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LUMIERES SUR LA TIJÂNIYYA ET LES TIJÂN

(Une défense de la voie Tijâniyya)


 
 
Ouvrage de Cheikh Al Islam El Hadji Ibrahima Niasse
 
 

1. PREAMBULE:
Louange à Allah Seigneur des Mondes. Que le Salut et la Paix soit sur le Meilleur
des Prophètes, sur Sa Famille, sur Ses Compagnons, sur tous ceux qui suivirent
et suivront leur traces jusqu'au jour du jugement dernier.
« Dis: « Voici mon Sentier: j'appelle à Dieu! Claire vue à moi et à ceux qui me
suivent. Et Pureté à Dieu. Et je ne suis pas des faiseurs de Dieu. » (12:108)
2. DEFINITION DE LA TARIQA TIJANIYYA.
La Tariqa (Voie) de Cheikh Ahmad fils de Muhammad âl-Tijânî (Que Dieu les
agrée) qu'il a donnée à ses heureux compagnons et que ses sommités ont
répandue dans le monde entier et par laquelle Dieu a fortifié l'Islam dans nombre
de contrées est simplement organisée par les trois litanies (dhikr) suivantes : la
formule du repentir (ästaghfiru ällâh), La prière sur le prophète (par n'importe
quelle formule) et la formule de l'unicité de Dieu ou äl-kalimatu äl-taybatu (Lâ
ïlâha ïllâ ällâh).
Nous nous sommes étendus longuement sur cette Voie d'une manière
particulière et plus généralement sur la Voie mystique musulmane (äl-Taççawuf)
dans plus d'un ouvrage. Le lecteur peut par exemple consulter notre ouvrage
(Kâchiful äl-aïlbâs: Retrait des voiles de la Fayda du Sceau Abi äl-cAbbâs). On y
trouve des investigations scientifiques sur ces thèmes, et cela par une faveur de
Dieu envers nous et envers les humains.
Une des sommités de cette Voie, en même temps Cheikh Al Islam (autorité
islamique unanimement reconnue) dans les contrées tunisiennes, notre maître
Ibrâhîm ïbn cAbdi äl-Qâdir äl-Rayyâhî (mort en 1266 H) a défini la voie en
termes courts, concis et complets. Je livre ci-dessous son texte issu d'une ïjâza
(Nomination d'un disciple au grade de maître lui conférant l'autorité de donner et
de représenter la voie) qu'il a conférée en 1244 H au Cheikh Abi Äl-cAbbâs ïbn
Ahmad ïbn Sayyed Tahir äl-çulayqî dont le grand Savant et Mufti de Tunis,
Cheikh Muhammad Fâdil ïbn cÂshûra, a bien voulu nous faire profiter.
3. TEXTE DE IBRÂHÎM ÄL-RAYYAHÎ DEFINISSANT LA VOIE
Voici la Voie de Cheikh Ahmad Tijân (que Dieu ait son agrément). Elle consiste
à : dire la Tacawwuz (1) (protection en Dieu contre Satan) une fois, puis la
basmala (2) (bismi ällähi äl-rahmâni äl-rahîm) une fois, puis faire une çalât calà
äl-nabî (3) (formule de prière sur le prophète, PSL), cent fois, en utilisant
n'importe quelle formule, mais la forme spéciale de la Prière de l'ouverture
(çalâtu äl-fâtihi) est meilleure en ce qu'elle comporte d'avantages immenses,
puis dire la formule du tahlîl (4) (Lâ ilâha ïllâ ällâh) cent fois.
Tu feras ceci après la prière du matin et celle de casr (milieu de l'après-midi),
conformément à la Parole de Dieu: « Et rappelle ton Seigneur en ton âme, en
humilité et crainte, et non en parlant à haute voie, matin et après-midi, et ne
sois point parmi les inattentifs » (7:205).
Ensuite, tu liras la wazîfa une fois dans les vingt quatre heures. Elle consiste en
ceci:
Dire le Repentir sous la forme ci-dessous, trente fois:
[Je me repens à Dieu, en dehors de Qui point de divinité, lui le Vivant, l'Absolu]
Puis lire la Prière de l'Ouverture - çalâtu äl-fâtihi ) - cinquante fois.
Puis lire la formule du tahlîl, cent fois.
Enfin lire la Perle de la Perfection - jawharatu äl-kamâl - douze fois.
4. LA CHARTE FONDAMENTALE: LE RESPECT DES OBLIGATIONS DIVINES.
La charte fondamentale de cette voie est le respect absolu des obligations
divines, obligation dont la plus ferme est l'établissement de l'Office des cinq
prières avec la purification par l'eau, et avec aussi, la réalisation complète de ses
piliers, conformément à l'ordre divin « Etablissez l'Office (de prières) » (2:43).
Ces prières doivent être faites avec toutes les convenances requises dans des
assemblées sunnites en dehors des assemblées innovatrices selon le verset «
...inclinez vous avec ceux qui s'inclinent. » (2:43), aux heures prescrites: « ...
établissez l'Office - Oui, l'Office demeure pour les croyants une prescription à
temps marqués » (4:103), et dans la dévotion : « Oui ils sont gagnants, les
croyants, ceux qui sont dévoués dans leur Office » (23:1-2).
5. LE TIJÂNÎ ET LE CORAN.
En plus de ces obligations divines, le disciple Tijân doit avoir une relation très
étroite avec le Coran par la lecture liturgique, l'apprentissage et l'interprétation.
S'il s'agit d'un hâfiz, c'est-à-dire s'il a déjà mémorisé l'ensemble du Coran, il doit
s'efforcer de le lire en entier chaque semaine ou, s'il le peut, par période de trois
jours ; cela étant plus complet. Car il reste bien entendu que la lecture du Coran
est la meilleure manière pour se rapprocher de Dieu conformément à une vision
que l'Imâm Ahmad Hanbal a reçue, et conformément au Coran lui-même, à la
Sunna du notre prophète (PSL), au consensus des savants (Ijmac), à la raison et
à la jurisprudence.
Pour celui qui ne peut accomplir la lecture du Coran en trois ni en sept jours, le
minimum consiste à lire deux hizb par jour (un hizb est approximativement un
soixantième du Coran). Celui qui ne peut rien de tout cela lira ce qu'il peut, ne
serait-ce que quelques versets par jour.
6. LE TIJÂN ET L'ANEANTISSEMENT DU TEMPS DANS LE ZIKR.
L'enseignement de la voie recommande fortement de submerger son temps dans
le rappel (zikr) de Dieu le Très-Haut. Le meilleur dhikr est celui qui vient du
Coran, tel que : äl-bâqiyâtu çâlihât (subhâna ällâh, wa äl-hamdu lillâh, wal ällâhu
akbar) ou encore la formule Lâ ïlâha ïllâ ällâhu wahdahu lâ charîka lahu, après
chaque prière.
7. LA CHARÎ cA: LE CRITERE DU TIJAAN.
En dépit de la clarté de cette voie et de ce qu'elle est, en réalité, la voie du Coran
et de la Sunna, certains se mirent à critiquer Cheikh El Hâj Ali Harâzim, auteur
du livre "la quintessence des significations" (jawâhir äl-macânî), simplement
parce qu'il s'est étendu sur les faveurs divines de cette voie et des hauts faits de
ses heureux adeptes. Ils ne purent supporter l'étendue de ces faveurs. Alors les
nièrent et exagérèrent au point dénigrer personnellement Cheikh Ahmad äl-Tijâni
lui même, alors que c'est lui qui a déclaré au monde entier cette parole célèbre:
« Pesez chacune de mes paroles à l'aune de la charîca. Conservez tout ce qui y
en est conforme et rejetez tout ce qui en déborde.» Cette parole éteint toute
critique fondée sur des bases musulmanes.
8. UNE VOIE DU SAVOIR.
Bien des conséquences découlent de cette déclaration. La plus importante se
résume ainsi : Cheikh Ahmad äl-Tijânî, oblige ses adeptes non seulement à
acquérir la science mais encore à l'approfondir chacun dans la mesure de ses
moyens : seul le savant peut peser à l'aune de la charîca et juger ainsi selon la
parole de Dieu et de son Prophète (PSL).
La Tariqa Tijânîyya est donc fondée sur la science et la sagesse. Celui qui suit
Cheikh Ahmad äl-Tijânî puis commet une innovation blâmable, est seul
responsable de son égarement : par sa déclaration historique, Cheikh s'est
dégagé de toute responsabilité, tout en affermissant son itinéraire et ses actes
dans la Sunna ainsi que tout le monde le reconnaît.
 
