Cours Cristallographie Licence G

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Avant-Propos

Tous les solides, naturels ou artificiels, qui sont présents autour de nous, sont à l’origine d’une
composante microscopique élémentaire bien agencée appelée cristal.
La croissance, la synthèse et le maintien de toute matière cristalline sont liés aux atomes qui la
constituent et leurs dispositions bien ordonnées résultent des lois régissant leur stabilité et aussi les propriétés
physiques et chimiques qui caractérisent les cristaux entre eux. La science qui traite tout ce qui est lié aux
cristaux est appelée la cristallographie. Plusieurs domaines sont intéressés par l’étude des cristaux,
notamment, la chimie inorganique et organique, la physique, la géologie, la métallurgie, la biologie et la
médecine. Cela nous donne une idée claire de l’importance de l’étude des cristaux dans nos activités
quotidiennes car pratiquement tous nos produits et matières premières sont cristallines. La roche, par
exemple, est constituée de minéraux alors que le minéral est formé d’un ensemble de cristaux qui sont
composés d’atomes (motifs) schématisés dans des systèmes géométriques appelés réseaux réticulaires.
La minéralogie, science qui étudie les minéraux, dépend de la cristallographie car certaines propriétés
caractérisant certains minéraux sont liées de la mise en formation des cristaux dans son milieu de dépôt.
L’étudiant est censé connaitre tous les systèmes cristallin, leur géométrie, leurs éléments de symétrie
et les différents modes et classes auxquels ils appartiennent. L’étudiant doit connaitre les éléments de base de
la cristallographie, enseignés en 1ère année de Géologie.
La première partie du cours, intitulée la cristallographie géométrique, est consacrée à l’explication des
concepts fondamentaux de la cristallographie (lois, structures cristallines et ses composantes appropriés -
réseau, motif- et les différentes liaisons engendrées), à l’interprétation de la notion de symétries
d’orientation, les classes et les différentes opérations accompagnées et à la description de certaines propriétés
liées à l’agencement des atomes et molécules répartis dans une maille tridimensionnelle. La seconde partie
du cours, intitulée l’optique cristalline, privilégie la compréhension de la lumière en interaction avec le
corps cristallin d’une part. D’autre part, elle interprète l’instrumentation d’observation et de mesure utilisées
dans l’étude des cristaux à savoir la diffraction du rayon X.

Chargé du module :
Dr. SAADALI Badreddine

Année 2019
Contenu de la matière
Introduction 1

La cristallographie géométrique
I-1 Cristallographie et cristal 3
I-2 Définition des états géométriques de la matière 3
1/ L’état gazeux 3
2/ L’état liquide 4
3/ L’état solide 4
3-1/ État cristallin 4
3-2/ État amorphe 5
I-3 Lois fondamentales de la cristallisation 5
1/ Loi de la constance des angles 6
2/ Loi des indices rationnels «molécules intégrantes » 7
3/ Postulat de Bravais 8
I-4 Étude géométrique des réseaux de points 9
1/ Réseau uni périodique (unidimensionnel) 9
2/ Réseau di périodique (bidimensionnel) 9
2-1/ Notation des rangées réticulaires en 2D 11
2-2/ Multiplicité de la maille en 2D 11
3/ Réseau tri périodique (tridimensionnel) 12
3-1/ Notation des rangées réticulaires en 3D 13
3-2/ Notation des plans réticulaires (Indices de Miller) 13
3-3/ Multiplicité de la maille en 3D 14
I-5 Symétrie d’orientation 15
1/ Opération de symétrie 16
1-1/ Identité 16
1-2/ Réflexion 17
1-3/ Rotation 17
1-4/ Inversion 18
1-5/ Roto-inversion 18
2/ Figuration de la symétrie 18
I-6 Les 32 classes de symétrie 21
1/ Interprétation graphique d’un cristal 21
1-1/ Canevas de Wulff 25
I-7 Les 7 systèmes cristallins 28
I-8 les 14 modes de réseaux de Bravais 29
I-9 La structure cristalline 31
1/ Exemples de quelques structures cristallines 32
1-1/ Le chlorure de sodium (NaCl) 32
1-2/ Le chlorure du diamant et du graphite (C) 32
1-3/ La chalcopyrite (CuFeS2) 34
2/ Anomalies de la structure cristalline 34
2-1/ Lacunes et atomes étrangers 35
2-2/ Défauts dans les cristaux ioniques 36
3/ Types de liaisons cristallines 37
3-1/ Liaison covalente 37
3-2/ Liaison ionique 38
3-3/ Liaison métallique 38
3-4/ Liaison hydrogène 39
3-5/ Liaison de Van Der Waals 40
I-10 Autres propriétés vectorielles 41
1/ La compacité (C) 41
1-1/ Compacité pour une maille cubique centrée 42
2/ Sites interstitiels 43
2-1/ Rayon d’un site interstitiel 44
3/ Empilement 47

L’optique cristalline
II-1 Rappels d’optique 50
1/ Longueur d’onde 53
2/ Réflexion de la lumière 53
3/ Réfraction de la lumière 54
4/ Diffraction 54
II-2 Propagation de la lumière en milieu cristallin 55
1/ Théorie de Huygens-Fresnel 56
II-3 Indice de réfraction 57
II-4 Biréfringence 58
1/ Caractéristique de la biréfringence 58
II-5 Indicatrices 59
1/ Indicatrices uniaxe 60
2/ Indicatrices biaxe 60
Cours cristallographie 2ème année Licence TC géologie

Introduction
Les matériaux qui sont autour de nous comme les métaux, les semi-conducteurs ou les
isolants possèdent une structure cristalline où les atomes occupent leur position d’équilibre et
sont réparties dans l’espace d’une façon particulière (Szwacki Nevil G, Szwacka T. 2010 & 2016). La
cristallographie concerne (1) les lois gouvernant l'état cristallin des corps solides (2)
l’agencement des atomes dans les cristaux et (3) leurs propriétés physiques et chimiques et
leur synthèse et leur croissance. Tous les solides naturels, à [Wikipédia]

savoir les minéraux, sont cristallins. Une roche est formée de


cristaux de différents types. Presque tous les matériaux
inorganiques et organiques solides, les métaux, céramiques
sont cristallins (Borchardt-Ott W. 1993). L’homme a pu passer de
l’inspiration d’un cristal à l’échelle macroscopique à la
détermination de l’organisation et l’ordonnance des atomes à
l’échelle microscopique. C’est grâce à Moritz Anton Capeller
que le terme «cristallographie» est apparu dans le vocabulaire
scientifique en 1723.
L’histoire de la cristallographie est liée à des racines philosophiques allant de
l’Antiquité grecque, issues de l’admiration pour les formes régulières de certains cristaux
comme celui du quartz (appelé cristal de roches), jusqu’à la Renaissance. À partir du 18e
siècle (le siècle des Lumières), on parle de collections de minéraux dans ce que l’on appelait à
l’époque les cabinets de curiosités où les cristaux tiennent une large place, compte tenu de la
fascination des cristaux selon leurs formes. Ce sont ces passionnés qui donneront naissance à
la cristallographie macroscopique connue actuellement sous le nom de la cristallographie
géométrique. Jusqu’à la fin du 19e siècle. Ensuite apparait l’âge minéralogique, entre 1750 et
1850, où la physique, la chimie et la mathématique se développent dans l’interprétation des
cristaux. C’est l’époque où plusieurs chercheurs dans plusieurs disciplines à savoir Nicolas
Sténon, Jean-Baptiste Romé de l’Isle, René Just [Wikipédia]

