Biophysique
Biophysique
Biophysique
Polycopié
Biophysique
Cours,Exercices et Travaux Pratiques
2ième année Licence Biologie
En collaboration avec :
www.facebook.com/DomaineSNV/
Dr. MOUMNI Mustapha MC.A
Dr. BELGHAR Noureddine MC.A
Janvier 2016
BioPhysique Cours, Exercices et Travaux Pratiques
Préface
La biophysique est devenue une science primordiale dans notre temps moderne, où on la
trouve dans divers domaines biologiques et médicaux. Ces applications se manifestent par le
biais de plusieurs phénomènes physiques très importants qui nécessitent une connaissance
préalable du domaine. Ce présent polycopié de cours que je présente, dans le cadre de mon
habilitation (HDR) est destiné essentiellement aux étudiants des tronc-communs sciences
ce cours est d’offrir un large exposé des phénomènes physiques en biologie afin de
comprendre tout les mécanismes utiles à cette matière. Les différents modes d’application de
cette science y sont exposés, à savoir les propriétés et les caractéristiques quantitatives des
Ce polycopié est le cours de biophysique tel qu'il est enseigné aux étudiants de tronc-commun
des sciences de la nature et de la vie et des sciences biomédicales. Il fournit à la fois une
description des phénomènes et des mécanismes en jeu, ainsi que des méthodes de base
A cet égard, on note aussi que la plupart des chapitres sont appuyés par des exercices et des
Ce polycopié de cours représente également une synthèse des cours que nous avons assuré
entre 2003 et 2014 au sein de département des sciences de la nature et de la vie (biologie) à
l’université de Biskra.
BioPhysique Cours, Exercices et Travaux Pratiques
I
BioPhysique Cours, Exercices et Travaux Pratiques
II
BioPhysique Cours, Exercices et Travaux Pratiques
2- Cas des Fluides réels (visqueux)
4- Application biologique de la mécanique des fluides: Vitesse de circulation
sanguine
TD IV Viscosité et Mécanique des Fluides Page 48
Réponses aux exercices du TD IV Page 49
III
BioPhysique Cours, Exercices et Travaux Pratiques
Chapitre I
solutions électrolytiques
Domaine SNV : Biologie,Agronomie,Science Alimentaire,Ecologie
Chapitre I : Généralité sur les solutions électrolytiques
1
Chapitre I : Généralité sur les solutions électrolytiques
1. Fraction molaire
La fraction molaire fi d'un constituant i s’exprime par le rapport de nombre de mole
moléculaires ni de ce constituant au nombre de moles moléculaires total ntot de la solution.
fi =
ni
=
ni
avec ∑ ni = 1 (sans dim )
ntot ∑ ni
i
i
2. Fraction massique
Soit mi la masse de tout constituant i de la solution. La fraction massique Μ i de ce constituant
est donnée par le rapport de sa masse à la masse totale mtot de la solution.
Μi =
mi
=
mi
avec ∑ mi = 1 (sans dim )
mtot ∑ mi i
Exemple
On dissout 15g d’acide éthanoïque CH3COOH et 11g d’acide chlorhydrique HCl dans
un litre d’eau (M=18 g/mol). Calculer
1. La fraction molaire de CH3COOH et de HCl exprimées en pourcentage ?
2. Le pourcentage massique de la solution ?
On donne : C=12, H=1, O=16, Cl=35,5 (g/mol)
1. Calcul de nombre de mole nCH3COOH , nHCl et nH 2O :
Par définition, on a
mCH3COOH 15 15
nCH3COOH = = = = 0,25 mol.
M CH3COOH (12).2 + (16).2 + (1).4 60
mHCl 11 11
nHCl = = = = 0,3 mol.
M HCl (35,5).1 + (1).1 36,5
m H 2O 1000 1000
n H 2O = = = = 55,55 mol.
M H 2O (16).1 + (1).2 18
2
Domaine SNV : Biologie,Agronomie,Science Alimentaire,Ecologie
Chapitre I : Généralité sur les solutions électrolytiques
χ HCl 0
0
= χ HCl × 100 = 0,53 0 0 .
mHCl 11 × 100
χ m CH COOH = × 100 = = 1,07 0 0 .
+ mHCl + mH 2O 20 + 11 + 1000
0
3 0
mCH3COOH
CM =
n
V
(mol.l )
−1
Cm =
n
m
(mol.kg ) −1
Cp =
m
V
(g.l )
−1
ω=
n par
V
(osmol.l )−1
3
Chapitre I : Généralité sur les solutions électrolytiques
Exemples
Glucose 0,1 mol.l-1 soit 0,1 osmol.l-1
NaCl 0, 1 mol.l-1 soit 0,2 osmol.l-1
-1
Po4Na3 0, 015 mol.l soit 0,06 osmol.l-1
CaCl2 0,1 mol.l-1 de Coefficient de dissociation α
CaCl 2 ⇒ Ca +2 + 2Cl −
C 0 0
C − αC αC 2αC
ω = C (1 − αC ) + αC + 2αC = (1 + 2α )C
7. Concentration équivalente (Céq)
La concentration équivalente est le nombre d’équivalent-gramme par litre de solution, où
l’équivalent-gramme représente la quantité de matière transportant une charge électrique
égale à un Faraday.
Exemple
23g de Na+ (1 mol de Na+ ) transportent 1F donc correspondant à 1Eq.
40g de Ca+2 (1 mol de Ca+2) // 2F // 2Eq.
58,5g de NaCl (1 mol de NaCl) // 2F // 2Eq.
En d’autre terme, pour une solution ionique, la concentration équivalente Céq(i) d’une espèce
ionique i est égale au produit de la concentration molaire ionique Ci par la valeur absolue de
la valence Zi de l‘ion comme Céq ( i ) = Ci Z i (Eq.l ). −1
Donc pour une solution contenant plusieurs espèces ioniques différentes, la concentration
équivalente est égale à la somme des concentrations équivalentes des formes anioniques et
cationiques :
∑C + ∑Cj Z j
− − + +
Céq = i Zi
i j
i j
Exemple
Considérons une solution de Na2SO4 (142 g/mol) obtenue après dissolution d'une masse
m=14,2 g de cristaux Na2SO4 dans 500 ml litre d'eau. Calculer la concentration équivalente
de la solution.
4
Domaine SNV : Biologie,Agronomie,Science Alimentaire,Ecologie
Chapitre I : Généralité sur les solutions électrolytiques
−2
On a Na2 SO4 → 2 Na + + SO4
La concentration molaire de soluté Na2SO4 est donnée par
mNa2 SO4
n Na2 SO4 14 , 2
= 0,2 mol.l −1 .
