Les Animaux Totems - Esoterisme

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 45

Chris Lüttichau

Les Animaux Totems


Découvrez votre animal de pouvoir en pratiquant les rituels chamaniques

Editions
Contre-Dires
19, rue Saint-Séverin
75005 – Paris
www.editions-tredaniel.com
[email protected]
Introduction
Commencer la quête
L’objectif de ce livre est de vous faire découvrir si ses enseignements vous parlent. Voyez s’ils éveillent en vous le souvenir ou la sensation d’un lien
ancestral et instinctif entre vous, la nature et les animaux.
Ceux que l’on m’a transmis insistaient sur un principe crucial : ne jamais abandonner son pouvoir personnel et le respect de soi au profit d’un livre,
d’un enseignant, d’un partenaire, d’une religion, d’une église, d’un travail ou de quoi que ce soit d’autre. Personne ne doit vous dire ce que vous devez
penser ou faire ; ce principe s’applique à cet ouvrage. Ce que j’écris à propos des animaux et de leur médecine est uniquement fondé sur ce que j’ai appris
de mes enseignants, sur mes propres observations, mes visions et rêves personnels. Je ne prétends pas en faire une vérité universelle. Les animaux et leurs
esprits ne peuvent se définir de manière limitative ni restrictive. Personne ne doit vous dire comment sont les choses, car tout se passe entre vous et le
pouvoir suprême. Cette connaissance est la première étape dans la compréhension du pouvoir animal. L’un des aspects du travail spirituel est
l’investissement en vous-même, qui vous donne l’espoir d’un certain résultat. Ce livre contient une série de méthodes et d’exercices permettant de travailler
avec les animaux totems. Si vous choisissez de les utiliser avec sincérité, vous investissez dans votre avenir. Mon expérience m’a prouvé que ces pratiques
améliorent la vie, non seulement dans le contexte de la situation présente, mais également sur le long terme. Ainsi qu’aimait le dire l’un de mes
professeurs : “Les esprits animaux nous aident à devenir de meilleurs humains.”
Des leçons originales
Le titre de ce livre se rapporte à la médecine ou pouvoir unique pour chaque espèce animale. Par une observation attentive, on remarque que chacune
d’elles possède un don qui la différencie des autres. Pour découvrir le pouvoir d’un animal en particulier, étudiez-le afin de remarquer son signe distinctif.
Il possède au moins une qualité ou un trait comportemental qui lui est propre. Le cerf montre une combinaison de magie, de douceur et de vivacité. Le
colibri reflète la joie, la beauté et la responsabilité. Quand nous comprenons que chaque animal nous offre une leçon, une formidable école de sagesse
s’ouvre à nous si nous avons la volonté d’apprendre. Aux temps où les universités et les livres n'existaient pas, quand la culture se transmettait oralement de
génération en génération, la nature seule enseignait aux peuples car elle est source de savoir. Les hommes apprenaient avec les arbres, les plantes, les
animaux, les rivières, les saisons, le soleil, la lune et les étoiles.
Il n’y a pratiquement aucune limite à ce que nous pouvons apprendre de cette manière. L’eau, par exemple, nous renseigne sur nos émotions. Elle est
tantôt calme, claire, porteuse de vie, et tantôt violente – quand les vents du changement provoquent des turbulences – les vagues frappant les rochers, un
orage éclatant de temps en temps, destructeur et parfois mortel. Nos émotions lui ressemblent : parfois elles nous confortent dans l’amour et la joie,
quelquefois nous abandonnent à la tristesse ou à la colère et de temps en temps la jalousie et la rage nous submergent et détruisent nos relations.
Le miroir magique
La vie est un miroir et tout autour de nous, les choses sont là pour nous donner des leçons si nous acceptons de les regarder. J’ai compris très vite que
toute la vie est un espace d’apprentissage dans lequel nous découvrons ce qu’il nous faut savoir sur nous-mêmes et sur le fait d’être un humain vivant dans
la dimension physique. En scrutant le miroir magique de la vie, nous voyons la vérité et toute la sagesse de l’univers. La réalité se compose de différentes
strates, les choses n’étant pas nécessairement ce qu’elles semblent être. L’œil ne voit que la surface et le voyage terrestre de l’être humain implique un
certain dévoilement de ce qui est caché autour de lui.
Le cerveau et le cœur
L’illusion est la nature de ce monde, et le cerveau a tendance à accepter les choses telles qu’elles semblent être en surface. L’esprit rationnel est une
ressource brillante qui fait partie des capacités humaines, mais ce n’est que l’un de nos pouvoirs. Nous devons éviter de lui laisser le contrôle car il est
prédisposé à créer un labyrinthe de pensées diverses dans lesquelles on se perd aisément. Pour percer les illusions, il nous faut accéder aux autres facultés,
car le cerveau cherche toujours à nommer, ranger, catégoriser et à décider que son savoir est décisif. C’est en cela qu’il est trompeur. C’est le cœur qui nous
aide à regarder dans le miroir magique et à en comprendre les enseignements. Le cerveau spécule, le cœur sait.
Au centre de chaque être humain se trouve le cœur – siège du Soi Sacré. C’est là que nous allons chercher les réponses ultimes et nos choix de vie.
Votre Soi Sacré est votre autorité suprême. C’est la part d’éternité, l’étincelle divine en chacun de nous. Ce lieu doit toujours être reconnu et respecté. Si
nous abandonnons notre pouvoir à autrui, nous perdons de vue qui nous sommes vraiment et ne suivons plus notre chemin de vie. Les choix authentiques
ne peuvent venir que du libre-arbitre qu’il est essentiel de respecter si nous voulons être en accord avec nous-mêmes.
Le choix est l’un des pouvoirs de l’être humain. Les animaux l’ont aussi, mais à une échelle plus restreinte que la nôtre.
La plupart d’entre eux ne s’accouplent qu’à certaines périodes de l’année, leur réaction au danger consiste uniquement dans l’attaque ou la fuite, ils
vivent dans des endroits spécifiques et mangent une certaine sorte de nourriture. Notre multitude de possibilités nous classe à part tout en accroissant nos
obligations, car chacun de nos choix a des conséquences dont nous sommes responsables.
Chacun de nous peut choisir de suivre un chemin de respect de soi et de pouvoir personnel. C’est notre droit en tant qu’humains. Nous n’avons pas
besoin de naître dans une certaine tribu ni d’appartenir à une culture particulière – nous sommes tous des indigènes, tous nés quelque part sur cette Terre.
Nous sommes des esprits venus dans la matière pour apprendre et grandir ; nous venons tous de la même source à laquelle nous retournerons. La séparation
est illusoire, mais c’est une illusion persistante et convaincante qui s’abreuve de la nature du cerveau et de sa manière d’interpréter la réalité. C’est
pourquoi les esprits animaux ont tant à offrir et à enseigner. Ils ne sont pas prisonniers des illusions de l’esprit rationnel et n’ont pas un ego comme le nôtre.
Ils perçoivent le monde depuis la profondeur du savoir, depuis le centre de qui ils sont – depuis leur cœur. Ils nous montrent les moyens d’y accéder. C’est
quand nous y arrivons que nous devenons vrais.
Devenir un être humain authentique est tout un art. Retrouver le chemin vers le centre de soi demande un grand dévouement. L’oubli de qui nous
sommes nous en écarte et nous ramène dans le labyrinthe de l’esprit. L’oubli fait partie du défi de la condition humaine, il se met en place au cours de
l’enfance. Pour trouver le remède, nous pouvons, comme le chat sauvage, pister nos propres traces et remonter nos souvenirs jusqu’à notre pouvoir
personnel. Mes professeurs m’ont donné les moyens de le faire. Ils avaient eux-mêmes reçu ces connaissances de leurs propres enseignants selon une
longue lignée de passeurs de la sagesse orale. Dans ce livre, vous trouverez à votre tour les outils pour commencer votre quête personnelle.
En chemin, sachons aussi nous arrêter pour écouter derrière nous le murmure des voix de nos ancêtres, des gardiens des savoirs. Ils parlent si
doucement que leurs paroles se perdent vite dans le bruit de nos pensées. Prenez le temps d’observer le silence pour entendre les voix anciennes
transportées par le vent.
Ma quête personnelle
J’ai étudié plus de vingt ans, principalement en Amérique du Nord, pour acquérir les bases du pouvoir animal et des enseignements qui lui sont liés,
avec des professeurs Amérindiens pour la plupart, prêts à partager leur savoir. Ils m’ont conseillé d’étudier la nature et d’apprendre directement auprès
des animaux, des arbres, des montagnes, des lacs et des rivières. J’ai accepté ces instructions car elles sonnaient juste pour moi. Depuis l’enfance, j’ai
toujours eu la passion d’observer les animaux sauvages. Chaque fois que je voyais un animal pour la première fois, c’était pour moi une aventure et un
cadeau. Mes premières rencontres avec des espèces nouvelles, comme le coyote, l’ours, le serpent à sonnette, la martre, le pygargue à tête blanche et le
colibri pour n’en citer que quelques-uns, sont encore très présentes à mon esprit. Ce n’est pas seulement grâce à la beauté et l’harmonie qui se dégagent
de ces animaux, mais bien à cause du pouvoir mystérieux qu’ils expriment. Ils savent des choses dont nous n’avons aucune idée, et continuent de m’en
apprendre encore, rendant ma vie plus riche et passionnante.
Par la suite, j’ai rencontré une enseignante européenne ; elle m’a montré que les aspects les plus ésotériques de ces connaissances, que je pensais
disparus ou dissimulés par ceux qui avaient décidé de les garder pour eux, étaient encore accessibles. Elle m’a indiqué un passage secret pour les
découvrir. J’en ai éprouvé une immense joie, car j’ai réalisé que rien n’est jamais perdu et qu’il est illusoire de le croire.
Je vous invite à me rejoindre pour partir à l’aventure au royaume des animaux totems. Je vous invite à regarder dans le miroir magique du pouvoir
animal et à laisser votre cœur vous guider.
Première Partie
La Voie
Dans les chapitres qui suivent, un prologue à la découverte de votre animal totem ainsi que des méthodes de travail lorsque vous le connaissez déjà
vous sont proposées. Chacun peut se connecter avec les esprits animaux et découvrir celui qui lui procure énergie et pouvoir (voir les profils des animaux
au chapitre 4). Vous trouverez aussi des exercices destinés à inviter votre animal dans un rêve, à travailler avec des objets magiques pour maintenir le
contact avec lui et à embarquer pour un voyage au tambour.
Chapitre 1
Découvrir votre animal totem
Le pouvoir animal
Un animal totem ou esprit animal est essentiellement un gardien. Cependant, il n’assume pas uniquement un rôle de protecteur. Il nous aide à trouver
notre propre pouvoir qui tient à la connaissance de qui nous sommes et au fait d’être “centrés”. Tout cela est lié au sentiment d’être connecté à toute la
création d’une manière saine et équilibrée qui améliore notre vie et celle de nos proches. Non seulement nous allons mieux dans la réalité physique du
quotidien, mais nous gagnons de plus une solide connexion avec le monde spirituel.
L’animal totem vous aide à cheminer sur une voie sûre où vous affirmez votre véritable personnalité et servez efficacement les autres tout au long de
votre vie. Vous suivez donc un chemin qui permet de continuer à grandir en compréhension et d’élargir la conscience de ce qu’est la vie. Il faut croire en
vous et en votre pouvoir personnel tout en conservant l’humilité, et vouloir transformer les aspects dénaturés de vous-même comme l’orgueil, en limitant
les peurs et les projections négatives. Se relier à son animal totem implique également de vivre en accord avec les lois naturelles en suivant les conseils du
Créateur, du Grand Esprit ou du Divin, quel que soit le nom que vous préférez donner au pouvoir suprême. Cette manière de vivre constitue le véritable
pouvoir et n’a rien à voir avec le contrôle d’autrui. Votre animal totem est un protecteur, un ami et un compagnon de route.

L’animal totem est un miroir


En tant qu’esprit gardien et assistant, il existe en-dehors de vous, mais il peut aussi être un reflet de ce que vous êtes. Votre façon de parler et de
marcher, votre langage corporel, vos habitudes, votre comportement et votre apparence lui ressemblent. Par conséquent, il est possible d’apprendre à voir
l’animal totem d’une personne en observant son attitude et sa manière de vivre.
Par exemple, la personne dont l’esprit animal est l’épervier montre un certain détachement dans sa façon de voir le monde. Elle a tendance à préférer
habiter les étages supérieurs d’un bâtiment, à choisir le balcon au théâtre : elle peut également avoir le souci du détail et même posséder un certain degré de
férocité. L’épervier se reflète aussi dans la forme du visage et dans l’apparence générale. De même, les personnes dont l’ours est l’animal totem ont une
posture et une démarche qui rappellent celle de leur gardien. Ils paraissent solidement enracinés. L’un de mes professeurs, un Amérindien, m’a expliqué
que cette ressemblance était issue d’une vie antérieure ou nous étions cet animal. Les liens entre l’humain et son esprit animal sont illustrés dans de
nombreuses mythologies, de la Grèce aux Indiens d’Amérique, dans lesquelles les dieux et déesses apparaissent sous la forme d’animaux variés : saumon,
cygne ou buffle blanc.
La fusion entre humains et animaux reflète aussi le fait qu’un travail spirituel profond de l’humanité a toujours entraîné un rapport étroit avec eux,
simplement parce qu’ils ont des capacités que nous ne maîtrisons pas. Par exemple, leurs sens sont dans la plupart des cas supérieurs aux nôtres. Nous
sommes faits de la même matière, et le résultat de la fusion est supérieur à ce qui existe séparément chez l’une ou l’autre espèce.

La nature des animaux totems


Ils nous avertissent du danger, nous en protègent et éveillent les pouvoirs qui sommeillent en nous. Notre santé s’améliore à leur contact, car ils agissent
sur notre système immunitaire. Quand l’union avec eux est réalisée, nous nous enracinons davantage, le corps devient plus sain et nous sommes plus à
l’aise avec le monde environnant. Nous pouvons nous affirmer et ils nous aident à retourner en nous. Une fois qu’ils sont présents, nous ne sommes plus
jamais seuls.
D’une certaine manière, l’union avec un animal totem ressemble beaucoup au phénomène bien connu des amoureux : un lien énergétique s’établit entre
les partenaires qui peuvent par exemple ressentir ce que vit l’autre.
Que cette connexion soit physique ou métaphysique n’a guère d'importance, on peut la considérer comme issue de la même énergie. Cette connaissance
trouve une résonance dans le cœur et l’esprit de nombreuses personnes et est corroborée par les découvertes de la physique quantique avec le concept de
non-localité : le monde contient une réalité invisible qui permet la communication immédiate plus rapide que la lumière malgré la séparation sur de grandes
distances. La perception extrasensorielle, l’un des dons traditionnels du chaman, en est un exemple. Quelques-uns des exercices de ce livre entraînent vos
capacités à percevoir de cette manière.
Du point de vue du chaman, rien ne meurt jamais. Quand la vie d’un animal se termine, son esprit survit et laisse le corps physique sur la terre, comme
le font les esprits humains. Quelques-uns d’entre eux deviennent des animaux totems. Selon les enseignements que j’ai reçus, les humains renaissent
presque toujours sous forme humaine, mais il est possible dans certains cas de revenir en tant que raton laveur par exemple. D’un point de vue spirituel, les
animaux sont des êtres comme nous sous une forme différente. C’est pourquoi les Amérindiens en parlent comme de leurs frères ou sœurs.
Notre ADN est très proche de celui des animaux. Dans la mythologie, où humains et animaux parlent le même langage et ont parfois des liens très
proches, leurs vies s’entremêlent. Les êtres humains voient et rationalisent ce qu’ils ont vu, alors que les animaux expérimentent directement, leur
perception n’étant pas altérée par l’esprit rationnel. Ils sont clairvoyants à un autre niveau que celui de certains humains, car ils sont plus instinctifs. S’ils
sont incapables d’envoyer un SMS, ils connaissent l’empathie, la peine, les émotions comme nous. Ils ont une conscience et ont accès au divin. Ce sont de
merveilleux alliés.
Je distingue dans ce livre les animaux totems des esprits animaux en général. Quand je parle du vôtre en particulier, je fais référence à votre gardien,
celui qui est aussi votre miroir. D’autres esprits animaux peuvent intervenir auprès de vous pour une mission spécifique, mais votre connexion la plus
proche reste celle de votre animal totem. Je fais cette distinction dans un but de clarté, ce n’est pas nécessairement ce que d’autres vous diraient.

Chamanisme et réalité spirituelle


Les enseignements que je vous transmets ici sur le pouvoir animal sont étroitement liés à la tradition chamanique. Ce n’est pas une religion, mais un
chemin spirituel sans dogme qui offre à chaque être humain la liberté d’explorer la réalité avec l’esprit et le cœur ouverts afin de découvrir ses propres
vérités.
Le chamanisme consiste à percevoir et connaître la réalité le plus clairement possible. J’entends par réalité aussi bien le monde physique que les
domaines de l’esprit. Les peuples antiques vivant dans des continents éloignés n’avaient pas de contacts fréquents, et cependant, les chamans du monde
entier percevaient l’existence de la même manière. Dans leurs concepts d’animaux totems et de guides spirituels, ils utilisent des capacités médiumniques
pour percevoir les royaumes spirituels le plus précisément possible. Depuis des siècles, ils ont observé une réalité dans laquelle tout ce qui existe est vivant,
c’est-à-dire possède une conscience et une âme, même si pour le cas d’une pierre par exemple, cela ne semble pas réel en apparence. Les chamans voient la
force vitale derrière la manifestation extérieure et sont capables de communiquer avec elle.
Pour comprendre votre esprit animal, il vous faut d’abord l’identifier. Il existe une grande variété de méthodes pour cela. De nombreux peuples
indigènes, dont les Amérindiens et les Inuits, partaient traditionnellement pour un voyage initiatique de trois ou quatre jours dans la nature, jeûnant et priant
pour que l’animal se révèle à eux.
Découvrir le vôtre en utilisant une des méthodes de rêve est une autre technique éprouvée, très puissante car elle fait entrer en contact direct avec
l’esprit gardien. Le voyage au tambour en est une autre. Quelques-unes de ces méthodes sont décrites dans ce livre afin de vous offrir plusieurs options, et
je vous conseille de commencer par celle qui vous attire le plus.

Le rêve lucide
Le cerveau, qui est en charge de la conscience de veille, n’a plus le contrôle pendant le rêve. Dès que l’on s’endort, il lâche prise, alors notre conscience
s’approfondit et pénètre dans un autre domaine – celui de l’âme et de l’esprit. C’est le monde des images, des métaphores, des symboles et selon la
tradition chamanique, du contact avec les esprits.
Dans l’état de rêve, nous sommes libres, nous pouvons voler, apprendre et expérimenter des choses qu’il nous est impossible de connaître à l’état de
veille. Nous pouvons rencontrer nos ancêtres, nos enseignants spirituels et nos animaux totems.
Les chamans travaillent avec la compréhension de l’état de rêve, et ils nous ont offert des moyens de commencer à pénétrer plus consciemment le
royaume onirique et à en découvrir les cadeaux. Ce phénomène est parfois appelé “l’art du rêve”.
Le rêve lucide ou “quête visionnaire”, plutôt que le voyage au tambour, était le moyen traditionnel par lequel les peuples autochtones cherchaient à
rencontrer leurs animaux totems. Les rêves lucides et les visions étaient souvent confondus et de nombreuses cultures indigènes ne différenciaient pas
linguistiquement les deux expériences. Dans ce livre, quand j’utilise le terme “rêve” en rapport avec les méthodes et exercices, je me réfère principalement
à celui qui intervient durant le sommeil.
Vous n’avez généralement que peu ou pas d’influence sur le déroulement de vos rêves. Par contre, quand vous embarquez pour un voyage chamanique,
vous êtes normalement dans un état de légère transe avec l’esprit malgré tout actif. C’est dans cet état que les anciens recueillaient toutes les informations
nécessaires à leur quotidien. Les chamans du monde entier continuent de chercher dans leurs rêves lucides les remèdes pour leurs patients. Ils peuvent y
recevoir la vision d’une plante spécifique, qu’ils vont chercher et cueillir le lendemain. En demandant à avoir une révélation lors d’un rêve, vous
abandonnez le contrôle à un niveau profond et croyez avec confiance que tout ce qui vient à vous est issu d’une source spirituelle. De nos jours, cette
manière de travailler est souvent appelée “induction de rêves”.
Tout le monde peut pratiquer l’induction de rêves à volonté, mais il est utile d’acquérir quelques techniques de base si l’on veut travailler de manière
plus efficace. Le rêve lucide est une méthode stupéfiante pour se connecter avec le spirituel et gagner en compréhension de soi. Tout travail onirique
commence par une bonne mémoire des rêves.

Souvenirs oniriques
Nous rêvons toutes les nuits, bien plus que nos souvenirs ne peuvent retenir. Pour faire émerger davantage de rêves à notre conscience de veille, il est
bon de faire un effort de mémoire. C’est un peu comme lancer une ligne à l’eau et tirer les poissons sur la berge un à un. Les poissons sont vos rêves, la
ligne, le cahier où vous les notez et la berge, votre conscience de veille.
Pour développer vos capacités, tenez un journal dans lequel vous écrivez chaque matin ce dont vous vous souvenez. Restez un moment tranquille au
réveil pour les attraper avant qu’ils ne disparaissent. Si vous vous réveillez au cours d’un rêve en pleine nuit, notez-le vite dans votre journal au lieu de
présumer que vous vous en souviendrez le matin suivant : vous l’aurez probablement oublié à ce moment-là. Lorsque vous aurez tenu votre journal un
certain temps, vous remarquerez que ce simple effort suffit pour éveiller votre capacité à interpréter vos rêves. Vous verrez également, en relisant les
anciens textes, que des choses incomprises sur le moment commencent à prendre tout leur sens. Pour de nombreuses personnes, tenir un journal de rêves
intensifie en profondeur la compréhension de soi et la réalisation de leur potentiel.
Le journal de rêves
1. Posez un cahier et un crayon près de votre lit. Mettez une lampe de chevet près de vous, pour éviter de réveiller votre compagnon de
chambre/partenaire/conjoint... (au choix...)
2. Notez toujours vos rêves dès le réveil, même en pleine nuit.
3. Relisez régulièrement votre journal pour apprendre petit à petit qui vous êtes et quel est votre animal totem.

Un esprit clair
Quand vous dormez la nuit, votre esprit revoit ce que vous avez vécu dans la journée ou par le passé et que votre conscience n’a pas totalement intégré.
Une grande partie de l’énergie nocturne s’utilise à nettoyer les résidus pour qu’à votre réveil, votre esprit soit le plus clair possible.
S’occuper des problèmes de la journée en dormant prend du temps et de l’énergie, et cela peut affecter la profondeur de votre sommeil et la qualité de
vos rêves. Plus vous aurez éliminé de problèmes psychiques avant d’aller au lit, plus votre énergie sera disponible pour les rêves lucides. C’est pourquoi de
nombreux peuples, et les chamans en particulier, passent leur journée en revue avant de se coucher. Il est également vital de dormir suffisamment pour
aider l’esprit à se souvenir plus clairement des rêves.
Passer en revue sa journée
1. Le soir avant d’aller vous coucher, revoyez mentalement votre journée. Récapitulez ce que vous avez fait et autant que possible, accordez-vous sur ce
qui s’est passé et faites aboutir les aspects inachevés de vos expériences. Vous libérez ainsi de l’énergie pour le rêve.
2. Afin de vous endormir l’esprit léger et dans un état de conscience plus élevé, méditez ou concentrez-vous sur votre respiration quelques minutes pour
vous sentir en paix.
Le puits
Quand j’ai commencé à étudier le chamanisme et les animaux totems, j’ai appris une méthode efficace appelée “le puits”, qui améliore la mémoire des
rêves. Je l’ai enseignée bien des fois et reçu de nombreuses réactions positives de ceux qui l’utilisent. Cette méthode programme l’esprit à un niveau très
profond qui permet de se souvenir des rêves le matin au réveil…
Technique du puits
1. Avant de vous endormir le soir, imaginez-vous assis au bord d’un puits.
2. Visualisez-vous en train d’écrire ces mots sur un papier : “Moi, (votre nom et prénom), je me souviendrai de mes rêves à mon réveil demain matin.”
Signez le papier.
3. Imaginez-vous plier le papier de nombreuses fois puis le laisser tomber dans le puits. Voyez-le tomber jusqu’au fond du puits.
4. Maintenant vous pouvez dormir…
Régime et mémoire des rêves
Votre cerveau a besoin de certaines molécules qui lui permettent de se souvenir des rêves. Plusieurs théories circulent à propos de la manière dont cette
“nourriture du cerveau” aide à capturer les rêves ; il semble certain en tout cas que les vitamines B6 et la lécithine de soja facilitent la mémoire onirique.
Cependant, ne prenez pas de compléments alimentaires sans avis médical.
L’induction de rêves
C’est la méthode classique du chaman pour rechercher un soutien spirituel et le meilleur moyen de contacter votre animal totem. L’induction de rêves
est pratiquée dans le monde entier depuis des temps immémoriaux – dans la Grèce antique, par exemple, des temples furent construits, pour cet usage
spécifique.
Le pouvoir de l’intention ainsi que la foi sont requis pour ce travail. La prière s’avère également utile pour obtenir le soutien de votre animal totem.
N’oubliez pas que les esprits animaux sont des êtres possédant le libre-arbitre ; quand vous les appelez et qu’ils viennent à vous, ils vous font cadeau de
leur présence. Les remercier avec gratitude est alors un juste retour parmi les choses que vous pouvez faire pour renforcer vos liens.
L’induction de rêves consiste à poser une question avant de vous endormir et à demander qu’une réponse vienne à vous durant l’état de sommeil.
Lorsque vous cherchez à découvrir votre animal totem, peut-être devrez-vous la poser plusieurs fois, à moins que la réponse ne soit immédiate. Vous avez
deux possibilités : demander régulièrement jusqu’à l’obtention d’un résultat, ou faire la démarche occasionnellement. Les nuits où vous souhaitez pratiquer
l’induction de rêves, préparez-vous au cours de la journée en pensant souvent à votre question et en accumulant en vous de l’énergie positive. C’est ainsi
que vous ouvrirez la voie à votre réponse onirique.
Appeler votre animal totem dans un rêve
Voici l’un des moyens d’utiliser l’induction de rêves pour le découvrir
1. Quand vous êtes couché, prêt à dormir, affirmez votre intention dans vos propres mots. Par exemple : “Je rencontrerai mon animal totem dans mes
rêves cette nuit.” “Animal totem, je t’en prie, révèle-toi à moi dans mes rêves cette nuit.” Répétez cette intention plusieurs fois et demandez au pouvoir
suprême de vous protéger.
2. Détendez-vous et entrez dans un état de foi totale, de confiance en ce qui doit arriver, car tout sera bienvenu. Laissez-vous aller dans le sommeil.
3. Gardez un cahier et un crayon près du lit, et aussitôt réveillé, notez vos rêves sans attendre.
L’intention
Le plus important pour l’induction de rêves est d’avoir la ferme intention de recevoir une réponse. Cette sorte d’intention est un mélange de volonté que
le rêve se produise et de lâcher-prise sur le contrôle de son déroulement. Cela semble paradoxal, et cependant c’est essentiel. Si vous n’utilisez que la
volonté en attendant chaque jour un résultat, vous ne ferez que forcer la réponse. D’autre part, l’attitude simplement relaxée – croire sans rien faire – serait
également insuffisante. Il faut apprendre à fusionner les deux pour construire l’intention.
Construire l’intention durant la journée Pendant les heures de veille, pensez à votre intention et répétez-la mentalement – par exemple, vous pouvez
affirmer que vous allez rencontrer votre animal totem dans vos rêves.
Recommencez régulièrement tout au long de la journée pour la rendre aussi forte que possible afin qu’elle soit transférée dans vos rêves. Vous pouvez
aussi porter, uniquement pour l’occasion, un objet spécifique comme un bracelet ou une bague qui vous rappelle votre intention sitôt que vous posez les
yeux dessus.
Technique de construction de l’intention
1. Le matin, choisissez votre intention pour vos rêves de la nuit suivante.
2. Rappelez-la à votre esprit plusieurs fois au cours de la journée afin de la construire.
3. Vous pouvez utiliser un objet comme un bracelet ou une bague, ou faire sonner votre montre toutes les heures en signe de rappel.
4. Répétez votre intention juste avant de vous endormir.
La sieste ou état transitoire
Quand vous vous couchez, vous vivez un état transitoire entre veille et sommeil. Dans ce laps de temps, il vous est possible de connaître un phénomène
que les chamans et autres clairvoyants utilisent depuis toujours : l’imagerie hypnagogique. Il s’agit d’images qui défilent sur l’écran du troisième œil. Le
troisième œil (appelé aussi “œil interne” ou chamanique) est l’un des douze centres d’énergies ou chakras.
Vous pouvez travailler à partir de ces images qui apparaissent juste avant le sommeil, par l’utilisation de techniques chamaniques qui vous relient aux
royaumes spirituels et aux animaux totems. Il est important d’entrer dans le processus sans tenter d’influencer la découverte de votre animal totem en
focalisant vos pensées sur celui que vous voudriez voir.
Travailler avec le troisième œil
1. Faites une sieste allongé sur le dos et prenez la ferme intention de rencontrer votre animal totem.
2. Votre sieste peut durer de cinq minutes à une demi-heure. Les images que vous voyez dans cet état sont parfois hypnagogiques et ont tendance à
submerger votre esprit aux portes du sommeil.
Le voyage initiatique au tambour
Pour comprendre ce voyage, il faut imaginer le cosmos tel qu’il était et est encore perçu par de nombreux peuples indigènes autour du monde.
Le cosmos est vu comme un gros arbre appelé “Arbre de Vie”. Sa couronne de branches représente le Monde Supérieur, le tronc étant le Monde Moyen
et les racines le Monde Inférieur.
L’humanité vit dans le Monde Moyen. C’est la réalité physique telle que nous la connaissons tous, l’endroit où nous passons notre temps de la
naissance à la mort et où nous vivons nos expériences avec nos sens physiques et notre esprit rationnel. Ceux qui ne perçoivent qu’à travers le cerveau
trouvent plus facile de croire que seul ce monde existe.
Le Monde Supérieur est celui des enseignants spirituels, des maîtres illuminés et des ancêtres. Appelé aussi “paradis”, ce monde est un royaume
complexe aux nombreuses dimensions différentes, ainsi que le voient les chamans dans leurs pratiques.
Les animaux totems, ainsi que certains de nos ancêtres, vivent dans le Monde Inférieur, celui des enracinements solides et des énergies de guérison,
celui où l’on peut aller puiser de telles qualités et pouvoirs.
Le voyage au tambour n’est pas seulement un moyen de découvrir son animal totem, mais aussi de rester en connexion avec lui. Largement utilisé dans
toutes les cultures indigènes, le rythme rapide et monotone du tambour provoque une transe qui permet d’altérer la conscience. Nous percevons alors le
niveau spirituel au lieu du royaume physique rationnel que l’esprit occupe habituellement au quotidien.
Vous pouvez demander à quelqu’un de vous accompagner au tambour pendant votre voyage initiatique, mais si ce n’est pas possible, utilisez un CD de
rythme chamanique. La vitesse typique de ce rythme se situe entre 200 et 230 battements par minute.

