Le Bail Commercial Entre Dahir 1955 Et La Loi 49 16
Le Bail Commercial Entre Dahir 1955 Et La Loi 49 16
Le Bail Commercial Entre Dahir 1955 Et La Loi 49 16
MARRAKECH-MAROC
Droit privé
Mohamed Jinari
Encadré par :
Année universitaire :
2016-2017
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Projet de fin d’étude
Dédicaces
Je tiens à dédier ce présent travail qui est un suc de mes études universitaires
particulièrement
A mes amis de Marrakech ocre avec qui nous avons partagé énormément de choses.
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Projet de fin d’étude
Remerciement
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Projet de fin d’étude
INTRODUCTION :............................................................................................................................ 7
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Projet de fin d’étude
Section 4 : Reprise du local à usage d’habitation connexe au local à usage commercial ................................. 26
A- Les conditions de reprise : ....................................................................................................................... 26
B- Les obligations nées en faveur du locataire : ........................................................................................... 29
Section 2 : Droit aux indemnités d’éviction suite à l’expropriation pour utilité publique ............................... 32
PARTIE III : LES CONTENTIEUX JUDICIAIRES DANS LE CADRE DE LA LOI 49-16 ..... 44
5
Projet de fin d’étude
CONCLUSION .................................................................................................................................... 64
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Le Bail Commercial
Introduction :
Le Bail est un contrat par lequel le bailleur s’engage à faire jouir le preneur d’une
chose pendant un certain temps moyennant un loyer ou un prix1.
Le Bail, depuis lors, se sépare les baux d’habitation, les baux ruraux et renaitre de
nouvelles formes qui empruntent la technique des droits réels, comme l’emphytéose et
l’hypothèque, ainsi qu’on parle des suretés réelles. Ce qui nous intéresse plus sur ce point sont
les Baux commerciaux.
Historiquement, le développement du Bail a commencé avec la crise de logement des
années 30 du siècle fraichement écoulé, ce qui a poussé le législateur à adopter de nouveaux
textes régissant la relation entre le bailleur et le locataire à coté des dispositions musulmanes
et surtout le rite Malikite , tellement que Dahir des obligations et des contrats a vu le jours en
1913 par le protectorat français -mais il n a pas pu continuer le progrès du domaine
commercial- , poursuivi par d’autres tel que dahir 5-05-1928 et Dahir 21-03-1930 -par lequel
le législateur a tenté de protéger la propriété commerciale-, puis Dahir 17-01-1948 venant
pour rééquilibrer l’équation bailleur-locataire ,ensuite Dahir 24 mai 1955 a vu le jour en
copiant les dispositions de la loi française de 1953 sur les baux commerciaux , ce dahir a été
beaucoup critiqué par les chercheurs et praticiens de droit depuis sa promulgation ce qui a
conduit à l’adoption de La loi 49-16 en 2016.
Tout le monde se souvient du fameux titre d'un film de guerre américain," il faut
sauver le soldat Ryan", ici on parle pas de cinéma, mais de droit, et on disait sur le même
mode d'injonction, il fallait sauver la législation sur le bail commercial en abrogeant le dahir
de 1955, c'était une nécessité inéluctable.
Cette loi a pris 8 ans pour son adoption et sa promulgation, proposée par le parti
communiste en 2008. Présenté devant la Commission de justice, de législation et des droits de
l’homme en 19-01-2008, ainsi que la chambre des députés a donné son approbation par
unanimité sur le projet de loi en 20-04-2010 pour qu’il soit transmet devant la chambre des
représentants en 21-04-2010 qui a introduit plusieurs modifications et donnait son approbation
unanime en 28-04-2015. Par conséquent, le projet de loi est revenu devant la chambre des
députés pour sa deuxième lecture tel qu’il est prévu par le règlement intérieur du parlement,
de ce fait une commission -composée de représentants de la chambre des députés,
représentants du ministère de la justice pour équilibrer les droits et obligations des deux
parties(locateur, locataire)- pour discuter ce projet de loi, le travail de la commission est
approuvé par la chambre des députés en 10-05-2016 puis par la chambre des représentants en
31-05-2016 sans aucune modification . Enfin cette loi a entré en vigueur 6 mois après sa
publication au bulletin officielle2 soit le 11 février 2017.
Selon Nesrine Roudane, le texte a été simplifié (38 articles contre 47 sous le régime
actuel) et clarifié. Il a également été harmonisé avec d’autres dispositions légales, notamment
fiscales, et la jurisprudence. Elle constitue une grande avancée dans le paysage juridique en
raison de l'inadaptation du dahir du 24 mai 1955 aux nouvelles réalités socioéconomiques
marocaines. En effet, la complexité d'interprétation de ses dispositions et celle de la procédure
qu'il instituait en la matière ont provoqué une disparité de décisions judiciaires et un
alourdissement du traitement des dossiers y afférents. La loi 49.16 comporte désormais des
dispositions qui devraient contribuer à réinstaurer l'équilibre des droits et obligations entre le
1
Article 627 du code des obligations et des contrats.
2 Bulletin officielle N° 6490
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Le Bail Commercial
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Projet de fin d’étude
La loi n°49-16 a pour objectif d’équilibrer les relations entre bailleurs et locataires
de locaux à usage commercial, par cette notion il faut entendre toute activité commerciale,
industrielle et artisanale. Elle a élargi le champ d’application de ses dispositions à certains
locaux (Section 1). Cette loi a déterminé aussi les locaux non régis par ses dispositions
(Section 2) et les règles de son application dans le temps (Section 3).
Section 1 : Les Baux soumises à la loi 49-16
L’article 1 de la loi 49-16 a précisé dans une liste limitative le champ de son
application, commençant par l’organisation des cas généraux d’application jusqu’à les cas
particuliers qui exigent son intervention.
D’après ledit article 1 la loi 49-16 est applicable pour :
➢ baux des immeubles ou locaux dans lesquels un fonds de commerce est exploité,
que ce fonds appartienne à un commerçant, à un industriel ou à un artisan ;
Avant la promulgation du nouveau code de commerce , la distinction entre ces trois
personnes avait engendré beaucoup de contradictions entre dahir 1980 régissant les baux
d’habitation et les baux à usage professionnel ,d’une part, et dahir 1955 d’autre part. Mais
après établissement du nouveau code de commerce avec ses articles 6 et 7, il a allégé un peu
la situation. Ce qui apparut dans une décision de la cour d’appel commercial de Fes qui a
qualifié la profession d’un tailleur comme profession commerciale en se basant sur l’article 6
du code de commerce et sur les décisions antérieures de la cour de cassation3.
➢ Baux d'immeubles ou de locaux accessoires dépendant du fonds, à la condition
qu'ils soient indispensables à l'exploitation de ce dernier ; Ainsi la loi 49-16 a exigé l’accord
du propriétaire (s) du bien connexe et du bien principal en cas d’exploitation du local
d’habitation connexe au local à usage commercial.
➢ Baux portant sur des terrains nus sur lesquels ont été édifiés, soit avant, soit
après la conclusion du bail, des constructions à usage industriel, commercial ou artisanal, à
la condition d’avoir consentement du propriétaire.
➢ Les baux d’immeubles ou locaux à usage commercial, industriel,
artisanal appartenant aux domaines privés de l’Etat, aux collectivités territoriales ou aux
établissements publics, à moins qu’ils ne soient pas affectés à l’intérêt public.
D’autre part la loi 49-16 a englobé des cas particuliers et spéciaux pour qu’ils soient
soumis à ses dispositions, de ce fait elle a cité aussi dans son article1 les baux suivants :
➢ Les baux d’immeubles loués par des établissements d’enseignement privé ; il
convient de dire que la nouvelle loi dans ce cadre a copier l’article 2 du dahir de 19554.
➢ Les baux d’immeubles loués par les coopératives. On peut constater facilement
que la nouvelle loi n’a pas précisé qu’il type de coopérative concernées, à signaler que la
version initiale de la loi 49-16 déposée en 2008 a parlé des coopératives à objet commercial,
mais âpres les révisions effectuées le législateur a éliminé le caractère commercial, à notre
avis c’est pour encourager les coopératives quelque soit leurs objets en raison du rôle
prépondérant qu’ils jouent.
3
Arrêt de la cour d’appel de Fes N° 28 daté en 07-01-2008.
4 Dahir 24 mai 1955 Art 2 alinéa 2 : Aux baux d'immeubles ou de locaux occupés par tous établissements d'enseignement.
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Le Bail Commercial
L’article 1 de la loi 112-12 sur les coopératives définit la coopérative comme «un
groupement de personnes (physiques ou morales) qui conviennent de se réunir pour créer une
entreprise leur permettant la satisfaction de leurs besoins économiques et sociaux et qui est
gérée conformément aux valeurs et principes fondamentaux mondialement reconnus en
matière de coopération».
Ainsi qu’on distingue *les coopératives auxquelles les membres fournissent des
produits en vue de leur revente après leur transformation, ou des services en vue de les fournir
à ces derniers, *les coopératives de biens ou de fourniture de services au profit des membres,
et enfin *les coopératives qui offrent une activité salariée au profit de leur membres.
➢ Les cliniques privées et établissements similaires; suivant l’art 59 de la loi 113-
13 « On entend par clinique, au sens de la présente loi, quelle que soit sa dénomination ou le
but qu'elle poursuit, lucratif ou non, tout établissement de santé privé ayant pour objet
d'assurer des prestations de diagnostic et de soins des malades, blessés et des femmes
enceintes ou parturientes dans le cadre de l'hospitalisation pour la période que nécessite leur
état de santé, et/ou leur dispenser des prestations de réhabilitation. Elle peut participer au «
service d'assistance médicale urgente » (SAMU), conformément aux textes législatifs et
réglementaires en vigueur dans le domaine d'organisation des soins.
Sont assimilés à une clinique, pour l'application des dispositions de la présente loi et
des textes pris pour son application, les centres d'hémodialyse, les centres d'hématologie
clinique, les centres de radiothérapie, les centres de curiethérapie, les centres de
chimiothérapie, les centres de cathétérisme, les centres de convalescence ou de réhabilitation,
les centres de cure ainsi que les dispositifs mobiles de diagnostic et de soins et tout autre
établissement privé de santé qui reçoit des patients pour l'hospitalisation, tous désignés dans la
suite de la présente loi par clinique.5 La liste de l'ensemble des établissements assimilés est
fixée par voie réglementaire après avis du conseil national.