M Na2 SO4
C M Na = = = 142
2 SO4
V V 0,5
Et par définition, la concentration équivalente de la solution est donnée également par
Avec
CM = 2C M Na = 2.0,2 = 0,4 mol.l − , Z Na + = +1
Na + 2 SO4
C M SO −2 = CM = C M Na = 0,2 mol.l − , Z −2 = −2
4 Na + 2 SO4 SO4
CH 3COOH + H 2 O ⇔ CH 3COO − + H 3O +
5
Domaine SNV : Biologie,Agronomie,Science Alimentaire,Ecologie
Chapitre I : Généralité sur les solutions électrolytiques
Lorsque α = 1 , nous aurons une dissociation totale telle que les électrolytes forts. Donc
Une molécule Plusieurs particules (que des ions).
Dans ce cas, on déduit directement que l’osmolarité est égale à la molarité: ω = βC M .
Exemples
1- L’osmolarité d’une solution de chlorure de sodium NaCl (α = 1, β = 2 ) de concentration
2- Coefficient d’ionisation
Le coefficient d’ionisation i d’un électrolyte fort est égal au rapport entre le nombre de
particules obtenues durant la dissociation et le nombre de molécules initiales introduites dans
nbr de partcules osmolarité ω
le solvant, soit: i= = = .
nbr de molécules molarité CM
Une autre expression du coefficient d’ionisation décrit le cas des électrolytes faibles:
ω
i= = 1 + α (β − 1)
CM
3- Constante d’Oswald (constante d’équilibre)
Pour un électrolyte faible binaire du type AB :
AB ⇔ A − + B +
t=0 C 0 0
t C (1 − α ) αC αC
La constante d’Oswald K est définie par le quotient
K=
[A ][B ] = α
− + 2
C
.
[AB] 1−α
6
Chapitre I : Généralité sur les solutions électrolytiques
Par souci de simplicité, on peut utiliser un modèle macroscopique décrivant les phénomènes
microscopiques. Ici, tous les porteurs de charge (les électrons et les atomes ionisés) se
déplacent à la même vitesse moyenne v appelée vitesse d'entraînement ou vitesse de dérive.
7
Chapitre I : Généralité sur les solutions électrolytiques
La quantité d'électricité qui traverse une section du conducteur S pendant la durée élémentaire
dt correspond donc à la charge des porteurs se trouvant dans le volume Svdt.
dq = nqSvdt
dq
I= = nqSv
dt
D’un autre côté, il est bien connu que la conductivité électrique est définie par l’inverse de la
résistivité r . De la loi d’ohm U = RI avec U = El et de l’expression de la résistance
R = r l / S , on déduit la conductivité :
1 l I
σ= = = = nqu
r RS ES
Avec u = v / E représentant la mobilité électrique.
Expérimentalement, on peut noter que l’expression de la conductivité prédite prend la forme
suivante: σ K=
= / R s.m − avec K l / S la constante de cellule et où l et S représentent
A la Fin, on conclut que l’expression générale de la conductivité d’une solution ionique est:
σ = σ + + σ − = ∑ n + q +u + ∑ n − q −u −
+
Où :
n+ (ou n-) représente le nombre de cations (ou d’anions) de charge q+ (ou q-) par unité de
volume.
u+ (ou u-) représente la mobilité cationique (ou anionique)
8
Chapitre I : Généralité sur les solutions électrolytiques
Remarques:
a. La conductivité équivalente d’une solution de concentration équivalente Céq est égale à
σ
Λ=
C éq
[sm .Eq ]
2 −
cationiques et anioniques.
- Calculer la conductivité équivalente limite de CH3COOH, connaissant celle de:
(CH3COONa:80; HCl: 385; NaCl: 110) cm2 Ω-Eq-.
Par définition, on a :
σ = σ + + σ − = ∑ n + q +u + + ∑ n − q −u −
n C.v → na +
et que=
+ −
Alors, on peut écrire n= n= C.v.N Avog
+ −
Par unité de volume v=1l, la prédite expression devient n= n= C.N Avog
( ) (
Donc σ= C.N Avog .é u + + u −= C.F u + + u − . où F )
= N Avog .é
9
Chapitre I : Généralité sur les solutions électrolytiques
10
Chapitre I : Généralité sur les solutions électrolytiques
Exercice 02:
Le sérum physiologique est une solution de chlorure de sodium. Une préparation d’un litre
pour une perfusion contient 0,9% en masse de NaCl.
- Déterminer la concentration massique de cette solution, si la masse volumique de cette
solution est : r = 1 g / cm 3 . En déduire sa concentration molaire?
Exercice 03:
Une solution aqueuse contient 25g par litre d’urée dont la masse est 60 g/mol.
Indiquer les différentes expressions de la concentration de l’urée?
Quelle est l’osmolarité d’une solution de KCl qui contient 25g de sel par litre?
On donne: K=39 g/mol
Exercice 04:
Dans une fiole jaugée de 250 ml, on introduit 1,39 g de chlorure de calcium solide (CaCl2 ),
3,51 g de chlorure de sodium solide NaCl, 10 ml de solution de chlorure de sodium à 0,5
mol.l-1 et de l'eau distillée jusqu'au trait de jauge.
1- Quelles sont les concentrations équivalentes des ions Ca2+, Na+, Cl- ?
2- Vérifier que la solution est électriquement neutre?
Avec (Ca=40 ; Na=23 ; Cl=35,5) g.mol-1.
Exercice 05:
La constitution de 1l d'une solution est la suivante
Soluté Molarité CM mole/l Osmolarité w osmol/l C Equivalente Ceq q/l Pondérale Cp g/l
Solution
11
Chapitre I : Généralité sur les solutions électrolytiques
Exercice 06:
1- Ecrire l’équation bilan de la dissolution du fluorure de calcium CaF2 dans l’eau.
2- Calculer sa conductivité molaire à 180 ?
3- La conductivité à 180 d'une solution saturée de fluorure de calcium est de 3,71 mS.m-.
Déduire les concentrations molaires des ions de la solution à 180 ?
On donne : Λ F − = 4,04 mS .m 2 mol − , Λ Ca + 2 = 10,5 mS .m 2 mol − .
Exercice 07:
On dispose d’une solution de référence de KCl à 0,2 M d’une conductivité de 0,2768 S/m et
d’une résistance de 82,40 Ω à 250C.
1- Calculer sa conductivité molaire et sa constante de cellule?
2- Calculer la conductivité et la conductivité molaire d’une solution de K2SO4 à 0,0025M à
250C si sa résistance est 326 Ω. Déduire sa résistivité?
12
Chapitre I : Généralité sur les solutions électrolytiques
Exercice 02:
La concentration pondérale: Cp=9g/l, la concentration molaire: CM=0,154 mol/l.
Exercice 03:
Les différentes expressions de la concentration: CM(Urée)=wUrée=0,42mol/l, Cp=25g/l, Céq=0Eq/l.
L’osmolarité wKCl=0,67osmol/l.
Exercice 04:
Exercice 05:
Soluté Molarité CM mol/l Osmolarité w osmol/l C Equivalente Ceq Eq/l Pondérale Cp g/l
Exercice 06:
4- On a : CaF2 → Ca +2 + 2 F − .
Exercice 07:
1- La conductivité molaire et la constante de cellule:
Λ M KCl = 1,384 sm 2 mol − et C = 22,81 m − .
