Cours Géotech CNAS Paris
Cours Géotech CNAS Paris
Cours Géotech CNAS Paris
On présente les objectifs et le domaine du cours à travers un projet qui consiste à terrasser, à partir du
terrain naturel, une plate-forme à l’amont pour la construction d’un bâtiment industriel et une plate-forme
à l’aval pour la construction d’un parking (Fig.1.1).
Ecole existante
Fondations du batiment
Terrassement
Batiment
industriel Soutènement de la
fouille par clouage
Chaussée
Terrassement
Parking
Tirants d'ancrage
Rivière
paroi moulée
1. La description du terrain sur et dans lequel on va construire pour adapter au mieux les ouvrages
au sol (Fig.1.2). Cette description nécessite, d’abord, l’intervention du géologue. L’étude
géologique et hydrogéologique sera complétée par une reconnaissance géophysique dont les
résultats seront précisés par des sondages. L’ensemble de ces investigations fait partie de
l’enseignement des unités de valeur de géologie, hydrogéologie et géologie du génie civil du
cursus de géotechnique (cours A1, A2, A4, B3, B4, TPA1, A2, C4).
t
ulemen
Eco
Rivière
Substratum marno-calcaire
Alluvions
3. Le sol étant identifié et classé, le géotechnicien choisira la loi rhéologique du sol saturé ou non
saturé, qui représentera le mieux le comportement de l’interaction sol-structure. Il déterminera les
paramètres pertinents de la loi par des essais de laboratoire et des essais in situ. Lois et
déterminations des paramètres sont traités dans les cours B1, B2, B6, B7 et TPB0.
- Stabilité du soutènement de la fouille par clouage et vérification que les déplacements du sol à
l’amont sont compatibles avec la structure de l’école existante.
Ces différentes techniques, les calculs, dimensionnements, vérifications sont enseignés dans les cours B1,
B6, B7.
5. Enfin le calcul des ouvrages fait partie du domaine du génie civil, dimensionnement du coffrage et du
ferraillage des semelles et de la paroi en béton. Cette dernière partie est enseignée dans le cours B5
En conclusion, tout spécialement pour les projets importants à réaliser dans des conditions difficiles, la
conception, le dimensionnement, la réalisation et le contrôle des ouvrages liés au sol nécessitent
l’intervention des 3 disciplines que sont : la Géologie, la Géotechnique et le Génie Civil.
Le domaine de ces cours B1, B6, B7 (B1 = B6 + B7 ) est donc la Géotechnique. La norme XP P 94-010
(décembre 1996) donne une définition officielle de la géotechnique : « Science qui étudie les sols sous
tous les aspects qui intéressent l’ingénieur de génie civil : mécanique des sols, mécanique des roches,
géologie de l’ingénieur, technique de travaux, technique de construction » Le domaine de ce cours est
donc plus limité puisque qu’il ne recouvre pas la mécanique des roches enseignée en B2 et la géologie de
l’ingénieur au cycle A et en B3.
En géologie, la roche est un matériau de l’écorce terrestre quel que soit son état, solide et consolidé
(granite sain), solide mais meuble (sable), liquide (pétrole), gaz.
En géotechnique, la roche est une formation géologique dont les éléments sont fortement soudés entre
eux (granite sain), le sol (une arène granitique, altération du granite sain, par exemple), est une
formation géologique dont les éléments ont des liaisons nulles (sable, gravier) ou faibles (limon,
argile) entre eux. On rencontrera tous les états intermédiaires entre la roche et le sol, par exemple les
sols indurés et les roches tendres.
On notera que le géologue, sur la carte géologique, donne généralement aux roches altérées
(sols pour le géotechnicien) le même mode de figuration qu'aux roches saines. Il appartient donc au
géotechnicien en fonction du type de roche de faire les investigations nécessaires afin de déterminer
l’épaisseur de roche altérée qui aura un comportement de sol.
Roche Sol
D’où proviennent les sols ? Tout simplement des roches (Fig.1.3), mais ils peuvent contenir aussi
des matières organiques (vases et tourbes)
Suivant les types d’altération les sols résultant auront des compositions différentes.
Si les vides ne contiennent pas d’eau, le sol est sec ( pratiquement impossible sur site), si tous les vides
sont remplis d’eau le sol est saturé (sol sous la nappe), si les vides sont remplis d’eau et d’air le sol est
non saturé.
Sous l’action de la température et aussi des contraintes les minéraux qui composent la roche
vont se déformer. Si ces minéraux ont des propriétés physiques et mécaniques différentes les
déformations différentielles provoqueront des fissures (quartz et feldspath dans le granite par
exemple).
L’eau qui s’infiltre dans les fissures peut entraîner des grands éboulements par la poussée qu’elle
exerce (ex : Grand écroulement de RANDA). L’eau sous forme de glace augmentant de volume
désagrège les roches déjà fissurées.
Certains minéraux sont « inaltérables » comme le quartz, d’autre par contre sont altérables,
comme le feldspath qui se transforme en argile.
se transforme en Sol : arène granitique (sol) Î grains de quartz + grains de mica blanc +
particules d’argile (Fig.1.4)
Un même type de roche soumis à des climats différents peut donner plusieurs types d’altération.
L'épaisseur de l'altération sera d'autant plus importante que la température est élevée et la pluviométrie
importante.
Fig.1.6 Affaissements dus à la dissolution du gypse du Trias provençal. Barjemont (D. Deprez)
Par oxydation à l’air humide: la pyrite (marnes noires, schistes pyriteux) : désagrégation très
rapide.
PESANTEUR (comme facteur principal) : entraîne ou produit des éboulis de débris de toutes
dimensions, granularité très étalée, les plus gros blocs se trouvent dans le bas, les colluvions désignent
des dépôts de bas de pente de granularité assez fine
Grands glissements
Coulée boueuse et laves torrentielles (pesanteur + eau) : particules argileuses + blocs + eau dans
torrent en crue
VENT : dépôts de grains assez fins sur de longues distances, limon, lœss sur des grandes superficies
(Russie, Chine, Roumanie) pouvant atteindre de grandes épaisseurs de 30 à 40m. Sols très délicats,
leur structure macroporeuse s’affaisse quand l’eau s’infiltre dans le sol occasionnant des tassements
pouvant aller jusqu’à 15% de l’épaisseur de la couche de lœss.
EAU : alluvions fluviatiles composées de dépôts de grains de plus en plus fins en descendant vers
l’embouchure, matériaux de granularité assez étalée.
Les alluvions anciennes, sont généralement des matériaux granulaires, de bonne portance, de faible
compressibilité et de perméabilité importante.
Les alluvions modernes, contiennent beaucoup plus de fines que les précédentes, de faible capacité
portante, compressible et peu perméables.
Les vases des estuaires sont composées essentiellement de particules argileuses et de matières
organiques.
Les dépôts marins, sur des gisements étendus ont une granulométrie fine et uniforme (sable de
Fontainebleau, par exemple).
GLACE : L'érosion glaciaire conduit à une granularité très étendue et les moraines peuvent
comporter des blocs de grandes dimensions. Les glaciers s’étant étendus beaucoup plus
qu’actuellement au cours de l’ère quaternaire, on peut rencontrer des moraines assez loin des glaciers
actuels. La composition granulaire et pétrographique des moraines est très hétérogène ; on y rencontre
des blocs anguleux de toutes tailles et de nature très diverse, provenant de l’ensemble du bassin
versant, le plus souvent emballés dans une matrice argileuse (argile à blocaux) Ces terrains ont été
surconsolidés par le poids des glaciers qui pouvaient atteindre plusieurs kilomètres d’épaisseur
pendant plusieurs milliers d’années.
solide Î squelette du sol : assemblage des particules solides minérales et/ou org
Le squelette du sol est un assemblage des particules de sol minérales et/ou organiques.
On peut adopter une première classification qui permet de séparer les sols en 2 grandes familles ; les sols
grenus, les plus grossiers, des sols fins, les plus petits, avec comme coupure : 60 µm
¾ les graves (fragments de la roche mère) : sédiments détritiques généralement formés de plusieurs
minéraux : 2 mm < d < 60mm ;
¾ les sables (fragments de la roche mère) : sédiments détritiques généralement formés d’un seul
minéral : 60µm < d < 2mm
¾ les argiles (altération physico-chimique de certains minéraux des roches) : particules < 2 µm
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
2 µm 60 µm 2 mm 60 mm 200 mm
Les argiles sont d’abord définies, comme on vient de le voir, par rapport à la taille des particules
inférieures à 2µm, mais il est nécessaires de développer quelques notions de microstructure des argiles
pour mieux comprendre leur comportement, complexe, macroscopique.
Si Si
: atome de silicium
: atome d'oxygène
La couche tétraédrique est composée de tétraèdres Si4+ entourés de quatre anions O-2 aux sommets
(Fig.1.9). La couche octaédrique est constituée d’Al3+, généralement, entourés de six hydroxyles OH-
(Fig.1.10)
Al Al
: atome d'aluminium
: hydroxyles
Si
Al 0,96 nm
Si
Les liaisons entre les couches composant les feuillets sont très rigides.
4.1.3.3 Particules élémentaires
Les particules élémentaires sont constituées par un empilement de feuillets élémentaires
4.1.3.5 Texture
Les cristallites s’organisent en unités morphologiques. On peut distinguer par exemple des structures
floculées, bord –face et des structures dispersées face-face. (Fig.1.13)
surface négative
- - +
+ +
- + + - - -
+
- + + + +
Couche diffuse Solution
Couche compacte
Dans une solution aqueuse, les particules s’entourent d’un certain nombre de cations échangeables pour que le
système eau-argile acquière l’électroneutralité par compensation des charges
L’existence des charges électriques sur les surfaces des particules argileuses entraîne une orientation des molécules
d’eau polaire au voisinage de la particule. Les ions H+ et OH- répartis autour de la particule constituent une double
couche électrique caractéristique des colloïdes (Fig.1.15)
+ + + + + +
= = = = = =
+ + + + + +
+H
O
=
Molécule d'eau
H+
Près de la surface des particules il y a un excès de charges positives par rapport aux charges négatives,
loin de la surface on a une concentration égale entre les cations et les anions.
On considère une double couche électrique diffuse composée (Fig.1.16)
¾ d’une couche d’eau compacte, adsorbée au solide, de Stern
¾ d’une couche diffuse de Goüy et Chapman
surface négative
- - +
+ +
- + + - - -
+
- + + + +
Couche diffuse Solution
Couche compacte
Al
Si
Al
Si
Al
Si
Al
Si
4.1.6.2 Illite
Le feuillet élémentaire est 2/1.
Dans les couches tétraédriques un cation Si4+ sur quatre est remplacé par un cation AL3+. Le déficit de
charge qui en résulte est compensé par des ions potassiums K+ anhydres situés entre les feuillets.
Le potassium situé entre les feuillets compense les charges internes et bloque toute hydratation et expansion foliaire
(Fig1.18).
La particule primaire d’illite comporte une dizaine de feuillets qui lui donne une largeur de 0,3 µm et une
épaisseur de 10 nm.
Fig.1.18 Illite
4.1.6.3 Montmorillonite
Le feuillet élémentaire est 2/1.
OH
OH
OH
OH Hydroxyles
Atome d'oxygène
et Atome de silicium ou d'aluminium
Fig.1.19 Montmorillonite
Pour la montmorillonite, le déficit de charge interne aux feuillets est provoqué par des substitutions de
cations Al+3 en couche octaédrique par des cations Mg+2. Ce déficit de charge qui en résulte est compensé par des
cations hydratés échangeables localisés entre les feuillets (Fig.1.19). L’épaisseur des feuillets dépendra de l’état
d’hydratation.
Le nombre de feuillets dépend des paramètres minéralogiques, la nature des cations échangeables et la
concentration en sels de la solution. L’unité morphologique est un assemblage bord à bord de particules primaires
qui constituent des rubans plus ou moins chiffonnés.
Le mécanisme de l’hydratation est dominé dans les montmorillonites par la porosité interagrégats et la
porosité interparticulaire (Fig.1.20).
Sur les chantiers il est très rare d’avoir une argile monominérale, généralement l’argile sera composée de
plusieurs types d’argile. Plus généralement encore le sol peut être composé d’argile et de fractions plus
grossières , limon, sable, gravier. On considère qu’il faut au moins 40% d’argile dans un sol pour
considérer qu’on a un matériau argileux pour lequel l’argile impose ses propriétés à l’ensemble du sol. A
taux d’argile comparable la nature des minéraux argileux est d’une importance capitale.
Les montmorillonites ont des propriétés de gonflement, des propriétés d’échanges et d’adsorption aptes à
retenir certains polluants.
Le terme bentonite est utilisé pour tout matériau argileux contenant au moins 60% de montmorillonite.
Ce sont les travaux de D. Tessier qui ont permis de montrer comment la nature minéralogique des argiles
intervient dans la stabilité structurale et l’organisation des matériaux argileux lorsqu’ils sont soumis à des
contraintes mécaniques et hydriques.
Les conductivités hydrauliques diminuent considérablement en passant des kaolinites ou illites aux
smectites.
Th %
s
he
30 o rp
s am
be
ur
To
25 es
n ch
r a
sf
be
ur
To
20 ρd (kg/m3)
0 100 200 300
La tourbe résulte de l’accumulation de végétaux décomposés en milieu aqueux à l’abri de l’air sous
l’action de champignons et de bactéries
Î Les tourbières plates sur sols calcaires, marécageuses, alimentées en eau par le substratum. Elles ont
un pH neutre à basique. Elles prennent naissance dans des cuvettes marécageuses, des étangs, des lacs. En
pays calcaire entre les couches de tourbe peuvent s’intercaler des précipitations de calcaire lacustre, de
même des éléments détritiques : sable, gravier, vase peuvent se mélanger à la tourbe (petits affluents de la
Somme, affluents de l’Adour)
B6 Chapitre1 (version 8/10/02) CNAM Paris -GEOTECHIQUE C. PLUMELLE 23
Î Les tourbières littorales se formant sur des fonds lagunaires, dans des estuaires, des baies fermées ;
elles sont composées de couches alternées de tourbe et de sable marin (basse vallée de la Dives)
Î Les tourbières hautes (raised bogs, en anglais) sur sols siliceux ; elles reçoivent leur alimentation en
eau des précipitations atmosphériques, elles ont un pH acide.
La structure de la tourbe varie depuis une masse presque entièrement formée de débris végétaux jusqu’à
une masse amorphe, finement colloïdale. L’accumulation peut se maintenir sur de longues périodes et
aboutir à des puissances qui peuvent atteindre 30m. Elles se caractérisent par des teneurs en eau très
élevées et une masse volumique sèche très faible.
Les travaux de génie civil concernent essentiellement les tourbières plates, littorales et tropicales. Un
exemple de traversée d’une zone tourbeuse par l’autoroute A26 est donné sur la figure 22.
Canal
Somme
Tourbe
Limon argilo-sableux
Limon organique Craie
Tourbe
Limon sableux
Limon + craie
Limon gris à granules
Granules de craie
Craie
Argile limoneuse
0
Vase molle
-5
Vase mi-consistante
-10
Fig. 1.23 Traversée de la vallée de la Charente par l’autoroute A10 (d’après Scetauroute, 1986)
Tessier D (1975). Recherches expérimentales sur l’organisation des particules dans les argiles . Application à l’étude de 4
pâtes argileuses « calciques » en voie de dessiccation. Thèse pour l’obtention du diplôme d’ingénieur CNAM, laboratoire de
géologie appliquée.
Tessier D (1984). Etude expérimentale de l’organisation des matériaux argileux. Hydratation, gonflement et structuration au
cours de la dessiccation et de la réhumectation. Thèse de doctorat ès sciences, université de Paris VII.
Marcoen JM, Tessier D, Miller JP (….). Critères de sélection des argiles comme barrière anti-pollution.
Chenu C, Tessier D (1995). Low temperature scanning electron microscopy of clay and organic constituents and their
relevance to soil microstructures. Scanning Microscopy, Vol 9, n°4 : pages 989-1010.
Le sol étant composé de 3 phases : solide, liquide (eau), gazeuse (air), on définit les volumes et les
masses du modèle élémentaire de sol (Fig.2.1).
nota : Pour les problèmes de fondation ρw = 1 Mg/m3, par contre pour les essais de laboratoire on prend la
valeur exacte qui dépend de la température.
Pour obtenir les forces volumiques, nous multiplions les masses par l'accélération de la pesanteur
g =9,81m/s2 pour ce qui nous concerne γ = ρg. Pour simplifier les calculs on prendra généralement
g = 10m/s2. On exprimera les forces volumiques en kN/m3.
Enfin les densités sont les rapports d'une masse volumique rapportée à celle de l'eau G = ρ/ρw, elles
s'expriment donc sans unité.
Les paramètres d'état d'un sol définissent les différents rapports dans lesquels se trouvent les
différentes phases d'un sol à un instant donné
L'indice des vides e, la porosité n, le volume spécifique v, la teneur en eau massique w, la teneur en
eau volumique θ et le degré de saturation Sr sont des paramètres sans dimension.
Vv
e (indice des vides) =
Vs
Vv
n (porosité) =
V
V
v (volume spécifique) = x 100
Vs
Ww
w (teneur en eau massique) = x 100
Ws
Vw
θ (teneur en eau volumique) = x 100 (hydrogéologie)
V
Vw
Sr (degré de saturation) = x 100
Vv
L'indice des vides peut être supérieur à 1, par contre la porosité est toujours inférieure à 1. La teneur
en eau peut être supérieure à 1, le degré de saturation est compris entre 0 (sol sec) et 100% (sol
saturé)
Les masses volumiques et les paramètres sans dimension ne sont pas indépendants. En négligeant la
masse de l'air et en prenant pour la masse volumique de l'eau ρw = 1 Mg/m3 il reste en général 3
paramètres indépendants. Tout paramètre s'exprimera en fonction des 3 autres, ou de 2 autres si le
sol est saturé.
Pour les sols européens, sauf pour les sols organiques, le masse volumique des grains ρs varie entre
2,6 et 2,8 Mg/m3 et on peut considérer seulement deux paramètres indépendants en le supposant
connu. Pour certains sols africains, américains, la masse volumique des particules solides peut être
très supérieure (ex. : latérites)
ma Va
Vv
mw Vw
m V
ms Vs
ma = 0 Va = 0,17
ρω=1 Mg/m3
ma = 0,17 Va = 0,17
ρs=2,7 Mg/m3
mw = 0,2 Vw = 0,2 Vv = 0,37 ρd=1,70 Mg/m3
m = 2,07 V= 1 ρ =1,90 Mg/m3
ms = 1,7 Vs = 0,63 1,7 + 0,2 + 0,17
ρ sat = = 2,07 Mg / m 3
1
Ils se rapportent à des caractéristiques intrinsèques qui ne varient pratiquement pas dans le temps à
l'échelle de la durée de vie des ouvrages (fig. 2.3).
2.1.1 La granularité
Elle se fait par tamisage par voie sèche après lavage pour les sols dont les éléments sont supérieurs
à 80µm (NF P94-056) et par sédimentation pour les éléments inférieurs ou égaux à 80µm (NF P94-
057)
L'analyse granulométrique du sol jusqu'au diamètre de 80 µm se fait en utilisant une série de tamis
(NF P 94-056)
La granularité est exprimée par une courbe granulométrique qui donne la répartition de la
dimension moyenne des grains, exprimée sous forme de pourcentage du poids total du matériau.
Elle est tracée en diagramme semi-logarithmique avec :
- en abscisse, le logarithme de la dimension des ouvertures des tamis en valeurs croissantes ;
- en ordonnée, le pourcentage, en poids du matériau total, de la fraction du sol dont les grains
ont un diamètre moyen inférieur à celui de l'abscisse correspondante (passant).
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
2 µm 60 µm 2 mm 60 mm 200 mm
Fig. 2.4 Courbe granulométrique
d10 0,14mm
d30 0,55mm
d50 1,35mm
d60 1,94mm
d90 6mm
dmax 20mm
< 8µm 4%
<2mm 66%
CU 13,8
CC 1,11
L'analyse granulométrique du sol pour les particules de sol inférieures ou égales à 80 µm se fait par
sédimentation (NF P94-057) (Fig. 2.6)
La méthode utilise le fait que dans un milieu liquide au repos, la vitesse de décantation des
particules fines est fonction de leur dimension. La loi de Stokes donne, dans le cas de grains
sphériques de même masse volumique que les particules de sol, la relation entre le diamètre des
particules et leur vitesse de sédimentation. Par convention, cette loi est appliquée aux particules de
sol pour déterminer leurs diamètres équivalents.
C'est une hypothèse forte puisque les particules d'argile se présentent sous forme de plaquettes et
non pas sous forme de grains sphériques.
2.1.2 L'argilosité.
Pour identifier la fraction argileuse des essais simples ont été développés :
- les limites d'Atterberg qui caractérisent la consistance des sols fins : solide, plastique,
liquide;
- l'équivalent de sable ES qui détermine la proportion de sol fin dans les sables;
- l'essai au bleu VBS, essai nouveau, utilisable pour les sols grenus et les sols fins, mesure
l'argilosité globale du sol.
L'influence de l'argile sur le comportement des sols dépend de sa proportion dans l'échantillon mais
aussi de sa nature minéralogique. Un bon essai doit répondre à ces deux critères :
- la grandeur mesurée doit être proportionnelle à la quantité d'argile du sol,
- la grandeur mesurée, pour une quantité d'argile donnée, doit caractériser la nature des
argiles.
¾ Essais de consistance : limites d'Atterberg
La consistance d'un sol fin varie avec sa teneur en eau, la limite de liquidité wL (teneur en eau
pondérale) sépare l'état liquide de l'état plastique, la limite de plasticité wp (teneur en eau
pondérale) sépare l'état plastique de l'état solide. La limite de retrait wr est la teneur en eau
pondérale au-dessous de laquelle le volume de l'échantillon ne varie plus.
IP
0 wR wP wL w teneur en eau
Les limites d'Atterberg (NF P94-051) sont effectuées sur le seul mortier (diamètre des grains
inférieur à 400µm) La limite de liquidité est déterminée soit à la coupelle de Casagrande (NF P 94-
051), soit au pénétromètre à cône (NF P 94-052-1).
La limite de liquidité déterminée à la coupelle de Casagrande wL est par convention la teneur en eau
pondérale du sol pour laquelle l'entaille pratiquée dans l'échantillon se referme de 10mm sous 25
coups appliqués à une vitesse normalisée.
Le tableau 1 donne les valeurs de la teneur en eau obtenues pour le limon de Jossigny :
On détermine graphiquement que la limite de liquidité wL, correspondant à un nombre de coup égal
à 25, est de 35,01%.
La limite de liquidité déterminée au pénétromètre à cône wLest par convention la teneur en eau
pondérale du sol pour laquelle le cône s'enfonce de 17mm. (Fig. 2.8)
Le tableau 2 donne les valeurs de la teneur en eau obtenues pour le limon de Jossigny :
La limite de plasticité wp (NF P 94-051), est par convention la teneur en eau pondérale du sol pour
laquelle un rouleau de sol de 3mm de diamètre et de 100mm de longueur se fissure ou s'émiette.
La limite de retrait conventionnelle wr (XP P 94-060-1) ne concerne que les sols remaniés. C'est la
teneur en eau pondérale de dessiccation au-dessous de laquelle le volume de l'échantillon ne varie
plus.
La valeur de bleu de méthylène VBS représente la quantité de bleu de méthylène pouvant s'adsorber
sur les surfaces externes et internes des particules de sol. Etant donné que dans un sol c'est avant
tout, la surface spécifique des particules argileuses qui détermine sa surface spécifique totale, on
peut considérer que la VBS exprime globalement la quantité et l'activité de l'argile contenue dans ce
sol.
La VBS se détermine à partir de l'essai au bleu de méthylène à la tache sur la fraction 0/5 mm. Le
dosage s'effectue en ajoutant successivement différentes quantités de bleu de méthylène. A chaque
ajout on contrôle l'adsorption en prélevant une goutte de la suspension que l'on dépose sur un
B6 Chapitre2 (version 25/07/02) CNAM Paris -GEOTECHIQUE C. PLUMELLE 8
papier filtre normalisé pour faire une tache. L'adsorption maximale est atteinte quand une auréole
bleu clair se produit à la périphérie de la tache (Fig. 2.9).
La valeur trouvée est alors rapportée à la fraction 0/50 mm par une règle de proportionnalité. C'est
cette dernière valeur qui est appelée valeur au bleu de méthylène du sol. La VBS s'exprime en
grammes de bleu pour 100g de sol. On peut en déduire la surface spécifique totale du sol.
Des essais réalisés sur le limon de Jossigny ont donné une valeur VBS moyenne de 2,75 g de bleu
de méthylène pour 100g de fines. La surface spécifique moyenne en déduite est 66,1 m2.
L'Ip et la VBS étant tous deux des paramètres mesurant l'argilosité, il est utile de préciser les
domaines respectifs d'application de chacun d'eux. La VBS s'applique à tous les sols puisque c'est
une grandeur qui exprime globalement et linéairement la quantité et l'activité de l'argile contenue
dans l'échantillon de sol. Toutefois, l'Ip présente dans le cas des sols moyennement à très argileux
quelques avantages sur la VBS; il est plus sensible que la VBS pour les sols vraiment argileux et
surtout c'est un paramètre à la fois d'identification et de comportement puisque l'Ip détermine la
plage de teneur en eau dans laquelle le sol reste plastique.
¾ Essai d'équivalent de sable
Si le sol grenu est pollué par des particules d'argile ou de limon on pourra déterminer la proportion
relative de sol fin et de sol grenu par l'essai d'équivalent de sable. Cet essai est plutôt un essai de
géotechnique routière, qui est de moins en moins employé (P 18-598)
Cet essai est destiné à déterminer la proportion relative de fines dans la fraction d'éléments
inférieurs à 5 mm. Son domaine d'application s'étend aux sols faiblement plastiques pour lesquels
l'indice de plasticité est trop faible pour être significatif (Ip<7).
Il consiste à placer l'échantillon de sol dans une éprouvette contenant de l'eau et une solution
lavante destinée à disperser les particules fines et à secouer l'ensemble. Il se forme un dépôt solide
au fond de l'éprouvette et un floculat. On fait les mesures visuellement ou à l'aide d'un piston (Fig.
2.10).
La valeur de l’équivalent de sable Es est le rapport multiplié par 100, de la hauteur de la partie
sableuse sédimentée h2, à la hauteur totale du floculat et de la partie sableuse sédimentée h1.
