décollement de l’interface suivie avec Ncorr P7-3a (G4) testée à 20°C et
à 2mm/min
208
Annexe A
𝛿𝑍 /2 𝛽1
1
𝛿𝑋1
2 3
x
z
209
Annexe A
𝐹𝑔 = 15.1𝑁
𝐹 = 113.4𝑁 ≅ 12% 𝐹𝑆
Le Tableau A-1 présente les résultats du calcul de l’effort 𝐹𝑔𝑖 selon les deux axes x et z calculés selon
l’équation A-1 et pour les points situés dans les trois positions. Nous pouvons noter que cette force
dans ces deux composants est faible par rapport à la force de fendage 𝐹𝑆 et la force verticale 𝐹 . En
effet cette force ne présente au maximum que ~1.5% de la force de fendage 𝐹𝑆 des deux côtés de
l’éprouvette.
Position (1)
Côté gauche 𝐹𝑔𝑧1 14.5 𝑁 𝐹𝑔𝑥1 ≅ 27% 𝐹𝑔𝑧1 𝐹𝑔𝑧1 ≅ 1.6% 𝐹𝑆
𝐹𝑔𝑥1 3.9 𝑁 𝐹𝑔𝑥1 ≅ 3.4% 𝐹𝑉
Côté droite 𝐹𝑔𝑧2 14.5𝑁 𝐹𝑔𝑥2 ≅ 52% 𝐹𝑔𝑧2 𝐹𝑔𝑧2 ≅ 1.4% 𝐹𝑆
𝐹𝑔𝑉2 3.9 𝑁 𝐹𝑔𝑥2 ≅ 6.2% 𝐹𝑉
Position (2)
Côté gauche 𝐹𝑔𝑧1 12.9𝑁 𝐹𝑔𝑉1 ≅ 60% 𝐹𝑔 1 𝐹𝑔 1 ≅ 1.4% 𝐹𝑆
𝐹𝑔𝑥1 7.8𝑁 𝐹𝑔𝑉1 ≅ 6.8% 𝐹𝑉
Côté droite 𝐹𝑔𝑧2 11.9𝑁 𝐹𝑔𝑉2 ≅ 78% 𝐹𝑔 2 𝐹𝑔 2 ≅ 1.3% 𝐹𝑆
𝐹𝑔𝑉2 9.3 𝑁 𝐹𝑔𝑉2 ≅ 8.2% 𝐹𝑉
Position (3)
Côté gauche 𝐹𝑔𝑧1 6.9𝑁 𝐹𝑔𝑉1 ≅ 48% 𝐹𝑔 1 𝐹𝑔 1 ≅ 0.7% 𝐹𝑆
𝐹𝑔𝑥1 13.4𝑁 𝐹𝑔𝑉1 ≅ 11.8% 𝐹𝑉
Côté droite 𝐹𝑔𝑧2 6.4𝑁 𝐹𝑔𝑉2 ≅ 53% 𝐹𝑔 2 𝐹𝑔 2 ≅ 0.7% 𝐹𝑆
𝐹𝑔𝑉2 13.6 𝑁 𝐹𝑔𝑉2 ≅ 12.0% 𝐹𝑉
Nous vérifions par la suite son effet sur le deuxième indicateur de l’essai WST et lié à l’énergie de
rupture. En effet, l’énergie spécifique de rupture est calculée pour une force de fendage combinée avec
celle du poids propre seulement pour le cas de la position (1). En prenant en compte le poids propre de
l’éprouvette, la valeur de l’énergie GF est légèrement plus élevée d’environ 0.9% par rapport à sa
valeur sans la prise en compte du poids propre. Avec tous ces calculs et vérifications nous pouvons
confirmer que l’effet du poids propre a un effet moindre sur les résultats d’essais d’éprouvettes du
WST adapté avec les matériaux utilisés et dimensions proposées dans ce présent travail de recherche.
L’effet du poids propre est donc négligé dans l’analyse des essais reportée dans ce mémoire de thèse.
210
211
212
213
Annexe B
10000
BE1 ( DIC )
9000 BE1 ( LVDT1 )
BE2 ( DIC)
8000 BE2 ( LVDT1 )
7000 BE3 ( DIC)
BE3 ( LVDT1 )
6000 BE4 ( DIC)
FS (N)
4000
3000
2000
1000
0
0 1 2 3 4
δ (mm)
Figure B-1 Courbes 𝐹𝑠 − 𝛿 pour les éprouvettes composites de type BE (0.7mm/min ; 20°C)
214
Annexe B
1GT5-2b ( DIC)
2000 1GT5-2b ( LVDT1 )
1GT3-2a ( LVDT1 )
1500
1000
500
0
0 1 2 3 4 5
δ (mm)
Figure B-2 Courbes 𝐹𝑠 − 𝛿 pour les éprouvettes composites de type 1GT (0.7mm/min ; 20°C)
215
Annexe B
B.I.2 Essais WST supplémentaires sur des éprouvettes B/N fabriquées en 2017
en laboratoire
La surface de l’enrobé bitumineux est tout simplement nettoyée par l’usage d’une aspirateur avant le
coulage du béton. La fabrication du béton est réalisée en deux fois (deux gâchées) avec la même
composition. Le béton utilisé est de type BC6 similairement à celui utilisé dans le travail de thèse de
(Hun, 2012). Ce béton contient des granulats de granulométrie 0/11mm. La composition de ce béton
est donnée dans le Tableau B-1.
216
Annexe B
Constituants 190
Brefauchet 5,6/11,2 890
Sable Pilier 0/4 880
CEM I 52,5 R St Pierre La cour 280
Filler Betocarb P2 93
Glenium 27 4.3
Après 24h, les différentes plaques fabriquées passent par une phase de décoffrage (Figure B-4).
Le béton de ciment est de type BC6 contient des granulats de granulométrie 0/11mm. La composition
de ce béton est donnée dans le Tableau B-1 Composition du béton de ciment
Trois éprouvettes par plaque sont découpées notées par « P » avec le N° de la section de la planche
2015 dont les matériaux bitumineux sont extraites accompagnées par la lettre (a’, ‘b’ et ‘c’). Elles
suivent toutes les mêmes étapes de préparation de leur géométrie (sciage et carottage) (annexe A.1.2).
Un total de 32 éprouvettes est obtenu de ces sept plaques pour la réalisation de l’essai WST sous
différentes conditions.
