Dossier Technique Injection Motocycle
Dossier Technique Injection Motocycle
Dossier Technique Injection Motocycle
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L’injection
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Antoine Gomez
Fo r m a t e u r t e c h n i q u e a u G N FA
1. Introduction................................................................................................................................................. 6
A. Pourquoi l’injection........................................................................................................................................ 6
B. Historique........................................................................................................................................................ 7
C. Les normes antipollution.............................................................................................................................. 8
D. Le principe de la combustion....................................................................................................................... 9
E. Le traitement de la pollution......................................................................................................................11
3. Le circuit d’air..............................................................................................................................................16
A. Généralités..................................................................................................................................................... 16
B. La mesure directe..........................................................................................................................................17
C. La mesure indirecte...................................................................................................................................... 18
D. Le circuit d’alimentation en air au ralenti et au départ à froid...........................................................23
E. Les papillons secondaires............................................................................................................................26
F. Les papillons motorisés............................................................................................................................... 27
G. Les pipes d’admission variables.................................................................................................................28
5. Le circuit d’échappement..........................................................................................................................31
6. Le circuit électrique.................................................................................................................................. 32
A. Les capteurs...................................................................................................................................................34
B. Les actuateurs...............................................................................................................................................40
8. Le diagnostic.............................................................................................................................................. 45
A. Premières vérifications ...............................................................................................................................45
B. La détection des pannes..............................................................................................................................47
9. Conclusion.................................................................................................................................................. 48
10. Annexes.................................................................................................................................................... 49
A. Normes antipollution..................................................................................................................................49
B. Lexique............................................................................................................................................................49
Le précédent dossier, intitulé « Technologie de la moto, les systèmes d’injection », édité en 2005
fait état de l’art de l’injection motocycle cette année-là. Des normes antipollution rigoureuses
viennent alors de paraître, les auteurs s’attachent donc en priorité à présenter les premiers traitements
de la pollution par l’injection.
Ainsi, au moment de la rédaction du support, les techniques de doubles papillons existent déjà
depuis quelques années, le deux-temps compte parmi les solutions de motorisation en circulation
sur le parc européen et l’injection directe apparaît alors comme une des solutions au traitement
de la pollution.
À l’heure actuelle, avec l’apparition de normes de plus en plus sévères ainsi que le souhait du consommateur
de conduire des véhicules de plus en plus puissants (nécessitant des régimes de rotation très élevés),
l’implantation de systèmes d’injection s’est généralisée sur la très grande majorité du parc de véhicules
motocycles et les technologies ont grandement évolué.
Une mise à jour des contenus de ce dossier s’avérait donc nécessaire afin de traiter de l’injection telle
qu’on la rencontre sur le marché du motocycle actuel.
Après un bref rappel historique, les premiers chapitres font état des nouvelles normes antipollution
et des solutions technologiques qu’elles ont suscitées. La progression du dossier suit ensuite les flux
naturels de l’air et de l’essence dans le moteur pour finir dans l’échappement. Enfin, il présente le système
électrique commandant l’injection ainsi que la démarche de diagnostic correspondante.
A. pourquoi l’injection
Inventée fin XIXe siècle et développée pour l’automobile au début de la seconde moitié du XXe siècle,
l’injection se développe dans les années 1990 en remplacement des carburateurs, afin d’améliorer
le rendement de la combustion et d’augmenter les performances du moteur.
Dans le secteur du motocycle, les constructeurs introduisent d’abord l’injection en compétition
puis l’intègrent peu à peu à des modèles de prestige ou à forte puissance. Les contraintes d’émissions
imposées par le législateur donnent ensuite un nouvel élan à son développement, facilité par les avancées
en matière de traitement de la pollution dans le secteur automobile.
L’injection s’impose rapidement comme solution grâce à ses capacités de diminution des émissions
de gaz. En effet, grâce à sa souplesse de gestion, l’injection permet de mieux gérer le rapport air/essence
de la combustion. Elle permet de réaliser un dosage plus précis avec pour conséquence la diminution
de la présence de substances toxiques et polluants dans les gaz d’échappement. Assistée par l’électronique
et le numerique, les performances de l’injection sont encore améliorées. Il est par exemple aujourd’hui
possible de gérer la masse d’essence et d’air en fonction de la demande du conducteur et des divers
paramètres de fonctionnement de la moto.
B. historique
1893 Le premier brevet de moteur à combustion interne doté d’une injection
est déposé par l’ingénieur Allemand Rudolph Diesel.
Rudolph Diesel
1935 Mercedes développe pour ses moteurs d’avion un système d’injection
directe en collaboration avec Bosch.
1949 Le premier système d’injection est utilisé en automobile avec le quatre
cylindres Offenhauser à Indianapolis (USA).
