Profil Épidémiologique de La Tuberculose À Ouezzane Entre 2015 Et 2018

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 77

Faculté des Sciences - Kénitra

Département des Sciences de la Vie

Mémoire de Master
Master : Biologie, Santé et Environnement
Parcours : Sciences de l’environnement

Présenté par
Mme. LAYACHI OUMAIMA

Sous le thème

Profil épidémiologique de la tuberculose


à Ouezzane entre 2015 et 2018

Soutenu le 13/12/2019
Devant la commission d’examen composée de :

Pr. ATTARASSIPr.
Benaissa Professeur
BRHADDA Naj à la faculté des sciences Kénitra Président
Pr. ZIRI Rabia Professeur à la faculté des sciences Kénitra Examinatrice
Pr. AUAJJAR Nabila Professeur à la faculté des sciences Kénitra Encadrante

Promotion 2015 / 2017


Dédicaces
Je dédie ce travail :

A mes très chers parents qui me supportent


Ma mère , ma tendresse et ma joie, mon tout jamais les mots ne suffisent pour te

remercier pour tous ce que tu m’as apporté le long de ma vie, avec tout mon affection.

Mon père, ma source de force et mon héro, tes conseils m’ont toujours accompagné,
et ta confiance m’a été mon grand soutien ce travail n’est qu’un fruit de tout ton
encouragement, avec tout mon amour.

A mon très cher mari MOUHCINE : J’offre, en guise de reconnaissance, ce travail

qui sans ton amour, ta générosité infinie, tes encouragements et ton soutien n’aurait vu le
jour. tu as toujours été pour moi la lumière qui me guide dans les moments les plus
obscures. Nulle dédicace ne pourrait exprimer mes sentiments et mon profond
attachement.

A mon adorable frère SIMohammed et ma chère sœur khaoula Vous savez


que l’affection et l’amour fraternel que je vous porte sont sans limites. Je vous dédie ce
travail en témoignage de l’amour et des liens de sang qui nous unissent. J’implore Allah
qu’il vous apporte bonheur et vous aide à réaliser tous vos vœux.

A la mémoire de ma très chère grand-mère Lala Rehma : Ton image demeure

toujours présente à mon esprit. Aucune dédicace ne pourra traduire mon profond amour
et gratitude pour tout l’amour que tu m’as offerte; tes conseilles ont été pour moi source
de réussite. Que le paradis soit ta céleste demeure et dieu bénisse ton âme.

A Ma famille et à tous ceux qui ont contribué à la réalisation de ce travail.


Remerciements
‫بسم هللا و الحمد هلل رب العالمين‬

Ce travail de recherche a été réalisé dans le cadre du Master Biologie, santé et Environnement
(BSE) au sein de la faculté des sciences de Kenitra sous la coordination du Pr. OUICHOU Ali, et sur
ceux je le remercie de nous avoir donné cette opportunité d’engager au monde du cycle de Master.

Je tiens à remercier ainsi Pr. ATTARASSI Benaissa coordinateur du troisième parcours


« Sciences de l’environnement » et qui me fait honneur de présider le jury de ce travail. Bien avant cela,
ce n’est pas si facile d’exprimer en quelques lignes les qualités à la fois scientifiques et personnelles,
dont il a su faire preuve durant les deux années de Master. Et en tant que professeur, il m’a donné gout à
la Microbiologie depuis S6. Sans oublié de vous remercier de nous avoir éduqué comment assumer sa
responsabilité. Veuillez trouver ici l’expression de mes sincères remerciements.

J’exprime aussi mes vifs remerciements et ma profonde reconnaissance à l’égard de mon


Professeur AUAJJAR Nabila, pour le privilège qu’elle m’a fait en acceptant d’encadrer ce travail.
Toujours présente pour répondre à mes questions, à mes doutes, elle a toujours su me guider par son
enthousiasme et ses conseils pertinents. Nul doute que sans son investissement et sa patience, je n’en
serais pas là. Qu’elle trouve ici le témoignage de ma profonde gratitude et l’expression de mes
sentiments distingués.

Je tiens à remercier également Professeur ZIRI Rabia I, Qui me fait honneur en acceptant
d’examiner ce travail. Ses conseils qui m’ont souvent accompagné. Ainsi son excellence scientifique a
été pour moi source d’inspiration. Et je lui suis enfin reconnaissante pour ses nombreux
encouragements, tout aussi précieux. Veuillez trouver mes vives reconnaissances.

J’exprime ainsi mes sincères remerciements à Mr ZOUHAIR SHITRI qui me fait honneur en
acceptant d’examiner ce travail ainsi d’avoir accepté parcourir mon stage de fin d’étude au sein du
CDTMR de Ouezzane , sans doute je le remercie ainsi pour son aide et assistance et conseil le long de
ma période de stage. Veuillez trouver ici le témoignage de mes sincères remerciements et ma grande
reconnaissance.
Résumé

La tuberculose est une pandémie mondiale qui continue à défier la communauté médicale mondiale,
malgré que l’agent causal soit connu depuis plus d’un siècle. Nous avons réalisé cette étude pour
analyser le profil épidémiologique de la tuberculose à Ouezzane et évaluer le Programme National de
lutte Antituberculeuse.

Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 815 cas de tuberculose, colligés en 4 ans (2015 -2018), au
CDTMR de Ouezzane.

La collecte de données s’est effectuée par le biais d’un questionnaire avec les patients tuberculeux et par
Les informations recueillies sur les registres

Les données présentées proviennent des déclarations obligatoires du CDTMR. 815 cas ont été déclarés,
Parmi les cas de TTF. 64.24% étaient des formes pulmonaires dont 92,20% étaient confirmées. 35,76%
étaient des formes extrapulmonaires.

La tranche d’âge comprise entre 15 et 45 ans était la plus touchée avec 68,12%. 67.94% des cas
déclarés étaient des hommes avec un sex-ratio de 1,3. Le milieu rural est le plus affecté avec 70.01%.,
contre 29.99 % pour l’urbain . Le taux de succès thérapeutique était de 61,19%, celui de l’échec était
de 0,61%. Le taux de mortalité était de 1, 23%. 3.93% des malades ont été perdus de vue.

Mots clés : Epidémiologie, Tuberculose, PDV, PNLAT, Ouezzane, TPM+,BAAR , bacille de Koch

.
Abstract

The tuberculosis is a global pandemic that continues to challenge the medical world community,
although the causative agent is known for over a century. We made this study to analyze the
epidemiological profile of the National Program for Antituberculosis Control.

This is a retrospective study of 4131 cases, collected in 4 years (2015 -2018) at CDTMR in Ouezzane.

Data collection was done through a questionnaire with TB patients and by the collection of information
from the registers.

The data presented are from mandatory statements of CDTMR. 815 cases were reported, an average
incidence of 121,5 per 100000 inhabitants. 64.24 % were pulmonary forms inTAF, 92.20% were
confirmed. 35.76% were extrapulmonary forms.

15 and 45 years old were the most affected age with 68.12%, 67.94% were men with a sex-ratio of 1,3.
Rural areas is the most affected one with 70.01 %. the rate Therapeutic success was 61.19 %, the failure
rate was 0,61% . The mortality rate was 1,23 %. 3.93 % of patients were lost and never followed,

Keywords: Epidemiology, Tuberculosis, PDV, PNLAT, Ouezzane, TPM+,BAAR , Koch bacillus


Liste des abréviations
ATCD : Antécédent
BK : Bacille de Koch
CDTMR : Centre de Diagnostic de la Tuberculose et des Maladies Respiratoires
MDR-TB : Tuberculose Multirésistante
OMS : Organisation Mondiale de Santé
PDV : Perdu De Vue
PEC : Prise en charge
PIT : Primo-Infection Tuberculeuse
PNLAT : Programme National de lutte Antituberculeuse
PSR : Prise en charge des maladies respiratoires
SPSS : Statistical Package for the Social Science
TB : Tuberculose
SRHZE : Streptomycine, Rifampicine, Isoniazide, Pyrazinamide, Ethambutol
TB MR : Tuberculose multi-résistante
TEP : Tuberculose extra pulmonaire
TP : Tuberculose pulmonaire
TPM+ : Tuberculose pulmonaire à microscopie positive
TPM0 : Tuberculose pulmonaire à microscopie négative
TTF : tuberculose de toute forme
LAT : Lutte Antituberculeuse
BAAR : Bacille acido-alcoolo-résistant
E : Ethambutol
H : Isoniazide
R : Rifampicine
S : Streptomycine
Z : Pyrazinamide
Liste des figures
Figure 1 : Répartition des cas de TB selon le sexe et l’âge au Maroc, 2017
Figure 2 : Distribution proportionnelle des cas de TB par région
Figure 3: Aspect microscopique de Mycobacterium Tuberculosis après coloration de Ziehl Nielsen
Figure 4: Systématique des espèces du genre Mycobacterium
Figure 5: Modèle d’organisation de l’enveloppe des mycobactéries
Figure 6 : Radiographie de thorax en face ; Aspect de tuberculose pulmonaire avec nodules confluents
Figure 7: Carte géographique de la province de Ouezzane .
Figure 8 : Coloration de Zeihl-Neelsen.
Figure 9: Séchage des frottis sécher sur un porte-lame à l’étuve à 37°C
Figure 10: Microscope optique (matériels du laboratoire de bactériologie )
Figure 11 : Bacilles acido-alcoolo-résistants, coloration de Ziehl-Neelsen
Figure 12 : La répartition totale des cas malades et non malades.
Figure 13 : La répartition des cas malades et non malades en 2015, 2016 ,2017 et 2018.
Figure 14 : La répartition des cas tuberculeux selon l’âge en 2015, 2016 ,2017 et 2018.
Figure 15 : La répartition de la tuberculeuse selon le sexe.
Figure 16: La répartition des cas Tuberculeux selon le lieu de résidence en 2015,2016, 2017et 2018.
Figure 17 : Répartition des patients en fonction de la commune de provenance
Figure 18 : La répartition des types de la tuberculose en 2015, 2016 ,2017 et 2018
Figure 19 : Répartition de la tuberculose pulmonaire par confirmation biologique.
Figure 20: Répartition totale de la TEP selon la localisation entre 2015 et 2018 .
Figure 21 : La répartition des cas tuberculeux selon l’âge entre 2015 et 2018.
Figure 22 : La répartition des types de tuberculose chez les femmes entre 2015 et 2018.
Figure 23 : La répartition des types de tuberculose chez les hommes entre 2015 et 2018.
Figure 24 : La répartition des types de tuberculose dans le milieu Urbain entre 2015 et 2018
Figure 25 : La répartition des types de tuberculose dans le milieu rural entre 2015 et 2018.
Figure 26: Répartition des cas de la tuberculose selon la situation de la maladie.
Figure 27: Résultats du traitement des cas de la tuberculose entre 2015 et 2018.
Figure 28 : La répartition des cas rechutes selon le type de la tuberculose entre 2015 et 2018

Figure 29 : La répartition des perdus de vue selon le type de la tuberculose entre 2015 et 2018
Figure 30: Evolution du taux de couverture vaccinale à Ouezzane entre 2015 et 2018.
Liste des tableaux

Tableau 1 : Signes cliniques de la tuberculose

Tableau 2 : Classification des antituberculeux de première et seconde ligne (selon l’OMS)

Tableau 3 : Présentation et dosage des antibacillaires utilisés au Maroc

Tableau 4: Les médicaments antituberculeux de première ligne.

Tableau 5: Les formes combinées des médicaments antituberculeux de première ligne

Tableau 6: Posologie des médicaments antituberculeux (formes combinées)

Tableau 7: Posologies des médicaments antituberculeux (formes combinées) chez l’enfant

Tableau 8 : Traitement des nouveaux cas de tuberculose

Tableau 9 : Doses de traitement des nouveaux cas de tuberculose

Tableau 10: Doses de traitement des tuberculoses antérieurement traitées.