ESV (visuel) = 100 . (h'2 / h1)
ES (piston) = 100 . (h2 / h1)
¾ Détermination de la masse volumique des particules ρs
La détermination de la masse volumique des particules ρs (NF P 94-054) se fait dans un appareil
appelé pycnomètre. Une masse connue de sol séché à l'étuve ms est introduite dans un petit ballon
appelé pycnomètre contenant de l'eau distillée. On mesure le volume d'eau déplacé par les grains vs
après avoir supprimé toutes les bulles d'air.
¾ Détermination des masses volumiques minimale et maximale des sols non cohérents (NF P
94-059)
La masse volumique minimale (état lâche) ρmin est obtenue en mettant en place le sol sec dans un
moule approprié sous une hauteur de chute nulle.
La masse volumique maximale (état très compact) ρdmax est obtenue en mettant en place le sol sec
dans un moule approprié muni d'une surcharge et placé sur une table vibrante.
- Soit par calcination (XP P 94-047) Cette méthode consiste à sécher un échantillon de sol
dans une étuve à 105°C puis à le passer au four à 550°C pour brûler la matière organique. La
perte au feu est le rapport de la masse de matière organique brûlée sur la masse totale sèche
des particules minérales et organiques.
- Détermination de l’état d’humification des sols organiques, essai Van Post (NF P 94-058)
Elle s’applique à tous les sols fins ayant une teneur pondérale en matières organiques
supérieure ou égale à 10% (% déterminé sur les éléments inférieurs à 2 mm)
L’essai Von Post consiste à presser sous une contrainte imposée, un échantillon de sol placé
dans un moule cylindrique ayant à sa base une grille à travers laquelle le liquide et
éventuellement des particules de sol sont expulsées. Le sol est classé selon
- l’aspect du liquide s’il ne contient pas de substances végétales,
- le taux de pressage si le liquide contient des substances végétales.
Les sols organiques sont répartis en 10 classes selon une échelle qui fait intervenir, l’aspect
du liquide extrait du sol et le taux massique de pressage. La classe H1 correspond à un sol
peu humifié, par contre la classe H10 à un sol totalement humifié, les 10 classes permettent
suivant une échelle conventionnelle de quantifier l’humification des matières organiques
contenues dans le sol.
Pressage
Clair Teinté Foncé Noir Pe < 0,415 0,415 < Pe < 0,585 0,585 < Pe < 0,75 Pe > 0,75
H1 H2 H3 H4 H5 H6 H7 H8 H9 H10
Echelle conventionnelle
Fig. 2.11 Classification du sol avec échelle conventionnelle
Ils dépendent de l’état du sol et expriment, à un instant donné, la répartition des 3 phases du sol. Il est
important de signaler que ces paramètres donnent des indications précieuses sur le comportement du
sol soumis aux sollicitations des ouvrages à construire.
2.2.1 Détermination de la teneur en eau pondérale w
La teneur en eau pondérale w se détermine généralement au laboratoire par passage à l'étuve à 105°C
(NF P 94-050). Elle peut se faire aussi bien sur les sols grenus que sur les sols fins, sur des échantillons
intacts, remaniés, reconstitués.
C’est le rapport de la masse d’eau évaporée mw sur la masse des grains solides md
w = mw / md.
La teneur en eau naturelle wnat n’est déterminée que sur des « échantillons intacts »
Elle peut également être obtenue par dessiccation au four à micro-ondes (NF P 94-049-1)
wM.O = mw / md.
On détermine masse volumique moyenne du sol sur l'épaisseur Z. Généralement l'appareil est équipé
d'une source neutronique qui permet de mesurer la teneur en eau w (y compris l'eau adsorbée pour les sols
fins).
Les critères principaux sont : la granularité, la teneur en carbonates, la teneur en matières organiques.
3.1.1 La granularité
La répartition granulométrique permet de classer les sols à matrice fine (limon, argile) et les sols à
matrice grossière (sable, grave), les cailloux et les blocs (XP P 94-011) ;
particules
(mm)
L'étalement de la granulométrie est un facteur important qui intervient pour les sols à matrice grossière,
dans la compacité, en géotechnique routière, et qui influe également dans les résistances de ces sols
(XP P 94-011)
La figure ci-dessous montre le squelette d'un sol bien gradué où toutes les dimensions des grains sont
représentées.
Les 2 courbes granulométriques ci-dessous indiquent, la première un sable propre bien gradué et la
seconde un sable propre mal gradué.
La teneur en matières organiques permet de classer les sols suivant le tableau ci-dessous
Teneur en matières organiques (%) Qualificatif
CMO ≤ 3 non organique
3 < CCa ≤ 10 faiblement organique
- à matrice organique amorphe
10 < CMO ≤ 30 Moyennement organique - à matrice organique semi-fibreuse
- à matrice organique fibreuse
- à matrice organique amorphe
CMO > 30 Très organique - à matrice organique semi-fibreuse
- à matrice organique fibreuse
Tableau 1.6 Classification des sols selon leur teneur en matières carboniques
La dénomination est complétée pour les sols à matrice fine de qualificatifs d'argilosité (activité de bleu de
la fraction argileuse, plasticité), de consistance; de fermeté à partir de la cohésion non drainée. La
dénomination est complétée pour les sols à matrice grossière par la compacité. On indique enfin la densité
et la saturation des sols.
L'activité argileuse est le rapport entre le VBS et la teneur C2 en particules inférieures à 2 µm.
ACB = VBS / C2
Elle est caractérisée par les limites d'Atterberg wl, wp et l'indice de plasticité
Ip = wl - wp
L'indice de consistance IC situe la teneur en eau wnat par rapport aux limites d'Atterberg.
Indice de plasticité (%) Qualificatif
IP < 12 non plastique
12 < IP < 25 peu plastique
25 < IP < 40 plastique
IP > 40 très plastique
Tableau 1.8 Qualificatif de la fraction du sol constituée d’éléments inférieur à 400µm en fonction de
l’indice de plasticité
0 wR wP wL w teneur en eau
IC
3.2.3 La compacité
L'indice de densité ID permet pour les sols sableux de définir l'état du sol
Etat du sol ID
très lâche ID < 0.2
lâche 0.2 < ID < 0.4
moyennement dense 0.4 < ID < 0.6
dense 0.6 < ID < 0.8
très dense ID > 0.8
Tableau 1.9 Qualificatif de compacité du sol
3.2.4 La densité
La densité est une indication de l'état du sol en se référant à sa masse volumique sèche ρd, pour des
sols dont la masse volumique des particules ρs est voisine de 2,7Mg/m3.
La classification d'un sol consiste à regrouper les sols qui ont une nature, un état, un comportement
similaires par rapport à une application géotechnique particulière : géotechnique routière fondations,
génie parasismique…
4.1 La classification géotechnique des sols des LPC
Elle est adaptée de la classification U.S.C.S (Etats-Unis)est donnée à titre indicatif, elle n'est pas
normalisée et n'a pas d'application particulière.
Elle est basée d'une part sur l'analyse granulométrique pour les sols à matrice grossière et d'autre
part sur les limites d'Atterberg pour les sols à matrice fine ou pour la partie fine des sols grenus.
Symboles
Définitions Conditions Appellations
L.P.C.
CU = D60 < 4
D10
Grave propre
Moins de 5% Gb et
Plus de 50% bien graduée
d’éléments < 1 < CC = (D30)² < 3
des éléments >
80µm D10 . D60
Graves 80µm ont un
Une des conditions de Gb Grave propre
diamètre > Gm
non satisfaite mal graduée
2mm
Plus de 12% Grave
GL Limites d’Atterberg au-dessous de A
d’éléments < limoneuse
80µm GA Limites d’Atterberg au-dessus de A Grave argileuse
CU = D60 > 6
D10
Sable propre
Moins de 5% Sb et
Plus de 50% bien gradué
d’éléments < 1 < CC = (D30)² < 3
des éléments >
80µm D10 . D60
Sables 80µm ont un
Une des conditions de Sb Sable propre
diamètre > Sm
non satisfaite mal gradué
2mm
Plus de 12% SL Limites d’Atterberg au-dessous de A
Sable limoneux
d’éléments <
SA Limites d’Atterberg au-dessus de A Sable argileux
80µm
Si 5% d’éléments < 80µm < 12%, on utilise un double symbole
Tableau 1.11 Classification des sols grenus en laboratoire (plus de 50% des éléments > 80µm)
Elle est basée sur l'analyse granulomértique, les limites d'Atterberg, la VBS et l'équivalent de
sable ES. En particulier, l'argilosité est mesurée, soit par l'Ip, soit par la VBS.
Les sols sont classés A, B, C, D, les sols ayant une teneur en matières organiques supérieure à
3% sont classés en F.
Les différentes actions externes appliquées à un domaine quelconque de sol S sont (Fig.4.1) :
¾ Les forces de volume Fv;
¾ Les forces de surface Fs ;
Fs
Fs
(Se)
t n Fv
Coupure
ds
P
Fs (Si)
Fs
Pour mettre en évidence les petites forces internes df on fait une coupure qui sépare la partie
restante Se de la partie enlevée Si qu’on isole.
L’ensemble des torseurs des actions de Se sur Si et de Si sur Se, représente un système
d’actions internes au domaine S. Le principe de l’action et de la réaction indique que ces 2
torseurs sont opposés. Si on considère un point P appartenant à Si et une petite surface dS,
appelée facette, entourant P, les forces internes de contact de Se sur Si admettent une
résultante générale df et un moment résultant dC .
df
Si dS → 0 on admet que tend vers une limite appelée contrainte t en ce point P et que
dS
dC
→ 0.
dS
Une contrainte a donc la dimension d’une force divisée par une surface. Inversement la petite
force df qui s’applique sur la facette dS est égale à la contrainte constante et uniformément
répartie t multipliée par cette petite surface dS.
La contrainte s’exprime en Pa = N / m2 et ses multiples kPa et MPa.
Si on prend l’exemple du massif de sol chargé par une semelle filante (Fig.4.2) on a :
Massif de sol
t n
tt tn
dS
P y
tzy
x
tzx
tzz
Fig.4.4 Décomposition de la contrainte sur la facette Z
Chaque facette est repérée par l’indice correspondant à sa normale. Chaque composante
de la contrainte est désignée par l’indice de l’axe parallèle à sa direction. Chaque contrainte
sera donc désignée par tij. Par exemple, par rapport à la facette z, orientée par la normale nz, la
contrainte normale est tzz, les 2 contraintes de cisaillement sont tzx et tzy.
Par exemple, sur la facette z on aura l’équilibre des moments élémentaires (Fig.4.7) :
dy txy
P
G
dx
tyx
♣ t yx = t xy convergent ou divergent toutes les deux vers P pour qu’il y ait équilibre de rotation
tij
Le tétraèdre étant infiniment petit, on peut considérer que dS, la facette oblique, passe par
P. Le faisceau de contraintes est donc défini par 9 composantes, se réduisant à 6 par
réciprocité des contraintes de cisaillement.
On aura donc au point P, en coordonnées cartésiennes
tx t xx t xy t xz n x
t y = t yx t yy t yz n y
t t t n
tz zx zy zz z
t (P, n ) = t × n (4.1)
t xx t xy t xz
t = t yx t yy t yz (4.2)
t zx t zy t zz
− 2,86 2,66 0
2,66 − 4,79 0 kPa
0 0 − 2,3
-4.79
M 2.66 y
-2.86 x
-2.30
2.66
t
tn = n × t × n (4.3)
en explicitant
t xx t xy t xz nx
tn = (n , n , n )
x y z t yx t yy t yz ny
t zx t zy t zz nz
t t2 = t 2 − t n2
avec
t 2 = t x2 + t y2 + t z2
Avec :
t1 : contrainte principale majeure
t2 : contrainte principale intermédiaire
t1 : contrainte principale mineure
t 1 + t 2 + t 3 = t xx + t yy + t zz = tr ( t ) = I1
Les trois vecteurs propres s’obtiennent de la même manière que pour les déformations.
t xx t xy t xz n1 t1 0 0 n1
t yx t yy t yz n2 = 0 t2 0 n2 (4.7)
n 0 n
t t t 3 0 t 3 3
zx zy zz
n3 = n1 ∧ n2
Dans le cas de déformation plane, si c’est la direction Pz qui est principale, les cisaillements
txz, tzx, tyz, tzy sont nuls. Par contre la contrainte tzz, à la différence de la déformation εzz n’est
pas nulle, elle reste constante quand les facettes tournent dans la plan Pxy autour de l’axe Pz.
Puisque tzz est constant on pourra travailler sur le tenseur réduit à trois composantes:
t xx t xy
t t (4.9)
yx yy
et on calculera l’équation en S suivante
t xx − S t xy
= 0 (4.10)
t yx t yy − S
(txx – S)(tyy – S) – (txy)² = 0
qui donne t1 et t2
t1 > t2 et tz = constante , contrainte principale.
(Le classement des contraintes principales sera différent suivant la convention de signes
adoptée : contrainte de compression positive et contrainte de traction négative en mécanique
des sols, le contraire en mécanique des milieux continus et dans les logiciels de calcul).
La direction z est, par définition de la déformation plane, principale, ce peut être dans le cas
le plus général X1, X2 ou X3.
On calcule les 2 autres directions principales( en supposant tz , la mineure, la
démonstration restant la même dans un autre cas)
t xx t xy n1 t 1 0 n1
=
t yy n2 0 t 2 n2
(4.11)
t yx
t xx n1 + t xy n2 t1n1
t n + t n = t n
yx 1 yy 2 2 2
Soit, par exemple pour la direction majeure :
(txx – t1)n1 + txyn2 = 0
D’où n1 et n2 et la direction majeure X1.
Il n’est pas obligatoire de normer les vecteurs si l’on veut seulement calculer l’angle de
rotation.
Puisque l’on connaît la direction principale nz = 0, on obtient directement la troisième
direction principale X2, dans le plan xy, orthogonale à X1.
tm 0 0
t (s ) =
1
3
{ }
tr t 1 = 0 tm 0 (4.12)
0 0 t m
1 : matrice unité
avec t m =
1
3
( ) I
tr t = 1 : contrainte moyenne, sphérique, hydrostatique, qui est un invariant.
3
t (d ) = t −
1
{tr t } 1 (4.13)
3
t xx − t m t xy t xz
t yx t yy − t m t yz
t t zy t zz − t m
zx
(t) et t(d) ont mêmes directions principales. Le déviateur est seul responsable du
cisaillement puisque le vecteur contrainte du tenseur sphérique est constamment normal à
n’importe quelle facette
2
t 2x t y t 2z
d’où + + =1 (4.14)
t 12 t 22 t 32
t2 = t n2 + tt2
Si t1 ≠ t2 ≠ t3 , la résolution donne :
t 2t + ( t n − t 2 )( t n − t 3 )
n =
2
1 ≥0
( t 1 − t 2 )( t 1 − t 3 )
t 2t + ( t n − t 3 )( t n − t 1 )
n 22 = ≥0 (4.15)
( t 2 − t 1 )( t 2 − t 3 )
t 2t + ( t n − t 1 )( t n − t 2 )
n 32 = ≥0
( t 3 − t 1 )( t 3 − t 2 )
En posant t1 > t2 > t3 on met en évidence que l’extrémité du vecteur contrainte t se trouve
à l’extérieur des cercles principaux d’extrémités t1, t2 et t2, t3 et à l’intérieur du cercle
d’extrémités t1, t3 appelé cercle de Mohr (Fig.4.10). On notera que si une des composantes
du vecteur propre n est nulle, l’extrémité du vecteur contrainte se déplace sur un des
cercles. C’est une propriété très pratique qu’on utilisera très souvent dans les problèmes de
mécanique des sols, puisque, généralement on pourra considérer qu’on a des problèmes
bidimensionnels (déformation plane) pour lesquels nz = 0. Si la contrainte tzz, principale, est la
contrainte intermédiaire, l ‘extrémité du vecteur contrainte se déplace alors sur le plus grand
cercle appelé cercle de Mohr.
Cercle de Mohr
t
t3 t2 t1
tn
X2
tx2 n
B t
θ
tn
t1 tt
dx2 tx1 Vecteur contrainte
dS
θ
P A
t2 X1
dx1
Fig. 4.11 Equilibre du prisme PAB
Equilibre des forces internes élémentaires dans les axes liés à la facette
Il suffit d’appliquer la matrice de rotation
tn cosθ sin θ t x1
=
tt − sin θ cosθ t
x2
tn = t1 cos2θ + t2 sin2θ
tt = - t1 sinθ cosθ + t2 sinθ cosθ
t1 + t 2 t1 − t 2
tn = + cos 2θ
2 2 (4.16)
t1 − t 2
tt = sin (− 2θ )
2
L’extrémité du vecteur contrainte t décrit dans les axes liés, le cercle principal de
centre ( t1 + t2 ) /2 et de rayon ( t1 – t2 ) /2. Quand la facette tourne de θ dans les axes fixes,
l’extrémité du vecteur contrainte tourne de -2θ sur le cercle principal (sur un cercle
principal, pour n1 ou n3 = 0, sur le cercle de Mohr, pour n2 = 0, direction principale
intermédiaire).
La figure 4.12 indique les déplacements de l’extrémité du vecteur contrainte dans les
axes fixes et dans les axes liés.
t1 Cercle principal
n
σ
Ellipse
t1
t2
n' −2θ
θ Construction d'un
t2 point de l'ellipse
P'
τ
θ
P t2 t1 X1
Fig.4.12 Représentations du vecteur contrainte dans les axes fixes de Lamé et dans les axes liés de
Mohr
P t2 t1
P' σ
n
a) facette Px
t2 t1
P
−2θ σ
P'
n
b) facette inclinée
θ
t2 P' t1
P
σ
−2θ
n
c) facette Py
txy
∂t xx
dy t xx + dx
txx γdxdy ∂x
∂t xy
t xy + dx
∂x
A B
tyx
tyy
dx x
Fig.4.18Forces élémentaires appliquées au parallélépipède
On écrit les projections des forces élémentaires sur les axes x et y, en rappelant que txy =
tyx.
Projection des forces élémentaires sur l’axe des x
∂t ∂t yx
t xx dy + t yx dx − t xx + xx dx dy − t yx + dy dx = 0
∂x ∂y
∂t xx ∂t yx (4.17)
+ =0
∂x ∂y
Projection des forces élémentaires sur l’axe des y
∂t xy ∂t yy
t xy dy + t yy dx − t xy + dx dy − t yy + dy dx + γdxdy = 0
∂x ∂y
∂t xy ∂t yy (4.18)
+ +γ = 0
∂x ∂y
divt + F = 0 (4.19)
4.2.1.3 Applications au calcul des contraintes dans un massif de sol indéfini à surface
horizontale.
Ce massif de sol est seulement soumis aux forces de pesanteur (Fig.4.19)
D C
x
y=h
Repère selon la
convention de la MS
x
A B
dx z
∂
C’est un problème de déformation plane = 0 , mais puisque le massif est indéfini, on a
∂z
∂
également =0.
∂x
A partir de l’ équation (4.19) on peut écrire :
∂t xx ∂t xy
+ + Fx = 0
∂x ∂y
∂t yx ∂t yy
+ + Fy = 0
∂x ∂y
On peut étendre ce résultat au cas de plusieurs sols horizontaux (γi,hi) (Fig.4. 20)
σv = γi × hi (sommation sur i)
h1 γ1
h2 γ2
σv
h3 γ3
Ce cas est fréquemment rencontré dans les problèmes de mécanique des sols : essai triaxial,
essai oedométrique, semelle circulaire chargée verticalement uniformément, essai
pressiométrique, tuyaux soumis à des pressions uniformes, tunnel circulaire à grande
profondeur…
∂
Dans les problèmes 2D de déformation plane pour lesquels = 0 on peut travailler
∂z
directement dans les coordonnées polaires : r (axe radial), θ (axe orthoradial). Il ne
subsiste que les 3 composantes des contraintes trr, tθθ et trθ dans les coordonnées polaires et la
composante normale tzz par rapport à l’axe z, direction principale.
∂
Si le chargement est de révolution on est en condition axisymétrique et on a en plus = 0.
∂θ
Les directions radiale r, et orthoradiale θ, sont principales.
∂
La contrainte de cisaillement trθ est donc nulle et puisque = 0 la contrainte orthoradiale
∂θ
tθθ est constante et la contrainte radiale trr ne dépend que de r.
θ
σθ
C
dθ/ 2 σr σr + dσr
O r
dθ/ 2
r
A
dr
σθ B
Dans un massif de sol dont on néglige le poids propre, dans les hypothèses de
déformation plane et de chargement de révolution, pour lequel les directions radiale,
orthoradiale et longitudinale sont principales une seule équation d’équilibre subsiste :
dσ r 1 (4.22)
+ (σ r − σ θ ) = 0
dr r
t . n= f (4.23)
Les forces surfaciques sont dans l’exemple du massif de sol chargé par une semelle
filante, le chargement de 200 kPa, mais aussi en dehors de la semelle sur la surface du sol la
pression atmosphérique qui est prise comme référence et donc égale à zéro.
Les différentes actions externes appliquées à un domaine quelconque de sol S sont (Fig.4.1) :
¾ Les forces de volume Fv;
¾ Les forces de surface Fs ;
Fs
Fs
(Se)
t n Fv
Coupure
ds
P
Fs (Si)
Fs
Pour mettre en évidence les petites forces internes df on fait une coupure qui sépare la partie
restante Se de la partie enlevée Si qu’on isole.
L’ensemble des torseurs des actions de Se sur Si et de Si sur Se, représente un système
d’actions internes au domaine S. Le principe de l’action et de la réaction indique que ces 2
torseurs sont opposés. Si on considère un point P appartenant à Si et une petite surface dS,
appelée facette, entourant P, les forces internes de contact de Se sur Si admettent une
résultante générale df et un moment résultant dC .
df
Si dS → 0 on admet que tend vers une limite appelée contrainte t en ce point P et que
dS
dC
→ 0.
dS
Une contrainte a donc la dimension d’une force divisée par une surface. Inversement la petite
force df qui s’applique sur la facette dS est égale à la contrainte constante et uniformément
répartie t multipliée par cette petite surface dS.
La contrainte s’exprime en Pa = N / m2 et ses multiples kPa et MPa.
Si on prend l’exemple du massif de sol chargé par une semelle filante (Fig.4.2) on a :
Massif de sol
t n
tt tn
dS
P y
tzy
x
tzx
tzz
Fig.4.4 Décomposition de la contrainte sur la facette Z
Chaque facette est repérée par l’indice correspondant à sa normale. Chaque composante
de la contrainte est désignée par l’indice de l’axe parallèle à sa direction. Chaque contrainte
sera donc désignée par tij. Par exemple, par rapport à la facette z, orientée par la normale nz, la
contrainte normale est tzz, les 2 contraintes de cisaillement sont tzx et tzy.
Par exemple, sur la facette z on aura l’équilibre des moments élémentaires (Fig.4.7) :
dy txy
P
G
dx
tyx
♣ t yx = t xy convergent ou divergent toutes les deux vers P pour qu’il y ait équilibre de rotation
tij
Le tétraèdre étant infiniment petit, on peut considérer que dS, la facette oblique, passe par
P. Le faisceau de contraintes est donc défini par 9 composantes, se réduisant à 6 par
réciprocité des contraintes de cisaillement.
On aura donc au point P, en coordonnées cartésiennes
tx t xx t xy t xz n x
t y = t yx t yy t yz n y
t t t n
tz zx zy zz z
t (P, n ) = t × n (4.1)
t xx t xy t xz
t = t yx t yy t yz (4.2)
t zx t zy t zz
− 2,86 2,66 0
2,66 − 4,79 0 kPa
0 0 − 2,3
-4.79
M 2.66 y
-2.86 x
-2.30
2.66
t
tn = n × t × n (4.3)
en explicitant
t xx t xy t xz nx
tn = (n , n , n )
x y z t yx t yy t yz ny
t zx t zy t zz nz
t t2 = t 2 − t n2
avec
t 2 = t x2 + t y2 + t z2
Avec :
t1 : contrainte principale majeure
t2 : contrainte principale intermédiaire
t1 : contrainte principale mineure
t 1 + t 2 + t 3 = t xx + t yy + t zz = tr ( t ) = I1
Les trois vecteurs propres s’obtiennent de la même manière que pour les déformations.
t xx t xy t xz n1 t1 0 0 n1
t yx t yy t yz n2 = 0 t2 0 n2 (4.7)
n 0 n
t t t 3 0 t 3 3
zx zy zz
n3 = n1 ∧ n2
Dans le cas de déformation plane, si c’est la direction Pz qui est principale, les cisaillements
txz, tzx, tyz, tzy sont nuls. Par contre la contrainte tzz, à la différence de la déformation εzz n’est
pas nulle, elle reste constante quand les facettes tournent dans la plan Pxy autour de l’axe Pz.
Puisque tzz est constant on pourra travailler sur le tenseur réduit à trois composantes:
t xx t xy
t t (4.9)
yx yy
et on calculera l’équation en S suivante
t xx − S t xy
= 0 (4.10)
t yx t yy − S
(txx – S)(tyy – S) – (txy)² = 0
qui donne t1 et t2
t1 > t2 et tz = constante , contrainte principale.
(Le classement des contraintes principales sera différent suivant la convention de signes
adoptée : contrainte de compression positive et contrainte de traction négative en mécanique
des sols, le contraire en mécanique des milieux continus et dans les logiciels de calcul).
La direction z est, par définition de la déformation plane, principale, ce peut être dans le cas
le plus général X1, X2 ou X3.
On calcule les 2 autres directions principales( en supposant tz , la mineure, la
démonstration restant la même dans un autre cas)
t xx t xy n1 t 1 0 n1
=
t yy n2 0 t 2 n2
(4.11)
t yx
t xx n1 + t xy n2 t1n1
t n + t n = t n
yx 1 yy 2 2 2
Soit, par exemple pour la direction majeure :
(txx – t1)n1 + txyn2 = 0
D’où n1 et n2 et la direction majeure X1.
Il n’est pas obligatoire de normer les vecteurs si l’on veut seulement calculer l’angle de
rotation.
Puisque l’on connaît la direction principale nz = 0, on obtient directement la troisième
direction principale X2, dans le plan xy, orthogonale à X1.
tm 0 0
t (s ) =
1
3
{ }
tr t 1 = 0 tm 0 (4.12)
0 0 t m
1 : matrice unité
avec t m =
1
3
( ) I
tr t = 1 : contrainte moyenne, sphérique, hydrostatique, qui est un invariant.