Parmi les 32 éprouvettes, 10 éprouvettes sont testées dans l’air et sept sont testées sous eau. Les essais
sont tous réalisés à 20°C et en déplacement imposé de 2mm/min et pour certaines de 0.7mm/min. Le
Tableau B-2 présente les différentes conditions d’essais avec le nombre d’éprouvettes testées.
217
Annexe B
𝑒 = 𝑏 50𝑚𝑚 ≤ 𝑏 ≤ 100𝑚𝑚 𝑒 = 𝑏
1er gâchée - 3 2 5
(P2-2, P2-5, P2-4, P3-4)
2ème gâchée 5 - - 2
(P1-2, P2-3, P3-5)
Les Tableau B-3, Tableau B-4, Tableau B-5 et Tableau B-6 présentent les dimensions ( × 𝑏 × 𝐻) de
chaque éprouvette testée et la température d’essai correspondante. Les trois éprouvettes du Tableau
B-3 et les cinq éprouvettes du Tableau B-4 ont à peu près toutes les mêmes tailles : 200 × 150 × 240.
Le Tableau B-5 présente les deux éprouvettes non symétrique qui ont une même taille de 165 ×
150 × 240.
Le Tableau B-6 présente les éprouvettes testées sous eau à 20°C qui ont à peu près toutes les mêmes
tailles : 170 × 150 × 240.
Tableau B-3 Résultats du WST pour les éprouvettes « P » B/N testés dans l’air (20°C, 0.7mm/min)
218
Annexe B
Tableau B-6 Résultats du WST pour les éprouvettes « P » B/N testés sous eau (20°C, 2mm/min)
b. Observations
Les interfaces testées dans cette partie présente une résistance à l’initiation du décollement assez
élevée et le propager par le WST. En effet, le décollement n’est pas total pour la majorité des
éprouvettes testées dans l’air à 20°C. La Figure B-5 (b, c et d) montre quelques exemples de l’état de
décollement de l’interface pour un décollement partiel.
La seule éprouvette qui a un décollement totale de l’interface est la P1-2b. La Figure B-5(a) montre la
surface de rupture de cette éprouvette. En effet, la surface supérieure de la couche d’enrobé
bitumineux contient quelques petites taches de béton de ciment et la surface inférieure de la couche
d’enrobé contient quelques petites taches de l’enrobé bitumineux. Avec les mesures DIC nous
pouvons vérifier le déroulement de l’ouverture du décollement de l’interface et s’il y a un effet de non
symétrie des matériaux de part et de l’autre des interfaces ou non. La Figure B-6 (a) présente
l’ouverture du décollement de part et de l’autre de l’interface béton/enrobé. Cette figure montre un
quasi symétrie de décollement de l’interface dans ce cas. La Figure B-6 (b) illustre le glissement de
ces deux points de part et de l’autre de l’interface durant l’essai. Ceci montre que le glissement
maximal est de 1 mm pour une ouverture 4 mm.
219
Annexe B
a) b)
P2-4b, 20.9°C
P1-2b, 20.6°C
c) d)
P3-5b, 20°C P2-2c, 19.9°C
Figure B-5 Exemple de l’état de rupture de l’interface pour les éprouvettes « P » de type B/N testés
dans l’air à 20°C
4000
3000
2000
1000
0
-4 -2 -1000 0 2 4 6
z (mm)
X
P1-2b, 20.6°C z
b) Béton
8000
Enrobé 7000
6000
5000
4000
Fs(N)
3000
2000
1000
0
-1 -0.8 -0.6 -0.4 -0.2 -1000 0
7
x(mm)
220
Annexe B
La Figure B-7 montre un phénomène de fluage de la couche en enrobé bitumineux sous l’effort du
coin au cours de l’essai WST alors que la partie béton ne semble pas bouger. En effet, ce genre de
bicouche présente une grande différence de comportement des matériaux. Le béton résiste bien au
décollement pendant que l’enrobé flue sous l’effort. La Figure B-7(a) montre ce problème de fluage et
flexion de la couche d’enrobé bitumineux lorsqu’il y a un décollement de. Le glissement n’est ainsi
pas symétrique est plus important au niveau de la couche d’enrobé comme illustré dans la Figure B-7
(b).
P1-2a, 20.3°C a) 5000 Béton
4500 Enrobé
4000
3500
3000
2500
Fs(N)
2000
1500
1000
500
0
-6 -4 -2 0 2 4
X z (mm)
z
Béton 5000
b) Enrobé 4500
4000
3500
3000
Fs(N)
2500
2000
1500
1000
500
0
-3 -2 -1 0 1
8
x (mm)
Concernant les essais effectués sous eau à 20°C, un décollement total de l’interface est généralement
noté (voir Figure B-8).
221
Annexe B
La Figure B-9 illsutre les différentes surfaces de rupture obtenues après le WST sous eau et à 20°C. les
surfaces de rupture des éprouvettes P2-3c, P2-4a et P3-4c présente des grandes taches de l’enrobé
bitumineux au niveau de la surface inférieure de la couche de béton de ciment.
Figure B-9 Surface de rupture pour les éprouvettes B/N testées sous eau à 20°C (2mm/min)
Tout comme dans les travaux de (Hun, 2012) l’eau semble favoriser le décollement lors du WST
(Chabot et al., 2017).
222
Annexe B
9000
P1-2a ( LVDT1 )
8000 P1-2a( DIC )
7000 P1-2b ( LVDT1 )
P1-2b( DIC )
6000
P2-3b ( LVDT1 )
5000
FS (N) P2-3b( DIC)
4000 P3-5b ( LVDT1 )
P3-5b( DIC)
3000
P3-5c ( LVDT1 )
2000
P3-5c ( DIC)
1000
0
0 2 4 6 8
(mm)
Figure B-10 Courbes 𝐹𝑠 − 𝛿 pour les éprouvettes « P » B/N testées dans l’air (2mm/min ; 20°C)
9000
P1-2a
8000 P1-2b
P2-3b
7000
P3-5b
6000 P3-5c
5000
FS (N)
4000
3000
2000
1000
0
0 2 4 6 8
DIC (mm)
Figure B-11 Courbes 𝐹𝑠 − 𝛿𝐷𝐼𝐶 pour les éprouvettes « P » B/N testées dans l’air (2mm/min ; 20°C)
223
Annexe B
9000
P2-2c ( LVDT1 )
8000 P2-2c( DIC(32) )
P2-2b ( LVDT1 )
7000 P2-2b( DIC(32) )
6000
5000
FS (N) 4000
3000
2000
1000
0
0 2 4 6 8
(mm)
Figure B-12 Courbes 𝐹𝑠 − 𝛿 pour les éprouvettes « P » B/N testées dans l’air (50𝑚𝑚 ≤ 𝑏 ≤
100𝑚𝑚) (2mm/min ; 20°C)
Figure B-13 et Figure B-14 présentent les courbes des éprouvettes B/N testées à 20°C dans l’air et
avec une vitesse de déplacement de 0.7mm/min.
