Amyotrophie Spinale Chez L'Enfant: Memoire Presente Par: DR Kenza Saoud Née Le 26/04/1986 À Debdou
Amyotrophie Spinale Chez L'Enfant: Memoire Presente Par: DR Kenza Saoud Née Le 26/04/1986 À Debdou
Amyotrophie Spinale Chez L'Enfant: Memoire Presente Par: DR Kenza Saoud Née Le 26/04/1986 À Debdou
FES
Dr KENZA SAOUD
Spécialité : PEDIATRIE
0
PLAN
1
INTRODUCTION ........................................................................................................ 6
I. Objectifs ............................................................................................................. 9
RESULTATS ............................................................................................................. 11
I. EPIDEMIOLOGIE ................................................................................................. 12
1. Age ............................................................................................................... 12
2. Sexe.............................................................................................................. 12
1. Consanguinité ............................................................................................... 12
2. Type ............................................................................................................. 14
6. Déformations ................................................................................................ 16
2. Électromyogramme ....................................................................................... 17
1. Kinésithérapie motrice................................................................................... 17
2
2. Appareillage .................................................................................................. 17
4. Chirurgie....................................................................................................... 18
DISCUSSION ............................................................................................................ 26
I. DEFINITION ...................................................................................................... 27
2. Electromyogramme ....................................................................................... 39
3. Etude moléculaire.......................................................................................... 41
de 2 ans ............................................................................................................ 47
4. Décès............................................................................................................ 59
2. Accompagnement ......................................................................................... 61
4. Neuroprotection ........................................................................................... 79
CONCLUSION .......................................................................................................... 82
RESUME .................................................................................................................. 85
BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................................ 87
4
Abréviations :
ADN : Acide désoxyribonucléique
DR : Détresse respiratoire
EMG : Electromyogramme
IF : Impotence fonctionnelle
MI : Membre inférieur
MS : Membre suérieur
5
INTRODUCTION
6
L’amyotrophie spinale infantile (ASI) est une maladie autosomique récessive [1].
Elle est due à une dégénérescence primaire des cellules de la corne antérieure de la
C’est une affection grave, elle est la cause la plus fréquente de décès d’origine
génétique chez les enfants avec une incidence de 1 sur 6000 naissances vivantes. [3]
La maladie est marquée par une grande variabilité clinique. On distingue selon
génétique.
Fès.
7
MATERIELS ET METHODES
8
I. Objectifs :
Les objectifs de ce travail et de :
jusqu'à décembre 2016, basée sur le recueil systématique des cas d’amyotrophie
étude.
Critères d’exclusion :
Ont été exclus de cette série :
9
V. Les variables analysés :
Notre étude s’est basée sur l’analyse des éléments cliniques suivants a l’aide
thérapeutique et l’évolution.
10
RESULTATS
11
I. EPIDEMIOLOGIE :
1. Age :
Age moyen de nos malades était de 4,4 ans, avec des extrêmes d’âge de 3 mois
et 12 ans.
2. Sexe :
II. ANTECEDANTS :
1. Consanguinité :
14%
consanguinité
absence de consanguinité
86%
Sept de nos patients avaient des décès dans la fratrie par DR et hypotonie soit
31% des cas, on avait 4 jumeaux suivis pour AMS, un de nos patients avait une sœur
suivi pour SMA confirmée et un autre avait une grand-mère suivie pour SMA
confirmée.
12
III. CLINIQUE :
1. Premier symptôme :
Dans notre série, l’hypotonie est retrouvée chez 11 patients soit 50% des cas,
l’absence d’acquisition de la marche dans 3 cas soit 14% % des cas, le trouble de la
marche chez 5 patients soit 23% des cas, la faiblesse musculaire dans 2 cas, et la
14%
hypotonie
retard de marche
23% 50%
trouble de la marche
autres
13%
13
2. Type :
Type III
18%
Type I
46%
Type II
36%
d’ASI :
jusqu'à 8 mois.
- Type II : la moyenne était 2,7 ans avec des extrêmes allant de 17 mois
jusqu'à 7 ans.
- Type III : la moyenne était 4,7 ans avec des extrêmes allant
14
4. Motif de consultation :
Hypotonie 7
détresse respiratoire 3
Retard de marche 3
Trouble de la marche 6
Retard psychomoteur 2
Cyphose 1
5. Profil clinique :
suivant :
Hypotonie 12
ROT abolis 17
Fasciculations 5
Amyotrophie 1
Marche ataxique 6
Absence de marche 3
15
absence de marche
marche ataxique
amyotrophie
fasciculations
ROT abolis
hypotonie
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18
6. Déformations :
Déformations du rachis
0 1 2 3 4
16
IV. Profil para clinique :
2. Électromyogramme :
Dans notre série, l’EMG a été demandé chez tous nos patients mais réalisé
corne antérieure.
Elle était réalisée chez tous nos patients au sein des différents laboratoires
V. PRISE EN CHARGE :
1. Kinésithérapie motrice :
Dans notre série, vingt patients étaient mis sous kinésithérapie motrice, alors
que les deux autres avaient décédé les premiers mois de vie.