Haüy, Abraham Gottlob Werner, Jakob


Berzélius, Eihard Mitscherlich, Auguste
Bravais…interviennent dans l’étude des
cristaux et qu’à partir ils ont établis des théories
qui sont utilisées actuellement. Après vienne
l’âge de la physique cristalline triomphante en

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Cours cristallographie 2ème année Licence TC géologie

relation avec la découverte des rayons X en 1895. Les rayons de nature électromagnétique,
peut en effet donner naissance au phénomène de diffraction. C’est ce qu’on appelle
maintenant la radiocristallographie. William Henry Bragg et son fils Lawrence décrivaient la
première structure cristalline, celle de NaCl. Des dizaines de milliers de structures ont été
résolues et les données correspondantes, sous forme de banques de données. De multiples
innovations technologiques, en particulier l’automatisation croissante des appareils de
diffraction, et l’introduction dès les années 1970 d’une informatique de plus en plus
sophistiquée et performante ont aidé à l’évolution de cette science (Férey G. 2014).

[Wikipédia]

La cristallographie est la branche des sciences exactes qui se consacre à l’étude de la


structure de la matière à l’échelle atomique : détermination, classification et interprétation des
structures géométriques des solides et en particulier celles des cristaux. Elle joue un rôle
interdisciplinaire entre physique, chimie, biologie moléculaire, sciences des matériaux et
minéralogie-pétrographie (Schwarzenbach D, Chapuis G. 2006).

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Cours cristallographie 2ème année Licence TC géologie

Partie I : La cristallographie géométrique

I-1/ Cristallographie et cristal


La cristallographie permet de représenter la structure cristalline d’un minéral suivant un
arrangement en trois dimensions de ses atomes et elle classe les cristaux selon des règles
géométriques (Parriaux A. 2009).
La cristallographie, par définition, est la science des cristaux ; elle s’intéresse à la forme
extérieure, à la structure interne, à la croissance et aux propriétés physiques des cristaux
(Rousseau JJ, Gibaud A. 2007). Le mot cristallographie est composé de deux mots. Le mot
« graphie » qui vient du grec graphia (γραφία) signifiant « écriture, schéma ».
Le mot « cristal » vient du grec krustallos (κρυσταλλοσ) signifiant «glace» où les gens
croyaient que le cristal était constitué d'eau congelée par le froid des montagnes (Esnouf C.
2011). Un cristal est un solide, homogène et anisotrope dont la structure microscopique est
caractérisée par une répétition périodique en trois dimensions d'un motif composé d'atomes
(Schwarzenbach D. 1993). Un cristal parfait est un solide sans défaut.

I-2/ Définition des états géométriques de la matière


La matière existe sous trois états géométriques (Figs. 01 & 02) différents suivant
l’agencement et la mobilité de ses molécules qu’elles constituent, on a :

[Majou J (2004) / modification]


I-2-1/ L’état gazeux
L’état gazeux est dispersé et
désordonné. Les atomes ou
molécules sont éloignées les uns
des autres et se déplacent
continuellement à grande vitesse et
en ligne droite. Le gaz est
compressible, il n’a pas de forme
géométrique propre et leurs
particules occupent tout l’espace
disponible (en collision entre elles).

Figure. 01 : États géométriques de la matière

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I-2-2/ L’état liquide


L’état liquide est compact et désordonné. Les atomes ou molécules sont serrées les uns
contre les autres et peuvent se glisser les uns sur les autres. Le liquide est incompressible, il
n’a pas de forme géométrique propre et leurs particules occupent la forme de leur contenant.
[Bellat JP (2016) / modification]

Figure. 02 : L’entropie

I-2-3/ L’état solide


L’état solide est compact et ordonné. Les atomes ou molécules sont collées les uns aux
autres. Le solide est incompressible, il a une forme géométrique propre et leurs particules
possèdent un volume défini. A l'état solide, les molécules, atomes ou ions constituent des
cristaux où ils sont presque immobiles. Le solide ; quant à lui, peut se trouver en deux états
(Fig. 03) :

I-2-3-1/ État cristallin


Le solide possède une forme cristalline et/ou un arrangement ordonné des atomes de
manière périodique. Un cristal automorphe est délimité par des faces cristallines planes et un
arrangement bien ordonné des atomes ; c’est un cristal dit parfait dont sa croissance n’a pas
été perturbée par d’autres cristaux. Un cristal xénomorphe présente une forme cristalline
quelconque alors que ces atomes sont bien ordonnés ; c’est un cristal qui n’a pas pu avoir sa
forme finale par manque de place en fin de cristallisation.
Un cristal subautomorphe, avec des faces cristallines planes et un arrangement bien
ordonné des atomes, est gêné par ses voisins lors de sa croissance et a pris des formes proches
de celles d’un cristal parfait contrairement à un cristal automorphe dont la croissance n’a pas
été gênée par d’autres cristaux (Bougeois L. 2014).

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I-2-3-2/ État amorphe


Contrairement au corps cristallin, le solide amorphe n’a pas de forme géométrique
naturelle. L’arrangement de ses atomes dans l’espace est aléatoire et la structure interne est
désordonnée.