Annexes

Annexe 1………………………………………………………………………………………………57
Annexe 2 ……………………………………………………………………………………………...58
Table des matières
Introduction générale .................................................................................................................................. 1
Synthése bibliographique ........................................................................................................................ 2
I. Généralité sur la tuberculose ............................................................................................................... 3
1. Définition de tuberculose ................................................................................................................. 3
2. Epidémiologie descriptive de la tuberculose ...................................................................................... 3
2.1 La Tuberculose Dans le Monde.................................................................................................... 3
2.2 La Tuberculose Dans le Maroc .................................................................................................... 3
3. Les classifications de tuberculose ...................................................................................................... 5
3.1 Classification fondée sur le sur le site anatomique de la maladie ................................................ 5
3.2 Classification fondée sur les antécédents de traitement antituberculeux ..................................... 6
3.3 Classification fondée sur le statut par rapport au VIH ................................................................. 6
3.4 Classification fondée sur la résistance aux médicaments ............................................................. 7
4. Les signes cliniques ............................................................................................................................. 7
II. L'agent responsable: Mycobacterium tuberculosis .......................................................................... 8
1. Agent pathogène .............................................................................................................................. 8
2. Systématique .................................................................................................................................... 9
3. Caractéristique bactériologiques de de mycobactérium tuberculosis ........................................... 10
4. Transmission .................................................................................................................................. 11
5. Evolution du bacille dans l'organisme………….…………………...……………………………13
5.1 Primo-infection…………………………………………………………..……………………..13
5.2 Tuberculose évolutive ………………………………………………………………..………...13
6. Facteurs de risque de développer une TB évolutive …………………...………………………..14
III. Diagnostic de la tuberculose pulmonaire ....................................................................................... 15
1. L’examen clinique.......................................................................................................................... 15
2. L’examen biologique ..................................................................................................................... 15
3. L’examen radiographique. ............................................................................................................. 15
4. L'examen bactériologique. ............................................................................................................. 16
IV. Traitement de la tuberculose .......................................................................................................... 17
1. Médicaments utilisés dans le traitement de la tuberculose ............................................................ 17
2. Principaux effets secondaires ......................................................................................................... 19
2.1 Présentation simple..................................................................................................................... 20
2.2 Présentations combinées............................................................................................................. 20
3. Posologie ........................................................................................................................................ 20
4. Traitement antituberculeux dans les conditions spécifiques .......................................................... 24
5. Prévention ...................................................................................................................................... 27
5.1 Vaccination par le BCG ............................................................................................................. 27
5.2 Mesures préventives de base ...................................................................................................... 27
Matériel et méthodes .............................................................................................................................. 29
I. Type de l’étude .................................................................................................................................. 29
II. Présentation de la province de Ouezzane ...................................................................................... 29
1. Situation géographique .................................................................................................................. 29
2. Situation démographique ............................................................................................................... 30
III. Lieu de l’étude ............................................................................................................................... 30
IV. Population cible.............................................................................................................................. 31
V. Les critères d’inclusion et d’exclusion........................................................................................... 31
1. Critères d’inclusion ........................................................................................................................ 31
2. Critère d’exclusion ......................................................................................................................... 31
3. Recueil des données ....................................................................................................................... 31
4. Analyse statistique ......................................................................................................................... 32
VI. Les techniques bactériologiques du laboratoire ............................................................................. 32
1. Prélèvements .................................................................................................................................. 33
2. Examen macroscopique ................................................................................................................. 33
3. Examen Microscopique.................................................................................................................. 33
4. Identification des lames ................................................................................................................. 33
5. Culture des bactéries ...................................................................................................................... 37
Résultats .................................................................................................................................................. 38
I. Détermination du profil épidémiologique .......................................................................................... 39
1. Répartition de la population totale ................................................................................................. 39
2. Répartition de la population totale selon le bilan des années ........................................................ 39
II. Caractéristiques sociodémographique ........................................................................................... 40
1. Répartition de la tuberculose en fonction de l’âge ......................................................................... 40
2. Répartition de la tuberculose en fonction du sexe ......................................................................... 40
3. La répartition de la tuberculose selon l’origine des malades ......................................................... 41
III. Caractéristiques de la maladie........................................................................................................ 42
1. La répartition de la tuberculose selon le type ................................................................................ 42
2. Les différents types de la tuberculose ............................................................................................ 43
3. La répartition des types de tuberculose selon l’âge ....................................................................... 44
4. la répartition des types de tuberculose selon sexe.......................................................................... 45
5. La répartition des types de tuberculose selon l’origine du malade ................................................ 46
6. Répartition des cas de tuberculose selon le statut de la maladie .................................................... 47
7. Répartition des malades selon le résultat du traitement ................................................................. 48
7.1 Les rechutes .................................................................................................................................. 49
7.2 Les perdus de vue ......................................................................................................................... 49
8. La vaccination ……………………………………………………………………………...……50
Discussion ................................................................................................................................................ 52
I. Caractéristique de la population affectée par la tuberculose ............................................................. 52
1. L’âge .............................................................................................................................................. 52
2. Le sexe ........................................................................................................................................... 52
3. Le lieu de résidence........................................................................................................................ 53
II. Caractéristiques de la maladie........................................................................................................ 53
1. Les différents types de la tuberculose ............................................................................................ 53
2. La coïnfection TB/VIH .................................................................................................................. 53
3. Répartition des malades selon le résultat du traitement ................................................................. 54
3.1 Taux de létalité ... .......................................................................................................................... 54
3.2 Les rechutes................................................................................................................................... 55
3.3 Les perdus de vus .......................................................................................................................... 55
4. La couverture vaccinale ..................................................................................................................... 56
Conclusion ................................................................................................................................................ 57
Recommandations ..................................................................................................................................... 57
Références Bibliographiques .................................................................................................................... 59
Webographie ............................................................................................................................................. 61
Annexes ..................................................................................................................................................... 62
Introduction générale
La tuberculose demeure un problème majeur de santé publique de nos jours, malgré la mise en œuvre
de nombreuses stratégies de lutte contre la tuberculose. L’Organisation mondiale de la santé (OMS)
estimait à 10,4 millions le nombre de nouveaux cas de tuberculose et 1,8 million en sont mortes dans le
monde en 2015. Plus de 95% des décès dus à la tuberculose surviennent dans les pays à revenu faible ou
intermédiaire.

Actuellement, le problème de la tuberculose est loin d’être maîtrisé. Il se trouve compliqué à cause de
trois principaux évènements : l’endémie du sida, l’inefficacité relative du BCG et l’apparition de
souches de Mycobacterium tuberculosis résistantes, voire multi-résistantes, aux antituberculeux.

Les mycobactéries à l’origine de la tuberculose ont, comme toutes les bactéries, la capacité de subir
des mutations génétiques qui vont les rendre résistantes à l’un ou l’autre des médicaments
antituberculeux. Si la résistance se manifeste à la fois contre l’isoniazide et à la rifampicine, les deux
antituberculeux majeurs les plus efficaces, la souche est dite multirésistante. (Tamym, 2013).

Au Maroc, la tuberculose, continue à poser un grand problème de santé publique, un total de


31.542 cas de tuberculose, toutes formes confondues, a été notifié en 2016, soit une incidence de 91 cas
pour 100 000 habitants avec une prédominance de la forme extrapulmonaire 53 % des cas contre 47%
des cas de tuberculose pulmonaire, et 238 patients ont développé une TB pharmaco-résistante. selon
l’enquête de pharmaco-résistante réalisée en 2006, qui a concerné 1844 malades (TPM+) dont 1562
nouveaux cas et 282 déjà traités, répartis sur 30 provinces/préfectures a relevé que la prévalence globale
des TB-MR reste faible : 0,5% pour les nouveaux cas mais elle augmentait à 12% pour les cas déjà
traité .(OMS, 2016)

Au niveau de la région Tanger-Tétouan- Al Hoceima ,4599 nouveaux cas de tuberculose toute forme
(TTF) ont été notifiés en 2016.

Le contrôle de cette maladie s’avère nécessaire et demeure essentiellement préventif. Il est basé sur
de véritables stratégies préventives planifiées selon les données actualisées régionales.

Notre travail consiste à analyser le profil épidémiologique de la tuberculose à la ville de OUEZZANE ,


ainsi que ses différentes formes cliniques en fonction de l’âge et du sexe, pendant la période allant de
2015 à 2018

1
Synthèse bibliographique

2
I. Généralité sur la tuberculose

1. Définition de tuberculose
La tuberculose est une maladie infectieuse contagieuse provoquée par une mycobactérie du complexe
tuberculosis principalement le mycobacterium tuberculosis ou bacille de Koch. La tuberculose existe
depuis plus de 120 siècles. Le bacille de Koch a été découvert au 19e siècle, précisément en 1882.

La tuberculose a vu reculer son incidence au 20e siècle, grâce au développement de l’hygiène et à


l’apparition des premiers antibiotiques tels que la streptomycine en 1943. En 2013, selon les
estimations, 9 millions de personnes l’ont contractée et 1,5 million de personnes en sont décédées, dont
360 000 sujets VIH-positifs. La maladie recule lentement chaque année et on estime que 37 millions de
vies ont été sauvées entre 2000 et 2013 grâce à un traitement et un diagnostic efficaces. ( Yombie et
Olinga ,2015)

2. Epidémiologie descriptive de la tuberculose


2.1 La Tuberculose Dans le Monde

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) près de 2 milliards de personnes soit un tiers de la
population mondiale constitue le réservoir du bacille. La tuberculose est responsable de 1,5 millions de
mort dans le monde dont 95 % relèvent des pays à revenu faible et intermédiaire.
La distribution mondiale de la tuberculose concerne fortement les régions économiquement faibles
(pays en voie de développement). Les 3 zones géographiques les plus atteintes sont l’Asie du Sud Est
(33% des malades), l’Afrique (27%), et le Pacifique Occidental (19%). Ces 3 régions totalisent 84% des
malades souffrant de la tuberculose. L’Amérique et l’Europe représentent, respectivement, 4 et 5% des
cas de tuberculose. Environ 60% des cas sont concentrés en Afrique du Sud, au Brésil, en Chine, Russie
et en Inde .

2.2 La Tuberculose Dans le Maroc

Selon les estimations de l’OMS pour l’année 2014, le nombre annuel de cas incidents de la tuberculose
au Maroc était d’environ 36 .000.

En 2017, un total de 30.897cas de tuberculose, toutes formes confondues (28.955 nouveaux cas et 1.681
cas de rechutes), a été notifié, soit une incidence de 80 cas pour 100 000 habitants. Le nombre de décès
par TB était de 656 cas.

La distribution selon l’âge révèle que près des 2/3 des cas étaient des adultes jeunes, d’âge compris
entre 15 et 44 ans. 64% des cas enregistrés concernaient des hommes (Figure 2)

3
Figure 1 : Répartition des cas de TB selon le sexe et l’âge au Maroc, 2017
La distribution géographique révèle que 5 régions ont totalisé, à elles seules, 58 % des cas de
tuberculose notifiés, avec une incidence dépassant la moyenne nationale. Ces régions étaient
représentées par le Grand Casablanca, Rabat-Salé-Kenitra, Tanger-Tétouan et Fès Meknès. (Figure
2). (Ministère de la santé 2015).

Figure 2 : Distribution proportionnelle des cas de TB par région en 2012

4
3. Les classifications de tuberculose
3.1 Classification fondée sur le site anatomique de la maladie

A. La tuberculose pulmonaire
Désigne tout cas de tuberculose confirmé bactériologiquement ou diagnostiqué cliniquement dans
lequel le parenchyme pulmonaire ou l’arbre trachéobronchique est touché. La tuberculose miliaire est
considérée comme une forme pulmonaire car elle entraîne des lésions sur les poumons. L’adénopathie
tuberculeuse intrathoracique (médiastinale et/ou hilaire) et l’épanchement pleural tuberculeux, sans
anormalité radiographique des poumons, constituent également des cas de tuberculose
extrapulmonaire. Un patient présentant à la fois une forme pulmonaire et une forme extrapulmonaire
devrait être classé avec les cas de tuberculose pulmonaire.

B. La tuberculose extrapulmonaire
Désigne tout cas de tuberculose confirmé bactériologiquement ou diagnostiqué cliniquement dans
lequel d’autres organes que les poumons sont touchés (par exemple la plèvre, les ganglions
lymphatiques, l’abdomen, les voies génito-urinaires, la peau, les articulations et les os, les méninges).

C. Tuberculose ganglionnaire

La tuberculose ganglionnaire (TG) est la localisation extra pulmonaire la plus fréquente. La lésion est
en général cervicale, unilatérale et unique. Les adénopathies multiples avec des localisations extra
cervicales sont considérées comme les tuberculoses les plus importantes. Elles sont plus souvent
associées à une localisation pleuro-pulmonaire concomitante et à des signes généraux, tels que la fièvre
et la perte du poids. (Gangadharam, 1981)

D. Tuberculose osseuse et articulaire

Ces formes de TB est la moins fréquente. Elle affecte les os longs et s'accompagnent parfois avec
d'abcès froid. Cette présentation clinique est rencontrée surtout chez les l'enfant, probablement à cause
d'une meilleure vascularisation et d'une meilleure oxygénation des structures ostéo-articulaire au cours
de la croissance. Ils peuvent entraîner des déformations rachidiennes, des tassements, ainsi que des
compressions médullaires. (Billy, 2004)

E. Méningite tuberculeuse

La méningite tuberculeuse est une infection des méninges (les membranes qui enveloppent le système
nerveux central). C'est la forme la plus commune de tuberculose du SNC. se manifeste par une fièvre,
des maux de tête, des troubles de la conscience et une altération rapidement progressive de l’état
général. (Ministère de santé ,2011)
5
3.2 Classification fondée sur les antécédents de traitement antituberculeux
Les classifications fondées sur les antécédents de traitement antituberculeux diffèrent légèrement de
celles déjà publiées. Elles se concentrent exclusivement sur les antécédents de traitement et sont
indépendantes de la confirmation bactériologique ou du siège de la maladie. Il faut également noter que
les groupes d’enregistrement pour la tuberculose résistante aux médicaments sont, eux aussi, légèrement
différents. Ils sont décrits dans le Companion handbook to the WHO guidelines for the programmatic
management of drug-resistant tuberculosis.

 Les nouveaux patients n’ont jamais reçu de traitement antituberculeux ou suivent un tel
traitement depuis moins d’un mois.
 Les patients déjà traités ont reçu dans le passé un traitement antituberculeux pendant un mois ou
plus. Ils sont classés selon le résultat thérapeutique de leur dernière cure , comme suit :
 Les patients en rechute : ont déjà reçu un traitement antituberculeux, ont été, à la fin de leur
dernière cure, classés dans la catégorie guérison ou traitement terminé, et sont aujourd’hui
diagnostiqués comme présentant un épisode récurrent de tuberculose (rechute proprement dite
ou nouvel épisode dû à une réinfection).
 Les patients traités après un échec thérapeutique : sont ceux qui ont déjà été traités pour la
tuberculose et chez qui la dernière cure n’a pas fonctionné (échec thérapeutique).
 Les patients traités après avoir été perdus de vue : ont déjà reçu un traitement
antituberculeux et ont été déclarés perdus de vue à l’issue de leur dernière cure. (On parlait
auparavant de « patients traités après interruption »).
 Les autres patients déjà traités :sont ceux qui ont déjà reçu un traitement antituberculeux,
mais chez qui les résultats de la dernière cure sont soit inconnus soit non documentés.
 Les patients sans antécédents connus de traitement antituberculeux ne rentrent dans aucune des
catégories ci-dessus.
Les nouveaux cas et les cas de rechute sont des cas incidents.

