COURS Polymères KERROUZ 3 GM X
COURS Polymères KERROUZ 3 GM X
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3ème LMD
Cours polymères
1. Polymères
1.1. Définition
Le mot polymère vient du grec « polus » plusieurs, et « meros » partie. Un polymère est une
macromolécule, organique ou inorganique, constituée de l'enchaînement répété d'un même motif, le
monomère (du grec monos: un seul ou une seule, et meros ; partie), reliés les uns aux autres par des
liaisons covalentes. Les chaînes de polymères interagissent entre elles avec des forces plus faibles
comme les liaisons de van der Waals. Les propriétés des polymères dépendent notamment du type de
monomère(s), de la nature de leur assemblage et du degré de polymérisation.
Dans la macromolécule suivante .....M-M-M-M-M-M-M..... = [-M-]n l’unité constitutive est M; elle est
formée d’un groupe d’atomes qui se répète. A l’échelle moléculaire, quelques centaines de nm, la
plupart des macromolécules se présentent sous forme de «fils long et souples». Les réactions chimiques
permettant de passer d’un monomère M à la macromolécule [-M-]n s’appellent polymérisation.
1.2.1.2. Polymères artificiels : pour lesquels on modifie chimiquement les polymères naturels
tout en préservant le squelette moléculaire.
Les monomères sont joints bout à bout en chaînes simples. Ces longues chaînes flexibles qui font penser
à une masse de spaghettis. Dans le cas des polymères linéaires, les liaisons de Wan Der Waals entre les
chaînes peuvent être prononcées. Parmis les polymères courants qui adoptent une structure linéaire
figurent : le Polychlorure de Vinyle
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1.2.2.2. Polymères ramifiés:
Les Polymères ramifiés se caractérisent par la présence de chaînes latérales qui sont raccordées aux
chaînes principales.
Des liaisons covalentes joignent en divers points les chaînes linéaires adjacentes. Ces liaisons
apparaissent au cours de la synthèse du polymère ou à la suite d’une réaction chimique irréversible et
résultent souvent de l’ajout d’atomes comme par exemple : le caoutchouc naturel comporte des liaisons
transversales d’atomes de S.
Les monomères à liaisons covalentes forment des réseaux tridimensionnels et sont plus rigides. Les
époxydes appartiennent à ce groupe.
Un polymère est une macromolécule dans laquelle un même motif est répété, le monomère. On peut
constituer, des dimères, trimères etc. et finalement un polymère.
Tous les matériaux polymères présentent une large gamme de comportement mécanique,
élastiques fragiles, ils deviennent plastiques, puis viscoélastiques, puis encore caoutchoutique et enfin
purement visqueux au fur et à mesure que la température augmente. Toutes ces transitions de
comportement se produisent dans une plage de température assez étroite, typiquement entre - 30°C et
+200°C. Ces transitions de comportement sont fortement liées à la structure du matériau et varient
significativement d’un polymère à l’autre. Ce paragraphe vise à décrire brièvement la structure des
matériaux polymères à différentes échelles, l’échelle moléculaire, l’échelle macromoléculaire et enfin
l’échelle morphologique. A chacune de ces échelles nous nous limiterons à discuter quelques éléments
qui sont connus pour avoir un fort impact sur le comportement du matériau.
Les polymères sont bien adaptés aux applications biomédicales en raison de la grande diversité de
leurs propriétés:
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o Flexibles ou rigides
o Résistant à l’adhérence de protéines ou au contraire modifiés pour encourager leur
adhérence
o Biodégradables ou permanents
o Peuvent avoir des formes très complexes
Les matériaux polymères sont constitués de molécules géantes (macromolécules) organiques (atomes
de carbone, d’oxygène, d’hydrogène et d’azote) sur lesquelles peuvent être greffées des radicaux
(fluor, soufre, silicium etc…). Les liaisons entre les atomes d’une macromolécule sont des liaisons
covalentes. Ces liaisons covalentes (par exemple la liaison C-H), sont souvent dissymétriques, elles
portent alors un dipôle électrique (§ 2.2). Ces dipôles sont à l’origine d’interactions électrostatiques
entre macromolécules. Ces interactions, appelées liaisons faibles, assurent la cohésion du matériau.