9. UNE VOIE DU JIHÂD DANS LE SENTIER DE DIEU.
Il est dit dans le livre « L'Islam : la voie droite », page 109 :
« Au septième siècle de l'Hégire, c'est à dire le treizième siècle chrétien, Sokoto
(au Nigéria) était un foyer culturel islamique reconnu. Cinq siècles plus tard et
avec l'aide des frères çûfis (c'est-à-dire, Tîjâni) de Marrakech, son expansion
atteignit une nouvelle impulsion par la fondation de l'Etat de Sokoto auquel se
soumirent la majorité des noirs de l'Afrique de l'Ouest. »
10. INTRIGUE CONTRE CHEIKH AHAMAD TIJÂNÎ ET TENTATIVE D'ALTERATION
DE JAWÂHIR ÄL-MAcÂNI.
Je possède un exemplaire du livre Jawâhir äl-macâni, écrit de la main de l'auteur,
le Khalif El Hadj cAli Harâzim Barrâda (RA). Selon mon maître et père, le Khalif
Tijâni au Sénégal, El Hadj cAbdi ällâh ïbn Sayyidî Muhammad, citant Sayyidi äl-
Bachir ïbn Sayyidî Muhammad äl-Habîb ïbn Ahmad äl-Tijânî (r.a) qui lui a offert
l'exemplaire en 1329 H lorsqu'ils se sont rencontrés à Fèz (Que Dieu la
sauvegarde), cette copie manuscrite était en possession de Cheikh Ahmad äl-
Tijânî lui même durant seize ans.
La version imprimée très répandue auprès des frères contient maintes choses
étrangères à la version originale. Je me suis rendu compte de cela en enseignant
ce livre plusieurs fois à des groupes de disciples avancés en pr
ésence de sommités de la Tijânîya. Je lisais mon exemplaire manuscrit et ils
suivaient avec la version imprimée. Je m'évertuais constamment à les mettre en
garde envers les altérations. Comme exemple de ces ajouts le partie intitulée äl-
maqçadu äl-Ahmadî qui ne se trouve pas dans mon exemplaire.
J'ai informé le Khalif Tijânî du Caire Cheikh Muhammad äl-hâfiz de cette
découverte. Il m'emprunta l'exemplaire et le lut avec un groupe de savants Tijânî
dont les maîtres de la ville de Ismâcîliyya. Ils purent confirmer mon constat en
comparant avec la version imprimée. Ce Khalif m'a alors demandé de lui notifier
tout cela par un acte écrit qu'il gardera et qu'il diffusera au besoin; ce que je fis.
Je suis pr
êt à aider toute personne qui voudrait mener des recherches en ce sens car cet
exemplaire original restera avec moi et j'en remercie Dieu. Par ailleurs, j'ai lu
l'exemplaire de Cheikh Muhammad äl-Hâfiz äl-Tijânî äl-calawî, äl-shinguîtî (le
propagateur de la voie Tijânîyya en Mauritanie et par suite en Afrique Noire et
qui a personnellement rencontré Cheikh Ahmad äl-Tijânî à Fèz). Je l'ai trouvé
conforme au mien.
De toute façon, l'acte de tentative d'altération des livres des savants musulmans,
en y ajoutant des inexactitudes, des contre vérités ou mensonges, n'est pas
nouveau auprès des chercheurs. äl-Shaca'râni dit dans son livre Latâyïfu äl-
mannân (La subtilité des dons), page 121 Vol 1, en parlant du Cheikh Muhyi äl-
Dîn äl-cArabî äl-Hâtimî : "... Certes, ils lui firent dire un ensemble de choses
contraires à la lettre de la Charîca dans son livre äl-futûhât äl-makiyya (les
ouvertures Mecquoises) et dans son livre äl-fussus...". Les raisons de ces
intrigues sont diverses. Mais, nous sommes, gloire à Dieu, bien au fait et pr
évoyants sur notre Voie bénie, la voie Tijânîyya Muhammadiyya.
[L'auteur signale ici le livre de Ahmad Sukayrijî janâyatu äl-muntasab, consacré
aux mensonges attribués, à tort, à Cheikh Ahmad äl-Tijânî et publié au Caire
sous la supervision de Cheikh Muhammad äl-Hâfiz äl-Tijânî.]
11. DESCRIPTION DU SCEAU DES SAINTS PAR ÄL-TIRMIDHÎ.
Dans son livre Khatmu äl-awliyâ-ï (Le sceau des saints), äl-Tirmidhî (mort en 279
H), écrit en page 279, ce qui suit :
"On luit demanda: décris-nous cet illuminé (mystique) qui détient l'Imâma (la
primauté) et le drapeau des saints (awliyâ), dont tous les autres saints
dépendent pour l'intercession, tout comme tous les prophètes (PSE) ont besoin
de notre Prophète Muhammad (PSL).
Il répondit: Quant à sa description, je vous en ai déjà parlée.
On lui dit encore: Pourquoi devance-t-il tous les saints jusqu'à ce qu'ils aient tous
besoin de lui?
Il répondit: Parce qu'il a reçu le sceau de la sainteté et il devint ainsi la preuve
de Dieu sur les saints; et j'ai déjà rappelé au début du livre les raisons de ce
scellement, qui est que la prophétie a été donnée aux prophètes et non le sceau.
Ces destins (prophètes) n'échappent pas totalement aux vices de l'âme charnelle
et de ses contaminations. Ils reçurent alors un prophète (le prophète des
prophètes) qui clôt la prophétie tout comme le contrat écrit puis scellé (signé) de
sorte que personne ne peut ni y ajouter ni y retrancher quoi que ce soit; et j'ai
déjà décrit son sujet dans ce qui pr
écède.
De même, Dieu fait suivre ce saint le chemin de Muhammad (PSL) dont la
prophétie est scellée du Sceau de Dieu. De même que Muhammad (PSL) est
l'argument de Dieu sur les autres prophètes (PSE), ce saint est aussi l'argument
de Dieu sur les autres saints. Au point que Dieu leur dise : Je vous ai donné la
sainteté et vous ne l'avez pas totalement épargnée de l'influence de l'âme
charnelle et voilà quelqu'un plus faible que vous, moins âgé que vous, qui a
accompli la sainteté avec une sincérité totale et n'y permit la moindre part à
l'âme charnelle.
Et tout ceci eut lieu dans le monde caché (ghayb) par la faveur de Dieu envers ce
serviteur lorsqu'il lui donna le sceau, pour la consolation de Muhammad (PSL), le
jour du rassemblement afin que Satan s'isole, désolé, et que l'âme charnelle
perde tout espoir et reste voilée. Les Saints se réjouiront ce jour là de cette
faveur qui leur est faite; et lorsque vinrent leurs frayeurs, il (le sceau des saints)
ne sera point déficient. Muhammad (PSL) viendra avec son sceau qui leur
apporta l'immunité contre ces frayeurs. Ensuite viendra ce saint avec son sceau,
leur apportant le salut par la véracité de la sainteté. C'est ainsi que les saints ont
besoin de lui.
Le sceau des saints a une position prodigieuse et, d'une manière plus générale,
l'Homme a une position élevée; sa création est une grande affaire. Simplement
parce que Dieu créa Adam de Sa Main et le nomma son Intendant (khalîfa) sur
terre. Il est généralement admis qu'un intendant possède un rameau du pouvoir
du grand roi.
12. ELOGES DES SAVANTS A L'ENDROIT DE AHMAD ÄL-TIJÂN.
J'ai déjà livré dans mon livre (Avertissement des purs : Tanbîhu äl-äzkiyâ) une
série de relations de savants musulmans d'Afrique du Nord et d'ailleurs, avec
Cheikh Ahmad äl-Tijânî. J'en livre ici quelques unes sans nous étaler en longueur.
Les savants de cette religion et les grands guides (ou chouyoukh) véridiques de
toutes les contrées, chouyoukh qu'on ne peut soupçonner de faux témoignages,
ont fait l'éloge de Cheikh Ahmad äl-Tijânî (RA).Tous ces éloges ont trait à sa
science et à sa connaissance de Dieu (gnose).
12.1. Eloges de savants du Magrib.
 
