Toxicomanie

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Les Toxicomanies

I. DEFINITIONS
— La toxicomanie est vue selon l'OMS comme un désir ou un besoin invincible de
consommer une substance ; une tendance à augmenter la dose (tolérance) ; une
dépendance psychologique et souvent physique à l'égard des effets ; des conséquences
(émotives, sociales, économiques) nuisibles.

— La dépendance est un état psychique et quelquefois également physique, résultant


de l’interaction entre un organisme vivant et une drogue, se caractérisant par des
modifications du comportement et par d’autres réactions comprenant toujours une
pulsion à prendre le produit de façon continue ou périodique, afin de retrouver ses effets
psychiques et quelquefois d’éviter le malaise de privation.

— La tolérance se manifeste par une diminution progressive des effets obtenus avec
une même dose au fur et { mesure de la répétition des administrations. L’organisme
s’oppose { l’action de la drogue en diminuant sa capacité à répondre.

— La drogue : produit psycho-actif naturel ou synthétique, utilisé par une personne en


vue de modifier son état de conscience ou d’améliorer ses performances, ayant un
potentiel d’usage nocif, d’abus ou de dépendance et dont l’usage peut être légal ou non.

— L’addictologie : discipline qui étudie les pratiques de consommation et les conduites


addictives dans le cadre d’une approche globale. Son objectif est de comprendre les
mécanismes d’acquisition de la dépendance et de réfléchir aux traitements et à la
prévention ainsi qu’aux conséquences socioéconomiques de ces dépendances.

II. CLASSIFICATION DES DROGUES


— Classification juridique : licites (tabac, café) ; illicites (cannabis, cocaïne)
— Selon la dangerosité : douces « pas de décès » (cannabis) ; dures « mort » (héroïne)
— Selon l’origine : naturelles (cannabis) ; de synthèse (ecstasy)
— Selon les effets (Thuilier et Pelicier 1991) :

 Les STIMULANTS : stimulent le fonctionnement du SN (stimulent la vigilance ou


l'humeur) : Tabac, Cocaïne, Crack, Amphétamines, Ecstasy,…
 Les HALLUCINOGENES OU PERTURBATEURS : agissent sur le SN par un double
effet d'accélération et/ou ralentissement des processus normaux de l'organisme
(effets tantôt stimulants, tantôt dépresseurs) : Cannabis, solvants, LSD, plantes
& champignons hallucinogènes,…
 Les DEPRESSEURS : ralentissent le fonctionnement du SN : Opiacés, Alcool,
Médicaments tranquillisants, GHB,...

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LES STIMULANTS
STIMULANTS MINEURS
Caféine
La caféine ou triméthylxanthine, contenue dans le café, le thé, le chocolat, est un
psychostimulant mineur qui augmente la vigilance et l'éveil, dont la toxicité est faible
mais la dépendance psychique et la tolérance qu'elle crée est importante.
Effets généraux : excitation, stimulation.
Signes distinctifs : tremblements, nervosité, accélération du rythme cardiaque.

Nicotine
(Cf. cours Tabagisme)
STIMULANTS MAJEURS
Cocaïne & dérivés
Les diverses formes :

 La cocaïne
La cocaïne est le principal alcaloïde obtenu à partir de la distillation des feuilles séchées
du cocaïer (arbuste tropical de la famille des érythroxylacées). C’est une poudre blanche
qui correspond à l'ester méthylique de la benzoylecgonine.
 Chlorhydrate de cocaïne (sniffée, fumée, injectée) : poudre blanche cristalline
obtenue par le raffinage de la cocaïne.
 Smack ou « speed ball » (injecté) : chlorhydrates de cocaïne + héroïne
 Rock-cocaïne (inhalée) : chlorhydrate de cocaïne + lidocaïne
 Crack ou « free-base » (fumé) : chlorhydrates de cocaïne + NaHCO3 + eau
Ce mode de fabrication est simple, et moins coûteux que la purification du chlorhydrate
afin de le rendre injectable. Ceci explique le succès de cette forme, d'autant plus que
pour obtenir un effet comparable, il en faut de moins grandes quantités que le
chlorhydrate.
Fumer du crack procure le même flash intense qu'une injection intraveineuse de
cocaïne. Mais l'effet est plus bref (de 2 à 20 minutes) et la « descente » plus brutale.
L'euphorie disparaît donc très rapidement ; pour la retrouver, il faut refumer. La
dépendance psychique s'installe très vite, parfois dès les premières cigarettes.