➢ Les pharmacies, les laboratoires privés des analyses médicales et les cabinets
d’examen radiologique :
L'officine de pharmacie est l'établissement de santé affecté à l'accomplissement, à
titre exclusif ou accessoire, des opérations visées à l'article 30 ci-dessus6. Selon l’article 61 de
la loi 17-04 formant portant code du médicament et de la pharmacie, « : Le bail portant sur les
locaux abritant une officine de pharmacie est régi par les dispositions du dahir du 2 chaoual
1374 (24 mai 1955) relatif aux baux d'immeubles ou de locaux loués à usage commercial,
industriel ou artisanal». Le même article dans son dernier alinéa énonce « Par dérogation aux
dispositions de l'article 5 dudit dahir, le bénéfice du renouvellement du bail s'applique dès
5 La loi 113-13 relative à l exercice de la médecine, art 59 alinéa 1, 3 et 4.
6 L’article 30 de la même loi 17-04 portant code du médicament et de la pharmacie. Dispose :
Sont réservées exclusivement aux pharmaciens d'officine:
- la préparation des médicaments visés aux 1, 2, et 3 de l'article 2 ci-dessus,
- la détention des produits ci- après en vue de leur dispensation au public:
-les médicaments ainsi que les objets de pansements, produits et articles définis à l'article 4 ci-dessus;
-les laits ainsi que les aliments lactés diététiques pour nourrissons et les aliments de régime destinés aux enfants de
premier âge.
A titre accessoire, les pharmaciens d'officine peuvent détenir et vendre:
- toutes drogues, tous produits chimiques ou préparations pharmaceutiques, autres que ceux qui figurent à la ou (les)
pharmacopée (s) en vigueur à condition qu'ils soient étiquetés et vendus conformément à leur composition;
-les produits destinés à l'entretien ou à l'application des lentilles oculaires de contact;
- les réactifs conditionnés en vue de la vente au public;
- les laits ainsi que les aliments lactés diététiques pour nourrissons et les aliments de régime destinés aux enfants de
deuxième âge ;
- les huiles essentielles.
- les sucettes, les tétines et les biberons.
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Le Bail Commercial
l'ouverture de l'officine. » ce qui constitue une divergence avec l’article 4 de la nouvelle loi
49-16 qui dispose que le locataire n a droit au renouvellement du bail que s’il justifié une
exploitation consécutive de l’immeuble pendant au moins deux ans. Surtout lorsqu’on évoque
l’article 38 qui insiste sur le fait que la nouvelle loi abroge et remplace les dispositions du
dahir de 1955 et de l’article 112 de la loi 15-95 relative au code de commerce. Ce qui
implique de remédier à ce problème par la modification de l article 61 de la loi 17-04.
Section 2 : les baux exclus par la loi 49-16
A contrario, la loi 49-16 dans son article 2 a exclu du champ d’application les baux
relatifs aux immeubles ou locaux entrant dans le domaine public, ou entrant dans le cadre des
Habous (A), aussi bien certains baux d’immeubles soumis à des législations spéciales (B).
A- Les baux relatifs aux immeubles appartenant au domaine public et biens
Habous :
7Article 698 : Le bail n'est point résolu par la mort du preneur, ni par celle du bailleur. Néanmoins :
1° Le bail fait par le bénéficiaire d'un bien Habous est résolu par la mort du bénéficiaire ;
2° Le bail fait par celui qui détient la chose à titre précaire est résolu par la mort du détenteur.
12
Le Bail Commercial
8 deputy managing director, au sein de la société de conseil en immobilier professionnel, AMS Morocco
13
Le Bail Commercial
D’une simple vision on peut dire que le législateur a basé sur l’absence de la clientèle
pour ces magasins situés à l’intérieur du centre commercial, en raison que le client va au
centre commercial dans sa globalité et non pas à un magasin précis. Mais l’avocat Younes
Anibar considère cette raison inconvenable, puisque y a des clients qui vont à un magasin
précis dans un centre commercial parce qu’il est le plus proche pour eux ainsi qu’ils
constituent une clientèle propre, ce qui peut paraitre sévère contre ces commerçants exclus de
la protection accordée par la nouvelle loi. Faut signaler qu’un projet de loi sur les centres
commerciaux est au cours de préparations, peut être c’est pour cette raison là que le
législateur a exclu ces locaux pour qu’il les assujettis à une réglementation spéciale.
➢ Les baux des locaux destinés à recevoir des investissements dans le secteur de
l’industrie et de l’informatique, y compris les services d’Offshoring effectués par l’Etat, par
les collectivités territoriales ou par les établissements publics, ainsi que les entreprises dont
l’Etat ou une personne de droit public possède tout ou partie de son capital social qui ont
pour but la création des offerts de travail.
Quant à l’Offshoring, il s’agit de la délocalisation des sociétés étrangères vers les
Etats à dépenses légères, ou bien les paradis fiscaux à taux d’imposition très bas et main
d’œuvre moins chère.
De ce fait, le Maroc par cette technique espère créer environnement 100 milles offres
d’emplois après l’approbation du décret relatif à l’Offshoring sous la présidence du chef du
gouvernement le 5 mai 2016, par conséquent deux zones préparées et réservées pour cet objet
à Casablanca et rabat, l’une à « Casaneashor » en décembre 2007, l’autre à « Rabat
Technopolis » en juillet 2008 , ainsi 35 sociétés ont pu obtenir des contrats de bail dans ces
zones , en attendant l’ouverture d’autres zones d’Offshoring à Tanger et à Fes.
➢ Les baux emphytéotiques. Ces derniers sont exclus parce qu’ils sont soumises
aux règles du code des droits réels9. Le bail emphytéotique confère à l’emphytéote (preneur
du bail) un droit réel susceptible d’hypothèque sur l’immeuble qui lui est donné à bail. Il
résulte d’un contrat d’une durée de plus de dix ans, ne pouvant dépasser 40 ans.
9
Article 121 et suivant.
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Le Bail Commercial
aux dispositions de la nouvelle loi. Ce qui est pas suffisant au regard des jurisconsultes qui
voient que le législateur devait obligé les parties des baux antérieurs de se conformer aux
règles de la loi 49-16, surtout que cette loi exige la rédaction d’un écrit. Alors quid des
contrats verbaux ? bien évidemment ils seront régis par les dispositions du droit commun.
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Le Bail Commercial
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Le Bail Commercial
cour suprême11 . C’est pour cette raison que la nouvelle reforme a assujetti les baux qui ne
remplissent pas les conditions exigées aux règles de droit commun afin d’éviter le
cheminement des affaires entre tous ces dahir et aussi bien mettre fin aux contradictions entre
les décisions judiciaires sur ce point là.
11
Décision de la cour suprême daté en 29/03/2000, dossier commercial N° 2991/94 publié dans la revu de la cour suprême
numéro 56 page 304 et suivant, page 18 et suivant.
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Le Bail Commercial
L’article 6 de la nouvelle loi dispose que le locataire dont sont réunies les conditions
établies par cette loi peut demander le renouvellement du bail, ainsi on ne peut mettre fin aux
contrats de bail régis par cette loi qu’en respectant les dispositions de l’article 26, toute clause
contraire est réputée nulle, pourtant l’article 7 de la même loi a défini les modalités de calcul
d’indemnité d’éviction, celle-ci ne peut être inferieure au préjudice subi par le locataire suite
au refus de renouvellement .
Cette indemnité devra tenir compte du préjudice subi par le locataire, des
déclarations fiscales au titre des quatre dernières années, des dépenses consenties pour la
réfection ou le réaménagement des locaux, si le locataire a payé une somme en guise de droit
de bail l’indemnité ne peut être inferieure à cette somme. Mais le montant sera difficile à
définir, le bailleur pouvant toujours minorer le préjudice. Une petite révolution a été intégrée
dans le texte: si un locataire renonce par écrit à cette indemnité, cela sera considéré comme
nul et non avenu.
Si on analyse bien l’article 7 on peut dire que le législateur a voulu par ces
dispositions lutter contre l’évasion et à la fraude fiscale. Et aussi bien il met fin au pouvoir
absolu des experts lors de la valorisation du fonds de commerce.
Sur un autre stade l’article 19 de la loi 49-16 a cité deux types d’indemnité d’éviction
au cas où le bailleur demande la restitution d’immeuble d’habitation connexe au fonds de
commerce, la première est l’équivalent de 3 ans de loyer, la deuxième est l’équivalent de 18
mois de loyer. De ce fait, si le bailleur justifie que la personne qui a besoin de l’immeuble n’a
pas de logement en son nom ou que le logement dont il dispose est insuffisant dans ce cas
d’espèce le locataire aura droit à une indemnité d’éviction égale aux 3 ans de loyer. Pourtant
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Le Bail Commercial
le texte a obligé la personne qui a besoin du local d’occuper les lieux évacués dans un délai de
6 mois et pour une durée de 3 ans au moins, à défaut le locataire mérite une indemnité pour
les dommages subis par lui équivaut au 18 mois de loyer.
Section 2 : Fixation du loyer d’après la loi 49-16
L’article 5 dispose que la fixation du loyer est laissée à la liberté contractuelle des
parties (A), pourtant la révision du loyer est régie par la loi 07-03.
A- Fixation libre du loyer :
Aux termes de l’article 5, le montant initial du loyer est fixé librement entre les
parties. Il fait l’objet d’une détermination conventionnelle par l’accord des deux parties tel
quel est le cas pour la fixation des autres charges. Pour éviter les problèmes éventuels le
même article a précisé que ces charges sont inclues par la somme du loyer à moins que le
contraire n’est pas prévu par les parties.
B- Révision du loyer selon la loi 07-03 :
12
BO N° 5588 du 20 Décembre 2007.
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Le Bail Commercial
L’article 5 de la même loi vient nous dit que Par dérogation aux deux taux indiqués à
l'article 4 ci-dessus, il appartient au tribunal d'apprécier le taux d'augmentation du loyer si son
montant n'excède pas quatre cent dirhams par mois sans que le taux d'augmentation fixé par le
tribunal soit supérieur à 50%.
Toutefois l’article 6 de la loi 07-03 -contrairement aux autres dispositions- permet au
locataire de demander la diminution du montant du loyer, conformément aux dispositions des
articles 660 et 661 du DOC, s’il survient des circonstances qui ont des répercussions sur
l’usage pour lequel le local a été loué.