3.3 Classification fondée sur le statut par rapport au VIH


 Patient tuberculeux VIH-positif tout cas de tuberculose confirmé bactériologiquement ou
diagnostiqué cliniquement qui présente un résultat positif au dépistage du VIH réalisé lors du
diagnostic de la tuberculose, ou qui a commencé un traitement contre le VIH attesté par des
données probantes (par exemple patient enregistré dans le registre pré-TAR ou dans le registre
TAR une fois le traitement antirétroviral commencé).
 Patient tuberculeux VIH-négatif tout cas de tuberculose confirmé bactériologiquement ou
diagnostiqué cliniquement qui présente un résultat négatif au dépistage du VIH réalisé au moment

6
du diagnostic de la tuberculose. Tout malade de cette catégorie dont on découvre postérieurement
la séropositivité doit être reclassé en conséquence.
 Patient tuberculeux à statut inconnu pour le VIH désigne tout cas de tuberculose confirmé
bactériologiquement ou diagnostiqué cliniquement pour lequel on ne possède pas de résultat de
dépistage du VIH et pas non plus de données probantes indiquant qu’il suit des soins contre le
VIH. Si le statut de ce patient par rapport au VIH est déterminé par la suite, il convient de le
reclasser en conséquence.

3.4 Classification fondée sur la résistance aux médicaments


Les cas sont classés dans les catégories en fonction de tests de sensibilité aux médicaments menés sur
des isolements cliniques confirmés de M. tuberculosis :

 Monorésistance : résistance à un seul antituberculeux de première intention.


 Polyrésistance : résistance à plus d’un antituberculeux de première intention autre que
l’isoniazide et la rifampicine.
 Multirésistance : résistance à au moins l’isoniazide et la rifampicine.
 Ultrarésistance : résistance à une fluoroquinolone et à au moins un des trois médicaments
injectables de deuxième intention, en plus de la multirésistance.
 Résistance à la rifampicine : 1 résistance à la rifampicine, détectée au moyen de méthodes
phénotypiques ou génotypiques, avec ou sans résistance aux autres antituberculeux. Cette notion
inclut toutes les formes de résistance à la rifampicine (monorésistance, multirésistance,
polyrésistance ou ultrarésistance)

Ces catégories ne sont pas toutes entièrement distinctes. Par exemple la tuberculose RR peut être
multirésistante (MR) ou encore ultrarésistante (UR). Même si l’on a généralement restreint jusqu’à
aujourd’hui les définitions de la monorésistance et de la polyrésistance aux seuls médicaments de
première intention, les futurs schémas thérapeutiques imposeront peut-être de classer les patients en
fonction des schémas de résistance des souches aux fluoroquinolones, aux agents injectables de
deuxième intention et à tout autre antituberculeux pour lequel des tests de sensibilité aux médicaments
fiables deviendront disponibles.(OMS.2014)

4. Les signes cliniques

Les signes cliniques de la tuberculose pulmonaire (TBP) sont assez spécifiques: Toux prolongée (plus
de deux semaines) et expectoration. D’autres le sont moins : perte de poids, anorexie, fatigue, douleurs
thoracique, fièvre modérée et sueurs nocturnes . (Chahid , 2005)

7
Le signe le plus caractéristique, est l’hémoptysie (présence de sang dans les crachats). Il est retrouvé
chez un tiers des patients. Tous ces signes sont inconstants et évoluent dans le temps de façon chronique
et insidieuse. L’interrogatoire du patient est donc essentiel. (Souidi,2014 )

Signes cliniques Pourcentage


Fièvre 63,6
Céphalées 68.6
Vomissements 50
Amaigrissement 59
Raideur méningée 36.3
Paralysie des nerfs crâniens 27.3
Crises convulsives 9.1
Troubles de la conscience 36.3
Tableau 1 : Signes cliniques de la tuberculose

II. L'agent responsable: Mycobacterium tuberculosis

1. Agent pathogène
Les mycobactéries (famille des mycobacteriace, ordre des actinomycétales) sont des bactéries
immobiles, acido‐alcoolo résistantes, non sporulées, aérobies intra et extra cellulaires. Mycobacterium
tuberculosis est un pathogène spécifique de l’homme mais capable d’infecter certaines espèces animales
vivant à ses cotés (chat, chien). Il est très sensible à certains agents physiques : chaleur, lumière solaire,
rayons X ou UV. Il résiste bien au froid et à la dessiccation et peut demeurer vivant plusieurs jours dans
des produits contaminés tels que des produits d’expectoration. Il est peu sensible à de nombreux agents
chimiques tels que les acides et bases dilués, en revanche, il est tué rapidement par l’alcool
dilué. Mycobacterium tuberculosis a la propriété d’être coloré par la méthode de Ziehl qui met en
évidence la richesse en lipides de la paroi. C’est un bacille fin, légèrement incurvé ou groupé en amas,
cordes et torsades. C’est une bactérie à croissance lente, qui ne se développe pas sur milieu usuel, le
milieu d’isolement classique est celui de Loweinstein jensen à l’œuf coagulé .(Flandrois,1997).

8
Figure 3: Aspect microscopique de Mycobacterium Tuberculosis après coloration de ZiehlNielsen

2. Systématique

L’agent étiologique de la tuberculose; M. tuberculosis, est une bactérie appartenant à la classe des
Actinobactéries, l’ordre des Actinomycètes, la famille des Mycobacteriaceae au genre Mycobactérium.
Les Mycobactéries peuvent être devisées en trois grands groupes:

 Mycobacterium tuberculosis ce groupe comprend M. tuberculosis, M. bovis, M. africanum, M.


microti et M. canetti. Elles peuvent provoquer la “tuberculose” (TB) chez l’homme. Les cas de TB
sont dus en grande majorité à M. tuberculosis, les autres organismes étant relativement rares. Leur
traitement est similaire (mais M. bovis est naturellement résistant au pyrazinamide et M.
africanum naturellement résistant à la thioacétazone).

 Mycobactéries non tuberculeuses (MNT) ce groupe comprend toutes les autres mycobactéries
potentiellement pathogènes pour l’être humain. Les MNT peuvent parfois provoquer des
manifestations cliniques (au niveau des poumons, de la peau, des os ou des ganglions
lymphatiques) similaires à celles de la TB. La plupart des MNT existe dans l'environnement. En
général, elles ne sont pas transmises de personne à personne et ne sont pas pathogènes chez les
personnes dont le système immunitaire est intact ou le tissu pulmonaire sain.

 Mycobacterium leprae est l’agent causal de la lèpre.

9
La systématique des espèces du genre Mycobacterium est représentée sur la figure 6.

Figure 4: Systématique des espèces du genre Mycobacterium

Toutes les mycobactéries sont des bacilles acido-alcoolo résistants (BAAR) et sont nommés ainsi du
fait de la technique de coloration utilisée pour l’examen microscopique des tissus ou crachats (coloration
de Ziehl-Neelsen,

M. tuberculosis se multiplie plus lentement que la majorité des bactéries, c'est pourquoi l’évolution de
la TB est plus lente (la maladie se déclare des semaines voire des mois ou des années après l’infection)
que celle de la plupart des autres infections bactériennes.

M. tuberculosis est une bactérie aérobie stricte ; elle se multiplie mieux dans les tissus pulmonaires (en
particulier au niveau de l'apex où les concentrations en oxygène sont élevées) que dans les organes plus
profonds.( Francis et Michael, 2012)

3. Caractéristique bactériologiques de mycobactérium tuberculosis


Toutes les mycobactéries sont des bacilles fins, de 4 μm de long et 0,4 μm de large, non sporulant et
dépourvus de capsule (Figure 2). Elles ne se décolorent ni sous l'action des acides forts, ni sous l'action
10
de l'alcool d’où le nom de « bacilles acido-alcoolo-résistants » ou BAAR. La propriété d'acido-alcoolo-
résistance est liée à la structure de leur paroi cellulaire qui forme une véritable enveloppe cireuse et
protectrice. En effet, l’une des caractéristiques majeures des mycobactéries est la richesse de leur paroi
en lipides (60%) et en particulier, en acides mycoliques. Ce composant lipidique les rend imperméables
aux colorants basiques. La coloration de Gram est donc difficilement réalisable. .( Francis et Michael,
2012).
M.tuberculosis est une bactérie aérobie stricte. Elle se multiplie mieux dans les tissus pulmonaires que
dans les organes plus profonds. Elle se multiplie plus lentement que la majorité des bactéries, c’est
pourquoi l'évolution de la TB est plus lente (la maladie se déclare des semaines voire des mois ou des
années après l'infection) que celle de la plupart des autres infections bactériennes. (Bakhat , 2006 )

Figure 5: Modèle d’organisation de l’enveloppe des mycobactéries

4. Transmission
La transmission du bacille est interhumaine et s’effectue essentiellement par voie aérienne. La source
de l'infection est un patient ayant une TB pulmonaire (TBP) ou laryngée, qui expectore des bacilles. En
toussant, en parlant ou en éternuant, le patient produit de fines gouttelettes infectieuses. Elles peuvent
rester en suspension dans l'air pendant plusieurs heures, selon l’environnement.

La contamination se produit lors de l’inhalation des gouttelettes infectieuses. La lumière solaire, les
rayons UV et la ventilation sont des moyens efficaces de décontamination de l'environnement .
Les autres modes de transmission sont beaucoup moins fréquents. L’inoculation cutanée ou muqueuse
est rare, toutefois des cas ont été observés chez le personnel de laboratoire. (Azrib, 2018 )

11
La contagiosité d'un patient est liée à la quantité de bacilles présents dans ses crachats. Les patients
positifs à l'examen microscopique direct des crachats sont de loin les plus contagieux. Ceux positifs à la
culture mais négatifs à l'examen microscopique sont moins contagieux. Les patients dont la microscopie
et la culture de crachats sont négatifs ne sont habituellement pas contagieux.

Les patients souffrant de primo-infection (patients infectés par M. tuberculosis mais qui n’ont
développé de maladie évolutive) ne sont pas contagieux. Les cas de TB extrapulmonaires (TBEP) ne le
sont qu’exceptionnellement. En général, les enfants sont moins contagieux que les adultes,
probablement parce qu’ils toussent peu, produisent peu de crachats et ont une charge bacillaire plus
faible.
Une personne exposée à un patient tuberculeux contagieux n’est pas nécessairement infectée par M.
tuberculosis. (Enarson,2015 ).

La probabilité de transmission du bacille dépend de trois facteurs :

 Contagiosité du patient-source (facteur le plus important) :


- Statut bactériologique : les patients ayant un frottis positif sont les plus contagieux .
- Virulence du bacille tuberculeux : certaines souches sont hautement transmissibles (et/ou plus
susceptibles de provoquer une TB évolutive).

 Environnement..dans..lequel.a.lieu.l'exposition
– Le plein air et l’ensoleillement sont des conditions dans lesquelles la transmission est moins
susceptible de se produire ; à l’inverse, les petites pièces et les pièces non ventilées sont des
conditions..favorables..à..la..transmission.
– La proximité entre la personne et le patient (p.ex. dormir aux côtés du patient ou dormir à 20
mètres) joue également un rôle important.

 Durée.de.l'exposition :

Les personnes en contact étroit avec des patients tuberculeux sont les plus à risque d'être infectées
par M. tuberculosis. Les contacts étroits peuvent être des membres de la famille, colocataires, amis,
collègues ou toute personne qui passe plusieurs heures par jour avec le patient alors que celui-ci est
contagieux. (Bouqata, 2013)

Le meilleur moyen d'interrompre la transmission est de placer les patients, le plus rapidement
possible, sous traitement antituberculeux efficace.

Le délai nécessaire pour qu’un patient atteint de TB devienne non contagieux une fois que le traitement
a débuté n'est pas formellement établi. Cependant, une fois qu’un traitement efficace est débuté, aussi

12
longtemps que le patient le suit correctement, il est largement démontré que la contagiosité peut
rapidement diminuer, même après quelques jours.

On estime qu'un patient atteint de TB à frottis positif non diagnostiquée et non traitée contamine 10 à
20 personnes par an (avec des variations selon le style de vie et l’environnement).

5. Evolution du bacille dans l'organisme


Quand une personne inhale des gouttelettes contenant M. tuberculosis, la plupart des gouttelettes de
grande taille se logent dans les voies respiratoires supérieures (nez et gorge) où il est peut probable que
l'infection se développe. En revanche, des gouttelettes de petite taille peuvent atteindre les alvéoles
pulmonaires où l'infection peut alors se développer. (Pichard,2002).

5.1 Primo-infection
Après la contamination, M. tuberculosis se multiplie lentement dans l’organisme, le plus souvent dans
les alvéoles terminales des poumons (foyer primaire) et dans les ganglions des aires de drainage
correspondantes : c’est la primo-infection. Le foyer primaire et l’adénopathie hilaire constituent le
complexe primaire.

En 1 à 2 mois, grâce aux lymphocytes et macrophages (immunité cellulaire), le foyer primaire est
circonscrit, encapsulé et centré par une zone de nécrose parenchymateuse (nécrose caséeuse). C'est à ce
moment qu’apparaît l'immunité tuberculeuse spécifique et que l’on observe le virage de la réaction
cutanée à la tuberculine. Ce stade est habituellement asymptomatique ; les réactions d'hypersensibilité
sont rares mais possibles .(Marrouni, 2012).

5.2 Tuberculose évolutive


Avant que l’immunité ne s’installe, les bacilles provenant du complexe primaire peuvent être
transportés et disséminés dans l’organisme via le système lymphatique ou la circulation sanguine. Les
foyers secondaires contenant des bacilles peuvent se constituer, en particulier dans les poumons,
ganglions lymphatiques, membranes séreuses, méninges, os et reins. Dès que la réponse immunitaire est
activée, la plupart de ces foyers guérissent spontanément. Pourtant, des bacilles peuvent rester latents
dans les foyers secondaires pendant des mois voire des années .