La Mercedes 300SL
1955 BMW utilise les premières applications de l’injection sur leurs motos
en Grand Prix.
Motobécane doté d’un système
à injection électronique
La CX-500 Turbo
1982 Honda introduit sur le marché la CX - 500 turbo, première moto de
grande série équipée d’une injection appelée «Computerized Fuel
Injection».
La BMW K100
Les motos produites en grandes séries équipées de l’injection, sont apparues progressivement à partir
du début des années 90. Citons par exemple :
• La Ducati 851 en 1988, puis la 888, suivie de la 916 en 1995
• La Honda RC45 en 1991, suivie de la VFR800 en 1993
• La Yamaha GTS1000 en 1993, puis la R7 en 1999 et la R1 en 2002
• La Suzuki TL1000R en 1998, suivie de la GSX1300R Hayabusa en 1999
• La Kawazaki ZX12R en 2001 suivie de la ZZR1400 en 2005.
Au début des années 2000, Piaggio, Aprilia, Gilera ainsi que Peugeot
sortent des modèles 2 temps à injection directe sur la base d’une
injection Orbital.
D. le principe de la combustion
Le système d’injection doit réaliser un mélange combustible entre l’essence (le carburant)
et l’oxygène (le comburant). Pour être combustible, le mélange doit être :
• gazeux au moment de l’allumage,
• homogène,
• correctement dosé,
• correctement réparti cylindre par cylindre.
Le rapport entre la masse d’essence et la masse correspondante d’air est appelé dosage.
¼¼
Le dosage
Le dosage parfait a reçu le nom de dosage stœchiométrique, ou encore de dosage théorique.
Suivant la qualité du carburant, il varie entre 1/14,7 et 1/15,3.
La richesse est le rapport entre le dosage réel et le dosage idéal. Inférieur à 1, le mélange est pauvre ;
supérieur à 1, il est riche.
Le rapport d’air lambda est le rapport entre la masse d’air aspirée et la masse d’air théorique.
Inférieur à 1, le mélange est riche ; supérieur à 1, il est pauvre.
Courbe de dosage
¼¼
La composition des gaz
À l’entrée du moteur, il y a :
• de l’air : Oxygène (O2) ≈ 22% et Azote (N2) ≈ 78%,
• et de l’essence : Hydrocarbures (HC).
À la sortie du moteur, si la réaction est complète, il y a :
• de l’eau (H2O),
• du dioxyde de carbone (CO2),
• et de l’azote (N2) qui n’a pas en théorie participé à la combustion.
Cette réaction complète est théorique. À la sortie du moteur, elle est malheureusement imparfaite,
il y a en réalité :
• de l’eau (H2O),
• du dioxyde de carbone (CO2),
• de l’azote (N2) qui n’a en théorie pas participé à la combustion,
• du monoxyde de carbone (CO),
• des hydrocarbures imbrûlés (HC),
• des oxydes d’azote (NOX).
Lors du diagnostic au contrôleur de gaz, l’analyse révèle que chaque polluant émis correspond
à des problèmes de combustion ou des problèmes sur le moteur contrôlé :
• la formation du monoxyde de carbone (CO) : manque d’oxygène,
• la formation des hydrocarbures imbrûlés (HC) : condensation du liquide sur les parois froides,
• la formation des oxydes d’azote (NO) : températures et pressions élevées.
E. le traitement de la pollution
La gestion des gaz à traiter par le pot catalytique est assurée par le calculateur. Il mesure la
teneur des gaz d’échappement en oxygène afin d’ajuster le dosage du mélange admis.
a. Généralités
L’injection permet d’envoyer de l’essence sous pression grâce à un injecteur. La commande d’ouverture
de l’injecteur est électrique et gérée électroniquement grâce à un calculateur.
Les deux types de gestion d’injection que l’on rencontre en moto sont :
• Type αN : Le régime moteur N et l’angle d’ouverture du papillon α commandent le calculateur.
• Type PN : Le régime moteur N et la pression tubulure P sont les principaux paramètres qui
permettent de commander le calculateur, l’angle d’ouverture du papillon α ne représentant
qu’un paramètre de correction.
En moto, nous pouvons définir deux types d’injection en fonction de l’emplacement de l’injecteur :
• L’injection indirecte : l’injecteur pulvérise l’essence dans le conduit d’admission.
• L’injection directe : l’injecteur pulvérise l’essence directement dans le cylindre.
Aujourd’hui sur le marché motocycle des quatre temps, l’injection est indirecte, multi-point, simultanée,
semi-séquentielle ou séquentielle.
Pour les deux temps, elle est indirecte et ne représente plus qu’un marché marginal (par exemple Ossa
en trial), l’injection directe n’étant plus commercialisée.
