HTP (Rvo)
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UNIVERSITE D’ALGER
YOUCEF BENKHEDDA
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Dr N. Ait Benamar : Rupture des varices œsophagiennes
SOMMAIRE
I. INTRODUCTION
II. HYPERTENSION PORTALE
II .1. Définition
II.2. Physiologie
II.3. Conséquences physiopathologiques
II.3.1. Hypercinésie circulatoire
II.3.2. Circulation collatérale
II.3.3. Ascite
II.3.4. Syndrome hépatorénal
II.3.5. Syndrome hépatopulmonaire
II.4. Etiopathogénie
II.4.1. Hypertension portale infrahépatique
II.4.2. Hypertension portale intrahépatique
II.4.3. Hypertension portale posthépatique
III. DIAGNOSTIC POSITIF
IV. FACTEURS DE GRAVITE
IV.1. Gravité de l’épisode hémorragique
IV.2. Scores pronostiques
V. TRAITEMENT
V.1. Traitement non spécifique
V.2. traitement spécifique de l’hémorragie
V.2.1. Tamponnement œsophagien
V.2.2. Médicaments vasoactifs
V.2.2.1. Vasopressine
V.2.2.2. Somatostatine
V.2.3. Béta bloquants
V.2.4. Méthodes endoscopiques
V.2.4.1. Sclérothérapie
V.2.4.2. Ligature élastique
V.2.5. Anastomose portosystémique intra hépatique par voie
transjugulaire (TIPS)
V.2.6. Traitement chirurgical
V.2.6.1. Dérivations portales totales
V.2.6.2. Dérivations portales partielles
V.2.6.3. Dérivations portales sélectives
V.2.6.3.1. Opération de Warren
V.2.6.3.2. Opération d’Inokuchi
V.2.6.4. Chirurgie de dévascularisation
VI. CONCLUSION
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Dr N. Ait Benamar : Rupture des varices œsophagiennes
I. INTRODUCTION
La rupture de varices œsophagiennes constitue une complication majeure de l’hypertension
portale le plus souvent secondaire à une cirrhose. Elle représente 2 à 23% des causes des
hémorragies digestives hautes et 40% à 70% des causes hémorragiques chez les malades
atteints de cirrhose [1, 2]. Le diagnostic est le plus souvent facile lorsque l’hémorragie est
extériorisée et lorsqu’il existe une hépatopathie sous-jacente. L’évaluation rapide de la gravité
à l’aide des facteurs pronostiques identifiés, la prise en charge rapide par une réanimation
adaptée et l’introduction précoce en urgence d’un traitement spécifique de l’hémorragie ont
amélioré la survie liée à l’épisode hémorragique de 40% à 60% en 40 ans [2, 3]. Complication
redoutable, la rupture de varices œsophagiennes est accompagnée d’une morbidité et d’une
mortalité élevée. En l’absence de traitement, une hémorragie sur trois entraine le décès du
malade. La mortalité de chaque épisode hémorragique est d’au moins 30%. 50% des décès
surviennent dans les deux premières semaines et 70% des survivants présenteront une récidive
hémorragique précoce. La survie à un an après rupture de varices œsophagiennes est estimée
entre 32 et 80% [3, 4].
Depuis 1980, le traitement des hémorragies digestives par rupture de varices œsophagiennes
est en pleine mutation du fait de la disponibilité de nouvelles options thérapeutiques venues
enrichir l’arsenal déjà existant. Le développement parallèle de la pharmacologie et du
traitement endoscopique par ligature élastique tend, d’une part à limiter largement l’utilisation
des autres méthodes thérapeutiques et d’autre part à réduire le champ des indications
chirurgicales.
Il convient de rappeler un certain nombre de définitions :
- Hémorragie initiale : Elle constitue le premier épisode de saignement par rupture de
varices œsophagiennes.
- Prophylaxie primaire : Elle est définie par la prévention de cette hémorragie initiale
chez un malade porteur d’une hypertension portale compliquée de varices
œsophagiennes.
- Hémostase primaire : Elle représente l’arrêt de l’hémorragie initiale, elle peut se
faire spontanément dans les 2/3 des cas (60%).
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- Récidive hémorragique précoce : Elle est définit par un saignement survenant après
24 heures de stabilité clinique, durant la première semaine suivant le début de
l’hémorragie initiale.
- Hémostase secondaire : C’est l’arrêt de la récidive hémorragique.
- Prophylaxie secondaire : C’est le moyen utilisé pour éviter la survenue d’une
récidive hémorragique précoce.
