These Final 12-12-06 Recto Verso
These Final 12-12-06 Recto Verso
These Final 12-12-06 Recto Verso
Préparée au
Laboratoire d’Analyse et d’Architecture des Systèmes du CNRS
En vue de l’obtention du
Doctorat de l’Université Paul Sabatier de TOULOUSE
Spécialité :
Mécanique et microsystèmes
Par :
DAVID PEYROU
Samuel Johnson
1709-1784, Auteur Britanique
Je tiens tout d’abord à remercier Monsieur Malik GHALLAB, Directeur du LAAS pour
m’avoir accueilli dans le laboratoire et également pour la bienveillance qu’il m’a manifestée.
Je remercie également Monsieur Pierre TEMPLE-BOYER, Directeur de recherche et
responsable du groupe Microdispositif et Microsystèmes de Détection.
Je remercie vivement Monsieur Roland FORTUNIER, Professeur à Ecole des Mines de Saint-
Etienne, et Monsieur Dominique BAILLARGEAT, Professeur à l’Université de Limoges,
pour l’intérêt qu’ils ont porté à ce mémoire en acceptant d’être les rapporteurs de mes travaux.
Je n’oublie pas également mes amis et collègues de bureau qui m’ont aidé en créant une
ambiance agréable et amicale tout au long de ces années de thèse : Mohamed SAADAOUI
(momo), Younes LAMRANI (Jonas), Mohamad AL BAHRI, Iryna HUMENYUK, Benoît
TORBIERO (torboyau), Mohamed LAMHAMDI, Hikmat ACHKAR (le blond), Fabienne
PENNEC, Michal OLSZACKI, Cesary MAJ, Jean François LE NEAL, Christine MOLLIET,
Taoufik EL MASTOULI, Mohamed Mehdi JATLAOUI, Pierre PENNARUN, Fabio
COCCETTI, Gustavo Adolfo ARDILA RODRIGUEZ, Fadi KHALIL, Karim YACINE,
Alain SALLES, Marie Laure POURCIEL-GOUZY, William SANT, Jérome LAUNAY
Frédéric FLOURENS, ….
INTRODUCTION GENERALE
i
Introduction générale
La loi de Moore énoncée il y a plus de quarante ans par Gordon Moore, ingénieur de Fairchild
Semiconductor (co-fondateur d’Intel), indiquait que la densité des transistors doublerait tous
les deux ans. A ce jour, cette prédiction s’est révélée étonnamment exacte, avec pour
conséquences l’apparition sur le marché de systèmes électroniques de moins en moins
coûteux et de plus en plus performants.
Cette évolution quasi-exponentielle est le fruit de progrès fulgurants de la recherche en
microélectronique tant aux niveaux des procédés, des techniques de conception que des
architectures. Dans un contexte de marché de plus en plus compétitif avec des technologies
avancées et des temps de cycle réduits, la technologie ne peut s’offrir le luxe d’une pause.
Aussi, dans le domaine des télécommunications, cette course à l’innovation impose une
mutation des circuits traditionnels basses fréquences, pour tendre vers de nouveaux objectifs :
• Utilisation de fréquences plus élevées (0,1-100 GHz) pour cause d’encombrement du
spectre fréquentiel
• Hautes performances électriques (réduction de la consommation, bonne linéarité,
faibles pertes, puissance élevée en transmission…)
• Forte compacité
• Faible coût de production
L’augmentation des fréquences de fonctionnement des circuits actifs à base de SiGe permet
d’envisager aujourd’hui l’intégration des circuits passifs sur silicium. Ce matériau, avec
d’excellentes propriétés thermiques et mécaniques, s’avère un bon candidat pour la réalisation
de circuits passifs.
L’ordonnancement cristallin du silicium a permis de développer des techniques de micro-
usinage du silicium très reproductibles. Le silicium utilisé jusqu'à présent comme substrat sur
lequel les circuits micro-ondes sont fabriqués est partiellement ou entièrement gravé.
L’apparition de cette sphère technologique a révolutionné le monde de la fabrication des
circuits micro-ondes puisqu’elle a permis une montée spectaculaire en fréquence. Elle a aussi
permis d’approcher et de lier le domaine de la conception et la fabrication des circuits micro-
ondes avec celui des microsystèmes et microtechnologies.
ii
Introduction générale
Ainsi pour répondre aux nouvelles exigences des systèmes de communications modernes,
deux principales pistes d’investigation font l’objet de recherches intensives :
• La réalisation de circuits intégrés monolithiques micro-onde (MMIC). Il s’agit d’une
technologie permettant la réalisation simultanée sur un même substrat des circuits
numériques, analogiques, hyperfréquences ainsi que certains éléments passifs
innovants à bases de composants MEMS.
• La réalisation de circuits intégrés hybride (HIC). Il s’agit de l’intégration de circuits
passifs et actifs sur un substrat hôte par report flip-chip, wire bonding ou par les
technologies classiques de la microélectronique.
Chacune de ces solutions amènent ses lots d’avantages et d’inconvénients, ainsi il n’existe pas
de solution idéale mais plutôt deux possibilités offertes au concepteur face au cas particulier
auquel il est confronté.
Malgré les avantages indéniables des MEMS RF, les industriels attendent que ces
technologies montrent plus de maturité et soient moins coûteuses en terme de développement.
Concernant les micro-commutateurs RF, ceci passe principalement par la résolution des
problèmes de mise en boîtier (packaging), de fiabilité ou encore de prototypage afin qu’ils
obtiennent le succès escompté.
En effet, la non standardisation des procédés de report et d’encapsulation demande au
concepteur d’envisager de nouvelles solutions respectueuses de l’intégrité du MEMS sans en
affaiblir les performances, sans lesquelles tous ces microsystèmes resteraient de belles
réalisations vaines et inutiles.
De plus, la conception des MEMS bute sur de nombreux écueils : la coexistence de nombreux
phénomènes physiques couplés (électrostatique, électromagnétisme, thermique, mécanique,
fluidique), des non-linéarités fortes (matérielles et géométriques) et des incertitudes
importantes sur les dimensions géométriques des MEMS (dispersions), sur certains
paramètres assujettis aux procédés de fabrication (contraintes résiduelles), voire sur les
iii
Introduction générale
Ces travaux de thèse initiés par le professeur Robert PLANA, le chargé de recherche Patrick
PONS et financés par la Délégation Générale de l'Armement, ont porté sur les techniques
d’assemblage et de mise en boîtier pour l’intégration de micro-commutateurs RF opérant en
bande X (10 GHz). Les résultats de ces travaux réalisés au LAAS sont ainsi présentés dans ce
mémoire et correspondent à l’état de l’art en la matière.
L’objectif de cette thèse est double, présenter une solution d’encapsulation définie
théoriquement par les outils de conception microsystèmes et validée expérimentalement.
Afin de répondre à ce double défi, il est nécessaire dans un premier temps de faire un tour
d’horizon sur les techniques d’assemblages et de mise en boîtier, de développer des outils ou
des méthodes de conception pour les microsystèmes. Puis dans un second temps, d’appliquer
ces techniques de modélisations pour la conception d’une solution d’encapsulation adaptée
aux micro-commutateurs RF. Pour aboutir finalement à la réalisation et la caractérisation
électrique de cette solution de mise en boîtier.
Le premier chapitre introductif, présente les composants MEMS en exposant leurs domaines
d’applications ainsi que leurs formidables potentialités, avant de finir par un tour d’horizon
des diverses techniques de mises en boîtier et des moyens de caractérisations indispensables
pour évaluer la qualité de l’encapsulation.
Le second chapitre permet de fixer le cahier des charges de cette thèse par une analyse de la
valeur de la solution de mise en boîtier adaptée aux commutateurs MEMS RF électrostatiques
à contact capacitif réalisés au Laboratoire d'Analyse et d'Architecture des Systèmes. Après
une description du principe de fonctionnement et des techniques de fabrication des
commutateurs MEMS RF, nous exposerons les principaux verrous technologiques liés aux
performances électriques en termes d’isolation, de tenue mécanique ainsi que de fiabilité.
Ensuite nous proposerons une solution de mise en boîtier, appuyée par une analyse du besoin,
compatible avec les exigences spécifiques des commutateurs. Pour finir, nous discuterons des
enjeux de la conception multi-physique en traçant le plus exhaustivement possible un
panorama des outils dédiés à la conception des microsystèmes.
iv
Introduction générale
Le troisième chapitre est focalisé sur l’évaluation de logiciels Eléments Finis permettant de
modéliser plusieurs physiques, principalement la mécanique, la thermique, l’électrostatique et
l’électromagnétisme mais également capables de proposer des modèles comportementaux afin
de modéliser le MEMS à différents niveaux d’abstraction (composant – système). Le but de
ce chapitre est de définir un environnement dans lequel une conception quasi-complète de
microsystèmes puisse être achevée de façon systématique.
Le dernier chapitre est consacré à une mise en application des choix et des techniques de
conception décrites dans le second et troisième chapitre pour la conception d’une mise en
boîtier d’un commutateur MEMS RF. Après une brève description de la réalisation
technologique, réalisée en collaboration avec la société MEMSCAP, les résultats issus de la
caractérisation électrique sont confrontés aux données de simulation. Enfin, nous conclurons
sur la qualité de la solution adoptée.
v
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION GENERALE............................................................................................i
1
Etat de l’art
La fabrication des microsystèmes est directement issue des techniques de fabrication utilisées
pour la réalisation des circuits intégrés (lithographie, dépôt de métaux, gravures). Grâce aux
techniques de dépôt, de gravure de films minces et également grâce aux procédés de micro-
usinage du silicium, un empilement de divers matériaux peut être formé, afin de réaliser des
structures miniatures en trois dimensions.
I.1.2. Historique
L'histoire des microsystèmes commence par une conférence donnée par le professeur
Feynman [I.5] au CALTECH lors de la réunion annuelle de l'American Physical Society en
décembre 1959 [I.6][I.7]. Le titre de son allocution "There’s Plenty of Room at the Bottom",
que l'on peut interpréter par : Il y a plein d'espace en bas de l'échelle, Feynman voulait attirer
3
Etat de l’art
l'attention sur l'intérêt de la miniaturisation, non pas en terme de taille ou de volume, mais sur
le fait que la miniaturisation d'un système rend possible la multiplication des fonctions
réalisées par ce système ou de la quantité d'informations stockée par ce dernier. C'est lui qui
parla le premier de micro-machines et qui comprit leur intérêt et les problèmes soulevés par la
physique et la mécanique des petites dimensions. C'est quelques années après l'apparition des
premiers circuits intégrés en 1958, par le récent Prix Nobel Jack Kilby, que l'on découvrit la
possibilité de fabriquer des structures mécaniques avec des technologies dérivées de la micro-
électronique et notamment la lithographie et le dépôt de couches minces [I.8][I.9]. Les
développements de la micro-mécanique ont été motivés par le fait que les matériaux de la
micro-électronique comme le silicium et le polysilicium possédaient des propriétés
mécaniques intéressantes pour les applications visées. En effet, le silicium et le polysilicium
ont des modules d'Young très élevés (respectivement 190 et 160 Gpa) et ils travaillent le plus
souvent dans le domaine élastique et non plastique (pas d’hystérésis). Dans les années 60-70,
les travaux portèrent sur les propriétés du silicium et du polysilicium en tant que jauge [I.1]
comme la piézo-résistivité, l’effet Seebeck ou la variation de la résistivité en fonction de la
température; ils permirent ainsi d’utiliser ces matériaux comme transducteurs. On vit
apparaître les technologies de micro-usinage en volume [I.9] et en surface [I.10][I.11][I.12]
qui utilisèrent les techniques de gravure sélective développées pour la micro-électronique.
Enfin, les premiers microsystèmes intégrés avec l'électronique (Figure I-2), des capteurs de
pression, … apparurent [I.13]. Les années 1990 virent ensuite l'explosion des applications
industrielles et l'apparition de technologies standardisées utilisées pour différentes
applications. Puis, ce fut l'intégration monolithique avec l'électronique et l'apparition des
premiers outils de CAO. C'est dans les années 90 également qu'apparurent les initiatives telles
que la fabrication multi-utilisateurs, pratiquée par MCNC/CRONOS ou par les services CMP
et MOSIS par exemple, qui permirent l’accès à faible coût à ces technologies.
1- Alignement
ADXL-202 (2D)
ADXL-50
4
Etat de l’art
Les applications automobiles profitent quant à elles des avantages des microsystèmes en
termes de coût, d’intégration, de miniaturisation et également de communication sans fil,
rendant possible une interrogation du mems à distance (cas des capteurs de pression dans les
roues avec communication radiofréquence). Les microsystèmes permettent alors la
multiplication des capteurs et des systèmes de mesures dans tous sous-ensembles de la voiture
tels que :
- La sécurité : déclencheurs d’airbag avec les accéléromètres et les détecteurs d’occupation
des sièges, les capteurs de pression télé interrogés dans les pneus et les systèmes optiques
intelligents.
- Les suspensions actives : avec l’intégration dans les essieux de centrales inertielles et les
inclinomètres.
- Les systèmes d’anti-patinage : avec l’emploi de gyroscopes.
- La pollution : avec les capteurs de gaz (CO, CO2…) dans les échappements.
- La propulsion : avec différents capteurs tels que les capteurs de pression, de température, de
flux etc.
5
Etat de l’art
6
Etat de l’art
40
35
30 % Valeur
25
20
15
10
5
0
t
e
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El
Figure I-5. Répartition du marché des capteurs (en valeur) par utilisateurs [I.26]
Débit
Position
Température
Déplacement
Pression Niveau
Autres
Figure I-6. Répartition du marché des capteurs (par nombre) par catégorie [I.26]
Les MEMS seront capables de sentir, d’analyser chimiquement, de détecter des accélérations,
de trier, mélanger, analyser des pico-quantités de liquides, de générer puis traiter des signaux
lumineux…
Les estimations du marché d’aujourd’hui varient de 3 à 10 milliards de dollars principalement
pour la vente d’accéléromètres pour airbag, de détecteurs de pression, de têtes de lecture pour
disques durs, de têtes d’impression pour imprimantes et de quelques « laboratoires sur puces
» (Figure I-7).
Certains spécialistes estiment que le marché dépassera les 100 milliards de dollars pour
atteindre un jour un ordre de grandeur équivalent à celui de la microélectronique. Ces
perspectives stimulent depuis de nombreuses années, outre atlantique, les investissements
publics et privés, la mise en réseau des compétences, la création de nouveaux laboratoires et
de nouvelles formations universitaires.
7
Etat de l’art
4000
2000
1800
Nombre en million de pièces
1600
1400
1996
1200
2002
1000
800
600
400
200
0
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ic
Tê
ap
te
él
M
C
Concernant les commutateurs MEMS RF, ceci passe par la résolution des problèmes de mise
en boîtier (Packaging) et de fiabilité afin qu’ils obtiennent le succès escompté.
La partie suivante repose sur un tour d’horizon des techniques de mise en boîtier et des
moyens de caractérisation indispensables pour évaluer la qualité de l’encapsulation.
8
Etat de l’art
Une intégration monolithique des MEMS-RF et des circuits intégrés (above IC) permet une
meilleure miniaturisation, une diminution des phénomènes parasites et une réduction du coût.
Dans ce cas, des contraintes supplémentaires liées à la technologie mise en place sont à tenir
en compte lors de l’étape du packaging.
La réalisation de circuits intégrés hybride (HIC), technologie dite « stand alone » qui
consiste à intégrer sur un même substrat hôte des circuits passifs, actifs et tous les
microsystèmes nécessaires à une fonction donnée.
L’intégration monolithique des MEMS-RF (above IC) impose de surcroît que l’étape de mise
en boîtier au niveau du wafer (wafer level packaging - WLP):
(i) respecte le budget thermique imposé par la filière. Généralement, la température ne doit
pas dépasser 450°C pendant une durée de 15 à 20 min dans le but d’éviter des problèmes
de disfonctionnement essentiellement liés à une diffusion non contrôlée (ex: Al/Si au
niveau des contacts source et drain des transistors).
(ii) ne doit pas apporter de contaminants pour les circuits intégrés (métaux lourds, alcalins). Il
est à noter que seule la présence de quelques métaux est acceptée en salle blanche (Ni, Co,
Ti, Al, Mo,Au).
9
Etat de l’art
Objectifs : Encapsulant
Protection contre les agressions
extérieures (Figure I-8 et Figure I-10)
Dissipation thermique
- Evacuation de la chaleur (Figure I-9) Boîtier
- Homogénéisation thermique
Interconnexions
- Transmission des signaux
- Électriques
- Optiques
- Autres Figure I-8. Proctection vis à vis de l'extérieur
Performances [I.27]
- Vitesse
- Consommation
- Bruit
- Autres
Ambiance interne contrôlée
- Gaz / Vide
- Pression Substrat hôte
- Herméticité Figure I-9. Dissipation thermique [I.27]
- Etanchéité
Respect du budget thermique (MMIC-HIC-Flambement ....)
Minimisation de la taille
Minimisation du poids
Minimisation du coût
Température Chimique
Fc1 Gaz
Fc2 Fc9
Fc3
Humidité Fc8 Corrosion
Fc4 PACKAGING
Fc5 Fc7
Sollicitations Fc6 Pression
mécaniques
Vibrations Particules
10
Etat de l’art
11
Etat de l’art
On distingue deux techniques de packaging niveau zéro, suivant qu’elle est réalisée lors de la
fabrication du MEMS (Wafer Level Thin Film Packaging) ou bien que l’on vient rapporter un
capot sur la puce MEMS (Wafer Scale Packaging).
I.2.3.1. Définitions :
Wafer Level Thin Film Packaging (WLTFP) [I.33] :
Le packaging est réalisé en même temps que le MEMS RF par des techniques
conventionnelles de dépôts de couches métalliques et/ou diélectriques (centrifugation,
évaporation, pulvérisation, PECVD, LPCVD) sur une couche sacrificielle qui sera par la suite
supprimée (Tableau I.1). L'assemblage mécanique entre le capot et le substrat est ici lié aux
propriétés d'adhérence de la couche reportée. Cette technique a été développée notamment
dans [I.31] et [I.32].
MEMS à protéger
(a) Dépôt d’une couche sacrificielle (résine …) (b) Dépôt d’une couche métallique ou
organique réalisant le capot
(c) Gravure de trous dans le capot (d) Libération du capot par gravure humide
(solvants) ou sèche (plasma)
(e) Scellement des ouvertures par depot d’une (f) Ouverture des contacts pour les
couche métallique ou organique (diélectrique, interconnexions
polymère …)
Tableau I.1. Description de la technique de packaging en couche mince
12
Etat de l’art
Au niveau du WSP, nous avons trois principales méthodes d’assemblage (Tableau I.2), on
distingue :
13
Etat de l’art
Il est également primordial de prendre en compte l’étape finale de découpe des composants
car suivant la technique de discrétisation, de fortes incompatibilités peuvent subsister avec
l’intégrité du Mems.
Rotation
La Figure I-11 présente une
technique de découpe, couramment
utilisée, par scie diamantée.
Flange
Fluide de Lame
refroidissement
Wafer
Adhésif Déplacement
Chuck
14
Etat de l’art
Quelle que soit la technique (Tableau I.4 et Figure I-12), la discrétisation est une étape
critique car elle engendre notamment des problèmes de contamination (poussières-humidité,
Figure I-13), des contraintes mécaniques (cisaillement) et/ou thermique pouvant provoquer la
délamination des capots.
(a) (b)
Figure I-13. Découpe par scie diamantée : (a) avec et (b) sans craquellements [I.27]
15
Etat de l’art
Herméticité possible
Technologie établie
Solution répandue
Inspection post-
(wafer/wafer)
Wafer Level
(puce/puce)
Chip Level
packaging
Pertes RF
Accès
Capots
Verre ++ + -- -- ++ + Oui
Si +++ + -- --- ++ + Non
Polymère
structuré
+ + -- -- ++ + Poss.
Foturan1 - + -- -- ++ + Oui
Céramique
LTCC
+++ + + - Non
Tableau I.5. Description qualitative de quelques capots vis à vis de leurs potentialités
Suivant les caractéristiques des surfaces en contact, du budget thermique admissible, des
contraintes rapportées, etc ..., différentes techniques d'assemblage peuvent être envisagées.
Dans cette section, nous citons les principales techniques utilisées.
Cet assemblage utilise du verre fritté (pâte) comme couche intermédiaire de scellement
(Figure I-14). Le verre fritté est déposé sur le substrat par préformes, par spin on, par screen
printing, par sérigraphie ou bien par photolithographie. Puis une thermo-compression, sous
une pression d’au moins 1 PSI à la température de fusion comprise entre 400°C et 600°C,
permet de réaliser le scellement qui peut par ailleurs être effectué sous vide ou sous
atmosphère contrôlée. Outre une température relativement élevée, cette méthode présente
l’inconvénient d’avoir un faible contrôle dimensionnel du joint de scellement en verre fritté.
Substrat 2
Pâte de verre
fritté
Substrat 1
1
Foturan :Verre photosensible
16
Etat de l’art
L’assemblage par brasage consiste à assembler deux solides à l’aide d’un alliage de brasure
de température de fusion bien inférieure à celle des deux solides à assembler. En général, on
utilise des alliages de composition eutectique (Tableau I.6). Cette technique nécessite le dépôt
au préalable d’une couche métallique d’accroche (ex : Au/Ni) sur les deux surfaces à
assembler (Figure I-15). Le budget thermique est relativement faible (118°C pour 52In48Sn
et 183°C pour 63Sn37Pb) et la soudure est forte et hermétique.
Température
Eutectique
Substrat 2
Alliage
Couche eutectique
d’accroche (ex : PbSn)
(ex : Au/Ni)
Substrat 1
Cette technique a été utilisée, pour évaluer les pertes par désadaptation engendrées par
l’anneau métallique de scellement sur des lignes coplanaires, par [I.39][I.40].
17
Etat de l’art
L’assemblage par soudure eutectique directe consiste à assembler deux substrats à l’aide d’un
scellement métallique réalisant un alliage eutectique avec les wafers. La Figure I-16 donne
l’exemple d’une soudure de deux substrats en silicium en utilisant de l’or (a) ou bien de
l’aluminium (b), afin de former un alliage eutectique (ex : 97Au3Si @ 363°C, Tableau I.7).
La température eutectique est bien inférieure à la température de fusion des deux substrats à
assembler. La liaison procurée par cette soudure est forte et hermétique.
Wafer Si Wafer Si
Au Al
Wafer Si Wafer Si
Température
Eutectique Composition eutectique
(% massique)
°C
363 97 Au 3 Si
577 88 Al 12 Si
Tableau I.7. Alliages eutectiques Si-Au et Si-Al
L’assemblage par polymère consiste à structurer sur le capot ou sur le substrat du Mems, un
anneau de polymère utilisé comme adhésif. Les polymères utilisés sont les époxies, les
silicones, les résines photosensibles (BCB, SU8...) et les polyimides (Liquid cristal polymer
LCP...). Cette technique est relativement simple, à faible coût et utilisée à basse température.
Néanmoins, elle ne permet pas un assemblage hermétique et implique un dégazage des
solvants dans la cavité.
La Figure I-17 donne l’exemple d’un scellement par un polymère thermoplastique (Liquid
Cristal Polymer LCP) avec un apport thermique fourni par un rayonnement laser en proche
infra-rouge (NIR) [I.41][I.42]. Une fine couche de matériau absorbant les longueurs d’ondes
infra-rouge est déposée sur les surfaces à sceller, ensuite le collage s’effectue lors de la
montée en température de ce matériau par l’activation laser.
18
Etat de l’art
Matériau
absorbant IR
LCP moulé
Figure I-17. Principe de la soudure utilisant un polymère LCP réticulé par laser (Foster Miller,
Inc)[I.41][I.42]
Cette technique consiste à assembler deux solides à l’aide d’une couche mince intermédiaire
(alliage ou métal). Elle met un œuvre un chauffage localisé au lieu du chauffage classique
global (fours). En effet le matériau constituant la couche mince est à la fois le matériau
d’assemblage et l’élément chauffé localement [I.36]. Le chauffage se fait par effet joule
(micro-heater, Figure I-19 et [I.44]) ou par assistance laser (Figure I-20 et [I.45]). L’isolation
19
Etat de l’art
thermique et électrique se fait en déposant une couche organique (ex : oxyde de silicium) à
proximité de la zone de chauffage.
L’assemblage par fusion locale est une technique complexe à mettre en œuvre car elle
nécessite une bonne maîtrise de la température (confinement au niveau de l’interface
d’assemblage, isolation thermique du substrat).
Masque de transmission
Substrat 1
BCB
Substrat 2
Mems
20
Etat de l’art
Pour la première fois démontrée en 1969, le collage anodique permet l’assemblage d’une
plaquette de silicium (ou de métal) à une plaquette de verre, ceci en appliquant une différence
de potentiel (jusqu’à 1500 V) entre les deux plaquettes avec des températures comprises entre
300°C et 500°C, durant 5 à 10 minutes (Figure I-21). Cette différence de potentiel provoque
la migration des cations Na+ vers la surface du verre et celle des anions O2- vers l’interface
silicium/verre. Ainsi, une zone de déplétion est créée à l’interface, créant à l’interface
Silicium/Verre un fort champ électrique. Celui-ci génère une force entre les deux substrats qui
permet une mise en contact intime des deux matériaux. Une réaction chimique des interfaces
assure ensuite un lien permanent.
Cette méthode n’est pas compatible avec la technologie MOS car elle génère des ions alkalins
et engendre un champ électrique fort qui altère les propriétés électriques des MOS
(augmentation de la charge dans les oxydes présents, en particulier les oxydes de grille des
transistors). De ce fait, cette technique est à priori incompatible avec la technologie above IC
[I.34][I.35].
Pour la première fois démontrée en 1986, l’assemblage par soudure directe permet de lier
deux substrats de silicium, d’excellente planéité (quelques nanomètres) et de faible rugosité
(quelques Å). Cette méthode est basée sur la création de liaison de type Van Der Waals (à
température ambiante) ou de type Si-O-Si à haute température ( >800°C). Les liaisons de type
Van Der Waals n’étant pas solide mécaniquement (décollage par le test de la lame de rasoir),
on retiendra uniquement le procédé de fusion (Figure I-22) qui permet d’avoir une soudure
très résistante et hermétique. On notera également qu’il n’y a pas de contrainte thermo-
mécanique rapportée (même CTE). Par rapport à la soudure anodique, on observe une plus
grande tenue en température et l’absence d’ions alkalins.
21
Etat de l’art
A température ambiante l’adhesion des A haute température (>800°C), les groupements d’hydroxydes
wafers de silicium est de type Van Der réagissent ensemble pour former de l’eau et produire la liaison
Waals (pont d’hydrogène) Si-O-Si permettant la fusion des deux wafers.
Figure I-22. Mécanisme physico-chimique de la fusion
Cette technique consiste à mettre en contact les deux solides à assembler suivi d’un maintien
isotherme sous une pression déterminée. Ceci demande en particulier une très faible rugosité
des surfaces à assembler et surtout l’absence totale de toute couche superficielle (oxydes,
nitrures etc.). La liaison interfaciale est alors réalisée par un processus de diffusion à l’état
solide (avec ou sans formation de phases intermédiaires).
Dans la littérature, il existe un grand nombre d’études sur la réactivité interfaciale
métal/silicium (métal: Ni, Co, Ti, Mo, etc.) en configuration couches minces. Généralement,
il ressort de ces études que les phénomènes d’interdiffusion et surtout de formation de phases
intermédiaires ont lieu à des températures relativement basses (200-300°C). Par ailleurs, les
études de couples de diffusion massifs semblent être limitées aux hautes températures
(>500°C), la raison principale étant que les phénomènes de diffusion à l’état solide sont lents
à basse température[I.37][I.38]. Ceci s’ajoute à une réelle difficulté de désoxydation des
surfaces métalliques.
Contrainte de
Température
Techniques Herméticité Fiabilité cisaillement de Commentaires
°C
rupture (Mpa)
Verre fritté >400 OUI Bien pour des surfaces non planes
Eutectique 180-400 OUI 20 Surfaces planes
Brasure 100-300 OUI Nécessite une couche d’accroche
Simple, bas coût, surfaces
Polymère 150-300 NON 15-20
accidentées possibles, dégazage
Planéité ~1µm-
Anodique 300-500 OUI >30
Tension de 300 à 1kV
Planéité ~1nm- Nettoyage des
Fusion 700-1400 OUI >20
surfaces
Surfaces planes, peu rugueuses et
Diffusion 200-300 OUI
néttoyées
22
Etat de l’art
23
Etat de l’art
I.3.2. Getters
Lors de l’étape d’assemblages, les différents matériaux (capot, scellement, substrat) vont
dégazer (solvant, humidité...), entraînant une contamination résiduelle dans la cavité.
En effet, par exemple la réaction chimique durant la soudure anodique génère de l’oxygène
qui va introduire une pression dans la cavité de 100 à 400 Torr (13-53 kPa), de même la
désorption de gaz après la brasure génère une pression de l’ordre de 2 Torr (266 Pa).De plus
en fonctionnement, suivant la solution d’assemblage retenue, une contamination de l’extérieur
peut se produire par l’existence de fuite. Ainsi, lorsque l’on souhaite un fonctionnement du
Mems sous vide et sans humidité résiduelle, il est impératif de déposer à l’intérieur de la
cavité (capot) un matériau capable de piéger les particules (poussières), l’humidité et des
molécules gazeuses [I.50]. On nomme un tel matériau : un getter.