B. l’injection directe
Après des essais d’injection chez Motobécane, où l’injection se faisait dans le cylindre piston
au point mort bas, l’essence est dorénavant pulvérisée directement dans la chambre de combustion
piston proche du point mort haut.
On retrouve le système d’injection directe pour moteurs deux temps sous brevet Orbital sous les termes :
• TSDI (Two Stroke Direct Injection) du Jet Force de Peugeot Motocycle,
• PureJet (Piaggio Ultralow emission Research Engine JET) du Runner de Gilera et du NRG
Power de Piaggio,
• DITech (Direct Injection Technology) du SR50 d’Aprilia.
Ce système se caractérise par son injecteur qui pulvérise de l’essence et de l’air directement dans
la chambre de combustion.
Dans le schéma ci-après, les éléments concernant le circuit d’injection sont :
• l’injecteur d’essence et d’air,
• les régulateurs de pression d’essence et d’air,
• la pompe à air mécanique.
INJECTEUR REGULATEUR
DE PRESSION
D’AIR
REGULATEUR ALLUMAGE
DE PRESSION
POMPE ECU
A AIR
«
C. l’injection indirecte
Injection directe
Cette technologie qui équipe le parc motocycle actuel sera développée dans la suite du dossier.
a. Généralités
Le système d’injection essence doit déterminer la bonne quantité d’essence à injecter en fonction
de la rotation de la poignée des gaz. Cette détermination se fait par mesure de la masse d’air.
Deux types de mesures permettent d’évaluer la masse d’air.
¼¼
La mesure directe
La quantité d’air aspirée est directement comptabilisée par un débitmètre.
Air
Volet sonde
Air
B. la mesure directe
L’objectif est de mesurer la quantité d’air aspirée par le moteur afin de lui fournir la quantité
d’essence nécessaire. La quantité d’air aspirée est déterminée à l’aide d’un débitmètre à volet sonde.
Le principe est fondé sur la mesure de la force provenant de l’écoulement de l’air aspiré agissant
sur un volet-sonde, contrecarré par un ressort de rappel.
7
6
1
5
La technique de la méthode directe n’a été utilisée qu’au début du développement de l’injection moto.
Le perfectionnement des calculateurs a permis le calcul de la masse d’air aspirée en méthode indirecte.
C. la mesure indirecte
Masse d’essence
d=
Masse d’air
À chaque admission, il est donc nécessaire de connaître la masse d’air introduite afin d’y associer
la masse d’essence souhaitable en fonction du dosage désiré, ceci dans un temps qui varie
en fonction du régime. On a donc en réalité un débit d’air volumique tel que :
N
qva = V
2
Avec :
qva : débit volumique d’air
N : régime moteur
V : cylindrée
Le dosage exprimant un rapport de masse, il convient de parler de débit d’air massique soit :
qma = qva ρ
Avec :
qma : débit massique d’air
ρ : masse volumique de l’air
Afin de simplifier l’étude, nous allons considérer que l’admission peut se traduire comme un
changement d’état isothermique :
P0V0 PV
=
mT0 mT
Avec :
P0 : pression en début d’admission
V0 : volume en début d’admission
P : pression en fin d’admission
V : volume en fin d’admission
m : masse d’air admise
T0 : température en début d’admission
T : température en fin d’admission
Position
du piston
Rappel :
Expression de la masse volumique :
m
ρ=
V
En combinant les deux dernières équations, la masse volumique peut s’écrire :
PT0
ρ= ρ
P0T 0
L’expression du débit massique d’air (2e équation) et de cette dernière équation, et permet d’en déduire
une équation plus générale :
N PT0 1 T
qma = V ρ0 = V 0 ρ0PN
2 P0T 2 P0T
Soit :
qma = KPN
Conclusion :
Pour un régime donné, on peut considérer que la pression en début d’admission (P0) est constante
puisqu’il s’agit sensiblement de la pression atmosphérique.
1 T
K= V 0 ρ0
2 P0T
Remarque :
Dans la réalité, ce coefficient tiendra compte des variations de température entre T0 et T.
Enfin, la pression tubulure n’est pas la même que la pression en fin d’admission (P) dans le cylindre
car la perte de charge singulière, au passage de la soupape, augmente avec le régime.
Toutefois, ces variations seront prises en compte dans une cartographie qui donne un coefficient de perte
de charge en fonction de la pression et du régime : K1 (P ; N)
Par conséquent, la masse d’air admise pour le principe pression-vitesse (PN) dépend nécessairement
des paramètres suivants :
• pression d’admission P,
• régime moteur N,
• température de l’air T,
• pression atmosphérique P0,
K1
N
P
K2
α
N
L’inconvénient de ce système réside dans la précision de mesure de la position du papillon car il s’agit
d’une information beaucoup moins précise que la pression tubulure. Toutefois pour un fonctionnement
en transitoire, la vitesse d’ouverture du papillon est une information intéressante qui permet de diminuer
le temps de réponse du moteur en adaptant le temps d’injection.