13
Chapitre I : Généralité sur les solutions électrolytiques
2- Equipements nécessaires :
Solution aqueuse d’HCl et de CH3COOH.
Conductimètre, eau distillée, burette, bécher et papier absorbant.
I. Principe théorique
a. Concentration équivalente, (Céq)
La concentration équivalente mesure le nombre d’équivalents-grammes par unité de volume
A 1
de solution pour chaque espèce ionique . .
Zi V
Avec: Zi, la valence de l’ion considéré et A / Z i appelé équivalent-gramme. Cette quantité est
un porteur d’une charge, donc la concentration équivalente, �é� mesure le nombre de charges
effectivement présentes en solution
C ip Z i
C éq = = C mi Z i
A
Cmi : La concentration en ions-grammes ou la quantité d’ions effectivement présents en
solution.
Ou si l’on connaît la masse de l’ion (mi) présent en solution et le volume de celle-ci:
mi Z i
C éq =
V A
Tel que: ν + ions positives X de valence Z + > 0 et ν − ions positives X de valence Z − < 0
On a p = ν + + ν −
14
Chapitre I : Généralité sur les solutions électrolytiques
3) Questions
1- Faites les mesures de conductivité (σ ) pour chaque concentration et pour chaque solution
et complètez le tableau ci-dessous.
15
Chapitre I : Généralité sur les solutions électrolytiques
Tableau 1 :
σ CH COOH (s.m − )
3
[ ]
2- Tracer les courbes de la conductivité molaire Λ Sm 2 .mol − en fonction de C A pour
chaque acide ?
3-a- Déterminer à l’aide des données, les conductivités limites Λ 0 en utilisant la relation de
Kohlrausch :
Λ = Λ0 − a CA
3-b- Montrer que l’on peut atteindre Λ 0 de l’un des acides, Justifier ?
4- A l’aide des données du second tableau, calculer Λ 0 de l’un des acides en utilisant la
relation : Λ 0 (M + X − ) = λ0 (M + , aq ) + λ0 (X − , aq )
5- Conclusion ?
16
BioPhysique Cours, Exercices et Travaux Pratiques
Chapitre II
Phénomènes de Diffusion
Chapitre II : Phénomènes de Diffusion
II-1 Introduction
La diffusion est connue comme un moyen d’échange des molécules de soluté d’un
compartiment à l’autre à travers une membrane. Elle tend à uniformiser la distribution des
particules (des ions ou des molécules non dissociables), donc s’effectuant dans le sens des
concentrations décroissantes et alors les particules se déplacent d’une région de forte
concentration vers une région de faible concentration[1][3].
II-2 Diffusion du soluté à travers les membranes:
Afin d’étudier le mouvement des molécules de soluté à travers les pores membranaires, nous
citons les deux lois fondamentales de Fick suivant[1]
a- Première loi de Fick
On appelle le débit molaire diffusif du soluté JD le transfert molaire du soluté considéré qui
correspond au nombre de moles n traversant une membrane de surface S dans un temps dt
dn
JD =
dt
Il est donné par la première loi de Fick comme suit :
A une dimension : J D =
dn
dt
= − DS p
dC
dx
(mol.s ) −1
→
Et à trois dimensions : J D = − DS p grad (C ) = − DS p ∇C
∂C ∂C ∂C
Où ∇C = i+ j+ k est le gradient de concentration dans un repère cartésien.
∂x ∂y ∂z
Et le signe (-) exprime que le transfert diffusif se fait vers les concentrations les plus faibles.
Avec D[m ] est le coefficient de diffusion des molécules du soluté dans la solution.
2
s
Et Sp représente la surface totale des pores perméables au soluté, qui peut être donnée par
l’expression suivante: S p = Nπa 2 = pSπa 2 .
Où N est le nombre total de pores, a : le rayon des pores, p : le nombre de pores par unité de
surface et S : la surface totale de la membrane.
17
Chapitre II : Phénomènes de Diffusion
La loi de Fick peut facilement s’interpréter par le fait que le nombre de particules (ions ou
molécules) se déplaçant dans une direction donnée, suite au mouvement désordonné, est
proportionnel au nombre totale de ses particules et donc à la concentration. Donc le nombre
de particules qui traversent la membrane en un temps déterminé est proportionnel à la
concentration dans le volume de départ. Ainsi si nous comptabilisons les passages dans les
deux sens, nous aurons un bilan global venant du volume le plus concentré car on aura plus de
particules venant de ce volume où la concentration est la plus grande comparé au nombre de
particules passant par la membrane et venant du volume ou la concentration est faible. Ce
bilan sera proportionnel à la différence de concentration et la constante de proportionnalité
traduira les caractéristiques physiques de la solution et ses constituants et aussi celles de la
membrane. La géométrie de la membrane (son épaisseur et sa capillarité) joue aussi un rôle
dans ce phénomène vu qu’elle est le facteur qui entrave la libre circulation des particules entre
les différentes zones de la solution.
Comme le coefficient de diffusion D joue un rôle primordial dans le phénomène de diffusion,
il est commode d’étudier explicitement l’expression de ce coefficient qui est donné par :
D = RTb
[ ] [ ]
Où R = 8,31 J .K − .mol − , T [K ] et b s.kg − représentent respectivement le coefficient de gaz
parfais, la température et la mobilité mécanique molaire.
Lorsqu’on considère une particule sphérique de rayon r [m] dans un milieu de viscosité
k BT
Qui peut nous mener à une nouvelle expression de coefficient de diffusion comme D =
6πη r
=
Car / N A 1,38.10−23 J .K − représente la constante de Boltzmann.
k B R=
18
Chapitre II : Phénomènes de Diffusion
Remarques :
1- l’expression de flux molaire à une dimension est donnée par :
J =
JD
Sp
= −D
dC
dx
(mol.m −2
.s −1 )
2- Chaque soluté donné diffuse indépendamment des autres solutés présents dans la
solution et toujours vers le compartiment où il est le moins concentré (où sa
concentration est moindre).
Exemple
Soit une membrane d’épaisseur 0,1mm séparant deux compartiments A et B, le compartiment
A contient une solution de glucose à 0.2 mol/l, la concentration de glucose dans le
compartiment B est de 0.1mol/l.
1- Calculer le flux molaire initial de diffusion du glucose à 25°C sachant que le rayon de ces
molécules supposées sphériques est r =3Å.
2- Quel serait le flux molaire initial de diffusion du glucose à 0°C?
On donne: kB=1,38.10-23JK- et la viscosité de glucose; ηg=10-3 Pa.s.
1- Calcul de flux molaire initial de diffusion du glucose J g I à 25°C:
dC h CB
On a : J g = − Dg
25 dx
⇒ ∫0
J g I dx = − ∫ Dg dc.
CA 25
D g (C A − C B )
Avec un calcul direct, on aura J g I = .
h
A ce point, on doit déterminer le coefficient de diffusion Dg à 25°C :
25
Dg T0 T (0 + 273)
Nous avons: 0
= ⇒ D g = 0 D g = 7,28.10 −10 = 6,67.10 −10 m 2 .s − .