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Mode d’action :

— Blocage de la recapture des neurotransmetteurs au niveau du SN sympathique


induisant une « tempête adrénergique » ;
— Inhibition de la recapture de la dopamine au niveau cérébral induisant un « rush »
qui est une sensation de plaisir intense : la cocaïne s’attache au transporteur de DA et
bloque le processus de recapture normal, aboutissant à une augmentation importante
de la quantité de DA dans la synapse, ce qui contribue aux effets agréables de la
cocaïne et à l’explosion des sensations liées à la récompense.
Effets à court terme :

 Sensation d'euphorie et d'amélioration de la performance.


 Sensation de chaleur et bronchodilatation.
 Le cycle veille / sommeil peut être perturbé.
 Tachycardie ou bradycardie, augmentation ou diminution de la pression artérielle.
 Agitation ou ralentissement psychomoteur, faiblesse musculaire.

Effets à long terme :

 Episodes dépressifs, méfiance, paranoïa.


 L'usage de la voie pulmonaire est associé à des inflammations et perforations de la
paroi nasale et des problèmes respiratoires (bronchites, asthme, cancer...).
 L'usage de la voie parentérale est associé à divers pathologies qui ne sont
qu'indirectement liées à la substance : hépatite, SIDA.
 La présence d'additifs dans la poudre de cocaïne peut entraîner l'apparition de
granulomes et de fibroses pulmonaires.
 Réduction de la performance sexuelle et de la libido, irrégularité menstruelle ou
disparition des règles.
 L’usage de la cocaïne chez la femme enceinte causerait un retard de développement
fœtal, des anomalies organiques du fœtus et des prématurités.

Dépendance et tolérance :

 La dépendance psychique est très forte, car liée à l'effet flash du produit.
 La dépendance physique étant peu prononcée (insomnie, fatigue, agitation).
 La tolérance n'est pas démontrée.

Amphétamines
La classe pharmacologique des amphétamines englobe différentes substances
individuelles qui sont toutes des dérivés des phényl-éthylamines.
Ils sont proches, structurellement et dans leurs effets des catécholamines. Ce sont des

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amines α-sympathomimétiques les plus actives pour le SNC.
Les molécules d’amphétamines les plus utilisées { des fins toxicomaniaques sont :
 L’amphétamine (Speed, Crystal), euphorisant, stimulant majeur.
 Le méthylenedioxyamphétamine (MDA), euphorisant.
 Le méthylenedioxyéthylamphétamine (MDEA), euphorisant et stimulant...
 La diméthoxyamphétamine (DOM) ou "pilule de paix", hallucinogène.
 Le méthylènedioxymétamphétamine (MDMA) ou "ecstasy".

ECSTASY (MDMA) H

O N
CH3
Noms de rue : CH3
O

Pilule d'amour - Adam - XTC - Air ball - Fantasy - Paradise – Zen - Blue Jay -Clarity - Dove
- Earth Ball - Empathy - Hug-Drug - M&M, MDM - Californian Sunset - Venus...

Catégorie : Hallucinogène stimulant.

Mécanisme d’action :
L’ecstasy se lie aux transporteurs de sérotonine et les empêche de repêcher la
sérotonine et de la transporter vers l’intérieur du dendrite. L’ecstasy peut aussi faire en
sorte que les transporteurs, au lieu de capter la sérotonine, en déversent dans la
synapse. L’ecstasy entraîne une augmentation du taux de sérotonine dans les synapses
ce qui, au niveau comportemental, génère des sentiments d’euphorie et d’empathie.
Par la libération de dopamine dans le cerveau, la MDMA a des effets psychostimulants
qui accélèrent le rythme cardiaque et diminuent la fatigue.
La MDMA contribue également { l’augmentation de la concentration de la noradrénaline.
Effets recherchés :