9000
P1-2c ( LVDT1 )
8000 P1-2c( DIC )
P2-2b ( LVDT1 )
7000
P2-4b( DIC )
6000 P2-2c ( LVDT1 )
P2-4c( DIC)
5000
FS (N)
4000
3000
2000
1000
0
0 2 4 6 8
(mm)
Figure B-13 Courbes 𝐹𝑠 − 𝛿 pour les éprouvettes « P » B/N testées dans l’air (0.7mm/min ; 20°C)
224
Annexe B
9000
P1-2c
8000 P2-4b
7000 P2-4c
6000
5000
FS (N)
4000
3000
2000
1000
0
0 2 4 6 8
DIC (mm)
Figure B-14 Courbes 𝐹𝑠 − 𝛿𝐷𝐼𝐶 pour les éprouvettes B/N testées dans l’air (0.7mm/min ; 20°C)
Figure B-15 et Figure B-16 présentent les courbes des éprouvettes B/N testées à 20°C sous eau et avec
une vitesse de déplacement de 2mm/min. Le béton coulé sur les couches d’enrobé extraites de la
planche expérimentale percole bien dans les vides de l’enrobé et forme ainsi une forte adhésion entre
les deux couches.
9000
P2-4a ( LVDT1 )
8000 P2-4a( DIC)
P3-5a ( LVDT1 )
7000 P3-5a( DIC )
P3-4c( LVDT1 )
6000 P3-4c( DIC)
P3-4b( LVDT1 )
5000
P3-4b( DIC )
FS (N)
0
0 2 4 6 8 10
(mm)
Figure B-15 Courbes 𝐹𝑠 − 𝛿 pour les éprouvettes « P » B/N testées sous eau (2mm/min ; 20°C)
225
Annexe B
FS (N)
P2-5b( DIC)
4000
3000
2000
1000
0
0 2 4 6 8 10
(mm)
Figure B-16 Courbes 𝐹𝑠 − 𝛿𝐷𝐼𝐶 pour les éprouvettes « P » B/N testées sous eau (2mm/min ; 20°C)
Ces courbes seront analysées par la suite avec l’analyse des trois indicateurs du WST.
Tableau B-3 Résultats du WST pour les éprouvettes « P » B/N testés dans l’air (20°C, 0.7mm/min)
226
Annexe B
deux groupes d’éprouvettes. Nous notons de ce graphe que la valeur de force maximale du deuxième
groupe est plus faible de 17% de celle du premier groupe.
50
Figure B-17 Valeurs moyennes de la force maximale de fendage pour les éprouvette « P » B/N avec
𝑒 = 𝑏 et 𝑒 ≥ 𝑏 (dans l’air à 20°C, 2mm/min)
La Figure B-18 présente les valeurs moyennes de l’énergie de rupture (2ème indicateur) des deux
groupes d’éprouvettes. Ici, les énergies de ruptures sont calculées à la fin de chaque essai et n’ont pas
à une surface de rupture fixe comme réalisé dans le chapitre B et C et l’annexe B.II. En effet, le
deuxième indicateur est plus important de 7% pour les éprouvettes de deuxième groupe par rapport à
celle du premier groupe. Nous remarquons alors que la différence au niveau de la largeur de
l’éprouvette ne semble pas avoir un effet considérable sur les deux indicateurs du WST au regard des
dispersions de mesures obtenues.
100
50
Figure B-18 Valeurs moyennes de l’énergie de rupture pour les éprouvettes « P » B/N avec 𝑒 = 𝑏 et
𝑒 ≥ 𝑏 (dans l’air à 20°C, 2mm/min)
Les essais sont réalisés en déplacement imposé avec deux vitesses de déplacement différentes
(0.7mm/min et 2mm/min). Ceci permet d’évaluer l’effet de la vitesse sur les résultats du WST pour un
même type de matériau composite B/N. Pour cela, un premier groupe de cinq éprouvettes sont testées
avec une vitesse de 2mm/min et un deuxième groupe de trois éprouvettes sont testées avec une vitesse
de 0.7mm/min. La Figure B-19 présente les valeurs moyennes de la force maximale de fendage (1er
indicateur) pour ces deux groupes d’éprouvettes. Nous pouvons noter que le 1er indicateur est plus
227
Annexe B
important de 34% pour le premier groupe testé à 2mm/min par rapport au deuxième groupe testé à
0.7mm/min. La vitesse a donc un effet important dû à la viscoélasticité du matériau bitumineux utilisé
sur la force maximale de fendage qui correspond à l’initiation du décollement.
150
B/N (2mm/min)
B/N (2mm/min)
100
50
Figure B-19 Valeurs moyennes de la force maximale de fendage pour les éprouvettes « P » B/N testés
à 2mm/min et à 0.7mm/min
La Figure B-20 présente les valeurs moyennes de l’énergie de rupture (2ème indicateur) des deux
groupes d’éprouvettes. Elle montre que le deuxième indicateur est légèrement plus grand de 5% pour
les éprouvettes testées à 0.7mm/min par rapport aux éprouvettes testées à 2mm/min. il n’y a pas un
effet considérable de la vitesse de l’essai sur ce deuxième indicateur.
B/N (2mm/min)
150
GF (%) par rapport à
B/N (0.7mm/min)
B/N (0.7mm/min)
100
50
Figure B-20 Valeurs moyennes de l’énergie de rupture finale pour les éprouvettes « P » B/N testés à
2mm/min et à 0.7mm/min
Des essais sous eau sont réalisés afin d’évaluer l’effet de ce dernier sur le collage de l’interface entre
les couches de béton de ciment et de l’enrobé bitumineux. Parmi 7 éprouvettes testées sous eau
seulement 4 sont analysées dans cette section et sont comparées aux 5 éprouvettes testées dans l’air.