2. Appareillage :
Dans notre série, le corset a été prescrit chez 5 malades, et les attelles de
17
4. Chirurgie :
VI. EVOLUTION :
Dans notre série y avait 11 décès, Tous les cas porteurs de type I sont décédés
porteur de type II est décédé a l’âge de 6 ans, 3 sont perdus de vue, 5 autres avaient
patient, une cypho-scoliose avec flessum du genou et pieds varus équin réductible, 2
36%
décès
50% perdu de vue
en vie
14%
18
hyperlordose
flessum genou
scoliose
complications resiratoires
constipation chronique
oesophagite
génétique du CHU HASSAN II des Fès, 4 autres sont décédés avant la confirmation
moléculaire du diagnostic.
19
Tableau III : tableau récapitulatif des différents résultats de notre étude
Cas 1 Cas 2 Cas 3 Cas 4 Cas 5 Cas 6 Cas 7 Cas 8 Cas 9 Cas 10
Age 12 MOIS 10 MOIS 8 MOIS 12 MOIS 3 MOIS 12 MOIS 4 MOIS 3 MOIS 6 mois 1 AN
Sexe M F M M M F M M F M
consanguinité NON 1er degré NON NON NON 1er Degré Non Non NON
Marche _ _ _ _ _ _ _ _ _
Premier symptôme Hypotonie Hypotonie hypotonie Hypotonie DR néonatale hypotonie Hypotonie Hypotonie Hypotonie Hypotonie
néonatale
Age au moment du 7 MOIS 8 mois 5 mois 5 mois 35 jours 4 mois 2 mois 2 mois 3 mois 4 mois
diagnostic
Motif de consultation DR Hypotonie hypotonie Hypotonie hypotonie hypotonie DR DR Hypotonie Hypotonie
Type I I I I I I I I I I
Examen clinique hypotonie axiale et hypotonie axiale Hypotonie Hypotonie Hypotonie hypotonie Hypotonie Hypotonie axiale et Hypotonie Hypotonie
périphérique et périphérique périphériqu périphérique axiale axiale et axiale et périphérique axiale et axiale et
ROT abolis ROT abolis e Fasciculation périphériqu périphérique périphérique périphérique
ROT abolis s de la e ROT abolis ROT abolis
Fasciculatio langue ROT abolis Mimique
ns de la ROT abolis conservée
langue
Déformations _ _ _ _ _ _ __ _ _
20
CPK Non fait Non fait Non fait Normal Non fait Non fait Non fait Non fait Non fait Non fait
EMG Non fait Non fait Non fait Non fait Non fait Non fait Non fait Non fait Non fait Non fait
PCR
Délétion homozygote de l’exon 7 du gène SMN
Traitement Kinésithérapie Kinésithérapie Kinésithérap Kinésithéra Kinésithérap Kinésithérapie Kiné motrice Kiné motrice
respiratoire motrice ie motrice pie motrice ie
motrice
Evolution Décédé à l’âge de 12 Décédé à l’âge Décédé a Décédé Décédé vers Décédée Décédé vers Décédé vers l’age Décédée à Décédé à
mois dans un de 10 mois l’âge de 8 vers l’âge l’âge de 3 mois vers l’âge de l’age de 4 mois de 3 mois l’âge de 6 l’âge de un
tableau de DR mois dans de 12 mois un an mois an
un tableau
de DR
21
Cas 11 Cas 12 Cas 13 Cas 14 Cas 15 Cas 16 Cas 17 Cas 18
Sexe F M M F M M M M
tête
Position assise + + + + + + + +
Station debout _ _ _ + + + _ +
Marche _ _ _ + _ _ _ +
Premier symptôme Retard de la Hypotonie Faiblesse Trouble de la hypotonie Difficulté Retard de Retard de la
marche musculaire marche de marche marche marche
Age au moment du 17 mois 2 ans 2 ans 7 ans 3 ans 2 ans 1 an et demi 36 mois
diagnostic
Motif de consultation Retard Retard de la Retard de la Marche cyphose Difficulté Retard de Retard
psychomoteur marche marche ataxique de la marche psycho_moteur
marche
Type II II II II II II II II
Examen clinique Marche Paraplégie ROT abolis Marche Hypotonie Paraplégie Fasciculations Marche absente
absente Diminution des Cypho-scoliose instable Pas de ROT abolis de la langue ROT abolis
ROT abolis forces Marche Fasciculations position ROT abolis
Hypotonie musculaires impossible des MI et MS assise ni Hypotonie
Diminution ROT absents ROT abolis debout périphérique
des forces Amyotrophie Marche Encombrement
musculaires des muscles des impossible bronchique
MI Cyphose
ROT abolis
déformations _ _ Cypho-scoliose Cyphose Pieds varus _ _
Flessum du dorsale équin
genou réductible
Pieds varus
22
équin réductible
CPK Normal Normal Non fait Non fait Non fait Non fait Non fait Non fait
EMG Atteinte de la Atteinte de la Atteinte de la Atteinte de la Non fait Non fait Atteinte de la Non fait
corne corne antérieure corne antérieure corne corne antérieure
antérieure antérieure
PCR
Délétion homozygote de l’exon 7 du gène SMN
Traitement Kiné motrice Kiné Kiné motrice Kiné motrice Kiné motrice Kiné Kiné motrice Kiné motrice
Kiné respiratoire motrice Corset Kiné motrice Kiné respiratoire Kiné respiratoire
Corset Attelles de respiratoire Kiné
garchois posture Corset avec respiratoir
attelles e
Attelles
Evolution Marche impossible Marche Cypho-scoliose Perdu de vue Cyphose Décédé à Perdu de vue Marche non
RGO avec impossible Constipation Pneumopathie l’âge de 6 acquise
Œsophagite chronique a répétition ans par DR Détresse
Détresse respiratoire 2 fois
respiratoire 1 a 2 par an
fois par an.