Les personnes qui consomment de l’ecstasy apprécient les sensations plaisantes qu’elle
procure : euphorie, excitation, activité motrice accrue, insomnie, augmentation de la
vigilance, des perceptions et de la confiance en soi, facilité de l’expression des émotions
et anorexie (la prise d’amphétamine conduit { une baisse de l’appétit, car la drogue
interagit avec l’hypothalamus, dont la fonction est le contrôle de l’appétit).
Effets secondaires :

 Tachycardie, HTA, troubles du rythme ;


 Hyperthermie > 40°C, hyperventilation ;
 Anxiété, agressivité, agitation et insomnie ;

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 Diminution des capacités auditives et visuelles et de la capacité de se concentrer ;
 Diminution de la sensibilité à la douleur ;
 Hypertonie musculaire, rhabdomyolyse ;
 Convulsions, coma.
Principales complications :

 Cardiaques : à type de troubles du rythme ventriculaire paroxystique


 Métaboliques : hyperthermie (aggravée par la danse pendant plusieurs heures et
la déshydratation ; endroit où il fait chaud). De plus, du fait de la diminution des
sensations (soif, douleur), le consommateur pourra danser jusqu'à épuisement.
Dépendance et tolérance :

 La tolérance est rapide, le manque important et prolongé.


 Dépendance physique et psychique: très importantes.

LES PERTURBATEURS
Cannabis
Le cannabis, produit illicite le plus largement consommé au monde, provient du chanvre
indien (cannabis sativa) qui est une plante originaire d’Asie centrale mais présente
actuellement dans de nombreux autres pays y compris l’Algérie malheureusement.
Sont employés les tiges, feuilles et fleurs femelles, séchées et pulvérisées (marijuana),
puis, après tamisage, la poudre est agglomérée en bloc (résine ou haschisch).
Après extraction par un solvant organique de la résine, on obtient l'huile de cannabis ;
Elle est destinée à être imprégnée sur du papier à rouler des cigarettes ou à être
incorporée dans des préparations culinaires.
Le cannabis contient plus de 400 substances actives, dont plus de 60 cannabinoides. Les
principaux cannabinoides responsables d'effets pharmacologiques chez l’homme :
 Le δ9 – tétrahydrocannabinol (δ9-THC), principal produit psycho-actif chez l’homme ;
 Le δ8 – tétrahydrocannabinol, moins psycho-actif que le δ9-THC ;
 Le cannabidiol ;
 Le cannabinol, non psycho-actif mais aurait une activité anti-inflammatoire.
CH3

OH
H

H
CH3
O
H3C
Fig. Structure chimique du δ9-THC

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Mode d'action :

Le principe actif du cannabis, le delta 9 tétrahydrocannabinol (THC), agit sur les


récepteurs aux cannabinoïdes( CB1 et CB2), mais c’est par le récepteur CB1 que le
cannabis induit ses effets psychotropes.
Dans le cerveau, les récepteurs CB1 sont présents en quantité très importante dans
différentes structures du système limbique et jouent ainsi un rôle majeur dans la
régulation des émotions.
L'activation de CB1 inhibe la transmission synaptique en produisant une
hyperpolarisation qui s'oppose l'arrivée du potentiel d'action et en gênant la libération
des neurotransmetteurs mais à forte dose, il y a libération de dopamine et de
noradrénaline et inhibition de leur recapture.
Effets à court terme :

 Sensation de détente, légère euphorie, sentiment d'apaisement, envie de rire.


 Stimulation de l'appétit, bouche sèche, yeux rouges.
 Palpitations, ralentissement des réflexes, somnolence.
 Modification de la perception de la réalité et de l'attention.
 Les psychoses aiguës cannabiques : il s’agit du syndrome confusionnel aigu et du
syndrome schizophréniforme.
Effets à long terme :

 En cas de consommation régulière et fréquente, la concentration, la capacité


d’apprentissage, la mémoire { court terme, la capacité de conduire, sont toutes
fortement affectées.
 Avec l’augmentation de la dose, les consommateurs font l'objet d'hallucinations
et de paranoïa. Des bouffées délirantes ainsi que des réactions de panique
peuvent apparaître particulièrement chez les jeunes consommateurs.
 Le THC atteint les tissus conjonctifs, les poumons (3 fois plus de goudron et de 5
fois plus de monoxyde de carbone que la cigarette), les organes sexuels et les
neurones. Il possède également une action immunosuppressive.