MEMS Getter
Anneau de Interconnexion
Substrat
scellement
Image (x 200) d’un NEG obtenu par frittage Image (x 200) d’un film mince de NanoGetterTM
Figure I-26. Exemples de getters
Si l’on opte pour une intégration monolithique des Mems (above IC), alors les
interconnexions feront partie intégrante de l’étape d’assemblage de niveau 1 entre la puce et
la carte des circuits intégrés. Dans ce cas, la fonction d’interconnexion et de packaging est
découplée. Mais si l’on choisi une intégration hybride (stand alone), qui consiste à intégrer
sur un même substrat hôte des circuits passifs, actifs et tous les microsystèmes nécessaires à
une fonction donnée, alors il faudra tenir compte des interconnexions lors de la conception du
packaging.
24
Etat de l’art
Dans ce cas, on a trois possibilités de sortie pour la prise de contacts électriques (Figure
I-27) :
• Au niveau de la face supérieure du silicium, on parle alors d’alimentation traversante
• Au niveau de la face inférieure de silicium, par le biais de trous métallisés (vias)
• A travers le capot, également par des vias
Capot
BCB 20 um
Si 400 um
Anneau de
Or 2 um BCB 10 um
Ligne traversante
Figure I-27. Alimentation : (a) traversante - (b) (resp.c) par vias dans le capot (resp. dans le wafer)
Pour chacune de ces possibilités, on retrouve deux méthodes classiques pour réaliser les
interconnexions, l’une filaire (wire bonding) et l’autre par plots métalliques. Nous détaillons
ces méthodes dans les sections suivantes.
25
Etat de l’art
Force
clamp câble Ultrason
Claquage
électrique
T°C
T°C
26
Etat de l’art
Le Tableau I.8 donne les caractéristiques de mise en œuvre du Wedge et Ball Bonding. Ces
techniques sont quasi similaires, on notera néanmoins une densité moins importante pour le
Ball Bonding mais une fréquence de fabrication plus élevée en mode automatique. De plus il
est important de souligner que ces techniques nécessitent l’utilisation d’ultrasons pouvant être
néfaste pour le Mems.
Ball bonding Wedge bonding
Force <1N
Température 150-200°C 125-150°C
Ultrasons 60-120 kHz
Durée minimale (en
20 ms 80 ms
mode automatique)
Pas du câblage Moyen Bon
Déformation
60-80% 25-30%
maximale du câble
Nature des câbles Au dopé Be et Ca (5-10ppm)
Al dopé Si (1%)
Al dopé Mg (0.5 –1%)
Diamètres 25 µm , 50 µm,..
Tableau I.8. Caractéristiques des deux techniques
Bump
Under Bump
Metallization (UBM)
Puce à reporter Plot métallique
Métallisation du
substrat
Substrat hôte
Alignement puis :
Thermocompression
Collage
Refusion
Substrat hôte
Underfill
27
Etat de l’art
Les bumps, fabriqués avec des métaux (Au, In, alliages eutectiques ...) ou en polymères,
assurent les connexions électriques, l’assemblage mécanique et la dissipation thermique.
UBM
Passivation
Ball bumping
Passivation
Plot Al
28
Etat de l’art
L’underfill est un matériau a base de polymère et/ou d’adhésif, permettant une protection
chimique et mécanique de la soudure en limitant les contraintes thermiques rapportées par la
différence de coefficient de dilatation (Tableau I.9). Il s’applique par injection ou en utilisant
la capillarité suivie d’une réticulation (activation thermique ou UV).
La Figure I-35 résume les différents procédés possibles basés sur la technique flip chip. Pour
les trois techniques, la soudure nécessite un apport thermique pour les bumps métalliques
(350°C pour Au, 183°C Pb/Sn) mais pour les bumps en polymères la réticulation peut se faire
aussi par UltraViolets. La compression est plus élevée (>100MPa) pour la technique de
thermocompression par rapport aux deux autres techniques. La technique de refusion (Figure
I-35 et Figure I-34) permet d’obtenir des soudures étirées, offrant une meilleure durée de vie
en cycle thermique.
1-Alignement 1- Alignement
Film
adhésif
2- Compression 2- Refusion
+chaleur/UV 2- Compression général local
+chaleur
3-Soudure achevée
29
Etat de l’art
Avant Après
En effet, le Mems et son boîtier seront soumis durant leurs vies à de multiples sollicitations :
Au niveau de la fabrication : contraintes thermo-mécanique, vibrations (ex : nettoyage
par ultrasons), chocs...
Au niveau de la distribution : vibrations et chocs (transport), manutention, stockage
(Température, humidité...)
Au niveau de l’utilisation par le client : contraintes extérieures (variations de
température, choc thermique-mécanique), vibration (ex : téléphone mobile), humidité,
poussière, radiations (espace) ....
Par exemple, nous retrouvons typiquement dans les spécifications des cahiers des charges les
contraintes suivantes :
RF-MEMS (télécommunication): Au moins 108 cycles de commutations avec des
températures comprise entre -20 et +65°C
RF-MEMS (spatial): Une seule commutation mais après dix années dans l’espace !
Micro-mirroir: Au moins 1013 cycles commutations et cinq ans
Le problème qui se pose est donc d’imaginer des procédures de tests permettant de prévoir le
comportement du microsystème dans cinq ou dix ans sans avoir pour cela à attendre. Des tests
standards existent, comme par exemple l’International Electrotechnical Commission
standards (IEC), MIL (military) standards ou encore Telcordia. Néanmoins ces tests sont issus
des besoins de la microélectronique et ne sont pas forcément adaptés au cas des
microsystèmes.
30
Etat de l’art
I.5.1. Dégazage
D’après [I.48], le dégazage est responsable d’une augmentation de la résistance de contact, ce
qui est un problème crucial pour les micro-commutateurs résistifs.
Le dégazage et l’adsorption par le Mems peuvent modifier l’état des contraintes, la rigidité et
la masse de la partie mobile. Par exemple, cela a pour conséquence un décalage de la
fréquence de résonance pour les résonateurs [I.49] (Figure I-37).
Figure I-37. Variation de la fréquence de résonance d'un résonateur en fonction du temps (dégazage)
Afin d’étudier le dégazage introduit lors de la phase d’assemblage, nous pouvons utiliser un
spectromètre de masse selon la Figure I-38.
vide Pompe
Spectromètre
de masse
Plaque
chauffante
31
Etat de l’art
D’après la théorie sur les tensions de surface, nous avons un critère sur le risque de collage :
e2k
Si ≤ 2γ LScosθ alors il y a aura collage (Figure I-40)
4S
Ressort θ
Liquide e/2
e
On peut ainsi calculer l'épaisseur e0 minimale du capillaire pour s'affranchir du collage lors du
séchage ; on obtient l'expression suivante :
8γ LS S
emin =
k cos(θ )
Le graphe de la Figure I-41 représente l'épaisseur minimale en fonction de la tension de
surface du liquide en considérant le cas le plus défavorable, c'est à dire lorsque l'angle de
contact θ est nul [I.52].
32
Etat de l’art
Epaisseur minimale
6
5
(µm) 4 Masse
Pont flotante
Isopropanol
3 Poutre
Poutre
Pentane
Acetone
Ethanol
2
Eau
1
0
0 20 40 60 80
Tension de surface(dyn.cm)
Figure I-41. Evolution de l'épaisseur minimale admissible pour le capillaire en fonction de la tension de
surface du liquide
Cette courbe montre qu'avec un gap d’air de 1 à 2 µm il faudrait un liquide de tension de
surface inférieure à 10.10-3 J.m-2. Or, il s’agit d’une tension 7 à 8 fois plus faible que l’eau
donc même si il existe un faible taux d’humidité et par conséquent une surface de capillaire
plus faible, on peut s’attendre à avoir le collage de la partie mobile. D’ailleurs, B. Waterson,
(AD, ISTFA), a montré le phénomène de collage juste en expirant sur le Mems !
33
Etat de l’art
Le Tableau I.10 donne l’expression de la tension de surface selon le cas d’une poutre courte
collée « ponctuellement » et le cas d’une poutre longue collée sur une étendue « linéique ».
l l e
3 d 2t 3 3 d 2t 3
γ= E (J/m²) γ= E (J/m²)
8 L4 2 ( L − e) 4
Tableau I.10. Mesure de l’énergie d’adhésion (en J/m²)
La Figure I-43 donne un exemple de détermination de l’énergie d’adhésion entre des poutres
en or et le solvant de libération (acétone).
14
12
Adhesion (mJ/m²)
10
8
7,1 mJ/m²
6
4
2
0
0 100 200 300 400 500 600 700
Longueur (µm)
0.088P²a 4
Gc =
Ee3
34
Etat de l’art
P/2 P/2
l
h
h Longueur b
l de fissure 2a
P/2 P/2
Mixité modale: ψ~45°
35
Etat de l’art
Figure I-49. Capacité à l'état bas d'un commutateur en fonction de la pression et du nombre de cycles (P.
Czarnecki –IMEC)
36
Etat de l’art
La Figure I-50 montre également que la nature du gaz utilisé peut fortement modifier la durée
de vie, aussi on préfèrera l’azote à l’air.
Figure I-50. Influence de la nature du gaz sur la durée de vie (P. Czarnecki –IMEC)
I.5.4. Herméticité
L'herméticité du packaging a été pendant longtemps une exigence spécifique aux applications
militaires et spatiales. La définition et la mesure du niveau d'herméticité reposent encore
aujourd'hui sur des normes MIL et sur des hypothèses physiques (dimensions de la cavité,
scellement, nature des gaz…).
On citera, notamment :
MIL-STD 883D : Détection des taux de fuites élevés
Le Mems encapsulé est plongé (Figure I-51) dans du fluoro-carbone (température
d’ébullition >139°C) puis l’on chauffe la solution à 80°C-100°C. Dès que l’on détecte
la présence de bulles pour une température donnée, on obtient (abaque) le taux de
fuite. Cette technique permet de détecter des taux de fuite > 10-4 mbar.l/s.
37
Etat de l’art
ΔP × Vc ΔP × 10 −7
RL = = = 6,34.10 −16 mbar.l.s −1
Δt 5 × 365 × 24 × 3600
Alors il faudra être capable de mesurer des taux de fuite de l’ordre de 10-16 mbar.l/sec !
Figure I-53. Procédures de test pour la norme MIL-STD 883E (Méthode 1014.9) [I.53]
Compte tenu des faibles volumes des cavités, l'évaluation de la pénétration de l'humidité ou
de gaz dans ces cavités ou leur niveau de vide nécessite le développement de techniques et de
modèles spécifiques.
38
Etat de l’art
Les recherches actuelles sont basées sur des méthodes de mesures ex-situ et des dispositifs de
test in situ. Par exemple pour la mesure de la pression résiduelle dans les cavités encapsulées
sous vide, une possibilité d'évaluation du vide repose sur les mesures ex situ de la
déformation (Figure I-54) et/ou des fréquences de résonance du capot en fonction de la
pression externe, cette méthode reste limitée à des pressions 10-2-10-1 mBar [I.56]. Egalement,
une technique in situ consiste à intégrer un microrésonateur dans la cavité dont la réponse
(fréquence de résonances et facteur de qualité) sera étalonnée en fonction de la pression et de
la température [I.54] (Figure I-55).
Capot Capot
Pint Pint
Substrat Substrat
Pression (mBar)
Figure I-55. Variation du facteur de qualité d’un micro-commutateur résistif utilisé comme résonateur, en
fonction de la pression [I.54][I.57]
39
Etat de l’art
Une technique basée sur la spectroscopie infrarouge par transformée de fourrier (FTIR-
Figure I-56) permet de déterminer la concentration de gaz, préalablement introduit par
surpression (typiquement N2O) à l’intérieur de la cavité (transparente aux longueurs d’ondes
infrarouge). Utilisée en continu pendant quelques heures, elle permet de déterminer le taux de
fuite [I.55]. Néanmoins cette technique n’est pas encore mature et ne permet pas de prendre
en compte le dégazage des matériaux.
Faisceau IR
N2O
Préalablement
introduit par Anneau de
surpression scellement
Substrat Si HR
Mesure de la
transmission
Présence de N2O
40
Etat de l’art
[I.1] K.E.Peterson, "Silicon as a mechanical material". In Proc. IEEE, 70 (1982), pp. 420-
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No. 1, March 1992. (Transcription d'une allocution donnée par Richard P. Feynman le
36 décembre 1959 à la réunion annuelle de l'American Physical Society au California
Institute of Technology).
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pressure transducer". In IEEE Trans.Elect. Dev., ED-29 (1982) 48-56.
41
Etat de l’art
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Volume 49, Issue 12, Dec. 2001 Page(s):2453 – 2458.
[I.19] Cho, I.-J.; Song, T.; Baek, S.-H.; Yoon, E.; " A Low-Voltage and Low-Power RF
MEMS Series and Shunt ", In Switches Actuated by Combination of
Electromagnetic and Electrostatic Forces Microwave Theory and Techniques, IEEE
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[I.25] R.E. Mihailovitch, M. Kim, J.B. Hacker, E. A. Sovero, J. Studer, J.A. Higgins, et
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42
Etat de l’art
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43
Etat de l’art
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44
CHAPITRE II PROBLEMATIQUE
45
Problématique
Transistor
Inter. Coaxial Relais EM MEMS RF Diode PIN
FET
Intégration Impossible bonne Très bonne Très bonne Très bonne
Pertes (dB) 0,1 0,3 0,05-0,2 0,3-1,2 0,4-2,5
Résistance de contact (Ω) 0,5 0,05 0,5-2 1-5 1-5
Isolation (dB) 80 50 30-40 30 30
IP3 (dBm) Infini infini +66-80 +27-45 +27-45
Temps de commutation (µs) ~ 40000 ~ 5000 1-300 0,001-0,1 0,001-0,1
Durée de vie (nbre de cycles) 105-106 0,5-5.106 1010 (à confirmer) 1010 1010
< 20 < 10
Fréquence de travail (GHz) DC-40 DC-5 DC-120
(bde étroite) (bde étroite)
Tenue en puissance (W) 40 10 <1 < 10 < 10
Tension de commande (V) 12-28 1,5-24 5-80 3-5 3-5
Consommation (mW) <1000 0-140 0.05-0.1 5-100 0.05-0.1
Mise en boîtier Aucune Facile Difficile Aucune Aucune
Coût (€) 38-90 0.85-12 8-20 0.2-2 0.5-4.5
Parallèle
Les principales forces d’actionnement utilisées pour changer l’état du commutateur sont les
suivantes : électrostatique, électrothermique, magnétostatique ou piézoélectrique. Le Tableau
II.3 résume les principales caractéristiques de chaque actionnement.
47
Problématique
Dans notre cas, c'est l’actionnement électrostatique qui est développé et que nous avons
retenu pour la conception de nos commutateurs MEMS RF.
Force de contact
Consommation
commutation
Déplacement
Actionnement Avantages Inconvénients
Temps de
(mW)
(µm)
(µN)
(µs)
Rapidité de commutation. Instabilité
Mise en œuvre simple Tension Pull in élevée (10 à
Electrostatique 50 à
~0 1-200 0-10 Faible consommation 60 V)
[II.7] 1000
Faible coût Chargement du diélectrique
Fiabilité
Possibilité de faire de Forte consommation
Electro-
50 à 300 à 50 à grand déplacement d’énergie.
thermique 0-20
200 10000 4000 Tension d’activation Mauvaise fiabilité
[II.8]
Force de contact élevée Temps de commutation
Stabilité Mauvaise compatibilité
Tension d’actionnement avec l’électronique
faible classique.
Magnétostatique 30 à 300 à 50 à
0-20 Bidirectionnels Consommation en courant
[II.11] 100 1000 200
Encombrement
Temps de commutation
Dépôt et gravure difficile
Rendement élevé. Mauvaise compatibilité
Temps de réaction court avec l’électrique
Piézoélectrique 50 à 50 à Tension d’actionnement. Coût (procédés spécifiques,
~0 0-20
[II.10] 500 200 non utilisés en
microélectronique)
Pertes
Tableau II.3. Caractéristiques des modes d’actionnements
Les contacts peuvent être de deux types : ohmique ou capacitif (Tableau II.4).
Fréquences
Type de contact Avantages Inconvénients
d’utilisation
Variation de la
Capacitif Fréq utilisation Capacité mal
capacité en fonction de
[II.6] 5 à 120 GHz. contrôlée
la fréquence
Mise en œuvre
plus compliquée.
Résistif Fréq utilisation. Contrôle des
Court circuit direct
[II.9] < 60 GHz. résistances de
contact entre les
matériaux
Tableau II.4. Présentation des différents types de contact
Un contact ohmique ou Métal/Métal permet au commutateur en question de présenter à l’état
haut une capacité très faible (ordre du fF) métal/air/métal entre la partie mobile et la ligne de
signal RF, et à l’état bas, un court circuit DC. Il présente cependant les inconvénients
d’introduire une résistance de contact, très sensible à divers facteurs (dégradation,
accumulation ou érosion de la surface des métaux en contact) et de ce fait, source de
mécanismes de défaillance. En effet, la résistance de contact, qui doit généralement rester en
48
Problématique
dessous de 5 Ω (pour une impédance de 50 Ω) afin d'obtenir des pertes d'insertion inférieures
à -0.5 dB, se dégrade en fonction du nombre de cycles [II.1]. Pour les applications de
puissance où de forts courants sont en jeu, la résistance provoque par effet Joule des risques
de micro-soudures au niveau du contact. Ce type de contact est généralement utilisé pour des
commutateurs fonctionnant du DC jusqu'à 60 GHz.
Pour le contact capacitif ou Métal / Diélectrique / Métal le phénomène de collage ou
« stiction » est limité grâce aux traitements de surface appliqués à la couche diélectrique. Des
problèmes de collage liés au chargement diélectrique peuvent néanmoins dégrader la durée de
vie de ce type de commutateur [II.4][II.5]. Il est plus adapté aux fréquences allant de 5 à 120
GHz.
Le type de contact choisi dépendra principalement de la maturité de la technologie choisie.
Dans notre cas, c'est la technologie à contact capacitif qui est la plus aboutie et que nous
avons retenue pour la conception de nos commutateurs MEMS RF.
Pont
On parlera de capacité à l'état bas Cb (Con) et à l'état haut Ch (Coff). Généralement, les
capacités à l’état haut varient entre 10 et 200 fF suivant la hauteur de l’élément mécanique, et
les surfaces en regard. Pour ce qui est des capacités à l’état bas, celles-ci peuvent varier de 1 à
40 pF suivant la nature, l’épaisseur et la rugosité du diélectrique mais également suivant les
surfaces de contact et la qualité de celui-ci.
Le rapport Cb/Ch (aussi appelé Con/Coff) est traditionnellement utilisé comme facteur de
mérite pour classer les commutateurs capacitifs. Cela dit, c’est bien souvent le contact intime
entre le métal et le diélectrique à l’état bas du commutateur qui est critique, et ce rapport n’en
rend pas directement compte car l’état haut du commutateur est également différent de celui
attendu théoriquement (hauteur différente de celle espérée, etc…).
On préfèrera donc utiliser le facteur Cb mesuré / Cb théorique pour évaluer et comparer l’isolation
des commutateurs.
II.1.3. Microtechnologie
L’objectif de cette section est double, présenter le procédé technologique de fabrication des
micro-commutateurs capacitif tout en discutant du compromis performance/fiabilité de façon
à cerner certains enjeux pour la conception assistés par ordinateurs (CAO) des microsystèmes.
49
Problématique
1
Nettoyage du
substrat
6 7
Dépôt pleine plaque Photogravure du
couche diélectrique diélectrique
8 Photogravure 9
Dépôt pleine plaque de la couche
couche sacrificielle sacrificielle
10
Photogravure 11
Dépôt pleine plaque
métallisation du pont à air
12 13
Micro-usinage de Micro-usinage
volume de surface
50
Problématique
Il existe deux procédés technologiques pour la fabrication des lignes : le Lift-off pour le dépôt
des conducteurs par pulvérisation cathodique ou par évaporation, et le procédé de type LIGA
pour la réalisation de conducteurs métalliques par dépôt électrolytique.
Le dépôt par évaporation repose sur le chauffage local d’une cible constituée du matériau à
évaporer, ceci dans le but d’obtenir une génération de vapeur se condensant sur le substrat.
51
Problématique
Le Tableau II.5 présente un comparatif des deux méthodes de fabrication des lignes
coplanaires.
La fabrication de la capacité est une étape cruciale car de sa bonne qualité dépendra les
performances et la fiabilité du micro-commutateur. Les principaux modes de défaillance qui
dépendent de cette étape sont :
Le claquage du diélectrique
Le chargement du diélectrique lors de l’activation cyclique du micro-commutateur par
voie électrostatique
Afin d’éviter le claquage, il est recommandé de choisir un dépôt épais de diélectrique. Mais
pour une bonne isolation, la capacité à l’état bas doit être la plus grande et de ce fait nécessite
une faible épaisseur de diélectrique. De ce dilemme naît un compromis pour aboutir à une
épaisseur de l’ordre de 0,1 à 0,3 µm.
De plus, les dépôts non-conformes sont à exclure car il existe un risque d’obtenir des pics d’or
traversant le diélectrique (Figure II-3), ce qui entraînerait le claquage et des micro-soudures.
52
Problématique
Métal
(Or) BCB ou diélectrique minéral
Silicium
Pic d’or
Figure II-3. (a) Présence de pics d'or traversant lié au dépôt non-conforme- (b) Photo MEB du dépôt non-
conforme de BCB sur une couche d’or électrolytique
Néanmoins, un dépôt conforme (ex : PECVD SiO2 ou SiNx) n’est pas sans inconvénient car il
implique la création d’une capacité d’air parasite entre le pont et le diélectrique à l’état bas,
due à la rugosité du conducteur central et du pont (Figure II-4). En effet, la capacité Con chute
de près de 70 % si il subsiste une épaisseur équivalente d’air d’environ 0,2 µm.
Zoom
Diélectriques Gap d’air
Figure II-4. Capacité d'air parasite issue de la rugosité et de la conformité du dépôt du diélectrique
53
Problématique
Pont
r
E parasite Si3N4
Au
Par exemple, les dépôts classique de diélectrique minéral SiO2/Si3N4 (εr=5,3 , densité de
porteur de charge σcharge=2,4.1011/cm²) possèdent un champ de claquage de l’ordre
4,6MV/cm. Or théoriquement, on s’attend pour la majeure partie de nos structures à un champ
électrique à l’état bas Eon ≈ 3MV/cm, qui est très proche du champ de claquage.
De façon à limiter ce phénomène ainsi que la diffusion de l’or du conducteur central dans le
diélectrique lors des recuits, une couche d’accroche et de protection est généralement
intercalée entre le diélectrique et les lignes coplanaires. Ces couches sont constituées de Ti ou
de Cr [II.26].
Le vieillissement du diélectrique par le chargement cyclique est alors un verrou technologique
et théorique devant être levé pour concevoir un micro-commutateur performant et fiable.
Un des enjeux de la simulation sera donc de modéliser dans le domaine électrostatique le
comportement d’une capacité MIM (Métal/Isolant/Métal) en prenant en compte la rugosité
des surfaces, de façon à appréhender les mécanismes de vieillissement en vue de les maîtriser.
Ces couches vont être supprimées entièrement à la fin du procédé technologique par une étape
de gravure sélective et isotropique appelée en général micro-usinage de surface.
L’utilisation de résines photosensibles [II.28] ou bien de polymères [II.29] est la plus
fréquente. Le mode de dépôt par centrifugation [II.25] permet d’obtenir une bonne
reproductibilité des épaisseurs sur une plaquette, celles-ci peuvent varier entre 1µm [30] à
7µm [II.30][II.25] selon les paramètres de dépôt.
L’utilisation de polysilicium [II.32], ainsi que de couche de métal comme par exemple l’Al
[II.30] est également très courante.
54
Problématique
La plupart des structures est fabriquée avec une monocouche d’Al [II.13][II.14][II.34][II.35],
ou bien à l’aide d’une bicouche de Ti/Au [II.36], ou en Au [II.37][II.16][II.33], ou bien plus
rarement en Ni [II.31].
L’attaque par une gravure sèche du type plasma oxygène est la plus répandue lorsque la
couche sacrificielle est en résine ou bien en polymère [II.35][II.37]. En effet, ce type de
gravure évite tout problème dû au collage des structures lors d’une libération liquide. D’autres
solutions liquides telles que l’acétone ou bien des dérivés de solvant du type AZ100 Remover,
sont également utilisées. Lorsque des métaux sont utilisés comme couche sacrificielle, une
attention très particulière doit être apportée à ce que la gravure ne détériore pas les autres
métaux [II.30]. La Figure II-7 donne quelques exemples de solutions d’attaques ainsi que leur
sélectivité.
55
Problématique
Etat
supercritique
56
Problématique
L’objectif de cette section est de proposer un choix de technique de report, de matériaux ainsi
que des pistes de réflexions au niveau de la conception du packaging appliqué aux micro-
commutateurs capacitifs à actuation électrostatique.
II.2.1. Analyse fonctionnelle
De la détermination de la hiérarchie fonctionnelle (traduction des attentes du Cahier des
Charges Fonctionnel- CdCF) dépendra la pertinence des principes de conception retenus pour
le packaging. Le choix, les orientations et les décisions à prendre seront alors clarifiés.
Le CdCF peut alors être présenté comme la réponse aux questions suivantes : " Comment
quantifier, hiérarchiser et traduire les attentes du packaging" " Les réponses de conception
correspondent-elles réellement aux besoins final et avec quel niveau de pertinence?"
PACKAGING
Cette première étape permet de répondre aux deux questions simples suivantes afin de
contrôler un besoin réellement justifié.
57
Problématique
Par définition, le CdCF se limite aux fonctions de service et aux seules contraintes résultant
de l'utilisation prévue du Mems RF. Il ne fait pas état des fonctions techniques qui sont
attachées à une solution technique mais il fera apparaître différents niveaux de détail sur les
fonctions de service (raison d'être du packaging) et les contraintes (limitations à la liberté du
concepteur). La Figure II-9 présente l’ensemble des fonctions de contraintes et de services du
packaging.
MEMS RF MEMS RF
« NU » PROTEGE
ATMOSPHERE
Fp1
SIGNAL RF Fc1 Fc6 INTERNE
Fc2
PACKAGING
Fc3 Fc5
INDUSTRIELS INTERCONNEXIONS
Fc4
Sollicitations Chimique
Corrosion Gaz
mécaniques
58
Problématique
Les fonctions contraintes ayant été identifiées, il convient de définir leurs critères
d'appréciation. Parmis ceux qui sont déterminants, nous détaillons les performances au moyen
de critères d'appréciation (qualitatif et/ou quantitatif) avec un niveau d’exigence, on parle de
flexibilité.
Cette étape est formalisée par les tableaux II.7 et II.8. Ainsi, nous pourrons nous appuyer sur
les spécifications du CdCF pour isoler un ensemble de fonctions techniques qui permettent de
satisfaire le besoin, c’est l’objet de la partie suivante.
Fc1 Mems RF « nu »
2
Flexibilité 0 : performance à respecter
Flexibilité 1 : dans la mesure du possible
Flexibilité 2 : si cela est permis
59
Problématique
Tableau II.8. Spécification du cahier des charges fonctionnel (Fc4, Fc5, Fc6)
60
Problématique
Energie Réglages
Mems RF
Mems RF Protégé
Protéger les performances RF des
« nu » micro-commutateurs RF Qualité de la
protection
Packaging
A-0
Figure II-11. Diagramme SADT niveau A-0
3
SADT® : Structured - Analysis - Design – Technique
61
Problématique
Ensuite, nous décomposons cette fonction principale en sous fonctions reliées entre elles par
des liens permettant le transfert d’informations ou de matière, la Figure II-12 décrit le
diagramme A0 de la fonction principale.
Qualité de la
Mems RF PROTECTION DE protection
« nu » LA ZONE ACTIVE
A1
Qualité du
scellement
SCELLEMENT
A2
Qualité
ENCAPSULATION herméticité
CONTROLEE
A3
Qualité des
INTERCONNEXIONS contacts
Mems RF
A4 Protégé
Packaging
A0 Protéger les performances RF des micro-commutateurs RF
Afin de ne pas venir perturber le signal électromagnétique, le capot devra être éloigné des
lignes. On recense dans la littérature, pour différents types de matériaux, qu’une hauteur de
l’ordre de 50 µm permet de négliger les pertes rapportées par le capot au niveau de la zone
active [II.40]. Pour répondre à cette exigence, le capot peut-être éloigné en utilisant un
matériau intermédiaire de scellement épais (si cette technique est retenue) et/ou une cavité
structurée dans le capot. Egalement, il conviendra de choisir des matériaux ayant de faibles
pertes.
Bloc A2 : SCELLEMENT
On désigne par scellement l’opération d’assemblage mécanique entre le capot et le substrat
contenant le Mems, celle-ci pouvant se faire avec ou sans matériau intermédiaire.
62
Problématique
Bloc A4 : INTERCONNEXIONS
Du choix des techniques d’interconnexions va dépendre la qualité du signal RF. En cela, pour
des raisons de performances électriques, les interconnexions devront à la fois être les plus
courtes possibles et sortir du capot en minimisant les pertes.
Dans notre cas, on a trois possibilités de sortie pour la prise de contacts électriques :
• Au niveau de la face supérieure du silicium, on parle alors d’alimentation traversante
• Au niveau de la face inférieure de silicium, par le biais de trous métallisés (vias)
• A travers le capot, également par des vias
4
Function Analysis System Technique
63
Problématique
Polymères – Verre
Capot
PROTECTION DE LA Utiliser des matériaux Silicium HR - Foturan
PACKAGING faibles pertes
ZONE ACTIVE Matériau de scellement si assemblage
Polymères
avec couche intermédiaire
Sans couche Anodic bonding non car T°>300°C et non compatible avec la technologie MOS
SCELLEMENT intermédiaire Fusion bonding non car T°>800°C
Diffusion en phase solide non car nécessite une surface plane
Légende
64
Problématique
Wire bonding
Polymères
Polymères
Verre Au niveau de la face supérieure du
Silicium HR silicium (alimentation traversante)
Brasure eutectique
Foturan
Figure II-14. Descriptions des deux solutions retenues après l'analyse fonctionnelle
Dans le cadre de nos recherches, nous avons retenu un capot en Foturan car il s’agit d’un
verre photosensible et également parce qu’il permet une inspection post-packaging aisée.