23
Cas 19 Cas 20 Cas 21 Cas 22
Sexe F F M M
Personnels _ Frère jumeau présente le Frère jumeau présente le même Frère jumeau présente le même
même tableau tableau tableau
Familiaux _
Tenue de la tête + + + +
Position assise + + + +
DPM
Station debout + + + +
Marche + + + +
Premier symptôme Difficulté de marche Faiblesse musculaire Trouble de la marche Trouble de la marche
Motif de consultation Difficulté de marche Trouble de la marche Trouble de la marche Trouble de la marche
24
Examen clinique Marche dandinante Marche dandinante Marche dandinante Marche dandinante
ROT faibles Faiblesse musculaire des MS ROT abolis ROT abolis
Fasciculations de la langue et et MI Scoliose Scoliose
des mains ROT abolis Hypertrophie des 2 mollets Hypertrophie des 2 mollets
Déformations Hyperlordose scoliose Scoliose
EMG Non fait Non fait Atteinte de la corne antérieure Atteinte de la corne antérieure
PCR
Délétion homozygote de l’exon 7 du gène SMN
Traitement Kiné motrice Kiné motrice Kiné motrice Kiné motrice
corset Corset
Evolution Marche avec aide Perdu de vue Traitement chirurgical Traitement chirurgical
Pas de rétraction tendineuse orthopédique orthopédique
Hyperlordose
25
DISCUSSION
26
I. DEFINITION :
Les amyotrophies spinales ou "spinal muscular atrophies" des Anglo- Saxons
chromosome5. [7]
normale.
27
II. Historique :
En 1891, Guido Werdnig rapporte les deux premiers cas d’une atrophie
musculaire progressive, maladie familiale à laquelle il donne alors son nom. [8]
Entre 1893 et 1900, Johann Hoffmann décrit quatre autres cas d’atrophie musculaire
(1954 et 1956) rapportent les premières séries d’une forme débutant après l’âge de
en 1950. Brandt y présente une étude approfondie de 112 enfants atteints de SMA,
maladie. [14]
le pronostic. [15]
28
Les nombreuses études cliniques et génétiques de ces trente dernières années
2002. [16]
SMN.
III. Physiopathologie :
Sur le plan physiopathologique, les altérations (plus ou moins importantes
muscle (atrophie). Elles résultent de la délétion homozygote d’un gène situé sur le
l’état normal, dans la moelle épinière et le tissu musculaire. Il est établi avec certitude
que le taux résiduel de la protéine SMN au niveau de certains tissus (moelle épinière,
29
Fig 8. Localisation du motoneurone de la corne antérieure de la moelle épinière.
par le biais d’un complexe protéique macro-moléculaire dont les composants ne sont
croissance alvéolo pulmonaire induisant dans les formes les plus graves une
bronchiques.[19]
d’équilibre entre les muscles agonistes et les muscles antagonistes d’une même
IV. Classifications :
Les amyotrophies spinales sont d’une grande hétérogénéité clinique et
pronostique. Elles ont fait l’objet de nombreuses classifications basées sur l’âge de
début des premiers symptômes, l’âge de l’enfant au moment du décès, les capacités
1. Classification classique :
31
Le premier groupe, dénommé SMA précoces ou maladie de
de l’acquisition de la marche.
multicentriques. Elle définit les critères cliniques (âge d’apparition des premiers
tronc ; la tenue de tête est impossible pour les formes précoces avant 3
mois et le décès survient généralement dans les deux premières années par
insuffisance respiratoire ;
membres inférieurs.
32
Tableau IV: Classification du Consortium international SMA [4]
+ /- Marche : -
Positon assise : -
V. Présentation clinique :
la gravité est corrélée à l’âge de début. Les plus sévères sont les formes à début
anténatal(Ia). Les moins sévères dans ce type sont les formes survenant entre 3 et 6
mois correspondant au type I bis de Barois. Cette forme est souvent dénommée forme
typique.
mois, par une diminution de la force musculaire, initialement au niveau des racines
des membres .Cette atteinte, à peu près symétrique, évolue vers une quadriparésie
flasque. L’enfant est couché sur le dos avec une attitude dite en « grenouille » ou en «
batracien » est très caractéristique de la maladie (Fig 10.). L’atteinte des muscles
distaux est plus modérée, et les mouvements des extrémités sont longtemps
une perte précoce de la tenue de tête. (Fig 11) L'atrophie musculaire est parfois
33
difficile à mettre en évidence en raison de l’importance de la panicule adipeuse sous-
pas d'atteinte des fonctions supérieures. L'atteinte des muscles intercostaux entraîne
carène sont observées. Il peut exister une atteinte du tronc cérébral, principalement
pouvant aller jusqu'à la mort subite, Les troubles digestifs notamment les fausses
respiratoire chronique, aggravée par les infections respiratoires et les fausses routes,
34
Fig 10. Amyotrophie spinale type 1 [25]
Forme néonatale :
anténatal a pu être noté (diminution voire une absence des mouvements fœtaux).