Le système P, α, N fait appel à deux cartographies distinctes pour déterminer la masse d’air admise :
• la première utilise la pression tubulure et le régime moteur pour les faibles charges,
• la seconde utilise la position du papillon et le régime moteur pour les fortes charges.
Ce système cumule ainsi l’avantage de la précision de mesure du capteur de pression sur les faibles
charges et celui du faible temps de réponse du capteur de position papillon pour les changements
de charges rapides.
Aujourd’hui, le système α, N tend à disparaître au profit du P, α, N qui offre un meilleur agrément de
conduite et ne nécessite pas de réglages pointus.
Actuellement, deux systèmes coexistent dans la gestion de l’air additionnel pour les départs à froid
ou le ralenti :
• les systèmes manuels gérés par le conducteur,
• les systèmes automatiques gérés par un élément mécanique ou par le calculateur d’injection.
¼¼
Les systèmes manuels
Les systèmes manuels sont pour la plupart des systèmes qui augmentent la section de passage de l’air
en agissant directement sur la position du papillon, aussi bien pour le ralenti que lors du départ à froid.
Certains systèmes utilisent un canal de dérivation du papillon dont la perte de charge est réglée par
une vis pour le ralenti ou une soupape appelée « soupape de starter » pour les départs à froid.
Ces mécanismes sont actionnés au guidon par un câble.
¼¼
Les systèmes automatiques mécaniques
Chez YAMAHA, le starter automatique agit
directement sur la position des papillons
(YAMAHA 1000GTS).
RR : cylindre arrière
FR : cylindre avant
As : débit d’air de ralenti
Ag : débit d’air en fonction de la position du papillon
Ai : débit d’air lors du départ à froid
Coolant In : entrée du liquide de refroidissement
Auto Bystarter (thermowax) : réglage automatique du ralenti par cire
Adjust screw : vis de réglage
¼¼
Les systèmes automatiques à gestion électronique
Un canal en dérivation du papillon permet, grâce
à un actuateur de ralenti, d’augmenter la quantité
d’air entrante et de la moduler en fonction des
différents besoins : ralenti accéléré lors des départs
à froid, compensation du régime de ralenti lors de
variations de charges électriques, amélioration du
frein moteur.
Ces actuateurs sont de différents types. On distingue
les vannes proportionnelles et les moteurs pas-à-pas.
Tous sont commandés par le calculateur de gestion
moteur qui contrôle ainsi le régime de ralenti.
Les vannes proportionnelles sont utilisées sur la
Kawasaki 1500 Drifter ou sur la Honda Goldwing
1800.
Elles sont plus simples à commander mais la
position du volet n’est pas stable en cas de
panne de commande. En effet, il y a un risque
d’instabilité du ralenti car le contrôle du passage
d’air ne correspond plus aux paramètres de
fonctionnement du moteur.
Remarque : Vannes proportionnelles de la Honda Goldwing 1800
En décélération, une quantité d’air supplémentaire
est parfois admise afin de réguler le frein moteur
(HONDA GL1800) de manière à le rendre constant
quelles que soient les conditions de roulage.
La régulation de ralenti se fait en laissant passer
plus ou moins d’air à l’aide d’un embout conique.
Dans un moteur à plusieurs cylindres, à un instant donné, les ouvertures des soupapes sont différentes.
Pour les moteurs à quatre cylindres, une soupape est toujours entièrement ouverte quel que soit
l’instant considéré, alors que les autres le sont plus ou moins. Les alternances de variation de pression
dans la pipe d’admission dues aux allers-retours des pistons, provoquent des ondes acoustiques.
La longueur fixe des pipes d’admission est donc un compromis entre les performances à bas
et à haut régime. La solution est de faire varier la longueur du circuit d’admission en fonction du régime.
Une première solution a été de placer un volet dans la boîte à air pour changer la longueur du circuit
d’admission. Honda pilote ce volet en même temps que le système de variation du circuit d’échappement.
À bas régime, une chicane dans la boîte à air est fermée et rallonge le circuit d’admission :
Les constructeurs ont adopté des solutions de pipes à longueurs variables. Des «tubes» sont posés
sur les pipes d’admission à bas régimes, ce qui les rend plus longues. À partir d’un régime - généralement
à mi-régime - les «tubes» sont décollés des pipes, le circuit d’air d’admission rentrant dans le moteur
directement par les pipes.
