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Exam Final IFRS

Ce document décrit le contexte d'apparition des normes IFRS et la structure de l'organisme qui les a créées, l'IASB. Il explique que l'IASB a été créé en 2000 pour développer des normes comptables internationales de manière privée, et détaille sa gouvernance et ses processus de création de normes.
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Exam Final IFRS

Ce document décrit le contexte d'apparition des normes IFRS et la structure de l'organisme qui les a créées, l'IASB. Il explique que l'IASB a été créé en 2000 pour développer des normes comptables internationales de manière privée, et détaille sa gouvernance et ses processus de création de normes.
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EXAMEN NORMES IFRS

1-le contexte d’apparition des normes IFRS

En 2000-2002, l'Union européenne a pris la décision stratégique


d'adopter les normes comptables internationales IFRS (" international
Financial reporting standards ", " normes internationales d'information
financière "), mises au point par une organisation privée ayant un champ
d'action mondial mais pas de légitimité institutionnelle. Par cette décision,
l'Union européenne a lancé une expérience à l'échelle de la planète, dont
les conséquences se déploient à très grande vitesse et dont le résultat sera
porteur d'enseignements pour d'autres segments du secteur financier, et
même au-delà. Cette expérience est unique par la manière dont elle
combine trois éléments clés : une dimension mondiale, une gouvernance
entièrement privée, et un impact économique significatif. D'où la nécessité
de s'intéresser de près aux conditions de sa réussite ou de son échec.
L'importance de la comptabilité a maintes fois été illustrée ces dernières
années, souvent par des scandales à grand retentissement comme les
affaires Enron, WorldCom, AIG ou Parmalat. Hank Paulson, le secrétaire
d'Etat américain au Trésor, a qualifié la comptabilité de " fluide vital des
marchés financiers ". Dans un monde où la complexité des opérations
financières devient de plus en plus vertigineuse, la comptabilité fournit les
bases de la confiance sur laquelle reposent les marchés de capitaux.
Quand on ne peut plus se fier aux données financières, tout l'édifice des
marchés est menacé. La question n'est alors plus seulement de savoir si
les règles comptables sont correctement appliquées, mais également, et de
plus en plus, si ces règles elles-mêmes sont pertinentes. L'élaboration des
normes comptables s'apparente à une forme de politique économique, qui
donne à l'entité qui les conçoit un pouvoir de nature politique. Ce pouvoir
ne doit certes pas être surestimé : l'effet de nouvelles normes, quand elles
en ont, est généralement de révéler des situations auxquelles le marché ne
portait pas suffisamment d'attention, plutôt que d'initier une dynamique de
changement nouvelle et autonome. Il s'agit néanmoins d'un pouvoir non
négligeable. Selon la vieille maxime financière, " on gère ce qu'on mesure "
et, à mesure que l'économie se complexifie, le choix de ce qui est mesuré
devient de plus en plus difficile et déterminant, et le pouvoir de l'autorité
normalisatrice en est accru d'autant.

Comprendre les processus qui ont conduit à l'élaboration des nouvelles


règles comptables s'imposant aux groupes cotés ou faisant appel public à
l'épargne ne peut se faire sans porter un regard en arrière pour comprendre
comment furent créés l'International Accounting Standards Committee
(IASC) et les organisations qui l'ont accompagné, ainsi que les principes
sur lesquels ont été fondées ces structures.

 Le cadre conceptuel
Il faut bien voir que, dès le départ, en 1973, le cadre conceptuel qui a
entouré tout le mouvement de refonte de la comptabilité est avant tout
néolibéral et pas du tout colbertiste. L'IASC a été créé à la suite d'un accord
entre les autorités comptables de 10 pays : l'Allemagne, l'Australie, le
Canada, les États-Unis, la France, l'Irlande, le Japon, le Mexique, les Pays-
Bas et le Royaume-Uni. Ces 10 pays formèrent le bureau (« Board ») de
l'organisation et intégrèrent peu à peu de nouvelles nations.