Figure. 03 : États cristallin et amorphe

I-3/ Lois fondamentales de la cristallographie


La cristallographie est d'abord étudiée par des naturalistes. Puis, elle prend
véritablement son essor à partir du 18e siècle grâce aux travaux des scientifiques de Romé de
Lisle et de Haüy en France. Au cours du 19e siècle, les scientifiques continuent leurs
recherches sur les cristaux par les travaux de nombreux mathématiciens Allemands ou
Français à savoir le français Auguste Bravais. Plusieurs prix [Wikipédia]

Nobel en chimie et physique principalement ont été décernés à


des scientifiques étudiant la cristallographie au 20e siècle. La
cristallographie moderne naît en 1914 lorsque l’allemand Max
von Laue obtient le prix Nobel de physique pour sa découverte
de la diffraction des rayons X par des cristaux (Bibliographie
sélective. 2014). L’étude de la morphologie des cristaux repose sur
certaines lois fondamentales qui prennent en considération la
mesure des angles entre les faces d’un cristal quelconque, on a :

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I-3-1/ Loi de la constance des angles


La première loi quantitative de la cristallographie a été énoncée par le Danois Nicolas
Sténon en 1669 à partir de mesures des angles entre les faces de cristaux de quartz, puis a été
formalisée par Jean-Baptiste Romé de l’Isle en 1772.
Le principe est : « Quelque soit l'aspect extérieur et la dimension des cristaux d'une
même espèce cristalline, les angles que font entre elles les faces correspondantes sont égaux».
Cette loi montre que l'orientation d'une face par rapport aux autres faces d’un cristal est
toujours la même (Deferne J. 2015). Les cristaux de quartz déformés ou non déformés présentent
sans distinction des angles de 120° entre leurs faces (Thalal A. 2014) (Fig. 04). L’exemple de la
pyrite (Fig. 05) est illustratif dont la forme et l’ampleur des faces sont différents alors que leur
orientation réciproque est constante et l'angle qu'elles font entre elles est de 54°.
[Arcturius / traitement]

Figure. 04 : Illustration de loi de la


constance des angles dans un cristal
de Quartz

[Zoloto-Rus / traitement]

Figure. 05 : Loi de la constance des


Angles schématisée selon Sténon

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La loi de Romé de l’Isle énonce l’invariance d’un faisceau de droites issues d’un point
quelconque et perpendiculaires aux faces de l’espèce cristalline (Bellat JP. 2016), le cas du Béryl
est montré dans la figure ci-dessous (Fig. 06).

Figure. 06 : Loi de la constance des


Angles schématisée selon Romé de l’Isle

I-3-2/ Loi des indices rationnels «molécules


intégrantes »
La seconde loi a été énoncée par René-Just Haüy en
1774. Il avait remarqué que lorsqu’il clivait des cristaux de
calcite il obtenait des morceaux de plus en plus petits dont la
forme était rigoureusement semblable à celle du cristal
initial (Fig. 07).
Il supposait que cette subdivision devait s’arrêter à un
certain moment et il appelait le plus petit parallélépipède
obtenu la « molécule intégrante » (Fig. 08) en admettant que
Figure. 07 : Clivage d’un morceau
les cristaux étaient constitués d’assemblage de de Calcite
parallélépipèdes identiques. Selon René-Just Haüy, « Un cristal d'une certaine espèce est
formé, quelle que soit sa morphologie, par la juxtaposition de petits parallélépipèdes
élémentaires tous égaux entre eux et caractéristiques de l'espèce » (Millot N, Nièpce JC. 2014)
(Fig. 09). [in Millot N, Nièpce JC. 2014]

Figure. 08 : La calcite rhomboédrique dans sa forme finale à partir d’un clivage d’un morceau d’une
calcite de forme prisme hexagonal (Tirés de la société française de minéralogie (SFM)-1945)

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(SFM)-1945 [in Millot N, Nièpce JC. 2014]

Figure. 09 : Assemblage de parallélépipèdes semblables dans un cristal

I-3-3/ Postulat de Bravais


Un cristal est composé d’un ensemble d’atomes qui se recréent régulièrement dans
l’espace. Auguste Bravais, en 1849, a énoncé le postulat qui représente la base de la
cristallographie : « Etant donné un point P, quelconque dans un cristal, il existe dans le
milieu, une infinité discrète, illimitée dans les trois directions de l’espace de points, autour
desquels l’arrangement de la matière est la même qu’autour du point P »
Les cristaux se positionnent suivant les trois dimensions d’une unité de structure et la
symétrie est due à l’agencement ordonné des atomes dans une structure cristalline d’où la
notion de « réseau tridimensionnel cristallin ». Bravais a illustré « sept » réseaux cristallins et
ses dérivés (Fig. 10).

Figure. 10 : Réseaux cristallins selon Auguste Bravais

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I-4/ Étude géométrique des réseaux de points


La structure interne d’un cristal est représentée suivant ses motifs chimiques (atomes) et
ses maquettes géométriques (réseaux cristallins). Une structure cristalline et un réseau
cristallin sont deux notions différentes. Une structure cristalline est composée d'atomes,
d’ions ou de molécules alors qu’un réseau cristallin est un modèle mathématique infini de
points qui ont la même orientation et qui sont occupés par un groupe d’atomes reproduit
périodiquement dans l’espace.

I-4-1/ Réseau uni périodique (unidimensionnel)


Considérons un point qui pourrait représenter un atome. Ce point peut être répété
parallèlement suivant un vecteur ⃗ plusieurs fois. Le résultat est une rangée de points
s'étendant à l'infini (D. Nesse W. 2000). Une droite représentative (Fig. 11) correspond à un
ensemble de points équidistants définissent les nœuds du réseau dont la direction est définit
par un vecteur appelé périodicité du réseau. Le choix de l’origine O est arbitraire alors que ce
réseau est définit par la translation : ⃗⃗ ⃗ où u entier positif, négatif ou nul et la
périodicité ⃗.

Figure. 11 : Réseau unidimensionnel

I-4-2/ Réseau di périodique (bidimensionnel) Nœud


Appelé aussi réseau plan
qui est un réseau infini de points
géométriques disposés symé-
triquement dans un plan où les
différents motifs peuvent être
placés pour créer le réseau en
deux dimensions (K. Chatterjee S.
2008). Une infinité de points
alignés, suivant une périodicité ⃗⃗
Figure. 12 : Réseau bidimensionnel

qui n’est pas parallèle à ⃗⃗ pour un angle ou dit paramètre γ quelconque, dessinent le réseau.
C’est une association de deux familles de rangées parallèles et équidistantes et leurs
intersections donnent les nœuds du réseau (Fig. 12). Le réseau réticulaire est constitué par la

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juxtaposition de mailles élémentaires qui sont délimités par quatre nœuds occupant les
sommets. Le choix de l’origine O est aussi arbitraire alors que le réseau est définit par la
translation : ⃗⃗ ⃗ ⃗⃗ où u et υ sont entiers positifs, négatifs ou nuls et les périodicités ⃗

et ⃗⃗.
Une maille élémentaire est définie par les longueurs de ses périodicités et ses angles, et
représente le plus petit volume cristallin présentant les propriétés géométriques, physiques et
chimiques d’un cristal (Demange M. 2009). Une maille élémentaire (dite primitive ou simple)
d’un réseau est un parallélogramme construit sur les vecteurs constituants cette maille
possédant seulement quatre nœuds sur les sommets du parallélogramme. Si on a plus des
quatre nœuds des sommets (à l’intérieur ou sur les arêtes), la maille est appelé « maille
multiple ».