À bas régime, les tubes sont posés sur les pipes et rallongent le circuit d’admission :
À haut régime, les «tubes» se lèvent et ne sont plus pris en compte dans l’acoustique du moteur.
Les pipes sont plus courtes :
Pour garantir un bon fonctionnement du système d’injection, il faut maintenir en permanence une pression
et un débit de carburant suffisants. Une pompe à commande électrique aspire le carburant du réservoir
et le refoule sous pression. À la sortie de la pompe, le carburant est filtré et envoyé vers les injecteurs.
Afin d’assurer une pression et un débit suffisants quelles que soient les conditions de fonctionnement
du moteur (forte charge par exemple), la démarche la plus courante est d’équiper le système
d’une pompe débitant une quantité d’essence plus importante que nécessaire. Le surplus de carburant
est alors renvoyé vers le réservoir. Le temps d’injection étant le seul paramètre de gestion du débit
de carburant injecté, il est nécessaire de maintenir une pression d’essence la plus stable possible.
Pour stabiliser la pression, un régulateur de pression est installé en bout de rampe d’injecteur.
A haut-régime
Capteur
de cliquetis
Température
eau
Température
air Bobines
allumage
Pression air
admission Gestion
du ralenti
Pression air
atmosphèrique
Démarreur
Capteur
Vilebrequin
Ventilateurs
Capteur arbre
à cames
Diagnostic
Vitesse
moto Boîtier injection
Vanne
d’injection d’air
Shifter
Tableau
de bord
Point mort
Valve
échappement
Démarrage
Relais
Position pompe
papillon
Position Injecteurs
accélérateur
Sonde
oxygène
Capteur
de chute
L’injection commande non seulement les injecteurs, mais aussi les bobines, la régulation de ralenti
et la valve à l’échappement en fonction des conditions de fonctionnement données par des sondes
et des capteurs :
• le cliquetis éventuel,
• l e capteur de température du moteur qui mesure la température du liquide de refroidissement ou du
liquide de lubrification,
• l e capteur de température de l’air qui mesure la température de l’air aspiré,
• le capteur de pression d’air d’admission,
• le capteur de pression atmosphérique,
• le capteur de vilebrequin qui mesure le régime de rotation du moteur et la position angulaire du
vilebrequin,
• l e capteur d’arbres à cames qui permet de connaître le phasage du moteur,
• la vitesse de la moto,
• le contacteur de point mort,
• l es conditions de mise en sécurité du démarrage ou de la marche,
• l e capteur de position du papillon qui mesure l’angle d’ouverture du papillon,
• l e capteur de position de la poignée d’accélérateur,
• la teneur en oxygène des gaz d’échappement,
• l’alerte de pression ou niveau d’huile,
• la position du levier d’embrayage,
• l’autorisation de marche du moteur (Engine Stop),
• le bouton de démarrage,
• la position de la béquille latérale,
• la position de la vanne d’échappement,
• la centrale électronique, qui surveille également la tension d’alimentation de la batterie afin de modifier
en conséquence le temps d’ouverture des injecteurs et le temps de remplissage des bobines d’allumage,
• l a gestion du couple moteur.
Remarque : Cette liste est non-exhaustive, d’autres exemples pourraient venir l’enrichir.
Les paramètres gérés par la centrale électronique sont les suivants :
• le réglage du ralenti,
• la commande du démarreur,
• l a commande des ventilateurs de refroidissement,
• la commande de la vanne d’échappement,
• la commande de la pompe à essence,
• l a quantité de carburant injectée dans chaque cylindre,
• l ’instant de fermeture des injecteurs et le calage de l’injection par rapport à la fin de l’admission de
chaque cylindre,
• l’avance à l’allumage,
• la commande des phares.
En fonction des modèles, l’architecture peut différer légèrement. En effet, certains capteurs peuvent
être gérés par le tableau de bord et la donnée lue est transférée par multiplexage au boîtier d’injection.
A. les capteurs
l
R=ρ
s
Avec :
Sonde de température d’air
l : La longueur de la partie résistante du capteur.
s : La section de la partie résistante du capteur.
Aux températures considérées, la variation de
dimension est négligeable devant la variation de
résistivité.
ρΘ = ρRef (1+αΔθ)
Avec :
ρθ : Résistivité à une température θ °C.
α : Coefficient de température du métal.
Δθ :
D ifférence de température entre la
température de référence et la température
extérieure. Sonde de température d’huile
• Les capteurs à Coefficient de Température Négatif (CTN) où α est négatif. Ces capteurs voient
leurs valeurs baisser en cas d’élévation de la température. La tension mesurée baisse aussi
en fonction de la température.
