05 Dseb Betache Salim Leasing

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BANQUE D'ALGERIE

MEMOIRE DE FIN D'ETUDES

DIPLOME SUPERIEUR DES ETUDES BANCAIRES

THEME

LE CREDIT-BAIL EN ALGERIE
CAS D'ARAB LEASING CORPORATION (ALC)

Présenté par: Encadré par:

M. Salim BETTACHE Mme G. AOUDJIT

Décembre 2003
SOMMAIRE
Introduction
générale…………………………………………………………………………………
…..p 01

Première partie
Le crédit-bail : nouvel instrument financier
Introduction……………………………………………………………………………
………………….p 03
Chapitre 1 : Etude descriptive du crédit-
bail…………………………………………………….p 04
Section 1 : Généralités sur le crédit-
bail………………………………………………………… p 04
Section 2 : Le crédit-bail et les autres formes de location et de
vente……………………………p 12
Section 3 : La typologie du crédit-
bail……………………………………………………………p 14
Chapitre 2 : Les différents aspects du crédit-
bail………………………………………………...p 21
Section 1 : Le régime juridique du crédit-
bail……………………………….……………………p 21
Section 2 : Le traitement comptable du crédit-
bail…………………………..……………………p 22
Section 3 : La fiscalité du crédit-
bail………………………………………..…………………….p 26
Chapitre 3 : Les caractéristiques du crédit-
bail…………………………..………………………p 29
Section 1 : Les avantages du crédit-
bail………………………………….……………………....p 29
Section 2 : Les inconvénients du crédit-
bail………………………………………………...……p 33
Section 3 : Les risques induits par le crédit-
bail…………………………………………..……...p 34
Section 4 : Comparaison entre le crédit-bail et le crédit
classique……………………………….p 36
Conclusion………………………………………………………………………………
…………………p 39

Deuxième partie
Le crédit-bail : réalité algérienne et perspectives de développement
Introduction……………………………………………………………………………
………………….p 40
Chapitre 4 : Le cadre réglementaire du crédit-bail en
Algérie…………………………………..p 41
Section 1 : Les dispositions
juridiques…………………………………………………………...p 41
Section 2 : Les modalités de constitution des sociétés de crédit-bail
et les conditions de leur
agrément…………………………………………..………..p 48
Section 3 : Les dispositions fiscales et
douanières……...………………………………………..p 50
Chapitre 5 : Présentation d'Arab Leasing Corporation
(ALC)…………………………………p 57
Section 1 : Activité d'Arab Leasing
Corporation…………………………………………………p 57
Section 2 : Les règles de gestion d'Arab Leasing
Corporation………………………………...…p 59
Section 3 : Fonctions des différents départements et
directions………………………………….p 60
Section 4 : Le traitement d'un dossier de crédit-bail par
ALC……………………………...……p 64
Section 5 : La comptabilisation des opérations de crédit-bail chez
ALC………………………...p 65
Section 6 : Analyse critique du crédit-bail pratiqué par
ALC……………………………………p 67
Chapitre 6 : Etude d'un cas pratique de crédit-bail
mobilier……………………………………p 69
Section 1 : L'étude technico-
économique………………………………………………………...p 69
Section 2 : Traitement du dossier par
ALC………………………………………………………p 71
Section 3 : Analyse comparative entre le financement par crédit
à moyen terme (CMT) et le financement par crédit-
bail……………………..………p 79
Conclusion………………………………………………………………………………
…………………p 81

Conclusion
générale…………………………………………………………………………………
…….p 82
Bibliographie……………………………………………………………………………
…………………p 84
Annexes…………………………………………………………………………………
………………….p 86
Liste des
annexes……………………………………………………………………………………
……..p 87
Table des matières
Le crédit-bail en Algérie : Cas d'Arab Leasing Corporation (ALC)

INTRODUCTION GENERALE

Tout au long de son existence, l'entreprise reste confrontée au problème de


financement tant de ses besoins d'exploitation que de ses besoins de
développement. Ainsi, pour assurer sa croissance et sa pérennité, l'entreprise doit
recourir aux financements qui ne compromettent, sous aucun prétexte, ni son
équilibre financier, ni son degré d'indépendance; raison pour laquelle elle doit
compter tout d'abord sur ses ressources internes c'est-à-dire l'autofinancement par
les fonds propres ou bien l'augmentation de son capital par l'émission d'actions.
Quant aux ressources externes ( l'emprunt sous toutes ses formes ), on
constate que le domaine des opérations de crédit ne cesse de se diversifier et ce
face à l'évolution des besoins de financement des entreprises.
Les banques qui, pourtant, jouent un rôle très important sur le marché de
financement des entreprises, deviennent insuffisantes compte tenu des besoins
colossaux et/ou spécifiques de certains projets d'investissement et aussi des
besoins de renouvellement des équipements de production menacés par
l'obsolescence due au développement technologique sans cesse. Dès lors, de
nouveaux instruments financiers susceptibles de répondre à ce genre de besoin
s'imposent plus que jamais. Parmi ces instruments, on trouve le "leasing" ou
"crédit-bail" qui est une formule qui s'adapte parfaitement à la situation des
entreprises exprimant de tels besoins.
Le leasing de l'anglais "to lease" est une technique ancestrale de
financement des biens meubles ou immeubles à usage professionnel. Il est né en
Grande Bretagne au XIXème siècle mais il prend un réel développement aux
Etats-Unis dans le domaine immobilier, puis en 1952, avec la création de l'United
States Leasing Corporation, il s'étend professionnellement aux biens mobiliers.
En Grande Bretagne, il apparaît sérieusement avec un décalage de dix ans
environ respectivement dans ces deux secteurs. Dans le courant des années 60,
on commence à le rencontrer en Europe continentale ( sous l'appellation de
"crédit-bail" en France notamment ) et en Asie, où la croissance de cette région
lui donne un environnement favorable. Puis, le crédit-bail fait son apparition en
Afrique notamment au Maroc et en Tunisie.
En ce qui concerne l'Algérie, il a fallu attendre 1997 pour voir naître la
première société de crédit-bail. Il s'agit de la Société Algérienne de Leasing
Mobilier ( SALEM ) qui s'est spécialisée toutefois dans les secteurs de
l'agriculture, l'agroalimentaire et la pêche.

1
Le crédit-bail en Algérie : Cas d'Arab Leasing Corporation (ALC)

L'objet de notre travail est de présenter la réalité de la pratique du crédit-


bail en Algérie tout en expliquant les raisons de son apparition trop tardive par
rapport aux autres pays et en soulevant les obstacles qui ont freiné son expansion.
Ainsi, les questions suivantes se posent d'elles-mêmes:
Ö Contrairement aux autres pays du Maghreb, pourquoi est ce que le
crédit-bail est apparu en Algérie en retard?
Ö La conception d'un dispositif juridique, fiscal et douanier par les
pouvoirs publics, serait-elle suffisante pour encourager la création de sociétés de
crédit-bail et développer ainsi leur activité?
Ö Le crédit-bail comme étant un nouvel outil de financement des
investissements, comment peut-il participer au développement des entreprises
notamment les PME?
De ces interrogations, découlent d'autres questions:
Ö Qu'est ce que le crédit-bail?
Ö Quels sont les avantages, les inconvénients et les risques du crédit-bail?
Ö Comment est-il traité juridiquement, comptablement et fiscalement?

Afin de pouvoir apporter des éléments de réponses à toutes ces questions,


nous avons articulé notre travail sur deux parties:
• La première partie intitulée "Le crédit-bail: nouvel instrument financier",
sera divisée en trois chapitres:
- Dans le premier chapitre "Etude descriptive du crédit-bail", nous allons
définir le crédit-bail tout en abordant son historique, ses variantes et sa typologie.
- Dans le deuxième chapitre "Les différents aspects du crédit-bail", nous
allons présenter le traitement juridique, comptable et fiscal du crédit-bail.
- Dans le troisième chapitre "Les caractéristiques du crédit-bail", nous allons
mettre en évidence les avantages, les inconvénients et les risques inhérents au
crédit-bail.
• La deuxième partie intitulée "Le crédit-bail: réalité algérienne et
perspectives de développement", sera également divisée en trois chapitres:
- Le premier chapitre "Le cadre réglementaire du crédit-bail en Algérie",
sera consacré au défilement des différentes dispositions juridiques, fiscales et
douanières régissant les opérations de crédit-bail en Algérie.
- Le deuxième chapitre "Présentation d'Arab Leasing Corporation", portera
sur une présentation détaillée de cette société de leasing.
- Enfin, dans le dernier chapitre "Etude d'un cas pratique de crédit-bail
mobilier", nous allons essayer à travers l'étude d'un cas réel de financement par
crédit-bail, d'illustrer l'activité d'ALC

2
Le crédit-bail en Algérie : Cas d'Arab Leasing Corporation (ALC)

Première partie

Le crédit-bail:
nouvel instrument financier

Introduction

Une technique de financement originale, un produit neuf, permettant enfin


à toutes les catégories d'entreprises, et notamment les plus petites d'entre elles, de
financer leurs investissements et l'expansion de leur activité, sans pour autant
obérer leurs fonds propres.

Bref, un véritable levier pour la croissance économique et le


développement des petites et moyennes entreprises. Telle est bien l'image que
véhiculait le crédit-bail, introduit dans les années 60 en Europe et plus
particulièrement en France à partir du leasing né en Grande Bretagne et
développé aux Etats-Unis.

Dans cette partie théorique, nous allons tenter de décrire le plus fidèlement
possible ce qu'est le crédit-bail. De l'historique, les variantes et la typologie, en
passant par les aspects juridique, comptable et fiscal, jusqu'aux avantages,
inconvénients et risques du crédit-bail pour terminer enfin par une comparaison
entre ce nouveau mode de financement et le crédit bancaire traditionnel.

3
Chapitre 1: Etude descriptive du crédit-bail

Chapitre 1

Etude descriptive du crédit-bail

Le crédit-bail est une opération de crédit inspirée de la technique anglo-


saxonne du leasing. Il s'agit d'un procédé de financement des investissements
productifs moulé dans une opération juridique complexe.
L'utilisation du crédit-bail tant pour le financement des biens d'équipement
que pour des investissements immobiliers, témoigne de son essor et de son
succès incontestable.
Il convient donc, dans ce premier chapitre de se consacrer à une étude
descriptive du crédit-bail tout en abordant son historique et son évolution, sa
définition et ses variantes pour terminer par sa typologie.

Section 1 : Généralités sur le crédit-bail


Il s'agit dans la présente section de faire découvrir l'histoire du leasing,
cette technique globale de financement qui recouvre outre le crédit-bail, d'autres
formes de location différentes les unes des autres.

1. Origine, historique et évolution du crédit-bail dans le monde


Selon le professeur Claude CHAMPAUD, l’adoption du leasing était l’idée
d’un banquier américain nommé Faust DE VAN GOETHE qui avait pour
conseiller un grec appelé MEFISTO. Par pure méchanceté, ce banquier qui avait
de mauvaises affaires demande à son conseiller de lui monter une combinaison
qui troublerait tout le monde, qui mettrait un peu de désordre dans cette vie
économique où il n’avait pas réussi. C'est alors qu'il lui dira:

« Eh oui ! Trouve-moi quelque chose qui détourne la réglementation du


crédit, qui viole quelques principes fiscaux, qui rend illusoire les règles et les
documents comptables, qui bouscule, qui déforme, qui caricaturise les
institutions les plus traditionnelles de l’establishment juridique, quelque chose
comme un prêt déguisé en un louage, qui soit également un louage sans
l’intention de louer, assorti d’une promesse de vente qui engage surtout le
bénéficiaire de la promesse et qui constitue en même temps une hypothèque sans
qu’aucune formalité hypothécaire ne soit observée. Bref, quelque chose qui
déroute ces maudits juristes, les dresse les uns contre les autres, les intrigue et
les inquiète ! »
5
Chapitre 1: Etude descriptive du crédit-bail

Mais en réalité, le leasing du verbe anglais « to lease », puiserait ses


origines juridiques à Babylone en Mésopotamie, dans le fameux code du roi
HAMMOURABI l’Amorite (1792-1750 avant JC).1
C’est une technique de financement qui serait née en Grande Bretagne au
éme
XIX siècle avec la réalisation d’une opération de leasing de type particulier :
« the sale and lease back », francisé en « cession-bail ».

Le développement du leasing aux Etats-Unis


La première véritable application du leasing à des fins de financement
semble être l’opération réalisée en 1936 par la chaîne de supermarchés
californienne SAFEWAY STORES INC sous forme de « sale and lease back »:
Après avoir acquis un terrain et construit un supermarché, SAFEWAY STORES
INC a vendu l’immeuble à un groupe d’investisseurs privés qui le lui ont
rétrocédé immédiatement en lease pour une longue durée.
Une transaction analogue est signalée à la même époque dans l’Etat de
l’OHIO. Il semble que cette formule qui s’inspirait d’ailleurs de procédés de
financement de matériel ferroviaire connus dés 1880 sous le nom d’équipements
trust agreements, ait connu rapidement un certain développement dans l’Etat de
l’OHIO en raison du taux élevé des impôts qui frappait à l’époque la constitution
d’hypothèque.
C’est vers la fin de la seconde guerre mondiale que le lease financier a pris
un essor soudain et spectaculaire, dû notamment à l’intervention, comme
bailleurs, de TAX EXEMPT INSTITUTIONS (établissements tels que des fonds
de pensions ou des fondations universitaires bénéficiant d’avantages fiscaux) et
surtout de compagnies d’assurance. Alors que la première opération de
financement par leasing montée avec le concours d’une TAX EXEMPT
INSTITUTION remonte à 1943, on sait qu’en 1950 déjà, plus de 150 universités
et collèges étaient engagés dans des transactions de "sale and lease back".2
Cependant, la première société de leasing n'a été constituée qu’en n1952. Il
s’agit de « UNITED STATES LEASING CORPORATION » crée par BOOTH
JUNIOR et SCHFEILD, tous deux dirigeants d’une entreprise californienne de
produits alimentaires qui, pour satisfaire une importante commande de l’armée
américaine, alors engagée en Corée, recourent à la location des machines
nécessaires à cet effet.3

1
El Mokhtar BEY, "Le leasing et ses principales caractéristiques dans le monde", revue FINANCES ET
DEVELOPPEMENT AU MAGHREB n° 16 et 17, publication de l'IFID, juillet 1995, p.94
2
M. GIOVANOLI, "Le crédit-bail (leasing) en Europe: développement et nature juridique", Librairies
Techniques, Paris, 1980, pp. 85 et 86
3
El Mokhtar BEY, op.cit, p. 95

6
Chapitre 1: Etude descriptive du crédit-bail

Le développement du leasing aux Etats-Unis a connu une accélération


supplémentaire lorsqu’en 1960, les banques commerciales ont été autorisées à
pratiquer le leasing. En 1975, selon certaines enquêtes, les capitaux mis en œuvre
par le procédé du leasing aux Etats-Unis ont été 2,4 fois supérieurs aux émissions
nettes d’actions; ils atteignent aussi les deux tiers des émissions nettes
d’obligations.

L’internationalisation du leasing s’est produite dans les pays industrialisés


une dizaine d’année après son apparition aux Etats-Unis. En 1961-1962 au
Canada, au Royaume Uni, en Suède, en RFA, en Suisse et en France ; en 1963 au
Japon, en Belgique, en Finlande, en Espagne et en Italie.

La contagion ne s’est pas limitée en Europe mais elle a gagné aussi


l’Amérique latine (Brésil, Venezuela…), l’Asie (Indonésie, Corée,
Philippines…), l’Australie et l’Afrique (Maroc, Cote d’ivoire, Tunisie…).

L’extension géographique du leasing a été accompagnée de l’établissement


de relations internationales entre professionnels de cette technique. De grands
clubs internationaux se sont fondés, en l’occurrence : Lease club, Crédit union,
Multi lease, Ebic lease.4

Evolution du marché européen du leasing5

Le leasing dans son acceptation large est devenu un mode de financement


important de l’équipement des entreprises en Europe, il concerne soit des biens
mobiliers tels que les équipements industriels ; soit des biens immobiliers
notamment les locaux à usage professionnel.

Selon les statistiques de LEASEUROPE (une association regroupant les


professionnels d'une trentaine de pays européens) , la production des sociétés de
leasing en Europe a atteint prés de 132 milliards d’euros en 1999 avec une hausse
de 11.24 % par rapport à 1998.

Il est à noter que son industrie de leasing a connu une très forte croissance,
avec ses plus importants marchés que sont l’Allemagne avec 31 milliards d’euros
en 1999, le Royaume-Unis avec 30.5 milliards d’euros, la France avec 18
milliards d’euros et l’Italie avec 14.1 milliards d’euros. Cependant l’Europe est
encore en retard par rapport au Etats-Unis avec 138 milliards de dollars en 1998,

4
M. LAURE, "L'apport du crédit-bail aux techniques financières", Revue Banque n°364, juillet/août
1977, Paris, p.798
5
Voir annexe n°1, tableau n°1

7
Chapitre 1: Etude descriptive du crédit-bail

selon des statistiques de la London Financial Association ( LFA ) et au Japon


avec 63 milliards de dollars en 1998, selon la même source.
Faut-il souligner notamment qu’en Europe centrale et orientale, la tendance
est également positive surtout pour les pays de l’union européenne. D’après
LEASEUROPE, le marché tchèque a ainsi atteint plus de 2 milliards d’euros en
1999 avec une hausse de 6.35 % par rapport à 1998.
Les taux de croissance de l’activité du leasing sont encore plus importants
dans les pays comme la Pologne avec +25.55 % ( à 1.7 milliards d’euros ) ou la
Hongrie avec +36.6 % ( à 1.1 milliards d’euros ).

Le taux de pénétration du leasing

Le taux de pénétration du leasing dans les actifs immobilisés d’une


entreprise peut être défini comme étant le rapport entre les immobilisations
acquises en crédit-bail et l’ensemble des immobilisations de l’entreprise.
L’estimation de ce taux dans le financement des actifs des entreprises
excède les 30% au Royaume-Uni ou en Irlande, deux pays qui font partie des
principaux marchés du leasing en Europe et qui se hissent progressivement au
niveau des Etats-Unis où le taux de pénétration du leasing atteignait 31 % dans
les seules ventes de biens d’équipements en 1998. En France, le taux de
pénétration du leasing dans les ventes d’équipements atteignait 17 % la même
année, la situant derrière l’Allemagne ou le taux de pénétration se situait à 20 %.

Ces chiffres montrent que le crédit-bail est devenu un moyen primordial


pour les entreprises d’acquérir les équipements indispensables à leur production,
dans la mesure où elles trouvent auprès des sociétés de crédit-bail des réponses
plus rapides qu’auprès de leurs banquiers traditionnels.

Les catégories d’équipements financés en leasing6

Le leasing comme nouveau mode de financement a connu un succès


énorme dans des domaines tels que l’automobile ou les matériels informatiques
surtout avec la multiplication de sociétés de financement filiales des
constructeurs ou des distributeurs.
Les matériels de transport génèrent une grande partie de l’activité de leasing
avec prés de la moitié des nouveaux biens d’équipements financés en 1999 (
véhicules de transport routier : 14.9 %, automobiles : 35.2 % des nouveaux
contrats ), les machines et les équipements industriels ont représenté plus d’un
quart du marché européen ( 24.8 % ) contre 13 % pour les ordinateurs et les
matériels de bureautique.
6
Voir annexe n°1, tableau n°2

8
Chapitre 1: Etude descriptive du crédit-bail

2. Le principe de base d’une opération de crédit-bail


Le déroulement d’une opération type (classique) de crédit-bail met en
relation trois intervenants, à savoir :
1. Le crédit-preneur ou locataire qui désire l’acquisition du bien
d’équipement;
2. Le crédit-bailleur ou société de crédit-bail qui accepte de financer
l’opération en se portant acquéreur du bien d’équipement choisi;
3. Le fournisseur qui livre au crédit-preneur un bien d’équipement
commandé par le crédit-bailleur conformément aux conditions arrêtées
entre le fournisseur et le crédit-preneur.
Ces trois acteurs interviennent chronologiquement suivant trois phases:
1ère phase : une entreprise décide d’acquérir des biens d’équipement. Pour cela,
elle choisit un fournisseur et négocie les conditions de prix et de livraison.
N’ayant pas les fonds nécessaires ou ne comptant pas les affecter à cet emploi,
elle choisit parmi les formules d’endettement, le crédit-bail. Si la société de
crédit-bail accepte après examen de la situation financière de l’entreprise de
financer l’opération, elle commande elle-même le matériel auprès du fournisseur
choisi, elle paye le prix convenu entre l’entreprise et le fournisseur, et acquit la
propriété des biens commandés.

2ème phase : pendant une période irrévocable et prédéterminée, la société de


leasing accorde la jouissance de ce bien à l’entreprise. En contrepartie, cette
dernière verse à la société de leasing des redevances périodiques (loyers)
calculées de manière à couvrir le prix initial d’achat et la marge financière. Dans
l’intervalle, l’entreprise, dans le cas du leasing financier et contrairement au
leasing opérationnel, assume tous les risques et charges d’exploitation comme si
elle était propriétaire du bien.

3ème phase : à la fin de la période convenue entre la société de leasing et


l’entreprise, trois possibilités se présentent :
• L’entreprise lève une option d’achat qui lui a été initialement accordée par
la société de crédit-bail (pour un montant convenu égal à celui de la valeur
résiduelle) et accède de ce fait à la propriété.
• Le bien financé ne présente plus d’intérêt pour l’entreprise : elle le restitue
à la société de crédit-bail qui peut soit le réformer, soit le revendre sur le
marché d’occasion.
• L’entreprise peut trouver un intérêt dans le renouvellement du contrat pour
une durée variable contre une redevance beaucoup plus réduite et parfois
avec la possibilité de résilier le contrat à tout moment.7
7
M. ABIDI, "Le leasing mobilier: mode de financement des PME/PMI", revue CONVERGENCE N° 6,
décembre 2000, revue éditée par la BEA, Alger, pp. 23 et 24

9
Chapitre 1: Etude descriptive du crédit-bail

3. Les variantes du crédit-bail

Mis à part la forme classique du crédit-bail que nous venons de décrire, il


existe aussi d’autres formes telles que la cession-bail et le crédit-bail adossé que
nous allons développer dans ce qui suit :

A) La cession-bail ( lease-back )

Il y a cession-bail lorsqu’une entreprise vend un bien mobilier ou


immobilier à une société de leasing qui lui en laisse immédiatement la
disposition, par un contrat de crédit-bail dont les loyers sont calculés sur le prix
de vente.
Bien qu’une telle opération s’appuie juridiquement sur un contrat de crédit-
bail, sa signification économique et financière est souvent très différente de celle
d’une opération habituelle de crédit-bail.
Alors qu’un contrat de crédit-bail permet normalement à l’entreprise
locataire de disposer de nouveaux outils de production, la cession-bail consiste à
transformer en liquidités des actifs existants déjà, soit pour en financer d’autres
plus utiles ou plus rentables, soit pour faire face à des difficultés de trésorerie.
Il faut noter encore que l’opération permet de dégager des plus-values
susceptibles de compenser des pertes d’exploitation. L’originalité de la cession-
bail lui confère dans certaines situations une dimension stratégique.8

(1) Contrat de vente

L'ENTREPRIS LA SOCIETE
E DE LEASING

(2) Contrat de cession-bail

Schéma d'une opération de cession-bail

8
B. COLASSE, op.cit, p. 432

10
Chapitre 1: Etude descriptive du crédit-bail

B) Le crédit-bail adossé

Il s’agit d’un contrat de crédit-bail conclu entre la société de leasing et le


fournisseur ; contrat qui prévoit formellement que ce dernier peut sous-louer le
matériel qui fait l’objet du contrat.
Le crédit-bail adossé ressemble donc un peu à la cession-bail. En effet, le
fournisseur et le locataire du matériel sont confondus. Mais l’objet du contrat
n’est pas de renforcer la trésorerie du fournisseur; il est destiné à lui permettre de
diffuser ses fabrications en les sous-louant.
Par ailleurs, alors que la cession-bail porte sur des biens d’occasion, le
crédit-bail adossé concerne des biens neufs destinés à la location.
Le crédit-bail adossé intéresse tout particulièrement les fournisseurs de
matériels traitant avec des entreprises utilisatrices qui, pour différentes raisons
(leur petite taille, le montant unitaire peu élevé de leurs investissements…), ne
peuvent avoir accès directement au crédit-bail. Il a ainsi permis à un certain
nombre de secteurs de production de biens d’équipement (matériel informatique
et bureautique, chariot élévateur, machines, outils, baraques de chantier…) de
satisfaire une clientèle potentielle.9

(1) Contrat de vente

Le fournisseur La société de
leasing

(2) Contrat de crédit-bail adossé


(3) Contrat de sous-location

L'entreprise

Schéma d'une opération de crédit-bail adossé

9
B. COLASSE, Op.cit, p. 433

11
Chapitre 1: Etude descriptive du crédit-bail

Section 2 : Le crédit-bail et les autres formes de location et de vente10

Le crédit-bail se caractérise juridiquement par l'existence d'une promesse


unilatérale de vente consentie dés l'origine du contrat par le crédit-bailleur au
locataire. Le régime juridique français pose une distinction fondamentale entre
les opérations comportant une option d'achat au profit du locataire (crédit-bail)
qui sont le monopole des établissements de crédit, et les opérations ne
comportant pas une telle option d'achat, qui peuvent être pratiquées par toute
société commerciale.
Les opérations de location échappent à tout contrôle des autorités bancaires
de tutelles (commission bancaire), aux obligations de comptabilisation
conformément au plan comptable bancaire, au respect des ratios prudentiels de
division des risques et des coefficients relatifs aux fonds propres (ratio européen
de solvabilité dit ratio "Cooke" ), alors que ces opérations de location sont
souvent effectuées par les mêmes groupes financiers que ceux qui détiennent
également des sociétés de crédit-bail.
Au niveau réglementaire, le crédit-bail se distingue donc notamment des
autres opérations qui lui sont proches, telles que:

1. La location simple
Il s'agit d'un simple contrat commercial incorporant, outre la mise à
disposition du bien, divers services, comme l'entretien et la maintenance imposés
au bailleur. Cette obligation légale n'existe pas en matière de crédit-bail, même si
elle peut être proposée au locataire et à sa charge avec une police d'assurance
dans le cadre d'une proposition contractuelle globale dite "full service".
La location simple est généralement une convention de location précaire
dénonçable contractuellement avec un préavis déterminé. Pour le bailleur, les
loyers du premier locataire seront calculés en fonction d'une valeur résiduelle
financière relativement importante, confirmée par le marché et ré imputée dans le
calcul des loyers au contrat du nouveau locataire, qui aura repris le bien restitué
par le locataire précédent. Les fonds investis par le bailleur se récupéreront donc
sur plusieurs contrats de location simple
Dans une opération de location simple, rien n'empêche le locataire de
demander en fin de location au bailleur le prix auquel ce dernier serait prêt à lui
céder le bien objet du contrat La différence avec le crédit-bail réside dans le fait
que le prix n'était pas fixé irrévocablement à l'origine de l'opération en tenant
compte des montants des loyers prévus.