II.2. Physiologie
La pression veineuse portale est tributaire des résistances vasculaires intrahépatique et du flux
vasculaire hépatique assuré par l’artère hépatique (20-40%) et de la veine porte (60-80%). Le
gradient de pression sus hépatique est un bon reflet de la pression portale représentée par la
différence entre pression sus hépatique bloquée et libre à l’aide d’un cathéter introduit dans
une veine sus hépatique [5, 6].
P0 veine porte ou P0 pré sinusoïdale = 7-12 mm Hg.
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supérieur à 12 mm Hg. Il est bien établi que si on diminue le GPH en dessous de ce seuil, le
risque de saignement est pratiquement nul [5, 6].
II.4. Etiopathogénie
L’HTP peut être définie en fonction du lieu de l’obstacle. Ce dernier est situé soit sur la veine
porte, il s’agit alors d’un bloc sous hépatique, soit l’obstacle est situé dans le foie prenant
alors l’appellation de bloc intrahépatique et enfin l’obstacle peut être situé après le foie, il
s’agit alors d’un bloc supra hépatique.
II.4.1. HTP infra hépatique : L’obstacle siège sur la veine porte ou l’un
de ses affluents. Il peut être :
- Congénital : Atrésie de la veine (Cavernome portal).
- Infectieux : Pylephlébite, Omphalite, Infection abdominale.
- Traumatique : Cathétérisme de la veine ombilicale chez le nouveau né,
Splénectomie.
- Tumoral : Compression de la veine porte ou l’une de ses branches par une tumeur de
voisinage.
- Hématologique : Syndrome myeloprolifératif, Polyglobulie.
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Intra hépatique
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car l’hémodilution n’apparait qu’en quelques heures. Le caractère actif du saignement est l’un
des éléments pronostiques mais il n’est pas toujours facile à déterminé. D’après la conférence
de consensus de Baveno III, une hémorragie digestive cliniquement significative est une
hémorragie nécessitant la transfusion de deux culots globulaires et plus durant les premières
24 heures avec une pression artérielle systolique inférieure à 100 mm Hg et/ou une fréquence
cardiaque supérieure à 100 battements/mn au moment de l’admission à l’hôpital. Une
hémorragie digestive non contrôlée est définie par l’association dans les 6 premières heures de
la nécessité de transfuser au moins 4 culots globulaires, de l’impossibilité d’obtenir une
pression artérielle systolique au dessus de 70 mm Hg ou de l’augmenter de 20 mm Hg,
d’obtenir une fréquence cardiaque moins de 100 pulsations/mn. La récidive hémorragique
survenue après la 6éme heure est aussi considérée comme un élément pronostique de gravité
[15, 16].
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25 à 50% des malades cirrhotique. La présence d’une infection doit être recherchée chez tous
les malades et traitée de façon adaptée [15-17].
Signes cliniques et 1 2 3
biologiques
Encéphalopathie Absente Astérixis Troubles neurologiques
Ascite Absente Importante
Modérée
Bilirubinémie < 20 g/dl 20-30 g/dl > 30 g/l
V. TRAITEMENT
Depuis 1980, le traitement des hémorragies digestives par rupture des varices œsophagiennes
est en pleine mutation. L’avènement des drogues vasoactives et le développement de
nouvelles méthodes de traitement endoscopique tendent à limiter sensiblement le recours à
d’autres moyens thérapeutiques et en particulier la chirurgie. La rupture des varices
œsophagiennes est une urgence médico-chirurgicale, son traitement est essentiellement
représenté, en dehors des transfusions sanguines, par l'administration d'agents vasoactifs
(vasopressine et ses dérivés, somatostatine et ses dérivés), par la sclérose, l'obturation ou la
ligature endoscopique des varices œsophagiennes et par le tamponnement des varices par une
sonde à ballonnets.
La prise en charge de la rupture des varices œsophagiennes comporte un traitement non
spécifique fondé sur des mesures de réanimation entreprise en urgence et constitue un facteur
pronostique majeur de la survie des malades et un traitement spécifique de l’hémorragie dont
l’objectif est l’arrêt du saignement. Diverses armes thérapeutiques sont proposées:
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Dr N. Ait Benamar : Rupture des varices œsophagiennes
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n’est pas clairement démontré dans cette situation. En revanche, plusieurs études contrôlées et
une méta-analyse ont montré une prophylaxie par les antibiotiques augmentait
significativement le pourcentage de malades sans infection et la survie.
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Dr N. Ait Benamar : Rupture des varices œsophagiennes
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techniques a été suggéré et fait actuellement l’objet d’études. Il n’en demeure pas moins, que
le consensus quand à l’utilisation de la ligature élastique des varices œsophagiennes après
accident hémorragique sera d’autant plus large qu’elle améliorera le pronostic à long terme.