Lorsque la température augmente, ces liaisons faibles « fondent » les premières. Leur température de
fusion est appelée Tg, la température de transition vitreuse du polymèr
On distingue ainsi trois structures pour les macromolécules à température ambiante. Les structures :
atactique, isotactique et syndiotactique. Lorsque la structure est atactique (faible rigidité moléculaire)
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les groupements sont distribués aléatoirement de chaque côté de la molécule. exemple: polyéthylène -
(CH2 - CH2)n
Le PVC est plus rigide que le polyéthylène (PE) car l’atome de chlore plus gros réduit les
glissements - (CH2 - CHCl)n
Un autre exemple connu sous le nom de plexiglas est le poly méthacrylate de méthyle (PMMA).
Dans ce cas, un atome d’hydrogène est remplacé par un groupe de méthyle (CH3) et un second
par un groupe acrylique (COOCH3), ce qui le rend plus rigide et augmente le module d’élasticité.
Ses molécules s’orientent difficilement de manière cristalline, ce qui le rend structurellement
amorphe (matériau dont la structure ne possède pas d’ordre à grande distance). Le PMMA est
optiquement transparent.
Figure I.8 : exemple du polypropylène (propène), -(CHCH3-CH2)n-, (a) représentation du monomère, (b)
structure atactique, (c) structure isotactique, (d) structure syndiotactique.
Les polymères thermodurcissables se dégradent lorsqu’on les chauffe et ne sont pas recyclables
(structure 3D). Exemple: colle époxy (le catalyseur mélangé favorise les liaisons 3D de l’époxy).
La densité des liaisons conditionne les propriétés mécaniques. Pour les gants de caoutchouc
elles sont peu nombreuses mais si l’on ajoute des composants de soufre et qu’on augmente les liaisons
on obtient des pneus.
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Figure I .9 : formation d’une résine époxy réticulée à partir de polymère époxy et d’un catalyseur.
4.3. Elastomères
Ces polymères sont constitués de réseaux à mailles larges, en outre à température ambiante les
liaisons faibles sont fondues. Comme les polymères thermodurcissables, les ponts entre chaînes se
forment sous l’effet de la chaleur ou en employant un catalyseur, mais ces ponts restent rares. Ces
polymères ne sont pas recyclables.
Fig.1.10: (a) le caoutchouc naturel, un polymère de l’isoprène, (b) pont (S-S) entre chaînes
assurant la cohésion de l’ensemble en l’absence de liaisons faibles, dans le caoutchouc vulcanisé.
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(a) (b)
Fig. 1.11: Illustration (a) zones amorphes et cristallisées dans un polymère linéaire. (b)
alignement des macromolécules par étirage
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Fig.1.12. Principe de fabrication d’une fibre de carbone par étirage d’une pelote de polymère linéaire. (a) Le polymère
amorphe (PEET) est d’abord fondu, (b) puis étiré par passage à travers plusieurs filières successives, (c) enfin des ponts sont
créés lors d’un premier traitement thermique à 300°C sous pression d’O2 en filière puis un second à 1500°C sous azote.(d)
Dans la fibre de carbone les plans de graphite sont enroulés autour de l’axe de la fibre.
La figure 1.7 met en regard les conséquences très sensibles de cette évolution sur le
comportement mécanique du polymère, qui passe de l’état de fluide visqueux à l’état solide, en
passant éventuellement par un état pâteux dit caoutchoutiques entre θf et θv. Comme cette transition
peut se faire sur un intervalle réduit de température (de l’ordre de quelques dizaines de degrés
Celsius) souvent situé au voisinage de l’ambiante, ces particularités de comportement doivent
impérativement être prises en compte pour l’utilisation des polymères.
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Fig. 1.14. Évolution schématique du module de Young E d’un polymère en fonction de la température,
pour divers taux de réticulation.
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L’architecture des macromolécules joue évidemment un rôle dans ces transformations : les polymères à
DP degré de polymérisation élevé, à chaînes ramifiées ou à radicaux complexes à fort encombrement
fig 1.14 ont une température de transition vitreuse plus élevée que ceux dont les chaînes sont linéaires
ou courtes.
Les matériaux organiques ne comportant que des liaisons covalentes (une liaison covalente entre
deux atomes est créée par la mise en commun de deux électrons ou d’un doublet électronique) et des liaisons
faibles (Il en existe deux types principaux : les liaisons par forces de Van der Waals et les liaisons hydrogè)
entre atomes non-métalliques, aucun électron ne sera disponible dans la bande de conduction, et ces
matériaux sont en général intrinsèquement des isolants électriques et thermiques.