3
t (d ) = t −
1
{tr t } 1 (4.13)
3
t xx − t m t xy t xz
t yx t yy − t m t yz
t t zy t zz − t m
zx
(t) et t(d) ont mêmes directions principales. Le déviateur est seul responsable du
cisaillement puisque le vecteur contrainte du tenseur sphérique est constamment normal à
n’importe quelle facette
2
t 2x t y t 2z
d’où + + =1 (4.14)
t 12 t 22 t 32
t2 = t n2 + tt2
Si t1 ≠ t2 ≠ t3 , la résolution donne :
t 2t + ( t n − t 2 )( t n − t 3 )
n =
2
1 ≥0
( t 1 − t 2 )( t 1 − t 3 )
t 2t + ( t n − t 3 )( t n − t 1 )
n 22 = ≥0 (4.15)
( t 2 − t 1 )( t 2 − t 3 )
t 2t + ( t n − t 1 )( t n − t 2 )
n 32 = ≥0
( t 3 − t 1 )( t 3 − t 2 )
En posant t1 > t2 > t3 on met en évidence que l’extrémité du vecteur contrainte t se trouve
à l’extérieur des cercles principaux d’extrémités t1, t2 et t2, t3 et à l’intérieur du cercle
d’extrémités t1, t3 appelé cercle de Mohr (Fig.4.10). On notera que si une des composantes
du vecteur propre n est nulle, l’extrémité du vecteur contrainte se déplace sur un des
cercles. C’est une propriété très pratique qu’on utilisera très souvent dans les problèmes de
mécanique des sols, puisque, généralement on pourra considérer qu’on a des problèmes
bidimensionnels (déformation plane) pour lesquels nz = 0. Si la contrainte tzz, principale, est la
contrainte intermédiaire, l ‘extrémité du vecteur contrainte se déplace alors sur le plus grand
cercle appelé cercle de Mohr.
Cercle de Mohr
t
t3 t2 t1
tn
X2
tx2 n
B t
θ
tn
t1 tt
dx2 tx1 Vecteur contrainte
dS
θ
P A
t2 X1
dx1
Fig. 4.11 Equilibre du prisme PAB
Equilibre des forces internes élémentaires dans les axes liés à la facette
Il suffit d’appliquer la matrice de rotation
tn cosθ sin θ t x1
=
tt − sin θ cosθ t
x2
tn = t1 cos2θ + t2 sin2θ
tt = - t1 sinθ cosθ + t2 sinθ cosθ
t1 + t 2 t1 − t 2
tn = + cos 2θ
2 2 (4.16)
t1 − t 2
tt = sin (− 2θ )
2
L’extrémité du vecteur contrainte t décrit dans les axes liés, le cercle principal de
centre ( t1 + t2 ) /2 et de rayon ( t1 – t2 ) /2. Quand la facette tourne de θ dans les axes fixes,
l’extrémité du vecteur contrainte tourne de -2θ sur le cercle principal (sur un cercle
principal, pour n1 ou n3 = 0, sur le cercle de Mohr, pour n2 = 0, direction principale
intermédiaire).
La figure 4.12 indique les déplacements de l’extrémité du vecteur contrainte dans les
axes fixes et dans les axes liés.
t1 Cercle principal
n
σ
Ellipse
t1
t2
n' −2θ
θ Construction d'un
t2 point de l'ellipse
P'
τ
θ
P t2 t1 X1
Fig.4.12 Représentations du vecteur contrainte dans les axes fixes de Lamé et dans les axes liés de
Mohr
P t2 t1
P' σ
n
a) facette Px
t2 t1
P
−2θ σ
P'
n
b) facette inclinée
θ
t2 P' t1
P
σ
−2θ
n
c) facette Py
txy
∂t xx
dy t xx + dx
txx γdxdy ∂x
∂t xy
t xy + dx
∂x
A B
tyx
tyy
dx x
Fig.4.18Forces élémentaires appliquées au parallélépipède
On écrit les projections des forces élémentaires sur les axes x et y, en rappelant que txy =
tyx.
Projection des forces élémentaires sur l’axe des x
∂t ∂t yx
t xx dy + t yx dx − t xx + xx dx dy − t yx + dy dx = 0
∂x ∂y
∂t xx ∂t yx (4.17)
+ =0
∂x ∂y
Projection des forces élémentaires sur l’axe des y
∂t xy ∂t yy
t xy dy + t yy dx − t xy + dx dy − t yy + dy dx + γdxdy = 0
∂x ∂y
∂t xy ∂t yy (4.18)
+ +γ = 0
∂x ∂y
divt + F = 0 (4.19)
4.2.1.3 Applications au calcul des contraintes dans un massif de sol indéfini à surface
horizontale.
Ce massif de sol est seulement soumis aux forces de pesanteur (Fig.4.19)
D C
x
y=h
Repère selon la
convention de la MS
x
A B
dx z
∂
C’est un problème de déformation plane = 0 , mais puisque le massif est indéfini, on a
∂z
∂
également =0.
∂x
A partir de l’ équation (4.19) on peut écrire :
∂t xx ∂t xy
+ + Fx = 0
∂x ∂y
∂t yx ∂t yy
+ + Fy = 0
∂x ∂y
On peut étendre ce résultat au cas de plusieurs sols horizontaux (γi,hi) (Fig.4. 20)
σv = γi × hi (sommation sur i)
h1 γ1
h2 γ2
σv
h3 γ3
Ce cas est fréquemment rencontré dans les problèmes de mécanique des sols : essai triaxial,
essai oedométrique, semelle circulaire chargée verticalement uniformément, essai
pressiométrique, tuyaux soumis à des pressions uniformes, tunnel circulaire à grande
profondeur…
∂
Dans les problèmes 2D de déformation plane pour lesquels = 0 on peut travailler
∂z
directement dans les coordonnées polaires : r (axe radial), θ (axe orthoradial). Il ne
subsiste que les 3 composantes des contraintes trr, tθθ et trθ dans les coordonnées polaires et la
composante normale tzz par rapport à l’axe z, direction principale.
∂
Si le chargement est de révolution on est en condition axisymétrique et on a en plus = 0.
∂θ
Les directions radiale r, et orthoradiale θ, sont principales.
∂
La contrainte de cisaillement trθ est donc nulle et puisque = 0 la contrainte orthoradiale
∂θ
tθθ est constante et la contrainte radiale trr ne dépend que de r.
θ
σθ
C
dθ/ 2 σr σr + dσr
O r
dθ/ 2
r
A
dr
σθ B
Dans un massif de sol dont on néglige le poids propre, dans les hypothèses de
déformation plane et de chargement de révolution, pour lequel les directions radiale,
orthoradiale et longitudinale sont principales une seule équation d’équilibre subsiste :
dσ r 1 (4.22)
+ (σ r − σ θ ) = 0
dr r
t . n= f (4.23)
Les forces surfaciques sont dans l’exemple du massif de sol chargé par une semelle
filante, le chargement de 200 kPa, mais aussi en dehors de la semelle sur la surface du sol la
pression atmosphérique qui est prise comme référence et donc égale à zéro.
5.1 Généralités
Après avoir étudié les déformations et les contraintes nous avons besoin de connaître les
relations entre les deux et plus généralement les lois de comportement des sols soumis à des
forces extérieures quel que soit l’état du sol et la vitesse de chargement.
Nous illustrerons l’ensemble de ce chapitre par un problème classique mais très complet en
mécanique des sols de la construction des remblais sur des massifs d’argile molle.
L’exemple choisi est forcément simplifié, il représente un remblai limoneux non saturé
reposant sur une argile compressible saturée (Fig.5.1).
25 m
6m
10m Argile
Substratum
Suivant leur degré de saturation, sec, non saturé et saturé les sols ont des comportements
différents. In situ on rencontre rarement des sols secs. Toutefois les sols à faible surface
spécifique tels que les graviers et jusqu’aux sables moyens peuvent atteindre quasiment cet
état dans la nature.
A l’autre extrême les sols sous la nappe sont saturés y compris généralement les argiles.
Entre les deux on a les sols non saturés, particulièrement répandus dans les pays arides, on les
rencontre aussi dans les pays tempérés au-dessus de la nappe pour les sols naturels et dans les
Comme tous les matériaux le sol est visqueux, pour certains types de sol il sera nécessaire de
prendre en compte sa viscosité qui peut être un paramètre important vis à vis des contraintes
et des déplacements et déformations.
La viscosité des sols sera étudiée dans le chapitre 10.
5.4 Comportement des sols saturés. Principe des contraintes effectives. Postulat de Karl
Terzaghi
On considère un sol totalement saturé (Sr = 100%) constitué donc de 2 phases : solide
(squelette de grains ou de particules) et eau. Le sol est sous la nappe, la pression interstitielle
u est positive (convention de la mécanique des sols). Le comportement d’un sol saturé dépend
à la fois de sa perméabilité et de la vitesse de chargement. Il est donc nécessaire de distinguer
les sols à forte perméabilité k (m/s), comme les sols grenus, des sols à faible perméabilité
k(m/s), comme les sols fins et de tenir compte de la durée d’application des charges : très
courte, en phase de chantier par exemple, très longue, en phase de service de l’ouvrage,
plusieurs années après sa construction, par exemple.
GRAVIER 50 kPa
σ' V0
10m
u0
Etat initial
50 kPa
∆σ
σ'f
10m
9,95m
uf
Etat final
¾ Si la vitesse de chargement est très lente, ou si la durée de chargement est longue, c’est
à dire si on attend assez longtemps après l’application du chargement pour que l’eau en
surpression se soit évacuée (ce peut être des années pour l’argile), la contrainte, comme pour
les sols grenus, est transmise aux particules solides. Ce comportement sera qualifié de long
terme, drainé.
ARGILE 50 kPa
σ'v0
10m
u0
état initial
150 kPa
∆σ
σ'i
10m
10m
u0+∆ui
u0+∆uc
consolidation
50 kPa
∆σ
9,00m σ'f
u0+0
long terme
Postulat de Terzaghi σ = σ’ + u
τ = τ’
La contrainte totale, σ, est constante, la contrainte normale effective, σ’, agit sur le squelette
du sol, elle varie au cours de la consolidation σ’ = σ’v0 + ∆σ’, la pression interstitielle, u,
pression de l’eau à l’intérieur des pores du sol varie également au cours de la consolidation,
Phase court terme, couche d’argile non drainée ( à la mise en place du réservoir), à mi-
couche, dans l’axe de la charge :
Contrainte totale due au poids du sol et au poids du réservoir
σi = σv0 = 80 + 100 = 180 kPa
Pression interstitielle de l’eau due à la présence de la nappe statique et à la surpression
interstitielle
ui = u0 + ∆u = 50 + 100 = 150 kPa
Contrainte effective initiale due au poids du sol et à la pression interstitielle
σ’i = σv0 – ui = 180 - 150 = 30 kPa
Le squelette de l’argile ne reprend aucune contrainte transmise par le réservoir, il n’y a donc
pas de tassement instantané. La contrainte de 100 kPa transmise par le réservoir est reprise par
l’eau qui se met en surpression.
A cette phase, la contrainte de 100kPa transmise par le réservoir au sol est reprise en partie
par l’eau dont la surpression ∆u = 75kPa a diminué et en partie par le squelette de particules
d’argile qui encaisse maintenant une contrainte ∆σ’ = 25kPa et se déforme . Dans cet exemple
le tassement de l’ensemble de la couche d’argile est de 0,5m. Le calcul des surpressions
interstitielles, tassement et temps de tassement seront développés au chapitre 10 .
A long terme, la contrainte de 100 kPa transmise par le réservoir au sol est reprise entièrement
par le squelette de particules d’argile qui équilibre la totalité de la charge ∆σ’ = 100kPa et se
déforme, le tassement final de l’ensemble de la couche d’argile est de 1m. La surpression
interstitielle s’est complètement dissipée ∆u = 0 et la pression interstitielle est redevenue
stable à 50 kPa .
Les calculs du tassement final et des temps de tassement seront développés au chapitre 10 .
On peut, à partir d’essais simples sur les matériau acier et béton, déduire des lois de
comportement qui permettent ensuite de dimensionner les structures en acier et en béton.
Dans le cas de l’acier, matériau manufacturé, à une seule phase solide, les lois de
comportement élastoplastiques sont simples et uniques et les usines garantissent les
caractéristiques mécaniques de leurs produits. En géotechnique on utilisera l’acier, par
exemple dans les pieux métalliques, les palplanches métalliques, les armatures en acier de
Terre Armé®… En général, on peut négliger la viscosité de l’acier, sauf, en particulier, pour
les câbles de précontrainte.
Dans le cas du béton, matériau coulé en place ou préfabriqué, à une seule phase solide, son
exécution normalisée et les contrôles systématiques permettent de garantir des caractéristiques
mécaniques minimum et un comportement élastique, plastique, visqueux bien connu, quoique
plus complexe que le comportement de l’acier. En géotechnique on utilisera le béton dans de
nombreux ouvrages : barrages, tunnels, murs de soutènement, semelles, pieux, parois
moulées, ….
Pour ce qui concerne le sol, matériau naturel, à trois phases, les lois sont beaucoup plus
complexes et ne sont pas uniques, les chargements sont à plusieurs paramètres, les contraintes
dans le sol étant multiaxiales. Comme pour l’acier et le béton on va proposer des lois de
comportement à partir d’essais de laboratoire. Pour les géotechniciens, les essais de base sont
l’essai oedométrique et l’essai triaxial.
Le principe de l’essai consiste à mesurer le tassement δ1 d’une éprouvette de sol cylindrique soumise à
une compression uniaxiale σ1 croissante en empêchant toute déformation latérale ε2 = ε3 = 0 (Fig.6.1)
σ1
Eprouvette
Pourcentage de consolidation
50 S50
Consolidation primaire Fluage
100 S100
C1 C2
∆H : tassement
Fig. 6.2 Courbe de variation de hauteur en fonction de lg t sous une contrainte σ 1'
e
σ'Vo σ'P
CS
eo
indice des vides
CC
Contrainte effective
lgσ'V
σ3 σ3 σ3 σ3
σ3 σ3
σ3 σ1
6.4a. Consolidation isotrope triaxiale 6.4b. Cisaillement triaxial en compression
On peut réaliser des essais sur des sols non saturés et des sols saturés. Les essais les plus
courants sont des essais triaxiaux sur les sols saturés, ils peuvent être drainés (robinets
ouverts) ou non drainés (robinets fermés).On étudiera les essais sur sols non saturés au
chapitre 11.
Les essais peuvent être monotones jusqu’à la rupture pour représenter le chargement du sol
par une semelle, par exemple, mais ils peuvent aussi présenter des cycles de
chargement-déchargement pour simuler l’excavation du terrain devant une paroi, par exemple
(Fig.6.5).
ε1
O
6.2.1 Essais triaxiaux sur des éprouvettes de sol saturé. Essais drainés
L’éprouvette de sol saturé est dans un premier temps soumise à une contrainte hydrostatique
σ’3 en laissant les robinets ouverts de façon à être en conditions drainées et à consolider le sol.
Ensuite tout en laissant les robinets ouverts et en maintenant σ’3 constant, on augmente σ’1, à
une vitesse suffisamment faible pour éviter toute surpression interstitielle (∆u = 0), jusqu'à la
rupture de l'échantillon de sol. Pendant l'essai de cisaillement on trace le déviateur q et la
déformation volumique εV = ∆V/V en fonction de la déformation axiale ε1. La figure 6.6
indique pour un sable lâche et un sable dense les courbes déviateur-déformation et variation
de volume – déformation.
Pic
Déviateur
Sable dense
q Etat critique
Sable lâche
ε1
0 Déformation
Déformation volumique
εV
Etat critique
Sable dense
Dilatance
ε1
0
Déformation
Contractance
Sable lâche
Etat critique
L’éprouvette de sol saturé est dans un premier temps soumise à une contrainte hydrostatique
σ’3 en laissant les robinets ouverts de façon à être en conditions drainées et à consolider le sol.
Ensuite tout en fermant les robinets et en maintenant σ’3 constant, on augmente σ’1 jusqu'à la
rupture de l'échantillon de sol. Pendant l'essai de cisaillement on trace le déviateur q et la
surpression interstitielle en fonction de la déformation axiale ε1. La figure 6.7 indique pour
une argile normalement consolidée NC et pour une argile surconsolidée SC les courbes
déviateur-déformation et pression interstitielle-déformation.
D C Etat critique
NC
A ε1
Déformation axiale
Pression interstitielle
∆u = constante
NC
Surpression Etat critique
u ε1
Déformation axiale
P SC
Dépression Etat critique
C
∆u = constante
On peut décrire suivant les cas et les lois de comportement adoptées des chemins de
contrainte suivant plusieurs conventions. On développe par la suite les plus utilisées dans la
pratique en particulier dans les normes françaises.
Fig.6.9 Cercles de Mohr de contraintes totales pour un essai non drainé ou de contraintes effectives
pour un essai drainé
Pour la même contrainte de confinement σ3, on a une série de cercles de Mohr en contraintes
effectives pour les essais drainés, en contraintes totales pour les essais non drainés. Pour les
essais non drainés avec mesure de la surpression interstitielle ∆u on a une série de cercles de
Fig.6.10 Cercles de Mohr en contraintes totales et en contraintes effectives pour un essai non drainé
avec mesure de la pression interstitielle (exemple avec ∆u > 0)
1
σ oct = (σ 1 + σ 2 + σ 3 ) = 1 I1
3 3
J2 =
[(σ 1 − σ 2 ) + (σ 1 − σ 3 ) + (σ 2 − σ 3 )
2 2 2
]
6
τ oct 2
J2 =3
2
3
q= τ oct
2
q=
1
2
[(σ 1 − σ 2 ) + (σ 1 − σ 3 ) + (σ 2 − σ 3 )
2 2 2
]
σ1 + σ 2 + σ 3
σ oct = p =
3
q = σ1 − σ 3
D’où (6.2)
q = 3 p − 3σ 3
q
p= + σ3
3
Pour un essai triaxial de compression, σ3’ est constant et σ1’ augmente . Le chemin de
contraintes totales, pour un essai triaxial non drainé, ou effectives, pour un essai triaxial
drainé, démarre au point A, p = σ’3 et suit ensuite une droite de pente 3 (6.2). Le chemin des
contraintes effectives, pour un essai consolidé non drainé avec mesure de ∆u, est déduit du
chemin des contraintes totales en application du principe des contraintes effectives σ’= σ - u.
On porte la valeur de - ∆u (avec son signe) parallèle à l’axe p, puisque q est identique en
contraintes totales et effectives et que p’ = p - u (Fig.6.11)
∆u
C B
3
Contraintes totales
1
Contraintes effectives
A
p ou p'
Fig.6.11 Chemins des contraintes totales et effectives dans la représentation de Cambridge
C’est celui qui est utilisé en France et qui figure dans les normes NF P 94-070 et 94-074.
Dans la représentation de Lambe le cercle de Mohr est complètement défini par son sommet
(Fig.6.12). On a donc les coordonnées de Lambe suivantes (6.3):
σ3 σ1 σ
σ3 s
C
∆u
B
1
Contraintes effectives Contraintes totales
A
s
Les résultats des essais triaxiaux sous différents chemins de contrainte et des essais
oedométriques vont permettre de proposer des lois de comportement pour le squelette du sol
afin déterminer la résistance et la déformation du massif de sol.
Le comportement le plus général du sol est du type élastique, plastique, visqueux.
Concernant le comportement élastoplastique des sols, les résultats des essais montrent
généralement l’existence d’un domaine d’élasticité initial pour les sols compacts ou
consolidés. Pour tout chemin de contraintes situé dans ce domaine les déformations sont
réversibles (élastiques). L’élasticité peut être linéaire ou non linéaire.
Quand, ensuite, un point du sol atteint la frontière d’élasticité il entre en plasticité.
Si la plasticité est parfaite, le domaine d’élasticité actuel reste identique au domaine
d’élasticité initial et ne varie pas en fonction de l’histoire du chargement comme pour l’acier
doux.
Par contre, si le sol est écrouissable, le chargement peut être poursuivi au-delà du domaine
d’élasticité initial comme pour l’ acier écroui. Lorsque le chemin de contraintes franchit la
frontière du domaine d’élasticité initial il l’entraîne avec lui et modifie la forme de la frontière
du domaine initial d’élasticité . A chaque stade de l’histoire du chargement il existe une limite
actuelle d’écoulement dépendant des déformations antérieures.
Enfin il est nécessaire de déterminer la surface de rupture qui se produira généralement après
des grandes déformations.
Concernant le comportement visqueux des sols les résultats, principalement des essais
oedométriques, permettent de proposer des lois de fluage.
On étudie dans les chapitres suivants les différents types de loi de comportement
généralement utilisés dans les études de géotechnique.
ε1
σ'3 σ'3 ε1
σ3 ε3
σ'3
σ2
σ'1
On utilise encore très couramment en géotechnique, la loi élastique linéaire, parfaitement plastique
avec les critères de plasticité, ici de rupture, de Mohr-Coulomb et de Tresca. La loi de comportement
modélise les courbes déviateur et déformation volumique en fonction de la déformation axiale.
Concernant la courbe déviateur- déformation axiale, sous un premier chargement, si la valeur du
déviateur q est inférieure à un certain seuil S donné par la loi de plasticité, on considère que le
comportement du sol est élastique linéaire (Fig.7.2). Entre les points O et E le déviateur est proportionnel
à la déformation axiale σ’1 - σ’3 = k . ε1. Les chemins de chargement OE et de déchargement EO sont
identiques. Dès qu’un point du sol atteint le seuil de plasticité S la déformation tend vers une valeur
infinie et suit le chemin EP tant qu’on maintient le déviateur égal à S. Si on procède ensuite, à partir du
point P, à un déchargement PO’, le chemin de contraintes au déchargement suit la même pente qu’au
chargement, la pente au déchargement est donc identique à la pente de premier chargement.Au
déchargement complet il subsiste une déformation permanente plastique εp. Ensuite si on opère un
rechargement, le chemin de contrainte O’P va suivre la même pente jusqu’au même seuil de plasticité S,
la déformation totale étant alors ε = εp + εe. Enfin si le déviateur atteint à nouveau S, la déformation totale
tend à nouveau vers l’infini.
S E P
εe εe
εp
O
O' ε1
Fig.7.2 Courbes déviateur – déformation axiale pour la loi élastique -linéaire parfaitement plastique
Concernant la courbe déformation volumique – déformation axiale, sous un premier chargement, si la valeur du
déviateur q est inférieure à un certain seuil S donné par la loi de plasticité, on considère que le comportement du sol
est élastique linéaire (Fig.7.3). Entre les points O et E, le volume de l’échantillon diminue, proportionnellement à la
déformation axiale. Quand le déviateur atteint le seuil de plasticité S, suivant l’état initial du sol et la contrainte σ’3
le volume de l’échantillon augmente, il se dilate, phénomène de dilatance (Fig. 7.3) ou se contracte, phénomène de
contractance (Fig.6.6, 6.7). Pour de grandes déformations, au-delà du point P, par exemple, on atteint l’état critique
pour lequel la déformation volumique ne varie plus (Fig.6.6, 6.7 et 7.3)
εv
Ο
ε1
Ε
Fig.7.3 Courbes déformation volumique – déformation axiale
pour la loi élastique - linéaire parfaitement plastique
( )
t = λ trε (1 ) + 2µ ε (7.1)
On définit les modules et les coefficients d’élasticité à partir des essais en compression simple (Fig.7.2)
ou en traction simple pour lesquels :
σ1 est la contrainte principale axiale, σ2 = σ3 = 0
ε1 est la dilatation principale axiale, ε2 = ε3 ≠ 0
σ1
ε1
ε3 < 0
Sous un effort de compression (traction) simple la contrainte normale σ1 entraîne une dilatation ε1 de
même signe, raccourcissement (allongement pour la traction) et une dilatation de signe contraire dans la
direction perpendiculaire ε3, allongement (raccourcissement pour la traction).
La contrainte σ1 est reliée à la dilatation ε1 par le module d’élasticité axiale de YOUNG E, qui a la
dimension d’une contrainte.
t xy t xy
G = = (7.4) avec G=µ
2 ε xy γ xy
E
G = (7.5)
2 (1+ υ)
Toutes les facettes supportent la même contrainte normale p négative avec les conventions de la
mécanique (elle serait positive avec les conventions de la mécanique des sols). Toutes les directions sont
principales.
On utilise la relation 7.1 avec les coefficients de Lamé
t=λ(trε )(1)+ 2µε (7.1)
t1 + t 2 + t 3
p =
3
donc 3λ + 2µ > 0
p
K=− (7.6)
∆V
V
3λ + 2µ
avec K=
3
p E
K=− = (7.7)
∆V 3(1 − 2ν )
V
Dans le cas de contraintes multiaxiales et en général pour les cas tridimensionnels on établit la loi de
Hooke qui sont les équations complètes en élasticité linéaire.
On préférera transformer les équations de LAME en fonction de E et ν pour écrire les équations de
HOOKE. En tridimensionnel, elles s’expriment par les relations tensorielles suivantes :
t=
E
1+ν
ε +
1−
ν
2ν
tr( )
ε (1)
(7.9)
ε=
1+ν
E
t−
ν
E
tr t 1 ( )( )
E 3ν
tr t = tr ε + tr ε
1+ ν 1 − 2ν
d’où
E
tr t = tr ε
1 − 2ν
et d’après (7.7) :
tr t = 3K (tr ε ) (7.10)
t d = 2G ε (7.11)
d
tv = 3K εv (7.12)
Les tenseurs sphériques et déviatoriques des contraintes et des déformations sont proportionnels.
t xx t xy 0
t dp = t yx t yy 0 (7.13)
0 0 ν (t xx + t yy )
On peut exprimer les contraintes en fonction des déformations et inversement d’après (7.9)
t xx =
E
{(1 − ν)ε xx + νε yy }
(1 + ν )(1 − 2ν )
t yy =
E
{(1 − ν)ε yy + νε xx } (7.14)
(1 + ν )(1 − 2ν )
E
t xy = ε xy
1+ν
1+ ν
ε xx = {(1 − ν)t xx − νt yy }
E
1+ ν
ε yy = {(1 − ν)t yy − νt xx } (7.15)
E
1+ν
ε xy = t xy
E
E
t rr = {(1 − ν )ε rr + νε θθ }
(1 + ν )(1 − 2ν )
E
t rθ = ε rθ
1+ν
1+ ν
ε rr = {(1 − ν )t rr − νt θθ }
E
1+ ν
ε θθ = {(1 − ν )t θθ − νt rr } (7.17)
E
1+ν
ε rθ = t rθ
E
Pi Ri
Pe
Re
On écrit les équations de Lamé (7.9), plutôt que celles de Hooke, pour simplifier l’écriture.
