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Fiches de TD N - 6 2020-2021

Ce document contient trois décisions de justice concernant la responsabilité de communes pour des accidents survenus sur des pistes de ski ou chemins. Les décisions rejettent la responsabilité des communes, estimant qu'il n'y a pas eu de faute dans l'aménagement ou l'entretien des ouvrages publics.

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Fiches de TD N - 6 2020-2021

Ce document contient trois décisions de justice concernant la responsabilité de communes pour des accidents survenus sur des pistes de ski ou chemins. Les décisions rejettent la responsabilité des communes, estimant qu'il n'y a pas eu de faute dans l'aménagement ou l'entretien des ouvrages publics.

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Travaux

dirigés de droit public des biens



Fiche n° 6 : Ouvrages publics – Travaux publics 1.


I- Documents.

1° - CE, Sect. 12 décembre 1986, n° 51249, M. X c/ Commune de Bourg-Saint-Maurice.

Conseil d'Etat
statuant
au contentieux
N° 51249
Publié au recueil Lebon
SECTION
M. Coudurier, président
M. Wahl, rapporteur
M. Bonichot, commissaire du gouvernement
lecture du vendredi 12 décembre 1986
REPUBLIQUE FRANCAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS
Vu la requête sommaire et le mémoire complémentaire enregistrés les 10 juin 1983 et 3 octobre 1983
au secrétariat du Contentieux du Conseil d'Etat, présentés pour M. Marcello X..., demeurant ... 19 6
HX Royaume-Uni , et tendant à ce que le Conseil d'Etat :
1° annule le jugement en date du 18 février 1983 du tribunal administratif de Grenoble en tant qu'il a
rejeté sa demande tendant à ce que la commune de Bourg-Saint-Maurice soit déclarée responsable de
l'accident dont il a été victime le 18 décembre 1978 sur une piste de la station des Arcs-1600 Savoie ;
2° déclare la commune de Bourg-Saint-Maurice entièrement responsable des conséquences
dommageables de cet accident, la condamne à lui verser une indemnité provisionnelle de 50 000 F,
désigne un expert pour apporter tous éléments d'appréciation du préjudice subi,
Vu les autres pièces du dossier ;
Vu l'ordonnance du 31 juillet 1945 et le décret du 30 septembre 1953 ;
Vu la loi du 30 décembre 1977 ;
Après avoir entendu :
- le rapport de M. Wahl, Auditeur,
- les observations de Me Odent, avocat de M. Marcello X... et de Me Ravanel, avocat de la commune
de Bourg-Saint-Maurice,
- les conclusions de M. Bonichot, Commissaire du gouvernement ;

Considérant, d'une part, qu'en admettant que l'accident dont M. X... a été victime soit dû à la présence
sur la piste de ski qu'il empruntait d'une plaque rocheuse dissimulée sous la couche de neige et sur
laquelle il aurait dérapé, il ne résulte pas de l'instruction que l'absence de signalisation d'un tel
obstacle, fréquent en haute montagne et contre lequel les skieurs doivent normalement se prémunir, ait
été, dans les circonstances de l'espèce, constitutive d'une faute commise par le maire dans l'exercice de
ses pouvoirs de police ;
Considérant, d'autre part, qu'une piste de ski ne constituant pas par elle-même un ouvrage public, M.
X... n'est pas fondé à soutenir que l'accident dont il a été victime engage la responsabilité de la
commune en l'absence de faute de celle-ci ;
Considérant, dès lors, que M. X... n'est pas fondé à se plaindre de ce que, par le jugement attaqué, le
tribunal administratif de Grenoble a rejeté sa demande tendant à ce que la commune de Bourg-Saint-
Maurice soit condamnée à l'indemniser des
Article ler : La requête de M. X... est rejetée.
Article 2 : La présente décision sera notifiée à M. X..., à la commune de Bourg-Saint-Maurice et au
ministre de l'intérieur

2° - CE, Sect. 13 février 1987, n° 55617, M. X c/ Commune de Saint-Martin-de-Belleville.