• L es capteurs à Coefficient de Température Positif (CTP) où α est positif. Ces capteurs voient
leurs valeurs augmenter en cas d’élévation de la température. La tension mesurée augmente
aussi en fonction de la température.
Les capteurs de température utilisés en motocycle sont de type CTN. Ils sont utilisés pour mesurer
les températures d’eau, d’air et d’huile pour les moteurs refroidis par air.
La mesure de la température d’eau ou d’huile intervient essentiellement sur le fonctionnement à froid
et par sécurité quand le moteur est très chaud.
La mesure de la température de l’air intervient dans le calcul de la densité de l’air pour connaître la masse d’air
admise (voir chapitre 3 - Mesure indirecte de la masse d’air).
La sonde à oxygène se compose d’un corps en céramique poreuse qui est placé dans un tube de protection
métallique.
Sonde lambda
Lorsqu’une électrode est soumise à une plus forte concentration d’oxygène que l’autre, il se produit
une tension entre les deux électrodes. Un saut de tension se produit donc lors du passage d’un mélange
riche à un mélange pauvre. Dans la sonde lambda, l’électrode extérieure se trouve du côté des gaz
d’échappement et l’électrode intérieure est en liaison avec l’air extérieur. Le calculateur reçoit une tension
proportionnelle au rapport de la quantité d’oxygène dans le pot sur la quantité d’oxygène extérieure.
+1.386v
Les potentiomètres simple piste retransmettent A
A=500nV/d 1 s/d
A R TRIGGER CURSOR
MOVE MOVE SLOPE ON OFF
A= 1 V/d 1 s/d
A R TRIGGER CURSOR
MOVE MOVE SLOPE ON OFF
baisse.
A 1 V/d 1 s/d B 1 V/d
Capteur de cliquetis
Shifter
B. les actuateurs
Volet d’échappement
a. Généralités
¼¼
L’injection simultanée
L’essence est injectée simultanément dans toutes les pipes d’admission à chaque demi-tour moteur
sur un quatre cylindres. L’essence est vaporisée dans la tubulure d’admission, même si le cylindre
correspondant n’est pas en phase d’admission. Ce type d’injection est simple à gérer mais ne permet
pas de respecter l’évolution des normes antipollution.
¼¼
L’injection semi-séquentielle
Un mode d’injection intermédiaire au mode simultané et au mode séquentiel est le mode
semi-séquentiel. Le moteur n’est pas équipé de capteur de synchronisation et les injecteurs des cylindres
1 et 4 sont commandés en même temps ainsi que l’allumage des mêmes cylindres.
¼¼
L’injection séquentielle
L’injection séquentielle synchronise la commande des injecteurs avec l’ordre d’allumage.
Le début de la commande d’injection se déroule de sorte que l’injection d’essence se fasse lorsque
la soupape d’admission est fermée. La synchronisation avec l’ensemble mécanique du moteur est réalisée
au début avec un capteur installé sur l’arbre à cames. Dans le but de simplifier le système d’injection
et de réduire les coûts d’usinage (modification du couvre-culasse), la synchronisation a été réalisée grâce
au capteur de dépression collecteur. L’information de dépression n’est faite que sur 3 cylindres, l’absence
de variation de tension sur le signal permet de repérer le bon cylindre. Actuellement, certaines injections
n’utilisent aucun capteur supplémentaire pour synchroniser les phases d’injection.
Pour expliquer ce principe, nous prendrons un 4 cylindres avec comme ordre de calage 1 2 4 3. En début
de démarrage, le vilebrequin commence à tourner, le capteur de régime informe que les pistons 1 et 4
de l’équipage mobile sont au point mort haut.
Démarrage du moteur
Phase de
Le capteur de vilebrequin
détecte que les pistons 1 et 4
sont au PMH
Injection et allumage
sur le cylindre 1
Le moteur Le vilebrequin
a démarré sur a fait un demi tour
le cylindre à vide
Injection Injection
et allumage et allumage
sur le cylindre 4 sur le cylindre 3
Injection Injection
et allumage et allumage
sur le cylindre 3 sur le cylindre 1
Injection Injection
et allumage et allumage
sur le cylindre 1 sur le cylindre 2
Le vilebrequin Injection
a fait un demi tour et allumage
à vide sur le cylindre 4
A. Premières vérifications
Avant tout diagnostic, il est essentiel de vérifier le bon fonctionnement ou le bon état des divers éléments
constituant la moto, hors circuit d’injection, mais pouvant influer sur le fonctionnement du moteur.