On rappelle que εz est nulle puisqu’on est en déformation plane et que les axes r, θ, z sont principaux.
d’où on notant
t rr = σr : contrainte radiale
t θθ = σθ : contrainte orthoradiale
εrr = εr : dilatation radiale
εθθ = εθ: dilatation orthoradiale
σ r = λ (ε r + ε θ ) + 2µε r (7.18)
σ θ = λ (ε r + ε θ ) + 2µε θ (7.19)
dσ r σ r − σ θ
+ = 0 (4.22)
dr r
pour établir l’équation différentielle suivante :
d du u du µ du u
λ + + 2µ + 2 − =0
dr dr r dr r dr r
Et on obtient
d ²u du
r ² + r − u = 0 (7.22)
dr ² dr
qui a comme solutions évidentes
u=r
1
u=
r
B
u= Ar + (7.23)
r
B
σ r = 2 Aλ + 2µ A −
r²
B
σ θ = 2 Aλ + 2 µ A +
r²
d’où l’on tire les valeurs des 2 constantes A et B.
( Pe − Pi ) Ri2 Re2
B=
2µ ( Re2 − Ri2 )
( Pe Re2 ) − ( Pi Ri2 )
A=
2(λ + µ )( Re2 − Ri2 )
Ri2 2 Re2
− Pi Ri 1 − r ²
Pe R 1 − 2
e
(7.24)
r ²
σr =
Re − Ri
2 2
Ri2 2 Re2
− Pi Ri 1 + r ²
Pe R 1 + 2
e
r ²
σθ = (7.25)
Re − Ri
2 2
En tenant compte des relations entre le module de Young E et le coefficient de Poisson υ avec les
coefficients de Lamé :
u(r ) =
(1+ν ) (1−2ν ) Pe R e2 −Pi R i2 r+
(Pe −Pi )R e2 R i2 1
(7.26)
E R −R2
e
2
i R −R
2
e
2
i r
R2
Pi R i2 1 − e
r ²
σ r = −
Re − Ri
2 2
R2
Pi R i2 1 + e
r ²
σ θ = −
Re − Ri
2 2
Pi (R e2 + R i2 )
σ θ (r = R i ) =− (7.27)
R e2 − R i2
2Pi R i2
σ θ (r =Re ) =− 2 (7.28)
R e − R i2
σ σ
r Pi
σr
r
Ri
σθ
Re
On constate que σr et σθ sont de signes contraires. Si la pression intérieure est une pression, σr est une
compression et σθ une traction (Fig. 7.6).
La valeur absolue de σθ est maximum pour r = Ri et est supérieure à la valeur absolue de la pression
appliquée à l’intérieur du tube.
R2
Pe R e2 1 − i
r²
σr =
Re − Ri
2 2
R i2
Pe R 1 + 2
e
r ²
σθ =
R e2 − R i2
2Pe R e2
σ θ (r = R i ) = (7.29)
R e2 − R i2
Pe (R e2 + R i2 )
σ θ (r =Re ) = (7.30)
R e2 − R i2
r
Pe
σr r
Ri
Re
Fig7.7Répartition des contraintes dans un tube épais soumis à une pression extérieur Pe.
On constate que σr et σθ sont de même signe. Si la pression extérieure est une compression
(cas des tunnels, des puits, des forages, par exemple) σr et σθ sont des compressions
(Fig.7.7).
La valeur absolue de σθ est maximum pour r = Ri , elle est minimum pour r = Re et supérieure
à la valeur absolue de la pression extérieure Pe.
Les courbes déviateur (σ’1 - σ’3) en fonction de la déformation axiale ε1 (Fig.6.6) permettent
de déterminer le déviateur à la rupture, soit au pic, soit pour une déformation donnée, soit à
l’état critique.
Si on soumet plusieurs échantillons de sol, à des contraintes de confinement σ’3 différentes,
jusqu'au critère de rupture, les enveloppes des différents cercles de Mohr, à la rupture, sont,
en première approximation, 2 droites symétriques (Fig.7.9)
Le critère de plasticité de Coulomb dans les axes de Mohr s'exprime donc par la formule
générale :
τ = C’ + σ’ tanϕ’ (7.32)
τ = C’ + (σ - u) tan ϕ’ (7.33)
Si l’enveloppe d’une famille de cercles de Mohr est une droite, le lieu des points
représentatifs de ces états de contraintes est également une droite dans le plan p, q (Fig.7.10).
q,τ
O' O σ3 I σ1 p, σ
Fig.7.10 Correspondance entre la droite de rupture dans les axes de Mohr et dans les axes
de Cambridge
σ1 − σ 3
= O ' I sin ϕ
2
σ 1 − σ 3 = q = (σ 1 + σ 3 + 2 H ) sin ϕ
q
q = 2 p + sin ϕ + 2 c cos ϕ
3
6 sin ϕ 6c cos ϕ
q= p+
3 − sin ϕ 3 − sin ϕ
La figure 7.11 représente deux enveloppes pour le même cercle de Mohr. Les coordonnées s’
et t coïncident avec les coordonnées σ ’ et τ.
t , τ
Μ
L
R2
R1
O I1 I2 s' , σ'
Fig.7.11 Correspondance entre la droite de rupture dans les axes de Mohr et dans les axes de Lambe
La droite de rupture dans les axes de Mohr tangente le cercle au point M, la droite de rupture
dans les axes de Lambe passe par le sommet du cercle L. Des considérations élémentaires
montrent que les deux droites interceptent les axes σ’ et s’ au même point A. On en déduit :
σ'1 −σ'3 = σ'1 +σ'3 + 2H sinϕ'
t = s'.sinϕ' + C'.cosϕ'
On a t = s’.tanθ + t0 (7.35)
Avec (7.36):
t0
C’=
cos ϕ’
Le seuil de plasticité ayant été défini on détermine les paramètres des relations entre le
déviateur et la déformation volumique en fonction de la déformation axiale (Fig.7.12) dans le
domaine élastique. On complète par la détermination de l’angle de dilatance ψ dans le
domaine plastique qui permet d’obtenir une courbe complète de la déformation volumique en
fonction de la déformation axiale (Fig.7.12).
Il suffit d’appliquer la loi d’élasticité linéaire en considérant que dans l’essai triaxial :
dε2 = dε3 et dσ2 = dσ3 = 0
En appliquant l’équation (7.9) on obtient :
dσ1 - dσ3 = E’ dε1 (7.37)
La figure 7.12 montre sur la courbe déviateur σ’1 - σ’3 en fonction de la déformation axiale ε1,
comment déterminer le module de Young E’.
En fait la détermination d’un module E’, réaliste, est une opération très délicate, l’élasticité
étant rapidement non linéaire même pour de faibles déformations.
En réalité le module de Young E’ diminue quand la déformation augmente et augmente avec
la contrainte de confinement σ’3.
Il suffit d’appliquer la loi d’élasticité linéaire en considérant que dans l’essai triaxial :
dε2 = dε3 et dσ2 = dσ3 = 0
En appliquant l’équation (7.9) on obtient:
dε v
= 1 − 2ν ' (7.38)
dε 1
Les significations de ces différents paramètres seront précisées et discutées dans le chapitre
« essais de laboratoire », mais dès à présent il est nécessaire d’indiquer que les paramètres
ϕ et C n’ont pas de signification si on ne précise pas la nature du sol, son état de
saturation, son type de chargement.
La figure 7.13 modélise le comportement d’un sable par la loi élastique linéaire parfaitement
plastique avec critère de plasticité de Mohr- Coumob
Fig. 7.13 Modélisation de l’essai triaxial drainé sur un sable par la loi élastique - linéaire parfaitement
plastique avec critère de rupture de Mohr-Coulomb)
Les courbes déviateur (σ1 - σ3) en fonction de la déformation axiale ε1 (Fig.6.7) permettent de
déterminer le déviateur à la rupture, soit au pic, soit pour une déformation donnée, soit à l’état
critique.
Si on soumet plusieurs échantillons de sol, à des contraintes de confinement σ’3 différentes,
jusqu'au critère de rupture, les enveloppes des différents cercles de Mohr, à la rupture, sont,
en première approximation, 2 droites symétriques (Fig.7.9)
τ = Cu (7.41)
E' Eu
Gu = G' = =
(
2 1+ υ '
)
2(1 + υ u )
(1 + υ u )
Eu = E'
(1 + υ )'
(1 + υ u )
E u = E' (7.42)
(1 + υ )
'
Le module de Young non drainé Eu sera donc toujours plus élevé que le module de Young
drainé E’.
On a vu que la loi élastique linéaire parfaitement plastique de Mohr-Coulomb est ouverte sur
l’axe des compressions et ne permet pas de prendre en compte l’écrouissage des sols. Dans
cette première approche on a séparé le comportement drainé et non drainé des argiles, ainsi
que les problèmes de résistance et de déformation.
Les problèmes délicats de construction de remblais sur sols argileux mous ont amené
les géotechniciens depuis une vingtaine d’années à adopter des concepts qui permettent
d’intégrer une approche globale, de générer des déformations plastiques lors d’une
compression isotrope, de tenir compte de l’écrouissage des sols argileux. Les concepts d’état
critique et d’état limite développé à l’université de Cambridge (Roscoe K-H., Schofield
A.N., et Wroth C-P., 1958) ont permis de développer les modèles de CAM-CLAY. Ils ne
s’appliquent qu’à des argiles normalement consolidées ou faiblement surconsolidées,
isotropes, mais tous les principes sont qualitativement applicables aux argiles naturelles,
fortement surconsolidées et anisotropes.
Après avoir présenté le comportement des argiles reconstituées au laboratoire et posé
les principes d’état critique et d’état limite, on introduit les lois de Cam-Clay et on poursuit
par les applications aux argiles naturelles.
e
B
1 log p'
1 ln p'
On montre facilement que les valeurs de Cc et Cs sont les mêmes que celles qu’on détermine
dans un essai oedométrique pour lequel σ’3 = σ’2 = K0 σ’1.
D’autre part on a directement
Cc (8.5)
λ =
2,3
Cs (8.6)
κ =
2,3
∂q
- q devient constant : =0
∂ε1
∂q
- q devient constant : =0
∂ε1
D C Etat critique
NC
A ε1
Déformation axiale
Pression interstitielle
∆u = constante
NC
Surpression Etat critique
u ε1
Déformation axiale
P SC
Dépression Etat critique
C
∆u = constante
Fig.8.3 Exemples d’état limite et d’états critiques pour un essai triaxial consolidé - non drainé
sur des argiles saturées normalement consolidées et surconsolidées
Les chemins d’état qui partent du point Aatteignent sur le chemin de contraintes la ligne d’état
critique LEC définie dans les axes de Cambridge (ou de Lambe) et sur le chemin de
déformation la courbe d’état critique CEC (Fig. 8.4). Tous les chemins d’état, pour une argile
normalement consolidée, aboutiront sur le ligne d’état critique et la courbe d’état critique.
La figure 8.4 indique les chemins d’état pour un essai drainé. Le chemin de contraintes
effectives part du point A pour aboutir sur la LEC au point B’ ; le chemin de déformations,
imposé par le chemin de contraintes, part du point A pour aboutir sur la CEC au point B’, on
peut constater que le volume spécifique a diminué, l’argile a subi une contractance (Fig.8.2) ;
La figure 8.4 indique, également, les chemins d’état pour un essai non drainé. La
déformation volumique étant nulle pour un essai non drainé, le chemin de déformations,
parallèle à p’, part du point A pour aboutir sur la CEC au point C’, le chemin de contraintes
effectives, imposé par le chemin de déformations, part du point A pour aboutir sur la LEC au
point C’, le chemin de contraintes totales est donc AC. On peut constater que la surpression
interstitielle est positive (Fig.8.3).
B' LEC
C' C
3
1
A
p'
p'
CEC
B'
CVI
vA
C' A
v
On peut représenter les chemins d’état dans l’espace p’, q, v. Tous les chemins d’état sont
situés sur une surface appelée surface de Roscoe pour une argile donnée. Cette surface a
comme trace la courbe OE dans le plan p’,v ou e (Fig.8.4). Elle représente le lieu de tous les
états normalement consolidés de l’argile. Lorsqu’on poursuit les essais de cisaillement jusqu’à
des grandes déformations on atteint des états critiques pour les essais drainés et pour les essais
non drainés qui aboutissent tous sur la courbe d’état critique dans l’espace p’, q, v (ou e).
Cette courbe d’état critique se projette suivant la ligne d’état critique LEC dans le plan p’, q.
Elle correspond à la droite de Mohr-Coulomb d’angle de frottement ϕ’, la cohésion étant nulle
dans l’état normalement consolidé (Fig.8.4).
La projection de la courbe d’état critique dans le plan e, log p’, ou v, ln p’, CEC, est
généralement une droite, on admet qu’elle est parallèle à la CVI (Fig.8.5). La distance qui
sépare les deux droites est caractéristique du type d’argile.
On aura donc :
e = ec - Cc ∆log p’ (8.7)
v = Γ - λ ∆ln p’ (8.8)
ec
Cc
A' Cs
A
e CVI
B'
B
CEC E
1 log p'
O
N
κ λ
A' A CVI
v
B'
B
CEC
E
1 ln p'
On montre facilement que dans les coordonnées de Lambe on a entre les paramètres de la CVI
et la CEC, puisqu’on les suppose parallèles :
¾ es – ec = Cc - Cs
¾ N-Γ=λ-κ
κ λ
D'1
A'
CVI
v
D'1
B'
1 ln p'
On a ainsi créé un domaine surconsolidé entre les contraintes p’D’1 et p’A’, à l’intérieur duquel
le sol a un comportement élastique non linéaire. On peut alors définir, pour chaque contrainte
de consolidation un domaine surconsolidé, par exemple pour une contrainte de consolidation
p’B’, supérieure à p’A’, si on diminue ensuite la contrainte jusqu’à la même valeur p’D’1 on aura
augmenté le domaine d’élasticité par rapport au cas précédent. Le sol aura subi un
écrouissage.
On définit dans le domaines des contraintes, dans le chemin de contraintes de Lambe ou de
Cambridge le domaine à l’intérieur duquel le comportement du sol surconsolidé peut être
considéré comme élastique. On verra qu’on peut définir ce domaine expérimentalement au
laboratoire ou l’établir à partir des lois de la plasticité.
CEL
Quand le point d’état est à l’intérieur de la surface de charge les déformations sont élastiques
(Fig.8.7). Si le point d’état est sous la surface de charge CEL, ou sous un déchargement à
partir de la frontière de la CEL, on a seulement des déformation élastiques. Généralement lors
de l’introduction de la loi de Cam-Clay dans les codes de calculs par éléments finis on
linéarise cette élasticité.
Il y a une ellipse CEL pour chaque état de consolidation p’0 .
Les différentes ellipses qui représentent les différentes surfaces de charge augmentent le
domaine d’élasticité de l’argile pendant l’écrouissage. Les CEL, qui sont prises comme
surfaces de charge, correspondant à des états de préconsolidation différents sont
homothétiques par rapport à l’origine dans le rapport des pressions de consolidation (Fig.8.8)
s
uissage
Ecro
LEC
CEL
8.3.1 Essai triaxial de compression, avec consolidation isotrope, drainé, CID, d’une
argile saturée légèrement surconsolidée
L’échantillon consolidé sous p’A’ est cisaillé sous une contrainte p’D’1 légèrement inférieure à
p’A’ (Fig.8.10). Le cisaillement s’opère donc dans un domaine légèrement surconsolidé.
Dans le diagramme de Cambridge, le chemin de contraintes effectives part de D’1 et suit la
droite q = 3 (p’ - σ’3) (Fig.8.10).
Le chemin de contraintes comporte :
Une partie élastique entre D’1 et D’2,
A partir de D’2 , il rentre dans le domaine plastique et aboutit en D’3 sur la LEC.
B'
q=Mp' D'3
q
D'3
LEC
U'2 D4 C
U'2 C'
CEL
U'1
U'1 D'2
D'2
U'1 D'1
A' CVI
U'2 D'2
B'
CEC
p'
Fig.8.10 Essais triaxiaux CID et CIU de compression d’une argile saturée légèrement
surconsolidée
8.3.2 Essai triaxial de compression, avec consolidation isotrope, non drainé, CIU, d’une
argile saturée légèrement surconsolidée
Il n’y a pas de variation de volume, puisque l’essai est non drainé dv = 0.
Dans le domaine élastique, en essai non drainé, la non variation de volume dv = 0, entraîne
que dp’ = 0, puisque d’après (7.10)
tr t = 3K (tr ε )
donc
Le chemin de déformation part de D’1, le chemin de contraintes D’1 U’1 qui est donc une
verticale du point D’1 au point U’1 dans le domaine élastique montre que le point U’1 dans le
chemin de déformation est confondu avec D’1 sur la courbe de déchargement-rechargement.
En U’1 le sol rentre dans le domaine plastique et se déplace sur la CEC jusqu’en U’2 avec
vD’1 = vU’2.
8.3.3 Essai triaxial de compression, avec consolidation isotrope, drainé, CID, d’une
argile saturée fortement surconsolidée
L’échantillon consolidé sous p’A’ est cisaillé sous une contrainte p’E’1, contrainte très
inférieure à p’A’ (Fig. 8.11).Le cisaillement s’opère donc dans un domaine fortement
surconsolidé.
Dans le diagramme de Cambridge, le chemin de contraintes effectives part de E’1 et suit la
droite q = 3 (p’ - σ’3) (Fig. 8.11).
Le chemin de contraintes comporte :
Une partie élastique de E’1 jusqu’à E’2 à son intersection avec la CEL ;
A partir de E’2 , il rentre dans le domaine plastique et peut, si l’appareillage le permet,
redescendre le long de la droite q = 3 (p’ - σ’3) jusque sur la LEC en E’3.
Le chemin de déformation est commandé par le chemin de contraintes. Entre E’1 et E’2 le sol
est dans le domaine élastique, il diminue légèrement de volume entre les points E’1 et E’2 en
suivant la courbe de déchargement-rechargement.. Ensuite si on poursuit suffisamment l’essai
le sol rentre en plasticité et va augmenter de volume (dilatance), le point E’2 aboutissant en
E’3 sur la CEC pour la pression p’E’3 imposée par le chemin de contraintes.
La courbe déviateur q, déformation axiale ε1 présente une première partie « élastique », en
E’2 le déviateur atteint son maximum et marque un pic important ; ensuite le déviateur doit
donc diminuer pour atteindre le palier E’3 (Fig.8.2) . En général le critère de rupture sera
pris au pic, pour une faible déformation, au sommet de la partie élastique. Si, par contre, le sol
peut subir de grandes déformations, par exemple lors de la réactivation d’anciens glissements
de terrain, on devra en tenir compte en prenant le critère de rupture au palier E’3 sur le CEC.
LEC
E'2
E'2
CEL
E'3 E'3
E'3
E'1
E'2 CVI
A'
CEC
p'
8.3.4 Essai triaxial de compression, avec consolidation isotrope, non drainé, CIU, d’une
argile saturée fortement surconsolidée
Le chemin de déformation part de E’1, le chemin de contraintes E’1 V’1 qui est donc une
verticale du point E’1 au point V’1, sur la CEL, dans le domaine élastique, montre que le point
V’1 dans le chemin de déformation est confondu avec E’1 sur la courbe de déchargement-
rechargement. En V’1 le sol rentre dans le domaine plastique et se déplace vers la CEC
jusqu’en V’2 sans changement de volume (Fig.8.12)
LEC
E4 CEL
V'2 V'2
V'1
V'1
p'
Fig.8.12 Essais triaxiaux CIU de compression d’une argile saturée fortement surconsolidée
LEC
CEL C'
p'
Fig.8.13 Enveloppe de rupture en compression
8.5. Déterminations expérimentales de l’état limite et de l’état critique des argiles naturelles
Les points d’état limites nécessaires au tracé de la Courbe d’Etat Limite CEL, sont définis à
partir des états correspondant :
¾ aux pics des courbes contraintes-déformations des essais triaxiaux CIU (Fig.8.3) et EIU
effectués dans le domaine surconsolidé
¾ aux coudes des courbes de consolidation des essais triaxiaux de consolidation, essais
oedométriques (Fig.6.3) , essais K0.
La figure 8.15 présente la CEL d’une argile molle (Khemissa, Magnan, Josseaume, 1997), la
figure 8.16 la CEL d’une argile raide (Josseaume, Azizi, 1991). On constate que dans les
deux cas les courbes d’état limite CEL présentent bien une forme elliptique, à peu près
centrées sur la droite K0.
La figure 8.17 (Josseaume, Azizi, 1991) montre bien les 2 parties de l’enveloppe de rupture
pour une argile raide.
Pour des sols qui sont soumis à des déformations importantes, dans le cas de mouvements de
terrain, par exemple, le déviateur de contraintes peut redescendre sur la LEC. Dans ce cas
Pour mieux représenter les courbes déviateur q – déformation axiale ε1 de ces essais triaxiaux
Duncan et Chang (1970) ont proposé un modèle hyperbolique qui a été amélioré ensuite dans
les programmes de calculs comme Plaxis, par exemple. Kondner a d’abord utilisé (1963) la
loi hyperbolique suivante :
ε1
q= (9.1)
1 ε1
+
Ei qa
Avec Ei : module tangent du premier chargement,
qa : valeur asymptotique horizontale du déviateur
Donc, quand ε1 tend vers l’infini, le déviateur q tend vers la valeur asymptotique du déviateur
ultime qa et quand ε1 tend vers 0, dq/dε1 tends vers Ei, module tangent (Fig.9.1).
σ1-σ3
qa asymptote
qf ligne de rupture
E50
Ei 1
1 Eur
ε1
Classiquement dans le cas d’un modèle hyperbolique on trace la droite ε1/ q en fonction de ε1.
ε1 1 1
= ε1 +
q qa Ei
ε 50 1 1
= ε 50 +
q qa Ei
et Rf = qf / qa
On en déduit : E50 = Ei ( 1 – Rf / 2 )
On détermine ϕ’ et C’, dans les axes de Mohr (7.32), dans les axes de Cambridge (7.34) ou
dans les axes de Lambe (7.35 et 7.36). La valeur de qf est donnée par (7.31).
On en déduit Rf = qf / qa
On considère qu’on est en élasticité linéaire, on détermine donc Eur, et νur d’après (7.37) et
(7.38). Comme Ei , Eur varie avec σ’3.
m
σ'
Eur = k ur pa 3 (9.3)
pa
kur est comme on l’a vu nettement supérieur à k, d’autant que le sol est lâche ou peu compact.
Pour des sables lâches il peut être 3 fois plus grands, pour des sables très compacts il peut être
supérieur de 20%.
Un « ordre de grandeur » souvent utilisé est kur = 3 k50.
Le même triaxial qu’en 7.3.2.2 (Fig. 7.13) a été modélisé à partir du modèle hyperbolique
adapté du modèle de Duncan. Trois essais triaxiaux consolidés drainés avec mesures de la
déformation volumique ont été effectués sous 3 contraintes de confinement σ’3 de 100, 200 et
300 kPa (Arafati 1997). Les résultats présentés sur la figure 9.2 (K. Serrai 2001) montrent une
bonne modélisation tant pour les courbes déviateur – déformation axiale que pour les courbes
déformation volumique – déformation axiale.
0 0 0
0 3 6 9 12 0 3 6 9 12 0 3 6 9 12
ε1(%) ε1(%) ε1(%)
6 6 6
4 4 4
)% )% )%
(v 2 (v 2 (v 2
ε ε ε
0 0 0
0 3 6 9 12 0 3 6 9 12 0 3 6 9 12
ε1(%) ε1(%) ε1(%)
-2 -2 -2
Fig.9.2 Modélisation d’essais triaxiaux drainés sur du sable (K. Serrai 2001)
On a vu que pour les sols grenus, qu'ils soient saturés ou non, les déplacements sont immédiats. Par
contre, pour les sols fins saturés, on a une phase transitoire qu’on a nommée : consolidation.
Généralement on distinguera le tassement instantané, à la mise en place du chargement, généralement
faible, du déplacement final à long terme dû à la consolidation et au fluage du squelette.
La consolidation est la phase transitoire durant laquelle la surpression interstitielle se dissipe, les
contraintes effectives augmentent progressivement entraînant un changement de volume du squelette du
sol. L’ensemble du massif de sol saturé se déplace et se déforme pendant toute la consolidation pour
atteindre à long terme un état stable. A long terme, on atteint les déplacements et déformations finaux et
la répartition de la pression interstitielle est redevenue hydrostatique dans tout le massif.
Le fluage est par définition le déplacement, ou la déformation, en fonction du temps sous un chargement
constant ou une contrainte constante.
Dès la mise en place du chargement, le massif de sol se consolide et flue. Néanmoins on avait
l’habitude, classiquement, de séparer la consolidation, appelée consolidation primaire, du fluage appelé
consolidation secondaire ; ce qui est loin de la réalité.
La consolidation définie par TERZAGHI s'applique à une couche d'argile saturée mince
comprise entre deux couches drainantes (sable, grave) soumise à une surcharge uniforme q semi-
infinie : ce sont les conditions oedométriques. Dans ce cas c’est donc une consolidation
unidimensionnelle (Fig.10.1).
l
q
l >>H
Sables et graviers
Argile H
Sables et graviers
Le squelette du sol est représenté par un ressort qui néglige donc toute viscosité du sol : consolidation
primaire.
Quand on applique q, les déformations latérales étant nulles, q se reporte sur l'eau qui se met en
surpression ∆u et s'écoule vers les couches de sable et gravier drainant. Au fur et à mesure de la
consolidation, les contraintes se reportent sur le squelette solide qui tasse. L'écoulement s'arrêtera quand
∆u s'annulera, le tassement sera terminé.
La figure 10.2 schématise le phénomène de consolidation de Terzaghi. Le modèle est représenté
par un cylindre à parois indéformables fermé par un piston percé d’un orifice de très petit diamètre
simulant la faible perméabilité de l’argile.
