Mémoire ONGOLO
Mémoire ONGOLO
Mémoire ONGOLO
REMERCIEMENTS
Qu’il nous soit permis d’accomplir ici le noble devoir de payer notre dette de
reconnaissance envers ceux qui nous motivent et nous soutiennent dans la quête permanente
de l’excellence. Ainsi, nous nous inclinons devant :
La Direction du 2iE au travers de son personnel administratif, du corps enseignant et
du personnel d’appui pour tout l’engagement qu’on leur connaît durant les deux
années de formation et principalement pendant la période du stage ;
La Direction du FICOD et l’ensemble de son personnel, pour l’accueil, l’ouverture, la
disponibilité et l’humilité qui les ont caractérisés durant le stage ;
La famille qui n’a cessé d’apporter son soutien financièrement et surtout par la prière.
Tous ceux qui se sont impliqués de prêt ou de loin pour la sortie de cette œuvre ;
Et surtout l’éternel notre DIEU sans qui rien n’est possible.
RESUME
Les programmes de travaux publics à Haute Intensité de Main d'Œuvre (HIMO) ont
été très populaires ces dernières années en AFRIQUE. Ils ont été l'un des programmes les plus
communs de filet de sécurité utilisé au BURKINA pour agresser la pauvreté et la
vulnérabilité.
Les objectifs de ces programmes sont de fournir une aide aux revenus des pauvres
après les catastrophes naturelles et pendant la période creuse d'emploi dans l'agriculture
saisonnière en améliorant les infrastructures locales. Ce document évalue l'efficacité des
interventions HIMO, en adressant les besoins des pauvres et des ménages vulnérables, en
utilisant les données de sept projets actuellement en cours d’exécution pour l’actuel
programme du FICOD.
La conclusion principale de cette étude est que malgré leur grande possibilité, les
projets HIMO ont montré les limites suivantes dans le contexte du BURKINA : manque
d’expérience dû au défaut de formation sur les méthodes de travaux des pistes HIMO,
mauvaise optimisation géographique sur le choix des variantes, manque de suivi et de
supervision. Le document identifie des améliorations : meilleure harmonisation et
coordination des projets HIMO pour assurer la consistance des approches parmi les
interventions, meilleure organisation autour de la sélection des projets, amélioration des
conditions socio-économiques des populations, meilleure collection d'informations pour le
suivi et l'évaluation d'impacts des projets.
Ainsi, malgré quelques disfonctionnements enregistrés, les pistes HIMO réussissent à
remplir les attentes des populations en améliorant leurs conditions de vie, en améliorant
l’accessibilité des zones de production vers les zones de consommation ou de
commercialisation, en améliorant l’accessibilité vers les infrastructures de base. Cependant, il
est possible d’améliorés les résultats et cela doit passer par une formation bien appropriée des
différentes parties prenantes.
ABSTRACT
Public works programs High Intensity of Workforce (HIMO) were very popular these
last years in AFRICA. They were one of the most common programs of safety net used in the
BURKINA to assault the poverty and the vulnerability. The objectives of these programs are
to supply a help to the income of the poor men after natural disasters and during the flat
period of employment (use) in the seasonal agriculture (farming) by improving the local
infrastructures. This document estimates the efficiency of the interventions of HIMO, by
sending the needs of the poor men and the vulnerable households, by using the data of seven
projects at present in the course of execution for the current program of the FICOD. The main
conclusion of this study is that in spite of their big possibility, the HIMO projects showed the
following limits in the context of the BURKINA: lack of experience owed for lack of
formation on the methods of works of runways HIMO, bad geographical optimization on the
choice of the variants, the lack of follow-up and supervision. The document identifies
improvements: better harmonization and coordination of the projects HIMO to assure the
consistency of the approaches among the interventions, the better organization around the
selection of the projects, the improvement of the socioeconomic conditions of the populations,
the better collection of information for the follow-up and the evaluation of impacts of the
projects.
AO Appel d’Offres.
APD Avant Projet Détaillé.
APS Avant Projet Sommaire.
BACB Banque Agricole et Commerciale du Burkina.