La cohésion entre chaînes macromoléculaires étant assurée pour l’essentiel par des liaisons
faibles, ce sont ces dernières qui conditionnent beaucoup de propriétés des polymères : leur module
d’élasticité est faible, car ces liaisons sont peu rigides; leur température de fusion ou de décomposition
thermique est basse, car ces liaisons sont peu résistantes à l’agitation thermique; pour la même raison,
leur coefficient de dilatation thermique est élevé; Leur structure atomique étant relativement peu
compacte et leurs atomes constituants étant des éléments légers, la masse volumique des matériaux
organiques est faible par rapport à celle des alliages métalliques. Mais leurs propriétés mécaniques
(élasticité, plasticité, ténacité…) sont limitées, ce qui pénalise leur utilisation comme matériaux de
structure.
Plusieurs classifications des composés macromoléculaires peuvent être proposées selon qu’on
choisit l’origine, le type d’architecture, la structure chimique des motifs ou le type de polymérisation,
comme base de la classification. Selon l’origine des polymères, on peut les classer en synthétiques,
naturels et artificiels, ces derniers résultant de la modification chimique des polymères naturels, le
squelette macromoléculaire étant préservé lors de cette modification.
La structure chimique des motifs permet une classification des composés macromoléculaires
en homopolymères et copolymères. Néanmoins, certains copolymères à blocs ou greffés présentent des
propriétés qui les rapprochent plus des mélanges d’homopolymères que des copolymères statistiques.
Enfin, le type de polymérisation n’est pas plus sélectif car certains polymères peuvent être
obtenus aussi bien par polymérisation en chaîne que par polycondensation . Chaque classification
montre rapidement une limite et c’est essentiellement en fonction des applications que telle
classification sera préférée à telle autre.
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La polymérisation du type : AB ABABABABABABABAB.
𝑁0 − 𝑁
𝑝=
𝑁0
Carothers est le premier à avoir fabriqué du Nylon en essayant de synthétiser une fibre
remplaçant la soie naturelle. Son équation exprime le taux de conversion en fonction du DPn .
Il dit que :
𝑁0 − 𝑁 1
𝑝= = 1 − ̅̅̅̅̅
𝑁0 Dpn
𝑁0
d′ ou ̅̅̅̅̅
Dp n =
𝑁
Or, on avait vu que
Si on a 100 molécules à t=0 et qu’il ne nous en reste plus que 50 à t, alors il est forcé que
statistiquement, chaque molécule contient deux motifs de monomère. Ainsi, dans notre réacteur, le
DPn est de 2. C’est en regroupant ces deux équations que Carothers a pu établir son équation :
On voit que dans ce cas, on peut redessiner la courbe précédente avec son équation. Ainsi pour
un p=0,5 on a DPn de 2 ; pour p=0,95 on a : DPn de 20 et pour un p=0,99 on a DP n de 100. Dans le cas
du dernier DPn si le monomère a une masse 100, on obtient un polymère de masse DPn de 10000.
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CHAPITRE II Comportement Mécanique Et Transition Vitreuse
a) Eprouvette
Une éprouvette de géométrie parfaitement définie est encastrée à ses deux extrémités dans des mors
ou des mâchoires. L’un de ces mors, fixe, est relié pour la mesure des efforts, à un système
dynamométrique par une rotule, de telle sorte que l’axe des efforts appliqués soit confondu avec celui
de l’éprouvette ; l’autre mors, mobile, est relié à un système d’entraînement à vitesse de déplacement,
ou plus rarement de charge, constante.
Fig. 1.15. Géométrie des éprouvettes de traction selon la norme NF EN ISO 527
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b) Résultats-typiques
Energie de rupture : Une grandeur complémentaire qu’il est éventuellement possible de calculer
est l’énergie de rupture ou énergie par unité de volume qu’il est nécessaire de fournir pour rompre
l’éprouvette. Elle est définie par l’aire comprise entre la courbe et l’axe des allongements :
Coefficient de Poisson : Pour certains matériaux polymères, en général renforcés par des
fibres, est également déterminé un rapport sans dimension, le coefficient de Poisson, défini comme
étant le rapport négatif de la déformation en selon l’un des deux axes perpendiculaires à la direction
de traction sur la déformation longitudinale ε dans la partie linéaire de la courbe de déformation
longitudinale.