Figure. 13 : Mailles simples et multiples dans un réseau réticulaires


Par simple translation en deux dimensions, les réseaux plans ne comprennent que quatre
mailles simples : Carré, rectangle, losange, et parallélogramme. Cinq réseaux de plans
différents qui peuvent être déduits suivant les périodicités ⃗, ⃗⃗ et le paramètre γ formant la
maille simple sont comme suit (Fig. 13):
Dimensions Maille simple Réseau
a = b et  = 90° Carrée … (1) Carré … (1')
a ≠ b et  = 90° Rectangle … (2) Rectangulaire … (2')
a ≠ b et  quelconque Losange … (3) Rectangulaire centré … (3')
a = b et  = 120° Losange à 120° … (4) Hexagonal … (4')
a ≠ b et  ≠ 90° Parallélogramme … (5) Oblique …(5')
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I-4-2-1/ Notation des rangées réticulaires en 2D


Toute droite passant par deux nœuds
quelconques est appelée rangée et elle contient
une infinité de nœuds (Fig. 14). Chaque rangée
possède une rangée qui lui est parallèle et
passant par n'importe quel nœud du réseau. Une
rangée, pour ⃗⃗⃗ ⃗⃗ ⃗⃗ avec u et v premiers
entre eux, s’écrit [uv] avec des indices entre
crochets et sans virgules de séparation. Les valeurs
négatifs sont surlignés : ̅ et ̅.
Ainsi, pour la droite passant par l’origine O de
coordonnées (-1,-1) et (3,3) est une rangée [11]. Figure. 14 : Notation des rangées en 2D
La rangée est déterminée suivant les deux premiers nœuds successifs, donc de
coordonnées (-1,-1) et (0,0). Les droites qui sont parallèles entre eux possèdent la même
rangée.

I-4-2-2/ Multiplicité de la maille en 2D


Une maille d'un cristal
bidimensionnel hypothétique
avec des lignes parallèles
suivant a et b et l’angle entre
eux quelconque est une
partie d’un ensemble de
mailles connectées et
régulières. Une maille
élémentaire du réseau est un
Figure. 15 : Comptage des nœuds en 2D
parallélogramme, possède
quatre nœuds aux sommets. Chaque nœud du sommet (S) est connecté à trois autres mailles
voisines, soit le ¼ représente un nœud pour les quatre existants au sommet et on aura M=1
dite une multiplicité d’ordre un. Une maille multiple contient en plus des quatre nœuds des
nœuds supplémentaires à savoir : *Un nœud à l’intérieur (I) de la maille et il compte pour 1.
*Des nœuds sur les arêtes (A), chacun compte pour ½ car un seul nœud sur l’arête est
connecté à une autre maille voisine. La multiplicité est déterminée suivant la relation :

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D’après la figure 15, La maille (a) est une maille élémentaire donc de multiplicité 1, la
maille (b) est une maille multiple d'ordre 2 dite aussi « maille centrée », la maille (c) est
multiple d'ordre 3 appelée aussi « maille à arêtes centrées » et la maille (d) est de multiple
d’ordre 4.

I-4-3/ Réseau tri périodique (tridimensionnel)


Appelé aussi réseau spatial. Un troisième vecteur ⃗ s’introduit dans la translation
primitive non colinéaires, non coplanaires et non dans la même direction avec les deux
vecteurs ⃗ et ⃗⃗ du réseau. Les vecteurs de base ⃗, ⃗⃗ et ⃗ définissent la maille élémentaire;
leurs magnitudes a, b et c sont respectivement les périodicités de réseau tridimensionnel et les
angles b ˄ c, c ˄ a et a ˄ b sont désignés par les paramètres α β γ respectivement (Fig. 16).

Figure. 16 : Réseau tridimensionnel

Le réseau est composé par l’association de mailles élémentaires qui sont délimités par
huit nœuds occupant les sommets. Le choix de l’origine O est aussi arbitraire alors que le
réseau est définit par la translation : ⃗⃗ ⃗ ⃗⃗ ⃗ où u, υ et w sont entiers positifs,
négatifs ou nuls ; ⃗, ⃗⃗ et ⃗ sont les périodicités.
La maille élémentaire du réseau est un parallélépipède construit sur les vecteurs
constituants cette maille possédant seulement huit nœuds sur les sommets. Si on a plus des
huit nœuds des sommets (à l’intérieur, sur les faces ou sur les arêtes), la maille est dite
« multiple ».
Le volume de la maille est : |( ⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗)|

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I-4-3-1/ Notation des rangées réticulaires en 3D


La notation d'une rangée [uvw] est définie comme pour un réseau à deux dimensions,
elle correspond à la translation ⃗⃗ ⃗ ⃗⃗ ⃗. La rangée est représentée par deux points
des deux nœuds consécutifs, soit elle est définie par les coordonnées (X,Y, Z) soit on a deux
de ces coordonnées sont des valeurs et l’une est nulle ((Fig. 17).

Figure. 17 : Notation des rangées en 3D

Les coordonnées de la première nœud u1,v1,w1 et de la deuxième nœud u2,v2,w2. Les


coordonnées d’une rangée [uvw], où :
u = u2 – u1
v = v2 – v1
w = w2 – w1
Les valeurs négatifs d’une rangée sont surlignés :[ ̅ ̅ ̅] par exemple.

I-4-3-2/ Notation des plans réticulaires (Indices de Miller)


Elle consiste à préciser le symbole d’une face d’un réseau cristallin en écrivant entre
parenthèses les trois coefficients (hkl) par lesquels on multiplie les paramètres de la face pour
avoir le paramètre de la forme primitive (Wyrouboff G. 1889). Si un plan coupe les axes a, b et c
correspondant à X, Y et Z respectivement, par rapport à l'origine, les indices de Miller de ce
plan sont alors donnés par (hkl). L'interception du plan avec l’un des trois axes peut se
produire en 1. Les valeurs des axes d’un plan sont négatives si elles sont mesurées dans les
directions négatives (Bhadeshia HKDH. 2017). Le plan est plus proche de l'origine mais qui ne
passe pas par l'origine. Si l'on prend l'intersection de ce plan avec les trois axes, on obtient
trois points :

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 L'intersection du plan avec l'axe des abscisses h,


 L'intersection du plan avec l'axe des ordonnées k,
 L'intersection du plan avec l'axe des cotes l.