Différents facteurs peuvent réduire l'immunité (p.ex. l'infection par le VIH) et conduire à la
réactivation des bacilles et à leur multiplication dans un ou plusieurs de ces foyers. Cette réactivation ou
la progression de foyers primaires ou secondaires entraîne une « tuberculose évolutive » .Même si une

13
TB évolutive peut devenir symptomatique des mois ou des années après la primoinfection, on estime
que la moitié des cas apparaissent dans l'année qui suit l'infection. .( Francis et Michael,2012).

6. Facteurs de risque de développer une TB évolutive


Le risque dépend d'un certain nombre de facteurs tels que l’existence de maladies associées à une
immunodépression, l’existence de lésions pulmonaires préalables ou l'intensité et de la durée de
l'exposition :

 Défenses immunitaires de l'hôte :


 Infection par le VIH (risque multiplié par 20-40)
 Diabète (risque multiplié par 3-5)
 Malnutrition
 Corticothérapie prolongée (p.ex. prednisolone) et autres thérapies immunosuppressives
 Certains cancers (p.ex. leucémie, maladie de Hodgkin, cancer ORL)
 Maladie rénale sévère
 Alcoolisme
 Usage de stupéfiants
 Age :
- Jeune enfant (risque multiplié par 2 chez l'enfant en dessous de 5 ans, risque encore plus élevé
chez l'enfant de moins de 6)
- Personnes de plus de 60 ans (risque multiplié par 5)
- Grossesse.

 Lésions pulmonaires préalables :


– Consommation de tabac ;
– Silicose.
 Intensité de l'exposition (nombre de bacilles inhalés) :
– Contagiosité du patient-source ;
– Environnement et proximité avec le patient-source ;
– Durée de l'exposition ;
– Résidents (et personnel travaillant dans) des lieux confinés. (Coulibaly,2006).

14
III. Diagnostic de la tuberculose pulmonaire

1. L’examen clinique

L'interrogatoire est très important. Il précise les symptômes (en particulier des signes fonctionnels
respiratoires et généraux souvent inaperçus lors de la phase prodromique), le contage familial et
socioprofessionnel éventuel, le passé phtisiologique (vaccination par le BCG, primo-infection,
antécédents de tuberculose pulmonaire ou extra-pulmonaire, prescription antérieure de médicaments
anti-tuberculeux). L'examen du malade est souvent pauvre, non spécifique (Institut National d’Hygiène,
2015).

2. L’examen biologique

Il n'est pas spécifique : l'hémogramme peut être normal, le syndrome inflammatoire variable, la
réaction cutanée à la tuberculine est généralement positive (mais un test négatif n'élimine pas le
diagnostic, en particulier dans les formes aiguës anergisantes, chez le vieillard ou l'immunodéprimé).

3. L’examen radiographique.

Il comporte une radiographie thoracique de face et de profil complétée éventuellement par une
tomodensitométrie. On observe trois types de lésions élémentaires :

- le nodule (1mm à 1 cm) solitaire ou confluent, localisé ou dispersé


- l'infiltrat, opacité en nappe homogène ou non, systématisée ou non
- la caverne, perte de substance au sein de l'infiltrat, visible quelquefois seulement sur le scanner
thoracique.

Figure 6 : Radiographie de thorax en face ; Aspect de tuberculose pulmonaire avec nodules confluents .

15
Ces lésions sont isolées ou associées, de localisation apicale et dorsale préférentielle, d'aspect flou, uni
ou bilatéral, associé ou non à des lésions séquellaires antérieures, plus denses, souvent calcifiées. Elles
sont minimes, limitées à un lobe ou étendues, quelquefois diffuses (miliaire). (Ministère de la Santé,
2015).

4. L'examen bactériologique.

Il est la clé du diagnostic. Il est effectué avant tout traitement sur l'expectoration à jeun trois jours de
suite. Chez le malade qui ne crache pas, il peut être effectué sur le tubage gastrique qui recueille les
sécrétions bronchiques dégluties (stagnant dans l'estomac au réveil) ou sur l'aspiration bronchique
obtenue par fibroscopie. Selon le contexte clinique on peut faire une recherche bactériologique sur
d'autres sites (liquide céphalo-rachidien, urine, pus, sang...).

* L'examen microscopique en direct est la première étape. Il est effectué après une coloration spéciale
(méthode ZIEHL-NEELSEN). Un frottis positif met en évidence des bacilles acido-alcoolo-résistants
(BAAR). L'examen direct est positif si le produit pathologique est riche en bacilles (au moins 104
bacilles par ml).

* Que l'examen direct soit positif ou négatif, il doit toujours être complété par une culture sur un milieu
biologique approprié (de LOEWENSTEIN-JENSEN).

La culture permet d'apporter la preuve bactériogique dans deux fois plus de cas et de tester la
sensibilité des bacilles aux antibiotiques (antibiogramme par la méthode des proportions). Elle nécessite
un délai de 3 à 8 semaines.

De nouvelles techniques sont actuellement disponibles. La respirométrie radiométrique (système


Bactec) permet de raccourcir le délai de développement de la culture (8 à 14 jours) et d'obtenir un
antibiogramme 7 jours plus tard. Grâce aux progrès de la biologie moléculaire, il est aujourd'hui
possible d'identifier les mycobactéries avec des sondes nucléiques. On peut d'autre part prendre des
empreintes génomiques (comme des empreintes digitales) de la souche de M. tuberculosis ; et par
conséquent dans le cadre d'une enquête sur le contaminateur, reconstituer la chaine de transmission
(technique RFLP : Restriction Fragment Length Polymorphism). Des méthodes d'amplification génique
consistant à détecter et amplifier une séquence nucléotidique spécifique sont d'une extra-ordinaire
puissance. Dans l'absolu, elles peuvent détecter un seul bacille dans un produit pathologique (PCR ou
réaction en chaine par polymérase). Toutefois cette méthode manque pour l'instant de sensibilité et de

16
spécificité et demeure réservée à des laboratoires spécialisés. Des tests sérologiques ont été
commercialisés, mais ils sont d'une fiabilité insuffisante. (Institut National d’Hygiène, 2015)

En bref, l'identification de M. tuberculosis dans l'expectoration (ou une lésion histopathologique


caractéristique sur une biopsie : présence de follicules giganto-épithélioïdes avec des signes de nécrose)
permet de porter avec certitude le diagnostic de tuberculose. En l'absence de l'une ou l'autre de ces
preuves, la décision de traitement peut être prise sur des critères de présomption à partir de signes
radiocliniques et biologiques compatibles : contage et/ou antécédent de tuberculose, contexte clinique
progressif avec signes généraux, réaction cutanée tuberculinique fortement positive (≥ à 15 mm), aspect
radiographique évocateur d'opacités floues, apico-dorsales, hétérogènes, quelquefois micro-excavées
et/ou associées à des lésions cicatricielles denses ou calcifiées. La preuve du diagnostic sera apportée
secondairement par une culture positive et/ou par l'efficacité du traitement empirique. (OMS, 2007)

IV. Traitement de la tuberculose


1. Médicaments utilisés dans le traitement de la tuberculose

La stratégie thérapeutique actuelle, bien standardisée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS),
repose sur la prise concomitante de plusieurs antituberculeux (polychimiothérapie) avec deux objectifs
précis :

 Le premier objectif est de bénéficier de l’action complémentaire des antituberculeux ce qui


permet d’obtenir une guérison complète et d’éviter les rechutes à bacilles sensibles.
 Le deuxième objectif est d’empêcher la sélection de mutants résistant, à l’origine de rechutes à
bacilles résistants .

Les principaux médicaments antituberculeux sont décrits ci- dessous:

 Isoniazide

Cet hydrazide de l'acide nicotinique est un antituberculeux de première intention, il inhibe la synthèse
des acides mycoliques, entraînant une déformation de la cellule bactérienne chez Mycobacterium
tuberculosis. Par ailleurs, il se manifeste par des altérations du métabolisme des protéines, des acides
nucléiques, des glucides et des lipides. Il favorise également la formation de radicaux libres oxygénés.
(OMS, 2016)

17
 Rifampicine

Cet antibiotique bactéricide, dérivé semi synthétique de la rifamycine B, a pour cible l' ARN
Polymérase ADN dépendante. Les résistances observées sont dues à des mutations à l'origine
d'altérations de la cible.

 Ethambutol

Il inhibe d'une part le transfert des acides mycoliques dans la paroi et entraîne d'autre part
l'accumulation de mono et di-mycolates de tréhalose, provoquant des changements du métabolisme
lipidique. Il a une activité principalement bactériostatique et agit sur les bacilles intra et extracellulaires
en phase de multiplication.

 Pyrazinamide

Un antituberculeux bactéricide sur les bacilles intracellulaires, il permet de transformer le


pyrazinamide en acide pyrazinoïque, le composé actif, qui agirait en inhibant la synthèse des acides gras
à chaînes courtes du BK. (OMS, 2016)

 Streptomycine

C'est le premier antibiotique antituberculeux utilisé, il a permis de lutter efficacement contre les
méningites tuberculeuses. Cet antibiotique de la famille des aminoglycosides a une action
bactériostatique et bactéricide par fixation sur les unités 30S des ribosomes bactériens, provoquant des
erreurs de lecture du code génétique et l'élaboration de protéines non fonctionnelles. Il n'est plus très
utilisé en première intention à cause de sa toxicité et du taux élevé de résistances primaires et
secondaires; il reste cependant très utile en tant qu'antibiotique relais. (OMS, 2016)

En cas de présence de tuberculoses multirésistantes ou de mycobactérioses atypiques, des


antituberculeux de deuxième ligne sont disponibles, correspondants au groupe 2, 3, 4 et 5 de l’OMS.

18
Groupe Médicaments et abréviations
Groupe 1 : Isoniaside (H) , Rifampicine(R), Etambutol
Antituberculeux oraux de première ligne (E), Pyrazinamide (Z).
Groupe 2 : Kanamicine (Km) , Amikacine (AM) ,
Antituberculeux injectables Capréomycine (Mfx)
Groupe 3 : Ofloxacine (Ofx), Lévofloxacine (Lfx) ,
Fluoroquinolones Moxifloxacine (Mfx)
Groupe 4 : Ehionamide (Eto), Prothionamide
Antituberculeux oraux bactériostatique (Pto) ,Cyclosérine (Cs), Térizidone (Trd)
de deuxième ligne ,Acide para-aminosalicylique (PAS).
Groupe 5 : Clafazimine (Cfz), Amicilline/ Clavulanate
Antituberculeux dont l’efficacité ou le (Amx/Clv),Clarithromycine (Clr),
rôle dans le traitement de la tuberculose Linézolide(Lzd) , Thioacétazone (Thz)
multirésistante n’est pas clair.

Tableau 2 : Classification des antituberculeux de première et seconde ligne (selon l’OMS)

2. Principaux effets secondaires

La coloration orange des secrétions due à la RMP peut être un indicateur de la bonne adhésion au
traitement. L’augmentation quasi systématique de l’acide urique avec le PZA peut être également
utilisée à cette fin. Le danger d’hépatoxicité varie pour les différents antituberculeux .L’hépatoxicité du
PZA survient toutefois tardivement et apparaît surtout en cas de posologie élevée.

Tableau 3 : Présentation et dosage des antibacillaires utilisés au Maroc

19
2.1 Présentation simple

Ces présentations sont résumées dans le tableau ci-dessous :

Tableau 4: Les médicaments antituberculeux de première ligne.

2.2 Présentations combinées

Ces présentations sont résumées dans le tableau suivant :

Tableau 5: Les formes combinées des médicaments antituberculeux de première ligne

3. Posologie

Les posologies des médicaments antituberculeux, formes combinées sont calculées par tranches de poids
selon qu’il s’agit d’un nouveau cas ou d’un cas antérieurement traité et selon la phase de traitement.
(PNLAT, 2011)

20
 Forme adulte :
 Phase initiale :

Tableau 6: Posologie des médicaments antituberculeux (formes combinées)


 Phase d’entretien :

Elle sera gérée comme d’habitude en utilisant RH 300mg ou RH 150mg aux posologies indiquées dans
le tableau 6.

 Forme pédiatrique

Chez l’enfant, les médicaments combinés sont administrés en comprimés par tranches de poids. Quand
l’Ethambutol est associé, il est également administré en comprimés par tranches de poids.(PNLAT,
2011)

Tableau 7: Posologies des médicaments antituberculeux (formes combinées) chez l’enfant.

21
A. Régime standardisé de première ligne
 Régime de traitement des nouveaux cas de tuberculose

Les médicaments antituberculeux utilisés sont les associations à proportion fixe. (PNLAT, 2011)

Tableau 8 : Traitement des nouveaux cas de tuberculose

 Phase initiale

Association de 4 anti-bacillaires (RHZE) : 6 jours sur 7 pendant 2 mois pour :

- La tuberculose à microscopie positive : TPM+.

- Les formes aiguës et graves de tuberculose (sauf la tuberculose neuroméningée), qui mettent en jeu le
pronostic vital et/ou fonctionnel du patient ; il s’agit de :

• La tuberculose miliaire

• La tuberculose multifocale (atteinte de 2 organes ou plus non contigu)

• La tuberculose pulmonaire à microscopie négative ou positive de type broncho pneumonique


étendue, intestinale, rénale et péricardite.
22
- Les lésions tuberculeuses extensives survenant chez les patients vivant avec le VIH (association
TB/VIH).

- La tuberculose à microscopie négative (TPM0), La tuberculose à microscopie négative et à culture


positive (TPM0C+), la primo-infection tuberculeuse (PIT) et toutes les tuberculoses extra-pulmonaires .

Streptomycine S et association de 3 anti-bacillaires (RHZ) : 6 jours sur 7 pendant 2 mois pour les
formes méningées/neuro-méningées et ostéoarticulaires (l’Ethambutol est remplacé par la
Streptomycine). (PNLAT, 2011)

 Phase de continuation

Association de 2 anti-bacillaires (RH) : 6 jours sur 7 pendant :

• Quatre mois pour :

- TPM+.