Embarquer pour un voyage au tambour est en soi une cérémonie. Pour qu’il soit efficace, sûr et sans danger, commencez par vous préparer ainsi que
l’endroit où vous allez pratiquer. Evitez l’alcool et les drogues et mangez léger avant votre voyage spirituel afin de conserver vivacité et clarté d’esprit.
Assurez-vous de ne pas être dérangé.
Commencez par appeler le pouvoir des sept directions, qui comprennent le ciel, la terre, les quatre points cardinaux et le centre. Tracez un cercle
invisible autour de vous pour créer un espace sécurisé. Allumez le feu sacré d'une bougie et demandez aux puissances supérieures d’être présentes et de
vous guider pendant votre quête. Plus votre préparation sera sincère et pleine d’intention, plus elle sera efficace. Vous créez non seulement un espace
sécurisé, mais également un lieu spirituel.
Dès que vous sentez que votre espace sacré est en place, commencez le voyage au tambour. Assis ou allongé dans une posture de méditation, les yeux
recouverts d’un foulard ou d’un bandana pour filtrer la lumière, visualisez une ouverture dans la terre. Choisissez un endroit que vous connaissez déjà,
comme une grotte que vous avez visitée, un terrier de renard ou un trou entre les branches d’un arbre que vous avez remarqué lors d’une promenade.
Imaginez-vous debout à l’entrée de cette ouverture. Voyez votre âme libre, votre être véritable – la partie de vous qui voyage hors du corps pendant les
rêves – debout devant le trou. Commencez ensuite à descendre le long d’un tunnel. Vous entrez bientôt dans un paysage magnifique de nature vierge et
sauvage – montagnes, plaines et rivières – le royaume des esprits animaux, le Monde Inférieur.
Quand vous atteignez ce monde, souvenez-vous du but de votre quête : découvrir votre animal totem. Vous avez la mission de le chercher, sachant qu’il
existe différentes manières de l’identifier. Si un animal s’approche de vous, demandez-lui directement s’il est votre animal totem. Il répondra positivement
si c’est le cas, mais de toute façon, votre cœur le saura grâce à une sensation interne profonde et intense. Dans certaines traditions, les chamans disent que
s’il se montre à vous sous toutes ses faces, c’est votre esprit animal.
Prenez contact avec lui et dites-lui que vous voulez rester relié à lui. Remerciez-le avant de retourner dans le tunnel, puis sortez du trou par lequel vous
êtes entré.
En vous relevant de votre position méditative, vous pouvez demander à votre animal totem de danser avec vous. Cela signifie qu’il guide votre danse,
qui n’a pas besoin d’être élaborée ni sauvage. Laissez-vous aller en découvrant la sensation corporelle due à la charge énergétique de votre esprit animal.
La danse confirme et renforce les liens entre vous.
Après votre voyage et la danse, remerciez les puissances qui vous ont assisté. Il est important alors de vous enraciner et de revenir totalement dans votre
corps. Pour cela, étirez-vous doucement, respirez profondément et mangez un peu.
Embarquer pour un voyage initiatique
Voici un guide détaillé pour entreprendre un voyage au tambour :
1. Appelez les pouvoirs des sept directions
– ciel, terre, est, sud, ouest, nord et centre
– avec vos propres mots. Demandez au pouvoir suprême de vous protéger. Créez un espace sacré en traçant un cercle invisible autour de vous et en
allumant une bougie.
2. Dans une pièce sombre, asseyez-vous sur une chaise ou par terre, ou étendez-vous sur une couverture. Assurez-vous d’avoir une position confortable,
puis fermez les yeux et prenez quelques inspirations profondes. Concentrez-vous sur le rythme de votre respiration et laissez votre esprit se calmer.
3. Allumez le CD de tambour. Recouvrez vos yeux d’un bandana ou d’un foulard et imaginez-vous debout à l’entrée d’un trou dans la terre, près d’une
grotte ou au pied d’un arbre. N’importe quelle ouverture naturelle qui mène sous la terre fait l’affaire. Voyez-vous entrer dans le trou et descendre le
long d’un tunnel vers le royaume des animaux totems. Vous arrivez dans une belle contrée sauvage avec des prés, des montagnes, des rivières, des
arbres.
4. Appelez votre esprit animal et demandez-lui de se révéler à vous. Si plusieurs animaux apparaissent, demandez lequel est le vôtre. Généralement, le
cœur connaît la réponse.
5. Remerciez et proposez de rester en liaison avec lui. Retournez à votre corps physique en reprenant le trajet en sens inverse.
6. Invitez votre animal totem à danser avec vous. Sentez-le se fondre en vous et découvrez son pouvoir.
7. Remerciez les puissances des sept directions, et effacez votre cercle, puis éteignez la bougie.
8. Ramenez votre attention à votre corps en vous étirant, en bougeant ou en mangeant. Assurez-vous d’être complètement enraciné avant de sortir dans le
monde extérieur.
Chapitre 2
Travailler avec votre animal totem
Authenticité
En commençant à travailler avec votre animal totem, vous entrez dans le processus de recherche de votre force intérieure. La leçon la plus évidente en
provenance des esprits animaux est l’authenticité, qui est au cœur des enseignements chamaniques. Si vous les y invitez, ils ont la capacité de l’éveiller en
vous. Ils sont sans artifice et ils peuvent vous montrer la manière d’accéder à cet état.
L’authenticité, libre de tout jugement moral, est plus importante que le pouvoir. Quand un aigle tue un merle, son acte n’est ni bon ni mauvais. Le
rapace tue le petit oiseau pour manger et il est insensé de dire : “J’aime l’aigle, mais je déteste qu’il tue les merles !” Il nous faut accepter à la fois sa grâce
et le fait qu’il tue pour manger car c’est dans l’ordre des choses. Il est difficile de faire des choix véritables avant d’avoir accepté tout ce qui fait partie de la
vie. Si vous regardez uniquement ce qu’il vous plaît de voir et évitez ce qui vous paraît dégoûtant, vos choix risquent de ne pas être fondés sur la réalité,
puisque vous limitez délibérément votre champ de vision.
Les êtres humains possèdent des outils intellectuels d’une grande puissance. Cependant, sans un nécessaire équilibre, ceux-ci peuvent être cause
d’égarement dans le labyrinthe de l’esprit jusqu’à perdre l’authenticité de l’être. Songez au soulagement que l’on éprouve en compagnie de personnes qui
sont simplement elles-mêmes. C’est en ce sens que les animaux totems ont pour nous d’immenses cadeaux : la pureté d’une approche sans jugement aucun.
C’est à nous d’apprendre à devenir comme eux.
Les cadeaux qu’ils nous offrent
Les peuples autochtones partagent souvent le concept d’une vie en parfaite harmonie avec tout ce qui existe. En intégrant cette vision, vous atteindrez
l’équilibre en vous et avec tout ce qui vous entoure. Il est souhaitable d’offrir quelque chose à votre animal totem pour le remercier d’avoir répondu à votre
demande. Il n’a aucune obligation de se montrer, l’expression de votre gratitude honore donc son libre-arbitre et démontre que vous le respectez.
On réserve traditionnellement des offrandes aux esprits animaux sous forme de nourriture, de plantes et d’encens. Un simple “merci” serait suffisant,
mais vous faciliterez vos contacts ultérieurs si vous donnez quelque chose pour le remercier de sa présence, car cela renforce les liens entre vous.

Compassion
Pourquoi les esprits animaux s’intéressent-ils aux humains, sachant la manière dont nous traitons la faune, la flore, la planète et nous-mêmes ?
Les enseignements sur ce sujet sont souvent difficiles à comprendre. Traditionnellement, les visions des chamans révèlent une croyance commune selon
laquelle les esprits animaux sont guidés par des esprits plus élevés – chaque espèce ayant le sien – ainsi que par le pouvoir divin supérieur. Ainsi, au-dessus
d’eux se trouve le pouvoir suprême. Ils sont au service de toutes ces puissances, car cela fait partie de leur évolution au plan de l’âme.
À ce niveau spirituel, la plupart des animaux possèdent ce que l’on peut appeler de la “compassion” pour les êtres humains, c’est pourquoi ils
souhaitent travailler avec nous. La confiance sacrée entre humains et animaux est fondée sur cette compassion qui rend possible la coopération.
Nous avons tendance à la ressentir d’une manière sentimentale, contrairement aux animaux qui éprouvent la véritable compassion. En tant qu’êtres
humains, nous devrions l’éprouver dans nos relations avec les autres espèces. Travailler avec votre animal totem vous aidera à trouver comment agir en
faveur des animaux en général et prendre des engagements en ce sens.

Le pont
Quand vous avez trouvé votre animal totem, commencez à chercher un objet qui servira de pont entre vous. Choisissez ce que vous voulez, par exemple
une sculpture ou une peinture le représentant sur une pierre ou un morceau de bois. Vous pouvez aussi choisir une partie de l’animal lui-même : un
morceau de fourrure, une dent ou une griffe. L’objet renforcera votre connexion, puis il deviendra ce que l’on nomme un “objet de pouvoir” lorsqu’une
partie de l’énergie animale lui aura été transmise. Vous pouvez accélérer cette transmission de pouvoir en tenant votre objet dans la main pendant vos
méditations : appelez votre animal totem, demandez-lui d’éveiller l’objet et de l’imprégner de son pouvoir. A partir de ce moment-là, vous devrez porter
une attention particulière à l’objet car il deviendra vraiment vivant. Cela implique de le nettoyer régulièrement dans un courant d’eau vive pour éliminer les
énergies indésirables qu’il pourrait avoir accumulées. Pour le purifier, vous pouvez également utiliser de l’encens et des plantes telles la sauge, la lavande
ou le romarin.
Gardez l’objet dans votre poche ou dans un petit sac que vous porterez en pendentif. Quand vous voulez contacter votre animal totem, prenez l’objet en
main.
Fabriquer un objet de pouvoir
1. Trouvez un objet approprié pour vous relier à votre animal totem.
2. Appelez-le en tenant l’objet en main. Demandez-lui d’éveiller l’objet et de lui transférer une partie de son énergie.
3. Conservez l’objet dans votre poche ou dans un sac que vous suspendez à votre cou pour qu’il soit près de votre cœur.
4. Nettoyez régulièrement l’objet de pouvoir sous l’eau vive ou avec de l’encens et des plantes.

L’étude de vos animaux totems,


ou la quête de vous-même
Quand vous avez trouvé votre animal totem, étudiez-le pour vous familiariser avec sa personnalité, son habitat, son régime alimentaire et tout ce qui le
concerne (voir le chapitre quatre). Vous pouvez effectuer cette recherche dans les livres, en regardant des films animaliers ou mieux, en observant la nature.
Tout en étant votre gardien, votre esprit animal et un reflet de votre âme et de votre personnalité ; son étude vous procurera de nombreuses introspections.
Quand j’ai débuté le travail chamanique voici vingt-cinq ans, mon professeur m’a recommandé de partir en quête de moi-même dans le but de glaner
des connaissances à tous les niveaux en commençant un long voyage de découverte de soi. Toutes les grandes traditions spirituelles reconnaissent que c’est
la pierre angulaire du développement personnel. Les animaux chasseurs, tels le puma ou le jaguar, sont d’excellents enseignants de cet art.
Vous commencerez à entrevoir vos propres forces et faiblesses en examinant celles de votre animal totem. Par exemple, l’aigle vole haut et a une large
perspective des choses au-dessous de lui, ce qui est une grande chance et un beau cadeau. Cependant, ce don a un revers parce qu’il peut se sentir solitaire
et supérieur au reste de la création. Il a donc besoin de se poser sur le sol, d’être en contact avec la terre et d’apprendre à s’enraciner comme le fait la souris.
Au contraire, le pouvoir de la souris vient de sa proximité avec les choses qu’elle voit, qu’elle découvre par le toucher et étudie en détail. Elle a donc besoin
de prendre du recul sur la vie.
Nous ne devons pas utiliser le prétexte de notre animal totem pour minimiser certains comportements nocifs pour nous-mêmes et les autres. Disons que
vous êtes associé au jaguar et que vous aimez la solitude. L’attitude du jaguar, qui vit seul la plupart du temps, ne doit pas vous servir d’excuse pour fuir la
société. Vous n’êtes pas un animal, mais un être humain qui a besoin de relations avec les autres, même si votre caractère s’apparente à celui du jaguar.

Voyage vers votre animal totem


Vous pouvez pratiquer le voyage au tambour pour contacter votre animal totem afin de lui poser des questions, demander son assistance à propos d’un
problème particulier ou simplement pour garder le contact. La première étape est de trouver exactement ce dont vous avez besoin et la deuxième de l’en
informer. Plus vous serez précis en clarifiant vos demandes avant de commencer la communication, plus elle aura de chances d’être efficace.
Le voyage au tambour utilisé ici est globalement le même que celui décrit au chapitre un, sauf qu’à présent, vous connaissez déjà votre esprit animal,
votre mission ayant progressé de la quête à la recherche d’une réponse.
Demander de l'aide
1. Appelez le pouvoir des sept directions – ciel, terre, est, sud, ouest, nord et centre. Tracez le cercle invisible autour de vous et allumez une bougie.
Demandez la protection du pouvoir suprême.
2. Asseyez-vous confortablement sur une chaise ou par terre, ou allongez-vous sur une couverture dans une pièce sombre. Fermez les yeux et prenez
quelques inspirations profondes. Concentrez-vous sur le rythme de votre souffle de façon à calmer votre état d’esprit.
3. Allumez votre CD de tambour. Recouvrez vos yeux d’un foulard ou d’un bandana et imaginez-vous devant un trou qui mène sous la terre. N’importe
quelle ouverture naturelle fait l’affaire – une grotte, un terrier ou un espace entre les racines d’un arbre. Voyez vous entrer dans le trou et descendre le
long d’un tunnel vers le royaume des animaux totems. Vous arrivez dans une belle contrée sauvage avec des prés, des montagnes, des rivières, des
arbres.
4. Appelez votre esprit animal et demandez-lui de se révéler à vous. Dites-lui pourquoi vous êtes venu et posez-lui votre question.
5. Remerciez-le. Retournez à votre corps physique en reprenant le trajet en sens inverse.
6. Remerciez les puissances des sept directions et effacez votre cercle, puis éteignez la bougie.
7. Ramenez votre attention à votre corps en vous étirant, en bougeant et en mangeant.

Camaraderie
Si l’on observe d’anciennes photographies des peuples indigènes de Sibérie, d’Amérique ou de Scandinavie, on peut remarquer chez certaines
personnes une fusion avec leur animal totem ; les fortes qualités des esprits animaux se lisent sur leurs visages. La vie moderne est foncièrement différente
de celle que décrivent ces images, et contrairement à ces gens, nous n’avons pas besoin de fusionner à ce point avec nos esprits animaux. Bien que nous
soyons toujours engagés dans une évolution spirituelle, nous ne sommes plus aussi proches de la nature. La fusion intense entre nous et notre animal totem
n’est plus nécessaire à notre survie physique, bien que son rôle soit important au niveau de l’âme.
Faites de votre esprit animal un ami ou un camarade et restez sur un pied d’égalité avec lui. Ne reportez jamais sur lui votre responsabilité. Pour cela,
évitez toute situation dans laquelle vous feriez quelque chose dont vous ne seriez pas fier, pour justifier ensuite votre action en pensant qu’il est fautif. Vous
êtes seul en charge de vos décisions. Dans le même temps, développez les capacités de votre esprit animal, car elles sont supérieures aux vôtres. Ce sont
par exemple l’enracinement, la clarté d’esprit, la vivacité, la compassion, le positivisme, savoir quelle action entreprendre en toute situation et le sens de
l’orientation (voir les exemples au chapitre quatre). Les animaux totems veulent nous enseigner comment contacter toutes ces qualités latentes dans nos
potentiels individuels.

Rêver avec votre animal totem


Dans la tradition chamanique, la visite d’un animal totem au cours d’un rêve est ressentie généralement comme un cadeau et une bénédiction. Pendant
la rencontre, un transfert d’énergie a souvent lieu. Il vous procure force, intuition, espoir et clarté d’esprit. On se réveille le cœur plus léger ces matins-là.
Votre travail avec un esprit animal peut se poursuivre au fil des rêves qui deviennent un moyen de rester en contact. En utilisant la méthode suivante
(voir également le résumé “Accueillir votre animal totem dans vos rêves”), semblable à l’induction de rêves pour découvrir son animal totem au chapitre
un, vous pouvez commencer à interagir avec lui. Il vous faudra désormais davantage de conscience pendant l’état de sommeil et une intention plus ferme.
Avant d’aller vous coucher, commencez par un nettoyage énergétique de votre espace afin de créer un état interne et une atmosphère externe favorables
au contact avec les esprits animaux. Vous pouvez enfumer pour nettoyer les lieux. Les guides spirituels apprécient les odeurs suaves diffusées par la
combustion d’herbes parfumées, cela les encourage à s’approcher de vous. L’action de purifier une pièce, un objet ou une personne à la fumée de plantes
s’appelle le “smudging” et s’utilise dans la plupart des religions et traditions spirituelles.
Appelez ensuite le pouvoir suprême du Grand Esprit en utilisant le nom que vous souhaitez lui donner, et demandez-lui sa bénédiction et sa protection
lors de votre sommeil et de vos rêves. En agissant ainsi, vous vous installez à un niveau élevé et posez l’intention de travailler dans les domaines spirituels
supérieurs. Celle-ci peut alors vous emmener dans les royaumes de bienfaits et de guérison comme dans ceux des énergies émotionnelles plus basses, au
niveau du monde diurne.
Revoyez votre journée pour purifier votre mental (voir précédemment “Passer en revue sa journée”). Votre but est d’atteindre un état aussi clair que
possible avant de dormir pour que votre esprit n’ait pas à passer trop de temps à continuer le nettoyage des questions irrésolues de la journée.
Concentrez-vous sur votre respiration quelques minutes, puis entrez dans une méditation où vous rencontrez votre animal totem et l’invitez dans vos
rêves. Persuadez-vous que cela se produira, en visualisant le déroulement de votre rencontre.
Établissez votre intention pour le rêve. Peut-être souhaiterez-vous lui poser une question, demander qu’il vous emmène quelque part ou qu’il vous aide
à résoudre un problème. À moins que votre vœu soit uniquement de passer un moment ensemble.
Enfin, laissez faire et croyez fermement que tout se passera bien. Lâchez prise de tout attachement et endormez-vous.
Accueillir votre animal totem dans vos rêves
1. Purifiez votre espace en brûlant de l’encens ou des plantes avec l’intention de créer une atmosphère propice au contact avec votre animal totem.
2. Appelez le pouvoir suprême en utilisant le nom de votre choix et demandez-lui protection et bienfaits.
3. Nettoyez votre esprit avec la méthode décrite au chapitre un (passer en revue sa journée).
4. Concentrez-vous sur votre respiration quelques minutes avant de rencontrer votre animal totem et de lui demander d’entrer dans vos rêves.
5. Visualisez de votre œil intérieur qu’il est dans votre rêve. Établissez fermement votre intention pour la rencontre et voyez-vous lui dire vos attentes.
6. Endormez-vous dans un état de paix et de confiance totale, en oubliant les attachements de la journée, surtout les soucis.

Les esprits animaux assistants


Votre animal totem est votre principal gardien et un miroir de votre personnalité – il peut aussi être appelé “animal de l’âme”, car à ce niveau vous ne
faites qu’un. Il restera auprès de vous toute votre vie. Pour certains projets ou questions spécifiques cependant, il se peut que vous ayez besoin du soutien
d’autres esprits animaux.
Admettons que votre animal totem soit le hibou et que vous ayez une profession en rapport avec les blessures sportives, par exemple masseur
kinésithérapeute. Le hibou est votre esprit gardien et vous lui ressemblez de nombreuses manières, mais un autre animal totem peut parfaitement vous
assister dans votre travail. La médecine de l’ours est une aide précieuse, car elle peut canaliser l’énergie curative dans vos mains. Une autre personne peut
avoir le puma comme animal totem et être entraîneur de football pour les jeunes pendant ses loisirs. La loutre vient peut-être l’assister pour rendre ses
séances d’entraînement plus amusantes.
Ces assistants viennent parfois de leur propre chef nous aider sans même que nous en soyons conscients car ils travaillent en parallèle,
imperceptiblement. Vous pouvez également en solliciter un pour une raison particulière, en faisant une recherche et en posant des questions. Souvenez-
vous que la quête d’un animal spécifique peut très bien ne pas aboutir, car il conserve son libre-arbitre ; généralement ce sont eux qui nous choisissent et
non l’inverse. Lorsqu’ils nous rejoignent pour une tâche spécifique, ils restent avec nous quelque temps puis s’en vont quand le travail est terminé.
Contacter un esprit animal assistant
1. Identifiez un domaine particulier de votre vie où vous avez besoin d’aide. Cela peut être n’importe lequel : émotionnel, spirituel, pratique, professionnel
ou autre.
2. Entamez un voyage chamanique pour trouver un esprit assistant différent de votre animal totem, en utilisant la méthode du tambour décrite au chapitre
un.
3. Demandez-lui un enseignement ou des conseils spécifiques.
Chapitre 3
Les méthodes du Chaman
Soyez authentique
Les personnes qui viennent à mon cours introductif demandent souvent, lorsque nous commençons à contacter les animaux totems : “Comment puis-je
savoir que ce n’est pas moi qui le monte de toutes pièces ?” ou bien “Comment savoir si mon cerveau ne décide pas que mon animal totem est un cerf parce
que je ne veux pas être une souris ?” ou encore “Comment être sûr que je rencontre réellement cet esprit animal et que tout cela n’est pas une création de
mon mental ?”
Ce sont de bonnes questions : le cerveau fait constamment des interférences parce qu’il veut garder le contrôle et croit avoir réponse à tout. Cependant,
bien qu’il soit un outil fantastique, ce n’est pas l’esprit rationnel qui fait rencontrer l’animal totem, mais le cœur et la conscience supérieure. La réponse à la
question est connue de notre cœur, qui nous indique si c’est réel et véritable.
Nous devons croire et continuer à pratiquer le contact authentique. Mon expérience me confirme que le rêve est fiable, car l’esprit rationnel n’a plus le
contrôle à ce moment-là. En méditation et en voyage initiatique, une partie de la conscience de veille est toujours active, mais ce n’est pas le cas pendant le
sommeil. Si vous développez vos capacités à rêver, ainsi que le préconisaient tous mes professeurs de culture indigène, vous avez là un outil spirituel digne
de confiance.
Il existe d’autres moyens d’approfondir votre travail, de rendre votre contact spirituel plus réel et de le sortir du domaine des jeux de l’esprit. Dans ce
chapitre, je décris comment travailler avec les lignes énergétiques. Cette méthode demande de la pratique, mais elle mènera votre connexion à un niveau
supérieur qui ne vous laissera aucun doute sur la réalité de celle-ci.

La corde du chaman
Les chamans autochtones utilisent traditionnellement les lignes énergétiques quand ils travaillent avec les animaux totems. L’une des méthodes, la
corde du chaman, implique l’utilisation des centres d’énergie ou chakras (voir également le résumé de l’exercice suivant). Cette méthode fait intervenir le
plus important d’entre eux, le plexus solaire, appelé hara au Japon.
Ce chakra est situé juste au-dessous du nombril, c’est le centre interne de force vitale et de gravité. C’est à partir de lui que vous lancez une ligne ou
corde énergétique. Vous pouvez renforcer son pouvoir par celui du chakra racine, situé à la base de la colonne vertébrale.