BET Bureau d’Etude Technique.
CSLP Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté.
CSPS Centre de Santé et de Promotion Sociale.
CVD Comités Villageois de Développement.
CVGT Commissions Villageoises de Gestion du Terroir.
DREP Direction Régionale de l’Economie et de la Planification.
EBCVM Enquêtes Burkinabé sur les Conditions de Vie des Ménages.
FICOD Fonds d’Investissement pour les Collectivités Décentralisées.
FICOM Fonds d’Investissement Communal.
HIEQ Haute Intensité d’Equipements.
HIMO Haute Intensité de Main d’Œuvre.
KFW Kreditanstalt Für Wiederaufbau.
MOD Maître d’Ouvrage Délégué.
ONG Organisme Non Gouvernemental.
PFA Projet Fonds d’Autopromotion.
POYRY Cabinet d’étude Allemand en appui au FICOD.
PP Projet Particulier.
RGPH Recensement Général de la Population et de l’Habitation.
SMIG Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti.
SNAT Schéma National d’Aménagement du Territoire.
SNTR Stratégie Nationale du Transport Rural.
SUO Sud-ouest.
TDR Termes De Référence.
TN Terrain Naturel.
SOMMAIRE
REMERCIEMENTS ................................................................................................................ ii
ABSTRACT ............................................................................................................................. iv
SOMMAIRE ............................................................................................................................. 6
VII. Rôle et Fonction d’un Chef de Chantier, d’un Contrôleur des Travaux et Fiches de
Contrôle et de Suivi de Chantier .......................................................................................... 37
I. La Formation ................................................................................................................. 45
CONCLUSION ....................................................................................................................... 49
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................. 50
ANNEXES ............................................................................................................................... 51
INTRODUCTION GENERALE
La quasi-totalité des acteurs du développement s’accordent à reconnaître que le secteur
de la construction et des infrastructures a un potentiel de création d’emplois et de revenus
particulièrement élevé. Ce sentiment est partagé par les Etats comme par la Communauté
Internationale, les ONG ou les Partenaires sociaux. Cela est encore plus vrai si on privilégie le
recours aux technologies de construction fondées sur l’utilisation intensive de la main-
d’œuvre et des ressources locales. Le secteur de la construction et des infrastructures est aussi
déterminant pour l’amélioration des conditions de vie des populations et la réduction de la
pauvreté rurale et urbaine, plus généralement.
Les programmes de travaux publics dans les pays à faible revenu se justifient
par les cinq considérations suivantes :
Les programmes fournissent des transferts de revenu aux ménages pauvres. Dans les
pays à fort taux de chômage, les transferts peuvent empêcher la pauvreté de s'empirer,
particulièrement pendant les périodes critiques ;
Selon leur timing, les programmes de travaux publics peuvent également permettre à
des ménages d’affronter tous les déficits de consommation qu'ils peuvent éprouver ;
Les programmes bien conçus construisent ou réhabilitent des infrastructures
nécessaires et minimisent ainsi la différence entre les dépenses publiques sur les
transferts de revenu et les dépenses publiques sur le développement ;
Les biens durables que ces programmes créent ont le potentiel de produire des
avantages sur les emplois au second tour pendant que les infrastructures nécessaires
sont développées ;
Les programmes peuvent cibler des zones géographiques spécifiques avec des taux
élevés du chômage et de pauvreté. Les zones et les communautés pauvres peuvent
bénéficier directement du programme en termes de transfert des bénéfices et
indirectement en termes de biens matériels que le programme crée ou réhabilite.
Les ménages au BURKINA FASO, particulièrement ceux habitant dans les zones
rurales, sont soumis à un éventail de chocs et de vulnérabilités qui les ont mis à risque de
tomber ou de rester dans la pauvreté. La majorité de la population est engagée dans
l'agriculture et donc dépendante d’une demande saisonnière d'emploi. Les programmes des
travaux publics pourraient avoir un impact considérable dans ce pays s’ils sont bien conçus et
bien mis en œuvre. Les interventions HIMO devraient être utilisées pour réduire la
vulnérabilité des pauvres en créant des emplois temporaires pour prévenir et répondre aux
effets des catastrophes naturelles et des chocs socio-économiques aussi bien que de
contribuer au développement local en améliorant leur accès aux infrastructures de base
(routes, systèmes d'irrigation, écoles primaires, etc.).