Conseil d'Etat
statuant
au contentieux
N° 55617
Publié au recueil Lebon
2 / 6 SSR
Mme Bauchet, président
M. Dubos, rapporteur
M. Bonichot, commissaire du gouvernement
lecture du vendredi 13 février 1987
REPUBLIQUE FRANCAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS

Vu la requête sommaire et le mémoire complémentaire enregistrés les 13 décembre 1983 et 26 mars


1984 au secrétariat du Contentieux du Conseil d'Etat, présentés pour M. Gérard X..., demeurant ...
73000 , et tendant à ce que le Conseil d'Etat :
1° annule le jugement du tribunal administratif de Grenoble en date du 14 octobre 1983 rejetant sa
requête tendant à ce que la commune de Saint-Martin-de-Belleville soit déclarée responsable de
l'accident dont il a été victime le 15 novembre 1978 sur les pistes de ski de la station de Val-Thorens, à
ce que soit désigné un expert afin d'évaluer le préjudice corporel qu'il a subi et à ce que la commune
soit condamnée à lui verser une provision de 10 000 F,
2° déclare la commune de Saint-Martin-de-Belleville responsable de cet accident, désigne un expert
afin d'évaluer ce préjudice et lui alloue une provision de 10 000 F,
Vu les autres pièces du dossier ;
Vu le code des tribunaux administratifs ;
Vu la loi du 28 pluviôse an VIII ;
Vu l'ordonnance du 31 juillet 1945 et le décret du 30 septembre 1953 ;
Vu la loi du 30 décembre 1977 ;
Après avoir entendu :
- le rapport de M. Dubos, Maître des requêtes,
- les observations de Me Jacoupy, avocat de M. Gérard X... et de Me Célice, avocat de la commune de
Saint-Martin-de-Belleville,
- les conclusions de M. Bonichot, Commissaire du gouvernement ;

Considérant que l'accident dont M. Gérard X... demande réparation à la commune de Saint-Martin-de-
Belleville est consécutif à une chute qu'il a faite le 15 novembre 1985 sur la piste de ski du glacier du
Péclet où il entraînait l'équipe nationale espagnole ; qu'après avoir glissé le long de la pente, il a
violemment heurté l'un des poteaux soutenant un filet de protection placé par la commune pour
empêcher la sortie des skieurs hors de la piste ; qu'il ne résulte pas de l'instruction que la conception
ou l'implantation de cet ouvrage révèle un aménagement défectueux constitutif d'un défaut d'entretien
normal ; que le requérant n'est donc pas fondé à se plaindre de ce que, par le jugement attaqué, le
tribunal administratif de Grenoble a rejeté sa demande ;

Article ler : La requête de M. Gérard X... est rejetée.


Article 2 : La présente décision sera notifiée à M. Gérard X..., à la commune de Saint-Martin-de-
Belleville et au ministre de l'intérieur
3° - CE, 18 novembre 2011, n° 342711, Commune de Gruissan.

Conseil d'État
N° 342711
Inédit au recueil Lebon
7ème et 2ème sous-sections réunies
M. Christian Vigouroux, président
M. Fabrice Aubert, rapporteur
M. Nicolas Boulouis, rapporteur public
SCP DIDIER, PINET ; HAAS ; FOUSSARD ; BALAT, avocats
lecture du vendredi 18 novembre 2011
REPUBLIQUE FRANCAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS
Vu 1°), sous le n° 342711, le pourvoi sommaire et le mémoire complémentaire, enregistrés les 24 août
et 25 novembre 2010 au secrétariat du contentieux du Conseil d'Etat, présentés pour la COMMUNE
DE GRUISSAN, représentée par son maire ; la COMMUNE DE GRUISSAN demande au Conseil
d'Etat :
1°) d'annuler l'arrêt n° 07MA05079 du 24 juin 2010 par lequel la cour administrative d'appel de
Marseille, à la demande de M. Alexandre A et de ses parents, a annulé le jugement n° 0500512-
0504649 du tribunal administratif de Montpellier du 5 octobre 2007, condamné la COMMUNE DE
GRUISSAN et le Conservatoire de l'espace littoral et des rivages lacustres à leur verser à titre de
provision la somme de 18 750 euros en raison du préjudice corporel subi par Alexandre A du fait
d'une chute de vélo tout terrain sur le massif de la Clappe, condamné la COMMUNE DE GRUISSAN
à garantir le Conservatoire de l'espace littoral et des rivages lacustres de cette condamnation et, avant
de statuer sur le surplus de la requête, ordonné une expertise aux fins de déterminer l'étendue du
préjudice corporel subi par M. A ;
2°) réglant l'affaire au fond, à titre principal, de rejeter les conclusions de la requête d'appel de MM. et
Mme A et, à titre subsidiaire, de rejeter l'appel en garantie du Conservatoire de l'espace littoral et des
rivages lacustres et de condamner celui-ci à la garantir de toute condamnation prononcée à son
encontre ;
3°) de mettre à la charge de MM. et Mme A et du Conservatoire de l'espace littoral et des rivages
lacustres le versement de la somme de 3 500 euros au titre de l'article L. 761-1 du code de justice
administrative ;
Vu 2°), sous le n° 342712, le pourvoi sommaire et le mémoire complémentaire enregistrés le 24 août
et le 25 novembre 2010 au secrétariat du contentieux du Conseil d'Etat, présentés pour le
CONSERVATOIRE DE L'ESPACE LITTORAL ET DES RIVAGES LACUSTRES, dont le siège est
à la Corderie Royale rue Jean Baptiste Audebert BP 137 à Rochefort (17300) ; le CONSERVATOIRE
DE L'ESPACE LITTORAL ET DES RIVAGES LACUSTRES demande au Conseil d'Etat :
1°) d'annuler le même arrêt n° 07MA05079 du 24 juin 2010 de la cour administrative d'appel de
Marseille ;
2°) de mettre à la charge des consorts A le versement de la somme de 3 500 euros en application de
l'article L. 761-1 du code de justice administrative ;