Déjà, rien qu'avec eux, c'est l'essentiel du monde développé qui


s'assemblait et pouvait donner une orientation qui serait suivie par le reste
de la planète. Et dès le début, dans ce concert, c'est le monde anglo-saxon,
prédominant par son influence économique et politique.

En 1977, fut créé un deuxième organisme, l'IFAC (International


Fédération of Accountants) qui rassemblait les activités internationales des
différents organismes nationaux de comptabilité. En 1981, L'IFAC et l'IASC
convinrent alors que ce dernier aurait la charge de créer des standards
internationaux de manière indépendante et tous les membres de l'IFAC
devinrent membres de l'IASC. À ce point, il faut noter que l'autonomie et
l'indépendance de l'IASC par rapport à l'IFAC sont une vue de l'esprit : les
deux organisations regroupent pour une bonne partie les mêmes
personnes et partagent peu ou prou les mêmes opinions.

En 2000, l'IASC se dote d'une nouvelle constitution et en 2001, l'IASC


devient l'IASB (International Accounting Standards Board), avec la création
d'une fondation à but non lucratif, dirigée par 19 « trustees ». À partir de ce
moment, les normes qui jusque-là portaient le nom de normes IAS,
deviennent les normes IFRS (International Financial Reporting Standards).
L'ancienne dénomination des normes a cependant survécu à ce
changement et l'on parle encore communément de la norme IAS 39 ou IAS
42 pour ne citer que celles qui posent le plus problème aux assureurs.
Souvent aussi l'usage est de parler de normes IAS tant que le processus
d'étude et de création est en cours, puis de parler de norme IFRS
lorsqu'elle entre en vigueur. Et pour ajouter à la confusion, certains auteurs
parlent de normes IAS pour tout ce qui a été promulgué avant 2001 et de
normes IFRS après. Il ne faut cependant pas se laisser démonter par cette
question : au final, IFRS ou IAS, ce sont les mêmes normes, avec la même
numérotation, et ces normes peuvent évoluer et être ajustées peu à peu.

 Une structure stabilisée


Depuis 2001, la structure de l'organisation n'a plus changé. Au sommet de
l'IASB trônent les « trustees » : 19 personnes, dont quatorze sont nommées
par un comité ad hoc et cinq sont nommées par l'IFAC. Sur ces 19
personnes, six doivent venir d'Amérique du Nord, six d'Europe, quatre
d'Asie et les trois autres de quelque partie du monde que ce soit, tant que
sera respecté « un équilibre géographique global » (selon la constitution de
l'IASC).

Outre les « trustees » normaux, la Fondation compte également 11 «


trustees at large » : des personnalités qualifiées, et surtout reconnues, qui
ont pour charge de diffuser l'influence de l'IASB. Tous les « trustees »
prêtent serment d'agir pour l'intérêt commun et sont nommés pour un
mandat de trois ans renouvelable une seule fois. Les « trustees » ont pour
rôle principal de lever les fonds qui font vivre l'organisation. Les « trustees »
sont payés par la fondation.

Les « trustees » nomment aussi les 14 membres du Board dont 12 au


moins doivent travailler exclusivement pour l'organisation. Eux aussi
doivent déclarer travailler dans l'intérêt public en tenant compte des
objectifs de l'IASB. Les membres du bureau sont engagés pour cinq ans,
renouvelables une fois. Les membres permanents ne doivent plus recevoir
aucune rémunération d'un autre employeur que l'IASB.

Le « Board » est un peu l'organe exécutif de l'IASB. C'est lui qui a


l'entière responsabilité des questions techniques, de la préparation des
nouvelles normes de leur soumission à leur promulgation en passant par
l'approbation des interprétations faites par l'Ifric (International Financial
Reporting Interpretations Committee, voir plus bas). Le bureau publie les «
Exposure Drafts » (les projets de normes), et gère le débat autour de ces
projets, acceptant ou rejetant souverainement les objections que les
entreprises, les associations, les organismes nationaux de comptabilité
voire les États ou organisations internationales peuvent lui soumettre.

