Mémoire de F A Mesmer (... ) Mesmer Franz bpt6k754748
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S~~tOtt~
PARIS.
p~~MTÈ~AUMUS ET C", LIBRAIRES,
aux M VMMCH., <" t8;
ET CHEZ LTÉNTKUR. RUE DE JOUBERT, a t.
1826.
AVANT-PROPOS
DE L'ÉDITEUR.
BOURDOIS DE LA MOTTE,
«
dans l'esprit, l'autre qui est dans le cœur. Celle-ci est
«
le plus grand obstacle à changer d'opinion, et elle se
joint presque toujours à la première. On s'attache à
« une
opinion par l'habitude de la croire, et les préjugés
« de la naissance et
de l'éducation ne sont si forts, que
« parce
qu'ils produisent un attachementproprement dit,
«
miers maîtres, mais on se respecte aussi soi-même.
a Serait-il possible, se dit-on, qu'on eut été si loug-temps
dans l'erreur ? Non sans doute on y persiste donc, et
autant par orgueil que par prévention.
Aussi, Descartes a-t-il dit qu'il est aussi difficile de
se défaire de ses préjugés et de ses préventions, que de
brûler sa maison. ( Note de ~~cMr. )
(*) Il a tenu, en effet, sa parole envers les savans, les
médecins, l'humanité entière et son siècle.
Mort dans la. ville de Constance, lieu de sa naissance,
il n'a cessé, jusqu'au dernier soapir, de protester contre
l'aveuglement volontaire ou non, de ses contemporains.
J'ai une consolation, a-t-il dit, dans ce moment, où
toute illusion s'évanouit, ou tout intérêt personnel dis-
parait j'ai une prévision, qu'avant ving-cinq ans, le
magnétisme débarrassé de tout ce que l'ignorance et la
persécutionl'ont environné, viendra satisfaire à la plus
forte passion de ma vie, celle d'avoir été utile à mes
semblables. ( Note de ~<~c~.)
MÉMOIRE
If
DE F. A. MESMER,
DOCTEUR EN MÉDECINE,
(t)
~~ï0<rc sur la découvertedu magnétisme animal,
pubtiéeen 1779.
(a) Idem, page ï8.
L'état de fluidité de la matière étant un
état relatif entre le mouvement et le repos,
il est évident qu'après avoir épuisé par l'ima-~
gination toutes les nuances de fluidité possi-
bles, on sera forcé de s'arrêter au dernier
degré de subdivision et ce dernier degré est
ce fluide qui remplit tous les interstices ré-
sultans des figures des molécules plus combi-
nées. Le sable, par exemple, a un degré de
fluidité la figure de ses grains forme néces-
sairement des interstices qui peuvent être
occupés par l'eau; ceux de l'eau le seront par
l'air; ceux de l'air par ce qu'on appelle l'éther;
ceux de l'éther enfin seront comblés par une
substance encore plus fluide; et dont nous
n'avons pas fixé la dénomination~ Il est dif-
ficile de déterminer où cette divisibilité finit.
C'est cependant d'une de ces séries de la ma-
tière la plus divisée par le mouvement intes-
tin, que je veux parler ici.
On pourrait comparer, si je puis m'expri-
mer ainsi, l'opiniâtreté de quelques savans à
rejeter l'idée d'un fluide universel et la pos-
sibilité d'un mouvement dans le pleins à
celle des poissons, qui s'élèveraient contre
celui d'entre eux qui leur annoncerait que
l'espace entre le fond et la surface de la mer
est rempli d'un fluide qu'ils habitent que ce
n'est qu'en ce milieu qu'ils se rapprochent,
qu'ils s'éloignent, qu'ils se communiquent
qu'ils s'enchaînent, et qu'il est le seul moyen
de leurs relations réciproques.
Cependant quelques physiciens sont par-
venus à reconnaître l'existence d'un fluide
universel; mais à peine eurent-ils fait ce
premier pas, qu'entraînés au-delà du vrai,
ils ont prétendu caractériser ce fluide, le
surcharger de propriétés et de vertus spéci-
fiques en lui attribuant des qualités, des puis-
sances, des tendances des vues, des causes
finales; enfin des puissances conservatrices,
productrices, destructrices, réformatrices.
La vérité n'est que sur une ligne tracée
entre les erreurs. L'esprit humain, par son
activité inquiète, est comme un cheval fou-
gueux il est également difficile de mesurer
avec justesse l'élan qu'il lui faut pour attein-
dre cette ligne, sans courir risque de la dé-
passer, et de s'y contenir long-tems, de ma-
nière à n'avancer ni à reculer ses pas,
H nest donc pas permis de douter de
l'existence d'un fluide universel, qui n'est
que l'ensemble de toutes les séries de la
matière la plus divisée par le mouvement
intestin (t\ En cet état, il remplit les inter-
stices de tous les fluides, ainsi que de tous
les solides contenus dans l'espace. Par lui,
l'univers est fondu et réduit en une seule
masse. La fluidité constitue son essence.