Ainsi, il est nécessaire au préalable de vérifier :
• l’état de charge de la batterie,
• le bon fonctionnement du démarreur,
• le niveau d’essence et sa qualité dans le réservoir,
• le bon état du filtre à air,
• le bon état du circuit d’échappement,
• le bon fonctionnement du circuit de refroidissement et de lubrification pour écarter
des problèmes de chauffe moteur,
• le bon fonctionnement du système de distribution (calage de la chaîne de distribution,
jeux aux soupapes...),
• le bon taux de compression.
La moto ne
démarre pas
Vérifier les
alimentations de
la pompe ; Non La pompe à Oui
Vérifier que la essence tourne
pompe n’est pas
bloquée
Vérifier le circuit
d’essence et
la tension
d’alimentation Oui Les injecteurs Non
de la pompe sont alimentés
Vérifier le circuit
d’allumage
Oui Le temps de commande Non
(bobine, bougies,
de l’injecteur est bon
fils, calculateur)
Vérifier le calage
Vérifier le capteurs
des capteurs de
de température
vilebrequin et
d’eau, d’air
d’arbres à cames
Tous ces contrôles peuvent se faire à l’aide d’appareils de mesure conventionnels du type multimètres
et oscilloscopes, mais à l’heure actuelle des outils de diagnostic informatiques permettent de dialoguer
avec les calculateurs et d’avoir une vision des données traitées par l’injection. Ces outils sont proposés
par tous les constructeurs avec des outils dédiés à une marque et par des fabricants d’outils traitant
la plupart des modèles des principales marques de motos.
La détection des pannes n’est vraiment efficace que lorsque le constructeur a prévu la détection directe
d’une déficience. Le boîtier d’injection comprend donc un système de détection des pannes pour certains
capteurs et actionneurs. L’affichage du défaut est obtenu soit au tableau de bord, soit sur un outil d’aide
au diagnostic. La panne est détectée par le boîtier d’injection et est mémorisée. Puis, quand le technicien
effectue un diagnostic, ce défaut est affiché.
Le boîtier d’injection détecte les défauts de plusieurs manières :
• Si le capteur est une sonde variable comme celle de température ou de pression,
un débranchement, un court-circuit, une mise à la masse ou au plus correspondent
à une valeur extrême que la moto n’est pas censée rencontrer. Par exemple, un débranchement
du capteur d’eau correspondra à une température de -50 °C.
• Si le capteur est un contacteur comme celui de pression d’huile, le boîtier d’injection
ne peut pas détecter un défaut. Il aura besoin d’informations complémentaires pour vérifier
ces paramètres.
• Si un actionneur est débranché ou en court-circuit, la détection se fait avec un circuit
électronique de mesures, de courant ou à l’aide d’un capteur de mesure de l’effet engendré
par l’actionneur. Par exemple, les moteurs de papillon sont contrôlés par les potentiomètres
de papillon.
Le boîtier d’injection est construit pour détecter les défauts impliquant la sécurité du motocycliste
et les lois sur le contrôle de la pollution de l’air. Il ne détectera pas forcément un capteur de roue arrière
ou un voyant débranché.
Le présent dossier dresse un état des lieux des principales technologies en vigueur sur le marché actuel.
Ainsi, du traitement de la colonne d’air à l’échappement, les différentes technologies de papillons,
de capteurs et de traitement des gaz polluants par le catalyseur ont été abordées.
Malgré les évolutions récentes, le développement de l’injection est loin d’être terminé. Le coût
des carburants augmentant sans cesse, les restrictions sur la consommation se faisant de plus en plus
pressantes et la recherche sur le traitement de la pollution s’accélérant, les systèmes d’injection
devront s’adapter en précision de calcul (plus de mesures par tours moteur) et en complexité de capteurs
et actionneurs.
En effet, on assiste déjà à la généralisation des systèmes bouclés avec des catalyseurs tri-fonctionnels
et des sondes à oxygène amont et aval sur tous les types de 2 roues motorisés.
De plus, on constate que la grande capacité des calculateurs permet le choix des modes d’injection
et d’antipatinage par le conducteur en roulant sur la plupart des modèles sportifs.
Enfin, la gestion des papillons motorisés par le calculateur d’injection permettra de généraliser,
comme sur les automobiles, les régulateurs de vitesses qui existaient jusqu’alors uniquement
sur les modèles haut de gamme.
Le transfert de technologies de l’automobile vers la moto devrait également se poursuivre. On le constate
déjà avec l’entrée sur le marché du «Stop and Start» sur le PCX Honda, de l’Hybride sur le MP3 de Piaggio
et de l’électrique avec «Zéro Motorcycles».
Le développement des véhicules électriques et hybrides et la co-existence énergétique essence/électricité
nous amènent d’ailleurs à penser que demain nous parlerons non plus d’injection mais de contrôle moteur.