Le Board décide des priorités, peut accepter de tenir des auditions


publiques et, pour les problèmes spécifiques, nomme des « steering
committees » (comités de coordination).
 Les instances d'appoint
Si le bureau est responsable pour la création et la validation des normes,
l'Ifric (International Financial Reporting Interprétations Committee) est une
structure qui lui est parallèle, et qui est chargée d'interpréter les normes et
de faciliter leur mise en pratique en disant comment elles doivent être
appliquées. L'Ifric se compose de 12 membres ayant droit de vote, choisis
par les « trustees » pour trois ans renouvelables. Les « trustees » en
choisissent aussi le président qui peut même être un membre du bureau,
mais il n'a pas de droit de vote. Pas plus que les observateurs que les «
trustees » peuvent également recruter parmi les organismes de
réglementation comptable. Les membres non-votants sont là pour donner
des avis techniques et permettre à l'Ifric de disposer d'un large vivier de
compétences.

Le rôle exact de l'Ifric est d'interpréter les normes IAS/IFRS, voire de


donner des conseils sur des points que les normes n'abordent pas. À la
suite de ses premières réflexions, l'Ifric soumet un « draft interpretation »
(projet d'interprétation) à l'IASB qui peut refuser ou accepter de le valider.
Dans ce dernier cas le document est rendu public pour que puisse
s'engager un débat avec les organisations concernées, à l'issue duquel
l'Ifric rédige une interprétation finale et la soumet à l'approbation du Board.
L'Ifric sert en fait tout à la fois de forum, d'organe d'information et de conseil
au Board.

Dernière grande structure de l'ensemble, le SAC (Standards Advisory


Council) est aussi celui qui compte le plus de membres puisqu'il se
compose de 30 personnes au minimum, elles aussi recrutées par les «
trustees ». Il s'agit de gens qui doivent avoir un intérêt pour le reporting
financier mais peuvent avoir les situations professionnelles et les cursus les
plus divers. Le SAC est une sorte de forum professionnel qui doit conseiller
aussi bien les « trustees » que le bureau sur des sujets tels que l'agenda
des travaux à mener.

Enfin l'organisation de l'IASB dispose d'une direction technique et d'une


direction des opérations.

 Décomposer les opérations


L'ensemble forme une machine relativement légère pour le but qu'elle s'est
fixé, la création de normes comptables mondialement acceptées. Arriver à
ce but avec aussi peu de personnes signifie que le chemin suivi n'est pas
celui de l'exhaustivité. Bien au contraire, l'IASB a pour volonté de n'édicter
que des principes généraux. Il s'agit d'une approche très anglo-saxonne.
Pour mieux en comprendre la nature on peut faire une analogie avec le
droit anglo-saxon, nourri de jurisprudence et où seules les règles générales
sont dans la plupart des cas formalisées dans les textes issus du
parlement. Et cela s'oppose bien entendu au droit romain, dans lequel tout
acte et toute chose ont une nature juridique et sont classifiés et normés.

Une autre analogie est donnée par la philosophie, car le principe


fondamental régissant l'établissement des normes est une sorte
d'atomisme comptable : il est possible de diviser les opérations comptables
en quelques opérations de base qui sont toujours les mêmes et ne varient
ni avec le secteur d'activité, ni avec la structure de l'entreprise. Ce postulat
n'est pas étonnant dans l'univers intellectuel anglo-saxon. La pensée
aristotélicienne est très représentée à Oxford et Cambridge. Dans cette
dernière université, elle a eu deux très grands promoteurs, Bertram Russel
(philosophe et physicien, prix Nobel dans cette discipline), et son élève, le
philosophe et logicien Ludwig Wittgenstein qui dans son oeuvre la plus
connue, (le Tractatus Logico Philiosophicus), défendait la théorie de
l'atomisme des propositions logiques. On remarquera que Wittgenstein
invalida sa propre thèse en 1928 (dans une conférence jamais donnée,
mais publiée par l'Aristotelian Society).