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3.7.2 Comportement sous chocs
Le choc résulte de l’application d’une sollicitation mécanique à grande vitesse (plusieurs mètres
par seconde) et à énergie élevée, engendrant la rupture d’une éprouvette en une fraction de seconde. Il
permet de juger, dans des conditions expérimentales données, de la fragilité d’un ensemble matériau-
éprouvette, la fragilité étant davantage synonyme de faible allongement que de faible énergie de
rupture. Il permet au-delà de définir et de qualifier la zone de transition ductilité-fragilité (brusque ou
progressive), lorsque varient les conditions d’utilisation par exemple.
Ce type de comportement peut être analysé dans la continuité des essais de traction ou de
flexion, sous réserve de disposer de machines spéciales qui, compte-tenu de leurs coûts d’achat et de
fonctionnement sont encore peu répandues. Ce mode d’analyse est certainement le plus précis, car il
permet d’étudier l’évolution des lois de comportement contraintes-déformations en fonction de la
vitesse.
L’essai de flexion est très souvent pratiqué pour mesurer des caractéristiques telles que le
module d’Young et la résistance en flexion, la flèche maximale... Il nécessite des charges plus faibles
que la traction et les mesures de flèches posent moins de problèmes que les mesures d’allongement. La
déformation d’un barreau rectangulaire reposant sur deux appuis par l’intermédiaire d’un poinçon
appliqué à égale distance des appuis et se déplaçant à vitesse constante, est la méthode la plus
couramment rencontrée.
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Cette simplicité ne conduit cependant à des résultats acceptables que si certaines conditions
sont respectées. L’éprouvette, dont les dimensions moyennes normalisées sont de 80x10x4 mm, est
placée sur un montage spécifique adapté à une machine de traction, avec une distance entre appuis D
égale à 16 fois l’épaisseur h. La vitesse v du poinçon est faible, de l’ordre de 2 mm/min ; elle engendre
une vitesse relative de déformation du matériau dans la fibre la plus tendue égale à 6 hv/D 2 , exprimée
en min-1, soit environ 1,2 %/min pour l’éprouvette normalisée.
Avec :
YR : flèche correspondante,
D : distance entre appuis
b: largeur de l’éprouvette,
h : épaisseur de l’éprouvette.
Le module d’Young E peut être calculé à partir de la pente F/Y de la tangente à l’origine de la
courbe force F-flèche Y, suivant la relation :
En fait, cette caractéristique n’est pas toujours très significative ; elle est en pratique inférieure
de 10 à 25 % au module de traction, l’écart étant fonction du matériau et des conditions
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Fig. 15. Exemples de courbes caractéristiques force-flèche avec différents types de défaillance
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3.8 PLASTICITE DES POLYMERES
La phase cristalline se comporte comme tout cristal à la différence que certains systèmes de
glissement sont interdits par la présence de la molécule qui est plus ou moins parallèle à un axe de la
maille. Cette multiplicité des processus donne à la « plasticité » des polymères des caractéristiques que
nous résumerons ici :
- Soit avec les modes de chargement, car le polymère peut apparaître fragile en traction et
Durant sa phase de déformation plastique le polymère peut, de plus, être le siège d’un
durcissement structural, associé à l’orientation moléculaire et à la texturation du cristal (quand il
existe) voire à la cristallisation induite par la déformation.
En conclusion, dans la famille des polymères on peut trouver une multitude de comportements
différents. On ne devrait pas parler du comportement des polymères mais DES comportements des
polymères. Cette complexité explique certaines difficultés de dimensionnement de structures
polymères.
Les polymères peuvent être mis en oeuvre à partir de poudres (revêtements), de solutions ou
d’émulsions (peintures, colles et adhésifs, fibres Kevlar), de l’état fondu ou caoutchoutique, et de l’état
solide (usinage de pièces mécaniques ou de prothèses articulaires). Compte tenu de l’importance
économique des thermoplastiques de grande diffusion (PE, PP, PS, PVC), auxquels on peut ajouter les
thermoplastiques techniques (polyamides, par exemple), c’est la mise en oeuvre à partir de l’état fondu
qui joue un rôle prépondérant. Un certain nombre d'objets (bouteilles, pots de yaourt) sont également
produits à partir de l’état caoutchoutique, la philosophie générale n’étant pas sensiblement différente.