Le principe consiste à déterminer les trois


indices du plan , et les valeurs absolues des

inverses des trois nombres multipliées par

leur plus petit commun multiple, on garde que les


numérateurs donnent trois entiers naturels qu'on
appelle indices de Miller. Figure. 18 : Indices de Miller d’un plan

Si l'un des trois indices de Miller est négatif, un signe moins est mis sur l'indice
concerné : ⇒ ̅ . Si le plan est parallèle à l'un des axes, le point d'intersection

entre le plan et l'axe est à l'infini; l'indice de Miller correspondant est zéro (Di Bartolo B, C.
Powell R. 2014).

Dans la figure 18, le plan coupe les deux axes X et Y en 6 et l’axe Z en 3. Donc le plan
est . Puis on a l’inverse des trois nombre et on multiplie par leur plus petit

commun multiple . On garde que les numérateurs qui correspondent à l’indice de

Miller (IM).

I-4-3-3/ Multiplicité de la maille en 3D


Une maille élémentaire du réseau tridimensionnel est un parallélépipède, possède huit
nœuds aux sommets. Chaque nœud du sommet -S- est connecté à sept autres mailles voisines,
soit le ⁄ représente un nœud pour les nœuds existants au
sommet et on aura M=1 dite une multiplicité d’ordre un. Une
maille multiple contient en plus des huit nœuds des nœuds
supplémentaires à savoir (Fig. 19): *Un nœud à l’intérieur -I-
de la maille et il compte pour 1.
*Des nœuds sur les arêtes -A-, chacun compte pour ⁄ car un
seul nœud sur l’arête est connecté à trois autres mailles
Figure. 19 : Structure schématique
voisines. d’un cristal
*Des nœuds sur les faces -F-, chacun compte pour ⁄ car un seul nœud sur l’arête est
connecté à une autre maille voisine. La multiplicité est déterminée suivant la relation :

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Figure. 20 : Comptage des nœuds en 3D

D’après la figure 20, La maille (A) est une maille élémentaire donc de multiplicité égale
à 1, la maille (B) est une maille multiple d'ordre 2 appelée aussi « maille centrée », la maille
(C) est multiple d'ordre 4 appelée aussi « maille à faces centrées » et la maille (D) est une
maille à « arêtes centrées » de multiple d’ordre 4.

I-5/ Symétrie d’orientation


Les mailles ne sont pas toujours primitives, elles peuvent être multiples et contiennent
plus de nœuds aux sommets. Ces mailles sont étudiées car elles montrent les propriétés de
symétrie. Les cristaux cubiques de la Pyrite (Fig. 21) montrent une symétrie par rotation
suivant un axe où des faces sont conformes et prennent une orientation les uns des autres ; on
parle de symétrie d’orientation et l’axe de rotation est l’un des éléments de symétrie
caractérisant les cristaux et leurs réseaux.

[Pierredaimant]

Figure. 21 : Symétrie représentative des cristaux cubiques de la Pyrite

L’anisotropie est une caractéristique d’un cristal qui peut avoir différentes directions
identiques dites analogues et le cristal possède une symétrie. Certaines opérations de symétrie
modifient un arrangement spatial en un autre impossible de distinguer de l’original. Lors de la

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définition du réseau, la symétrie a été évoquée dans la translation entre les points du réseau
(nœuds) qui sont identiques et cette translation a pour effet de décaler l'origine.
Les éléments de symétrie définissent le mouvement (conceptuel) d'un objet dans
l'espace dont l'exécution, l'opération de symétrie, conduit à un arrangement indissociable de
l'agencement initial. Les principaux éléments de symétrie simples les plus importants en
cristallographie sont le point de symétrie (centre d’inversion : ̅ ), le plan miroir (m) et les axes
de rotation sont réalisables dans les cristaux (Fig. 22). Ces opérations simples peuvent être
couplées ou combinées les unes aux autres. Le couplage de deux opérations implique
qu’aucun d’entre elles n’existe indépendamment, seule leur application constitue un élément
de symétrie (Massa W. 2004).

Figure. 22 : Éléments de symétrie

I-5-1/ Opération de symétrie


Une opération de symétrie est indiquée par un support correspond à l’élément de
symétrie qui est constitué de l’ensemble des points invariants par l’application de l’opération
de symétrie. Les opérations sont des isométries c.-à-d. transformations de l’espace conservant
les longueurs) laissant au moins un point invariant (Laulhé C. 2017) :

I-5-1-1/ Identité
Est la simple opération qui transforme un point quelconque en lui-même. L’identité est
la seule transformation qui puisse superposer un objet asymétrique sur lui-même. Il s'agit
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d'une opération sans effet. Tout point R dans l’espace possède un point identique comme
image. Tout objet est invariant par l'application de l'identité.

I-5-1-2/ Réflexion
La réflexion, noté m, est un cas particulier de roto-inversion, impliquant une rotation
d’angle π immédiatement suivie d’une inversion. La transformation en réflexion se fait par
rapport à un plan miroir. Tout point R de l'espace correspond à un point R' qui est son image
par rapport à ce plan. La distance du point R' est la même que celle du point R et une droite
perpendiculaire au plan miroir (Fig. 23-A).

I-5-1-3/ Rotation
Les rotations sont caractérisées par un axe de rotation et par la valeur de l’angle de
rotation φ qui est exprimé en degrés. La rotation s'effectue dans le sens trigonométrique
autour de l'axe de rotation. Tout point R dans l’espace correspond à un point R' qui est tourné
suivant l’angle φ (Fig. 23-B).

Figure. 23 : Différentes opération de symétrie

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I-5-1-4/ Inversion
L’inversion est une opération de symétrie qui transforme un point en son opposé. Tout
point R de l'espace correspond à un point image R' qui lui est symétrique par rapport au centre
d'inversion situé sur l'origine O qui est au centre de l’axe. Le point R a pour coordonnées
(x,y,z) alors que R' a pour coordonnées (-x,-y,-z). Elle s'effectue par rapport à un centre
d'inversion (Fig. 23-C).

I-5-1-5/ Roto-inversion
Il s’agit d’une rotation suivant un axe et un l’angle de rotation φ immédiatement suivie
de l’inversion I. La roto-inversion n'est ni une rotation ni une inversion mais la composée de
ces deux opérations. L’ordre d’un axe de roto-inversion dépend de l’angle de rotation 2 π/ n :
Si n est pair, alors l’ordre de l’axe est n.
Si n est impair, alors l’ordre de l’axe est 2n.
L'ordre d'une roto-inversion est donc l'ordre de sa rotation associée. Il existe des cas
particuliers de la roto-inversion :
La roto-inversion d'ordre 1 est la composée d'une rotation d'angle 360° et d'une
inversion, il s'agit donc d'une inversion ;
La roto-inversion d'ordre 2 donnée en exemple est en fait une réflexion par rapport au
plan miroir perpendiculaire à l'axe de rotation et passant par le centre d'inversion : ̅
(Fig. 23-D).