....................................................................................

Vu les autres pièces des dossiers ;


Vu le code de justice administrative ;
Après avoir entendu en séance publique :
- le rapport de M. Fabrice Aubert, Auditeur,
- les observations de Me Haas, avocat de la COMMUNE DE GRUISSAN, de Me Balat, avocat de
MM. et Mme A, de Me Foussard, avocat de la caisse primaire d'assurance maladie du Puy-de-Dôme et
de la SCP Didier, Pinet, avocat du CONSERVATOIRE DE L'ESPACE LITTORAL ET DES
RIVAGES LACUSTRES,
- les conclusions de M. Nicolas Boulouis, rapporteur public ;
La parole ayant été à nouveau donnée à Me Haas, avocat de la COMMUNE DE GRUISSAN, à Me
Balat, avocat de MM. et Mme A, à Me Foussard, avocat de la caisse primaire d'assurance maladie du
Puy-de-Dôme et à la SCP Didier, Pinet, avocat du CONSERVATOIRE DE L'ESPACE LITTORAL
ET DES RIVAGES LACUSTRES ;

Considérant qu'il ressort des pièces du dossier soumis au juge du fond que M. Alexandre A, alors âgé
de 17 ans, a chuté de son vélo en franchissant des bosses sur un chemin du massif de la Clappe,
appartenant au domaine du CONSERVATOIRE DE L'ESPACE LITTORAL ET DES RIVAGES
LACUSTRES et se trouvant sur le territoire de la COMMUNE DE GRUISSAN ; qu'à la suite de cet
accident, M. A est resté tétraplégique ; que l'intéressé et ses parents ont recherché devant le tribunal
administratif de Montpellier la responsabilité du CONSERVATOIRE DE L'ESPACE LITTORAL ET
DES RIVAGES LACUSTRES au titre du défaut d'entretien normal et de la COMMUNE DE
GRUISSAN au titre de la carence du maire dans l'exercice de ses pouvoirs de police ; que ce tribunal a
rejeté leurs conclusions par jugement du 5 octobre 2007 ; que par l'arrêt attaqué du 24 juin 2010, la
cour administrative d'appel de Marseille a annulé ce jugement, condamné la COMMUNE DE
GRUISSAN et le CONSERVATOIRE DE L'ESPACE LITTORAL ET DES RIVAGES LACUSTRES
à verser à M. A, à titre de provision, une somme de 18 750 euros à raison de son préjudice corporel,
ordonné une expertise avant dire droit afin de déterminer le montant définitif des préjudices corporel,
matériel et moral, et rejeté la demande d'indemnisation au titre de la perte de salaires des parents de la
victime ;
Considérant que les pourvois de la COMMUNE DE GRUISSAN et du CONSERVATOIRE DE
L'ESPACE LITTORAL ET DES RIVAGES LACUSTRES sont dirigés contre le même arrêt ; qu'il y a
lieu de les joindre pour statuer par une seule décision ;
Considérant qu'il ressort des pièces du dossier soumis aux juges du fond qu'Alexandre A a chuté sur
des buttes hautes de 80 centimètres, érigées dans le seul but d'empêcher la circulation automobile sur
un chemin destiné à la randonnée pédestre ; que ces buttes étaient parfaitement visibles et pouvaient,
en outre, être évitées par les cyclistes grâce à une seconde branche du chemin dépourvue de tout
obstacle ; qu'eu égard à ces circonstances, la cour a inexactement qualifié les faits de l'espèce en
estimant que l'existence de ces buttes était constitutive d'un défaut d'entretien normal du chemin ; que
pour les mêmes raisons, la cour ne pouvait estimer, sans entacher son arrêt d'erreur de qualification