Vous utiliserez également l’œil chamanique ou troisième œil, situé au milieu du front, pour percevoir votre animal totem. Depuis votre chakra du cœur,
vous l’inviterez à venir travailler avec vous. Les autres chakras ou centres d’énergie du corps peuvent être utilisés aussi, mais la racine, le plexus solaire, le
cœur et le troisième œil sont les plus importants pour la méthode de la corde.
Activation de vos centres d’énergie
Commencez par créer une zone sacrée pour travailler. Enfumez la pièce autour de vous, puis allumez une bougie. Appelez les sept directions comme je
l’ai décrit au chapitre un dans le voyage au tambour, afin de vous protéger et de définir votre espace de cérémonie, puis demandez au pouvoir suprême de
veiller sur votre séance.
Vous êtes maintenant prêt pour activer vos centres d’énergie, de manière ferme si vous voulez que le reste de la cérémonie porte ses fruits. Vous
pouvez le faire en respirant profondément dans chacun d’eux. Le tambour, avec un CD de voyage initiatique, ou le chant peuvent également les activer.
Quand vous sentez qu’ils sont prêts, demandez à votre animal totem de venir se placer devant vous. Projetez vers lui une ligne ou corde énergétique à partir
de votre plexus solaire. Proposez-lui de tout votre cœur de venir fusionner avec vous et percevez-le par le troisième œil. Invitez-le à emprunter la corde
énergétique qui vous relie. Quand il atteint votre corps, laissez-le fusionner avec vous. Pour que cela soit possible, vos centres d’énergie doivent être
totalement activés.
Lorsque l’animal aura fusionné avec vous, demandez-lui d’éveiller une qualité intérieure que vous êtes prêt à travailler. Cela peut être l’une de ses
qualités ou n’importe quelle autre. Si votre animal totem est le sanglier par exemple, il peut activer votre courage. Demandez que cette qualité soit intégrée
au niveau cellulaire.
Une fois que vous sentez le pouvoir de cette qualité en vous, remerciez l’esprit animal et les puissances des sept directions pour leur soutien, dissolvez
le cercle protecteur qu’ils ont participé à créer autour de vous et éteignez la bougie. Votre cérémonie est terminée.
Cette méthode peut s’utiliser en différentes occasions. Vous pouvez également la répéter pour un objectif particulier comme celui qui est décrit ci-
dessus, jusqu’à ressentir la qualité demandée véritablement installée en vous.
Grâce à cette manière de travailler, vous avez une expérience authentique de reliance entre votre conscience et celle de l’animal totem, qui parfois vous
amène à une fusion parfaite. Le travail du chaman recherche toujours l’union, la sortie de l’illusion de séparation et l’expérience de l’unité.
Utiliser la méthode de la corde
1. Créez un espace sacré. Enfumez-le et appelez les sept directions pour tracer un cercle autour de vous. Allumez une bougie et demandez la protection du
pouvoir suprême.
2. Activez vos centres d’énergie par la respiration, le tambour avec un CD de voyage initiatique ou le chant si cela vous aide.
3. Appelez l'animal totem. Projetez une corde énergétique issue de votre plexus solaire et invitez-le à vous rejoindre le long de cette corde pour fusionner
avec vous. Demandez-lui d’activer une qualité que vous êtes prêt à intégrer.
4. Remerciez l’esprit animal et laissez-le partir. Remerciez les puissances des sept directions et dissolvez le cercle, puis éteignez la bougie.

Changement de forme
Les chamans utilisent traditionnellement l’art du changement de forme pour devenir leur esprit animal, se trouvant alors en deux endroits en même
temps – chose que nous avons sans doute tous rêvé de pouvoir faire !
Ce phénomène n’est pas une simple métaphore mais l’œuvre d’une transformation physique maîtrisée par de nombreux chamans. Il est universel
malgré l’éloignement entre les continents, et les peuples indigènes de tous les endroits du monde le ressentent et le vivent de manière très comparable.
Les chamans perçoivent la réalité spirituelle grâce à leurs facultés supérieures de clairvoyance (vision), de clairaudience (ouïe), de ressenti corporel
(toucher) et de connaissance (esprit) et transmettent leurs expériences aux autres.
Le changement de forme leur permet de voyager sous les traits de leur animal totem, de visiter des endroits à explorer, de soigner ou simplement
d’apprécier la joie que cela procure. C’est un savoir-faire très évolué et seule une poignée de personnes sur la planète en sont actuellement capables.
Cependant, il existe un moyen de l’expérimenter durant le sommeil. Le changement de forme lors du rêve semble aussi réel que si vous le viviez
vraiment. Cela vous offre un prodigieux sentiment de liberté de voler dans le corps d’un faucon ou d’être un mustang galopant dans les plaines sauvages.
C’est un état dans lequel vous pouvez ressentir l’extase. Quand vous fusionnez avec votre esprit animal, l’union des consciences est transcendantale. Le
chamanisme est parfois appelé “l’art de l’extase”. Quand vous aurez appris à changer de forme pendant le rêve, vous en comprendrez la raison. Le sens des
réalités s’élargit et l’on réalise que le corps physique seul ne constitue pas ce que nous sommes. Nous sommes bien plus que cela, capables de fusionner
avec l’esprit animal tout en gardant l’essence de notre propre personnalité. Cet état “altéré” nous montre la nature illusoire de la réalité telle que nous la
définissons habituellement.
Changement de forme au cours du rêve
Le rêve est une méthode fiable pour contacter votre animal totem, il peut mener à une expérience hors du corps que je considère être l’étape suivante
après les méditations et les voyages au tambour.
Pour développer votre compréhension de cette méthode, méditez avant d’aller vous coucher, en construisant votre intention dans le but de programmer
votre conscience sur votre objectif. Comme d’habitude, vous devez d’abord enfumer la pièce autour de vous. Pratiquez ensuite la méthode qui consiste à
passer en revue votre journée (chapitre un) pour revenir sur tous les événements du jour et purifier vos sentiments afin de ne pas saper votre énergie et
obliger votre esprit à élucider les problèmes restants. Libérez-vous pour bien rêver.
La première étape avant de pouvoir devenir votre animal totem pendant le sommeil est d’être conscient de rêver. Aujourd’hui appelé “rêve lucide”,
c’est un ancien savoir-faire des chamans et d’autres institutions spirituelles – l’un de mes professeurs de rêve était un lama de tradition tibétaine. Bien qu’il
existe différentes manières de savoir consciemment que vous êtes en train de rêver, voici celle que j’utilise le plus couramment : en vous couchant le soir,
entrez dans une méditation dans laquelle vous cherchez l’ancrage, unissez votre corps et votre esprit et centrez-vous fermement. Si vous vous endormez de
cette manière, vous verrez que vous identifierez l’état de rêve.
Reconnaître l'état de rêve
Prenez l’intention ferme de reconnaître que vous rêvez. Construisez l’intention de conscientiser tout ce qui semble différent de la réalité habituelle. Cela
peut être une sensation physique, comme le fait de vous sentir trop lourd pour courir ou si léger que vous décollez du sol. Remarquez si les gens ont un
comportement différent de l’ordinaire. Notez chaque objet ou événement bizarre et demandez-vous si vous dormez.
Il vous faut avoir un plan précis de ce que vous allez faire en découvrant que vous rêvez. Dites-vous par exemple : “La prochaine fois que je rêve, je
pense à me changer en mon animal totem.”
Quelle est votre intention pour changer de forme ? Si vous êtes un faucon, peut-être avez-vous un endroit où aller en découvrant la vision acérée du
rapace. Si vous êtes un cerf, peut-être allez-vous courir dans les bois et apprendre par les sens aigus de l’odorat et de l’ouïe ce qu’il vit au quotidien.
Rester dans le corps d’un animal totem relève parfois d’un équilibre délicat Si votre conscience dérive, vous pouvez facilement perdre le contact et
glisser vers le rêve inconscient. Bien qu’à d’autres moments, vous gardiez la concentration, il est bon de vous préparer en conservant une intention aussi
ferme que possible pour rester lucide.
Cette expérience d’unité et de mélange des consciences crée un lien puissant entre vous et votre animal totem. Il devient tellement réel pour vous que
c’est la porte ouverte à de nouvelles aventures aux possibilités infinies.
Apprendre à changer de forme
1. Enfumez la pièce autour de vous.
2. Passez en revue votre journée pour clarifier votre esprit
3. Centrez-vous et ancrez-vous par la méditation. Demandez la protection du pouvoir suprême.
4. Posez votre intention de reconnaître que vous rêvez en remarquant une quelconque anomalie de nature onirique.
5. Affirmez votre intention de changer de forme pour devenir votre animal totem. Faites-le plusieurs fois en investissant une grande puissance dans votre
déclaration.
6. Lâchez prise et laissez-vous aller en confiance, puis endormez-vous.
Les signes : messages de l’esprit
La capacité de lire et d’interpréter les signes découle des enseignements sur les animaux totems. Les signes sont des messages des royaumes spirituels
envoyés pour vous guider, vous enseigner quelque chose ou vous mettre en garde. Ils apparaissent au moment opportun, peuvent être puissants et
indéniables ou au contraire faciles à mettre en doute. Ils sont directement liés aux enseignements sur le miroir magique. Les chamans ont toujours eu la
conscience des signes et présages, y compris ceux dont les animaux sont porteurs.
Quand vous vous connectez avec votre animal totem, vous êtes relié non seulement à l’esprit individuel de celui-ci, mais également à la conscience
collective de son espèce. Chaque groupe animal possède un esprit collectif. Imaginez par exemple que vous marchiez dans la campagne, traversant des
champs bordés de haies. Vous vous arrêtez un instant pour admirer le paysage en vous demandant si vous devez postuler pour ce nouveau poste dont vous
avez appris la disponibilité. Un épervier descend soudain du ciel et attrape une souris non loin de vous. Un chaman dirait que vous venez de recevoir le
signe évident que vous devez postuler pour ce travail, parce que si l’épervier a réussi à prendre la souris, vous avez toutes vos chances. Si le rapace avait
raté sa proie, cela voudrait probablement dire que vos chances d’obtenir le poste sont minimes.
Nous pouvons aller plus loin dans l’interprétation du signe en notant la direction d’où vient l’animal et celle dans laquelle il repart. Dans le scénario de
l’épervier, si l’oiseau avait raté la souris en volant vers l’est, c’est peut-être qu’un autre travail vous attendait dans cette direction. Laissez votre cœur vous
guider dans la compréhension des signes.
L’animal qui donne le signe est passé de sa conscience individuelle à celle de son espèce en général. Cette conscience collective est reliée à la toile de
la vie où rien n’est caché. L’épervier sait exactement ce dont vous avez besoin à ce moment-là. Cependant, selon mon professeur, c’est l'énergie divine qui
dirige l’animal car l’esprit collectif des éperviers est directement relié au divin. Lisons donc ainsi le déroulement de l’événement :
L’épervier – l’esprit collectif des éperviers - le Divin.
Comme nous l’avons vu, ce principe s’applique aussi à votre animal totem. Comprendre le lien nous aide à voir comment les esprits animaux peuvent
être aussi lumineux. Quand vous recevez un signe, souvenez-vous qu’il vient d’abord du divin et remerciez.
Toutefois, comme une rencontre avec un animal n’est pas forcément porteuse de signe, comment faire la différence ? Tout d’abord en restant ancré à la
terre et en utilisant le bon sens. Souvenez-vous de ne pas abdiquer votre liberté de choix. Qu’importe le nombre de signes que vous recevez, vous êtes le
seul responsable, vous prenez vos propres décisions. Pratiquez l’équilibre entre votre libre-arbitre et les conseils divins. Votre cœur – et non pas votre
cerveau ni vos émotions – saura vous dire ce qui est juste. Beaucoup de personnes assimilent les émotions et le cœur, mais dans la tradition que l’on m’a
enseignée, ils sont différents. Les émotions sont liées au plexus solaire, que les chamans appellent le “centre de pouvoir”. Dans la tradition chamanique,
elles sont apparentées à la fois au pouvoir et au danger. Elles peuvent nous nourrir de leur puissance, mais elles peuvent également s’avérer extrêmement
dangereuses et induire un conflit, voire une guerre. Le cœur est un lieu aux sentiments plus élevés, tels l’amour et la compassion, et il est le siège de la
profonde connaissance innée de ce qui est bon ou mauvais. C’est pourquoi nous parlons de clarté du cœur.
À part les signes, nous recevons des confirmations ou des accords. Admettons que vous soyez dans un café avec des amis et que vous leur disiez : “Je
devrais peut-être arrêter de fumer…” Si à ce moment-là, un chien aboie à l’extérieur, j’appelle cela une confirmation. C’est l’univers qui montre son accord
avec ce que vous venez de dire. Bien que ce ne soit pas un signe d’une grande valeur spirituelle, il doit être pris au sérieux.
Promenade spirituelle
Il existe des moyens de provoquer les signes. C’est particulièrement approprié si vous avez une question essentielle à poser ou si vous demandez des
conseils pour guider vos choix. Pour remplacer ou accompagner un voyage au tambour ou un rêve induit, vous pouvez taire une promenade spirituelle.
Réservez un moment allant du quart d’heure à la journée entière ou même davantage. Commencez par élaborer et formuler votre question, puis
demandez à la Terre Mère de guider vos pas. Partez seul dans un lieu où vous ne risquez pas de rencontrer d’autres personnes. Lâchez prise de toutes vos
pensées pour ne prêter attention qu’à ce qui se passe autour de vous. Quand on marche dans la nature, il est facile d’entrer dans un état altéré de conscience.
Bien que ce soit la méthode traditionnelle, j’ai eu des retours positifs de groupes de personnes qui la pratiquent en ville, par exemple Amsterdam où j’ai
dirigé quelques ateliers. Cela semble indiquer que ce travail peut se faire n’importe où. Le miroir est partout et la Terre Mère est toujours là pour nous
enseigner ce que nous avons à apprendre.
Quand vous restez attentif en marchant, les événements alentour vous informent sur la réponse à votre question, comme dans un rêve. Si vous voyez
des canards dans une mare en train de cancaner et de s’ébrouer, peut-être est-ce là ce que vous devriez faire et peut-être apportent-ils une réponse aux
questions que vous vous posez. Les animaux ne sont d’ailleurs pas les seuls à vous faire signe. Vous pouvez en obtenir de tout événement, d’un avion à
réaction qui déchire le ciel au-dessus de votre tête, d’un cycliste qui vous croise ou si vous marchez en ville, de la conversation des passants dans la rue.
Deuxième partie
Les Animaux Totems
Dans ce chapitre, vous trouverez les caractéristiques de plus de 60 animaux et leur interprétation spirituelle. Dans la plupart des cas, je relate une vraie
rencontre avec l’animal et je décris mes observations. Pour certains autres, j’ai utilisé la méthode du rêve et pour d’autres, celle du voyage au tambour, afin
de rencontrer les animaux et faire l’expérience de leurs qualités, habitats et enseignements. D’une certaine manière, le rêve est proche de la vie réelle et les
rencontres oniriques avec un certain nombre d’animaux a non seulement développé ma compréhension de chacun d’eux, mais également établi un lien
entre nous.