En conclusion, la ligature élastique est maintenant une alternative à la sclérothérapie, elle est
d’apprentissage facile et rapide. Elle permet d’obtenir l’éradication des varices dans un délai
court, diminuant ainsi le risque de récidive hémorragique. Les complications graves de cette
technique restent exceptionnelles. Des études à venir seront nécessaires pour apprécier son
efficacité à long terme et son prophylaxie primaire [37-39].
V.2.5. Anastomose portosystémique intrahépatique par voie
transjugulaire (TIPS)
En dépit du développement de l’endoscopie de l’endoscopie interventionnelle et de
l’avènement du traitement médical de l’HTP par le Propranolol au cours de ces dix dernières
années, aucun traitement ne s’est à ce jour révélé aussi efficace que la chirurgie de dérivation
dans la prévention des récidives hémorragiques.
Dés 1969, J. Rosch imaginait de réaliser des anastomoses non chirurgicales entre la veine
porte et la veine sus hépatique par voie transjugulaire. Ces anastomoses intra hépatiques par
voie trans jugulaire (TIPS) sont en fait des anastomoses latéro-latérales calibrées non
chirurgicales. Appliquées pour la première fois chez l’homme en 1983 par Calapinto, en
1989, Rossle rapporte la pose du premier shunt intrahépatique en utilisant une endoprothèse
métallique. La principale indication du TIPS est dans la prophylaxie secondaire, autrement dit
la prévention des récidives hémorragiques par rupture de varices œsophagiennes. Le TIPS
trouve également son indication en cas d’ascite réfractaire, d’hémorragie par rupture des
varices gastriques ou ectopiques, pour gastropathie congestive et de façon prophylactique
avant la transplantation hépatique. Plusieurs publications ont fait état de l’utilisation de cette
méthode en période hémorragique ou après échec du traitement endoscopique en urgence. Le
TIPS permet l’arrêt du saignement au bout de 24 heures avec un taux d’échec inférieur à 10%.
Les complications sont liées à :
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La mortalité précoce est de 2 à 20% et semblerait plus élevée, atteignant 30%. Elle est
corrélée à l’état hépatique sous jacent [40-43].
En conclusion : Le TIPS est une méthode efficace susceptible d’être proposée en urgence en
cas d’hémorragie réfractaire, même chez les malades classés Child C et particulièrement chez
les patients en attente d’une greffe hépatique.
V.2.6. Traitement chirurgical : La chirurgie de l’HTP a connu de
grandes périodes d’enthousiasme entrecoupées de phases de désillusion. Il y a 50 ans, elle
constituait l’unique traitement efficace sur l’hémorragie liée à l’HTP mais sa mortalité était
lourde et sa morbidité non négligeable, notamment en terme d’encéphalopathie hépatique post
opératoire. L’avènement de nouvelles techniques opératoires de dérivation portale ou de
dévascularisation ont eu de grands espoirs. Dés lors, deux éventualités sont possibles :
- L’hémorragie n’est pas contrôlée, alors la chirurgie apparait comme la ressource
ultime.
- L’hémorragie est contrôlée, le problème sera celui des récidives et se discutera alors
l’opportunité et le moment d’un traitement chirurgical électif.
L’objectif du traitement chirurgical est de prévenir les récidives hémorragiques avec une
faible mortalité opératoire sans entrainer d’encéphalopathie hépatique et améliorer la survie à
long terme de ces patients. Le traitement chirurgical consiste à :
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V. CONCLUSION
La prise en charge des hémorragies digestives par rupture des varices œsophagiennes, quelque
soit son étiologie et particulièrement la cirrhose a sensiblement évolué ces dernières années.
L’utilisation de vasopresseurs, terlipressine ou dérivées de la somatostatine est de plus en plus
précoce. Les techniques d’hémostase endoscopique ont évolué, l’utilisation de la ligature
élastique ayant tendance à substituer à la sclérose endoscopique. Le traitement hémostatique
doit être compléter par le traitement préventif ou curatif des complications associées à
l’hémorragie et favorisées par la cirrhose, ces complications sont particulièrement
infectieuses. L’ensemble de ses mesures a considérablement changé le pronostic de ces
hémorragies bien qu’il demeure étroitement lié à la gravité de l’insuffisance hépatique.
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Mesures de réanimation
Traitement vasopresseur
Endoscopie
Succès Echec
Echec Succès
Chirurgie de dévascularisation
Ligature + B bloquants
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Dr N. Ait Benamar : Rupture des varices œsophagiennes
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