A ce stade nous avons concentré nos recherches sur les techniques de scellement par brasure
eutectique (solder bonding) et par polymères :
Une recherche approfondie des différents alliages permettant une soudure à faible température
a été menée en collaboration avec la société MEMSCAP. Le verdict s’est avéré sévère car il
n’existe pas d’alliage permettant d’effectuer une soudure fiable à des températures proche des
150°C. Le seul alliage connu permettant de faire réellement un scellement se trouve être
l’eutectique BiSnPb (46 % Bi ; 34 % Sn ; 20%Pb) ayant une température d’eutectique
(liquidus) à 96°C. Cet alliage permet d’avoir un pic de refusion à 135°C, ce qui s’avère être le
plus bas pic de refusion connus donnant des résultats à peu près satisfaisant. De plus, cet
alliage nécessite d‘être en contact avec une épaisseur d’or inférieure à 0.5 microns pour
limiter les risques de recombinaison générant une fragilité pouvant engendrer une
délamination. En effet, des tests menés par Indium-corp, montre que pour une épaisseur d’or
de un micron d’or, la délamination de l’assemblage est systématique.
Les scellements polymères sont des solutions quasi-hermétiques. Elles ne permettent pas
d’assurer une herméticité du niveau de celles atteintes par les scellements par alliages.
65
Problématique
Le choix des polymères pouvant assurer un scellement est quasi infinie. Dans le cadre de cette
application nous avons sélectionné le Benzo-Cyclo-Butène (BCB).
Ce polymère peut être déposé à l’aide d’une seringue (3cc) et d’une aiguille de 100 microns
de diamètre, grâce à une machine de dispense flip-chip. Outre les bonnes propriétés
électriques du BCB, ce polymère est une résine photosensible, donc offrant la possibilité
d’être structuré par photolithographie. Ce constat, fait du BCB un très bon candidat pour le
scellement car le packaging collectif (wafer/wafer) peut être envisagé. Par contre, le budget
thermique est un peu élevé car une température supérieure à 180°C est requise pour amorcer
la polymérisation du BCB. Néanmoins, un séchage peut être effectué aux environs de 150C.
La mouillabilité du BCB sur le Foturan est assez faible mais ce polymère est décliné sous
différents degrés de thixotropie (Annexe A) en fonction des références. Aussi, nous avons
opté pour le BCB 3022-63 qui s’avèrent être fortement thixotrope.
En conclusion, nous avons opté pour un capot Foturan avec un scellement polymère (BCB
3022-63) et des interconnexions traversantes au niveau de la face avant du micro-
commutateur RF.
66
Problématique
Electro-
magnetique Magnetique
Thermique
Fluidique
Electro-
statique
Electrique
Structures
Figure II-15. Domaines physiques couplés lors de la fabrication et du fonctionnement des Mems
Devant le panel d’outils dédiés à la conception des microsystèmes sur ces différents niveaux
de simulation [II.42][II.43][II.44], il est nécessaire que ces outils puissent être couplés ou bien
communiquer ensemble par transferts de données (importation/exportation).
5
DRC Design Rules Checker
6
FEM Finite Element Method
7
BEM Boundary Element Method
8
HDL Hardware Description Language
67
Problématique
Par ailleurs, la mise au point d’outils de conception permettant de prendre en compte les
incertitudes de manière efficace est un enjeu important, qui intéresse potentiellement tous les
acteurs de l’industrie des MEMS. La prise en compte des incertitudes dans les simulations se
fait souvent par l’utilisation de méthodes de type Monte-Carlo, plan d’expérience (plan
fractionnaire, de Tagushi ...). Cette démarche requiert un nombre de tirages et de ce fait de
simulations, énorme pour parvenir à une description statistique correcte du MEMS. Dans le
domaine des MEMS, cette approche n’est pas actuellement envisageable car une simple
simulation peut nécessiter un temps de calcul exorbitant, selon la complexité du modèle
utilisé.
Figure II-16. L’evolution des méthodes numériques suit la loi de Moore, croissance exponentielle [exp
(2/3t)]
Egalement, avec l’avènement de complexité supplémentaire due à la miniaturisation (effets
quantique, Van Der Walls, Casimir), il est crucial de centrer les efforts de conception sur des
outils permettant le couplage entre la simulation au niveau composant et la simulation au
niveau système par des modèles équivalents ou bien des modèles réduits, dans le but de gérer
les interactions des différents niveaux d’abstraction mais également dans un souci d’intégrer
des outils d’optimisation.
Aussi les principaux défis à relever pour la conception des microsystèmes peuvent se résumer
par [II.45]:
La construction de modèles 3D de composant microsystème à partir de son layout
La modélisation FEM de composants microsystème
La construction de modèles à constantes localisées (macro-modèles ou modèles réduits)
L’insertion de ces macro-modèles dans un environnement dynamique de simulation
68
Problématique
Pour répondre à ces défis, deux approches peuvent être envisagées : la première consiste à
développer un nouvel environnement spécifique aux microsystèmes, la seconde plus réaliste
réside dans l’utilisation d’outils CAO existants (multi-physique ou non), de les améliorer et de
les interfacer dans un seul environnement de conception afin d’assurer un flot de conception
systématique et continu.
L’objectif de la section suivante est de dresser un panorama des outils directement dédiés ou
modifiables, pour la conception des microsystèmes.
II.3.2. Panorama des outils de conception pour les Mems
Le développement des outils CAO spécialement dédiés aux microsystèmes a commencé au
début des années 80. Les premiers outils ont été essentiellement conçus pour améliorer la
™
conception de layout des microsystèmes [II.46][II.47][II.48][II.49]. MEMCAD , SENSIM,
™
CAPSIM, CAEMEMS-D, SENSOR, NM/SESES sont des exemples de ces outils. La plupart
de ces outils utilisent des bases de données simples qui contiennent les propriétés des
matériaux et les critères de performance. La communication entre les différents modules de
ces outils se fait par des simples transferts de fichiers [II.50].
Les techniques de simulation électrique (de type SPICE) sont utilisées pour les circuits
analogiques. Les techniques de simulation évènementielles « event-driven » (exemple VHDL)
sont utilisées pour les circuits numériques.
En exploitant les analogies des équations électriques avec celles issues de la mécanique, la
thermique et la fluidique, il est possible d’utiliser les simulateurs SPICE comme des « solvers
» analogiques de modèles à constantes localisés (lumped parameters model) pour simuler les
Mems. En effet, les lois de Kirchhoff des tensions et des courants sur lesquelles est basé tout
simulateur électrique, sont issues des lois de conservation de l’énergie et peuvent donc être
généralisées à d’autres domaines obéissant aussi à des principes de conservation. Cette
approche est celle des circuits équivalents, où les équations différentielles d’un composant
physique sont remplacées par celles d’un circuit électrique équivalent (qui présente les mêmes
équations).
On définit de manière générale deux types de variables pour chaque domaine physique:
le type potentiel: la valeur des variables de ce type est propre à chaque noeud du
réseau et est définie par rapport à un noeud de référence (un pour chaque domaine). Le
terme anglais est across.
le type flux, nommé through en anglais: il désigne les grandeurs relatives à une
branche comprise entre deux noeuds. Un flux est d’autre part une grandeur absolue et
unidirectionnelle.
69
Problématique
Le Tableau II.9 présente les couples de grandeurs qui sont généralement choisis pour décrire
les systèmes électriques, mécaniques, thermiques et fluidiques ainsi que les lois. On trouvera
à la fin du chapitre III, un exemple du micro-commutateur capacitif à actuation
électrostatique.
Loi de la dynamique
Mécanique Déplacement X (m) ou d2x dV
Translation Vitesse V (m/s)
Force F (N)
∑
solide
F=M
dt 2
=M
dt
Loi de la dynamique
Mécanique Rotation θ (rad) ou
Couple Γ (Nm) d 2θ dΩ
Rotation autour d’un axe
fixe
Vitesse
Ω (rad/s)
angulaire
∑
solide
Γ=J
dt 2
=J
dt
Flux de chaleur Conservation du flux de
Thermique Température (K)
(J/s ou Watt) chaleur
Pression (Pa)
Hydraulique Débit Vol. (m3/s) Conservation du débit
Hauteur Liquide (m)
Mais la modélisation d’un composant physique extrêmement non linéaire est délicate, la
technique courante pour contourner ce problème consiste à linéariser les composants autour
d’un point de fonctionnement « bias » [II.51]. L’inconvénient de cette technique est qu’elle
limite l’analyse de performance sur des petits intervalles.
70
Problématique
Micropoutre
de masse M1
Substrat, masse M2
1/B
M1 X1
K B 1/K
V1 M1 M2 V2
M2 X2
Figure II-17. Modélisation des vibrations d’une micro-poutres par son équivalent électrique
Une autre technique repose sur la description comportementale à l’aide d’une décomposition
en schéma blocs. La fonction globale du système est décrite par un assemblage de blocs
représentant une fonction précise du système et dont le comportement physique est décrit soit
analytiquement au moyen d’équations différentielles, soit numériquement au moyen
d’abaques permettant de gérer les non-linéarités. Les blocs sont alors connectés entre eux par
un ensemble discret de connecteurs qui assurent la transmission de l’énergie.
Nous citerons par exemple le logiciel AMESim®, développé en France depuis 1994 par la
société IMAGINE et le logiciel SimulinkTM de Matlab®, bien connu de la communauté
scientifique. Par son utilisation, AMESim® ressemble à SimulinkTM de Matlab®, mais
contrairement à celui-ci, les variables échangées aux ports sont physiques et elles vont dans
les deux directions.
Le logiciel AMESim®, était conçu initialement pour l’étude des réseaux fluides. Désormais
AMESim® dispose d’un large éventail de bibliothèques et de modèles qui correspondent soit
71
Problématique
L’outil SENSOR [II.47] fournit un générateur automatique de macro modèle d’un capteur
™
mécanique ou thermique qui est simulé dans l’étape suivante par H-SPICE . Les paramètres à
constantes localisées du modèle sont calculés soit par des méthodes analytiques, soit par des
simulations Eléments Finis (EF). Des simulations simplifiées des caractéristiques de sortie (y
compris des comportements non linéaires) sont possibles.
La modélisation et la simulation de transducteurs microsystèmes en utilisant des circuits
équivalents à constantes réparties sont illustrées dans [II.51]. Des transducteurs microélectro-
mécaniques sont décrits en prenant en compte leurs comportements dynamiques. La limitation
de cette approche réside toujours dans l’utilisation de modèles à paramètres constants qui sont
linéarisés autour d’un point de fonctionnement. La méthodologie de modélisation est étendue
pour décrire deux modèles à constantes réparties.
Les simulateurs SPICE peuvent être utilisés pour simuler des systèmes à constantes réparties,
cette approche est discutée dans [II.51][II.53] . Un modèle à constantes réparties est présenté
dans [II.53], il s’agit de la modélisation de l’amortissement dans les gaz dans une
microstructure. Dans cette approche il s’agit de définir un maillage discret de la
microstructure avec les conditions aux limites appropriées. Les éléments de maillage sont les
composants électriques élémentaires. Cette méthode peut être envisagée pour modéliser des
systèmes extrêmement non linéaires avec une grande précision mais on peut reprocher à cette
méthode d’être compliquée et difficile à implémenter tant qu’un outil de maillage
automatique n’est pas disponible.
72
Problématique
Le couplage entre les solvers EF et les simulateurs de circuits est décrit dans [II.54]. Deux
©
simulateurs (ANSYS et PSPICE) sont couplés pour calculer la réponse d’une poutre vibrante.
Le couplage entre les deux simulateurs n’est pas « en temps réel » , mais il se fait
séquentiellement par itérations en mettant à jour la réponse de chaque simulateur. Cette
approche a l’inconvénient d’être valable uniquement sur des cas simples. Les problèmes de
convergence ne sont pas discutés pour des cas plus compliqués.
Une étude sur l’optimisation des microsystèmes basée sur le couplage du simulateur au niveau
composant et l’analyse de stabilité de système est présentée dans [II.55]. Les microstructures
étudiées sont deux convertisseurs thermiques composés d’une membrane conçue avec une
seule couche d’oxyde.
La génération d’un modèle comportemental à partir des simulations EF est discutée dans
[II.56]. Les exemples rencontrées [II.57][II.58][II.59][II.60], sont encore limités à de simples
composants dont le nombre de degrés de liberté (DOFs9) est réduit. Néanmoins cette
approche, autrefois inexploitable à cause d’une offre commerciale limitée sur les logiciels EF
multi-physique, laisse entrevoir des perspectives prometteuse avec des outils de CAO tels que
ANSYS et COMSOL.
En effet, ces deux logiciels commerciaux se sont étoffés durant ces cinq dernières années pour
proposer une plate-forme de simulation multi-physique complète :
ANSYS, historiquement réputé dans le domaine mécanique et thermique, s’est
récemment enrichi d’un module électromagnétique (ANSYS EMAG 2003) afin
d’offrir un environnement de simulation complet.
COMSOL à pour origine la PDE Toolbox1.0 introduite dans MATLAB en 1995, puis
en 1999 sous le nom FEMLAB (V1, V2) pour proposer une interface de simulation
élaborée mais couplée à MATLAB. En 2003, la version 3 de FEMLAB est autonome
(stand alone), elle ne nécessite plus le logiciel MATLAB, avant de devenir COMSOL
Multiphysics en 2005. Au cours de ces dix années d’évolution, COMSOL s’est doté
de modules dédiés à la simulation multi-physique. (structure, électromagnétique,
chimique, MEMS, thermique ...).
L’intérêt de ces logiciels, outre l’aspect multi-physique, est de proposer une modélisation
comportementale du modèle éléments finis par le biais de macro modèles (macro models) ou
de modèles d’ordre réduit (Reduced Order Models). Ainsi l’essentiel du comportement
physique du Mems est capturé dans une forme compatible avec la description au niveau
système.
Cet avantage permet d’envisager un flot de conception top-down, depuis la spécification vers
les dessins de masques, suivi d’un flot bottom-up depuis les masques vers une modélisation
comportementale en vue d’une validation globale du microsystème (Figure II-18).
Dans le cadre de cette thèse, cette approche sera retenue. Compte tenue des récentes
évolutions offertes par COMSOL et ANSYS et de l’absence de recul sur la calibration de ces
outils pour les microsystèmes, il nous est apparu primordial d’évaluer leurs performances
dans les domaines d’application des Mems RF (électrostatique, électromagnétique, thermique
et mécanique). Ainsi le chapitre suivant, présente une analyse des performances de ces
logiciels sur des cas relativement simple traitant un domaine physique à la fois, de façon à
comparer les résultats avec un logiciel choisi comme référence.
9
DOFs Degree Of Freedom
73
Problématique
Définition de l’architecture RF
Saisie de schémas électrique
BIBLIOTHEQUE DE MICROSYSTEMES
(Analytique et/ou à partir de modèles EF)
Flot de conception TOP-DOWN
Simulations comportementales
SPICE, HDL, VERILOG, AMESIM
GENERATEUR DE LAYOUT
GDSII, CIF (CLEWIN...)
Vérification des règles de dessin
DRC (MEMULATOR, CADENCE)
Modèle 3D
Simulation FEM
ANSYS – COMSOL
Simulation globale :
Microélectronique-Microsystème-Packaging
Fabrication et test
74
Problématique
II.4. CONCLUSION
Ce chapitre, nous a permis de poser la problématique de la thèse tant au niveau des enjeux de
conception pour les microsystèmes que pour le choix d’une technique de packaging respectant
les exigences spécifiques d’un micro-commutateur capacitif à actionnement électrostatique.
Aussi, nous avons montré qu’une technique de packaging basée sur un report de capot avec
une couche intermédiaire de scellement en polymère est une méthode simple à mettre en
œuvre, peu coûteuse et réalisable de manière collective.
Nous avons également discuté des principales difficultés rencontrées par les concepteurs de
microsystèmes face à la multitude d’outils disponibles. Par ailleurs, un tour d’horizon des
divers outils de CAO dédiés ou modifiables pour la conception de microsystèmes, a permis
d’identifier une méthodologie systématique du flot de conception. Nous avons fait le choix
d’une modélisation structurelle du Mems à partir de logiciels de simulation EF multi-physique
permettant de générer des macro-modèles comportementaux. Notre motivation repose sur
l’intégration de ces macro-modèles qui traduisent l’essentiel du comportement structurel du
Mems dans un langage de description comportemental pour réaliser une simulation au niveau
système.
75
Problématique
[II.1] G. M. Rebeiz, "RF MEMS, Theory, Design and Technology", Edition Willey 2003,
Chap. 7 "MEMS Switch reliability and power handling", pp. 192-199.
[II.2] T. Campbell, "MEMS Switch technology approaches the "Ideal Switch"", Applied
Microwave and Wireless magazine, pp. 100-107, Mai 2001
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[II.8] W-H. Chu, M. Mehregany, and R. L. Mullen, 1993, “Analysis of tip deflection and
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[II.10] Q-A. Huang and N. K. S. Lee, 1999, “Analysis and design of polysilicon thermal
flexure actuator,” J. Micromech. Microeng., Vol. 9, p 64-70
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76
Problématique
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(2000) 1045–1052
[II.16] J.B. Muldavin, G.M. Rebeiz, IEEE Trans. Microwave Theory Techniq. 48 (6)
(2000) 1053–1056
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80
CHAPITRE III EVALUATION DES LOGICIELS MULTI-PHYSIQUES
81
Evaluation des logiciels multi-physique
III.1. INTRODUCTION
La génération d’un modèle comportemental à partir des simulations éléments finis (EF) multi-
physique, laisse entrevoir des perspectives prometteuses car elle permettrait de développer des
bibliothèques de modèles décrivant l’essentiel du comportement physique du Mems, dans une
forme compatible avec la description au niveau système. Ainsi, une plateforme de simulation
globale pourrait voir le jour avec des langages tels que le VHDL-A, des outils numériques
(solver SPICE, MATLAB-Simulink, AMESim ...) tout en permettant l’intégration de
fonctions d’optimisation.
Actuellement, l’offre commerciale en logiciels EF réellement multi-physique est restreinte à
deux logiciels : ANSYS et COMSOL [III.8][III.9].
Comme nous l’avons déjà mentionné dans le précèdent chapitre, le manque de recul en terme
de calibration pour les microsystèmes ainsi que les récentes évolutions offertes par ces outils,
font qu’il nous est apparu primordial d’évaluer leurs performances dans les domaines
d’applications des Mems RF (électrostatique, électromagnétique, thermique et mécanique).
C’est l’objet de ce chapitre : présenter une analyse des performances de ces logiciels sur des
cas traitant un domaine physique à la fois, de façon à comparer les résultats avec un logiciel
choisi comme référence. Nous avons déterminé le type de simulations en fonction des besoins
identifiés pour la conception des micro-commutateurs RF. Pour chacune de ces simulations,
nous présenterons les pré-requis concernant à la fois les aspects théoriques et les techniques
de modélisations, les objectifs que nous nous sommes fixés ainsi que les moyens pour y
répondre.
En fin de chapitre, nous proposerons également des exemples de modélisation
comportementale par circuit équivalent au moyen d’un transducteur en régime linéaire et par
la génération d’un modèle comportemental issu de simulation EF.
III.2. ELECTROSTATIQUE
83
Evaluation des logiciels multi-physique
Fréquence (GHz)
0 5 10 15 20 25 30 35 40
0
Etat haut
Transmission (S21 en dB) -5 Coff=68 fF (théorie 60fF)
-10
Etat bas
-15
Con=0.65 pF (théorie 2.4 pF)
-20
-25
Figure III-1. Caractérisation (S21) d’un micro-commutateur à l’état haut et à l’état bas
84
Evaluation des logiciels multi-physique
Pont
1+ α ²
S 21 = Eq. 1
α ² + (1 + β )²
85
Evaluation des logiciels multi-physique
L/C
Kc
Figure III-3. Réponse en fréquence du micro-commutateur capacitif pour différents rapport L/C
En remarquant que la pulsation normalisée dans l’état passant « off » se déduit de celle à
l’état non passant « on » en la multipliant par 1/ K c , il est alors possible d’évaluer
rapidement l’isolation à l’état bas (ω/ωo=1) et les pertes à l’état haut en fonction de la valeur
Kc. Ainsi nous avons également gradué sur la Figure III-3 les abscisses en fonction de Kc.
Les parties suivantes vont nous permettre de mesurer l’influence des différents paramètres sur
les performances des micro-commutateurs (isolation, bande d’isolation, pertes d’insertions).
Ainsi nous verrons qu’un compromis devra être trouvé entre ces trois caractéristiques.
Cette équation montre que le niveau d’isolation autour de la fréquence de résonance est
directement relié au rapport Z0/(2.R). La minimisation de ce rapport peut être obtenue avec
une faible résistance R et une haute impédance de ligne Zo.
86
Evaluation des logiciels multi-physique
1 + α²
S21 =
β²
Aux fréquences de transition de la bande de coupure, le module de S21 est égal à 2 × Soff,
ainsi on peut alors écrire la relation suivante :
1 + α² 2
S21 = = d’où α²=1
β² β²
Δω ω 2 −ω 1 Con
= = R⋅ Eq. 3
ω0 ω0 L
Une large bande passante assure une meilleure isolation pour une gamme de fréquences
donnée et également permet d’obtenir des performances moins sensibles à la dispersion
technologique. En effet, la conception d’un commutateur avec une fréquence de résonance
donnée est reliée à Con. Cette valeur de capacité est très sensible à la qualité du contact entre
le pont métallique et le diélectrique. La reproductibilité de ce contact spécialement pour de
faibles actuations, peut-être un point très critique dans le cas d’une faible bande passante.
1
ωO on = = ωT
L ⋅ Con
1
Le produit Con L est alors donné par l'expression suivante : L ⋅ Con = Eq. 4
ωT ²
R ⎛ Δω ⎞ 1
L= Con = ⎜ ⎟⋅
Δω ⎝ ωT ⎠ R ⋅ ωT
87
Evaluation des logiciels multi-physique
La conséquence de ceci est qu'un choix d'un ωT faible implique une inductance et une
capacité à l'état bas importantes, ce qui pose des problèmes de réalisation. En résumé, le choix
de Δω/ω fixe le rapport Con/L et le choix de ωT fixe le produit LCon.
Nous allons voir, dans le paragraphe qui suit, que les pertes d'insertion du pont à l'état haut
sont par contre liées à la valeur de Kc pour une isolation et une bande d’isolation donnée.
α² 1
S21 ≅ =
α ² + (1 + β )² β²
1+
α²
A l’état passant, nous avons alors :
1 R 2 Coff X R 2 Coff
= × = × X + o(X 3)
α 2
L X −1
2
L
2
R 2Coff ⎛ Δω ⎞ Coff
En remarquant que : = ⎜⎜ ⎟⎟ × on aboutit alors à :
L ⎝ω0 ⎠ Con
−1 / 2
⎛ ⎛ Δω ⎞ 2 β 2 ⎞
S 21 ≅ ⎜1 + ⎜⎜ ⎟ ⋅ ⎟
⎜ ⎝ ω 0 ⎟⎠ K c ⎟
⎝ ⎠
D’où, l’expression des pertes d'insertion en décibel :
⎡ β 2 ⎛ Δω ⎞ 2 ⎤
PINSERT ≅ −10 ⋅ log ⎢1 + ⋅⎜ ⎟ ⎥ en dB Eq. 5
⎣⎢ K c ⎝ ω 0 ⎠ ⎦⎥
De l’expression précédente nous pouvons déduire que pour réduire efficacement les pertes
d’insertions, nous devons obtenir un rapport Kc important, une bonne isolation (β faible) et
une faible bande passante. Mais cette faible bande passante présente une sensibilité plus
grande aux dispersions technologiques. Nous voyons donc qu’il est nécessaire de trouver un
compromis entre la bande passante et les pertes d’insertions. Plus le rapport Kc sera
important, plus ce compromis sera facilité.
88
Evaluation des logiciels multi-physique
wc
ε 0 ε diel S
wp C th =
g diel
Avec :
ε0 : Permittivité du vide
Diélectrique Pont εdiel : Permittivité du diélectrique
Conducteur gdiel S=wp.wc : Surface en regard
central gdiel :Epaisseur du diélectrique
Substrat
Cependant le cas réel est très différent. En effet, il ne peut pas y avoir de contact intime entre
la surface inférieure du pont et le diélectrique du fait de la présence d’une fine couche d’air
(gap d’air) introduite notamment par la rugosité des surfaces en regard.
89
Evaluation des logiciels multi-physique
Cr
• Cr capacité parasite rapportée par le gap d’air
• Cf capacité théorique du condensateur plan
Cf
Les volumes de diélectrique et d’air peuvent être évalués en utilisant une valeur moyenne de
l’épaisseur ou bien comme nous le verrons plus loin à partir d’une intégration sur le volume
réel des sous domaines au cours de la résolution numérique par EF.
90
Evaluation des logiciels multi-physique
La rugosité d’une surface peut se quantifier à l’aide de plusieurs paramètres, on utilisera par
exemples (Figure III-5) :
1
• La rugosité arithmétique moyenne : Ra = ∫ y ds
LL
• La hauteur Rp du pic maximal : Rp= ymax
• La profondeur Rc du creux maximal : Rc= | ymin |;
• La rugosité totale : Rt = Rp + Rc.
1 2
L ∫L
• La rugosité quadratique moyenne : Rq = y ds
• L’ondulation moyenne la : Il s’agit de la moyenne des espaces entre les pics. Cela
correspond à une description « basse fréquence » de la rugosité qui est relative à la
planéité.
Ondulation moyenne: la
Figure III-5. Décomposition de la rugosité en deux parties : basse fréquence et haute fréquence
La Figure III-6 résume les trois paramètres principaux permettant de quantifier l’état de
surface : la planéité avec l’ondulation moyenne la, la rugosité arithmétique moyenne Ra ainsi
que la hauteur des pics Rp.
91
Evaluation des logiciels multi-physique
(c) (d)
Pic Rp Rugosité Ra
Or électrolytique
(e)
Hauteur du pic
Métal Ra (Å) Rt (nm)
maximum (nm)
Au évaporé : 2 µm 26 175 12
92
Evaluation des logiciels multi-physique
2W ∫ (D • E) dΩ
Ω
C = 2e =
V V2
93
Evaluation des logiciels multi-physique
Acquisition 3D
VEEKO (a)
Nuages points
Fichier ascii (b)
Traitement numérique
MatLab (c)
Modélisation (f-g)
• Matériaux
• Maillage
• C.L
• Solveur
Résultats (h)
Post-traitement
Figure III-7. Organigramme des étapes du procédé d'ingénierie inverse
94
Evaluation des logiciels multi-physique
Pont
Diélectrique
ASCII
Masse Ligne
Masse
RF
Réduction
MATLAB
CATIA
Objet CATIA V5
Objets :
CATPart
IGES
SAT
...
Objet géométrique Objet STL
Objet VRML
95
Evaluation des logiciels multi-physique
III.2.2.4. Résultats
Les hypothèses simplificatrices retenues pour cette modélisation (Figure III-9), sont les
suivantes :
• H1 : La réduction de la taille (facteur 1/16) reste fidèle à la rugosité moyenne de
l’échantillon
• H2 : Pont parfaitement plat
• H3 : Pont en appui sur le pic de diélectrique le plus élevé
Gap d’air
Figure III-10. Capacité simulée (Sous-domaine: champ électrique, résultats en bas à gauche)
96
Evaluation des logiciels multi-physique
Afin de comparer la valeur de la capacité obtenue par simulation avec la capacité mesurée, il
faut corriger la capacité simulée par un facteur 16. En effet, comme nous l’avons énoncé, la
construction du modèle est basée sur une acquisition réduite de la surface du diélectrique,
25.7µm × 25.2µm contre 130 µm × 80 µm, de ce fait avec l’hypothèse H1 nous pouvons
supposer que la capacité correspondant au modèle entier s’obtient en multipliant la valeur
obtenue par un facteur voisin de 16 [ cad (130×80)/(25.7×25.2)].
Le Tableau III.2 nous donne le résultat de la capacité simulée en tenant compte du facteur
correctif.
Capacité simulée avec
Capacité simulée
la correction surfacique (x16)
6.222879e-2 pF 0.999335 pF ~ 1 pF
Tableau III.2. Capacité simulée et corrigée
Par ailleurs, nous pouvons évaluer la capacité théorique en prenant en compte la rugosité
introduite par les volumes d’air et du diélectrique, nous la noterons CR :
ε 0 ε air ε diel S 2
C R = C total = = 0.9571255 pF ~ 0.96 pF
ε air V diel + ε diel V air
Afin de bien voir l’influence de la rugosité, nous calculons la capacité théorique pour des
surfaces parfaites, nous la noterons CP :
ε 0 ε diel S
C P = C th = = 3.03 pF
g air
Les mesures des capacités sont effectuées à l’aide du banc de mesure, composé
principalement d’un système de visualisation (PC), d’un analyseur d’impédance et d’une
station sous pointes (Figure III-11).