Dépendance et tolérance :

 Le cannabis provoque une forte dépendance psychique mais n’induit pas de


dépendance physique importante (pas de syndrome de manque invalidant).
 Il existe une tolérance au cannabis.

Les Plantes et Champignons Hallucinogènes


Les végétaux hallucinogènes induisent des effets physiologiques et mentaux comportant
notamment des perturbations de l'humeur, des fonctions cognitives et des perceptions
pouvant aller jusqu'aux hallucinations.

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Plante Et Champignons Partie utilisée Principe actif Effets

les solanacées provoquent


Baies ; des hallucinations
Les solanacées : Alcaloïdes para-
Capsules ; comportant des
sympatholytiques :
Belladone « Atropa belladona » Graines. personnages familiers mais
Atropine ; aussi des environnements
Jusquiame «Hyoscyamus niger »
Hyoscyamine ; souvent terrifiants dont
Datura « Datura. Stramonium » Scopolamine. rien ne laisse penser au
sujet qu'elles sont irréelles.

Stimulant hallucinogène :
Khat
modifications de l'humeur
D-norpseudo- hallucinations, troubles
éphédrine digestifs, perturbation du
sommeil, troubles sexuels
et accidents cardiaques.
Champignon
Psilocybes « Psilocybe entier Logorrhée, confusion
psilocybine
semilanceata, Psilocybe mentale, hallucinations
cyanescens » affectant l’ensemble des
perceptions.

LSD « Diéthylamide de l’acide lysergique »


Appelé comunément « l’acide », le LSD est un dérivé semi-synthétique d'un alcaloïde
extrait de l'ergot de seigle, l'acide lysergique.
Utilisé par voie orale mais aussi par inhalation ou injection
Le LSD est le plus puissant des hallucinogènes ; 20 µg suffisent pour
déclencher des hallucinations.
Effets secondaires :
 Les effets psychodysleptiques sont une modification des perceptions avec
intensification des couleurs, des sons, des odeurs, distorsion des objets, des murs,
des visages et des corps des personnes environnant le sujet, transformation des
couleurs en sons, des sons en odeurs, hallucinations colorées, troubles de la
sensibilité interne... Ce "voyage" ("trip") peut provoquer une conduite excessive
voire suicidaire ou un délire collectif et des crimes ainsi que l’automutilation.
 Il y a altération de la notion de temps avec arrêt du défilement du temps,
accélération de la pensée, modification imprévisible des sentiments, indifférence
pour les proches, hyperémotivité, rires ou pleurs, grande angoisse ou grande
sérénité ...
 Des effets physiologiques peuvent apparaître avec tachycardie, hypertension,
sueurs, salivation.
 Le LSD possède une action tératogène.
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Dépendance et tolérance :

 Pas de dépendance physique, ni de tolérance.


 La dépendance psychique est rare, dépendant de la stabilité psychique de
l'usager.
 Un effet indésirable fréquent est la survenue imprévisible d'hallucinations,
quelques mois après la dernière prise : « retour d'acide ».

Les Substances inhalées


Ces produits sont d’un accès très facile et peu onéreux. Ce sont des solvants, de la colle,
de l’essence, des cirages, des aérosols, du liquide correcteur, du dissolvant pour vernis {
ongle, etc.
Les principes actifs les plus connus, fortement neurotoxiques, sont l’éther, le
trichloréthylène et l’acétone.
Ils se consomment par inhalation en concentrant les effluves dans un sac en papier ou en
plastique et en inspirant profondément à plusieurs reprises.
Effets à court terme :
 Ivresse ou euphorie, étourdissement, sensation de rêve, somnolence.
 Sensation de vertige, démarche titubante, difficulté d'élocution.
 Perturbations sensorielles, parfois irritabilité et agressivité.
 A fortes doses : hallucination et délire.
Effets à long terme :
 Confusion mentale, Maladresse psychomotrice ;
 Trouble de la mémoire ;
 Toxicité sur les organes vitaux (foie, rein, cœur, SNC, sang) ;
 Certains solvants sont cancérigènes (leucémie) ;
 Coma, mort par arrêt respiratoire ou par asphyxie.
Dépendance et tolérance :

 Dépendances physique et psychique ;


 Syndrome de sevrage : anxiété, dépression.