Les esprits animaux et les éléments


Pour faciliter la recherche d’information, les animaux décrits dans ce chapitre sont groupés selon leur habitat plutôt que suivant leur essence ou la
qualité de leurs forces élémentaires. Les quatre groupes sont la terre, l’air, l’eau et le couple terre/eau.
Dans leur corrélation avec les éléments, ils détiennent certaines qualités décrites dans les pages qui suivent. Ces qualités sont présentes en chacun de
nous aussi bien que chez les animaux présentés ici. Lorsque vous cherchez à comprendre le rôle d’un animal, étudiez également les éléments dans lesquels
il vit.
Le feu n’est pas utilisé dans ce classement, mais en lisant la description des animaux, vous remarquerez qu’il est présent chez un grand nombre d’entre
eux. Les quatre pouvoirs des éléments sont donc bien représentés.
Le feu, l’eau, la terre et l’air sont des puissances spirituelles emplies de conscience qui jouent un rôle central dans les enseignements des peuples
autochtones. Il est possible de communiquer et de méditer avec elles, et en s’y attardant, l’on comprend mieux pourquoi elles ont un rôle essentiel et un
caractère sacré dans les cultures indigènes.
L’un de mes enseignants les appelait les “Quatre Filles de la Beauté” et affirmait que toute vie sur terre était née de la danse de ces quatre filles. Il nous
faut prendre le temps de s’éveiller à cette beauté et de l’apprécier.
Chapitre 4
Les animaux
Animaux de la terre
L’élément terre donne forme à tous les êtres physiques – montagnes, arbres, plantes, animaux et humains. La terre est féminine en essence, bien qu’elle
se trouve autant chez les hommes que chez les femmes. Elle est caractérisée par la gravité et la substance. Elle nourrit, tonifie, guérit, équilibre, offre et
enseigne. La manifestation physique que la terre nous offre sous forme de corps physique nous donne l’opportunité d’apprendre et de grandir. Nous
choisissons d'utiliser ses cadeaux – nourriture, abri, outils et vêtements – pour construire ou détruire. Nos choix nous fournissent des occasions d’apprendre
et de progresser. Par sa générosité et son amour inconditionnel, la Terre Mère comble généreusement tous nos besoins pour assumer nos choix. C’est
pourquoi les peuples indigènes la voient comme notre mère sacrée qui ne refuse aucune expérience à ses enfants.
Les qualités de densité et de lourdeur de l’élément terre la rendent plus lente que l’air, le feu et l’eau, et cela se remarque chez les animaux proches
d’elle. L’ours est un parfait exemple de véritable gravité. Il marche lentement et ses petits yeux révèlent une conscience tout intériorisée.
Fourmi
*communauté *devoir *coopération
En m’approchant d’une fourmilière dans une forêt allemande, j’ai immédiatement remarqué ce que je cherchais : un tas de petites pierres blanches. Les
fourmis les ramassent souvent, mais les biologistes ne comprennent pas pourquoi, car elles n’ont apparemment aucune utilité.
J’ai ramassé quatorze pierres blanches spirituelles et fait une offrande aux fourmis pour le dérangement que je leur causais.
Les fourmis vivent dans d’immenses communautés où chacune a son service pour le bien de toutes. Pour elles, le groupe passe avant l’individu.
Chacune a une fonction spécifique et la remplit dans un grand sens du devoir et de l’engagement.
La fourmi nous enseigne que l’entraide et la patience de travailler pour la collectivité font accomplir de grandes choses. Dans un effort conjoint, elles
construisent des logements complexes qui s’étendent sous terre et au-dessus, travail impossible à réaliser pour une fourmi seule.
La communauté entière pense comme un seul être, d’ailleurs ce phénomène peut être observé chez les humains. Certains groupes de personnes ont des
manières spéciales de définir la réalité et de se voir eux-mêmes, les membres s’entendant sur ces définitions. C’est ce que l’on nomme la conscience de
groupe. L’important, ce sont les principes sur lesquels sont fondées leurs conclusions. Dans la tradition chamanique, les enseignements des ancêtres et des
lois naturelles guident l’esprit collectif, créant une emphase sur l’harmonie de chaque vie avec le reste de la création. C’est le message de la fourmi : quand
nous suivons la voie de l’équilibre, nos communautés sont saines et fortes.
Selon certains courants de pensée ésotériques, les fourmis ont un effet curatif et bienfaisant pour la terre, car elles restaurent l’équilibre. Leurs antennes
les relient à l’air, au ciel et au monde des senteurs auxquelles elles sont très réceptives.
Araignée
*toile de la vie *unité *karma
Un matin à Détroit, j’ai remarqué une toile d’araignée sur mon camion, entre la porte et le rétroviseur. Sans y toucher, j’ai conduit vers le nord en
empruntant l’autoroute pour aller chez mon professeur. A mon retour, plus tard dans la journée, j’ai garé mon camion devant chez moi et je m’apprêtais à
regagner la maison quand j’ai vu que la toile était encore là et qui plus est, que l’araignée se trouvait toujours au milieu. C’est alors que j’ai réalisé sa
solidité.
L’araignée, le grand tisserand, tisse la toile de la vie, la force qui relie toutes choses, visibles et invisibles. Ceux qui perçoivent la trame invisible de la
vie la comparent à la construction du petit arachnide.
L’araignée nous apprend que tout dans la vie est relié et que chaque action entreprise produit un effet sur tout le reste, comme le simple fait de frôler un
brin de la toile fait trembler tout l’édifice. Une toile d’araignée ressemble à la roue de la vie, ou roue de médecine. Ses huit pattes pointent dans les huit
directions du cercle où se tiennent tous les pouvoirs de l’univers.
L’araignée démontre le pouvoir de l’équilibre au sein du mouvement circulaire de la vie. Elle nous rappelle que les enseignants comme le Bouddha ont
raison de dire que tout est un.
La médecine de l’araignée aide à tisser la toile de notre propre vie, de notre réalité. Elle montre qu’il faut s’ancrer profondément afin d’établir des
fondations solides. Apprenez tout ce dont vous avez besoin et dès que vous êtes suffisamment entraîné, faites toujours de votre mieux. Vous pourrez alors
vous laisser aller dans la confiance en l’abondance et en la bonté universelle.
Souris
*toucher *confiance *sensitivité
Dans un bois en Allemagne, j’observais une souris en train de manger des noisettes, surpris de son habileté à pénétrer les coques. Ses mouvements
rapides trahissaient sa nervosité et sa curiosité. On aurait pu croire que sa vie dépendait de cette action d’ouvrir et de manger des noisettes.
La souris est minuscule et passe le plus clair de son temps à ras de terre, utilisant ses sens affûtés du toucher, de l’ouïe, de la vue et de l’odorat pour
explorer son univers et chercher sa nourriture. Contrairement à l’aigle et à l’épervier qui du ciel, voient une grande étendue de terrain, elle est en prise
directe avec son environnement proche. Sa vie n’est concernée que par l’immédiateté, sa sensibilité à son entourage est exacerbée et souvent visible dans sa
grande agitation émotionnelle, ainsi qu’à ses battements cardiaques rapides. C’est la leçon de la souris.
Si nous ne voyons la réalité qu’à travers notre esprit, nous devenons distants et nous éloignons des autres. S’ensuit l’isolement, cause de déséquilibre,
de maladie, d’abus et de destruction. Appelez la souris quand vous avez besoin d’apprendre à ressentir la vie. Elle nous apprend à passer de l’esprit
rationnel à nos intelligences émotionnelle et sensorielle.
Il est important que nous explorions une large gamme de sentiments humains : ils emplissent la vie et la rendent plus riche. De nombreuses personnes
ont peur de laisser paraître leurs émotions à cause de leurs blessures passées. Cependant, celles-ci peuvent s’avérer destructrices si on les renie. Pour ne pas
en arriver là, la souris nous enseigne comment leur donner une direction et garder fondamentalement confiance. De ses gros yeux innocents, elle aborde le
monde dans une foi absolue. Dans un conte chamanique, sa confiance la mène jusqu’aux montagnes sacrées, destination que nous cherchons tous
finalement à atteindre.
Lézard
*rêve *illumination *protection
Je me reposais sur un banc dans un cimetière mexicain, observant certaines personnes déambuler et d’autres assoupies à l’ombre, lorsque je remarquai
un lézard remontant le tronc d’un arbre devant moi. Il s’arrêta au niveau de mes yeux, levant et abaissant son corps des quatre pattes à la fois. Ses couleurs
se mêlaient à celles de l’écorce à en devenir imperceptibles. Ses mouvements rythmiques et son air irréel me berçaient comme dans un rêve, si bien que je
me mis à percevoir les énergies ambiantes au même titre que les formes matérielles du monde physique.
Le lézard est le gardien des rêves. Se mêlant au paysage, il devient invisible et glisse d’une dimension à l’autre, comme le chaman. Il connaît les pistes
des rêves, des visions, des images et il sait leur ouvrir la porte.
Un autre après-midi au Mexique, un gros iguane s’est approché de moi et s’est installé tranquillement pour m’observer pendant plus d’une heure. J’ai
commencé à voir la région et ses habitants tels qu’ils étaient voici des centaines d’années. L’iguane m’avait conduit au bord du rêve et offert le cadeau
d’images superbes et d’enseignements sur la façon de vivre des peuples anciens du Mexique. Si vous voulez des rêves et des visions, demandez au lézard.
Il prend des bains de soleil pour se chauffer la peau et le sang, se nourrissant directement de l’énergie. Le soleil illumine le monde et réchauffe l’air. Le
lézard nous apprend à rechercher la lumière de l’esprit et de la vérité dans nos cœurs et nos cerveaux. Absorber cette chaleur lumineuse nous éveille et nous
rend pleinement vivants. Le lézard partage ces enseignements secrets. Il semble constamment faire des pompes, allongé sur le sol comme s’il y était collé.
Sa peau dure et épaisse lui fournit une bonne protection. Il a une grande endurance à la soif et quand il se sent en danger, il abandonne sa queue. Ses
déhanchements distraient ses ennemis, lui permettant de s’échapper.
Taupe
*connaissance intérieure *exploration des profondeurs *monde inférieur
Elizabeth, une femme de quatre-vingts ans, vivait dans les montagnes côtières au nord de la Californie. Elle avait dans son jardin différents arbres
fruitiers et cinq cents variétés de jonquilles. Je l’aidais de temps à autre à les entretenir et un jour où je nettoyais les allées en humant la fragrance grisante
de quelques minuscules fleurs, j’aperçus – phénomène exceptionnel – une taupe sur le sol.
Je la pris dans mes mains et découvris avec surprise que son pelage était très soyeux. Plus étonnante encore est la puissance de ses petites pattes,
vraiment adaptées au bêchage.
La taupe creuse de longs tunnels sous la terre, où elle passe toute sa vie dans l’obscurité. Elle peut être aveugle, mais elle sent et ressent au contact
intime du sol. Sa vue est celle de son œil intérieur. Elle est le gardien de l’intuition et nous donne le conseil de regarder en nous pour trouver notre vision
profonde. Elle nous ouvre la voie dans les labyrinthes du cerveau vers le lieu de connaissance, nid sûr et douillet tapissé d’herbe.
Le cerveau analyse et mémorise, mais ses méandres peuvent aussi nous mener à la confusion. Nous n’avons pas toujours besoin de chercher nos
réponses à l’extérieur. Appelons la taupe pour nous aider à descendre dans le cœur où résident la paix et la clarté. Son museau pointu nous montre le
chemin.
Malgré sa cécité, la motivation et la volonté de la taupe lui permettent de construire des tunnels d’un haut degré de complexité. Elle est indépendante et
continue de travailler dans le Monde Inférieur comme son espèce le fait depuis des milliers d’années, sans se laisser influencer par les événements du
Monde Moyen au-dessus d’elle, où elle laisse ses traces sous forme de monticules de terre. Si vous voyez une taupe, souvenez-vous de reconnaître votre
savoir intérieur.
Serpent
*création *énergie vitale *renouvellement
Tard dans la nuit, je rentrais à pied de chez mon professeur à la maison de médecine où nous pratiquions la plupart de nos cérémonies. Comme
j’ouvrais la porte pour entrer, la semelle de ma chaussure toucha quelque chose sur le seuil – quelque chose de vivant. Je n’avais heureusement pas porté
tout mon poids dessus, je pus donc soulever le pied et reculer rapidement. En passant une main à l’intérieur pour allumer la lumière, j’eus le temps
d’apercevoir un long reptile avec des marques distinctives sur le corps. Je compris alors que je venais de marcher sur un serpent à sonnette.
Les serpents ont un halo d’intensité et de mystère. Leurs yeux ont une marge d’expression restreinte et ils ne semblent pas affectés par les événements,
comme s’ils appartenaient à un monde différent de celui des humains.
Par leur contact permanent avec le sol ou les arbres, ils gardent la proximité avec les pouvoirs de la création, les forces vives de la Terre Mère. Dans la
tradition spirituelle mexicaine, Quetzalcóatl, le serpent à plumes, représente l’union du reptile et de l’aigle ou Quetzal. Notre tâche ultime est d’unir le
corps et l’esprit, la terre et le ciel, le serpent et l’oiseau. Apprendre et progresser sous la forme physique devrait mener à l’illumination et à l’union, la
fusion des opposés. Le serpent nous offre ces enseignements ésotériques qui nous ramènent au centre de nous-mêmes.
Dans le concept de la Kundalini, il représente l’énergie sexuelle créative qui se tient lovée en bas de la colonne vertébrale. Quand tous nos chakras sont
ouverts, la Kundalini peut s’élever vers le chakra couronne et provoquer un éveil spirituel immédiat.
Le changement est inévitable, c’est la seule certitude de la vie. En se dépouillant périodiquement de sa peau, le serpent nous enseigne comment ne pas
résister mais accueillir le renouveau, même s’il est douloureux au départ, car il apporte l’évolution, ce pour quoi nous sommes sur terre.
Ecureuil
*divination *feu intérieur *chaman
Quand j’étais adolescent, j’observais régulièrement un écureuil roux qui fréquentait un sapin dont les branches balayaient la fenêtre de notre cuisine.
J’étais presque à l’intérieur de son territoire sans avoir à le déranger. J’étais fasciné de le voir enterrer ses noisettes dans notre pelouse à l’automne, et
l’hiver, quand la nourriture venait à manquer, je le voyais gratter la neige et creuser la terre pour récupérer son bien.
L’écureuil emmagasine parce qu’il sait ce qui l’attend les mois suivants. Il comprend les cycles de l’année et a conscience que l’automne, saison
d’abondance de fruits et de noisettes dans les arbres, sera suivi de la pénurie hivernale. Il est d’une grande médecine pour les humains.
Si vous observez un écureuil un long moment, vous comprendrez qu’il est comme le printemps en puissance, plein d’énergie acrobatique. D’un pied
sûr, il saute d’un arbre à l’autre sous la voûte forestière. Même assis, le balancement de sa queue révèle son feu intérieur. L’un de mes professeurs m’a
appris que le terme utilisé par son peuple pour l’écureuil était “Eclair d’arbre”.
J’ai vu des écureuils, qu’ils soient bruns, roux ou gris, grimper verticalement le long des troncs d’arbres pour redescendre tête la première. Ce
mouvement contient une part importante de leur médecine. Le tronc représente l’Arbre de Vie, l’arbre du monde. Les racines sont le Monde Inférieur, le
royaume des esprits animaux et des puissantes énergies de la terre. Le tronc est le Monde Moyen habité par les humains et la couronne de feuilles est le
royaume des dieux et des maîtres spirituels. L’écureuil, en parcourant le tronc de haut en bas, représente le chaman qui fait exactement la même chose. Le
but de ce voyage vertical est de porter des messages de l’esprit afin que nous puissions apprendre à vivre en équilibre et en harmonie.
Belette
*audace *rapidité *perception
C’était un après-midi automnal dans une forêt tranquille au Danemark. Les feuilles tombées des grands chênes et des hêtres recouvraient le sol d’un
tapis friable allant du jaune au marron et au rouge. Je marchais lentement comme on me l’avait appris, attentif à l’endroit où je posais les pieds, lorsque
j’entendis un bruit sur ma gauche. Quelque chose avançait rapidement au milieu des feuilles mortes. Je stoppai immédiatement près du tronc d'un gros hêtre
et me mis à l’écoute. Au début, je n’arrivais pas à identifier la source sonore, mais je remarquais qu’elle changeait de direction tout le temps, que parfois
elle s’arrêtait un moment, puis repartait de plus belle. Ma patience fut bientôt récompensée quand je vis une belette foncer sur le tapis de feuilles mortes
comme une flèche blanche et brune, cherchant sa proie. Ses petits yeux étaient noirs comme le charbon. Je me fis invisible près du vieux tronc, la regardant
s’approcher de moi. Le vent jouait en ma faveur, elle ne pouvait pas sentir mon odeur. Soudain, elle passa sur le bout de ma chaussure, puis disparut dans
un petit trou au pied de l’arbre. Tout redevint calme, comme si elle n’avait jamais existé.
La belette allie vitesse, agilité et vivacité. Elle est extrêmement vigilante. Un jour que j’étais assis sur une pierre au flanc d’une montagne dont toute vie
semblait absente, une petite tête apparut soudain entre deux rochers. Elle était là, consciente de tout, et ne se montrait que parce qu’elle se sentait en
sécurité.
Elle nous enseigne la capacité de connaître tout ce qui est caché. Quand vous racontez une histoire en oubliant des détails importants, la belette ne se
laisse pas berner. Elle voit ce que vous cachez dans les coins sombres de votre âme, tout ce que vous n’aimez pas dévoiler aux autres ainsi que ce dont
vous-même n’êtes pas conscient. Mais elle voit également vos forces et votre beauté intérieure. La médecine de la belette est un avantage appréciable pour
les thérapeutes. Ses appréciations sont justes et pertinentes. Dans la tradition amérindienne, ses pouvoirs s’utilisent pour percer les secrets de l’ennemi.
C’est un petit animal, mais son cœur est solide et le courage est l’une de ses qualités. Elle peut chasser des proies plus grosses qu’elle. Ceux qui ont vu
une belette courir après un rat ou même un lapin et le tuer savent ce que je veux dire. C’est un guerrier à ne pas sous-estimer.
Avec son dos brun roux et son ventre blanc, elle se fond dans le paysage, devenant une proie difficile. Sa capacité à se faire invisible fait partie de sa
magie. Elle aime parfois rester cachée et nourrir la richesse de sa vie intérieure.
Opossum
*voyage spirituels *monde supérieur *connaissance
Une nuit que je rêvais dans l’intention de rencontrer l’opossum, je me retrouvai en train d’observer un petit groupe d’entre eux, émergeant d’un creux
d’arbre à la lumière troublante du crépuscule. Tout en haut de l’arbre, ils émergeaient l’un après l’autre et s’élançaient dans l’obscurité naissante vers un
arbre voisin. Cette vue me remplit d’émerveillement et d’une envie de me mouvoir avec la même aisance.
Le royaume de l’opossum est perché tout en haut dans le feuillage de la voûte forestière, comme l’écureuil dans l’hémisphère Nord. Il en existe de
nombreuses races, dont certaines sont tellement adaptées à la cime des arbres qu’elles ont développé une peau reliant les pattes antérieures aux pattes
postérieures. Lorsqu’elle est étendue, cette peau leur permet de glisser d’arbre en arbre, d’un vol pouvant atteindre une centaine de mètres. Les races qui en
sont dépourvues se contentent de sauter agilement d’un arbre à l’autre.
L’opossum nous enseigne l’importance de pouvoir prendre son envol et de se libérer l’esprit. Il met l’accent sur le rôle du chaman, ainsi que le fait
l’écureuil. La voûte forestière représente le Monde Supérieur, la sphère de la conscience spirituelle qui n’est pas limitée à la réalité du monde physique. En
franchissant le fossé entre l’air et la terre, entre esprit et matière, il nous enseigne la capacité de fonctionner aussi bien dans le monde matériel que dans le
royaume spirituel.
Il se nourrit de sève et de fruits et représente donc la connaissance de l’Arbre de Vie.
Il s’élance dans la nuit comme l’âme dans le rêve, comme l’esprit qui voyage sans le corps, qui voit, entend et ressent grâce à ses pouvoirs hautement
développés. Les tribus aborigènes attribuent une immense valeur à la fourrure d’opossum tant pour ses capacités spirituelles que pour ses qualités de
douceur hors du commun.
Lapin
*humilité *abondance *amour
Un jour que je marchais de bon matin au sud-ouest de l’Angleterre, je vis un groupe de lapins dans l’herbe. Comme je grimpais sur une barrière pour
sauter dans le champ voisin, un épervier survint et en tua un. Il commença à déchirer la chair et bientôt, un second épervier vint se joindre au festin. De
l’endroit où je me trouvais, je pouvais observer sans être vu le cycle de la vie et de la mort, la vie qu’on donne et qu’on reprend.
Le lapin est un animal aux grands bienfaits et tous les prédateurs, y compris l’homme, le chasse pour manger. La médecine du lapin est l’humilité, la
connaissance de sa qualité et de son rôle et l’acceptation des deux dans la joie. Il sait parfaitement qui il est et ne cherche jamais à être plus ni moins que ça.
Avoir l’humilité d’apprendre à être soi est une merveilleuse qualité qui apporte la liberté, l’ancrage et la paix de l’esprit, toutes des qualités d’une grande
puissance, même s’il faut constamment rester sur le qui-vive.
Le lapin connaît de nombreux dangers. Les ombres qui avancent rapidement sur le sol sont peut-être des éperviers en quête de repas. Dans les buissons,
renards, belettes et loups peuvent être aux aguets. Le corps du lapin est trop faible pour combattre ses prédateurs, mais il possède quelques défenses. Ses
pattes puissantes lui permettent de détaler jusqu’à son terrier. C’est là, dans le confort et la sécurité de sa maison, qu’il élève ses petits. Il se reproduit à une
vitesse impressionnante et peut avoir plusieurs portées au cours d’une même saison. Comme le sanglier, cette généreuse procréation lui donne un rôle
semblable à celui de notre Terre Mère, qui offre tout en abondance à ses enfants. Le lapin s’accouple donc fréquemment, ce qui fait de lui un maître de
l’amour.
Lièvre
*intuition *solitude *vitesse
Une nuit, à la lueur de la pleine lune, j’entrais dans une forêt à Sjælland au Danemark, quand je remarquai deux lièvres en train de paître. Je m’arrêtai
pour les observer. La nuit, l’herbe baignée de lune et les deux créatures silencieuses aux longues oreilles créaient une sensation d’étrangeté, un peu comme
dans un rêve. Le lièvre est apparenté à la lune, que mon professeur appelait le “chef de toutes les femmes”. Tous deux sont féminins en essence et
l’intuition est une des qualités principales du lièvre. On dit qu’ils sont les seuls animaux non prédateurs à sortir dans les champs les nuits de pleine lune en
prenant le risque d’être vus par ceux qui les chassent. Si vous fixez la lune assez longtemps comme lors d’une quête de vision, peut-être apercevrez-vous
soudain un lièvre la traverser en sautillant. Il est associé à la déesse lunaire qui apparaît dans de nombreuses anciennes traditions spirituelles. Les cycles de
la lune sont reliés aux cycles féminins ainsi qu’à ceux de la mort et de la renaissance.
Les oreilles allongées du lièvre captent des sons que bien d’autres animaux n’entendent pas et cependant, sa conscience est tournée vers l’intérieur. Il
est autonome et indépendant, il apprécie sa propre compagnie et vit en solitaire la plupart du temps.
Ses pattes arrière longues et puissantes lui procurent une vitesse prodigieuse qui le sauve des chasseurs et des prédateurs. La course et la vitesse sont ses
défenses et doivent être respectées.
Ceux qui ont vu deux lièvres assis sur leur derrière en train de boxer savent qu’ils peuvent aussi se battre. Ils sont même féroces quand il s’agit de
défendre leur territoire et de poser des frontières.
Chat
*indépendance *médium *chasseur
Assis au flanc d’une colline boisée de Cornouailles, bien caché parmi les vieux arbres et les ronces à observer sans être vu, je remarquai du coin de
l’œil quelque chose qui descendait vers le ruisseau. En évitant de tourner la tête, je regardai subrepticement et vis un chat noir à l’affût. Il stoppa net et
tourna la tête dans ma direction comme s’il avait senti ma présence. Je retins ma respiration et le chat reprit sa marche silencieuse, posant chaque patte sur
la terre meuble de la rive, le corps tendu de concentration. C’était un chat domestique, mais dans les bois, il était libre et sauvage. J’avais l’impression
d’observer une panthère noire ; la distance entre nous, la perspective plongeante et le chatoiement de la lumière entre les arbres rendaient l’illusion encore
plus réelle.
Domestiqué depuis des milliers d’années, le chat est toujours resté libre dans son esprit. Il conserve sa vie intérieure et trace sa propre voie. Il peut
s’adapter très vite à une vie basique de prédateur. Un chat retourné à l’état sauvage ne peut plus être apprivoisé. Son message est l’indépendance sans se
soucier des circonstances.
Ce sont des chasseurs impitoyables. J’ai vu un jour un petit chat domestique revenir de la mare au fond du jardin de son propriétaire avec un canard
colvert dans la gueule.
Les pupilles du chat se dilatent et se rétractent comme l’image de la lune, leur offrant le cadeau de la vision nocturne et les connectant à l’astre de la
nuit. Qui observe le chat connaît son regard de médium, qui voit au-delà du monde physique et qui parfois réagit aux présences invisibles. La médecine du
chat nous apprend la médiumnité et le passage subtil du monde physique aux royaumes spirituels. Les anciens peuples celte et égyptien reconnaissaient cet
art et l’avaient sacralisé.
Moufette
*avertissement *réputation *respect
Des œufs disparaissaient du poulailler au camp d’enseignement où je vivais, au pied des collines de la Sierra Nevada. Je commençai à surveiller la zone
pour voir qui les ramassait avec une telle efficacité. Un jour, une moufette traversa la cour, pas très loin de l’endroit où je me trouvais. De toute évidence,
elle n’était pas impressionnée par ma présence, comptant sans doute sur sa réputation de pouvoir combattre n’importe quel ennemi par son jet de liquide
nauséabond. Elle n’avait pas tort, j’étais au courant et la laissai tranquille.
La moufette lance trois avertissements avant d’asperger son assaillant en l’aveuglant temporairement. Elle tape des pattes antérieures, puis elle tourne
pour montrer son derrière, et enfin elle lève la queue et attaque. Son enseignement est de prêter attention aux avertissements, de préférence le premier pour
éviter un conflit inutile !
Un avertissement est plus efficace si l’on sait qu’il n’est pas vain et qu’il sera suivi d’effet en cas de non-respect. La moufette a prouvé qu’elle l’étayait
d’un assaut très efficace sur l’odorat de ses ennemis. Qui a déjà emprunté une route où une moufette s’est fait renverser par une voiture connaît la puissance
suffocante de cette odeur. Sa réputation lui tient lieu de protection et d’arme car elle exige le respect. Aucune personne sensée n’aurait l’idée de l’affronter.
Elle peut donc jouir de la vie sachant qu’elle a les moyens de tenir les dangers et les conflits à distance.
Au niveau de la conscience, la moufette nous enseigne l’écoute de la voix intérieure, de l’intuition qui nous fait toujours signe quand nous allons faire
une bêtise ou prendre la mauvaise décision. Cette voix n’est souvent qu’un murmure difficile à entendre dans le brouhaha de l’esprit rationnel.
Raton laveur
*filou *dextérité *magie
J’ai vécu plusieurs mois dans une ferme au nord-est de la Californie. Nous avions des oies, scrupuleusement enfermées la nuit, mais malgré cela, deux
d’entre elles disparurent à quelques jours d’intervalle. La porte de leur enclos avait été ouverte et je fus chargé de trouver le voleur. La nuit suivante, je
dormis donc dehors, près de nos oies.
Au milieu de la nuit, je fus réveillé par un cri retentissant. Je courus à l’enclos, la lampe de poche à la main, juste à temps pour voir un raton laveur
traînant une oie morte vers les branches d’un arbre. Comme il passait d’un arbre à l’autre, je le suivis au sol. Soudain, l’oie tomba si près de moi que je dus
faire un écart pour l’éviter. En levant les yeux vers l’arbre, je ne vis plus aucun raton laveur.
C’est un animal rapide, intelligent, compétent et rusé. Son masque noir et ses teintes sourdes lui permettent de se déplacer sans être vu la nuit, afin de
pouvoir se tirer de situations où d’autres n’ont aucune chance. Le raton laveur est un filou qui nous emmène où nous avons des choses à comprendre. Peu
après l’incident de cette nuit-là, je vis ses petits dans l’arbre et réalisai qu’il avait besoin des oies pour nourrir sa famille et que de mon côté, je devais poser
une serrure sur la porte de l’enclos.
Ses pattes ressemblent à des mains humaines et il les utilise pour des tâches extrêmement spécialisées, comme ouvrir une porte ou laver sa nourriture
avant de la manger.
Tout comme il est expert en ouverture de portes pour se nourrir, il peut aussi nous ouvrir celles du monde spirituel.
Appelez-le si vous cherchez des conseils pour retrouver votre pouvoir perdu ou abdiqué par le passé. Même si vous avez laissé derrière vous une partie
de votre âme, le raton laveur peut vous aider à la retrouver.
Singe
*mouvement *indiscrétion*équilibre social
Mon regard surplombait une vallée couverte de forêts sous les pics enneigés de l’Himalaya, lorsqu’une troupe de singes arriva en sautillant vers les
jardins potagers situés là. Ces petits carrés de terre étaient entretenus quotidiennement par les femmes du village, qui avaient vu arriver les petits visiteurs,
puisqu’en quelques minutes, elles sortirent les chasser.
Les singes sont pleins d’énergie, de curiosité et de malice. Ce sont les acrobates de la forêt, capables de circuler d’un arbre à l’autre avec une agilité
incroyable, en s’agrippant avec les bras, les jambes et la queue. Ils nous incitent à nous éveiller et à explorer la vie, d’utiliser nos ressources et de saisir
toutes les occasions.
Il est facile de passer en dormant l’aventure de la vie, et le singe nous demande de réveiller l’enfant qui sommeille en nous. L’espièglerie est une qualité
grâce à laquelle les enfants découvrent le monde. Prendre des risques ouvre la porte de l’inconnu, celle que nous devons passer pour apprendre et éviter
l’immobilisme. La malice indique l’appétit de vivre, le besoin intérieur d’exploration, de distraction et d’aventure – bien qu’il faille toutefois l’équilibrer et
la diriger de façon à ne pas blesser les autres.
Bavard et jacassant, le singe est facilement distrait par son propre caractère communicatif, comme la plupart des humains. Il a également un fort
penchant à la filouterie. Il attire l’attention sur la nature de l’esprit, et sur le besoin de le discipliner par la méditation et les autres pratiques qui encouragent
l’état de sérénité et de calme intérieur. Vivant en groupes, les singes forment des communautés très unies qui pratiquent l’art de résoudre leurs problèmes
par elles-mêmes. On peut les consulter quand il s’agit de rétablir un équilibre rompu.
Sous la voûte forestière, le singe voit en direct tout ce qui se passe dans la forêt, et lorsque des ennemis s’approchent, il lance un cri d’alarme à toutes
les créatures.
Renard
*famille *survie *voix
Comme je marchais dans les bois un jour d’été au Danemark, je remarquai un renard roux qui dormait, couché en rond au soleil entre deux hêtres. Je
m’en approchai lentement et sans bruit, jusqu’à le toucher du bout du pied. Il ouvrit les yeux, me regarda et après une demi seconde d’étonnement, sauta
sur ses pattes et disparut en un clin d’œil. La rapidité, la sûreté de son pas et un esprit rapide qui réagit toujours à bon escient font partie de la médecine du
renard.
Ces petits canidés vivent en familles dans lesquelles les parents nourrissent et élèvent leurs petits. Ils sont ainsi équilibrés et montrent à la fois des
qualités d’amour maternel, et d’autres plus guerrières, car ils sont passés maîtres dans l’art de la chasse et de la survie. Il nous enseigne que l’égalité des
sexes crée une famille unie. Le renard incarne l’ingéniosité et l’audace dans sa quête de nourriture pour lui et ses petits. Près de l’enclos des poules,
“l’univers y pourvoira” est sa seule philosophie.
Il survit et se reproduit grâce à son intelligence et son adaptabilité. On en trouve aujourd’hui jusque dans les villes. Il nous demande d’être flexible au
lieu de résister au changement dans une attitude rigide. Son régime est fait de plantes, de baies, de viande et de tout ce qui lui tombe sous la patte.
Apprenons du renard à ne pas nous laisser entraver par les traditions et les préjugés.
Il possède une tessiture extraordinaire passant du cri étranglé aux aboiements profonds. Il parle à son peuple la nuit, pour raconter des histoires. Cet
incessant va-et-vient d’appels et de réponses nous fournit un modèle pour résoudre les disputes, chaque partie écoutant l’autre raconter sa version des faits
et jusqu’à ce que tous se soient exprimés et compris. C’est l’enseignement du cercle de guérison.
Blaireau
*agressivité *guérison *architecte
Je me promenais à quatre heures du matin dans une forêt au Danemark, non loin de chez mon frère. Le soleil venait de se lever et l’air était frais et pur.
Entendant un bruissement persistant, je marchai tranquillement vers sa source et découvris un blaireau fourrageant parmi les débris épars. J’avançai
furtivement pour voir jusqu’où je pourrais approcher, mais il se rendit compte de ma présence et se retourna vers moi. Au lieu de s’enfuir comme je le
prévoyais, il grogna et chargea. Et me voilà, courant dans la forêt, un blaireau sur les talons !
C’est un animal féroce, résistant et tenace, qui utilise ses capacités en partie pour faire respecter ses frontières. Si vous sentez votre espace envahi par
d’autres personnes parce qu’il vous est difficile de dire non, le blaireau peut vous aider. De saines limites sont nécessaires pour le respect de soi. Dans
certaines situations, l’agression est un moyen approprié. Cela peut aller jusqu’à vous sauver la vie. La plupart des gens sont mal à l’aise avec ce pouvoir,
mais il est important d’être capable de l’utiliser au besoin.
Un peu comme l’ours, le blaireau passe l’hiver au fond de son terrier bien chaud, à se reposer et rêver. Il est proche de la terre et connaît bien ses
secrets, puisqu’il y vit une bonne partie du temps. Il creuse profondément pour trouver des racines, les sentant même dans l’obscurité, et sa connaissance
des plantes en fait un bon enseignant de médecine. Sa force et son intuition, ainsi que ses coutumes hivernales nous montrent l’importance de savoir se
protéger, ralentir et s’occuper de soi pour avoir une vie équilibrée.
Le blaireau est un architecte ; son terrier a une structure complexe de tunnels qui mènent à son antre. Comme le renard, il nous apprend l’avantage
d’avoir plusieurs portes d’entrée et de sortie pour chaque situation. Nous ne sommes pas obligés de dépendre d’une seule route et pouvons toujours
emprunter des chemins différents pour arriver à destination.
Dingo
*gardien *médium *adaptabilité
Lors d’un voyage au tambour, je vis quelques dingos se rassembler à la tombée de la nuit. Ils se mirent à hurler dans l’obscurité et leur cri devint un
chant qui recouvrit toute la région. Ces voix sans âge semblaient exprimer une grande sagesse et un profond sentiment d’appartenance faisant partie de
notre héritage d’êtres humains.
Le dingo est un gardien, vigilant et réactif face au danger. Les tribus aborigènes en élevaient comme chiens de garde et de compagnie ; ils assistaient
leurs maîtres de bien des manières : ils allaient à la chasse avec eux et les réchauffaient les nuits d’hiver. L’aptitude du dingo à passer de la vie sauvage à la
domestication montre son intelligence et son adaptabilité, ainsi que le pouvoir extraordinaire qu’apportent ces qualités. Il peut ressentir ce qui se passe à
l’extérieur du camp et possède des connaissances que les humains ne soupçonnent pas. Sa capacité à voir l’autre monde lui permet d’avertir de l’approche
d’énergies négatives. Son rôle de gardien du monde spirituel est semblable à celui de son cousin le chien.
Les dingos sont apparentés aux loups, ils vivent en meutes organisées sensiblement de la même manière et forment de petites communautés bien
ordonnées dans lesquelles le mâle et la femelle dominants sont généralement les seuls à procréer. Les autres membres de la troupe les aident à élever leurs
petits. Leur structure est fondée sur la participation de chacun dans un rôle spécifique et sur la coopération de tous pour renforcer le groupe et le rendre
aussi efficace que possible. La communauté et le travail collectif font partie de la médecine du dingo.
Ces canidés utilisent également un intelligent travail d’équipe pour chasser ensemble. En changeant leurs stratégies à tout moment pour s’adapter à
l’animal visé, ils sont capables de ramener des proies aussi grosses que le buffle. Le dingo est malin et compétent.
Avec son rôle de super prédateur, il occupe une position clé dans le maintien de l’équilibre de la nature par un contrôle des populations de ses proies.
Chien
*service *amour *gardien
Le golden retriever que j’avais pendant mon adolescence était fort, aimant, vif et loyal. Il avait l’esprit aventureux et passait parfois la journée seul à
explorer les alentours.
L’amitié entre chiens et humains remonte à des millénaires. Génétiquement proche du loup, le chien abdique sa liberté pour aider les hommes. Il nous
apprend que vivre pour les autres et pas seulement pour soi-même fait évoluer l’âme.
Les chiens ont depuis longtemps gardé les campements des hommes, transporté leurs fardeaux, participé à leurs chasses, retrouvé les égarés, protégé les
enfants, averti du danger et guidé les aveugles. Ils sont un réconfort dans la solitude et la détresse. Enseignant par l’exemple, le chien nous montre qu’il est
possible d’ouvrir son cœur et d’offrir amour et compassion sans rien attendre en retour. Il incarne des qualités hautement spirituelles, la loyauté par
exemple. Les relations abusives sont intolérables, que ce soit entre humains ou entre humain et animal, mais le chien pardonne même les mauvais
traitements. Cet état de pure dévotion est un don précieux, personne ne devrait en abuser. Certains humains élèvent des chiens sans respect, jusqu’à la
cruauté aussi bien pour les animaux que pour leurs semblables.
Il existe un lien tout particulier entre les chiens et les enfants. Leur esprit est pur et non dominé par la rationalité.
Comme les loups, les chiens sont des animaux de meute. Quand ils vivent avec les humains, nous devenons leur bande et leurs mâles/femelles
dominants qu’ils sont chargés de défendre. Ce rôle ne se limite pas à l’existence physique. Dans le monde des esprits, le chien garde le royaume des morts
et aide les âmes à traverser le passage de la vie à la mort. Dans de nombreuses traditions spirituelles, le gardien du seuil est un chien noir.
Coyote
*filou *adaptation *intelligence
Je randonnais dans les collines de la Sierra Nevada, au milieu des grands pins. L’air du petit matin était frais, mais le soleil se levant dans un ciel bleu
promettait une belle journée. Au détour d’un virage après un gros arbre, je vis en face de moi, bien campé sur ses pattes, un coyote qui me fixait de ses
yeux brillants et intelligents dont le regard me transperça. Il semblait sourire.
Il est connu pour être un filou qui nous force à nous adapter aux situations imprévisibles. Il pousse au changement perpétuel, ce que nous n’apprécions
guère. L’évolution grâce au changement et aux épreuves est l’une des leçons du coyote. Quand la vie est confortable, nous avons tendance à ne pas
apprendre grand-chose ; c’est dans l’adversité que nous grandissons, nous développons, et cherchons à devenir celui que nous devons être. La vie n’est pas
censée se passer sans accrocs. Le coyote représente une force cosmique qui n’agit pas toujours avec intégrité, mais qui attire les événements dont nous
avons besoin pour le développement de notre âme. Cela fait de lui un filou divin, qui se prend parfois à ses propres pièges mais qui retombe toujours sur
ses pattes.
L’intelligence est un autre de ses traits de caractères. Les coyotes chassent ensemble et trompent leurs proies de bien des façons. En hurlant près des
maisons, la meute fait réagir, et donc localise tous les chiens des alentours. Un coyote s’approche de l’un des chiens pour l’inciter à le suivre, l’entraîne au
loin vers l’endroit où l’attend la meute en embuscade, prête pour un bon repas.
C’est un survivant qui excelle à déjouer les pièges que lui tendent les hommes pour l’exterminer, et il nous offre en cela un grand enseignement : nous
ne pouvons pas le détruire car il est notre reflet. Nos ennemis sont souvent de simples projections de nous-mêmes. La prochaine fois que vous entendrez le
chant du coyote, préparez-vous à recevoir une nouvelle leçon et sachez que cela fera partie d’un plan plus important.
Koala
*introspection *appréciation *transformation des toxines
Une nuit, dans un rêve, je me suis trouvé face à un koala. Il me regardait depuis la branche d’un arbre, légèrement au-dessus de ma tête. Ses yeux
étaient petits et noirs. Comme il me fixait avec une lenteur délibérée, je sentis qu’il me délivrait le message de regarder en moi pour mieux me connaître.
Puis il se retourna et grimpa vers la cime de l’arbre.
Le koala, qui mange uniquement des feuilles d’eucalyptus de certaines variétés, est capable de se contenter d’une source nutritive nettement
insuffisante pour toute autre espèce animale. Il est connu pour sa capacité à vivre presque sans boire. Dans la langue aujourd’hui disparue des Aborigènes
australiens, Dharug, le nom du koala, signifie “ne boit pas”. Il enseigne l’aptitude à trouver des moyens de subsistance en des lieux où ils semblent absents.
Cela nous apprend à trouver de la valeur dans les petites choses.
L’appréciation est une qualité très puissante. Si vous savez l’éveiller en vous et remercier en reconnaissant la vraie valeur de ce que vous possédez,
vous commencez à devenir plus fort. Cela transforme votre vision de la vie et ouvre le chemin de la joie et du bonheur. C’est la sagesse du koala.
Les feuilles d’eucalyptus contiennent de nombreuses substances toxiques, mais son foie extraordinaire l’en protège. Il vous montre comment empêcher
les paroles médisantes des autres de vous empoisonner. En vous connaissant mieux, vous pouvez prévenir leurs effets destructeurs sur votre corps et votre
esprit.
Le domaine du koala se trouve à la cime des arbres. Là-haut, sous le soleil, il passe le plus clair de son temps à se reposer, dormir et rêver. Il préfère la
solitude et sa conscience est la plupart du temps intériorisée. Il grimpe à son rythme, avec des mouvements lents et relaxés. Il nous enseigne l’introspection
et le rêve, car c'est le moyen de se connaître.
Sanglier
*bravoure *honneur *fertilité
Alors que je randonnais de bon matin au nord de la Californie, je rencontrai un troupeau de sangliers en train de creuser la terre avec vigueur et
enthousiasme. Leur attitude n’était que volonté, détermination et acharnement.
Le sanglier est un gibier renommé mais différent des autres gros animaux que l’on chasse. Il possède une force colossale et son courage extraordinaire
en fait réfléchir plus d’un avant de l’affronter.
Quand il se sent attaqué, il combat avec un incroyable acharnement et aucun ennemi ne le fait reculer. Il charge son assaillant de face et ne bat jamais
en retraite. Il va jusqu’au bout quelles que soient ses chances. Il n’a pas la souplesse du félin ni la rapidité du loup, mais ses qualités de guerrier compensent
la raideur et le manque de mobilité que lui confère sa corpulence. Le sanglier nous incite à faire face à nos défis, y compris à nos faiblesses et nos peurs.
C’est cela le véritable courage.
Il vit dans l’honneur, protégeant sa famille et ses petits avec sa vie. C’est le type d’honneur provenant de l’honnêteté envers soi-même et non celui qui
se gonfle de vanité. Le sanglier nous apprend à ne jamais abandonner, même face à une situation apparemment difficile.
Autrefois, quand la chasse était l’une des principales façons de trouver sa nourriture, il avait le rôle important de premier fournisseur de viande pour les
humains. Les cochons domestiques l’ont aujourd’hui remplacé. Le sanglier, comme le cochon, donne naissance à de grandes portées et pour cela, il est
associé à la fertilité ainsi qu’à la générosité et la prospérité. Ces qualités sont aussi celles de la Terre Mère, et en ce sens, le sanglier, avec sa ténacité et sa
fertilité considérables, incarne à la fois les valeurs masculines et féminines.
Puma
*équilibre *courage *indépendance
Je descendais une piste dans les montagnes côtières au nord de la Californie. C’était le petit matin et il avait plu au cours de la nuit. Toutes les
empreintes de pas sur le sol sablonneux entre les pins et les buissons manzanitas avaient disparu. Soudain, je vis des traces fraîches qui, de toute évidence,
étaient celles d’un puma. Continuant mon chemin, je ressentais l’impression grandissante et assez perturbante d’être observé. Cette nuit-là, allongé sous ma
tente, j’entendis comme un léger clapotis venant de l’extérieur. Je soulevai l’ouverture latérale et vis le puma en train de boire dans un point d’eau à une
dizaine de mètres de moi.
Le puma est le gardien de l’équilibre. Il chasse et tue le plus faible des cerfs ou de ses autres proies et contribue en cela au renforcement de l’espèce.
Son allure aussi incarne l’équilibre, qu’il grimpe aux arbres ou sur des falaises escarpées. Il commande avec souplesse à chacun de ses muscles et chaque
patte se pose précisément et sans le moindre bruit à l’endroit qu’il choisit délibérément. Il partage son temps entre la chasse et le repos, restant de longs
moments allongé sans rien faire, puis s’étirant enfin avant de se lever. C’est pourtant un chasseur dynamique de jour comme de nuit. Appelez-le pour
apprendre l’art d’équilibrer le cœur, les sentiments, le corps, le mental et l’esprit.
L’agilité et la souplesse sont présentes à chaque pas du puma. Son visage exprime les forces intérieures du chasseur que sont l’agressivité et la passion.
Il attaque des animaux bien plus gros que lui et défend ses petits avec courage et férocité.
Le puma vit en solitaire la plupart du temps sauf pendant la saison des amours. La femelle élève seule ses petits sans se rapprocher des autres familles.
Sa médecine est l’indépendance – être son propre chef, croire en soi et en ses capacités. Le jeune puma est entraîné très tôt à la chasse et après une série de
tentatives plus ou moins réussies, il atteint l’âge adulte en ayant affiné son savoir-faire à la perfection. Il nous enseigne l’art de se mouvoir en silence et
dans l’invisibilité.
Jaguar
*chaman *intégrité * conscience de soi
Un chaud après-midi de printemps, j’étais assis sur la place en face d’une pyramide au centre du Mexique, lorsqu’un inconnu vint à moi et se présenta
en disant que son animal totem était le jaguar. Il me dit qu’il voulait me montrer quelque chose. C’était un descendant d’une lignée de chamans qui avaient
vécu dans la région depuis des siècles. Les deux heures qui suivirent, en l’accompagnant parmi les pyramides, j’eus le temps de voir que tout en lui reflétait
le grand félin. Il m’offrit des visions sur les mystères de la construction des pyramides par les peuples anciens.
Le jaguar et le chaman sont étroitement liés dans les traditions spirituelles du Mexique et d’Amérique du Sud. On les confondait souvent, car de
nombreux chamans savaient se transformer en jaguar et se promener sous cette forme, aussi bien dans la réalité physique que dans les autres dimensions.
Leur médecine vous transporte dans les royaumes des puissants pouvoirs mystiques en soi et hors de soi. C’est en comprenant la nature de ces dons que
l’on peut transformer la réalité. Par ces pouvoirs, la guérison prend place, certains événements sont encouragés à se produire et d’autres sont retardés. Vous
pouvez vous connecter avec les formidables énergies de la Terre Mère et voyager dans le temps et l’espace.
Le jaguar voit dans l’obscurité de la nuit et dans le noir des mondes cachés. Il rôde sur la terre, grimpe aux arbres vers le ciel et curieusement, il est
attiré par les jeux aquatiques. Son rugissement annonce sa présence comme un jaillissement de flammes. Il participe de tous les éléments.
Les immenses pouvoirs du jaguar lui font porter la responsabilité de toujours les utiliser avec la plus grande intégrité. Il nous incite à garder le cœur pur
et à user de sagesse. Le pouvoir peut guérir ou détruire, selon le choix de chacun. Le danger est la tentation de vous laisser séduire par vos propres
connaissances et capacités. Le jaguar vous aide à doser vos actions grâce à l’intégrité, en demandant : “Avez-vous le meilleur à l’esprit quand vous agissez,
ou le faites-vous pour votre ego ?”
Il traque sa proie en silence, invisible, sachant avancer ou attendre, s’approchant lentement et choisissant le bon moment pour attaquer. Appelez-le pour
apprendre à vous traquer vous-même, car la compréhension de soi commence par l’observation. Comme lui, commencez à vous scruter tout au long d’une
journée. Quelles sont vos habitudes ? Qu’est-ce qui vous fait réagir émotionnellement ? Quand doutez-vous de vos capacités ? Combien de fois vous jugez-
vous ? Et les autres ? Observez-vous sans jugement, comme le jaguar ne juge pas le cerf. Pratiquez une traque de vous-même aussi claire et impartiale que
possible.
Quand vous aurez longuement noté vos attitudes et vos pensées, vous pourrez commencer à les changer ainsi que les jugements qui ne vous mènent pas
vers le meilleur de vous. C’est ainsi que la sagesse du jaguar vous apportera la transformation.
Loup
*éclaireur *famille *lune
Je randonnais dans une forêt au nord du Michigan un soir que la lune était presque ronde. Près d’une rivière gelée, je retirai mes raquettes pour faire une
pause, adossé à un pin. La neige épaississait le silence, soudain rompu par un cri ahurissant qui emplit l’air d’une réverbération enchantée : c’était le
hurlement d’un loup.
Il se promène tous les sens en éveil, couvrant de longues distances à grande vitesse, d’une allure légère et silencieuse. Il connaît toutes les pistes.
Appelez-le si vous êtes égaré, si vous voulez explorer de nouveaux territoires ou trouver une autre direction à votre vie. C’est un éclaireur, il vous apporte
l’information adéquate afin que vous puissiez décider en toute connaissance de cause. Dans la langue des signes amérindienne, ceux du loup et de la
sentinelle sont identiques.
Il vous montrera la plus courte distance entre les points d’eau pour que vous ne perdiez ni votre temps ni votre énergie. Il enseigne comment survive
intelligemment, comment garder l’esprit clair et centré.
Les hordes sont très organisées pour que les individus cohabitent harmonieusement en se respectant mutuellement. Certaines tribus amérindiennes
s’inspiraient de cette organisation. Le loup nous enseigne comment vivre ensemble. Il nous montre l’importance d’avoir une famille unie qui se soutient et
s’entraide. Il nous apprend toutefois qu’il est bon de choisir parfois la liberté et la solitude, en devenant un loup solitaire pour faire le point. Réfléchir seul
mène à la clarification.
Le loup hurle à la lune – maîtresse de toutes les femmes – et possède le pouvoir de la sagesse intuitive. Suivons ses conseils quand l’esprit n’entrevoit
plus de réponse claire. Puis quand vous la trouvez, laissez votre voix l’exprimer, pure et forte comme le cri du loup vers le ciel, vers la Grand-Mère Lune.
Kangourou
*conservation de l’énergie *synchronisation *fertilité
Je voulais rencontrer le kangourou et m’informer sur lui ; je décidai donc de faire un voyage au tambour. Je vis un troupeau dans un lieu parsemé
d’arbres épars, au sol aride, bondissant d’un pas naturel et régulier. Leur manière de se mouvoir révélait une totale adaptation aux éléments et l’unité avec
la terre où ils vivaient. Ils arrivèrent au bord d’un lac qu’ils se mirent à traverser à la nage, nullement impressionnés par l’élément liquide. J’étais fasciné et
voulais en savoir plus.
Le saut est l’une des médecines du kangourou. Grâce à ses puissantes pattes arrière, il parcourt de longues distances à grande vitesse sans se fatiguer. Il
est capable d’économiser efficacement son énergie. Son endurance se remarque également à sa capacité de survivre sans eau sur de longues périodes, à ne
manger que de l’herbe et des plantes.
Parmi ses qualités originales, la femelle est capable d’interrompre le développement de l’embryon qu’elle porte en attendant que l’autre petit dans sa
poche ventrale soit assez fort pour s’éloigner d’elle sans danger pendant de courtes périodes. Elle peut ainsi avoir un embryon qu’elle cesse de développer,
un petit kangourou dans la poche ventrale, qui tète une tétine produisant exactement le type de lait nécessaire à un nouveau-né, et un autre petit un peu plus
âgé qui sautille à ses côtés, presque prêt à la quitter pour de bon. Celui-ci continue de téter mais à une autre tétine dont le lait est adapté aux besoins de son
âge.
Le sens de la synchronisation se reflète dans cette capacité à ajuster l’accouplement et la reproduction en tenant compte des saisons et de la météo afin
d’être sûr de pouvoir élever les petits. Reproduction et fertilité sont deux puissants aspects de la médecine du kangourou.
C’est un animal nocturne, lié à la lune et à la féminité. C’est généralement une femelle qui prévient le troupeau du danger en frappant ses pattes au sol
pour que tout le monde se mette à l’abri.
Cerf
*magie *douceur *vigilance
Alors que je skiais dans les bois au Danemark, dans le Jütland, j’arrivai au bord d’un champ où plusieurs cerfs, peut-être six, étaient occupés à gratter la
neige pour découvrir l’herbe. Le vent s’était levé, il neigeait et ils ne m’avaient pas entendu. Ils furent aussi surpris que moi.
J’étais habitué à voir des cerfs dans cette région. Ils sont sauvages, toujours sur le qui-vive et c’est très inhabituel de pouvoir les approcher ainsi. Tous
levèrent la tête et me regardèrent, mais ne s’enfuirent pas comme je le pensais. Ils m’observaient. Puis une biche s’approcha lentement, tous les muscles du
corps tendus, un petit pas à la fois. Elle me fit face un moment puis se retourna et fila vers les bois. En quelques secondes, le troupeau tout entier avait
disparu comme s’il n’avait jamais existé. Seules leurs traces témoignaient encore de leur réalité.
Le cerf possède la magie de la disparition. Vous en apercevez un, entre les arbres, et en un clin d’œil, il n’est plus là. Les chasseurs y sont habitués. La
plupart du temps, le monde des cerfs se trouve dans les sous-bois ombragés, au mystérieux royaume entre les troncs d’arbres aux fines essences, où les
bruits sont plus feutrés que dans le monde extérieur.
Les grands yeux noirs du cerf révèlent la douceur qui fait partie de sa médecine. Ses pattes élancées soutiennent un corps haut perché. Son long cou
donne à la tête un air gracieux. Les bois du mâle s’élancent vers la cime des arbres.
Le cerf donne sa vie pour nourrir les autres. Les hommes font partie de ceux qui ont reçu ce cadeau depuis toujours, comme les félins, les loups, les
aigles et beaucoup d’autres. De ses oreilles extrêmement sensibles, qu’il peut tourner dans plusieurs directions, il nous apprend la vigilance. Il écoute
attentivement, renifle toutes les odeurs de l’air, toujours prêt à s’enfuir. Le cerf manifeste la vigilance de la proie avec grâce, douceur et sérénité.
Renne (Caribou)
*égalité *équilibre *frugalité
En randonnant au-delà du cercle polaire arctique en Laponie norvégienne, alors que j’étais invité chez un ami lapon qui partageait avec moi ses
enseignements, je voyais souvent des rennes. Ils erraient en petits troupeaux, s’arrêtant pour manger de temps en temps. Ils respiraient le contentement,
ayant apparemment accepté leur existence et leur destin.
La toundra du grand Nord, les forêts et les hautes montagnes sont les lieux de vie du renne. Cette vaste étendue de terre, où les arbres ne poussent pas
très haut, a modelé leur long corps sur de courtes pattes. Leurs larges sabots leur permettent d’avoir le pas sûr pour traverser les grandes étendues
neigeuses. Contrairement aux autres cervidés, les femelles portent aussi des bois qui tombent et repoussent chaque année. Les rennes sont porteurs
d’équilibre et d’égalité. Pendant la gestation des femelles, en hiver, leurs bois sont les plus grands. Ils tombent au printemps ou au début de l’été, juste au
moment de la naissance des petits. Les bois des mâles sont plus solides en automne, pendant le rut, et tombent en hiver.
La région des rennes, au-delà du cercle polaire, est baignée du soleil de minuit tout l’été, mais au cœur de l’hiver règne l’obscurité. Seules la lune et les
étoiles éclairent un peu la neige. Cet équilibre des opposés se retrouve chez le renne aux bois puissants et aux yeux doux.
Il migre en petits troupeaux vers les régions côtières durant l’été et retourne dans les terres avant l’hiver. Les troupeaux se regroupent alors pour errer
dans le paysage, gratter la neige par endroits à la recherche de lichens et de mousses pour se nourrir. Une couche de graisse supplémentaire se développe
sous leur peau à cette saison, et une fourrure douce et isolante vient les protéger des rigueurs hivernales. Le renne nous enseigne comment utiliser toutes les
ressources dont nous disposons.
Il a offert au peuple lapon de Russie et de Scandinavie du Nord un grand cadeau en acceptant d’être domestiqué. Pour les lapons, la médecine du renne
est la même que celle du buffle pour les amérindiens. Il fournit nourriture, abri, lait riche en graisses, outils et vêtements. Ce sacrifice de sa liberté est sa
plus belle offrande et une leçon de compassion et d’altruisme.
Elan
*puissance masculine *territoire * fraternité
C’était au début de l’automne et le soleil brillait. Je me tenais à la lisière d’une forêt à regarder un troupeau d’élans dans un champ. Les femelles
broutaient. Le mâle, la tête levée, absorbait par les narines toutes les informations transportées par le vent. Il gardait son troupeau. Ses bois immenses, tels
des rais de lumière solidifiés, s’élançaient vers le ciel.
L’élan et le cerf commun d’Europe sont très proches et dispensent le même type de médecine.
L’élan possède son propre territoire. Il incarne sexualité et puissance masculine, fournissant un enseignement fort et belliqueux. Il a combattu pour
acquérir son troupeau de femelles et il les défend. Il peut vous aider à accepter et exprimer la sexualité mâle. L’élan nous apprend également à équilibrer
ces qualités avec humilité, afin que le pouvoir masculin soit sain et naturel plutôt qu’entretenu dans le seul but de nourrir un ego surdimensionné qui
recherche l’attention. Après la saison de rut, il perd ses bois et rejoint une troupe de mâles avec qui il passe le reste de l’année.
L’élan nous montre ici l’importance vitale de passer du temps avec des amis du même sexe, qui se soutiennent au lieu de rivaliser. Apprendre à être
authentique avec vos amis peut faire une grande différence dans votre qualité de vie. L’élan nous apprend à croire que nous pouvons ouvrir notre cœur et
partager.
Cette certitude joue un rôle majeur dans l’organisation sociale des peuples autochtones. Ainsi, le cercle des hommes doit être fort et complet, comme le
cercle des femmes. Quand les hommes et les femmes se retrouveront en tant que groupe bien adapté, le cercle des humains sera plus solide.
Orignal
*sagesse des pierres *virilité *voix
En faisant du kayak dans la nature sauvage un matin très tôt, je vis un orignal massif et puissant, les pattes dans l’eau pure du lac, occupé à mâchonner
des roseaux. Il dégageait quelque chose de primitif, et excepté mon kayak en fibres de verre, la scène aurait pu se passer mille ans plus tôt.
L’orignal est le gardien de la sagesse des pierres. Les très vieux rochers qui sont là depuis le début des temps savent tout ce qui est arrivé sur la Terre
Mère. Ils possèdent l’intelligence de l’âme. Ceux qui reposent sous la surface des océans représentent la sagesse enfouie dans les profondeurs du
subconscient, dans la boue fertile qui unit la terre et l’eau, la substance et les sentiments. En mangeant les roseaux dont les racines enlacent les rochers,
l’orignal absorbe la sagesse des pierres.
Il est à la fois mystérieux et pragmatique. Il enseigne comment rester serein et rechercher les conseils des voix anciennes, comment trouver notre propre
force intérieure et l’exprimer sans crainte d’être vu ni entendu. Tout cela vient du centrage et non d’une position qui demande l’attention.
Comme l’élan, l’orignal est un guerrier qui croit en lui et se montre fier d’être un mâle. Ses pattes sont longues et solides, ancrées au sol tout en le
portant vers le ciel. Son gros nez lui permet d’inspirer l’information sensorielle autour de lui et son centre coronal dont partent des bois imposants est relié
au cosmos. Son beuglement s’entend dans toute la forêt lors de la période de rut en automne, faisant savoir à tous qu’il est bien là et apporte la semence de
vie.
Ours
*guérison *rêve *force
Je randonnais dans les bois au nord de la Californie, près de l’habitation d’un Amérindien qui était mon enseignant du moment, lorsque je tombai nez à
nez avec un énorme ours brun. Chacun stoppa net, fixant l’autre. Je savais bien qu’il ne fallait pas regarder un ours dans les yeux, mais celui-ci avait
quelque chose qui m’incitait à le faire malgré tout. Je me sentais complètement en sécurité. Ainsi nous passâmes ce qui me parut être un long moment. Puis
l’ours se retourna et escalada une colline en quelques bonds. Il fut au sommet en un rien de temps. C’est alors que je réalisai la rapidité d’un ours. Je
n’aurais jamais pu le distancer.
Ma rencontre avec l’ours brun était un enseignement et aujourd’hui encore, vingt ans plus tard, je peux ressentir l’énergie de cet animal et y puiser. Il
est intimement lié à l’élément terre ; ses qualités intérieures sont présentes dans sa forme physique. Sa médecine est la solidité et l’ancrage ; il ne fait
qu’une chose à la fois. L’ours est excellent pour ceux qui ont une vie instable. Il possède la gravité, le poids, la lenteur des mouvements, bien qu’il soit
capable de vitesse s’il le désire. Il peut aussi se lever et marcher sur les pattes arrière, ce qui le rend mystérieusement proche des humains.
Une autre médecine de l’ours tient dans son habitude à passer l’hiver à rêver. Au cours de l’été et de l’automne, il stocke suffisamment de graisse
corporelle pour jeûner pendant la saison froide où il hiberne. Il voit dans la pénombre et connaît les secrets de la nuit. L’ours offre une protection solide
dans le royaume du subconscient, car il pénètre les couches profondes de l’esprit durant cette longue période d’introspection où la neige et la glace
recouvrent le sol. Ceux qui veulent affiner leurs capacités oniriques peuvent l’appeler.
Il peut ressembler à une grosse peluche, mais attention à sa colère si vous transgressez ses frontières ou menacez ses petits. La femelle est sans état
d’âme et elle peut se transformer en guerrière féroce quand elle en ressent le besoin. Elle est imprévisible et il est plus prudent de la respecter.
Mais par-dessus tout le reste, la médecine de l’ours est celle du guérisseur. Quand il sort de son hibernation au début du printemps, il cherche et déterre
des plantes qui nettoient son système digestif. Il connaît les secrets des plantes de guérison et si vous rêvez de lui, vous êtes appelé à suivre le chemin du
guérisseur d’une manière ou d’une autre. Les chamans et les thérapeutes énergétiques ont souvent l’ours comme animal totem ou esprit assistant.
Cheval
*liberté *partage *mystère
D’une certaine distance, je voyais le troupeau au pâturage. La végétation était principalement constituée de buissons de sauge, mais ces solides chevaux
sauvages avaient appris à survivre dans l’austérité du désert du Nevada. Comme je tentais de les approcher, l’un d’eux avança et me fit face. C’était l’étalon
de tête, protégeant son troupeau, qui semblait l’essence même du cheval. La tête fièrement levée, il avait l’air fort, courageux, sauvage et libre. Les yeux en
alerte, les oreilles dressées, il bravait le monde, prêt à l’action, comme s’il incarnait le pouvoir du soleil.
Un cheval galopant dans un bruit de tonnerre, le mouvement fluide et gracieux, le vent faisant flotter sa queue et sa longue crinière, symbolise la liberté.
Malgré le poids de son corps, il affiche des qualités de vitesse et d’endurance, parcourant rapidement de longues distances. Il nous apprend à faire galoper
notre esprit vers la liberté au lieu de nous alourdir de croyances limitatives et de routines quotidiennes. Votre esprit indomptable est la seule chose capable
de vous libérer.
Le cheval a fait un cadeau inestimable à l’homme en devenant apprivoisé. En nous laissant monter sur son dos, il nous a autorisés à partager son
indépendance car il nous permet de voyager vite et loin. Il a porté nos fardeaux, tiré nos charrues et transformé nos vies et notre monde. Il nous a apporté la
richesse et le pouvoir. L’homme doit beaucoup au cheval, dont la médecine est également partage et compassion. Faire passer le bien-être des autres avant
le sien est l’une de ses nobles qualités. Si nous méditons sur les accords sacrés entre l’homme et le cheval, nous commencerons peut-être à le comprendre.
De siècle en siècle, le cheval a transporté les chamans dans le monde de l’esprit, ce qui prouve sa puissance mystérieuse. Il est médium et peut nous
alerter en cas d’orage et d’autres phénomènes naturels.
Buffle (Bison)
*abondance *force *détermination
Comme je marchais dans les plaines légèrement vallonnées du Dakota du Sud, je vis un buffle, ou bison, avancer vers moi de son pas lourd dans l’herbe
jaunie par le soleil d’été. Je m’écartai immédiatement pour signaler que je lui laissais le passage.
C’était un grand mâle de forte carrure, couronné de bandes de poils frisés entre les cornes et portant un pelage dense et hirsute sur le poitrail. Quand il
eut fait quelques pas de plus sur le chemin, le vent trahit certainement mon odeur, car il s’arrêta à quelques mètres et me fixa. Je réalisai qu’il pouvait me
piétiner aisément s’il lui en prenait l’envie ou si je le provoquais ; je détournai donc les yeux pour éviter le contact direct avec son regard ardent. Mais le
sens affûté de l’odorat chez le buffle remplaçant une mauvaise vue, il était assez improbable qu’il puisse distinguer mes yeux en détail. Nous restâmes en
présence l’un de l’autre, le grand mâle inspirant et expirant bruyamment par ses narines noires, pendant un temps qui me parut très long, puis il commença
à s’éloigner.
Le buffle fournissait autrefois ce dont les populations avaient besoin pour survivre : nourriture, abri, outils et vêtements. C’était ainsi surtout pour les
Amérindiens des plaines du Nord. En troupeaux immenses et très visibles qui paissaient nonchalamment dans les prairies, le buffle était prêt à donner sa
vie pour que les autres vivent, et cela le dote de la médecine du sacrifice.
Il est comme la Terre Mère qui offre à ses enfants tout ce dont ils ont besoin. Elle donne généreusement et abondamment et nous devons en retour lui
montrer gratitude et respect. Nous ne devrions jamais négliger ses cadeaux. Ils pourraient bien un jour ne plus exister, comme le bison qui a disparu
d’Europe et le buffle qui fut exterminé des plaines d’Amérique du Nord, induisant les programmes de reproduction destinés à le réintroduire au début du
vingtième siècle.
La force est une autre qualité du buffle. Ce fut une évidence pour moi quand je me retrouvai face à l’un d’eux dans la prairie. J’eus l’impression que
rien ne pouvait l’arrêter, qu’avec cette puissance et cette endurance, il pouvait tout traverser. Je ressentis également son imprévisibilité. Son corps massif,
figé dans la concentration en face de moi, possédait une puissance latente qui pouvait se déchaîner à tout moment. Le buffle incarne l’énergie kinésique,
robuste et primitive comme l’éclair. Les peuples anciens percevaient ce pouvoir mystérieux et exprimaient leur respect lors de cérémonies en son honneur.
Il court plus vite que le cheval et atteint des vitesses allant jusqu’à 56 kilomètres à l’heure. Cependant, la plupart du temps, il est lent, lourd et dense
comme la terre. Ses yeux sont petits et sa conscience souvent tournée vers lui-même. Il a le comportement de celui qui se sait en paix et en sécurité.