Analyseur d'impédance
Visualisation
Agilent 4294A
.40Hz à 110MHz
.signal : 5mV à 1V rms
.DC ± 40V ou ± 100mA
PC
.Intuilink
(GPIB +
Excel)
Station sous pointes .semi -automatique
.6 pouces
KARLS SUSS AP6
97
Evaluation des logiciels multi-physique
Dans notre gamme de travail, comprise entre 1pF et 10pF, les mesures des capacités sont
données dans le Tableau III.3 avec une précision inférieure à 1%.
Le Tableau III.4 regroupe les résultats obtenus. Nous constatons que la capacité simulée et la
capacité calculée avec la prise en compte de la rugosité (CR), ne différent que de 4,2%. Cette
légère différence peut être attribuée à la prise en compte de la distribution réelle du champ
électrique pour la capacité simulée, contrairement à une distribution uniforme du champ
électrique pour la capacité calculée.
Calculée
Simulée Mesurée
CR (rugosité) CP (parfait)
~ 1 pF ~ 0.96 pF 3.03 pF 1.41 pF
Tableau III.4. Synthèse des résultats : simulation - calcul analytique – mesure
Cependant, nous pouvons remarquer une différence importante, de l’ordre de 30%, entre la
capacité simulée et la capacité mesurée. Nous pensons que cette différence est due à la non
prise en compte des effets de bords, de la rugosité du pont ainsi que de l’hypothèse H3 qui
rappelons-le stipule un contact du pont sur le pic le plus élevé du diélectrique.
III.2.2.5. Conclusion
Cette étude nous a permis de démontrer et valider la faisabilité de simulation par ingénierie
inverse. Aussi, nous pouvons envisager des rétro-simulations permettant la prise en compte de
la forme réelle des structures fabriquées.
Cette possibilité laisse le champ libre pour de nombreuses applications potentielles
directement liées à la conception et à la fabrication des Mems. Citons par exemple, l’étude de
la résistance de contact DC, pour les commutateurs résistifs, en fonction de la pression et de la
rugosité des surfaces.
Par ailleurs, nous pouvons en perspective étendre ces travaux en modélisant l’ensemble des
surfaces rugueuses ainsi qu’en prenant en compte la déformation des matériaux lors du
contact. Nous verrons en III.4.2, les techniques de modélisation du contact.
98
Evaluation des logiciels multi-physique
Deux logiciels commerciaux apparaissent comme des leaders dans le domaine des
hyperfréquences:
SONNET Suite [III.15], un logiciel électromagnétique 2D1/2 utilisant la méthode des
moments
HFSS ANSOFT [III.14], un logiciel 3D résolvant dans l'espace les équations de
Maxwell
SONNET a notamment pour avantages, une souplesse d'utilisation pour l'optimisation des
structures, maillage bi-dimensionnel automatique et temps de calculs CPU réduit. Mais le
problème majeur, discuté dans [III.6], est que ce logiciel ne peut prédire correctement la
densité de courant maximale dans les lignes.
HFSS permet l’intégration d’un maillage tri et bi-dimesionnel réalisé automatiquement mais
avec la possibilité de raffiner localement le maillage. Contrairement à SONNET, il est alors
possible d’avoir une bonne précision sur les densités de courant mais en contre partie les
temps de calculs CPU sont beaucoup plus importants. En effet, le maillage en volume des
conducteurs nécessite des tailles d’éléments inférieures à cinq fois l’épaisseur de peau (Figure
III-12, soit 100 nm à 20 GHz) pour obtenir des résultats indépendants de la qualité du
maillage, ce qui le rend très volumineux.
99
Evaluation des logiciels multi-physique
Aussi, la possibilité de réaliser les différents calculs dans le même environnement, et plus
encore de coupler les phénomènes physiques en résolvant directement un modèle multi-
physiques est donc un atout indéniable aux logiciels EF ANSYS et COMSOL.
Dans ce contexte, il nous est apparu primordial d’analyser les performances de ces deux
logiciels EF vis-à-vis du logiciel HFSS que nous prenons comme référence.
La structure test utilisée est une simple ligne de transmission coplanaire (coplanar waveguide,
noté CPW), pour laquelle nous effectuons une analyse des paramètres S. Notons, que la
validation de ce modèle très simple est une étape incontournable, et dès que celle-ci sera
franchie, elle devra s’accompagner d’une étude de structures plus complexes pour valider
complètement les logiciels.
a1 a2
Quadripôle
Port 1
Port 2
HF
b1 b2
(a ) = ⎧⎨
a1⎫
(b ) = ⎧⎨
b1⎫
[S ] = ⎛⎜⎜
S 11 S 12 ⎞
⎬ ⎬ et ⎟
⎩a 2 ⎭ ⎩b2⎭ ⎝ S 21 S 22 ⎟⎠
100
Evaluation des logiciels multi-physique
En conséquence si a2 = 0, ce qui signifie que la sortie du quadripôle est adaptée, alors S11
=b1/a1 est le coefficient de réflexion vu à l’entrée et S21 = b2/a1 est le coefficient de
transmission de l’entrée à la sortie. De même si a1 = 0, ce qui signifie que l’entrée du
quadripôle est adaptée, alors S22 = b2/a2 est le coefficient de réflexion vu à la sortie et S12 =
b1/a2 est le coefficient de transmission de la sortie vers l’entrée.
200 600–
125/3 00/125–60
0 2 00 Silicium :
1. εr =11.9 et σ=0.05 S/m
2. εr =11.9 et σ=0 S/m
3400
Lignes Or :
3. Volumique (2 µm d’épaisseur)
+ conductivité de 4.1.107 S/m
400
4. Surfacique en PEC (ie conductivité infinie)
Les dimensions de cette ligne coplanaire ont été choisies de façon à obtenir une impédance
caractéristique proche de 50 Ohms.
Résoudre un problème électromagnétique, revient à déterminer les champs électrique E et
magnétique H. Aussi nous devons délimiter le domaine par une « boîte » d’air qui précisera la
frontière.
101
Evaluation des logiciels multi-physique
Une condition aux limites de type conductivité infinie, Perfect Electric Conductor (PEC),
impose la nullité de la composante tangentielle du champ électrique E sur la face considérée
(Figure III-16).
Sens de propagation
E
H
PEC
Une condition aux limites de type conducteur magnétique parfait, Perfect Magnetic
Conductor (PMC), impose la nullité de la composante tangentielle du champ électrique H sur
la face considérée (Figure III-17).
102
Evaluation des logiciels multi-physique
Sens de propagation
H
E
PMC
4 couches de PML
103
Evaluation des logiciels multi-physique
Notons que les conditions aux limites radiatives ne sont pas disponibles dans COMSOL 3.2b,
il est donc nécessaire de les implémenter, c’est l’objet de la section suivante.
μ = μ oμ r L
ε = ε oε r L
⎡L xx 0 0 ⎤
L = ⎢⎢ 0 L yy 0 ⎥⎥
⎢⎣ 0 0 L zz ⎥⎦
ss ss ss
Avec L xx = y z , L yy = x z et L zz = x y
sx sy sz
Les paramètres sx, sy et sz sont des nombres complexes qui correspondent aux paramètres
d’atténuations du signal, que l’on souhaite suivant les directions x, y et z.
Par exemple si l’on souhaite une atténuation d’une onde suivant la direction x, alors on
prendra :
sx =a-ib et sy=sz=1
a et b étant des nombres réels positifs arbitraires. En fait, pour une couche PML de normale x,
l’atténuation de l’onde se propageant de Δx est donnée par la composante suivant x du vecteur
d’onde (kx) et de la partie imaginaire de sx (b), selon l’équation suivante :
E = E o exp(-b k x Δx)
La partie réelle de sx (a), ne permet que d’accroître la rapidité d’atténuation d’une onde
évanescente. En pratique, on prendra au moins quatre couches PML avec des éléments de
taille inférieure à λ/4 et on choisira b de sorte que le produit b kx Δx=1.
L’implémentation dans COMSOL 3.2b est relativement simple. Nous avons défini les
paramètres complexes sx, sy, sz comme étant égaux à 1 sauf pour le paramètre lié à la normale
de la couche PML pris à 1-i (Figure III-19).
104
Evaluation des logiciels multi-physique
PML
sz =1-i
sy=sx=1
PML
sx =1-i
sy=sz=1
PML PML
sx =1-i sz =1-i
sy=sz=1 sy=sx=1
Figure III-19. Définition des PML dans COMSOL 3.2b
III.3.4.1. HFSS
Le modèle CPW construit sous HFSS est décrit dans la Figure III-20. On distingue en rose les
ports d’entrée/sortie. Un port est une surface sur laquelle est déterminée les champs
électriques et magnétiques selon les équations de Maxwell, de manière à définir une
excitation harmonique appropriée dans le volume entier. Cela revient à déterminer la
distribution des champs sur les ports comme des entrées du modèle 3D.
Frontière du domaine
Silicium
CPW
Port
105
Evaluation des logiciels multi-physique
>3 (2g + w)
>4h
w
g
CPW
Figure III-21. Recommandations sur les dimensions des ports – exemples : (a) correct et (b) trop petit
Le maillage initial du modèle est automatique, il s’agit d’un maillage adaptatif qui permet
d’obtenir la densité de maille nécessaire pour que la distribution des champs, calculée à la
plus haute fréquence, soit proche de la solution exacte (issue d’une méthode de type courant).
Si le critère de précision n’est pas atteint dans une région du modèle, alors cette zone sera
raffinée jusqu’à l’obtention de la précision escomptée si bien entendu le nombre maximum de
pas (adaptative passes) pour la convergence n’est pas atteint.
Le maillage des ports sera également adaptatif en fonction de la fréquence et d’un critère de
précision sur la continuité de la distribution des champs à l’interface des ports et du domaine
du modèle.
Enfin, lorsque le maillage initial du domaine et les maillages des ports (en fonction de la
gamme de fréquence analysée) sont réalisés, le maillage adaptatif sera aussi utilisé pour
satisfaire un critère d’erreur sur les paramètres S en fonction des fréquences balayées. En
effet, nous pouvons fixer la variation relative du module des paramètres S entre deux pas
fréquentiel (Delta S per pass), si cette variation est trop importante alors HFSS raffinera le
maillage jusqu’à ce que le nombre maximum de pas ne soit pas atteint pour obtenir la
précision souhaitée.
[ (
Max ij = mag SijN − SijN −1 )]
Avec N le pas fréquentiel, Sij les composantes de la matrice des paramètres S.
106
Evaluation des logiciels multi-physique
III.3.4.2. COMSOL
Contrairement à HFSS, la modélisation sous COMSOL n’utilise pas un maillage adaptatif en
fonction de la fréquence pour vérifier si la distribution des champs calculée au voisinage des
ports est proche de l’excitation. En effet, cette distribution des champs est calculée une seule
fois dans le domaine quasi-statique (Electric Currents Mode) en appliquant une différence de
potentiel de un volt entre le conducteur central et les plans de masses (Figure III-22).
1V
Ce champ calculé permet de générer l’excitation pour le port d’entrée. La simulation se fait
donc en deux temps (Figure III-23), une quasi-statique dans le mode « Electric Currents »
puis l’autre dans le mode « Electromagnetic Wave ».
107
Evaluation des logiciels multi-physique
III.3.4.3. ANSYS
La structure planaire du modèle permet de construire le modèle 3D par extrusion d’un
maillage réglé 2D (Figure III-24) définissant les zones du domaine (lignes or, substrat
silicium et PML).
Or Or PML
Z>0
Z<0 Extrusion du maillage
Silicium PML Silicium
b8
b7
Air PML
b6
b5
Lignes
b4
Silicium
Air
b3
Y b2
b1
a1 a2 a3 a4 a5 a6 a7 a8 a9 a10
X
Z
PEC
PMC
Ports
J (courant
d’excitation )
108
Evaluation des logiciels multi-physique
E
E
De ce constat, nous nous sommes intéressés à l’origine des erreurs de modélisation commises
et dans cet objectif nous avons entrepris des simulations en faisant varier les paramètres
suivants :
Matériaux :
Lignes CPW : Surfacique (noté PEC) ou Volumique (noté Gold)
Substrat : Avec Pertes diélectriques (noté SiliconLAAS) ou sans (noté Silicon)
Nous avons également fait varier la taille des ports dans les simulations sous HFSS afin de
vérifier que le problème ne réside au niveau de leurs excitations.
La Figure III-27 résume les divers modèles simulés. Notons que seules les conditions aux
limites de type absorbante (radiative ou PML) ont un sens physique, la condition PMC
n’ayant été utilisée que pour comprendre l’origine des erreurs de modélisation.
PMC ou Rad
Figure III-27. Résumé des différents modèles utilisés pour déterminer l'origine des erreurs de
modélisation
109
Evaluation des logiciels multi-physique
-10 -10
-15 -15
COMSOL
-40 -40 SiliconLAAS PEC PMC
SiliconLAAS PEC PMC
-45 -45 Silicon PEC PMC
SiliconLAAS PEC PML
SiliconLAAS PEC PMC
-50 -50
ANSYS
SiliconLAAS PEC PML
-55 -55
-60 -60
4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32
Frequence (GHz)
De plus, nous pouvons constater (Figure III-29), que le non respect des dimensions limites des
ports implique une augmentation des pertes d’insertion ainsi qu’une dérive de la fréquence de
résonance.
4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32
0,0 0,0
-0,1 -0,1
-0,2 -0,2
-0,3 -0,3 HFSS
SiliconLAAS Gold Rad Precis
-0,4 -0,4 SiliconLAAS Gold PMC
SiliconLAAS Gold Rad Port reduit
-0,5 -0,5 Silicon PEC Rad
Silicon PEC PMC
-0,6 -0,6 SiliconLAAS Gold Rad
S12 (dB)
110
Evaluation des logiciels multi-physique
En conclusion, les modélisations faites sur COMSOL en ANSYS, ne sont pas en total accord
avec le modèle réaliste décrit sur HFSS. Cette étude aura permis d’identifier les principales
erreurs de modélisation. Une étude de sensibilité sur la dimension des ports dans les modèles
simulées sous COMSOL et ANSYS n’a pas montrée d’influence significative sur les pertes.
-40 COMSOL
SiliconLAAS PEC PMC
-45
-50
-55 -0,1
-0,2
-0,3
S21 (dB)
-0,4
-0,5
-0,6
-0,7
-0,8
-70
4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32
Frequence (GHz)
111
Evaluation des logiciels multi-physique
Au cours du deuxième chapitre, nous avons montré l’intérêt pour des applications
hyperfréquences, de réaliser un micro-usinage de volume en face arrière du Mems RF de
manière à obtenir une propagation du signal quasiment sans pertes diélectriques. Néanmoins
cet avantage indéniable apporte des complications pour la fabrication de grandes membranes,
au niveau de la tenue mécanique, mais également pour la réalisation d’un maillage de qualité
lors des simulations durant la phase de conception.
Aussi nous avons choisi de simuler les déformations issues des contraintes résiduelles
rapportées lors de la fabrication, de la membrane diélectrique supportant une antenne
surfacique dite Yagi Uda. La Figure III-31 présente la géométrie de l’antenne.
112
Evaluation des logiciels multi-physique
θ
Propagation
ϕ M ur de silicium
660µm
55°
Conducteurs
métalliques Direction de
M embrane diélectrique radiation
Figure III-31. Antenne Yagi Uda – (a) vue en coupe selon le plan de symétrie vertical et (b) photo MEB
Afin d’optimiser les performances de cette antenne, il convient de minimiser les perturbations
engendrées par la présence du silicium dans la direction de propagation du signal (Figure
III-31-a mur de silicium). Cette optimisation a conduit à la réalisation de membranes dites
trois cotés (trois encastrements), le quatrième coté étant quasiment libre. Une technique
innovante a été développée dans [III.18], pour obtenir un mur de silicium de section
triangulaire de faibles dimensions (Figure III-32-b)
w=100µm
θ=54,74° h=70µm
{111}
B’
B’ B
Figure III-32. Membrane 3 cotés : (a) Vue MEB face arrière - (b) Zoom sur le mur de silicium (c) Profil
3D obtenu par profilométrie optique (VEEKO) et (d) Déplacement vertical selon l’axe de symétrie (BB’)
113
Evaluation des logiciels multi-physique
Si
Silicium
SiN1.15
Epaisseur (µm) 400 SiO2
0.8 0.6
Module de Young (GPa) 180.5 80 265
Coefficient de poisson 0.1 0.18 0.25
Contrainte initiale
moyenne (Mpa)
6 -300 600
114
Evaluation des logiciels multi-physique
Par préférence pour la relation de Hooke devant celle de Lamé (Annexe D et E), on donnera
l’expression de la matrice de souplesse K-1 :
⎡ 1 −ν −ν ⎤
⎢ E 0 0 0 ⎥
E E
⎢ −ν 1 −ν ⎥
⎢ 0 0 0 ⎥
⎢ E E E ⎥
⎢ −ν −ν 1
0 0 0 ⎥
⎢ ⎥
K −1 =⎢ E E E
⎥
(1 + ν )
⎢ 0 0 0 2 0 0 ⎥
⎢ E ⎥
⎢ 0 (1 + ν ) ⎥
0 0 0 2 0
⎢ E ⎥
⎢ (1 + ν ) ⎥
⎢ 0 0 0 0 0 2 ⎥
⎣ E ⎦
Aussi, nous pouvons résumer les différentes techniques possibles pour implémenter les
contraintes résiduelles bi-axiale (plan xy) sous la forme du Tableau III.7.
115
Evaluation des logiciels multi-physique
∑e i
i
E
avec (T − T ref ) = Δ T = σ 0
σi
COMSOL supporte toutes les possibilités de modélisation des contraintes résiduelles décrites
dans le Tableau III.7.
ANSYS permet seulement d’introduire une valeur constante de la contrainte résiduelle et
seulement pour un matériau. Cette limitation très restrictive peut néanmoins être contournée
en générant un fichier de commande (ISFILE) qui permet d’appliquer des contraintes
localement aux nœuds désirés. Il est à noter que cette manipulation est complexe et ne permet
d’approcher les gradients de contraintes que par la méthode c) du Tableau III.7.
De plus, la modélisation du gradient de contrainte par la méthode c, impose une discrétisation
supplémentaire suivant l’épaisseur et de ce fait complique encore plus le maillage.
Malgré ces précautions, il a fallu utiliser une modélisation muti-géométrique dans COMSOL
car celui-ci ne permet pas une écriture des fichiers tampons (swap) sur le disque dur
contrairement à ANSYS. Pour cela, nous avons créé un modèle pour le substrat (Geom1) et
un modèle pour la membrane (Geom2) ayant des maillages différents sur lesquels nous avons
appliqués des conditions d’identités en termes de déplacements au niveau de l’interface
silicium/membrane. Cette technique est très séduisante pour contourner le manque de
ressource en mémoire vive (RAM) pour résoudre des problèmes ayant des facteurs d’échelles
importants. Il est à noter que nous avons utilisé un ordinateur configuré avec 2Go de RAM et
un processeur Xeon de 3,2 GHz à 32 bits. Nous pouvons remarquer qu’avec un processeur
fonctionnant à 64 bits, il est possible de réaliser un contrôle du swap sur le disque dur.
116
Evaluation des logiciels multi-physique
Une autre solution pour diminuer la taille du maillage aurait été de modéliser les couches de
la membrane avec des éléments coques. Mais cette possibilité ne permet pas d’implémenter
des contraintes résiduelles même thermiquement, et de ce fait n’a pas été retenue.
Le Tableau III.8 résume les possibilités offertes par les logiciels pour modéliser sous une
application donnée (solide ou coque), différentes analyses mécaniques ainsi que les méthodes
d’implémentation de contraintes résiduelles.
Implémentation
Possibilités d’analyses des contraintes
initiales
Contrainte moyenne σ0
Déformation initiale ε0
Réponse harmonique
Grande déformation
Flamblage linéaire
Analyse modale
Logiciels Applications
Elastoplasticité
Multiphysique
Parametrique
Temporelle
σ0(x,y,z)
Statique
Solide 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3
COMSOL
Coque 3 3 3 3 3 3 3
Solide 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3
ANSYS
Coque 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3
Solide 3 3 3 3 3 3 3 3 3
COVENTOR
Coque 3 3 3 3 3 3 3 3
I-DEAS Solide 3 3 3 3 3 3 3 3 3
ABAQUS Coque 3 3 3 3 3 3 3 3
Tableau III.8. Performances des différents logiciels suivants les types d'applications
117
Evaluation des logiciels multi-physique
B’ C
Axe de symétrie (BB') (µm)
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
-0,2
-0,4
-0,6
-0,8
Déplacement vertical (µm)
-1 B
-1,2
-1,4
-1,6 ANSYS Mean stress Shell/Solid Quadratic element
-1,8
COVENTOR Mean stress Solid Quadratic element
-2 C
-2,2 COMSOL Average Thermal Stress introduce by virtual CTE
mismatch Solid Quadratic element 56058 DOFs
-2,4 B’ COMSOL Average initial strain Solid Quadratic element 108950
-2,6 DOFs
IDEAS-ABAQUS Mean stress Solid Quadratic Refine Mesh
-2,8
-3 COMSOL Average stress Solid Quadratic 108950 DOFs
-3,2
IDEAS-
-3.15 0
ABAQUS
IDEAS-ABAQUS – Deformed shape and Von Mises COMSOL – Deformed shape and Von Mises stress on
stress on subdomain subdomain COVENTOR -2.95 6.35
Figure III-35. Champs des déplacements : (a) ANSYS et (b) COVENTOR – Champs des contraintes de
Von Mises : (c) IDEAS-ABAQUS et (d) COMSOL
Les résultats sont très voisins entre les différents logiciels. On remarque que les différentes
implémentations des contraintes résiduelles dans COMSOL (σo, εth, εo voir Tableau III.7)
donnent le même résultat.
118
Evaluation des logiciels multi-physique
En premières conclusions nous pouvons dire que les simulations mécaniques menées sur ce
type de structure nous ont permis de tester avec succès :
Dans COMSOL :
• L’ensemble des méthodes d’implémentation des contraintes résiduelles
• Une technique de modélisation multi-échelle en utilisant des conditions d’identités
entre les nœuds des différents maillages disjoints
Dans ANSYS :
• Seulement une implémentation des contraintes initiales de type contrainte
moyenne sur toute l’épaisseur de la membrane
Cette étude fait état d’un avantage de COMSOL sur la modélisation des pré-contraintes ainsi
que sur la facilité de la gestion du maillage. Cependant, les mesures des profils des
membranes (Figure III-32-d) montrent une flèche deux fois plus grande que celles simulées.
Devant ce constat, nous avons poursuivi nos investigations en raffinant notre modèle sur
COMSOL et également en tenant compte des réels profils de gravure anisotropique ainsi que
des lignes de l’antenne.
La section suivant présente les résultats obtenus en fonction du niveau de modélisation.
119
Evaluation des logiciels multi-physique
0
0 1000 2000 3000 4000 5000
-2
-4
-5
Dans un second temps, nous avons utilisé le modèle 3 en prenant cette fois en compte le
gradient de contrainte dans la bi-couche. La Figure III-38 montre que les résultats obtenus
sous COMSOL et IDEAS-ABAQUS sont très proches en terme de déflexion maximale, de
l’ordre de 6,2 µm, et avec 14 % d’erreur commise par rapport aux mesures (7,2 µm).
Néanmoins, COMSOL reste plus réaliste car le profil de la déformée sous forme de « sillons »
introduits par les directeurs de l’antenne correspondent bien à l’allure du profil mesuré
(Figure III-32 - d).
0,4
0
0 400 800 1200 1600 2000 2400 2800 3200 3600 4000 4400 4800 5200
-0,4
-0,8
-1,2
No Gold (ABAQUS )
Déplacement vertical (µm)
-1,6
-2
-2,4
1,5 um of Gold (ABAQUS )
-2,8
-3,2
-4,4
-5,2
-5,6
1,5 um of Gold (COMSOL )
-6
-6,4
Axe de symétrie (BB’)
Figure III-38. Simulation du modèle 3 sous COMSOL et ABAQUS avec deux épaisseurs d'or
120
Evaluation des logiciels multi-physique
Dans cette logique, nous nous sommes intéressés à la modélisation du contact pour simuler la
phase de compression. Le logiciel ANSYS, est une référence pour la gestion du contact car il
permet facilement de modéliser des contacts entre des matériaux déformables ou non (Figure
III-39).
En revanche le logiciel COMSOL ne dispose pas d’outils prédéfinis pour modéliser le
contact.
III.4.2.1.1. ANSYS
La modélisation du contact sous ANSYS est relativement conviviale car une fois que la
géométrie est réalisée, il suffit de spécifier une surface de destination « contact » et une
surface source (cible) « target » qui viendra en contact sur la surface destination. Dès que l’on
aura spécifié les matériaux et les conditions aux limites, il ne restera plus qu’a imposer le
déplacement de la source suivant une droite, une spline etc...
2 mm
Déplacement
Target
Contact
2 mm
Target
1 mm
Contact
2 mm
10 mm
III.4.2.1.2. COMSOL
Nous avons modélisé le contact en programmant une variation de pression sur le bord de
l’élément destination, qui augmente de manière exponentielle à mesure que la surface de
l’objet rigide s’approche. Cette technique est celle couramment utilisée dans les codes de
calculs pour modéliser un contact dit souple (sans chocs).
121
Evaluation des logiciels multi-physique
d
−
Ainsi nous avons définis, une pression ayant l’expression suivante : p = A e B
En utilisant la formule de NANSON qui permet de relier un élément de surface orientée dans
la configuration non déformée à un élément d’aire dans la configuration déformée (avec la
convention vecteur en gras) :
ds=JF-TdS
f n x1
N
X1 x2
X2
dS=dS N ds=ds n
Configuration initiale Configuration déformée
Figure III-40. Formule de NANSON
∂f i ∂x ⎛F F12 ⎞
F = grad f = = i = ⎜⎜ 11 ⎟
∂X j ∂X j ⎝ F21 F22 ⎟⎠
122
Evaluation des logiciels multi-physique
⎧ Fx ⎫ −T ⎧ x ⎫
N
⎨ ⎬ = pJF ⎨ ⎬
⎩ Fy ⎭ ⎩N y ⎭
Désormais, il ne reste plus qu’à définir la pression pour le contact « souple ». En effet, on a
besoin de déterminer la distance d en fonction de la position sur la surface destination (Figure
III-41). Dans notre cas, nous pouvons simplifier le calcul de d en voyant que :
Le modèle admet un plan de symétrie (O,Y,Z)
Déplacer le capot ou déplacer la puce (ligne CPW) revient strictement au même
En utilisant cette modélisation, il suffit de déterminer la fonction continue par morceau qui
représente la forme de « l’indenteur » qui ici correspond aux lignes CPW (Figure III-42).
123
Evaluation des logiciels multi-physique
∀i ∈ [1,7]
Y
f i (x) = a i x + b i pour x ∈ [x i−1 , x i [
f3 f7
f2 f4 f6
f1 f5
X
x0 x1 x2 x3 x4 x 5 x6 x7
En notant eBCB, l’épaisseur du BCB, gap la distance initiale séparant le capot et la ligne ,
para la valeur du paramètre de déplacement que l’on fera varier en utilisant une simulation
paramétrique de façon à déplacer « l’indenteur », on obtient l’expression de d :
di
× J _ smpn × (invF 11 _ smpn × n x + invF 21 _ smpn × n y )
−
(Fx )i = − Ae B
di
(F )
y i = − Ae
−
B
× J _ smpn × (invF 21 _ smpn × n x + invF 22 _ smpn × n y )
124
Evaluation des logiciels multi-physique
Aussi nous avons pris la formulation de Mooney-Rivlin [III.21][III.22] pour décrire sa loi de
comportement, dont voici l’expression de l’énergie de déformation :
( ) ( ) 1
Whyp = C10 I1 − 3 + C01 I 2 − 3 + κ (J - 1)
2
2
I1, I2 sont les invariants du tenseur de Cauchy-Green, J est le rapport du volume élastique
déformé sur le volume initial et κ représente le changement de volume d’un matériau quand
une pression appliquée sur ce dernier est changée.
La Figure III-44 donne un aperçu des résultats de simulations sous ANSYS et COMSOL.
D’après le graphe de la Figure III-45, nous constatons que les résultats sont identiques entre
COMSOL et ANSYS (écart inférieur à 0,3%). Cette parfaite concordance, nous permet de
valider notre méthode de modélisation du contact sous COMSOL.
125
Evaluation des logiciels multi-physique
Pression VS deplacement
7,5
COMSOL
7
y = 0,0622x3 - 0,1594x2 + 0,6099x - 0,027
6,5 R2 = 0,9995
6
5,5
5 ANSYS
Pression (MPa)
Nous pouvons remarquer, comme énoncé lors de l’introduction, qu’au moyen de l’analyse
paramétrique présentée dans la Figure III-46, une pression de l’ordre de 12 Bars permet au
BCB de venir combler les fentes des lignes coplanaires. Ce résultat reste en accord avec les
ordres de grandeurs des pressions appliquées dans la littérature.