35
L’hypotonie est patente. Raideurs et déformations sont souvent présentes et
d’autant plus marquées que le début anténatal est précoce. Plusieurs articulations
Dans d’autres cas, la maladie apparaît après un délai de quelques jours après
la naissance. Elle se manifeste par une atteinte motrice sévère d’installation brutale et
elles peuvent être classées en formes sévères dont l’allure évolutive est analogue à
celle des formes néonatales et en formes moins sévères dont le tableau clinique et
Les formes sévères se manifestent par l’installation plus ou moins brutale d’une
sévère.
manifestations peuvent être des difficultés à la station assise libérée, une absence
inférieurs.
Les troubles digestifs sont moins fréquents que dans le type I et le risque de
dénutrition est beaucoup plus atténué par rapport aux formes du type I du fait de
second plan par les aspects vitaux de la maladie, sont longtemps passés inaperçus.
prédominant aux racines des membres inférieurs, elle débute après l'acquisition la
37
Les premiers signes peuvent se manifester par une gêne à la marche dès son
acquisition, ou plus tardivement par des difficultés pour courir ou monter les
plusieurs années après celle des muscles des jambes. La musculature abdominale et
spinale est affaiblie, mais la stabilité du tronc en position assise n’est, en règle, pas
supérieure par atteinte du III) et la voie nasonnée (paralysie du voile du palais par
prédominent au niveau des racines des membres inférieurs. Les réflexes ostéo-
Il existe une hypertrophie des mollets retrouvée dans 25% des cas (Jérusalem,
celles des mains et des pieds, on peut noter une hyperlaxité articulaire. La scoliose
moins fréquente, est de survenue tardive. Elle est liée à l’atteinte du tronc et à l’âge
du malade Un meilleur pronostic est observé dans les formes débutant après l'âge de
38
VI. Examens complémentaires :
C’est une enzyme dimérique hétérogène douée d'une activité importante dans
mitochondriales. Elle est présente dans de nombreux organes et son rôle est de
reconstituer les réserves en ATP, utilisables par la cellule. Il existe une isoenzyme
légèrement augmenté. Le dosage de cet enzyme chez ces enfants est pratiqué pour
2. Electromyogramme (EMG):
l’immense majorité des cas, une forte présomption clinique permet de surseoir à
Technique :
L’interprétation de l’EMG est d’autant plus délicate que l’enfant est plus jeune. Le
39
tracé est parfois normal au début de la maladie. Le tracé, caractéristique, permet
motrices [34]. Les potentiels unitaires amples (jusqu’à 10 mV) et larges (plus de 20
Cependant, le tracé n’est pas toujours typique et peut même être normal au début de
la maladie. Mais chez les patients atteints de la forme I, les potentiels sont, soit
nettement plus courts, polyphasiques et de faible amplitude, soit plus larges et plus
amples que ceux qui sont retrouvés chez l’enfant normal [34] Les vitesses de
(Fig 12)
Fig 12. (A) Electromyogramme d’un patient atteint d’ASI (B) EMG normal [35]
40
3. Etude moléculaire :
Le diagnostic d’ASI étant avant tout clinique, le diagnostic génétique est le plus
systématique dès que la clinique est évocatrice. Le gène SMN étant connu et cloné, le
génétique adéquat.
Techniques :
sang périphérique prélevé sur un tube EDTA (acide éthylène diamine tétracétique). La
PCR est utilisée essentiellement pour amplifier une ou plusieurs régions génomiques
subséquentes. L’ADN amplifié est digéré ensuite par une enzyme de restriction qui
artificiel de restriction pour l’enzyme DraI. Les produits d’amplification sont contrôlés
sur un gel d’agarose à 2 %. La taille attendue de l’amplimère est de 235 Pb. Les
produits de PCR sont ensuite digérés par l’enzyme de restriction DraI qui reconnait
deux sites au niveau de la séquence amplifiée : un site commun aux deux copies
permettant de différencier les deux copies du gène SMN. Le diagnostic est confirmé
41
lorsqu’on observe dans le gène SMN1 : une délétion homozygote du gène SMN1 (fig
42
VII. Diagnostic différentiel :
visage (faciès amimique allongé, avec une lèvre supérieure en V renversé donnant à la
43
premières semaines de vie. Elle réalise une hypotonie et une faiblesse musculaire
QRS et signes d’hypertrophie ventriculaire. Plus tard, l’EMG montre un tracé myogène
pas pratiqué. Le diagnostic est confirmé par la déficience enzymatique, évidente dans
tous les tissus, qui est à moins de 10% de la valeur normale, dans le muscle. Elle est
également retrouvée au niveau des globules blancs et dans les urines. En pratique, le
musculaire. Cette dernière montre l’aspect d’une myopathie vacuolaire : toutes les
tableau clinique est cependant dominé par une cardiomyopathie et des accès
néonatale sévère une hypotonie globale avec atteinte multiviscérale et parfois une
de valeur absolue :
44
association insolite de signes cliniques : myopathie, épilepsie, ptosis,
surdité…
MYASTHÉNIE NÉONATALE
deux à trois semaines. La guérison est sans séquelles et sans récidive. Le diagnostic
la jonction neuromusculaire. Dans leur forme grave néonatale, ils peuvent donner le
change avec la forme sévère de SMA. Ils se caractérisent en effet dès la naissance par
des raideurs multiples (mains, pieds, hanches), une hypotonie généralisée, une
ou d’un incrément à l’EMG, ainsi que sur les données de la biologie moléculaire.
