Devoir Hydrogeochimie

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Département génie Minéral/ Deuxième année

Devoir
Hydrogéochimie

Réalisé par : ELMOKADEM Ahmed

Encadré par : Mme OUADIF Latifa

Année scolaire : 2019/2020


Introduction
L'hydrogéochimie étudie les processus chimiques qui affectent la distribution et
la circulation des composés chimiques des eaux. Pour cela l'hydrogéochimie se
sert essentiellement de la chimie (thermodynamique, acides-bases,
précipitations-dissolutions, oxydation-réduction, interactions entre différentes
phases, etc.), mais aussi de la biologie et de la géologie. Elle met en place des
modèles propres tels les modèles de la dissolution du dioxyde de carbone, la
précipitation et la dissolution des minéraux (oxydes, dioxydes, carbonates, etc.),
la spéciation des métaux, les interactions solides-liquides. On peut également
ranger dans l'hydrochimie les techniques et protocoles d'échantillonnage des
eaux, l'étude de la pollution des milieux aquatiques et de nombreuses autres
applications qui sont devenues des sciences à part entière au vu de leur
complexité.
Dans ce rapport, on va étudier la qualité, la cohérence et le facies chimique de
l’échantillon suivant :

Conductivité HCO3- SO42- Cl- Ca2+ Na+ Si2+ Mg2+


Echantillon pH
(µS/cm) (mg/l) (mg/l) (mg/l) (mg/l) (mg/l) (mg/l) (mg/l)

7 3330 7,46 130 1896,7 1306,4 747,85 169,7 9,45 181,05

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I. Qualité de l’eau :

La qualité d'une eau souterraine est caractérisée par un certain nombre de


paramètres physiques et chimiques, déterminant à leur tour des caractères
organoleptiques seuls immédiatement perceptibles pour l'usager. Parmi ces
paramètres, on trouve :

1. La dureté :

La dureté totale d'une eau est produite par les sels de calcium et de magnésium
qu'elle contient. Exprimé en °F (degré français)

Avec T.H (°F ) = [( 𝐂𝐚𝟐+ + 𝐌𝐠 𝟐+ ) meq/L] x 5


Pour notre échantillon, on a :
les concentrations concentrations
éléments (mg/l) (meq/l)

Ca2+ 747,85 37,3925


Mg2+ 181,05 15,0875

Donc : T.H= 262.4 °F


D’après le tableau ci-dessous : On peut classifier notre échantillon comme étant
une eau très dure, car : T.H > 42.

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2. Le PH :

Le pH de l'eau conditionne les équilibres physico-chimiques, en particulier


l'équilibre calco-carbonique et donc l'action de l'eau sur les carbonates (attaque
ou dépôt). Le pH est acide dans les eaux des aquifères sableux ou granitique. Il
est alcalin dans les calcaires. Le pH est corrigé selon le cas par élimination du CO2
dissous en excès ou par correction de la dureté carbonatée.
On a la valeur du pH de notre échantillon est égale à : 7,46 donc on peut conclure
que : notre eau est neutre comme la majorité des eaux souterraines.

3. La conductivité :
Il n’existe pas une eau mais différents types d’eau selon leur origine et leur passé.
Les eaux souterraines sont chargées en différents minéraux en fonction des
terrains qu’elles traversent. La conductivité est la capacité de l’eau à conduire le
courant entre deux électrodes, ce qui permet d’apprécier la qualité des sels
dissous dans l’eau. La conductivité est aussi fonction de la température.

La conductivité de notre échantillon est égale à 3330 μS/cm, donc on remarque :


 L’existence d’une forte minéralisation de l’eau.
 Utilisation non souhaitable dans l’agriculture.

4. Résidu sec :

On utilise la formule 1, on peut calculer le résidu sec.

Avec RS = K * conductivité = 2331 mg/l = 2.33 g/l > 2 g/l ; ( k = 0.7 )

Donc cette eau n’est pas potable.