Dg T25 0 T25 25 (25 + 273)
25
19
Chapitre II : Phénomènes de Diffusion
b- Deuxième loi de Fick
Au cours de la migration moléculaire à travers les pores de la membrane, la concentration
unidimensionnelle C(x,t) en un point quelconque du système dépend de la position x et aussi
du temps t et elle est une solution de l’équation du second ordre par rapport à la position, qui
est donnée par la deuxième loi de Fick
∂C ∂J ∂ 2C
=− =D
∂t ∂x ∂x 2
Dans le régime stationnaire, la concentration est indépendante du temps (cas de variation de la
concentration à l’intérieur du pore)
∂C
= 0 ⇒ C = f ( x)
∂t
Ce qui implique que la concentration devient une fonction linéaire du premier ordre en x.
Exemple
Soit une membrane poreuse qui sépare deux compartiments contenants du saccharose avec
comme concentration 0,5 et 0,2 mol.l-. Ces concentrations sont maintenues constants au cours
de la diffusion des molécules de saccharose à travers la membrane. On suppose le régime
permanent (stationnaire) établi.
- Trouver le coefficient de diffusion du saccharose?
- Etablir la loi de variation de la concentration à l’intérieur de la membrane. Quelle est la
valeur du flux de saccharose?
On donne: Le débit molaire du saccharose JD= 1,2.10-2mol.s-1.
Surface totale des pores de la membrane Sp= 0,05 m2.
Epaisseur de la membrane h=10 mm .
- Calcul de coefficient de diffusion du saccharose Ds :
dC
D’après l’expression de débit molaire: J DS = − S p .Ds . .
dx
h C2 J DS .h
On peut trouver ∫0
J DS .dx = − S p .Ds .∫
C1
dC ⇒ Ds =
(C1 − C2 )
1,2.10 −3.10.10 −6
Application numérique: Ds = −10
= 8.10 −10 m 2 s − .
0,3.10 .0,05
Pour établir la loi de variation de la concentration à l’intérieur de la membrane, on utilise la
∂C ∂ 2C
deuxième de Fick: = Ds . .
∂t ∂x 2
20
Chapitre II : Phénomènes de Diffusion
∂C ∂ 2C
Qui se réduit dans le cas de régime permanent à = D . = 0.
∂t ∂x 2
s
Au départ, le flux de solvant entrant Fe est très supérieur au flux sortant Fs, puis on atteint
l’équilibre. A ce moment la pression hydrostatique p = hrg est égale à la pression
osmotique. Donc la pression osmotique d’une solution est la pression hydrostatique qu’il
21
Chapitre II : Phénomènes de Diffusion
faudrait exercer sur la solution pour empêcher le solvant pur de traverser la membrane. Elle
est établie empiriquement à partir de nombreuses études expérimentales et finalement
exprimées sous forme théorique par Vant'Hoff.
π = iC m RT [
en [ Pa ]ou N / m 2 ]
Avec : i est le coefficient d’ionisation qui peut être donné par i = 1 + α (β − 1) pour un
électrolyte faible et i = β pour un électrolyte fort.
Cm : concentration molaire, R : constante des gaz parfaits et T : la température.
Dans cette expression, on peut également raisonner en osmolarité: π = ωRT .
Exemple :
Calculer la pression osmotique à 27°C d’une solution aqueuse contenant 9g de glucose et
2,92g de NaCl par litre.
Avec : R=8,31 J.K.mol-, MNaCl=58,5g.mol-, Mglucose=180g.mol-.
n
Pour une solution avec plusieurs solutés: π = ∑ ω RT
i =1
i
On note ici, que la solution contient deux solutés (n=2): glucose et NaCl
C
π = π g + π NaCl = (ω g + ω NaCl )RT =
2C
p
+
p
RT
glu cos e NACl
M M
glu cos e NaCl
9.10 3 2,92.10 3
π = +2 8,31.300 = 373.10 3 pascal
180 58,5
22
Chapitre II : Phénomènes de Diffusion
Exercice 02:
Une cuve horizontale de section circulaire de rayon 6cm et de volume égale à 10L est séparée
en deux compartiments égaux par une cloison semi perméable mobile (pouvant glisser le long
de la cuve sans frottement). On verse dans les deux compartiments deux solutions déci
molaire de glucose et de PO4 Na 3 respectivement.
Dans quelle direction et de combien se déplacera la cloison mobile?
Exercice 03:
1- Dans un osmomètre de membrane semi-perméable, calculer la pression osmotique à
l'équilibre (à T=27°C) d'une solution aqueuse contenant: 0,03 Eq/l de PO4 Na 3 , 9g/l de
glucose et 80g/l de protéines (80000g/mole) ? Avec R=8,31J/Kmole.
2-Une cellule à paroi semi-perméable contenant une solution à 200 mosmol/l est plongée dans
un grand volume d'une solution à 400 mosmol/l. Quel est sa nouvelle osmolarité à l'équilibre
si son volume a varié de 25 0 0 ?
Exercice 04:
Le plasma sanguin contient 9g/l de NaCl et 80g/l de protéines (M=8.104g/mol). On en remplit
un osmomètre que l’on plonge dans un grand volume d’eau pure. Quel sera l’ordre de
grandeur de pression observée à l’équilibre :
a) Dans le cas d’une paroi dialysante (ne laisse pas passer les protéines)
b) Dans le cas d’une paroi semi-perméable? (T=37°C)
23
Chapitre II : Phénomènes de Diffusion
π = π p + π PO Na + π g = 177003 Pa.
4 3
2- Le volume ayant diminué de 25%, la nouvelle osmolarité (finale) à l’équilibre: wf = 0,27 osmol.l.-
Exercice 04:
a- La pression osmotique dans le cas d’une paroi dialysante : π = π p = 2580 Pa.
24
BioPhysique Cours, Exercices et Travaux Pratiques
Chapitre III
(Phénomènes de surfaces)
Chapitre III : Etude des interfaces liquide-gaz (phénomène de surfaces)
III-1 Introduction :
Contrairement aux gaz, un corps à l’état liquide n’occupe pas tout le volume disponible, ceci à
cause des phénomènes de cohésion. La cohésion des liquides est due aux forces d’attraction
interatomiques ou intermoléculaires. Ces phénomènes de cohésion tendent à minimiser la
surface libre d’un liquide, cette surface semble se comporter comme une membrane élastique
tendue, où il existe un phénomène de tension superficielle. A cet égard, plusieurs exemples
permettent d’illustrer l’influence de la tension de surface tels que: une aiguille à coudre ou un
trombone qui peuvent flotter librement dans un verre d'eau, lorsqu’on met notre main sur la
surface d’un liquide et on l’enlève progressivement, nous sentons que le liquide nous attire,
certains insectes peuvent marcher sur l’eau comme s’ils glissaient sur un film souple, on
observe des ménisques sur les bords des verreries (verres, pipettes, récipients…) contenant un
liquide et la nature de gouttes de pluie qui ont une forme sphérique.
