Les Animaux Totems - Esoterisme
Les Animaux Totems - Esoterisme
Les Animaux Totems - Esoterisme
Editions
Contre-Dires
19, rue Saint-Séverin
75005 – Paris
www.editions-tredaniel.com
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Introduction
Commencer la quête
L’objectif de ce livre est de vous faire découvrir si ses enseignements vous parlent. Voyez s’ils éveillent en vous le souvenir ou la sensation d’un lien
ancestral et instinctif entre vous, la nature et les animaux.
Ceux que l’on m’a transmis insistaient sur un principe crucial : ne jamais abandonner son pouvoir personnel et le respect de soi au profit d’un livre,
d’un enseignant, d’un partenaire, d’une religion, d’une église, d’un travail ou de quoi que ce soit d’autre. Personne ne doit vous dire ce que vous devez
penser ou faire ; ce principe s’applique à cet ouvrage. Ce que j’écris à propos des animaux et de leur médecine est uniquement fondé sur ce que j’ai appris
de mes enseignants, sur mes propres observations, mes visions et rêves personnels. Je ne prétends pas en faire une vérité universelle. Les animaux et leurs
esprits ne peuvent se définir de manière limitative ni restrictive. Personne ne doit vous dire comment sont les choses, car tout se passe entre vous et le
pouvoir suprême. Cette connaissance est la première étape dans la compréhension du pouvoir animal. L’un des aspects du travail spirituel est
l’investissement en vous-même, qui vous donne l’espoir d’un certain résultat. Ce livre contient une série de méthodes et d’exercices permettant de travailler
avec les animaux totems. Si vous choisissez de les utiliser avec sincérité, vous investissez dans votre avenir. Mon expérience m’a prouvé que ces pratiques
améliorent la vie, non seulement dans le contexte de la situation présente, mais également sur le long terme. Ainsi qu’aimait le dire l’un de mes
professeurs : “Les esprits animaux nous aident à devenir de meilleurs humains.”
Des leçons originales
Le titre de ce livre se rapporte à la médecine ou pouvoir unique pour chaque espèce animale. Par une observation attentive, on remarque que chacune
d’elles possède un don qui la différencie des autres. Pour découvrir le pouvoir d’un animal en particulier, étudiez-le afin de remarquer son signe distinctif.
Il possède au moins une qualité ou un trait comportemental qui lui est propre. Le cerf montre une combinaison de magie, de douceur et de vivacité. Le
colibri reflète la joie, la beauté et la responsabilité. Quand nous comprenons que chaque animal nous offre une leçon, une formidable école de sagesse
s’ouvre à nous si nous avons la volonté d’apprendre. Aux temps où les universités et les livres n'existaient pas, quand la culture se transmettait oralement de
génération en génération, la nature seule enseignait aux peuples car elle est source de savoir. Les hommes apprenaient avec les arbres, les plantes, les
animaux, les rivières, les saisons, le soleil, la lune et les étoiles.
Il n’y a pratiquement aucune limite à ce que nous pouvons apprendre de cette manière. L’eau, par exemple, nous renseigne sur nos émotions. Elle est
tantôt calme, claire, porteuse de vie, et tantôt violente – quand les vents du changement provoquent des turbulences – les vagues frappant les rochers, un
orage éclatant de temps en temps, destructeur et parfois mortel. Nos émotions lui ressemblent : parfois elles nous confortent dans l’amour et la joie,
quelquefois nous abandonnent à la tristesse ou à la colère et de temps en temps la jalousie et la rage nous submergent et détruisent nos relations.
Le miroir magique
La vie est un miroir et tout autour de nous, les choses sont là pour nous donner des leçons si nous acceptons de les regarder. J’ai compris très vite que
toute la vie est un espace d’apprentissage dans lequel nous découvrons ce qu’il nous faut savoir sur nous-mêmes et sur le fait d’être un humain vivant dans
la dimension physique. En scrutant le miroir magique de la vie, nous voyons la vérité et toute la sagesse de l’univers. La réalité se compose de différentes
strates, les choses n’étant pas nécessairement ce qu’elles semblent être. L’œil ne voit que la surface et le voyage terrestre de l’être humain implique un
certain dévoilement de ce qui est caché autour de lui.
Le cerveau et le cœur
L’illusion est la nature de ce monde, et le cerveau a tendance à accepter les choses telles qu’elles semblent être en surface. L’esprit rationnel est une
ressource brillante qui fait partie des capacités humaines, mais ce n’est que l’un de nos pouvoirs. Nous devons éviter de lui laisser le contrôle car il est
prédisposé à créer un labyrinthe de pensées diverses dans lesquelles on se perd aisément. Pour percer les illusions, il nous faut accéder aux autres facultés,
car le cerveau cherche toujours à nommer, ranger, catégoriser et à décider que son savoir est décisif. C’est en cela qu’il est trompeur. C’est le cœur qui nous
aide à regarder dans le miroir magique et à en comprendre les enseignements. Le cerveau spécule, le cœur sait.
Au centre de chaque être humain se trouve le cœur – siège du Soi Sacré. C’est là que nous allons chercher les réponses ultimes et nos choix de vie.
Votre Soi Sacré est votre autorité suprême. C’est la part d’éternité, l’étincelle divine en chacun de nous. Ce lieu doit toujours être reconnu et respecté. Si
nous abandonnons notre pouvoir à autrui, nous perdons de vue qui nous sommes vraiment et ne suivons plus notre chemin de vie. Les choix authentiques
ne peuvent venir que du libre-arbitre qu’il est essentiel de respecter si nous voulons être en accord avec nous-mêmes.
Le choix est l’un des pouvoirs de l’être humain. Les animaux l’ont aussi, mais à une échelle plus restreinte que la nôtre.
La plupart d’entre eux ne s’accouplent qu’à certaines périodes de l’année, leur réaction au danger consiste uniquement dans l’attaque ou la fuite, ils
vivent dans des endroits spécifiques et mangent une certaine sorte de nourriture. Notre multitude de possibilités nous classe à part tout en accroissant nos
obligations, car chacun de nos choix a des conséquences dont nous sommes responsables.
Chacun de nous peut choisir de suivre un chemin de respect de soi et de pouvoir personnel. C’est notre droit en tant qu’humains. Nous n’avons pas
besoin de naître dans une certaine tribu ni d’appartenir à une culture particulière – nous sommes tous des indigènes, tous nés quelque part sur cette Terre.
Nous sommes des esprits venus dans la matière pour apprendre et grandir ; nous venons tous de la même source à laquelle nous retournerons. La séparation
est illusoire, mais c’est une illusion persistante et convaincante qui s’abreuve de la nature du cerveau et de sa manière d’interpréter la réalité. C’est
pourquoi les esprits animaux ont tant à offrir et à enseigner. Ils ne sont pas prisonniers des illusions de l’esprit rationnel et n’ont pas un ego comme le nôtre.
Ils perçoivent le monde depuis la profondeur du savoir, depuis le centre de qui ils sont – depuis leur cœur. Ils nous montrent les moyens d’y accéder. C’est
quand nous y arrivons que nous devenons vrais.
Devenir un être humain authentique est tout un art. Retrouver le chemin vers le centre de soi demande un grand dévouement. L’oubli de qui nous
sommes nous en écarte et nous ramène dans le labyrinthe de l’esprit. L’oubli fait partie du défi de la condition humaine, il se met en place au cours de
l’enfance. Pour trouver le remède, nous pouvons, comme le chat sauvage, pister nos propres traces et remonter nos souvenirs jusqu’à notre pouvoir
personnel. Mes professeurs m’ont donné les moyens de le faire. Ils avaient eux-mêmes reçu ces connaissances de leurs propres enseignants selon une
longue lignée de passeurs de la sagesse orale. Dans ce livre, vous trouverez à votre tour les outils pour commencer votre quête personnelle.
En chemin, sachons aussi nous arrêter pour écouter derrière nous le murmure des voix de nos ancêtres, des gardiens des savoirs. Ils parlent si
doucement que leurs paroles se perdent vite dans le bruit de nos pensées. Prenez le temps d’observer le silence pour entendre les voix anciennes
transportées par le vent.
Ma quête personnelle
J’ai étudié plus de vingt ans, principalement en Amérique du Nord, pour acquérir les bases du pouvoir animal et des enseignements qui lui sont liés,
avec des professeurs Amérindiens pour la plupart, prêts à partager leur savoir. Ils m’ont conseillé d’étudier la nature et d’apprendre directement auprès
des animaux, des arbres, des montagnes, des lacs et des rivières. J’ai accepté ces instructions car elles sonnaient juste pour moi. Depuis l’enfance, j’ai
toujours eu la passion d’observer les animaux sauvages. Chaque fois que je voyais un animal pour la première fois, c’était pour moi une aventure et un
cadeau. Mes premières rencontres avec des espèces nouvelles, comme le coyote, l’ours, le serpent à sonnette, la martre, le pygargue à tête blanche et le
colibri pour n’en citer que quelques-uns, sont encore très présentes à mon esprit. Ce n’est pas seulement grâce à la beauté et l’harmonie qui se dégagent
de ces animaux, mais bien à cause du pouvoir mystérieux qu’ils expriment. Ils savent des choses dont nous n’avons aucune idée, et continuent de m’en
apprendre encore, rendant ma vie plus riche et passionnante.
Par la suite, j’ai rencontré une enseignante européenne ; elle m’a montré que les aspects les plus ésotériques de ces connaissances, que je pensais
disparus ou dissimulés par ceux qui avaient décidé de les garder pour eux, étaient encore accessibles. Elle m’a indiqué un passage secret pour les
découvrir. J’en ai éprouvé une immense joie, car j’ai réalisé que rien n’est jamais perdu et qu’il est illusoire de le croire.
Je vous invite à me rejoindre pour partir à l’aventure au royaume des animaux totems. Je vous invite à regarder dans le miroir magique du pouvoir
animal et à laisser votre cœur vous guider.
Première Partie
La Voie
Dans les chapitres qui suivent, un prologue à la découverte de votre animal totem ainsi que des méthodes de travail lorsque vous le connaissez déjà
vous sont proposées. Chacun peut se connecter avec les esprits animaux et découvrir celui qui lui procure énergie et pouvoir (voir les profils des animaux
au chapitre 4). Vous trouverez aussi des exercices destinés à inviter votre animal dans un rêve, à travailler avec des objets magiques pour maintenir le
contact avec lui et à embarquer pour un voyage au tambour.
Chapitre 1
Découvrir votre animal totem
Le pouvoir animal
Un animal totem ou esprit animal est essentiellement un gardien. Cependant, il n’assume pas uniquement un rôle de protecteur. Il nous aide à trouver
notre propre pouvoir qui tient à la connaissance de qui nous sommes et au fait d’être “centrés”. Tout cela est lié au sentiment d’être connecté à toute la
création d’une manière saine et équilibrée qui améliore notre vie et celle de nos proches. Non seulement nous allons mieux dans la réalité physique du
quotidien, mais nous gagnons de plus une solide connexion avec le monde spirituel.
L’animal totem vous aide à cheminer sur une voie sûre où vous affirmez votre véritable personnalité et servez efficacement les autres tout au long de
votre vie. Vous suivez donc un chemin qui permet de continuer à grandir en compréhension et d’élargir la conscience de ce qu’est la vie. Il faut croire en
vous et en votre pouvoir personnel tout en conservant l’humilité, et vouloir transformer les aspects dénaturés de vous-même comme l’orgueil, en limitant
les peurs et les projections négatives. Se relier à son animal totem implique également de vivre en accord avec les lois naturelles en suivant les conseils du
Créateur, du Grand Esprit ou du Divin, quel que soit le nom que vous préférez donner au pouvoir suprême. Cette manière de vivre constitue le véritable
pouvoir et n’a rien à voir avec le contrôle d’autrui. Votre animal totem est un protecteur, un ami et un compagnon de route.
Le rêve lucide
Le cerveau, qui est en charge de la conscience de veille, n’a plus le contrôle pendant le rêve. Dès que l’on s’endort, il lâche prise, alors notre conscience
s’approfondit et pénètre dans un autre domaine – celui de l’âme et de l’esprit. C’est le monde des images, des métaphores, des symboles et selon la
tradition chamanique, du contact avec les esprits.
Dans l’état de rêve, nous sommes libres, nous pouvons voler, apprendre et expérimenter des choses qu’il nous est impossible de connaître à l’état de
veille. Nous pouvons rencontrer nos ancêtres, nos enseignants spirituels et nos animaux totems.
Les chamans travaillent avec la compréhension de l’état de rêve, et ils nous ont offert des moyens de commencer à pénétrer plus consciemment le
royaume onirique et à en découvrir les cadeaux. Ce phénomène est parfois appelé “l’art du rêve”.
Le rêve lucide ou “quête visionnaire”, plutôt que le voyage au tambour, était le moyen traditionnel par lequel les peuples autochtones cherchaient à
rencontrer leurs animaux totems. Les rêves lucides et les visions étaient souvent confondus et de nombreuses cultures indigènes ne différenciaient pas
linguistiquement les deux expériences. Dans ce livre, quand j’utilise le terme “rêve” en rapport avec les méthodes et exercices, je me réfère principalement
à celui qui intervient durant le sommeil.
Vous n’avez généralement que peu ou pas d’influence sur le déroulement de vos rêves. Par contre, quand vous embarquez pour un voyage chamanique,
vous êtes normalement dans un état de légère transe avec l’esprit malgré tout actif. C’est dans cet état que les anciens recueillaient toutes les informations
nécessaires à leur quotidien. Les chamans du monde entier continuent de chercher dans leurs rêves lucides les remèdes pour leurs patients. Ils peuvent y
recevoir la vision d’une plante spécifique, qu’ils vont chercher et cueillir le lendemain. En demandant à avoir une révélation lors d’un rêve, vous
abandonnez le contrôle à un niveau profond et croyez avec confiance que tout ce qui vient à vous est issu d’une source spirituelle. De nos jours, cette
manière de travailler est souvent appelée “induction de rêves”.
Tout le monde peut pratiquer l’induction de rêves à volonté, mais il est utile d’acquérir quelques techniques de base si l’on veut travailler de manière
plus efficace. Le rêve lucide est une méthode stupéfiante pour se connecter avec le spirituel et gagner en compréhension de soi. Tout travail onirique
commence par une bonne mémoire des rêves.
Souvenirs oniriques
Nous rêvons toutes les nuits, bien plus que nos souvenirs ne peuvent retenir. Pour faire émerger davantage de rêves à notre conscience de veille, il est
bon de faire un effort de mémoire. C’est un peu comme lancer une ligne à l’eau et tirer les poissons sur la berge un à un. Les poissons sont vos rêves, la
ligne, le cahier où vous les notez et la berge, votre conscience de veille.
Pour développer vos capacités, tenez un journal dans lequel vous écrivez chaque matin ce dont vous vous souvenez. Restez un moment tranquille au
réveil pour les attraper avant qu’ils ne disparaissent. Si vous vous réveillez au cours d’un rêve en pleine nuit, notez-le vite dans votre journal au lieu de
présumer que vous vous en souviendrez le matin suivant : vous l’aurez probablement oublié à ce moment-là. Lorsque vous aurez tenu votre journal un
certain temps, vous remarquerez que ce simple effort suffit pour éveiller votre capacité à interpréter vos rêves. Vous verrez également, en relisant les
anciens textes, que des choses incomprises sur le moment commencent à prendre tout leur sens. Pour de nombreuses personnes, tenir un journal de rêves
intensifie en profondeur la compréhension de soi et la réalisation de leur potentiel.
Le journal de rêves
1. Posez un cahier et un crayon près de votre lit. Mettez une lampe de chevet près de vous, pour éviter de réveiller votre compagnon de
chambre/partenaire/conjoint... (au choix...)