10
Inspiré de Garrido Eric, "Le cadre économique et réglementaire du crédit-bail", Revue Banque Edition,
Paris, 2002, pp. 94 à 96

12
Chapitre 1: Etude descriptive du crédit-bail

2. La location-vente
Il s'agit d'un contrat de location assorti d'une promesse synallagmatique de
vente pour le bailleur et d'achat pour le locataire. Contrairement au crédit-bail, le
locataire n'a pas l'option d'acheter ou non en fin de bail. Il est engagé à acquérir
le bien dès la conclusion du contrat de location-vente. Par contre la propriété
n'est transférée qu'en fin de bail.

3. La location avec promesse de vente ou location avec option d'achat


Il s'agit d'un contrat de location accompagné d'une promesse unilatérale de
vente consentie dès l'origine par le bailleur au locataire, et pour celui-ci d'une
simple option d'achat qu'il peut exercer ou pas en fin de bail. Par simplification,
le crédit-bail est destiné aux entreprises et aux professionnels, tandis que la
location avec option d'achat est réservée aux particuliers.
A ce titre, en matière de location avec option d'achat, le locataire dispose
d'un délai de réflexion, qui n'existe pas en matière de crédit-bail. Ce type de
contrat, proposé uniquement par des sociétés financières établissements de
crédits, ne porte que sur des biens mobiliers, et non pas immobiliers.

4. La location financière
Bien qu'il ne s'agisse pas de crédit-bail, les établissements de crédit
intervenant dans le secteur mobilier ont fortement développé, compte tenu de ses
caractéristiques économiques, la location financière, définie par les
professionnels de l'Association française des sociétés financières comme une
opération de location sans option d'achat dans laquelle le locataire choisit le
fournisseur ainsi que le bien et, le cas échéant, négocie lui-même le prix. Le
contrat est conclu pour une durée irrévocable, contrairement à une location
simple, et les loyers sont indépendants de l'utilisation du matériel, mais
permettent le remboursement intégral du capital restant dû.
Ce type de location peut aussi être réalisé par une simple société
commerciale échappant à la loi bancaire sur les établissements de crédits.

5. La vente avec clause de réserve de propriété


Il s'agit d'un contrat de vente par lequel le transfert de propriété du bien est
effectué à l'acheteur dès la conclusion du contrat sous réserve que ce dernier
s'acquitte effectivement du prix. Il s'agit d'une vente, et non d'une location, d'un
bien avec paiement du prix différé.

6. La vente à tempérament
Dans le contrat de vente à tempérament, la propriété du bien est transférée
à l'acheteur dès la signature du contrat de vente, et le paiement du prix se fait
selon un échéancier, en plusieurs versements.
13
Chapitre 1: Etude descriptive du crédit-bail

Section 3 : La typologie du crédit-bail

Après un demi-siècle d'existence, nous voilà déjà avec plusieurs techniques


de crédit-bail qui vraisemblablement présentent certaines analogies entre elles
mais comme nous allons le constater, ceci n'a empêché en aucune manière le
caractère spécifique de chacune d'entre elles.
On se contentera toutefois, en se basant sur trois critères principaux, de
dégager trois grandes familles en mettant l’accent sur quelques produits dont
l’importance dans l’activité économique est prouvée.

1. Le transfert des risques

A) Le leasing financier
Le leasing financier, également appelé "Full pay out lease", correspond en
très grande partie au crédit-bail français et au leasing tunisien, dans lesquels le
bailleur recouvre la totalité de son investissement ainsi que sa marge bénéficiaire.
Dans ce type de leasing, il y’a transfert au crédit-preneur de tous les droits,
obligations, avantages, inconvénients et risques liés à la propriété du bien
financé.
Le crédit-preneur dispose de la faculté, soit de lever l’option d’achat dont il
bénéficie en payant la valeur résiduelle financière alors très proche de zéro, soit
de restituer le bien à l’arrivée du terme du bail, soit de conclure une nouvelle
location pour une durée et avec des redevances locatives très faibles et
prédéterminées.
De ce type de crédit-bail, il existe une variante. En effet, certains contrats
ne fixent pas le montant de la valeur résiduelle. Au terme du bail, le bien est
vendu au prix du marché appelé "Fair Market value". Le bailleur réalise, ce
faisant, un super profit.11

B) Le leasing opérationnel
Dans le leasing opérationnel, les attributs de la propriété juridique ne sont
pas transférés au preneur et le bailleur assume par conséquent tous les risques,
inconvénients, mais il bénéficie aussi des avantages liés à cette propriété.
Dans ce type d’opération, il n’existe pas une promesse de vente, il s’agit
d’un "Non full pay out lease" américain dans lequel la durée de la location est
inférieure à la durée de vie économique du bien et les loyers perçus par le
bailleur ne permettent qu’un amortissement partiel du capital investi ; un
complément de revenu est nécessaire après la période irrévocable du contrat, soit
par la revente de l’équipement, soit par un nouveau contrat de location.12
11
BEY El Mokhtar, op.cit, p. 102
12
Ibid

14
Chapitre 1: Etude descriptive du crédit-bail

On distingue dans ce cadre trois (3) types de leasing opérationnel :

a) True lease ou vrai-bail


Il correspond entièrement à l’opération "lease" originel dans lequel la durée
du contrat est inférieure à la durée de vie économique du bien, les loyers ne
remboursent pas le capital investi par le bailleur, et enfin l’option d’achat dont
pourrait bénéficier le preneur est égale au "Fair Market Value".

b) Service and maintenance lease ou leasing avec service


Ici, le bailleur comme dans le "True lease" ne reconstitue pas
nécessairement son capital investi par la perception des loyers. En outre, il
investit considérablement dans l’achat du bien, sa gestion, son entretien et la
fourniture des prestations nécessaires afin de mieux faciliter les conditions de
jouissance. Enfin, et contrairement au leasing financier, le bailleur s’implique
dans les rapports constructeur-locataire, d’autant qu’il conclut souvent des
contrats d’assistance, d’entretien et de coopération avec celui-là.
A cet égard, en matière de transport, il propose un ‘ Package’ ou un
ensemble de service couvrant le remplacement du véhicule en panne, par
exemple, le changement des pneumatiques usés, les révisions périodiques,
l’entretien, les réparations, l’assurance dommage, la formation routière des
utilisateurs, la gestion du parc, la mise à disposition de chauffeurs, la gestion du
carburant, des cartes grises, des vignettes…

c) Le laveraged lease
Dans lequel on intègre tous les facteurs aboutissant à l’abaissement du coût
de l’opération, donc du montant du loyer ; tels que la fiscalité, l’effet de volume
des achats, les conditions de refinancement du bailleur…etc. Le plus connu et le
plus important est le leasing fiscal dont le montage met en jeu des conseils
comme l'arrangeur, l'expert comptable ou les conseils juridiques et fiscaux.13

2. L’objet du contrat

A) Le crédit-bail mobilier
Tel que pratiqué en France, le crédit-bail mobilier porte généralement sur
des biens d’équipements ou des matériels d’outillage n’ayant pas le caractère
d’immeubles, pourvu qu’ils soient à usage professionnel. Sa durée atteint le plus
souvent 3 à 5 ans selon la durée de vie économique du bien financé.

13
BEY El Mokhtar, op.cit, pp. 102 et 103

15
Chapitre 1: Etude descriptive du crédit-bail

Il faut distinguer l’opération de crédit-bail mobilier et le contrat de crédit-


bail mobilier qui n’est que l’un des éléments de l’opération. A s’en tenir à
l’essentiel, les contrats composant l’opération sont au nombre de deux :
D’une part l’achat en vue de la location, contrat conclu entre le crédit-
bailleur et le fournisseur.
D’autre part, le contrat de crédit-bail mobilier proprement dit, contrat
conclu par le crédit-bailleur avec le crédit-preneur, en vue de la location du bien
avec possibilité pour le locataire de l’acquérir en fin de bail.
La société de crédit-bail est la charnière entre l’utilisateur et le fournisseur ;
elle conclut un contrat avec son client ( le preneur )et un autre, distinct du
premier, avec le fournisseur. Par contre, aucun contrat n’est conclu entre le
preneur et le fournisseur.
Le crédit-bail mobilier présente à la fois un contrat de location irrévocable,
une promesse de vente unilatérale et une opération financière dont les loyers sont
perçus par le bailleur et qui couvrent généralement l’amortissement du matériel,
les frais de gestion et la marge bénéficiaire de la société de crédit-bail. Sauf
incident, l’opération de crédit-bail mobilier se déroule bien d’où son succès.

B) Le crédit-bail immobilier

a) L’objet des opérations


Les opérations de crédit-bail immobilier sont réservées au financement des
immeubles "à usage professionnel" ce qui englobe les immeubles à usage
commercial, industriel, les immeubles nécessaires à l’exercice des professions
libérales et aux exploitations agricoles.

b) Schéma de l’opération
Certes, le schéma général de l’opération est le même qu’en matière de
crédit-bail mobilier. Par des contrats distincts du contrat de crédit-bail
proprement dit, la société de crédit-bail ( le crédit-bailleur ) s’assure de la
disposition d’un terrain et d’un immeuble répondant aux spécifications du crédit-
preneur; elle loue cet immeuble au crédit-preneur qui, en fin de bail, peut s’il le
désire, en acquérir la propriété pour sa valeur résiduelle. Toutefois, la complexité
de l’opération est plus grande.
Pour pouvoir donner à bail l’immeuble à son client, la société de crédit-bail
doit acquérir l’immeuble spécifié ou si l’immeuble n’est pas construit, elle doit
s’assurer de la disposition du terrain et faire procéder à la construction. Plusieurs
formules peuvent être utilisées. Elles correspondent à des situations de fait
différentes.

16
Chapitre 1: Etude descriptive du crédit-bail

• L’immeuble est déjà construit


Dans une première formule, le crédit-bailleur peut acquérir l’immeuble et le
donner à bail au crédit-preneur avec promesse unilatérale de vente réalisable en
fin de bail.
Cette situation est exceptionnelle : pour qu’elle se réalise, il faut que le
"preneur" trouve sur le marché immobilier l’immeuble qui correspond à ses
besoins. Le plus souvent, il est déjà propriétaire et c’est lui qui vend l’immeuble
au crédit-bailleur. Cette opération dite "Lease-Back" est exclusivement une
opération de crédit.
Une deuxième formule permet au preneur de participer au financement.
Une société civile immobilière est constituée entre le bailleur et le preneur,
chacun détenant une part du capital ( le bailleur étant gérant statutaire ). Cette
société civile acquiert l’immeuble et le donne en crédit-bail à l’utilisateur.
En fin de bail, ce dernier peut acquérir les parts de la société civile qui
appartiennent à la société de crédit-bail ou le bailleur. Cette société civile est
parfois appelée "société écran".

• L’immeuble n’est pas encore construit


Le crédit-bailleur doit s’assurer de la disposition du terrain et ensuite faire
construire l’immeuble.
BPremièrement: la disposition du terrain
Selon les circonstances, le crédit-bailleur achète le terrain à un tiers ou à
l’utilisateur ( Lease-back ). Une société civile immobilière peut également être
constituée entre le crédit-preneur qui apporte son terrain et le crédit-bailleur.
Si l’utilisateur désire conserver la propriété du terrain ( ou si la société de
crédit-bail ne désire pas le lui acheter ), il peut consentir un bail de longue durée (
bail emphytéotique ) à la société de crédit-bail qui fera édifier l’immeuble. La
durée du bail consenti par le crédit-preneur est égale à celle du crédit-bail.
A la fin du bail, le crédit-preneur deviendra de plein droit propriétaire de la
construction. Cette acquisition par voie d’accession lui ôte le bénéfice de l’option
qui caractérise le crédit-bail.

BDeuxièmement: la construction de l’immeuble


La société de crédit-bail (ou la société civile immobilière) doit ensuite faire
procéder à la construction de l’immeuble. Le crédit-bailleur en assume la charge
financière mais confie au crédit-preneur le soin de la faire exécuter. L’utilisateur
agit auprès des entreprises de travaux en vertu d’un mandat de la société de
crédit-bail. Des clauses détaillées exonèrent la société de crédit-bail des risques
et aléas de la construction.14

14
J. RIVES-LANGES, "Droit bancaire", Dalloz, Paris, 1990, pp. 780-797

17
Chapitre 1: Etude descriptive du crédit-bail

C) Le crédit-bail sur fonds de commerce

Ce système de crédit-bail fonctionne selon le même schéma qu’une


opération de crédit-bail classique. Les avantages fiscaux sont toutefois limités.
En effet, les redevances locatives ne sont déductibles du bénéfice imposable que
pour la quote-part représentative des frais financiers; ceci en application du
principe du non-amortissement des fonds de commerce. D'où, cette formule de
crédit-bail contrairement au crédit-bail mobilier et immobilier, n’a pas connu
jusqu’à ce jour un très grand succès.

3. La nationalité du contrat

A) Le crédit-bail national
On parle d’un leasing national lorsque l’opération met en présence une
société de crédit-bail et un opérateur économique tous deux résidents dans le
même pays. A l’intérieur de ce cadre, on peut trouver toutes les formes de leasing
que le professionnel peut imaginer et que le marché pourrait adapter et le
législateur autoriser.

B) Le crédit-bail international
Au sens le plus étroit, c’est une opération dans laquelle le bailleur et le
locataire sont des résidents de pays différents.
Au terme de l’article 03 de la convention d’Ottawa du 28 mai 1988 sur le
crédit-bail international, cette convention ne s’applique que lorsque le crédit-
bailleur et le crédit-preneur ont leur établissement dans des Etats différents.
Cet article ajoute aussi qu’il faut que ces Etats et l’Etat où le fournisseur a
son établissement soient des Etats contractants, c’est-à-dire qu’ils aient signé ou
ratifié la convention d’Ottawa.
Il convient d’éviter la confusion avec le leasing à l’étranger qui est une
activité qui consiste en la création par un groupe financier d’un réseau de sociétés
de leasing dans divers pays ne se consacrant qu’à des activités domestiques.
Cette politique adoptée par quelques grands groupes financiers est parfois
complémentaire d’une activité de leasing international.
Le leasing international peut être soit un leasing financier, soit un leasing
opérationnel ; son domaine de prédilection est l’investissement lourd et c’est sans
surprise qu’il a gagné des secteurs aussi divers que l’aéronautique, le maritime et
le ferroviaire.
Dans le crédit-bail international, nous pouvons trouver trois cas de figure
que nous allons schématiser dans ce qui suit:

18
Chapitre 1: Etude descriptive du crédit-bail

1) le crédit-bailleur et le fournisseur résident dans le même pays tandis que le


crédit-preneur réside dans un autre pays.

Le crédit-bailleur Le crédit-preneur
Location
Vente

Le fournisseur
Limites territoriales

2) le crédit-preneur et le fournisseur résident dans le même pays tandis que le


crédit-bailleur réside dans un autre pays.

Location
Le crédit-
preneur

Le crédit-
bailleur

VENTE
Le fournisseur

LIMITES

19
Chapitre 1: Etude descriptive du crédit-bail

3) le crédit-bailleur, le crédit-preneur et le fournisseur résident dans trois pays


différents.

Le crédit-
Location

bailleur

Vente
Le crédit- Le fournisseur
preneur

Limites Limites
territoriales territoriales

Le leasing et après lui le crédit-bail, a connu un essor considérable dans le


monde dans la mesure où son degré de pénétration dans le financement des
investissements a pris une proportion très importante et ce grâce à la souplesse et
la flexibilité de son montage financier, sans oublier la diversification de ses
produits qui offrent aux entreprises notamment les petites et moyennes d'entre
elles, une multitude de formules de financement parfaitement adaptées à leurs
besoins spécifiques et à leurs situations financières.

Compte tenu de l'émergence de ce nouvel instrument financier et de


l'engouement qu'il suscite chez les opérateurs économiques et des institutions
financières, il a fait l'objet de codifications ( nationales et internationales ) tant
sur le plan juridique que sur les plans comptable et fiscal qu'il convient de traiter
dans le chapitre suivant.

20
Chapitre 2: Les différents aspects du crédit-bail

Chapitre 2

Les différents aspects du crédit-bail

Le crédit-bail étant de création récente par rapport au crédit classique, a eu


et conserve encore une vocation de nature financière. Il en résulte que les
contrats passés entre le propriétaire du bien et l'utilisateur présentent un certain
nombre de particularités inhabituelles en droit privé. C'est la raison pour laquelle
il est nécessaire d'aborder le crédit-bail sous ses aspects juridique, comptable et
fiscal afin de bien cerner le régime de cette opération et de montrer son
originalité qui la différencie des autres modes de financements.

Section 1 : Le régime juridique du crédit-bail


L'opération de crédit-bail apparaît juridiquement comme une transaction
contractuelle globale et complexe, impliquant le consentement des trois parties
prenantes (le fournisseur, le crédit-bailleur et le crédit-preneur) et donne
naissance à diverses obligations croisées.

1. Les obligations du fournisseur


Le fournisseur a une obligation de délivrance du bien envers le locataire et
non pas envers le crédit-bailleur. Cela se concrétise par la signature conjointe du
locataire et du fournisseur d'un "procès verbal de réception de matériel" qui
constate contradictoirement que le matériel est effectivement livré, qu'il
correspond à celui qui a été commandé et qu'il est en bon état de fonctionnement.
C'est ce document qui autorisera le paiement du prix par le crédit-bailleur, et qui
constituera le point de départ de la location.
Aussi, le fournisseur assumera une obligation de garantie contre les vices
cachés, au bénéfice du locataire, en cas de défaillance du bien.
Enfin, le fournisseur aura l'obligation de transférer le titre de propriété du
bien au crédit-bailleur à la suite du choix de financement effectué par l'utilisateur
du bien: C'est donc sur les instructions du futur locataire que ce transfert de
propriété aura lieu.

2. Les obligations du crédit-bailleur


Le crédit-bailleur a essentiellement des obligations financières dont les plus
importantes sont les suivantes:
- Remettre les fonds promis lors de la conclusion du contrat de financement, non
pas au demandeur du crédit (le locataire), mais directement au vendeur du bien.
21
Chapitre 2: Les différents aspects du crédit-bail

- S'engager à respecter les délais de paiements accordés à l'utilisateur du bien, et


ne pas réclamer le paiement des échéances avant leur terme, sauf incident de
paiement ou inexécution d'une autre obligation mise à la charge du locataire
auprès du fournisseur.
- Intégrer dans le prix payé pour le bien et dans le calcul des loyers, les
ristournes, remises spécifiques et délais de paiement négociés par le locataire.
- Publier le contrat de crédit-bail sous peine de perdre le droit de propriété du
bien qui constitue la principale garantie du crédit-bailleur.
- Transférer la propriété du bien au crédit-preneur à l'issue du contrat, si celui-ci
lève l'option d'achat.

3. Les obligations du crédit-preneur


Tout comme le fournisseur et crédit-bailleur, le crédit-preneur doit assumer
diverses obligations. Celles-ci se résument en ce qui suit:
- Payer les loyers convenus au crédit-bailleur dans les délais convenus;
- Informer le crédit-bailleur de tous les incidents de fonctionnement du bien,
puisque celui-ci constitue sa principale garantie;
- Exercer le recours contre le fournisseur dans le cas où le bien s'avérerait
ultérieurement défectueux ou non conforme;
- Assurer le bien et l'entretenir normalement durant toute la période de location
afin de garantir le crédit-bailleur contre toute dépréciation anormale du bien.;
- Restituer le bien au crédit-bailleur en cas de résiliation du contrat suite à la
défaillance du locataire.

Section 2 : Le traitement comptable du crédit-bail15


Le traitement comptable du crédit-bail est reflété par deux principaux
courants qui semblent s'opposer:
• Le premier, auquel s'attache la normalisation française, tend à faire valoir
la nature patrimoniale de l'opération, et assimile la transaction à une
location; le bien pris en crédit-bail n'apparaît alors à l'actif du bilan
qu'après la levée de l'option d'achat.
• Le deuxième, représenté par les pays anglo-saxons et l'Allemagne ainsi
que par la norme comptable internationale 17 de l'IASC16, fait prévaloir
une vision économique et assimile le crédit-bail à une opération de
financement; le bien pris en crédit-bail est donc inscrit à l'actif du bilan
dés la conclusion du contrat.

15
Voir Garrido Eric, "Le crédit-bail: outil de financement structurel et d'ingénierie commerciale", Revue
Banque Edition, Paris 2002, pp.31 à 56
16
International Accounting Standars Commitee

22
Chapitre 2: Les différents aspects du crédit-bail

1. L'approche américaine

A. La classification des contrats de crédit-bail


Nous avons vu dans le chapitre précédent que le crédit-bail a une origine
historique nord-américaine. Ce sont donc les instances comptables des Etats-Unis
qui ont été les premières à étudier l'influence éventuelle des contrats de crédit-
bail sur la présentation des états financiers de clôture des entreprises.
En application de la norme FAS Statement17 13 qui a été émise par le
FASB18 en novembre 1976, certaines transactions doivent être enregistrées
comme des opérations de crédit au passif du locataire, ce dernier inscrivant en
contrepartie le bien loué à son actif. De telles opérations sont appelées "capital
lease". A l'inverse, pour les opérations de crédit-bail qui ne sont pas
comptabilisées comme "capital lease", le locataire n'a pour seule obligation que
de fournir des renseignements concernant les dites opérations en annexe de son
bilan. De telles opérations sont dénommées "operating lease".
Dans le cas du "capital lease", le locataire comptabilise le bien objet du
contrat à l'actif de son bilan, pour le montant le plus faible entre la valeur vénale
du bien considéré et la valeur actuelle nette des loyers à verser, plus la valeur
actuelle de la valeur résiduelle. On dit alors que le bien est capitalisé d'où
l'appellation "capital lease". Il ne faut pas oublier qu'une dette correspondante de
même montant doit être constatée au passif du bilan par le locataire. Donc, le
traitement comptable d'une opération de "capital lease" est similaire à celui d'un
emprunt bancaire en vue d'une acquisition d'un actif. Les loyers versés viennent
en diminution de la dette, l'amortissement du capital restant dû. L'autre partie
représente les intérêts qui sont comptabilisés en charges financières.
Un "operating lease" est comptabilisé comme une simple opération de
location d'un matériel qui restera à l'actif du bailleur. A l'issue de la période de
location, le locataire a le choix de restituer le bien, de renouveler le bail ou
d'acheter le bien. Par ailleurs, les loyers payés sont comptabilisés en charges au
compte de résultats du locataire. Sa seule obligation est de fournir des
renseignements sur l'opération en annexe de son bilan, c'est-à-dire le montant
global des loyers à verser à compter du dernier bilan et leur ventilation sur les
années restant à courir.