Dans le souci de promouvoir le développement participatif et pérenne, le FICOD par
son action essaye de résoudre le problème en s’attaquant aux difficultés liées aux transports
en milieu rural. En effet, au BURKINA comme dans la plupart des pays en développement, le
déficit de routes reliant les villages, les zones de cultures, les marchés et les grandes villes
représente un frein considérable au développement socio-économique des régions concernées.
Pour cela, le FICOD se fixe un objectif orienté sur les principaux plans suivants : la mobilité
des personnes et des biens en zone rurale, la création d’emplois, le transfert de la maîtrise
d’ouvrage et le soutien au gouvernement dans le processus de décentralisation en cours dans
le pays.
La phase actuelle du programme tirant à sa fin (Septembre 2010), la présente
évaluation des performances des pistes rurales selon la méthode HIMO consiste à faire
ressortir les transformations induites dans les zones d’intervention.
Ainsi, dans le cadre de ce mémoire, nous nous attèlerons à identifier l’influence des
pistes sur le développement des villages en ce qui concerne l’accès aux services sociaux de
base et les échanges commerciaux dans le long terme, à présenter la qualité technique des
pistes et des ouvrages réalisés ou en cours de réalisation, tout en proposant des solutions
d’amélioration tant au niveau du FICOD qu’au niveau de la maîtrise d’ouvrage, de la maîtrise
d’œuvre et des entreprises en vu du succès des échéances avenir.
La première partie sera consacrée à la présentation globale de la situation dans la
région du Sud-ouest du BURKINA. Ici, il est question de présenter l’état des lieux, tant au
niveau du gouvernement, qu’au FICOD et dans les communes.
A la deuxième partie, nous essayerons de proposer des solutions techniques pour la
bonne qualité et la durabilité des pistes et des ouvrages. Cette partie est principalement
adressée aux bureaux d’études et aux entreprises qui s’intéressent aux travaux routiers avec
les méthodes HIMO, tant pour la conception que pour la réalisation, le contrôle et l’entretien.
A la troisième et dernière partie, il sera question d’amener en quelque sorte les
différentes parties prenantes à adopter une attitude propice au bon déroulement du programme
en jouant pleinement leurs rôles, un accent particulier sera mis sur la formation.
Pour tout projet agréé, le FICOD signe un contrat de financement avec le maître
d’ouvrage. La maîtrise d’ouvrage des projets est exercée par les communes à travers un maître
d’ouvrage délégué (MOD), actuellement FASO BAARA, AGEM développement et Boutique
de développement.
Les travaux (APD, contrôle des chantiers, travaux de construction) sont exécutés par
des entreprises et des bureaux d’études nationaux sur la base d’appels d’offres (AO).
Diagramme de flux de l’exécution d’un Projet Particulier (PP) :
Contrat de Financement
(FICOD, Collectivité Locale)
Décision sur le Comité responsable de la
Gestion de l'Infrastructure
Contrat MOD (Collectivité Locale)
(Collectivité, MOD)
Exécution Travaux
(MOD et/ou Collectivité Locale, FICOD)
Evaluation du PP et du Comité
Réception Définitive Travaux
(FICOD)
(MOD et/ou Collectivité Locale, FICOD)
Secrétariat Général
Comité de Pilotage
OUAGADOUGOU
POYRY
GAOUA estimés à 24 millions de tonnes de minerais à 0,8% de cuivre et 0,5 g/t AU. D’autres
prospections prometteuses sont en cours, mais il convient de signaler les sites d’orpaillage
intensément exploités artisanalement à GUEGUERE dans le IOBA, BONDIGUI dans la
BOUGOURIBA et dans les communes de GBOMBLORA, KAMPTI et NAKO dans le PONI
et dans la province du NOUMBIEL (BOUSSOUKOULA).