Les essais sont effectués avec une vitesse de déplacement de 2 mm/min et à 20°C. La Figure B-21
montre les valeurs moyennes de la force maximale de fendage (1er indicateur) des éprouvettes B/N
testées dans l’air et sous eau. Le 1er indicateur semble être plus faible de 13% pour les éprouvettes
testées dans l’air par rapport à celles testées sous eau. Par contre la barre d’erreur pour la force
moyenne de fendage des éprouvettes testées dans l’air est assez grande. ainsi il est difficile de, sur peu
228
Annexe B
d’essais d’affirmer que l’eau a un effet sur ce premier indicateur (l’initiation au décollement) et
affirmer que l’eau fragile ou renforce la résistance à l’initiation au décollement.
50
Figure B-21 Valeurs moyennes de la force maximale de fendage pour les éprouvettes « P » B/N testés
à 2mm/min dans l’air et sous eau
La Figure B-22 présente les valeurs moyennes de l’énergie de rupture (2ème indicateur) de ces deux
groupes d’éprouvettes testées dans l’air et sous eau. La résistance de l’interface à la propagation du
décollement (1er indicateur) semble être plus faible de 24% avec la présence de l’eau. Ceci permet de
confirmer que l’eau semble fragiliser le collage à l’interface de béton et l’enrobé bitumineux. Ceci est
confirmé avec les résultats des travaux de thèse de Hun (Hun, 2012). L’eau semble avoir un effet
négatif sur la résistance de l’interface B/N à la propagation du décollement mais plus de résultats
d’essais mériteraient d’être analysés par la suite.
100
50
Figure B-22 Valeurs moyennes de l’énergie de rupture finale pour les éprouvettes « P » B/N testés à
2mm/min dans l’air et sous eau
229
230
231
Annexe C
forme suivante :
𝜎0 𝑒 𝑖𝜔 C-3
𝐸 ∗ (𝜔) = 𝐸1 + 𝑖𝐸2 = = |𝐸 ∗ |𝑒 𝑖𝜑
𝜀0 𝑒 𝑖(𝜔 −𝜑)
|𝐸 ∗ | est la norme du module complexe, souvent appelé module de rigidité.la déformation accuse un
retard sur la contrainte, ce qui introduit un déphasage dans l’équation et 𝜑 présente l’angle de phase du
matériau. 𝐸1 est appelé module d’élasticité dynamique et 𝐸2 est appelé module de perte.
Le Tableau C-1 montre l’identification de la formule du mélange pour l’essai du module complexe du
BBSG 0/10.
232
Annexe C
Le Tableau C-2 présente les modules de rigidité pour les différentes fréquences et températures de
l’essai.
Fréquences en Hz
Température (°C) 3 6 10 25 40
Fréquences en Hz
Température (°C) 3 6 10 25 40
233
Annexe C
Fréquences en Hz
Température (°C) 3 6 10 25 40
La Figure C-1 montre la courbe maitresse du module de rigidité à 15°C pour le BBSG 0/10.
10000
1000
100
0.001 0.01 0.1 1 10 100 1000 10000 100000
Fréquence (Hz)
C I.2 Courbes résultats Forces (𝑭𝑺 )-Ouverture (𝜹) sur des éprouvette
234
Annexe C
1800
1600 P3-8b ( DIC)
1400 P3-8b ( LVDT1)
1200
1000
FS(N)
800
600
400
200
0
0 2 4 6 8
(mm)
Figure C-2 Exemple de courbes 𝐹𝑠 − 𝛿 (2mm/min ; 20°C) pour les éprouvettes P3 renforcées par la
grille G1
Les courbes 𝐹𝑠 − 𝛿 sont initialement présentées dans les Figure C-3 et Figure C-4. Ici les ouvertures
sont obtenues mesures LVDT et DIC. En général, l’essai initie et propage de façon stable du
décollement à l’interface entre couches. Les courbes DIC présentées en pointillées sont superposées
aux courbes LVDT à quelques mm prés. En effet, les mesures DIC sont plus précises pour déterminer
l’ouverture de la fissure durant l’essai WST et par contre dû aux hétérogénéités il se peut que le
décollement ne se fasse pas complétement homogènement dans la profondeur de l’éprouvette. Par
contre, pour l’éprouvette P3-9b l’acquisition des images est arrêtée bien en amant la fin de l’essai.
Pour l’éprouvette P3-9a, l’enregistrement des images n’est pas effectué durant l’essai d’où l’absence
de sa courbe dans la Figure C-4. Les courbes déterminées avec le LVDT1 sont présentées dans la
Figure C-5 et Figure C-6.
235
Annexe C
P1-4a ( DIC)
1800 P1-4a ( LVDT1)
P1-4b( DIC)
1600 P1-4b ( LVDT1)
1400 P1-3b ( DIC)
P1-3b ( LVDT1)
1200 P1-1b ( DIC)
P1-1b ( LVDT1)
1000
FS(N)
800
600
400
200
0
0 2 4 6 8
(mm)
Figure C-3 Courbes 𝐹𝑠 − 𝛿 (2mm/min ; 20°C) pour les éprouvettes P1 non renforcées
P3-9b ( LVDT1)
800
600
400
200
0
0 2 4 6 8
(mm)
Figure C-4 Courbes 𝐹𝑠 − 𝛿 (2mm/min ; 20°C) pour les éprouvettes P3 renforcées par la grille G1
236
Annexe C
800
600
400
200
0
0 2 4 6 8
(mm)
Figure C-5 Courbes 𝐹𝑠 − 𝛿𝐿𝑉𝐷𝑇1 (2mm/min ; 20°C) pour les éprouvettes P1 non renforcées
800
600
400
200
0
0 2 4 6 8
(mm)
Figure C-6 Courbes 𝐹𝑠 − 𝛿𝐿𝑉𝐷𝑇1 (2mm/min ; 20°C) pour les éprouvettes P3 renforcées avec G1
237
Annexe C
2500
P8'-7b ( DIC)
P8'-7b ( LVDT1 )
2000
1500
FS(N)
1000
500
0
0 2 4 6
δ (mm)
Figure C-7 Exemple de courbes 𝐹𝑠 − 𝛿 pour les éprouvettes P8 non renforcées (2mm/min ; 20°C)
Les courbes déterminées avec le LVDT1 pour les éprouvettes non renforcées, renforcées avec G4 et
avec la G3 sont présentées respectivement dans les Figure C-8, Figure C-9, Figure C-10 et Figure
C-11. Les courbes de DIC et LVDT sont assez proches pour l’ensemble des éprouvettes. En revanche,
le calcul de l’ouverture de fissure est déterminé localement et d’une manière plus précise avec la
technique DIC qu’avec le LVDT1. Cette technique a bien montré sa performance dans la
détermination de différentes informations avec une meilleure précision. L’incertitude des mesures par
DIC représente le 1/10 de l’incertitude des mesures déterminées par LVDT.