juridique, que le maire avait commis une faute dans l'exercice de ses pouvoirs de police administrative
en s'abstenant de faire araser les buttes ou des les faire signaler par un panneau ; que, par suite, l'arrêt
attaqué doit être annulé ;
Considérant qu'il y a lieu, dans les circonstances de l'espèce, de régler l'affaire au fond en application
des dispositions de l'article L. 821-2 du code de justice administrative ;
Considérant qu'il résulte de l'instruction que l'accident est entièrement imputable à l'imprudence
commise par la victime, M. Alexandre A, en se détournant délibérément de son trajet afin de franchir,
à pleine vitesse, des bosses visibles et qu'il lui était loisible d'éviter en empruntant une autre branche
du même chemin ; qu'il suit de là que MM. et Mme A ne sont pas fondés à soutenir que c'est à tort que
le tribunal administratif de Montpellier a rejeté leurs requêtes ;
Considérant que, dans les circonstances de l'espèce, il n'y a pas lieu de faire application des
dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative et de mettre à la charge de MM. et
Mme A le versement des sommes demandées par la COMMUNE DE GRUISSAN et par le
CONSERVATOIRE DE L'ESPACE LITTORAL ET DES RIVAGES LACUSTRES au titre des frais
exposés par eux devant le Conseil d'Etat et la cour administrative d'appel et non compris dans les
dépens ; que ces mêmes dispositions font obstacle à ce que soit mis à la charge de la COMMUNE DE
GRUISSAN et du CONSERVATOIRE DE L'ESPACE LITTORAL ET DES RIVAGES
LACUSTRES qui ne sont pas, dans la présente instance, les parties perdantes, le versement de la
somme demandée à chacun d'eux par MM. et Mme A et par la caisse primaire d'assurance maladie du
Puy-de-Dôme au titre des frais exposés par eux et non compris dans les dépens, et, pour le même
motif, à ce que soit mis à la charge du CONSERVATOIRE DE L'ESPACE LITTORAL ET DES
RIVAGES LACUSTRES, le versement de la somme que lui demande au même titre la COMMUNE
DE GRUISSAN ;

DECIDE:
--------------
Article 1er : L'arrêt du 24 juin 2010 de la cour administrative d'appel de Marseille est annulé.
Article 2 : Les conclusions de M. Alexandre A, M. Manuel A et Mme Marie A devant la cour
administrative d'appel de Marseille et leurs conclusions présentées devant le Conseil d'Etat au titre de
l'article L. 761-1 du code de justice administrative sont rejetées.
Article 3 : Les conclusions présentées par la COMMUNE DE GRUISSAN et le CONSERVATOIRE
DE L'ESPACE LITTORAL ET DES RIVAGES LACUSTRES au titre de l'article L. 761-1 du code de
justice administrative devant la cour administrative d'appel de Marseille et devant le Conseil d'Etat
sont rejetées.
Article 4 : Les conclusions de la caisse primaire d'assurance maladie du Puy-de-Dôme devant la cour
administrative d'appel de Marseille et ses conclusions présentées devant le Conseil d'Etat au titre de
l'article L. 761-1 du code de justice administrative sont rejetées.
Article 5 : La présente décision sera notifiée à la COMMUNE DE GRUISSAN, au
CONSERVATOIRE DE L'ESPACE LITTORAL ET DES RIVAGES LACUSTRES, à M. Alexandre
A, à M. Manuel A , à Mme Marie A et à la caisse primaire d'assurance maladie du Puy-de-Dôme

II – Exercice.