2. Notez toujours vos rêves dès le réveil, même en pleine nuit.
3. Relisez régulièrement votre journal pour apprendre petit à petit qui vous êtes et quel est votre animal totem.
Un esprit clair
Quand vous dormez la nuit, votre esprit revoit ce que vous avez vécu dans la journée ou par le passé et que votre conscience n’a pas totalement intégré.
Une grande partie de l’énergie nocturne s’utilise à nettoyer les résidus pour qu’à votre réveil, votre esprit soit le plus clair possible.
S’occuper des problèmes de la journée en dormant prend du temps et de l’énergie, et cela peut affecter la profondeur de votre sommeil et la qualité de
vos rêves. Plus vous aurez éliminé de problèmes psychiques avant d’aller au lit, plus votre énergie sera disponible pour les rêves lucides. C’est pourquoi de
nombreux peuples, et les chamans en particulier, passent leur journée en revue avant de se coucher. Il est également vital de dormir suffisamment pour
aider l’esprit à se souvenir plus clairement des rêves.
Passer en revue sa journée
1. Le soir avant d’aller vous coucher, revoyez mentalement votre journée. Récapitulez ce que vous avez fait et autant que possible, accordez-vous sur ce
qui s’est passé et faites aboutir les aspects inachevés de vos expériences. Vous libérez ainsi de l’énergie pour le rêve.
2. Afin de vous endormir l’esprit léger et dans un état de conscience plus élevé, méditez ou concentrez-vous sur votre respiration quelques minutes pour
vous sentir en paix.
Le puits
Quand j’ai commencé à étudier le chamanisme et les animaux totems, j’ai appris une méthode efficace appelée “le puits”, qui améliore la mémoire des
rêves. Je l’ai enseignée bien des fois et reçu de nombreuses réactions positives de ceux qui l’utilisent. Cette méthode programme l’esprit à un niveau très
profond qui permet de se souvenir des rêves le matin au réveil…
Technique du puits
1. Avant de vous endormir le soir, imaginez-vous assis au bord d’un puits.
2. Visualisez-vous en train d’écrire ces mots sur un papier : “Moi, (votre nom et prénom), je me souviendrai de mes rêves à mon réveil demain matin.”
Signez le papier.
3. Imaginez-vous plier le papier de nombreuses fois puis le laisser tomber dans le puits. Voyez-le tomber jusqu’au fond du puits.
4. Maintenant vous pouvez dormir…
Régime et mémoire des rêves
Votre cerveau a besoin de certaines molécules qui lui permettent de se souvenir des rêves. Plusieurs théories circulent à propos de la manière dont cette
“nourriture du cerveau” aide à capturer les rêves ; il semble certain en tout cas que les vitamines B6 et la lécithine de soja facilitent la mémoire onirique.
Cependant, ne prenez pas de compléments alimentaires sans avis médical.
L’induction de rêves
C’est la méthode classique du chaman pour rechercher un soutien spirituel et le meilleur moyen de contacter votre animal totem. L’induction de rêves
est pratiquée dans le monde entier depuis des temps immémoriaux – dans la Grèce antique, par exemple, des temples furent construits, pour cet usage
spécifique.
Le pouvoir de l’intention ainsi que la foi sont requis pour ce travail. La prière s’avère également utile pour obtenir le soutien de votre animal totem.
N’oubliez pas que les esprits animaux sont des êtres possédant le libre-arbitre ; quand vous les appelez et qu’ils viennent à vous, ils vous font cadeau de
leur présence. Les remercier avec gratitude est alors un juste retour parmi les choses que vous pouvez faire pour renforcer vos liens.
L’induction de rêves consiste à poser une question avant de vous endormir et à demander qu’une réponse vienne à vous durant l’état de sommeil.
Lorsque vous cherchez à découvrir votre animal totem, peut-être devrez-vous la poser plusieurs fois, à moins que la réponse ne soit immédiate. Vous avez
deux possibilités : demander régulièrement jusqu’à l’obtention d’un résultat, ou faire la démarche occasionnellement. Les nuits où vous souhaitez pratiquer
l’induction de rêves, préparez-vous au cours de la journée en pensant souvent à votre question et en accumulant en vous de l’énergie positive. C’est ainsi
que vous ouvrirez la voie à votre réponse onirique.
Appeler votre animal totem dans un rêve
Voici l’un des moyens d’utiliser l’induction de rêves pour le découvrir
1. Quand vous êtes couché, prêt à dormir, affirmez votre intention dans vos propres mots. Par exemple : “Je rencontrerai mon animal totem dans mes
rêves cette nuit.” “Animal totem, je t’en prie, révèle-toi à moi dans mes rêves cette nuit.” Répétez cette intention plusieurs fois et demandez au pouvoir
suprême de vous protéger.
2. Détendez-vous et entrez dans un état de foi totale, de confiance en ce qui doit arriver, car tout sera bienvenu. Laissez-vous aller dans le sommeil.
3. Gardez un cahier et un crayon près du lit, et aussitôt réveillé, notez vos rêves sans attendre.
L’intention
Le plus important pour l’induction de rêves est d’avoir la ferme intention de recevoir une réponse. Cette sorte d’intention est un mélange de volonté que
le rêve se produise et de lâcher-prise sur le contrôle de son déroulement. Cela semble paradoxal, et cependant c’est essentiel. Si vous n’utilisez que la
volonté en attendant chaque jour un résultat, vous ne ferez que forcer la réponse. D’autre part, l’attitude simplement relaxée – croire sans rien faire – serait
également insuffisante. Il faut apprendre à fusionner les deux pour construire l’intention.
Construire l’intention durant la journée Pendant les heures de veille, pensez à votre intention et répétez-la mentalement – par exemple, vous pouvez
affirmer que vous allez rencontrer votre animal totem dans vos rêves.
Recommencez régulièrement tout au long de la journée pour la rendre aussi forte que possible afin qu’elle soit transférée dans vos rêves. Vous pouvez
aussi porter, uniquement pour l’occasion, un objet spécifique comme un bracelet ou une bague qui vous rappelle votre intention sitôt que vous posez les
yeux dessus.
Technique de construction de l’intention
1. Le matin, choisissez votre intention pour vos rêves de la nuit suivante.
2. Rappelez-la à votre esprit plusieurs fois au cours de la journée afin de la construire.
3. Vous pouvez utiliser un objet comme un bracelet ou une bague, ou faire sonner votre montre toutes les heures en signe de rappel.
4. Répétez votre intention juste avant de vous endormir.
La sieste ou état transitoire
Quand vous vous couchez, vous vivez un état transitoire entre veille et sommeil. Dans ce laps de temps, il vous est possible de connaître un phénomène
que les chamans et autres clairvoyants utilisent depuis toujours : l’imagerie hypnagogique. Il s’agit d’images qui défilent sur l’écran du troisième œil. Le
troisième œil (appelé aussi “œil interne” ou chamanique) est l’un des douze centres d’énergies ou chakras.
Vous pouvez travailler à partir de ces images qui apparaissent juste avant le sommeil, par l’utilisation de techniques chamaniques qui vous relient aux
royaumes spirituels et aux animaux totems. Il est important d’entrer dans le processus sans tenter d’influencer la découverte de votre animal totem en
focalisant vos pensées sur celui que vous voudriez voir.
Travailler avec le troisième œil
1. Faites une sieste allongé sur le dos et prenez la ferme intention de rencontrer votre animal totem.
2. Votre sieste peut durer de cinq minutes à une demi-heure. Les images que vous voyez dans cet état sont parfois hypnagogiques et ont tendance à
submerger votre esprit aux portes du sommeil.
Le voyage initiatique au tambour
Pour comprendre ce voyage, il faut imaginer le cosmos tel qu’il était et est encore perçu par de nombreux peuples indigènes autour du monde.
Le cosmos est vu comme un gros arbre appelé “Arbre de Vie”. Sa couronne de branches représente le Monde Supérieur, le tronc étant le Monde Moyen
et les racines le Monde Inférieur.
L’humanité vit dans le Monde Moyen. C’est la réalité physique telle que nous la connaissons tous, l’endroit où nous passons notre temps de la
naissance à la mort et où nous vivons nos expériences avec nos sens physiques et notre esprit rationnel. Ceux qui ne perçoivent qu’à travers le cerveau
trouvent plus facile de croire que seul ce monde existe.
Le Monde Supérieur est celui des enseignants spirituels, des maîtres illuminés et des ancêtres. Appelé aussi “paradis”, ce monde est un royaume
complexe aux nombreuses dimensions différentes, ainsi que le voient les chamans dans leurs pratiques.
Les animaux totems, ainsi que certains de nos ancêtres, vivent dans le Monde Inférieur, celui des enracinements solides et des énergies de guérison,
celui où l’on peut aller puiser de telles qualités et pouvoirs.
Le voyage au tambour n’est pas seulement un moyen de découvrir son animal totem, mais aussi de rester en connexion avec lui. Largement utilisé dans
toutes les cultures indigènes, le rythme rapide et monotone du tambour provoque une transe qui permet d’altérer la conscience. Nous percevons alors le
niveau spirituel au lieu du royaume physique rationnel que l’esprit occupe habituellement au quotidien.
Vous pouvez demander à quelqu’un de vous accompagner au tambour pendant votre voyage initiatique, mais si ce n’est pas possible, utilisez un CD de
rythme chamanique. La vitesse typique de ce rythme se situe entre 200 et 230 battements par minute.
Embarquer pour un voyage au tambour est en soi une cérémonie. Pour qu’il soit efficace, sûr et sans danger, commencez par vous préparer ainsi que
l’endroit où vous allez pratiquer. Evitez l’alcool et les drogues et mangez léger avant votre voyage spirituel afin de conserver vivacité et clarté d’esprit.
Assurez-vous de ne pas être dérangé.
Commencez par appeler le pouvoir des sept directions, qui comprennent le ciel, la terre, les quatre points cardinaux et le centre. Tracez un cercle
invisible autour de vous pour créer un espace sécurisé. Allumez le feu sacré d'une bougie et demandez aux puissances supérieures d’être présentes et de
vous guider pendant votre quête. Plus votre préparation sera sincère et pleine d’intention, plus elle sera efficace. Vous créez non seulement un espace
sécurisé, mais également un lieu spirituel.
Dès que vous sentez que votre espace sacré est en place, commencez le voyage au tambour. Assis ou allongé dans une posture de méditation, les yeux
recouverts d’un foulard ou d’un bandana pour filtrer la lumière, visualisez une ouverture dans la terre. Choisissez un endroit que vous connaissez déjà,
comme une grotte que vous avez visitée, un terrier de renard ou un trou entre les branches d’un arbre que vous avez remarqué lors d’une promenade.
Imaginez-vous debout à l’entrée de cette ouverture. Voyez votre âme libre, votre être véritable – la partie de vous qui voyage hors du corps pendant les
rêves – debout devant le trou. Commencez ensuite à descendre le long d’un tunnel. Vous entrez bientôt dans un paysage magnifique de nature vierge et
sauvage – montagnes, plaines et rivières – le royaume des esprits animaux, le Monde Inférieur.
Quand vous atteignez ce monde, souvenez-vous du but de votre quête : découvrir votre animal totem. Vous avez la mission de le chercher, sachant qu’il
existe différentes manières de l’identifier. Si un animal s’approche de vous, demandez-lui directement s’il est votre animal totem. Il répondra positivement
si c’est le cas, mais de toute façon, votre cœur le saura grâce à une sensation interne profonde et intense. Dans certaines traditions, les chamans disent que
s’il se montre à vous sous toutes ses faces, c’est votre esprit animal.
Prenez contact avec lui et dites-lui que vous voulez rester relié à lui. Remerciez-le avant de retourner dans le tunnel, puis sortez du trou par lequel vous
êtes entré.
En vous relevant de votre position méditative, vous pouvez demander à votre animal totem de danser avec vous. Cela signifie qu’il guide votre danse,
qui n’a pas besoin d’être élaborée ni sauvage. Laissez-vous aller en découvrant la sensation corporelle due à la charge énergétique de votre esprit animal.
La danse confirme et renforce les liens entre vous.
Après votre voyage et la danse, remerciez les puissances qui vous ont assisté. Il est important alors de vous enraciner et de revenir totalement dans votre
corps. Pour cela, étirez-vous doucement, respirez profondément et mangez un peu.
Embarquer pour un voyage initiatique
Voici un guide détaillé pour entreprendre un voyage au tambour :
1. Appelez les pouvoirs des sept directions
– ciel, terre, est, sud, ouest, nord et centre
– avec vos propres mots. Demandez au pouvoir suprême de vous protéger. Créez un espace sacré en traçant un cercle invisible autour de vous et en
allumant une bougie.
2. Dans une pièce sombre, asseyez-vous sur une chaise ou par terre, ou étendez-vous sur une couverture. Assurez-vous d’avoir une position confortable,
puis fermez les yeux et prenez quelques inspirations profondes. Concentrez-vous sur le rythme de votre respiration et laissez votre esprit se calmer.
3. Allumez le CD de tambour. Recouvrez vos yeux d’un bandana ou d’un foulard et imaginez-vous debout à l’entrée d’un trou dans la terre, près d’une
grotte ou au pied d’un arbre. N’importe quelle ouverture naturelle qui mène sous la terre fait l’affaire. Voyez-vous entrer dans le trou et descendre le
long d’un tunnel vers le royaume des animaux totems. Vous arrivez dans une belle contrée sauvage avec des prés, des montagnes, des rivières, des
arbres.
4. Appelez votre esprit animal et demandez-lui de se révéler à vous. Si plusieurs animaux apparaissent, demandez lequel est le vôtre. Généralement, le
cœur connaît la réponse.
5. Remerciez et proposez de rester en liaison avec lui. Retournez à votre corps physique en reprenant le trajet en sens inverse.
6. Invitez votre animal totem à danser avec vous. Sentez-le se fondre en vous et découvrez son pouvoir.
7. Remerciez les puissances des sept directions, et effacez votre cercle, puis éteignez la bougie.
8. Ramenez votre attention à votre corps en vous étirant, en bougeant ou en mangeant. Assurez-vous d’être complètement enraciné avant de sortir dans le
monde extérieur.
Chapitre 2
Travailler avec votre animal totem
Authenticité
En commençant à travailler avec votre animal totem, vous entrez dans le processus de recherche de votre force intérieure. La leçon la plus évidente en
provenance des esprits animaux est l’authenticité, qui est au cœur des enseignements chamaniques. Si vous les y invitez, ils ont la capacité de l’éveiller en
vous. Ils sont sans artifice et ils peuvent vous montrer la manière d’accéder à cet état.
L’authenticité, libre de tout jugement moral, est plus importante que le pouvoir. Quand un aigle tue un merle, son acte n’est ni bon ni mauvais. Le
rapace tue le petit oiseau pour manger et il est insensé de dire : “J’aime l’aigle, mais je déteste qu’il tue les merles !” Il nous faut accepter à la fois sa grâce
et le fait qu’il tue pour manger car c’est dans l’ordre des choses. Il est difficile de faire des choix véritables avant d’avoir accepté tout ce qui fait partie de la
vie. Si vous regardez uniquement ce qu’il vous plaît de voir et évitez ce qui vous paraît dégoûtant, vos choix risquent de ne pas être fondés sur la réalité,
puisque vous limitez délibérément votre champ de vision.
Les êtres humains possèdent des outils intellectuels d’une grande puissance. Cependant, sans un nécessaire équilibre, ceux-ci peuvent être cause
d’égarement dans le labyrinthe de l’esprit jusqu’à perdre l’authenticité de l’être. Songez au soulagement que l’on éprouve en compagnie de personnes qui
sont simplement elles-mêmes. C’est en ce sens que les animaux totems ont pour nous d’immenses cadeaux : la pureté d’une approche sans jugement aucun.
C’est à nous d’apprendre à devenir comme eux.
