Cours D'initiation À L'audit Comptable Et Financier
Cours D'initiation À L'audit Comptable Et Financier
Cours D'initiation À L'audit Comptable Et Financier
I – LE RISQUE D'AUDIT...............................................................................................................16
II l'INCIDENCE DU RISQUE D'AUDIT SUR LA MISSION DEREVISION.....................18
I – LA PHASE PRELIMINAIRE......................................................................................................35
I – INFORMATIONS GENERALES..............................................................................................45
II – LES CARACTERISTIQUES TECHNIQUES.......................................................................47
V – L'EVALUATION PRELIMINAIRE..........................................................................................60
I – CONCEPT D'AUDIT :
en fin des tiers qui, en tant que clients, fournisseurs, banques, Etat etc.,
traitent avec l'entreprise et s'y intéressent (notamment par l’octroi de
prêts ou découverts bancaires, accords de délais pour les paiements des
dettes fournisseurs, relations de confiances avec les clients).
Ainsi, l'entreprise est amenée à produire un certain nombre
d'informations (comptables, financières, de qualité, de la
production) répondant aux diverses préoccupations qu'elle suscite.
Comme il ne sert à rien de disposer d'informations dont la qualité est douteuse,
on ne peut dissocier l'obligation de produire des informations de la nécessité de
garantir leur qualité, tel est le rôle de l'auditeur.
La notion d'information est ici conçue de façon très extensive. Les différentes
sortes d'informations sur lesquelles peut porter l'audit sont :
La très grande variété des informations qui peuvent être soumises à l'audit montre
la très large ouverture de son champ d'application.
L'opinion est motivée dans le sens où l'auditeur doit justifier toutes ses
conclusions.
L'opinion émise par l'auditeur est une opinion responsable car elle l'engage de façon
personnelle que ce soit sur le plan civil ou pénal.
On distingue 4 types d’opinions que doit emettre un auditeur dans les conclusions
de ses travaux ;
- Opinion sans réserve (l’auditeur certifie que les comptes sont fidèles,
sincères, réguliers et présentent une image fidèle de la réalité) ;
- Opinion avec réserve (l’auditeur certifie les comptes mais émet une réserve
sur certains comptes qui ne sont pas réguliers ou présentent des problèmes
mais qui ne remettent en cause la sincérité et l’image fidèle de la société) ;
- Incapacité de certifier (les comptes ne sont pas fidèles, ni sincères, ni
réguliers et ne présentent pas une image fidèle de la réalité)
la régularité
Qui est la conformité à la réglementation (normes comptables, normes d’audit) ou,
en son absence, aux principes généralement admis ;
La sincérité
Qui résulte de l'évaluation correcte des valeurs comptables, ainsi que d'une
appréciation raisonnable des risques et des dépréciations de la part des dirigeants.
Il s'agit de donner une image fidèle de l'entreprise ;
La performance
Qui regroupe son tour l'efficacité, l'efficience et la pertinence.
l'audit financier ;
l'audit interne ;
l'audit opérationnel.
1-L'audit financier :
L'audit financier est un examen critique des informations comptab
l e s , effectué par une personne indépendante et compétente en vue
d'exprimer
une o p i n i o n m o t i v é e s u r l a r é g u l a r i t é e t l a s i n c é r i t é d e s é t a t s f i n a
n c i e r s d ' u n e entité. Il importe de distinguer entre deux missions différentes :
L'audit financier tel qu'il a été défini ci-dessus peut être réalisé par un
professionnel interne à l'entité mais dans ce cas il ne peut garantir la
sincérité et la régularité des i n f o r m a t i o n s c o m p t a b l e s q u e p o u r le
b e s o i n d e l a d i r e c t i o n g é n é r a l e . S a p o s i t i o n interne ne la lui
permet pas de certifier les comptes de l'entreprise à des tiers.
2-L'audit interne :
Plusieurs définitions de l'audit interne ont été données, mais nous
retenons celle de l'Institut Français des Auditeurs et des Contrôleurs
Internes (IFACI) que nous jugeons riche et synoptique :
3-L'audit opérationnel:
Dans leur ouvrage "pratique de l'audit opérationnel" P. LAURENT et P.TC
HERKAWSKY définissent l'audit opérationnel comme suit
" L'audit opérationnel est l'intervention dans l'entreprise sous forme
d'un projet, de spécialistes utilisant des techniques et des méthodes
spécifiques, ayant pour objectifs :
D'établir les possibilités d'amélioration du fonctionnement et de
l'utilisation des moyens, à partir d'un diagnostic initial autour
duquel le plus large consensus est obtenu ;
Nous pouvons donner en exemples les audits réalisés par des cabinets de
marketing (pour améliorer la vente des produits, choix des canaux et
circuits de distribution, de la méthode de vente), des cabinets de
communication (amélioration de l’image de l’entreprise et des produits),
des cabinets d’ingénierie.