B. Les critères de qualification retenus


Afin de distinguer les "operating leases" des "capital leases", le FASB a
établi quatre critères de détermination qui s'appliquent aussi bien sur le locataire
que sur le bailleur. Si une opération répond à un seul de ces critères, elle est
qualifiée d'un "capital lease". Sinon, elle est qualifiée d'un "operating lease".
17
Financial Accounting Standars Statements
18
Financial Accounting Standars Board

23
Chapitre 2: Les différents aspects du crédit-bail

Toutefois, il est bien de noter qu'une même opération peut-être qualifiée de


"capital lease" pour l'une des parties, en étant un "operating lease" pour l'autre
car il n'y a pas de réciprocité dans la qualification des opérations de leasing selon
la norme FAS Statement 13. Les quatre critères sont les suivants:
• Le transfert automatique de la propriété du bien au locataire l'issue du
contrat de location;
• Une option d'achat au profit du locataire à prix réduit, c'est-à-dire pour un
montant inférieur à la valeur marchande dudit bien.
• Une durée irrévocable de location supérieure ou égale à 75 % de la durée
de vie économique du bien;
• La valeur actualisée des loyers est supérieure ou égale à 90 % du prix de
vente du bien.

2. La comptabilisation française

A. La réserve latente chez le crédit-bailleur


En France, la loi comptable n° 83-353 du 30 avril 1983 a stipulé qu'en
matière de crédit-bail, le bien loué est inscrit à l'actif du crédit-bailleur,
propriétaire juridique, pour un montant égal à sa valeur d'acquisition, en
"immobilisations destinées à la location". Le bien en question ne peut figurer à
l'actif du crédit-preneur qu'après la levée de l'option d'achat par ce dernier d'où le
transfert de propriété du bien.
Les biens en crédit-bail figurent à l'actif du crédit-bailleur en
immobilisations (classe 4) sous le compte n° 46 "crédit-bail et opérations
assimilées". Sont enregistrées dans ce compte toutes les immobilisations données
en crédit-bail à la clientèle, qu'il s'agisse de biens mobiliers, immobiliers ou
incorporels. Les produits sur opérations de crédit-bail sont enregistrés dans la
classe 7 sous le compte n° 704.
La comptabilisation des opérations de crédit-bail donne lieu chez le crédit-
bailleur à l'apparition d'une différence entre les amortissements comptables et les
amortissements financiers d'un même bien. Au niveau comptable, donc fiscal, la
société de crédit-bail n'amortit pas nécessairement les biens selon le même
rythme que l'amortissement du capital financier de l'opération. Le décalage
résultant de cette différence temporelle est appelé "la réserve latente".

B. La situation du crédit-preneur
En application de la loi comptable n° 83-353 du 30 avril 1983, le crédit-
preneur ne peut en aucun cas inscrire le bien loué en immobilisations, tant qu'il
n'a pas levé l'option d'achat. Il ne bénéficie donc pas des amortissements mais en
contrepartie, il ne fait aucune inscription au passif de son bilan. Les redevances à
24
Chapitre 2: Les différents aspects du crédit-bail

verser au crédit-bailleur sont comptabilisées en charges d'exploitation au compte


de résultat, au débit du compte 612 "redevances de crédit-bail".
Le transfert définitif et total de propriété n'étant pas encore concrétisé par
la levée de l'option d'achat, le montant de la dette correspondant au financement
par crédit-bail de l'investissement ne peut être comptabilisé. Donc, l'information
donnée par le bilan et le compte de résultat sur la situation du locataire en était
faussée dans la mesure où le montant total de la dette et le poids véritable de
l'investissement n'apparaissaient pas.
Il a donc paru nécessaire d'assortir ces principes de comptabilisation du
crédit-bail d'informations complémentaires apparaissant dans l'annexe aux
comptes annuels. Ces informations sont définies par le décret n° 83-1020 du 29
novembre 1983 et consistent en les éléments suivants:

• La valeur d'origine du bien objet du financement par crédit-bail, au


moment de la signature du contrat;
• Le montant des redevances de crédit-bail afférentes à l'exercice ainsi que
le montant cumulé des redevances des exercices précédents;
• Les dotations aux amortissements qui auraient été enregistrées pour ce
bien au titre de l'exercice clos s'il avait été acquis par le locataire, ainsi
que le montant cumulé des amortissements qui auraient été effectués au
titre de l'exercice précédent;
• L'évaluation à la date de clôture du bilan des redevances restant à payer,
ainsi que du prix d'achat résiduel de ce bien tel que stipulé au contrat, le
tout ventilé selon les échéances à un an au plus, à plus d'un an et cinq ans
au plus, et à plus de cinq ans.

De par ces dispositions, on aboutit pour les entreprises assujetties à la


fourniture de ces informations, à une situation comptable particulière: le bilan et
le compte de résultat sont établis comme si le crédit-preneur était un simple
locataire sans droit de propriété du bien, et l'annexe contient les éléments des
écritures qui auraient été passées si le crédit-preneur avait acquis le bien par un
emprunt bancaire classique. Il faut dire que l'information donnée en annexe est
indispensable pour déterminer avec plus de précision la performance de
l'entreprise, sa réelle capacité d'endettement et donc l'image fidèle de sa situation
financière.

3. L'harmonisation comptable internationale


La norme internationale 17 de l'IASC relative à la comptabilisation des
contrats de location, publiée en septembre 1982, à l'instar de la norme américaine
FAS Statement 13, émise en novembre 1976, distingue les contrats dénommés

25
Chapitre 2: Les différents aspects du crédit-bail

"operating leases" des contrats appelés "finance leases" ( terme britannique


équivalent au terme américain de "capital leases" ).

A. La comptabilisation au bilan du crédit-preneur


Le contrat doit être traduit par la comptabilisation d'un actif (capitalisation
du bien) et d'un passif (financement par endettement) qui sont égaux et qui
correspondent, au début du bail, soit à la valeur vénale du bien loué, soit à la
valeur actualisée des paiements exigibles en vertu du bail, si elle est inférieure.
Les loyers sont ventilés en charges financières (frais financiers) et en
remboursement du passif (amortissement du capital emprunté), la charge
financière étant répartie sur les exercices couverts par le contrat de façon à ce que
le taux d'intérêt sur les capitaux restant dus soit constant.

B. La comptabilisation dans les comptes du crédit-bailleur


Dans le cas des "finance leases", une méthode d'analyse symétrique est
suivie. Puisque le contrat transfert au locataire les risques et les avantages liés à
la propriété, les loyers sont considérés comme le remboursement progressif du
capital investi, auquel s'ajoute un produit financier rémunérant l'investissement et
les services.
Les renseignements complémentaires que le bailleur doit fournir
séparément dans les états financiers, portent principalement sur le montant de
l'investissement brut dans des contrats de "finance leases" et sur le montant du
revenu financier correspondant.
Dans le cas des "operating leases", le traitement comptable du contrat au
niveau de la comptabilité du crédit-bailleur est identique à celui d'une location
simple ou d'un crédit-bail dans les comptes sociaux français, avec constatation
des paiements en charges d'exploitation. Il n'y a ni inscription du bien en
immobilisations, ni amortissements et ni aucune inscription d'emprunt au passif.

Section 3: La fiscalité du crédit-bail19


La fiscalité est un élément très important dans la vie d'une entreprise. Son
incidence se manifeste tout au long du cycle de production et de distribution. Les
opérations de crédit-bail ne font pas exception à cette règle. Dans la mesure où
on souhaitait encourager leur développement, il était nécessaire de prévoir
certains aménagements destinés à alléger la charge fiscale ou tout au moins à
faire disparaître certains blocages.

19
Voir Garrido Eric, "Le cadre économique et réglementaire du crédit-bail", Revue Banque Edition,
Paris, 2002, pp.107 à 112

26
Chapitre 2: Les différents aspects du crédit-bail

Nous allons présenter dans cette section l'essentiel de la fiscalité du crédit-


bail en France.

1. La fiscalité directe
Le crédit-preneur passe les somme versées à titre de loyers en charges.
Ces charges sont en quelque sorte la somme de substitution des charges qu'il
aurait pu passer s'il avait acquis directement le bien, c'est-à-dire les
amortissements comptables du bien qui figurerait à l'actif du bilan plus en frais
financiers les intérêts d'emprunt.
De son coté, le crédit-bailleur amortit le bien loué selon les modalités du
droit commun. Il a donc le choix entre l'amortissement linéaire ou dégressif sur
une durée qui varie en fonction de la durée normale de l'utilisation du bien en
question.

2. La taxe sur la valeur ajoutée (TVA)


Le crédit-bailleur règle l'achat du bien objet du contrat du crédit-bail avec
la TVA qui y est relative et qu'il récupère dans les conditions normales du droit
commun. Le crédit-preneur acquitte quant à lui la TVA sur les loyers versés au
crédit-bailleur. Cette TVA sur les redevances de crédit-bail est également
récupérable dans les conditions normales du droit commun.
Les indemnités de résiliation versées au crédit-bailleur par le locataire sont
également soumises à la TVA, puisqu'elles correspondent à des prestations
futures restant à payer.

3. La taxe sur l'activité professionnelle (TAP)


Les biens de production financés par crédit-bail sont pris en compte dans
le calcul de l'assiette imposable à la taxe sur l'activité professionnelle.
Pour le crédit-preneur, il convient de déterminer la valeur locative
imposable afin de connaître l'assiette de la taxe sur l'activité professionnelle
retenue pour les biens loués.
Pour le crédit-bailleur, les biens donnés en crédit-bail échappent
normalement à l'assiette imposable à la taxe sur l'activité professionnelle bien
qu'il soit, au plan juridique, le propriétaire légal de ces biens. Ceci est justifié par
le fait que ces biens ne soient pas utilisés par lui-même mais par son locataire.

4. L'imposition des plus-values


Si un locataire cède son contrat de crédit-bail, il se voit dans la même
position que s'il avait acquis directement le bien objet du contrat. Par conséquent,
le produit de la cession d'un contrat de crédit-bail est soumis au régime des plus-
values sur cession d'immobilisations.

27
Chapitre 2: Les différents aspects du crédit-bail

Cependant, il faut faire la distinction entre la cession d'un contrat qui


intervient moins de deux ans et celle qui intervient plus de deux ans après la date
de conclusion du contrat de crédit-bail.
Dans le cas d'une cession moins de deux ans après la conclusion du contrat,
c'est l'intégralité du profit réalisé qui est soumise au régime des plus-values sur
cession. Par contre, dans le cas contraire, seul le profit correspondant aux
amortissements que le locataire aurait passés, s'il avait été propriétaire du bien,
sera soumis au régime des plus-values sur cession.

Les multiples définitions du crédit-bail et les controverses sémantiques et


économiques qui en ont découlé avaient abouti à des nuances en matière de
traitement comptable et fiscal selon qu'il s'agit d'une approche du droit latin ou
d'une approche de droit anglo-saxon.
Dans le contexte international (IASC, Etats-Unis, Grande Bretagne,
Australie,...), lorsque le contrat de location transfert au locataire tous les
avantages et risque inhérents à la propriété du bien, ce contrat est en substance
l'acquisition d'un actif et l'inscription d'une dette pour le locataire et pour le
bailleur, d'un prêt accordé.
En France, ce principe n'a pas droit dans les comptes individuels, sauf par
une fourniture d'informations relatives au crédit-bail dans l'annexe, et seule une
dérogation est accordée aux comptes consolidés.
L'analyse substantielle de l'opération de crédit-bail démontre que le respect
de la nature juridique de l'opération induit un mode de comptabilisation qui
aboutit à une image faussée du patrimoine, de la situation financière et du résultat
de l'entreprise.
Les normes internationales et celles anglo-saxonnes qui en sont très
proches, traduisant la dimension économique de l'opération et sont en totale
contradiction avec le principe de patrimonialité du bien.

28
Chapitre 3: Les caractéristiques du crédit-bail

Chapitre 3

Les caractéristiques du crédit-bail

Pour financer ses investissements, l'entreprise fait généralement recours soit


au crédit bancaire classique, soit au crédit-bail. Mais avant d'opter pour l'un ou
l'autre choix, il est important de bien connaître les caractéristiques des deux
modes de financement. C'est la raison pour laquelle nous proposons dans ce
chapitre, le crédit bancaire classique étant bien connu par les entreprises, les
avantages, inconvénients et risques du crédit-bail qui reste un produit neuf et
méconnu, afin de permettre aux investisseurs de faire le choix optimal et
correspondant le mieux à leurs besoins et objectifs.

Section 1 : Les avantages du crédit-bail

Parmi les principales caractéristiques permettant de distinguer


favorablement le crédit-bail des concours bancaires classiques que ce soit pour
le crédit-bailleur, le crédit-preneur ou le fournisseur, il convient d'évoquer les
points suivants:

A) Pour le crédit-preneur

Le crédit-bail est une solution qui répond aux besoins des entreprises, et
notamment des PME/PMI confrontées à des problèmes de financement
d’investissements importants par rapport à leurs moyens. C’est généralement un
souci de croissance, souvent lié à une insuffisance des fonds propres des
entreprises en développement, qui est à l’origine d’un courant d’utilisation
permanent du crédit-bail.

1. Possibilité de financement intégral: le crédit-bail constitue un moyen pour


obtenir un financement que l’entreprise se verrait refuser si elle demandait un
crédit à moyen ou à long terme classique où un apport personnel est toujours
demandé. Il intéresse en premier lieu, les entreprises disposant de peu de fonds
propres comme les affaires en très forte expansion.

2. La rapidité d'accès au financement: le crédit-bail favorise les décisions


rapides et permet de procéder à des investissements imprévus et urgents, de saisir
des opportunités de marché sans qu’il y ait nécessité de bouleverser la structure
financière de l’entreprise. C’est un schéma qui autorise une vue synthétique des
29
Chapitre 3: Les caractéristiques du crédit-bail

flux financiers relatifs à l’investissement et incorporés dans les loyers ; il est dès
lors plus aisé d’établir le coût par période de l’investissement par rapport au
rendement escompté.

3. La souplesse: il s'agit d'un financement d’une grande souplesse grâce aux


formules adaptées aux besoins des entreprises utilisatrices. Les sociétés de crédit-
bail modulent leurs propositions en fonction de divers paramètres; elles jouent
sur le montant de la valeur résiduelle ainsi que sur les loyers.

4. Allégement du bilan: le crédit-bail n’alourdit pas le bilan du locataire puisque


le bien loué ne figure pas à son Actif. Ceci permet de laisser intacte la capacité
d’endettement de l’entreprise.

5. Des garanties simplifiées : le titre de propriété est la principale garantie du


bailleur, donc le preneur n’est pas dans l’obligation de présenter d’autres
garanties telles que les hypothèques.

6. Le risque d’obsolescence : le crédit-preneur ne se soucie pas du risque


technologique à supporter, car l’alternative de restituer le bien loué qui se
présente à lui à la fin du contrat, lui permet d’opter pour le choix de la location
d’un nouvel équipement qui peut être très rentable. En d’autres termes, dès lors
que le contrat organise une sortie anticipée du bail ou le remplacement du bien en
cours de location, le leasing essentiellement opérationnel constitue une réponse à
la modernisation des équipements des entreprises.

7. L’avantage fiscal : c'est un double avantage qui consiste en:


• La déductibilité des loyers : les loyers payés au crédit-bailleur sont
considérés comme des charges d’exploitation et par conséquent, ils sont
déductibles intégralement du résultat imposable.
• Un allègement progressif du poids de la TVA dans la mesure où la charge
de la TVA qui est payée par le locataire lors des facturations des loyers
par le bailleur, est étalée sur toute la durée de la location.

8. L'investissement s'autofinance de manière dynamique: le crédit-bail


permet de respecter la réalité économique selon laquelle le bien génère lui-même
les revenus nécessaires à son remboursement au travers de la valeur ajoutée qu'il
produit, non pas pour une période théorique d'amortissement ou de
remboursement d'un concours bancaire traditionnel, mais sur toute la durée de
vie économique du bien et de son usage, tels que prévus au contrat liant le crédit-
preneur et le crédit-bailleur. C'est là que réside l'originalité du crédit-bail.

30
Chapitre 3: Les caractéristiques du crédit-bail

B) Pour le crédit-bailleur

1. La sécurité des fonds investis par le biais des garanties fortes: au regard du
crédit-bailleur, l’avantage essentiel réside dans la réalisation d’une opération
sécurisée par la conservation de la propriété du bien, qui fait qu’une société de
crédit-bail est considérée comme étant un créancier privilégié par rapport à des
organismes prêteurs.
Aussi ; en cas de défaillance du preneur, le crédit-bailleur se trouve
dispensé d’effectuer toute procédure de gage. Dans certaines pratiques, les
sociétés de crédit-bail, exigent d’autres garanties telles que la caution et
l’hypothèque pour se prémunir contre la négligence nuisible à la valeur du
matériel.

2. Une forte rentabilité: le rendement supérieur des opérations de crédit-bail


par rapport à d’autres types de crédit se justifie notamment par les risques accrus
assumés par le crédit-bailleur en contrepartie du financement intégral de
l’investissement. Ce rendement peut d’ailleurs être amélioré dans bien des cas
par le recours à l’effet de levier.

En outre, le crédit-bailleur a la possibilité de se prémunir contre les


conséquences de l’érosion monétaire en indexant les redevances payables par les
entreprises clientes ainsi que le prix d’option, dans la mesure où les conditions du
marché le leur permettent.

3. L’avantage fiscal: généralement, les autorités fiscales autorisent les sociétés


de crédit-bail de procéder à l’amortissement dégressif des équipements loués, ce
qui permet de baisser le bénéfice imposable – et donc de bénéficier d’un
allégement des charges fiscales – au début de l’opération.

4. Le risque d’obsolescence: dès lors que le contrat prévoit irrévocablement


l’option d’achat à l’échéance de la location; autrement dit, lorsque les conditions
de sortie sont verrouillées, le crédit-bailleur ne récupère pas l’équipement. Le
risque d’obsolescence est supporté par le locataire.

5. Le suivi de l’équipement: le crédit-bailleur est particulièrement sensible aux


aspects maintenance, suivi et assurance du matériel qui sont pris en charge par le
locataire et qui garantissent en même temps au crédit-bailleur la récupération du
bien loué dans un bon état.

31
Chapitre 3: Les caractéristiques du crédit-bail

C) Pour le fournisseur
Le recours au crédit-bail n’a apparemment que des incidences favorables
pour le tiers fournisseur qui acceptera de traiter avec des sociétés de crédit-bail
dans la mesure où leur surface financière est plus importante que celle des
entreprises clientes. Aussi, dans le domaine du financement de biens
d’équipement mobiliers, le crédit-bail a fréquemment été préconisé comme
instrument de promotion des ventes capable de créer de nouveaux débouchés.

D) Pour l'économie
Sur le plan économique, le crédit-bail aboutit à permettre aux entreprises
utilisatrices de réaliser des investissements sur leur budget d'exploitation. Il
permet également de lutter contre l'obsolescence qui était et reste malgré tout
encore une retombée inévitable du progrès technique accéléré.
Le recours au crédit-bail est aussi très souple et permet aux entreprises
d'obtenir pour d'importants marchés et pendant la seule période indispensable le
matériel adéquat.
La diffusion du crédit-bail dans les divers secteurs industriels ou
commerciaux, traduit un changement de mentalité des chefs d'entreprise. Ceux-ci
admettent de plus en plus que leur projet n'est pas d'accumuler des actifs pour
produire quelque chose mais plutôt de produire. La location de l'équipement
industriel entre dans les mœurs. Le crédit-bail leur permet de réaliser au plus vite
la meilleure adaptation de leurs possibilités à celles du marché. Ils peuvent,
même sans capitaux abondants, disposer au moment opportun de l'équipement
technique le plus efficace et le plus moderne. Sans délai et sans mise de fonds, ils
s'équipent au mieux.
L'économie de capitaux propres -dont la pénurie est chronique- reste un
atout majeur du crédit-bail sur les formules financières classiques et sur un
autofinancement de plus en plus aléatoire.
A ce changement de mentalité des utilisateurs qui préfèrent l'usage des
biens à leur propriété, correspond l'évolution des banquiers. Ces derniers misent
aujourd'hui souvent plus sur l'avenir et le développement technologique probable
d'une entreprise que sur les résultats passés et des actifs plus ou moins
réalisables.
Enfin, le crédit-bail facilite la croissance des entreprises ou leur éventuelle
reconversion. C'est un instrument fort utile pour affecter les ressources propres
de la firme à des secteurs de l'exploitation où l'on ne pourrait pas obtenir
facilement de capitaux extérieurs à l'entreprise ( recherche, achat de brevets,
publicité, prospection commerciale…). La cession-bail serait particulièrement
adéquate pour cette stratégie commerciale.20
20
GAVALDA. C et CREMIEUX-ISRAEL. D,"Crédit-bail mobilier : opération et domaine", Edition du
Juris-Classeur, Paris, 1995

32
Chapitre 3: Les caractéristiques du crédit-bail

Section 2 : Les inconvénients du crédit-bail

Certes, le crédit-bail présente beaucoup d'avantages pour le crédit-bailleur,


le crédit-preneur et le fournisseur. Toutefois, il faut garder à l'esprit que ce qui
constitue un avantage pour l'un est susceptible de constituer un inconvénient pour
l'autre. C'est ce que nous allons voir dans cette section.

A) Pour le crédit-preneur

1. Dans son recours au crédit-bail, l’entreprise assume des charges financières


importantes et irrévocables à moyen terme. Toute résiliation est exclue, même si
l’investissement devait s’avérer peu rentable.
Dès lors, contrairement à une opinion répandue, le financement par crédit-
bail n’est accessible qu’aux entreprises saines dégageant une bonne rentabilité et
des fonds de roulement suffisants pour faire face ( pendant toute la durée de
l’opération ) au poids élevé des versements périodiques incluant l’amortissement
du capital investi.21

2. Sur le plan comptable, la non inscription au passif du bilan du total des


engagements assumés par l’entreprise, ne représente qu’une amélioration optique
du bilan parce qu’il n’y a pas non plus un accroissement de l’actif puisque le
locataire n’est pas propriétaire et par conséquent ceci ne permet pas d’offrir des
garanties aux éventuels créanciers. De plus, les engagements durables et
irrévocables pris par l’entreprise sont équivalents aux charges assumées dans le
cadre d’un emprunt à moyen ou à long terme.
Aussi, les établissements de crédit prennent-ils désormais en considération
les engagements de leasing au même titre que les dettes portées au bilan dans
leur appréciation du niveau d’endettement d’une entreprise.2

3. Mais, le principal reproche longtemps fait au crédit-bail est son coût qui est
supérieur à celui d’un crédit à moyen ou long terme. En fait, la comparaison en
termes de taux est difficile car le crédit-bail n’est pas un crédit classique, et son
coût ne dépend pas seulement du loyer de l’argent, il est aussi fonction des
services rendus ( rapidité du financement, financement à 100%, flexibilité des
loyers….) , de la nature du bien financé et du montant de l’opération.
Par rapport aux banques et aux organismes spécialisés, les sociétés de
crédit-bail ont de surcroît des frais de gestion supplémentaires dus au fait que le
crédit-bail suppose une relation triangulaire ( fournisseur, preneur, bailleur ) ; le
coût est d’autant plus élevé que le contrat est d’un montant unitaire faible et qu’il
21
et 2 M. GIOVANOLI, "Le crédit-bail (leasing) en Europe: développement et nature juridique",
Librairies Techniques, Paris, 1980, pp. 35 et 36

33
Chapitre 3: Les caractéristiques du crédit-bail

est assorti d’une indexation des loyers ou d’une prise de garanties


complémentaires.

B) Pour le crédit-bailleur
Le crédit-bailleur, en cas de défaut du locataire, est soumis aux aléas du
marché : le crédit-bailleur pour se débarrasser le plus vite possible d’un
équipement qu’il ne peut exploiter lui-même, n’a pas forcément les compétences
pour en tirer le meilleur prix.

Section 3 : Les risques induits par le crédit-bail22

Comme dans toute opération de crédit où une banque doit se prémunir


contre des risques auxquels elle est exposée, le crédit-bailleur lui aussi doit se
protéger contre certains risques induits par l'opération de crédit-bail. Ces risques
sont essentiellement liés à l'équipement loué, à l'avenir du crédit-preneur et au
taux d'intérêt.

