Théorie de L'écologie Des Populations Des Organisations

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Sébastien Dujardin Initiation à la recherche MOSS 2 – promotion

2021

Théorie de l’écologie des populations des organisations

Définitions :

Le terme « écologie » a été construit au milieu du XIXe afin de rendre compte de «


l’économie de la nature » (ce qui a conduit à garder le même préfixe « éco »), et notamment des
formes prises par la régulation naturelle des populations.
Une organisation est un système ouvert sur l’extérieur, c’est-à-dire « un ensemble
dynamique de composants interdépendants agencés en fonction d’un but » (Desreumeaux, 1988).
Les composants pouvant être ceux qui ont trait à l’environnement et ceux interne à l’organisation.

Origine :

Partant de ces deux définitions, l’écologie des populations d’organisations est un courant
théorique sociologique américain des organisations notamment initié par M. T. Hannan et J. Freeman
(1977) qui utilisent pas analogie les mécanismes essentiels du néo-Darwinisme. Il s’inscrit dans le
courant évolutionniste qui date du 19 e siècle, en réaction au créationnisme. Depuis le rejet de cette
théorie on constate plusieurs modèles d’évolution organisationnelle tirés des principes de Darwin
tels que l’économie évolutionniste  par Nelson Winter et Dosi (1982), le modèle de « synthèse » de
Tushman et Romanelli (1985)  ou encore le courant de l'écologie des populations Hannan, Freeman
et Aldrich (1977).

Concept :

La théorie de l’écologie des populations s’appuie sur 2 constats ; d’une part que les principes
de l’écologie humaine peuvent s’appliquer à l’étude des organisations. Et d’autre part, que le niveau
d’analyse des interactions des organisations est principalement, si ce n’est toujours, l’organisation
elle-même, sans prendre en compte ses différents composants.

Dans leur théorie, Ils rendent compte de l’évolution des organisations au niveau des
populations de firmes ayant des formes d’organisation semblables. Leur travail considère que les
différentes organisations sont liées les unes autres au sein d’un système structuré ne laissant que
peu de marge de manœuvre aux initiatives individuelles. Ainsi, après leur création, les organisations
créent ou s’inscrivent dans des actions et des processus partagés par les autres firmes du même
environnement si bien que des liens se nouent très rapidement desquels elles deviennent
dépendantes. Les capacités d’évolution disparaissent au niveau de l’individu (la firme) pour être
transférées au niveau de la population (le système). C’est donc le système qui devient maitre des
changement s’oppérant au niveau des individus (firmes). S’il change, l’entreprise doit changer. A
l’inverse, on ne peut changer sans l’accord du système. Dans le cas contraire, les risques de
disparition augmentent fortement. Autrement dit, les organisations respectant les exigences de
l’environnement dans lequel elles évoluent auront la capacité de « survivre » tandis que les autres
sont amenées à disparaitre.
De ce fait, les organisations ne peuvent pas véritablement influer sur leurs chances de survie,
elles sont dépendantes de l’enivrement dans lequel elles évoluent et leur survie et plus le fruit du
hasard que des décisions prises. Cette théorie part du postulat que les changements à venir sont
rarement anticipés et/ou traités suffisamment rapidement et efficacement pour pouvoir s’y adapter.
Les organisations les moins performantes et ayant la capacité de changer rapidement, et/ ou
d’amortir le choc en attendant de se mettre en conformité avec les nouveaux paramètre de
l’environnement seront éliminées. Il est de même compliqué pour elles de prendre de l’avance sur
les changements de l’environnement qu’elle percevrait.

Il y a donc bien là un parallèle avec le processus d’évolution des théories néo darwinistes :
1. en matière de variation, les firmes ne sont pas supposées évoluer de manière significative
par la volonté de leur membres. Les pratiques organisationnelles n’évoluent que par accident, de
manière aléatoire, et non par apprentissage dans le milieu.
2. la sélection naturelle conduit le processus d’évolution, en ne retenant que les populations
qui ont l’organisation la mieux adaptée pour s’approprier des ressources dans l’environnement.
3. la rétention des caractères organisationnels les mieux adaptés se fait par l’expansion des
entreprises en place qui en disposaient déjà, et par l’arrivée des nouveaux entrants.

3 Approches de cette théorie se distinguent :


 La première, évolution socio-culturelle développée par Donald Campbell en 1960 :  lors de
l'évolution, des variations par rapport aux caractéristiques existantes apparaissent.
Ce processus de variation-sélection-rétention avait déjà été mis en avant par Karl Weick, qu’il avait
alors appelé́ "création- sélection-rétention". Il s’agit de mettre en avant que lorsque des variations
des processus ou produits apparaissent, le système, l’environnement, sélectionne les plus efficiente
et ne retiens que celles-ci. Les autres sont éliminées.
 La deuxième approche est fondée sur les travaux de Charles Darwin, qui a développé ́ l'idée
centrale d'une déviation avec modification. Toutes les organisations ont des différences
entres elles mais seules celles avantageuses perdurent et sont transmises sur le long terme.
 La troisième approche est portée par la sélection par l’environnement : les organisations ne
sachant pas réellement s’adapter, elles ne peuvent pas réellement influer sur leurs chances
de survie. Une changement d’environnement entrainera dès lors des disparitions.

Les principes d’application de cette théories sont au nombre de trois :

 Premier objectif : Réduire la prévalence des échecs de décision : les décisions de changement
trop radicale, ou de refus d’évoluer en lien avec l’environnement risquent d’avoir des
conséquences néfaste pour l’organisation
 Second objectif : Diminuer la fréquence des échecs d’implantation : il est préférable de
s’implanter un milieu, un écosystème, dans lequel l’organisation aura les moyens d’évoluer
et de survivre du fait de ses caractéristiques
 Troisième objectif : Réduire les échecs des théories de l’intervention

Cette théorie est donc en lien avec la théorie de la population des organisations du changement et la
théorie de la contingence.
Limites :

Cette théorie a néanmoins plusieurs limites ;


 La première étant qu’elle est considéré comme un équivalent de la théorie de Darwin sur «
la  sélection naturelle ». 
 Elle apparait comme ayant une vision déterministe par le fait que c’est l’environnement qui
sélectionne l’organisation sans que le manager ne puisse agir.
 Par ailleurs, la théorie de l’écologie des populations ne permet pas réellement d’expliquer les
mécanismes de sélection ni l’apparition de nouvelles formes organisationnelles dans un
environnement donné.
 Elle traite au niveau de l’organisation mais sans prendre en compte les structures internes de
cette même organisation.

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