L'audit opérationnel est une des formes d'audit global d'une organisation.
Il peut couvrir l'ensemble des activités et des fonctions d'une
organisation. Mais il peut être restreint à l'une des entités composant
l'organisation, telle qu'une direction d'un grand ministère ou bien ou bien
une division d'une entreprise importante.
On retrouve les objectifs de l'auditeur interne dans ceux de l'auditeur
opérationnel. L'un et l'autre on un champ d'application qui peut s'étendre
à des multiples fonctions de l'organisation. L'un et L'autre en poursuivent
la performance. Il n'en reste pas moins que la notion d'audit opérationnel
est plus large que celle d'audit interne dans le sens de l'auditeur
opérationnel peut s'étendre même à la Direction générale.
Dans ce cas l'auditeur doit être obligatoirement externe pour respecter
le principe de l'indépendance. Ainsi, l'auditeur opérationnel peut être
interne ou externe selon le cas, alors que l'auditeur interne est par
définition un membre du personnel de l'entreprise.
Certes, l'auditeur
opérationnel pourra examiner l'information financière, il sera même
amener à en vérifier la, qualité tout comme l'auditeur financier, mais il
agira dans la perspective de l'utilisation de cette information en tant
qu'outil de gestion, et non dans l'intention unique de se porter garant de
sa sincérité et régularité.
On voit donc que les objectifs des ces deux types d'audit sont
fondamentalement différents.
Rappelons en fin que la certification des comptes à des tiers ne peut être
faite que par un auditeur financier externe.
Ils diffèrent :
Au niveau des objectifs ; l'audit financier a un objectif spécifique
que n'a pas l'auditeur interne : la certification des comptes vis-à-
vis des tiers. Toutefois, l'auditeur interne peut s'assurer, pour la
La mission d'audit financier est d'émettre une opinion sur la régularité et
la sincérité et l’image fidèle des comptes.
7-Les documents financiers font-ils des
informations complémentaires qui sont éventuellement nécessaires ?
1-La proposition d'exhaustivité des enregistrements :
La proposition d'exhaustivité des enregistrements est vérifiée si et
seulement si toutes les opérations sont enregistrées sans aucune omission.
Cette proposition est vérifiée lorsque, à chacun des éléments qui constitue ce
solde, correspond effectivement l'élément d'actif ou de passif qu'il est
censé recouvrir.
Par exemple, le stock final "existe" s'il peut être justifié par un ensemble de
valeurs d'exploitation qui existent physiquement et qui sont bien la propriété de
l'entreprise à la clôture de l'exercice.
si les documents financiers ne sont pas accompagnés
des informations complémentaires qui sont éventuellement
nécessaires.
comptes sont correctement classés et qu'ils présentent un
d e g r é d e d é t a i l suffisant.
L'ensemble des travaux effectués par l'auditeur financier a pour
o b j e c t i f premier de limiter le risque d'émettre une opinion erronée sur les
comptes soumis à la certification, dans la limite des outils d'importance relative.
Pour des raisons d'efficacité, l'auditeur financier a intérêt à
O r i e n t e r s e s travaux sur les aspects les plus sensibles de l'entreprise
et par cela identifier les zones de risques.
I – LE RISQUE D'AUDIT
Le risque de l'entreprise ;
Le risque de contrôle ;
Le risque de non-détection.
système informatique, le système de gestion commercial,
d e p r o d u c t i o n , d e personnel…
Les risques liés aux éléments financiers, c'est à dire l
e s r i s q u e s l i é s à l'importance et aux variations des postes des comptes.
Le risque lié au contrôle est le risque que le système de contrôle interne n'assure
pas la prévention ou la correction des erreurs. Ce risque lié au contrôle doit être
évalué dans la phase de l'appréciation du contrôle
interne. Une bonne connaissance du contrôle interne de l'entrepri
s e p e r m e t à l'auditeur :
II l'INCIDENCE DU RISQUE D'AUDIT SUR LA MISSION DEREVISION
toute information qui permet de comprendre l'exer
c i c e é c o u l é e t d'appréhender un avenir raisonnablement envisageable ;
Cette démarche, basée sur l'importance relative des choses, ne doit pas
conduire l'auditeur à ne faire aucune vérification des postes de faible valeur ou
risque ; simplement l'auditeur concentre ses vérifications sur les éléments les
mieux susceptibles de lui permettre de fonder l'opinion qu'il doit donner sur
l'image fidèle des comptes. Il existe toujours un risque de non-détection
d'une erreur parce qu'il est toujours possible que l'auditeur choisisse une
procédure de contrôle inadapté.