Les cadeaux qu’ils nous offrent
Les peuples autochtones partagent souvent le concept d’une vie en parfaite harmonie avec tout ce qui existe. En intégrant cette vision, vous atteindrez
l’équilibre en vous et avec tout ce qui vous entoure. Il est souhaitable d’offrir quelque chose à votre animal totem pour le remercier d’avoir répondu à votre
demande. Il n’a aucune obligation de se montrer, l’expression de votre gratitude honore donc son libre-arbitre et démontre que vous le respectez.
On réserve traditionnellement des offrandes aux esprits animaux sous forme de nourriture, de plantes et d’encens. Un simple “merci” serait suffisant,
mais vous faciliterez vos contacts ultérieurs si vous donnez quelque chose pour le remercier de sa présence, car cela renforce les liens entre vous.
Compassion
Pourquoi les esprits animaux s’intéressent-ils aux humains, sachant la manière dont nous traitons la faune, la flore, la planète et nous-mêmes ?
Les enseignements sur ce sujet sont souvent difficiles à comprendre. Traditionnellement, les visions des chamans révèlent une croyance commune selon
laquelle les esprits animaux sont guidés par des esprits plus élevés – chaque espèce ayant le sien – ainsi que par le pouvoir divin supérieur. Ainsi, au-dessus
d’eux se trouve le pouvoir suprême. Ils sont au service de toutes ces puissances, car cela fait partie de leur évolution au plan de l’âme.
À ce niveau spirituel, la plupart des animaux possèdent ce que l’on peut appeler de la “compassion” pour les êtres humains, c’est pourquoi ils
souhaitent travailler avec nous. La confiance sacrée entre humains et animaux est fondée sur cette compassion qui rend possible la coopération.
Nous avons tendance à la ressentir d’une manière sentimentale, contrairement aux animaux qui éprouvent la véritable compassion. En tant qu’êtres
humains, nous devrions l’éprouver dans nos relations avec les autres espèces. Travailler avec votre animal totem vous aidera à trouver comment agir en
faveur des animaux en général et prendre des engagements en ce sens.
Le pont
Quand vous avez trouvé votre animal totem, commencez à chercher un objet qui servira de pont entre vous. Choisissez ce que vous voulez, par exemple
une sculpture ou une peinture le représentant sur une pierre ou un morceau de bois. Vous pouvez aussi choisir une partie de l’animal lui-même : un
morceau de fourrure, une dent ou une griffe. L’objet renforcera votre connexion, puis il deviendra ce que l’on nomme un “objet de pouvoir” lorsqu’une
partie de l’énergie animale lui aura été transmise. Vous pouvez accélérer cette transmission de pouvoir en tenant votre objet dans la main pendant vos
méditations : appelez votre animal totem, demandez-lui d’éveiller l’objet et de l’imprégner de son pouvoir. A partir de ce moment-là, vous devrez porter
une attention particulière à l’objet car il deviendra vraiment vivant. Cela implique de le nettoyer régulièrement dans un courant d’eau vive pour éliminer les
énergies indésirables qu’il pourrait avoir accumulées. Pour le purifier, vous pouvez également utiliser de l’encens et des plantes telles la sauge, la lavande
ou le romarin.
Gardez l’objet dans votre poche ou dans un petit sac que vous porterez en pendentif. Quand vous voulez contacter votre animal totem, prenez l’objet en
main.
Fabriquer un objet de pouvoir
1. Trouvez un objet approprié pour vous relier à votre animal totem.
2. Appelez-le en tenant l’objet en main. Demandez-lui d’éveiller l’objet et de lui transférer une partie de son énergie.
3. Conservez l’objet dans votre poche ou dans un sac que vous suspendez à votre cou pour qu’il soit près de votre cœur.
4. Nettoyez régulièrement l’objet de pouvoir sous l’eau vive ou avec de l’encens et des plantes.
Camaraderie
Si l’on observe d’anciennes photographies des peuples indigènes de Sibérie, d’Amérique ou de Scandinavie, on peut remarquer chez certaines
personnes une fusion avec leur animal totem ; les fortes qualités des esprits animaux se lisent sur leurs visages. La vie moderne est foncièrement différente
de celle que décrivent ces images, et contrairement à ces gens, nous n’avons pas besoin de fusionner à ce point avec nos esprits animaux. Bien que nous
soyons toujours engagés dans une évolution spirituelle, nous ne sommes plus aussi proches de la nature. La fusion intense entre nous et notre animal totem
n’est plus nécessaire à notre survie physique, bien que son rôle soit important au niveau de l’âme.
Faites de votre esprit animal un ami ou un camarade et restez sur un pied d’égalité avec lui. Ne reportez jamais sur lui votre responsabilité. Pour cela,
évitez toute situation dans laquelle vous feriez quelque chose dont vous ne seriez pas fier, pour justifier ensuite votre action en pensant qu’il est fautif. Vous
êtes seul en charge de vos décisions. Dans le même temps, développez les capacités de votre esprit animal, car elles sont supérieures aux vôtres. Ce sont
par exemple l’enracinement, la clarté d’esprit, la vivacité, la compassion, le positivisme, savoir quelle action entreprendre en toute situation et le sens de
l’orientation (voir les exemples au chapitre quatre). Les animaux totems veulent nous enseigner comment contacter toutes ces qualités latentes dans nos
potentiels individuels.
La corde du chaman
Les chamans autochtones utilisent traditionnellement les lignes énergétiques quand ils travaillent avec les animaux totems. L’une des méthodes, la
corde du chaman, implique l’utilisation des centres d’énergie ou chakras (voir également le résumé de l’exercice suivant). Cette méthode fait intervenir le
plus important d’entre eux, le plexus solaire, appelé hara au Japon.
Ce chakra est situé juste au-dessous du nombril, c’est le centre interne de force vitale et de gravité. C’est à partir de lui que vous lancez une ligne ou
corde énergétique. Vous pouvez renforcer son pouvoir par celui du chakra racine, situé à la base de la colonne vertébrale.
Vous utiliserez également l’œil chamanique ou troisième œil, situé au milieu du front, pour percevoir votre animal totem. Depuis votre chakra du cœur,
vous l’inviterez à venir travailler avec vous. Les autres chakras ou centres d’énergie du corps peuvent être utilisés aussi, mais la racine, le plexus solaire, le
cœur et le troisième œil sont les plus importants pour la méthode de la corde.
Activation de vos centres d’énergie
Commencez par créer une zone sacrée pour travailler. Enfumez la pièce autour de vous, puis allumez une bougie. Appelez les sept directions comme je
l’ai décrit au chapitre un dans le voyage au tambour, afin de vous protéger et de définir votre espace de cérémonie, puis demandez au pouvoir suprême de
veiller sur votre séance.
Vous êtes maintenant prêt pour activer vos centres d’énergie, de manière ferme si vous voulez que le reste de la cérémonie porte ses fruits. Vous
pouvez le faire en respirant profondément dans chacun d’eux. Le tambour, avec un CD de voyage initiatique, ou le chant peuvent également les activer.
Quand vous sentez qu’ils sont prêts, demandez à votre animal totem de venir se placer devant vous. Projetez vers lui une ligne ou corde énergétique à partir
de votre plexus solaire. Proposez-lui de tout votre cœur de venir fusionner avec vous et percevez-le par le troisième œil. Invitez-le à emprunter la corde
énergétique qui vous relie. Quand il atteint votre corps, laissez-le fusionner avec vous. Pour que cela soit possible, vos centres d’énergie doivent être
totalement activés.
Lorsque l’animal aura fusionné avec vous, demandez-lui d’éveiller une qualité intérieure que vous êtes prêt à travailler. Cela peut être l’une de ses
qualités ou n’importe quelle autre. Si votre animal totem est le sanglier par exemple, il peut activer votre courage. Demandez que cette qualité soit intégrée
au niveau cellulaire.
Une fois que vous sentez le pouvoir de cette qualité en vous, remerciez l’esprit animal et les puissances des sept directions pour leur soutien, dissolvez
le cercle protecteur qu’ils ont participé à créer autour de vous et éteignez la bougie. Votre cérémonie est terminée.
Cette méthode peut s’utiliser en différentes occasions. Vous pouvez également la répéter pour un objectif particulier comme celui qui est décrit ci-
dessus, jusqu’à ressentir la qualité demandée véritablement installée en vous.
Grâce à cette manière de travailler, vous avez une expérience authentique de reliance entre votre conscience et celle de l’animal totem, qui parfois vous
amène à une fusion parfaite. Le travail du chaman recherche toujours l’union, la sortie de l’illusion de séparation et l’expérience de l’unité.
Utiliser la méthode de la corde
1. Créez un espace sacré. Enfumez-le et appelez les sept directions pour tracer un cercle autour de vous. Allumez une bougie et demandez la protection du
pouvoir suprême.
2. Activez vos centres d’énergie par la respiration, le tambour avec un CD de voyage initiatique ou le chant si cela vous aide.
3. Appelez l'animal totem. Projetez une corde énergétique issue de votre plexus solaire et invitez-le à vous rejoindre le long de cette corde pour fusionner
avec vous. Demandez-lui d’activer une qualité que vous êtes prêt à intégrer.
4. Remerciez l’esprit animal et laissez-le partir. Remerciez les puissances des sept directions et dissolvez le cercle, puis éteignez la bougie.
Changement de forme
Les chamans utilisent traditionnellement l’art du changement de forme pour devenir leur esprit animal, se trouvant alors en deux endroits en même
temps – chose que nous avons sans doute tous rêvé de pouvoir faire !
Ce phénomène n’est pas une simple métaphore mais l’œuvre d’une transformation physique maîtrisée par de nombreux chamans. Il est universel
malgré l’éloignement entre les continents, et les peuples indigènes de tous les endroits du monde le ressentent et le vivent de manière très comparable.
Les chamans perçoivent la réalité spirituelle grâce à leurs facultés supérieures de clairvoyance (vision), de clairaudience (ouïe), de ressenti corporel
(toucher) et de connaissance (esprit) et transmettent leurs expériences aux autres.
Le changement de forme leur permet de voyager sous les traits de leur animal totem, de visiter des endroits à explorer, de soigner ou simplement
d’apprécier la joie que cela procure. C’est un savoir-faire très évolué et seule une poignée de personnes sur la planète en sont actuellement capables.
Cependant, il existe un moyen de l’expérimenter durant le sommeil. Le changement de forme lors du rêve semble aussi réel que si vous le viviez
vraiment. Cela vous offre un prodigieux sentiment de liberté de voler dans le corps d’un faucon ou d’être un mustang galopant dans les plaines sauvages.
C’est un état dans lequel vous pouvez ressentir l’extase. Quand vous fusionnez avec votre esprit animal, l’union des consciences est transcendantale. Le
chamanisme est parfois appelé “l’art de l’extase”. Quand vous aurez appris à changer de forme pendant le rêve, vous en comprendrez la raison. Le sens des
réalités s’élargit et l’on réalise que le corps physique seul ne constitue pas ce que nous sommes. Nous sommes bien plus que cela, capables de fusionner
avec l’esprit animal tout en gardant l’essence de notre propre personnalité. Cet état “altéré” nous montre la nature illusoire de la réalité telle que nous la
définissons habituellement.
Changement de forme au cours du rêve
Le rêve est une méthode fiable pour contacter votre animal totem, il peut mener à une expérience hors du corps que je considère être l’étape suivante
après les méditations et les voyages au tambour.
Pour développer votre compréhension de cette méthode, méditez avant d’aller vous coucher, en construisant votre intention dans le but de programmer
votre conscience sur votre objectif. Comme d’habitude, vous devez d’abord enfumer la pièce autour de vous. Pratiquez ensuite la méthode qui consiste à
passer en revue votre journée (chapitre un) pour revenir sur tous les événements du jour et purifier vos sentiments afin de ne pas saper votre énergie et
obliger votre esprit à élucider les problèmes restants. Libérez-vous pour bien rêver.
La première étape avant de pouvoir devenir votre animal totem pendant le sommeil est d’être conscient de rêver. Aujourd’hui appelé “rêve lucide”,
c’est un ancien savoir-faire des chamans et d’autres institutions spirituelles – l’un de mes professeurs de rêve était un lama de tradition tibétaine. Bien qu’il
existe différentes manières de savoir consciemment que vous êtes en train de rêver, voici celle que j’utilise le plus couramment : en vous couchant le soir,
entrez dans une méditation dans laquelle vous cherchez l’ancrage, unissez votre corps et votre esprit et centrez-vous fermement. Si vous vous endormez de
cette manière, vous verrez que vous identifierez l’état de rêve.
Reconnaître l'état de rêve
Prenez l’intention ferme de reconnaître que vous rêvez. Construisez l’intention de conscientiser tout ce qui semble différent de la réalité habituelle. Cela
peut être une sensation physique, comme le fait de vous sentir trop lourd pour courir ou si léger que vous décollez du sol. Remarquez si les gens ont un
comportement différent de l’ordinaire. Notez chaque objet ou événement bizarre et demandez-vous si vous dormez.
Il vous faut avoir un plan précis de ce que vous allez faire en découvrant que vous rêvez. Dites-vous par exemple : “La prochaine fois que je rêve, je
pense à me changer en mon animal totem.”
Quelle est votre intention pour changer de forme ? Si vous êtes un faucon, peut-être avez-vous un endroit où aller en découvrant la vision acérée du
rapace. Si vous êtes un cerf, peut-être allez-vous courir dans les bois et apprendre par les sens aigus de l’odorat et de l’ouïe ce qu’il vit au quotidien.
Rester dans le corps d’un animal totem relève parfois d’un équilibre délicat Si votre conscience dérive, vous pouvez facilement perdre le contact et
glisser vers le rêve inconscient. Bien qu’à d’autres moments, vous gardiez la concentration, il est bon de vous préparer en conservant une intention aussi
ferme que possible pour rester lucide.
Cette expérience d’unité et de mélange des consciences crée un lien puissant entre vous et votre animal totem. Il devient tellement réel pour vous que
c’est la porte ouverte à de nouvelles aventures aux possibilités infinies.
Apprendre à changer de forme
1. Enfumez la pièce autour de vous.
2. Passez en revue votre journée pour clarifier votre esprit
3. Centrez-vous et ancrez-vous par la méditation. Demandez la protection du pouvoir suprême.
4. Posez votre intention de reconnaître que vous rêvez en remarquant une quelconque anomalie de nature onirique.
5. Affirmez votre intention de changer de forme pour devenir votre animal totem. Faites-le plusieurs fois en investissant une grande puissance dans votre
déclaration.
6. Lâchez prise et laissez-vous aller en confiance, puis endormez-vous.
Les signes : messages de l’esprit
La capacité de lire et d’interpréter les signes découle des enseignements sur les animaux totems. Les signes sont des messages des royaumes spirituels
envoyés pour vous guider, vous enseigner quelque chose ou vous mettre en garde. Ils apparaissent au moment opportun, peuvent être puissants et
indéniables ou au contraire faciles à mettre en doute. Ils sont directement liés aux enseignements sur le miroir magique. Les chamans ont toujours eu la
conscience des signes et présages, y compris ceux dont les animaux sont porteurs.
Quand vous vous connectez avec votre animal totem, vous êtes relié non seulement à l’esprit individuel de celui-ci, mais également à la conscience
collective de son espèce. Chaque groupe animal possède un esprit collectif. Imaginez par exemple que vous marchiez dans la campagne, traversant des
champs bordés de haies. Vous vous arrêtez un instant pour admirer le paysage en vous demandant si vous devez postuler pour ce nouveau poste dont vous
avez appris la disponibilité. Un épervier descend soudain du ciel et attrape une souris non loin de vous. Un chaman dirait que vous venez de recevoir le
signe évident que vous devez postuler pour ce travail, parce que si l’épervier a réussi à prendre la souris, vous avez toutes vos chances. Si le rapace avait
raté sa proie, cela voudrait probablement dire que vos chances d’obtenir le poste sont minimes.
Nous pouvons aller plus loin dans l’interprétation du signe en notant la direction d’où vient l’animal et celle dans laquelle il repart. Dans le scénario de
l’épervier, si l’oiseau avait raté la souris en volant vers l’est, c’est peut-être qu’un autre travail vous attendait dans cette direction. Laissez votre cœur vous
guider dans la compréhension des signes.