126
Evaluation des logiciels multi-physique
• •
Courant i(t) = q (t) Vitesse u(t) = x (t)
Transducteur
électromécanique linéaire
10
Méthode des Eléments Finis
11
Différences Finis
127
Evaluation des logiciels multi-physique
qo+q
Electro- Pont
vo+v de fixe mobile Fo+F
d xo+x
(q + q o ) 2 1 (q + q o ) 2 (d + x o + x) 1
We (q, x) = + k(d + x o + x − l o ) =
2
+ k(d + x o + x − l o ) 2
2C(d + x o + x) 2 2ε oS 2
∂We ∂We
dWe =
dq + dx Eq. 6
∂q ∂x
Or l’équilibre thermodynamique pour un transducteur est atteinte lorsque l’énergie menée par
les deux ports est donnée par :
⎛ ∂v ⎞ ⎛ ∂v ⎞ (d + x o ) q 1 v
v(q, x) = ⎜⎜ t ⎟⎟ q + ⎜ t ⎟ x = q+ o x = q+ o x
⎝ ∂q ⎠ x =0 ⎝ ∂x ⎠ q =0 ε oS ε oS Co xo
⎛ ∂F ⎞ ⎛ ∂F ⎞ q v
F(q, x) = ⎜⎜ t ⎟⎟ q + ⎜ t ⎟ x = o q + k x = o q + k x
⎝ ∂q ⎠ x =0 ⎝ ∂x ⎠ q =0 ε oS xo
128
Evaluation des logiciels multi-physique
⎡ 1 vo ⎤
⎧v ⎫ ⎧q ⎫ ⎢C xo ⎥
⎨ ⎬ = [B ]⎨ ⎬ avec [B] la matrice de couplage du transducteur : [B] = ⎢ v ⎥
o
⎩F ⎭ ⎩x⎭ ⎢ o k ⎥
⎢⎣ x o ⎥⎦
Pour la fonction de transfert [T], en prenant des fonctions dépendant du temps en exp(jωt)
(tout autre signal pourra se déduire à l’aide de la transformée de Fourier), nous obtenons le
système d’équations :
⎡ x ⎛ 2
⎞⎤
⎢ o
- xo ⎜ k − C ⎛⎜ x o ⎞⎟ ⎟⎥
o⎜ ⎟
⎧q ⎫ ⎧F ⎫ ⎜ ⎝ v o ⎠ ⎟⎠⎥
avec [T ] = ⎢ o o
C v jωω o v o
⎨ ⎬ = [T ]⎨ ⎬ ⎢ ⎝ ⎥
⎩v ⎭ ⎩x⎭ ⎢ jω v o v ⎥
− k jω o
⎢⎣ x o xo ⎥⎦
Co v Co
On définit le coefficient de couplage κ, tel que κ = 1 − det[B] = o .
k xo k
La Figure III-49 décrit le comportement non linéaire lors de l’actuation électrostatique des
micro-commutateurs. Ainsi, afin d’analyser leurs performances en terme de rapidité de
commutation, de tension d’actuation (pull-in) ou de tension seuil de libération (pull-out) nous
ne pouvons plus nous restreindre à un petit intervalle d’étude !
129
Evaluation des logiciels multi-physique
Fméca
Pont
VDC
g-tox C Félec
tox x
Electrode y
Diélectrique z
En utilisant le paramétrage proposé à la Figure III-49, le déplacement du pont est régi par
l’équation différentielle non linéaire suivante :
d 2z dz ε ε S V2 M : masse du pont
M 2 +λ +k z− 0 r =0 λ : le coefficient d’amortissement visqueux
14 dt44
dt4424 3 12( g o − z ) 2 k : la raideur du pont
4243
Fmécanique Félectrostatique ε0 : la permittivité du vide
εr : la permittivité relative (air, gaz...)
La Figure III-50 montre une résolution de ce problème par le logiciel Simulink (Matlab ©) en
utilisant une résolution de type explicite avec la méthode de Runge-Kutta (ode45).
130
Evaluation des logiciels multi-physique
F
w : largeur du pont = 40 µm
Eor νor L : Longueur du pont = 400 µm
w
w t : épaisseur du pont = 2.7 µm
F : Force extérieure (pour évaluer la raideur)
t Eor : Module de Young de l’or = 80 GPa
νor : Coefficient de poisson de l’or = 0.42
L
La Figure III-51 présente le paramétrage du modèle ainsi que le bilan des actions mécaniques
appliquées au pont.
r
r ⎧ /x : X A + X B = 0 (1)
Th. R ⎨ r
⎩/y : YA − F + YB = 0 (2)
r r L
Th. M en m /z : M A + M B + YB L − F = 0 (3)
2
De la symétrie du problème (géométrique et chargement), nous en déduisons :
F
YA = YB =
d' après (2)
2
(3) ⇒ M A = −M B
Ainsi, nous obtenons l’expression des torceurs de cohésion en un point m quelconque sur la
fibre neutre de la poutre :
r r
⎧ X A x + YA y ⎫
– Zone [AC] {τ Coh }m = − {τ −/ + }m = −⎨ r⎬
⎩( M A − YA x) z ⎭
[ AC ]
r r
⎧ X B x + YB y ⎫
Zone [CB] {τ Coh }m = {τ + / − }m =⎨ r⎬
⎩[M B − YB ( L − x)]z ⎭
– [ CB ]
131
Evaluation des logiciels multi-physique
[W ] = 12 ∫
2 2
L X A2 1 LY 2 1 L / 2⎛ F ⎞ 1 L ⎛ F ⎞
def
0 ES
dx +
2 ∫
0
A
GS
dx +
2 EI ∫
0
⎜ M A − x ⎟ dx +
⎝ 2 ⎠ 2 EI ∫
L/2
⎜ − M A + ( L − x ) ⎟ dx
⎝ 2 ⎠
∂W
def = 0 ⇒ X = X = 0
∂X A A B
∂W
def = 0 ⇒ .... M = −M = FL
∂M A A B 8
∂W 3
def = δ = FL fleche au point C
∂F 192EI
Pour finir, la raideur de la poutre bi-encastrée dans le cadre des petites déformations, s’écrit :
F 192EI wt 3
K= = 3 avec I = moment quadratique de la section suivant z
δ L 12
L’application numérique, nous donne alors : K=15,75 N/m.
132
Evaluation des logiciels multi-physique
0,5 mg
2.5
45 1mg
45
Hauteur (µm)
1,5mg
2
2,5mg
1.5 3mg
3,5mg
40 1
40
K raideur du pont (N/m)
4mg
4,5mg
0.5
5mg
5,5mg
50 100 150 200 250 300 350 400 450
35 Longueur (µm) 35
30 30
25 25
Raideur mesurée
Raideur calculée
20 20
15 15
0,00 0,25 0,50 0,75 1,00 1,25 1,50 1,75 2,00
Déplacement (µm)
Figure III-52. Raideur issue de l'expérimentation et raideur calculée
Le calcul de la raideur analytique repose sur un modèle très simplifié qui ne tient pas compte
de la géométrie réelle du pont et des encastrements (Figure III-52). Dans notre exemple, la
raideur calculée est environ deux fois moins importante que la raideur moyenne. Suivant les
procédés de fabrication du pont (or évaporé-électrolytique, couche d’accroche etc...), les
contraintes résiduelles vont notablement modifier la raideur et dans ce cas nous ne pouvons
approcher la valeur de la raideur que par des simulations de type éléments finis.
Ainsi, cette technique, très simple à mettre en œuvre, reste néanmoins limitée à l’utilisation de
constante localisée (raideur) et ne prend pas en compte les non linéarités géométriques
(grande déformation), les contraintes résiduelles et la température d’utilisation.
Afin d’améliorer cette modélisation sous Simulink, nous pouvons l’enrichir d’un modèle
comportemental, décrivant la déformation de la structure mécanique (pont), généré à partir
d’une simulation EF. En effet, nous verrons dans la section suivante qu’à partir d’une
simulation sous COMSOL, il est possible de créer un bloc Simulink qui renferme la
simulation EF afin de l’importer dans Simulink.
133
Evaluation des logiciels multi-physique
Figure III-53. Nous avons simplifié le problème en utilisant la résultante des efforts de
pression électrostatique appliquée au centre de la poutre, il s’agit d’une approximation
raisonnable compte tenu de la faible largeur de l’électrode (100 µm) pour une grande
longueur de pont (400µm). En effet, la surface inférieure du pont en regard avec l’électrode
sera pratiquement plate et de ce fait la pression électrostatique sera uniformément répartie sur
le pont.
force
Figure III-53. Modélisation d'un problème de flexion simple sous COMSOL - (a) Expression des
constantes pour définir les entrées du modèle simulink - (b) Définition des proprités matériaux – (c)
Contraintes initiales – (d) Prise en compte de la variation de température – (e) CL Chargement – (f)
Résultat
134
Evaluation des logiciels multi-physique
Une fois le modèle créé, nous pouvons générer un bloc comportemental de type Simulink. La
Figure III-54 présente la création du modèle, les entrées du bloc seront : la force, la contrainte
initiale, la température de service et la température ambiante tandis que la sortie sera la flèche
de la structure.
135
Evaluation des logiciels multi-physique
Nous pouvons remarquer que la valeur de la tension de pull-in trouvée par la simulation sur
Simulink et celle calculée théoriquement par l’équation ci-dessous [III.23] sont identiques.
136
Evaluation des logiciels multi-physique
0,9 0,9
u=z/go Déplacement normalisé du pont
0,8 0,8
0,7 0,7
0,2 0,2
0,1 0,1
0,0 0,0
III.6. CONCLUSION
A travers ce chapitre, nous avons présenté les possibilités de modélisations numériques de
deux logiciels de simulation par éléments finis multiphysique, COMSOL et ANSYS. Par
ailleurs, nous avons également présenté deux modélisations comportementales, une
analytique par le biais d’un transducteur électromécanique et une autre correspondant à la
génération d’un macro-modèle issu d’une simulation éléments finis.
Ce chapitre a permis alors de mettre en lumière les performances actuelles de ces deux
logiciels dans le domaine des Mems RF, que nous pouvons résumer de la façon suivante :
137
Evaluation des logiciels multi-physique
[III.1] J.B. Muldavin, G.M. Rebeiz, ‘High-isolation CPW MEMS shunt switches – Part 1 :
Modeling’, IEEE MTT, Vol. 48, n° 6, pp. 1045-1052, Juin 2000
[III.2] J.B. Muldavin, G.M. Rebeiz, ‘High-isolation CPW MEMS shunt switches – Part 2 :
Design’, IEEE MTT, Vol. 48, n° 6, pp. 1053-1056, Juin 2000
[III.8] http://www.comsol.com/
[III.9] http://www.ansys.com/
[III.10] CRIL Technology – Immeuble Avenir - 18 rue Grange Dame Rose 78114 Vélizy
[III.11] http://www.abaqus.com/
[III.12] http://www.ugs.com/products/nx/ideas/
[III.13] http://www.coventor.com/
[III.14] http://www.ansoft.com/products/hf/hfss/
[III.15] http://www.sonnetusa.com/
138
Evaluation des logiciels multi-physique
[III.17] Jianming Jin, The Finite Element Method in Electromagnetics, 2nd Edition, Wiley-
IEEE Press, May 2002
[III.18] Mohamed Saadaoui « Optimisation des circuits passifs micro-ondes suspendues sur
membrane ». Thèse de doctorat de l’Université Paul Sabatier de Toulouse,
Novembre 2005
[III.19] W. Fang and J.A. Wickert, “Determining mean and gradient residual stresses in
thin films using micromachined cantilevers”, J. Micromech. Microeng. 6 (1996)
p301-309
[III.20] Youn-Hoon Min, Yong-Kweon Kim, “In situ measurement of residual stress in
micromachined thin films using a specimen with composite layered cantilever”, J.
Micromech. Microeng. 10 (2000) p314-321
[III.21] Rivlin R., “Large Elastic Deformations of Isotropic Materials I-IV” Philosophical
Transactions of the Royal Society of London Series A, Mathematical and Physical
Sciences, 240, 822-823 (1948) 459-490
[III.23] G. M. Rebeiz « RF MEMS Theory, Design and Technology » ,édition Wiley, 2003,
p38
139
Evaluation des logiciels multi-physique
140
CHAPITRE IV PACKAGING
141
Packaging
IV.1. INTRODUCTION
143
Packaging
144
Packaging
par le capot. La Figure IV-3 présente de manière qualitative la zone possible pour assurer le
scellement du capot.
La Figure IV-4 présente la distribution du champ électrique sur le port d’entrée ayant les
recommandations dimensionnelles préconisées dans le chapitre II. Cette configuration montre
que le champ électromagnétique est confiné dans l’enveloppe rectangulaire de hauteur égale à
4×h et de largeur égale à 3×(2g+w) avec h l’épaisseur du substrat, g la largeur des fentes et w
la largeur du conducteur central.
h minimum
>4h
h=400 µm
145
Packaging
Les dimensions de la cavité étant choisies, les épaisseurs maximales des murs de scellements
sont imposées par la frontière extérieure de la zone de scellement. Aussi, sachant que
l’épaisseur des murs longitudinaux (parallèle à la direction de propagation) n’affectera pas les
pertes, nous avons retenu dans ce cas une épaisseur de 500 µm mais concernant les murs de
scellement transversaux (perpendiculaire à la direction de propagation) il faudra réaliser un
compromis entre les pertes rapportées et les possibilités technologiques pour minimiser
l’épaisseur et également garantir un bon scellement. La fabrication et la réalisation de la mise
en boîtier étant confiées à la société MEMSCAP, celle-ci préconise de par son savoir faire,
une épaisseur de 200 µm au minimum. La Figure IV-5 présente la solution géométrique
retenue.
3170
500
200
2210
Figure IV-5. Implémentation du boîtier (dimensions en microns)
Cette insolation se déroule en deux étapes, la première concerne la face avant afin d’obtenir
des cavités de 500 microns et la seconde concerne la face arrière pour réaliser la découpe des
capots.
Le verre amorphe ne cristallise qu’à haute température (T > 700°C) mais dans le cas du
Foturan céramisé, cette transformation se produit à des températures plus basses. En effet,
entre 400°C et 500°C, les atomes d’argent commencent à s’agglomérer puis vers 600°C des
146
Packaging
Le rapport des vitesses de gravure entre les zones insolées et les zones vitreuses est d’environ
vingt dans un bain d’acide fluorhydrique tamponné à 10%. L’utilisation d’ultrasons durant la
gravure permet de stabiliser ce rapport. Un bain d’acide fluorhydrique à plus forte
concentration n’est pas indiqué car des essais montrent que le rapport de sélectivité s’inverse,
le verre non insolé se gravant plus rapidement que le verre céramisé.
1. Exposition UV
Le Foturan est insolé à travers un
masque de Chrome sur Quartz par un
rayonnement UV de 300-320 nm avec
une énergie de 2 J/cm².
Pour une plaque de 1 mm d’épaisseur,
la face avant est insolée pendant 2’40"
pour réaliser la cavité de 500 µm, la
face arrière est insolée pendant 5’40"
Face avant : Cavité Face arrière : Découpe pour réaliser les chemins de découpes
traversants.
2. Cristallisation
3. Gravure
La partie céramisée du Foturan est
gravée dans un bain d’acide
fluorhydrique tamponné (HF 10%)
accompagné d’ultrasons. La vitesse de
gravure est de 10µm par minute.
Vue face avant
147
Packaging
Figure IV-7. (a) Gravure des capots Foturan – (b) Capot Foturan découpé
Lors de la section précédente, nous avons défini une géométrie du capot ayant pour seul degré
de liberté possible, l’épaisseur des murs transversaux. En effet, le procédé technologique mis
au point par MEMSCAP est validé pour des épaisseurs supérieures à 200 µm mais une
optimisation reste possible pour essayer de diminuer cette limite.
Le BCB 3022-63 étant un fluide non newtonien, fortement thixotrope, il est nécessaire de le
déposer sur une surface ayant des arrêtes saillantes permettant de stopper son écoulement
(tension de surface élevée). Des premiers tests de report vont dans ce sens, en montrant que
les arêtes du capot créent des « barrières » de migration pour le BCB. De ce fait la surface de
scellement du capot est totalement recouverte de BCB (Figure IV-8).
148
Packaging
IV.3.1.2. Modélisation RF
L’analyse des performances RF a été réalisée au moyen du logiciel HFSS 8.2. Durant cette
étude, nous n’avons pas utilisé des conditions aux limites de type radiatives sur la frontière du
domaine mais des conditions de type conducteur parfait (PEC cad boîte métallique). Nous
avons fait délibérément ce choix pour valider notre technique de modélisation par
comparaison avec des logiciels basés sur la méthode des moments (ex : SONNET), qui
utilisent des conditions aux limites PEC. Néanmoins ce type de conditions aux limites,
recommandé pour les guides d’ondes, peut s’avérer inadapté si des modes de transmissions
parasites apparaissent. En effet, le mode de propagation Transverse Electrique Magnétique
(TEM), attendu pour un guide coplanaire, peut subir un couplage avec les conditions aux
limites PEC suivant la fréquence et les dimensions de la frontière du domaine pour donner
naissance à des modes parasite de propagation (TE, TM).
En utilisant la symétrie du modèle, nous pouvons diminuer les temps de calculs mais
également espérer rejeter les modes parasites suffisamment loin de la gamme de fréquence 6-
18 GHz. En effet, d’après l’expression des fréquences de résonances (Figure IV-10), une
diminution des dimensions de la frontière du domaine entraîne une augmentation des
fréquences de résonances pour les modes parasites (TE101 TM110 et TE111).
149
Packaging
1
⎡⎛ m ⎞ 2 ⎛ n ⎞ 2 ⎛ p ⎞ 2 ⎤ 2
f mnp = v ⎢⎜ ⎟ +⎜ ⎟ +⎜ ⎟ ⎥
⎢⎣⎝ 2a ⎠ ⎝ 2b ⎠ ⎝ 2c ⎠ ⎥⎦
3
Avec (m,n,p)ÎN
a,b,c les dimensions de la frontière du domaine
c
v=
εr
c la vitesse des ondes électromagnétique dans le vide
εr la permittivité relative du diélectrique
Figure IV-10. Expression des fréquences de résonances pour les modes parasites
-20 -0,02
-0,04
-25
-0,06
-30
-0,08
S12 (dB)
S11 (dB)
-35
-0,10
-40
-0,12
b -45
-0,14
-50 -0,16
c -55 -0,18
0 5 10 15 20 25 30 35
Fréquence (GHz)
Néanmoins afin de réaliser une modélisation « robuste », qui permette de s’affranchir des
modes parasites sans se soucier de la taille de la frontière du domaine, nous avons étudié
quatre modélisations qui sont présentées dans le Tableau IV.2 :
Le modèle 1 (resp. 3) n’a pas les plans de masse en contact avec la boîte métallique
(frontière extérieure), ainsi apparaissent 3 modes (resp. 2 modes). Ces deux modèles
ont été écartés car les modes viennent perturber l’interprétation des résultats de
simulations.
Les modèles 2 et 4 ont des résultats identiques, cependant le modèle 2 est très coûteux
en temps de calculs.
150
Packaging
Modèle
Modèle complet Modèle
Temps Modèle complet symétrique
approché symétrique
CPU (3 modes) approché
(1 mode) (2 modes)
(1mode)
Gain de
T1= {00:40:25 – T2= {00:31:44 - T3= {00:07:47 - T4= {00:03:39 -
temps /
01:09:13} 00:53:10} 00:11:06} 00:06:22}
réf
Tableau IV.2. Etude préliminaire: modélisation HFSS
Deux facteurs supplémentaires, nature du capot et hauteur de la cavité, ont été volontairement
rajoutés. En effet, nous souhaitons confirmer qu’une faible hauteur de cavité est sans
conséquence sur les pertes et de ce fait que la cavité pourrait être obtenue uniquement grâce à
l’épaisseur de l’anneau de BCB. Dans ce cas, nous pourrions nous affranchir du micro-
usinage de volume du Foturan ou bien utiliser par exemple du Pyrex, ce qui pourrait élargir
les possibilités de la solution initiale de mise en boîtier.
Pour la campagne des simulations, nous avons choisi un plan factoriel orthogonal complet,
donc de 24=16 essais de simulations. L’orthogonalité permet d’estimer les effets moyens des
facteurs sans risque de perturbation par d’autres facteurs. Le Tableau IV.4 donne la table des
réponses pour les quatre facteurs affectés de leurs deux niveaux. Nous pouvons remarquer que
l’ordre des essais n’a pas d’influence car il s’agit de simulations numériques dont les résultats
sont « uniques » (au maillage près) contrairement à des essais par exemple de fabrication.
151
Packaging
N°d'ordre A : Nature du capot B : Hauteur de la cavité C : Largeurs des murs RF D : Epaisseur de scellement Réponses
normal niveau bas (-1) niveau haut (1) niveau bas (-1) niveau haut (1) niveau bas (-1) niveau haut (1) niveau bas (-1) niveau haut (1) S12 (dB)
des essais PYREX 7740 Foturan 50 µm 500 µm 100 µm 300 µm 5 µm 20 µm @ 10 GHz
1 -1 -1 -1 -1 -0,1065
2 -1 -1 -1 1 -0,1
3 -1 -1 1 -1 -0,14
4 -1 -1 1 1 -0,125
5 -1 1 -1 -1 -0,095
6 -1 1 -1 1 -0,09
7 -1 1 1 -1 -0,12625
8 -1 1 1 1 -0,12175
9 1 -1 -1 -1 -0,1025
10 1 -1 -1 1 -0,096
11 1 -1 1 -1 -0,136
12 1 -1 1 1 -0,121
13 1 1 -1 -1 -0,091
14 1 1 -1 1 -0,086
15 1 1 1 -1 -0,12225
16 1 1 1 1 -0,11775
Tableau IV.4. Matrice orthogonale du plan factoriel complet, à 4 facteurs et deux niveaux, complétée des
réponses simulées en terme de pertes d'insertion S12 @ 10 GHz (dB)
Les résultats de ces simulations sont analysés suivant le tracé normal des effets estimés décrit
dans la Figure IV-12. Ce tracé, semblable à la droite d’Henry, permet de savoir si un
paramètre a des effets réel sur la réponse ou pas. Si la distribution des effets suit une loi
gaussienne alors cela signifie qu’il n’y a pas d’effet réel, c’est le cas de tous les effets hormis
pour C (largeur des murs RF). En effet, d’après la Figure IV-12 les effets d’interaction double
et triple (ex : AC et ABD) sont quasiment sur la gaussienne (droite bleue Figure IV-12), les
effets simples sont légèrement éloignés de la gaussienne pour A, D et B. Ainsi, seul le
paramètre C (largeur des murs RF) aura un effet réel sur la réponse, à savoir les pertes
d’insertions.
90 F acteur N om
D
A C apot
80 A B H cav ité
CD C eM ur
70 A BD D eRing
AC
Pi en %
60
AD
50 AB
40 A BC D
A BC
30 ACD
BC
20
BC D
10 BD
5 C
1
-0,03 -0,02 -0,01 0,00 0,01
Effets estimés Ei
152
Packaging
La Figure IV-13 permet d’identifier les interactions doubles. Si l’effet d’un facteur est
conditionné par le choix du niveau d’un second facteur alors ces deux facteurs auront des
effets dépendants, on parlera d’interaction positive ou négative (augmentation ou diminution
de la réponse). A l’inverse, si le changement de niveau d’un paramètre n’est pas influencé par
le choix du niveau d’un second paramètre, alors les effets seront additifs, on dira qu’il n’y a
pas d’interaction.
Nous constatons que les tracés des effets d’interactions sont tous additifs (parallèles) sauf
pour l’effet BD. En effet, nous pouvons remarquer que B2 stabilise D. En d’autres termes B
pris au niveau haut, cad une hauteur de cavité de 500 µm, permet de minimiser la variation de
la réponse donc des pertes suivant un changement de niveau de D, donc pour une épaisseur de
5 ou 20 µm de scellement. Ce résultat semble logique car pour une cavité importante, la
variation de hauteur au niveau du scellement ne va pas profondément modifier la permittivité
effective et donc les pertes.
-0,090
Hcav ité
-0,105 50
500
Hcavité
-0,120
-0,090
eMur
100
C (largeur des murs -0,105
300
RF) à un effet principal eMur
-0,120
B2 stabilise D
eRing
Figure IV-13. Effets d'interactions - influence sur la variabilité des pertes @ 10GHz
En conclusion, nous pouvons dire que la variabilité des pertes est très faible (de l’ordre de
0.045 dB), que les effets d’interaction sont nuls pour tous les paramètres. L’interaction décrite
précédemment entre la hauteur de la cavité et l’épaisseur du scellement est très peu
significative compte tenue des faibles pertes ramenées. Nous voyons également que les
réponses sont peu sensibles à la nature du capot, l’épaisseur du scellement ainsi qu’à la
hauteur de la cavité. Seule la largeur des murs RF a un effet réel.
Ainsi, nous pouvons poursuivre l’analyse des effets de C et D (largeur des murs RF et
épaisseur de l’anneau de scellement) en utilisant une étude de sensibilité.
153
Packaging
Comme nous l’avons déjà indiqué, la modélisation adoptée pour réaliser les simulations ne
tient compte des pertes résistives de façon à diminuer la taille du maillage (pas de prise en
compte d’effet de peau) et de ce fait permet de réduire les temps de calculs. De plus, pour
faciliter l’interprétation des résultats, nous ne modéliserons pas les micro-commutateurs.
L’ensemble des résultats sera présenté avec la simulation des lignes coplanaire seule (noté
CPW seul) afin de montrer par comparaison les pertes engendrées par le packaging.
Etudes de sensibilités
Etude 1 Etude 2
Influence de la largeur des murs Influence de l’épaisseur de l’anneau de
transversaux (notée eMur) en µm scellement (notée eRing) en µm
20 50 100 200 300 400 5 10 15 20
La structure étudiée possède une bonne isolation (Figure IV-14) pour une épaisseur du mur
inférieure à 300 µm. (S11< -30 dB @ 0-10 GHz et S11<-15 dB @ 10-20 GHz). On constate
également, que les pertes d’insertions sont voisines pour des épaisseurs des murs transversaux
inférieures à 200 µm.
Fréquence (GHz)
2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 3 32 3 36 38 40
-10 0 4
eMur 20
-15
-20 eMur 50
-25
eMur 100
S11 (dB)
-30
-35 eMur 200
-40
-45
eMur 300
-50 eMur 400
-55
-60
CPW seul
Figure IV-14. Pertes par réflexions pour différentes largeurs des murs transversaux
154
Packaging
Fréquence (GHz)
2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34 36 38 40
-0,05
eMur 20
-0,1
eMur 50
eMur 100
-0,15
S21 (dB)
eMur 200
-0,2 eMur 300
eMur 400
-0,25
CPW seul
-0,3
Figure IV-15. Pertes d'insertions pour différentes largeurs des murs transversaux
De plus, d’après la Figure IV-16, les pertes additionnelles engendrées par le capot sont faibles
(0.04 dB @ 10 GHz et 0.06 dB @ 20 GHz avec eMur=200µm.
Fréquence (GHz)
2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32
0
-0,02
-0,04
S21 (dB)
-0,06
-0,08
-0,1
-0,12
Figure IV-16. Répartition des pertes entre le packaging et la ligne coplanaire pour eMur=200 µm
155
Packaging
Fréquence (GHz)
2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34 36 38 40
-18
-23
-33
-38
-43
eRing BCB 5
-48
eRing BCB 10
-53
eRing BCB 15
-58
eRing BCB 20
CPW seul
Figure IV-17. Pertes par réflexions pour différentes épaisseurs de l’anneau de scellement
Fréquence (GHz)
2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34 36 38 40
-0,04
-0,06
-0,18
-0,2
Aussi, cette étude préliminaire, complétée des recommandations technologiques vues dans la
section IV.2, permet de définir un packaging élémentaire ayant les spécifications
dimensionnelles du modèle de référence (Figure IV-9) sauf pour l’épaisseur de l’anneau
scellement. En effet, celle-ci pourra être indifféremment comprise entre 5 et 20 µm et de ce
fait renforçant la simplicité technologique de cette solution.
156
Packaging
effective ou une variation brutale des dimensions des lignes coplanaires est à l’origine de
désadaptation d’impédance.