L'existence d'un risque de non-détection d'une erreur est indissociable
de la nature même du travail de l'auditeur, laquelle consiste à travailler par
sondage. En résumé, la fixation de seuil de signification permet :
Toutefois, il faut préciser qu'aucun pourcentage ne saurait
c o n s t i t u e r u n e référence absolue. Les pourcentages mentionnés sont à
titre indicatif car c'est à l'intérieur de cette fourchette que les décisions sont
complexes
1-La norme de compétence
Les qualifications requises pour être un commissaire aux comptes sont
définies parles textes. En outre, le commissaire aux comptes complète
régulièrement et met à j o u r s s e s c o n n a i s s a n c e s .
Il s'assure également que ses collaborateurs ont une compétence
appropriée à la nature et à la complexité des travaux à réaliser.
2-La norme d'indépendance
La loi, les règlements et la déontologie, font une obligation à l'auditeur d'être et de
paraître indépendant, c'est à dire d'éviter toute situation
q u i p o u r r a i t f a i r e présumer d'un manque d'indépendance. L'auditeur doit non
seulement conserver une attitude d'esprit indépendante lui permettant
d'effectuer sa mission avec intégrité et objectivité, mais aussi d'être libre
de tout lien réel qui pourrait être interprété comme constituant une entrave
à cette intégrité et objectivité. Il s'assure également que ses collaborateurs
respectent les règles d'indépendance.
ETHIQUE PROFESSIONNELLE
Le public
La profession
Les personnes
qui font appel aux
services de ses
membres
Le tiers dont dépend
l'exécution des missions
Les membres de la
Compagnie
Déterminer la nature et l'étendue des contrôles, eu
r e g a r d a u s e u i l d e signification ;
4-Délégation et supervision
Cette norme dispose que des dossiers doivent être tenus afin de documenter les
contrôles effectués et d'étayer les conclusions de l'auditeur.
Ces dossiers permettent par ailleurs de mieux orienter et maîtriser la mission et
d'apporter les preuves des diligences accomplies. Ils sont constitués des feuilles
de travail établis
par l'auditeur et ses collaborateurs et des documents ou copies de documents
recueillis.
Ils énumèrent également quels sont les principaux éléments susceptibles de figurer
tant dans le dossier permanent que dans le dossier de l'exercice.
La tenue des documents est indispensable pour une bonne organisation du travail.
Dans l'ensemble que constituent les normes d'audit, la partie relative aux
rapports est par définition celle qui sera perçue le plus directement par
les utilisateurs de l'information financière externe.
Les comptes annuels sont annexés au rapport. Lorsqu'il certifie avec réserve(s) ou
refuse de certifier, le commissaire aux comptes en expose clairement les motifs,
et si possible en chiffre l'incidence. Le rapport d'audit comporte :
- Un paragraphe d'introduction qui situe la mission, précise l'origine de la
nomination, le nom de l'entreprise, l'exercice concerné et présente les deux
parties de la mission ;
- L'opinion sur les comptes annuels qui comprend un paragraphe sur l'étendue
de la
mission faisant référence aux normes de la profession et le paragraphe de
l'opinion proprement dite ;
- les vérifications et informations spécifiques qui concernent les informations
données aux actionnaires notamment dans le rapport de gestion, la relation
des
irrégularités qui n'affectent pas les comptes annuels (irrégularités juridique,
infraction…) et les informations prévues par la loi sur les participations et
l'identité des personnes détenant le capital.
La décision des commissaires aux comptes sur les comptes annuels peut s'exprimer
selon les modalités suivantes :
- Certification avec réserve(s) : désaccord sur l'application des principes
comptables, limitations à l'étendue des travaux, incertitudes ;
En exécution de la mission qui m'a été confiée par votre assemblée générale du
…, je vous présente mon rapport sur :
le contrôle des comptes annuels de la société… tels qu'ils sont
annexés au présent rapport ;
les vérifications et informations spécifiques prévues par la loi, relatifs à l'exercice
clos-le ….