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Projet de fin d’étude
La nouvelle reforme sur les Baux commerciaux a accordé au bailleur plusieurs droits
plus précisément le droit de mettre fin au bail, mais elle a bien encadré ces droits par des
conditions nécessaires. Ce droit de mettre fin au contrat de bail se réalise dans des cas de
figure fixés par la loi, il peut s’agir de la démolition et reconstruction (Section 1), local
menacé d’effondrement et de ruine (Section 2), la reprise pour expansion et surélévation
(Section 3), la reprise de local à usage d’habitation connexe au local à usage commercial
(Section 4).
Section 1 : Reprise pour démolition et reconstruction
L’article 9 de la loi 49-16 a cité le cas dont le locateur dispose du droit de demander
la reprise de l’immeuble pour cause de démolition et reconstruction, mais il a circonscris ce
droit par des conditions générales à respecter (A), elle a cité également les obligations à naitre
au profit du locataire suite à l’utilisation de ce droit (B), ainsi que cette loi a pris la voie de
créer un équilibre entre les droits des deux parties.
A- Les conditions générales :
Lorsqu’ils entament une procédure pour évacuer un local menaçant ruine, certains
propriétaires sont souvent soupçonnés de faire de la spéculation. La loi recadre la démarche.
Ainsi, le propriétaire a le droit d’évacuer des bâtiments qui risquent de s’effondrer à condition
de prouver qu’il en est propriétaire depuis au moins un an avant la date de la mise en
demeure.
En plus l’article 18 exige, en cas de démolition aux fins de reconstructions et en cas
d’évacuation pour cause d’expansion et surélévation, un permet de construire valide délivré
par les autorités compétentes plus un plan légalisé prés ces autorités, à moins que le locataire
ne prouve pas que ladite autorisation est expirée ou annulée par les autorités compétentes.
Conformément aux dispositions du Dahir N°1.92.31 du 15 Hijja 1412 (17 JUIN 1992) portant
promulgation de la loi N°12-90 relative à l’urbanisme13.
La loi 49-16 dispose que le bailleur doit accorder au locataire une indemnité
temporaire équivalant à trois ans de loyer. Le propriétaire doit également s’engager à lui
garantir la possibilité de récupérer le bail une fois les travaux de construction achevés.
13 ART. 40 - Il est interdit de procéder à aucune construction sans qu'ait été obtenu un permis de construire:
- dans les périmètres désignés à l'article premier ci-dessus et dans les zones à vocation spécifique justifiant un
aménagement contrôlé, visées au b) de l'article 18 de la présente loi ;
- à l'extérieur des périmètres visés au paragraphe qui précède et des agglomérations rurales dotées d'un plan de
développement : le long des voies de communication ferroviaires et routières autres que les communales, sur une
profondeur de un kilomètre à compter de l'axe desdites voies, et le long des limites du domaine public maritime sur une
profondeur de cinq kilomètres ;
- dans les lotissements autorisés en application de la législation relative aux lotissements, morcellements et groupes
d'habitations.
Le permis de construire est également exigible dans le cas de modification aux constructions existantes, si elles portent sur
des points visés par les règlements.
ART. 41 - Le permis de construire est délivré par le président du conseil communal. Dans la zone périphérique d'une
commune urbaine, le permis de construire est délivré par le président du conseil de la commune rurale concernée en
coordination avec le président du conseil de ladite commune urbaine.
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Le Bail Commercial
14 ART. 55 - Le propriétaire ne peut utiliser la construction une fois les travaux achevés, que s'il obtient le permis d'habiter
ou, s'il s'agit d'immeuble à usage autre que d'habitation, un certificat de conformité.
Ces pièces sont délivrées, dans les formes et conditions fixées par voie réglementaire, par le président du conseil communal
sur demande du propriétaire qui doit obligatoirement déclarer l'achèvement de la construction…
15 Dahir 1-16-48 du 19 Rejab 1937 (27 avril 2016) pourtant promulgation de la loi 94-12 relative aux bâtiments menaçants
ruine et à l’organisation des opérations de rénovation urbaine, publié dans le BO n° 6466, 19 mai 2016.
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Le Bail Commercial
Selon le même article, le locataire n’a droit de réintégrer le local loué et de prétendre
à l’indemnité prévu par cet article, que si l’immeuble est réparé au reconstruit durant 3 ans à
compter de la date d’évacuation.
L’article 2 de la loi 94-12 défini les bâtiments menaçants de ruine comme étant toute
construction ou installation de quelque type qu’elle soit , dont l’effondrement total ou partiel
peut porter atteinte à la sécurité des ses occupants, de ses exploitants à celle des passants ou
des bâtiments voisinant ou même non-contigus .
On entend également par bâtiment menaçant ruine toute construction ou installation
ne remplissant plus les garanties de solidité nécessaires en raison du délabrement d’une de ses
composantes principales intérieures ou extérieures ou du fait de son édification sur un terrain
exposé aux risques.
En plus l’article 5 met l’obligation d’information sur le dos du locataire d’un édifice
menaçant ruine ou ses occupants, ceux-ci doivent informer le propriétaire, le président du
conseil communal, et les autorités locales via toutes les procédures de notifications juridiques
sur le danger d’effondrement du bâtiment en question. Cette loi dite 94-12 rend responsable
de l’entretien des bâtiments les propriétaires qu’ils soient des personnes physiques ou
morales, publiques ou privées. De ce fait, le propriétaire sera questionné juridiquement en cas
de dommage causé par l’effondrement de son immeuble, sans oublier les dispositions de
l’article 769 qui dispose que « L'architecte ou ingénieur et l'entrepreneur chargés directement
par le maître sont responsables lorsque, dans les dix années à partir de l'achèvement de
l'édifice ou autre ouvrage dont ils ont dirigé ou exécuté les travaux, l'ouvrage s'écroule, en
tout ou en partie, ou présente un danger évident de s'écrouler, par défaut des matériaux, par le
vice de la construction ou par le vice du sol.
L'architecte qui n'a pas dirigé les travaux ne répond que des défauts de son plan. Le
délai de dix ans commence à courir du jour de la réception des travaux.
L'action doit être intentée dans les trente jours à partir du jour où s'est vérifié le fait
qui donne lieu à la garantie ; elle n'est pas recevable après ce délai. »
Par conséquent, dans le cas d’un édifice menaçant ruine, le propriétaire doit procéder
aux mesures d’urgence nécessaires pour éviter le risque d’un effondrement. Ainsi, le
propriétaire doit entretenir, rénover et réhabiliter son immeuble pour assurer sa durabilité et
garantir la sécurité des voisins. Si l’édifice menaçant ruine est loué et nécessite la démolition,
le propriétaire peut demander au tribunal de résilier le contrat de bail pour faire partir le
locataire. Toutefois, le locataire peut réoccuper le bâtiment par préférence après sa rénovation
ou sa reconstruction. Cependant, le locataire doit payer le nouveau prix du loyer, qui prend en
compte le budget déboursé pour la rénovation ou la reconstruction.
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Le Bail Commercial
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Le Bail Commercial
A- Conditions d’exercice :
L’article 16 de la nouvelle loi précise que le bailleur n’a pas droit au loyer pendant la
durée d’éviction, néanmoins le locataire mérite un dédommagement pour le préjudice subi,
sans qu’il puisse excéder les gains qu’il réalise d’après les déclarations fiscales des années
précédentes, tenant en compte les charges salariales, les impôts et taxes payés durant la
période d’éviction, enfin l’indemnité ne peut être inferieure au montant du loyer.
Le propriétaire se trouve obligé de restituer le local au locataire dans un délai d’un an
ou le cas échéant 2 ans notamment en cas de prorogation demander par le bailleur à moins que
le retard ne lui est pas imputable, le délai commence à courir des la date d’évacuation, à
défaut le locataire pourra demander une indemnité intégrale déterminée selon l’article 7.
Quant à la compétence, elle est accordée -aux termes de l’article 17- au président du
tribunal pour statuer sur les demandes d’évacuation et fixation d’indemnité due au locataire
durant toute la durée d’éviction, le président du tribunal est compétent aussi pour connaitre la
demande de prorogation formulée par le propriétaire et pout fixer l’indemnité qui en résulte,
enfin il peut fixer le montant de l’indemnité intégrale due au locataire s’il est privé de son
droit de priorité.
Section 4 : Reprise du local à usage d’habitation connexe au local à
usage commercial
La loi a organisé la reprise du local à usage d’habitation connexe au local à usage
commercial, artisanal ou industriel par des conditions à respecter (A), elle a anticipé des
obligations qui pourront naitre et qui jouent au profit du locataire contre son bailleur (B).
A- Les conditions de reprise :
Les conditions qui entourent le droit de reprise du local à usage d’habitation connexe
au local à usage commercial, peuvent être liées au local en question lui-même, en ce sens
l’article 19 de la loi 49-16 permet au propriétaire de demander la reprise de ce local pour
l’occuper lui-même, ou pour loger son conjointe, ses parents, ses descendants en ligne directe
de premier degré, ou pour loger le bénéficiaire d’un legs obligatoire ainsi que l’enfant adoptif.
De ce fait, si l’article 19 a autorisé la demande de reprendre le local à usage
d’habitation connexe au local à usage commercial pour nécessité de logement, la décision
17Les permets de construire sont régis par l’Article 40 suivant, du Dahir N°1.92.31 du 15 Hijja 1412 (17 JUIN 1992) portant
promulgation de la loi N°12-90 relative à l’urbanisme.
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Le Bail Commercial
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Le Bail Commercial
➢ Les bénéficiaires d’un legs obligatoire s’ils existent, comme il est prévu par
l’article 19 et conformément aux dispositions de l’article 372 du code de la famille19 « Ont
droit au legs obligatoire : les enfants de fils, les enfants de fille et les enfants de fils de fils à
l’infini quel que soit leur nombre… ».
Ainsi, l’article 369 du code de la famille précise que « Lorsqu’une personne décède
en laissant des petits-enfants issus d’un fils ou d’une fille prédécédé (e) ou décédé (e) en
même temps qu’elle, ces petits-enfants bénéficient, dans la limite du tiers disponible de la
succession, d’un legs obligatoire, selon la répartition et conformément aux conditions
énoncées dans les articles ci-après.»