L’animal qui donne le signe est passé de sa conscience individuelle à celle de son espèce en général. Cette conscience collective est reliée à la toile de
la vie où rien n’est caché. L’épervier sait exactement ce dont vous avez besoin à ce moment-là. Cependant, selon mon professeur, c’est l'énergie divine qui
dirige l’animal car l’esprit collectif des éperviers est directement relié au divin. Lisons donc ainsi le déroulement de l’événement :
L’épervier – l’esprit collectif des éperviers - le Divin.
Comme nous l’avons vu, ce principe s’applique aussi à votre animal totem. Comprendre le lien nous aide à voir comment les esprits animaux peuvent
être aussi lumineux. Quand vous recevez un signe, souvenez-vous qu’il vient d’abord du divin et remerciez.
Toutefois, comme une rencontre avec un animal n’est pas forcément porteuse de signe, comment faire la différence ? Tout d’abord en restant ancré à la
terre et en utilisant le bon sens. Souvenez-vous de ne pas abdiquer votre liberté de choix. Qu’importe le nombre de signes que vous recevez, vous êtes le
seul responsable, vous prenez vos propres décisions. Pratiquez l’équilibre entre votre libre-arbitre et les conseils divins. Votre cœur – et non pas votre
cerveau ni vos émotions – saura vous dire ce qui est juste. Beaucoup de personnes assimilent les émotions et le cœur, mais dans la tradition que l’on m’a
enseignée, ils sont différents. Les émotions sont liées au plexus solaire, que les chamans appellent le “centre de pouvoir”. Dans la tradition chamanique,
elles sont apparentées à la fois au pouvoir et au danger. Elles peuvent nous nourrir de leur puissance, mais elles peuvent également s’avérer extrêmement
dangereuses et induire un conflit, voire une guerre. Le cœur est un lieu aux sentiments plus élevés, tels l’amour et la compassion, et il est le siège de la
profonde connaissance innée de ce qui est bon ou mauvais. C’est pourquoi nous parlons de clarté du cœur.
À part les signes, nous recevons des confirmations ou des accords. Admettons que vous soyez dans un café avec des amis et que vous leur disiez : “Je
devrais peut-être arrêter de fumer…” Si à ce moment-là, un chien aboie à l’extérieur, j’appelle cela une confirmation. C’est l’univers qui montre son accord
avec ce que vous venez de dire. Bien que ce ne soit pas un signe d’une grande valeur spirituelle, il doit être pris au sérieux.
Promenade spirituelle
Il existe des moyens de provoquer les signes. C’est particulièrement approprié si vous avez une question essentielle à poser ou si vous demandez des
conseils pour guider vos choix. Pour remplacer ou accompagner un voyage au tambour ou un rêve induit, vous pouvez taire une promenade spirituelle.
Réservez un moment allant du quart d’heure à la journée entière ou même davantage. Commencez par élaborer et formuler votre question, puis
demandez à la Terre Mère de guider vos pas. Partez seul dans un lieu où vous ne risquez pas de rencontrer d’autres personnes. Lâchez prise de toutes vos
pensées pour ne prêter attention qu’à ce qui se passe autour de vous. Quand on marche dans la nature, il est facile d’entrer dans un état altéré de conscience.
Bien que ce soit la méthode traditionnelle, j’ai eu des retours positifs de groupes de personnes qui la pratiquent en ville, par exemple Amsterdam où j’ai
dirigé quelques ateliers. Cela semble indiquer que ce travail peut se faire n’importe où. Le miroir est partout et la Terre Mère est toujours là pour nous
enseigner ce que nous avons à apprendre.
Quand vous restez attentif en marchant, les événements alentour vous informent sur la réponse à votre question, comme dans un rêve. Si vous voyez
des canards dans une mare en train de cancaner et de s’ébrouer, peut-être est-ce là ce que vous devriez faire et peut-être apportent-ils une réponse aux
questions que vous vous posez. Les animaux ne sont d’ailleurs pas les seuls à vous faire signe. Vous pouvez en obtenir de tout événement, d’un avion à
réaction qui déchire le ciel au-dessus de votre tête, d’un cycliste qui vous croise ou si vous marchez en ville, de la conversation des passants dans la rue.
Deuxième partie
Les Animaux Totems
Dans ce chapitre, vous trouverez les caractéristiques de plus de 60 animaux et leur interprétation spirituelle. Dans la plupart des cas, je relate une vraie
rencontre avec l’animal et je décris mes observations. Pour certains autres, j’ai utilisé la méthode du rêve et pour d’autres, celle du voyage au tambour, afin
de rencontrer les animaux et faire l’expérience de leurs qualités, habitats et enseignements. D’une certaine manière, le rêve est proche de la vie réelle et les
rencontres oniriques avec un certain nombre d’animaux a non seulement développé ma compréhension de chacun d’eux, mais également établi un lien
entre nous.
Animaux de l’air
L’élément air est invisible, mais nous entoure à chaque instant. Nous vivons dans un océan d’air. Très mobile, il change facilement de direction, comme
l’esprit avec ses schémas de pensées en perpétuel changement. L’air est libre et léger, hors de la gravité terrestre. Sa nature fondamentale est masculine,
bien qu’il soit présent chez la femme comme chez l’homme. Il nettoie et apporte la clarté. L’air transporte des messages sous forme de bruits et d’odeurs, et
les animaux s’y connectent en permanence pour recevoir l’information nécessaire à leur survie. C’est pourquoi l’air et le vent sont liés au pouvoir de la
sagesse et du savoir. Le vent porte nos prières et la fumée de l’encens et des herbes est une prière visible.
L’air est une puissance mystérieuse contenant la vitalité et la force de vie que nous absorbons par la respiration. Si nous en sommes privés trop
longtemps, nous mourons. C’est pour nous le souffle de vie connecté à l’esprit. Dans de nombreuses langues, les mots “esprit” et “souffle” sont les mêmes
ou très similaires. Dans certaines cultures très anciennes, le chasseur s’accroupissait pour récupérer le dernier souffle du cerf qu’il venait de tuer, afin
qu’une partie de son esprit continue à vivre en lui.
Coccinelle
*protecteur *éveilleur *introspection
Sur le mur incliné d’une maison dans la campagne italienne, une mante religieuse attendait la coccinelle qui s’approchait. Quand elle fut assez près, la
mante attaqua, dépliant ses puissantes mandibules qui expédièrent la coccinelle dans sa bouche. Mais quelques secondes plus tard, elle lâcha sa proie,
grimaçant visiblement, la tête pendante, en reculant le long de la surface inclinée du mur. La coccinelle avait libéré sa défense, un produit chimique
suffisamment toxique pour incommoder une mante religieuse.
La coccinelle est un protecteur efficace des plantes aussi bien que de sa propre sécurité. Elle et ses larves dévorent de grandes quantités de pucerons, à
la grande satisfaction des jardiniers. Lorsqu’une plante en est libérée, elles vont sur une autre. L’une de ses médecines est de protéger ce qui nous nourrit,
que ce soient les aliments, la nature, les livres, la musique, l’art, l’amour, la pratique spirituelle ou l’exercice.
La coccinelle commune a sept points noirs sur son dos rouge. Sept est un nombre sacré dont la signification varie selon la tradition spirituelle. On m’a
enseigné qu’il représentait les sept directions qui définissent le monde, l’univers et l’individu : ciel, terre, est, sud, ouest, nord et centre. Les chamans voient
l’existence humaine comme le rêve sacré de la vie ; les sept directions nous soutiennent, nous orientent et nous guident à l’intérieur de ce rêve. La
coccinelle nous apprend à appeler nos sept forces directionnelles et à nous élancer sur la voie de la découverte pour nous libérer du sort de l’illusion.
Pendant l’hiver, elles hibernent en groupes sous les pierres, les écorces ou autres endroits abrités. Ce temps de sommeil et de calme ajoute le rêve et
l’introspection à leur médecine.
La tradition prétend que la coccinelle est chargée de transporter les prières vers le Créateur, tout particulièrement les demandes météorologiques.
Abeille
*déesse *communauté *renaissance
Une chaude journée d’été ou j’enseignais dans un atelier de plein air en Irlande, nous avons soudain entendu un bourdonnement de plus en plus
puissant. Le son avait quelque chose d’irréel, mais tout le monde tourna la tête dans la direction d’où il venait. Figés dans un silence interrogateur, nous
vîmes émerger des bois un nuage noir qui passa juste au-dessus de nos têtes – le crescendo de milliers d’abeilles bourdonnant leur chant mystique.
L’essaim disparut aussi vite qu’il était arrivé, nous laissant ébahis de l’impact que sa brève visite avait eu sur nous.
Les abeilles vivent en société matriarcale et se dévouent pour assurer la survie de leur reine. L’essaim qui venait de nous survoler était mené par une
reine en mission de trouver un nouveau lieu d’habitation. L’abeille nous enseigne comment honorer le féminin, la déesse dont toute vie est née.
Elles récoltent le pollen pour nourrir les larves et le nectar pour en faire du miel. De nombreuses plantes à fleurs, dont certains arbres, sont tributaires
des abeilles pour leur reproduction : en récupérant le pollen sur leurs pattes duveteuses, elles en distribuent également d’une fleur à l’autre.
Comme les fourmis, elles suivent un esprit unique et vivent dans des communautés harmonieuses et organisées. Chacune a son rôle à jouer et doit
travailler pour le bien de la ruche. La piqûre de leur dard est douloureuse et force le respect des autres animaux.
Comme l’abeille se déplace d’une fleur à l’autre, elle représente la diversité de la vie. Elle nous apprend à boire le nectar de toutes sortes d’expériences.
Provenant de différents endroits, ce nectar, une fois dans la ruche, est transformé en miel, substance antibactérienne et hautement curative.
Quand leur travail est terminé à la fin de l’automne, toutes les abeilles meurent sauf la reine qui survit à l’hiver. Grâce à la Grande Mère, la vie renaît.
Papillon
*transformation *joie *âme
La tonnelle à l’extérieur protégeait de la chaleur intense du soleil au zénith. J’étais à Lakota Sundance pour poser quelques questions à un ancien que je
rencontrais pour la première fois. Nous étions assis face aux collines et alors qu’il parlait, un papillon vint voleter juste devant nos visages. L’ancien arrêta
son discours et me regarda : “Tes enseignants t’ont appris à observer. Regarde le papillon. Il porte le message de la transformation.” Notre conversation
tournait depuis quelques minutes sur le sujet du changement et l’insecte était venu confirmer les paroles du sage.
De l’œuf à la chenille, puis au cocon et au papillon, la vie de ce magnifique insecte est une suite de métamorphoses. Il nous montre que nous aussi
devons changer. Il nous faut grandir et finalement sortir de notre cocon pour devenir vrais, dans toute notre beauté d’êtres humains.
Notre âme est comme le papillon, légère et délicate, s’envolant au vent de l’évolution intérieure, grandissant, se développant, apprenant, voyageant et
retournant enfin à la Terre Mère après avoir bu le nectar de la vie.
Le papillon est libre d’aller d’une fleur à l’autre, curieux de tout, confiant et plein de joie. Il tend ses longues antennes vers le cosmos et absorbe les
fragrances de l’air. Ses ailes colorées s’ouvrent au soleil auquel il est intimement relié. Il en absorbe la lumière et la chaleur et s’envole dans l’atmosphère
pour s’en rapprocher.
Le papillon danse la vie avec légèreté. Toujours prêt à changer de direction, il nous demande de ralentir pour voir la magie autour de nous et apprécier
la beauté de la vie. Il sait qu’elle est courte et que chaque instant compte.
Libellule
*hypnotisme *potentiel total *être véritable
Au pays magique de Mexico où rêve et réalité se confondent, j’étais à la plage un après-midi près de la pyramide de Tulum, lorsque je pris soudain
conscience de la présence d’une libellule aux couleurs vives. Bientôt, elle fut rejointe par plusieurs autres qui se mirent à voleter devant mes yeux. Charmé
par leur danse, je fus empli d’un sentiment de mystère.
Leurs ailes irisées peuvent nous hypnotiser, altérer notre conscience et nous mener dans un monde chatoyant, au royaume de l’âme. La première
médecine de la libellule est de laisser une place au mystère.
Si nous restons enfermés dans notre esprit rationnel, nous perdons la connexion avec le cœur, l’âme et l’esprit. La logique et le rationalisme dominent le
monde occidental moderne, mais ne nous aident pas à identifier notre but authentique. La libellule nous encourage à percer les illusions qui déterminent
notre mode de vie. Laissez-la vous guider vers les recoins oubliés de votre âme, afin que la compréhension de votre être véritable puisse commencer à
émerger.
Elle vole souvent sur place, soutenue par le mouvement rapide de ses ailes. A partir de son centre immobile, elle monte, descend, va vers la gauche, la
droite, en avant, en arrière et revient au centre. Elle parcourt ainsi les sept directions : ciel, terre, est, sud, ouest, nord et centre. Cela prouve qu’elle est le
gardien du potentiel. Sa vie commence dans l’eau et passe par un long processus de transformation avant d’émerger à la pleine magnificence. Elle nous
enseigne qu’il faut poursuivre nos rêves. Réaliser notre véritable potentiel, de manière à aider aussi les autres, est l’expression ultime du pouvoir de la
libellule.
Elle est extrêmement difficile à attraper et cette capacité, ainsi que son étonnante rapidité et sa précision quand elle chasse des insectes volants, en font
un guerrier émérite. Si vous avez besoin d’aide pour mener des batailles ou pour réaliser vos objectifs, appelez la libellule.
Hirondelle
*printemps *renouveau *joie
Assis tout en haut d’une falaise dans le Wyoming, j’étais entouré d’hirondelles au-dessus, au-dessous et de tous les côtés, des adultes et des jeunes.
Leur esprit vif, leur chant haut perché et leur vol balayant le ciel bleu et les rochers rouges semblaient rehausser la chaleur et la lumière du soleil. Quelques-
unes passaient juste au-dessus de ma tête. Je me sentais béni et purifié par leur présence.
L’hirondelle est un oiseau migrateur qui vient du sud pour annoncer l’arrivée du printemps. Elle apporte un message de renouveau, d’inspiration et
d’optimisme. Les rigueurs de l’hiver sont oubliées et la puissance renouvelée du soleil promet l’abondance et la vitalité. Oiseau du soleil, connecté à son
rythme, l’hirondelle chante la lumière en soi. Elle vole de l’hémisphère sud vers le nord au printemps à la recherche de jours plus longs et de nuits plus
courtes. Dans la lumière des jours qui allongent, son besoin reproductif s’intensifie et elle donne la vie.
L’hirondelle est messagère des esprits. Certaines tribus amérindiennes l’ont surnommée “oiseau étoile”, et les anciens Egyptiens considéraient qu’elle
avait un lien profond avec le royaume des ancêtres. Elle véhicule le pouvoir de résurrection de la lumière et de la vie et proclame leur retour. Elle montre le
chemin, voyageant des milliers de kilomètres pour retrouver le même nid d’une année à l’autre. Elle peut nous guider vers la lumière, la clarté et
l’illumination.
L’hirondelle évolue dans l’air, qui est son élément, avec une étonnante rapidité, et chasse efficacement les insectes dans son vol tout en courbes. Le
peuple amérindien l’a aussi surnommée “petit oiseau va-t-en-guerre”. Habile et difficile à suivre des yeux, elle incarne le pouvoir du solide guerrier qui
neest pas facile à vaincre.
Quand la pression baisse, elle recherche les insectes au ras du sol et sous les hautes pressions, elle remonte en conséquence. C’est ainsi que
l’observation de son vol peut prédire le temps qu’il fera.