L’argile étant saturée, le cylindre est rempli d’eau, la rigidité du squelette des particules d’argile
est représentée par un ressort de très faible rigidité (Ks = 1Mpa pour une argile molle par exemple), l’eau
étant par ailleurs pratiquement incompressible Kw = 2000MPa par rapport à l’argile. Le poids posé sur le
piston représente le poids de l’ouvrage à construire sur la couche d’argile. Ce poids doit être repris, à
chaque instant, par une des deux phases du sol (squelette et eau) ou par les deux.
5m Sable et gaviers
σ'V0
2m Argile
3m Sable et gaviers u0
substratum incompressible
Etat initial
150 kPa
5m ∆σ
5m
σ'i
2m
3m u0+∆ui
Court terme
125 kPa
5m ∆σ
5m
σ'C
1,9m
3m u0+∆uC
Consolidation
50 kPa
5m
∆σ
5m
1,8m σ'f
3m u0+0
long terme
¾ En phase de consolidation, l’eau en surpression s’écoule très lentement vers les deux couches de sable
et gravier drainantes, le ressort "tasse" et reprend une partie du poids du remblai.
∆σ = ∆uC + ∆σ C'
Par exemple, après 8 mois de consolidation,
∆u Cmoyen = 50kPa u C = 125kPa (au milieu de la couche d’argile)
∆σ C' = 50kPa σ C' = 118kPa
le tassement dans cet exemple serait de sC = 0,1m
¾ Quand le phénomène de consolidation est terminé, la pression d’eau est redevenue hydrostatique et
toute la contrainte apportée par le remblai est reprise par le squelette d’argile. Le ressort a terminé son
tassement et a repris l’intégralité du poids ∆σ.
∆u f = 0 u f = 50kPa
∆σ 'f = 100kPa σ 'f = 168kPa
pour ce même exemple, le tassement sf serait de 0,2m pour une durée de 7ans.
En résumé
σ P' > σ V' 0 sol surconsolidé
11m
σ'V0
10m
Etat actuel
e
Cc
Domaine élastique Domaine plastique
e
σ'Vo σ'P
CS
eo
indice des vides
CC
Contrainte effective
lgσ'V
∆σ' ∆σ'
E oed =
∆Η
= (1+ e0 ) (10.4)
∆e
H0
avec H0 : hauteur initiale
Il s’exprime en kPa ou en MPa
∆V / V ∆e av 1
mv = = = = (10.6)
∆σ'v (1 + e0 ) ∆σ'v 1+ e0 E oed
∆p'
K =
∆V / V
Connaissant les paramètres des courbes oedométriques, on peut découper le sol en sous-couches
d’environ 2m et calculer le tassement de chaque sous-couche.
Puisque la section de l’échantillon de sol S est constante (conditions oedométriques), on peut écrire :
∆V S∆H ∆H ∆Vv ∆e
= = = =
V SH H V s + V v 1 + eo
Pour chaque sous-couche, on aura donc :
∆H ∆e
= (10.7)
H 1 + e0
Si le sol est normalement consolidé σ'vo = σ'p. Toute surcharge entraîne un tassement dans le domaine
plastique. Avec σ'f contrainte effective qui est la somme de la contrainte due au poids du sol σ'vo et de
l’ouvrage ∆σ'v (Fig.10.5).
e
σ'P = σ'Vo
eo
CC
∆e σ'f
∆(lgσ'V)
lgσ'V
Fig. 10
Si le sol est surconsolidé σ'vo < σ'P. Tant que la contrainte finale σ'f = σ'vo + ∆σ'v ne dépasse pas σ'P le
tassement se développe dans le domaine élastique (Cs). Par contre, si la contrainte finale σ'f dépasse σ'P, le
sol rentre dans le domaine plastique (Cc). Dans le cas général, on aura donc la somme d’un tassement
"élastique" et d’un tassement plastique irréversible(Fig.10.6).
e
σ'Vo σ'P
CS
eo
σ'f
∆e
∆(lgσ'V)
CC
lgσ'V
σv ' + ∆σ'V
( )
Si σ V' o + ∆σ V' < σ P' ⇒ ∆eélastique = CS lg o '
σ Vo
(10.9)
σ'
( )
Si σ V' o + ∆σ V' > σ P' ⇒ ∆eélastique = CS lg ' P
σ Vo
(10.10)
σ'Vo + ∆σ'V
∆eplastique = CC lg (10.11)
σ'P
Le premier terme "élastique" est souvent négligeable, mais pas toujours, devant le terme "plastique".
& Application
A titre d’exemple, si l’argile de la figure 10.2 est normalement consolidée et a les
caractéristiques initiales suivantes :
Ho = 2m
σ’vo= 68kPa
eo = 1,5
Cc = 0,64
∆σ’v = 100kPa (surcharge infinie, pas de dégression à –6m)
68 + 100
∆e = 0,64 lg = 0,25
68
2m
∆Η = × 0,25 = 0,20m
1 + 1,5
A titre d’exemple, si l’argile de la figure 10.2 est surconsolidée et a les caractéristiques initiales
suivantes :
Ho = 2m
σ’vo= 68 kPa
σ’p = 136 kPa
eo = 1,5
Cc = 0,64
B6/chapitre10 (version du 19/11/02) Cnam – Paris - Géotechnique C. Plumelle 10
Cs = 0,06
∆σ’v = 100kPa (surcharge infinie, pas de dégression à –6m)
e
68
136
CS 168
1,5
1,482
CC
lgσ'V
2m
∆Η = × 0,018 = 0,014m
1 + 1,5
L’indice des vides ep , pour la contrainte σ’p, est légèrement plus petit que e0.
Le tassement final sf, après consolidation complète, en tenant compte du tassement élastique, est égal à 60
mm.
∂ ²u ∂u
CV = (10.12)
∂z ² ∂t
k V (1 + e)
Cv = (10.13)
a v .γ w
L’équation de la consolidation unidimensionnelle verticale (10.12) et les conditions aux limites suivantes,
en ne s’intéressant qu’à la surpression interstitielle ∆u, permettent de déterminer les isochrones ∆u (z, t) à
la figure 10.8 :
9 au temps t = 0, on applique la charge q, qui est reprise intégralement par l’eau, la surpression
∆ui (initiale) est égale à q sur toute la hauteur de l’échantillon (Fig.10.8)
9 pendant la consolidation, la surpression ∆u est nulle dans chaque couche drainante (couches de
sables et graviers de la figure10.2) et l’isochrone ∆u (z, t) donne la répartition de la surpression
interstitielle, au temps t, sur toute l’épaisseur de l’argile.
9 à la fin de la consolidation tf, la surpression ∆uf est nulle sur toute la hauteur de l’échantillon.
DRAIN ∆σ = q
A B
)
( z,t
∆u
t =0 tf
2H ∆ui = q
E
∆uf = 0
∆σ
Au temps t0 , le degré de consolidation Uz% est égal à zéro, il croît durant la consolidation, en même
temps que ∆σ’z augmente et que ∆u se dissipe. Quand la consolidation est terminée, pour un temps infini,
∆σ’z est égal à ∆σ et ∆u est égal à zéro et le degré de consolidation Uz% est égal à 100%.
D’un point de vue pratique, pour calculer les temps de tassement on définit, au temps t de la
consolidation, le degré de consolidation moyen U%m , sur la totalité de la couche de sol, comme le
rapport de la contrainte moyenne ∆σ’m à ce temps t de la consolidation, sur la contrainte finale quand la
consolidation est terminée donc égale à la contrainte totale ∆σ’f = ∆σ.
en prenant en compte, soit la contrainte moyenne, soit la surpression moyenne. Par la suite on notera
simplement U% au lieu de U%m
En combinant les équations (10.6) et (10.7) on peut écrire pour un incrément de contraintes où l’on
suppose qu’on a une relation linéaire avec la variation de volume :
A un instant t de la consolidation :
∆ ht
= m v . ∆σ'v
h
A la fin de la consolidation :
∆ hf
= m v . ∆σ
h
Les fonctions U = f (Tv) sont tabulées ou données sous forme d'abaque (Fig.10.9). On remarquera
que pour passer d'un degré de consolidation de 90 % (Tv = 0,848) à 95 % (Tv ≈ 2), il faudra multiplier le
temps par 2,5 ; ce qui explique que pratiquement on calculera les temps de consolidation pour seulement
90 % de la consolidation.
CV
TV = ⋅t
4H ²
On pourra se rappeler que la longueur figurant au dénominateur est dans les deux cas égale à la distance
maximum que doit parcourir l’eau d pour atteindre le drain (Fig.10.9 et 10.10)
CV
TV = ×t (10.18)
d²
DRAIN
DRAIN
Fig. 10.9 Longueur de drainage pour une couche de sol drainée sur 2 faces
DRAIN
IMPERMEABLE
Fig. 10.10 Longueur de drainage pour une couche de sol drainée sur 1 face
Il est donc facile de calculer la durée du tassement t pour un degré de consolidation choisi U d’après
l’équation :
d²
t = TV (10.19)
CV
TV sera déterminé d’après le tableau 10.1 qui donne la valeur de Tv en fonction de U% ou d’après
l’abaque de la figure 10.11qui donne U% en fonction de log Tv
Tableau 10.1
U% T
5 0,002
10 0,008
20 0,031
30 0,071
40 0,126
50 0,197
60 0,287
70 0,403
80 0,567
90 0,848
95 1,163
99,4 2,000
100 ⇒ ∞
2
π U
U < 60% ⇒ T = (10.20)
4 100
& Application
On reprend l’application précédente, dans le cas de l’argile normalement consolidée, d’après la figure
10.2 :
Ho = 2m
Drainage sur les faces supérieure et inférieure
Cv mesuré au laboratoire pour un contrainte de 200 kPa, proche de la contrainte finale de 168 kPa est
égal à 10-8 m2/ sec.
D’après (10.18) on peut calculer le degré de consolidation U% après 8 mois de consolidation :
10 −8 m 2 / sec
TV = × 2 .107 = 0,2
1m 2
Le tableau, l’abaque … donne U = 50%. La couche d’argile étant assez peu épaisse (2m) on peut
appliquer (10.16) pour calculer le tassement après 8 mois de consolidation soit
On peut inversement calculer la durée de consolidation pour atteindre un tassement de 0,10m à partir de
l’équation (10.19).
On peut par exemple calculer la durée de consolidation pour obtenir un tassement de 0,18m, soit pour U
= 90% et donc Tv = 0, 848
1
t = 0,848
10 −8
soit t égal à 2 ans et 7 mois
Et enfin calculer la durée de consolidation pour obtenir un tassement de 0,19 m, soit pour
U = 95%, avec Tv = 1,16
t égal à 3ans et 7 mois, soit une durée supplémentaire d’un an pour 10 mm de plus !
La consolidation est rarement unidimensionnelle et généralement on est assez éloigné des conditions
oedométriques. Dans l’exemple de la figure 10.12 le remblai a une largeur insuffisante par rapport à
l’épaisseur de la couche d’argile pour considérer une consolidation unidimensionnelle. On aura un effet
bidimensionnel significatif à partir d’une largeur de chargement relative à l’épaisseur de la couche
d’argile inférieure à 1.
Argile
Substratum
Dans tous les cas, près des bords de la charge ou en pied de talus pour la figure 10.12 on aura des
déplacements horizontaux et des déplacements verticaux qui peuvent être des soulèvements.
Les calculs des déplacements et des temps de consolidation peuvent être effectués à l’aide de logiciels
aux éléments finis en déformation plane dans ce cas.
La figure 10.13 montre le calcul sous Plaxis des déplacements d’une couche de 6m d’argile molle
reposant sur une couche de graviers incompressible et chargée par un remblai drainant de 4m de haut. Le
déplacement maximum dans l’axe du remblai est de 0,55m.
La figure 10.14 indique la répartition des déplacements verticaux finaux au niveau du terrain naturel.
La figure 10.15 donne les déplacements horizontaux finaux au pied du remblai. Le déplacement
maximum est de 0,10m.
Enfin la figure 10.16 montre l’isochrone à 30 jours sous l’axe du remblai, on constate qu’il reste au milieu
de la couche d’argile une surpression interstitielle de 60 kPa.
Vertical displacements
-3
Extreme vertical displacement -550,33*10 m
A*
Horizontal displacements
-3
Extreme horizontal displacement 94,52*10 m
A*
Excess pore pressures
2
Extreme excess pore pressures -61,35 kN/m
10.4 Fluage
Le fluage est la variation de la déformation ε(t) en fonction du temps t sous une contrainte constante
σ = σo .
Comme tout matériau le sol flue, en particulier les argiles et les tourbes. Le tassement dû au fluage est
appelé aussi consolidation secondaire.
Classiquement, on sépare la consolidation primaire (tassement lent dû à l’expulsion d’eau) de la
consolidation secondaire (tassement lent dû au fluage du squelette de particules de sol).
Cette représentation classique est fausse. En effet, la consolidation primaire n’est pas instantanée la
contrainte effective se mobilisant lentement ; donc, dès le début de l’essai oedométrique sous
l’accroissement de la contrainte effective due à la consolidation, le sol commence à fluer. On ne peut
donc pas séparer artificiellement les deux types de tassement.
On peut considérer généralement que durant l’essai oedométrique de 24h, la consolidation primaire est
terminée, au maximum après 1h.
Cα e = Cα (1 + eo ) (10.24)
Avec eo : indice des vides initial
A partir d’une certaine contrainte σo quand on s’approche de la contrainte de rupture, il n’y a plus de
relation linéaire entre ε V (t ) et lg t t i , le fluage augmente rapidement et conduit le sol à la rupture.
ti lg t
σo = σ1
Cα1
σo = σ2
Cα2
σo = σ3
Rupture
ε (t)
Fig. 10.17 Fluage de l’argile sous des contraintes croissantes σ 3 > σ 2 > σ 1
σ'Vo
1 jour
Fluage σ'P
10 000 ans
lgσ'V
Les forces volumiques sont nulles (massif non pesant), la force concentrée (kN) est notée P.
Soit les systèmes d’axes r, θ, z et le tenseur des contraintes correspondant :
La formule habituellement qualifiée de Boussinesq est celle qui donne la contrainte verticale, sur la facette
horizontale.
3Pz 3
σz =
2πR 5
ou
5
2
3P 1
2πz ² r 2
1 +
z
P −3zr 2 (1 − 2v ) R
σr =− +
2π R 2 R 3 R+ z
σθ = P
(2v − 1) z − R
2π R R
2
R+ z
2
∆σz = (P . Nβ)/ z
0.4
0.3
N z
∆σz
0.2
0.1
0.0
0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0
r/z
Abaque de Boussinesq
2R
σz
3P z 3
Ou σz = (P : force ponctuelle)
2π R 5
3P z5
σz =
(
2π z 2 r 2 + z 2 )
5/ 2
3dP z5
dσ z =
(
2π z 2 r 2 + z 2 ) 5/ 2
dP = p ds = p x 2 πr dr
3 p rR z 3 x2πr dr
2π ∫0 r 2 + z 2 5 / 2
σz=
( )
d’où
1
σ Z = p.1 −
3
R 2 2
1 +
z
1
σ z = p. 1−
3
R 2
2
1+ z
z
Si on pose =m
R
m3
σ Z = p ⋅ 1− = p×M
3
(1 + m²)
2
L’abaque suivant donne σz en fonction de m.
2
m = z/r
σ R
Cercle n°
p z
1 0,1 0,27
2 0,2 0,4
3 0,3 0,518
4 0,4 0,637
5 0,5 0,766
6 0,6 0,918
7 0,7 1,11
8 0,8 1,387
9 0,9 1,908
1 ∞
Chaque cercle est divisé en 20 secteurs égaux. L’abaque est tracé tel que la cote z sera prise
comme unité à une certaine échelle.
1 1 1
Chaque secteur représente donc x = p
10 20 200
L’intérêt de cet abaque est qu’il permet de calculer l’influence d’une surface quelconque
chargée uniformément. Il suffit de compter les secteurs recouverts n par la surface tracée avec une
échelle telle que z = A.B on a alors :
σ 1
= n
p 200
45 mm
Abaque de NEWMARK
11.1 Introduction
On a introduit les principes des essais de laboratoire au chapitre 6. Les résultats de ces essais nous ont
permis de construire les lois de comportement.
L’objectif de ce chapitre est de décrire ces essais en s’appuyant sur les lois décrites au chapitres
précédents en respectant les normes en vigueur à ce jour.
On débutera par l’essai oedométrique qui fournira l’état initial du sol. Connaissant l’état initial du sol et
les contraintes apportées par le futur ouvrage au sol on pourra choisir les contraintes et les chemins de
contraintes réalistes qui représenteront le mieux le comportement du sol.
N : effort vertical
Comparateur
Eprouvette
Piston
Anneau
Pierres poreuses
Embase
La procédure de l’essai est différente, si en présence d’eau, l’échantillon gonfle ou reste stable.
La loi de chargement doit tenir compte de la contrainte effective initiale σ’vo à la profondeur de
prélèvement de l’échantillon de sol, de la contrainte de préconsolidation σ’P estimée avant l’essai et de
50 S50
Consolidation primaire Consolidation secondaire
100 S100
C1 C2
∆H : tassement
Fig. 11.2 Courbe de variation de hauteur en fonction de lg t sous une contrainte σ V'
ei D E M CS
e0 C
A
CS
Indice des vides
L
B
ef CC
Cs, indice de recompression est déterminé par la pente de la droite DL. Cette droite passe par le
point D correspondant au tassement nul et est parallèle à AB. La droite AB est tracée selon la
pente moyenne du cycle de déchargement-rechargement.
∆e
CS = pour σ’v < σ’p , dans le domaine élastique (11.1)
∆ lg σ V'
de
Cc =
d(lg σ')
Avec ln σ’ = 2,3 lg σ’ et en exprimant ε en fonction de e, dans les conditions oedométriques, on
obtient les relations suivantes, en fonction :
σ' σ'
E oed = (1+ e0 ) = (1+ e0 ) dans le domaine plastique , pour σ’v > σ’p (11.7)
Cc / 2,3 λ
De la même manière on a
σ' σ'
E oed = (1+ e0 ) = (1+ e0 ) dans le domaine « élastique », pour σ’v < σ’p (11.8)
Cs / 2,3 κ
mv,
¾ coefficient de compressibilité sécant est l’inverse de Eoed sur le même intervalle ∆σ’.
¾ coefficient de compressibilité tangent est l’inverse de Eoed pour la même contrainte σ’
Pour les sols très surconsolidés, sans mettre en eau, on charge par paliers, jusqu’à stabilisation à chaque
palier, jusqu’à des contraintes supérieures à σ’P. On met ensuite l’éprouvette de sol en eau sous la
contrainte maximale, et on décharge ensuite par paliers constants jusqu’à stabilisation.
• Sol gonflant
A la mise en eau, on augmente la contrainte σ’v pour éviter le soulèvement du piston jusqu’à l’apparition
du premier tassement. On poursuit l’essai, sans déchargement-rechargement intermédiaire, dans le
domaine plastique pour obtenir l’indice de compression Cc. On termine en déchargeant l’éprouvette de sol
(Fig.11.4).
E M
D
ei 0,7 C CS
L
0,6
Indice des vides
ef 0,5
CC
0,4 A
CS
0,3 B
0,2
N
2 5 10 20 100 200 500 1000
log σ'V
Contrainte effective en kPa
¾ Méthode de TAYLOR
C’est la méthode préconisée par la norme actuelle XP 94-090-1. Elle consiste à tracer pour à un palier
donné la courbe des tassements ∆H en fonction de la racine carrée du temps.
La construction graphique, qui ne sera pas développée ici, permet de déterminer le temps correspondant à
90% de consolidation noté t90 (Fig. 11.5).
0 1 2 3 4 5 6 t
Temps t en mn
S0
S60
S90
L
1,15L
D1 D2
0,848.d ²
CV = (11.9)
t 90
¾ Méthode de Casagrande
On peut également, en dehors du cadre de la norme actuelle, tracer pour une charge donnée, la courbe des
tassements ∆H en fonction de lg t. La construction graphique permet de déterminer t50, temps nécessaire
pour obtenir une consolidation de 50% (Fig.11.6).
Pour U% = 50% Tv = 0,197 (tableau 10.1), on en déduit Cv (11.2)
0,197.d ²
CV = (11.10)
t 50
Pourcentage de consolidation
50 S50
Consolidation primaire Consolidation secondaire
100 S100
C1 C2
∆H : tassement
Fig. 11.6 Courbe de variation de hauteur en fonction de lg t sous une contrainte σ V'
La perméabilité kv se mesure à chaque palier pour des contraintes σ’v supérieures à σ’p , en général ( la
méthode sera développée dans le chapitre hydraulique).
Si on reporte dans le diagramme semi-logarithmique e en fonction du logarithme de la perméabilité kv on
obtient une droite, qu’on prolonge jusqu’au point e0 , lg kv0. Elle a pour équation :
e = (e0 – Ck lgkv0) + Ck lg kv
ou
e = ek + Ck lg kv (11.11)
kv γw
Cv = (11.12)
E àed
k v (1 + e 0 ) k v (1 + e 0 )
Cv = 2,3 σ' = σ' dans le domaine « élastique » : σ’v < σ’p (11.13)
Cs γ w κ γw
k v (1 + e 0 ) k v (1 + e0 )
Cv = 2,3 σ' = σ' dans le domaine plastique : σ’v > σ’p (11.14)
Cc γ w λ γw
e0 0,9
0,8
Indice des vides
Ck
0,7
0,6
0,5
Fig. 11.7 Courbe de variation du coefficient de perméabilité kv en fonction de l’indice des vides e
Détermination de Ck et de lg kv0
L’essai consiste à mesurer le tassement de l’échantillon ∆H d’argile pendant une période au mois égale à
7 jours sous trois paliers de chargement : σ’vo, σ’P, σ’vp (contrainte finale sous l’ouvrage à construire).
La détermination du taux de fluage (compression secondaire) Cα est calculé sur la partie finale de la
courbe (∆H, lgt) qui est généralement linéaire quand la contrainte σ’v est assez éloignée de la contrainte
de rupture de l’argile (Fig.11.8). Il est calculé par la relation suivante
∆ε avec ∆Η
Cα = (11.15) ε=
∆ lg t Ηo
Cα e = Cα (1 + eo ) (11.16)
100
200
300
400
500
600
σ0=0,13MPa
700
C α1=4,5.1
Lectures en 1/1 000 de mm
800
900
1000
1100
σ0=0,26MPa
1200
1300
1400
C α2 = 8.10
1500
1600
1700
1800
1900
2000
2100
2200
Couvercle
Echantillon de sol
Disques drainants
Liquide cellulaire
Membrane
C1 C2
C4 C3
F
C1 = Circuit de mise en pression de la cellule.
C2, C3 et C4 = Circuits de drainage, de contrepression et de mesure de la pression interstitielle.
Déviateur
Sable dense
q Etat critique
Sable lâche
ε1
0 Déformation
Déformation volumique
εV
Etat critique
Sable dense
Dilatance
ε1
0
Déformation
Contractance
Sable lâche
Etat critique
Cet essai est très utilisé dans les laboratoires puisqu'il permet de raccourcir considérablement la durée
de l'essai C.D. Mais c'est l'essai le plus délicat à réaliser puisqu'il implique une mesure fiable et précise
de la surpression interstitielle durant les différentes phases de l'essai.
∆V 1 − 2ν
= − ( ∆σ '1 + ∆σ ' 2 + ∆σ ' 3 )
V E
∆V = - nV K ω ∆u
En première approximation on considère les particules incompressibles, donc la variation de volume est
celle de l’eau. En égalant les 2 expressions
1 - 2ν
n K ω ∆u = (∆σ 1′ + ∆σ 2′ + ∆σ 3′ )
E
K ω 3(1 - 2ν ) ∆σ 1 − ∆σ 3
∆u = ∆σ 3 − ∆u +
nE 3
E
Ks = est le module de compression du squelette du sol (7.7)
3(1 − 2ν )
1 ∆σ 1 − ∆σ 3
∆u = ∆σ 3 +
K 3
1+ n s
Kω
Cette formule établie pour un sol isotrope, en élasticité linéaire et en état saturé, SKEMPTON (1954) l’a
généralisée au cas d’un sol non saturé et généralement ni isotrope, ni élastique linéaire.
[
∆u = B ∆σ 3 + A( ∆σ 1 − ∆σ 3 ) ] SKEMPTON (11.17)
Donc pour un sol saturé et un sol assez mou à moyennement compact ( jusqu’à e = 0.8) B =1
L’essai triaxial permet de mesurer B quand le sol n’est pas encore saturé (cas de resaturation de
l’échantillon de sol désaturé). En cours de saturation on fait des tests en augmentant la pression
hydrostatique avec les drainages fermés.
Puisque ∆σ1 = ∆σ2 = ∆σ3
∆u
B= (11.18)
∆σ 3
∆u
A= (11.19)
∆σ1
pour un sol fin A sera positif pour un sol normalement consolidé, négatif pour un sol surconsolidé.
Si l’éprouvette n’est pas saturée la variation du volume d’eau dépend de la pression appliquée et du
volume d’air. Une même variation du volume de l’échantillon provoque une augmentation ∆u nettement
inférieure à celle de l’éprouvette saturée. Dans ce cas, de sol non saturé, B<1.
Au laboratoire on exigera et on vérifiera que l’échantillon a un degré de saturation d’au moins 99%
pour les sols moyennement compacts (Normes NF P 94-074 et 94-070).
• Chemin de contraintes totales
Cet essai permet de déterminer la résistance au cisaillement non drainé d'éprouvettes consolidées sous
différentes valeurs de contrainte σ′3 (Fig.11.16)
A partir de la première courbe, pour chaque essai à contrainte normale constante, on détermine un couple
φ', C' (Fig.11.19) en adoptant comme critère de rupture, soit le pic (sable dense), soit le palier (sable
lâche). C' est nulle pour un sol grenu.
A partir de la seconde courbe, on détermine pour une contrainte normale donnée si le sol est contractant
ou dilatant (Fig.11.18).
B6/chapitre11(version du 26/11/02) Cnam-Paris-Géotechnique C. Plumelle 21
Si δh correspond à un soulèvement le sol se dilate, si δh correspond à un tassement le sol se contracte
La dilatance, qui se manifeste surtout pour les sols grenus, est la variation de volume qui se produit
quand on cisaille un sol. Elle est la manifestation de l'enchevêtrement ou du désenchevêtrement des
particules entre elles et du réarrangement quand on applique au sol des forces de cisaillement.
La dilatance (contractance) des sols pulvérulents dépend de leur compacité ID, mais aussi de la contrainte
σ’3. Un sable lâche sous faible contrainte σ ‘3 peut être dilatant et un sable compact sous forte contrainte
peut être contractant.