Surcroit le même code dans son article 370 énonce que « Le legs obligatoire attribué
aux petits-enfants visés à l'article précédent, est égal à la part de la succession que leur père ou
mère aurait recueillie de son ascendant s’il lui avait survécu ; toutefois, le tiers de la
succession ne peut être dépassé».
Enfin l’article 371 cite les cas où ces petits enfants n’auront pas droit au legs
obligatoire en disposant que « Les petits-enfants précités n’ont pas droit au legs obligatoire,
lorsqu’ils héritent de l’ascendant de leur père ou mère que ce soit l’aïeul ou l’aïeule, ni dans
l’hypothèse où celui-ci a testé en leur faveur ou donné, à titre gracieux, de son vivant, des
biens d’une valeur égale à celle de la part à laquelle ils pourraient prétendre au titre du legs
obligatoire. Lorsque le legs est inférieur à cette part, il faut le compléter ; s’il lui est supérieur,
l’excédent est subordonné à l'agrément des héritiers. Si le de cujus a testé au profit de certains
d’entre eux seulement, les autres ont droit au legs obligatoire dans la limite de leur part,
déterminée conformément à ce qui précède ».
➢ L’enfant adoptif, il est défini par l’article 1 de la loi 15-0120 Relative à la Kafala,
comme étant, tout enfant de l'un ou de l'autre sexe n'ayant pas atteint l'âge de 18 années
grégoriennes21 révolues lorsqu'il se trouve dans l'une des situations suivantes :
• Être né de parents inconnus ou d'un père inconnu et d'une mère connue qui
l'a abandonné de son plein gré ;
• Être orphelin ou avoir des parents incapables de subvenir à ses besoins ou
ne disposant pas de moyens légaux de subsistance;
• Avoir des parents de mauvaise conduite n'assumant pas leur responsabilité
de protection et d'orientation en vue de le conduire dans la bonne voie, comme
lorsque ceux-ci sont déchus de la tutelle légale ou que l'un des deux, après le
décès ou l'incapacité de l'autre, se révèle dévoyé et ne s'acquitte pas de son devoir
précité à l'égard de l'enfant.
De même, l’article 2 de la même loi a défini la kafala ou la prise de charge d’un
enfant abandonné, par l'engagement de prendre en charge la protection, l'éducation et
l'entretien d'un enfant abandonné au même titre que le ferait un père pour son enfant. La
kafala ne donne pas de droit à la filiation22 ni à la succession23.
19 La loi 70-03 formant code de la famille, publiée dans le BO n° 5184 à la date 15 février 2004.
20Dahir n° 1-02-172 du 1er rabii II 1423 (13 juin 2002) portant promulgation de la loi n°15-01 relative à la prise en charge (la
kafala) des enfants abandonnés
21-Voir article 209du dahir n° 1-04-22 du 12 hija 1424 (3 février 2004)portant promulgation de la loi n° 70-03 portant code
de la famille; Bulletin Officiel n° 5358 du 2 ramadan 1426 (6 octobre 2005), p.667, tel qu’il a été complété et modifié, qui
dispose : « l’âge de la majorité légale est fixé à dix-huit années grégoriennes révolues.»
22- Comparer avec l’article 150 de la loi n° 70-03 précitée, qui dispose : « la filiation paternelle est le lien légitime qui unit le
père à son enfant et qui se transmet de père en fils.»
28
Le Bail Commercial
Cette loi a precisé aussi les cas d’admission de la demande de prise de charge dans
son article 9, ce dernier dispose que « La kafala des enfants déclarés abandonnés par jugement
est confiée aux personnes et aux organismes ci-après désignés :
➢ Les époux musulmans remplissant les conditions suivantes :
• Avoir atteint l'âge de la majorité légale, être moralement et socialement
aptes à assurer la kafala de l'enfant et disposer de moyens matériels suffisants
pour subvenir à ses besoins ;
• n'avoir pas fait l'objet, conjointement ou séparément, de condamnation pour
infraction portant atteinte à la morale ou commise à l’encontre des enfants ;
• ne pas être atteints de maladies contagieuses ou les rendant incapables
d'assumer leur responsabilité ;
• ne pas être opposés à l'enfant dont ils demandent la kafala ou à ses parents
par un contentieux soumis à la justice ou par un différend familial qui comporte
des craintes pour l'intérêt de l'enfant.
➢ La femme musulmane remplissant les quatre conditions visées au paragraphe I
du présent article.
➢ Les établissements publics chargés de la protection de l'enfance ainsi que les
organismes, organisations et associations à caractère social reconnus d'utilité publique24 et
disposant des moyens matériels, des ressources et des compétences humaines ».
B- Les obligations nées en faveur du locataire :
23- Voir article 329 de la loi n° 70-03 portant code de la famille précitée, qui dispose : « les causes de la successibilité,
comme les liens conjugaux et les liens de parenté, sont des causes légales et non pas conventionnelles ou testamentaires.
Ni l’héritier, ni son auteur ne peuvent renoncer à leur qualité d’héritier ou d’auteur. Ils ne peuvent s’en désister en faveur
d’autrui».
24- Voir le décret n° 2-04-969 du 28 kaada 1425 (10 janvier 2005) pris pour l’application du dahir n° 1-58-376 du 3 joumada I
1378 (15 novembre 1958) réglementant le droit d’association; Bulletin Officiel n° 5340 du 28 joumada II 1426 (4 août 2005),
p.583.
29
Le Bail Commercial
25Arrêt de la cour de cassation n° 3274, dossier n° 2190/01/06/2009 publié dans la Revue marocaine des études
juridiques et judiciaires المجلة المغربية للدراسات القانونية والقضائيةn°5
30
Le Bail Commercial
Par ailleurs, la nouvelle loi octroie au locataire expulsé ou évincé, contre sa volonté
de renouvellement, le droit d’être indemnisé, ladite indemnité doit être égale au préjudice
subi. Ce dédommagement se fait à hauteur de la valeur du fonds de commerce qui est elle -
même désormais déterminée sur la base des 4 dernières déclarations fiscales, des dépenses
engagées pour les améliorations et les modifications réalisées dans le local, des éléments
perdus du fonds de commerce et, enfin, des frais de déménagement, sans qu’il puisse être
inferieur au montant du pas de porte, sauf le cas où le bailleur fera la preuve que le préjudice
est moindre.
Avec cette nouvelle disposition, ce sont désormais les locataires qui pourraient être
désavantagés. Un locataire en phase de démarrage de son activité ne sera nécessairement
indemnisé que modestement, proportionnellement à des revenus, par la force des choses,
encore faibles. Autre exemple évoqué par les professionnels, les locataires qui se livrent à de
la sous-déclaration pourraient subir un retour de bâton puisque leur indemnité d’éviction sera
calculée sur la base de leurs revenus dépréciés.
A coté de ce dédommagement, l’article 19 ajoute deux autres indemnités dont on a
déjà parlé, l’une est l’équivalent de 3 ans de loyer en cas d’évacuation du local à usage
d’habitation connexe au local à usage commercial, l’autre est la somme 18 mois de loyer
payé au dernier taux lorsque le bénéficiaire n’occupe pas les lieux dans un délais de 6 mois et
pour une durée de 3 ans minimum.
Néanmoins, la nouvelle loi 49-16 a consacré son article 8 pour les cas dont le bailleur
sera exonéré de payer toute indemnité lui permet de récupérer plus facilement son bien.
Il s’agit de sept cas :
1. lorsque le locataire est en demeure de paiement des loyers de trois mois au moins.
Mais pour déclencher cette procédure, il faut que le bailleur adresse une mise en demeure
avec accusé de réception au locataire resté sans réponse dans un délai de quinze jours.
A cet égard, je souhaiterais rappeler que le loyer, selon les dispositions du droit des
obligations et contrats «DOC», est quérable et non portable, c’est à dire que le locataire n’a
pas à prier ou à inviter le bailleur à venir récupérer son loyer, il doit attendre jusqu’à ce que le
bailleur se manifeste par sa mise en demeure ;
2. lorsque le locataire a entrepris des travaux sans l’autorisation du bailleur dans le local
donné en location de manière à ce que ces travaux portent atteinte au local, ou menacent sa
sécurité, à la condition sine qua non que le bailleur ait adressé une mise en demeure au
locataire mettant en cause sa responsabilité et l’invitant à y pallier.
Cette condition ne produit ses effets juridiques à l’égard du locataire, que lorsqu’il ne
procède pas dans un délai de trois mois à remettre le local dans sa situation initiale c’est à dire
d’avant les travaux le tout à ses frais;
3. Si le locataire a changé son activité commerciale sans l’autorisation du bailleur et sans
qu’il ait revenu à son ancienne activité commerciale après réception de la mise en demeure
dans un délai de trois mois ;
4. Si le local est menacé de ruine ou d’effondrement, à moins que le locataire ait prouve
que cette ruine est due à un défaut d’entretien imputable au bailleur, qui est resté inerte
malgré la mise en demeure qu’il a reçue de la part du locataire, l’invitant à entreprendre les
travaux d’entretien conformément à ses obligations contractuelles ou légales;
5. Si le local est en ruines par le fait du locataire et à cause d’un cas de force majeure ou
fortuit ;
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Le Bail Commercial
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Le Bail Commercial
33
Le Bail Commercial
Lorsque l'exproprié ne réside pas dans ce lieu, cet accord est conclu conformément
aux dispositions du droit privé par acte sous seing privé ou par acte notarié et il est notifié à
l'autorité administrative locale.
L'accord emporte à partir de la date de son dépôt à la conservation de la propriété
foncière, tous les effets prévus à l'article 37 et dessaisit, le cas échéant, le greffe du tribunal
administratif27, la cour d'appel ou la Cour suprême.
Un accord amiable peut, également, intervenir dans les mêmes conditions entre
l'expropriant et l'exproprié, en ce qui concerne la prise de possession. Dans ce cas le montant
de l'indemnité provisionnelle allouée vient en déduction de l'indemnité d'expropriation. La
perception de cette indemnité provisionnelle ne porte pas atteinte aux droits des intéressés de
faire valoir ultérieurement en justice l'intégralité de leurs prétentions.