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2. CARACTERISTIQUES DE LA MISE EN OEUVRE DES POLYMERES THERMOPLASTIQUES
3.1 Extrusion
L’extrusion est de loin le procédé le plus important, la plupart des polymères passant au moins
une fois dans une extrudeuse, ne serait-ce que pour être granulés. Une extrudeuse monovis est
constituée d’une vis sans fin en rotation à l’intérieur d’un fourreau chauffé (Figure 5). Ce système, issu
de l’industrie alimentaire et de l’industrie du caoutchouc, assure les trois fonctions suivantes :
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• une fonction de convoyage : le polymère descendant de la trémie sous forme de poudre
ou de granulés est compacté et convoyé : c’est le principe de la vis d’Archimède ;
• une fonction de plastification : le passage de l’état solide à l’état liquide est réalisé
progressivement grâce à la fois à la chaleur fournie par conduction et à la dissipation
d’énergie de cisaillement ;
• une fonction de pompage: le diamètre de la vis augmente entre la zone d’alimentation et
la zone terminale de l’extrudeuse, ce qui aboutit à mettre le polymère liquide en
pression pour obtenir un débit régulier dans la filière.
A la sortie de l’extrudeuse, le polymère fondu entre dans une filière, qui a pour but de répartir
le flux de matière et de le faire passer à travers un orifice, qui lui donne une forme correspondant à
différents types de produits :
• joncs, qui sont coupés sous eau à grande vitesse pour produire des granulés, ou qui
servent à l’usinage de pièces mécaniques.
• plaques, feuilles et films : quand l’épaisseur du polymère est importante, de 1 à plusieurs
millimètres, on parle de plaque. Celle-ci est généralement conformée et refroidie entre
des cylindres, puis découpée à la dimension désirée. Les feuilles et les films sont des
produits plus minces pouvant être enroulés sous forme de bobines. Les feuilles
correspondent à une épaisseur supérieure à 250 - 500 m, les films étant les produits les
plus minces. Toutefois, il y a souvent confusion entre les deux termes dans la gamme de
250 à 500 m.
Une installation classique d’extrusion de film à plat, ou procédé cast-film, est schématisée sur la
Figure 6. Le polymère est extrudé à travers la filière plate, étiré sur une courte distance dans l’air , de
l’ordre de 10 cm, et refroidi par contact avec un rouleau thermostaté.
Une des applications est de fournir des feuilles et des films, dits primaires, destinés au
monoétirage (bandelettes de polyéthylène et de polypropylène), au biétirage (films de polypropylène
pour condensateurs, films de PET pour bandes audio et vidéo) et au thermoformage (pots de yaourts).
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Fig.6
• tubes : en sortie de filière, le tube passe dans un conformateur, constitué d’un anneau
refroidi et percé de trous par lesquels l’eau sous pression vient figer la surface extérieure
du tube tout en lubrifiant son déplacement. Une légère surpression appliquée à
l’intérieur du tube permet de lui conserver la géométrie cylindrique et de le plaquer sur
le conformateur. Le tube poursuit son refroidissement par déplacement dans un ou
plusieurs bacs d’eau avant d’être découpé à la longueur requise.
• gainage de câbles : le refroidissement s’effectue comme précédemment par passage dans
des bacs d’eau de longueur variable selon l’épaisseur de l’isolant et la vitesse
d’extrusion.
• profilés : pour conserver la forme du profilé en sortie de filière, on le fait passer dans
un conformateur analogue à celui présenté pour les tubes.
Il s’agit d’un cas particulier d’extrusion, mais qui a pris une importance économique
considérable du fait des tonnages de films en polyéthylène de haute, moyenne ou basse densité qu’il
permet de réaliser.
Le polymère fondu passe d’abord dans une filière de tube. A la sortie de la filière, il est étiré
longitudinalement par un système de rouleaux pinceurs (Figure 7). Une certaine quantité d’air
emprisonnée à l’intérieur de la gaine assure son gonflage, c’est-à-dire son étirage transversal. La gaine
est refroidie par un jet d’air comprimé appliqué en sortie de filière par un anneau de refroidissement.