La région dispose d’un réseau hydrographique assez dense tissé autour de deux grands
bassins versants nationaux que sont le MOUHOUN et la COMOE. Autour de ces deux
bassins, s’organisent plusieurs cours d’eau. Le parcours de ces cours d’eau transforme les
bassins versants en des bas-fonds dont le potentiel agricole exploitable est estimé à plus de
68 000 ha.
1
PLAN REGIONAL DE DEVELOPPEMENT DU SUD-OUEST
2
PLAN REGIONAL DE DEVELOPPEMENT DU SUD-OUEST
conjointement avec les services techniques, les comités d’entretien et les populations pour
l’entretien régulier des pistes.
surface telles que les pluies (chaussée) et les eaux des petits ruisseaux sur les pentes et
dans les zones où les phénomènes d’érosion sont à craindre ;
Radier : c’est un passage renforcé à travers un cours d’eau. Cela peut être un ouvrage
en béton, en maçonnerie ou simplement en pierres sèches ou matériaux non liés. Ce
qu’on appelle souvent «murette de protection», correctement conçue est aussi un
radier ;
Seuil-radier : c’est un ouvrage surélevé qui réunit les fonctions d’un radier et d’un
seuil. La partie amont, c’est à dire le radier, est à concevoir selon les principes d’un
radier. L’aval de l’ouvrage est un seuil qui requiert la même conception qu’un seuil
ordinaire, avec en général un bassin de dissipation en maçonnerie. Les contreforts et
les murets longitudinaux sont des éléments essentiels voir Figure 2.2.1 en annexe II.
Ils protègent les berges en aval du seuil contre l’érosion et définissent le déversoir qui
est à protéger à l’aide d’un bassin de dissipation. Normalement les contreforts
commencent en début de la rampe du radier. La Figure 2.2.2 montre trois photos de
seuil-radiers en annexe II.
Dalot maçonné : c’est une construction de section rectangulaire effectuée sous la
chaussée et permettant le passage de l’eau de drainage ou de ruissellement d’un côté à
l’autre de la route ;
Dallette maçonnée : c’est une construction de section rectangulaire effectuée sous la
chaussée à la jonction de deux routes, permettant le passage de l’eau des fossés de part
et d’autre de la route.
Pour plus de détails sur les activités principales, voir le Tableau 2.2.4 en annexe I.
Notons que la construction de buses et dalots est à limiter à des cas particuliers,
notamment si l’interruption du passage des véhicules est d’une durée inacceptable ou trop
fréquente. Une telle construction nécessite d’être justifiée. Il y a plusieurs arguments pour
cela :
Un dalot ou une buse conserve l’érosion dans le meilleur des cas. Souvent ces
mesures accélèrent l’érosion (Cf. Figure 2.2.3 en annexe II). Un radier et plus encore
un seuil-radier est une mesure active contre l’érosion ;
Le dimensionnement des dalots est au Sahel très difficile. Un ouvrage sous-
dimensionné est menacé par la destruction ;
Les coûts sont importants et les compétences techniques nécessaires dépassent celles
des autres ouvrages.
horizontal. Dans ce cas, les parties difficiles de bas fond sont à contourner. Les bas fonds et
les cours d’eau sont généralement à traverser de manière perpendiculaire. L’abattage des
arbres est à minimiser. Ils peuvent être contournés à l’aide de virages doux. Le tracé est à
matérialiser par un piquetage et un repère cimenté au minimum tous les 500 m. Les repères
seront à une distance de 3 m minimal de l’axe de la piste.
de tests simples est à soutenir. L’épaisseur des couches à compacter, ainsi que le nombre de
passes dépend du type de machines et de la nature de terrain sur place. Le matériel de
compactage est divisé en 2 grandes catégories : les engins à action statique et les engins à
action dynamique. L’utilisation des compacteurs statiques de plus de 6 tonnes est très
recommandée lors de la mise en œuvre de macadam à l’eau ou cloutage (empierrement). Ils
avancent à vitesse lente et transmettent au terrain, par effet de leur poids, des pressions de
type statique qui provoquent le compactage. Le compactage dynamique donne un résultat très
efficace pour la presque totalité des terrains. Les PME HIMO utilisent souvent les petits
compacteurs vibrants de 1,2 tonne. La Figure 2.4 en annexe II montre des photos de quelques
compacteurs utilisés en HIMO.