Dans notre application, les désadaptations d’impédances (Figure IV-19) sont localisées au
niveau :
des murs de scellement transversaux
du changement de largeur des fentes
Conducteur Anneau
Variation de central BCB
la largeur
Masse
des fentes Lfeed T
s
w wfeed
sfeed
s
Changement de
Masse eMur
permittivité effective (εeff)
Adaptation d’impédance au niveau
de la ligne traversante (feedthrough)
157
Packaging
Nous nous plaçons dans le cas général avec une structure de type multicouches, décrite dans
la Figure IV-20, en adoptant les notations et définitions suivantes :
1 ε 1U e1U
n-1 ε Ln −1 e Ln -1
1 ε 1L e1L
X
0 a b c
158
Packaging
Remarques :
1. Si H4 est non vérifiée alors :
☺ La méthode reste approchée si l’épaisseur h du diélectrique « fautif » est nulle
ou infini
La méthode n’est pas utilisable pour h < s ⇒ Il faut adapter la méthode
2. Distribution des charges - densité de courant :
☺ Lorsque H4 n’est pas vérifiée, ex : ε 1 ≥ ε 2 la densité de courant
s’uniformise sur la section du conducteur
☺ Lorsque H4 est vérifiée, ex : ε 1 ≤ ε 2 la densité de courant s’uniformise sur
la section du conducteur si h 2 → 0 ou h 2 → ∞
s
Pour h 2 ≈ alors apparaît des concentrations de densité de courant sur les
10
bords du conducteur
1 ε 1U
ε1U − ε 0
U
ε 2U − ε1U
p-1 ε p −1 ε pU − ε pU-1
p ε pU
ε0 + + +
= +
n ε Ln ε0 + + +
n-1 ε L
n −1
ε Ln − ε Ln-1
ε L2 − ε1L
ε − ε0
L
1
1 ε 1L
K(k U'i )
Dans le cas d’une structure CPW suspendue dans le vide, la capacité linéique s’écrit :
159
Packaging
K(k 0 )
C 0 = 2 × 2ε 0 Eq. 2
K(k '0 )
K(θ) défini une intégrale elliptique complète de première espèce :
π
1
K : θ a K (θ ) = ∫ 2 dx
1 - (θ sinx )
0 2
Les arguments k 0 , k '0 , k i , k i' (indice U et L indifféremment) sont définis comme suit :
a c2 − b2
k0 = k0' = 1 − k02
b c2 − a2
⎛π a ⎞ ⎛π c⎞ ⎛π b⎞
sh⎜⎜ ⎟ sh 2 ⎜⎜ ⎟⎟ − sh 2 ⎜⎜ ⎟⎟
⎝ 2 ei ⎟⎠ ⎝ 2 ei ⎠ ⎝ 2 ei ⎠
ki = ki' = 1 − ki2
⎛π b⎞ ⎛π c⎞ ⎛π a ⎞
sh⎜⎜ ⎟⎟ sh 2 ⎜⎜ ⎟⎟ − sh 2 ⎜⎜ ⎟⎟
⎝ 2 ei ⎠ ⎝ 2 ei ⎠ ⎝ 2 ei ⎠
Le facteur 2 dans l’équation (Eq. 2) tient compte du vide situé au dessus et au dessous des
lignes. La capacité linéique totale se calcule en sommant l’ensemble des capacités partielles :
n p
C = C 0 + ∑ C iL + ∑ C Uj =C 0 .ε eff Eq. 3
i =1 j=1
ε eff est la permittivité effective de la structure. Des équations 1, 2 et 3 nous pouvons définir
L U
une permittivité effective inférieure notée Lower ε eff (resp. supérieure, notée Upper ε eff en
changeant d’indice) comme suivant :
CL = 2 ε 0
K (k0 )
'
K (k0 )
+ 2 ε ε
0 1
L
(− ε 0 )
K (k1L )
L'
K (k1 )
+ K + 2 ε 0 ε L
n − ε L
n −1
K (k nL )
L'
K (k n )
(
= 2ε0
K (k0 )
' 142i 43
K (k0 )
)
1 + δε L . qiL { }
L
ε eff
L
K(k ) K(k 0 )
, i ∈ [1, n ]
i
avec q iL = L'
×
K(k )i K(k '0 )
{ }
ε L + ε eff
U
Ainsi, 1 L L
ε eff = 1 + δε i . q i + δε Uj . q Uj = eff
2 2 Eq. 4
Applications - restrictions
160
Packaging
numériques. Néanmoins cette technique reste très restrictive et souvent inadaptée pour les
structures courantes. En effet, si généralement les hypothèses H1, H2, H3 sont vérifiées,
l’hypothèse H4 est difficilement vérifiée en technologie substrat silicium (εrSilicium=11.9).
Aussi, nous vous présentons dans la section suivante une méthode hybride analytique-
numérique, basée sur la transformée conforme modifiée, permettant d’étudier des structures
ne satisfaisant pas l’hypothèse H4.
wm s w s wm
eOr
Lower 2 BCB ε L2 e L2
1 Silicium ε 1L e1L
X
0 a b c
α
ε L = 1 + δε L .⎛⎜ q L ⎞⎟ i Eq. 5
eff i ⎝ i ⎠
aL
et α i = 1 +aL avec a 0L , a 1L , a L2 , trois constantes à déterminer
L L 2
a +e
0 i
eff 1 eff
(
ε Simu = ε Simu e = h
2 1
)
ε Simu = ε Simu (e = h )
eff 2 eff 2 2
ε Simu = ε Simu (e = h )
eff 3 eff 2 3
161
Packaging
De l’équation (Eq. 4), on peut déduire les trois permittivités effectives partielles
U
correspondantes, sachant que dans notre cas ε eff = ε0 = 1
i = 2ε eff −1
L Simu
ε eff
Remarque
a1L
Posons : f : x a + a2L et notons ∀i ∈ {1,2,3} f i = f (h i )
a0 + x
L
(
⎡ ε L − 1 + ε 1L − ε 0 ⎤
ln ⎢ eff i L
)
⎥
⎣ ε 2 − ε1L ⎦
fi =
ln[q 2 ]
Posons A =
(f1 − f 2 )(h 3 − h 1 ) , alors :
(f1 − f 3 )(h 2 − h 1 )
Ah 2 − h 3
a 0L =
1− A
( )(
a 1L = h 1 + a 0L h 2 + a 0L ) ((hf 1 − f2 )
2 − h1 )
a 1L
a L2 = f1 −
(h 1 + a 0L )
Nous venons de déterminer les constantes a 0L , a 1L et a L2 qui seront utilisées dans l’équation
L
(éq. 7) afin de déterminer ε eff correspondant à des géométrie quelconques (a, b, c, e iL ...).
U
D’une manière analogue, nous pouvons déterminer ε eff dans le cas de la structure complète
(Figure IV-20). Ainsi, le calcul de la permittivité effective ε eff suivi de l’impédance
caractéristique est immédiat.
162
Packaging
eBCB 20 µm 30 µm
163
Packaging
Ainsi, nous avons étendu la méthode développé par Zhu, Pun et Li [IV.11] pour analyser des
structures multicouches dans le cas général, et ce en adoptant une modélisation hybride
(technique de la transformée conforme modifiée avec trois paramètres obtenus par simulations
numériques). Cette méthode d’approximation, permet la détermination précise et rapide de la
permittivité effective de la structure ainsi que son impédance caractéristique.
La Figure IV-25 présente les résultats obtenus pour les dimensions du modèle de référence
(Figure IV-9). En traçant la droite w+2s= 440 µm (largeur de ligne constante), nous obtenons
le couple solution (wfeed, sfeed)=(190 µm, 125 µm) qui donne une impédance de 50 Ohm.
164
Packaging
w+2s=440 µm
190 µm
125 µm
Nous pouvons remarquer qu’une simulation sous HFSS de l’impédance caractéristique, pour
ces mêmes dimensions (190,125), donne une impédance voisine de 51 Ω (Figure IV-26) en
accord avec la technique hybride.
Zo Port 1
51,15 Zo Port 2
51,10
Impédance caractéristique (Ω)
51,05
51,00
50,95
50,90
50,85
50,80
50,75
50,70
50,65
5 10 15 20 25 30
Fréquence (GHz)
165
Packaging
200 125
200 200
190
Figure IV-27. Description des modèles - (a) non adapté et (b) adapté par la méthode hybride
Le résultat des simulations, présenté dans la Figure IV-28, nous indique un très faible gain sur
la minimisation des pertes avec une transition ligne capot optimisée. En effet, ce gain est de
l’ordre de 0.02 dB @ 20 GHz !
0 5 10 15 20 25 30 35
-0,05
-0,1
-0,15
S21 Adaptée
S21 Non adaptée
-0,2
-0,25
-0,3
Fréquence (GHz)
Frequence (GHz)
Figure IV-28. Comparaison des pertes dans le cas d'une transition ligne-capot adaptée et non adaptée
Par ailleurs, nous pouvons remarquer que les pertes d’insertions pour un quadripôle parfait,
sans pertes par désadaptation peuvent se définir de la façon suivante :
2
S21 adapté = 1 − S11
⎛ S21 global ⎞
⎜ ⎟
Pertes par désadaptations= 20 log⎜ ⎟
S21 adapté
⎝ ⎠
166
Packaging
En utilisant cette formule, on trouve une perte par désadaptation de 0.029dB @20GHz, ce qui
confirme le résultat précédent.
IV.3.2.3. Conclusions
Cette technique de calcul basée sur la transformée conforme modifiée n’apporte pas un gain
significatif pour minimiser les pertes par désadaptation au niveau de la transition ligne-capot
(feedthrough). En effet, celles-ci étant très négligeables, de l’ordre de 0.015 dB par
feedthrough non adapté. Néanmoins, nous avons pu valider cette méthode originale, qui laisse
entrevoir des applications plus prometteuses pour minimiser les pertes par désadaptation. Par
exemple, pour optimiser les transitions des lignes coplanaires sur substrat massif vers une
membrane, fréquemment rencontrées dans le domaine des Mems RF (micro-usinage de
volume en face arrière).
Dans les sections IV.2 et IV.3, nous avons mis en avant une solution de packaging
élémentaire. Cependant, cette solution repose uniquement sur des contraintes technologiques
(respect des accès et des micro-commutateurs, savoir faire) et sur une analyse des
performances RF. Dans le souci de respecter les spécifications du cahier des charges, nous
devons nous intéresser, notamment pour des questions de fiabilité, à la résistance mécanique
de l’assemblage ainsi qu’à la qualité de l’herméticité, c’est l’objet de cette section.
Dans le chapitre III, nous avons présenté une simulation de la phase de report du capot, en
évaluant l’ordre de grandeur de la pression à appliquer pour garantir un scellement uniforme
au niveau des fentes des lignes coplanaires (comblement des gaps). Malgré des hypothèses sur
les propriétés mécanique du BCB non réticulé, nous avons évalué cette compression à 12
bars, qui est une valeur en accord avec les valeurs couramment rencontrées dans la littérature
(1 à 16 bars)[IV.13][IV.14][IV.15][IV.16].
Cette simulation met également en avant, le problème du choix des propriétés des matériaux à
utiliser. En effet, le manque de caractérisations des propriétés des matériaux pour les Mems
fait que l’on ne puisse que donner des tendances ou des ordres de grandeur dès lors que la
physique étudiée sort « des sentiers battus », par exemple dans les domaines de la visco-
élasticité, de la plasticité ou de la rupture.
L’objectif de cette section sera de donner des recommandations pour améliorer la tenue
mécanique et l’herméticité du packaging. Celles-ci s’appuyant sur des modèles analytiques et
également sur des résultats issus de la littérature.
167
Packaging
Néanmoins, en supposant un mode de rupture cohésif et en utilisant des résultats sur les
travaux de caractérisation des assemblages par collage de [IV.17] (Figure IV-31), nous
pouvons évaluer l’ordre de grandeur de la contrainte de rupture.
Différentes approches peuvent être utilisées pour décrire la propagation quasi statique d’une
fissure. Dans le cas des ruptures interfaciales, les modèles de Griffitz et de Barenblatt sont
principalement utilisés pour appréhender les effets cohésifs. Ces effets sont représentés par
des liens interfaciaux, modélisés par des ressorts (Figure IV-29) qui se brisent à une certaine
contrainte critique (Annexe F-G).
Pour qu’il y ait propagation de la fissure, il faut que l’énergie libérée par unité de surface
(notée G en J/m2 ) franchisse un seuil critique G c au-delà duquel une extension de la fissure
libère plus d’énergie qu’elle n’en absorbe, la fissure est alors instable.
Propagation si G>Gc
Figure IV-29. Modélisation d’une interface cohésive avec des ressorts interfaciaux
168
Packaging
⎧E * = E en contrainte plane
*
E Gc ⎪⎪
σ> = σc avec ⎨
πa ⎪E * = E en déformation plane
⎪⎩ 1 − υ2
σc est la valeur critique de la contrainte au-delà de laquelle la propagation des fissures se fait
de façon catastrophique. E* désigne le module de Young équivalent (constante de Mandel), E
le module de Young du BCB, ν le coefficient de poisson du BCB et a la longueur de la
fissure. Le terme EG c , noté également Kc, correspond au facteur d’intensité critique de
contrainte, aussi appelé ténacité du matériau.
Afin d’évaluer la contrainte critique de rupture, nous devons connaître la taille moyenne des
défauts localisés à l’interface BCB-Substrat mais également Gc, l’énergie surfacique critique
nécessaire à la propagation d’une fissure.
En fracture interfaciale, le chemin de la fissure est guidé par l’interface car celle-ci possède de
forte inhomogénéité. Dans notre cas, nous ne considérons pas des fissures quittant ou
traversant l’interface. Nous évaluons une longueur de fissure moyenne interfaciale, entre le
BCB polymérisé et un substrat Silicium, à 2 µm. Cette longueur est déduite d’une inspection
au MEB réalisé dans les travaux de [IV.14] (Figure IV-19).
Silicium
Silicium
BCB
Silicium BCB
Défauts ~ 2µm
Gc est dans ce cas une caractéristique du matériau composite (Si-BCB-Si), qui doit être
déterminé expérimentalement. Ne pouvant pas réaliser ce type de caractérisation, nous avons
approché Gc avec celui correspondant au matériau composite Verre-Epoxy-Verre étudié et
caractérisé dans [IV.17]. Le graphe de la Figure IV-31 représente les valeurs de Gc en
fonction du paramètre ψ, défini comme la phase dans le plan (KI, KII) des modes de rupture I
et II (pelage et glissement de translation ou cisaillement).
169
Packaging
Ainsi, des valeurs de Gc et pour une longueur de fissure moyenne de 2 µm, il est possible de
tracer la contrainte critique de rupture en fonction du paramètre de mixité modale Ψ pour le
cas d’une propagation de fissure dans un état de contrainte plane ou de déformation plane
(Figure IV-32).
σc en déformation plane
180 180
160 160
140 140
120 120
100 100
80 80
60 60
40 40
-90 -80 -70 -60 -50 -40 -30 -20 -10 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
Paramètre de mixité modale Ψ (deg)
Figure IV-32. Contrainte critique de rupture du scellement Si-BCB-Si en fonction du paramètre de mixité
modale ψ défini comme la phase dans le plan (KI, KII) relatif aux modes de pelage et de cisaillement
170
Packaging
Pour notre application, la contrainte critique de rupture est de l’ordre de 44 MPa pour une
sollicitation en pelage (Ψ =0°) et de l’ordre de 90 MPa (resp. 215 MPa) pour une sollicitation
en cisaillement de type Ψ =90° (resp. Ψ =-90°).
σY
Kc
πa
a
ac
Rupture Rupture
ductile fragile
Figure IV-33. Transition rupture fragile - rupture ductile en fonction de la longueur de la fissure a
Dans le cas du BCB, la contrainte de rupture en traction d’un échantillon de BCB est de 87
MPa [IV.18] mais dans notre cas il faudra utiliser la contrainte de rupture en traction du
composite Si-BCB-Si. Une valeur de cette contrainte est présentée dans les travaux de
[IV.14], nous reportons une contrainte de rupture en traction de 18,6 MPa (BCB 4026-
compression de 1.3 bars et recuit 230°C).
Ainsi, de manière analogue à la contrainte critique de rupture, nous pouvons tracer l’évolution
de la longueur de la fissure critique, définissant le seuil de transition rupture fragile-rupture
ductile, en fonction du paramètre de mixité modale (Figure IV-34). Aussi, nous obtenons une
longueur de fissure critique de l’ordre de 11 µm pour une sollicitation en pelage, mode I Ψ
=0°, de l’ordre de 48 µm (resp. 191 µm) pour une sollicitation en cisaillement, mode II Ψ
=90° (resp. Ψ = -90°).
171
Packaging
160
ac en déformation plane 160
140 140
120 120
100 100
80 80
60 60
40 40
20 20
0 0
-90 -80 -70 -60 -50 -40 -30 -20 -10 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
Paramètre de mixité modale Ψ (deg)
Figure IV-34. Longueur critique de fissure ac correspondant à la transition rupture ductile- rupture
fragile pour le scellement Si-BCB-Si, dans le cas d’un état de contrainte plane et de déformation plane, en
fonction du paramètre de mixité modale Ψ, défini comme la phase dans le plan (KI, KII)
π
KII pour Ψ = +
2
Substrat 2
Scellement Substrat 1
π
KII pour Ψ = −
2
Figure IV-35. Paramètre de mixité modale suivant l'interface, en sollicitation de type flexion
La Figure IV-36 représente la transition entre le mode de rupture ductile et le mode de rupture
fragile en fonction des paramètres de mixités modales : Ψ=0° correspondant au cas du pelage,
puis pour Ψ=90° et Ψ=-90° qui sont les deux paramètres attendus pour notre application
(Figure IV-35).
172
Packaging
Ainsi, à partir de ce graphe, nous pouvons remarquer que pour des défauts interfaciaux de
l’ordre de 2 µm (voir Figure IV-30), la rupture sera ductile même dans un mode I de rupture
(Ψ=0°). L’intérêt d’une rupture ductile est crucial pour la majorité des applications
nécessitant une marge de sécurité. Par exemple, pour une enceinte contenant un fluide sous
pression (chauffe eau, réservoir de combustible...), une fissure se propageant en mode de
rupture ductile pourra être détectée avant la rupture totale. En effet, l’épaisseur de ces
enceintes étant choisie de telle sorte qu’elle soit inférieure à la limite critique de fissure ac,
ainsi la rupture ductile se verra « peut-être » par la présence de fuite avant la rupture définitive
(on parle alors de « leak before break »).
σY=18.6 MPa 25 25
0 0
0,5 1 2 4 8 11 16 32 48 64 128 191 256
[échelle logarithmique - Octave]
Longueur de la fissure a (µm)
Figure IV-36. Transition rupture ductile / rupture fragile. La taille critique de la fissure ac étant de 11 µm
pour Ψ=0 (exemple de la figure) , de 48 µm pour Ψ=+π/2 et de 191 µm pour Ψ=-π/2
Nous avons vu que pour le packaging des Mems, un scellement hermétique permet
d’améliorer la durée de vie et de ce fait il n’est pas acceptable de dégrader l’herméticité par un
taux de fuite avant la rupture du joint de scellement.
Aussi, nous recommandons de choisir une largeur de scellement supérieure à la longueur de
fissure critique correspondant au cas extrême pour Ψ=-90° du mode II, à savoir 191 µm. Ce
critère étant bien évidemment très sécurisant car en réalité on peut s’attendre à un mode de
rupture mixte entre KI et KII et ainsi avoir une rupture explosive avant une propagation de
fissure de 191 µm !
IV.4.1.3. Conclusions
Cette analyse du mécanisme de la rupture, basée sur une approximation de l’énergie
surfacique critique Gc (nécessaire à la propagation d’une fissure), a le mérite de donner des
ordres de grandeurs sur les contraintes de rupture (44 MPa pour le pelage et 90 MPa pour le
cisaillement) ainsi que de proposer un dimensionnement de la largeur de l’anneau de
scellement (>200 µm).
173
Packaging
Par ailleurs, ces niveaux de contraintes de rupture respectent largement, dans le cadre de notre
application, les recommandations de la norme MIL-STD-883 method 2019.5. En effet, cette
norme spécifie, pour des surfaces de scellement comprises entre 0.3 mm² et 4 mm², que la
contrainte minimale de rupture en cisaillement soit de 6 MPa.
Enfin, nous pouvons remarquer que ces ordres de grandeurs sont en accord avec les mesures
faites par A. Jourdain [IV.16], faisant état :
De contraintes de cisaillement comprises entre 20 et 100 MPa pour une rupture de
cisaillement en fonction des modes opératoires (compression, température et temps de
recuit)
D’un taux de fuite, pour un packaging utilisant un anneau de scellement de 100 µm,
2000 fois plus important que celui d’un packaging utilisant une largeur de 800 µm.
Ces travaux montrent que le taux de fuite est sensible à la largeur de l’anneau de
scellement et non pas à son épaisseur. Néanmoins, on gardera à l’esprit que même une
largeur élevée (> 800 µm) ne permettra pas de respecter une variation de pression de
l’ordre de 1mBar pendant un an (typique des spécifications Mems). En effet, pour
respecter ce niveau d’herméticité, il faudrait compter sur un taux de fuite maximum de
1,1.10-13 mBar.l.s-1 or d’après les travaux de [IV.16] une largeur de 800 µm entraîne
un taux de fuite de l’ordre de 10-11 mBar.l.s-1 !.
174
Packaging
Y Dépôt de
BCB sur:
X
Z
Capot Substrat
θ bras
Méthode
θ chuck de dépôt
Dispensing Tournette
Technique
T °C de report
as
10°C/min (2h)
am e (
br
15
k
+
k+
é
uc
ur ol 2)
as
min
Ch
Fo ntr N
uc
Br
T0 t (min)
Ch
co
Figure IV-37. (a) Principe du report flip chip – (b) Méthode d’assemblage retenue (chemin bleu) et (c)
cycle de recuit utilisé
La Figure IV-38 donne des exemples de résultats obtenus sur la nature du profil du cordon de
BCB lors d’un « dispensing » point par point.
175
Packaging
1000
µm/s
2000
µm/s
3000
µm/s
4000
µm/s
5000
µm/s
6000
µm/s
7000
µm/s
8000
µm/s
Mode point par point - Tps extrusion 20 ms
Profil du cordon pour en fonction de la hauteur de dispense
5 10 µm
4 20 µm
Y (µm)
30 µm
3
40 µm
2 50 µm
1 60 µm
0
0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600 1800
-1
X (µm)
Figure IV-38. Dispensing point par point : (a) Allure du profil de l’anneau de BCB en fonction de la
vitesse de dépôt – (b) Vue 3D du cordon du BCB – (c) Profil transversal du cordon de BCB en fonction de
la hauteur de l’aiguille par rapport au substrat
La Figure IV-39 montre l’anneau de scellement déposé sur le capot en Foturan (a) ainsi que la
mise en boîtier, après report flip chip et recuit, de la ligne coplanaire sans les micro-
commutateurs.
176
Packaging
Figure IV-39. (a) Dépôt du BCB 3022-63 sur le capot Foturan - (b) Packaging d'une ligne CPW
IV.6. CARACTERISATIONS RF
IV.6.1. Analyse expérimentale des pertes rapportées par le packaging
Le packaging étant composé de deux parties, le capot en Foturan et l’anneau de scellement en
BCB, nous avons souhaité évaluer les pertes engendrées par l’ensemble du packaging mais
également définir la répartition des pertes allouées aux différentes parties.
Dans ce sens, trois structures tests ont été caractérisées par un analyseur de réseaux vectoriel
afin de déterminer les paramètres S :
Ces structures de tests sont les suivantes :
Structure 1 : Uniquement la ligne coplanaire
Structure 2 : La ligne coplanaire avec le capot en Foturan posé sur celle-ci sans
scellement en BCB
Structure 3 : Le packaging complet de la ligne coplanaire (Figure IV-39-b)
Ainsi pour identifier la distribution des pertes, nous avons comparé les performances RF des
structures 2 et 3 avec la structure 1 prise comme référence. Les pertes d’insertions et les pertes
par réflexions sont données dans la Figure IV-40 et la Figure IV-41.
0 5 10 15 20 25 30
0,0 0,0
-0,1 -0,1
-0,2 -0,2
-0,3 -0,3
-0,4 -0,4
S12 (dB)
-0,5 -0,5
-0,6 -0,6
-0,7 -0,7
Struct. 1 Mesurée
-0,8 Struct. 2 Mesurée -0,8
Struct. 3 Mesurée
-0,9 -0,9
-1,0 -1,0
0 5 10 15 20 25 30
Fréquence (GHz)
Figure IV-40. Pertes d'insertion mesurées pour les trois structures
177
Packaging
0 5 10 15 20 25 30 35
-5 -5
-10 -10
-15 -15
-20 -20
-25 -25
S11 (dB)
-30 -30
-35 -35
Struct. 1 Mesurée
Struct. 2 Mesurée
-40 Struct. 3 Mesurée -40
-45 -45
-50 -50
0 5 10 15 20 25 30 35
Fréquence (GHz)
Figure IV-41. Pertes par réflexions mesurées pour les trois structures
La courbe de le Figure IV-42 représente les pertes d’insertions de la structure mise en boîtier
retranchées de celles de la ligne seule (S12 Struct. 3 – S12 Struct. 1) et de ce fait
correspondant aux pertes rapportées par le packaging. De cette courbe, nous pouvons
remarquer que l’atténuation générée par le packaging (Boîtier micro-usiné Foturan et
scellement polymère BCB) est très faible et de l’ordre de grandeur des précisions de mesures
(+/- 0.025dB). Par exemple, dans le cas de l’application en bande étroite à 10 GHz, ces pertes
s’élèvent seulement à 0.05 dB. Ces résultats sont en accord avec les pertes du packaging
déduites par comparaison des simulations lors des études de sensibilités (IV.3.1.4).
178
Packaging
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
-0,050 -0,050
-0,055 -0,055
-0,060 -0,060
S12 Struct.3 - S12 Struct.1 (dB) Pertes rapportées par la packaging
-0,065 -0,065
-0,070 -0,070
-0,075 -0,075
-0,080 -0,080
-0,085 -0,085
-0,090 -0,090
-0,095 -0,095
-0,100 -0,100
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Fréquence (GHz)
Figure IV-42. Pertes rapportées par le packaging déduites par comparaison des mesures Struct.3-Struct.1
Cependant, même si la part des pertes attribuée au packaging entre les mesures et les
simulations sont voisines, nous pouvons remarquer que les pertes globales simulées pour la
structure mise en boîtier sont quasiment trois fois plus faibles que les pertes mesurées. La non
prise en compte des pertes résistives ne suffit pas, à elle seule, pour expliquer l’origine de cet
écart. Aussi, dans le but d’affiner notre modélisation numérique, nous avons fait des « rétro-
simulations » en prenant en compte les pertes résistives mais également en introduisant une
modélisation des charges électriques à l’interface Silicium/BCB afin d’obtenir un modèle plus
réaliste et ainsi s’approcher des mesures expérimentales.
Cette modélisation des charges interfaciales repose sur l’ajout d’une fine couche (4 µm) de
silicium basse résistivité (Figure IV-43) à l’interface du substrat de silicium haute résistivité et
le BCB.
Conducteurs
BCB
Silicium BR
(4 µm)
Silicium HR
179
Packaging
Les résistivités utilisées lors des rétro-simulations sont données dans le Tableau IV.7.
Les résultats de ces rétro-simulations sont donnés dans la Figure IV-44 et la Figure IV-45
avec également les mesures expérimentales.
0 5 10 15 20 25 30
0,0 0,0
-0,1 -0,1
-0,2 -0,2
-0,3 -0,3
-0,4 -0,4
S12 (dB)
-0,5 -0,5
-0,6 -0,6
-0,7 -0,7
Struct. 1 Mesurée
-0,8 Struct. 2 Mesurée -0,8
Struct. 3 Mesurée
Struct. 1 Simulée
-0,9 Struct. 3 Simulée -0,9
-1,0 -1,0
0 5 10 15 20 25 30
Fréquence (GHz)
Figure IV-44. Pertes d'insertion mesurées et rétro-simulées pour les structures 1 et 3
180
Packaging
0 5 10 15 20 25 30 35
-5 -5
-10 -10
-15 -15
-20 -20
-25 -25
S11 (dB)
-30 -30
-35 -35
Struct. 1 Mesurée
Struct. 2 Mesurée
-40 Struct. 3 Mesurée -40
Struct. 1 Simulée
-45 Struct. 3 Simulée -45
-50 -50
0 5 10 15 20 25 30 35
Fréquence (GHz)
Figure IV-45. Pertes par réflexions mesurées et rétro-simulées pour les structures 1 et 3
Ainsi, nous constatons que la prise en compte des charges interfaciales permet d’approcher,
sans atteindre, les résultats expérimentaux. Néanmoins, ces résultats montrent qu’un léger
écart entre les mesures et les simulations demeure. En remarquant que les lignes coplanaires
des structures mesurées ont été réalisées avec les masques de fabrication des micro-
commutateurs et de ce fait, même si nous n’avons pas fabriqué les micro-commutateurs, les
électrodes et les accès DC pour l’actuation électrostatique ont alors été structurés. Ainsi, des
pertes supplémentaires par désadaptation d’impédances, non prises en compte dans les
simulations, ont certainement une responsabilité dans ce désaccord entre les simulations et les
mesures.
IV.7. CONCLUSION
Les résultats des tests RF menés sur la solution du packaging proposé, montrent que
l’atténuation générée par le packaging (Boîtier micro-usiné en Foturan et scellement polymère
BCB) est très faible et de l’ordre de grandeur des précisions des mesures. Ces résultats sont en
accord avec les résultats obtenus lors des simulations RF effectuées sous HFSS.
Ainsi la méthodologie de conception a été validée par la bonne adéquation des simulations
avec les mesures expérimentales. Nous pouvons remarquer que le faible niveau de pertes
engendré par le packaging confirme l’inutilité de minimiser les désadaptations d’impédances
au niveau de la transition ligne coplanaire-capot.
Nous avons ainsi défini et validé une solution de mise en boîtier simple dont les pertes
rapportées sont négligeables.
181
Packaging
[IV.3] Anne Jourdain, Xavier Rottenberg, Geert Carchon and Harrie A.C. Tilmans
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Robert Plana, « Foturan Cap and BCB Sealing-Ring for RF MEMS Packaging
Applications », EUMIC 2006, 11-9, 4p
[IV.20] Dosage 2000 62-70, Rue Yvan Tourgueneff 78380 Bougival http://www.efd-
inc.com/fr
183
CONCLUSION GENERALE
185
Conclusion générale
Nous avons présenté dans le premier chapitre introductif un tour d’horizon des différentes
techniques de mise en boîtier en mettant en avant les enjeux associés en terme de conception
et de fiabilité. Ainsi, le packaging apparaît comme une étape cruciale du procédé de
fabrication des microsystèmes. En effet la non standardisation des procédés d’assemblage et
d’encapsulation ainsi que la diversité des spécifications des microsystèmes font qu’il n’existe
pas de packaging universel et de ce fait que celui-ci devra faire partie intégrante du flot de
conception du microsystème.
Devant ce constat nous avons établi, à travers le second chapitre, les spécifications inhérentes
au packaging des micro-commutateurs RF en s’appuyant sur une analyse fonctionnelle.
Celle-ci nous a permis de recenser l’ensemble des solutions techniques possibles avant de
converger vers deux solutions possibles pour la réalisation du packaging. Finalement, une
seule technique sera retenue, basée sur un report de capot en Foturan avec une couche
intermédiaire de scellement en Benzo-Cyclo-Butène et des interconnexions de type wire-
bonding au niveau de la face supérieure.