P8'-1a ( DIC)
P8'-1a ( LVDT1 )
2500 P8'-3b ( DIC)
P8'-3b ( LVDT1 )
P8'-5a ( DIC)
P8'-5a ( LVDT1 )
2000 P8'-5b ( DIC)
P8'-5b ( LVDT1 )
P8'-7b ( DIC)
P8'-7b ( LVDT1 )
1500
FS(N)
1000
500
0
0 2 4 6
δ (mm)
Figure C-8 Courbes 𝐹𝑠 − 𝛿 pour les éprouvettes P8 non renforcées (2mm/min ; 20°C)
238
Annexe C
P8''-6a
P8''-8a
2500 P8''-8b
P8''-7a
P8'-1a
2000
P8'-3b
P8'-5a
1500 P8'-5b
FS(N)
P8'-7b
average curve
1000
500
0
0 2 4 6 8
δLVDT1 (mm)
Figure C-9 Courbes 𝐹𝑠 − 𝛿𝐿𝑉𝐷𝑇1 pour les éprouvettes P8 non renforcées (2mm/min ; 20°C)
P7-1a
2500 P7-1b
P7-2a
2000 P7-2b
P7-3a
P7-3b
1500 P7-7a
Fs(N)
P7-7b
P7-8a
1000 average curve
500
0
0 2 4 6 8
δLVDT1 (mm)
Figure C-10 Courbes 𝐹𝑠 − 𝛿𝐿𝑉𝐷𝑇1 pour les éprouvettes P7 renforcées avec la grille G4 (2 mm/min ;
20°C)
239
Annexe C
P6-1b
P6-2b
2500
P6-8a
P6-3b
2000
P6-9b
average curve
Fs(N)
1500
1000
500
0
0 2 4 6 8
δLVDT1(mm)
Figure C-11 Courbes 𝐹𝑠 − 𝛿𝐿𝑉𝐷𝑇1 pour les éprouvettes P6 renforcées avec la grille G3 (2 mm/min ;
20°C)
C I.3 Courbes résultats Forces (𝑭𝑺 )-Ouverture (𝜹) sur des éprouvettes
Enrobé/Grille/Enrobé testées sous eau
La Figure C-12 présente un exemple de courbes tracées avec ces deux techniques. Elle montre un
décalage entre les deux courbes en raison de l’absence d’enregistrement d’informations par le capteur
LVDT1 (de marque Tesa) au début de l’essai. De plus, ce capteur arrivant en bout de course avant la
fin de l’essai.
3500
P8-4a (DIC)
3000
P8-4a (LVDT1)
2500
2000
FS(N)
1500
1000
500
0
0 2 4 6 8
δ (mm)
Figure C-12 Exemple de superposition de courbes 𝐹𝑠 − 𝛿𝐷𝐼𝐶 et 𝐹𝑠 − 𝛿𝐿𝑉𝐷𝑇 pour les éprouvettes P8
non renforcées (Exp P8-4a) testées sous eau (2 mm/min ; 20°C)
240
Annexe C
Un nouveau capteur LVDT (de marque HBM) (Voir Figure II.9(c) du chapitre II) avec plus de
précision et plus de course est ensuite utilisé pour le complément des essais effectués sous eau à 20°C
ces éprouvettes. La Figure C-13 montre un exemple des courbes mesurées avec l’ancien capteur Tesa
et le nouveau capteur HBM.
3500
2000
FS(N)
1500
1000
500
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8
δLVDT (mm)
Figure C-13 Exemple de courbes 𝐹𝑠 − 𝛿𝐿𝑉𝐷𝑇 avec les deux types de capteurs Tesa et LVDT HBM pour
les éprouvettes P8 non renforcées (Exps. P8-6b et P8-19a) testées sous eau (2 mm/min ; 20°C)
Les Figure C-14, Figure C-15, Figure C-16 et Figure C-17 présentent les courbes déterminées en
fonction de 𝛿𝐿𝑉𝐷𝑇 .Elles montrent toutes le même problème lié à ce capteur au début et à la fin de
l’essai. En effet, après une vérification de ce capteur Tesa (Figure II.9 (b)) avec un système de contrôle
des capteurs de déplacement, nous avons remarqué que ce capteur utilisé pour les essais sous eau ne
détecte rien avant une ouverture de 0.94 mm, d’où la nécessité de le changer avec un autre résistant à
l’eau mais qui présente plus de précision et plus de course.