V.2. Assainissement
L’aménagement des fossés latéraux doit se limiter au strict minimum. L’eau de la piste
serait évacuée en aval de celle-ci. Il faut s’assurer que l’eau coule en nappe, qu’elle ne soit
pas collectée par des ravins d’érosion. L’eau de ruissellement en amont de la piste est à
contrôler à l’aide des mesures antiérosives. Si nécessaire, des passages où l’eau peut traverser
la piste (Radiers, routes submersibles), sont à prévoir et/ou à renforcer de manière adéquate.
Mémoire de Fin d’Etude présenté par M. ONGOLO ETEME NGA Arsène.
Promotion : 2008 - 2010.
Juin 2010.
34
Master d’Ingénierie en Génie Civil : Enjeux et Problématiques des Pistes HIMO : Cas du FICOD à GAOUA.
Si la nécessité de créer des fossés se fait ressentir, la longueur maximale des fossés en
terre pour diverses pentes est donnée dans le Tableau 2.5 en annexe I, pour une pluie
quinquennale d’une région par exemple où l’intensité de base de la pluie horaire est de 100
mm/h ; et la Figure 2.5.2 en annexe II présente les deux types de fossés à adopter.
VII. Rôle et Fonction d’un Chef de Chantier, d’un Contrôleur des Travaux
et Fiches de Contrôle et de Suivi de Chantier
VII.1. Le Chef de Chantier
Le chef de chantier a la responsabilité de l’organisation pratique du chantier et de la
gestion du personnel, du matériel, des matériaux et outillage. Il assure cette responsabilité
sous la direction et le contrôle direct du conducteur des travaux et a à sa disposition, des
apporter les premiers secours sur le chantier avant de trouver un moyen d’évacuer le
malade/blessé.
La charge entière de l’application de la réglementation du travail et de la législation
sociale au personnel participant à l’exécution du Marché incombe à l’entreprise, elle s’engage
à:
Interdire le recours au travail forcé ou obligatoire, sous toutes ses formes ;
Rémunérer également les hommes et les femmes pour un travail de valeur égale ;
Promouvoir l’égalité des chances et de traitement en matière d’emploi et de
profession ;
Payer rapidement et intégralement les salaires au personnel d’encadrement et à la main
d’œuvre, à l’abri des pratiques abusives ;
Respecter le salaire minimum (SMIG) ;
Respecter l’âge minimum de travail (Entre 14 et 18 ans selon le pays).
d’équipe. De tous ces facteurs, excepté les méthodes de travail et le matériel à utiliser, le plus
important est la composition de l’équipe, car elle conditionne les productivités individuelles
des travailleurs ainsi que les méthodes de travail et le matériel à employer.
I. La Formation
Le constat qui a été fait lors des contrôles et suivis des travaux est qu’il y a un déficit
de formation. Dans les projets FICOD, la campagne de construction commence chaque année
avec un chantier-école. Il s’agit d’un chantier normal, sauf que les équipes sont composées
surtout par des chefs d’équipes, des maçons et quelques manœuvres. Pourtant, les différents
groupes cibles qui devraient être touchés sont représentés dans le schéma ci-dessous :
L’expérience tirée des projets montre que la formation est souvent considérée comme
une activité majeure d’un programme de promotion des entrepreneurs, et les intrants
supplémentaires de formation se sont avérés fournir d’importantes retombées pour
l’organisme contractant et le secteur privé. Néanmoins, le soutien de formation requis est
après la demande des communes qui ne disposent pas toujours d’experts en la matière,
ce qui permettra d’obtenir les variantes qui auraient les meilleurs impacts possibles.
En plus, le problème de paiement des décomptes devrait être réglé très rapidement
pour éviter de pénaliser les entreprises sur l’avancement des travaux.