Après avoir dressé un panorama des outils de CAO dédiés ou modifiables pour la conception
de microsystèmes, nous avons identifié une méthodologie systématique du flot de conception
permettant d’intégrer la phase de conception du packaging avec celle du microsystème. Nous
avons porté notre choix sur une modélisation structurelle du Mems à partir de logiciels de
simulation EF multi-physique permettant de générer des macro-modèles comportementaux.
187
Conclusion générale
Notre motivation repose d’une part, sur la nécessité de prendre en compte les couplages des
nombreux phénomènes physique rencontrés (électrostatique, électromagnétisme, thermique,
mécanique, fluidique) et d’autre part sur un objectif d’intégration de macro-modèles qui
traduisent l’essentiel du comportement structurel du Mems dans un langage de description
comportemental pour réaliser une simulation au niveau système.
Dans l’objectif de créer une plateforme de simulation globale, le chapitre III a permis
d’identifier dans le domaine des microsystèmes, les possibilités offertes par deux logiciels EF
réellement multi-physique : ANSYS et COMSOL. Nous avons démontré et validé la
faisabilité de simulation par ingénierie inverse, technique qui permet de réaliser des rétro-
simulations à partir de la forme réelle des structures fabriquées. Cette modélisation très fine
de la réalité, laisse le champ libre pour de nombreuses applications potentielles directement
liées à la conception et à la fabrication des Mems.
Dans le domaine de la mécanique des structures, des solutions d’implémentations des
contraintes résiduelles ainsi que la gestion du maillage par une modélisation multi-
géométrique ont permis de répondre aux exigences les plus extrêmes lors de la conception des
Mems, à savoir des structures pré-contraintes ayant des facteurs d’échelles élevés. Cette étude
nous a permis de déceler une limitation de ANSYS qui ne permet de définir qu’une seule
contrainte initiale moyenne et pour un seul matériau. Nous avons également validé la
possibilité de réaliser une modélisation du contact avec les deux logiciels. Cependant,
COMSOL reste limité en ne proposant pas d’outils prédéfinis pour modéliser notamment le
contact déformable/déformable.
Par ailleurs, dans le domaine de l’électromagnétisme, nous avons mis en lumière un manque
de maturité des deux logiciels sur les outils disponibles pour réaliser une analyse des
performances RF. S’agissant d’un verrou notable pour la conception des Mems RF, ces deux
logiciels montreront leurs intérêts pour l’électromagnétisme dès que la construction du
modèle sera validée et facilité. Cela passe notamment par l’intégration d’un maillage adaptatif
mais également d’outils permettant la définition correcte des conditions aux limites.
Pour finir, nous avons proposé une modélisation comportementale par la génération d’un
macro-modèle du comportement mécanique non-linéaire d’un micro-commutateur. Cette
application simple a permis de valider la création de modèles comportementaux du Mems au
niveau composant électromécanique. La méthodologie adoptée pourra permettre le
développement d’une bibliothèque de modèles décrivant l’essentiel du comportement
physique du Mems et ce dans une forme compatible avec la description au niveau système.
188
Conclusion générale
Ainsi, une plateforme de simulation globale pourrait voir le jour avec des langages tels que le
VHDL-A, des outils numériques (solver SPICE, MATLAB-Simulink, AMESim ...) tout en
permettant l’intégration de fonctions d’optimisation.
Dans le dernier chapitre, nous avons proposé une géométrie du capot ainsi que du scellement
compatibles avec les possibilités technologiques, les contraintes dimensionnelles en terme
d’encombrement afin de permettre les accès pour les interconnexions, le respect des
performances RF et la résistance mécanique. Par le biais de simulations électromagnétiques et
par une modélisation de la rupture interfaciale du scellement, nous avons abouti à une solution
« optimale ». Cette solution de mise en boîtier a été caractérisée en déterminant les pertes
rapportées par le packaging. Aussi, les résultats montrent que l’atténuation générée par le
packaging (Boîtier micro-usiné en Foturan et scellement polymère BCB) est très faible, moins
de 0.05 dB de pertes à 10 GHz. Cette solution repose sur un procédé de fabrication simple qui
n’affecte pas les performances RF mais qui ne permet qu’une quasi-herméticité.
189
PUBLICATIONS
191
Publications
192
Publications
193
ANNEXES
195
Annexe A : Propriétés des matériaux
197
Annexe A : Propriétés des matériaux
Module de young E :
En 1678, Robert Hooke (1635-1703) montra que dans le domaine élastique linéaire :
L’allongement d’une structure dans une direction donnée est proportionnel à l’effort appliqué
dans cette direction, et ceci pour plusieurs matériaux (Figure A. 1).
σ Elasticité linéaire
Δf
E
G
Section S
ε
σ = Eε
Figure A. 1. Formulation de la loi de HOOKE
F
Avec σ = contrainte de traction dans le matériau (N.m-2=Pa, généralement MPa)
S
Δl
ε= Allongement relatif ou déformation (sans dimension)
lo
E= module de Young ou module d’élasticité longitudinal (MPa)
Pour un cylindre :
Δr Δl
= − ν = − νε
ro lo
12
Denis Poisson, mathématicien Français (1781 - 1840), auteur de travaux sur la physique mathématique et la
mécanique
198
Annexe A : Propriétés des matériaux
Pour plus de détail sur la mécanique des milieux déformables nous vous invitons à lire les
annexes D et E.
Thixotropie :
Le comportement des fluides non newtoniens dépend souvent du temps car les modifications
de structures microscopiques ne sont pas instantanées.
On a ainsi des manifestations diverses de ces phénomènes dans les tracés de rhéogrammes
(Figure A. 3).
•
Le tracé du rhéogramme, τ =f( E ) contraintes de cisaillement en fonction de la vitesse de
•
cisaillement, s’obtient en faisant croître puis décroître régulièrement E , afin de revenir à la
valeur initiale .On réalise ce qu’on appelle une « charge » puis une « décharge ».
Si on applique des valeurs de vitesse de cisaillement assez fortes pendant assez longtemps, on
obtient le diagramme suivant : la structure a été modifiée durablement lors de la charge et le
comportement du produit est affecté (rhéogramme de décharge différent, liquide globalement
moins visqueux)
199
Annexe A : Propriétés des matériaux
Un fluide est thixotrope si, sa viscosité, à vitesse de cisaillement constante, diminue au cours
du temps à condition que ce phénomène soit réversible.
Le comportement thixotrope concerne les corps fluidifiants et les corps plastiques (plus
rarement les épaississants).
Cette propriété est importante dans le cas de scellement de capot par des polymères car
suivant le degré de thixotropie du polymère en aura plus ou moins de facilité à « mouiller » la
base du capot pour une compression donnée.
Rupture :
C’est à Griffith que l’on doit en 1920 l’approche énergétique de la mécanique de la rupture.
Dans un milieu solide élastique linéaire (avec la limite élastique conventionnelle Re à 0,2 %
égale à la résistance à la rupture Rr ), contenant une fissure de surface A et soumis à un champ
de forces Fe , la progression de la fissure est stable tant que l’énergie libérée par l’extension
de cette fissure est absorbée par la création de nouvelles surfaces.
Si nous supposons que les forces extérieures F e dérivent d’un potentiel V , un accroissement
virtuel dA d’aire fissurée libère une énergie G dA telle que :
dP = – G dA
et
P =W +V =W –Te
avec P énergie potentielle totale de la structure fissurée
Il existe un seuil critique G c au-delà duquel une extension de la fissure libère plus d’énergie
qu’elle n’en absorbe, et la fissure est instable pour G tel que :
G dA > G c dA
Gc est l’énergie surfacique critique nécessaire à la propagation d’une fissure, il s’agit d’une
propriété intrinsèque du matériau.
200
Annexe A : Propriétés des matériaux
En ne considérant que les fissures planes se propageant dans leur propre plan, on montre que
l’état le plus général de propagation se ramène à la superposition de trois modes (Figure A.
5) :
mode I (mode par ouverture) : les surfaces de la fissure se déplacent dans des
directions opposées et perpendiculairement au plan de fissure ;
mode II (glissement de translation) : les surfaces de la fissure se déplacent dans
le même plan et dans une direction perpendiculaire au front de fissure ;
mode III (glissement de rotation) : les surfaces de la fissure se déplacent dans
le même plan et dans une direction parallèle au front de la fissure.
La rupture plate correspond au mode I; la rupture inclinée aux modes II et III, la rupture de
mode I étant la plus dangereuse. De plus, les problèmes rencontrés sont généralement des
problèmes d’élasticité plane et de ce fait le mode III est nul.
Ainsi, on introduit le paramètre ψ défini comme la phase dans le plan (KI, KII),
mesurée dans l’intervalle [-π , π]. Il est appelé paramètre de mixité modale et mesure
l’importance relative des modes I et II à la pointe de la fissure (Figure A. 6). La fracture dans
un milieu homogène correspondrait à KII = 0, i.e.ψ = 0.
201
Annexe A : Propriétés des matériaux
Ainsi, on peut exprimer le tenseur des contraintes à la pointe de la fissure (fonction d’Airy) :
KI ⎛ θ 3θ ⎞ K II ⎛ θ 3θ ⎞
σ rr = ⎜ 5 cos − cos ⎟ + ⎜ − 5 sin + 3 sin ⎟
4 2π r ⎝ 2 2 ⎠ 4 2π r ⎝ 2 2 ⎠
KI ⎛ θ 3θ ⎞ K II ⎛ θ 3θ ⎞
σ θθ = ⎜ 3 cos + cos ⎟ + ⎜ − 3 sin − 3 sin ⎟
4 2π r ⎝ 2 2 ⎠ 4 2π r ⎝ 2 2 ⎠
KI ⎛ θ 3θ ⎞ K II ⎛ θ 3θ ⎞
σ rθ = ⎜ sin + sin ⎟+ ⎜ cos + 3 cos ⎟
4 2π r ⎝ 2 2 ⎠ 4 2π r ⎝ 2 2 ⎠
Pour estimer la contrainte à la pointe de la fissure ou dans une zone de forte singularité
géométrique (par ex : au niveau des encastrements donnés par gravure RIE ou KOH), il est
nécessaire de connaître les facteurs d’intensité critique KI et KII correspond au mode I et II
(Figure A. 7 et Figure A. 8 d’après [I.28]). Ainsi on pourra par comparaison avec une
contrainte de rupture critique, savoir si la rupture est prévisible et également si il s’agit d’une
rupture ductile ou fragile.
Nous vous conseillons de voir l’annexe F pour plus de détail sur la théorie de la rupture.
202
Annexe A : Propriétés des matériaux
Volume
Mouillage : Aptitude qu'a un liquide à occuper la plus grande surface d'un solide.
Plus l'énergie de surface d'un matériau est élevée, plus l'angle θ est petit (tend vers 0), plus la
surface de contact est grande et meilleure sera l'adhésion : F liquide
• F liquide cosθ + F liquide-solide = F solide θ
Liquide
• θ = 0° mouillabilité parfaite
• θ = 180° « imperméabilité parfaite »
F solide F liquide-solide
Les contaminations ont beaucoup d’influence sur le mouillage.
Herméticité – étanchéité :
Un matériau est dit hermétique lorsque le coefficient de diffusion de l’Hélium y est inférieur à
10-8 cm3.s-1 (=10-11.l.s-1).
Le graphe de la Figure A. 10
représente le temps nécessaire
pour que 50% de l’humidité
extérieure pénètre a travers le
matériau [I.29].
203
Annexe A : Propriétés des matériaux
Exemples de matériaux
Le Tableau A. 1et le Tableau A. 2 donnent les principales propriétés mécaniques et
électriques des matériaux couramment utilisés en microtechnologie.
Transition
Module Limite Conductivité Résistivité Coefficient
Densité vitreuse CTE
d’Young élastique thermique électrique de Poisson
Matériaux (g/cm3)
(GPa) (MPa)
Tg
o
-6
(10 /K)
(W/mK) (Ω-cm) (v)
( C)
Métaux – Semiconducteurs - Céramiques
Si 2.4 120-131 120 1430 2.8 124-150 1E4 0.3
Ge 5.3 130 — 958 6.1 64 50 —
Si3N4 — 325 — — 2.9 — — 0.24
Al 2.8 70 83 660 24 210 2.7 0.24
Au 19.3 62.5 130 1064 14.2 293-311 2.2 —
Au + 2%Si 14.5 69.5 500-600 — 50 50 310 —
Cu 8.96 117-125 250-450 1083 16.5 395 1.7 0.3
Cu-W 17 255 — — 6.5 180-200 <6 —
Cuivre
8.8 113 490-590 — 17 160 5.7 —
AlliageMF 202
Ni — 200 — — 13 — — 0.3
Kovar 8.4 138 627 — 5.3 17.5 49 —
Alliage 42 8.1 145 588-735 1425 4.3-4.5 15.7-15.9 57 —
TAMAC5 8.9 120 527-562 — 16.7 138 4.9 —
CDA 194 8.8 121 480-519 — 16.3 263 2.6 —
OLIN 7025 8.8 131 527 — 17.1 166 4.3 —
EFTEC 64T 8.9 119 560 — 17 300 2.3 —
Verre fillé
4.5 — >10 — 8 270 10 —
argent
Alumine 3.6-3.7 390 157 2050 6.7 18-22 — 0.25
Nitrure
3.3 — — 2000 4.6 170 — —
d’aluminium
Verre 4.7 5.7 — — 6.3-7.0 0.6 — —
o
49.3(-55 C)
26.5(0oC)
Eutectique PbSn 8.4 12.5(50oC) 20 183 24 50 — 0.35
2.9(100oC)
2.2(125oC)
204
Annexe A : Propriétés des matériaux
Transition
Module Limite Conductivité Résistivité Coefficient
Densité vitreuse CTE
d’Young élastique thermique électrique de Poisson
Matériaux (g/cm3)
(GPa) (MPa)
Tg (10-6/K)
(W/mK) (Ω-cm) (v)
(oC)
Organiques
Composant de E1=11.7 α1<=23
1.88 120-220 165 0.58-0.73 — —
moulage E2=0.1 α2<=80
Silicone 1.2 — 4 220 230 0.26 — —
α1=19
Encapsulant — 6-10 — — 0.52 — 0.35
α2=70
α1=40-80
Adhésif argenté 2.5-3.5 0.3-2 — 25-100 α2=150- 2.5 100 —
200
10.5(210oC) 22.0 0.3
Underfill — 10(340oC) — — 24.0 — — 0.3
8(400oC) 0.35
Laminate 12-16(x,y)
— 12-18 225-330 195 — — 0.28
Substrate 72-85(z)
α1=60
Brasure — 3 60 175 0.2 — —
α2=160
23(230oC) 17.0(35.0) 0.25
FR-4 — 20(340oC) — — 19.0(45.0) — — 0.25
12(400oC) 0.35
25(230oC) 10.0(25.0) 0.25
FR-5 — 21(340oC) — — 11.0(35.0) — — 0.25
13(400oC) 0.35
Références
ELECTRONIC PACKAGING DESIGN MATERIALS PROCESS AND RELIABILITY
o LAU J,WONG C,PRINCE J,NAKAYAMA W
o MC GRAW HILL 1998
205
Annexe B : Propriétés des alliages eutectiques
Coefficient de
Température
d’expansion
conductivité
cisaillement
Elongation
Coefficient
Module de
Module de
Eutectique
Résistivité
thermique
thermique
électrique
élastique
Young E
Composition des alliages
Densité
Dureté
Brinell
Limite
Transition
Liquide -
eutectique
Solide (% massique) W/cm µm/m par
gm/cm3 µΩ.cm °C °C PSI PSI PSI %
°C @ 85°C @ 20 °C X1e6
10,7 63 Ga 22 In 16 Sn 6,5
15,7 76 Ga 25 In 6,35
47 45 Bi 23 Pb 19 In 8,3 Sn 5,3 Cd 9,16 38,22 0,15 25 5400 37.5 16.5
58 49 Bi 21 In 18 Pb 12 Sn 9,01 70,78 0,1 23 6300 20 16.5
60 51 In 33 Bi 17 Sn 7,88 52,12 22 4850 11
61,5 62 In 31 Bi 7,5 Cd 8,02
70 50 Bi 27 Pb 13 Sn 10 Cd 9,58 43 0,18 22 5990 300 120 14.5
72 66 In 34 Bi 7,99
77,5 49 Bi 42 In 10 Cd 8,49
79 57 Bi 26 In 17 Sn 8,54
81 54 Bi 30 In 16 Sn 8,47
92 52 Bi 40 Pb 8,2 Cd 10,25
93 44 In 42 Sn 14 Cd 7,46 0,36 24 2632 4.8
95 53 Bi 32 Pb 16 Sn 9,71
96 52 Bi 30 Pb 18 Sn 9,6 74,78 0,13 5200 100 15.5
96 46 Bi 34 Sn 20 Pb 8,99
100 50 Bi 28 Pb 22 Sn 9,44
108 52 In 46 Sn 1,8 Zn 7,27
109 67 Bi 33 In 8,81
118 52 In 48 Sn 7,3 14,7 0,34 20 1720 1630 83 4.5
123 74 In 26 Cd 7,62
206
Annexe B : Propriétés des alliages eutectiques
207
Annexe C : Propriétés du Foturan
208
Annexe D : Introduction à la mécanique des milieux déformables
209
Annexe D : Introduction à la mécanique des milieux déformables
Toute force appliquée à un matériau se traduit par une déformation qui entraîne un
changement de la position des atomes. Les arrangements se trouvent à l’équilibre lorsque les
noyaux atomiques sont distants d’une certaine valeur ro. Sous l’effet d’efforts extérieurs les
atomes se rapprochent ou s’éloignent engendrant ainsi une force d’attraction dont l’allure est
donnée ci-dessous. Cette force de rétraction tend à restituer à l’échantillon sa forme originale.
La force est pratiquement proportionnelle à la distance r- ro pour tous les matériaux, tant en
traction qu’en compression. La raideur de la liaison est constante aux petites déformations et
se trouve à l’origine de la définition du module d’élasticité E que l’on rencontrera plus loin.
C’est le cadre de l’élasticité linéaire.
F
Raideur au voisinage
de l’équilibre, pente
de la courbe
F maxi
Attraction
0
Répulsion
rD
ro Rayon de dislocation
A l’aide de calculs simples on peut estimer la résistance théorique maximale des matériaux
(σthéorique=E/8). La théorie et l’expérience aboutissent dans un grand nombre de cas à un
divorce qui est lié, comme nous le verrons par la suite, à l’existence de défauts et en
particulier de dislocations, dans la structure cristalline des matériaux.
Le cristal réel comporte un nombre élevé de défauts dont les dimensions caractéristiques
minimales sont en général de l’ordre de grandeur d’un diamètre atomique. Ces défauts
peuvent être ponctuels comme des lacunes ou les atomes étrangers, linéaires comme des
dislocations, bi-dimensionnels comme les joints de grains ou les défauts d’empilement.
210
Annexe D : Introduction à la mécanique des milieux déformables
La dislocation (Figure A. 11) est le seul type de défaut linéaire. C’est le déplacement des
dislocations, appelé glissement, qui est à la base de la déformation plastique des métaux et de
leurs alliages. Lors du passage d’une dislocation dans un cristal, il y a peu d’atomes impliqués
et peu de liaisons rompues simultanément. Grâce à une grande densité de dislocations et à leur
facilité de déplacement, une déformation macroscopique importante peut être obtenue en peu
de temps dans les matériaux métalliques par des procédés de formage à basse température.
Les autres types de matériaux (céramiques, polymères organiques) qui ont des dislocations
peu nombreuses et peu mobiles ont un comportement élastique fragile. Nous verrons plus en
détails dans le dernier chapitre, une introduction à la plasticité et la rupture.
211
Annexe E : Théorie des poutres
il existe une ligne moyenne, continue, passant par les barycentres des sections du solide
la longueur L est au moins 4 à 5 fois supérieure au diamètre D
il n’y a pas de brusque variation de section (trous, épaulements)
le solide admet un seul et même plan de symétrie pour les charges et la géométrie
Plan de symétrie de la D
poutre
d
Section
Ligne
droite
moyenne
x x x Lm
A G B
Mat. 1 Mat. 2
212
Annexe E : Théorie des poutres
F F=kX
Pourquoi?
W(potentiel d’énergie interatomique)
W (r ) = wo + k (r − ro) 2
X=L-Lo ∂W
F= = 2k (r − ro) Linéaire
∂r
Figure A. 14. Comportement élastique linéaire pour les petites déformations
Hypothèse de Bernoulli
213
Annexe E : Théorie des poutres
Sollicitations simples :
F F
Lm
A B
L
F F W
Lm
A B
-M M
x Lm x
A α B
L
214
Annexe E : Théorie des poutres
Loi de HOOKE
En 1678, Robert Hooke (1635-1703) montra que dans le domaine élastique linéaire :
L’allongement d’une structure dans une direction donnée est proportionnel à l’effort appliqué
dans cette direction, et ceci pour plusieurs matériaux
F F
lo E,S
F F
F F
ES
F=kX F= Δl = KΔl
lo
X=L-Lo X=L-Lo
E = Module d’Young
= Module d’élasticité longitudinal (« rigidité de la matière ») exprimé en N.m-2
(Généralement en MPa voire GPA)
ES Raideur de traction (N/m)
K=
lo
σ Elasticité linéaire
Δf
G E
Section S
ε
σ = Eε
F
Avec σ = contrainte de traction dans le matériau (N.m-2=Pa, généralement MPa)
S
Δl
ε= Allongement relatif ou déformation (sans dimension)
lo
215
Annexe E : Théorie des poutres
Lorsque l’on exerce une traction ou une compression, on constate que la largeur de la pièce
varie également, à l’inverse de l’allongement. La variation relative de dimension est
proportionnelle à l’allongement relatif e, le coefficient de proportionnalité s’appelle le
coefficient de poisson13 ou rapport de poisson (Poisson’s ratio). On le note ν (sans
dimension).
Pour un cylindre :
Δr Δl
= − ν = − νε
ro lo
L’essai de traction permet, à lui seul, de définir les caractéristiques mécaniques courantes
des matériaux. Les résultats issus de cet essai, permettent de prévoir le comportement d’une
pièce sollicitée en Cisaillement, Traction / Compression et Flexion.
Principe de l’essai
L’essai est réalisé sur une machine de traction. On applique progressivement et lentement
(sans choc) à une éprouvette cylindrique de formes et de dimensions normalisées, un effort de
traction croissant.
13
Denis Poisson, mathématicien Français (1781 - 1840), auteur de travaux sur la physique mathématique et la
mécanique
216
Annexe E : Théorie des poutres
Ainsi, grâce à l’essai de traction, on peut identifier la loi de comportement d’un matériau.
Cette loi de comportement, qui est décrite pour le cas général par la Figure A. 18 , permet de
fixer des limites de travail spécifiques à chaque matériau (élastique, plastique, écrouissage,
striction).
F
σ=
S D
Limite rupture Rr
E
Limite élastique Re
A B C
Rupture
σ = Eε Δl
ε=
O I II III IV lo
Elastique Parfaitement Zone Zone de striction
plastique écrouissage
Afin de comprendre ce qui se passe au sein de la matière, faisons une coupure fictive (par la
pensée) de notre matériau (Figure A. 19) :
217
Annexe E : Théorie des poutres
+ Orientation de la poutre
y +
- m
x
z
La cohésion de la matière est garantie par l’existence de contrainte interne qui permet
l’équilibre de la structure.
Dans le cas des poutres, on définit un torseur de cohésion qui généralise l’ensemble des
sollicitations possibles (traction/compression, flexion, torsion…).
Torseur de cohésion
218
Annexe E : Théorie des poutres
Définition : Le torseur de cohésion est le torseur modélisant les efforts intérieur issues de
l’action de la partie (+) sur la partie (-) (par convention) exprimé au point G, centre d’inertie
de la section.
{τ Coh }G = {τ + / − }G = −{τ −/ + }G
w
Fn F1
Cn Ty ⎧N Mt ⎫
⎪ ⎪
Mfz
Mfy
{τ Coh } = ⎨Ty M fy ⎬
- G
N + ⎪T
⎩ z M fz ⎪⎭
Mt x G
T
z
F2 C1
Dans ce qui précède, nous avons vu les bases de la théorie des poutres avec l’introduction du
torseur de cohésion qui rend compte des efforts mis en jeu au niveau d’une section
rigidifiante. Dans ce qui suit, nous allons généraliser au cas de l’élasticité classique en
introduisant le tenseur des contraintes qui nous renseigne sur les sollicitations en un point
subit par la matière et ce quelle que soit la direction.
219
Annexe E : Théorie des poutres
w y
Fn F1
Cn Ty
Mfy
M Mfz
N
G x
Tz Mt
F2 z
Base Orthonormée Directe
C1
Figure A. 23. Passage du modèle global (sur une section) à la description locale (un point)
Les faces i et -i sont les faces normales à ei , en partant du centre du cube, ei pointe vers i, la
face -i étant la face opposée.
Dans un premier temps, nous ne considérons que les faces numérotées positivement.
r
Sur la face j s'exerce un vecteur-force F j qui a trois composantes :
⎛F ⎞
r ⎜ 1j ⎟
Fij étant la composante selon ei du vecteur-force s'exerçant sur la face j. F j = ⎜ F2 j ⎟
⎜F ⎟
⎝ 3j ⎠
La surface de chaque facette étant a², on peut définir neuf composantes σij homogènes à des
contraintes :
F
σ ij = ij2
a
On définit alors l’état de contrainte en un point par un tenseur:
⎛ σ11 σ12 σ13 ⎞ ⎛ σ11 σ12 σ13 ⎞
⎜ ⎟ ⎜ ⎟
σ(M ) = ⎜ σ 21 σ 22 σ 23 ⎟ = ⎜ σ12 σ 22 σ 23 ⎟ car σ(M )est symmétrique
⎜σ ⎟ ⎜ ⎟
⎝ 31 σ 32 σ 33 ⎠ ⎝ σ13 σ 23 σ 33 ⎠
220
Annexe E : Théorie des poutres
r r r r r
⎧T(M,e1) = σ11e1 +σ12e2 +σ13e3
⎪⎪ r r r r r
Ex : ⎨ T (M,e2 ) = σ e
12 1 +σ e
22 2 +σ e
23 3
⎪r r r r r
⎪⎩T(M,e3 ) = σ13e1 +σ23e2 +σ33e3
Ainsi, on peut tracer la surface enveloppe du champ des contraintes appliqué au point
M en calculant le vecteur contrainte pour toutes les directions de l’espace !
De façon à bien assimiler la notion de tenseur, voici une description tensorielle de la couleur
(métaphore) : Une couleur peut être obtenue par une infinité de combinaison de Bleu, Rouge
ou Jaune avec plus ou moins d’intensité. On peut alors obtenir une unique couleur qui sera un
point A de l’espace (O, B, R , J ) , voir Figure A. 24.
J Jaune Rq :
Si A ∈ (O, J ) alors on aura un jaune d' intensité # OA
221
Annexe E : Théorie des poutres
⎛ ε 11 0 0 ⎞
⎜ ⎟ σ F
ε (M ) = ⎜ 0 −ν .ε 11 0 ⎟ avec ε 11 = 11 =
⎜ 0 E ES
⎝ 0 −ν .ε 11 ⎟⎠
Loi de comportement
Dans le cas des Matériaux Linéaire Homogène Elastique Isotrope (MLHEI), cette relation se
simplifie : de 81 inconnues, on passe à 2 inconnues !
Loi de Hooke : Relation déformation-contrainte
1+ ν ν
ε ij = σ ij − σ kk δij avec σ kk = trace(σ )
E E
222
Annexe E : Théorie des poutres
⎡ 1 −ν −ν ⎤
⎢ E 0 0 0 ⎥
E E
⎢ ⎥
⎡ ε 11 ⎤ ⎡ ε 1 ⎤ ⎢ − ν 1 −ν
0 0 0 ⎥ ⎡ σ1 ⎤ ⎡ σ11 ⎤
⎢ ε ⎥ ⎢ε ⎥ ⎢ E E E ⎥ ⎢σ ⎥ ⎢σ ⎥
⎢ 22 ⎥ ⎢ 2 ⎥ ⎢ − ν −ν 1 ⎢ 2 ⎥ ⎢ 22 ⎥
⎢ ε 33 ⎥ ⎢ε 3 ⎥ ⎢ E 0 0 0 ⎥ ⎢σ ⎥ ⎢σ ⎥
E E ⎥ 3 33
⎢ ⎥=⎢ ⎥=⎢ (1 + ν) ⎥ ⎢σ ⎥ ou ⎢σ ⎥
⎢2ε 23 ⎥ ⎢ε 4 ⎥ ⎢ 0 0 0 2 0 0 ⎥ ⎢ 4 ⎥ ⎢ 23 ⎥
⎢ 2ε 13 ⎥ ⎢ε 5 ⎥ ⎢ E ⎥ ⎢σ 5 ⎥ ⎢ σ13 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ (1 + ν) ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢⎣ 2ε 12 ⎥⎦ ⎢⎣ε 6 ⎥⎦ ⎢ 0 0 0 0 2 0 ⎥ ⎢⎣σ 6 ⎥⎦ ⎢⎣ σ12 ⎥⎦
E ⎥
⎢ (1 + ν) ⎥
⎢ 0 0 0 0 0 2 ⎥
⎣ E ⎦
⎧ E ⎧ μ (2μ + 3λ )
⎪⎪ μ = 2(1 + ν ) ⎪⎪E = λ + μ
⎨ et ⎨
νE λ
⎪λ = ⎪ ν=
⎪⎩ (1 − 2ν )(1 + ν ) ⎪⎩ 2(λ + μ )
223
Annexe E : Théorie des poutres
Nous verrons par la suite plusieurs critères de limite élastique ou bien de seuil d’écoulement
plastique. Nous verrons également que ces critères sont valables tant que la ténacité de la
matière est « suffisante » ou bien que la probabilité d’avoir une longueur de fissure supérieure
à un certain seuil est nulle.