Colibri
*joie *beauté *amour
Le soleil était levé depuis quelques heures, poursuivant sa ronde à travers le ciel alors que la terre continuait son orbite. Un léger bruit de
bourdonnement me parvint de l’est et je me retournai pour voir ce que signifiait ce vrombissement assourdi. Une forme éclatante fila vers l’ouest comme
une flèche et j’aperçus quelque chose de rouge irisé qui disparut immédiatement pour réapparaître au sud un court instant, trop court pour me laisser le
temps de voir ce que c’était. Il se déplaça de nouveau et se retrouva au nord, voletant sur place en face de moi. Je n’eus plus aucun doute. Je venais de voir
mon premier colibri lors de ma première visite sur le sol des Etats-Unis.
Le colibri fait naître un sourire sur le visage de ceux qui le voient et les emplit d’un sentiment de joie. Il danse parmi les fleurs, suspendu dans l’air pour
sucer leur nectar, ses battements d’ailes si rapides que l’œil humain ne peut les distinguer. Son chant et son bourdonnement sont éthérés et induisent une
légère transe. Ses couleurs éclatantes chatoient au soleil.
C’est un oiseau si délicat, si beau et joyeux qu’il semble trop clair et lumineux pour le monde où nous vivons. Il fait entrer la beauté et les bienfaits du
monde des esprits dans notre conscience ; en le voyant danser dans l’air et boire le nectar des fleurs, nous nous souvenons profondément de la beauté de
notre véritable maison spirituelle. La joie que le colibri nous inspire s’écoule en nous grâce au souvenir de qui nous sommes vraiment. La maison de
l’esprit est comme la grande lumière du soleil, la flamboyante beauté des fleurs, la fragrance du nectar et la danse vibrante du colibri.
Il ouvre nos cœurs et nous aide à ressentir l’amour. Il nous montre que nous pouvons explorer toutes les directions si nous nous laissons guider par la
beauté. Cela signifie de vivre dans le respect et la gratitude envers toute forme de vie.
Le corps du colibri est très léger car il ne conserve aucune graisse. Cela le rend vulnérable et fragile, dépendant des rayons du soleil pour avoir l’énergie
de voleter de fleur en fleur. La voie de la beauté possède elle aussi un équilibre délicat. Il est particulièrement difficile de conserver le niveau de conscience
subtile qui nous permet de rechercher le juste milieu et de nous réajuster.
La joie et la beauté sont fragiles et se perdent aisément. Les conserver nous demande de rester en contact avec ces parties vulnérables de nous-mêmes et
de les accepter. Il s’agit d’être responsable de soi et de prendre des risques, mais comme le montre le colibri, la beauté est à ce prix.
Pivert
*guerrier *tambour *vagues
Un après-midi d’hiver où je skiais dans les bois à l’ouest du Danemark, je remarquai une grosse fourmilière avec un trou récent sur le côté. J’étais
encore un enfant curieux, je m’en approchai pour mieux voir et m’accroupis tout en gardant les skis aux pieds. Au moment où je mettais l’œil devant le
trou pour regarder à l’intérieur, il y eut un cri strident et un gros pivert jaillit de la fourmilière. Inutile de dire que je fus terrifié.
Le pivert martèle les troncs de son bec robuste à la recherche d’insectes cachés dans les trous qu’ils ont forés sous l’écorce. Il peut pénétrer le bois
tendre des jeunes arbres aussi bien que le bois mort grâce à la formidable puissance de son bec et de son cou. Sa médecine est celle du guerrier. Certaines
races portent une tache rouge sur la tête, la couleur de l’honneur. Quand le pivert jaillit de la fourmilière, j’étais directement visé par son cri de guerre !
Vous pouvez l’appeler s’il vous faut briser la surface d’une situation pour en révéler le cœur. C’est l’une de ses médecines.
C’est le batteur de la forêt. Son rythme convoque les puissances spirituelles de la nature. Le battement du tambour nous rappelle que nous pouvons
entrer dans les états méditatifs et chamaniques de la conscience élargie. Il peut nous transporter dans un voyage initiatique en nous aidant à percevoir
différents niveaux de réalité et les forces spirituelles à l’œuvre sous les formes physiques, aussi bien en ville que dans les bois.
Le vol ondulant du pivert nous renseigne sur notre propre existence. On rencontre des hauts et des bas au cours du voyage de la vie et il faut se souvenir
de les appréhender pour ce qu’ils sont. Un plongeon n’est qu’un plongeon, on remonte un jour la pente.
Chauve-souris
*renaissance *rêve *union
Quand j’étais enfant, je regardais les chauve-souris chasser les insectes les nuits d’été. Elles faisaient naître un sentiment de mystère ; je me demandais
d’où elles sortaient puisque je ne les voyais jamais durant le jour ni ne trouvais leur nid. Leur vol était assez différent de celui des oiseaux – rapide, avec
des plongeons et des virages brusques. Si je lançais des pierres en l’air devant elles, elles réagissaient immédiatement en changeant de direction.
Pendant la journée, les chauves-souris passent le plus clair de leur temps dans des grottes ou d’autres lieux sombres. Elles dorment et se reposent la tête
en bas, comme les fœtus dans le ventre de leur mère, attendant le moment de naître.
Sortant la nuit, la chauve-souris véhicule le message de la renaissance. La grotte est le ventre de la Terre Mère. Elle vous conseille de pénétrer dans
l’obscurité de la transformation – laissez mourir ce qui est vieux, déployez vos ailes et envolez-vous vers le renouveau. Renaissez, plus fort et plus sage.
La naissance est douloureuse, mais la vie n’existe pas sans elle. La chauve-souris nous enseigne qu’il faut passer et repasser par la mort et la
renaissance car cela fait partie de notre voyage terrestre. Lorsqu’elle pend la tête en bas en attendant de sortir, elle rêve à ce qu’elle va devenir. Nous
devons d’abord imaginer avant de pouvoir réaliser notre destinée, jusqu’au moment où les rêves laissent place à l’action.
La plupart des chauves-souris vivent en grandes communautés, quittant la grotte et y revenant pratiquement en même temps. Elles nous enseignent
donc l’unité. La solitude et les séparations régulières ne sont pas bénéfiques à l’être humain. Cela détruit l’équilibre et nous écarte du reste de la création en
nous isolant. L’union nourrit le sentiment d’appartenance et crée la force.
Corneille
*conseil *loi naturelle *changement de forme
Un jour d’automne, je me tenais sous un aulne au bord d’un lac au crépuscule, à l’heure où les corneilles commençaient à se rassembler. Elles arrivaient
de toutes les directions, rentrant des endroits nourriciers où elles avaient passé la journée et bientôt, ce furent environ 150 oiseaux qui emplirent les arbres
autour de moi. Je trouvai leur sens de l’horaire impressionnant. Pendant que chacun cherchait un perchoir dans les arbres environnants, tous graillaient
bruyamment. Par pur hasard, je me trouvais au bon endroit au bon moment pour vivre un conseil de corneilles.
Ce sont les gardiennes du conseil, qui est une ancienne méthode de prise de décision permettant à la voix de chacun d’être entendue. Tous écoutent
attentivement ce que les autres ont à dire, puis une décision est prise, fondée sur un consensus. Le conseil garantit l’unité des participants et par conséquent
leur force, contrairement à la division qui est souvent de mise dans nos sociétés modernes. La corneille est la bonne médecine à appeler quand vous devez
prendre des décisions avec votre partenaire, votre famille ou la société.
Pour que le conseil soit efficace, chacun doit à la fois écouter les autres et exprimer ce qu’il a sur le cœur en tenant réellement compte de l’opinion
d’autrui. Les décisions prises doivent l’être pour le bien de tous. Les principes du conseil sont fondés sur les lois naturelles et divines, dont la corneille est
gardienne. De la même manière que vous écoutez les paroles du corbeau, soyez attentif quand vous entendez la corneille car elle apporte souvent des
messages importants.
Elles est également gardienne de l’art du changement de forme, moyen que les chamans ont traditionnellement utilisé pour devenir un animal et
voyager sous sa forme pour explorer et découvrir le monde ainsi que délivrer un message.
Faucon
*frapper *vélocité *vision globale
Un oiseau se tenait en haut des falaises, à environ 700 mètres. J’étais trop loin pour l’identifier, mais quelque chose en lui retint mon attention. Cet
oiseau était différent de tous ceux que j’avais rencontrés ce jour-là. Il avait un air autoritaire. Comme je me rapprochais, il s’envola et une fois en l’air, ses
longues ailes en pointe, son vol rapide et sa tête encapuchonnée révélèrent son identité : c’était un faucon pèlerin.
Aucun autre animal ne peut rivaliser en vitesse avec le faucon pèlerin. Quand il chasse, il tue sa proie en plein vol. En plongeant sur elle, il la frappe de
son poitrail à une telle vitesse qu’il a la réputation de pouvoir couper un canard en deux.
Le faucon nous enseigne que pour attaquer, il faut rassembler la force nécessaire. Mettez toute votre intention dans ce que vous faites pour le faire
correctement. Les oiseaux heurtés par le faucon meurent sur le coup sans souffrir. Parfois, être doux et gentil ne rend service à personne.
La leçon est de faire les choses de tout son cœur, quoi que l’on fasse. Si vous êtes un chef, assumez et soyez un chef. Si vous servez les autres,
investissez-vous dans votre rôle et donnez tout ce que vous pouvez. Restez centré, faites de votre mieux et la vie sera plus agréable.
La “dent” sur le côté du bec du faucon est parfaitement adaptée à ses habitudes alimentaires et à son style de chasse. Elle nous montre l’importance
d’avoir les bons outils et le savoir-faire nécessaire pour effectuer les tâches que l’on doit entreprendre.
Les yeux noirs du faucon transpercent le voile de différentes réalités et perçoivent d’autres dimensions. Il escorte l’âme des morts dans leur voyage vers
l’autre monde. De la supériorité de son point de vue, rien n’échappe à son œil exercé.
Corbeau
*magie *messager *filou divin
Je randonnais dans les gorges escarpées descendant à la mer sur la côte ouest de la Crète. La piste étroite bordée de vieux pins et de cèdres était
encombrée de rochers. L’air était sec. J’entendis une voix rauque et grave au-dessus de moi et levant les yeux, je vis un grand corbeau d’un noir brillant qui
décrivait des cercles sans bouger les ailes. Puis ce furent deux corbeaux qui se mirent à tracer le symbole ancien du cercle dans le ciel bleu, en poussant de
temps en temps leur croassement guttural.
Depuis les temps anciens, le corbeau est connu comme gardien de la magie. Ecoutez bien sa voix, elle transmet les conseils venant d’en haut. Autrefois,
les hommes observaient et entendaient les signes des animaux justement à cause de la capacité qu’ils ont de nous donner la sagesse nécessaire pour trouver
notre chemin de vie. Prêtez une attention particulière au corbeau car il est solidement connecté aux puissances supérieures et aux forces primordiales. En
tant que messager entre les mondes, il possède la fonction du chaman, voyageant au royaume de l’esprit pour rapporter l’information qui aide à ramener
l’équilibre sur Terre. Si vous l’observez, vous le trouverez très communicatif. Quand il vole, il semble toujours commenter ce qu’il voit. C’est un oiseau
très intelligent et un maître du langage.
Quand un corbeau a trouvé sa compagne, il reste avec elle pour la vie, et il peut vivre cinquante ans. C’est un oiseau réservé qui préfère un perchoir
pour deux plutôt que de le partager avec un groupe de congénères. Cela contribue au mystère qui l’entoure.
Sa couleur d’un noir profond absorbe la lumière du soleil, et il aime monter en flèche très haut dans le ciel. Selon la tradition des Vikings, Odin avait
deux corbeaux, Pensée et Mémoire, qui partaient survoler le pays le jour et revenaient le soir lui rapporter ce qu’ils avaient vu. Des légendes de la côte sud-
ouest du Canada racontent que le corbeau fut assez malin pour ramener le soleil qui avait été volé par un chef voulant le garder pour lui seul.
En plus de son rôle de restaurateur de l’univers, il peut prendre celui d’escroc qui crée des problèmes aux habitants de la Terre. Cela peut sembler
paradoxal, mais au niveau de l’âme et de l’esprit, la pensée rationnelle et la logique du cerveau ne suffisent pas à comprendre le but et le mystère de
l’existence humaine. Les hommes abritent simultanément des forces destructrices et constructives. Nous avons besoin du filou pour nous tester et nous
lancer des défis. Nous apprenons et évoluons grâce aux difficultés qui font partie du plan divin, dans lequel le corbeau joue un rôle important.
Hibou
*intuition *sagesse *chasseur
Un matin très tôt, je descendais vers le lac pour nager dans la sauvage nature finlandaise. Je pilotais un groupe d’Anglais lors d’un stage de kayak et
nous campions pour la nuit sur une île couverte de pins et de bouleaux.
Comme j’appréciais la tranquillité du bord de l’eau, j’entendis le craquement d’une branche derrière moi. Je me retournai, pensant voir un animal
passer entre les arbres, or je vis avec surprise un grand-duc qui me regardait depuis son perchoir. Ses grands yeux jaunes me transpercèrent d’une présence
qui continue de me hanter aujourd’hui.
Le hibou est une créature de la nuit. Ses pennes sont couvertes d’une bordure veloutée qui lui permet de voler sans bruit. Il est totalement présent et
comme la belette, il voit ce qui est caché, même les secrets les mieux gardés. Certains Amérindiens l’appellent “œil de la nuit”. Sa vision et son audition
extraordinaires enregistrent tout ce qui se passe autour de lui. Sa voix porte loin, racontant les mystères du rêve et de la féminité. La médecine du hibou
peut s’utiliser pour invoquer ces qualités. Elle signifie l’introspection, et comme il scrute profondément l’obscurité et en connaît les secrets, le hibou est le
gardien de la sagesse. Il peut voir dans toutes les directions, son cou lui permettant de tourner la tête de 180 degrés dans un sens ou dans l’autre. Sa
médecine nous permet d’utiliser les quatre directions et d’appeler le pouvoir fusionné de l’âme, du corps, de l’esprit et des émotions. Les gens développent
généralement l’un de ces domaines, parfois deux. C’est un grand art de maîtriser les quatre et cela fait partie de la sagesse du hibou. Si sa présence vous
effraie, sortez dans l’obscurité pour percer ses secrets. Entrez en possession de vos pouvoirs et intégrez cette sagesse.
Les plus grands sont parfois appelés “tigres du vent”. Ce sont les pisteurs du ciel, volant en silence pour suivre leur proie avec une précision sans faille.
Les restes de leurs chasses sont dispersés dans la forêt sous forme de pelotes de régurgitation restituant les os, poils et plumes de leurs proies à la terre.
Le hibou a le courage d’affronter le danger sans battre en retraite. Alors que l’épervier, le faucon et l’aigle s’envolent avant de vous laisser une chance
de les approcher, il attend de voir si vous le découvrez et si tel est le cas, il fait face pour vous informer que vous avez violé son territoire. Une nuit que
j’encadrais une quête de vision, adossé à un hêtre, deux hiboux vinrent se poser dans l’arbre en face de moi et me fixèrent de leur regard dominateur. L’un
d’eux s’élança vers moi et changea de direction à quelques centimètres de mon visage, ses plumes me brossant le dessus de la tête. Puis il cogna une
branche morte qui, en tombant, me frappa à la tête. J’avais compris.
Le lendemain, j’élaborai une cérémonie de paix avec les hiboux et ils me laissèrent tranquille. Mais jusqu’à la fin du stage, nous avons entendu leur
hululement porteur de sagesse nocturne.
Epervier
*messager *présence *précision
Quand je décris les éperviers, j’inclus les buses anglaises, très semblables aux éperviers américains à queue rouge.
Ayant pisté de nombreux animaux, j’avais toujours pensé que ce serait exceptionnel de pouvoir en suivre un, sans imaginer que cela m’arriverait un
jour. L’occasion parfaite se présenta un jour d’hiver où le vent soufflait. L’épervier était tranquillement posé sur une branche d’un hêtre surplombant un
lac. Je l’approchai par derrière, posant lentement mes pieds en silence l’un devant l’autre. Malgré mes efforts, il tourna soudain la tête et me lança un regard
féroce avant de décoller pour planer dans le vent.