A chaque densité relative ID correspond une contrainte σ’3 critique : pc, pour laquelle la variation de
volume ∆V/V est nulle quand on cisaille le sol.
Si la contrainte réelle σ' sous laquelle on cisaille le sol est supérieure à la contrainte critique pc on a
contractance, au contraire si la contrainte σ' est inférieure à la contrainte critique pc on a dilatance.
Sol
Sonde pressiométrique
P
Forage
P
A A
12.2.3 Appareillage
Il comprend un contrôleur pression-volume appelé CPV, des tubulures et une sonde (Fig.12.2 )
O∆
R Recommandé
O Toléré
- Non toléré
Inadapté
* Vitesse de rotation < 60 tr/min, et diamètre de l'outil inférieur ou égal à 1,15d
+ Eventuellement forage préalable en petit diamètre (dt<ds)
° Injection avec boue (pression < 500kPa - débit < 15 l/min) si rotation = pression sur outil < 200kPa
** Avec dispositions particulières
TAM Tarière à main
T. IN. Tarière avec injection de boue de forage
THC Tarière hélicoïdales continue à sec
O. DG. Outil désagrégateur
ROTOP Rotopercussion
IN Avec injection de boue
BAT. Battage
CPMF Carottier à parois minces foncé
TF Tube fendu
CAR. Carottier
TFEM Tube fendu avec enlèvement simultané des matériaux
VBF Vibrofonçage
La technique doit être adaptée au type de terrain à sonder. La longueur maximale de forage sera choisie
pour que les parois du forage soient les moins altérées possibles. Elles seront d’autant plus faibles que le
sol est lâche ou compressible (tableau 12.2)
Nature des terrains Longueur maximale de forage fait avant l’essai (m)
Vase et argiles molles 1**
Argiles moyennement compactes 3
Argiles compactes, marnes raides 5
- au-dessus de la nappe 5
limons
- sous de la nappe 3
- au-dessus de la nappe 3
Sables lâches
- au-dessous de la nappe 1**
Sables moyennement compacts 5
Sols grossiers : graviers, galets, argiles à silex, etc… 5
- altérées 5
Roches
- saines *
* longueur maximale correspondant au poste de travail
** ou intervalle entre deux essais consécutifs
Tableau 12.2 Longueur maximale d’une passe d’un forage avant essai
B6/Chapitre 12 (version du 3/12/02) Cnam – Paris – Géotechnique C. Plumelle 5
Essai pressiométrique
On fait généralement un essai tous les mètres, mais ce n’est pas évidemment une obligation.
L'essai consiste à appliquer progressivement par palier, une pression uniforme sur la paroi du forage et à
mesurer l'expansion de la sonde V en fonction de la pression appliquée p (Fig.12.3). Il permet d'obtenir le
module pressiométrique EM, la pression limite Pl , la pression de fluage Pf et la pression de contact avec
le terrain P1
La pression pr mesurée au CPV est augmentée progressivement par paliers de pression de pas constants et
au plus égaux à une valeur de l'ordre du dixième de la pression limite estimée.
Chaque pression est maintenue constante dans les cellules de mesure et de garde pendant 60 secondes. A
chaque palier, on visualise et on enregistre la pression appliquée et le volume injecté dans la sonde à 1,
15, 30 et 60 secondes.
L'essai peut être considéré comme terminé s’il comporte au moins huit paliers et si une des conditions
est satisfaite
la pression pr de 5MPa est atteinte
le volume de liquide injecté dans la cellule centrale est d’au moins 600cm3 pour les sondes standards.
On veillera à ce qu’il y ait, pour les essais où la pression est < 5MPa,
au moins trois paliers au-delà de la pression de fluage
au moins quatre paliers avant cette pression de fluage.
Volume injecté dans la cellule centrale de mesure (cm3)
Vr
V2
V1
P1 P2 Pression pr
Vl
I II III
Coube corrigée
V2
∆V
mi
V1 1
Courbe de fluage
P1 P2 P
(V + V2 ) p − p
2(1 + ν )Vs + 1
2 2 1
EM = (12.2)
V2 − V1
p ∗f = p f − σ hs (12.4)
Forage pressiométrique
L’avantage du forage est de pouvoir faire un sondage à la profondeur choisie, sans limites, à condition de
posséder le bon matériel ! On verra, par contre, que les pénétromètres sont limités par la profondeur de
refus due à une résistance du terrain qui excède les capacités de la structure de réaction.
Mais il est impossible de ne pas dégrader les caractéristiques initiales du terrain en place quand on réalise
un forage destructif. Malgré tout on doit limiter au maximum le remaniement du sol en respectant la
norme et les tableaux 12.1 et 12.2 qui permettent d’obtenir des paramètres « normalisés » qui sont ensuite
utilisés dans les calculs de fondations.
Il est donc impératif d’avoir une bonne connaissance des terrains, de la position de la nappe, obtenues par
une étude géologique et hydrogéologique préalable, pour choisir les meilleurs outils et les bons fluides de
forage.
Les longueurs des passes doivent être limitées pour ne pas « ramoner » le terrain et pour l’altérer le moins
possible.
C’est surtout le module pressiométrique EM qui est affecté par le remaniement du terrain en place.
L’essai cyclique pressiométrique le montre bien puisque le module de premier rechargement Er est
beaucoup plus élevé que le module de premier chargement EM. A fortiori, si le forage ne respecte pas les
strictes consignes de la norme le module déterminé dans ces mauvaises conditions sera beaucoup plus
faible que le module EM déterminé dans les conditions normalisées. Le rapport EM / pl étant
caractéristique des sols, des valeurs anormalement basses peuvent détecter un mauvais forage.
La valeur de la pression limite pl est moins affectée que le module pressiométrique EM par le
remaniement du terrain puisque la couronne de sol plastifié à la rupture est généralement assez épaisse
pour être moins sujette à la dégradation du terrain. Néanmoins si le forage est raté il est bien évident que
la pression limite pl sera plus faible que la valeur « réelle ».
Il n’est pas simple de garantir une qualité de forage constante pour un essai profond quand on doit
traverser une série de terrains très différents, soit au-dessus de la nappe, soit en dessous. Il est donc
possible, dans les terrains délicats à forer, de rater parfois des essais pressiométriques. Il est dans ce cas
préférable d’indiquer l’impossibilité de l’essai plutôt que de vouloir donner de fausses valeurs à la
pression limite pl et au module pressiométrique EM.
Essai pressiométrique
Le type de sonde et son inertie doivent être adaptés aux pressions limites du sol à tester. Il faut donc une
étude préalable du géotechnicien, qui d’après son expérience locale doit pouvoir indiquer au sondeur les
ordres de grandeur des pressions limites des différents sols traversés.
L’étalonnage de l’appareillage, en particulier de la sonde, doit être fait régulièrement.
L’essai doit être réalisé immédiatement après le forage.
Le nombre de paliers doit être suffisant, l’incrément de pression est fonction de la pression limite, ce qui
suppose à nouveau que le sondeur connaisse les ordres de grandeur des pressions limites des différents
sols traversés.
La pression doit être maintenue constante à chaque palier, en particulier pour faire les mesures de fluage
sur des durées extrêmement courtes.
L’essai ne doit pas être arrêté prématurément sous prétexte du risque d’éclatement de la sonde.
Pour chaque essai, les courbes brutes et les courbes nettes pressiométriques doivent être obligatoirement
fournies.
B6/Chapitre 12 (version du 3/12/02) Cnam – Paris – Géotechnique C. Plumelle 9
On pourra juger de la qualité de l’ensemble forage et essai en vérifiant que le volume de contact V1
n’excède pas les valeurs courantes pour un sol donné à une profondeur donnée et comme on l’a déjà
indiqué du rapport EM / pl .
12.2.5.7 Exemple de dépouillement d’un essai pressiométrique
La figure 12.5 indique le dépouillement d’un essai pressiométrique d’après la norme NF- P 94 – 110 - 1
EM / Pl
Outils
7 37.5 9,1
8,00 -6,50 2.6 x o 4.1
8 31.5
Sable verdâtre -7,50 2.2 x o 3.3 9,5
9,00 45
9 3.8 x o 5.5 8,2
Structure de réaction
Système d'enfoncement
Tiges
Pointe
On peut, en plus, mesurer : l'effort total de pénétration Qt et l'effort de frottement latéral local Qs sur un
manchon situé au-dessus du cône.
L’effort total Qt est la force nécessaire, à une profondeur donnée, pour enfoncer le train de tiges muni à sa
base de la pointe conique.
L’effort apparent total sur le cône QC, à une profondeur donnée, est la force nécessaire pour enfoncer la
pointe conique. La contrainte qC est égale à
Q
qC = C (12.5)
AC
AC : surface de la base du cône.
L’effort total de frottement latéral QSt, à une profondeur donnée, est la différence entre Qt et QC
QSt = Qt - QC
Le frottement latéral unitaire local, à une profondeur donnée, est la force QS nécessaire à l’enfoncement
du manchon par sa surface latérale AS
Q
fS = S (12.6)
AS
Le rapport de frottement Rf (friction ratio), à une profondeur donnée, est défini par
f
Rf = S (12.7)
qC
12.3.3 Appareillage
La structure de réaction transmet au train de tiges un effort de fonçage qui, pour les pénétromètres
statiques classiques, est de 100 kN. La pointe a un diamètre égal à celui des tiges et est enfoncée dans
le sol à une vitesse constante généralement de 20 mm/s. Les systèmes de mesure enregistrent au moins la
longueur de pénétration et la résistance à la pénétration du cône et éventuellement le frottement latéral
local.
12.3.4 Réalisation de l'essai de pénétration statique
L'essai consiste pendant l’enfoncement du train de tiges à enregistrer simultanément, en continu, la
résistance à la pénétration du cône QC en fonction de la profondeur de la pointe. On peut éventuellement
enregistrer également : l'effort total de fonçage Qt et l'effort de frottement latéral local QS.
12.3.5 Expression des résultats
Les résultats sont présentés sous forme de graphiques, avec au moins la courbe de résistance à la
pénétration du cône qc en fonction de la profondeur. La figure 12.8 donne la variation de qC et de Rf ,
(FR: friction ratio chez les Anglo-saxons), en fonction de la profondeur.
20
Sables Sables limoneux
10
8 Limons et
6 limons sableux
4 Limons argileux et
argiles limoneuses
qC (MPa)
Argiles
1
0,8
0,6
0,4 Tourbe
0,2
0,1
0 1 2 3 4 5 6
Rf %
Fig. 12.9 Abaque d’identification des sols d’après Robertson & Campanella
12 Sable dense
Sable
10 Sable fin ∆u = umax - uo
2
Argile molle
Très molle
kh (m/s)
10-3
10-8 Limons
10-9
Argiles
10 -10
τ = T/S
LS S = π . dS . LS
ds
12.5.3 Appareillage
L’appareil comprend 3 organes principaux :
la sonde,
un organe de liaison,
un appareillage de surface.
La sonde du phicomètre est constituée par des coquilles métalliques. La surface de frottement est variable
pendant l’essai mais reste voisine de 500 cm2. A l’intérieur des coquilles est située une sonde gonflable
monocellulaire.
Courbe intinsèque
200
Contrainte de cisaillement (kPa)
150
100
Phi = 35°
Ci = 0 kPa
50
L'essai de pénétration dynamique consiste à enfoncer dans le sol, par battage de manière continue, un
train de tiges muni, en partie inférieure, d'une pointe débordante, tout en injectant une boue de forage
entre la paroi de sondage et les tiges (Fig.14) et à noter le nombre de coups nécessaires pour faire pénétrer
dans le sol la pointe d'une hauteur h de 10 cm.
L'injection de la boue de forage permet de supprimer le frottement latéral des tiges dans le sol.
12.6.1.2 Domaine d'application
Les essais de pénétration dynamique type A peuvent être réalisés dans tous les sols fins et grenus dont la
dimension moyenne des éléments ne dépasse pas 60 mm. L'essai est limité à une profondeur de 30 m.
Axe de battage
Mouton
Matériel de
battage
Guidage du mouton
Enclume
Tige de battage
Pointe
avec
m : masse du mouton
g : accélération de la pesanteur
H : hauteur de chute libre du mouton
A : aire de la section droite de la pointe
e : enfoncement par coup
m' : masse cumulée, de l'enclume, des tiges, de la pointe.
Les résultats sont présentés sous forme de graphiques, avec la courbe de la résistance à la pénétration
dynamique en fonction de la profondeur.
12.6.2 Pénétromètre dynamique B (Dynamic penetration B tip)
NF P 94-115 (décembre 1990).
12.6.2.1 Principe de l'essai
L'essai de pénétration dynamique, type B, consiste à enfoncer dans le sol par battage de manière continue
un train de tiges muni en partie inférieure d'une pointe débordante et à noter le nombre de coups
nécessaires pour faire pénétrer dans le sol la pointe d'une hauteur h de 20 cm, tout en vérifiant
l'importance des efforts de frottement éventuels sur le train de tiges.
12.6.2.2 Domaine d'application
Les essais de pénétration dynamique type B peuvent être réalisés dans tous les sols fins et grenus dont la
dimension moyenne des éléments ne dépasse pas 60 mm. L'essai est limité à une profondeur de 15 m.
12.6.2.3 Appareillage
Le pénétromètre dynamique B se compose d'un dispositif de battage, d'un train de tiges muni d'une pointe
débordante, d'un système de détection des efforts de frottement et d'un dispositif de mesures (Fig.12.16).
Axe de battage
Mouton
Matériel de
battage
Guidage du mouton
Enclume
Tige de battage
Pointe
dt
Tige de battage
Tube
Raccord tige-carottier
Bille
Clapet
dp
Tube central en
deux demi-cylindres
Carottier
Trousse coupante
di
Fig.12.17 Coupe du carottier SPT
Tube de fonçage
Sol fin
Tiges de torsion
Moulinet
Partie I Partie II
τmax ou su
τr ou sr
13.8.5 ECOULEMENT DE L’EAU DANS UN BATARDEAU LE LONG D’UN ÉCRAN DANS UNE COUCHE DE SOL LIMITÉE PAR
UN SUBSTRATUM IMPERMÉABLE ...................................................................................................................................18
hw
Q? H
u(M)?
Substratum imperméable
Le deuxième point est très important puisqu'il conditionne la résistance au cisaillement des sols. La
valeur de la pression interstitielle u permet, grâce au postulat de Terzaghi de calculer la contrainte effective :
σ' = σ - u. La valeur de cette contrainte effective donne la résistance au cisaillement du sol, à l'aide du critère
de Mohr-Coulomb τ = (σ – u)tg ϕ' + C’.
La stabilité hydraulique du fond de fouille sera traitée en B7 dans le chapitre de calcul des écrans.
Lignes de courant
Q v
vr = =
n ×S n
S
uM
hM = + zM
γw (13.2)
Si le fluide est immobile, nappe statique, la charge est constante, quand il y a écoulement la charge
hydraulique décroît dans le sens de l’écoulement.
Les courbes d’égale valeur de la charge hydraulique h sont nommées équipotentielles.
A' B'
30m 10m 29
P
20m
y
x E E'
0
Substratum imperméable
A
B
P
R
l
Q
Si le niveau d'eau est identique dans la colonne et le réservoir, il n'y a pas d'écoulement (nappe
statique) ; si on abaisse le réservoir de ∆h, zB < zA, il se produit un écoulement vertical descendant.
Entre le point P et le point Q, on a une perte de charge ∆h, due au frottement de l'eau sur les
grains.
Le gradient hydraulique vertical entre les points P et Q, noté i, est le rapport de la perte de
charge ∆h sur la distance parcourue par le filet d'eau dans le sol l:
∆h
i=− (13.3)
l
B
∆h
z
D
Substratum imperméable
Le tracé des équipotentielles de la figure 13.4 a été effectué avec des chutes de potentiel égales
à 1m, on voit directement que le gradient n’est pas uniforme et augmente rapidement quand on se
rapproche du pied de l’écran.
Darcy (Les fontaines publiques de la ville de Dijon, 1856) a établi expérimentalement, pour un
écoulement unidimensionnel, pour un sol homogéne et isotrope que la vitesse d'écoulement de l'eau
∆h
v est proportionnelle au gradient hydraulique i = .
∆l
v=k.i (13.4)
h
∆h
A
M
S
N
∆l
La loi de Darcy s’applique pour les écoulements d’eau de régime laminaire, elle n’est plus valable
en régime turbulent. En pratique on reste généralement en régime laminaire.
La loi de Darcy ne s’appliquerait pas pour des valeurs très faibles du gradient hydraulique.
On peut généraliser la loi de DARCY au cas tridimensionnel. Pour un sol homogène et isotrope
v = - k∇h (13.5)
Avec ∇ h : gradient de la charge
∇h, le vecteur gradient hydraulique est tangent à la ligne de courant et est orienté dans le même
sens. En coordonnées cartésiennes :
∂h
v x = −k
∂x
∂h
v y = −k
∂y
∂h
v z = −k
∂z
En coordonnées cylindriques :
∂h
vr = −k
∂r
1 ∂h
v θ = −k
r ∂θ
∂h
v z = −k
∂z
Pour un milieu anisotrope, la loi de DARCY se généralise et peut être mise sous la forme
suivante :
δ vx
dy vx vx + dx
δx
vy
x
dx
∂v ∂v x
γ w v x dy dzdt − γ w v x + γ w x dx dy dzdt = −γ w dxdy dzdt
∂x ∂x
Donc au total pour les trois directions x, y, z
∂v ∂v ∂v
− x + y + z γ w dxdydzdt
∂x ∂y ∂z
D’autre part puisque les particules de sol et l’eau sont considérées incompressibles la variation
du poids du sol est seulement due au changement de volume du squelette, donc à la variation du
volume des vides Vv rempli d’eau :
Comme Vv = nV, en considérant que l’eau est incompressible, γw est constant, on obtient :
∂v ∂v ∂v ∂n
− x + y + z γ w dVdt = − γw dV dt
∂x ∂y ∂z ∂t
∂n
div v = − (13.7)
∂t
Cette équation s’applique tous les types d’écoulement dans les sols saturés : écoulements
permanents, transitoires , en milieu déformable.
Pour l’hydraulique des sols, on fera l'hypothèse que le squelette granulaire lui-même est
indéformable, d'où
div v = 0 (13.8)
Avec ces hypothèses , le débit qui rentre dans un élément de sol est égal au débit qui en sort,
c’est l’expression de la continuité de l’écoulement.
Pour la consolidation des sols, au contraire, on a vu qu’on tient compte de la déformation du
squelette granulaire, le volume du sol diminuant pendant la consolidation
∂n
div v = −
∂t
L’équation (13.8) s’exprime en coordonnées cartésiennes par :
∂v x ∂v y ∂v z
+ + = 0
∂x ∂y ∂z
1 ∂ (r v r ) 1 ∂ v θ ∂v z
+ + = 0
r ∂r r ∂θ ∂z
∆h = 0 (13.10)
Avec ∆h : Laplacien de h.
qui s’exprime en coordonnées cartésiennes par :
∂2 h ∂2 h ∂2 h
+ + = 0 (13.11)
∂ x 2 ∂ y2 ∂ z2
et en coordonnées cylindriques par :
∂2 h 1 ∂ h 1 ∂2 h ∂2 h
+ + 2 + = 0 (13.12)
∂ r2 r ∂ r r ∂ θ2 ∂ z 2
∂ ∂
Pour un écoulement de révolution = 0 et pour un écoulement ne dépendant pas de z = 0 , il
∂θ ∂z
reste seulement :
d 2 h 1 dh
+ = 0 (13.13)
dr 2 r dr
La charge h est donc, dans ce cas, une fonction harmonique. On peut constater que les valeurs
des charges hydrauliques, donc les surpressions interstitielles, ne dépendent pas de la
perméabilité du milieu. Ce n’est donc pas parce qu’il n’y a qu’un très faible débit qu’il ne règne
pas dans le sol des pressions interstitielles importantes.
Par contre, le débit dépend évidemment de k.
i = (hA – hB) / l
La vitesse d’écoulement, constante est donc égale à :
v = k.i
Si la section du tube, perpendiculaire à l’axe x, est S le débit sera Q = v. S
13.7.2 Multicouche
Le cas général sera souvent celui du multicouche. On distingue les écoulements horizontaux des
écoulements verticaux.
On écrit la continuité de l’écoulement. Le débit est constant à travers chaque interface, donc les
vitesses sont égales dans chacune des couches. D’autre part la perte de charge totale est égale à la
somme des pertes de charge dans chaque couche
v
h1 k1 ∆h1
v
h2 k2 ∆h2
kv
H
hi v ∆hi
ki
v
hn kn ∆hn
h1 k1 ∆h
h2 k2 ∆h
H kh
hi ki ∆h
hn kn ∆h
Les lignes de courant sont horizontales. Entre deux équipotentielles la perte de charge est constante
donc le gradient hydraulique est le même pour toutes les couches. On écrit que le débit total est la
somme des débits dans chaque couche et on applique la loi de Darcy.
Q = Σ q i = Σ vi h i .1 = Σ k i .i . h i .1 = k h .i . H .1
Σ ki hi
kh = (13.15)
H
On a toujours kh supérieur à kv .
z ψΑ
Β
v
n
ψB Α
x
Fig.13.11 Débit dans un tube de courant
dQ = v × n ×dS
dz dx
avec dS la facette orientée par n − ,
ds ds
∂ψ
vx =
∂z
v
∂ψ
vx = −
∂x
∂ψ ∂ψ
dQ = − dz − dx = − ∂ψ
∂z ∂x
ψB
Q = ∫ dψ
ψA
= ψ B −ψ A
donc QA = ψB – ψA
Le débit est constant dans un tube de courant limité par deux lignes de courant. On peut
donc remarquer que la vitesse augmentera quand la section du tube de courant diminue.
Le long des couches imperméables, étant donné qu'il n'y a pas de débit à travers ces couches, le
flux est nul , l’eau ne peut pas traverser, ce qui se traduit par la condition suivante de débit nul :
∂h
= 0 , avec n , direction normale à la surface imperméable (condition appelée de Neumann).
∂n
∆Q = ∆ψ = 0 et ψ est constant, c’est une ligne de courant. C’est le cas pour les lignes de courant
AE le long du substratum imperméable sous le corps de la digue, également pour les lignes de
courant MN le long du substratum imperméable du batardeau et de la fouille.
C’est le cas aussi pour les lignes de courant le long de l’écran considéré étanche pour le batardeau
et la fouille. Enfin, par raison de symétrie, les lignes de courant sont verticales dans l’axe du
batardeau et de la fouille.
Les surfaces filtrantes submergées sont orthogonales aux lignes de courant, la charge h est
constante (condition appelée de Dirichlet), ce sont donc des équipotentielles.
C’est le cas pour le parement amont de la digue pour l’équipotentielle h = H1 , pour la surface du
terrain submergé du batardeau, pour les équipotentielles passant par B et D et le fond de fouille
EF. Ce n’est pas le cas pour les surfaces initiales passant par B et D pour la fouille, puisqu’il y a
rabattement, par contre le fond de fouille EF est une équipotentielle.
Dans le cas du batardeau l’écoulement est parfaitement défini par les 2 équipotentielles et les 2
lignes de courant. Ce type d’écoulement est nommé écoulement confiné.
Dans le cas de la digue et de la fouille la ligne de courant qui définit la surface libre n’est pas
prédéterminée. Ce type d’écoulement est appelé non confiné.
Dans le cas de la digue, les lignes de courant qui arrivent au-dessus de la nappe aval passant par D
produisent un suintement entre C et D. L’eau sort à la pression atmosphérique, la surface de
suintement n’est ni une surface équipotentielle ni une surface de courant.La pression interstitielle
est donc également nulle et on a :
h = z (ou y avec les conventions des logiciels)
Pour étudier les écoulements, dans un batardeau, on utilisera des méthodes analytiques (Mandel)
qui fournissent les pertes de charge le long de l’écran ou des abaques expérimentaux
(Davidenkoff) qui donnent à la fois les pertes de charge le long de l’écran et les débits.
Surface de suintement
H1
z H1 h= C
D
A E H2
Substratum imperméable
Lignes de courant
Equipotentielles
C A
D B
E F
Lignes de courant
M N
Substratum imperméable
D B
EQUIPOTENTIELLE
E F
Lignes de courant
M N
Substratum imperméable
A
h1
B
∆h
d1 F
h2
E
C D
d2
x
On désignera par ρ, le rapport de la perte de charge aval sur la perte de charge totale
∆h 2
ρ = (13.16)
∆h
d2
tan (πρ) − πρ = π (13.17)
∆h
1
ρ1 = (13.18)
∆h
1+ 1+
d2
1 8 1
−ρ = 2
− ρ1 (13.19)
2 π 2
On remarquera que l’approximation du gradient uniforme, c’est à dire des pertes de charge
réparties uniformément dans le sol le long de la palplanche, si elle est simple est fausse et sous
estime largement la perte de charge à l’aval de la palplanche surtout pour des valeurs de ∆h / d2
supérieures à 1 .
Par contre on acceptera généralement des gradients uniformes à l’amont et à l’aval, calculés à
partir de la formule de Mandel, sans grande erreur.
13.8.5 Ecoulement de l’eau dans un batardeau le long d’un écran dans une couche de
sol limitée par un substratum imperméable
Mandel (1951) a également donné une solution analytique pour une couche de sol limitée par un substratum
imperméable (Fig.13.16)
h1
∆h
h2
T1 d1
d2
y T2
x
0
Substratum imperméable
Fig. 13.16 Ecoulement sous un écran de batardeau dans un sol limité par un substratum imperméable
T T22
ln 2
+ − 1
T1 − d1
(T1 − d1 )
2
ρ1 = (13.22)
T T12 T T22
ln 1 +
− 1 + ln 2
+ − 1
T1 − d1
(T1 − d1 ) T1 − d1 (T1 − d1 )
2 2
T1 T2
Pour et élevés on tend vers
T1 − d1 T1 − d1
8 T2
ln
ρ = π (T1 − d1 ) (13.23)
8 T1 8 T2
ln + ln
π (T1 − d1 ) π (T1 − d1 )
∆h
∆h2
d1
T1 d2
T2
Substratum imperméable
La perte de charge aval et le débit par m d’écran (pour un seul écran) sont donnés par les relations
suivantes :
∆ h2 φ2
Pour des écrans plans de longueur indéfinie : ρ = = (13.24)
∆h φ1 + φ 2
∆h
(pour un seul écran) Q / m = k (13.25)
φ1 + φ2
φ2
Pour une enceinte fermée ronde de rayon b : ρ = 1,3
φ1 + φ2
∆h
Q = 0,8 k 2π b
φ1 + φ2
φ2 φ2
Pour une enceinte carré de côté 2b : ρ = 1,3 (côté) ρ = 1,7 (coin)
φ1 + φ2 φ1 + φ2
∆h
Q = 0,7 k 8b
φ1 + φ2
1.9 T2/b= 0
1.8
1.7
1.6
1.5
1.4
1.3
1.2
1.1
1.0
0.9
0.8
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0.0
0.00 0.05 0.10 0.15 0.20 0.25 0.30 0.35 0.40 0.45 0.50 0.55 0.60 0.65 0.70 0.75 0.80 0.85 0.90
d1/T1 et d2/T2
La valeur de φ1 est donnée par la courbe T2 / b = 0 en fonction de d1/T1. La valeur de φ2 est donnée
par les autres courbes T2 / b en fonction de d2/T2 .