• Dans son livre äl-ächrâf (les nobles), le savantissime Hamdûn ïbn äl-Hâj
affirme que son père faisait des éloges à Cheikh Ahmad äl-Tijânî pour sa science
et sa connaissance de Dieu et le considérait comme un des cheikhs accomplis de
la religion et qu'il composa ces vers:
Fais aussi mention de la lune éclatante, la clarté de Abu
äl-cAbbas, je veux dire Ahmad äl-Tijânî
Soleil de la Noblesse, Pôle du cercle de la guidance
Peine lune de la félicité, étoile de l'embellissement
Mer de la générosité qui nous gratifie de sagesses, lui le zénith
tel le diamant parmi les pierres et les couronnes
Beauté, Imâm (guide), il s'est élevé de bien de degrés
dans les actions pieuses et ne s'est point attardé.
• Cheikh äl-Tâlib ïbn äl-Hâj, dans son commentaire du livre äl-murchid (le guide)
a dit, en commentant la phrase (il est obligatoire d'accorder l'authenticité aux
nobles prophètes), ce qui suit:
Sayyidî Cheikh Ahmad äl-Tijânî, le gnostique, que Dieu nous fasse profiter de ses
bénédictions, etc...
• Dans son livre äl-charbu äl-muhtadar wa äl-sirru äl-muntazar min macîni
baca°di ahli äl-qarni äl-thâlitha cachara (le breuvage pr
ésent et le secret attendu des sources de certains savants du treizième siècle), le
savantissime, le complet, le noble, Jaca°far ïbn Idrîs äl-Kitânî, a dit ce qui suit:
« Parmi eux, le Saint, le Célèbre, le Pôle, le Sans ambiguité, le Grand, le
Sauveur, le Dévot, Abu äl-cAbbas, Seyydî Ahmad äl- Tijânî, etc... »
Il ajouta: « ...ses qualités sont très grandes, ses états mystiques très prodigieux,
sa station dans la sainteté, très élevée ... »
• En page 180, de la première partie de son ouvrage salwatu äl-änfâs
(soulagement des âmes), le savant influent, Muhammad Jaca°far äl-fâsî, äl-
madanî, äl-hassanî äl-kitânî, a dit ce qui suit:
« Le cheikh, qui atteint l'enceinte scellée de Dieu, l'exemple, l'accompli, le pieu,
le grand, le gnostique établi, la montagne de la sunna (tradition du prophète
(PSL)), le signe des bien dirigés craintifs de Dieu, le savantissime réceptif,
l'associé, le très intelligent, celui qui a réussi la jonction entre l'exotérisme
(charî-ca) et l'ésotérisme (haqîqa)... »
• Dans son livre rafcu äl-citâbi wa äl-malâm can man qâla: äl-camalu bi äl-dacîf
ikhtiyâräñ haram (Rejet du blâme contre celui qui interdit la pratique du hadith
faible dans les œuvres méritoires), en page 53, Cheikh Abu cabdi ällâh Mahmad
äl-Qâdirî décrit ainsi le cheikh:
« Le gnostique, mon maître, Ahmad äl-Tijânî. »
De même dans son commentaire du poème äl-burda de l'Imâm äl-buçayri, il dit
que son père lui recommanda d'aimer Cheikh Ahmad äl-Tijânî. Il dit en plus:
« Il rencontra son maître et le maître de son père Abu äl-cAbbâs Ahmad äl-Tijânî
et lui attesta qu'il aimait ce cheikh. » Et ces gens là étaient des savants de Fèz.
• Dans son livre äl-ïstiqçâ (l'Investigation), le savantissime, le célèbre, le
généalogue, Ahmad äl-nâçirî äl-lâwî, que Dieu lui accorde sa miséricorde, dit en
page 137, partie 4, « que Cheikh Ahmad äl-Tijânî est plein d'allure et influe sur
les sciences »
En page 146 de la même partie, il dit:
« Quant aux saints, l'interdiction de la visite (spirituelle ) - afin d'éviter tout pr
étexte - mais expliquée correctement et largement de sorte que cela
(l'interdiction) ne soit ambiguë, est pertinente et ne contredit pas les fondements
de la Loi (charîca) mais, plutôt, lui est conforme. Ce point de vue est celui du
jurisconsulte, du mystique, Abu äl-cAbbâs, Cheikh Ahmad äl-Tijânî, qui a défendu
ses compagnons de la visite (spirituelle) des autres saints. »
Il dit finalement en page 150 de la même partie : « Le Cheikh, le Gnostique,
l'Imâm, Abu äl-cAbbâs Ahmad äl-Tijânî, guide suprême de la Voie Tijâniyya. »
12.2. Eloges des savants Tunisiens.
Dans son livre çafwatu äl-ica°tibâr bi mustawdaci äl-ämçâr, en page 32, Cheikh
Muhammad äl-bayram äl-khâmis äl-Tûnissî, äl-miçrî (décédé et inhumé en
Egypte, 1370), décrit ainsi le cheikh:
« Le Pôle, le Vertueux, Ahmad äl-Tijânî (RA) ».
Il rappela un poème par lequel Ahmad äl-Tijânî a appelé Dieu lorsqu'il rencontra
des difficultés dans la contrée de Tunis.
12.3. Eloges des savants de Cham (Syrie).
 