Ironie suprême, les mêmes raisons que Wittgenstein donne pour la


révocation de sa thèse pourraient aussi bien être invoquées pour les
normes IAS... Car l'atomisme s'il réussit assez bien à la physique (encore
existe-il plus petit que les atomes), est plus délicat à exploiter en logique et
en philosophie. Butant sur la difficulté de caractériser l'atome des relations
de qualité (degré de couleur, de chaleur...), Wittgenstein a fini par invalider
sa propre thèse. Et c'est le même genre de difficulté que rencontre l'IASB
avec les banquiers et les assureurs, deux métiers qui doivent gérer le long
terme, alors que l'IASB se préoccupe d'abord de fournir une information
financière immédiate et la plus juste possible au moment où elle est
donnée.
 Trois piliers principaux
L'IASB ne veut donc donner comme normes que des principes, et pas des
règles. Tous les actes ayant une conséquence comptable sont
décomposables et les marchés sont rationnels. Ce sont ces trois piliers qui
forment les fondements des normes IAS/IFRS. Évidemment chacun de ces
piliers peut être discuté à l'envie. Mais il n'y aura pas de retour en arrière, le
processus étant déjà trop avancé. On peut se gausser de la rationalité des
marchés qui, surtout à la Bourse, est affaire de dialectique. Les marchés
sont tellement rationnels que les boursiers ont un adage qui dit que l'on n'a
jamais raison contre le marché...

Ce sont en fait trois formidables contraintes pour la fabrication d'une


comptabilité. Et ce ne sont pas des contraintes neutres : elles proviennent
toutes des théories économiques néolibérales. Ce qui en soi n'est pas
choquant, car le processus IAS est issu du monde économique et il lui est
destiné, il est donc logique que ce soit la théorie économique dominante
dans le monde économique qui dicte ses préceptes.

Mais évidemment, s'agissant de concepts surtout issus des universités


britanniques et américaines, nous sommes loin des habitudes
européennes.

Cela aussi est un problème à relativiser : la comptabilité est une technique


jeune. La comptabilité en partie double (dépenses/recettes) est certes
connue depuis le xiiie ou le xive siècle, mais elle est peu répandue jusqu'au
xviiie et n'a réellement commencé à entrer dans les moeurs qu'au xixe pour
devenir la règle au xxe. Que la comptabilité doive changer en profondeur
une nouvelle fois n'est donc pas surprenant. Depuis la Seconde Guerre
mondiale, l'organisation économique s'est peu à peu concentrée sur les
entreprises et ces dernières n'ont plus la forme ni les contraintes (ou
l'absence de contrainte) qu'elles avaient il y a un siècle. Que leur
comptabilité évolue aussi est dans l'ordre des choses.

 Le processus assurance
D'autant que les entreprises (les plus grandes en tout cas) ont demandé
cette évolution et l'ont accompagnée. Ainsi la plupart des normes IAS/IFRS
sont déjà en vigueur dans l'industrie et les services classiques, sans que
cela ait posé de problème à la mesure des polémiques engendrées dans la
finance.
En assurance, les processus IAS ont commencé à se former au début des
années quatre-vingt-dix, avec des discussions dès 1993-1994. Mais à
l'époque très peu de gens, surtout en France, y prêtait attention. Ce n'est
que vers 1998, alors que les principes étaient déjà décidés depuis
longtemps, que les assureurs européens ont commencé à se réveiller. Ils
ont alors entrepris une véritable guérilla afin de faire revoir les normes.

Cette offensive a eu pour effet de scinder le processus en deux. Car en fait


les arguments anti-normes portent surtout sur les méthodes d'évaluation
des passifs. L'IASB a dû accepter de reculer de plusieurs années l'entrée
en vigueur de la norme sur l'actif et de se donner deux années
supplémentaires pour arriver à une norme pour le passif.