Au niveau microscopique, chaque molécule est soumise à des forces attractives de la part de
toutes celles qui l’entourent. La résultante de ses forces agissant sur la molécule située à
l’intérieur de liquide ou de gaz est nulle. Il y a alors un équilibre statistique des forces
∑ F = 0 . Au contraire, pour les molécules situées à l’interface du liquide (i.e. à une
distance de la surface inférieure au rayon moléculaire), elles sont soumises à des forces
d'attraction dont la résultante n'est pas nulle ∑ F ≠ 0 car la répartition autour n’est pas
isotropique. Ainsi, le liquide exerce donc sur ces molécules de surface une force de rappel
vers l'intérieur du liquide (voir la figure ci-dessous). Afin de minimiser l’aire de l’interface
pour diminuer l’énergie potentielle.[4][5][6]
25
Chapitre III : Etude des interfaces liquide-gaz (phénomène de surfaces)
a- Tension superficielle
1- Force de tension superficielle
Afin d’obtenir l’expression de la force de tension superficielle, nous supposons une lame
savonneuse rectangulaire de longueur l et de largeur x formée dans un fin cadre métallique
ABCD dont l’un des côtés CD est mobile.
On note ici que la surface totale de la lame, compte tenu de ses deux faces est 2.x.l. La lame a
tendance à se rétracter, pour maintenir sa surface constante, il faut exercer sur CD une force f
qui est évidement proportionnelle à sa longueur. Cette force est appelée: Force de tension
superficielle : f = σ .2l [N ]
Où σ [N / m]est une constante de chaque liquide dite: constante de tension superficielle.
On donne quelques résultats expérimentaux de la tension superficielle en mN / m à différentes
températures :
Remarques
26
Chapitre III : Etude des interfaces liquide-gaz (phénomène de surfaces)
2- Energie de cohésion
Dans un liquide pur, les forces d’attractions intermoléculaires sont appelées: forces de
cohésion. Si on veut séparer ces colonnes (ensemble de molécules), on doit fournir une
énergie. Cette énergie s’appelle : énergie de cohésion qui est égale à
ω = ES − ES = σ (S f − Si ) .
f i
Exemple
De quelle hauteur doit-on laisser tomber une goutte d’eau de diamètre D =1 mm sur une
surface hydrophobe (qui ne peut pas être mouillé par l'eau) pour qu’elle se fragmente en 8
gouttelettes identiques?
On donne: σeau = 73 mJ.m-2, ρeau = 1000 kg.m-3 , g = 10 ms-2.
Calcul de la hauteur nécessaire pour que la goutte se fragmente en 8 gouttelettes identiques :
Par définition l’énergie de tension superficielle ω s est donnée par
ω = ES − ES = σ (S f − Si )
f i
On note que, pour pulvériser ou fragmenter la goutte, il faut que l’énergie de tension
superficielle ω s égale à l’énergie mécanique ωméc :
ωs = ωméc ⇒ σ (S f − Si ) = mgh.
2
D
Avec Si = 4π = πD 2 et S f = 8S = πd 2 .
2
Avec
Sf : représente la surface totale des gouttes à l’état final.
Si : est la surface de la goutte dans l’état initiale.
S : est la surface de la gouttelette de diamètre d.
Selon la condition de conservation de la masse, nous écrivons :
3 3
4 D 4 d D
mi = m f ⇒ Vi = V f ⇒ π = 8. π ⇒ d = .
3 2 3 2 2
Alors, d’après le résultat précédent on obtient:
σ (S f − Si ) σπ D 2 σπD 2 6.σ
h= = 8 − D 2 = = .
mg mg 4 mg rgD
6.σ 6.73.10 −3
Application numérique h = = = 4,38 cm.
rgD 103.10.10 −3
27
Chapitre III : Etude des interfaces liquide-gaz (phénomène de surfaces)
b- Pression de Laplace et ses applications
Dans cette partie, nous allons voir la loi de Laplace et quelles sont ses applications et son
utilité dans la description de quelques phénomènes biophysique[4][5][6].
Patm + ( 2σ / r ) + r gh .
On trouve alors que Pint =
2.75.10−3
Application numérique : Pint =
10 + 5
−5
+ 103.10.10 =
2,15.105 Pascal
10
2- Les bulles de savon dans l’air
Soit une bulle savonneuse de tension superficielle σ et de rayon r sur la couche intérieure
et de rayon r+dr sur la couche extérieure.
28
Chapitre III : Etude des interfaces liquide-gaz (phénomène de surfaces)
Avec le même raisonnement que le cas précédant, on peut écrire la surpression due à la
2σ
couche extérieure comme P′ − P0 = et la surpression due à la couche intérieure par
r + dr
2σ / r qui nous donnent la surpression finale de la bulle de savon dans l’air par la
P0 − P =
relation suivante ∆P =4σ / r , où nous avons supposé que dr << r.
3- Loi de Jurin
Avant de commencer l’étude de cette loi, il est très commode de bien comprendre le rôle de
l’angle de contacte ou de raccordement liquide-solide. A cet égard, on note qu’il est bien
connu que lorsqu’on dépose une goutte de liquide sur une plaque solide plane ou horizontale,
il existe trois forces de tension superficielles agissant sur les surfaces de séparation qui se
rejoignent à la périphérie de la goutte:
Flg est la force exercée sur les molécules de liquide situées sur le pourtour de la goutte par
Au point d’équilibre la résultante de ces forces s’écrit: Flg + Fsg + Fls = 0 . Après une
σ sg = σ lg cos θ + σ ls .
29
Chapitre III : Etude des interfaces liquide-gaz (phénomène de surfaces)
Remarque
Si l'angle de raccordement θ=0°, le liquide mouille parfaitement le solide (par exemple de
l'eau sur du verre propre)
Si θ<90°, le liquide mouille imparfaitement le solide (par exemple l'eau sur du verre sale)
Si θ > 90°, le liquide ne mouille pas le solide (par exemple le mercure sur du verre).
On remarque aussi, que ce phénomène de mouillage se produit également dans le cas d’une
paroi de solide verticale, où l’on observe une ascension (avec un ménisque concave vers
l’extérieur) ou une descente (avec un ménisque convexe vers l’intérieur).
En 1717 le médecin anglais James Jurin a montré que lorsqu'on plonge un tube capillaire de
rayon R, ouvert aux deux extrémités, dans un liquide de tension superficielle σ , celui-ci
monte ou descend dans le tube d'une hauteur h. où il a constaté que la pression dans le liquide
situé juste en dessous du ménisque (courbure de liquide) obéit simultanément à deux lois : la
loi hydrostatique dans le liquide s’écrivant la relation de l’écart de pression sous le ménisque
par ∆P = Patm − Pext = rgh et la loi de Laplace à travers l'interface constituant le
ménisque, qui nous permet de donner l’expression de la surpression
2σ
∆P = Pint − Pext = Patm − Pext =
r
30
Chapitre III : Etude des interfaces liquide-gaz (phénomène de surfaces)
Où :
R: Rayon intérieur du tube.