• Dans son livre jâmicu karâmâti äl-äwliyâ (Collection des faits prodigieux des
saints), en page 349, partie 1, L'imâm, l'excellent, l'aimant, l'accompli, Yûsuf äl-
nabahânî décrit ainsi le cheikh:
"Guide des gnostiques, l'une des sommités parmis les saints rapprochés"
Dans son livre sacâdatu äl-dârayni (la félicité des deux mondes), il dit:
"Cheikh Ahmad äl-Tijânî, fait partie de ceux qui reçurent leur litanies (äwrâd wa
ädhkâr) directement du Prophète (PSL), en état de veille".
Il rappela dans son livre certaines particularités de jawharatu äl-kamâl (La perle
de la perfection).
• Un autre, le célèbre, l'exemplaire Muhammad Fâl ïbn Muhammad ïbn Ahmad äl-
câqil, a dit:
"Ahmad, plutôt connu sous le nom de äl-Tijânî
doué de connaissance, de secrets et de gnose".
• cAbdu Ällah ïbn Ahmad Dâm, reconnu par sa haute position par tous ses
contemporains, métropolitains et provinciaux, décrit Cheikh et sa voie dans le
poème suivant [dont nous donnons les deux premiers vers]:
Qu'on veuille supputer sur la Voie d'äl-Tijânî
Quant à moi, je suis convaincu de sa perfection
Celui qui lit les livres qu'ils a propagés
y verra des paroles véridiques, toutes guidantes
etc..
 