N'ayant aucune propriété, il n'est ni élas-
tique ni pesant, mais il est le moyen propre
à déterminer des propriétés dans tous les
ordres de la matière qui se trouve plus com-
posée qu'~1 ne l'est lui-mème. Ce fluide est à
l'égard des propriétés qu'il détermine dans
les corps organiques, ce que l'air (a) est au
délié que lui, réfléchi par une surface, y reçoit dea vi-
brations qu!, transférées à l'organe de la vue, y déter-
minent les sensations des formes des couleurs, lesquelles
n'existent certainement ni dans ce fluide, ni dfms !a
surface des corps.
trois genres de fluides. Il en est de la lu-
mière, du feu, de l'électricité et du magné-
tisme comme du son; aucuns ne sont point
des substances, mais bien des effets du mou-
vement dans les diverses séries du fluide
universel.
Il sera démontré par ma théorie des in-
fluences comment ce fluide, cette matière
subtile, sans être pesante, détermine l'effet
que nous appelons ~ra~/c; comment sans
être élastique, il concourt à l'élasticité; com-
ment en remplissant tous les espaces, il opère
la cohésion, sans être lui-même en cet état.
Je démontrerai de même que l'attraction est
un mot vide de sens, que l'attraction n'existe
pas dans la nature, qu'elle n est qu'un effet
apparent d'une cause qu'on n'aperçoit pas.
J'établirai aussi en quoi consiste l'électricité,
le feu, la lumière, etc. Je prouverai, en un
mot que toutes les propriétés sont le résultat
combiné de l'organisation des corps et du
mouvement du fluide dans lequel ils sont
plongés.
On comprendra avant tout comment une
impulsion une ibis donnée sur la matière a
du suffire au développement successif de
toutes les possibilités, comment les impul-
sions particulières, qui n'en sont que la con-
tinuité, deviennent l'origine de nouvelles
organisations comment le mouvement est la
cause du repos, et le repos à son tour accé-
lère le mouvement de la matière fluide pour
opérer d'autres combinaisons. On verra enfin
que c'est par la simplicité de l'ordre, dans un
cercle perpétuel entre les causes et les effets,
que nous pouvons avoir la plus juste comme
la plus grande idée de la nature et de son au-
teur~).
~<
est le plus vraisemblable de tous. Rappelons-nous sans
cesse de ce qu'a dit (*) Pour prouver
qu'une chose est, dit-il, il suffit de démontrer qu'etle
« peut être; car, en
bonne philosophie; toute dcdnctiou
« qni a pour
base des faits on des vérités reconnus, est
préférable à ce qui n'est appuyé que sur des hypothèses
«
mêmes ingénieuses. »
( ~Vo~ </e /M/ )
(*) Discours préliminaire de t'Encyclopédie in-folio.
insterstices et les fluides, ainsi qu'il a été dit,
se succèdent par une sorte de gradation,
jusque la dernière des subdivisions de la
matière, que je nomme ~c/x/c ou/?/7/?~
diale, celle-là est seule d'une fluidité absolue,
et les interstices ne sont plus occupés, puis-
qu'il n'existe pas de matière plus subtile.
La mobilité de la matière étant en raison
inverse de l'absence de la cohésion, cette mo<
bilité doit répondre à sa subtilité consé-
quemment la plus fluide et la plus subtile
doit être douée de la mobilité la plus ëmi-
nente. Les trois ordres de fluidité, qui tom-
bent sous nos sens l'c~M, l'air et l'éther, nous
confirment cette progression.
Il est nécessaire de se rappeler ici qu'il y a en-
tre l'éther et la matière élémentaire, des séries
de matières d'une fluidité graduée, capables
de pénétrer et de remplir tous les interstices.
Chacun des trois fluides qui nous sont
connus est susceptible d'être conducteur
d'un ~ÏOMPC~C/Ï~CM/<?~û~<?/2~e ~C-
gré de fluidité. L'aau par exemple, peut re-
cevoir les modifications de la chaleur. L'air,
tous les mouvemens de vibration qui peuvent
produire le son, l'harmonie et ses modula-
tions. L'éther en mouvement constitue la
lumière même. Ses modifications sont déter-
minées par les formes, les surfaces, les rap-
ports des distances et des lieux. Outre cela.
l'eau et l'air peuvent renfermer dans leurs
interstices des particules d'une gravite spé-
cifique analogue, et devenir ainsi les véhi-
cules des corpuscules, qui, moyennant leur
co~M~~b/x, sont capables de produire tels
ou tels effets.
Placé au milieu de ces différens fluides,
l'homme est doué d'organes auxquels abou-
tissent les extrémités des nerfs en plus ou
moins grande quantité ces nerfs sont plus ou
moins exposés au contact des différens ordres
~/?MM~, dont ils reçoivent les impressions.
Quelques-uns de ces organes, tels que ceux
du tact, du goût et de l'odorat, reçoivent ces
impressions par une application immédiate de
la matière ou du mouvement; les autres,
comme la vue et l'ouïe sont affectées par la
commotion des milieux, dont la cause peut
être à toute distance. Ces organes sont appelés
les jc/!J leur structure est telle, que chacun
d'eux peut être affecté d'un ordre de matières
à l'exclusion de toute autre.