I – Opinion sur les comptes annuels
J'ai procédé au contrôle des comptes annuels en effectuant les
diligences que j'ai estimées nécessaires selon les normes de la profession. Je
certifie que les comptes annuels sont réguliers et sincères et donnent une
image f i d è l e d u r é s u l t a t d e s o p é r a t i o n s d e l ' e x e r c i c e é c o u l é a i n s i
q u e d e l a s i t u a t i o n financière et du patrimoine de la société à la fin de
cet exercice.
II – Vérification et informations spécifiques
J'ai également procédé, conformément aux normes de la profession, aux
vérifications spécifiques prévues par la loi.
Je n'ai pas d'observations à formuler sur la sincérité
e t c o n c o r d a n c e a v e c l e s comptes annuels des informations données
dans le rapport de gestion du conseil d'administration et dans les
documents adressés aux actionnaires sur la situation financière et les
comptes annuels.
Les Normes ISA insistent sur l’importance de l’analyse du risque qui doit
nécessairement précéder le contrôle des comptes.
C’est à partir des conclusions de cette analyse que le contrôle des
comptes doit être adapté, approfondi, voir allégé.
Elle travaille avec ses 164 membres et associés dans 125 pays pour
protéger l’intérêt général en encourageant les comptables du monde
entier à suivre des pratiques de haute qualité.
Les Normes ISA sont rédigées dans le contexte d'un audit d'états
financiers effectué par un auditeur. Elles sont à adapter, si nécessaire
selon les circonstances, lorsqu'elles sont appliquées aux audits d'autres
informations financières historiques.
Les principales normes ISA sont présentées comme suit
ELEMENTS PROBANTS
I – LA PHASE PRELIMINAIRE
SCHEMA DE LA PHASE PRELIMINAIRE
1. 1. Acceptation de la mission
DIAGNOSTIC D’AUDIT
L'acceptation d'une mission par auditeur financier repose
s u r c i n q é l é m e n t s fondamentaux :
PRISE DE CONNAISSANCE
1) La mission envisagée ne lui fait pasGENERALE
perdre son indépendance ; par corollaire, le
commissaire aux comptes n'est pas dans une des situations
d'incompatibilité ou d'interdiction prévue par la loi vis-à-vis de l'entité qu'il
envisage auditer ;
4) Il mesure les conséquences de risques importants
BUDGET
qui DETAILLE
e x i s t e n t d a n s l'entreprise : contrôle interne insuffisant, comptabilité
mal tenue, personnelincompétent, conflits sociaux importants…;
5) Il a pris contact avec son prédécesseur afin de connaître les raisons de non-
PLANIFICATION LETTRE DE
renouvellement du mandat de celui-ci. MISSION
Dans le cadre d'un premier audit cette phase est intimement liée à la
phase de diagnostic d'audit dont elle ne sera généralement qu'un
prolongement. Lors de cette
étape l'auditeur ne cherche pas à fonder son opinion mais à collecter des
informations sur l'entreprise et son environnement afin de mieux la
connaître et de détecter les risques sur l'analyse desquels il orientera
sa mission.
A ce stade l'auditeur doit être en mesure de sérier d’identifier les
informations financières en fonction de leur origine :
données répétitives ;
données ponctuelles ;
données exceptionnelles.
C'est en fonction de la prise de connaissance de l'entreprise que
l'auditeur définit le seuil de signification qui lui servira tout au long de
sa mission pour programmer l'étendue de ses sondages et apprécier la
gravité des anomalies éventuellement constatées.
I – Présentation de l'entité
Dénomination
Structure
Historique
Activité
Composition du capital
Localisation
Noms à connaître
Etc.
II – Chiffres significatifs
Comparaison avec les concurrents
Budgets
Réalisations
Seuil de signification
Etc.
III – Informations comptables
Particularité du système comptable
Principes comptables suivis
Système d'informations de gestion
IV - Définition de la mission
Légale ou contractuelle
Autres réviseurs
Répartition des travaux avec d'autres réviseurs
V - Récapitulatifs des risques
VI - Orientation du programme de travail
Appréciation du contrôle interne
Travaux particuliers
Confirmations directes
Inventaires physiques
Assistance de spécialistes (informatique, fiscalité…)
VII – Equipe et budgetVIII – Planning
Dates d'intervention
L i s t e d e s d o c u m e n t s à é m e t t r e a v e c l e u r s d a t e s limites
Le chapitre VII étant entièrement consacré au contrôle interne (C.I), nous
présentons seulement ici la place de l'appréciation du C.I dans la démarche de
l'audit financier.