Animaux de l’air
L’élément air est invisible, mais nous entoure à chaque instant. Nous vivons dans un océan d’air. Très mobile, il change facilement de direction, comme
l’esprit avec ses schémas de pensées en perpétuel changement. L’air est libre et léger, hors de la gravité terrestre. Sa nature fondamentale est masculine,
bien qu’il soit présent chez la femme comme chez l’homme. Il nettoie et apporte la clarté. L’air transporte des messages sous forme de bruits et d’odeurs, et
les animaux s’y connectent en permanence pour recevoir l’information nécessaire à leur survie. C’est pourquoi l’air et le vent sont liés au pouvoir de la
sagesse et du savoir. Le vent porte nos prières et la fumée de l’encens et des herbes est une prière visible.
L’air est une puissance mystérieuse contenant la vitalité et la force de vie que nous absorbons par la respiration. Si nous en sommes privés trop
longtemps, nous mourons. C’est pour nous le souffle de vie connecté à l’esprit. Dans de nombreuses langues, les mots “esprit” et “souffle” sont les mêmes
ou très similaires. Dans certaines cultures très anciennes, le chasseur s’accroupissait pour récupérer le dernier souffle du cerf qu’il venait de tuer, afin
qu’une partie de son esprit continue à vivre en lui.
Coccinelle
*protecteur *éveilleur *introspection
Sur le mur incliné d’une maison dans la campagne italienne, une mante religieuse attendait la coccinelle qui s’approchait. Quand elle fut assez près, la
mante attaqua, dépliant ses puissantes mandibules qui expédièrent la coccinelle dans sa bouche. Mais quelques secondes plus tard, elle lâcha sa proie,
grimaçant visiblement, la tête pendante, en reculant le long de la surface inclinée du mur. La coccinelle avait libéré sa défense, un produit chimique
suffisamment toxique pour incommoder une mante religieuse.
La coccinelle est un protecteur efficace des plantes aussi bien que de sa propre sécurité. Elle et ses larves dévorent de grandes quantités de pucerons, à
la grande satisfaction des jardiniers. Lorsqu’une plante en est libérée, elles vont sur une autre. L’une de ses médecines est de protéger ce qui nous nourrit,
que ce soient les aliments, la nature, les livres, la musique, l’art, l’amour, la pratique spirituelle ou l’exercice.
La coccinelle commune a sept points noirs sur son dos rouge. Sept est un nombre sacré dont la signification varie selon la tradition spirituelle. On m’a
enseigné qu’il représentait les sept directions qui définissent le monde, l’univers et l’individu : ciel, terre, est, sud, ouest, nord et centre. Les chamans voient
l’existence humaine comme le rêve sacré de la vie ; les sept directions nous soutiennent, nous orientent et nous guident à l’intérieur de ce rêve. La
coccinelle nous apprend à appeler nos sept forces directionnelles et à nous élancer sur la voie de la découverte pour nous libérer du sort de l’illusion.
Pendant l’hiver, elles hibernent en groupes sous les pierres, les écorces ou autres endroits abrités. Ce temps de sommeil et de calme ajoute le rêve et
l’introspection à leur médecine.
La tradition prétend que la coccinelle est chargée de transporter les prières vers le Créateur, tout particulièrement les demandes météorologiques.
Abeille
*déesse *communauté *renaissance
Une chaude journée d’été ou j’enseignais dans un atelier de plein air en Irlande, nous avons soudain entendu un bourdonnement de plus en plus
puissant. Le son avait quelque chose d’irréel, mais tout le monde tourna la tête dans la direction d’où il venait. Figés dans un silence interrogateur, nous
vîmes émerger des bois un nuage noir qui passa juste au-dessus de nos têtes – le crescendo de milliers d’abeilles bourdonnant leur chant mystique.
L’essaim disparut aussi vite qu’il était arrivé, nous laissant ébahis de l’impact que sa brève visite avait eu sur nous.
Les abeilles vivent en société matriarcale et se dévouent pour assurer la survie de leur reine. L’essaim qui venait de nous survoler était mené par une
reine en mission de trouver un nouveau lieu d’habitation. L’abeille nous enseigne comment honorer le féminin, la déesse dont toute vie est née.
Elles récoltent le pollen pour nourrir les larves et le nectar pour en faire du miel. De nombreuses plantes à fleurs, dont certains arbres, sont tributaires
des abeilles pour leur reproduction : en récupérant le pollen sur leurs pattes duveteuses, elles en distribuent également d’une fleur à l’autre.
Comme les fourmis, elles suivent un esprit unique et vivent dans des communautés harmonieuses et organisées. Chacune a son rôle à jouer et doit
travailler pour le bien de la ruche. La piqûre de leur dard est douloureuse et force le respect des autres animaux.
Comme l’abeille se déplace d’une fleur à l’autre, elle représente la diversité de la vie. Elle nous apprend à boire le nectar de toutes sortes d’expériences.
Provenant de différents endroits, ce nectar, une fois dans la ruche, est transformé en miel, substance antibactérienne et hautement curative.
Quand leur travail est terminé à la fin de l’automne, toutes les abeilles meurent sauf la reine qui survit à l’hiver. Grâce à la Grande Mère, la vie renaît.
Papillon
*transformation *joie *âme
La tonnelle à l’extérieur protégeait de la chaleur intense du soleil au zénith. J’étais à Lakota Sundance pour poser quelques questions à un ancien que je
rencontrais pour la première fois. Nous étions assis face aux collines et alors qu’il parlait, un papillon vint voleter juste devant nos visages. L’ancien arrêta
son discours et me regarda : “Tes enseignants t’ont appris à observer. Regarde le papillon. Il porte le message de la transformation.” Notre conversation
tournait depuis quelques minutes sur le sujet du changement et l’insecte était venu confirmer les paroles du sage.
De l’œuf à la chenille, puis au cocon et au papillon, la vie de ce magnifique insecte est une suite de métamorphoses. Il nous montre que nous aussi
devons changer. Il nous faut grandir et finalement sortir de notre cocon pour devenir vrais, dans toute notre beauté d’êtres humains.
Notre âme est comme le papillon, légère et délicate, s’envolant au vent de l’évolution intérieure, grandissant, se développant, apprenant, voyageant et
retournant enfin à la Terre Mère après avoir bu le nectar de la vie.
Le papillon est libre d’aller d’une fleur à l’autre, curieux de tout, confiant et plein de joie. Il tend ses longues antennes vers le cosmos et absorbe les
fragrances de l’air. Ses ailes colorées s’ouvrent au soleil auquel il est intimement relié. Il en absorbe la lumière et la chaleur et s’envole dans l’atmosphère
pour s’en rapprocher.
Le papillon danse la vie avec légèreté. Toujours prêt à changer de direction, il nous demande de ralentir pour voir la magie autour de nous et apprécier
la beauté de la vie. Il sait qu’elle est courte et que chaque instant compte.
Libellule
*hypnotisme *potentiel total *être véritable
Au pays magique de Mexico où rêve et réalité se confondent, j’étais à la plage un après-midi près de la pyramide de Tulum, lorsque je pris soudain
conscience de la présence d’une libellule aux couleurs vives. Bientôt, elle fut rejointe par plusieurs autres qui se mirent à voleter devant mes yeux. Charmé
par leur danse, je fus empli d’un sentiment de mystère.
Leurs ailes irisées peuvent nous hypnotiser, altérer notre conscience et nous mener dans un monde chatoyant, au royaume de l’âme. La première
médecine de la libellule est de laisser une place au mystère.
Si nous restons enfermés dans notre esprit rationnel, nous perdons la connexion avec le cœur, l’âme et l’esprit. La logique et le rationalisme dominent le
monde occidental moderne, mais ne nous aident pas à identifier notre but authentique. La libellule nous encourage à percer les illusions qui déterminent
notre mode de vie. Laissez-la vous guider vers les recoins oubliés de votre âme, afin que la compréhension de votre être véritable puisse commencer à
émerger.
Elle vole souvent sur place, soutenue par le mouvement rapide de ses ailes. A partir de son centre immobile, elle monte, descend, va vers la gauche, la
droite, en avant, en arrière et revient au centre. Elle parcourt ainsi les sept directions : ciel, terre, est, sud, ouest, nord et centre. Cela prouve qu’elle est le
gardien du potentiel. Sa vie commence dans l’eau et passe par un long processus de transformation avant d’émerger à la pleine magnificence. Elle nous
enseigne qu’il faut poursuivre nos rêves. Réaliser notre véritable potentiel, de manière à aider aussi les autres, est l’expression ultime du pouvoir de la
libellule.
Elle est extrêmement difficile à attraper et cette capacité, ainsi que son étonnante rapidité et sa précision quand elle chasse des insectes volants, en font
un guerrier émérite. Si vous avez besoin d’aide pour mener des batailles ou pour réaliser vos objectifs, appelez la libellule.
Hirondelle
*printemps *renouveau *joie
Assis tout en haut d’une falaise dans le Wyoming, j’étais entouré d’hirondelles au-dessus, au-dessous et de tous les côtés, des adultes et des jeunes.
Leur esprit vif, leur chant haut perché et leur vol balayant le ciel bleu et les rochers rouges semblaient rehausser la chaleur et la lumière du soleil. Quelques-
unes passaient juste au-dessus de ma tête. Je me sentais béni et purifié par leur présence.
L’hirondelle est un oiseau migrateur qui vient du sud pour annoncer l’arrivée du printemps. Elle apporte un message de renouveau, d’inspiration et
d’optimisme. Les rigueurs de l’hiver sont oubliées et la puissance renouvelée du soleil promet l’abondance et la vitalité. Oiseau du soleil, connecté à son
rythme, l’hirondelle chante la lumière en soi. Elle vole de l’hémisphère sud vers le nord au printemps à la recherche de jours plus longs et de nuits plus
courtes. Dans la lumière des jours qui allongent, son besoin reproductif s’intensifie et elle donne la vie.
L’hirondelle est messagère des esprits. Certaines tribus amérindiennes l’ont surnommée “oiseau étoile”, et les anciens Egyptiens considéraient qu’elle
avait un lien profond avec le royaume des ancêtres. Elle véhicule le pouvoir de résurrection de la lumière et de la vie et proclame leur retour. Elle montre le
chemin, voyageant des milliers de kilomètres pour retrouver le même nid d’une année à l’autre. Elle peut nous guider vers la lumière, la clarté et
l’illumination.
L’hirondelle évolue dans l’air, qui est son élément, avec une étonnante rapidité, et chasse efficacement les insectes dans son vol tout en courbes. Le
peuple amérindien l’a aussi surnommée “petit oiseau va-t-en-guerre”. Habile et difficile à suivre des yeux, elle incarne le pouvoir du solide guerrier qui
neest pas facile à vaincre.
Quand la pression baisse, elle recherche les insectes au ras du sol et sous les hautes pressions, elle remonte en conséquence. C’est ainsi que
l’observation de son vol peut prédire le temps qu’il fera.
Colibri
*joie *beauté *amour
Le soleil était levé depuis quelques heures, poursuivant sa ronde à travers le ciel alors que la terre continuait son orbite. Un léger bruit de
bourdonnement me parvint de l’est et je me retournai pour voir ce que signifiait ce vrombissement assourdi. Une forme éclatante fila vers l’ouest comme
une flèche et j’aperçus quelque chose de rouge irisé qui disparut immédiatement pour réapparaître au sud un court instant, trop court pour me laisser le
temps de voir ce que c’était. Il se déplaça de nouveau et se retrouva au nord, voletant sur place en face de moi. Je n’eus plus aucun doute. Je venais de voir
mon premier colibri lors de ma première visite sur le sol des Etats-Unis.
Le colibri fait naître un sourire sur le visage de ceux qui le voient et les emplit d’un sentiment de joie. Il danse parmi les fleurs, suspendu dans l’air pour
sucer leur nectar, ses battements d’ailes si rapides que l’œil humain ne peut les distinguer. Son chant et son bourdonnement sont éthérés et induisent une
légère transe. Ses couleurs éclatantes chatoient au soleil.
C’est un oiseau si délicat, si beau et joyeux qu’il semble trop clair et lumineux pour le monde où nous vivons. Il fait entrer la beauté et les bienfaits du
monde des esprits dans notre conscience ; en le voyant danser dans l’air et boire le nectar des fleurs, nous nous souvenons profondément de la beauté de
notre véritable maison spirituelle. La joie que le colibri nous inspire s’écoule en nous grâce au souvenir de qui nous sommes vraiment. La maison de
l’esprit est comme la grande lumière du soleil, la flamboyante beauté des fleurs, la fragrance du nectar et la danse vibrante du colibri.
Il ouvre nos cœurs et nous aide à ressentir l’amour. Il nous montre que nous pouvons explorer toutes les directions si nous nous laissons guider par la
beauté. Cela signifie de vivre dans le respect et la gratitude envers toute forme de vie.
Le corps du colibri est très léger car il ne conserve aucune graisse. Cela le rend vulnérable et fragile, dépendant des rayons du soleil pour avoir l’énergie
de voleter de fleur en fleur. La voie de la beauté possède elle aussi un équilibre délicat. Il est particulièrement difficile de conserver le niveau de conscience
subtile qui nous permet de rechercher le juste milieu et de nous réajuster.
La joie et la beauté sont fragiles et se perdent aisément. Les conserver nous demande de rester en contact avec ces parties vulnérables de nous-mêmes et
de les accepter. Il s’agit d’être responsable de soi et de prendre des risques, mais comme le montre le colibri, la beauté est à ce prix.
Pivert
*guerrier *tambour *vagues
Un après-midi d’hiver où je skiais dans les bois à l’ouest du Danemark, je remarquai une grosse fourmilière avec un trou récent sur le côté. J’étais
encore un enfant curieux, je m’en approchai pour mieux voir et m’accroupis tout en gardant les skis aux pieds. Au moment où je mettais l’œil devant le
trou pour regarder à l’intérieur, il y eut un cri strident et un gros pivert jaillit de la fourmilière. Inutile de dire que je fus terrifié.
Le pivert martèle les troncs de son bec robuste à la recherche d’insectes cachés dans les trous qu’ils ont forés sous l’écorce. Il peut pénétrer le bois
tendre des jeunes arbres aussi bien que le bois mort grâce à la formidable puissance de son bec et de son cou. Sa médecine est celle du guerrier. Certaines
races portent une tache rouge sur la tête, la couleur de l’honneur. Quand le pivert jaillit de la fourmilière, j’étais directement visé par son cri de guerre !
Vous pouvez l’appeler s’il vous faut briser la surface d’une situation pour en révéler le cœur. C’est l’une de ses médecines.
C’est le batteur de la forêt. Son rythme convoque les puissances spirituelles de la nature. Le battement du tambour nous rappelle que nous pouvons
entrer dans les états méditatifs et chamaniques de la conscience élargie. Il peut nous transporter dans un voyage initiatique en nous aidant à percevoir
différents niveaux de réalité et les forces spirituelles à l’œuvre sous les formes physiques, aussi bien en ville que dans les bois.
Le vol ondulant du pivert nous renseigne sur notre propre existence. On rencontre des hauts et des bas au cours du voyage de la vie et il faut se souvenir
de les appréhender pour ce qu’ils sont. Un plongeon n’est qu’un plongeon, on remonte un jour la pente.
Chauve-souris
*renaissance *rêve *union
Quand j’étais enfant, je regardais les chauve-souris chasser les insectes les nuits d’été. Elles faisaient naître un sentiment de mystère ; je me demandais
d’où elles sortaient puisque je ne les voyais jamais durant le jour ni ne trouvais leur nid. Leur vol était assez différent de celui des oiseaux – rapide, avec
des plongeons et des virages brusques. Si je lançais des pierres en l’air devant elles, elles réagissaient immédiatement en changeant de direction.
Pendant la journée, les chauves-souris passent le plus clair de leur temps dans des grottes ou d’autres lieux sombres. Elles dorment et se reposent la tête
en bas, comme les fœtus dans le ventre de leur mère, attendant le moment de naître.
Sortant la nuit, la chauve-souris véhicule le message de la renaissance. La grotte est le ventre de la Terre Mère. Elle vous conseille de pénétrer dans
l’obscurité de la transformation – laissez mourir ce qui est vieux, déployez vos ailes et envolez-vous vers le renouveau. Renaissez, plus fort et plus sage.
La naissance est douloureuse, mais la vie n’existe pas sans elle. La chauve-souris nous enseigne qu’il faut passer et repasser par la mort et la
renaissance car cela fait partie de notre voyage terrestre. Lorsqu’elle pend la tête en bas en attendant de sortir, elle rêve à ce qu’elle va devenir. Nous
devons d’abord imaginer avant de pouvoir réaliser notre destinée, jusqu’au moment où les rêves laissent place à l’action.
La plupart des chauves-souris vivent en grandes communautés, quittant la grotte et y revenant pratiquement en même temps. Elles nous enseignent
donc l’unité. La solitude et les séparations régulières ne sont pas bénéfiques à l’être humain. Cela détruit l’équilibre et nous écarte du reste de la création en
nous isolant. L’union nourrit le sentiment d’appartenance et crée la force.
Corneille
*conseil *loi naturelle *changement de forme
Un jour d’automne, je me tenais sous un aulne au bord d’un lac au crépuscule, à l’heure où les corneilles commençaient à se rassembler. Elles arrivaient
de toutes les directions, rentrant des endroits nourriciers où elles avaient passé la journée et bientôt, ce furent environ 150 oiseaux qui emplirent les arbres
autour de moi. Je trouvai leur sens de l’horaire impressionnant. Pendant que chacun cherchait un perchoir dans les arbres environnants, tous graillaient
bruyamment. Par pur hasard, je me trouvais au bon endroit au bon moment pour vivre un conseil de corneilles.
Ce sont les gardiennes du conseil, qui est une ancienne méthode de prise de décision permettant à la voix de chacun d’être entendue. Tous écoutent
attentivement ce que les autres ont à dire, puis une décision est prise, fondée sur un consensus. Le conseil garantit l’unité des participants et par conséquent
leur force, contrairement à la division qui est souvent de mise dans nos sociétés modernes. La corneille est la bonne médecine à appeler quand vous devez
prendre des décisions avec votre partenaire, votre famille ou la société.
Pour que le conseil soit efficace, chacun doit à la fois écouter les autres et exprimer ce qu’il a sur le cœur en tenant réellement compte de l’opinion
d’autrui. Les décisions prises doivent l’être pour le bien de tous. Les principes du conseil sont fondés sur les lois naturelles et divines, dont la corneille est
gardienne. De la même manière que vous écoutez les paroles du corbeau, soyez attentif quand vous entendez la corneille car elle apporte souvent des
messages importants.
Elles est également gardienne de l’art du changement de forme, moyen que les chamans ont traditionnellement utilisé pour devenir un animal et
voyager sous sa forme pour explorer et découvrir le monde ainsi que délivrer un message.
Faucon
*frapper *vélocité *vision globale
Un oiseau se tenait en haut des falaises, à environ 700 mètres. J’étais trop loin pour l’identifier, mais quelque chose en lui retint mon attention. Cet
oiseau était différent de tous ceux que j’avais rencontrés ce jour-là. Il avait un air autoritaire. Comme je me rapprochais, il s’envola et une fois en l’air, ses
longues ailes en pointe, son vol rapide et sa tête encapuchonnée révélèrent son identité : c’était un faucon pèlerin.
Aucun autre animal ne peut rivaliser en vitesse avec le faucon pèlerin. Quand il chasse, il tue sa proie en plein vol. En plongeant sur elle, il la frappe de
son poitrail à une telle vitesse qu’il a la réputation de pouvoir couper un canard en deux.
Le faucon nous enseigne que pour attaquer, il faut rassembler la force nécessaire. Mettez toute votre intention dans ce que vous faites pour le faire
correctement. Les oiseaux heurtés par le faucon meurent sur le coup sans souffrir. Parfois, être doux et gentil ne rend service à personne.
La leçon est de faire les choses de tout son cœur, quoi que l’on fasse. Si vous êtes un chef, assumez et soyez un chef. Si vous servez les autres,
investissez-vous dans votre rôle et donnez tout ce que vous pouvez. Restez centré, faites de votre mieux et la vie sera plus agréable.
La “dent” sur le côté du bec du faucon est parfaitement adaptée à ses habitudes alimentaires et à son style de chasse. Elle nous montre l’importance
d’avoir les bons outils et le savoir-faire nécessaire pour effectuer les tâches que l’on doit entreprendre.
Les yeux noirs du faucon transpercent le voile de différentes réalités et perçoivent d’autres dimensions. Il escorte l’âme des morts dans leur voyage vers
l’autre monde. De la supériorité de son point de vue, rien n’échappe à son œil exercé.
Corbeau
*magie *messager *filou divin
Je randonnais dans les gorges escarpées descendant à la mer sur la côte ouest de la Crète. La piste étroite bordée de vieux pins et de cèdres était
encombrée de rochers. L’air était sec. J’entendis une voix rauque et grave au-dessus de moi et levant les yeux, je vis un grand corbeau d’un noir brillant qui
décrivait des cercles sans bouger les ailes. Puis ce furent deux corbeaux qui se mirent à tracer le symbole ancien du cercle dans le ciel bleu, en poussant de
temps en temps leur croassement guttural.
Depuis les temps anciens, le corbeau est connu comme gardien de la magie. Ecoutez bien sa voix, elle transmet les conseils venant d’en haut. Autrefois,
les hommes observaient et entendaient les signes des animaux justement à cause de la capacité qu’ils ont de nous donner la sagesse nécessaire pour trouver
notre chemin de vie. Prêtez une attention particulière au corbeau car il est solidement connecté aux puissances supérieures et aux forces primordiales. En
tant que messager entre les mondes, il possède la fonction du chaman, voyageant au royaume de l’esprit pour rapporter l’information qui aide à ramener
l’équilibre sur Terre. Si vous l’observez, vous le trouverez très communicatif. Quand il vole, il semble toujours commenter ce qu’il voit. C’est un oiseau
très intelligent et un maître du langage.
Quand un corbeau a trouvé sa compagne, il reste avec elle pour la vie, et il peut vivre cinquante ans. C’est un oiseau réservé qui préfère un perchoir
pour deux plutôt que de le partager avec un groupe de congénères. Cela contribue au mystère qui l’entoure.
Sa couleur d’un noir profond absorbe la lumière du soleil, et il aime monter en flèche très haut dans le ciel. Selon la tradition des Vikings, Odin avait
deux corbeaux, Pensée et Mémoire, qui partaient survoler le pays le jour et revenaient le soir lui rapporter ce qu’ils avaient vu. Des légendes de la côte sud-
ouest du Canada racontent que le corbeau fut assez malin pour ramener le soleil qui avait été volé par un chef voulant le garder pour lui seul.
En plus de son rôle de restaurateur de l’univers, il peut prendre celui d’escroc qui crée des problèmes aux habitants de la Terre. Cela peut sembler
paradoxal, mais au niveau de l’âme et de l’esprit, la pensée rationnelle et la logique du cerveau ne suffisent pas à comprendre le but et le mystère de
l’existence humaine. Les hommes abritent simultanément des forces destructrices et constructives. Nous avons besoin du filou pour nous tester et nous
lancer des défis. Nous apprenons et évoluons grâce aux difficultés qui font partie du plan divin, dans lequel le corbeau joue un rôle important.
Hibou
*intuition *sagesse *chasseur
Un matin très tôt, je descendais vers le lac pour nager dans la sauvage nature finlandaise. Je pilotais un groupe d’Anglais lors d’un stage de kayak et
nous campions pour la nuit sur une île couverte de pins et de bouleaux.
Comme j’appréciais la tranquillité du bord de l’eau, j’entendis le craquement d’une branche derrière moi. Je me retournai, pensant voir un animal
passer entre les arbres, or je vis avec surprise un grand-duc qui me regardait depuis son perchoir. Ses grands yeux jaunes me transpercèrent d’une présence
qui continue de me hanter aujourd’hui.
Le hibou est une créature de la nuit. Ses pennes sont couvertes d’une bordure veloutée qui lui permet de voler sans bruit. Il est totalement présent et
comme la belette, il voit ce qui est caché, même les secrets les mieux gardés. Certains Amérindiens l’appellent “œil de la nuit”. Sa vision et son audition
extraordinaires enregistrent tout ce qui se passe autour de lui. Sa voix porte loin, racontant les mystères du rêve et de la féminité. La médecine du hibou
peut s’utiliser pour invoquer ces qualités. Elle signifie l’introspection, et comme il scrute profondément l’obscurité et en connaît les secrets, le hibou est le
gardien de la sagesse. Il peut voir dans toutes les directions, son cou lui permettant de tourner la tête de 180 degrés dans un sens ou dans l’autre. Sa
médecine nous permet d’utiliser les quatre directions et d’appeler le pouvoir fusionné de l’âme, du corps, de l’esprit et des émotions. Les gens développent
généralement l’un de ces domaines, parfois deux. C’est un grand art de maîtriser les quatre et cela fait partie de la sagesse du hibou. Si sa présence vous
effraie, sortez dans l’obscurité pour percer ses secrets. Entrez en possession de vos pouvoirs et intégrez cette sagesse.
Les plus grands sont parfois appelés “tigres du vent”. Ce sont les pisteurs du ciel, volant en silence pour suivre leur proie avec une précision sans faille.
Les restes de leurs chasses sont dispersés dans la forêt sous forme de pelotes de régurgitation restituant les os, poils et plumes de leurs proies à la terre.
Le hibou a le courage d’affronter le danger sans battre en retraite. Alors que l’épervier, le faucon et l’aigle s’envolent avant de vous laisser une chance
de les approcher, il attend de voir si vous le découvrez et si tel est le cas, il fait face pour vous informer que vous avez violé son territoire. Une nuit que
j’encadrais une quête de vision, adossé à un hêtre, deux hiboux vinrent se poser dans l’arbre en face de moi et me fixèrent de leur regard dominateur. L’un
d’eux s’élança vers moi et changea de direction à quelques centimètres de mon visage, ses plumes me brossant le dessus de la tête. Puis il cogna une
branche morte qui, en tombant, me frappa à la tête. J’avais compris.
Le lendemain, j’élaborai une cérémonie de paix avec les hiboux et ils me laissèrent tranquille. Mais jusqu’à la fin du stage, nous avons entendu leur
hululement porteur de sagesse nocturne.
Epervier
*messager *présence *précision
Quand je décris les éperviers, j’inclus les buses anglaises, très semblables aux éperviers américains à queue rouge.
Ayant pisté de nombreux animaux, j’avais toujours pensé que ce serait exceptionnel de pouvoir en suivre un, sans imaginer que cela m’arriverait un
jour. L’occasion parfaite se présenta un jour d’hiver où le vent soufflait. L’épervier était tranquillement posé sur une branche d’un hêtre surplombant un
lac. Je l’approchai par derrière, posant lentement mes pieds en silence l’un devant l’autre. Malgré mes efforts, il tourna soudain la tête et me lança un regard
féroce avant de décoller pour planer dans le vent.
L’épervier est toujours sur le qui-vive. Rien n’échappe à ses yeux perçants. Il nous enseigne l’attention à ce qui se passe autour de nous. Se concentrer
sur le moment présent revient à élargir notre conscience et à ouvrir la porte à une expérience de vie plus complète. Nous venons au monde pour vivre cette
réalité et non pour flotter dans l’inconscience. Appelez l’épervier si vous voulez approfondir votre connaissance à ce sujet.
C’est un chasseur et un guerrier. Il s’élance vers le ciel et observe tout ce qui se passe au-dessous de lui. Quand il voit une proie, il fond sur elle avec
puissance et précision. Mais bien que cette capacité soit innée, le jeune épervier doit l’affiner par la pratique. Il rate sa proie de nombreuses fois avant de
maîtriser enfin l’art de la chasse. Sa devise est : entraîne-toi pour être capable de chercher et d’obtenir ce que tu veux réellement dans la vie.
Le cri de l’épervier transperce l’air et nous fait lever les yeux, nous rappelant que nous pouvons comme lui laisser notre esprit s’envoler et réaliser notre
plein potentiel. Il nous apporte ce message des anciens, les grands enseignants qui ont guidé les hommes depuis la nuit des temps.
Grue
*action transformatrice *danse *méditation
Un léger brouillard s’élevait de la surface du lac. J’étais sur mon kayak au petit matin, tout au nord de la Scandinavie. De la rive proche montait le
chant des grues comme des coups de trompette. Je discernais à peine les contours de leurs grands corps grisâtres. Un peu plus tard ce matin-là, un groupe
de cinq grues me survola.
Leur chanson surnaturelle proclame de bonnes nouvelles, puisque ce sont les gardiennes de la sagesse divine. Se tenant sur une patte, la grue est
toujours en équilibre ; elle peut garder la position un long moment en méditant, immobile, le regard au loin.
Elle a une présence éthérée. Ses longues pattes et son grand cou soulèvent son corps vers le ciel et la facilité avec laquelle elle se relève du sol malgré
son large gabarit donne l’impression qu’elle n’est pas limitée par la gravité.
Pendant la saison des amours, mâle et femelle se livrent à une belle danse nuptiale complexe. La grue nous demande de célébrer la vie et l’amour et de
vivre pleinement. Elle est connue pour sa patience, c’est un maître de la gracieuseté. Finalement, si nous vivons dans la grâce, nous pouvons également
mourir dans la grâce.
Les grues vivent dans la toundra et les marais où elles se nourrissent de crapauds et d’autres créatures toxiques pour la plupart des oiseaux et
mammifères. La plupart d’entre elles possèdent une tache rouge sur le dessus de la tête, dont la légende dit que c’est l’endroit où sont stockées toutes les
toxines qu’elles ont ingurgitées. Elles nous enseignent donc que nous pouvons transmuter la toxicité en beauté. Les pensées et émotions qui empoisonnent
souvent les cœurs et les esprits des hommes peuvent se transformer et, ce faisant, nous connecter au divin.
Balbuzard
*recherche *quatre directions *objectifs
Un espace entre deux bouleaux me permettait de voir le lac. Il était midi, le deuxième jour de ma quête de vision en Laponie. Tout était tranquille
autour de moi.
Une tache sombre et un coup soudain me firent sortir de ma méditation, alors qu’un poisson tombait du ciel pour atterrir un mètre devant moi à
l’intérieur du petit cercle que j’avais choisi pour fixer mon regard. Ébahi, je levai les yeux et aperçus un balbuzard qui s’éloignait. Ses serres avaient
transpercé le poisson étalé sous mes yeux. Une quête de vision est censée s’entreprendre en état de jeûne, je déposai donc le poisson sur mon autel au lieu
de le cuisiner, puis méditai sur la signification d’un événement aussi inattendu.
Le balbuzard est un grand épervier qui mange surtout du poisson. De très haut dans le ciel, ses yeux perçants distinguent les mouvements sous la
surface de l’eau. Attendant le bon moment, il plonge comme une flèche et frappe avec précision. Redressant son vol au ras de l’eau, il attrape le poisson et
le maintient fermement avec deux orteils dirigés vers l’avant et deux orteils dirigés vers l’arrière, grâce à ses serres au doigt externe réversible. Puis il
s’envole vers son nid où la femelle couve ses œufs lors de la saison de reproduction.
Le balbuzard nous enseigne comment regarder sous la surface et rechercher plus profondément ce qui est susceptible de nous nourrir. Le poisson
représente le savoir, la sagesse et l’esprit ; le balbuzard nous presse donc d’oublier le confort de notre élément familier et d’oser plonger dans l’eau de la
connaissance. C’est là, dans les profondeurs de notre subconscient, que nous attend ce qui peut nourrir notre esprit. Il nous demande également de
poursuivre ce que nous voulons obtenir et de frapper fort l’instant venu. Le bon moment est de toute importance pour le chasseur.
Les orteils réversibles du balbuzard créent une disposition circulaire de ses serres quand il attrape une proie, car ses griffes pointent dans les quatre
directions, formant le Cercle de Vie ou Roue de Médecine. Il nous montre que le pouvoir des quatre directions représentant le corps, l’âme, l’esprit et les
émotions, est nécessaire pour trouver notre centre. Si nous restons dans l’un des domaines que nous trouvons agréable, nous manquons d’équilibre. Il nous
faut alors rechercher les aspects de nous-mêmes qui doivent être renforcés.
Le balbuzard pointe toujours la tête du poisson dans la direction de son vol, car c’est pour lui la manière la plus sûre de ne pas le lâcher.
Comme lui, vous pouvez donner un objectif et une direction à votre savoir. Mettez le cap sur vos buts et utilisez vos connaissances pour atteindre vos
rêves. Alors votre vol sera plus efficace, vous gaspillerez moins de temps et d’énergie. Si vous perdez ce que vous pensiez avoir acquis, appelez le
balbuzard pour inspirer votre sens de l’objectif afin de replonger sous la surface et de saisir une nouvelle occasion, comme lorsqu’il revient chercher un
autre poisson si sa première proie lui échappe.
Aigle
*messager *esprit *vision
Lors d’un après-midi très chaud, je conduisais dans le désert du Nevada sur l’autoroute 50, réputée la moins fréquentée de tous les États-Unis. Je
n’avais rencontré aucune voiture depuis plus d'une heure lorsque je remarquai un obstacle sur la route devant moi et commençai à ralentir. En approchant,
je vis que c’était un aigle en plein milieu de la chaussée. Je stoppai la voiture à trois mètres de lui. Ses ailes étendues couvraient presque les deux voies de
circulation et il tenait un lapin dans ses serres. Il me lança le regard le plus féroce que je n’aie jamais vu.
L’œil perçant de l’aigle voit plus de sept fois mieux que l’œil humain. Son cœur est robuste. L’aigle doré est capable d’attraper un loup adulte. Quand il
chasse, il vole bas et file comme une flèche, tuant sa proie de ses longues serres. Comme le faucon, il nous montre comment réussir en se concentrant
totalement sur sa tâche. Il faut mettre du cœur dans toute action entreprise. C’est le guerrier du ciel, qui défie la gravité en volant plus haut que tous les
autres oiseaux, dans un espace ouvert sur l’univers, ce royaume mystérieux que nous rêvons d’atteindre.
Tout dans l’aigle est lumière. Son cou est doré. Quand il décrit des cercles de plus en plus élevés, il semble se fondre dans le soleil, montant vers le
monde de l’esprit.
L’aigle est l’oiseau du soleil, messager entre le créateur et sa création. Quand il nous apparaît, écoutons-le car il porte un message des plus hauts
royaumes. Ses plumes sont traditionnellement méritées par le courage et l’altruisme et c’est un honneur d’en posséder une. Les chamans les utilisent pour
soigner.
L’une des médecines de l’aigle est la perspective. Il voit des deux côtés de la montagne et connaît les deux significations des histoires. Si vous êtes
coincé dans une vision étriquée des choses, appelez-le pour élargir votre horizon.
Il existe un inconvénient à la médecine de l’aigle : si vous restez toujours au-dessus, vous devenez distant et séparé de la vie. L’aigle n’a pas le pied sûr,
mais il doit toujours redescendre de son royaume aérien pour se poser sur les rochers ou les branches des arbres.
Héron
*gardien *concentration *miroir
Alors que je voguais vers la bouche d’un estuaire à bord de mon kayak, je remarquai un héron sur le rivage parmi des jeunes pousses de bouleau. Il se
fondait parfaitement dans le paysage. Debout sur une patte, il était totalement immobile, son bec long et pointu frôlant la surface de l’eau. Je continuai de
l’observer en laissant le courant m’emporter. Soudain, il fut pris d’une frénétique explosion de mouvement, son bec fourrageant dans l’eau à la recherche
de sa proie.
Le héron est très rapide à l’attaque, mais le reste du temps, il bouge avec une lenteur délibérée et ne se presse jamais. Sa marche est lente et ses
battements d’aile nonchalants. Il peut avoir les pattes dans l’eau et la tête bien au-dessus grâce à son cou allongé. Il atteint donc un équilibre entre pensée et
sentiment. Ses petits yeux voient très clair, ce qui prouve la puissance de son état mental.
Il possède la patience et le contrôle de soi lui permettant de rester immobile très longtemps. Il a l’esprit suffisamment serein pour se concentrer
totalement. Ce sont les dons du gardien qui ne laisse rien échapper à son attention. Les peuples indigènes s’entraînent de cette manière. L’esprit humain se
promène et dérive en tous sens en suivant le courant des pensées sans but. C’est un serviteur utile aux facultés étonnantes, mais si nous le laissons devenir
le maître, il peut devenir un tyran. Le héron porte un autre message : prenez vos pensées en charge et dirigez-les. Apprenez à les choisir au lieu de les
suivre aveuglément.
Quand le héron reste immobile au bord de l’eau, il voit son reflet et sait donc qui il est. Quand nous nous connaissons, nous commençons à nous
accepter ; il nous est alors plus facile de nous apprécier. L’acceptation de soi se reflète dans la dignité avec laquelle le héron se tient entre l’eau et la terre,
entre le monde physique et les royaumes de l’émotion.
Etre soi-même est un acte de pouvoir. Nous passons souvent très longtemps à essayer d’être quelque chose ou quelqu’un que nous ne sommes pas.
C’est une voie difficile à suivre. Il est plus épanouissant d’être soi-même.
Peut-être avez-vous suivi une voie qui n’est pas la vôtre mais celle de quelqu’un qui exerce une influence sur vous, ou de quelqu’un que vous admirez.
Il est temps d’arrêter. Restez immobile comme le héron, regardez l’eau claire de votre être intérieur. Voyez qui vous êtes réellement et où vous devez aller.
Bien que ce regard intérieur soit vital, ce n’est que le début du processus. On ne découvre pas ce que l’on est en restant simplement immobile à
réfléchir. Le héron non plus n’est pas continuellement debout sans bouger. Il nous faut également aller dans le monde extérieur et tenter diverses
expériences.
Le héron passe souvent une bonne partie de la journée seul avant de revenir vers sa colonie pour la nuit. S’il est venu vers vous, peut-être avez-vous
besoin de solitude et de réflexion, mais en même temps, de participer à la vie en société.
Oie
*âme *commandement *gardien
Assis au bord d’un lac au Danemark un soir d’automne, alors que le ciel s’assombrissait, j’entendis au loin derrière moi des oies cacarder. Leur cri
enflait en s’approchant, et le bruit sourd de leurs battements d’ailes fouettant l’air finit par me submerger. Je restai assis sans bouger et elles passèrent juste
au-dessus de moi pour se poser sur l’eau au milieu d’éclaboussements sonores.
Les oies volent dans l’air, nagent dans l’eau et marchent sur terre. Elles peuvent voler la nuit quand elles migrent. Elles sont comme les âmes, qui
quittent le corps la nuit pour voyager d’un élément à l’autre et visiter des endroits lointains. Le cri des oies est un rappel de ce que nous sommes, une
demande pour que nous retrouvions notre être véritable, quelque chose qui ne se trouve qu’au niveau de l’âme.
Les oies sauvages volent en formant un V dans le ciel, dont chacune prend la tête à son tour. Elles nous enseignent le commandement équilibré : une
personne, en charge d’une tâche pour laquelle elle a une certaine expertise, ne commande pas en permanence, mais se retire pour laisser une autre prendre
sa place. De nombreuses tribus autochtones utilisaient ce système qui permet de créer un cercle d’égalité et de rendre plus improbable l’abus de pouvoir.
Quand les oies sauvages se posent pour se nourrir, certaines d’entre elles montent la garde. La tête levée, elles surveillent les alentours, prêtes à alerter
le reste du troupeau en cas de nécessité. Les oies domestiques sont connues elles aussi pour garder leur domaine et les personnes qui y vivent. Si des intrus,
humains ou animaux, pénètrent dans leur jardin ou leur basse-cour, elles sonnent l’alarme. Elles sont considérées comme d’aussi bonnes gardiennes que les
chiens.
Un autre trait distinctif des oies est leur amitié profonde l’une pour l’autre. Quand elles s’accouplent, elles choisissent leur partenaire pour la vie.