- Les formes aiguës et graves de tuberculose (sauf la tuberculose neuroméningée), qui mettent en jeu le
pronostic vital et/ou fonctionnel.

- TPM0, TPM0C+, PIT et TEP.

• Sept mois pour les formes neuro-méningées et ostéo-articulaires. (PNLAT, 2011)

Tableau 9 : Doses de traitement des nouveaux cas de tuberculose

23
B. Régime de retraitement

Rechute et échec et reprise après abandon

Dans ce groupe de malade, l’introduction des tests rapides (Gene-Xpert) permettra d’ajuster la conduite
à tenir. Le régime préconisé est : 2SRHEZ /1RHEZ / 5RHE.

Les malades appartenant à ce groupe ont un risque élevé de développer une tuberculose à bacilles
multirésistants. Ce risque est de 15 % selon les notifications mondiales et cinq fois plus élevé que la
moyenne mondiale chez les nouveaux cas qui est de 3 %. Dans ce groupe, les patients doivent recevoir
en conséquence un régime de retraitement totalement supervisé durant les deux phases :

- Phase initiale : d'une durée de 3 mois pendant laquelle le malade est mis sous l'association SRHZE (6
jours sur 7) pendant les 2 premiers mois, puis association RHZE (6 jours sur 7) pendant le 3ème mois.
Au terme de cette phase un contrôle bactériologique des expectorations doit être effectué.

-Phase de continuation : doit être entreprise, après négativation de l'examen bactériologique à l'issue
de la première phase de traitement par la prescription de l'association RHE (6 jours sur 7), pour une
durée de 5 mois. La durée totale du retraitement est donc de 8 mois.

Tableau 10: Doses de traitement des tuberculoses antérieurement traitées.

4. Traitement antituberculeux dans les conditions spécifiques .

 Enfant

En principe, le même traitement standard que celui recommandé chez l’adulte est prescrit. Le
spécialiste doit toutefois prendre en compte les éléments suivants :

 Le recours à une quadrithérapie est systématique dans les situations suivantes : examen direct
positif, tuberculose grave (miliaire, méningite), tuberculose de type adulte, suspicion de

24
(mono)résistance (enfant venant d’un pays à haute prévalence). Une trithérapie est suffisante en
phase initiale dans les autres cas.
 Il faut toujours se référer à l’antibiogramme du contaminateur pour adapter le traitement de
l’enfant.
 Un traitement prolongé de 12 mois est recommandé chez l’enfant atteint de tuberculose grave
(miliaire, méningite).
 Chez les patients les plus jeunes il est difficile d’assurer un suivi ophtalmologique, mais on
considère actuellement que l’EMB ne donne pas de toxicité oculaire chez l’enfant aux doses
recommandées de 15 à 25 mg/kg/j (cfr tableau 4). Sa prescription ne nécessite donc pas
formellement le contrôle systématique de la vision et des couleurs. Une dose de 25 mg/kg/j doit
toutefois être exceptionnelle ; elle est réservée au traitement des tuberculoses graves comme la
méningite, par exemple, et son utilisation doit être limitée dans le temps (maximum 30 jours).
(DELM, 2016)
 Femme enceinte ou allaitante
 À traiter absolument ! Le suivi est de préférence assuré par un spécialiste.
 Le traitement standard est en principe d’application mais l’utilisation du PZA est discutée chez la
femme enceinte car l’absence d’effet tératogène n’a pas été démontré de manière formelle. Il faut
toutefois savoir que des instances internationales comme l’OMS et l’Union Internationale contre
la Tuberculose le recommandent.
 Si le PZA est exclu du traitement, la phase de continuation doit être prolongée (7 mois au lieu de
4). Dans ce cas, la chimiothérapie a une durée totale de 9 mois. (DELM, 2016)
 Patient avec maladie hépatique préexistante
 Malgré leur hépatotoxicité, il est recommandé d’utiliser l’INH, la RMP et le PZA moyennant un
monitoring hépatique renforcé (par un spécialiste) et une bonne information du patient. Celui-ci
doit être conscient que devant des symptômes tels que : anorexie, nausées, vomissements,
douleurs abdominales, il doit consulter rapidement son médecin. Par ailleurs, en présence d’un
ictère franc, il doit arrêter immédiatement les antituberculeux.
 En cas d’insuffisance hépatique sévère [13] et/ou d’aggravation de la biologie hépatique sous
traitement antituberculeux classique, des schémas alternatifs sans INH et/ou PZA peuvent
toutefois être envisagés :
– RMP + EMB + PZA (2 mois) puis RMP + EMB (10 mois)
– INH + RMP + EMB (2 mois) puis INH + RMP (7 mois) Le recours à des antituberculeux de
deuxième ligne non hépatotoxiques (FQ, AMK) peut aussi être envisagé bien que l’expérience
avec ces schémas soit limitée :

25
– RMP + EMB + FQ (12 à 18 mois) ou exceptionnellement AMK + FQ + EMB (18 à 24 mois).
Au cours de ces traitements alternatifs, il est important de suivre régulièrement l’évolution
clinique, radiologique et bactériologique du patient afin de s’assurer de l’efficacité de la thérapie.
Ce suivi est du ressort d’un spécialiste. (DELM, 2016)

 Sujet infecté par le VIH


 La gestion du traitement de la double infection VIH et tuberculose est complexe. Elle requiert
l’expertise d’un spécialiste dans ce domaine.
 Le traitement combiné pose les problèmes spécifiques suivants :
– Interactions entre les rifamycines et les antirétroviraux. L’association RMP et antiprotéases
n’est pas préconisée. La RMP aussi bien que la rifabutine (RIB) peuvent être utilisées avec
certaines combinaisons d’antirétroviraux moyennant l’adaptation de la posologie. Deux sites
fournissent des informations intéressantes pour adapter le traitement combiné en fonction des
interactions médicamenteuses.
– Réaction paradoxale (IRIS : Immune Reconstitution Inflammatory Syndrome) lors de
l’instauration du double traitement. Elle se présente sous la forme d’une aggravation de l’image
radiologique et de l’état clinique (fièvre, toux, formation d’abcès, etc.). Elle peut nécessiter la
prescription de corticoïdes. En présence d’une aggravation radio-clinique, il faut tout d’abord
exclure la possibilité d’une tuberculose à bacilles multirésistants.
– Problèmes d’adhésion au traitement impliquant l’instauration d’un DOT et le recours éventuel
à une administration des médicaments en plusieurs prises quotidiennes
 Le traitement de la tuberculose est prioritaire. Il faut, de préférence, introduire la thérapie
antirétrovirale (ART) le plus vite possible (endéans les 2 semaines) après le début du
traitement antituberculeux, a fortiori chez les patients présentant une immunodéficience
sévère. Chez les patients tuberculeux déjà sous ART, il est nécessaire d’adapter le traitement
antituberculeux et la thérapie antirétrovirale.

• La quadrithérapie standard de 6 mois est recommandée chez le patient tuberculeux infecté


par le VIH en l’absence de complications. La durée du traitement doit être prolongée en
présence d’une méningite, d’une tuberculose cavitaire, osseuse ou miliaire, ou si la culture est
toujours positive à 2 mois. (OMS, 2011)

26
5. Prévention
5.1 Vaccination par le BCG
Les premiers essais de vaccination par le Bacille de Calmette et Guérin (BCG) datent de 1921. Le BCG
est une souche de Mycobacterium bovis rendue avirulente par un grand nombre de repiquages sur milieu
bilié et glycériné. En France, la vaccination par le BCG est obligatoire pour les enfants avant leur entrée
en collectivité.

Le BCG confère une immunité cellulaire relative. De nombreuses études ont été réalisées afin de
déterminer l'efficacité de cette vaccination :

- Le BCG protège surtout les enfants contre les méningites tuberculeuses. Deux méta-analyses ont repris
l'essentiel des résultats publiés concernant les nourrissons et les enfants: il ressort que la protection
apportée par le BCG est légèrement supérieure chez le nourrisson que chez l'enfant, de l'ordre de 80%
pour les formes graves (miliaires et méningites) et de 55% pour les formes pulmonaires.

- Chez l'adulte, la vaccination par le BCG réduit de 50% le risque de tuberculose pulmonaire et extra-
pulmonaire, avec cependant des disparités puisque la protection conférée par le BCG varie énormément
selon les études et les populations concernées par ces études

5.2 Mesures préventives de base

 Respecter les mesures d’hygiène. Pour les personnes qui sont souvent en relation avec des
tuberculeux : lavage des mains fréquent, port d’un masque au besoin.
 Prendre soin de sa santé. Avoir une alimentation saine et équilibrée, dormir suffisamment, faire
de l’exercice physique régulièrement, éviter d’être en situation de stress chronique, etc. Cela offre
les meilleures chances d’avoir un système immunitaire vigoureux..
 Détecter et traiter une infection latente. Les personnes qui travaillent dans des milieux à risque
ou qui ont été en contact prolongé avec un malade en phase active peuvent subir un test
cutané afin de déceler la présence de la bactérie dans le corps (voir la description du test dans la
section Traitements médicaux). Si le résultat est positif, un traitement préventif
aux antibiotiques permet généralement d’éviter que la maladie se déclenche. Ce traitement
préventif est plus simple et nécessite l’utilisation de moins de médicaments que pour traiter une
tuberculose active. S’informer auprès de son médecin ou des autorités compétentes de son lieu de
travail. (Conseil supérieur d’hygiène publique de France, 2006).

27
Matériels et méthodes

28
Matériel et Méthode
I. Type de l’étude

Il s’agit d’ est une étude rétrospective et descriptive réalisée à partir des dossiers médicaux qui a
pour objectif de décrire le profil épidémiologique de la TB au niveau la province de Ouezzane.

Notre travail porte sur 815 cas de tuberculeux, sur une période de 4 ans allant de 2015 à 2018, au
CDTMR de Ouezzane .

II. Présentation de la province de Ouezzane

1. Situation géographique

Ouezzane est une ville située au nord-ouest du Maroc, dans le Rif occidental, au sud de l'oued
Loukkous , Etendue sur une superficie de 1861,2 km². elle est limitée : au Nord par Larache, au Sud par
Sidi kacem , à l’Est par Taounate et à l’Ouest par kénitra,.

Figure 7: Carte géographique de la province de Ouezzane .

29
2. Situation démographique

D’après les résultats du Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH) réalisé en


2014, 300 637 habitants ont été recensés au niveau de la province d’Ouezzane.

 Population urbaine : 70 239 (24.5%)


 Population rurale : 230 398 (75.5%)
 La densité : 165 hab./km2

Selon le découpage territorial, la province de Ouezzane est composée de 17 communes, dont :

- une commune urbaine (ou municipalité) : Ouezzane , son chef-lieu .

- Seize communes rurales : Ain Beida, Asjen, Bni Quolla, Brichka, Imzoufren, Kalaat
Bouqorra, Lamjaara, Masmouda, Mokrisset, Ounnana, Sidi Ahmed Cherif, Sibi Bousber, Sidi
Redouane, Teroual, Zghira et Zoumi

III. Lieu de l’étude

Le milieu de notre étude est le CDTMR de Ouezzane , Ce centre dispose :

- Une salle pour la consultation

- un laboratoire de bascilloscopie.

- D’une salle de radiologie et une unité de radiographie mais non fonctionnelle

Le personnel de santé est représenté par :

- 1 pneumologue

- 1 major du CDTMR.

 bascilloscopistes.
 Un responsable des archives

Le CDTMR admet tous les malades orientés par les différentes formations sanitaires publiques ou
privés, Il assure :

 La consultation des malades (suspectés, sous traitement ou après arrêt du traitement et pour
examen de contrôle).

30
 La confirmation du diagnostic.
 L’orientation des malades tuberculeux en milieu hospitalier.
 Le lancement de l’enquête familiale.
 Le diagnostic et traitement

IV. Population cible

La population de l’étude est composée des malades tuberculeux confirmés bactériologiquement,


résidants dans la province de Ouezzane, diagnostiqués et suivis au niveau de CDTMR entre 2015-2018.

V. Les critères d’inclusion et d’exclusion

1. Critères d’inclusion
 Tous les cas de tuberculose diagnostiqués et traités au niveau du CDTMR de la ville de
Ouezzane.
 Toutes les formes cliniques de tuberculose (formes pulmonaires et extra-pulmonaires).
 Patients pris en charge au niveau du CDTMR mais perdus de vue.
 Tous les patients inclus dans notre étude ont bénéficié de bilan clinique, biologique et
radiologique permettant de retenir le diagnostic de tuberculose, ainsi qu’un éventuel suivi et
évaluation sous traitement.

2. Critère d’exclusion
 Tous les patients non pris en charge au niveau du CDTMR de la ville de Ouezzane.
 Tout dossier ou données inexploitables.

3. Recueil des données


On a réussi à collecter les informations de chaque patient, à partir des données consignées sur: Les
dossiers médicaux, et des registres. Les renseignements recueillis ont été notés sur une fiche
d’exploitation (annexe1) prenant en considération les éléments suivants :

 Les caractéristiques sociodémographiques ; Age, sexe , lieu de résidence


 Les caractéristiques de la maladie; Types de la tuberculose, les organes atteint de TEP, causses
d’arrête du traitement, coïnfection TB/VIH, le taux de mortalité, taux de vaccination
 Les rechutes et les perdus de vue.

31
4. Analyse statistique

On a consacré l’application Microsoft Excel et le logiciel SPSS, pour la saisie des données et
pour les analyser et les traités. Et cela a pour but de gérer cette enquête d’une façon méthodologique.