Lorsque l'auditeur contrôle un poste comptable, par exemple le poste "achat", la
manière la plus sûre pour vérifier son montant est de contrôler toutes les factures
d'achat de l'exercice. Dans la pratique un contrôle exhaustif des enregistrements
est souvent impossible avec l'existence des centaines voire des milliers des
factures par an. Pour esquiver ce problème, l'auditeur apprécie les procédures de
C.I avant d'examiner les pièces comptables en quantité plus ou moins importante
selon la qualité des procédures. Ainsi, l'objet de l'évaluation du C.I (du système
d'organisation comptable) est double :
Cet examen a pour objet de vérifier que les chiffres sont cohérents compte tenu
de la connaissance, l'auditeur, des comptes annuels, du secteur d'activité et de
contexte économique. Il prend appui sur des procédés d'analyse qui permettent de
vérifier la cohérence entre les divers chiffres établis par l'entreprise.
Si l'événement n'est pas lié à des conditions existant à date de clôture et qu'il se
produit avant la date d'arrêté des comptes, dans ce cas les états de synthèse n'ont
pas à être modifiés, mais une information doit être donnée annexe afin de
2- Le rapport d'audit
L'objectif de l'auditeur est de se familiariser avec l'activité de l'entreprise.
Recueillant dans un premier temps des informations générales sur son
environnement, il pourra ensuite s'informer ses aspects techniques commerciaux
et juridiques.
I – INFORMATIONS GENERALES
Ces informations constituent les premiers éléments d'un dossier "permanent" ; à
titre indicatif, on peut mentionner les éléments ci-après.
1-Identification de la société
Dénomination sociale ;
Nationalité ;
Siège social ;
Liste des usines, bureaux des succursales ;
Numéro de registre de commerce ;
Forme juridique et capital, date de constitution ;
Objet social
Etc.
Il s'agit de connaître les événements majeurs qui ont jalonné la vie de l'entreprise
durant les cinq dernières années :
Augmentation du capital ;
Diversification des produits ;
Evolution de son activité (CA, part du marché…) ;
Changement de la forme juridique ;
Changement de l'équipe dirigeante ;
Introduction en bourse ;
Etc.
4-Politique du personnel
Les éléments que l'auditeur réunira à cet égard lui permettront de se faire une
première opinion sur la compétence du personnel. Il se fera préciser les méthodes
de recrutement, de promotion interne, de formation, ainsi que la rotation du
personnel. Il s'informera également sur la politique sociale adoptée par
l'entreprise.
II – LES CARACTERISTIQUES TECHNIQUES
1-Les problèmes d'approvisionnement
Une rapide enquête sur l'approvisionnement en matière premières est souvent
indispensable ; les problèmes qui peuvent se poser dans ce domaine sont parfois
susceptibles d'influencer les résultats de la société, voire même la continuité de
l'exploitation .En fait deux types de contraintes peuvent diminuer l'indépendance
de l'entreprise. Les unes sont liées au coût des matières premières (cherté,
instabilité). Les autres se rapportent aux fournisseurs de l'entreprise. L’auditeur
pourra se renseigner sur leur nombre et sur les relations qu'ils entretiennent avec
l'entreprise.
Un nombre limité
de fournisseurs rend l'entreprise tributaire de ces fournisseurs. Dans ca cas,
l'auditeur s'assurera que l'entreprise ne vit pas sous la menace perpétuelle d'une
interruption des livraisons.
unités de production, il pourra prévoir des effectifs voulus pour les contrôlesn'inve
ntaire.
4-Moyens mis en œuvre pour l'exploitation
L'auditeur pourra chercher à s'informer sur les machines, sur leur nombre, leur
type,
leur marque, l'ordre de grandeur de leur coût, leur valorisation, les expertiseseffec
tuées, leur état général, leur âge moyen, leur taux d'amortissement, etc. Il se fera
préciser les investissements qui ont augmenté la capacité de production au cours
des cinq dernières années.
2-La concurrence
L'étude de la concurrence permet de situer l'entreprise dans son secteur. Elle est
précieuse à l'auditeur pour connaître les normes de la profession, tant sur le plan
de la croissance que sur celui du développement technologique. Il est important de
regarder l'évolution de la part du marché détenue par l'entreprise. A cet égard, si
cet élément, un tableau comparatif sur plusieurs années pour les principales
entreprises du secteur lui sera souvent profitable pour apprécier les progrès ou les
reculs de son client.