241
Annexe C
3500 P8-6b
P8-4a
3000 P8-19a
P8-13a
2500
P8-13b
P8-21a
2000
FS(N)
P8-21b
1500 P8-19b
average curve
1000
500
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8
δLVDT (mm)
Figure C-14 Courbes 𝐹𝑠 − 𝛿𝐿𝑉𝐷𝑇 pour les éprouvettes P8 non renforcées testées sous eau (2 mm/min ;
20°C)
3500
P6-5b
3000 P6-6b
P6-13b
2500
P6-10a
P6-7b
Fs(N)
2000
average curve
1500
1000
500
0
0 2 4 6 8
δLVDT (mm)
Figure C-15 Courbes 𝐹𝑠 − 𝛿𝐿𝑉𝐷𝑇 pour les éprouvettes P6 renforcées par la grille G3testées sous eau
(2 mm/min ; 20°C)
242
Annexe C
3500 P7-6a
P7-6b
3000 P7-5a
2500 P7-5b
P7-13b
2000 P7-13a
Fs (N)
P7-15b
1500
P7-16a
1000 average curve
500
0
0 2 4 6 8
δLVDT (mm)
Figure C-16 Courbes 𝐹𝑠 − 𝛿𝐿𝑉𝐷𝑇 pour les éprouvettes P7 renforcées par la grille G4 testées sous eau
(2 mm/min ; 20°C)
7000
P7-9a
6000 P7-10a
P7-8b
5000
P7-15a
4000 P7-10b
Fs (N)
average curve
3000
2000
1000
0
0 2 4 6 8
δLVDT(mm)
Figure C-17 Courbes 𝐹𝑠 − 𝛿𝐿𝑉𝐷𝑇 pour les éprouvettes P7 renforcées par la grille G4 testées sous eau
(2 mm/min ; 7°C)
243
Annexe C
7000 2
F = 0.021m
Série7
6000 𝛿DIC = 6𝑚𝑚
Série8
5000 P7-9a
P7-10a
Fs (N) 4000 P7-8b
3000 P7-15a
P7-10b
2000
average curve
1000
0
0 2 4 6 8
δDIC (mm)
Figure C-18 Courbes 𝐹𝑠 − 𝛿𝐷𝐼𝐶 pour les éprouvettes P7 renforcées par la grille G4 testées sous eau (2
mm/min ; 7°C)
240mm
P’6-1b P’6-1a
P6-1b P6-1a
310mm
P7 P’6-2b P’6-2a
P5
300cm
Figure C-19 Plaques de la planche P6 (G3) contenants le défaut de construction (Absence de la grille
dans les éprouvettes situées au voisinage des éprouvettes P6-5b, P6-6b et P6-4b)
244
Annexe C
détectons la position du décollement juste au niveau de ces points de mesure, entre ces points la
longueur du décollement demeure la même que celle pour la position juste avant, d’où l’allure finale
de la courbe 𝐺𝐹 (𝛿𝐷𝐼𝐶 ) qui possède des paliers verticaux (Figure C-20).
L’idée donc est de calculer la moyenne entre le maximum et le minimum de chaque palier vertical et
d’obtenir par la suite une courbe moyenne 𝐺(𝐷𝐼𝐶)𝑚𝑜𝑦 en fonction de 𝛿𝐷𝐼𝐶 . C’est avec cette méthode
que toutes les courbes 𝐺𝐹 (𝛿𝐷𝐼𝐶 ) sont tracées.
450
400
350
300
250
G(DIC)
GF (J/m2)
200
G(DIC) min
150
G(DIC) max
100
G(DIC) moy
50
0
0 1 2 3 4 5 6
DIC (mm)
Figure C-20 Méthode de la détermination de la courbe moyenne GF (δDIC ) (Exemple P8-6b)
La Figure C-21 présente les trois courbes moyennes de la variation de l’énergie de rupture des trois
types de matériaux P6, P7 (20°C) et P7 (7°C). La résistance à la propagation du décollement est plus
importante pour les matériaux P7 testés à 7°C que celle des matériaux, de même type, testés à 20°C.
Ceci est montré aussi dans les analyses des graphes précédemment.
La résistance d’interface à la propagation du décollement pour les matériaux de type P6 renforcées
avec la grille G3 testées sous eau à 20°C est légèrement meilleure que pour les matériaux de type P7
renforcées avec la grille G4.
500
450
400
350 P6 (sous eau 20°C)
300
GF (J/m2)
Figure C-21 Les courbes moyennes de la variation de l’énergie de rupture durant la propagation du
décollement pour les différents types de matériaux testées sous eau.
245
Annexe C
Les essais sans eau à 20°C du chapitre ont montré que les éprouvettes de type P7 se comportent
légèrement mieux que celle de P6 (Figure C-22).
160
140
120
100
GF (J/m2) P6 (dans l'air)
80
60 P7 (dans l'air)
40
20
0
0 2 4 6
DIC (mm)
Figure C-22 Les courbes moyennes de la variation de l’énergie de rupture durant la propagation du
décollement pour les différents types de matériaux P7 et P6 testées sans eau.
À partir de la Figure C-23, la grille G3 semble être plus intéressante dans l’eau, en revanche la G4 se
comporte de la même manière sans ou sous eau.
500
450
400
P6 (sous eau 20°C)
350
P7 (sous eau 20°C)
GF (J/m2)
150
100
50
0
0 2 4 6 8 10
DIC (mm)
Figure C-23 Les courbes moyennes de la variation de l’énergie de rupture durant la propagation du
décollement pour les différents types de matériaux P7 et P6 testées sans et sous eau.
246
Annexe C
Sections Épaisseur
BB
Grille nouvelle
Grille nouvelle R100
S1 BBSG référence 11 cm
G100
S3 S2 BBSG + grille 100SB 5+6 cm
S3 BBSG + grille R100 5+6 cm
S4 BBSG + grille G100 5+6 cm
S5 BBSG + grille 50SB 5+6 cm
S4 S6 BBSG tiède+grille 100SB 5+6 cm
S2
Grille
SB100 Structures
Sens de rotation
du manège 11 cm BBSG renforcé ou non
Zone
instrumentée Fissure dans la
1ère couche
BBSG de 5 cm Couche d’accrochage:
Sans grille:
S6 S1 Sans grille 350 g/m² bitume résiduel
Grille SB 100
BB tiède
= 500 g/m² émulsion
Entrée du Bande de roulement Avec grille:
manège 1,6m de large 700 g/m² bitume résiduel
= 1kg/m² émulsion
247
Annexe C
Les plusieurs points de différences entre les deux types d’essais sont:
-la forme des éprouvettes du WST est rectangulaire par contre elle est cylindrique pour l’éprouvette de
l’essai TAT.
-l’éprouvette du WST se caractérise par une entaille de pré fissuration par contre l’éprouvette de
l’essai TAT ne la possède pas.
-l’essai WST est effectué en déplacement imposé de 2mm/min sauf que l’essai TAT est effectué en
force imposée de 200N/s.
248
Annexe C
-la taille de la surface de rupture est de 7853.98mm2 pour les éprouvettes TAT et de 27300mm2 pour
les éprouvettes WST.
b) Eprouvettes et observations
Les éprouvettes sont extraites par carottage de la planche de manège (Figure C-24) pour les essais de
traction. Trois éprouvettes par planche sont préparées et testées par COLAS. Les éprouvettes
contiennent les mêmes matériaux que ceux des éprouvettes testées par le WST. La Figure C-24
présente les différentes sections contenant les différentes grilles testées dans le cadre du projet
SolDuGri. En effet, nous n’avons testé que la grille G4 et la grille G3 dans le cadre de ce travail de
thèse. La comparaison entre les résultats des deux essais n’est effectuée que pour les éprouvettes
issues des sections S1, S2 et S3 sur le manège. Nous allons comparer que les forces maximales et les
observations des surfaces de rupture comme c’est compliqué de comparer les autres indicateurs avec
tous les points de différences entre les deux essais.