Animaux de l’eau
L’eau est de nature féminine et pourtant présente chez les hommes comme chez les femmes. Elle est vivifiante, fertile, nourrissante, curative et
purifiante. Les gens cherchent encore les sources dont l’eau guérit, font des pèlerinages vers les rivières sacrées afin que leurs maladies soient lavées à
grande eau, et prient pour être purifiés dans la vapeur des saunas. La vie est sortie des eaux au commencement des temps et elle grandit dans l’eau de
l’utérus avant de naître au monde.
L’eau détient les pouvoirs de la confiance et de la provision. Elle est connectée aux émotions ainsi qu’aux forces et aux dangers qui s’ensuivent. Elle est
flexible en essence, fluide, changeante, mobile et absorbante. Quand elle rencontre des obstacles, l’eau d’une rivière utilise sa flexibilité pour les
contourner ; elle peut venir à bout de presque tout. Quand on voit les canyons façonnés par des rivières qui ont creusé le roc pendant de très longues
périodes, on peut imaginer la force de l’eau. Sa qualité changeante se remarque dans sa capacité à se transformer de l’état liquide à l’état solide ou gazeux
et se disperser au vent. Cependant, l’eau reste elle-même, comme les émotions. Il est bon de s’en souvenir : les émotions ne se transforment pas en pensées,
par exemple. On doit les accepter et les assumer.
Saumon
*renaissance *profusion *sagesse
Alors que nous descendions en rafting une rivière au nord de la Californie, après le passage d’une cascade, je vins m’asseoir sur la berge pour regarder
l’eau dégringoler de la falaise. C’est alors que je vis un gros saumon surgir du bas de la chute et sauter en l’air pour remonter le mur d’eau. Son corps
faisait près d’un mètre de long, mais il volait, défiant les lois de la gravité. Plusieurs autres le suivirent.
Chaque année, le saumon remonte la rivière à contre-courant pour revenir frayer au lieu même de sa naissance. En Amérique du Nord, les femelles
meurent après avoir pondu.
Ce voyage contre les flots, contre la rivière de vie, représente l’âme des morts qui revient apporter la vie. Quand les œufs éclosent, les alevins se
laissent porter par le courant jusqu’à la mer, dont ils reviendront un jour eux aussi. Le saumon nous montre que la vie sur terre est un cycle de naissances,
de morts et de renaissances. Nous revenons jusqu’à avoir compris ce que nous sommes venus apprendre sur la rivière de vie. Chacun de nous doit trouver
sa voie et la suivre jusqu’à atteindre sa destination finale.
Le saumon nous enseigne que même si nous rencontrons des difficultés, des cascades le long de notre route, il ne faut jamais abandonner mais plutôt
nous surpasser.
L’énorme quantité de saumons qui remontent les rivières chaque année fournit de la nourriture aux ours, aux aigles, aux renards et aux hommes. Leur
don représente l’abondance et la profusion de la Terre Mère. En Finlande, on m’a raconté que les bûcherons demandaient dans leurs contrats la garantie
qu’on ne leur servirait pas du saumon tous les jours mais seulement quatre jours par semaine !
Dans le folklore celte, les saumons passèrent un printemps près d’un chêne. Ils mangèrent les glands tombés à l’eau et absorbèrent la sagesse du chêne.
Canard
*abondance *jeu *sentiments
J’allais toujours à la mare dans le bois près de chez moi au crépuscule. Je m’accroupissais au pied d’un arbre et j’attendais les colverts sauvages et les
sarcelles. Je les reconnaissais au bruit sifflant que faisaient leurs ailes quand ils traversaient le grand lac où ils avaient passé la journée. Les sarcelles étaient
plus rapides, leur sifflement plus aigu. Les canards sauvages tournaient plusieurs fois autour de la mare pour s’assurer de la sécurité. Puis ils descendaient
et se posaient dans un éclaboussement sourd.
Le canard est étroitement connecté à l’eau qui donne la vie et permet la croissance ; sa médecine est donc l’abondance. Si vous avez déjà mangé un œuf
de canard, vous savez combien il est riche et cela vaut pour l’animal en lui-même. Il a une épaisse couche de graisse sous la peau.
Le lien étroit du canard avec l’eau se reflète dans sa forme. Il vole, mais ne plane pas comme l’aigle qui est allié à l’élément air. Il est plus dense et
plus lourd. Il doit courir sur l’eau, pédaler furieusement même, avant de pouvoir décoller de la surface. Son corps pesant lui permet de descendre chercher
sa nourriture au fond des mares, des rivières et des lacs. Il nous enseigne comment plonger dans nos sentiments et en tirer la substance vivifiante. Quand les
canards se regroupent, ils passent leur temps à jouer dans l’eau, à s’éclabousser en cancanant et à étirer leurs ailes comme dans une danse. Leurs
rassemblements ont parfois l’air de fêtes débridées. Appelez le canard si vous voulez réapprendre à jouer et rétablir votre capacité à contacter vos véritables
sentiments.
Il connaît également l’aspect mystérieux de son élément. Il reste parfois tranquillement assis sur les roseaux à écouter la chanson du vent qui lui
murmure les secrets de l’eau.
Dauphin
*joie *protection *sexualité
Une belle journée d’été en Cornouailles au sud de l’Angleterre, lors d’une randonnée le long d’un chemin côtier, je me reposais allongé sur l’herbe tout
en regardant les surfeurs dans les vagues de Sennen Cove au-dessous de moi. Une grosse vague survint, que quelques-uns réussirent à prendre pour se
laisser porter vers le rivage, je remarquai alors deux dauphins qui sautaient de concert et se rapprochaient des surfeurs. L’un d’eux, très visible sur la crête
vert clair de la vague, passa sous l’une des planches et la guida jusqu’à la plage.
La demi-heure suivante, les deux dauphins continuèrent de nager lentement et de faire des sauts parmi le groupe de surfeurs, s’approchant parfois très
près des planches, la tête hors de l’eau comme s’ils essayaient de nouer le contact. Quand une grosse vague arrivait, ils participaient. Ils accéléraient
comme les planches, parfois perpendiculaires à l’une d’elles, parfois parallèles. Ils avaient l’air de beaucoup s’amuser.
L’une des choses que nous avons à apprendre du dauphin est de nous amuser pour le plaisir. Pour bien des adultes, la vie a tendance à devenir sérieuse
et la capacité de rire se perd. Ils voient l’expérience de la vie avec l’esprit et l’ego ; un chaman dirait qu’ils se prennent dans les filets d’un mauvais rêve. Le
dauphin nous apprend à nous libérer et à garder une sensation de joie profonde toujours vive en nous. Cette joie est source de jeunesse et de vitalité quel
que soit notre âge. C’est une médecine puissante qui guérit tous les niveaux de notre être.
L’un de mes enseignants, un vieil Amérindien, fut invité voici quelques années à faire une croisière en Méditerranée. Ses hôtes et lui nageaient souvent
à côté du bateau quand il était ancré dans une eau calme et chaude. Un après-midi, il décida de nager seul. A cinquante mètres environ du bateau, il sentit
venir une crise cardiaque. Personne ne le voyait du bateau. C’est alors qu’un dauphin arriva et le maintint à flot jusqu’à ce qu’il réussisse à attirer
l’attention de ses hôtes, qui vinrent le chercher et le soigner. Le dauphin lui avait sauvé la vie.
Ils aident et protègent, non seulement leur espèce, mais aussi les humains. Ce sont des chasseurs et des guerriers très puissants, capables de combattre et
parfois de tuer de gros requins. On dit qu’ils facilitent le passage des âmes des morts dans l’autre monde.
Quand ils émergent à la surface, on voit une sorte de jet d’eau jaillir du dessus de leur tête. Ce sont des mammifères, ils n’ont pas de branchies et
doivent donc retenir leur respiration sous l’eau. Ce jet est leur expiration visible qui nous rappelle que le souffle de vie est ce qui retient notre esprit à
l’intérieur du corps.
Comme les humains et contrairement à la plupart des autres animaux, le dauphin s’accouple tout au long de l’année. Créatures fortement sexuelles, ils
nous rappellent que la vie se crée par l’union ou si vous préférez, que l’union est un moyen d’élever notre conscience, d’ascensionner grâce à l’amour.
Cygne
*flux *grâce *spiritualité
En marchant un été dans un bois de Norvège, je remarquai un sifflement rythmique derrière moi. En me retournant, je vis deux cygnes qui volaient bas
dans ma direction, le battement de leurs ailes causant ce son aigu déconcertant. Ils se posèrent sur un étang pas très loin de moi et je les observai à distance,
les regardant modifier le paysage, ce qui me le rendait plus facile à appréhender en profondeur.
Le cygne sur l’eau représente l’essence de la facilité, de la maîtrise et de la grâce. Son corps allongé semble avancer tout seul, la tête et le cou posés
avec la plus grande dignité. Il nous enseigne la manière de suivre le courant de la vie avec le moins de résistance possible. Ainsi, lorsque nous nous
autorisons à accepter la vie telle qu’elle est, nous permettons aux événements de se dérouler naturellement. À ne jamais refuser ni juger ce qu’elle nous
offre sous forme de défis – que nous devons voir plutôt comme des chances d’apprendre et de grandir – nous gardons l’harmonie et l’alignement avec la
réalité telle qu’elle se présente. Ce sont des leçons véhiculées par les qualités féminines du cygne, par sa grâce et sa dignité.
Il glisse dans la plus pure solennité, comme un rêve ou une apparition. Ces qualités, qu’il peut aussi conférer à son entourage, en font un gardien du
concept chamanique du rêve. Le cygne vogue sur le rêve sacré de la vie. Messager des royaumes spirituels, il est capable de transmettre la sagesse qui aide
à s’éveiller.
Il protège férocement les frontières de son domaine et pour défendre ses petits, il peut briser un bras ou une jambe avec ses ailes. J’ai vu un jour l’un
d’eux poursuivre un petit canot à moteur et chercher à monter à bord pour l’expulser de son territoire.
Baleine
*histoire *communication *savoir ancien
Sur l’autoroute 101 en Californie, comme j’arrivais au sommet d’une colline, le panorama s’élargit en m’offrant une vue plongeante sur l’Océan
Pacifique. J’arrêtai la voiture pour en profiter. Regardant au loin avec mes jumelles, je remarquai une fontaine jaillissant de l’eau, suivie du corps gris et
massif d’une baleine à bosse. Même quand elle plongeait sous la surface, je pouvais encore distinguer le contraste de sa couleur sombre contre l’eau bleue.
J’avais l’impression d’observer un phénomène datant de la nuit des temps.
La vie sur terre a commencé dans les océans. La baleine connaît l’histoire de la planète Terre et son chemin d’évolution. Avec le temps, elle s’est
adaptée à la vie terrestre, puis elle est retournée dans l’eau. Elle parcourt des milliers de kilomètres au cœur des océans et connaît des profondeurs
inaccessibles aux humains. Elle voit des mondes anciens, des continents entiers, des civilisations englouties et disparues de nos mémoires. La baleine
apporte donc un autre regard sur les enseignements dispensés par les grands maîtres vivant sur Terre autrefois.
Les baleines ont des mélodies individuelles, différentes d’un individu à l’autre. Certaines peuvent chanter près d’une heure en gardant la même justesse.
Elles entendent le chant de leur baleineau à une distance de mille milles.
La baleine connaît le sens des sons et des mots. Ses chants primitifs embrassent les mystères de la création. Elle enseigne le pouvoir secret du langage
et l’importance de l’utilisation des mots car ils créent notre réalité.
La baleine est une bonne mère qui donne la tétée à ses petits sous l’eau et les protège durant plusieurs années. Selon certaines légendes, elle avale des
humains et les régurgite vivants. Elle est vraiment comme la Grande Mère qui tient tous ses enfants dans ses bras et voyage autour du monde, conservant
un savoir issu des profondeurs et de la nuit des temps.