1. Les risques liés à l'équipement, objet du contrat

La première et principale garantie du crédit-bailleur réside dans la propriété


effective du bien qui fait l'objet du contrat de crédit-bail. Les deux principaux
risques que court le crédit-bailleur quant à l'équipement, sont généralement
désignés sous les noms de:

• Risque de contrepartie: en raison de la défaillance du crédit-preneur en


cours de contrat, le crédit-bailleur est alors amené à récupérer le bien, et à
le vendre sur le marché de l'occasion. Il est alors impératif que la dette
résiduelle, c'est-à-dire le montant du capital restant dû et non amorti par
les loyers, soit inférieure à la valeur marchande du bien;

• Risque de valeur résiduelle: dans le cas où le crédit-preneur restituerait


le bien en fin de contrat au crédit-bailleur, sans chercher à l'acquérir, il
faut que la valeur résiduelle financière qui a été retenue pour la
détermination du montant des loyers ne soit pas supérieure à la valeur
marchande du bien, sous peine de dégager une perte plus ou moins
importante pour le crédit-bailleur en fin de location.

22
Voir Eric GARRIDO, "Le cadre économique et réglementaire du crédit-bail", Revue Banque Edition,
Paris, 2002, pp. 61 à 82

34
Chapitre 3: Les caractéristiques du crédit-bail

En pratique, ces risques varient en fonction des données relatives à la nature


même de l'équipement, aux caractéristiques du fournisseur et à la structure du
marché de l'occasion.

2. Le crédit-preneur et son avenir

Comme dans toute opération de crédit, la qualité du débiteur est


importante dans le montage d'une opération de crédit-bail. Mais cette importance
est toute relative. Certes, l'appréciation de la qualité du locataire est très proche
de celle retenue pour l'octroi d'un crédit bancaire traditionnel. Une attention plus
particulière devra être portée sur la structure du compte d'exploitation en vertu du
principe qui veut qu'en matière de crédit-bail, c'est le bien lui-même qui paye les
loyers grâce aux revenus qu'il génère. Pour une installation importante, il
conviendra donc d'obtenir du futur locataire tous les détails relatifs à
l'investissement qu'il s'agira de financer, aux flux financiers et aux profits qu'il
dégagerait.
Mais la solvabilité du crédit-preneur doit toujours être pondérée par la
qualité et la valeur du bien financé, puisque c'est ce bien qui représente l'essentiel
de la garantie du crédit-bailleur. Encore, faut-it pouvoir récupérer facilement cet
équipement en cas de cessation de paiement du crédit-preneur.

3. Le risque de taux d'intérêt

La marge brute d'un crédit-bailleur comprend deux composantes très


distinctes: la marge financière et la marge à la revente.
La marge à la revente correspond à la différence constatée entre le prix de
revente d'un bien récupéré en cours de crédit-bail ou en fin de location, et le
montant du capital restant dû, non amorti par les loyers (c'est-à-dire la somme
des redevances restant impayées plus la valeur résiduelle financière). Comme
nous l'avons vu précédemment, cette composante est très aléatoire, car future et
normalement très éloignée dans le temps: elle varie en fonction de la nature du
bien, de la qualité du fournisseur, de l'efficience du marché de l'occasion…Il
s'agit d'un risque qu'il faut réduire au maximum.
La marge financière est assimilable à une marge d'intermédiation bancaire.
Il s'agit de l'écart entre le taux effectif global (TEG) interne au contrat du crédit-
bail, et le coût de revient des capitaux investis dans l'acquisition du bien, exprimé
en pourcentage, comme un taux d'intérêt. C'est ce différentiel de taux qui doit
générer en cours de contrat les revenus nécessaires pour couvrir les frais
administratifs du crédit-bailleur, et dégager l'essentiel de son profit au fur et à
mesure de l'encaissement des loyers.
35
Chapitre 3: Les caractéristiques du crédit-bail

Par conséquent, dans une opération de crédit-bail, le coût principal pour la


société de leasing est celui du capital financé pour l'acquisition du bien objet du
contrat. Deux situations extrêmes sont théoriquement possibles pour le crédit-
bailleur:
• Soit, il emprunte la totalité des fonds nécessaires à la transaction;
• Soit, il autofinance l'intégralité de la valeur du bien donné en location.

En France, un crédit-bailleur est principalement un établissement financier


relevant de la loi bancaire. De ce fait, il se voit imposer les règles du ratio
européen de "Cooke". Depuis le Comité de Bâle, il est prévu que le successeur du
ratio "Cooke" sera le ratio "Donough", qui aura une plus grande fiabilité et des
règles plus explicites pour son calcul. Il sera mis en place dans quelques années
et aura le même objectif final.
La réglementation bancaire exige que l'établissement de crédit-bail
dispose d'au minimum 8 % de fonds propres par rapport aux capitaux empruntés.
L'acquisition des biens donnés en crédit-bail s'effectue donc pour partie sur fonds
propres et pour partie sur fonds empruntés.
Dans la pratique, il n'est pas possible de déterminer la proportion réelle de
capitaux propres et de capitaux empruntés pour chaque transaction: les sociétés
de crédit-bail gèrent cette affectation en grandes masses.
Par ailleurs, les sociétés de crédit-bail n'étant pas habilitées à recevoir des
dépôts du public, l'essentiel de leurs ressources provient d'appels aux marchés
financiers, que ce soit sous forme d'émissions d'obligations ou d'emprunts
bancaires. Ce coût des fonds détermine la base du taux d'intérêt qui sera à
appliquer aux transactions.
A partir de là, avec le temps, il peut y avoir un écart entre ce taux d'intérêt
et le taux effectif global (TEG) interne à un contrat de crédit-bail. C'est ce que
l'on appelle le risque de taux d'intérêt.

Section 4 : Comparaison entre le crédit-bail et le crédit classique

Après avoir présenté les caractéristiques de la technique du crédit-bail, et


afin de mieux appréhender ses avantages, nous proposons dans ce qui suit une
brève comparaison entre ce nouvel instrument financier et le crédit bancaire
classique.
Dans le tableau suivant, nous allons récapituler et confronter les
caractéristiques des deux techniques de financement dans l'objectif de permettre
à l'investisseur de voir plus clair et de faire ainsi le choix qui l'arrange le mieux
pour financer ses investissements compte tenu de sa situation financière et de ses
besoins.
36
Chapitre 3: Les caractéristiques du crédit-bail

CREDIT-BAIL CREDIT CLASSIQUE


Possibilité de financement intégral de Financement partiel puisqu'un apport
l’investissement. personnel (généralement 30%) est
obligatoire.
Prise en charge totale de l’acquisition Procédure d’acquisition du bien à la
du bien par la société de crédit-bail. charge de l’entreprise cliente.
Le bien financé n’est pas inscrit au Immobilisation du bien au bilan,
bilan du locataire. Donc, pas d’impact nécessité de procéder aux
en termes d’immobilisations. amortissements et impact sur la
structure financière de l’entreprise.
Durant la période de location, la société L'entreprise achète le bien en son nom
de crédit-bail reste propriétaire du bien et devient de ce fait propriétaire du bien
loué. Le transfert de propriété au crédit- financé même durant la période de
preneur ne peut se faire qu'après la remboursement.
levée de l'option d'achat à l'expiration
du contrat.
Le bien est amortissable sur la durée du Le bien est amortissable sur une
contrat même si sa durée de vie période fonction de sa durée de vie
économique est supérieure. économique.
Le paiement de la TVA à l’achat du Le locataire doit acquitter la TVA et
bien est à la charge de la société de supporter le délai de récupération
crédit-bail. (charge de trésorerie).
Les loyers de crédit-bail sont Seuls les intérêts d’emprunt sont
intégralement déductibles de l’assiette déductibles de l’assiette fiscale.
fiscale.
Possibilité de premier loyer fort : de Apport personnel d'au moins 30% de la
10% à 30% de la valeur du bien, valeur du bien, non déductible
également déductible en totalité. fiscalement.
Possibilité de rachat du matériel en fin Non. Après paiement de la dernière
de contrat pour une valeur résiduelle échéance, l'opération est soldée.
faible fixée à l’avance et généralement
égale à 1% de la valeur d’origine.
Possibilité de plus-value importante en Non. Après le remboursement, le bien
cas de cession du matériel après son est totalement amorti.
rachat en fin de contrat.
Possibilité d’inclure dans les loyers les Les frais d'entretien et d'assurances sont
frais d’entretien et/ou d’assurances. à la charge du client et ne sont pas
inclus dans le montant remboursé.

37
Chapitre 3: Les caractéristiques du crédit-bail

Le crédit classique ou crédit à moyen terme comme mode de financement


donne des cash-flows plus importants, mais une capacité d’endettement moindre.
Le crédit-bail, quant à lui, donne des cash-flows moins importants mais une
capacité d’endettement plus grande. Il permet également l’étalement de la charge
de la TVA sur une plus grande période d’où une augmentation du résultat et donc
des cash-flows dans les mêmes proportions.
C’est une telle approche qui peut aider dans le choix entre les deux modes
de financement, le résultat pouvant entraîner des gains importants.23

Nonobstant ses inconvénients et ses risques, le crédit-bail marque son


originalité par rapport aux autres modes de financement, notamment des
investissements, et évite son assimilation, voire son phagocytage, par les autres
produits bancaires.
Les multiples avantages développés dans les sections précédentes ont fait
du crédit-bail une technique de financement très attrayante notamment pour les
petites et moyennes entreprises ne disposant pas de fonds propres suffisants ce
qui est une condition nécessaire pour se voir accorder un crédit bancaire
traditionnel.
Le crédit-bail est venu donc régler ce problème duquel elles ont toujours
souffert mais il est aussi un outil pour le renouvellement des équipements de
production comme il sert à l'amélioration des ventes pour les fournisseurs.
C'est pour toutes ces raisons que le crédit-bail a connu un très large champ
d'application et un développement considérable à travers le monde.

23
BOUATOUATA Kamel Eddine, "Crédit-bail ou leasing", Revue CONVERGENCE, n°6, décembre
2000, revue éditée par la BEA, Alger, pp. 21 et 22

38
Chapitre 3: Les caractéristiques du crédit-bail

Conclusion

Le très grand nombre de petites et moyennes entreprises qui ont recours au


crédit-bail laisse dans certains esprits une image réductrice de ce dispositif
financier: une simple série de loyers terminée par une option d'achat qui peut être
saisie ou non. C'est l'un des différents outils de financement disponibles pour
toutes les entreprises, mais probablement le seul qui offre la possibilité de
financer à 100 % le montant d'un investissement.

Les établissements financiers considèrent quant à eux le produit "crédit-


bail" comme porteur de développement à venir. Sa caractéristique de
financement sur mesure, parfaitement adapté à la fois au bien et aux cash-flows
du locataire, fait qu'il y a un potentiel de "production" bancaire.

Finalement, à une époque où l'on reproche aux banques de ne plus jouer


leur rôle de prêteur, les enjeux sont ceux de la spécialisation des sociétés de
crédit-bail, qui connaissent bien les marchés sur lesquels elles évoluent et les
produits qu'elles proposent. C'est sur cette base que le crédit-bail peut s'inscrire
dans le cercle de la croissance dont il est à la fois le moteur et le révélateur.

39
Deuxième partie: Le crédit-bail: réalité algérienne et perspectives de développement

Deuxième partie

Le crédit-bail:
réalité algérienne et perspectives
de développement

Introduction

L'économie algérienne se caractérise, depuis son ouverture à l'économie


de marché, par un besoin de relance des investissements compte tenu de la
tension qui règne sur le marché de l'emploi et de la nécessité de renouveler et de
mettre à niveau l'outil de production notamment des PME/PMI, marqué par la
vétusté et l'obsolescence.

Les difficultés financières rencontrées par la majorité des entreprises d'une


part et la rareté et la cherté des ressources disponibles d'autre part, constituent
autant d'obstacles à la volonté des opérateurs pour développer et / ou moderniser
leurs outils de production.

Devant cette situation qui imposait la recherche de nouvelles formes de


financement qui s'adaptent à ce contexte et qui n'aggravent pas la situation
financière déjà précaire des entreprises en quête de moyens financiers pour
réaliser leurs projets, l'ordonnance n° 96-09 du 10 janvier 1996 relative au crédit-
bail est venue lever un obstacle important d'absence de cadre légal régissant
l'exercice de l'activité de crédit-bail mobilier et immobilier en mettant en
application les dispositions de la loi n° 90-10 du 14 avril 1990 relative à la
monnaie et au crédit.

40
Chapitre 4: Le cadre réglementaire du crédit-bail en Algérie

Chapitre 4

Le cadre réglementaire du crédit-bail en Algérie

Au plan légal, le crédit-bail est introduit en Algérie en 1990 par la loi n° 90-
10 du 14 avril 1990 relative à la monnaie et au crédit dont l'article 112 alinéa 2
stipule: " Sont assimilées à des opérations de crédit, les opérations de location
assorties d'options d'achat, notamment les crédits-bails."
L'article 116 alinéa 6 de cette même loi stipule que seuls les banques et
établissements financiers habilités, peuvent effectuer des opérations de location
assorties d'options d'achat et que ces mêmes banques et établissements financiers
sont autorisés à effectuer les opérations de location simple de biens meubles et
immeubles comme des opérations connexes à leur activité principale. Il est bon
de noter que cet alinéa a été supprimé par l'ordonnance n° 03-11 du 26 août 2003
relative à la monnaie et au crédit et qui est venue modifier et remplacer la loi n°
90-10 du 14 avril 1990 relative à la monnaie et au crédit.
Mais ce n'est qu'à partir de 1996 que des dispositions juridiques, fiscales et
douanières ont été prises afin de promouvoir la création des sociétés de crédit-
bail en supprimant les obstacles qui freinaient l'expansion de cette nouvelle
technique de financement.

Section 1: Les dispositions juridiques

Le crédit-bail a été consacré par l'ordonnance n° 96-09 du 10 janvier 1996


relative au crédit-bail qui est considérée comme étant le cadre régissant les
rapports entre le crédit-bailleur et le crédit-preneur en mettant en évidence les
mentions obligatoires et facultatives du contrat de crédit-bail, les droits et
obligations des parties ainsi qu'un certain nombre de définitions et une typologie
classée sur la base d'un ensemble de critères.

1. Définition des opérations de crédit-bail


Le crédit-bail ou leasing est régi par les dispositions de l'ordonnance n° 96-
09 du 10 janvier 1996 qui le définit dans son article premier comme une
opération commerciale et financière portant exclusivement sur des biens meubles
ou immeubles à usage professionnel ou sur des fonds de commerce ou sur des
établissements artisanaux et ayant pour support un contrat de location pouvant
comporter ou non une option d'achat au profit du locataire.

40
Chapitre 4: Le cadre réglementaire du crédit-bail en Algérie

Cette opération est réalisée par les banques et établissements financiers ou


par une société de crédit-bail légalement habilitée et expressément agréée en
cette qualité, avec des opérateurs économiques nationaux ou étrangers, personnes
physiques ou personnes morales, de droit public ou privé.
L'article 2 ajoute que les opérations de crédit-bail sont considérées comme
des opérations de crédit en ce qu’elles constituent un mode de financement de
l'acquisition ou de l'utilisation des biens sus-visés.
Les opérations de crédit-bail sont dites " leasing financier " si le contrat
prévoit le transfert au locataire de tous les droits, obligations, avantages,
inconvénients et risques liés à la propriété du bien financé par le crédit-bail, si le
contrat de crédit-bail ne peut être résilié et s'il garantit au bailleur le droit de
recouvrer ses dépenses en capital et se faire rémunérer les capitaux investis.
Les opérations de crédit-bail sont dites " leasing opérationnel " si la
totalité ou la quasi-totalité des droits, obligations, avantages, inconvénients et
risques inhérents au droit de propriété du bien financé n'est pas transférée au
locataire et reste au profit ou à la charge du bailleur.
Le crédit-bail se définit comme national lorsque l'opération met en
présence une société de crédit-bail, une banque ou un établissement financier et
un opérateur économique, tous deux résidents en Algérie.
Le crédit-bail se définit comme international lorsque le contrat lui servant
de support est soit signé entre un opérateur économique résident en Algérie avec
une société de crédit-bail, une banque ou un établissement financier non résident
en Algérie, soit signée entre un opérateur économique non résident en Algérie
avec une société de crédit-bail, une banque ou un établissement financier résident
en Algérie.
L'article 6 stipule que les opérations de crédit-bail sont soumises à publicité.
Cependant, il faut souligner que cet article n'a pas fait l'objet de texte
d'application.
L'objet du contrat de crédit-bail doit être libellé d'une manière permettant de
constater sans ambiguïté qu'il :
- garantit au crédit-preneur l'utilisation et la jouissance du bien loué, pendant un
délai minimum et à un prix fixé d'avance, comme s'il en était le propriétaire;
- assure au crédit-bailleur la perception d'un certain montant de loyers pour une
durée appelée "période irrévocable" pendant laquelle il ne peut être mis fin à la
location, sauf accord contraire des parties;
- permet au crédit-preneur, pour le cas du leasing financier uniquement et à
l'expiration de la période irrévocable de location, d'acquérir le bien loué pour une
valeur résiduelle tenant compte des loyers perçus, s'il décide de lever l'option
d'achat, sans que cela limite le droit des parties au contrat de renouveler la
location pour une durée et moyennant un loyer à convenir, ni le droit du crédit-
preneur de restituer le bien à la fin de la période initiale de location (article 10).

41
Chapitre 4: Le cadre réglementaire du crédit-bail en Algérie

2. Le crédit-bail mobilier

A) Définition
Le crédit-bail se définit comme étant mobilier s'il porte sur des biens
meubles constitués par des équipements ou du matériel ou de l'outillage
nécessaires à l'activité de l'opérateur économique (article 3).
Le contrat de crédit-bail mobilier est un contrat par lequel la société de
crédit-bail, la banque ou l'établissement financier désignés "le crédit-bailleur",
donne en location pour une durée ferme et moyennant loyers à un opérateur
économique, personne physique ou morale désignée "le crédit-preneur", des
biens d'équipement, du matériel ou de l'outillage à usage professionnel en laissant
à cette dernière la possibilité d'acquérir tout ou partie des biens loués à un prix
convenu tenant compte, au moins pour partie, des versements effectués à titre de
loyer (article 7).

B) Les clauses obligatoires du contrat de crédit-bail mobilier


Le contrat de crédit-bail mobilier correspondant au leasing financier doit
mentionner la durée de location, les loyers, l'option d'achat offerte au crédit-
preneur en fin de contrat ainsi que la valeur résiduelle du prix d'acquisition du
bien loué (article 11).
La durée de location correspondant à la période irrévocable est fixée d'un
commun accord entre les parties. Cette durée peut correspondre à la durée
présumée de vie économique du bien loué ou être fixée par référence à des règles
d'amortissement comptables et/ou fiscales (article 12).
La rupture du contrat de crédit-bail pendant la période irrévocable de
location par l'une des parties, ouvre droit pour l'autre partie, à une réparation dont
le montant peut être fixé dans le contrat, dans le cadre d'une clause spécifique ou
à défaut par la juridiction compétente. Sauf cas de force majeure, la rupture du
contrat entraîne si elle est le fait du crédit-preneur, le paiement au crédit-bailleur
de l'indemnité de réparation dont le montant minimum ne peut être inférieur à
celui des loyers restant dus, à moins que les parties n'en aient convenu autrement
dans le contrat. Le droit du crédit-bailleur sur les loyers s'exerce par la reprise du
bien loué ainsi que l'exercice de son privilège sur les actifs réalisables du crédit-
preneur, et le cas échéant, sur le patrimoine propre de ce dernier pour la
récupération des loyers échus impayés et ceux à échoir (article 13).
Sauf convention contraire des parties et quelle que soit la période
irrévocable, le montant des loyers à percevoir par le crédit-bailleur du crédit-
preneur comprend le prix d'achat du bien loué réparti en échéances d'égal
montant auxquelles s'ajoute la valeur résiduelle payable à la levée de l'option
d'achat, les charges d'exploitation du crédit-bailleur liées au bien objet du contrat
et une marge correspondant aux profits ou intérêts rémunérant le risque du crédit
42
Chapitre 4: Le cadre réglementaire du crédit-bail en Algérie

ainsi que les ressources immobilisées pour les besoins de l'opération de crédit-
bail (article 14).
Les loyers sont déterminés selon un mode dégressif ou linéaire. Ils sont
payables selon une périodicité convenue entre les parties au contrat.
Le crédit-preneur peut, à l'expiration de la période irrévocable de location et
à sa seule appréciation, soit acheter le bien loué pour sa valeur résiduelle telle
que fixée au contrat, soit renouveler la location pour une période et moyennant
un loyer à convenir entre les parties, soit restituer le bien loué au crédit-bailleur
(article 16).

C) Les clauses facultatives du contrat de crédit-bail mobilier


Au choix des parties, le contrat de crédit-bail mobilier peut contenir toutes
clauses portant sur l'engagement du crédit-preneur à fournir au crédit-bailleur des
garanties ou sûretés réelles ou personnelles, l'exonération du crédit-bailleur de sa
responsabilité civile vis-à-vis du crédit-preneur ou vis-à-vis des tiers ainsi que
l'exonération du crédit-bailleur des obligations généralement mises à la charge du
propriétaire du bien loué. D'une manière générale, est réputée valable toute
clause mettant à la charge du crédit-preneur l'installation du bien loué à ses frais,
risques et périls, l'obligation d'entretien et de réparation de ce bien ainsi que
l'obligation d'assurance (article17).
Le contrat peut également contenir toutes clauses de renonciation du crédit-
preneur à la résiliation du bail ou à la diminution du prix du loyer en cas de
destruction du bien loué par cas fortuit ou du fait de tiers, et celles de
renonciation du crédit-preneur à la garantie d'éviction et à la garantie des vices
cachés ainsi que celles de la possibilité pour le crédit-preneur de demander au
crédit-bailleur le remplacement du bien loué en cas d'obsolescence de celui-ci
pendant la durée du contrat (article18).

D) Les droits et obligations des parties au contrat de crédit-bail mobilier


Le crédit-preneur dispose d'un droit de jouissance sur le bien loué par
contrat de crédit-bail à compter de la date de délivrance de ce bien par le crédit-
bailleur, fixée au contrat.
Le crédit-bailleur garantit le crédit-preneur non défaillant contre tout
trouble de jouissance du bien loué, provenant de son fait ou du fait de tiers.
Le contrat peut mettre à la charge du crédit-preneur l'obligation d'entretien
et de maintenance du bien loué. Celui-ci doit permettre, pendant toute la durée de
location, au crédit-bailleur d'accéder aux locaux dans lesquels ce bien est installé
afin de le mettre dans la possibilité d'exercer son droit de vérification de l'état du
bien loué.
À l'expiration de la durée de location, le crédit-preneur doit, s'il ne lève pas
l'option d'achat à la date convenue ou en cas de non-renouvellement de la
43
Chapitre 4: Le cadre réglementaire du crédit-bail en Algérie

location, restituer le bien loué au crédit-bailleur, dans un état de fonctionnement


et d'utilisation correspondant à l'état d'un bien similaire en fonction de la durée de
vie économique de celui-ci. En aucun cas, le crédit-preneur ne peut invoquer un
quelconque droit de rétention du bien loué pour quelque motif que ce soit.(art.36)

3. Le crédit-bail immobilier

A) Définition
Le crédit-bail se définit comme étant immobilier s’il porte sur des biens
immeubles construits ou à construire pour les besoins professionnels de
l’opérateur économique.
L'article 8 de l'ordonnance 96-09 du 10 janvier 1996 stipule que le contrat
de crédit-bail immobilier est un contrat en vertu duquel une partie désignée « Le
crédit-bailleur » donne en location, moyennant loyer et pour une durée ferme, à
une autre partie désignée « le crédit-preneur », des biens immobiliers à usage
professionnel qu’elle a achetés ou qui ont été construits pour son compte, avec la
possibilité pour le crédit-preneur, au plus tard à l’expiration du bail, d’accéder à
la propriété de tout ou partie des biens loués dans l’une des formes suivantes :
• Par cession, en exécution d’une promesse unilatérale de vente.
• Ou par acquisition directe ou indirecte des droits de propriété du terrain
sur lequel ont été édifiés les immeubles loués.
• Ou par transfert de plein droit de la propriété des biens édifiés sur le
terrain appartenant au crédit-preneur.