Maîtrise d’ouvrage : le conseil municipal accompagne la population à mettre en place
un comité d’entretien de la piste avec l’appui du FICOD bien sûr. Le comité joue un
rôle important dans la surveillance de la piste et la mobilisation de la population pour
les travaux d’entretien. Pour cela, la mairie fournit les moyens financiers et matériels
nécessaires aux travaux d’entretien, tandis que la population mobilisée par le comité
de suivi et les associations existantes, fournit la main d’œuvre. La participation de la
population est possible aux niveaux suivants :
Etudes : les informations qu’elle peut fournir sur les écoulements et les
gisements de matériaux sont assez capitales ;
Sa connaissance du terrain, son appui à la recherche de nouveaux tracés
peuvent être une aide importante ;
Construction : en plus des manœuvres, il est important d’engager des villageois
dans les fonctions de chefs d’équipes et de maçons. Ceci créera là compétence
locale nécessaire à l’entretien de la piste par des groupements riverains à la
piste. Des ouvrages en maçonnerie peuvent être réalisés entièrement par la
population locale suite à une formation adéquate au travail ;
Entretien : les coûts d’entretien peuvent être réduits considérablement grâce à
la réalisation des travaux d’entretien par des équipes riveraines à la piste. Cette
approche permet l’entretien en plusieurs périodes durant l’année, ce qui aide
pour le traitement continuel des dégâts, afin d’éviter le développement de gros
dégâts.
Maîtrise d’œuvre : les bureaux d’études généralement reconduisent les APS en lieu et
place des APD, ce qui met les entreprises sur le terrain en difficultés, puisque elles
doivent faire face à des problèmes d’implantation. Les plans types des APS
n’obéissant pas toujours à la configuration du terrain.
Entreprise : les entrepreneurs doivent mettre tout en œuvre pour respecter les règles
de l’art et les lois du travail en vigueur dans le pays.
CONCLUSION
Au terme de cette étude, où il était question d’évaluer les performances des pistes
rurales par les méthodes HIMO avec le FICOD, l’objectif de ces programmes a été de fournir
un support de revenu aux pauvres dans les périodes critiques et de répondre au déficit
saisonnier de l'emploi et aussi d’améliorer les infrastructures locales.
Une étude des programmes sociaux de filets de sécurité a identifié quelques faiblesses
de différents programmes au BURKINA :
Suivi et évaluation inadéquats des résultats et de l’efficacité ;
Manque de coordination de la politique de protection sociale face à la multitude
d'acteurs ;
Insuffisance des ressources publiques pour la protection sociale et le lien avec le
financement des bailleurs de fonds ;
Manque de financement mobilisé réduisant la pérennité des programmes ;
Difficulté de gestion et faiblesse de la capacité ;
Insuffisance des programmes relativement aux risques et vulnérabilités auxquels ils
s’adressent ;
Difficulté dans le ciblage des zones d’intervention et des bénéficiaires dans les zones
d’intervention ;
Approche peu claire sur les salaires appliqués dans les projets HIMO de telle sorte que
certains bénéficiaires prévus sont exclus.
Pour cette étude, nous avons successivement présenté la situation globale dans la
région du Sud-ouest du BURKINA, proposer des solutions techniques pour la bonne qualité et
la durabilité des pistes et des ouvrages, amener les parties prenantes à adopter une attitude
propice au bon déroulement du programme.
Il ressort que le FICOD et ses projets sont très appréciés pour l’aide apportés aux
communes, les pistes sont assez résistantes et remplissent tous les biens faits attendus par les
populations. Malgré quelques défaillances relevées, des échéances futures devraient être
envisagées au grand bonheur de tout le pays.
BIBLIOGRAPHIE
Franco OLIVIER. (1999). Cahier des charges type pour la réhabilitation et l'entretien
périodique des routes en terre suivant la technique à Haute Intensité de Main d'oeuvre
(HIMO), Série Méthodologique et Pratique de HIMO ROUTES (BIT), Volume III.
Genève.
SNAT (2007).
RGPH (2006).