LES DEPRESSEURS
Les opiacés
Le pavot à opium, Papaver somniferum, appartenant à la famille des Papavéracées.
L’opium est le latex exsudé par les capsules du pavot, lorsqu’elles sont incisées.

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Il est consommé de toutes les façons possibles, il peut être avalé, injecté ou bien fumé.
Aujourd'hui, la plus grande partie de l’opium issu des cultures illicites de pavot est
destiné à en extraire la morphine qui sert de matière première à la production d’héroïne.
Les dérivés naturels de l’opium :

L’opium contient une trentaine d’alcaloïdes différents dont la structure est dérivée soit
du noyau phénanthrène (morphine, codéine, thébaïne ...) soit de l’isoquinoléine
(papavérine, narcotine, narcéine ...).
Les dérivés synthétiques de l’opium :

Les opiacés semi- synthétiques Héroïne ; Codéthyline ; Pholcodine.


Les opioïdes semi- synthétiques Buprénorphine ; Naloxone.
Les opioïdes synthétiques Méthadone ; Péthidine ; Dextromoramide ;
Dextropropoxyphéne ; Pentazocine.

Héroïne
Action pharmacologique :

 Euphorie qui s’atténue avec l’apparition de la tolérance ;


 Elévation du seuil de la perception douloureuse ;
 Par IV, elle procure un état de bien-être qui dure 10 s, appelé « flash » ;
 Action antitussive, dépression respiratoire dose-dépendante ;
 Propriétés émétiques lors des premiers usages ;
 Ralentissement de la vidange gastrique responsable de constipation chronique ;
 Augmentation de la sécrétion de l’hormone antidiurétique (ADH) ;

Effets à court terme :

 Myosis extrême, hypotension, hypothermie ;


 Coma par surdosage (overdose), OAP fréquent parfois mortel ;
 Dépression respiratoire souvent mortelle par diminution de la sensibilité des
centres respiratoires aux stimuli sanguins surtout la PCO2) ;
 Chez les asthmatiques, l’action antitussive induit une bronchoconstriction sévère.

Effets à long terme :

 Perte de l’appétit, malnutrition (perte de poids), détérioration de l’état général ;


 Immunité détériorée, dépression respiratoire ;
 Etat de somnolence sans pouvoir dormir, agressivité ;
 Baisse de l’activité intellectuelle, de la volonté et de la mémoire ;

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 Dépression et tendances suicidaires.
 Coma ± profond et troubles cardiaques.
 Chez la femme : irrégularité ou absence des règles, infections de l’utérus ou des
trompes de Fallope pouvant induire la stérilité ;
 En raison du passage placentaire, le nouveau né développera un syndrome de
sevrage à la naissance.
Dépendance et tolérance :

 Dépendance physique est très importante (le syndrome de sevrage est très
pénible mais jamais mortel : agitation, tremblements, angoisse, anorexie,
douleurs, tachycardie, hypertension, diarrhées et vomissements).
 Dépendance psychique très importante : la recherche du produit a pour unique
but d'atténuer l'état de souffrance du manque et non de retrouver les sensations
agréables du début.
 Tolérance forte et rapide.
La méthadone, opioïdes synthétiques, est employée comme traitement de substitution de
l’héroïne.

GAMMA HYDROXYBUTYRATE « GHB »

Connu sous le nom de « liquide X » ou « ecstasy liquide » à cause de son effet


« sociabilisant » rappelant l’effet empathique de l’ecstasy.
Il est pratiquement incolore et inodore, mais a un goût de sel
légèrement amer.