Si l'accord sur la prise de possession intervient avant la notification ou la publication
du jugement prononçant le transfert de propriété et s'il s'agit soit d'un immeuble immatriculé
ou en cours d'immatriculation soit de droits réels portant sur un immeuble immatriculé en
cours d'immatriculation, l'expropriant est fondé, pour la conservation provisoire de son droit,
à recourir aux formalités prévues par les alinéas 1er à 3 de l'article 25, l'accord tenant lieu, le
cas échéant, de l'ordonnance de prise de possession visée audit article.
Sous réserve des dispositions de l'article 23, si à n'importe quel stade de la procédure
administrative ou judiciaire avant le prononcé du transfert de propriété, l'expropriant, pour
quelque raison que ce soit, renonce à l'expropriation de tout ou partie d'un immeuble compris
dans la zone frappée d'expropriation ou désigné dans l'acte de cessibilité, cette renonciation
donne lieu à l'établissement par l'expropriant, d'un rectificatif de l'acte déclaratif d'utilité
publique ou de l'acte de cessibilité.
Cet acte rectificatif fait l'objet des mesures de publicité prévues à l'article 8. Sa
publication au Bulletin officiel emporte de plein droit, suivant le cas, la levée des servitudes
prévues par les articles 15, 16 et 17, le dessaisissement du greffe du tribunal administratif et la
remise en possession des propriétaires intéressés en ce qui concerne l'immeuble ou la partie
d'immeuble distrait de l'expropriation.
Dès que les formalités relatives à l'acte de cessibilité, telles que prévues aux articles
8, 9, 10 et 12, ont été accomplies ou dès notification dudit acte dans le cas prévu au 2e alinéa
de l'article 14 et après expiration du délai visé au 3e alinéa dudit article, l'expropriant dépose
auprès du tribunal administratif 28 dans le ressort duquel est situé l'immeuble, une requête
tendant à faire prononcer le transfert de propriété et fixer les indemnités.
L'expropriant dépose, également, auprès dudit tribunal, statuant cette fois dans la
forme des référés, une requête pour que soit ordonnée la prise de possession moyennant
consignation ou versement du montant de l'indemnité proposée.
Par dérogation à l'article 32 du Code de procédure civile, ces requêtes sont
recevables nonobstant le défaut de l'une des énonciations prescrites audit article si
l'expropriant ne peut la rapporter. Les requêtes visées ci-dessus, qui doivent préciser le
montant des offres de l'expropriant, sont assorties de toutes les pièces justificatives de
l'accomplissement desdites formalités et, notamment, le cas échéant, des certificats visés aux
articles 11 et 12, délivrés par le conservateur.
27 L’expression « greffe du tribunal administratif » se substitue à l’expression « juge de l’expropriation » dans l’article 42 de
la loi 7-81 en vertu de l’article 37 de la loi 41-90 portant création des tribunaux administratifs.
28 L’expression « tribunal administratif » se substitue à l’expression « tribunal de première instance » dans l’article 18 de la
loi 7-81 en vertu de l’article 37 de la loi 41-90 portant création des tribunaux administratifs.
34
Le Bail Commercial
Dans le cas où l'opération ou les travaux déclarés d'utilité publique doivent entraîner
le dépôt soit sur le fond, soit sur la prise de possession, de deux ou plusieurs requêtes, les
pièces justificatives visées à l'alinéa précédent peuvent être fournies, en un seul jeu valable
pour toutes les procédures, lors du dépôt de la première requête.
Nonobstant toute disposition contraire de la législation relative au régime de
l'immatriculation et du décret royal portant loi du 9 Rejeb 1386 (24 octobre 1966) rendant
applicable dans l'ancienne zone de protectorat espagnol le régime foncier de l'immatriculation,
tel qu'il a été modifié, le dépôt à la conservation de la propriété foncière du jugement
prononçant le transfert de propriété emporte, à la date dudit dépôt, purge de tous droits et
charges pouvant grever les immeubles en cause dans les conditions suivantes :
➢ Pour les immeubles immatriculés, il emporte de plein droit mutation au nom de
l'autorité expropriante ; toutes les inscriptions au profit de tiers, de quelque nature qu'elles
soient, sont radiées d'office et les droits des bénéficiaires sont transportés sur les indemnités;
➢ Pour les immeubles en cours d'immatriculation et pour ceux soumis à la
procédure prévue par le décret royal portant loi précité du 9 rejeb 1386 (24 octobre 1966), il
entraîne l'établissement de titres nets de charges au profit de l'autorité expropriante, après
simple récolement du bornage et établissement du plan foncier, les droits éventuels des
opposants, qui restent à déterminer dans le cadre de la procédure normale d'immatriculation
ou de celle prévue par le décret royal portant loi précité du 9 rejeb 1386 (24 octobre 1966)
étant, d'office, transportés sur l'indemnité ;
➢ En ce qui concerne les propriétés non immatriculées, ni en cours
d'immatriculation, le jugement précité purge les immeubles ou les droits réels expropriés de
tous droits et charges pouvant les grever.
Au vu de ce jugement, le conservateur de la propriété foncière procède à
l'établissement des titres définitifs au nom de l'autorité expropriante après simple récolement
du bornage et établissement du plan foncier, aucune opposition ne pouvant être admise et tous
droits éventuels au profit de tiers, de quelque nature qu'ils soient, ne pouvant s'exercer que sur
l'indemnité.
Les actions en résolution ou en revendication et toutes autres actions réelles ne
peuvent arrêter l'expropriation ou en empêcher les effets. Les droits des réclamants sont
transportés sur l'indemnité et l'immeuble en demeure affranchi.
Concernant l’indemnisation du propriétaire du fonds de commerce, même si
l’article 7 de la loi 49-16 précise les normes de calcul, la fixation du montant dépend aux
dispositions de l’article 20 de la loi 7-81 relative à l'expropriation pour cause d'utilité
publique et à l'occupation temporaire.
En fait, l’article 7 de la nouvelle loi relative aux baux commerciaux dispose que
l’indemnité d’éviction équivaut au préjudice causé par le refus de renouvellement, selon le
même article l’indemnisation du locataire lésé se fait sur la base de la valeur du fonds de
commerce qui est elle-même désormais déterminée sur la base des 4 dernières déclarations
fiscales, des dépenses engagées pour les améliorations et les modifications réalisées dans le
local, des éléments perdus du fonds de commerce et, enfin, des frais de déménagement.
Toutefois ses dispositions n’ont pas de lieu en cas d’expropriation pour cause d’utilité
publique puisque dans ce cas d’espèce c’est l’article 20 de la loi 7-81 qui intervint pour
indemniser les parties.
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Le Bail Commercial
29 Décision de la cour d’appel administrative de Marrakech n° 61, à la date 11/02/2009 dossier n° 2-07/11/129.
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Le Bail Commercial
37
Le Bail Commercial
Ces obligations qui peuvent naitre au profit du propriétaire sont ; la solidarité entre le
locataire initial et le sous-locataire devant le propriétaire (a), le droit de reprendre l’immeuble
sans être tenu de payer un indemnité d’éviction dans des cas précis (b), et enfin le droit de
demander la révision du loyer (c).
a) Solidarité entre le locataire initial et le sous-locataire :
38
Le Bail Commercial
Le locataire dispose du droit de céder son droit au bail avec ou séparément des autres
éléments du fonds de commerce sans besoin d’obtenir l’autorisation du propriétaire et en dépit
de toute clause contraire.
De ce fait, le législateur a admis la cession du droit au bail 34 en tant qu’élément
séparé vis-à-vis des autres éléments du fonds de commerce.
a) La location cessible :
Revenant à l’article 4 de la loi 49-16, le droit au bail cessible est celui visé par cet
article résultant de la jouissance du droit de renouvellement qui ne peut avoir lieu qu’en cas
d’occupation du local pour une durée ne peut être moins de 2 ans cette condition n’est pas
exigée lorsque le locataire à payé un somme d’argent en contrepartie du droit au bail, en outre
la cession du droit au bail ou la cession du fonds de commerce est un droit accordé au titulaire
de ce droit ou le détenteur du fonds de commerce seulement, ce qui exclue le gérant même s’il
est inscrit au registre de commerce.
La reconnaissance de ce droit par le législateur, n’est que la codification des travaux
de la jurisprudence lors de l’application du dahir de 1955, «La cession du droit au bail d'un
local où s'exerce une activité professionnelle, est un droit patrimonial faisant partie de l'actif
successoral .Si le locataire a le droit de céder le droit au bail professionnel ce droit se transmet
à ses héritiers. L'article 18 du dahir du 25/12/1980 n'interdit pas la cession de bail en
32
Alinéa 6 de l’article 24 de la loi 49-16 relative aux baux commerciaux.
33 Ex : Arrêt de la cour de cassation n° 238 daté en 1/03/2006, dossier commercial n° 939/3/2/2005.
34 : للمزيد من المعلومات عن الحق في الكراء يمكن الرجوع إلى
١٩٩٨ الطبعة األولى، مطبعة النجاح الجديدة،2 العدد،محمد الكشبور؛ الحق في الكراء عنصر في األصل التجاري؛ سلسلة الدراسة القانونية المعاصرة
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Le Bail Commercial
Le locataire bénéfice du droit d’aliéner et céder son droit au bail, avec ou séparément
aux autres éléments du fond de commerce.
Aux termes de l’article 79 du code de commerce, le fonds de commerce se définit par
« Le fonds de commerce est un bien meuble incorporel constitué par l'ensemble de biens
mobiliers affectés à l'exercice d'une ou de plusieurs activités commerciales.» ensuite l’article
80 du même code dispose que « Le fonds de commerce comprend obligatoirement la clientèle
et l'achalandage. Il comprend aussi, tous autres biens nécessaires à l' exploitation du fonds tels
que le nom commercial, l’enseigne, le droit au bail, le mobilier commercial, les marchandises,
le matériel et l' outillage, les brevets d' invention, les licences, les marques de fabrique, de
commerce et de service, la dessins et modèles industriels et, généralement, tous droits de
propriété industrielle, littéraire ou artistique qui y sont attachés ».
La cour de cassation dans l’une de ses décisions déclare que « le droit au bail comme
élément du fonds de commerce peut être séparé de ce dernier ce qui est prévus par l’article
37 37 du dahir de 24 mai 1955, par l’article 668 38 du DOC, par l’article 91 39 du code de
commerce. Contrairement à la sous-location, il peut être exercé sans information ni
autorisation du propriétaire ».