I-5-2/ Figuration de la symétrie


Un élément de symétrie est représenté dans un cristal suivant la direction de symétrie.
Elle est parallèle à l’axe de rotation et perpendiculaire au plan miroir. Dans un cristal, les
faces, les arêtes et les sommets sont répétées par rotation autour d'un axe. Le sens positif
d’une rotation est trigonométrique qui correspond au sens opposé à celui des aiguilles d'une
montre alors que le sens anti-trigonométrique est le sens négatif d’une rotation semblable à
celui des aiguilles d’une montre. Au cours d'une rotation complète de 360°, chaque élément
est répété 2, 3, 4 ou 6 fois, suivant l'ordre de l'axe (Fig. 24) pour : et
la fonction cosinus évolue de -1 à +1 et est 0°-60°-90°-120°-180°

Par rotation d’angle φ, la symétrie du point R correspond au point R’ du vecteur ⃗ en ⃗⃗⃗

(Lecomte C. 2013): ⃗⃗⃗ ⃗


⃗⃗⃗⃗

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Une rotation de 360° correspond à 2π qui évolue suivant un angle φ :

Les rotation est dite d’ordre n d’un axe dit de symétrie s’effectue suivant un angle :

pour n entier.

Si ainsi après n rotations successives on obtient l’image du départ. Donc n peut être 1, 2,
3, 4 et 6. Le tableau n°1 récapitule les ordres de rotations et leurs symboles :

Tableau. 01 : Ordres de rotations, terminologie et symboles


n 1 2 3 4 6

ϕ 0 / 2π π / /π/ / /π/ /

60° / 120° / 180° /


Degrés 360° 180° 120° / 240° 90° / 180° / 270°
240° / 300°
Indice 1 2 3 4 6
Terminologie identité Axe binaire Axe ternaire Axe quaternaire Axe sénaire

Symbole

Figure. 24 : Représentation de la symétrie par rotation (Sens trigonométrique)

Une figure de point P de l’espace possède une symétrie par la combinaison de deux
opérations de symétrie à savoir la roto-inversion (Fig. 25) (rotation + inversion) et la roto-

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réflexion (rotation + réflexion). Pour différencier la rotation normale de la roto-inversion, on


ajoute une barre (-) au-dessus du symbole de rotation (Ex : ̅ -pour une rotation d’ordre 2 +
inversion). Le tableau n°2 synthétise ces deux opérations de symétrie :

Tableau. 02 : roto-inversion et roto-réflexion


n 1 2 3 4 6
Indice ̅ ̅ =m ̅ ̅ ̅
inversion
Roto-

Symbole

Roto-
Indice
réflexion

Figure. 25 : Roto-inversion suivant l'ordre de l'axe de rotation

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I-6/ Les 32 classes de symétrie


Les combinaisons entre les éléments de symétrie (les plans, les axes et les centres de
symétrie) engendrent 32 classes de symétrie possibles non identiques représentées suivant la
convention d’Hermann-Mauguin (Haussonne JM et al. 2005). La classification sommaire des 32
classes de symétrie, suivant les sept systèmes cristallins reconnus, est représentée dans le
tableau 03. Ces 32 classes de symétrie sont aussi appelées les 32 groupes ponctuels de
symétrie agissant donc sur les directions.
Tableau. 03 : Les 32 classes de symétrie

Système cristallin Classes de symétrie

Cubique 23 m3 ̅ 3m 432 m3m

Hexagonal 6 ̅ 6mm 6/m 622 ̅ m 6/mmm

Rhomboédrique
3 ̅ 3m 32 ̅m
(Trigonal)
Quadratique
4 ̅ 4mm 4/m 422 ̅ m 4/mmm
(Tétragonal)

Orthorhombique 222 2mm mmm

Monoclinique 2 m 2/m

Triclinique 1 ̅

La combinaison des cinq rotations (1, 2, 3, 4 et 6) et des quatre roto-inversions ( ̅ , ̅ , ̅


et ̅ ), sauf ̅ qui correspond à l’ensemble des opérations de 3 et d’un miroir m perpendiculaire

à 3 ( ), permettent de réaliser un groupes ponctuel (Lecomte C. 2013). La représentation

graphique des 32 groupes ponctuels de symétrie est indiquée dans les figures 26 & 27. Les
différentes classes de symétrie symbolisées dans le tableau 03 et les figures 26 & 27 ont été
expliquées dans le tableau 04.
I-6-1/ Interprétation graphique d’un cristal
La représentation graphique de n’importe quelle forme cristalline est faire suivant un
système de projection appelé la projection stéréographique qui est un système de projection
polaire où on interprète les faces du cristal étudié (Fig. 28). La projection stéréographique est
la plus utilisée en cristallographie où le cercle de de projection correspond au plan équatorial
(plan de base) alors que le point de vision noté PS est indiqué par le pôle Sud de la sphère.

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Figure. 26 : Les 32 groupes ponctuels de symétrie

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Figure. 27 : Les 32 groupes ponctuels de symétrie (Suite)

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Tableau. 04 : Explication des symboles utilisés dans les 32 groupes ponctuels de symétrie
Symb

Explication

Le plan de l’équateur est un miroir dans la sphère de projection


m
stéréographique (ou plan de symétrie dans le plan)
1m Un miroir est perpendiculaire au plan du dessin
On écrit deux fois
Un axe de rotation direct d’ordre 2 représente l’axe d’intersection le m du symbole de la
2mm
de deux miroirs perpendiculaires au plan du dessin classe de symétrie (en
bleue) quand les plans de
Un axe de rotation direct d’ordre 3 représente l’axe d’intersection miroirs sont pairs
3m
de trois miroirs perpendiculaires au plan du dessin
On écrit une
Un axe de rotation direct d’ordre 4 représente l’axe d’intersection seule fois le m du
4mm
de quatre miroirs perpendiculaires au plan du dessin symbole de la classe de
symétrie (en rouge)
Un axe de rotation direct d’ordre 5 représente l’axe d’intersection quand les plans de
5m miroirs sont impairs
de cinq miroirs perpendiculaires au plan du dessin
Un axe de rotation direct d’ordre 6 représente l’axe d’intersection
6mm
de six miroirs perpendiculaires au plan du dessin
2 axe de rotation direct est perpendiculaire au plan du dessin
L’intersection de deux axes de rotation directe d’ordre 2 suivant On écrit le 2 deux
222 ox et oy dans le plan est un axe d’ordre 2 perpendiculaire au plan fois dans le symbole de la
du dessin suivant oz classe de symétrie (en
Trois axes de rotation directe d’ordre 2 dans le plan et un axe de bleue) quand le nombre
32 rotation direct d’ordre 3 perpendiculaire au plan du dessin suivant des axes d’ordre 2 dans le
oz plan est pair
Quatre axes de rotation directe d’ordre 2 dans le plan et un axe de
422 rotation direct d’ordre 4 perpendiculaire au plan du dessin suivant On écrit le 2 une
oz seule fois dans le
Cinq axes de rotation directe d’ordre 2 dans le plan et un axe de symbole de la classe de
52 rotation direct d’ordre 5 perpendiculaire au plan du dessin suivant symétrie (en rouge)
oz quand le nombre des axes
Six axes de rotation directe d’ordre 2 dans le plan et un axe de d’ordre 2 dans le plan est
622 rotation direct d’ordre 6 perpendiculaire au plan du dessin suivant impair
oz
[Belfar A. 2014]