L’épervier est toujours sur le qui-vive. Rien n’échappe à ses yeux perçants. Il nous enseigne l’attention à ce qui se passe autour de nous. Se concentrer
sur le moment présent revient à élargir notre conscience et à ouvrir la porte à une expérience de vie plus complète. Nous venons au monde pour vivre cette
réalité et non pour flotter dans l’inconscience. Appelez l’épervier si vous voulez approfondir votre connaissance à ce sujet.
C’est un chasseur et un guerrier. Il s’élance vers le ciel et observe tout ce qui se passe au-dessous de lui. Quand il voit une proie, il fond sur elle avec
puissance et précision. Mais bien que cette capacité soit innée, le jeune épervier doit l’affiner par la pratique. Il rate sa proie de nombreuses fois avant de
maîtriser enfin l’art de la chasse. Sa devise est : entraîne-toi pour être capable de chercher et d’obtenir ce que tu veux réellement dans la vie.
Le cri de l’épervier transperce l’air et nous fait lever les yeux, nous rappelant que nous pouvons comme lui laisser notre esprit s’envoler et réaliser notre
plein potentiel. Il nous apporte ce message des anciens, les grands enseignants qui ont guidé les hommes depuis la nuit des temps.
Grue
*action transformatrice *danse *méditation
Un léger brouillard s’élevait de la surface du lac. J’étais sur mon kayak au petit matin, tout au nord de la Scandinavie. De la rive proche montait le
chant des grues comme des coups de trompette. Je discernais à peine les contours de leurs grands corps grisâtres. Un peu plus tard ce matin-là, un groupe
de cinq grues me survola.
Leur chanson surnaturelle proclame de bonnes nouvelles, puisque ce sont les gardiennes de la sagesse divine. Se tenant sur une patte, la grue est
toujours en équilibre ; elle peut garder la position un long moment en méditant, immobile, le regard au loin.
Elle a une présence éthérée. Ses longues pattes et son grand cou soulèvent son corps vers le ciel et la facilité avec laquelle elle se relève du sol malgré
son large gabarit donne l’impression qu’elle n’est pas limitée par la gravité.
Pendant la saison des amours, mâle et femelle se livrent à une belle danse nuptiale complexe. La grue nous demande de célébrer la vie et l’amour et de
vivre pleinement. Elle est connue pour sa patience, c’est un maître de la gracieuseté. Finalement, si nous vivons dans la grâce, nous pouvons également
mourir dans la grâce.
Les grues vivent dans la toundra et les marais où elles se nourrissent de crapauds et d’autres créatures toxiques pour la plupart des oiseaux et
mammifères. La plupart d’entre elles possèdent une tache rouge sur le dessus de la tête, dont la légende dit que c’est l’endroit où sont stockées toutes les
toxines qu’elles ont ingurgitées. Elles nous enseignent donc que nous pouvons transmuter la toxicité en beauté. Les pensées et émotions qui empoisonnent
souvent les cœurs et les esprits des hommes peuvent se transformer et, ce faisant, nous connecter au divin.
Balbuzard
*recherche *quatre directions *objectifs
Un espace entre deux bouleaux me permettait de voir le lac. Il était midi, le deuxième jour de ma quête de vision en Laponie. Tout était tranquille
autour de moi.
Une tache sombre et un coup soudain me firent sortir de ma méditation, alors qu’un poisson tombait du ciel pour atterrir un mètre devant moi à
l’intérieur du petit cercle que j’avais choisi pour fixer mon regard. Ébahi, je levai les yeux et aperçus un balbuzard qui s’éloignait. Ses serres avaient
transpercé le poisson étalé sous mes yeux. Une quête de vision est censée s’entreprendre en état de jeûne, je déposai donc le poisson sur mon autel au lieu
de le cuisiner, puis méditai sur la signification d’un événement aussi inattendu.
Le balbuzard est un grand épervier qui mange surtout du poisson. De très haut dans le ciel, ses yeux perçants distinguent les mouvements sous la
surface de l’eau. Attendant le bon moment, il plonge comme une flèche et frappe avec précision. Redressant son vol au ras de l’eau, il attrape le poisson et
le maintient fermement avec deux orteils dirigés vers l’avant et deux orteils dirigés vers l’arrière, grâce à ses serres au doigt externe réversible. Puis il
s’envole vers son nid où la femelle couve ses œufs lors de la saison de reproduction.
Le balbuzard nous enseigne comment regarder sous la surface et rechercher plus profondément ce qui est susceptible de nous nourrir. Le poisson
représente le savoir, la sagesse et l’esprit ; le balbuzard nous presse donc d’oublier le confort de notre élément familier et d’oser plonger dans l’eau de la
connaissance. C’est là, dans les profondeurs de notre subconscient, que nous attend ce qui peut nourrir notre esprit. Il nous demande également de
poursuivre ce que nous voulons obtenir et de frapper fort l’instant venu. Le bon moment est de toute importance pour le chasseur.
Les orteils réversibles du balbuzard créent une disposition circulaire de ses serres quand il attrape une proie, car ses griffes pointent dans les quatre
directions, formant le Cercle de Vie ou Roue de Médecine. Il nous montre que le pouvoir des quatre directions représentant le corps, l’âme, l’esprit et les
émotions, est nécessaire pour trouver notre centre. Si nous restons dans l’un des domaines que nous trouvons agréable, nous manquons d’équilibre. Il nous
faut alors rechercher les aspects de nous-mêmes qui doivent être renforcés.
Le balbuzard pointe toujours la tête du poisson dans la direction de son vol, car c’est pour lui la manière la plus sûre de ne pas le lâcher.
Comme lui, vous pouvez donner un objectif et une direction à votre savoir. Mettez le cap sur vos buts et utilisez vos connaissances pour atteindre vos
rêves. Alors votre vol sera plus efficace, vous gaspillerez moins de temps et d’énergie. Si vous perdez ce que vous pensiez avoir acquis, appelez le
balbuzard pour inspirer votre sens de l’objectif afin de replonger sous la surface et de saisir une nouvelle occasion, comme lorsqu’il revient chercher un
autre poisson si sa première proie lui échappe.
Aigle
*messager *esprit *vision
Lors d’un après-midi très chaud, je conduisais dans le désert du Nevada sur l’autoroute 50, réputée la moins fréquentée de tous les États-Unis. Je
n’avais rencontré aucune voiture depuis plus d'une heure lorsque je remarquai un obstacle sur la route devant moi et commençai à ralentir. En approchant,
je vis que c’était un aigle en plein milieu de la chaussée. Je stoppai la voiture à trois mètres de lui. Ses ailes étendues couvraient presque les deux voies de
circulation et il tenait un lapin dans ses serres. Il me lança le regard le plus féroce que je n’aie jamais vu.
L’œil perçant de l’aigle voit plus de sept fois mieux que l’œil humain. Son cœur est robuste. L’aigle doré est capable d’attraper un loup adulte. Quand il
chasse, il vole bas et file comme une flèche, tuant sa proie de ses longues serres. Comme le faucon, il nous montre comment réussir en se concentrant
totalement sur sa tâche. Il faut mettre du cœur dans toute action entreprise. C’est le guerrier du ciel, qui défie la gravité en volant plus haut que tous les
autres oiseaux, dans un espace ouvert sur l’univers, ce royaume mystérieux que nous rêvons d’atteindre.
Tout dans l’aigle est lumière. Son cou est doré. Quand il décrit des cercles de plus en plus élevés, il semble se fondre dans le soleil, montant vers le
monde de l’esprit.
L’aigle est l’oiseau du soleil, messager entre le créateur et sa création. Quand il nous apparaît, écoutons-le car il porte un message des plus hauts
royaumes. Ses plumes sont traditionnellement méritées par le courage et l’altruisme et c’est un honneur d’en posséder une. Les chamans les utilisent pour
soigner.
L’une des médecines de l’aigle est la perspective. Il voit des deux côtés de la montagne et connaît les deux significations des histoires. Si vous êtes
coincé dans une vision étriquée des choses, appelez-le pour élargir votre horizon.
Il existe un inconvénient à la médecine de l’aigle : si vous restez toujours au-dessus, vous devenez distant et séparé de la vie. L’aigle n’a pas le pied sûr,
mais il doit toujours redescendre de son royaume aérien pour se poser sur les rochers ou les branches des arbres.
Héron
*gardien *concentration *miroir
Alors que je voguais vers la bouche d’un estuaire à bord de mon kayak, je remarquai un héron sur le rivage parmi des jeunes pousses de bouleau. Il se
fondait parfaitement dans le paysage. Debout sur une patte, il était totalement immobile, son bec long et pointu frôlant la surface de l’eau. Je continuai de
l’observer en laissant le courant m’emporter. Soudain, il fut pris d’une frénétique explosion de mouvement, son bec fourrageant dans l’eau à la recherche
de sa proie.
Le héron est très rapide à l’attaque, mais le reste du temps, il bouge avec une lenteur délibérée et ne se presse jamais. Sa marche est lente et ses
battements d’aile nonchalants. Il peut avoir les pattes dans l’eau et la tête bien au-dessus grâce à son cou allongé. Il atteint donc un équilibre entre pensée et
sentiment. Ses petits yeux voient très clair, ce qui prouve la puissance de son état mental.
Il possède la patience et le contrôle de soi lui permettant de rester immobile très longtemps. Il a l’esprit suffisamment serein pour se concentrer
totalement. Ce sont les dons du gardien qui ne laisse rien échapper à son attention. Les peuples indigènes s’entraînent de cette manière. L’esprit humain se
promène et dérive en tous sens en suivant le courant des pensées sans but. C’est un serviteur utile aux facultés étonnantes, mais si nous le laissons devenir
le maître, il peut devenir un tyran. Le héron porte un autre message : prenez vos pensées en charge et dirigez-les. Apprenez à les choisir au lieu de les
suivre aveuglément.
Quand le héron reste immobile au bord de l’eau, il voit son reflet et sait donc qui il est. Quand nous nous connaissons, nous commençons à nous
accepter ; il nous est alors plus facile de nous apprécier. L’acceptation de soi se reflète dans la dignité avec laquelle le héron se tient entre l’eau et la terre,
entre le monde physique et les royaumes de l’émotion.
Etre soi-même est un acte de pouvoir. Nous passons souvent très longtemps à essayer d’être quelque chose ou quelqu’un que nous ne sommes pas.
C’est une voie difficile à suivre. Il est plus épanouissant d’être soi-même.
Peut-être avez-vous suivi une voie qui n’est pas la vôtre mais celle de quelqu’un qui exerce une influence sur vous, ou de quelqu’un que vous admirez.
Il est temps d’arrêter. Restez immobile comme le héron, regardez l’eau claire de votre être intérieur. Voyez qui vous êtes réellement et où vous devez aller.
Bien que ce regard intérieur soit vital, ce n’est que le début du processus. On ne découvre pas ce que l’on est en restant simplement immobile à
réfléchir. Le héron non plus n’est pas continuellement debout sans bouger. Il nous faut également aller dans le monde extérieur et tenter diverses
expériences.
Le héron passe souvent une bonne partie de la journée seul avant de revenir vers sa colonie pour la nuit. S’il est venu vers vous, peut-être avez-vous
besoin de solitude et de réflexion, mais en même temps, de participer à la vie en société.
Oie
*âme *commandement *gardien
Assis au bord d’un lac au Danemark un soir d’automne, alors que le ciel s’assombrissait, j’entendis au loin derrière moi des oies cacarder. Leur cri
enflait en s’approchant, et le bruit sourd de leurs battements d’ailes fouettant l’air finit par me submerger. Je restai assis sans bouger et elles passèrent juste
au-dessus de moi pour se poser sur l’eau au milieu d’éclaboussements sonores.
Les oies volent dans l’air, nagent dans l’eau et marchent sur terre. Elles peuvent voler la nuit quand elles migrent. Elles sont comme les âmes, qui
quittent le corps la nuit pour voyager d’un élément à l’autre et visiter des endroits lointains. Le cri des oies est un rappel de ce que nous sommes, une
demande pour que nous retrouvions notre être véritable, quelque chose qui ne se trouve qu’au niveau de l’âme.
Les oies sauvages volent en formant un V dans le ciel, dont chacune prend la tête à son tour. Elles nous enseignent le commandement équilibré : une
personne, en charge d’une tâche pour laquelle elle a une certaine expertise, ne commande pas en permanence, mais se retire pour laisser une autre prendre
sa place. De nombreuses tribus autochtones utilisaient ce système qui permet de créer un cercle d’égalité et de rendre plus improbable l’abus de pouvoir.
Quand les oies sauvages se posent pour se nourrir, certaines d’entre elles montent la garde. La tête levée, elles surveillent les alentours, prêtes à alerter
le reste du troupeau en cas de nécessité. Les oies domestiques sont connues elles aussi pour garder leur domaine et les personnes qui y vivent. Si des intrus,
humains ou animaux, pénètrent dans leur jardin ou leur basse-cour, elles sonnent l’alarme. Elles sont considérées comme d’aussi bonnes gardiennes que les
chiens.
Un autre trait distinctif des oies est leur amitié profonde l’une pour l’autre. Quand elles s’accouplent, elles choisissent leur partenaire pour la vie.
Animaux de l’eau
L’eau est de nature féminine et pourtant présente chez les hommes comme chez les femmes. Elle est vivifiante, fertile, nourrissante, curative et
purifiante. Les gens cherchent encore les sources dont l’eau guérit, font des pèlerinages vers les rivières sacrées afin que leurs maladies soient lavées à
grande eau, et prient pour être purifiés dans la vapeur des saunas. La vie est sortie des eaux au commencement des temps et elle grandit dans l’eau de
l’utérus avant de naître au monde.
L’eau détient les pouvoirs de la confiance et de la provision. Elle est connectée aux émotions ainsi qu’aux forces et aux dangers qui s’ensuivent. Elle est
flexible en essence, fluide, changeante, mobile et absorbante. Quand elle rencontre des obstacles, l’eau d’une rivière utilise sa flexibilité pour les
contourner ; elle peut venir à bout de presque tout. Quand on voit les canyons façonnés par des rivières qui ont creusé le roc pendant de très longues
périodes, on peut imaginer la force de l’eau. Sa qualité changeante se remarque dans sa capacité à se transformer de l’état liquide à l’état solide ou gazeux
et se disperser au vent. Cependant, l’eau reste elle-même, comme les émotions. Il est bon de s’en souvenir : les émotions ne se transforment pas en pensées,
par exemple. On doit les accepter et les assumer.
Saumon
*renaissance *profusion *sagesse
Alors que nous descendions en rafting une rivière au nord de la Californie, après le passage d’une cascade, je vins m’asseoir sur la berge pour regarder
l’eau dégringoler de la falaise. C’est alors que je vis un gros saumon surgir du bas de la chute et sauter en l’air pour remonter le mur d’eau. Son corps
faisait près d’un mètre de long, mais il volait, défiant les lois de la gravité. Plusieurs autres le suivirent.
Chaque année, le saumon remonte la rivière à contre-courant pour revenir frayer au lieu même de sa naissance. En Amérique du Nord, les femelles
meurent après avoir pondu.
Ce voyage contre les flots, contre la rivière de vie, représente l’âme des morts qui revient apporter la vie. Quand les œufs éclosent, les alevins se
laissent porter par le courant jusqu’à la mer, dont ils reviendront un jour eux aussi. Le saumon nous montre que la vie sur terre est un cycle de naissances,
de morts et de renaissances. Nous revenons jusqu’à avoir compris ce que nous sommes venus apprendre sur la rivière de vie. Chacun de nous doit trouver
sa voie et la suivre jusqu’à atteindre sa destination finale.