Ecran imperméable
10m Eau
10m
EQUIPOTENTIELLES
Eau
D h = 30m E A C F h = 20m G
B
y
M x N
0
Substratum imperméable
C
y
A
x D
0
Substratum imperméable
On pourra ensuite affiner le tracé du réseau pour obtenir un nombre suffisant d’équipotentielles et
de lignes de courant. Dans le cas traité, simple puisque symétrique, on a sur la figure 13.22 dessiné
11 équipotentielles en comptant les 2 équipotentielles connues DE et FG. La perte de charge totale
∆h étant de 10m, on a une perte de charge entre chaque équipotentielle de 1m. Le débit par tube de
courant est donc, d’après (13.20) de ∆q = k . 1m (avec a / b# 1), le débit total pour les 5 tubes de
courant est donc de Q = 5 . 1m .k / m d’écran. Si k = 10-7 m /sec on aura alors par mètre d’écran
Q = 5.10-7 m3 /sec et le double pour l’ensemble du batardeau.
h = 30m h = 20m
x
0
Substratum imperméable
Flow Field
-9 -9 3
Extreme velocity 238,26*10 m/s Total discharge 505,48*10 m /s/m
Fig . 13.25 Diagramme des pressions interstitielles le long de l’écran dans le terrain
13.8.9 Méthode numérique du tracé des réseaux d’écoulement pour une fouille blindée
Dans ce cas on utilisera directement la méthode des éléments finis. Les résultats du calcul
permettent de connaître le débit, mais aussi la surface libre, c’est à dire la hauteur du rabattement,
ce qui est essentiel pour tracer le diagramme des pressions interstitielles, en particulier le long de
l’écran.
Le rabattement dans la fouille dépend évidemment de la distance de l’alimentation de l’ écoulement
et de l’anisotropie du massif de sol.
Si la distance d ‘alimentation n’est pas trop éloignée de la fouille on prendra cette distance dans les
calculs, si l’alimentation est à grande distance on pourra pour un premier calcul limiter la distance
d’alimentation par la formule de Sichardt L = 3000 √ k ∆h, avec L et ∆h en m et k en m/sec.
Les conditions aux limites sont les mêmes que pour le batardeau, sauf pour la frontière gauche qui
est une équipotentielles h = 30m. Pour ce calcul d’un écoulement non confiné, le logiciel fait une
série de calculs itératifs pour déterminer la surface libre.
On présente deux exemples de calcul d’écoulement pour une fouille blindée ( Fig.13.26). La
hauteur initiale du massif de sol est de 30m. Au départ la nappe est affleurante, l’alimentation sur
toute la hauteur est située à 50m. On terrasse de 10m en pompant pour rabattre la nappe. Le premier
calcul est réalisé pour un sol isotrope kh = kv = 10-7 m/ sec, le second pour un sol orthotrope tel que
kh = 10 kv.
10m
Pour le premier calcul, concernant la perméabilité isotrope, la figure 13.27 indique le rabattement,
le champ des vecteurs vitesse et le débit Q = 3,2.10-7m3/sec/m.
Flow Field
-9 -9 3
Extreme velocity 118,44*10 m/s Total discharge 319,17*10 m /s/m
B
F
G
H
I
J
K
Fig . 13.29 Diagramme des pressions interstitielles le long de l’écran dans le terrain
Flow Field
-9 -6 3
Extreme velocity 678,26*10 m/s Total discharge 1,56*10 m /s/m
B
C
D
J
K
Fig . 13.32 Diagramme des pressions interstitielles le long de l’écran dans le terrain
En conclusion, il est nécessaire de bien distinguer le cas de l’alimentation verticale pour les
batardeaux où le terrain, surface de filtration est une équipotentielle, du cas de l’alimentation
horizontale pour les fouilles blindées où la surface initiale de la nappe n’est pas une
équipotentielle et nécessite la recherche de la surface libre de rabattement. Si dans certains cas
simples de batardeau on peut utiliser des méthodes simplifiées ou des abaques, dans le cas des
fouilles il est conseillé d’utiliser des logiciels de calcul qui donneront des résultats complets. On
veillera à prendre des valeurs réalistes pour les perméabilités horizontales et verticales.
∂σ x' ∂h ∂τ '
+γ w + =0
∂x ∂x ∂z
∂τ' ∂σ'z ∂h
+ + γw + γ − γw = 0
∂x ∂z ∂z
Les deux équations montrent qu’un élément de sol dV (Fig.13.33) est soumis aux forces verticales
volumiques de pesanteur orientées vers le bas γ.dV , aux forces verticales volumiques d’Archimède
orientées vers le haut γw .dV et à des forces hydrodynamiques, qui sont également des forces
volumiques de composantes :
∂h
γ w ∂x
γ w ∇h
∂h
γw
∂z
γw. dV
.
dV
dV
γ w.
h.
ad
gr
γ. dV
Fig.13.33 Répartition des forces volumiques sur un élément de sol soumis à un écoulement
Dans le cas particulier d’un écoulement unidimensionnel ou pour des lignes de courant verticales,
par exemple le long des écrans étanches des batardeaux et des fouilles blindées (Fig.13.13 et
13.14), on peut additionner ou soustraire directement la force hydrodynamique verticale
La valeur de Κo, délicate à mesurer, peut être obtenue à l'appareil triaxial au laboratoire et au pressiomètre
ou au dilatomètre(Marchetti)sur le chantier.
La détermination de cette valeur est très importante puisqu'elle conditionne le calcul des écrans, des
tunnels.
A défaut de mesure du coefficient Κo on peut l’estimer.
ν
Si le sol avait un comportement élastique linéaire, Κo serait égal à Κ o = . Cette valeur théorique
1 −ν
s’éloigne trop de la réalité pour être utilisée pratiquement.
Pour les sols pulvérulents et les sols fins normalement consolidés on pourra utiliser la formule simplifiée
de JAKY : Ko = 1 - sinϕ’, si le terre plein est horizontal.
S’il existe un talus de pente β, la valeur de Ko, avec la même définition sera Koβ = Ko(1+ sin β).
Par rapport aux sols normalement consolidés la valeur de Κo augmente pour les sols surconsolidés,
d’autant plus que le coefficient de surconsolidation Roc est important.
On pourra utiliser la relation suivante
Κ o = (1 − sin ϕ ')Roc2
1
(14.2)
τ
ϕ'
Poussée Butée
Kp
K
Ko
Ka
H H
Poussée ≈ Butée >
1000 100
σ'vo
σ'a
σ'vo
σ'p
Ecran
Plan de rupture
W
h
δ ϕ θ−ϕ
R
W
F θ−ϕ
F
R δ
θ
O Dynamique des forces
On suppose que la surface de rupture potentielle est un plan (coin de Coulomb) passant par le pied de
l’écran et faisant un angle θ avec l’horizontale.
On fait l’hypothèse que la contrainte de cisaillement τ = σ’tg ϕ’ est complètement mobilisée le long de ce
plan. Le coin de Coulomb se comporte de façon rigide-plastique, ce qui n’est pas le cas généralement surtout si
l’écran est de grande hauteur.
r
La réaction totale du sol R sur lequel glisse le coin de Coulomb est donc inclinée de l’angle ϕ sur la
normale au plan de rupture.
v v v v
Le principe consiste simplement à écrire l’équilibre des forces en présence R,WetFa ; W étant le poids du
v
mur et Fa la poussée du sol incliné de δ sur la normale à l’écran (Fig.14.5).
Fa = R sin (θ − ϕ )
W = R cos(θ − ϕ )
sin (θ − ϕ )
Fa = W = Wtg (θ − ϕ )
cos(θ − ϕ )
1
Fa = γh² cot gθ tg (θ − ϕ )
2
dFa 1 tg (θ − ϕ ) cot θ
= γh ² − +
dθ 2 sin ²θ cos ²(θ − ϕ )
dFa 1 sin 2θ − sin 2(θ − ϕ )
= γh ² =0
dθ 4 sin ²θ cos ²(θ − ϕ )
π ϕ
sin 2θ - sin (2θ - ϕ) s’annule pour θa = + (14.5)
4 2
d’où
π ϕ π ϕ π ϕ
K a = cot g + tg − = tg ² − (14.6)
4 2 4 2 4 2
et
π ϕ h²
Fa = tg ² − × γ (14.7)
4 2 2
Poncelet a généralisé la méthode de Coulomb a un écran incliné de λ et à un sol surmonté d’un talus
d’angle β (Fig.14.6). Par la même procédure, on détermine le coefficient de poussée Ka.
0 β Plan de rupture
Ecran
λ
W
ϕ
l δ
R
Fa θ
cos ²(ϕ − λ )
ka = (14.8)
sin (ϕ + δ a )sin (ϕ − β )
2
cos(λ + δ a )1 +
cos(λ + δ a ) cos(β − λ )
1
Fa = k a × γ × l 2 (14.9)
2
1 sin (δ a + ϕ )cos(β − λ )
θ a = ϕ + arc cot g tg (ϕ − λ ) + (14.10)
cos (ϕ − λ ) sin (ϕ − β ) cos (δ a + λ )
La méthode de Coulomb, qui suppose des plans de rupture, n’est pas applicable dans le cas de la butée pour
laquelle les surfaces de rupture ne peuvent être assimilées à des plans.
La méthode de Coulomb donne des résultats acceptables pour le calcul de la poussée de sols sans cohésion,
spécialement si δ, λ et β sont positifs. Par contre elle n’indique pas la répartition des contraintes le long de l’écran.
• Cas général
Avec cette hypothèse, on peut déterminer la répartition des contraintes de poussée (ou de butée) le long d'un
plan OD, dans le cas d'un sol pesant pulvérulent (γ,ϕ) non surchargé.
Le calcul de la contrainte t à une profondeur z sur le plan OD s'effectue à partir du cercle de MOHR, le plus
petit pour l'équilibre de poussée, passant par l'extrémité M du vecteur contrainte qui s'exerce sur la facette
parallèle à la surface libre et tangent aux droites intrinsèques de COULOMB (τ = σ tgϕ). L'équilibre de butée
s'étudierait à partir du cercle de MOHR, le plus grand pour l'équilibre de butée, passant par le même point M et
tangent également aux droites intrinsèques de COULOMB (Fig.14.7)
OM est le vecteur contrainte γz.cosβ s’exerçant sur la facette parallèle à la surface libre, à une profondeur z.
OM’ est le vecteur contrainte s’exerçant sur la facette verticale à la même profondeur z. Ces deux contraintes
sont conjuguées.
ON est le vecteur contrainte t s’exerçant sur la facette inclinée de λ à la même profondeur z.
Poussée
t* t
N
2λ
M' β
β 0
0
β σ
γz cosβ γ= 0
ϕ= 0
λ γz cosβ
l t
M
δ
z D
cos(λ − β )sin α
ta = [1 − sin ϕ cos(2λ + ϕ − β )]γ × l (14.11)
cos δ sin (α + β )
avec l’inclinaison δ par rapport à la normale à l’écran définie plus haut.
t a = K a × γ × l (14.12)
L'inconvénient de la théorie de RANKINE est que l'angle δ de la contrainte de poussée avec la normale à
l'écran dépend des conditions géométriques mais n'a pas la réalité physique d'un angle de frottement sol-écran.
Fa = ka . γ. l²/2
l
δ
t = ka. γ. l
l/3 δ
n
La répartition des contraintes de poussée sur l’écran est donc linéaire en fonction de l ; cette répartition
triangulaire donne directement la force de poussée.
l2
Fa = K a × γ × (14.13)
2
dont le point d’application est situé au l/3 à partir de la base de l’écran.
R'
R
ϕ'
σa σho I σV I' σP σ
σa σp
Ka = et K p = (14.14)
σv σv
1. Cas du sol seulement frottant (sable, gravier, argile drainée cisaillée dans le domaine
normalement consolidé)
R = OI sin ϕ
σ v − σ a (σ v + σ a )sin ϕ
=
2 2
1 − sin ϕ
σa = σv
1 + sin ϕ
σa
Généralement, on exprime plutôt K a = en fonction de l'arc moitié ϕ/2.
σv
1 − sin ϕ π ϕ
σa = = tg ² − , σa est perpendiculaire à l’écran
1 + sin ϕ 4 2
1 + sin ϕ
σp = σv
1 − sin ϕ
De même
1 + sin ϕ π ϕ
σp = = tg ² + σ v , σp est perpendiculaire à l’écran
1 − sin ϕ 4 2
1 π ϕ
Kp = = tg ² + (14.16)
Ka 4 2
CU
σ
σa σho σV σP
σ p = σ v + 2Cu
3. Cas du sol frottant et cohérent (sols argileux ou limoneux non saturés à court terme, ou sol
argileux ou limoneux saturés cisaillés dans le domaine surconsolidé)
π/4 − ϕ/2
R'
π/2 + ϕ
R
σ
O' σa O I σV I' σP
H
π/2 − ϕ
1 − sin ϕ cos ϕ
σa = σ v − 2C (14.18)
1 + sin ϕ 1 + sin ϕ
ou
π ϕ π ϕ
σ a = tg ² − σ v − 2Ctg −
4 2 4 2
π ϕ
σ a = K aσ v − 2Ctg −
4 2
Par CAQUOT
σa + H
= Ka
σv + H
C
en posant H =
tgϕ
σa + H
= Ka
σv + H
σ a = K aσ v − H (1 − K a )
π ϕ
σ a = K aσ v − 2Ctg − (14.19)
4 2
de même
π ϕ
σ p = K pσ v + 2Ctg + (14.20)
4 2
POUSSEE BUTEE
π ϕ π ϕ
Sol frottant ϕ ≠0, C = 0 σ a = tg ² − σ v σ p = tg ² + σ v
4 2 4 2
π ϕ π ϕ π ϕ π ϕ
Sol frottant et cohérent ϕ≠0, C≠0 σ a = tg ² − σ v − 2Ctg − σ p = tg ² + σ v + 2Ctg +
4 2 4 2 4 2 4 2
• Les tracés des cercles de MOHR permettent de connaître l'allure des lignes de glissement et les coins de
poussée et de butée.
π/4 + ϕ/2
E
IN
l
NK
t
RA
SQ
SINE
D US
BO
BOUSSINESQ garde les résultats de RANKINE concernant la répartition des contraintes sur l'écran :
- l'obliquité des contraintes est constante le long de l'écran OD, elle est choisie et fixée à δ ;
- la répartition des contraintes sur l'écran est triangulaire :
ta = K a × γ × l
On travaillera en coordonnées polaires, pour lesquelles les équations d’équilibre divt + F = 0 s’écrivent :
∂σ r ∂τ σ r − σ θ
+ + = γ cosθ
∂r r∂θ r
∂τ r ∂σ θ τ
+ + 2 = −γ sin θ
∂r r∂θ r
σr : contrainte normale radiale
σθ : contrainte normale orthoradiale
τ : contrainte de cisaillement
En combinant les équations d’équilibre précédentes et les relations données par le cercle de Mohr des
contraintes tangentes aux droites de Coulomb on établit le système des 2 équations différentielles suivantes :
∂σ θ
+ 3τ = −γr sin θ
∂θ
∂τ
+ 2(σ r − σ θ ) = −γr cosθ
∂θ
avec σθ = k σr
Le système des deux équations différentielles a été intégré par Caquot et Kérisel, les calculs étant améliorés
par ABSI pour donner des tables complètes de poussée et butée fournissant les coefficients Ka et KP.
Le problème est déterminé par les conditions aux frontières :
- surface libre : contraintes nulles
- sur l’écran : obliquité imposée δ de la contrainte.
Entre la surface libre et la première ligne de glissement on a un équilibre de Rankine et entre la première
ligne de glissement et l’écran un équilibre de Boussinesq.
Le tracé des lignes de glissement montre que les lignes de glissement diffèrent peu de lignes droites dans le
cas d’équilibre de poussée, par contre elles s’en éloignent fortement dans le cas d’équilibre de butée.
14.2.4 Calculs des coefficients de poussée et butée d’un sol sans cohésion (milieu non pesant)
α
q1
0 γ= 0
Ω ϕ= 0
K'a . q1
t
δ
α
q1
0
e
Rankin
γ= 0
Ω
µ
ϕ= 0
Ψ dtl
an
ε Pr
Rankine
λ
Fig.14.16 Equilibres de Rankine et de Prandtl
Dans le cas particulier, avec une surface libre horizontale et un écran vertical et δ = 0, on obtient :
π ϕ
Κ ′a = tg ² − (14.22)
4 2
u Pression interstitielle
α Obliquité de la surcharge q
0 β
l
δ
M
B
Fig.14.17 Conventions de signes pour les tables de poussée - butée
La contrainte de poussée pa agissant sur la paroi à une distance l du sommet O est donnée par :
pa = ka × γ × l (14.23 )
1
Fa = K a × l 2 (14.24 )
2
La figure 14.18 donne deux exemples des tables de Caquot-Kérisel-Absi pour un sol pesant
β δ
= 0.00 = 0.66
ϕ' ϕ'
β δ
= 0.00 = 0.00
ϕ' ϕ'
ϕ 10 15 20 25 30 35 40 45
λ
40 0,672
35 0,701 0,645 0,592
30 0,722 0,656 0,596 0,541 0,491
25 0,736 0,660 0,592 0,530 0,473 0,422 0,375
20 0,742 0,658 0,582 0,514 0,452 0,396 0,346 0,300
15 0,742 0,649 0,566 0,492 0,426 0,367 0,315 0,277
10 0,736 0,634 0,545 0,467 0,398 0,336 0,282 0,235
5 0,723 0,613 0,520 0,438 0,366 0,304 0,250 0,202
0 0,704 0,589 0,490 0,406 0,333 0,271 0,217 0,172
-5 0,680 0,558 0,458 0,372 0,299 0,238 0,186 0,143
-10 0,650 0,525 0,422 0,336 0,265 0,206 0,156 0,116
-15 0,616 0,488 0,384 0,300 0,231 0,174 0,128 0,091
-20 0,577 0,448 0,345 0,263 0,197 0,144 0,102 0,070
-25 0,534 0,406 0,305 0,226 0,164 0,116 0,079 0,060
-30 0,488 0,361 0,264 0,190 0,133 0,090 0,058 0,034
-35 0,440 0,316 0,224 0,155 0,104 0,066 0,040 0,021
-40 0,388 0,269 0,184 0,122 0,077 0,046 0,024 0,010
-45 0,335 0,223 0,145 0,091 0,053 0,028 0,012
-50 0,281 0,178 0,109 0,063 0,033 0,014
-55 0,226 0,134 0,075 0,038 0,016
-60 0,172 0,093 0,046 0,018
-65 0,120 0,056 0,021
-70 0,072 0,024
-75 0,030
-80
α
q1
O A
α>0
Ω δ>0
q2
δ
B
Fig.14.19 Conventions de signe des tables de poussée – butée d’un sol non pesant
Equilibre de poussée
La surface libre OA du sol est soumise à une surcharge uniformément répartie q1 d'inclinaison δ. La
poussée uniformément répartie q2, d'inclinaison δ imposée par le projeteur, qui en résulte a pour valeur
q2 = K'a q1
Equilibre de butée
Le coefficient de butée est l'inverse du coefficient de poussée.
1
Κ ′p =
Κ ′a
La figure 14.20 donne un exemple des tables de poussée et butée pour un sol non pesant
δ
α 0 5 10 15 20 25
-20 0,696 0,672 0,658 0,651 0,653 0,663
-10 0,465 0,446 0,434 0,427 0,425 0,429
0 0,333 0,319 0,31 0,305 0,304 0,306
10 0,253 0,243 0,236 0,232 0,231 0,233
20 0,203 0,194 0,189 0,185 0,185 0,186
τ' τ
H
C
σ
O' O
Fig.14.20 Etats correspondant de Caquot
On appliquera le théorème des états correspondants de CAQUOT en faisant une translation d'axe 00' = H
pour se ramener au cas d'un sol frottant auquel on ajoutera tout autour une contrainte hydrostatique H
(Fig.14.20).
C
OO' = H = (14.25 )
tgϕ
En principe pour le sol frottant on utilisera Ka (sol pesant) et pour la surcharge H, K'a (sol non pesant)
La contrainte de poussée de H, K’a . H , inclinée de δ, qui agit dans le même sens que la
contrainte de poussée du sol
La pression H, perpendiculaire à l’écran, qui agit en sens contraire des 2 précédentes.
H γ
C
ϕ
l H .H
K a' (
q)
. γ. l
M K a(γ)
δa > 0
δ est évidemment limité par ϕ, au maximum il dépassera rarement +2/3ϕ, la valeur δ= 0 est sécuritaire.
Par contre, quand on déblaie une fouille, devant un écran, le sol excavé décomprime le sol en fond de fouille
qui a tendance à se soulever, l’angle de frottement δp, de butée, est négatif, avec le cisaillement τ dirigé vers le haut
(Fig.14.23). On prendra généralement comme valeur δp = -2/3ϕ.
δp < 0
δp < 0
A
O' B
β
O C
I
z'
z pa = Kaβ . γ .z
p'a = Ka . γ .z'
D J
Fig.14.24 Exemple de répartition des contraintes de
poussée dues à un talus limité en tête d’écran
On écrit l’équilibre d’un coin de Coulomb par la fermeture du dynamique des forces et on cherche le coin tel
que Fmax = Fa.
CULMANN a proposé une méthode permettant de décrire la variation de F sur le même graphique en faisant
π
tourner le dynamique de + ϕ pour faire coïncider le vecteur R avec le vecteur directeur du plan de coupure θ
2
(Fig.14.25)
4
3
2
1
(F
)
F3 (W)
2
F4
R
R 3 F2
δ+ϕ W4
R1
R4
F 1 W3
W2
ϕ
W1
Fig.14.25 Construction de Culmann
B6/chapitre 14 (version du 17/12/02) Cnam – Paris - Géotechnique C . Plumelle 27
R coïncide avec le plan de coupure,
W fait un angle de +ϕ avec l’horizontale et représente le poids total du terrain et les surcharges
éventuelles
F fait un angle + (δ + ϕ) avec la verticale,
Le graphique en pointillé donne l’évolution de F, et permet de déterminer Fa = Fmax.
Cette méthode ne donne pas directement le point d’application de Fa qui pourrait être obtenu en découpant le
terrain en tranches élémentaires.
2F
σr = (cos λ cosθ + sin λ sin θ ) (14.26 )
πr
σθ = 0 et τ=0
a
λ F (kN/m)
P
A
r θ
τ
z
M σr M σ
Fig. 14.26 Action d’une charge linéairement répartie inclinée sur un plan vertical
B6/chapitre 14 (version du 17/12/02) Cnam – Paris - Géotechnique C . Plumelle 28
Si la charge est verticale λ = 0 (Fig.14.27)
2F
σr = cosθ (14.27 )
πr
a F (kN/m)
x
θ
z
τ
(σz)
M σ
z
Fig.14.27 Action d’une charge linéaire verticale sur un plan vertical
A partir du cercle de Mohr, en ce point (r , θ), on détermine sur une facette verticale les contraintes (σ,τ).
Pour la charge inclinée
2 F [(cos λ ) × z + (sin λ ) × a ]× a ²
σ = (14. 28 )
π (a ² + z ² )²
2 F [(cos λ ) × z + (sin λ ) × a ]× az
τ= (14. 29 )
π (a ² + z ² )²
Pour la charge verticale λ = 0
2F za ²
σ = (14.30 )
π (a ² + z ² )²
2F az ²
τ= (14.31 )
π (a ² + z ² )²
Ces formules donnent la répartition des contraintes sur un plan vertical du sol, elles ne tiennent pas compte
de la présence de l’écran et de sa rigidité.
Les écrans ayant toujours une rigidité supérieure à celle du sol, les contraintes seront plus élevées que cette
solution théorique. Si l’écran était infiniment rigide, on pourrait considérer une force F’ symétrique de F par
a = 5m
π/4
F = 100kN.m-3
P
A
r θ
τ
z
M σr M σ
0.00 0.00
1,08 m
1.00 1.00
3,70 m
2.00 τ(z) σ(z) 2.00
3.00 3.00
4.00 4.00
profondeur z
5.00 5.00
6.00 6.00
7.00 7.00
8.00 8.00
9.00 9.00
10.00 10.00
ϕ
B
π+ϕ
4 2
C
P'a = K'a . q
F (kN/m)
O
P'a (max)
ϕ
A
F'a
F'a
ϕ
R
d π−ϕ
4 2
π+ϕ
4 2
R F
B
27°
c d+a S d d+a S
a b
a
q
d COUPE
z1 ϕ
F'a
P'a max
π−ϕ
z3 ϕ
4 2
F'a = Q . tg(π/4 − ϕ/2) P'a
l R Q
R
π−ϕ z3 - z1
4 2 ϕ
π+ϕ π+ 2
4
4 2
P'a(z)
γ1, ϕ1, C1
1
γ2, ϕ2, C2 2
γ3, ϕ3, C3 3
γ4, ϕ4, C4 4
z
Fig. 14.32 Exemple de répartition de contraintes de poussée d’un
multicouche sur un écran vertical
0,1H à 0,15H
0,1 à 0,15m
D
H/8 à H/6
0,3H + 0,20m
Fig.15.1 Mur poids (maçonnerie ou gros béton)
D
H/12
Fa
D
H/12
Généralement, on ne prend pas en compte la butée des terres devant les murs. La première raison est qu’elle
peut disparaître si l’on excave le sol, la seconde raison est qu’il faut un déplacement important pour la mobiliser
complètement.