Ce système de projection est une manière de représenter géométriquement et virtuellement les


éléments et leurs rapports dans l'espace sans prendre en considération le positionnement

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géographique. Sone principe consiste à rapporter à une demi-sphère de référence les rapporter
d’éléments parallèlement à eux-mêmes. La projection se fait sur un plan au moyen d’une
inversion conservant ainsi les angles (C.S.R.P.P.G.N 1976).
Supposons un cristal placé au centre de la sphère. Le cristal est orienté où l’axe Z coïncide
avec le pôle Nord de la sphère. Le pôle de la face (110) est tracé d’une façon qu’elle coupe la
sphère, une droite est tracée du point d’intersection du pôle (110) et la sphère avec le pôle Sud
de la sphère. Cette droite coupe le plan équatorial en un point, indiqué en point (•) ou en croix
(×), qui représente la projection stéréographique de la face (110) sur le plan équatorial.
Les points localisés dans l’hémisphère nord sont projetés sur le plan équatorial quand en
utilise le point de vue sur le pôle sud, les points localisés dans l’hémisphère sud sont projetés
sur le plan équatorial quand en utilise le point de vue sur le pôle nord. Donc, on obtient des
indices différents à partir du point de vue correspond (Fig. 29).

Pôles des faces

Face (010)

Figure. 29 : Projection stéréographique obtenue


Figure. 28 : Répartition des faces d’un au deux points de vue (Pôles nord et sud)
cristal dans une sphère

I-6-1-1/ Canevas de Wulff


Pour mieux construire une projection, il est préférable d’utiliser des canevas dont le plus
adéquate est celui de Wulff (Fig. 30) qui consiste en séries de grands cercles N-S recoupés par
de séries de petits cercles parallèles à l’équateur. Donc, On a deux ensembles de cercles. Le

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premier ensemble représente les projections de grands cercles de même diamètre que la
sphère de projection. Ces grands cercles par degré et chaque dixième cercle est tracé avec une
ligne légèrement plus épaisse. Le deuxième ensemble correspond à la projection d'un
ensemble de plans parallèles croisent la sphère de projection en cercles. Ces plans sont
perpendiculaires au plan équatorial (De Graef M. 2003).
[Wikipédia]

Figure. 30 : Canevas de Wulff

Le canevas de Wulff est une interprétation graphique qui prend des mesures angulaires
sur des formes géométriques dans l’espace projetées dans un plan. Il consiste à positionner ce
canevas sous un stéréogramme dessiné sur un papier calque transparent. On fixe les deux
feuilles par une punaise au centre des cercles ce qui nous permet de tourner le stéréogramme
de façon à ce que les deux pôles NS se trouvent sur le même grand cercle alors que la distance
angulaire peut être mesurée entre deux points localisés n’importe où sur la projection(Fig. 31)
(Kelly A et al. 2000).

A l’origine, nous avons une demi-sphère supérieure au plan horizontal qui est coupé par
un plan traversant par son diamètre N-S incliné par rapport à l’horizontal. Son intersection est
un arc de cercle et si nous répétons la procédure avec une série de plans inclinés de 2° en 2°
nous obtiendrons une suite d’arcs de cercles appelés les grands cercles (Fig. 32). Le plan
vertical projeté coïncide avec le diamètre N-S, tandis que le plan horizontal projeté coïncide
avec le cercle extérieur de la figure. Si la même demi-sphère est recoupée par un plan vertical

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parallèle au plan vertical E-W, son intersection donne un arc de cercle. Une série de plans
verticaux recoupent le méridien N-S de 2° en 2° donnent un ensemble d'arcs de cercles
appelés les petits cercles (Fig. 33). La projection d’un plan vertical est confondue avec le
diamètre E-O traversé alors que la projection de ce plan qui passe par les pôles N-S de la
demi-sphère est représentée par deux points aux deux pôles de la figure. Le plan vertical
passant par le diamètre Est-Ouest aura sa projection confondue avec ce diamètre. Les plans
verticaux passant par les pôles Nord et Sud de la demi-sphère se projetteront comme deux
points aux deux pôles de la figure. Ces arcs sont désignés comme des cercles. On appelle
diamètres principaux les deux diamètres E-W et N-S (C.S.R.P.P.G.N 1976).

Figure. 31 : Application schématique de la projection stéréographique


[C.S.R.P.P.G.N 1976]

Figure. 32 : Construction d’un grand cercle Figure. 33 : Construction d’un petit cercle

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I-7/ Les 7 systèmes cristallins


Les mailles cristallins constituantes un réseau en trois dimensions représentées par les
périodicités ( ⃐, ⃐⃗ et ⃐) correspondent aux parallélépipèdes et il existe sept types de mailles
cristallines représentatives des sept grand systèmes cristallins (Fig. 34). Ces systèmes
cristallins sont obtenus par les combinaisons possibles entre les paramètres linéaires (a, b et c)
et les paramètres angulaires (α. β et γ).
[Demange M 2009]

Figure. 34 : Les sept systèmes cristallins

Les formes obtenues des parallélépipèdes sont, donc, fonction de la variation de leurs
dimensions suivant la longueur (⃐⃗⃗⃗⃗), la largeur (⃐⃗⃗⃗⃗) et la hauteur (⃐⃗⃗⃗⃗) d'une maille
élémentaire.