Le saumon nous enseigne que même si nous rencontrons des difficultés, des cascades le long de notre route, il ne faut jamais abandonner mais plutôt
nous surpasser.
L’énorme quantité de saumons qui remontent les rivières chaque année fournit de la nourriture aux ours, aux aigles, aux renards et aux hommes. Leur
don représente l’abondance et la profusion de la Terre Mère. En Finlande, on m’a raconté que les bûcherons demandaient dans leurs contrats la garantie
qu’on ne leur servirait pas du saumon tous les jours mais seulement quatre jours par semaine !
Dans le folklore celte, les saumons passèrent un printemps près d’un chêne. Ils mangèrent les glands tombés à l’eau et absorbèrent la sagesse du chêne.
Canard
*abondance *jeu *sentiments
J’allais toujours à la mare dans le bois près de chez moi au crépuscule. Je m’accroupissais au pied d’un arbre et j’attendais les colverts sauvages et les
sarcelles. Je les reconnaissais au bruit sifflant que faisaient leurs ailes quand ils traversaient le grand lac où ils avaient passé la journée. Les sarcelles étaient
plus rapides, leur sifflement plus aigu. Les canards sauvages tournaient plusieurs fois autour de la mare pour s’assurer de la sécurité. Puis ils descendaient
et se posaient dans un éclaboussement sourd.
Le canard est étroitement connecté à l’eau qui donne la vie et permet la croissance ; sa médecine est donc l’abondance. Si vous avez déjà mangé un œuf
de canard, vous savez combien il est riche et cela vaut pour l’animal en lui-même. Il a une épaisse couche de graisse sous la peau.
Le lien étroit du canard avec l’eau se reflète dans sa forme. Il vole, mais ne plane pas comme l’aigle qui est allié à l’élément air. Il est plus dense et
plus lourd. Il doit courir sur l’eau, pédaler furieusement même, avant de pouvoir décoller de la surface. Son corps pesant lui permet de descendre chercher
sa nourriture au fond des mares, des rivières et des lacs. Il nous enseigne comment plonger dans nos sentiments et en tirer la substance vivifiante. Quand les
canards se regroupent, ils passent leur temps à jouer dans l’eau, à s’éclabousser en cancanant et à étirer leurs ailes comme dans une danse. Leurs
rassemblements ont parfois l’air de fêtes débridées. Appelez le canard si vous voulez réapprendre à jouer et rétablir votre capacité à contacter vos véritables
sentiments.
Il connaît également l’aspect mystérieux de son élément. Il reste parfois tranquillement assis sur les roseaux à écouter la chanson du vent qui lui
murmure les secrets de l’eau.
Dauphin
*joie *protection *sexualité
Une belle journée d’été en Cornouailles au sud de l’Angleterre, lors d’une randonnée le long d’un chemin côtier, je me reposais allongé sur l’herbe tout
en regardant les surfeurs dans les vagues de Sennen Cove au-dessous de moi. Une grosse vague survint, que quelques-uns réussirent à prendre pour se
laisser porter vers le rivage, je remarquai alors deux dauphins qui sautaient de concert et se rapprochaient des surfeurs. L’un d’eux, très visible sur la crête
vert clair de la vague, passa sous l’une des planches et la guida jusqu’à la plage.
La demi-heure suivante, les deux dauphins continuèrent de nager lentement et de faire des sauts parmi le groupe de surfeurs, s’approchant parfois très
près des planches, la tête hors de l’eau comme s’ils essayaient de nouer le contact. Quand une grosse vague arrivait, ils participaient. Ils accéléraient
comme les planches, parfois perpendiculaires à l’une d’elles, parfois parallèles. Ils avaient l’air de beaucoup s’amuser.
L’une des choses que nous avons à apprendre du dauphin est de nous amuser pour le plaisir. Pour bien des adultes, la vie a tendance à devenir sérieuse
et la capacité de rire se perd. Ils voient l’expérience de la vie avec l’esprit et l’ego ; un chaman dirait qu’ils se prennent dans les filets d’un mauvais rêve. Le
dauphin nous apprend à nous libérer et à garder une sensation de joie profonde toujours vive en nous. Cette joie est source de jeunesse et de vitalité quel
que soit notre âge. C’est une médecine puissante qui guérit tous les niveaux de notre être.
L’un de mes enseignants, un vieil Amérindien, fut invité voici quelques années à faire une croisière en Méditerranée. Ses hôtes et lui nageaient souvent
à côté du bateau quand il était ancré dans une eau calme et chaude. Un après-midi, il décida de nager seul. A cinquante mètres environ du bateau, il sentit
venir une crise cardiaque. Personne ne le voyait du bateau. C’est alors qu’un dauphin arriva et le maintint à flot jusqu’à ce qu’il réussisse à attirer
l’attention de ses hôtes, qui vinrent le chercher et le soigner. Le dauphin lui avait sauvé la vie.
Ils aident et protègent, non seulement leur espèce, mais aussi les humains. Ce sont des chasseurs et des guerriers très puissants, capables de combattre et
parfois de tuer de gros requins. On dit qu’ils facilitent le passage des âmes des morts dans l’autre monde.
Quand ils émergent à la surface, on voit une sorte de jet d’eau jaillir du dessus de leur tête. Ce sont des mammifères, ils n’ont pas de branchies et
doivent donc retenir leur respiration sous l’eau. Ce jet est leur expiration visible qui nous rappelle que le souffle de vie est ce qui retient notre esprit à
l’intérieur du corps.
Comme les humains et contrairement à la plupart des autres animaux, le dauphin s’accouple tout au long de l’année. Créatures fortement sexuelles, ils
nous rappellent que la vie se crée par l’union ou si vous préférez, que l’union est un moyen d’élever notre conscience, d’ascensionner grâce à l’amour.
Cygne
*flux *grâce *spiritualité
En marchant un été dans un bois de Norvège, je remarquai un sifflement rythmique derrière moi. En me retournant, je vis deux cygnes qui volaient bas
dans ma direction, le battement de leurs ailes causant ce son aigu déconcertant. Ils se posèrent sur un étang pas très loin de moi et je les observai à distance,
les regardant modifier le paysage, ce qui me le rendait plus facile à appréhender en profondeur.
Le cygne sur l’eau représente l’essence de la facilité, de la maîtrise et de la grâce. Son corps allongé semble avancer tout seul, la tête et le cou posés
avec la plus grande dignité. Il nous enseigne la manière de suivre le courant de la vie avec le moins de résistance possible. Ainsi, lorsque nous nous
autorisons à accepter la vie telle qu’elle est, nous permettons aux événements de se dérouler naturellement. À ne jamais refuser ni juger ce qu’elle nous
offre sous forme de défis – que nous devons voir plutôt comme des chances d’apprendre et de grandir – nous gardons l’harmonie et l’alignement avec la
réalité telle qu’elle se présente. Ce sont des leçons véhiculées par les qualités féminines du cygne, par sa grâce et sa dignité.
Il glisse dans la plus pure solennité, comme un rêve ou une apparition. Ces qualités, qu’il peut aussi conférer à son entourage, en font un gardien du
concept chamanique du rêve. Le cygne vogue sur le rêve sacré de la vie. Messager des royaumes spirituels, il est capable de transmettre la sagesse qui aide
à s’éveiller.
Il protège férocement les frontières de son domaine et pour défendre ses petits, il peut briser un bras ou une jambe avec ses ailes. J’ai vu un jour l’un
d’eux poursuivre un petit canot à moteur et chercher à monter à bord pour l’expulser de son territoire.
Baleine
*histoire *communication *savoir ancien
Sur l’autoroute 101 en Californie, comme j’arrivais au sommet d’une colline, le panorama s’élargit en m’offrant une vue plongeante sur l’Océan
Pacifique. J’arrêtai la voiture pour en profiter. Regardant au loin avec mes jumelles, je remarquai une fontaine jaillissant de l’eau, suivie du corps gris et
massif d’une baleine à bosse. Même quand elle plongeait sous la surface, je pouvais encore distinguer le contraste de sa couleur sombre contre l’eau bleue.
J’avais l’impression d’observer un phénomène datant de la nuit des temps.
La vie sur terre a commencé dans les océans. La baleine connaît l’histoire de la planète Terre et son chemin d’évolution. Avec le temps, elle s’est
adaptée à la vie terrestre, puis elle est retournée dans l’eau. Elle parcourt des milliers de kilomètres au cœur des océans et connaît des profondeurs
inaccessibles aux humains. Elle voit des mondes anciens, des continents entiers, des civilisations englouties et disparues de nos mémoires. La baleine
apporte donc un autre regard sur les enseignements dispensés par les grands maîtres vivant sur Terre autrefois.
Les baleines ont des mélodies individuelles, différentes d’un individu à l’autre. Certaines peuvent chanter près d’une heure en gardant la même justesse.
Elles entendent le chant de leur baleineau à une distance de mille milles.
La baleine connaît le sens des sons et des mots. Ses chants primitifs embrassent les mystères de la création. Elle enseigne le pouvoir secret du langage
et l’importance de l’utilisation des mots car ils créent notre réalité.
La baleine est une bonne mère qui donne la tétée à ses petits sous l’eau et les protège durant plusieurs années. Selon certaines légendes, elle avale des
humains et les régurgite vivants. Elle est vraiment comme la Grande Mère qui tient tous ses enfants dans ses bras et voyage autour du monde, conservant
un savoir issu des profondeurs et de la nuit des temps.
Animaux terre/eau
Ce groupe associe le mouvement et la fluidité de l’eau avec la solidité de la terre. La loutre incarne ces deux pouvoirs ; elle avance rapidement et
gracieusement dans l’eau et se déplace avec autant de facilité sur terre.
Pour la tortue, la solidité de son élément terre se voit dans sa carapace robuste qui englobe presque tout son corps, et pourtant elle vit dans l’élément
eau, doux et flexible.
L’eau et la terre sont tous deux nourrissants et vivifiants ; à les observer de plus près, on s’aperçoit que la terre mêlée à l’eau crée de la boue, cette
substance magique offrant les conditions optimales pour que les graines poussent et que la vie émerge. Pour que le miracle opère, il faut aussi de l’air et le
feu du soleil.
La vie est vraiment la danse des quatre éléments.
Grenouille
*chant *fertilité *nettoyage
Très haut dans les montagnes arides couvertes de pins de Santa Cruz en Californie, l’air était encore chaud au cœur de la nuit. Assis dans le jardin,
j’écoutais le bruissement des plants de maïs dans la brise légère. Un autre chant vint graduellement se mêler à lui : le coassement des grenouilles dans une
petite mare construite par un ami quelques années auparavant. Leur mélodie hypnotique augmenta en intensité, comme un orchestre mystérieux qui me
plongea dans un état très paisible de conscience altérée. Les arbres me semblèrent soudain plus grands, réclamant mon attention.
La résonance profonde du chant des grenouilles nous transporte dans des voyages spirituels qui nous permettent de pénétrer d’autres réalités. C’est un
médiateur entre les mondes. Dans certaines traditions, ce chant est censé invoquer l’eau sous forme de pluie qui apporte la vie et la fertilité quand elle
tombe sur la terre. La grenouille reflète cette fertilité avec l’abondance de ses œufs qu’elle déroule en chapelet comme de grosses gouttes de pluie. Son
élément est l’eau. Elle nous apprend à sauter dans l’eau vivifiante et purificatrice qui représente nos émotions. Celles-ci nous sont plus bénéfiques quand
elles sont pures. Polluées de nos propres distorsions, elles nous font parfois du mal. La grenouille s’apparente à la qualité assainissante de l’eau, donc à la
guérison, et nous pouvons l’appeler dans ce but. Son évolution de l’œuf en têtard puis en adulte rappelle les transformations par lesquelles nous passons
pour atteindre une compréhension approfondie et nous développer en tant qu’esprits incarnés. Assise sur sa feuille de nénuphar au beau milieu de la mare,
la grenouille est un maître de l’eau. Elle nous conseille de croire, de faire un saut dans l’inconnu et de laisser l’eau pure nous laver de tout.
Tortue
*protection *introspection *immobilité
Au campus universitaire de Détroit dans le Michigan, je regardais une tortue émerger d’une mare. Elle venait de s’éveiller de son hibernation et ses
mouvements étaient incroyablement lents ; comme dans un songe, elle nagea vers un rocher au milieu de la mare et grimpa dessus, puis se tourna vers le
soleil pour absorber sa chaleur vivifiante.
Une tortue émergeant de l’eau est une représentation de l’Amérique du Nord. De nombreux Amérindiens appellent “île de la Tortue” toute portion de
terre de cette forme. Ils disent que son ventre plat et la carapace au-dessus ressemblent à la terre et à la voûte céleste. En nous concentrant sur cette
symbolique, nous pouvons expérimenter le rêve sacré de la vie.
La robuste carapace de la tortue constitue une protection contre ses ennemis et compense le fait que c’est un reptile lent incapable de semer ses
poursuivants. Quand elle dort, sa tête disparaît totalement à l’intérieur. Appelez-la à l’aide si vous avez besoin de protection pour vous sentir en sécurité
avec vous-même.
La tortue se repose dans sa carapace sans se préoccuper du monde extérieur comme le font les autres animaux. Elle possède cependant une bonne vue et
un odorat développé et elle sait ce qui se passe autour d’elle, même quand son attention est tournée vers l’intérieur. Le fait de transporter son abri, qui est
une partie d’elle-même, sur son dos augmente sa tendance à l’introspection.
Appelez la tortue si vous devez apprendre à intérioriser votre conscience au lieu de vous intéresser uniquement à l’extérieur. Il est important de faire
cette démarche pour rester centré. Dans les sociétés occidentales, de nombreuses personnes permettent à leur conscience d’être tournée entièrement vers
l’extérieur, suivant les directives données par les autres et se laissant dicter un comportement par la radio et la télévision. Ces choses font partie de notre
communication culturelle, mais l’attention constamment dirigée vers l’extérieur ne nous aide ni à voir ni à agir clairement. La tortue peut vous aider à
retourner votre attention vers le centre de votre être, et fort de cette position, vous serez complètement conscient de ce qui se passe alentour sans toutefois
perdre le sens de vous-même, sachant que vous êtes protégé.
La carapace de la tortue est comme une aura, ce champ énergétique que nous transportons avec nous et qui est perçu par tous les chamans et
enseignants spirituels du monde. Elle nous demande de construire une forte aura autour de nous par la méditation et les pratiques spirituelles de notre
choix.
La tortue nous montre la sagesse inhérente à la lenteur que l’on acquiert lorsque l’on est centré, lorsque l’esprit ralentit pour laisser place à la sérénité.
C’est alors que nous réalisons ce qui est important dans la vie et que nous commençons à utiliser le discernement et les choix relatifs à ce que nous voulons
faire de notre temps.
Pingouin
*respect *loyauté *subconscient
N’ayant jamais vu de pingouins dans la réalité, j’ai demandé à les voir en rêve en utilisant l’une des méthodes décrites dans ce livre. La nuit même, je
vis deux petits pingouins bleus. Ils marchaient côte à côte d’une manière qui montrait leurs liens profonds de confiance et d’amour mutuels. Le soleil était
haut dans le ciel et leur unité emplissait d’harmonie le paysage environnant.
Les pingouins reviennent au même endroit chaque année pour s’accoupler. Ils sont loyaux envers la terre de leurs ancêtres et également envers leur
partenaire. Quand un couple se forme, il reste soudé pour la vie. Le pingouin en tant qu’animal totem peut vous aider à intégrer la loyauté dans votre vie.
Ils vivent en colonies immenses comptant parfois plusieurs milliers d’oiseaux. Leur société paraît extraordinairement bien organisée. Le pingouin nous
montre donc le respect d’autrui, car c’est la qualité la plus importante pour qu’un grand nombre d’individus réussisse à former un groupe qui fonctionne.
Pour préserver l’harmonie et l’équilibre et que les conflits entre les individus soient gérés rapidement, correctement et efficacement, le respect doit être un
principe sous-jacent.