B- Les conditions d’exercer le droit de cession :
La loi 49-16 a précisé les conditions à remplir pour l’acte de cession (a), mais elle a
aussi imposé l’obligation d’informer le bailleur sur l’opération de cession (b).
a) Les conditions d’écrit :
l'article 5 ci-dessus de céder son bail à l'acquéreur de son fonds de commerce ou de son entreprise.
38 Le preneur a le droit de sous-louer et même de céder son bail à un autre, en tout ou en partie, à moins que la défense de sous-louer ou
de céder n'ait été exprimée ou ne résulte de la nature de la chose. La défense de sous-louer doit être entendue d'une manière absolue, et
entraîne celle de sous-louer pour partie, ou céder la jouissance, même à titre gratuit.
39
Le privilège du vendeur a lieu aux conditions ci-après:
- le privilège est inscrit au registre du commerce;
- la même formalité d’inscription est remplie au secrétariat-greffe de chaque tribunal dans le ressort duquel est située une succursale du
fonds comprise dans la vente. Ces inscriptions ne sont pas soumises à la publication dans les journaux.
Le privilège ne porte que sur les éléments du fonds de commerce énumérés dans la vente et dans l' inscription, et, à défaut de désignation
précise, que sur le nom commercial et l' enseigne, le droit au bail, la clientèle et l' achalandage.
Des prix distincts sont établis pour les éléments incorporels du fonds de commerce, le matériel et les marchandises.
Le privilège du vendeur qui garantit chacun de ces prix ou ce qui en reste dû, s'exerce distinctement sur les prix respectifs de la revente
relatifs aux marchandises, au matériel et aux éléments incorporels du fonds.
Nonobstant toute convention contraire, les paiements partiels autres que les paiements comptants, s'imputent d' abord sur le prix des
marchandises, ensuite sur le prix du matériel. Il y a lieu à ventilation du prix de revente mis en distribution s'il s'applique à un ou plusieurs
éléments non compris dans la première vente.
40
Le Bail Commercial
41
Le Bail Commercial
s'il en existe. A partir de l'exécution de l'ordonnance de référé, l'acquéreur sera déchargé et les
effets de l'opposition seront transportés sur le secrétariat-greffe.
Selon les articles 87-88-89 du code de commerce, le juge des référés n'accorde
l'autorisation demandée que s'il lui est justifié par une déclaration de l'acquéreur mis en cause,
faite sous sa responsabilité personnelle, et dont il sera pris acte, qu'il n'existe pas d'autres
créanciers opposants que ceux contre lesquels il est procédé. L'acquéreur, en exécutant
l'ordonnance, ne sera pas libéré de son prix à l'égard des autres créanciers opposants,
antérieurs à ladite ordonnance, s'il en existe.
Si l'opposition a été faite sans titre ou sans cause ou si elle est nulle en la forme, et
s'il n'y a pas instance engagée au principal, le vendeur pourra se pourvoir devant le juge de
référés à l'effet d'obtenir l'autorisation de toucher son prix malgré l'opposition.
L'acquéreur qui, sans avoir fait, dans les formes prescrites, les publications, ou qui,
soit avant l'expiration du délai de quinze jours, soit au mépris des inscriptions ou oppositions
aura payé le vendeur, n'est pas libéré à l' égard des tiers.
b) L’information du bailleur ;
D’après la loi 49-16, si le locataire exerce son droit de cession du droit au bail, le
bailleur aura le droit de préférence sur tout autre acheteur, le bailleur pourra également
demander l’expulsion du locataire dans des cas précis.
D’abord, il est de droit pour le bailleur d’exercer le droit de préférence dans le délai
de 30 jours à compter du jour de la notification, de ce fait, le bailleur offre l’ensemble des
sommes plus les charges résultantes du contrat et payées par le cessionnaire.
Le bailleur, en outre, peut demander la reprise du local sans indemniser le locataire si
les cas de l’article 8 sont réalisés, en faisant un retour en arrière on trouve l’article 8 dispose
que, le bailleur peut récupérer son bien donné en location sans avoir à dédommager le
locataire dans sept cas cités à titre limitatif.
42
Le Bail Commercial
Il s’agit de:
➢ le locataire est en demeure de paiement des loyers de trois mois au moins. à
condition d’adresse une mise en demeure avec accusé de réception au locataire resté sans
réponse dans un délai de quinze jours.
➢ le locataire a entrepris des travaux sans l’autorisation du bailleur dans le local
donné en location de manière à ce que ces travaux portent atteinte au local, ou menacent sa
sécurité, à la condition sine qua non que le bailleur ait adressé une mise en demeure au
locataire mettant en cause sa responsabilité et l’invitant à y pallier.
Cette condition ne produit ses effets juridiques à l’égard du locataire, que lorsqu’il ne procède
pas dans un délai de trois mois à remettre le local dans sa situation initiale c’est à dire d’avant
les travaux le tout à ses frais.
➢ Si le locataire a changé son activité commerciale sans l’autorisation du bailleur
et sans qu’il ait revenu à son ancienne activité commerciale après réception de la mise en
demeure dans un délai de trois mois.
➢ Si le local est menacé de ruine ou d’effondrement, à moins que le locataire ait
prouve que cette ruine est due à un défaut d’entretien imputable au bailleur, qui est resté
inerte malgré la mise en demeure qu’il a reçue de la part du locataire, l’invitant à
entreprendre les travaux d’entretien conformément à ses obligations contractuelles ou
légales.
➢ Si le local est en ruines par le fait du locataire et à cause d’un cas de force
majeure ou cas fortuit.
➢ Si le locataire a sous-loué le local sans l’autorisation du bailleur, et en dépit
d’une clause contractuelle interdisant la sous-location.
➢ Enfin, si le fonds de commerce a perdu son achalandage et sa clientèle par la
fermeture du local d’une durée de deux ans au moins.
43
Projet de fin d’étude
La nouvelle loi dans son article 26 a précisé les formalités du congé (Section 1), et
aussi bien les formes qu’il peut prendre (Section 2).
Section 1 : les formalités du congé
Le congé doit contenir les motifs invoqués par le bailleur (A), en plus la loi a
déterminé deux délais différents pour le congé (B), puis la durée de validité du congé (C).
A. Motivation du congé :
L’article 26 dispose que le bailleur qui entend mettre fin au contrat de bail doit
adresser au locataire un congé incluant les motifs valables envisagés, la nécessité d’une
motivation valable est le fruit du dahir de 1955, mais l’objet de cette nécessité se diffère dans
le cadre de la nouvelle loi.
La cour de cassation, selon dahir 24 mai 1955, a considéré la motivation du congé
comme justification de la non indemnisation du locataire soit entièrement soit partiellement et
non pas une justification pour l’éviction ou pour le refus de renouvellement. C’est notamment
la règle édictée par l’article 10 dudit dahir « Le bailleur a le droit de refuser le renouvellement
du bail. Toutefois, il devra, dans le cas où il usera de ce droit, payer au locataire évincé sauf
exceptions prévues aux articles 11 et suivants, une indemnité d'éviction égale au préjudice
causé par le défaut de renouvellement». Par conséquent, le motif non valable ne conduit pas à
la nullité du congé mais il donne lieu à l’indemnisation du locataire évincé, en raison que le
bailleur dispose toujours du droit de refuser le renouvellement du bail.
A contrario, la nécessité de la justification du congé sous l’ombre de la nouvelle loi
49-16 se diffère à celle qu’on a vu dans les dispositions du dahir de 1955, ainsi le défaut de
motivation n’a qu’une seule conséquence, bien évidemment le refus du congé et non pas la
possibilité d’indemnisation, ce qui constitue l’inverse des décisions antérieures de la cour de
cassation.
B. Les délais de congé :
L’article 26 met deux délais de congé, se différents selon le motif utilisé. Le délai est
fixé à 15 jours pour des cas précis, et 3 mois pour d’autres cas ;
➢ 15 jours, il s’agit de deux cas limités, qui sont :
• Lorsque le locataire est en demeure de paiement des loyers.
• Lorsque le local est menacé de ruine ou d’effondrement.
➢ 3 mois, dans les cas autres, à savoir :
• Récupération du local pour utilisation personnelle.
• Evacuation du local pour cause de démolition et reconstruction.
• Evacuation du local pour cause d’expansion et surélévation.
• Evacuation du local pour cause de non respect des clauses contractuelles.
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Le Bail Commercial
La nouvelle loi dispose que le droit du bailleur pour demander la validation du congé
auprès du tribunal se prescrit par 6 mois à compter de l’expiration du délai de congé, mais le
bailleur peut sauvent s’adresser au tribunal pour la validation sur la base d’un nouveau congé
notifié au locataire dans les mêmes conditions citées par l’article 26.
Sur ce point là faut signaler que l’ancien dahir dans sont article 33 fixe une durée de
2 ans pour la prescription de toute action intenter dans son cadre, c’est notamment la voie
dont s’orientent les décisions de la cours de cassation auparavant.
Section 2 : La notification du congé
La nouvelle loi 49-16 vient pour stopper les contradictions qui roulent autour des
formes de congé (A), mais elle a venu avec des dispositions dangereuses relatives au congé
qui nous met devant une notion nouvelle celle du rapport d’information (B).
A. Les formes de congé :
41Dahir n° 1-06-23 du 15 moharrem 1427 portant promulgation de la loi n° 81-03 portant organisation de la profession
d'huissier de justice (B.O. n° 5400 du 2 mars 2006).
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43
Décision de la cour de cassation n° 474 à la date 25/04/2007 dossier commercial n° 1319/3/2/2004.
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C’est frôler l’hérésie de ne pas dire qu’il fallait donner la compétence au juge de référés, afin
de rétablir la confiance entre les parties, et permettre au bail commercial de remplir sa
fonction économique.
➢ Récupération du local pour usage personnel, le bailleur doit adresser un congé au
locataire lui indiquant le motif d’expulsion, ainsi qu’il lui accorde un délai de 3 mois pour
vider les lieux
➢ La reprise du local pour démolition et reconstruction, le bailleur doit prouver une
propriété du local pendant un an pour qu’il puisse demander cette reprise, puis il doit
indemniser le locataire provisoirement, une indemnité équivaut à 3 ans de loyer, le locataire
bénéfice également de la priorité.