Licence professionnelle « Métiers de la comptabilité » Intervenant : Awad ben Awad
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Université de Djibouti Cours d’initiation à l’audit comptable et financier
L'étude du cadre juridique de l'entreprise est très importante pour l'auditeur. Les
contraintes qui en découlent constituent une armature dans laquelle se déploie
l'activité de l'entreprise. Il est donc indispensable que l'auditeur ait une
connaissance solide des principales sources de réglementation avant même de
commencer sa mission. Il lui reste, au niveau de l'approche générale, à passer en
revue les principales contraintes qui pèsent de façon spécifique sur la société.
2-Structure du capital
L'auditeur prendra soin d'analyser la structure du capital. La connaissance qu'il en
tire permettra généralement de traiter en toute connaissance de cause les
problèmes
de conflit d'intérêt qui pourraient surgir. Elle permettra également à l'auditeur
d'avoir une idée sur la répartition du capital et par conséquent sur le groupe des
actionnaires majoritaires et celui des actionnaires minoritaires.
L'auditeur se fait décrire la fonction comptable dans l'entreprise, son organisation
générale. En particulier, il se fait décrire :
L'organigramme détaillé de la comptabilité ;
Les systèmes utilisés (informatique, manuel) ;
Les contrôles mis en place ;
Les procédures internes.
L'auditeur s'informera également sur la périodicité des états comptables, de leur
nature, de leurs délais de sortie. Il se fera expliquer comment sont classées les
pièces justificatives.
2-Volume des opérations
Au cours de l'entretien, l'auditeur va recueillir les ordres de grandeur qui lui
permettront de faire une première estimation de la nature des travaux à
effectuer.
Les exemples suivants permettront de préciser le type de questions que l'auditeur
pourra poser :
3-Les options comptables :
L'auditeur procédera à une première revue des options comptables afin de vérifier
qu'elles sont en conformité avec les principes comptables généralement admis et
sont optimales. Il s'agit par exemple du choix entre l'amortissement dégressif et
celui linéaire, le choix entre les différentes méthodes d'évaluation des stocks.
Cette approche est nécessaire à l'auditeur pour connaître l'image que l'entreprise
donne d'elle-même vis-à-vis de l'extérieur.
Il s'agit donc pour l'auditeur d'un point de départ pour deux recherches : la
première axée sur le résultat d'exploitation et la seconde sur l'équilibre de la
trésorerie et les plans d'investissement.
1-Etude de la rentabilité
Elle se fait sur la base de la comptabilité générale par rapprochement avec les
analyses de la comptabilité analytique et de la gestion budgétaire. L'auditeur
pourra dégager les quatre valeurs suivantes sur les comptes d'exploitation des
trois ou cinq dernières années :
La marge brute ;
La valeur ajoutée ;
La marge brute d'exploitation ;
Cette analyse pourra être compétée, dans un souci de la recherche d'une cohérence
d'ensemble, par l'analyse de l'évolution du fonds de roulement ; l'étude des
tableaux de financement de l'entreprise sera, à cet égard d'une grande utilité.
L'auditeur examinera également les problèmes de gestion financière
de l'entreprise.
"Le contrôle interne est l'ensemble des sécurités contribuant à la maîtrise de l'ent
reprise. Il a pour but d'assurer, d'un côté, la protection, la sauvegarde
du patrimoine et la qualité de l'information, de l'autre côté, l'application des instru
ctions de la direction et de favoriser l'amélioration des performances. Il
se manifeste par l'organisation, les méthodes et les procédures de chacune des act
ivités de l'entreprise pour maintenir la pérennité de celle-ci."
Le contrôle interne a donc non seulement des objectifs comptables, mais également
des objectifs administratifs.
De tout cela, il résulte que l'auditeur, bien que privilégiant dans son évaluation du
contrôle interne les aspects comptables, touche par la force des choses à des
aspects opérationnels. Pour le réviseur chargé de se prononcer sur la fiabilité des
comptes, l'assurance que les dispositifs administratifs du contrôle interne sont
efficaces présente un double intérêt :
C'est une garantie du bon suivi des engagements et, dans cette mesure, une
garantie de dispositifs d'alerte immédiats. Le réviseur doit, de ce fait, s'y
intéresser. La pérennité de l'entreprise influence son appréciation des
comptes. C'est la notion de la continuité de l'exploitation ;
C'est un élément de recoupement : les statistiques, les données budgétaires,
les études de prix de revient, les résultats du contrôle de qualité viennent
étayer la fiabilité qui peut s'attacher à certaines informations comptables.
4.2Les contrôles de réalité
Deux techniques peuvent être citées :
Contrôles physiques ou inventaire ;
La validation par recoupement externe (demande de l'information aux tiers).