A. normes antipollution
Les normes antipollution relatives au motocycle sont édictées par le Parlement Européen sous formes
de directives et règlements consultables sur www.legifrance.gouv.fr :
• DIRECTIVE 97/24/CE DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL du 17 juin 1997.
• DIRECTIVE 2002/24/CE DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL du 18 mars 2002.
• DIRECTIVE 2002/51/CE DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL du 19 juillet 2002.
• DIRECTIVE 2003/77/CE DE LA COMMISSION du 11 août 2003.
• DIRECTIVE 2005/30/CE DE LA COMMISSION du 22 avril 2005.
• DIRECTIVE 2006/27/CE DE LA COMMISSION du 3 mars 2006.
• DIRECTIVE 2006/72/CE DE LA COMMISSION du 18 août 2006.
• RÈGLEMENT N° 168/2013 DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL du 15 janvier 2013
b. lexique
BDC
Bottom Dead Center (Point Mort Bas).
DITECH
DITech (Direct Injection Technology) du SR50 d’Aprilia.
EXUP
Exhaust Ultimate Powervalve. Valve sur le conduit d’échappement inventée par Yamaha.
HECS
Honda Evolutionnal Catalizing System. Système de catalyse évolutive Honda. Système complet de
gestion de la pollution (catalyseur, Pair, injection, sonde à oxygène).
H-VIX
Honda Variable Intake eXhaust Control system (Système de commande d’échappement et d’admission
variable). Système Honda comparable (mais différent) au système EXUP de Yamaha.
IACV
Idle Air Control Valve. Valve sur le conduit d’admission pour contrôler le régime de ralenti.
INJECTION CONTINUE
Les injecteurs envoient en continu de l’essence dans les conduits d’admission sous un débit variable. Ce
type d’injection est mécanique et n’a jamais été utilisé en série en moto.
INJECTION DIRECTE
L’injecteur pulvérise l’essence directement dans le cylindre.
INJECTION INDIRECTE
L’injecteur pulvérise l’essence dans le conduit d’admission.
INJECTION MONOPOINT
Un seul injecteur pour plusieurs cylindres. Utilisé dans la transition Carburateur / Injection, ce type
d’injection n’a pas été installé en série en moto.
INJECTION MULTIPOINT
Un injecteur par cylindre pulvérise le carburant.
INJECTION SEMI-SÉQUENTIELLE
Les injecteurs sont commandés 2 par 2 et pulvérisent l’essence tous les tours moteur dans un 4 cylindres.
INJECTION SÉQUENTIELLE
Les injecteurs pulvérisent le carburant en suivant un ordre déterminé.
INJECTION SIMULTANÉE
Les injecteurs pulvérisent le carburant tous ensemble dans les conduits d’admission.
PAIR
Pulse secondary AIR injection. Injection d’air secondaire pulsé, injection d’air frais dans le circuit
d’échappement.
PGM FI
Programmed Fuel Injection. Injection numérique chez Honda.
PMB
Point Mort Bas.
PMH
Point Mort Haut.
PUREJET
PureJet (Piaggio Ultralow emission Research Engine JET) du Runner de Gilera et du NRG Power de Piaggio.
ROTOR
Partie tournante d’un moteur électrique.
TDC
Top Dead Center (Point Mort Haut).
TSDI
TSDI (Two Stroke Direct Injection) du Jet Force de Peugeot Motocycle.
délégations régionaleS
ANFA Aquitaine, Poitou-Charentes ANFA Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées
Parc technologique de Canteranne 570 cours de Dion Bouton - 30900 Nîmes
15 avenue de Canteranne - 33600 Pessac Tél. : 04.30.92.18.53 ; fax : 04.66.21.32.01
Tél. : 05.56.85.44.66 ; fax : 05.56.49.34.02 e-mail : [email protected]
e-mail : [email protected]
ANFA Lorraine, Alsace, Champagne-Ardenne
ANFA Auvergne, Limousin 7 rue Jean-Antoine Chaptal - 57070 Metz
1 rue Képler - 63100 Clermont-Ferrand Tél. : 03.55.35.10.70 ; fax : 03.87.74.21.29
Tél. : 04.43.76.10.50 ; fax : 04.73.92.13.25 e-mail : [email protected]
e-mail : [email protected]
ANFA Picardie, Nord-Pas-de-Calais
ANFA Bretagne, Pays de la Loire Immeuble Sanelec - ZAC La Vallée
2 cours des Alliés - CS 21242 - 35012 Rennes Cedex Rue Antoine Parmentier - 02100 Saint-Quentin
Tél. : 02.22.74.14.80 ; fax : 02.99.05.92.26 Tél. : 03.64.90.12.60 ; fax : 03.23.64.30.36
e-mail : [email protected] e-mail : [email protected]