ρ : Masse volumique du liquide.
g : Intensité de la pesanteur.
σ : Tension superficielle du liquide.
θ : Angle de raccordement liquide/solide.
Avec ces expressions, Jurin a énoncé la relation de la hauteur h avec le rayon R de tube :
2σ cos θ
h=
Rrg
Où il a utilisé la relation suivante cos θ = R / r .
Exemple
Lorsqu’on introduit un tube capillaire d’un rayon intérieur R = 2,5 mm dans un réservoir de
mercure, le niveau du mercure dans le tube se situe à 1,5 mm sous le niveau du réservoir.
L’angle de contact θ verre-mercure vaut 129° et la masse volumique du mercure r est de
13600 kg.m-3. Calculer la tension superficielle σ du mercure?
Selon les notions de cet exemple, on note que nous avons un phénomène de capillarité:
31
Chapitre III : Etude des interfaces liquide-gaz (phénomène de surfaces)
Et d’après l’équation fondamentale de l’hydrostatique entre les deux points A et B, nous
aurons: ∆P = PA′ − PC = PA − PB = rgh.
Substituant les deux prédites expressions, on obtient la relation de la tension superficielle de
2σ 2σ cosθ ′ rghR
mercure comme rgh = = ⇒σ =
r R 2 cosθ ′
Où nous avons utilisé la relation suivante: cos θ ′ = R / r avec θ =′ π − θ .
13600 ⋅10 ⋅1,5 ⋅10−3 ⋅ 2,5 ⋅10−3
Application numérique: σ
= = 0
0,397 Nm −1
2 cos(51 )
III-3 Mesure et applications biologiques (L’appareil respiratoire)
Il est bien connu que grâce à l’appareil respiratoire du corps humain qui comprend les voies
aériennes et les poumons, nous pouvons absorber (inspirer) l’oxygène contenu dans l’air et
éliminer (expirer) le gaz carbonique du corps. Les deux poumons qui sont situés dans le
thorax et qui sont séparés par un espace appelé médiastin jouent un rôle primordial dans le
rythme respiratoire.
Plus précisément, la respiration se fait exactement au niveau des alvéoles pulmonaires qui se
situent aux extrémités des bronchioles (voir la figure ci-dessous), cela va permettre à l’O2 et
au CO2 de passer à travers la membrane des alvéoles (couche de liquide) puis de passer dans
les vaisseaux sanguins (artérioles). Ces échanges vont s’effectuer par diffusion entre l’air
alvéolaire et le sang des capillaires pulmonaire. L’oxygène diffusant vers le sang et le gaz
carbonique vers l’alvéole passant de la région où leur pression partielle est la plus élevée vers
celle où elle est la plus basse.
Exemple d’application :
D’après la structure des poumons du corps humain qui est schématiquement dessinée sur la
figure au-dessus, chez un sujet, la surface totale des alvéoles pulmonaires lors de l’expiration
est de 75 m2 est le nombre des alvéoles est de 4.108.
1- Calculer le rayon de ces alvéoles pendants l’expiration ?
32
Chapitre III : Etude des interfaces liquide-gaz (phénomène de surfaces)
Au cours de l’inspiration, le volume alvéolaire est de 4,5l
2- Quel est alors la surface alvéolaire à l’inspiration ?
Sachant que la surface alvéolaire est recouverte d’un film lipidique avec un coefficient de
tension superficielle σ=2.10-2N/m.
3- Calculer l’énergie nécessaire pour l’augmentation de la surface des alvéoles ?
4- Du fait de conséquence pathologique (maladie), la tension superficielle de la surface
alvéolaire est σ=5.10-2N/m. Calculer l’énergie nécessaire à l’inspiration ?
Réponse
1- Calcul de rayon des alvéoles durant l’expiration :
D’une part, on a ST = NS A exp
On d’autre part, nous avons S A exp = 4πr 2 exp , ce qui nous conduit à
ST 75
rexp = = = 0,12 mm.
4πN 4.3,14.4.108
3- Calcul de la surface alvéolaire au cours de l’inspiration:
Avec le même raisonnement que le cas précédant, l’expression de volume total des alvéoles
VT s’écrit comme : VT = NVA ⇒ VA = VT / N = (4 / 3)π r 3ins .
3VT 3.4,5.10 −3
Ce qui implique que rins = 3 =3 = 0,14 mm.
4πN 4.3,14.4.108
Finalement la surface alvéolaire à l’inspiration est égale à
2 10−2 ( 98,17 − 75 ) =
Application numérique : ω =⋅ 0, 46 J :
33
Chapitre III : Etude des interfaces liquide-gaz (phénomène de surfaces)
Exercice 02:
Un petit flacon de 14 cm2 de surface, rempli d’un liquide de volume v = 6 cm3. On se
propose de le pulvériser totalement en gouttelettes sphérique de rayon 0,1 nm.
Quelle est l’énergie nécessaire pour effectuer cette pulvérisation ?
Exercice 03:
Un liquide a une tension superficielle σ = 25.10-3 N.m-1. Avec ce liquide, on souffle
une bulle de savon de rayon R = 2,5 cm.
1-Calculer la surpression à l’intérieur de cette bulle?
2-Calculer le travail dépensé pour souffler la bulle de savon?
Exercice 04:
Une bulle savonneuse de rayon R1 et de pression extérieure Pe(1) qui est égale à la
moitié de sa pression intérieure Pi(1).
Calculer son rayon R2 et sa pression intérieure Pi(2) lorsque sa pression extérieure s’annule ?
34
Chapitre III : Etude des interfaces liquide-gaz (phénomène de surfaces)
Exercice 02:
L’énergie nécessaire pour pulvériser totalement le liquide est :w=9J.
Exercice 03:
=
2- Le travail pour créer une bulle de savon ω σ 8π=
R 3, 93 ⋅ 10 J
2 −4
Exercice 04:
D’après la loi de Laplace pour une bulle savonneuse (à double interface) ∆P =4σ / R
Pi (1) 2 R2 Pi (1)
On a = et R2 = 2 R1 , Pi ( 2 ) = .
Pi ( 2 ) R1 2 2
35
Chapitre III : Etude des interfaces liquide-gaz (phénomène de surfaces)
TP N02
Mesure du coefficient de tension superficielle des solutions
1- Objectif du TP
Détermination du coefficient de tension superficielle des solutions.
2- Protocole expérimental
Solution aqueuse d’alcool et de l’eau savonneuse.
Compte-gouttes (ou éprouvette), eau distillée, burette, bécher et papier absorbant.
a. Principe théorique (La méthode de Tate dite loi approchée de Tate)
Pour établir cette loi il suffit d’exprimer l’équilibre d’une goutte juste avant qu’elle ne se
détache du reste de liquide contenu dans le capillaire voir la figure ci-dessous.
A l’équilibre, on a ∑ F = 0 ⇒ Fs + P = 0 .