Description du système
Tests de conformité
Evaluation préliminaire
Tests de permanence
FORCES FAIBLESSES
EVALUATION DEFINITIVE DU
CONTROLE INTERNE
Licence professionnelle « Métiers de la comptabilité » Intervenant : Awad ben Awad
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Un DCD vertical avec une brève description narrative. Ce DCD est utilisé
généralement pour décrire les procédures simples :
Client : … Rédacteur : ….
Diagramme : … Date : …
Description narrative Opération n° Description graphique
DCD vertical
Un DCD horizontal fréquemment utilisé dans le cas d'une procédure complexe et
longue :
DCD horizontal
Client : … Rédacteur : ….
Diagramme : … Date : …
Service A Service B Service C Service D Service E Service F
Exemple 1 :
Un DCD indique que tout bon de commande est émis après création, par
une personne autorisée, d'une demande d'achat signée. Le test de conformité
consistera à s'assurer pour quelques factures reçues que :
A des factures correspondent des bons de commandes et des demandes
d'achats signées ;
La signature est celle d'une personne compétente.
Exemple 2 :
Un DCD indique que la personne A rapproche le bon de commande de la facture et
qu'ils sont archivés ensemble après en avoir la concordance. L'auditeur vérifiera
l'existence d'in dossier où ces deux documents figurent ensemble.
L'importance quantitative qu'il convient de donner à ces tests dérive de leur
objectif. Il s'agit de vérifier que la procédure en cause existe et non qu'elle est
bien appliquée. Accessoirement, ces tests pourront permettre à l'auditeur de
détecter éventuellement des procédures dont il n'aurait pas connaissance. Il en
résulte que l'inspection physique des documents sera plus limitée
V – L'EVALUATION PRELIMINAIRE
En analysant les procédures, l'auditeur cherche à dégager les forces et les
faiblesses théoriques du système. Pour cela, deux méthodes sont à sa disposition :
La première consiste à regarder le système et à chercher les points forts et
les points faibles. Elle comporte inévitablement des risques d'oubli ;
La seconde, plus formalisée et centrée sur les dispositifs de contrôle,
consiste à se poser un certain nombre de question tournant d'une
préoccupation générale que l'on peut formuler de la manière : est-
ce que quelque chose peut malfonctionner ? Est-ce que tel défaut peut
se produire ?
Ces questions sont rassemblées dans les questionnaires, qui, par opposition aux
questionnaires ouverts dont nous avons parlé précédemment, sont appelés
questionnaires fermés. Ce type de questionnaire se caractérise en ce qu'il est
formulé de telle manière que les seules réponses possibles sont, soit "oui", soit
"non", la réponse négative traduisant dans la plus part des cas une faiblesse
du système étudié.
Exemple de questions fermées concernant le circuit d'achat :
1-Les doubles des factures sont-ils, dès leur réception ou dès leur tirage,
marqués "Duplicata" ? (Risque : double comptabilisation et double règlement.)
2-Les doubles des factures non employées dans le circuit des achats sont-ils
détruits ? (Risque : double comptabilisation et double règlement.)
3-Les quantités facturées sont-elles bien celles qui ont été reçuEs ? Y a-t-il
rapprochement, sur ce point, entre facture et bon de réception (ou de
livraison) visé par le magasinier ? (Risque : Inscription de charges non
conformes à la réalité) ;
4-Les prix facturés sont-ils contrôlés avec :
•la commande ?
•et à défaut avec un fichier "prix" mis à jour ? (Risque : Comptabilisation de
charges et règlement trop important.)
5-Y a-t-il contrôle arithmétique de la facture ? (Risque : Comptabilisation de
charges et règlement trop important.)
6-Y a-t-il visa attestant ces contrôles sur la facture ou un document
l'accompagnant? (Risque : Absence de contrôle.)
7- En cas de contestation portant sur les quantités, qualités et prix, le
Service Achats est-il rapidement informé de façon à intervenir auprès du
fournisseur ?(Risque : Enregistrement de charges non conformes.)
Licence professionnelle « Métiers de la comptabilité » Intervenant : Awad ben Awad
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Université de Djibouti Cours d’initiation à l’audit comptable et financier
2- A la question :" des marchandises peuvent-elles être livrée sans factures ?" il a
été répondu "non parce que :
•la séparation des tâches est réalisée entre livraison, facturation et encaissement ;
•la protection physique des marchandises est satisfaisante ;
•C’est le bon de livraison prénuméroté qui sert de pièces de base de la facturation ;
par ailleurs un contrôle vise à s'assurer que tous les bons de livraison ont bien été
transmis" L'auditeur testera :
•qu'il n'y a pas de rupture de séquence dans les bons de livraison ;
•qu'un même nombre de bons de livraison et de factures a été émis ;
•qu'aucun bon de livraison non numéroté n'a existé (c'est-à-dire qu'a toute sortie
de stock correspond un bon de livraison numéroté).