➢ La reprise du local pour un motif sérieux relatif au non respecte des clauses
contractuelles par le locataire, dans ce cadre il y a plusieurs situations citées par l’article 8 :
• Lorsque le locataire a entrepris des travaux sans l’autorisation du bailleur
dans le local donné en location de manière à ce que ces travaux portent atteinte au
local, ou menacent sa sécurité, à la condition sine qua non que le bailleur ait
adressé une mise en demeure au locataire mettant en cause sa responsabilité et
l’invitant à y pallier. Cette condition ne produit ses effets juridiques à l’égard du
locataire, que lorsqu’il ne procède pas dans un délai de trois mois à remettre le
local dans sa situation initiale à ses frais;
• Si le locataire a changé son activité commerciale sans l’autorisation
du bailleur et sans qu’il ait revenu à son ancienne activité commerciale après
réception de la mise en demeure dans un délai de trois mois.
• Si le local est en ruines par le fait du locataire ou à cause d’un cas de force
majeure ou fortuit.
• Si le locataire a sous-loué le local en dépit d’une clause contractuelle.
• Enfin, si le fonds de commerce a perdu son achalandage et sa clientèle par la
fermeture du local d’une durée de deux ans au moins.
Section 2 : Champ de la compétence du tribunal
La loi 49-16 a tracé le champ de la compétence du tribunal concernant la demande de
reprise (A) et la demande d’indemnisation du locataire (B), de plus elle a venu pour protéger
les intérêts des tiers par l’organisation d’une procédure de notification et d’information (C).
A. La demande de reprise :
Il est évident que la demande de reprise doit être motivée, à défaut de motivation
elle sera rejetée, la jurisprudence constante voit que le tribunal se limite dans la discussion et
l’examination des motifs invoqués par le congé adressé au locataire.
En outre, l’article 27 de la loi 49-16 dispose que s’il parait au tribunal le caractère
sérieux et la validité du motif invoqué, il donne droit à la demande du bailleur et valide le
congé, faut de quoi le tribunal refuse la demande.
Contrairement aux dispositions du dahir de 1955, l’actuel article 27 dit clairement
que le défaut de motif n’a qu’une seule conséquence celle du refus de la demande de
validation portée par le bailleur et non pas la possibilité d’indemnisation du locataire tel qu’il
est prévus par l’ancien régime.
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Le Bail Commercial
La question de notification des créanciers n’est pas une innovation de la nouvelle loi,
mais c’est juste un copier-coller de l’article 112 (abrogé) du code de commerce débattu depuis
longtemps, c’est aussi un essai de codifier l’effort de la jurisprudence sur cette question.
D’après l’article 112 du code de commerce, le législateur exige l’information des
créanciers en disposant que « Le propriétaire qui poursuit la résiliation du bail de l'immeuble
dans lequel est exploité un fonds de commerce grevé d'inscriptions, doit notifier sa demande
aux créanciers antérieurement inscrits au domicile par eux élu dans leurs inscriptions.
Le jugement ne peut intervenir que trente jours après la notification. La résiliation
amiable du bail ne devient définitive que trente jours après la date de la notification qui en a
été faite aux créanciers inscrits au domicile élu ».
Par application de cet article, la cour de cassation a considéré que l’action du
créancier hypothécaire pour vendre le fond de commerce grevé d’hypothèque, ne fait pas
obstacle devant le propriétaire du local demandant la reprise du local pour cause de non
paiement des loyers, ainsi le propriétaire qui a notifié aux créanciers sa demande de reprise
du local, a respecté les dispositions de l’article 112.
Une autre application de l’article 112 se trouve dans une décision du tribunal de
commerce de Casablanca énonce que « Le propriétaire des murs qui procède à la résiliation
du contrat de bail du local dans lequel est exploité un fonds de commerce nanti sans en aviser
le créancier nanti conformément aux dispositions de l'article 112 du code de commerce, il
engage sa responsabilité délictuelle et doit réparer le préjudice subi »48.
De même la cour de cassation juge ce qui suit « Pour l'application des dispositions de
l'article 112 du Code de commerce, il est impératif d'établir l'existence d'un lien locatif entre
le propriétaire du local et celui qui exploite le fonds de commerce nanti. S'agissant d'un
contrat de gérance libre, les dispositions de l'article 112 du Code de commerce ne sauraient
trouver application49».
La loi 49-16 a copié les dispositions de l’article 112 du code de commerce, tel qu’il
est annoncé par l’article 38. Contrairement à l’article 112 du code commerce qui ne
conditionne pas l’acceptation de la demande de reprise, par la notification des créanciers,
48 Décision du tribunal de commerce de Casablanca n°11649, datée en 28/11/2007, dossier commercial n°10464/5/2006.
49 Arrêt de la cour de cassation n° 996 daté en 10/10/2007, dossier commercial n° 575/3/1/2007.
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La nouvelle loi 49-16 comme l’ancien dahir a admis la possibilité de mettre fin au
contrat de bail, si ce n’est pas une innovation de la nouvelle reforme, dahir 1955 a engendré
beaucoup de problèmes sur cette question (Section 1), en ce sens la nouvelle loi intervient
pour mettre les conditions nécessaires de la demande de résiliation du bail (Section 2).
Section 1 : La clause résolutoire selon dahir 1955
Néanmoins l’ancienne législation avait réglementé la résolution du bail, l’application
juridique de la clause résolutoire a resté entre deux réglementation l’une de dahir de 1955
l’autre des dispositions générales.
L’article 26 du dahir de 1955 dispose que «Toute clause insérée dans le bail
prévoyant la résiliation de plein droit à défaut de paiement du loyer aux échéances convenues
ne produit effet que quinze jours après une mise en demeure de payer restée infructueuse.
Cette mise en demeure doit, à peine de nullité, mentionner ce délai. Elle est faite par acte dans
la forme prévue aux articles 55, 56 et 57 du dahir formant Code de procédure civile ou par
lettre recommandée avec accusé de réception.
Toutefois, le juge peut, en accordant pour le paiement des délais d'une durée
maximum d'un an, suspendre la réalisation et les effets des clauses de résiliation pour défaut
de paiement du loyer au terme convenu lorsque la résiliation n'est pas constatée ou prononcée
par une décision de justice ayant acquis l'autorité de la chose jugée. La clause résolutoire ne
joue pas si le locataire se libère dans les conditions ainsi fixées par le juge ».
On comprend d’après cet article que la clause résolutoire en cas de non paiement du
loyer à l’arrivé du terme convenu, ne produit ses effets que 15 jours après la mise en demeure
adressée au locataire et restée sans réponse, la mise en demeure doit, sous peine de nullité,
mentionner ce délai précité, sur ce point la cour de cassation a déjà considéré que la mise en
demeure n’est pas conforme à l’article 26 du dahir de 24 mai 1955 car elle ne mentionne pas
le délai de 15 jours de ce fait elle est réputé nulle..50.
Toutefois, même si l’article 26 du dahir de 1955 a réglementé la clause résolutoire,
les juridictions ont continué à recourir aux dispositions du dahir des obligations et contrat, ça
ce qui résulte d’un arrêt de la cour de cassation « Si la clause résolutoire se réalise, le contrat
est résilié de plein droit d’après l’article 260 du DOC. Lorsque le locataire du fonds de
commerce reconnait la réalisation de la clause résolutoire, le juge des référés est compétent
pour constater la réalisation de la clause résolutoire et ordonner l'expulsion dès lors que cette
réalisation n'est pas contestée ».
Section 2 : La résolution du bail selon la loi 49-16
La nouvelle loi organise la résolution du bail pour cause de non paiement des loyers
et aussi bien la demande de reprise du local pour cause de retard en paiement du loyer.
L’article 33 de la loi 49-16 dispose qu’en cas de non paiement du loyer pour une
durée de 3 mois, le bailleur lorsque le contrat de bail comporte une clause résolutoire, après
l’envoi d’une mise en demeure restée sans réponse 15 jours à compté du jour de notification,
il peut demander au juge de référés de constater la réalisation de la clause résolutoire et la
restitution du local. On déduit qu’il y a deux conditions pour s’adresser au juge de référés en
lui demandant la vérification de la réalisation de la clause résolutoire, à savoir :
50 Arrêt de la cour de cassation n° 7044 à la date 26/11/1996, dossier civil n° 363/90.
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Le Bail Commercial
Le locataire peut procéder à l’exécution d’une indemnité dont le montant est déjà
fixé, lorsqu’il est privé de son droit de priorité (Section 1), pourtant le locataire peut demander
cette indemnisation au tribunal compétent s’il ne l’a pas déjà demander (Section 2).
Section 1 : La demande d’exécution de l’indemnité
L’article 31 donne au locataire, lorsqu’il est privé de son droit de priorité dans les cas
prévus par les articles 9, 13 et 17, la possibilité de demander au juge l’exécution de
l’indemnité selon le prix préfixé par le tribunal. D’après les articles auxquels renvoie ce texte,
il y a 3 cas de figure dont le juge fixe une indemnité préalablement :
➢ La reprise du local pour démolition et reconstruction ; c’est un droit accordé au
bailleur, conditionné par la preuve d’appropriation du local litigieux pour une durée ne peut
être inferieure à 1 an à compter de la date de notification, et qu’il paie au locataire une
indemnité temporaire équivaut aux loyers de 3 ans, en plus le bailleur doit assurer au
locataire son droit de priorité après l’achèvement des travaux s’il est possible.
Selon l’article 9, le tribunal détermine une indemnité intégrale, sur demande du
locataire évincé, qui sera lui accordée en cas de privation de son droit de priorité, surplus le
locataire aura droit à une indemnisation fixé selon l’article 7 si l’immeuble reconstruit ne
contient pas de locaux correspondants à ses activités.
➢ La reprise du local menaçant ruine ou effondrement ; c’est l’article 13 qui donne
au locataire le droit à une indemnité lui sera due à condition que les travaux de rénovation
soient accomplis dans un délai de 3 ans, il est de droit pour le locataire de demander la
restitution du local au cours de la demande de reprise intentée par le bailleur, s’il n a pas
exprimé sa volonté de reprise, le bailleur sera obligé -sous peine d’indemnité pour perte de
fonds de commerce- d’informer le locataire sur la date du commencement des travaux en lui
invitant à exprimer sa volonté de reprise dans un délai de 3 mois, c’est un délai de
forclusion, le locataire pourra perdre son droit d’être indemnisé s’il n’a pas agit au cours du
délai prescrit. Rappelons-nous que le président du tribunal en tant que juge de référés est
compétent pour statuer sur la demande de reprise et la fixation d’une indemnité intégrale due
au locataire au cas où il sera privé de sont droit de priorité.