Dans le cas d’un crédit-bail immobilier, les obligations et droits réciproques


du crédit- preneur et du crédit-bailleur sont ceux définis au contrat de crédit-bail
et en cas de silence, ceux admis par le code civil en matière de bail à loyer sauf
dérogations prévues par l’ordonnance n° 96-09 du 10 janvier 1996 relative au
crédit-bail ou incompatibilité de certaines dispositions du code civil avec la
nature du contrat de crédit-bail considéré comme opération de crédit par cette
ordonnance.

B) Les clauses facultatives du contrat de crédit-bail immobilier


Les parties au contrat de crédit-bail peuvent convenir que le crédit-preneur,
en contrepartie du droit de jouissance que lui confère le crédit-bailleur, prenne en
charge une ou plusieurs obligations de ce dernier, qu’il renonce aux garanties
pour trouble de fait ou pour vices ou pour non-conformité du bien loué ou que de
telles garanties soient restreintes et qu’en conséquence, le crédit-preneur renonce
à demander la résiliation du contrat de crédit-bail ou la diminution du loyer au
titre de ces garanties;

44
Chapitre 4: Le cadre réglementaire du crédit-bail en Algérie

Les parties au contrat de crédit-bail peuvent également convenir que le


crédit-preneur prenne à sa charge les frais d’assurance du bien loué et qu’en cas
de sinistre, l’indemnité d’assurance soit versée directement au crédit-bailleur, en
apurement des loyers échus et à échoir et de la valeur résiduelle du bien, sans que
cela décharge le crédit-preneur de son obligation d’honorer tout loyer ainsi que la
valeur résiduelle non récupérée par l’indemnité d’assurance.(article 41)

C) Les obligations du crédit-bailleur


En contrepartie de son droit de propriété sur le bien immobilier loué et sauf
accord des parties au contrat de crédit-bail, le crédit-bailleur (selon l'article 38 de
cette même ordonnance) est réputé tenu des obligations mises à la charge du
propriétaire par le code civil, notamment, des obligations suivantes :
- L’obligation de livrer le bien loué conformément aux spécifications techniques
du crédit-preneur, dans l’état et à la date convenus au contrat de crédit-bail;
- L’obligation de payer les taxes, impôts et autres charges de cette nature grevant
le bien loué;
- L’obligation de garantir au crédit-preneur les qualités expressément promises
par le crédit-bailleur dans le contrat de crédit-bail ou celles requises par la
destination du bien loué;
- L’obligation de s’abstenir de troubler le crédit-preneur dans la jouissance du
bien loué, de ne pas apporter à ce bien ou à ces dépendances un changement en
diminuant la jouissance, de garantir le crédit-preneur contre tout dommage ou
trouble de droit du crédit-bailleur à l’exclusion de tout trouble de fait de tiers
n’invoquant aucun droit sur le bien loué;
- L’obligation de s’abstenir de tout fait susceptible de générer la prise d’un acte
par l’autorité administrative compétente ayant pour effet d’amoindrir ou de
supprimer la jouissance du crédit-preneur sur le bien loué;
- L’obligation de garantir le crédit-preneur contre les vices ou défauts du bien
loué empêchant ou diminuant sensiblement la valeur de ce bien, exception faite
de ceux tolérés par les usages ou de ceux dont il aura averti le crédit-preneur et
donc ce dernier a eu connaissance lors de la conclusion du contrat de crédit-bail.

D) Les obligations du crédit-preneur


En contrepartie du droit de jouissance à lui concéder par le crédit-bailleur
dans le contrat du crédit-bail immobilier et sauf accord contraire des parties, le
crédit-preneur (selon l'article 39) est réputé tenu des obligations mises à la charge
du locataire par le code civil, notamment, des obligations suivantes :
- L’obligation de payer les loyers convenus au prix, lieu et dates convenus;
- L’obligation de permettre au crédit-bailleur de faire toutes les réparations pour
lesquelles son intervention urgente est requise à la sauvegarde du bien loué,
même si ces opérations empêchent partiellement ou totalement la jouissance;
45
Chapitre 4: Le cadre réglementaire du crédit-bail en Algérie

- L’obligation d’user du bien loué de la manière convenue et de manière


conforme à sa destination en cas de silence du contrat de crédit-bail à ce sujet;
- L’obligation de ne faire subir au bien loué une quelconque modification ou
installation sans l’accord du crédit-bailleur, quels que soient les motifs de la
modification ou de l’installation, en particulier, si celle-ci menace la sécurité de
l’immeuble loué ou amoindrit sa valeur vénale;
- L’obligation de faire les réparations locatives fixées par la législation, par la
réglementation, par des règlements de co-propriété et par les usages;
- L’obligation d’user du bien loué, de le conserver avec tout le soin d’un bon père
de famille et de répondre des dégradations et pertes subies par le bien loué durant
sa jouissance qui ne sont pas le résultat de l’usage normal ou convenu de ce bien;
- L’obligation de garantir le crédit-bailleur contre les risques d’incendie, d’en
prendre en charge les conséquences sur le bien loué et de s’assurer contre de tels
risques;
- L’obligation d’aviser le crédit-bailleur, sans délai, de tous les faits exigeant son
intervention en qualité de propriétaire et susceptibles de diminuer la jouissance
du bien loué, par le crédit-bailleur, ou la valeur vénale de ce bien, notamment,
les cas de réparations urgentes, de découvertes de défauts, usurpations, trouble ou
dommage commis par des tiers sur le bien loué, même si le crédit-preneur a pris
en charge les frais ou conséquences juridiques et financières de telles situations
ou a renoncé à invoquer la résiliation du contrat de crédit-bail ou la diminution
du loyer ou a renoncé à appeler la responsabilité du crédit-bailleur;
- L’obligation de faire à ses frais toutes réparations non expressément mises à la
charge du propriétaire par la loi et de prendre en charge les redevances
d’utilisation de l’électricité, de l’eau et du gaz;
- L’obligation de ne pas céder son droit de jouissance et de ne pas sous-louer le
bien loué sans l’accord exprès du crédit-bailleur;
- L’obligation de garantir au crédit-bailleur l’exécution par le cessionnaire de ses
obligations en cas de cession du bien loué avec un accord du crédit-bailleur;
- L’obligation de lever l’option d’achat à la date convenue à peine de déchéance
de son droit à user de cette faculté, si le crédit-bailleur a exercé son droit de
reprise du bien loué à la date convenue;
- L’obligation de restituer le bien loué à la date convenue s’il ne lève pas l’option
d’achat.

46
Chapitre 4: Le cadre réglementaire du crédit-bail en Algérie

Section 2 : Les modalités de constitution des sociétés de crédit-bail et les


conditions de leur agrément

1. Le règlement n° 96-06 du 03 juillet 1996 fixant les modalités de


constitution des sociétés de crédit-bail et les conditions de leur agrément

En application de la législation et de la réglementation en vigueur, le


présent règlement a pour objet de fixer les modalités de constitution des sociétés
de crédit-bail et de déterminer les conditions d'obtention de leur agrément par le
conseil de la monnaie et du crédit.
L'article 03 du présent règlement stipule que les sociétés de crédit-bail ne
peuvent être constituées que sous la forme de société par actions (SPA) dans les
conditions fixées par la législation en vigueur.
L'article 05 de ce même règlement met l'accent sur le fait que les
promoteurs d'une société de crédit-bail doivent fournir, à l'appui d'une demande
de constitution adressée au conseil de la monnaie et du crédit, un dossier dont le
contenu est précisé par l'instruction n° 07-96 du 22 octobre 1996 que nous
développerons par la suite.
Dans l'article 06 de ce règlement, est fixé le capital social minimum auquel
les sociétés de crédit-bail sont tenues de souscrire à 100 millions de dinars
algériens, sans que le montant ne soit inférieur à 50 % des fonds propres. Il doit
être libéré suivant les règles et conditions fixées par la législation et la
réglementation en vigueur.
L'article 08 rappelle que les fonds propres sont constitués, en plus du capital
social, des réserves, des bénéfices reportés, des plus values de réévaluation, des
prêts participatifs et des provisions non affectées.
Selon les articles 09 et 10 dudit règlement, l'agrément est accordé par
décision du Gouverneur de la Banque d'Algérie. Cette décision est notifiée au
promoteur au plus tard deux (02) mois après la remise de tous les éléments et
informations constitutifs du dossier. Cette même décision doit être publiée au
Journal Officiel de la République Algérienne Démocratique et Populaire et doit
comporter:
- La raison sociale de la société de crédit-bail;
- Son adresse;
- Les noms des principaux dirigeants;
- Le montant du capital social et sa répartition entre les actionnaires.
Les sociétés de crédit-bail sont tenues de soumettre à publicité les
opérations qui entrent dans le cadre de leur activité, stipule l'article 13.
Enfin, l'article 14 de ce règlement avertit que toute modification de statuts
portant sur l'actionnariat et/ou le capital social d'une société de crédit-bail doit
être préalablement soumis à l'accord du Gouverneur de la Banque d'Algérie.
47
Chapitre 4: Le cadre réglementaire du crédit-bail en Algérie

2. L'instruction n° 07-96 du 22 octobre 1996 relative aux modalités de


constitution des sociétés de crédit-bail et aux conditions de leur agrément

En application du règlement n° 96-06 du 03.07.1996 fixant les modalités de


constitution des sociétés de crédit-bail et les conditions de leur agrément, la
présente instruction n° 07-96 du 22.10.1996 a pour objet de déterminer les
éléments d’appréciation et d’information composant le dossier à l’appui de la
demande d’agrément d’une société de crédit-bail.
Dans le cadre de l’obtention de l’agrément du conseil de la monnaie et du
crédit en vue de la création d’une société de crédit-bail, l’article 02 de cette
instruction met en relief la nécessité pour les promoteurs appelés à détenir au
moins 10% des droits de vote, de présenter un dossier à l’appui de la demande
d’agrément et de répondre aux questionnaires figurant aux annexes 01 et 02 de la
présente instruction, notamment :
- Le nom de la société de crédit-bail;
- L’identité de l’apporteur de capitaux;
- Le montant et le pourcentage de la participation et son équivalence en droits
de vote;
- L’activité de l’apporteur de capitaux;
- Les principaux dirigeants de l'apporteur de capitaux s'il s'agit d'une personne
morale;
- Les principales relations bancaires de l’apporteur de capitaux;
- Les comptes de l'apporteur de capitaux;
- Les statuts de l'apporteur de capitaux s'il s'agit d'une personne morale;
- La description détaillée du projet selon l'annexe 2 de la présente instruction.
Ces questionnaires ont pour principal objectif d’apporter des éléments
d’appréciation et d’information précis relatifs à la qualité et à l'honorabilité des
promoteurs et de leurs garants éventuels, à la liste des principaux dirigeants, aux
capacités financières et techniques ainsi qu’au programme d’activité envisagé.
Par ailleurs, l’article 03 met l’accent sur le fait que le dossier présenté par
les promoteurs doit comporter une lettre adressée au Gouverneur de la Banque
d'Algérie, selon un modèle figurant à l’annexe 03 de la présente instruction, et
qui certifie sur l’honneur de la véracité des renseignements fournis par les dits
promoteurs et dans laquelle ils s’engagent à l’informer de tous les changements
éventuels desdits renseignements.
Il est à signaler également, l’obligation faite aux promoteurs de fournir
annuellement toutes les informations financières notamment les états comptables
et extra-comptables, dans la mesure où la société de crédit-bail est tenue de les
transmettre à la Banque d'Algérie.

48
Chapitre 4: Le cadre réglementaire du crédit-bail en Algérie

Section 3 : Les dispositions fiscales et douanières

Pour dynamiser l'ordonnance n° 96-09 du 10 janvier 1996 relative au crédit-


bail et encourager ainsi l'activité du crédit-bail, des mesures d'accompagnement
ont été prises par les pouvoirs publics aussi bien sur le plan fiscal que douanier.
1. Les dispositions fiscales

A) Les dispositions de la loi de finances pour 1996

• Amortissement des biens loués dans le cadre d'une opération de


leasing financier ou de leasing opérationnel
Aux termes des dispositions du premier alinéa de l’article 112 de la loi de
finances pour 1996, en matière de leasing financier ou de leasing opérationnel,
c’est le crédit-bailleur qui est considéré fiscalement, comme disposant de la
propriété juridique du bien loué, ce qui lui confère en conséquence le droit de
pratiquer l’amortissement de ce bien.
Cet amortissement est pratiqué suivant les règles et les modes définis par la
législation fiscale en vigueur, à savoir les modes linéaire, progressif ou dégressif.

• Déductibilité du bénéfice imposable des loyers versés par le crédit-


preneur au crédit-bailleur
Le deuxième alinéa de l’article 112 de la loi de finances pour 1996 stipule
que le crédit-preneur dispose du droit de déductibilité du bénéfice imposable des
loyers qu’il verse au crédit-bailleur. Ainsi, les loyers versés au titre du crédit-bail
figurent désormais parmi les charges d’exploitation déductibles intégralement du
bénéfice imposable.

• Rattachement aux produits imposables des gains de change latents


générés dans le cadre des opérations de crédit-bail international
Aux termes des dispositions de l'article 113 de la loi de finances pour 1996,
les gains de change latents générés par les flux financiers opérés dans une devise
considérée, dans le cadre des opérations de crédit-bail international, et constatés
en fin d’exercice sur les créances et dettes libellées en devise sont à rattacher aux
produits imposables.

Afin de mieux comprendre l'article 113 de la loi de finances pour 1996,


nous proposons l'exemple chiffré suivant:

Soit une société de crédit-bail française qui loue à une entreprise algérienne
un bien d’équipement pour une durée de cinq ans à compter du 1 janvier 2002
moyennant un loyer annuel fixé à 10.000 €
49
Chapitre 4: Le cadre réglementaire du crédit-bail en Algérie

Le loyer dû au titre de l’année 2002 a été acquitté d'avance. ( On suppose que le


cours de l'euro est : 1€ =100 DA).
Supposons maintenant que pour le loyer dû au titre de l’année 2003, l'euro subira
une dépréciation qui fixerait le cours à 1 € = 95 DA. Cela impliquera
systématiquement que l’entreprise algérienne va réaliser un gain de change.
Le montant de ce gain est calculé comme suit :
Le montant dû en DA au titre de l’année 2002 : 10.000 € x 100 = 1000.000 DA.
Le montant dû en DA au titre de l’année 2003 : 10.000 € x 95 = 950.000 DA.
Le gain de change = le montant du loyer en DA pour 2002 - le montant du
loyer en DA pour 2003
= 1000.000 DA - 950.000 DA = 50.000 DA
Le montant de 50.000 DA sera donc rattaché en tant que gain de change aux
produits imposables.
Le montant du gain de change est toujours calculé comme étant la différence
entre le montant du dernier loyer versé et celui du loyer de l'année considérée.

En résumé, le régime fiscal des opérations de crédit-bail en Algérie ( selon


la notice d'information de la direction générale des impôts "fiscalité du leasing" )
se présentait en 1996 suivant les tableaux ci-après:
B Le crédit-bail mobilier

Situation fiscale lors de l'achat du bien


Société de crédit-bail
- TVA sur achat déductible de celle collectée au titre des affaires imposables.
- Inscription du bien à l'actif du bilan.
- Amortissement du bien sur la base du prix d'acquisition hors TVA.
Situation fiscale pendant la période de location
Société de crédit-bail Locataire preneur
Les loyers perçus constituent des - TVA payée à la société de crédit-
produits imposables à: bail en sus du loyer est déductible
- La TVA. de la TVA due sur les affaires
- La TAP. imposables.
- L'IBS pour les sociétés de capitaux. - Les loyers versés constituent des
- L'IRG pour les sociétés de charges d'exploitation déductibles
personnes ou entreprises du bénéfice imposable.
individuelles dans la catégorie des
BIC
B Le crédit-bail immobilier

Situation fiscale lors de l'achat du bien

50
Chapitre 4: Le cadre réglementaire du crédit-bail en Algérie

Société de crédit-bail
- TVA sur achat si l'immeuble est une construction nouvelle ou s'il est acquis
auprès d'une personne physique ou morale dont l'activité consiste en l'achat
d'immeuble en vue de leur revente (marchands de biens) - (acte commercial).
- Pas de TVA si l'immeuble est acheté auprès d'un particulier. (acte civil).
- Droits d'enregistrement.
- Inscription du bien immeuble à l'actif du bilan.
- Amortissement du bien sur la base du prix d'acquisition.
Situation fiscale pendant la période de location
Société de crédit-bail Locataire preneur
- TVA sur les encaissements. - TVA acquittée sur la location du
- TAP sur les loyers encaissés. bien immeuble est déductible de la
- Taxe foncière sur les propriétés TVA collectée au titre des affaires
professionnelles. imposables.
- Les produits de location sont - Les loyers payés constituent des
imposables à l'IBS (sociétés de charges d'exploitation déductibles
capitaux) et à l'IRG (sociétés de du bénéfice imposable.
personnes ou entreprises
individuelles) dans la catégorie des
BIC

B) Les dispositions de la loi de finances pour 2001

Dans le cadre des opérations de crédit-bail international, la loi de finances


pour 2001 notamment l’article 11, avait introduit des changements dans les
articles 108 et 156-2 du code des impôts directs en matière d’octroi d’un
abattement à la base imposable.
En effet, la présente mesure a permis de modifier l’assiette de la retenue à la
source applicable aux sommes payées à titre de loyers, en vertu d’un contrat de
crédit-bail international, à des personnes non établies en Algérie, en instituant un
abattement à la base de 60%.
Ces sommes étaient assujetties jusqu’au 31 décembre 2000 sur leur montant
brut à une retenue à la source au titre de l’IRG1 ou de l’IBS2 au taux de 18%.
Cette retenue à la source constitue une charge importante pour le co-contractant
algérien qui la supporte indirectement en sus du loyer qu’il paie.
Aussi, et en vertu d’encourager le recours au procédé du crédit-bail
international, en matière de dotation des entreprises en biens d’équipement très
coûteux ( navires, aéronefs,...), il a été décidé de réduire l’assiette imposable de

1
Impôt sur le Revenu Global
2
Impôt sur le Bénéfice des Sociétés

51
Chapitre 4: Le cadre réglementaire du crédit-bail en Algérie

60% ce qui correspond à un taux d’imposition effectif de l’ordre de 7.2% au lieu


des 18% précédemment en vigueur.

C) Les dispositions de la loi de finances complémentaire pour 2001

Les dispositions de la loi de finances complémentaire pour 2001 ont apporté


quelques solutions aux problèmes fiscaux du crédit-bail soulevés par l'ABEF1.
Ainsi, la discrimination entre le crédit-bail et le crédit bancaire, en matière
d’octroi des avantages du décret n° 93-12 du 05 octobre 1993 relatif à la
promotion de l’investissement, notamment en matière de droit de douane et de
TVA, a été récemment supprimée.
Cette disposition de la loi de finances complémentaire pour 2001 permet
ainsi aux investisseurs de conserver leurs avantages lorsqu’ils recourent au
crédit-bail pour acquérir des biens d’équipement, matériels ou biens immobiliers.
Toutefois, cet avantage est acquis à condition que lesdites sociétés de
crédit-bail les donnent en location, dans le cadre d’un contrat de crédit-bail, à
des bénéficiaires de ces avantages.
Néanmoins, il y a deux problèmes fiscaux qui persistent et qu'il convient de
mentionner et étudier en détail :
BDroits d’enregistrement au titre des cessions d’immeubles
L’acquisition de biens immobiliers ( usine, entrepôt…) est soumise à des
droits d’enregistrement. Dans le cas d’un financement en crédit-bail, cette taxe
est acquittée à deux reprises ( au moment où la société de crédit-bail achète le
bien et au moment où, les loyers ayant été payés, elle le revend à son client).
La suppression de cette double imposition dont la conséquence directe est
un renchérissement du coût de financement par le crédit-bail, permettra, là aussi,
d’aligner le crédit-bail sur le crédit bancaire.
BDroits d’enregistrement au titre des contrats-bail
Les services de l’enregistrement assimilent, au plan fiscal, le crédit-bail à
un bail commercial, donc soumis aux droits sur les loyers actuellement fixés à
2% et ce en dépit des dispositions de l’article 43 de l’ordonnance 96-09 du 10
janvier 1996 relative au crédit-bail, qui excluent ces opérations du champ
d’application des articles 169 à 214 relatifs aux baux commerciaux, à la gérance
libre et à la location-gérance. Une exonération s’impose afin d’éviter que le coût
du leasing financier ne devienne prohibitif pour le crédit-preneur.

D) Les dispositions de la circulaire du ministère des finances Août 2001

1
Association Professionnelle des Banques et Etablissements Financiers

52
Chapitre 4: Le cadre réglementaire du crédit-bail en Algérie

La présente circulaire a pour objet de porter à la connaissance des services


les modifications apportées par les articles 2 et 5 de la loi de finances
complémentaire pour 2001 respectivement aux articles 141 et 220 du code des
impôts directs et taxes assimilées à l'effet:
- D'autoriser les banques et établissements financiers à pratiquer
l'amortissement linéaire ou dégressif des actifs immobilisés sur une
période égale à la durée du contrat de crédit-bail.
- D'exclure du champ d'application de la TAP, la partie correspondant au
remboursement du crédit-bail;

Cette circulaire tend également à commenter les dispositions de l'article 20


de la loi de finances complémentaire pour 2001 qui ont étendu les avantages
fiscaux prévus par le décret législatif 93-12 du 05 octobre 1993 relatif à la
promotion de l'investissement aux biens entrant dans le cadre de la réalisation de
l'investissement acquis par le crédit-bailleur dans le cadre du contrat de leasing
financier conclu avec un promoteur bénéficiaire des avantages suscités.

• Alignement de la durée de l'amortissement dégressif ou linéaire des


actifs immobilisés sur la durée du contrat de crédit-bail
L'article 2 de la loi de finance complémentaire pour 2001 a modifié les
dispositions du paragraphe 3 de l'article 141 du code des impôts directs et taxes
assimilées de manière à autoriser les banques, les établissements financiers et les
sociétés de crédit-bail à pratiquer l'amortissement linéaire ou dégressif des actifs
immobilisés sur une période égale à la durée du contrat de crédit-bail.
Il est précisé à cet égard, qu'aux termes des dispositions de l'ordonnance n°
96-09 du 10 janvier 1996 relative au crédit-bail, la propriété juridique du bien
objet du crédit-bail est détenue durant la période de location par l'organisme
bailleur en l'occurrence la banque, l'établissement financier ou la société de
crédit-bail dans la mesure où ce bien doit figurer dans leur bilan comme actif
immobilisé.
Dès lors, ce sont ces organismes qui sont autorisés à pratiquer
l'amortissement, selon le mode choisi, sur la durée du contrat de crédit-bail.

• Exclusion de la base imposable à la TAP de la partie correspondant


au remboursement du montant du crédit-bail
L'article 5 de la loi de finances complémentaire pour 2001 a complété
l'article 220 du code des impôts directs et taxes assimilées par un paragraphe 5
dont les dispositions excluent de la base imposable à la TAP la partie du loyer
correspondant au remboursement du montant du crédit-bail.
A cet égard, il est précisé que le loyer du crédit-bail se compose:
53
Chapitre 4: Le cadre réglementaire du crédit-bail en Algérie

- D'une première partie représentant le remboursement du capital investi;


- Et d'une deuxième partie qui rémunère l'investissement du bailleur ainsi que les
services fournis par celui-ci.
C'est cette deuxième partie qui constitue pour le bailleur un produit
imposable. Il résulte de ce qui précède que seule cette deuxième partie du loyer
intègre la base imposable à la TAP.

• Extension aux équipements entrant dans le cadre de la réalisation de


l'investissement acquis par un crédit-bailleur, dans le cadre de crédit-
bail financier conclu avec un promoteur, des avantages fiscaux et
douaniers prévus par le décret législatif n° 93-12 du 05 octobre 1993
relatif à la promotion de l'investissement
Les dispositions de l'article 20 de la loi de finances complémentaire pour
2001 ont étendu les avantages fiscaux et douaniers prévus par le décret législatif
93-12 du 05 octobre 1993 relatif à la promotion de l'investissement, aux
équipements entrant dans le cadre de la réalisation de l'investissement, acquis par
un crédit-bailleur dans le cadre de contrat de crédit-bail financier conclu avec un
promoteur.
Ainsi l'octroi des avantages en question suppose la réalisation simultanée
des deux conditions ci-après:
- Les acquisitions doivent s'opérer dans le cadre de l'investissement bénéficiant
des avantages ANDI1 (ex APSI2 );
- Elles doivent être effectuées dans le cadre d'un contrat de crédit-bail conclu
avec le promoteur.