45
1.6. Dystrophie musculaire congénitale : [44]
une hypotonie aiguë, une faiblesse musculaire, une constipation, un ptosis et une
est bactériologique.
réduction de la densité des fibres myéliniques et parfois une absence de myéline sur
les fibres de grand diamètre, sans réaction schwanienne. Une étude génétique dans
oculaire chez un enfant peu éveillé, font évoquer une encéphalopathie anoxo-
ischémique. L’étiologie de cette maladie est due à des lésions cérébrales fixées,
46
1.10. Syndrome de Prader-Willi [48]
L’aspect du faciès est très caractéristique : le visage est serré, le front haut, les
de moins de 2 ans:
tableau de fièvre et de syndrome méningé précédé quelques jours avant par une
Les réflexes ostéo-tendineux sont abolis. Il n’y a pas d’atteinte sensitive. La fonction
La maladie peut survenir dès l’âge d’un an. Elle débute souvent quelques jours
par des troubles de la marche, des paresthésies et des douleurs. Les paralysies
47
semaines, elles demeurent en plateau durant une à plusieurs semaines. Elles réalisent
alors une tétraplégie flasque à prédominance distale avec des douleurs parfois
est de type abdominal. La toux est faible. Les troubles de la déglutition avec
nystagmus pendulaire et plus rarement des crises d’épilepsie. Le déficit moteur est
rarement au premier plan du tableau clinique. À l’EMG, le tracé est de type neurogène
Précédée dans la majorité des cas par des signes infectieux, la maladie débute
rachis et des membres et des paralysies des membres inférieurs avec troubles de la
marche. Le déficit moteur s’étend quelquefois aux membres supérieurs. L’atteinte est
flasque, avec abolition des réflexes ostéo-tendineux et cutanés évoquant une myélite
aiguë transverse. L’évolution est variable. La guérison est de règle, avec des séquelles
spontanée et rapide.
La maladie affecte les garçons au cours des trois premières années de la vie et
au niveau des ceintures et aux racines des membres. Certains groupes musculaires
la troisième décennie de la vie. La CPK est très élevée et peut atteindre jusqu’à 50 fois
49
montre des aspects de nécrose régénération. L’absence de dystrophine à
Tooth) [55]
Elles débutent dans l’enfance (50%) ou chez l’adulte jeune par une difficulté à la
s’accompagne d’une rétraction du tendon d’Achille, d’un pied creux et plus tard
Les vitesses de conduction nerveuse motrice et sensitive sont effondrées dans les
formes myéliniques. Les latences distales sont augmentées. Dans les formes
de conduction nerveuse motrice et sensitive ainsi que les latences distales sont
diagnostic.
déficit moteur périphérique est diffus. L’amyotrophie prédomine au niveau distal. Les
50
Tableau V : tableau récapitulatif des différents diagnostics différentiels
51
VIII. EVOLUTION :
L’amyotrophie spinale infantile est une maladie chronique, et en absence de
prolongée.
1. Complications ostéo-articulaires :
aux différences de forces exercées sur les différents muscles paralysés. Le muscle le
[57].
membres inférieurs :
52
col fémoral par le moyen fessier et la pesanteur. À ces deux facteurs
[61].
rotateurs internes et des adducteurs (grand rond, grand pectoral, petit pectoral et
sous-scapulaire).
Les coudes sont en flexion par rétraction du biceps et du long supinateur. Une
Les avant-bras sont en pronation et se fixent dans cette position par rétraction
des muscles pronateurs. Les poignets sont déformés en « coup de vent cubital » par
Tête et cou :
La mobilité de la tête et du cou est limitée par la rétraction des trapèzes, des
rachis cervical très néfaste peut être à l’origine d’une compression trachéo-
bronchique et œsophagienne.
Tronc :
fléchisseurs et des abducteurs de hanche peut s’associer celle des carrés des lombes,
des spinaux et du flanc du côté homolatéral. L’obliquité du bassin doit être analysée
dans le plan sagittal, frontal et horizontal, plan capital pour des malades qui sont le
scoliose dont il constitue un facteur favorisant et/ou aggravant. Il subit également les
réduisant la surface d’appui, créant ainsi les conditions de survenue d’une escarre
dorsolombaire est déformé. La scoliose chez l’enfant atteint de l’ASI résulte d’un
soutiens musculaires. Elle débute entre 4 et 6 ans. Elle est quasi constante. Retrouvée
chez 75% des cas toutes formes confondues [62], son incidence est de 95% dans les
formes sévères [63]. Elle est nettement inférieure (60%) chez les enfants qui marchent
La scoliose réalise une grande courbure dorsolombaire unique (2/3 des cas)
associée à une obliquité du bassin. Dans 1/3 des cas, il s’agit d’une double courbure
marche [64]. L’évolution de ces courbures obéit à la loi d’évolutivité des scolioses
pesanteur, résulte du déficit des muscles érecteurs du rachis. Plus fréquente chez le
du bassin par rétraction des fléchisseurs de hanche. Elle se fixe secondairement par
rétraction symétrique des muscles spinaux. Elle est plus fréquente chez le grand
enfant. Le dos creux est la déformation la plus délétère sur la fonction respiratoire
par compression de la trachée, des bronches et des poumons. Elle est le plus souvent
corset [5]
Thorax :
diaphragme.