 Microsoft Excel XLSTAT est un logiciel tableur de statistiques et d'analyse de données qui vient
renforcer les capacités analytiques de Microsoft Excel

 SPSS (Statistical Package for the Social Sciences) version 25 est un logiciel spécialement conçu
pour la saisie des données et la gestion des bases de données, Le traitement des données, et
l’analyse statistiques ainsi pour le traitement graphique des résultats

 Pour les caractéristiques sociodémographiques le test khi-deux a été réalisée pour voir si la
prévalence de la tuberculose dépend des facteurs sociodémographiques ou non.
 Pour les caractéristiques de la maladie le test utilisé est le test ANOVA qui permet d'étudier le
comportement d'une variable quantitative en fonction d'une ou de plusieurs variables
nominales catégorielles.

VI. Les techniques bactériologiques du laboratoire

La tuberculose est essentiellement une maladie des poumons, c'est pourquoi la majorité des
prélèvements qui parviennent au laboratoire est d'origine pulmonaire.

Le premier moyen de diagnostic d'une tuberculose pulmonaire est la mise en évidence des
mycobactéries directement dans le prélèvement par un examen microscopique, après une coloration
spéciale, reposant sur la richesse en cires de la paroi de la bactérie. Facile à réaliser, demandant peu de
moyens techniques, l'examen microscopique est souvent le seul à pouvoir être pratiqué dans les pays en
développement, essentiellement sur les expectorations (crachats). Effectué par des personnels entraînés,
il est pratiqué sur le terrain, à proximité des patients, où il rend de très grands services. Il permet un
diagnostic rapide et donc la mise en place précoce de mesures pour éviter la contagion.

L'examen direct peut être complété par la mise en culture, qui seule permettra d'obtenir la souche de
mycobactérie, de l'identifier comme appartenant au complexe tuberculosis, agent de la tuberculose, et
d'étudier sa sensibilité aux antibiotiques. Ces examens seront regroupés et effectués dans des labora-
toires de bactériologie plus équipés.

Il existe d'autres localisations de la tuberculose, moins fréquentes, pour lesquelles d'autres


prélèvements sont envoyés au laboratoire : urines, abcès, lésions cutanées, liquides d'épanchement,

32
LCR, selles, sang, prélèvements chirurgicaux, etc. Ces produits pathologiques nécessitent, en plus de
l'examen direct, une mise en culture, car ils ne contiennent généralement pas suffisamment de bacilles
pour qu'on puisse les détecter à l'examen direct.

1. Prélèvements

Le prélèvement d’expectoration est une partie importante de l’examen de dépistage de la tuberculose.


Les expectorations sont des sécrétions qui viennent des poumons elles sont produites par une toux
profonde venant de la poitrine. Les expectorations sont recueillies le matin à jeun, dans un flacon
conforme au laboratoire. Trois prélèvements adéquats sont réalisés pour chaque patient. Le premier
échantillon est recueilli le jour de la consultation, le deuxième est recueilli le lendemain par le malade
lui-même. Le troisième échantillon est recueilli au laboratoire au moment où le patient ramène son 2éme
échantillon.

D'autres types de prélèvement peuvent avoir lieu, tels que : urine, pus, liquide articulaire, aspiration
bronchique, tubage gastrique. Les échantillons sont par la suite étiquetés enregistrés à l'unité de
sérologie dans le registre de paillasse.

2. Examen macroscopique

Examen macroscopique des échantillons Il s'agit d'une observation générale macroscopique des
prélèvements. L'examen macroscopique permet de noter les principaux caractères des échantillons, en
l'occurrence: La couleur, la consistance, la viscosité.

3. Examen Microscopique

L’examen microscopique des produits d’expectoration est fondamental. Il permet rapidement de mettre
en évidence la présence ou non des bacilles acido-alcoolorésistants BAAR responsables de la maladie.

4. Identification des lames

 Prendre une lame neuve et graver avec le diamant marqueur, le numéro d'identification du
crachat sur une extrémité de la lame en utilisant la liste d'accompagnement des échantillons.
 Préparer ainsi une lame pour chaque échantillon (pas plus de 10 à 12 crachats à la fois).

A- Préparation des frottis

Préparation des frottis pour l’examen direct .

33
-L’étalement : se fait sur une lame microscopique neuve à l’aide d’une anse de platine préalablement
flambée et refroidie par des mouvements de va- et- vient, permettant de dissocier les éléments.

- Le séchage : se fait à l’air libre pendant un laps de temps ou sur une plaque chauffante à température
douce.

-La fixation : consiste à recouvrir les lames avec de l’alcool sur le support chauffant. L’alcool
s’évapore en quelques minutes.

B- Technique de coloration

La méthode de coloration utilisée est celle de ziehl-Neelsen à chaud. Elle est basée sur le fait que les
bacilles tuberculeux retiennent leur coloration primaire (fushine phénique) même après le traitement par
une solution d’alcool-acide. On parle de bacille Acido-Alcoolo résistant (BAAR). Ces organismes sont
colorés en rouge.

Les lames sont placées sur un porte lame (2 baguettes de verre ou d’acier) bien équilibré
horizontalement.

Ce type de coloration est réalisé en trois étapes :

1ère étape : coloration :

Cette étape donne une coloration rouge brique au Bacille .

Recouvrir la lame en totalité de fuchsine pendant 5 minutes tout en chauffant doucement (2 à 3 fois)
jusqu’à émission de vapeur au moyen de la flamme d’un coton monté sur une tige, imbibé dans l’alcool
à bruler et flambé.

Figure 8 : Coloration de Zeihl-Neelsen.

34
2éme étape : décoloration

Cette étape a pour but de relever l’excès de la fuchsine.

 Rincer délicatement à l’eau du robinet autant que possible à l’aide d’un flacon et non sous le jet
du robinet qui risque de décrocher le frottis de la lame.
 Incliner les lames une à une pour en égoutter l’eau, puis les recouvrir avec le mélange acide-
alcool.
 Laisser agir 3 minutes
 Rincer abondamment à l’eau, le frottis est alors incolore ou légèrement teinté en rose.

Si les lames restent toujours roses, rajouter du décolorant pendant 1 à 3 minutes.

3éme étape : contre coloration

Cette étape donne un fond bleu à la lame.

 Couvrir la lame par la solution de bleu de méthylène.


 Laisser agir une minute.
 Rincer à l’eau et incliner les lames une à une pour les faire égoutter.
 Les laisser sécher sur un porte-lame à l’étuve à 37°C avant l’examen microscopique.

Figure 9: Séchage des frottis sécher sur un porte-lame à l’étuve à 37°C

35
C- Résultats des frottis

La lecture des lames colorées se fait par microscope optique avec objectif 100 x et des oculaires de 10
(figure 1). C'est-à- dire grossissement
final de 1000

Figure 10: Microscope optique (matériels du laboratoire de bactériologie )

Au microscope optique les bacilles tuberculeux apparaissent comme de fins bâtonnets rouges
légèrement incurvés, plus ou moins granuleux, isolés par paire ou en amas, se détachant nettement du
fond bleu de la préparation .Il faut examiner au moins 100 champs, ce qui requiert environ 15 minutes
avant de déclarer une lame négative .

Figure 11 : bacilles acido-alcoolo-résistants, coloration de Ziehl-Neelsen

36
5. Culture des bactéries

Cette méthode fait intervenir plusieurs étapes:

Etape1 : décontamination-fluidification En raison de la lenteur de multiplication du bacille


tuberculeux (temps de doublement d’environ 20 h) et la croissance rapide des autres bactéries
éventuellement associées, les produits pathologiques susceptibles d'être contamines par une flore
commensale doivent être décontaminé avant d’être ensemencer. Ainsi, Dans un tube conique stérile :
contenant 2 à 3ml de crachat, 4 à 6 ml de NAOH et 2 à 3 gouttes de bleu de bromothymol sont
additionnés. Le tout est agité vigoureusement et incubé à 37°C pendant 20 à 30 minutes.

Etape 2: Neutralisation Après incubation, l’échantillon est additionné d'H2SO4 à 4%, le virage de la
couleur en jaune explique la neutralisation de la solution.

Etape 3:Centrifugation La solution est par la suite Centrifugée à 3000t/minute (20 à 30mn).
L’ensemencement du milieu est réalisé par la suite à partir du culot récupéré. Les tubes sont examinés,
le 3éme ou le 4éme jour d'incubation afin de déceler une contamination ou la présence de mycobactéries
atypiques à croissance rapide. La lecture est ensuite faite une fois par semaine jusqu'à la 4éme semaine;
ensuite une fois par mois jusqu'à le 3éme mois. .

37
Résultats

38
I. Détermination du profil épidémiologique

Les informations recueillies sur les questionnaires et les registres durant notre étude nous ont permis
de parvenir à ces résultats.

1. Répartition de la population totale

Parmi 2482 cas diagnostiqué 815 cas malades dans les années 2015, 2016 ,2017 et 2018 avec un
pourcentage de 33% par contre les cas non malades présentent 67%.

33%

67%

Cas malade Cas non malade

Figure 12 : La répartition totale des cas malades et non malades.

2. Répartition de la population totale selon le bilan des années

L’étude montre une baisse du nombre total de nouveaux cas entre 2015 et 2018 ; le nombre de
nouveaux cas est passé de 221 cas en 2015 à 193 en 2018.

cas malade cas non malade

62,29% 67,61% 68,81% 70,66%

37,71% 32,39% 31,40% 29,33%

2015 2016 2017 2018

Figure 13 : la répartition des cas malades et non malades en 2015, 2016 ,2017 et 2018.

39
II. Caractéristique socio démographiques

1. Répartition de la tuberculose en fonction de l’âge

La répartition des cas de tuberculose selon les tranches d’âge montre une grande disparité entre les
enfants et les adultes. En effet, très peu de cas sont observés chez les enfants de la tranche

du 0-14 ans (4% des cas).

80,00%
pourcentage des tranches d'age

70,00%
60,00%
50,00% 2015
40,00% 2016
30,00% 2017
20,00% 2018
10,00%
0,00%
0-14 15-45 46-76 plus de 77
tranches d'age

Figure 14 : la répartition des cas tuberculeux selon l’âge en 2015, 2016 ,2017 et 2018.

À partir du 15ans jusqu’à 45 ans on note une nette augmentation significativement importante du
nombre des cas enregistrés qui atteint jusqu’à 70% et cela confirmée par test khideux avec (X2=89,061;
ddl= 6 ; p<0.001). Et pour la tranche de 77 et plus ne dépasse pas le 5% des cas tuberculeux.

1. Répartition de la tuberculose en fonction du sexe

On note une prédominance masculine, avec 554 des malades de sexe masculin soit 68.32% en 2015,
68.44% en 2016, 71.28% en 2017 et 63.73% en 2018, par contre pour le femmes avec 261 des malades
soit 31.67% en 2015 , 31.55% en 2016 , 28.71% en 2017 , 36.26% en 2018.

40
80,00%
70,00%
60,00%
50,00%
40,00%
30,00%
20,00%
10,00%
0,00%
2015 2016 2017 2018

Homme Femme

Figure 15 : la répartition de la tuberculeuse selon le sex.

Le sexe ratio est de 1,75. En effet la tuberculose à une transmission, dans la majorité des cas, aérienne
et le sexe masculin est le plus exposé dans la vie active aux sources de contamination, avec une
différence statistiquement significative entre le sexe masculin et féminin (X 2=4,548 ; ddl=2 ; p<0.001).

2. La répartition de la tuberculose selon l’origine des malades

On constate que les personnes qui vivent dans le milieu Rural sont les plus touchés par la
tuberculeuse avec un pourcentage de 76.02% en 2015, par rapport aux personnes qui vivent dans le
milieu urbain. avec un pourcentage de 23.98 %en 2015, et cela confirmée par le test khideux avec une
dominance hautement significative de milieu rural (X2=56,321 ; ddl=6 ; p<0.001).

80,00%
70,00%
60,00%
50,00%
40,00%
30,00%
20,00%
10,00%
0,00%
2015 2016 2017 2018

Rural Urbain

Figure 16: La répartition des cas Tuberculeux selon le lieu de résidence en 2015,2016, 2017et 2018.
41
 La répartition de tuberculose selon les communes de ouezzane

Mesmouda

Teroual

Ain dourij

Zoumi

Sidi redouane

ouezzane

autre

0% 5% 10% 15% 20% 25%

Figure 17 : Répartition des patients en fonction de la commune de provenance

III. Caractéristiques de la maladie

1. La répartition de la tuberculose selon le type

Durant notre période d’étude, 815 cas de TTF ont été enregistrés dont 592 (72.64%) des cas de
tuberculose pulmonaire (TP), 59.72 % en 2015 , 61.10% en 2016 , 68.20% en 2017 et 67.90% en 2018
par rapport 223 (27.36 %) de cas de tuberculose extra-pulmonaire , 37.10% en 2015 , 38.90% en 2016 ,
31.80% en 2017 et 32.10% en 2018. le test ANOVA (F=0,146 ; ddl=2 ; p>0.05)

70,00%
60,00%
50,00%
40,00%
30,00%
20,00%
10,00%
0,00%
2015 2016 2017 2018

TP TEP

Figure 18 : La répartition des types de la tuberculose en 2015, 2016 ,2017 et 2018

42
2. Les différents types de la tuberculose

 T. pulmonaire
La forme contagieuse de la tuberculose TPM+ est la plus fréquente des cas de tuberculose pulmonaire
déclarés à ouezzane avec pourcentage de (85%) en 2015 , 29.80% en 2016 , 96.12% en 2017 et 93.90%
en 2018, contre la TPM0 ne dépasse pas 15% en 2015 , 6.20% en 2016 , 3.88% en 2017 et 6.10% en
2018 .
TP
TPM0 TPM+
2015 21 (15%) 119 (85%)
2016 8 (6,20%) 121 (93,80%)
2017 5 (3,88%) 124 (96,12%)
2018 8 ( 6.10%) 123 (93.90%)

Tableau : Répartition de TPM0 et TPM+ par rapport aux années (2015-2018)

100%

80%

60%
TPM0
40%
TPM+
20%

0%
2015
2016
2017
2018

Figure 19 : Répartition de la tuberculose pulmonaire par confirmation biologique.