A partir d’une certaine ligne, appelée ligne de figeage, elle est entièrement solidifiée et ne se
déforme plus
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3.3 Injection
Le procédé d’injection permet de fabriquer des pièces de géométrie complexe en une seule
opération. Les différentes phases du cycle d’injection se déroulent de la manière suivante (Figure 8) :
1. Le polymère est fondu dans un dispositif vis-fourreau semblable à celui de l’extrudeuse
monovis, mais dans lequel la vis possède une possibilité de mouvement
supplémentaire.
2. Dans un premier temps, la buse à l’extrémité du fourreau étant obturée, la vis tourne en
reculant et le polymère fondu s’accumule en tête de vis.
3. Une fois que la quantité de polymère nécessaire à la fabrication de la pièce a été fondue,
la buse s’ouvre et la vis se transforme en piston qui injecte à grande vitesse le polymère
chaud dans un moule fermé et froid : c’est la phase de remplissage.
4. Le refroidissement du polymère est lent du fait de sa faible conductivité thermique. Il
est donc possible de compenser en partie la variation de volume spécifique du polymère
en continuant à injecter du polymère liquide sous forte pression : c’est la phase de
compactage.
5. Une fois que le canal reliant la buse de la presse à injecter au moule est solidifié, il n’y a
plus de compactage possible. La pièce continue à se refroidir dans le moule puis, après
éjection, à l’extérieur du moule.
3.4.1 Extrusion-soufflage
Elle permet de fabriquer des bouteilles de lait, des flacons de détergents, des réservoirs
d’essence. Un tube de polymère ou paraison est extrudé, pincé mécaniquement à sa partie basse,
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découpé dans sa partie haute, puis transféré dans un moule et soufflé (Figure 9a). La viscoélasticité du
polymère, responsable d’une augmentation de la viscosité élongationnelle avec le taux d’élongation,
permet d’obtenir une épaisseur finale régulière. La température d’interface élevée entre le polymère et
l’air permet d’effectuer ces opérations successives en série sans avoir à réchauffer le polymère. La
température d’interface basse entre le polymère et l’acier du moule aboutit à une solidification
instantanée de la pièce et autorise des cadences de fabrication élevées.
Elle permet de fabriquer des bouteilles pourvues de bouchons et résistant à la pression : eau et
boissons gazeuses, produits d’entretien, etc. Une préforme de polymère, généralement du PET, est
injectée, réchauffée grâce à un chauffage infrarouge, puis transférée dans un moule et soumise
simultanément à un étirage à l’aide d’une canne, et à un soufflage (Figure 9b).
Il existe une très grande variété de procédés de filage textile selon que l’on s’intéresse à des
polymères fondus ou en solution, selon que le polymère est étiré et refroidi dans l’air sur une grande
distance, ou selon qu’il est étiré dans l’air sur une courte distance puis refroidi dans l’eau. Le filage à
haute vitesse, jusqu’à 5000 m/min, permet de réaliser la plupart des fils en polyamide et en polyester.
Le polymère est filtré à la sortie de l’extrudeuse dans un « pack de filage », puis réparti sur une plaque
filière qui peut comporter plusieurs centaines de trous de diamètre inférieur au millimètre.
Les filaments sont étirés dans une soufflerie d’air à des taux d’étirage (rapport de la vitesse
d’appel à la vitesse d’extrusion) supérieurs à 100, ensimés (L'ensimage a pour but d'introduire dans la laine une
certaine quantité d'huile pour favoriser le glissement des fibres au cardage et au peignage ) puis rassemblés en fibres, qui sont
bobinées à vitesse constante. Ici, également, c’est la conjonction d’une forte viscoélasticité et d’une
température d’interface élevée qui permet de réaliser des filaments très fins (diamètre final 10 m), à
très grande vitesse.
3.6 Calandrage
C’est un procédé réservé au caoutchouc et au PVC. Les opérations successives ont pour but de
mélanger le polymère à un certain nombre d’additifs (stabilisants, lubrifiants, etc.), de gélifier
progressivement le mélange obtenu en dissipant de l’énergie par cisaillement sans atteindre la
température de dégradation, puis de forcer le polymère entre les cylindres successifs d’une calandre
(entre 3 et 5 cylindres selon les cas). La feuille obtenue est étirée puis refroidie avant d’être enroulée.
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