Commentez l’arrêt suivant : CE, 9 juin 2004, Commune de Peille req. n° 254691

Vu la requête sommaire et le mémoire complémentaire, enregistrés les 3 mars et


16 mai 2003 au secrétariat du contentieux du Conseil d'Etat, présentés pour la
COMMUNE DE PEILLE (06440) ; la COMMUNE DE PEILLE demande au
Conseil d'Etat :

1°) d'annuler l'arrêt en date du 21 novembre 2002 par lequel la cour


administrative d'appel de Marseille a rejeté ses conclusions d'appel présentées à
l'encontre du jugement en date du 18 décembre 2000 par lequel le tribunal
administratif de Nice, d'une part, avait annulé la décision du préfet des Alpes-
Maritimes en date du 6 mars 1996 approuvant le projet de réalisation d'une ligne
électrique sur son territoire et, d'autre part, lui avait enjoint de procéder à la
dépose de cette ligne ;

2°) d'annuler le jugement du tribunal administratif de Nice ;

3°) de rejeter la requête de l'association de défense des sites de Peille et de MM.


Jean C et Lucien D ;
Considérant que, par l'arrêt attaqué, la cour administrative d'appel de Marseille a
rejeté les conclusions de la COMMUNE DE PEILLE dirigées contre le
jugement en date du 18 décembre 2000 du tribunal administratif de Nice, en tant
que celui-ci, d'une part, avait annulé la décision du préfet des Alpes-Maritimes
en date du 6 mars 1996 approuvant le projet de réalisation d'une ligne électrique,
sur son territoire et, d'autre part, lui avait enjoint sous astreinte de démolir cette
ligne ;
Sur les conclusions à fins d'annulation de l'arrêt en tant qu'il a statué sur la
légalité de l'arrêté du 6 mars 1996 du préfet des Alpes-Maritimes :

Sur la recevabilité de la requête de l'Association de défense des sites de Peille :

Considérant qu'il ressort des pièces du dossier soumis au juge du fond que la
décision attaquée n'a fait l'objet d'aucune publication et que, si l'Association de
défense des sites de Peille a intenté le 27 décembre 1996 une action devant le
juge civil aux fins d'obtenir la démolition de la ligne qui venait d'être réalisée,
elle n'a demandé à ce juge ni l'annulation, ni la suspension de l'arrêté attaqué et
ne peut, par suite, être réputée avoir eu connaissance au plus tard à cette date de
la décision attaquée ; qu'il suit de là qu'en jugeant que le délai de recours
contentieux contre l'arrêté du 6 mars 1996 n'avait pas couru à l'encontre de
l'Association de défense des sites de Peille et en rejetant, par suite, la fin de non
recevoir opposée par la COMMUNE DE PEILLE, la cour administrative d'appel
n'a pas commis d'erreur de droit ; qu'il ressort, de même, des pièces du dossier
soumis au juge du fond que l'Association de défense des sites de Peille avait
produit les pièces attestant de la capacité de son président pour agir en justice en
son nom ;

Sur la légalité de l'arrêté du préfet des Alpes-Maritimes :