Compte gouttes
Dans cette expression, r désigne le rayon du cercle de la section de la goutte à l’endroit où elle
se détache.
36
Chapitre III : Etude des interfaces liquide-gaz (phénomène de surfaces)
Selon cette loi, la masse des gouttes issues du tube capillaire d’un compte-gouttes, est
proportionnelle au coefficient de la tension superficielle σ :
m = Kσ , où K st une constante.
Cette loi nous permet de connaitre par comparaison le coefficient de tension superficielle de
certaines solutions.
On a donc, pour deux liquides de coefficient de tensions superficielles σ 1 et σ 2 :
σ 1 .r 2 .n1
σ2 =
r1 .n2
Où : m1 , m2 et σ 1 ,σ 2 et n1,n2 représentent respectivement les masses et les masses volumiques
des gouttes et les nombres de gouttes.
3- Principe expérimentale
1) Mode opératoire
On remplit un compte-gouttes d’une masse connue d’un liquide que l’on vide goutte à goutte.
On compte le nombre de gouttes issues:
1- Du volume V du liquide (eau), soit n1, dont on connait la constante de tension
superficielle σ 1 = 72,5 mN .m −1 .
37
BioPhysique Cours, Exercices et Travaux Pratiques
Chapitre IV
Hémodynamique
Chapitre IV: Hémodynamique
I. Introduction
L'hémodynamique est la science qui traite les propriétés physiques de la circulation sanguine
de l’être humain. La connaissance des propriétés physiques de ce mouvement sanguin nous
permet de nous renseigner sur le fonctionnement de notre système cardio-vasculaire. Cette
connaissance est basée essentiellement sur la compréhension, de l'écoulement du sang, de
l’élasticité des vaisseaux et de l’activité électrique du cœur. A cet égard, on note que l’étude
de l'hémodynamique est principalement soumise aux lois de la mécanique des fluides et ses
résultats sont bien déterminés par les variables des vitesses, débits, viscosité et pressions dans
les vaisseaux sanguins[1].
II. Etude de la viscosité
1. Définition
La viscosité est une grandeur physico-chimique qui caractérise les frottements internes du
fluide, autrement dit sa capacité à s’écouler. Elle caractérise la résistance d'un fluide à son
écoulement lorsqu'il est soumis à l'application d'une force tangentielle au sens de son
écoulement. C’est à dire, les fluides de grande viscosité résistent à l'écoulement et les fluides
de faible viscosité s'écoulent facilement.
La viscosité est déterminée par la capacité d'entraînement que possède une couche en
mouvement par rapport aux autres couches adjacentes. Donc les forces de résistance qui
dépendent de la nature du fluide et qui apparaissent lors des déplacements entre les différentes
couches de fluide (analogie avec les frottements des solides) sont dues à la viscosité du
fluide[7].
A ce stade, on donne l'expression du module de cette force s'exerçant sur une surface S
��
parallèlement à la vitesse du fluide mais en sens contraire (signe -): � = −�� ��
2. Mesure de la viscosité :
Dans l’intérêt de déterminer la valeur de la viscosité de n’importe quel fluide, il est commode
d’utiliser l’appareil appellé Viscosimètre à chute de bille. Le principe de cet appareil est de
faire tomber une sphère de rayon r dans un tube vertical transparent contenant le liquide à
étudier (de masse volumique ρ). Lorsqu'on laisse tomber la sphère, elle atteint très vite une
vitesse limite VL (lorsque les forces de frottement compensent la résultante du poids et de la
poussée d'Archimède). On mesure alors le temps que mets la sphère pour parcourir à vitesse
constante la distance entre deux points A et B. (voir figure suivante)
38
Chapitre IV: Hémodynamique
Finalement avec un simple calcul, la viscosité dynamique (elle est dite dynamique car elle est
On note ici, que la force de frottement que subit la sphère lors de son mouvement est donnée
par la relation de stokes:� = 6����
Avec r est le rayon de la sphère, V sa vitesse et μ la viscosité dynamique du liquide.
III. Mécanique des fluides
Au niveau microscopique, le fluide peut être considéré comme étant formé d'un grand nombre
de particules matérielles, très petites et libres qui se déplacent les unes par rapport aux autres.
Un fluide est donc un milieu matériel continu, déformable, sans rigidité et qui peut s'écouler
facilement. Afin de déterminer le type et l’état d’un fluide, il est très utile de connaitre les
trois états fondamentaux de la matière pour un corps simple :
1. Etat solide: dans le matériau à faible température, les particules sont approchées, liées par
des forces très importantes.
2. Etat liquide: dans le matériau à température moyenne et pression suffisamment élevée,
les particules sont désordonnées, rapprochées et faiblement liées.
3. Etat gazeux: dans le matériau à température suffisamment élevée et à faible pression ; les
particules sont désordonnées, espacées et presque non-liées.
39
Chapitre IV: Hémodynamique
On note ici, que l’état solide est un état organisé de la matière, c.-à-d., les arrangements entre
les molécules présentent un ordre partiellement stable dans le temps.
Par contre les états gazeux et liquide représentent des états désordonnés de la matière, c.-à-d.,
il n’existe pas un ordre qui favorise l’agencement des molécules, car ces molécules sont
constamment en mouvement.
En d’autres termes, les fluides peuvent être classés en deux grandes familles selon leur
viscosité: La famille des fluides "newtoniens" (comme l'eau, l'air et la plupart des gaz) ayant
une viscosité constante et qui ne peut varier qu'en fonction de la température. La deuxième est
la famille des fluides "non newtoniens" (quasiment tout le reste. le sang, les gels, les boues,
les pâtes, les suspensions, les émulsions) qui ont la particularité d'avoir une viscosité variable
en fonction de la vitesse et des contraintes qu'ils subissent durant leur écoulement.
Nous pouvons aussi différentier les types de fluides, par analogie avec celles des gaz, tels que:
Fluide parfait : Un fluide est dit parfait s'il est possible de décrire son mouvement sans
prendre en compte les effets de frottement.
Fluide réel : Dans un fluide, réel les forces tangentielles de frottement interne qui
s’opposent au glissement relatif des couches du fluide sont prises en considération. Ce
phénomène de frottement visqueux apparaît lors du mouvement du fluide.
40
Chapitre IV: Hémodynamique
constante). Exemple, les liquides peuvent être considérés comme des fluides
incompressibles (eau, huile, etc.)
1- Les Propriétés des Fluides
a- La Densité
La Densité d’une substance est la quantité de matière contenue dans une unité de volume de
� ��
cette substance : � = �
; ��3 �
b- Densité relative :
La densité relative représente la masse spécifique d’un corps exprimée par rapport à celle
�
d’un corps de référence : � = � ; (sans unité )
�������
À l’échelle moléculaire, on a vu qu’un fluide au repos est composé de molécules qui, si leur
vitesse moyenne Vmoy est nulle, sont animées d’une vitesse aléatoire Valéatoire résultant des
interactions entre elles (collisions, répulsions de Van der Waals, etc.).