E) Les dispositions de la loi de finances pour 2003

L'article 61 de la loi n° 2002-11 du 24 décembre 2002 portant loi de


finances pour 2003 a modifié les dispositions de l'article 20 de la loi n° 2001-12
du 19 juillet 2001 portant loi de finances complémentaire pour 2001 comme suit:
"Les équipements entrant dans le cadre de la réalisation de l'investissement
bénéficient des avantages fiscaux et douaniers prévus par l'ordonnance n° 2001-
03 du 20 août 2001 relative à la promotion de l'investissement, lorsqu'ils sont
acquis par un crédit-bailleur, dans le cadre de contrat de leasing financier conclu
avec un promoteur bénéficiant des avantages suscités".

2. Les dispositions douanières

1
Agence Nationale de Développement des Investissements.
2
Agence de Promotion, de Soutien et de Suivi des Investissements.

54
Chapitre 4: Le cadre réglementaire du crédit-bail en Algérie

Dans le cadre des opérations de crédit-bail international de biens mobiliers


à usage professionnel, la loi de finances pour 1996 dans ses articles 135, 136, 137
et 138 définit toutes les procédures de traitement des opérations d’importation
et/ou d’exportation.
A ce titre, nonobstant les dispositions de l’article 178 du code des douanes,
les importations et exportations par crédit-bail sont traitées comme des
opérations sous le régime de l’admission temporaire; C'est à dire qu’elles sont
soumises à un régime douanier suspensif des droits et taxes douanières.
Il est à ajouter également que la durée du régime de l’admission temporaire
est en fonction de la durée du contrat de crédit-bail ( Article 135 ).
A l’expiration de la période irrévocable de location stipulée dans le contrat
de crédit-bail, et en cas de levée de l’option d’achat par le locataire, ce dernier
aura à procéder au dédouanement, pour la mise à la consommation du bien
acquis, sur présentation d’une facture d’achat ( Article 136 ).
Dans le cas où le crédit-preneur ne lève pas l’option d’achat, ce dernier est
tenu également d’accomplir les formalités douanières, pour la réexportation du
bien loué, à l’issue de la durée du régime d’admission temporaire ( Article 137 ).
Enfin, il est à noter que les équipements importés ou exportés dans le cadre
d’un contrat de crédit-bail sont dispensés des formalités de contrôle du commerce
extérieur et des changes. Par ailleurs, ces opérations font obligatoirement l’objet
d’une domiciliation bancaire et ceci pour la régularité des transferts de capitaux
vers l’étranger et de l’entrée de ces derniers en Algérie ( Article 138 ).

La conception et l'adoption des textes réglementaires régissant les


opérations de crédit-bail, traduisent le souci des pouvoirs publics à mettre en
place un dispositif juridique, fiscal et douanier ayant pour objectif
l'encouragement de la création de sociétés de crédit-bail et le développement de
leur activité.
Mais au-delà de ce dispositif, l'attrait pour le crédit-bail doit se banaliser
progressivement afin d'assurer un développement adapté mais néanmoins
nécessaire à beaucoup d'activités. Ainsi, la banque algérienne peut se mettre au
diapason des pays voisins notamment le Maroc et la Tunisie où le crédit-bail qui
n'est plus une nouveauté, connaît une évolution remarquable.

55
Chapitre 5: Présentation d'Arab Leasing Corporation

Chapitre 5

Présentation d'Arab Leasing Corporation ( ALC )

En Algérie, les sociétés de crédit-bail sont trop peu nombreuses et sont


toutes de création récente puisque la première société de crédit-bail (la SALEM)
a été crée en 1997. Depuis, d'autres sociétés de crédit-bail ont vu le jour
notamment, Arab Leasing Corporation (ALC) qui en deux ans d'existence
seulement, est devenue le leader du crédit-bail mobilier à l'échelle nationale et a
donné un nouveau souffle pour certaines entreprises algériennes et ainsi pour la
pratique du crédit-bail en Algérie.
Dans le présent chapitre, nous allons tenter de présenter ALC, de décrire
aussi fidèlement que possible son activité et de mettre en évidence ses multiples
avantages offerts aux clients ainsi que certaines insuffisances constatées lors de
notre stage pratique.

Section 1: Activité d'Arab Leasing Corporation ( ALC )

3 Constitution de la société
Arab Leasing Corporation (ALC) est la première société privée de leasing
de biens à usage professionnel, à s’établir en Algérie, et le champ d’action qui lui
a été défini par ses actionnaires, que ce soit dans ses statuts ou dans les deux
documents rédigés en Anglais, intitulés "Shareholders, Agreement" et "Statement
of operating Policies and Guidelines" est très large.
Cet établissement financier agrée par la Banque d'Algérie, a été crée en
octobre 2001 et a commencé à exercer son activité en février 2002. Son capital
social qui s'élève à 758.000.000 DA est souscrit par les actionnaires suivants:
• Arab Banking Corporation ( A.B.C ) -Algeria : 34 %
• The Arab Investment Company ( T.A.I.C ) : 25 %
• CNEP / Banque : 20 %
• DIGIMEX : 09 %
• Société Financière Internationale ( S.F.I ) : 07 %
• ALGEMATCO : 05 %

Le conseil d'administration d'ALC est composé de huit membres, à savoir:


• Trois (03) administrateurs de ABC - Algeria
• Deux (02) administrateurs de la CNEP/Banque
• Deux (02) administrateurs de T.A.I.C
• Un (01) actionnaire représentant le secteur privé
58
Chapitre 5: Présentation d'Arab Leasing Corporation

La présidence du conseil d'administration est assurée par M. Mustapha


ACHOUR, représentant de ABC-Algeria. La direction générale d'ALC est
assurée, quant à elle, par M. Abderrezak TRABELSI.

3 Objet de la société
L'objet de la société est d'effectuer les opérations de leasing financier
mobilier et immobilier conformément à la législation et à la réglementation en
vigueur régissant les activités de crédit-bail et les sociétés de crédit-bail.

3 Siége social
Pour exercer son activité, Arab Leasing Corporation occupe le 4ème étage de
l'immeuble d'Arab Banking Corporation (ABC) sis à : Rue Ahmed OUAKED,
Dely Brahim Alger.

3 Raison d’être
Contribuer au développement des entreprises algériennes par la mise en
œuvre de financement à moyen terme, conformément à la réglementation en
vigueur et dans le cadre de la politique économique et financière en Algérie.

3 Vision
« Etre et rester le leader algérien dans l’offre d’outils de financements
innovants à moyen terme. »

3 Domaine d’intervention
ALC intervient dans les domaines suivants: construction, travaux publics,
transport, industries de transformation, industries agroalimentaires, imprimerie et
aussi le domaine médical.
Les interventions d'ALC concerneront dans un premier temps le
financement de biens d’équipement (crédit-bail mobilier), et dans un second
temps le financement de biens immobiliers (crédit-bail immobilier) et
éventuellement aussi les fonds de commerce.
A l'exception des membres des professions libérales (médecins, dentistes,
transporteurs, entrepreneurs, menuisiers…etc.) et des salariés d’entreprises bien
établis et justifiant d’une fiche de paie vérifiable, le financement des particuliers
est écarté. Celui des entreprises unipersonnelles reste néanmoins permis.

3 Certification ISO 9001 : 2000


Dès son démarrage, la société a développé et mis en œuvre, avec l’aide
d’une assistance, un système de management de la qualité conforme aux normes
internationales ISO 9001 : 2000, qui s’est concrétisé par l’obtention du certificat
le 05 mai 2003.
59
Chapitre 5: Présentation d'Arab Leasing Corporation

Section 2 : Les règles de gestion d'Arab Leasing Corporation ( ALC )

3 Montants des contrats


Le montant minimum par contrat établi par la société ne doit pas être
inférieur à 1.500.000 DA (équivalent de 20.000 USD) sans pour autant qu'il soit
supérieur à 95.000.000 DA et ce afin d'utiliser au mieux les ressources humaines
de la société. Cependant, le montant maximum par contrat est limité à 25% des
fonds propres de la société et à 50% du total de l'Actif du client.

3 Durée de financement
De manière générale, la durée de financement devra être comprise entre 3
ans et 5 ans. Toute prolongation de durée devrant au préalable être approuvée par
le conseil d'administration.

3 Option d'achat
La valeur de l'option d'achat, prix convenu d'avance accordé au locataire en
fin de période de location, ne peut excéder la limite de 5% du prix d'achat initial
du matériel, que dans le seul cas où celle-ci est garantie par un engagement ferme
de reprise, émanant du fournisseur d'origine du matériel. Il convient de rappeler
que la valeur résiduelle est volontairement calculée pour être sensiblement
inférieure à la valeur vénale (valeur du bien sur le marché de l'occasion) pour que
le locataire trouve un avantage indiscutable à racheter le matériel en fin de
période de location.
Pour les matériels de bureautique, d'informatique ou de grande technologie
et à obsolescence rapide, l'option d'achat ne doit pas dépasser 1%, à moins de
l'existence d'un engagement de reprise donné par le fournisseur.
Dans tous les cas de figure, il conviendrait de s'assurer que la valeur
résiduelle n'a pas été fixée à un niveau plus bas que le minimum éventuellement
autorisé par l'Administration Fiscale Algérienne.

3 Le taux d'intérêt
Il est fixé à un niveau tel qu’il contribuera à dégager une marge suffisante et
compétitive sur le marché local. Pour déterminer sa marge financière, ALC
comprend dans ses coûts de refinancement, non seulement le taux des emprunts
et leur ajustement, mais aussi les frais et commissions d’emprunt.
Il ne faut pas oublier qu’en crédit-bail, il convient de parler aux clients de
loyers et non de taux d’intérêt, et ALC doit toujours essayer de mettre en avant
cette règle, ce qui lui permettra souvent de réaliser des opérations en haut de
fourchette.

60
Chapitre 5: Présentation d'Arab Leasing Corporation

3 Les loyers
Ils sont payables « terme à échoir » ou d’avance contrairement au crédit à
moyen terme où les remboursements se font à « terme échu » ou en fin de
période. Cependant, les loyers peuvent être modulés dans le temps et selon la
saisonnalité de l’activité dans le cas où cette dernière est saisonnière.
Les loyers sont le plus souvent linéaires. Toutefois, ils peuvent être
dégressifs mais jamais progressifs.
Il est à noter que le calcul de ces loyers se fait à l'aide du logiciel
informatique "P. LEASE" qui est conçu spécialement pour traiter des opérations
de crédit-bail.

3 Le comité des engagements


Le comité des engagements est un conseil ayant un pouvoir décisif. Il est
composé de sept (07) membres qui sont les suivants :
• Deux (02) membres du conseil d’administration représentant deux (02)
actionnaires différents.
• Un (01) représentant des actionnaires d'ALC.
• Le directeur général d'ALC.
• L’analyste ou le directeur du département crédit.
• Le directeur commercial.
• Le juriste interne.

Le comité des engagements se tient généralement deux (02) fois par mois
mais il peut y avoir plus en cas de besoin.
Seuls les administrateurs, le directeur général et le directeur du crédit sont
votants. Les autres membres n’ont pas droit au vote.
Le comité des engagements peut prendre les décisions suivantes:
• Refus ou rejet du dossier.
• Ajournement et ce pour des informations complémentaires par exemple.
• Accord sans conditions ni réserves.
• Accord conditionnel (demande de garanties supplémentaires par exemple).
Le comité des engagements prend ses décisions sur la base de trois rapports
qui sont : le rapport commercial, le rapport financier et le rapport juridique.

Section 3 : Fonctions des différents départements et directions

Avant de définir les rôles que jouent les différents départements et


directions dans l'activité d'ALC, il nécessaire de présenter d'abord
l'organigramme de cette dernière.

61
Chapitre 5: Présentation d'Arab Leasing Corporation

Nous allons à présent, donner en détail les tâches supportées par chaque
département ou direction au niveau d'ALC.

A) Direction Générale
• Statuer sur les dossiers de crédit-bail;
• Présider les comités de crédit;
• Superviser les différents départements et directions;
• Veiller au bon déroulement des opérations;
• Prise de décisions finales.
B) Direction Commerciale
• Démarchage des clients;
• Cibler certains clients pour leur proposer le crédit-bail comme solution à
leur besoin de financement;
• Réception et information des clients;
• Réception et vérification des dossiers remis par les clients;
• Etablissement d’un rapport commercial pour chaque client présenté au
comité des engagements.
C) Direction Crédit
• Etude et analyse financière du dossier;
• Etablissement d’un rapport crédit sur la base du rapport commercial,
du rapport juridique, et de l’étude financière du dossier;
• Prise de décision ( avis motivé );
• Etablissement des tickets d’autorisation;
• Participation au comité d’engagement.
D) Direction Gestion
• Etablissement des différents contrats ( conditions générales et conditions
particulières) ainsi que les éventuels avenants;
• Lancement des bons de commande;
• Souscription de police d’assurance;
• Etablissement des procès verbaux (PV) de réception de matériel.
E) Direction Administration & Finance
• Exécution des bons de commande lancée par la gestion;
• Comptabilisation des opérations;
• Suivi des règlements clients.
F) Département Juridique
• Vérification de la situation juridique du client;
• Etude juridique du dossier du client;
• Etablir le rapport juridique à remettre au crédit;
• Participation au comité des engagements ( sans voter);
• S'occuper des relations de la société avec les notaires, les huissiers de
justice et les avocats;
62
Chapitre 5: Présentation d'Arab Leasing Corporation

G) Département Qualité
• Participer à élaborer avec de la direction de la société, la politique et les
objectifs qualité annuels;
• Promouvoir et coordonner toute la démarche qualité en veillant à la
sensibilisation interne, la formation et l’information adéquate pour tout
le personnel;
• Assurer l’élaboration et la gestion du manuel management de la qualité
et des procédures de travail;
• Faire respecter à tous les niveaux, l’application du système
management de la qualité et pour ce faire :
- Procéder ou faire procéder aux audits internes du système
management de la qualité.
- Effectuer le suivi des actions correctives nécessaires.
- Définir, mettre en place et vérifier l’application des dispositions
nécessaires à l’obtention de la qualité en interne avec tous les
responsables ou en externe avec les fournisseurs et les clients, par la
mise en place d’indicateurs et d’outils qualité.
- Arrêter toutes entrées ou délivrances de matériels ou de service ne
répondant pas aux normes ou exigences de qualité pour le client.
- Faire évaluer et agréer les fournisseurs sous l’aspect qualité.
- Déclencher les actions permettant de prévoir l’apparition de non-
conformités sur les matériels et services.
- Mettre en place des actions correctives et préventives et leur suivi.
• Assurer que la sensibilisation aux exigences du client dans tout
l’organisme est encouragée;
• S’assurer du fonctionnement des outils de suivi des
réclamations internes et externes;
• S’assurer que la requête du client présentée à la société, et notamment
le matériel à financer et son prix d’achat, répondent aux exigences des
limites et règles de gestion fixées dans la charte de gestion;
• Déterminer les méthodes permettant d’obtenir, d’utiliser et de surveiller
les informations relatives à la perception du client sur le niveau de
satisfaction de ses exigences par la société comme une des mesures de
la performance du système de management de la qualité.
H) Département Informatique
• Gestion administrative des systèmes d’information;
• Prise en charges des besoins informatiques (installation, entretien et
maintenance du matériel informatique);
• Conception des états de reporting en cas de nécessité.

63
Chapitre 5: Présentation d'Arab Leasing Corporation

Section 4 : Le traitement d'un dossier de crédit-bail par ALC

Le traitement d'une demande de crédit-bail à l'ALC est une opération


complexe puisqu'il fait intervenir plusieurs départements et directions.
Cependant, il ne doit pas dépasser un délai de quinze (15) jours après la
demande. Nous allons résumer dans ce qui suit, la procédure suivie:

1) Montage du dossier: Dès que le client se présente au siège d'ALC pour


formuler sa demande, la direction commerciale se charge de le recevoir pour bien
l'informer et lui expliquer l'opération de financement après quoi, elle lui
communique la liste des documents à fournir pour la constitution du dossier. Une
fois le montage du dossier est fait, la direction commerciale dispose de 24 heures
pour la vérification. Si le dossier est complet, il est transmis à la direction crédit
et au département juridique pour étude. Il faut noter que la direction commerciale
doit rédiger un rapport commercial.

2) Etude du dossier: La direction crédit a 24 heures pour vérifier les documents


et 48 heures pour faire l'étude financière du dossier après quoi, un rapport
financier doit être rédigé. De même, le département juridique a 24 heures pour la
vérification des documents mais seulement 24 heures aussi pour l'étude du
dossier avec la rédaction d'un rapport juridique.

3) Passage au comité des engagements: Les trois (3) rapports commercial,


financier et juridique sont remis au comité des engagements qui statue sur le
dossier du client. La décision du comité est tributaire de la santé financière de
l'entreprise cliente et de la rentabilité du projet à financer. La décision est aussi
conditionnée par le respect de la charte de gestion d'ALC.
En cas d'avis favorable, le dossier est transmis à la direction de gestion. La
décision finale est notifiée au client dans un délai de 24 heures après la tenue du
comité des engagements.

4) Etablissement des contrats: La direction de gestion se charge d'établir les


contrats de crédit-bail (conditions générales et conditions particulières). Elle
lance le bon de commande conformément au choix du client et dresse le procès
verbal (PV) de réception du matériel après la livraison. Le recueil des éventuelles
garanties doit se faire dans un délai maximum de trois (3) mois plus tard.

5) Recouvrement et comptabilisation: C'est la direction de l'administration et


des finances (DAF) qui se charge de la comptabilisation des loyers versés
mensuellement par le client pendant toute la période de location.

64
Chapitre 5: Présentation d'Arab Leasing Corporation

Section 5 : La comptabilisation des opérations de crédit-bail chez ALC

La comptabilisation des opérations de crédit-bail au niveau d'ALC se fait


conformément aux schémas comptables suivants:

1) Signature du contrat d'engagement:


Opération Intitulé du compte Numéro du compte
Débit Engagement crédit-bail 903400
Crédit Engagement crédit-bail (contrepartie) 990340
En cas d'annulation de l'engagement, il faut contre-passer l'écriture ci-dessus.

2) Enregistrement du PV de réception:
Opération Intitulé du compte Numéro du compte
Débit Matériel crédit-bail (en cours) 433100
Crédit Facture à recevoir 342890

En cas d'annulation du contrat, il faut passer l'écriture suivante:


Opération Intitulé du compte Numéro du compte
Débit Matériel crédit-bail (en stock) 432100
Crédit Matériel crédit-bail (en location) 431100

3) Enregistrement de la facture fournisseur:


Opération Intitulé du compte Numéro du compte
Crédit Fournisseur crédit-bail 342810
Débit Facture à recevoir 342890
Débit TVA à récupérer 341710

Le règlement du fournisseur crédit-bail se fait comme suit:


Opération Intitulé du compte Numéro du compte
Débit Fournisseur crédit-bail 342810
Crédit Banque générique 122111

4) Mise en force du contrat:


Opération Intitulé du compte Numéro du compte
Débit Matériel crédit-bail (en location) 431100
Crédit Matériel crédit-bail (en cours) 433100

65
Chapitre 5: Présentation d'Arab Leasing Corporation

5) Enregistrement des frais de dossier:


Opération Intitulé du compte Numéro du compte
Débit Client opération crédit-bail 203430
Crédit Autres produits sur opération crédit-bail 704190
Crédit TVA à payer 342200

Le règlement du client se fait comme suit:


Opération Intitulé du compte Numéro du compte
Débit Banque générique 122111
Crédit Client opération crédit-bail 203430

6) Facturation des loyers:


Opération Intitulé du compte Numéro du compte
Débit Client opération crédit-bail 203430
Crédit Loyers 704110
Crédit TVA à payer 342200

Le règlement du client se fait comme suit:


Opération Intitulé du compte Numéro du compte
Débit Banque générique 122111
Crédit Client opération crédit-bail 203430

7) Enregistrement des intérêts de retard:


Opération Intitulé du compte Numéro du compte
Débit Client opération crédit-bail 203430
Crédit Intérêts de retard 704140
Crédit TVA à payer 342200

Le règlement du client se fait comme suit:


Opération Intitulé du compte Numéro du compte
Débit Banque générique 122111
Crédit Client opération crédit-bail 203430

8) Amortissement financier du matériel:


Opération Intitulé du compte Numéro du compte
Débit Dotation aux amortissements crédit-bail 604310
Crédit Amortissement matériel crédit-bail 473100

66
Chapitre 5: Présentation d'Arab Leasing Corporation

Section 6 : Analyse critique du crédit-bail pratiqué par ALC

Après avoir effectué un stage pratique de trois (03) mois au niveau d'ALC,
nous sommes arrivés à faire ressortir les forces ainsi que les faiblesses de la
pratique du crédit-bail chez cette société.

1. Les forces du crédit-bail à ALC


• Le délai de traitement des dossiers est très réduit. Il est de quinze (15)
jours y compris les week-ends et les jours fériés. Ceci garantit une réponse
sûre et rapide aux clients d'ALC;
• La souscription de la police d'assurance est à la charge d'ALC. En effet,
ALC paie au comptant une assurance tous risques qu'elle intègre dans les
loyers et de ce fait, elle ne récupère la totalité de la prime d'assurance qu'à
la fin de la période de location. Ceci constitue un avantage supplémentaire
pour le locataire dans la mesure où ALC est la seule société de crédit-bail
à prendre cette initiative;
• La valeur résiduelle est faible (généralement 1%) et négligeable par
rapport au montant du loyer d'où, le locataire trouve un avantage
incontestable à acheter le bien en fin de location;
• La livraison des biens commandés par le client est aussi à la charge
d'ALC. Le client n'aura qu'à signer le PV de réception du matériel;
• Dans le cas des biens acquis chez des fournisseurs étrangers, ALC
s'occupe de toutes les formalités d'importation et de dédouanement;
• Grâce au logiciel "P.LEASE" conçu spécialement pour le traitement des
opérations de crédit-bail, une simulation est faite pour chaque client avant
la signature du contrat afin que ce même client puisse avoir une idée
précise sur les loyers qu'il aura à payer.

2. Les faiblesses du crédit-bail à ALC


• L'activité d'ALC est limitée à la pratique du seul leasing financier des
biens mobiliers ;
• En sus du droit de propriété dont jouit la société de leasing, cette dernière
peut exiger une panoplie de garanties supplémentaires telles que
l'hypothèque, la caution, le nantissement de marché, de bons de caisse, de
dépôts à terme, de fonds de commerce ou encore de lettre de cession de
créance antérieure;
• Un apport personnel est souvent exigé sous forme d'un premier loyer fort
d'où, l'absence de l'avantage de financement intégral (100 %);
• Le taux d'intérêt est trop élevé. Il peut atteindre 14% d'où la cherté du
crédit-bail par rapport au crédit à moyen terme;

67
Chapitre 5: Présentation d'Arab Leasing Corporation

• Absence de hangars pour ranger les biens d'équipement loués en cas de


leur restitution en fin de contrat;
• Le financement est réservé aux seules entreprises en activité (au moins
deux (02) années d'existence). Le financement des entreprises
nouvellement crées est écarté;
• Les pénalités de retard sont trop élevées aussi car elles sont de l'ordre du
taux de réescompte majoré de 15 % ce qui donne environ 20 %;
• L'option d'achat n'est presque pas une option comme son nom l'indique
dans la mesure où ALC fait en sorte à convaincre le crédit-preneur à lever
l'option d'achat à la fin de la période de location et ce pour éviter le
problème de stockage (en raison de l'absence de hangars) ainsi que le
problème de revente du bien sur le marché de l'occasion.

3. Quelques recommandations personnelles


Après avoir fait ressortir les différents avantages et inconvénients de la
pratique du crédit-bail à l'ALC, nous proposons dans ce qui suit quelques
recommandations dans l'espoir de contribuer au maintien de la place qu'occupe
ALC actuellement sur le marché du crédit-bail en Algérie.
• Voir à la baisse le taux d'intérêt car il est beaucoup trop cher
comparativement au crédit bancaire classique;
• Voir à la baisse aussi le taux de pénalités de retard;
• Réduire le nombre de garanties exigées au crédit-preneur en évitant
surtout d'exiger des sûretés réelles;
• Elargir le financement en crédit-bail à d'autres secteurs d'activité afin
d'attirer de nouveaux clients;
• Disposer de hangars pour stocker le matériel et pouvoir ainsi pratiquer le
crédit-bail opérationnel;
• Ouvrir des bureaux de représentation à travers le réseau d'ABC-Algeria
afin de toucher plusieurs régions et d'impliquer les investisseurs des quatre
coins du pays car avec le temps, l'unique siège d'ALC sera loin de pouvoir
répondre au besoin national en matière de financement par crédit-bail.