12.4. Eloges des savants d'Egypte.
Dans son livre ïntichâru äl-ïslâm fî äl-qârati äl-aîfrîqiyya (Propagation de l'Islâm
sur le continent africain), le docteur Hassan Ibrahîm, Recteur de l'Université
Usyût, dit en page 44:
"Parmi les ordres çûfî, la Voie Tijânîyya, est celle qui a la propagation la plus
vertigineuse. Elle fut fondée par Abu äl-cAbbâs Ahmad ïbn Muhammad äl-
Mukhtâr ïbn Sâlim äl-Tijânî (1737-1810 après Jésus). Originaire du village de
cAynu Mâdî d'Algérie. Ensuite, il a effectué plusieurs voyages dans les pays
musulmans tels que Télemcen, Makka, Médine, Le Caire. Il s'est formé auprès
des cheikhs de ces villes. Enfin il fonda une nouvelle voie çûfie
Il effectua un séjour dans le désert (äl-çahrâ) en 1782 après Jésus puis s'installa
à Fèz (Maroc) en 1797. Il y passa une grande partie de sa vie pour l'organisation
et l'expansion de sa voie. Il désigna ses compagnons sous le nom "des Amis" (äl-
ähbâb). Il interdit à ses compagnons l'enrôlement dans d'autres voies çûfies."
(Voir note plus haut).
On retient d'eux la pratique constante du dhikr ( litanies), de la lecture du Coran,
d'invocations, de prières sur le Prophète (PSL) très pr
écises en des moments aussi déterminés."
12.5. Conclusion.
Nous avons listé quelques brillants éloges de savants de la religion musulmane
qui ne sont pas des membres de le Voie Tijâniyya:
Certes les gens ne manquent pas d'intelligence au point
De dire le bien là où ils ne le voient pas.
 