L’océan est le domaine du pingouin. Il s’y déplace avec grâce et rapidité, en pêchant pour trouver sa nourriture sous l’eau. L’océan est une Grande
Mère qui fournit tout ce dont ses enfants ont besoin, et c’est aussi le grand subconscient auquel nous revenons chaque nuit dans nos rêves, qui nous emplit
d’une sagesse issue des eaux profondes de l’âme. Le pingouin est donc lui aussi un gardien des rêves. Il sait comment sauter du monde onirique dans la vie
diurne, comme il saute hors des vagues sur le rivage gelé.
Loutre
*jeu *féminin *suit le courant
Je marchais le long d’un torrent en Cornouailles, au sud de l’Angleterre, lorsque j’entendis un bruit d’éclaboussure venant d’un endroit où le torrent
suivait une pente raide générant de petites cascades dans sa course parmi les rochers. Une loutre faisait des bonds au milieu du courant et se dirigeait vers
moi. Elle m’accorda un regard rapide en passant et continua sa descente intrépide, son corps lisse luisant d’humidité.
La loutre passe beaucoup de temps à jouer. Elle dévale les collines enneigées sur le dos puis remonte la pente juste pour recommencer. Le jeu et le rire
sont de puissantes médecines qui nous soutiennent quand la vie est dure. La loutre enseigne l’esprit d’aventure à ses petits, elle les incite à vivre une vie
trépidante, poussés par la curiosité et l’envie d’explorer le monde et soutenus par la confiance, qui est ici la qualité primordiale. C’est le point de départ à
partir duquel tout le reste peut s’épanouir. Quand cette loutre dévalait le torrent, elle savait que rien ne pouvait lui arriver. C’est un grand pouvoir à
acquérir.
Appelez-la pour vous inspirer la certitude de pouvoir gérer tout ce que la vie vous envoie, et de savoir que les autres ne sont pas une menace à
combattre mais des compagnons avec qui partager.
La loutre nous apprend à suivre le courant de la vie, à la prendre comme elle vient en gérant les difficultés quand elles se présentent au lieu de vivre
dans un état d’anxiété chronique à leur propos.
Elle équilibre deux domaines important liés au féminin. Parallèlement à la grâce et l’équanimité, elle peut montrer une bravoure étonnante. La loutre
n’attaque pas, mais elle est connue pour sa résistance farouche à la capture. Elle enseigne que la hardiesse fait partie intégrante de l’équilibre féminin, que
la flexibilité émotionnelle participe autant de l’expression et de l’utilisation du feu intérieur que de l’abandon des rivalités qui divisent. Son espièglerie
exubérante nous montre qu’il est possible d’incarner ces qualités en suivant avec confiance le flux de la vie.
Castor
*construction *famille *application
Lors d’une sortie nature en canoë au sud de la Suède, j’arrivai sur un lac tranquille où des bouleaux couchés sur le rivage me firent comprendre que
j’étais entré dans le territoire des castors. Je me mis à ramer le plus silencieusement possible sur l’eau d’un gris bleu sombre, espérant en apercevoir.
Quelques minutes plus tard, j’en vis plusieurs qui nageaient au loin devant mon canoë, leurs petites têtes hors de l’eau. Ils durent sentir ma présence : l’un
d’eux leva sa large queue plate et frappa la surface en signal d’alerte, et tous disparurent dans l’instant pour ne pas revenir avant quelque temps.
Les castors créent de solides structures sociales. La famille inclut les jeunes de l’année précédente ; ils vivent dans des cabanes construites avec des
troncs et des branches ou dans des trous creusés dans la berge et dont l’entrée se trouve sous l’eau. Le castor nous enseigne l’importance de la relation
familiale et la force de la fidélité. Quand un couple se forme, il reste uni jusqu’à la fin de sa vie.
Ce sont des architectes émérites. Ils coupent les arbres de leurs incisives puissantes et construisent des digues massives avec les troncs et les branches
entremêlés en les positionnant en travers des rivières et des torrents de manière à créer des petits lacs de retenue où leur communauté peut s’épanouir. Ils
nous enseignent la valeur de l’effort et du travail consciencieux dans un but défini pour soi-même, sa famille et la société.
Le castor est dévoué et très persévérant, un peu comme le blaireau. Il continue de travailler jusqu’à ce que sa tâche soit accomplie. Sa médecine montre
les bénéfices de la discipline dans l’effort créatif. Appelez-le afin qu’il vous aide à mener à bien vos projets avec ingéniosité et persévérance.
Les castors sont lents sur terre, mais rapides, élégants et efficaces dans l’eau. L’élément de leur habitat est traditionnellement associé aux émotions.
Comme il vit dans l’eau une grande partie de son temps, le castor nous apprend à être à l’aise avec nos émotions. Celles-ci ont besoin d’être reconnues et
de prendre leur place. Comme l’eau, elles sont nourricières et si nous les renforçons tout en les maîtrisant, elles peuvent nous offrir un environnement
vivifiant à l’instar de ces petits lacs construits par les barrages des castors. Cependant, si l’eau s’accumule en amont et détruit son ouvrage, le castor le
reconstruit sans laisser le passé le retenir ni saper sa détermination.
Phoque
*âme *provision *seuil
J’étais sur une plage écossaise un jour d’été lorsque je vis apparaître la tête d’un phoque à trois mètres de moi. Ses grands yeux noirs semblaient
contenir toute la profondeur de l’océan. Je fus captivé. Ces yeux éloquents sont une métaphore de l’âme humaine qui émerge occasionnellement des
profondeurs de la psyché et se montre un court instant avant de refluer dans l’inconscient. Le phoque nous montre le chemin pour atteindre notre âme en
plongeant sous la surface et nous reliant à notre partie cachée.
Le corps du phoque est modelé pour la vie aquatique et apparaît comme une masse uniforme exempte de membres différenciés comme ceux des
animaux terrestres. Adaptée au mouvement et à la chasse sous l’eau dans la plus grande aisance et mobilité, cette forme semble calquée sur la mer elle-
même, une grande étendue de matière hautement flexible. L’océan est une Grande Mère qui nourrit tous ses enfants et le phoque à son tour fournit aux
humains, au peuple Inuit en particulier, de quoi vivre et manger dans un environnement hostile où la nourriture est difficile à trouver. Il devient donc aussi
une Grande Mère, dont les rythmes sont gouvernés par la lune et les marées. Le lait dont les femelles nourrissent leurs petits est extrêmement riche et gras,
permettant aux bébés phoques de développer l’épaisse couche de graisse dont ils ont besoin pour maintenir leur température corporelle dans l’eau gelée de
l’Arctique.
Le phoque a besoin de l’eau et de la terre, partageant son temps entre les deux. Nous avons également besoin d’un temps d’enracinement matériel et
d’un temps pour les profondeurs de l’âme. La médecine du phoque est celle des “lieux intermédiaires” entre deux forces différentes. C’est là que se
trouvent les embrasures de portes ou seuils dans le monde spirituel.
Chapitre 5
Les animaux totems et le but de la vie
Non seulement il est votre guide, protecteur, enseignant, ami et compagnon, mais votre animal totem est aussi étroitement lié à votre but de vie. Avant
que de nombreuses tribus indigènes soient détruites par les invasions coloniales et l’interférence religieuse, il était essentiel que tout jeune homme et toute
jeune femme trouve le but de sa vie avec l’aide de son animal totem. Quand un adolescent atteignait la puberté, il commençait à rechercher les rêves et les
visions qui allaient clarifier la direction à donner à sa vie. On considérait comme important que le feu intérieur en chacun soit canalisé vers quelque chose
d’utile, et c’est toujours vrai aujourd’hui. L’enthousiasme doit être dirigé de manière positive et épanouissante. Si les jeunes hommes, par exemple, ne
trouvent pas d’exutoire constructif à leur impétuosité, ils deviennent vite destructeurs dans le monde extérieur. L’être humain a besoin d’une direction à sa
vie pour acquérir un sentiment de réussite et ainsi ne pas se perdre. Cela fournit le sens de l’objectif visé qui permet à l’énergie intérieure de s’éveiller. Si
nous n’avons ni but authentique, ni rêves ni visions, nous perdons cette énergie, nous sentant vite fatigués, voire dépressifs. Lorsque nous avons un but,
nous sommes revigorés et excités, si bien que nous trouvons la force de poursuivre nos objectifs. C’est le but lui-même qui nous pousse de l’avant et nous
donne la sensation d’être en vie. Les enfants ont des rêves et des visions, ils sont pleins de vitalité. Les adultes qui perdent leur direction ont tendance à
perdre en même temps leur dynamisme et leur jeunesse, par conséquent leur enthousiasme.
Responsabilité de soi
Tous les enseignements décrits dans ce livre convergent vers la force et la sérénité issues de la connaissance de qui nous sommes et de l’alignement
avec le but de notre vie. Les questionnements tels que : “Qu’est-ce que je suis et qu’est-ce que je fais ici ?” nous ramènent à l’essence de la raison de notre
présence sur Terre et à la clarification de ce qui est vraiment important.
Selon les enseignements, cette connaissance de soi devrait être accompagnée d’une attitude spirituelle et d’un sens de l’humilité comme celui du lapin.
La véritable humilité vient du fait de savoir que nous sommes tous comme les gouttes de l’océan et que nous avons besoin du soutien du pouvoir suprême
pour réaliser notre but de vie et le manifester dans le monde matériel. Cette humilité doit être associée à une grande confiance dans nos capacités, sentiment
que nous pouvons acquérir en partie grâce à notre animal totem.
Nous progressons alors dans le respect de soi, sans jamais le négliger quelles que soient les épreuves. Ce respect mène à l’assurance et à la certitude de
savoir faire ses propres choix sans avoir à abdiquer son pouvoir au profit d’autrui. La prise de conscience de soi-même en découle, un état d’authenticité,
d’offrande de nos talents au monde et de réussite de notre destinée. N’attendez donc pas que les autres fassent le travail pour vous ou vous mènent à bon
port. Vous avez votre animal totem, votre force et vos dons, ainsi que votre direction et vos buts. Cela éveille le souvenir de ce que vous êtes. Sur le chemin
du respect de soi et de l’assurance, les esprits animaux vous montrent la voie.
d’être assuré que vous obtenez la réalité. Souvenez-vous que seul le cœur sait toujours distinguer le vrai du faux.
La roue sacrée
Le Cercle des Alliés s’appelle ainsi parce que les esprits animaux se tiennent aux quatre points cardinaux du cercle. Lorsqu’un animal après l’autre
vous trouve, déterminez de quelle direction il arrive – est, sud, ouest ou nord. Laissez-le tout simplement vous le montrer, mais vous pouvez aussi acquérir
une connaissance de base des pouvoirs des quatre directions. Ceux-ci varient d’ailleurs d’une culture à l’autre, d’une tribu à l’autre.
Les ancêtres qui ont transmis ces enseignements de génération en génération disent que, dès que vous êtes dans une position où les quatre directions
sont nettement visibles, comme au sommet d’une montagne ou dans le désert, vous êtes au centre d’un cercle. En vous tournant dans chacune des
directions, vous pouvez sentir ce qui en émane, ce qu’elle évoque en vous, un certain sentiment, une qualité, une énergie. Ces énergies définissent les
pouvoirs des quatre directions.
Bien qu’il n’y ait ni bon ni mauvais système pour travailler avec les directions, je vous recommande d’en choisir un et de vous y tenir afin de ne pas
vous embrouiller. Voici le modèle que j’utilise :
En commençant à l’est, tournez dans le sens des aiguilles d’une montre, comme le soleil. Dans l’hémisphère nord, le pouvoir de l’est est relié au soleil
levant. C’est là d’où vient la lumière qui apporte les pouvoirs de vision et d’illumination. C’est aussi la direction de l’esprit. Pour l’hémisphère sud, il suffit
d’intervertir les directions.
Tournez d’un quart de tour vers la droite pour faire face au sud, l’endroit où le soleil est au zénith, où la chaleur est maximale et où l’on trouve le
pouvoir de la confiance. C’est l’endroit où vous sentez que vous serez toujours ravitaillé, que tout ce dont vous aurez besoin sera toujours disponible. Cette
direction est celle des émotions.
Tournez ensuite vers l’ouest, la direction du soleil couchant. Elle se rapporte à l’obscurité, sans connotations négatives. Sa signification est le regard
intérieur. Le pouvoir de l’ouest implique l’introspection.
Tournez enfin vers le nord, la source du vent froid porteur de clarté, de sagesse et de force – les pouvoirs du nord. C’est également la direction de
l’esprit, non seulement des facultés mentales mais également de la capacité de penser avec son cœur.
Quand vos animaux totems prennent place autour de cette Roue Sacrée, ils commencent à vous enseigner leurs pouvoirs. Prenez encore le temps de
laisser se dérouler le processus et souvenez-vous de ne pas le regarder dans une perspective logique.
Ces directions et les quatre esprits animaux deviendront une source inestimable d’assistance que vous pourrez contacter tout au long de votre vie. Si
vous avez besoin de conseils pour une question nécessitant des qualités médiumniques – l’étape suivante sur votre chemin, un changement de direction –
regardez vers l’est et demandez à cet esprit animal de vous aider. Pour une situation demandant une profonde confiance et un ajustement émotionnel,
regardez au sud. Si vous faites face à des défis concernant votre corps physique, votre enracinement ou votre savoir intérieur, regardez à l’ouest. Pour une
question de force personnelle, par exemple un choix qui demande un grand courage, que vous avez peut-être évité toute votre vie car vous aviez peur de
l’affronter, cherchez l’aide au nord.
Les esprits animaux associés aux points cardinaux vous guident et créent une solide fondation. Le Cercle des Alliés n’exclut pas une assistance d’autres
animaux totems pour des tâches spécifiques. Certains peuvent proposer de vous aider à comprendre une leçon particulière ou simplement vous livrer un
message. D’autres peuvent se présenter pour vous aider à surmonter un blocage ou à faire face à l’un de vos défis.
Ici s’achève cet enseignement introductif sur le Cercle des Alliés et sur la manière d’inviter les esprits animaux à travailler avec vous et à vous
transmettre leurs pouvoirs. Ces connaissances peuvent vous mener loin sur le chemin du pouvoir personnel, de l’élévation de conscience et de l’éveil. Avec
le temps, le reste des enseignements commencera à émerger en vous aussi.
Trouver votre Cercle d’Alliés
1. Par le rêve, le voyage au tambour, la méditation et la prière, commencez à chercher un cercle de quatre animaux totems alliés, dont votre esprit animal
fait partie, car il est votre esprit gardien et un miroir de votre personnalité. Prenez votre temps pour compléter ce cercle, car il doit être authentique.
2. Découvrez la position de chacun d’eux en relation avec les quatre points cardinaux.
3. Entretenez des contacts réguliers avec vos quatre esprits animaux en utilisant les méthodes décrites dans ce livre.
Remerciements
Ce fut un honneur de pouvoir m’exprimer à travers ce livre, l’un de ceux que j’apprécie vraiment. Le long de mon chemin de vie, j’ai rencontré de
nombreux êtres, humains ou autres, à qui je dois une grande reconnaissance. Ce sont des personnes qui ont eu le courage de parler avec le cœur, d’écouter
avec le cœur, de vivre dans leur cœur et toutes ont en quelque sorte contribué à l’édition de ce livre.
Je remercie tout particulièrement mes enseignants qui ont partagé leurs connaissances avec générosité et sincérité ; mes élèves qui ont montré qu’ils
savaient penser par eux-mêmes ; les animaux qui m’ont inspiré et élevé l’esprit ; les esprits animaux pour leur amitié, leur loyauté, leur intégrité et leur
assistance permanente ; la Terre Mère pour son amour inconditionnel ; mes ancêtres qui sont toujours présents ; et le Mystère qui nous réunit tous.
Finalement, un grand merci à Zoë Bicât pour son aide à la mise en forme du texte de ce livre.