 La tuberculose extra-pulmonaire :
Les TEP sont dominées par les atteintes pleurales et ganglionnaires. Ces deux localisations de la
TB représentent plus de 75.53 % de toutes les TEP.

La Répartition de la tuberculose extrapulmonaire selon la localisation :

43
Pleurale 63,29%

Ganglionnaire 12,24%

Péricarde 8,39%

Péritonéale 5,59%

Cutanée 3,14%

Méningée 3,14%

AUTRE 4,21%

Figure 20: Répartition totale de la TEP selon la localisation entre 2015 et 2018 .

3. La répartition des types de tuberculose selon l’âge

Durant notre période d’étude entre 2015 et 2018 , on constate que les tranche d’âge entre [0-14ans],
[46-76ans], et plus de 77 ans , sont plus touchées par la tuberculose extra-pulmonaire avec un
pourcentage de 9.86% TEP contre 2.06% TP pour le tranche [0-14ans], et 45.29% TEP contre 14.69%
TP pour le tranche [46-76ans] et 4.98% TEP contre 4.43% TP pour les personnes âgé plus de 77 ans .

70,00%

60,00%

50,00%

40,00% TP
TEP
30,00%

20,00%

10,00%

0,00%
0-14 15-45 46-76 plus de 77

Figure 21 : la répartition des cas tuberculeux selon l’âge entre 2015 et 2018.
le test ANOVA (F=14.267 ; ddl=4 ; p>0.05) indique qu’il n’y a pas de différence significative entre
l’âge, et le type de tuberculose.
44
4. La répartition des types de tuberculose selon sexe.

 Pour les femmes :


Les résultats montrent que les femmes touchée, présentent les deux types de la tuberculose avec une
prédominance de tuberculose extra-pulmonaire en 2015 et 2016 avec un pourcentage de 54.29% et
58.46 % , par contre en 2017 et 2018 le type pulmonaire qui domine avec une pourcentage de 69.64%
et 60% .

70,00%

60,00%

50,00%

40,00% TP

TEP
30,00%

20,00%

10,00%

0,00%
2015 2016 2017 2018

Figure 22 : la répartition des types de tuberculose chez les femmes entre 2015 et 2018.
Le test ANOVA (F=5,011 ; ddl=3 ; p<0.05) indique qu’il y a une différence statistiquement
significative entre l’année, type de tuberculose et le sexe. kkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkk
 Pour les hommes :

On note une prédominance de la tuberculose pulmonaire chez les hommes entre 2015 et 2018 avec un
pourcentage qui atteint 67.48% en 2018 contre la tuberculose extra-pulmonaire qui ne dépasse pas
44.68% en 2016.

45
70,00%

60,00%

50,00%

40,00% TP

30,00% TEP

20,00%

10,00%

0,00%
2015 2016 2017 2018

Figure 23 : la répartition des types de tuberculose chez les hommes entre 2015 et 2018.
Le test ANOVA (F=7,421 ; ddl=3; p<0.001) indique qu’il ya une différence hautement significative
entre l’année, type de tuberculose et le sexe.

5. La répartition des types de tuberculose selon l’origine du malade

 Urbain

Les résultats d’études montrent que le type pulmonaire est significativement le plus présenté chez les
personnes touchées dans le milieu urbain avec un pourcentage qui atteint jusqu’à 71.01% en 2018. Par
contre le type extra-pulmonaire n’atteint que 41.51% en 2015.

80,00%
70,00%
60,00%
50,00%
40,00%
30,00%
20,00%
10,00%
0,00%
2015 2016 2017 2018

TP TEP

Figure 24 : la répartition des types de tuberculose dans le milieu Urbain entre 2015 et 2018

46
Les résultats du test ANOVA (F=10,109 ; ddl=2 ; p<0.001) indique qu’il y a une différence hautement
significative entre l’année, type de tuberculose et le milieu.

 Rural

Les résultats d’études montrent que le type pulmonaire est significativement le plus présenté chez les
personnes touchées dans le milieu rural avec un pourcentage qui atteint jusqu’à 64.89% en 2015. Par
contre le type extra-pulmonaire n’atteint que 42.01% en 2016,

70,00%

60,00%

50,00%

40,00%

30,00%

20,00%

10,00%

0,00%
2015 2016 2017 2018
TP TEP

Figure 25 : la répartition des types de tuberculose dans le milieu rural entre 2015 et 2018

Les résultats du test ANOVA (F=8,316 ; ddl=2 ; p<0.001) indique qu’il y a une différence
significative entre l’année, type de tuberculose et le milieu.

6. Répartition des cas de tuberculose selon le statut de la maladie

Durant la période d’étude 815 patients atteints de la tuberculose ont été enregistrés, dont 724
nouveaux cas avec un pourcentage de 88.10%, et 50 cas (6.13%) , 7 cas d’échec (1.23%) et 31 cas de
transféré in présentent un pourcentage de 3.80%.

47
Échec Rechute
1,23% 6,79%

Transféré "in"
3,80%

Nouveau cas
88,10%

Figures 26: Répartition des cas de la tuberculose selon la situation de la maladie.

7. Répartition des malades selon le résultat du traitement


Parmi les 815 patients pris en charge notre étude a Ouezzane entre 2015 et 2018 ; 364 malades ont été
déclarés guéris (soit 27%), 496 des cas ont terminé leur traitement avec un pourcentage de 61.63%.

Perdus de vue Décès Echécs


4% 1% 1%
Transféré"OUT
6%

Guéris
27% Traitement
achevé
61%

Figure 27: Résultats du traitement des cas de la tuberculose entre 2015 et 2018.

48
7.1 Les rechutes

Le taux des cas rechutes de la TP est plus élevé que la TEP puisque la TP représente (72.26% en 2015,
63.10% en 2016, de 74.89% en 2017 et 62.83% en 2018) des rechutes mais la TEP représente seulement
(27.74% en 2015, 36.92% en 2016 ,20.11% en 2017 et 37.36% en 2018) .

80,00%
70,00%
60,00%
50,00%
40,00%
30,00%
20,00%
10,00%
0,00%
2015 2016 2017 2018

TP TEP

Figure 28 : La répartition des cas rechute selon le type de la tuberculose entre 2015 et 2018

7.2 Les perdus de vue

On trouve que (53% en 2015, 64 % en 2016, de 59% en 2017 et 65% en 2018) des perdus de vus ont un
TP tandis que (47% en 2015, 36% en 2016 de 41% en 2017,et 35% en 2018) d’entre eux ont un TEP.

70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
2015 2016 2017 2018

TP TEP

Figure 29 : La répartition des perdus de vue selon le type de la tuberculose entre 2015 et 2018

49
8. La vaccination

La vaccination par le BCG utilise une souche atténuée de M.bovis .très sûre, elle donne une protection
supérieure à 80% dans les pays occidentaux, mais pratiquement nulle dans les régions défavorisées. La
protection contre les formes disséminées reste acquise, avec l’élimination de ces formes chez l’enfant.
Cette vaccination reste donc utile dans les pays de haute prévalence de la tuberculose.

Plusieurs gènes de mycobactéries qui sont utilisés actuellement pour le diagnostic de la tuberculose
peuvent être reproduits par des techniques de manipulation génétique, et constituent d’excellents
candidats pour la préparation d’un nouveau type de vaccin à base d’ADN . Une vaccination plus
efficace et un diagnostic précoce sont en effet indispensables pour permettre l’éradication de la
tuberculose. Durant la période d’étude, on a enregistré un taux de couverture vaccinale de 97% .

97,50%

97,00%

96,50%

96,00%

95,50%

95,00%
2015 2016 2017 2018

Taux de couverture vaccinale

Figure 27: Evolution du taux de couverture vaccinale à Ouezzane entre 2015 et 2018.

Une vaccination plus efficace et un diagnostic précoce sont en effet indispensables pour permettre
l’éradication de la tuberculose. Durant la période d’étude, on a enregistré en 2018 un taux de couverture
vaccinale de 97.39% .

50
Discussions

51
I. Caractéristiques sociodémographiques

1. L’âge

Dans notre étude, tous les groupes d’âge sont concernés par la tuberculose et plus particulièrement les
adultes jeunes entre 15-45 ans (70.39 %), ce qui indique fortement que la tuberculose continue à affecter
l’adulte jeune qui est économiquement productif.

De même, au niveau national, la distribution selon l’âge révèle que près des 2/3 des cas avaient un âge
compris entre 15 et 45 ans. En 2016, environ 79 % des cas notifiés de tuberculose, toutes formes, sont
âgés de moins de 45 ans.

Nos résultats concordent avec ceux donnés par d’autres études :

Dans les pays du Maghreb, la tranche d’âge entre 20 et 45 ans (70 %), est la plus affectée par la
maladie elle représente plus de la moitié des cas déclarés.

De Touré à Dakar qui a trouvé 70%. (Nafissatou Touré, 2000) dans la même tranche d’âge.

Ces résultats prouvent la prédilection de la maladie pour la population d’adultes jeunes, Ceci pourrait
être dû à une diversité dynamique qui caractérise ce groupe (travail collectif, fréquentation des clubs
sportifs).

2. Le sexe

Au cours de la période d’étude, la répartition globale des cas de tuberculose en fonction du sexe montre
une prédominance masculine (70 %), le sex-ratio étant de 1,7 en faveur des hommes. La même
répartition est retrouvée au niveau national. En 2016, le genre masculin représente 60 % des cas
enregistrés. (OMS, 2016)

Nos résultats sont aussi comparables à ceux des études faites dans d’autres pays sur l’épidémiologie de
la tuberculose : en France en 2015 la majorité des cas était homme (61 %). Le même constat a été aussi
retrouvé chez les patients traités au service de pneumologie du CHU à Bamako, Mali en 2016, le sexe
ratio était de 2,13 en faveur des hommes . Au niveau des pays du Maghreb, la répartition par sexe
respecte également la tendance habituelle, le sex-ratio se situe entre 1,1 pour l’Algérie et 1,4 pour la
Tunisie.(Enarson ,2011)

Ces résultats rejoignent aussi la tendance mondiale. Selon les estimations de l’OMS en 2016, la
prédominance masculine est remarquable : 65 % des cas incidents étaient de sexe masculin. De même,
la prédominance masculine est remarquée dans les pays membre de l’union européenne avec un sex-

52
ratio de 1,5 en 2015 comme en 2014. Cependant chez les enfants de mois de 15 ans, il n’y avait pas de
déséquilibre entre les deux sexes .

Cette prédominance masculine peut être expliquée par :

 Mode de vie différent entre les deux sexes (activité, déplacement…


 Les comportements à risque beaucoup plus fréquents chez l’homme (tabagisme, alcoolisme).

3. Le lieu de résidence
Entre 2015 et 2018, 70% des nouveaux cas de tuberculose déclarés à Ouezzane proviennent du milieu
rural , à cause de la forte densité, et la pauvreté

D’après les résultats du Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH) réalisé en


2014, 300 637 habitants1 ont été recensés au niveau de la province d’Ouezzane contre 304 528 habitants
au RGPH de 2004, soit un accroissement global de - 1,3%. La répartition de cette population selon le
milieu de résidence dénote de la prédominance de la population rurale dont le poids a culminé à 76,6%.
Par contre, le taux d’urbanisation ne dépasse pas 23,4% qui reste sensiblement supérieur à celui
enregistré en 2004, qui n'était que de 22,1%.

En l’absence d’hygiène , d’eau potable , d’établissement sanitaire , de médecines la tuberculose reste


fortement concentrée au niveau des milieu rural à densité de population très élevée .

Ce résultat est incompatible avec :

 Une étude réalisée à LARACHE, entre 2005 et 2008 a montré aussi que 65% des malades sont
d’origine urbaine.( Bakhat ,2009).
 Ministère de la santé (2016) :« La TB reste fortement concentrée au niveau des quartiers à
densité de population très élevée et des zones périurbaines des grandes agglomérations, là où
l’influence des déterminants socio-économiques est la plus importante ».
 Une étude réalisée à Tétouan , entre 2007 et 2012 a montré aussi que 65% des malades sont
d’origine urbaine (Tmym, 2012).

II. Caractéristiques de la maladie


1. Les différents types de la tuberculose

Le poumon est le lieu privilégié de la localisation tuberculeuse. Durant dans notre étude on a constaté
que la tuberculose pulmonaire est plus élevée, représente 59.72 % des cas déclarés en 2015, par contre
la TEP qui est de 37.10% .

53
Entre 2015 et 2018, Le pourcentage de la tuberculose TEP a diminué de 37% à 31% ,cette
diminution est lente, mais n’était possible qu’après l’amélioration des taux de détection et de succès
thérapeutique.

Cette localisation est dominée par la forme TPM+, (qui est la forme la plus répondu à Ouezzane avec
un pourcentage entre 85% et 96%). Ceci est expliqué par l’absence de la conscience chez les patients qui
ignorent le danger de la maladie et qui n’aillent pas consulter le médecin au moindre soupçon et qui
négligent leur santé jusqu’à développer la forme contagieuse.

Ces résultats peuvent être dus au temps de la réalisation des examens par les patients, qui ont plus
tendance à venir les réaliser jusqu’à ce que la maladie développe la forme TPM+. (D.Kayantao, I.Maïga,
F.Bougoudogo, R.Pouabe Tchameni, B.Keïta, S.Sangare, 2001).

En comparant l’incidence de la TPM+ par rapport aux deux dernières années on constate qu’elle est en
augmentation.

La forme la plus répandue en TEP est la TB pleurale avec un pourcentage entre 63% dans les trois
années et en deuxième lieu en trouve la TB ganglionnaire.

2. La coïnfection TB/VIH

Aucun cas d’infection par le virus du sida n’a été enregistré à Ouezzane entre 2015 et 2018.