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Le Bail Commercial
27 de la même loi, le locataire s’il est privé du droit de priorité peut demander au tribunal
compétent un dédommagement s’il ne l’a déjà demandé.
De ce fait, l’article 27 dispose que, si le motif évoqué par le congé est valable le
tribunal pourra prononcer sa validation, sinon il refuse la demande du bailleur. Surcroit le
même article donne au locataire le droit de demander une indemnité au cours du déroulement
du procès. Néanmoins, si le locataire ne présente pas sa demande au cours du procès, il peut le
faire dans un délai de 6 mois à compter de la date de sa notification du jugement définitif
donnant droit à la demande du bailleur.
Si le texte a précisé un délai pour la demande d’indemnisation dans le cadre de
l’article 27, l’indemnité pour cause de privation du droit de priorité ne dépend pas à ces
délais, telle qu’elle est énoncée par l’article 31qui dispose dans son deuxième alinéa que le
locataire qui n’a pas demandé cette indemnité, pourra le faire après devant le tribunal
compétent qui la fixe par application des dispositions de l’article 7, et sans être tenu à
respecter le délai cité par l’article 27.
Sur le point du tribunal compétent pour connaitre la demande d’indemnité de
privation du droit de priorité, il se diffère selon le motif envisagé, de façon que :
➢ Dans le cas de démolition et reconstruction, aux termes de l’article 9 c’est le
juge de fond qui sera compétent pour fixer l’indemnité intégrale si le locataire est privé de
son droit de retour après l’achèvement des travaux, il est compétent également pour les
demande d’indemnisation si l’immeuble après amélioration ne contient pas des locaux tels
qu’ils sont prévus par la loi.
➢ Dans le cas de local menacé de ruine et le cas d’expansion et surélévation, c’est
le président du tribunal en tant que juge de référés qui est compétent, en raison du caractère
urgent.
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Plusieurs magasins restent fermés pendant de longues années sans que le bailleur
puisse retracer son locataire ni récupérer son bien. Ce qui est préjudiciable au propriétaire
mais aussi au Trésor. La nouvelle loi devrait remédier à cette situation.
De ce fait elle a organisé la reprise des locaux abandonnés ou fermés par une
procédure spécifique (Section 1), en plus elle a établi les règles régissant la demande de
reprise à l’état initial (Section 2).
Section 1 : La demande de reprise du local
La 49-16 a instauré des regèles nouvelles que ce soit au niveau des formalités
accomplies par le bailleur qui entend reprendre son local (A), ou au niveau des conséquences
du jugement ordonnant la reprise (B).
A. Les conditions Générales :
Le bailleur peut, dans le cas où le locataire s’est arrêté de payer le loyer et lorsqu’il a
abandonné le local et disparait sans laisser d’adresse pendant au moins 6 mois, introduire une
action en justice en référé devant le président du tribunal pour récupérer son local. Pour ce
faire, il doit faire constater la fermeture du local et sa durée par un huissier de justice,
présenter un PV, une copie du contrat de bail et de la mise en demeure adressée au locataire,
même si la notification n’a pas été possible.
Le président du tribunal déclenche rapidement une enquête aux fins de s’assurer de la
vérité des allégations du bailleur avant de prononcer l’ordre de réouverture du local. Un relevé
des effets et biens meubles est ensuite établi.
B. Les effets du jugement de reprise :
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Le Bail Commercial
le jugement attaqué en appel, ce qui exige sa confirmation et rejet de l’appel pour défaut de
base légale»51.
Pourtant, la nouvelle loi a établi une nouvelle disposition dans ce cadre, en disposant
que, les effets de l’exécution de la décision intervenue en référé sont définitifs si l’absence du
locataire se prolonge pendant une durée dépassant six mois à compter de la date de la
décision, ce qui entraîne alors la résiliation du contrat de bail et la vente de l’ensemble des
biens meubles aux enchères.
Section 2 : la reprise de la situation à son état initial
Le locataire peut demander au juge la reprise de la situation à son état initial, la loi
distingue les cas dont le locataire réapparait soit au cours de l’exécution de l’ordonnance (A),
soit après l’exécution de l’ordonnance (B), ainsi que la loi 49-16 a ouvert la voie devant le
locataire contre le bailleur de mauvaise foi pour demander un dédommagement et reprise du
local(C).
A. La réapparition du locataire au cours de l’exécution de l’ordonnance :
Si le locataire prouve qu’il a payé les loyers régulièrement, il peut assigner le bailleur
en justice pour paiement des dommages-intérêt suite au préjudice qu’il a subi à cause de la
procédure actionnée par le bailleur, de plus si le local a resté inexploité peut demander sa
restitution même après l’expiration du délai de 6 mois suivant l’exécution de l’ordonnance.
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Décision de la cour d’appel de Fes n° 776 datée en 25/05/2011, dossier n° 1939/2010.
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Le loyer, selon cette loi, est fixé pour les immeubles ou locaux commerciaux, ainsi
que les autres charges par commun accord entre les parties, quant à la révision les parties font
recours à la loi 07-03 52 . Cette loi dispose dans son article 8 que le tribunal de première
instance est compétent pour trancher les litiges relatifs à la révision du montant du loyer, et à
l’augmentation des loyers, soit prévus par le contrat de bail soit prévus par loi, pour tous les
baux énumérés dans l’article 1 de la loi dite 07-03.
L’application judiciaire de cette loi prouve ce que nous venons de dire, un jugement
de la cour d’appel de commerce de Fes a décidé que la loi 07-03 promulguée en 30/11/2007
entrée en vigueur le 13/12/2007 a dessaisi les tribunaux de commerce de leur compétence en
matière de révision du loyer au profit des tribunaux de première instance, ce qui implique
l’annulation du jugement émanant du juge de conciliation …53.
Toujours dans le cadre de la loi 07-03, la mise en œuvre du nouveau loyer se fait des
l’introduction de la demande de révision en justice, et si le bailleur a exprimé sa volonté de
réviser le loyer par notification adressée au locataire, la mise en œuvre du nouveau loyer
s’opère dès le jour de la notification, à condition d’intentée l’action en justice dans les 3 mois
suivant la date de la notification.
Le jugement prononçant l'augmentation du montant du loyer fixe le montant dû suite
à cette augmentation de sa date d'application à la date d'exécution du jugement.
Le jugement prononcé en la matière est susceptible d'appel pendant un délai de trente
jours francs courant à compter de la date de notification dudit jugement.
Le délai d'appel ainsi que l'appel ne suspendent pas l'exécution des jugements rendus
conformément à l'article 4 ci-dessus54, toutefois, la cour d'appel peut en suspendre l'exécution
par arrêt motivé sur la base d'une demande distincte.
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L’article 11dispose que le bailleur doit notifier au locataire la date d’achèvement des
travaux qui ne doit pas dépasser 3 ans à compter de la date d’éviction.
Ainsi que le bailleur après l’accomplissement des formalités auxquelles il est tenu et
finition de la reconstruction du local, doit notifier le locataire, et si celui-ci ne reprend pas le
local dans le délai de 3 ans, peut assigner le bailleur en justice pour dommages-intérêts à
moins que le retard ne lui est pas imputable.
Revenons à l’article 12, le locataire après la reprise du local est tenu de payer le
loyer antérieur jusqu’à la fixation du nouveau loyer amiablement ou judiciairement, cette
fixation se fait selon les réparations et les améliorations effectuées sans application de la loi
07-03.
B. L’exercice des activités différentes, complémentaires ou connexes :
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C. La sous-location :
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Conclusion
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Références Bibliographiques
▪ الدكتور مصطفى بونجة محامي بهيئة طنجة, 49-16 و القانون رقم1955 الكراء التجاري بين ظهير
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usage commercial, industriel ou artisanal.
▪ المتعلق بكراء49.16 ) بتنفيذ القانون رقم2016 يوليو18( 1437 شوال3 صادر في1.16.99 ظهير شريف رقم
العقارات أو المحالت المخصصة لالستعمال التجاري أو الصناعي أو الحرفي
▪ NEKHLI MOHAMED, Cours du droit commercial. FSJES Marrakech
▪ Françoise AUQUE, les baux commerciaux. Paris L.G.D.J 1996
▪ Le bail commercial, mémoire de « Imad ElMAJIDI» datant en 2004-2005.
▪ Article de « Hassan EL ARIF » intitulé Bail commercial: Le «pas de porte» désormais
légalisé. Publié sur « L’ICONOMISTE.COM » | Edition N°:4959 Le 13/02/2017.
▪ Article de « YOUNES ANIBAR », avocat d’affaires et président de l’Association de
protection des consommateurs Uniconso, intitulé La loi rétablit l’équilibre entre bailleur et
locataire, publié sur « L’ICONOMISTE.COM » | Edition N°:4959 Le 13/02/2017.
▪ Article de « KhHALID LAAOUANNE » expert en droit et contentieux des affaires (Ph.
KL) , intitulé Réforme du statut du bail commercial : Rééquilibrage des rapports
bailleurs/preneurs?, publié sur « L’ICONOMISTE.COM » | Edition N°:4926 Le
28/12/2016.
▪ Article de « ABDELALI El HOURRI » de La nouvelle loi sur les baux commerciaux
entre en vigueur dans six mois , Publié sur « Media24 » | le Mardi 16 août 2016 à 17h39.
▪ Nesrine Roudane, Avocate au Barreau de Casablanca et Associée-gérante du cabinet
NERO Boutique Law Firm. Article intitulé ‘La réforme de la Loi marocaine sur les baux
commerciaux’ publié sur « CONJONCTURE.INFO », en 28 mars 2017.
▪ Dahir des obligations et des contrats.
▪ Code de commerce.
▪ 49-16 قراءة قانونية في قانون الكراء الجديد رقم- األستاذ محمد ملجاوي رئيس المحكمة التجارية بالرباط
https://www.youtube.com/watch?v=QAePj0NiSJQ
▪ DROITS DE BAIL :LES NOUVEAUTÉS LOI 49-16- avec PR SAID AZZI-Forum
économique de la pharmacie 2017 ; https://www.youtube.com/watch?v=qkpvfomQ1mk
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