ANNEXES
ANNEXE I : TABLEAUX.
Superficies Nombre
Provinces Valeur % Communes Communes
Départements Villages
absolue Région urbaines rurales
BOUGOURIBA 2 944 17,73 5 1 4 136
IOBA 3 292 19,83 8 1 7 156
NOUMBIEL 2 879 14,69 5 1 4 220
PONI 7 482 45,08 10 1 9 572
Région 16 597 100 28 4 24 1 084
Ens. Pays 274 200 - 351 49 302 8 435
Source : SNAT, 2007 et DREP-SUO.
Sexe
Milieu de résidence
Hommes Femmes Total
Urbain 35 049 35 165 70 214
Rural 264 215 286 338 550 553
Total 299 264 321 503 620 767
Source : RGPH, 2006 : résultats définitifs, Juillet 2008.
Tableau 2.1.1 : Option HIMO pour différentes catégories de travaux d’entretien routier.
Tableau 2.1.2 : Option HIMO pour les différentes catégories des travaux HIMO.
Tableau 2.1.3 : Option HIMO pour les ouvrages de franchissement de portée limitée.
Conducteur des
travaux
Chef de chantier
Logistique
Secrétariat
Activités de Ouvrages
Opérations Terrassement Assainissement Gîte/carrière Chaussée
soutien d’assainissement
Nombre de
1 1 ou 2 2 ou plus 1 ou 2 2 1 ou plus
chefs d’équipe
Nombre de
70 à 200 ouvriers répartis dans différentes opérations / activités ci-dessus.
manœuvres
Moyens Quantité de
Activités Moyens humains Outillage Matériaux Rendement
matériels référence
Bêche, faucille, coupe-
Chef de chantier Tracteur avec coupe, hache, pioche,
3000 à 7000
Débroussaillage Chef d’équipe remorque ou camion brouette, matériel Néant 70 m2/HJ à 250 m2/HJ
m2/km
Manœuvres benne (d>100ml) d’arpentage, fourche,
râteau, machette…
Terrain plat :
500 à 1000
m3/km
Bêche, pelle, pioche, barre Terrain rocheux : 0,50
Chef de chantier Tracteur avec Terrain ondulé :
à mine, brouette, matériel Ŕ 1,50 m3/HJ
Déblai Chef d’équipe remorque ou camion Néant 1000 à 3000
d’arpentage, machette, Terrain argileux :
Manœuvres benne (d>100ml) m3/km
fourche 2,00 Ŕ 3,70 m3/HJ
Terrain en
montagne : 3000
à 9000 m3/km
Tracteur avec
Bêche, pelle, pioche,
Chef de chantier remorque ou camion
brouette, matériel
Remblai Chef d’équipe benne (d>100ml) Apport de matériaux 0,95 à 1,80 m3/HJ
d’arpentage, dame à main,
Manœuvres Camion citerne
râteau
Compacteur
Selon présence de Bêche, pelle, pioche,
Chef de chantier
mauvais matériaux et brouette, matériel 1,5 ml (rocheux) à 14
Fossé en terre Chef d’équipe Néant
selon distance d’arpentage, gabarit, barre à ml /HJ
Manœuvres
d’évacuation mine
Tracteur avec
Chef de chantier remorque ou camion Bêche, pelle, pioche, barre
Reprofilage Chef d’équipe benne (d>100ml) à mine, brouette, râteau, Inférieur à 0,3 m3/ml 6 à 11 ml/HJ
léger Manœuvres Camion citerne matériel d’arpentage
Compacteur
Tracteur avec
Chef de chantier remorque ou camion Bêche, pelle, pioche, barre
Reprofilage Supérieur à 0,3 m3/ml
Chef d’équipe benne (d>100ml) à mine, brouette, râteau, 2 à 6 ml/HJ
lourd et inférieur à 0,8 m3/ml
Manœuvres Camion citerne matériel d’arpentage
Compacteur
Sable
Fraction Gravier Limon Argile
Gros Moyen Fin
Dimensions Max 60 2,0 0,6 0,2 0,06 0,001
des grains
(mm) Min 2 0,5 0,2 0,06 0,002 0,005
Plaquettes,
Angulaire ou
Forme Variable Angulaire ou arrondie quelques fois
arrondie
bâtonnets
Aucune mais en
Cohésion Aucune apparence quand Très limitée Elevée
humide
Faible à
Plasticité Aucune Aucune Elevée
moyenne
Moyenne à
Perméabilité Forte Forte à moyenne Faible
faible