3. Répartition des malades selon le résultat du traitement

Le taux de succès thérapeutique est l’un des indicateurs principaux de l’évaluation du PNLAT. Dans
notre étude, on a enregistré un taux moyen de succès thérapeutique de 87,13% .

Au niveau national, ce taux est supérieur ou égal à 86% .

Les malades guéris ont réalisés un succès thérapeutique 26% .61% des patients ont terminé leur durée
de traitement sans preuve clinique ou bactériologique surtout pour les cas ayant un TEP car leur état
n’est pas jugé par anatomopathologie. Donc ces cas peuvent revenir après une certaine période comme
cas de rechute.

3.1 Taux de létalité

Bien que la mortalité de la tuberculose ne soit pas un bon indicateur pour juger de l’ampleur du
problème liée à cette maladie, elle permet néanmoins d’éclairer les problèmes inhérents au diagnostic et
à la conduite du traitement.

54
Dans notre étude, on a enregistré un taux de mortalité moyen de 1, 23%, Inférieur à celui enregistré au
niveau national, qu’est d’environ 2 % pour l’ensemble du pays avec des variations relativement
importantes allant de 1 % à 4 % selon les régions. (Ministère de la santé publique 2011)

En Algérie, il est de l’ordre de 2,1% (Adnaoui M, Benfenatki N, Hamzaoui A.2009)


Entre 2015 et 2018, on a enregistré un taux d’échec inferieur à 1%. Mais aucun cas d’échec
thérapeutique n’a été déclaré pour les patients suivis pour TEP.

3.2 Les rechutes

Pour les rechutes, ils comprennent entre 6.13% et 7.8%. Les cas présentant des rechutes sont causé par
la prise irrégulière ou en quantité insuffisante des médicaments prescrits ou d'un traitement moins
efficace suivi antérieurement, l’indiscipline du malade, sans oublier l’hygiène de vie qui n’est pas
adéquate.

Parmi les causes des cas rechutes, il y a aussi l’absence notamment de supervision directe du malade
lors de la prise son traitement, les questions logistiques, les facteurs liés à la qualité de la relation
médecin/patient, la nature de la maladie et à celle du régime thérapeutique ou, au contexte socioculturel
du patient.

 Les questions logistiques se manifestent par :

Les problèmes d’accessibilité géographique ainsi que les difficultés de transport sont des causes directes
des rechutes.

Ajoutant ainsi que le malade en régime ambulatoire devra revenir régulièrement au centre de santé pour
recevoir la suite du traitement et effectuer un contrôle clinique et bactériologique et ceci n’est pas
toujours respecté par le patient soit par ignorance ou pour des questions logistiques.

 Les facteurs liés à la qualité de la relation médecin/patient :

Le médecin se limite le plus souvent à fournir au patient quelques explications rapides sur la maladie,
sur son mode de transmission et son évolution, ainsi que sur la nécessité de suivre le traitement jusqu’à
la fin sous peine de rechute, sans se préoccuper de savoir si son patient est compris. (Buchillet, 2001)

3.3 Perdus de vue

4% des malades présentant le TTF sont classés comme perdus de vue. Les causes qui mènent les
personnes à abandonner le traitement sont : la pauvreté c’est-à-dire que le patient n’a pas les moyens de
se déplacer, et aussi la distance entre la localité où il habite et le CDTMR ou bien le Centre de santé, on
peut citer aussi la gravité de la maladie qui cause une anxiété chez le malade, il devient apathique devant
55
son traitement. Et pour la quatrième cause on peut citer l’ignorance du malade en ce qui concerne le
succès thérapeutique.
Ceci est confirmé par une étude à Dakar concernant le devenir des patients PDV citant comme cause :
« l’aggravation de la maladie (63,2%), la distance (54,4%), le problème financier (50,9%) et le recours
à la médecine traditionnelle (22,8%) » (Attinsounon, et Al ,2014).
Être PDV constitue une véritable cause des échecs thérapeutiques qui peuvent être dus à une irrégularité
de prise de médicaments.
Et afin de réduire l’incidence de PDV il faut faire une adhésion du patient aux « bonne attitudes » en
post éducation et information. (Horo et Al, 2011).

4. La couverture vaccinale

La vaccination par le BCG est une composante du Programme National d’Immunisation (PNI). Elle est
effectuée à la naissance. Elle doit être poursuivie part

out dans le pays par le PNI et, particulièrement, durant les journées nationales de vaccination (JNV). La
vaccination BCG assure une bonne protection des jeunes enfants contre les formes graves telles que les
miliaires et les méningites tuberculeuses. Dans notre étude, le taux de couverture vaccinale est très
satisfaisant (97,26%). Et c’est grâce à cette couverture que :

 On note une baisse progressive du taux d’incidence de TTF.


 Les cas de méningite tuberculeuse sont rares.

En France, l’obligation vaccinale par le BCG a été suspendue depuis 2007. Et un programme national
de lutte contre la tuberculose a été mis en place visant à contrebalancer la diminution de la couverture
vaccinale par une surveillance accrue et ciblée sur les groupes et les zones connu et qui peut être à
risque (Gagniére ,2007).

56
Conclusion

La tuberculose demeure actuellement l’une des pathologies infectieuses les plus répandues et causant le
plus de décès au niveau mondial. C’est un véritable problème de santé publique surtout au niveau des
pays en voie de développement notamment au Maroc.

Comme la plupart des villes du royaume, la tuberculose à la ville d’Ouezzane demeure un problème
majeur de santé publique.

L’évaluation du profil épidémiologique au niveau de la province de Ouezzane durant quatre ans,


entre le début de 2015 et la fin de 2018 a concerné 815 nouveaux cas de tuberculose, et que les sujets de
sexe masculin âgés de 15 à 45 ans étaient les plus touchés avec un pourcentage de 68.12% .

Parmi les cas de TTF 64.24% étaient des formes pulmonaires dont 92.20% étaient confirmées ,
35.76% étaient des formes extrapulmonaires .La localisation pleurale a été la forme la plus rencontrée
parmi les formes extra pulmonaires . Le milieu rural est le plus affecté par la tuberculose avec un
pourcentage de 70.01%.

Le taux de létalité diminue avec les années(ne dépasse pas 1,2%). Les malades perdus de vue fait
courir un risque de contamination de leur entourage par les bacilles devenus probablement résistants.
Les résultats auxquels nous sommes parvenus, démontrent que les facteurs qui influencent la régularité
des malades au traitement et les perdus de vue sont multiples :

Des facteurs liés à l’organisation du système de santé tels l’inaccessibilité du CDTMR, le long délai
d’attente, l’éducation sanitaire insuffisante, les contraintes de la supervision du traitement et
l’implication insuffisante du personnel de santé de premier échelon.
Des facteurs liés aux patients eux même, tels que, les contraintes financières, la sensation
d’amélioration clinique par manque d’information, la toxicomanie et l’incarcération.

La lutte antituberculeuse à Ouezzane doit être renforcée par la création d’autres centres de prise en
charge de la tuberculose, qui doivent être équipés par des laboratoires performants et en personnel
spécialisé dans le dépistage, le traitement et le contrôle de la tuberculose.

57
Recommandations
Notre étude révèle que plusieurs mesures pourraient contribuer au meilleur contrôle de ce fléau au
niveau de la province de Ouezzane :

 La sensibilisation de la population sur la maladie et sur les dangers du tabagisme, en tant que

facteur favorisant la TB, et cela au niveau des écoles primaires, collèges, lycées, universités et

mêmes dans les sociétés, administrations…

 Création d’un centre de tuberculose bien équipée .

 Maintenir les acquis en matière de lutte contre la tuberculose notamment le taux de couverture

vaccinal

 Renforcement du CDTMR Ouezzane en ressources humaines et matérielles.

 Affectation de personnel spécialisé dans la lutte antituberculeuse.

 Création d’un laboratoire de culture à Ouezzane .

 Désinfection des prélèvements à l’eau de javel avant d’être jetés.

 Mesures d’isolement des patients tuberculeux en milieu hospitalier et moyens de protection

(salles d’isolement, port de masques, mesures d’hygiène).

 Intégration de la lutte antituberculeuse dans l’initiative nationale du développement humain, car

tuberculose et pauvreté sont un couple inséparable.

 Informer les patients sur la gravité de la maladie et leur sensibiliser à respecter le suivi clinique

et thérapeutique.

 Essayer de lutter contre la pauvreté, et d’améliorer les conditions de vie de la population

 Le CDTMR ainsi que le service de phtisiologie doivent disposer des salles bénéficiant d’une

ventilation mécanique d’air, afin de réduire la propagation de la TB dans les établissements

sanitaires (risque de contamination des accompagnants et du personnel de la santé).

 Le personnel de santé doit donner les informations complètes et précises au malade en ce qui

concerne les règles d’hygiène, le mode de vie et la prise du traitement sans interruption.
58
Références Bibliographiques

 Adnaoui M, Benfenatki N, Hamzaoui A. 2009 :Epidémiologie de la tuberculose


dans les pays du Maghreb ,138p .
 Enarson D 2005 : Tuberculose : manuel pour les étudiants en Médecine OMS,
149p.
 Atitar M.2006 :Evaluation de l’activité thérapeutique au CDST de Tetouan (2002-
2005) , 111p
 Azrib H .2018 : Profil épidémiologique de la tuberculose à Marrakech entre
2012 et 2016 , 149p
 Bakhat G. 2006 : Bilan épidémiologique de la tuberculose à Larache entre 2005et
2008 , 123 p.
 Bouqata N.2009 : Profil épidémiologique de la tuberculose à Tétouan durant sept
ans (20022008).thèse de médecine,192 p
 Brosch R. 2002 : A new evolutionary scenario for the Mycobacterium tuberculosis
complex ,56p.
 Conseil supérieur d’hygiène publique de France . 2003: Prévention et prise en
charge de la tuberculose en France , 82p
 Chahid M.2005 : Activité thérapeutique au CDST de Sefrou entre 1998 et
2003.136p
 Délégation du ministère de la sante de Ouezzane : Bilan régional annuel 2011
 Dicko S .2001 : Etude des effets secondaires des médicaments antituberculeux
dans les services de médecine interne et de pneumo‐phtisiologie de l’hôpital
national du point G à Bamako. 47p .
 Direction de l’épidémiologie et de lutte contre les maladies DELM.2004 :
Division des maladies respiratoires DMTO. Service des maladies respiratoires
SMR.193p

59
 Flandrois P.1997 : Mycobactérium tuberculosis : Bactériologie médicale
Collection AZAY, 152p
 Fracis V, Michael L. 2014 : Guide pratique à l'usage des médecins, Infirmiers,
Techniciens de laboratoire et auxiliaire de santé, 50p.
 Gagniére B, Goff D, Marquis M, Guillois Y, Mari C, Goas A, Salomon
J .2008: Epidémiologie de la tuberculose en Bretagne : les cas déclarés entre 2000
et 2007 , 179p.
 Haury B et Salomon J : Les cas de tuberculose déclarés en France en 1993 , 44p.
 Hoffmann C, Leis A, Niederweis M, Plitzko M, Engelhard H. 2008: Disclosure
of the mycobacterial outer membrane PNAS, 105p.
 Horo K , Kouassi A, Diaw A , Kone-Konate A , Toure K , Gnaze Z,.2011 :
Facteurs prédictifs du statut « perdus de vue » au cours du traitement de la TB.
Centre antituberculeux d’Adjamé,166p.
 Levy F .1992:Méthodes rapides de détection et de diagnostic des mycobactéries :
actualité et perspectives. 406p.
 Marrouni A.1996 :PEC thérapeutique des malades tuberculeux à Kser El Kebir
entre 1993 et 1995 , 189p.
 Ministère de la santé publique ; Direction de l’Epidémiologie et de Lutte
Contre les Maladies.2011 : Guide de la Lutte Anti-tuberculeuse (PNLAT).
 Ministère de la santé publique ; Direction de l’Epidémiologie et de Lutte
Contre les Maladies infectieuses .2002, 114p
 OMS.2005 : Formation des formateurs en diagnostic microscopique de la
Tuberculose, 65p.
 OMS .2009:Rapport sur la lutte contre la tuberculose dans le monde ,105p.
 Royaume du Maroc Ministère de la Santé. 2011 : Direction de l'Epidémiologie
et de lutte contre les maladies. Programme national de lutte anti tuberculeuse ,129p
 Souidi,L.2014 : Prévalence de la tuberculose pulmonaire à Oujda -Anggad entre
2008 et 2012. 132p

60
 Tamym,B .2013:Prévalence de la tuberculose à Tétouan entre 2007 et 2011.
149p.
 Yacouti ,H.2003 :Traitement anti-tuberculeux à Kénitra durant 5 années (1998-
2002),205p.
 Zellweger, J.2011 : La tuberculose multirésistante : extension, menace et
solutions ; Revue des Maladies Respiratoires ,P 10.

Webographie
Guy A. Tremblay.2007 : http://www.actualites-news-environnement.com/10658-
pollutionair-charbon-TB.html

UICTMR.2016 : http://www.theunion.org/francais/centre-de-medias/actualites/la-
haussede-la-pollution-atmospherique-en-milieu-urbain-a-des-consequences-
desastreuses-sur-lasante-respiratoire

Sante.gouv.qc.2016 : http://sante.gouv.qc.ca/problemes-de-sante/tuberculose/

Médecins..Sans..Frontières 2014:
https://medicalguidelines.msf.org/viewport/TUB/francais/1-2-transmission-
20321482.html
World Health Organization. Global tuberculosis control. Report. 2016 :
http://www.who.int/tb/publications/global_report/gtbr2016_executive_summ
ary_fr.pdf?ua=1 .

61
Annexe 1

62
Annexe 2
Registre de notification des cas de tuberculose

Registre de notification des cas de tuberculose (1/3)

63
Registre de notification des cas de tuberculose (2/3)

64
Registre de notification des cas de tuberculose (3/3)

65

Vous aimerez peut-être aussi