Animaux terre/eau
Ce groupe associe le mouvement et la fluidité de l’eau avec la solidité de la terre. La loutre incarne ces deux pouvoirs ; elle avance rapidement et
gracieusement dans l’eau et se déplace avec autant de facilité sur terre.
Pour la tortue, la solidité de son élément terre se voit dans sa carapace robuste qui englobe presque tout son corps, et pourtant elle vit dans l’élément
eau, doux et flexible.
L’eau et la terre sont tous deux nourrissants et vivifiants ; à les observer de plus près, on s’aperçoit que la terre mêlée à l’eau crée de la boue, cette
substance magique offrant les conditions optimales pour que les graines poussent et que la vie émerge. Pour que le miracle opère, il faut aussi de l’air et le
feu du soleil.
La vie est vraiment la danse des quatre éléments.
Grenouille
*chant *fertilité *nettoyage
Très haut dans les montagnes arides couvertes de pins de Santa Cruz en Californie, l’air était encore chaud au cœur de la nuit. Assis dans le jardin,
j’écoutais le bruissement des plants de maïs dans la brise légère. Un autre chant vint graduellement se mêler à lui : le coassement des grenouilles dans une
petite mare construite par un ami quelques années auparavant. Leur mélodie hypnotique augmenta en intensité, comme un orchestre mystérieux qui me
plongea dans un état très paisible de conscience altérée. Les arbres me semblèrent soudain plus grands, réclamant mon attention.
La résonance profonde du chant des grenouilles nous transporte dans des voyages spirituels qui nous permettent de pénétrer d’autres réalités. C’est un
médiateur entre les mondes. Dans certaines traditions, ce chant est censé invoquer l’eau sous forme de pluie qui apporte la vie et la fertilité quand elle
tombe sur la terre. La grenouille reflète cette fertilité avec l’abondance de ses œufs qu’elle déroule en chapelet comme de grosses gouttes de pluie. Son
élément est l’eau. Elle nous apprend à sauter dans l’eau vivifiante et purificatrice qui représente nos émotions. Celles-ci nous sont plus bénéfiques quand
elles sont pures. Polluées de nos propres distorsions, elles nous font parfois du mal. La grenouille s’apparente à la qualité assainissante de l’eau, donc à la
guérison, et nous pouvons l’appeler dans ce but. Son évolution de l’œuf en têtard puis en adulte rappelle les transformations par lesquelles nous passons
pour atteindre une compréhension approfondie et nous développer en tant qu’esprits incarnés. Assise sur sa feuille de nénuphar au beau milieu de la mare,
la grenouille est un maître de l’eau. Elle nous conseille de croire, de faire un saut dans l’inconnu et de laisser l’eau pure nous laver de tout.
Tortue
*protection *introspection *immobilité
Au campus universitaire de Détroit dans le Michigan, je regardais une tortue émerger d’une mare. Elle venait de s’éveiller de son hibernation et ses
mouvements étaient incroyablement lents ; comme dans un songe, elle nagea vers un rocher au milieu de la mare et grimpa dessus, puis se tourna vers le
soleil pour absorber sa chaleur vivifiante.
Une tortue émergeant de l’eau est une représentation de l’Amérique du Nord. De nombreux Amérindiens appellent “île de la Tortue” toute portion de
terre de cette forme. Ils disent que son ventre plat et la carapace au-dessus ressemblent à la terre et à la voûte céleste. En nous concentrant sur cette
symbolique, nous pouvons expérimenter le rêve sacré de la vie.
La robuste carapace de la tortue constitue une protection contre ses ennemis et compense le fait que c’est un reptile lent incapable de semer ses
poursuivants. Quand elle dort, sa tête disparaît totalement à l’intérieur. Appelez-la à l’aide si vous avez besoin de protection pour vous sentir en sécurité
avec vous-même.
La tortue se repose dans sa carapace sans se préoccuper du monde extérieur comme le font les autres animaux. Elle possède cependant une bonne vue et
un odorat développé et elle sait ce qui se passe autour d’elle, même quand son attention est tournée vers l’intérieur. Le fait de transporter son abri, qui est
une partie d’elle-même, sur son dos augmente sa tendance à l’introspection.
Appelez la tortue si vous devez apprendre à intérioriser votre conscience au lieu de vous intéresser uniquement à l’extérieur. Il est important de faire
cette démarche pour rester centré. Dans les sociétés occidentales, de nombreuses personnes permettent à leur conscience d’être tournée entièrement vers
l’extérieur, suivant les directives données par les autres et se laissant dicter un comportement par la radio et la télévision. Ces choses font partie de notre
communication culturelle, mais l’attention constamment dirigée vers l’extérieur ne nous aide ni à voir ni à agir clairement. La tortue peut vous aider à
retourner votre attention vers le centre de votre être, et fort de cette position, vous serez complètement conscient de ce qui se passe alentour sans toutefois
perdre le sens de vous-même, sachant que vous êtes protégé.
La carapace de la tortue est comme une aura, ce champ énergétique que nous transportons avec nous et qui est perçu par tous les chamans et
enseignants spirituels du monde. Elle nous demande de construire une forte aura autour de nous par la méditation et les pratiques spirituelles de notre
choix.
La tortue nous montre la sagesse inhérente à la lenteur que l’on acquiert lorsque l’on est centré, lorsque l’esprit ralentit pour laisser place à la sérénité.
C’est alors que nous réalisons ce qui est important dans la vie et que nous commençons à utiliser le discernement et les choix relatifs à ce que nous voulons
faire de notre temps.
Pingouin
*respect *loyauté *subconscient
N’ayant jamais vu de pingouins dans la réalité, j’ai demandé à les voir en rêve en utilisant l’une des méthodes décrites dans ce livre. La nuit même, je
vis deux petits pingouins bleus. Ils marchaient côte à côte d’une manière qui montrait leurs liens profonds de confiance et d’amour mutuels. Le soleil était
haut dans le ciel et leur unité emplissait d’harmonie le paysage environnant.
Les pingouins reviennent au même endroit chaque année pour s’accoupler. Ils sont loyaux envers la terre de leurs ancêtres et également envers leur
partenaire. Quand un couple se forme, il reste soudé pour la vie. Le pingouin en tant qu’animal totem peut vous aider à intégrer la loyauté dans votre vie.
Ils vivent en colonies immenses comptant parfois plusieurs milliers d’oiseaux. Leur société paraît extraordinairement bien organisée. Le pingouin nous
montre donc le respect d’autrui, car c’est la qualité la plus importante pour qu’un grand nombre d’individus réussisse à former un groupe qui fonctionne.
Pour préserver l’harmonie et l’équilibre et que les conflits entre les individus soient gérés rapidement, correctement et efficacement, le respect doit être un
principe sous-jacent.
L’océan est le domaine du pingouin. Il s’y déplace avec grâce et rapidité, en pêchant pour trouver sa nourriture sous l’eau. L’océan est une Grande
Mère qui fournit tout ce dont ses enfants ont besoin, et c’est aussi le grand subconscient auquel nous revenons chaque nuit dans nos rêves, qui nous emplit
d’une sagesse issue des eaux profondes de l’âme. Le pingouin est donc lui aussi un gardien des rêves. Il sait comment sauter du monde onirique dans la vie
diurne, comme il saute hors des vagues sur le rivage gelé.
Loutre
*jeu *féminin *suit le courant
Je marchais le long d’un torrent en Cornouailles, au sud de l’Angleterre, lorsque j’entendis un bruit d’éclaboussure venant d’un endroit où le torrent
suivait une pente raide générant de petites cascades dans sa course parmi les rochers. Une loutre faisait des bonds au milieu du courant et se dirigeait vers
moi. Elle m’accorda un regard rapide en passant et continua sa descente intrépide, son corps lisse luisant d’humidité.
La loutre passe beaucoup de temps à jouer. Elle dévale les collines enneigées sur le dos puis remonte la pente juste pour recommencer. Le jeu et le rire
sont de puissantes médecines qui nous soutiennent quand la vie est dure. La loutre enseigne l’esprit d’aventure à ses petits, elle les incite à vivre une vie
trépidante, poussés par la curiosité et l’envie d’explorer le monde et soutenus par la confiance, qui est ici la qualité primordiale. C’est le point de départ à
partir duquel tout le reste peut s’épanouir. Quand cette loutre dévalait le torrent, elle savait que rien ne pouvait lui arriver. C’est un grand pouvoir à
acquérir.
Appelez-la pour vous inspirer la certitude de pouvoir gérer tout ce que la vie vous envoie, et de savoir que les autres ne sont pas une menace à
combattre mais des compagnons avec qui partager.
La loutre nous apprend à suivre le courant de la vie, à la prendre comme elle vient en gérant les difficultés quand elles se présentent au lieu de vivre
dans un état d’anxiété chronique à leur propos.
Elle équilibre deux domaines important liés au féminin. Parallèlement à la grâce et l’équanimité, elle peut montrer une bravoure étonnante. La loutre
n’attaque pas, mais elle est connue pour sa résistance farouche à la capture. Elle enseigne que la hardiesse fait partie intégrante de l’équilibre féminin, que
la flexibilité émotionnelle participe autant de l’expression et de l’utilisation du feu intérieur que de l’abandon des rivalités qui divisent. Son espièglerie
exubérante nous montre qu’il est possible d’incarner ces qualités en suivant avec confiance le flux de la vie.
Castor
*construction *famille *application
Lors d’une sortie nature en canoë au sud de la Suède, j’arrivai sur un lac tranquille où des bouleaux couchés sur le rivage me firent comprendre que
j’étais entré dans le territoire des castors. Je me mis à ramer le plus silencieusement possible sur l’eau d’un gris bleu sombre, espérant en apercevoir.
Quelques minutes plus tard, j’en vis plusieurs qui nageaient au loin devant mon canoë, leurs petites têtes hors de l’eau. Ils durent sentir ma présence : l’un
d’eux leva sa large queue plate et frappa la surface en signal d’alerte, et tous disparurent dans l’instant pour ne pas revenir avant quelque temps.
Les castors créent de solides structures sociales. La famille inclut les jeunes de l’année précédente ; ils vivent dans des cabanes construites avec des
troncs et des branches ou dans des trous creusés dans la berge et dont l’entrée se trouve sous l’eau. Le castor nous enseigne l’importance de la relation
familiale et la force de la fidélité. Quand un couple se forme, il reste uni jusqu’à la fin de sa vie.
Ce sont des architectes émérites. Ils coupent les arbres de leurs incisives puissantes et construisent des digues massives avec les troncs et les branches
entremêlés en les positionnant en travers des rivières et des torrents de manière à créer des petits lacs de retenue où leur communauté peut s’épanouir. Ils
nous enseignent la valeur de l’effort et du travail consciencieux dans un but défini pour soi-même, sa famille et la société.
Le castor est dévoué et très persévérant, un peu comme le blaireau. Il continue de travailler jusqu’à ce que sa tâche soit accomplie. Sa médecine montre
les bénéfices de la discipline dans l’effort créatif. Appelez-le afin qu’il vous aide à mener à bien vos projets avec ingéniosité et persévérance.
Les castors sont lents sur terre, mais rapides, élégants et efficaces dans l’eau. L’élément de leur habitat est traditionnellement associé aux émotions.
Comme il vit dans l’eau une grande partie de son temps, le castor nous apprend à être à l’aise avec nos émotions. Celles-ci ont besoin d’être reconnues et
de prendre leur place. Comme l’eau, elles sont nourricières et si nous les renforçons tout en les maîtrisant, elles peuvent nous offrir un environnement
vivifiant à l’instar de ces petits lacs construits par les barrages des castors. Cependant, si l’eau s’accumule en amont et détruit son ouvrage, le castor le
reconstruit sans laisser le passé le retenir ni saper sa détermination.
Phoque
*âme *provision *seuil
J’étais sur une plage écossaise un jour d’été lorsque je vis apparaître la tête d’un phoque à trois mètres de moi. Ses grands yeux noirs semblaient
contenir toute la profondeur de l’océan. Je fus captivé. Ces yeux éloquents sont une métaphore de l’âme humaine qui émerge occasionnellement des
profondeurs de la psyché et se montre un court instant avant de refluer dans l’inconscient. Le phoque nous montre le chemin pour atteindre notre âme en
plongeant sous la surface et nous reliant à notre partie cachée.
Le corps du phoque est modelé pour la vie aquatique et apparaît comme une masse uniforme exempte de membres différenciés comme ceux des
animaux terrestres. Adaptée au mouvement et à la chasse sous l’eau dans la plus grande aisance et mobilité, cette forme semble calquée sur la mer elle-
même, une grande étendue de matière hautement flexible. L’océan est une Grande Mère qui nourrit tous ses enfants et le phoque à son tour fournit aux
humains, au peuple Inuit en particulier, de quoi vivre et manger dans un environnement hostile où la nourriture est difficile à trouver. Il devient donc aussi
une Grande Mère, dont les rythmes sont gouvernés par la lune et les marées. Le lait dont les femelles nourrissent leurs petits est extrêmement riche et gras,
permettant aux bébés phoques de développer l’épaisse couche de graisse dont ils ont besoin pour maintenir leur température corporelle dans l’eau gelée de
l’Arctique.
Le phoque a besoin de l’eau et de la terre, partageant son temps entre les deux. Nous avons également besoin d’un temps d’enracinement matériel et
d’un temps pour les profondeurs de l’âme. La médecine du phoque est celle des “lieux intermédiaires” entre deux forces différentes. C’est là que se
trouvent les embrasures de portes ou seuils dans le monde spirituel.
Chapitre 5
Les animaux totems et le but de la vie
Non seulement il est votre guide, protecteur, enseignant, ami et compagnon, mais votre animal totem est aussi étroitement lié à votre but de vie. Avant
que de nombreuses tribus indigènes soient détruites par les invasions coloniales et l’interférence religieuse, il était essentiel que tout jeune homme et toute
jeune femme trouve le but de sa vie avec l’aide de son animal totem. Quand un adolescent atteignait la puberté, il commençait à rechercher les rêves et les
visions qui allaient clarifier la direction à donner à sa vie. On considérait comme important que le feu intérieur en chacun soit canalisé vers quelque chose
d’utile, et c’est toujours vrai aujourd’hui. L’enthousiasme doit être dirigé de manière positive et épanouissante. Si les jeunes hommes, par exemple, ne
trouvent pas d’exutoire constructif à leur impétuosité, ils deviennent vite destructeurs dans le monde extérieur. L’être humain a besoin d’une direction à sa
vie pour acquérir un sentiment de réussite et ainsi ne pas se perdre. Cela fournit le sens de l’objectif visé qui permet à l’énergie intérieure de s’éveiller. Si
nous n’avons ni but authentique, ni rêves ni visions, nous perdons cette énergie, nous sentant vite fatigués, voire dépressifs. Lorsque nous avons un but,
nous sommes revigorés et excités, si bien que nous trouvons la force de poursuivre nos objectifs. C’est le but lui-même qui nous pousse de l’avant et nous
donne la sensation d’être en vie. Les enfants ont des rêves et des visions, ils sont pleins de vitalité. Les adultes qui perdent leur direction ont tendance à
perdre en même temps leur dynamisme et leur jeunesse, par conséquent leur enthousiasme.