5. Les ions majeurs :

Calcium 𝑪𝒂𝟐+ :
Dans notre échantillon la concentration en Calcium est 747.85 mg/l, donc
on pourra supposer que cette eau provient des aquifères gypsifères.

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Magnésium 𝑴𝒈𝟐+ :
Dans notre échantillon la concentration en Magnésium est 181.05 mg/l,
donc on pourra supposer que cette eau provient des aquifères
évaporitiques.

Sodium 𝑵𝒂+ :
Dans notre échantillon la concentration en Calcium est 169.7 mg/l, donc
on pourra supposer que cette eau provient des aquifères sableux.

Bicarbonate 𝑯𝑪𝑶𝟑− :
Dans notre échantillon la concentration en Calcium est 130 mg/l, donc on
pourra supposer que cette eau provient des aquifères carbonatés.


Chlorure 𝑪𝒍 :
Dans notre échantillon la concentration en Calcium est 1306.4 mg/l, donc
on pourra supposer l’existence d’une dissolution d’halite [NaCl] ou bien la
présence d'un biseau salé.

Sulfate :
Dans notre échantillon la concentration en Calcium est 1896.7 mg/l, donc
on pourra supposer l’existence du lessivage de formations évaporitiques.

II. Vérification de la cohérence :

Lorsque les résultats d'analyse arrivent du laboratoire, il faut s'assurer de leur


qualité et de leur fiabilité avant de pouvoir les utiliser.

1. L’erreur d’analyse :
Calculé par la formule suivante :
|∑ 𝑪𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏𝒔−∑ 𝑨𝒏𝒊𝒐𝒏𝒔|
e = 𝟏𝟎𝟎 ∑ 𝑪𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏𝒔+∑ 𝑨𝒏𝒊𝒐𝒏𝒔

Concernant notre échantillon on a :

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Donc : ∑ 𝑪𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏𝒔 = 𝟔𝟎. 𝟏𝟗 𝒎𝒆𝒒/𝒍 et ∑ 𝑨𝒏𝒊𝒐𝒏𝒔 = 𝟕𝟖. 𝟒𝟒 𝒎𝒆𝒒/𝒍
D’où : e = 13.16 > 5, alors il y a risque d’erreurs.

2. Quantité en réaction (r %) :
Elle a comme but de s’assurer que les eaux sont en équilibre ionique, afin de
comparer entre elles.
𝟏𝟎𝟎𝒓
Avec la quantité en réaction r% =
[𝒄]
Pour notre échantillon on a :

concentrations
les éléments r%
(meq/l)

HCO3- 2,131 1,537


SO42- 39,515 28,501
Cl- 36,800 26,543
2+
Ca 37,393 26,971
Na+ 7,378 5,322
2+
Si 0,338 0,243
Mg2+ 15,088 10,882

Donc : r % cations = 43.418 et r % anions = 56.582


Suite à cette formule qui met en évidence ses teneurs relatives des différents
éléments, on pourra :

 Reconnaître les eaux souterraines ayant même origine.


 Comparer les compositions chimiques de l’eau aux caractéristiques
physico-chimique de la roche magasin.

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III. Facies chimiques :

1. Rapports caractéristiques :
L’étude du rapport r SO4/ r Cl montre une relation avec la nature de la roche
réservoir.

𝒓𝑺𝑶𝟒
Pour notre échantillon, on a : = 𝟏. 𝟎𝟕
𝒓𝑪𝒍
Donc, d’après le tableau suivant, la nature de la roche réservoir est du quartzite.