Considérant qu'aux termes du 1er alinéa de l'article L. 145-2 du code de


l'urbanisme dans sa rédaction applicable au présent litige : Les conditions
d'utilisation et de protection de l'espace montagnard sont fixées par le présent
chapitre (...). ; qu'aux termes du second alinéa du même article : Les directives
territoriales d'aménagement précisant les modalités d'application des
dispositions du présent chapitre ou, en leur absence, lesdites dispositions sont
applicables à toute personne publique ou privée pour l'exécution de tous travaux,
constructions, défrichements, plantations, installations et travaux divers (...) ;
qu'en estimant que les travaux prévus par l'arrêté du 6 mars 1996 étaient de la
nature de ceux visés par le second alinéa de l'article L. 145-2 et en en déduisant
qu'en l'absence de directive territoriale d'aménagement, les dispositions du
chapitre V Dispositions particulières aux zones de montagne du titre quatrième
du livre premier du code de l'urbanisme étaient applicables, la cour
administrative d'appel n'a pas commis d'erreur de droit ;
Considérant qu'aux termes du II de l'article L. 145-3 du même code : Les
documents et décisions relatifs à l'occupation des sols comportent des
dispositions propres à préserver les espaces, paysages et milieux caractéristiques
du patrimoine naturel et culturel montagnard ; qu'en relevant que la circonstance
que le quartier du Faïssé d'Agel, retenu pour l'implantation de la ligne électrique,
ne faisait partie ni d'un parc national ni d'une réserve naturelle ne faisait pas
obstacle à ce qu'il pût être regardé comme un espace, paysage et milieu
caractéristique du patrimoine naturel et culturel montagnard au sens des
dispositions précitées du II de l'article L. 145-3 du code de l'urbanisme, la cour
administrative d'appel n'a pas commis d'erreur de droit ; qu'en estimant, après
avoir relevé que le quartier du Faïssé d'Agel ... s'insère dans le grand paysage du
Mont-Agel, inscrit à l'inventaire des sites pittoresques du département... et qu'il
est situé dans une zone d'intérêt écologique, faunistique et floristique, qu'il
devait être regardé, au sens des dispositions précitées de l'article L. 145-3-II du
code de l'urbanisme, comme un espace, paysage et milieu caractéristique du
patrimoine naturel et culturel montagnard, la cour administrative d'appel a porté
sur les faits qui lui étaient soumis une appréciation souveraine qui, en l'absence
de dénaturation, n'est pas susceptible d'être discutée devant le juge de cassation ;
qu'il en va de même de l'appréciation selon laquelle l'implantation de la ligne
portait atteinte à la beauté du site ; que son arrêt n'est entaché d'aucune
insuffisance de motivation ;

Considérant qu'aux termes de l'article L. 145-8 du code de l'urbanisme : Les


installations et ouvrages nécessaires aux établissements scientifiques,... à la
protection contre les risques naturels et aux services publics autres que les
remontées mécaniques ne sont pas soumis aux dispositions de la présente
section si leur localisation dans ces espaces correspond à une nécessité
technique impérative ; qu'en estimant que les considérations financières
avancées par les appelants ne pouvaient suffire, à elles seules, à établir que la
localisation de la ligne aérienne sur le site retenu répondait à une nécessité
technique impérative au sens de cet article, la cour n'a pas commis d'erreur de
droit ; que l'appréciation des circonstances de l'espèce à laquelle elle s'est livrée
pour estimer, par un arrêt suffisamment motivé, que la localisation de la ligne ne
répondait pas à une nécessité technique impérative au sens de ces dispositions
n'est pas, en l'absence de dénaturation, susceptible d'être discutée devant le juge
de cassation ;
Sur les conclusions à fins d'annulation de l'arrêt en tant qu'il a enjoint, sous
astreinte, à la commune de démolir la ligne :

Considérant que, lorsque le juge administratif est saisi d'une demande


d'exécution d'une décision juridictionnelle dont il résulte qu'un ouvrage public a
été implanté de façon irrégulière, il lui appartient, pour déterminer, en fonction
de la situation de droit et de fait existant à la date à laquelle il statue, si
l'exécution de cette décision implique qu'il ordonne la démolition de cet
ouvrage, de rechercher, d'abord, si, eu égard notamment aux motifs de la
décision, une régularisation appropriée est possible ; que, dans la négative, il lui
revient ensuite de prendre en considération, d'une part, les inconvénients que la
présence de l'ouvrage entraîne pour les divers intérêts publics ou privés en
présence et notamment, le cas échéant, pour le propriétaire du terrain d'assiette
de l'ouvrage, d'autre part, les conséquences de la démolition pour l'intérêt
général, et d'apprécier, en rapprochant ces éléments, si la démolition n'entraîne
pas une atteinte excessive à l'intérêt général ; qu'en rejetant les conclusions de la
COMMUNE DE PEILLE et du syndicat départemental de l'électricité et du gaz
des Alpes-Maritimes tendant à l'annulation du jugement du tribunal en tant que
celui-ci leur avait enjoint, sous astreinte, de démolir la ligne litigieuse, sans
examiner si une régularisation de la décision préfectorale était possible et, dans
la négative, sans apprécier, au regard des intérêts publics et privés en cause, si la
démolition ordonnée n'entraînait pas une atteinte excessive à l'intérêt général, la
cour administrative d'appel de Marseille a commis une erreur de droit ; que, par
suite, la COMMUNE DE PEILLE et le syndicat départemental de l'électricité et
du gaz des Alpes-Maritimes sont fondés à demander l'annulation de son arrêt, en
tant qu'il a rejeté leurs conclusions dirigées contre l'injonction sous astreinte
ordonnée par le tribunal administratif ;