Ces techniques ne sont pas utilisées l'une après l'autre, mais généralementcombiné
es dans le programme d'intervention de l'auditeur.
I – LES TESTS DE COHERENCE
Les tests de cohérence constituent un des aspects principaux de ce que l'on appell
l'audit analytique.
L'audit analytique désigne l'ensemble des études et des contrôles à caractère
d'ensemble qui sont effectués par
l'auditeur.Les tests de cohérence permettent à l'auditeur de vérifier l'homogénéit
é des informations à caractère comptable et opérationnel qui sont à sa disposition.
Fondés soit sur la simple logique, soit sur un raisonnement mathématique, ils
apportent à l'auditeur des éléments de preuve qui sont a priori entièrement fiables.
On peut distinguer essentiellement deux types de tests de cohérence. Les premiers
sont fondés sur une simple revue de l'information, les seconds sur la mise en œuvre
de calculs ayant un caractère mathématique ou statistique
Il s'agira également d'opérer une "inspection rapide" : l'auditeur "scrute" les
écritures importantes pour déterminer celles pouvant avoir un caractère suspect.
On n'omettra pas en fin les comparaisons entre les documents comptables et les
balances avant et après la date d'examen ainsi que l'examen des écritures de
centralisation.
Les vérifications par approximation : par exemple, un auditeur pourra contrôler la
vraisemblance d'une dotation aux amortissements en appliquant un taux moyen aux
valeurs brutes immobilisées.
Il s'agira, pour l'auditeur de se baser sur les documents détenus par l'entreprise
pour juger le bien fondé des écritures comptables passées et valider les soldes des
comptes importants sélectionnés.
L'examen des documents créés ou reçus par l'entreprise porte souvent sur les
pièces, factures lettres, dossiers, relevés bancaires et autres documents justificat
ifs permettent de vérifier une procédure ou un solde.
L'auditeur ne vérifie jamais aveuglement n'importe quelle pièce : le plan demission,
l'appréciation du contrôle interne et l'utilisation des techniques de sondage le
1.2Validation par confirmation extérieure
1.3Validation par inspection physique
L'observation physique est une technique qui consiste à vérifier physiquementl'exis
tence matérielle d'un actif.
Elle est le moyen de contrôle le plus direct pour s'assurer de l'existence d'un
élément comptabilisé par l'entreprise, et jouit par conséquent d'une force
probante particulièrement élevée.
Observer réellement un élément physique (un stock, un immeuble, une machine) ne
signifie néanmoins pas que l'entreprise auditée est réellement propriétaire des
biens observés : les stocks qui sont montrés à l'auditeur peuvent avoir été vendus il
y a quelques jours mais pas encore expédiés au client, ou encore, l'immeuble qui est
montré à l'auditeur peut ne plus appartenir à l'entreprise auditée ou être loué.
L'observation doit donc être complétée par d'autres tests. Les actifs qui peuvent
faire l'objet d'une observation physique sont ceux qui peuvent être touchés,
inventoriés : espèces en caisse, traites retournées acceptées par les clients ou
encore remis en banque, stock, immobilisation corporelles, mais ce sont les stocks
qui, de tous les actifs observables de l'entreprise, donnent le plus souvent lieu à
une observation physique. On parle alors de l'inventaire physique des stocks, c'est
à dire du comptage des stocks de biens qui existent dans l'entreprise à la clôture
de l'exercice social.
Une distinction supplémentaire peut être opérée entre les tests de validation. On
peut, en effet, distinguer :
Ceux qui portent sur une opération qui a été enregistrée dans un compte durant
l'exercice. Ce premier type de test constitue des tests de validation des
enregistrements ;
Ceux qui visent plus spécifiquement à justifier le solde d'un compte apparaissant au
bilan. Ce second type de test constitue des tests de validation des soldes. On
remarquera qu'à une modalité technique de mise en œuvre ne correspond pas
forcément un seul de ces objectifs. Le schéma ci-après permet de retrouver la
correspondance existant habituellement entre les modalités et les objectifs de la
validation effectuée.
Après l'examen des comptes, l'auditeur achève sa mission par la rédaction d'un
rapport dans lequel il va émettre son opinion sur les états financiers de l'entreprise
auditée