Après les essais TAT, les surface de ruptures sont observées et sont présentées dans la Figure C-27. La
surface de rupture pour le matériau renforcé par la grille G3 (Figure C-27 b) montre que la grille reste
collée à la surface supérieure de la deuxième couche ce qu’nous avons aussi remarqué pour quelques
éprouvettes testées par le WST. Concernant le même type de matériau testé par le WST, deux types de
surface de rupture ont été notés soit collée à la surface supérieure de la deuxième couche ou soit collée
à la surface inférieure de la première couche et ils sont montrés dans le chapitre II. La grille G4
présente le même et unique type de surface de rupture comme observé avec le WST. En effet la grille
se divise en deux et reste collée aux deux cotés (Figure C-27 c).
Nous pouvons conclure qu’avec les deux différents essais en mode I de rupture, les mêmes types de
surface de rupture sont notés.
249
Annexe C
a) b)
c)
Figure C-27 Surface de rupture : a) référence sans grille, b) S2 renforcée avec G3, c) S3 renforcée
avec G4 (images COLAS)
c) Résultats
Avec autant de différences entre les deux types d’essai, nous allons comparer seulement les forces
maximales de rupture. Les essais de traction TAT sont effectués sur trois éprouvettes extraites de
chaque section de la planche manège. Le Tableau C-6 présente les forces maximales qui présent un
indicateur sur l’initiation au décollement des interfaces pour les matériaux renforcés et non renforcés
du projet SolDuGri testés par le TAT et le WST. Malgré le faible nombre d’éprouvettes testées par
l’essai TAT, les deux essais montrent que l’usage de la grille engendre une chute à peu près de 50% du
premier indicateur 𝐹𝑆𝑚𝑎𝑥 . De plus, la grille G4 présente une valeur de force maximale légèrement plus
importante que celle de G3 et ceci est montré par les deux essais en mode I de rupture.
Tableau C-6 Comparaison des forces maximales déterminées par le TAT (manège) et le WST
250
Annexe C
Des essais de TAT sont aussi effectués sur des éprouvettes cylindriques extraites de la planche
expérimentale 2016 (Figure IV-17). Trois éprouvettes de chaque type de section sont testées. Le
Tableau C-7 présente les résultats trouvés pour les éprouvettes non renforcées P8 et renforcées de type
P6 et P7. Nous avons remarqué le même phénomène noté sur l’effet de l’usage des grilles en fibre de
verre sur le premier indicateur. Le premier indicateur déterminé par les deux différents essais diminue
à peu près de 50% avec l’usage de la grille.
Tableau C-7 Comparaison des forces maximales déterminées par le TAT (Planche expérimentale) et
le WST
251
252
253
Annexe D
Le logiciel Viscoanalyse (Chailleux, 2007) a été utilisé afin de caler le modèle sur les données
expérimentales. Les paramètres sont regroupés dans le Tableau D-1. Les translations de température
sont faites en utilisant le paramètre τ de la loi WLF (Williams et al., 1955).
Le module complexe du système s’exprime à partir des paramètres du modèle sous la forme suivante :
E∞ − E0 D-3
E ∗ (ω) = E0 +
1 + δ(iωτ)−k + (iωτ)−h
2
τ(θ) = eA0 +A1 θ+A2θ D-4
Tableau D-1 D-2 Valeurs des paramètres du modèle de Huet-Sayegh (T° 20°C)
254
Annexe D
Paramètres 𝑛 𝑌0 𝑌𝐶
Valeur 6883 0.0108~0 413
Unité MPa/mm J/m2 J/m2
Nous avons fixé les paramètres suivants : le pas de calcul à 0.1s, le module de Young de l’enrobé
bitumineux à 6600MPa à 20°C et 0.53Hz (𝜐 = 0.35) et 𝑌𝐶 = 400𝐽/𝑚2 . Par contre, nous avons varié
𝑛 entre {4000 ,5000, 6000 𝑒𝑡 7000𝑀 𝑎/𝑚𝑚}. La Figure D-1 présente les courbes 𝐹𝑆 − 𝛿
déterminées par le modèle ZC pour les différentes valeurs de la raideur normale de l’interface et la
courbe moyenne trouvées par les résultats expérimentaux pour P8. La courbe qui correspond à
𝑛 = 7000𝑀 𝑎/𝑚𝑚 semble être la plus proche de la courbe expérimentale au niveau de début de la
courbe jusqu’à la force maximale de fendage. .
Courbe moyenne expérimentale: P8"
2500 MZC : kn = 4000 MPa/mm
MZC : kn = 5000 MPa/mm
MZC : kn =6000 MPa/mm
2000 MZC : kn =7000 MPa/mm
1500
FS (N)
1000
500
0
0 2 4 6 8 10
(mm)
255
Annexe D
Nous voulons vérifier l’effet du paramètre n choisie initialement égale à 1 pour simplifier le modèle.
La Figure D-2 montre l’effet de la variation du paramètre n de fragilité de l’interface pour un kn
constant égale à 7000MPa/mm. Nous remarquons que pour une même valeur de Kn et Yc, une
diminution de la valeur de n engendre une diminution de la force de fendage.
Courbe moyenne expérimentale: P8"
2500 n=1
B n=0.01
n=0.1
2000
n=0.5
1500
A C
FS (N)
1000
500
0
0 2 4 6 8 10
(mm)
La Figure D-3 présente la courbe numérique déterminé par le CZM pour n=1 et Kn=7000MPa
comparée à la courbe expérimentale de l’éprouvette P8 (non renforcée par la fibre de verre). Les deux
courbes sont très proches jusqu’à la force maximale de fendage. Ceci montre l’efficacité de ce modèle
avec sa version simplifiée pour la caractérisation de l’initiation au décollement de l’interface enrobé/
enrobé sans grille en fibre de verre. Par contre la phase de propagation du décollement estimé par le
modèle est un peu en déphasage par rapport à celle de la courbe moyenne.
1500
A C
FS (N)
1000
500
0
0 2 4 6 8 10
(mm)
256
Annexe D
Le Tableau D-4 présente une comparaison entre les paramètres d’entrée du modèle et les résultats
expérimentaux pour le WST.