Nous espérons à travers cette analyse critique pouvoir contribuer à


l'amélioration des conditions d'octroi du crédit-bail chez ALC dans l'objectif de
fidéliser les clients déjà existants et d'attirer d'autres clients afin de conserver
ainsi la part du marché de crédit-bail que détient cette société.
Il faut souligner que la bonne situation dans laquelle se trouve actuellement
ALC est loin d'être le fait du hasard. C'est le fruit du sérieux et la rigueur dans le
travail et aussi du système de management de la qualité mis en place.

68
Chapitre 6: Etude d'un cas pratique de crédit-bail mobilier

Chapitre 6

Etude d’un cas pratique de crédit-bail mobilier

Afin d’illustrer tout ce que nous avons vu dans les chapitres précédents et
de mettre en évidence les différentes étapes d’une étude d’un dossier de crédit-
bail au sein d'Arab Leasing Corporation (ALC ), nous proposons dans le présent
chapitre une étude de cas portant sur le financement de matériel roulant au profit
d’une société de transport.

Section 1: L'étude technico-économique

1. Présentation de la société

Nom / Raison sociale TRANSLEASE & Cie


Forme juridique Société en nom collectif (SNC)
Capital social 30 000 DA
Activité Transport de voyageurs
Date de démarrage 14/12/1998
Gérant statutaire TRANSLEASE Nabil
Adresse du siége social Cité Gré gorges n°12 Les Castors ORAN
Adresse du lieu d’exploitation Cité Gré gorges n°12 Les Castors ORAN
Patrimoine de la société Néant
Domiciliation bancaire BEA & AL BARAKA

2. Les véhicules existants

Année Marque Nombre Prix Montant Observation


d’acquisition unitaire
1999 TOYOTA 02 2.360.000 4.720.000 Cédés en 2001
2000 TOYOTA 02 2.360.000 4.720.000 -
2001 HYUNDAI 01 2.160.000 2.160.000 -
2002 ISUZU 06 2.850.000 17.100.000 -
2003 HYUNDAI 01 3.922.500 3.922.500 -
2003 HYUNDAI 01 2.140.470 2.140.470 -

69
Chapitre 6: Etude d'un cas pratique de crédit-bail mobilier

Ligne Véhicules Prix par jour


ORAN-BETHIOUA- SONATRACH 01 TOYOTA 2.600 DA
ORAN-BETHIOUA- SONATRACH 01 HYUNDAI 2.600 DA
ORAN-BETHIOUA- SONATRACH 06 ISUZU 2.600 DA
ORAN-BETHIOUA- SONATRACH 01 AERO-TOWN 6.000 DA
ORAN-BETHIOUA- SONATRACH 01 CONTY 2.600 DA
BETHIOUA - ORAN 01 TOYOTA 4.000 DA

3. Les véhicules à acquérir en crédit bail


• 01 AERO-TOWN : 4.589.325,00 DA ( prix TTC)
• 01 AERO-CITY : 6.951.000,00 DA ( prix TTC )

4. La main d’œuvre
• Le personnel existant : 06 chauffeurs.
• Le personnel à recruter : 04 chauffeurs, 02 mécaniciens spécialisés, 02
laveurs de véhicules.

5. La clientèle
Actuellement, TRANSLEASE a un seul client qui est SONATRACH. Ce
client est exigent en matière de sécurité, de confort et de ponctuation. Il est bon
de signaler que SONATRACH est satisfaite des services de TRANSLEASE ce
qui encourage cette dernière à envisager de développer davantage sa relation
commerciale. Donc l’acquisition de ces 2 nouveaux véhicules, n’est que pour les
destiner directement aux services de SONATRACH pour des prix estimatifs :
• AERO-TOWN Æ 6000 DA / jour
• AERO-CITY Æ 8000 DA / jour

6. Les services d’entretien des véhicules


Les véhicules destinés au personnel de SONATRACH ne font que 2
rotations par jour :
• La matinée : ORAN –BETHIOUA
• Le soir : BETHIOUA - ORAN

Ces véhicules sont moins exploités et TRANSLEASE compte les amortir


jusqu’à 10 ans.
• Une vérification technique se fait chaque trimestre auprès d’un
mécanicien spécialisé.
• Une autre vérification approfondie se fait chaque année.
• Vidange et lavage chaque mois.
• Avec le recrutement de 02 mécaniciens spécialisés et 02 laveurs de
véhicules, TRANSLEASE espère créer son propre garage afin de maîtriser
le temps, et de réduire les frais.

70
Chapitre 6: Etude d'un cas pratique de crédit-bail mobilier

Section 2: Traitement du dossier par ALC

1. Présentation du rapport financier


Sur la base de l'étude technico-économique fournie par TRANSLEASE, le
chargé d'études de la direction crédit établie un rapport financier que nous
présentons dans ce qui suit:

A) Identification de la relation (voir étude technico-économique plus haut)

B) Renseignements sur l’activité et la rentabilité de TRANSLEASE

B.1. La rentabilité (unité KDA)


Désignation 2000 2001 2002
Chiffre d’affaires 3776 5414 8144
Consommations intermédiaires 1568 1939 2863
Valeur ajoutée 2208 3475 5281
Rentabilité brute 58 % 64 % 65 %
Frais généraux 1709 1992 3778
Charges financières 0 0 0
Bénéfices nets 499 1483 1503
Rentabilité nette 13 % 27 % 18 %
Marge nette d’autofinancement 1493 2693 3901

Le chiffre d’affaires de l’entreprise a doublé de 2000 à 2002 et ce grâce aux


contrats signés avec la SONATRACH pour le transport de son personnel.
Les consommations intermédiaires qui sont composées essentiellement de
carburants, des pneumatiques et des loyers, représentent en moyenne 35 % du
chiffre d’affaires. Elles permettent ainsi de générer une rentabilité brute qui
avoisine 62 % en moyenne.
En outre, le taux de la rentabilité nette demeure très appréciable par rapport
aux taux de placement offerts sur la place.

B.2. L’activité
Actuellement, la flotte de la société est composée de 11bus. Elle est
détaillée dans le tableau suivant :
Matériel Nombre Marque Année Valeur Observation
d’acquisition d’acquisition
Mini-bus 02 TOYOTA 2000 9.440.000 DA En activité
Mini-bus 01 HYUNDAI 2001 2.160.000 DA En activité
Mini-bus 06 ISUZU 2002 17.100.000 DA En activité
Mini-bus 01 HYUNDAI 2003 3.922.500 DA En activité
Mini-bus 01 HYUNDAI 2003 2.140.470 DA En activité
Total 11 - - 34.762.970 DA -

71
Chapitre 6: Etude d'un cas pratique de crédit-bail mobilier

Il y a lieu de noter que l’entreprise a cédé en décembre 2001 deux (02)


mini-bus acquis en 1999 pour une valeur de 4.720.000 DA.
La société a signé en date du 02/03/2002 pour une durée de quatre (04) ans,
un contrat avec SONATRACH d’Arzew pour assurer le transport de son
personnel et ce pour un montant forfaitaire s’élevant à 702.000 DA /mois, soit
8.424.000 DA /an.
Par ailleurs, la société dispose d’agréments d’exploitation de trois (03)
lignes qui génèrent en moyenne un chiffre d’affaires de 3.500 DA / jour la ligne.
Ces lignes sont les suivantes :
• Université ESSENIA – Place VALERO
• Hey ESSEDEKIA – Hey EL FETH
• Oran – Arzew

Dans le cadre du développement de son activité, la société a entamé des


pourparlers avec les responsables de SONATRACH afin d’intégrer dans son
circuit de transport du personnel, deux (02) nouveaux bus de type AERO-CITY
et AERO-TOWN à raison de :
• AERO-CITY : 6.000 DA / jour
• AERO-TOWN: 8.000 DA / jour

C) Bilan condensé arrêté au 31/12/2002 ( unité KDA)

ACTIF PASSIF
Immobilisations nettes 20.894 94 % Actif net 22.293 100 %
Stocks 0 0 % Dettes LMT 0 0%
Réalisable 624 3 % Dettes CT 0 0%
Disponible 775 3%
Total 22.293 100 % Total 22.293 100 %

A l’Actif : Comme il s’agit d’une entreprise de transport de voyageurs, son Actif


est composé essentiellement de matériel roulant avec un montant net de
21.000.000 DA, soit 94 % du total de l’Actif.

Au Passif : Le Passif est composé en totalité des fonds propres nets dont 84 % de
comptes courants des associés. L’approche financière les considère comme étant
des dettes à moyen terme qui seront remboursées ultérieurement. Mais compte
tenu de la nature de l’entreprise et de l’objet de financement, nous les assimilons
aux quasi-fonds propres.

72
Chapitre 6: Etude d'un cas pratique de crédit-bail mobilier

D) Les principaux agrégats financiers de l’année 2002 (unité KDA)

Désignation Montant
Fonds propres nets 22.293
Actifs circulants 624
Passifs circulants 0
Dettes à moyen terme 0
Total de l’Actif 22.343
Bénéfice net 1.504
Crédit demandé 9.864

E) Les principaux ratios financiers de l'année 2002

Désignation Pourcentage
Rendement de l’Actif 6,73 %
Crédit demandé /Total Actif du client (<50%) 44,14 %
Rendement des fonds propres nets 99,77 %
Total de l’engagement net / FPN du client 44,24 %
Total de l’engagement net / FPN de ALC (<25%) 2,77 %

F) Commentaires
L’étude bilantielle des 03 derniers exercices fait ressortir une situation
financière équilibrée.
L’entreprise n’est pas endettée et le crédit obtenu auprès de la banque AL
BARAKA d’Algérie de 4.100.000,00 DA est destiné au financement d’une
construction individuelle, mais comme cette dernière s’abstient pour l’instant à
octroyer des crédits aux particuliers, elle a trouvé un subterfuge de lui accorder
un crédit au nom de la société.
Le fonds de roulement (FR) est positif et couvre la totalité des
immobilisations nettes.
La société n’exprime pas de besoin en fonds de roulement (BFR).
La trésorerie est positive durant les 3 derniers exercices.

G) Les autres indicateurs financiers du projet


Les TCR prévisionnels présentés par TRANSLEASE ont été corrigés par
ALC en intégrant les paramètres suivants :
• Un taux d’IBS de 30% à compter de la 2ème année, et ce conformément à
la décision d’action des avantages retenus par l’ANDI.
• Chiffre d'affaires réduit de 10%
• Règlement des loyers sur une période de 36 mois y compris ( 1er loyer
majoré de 20%, taux d’intérêt de 12% et les frais de services).
• Règlement des échéances de la banque AL BARAKA.

73
Chapitre 6: Etude d'un cas pratique de crédit-bail mobilier

L’analyse des résultats de rentabilité prévisionnels auxquels ALC est


arrivée, fait ressortir les paramètres suivants :
• Cash-Flows : les cash-flows bruts (avant remboursement des loyers
induits par ce projet) sont constamment positifs sur toute la période
étudiée et dont le cumul atteint 29410 KDA.

Après le règlement des différents loyers, les cash-flows nets ressortent eux
aussi positifs avec un cumul de 5212 KDA.

• Valeur actuelle nette (VAN) : on dit que le projet est rentable si la VAN
est positive. Ainsi, avec un taux d’actualisation de 10%, la VAN des cash-
flows est positive de l’ordre de 12313 KDA.

• Taux de rentabilité interne (TRI) : la VAN s’annule quand le TRI


atteint 86%, il s’agit d’un taux appréciable et très compétitif par rapport au
taux de placement offert sur le marché.

• Le délai de récupération : il semble que la mise de fonds initiale soit


remboursée en un peu moins de 5 ans, étant donné que le cash-flow net
cumulé en 2007 sera de 12832 KDA, couvre totalement le coût de
l’investissement.

H) Statistiques (unité KDA)


Les mouvements créditeurs, enregistrés sur le compte du client ouvert
auprès de la BEA est d’AL BARAKA –ORAN sont de l’ordre de :

Période Mouvements confiés Total Chiffre d’affaires (1) / (2)


BEA AL BARAKA (1) (2)
2001 878 --- 878 5.414 16%
2002 1.267 3.328 4.595 8.144 72%

Les mouvements confiés représentent uniquement les virements procédés


par SONATRACH.
Le concours bancaire tel que déclaré par le client :
• La centrale des risques de la Banque d'Algérie fait ressortir un
engagement néant.
• La relation est engagée auprès d’AL BARAKA pour un crédit
immobilier de 4.100.00.00 DA, pour lequel un bien immobilier a été
donné en hypothèque.
• Les engagements auprès de la BEA sont néants.
Le solde du compte ouvert à la BEA au 09/04/03 est de : +1.161.61 DA

La consultation à la centrale des risques : néant

74
Chapitre 6: Etude d'un cas pratique de crédit-bail mobilier

Respect de la charte de gestion


• L’entreprise dispose de plus de 2 bilans fiscaux.
• Le crédit sollicité est inférieur à 50% du total de l'Actif du bilan fiscal
arrêté au 31/12/2002.
• Le matériel à financer est recommandé par la charte de gestion.

Crédit-bail demandé
Comme nous l’avons indiqué plus haut, la société a négocié avec
SONATRACH un nouveau contrat pour mettre à la disposition de cette dernière
deux (02) bus, afin d’assurer le transport de son personnel, sur l’axe ORAN/24
GPL ARZEW, moyennant d’un tarif forfaitaire de 7000.00 DA/jour par bus.

Dans cette perspective, la société sollicite ALC pour l’acquisition des


véhicules suivants :

Description Fournisseur Nombre Prix ( HT )


Bus Aéro-Town, 24+1places, 2 portes HYUNDAI 01 3.922.500,00
Bus Aéro-City, 24+1places, 2 portes HYUNDAI 01 5.941.025,64
TOTAL APSI 9.863.525, 64

Loyers à payer en TTC ( y compris les services et l'apport personnel de 20% )

Période Taux : 12%


er
1 loyer (20%) 2.353.072,27 DA
36 mois Loyer mensuel 356.195,42 DA
Total loyers 14819911,97 DA

Risques matériel
Le matériel est standard et ne présente pas un risque de vente majeur en cas
de reprise.

Garanties proposées : néant.

I) Avis du directeur de crédit

Une bonne partie de l’activité de cette entreprise est assurée par des contrats
signés avec SONATRACH.
En plus de la rentabilité positive de ce projet, démontrée à travers les
différents paramètres financiers, le chiffre d'affaires attendu du contrat en cours
avec SONATRACH pour la période allant du 01/06/2003 au 31/03/2006, date de
validité du contrat, est de 20.868.000,00 DA, un montant qui couvre la totalité du
crédit.
Ceci dit, et tenant compte de tous ces éléments, le directeur du crédit a émis
un avis favorable pour le financement sollicité aux conditions suivantes :

75
Chapitre 6: Etude d'un cas pratique de crédit-bail mobilier

• Montant du crédit : 9.863.525,64 DA


• Durée de financement : 36 mois
• Taux : 12% l’an.
• Domiciliation bancaire du contrat en cours de validation auprès de
l’agence ABC : ORAN, avec une autorisation de prélèvement automatique
des loyers du compte signée par le client.
• Lettre d’engagement relative au nantissement du nouveau contrat dès sa
signature.

2. Présentation du rapport juridique

Après étude juridique du dossier constitué des statuts constitutifs, du


registre de commerce et du contrat de location du siège social, le juriste d'ALC a
constaté les observations suivantes:
• Un PV des associés de la société doit être établi portant délégation des
pouvoirs au gérant à l'effet de contracter un contrat de crédit-bail.
• La location du local abritant le siège social est fixée pour une durée de 5
ans non renouvelable et qui expirera le 12 janvier 2004.
• La forme juridique de la société en nom collectif laisse les associés
répondre indéfiniment et solidairement des dettes sociales de la société.

3. Avis du directeur général

Le directeur général après examen du dossier a émis un avis favorable aux


conditions suivantes :
• Montant du crédit : 9.863.525,64 DA
• Durée de location : 36mois
• Taux : 12 %
• 1er loyer : 20 %
• Nantissement du contrat dés sa signature

4. Décision du comité des engagements

Après sa tenue, le comité des engagements, et sur la base des rapports


commercial, juridique et financier, a statué sur le dossier de "TRANSLEASE"
par la prise d'une décision favorable sous les conditions suivantes:
• Montant de financement: 9.863.565,64 DA
• Durée de location: 36 mois
• Taux: 12 %
• Premier loyer majoré (20%)
• Nantissement du contrat en faveur d'ALC
• Valeur résiduelle : 1 %

76
Chapitre 6: Etude d'un cas pratique de crédit-bail mobilier

Echéancier financier établi par ALC

N° du loyer Date échéance Montant H.T Montant T.V.A Montant T.T.C


1 01/05/2003 2011172,88 341899,39 2353072,27
2 01/06/2003 304440,53 51754,89 356195,42
3 01/07/2003 304440,53 51754,89 356195,42
4 01/08/2003 304440,53 51754,89 356195,42
5 01/09/2003 304440,53 51754,89 356195,42
6 01/10/2003 304440,53 51754,89 356195,42
7 01/11/2003 304440,53 51754,89 356195,42
8 01/12/2003 304440,53 51754,89 356195,42
Total annuel 4142256,59 704183,62 4846440,21
9 01/01/2004 304440,53 51754,89 356195,42
10 01/02/2004 304440,53 51754,89 356195,42
11 01/03/2004 304440,53 51754,89 356195,42
12 01/04/2004 304440,53 51754,89 356195,42
13 01/05/2004 304440,53 51754,89 356195,42
14 01/06/2004 304440,53 51754,89 356195,42
15 01/07/2004 304440,53 51754,89 356195,42
16 01/08/2004 304440,53 51754,89 356195,42
17 01/09/2004 304440,53 51754,89 356195,42
18 01/10/2004 304440,53 51754,89 356195,42
19 01/11/2004 304440,53 51754,89 356195,42
20 01/12/2004 304440,53 51754,89 356195,42
Total annuel 3653286,36 621058,68 4274345,04
21 01/01/2005 304440,53 51754,89 356195,42
22 01/02/2005 304440,53 51754,89 356195,42
23 01/03/2005 304440,53 51754,89 356195,42
24 01/04/2005 304440,53 51754,89 356195,42
25 01/05/2005 304440,53 51754,89 356195,42
26 01/06/2005 304440,53 51754,89 356195,42
27 01/07/2005 304440,53 51754,89 356195,42
28 01/08/2005 304440,53 51754,89 356195,42
29 01/09/2005 304440,53 51754,89 356195,42
30 01/10/2005 304440,53 51754,89 356195,42
31 01/11/2005 304440,53 51754,89 356195,42
32 01/12/2005 304440,53 51754,89 356195,42
Total annuel 3653286,36 621058,68 4274345,04
33 01/01/2006 304440,53 51754,89 356195,42
34 01/02/2006 304440,53 51754,89 356195,42
35 01/03/2006 304440,53 51754,89 356195,42
36 01/04/2006 304440,53 51754,89 356195,42
Total annuel 1217762,12 207019,56 1424781,68
Total général 12666591,43 2153320,54 14819911,97

77
Chapitre 6: Etude d'un cas pratique de crédit-bail mobilier

5. Etablissement des contrats

Après la décision favorable du comité des engagements quant au


financement de l'entreprise TRANSLEASE, la direction de gestion est chargée de
préparer les contrats (conditions générales et conditions particulières) dans
lesquels sont reprises en détail toutes les dispositions régissant la relation entre
les deux parties. Il est à noter que les conditions générales∗ sont les mêmes pour
tous les clients, tandis que les conditions particulières diffèrent d'un client à un
autre suivant le matériel loué, le prix, la durée de location, le montant des loyers
et les conditions suspensives. Pour notre cas, nous allons nous contenter de
présenter quelques conditions particulières dans ce qui suit:

• Prix de référence du matériel: il est convenu entre le crédit-bailleur et


le crédit-preneur que toute variation du prix du matériel, entre la date de
leur commande et celle du paiement effectif dudit prix, sera facturée par
le crédit-bailleur au crédit-preneur en sus du 1er loyer.
• Durée de location: elle est fixée pour une période irrévocable de trois
(3) ans. Les deux parties conviennent que cette période donne lieu à
paiement par le crédit-preneur au crédit-bailleur, des loyers et ce le
premier jour de chaque mois.
• Assurance du matériel: il est convenu entre les deux parties que le
crédit-bailleur souscrira lui-même, aux frais du crédit-preneur, une
police d'assurance "Tous risques" du matériel, dont le crédit-bailleur sera
le seul bénéficiaire. Le crédit-preneur déclare avoir pris connaissance
des termes et conditions de cette police et les avoir approuvés.
• Frais accessoires: il est convenu entre le crédit-bailleur et le crédit-
preneur, que tous frais accessoires non compris dans le prix du matériel,
et éventuellement réglés par le crédit-bailleur, seront facturés au crédit-
preneur en plus des loyers.
• Option d'achat: à l'expiration de la location, et si le crédit-preneur
remplit toutes ses obligations à l'égard le crédit-bailleur, ce dernier lui
consent une option d'achat du matériel objet du contrat, à une valeur
résiduelle égale à 1% (HT) du prix du matériel.
• Conditions suspensives:la validité du contrat de crédit-bail est
subordonnée à la réalisation des conditions ci-après:
1. Domiciliation du contrat SONATRACH auprès d'ABC-Oran
2. Une lettre d'engagement relative au nantissement du marché avec
SONATRACH-Arzew auprès d'ABC-Oran


Voir annexes

78
Chapitre 6: Etude d'un cas pratique de crédit-bail mobilier

Section 3 : Analyse comparative entre le financement par crédit à moyen


terme ( CMT ) et le financement par crédit-bail

Supposons que cette même société "TRANSLEASE" avait décidé


d'acquérir les mêmes biens en sollicitant une autre banque pour un financement
par crédit à moyen terme (CMT). Aurait-il été plus intéressant pour cette société
ou pas ? Pour répondre à cette question, nous proposons dans ce qui suit une
simulation qui consiste à établir un échéancier de remboursement avec les
conditions d'un CMT (pour notre exemple, nous avons pris les conditions du
Crédit Populaire d'Algérie). Par la suite, nous allons confronter les résultats des
deux modes de financements.

Conditions de banque
Montant à financer (70%) 6 904 467,95 DA
Durée 3 ans
Taux d'intérêt 7,00%
Période différé 6 mois
Mode remboursement trimestrialité
Mode amortissement linéaire

L'application de ces conditions nous fait parvenir à l'échéancier suivant:

échéance remboursement intérêt TVA montant échéance restant dû


1 0,00 120 828,19 20 540,79 141 368,98 6 904 467,95
2 0,00 120 828,19 20 540,79 141 368,98 6 904 467,95
3 690 446,80 120 828,19 20 540,79 831 815,78 6 214 021,16
4 690 446,80 108 745,37 18 486,71 817 678,88 5 523 574,36
5 690 446,80 96 662,55 16 432,63 803 541,98 4 833 127,57
6 690 446,80 84 579,73 14 378,55 789 405,08 4 142 680,77
7 690 446,80 72 496,91 12 324,48 775 268,18 3 452 233,98
8 690 446,80 60 414,09 10 270,40 761 131,29 2 761 787,18
9 690 446,80 48 331,28 8 216,32 746 994,39 2 071 340,39
10 690 446,80 36 248,46 6 162,24 732 857,49 1 380 893,59
11 690 446,80 24 165,64 4 108,16 718 720,59 690 446,80
12 690 446,80 12 082,82 2 054,08 704 583,69 0,00
Totaux 6 904 467,95 906 211,42 154 055,94 7 964 735,31

79
Chapitre 6: Etude d'un cas pratique de crédit-bail mobilier

CMT crédit-bail
Assurance ( 5% ) 493 176,28 1er loyer 2 353 072,27
Apport personnel 2 959 057,69 Autres loyers 12 466 839,70
TVA (17%) 1 676 799,36 Valeur résiduelle 115 403,24
Remboursement 7 964 735,31
TOTAL 13 093 768,64 TOTAL 14 935 315,22

A travers la lecture de ces résultats, le crédit-bail s'avère plus cher que le


CMT avec une différence de 1.841.546,57 DA. Cependant, il faut souligner que
l'approche suivie pour faire cette comparaison est incomplète. En effet, pour
établir une comparaison valable, il est nécessaire de recourir à la notion
d'actualisation. Mais cette technique est très délicate du fait que le choix du taux
d'actualisation n'est pas évident.
Néanmoins, cette différence de coût est largement compensée par les
avantages que le crédit-bail peut offrir au locataire. En effet, et comme nous
l'avons déjà vu précédemment, le crédit-bail permet à l'entreprise de:

• Conserver sa trésorerie pour des projets ultérieurs;


• Préserver sa capacité d'endettement;
• Réduire sa base imposable;
• Ne pas donner beaucoup de granties;
• Ne pas supporter la charge de financement de la TVA, mais plutôt l'étaler
sur la période de location;
• Assurer une mise à disposition très rapide du matériel.