Ces derniers mois, les débats ont même pris un tour assez musclé, le
commissaire européen Frits Bolkenstein montant même au créneau en
2004 pour indiquer à l'IASB qu'en l'état, ses normes assurances avaient
encore à être revues avant de pouvoir être adoptées par l'Union
européenne. Il est vrai qu'au premier semestre 2004, après avoir reçu une
impressionnante quantité de commentaires en provenance des groupes
d'assurances, des autorités de contrôle, des fédérations d'assureurs et de
nombre d'organisations, l'IASB avait tout simplement rejeté toutes les
objections en bloc pour tenter un passage en force.

Depuis, les choses se sont calmées. En septembre 2004, Sir David


Tweedy, président de l'IASB, s'est exprimé devant les instances
européennes, dans un discours qui se voulait à la fois conciliant sur les
questions d'applications, mais ferme sur les principes, tout en minimisant
les points posant problème. La bataille aujourd'hui est entendue en ce qui
concerne l'actif, celle du passif est déjà engagée (lire à ce sujet « Normes
IAS, c'est parti », « l'Argus de l'assurance » du 7 janvier 2005, pages 30-
34).

 Trois objectifs
Que veut obtenir l'IASB en se fondant sur ces contraintes idéologiques que
sont des normes principielles, fondées sur des actes comptables
décomposables en éléments simples et sur le postulat de la rationalité des
marchés ? Des comptes complets, dans lesquels la substance prédomine
la forme et surtout, des comptes neutres. De ces trois objectifs,
l'exhaustivité est, paradoxalement, le plus simple à comprendre et à
atteindre : il s'agit d'intégrer dans les comptes tout ce qui fait l'économie de
l'entreprise. Avec une conséquence : la disparition quasi totale du hors-
bilan. Ainsi, par exemple, les engagements sociaux réintègrent les comptes
et leur poids peut être très lourd s'ils n'ont pas été provisionnés ou assurés.
Autre conséquence, si le rapport annuel version IAS/IFRS est en lui-même
peu épais, les normes exigent des annexes très détaillées. C'est ce que
réclamait la communauté des analystes financiers. Ils vont avoir en main
des documents normés, identiques pour toutes les entreprises, qui vont leur
permettre de prendre leurs décisions de recommandation d'achat et de
vente de manière rationnelle.

À la limite, il doit être possible, au vu des comptes et sans entrer dans des
considérations sur les métiers des entreprises, de prendre une décision
d'investissement dont le but est le profit maximal.

Que la substance prédomine la forme est un corollaire de l'atomisme des


opérations comptables. Peu importe le statut juridique d'une opération
comptable et son nom. Ce qui compte, c'est sa finalité pratique comptable.
Un achat, une vente, un emprunt, un prêt... L'objectif recherché par
l'entreprise dans ces opérations n'entre pas en ligne de compte, pas plus
que leur statut juridique au regard du système législatif dans lequel ladite
entreprise opère. Ainsi une provision d'assurance ne peut se justifier que si
elle correspond à un engagement précis, comme les provisions
mathématiques.

 La neutralité
À l'opposé, les provisions d'égalisation ne sont pas justifiées car elles ne
correspondent pas à un risque identifié. Elles sont donc simplement
supprimées. Qu'elles aient une portée prudentielle n'est pas pris en
considération, ce qui doit prévaloir, c'est de leur trouver une justification
dans le jeu du marché entre deux opérateurs. Sans justification directe, une
provision n'est pas nécessaire. C'est, bien sûr, ce genre de raisonnement
qui fait tiquer les autorités de contrôle qui préfèrent que les assureurs
disposent d'un bon matelas de réserves. Mais cela réjouit l'administration
des impôts qui attend avec le sourire la « refiscalisation » de ces sommes.
Elles vont devoir être réincorporées tout en haut ou tout en bas du bilan,
dans les fonds propres ou dans le résultat.