Toutefois, pour des situations provisoires, on peut prendre en compte une partie de la butée limite en fonction
du déplacement toléré. En première approximation, on prend souvent une "butée hydraulique" avec Kp = 1.
Les actions ne seront pas pondérées, les poussées et les butées seront calculées sans pondération des poids
volumiques des sols. De même, les coefficients de poussée et de butée ne seront pas affectés de coefficients de
sécurité partiels.
On définit la surface du sol de fondation comprimé en calculant la répartition des contraintes normales sous la
base du mur.
On fait l’hypothèse forte que le sol de fondation est en élasticité linéaire et on applique les résultats du calcul
des contraintes en flexion composée.
V 6 × eG
σ = 1 ± (15.2)
A B
A: surface de la fondation
B: largeur de la fondation
eG : excentricité de la résultante des forces par rapport au centre d’inertie de la semelle
Pour une semelle rectangulaire, si eG ≤ B/6, le sol de fondation est entièrement comprimé et A = A’.
Si eG > B/6, une partie du sol est décomprimé A’ < A, l’équation (2) permet de déterminer A.
La figure 4 donne un exemple de force horizontale H = Fa, de force verticale V = W.
A B
Remblai
W Fa
D C Sol de fondation
B C', ϕ'
Fig. 15.4 Application des forces horizontale et verticale sur la base du mur
La figure 5, elle, donne la répartition des contraintes normales sous la base de la fondation qui indique un sol
entièrement comprimé.
W R
σmax σmin
B
Fig. 15.5 Répartition des contraintes normales sous la base de la fondation
W R
σmax σmin
q'ref
0,75 B
B
Fig. 15.6 Détermination de q’ref à partir du diagramme de contrainte
3σ max + σ min
q' ref =
4
→ Ou par la méthode de Meyerhof en recentrant la résultante des forces sur une semelle fictive réduite
de largeur B’ = B – 2eG (Fig.15.7)
W R
q'ref
B' = B - 2eG
Fig. 15.7 Détermination de q’ref à partir de la méthode de Meyerhof
V
q' ref =
B − 2eG
avec V = W, poids du mur sur la figure 4.
La contrainte ultime q’ult sera déterminée dans le cours de fondations superficielles. On adoptera actuellement
un coefficient de sécurité partiel
γ q = 2 + (iδ ) 2 sur q’ult
iδ étant le coefficient de réduction de la contrainte ultime du sol qui est fonction de l’inclinaison δ de la
résultante des forces et de l’encastrement du mur (cf. fondations superficielles).
On vérifiera que
qult
q ' ref ≤
γq
Fig. 15.8 Exemple de vérification de la stabilité globale d’un mur dans une pente
Généralement, la poussée totale grains et eau sera plus du double de la poussée des grains dans le cas où il n’y
a pas de nappe. Ceci explique les sinistres qui surviennent en cas d’inondations, de fuites d’eau accidentelles de
fontes des neiges importantes qui saturent en eau le massif de sol.
• Drain horizontal
Cela peut être le cas pour un remblai avec un drain horizontal à sa base.
On peut considérer que les lignes d’écoulement sont verticales (les équipotentielles horizontales).
Le gradient est égal à 1 puisque hB = h et hc = 0
∆h
i= = 1 (Fig.15.9)
h
B u=0
z
Equipotentielle
Ligne d'écoulement
C u=0
B
Argile
γ 1.γw
Fig. 15.10 Forces volumiques appliquées au squelette du sol sous un gradient hydraulique vertical
descendant
• Drain vertical
C’est généralement le cas pour un déblai, où le drain (géotextile) est continu ou discontinu.
Si l’on considère un drain continu, on peut tracer les lignes de courant et les équipotentielles qui permettent de
connaître la pression interstitielle en tout point du sol (Fig.15.11).
t
men
lle e
u=0
tie tur
ten up
e
coul
po de r
e d'é
Q
an
Pl
Lign
lan u
uM/γw
le p de
h
sur tion
Drain
i
M
art
Pé p
Equipotentielle
C P C'
Sol imperméable
Fig. 15.11 Massif de sol muni d’un drain vertical. Réseau d’écoulement Répartition des pressions
interstitielles sur un plan de rupture potentielle
θ U
W
R ϕ
δ W θ−ϕ
θ R
F
U
F
δ
Fig. 15.12 Dynamique des forces dans le cas du mur muni d’un drain vertical
On fait varier θ pour déterminer le plan de rupture potentielle qui donne la force F maximum qui sera la force
de poussée Fa.
2Cu/γ
h
Fa
QU
P P
s1 = 8mm
s2 = 13mm
B1 = 2m B2 = 4m
Fig.16.2 Tassements élastiques de deux semelles rigides filantes de largeurs différentes apportant la
même contrainte moyenne au sol
Plus une semelle est large plus elle influencera les sols sous jacents sous une grande profondeur. On peut
tracer les bulbes de contrainte qui représentent la distribution des contraintes sous une fondation. On peut plus
simplement en première approximation diffuser les contraintes dans le sol suivant un angle de 27°
(largeur :1 – hauteur: 2) (Fig. 16.3).
500 kN/ ml
250 kPa
1 2m
2m
2
125 kPa
4m
83 kPa
Fig.16.3 Diffusion des contraintes apportées par la semelle filante dans le sol
Qu
A C
π+ϕ
π−ϕ
4 2
W 4 2
ϕ≠0
γ≠0
C=0
ϕ
D=0
RP π−ϕ
RP
M π −ϕ
4 2 2
Fig.16.4
Le poinçon rigide met le sol de part et d'autre en butée. Le coefficient de butée Kp donné dans les tables de
Caquot Kérisel-Absi dépend de β, λ et δ (Fig. 16.4) :
β = 0,
π ϕ
λ = − −
4 2
δ=ϕ
En écrivant l'équilibre des forces sur la verticale
π ϕ
Qu + W = 2 R p cos −
4 2
On obtient
π ϕ
cos −
B² 4 2 π ϕ
Qu = γ 2 Kp − tg +
4 π ϕ 4 2
cos ² +
4 2
On considère, pour simplifier, que la répartition de la contrainte sous la semelle est uniforme :
Qu
qu = , on peut donc écrire
B ×1
π ϕ
cos −
B 4 2 π ϕ
qu = γ 2 Kp − tg +
4 π ϕ 4 2
cos ² +
4 2
B6/ chapitre 16 (version du 08/01/03) Cnam –Paris –Géotechnique C. Plumelle 5
En posant qu = qγ (contrainte ultime de surface)
1
qγ = γ 2 × B × N γ
2
π ϕ
cos −
1 4 2 π ϕ
Nγ = Kp − tg +
2 π ϕ 4 2
cos ² +
4 2
avec :
γ2 : poids volumique du sol sous la semelle
Nγ = f (ϕ) : ϕ du sol sous la semelle.
16.3.2 Sol frottant, non pesant, non cohérent avec surcharge. Terme de profondeur Nq
Dans ce cas, on calcule la capacité portante de la semelle qu encastrée d'une profondeur D. La surcharge
uniformément répartie p de part et d'autre de la semelle AB est égale à p = γ1D (Fig.16.5).
q
p
π+ϕ A π−ϕ
4 2
B 4 2 I : coin de butée de Rankine
II : coin de poussée de Rankine
π −ϕ
2 Z
ϕ
C
ϕ Spirales logarithmiques
III : coin de Prandtl
Fig.16.5
Comme dans le cas d'actions du sol sur un écran, on a deux équilibres de Rankine séparé par un équilibre
général en spirale logarithmique (Fig.16.5). Le calcul donne l'expression suivante de q.
π ϕ
qu = p × tg ² + e π ×tgϕ
4 2
avec p = γ1D
π ϕ
qu = γ 1 × D × tg ² + e π ×tgϕ
4 2
avec γ1 : poids volumique du sol au-dessus de la semelle.
En posant qu = qq (contrainte ultime de profondeur)
qq = γ 1 × D × N q
On appellera Nq : terme de profondeur
π ϕ
N q = tg ² + e π ×tgϕ
4 2
avec ϕ : angle de frottement du sol au-dessous de la semelle.
B6/ chapitre 16 (version du 08/01/03) Cnam –Paris –Géotechnique C. Plumelle 6
16.3.3 Sol frottant et cohérent - Terme de cohésion Nc
On applique le théorème des états correspondants de CAQUOT. On est ramené au problème précédent en
remplaçant γ1D par H = C tgϕ (Fig.16.6)
qu + H
H H
Fig.16.6
π ϕ
qu + H = H × tg ² + e π ×tgϕ
4 2
π ϕ
qu = H tg ² + e π ×tgϕ − 1
4 2
En posant qu = qc (contrainte ultime de cohésion)
qc = C × N c
avec
Nq −1
Nc =
tgϕ
pour un sol fin saturé cisaillé à court terme ϕu = 0 et Cu ≠ 0 ; on fait tendre ϕ → 0 et on obtient
Nc = π + 2
(Terzaghi pour une semelle rugueuse a montré Nc = 5,7).
Cette formule donne la capacité portante d’une semelle sans encastrement fondée sur un sol fin saturé sous un
chargement rapide (phase de chantier, court terme).
On peut étendre cette approche à la construction des remblais sur sol fin saturé en assimilant le remblai à une
fondation superficielle.
16.3.4 Cas général : semelle filante encastrée dans un sol frottant et cohérent
Bien qu'en général ce ne soit pas licite et qu'on puisse avoir des équilibres surabondants, on superpose les trois
états limites. La charge limite sera égale pour une semelle filante à (Fig.16.7) :
γ1
D
B γ2, ϕ2,C2
Fig.16.7
qu = × γ 2 × B × N γ + (γ 1 × D × N q ) + (C × N c )
1
2
Les valeurs des Nγ, Nq, Nc dépendent des hypothèses de calcul et peuvent varier suivant les auteurs.
γ1
D
L
B γ2, ϕ2,C2
Fig.16.8
+ (s q × γ 1 × D × N q ) + (s c × C × N c )
1
q u = × sγ × γ 2 × B × N γ
2
sc = sγ = sq = 1 pour une semelle filante.
ϕ Nc Nγ Nq
0 5,14 0 1,00
5 6,50 0,10 1,60
10 8,40 0,50 2,50
15 11,00 1,40 4,00
20 14,80 3,50 6,40
25 20,70 8,10 10,70
30 30,00 18,10 18,40
35 46,00 41,10 33,30
40 75,30 100,00 64,20
45 134,00 254,00 135,00
Sous chargement très lent ou à la fin de la consolidation pour les sols fins saturés :
long terme → contraintes effectives
γ’
ϕ’
C’
(très souvent C' ≈ 0).
avec :
q’u : contrainte effective verticale ultime
q’o : pression verticale effective des terres, calculée au niveau du centre géométrique de la semelle
(Fig.16.9).
zw
h
q'0
2
ple* = p l* (z e ) avec ze = D + B
3
2B/3
B
profil linéaire
1,5.B
Si le terrain n’est pas homogène et est constitué sous la fondation, jusqu’à une profondeur d’au moins 1,5B
de sols de natures différentes et de résistances mécaniques différentes, mais de même ordre de grandeur ; on calcule
ple* , en procédant à une moyenne géométrique sur la tranche de sol entre D et (D + 1,5B), (Fig16.11).
log(p )
log(P )
1,5B
B D
Argiles et limons A, craies A 0,81 + 0,25 0,6 + 0,4 e
L B
B D
Argiles et limons B 0,81 + 0,35 0,6 + 0,4 e
L B
B D
Argiles C 0,81 + 0,50 0,6 + 0,4 e
L B
B De
Sables A 1 + 0,35 0,6 + 0,4 L B
B De
Sables et graves B 1 + 0,50 0,6 + 0,4 L B
B De
Sables et graves C 1 + 0,80 0,6 + 0,4 L B
B D
Craies B et C 1,31 + 0,27 0,6 + 0,4 e
L B
La hauteur d’encastrement mécanique De est un paramètre conventionnel de calcul destiné à tenir compte
du fait que les caractéristiques mécaniques des sols au-dessus de la base de la semelle sont généralement plus
faibles que celles du sol de fondation (Fig.16.12).
z
Fig.16.12 Détermination de la hauteur d’encastrement mécanique De
& (z) est obtenu en joignant par des segments de droite sur une échelle linéaire les différents &mesurés.
d est généralement pris égal à 0, sauf s’il existe des couches de très mauvaises caractéristiques en surface dont on
ne tiendra pas compte.
16.6.2.1 Combinaisons d’actions et sollicitations de calcul vis à vis des états-limites ultimes : ELU
16.6.2.2 Combinaisons d’actions et sollicitations de calcul vis-à-vis des états-limites de service : ELS
V
q' réf = (MEYERHOF)
(B − 2eG )
Avec eG : excentricité de la résultante verticale par rapport au centre d’inertie de la semelle, on notera par la suite eG
= e.
V V V
B B B
eG eG eG
0,75B 0,75B B - 2e
1 '
'
q réf ≤ ( )
qu − q 0' × iδ + q 0'
γ q
avec γq = 2
iδ : coefficient minorateur tenant compte de l’inclinaison de la charge.
Fondation sur sol horizontal soumise à une charge centrée inclinée
2
δ
2
− DBe δ − De
iδ = Φ2(δ) = 1 − 1−e +max1 − ;0} .e B
90
45
0.80
0.60
iδ
0.40
Φ1(δ) : sols cohérents
0.20
De/B = 0,50
De/B = 0,25 Φ2(δ) : sols frottants
0.00 De/B = 0
δ (degré)
Fig.16.14 Abaque du coefficient minorateur iδ
avec γq = 3
avec :
H et V : composantes de calcul horizontale et verticale de l’effort appliqué à la fondation,
A’ : surface comprimée de la fondation (cf. Fig. 16.13)
γg1 = 1,2
γg2= 1,5
16.6.4.6 Etat limite ultime de stabilité d’ensemble (ELU)
Cet état concerne le cas des fondations en tête de talus de déblai ou rapporté .
Les sollicitations de calcul à considérer sont celles relatives aux états limites de stabilité d’ensemble.
On fera un calcul de stabilité (cf. cours de stabilité des pentes) en considérant les paramètres de calcul φd et cd
tan ϕ c
tan ϕ d = et c d =
1,20 1,50
α: coefficient rhéologique Epressio = α.Eoed (module oedométrique) qui dépend de la nature du sol
λc et λd : coefficients de forme.
0
1 E1
2 E2
B 3
4 E3,5
2B 5
6
3B 7 E6,8
8
4B
9
10
5B 11
12
6B E9,16
13
14
7B 15
16
8B
Fig.16.15
α
sc =
9 × Ec
( )
q'−σ v' 0 × λ c × B
α
B
sd =
2
9 × Ed
( )
q '−σ v' 0 × B0 λ d
B0
avec Ec = E1
et Ed
4 1 1 1 1 1
= + + + +
E d E1 0,85. E 2 E 3,5 2,5. E 6,8 2,5. E 9 ,16
Ei,j est la moyenne harmonique des modules mesurés dans les tranches i à j.
3 1 1 1
= + + ( par exemple pour les tranches de sol de 6 à 8)
E 6 ,8 E 6 E 7 E 8
Si les valeurs E9 à E16 ne sont pas connues , mais supérieures aux valeurs sus-jacentes, Ed est donné par
3,6 1 1 1 1
= + + +
E d E1 0,85. E 2 E 3,5 2,5. E 6,8
Si, de plus les modules E6 à E8 ne sont pas connus, Ed est donné par :
2
27°
γ1 q2 1 h1 1
B + h1
Fig.16.16
Schéma de principe de la semelle fictive
B
q 2 = q1 + γ 1 × h1
B + h1
18.3 ESSAI DE CHARGEMENT STATIQUE D’UN PIEU SOUS COMPRESSION AXIALE ...................................4
D
De
h Couche de sol d'ancrage
B
z
Fig.18.1 Définitions de la hauteur d’encastrement géométrique D et mécanique De
On considère (Fascicule 62 titre V) qu’un élément de fondation est de type profond lorsque sa hauteur
d’encastrement relatif De/B est supérieure à 5.
18.2.2 Puits
Les puits sont des fondations creusées à la main. De section circulaire, ils doivent avoir un diamètre supérieur
à 1,20m ; de section quelconque ils doivent avoir une largeur minimale de 0,80m et une section minimale de 1,1m².
Les parois du puits sont soutenues par un blindage qui peut-être récupéré ou abandonné. Après curage du fond
du puits, le forage est bétonné à sec.
1 0,25mm
α2 = 0,25 mm
2
3
0,70 mm
4
α5 = 0,7 mm
5 1mm
Lectures en mm
6
α7 = 1 mm
7
10
11
12
13 1,9 mm
14 α9 = 6,3 mm
15
Fig.18.2a Droites et courbes de fluage des 2ème, 5ème, 7ème et 9ème palier
7.00 6.3
6.00
n (mm)
5.00 Q
4.00 ce
3.00
2.00 1
α
1.00 0.7
0.25
0.00
0.0 0.2 0.5 0.7 0.9 1.0
Q/Q
max
Fig.18.2b Détermination de la charge critique de fluage Qce (vitesses de fluage αn et calcul de Qce)
Considérons, pour simplifier, un pieu de longueur D, dans un sol homogène mécaniquement, soumis à un
chargement vertical de compression axiale. Si on enregistre pendant le chargement du pieu l’effort et le
déplacement en tête on obtient la courbe effort-déplacement de la figure n°18.3.
D qs
st
sp
qu Position initiale de la pointe du pieu
Cette courbe donne la charge limite QLE ou Qu qui correspond à la rupture du sol pour un grand
déplacement. Cette charge limite est équilibrée par deux réactions limites : la résistance de pointe qu qui donne la
charge limite de pointe Qpu = qu. A (A : section droite de la pointe du pieu) et le frottement latéral qs qui s’exerce
sur la surface latérale du pieu qui donne la charge limite de frottement latéral Qsu = qs.π.B.D (Fig.18.3).
QLE = Q pu + Qsu
Pour atteindre cette charge limite QLE, le pieu s’est déplacé en tête de st et en pointe de sp (st > sp)
Si on considère maintenant le chargement progressif du pieu de la charge 0 à la charge QLE on constate
qu’on mobilise d’abord le frottement latéral puis l’effort de pointe. Sous une charge Q la tête du pieu se déplace de
st et la pointe de sp (st > sp) et tout point du fût du pieu se déplace de s par rapport au sol. Toutes les mesures qui ont
été faites sur chantier montrent qu’on mobilise beaucoup plus vite le frottement latéral qs que la résistance de pointe
qu (Fig. 18.4). On peut estimer en première approximation qu’il faut de l’ordre de 5mm pour atteindre le
frottement latéral limite et de l’ordre de 5cm pour atteindre la résistance de pointe limite.
qs qu
st mm 50 sp mm
5
Fig. 18. 4a Loi de mobilisation simplifiée du Fig. 18.4b Loi de mobilisation simplifiée de la
frottement latéral unitaire qs résistance de pointe qu
Le pieu se déplaçant plus vers la tête que vers la pointe et le frottement latéral se mobilisant beaucoup plus
vite que la résistance de pointe, le pieu mobilisera d’abord sous les premières charges Q le frottement latéral.
B6/ chapitre 18 (version du 08/01/03) Cnam –Paris –Géotechnique C. Plumelle 6
Quand le frottement latéral sera complètement mobilisé les charges supplémentaires seront transmises à la pointe.
Enfin quand la résistance de pointe sera complètement mobilisée, on atteindra la rupture totale du sol.
En général, compte tenu des coefficients de sécurité appliqués aux résistances limites, le pieu sous les
charges de service travaillera essentiellement au frottement latéral et peu en pointe.
Toutefois, des pieux courts et/ou des pieux traversant des terrains très médiocres travailleront
principalement en pointe (Fig. 18.5).
VASE
SOL RESISTANT
Fig.18.5 Pieu court traversant un sol très médiocre ancré dans un sol résistant
qu qu
Dc 2
2
qu
3
qu
st ss
fn
SOL COMPRESSIBLE
Point neutre
fp
fp SOL RESISTANT
sp
q u = k p × p *le
D
(P )
h
b
B
3a
Fig.18.8
Dans une formation porteuse homogène, elle est calculée par l’expression :
D + 3a
1
ple* = ∫ p ( z). dz
*
l
b + 3a D −b
avec :
b= min (a,h)
a= la moitié de la largeur B de l’élément de fondation si celle-ci est supérieure à 1m et à 0,50m dans le
cas contraire.
h= ancrage dans la couche porteuse
pl* ( z ) est obtenu en joignant par des segments de droite sur une échelle linéaire les différents pl* .
Tableau n° 18.1
Valeurs du coefficient de portance kp
Tableau n° 18.2
Classification des sols
Puits (5) Q1 Q2 Q3 Q1 Q2 Q3 Q4 Q5
(4)
Métal battu fermé Q1 Q2 Q2 Q3 Q3 Q4
(4)
Battu préfabriqué béton Q1 Q2 Q3 Q3 Q4
Battu moulé Q1 Q2 Q2 Q3 Q1 Q2 Q3 Q3 Q4
(4)
Battu enrobé Q1 Q2 Q3 Q4 Q3 Q4
Tableau n°18.3
0.18 Q
4
0.16
0.14 Q
3
0.12
q
0.10 Q
2
0.08
0.06 Q
1
0.04
0.02
0.00
Fig. 18.9
18.8.2.1 Situations
La justification de la structure est envisagée pour différentes actions :
- situations en cours de construction;
- situations en cours d’exploitation;
- situations accidentelles.
18.8.2.2 Actions
Les actions sont classées en actions permanentes, variables et accidentelles :
- G actions permanentes;
- Q actions variables;
- FA actions accidentelles.
Les valeurs représentatives des actions sont :
- pour les actions permanentes : Gk ;
- pour les actions variables :
9 valeurs caractéristiques Qik de l’action Qi ;
9 valeurs de combinaison ψ0i .Qik ;
9 valeurs fréquentes ψ1i .Qik
9 valeurs quasi-permanentes ψ2i .Qik
Les actions sont transmises aux fondations profondes :
− directement par la structure (exemple charges de ponts routiers définies par le fasc.61 titreII), en
tenant compte éventuellement de l’interaction sol-structure.
− par le sol :
9 actions dues à un déplacement d’ensemble du sol :
♦ tassement du sol entraînant un frottement négatif (action permanente Gsn);
♦ instabilité du sol pour des fondations dans une pente entraînant des poussées latérales
(action permanente Gsp);
♦ fluage du sol, dans le cas par exemple de fondations profondes implantées à proximité d’un
remblai sur sol compressible entraînant des poussées latérales (action permanente Gsn).
9 actions dues à l’eau :
♦ pressions interstitielles en tenant compte des forces d’écoulement si elles existent (action
Gw, avec γw = 10 kN/m3)
♦ effets hydrodynamiques ( poussée de courant, houles, séisme..)
18.8.3.1 Combinaisons d’actions et sollicitations de calcul vis à vis des états-limites ultimes
S {G max + G min + G w + {G sn } + G sp + Fw + F A + ψ 11 Q 1k + ∑ ψ 2i Q ik }
S {G max + G min + G w + G sn + G sp + Fw + ∑ ψ 2i Q ik }
{f cj , f c28 , f clim }
f c = inf
k1 × k 2
dans laquelle fcj et fc28 désignent les résistances caractéristiques à j jours et à 28 jours. En l’absence de
prescriptions différentes du marché, les valeurs à considérer pour fclim et k1 sont données par le tableau n°18.4.
Groupe A f clim k1
Pieux mis en place dans un forage f c 28 1,00
Pieux tubulaires précontraints 30 MPa 1,15
Pieux préfabriqués battus en béton armé 30 MPa 1,15
Pieux avec béton vibré f c 28 1,00
Groupe B f clim k1
Pieux battus pilonnés 25 MPa 1,20
Pieux battus moulés 25 MPa 1,20
Pieux et barrettes forés simples 25 MPa 1,20
♣ bétonnés à sec 25 MPa 1,20
Pieux forés tubés
♣ bétonnés sous l’eau 25 Mpa 1,20
♣ type 1 25 Mpa 1,50
Pieux forés à la tarière creuse ♣ type 2 25 Mpa 1,20
♣ type 3 25 Mpa 1,05
Pieux et barrettes bétonnés sous boue 25 MPa 1,20
18.9.1 Définition
Un micropieu est un pieu foré de diamètre inférieur à 250 mm, généralement entre 76 et 200 mm, qui
comporte des armatures centrales scellées dans un coulis de ciment. Ils travaillent seulement en compression ou en
traction. A l'origine ils étaient destinés à reprendre des charges de 150 à 250 kN, actuellement ils peuvent atteindre
1000 kN. L’emploi des micropieux a été introduit en France par l’entreprise FONDEDILE (entreprise
internationale italienne) dans les années 1960, puis repris et développé avec les techniques propres aux entreprises
françaises et européennes.
On classe en France, (DTU 13.12 et fasc. 62-titre V),suivant le matériel de forage et les techniques d’injection
4 types de micropieux.
Type I: pieu foré tubé, rempli de mortier (micropieux de type FONDEDILE), n’est plus actuellement
utilisé en France.
Type II: pieu foré, équipé d'armatures, scellé au coulis de ciment ou au mortier par gravité au moyen
d’un tube plongeur.
Æ Type III : pieu foré, équipé d'armatures et d'un système d'injection qui est un tube à manchettes mis en
place dans un coulis de gaine. L'injection du coulis de ciment est faite en tête à une pression
égale ou supérieure à 1MPa, elle est globale et unitaire (IGU).
Æ Type IV : pieu foré, équipé d'armatures et d'un système d'injection qui est un tube à manchettes mis en
place dans un coulis de gaine. L'injection du coulis de ciment est faite, à chaque niveau de
manchettes, avec un obturateur simple ou double à une pression égale ou supérieure à 1 MPa.
L'injection est répétitive et sélective (IRS)
A côté de ces micropieux, dont l’exécution est "normalisée" on utilise d’autres types de micropieux, en
particulier les micropieux autoforeurs (de type Ischebeck par exemple)
Qsu
Terrain médiocre
Terrain résistant
Pour un essai préalable, on obtiendrait une force critique plus faible (tête libre), F tendant vers kBEI
pour un micropieu de grand élancement, libre en tête et en pied.
Ces formules ont été établies pour un milieu homogène. Dans les cas réels, plus complexes, il faudra tenir
compte de l’hétérogénéité du sol et de l’interaction sol-micropieu en utilisant des logiciels de calcul adaptés au
calcul du flambement dans le domaine élastique et dans le domaine plastique.