Aussi, puisque TRANSLEASE s'est adressée à ALC et en plus des avantages


sus-cités, elle n'aura pas à souscrire elle-même une police d'assurance car c'est
ALC qui s'en charge comme elle se charge également de la livraison des biens
d'équipement. Cependant, le montant de l'assurance est inclus dans les loyers.

Comparer deux modes de financement tels que l'emprunt classique et le


crédit-bail est en effet très difficile. Aucun résultat simple et définitif ne peut être
valable pour toutes les entreprises. Dès lors, il est indispensable pour toute
entreprise voulant comparer ces modalités de financement, de faire des calculs
personnels très rigoureux, afin de rechercher, dans son cas particulier quelle est
la plus favorable et la plus adéquate.
En conclusion, le crédit-bail n'est pas plus cher ou moins cher en soi. Il faut tenir
compte de la stratégie financière globale de la firme. Toutefois, le crédit-bail peut, dans
certaines conditions, être plus avantageux que les autres modes de financement des
investissements notamment le crédit traditionnel
80
Deuxième partie: Le crédit-bail: réalité algérienne et perspectives de développement

Conclusion

Depuis la fin des années 80, L'Algérie s'est vue contrainte de porter des
réformes très rigoureuses, voir structurelles, à l'ensemble de sa "géographie"
économique. Le champ financier a même été le premier à subir de telles
mutations certes austères, mais aussi et surtout incontournables.

C'est pourquoi, des mesures de réorganisation et de redéploiement de


l'outil financier, dans le sens de sa modernisation et de sa compétitivité, ont été
dès que possibles initiées. Il faut reconnaître que dans ce domaine, le législateur
algérien a encore marqué des pas.

L'institution de la loi n° 90-10 du 14 avril 1990 relative à la monnaie et au


crédit, a fait de cette dernière la pièce maîtresse de la réforme financière. Par la
suite, l'ordonnance n° 96-09 du 10 janvier 1996 relative au crédit-bail est venue
conforter les nouvelles techniques de financement. Ensuite, une série de lois,
règlements et instructions a été promulguée pour consolider et renforcer le
système financier algérien.

Bien que ce dispositif juridique et financier notamment l'ordonnance n°


96-09 du 10 janvier 1996 relative au crédit-bail, ait déjà plusieurs années
d'existence, la technique du crédit-bail en Algérie reste toujours une formule
encore inconnue et par les intermédiaires financiers, et par les opérateurs
économiques qu'ils soient du secteur public ou privé. Ceci a pour corollaire
l'absence ou l'insuffisance d'institutions spécialisées dans le domaine. Les
quelques opérations réalisées actuellement sont à porter, pour la majorité, au
compte d'ALC qui reste le leader sur le marché du leasing en Algérie.

L'Etat doit donc intervenir davantage pour inciter les banques à proposer
de nouveaux produits financiers notamment le crédit-bail, en plus du crédit
classique qui reste jusqu'à présent, le seul produit prédominant dans les activités
bancaires.
.

81
CONCLUSION GENERALE

Le crédit-bail comme nouveau mode de financement des investissements


prend de l'ampleur au niveau mondial. En effet, cet instrument financier permet
aux entreprises, surtout celles qui connaissent un déficit en capitaux, d'acquérir
différents types de mobiliers et d'immobiliers sans épuisement de leurs fonds
propres ni saturation de leur capacité d'endettement.

Cette formule originale de financement dite "crédit-bail", est devenue avec


le temps une ressource en mesure de concurrencer le traditionnel crédit bancaire
et reste plus avantageuse que ce dernier sur beaucoup de plans.

C'est donc, dans la perspective de remédier à la cherté des équipements, à


leur obsolescence et au paiement au comptant que les opérateurs économiques
s'adressent aux sociétés de crédit-bail.

En Algérie, la réforme économique lancée à partir des années 1989-1990,


en imposant les règles qui régissent l'économie de marché, allait offrir
l'opportunité aux acteurs économiques d'envisager le recours à des mécanismes
de financement de l'économie jusque là ignorés ou méconnus. Parmi ces
nouveaux instruments, il y a le crédit-bail.

Du point de vue pratique et concrètement, le crédit-bail s'est véritablement


installé en Algérie depuis la loi de finances complémentaire pour 2001 grâce à
l'ajustement fiscal et réglementaire introduit par cette loi, notamment à travers
les articles 2, 5 et 20 relatifs aux règles d'amortissement applicables aux sociétés
de crédit-bail, à la taxe sur l'activité professionnelle (TAP) et aux avantages
accordés aux investisseurs.

Ces ajustements ont donc permis, d'après les professionnels, le véritable


décollage ou démarrage du crédit-bail en Algérie avec la création notamment de
la première société de crédit-bail privée, Arab Leasing Corporation (ALC) qui,
sans ces ajustements, n'aurait jamais pu voir le jour.

82
Cependant, et comme nous l'avons déjà mentionné, cette technique
demeure encore dans un état embryonnaire et reste inconnue par les investisseurs
et peu pratiqué par les banques et ce malgré les efforts considérables fournis par
l'association professionnelle des banques et établissements financiers (ABEF)
concrétisés par le dispositif juridique, fiscal et douanier mis en place par les
pouvoirs publics.

Il est à signaler également que les sociétés de crédit-bail en Algérie


souffrent encore de certains problèmes d'ordre réglementaire parmi lesquels
figure l'absence d'un texte réglementaire définissant les modalités de publicité
légale des opérations de crédit-bail.

De l'avis de plusieurs observateurs avertis de la sphère économique


algérienne, le crédit-bail est considéré comme un complément indispensable du
crédit d'investissement classique et comme un outil d'ingénierie financière
d'avenir qu'il convient de mieux connaître, de développer et de promouvoir afin
d'enrichir la gamme de produits financiers offerts par les banques.

La naissance d'une saine concurrence dans le marché du crédit-bail ne peut


que contribuer à l'essor de ce mode de financement pour qu'il puisse se
rapprocher du niveau de sa pratique dans les autres pays.

C'est dans ce contexte qu'il est aujourd'hui nécessaire de banaliser cette


technique de financement tout en organisant des campagnes d'information et des
séminaires portant sur le crédit-bail, non seulement aux banques et
établissements financiers, mais également à tous les opérateurs nationaux
producteurs d'équipements industriels, investisseurs ou réalisateurs d'ouvrages
immobiliers. Dans ce cadre, il serait judicieux de faire appel à certaines
expériences étrangères notamment française, marocaine et tunisienne, comme il
est souhaitable d'impliquer des partenaires étrangers dans l'animation de ces
rencontres entre professionnels.

Finalement, c'est à une vision globale du crédit-bail que le présent


mémoire veut entraîner le lecteur, qu'il s'agisse d'un universitaire qui aborde ce
dispositif, d'un professionnel qui cherche à approfondir les connaissances qu'il en
a ou d'un investisseur qui aimerait bien découvrir le crédit-bail pour
éventuellement en faire recours pour financer ses investissements.

83
BIBLIOGRAPHIE
A) OUVRAGES:
1. BRUNEAU Chantal, "Le crédit-bail mobilier ( la location de longue durée et la
location avec option d'achat )", BANQUE Editeur, Paris, 1999
2. COHEN Alain, "Le crédit-bail immobilier et la réforme de 1995" (3e édition),
Dalloz, Paris, 1996
3. COLASSE B. "Gestion financière de l'entreprise", Presse Universitaire de
France, Paris, février 1993
4. GARRIDO Eric, "Le cadre économique et réglementaire du crédit-bail", Revue
Banque Edition, Paris, 2002
5. GARRIDO Eric, "Le crédit-bail: outil de financement structurel et d'ingénierie
commerciale", Revue Banque Edition, Paris, 2002
6. GAVALDA. C et CREMIEUX-ISRAEL. D "Crédit-bail mobilier: opération et
domaine", Edition du Juris-Classeur, Paris, 1995
7. GIOVANOLI M. "Le crédit-bail (leasing) en Europe: développement et nature
juridique", LIBRAIRIES TECHNIQUES, PARIS, 1980
8. HOCINE Mabrouk, "Code monétaire et financier algérien", Editions HOUMA,
Alger, 2003
9. LAURE M. "L'apport du crédit-bail aux techniques financières", Revue
BANQUE, n° 364, Paris, juillet/août 1977
10. WALTER Roland, "Qu'est ce que le leasing?", Dunod, Paris-Bruxells-
Montréal, 1973

B) ARTICLES DE PERIODIQUES:
11. ABIDI M."Le leasing mobilier: mode de financement des PME/PMI", Revue
CONVERGENCE, n° 6, décembre 2000, Revue éditée par la BEA, Alger, pp.
23 et 24
12. BACHA M. "La BEA à l'heure de l'euro", Revue CONVERGENCE, n° 1, juin
1998, Revue éditée par la BEA, Alger, pp. 23 à 29
13. BEY El Mokhtar, "Le leasing et ses principales caractéristiques dans le monde",
Revue FINANCES ET DEVELOPPEMENT AU MAGHREB, n° 16 et 17,
Publication de l'IFID, Tunis, juillet 1995, pp. 94 à104
14. BOUATOUATA Kamel Eddine, "Crédit-bail ou leasing", Revue
CONVERGENCE, n° 6, décembre 2000, Revue éditée par la BEA, Alger, pp.
19 à 22
15. BOUSRI Messaoud, "Le financement de notre commerce extérieur", Revue
CONVERGENCE, n° 10, février 2003, Revue éditée par la BEA, Alger, pp. 13
à 18
16. GILGUY Christine, "Crédit-bail, leasing : quand une offre de financement
permet de mieux vendre", Revue LE MOCI n° 1448, 29 juin 2000, pp. 56 à 60

C) TRAVAUX UNIVERSITAIRES:
17. HAMZAOUI Lamine, "crédit-bail: approche juridique et financière", Diplôme
spécialisé en droit des affaires, ESB, 2001

84
18. ZAIBEK Rafik, "le leasing: nouvel instrument financier", DSEB, ESB,
septembre 2001

D) DOCUMENTS ADMINISTRATIFS:
19. "Fiscalité du leasing", notice d'information de la direction générale des impôts,
Alger, 1996
20. Circulaire n° 20 MF/MDB/DGI/DLF/LF/96 du 03 avril 1996 relative au crédit-
bail
21. Circulaire n° 01 MF/MDB/DGI/DLF/LFC/2001 du 15 août 2001 relative au
crédit-bail

E) TEXTES REGLEMENTAIRES:
22. Convention d'uni droit sur le crédit-bail international (OTTAWA, 28 mai 1988)
23. Loi n° 90-10 du 14 avril 1990 relative à la monnaie et au crédit, journal officiel
de la république algérienne n° 16 du 18 avril 1990, Alger, pp. 461et 462
24. Règlement n° 95-07 du 23 décembre 1995 relatif au contrôle des changes,
Banque d'Algérie, Alger
25. Ordonnance n° 95-27 du 30 décembre 1995 portant loi de finances pour 1996,
journal officiel de la république algérienne n° 82 du 31 décembre 1995, Alger,
pp. 36 et 39
26. Ordonnance n° 96-09 du 10 janvier 1996 relative au crédit-bail, journal officiel
de la république algérienne n° 03 du 14 janvier 1996, Alger, pp. 20-26
27. Règlement n° 96-06 du 03 juillet 1996 fixant les modalités de constitution des
sociétés de crédit-bail et les conditions de leur agrément, Banque d'Algérie,
Alger
28. Instruction n° 07-96 du 22 octobre 1996 relative aux modalités de constitution
des sociétés de crédit-bail et aux conditions de leur agrément, Banque d'Algérie,
Alger
29. Loi n° 01-12 du 19 juillet 2001 portant loi de finances complémentaire pour
2001, journal officiel de la république algérienne n° 38 du 21 juillet 2001,
Alger, pp. 3, 4 et 8
30. Loi n° 02-11 du 24 décembre 2002 portant loi de finances pour 2003, journal
officiel de la république algérienne n° 86 du 25 décembre 2002
31. Ordonnance n° 03-11 du 26 août 2003 relative à la monnaie et au crédit

F) AUTRES:
32. "Les échos de l'économie & de la finance", n° 59 du 13 novembre 2002 et n° 60
du 27 novembre 2002, Lettre d'information bimensuelle éditée par
Intercontinental Communication
33. Note de synthèse relative à l'organisation d'un séminaire d'envergure nationale
sur le crédit-bail par l'ABEF en avril 2000
34. TALAAT Amira, "le financement des entreprises par leasing", Séminaire sur
les nouvelles formules de financement des entreprises par crédit-bail (leasing)
et crédit-vente, Hôtel international d'Alger, les 24 et 25 mai 1998
35. www.bank-of-algeria.dz
36. www.joradp.dz
85
LISTE DES ANNEXES

Annexe n° 1: Tableaux statistiques de l'évolution du crédit-bail en


Europe…………………………………P I

Annexe n° 2: Loi 90-10 du 14/04/1990 relative à la monnaie et au crédit (art.112 et


116)………………..P III

Annexe n° 3: Règlement n° 95-07 du 23/12/1995 modifiant et remplaçant le règlement


n° 92-04 du 22/03/1992 relatif au contrôle des changes
(art.33)...………………………...…P V

Annexe n° 4: Ordonnance n° 96-09 du 10/01/1996 relative au crédit-


bail………………………………...P VI

Annexe n° 5: Règlement n° 96-06 du 03 juillet 1996 fixant les modalités de


constitution des sociétés de crédit-bail et les conditions de leur
agrément………………..P XIII

Annexe n° 6: Instruction n° 07-96 du 22 octobre 1996 relative aux modalités de


constitution des sociétés de crédit-bail et aux conditions de leur
agrément…………….…P XVI

Annexe n° 7: Loi de finances pour 1996 (art. 112,113,135,136,137 et


138)………………….………....P XXI

Annexe n° 8: Loi de finances complémentaire pour 2001(art. 2, 5,


20)………………….……..……..P XXIII

Annexe n° 9: Canevas d'une demande de crédit-bail (modèle


d'ALC)…………………………………P XXVI

Annexe n° 10: Contrat de crédit-bail : conditions générales (modèle


d'ALC)…………………………P XXXI

Annexe n° 11: Tableaux financiers (bilans, TCR …) de l'entreprise


TRANSLEASE………………P XXXVII

86
Table des matières
Dédicaces
Remerciements
Sommaire
Introduction
générale…………………………………………………………………….……. P 01
Première partie
Le crédit-bail: nouvel instrument financier
Introduction………………………………………………………………….…………………
..P 03
Chapitre 1: Etude descriptive du crédit-
bail.………………………..…………………......P 04
Section 1: Généralités sur le crédit-
bail...……………………………………….………P 04
1. Origine, historique et évolution du crédit-bail dans le
monde.…..…...….………….....P 04
2. Le principe de base d'une opération de crédit-
bail.……..….………..…………...…....P 08
3. Les variantes du crédit-
bail…..………………………………………………...………P 10
A) La cession-bail (lease-
back)…...……………………………………….…….…...P 10
B) Le crédit-bail
adossé………………………………………………………….…...P 11
Section 2: Le crédit-bail et les autres formes de location et de
vente.……...…..……...P 12
1. La location
simple…………….………………………………………………………..P 12
2. La location-
vente………….………………………………………………….………...P 13
3. La location avec promesse de vente ou location avec option
d'achat……….…………P 13
4. La location
financière…….…………………………………………….………...…….P 13
5. La vente avec clause de réserve de
propriété…………………….…………………….P 13
6. La vente à
tempérament………….………………………………………………...…..P 13
Section 3: La typologie du crédit-
bail………………….……………………………...…P 14
1. Le transfert des
risques………………….……………………………………..………P 14
A) Le leasing
financier……………………………………………………………….P 14
B) Le leasing
opérationnel…………………………………………………………...P 14
2. L'objet du
contrat……………;………………………………………………………...P 15
A) Le crédit-bail
mobilier………………………………………………..…………...P 15

87
B) Le crédit-bail
immobilier…………………………………………………….…...P 16
C) Le crédit-bail sur fonds de
commerce………………………….…………………P 18
3. La nationalité du
contrat……………………………………………………………….P 18
A) Le crédit-bail
national………………………………...…………………………..P 18
B) Le crédit-bail
international……………………………………...……………….. P 18
Chapitre 2: Les différents aspects du crédit-
bail………..……...………………………….P 21
Section 1: Le régime juridique du crédit-
bail…………………………………..….……P 21
1. Les obligations du
fournisseur……………………………………………………....…P 21
2. Les obligations du crédit-
bailleur………………………………………………….…...P 21
3. Les obligations du crédit-
preneur………………………………………………………P 22
Section 2: Le traitement comptable du crédit-
bail……………………………………...P 22
1. L'approche
américaine…………………………………………………………………P 23
A) La classification des contrats de crédit-
bail…………………………………...….P 23
B) Les critères de qualification
retenus……………………………………………...P 23
2. La comptabilisation
française………………………………………………………….P 24
A) La réserve latente chez le crédit-bailleur
………………………………………...P 24
B) La situation du crédit-
preneur…………………………………………………….P 24
3. L'harmonisation comptable
internationale……………………………………………..P 25
A) La comptabilisation au bilan du crédit-
preneur…………………………………..P 26
B) La comptabilisation dans les comptes du crédit-
bailleur…………………………P 26
Section 3: La fiscalité du crédit-
bail……………………………………………………...P 26
1. La fiscalité
directe……………………………………………………………………...P 27
2. La taxe sur la valeur ajoutée
(TVA)……………………………………………………P 27
3. La taxe sur l'activité professionnelle
(TAP)……………………………………………P 27
4. L'imposition des plus-
values………………………………………………………...…P 27

88
Chapitre 3: Les caractéristiques du crédit-
bail……………………………………………P 29
Section 1: Les avantages du crédit-
bail…………………………………………………….P 29
A) Pour le crédit-
preneur……………………………………………………………..P 29
1. Possibilité de financement
intégral………………………………………………….....P 29
2. La rapidité d'accès au
financement……………………………………………………..P 29
3. La
souplesse……………………………………………………………………...……..P 30
4. Allègement du bilan
……………………………………………………………………P 30
5. Des garanties
simplifiées…………………………………………………………….....P 30
6. Le risque
d'obsolescence………………………………………………………………..P 30
7. L'avantage
fiscal..………………………………………………………………………P 30
8. L'investissement s'autofinance de manière
dynamique………………....………………P 30
B) Pour le crédit-
bailleur…………………………………………………………….P 31
1. La sécurité des fonds investis par le biais des garanties
fortes……………...…………..P 31
2. Une forte
rentabilité...…………………………………………………………………..P 31
3. L'avantage
fiscal...………………………………………………………………………P 31
4. Le risque
d'obsolescence………...…………………………………………...…………P 31
5. Le suivi de
l'équipement...………………………………………………………………P 31
C) Pour le
fournisseur……………………………………………………...………..P 32
D) Pour
l'économie……………………………………………………………….…..P 32
Section 2: Les inconvénients du crédit-
bail………………………………………...……P 33
A) Pour le crédit-
preneur……………………………………………………………...P 33
B) Pour le crédit-
bailleur……………………………………………………...………P 34
Section 3: Les risques induits par le crédit-
bail…………………………………………P 34
1. Les risques liés à l'équipement, objet du
contrat……………………...………………..P 34
2. Le crédit-preneur et son
avenir…………………………………………………………P 35
3. Le risque de taux
d'intérêt………………………………………………………………P 35

89
Section 4: Comparaison entre le crédit-bail et le crédit
classique……………………..P 36
Conclusion
………………………………………………………………………………………P 39

Deuxième partie
Le crédit-bail: réalité algérienne et perspectives de développement

Introduction…………………………………………………………………………………….
..P 40
Chapitre 4: Le cadre réglementaire du crédit-bail en
Algérie…………………………….P 41
Section 1: Les dispositions
juridiques…..………………………………………...……..P 41
1. Définition des opérations de crédit-
bail……………………………………………......P 41
2. Le crédit-bail
mobilier………………………………………………………………….P 43
A)
Définition……………………………………………………………………….....P
43
B) Les clauses obligatoires du contrat de crédit-bail
mobilier………………………..P 43
C) Les clauses facultatives du contrat de crédit-bail
mobilier……………..…………P 44
D) Les droits et obligations des parties au contrat de crédit-bail
mobilier………...…P 44
3. Le crédit-bail
immobilier……………………………………………………………….P 45
A)
Définition………………………………………………………………………….P
45
B) Les clauses facultatives du contrat de crédit-bail
immobilier……………………..P 45
C) Les obligations du crédit-
bailleur…………………………………………………P 46
D) Les obligations du crédit-
preneur…………………………………………………P 46
Section 2: Les modalités de constitution des sociétés de crédit-bail
et les conditions de leur
agrément……………………………………………P 48
1. Le règlement n° 96-06 du 03 juillet 1996 fixant les modalités de constitution
des sociétés de crédit-bail et les conditions de leur
agrément…………………….….P 48
2. L'instruction n° 07-96 du 22 octobre 1996 relative aux modalités de constitution
des sociétés de crédit-bail et aux conditions de leur
agrément…..………….….……..P 49
Section 3: Les dispositions fiscales et
douanières...……………………………………..P 50
1. Les dispositions
fiscales………………………………………………………………...P 50

90
A) Les dispositions de la loi de finances pour
1996……………………………….....P 50
B) Les dispositions de la loi de finances pour
2001…………………………………..P 52
C) Les dispositions de la loi de finances complémentaire pour
2001…………...……P 53
D) Les dispositions de la circulaire du ministère des finances août
2001………...…..P 54
E) Les dispositions de la loi de finances pour
2003…………………………………..P 55
2. Les dispositions
douanières………………………………………………………...…..P 56
Chapitre 5: Présentation d'Arab Leasing Corporation
(ALC)……………………...……P 57
Section 1: Activité d'Arab Leasing Corporation
(ALC)………………………………..P 57
Section 2: Les règles de gestion d'Arab Leasing Corporation
(ALC)…………………P 59
Section 3: Fonctions des différents départements et
directions………………………..P 60
1. Direction
Générale……………………………………………………...……………...P 62
2. Direction
Commerciale………………………………………...……………………...P 62
3. Direction
Crédit………………………………………………………………………..P 62
4. Direction
Gestion………………………………………...……………………………P 62
5. Direction Administration &
Finances..……………………………...…………………P 62
6. Département
Juridique……………………………………………...………………….P 62
7. Département
Qualité………………………………..………………………………….P 63
8. Département
Informatique…………………………..…………………………………P 63
Section 4: Le traitement d'un dossier de crédit-bail par
ALC..……………………….P 64
1. Montage du
dossier……...……………………………………………………………..P 64
2. Etude du
dossier………………………………………………………………………..P 64
3. Passage au comité des
engagements………………………………………………...…P 64
4. Etablissement des
contrats……………………………………………………………..P 64
5. Recouvrement et
comptabilisation……………………………………………………..P 64

91
Section 5: La comptabilisation des opérations de crédit-bail chez
ALC………………P 65
Section 6: Analyse critique du crédit-bail pratiqué par
ALC..………………………...P 67
1. Les forces du crédit-bail à
ALC..……………………………………………………….P 67
2. Les faiblesses du crédit-bail à ALC
…………………………………………………..P 67
3. Quelques recommandations
personnelles………………………………………………P 68
Chapitre 6: Etude d'un cas pratique de crédit-bail
mobilier……………………………...P 69
Section 1: L'étude technico-
économique…..…………………………………………….P 69
1. Présentation de la
société…………………………………………………………….…P 69
2. Les véhicules
existants…………………………………………………………………P 69
3. Les véhicules à acquérir en crédit-
bail…………………………………………………P 70
4. La main
d'œuvre………………………………………………………………….……..P 70
5. La
clientèle…………………………………………………………………….………..P 70
6. Les services d'entretien des
véhicules………………………………………….……….P 70
Section 2: Traitement du dossier par
ALC………………………………….…………..P 71
1. Présentation du rapport
financier…………………………………………………….…P 71
2. Présentation du rapport
juridique……………………………………………………….P 76
3. Avis du directeur
général……………………………………………………………….P 76
4. Décision du comité des
engagements…………………………………………………..P 76
5. Etablissement des
contrats………………………………………;;…………………….P 78
Section 3: Analyse comparative entre le financement par crédit
à moyen terme (CMT) et le financement par crédit-bail………………….
.P 79
Conclusion………………………………………………………………………………………
..P 81

Conclusion
Générale…………………………………………………………………………….P 82
Bibliographie…………………………………………………………………………………
….P 84
Annexes…………………………………………………………………………………………
..P 86
Liste des
annexes………………………………………………………………………………...P 87

92
93

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