L'œil offre au mouvement de t'éther, par
<M
« pensante,
ils sont une suite nécessaire des expériences
bons.
« et
des observations tout grand esprit est un esprit
'<
systématique mais tout grand esprit n'est pas un bon
»
esprit. Voilà pourquoi il y a eu et il y aura toujours
«
beaucoup de systèmes, peu de bien faits, encore moins
«
de
»
«
Les philosophes futurs pourront se flatter de mieux
«
réussir que leurs prédécesseurs, parce qu'ils auront
«
plus de secours. Les systèmes doivent se multiplier
« avec
les découvertes qui en font les matériaux plus
« on
connaîtra d'effets d'une même cause, moins il sera
«
difficile de parvenir à connaître cette cause un nouvel
«
effet connu a quelquefois expliqué beaucoup d'autres
«
effets jusque là inexpliquables.
« Après tout ce qu'il faut du côté de l'esprit et des con-
A M. PtCHER-GRANDCHAMP, A LYON.
MONSIEUR,
Zurdeh, ce io juillet.
MONSIEUR~
J'apprends que deux lettres m'ont été
adressées à rhôtel de Provence, qui appa-
remment y sont arrivées après mon départ.
Je vous prie, Monsieur, d'avoir la bonté de
les chercher à l'hôtel ou à la poste pour me
les faire parvenir, en ajoutant à mon adresse
chez M. tScA~c~~ c/ compagnie, à ZM/~c en
Suisse en effaçant Z~c/ï. C'est par cette
adresse que je recevrai toutes les lettres tan-
dis que je serai en Suisse.
Recevez, je vous prie Monsieur, en même
temps tous mes remercunens pour les hon-
nêtetés dont vous m'avez comblé pendant
mon séjour, et soyez persuadé des sentimens
du sincère attachement, de l'estime la plus
distinguée avec laquelle j'ai l'honneur d'être,
Monsieur, votre très-humble et obéis-
sant serviteur,
MESMER, médecin.
MONSIEUR,
Je saisis avec plaisir l'occasion long-temps
désirée de renouer avec vous mes relations d'a-
mitié et d'estime. Persuadé que vous n'avez
point quitté le parti du magnétisme, et que
vous n'avez pas cessé d'apprécier ma doc-
trine je vous ai recommandé M. Danomibes,
qui est venu à moi en Suisse. J'ai la confiance
en vos lumières, que je ne doute pas que
vous ne parvinssiez à le guérir. Le siège de
-son mal me paraît résider dans l'épine du
dos et l'épigastre, vers l'hypocondre gauche.
Permettez, cher ami, de vous dire le pro-
cédé dont je me serais d'abord servi j'au-
rais placé une main sur le dos, que j'aurais
passée très lentement, à commencer de la nu-
que, le long de l'épine; j'aurais observé et
fait observer au malade une légère sensation
probablement de la chaleur en plaçant en
même temps l'autre main sur la région in-
diquée, j'aurais pris le point de sensation
pour la source du mal, contre lequel j'au-
rais dirigé tous mes moyens, afin de provo-
quer une sorte de crise. Après une couple
d'heures du traitement, je l'aurais envoyé à
quelque bain pour une heure et demie.
Je n'ai pas manqué d'insinuer à votre ma-
lade les conditions sous lesquelles vous lui
faites espérer sa guérison. Ne doutez pas de
la part que je prendrai au succès de cette en-
treprise, et que des pareils faits puissent
ajouter à votre célébrité.
Vous serez sans doute curieux, mon ami,
de savoir comment j'existe ici parmi une na-
tion antique. Je végète dans une obscurité,
sans rien faire ni en bien ni en mal un peu
considéré, moins par rapport à mes connais-
sances, que comme étranger à son aise, n'étant
à charge à personne avec cela je suis content,
occupe de ma santé, que je conserve bonne.
Veuillez bien vous charger d'une lettre
ci-jointe à M. Loos, rédacteur de la littéra-
ture universelle, que vous trouverez chez
MM. Treuttel, Wùrtz, libraires, rue de Lille
c'est mon ami fort attaché à la doctrine du
magnétisme animal je désire que vous fas-
siez sa connaissance; il vous instruira du sort
de M. A., du travail que j'ai encore entre les
mains, de mes projets relatifs. Je vous prie
de l'aller voir et de vous entretenir avec lui
sur cet objet; surtout sur les moyens de faire
renaître l'opinion en faveur de cette science,
que je suis bien loin d'abandonner tant que
j'existerai. Je suis très-sensible à votre sou-
venir ainsi qu'à votre chère famille des vœux
que vous m'adressez pour le renouvellement
de l'an; je vous les retourne sincèrement, en
vous priant de me conserver la tendre affec-
tion dont vous m'avez honoré jusqu'ici. Dai-
gnez me donner des nouvelles de votre bien-
être, et particulièrement de vos chers fils.
Adieu, je suis, avec l'estime la plus distin-
guée et la tendre amitié, à vous pour la vie,
MESMER, médecin.
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REMARQUES
ET OBSERVATIONS