Considérant qu'aux termes de l'article L. 821-2 du code de justice administrative


: S'il prononce l'annulation d'une décision d'une juridiction administrative
statuant en dernier ressort, le Conseil d'Etat peut (...) régler l'affaire au fond si
l'intérêt d'une bonne administration de la justice la justifie ; qu'il y a lieu, dans
les circonstances de l'espèce, de régler l'affaire au fond ;

Considérant, d'une part, que, par la présente décision, le Conseil d'Etat rejette les
conclusions de la requête de la COMMUNE DE PEILLE dirigées contre l'arrêt
de la cour administrative d'appel de Marseille en tant que, par cet arrêt, la cour a
annulé l'arrêté du 6 avril 1996 du préfet des Alpes-Maritimes ; qu'au regard du
motif de cette annulation, aucune régularisation de cette décision n'est possible ;

Considérant, d'autre part, qu'il ressort des pièces du dossier que la ligne
électrique aérienne construite en application de l'arrêté du préfet des Alpes-
Maritimes du 6 avril 1996, d'une longueur de 135 mètres et qui a nécessité la
pose de deux poteaux et d'une cabine de transformation, assure l'alimentation en
électricité des habitants du lotissement de 12 lots qu'elle avait pour objectif de
desservir ; qu'eu égard aux caractéristiques de cette ligne et, en particulier, à sa
faible longueur, à l'existence de possibilités techniques alternatives permettant
de maintenir la desserte du lotissement en électricité et à l'intérêt public qui
s'attache à faire cesser l'atteinte portée à un paysage que la loi a entendu
protéger, la dépose de la ligne aérienne telle qu'elle a été autorisée par l'arrêté
préfectoral n'entraîne pas d'atteinte excessive pour l'intérêt général ; que, par
suite, la COMMUNE DE PEILLE et le syndicat départemental de l'électricité et
du gaz des Alpes-Maritimes ne sont pas fondés à demander l'annulation du
jugement du tribunal administratif qui leur a enjoint de procéder à la dépose,
suivie, le cas échéant, de l'enfouissement de la ligne électrique ;

Considérant qu'il ne résulte pas des pièces du dossier qu'en fixant pour
l'exécution de sa décision un délai d'un an et en assortissant l'injonction
prononcée d'une astreinte de 150 euros par jour de retard, le tribunal
administratif de Nice ait fait une inexacte application de l'article L. 911-1 du
code de justice administrative ;

Sur les conclusions des parties tendant à l'application des dispositions de l'article
L. 761-1 du code de justice administrative :

Considérant que ces dispositions font obstacle à ce que soit mise à la charge de
l'Association de défense des sites de Peille, qui n'est pas dans la présente
instance la partie perdante, la somme que la COMMUNE DE PEILLE demande
au titre des frais exposés par elle et non compris dans les dépens ; qu'il y a lieu,
dans les circonstances de l'espèce, de faire droit à la demande de l'Association
de défense des sites de Peille et de mettre à la charge de la COMMUNE DE
PEILLE la somme de 3 000 euros que l'association demande en application des
dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative ;
DECIDE:
--------------

Article 1er : Les articles 1er et 2 de l'arrêt de la cour administrative d'appel de


Marseille du 21 novembre 2002 sont annulés.

Article 2 : Le surplus des requêtes de la COMMUNE DE PEILLE et du syndicat


départemental de l'électricité et du gaz des Alpes-Maritimes devant le Conseil
d'Etat, ensemble les requêtes présentées par eux devant la cour administrative
d'appel de Marseille, sont rejetés.

Article 3 : La COMMUNE DE PEILLE et le syndicat départemental de


l'électricité et du gaz des Alpes-Maritimes verseront solidairement à
l'Association de défense des sites de Peille la somme de 3 000 euros en
application des dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice
administrative.

Article 4 : La présente décision sera notifiée à la COMMUNE DE PEILLE, au


syndicat départemental de l'électricité et du gaz des Alpes-Maritimes, à
l'Association de défense des sites de Peille et au ministre de l'équipement, des
transports, de l'aménagement du territoire, du tourisme et de la mer.

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