But de la vie intérieure et but de la vie matérielle


Il existe deux catégories de buts dans la vie d’un être humain. Le premier se trouve sur un plan intérieur et implique d’apprendre certaines qualités de
l’âme. Si vous scrutez votre vie, vous découvrirez qu’un thème s’y déroule en termes de leçons reçues. Il se peut que vous ayez à apprendre, par exemple,
l’amour inconditionnel, le courage et malgré vos craintes, la générosité, la confiance ou la compassion. Intégrer et oser manifester de telles qualités est
votre but au niveau de l’âme. La deuxième catégorie est votre but matériel : qu’êtes-vous venu réaliser dans le monde en termes de profession et de
capacités ? Cela concerne vos dons et talents et la manière dont vous les offrez au monde. Bien que cela ne soit pas toujours le cas dans la vie d’un être
humain, cela apporte de grandes satisfactions à ceux d’entre nous qui le vivent.
La plupart des personnes ne connaissent plus de nos jours le concept du pouvoir supérieur ayant un but pour leur vie. Notre sens du but est compris
dans la réussite de certains objectifs que nous avons pour nous-mêmes. Bien que rien ne soit fondamentalement faux dans cette idée, réussir sa vie ne tient
pas uniquement aux buts que nous posons dans cette optique. Gardons à l’esprit que notre voie doit rester notre objectif central. Il est facile de se
concentrer si fort sur nos buts fabriqués que notre esprit se projette dans l’avenir en nous retirant de l’ici et maintenant où la vie se passe. Votre conscience
et votre concentration immédiates doivent se trouver à chaque étape du chemin vers votre destination. C’est maintenant que vous êtes présent et vivant, à
parcourir la voie qui vous mènera finalement chez vous.
Vous pouvez fort bien relever régulièrement des défis et vous laisser autant déstabiliser par les événements ou par la conduite des autres, vous sentant
alors insatisfait au niveau de l’âme. Les objectifs concrets nous installent dans le monde matériel, mais sans une solide fondation et un équilibre de nos
énergies intérieures, une telle exposition peut nous miner. Pour plonger dans le travail et nous y consacrer, il est bon d’utiliser une cérémonie que l’on m’a
enseignée.

Cérémonies du feu pour le but de la vie


Les cérémonies nous permettent de nous transformer et de grandir de manière qui, laissée au hasard, prendrait beaucoup plus de temps et d’énergie. Il
s’agit de créer un espace sacré en demandant une assistance surnaturelle. Dans un tel espace élargi, les portes s’ouvrent et nous accomplissons plus que
nous ne l’aurions cru possible. La chronologie doit être parfaite, car les cérémonies sont en lien avec l’initiation et il faut d’abord nous y préparer.
Parmi les nombreuses variantes que l’on m’a enseignées, celles du feu sont les plus utilisées. Mon enseignant disait que le feu est le premier autel, qui
depuis longtemps est apprécié des hommes et qui possède une capacité étonnante de transformation. Nous pouvons utiliser une cérémonie du feu pour
changer des qualités obsolètes qui ne tiennent plus leur rôle, et nous pouvons également les utiliser pour trouver notre but de vie et commencer à nous
tourner dans sa direction.
La cérémonie décrite ci-après sert exactement à ce genre de travail. Comme pour toutes les autres, la puissance de l’intention affecte la réalité. Elle peut
être menée à n’importe quel moment, mais il est bon de s’harmoniser avec les pouvoirs alentour. Observez par exemple les phases de la lune, que les
traditions utilisent depuis longtemps pour laisser partir l’ancien et accueillir le nouveau. Parfois, les gens utilisent la nouvelle lune pour demander et la
pleine lune pour lâcher prise de ce qui ne sert plus. Je pense, pour ma part, que les énergies sont toujours plus fortes à la pleine lune, que ce soit pour laisser
ou appeler, c’est pourquoi je recommande cette période-là.
Transformation par une cérémonie du feu
Trouvez un lieu approprié dans lequel vous serez tranquille. Vous souhaiterez peut-être faire intervenir un ami qui vous servira de protecteur pour vous
assurer de ne pas être dérangé. La cérémonie peut se dérouler dans la nature ou dans un simple jardin. Préparez le terrain en ramassant du bois, en creusant
un foyer dans le sol et en cherchant des pierres pour tracer un cercle et marquer les quatre directions à l’intérieur. Construisez un petit cercle en plaçant une
pierre dans chacune des directions : est, sud, ouest et nord. Creusez le foyer à l’intérieur de ce cercle.
Trois étapes pour la croissance personnelle
Cela ne fait aucun doute pour moi que le but ultime de notre vie soit l’illumination, mais cela prend une éternité. Bien que ce but soit le même pour
tous, chacun de nous possède aussi un objectif particulier. Selon les enseignements que j’ai reçus, la cause en est notre passé et tout ce qui nous y rattache
au niveau karmique. Chaque être humain a des leçons spécifiques à apprendre, fondées sur ses actions passées. Si nous avons autrefois jugé les autres sur
leur incompétence, alors nous devrons subir leur jugement à notre tour afin de mieux les comprendre et découvrir ainsi la compassion. Jusqu’à ce que nous
apprenions ces leçons, le passé nous retient et nous fournit sans cesse de nouvelles expériences du même genre pour nous pousser à changer. Le but de
notre vie est globalement la croissance spirituelle qui, pour se réaliser, nous fait passer par une série d’épreuves dont certaines peuvent être sévères et
difficiles à accepter.
Les trois tâches suivantes aident à clarifier le but de notre vie et sont bénéfiques pour notre croissance en tant qu’individus.

1. Surmonter les obstacles et blocages


Il nous faut identifier et transformer certaines qualités dénaturées qui nous empêchent d’atteindre notre but. Ce sont par exemple l’égoïsme, la cupidité,
l’envie ainsi que la peur sous certaines formes. C’est un travail de longue haleine, mais il peut être accéléré de manière significative par la mise en place de
l’intention ferme de changer.
Découvrez les problèmes que vous voulez surmonter et utilisez-les comme tremplins au lieu de continuer à vous y heurter. La peur, par exemple, peut
être transformée en cherchant à guérir de vos blessures du passé lors d’un voyage qui vous rapprochera de votre but de vie. Vous aurez besoin d’aide pour
cette démarche et cela fait partie de votre quête.
Commencez par glaner de l’information sur vous-même. Pour ce faire, il est utile d’appeler un esprit animal qui vous aidera à vous traquer, comme le
jaguar ou la panthère. Sans vous juger, dans le respect et la compassion, observez objectivement votre comportement et vos systèmes de pensée, ainsi que
vos émotions et vos habitudes. Combien de fois tombez-vous dans les réactions émotionnelles ? Combien de fois vous jugez-vous ? Quand jugez-vous les
autres ? Quand doutez-vous de vous ? En récoltant ces informations, votre esprit s’engage dans deux directions. Une partie réagit comme à l’habitude et
l’autre observe et collecte les connaissances sur vous-même à partir de ces réactions.
Après une certaine pratique, vous devenez capable d’interrompre vos réactions émotionnelles et vos jugements intempestifs car vous avez entraîné et
renforcé votre conscience. Vous gagnez de plus en plus en compréhension et en contrôle de vos réactions négatives et de vos pensées limitées.
La capacité de vous observer avec objectivité est renforcée par votre quête de l’animal totem approprié et par votre confiance d’avoir trouvé le bon
animal simplement parce qu’il s’est présenté à vous.
2. Intégrer les énergies dénaturées
Tous les humains cultivent certaines images et croyances à leur propos qui ne sont pas totalement justes car elles excluent des aspects de leur
personnalité dont ils n’ont pas conscience. L’image que nous avons de nous-même est souvent celle d’une personne douce, aimable et bienveillante, ce qui
est vrai la plupart du temps mais à certaines occasions, nous pouvons avoir un comportement destructeur. Ce sont les points aveugles au-dehors de notre
conscience qui attirent toujours les mêmes problèmes que nous devons affronter encore et encore.
Grâce aux exercices de rêve induit et aux voyages au tambour, nous pouvons commencer à identifier ces aspects cachés de nous-mêmes. En les
amenant à la lumière, nous en prenons conscience pour les accepter et les transformer. Cela peut s’avérer un travail dense pour lequel vous aurez besoin
d’assistance et de soutien. C’est un processus d’observation dans un premier temps, puis d’interruption et enfin de canalisation de l’énergie dénaturée vers
des tâches utiles pour finalement en faire une alliée.
Comme pour le travail sur les obstacles et blocages, pratiquez ces identifications sans vous juger ni vous accuser. Voyez le processus comme un tremplin
au lieu de le ressentir comme une difficulté.
3. Extérioriser un talent ou une qualité spécifique
En utilisant les cérémonies du feu, le rêve chamanique ou le voyage au tambour, identifiez l’un des talents que vous êtes prêt à intégrer et à exprimer
dans le monde matériel. Pour cela, vous pouvez utiliser la méthode de la corde chamanique décrite au chapitre trois. Posez cette qualité ou ce talent au cœur
de votre travail et de votre intention afin d’en gagner une compréhension profonde et qu’il fasse dorénavant partie intégrante de ce que vous êtes.
Exécuter les trois étapes
1. Trouvez le bon animal totem pour vous traquer vous-même. Puis observez-vous avec compassion un certain temps et identifiez ce qui vous bloque. Quels
sont les obstacles qui vous empêchent d'atteindre vos buts ? Ensuite, faites ce qu’il faut pour les surmonter, en les regardant comme des tremplins.
Demandez de l’aide au besoin.
2. Utilisez le voyage au tambour pour commencer à identifier, intégrer et finalement transformer les côtés dénaturés et bien cachés de votre personnalité.
3. Avec l’aide du rêve, du voyage au tambour ou de la cérémonie du feu, trouvez une qualité intérieure en liaison avec le but de votre vie et avec laquelle
vous êtes prêt à travailler. Utilisez alors la méthode de la corde d’énergie chamanique pour l’activer.
Continuez à travailler pour intégrer cette qualité.

Responsabilité de soi
Tous les enseignements décrits dans ce livre convergent vers la force et la sérénité issues de la connaissance de qui nous sommes et de l’alignement
avec le but de notre vie. Les questionnements tels que : “Qu’est-ce que je suis et qu’est-ce que je fais ici ?” nous ramènent à l’essence de la raison de notre
présence sur Terre et à la clarification de ce qui est vraiment important.
Selon les enseignements, cette connaissance de soi devrait être accompagnée d’une attitude spirituelle et d’un sens de l’humilité comme celui du lapin.
La véritable humilité vient du fait de savoir que nous sommes tous comme les gouttes de l’océan et que nous avons besoin du soutien du pouvoir suprême
pour réaliser notre but de vie et le manifester dans le monde matériel. Cette humilité doit être associée à une grande confiance dans nos capacités, sentiment
que nous pouvons acquérir en partie grâce à notre animal totem.
Nous progressons alors dans le respect de soi, sans jamais le négliger quelles que soient les épreuves. Ce respect mène à l’assurance et à la certitude de
savoir faire ses propres choix sans avoir à abdiquer son pouvoir au profit d’autrui. La prise de conscience de soi-même en découle, un état d’authenticité,
d’offrande de nos talents au monde et de réussite de notre destinée. N’attendez donc pas que les autres fassent le travail pour vous ou vous mènent à bon
port. Vous avez votre animal totem, votre force et vos dons, ainsi que votre direction et vos buts. Cela éveille le souvenir de ce que vous êtes. Sur le chemin
du respect de soi et de l’assurance, les esprits animaux vous montrent la voie.

Le cercle des alliés


Nous avons vu au chapitre un comment les animaux incarnent l’authenticité. Les esprits animaux sont en harmonie avec la nature et cela se reflète dans
leur comportement. Ils ne se mettent pas en colère sans raison, par exemple. Lorsque nous avons un animal totem près de nous, il nous est plus facile de
commencer le processus de transformation de nos côtés dénaturés. Nos esprits animaux sont toujours là pour nous rappeler les qualités que nous sommes
prêts à intégrer et à extérioriser. Chacun d’eux possède une médecine différente, ainsi que nous l’avons vu au chapitre quatre, mais il a aussi ses limites
comme nous. C’est pourquoi il est très important de travailler avec les esprits animaux adéquats. En tant qu’êtres humains, nous évoluons à différents
niveaux et dans plusieurs directions à la fois, il nous faut donc demander l’aide de plus d’un animal totem. Comme toujours, ce sont eux qui nous
choisissent au lieu du contraire. On m’a appris qu’ils étaient souvent au nombre de quatre : le Cercle des Alliés.
Votre animal totem – esprit gardien et reflet de ce que vous êtes – est l’un des quatre. Les trois autres viendront à vous si vous les cherchez dans vos
rêves, voyages au tambour ou méditations. Leurs médecines sont différentes. L’un d’eux pourra être un bon chasseur, un autre aura le don de la famille, un
troisième pourra apporter la qualité de joie et le dernier fournira orientation et concentration. Ensemble, ils vous aideront à renforcer les différents
domaines de votre vie. Ils peuvent vous accompagner longtemps, parfois même toute votre vie. Il est possible que l’un d’eux s’en aille, auquel cas, vous
devrez en chercher un autre pour compléter à nouveau votre cercle.
Ne vous pressez pas de trouver les quatre animaux totems de votre cercle. En fait, il vaut mieux prendre son temps, laisser la quête se dérouler de
manière naturelle et authentique. Cela signifie que le processus peut prendre un très long moment – c’est souvent une bonne leçon de patience et le moyen

d’être assuré que vous obtenez la réalité. Souvenez-vous que seul le cœur sait toujours distinguer le vrai du faux.

La roue sacrée
Le Cercle des Alliés s’appelle ainsi parce que les esprits animaux se tiennent aux quatre points cardinaux du cercle. Lorsqu’un animal après l’autre
vous trouve, déterminez de quelle direction il arrive – est, sud, ouest ou nord. Laissez-le tout simplement vous le montrer, mais vous pouvez aussi acquérir
une connaissance de base des pouvoirs des quatre directions. Ceux-ci varient d’ailleurs d’une culture à l’autre, d’une tribu à l’autre.
Les ancêtres qui ont transmis ces enseignements de génération en génération disent que, dès que vous êtes dans une position où les quatre directions
sont nettement visibles, comme au sommet d’une montagne ou dans le désert, vous êtes au centre d’un cercle. En vous tournant dans chacune des
directions, vous pouvez sentir ce qui en émane, ce qu’elle évoque en vous, un certain sentiment, une qualité, une énergie. Ces énergies définissent les
pouvoirs des quatre directions.
Bien qu’il n’y ait ni bon ni mauvais système pour travailler avec les directions, je vous recommande d’en choisir un et de vous y tenir afin de ne pas
vous embrouiller. Voici le modèle que j’utilise :
En commençant à l’est, tournez dans le sens des aiguilles d’une montre, comme le soleil. Dans l’hémisphère nord, le pouvoir de l’est est relié au soleil
levant. C’est là d’où vient la lumière qui apporte les pouvoirs de vision et d’illumination. C’est aussi la direction de l’esprit. Pour l’hémisphère sud, il suffit
d’intervertir les directions.
Tournez d’un quart de tour vers la droite pour faire face au sud, l’endroit où le soleil est au zénith, où la chaleur est maximale et où l’on trouve le
pouvoir de la confiance. C’est l’endroit où vous sentez que vous serez toujours ravitaillé, que tout ce dont vous aurez besoin sera toujours disponible. Cette
direction est celle des émotions.
Tournez ensuite vers l’ouest, la direction du soleil couchant. Elle se rapporte à l’obscurité, sans connotations négatives. Sa signification est le regard
intérieur. Le pouvoir de l’ouest implique l’introspection.
Tournez enfin vers le nord, la source du vent froid porteur de clarté, de sagesse et de force – les pouvoirs du nord. C’est également la direction de
l’esprit, non seulement des facultés mentales mais également de la capacité de penser avec son cœur.
Quand vos animaux totems prennent place autour de cette Roue Sacrée, ils commencent à vous enseigner leurs pouvoirs. Prenez encore le temps de
laisser se dérouler le processus et souvenez-vous de ne pas le regarder dans une perspective logique.
Ces directions et les quatre esprits animaux deviendront une source inestimable d’assistance que vous pourrez contacter tout au long de votre vie. Si
vous avez besoin de conseils pour une question nécessitant des qualités médiumniques – l’étape suivante sur votre chemin, un changement de direction –
regardez vers l’est et demandez à cet esprit animal de vous aider. Pour une situation demandant une profonde confiance et un ajustement émotionnel,
regardez au sud. Si vous faites face à des défis concernant votre corps physique, votre enracinement ou votre savoir intérieur, regardez à l’ouest. Pour une
question de force personnelle, par exemple un choix qui demande un grand courage, que vous avez peut-être évité toute votre vie car vous aviez peur de
l’affronter, cherchez l’aide au nord.
Les esprits animaux associés aux points cardinaux vous guident et créent une solide fondation. Le Cercle des Alliés n’exclut pas une assistance d’autres
animaux totems pour des tâches spécifiques. Certains peuvent proposer de vous aider à comprendre une leçon particulière ou simplement vous livrer un
message. D’autres peuvent se présenter pour vous aider à surmonter un blocage ou à faire face à l’un de vos défis.
Ici s’achève cet enseignement introductif sur le Cercle des Alliés et sur la manière d’inviter les esprits animaux à travailler avec vous et à vous
transmettre leurs pouvoirs. Ces connaissances peuvent vous mener loin sur le chemin du pouvoir personnel, de l’élévation de conscience et de l’éveil. Avec
le temps, le reste des enseignements commencera à émerger en vous aussi.
Trouver votre Cercle d’Alliés
1. Par le rêve, le voyage au tambour, la méditation et la prière, commencez à chercher un cercle de quatre animaux totems alliés, dont votre esprit animal
fait partie, car il est votre esprit gardien et un miroir de votre personnalité. Prenez votre temps pour compléter ce cercle, car il doit être authentique.
2. Découvrez la position de chacun d’eux en relation avec les quatre points cardinaux.
3. Entretenez des contacts réguliers avec vos quatre esprits animaux en utilisant les méthodes décrites dans ce livre.
Remerciements
Ce fut un honneur de pouvoir m’exprimer à travers ce livre, l’un de ceux que j’apprécie vraiment. Le long de mon chemin de vie, j’ai rencontré de
nombreux êtres, humains ou autres, à qui je dois une grande reconnaissance. Ce sont des personnes qui ont eu le courage de parler avec le cœur, d’écouter
avec le cœur, de vivre dans leur cœur et toutes ont en quelque sorte contribué à l’édition de ce livre.
Je remercie tout particulièrement mes enseignants qui ont partagé leurs connaissances avec générosité et sincérité ; mes élèves qui ont montré qu’ils
savaient penser par eux-mêmes ; les animaux qui m’ont inspiré et élevé l’esprit ; les esprits animaux pour leur amitié, leur loyauté, leur intégrité et leur
assistance permanente ; la Terre Mère pour son amour inconditionnel ; mes ancêtres qui sont toujours présents ; et le Mystère qui nous réunit tous.
Finalement, un grand merci à Zoë Bicât pour son aide à la mise en forme du texte de ce livre.

Vous aimerez peut-être aussi