Mais en fait, le problème le plus intéressant, celui qui reste totalement


caché, c'est la neutralité des comptes. Neutralité, cela veut dire qu'il ne doit
pas être laissé de marge de manœuvre aux entreprises pour le pilotage des
comptes. Le bilan et le résultat doivent être des données issues
d'opérations simples sans qu'il soit possible de les ajuster. Aujourd'hui,
toutes les entreprises, et c'est particulièrement vrai dans l'assurance,
savent jongler sur certains postes pour pouvoir limiter l'affichage des pertes
les années difficiles, et ne pas dégager trop de profit les années fastes.

La latitude n'est pas totale : il est seulement possible de lisser des


variations de montants modestes. Masquer des grandes pertes aboutit à
truquer réellement les comptes et à des situations comme celle d'Enron.
Mais provisionner un peu plus ou un peu moins, dégager des résultats
exceptionnels (qui parfois deviennent récurrents), tout le monde le fait.
Cependant personne ne le dit car c'est formellement interdit : les comptes,
mêmes en normes françaises traditionnelles, doivent être sincères. Cela
étant le seul vrai contrôle en ce domaine est fiscal et le fisc laisse des
marges de manœuvre, sachant qu'en théorie, les sommes mises de coté
les années fastes ressortent et sont soumises à l'impôt lorsqu'elles
réintègrent le résultat. Le vrai différentiel en la matière est un crédit d'impôt.

Tout cela, l'IASB n'en veut pas, estimant que la neutralité est la seule voie
possible pour que le marché puisse fonctionner en comparant des comptes
qui ne seront pas affectés par les objectifs tactiques de l'entreprise. La
conséquence pratique est qu'en normes IAS/IFRS, le résultat affiché sera
en théorie plus volatil qu'avant, puisque les outils de lissage disparaissent.
En théorie seulement : les entreprises américaines ont prouvé depuis
longtemps que même leurs normes, sur lesquelles les IAS/IFRS sont en
grande partie calquées, permettent des ajustements.

 Tout le monde doit s'adapter


D'ailleurs les nouvelles normes sont destinées à évoluer. La structure
même de l'ensemble IASB est conçue pour. La fondation révise
régulièrement sa constitution et la rotation des individus, qui est la règle à
tous les niveaux, joue en faveur de l'adaptabilité. Le rôle de l'Ifric est aussi
un élément de souplesse : en interprétant les normes, cet organisme guide
les entreprises et les instances nationales de comptabilité dans la
recherche de conciliation. Et de fait, avec l'entrée en vigueur des normes,
l'Ifric va jouer un rôle de plus en plus important et une bonne partie des
débats va s'y déplacer.

Cela étant, il n'y aura plus de révolution. Ni la structure de l'IASB, ni ses


valeurs centrales de cohérence ne sont appelées à changer, à moins d'un
événement majeur, sorte d'Enron en encore plus grand, qui remette en
question le choix de n'édicter que des principes. Mais à ce moment, un
retour vers des règles plus exhaustives se heurtera à l'opposition des
entreprises. Car ce n'est que dans la banque et dans l'assurance que les
normes IAS/IFRS ont généré de nouveaux gisements de complexité, voire
de perplexité, comptable.