Tableau D-4 Comparaison entre les paramètres du modèle et les résultats expérimentaux
La Figure D-4illustre le déformé de l’éprouvette WST à la fin de l’essai numérique. Cette figure vous
montre le décollement de l’interface de l’éprouvette WST.
Les Figure D-5 Figure D-6 présentent les cartographies des distributions des champs de déformation,
de contrainte ainsi que l’endommagement au niveau des points A, B et C présentés sur la figure VI-11.
257
Annexe D
a) b)
c) d)
e)
Figure D-5 Au niveau du point A a) Champs de contraintes de Von Mises b) champs de contrainte 𝜎𝑥𝑥
c) Champs de contrainte𝜎𝑥𝑦 d) Champs de déformation 𝜀𝑥𝑥 e) l’évolution de l’endommagement
258
Annexe D
a) b)
c) d)
e)
Figure D-6 Au niveau de la force maximale au point B a) Champs de contraintes de Von Mises b)
champs de contrainte 𝜎𝑥𝑥 c)Champs de contrainte 𝜎𝑥𝑦 d) Champs de déformation 𝜀𝑥𝑥 e) l’évolution de
l’endommagement
259
Annexe D
Paramètres 𝑛 𝑌0 𝑌𝐶
Valeur 8100 0.015~0 403
Unité MPa/mm J/m2 J/m2
Nous avons fixé les paramètres suivants : le pas de calcul à 0.1s, le module de Young de l’enrobé
bitumineux à 6600MPa à 20°C et 0.53Hz (𝜐 = 0.35) et 𝑌𝐶 = 403𝐽/𝑚2 . Nous avons varié 𝑛 entre
{8000 𝑒𝑡 90000 𝑒𝑡10000 𝑀 𝑎/𝑚𝑚}. La Figure D-1 présente les courbes 𝐹𝑆 − 𝛿 déterminées par le
modèle ZC pour les différentes valeurs de la raideur normale de l’interface et la courbe moyenne
trouvées par les résultats expérimentaux pour P8. La courbe qui correspond à 𝑛 = 10000𝑀 𝑎/𝑚𝑚2
semble être la plus proche de la courbe expérimentale.
3000 Courbe expérimentale P8"-8b
MZC : kn = 8000 MPa/mm
2500 MZC : kn = 9000 MPa/mm
MZC : kn =10000 MPa/mm
2000
FS (N)
1500
1000
500
0
0 2 4 6 8 10 12
(mm)
260
Annexe D
La Figure D-8 présente la courbe numérique déterminé par le CZM sélectionnée comparée à la courbe
expérimentale. Les deux courbes sont très proches jusqu’à la force maximale de fendage. Le modèle
reprend bien l’essai expérimental.
3000
Courbe expérimentale P8"-8b
2500
MZC : kn =10000 MPa/mm
2000
FS (N)
1500
1000
500
0
0 2 4 6 8 10 12
(mm)
Le Tableau D-4 présente une comparaison entre les paramètres d’entrée du modèle et les résultats
expérimentaux pour le WST de l’éprouvette P8’’-8b testée à20°C dans l’air.
Tableau D-6 comparaison entre les paramètres du modèle et les résultats expérimentaux
Nous avons fixé les paramètres suivants : le pas de calcul à 0.1s, le module de Young de l’enrobé
bitumineux à 6600MPa à 20°C et 0.53Hz (𝜐 = 0.35) et 𝑌𝐶 = 450𝐽/𝑚2 . Par contre, nous avons varié
𝑛 entre {7000 ,8000𝑒𝑡 90000 𝑀 𝑎/𝑚𝑚}. La Figure D-1 présente les courbes 𝐹𝑆 − 𝛿 déterminées
261
Annexe D
par le modèle ZC pour les différentes valeurs de la raideur normale de l’interface et la courbe
moyenne trouvées par les résultats expérimentaux pour P8. La courbe qui correspond à 𝑛 =
9000𝑀 𝑎/𝑚𝑚 semble être la plus proche de la courbe expérimentale.
1500
FS (N)
1000
500
0
0 2 4 6 8 10
(mm)
Le Tableau D-4 présente une comparaison entre les paramètres d’entrée du modèle et les résultats
expérimentaux pour le WST.
Tableau D-8 comparaison entre les paramètres du modèle et les résultats expérimentaux
Nous avons fixé les paramètres suivants : le pas de calcul à 0.1s, le module de Young de l’enrobé
bitumineux à 6600MPa à 20°C et 0.53Hz (𝜐 = 0.35) et 𝑌𝐶 = 400𝐽/𝑚2 . Nous avons varié 𝑛 entre
262
Annexe D
{500 ,2000, 3000 𝑀 𝑎/𝑚𝑚}. La Figure D-1 présente les courbes 𝐹𝑆 − 𝛿 déterminées par le modèle
ZC pour les différentes valeurs de la raideur normale de l’interface et la courbe moyenne trouvéepar
les résultats expérimentaux pour P7. L’effet de Kn sur la courbe de la Force-ouverture de décollement
est bien remarquable au niveau de la force maximale de fendage par contre la forme de la courbe est la
même pour les trois valeurs de Kn.
1400 Courbe moyenne P7 dans l'air
MZC : kn =500 MPa/mm
1200
MZC : kn = 2000 MPa/mm
1000 MZC : kn =3000 MPa/mm
800
FS (N)
600
400
200
0
0 2 4 6 8 10
(mm)
La courbe qui correspond à 𝑛 = 3000𝑀 𝑎/𝑚𝑚2 semble être la plus proche de la courbe
expérimentale.
1400
Courbe moyenne P7 dans l'air
1200
MZC : kn =3000 MPa/mm
1000
800
FS (N)
600
400
200
0
0 2 4 6 8 10
(mm)
263
Annexe D
Le Tableau D-4 présente une comparaison entre les paramètres d’entrée du modèle et les résultats
expérimentaux pour le WST.
Tableau D-10 Comparaison entre les paramètres du modèle et les résultats expérimentaux
D.I.3 Bilan :
En conclusion, dans cette partie l’essai de fendage par Coin a été modélisé et étudié à travers d’un
modèle de zone cohésive bilinéaire qui dépend de trois paramètres notamment : la raideur et l’énergie
de décollement interfaciales (initiale et critique).
Cette étude est particulièrement intéressante. Cette partie a permis d’identifier les points forts de ce
modèle et ses limites. Ce modèle reproduit assez bien l’endommagement de l’interface.
264