Effets à court terme :

Le GHB produit une ivresse semblable à celle apportée par l'alcool. Il est recherché pour
ses propriétés désinhibitrices, pseudo-aphrodisiaques (augmente la libido) et sédatives.
Son utilisation est devenue criminelle (c’est la drogue versée dans les boissons dans les
boites de nuit, souvent { l’insu des personnes « femmes+++ » : drogue des violeurs) dans
le cadre de pratiques dites « soumission chimique ».
C’est un analogue du GABA qui entraine :
 A petite quantité : euphorie ;
 A grande quantité : effets sédatifs, trouble de la mémoire, du jugement et de
l’attention ;
 A très grande quantité : troubles respiratoires, risque de coma, troubles cardiaque,
tremblements, convulsions.
Dépendance :

 Il n'y a pas de dépendance connue au GHB et donc pas de sevrage.


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Médicaments tranquillisants et somnifères


A vocation exclusivement thérapeutique mais dérive par automédication ou
détournement de l’usage initial.

Les Benzodiazépines (Cf. cours Tranquillisants)


Les Barbituriques (Cf. cours Barbituriques)

Ethanol
(Cf. cours Alcool éthylique)

III. TOXICOLOGIE ANALYTIQUE


Milieux biologiques analysables
Le choix du milieu biologique est dépendant du contexte et de l’objectif de
l’investigation.
Les urines
Les urines apparaissent à ce jour comme le prélèvement le plus approprié pour effectuer
le dépistage rapide d’une consommation de drogues.
Ce milieu biologique est utilisé dans de nombreuses circonstances : accidents de la voie
publique, dépistage de toxicomanie en milieu de travail, suivi de toxicomanes en cure de
désintoxication, lutte antidopage…
Le sang
Bien qu’invasif, le sang est le milieu biologique le plus approprié visant à mettre en
évidence ou à confirmer un usage récent de drogues. En effet, seule l’analyse du sang par
des méthodes spécifiques permet de différencier principes actifs et métabolites
dépourvus d’effets psycho-actifs et d’effectuer parallèlement une analyse quantitative.
La salive
La salive a fait, ces dernières années, l’objet d’un intérêt croissant quant au dépistage
rapide. Mais il n’existe { ce jour aucun test rapide adapté { ce milieu biologique.
La sueur
Elle constitue un bon milieu d’investigation de la cocaïne ou des amphétamines car
excrétées dans la sueur en bonne quantité.
L’air expiré
Intéressant pour les composés éliminés par voie pulmonaire (alcool).

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Les cheveux
Les cheveux incorporent la plupart des xénobiotiques présents dans le sang. La
recherche des drogues dans ce milieu s’avère extrêmement utile en complément de leur
mise en évidence dans d’autres milieux biologiques.
Il s’agit d’un milieu de conservation exceptionnel, peu biodégradable, dont la matrice
protège bien les molécules organiques et qui n’est pas adultérable. De plus le recueil des
cheveux est moins invasif et plus aisément contrôlable que les prélèvements de sang et
d’urine. Il présente l’avantage, selon sa longueur, de pouvoir remonter { une prise de
drogues de quelques jours à plusieurs mois et même de plusieurs années avant l’analyse
(le cheveu pousse environ 1 cm par mois). En réalisant des analyses de segments, il est
donc possible de caractériser le profil de consommation et d’établir un calendrier
d’exposition.
L’analyse des cheveux trouve ses applications en médecine légale, en médecine du
travail, en médecine du trafic et dans la lutte antidopage.

Méthodes d’analyse
En fonction de la drogue à rechercher, différentes méthodes peuvent être employées :
— Techniques spectrophotométriques ;
— Chromatographie sur couche mince (CCM) ;
— Immunochromatographie (tests rapides) ;
— La technique enzymatique EMIT (Enzyme Multiplied Immunoassay Technique) et
l’immunopolarisation de fluorescence FPIA (Fluorescence Polarization
ImmunoAssay) ;
— Chromatographie en phase liquide (HPLC) ;
— Chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse (CPG-SM) ;
— Chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse tandem
(CPG-SM/SM).

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