Il va donc falloir s'habituer à ces nouvelles règles qui vont modifier notre
vision des grands groupes d'assurance. Le résultat, plus volatil, risque de
devenir une donnée peu intéressante pour juger de la performance
économique... Cela peut paraître paradoxal, mais c'est ce que veut le
Board, afin que le bilan soit mieux analysé. À l'opposé donc, les variations
de fonds propres devraient être analysées plus en profondeur. Mais que ce
soit pour les directions financières, les autorités comptables telles que le
CNC en France (Conseil national de la comptabilité), les analystes
financiers et les observateurs, un temps d'adaptation va être nécessaire.
2-Le point de désaccord entre l’auteur ERIC DELESALE et
MATTHIEU AUTRET
ERIC DELESALLE il est plus pour les normes comptables nationales qui
n’étaient selon lui plus l’objet d’importants contentieux des entreprises vis a
vis de leurs auditeurs ou l’administration et il insiste sur l’importance de
l’approche juridique qui est négligé dans les normes IFRS du respect des
traditions et cultures l’approche juridique de l’IFRS il considère cette
approche plus importante vis-à-vis l’administration fiscale il insiste sur
l’obligation de conservation du cadre juridique adopté a notre culture « il
encore d’être plus libre » ( les IFRS) Les normes comptables
internationales ne peuvent pas être, par définition, un « remède miracle »…
En effet, elles ont été volontairement rédigées en excluant toute contrainte
juridique et en ne prenant pas en considération les spécificités culturelles,
économique, historique, … des nations. En outre, elles sont rédigées de
manière littéraire, en laissant parfois une relative imprécision quant au
traitement technique adapté. Des évolutions des normes IAS et des futures
normes IFRS sont aussi prévisibles à un délai relativement proche, et les
exemples de discussions actuellement en cours sur une application de la
notion de « full fair value » (évaluation des actifs et des passifs en valeur
d’utilité), sur l’abandon de l’amortissement systématique de l’écart
d’acquisition (goodwill), etc. laissent entrevoir d’importantes révolutions
culturelles pour les parties prenantes, qui ne doivent pas avoir d’idées fixes
(car, sinon, on n’avance pas…) ! Quant aux Etats-Unis, la reconnaissance
pratique

Alors que MATTHIEU AUTRET met en valeur les nouvelles formes


comptables IFRS qui s’appuie sur le fameux principe « substance over
form » c’est la nature économique des transactions qui importe pas leur
forme juridique sans donner importance a la négligence de l’approche
juridique dans le cadre de ces normes «  l’idée provoqué par ERIC
DELESALLE » donc reste à l’entreprise d’apprécier cette nature et de la
transcrire convenablement dans ses comptes selon MATTHIEU et il
s’appuie sur le fait que Ces nouvelles normes IFRS vont permettre aux
investisseurs de comparer plus facilement les sociétés européennes cotées
entre elles ainsi qu'avec les autres entreprises internationales qui
appliqueront ces normes,
3-partagez-vous l’avis des deus auteurs de l’article des nouvelles
normes contre le mensonge

OUI je suis partiellement d’accord avec les deux auteurs c’est vrais que
les normes comptables sont partiellement tout changer en passant du
national vers l’international car Ces nouvelles normes IFRS vont permettre
aux investisseurs de comparer plus facilement les sociétés européennes
cotées entre elles ainsi qu'avec les autres entreprises internationales qui
appliqueront ces normes. Dans l'immédiat, cette mutation comptable va
modifier la perception de certains groupes cotés dans la mesure où leurs
résultats, leur endettement, leurs capitaux propres pourront connaître des
variations du seul fait du changement de normes. Mais ce qui concerne
l’empêchement des manipulations comptables, Je crois que ces normes ce
n’est que le premier étage de la fusée. Il faut aussi garantir leur bonne
application en mettant en place des garde-fous : les régulateurs comme la
COB (Commission des opérations boursières) en France et la SEC
(Securities and Exchange Commission) aux États-Unis ainsi que les
auditeurs, car il ne faut pas penser que les acteurs ont tous spontanément
le souci de respecter les règles. Régularité, sincérité et image fidèle
Cependant, l’application des normes conduit-elle à la vérité ? Si c’est le
cas, ce ne peut être que fortuit, car l’application des règles ne peut donner
qu’une comptabilité régulière, et la régularité ne suffit pas. Le Code de
commerce mentionne trois concepts : régularité, sincérité et image fidèle.
La régularité, c’est la bonne et complète application des règles. La
sincérité, c’est autre chose : c’est une qualité qui ne résulte pas des normes
mais de celui qui prépare les comptes.

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