13. LES DISCIPLES TIJANI, SOMMITES PARMI LES SAVANTS.
Nous ne nous étendrons pas sur le nombre et la qualité des savants, parmi les
culamâ, de cette religion qui se sont soumis à l'autorité spirituelle de Cheikh
Ahmad äl-Tijânî et ont suivi sa voie, hier et aujourd'hui. Leur nombre et leur
existence dans toutes les contrées suffisent à illustrer la valeur de la voie.
Nous nous contenterons de citer des passages du livre äl-îmânu äl-çahîh (La foi
authentique) du savantissime, le Qâdî marocain, Ahmad Sukayriji (page 60),
livre dans lequel il a fortement défendu son maître Cheikh Ahmad äl-Tijânî.
13.1. QUELQUES SAVANTS DE TUNIS.
Et, si Cheikh Ahmad äl-Tijânî n'avait pour disciple que Abu Ishâq Ibrâhîm äl-
Rayyâhî, cela aurait amplement suffit pour lui emboîter les pas. Car nul besoin
n'est de pr
ésenter Äbu Ïshâq Ïbrâhîm äl-Rayyâhî dont la grandeur, la science, la bonne
pratique sont plus visibles qu'un feu allumé au sommet d'une montagne. La
famille des Rayyâhî fait partie des plus vielles familles traditionnelles et nobles de
la métropole tunisienne, siège du khilâfat de Cheikh Ahmad äl-Tijânî dans ces
contrées.

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