2. Complications respiratoires :
d’atélectasies, peut précipiter l’évolution. Dans cet état, le moindre facteur aggravant
entraîner la décompensation. L’atteinte respiratoire, constante, dans les types les plus
sévères détermine le pronostic à long terme de l’amyotrophie spinale [65]. Parfois elle
Insuffisance respiratoire :
selon l’étendue et l’intensité des paralysies. Une réduction importante des volumes
l’installation d’une détresse respiratoire par épuisement [66]. Dans les atteintes
56
isolées des muscles intercostaux, l’enfant a une meilleure capacité vitale en position
couchée. Parfois, c’est la survenue d’une détresse respiratoire qui révèle la maladie.
l’enfant ne respire qu’avec son abdomen paralysé qui se gonfle comme un ballon,
de :
Il faut savoir reconnaître ces facteurs et tout mettre en œuvre pour les prévenir [66].
Les plus fréquents sont les épisodes d’encombrement bronchique. Ils sont le plus
répétés. Cette situation peut évoluer rapidement vers la décompensation aiguë par
opératoire) [5].
3. Complications digestives :
Le reflux gastro-œsophagien (RGO) est très fréquent. Il est observé dans 36%
des cas d’ASI, toutes formes confondues [67]. Il est dû à une hypotonie
La dilatation gastrique aiguë (DGA) est une complication grave, observée dans
12% des cas d’ASI toutes formes confondues [80]. En l’absence de traitement, elle met
peut arrêter les vomissements en mettant l’enfant sur le ventre. Les signes de
déshydratation peuvent être parfois très marqués. Une hypoglycémie y est associée
58
dans près de 6% des cas [68]. Les troubles peuvent évoluer vers une acidose
métabolique.
La constipation chronique est fréquente [5]. Elle est aggravée par un régime
fécalome voire d’une occlusion vraie. Elle s’accompagne alors d’une dilatation sus-
4. Décès :
rapport avec des troubles bulbaires (apnées centrales), et/ou une arythmie cardiaque
Les patients de type I ne dépassent pas l’âge de 2 ans, alors que les patients
types II vivent plus de 2 ans alors que les patients type III peuvent vivre jusqu’au l’âge
adulte [4].
On note que dans notre série tous les cas Type I sont décédés.
59
IX. PRISE EN CHARGE :
Malgré le progrès des sciences et de la médecine, jusqu’à aujourd’hui, il n’y a
pulmonaire et alvéolaire, et devrait être préventive afin d’éviter les complications [29].
1. Annonce du diagnostic :
même si « les parents ne demandent pas qu’on leur évite cette révélation, ils
souhaitent que le médecin prenne les moyens de l’améliorer de telle façon qu’ils
puissent, (malgré la maladie de l’enfant), ne pas perdre pied... » (Roy et al, 1989). Le
pour autant céder à une identification excessive aux parents, sa démarche doit être
de la famille doivent être adaptés à chaque situation. Sachant que chaque cas est
60
2. Accompagnement :
Divers besoins ont été exprimés à travers une étude de Roy et al. (1989). Les
avoir un contact permanent avec une personne compétente qui puisse être
en mesure de prendre en charge tous leurs questionnements
Son but est d’empêcher les changements de squelette liés à la paralysie dans
respiratoire [29].
Kinésithérapie :
fois par semaine (jusqu'à cinq fois par semaine), à des séances d'au moins 30
minutes jusqu'à l'adolescence, puis au moins deux fois par semaine jusqu'à l'âge
adulte [70]. Les mobilisations passives manuelles sont faites sur toutes les
articulations (y compris le rachis) dans tous leurs degrés de liberté en insistant sur les
amplitudes inverses des rétractions. Elles s’exercent sur des os fragilisés par
l’ostéoporose. Elles sont faite avec douceur en prenant en compte toute sensation
61
douloureuse afin de prévenir ou de déceler une fracture [71]. Les étirements
particulièrement indiquée dans les rétractions des flancs, des muscles pectoraux, des
mastoïdiens [71].
La traction vertébrale manuelle est indiquée pour réduire et/ou assouplir une
et cyphose dorsale. La traction est réalisée par les « quatre mains » de deux
kinésithérapeutes : deux mains tirant sur le bassin, les deux autres maintenant
a. Massage [5] :
modelage thoracique…
62
La technique du palper-rouler est la mieux adaptée au traitement des douleurs
b. Orthèses [29] :
doivent jamais être douloureux. Avant l'âge d’un an (principalement les patients de
axiale (type I et II) ou d’une scoliose paralytique (type II ou III) sera utilisé (fig 14).
de tête et une attelle cruro-pédieuse pour les membres inférieurs. Pour diminuer son
effet sur la fonction pulmonaire, le corset doit être correctement moulé sur mesure
dans le cas d'une malformation préexistante, et devrait inclure une minerve chez les
63
enfants sans contrôle adéquat de la tête (type I) ou avec une scoliose thoracique. Il ne
raison du risque élevé d'étouffement. Le corset de Garches semble être mieux toléré
c. Chirurgie :
- Chirurgie vertébrale :
osseux [5] chez la fille et à 15 ans chez le garçon [74]. Cette fourchette d’âge n’a
qu’une valeur indicative. Chaque cas doit être discuté en fonction de la forme
la fonction respiratoire.