De plus, s’appuyer sur un des critères pour prédire la rupture n’est pas envisageable dès lors
qu’il existe une singularité géométrique. En effet, une simulation numérique par EF verra la
contrainte au voisinage d’une singularité géométrique augmenter avec le raffinement du
maillage ! Ainsi, il n’est pas acceptable de regarder seulement un critère de limite élastique ou
de rupture ! Il faut utiliser les techniques de la mécanique de la rupture, que nous allons voir
plus loin.
224
Annexe F : Théorie de la rupture
Préambule :
Cette synthèse est largement inspirée des cours du Professeur Luc Chevalier de l’Ecole
Normale Supérieure de Cachan.
L’essai de traction nous a permis d’identifier différents types de comportements se rapportant
à différentes familles de matériaux. En résumé, on peut rappeler que tous les matériaux ont
une phase de comportement élastique. Au-delà d’une certaine limite σY (également noté σe )
les matériaux fragiles (céramiques, fontes, polymères à phase amorphe vitreuse par exemple)
se rompent, leur limite élastique est donc confondue avec leur limite à la rupture σR.
Expérimentalement la répétabilité n’est pas bonne. Dans le cas des matériaux fragiles σR n’est
pas un bon critère de rupture. La mécanique de la rupture propose une approche différente
basée sur l’énergie de fissuration qui permet de prévoir la rupture fragile. Nous nous
proposons une rapide présentation de la mécanique de la rupture.
Pour les matériaux ductiles (les métaux, les polymères semi-cristallins) la limite σY
correspond à la phase d’écoulement plastique. Cette propriété, associée au fait que les
déformations élastiques sont petites, permet de mettre en forme les métaux par déformation
permanentes.
La rupture brutale constatée pour les matériaux tenaces, est provoquée par la propagation
rapide des petites fissures qui existent dans le matériau. Pour rompre le matériau, il faut que
l’énergie extérieure fournie soit supérieure à la somme de l’énergie élastique susceptible
d’être emmagasinée par le matériau et de l’énergie surfacique nécessaire à l’augmentation de
surface qui accompagne l’ouverture de la fissure. L’ouverture de la fissure entraine une
augmentation de la surface du matériau qui nécessite l’apport d’une certaine énergie δWS :
δWS = G c δS
δS est la surface de fissure nouvellement crée et Gc est l’énergie surfacique critique nécessaire
à la propagation d’une fissure. Gc est une caractéristique du matériau (voir quelques exemples
donnés dans le tableau A.4). Considérons l’expérience suivante : on étire élastiquement une
plaque d’épaisseur « e » en exerçant une contrainte de traction d’intensité σ.
225
Annexe F : Théorie de la rupture
σ≠0
σ=0
Zone relâchée
élastiquement
dWel = 0 1
dWel = σ : ε 4a
2
σ=0
σ≠0 a
La plaque est maintenue dans cette position, on bloque les bords inférieurs et supérieurs. Si on
réalise une fissure de longueur « a » à partir d’un bord (Figure A. 26), la zone elliptique (a, 2a)
au voisinage de la fissure se relâche donc élastiquement, une partie de l’énergie élastique est
restituée. Wel vaut donc maintenant :
σ2 ⎡ π a (2a) e ⎤
Wel = ⎢ v− ⎥
2E ⎣ 2 ⎦
Pour que l’ouverture de la fissure puisse se produire, il faut que l’énergie élastique restituée
lors de l’accroissement δa de la longueur de fissure soit supérieur au seuil d’énergie δWS
permettant l’ouverture. Cette dernière énergie vaut :
δWS = G c δS = G c e δa
L’énergie élastique restituée vaut alors :
σ2
Vf δWel = δv avec δv l’accroissement de volume relâché, on
2E
Vi
admettra que la zone de relâchement elliptique évolue deux fois
plus rapidement suivant le grand axe (Figure A.27 27).
4a δv = Vf − Vi =
πe
2
[ ]
( 2a + 2δa ) (δa + a ) − 2a 2 = 2π e a δa + o (δa ) 2
σ2
Ainsi δWel = π e a δa
2E
2δa
La condition de propagation de la fissure s’écrit alors :
δa a
226
Annexe F : Théorie de la rupture
Il faut noter que la propagation d’ondes élastiques dans les matériaux se fait à une célérité
E
donnée par la relation : c =
ρ
Par exemple, dans le cas du verre cette célérité vaut 5000 m/s ! On comprend pourquoi cette
rupture à l’air d’être pratiquement instantanée.
Afin d’évaluer la ténacité des matériaux, une éprouvette (plaque mince) entaillée sur le coté
subit un essai de traction (Figure A. 29). On relève l’évolution de la force de déchirement en
fonction de l’ouverture de l’entaille δd. Lorsque la fissure évolue de façon brutale, le
comportement devient non-linéaire. On détermine la force critique Fc qui agit sur une aire
égale à :
F
Cet essai permet de déterminer Fc, ainsi on
obtient Kc et Gc:
δd Fc
σc =
e( L − a )
Kc F πa
F or σ c = ⇒ Kc = c
Fc d πa e( L − a )
2
π a Fc
Aussi, K c = EG c ⇒ G c =
E e 2 (L − a ) 2
a
e
F L
On obtient alors la contrainte critique σc et par la suite le facteur d’intensité critique Kc.
Connaissant le module de Young, on peut déterminer l’énergie surfacique critique nécessaire
à la propagation de la fissure Gc (Tableau A. 4). Ces valeurs varient considérablement entre
les matériaux de moindre ténacité comme la glace et les céramiques jusqu’à ceux de ténacité
maximale comme les métaux ductiles.
227
Annexe F : Théorie de la rupture
Si on relève la résistance σY d’un matériau lors d’un essai de traction et que l’on compare
cette limite avec la valeur de la contrainte critique σc, on se rend compte qu’un matériau
réputé ductile peut avoir un mode de rupture fragile (Figure A. 30). En effet, il suffit que :
Kc K c2 E Gc
σc < σY ⇒ < σY ⇒ a > = =ac
πa π σY π σ2Y
2
σY
Kc
πa
a
ac
Rupture Rupture
ductile fragile
Figure A. 30. Transition de mode de rupture: ductile - fragile
228
Annexe G : Introduction à la plasticité
Dans cette annexe, nous allons supposer dans un premier temps pour plus de clarté, que la
partie élastique des déformations est négligeable (Figure A. 31). De plus nous ne ferons pas
intervenir l’écrouissage. Compte tenu de ces deux hypothèses, le comportement en traction
d’un tel matériau serait le suivant :
Pas d’écrouissage
σY
•
Elasticité négligée ∀ ε,ε
Certaines notions présentées par la suite ont déjà été abordées du point de vue de l’élasticité.
La présentation est légèrement différente ici puisqu’on va considérer les critères comme des
seuils à partir desquels l’écoulement plastique se développe. On distingue deux familles de
critères d’écoulement : ceux qui font appel à la notion de courbe intrinsèque au matériau, ceux
qui font appel à la notion de contrainte équivalente.
Courbes intrinsèques
On rappelle que l’état des contraintes en un point M peut être représenté par un domaine
limité par 3 cercles dans le plan contrainte normale σ en abscisse et contrainte tangentielle τ
en ordonnée. La notion de courbe intrinsèque suppose que dans le plan (σ,τ) l’écoulement
plastique va apparaître si une certaine relation f(σ,τ) est vérifiée. Cette fonction est la courbe
intrinsèque du matériau (Figure A. 32), c’est l’enveloppe de tous les tricercles de Mohrs
possible avant plastification.
229
Annexe G : Introduction à la plasticité
τ
Courbe intrinsèque
f(σ,τ)
On remarque que les critères introduit à partir de la notion de courbe intrinsèque ne font pas
intervenir la contrainte principale intermédiaire. Considérons trois de ces critères :
Critère de Rankine :
On suppose que la limite élastique est déterminée par des valeurs limites portant sur les
contraintes normales principales.
On fait un essai de traction pour déterminer la contrainte normale maximale σY, et un essai de
compression pour déterminer la contrainte normale minimale σY’. Le critère s’écrit donc :
Critère de Tresca :
Ce critère suppose que la courbe intrinsèque est une droite horizontale, en d’autres termes que
seule la contrainte tangentielle τ intervient. Ce critère s’écrit :
σi − σ j
sup i, j ≤ τY
2
τY est le seuil d’écoulement plastique en cisaillement. Compte tenu que τY vaut σY/2, la
relation devient :
sup i, j σ i − σ j ≤ σ Y
230
Annexe G : Introduction à la plasticité
τ Critère de Tresca
1
n1
Tresca 1
σΙΙ
σΙ
La surface seuil est donc constituée de portions de plans tous parallèles à la droite de direction
n (1,1,1) .Ce qui donne le prisme à base hexagonale ci-dessus (Figure A. 34). On peut remarquer
que pour ce critère la trace de n’intervient pas, ce qui est difficilement admissible. De plus,
ce critère permet de prédire l’apparition de la plasticité en traction simple dans les plans
inclinés à 45° par rapport à la direction de traction. En pratique les éprouvettes métalliques se
rompent suivant un angle légèrement différent de 45°.
Critère de Coulomb :
Le critère de Coulomb suppose qu’il existe un frottement interne caractérisé par une
inclinaison d’un angle φ des droites représentant la fonction intrinsèque. Dans ce cas le critère
s’écrit :
231
Annexe G : Introduction à la plasticité
σΙΙΙ
τ 1
n1
Critère de Coulomb
Coulomb 1
φ
σ σΙΙ
σΙ
232
Annexe G : Introduction à la plasticité
Par ailleurs, il est très délicat de mettre en place des essais d’identification pour lesquels le det
est différent de 0. La contrainte équivalente est donc une fonction de I2( D).
Une fonction simple du second invariant du déviateur des contraintes peut être :
Critère de Hill :
σ eq =
1
2
{
F (σ 11 − σ 22 ) + G (σ 22 − σ 33 ) + H (σ 33 − σ 11 ) + Lσ 122 + Mσ 132 + Nσ 23
2 2 2 2
}
On remarque que le critère de Hill n’est pas invariant par rotation. Ce qui pose le problème de
l’objectivité du critère.
Dans ce qui précède, on a présenté quelques critères courants de limite élastique sans chercher
en justifier un plus que l’autre. Chacun a sa manière propre de limiter les tenseurs des
contraintes. En l’absence de règlements ou de normes, il est sans doute prudent d’en combiner
plusieurs et d’opter pour un facteur de sécurité.
Les critères de Tresca et de Von Misès (très populaires dans les codes de calcul) ne limitent
pas les tenseurs sphériques. Si on se limite à ne regarder que l’un ou l’autre de ces critères, on
prend le risque de déclarer admissibles des tractions sphériques très importantes. On devrait
prudemment le combiner avec le critère de Rankine.
233
Annexe G : Introduction à la plasticité
F Emboutissage
MACRO
MICRO
,
vg
τ
vg
τ
F
Pour un système de glissement on a :
Si τ<τc pas de glissement
Si τ=τc glissement dans le plan dense a la vitesse vg
La puissance dissipée par déformation est égale à la somme des produits τcvgS sur l’ensemble
des systèmes (i) activées de section égale à S. Par ailleurs, à l’échelle macroscopique cette
dissipation vaut la somme de trace( D ) sur le domaine déformé, ce qui donne :
∫ trace( D )dV= ∑ τ c v g S
i i i
Ω Syst.activés
∗
Soit un état de contrainte caractérisé par une cission i∗ sur les systèmes de glissement. Si
cet état de contrainte ne conduit pas à la plastification du matériau, c’est que pour tous les
systèmes activés par le système ( D ), on a :
i∗
≤ i = ic
Pour tous les autres systèmes de glissement :
vig=0
Dans ces conditions :
trace( * ) = ∑ τ ∗ci v ig Si ≤ ∑ τ ic v ig Si = trace( )
Syst.activés Syst.activés
Cette propriété est généralement admise sous le nom de « principe du travail maximal » et
s’énonce comme suit : « Soit le champ des contraintes associé à l’écoulement plastique
caractérisé par le taux de déformation . Pour tous champ de contrainte * intérieur au
domaine d’élasticité, on a :
trace[( *- ). ] ≤0
Le principe du travail maximal permet alors de montrer que pour un domaine d’élasticité
convexe, l’écoulement plastique est nécessairement normal au domaine. On comprend alors
que les critères présentant des points anguleux peuvent poser des problèmes. La conséquence
de ce principe est la suivante :
234
Annexe G : Introduction à la plasticité
n
f( ) : seuil de plasticité
*
σΙΙΙ
* *
Zone élastique
σΙΙ
σΙ
∂f
D=λ
avec λ ≥ 0
∂σ
λ est nul si on reste dans le domaine élastique du matériau (pas d’écoulement plastique). Il est
positif lorsqu’il y a écoulement plastique.
Pour le critère de Von Misès qui ne possède pas de point anguleux, la fonction seuil du critère
est :
3
f(σ D ) = trace (σ D σ D ) − σ Y
2
∂f
Le calcul de donne :
∂σ
∂ ⎧3 ⎫
⎨ trace(σ D σ D )⎬
∂f ∂σ ⎩ 2 ⎭ = 3 σD
=
∂σ 2σ éq 2 σ éq
Notons que dans le cas de la plasticité parfaite, λ est indéterminé si on connaît par contre, si
on connaît alors :
235
Annexe G : Introduction à la plasticité
3 σD 9 σD : σD
D=λ ⇒ D : D = λ2 2
2 σ éq 4 σ éq
⎛2 ⎞
⇒ λ 2 = trace⎜ D : D ⎟ = D éq
2
⎝3 ⎠
⇒ λ = D éq car λ > 0
On a donc dans ce cas :
2σ éq D
σD =
3 D éq
Pour augmenter la pression, on a fabriqué une matrice en acier spécial traité thermiquement
(chauffé puis trempé à l’huile). La conséquence de ce traitement thermique est une limite
d’élasticité σe très élevée : σe=2000 MPa
Un échantillon de ce même acier ayant subi le même traitement thermique a une ténacité Kc
de :
Kc=22 MPa m
L’idée des concepteurs de cette matrice était de tirer parti de cette limite élastique très élevée
pour travailler à de fortes pressions. Or, elle se rompit au premier essai et ce à la moitié de la
charge de sécurité prévue à la conception. L’examen du faciès de rupture montra une fissure
en forme de « d’ongle de pouce », s’initiant à la surface intérieure de la matrice. On se
propose, dans cette illustration, de déterminer la raison de cette rupture brutale.
236
Annexe G : Introduction à la plasticité
F
ro
Fissure en forme
d’ongle, rayon a
r1
ro=6,4 mm
r1=32 mm
a=1,2 mm
⎡σ r 0 0 ⎤ ⎧ B
⎪ σr = A + 2
σ = ⎢⎢ 0 σ θ 0⎥⎥ avec : ⎨ r
B
⎢⎣ 0 0 0⎥⎦ ⎪σ θ = A − 2
⎩ r
Pour les conditions limites on supposera que la pression atmosphérique est négligeable devant
la pression P qui règne dans la matrice lors de l’opération de compaction :
B
− σ er = P er en r = ro ⇒ A + = −P
ro2
B
σ er = 0 en r = r1 ⇒ A + =0
r12
On en déduit :
237
Annexe G : Introduction à la plasticité
1,5
1
σr
σθ
0,5
0 Rayon r (mm)
10 20 30 40
-0,5
-1
Le graphique ci-dessus est obtenu pour une pression P unitaire. La contrainte σz est nulle
aussi, σθ est toujours la plus grande contrainte principale, σr est toujours la plus petite.
σ θ (r = ro ) − σ r (r = ro ) ≤ σ e
On tire :
2P r12 r12 − ro2 σ e
≤ σ e ⇒ P ≤ A.N. : P ≤ 960MPa
r12 − ro2 r12 2
Il est donc possible de comprimer jusqu’à une pression de 960 MPa (9600 Bars !!!).
Evidemment, il est prudent d’utiliser un fort coefficient de sécurité s. En pratique une valeur
de s égale à 2,5 est assez raisonnable.
238
Annexe G : Introduction à la plasticité
239
Annexe H : Initiation au calcul par éléments finis
Nous allons présenter de manière synthétique les étapes de résolution d’un problème par la
méthode des éléments finis :
Etape 1 : Discrétisation
Cette première étape consiste à décomposer le domaine D en un ensemble de sous domaines
dits élémentaires {De} sans intersections ni recouvrement (Figure A. 36).
Sk
y
Sj
e
y e
Si x
x
Figure A. 36. Discrétisation du domaine géométrique
Matrice d’interpolation
⎡ u1 ⎤
⎢v ⎥
⎢ 1⎥
⎢ w1 ⎥
⎢ ⎥
⎡ u e (M) ⎤ ⎡ϕ1e 0 0 ϕ 2e 0 0 ϕ3e 0 0 ⎤ ⎢ u2 ⎥
r ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
U e (M ) = ⎢ v e (M) ⎥ = ⎢ 0 ϕ1e 0 0 ϕ 2e 0 0 ϕ3e 0 ⎥ ⎢ v 2 ⎥ = [ϕ (M )][Un ]
⎢ ⎥
⎢ w e (M)⎥ ⎢ 0 0 ϕ1e 0 0 ϕ 2e 0 0 ϕ3e ⎥⎦ ⎢ w 2 ⎥
⎣ ⎦ ⎣
⎢u ⎥
⎢ 3⎥
⎢ v3 ⎥
⎢w ⎥
⎣ 3⎦
240
Annexe H : Initiation au calcul par éléments finis
Par exemple, on peut utiliser des fonctions d’interpolations polynomiales comme l’espace
d’interpolation linéaire Pe=P1={a+bx+cy}.
⎡∂ ⎤
⎢ ∂x 0 0⎥
⎢ ∂ ⎥
⎡ ε11e
⎤ ⎡ ∂u ∂x ⎤ ⎢0 0⎥
⎢ e ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ∂y ⎥
⎢ ε 22 ⎥ ⎢ ∂v ∂y ⎥ ⎢ ∂ ⎥ ⎡ u e (M) ⎤
⎢ e ⎥
⎢ ∂ ∂ ⎥ ⎢0 0
∂z ⎥⎥ ⎢ v e (M) ⎥ = [δ(M )] U e
[ ] ε
~ε e (M ) = 33 =
⎢ e ⎥ ⎢
w z
⎥=⎢ ∂ ∂ ⎥⎢ ⎥ [ ]
⎢2ε 23 ⎥ ⎢∂v ∂z + ∂w ∂y ⎥ ⎢ 0 ⎢ w e (M)⎥
⎢ 2ε e ⎥ ⎢∂u ∂z + ∂w ∂x ⎥ ⎢ ∂z ∂y ⎥ ⎣ ⎦
⎢ 13 ⎥ ⎢ ⎥ ⎢∂ ∂ ⎥
⎢⎣ 2ε12 ⎥⎦ ⎣⎢ ∂u ∂y + ∂v ∂x ⎦⎥ ⎢ 0 ⎥
e
⎢ ∂z ∂x ⎥
⎢∂ ∂
0⎥
⎢⎣ ∂y ∂x ⎥⎦
Energie de déformations
64 4 44[7 K ] e
4 4 4 48
[W ] = 12 ∫∫∫ [~ε
e
def
De
e
(M )]T [~σ e (M )]dV = ... = 1 [U e ]T
2 ∫∫∫ e [δ(M )] [C ][δ(M )]dV U
D
T e
[ ]
Travail des efforts extérieurs
241
Annexe H : Initiation au calcul par éléments finis
[W ] = [W ]− [W ] = 12 [U ] [K ][U ]− [U ] [F ]
e
pot
e
def
e
ext
e T
n
e e
n
e T
n
e
De façon imagée, on peut traduire ce principe comme étant la recherche d’un minimum
d’énergie interne. (Par exemple, le corps humain possède une énergie interne plus faible
lorsqu’il se trouve allongé par rapport à une position debout !)
= ([U ] [K ] − [F ] )d[U ]
e T
n ∀d[U ]e e T e
n
e
n
D' où [U ] [K ] − [F ] = 0 ⇔ [K ][U ] = [F ]
e T
n
e e T e e
n
e
Etape 6 : Résolution
Nous avons vu, lors de la minimisation de l’énergie potentielle, que le problème revenait à
résoudre une équation matricielle locale sur chaque sous domaines élémentaire {De} :
K e U en = Fe [ ][ ] [ ]
Désormais, nous devons résoudre l’ensemble de ces équations sur le domaine entier, cette
opération consiste à « assembler » les sous domaines :
Local Global
[K ][U ] = [F ]
e e
n
e
[K ][U ] = [F ]
g g
n
g
[ ]
avec K g = ∪ K e [ ]
Par exemple, voici ci-dessous, une matrice de rigidité globale obtenue par assemblage de cinq
matrices de rigidité élémentaires (KI … KV).
⎡K11
I I
K12 ⎤
⎢ ⎥
⎢ K +K I
22
II
22 K II
23 ⎥
⎢ K + K 33
II
III III
K 34 ⎥
K=⎢ 33
⎥
44 + K 44
K III IV
⎢ K IV
45 ⎥
⎢ SYM IV
K 55 + K 55
V V ⎥
K 56
⎢ V
⎥
⎣⎢ K 66 ⎦⎥
Conclusion :
Cette méthode est systématique et automatique : elle revient à inverser la matrice de rigidité
pour obtenir les déplacements nodaux sur l’ensemble des nœuds du maillage :
242
Annexe H : Initiation au calcul par éléments finis
[U ] = [K ] [F ]
g
n
g −1 g
A ce stade, la résolution est terminée, nous pouvons utiliser des fonctions de post-traitements
afin de calculer/visualiser les déplacements, les déformations, les contraintes ….
243
Annexe I : Programmation de l’ingénierie inverse
function lect(donnee,info)
clear all;
%********************************************************************* *
% *
% Lecture du fichier ASCII *
% *
%**********************************************************************
% Ouverture du fichier%
id_fich = fopen('OrElec.asc','r');
global A;
pathstr = fullfile(pwd,filesep);
FilterSpec = {'*.asc','DATA (*.asc)'; ...
'*.*', 'All Files (*.*)'};
[fileName, PathName] = uigetfile(FilterSpec, 'Pick a data file',pathstr);
if isequal(fileName,0)
return
end
id_fich = fopen([PathName fileName],'r');
WAVELENGH=str2num(unite{4});
for i=8:12
info{i}=fgetl(id_fich);
end
%-------------------------------------------------------------------------%
% Lecture des donnees %
%-------------------------------------------------------------------------%
244
Annexe I : Programmation de l’ingénierie inverse
% donnees relative x y z
donnee=fscanf(id_fich,'%f',[3 inf]);
donnee=donnee';
% donnees relatives intensite
while not(feof(id_fich))
end
% fermeture du fichier
fclose(id_fich);
%**********************************************************************
% *
% Création de la géométrie COMSOL *
% *
%**********************************************************************
A=donnee;
n=0;
offsetY=0 ;
offsetX=0;
% calcul du pas de la numerisation
Temp=(A(:,1));
[ligne,colone]=size(A);
pas=0;
for i=1:ligne
if Temp(i)==0
pas=pas+1;
end
end
for i=1:(((ligne)/pas)-offsetX)
Xo(:,i)=A((1+(i-1)*pas):((i)*(pas)-offsetY),1);
Yo(:,i)=A((1+(i-1)*pas):((i)*(pas)-offsetY),2);
Zo(:,i)=A((1+(i-1)*pas):((i)*(pas)-offsetY),3).*(WAVELENGH*1e-3);
end
[nl,nc]=size(Xo);
Xmin=min(min(Xo));
245
Annexe I : Programmation de l’ingénierie inverse
Xmax=max(max(Xo));
Ymin=min(min(Yo));
Ymax=max(max(Yo));
Zmin=min(min(Zo));
Zmax=max(max(Zo));
largeur=Xmax-Xmin;
longueur=Ymax-Ymin;
Zmoy=(Zmin+Zmax)/2
DeltaZ=Zmax-Zmin
epOr=2; % µm
epDiel=0.2; % µm
epPont=2; % µm
epAir=0; % µm
epOffset=0.98*epAir;
Zinf=Zo+(epAir-Zmin);
Zsup=Zinf+epDiel;
f=geomsurf(Xo,Yo,Zinf);
h=geomsurf(Xo,Yo,Zsup);
g1=geomcoerce('solid',{h,b1});
g2=geomcoerce('solid',{f,b2});
sup = split(g1);
inf = split(g2);
%*************************************************************************
% Réalisation du modèle dans COMSOL
%*************************************************************************
246
Annexe I : Programmation de l’ingénierie inverse
flclear fem
% COMSOL version
clear vrsn
vrsn.name = 'COMSOL 3.2';
vrsn.ext = '';
vrsn.major = 0;
vrsn.build = 222;
vrsn.rcs = '$Name: $';
vrsn.date = '$Date: 2006/09/01 18:02:30 $';
fem.version = vrsn;
flbinaryfile='capa.mphm';
% Geometry
g1=flbinary('g1','draw',flbinaryfile);
garr=split(g1);
[g2,g3]=deal(garr{:});
clear g3
g4=flbinary('g4','draw',flbinaryfile);
garr=split(g4);
[g5,g6]=deal(garr{:});
clear g6
g7=geomcomp({g5,g2},'ns',{'CO2','CO1'},'sf','CO2+CO1','face','none','edge','all');
% scaling
g7=scale(g7,1e-6,1e-6,1e-6,0,0,0);
clear s
s.objs={g7};
s.name={'CO3'};
s.tags={'g7'};
fem.draw=struct('s',s);
fem.geom=geomcsg(fem);
% Initialize mesh
fem.mesh=meshinit(fem, ...
'hmaxfact',3, ...
'hcurve',0.9, ...
'hgrad',1.85, ...
'hcutoff',0.06, ...
'hnarrow',0.2, ...
'hpnt',10, ...
'jiggle','off');
% Application mode 1
247
Annexe I : Programmation de l’ingénierie inverse
clear appl
appl.mode.class = 'EmElectrostatics';
appl.module = 'EM';
appl.assignsuffix = '_emes';
clear prop
prop.input='We';
appl.prop = prop;
clear bnd
bnd.inport = {0,0,0,1};
bnd.type = {'V0','cont','nD0','port'};
bnd.ind = [3,3,4,3,3,2,1,2,1,2,1,2,1,2,1,2,1,2,1,2,1,2,1,2,1,2,1,2,1,2, ...
1,2,1,2,1,2,1,2,1,2,1,2,1,2,1,2,1,2,1,2,1,2,1,2,1,2,1,3,3,2,1,2,1,2,1, ...
1,2,1,2,1,2,1,2,1,2,1,2,1,2,1,2,1,2,1,2,1,2,1,2,1,2,1,2,1,2,1,2,1,2,1, ...
2,1,2,1,2,1,2,1,2,1,2,1,2,1,3,3];
appl.bnd = bnd;
clear equ
equ.epsilonr = {1,6.6};
equ.ind = [1,2];
appl.equ = equ;
fem.appl{1} = appl;
fem.border = 1;
fem.units = 'SI';
% Subdomain expressions
clear equ
equ.ind = [1,2];
equ.dim = {'V'};
equ.expr = {'Vair',{1,''}, ...
'Vdiel',{'',1}};
fem.equ = equ;
% Multiphysics
fem=multiphysics(fem);
% Extend mesh
fem.xmesh=meshextend(fem);
% Solve problem
fem.sol=femlin(fem, ...
'symmetric','on', ...
'solcomp',{'V'}, ...
'outcomp',{'V'}, ...
'linsolver','cg', ...
'prefun','amg');
248
Annexe I : Programmation de l’ingénierie inverse
% Plot solution
postplot(fem, ...
'tetdata',{'V','cont','internal'}, ...
'tetmap','jet(1024)', ...
'tetkeep',1, ...
'tetkeeptype','random', ...
'title','Subdomain: Electric potential [V]', ...
'axisequal','off', ...
'grid','on', ...
'campos',[1.06093385775865E-4,1.58529715245019E-4,1.53317280871587E-4], ...
'camtarget',[1.28631263578427E-5,1.28631263578427E-5,1.28631263578427E-5], ...
'camup',[-0.402536817922344,-0.488704794613784,0.774036002998862], ...
'camva',11.311627992032893);
% Integrate
I2=postint(fem,'Vair', ...
'dl',[1]);
% Integrate
I3=postint(fem,'Vdiel', ...
'dl',[2]);
249
Résumé
La mise sur le marché de Micro Systèmes Electro Mécaniques Radio-Fréquences (MEMS RF)
est freinée par leurs manques de maturités au niveau du flot de conception, de la mise en
boîtier (packaging) et de la fiabilité.
Dans ce contexte, nous mettons en évidence, une solution d’assemblage par report d’un capot
avec un scellement en polymère adaptée aux micro-commutateurs RF. Afin de répondre aux
enjeux de conception, nous avons identifié des besoins en terme de modélisation éléments
finis (EF) multi-physique, permettant de générer des macro-modèles comportementaux. Ainsi,
nous discutons des possibilités offertes par deux logiciels EF réellement multi-physique :
ANSYS et COMSOL.
Finalement, nous proposons une solution (boîtier micro-usiné en Foturan et scellement en
polymère BCB) compatible avec les spécifications du cahier des charges. La fabrication et la
caractérisation électrique d’un démonstrateur ont permis de valider cette technique simple de
packaging quasi-hermétique.
Abstract
Key words : MEMS RF, Capacitive microwaves parallel microswitches, Packaging, Benzo-
Cyclo-Butène, Multiphysics simulations, ANSYS, COMSOL, Mechanical and microwave
analysis.