Groupes Monogénes

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GROUPES MONOGÈNES

1.1. Définition
On appelle groupe monogène, tout groupe de la forme :
G = {an, n ∈ }
On dit alors que a est un générateur de G et on note G = < a >
On dit qu'un groupe est cyclique s'il est monogène et fini.

Exemples :

( )
, + est un groupe cyclique (d'ordre n)


Typiquement : 

n
( , +) est un groupe monogène (infini)

1.2. Théorème

Tout groupe monogène < a > est soit infini et isomorphe à ( , +), soit fini et isomorphe à ( ,+ , m ∈)


*


.
m


Démonstration :
On considère l'application :
ϕa : →< a >
n
n  a
• Im(ϕa) = < a > donc ϕa est surjectif.
• ϕa(n + n') = a = a × a = ϕa(n) × ϕa(n') donc ϕa est un morphisme de groupes.
n+n' n n'

On sait que le noyau d'un morphisme de groupe est un sous-groupe, donc :


Ker(ϕa) = {n ∈ | a = 1} est un sous-groupe de
n

Par conséquent, il existe m ∈  tel que : Ker(ϕa) = m


Deux cas se présentent alors :
m = 0 : et alors Ker(ϕa) = {0}, ϕa est injective et donc bijective. Donc < a > est infini et isomorphe à ( , +).

m∈ 
*
: dans ce cas, ϕa n'est pas injective. Mais :
n − n'
ϕa(n) = ϕa(n') a =a =1 n − n' ∈ Ker(ϕa) n − n' ∈ m n = n' [m]
n n'
  a   

ϕa(n) ne dépend donc que de la classe n de n modulo m.


Définissons alors :

ϕa : = → <a>



Ker(ϕa )


m
n
n  a
Ainsi, ce nouveau morphisme ϕa est injectif (puisque ϕa ( n ) = ϕa ( n ′ )  n = n ′ ) et surjectif.


Donc < a > est isomorphe à m .




ϕa
On dit que l'on a factorisé le morphisme ϕa : <a>


n n
a
p ϕa

m
n

Groupes monogènes Page 1 G. COSTANTINI


L'entier m ∈ vérifie donc a = 1 et c'est le plus petit. (En effet : a = 1 k ∈ Ker(ϕa) k∈m )
* m k 

 

Cet entier m s'appelle l'ordre de l'élément a.

1.3. Théorème
Soit G un groupe monogène : G=<a>
1) Si G est infini, alors ses seuls générateurs sont a et a−1.
2) Si G est fini d'ordre n, alors ses générateurs sont d'ordre n et sont les ak où (k, n) = 1.

Démonstration :
1) Puisque a est générateur, a−1 l'est également :
∀g ∈ G, ∃n ∈ , g = an = (a−1)−n


Soit b un générateur de G.
∃u ∈ , b = au


Comme a est générateur :

∃v ∈ , a = bv


Comme b est générateur :


On a donc : b = buv
b1 − uv = 1
Or, b n'est pas d'ordre fini. (S'il l'était, il ne pourrait pas être générateur)
Donc : 1 − uv = 0
uv = 1
Et comme u et v sont des entiers : u = 1 ou u = − 1
D'où: b = a ou b = a−1
2) Soit b un générateur de G. Montrons que b est d'ordre n.
D'après le théorème de Lagrange, on sait que l'ordre de b divise n.
S'il le divisait strictement, b ne pourrait pas engendrer G, donc b est d'ordre n.
Soit maintenant un entier k tel que b = ak soit générateur.
∃u ∈ , a = bu


Comme b est générateur :


On a donc : b = bku
b1 − ku = 1
Or, l'ordre de b est égal à n (car b est générateur), donc :
∃v ∈ , 1 − ku = vn


D'après le théorème de Bézout, on déduit : ( k, n ) = 1


Réciproquement, supposons (k, n) = 1 et montrons que b = ak est générateur :
∃(u, v) ∈ , uk + vn = 1
2


D'après le théorème de Bézout :


Comme a est d'ordre n, on a alors :
(ak)u = auk = a1 − vn = a × (an)−v = a
Ce qui prouve que a est une puissance de ak, donc G = < ak >.

Groupes monogènes Page 2 G. COSTANTINI

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