voire à 10 ans [75]. Devant une courbure à évolution rapide malgré un traitement
Toutefois, certaines courbures qui restent très évolutives peuvent justifier une
osseuse devant:
64
les formes sévères de la maladie avec déformation thoracique et insuffisance
respiratoire grave.
antérieure de décompression.
pesée. La tendance actuelle est de ne plus opérer les hanches luxables ou luxés. La
chez des enfants qui ont définitivement perdu la marche reste discutable. On opère
plus volontiers les enfants les moins atteints sachant que c’est précisément dans ces
65
cas qu’on a le plus de chance d’améliorer la fonction et le confort. Quelquefois il
Aux genoux, les ténotomies sur les ischio-jambiers et les jumeaux permettent
alignement des membres inférieurs. Aux pieds, il n’y a de traitement chirurgical que
transfert du jambier postérieur avec ou sans allongement sur le dos de pied permet
pied ballant. Ces interventions sont suivies d’une longue période d’immobilisation
plâtrée (10 semaines). Aux membres supérieurs, la chirurgie peut être utile pour
rétablir une fonction minimale de préhension par la restauration d’une pince pouce-
L’apport calorique doit être adapté à chaque cas en fonction de ses capacités
égale à la dépense énergétique de repos d’un enfant sain du même âge. L’assistance
nutritionnelle a des objectifs différents selon les cas. Chez les enfants atteints de
énergétiques ne sont pas couverts soit en raison d’une anorexie soit du fait d’une
entérale continue transitoire est donnée à l’enfant qui perd provisoirement son
Instaurée dès que le diagnostic est posé, la prise en charge respiratoire permet
5.1. Moyens :
Mesures hygiéno-diététiques :
proscrite. L’air ambiant est humidifié. Le régime alimentaire est équilibré afin de
garder à l’esprit que les enfants atteint de l’ASI respirent mieux en position couchée
qu’en position assise, et quand ils portent une ceinture abdominale (qui fournit un
Traitements médicaux :
Vaccination :
Antibiothérapie :
d’ASI est systématique, précoce et intensive. Dans tous les cas, on prescrira
Autres :
Les mucolytiques et les sirops sédatifs de la toux devraient être interdits. Alors
que Les bronchodilatateurs doivent être utilisés avec prudence chez ces enfants [29].
Mobilisations passives :
supérieurs.
Etirements :
68
dorsaux, sterno-cléidomastoïdiens). Les mobilisations passives et étirements sont
par le contact manuel abdominal lors de l’inspiration et aide l’expiration par une
ventilation dirigée est pratiquée par séances quotidiennes courtes d’une à deux
minutes en position couchée. Elle permet une mobilisation costale efficace et globale
buccale utilisées en compression : l’enfant déglutit dans ses poumons des goulées
l’enfant améliore sa capacité vitale. Ce type de respiration peut être obtenu chez le
est la ventilation non invasive par relaxateur de pression [38]. En phase d’insuffisance
voie buccale ou par masque nasal, afin d’améliorer l’hématose. La technique utilisée
70
5.2. Indications :
En phase de stabilité :
modelage thoracique.
schéma respiratoire.
costale.
En phase de décompensation :
est prescrit s’il y a des signes d’infection [66]. Parfois ces mesures ne
alors justifiée. En cas d’hypoxie sévère, tout est mis en œuvre pour soulager
71
la fatigue, libérer les voies aériennes, juguler l’infection et réduire l’angoisse
Dès que l’extubation est possible, le relais est pris par la ventilation nasale.
pathologiques.
motrice.
La douleur sciatique après arthrodèse vertébrale doit être traitée comme une
72
Les douleurs des articulations peuvent nécessiter un ajustement des
orthèses.
Dans tous les types de douleur, les analgésiques peuvent être utilisés du
X. CONSEIL GENETIQUE :
Le conseil génétique est un acte de médecine préventive qui consiste, à partir
du diagnostic précis d’une affection génétique survenue dans une famille, à évaluer le
risque de récidive dans cette même famille. Il s’adresse à des couples ayant eu un
enfant atteint ou s’avérant inquiets sur un éventuel risque pour leur descendance
parce qu’ils sont eux-mêmes atteints, ou ils ont des apparentés atteints appartenant
non une grossesse. Le conseil génétique s’appuie sur un dossier médical complet
récessives [83]:
Un sujet malade a ses deux allèles mutés. Il peut être homozygote pour une
différentes.
hétérozygotes.
73
Un sujet hétérozygote n’exprime pas la maladie.
parmi les enfants non malades, deux sur trois sont hétérozygotes comme
leurs parents.
d’élaborer un conseil génétique précis pour les familles concernées par cette affection
apparentés avec antécédents d’amyotrophie spinale infantile [84]. Chez les adultes
d’une délétion hétérozygote du gène SMN1 impose le prélèvement des deux conjoints
et leur étude simultanée. Chez les parents d’un cas index présentant une délétion
vérifier systématiquement pour éliminer, d’une part, une délétion de novo (délétion
accidentelle, non héritée) dont le risque de récurrence est extrêmement faible et,
d’autre part, une duplication en cis masquant une délétion sur le second allèle.