Compacité Très faible Faible Faible Elevée
Changement de
Aucun Très peu Moyen Important
volume
Renforce la
solidité du sol
étant donné ses
Contribue Contribue à vertus cohésives,
Effets en cas de à la Contribue à la l’instabilité mais crée une
mélange dans un stabilité et stabilité et à la surtout après certaine
sol à la solidité vibration ou à instabilité à
solidité l’état humide cause de sa
plasticité élevée,
surtout en cas de
pression
Mélanges de
Sables fins, Argile compacte, Graviers,
Limons gravier, sables
Pente limons sableux cendres volcaniques tufs
V = 0,90 m/s ou limons
V = 0,75 m/s V = 1,10 m/s V = 1,80 m/s
V = 1,50 m/s
0,5% 300 m 550 m 550 m - -
1% 100 m 225 m 500 m - -
2% 40 m 80 m 180 m 600 m 1100 m
3% 20 m 45 m 100 m 350 m 700 m
4% - 30 m 60 m 220 m 450 m
5% - 20 m 45 m 160 m 330 m
6% - - 35 m 120 m 250 m
8% - - 20 m 80 m 160 m
10% - - 15 m 55 m 120 m
Facteurs Commentaires
Les hommes dans la force de l’âge (18-45 ans) ont généralement un
Age
meilleur rendement
La nourriture quotidienne doit comporter une quantité suffisante de
Alimentation
calories
Température et Le rendement est meilleur lorsque les travaux sont effectués dans la
humidité fraîcheur du jour
Acclimatation et
Il faut plusieurs jours à un travailleur pour s’habituer à son travail
adaptation
Observer une bonne hygiène pour éliminer les maladies courantes
Santé
et organiser des visites médicales périodiques
Facteurs Commentaires
Dans un chantier routier HIMO, le chef d’entreprise doit observer lui-
même une discipline exemplaire, son intégrité, sa compétence, sa
Commandement loyauté, sa justice, son sens humain doivent être incontestables. Il doit
donner des instructions claires et rationnelles au chef de chantier pour
qu’il puisse bien répartir le travail
Toute communication doit permettre le dialogue :
Pour discuter des problèmes d’organisation ;
Communication
Pour expliquer les raisons des décisions prises ;
Pour discuter des problèmes du travailleur.
On doit respecter la dignité personnelle des travailleurs et reconnaître
Psychologie l’intérêt de leur travail, prévoir des possibilités d’épanouissement et de
promotion
Les normes requises doivent être atteintes en développant, en accord
Discipline avec les travailleurs, un esprit d’autodiscipline et la fierté du travail bien
fait
Incitation La productivité est maximale lorsque le paiement est en rapport direct
financière avec les résultats obtenus
ANNEXE II : FIGURES.
Figure 1.3.1 : Carte du Découpage Régional du BURKINA FASO.
Figure 2.2.4 : Bon exemple de dalot submersible (ou radier busé), adapté au cours d’eau
ayant des écoulements importants durant plusieurs semaines par année.
Figure 2.3.2 : Profils de pistes avec pente transversale uniforme (cas général) et en toit
(cas exceptionnel). La protection contre l’érosion proposée correspond à l’optimum. Une
protection appropriée est à voir cas par cas, selon le type de sol et le ruissellement :
deux, une ou aucune diguette en pierres.
Figure 2.5.23 : Piste en pente longitudinale forte : deux types de fossés longitudinaux,
afin d’éviter l’érosion par l’eau de ruissellement qui coule le long de la piste.
Figure 2.6 : La photo en haut montre la régénération végétale en aval du radier. Celle en
bas montre la partie amont du radier avec des cultures de riz.