Pour comprendre la notion de pression au sein d’un fluide au repos, il faut examiner de plus
près le comportement des molécules qui composent ce fluide. La vitesse des particules est
fluctuante au gré des interactions et elle est d’autant plus grande que la température est
grande. En fait, du point de vue thermodynamique, la température n’est qu’une mesure de
cette agitation moléculaire. Lorsqu’on place une paroi solide, les molécules vont entrer en
collision avec cette paroi et donc, si on calcule la moyenne au cours du temps de ces
différentes impulsions, il en résulte une force moyenne dite force de pression.
d- Théorème de Pascal :
Tout corps plongé dans un fluide reçoit de la part de ce fluide une force (poussée) verticale π A
vers le haut dont l'intensité est égale au poids du volume de fluide déplacé (ce volume est
donc égal au volume immergé du corps): π A = r fluide .g.Vcorps
Exemple
Une particule de diamètre 10 µm et de masse volumique ρ =8,5 Kg/l descend (mouvement
uniforme) dans un tube contenant de la glycérine.
41
Chapitre IV: Hémodynamique
4 3
m = r billeVbille = πr r bille .
3
Où :
4 3
m fluide = r fuideV fluide déplacé = r fluideVbille = πr r fluide .
3
2r 2 g ( rbille − r fluide )
Par substitution, on a donc : V = loi de Stockes.
9η
Application numérique : V =
( )
2 5.10 −6 9,8(8,5 − 1,32).10 3
2
= 4,71.10 −6 m / s.
9.0,83.10 −1
Si on suppose que l=10cm , le temps de parcours pour la molécule est :
x 0,1
x = Vt ⇒ t = = = 354,61 min .
V 4,7.10 −6
On dit qu’un fluide est en équilibre, si quel que soit le volume de fluide considéré, la
résultante des forces agissante sur ce volume est nulle. Ces forces sont :
Les forces de pression.
Le poids du volume du fluide étudié.
Donc on conclut que la statique des fluides est basée principalement sur les résultats suivants:
La différence de pression entre deux points est proportionnelle à leur différence d’hauteur ;
cette condition doit être vraie pour tout volume infinitésimal dv autour d’un point M. On va
appliquer le principe fondamental de la dynamique à une particule fluide (référentiel galiléen,
il n’y a pas de forces d’inertie). Ainsi, comme la particule fluide est au repos:
�����⃗
������� + �����⃗
���������� = �0⃗
42
Chapitre IV: Hémodynamique
��
����⃗ −
����� ����⃗ = �0⃗
���
��
On projette les vecteurs sur l’axe (Oz) orienté vers la verticale montante et on obtient:
1- Définitions :
Le principe de continuité exprime la conservation de masse, ce qui signifie qu’aucune matière
de fluide ne peut être créé ni disparaître dans un volume donné :
Le Débit : est la quantité de matière qui traverse une section droite de la conduite pendant
l'unité de temps.
43
Chapitre IV: Hémodynamique
Débit masse : Si dm est la masse élémentaire de fluide qui a traversé une section droite de
la conduite pendant l’intervalle de temps dt, le débit-masse s’écrit :
��
�� = ��
[kg⋅s-1 ]
Débit volume : Si dV est le volume élémentaire de fluide qui a traversé une section droite
de la conduite pendant l’intervalle de temps dt , le débit-volume s’écrit :
��
�� = ��
[ m3⋅s-1 ]
Or : Z A − Z B = h1 et p A = patm .
44
Chapitre IV: Hémodynamique
Donc : Z E = Z A = h1 + h2 = 5 + 6 = 11m.
Or : Z B − Z C = h2
pC − p D 199081 + 105
Donc : Z D = = = 10,1m.
r2 g 103.9,81
2- Equation Générale d’Ecoulement ou Equation de Bernoulli
Un régime d'écoulement est dit permanent ou stationnaire si les paramètres qui le
caractérisent (pression, température, vitesse, masse volumique, ..), ont des valeurs
constantes au cours du temps[7][8][9][10][11]:
a- Cas des Fluides Parfaits (non visqueux)
L’équation de Bernoulli exprime que, tout le long d’un filet fluide en mouvement permanent
(stationnaire), l’énergie totale par unité de poids du fluide reste constante, elle s’écrit :
�1 �1 �2 �2
�1 + + = �2 + + = � = ���������
�� 2� �� 2�
b- Cas des Fluides réels (visqueux)
Dans le cas des fluides réels, l’énergie diminue dans la direction de l’écoulement. Ceci est dû
à la nature visqueuse du fluide qui dissipe une partie de l’énergie: cette perte d’énergie est
appelée Perte de charge et l’équation s’écrit :
�1 �1 �2 �2
�1 + + = �2 + + +ℎ
�� 2� �� 2�
45
Chapitre IV: Hémodynamique
46
Chapitre IV: Hémodynamique
D’après cette équation, on déduit que plus la sténose n’est pas serrée, plus la vitesse du sang
à cet endroit sera élevée et plus la pression artérielle ne sera pas grande. C'est cela qui
déclenchera la décision d'opérer ou non.
47
Chapitre IV: Hémodynamique
48
Chapitre IV: Hémodynamique
η sang = η eau .
(r bille − r sang ).t sang
= 4,45.10 −2 poise.
(r bille − r eau ).teau
Exercice 03:
D2
1- La conservation du débit massique, nous donne : vB = v A 2 ⇒ vB 〉 v A .
d
2- L'application du théorème de Bernoulli entre les points A et B nous permet d'écrire :
pB 〈 p A puisque vB 〉 v A .
Posant β =
d
D
⇒ p A − p B = 2 r e vB 1 − β 4 .
2
( )
d2 2( p A − p B )
3- Le débit d’eau Qv = π
4 (
re 1 − β 4 ).
Exercice 04:
512 ( p1 − patm )
3- D’aprè l’équation Bernoulli V2 = = 10 m / s.
255 r
49
BioPhysique Cours, Exercices et Travaux Pratiques
Références
Bibliographiques
BioPhysique Cours, Exercices et Travaux Pratiques
Références Bibliographiques
[1]- R Atlani ; Cahiers du PCEM, PCEM Pharmacie 1èr cycle universitaire ; Editions Robert
[3]- Aurengo André, Petitclerc Thierry, Kas Aurélie, « Biophysique de la PACES à l’ECN»,
Breal 2006.
[5]- Jean Briant, « Phénomènes d'interface. Agents de surface: principes et modes d'action »,
[7] Riadh Ben Hamouda « NOTIONS DE MECANIQUE DES FLUIDES », cours et exercices
[8] Henri Broch " Cours de Physique, MECANIQUE DES FLUIDES " université Sophia
[9] Dr. Saïd Bouabdallah "Initiation aux écoulements dynamique des fluides parfaits,
[10] N. Lidgi-Guigui " Mécanique des fluides " Université Paris 13, polycopie DUT Génie
Biologique 2014.
[11] Christophe Ancey, "Notes de cours, Mécanique des fluides" Laboratoire Hydraulique