Lorsque les parents sont tous les deux porteurs d’une délétion hétérozygote, le
des parents d’un cas index décédé (n’ayant pas eu de diagnostic génétique) permet
74
Fig 16. mode de transmission de l’amyotrophie spinale
de détecter in utéro chez l’embryon ou le fœtus une affection grave, permettant ainsi
préalable. Le recours au DPN est toujours une décision difficile à prendre, car il
laquelle la plupart des couples refusent de penser. Le DPN doit comprendre une
75
Toutefois, l’approche du DPN n’est pas encore possible au Maroc, car il n’y a
pas de cadre juridique qui autorise l’interruption de grossesse quand la mère est
enceinte d’un enfant atteint d’un handicap génétique. En effet, l’article n° 453 du
code pénal ne considère l’avortement comme légal que lorsque la santé de la mère
est menacée [88]. En cas de risque de récurrence d’une ASI, le DPN est idéalement
cas échéant de celui du cas index avant la grossesse. Une fois la grossesse décidée et
entreprise, le diagnostic est direct. Il consiste à mettre en évidence une délétion ou,
dans de rares cas, une mutation ponctuelle dans le gène SMN. Le couple passe alors
de la notion de risque à celle de certitude, l’enfant à naître est soit indemne, soit
atteint [89].
76
XII. PERSPECTIVES THERAPEUTIQUES :
Actuellement, en dépit des avancées thérapeutiques, les personnes atteintes
guérison. Bien que le mécanisme moléculaire responsable de l’ASI n’ait pas encore
été précisément défini, les connaissances accumulées ces dernières années ont
surexpression de la protéine SMN par le gène copie SMN2, présent chez tous les
patients atteints d’ASI. Cette stratégie nécessite néanmoins que les molécules
capables d’induire SMN2 le fassent de façon spécifique pour limiter les effets
trichostatine [94] sont capable d’augmenter le taux d’ARNm et de protéine SMN, dans
77
2. Inclusion de l’exon 7 dans le transcrit issu du gène SMN2 :
différents. SMN est transcrit en une seule forme alors que SMN2 peut être transcrit en
deux formes : l’une pleine longueur identique à celle de SMN1 mais en quantité
faible, l’autre isoforme ne contenant pas l’exon 7, majoritaire, conduit à une protéine
instable.
être obtenue par l’utilisation de molécules induisant l’inclusion de l’exon 7 dans les
transcrits SMN2.
transcrits SMN2 pleines longueurs dans des fibroblastes de patients atteints d’ASI, en
favorisant l’inclusion de l’exon 7 dans les transcrits SMN2 [96]. Au cours d’un essai
pilote, le salbutamol avait déjà montré des effets bénéfiques chez des patients
atteints de l’ASI sans causer d’enormes d’effets indésirables [97]; cette molécule
polyphénols [99].
78
3. Stabilisation de la protéine SMN et augmentation de sa traduction à
protéine SMN à partir du gène SMN2 mais pas à partir du gène SMN1. Ce composé
par les ribosomes et donc de permettre la synthèse d’une protéine entière. Ici, les
quelques
comme les aminoglycosides ont une faible capacité de pénétration dans le système
nerveux central, les rendant pour l’instant inutilisables pour traiter des patients
atteints d’ASI.
4. Neuroprotection :
expérimentation menée sur des souris ASI a révélé un faible bénéfice du riluzole sur
79
plus, il semble bien toléré chez des patients atteints d’ASI de type I [104]. A l’heure
actuelle, le riluzole est en essai clinique de phase II/III afin d’évaluer son
efficacité et sa tolérance sur la fonction motrice chez des enfants et de jeunes adultes
atteints d’ASI de type II ou III. Une autre étude avec la cardiotrophine-1, une drogue
Une étude récente chez la souris apporte des résultats prometteurs en ouvrant
portant le gène SMN1 dans le muscle d’une souris ASI, le gène a été transporté et
[106].
80
Fig 17. Cibles potentielles pour la thérapie de l’amyotrophie spinale infantile [35]
81
CONCLUSION
82
Les ASI forment un groupe de maladies neuromusculaires héréditaires assez
jeune enfant.
relativement importante.
De cette étude rétrospective portant sur 22 cas d’ASI recueillis au sein des
Une fréquence très réduite par rapport à la fréquence réelle pouvant être
infectieuses.
préventive.
l’enfant.
84
RESUME
85
L’amyotrophie spinale infantile (ASI) est une maladie neuromusculaire
Dans le monde, l’incidence de cette maladie est estimée entre 1/6000 à 1 /10000
naissance, avec une fréquence des porteurs entre 1 /40 à 1/60. Notre travail
dans les services de pédiatrie et de génétique au CHU HASSAN II des Fés sur une
période de 6 ans (Janvier 2011 - Décembre 2016). Le sexe ratio était de 2,1% avec
une prédominance masculine, Trois de nos patients étaient issus d’un mariage
patients et les trouble de la marche chez 6 autres. Dix cas avaient une amyotrophie
spinale de type I, 8 cas avaient le type II et 4 avait le type III. Les explorations
paracliniques étaient dominées par la créatine phosphokinase qui était faite chez 4
en faveur d’un syndrome de la corne antérieure, l’étude moléculaire a été faite chez
tous nos malades objectivant une délétion homozygote de l’exon 7 du gène SMN.
L’évolution était marquée par le décès chez tous nos malades porteurs du Type
I avec un autre décès d’un malade porteur de type II, des déformations ostéo-
surtout préventive.
86
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