2. Représentation des analyses :

 Diagramme de Stabler :

concentrations concentrations
les éléments
(mg/l) (meq/l)

HCO3- 130 2,13


SO42- 1896,7 39,514
Cl- 1306,4 36,8
Ca2+ 747,85 37,39
Na+ 169,7 7,378
Si2+ 9,45 0,34
Mg2+ 181,05 15,0875

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Ce diagramme nous fournit des résultats qui peuvent être présentés sous forme
hypothétique de sels dissous.
Pour établir ces reconstitutions, on se base sur les teneurs relatives de certains
ions, par exemple pour notre échantillon, on a les données suivantes :

concentrations
les éléments (meq/l) %

HCO3- 2,131147541 2,716715769

SO42- 39,51458333 50,37187224

Cl- 36,8 46,91141199

Ca2+ 37,3925 62,11816158

Na+ 7,37826087 12,25711041

Si2+ 0,3375 0,56067071

Mg2+ 15,0875 25,06405731

Donc on est dans le cas suivant : r Ca + r Mg > r HCO3 + r SO4


r HCO3< r Ca
D’où on trace à la même échelle (10cm 100%), le diagramme suivant :

Ca Mg Na

SO4 Cl
HCO3

Remarque : On a négligé Si2+, à cause de sa faible concentration.


D’après le diagramme ci-dessus les sels qui vont se produire sont :
 Ca(HCO3)2
 CaSO4
 CaCl2
 MgCl2
 NaCl

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 Diagramme de Piper :
À partir de ce diagramme on pourra avoir une idée sur le facies de notre
échantillon.
Ce diagramme est tracé par le logiciel diagramme, on utilise les données
présentées auparavant.
D’après ce diagramme, on conclut que le faciès peut être chloruré et sulfaté
calcique et magnésien.

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IV. Qualité d’eau d’irrigation :

L’eau doit avoir certains critères de qualité pour minimiser les risques de
salinisation des terrains, et pour s’assurer de sa comptabilité à l’irrigation.
Dans cette partie, on examinera certains paramètres afin de déterminer le degré
d’aptitude de notre échantillon d’eau à l’irrigation.

1. Risques des carbonates et bicarbonates :


Carbonate de sodium résiduel (RSC) :
Le RSC se calcule de la façon suivante :
RSC = (𝑯𝑪𝑶𝟑−) – (𝑪𝒂𝟐+ + 𝑴𝒈𝟐+ )

= -50.3 < 1.25


Donc l’eau peut être utilisée pour l’irrigation (risque nul).

2. Procédure de gestion des sols sous irrigation :


Pour notre échantillon la conductivité = 3330µS/cm et le RS = 2331 mg/l.
Donc d’après le tableau suivant l’eau de notre échantillon présente un risque
sévère.

3. Ratio d’absorption du sodium (SAR) et l’irrigation :

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Une grande quantité de Na a un effet néfaste sur la perméabilité du sol et sur
l’infiltration de l’eau. Il remplace Ca et Mg adsorbés sur les particules d’argile ce
qui provoque un sol dur et compact lorsqu’il est sec et excessivement
imperméable à l’eau.
La présence d’un taux élevé en Na induit un pH élevé et possibilité accrue de
présence de maladies des herbes, d’érosion du sol, de manque d’oxygène et de
disponibilité nutritive insuffisante.
La formule suivante se SAR décrit la quantité de sodium en excès par rapport aux
cations Ca et Mg qui eux peuvent être tolérés en grande quantité dans l’eau
d’irrigation.
𝑵𝒂+
Avec SAR = = 1.44
√𝟎.𝟓(𝑪𝒂𝟐+ + 𝑴𝒈𝟐+ )

Donc concernant la tolérance des cultures, cette eau est très sensible pour les
cultures des Fruits, noix, citron, avocat, selon le tableau ci-dessous.

Et pour le risque du RAS lié à l’eau d’irrigation, selon le tableau suivant l’eau de
notre échantillon ne représente aucun risque.

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Conclusion générale

L’utilisation de différentes méthodes de classifications des eaux et des différents


diagrammes d’analyse hydrogéochimique (Piper, Stabler), nous a permis de
conclure sur notre échantillon d’eau les propositions suivantes :
 L’eau est très dure donc il donne des dépôts de tartre dans les
canalisations, les bouilloires et chauffe-eau, ainsi que dans les filtres des
robinets.
 Sa conductivité forte, donc une eau minérale chargée, non souhaitable
dans l’irrigation.
 Le faciès peut être chloruré et sulfaté calcique et magnésien.

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