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I-8/ Les 14 modes de réseaux de Bravais


Comme nous avions montré précédemment, en 3diemsions, il existe sept différents
systèmes cristallins en mailles primitives possédant que des nœuds aux sommets (sauf pour le
système hexagonal formé de deux mailles primitives losangiques).
Il existe sept autres systèmes cristallins différents possédant des nœuds supplémentaires,
soit au centre de la maille, au centre des six faces, au centre des bases (Baïlon JP, Dorlot JM.
2000); on parle de 14 réseaux modes de réseaux de Bravais. En deux dimensions, on parle
plutôt de cinq réseaux de Bravais différents (Rivet JP, Boon JP. 2005) (voir page 10).
Le physicien français Auguste Bravais, en 1848, [Wikipédia]

a prouvé qu'il y avait 14 arrangements de points


espacés régulièrement et que chaque point ait un
environnement identique. Ces réseaux de points
portent le nom de Bravais en son honneur ; ces
quatorze réseaux de Bravais présentent un model
solide pour arranger les structures périodiques
répétées dans l’espace en 3D (Maldovan M, L. Thomas E.
2009). Donc, ces réseaux sont l'ensemble de tous les
réseaux de mailles répétitives d'un espace donné
(Mirman R. 1999).

Le réseau de Bravais montre la forme des briques primitives ou mailles simples et


comment elles sont ordonnées dans l'espace et ne peut pas nous renseigner sur la nature d’un
cristal (Combette P, Ernoult I. 2005). Chacun des sept systèmes cristallins peut ne pas posséder des
nœuds supplémentaires à savoir les systèmes triclinique, rhomboédrique (trigonal) et
hexagonal.
Le système cubique, par exemple, montre un mode primitif dans lequel les atomes
occupent les huit sommets, un centré où un nœud (atome) occupe le centre de la maille et un
mode à faces centrées avec des nœuds (atomes) occupant le centre des faces (Philip Poole Jr C,
Joseph Owens F. 2003).

Le système orthorhombique, quant à lui, montre, en plus de sa maille primitive, un


nœud au centre de la maille, au centre des faces et des nœuds au centre des bases.
Le système monoclinique montre un mode primitif et un mode à bases centrées. Le
système quadratique (tétragonal) montre un mode primitif et un mode centré où un nœud
occupe le centre de la maille (Fig. 35).

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Figure. 35 : Les quatorze réseaux de Bravais

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I-9/ La structure cristalline


Généralement, Les cristaux constituants des objets naturels possèdent des formes
géométriques externes régulières qui sont caractérisés par une régularité des faces extérieures
liées à une régularité de structure à l'échelle microscopique. Un cristal est formé par
l’assemblage périodique des atomes ou molécules. Des méthodes expérimentales (ex,
radiocristallographie) ont montré que les solides sont, en fait, polycristallins formés de petits
cristaux assemblés en dimensions microscopique (Alloul H. 2007). La texture des corps
minéraux est liée à l’arrangement des molécules constitutives bien ordonnées entre elles. Lors
de sa mise en place, ces molécules créent un réseau semblable parfaitement régulier sans
aucun désordre lorsque nulle cause perturbatrice ne les dévie de leur disposition et permettra
la formation d’un cristal avec des faces présentant des figures géométriques et symétrique
(Vézian A. 1864). La distinction entre la forme cristalline et la structure cristalline est faite en
prenant en considération l’apparence extérieure et intérieure. Un corps minéral, en
s’accumulant et en se formant dans un milieu limité et perturbé, peut ne pas avoir une forme
cristalline mais la structure cristalline se maintien dans toutes les parties de ce corps. Donc la
forme cristalline possède toujours une structure cristalline.
Tout solide cristallin possède une structure cristalline propre à lui représentée par un
motif atomique ou moléculaire répété périodiquement dans l’espace par un réseau dit de
Bravais défini par les trois périodicités ⃐, ⃐⃗ et ⃐ dont les nœuds sont occupés par ce motif (Fig.
36). Donc, nous pouvons dire que :
Structure cristalline (Corps) = Motif (Chair) + Réseau de Bravais (Os)

Figure. 36 : La structure cristalline du chlorure de césium (CsCl)

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I-9-1/ Exemples de quelques structures cristallines


Pour mieux connaitre une structure cristalline, il est nécessaire de spécifier certaines
caractéristiques référentielles de cet édifice cristallin. Les systèmes cristallins, les motifs et
leur répartition périodique réticulaire sont les paramètres les plus reconnus dans
l’identification d’un solide cristallin. Nous citons comme exemple : l’Halite (NaCl), le
diamant et le graphite (C) et la chalcopyrite (CuFeS2).

I-9-1-1/ Le chlorure de sodium (NaCl)


La structure cristalline du chlorure de sodium (Fig. 37) est définie dans un réseau
cubique à faces centrées (CFC) et suivant deux motifs de sodium (Na) et de chlorures (Cl)
qui se rapportent à la famille des cristaux ioniques. Les sommets et le milieu des faces sont
occupés par les atomes de Cl, alors que les atomes de Na se trouvent positionner au centre de
la structure et au milieu de chaque arête.

Figure. 37 : La structure cristalline du chlorure de sodium

Chaque atome de Cl est entouré de six atomes de Na et vice versa. Ainsi la distribution
de l’atome de Cl et de Na dans la maille représentative est donc :
Cl (0 0 0 ) => Na (½ 0 0) (0 ½ 0) (0 0 ½) (½ ½ ½).

I-9-1-2/ Le chlorure du diamant et du graphite (C)


Ici, nous avons choisi deux variétés de structures cristallines qui sont composées d’un
même motif qui est le carbone (C) : la structure cristalline du diamant (Fig. 38) et celle du
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graphite ((Fig. 39). Le diamant est définit dans un réseau cubique à faces centrées (CFC). Le
motif est formé d’atomes de C qui occupent les sommets + le centre des faces et à l’intérieur
du cube de coordonnées : ( )( )( )( ).

Figure. 38 : La structure cristalline du carbone diamant

Le graphite, quant à lui, est représenté dans une structure plus complexe composée de
chaînons de carbone hexagonaux en feuillets arrangés parallèlement et distants entre eux. Il
est définit dans un réseau hexagonal à base d’un losange d’un angle de 120° ( .

Figure. 39 : La structure cristalline du carbone graphite

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Les deux structures (diamant et graphite) appartiennent à la famille des cristaux de


liaisons covalentes. Contrairement au diamant, le graphite est un solide mou et un bon
conducteur électrique.

I-9-1-3/ La chalcopyrite (CuFeS2)


La structure cristalline de la chalcopyrite (Fig. 40) est définie dans un réseau tétragonal
(quadratique) centré (I) qui est constituée de trois motifs de cuivre (Cu), de fer (Fe) et de
sulfure (S) d’où son expression bisulfure de fer et de cuivre.

Figure. 40 : La structure cristalline de la Chalcopyrite

Les sommets, le centre et les faces du parallélépipède sont occupés par les atomes de
Cu, alors que les atomes de Fe se trouvent positionner au milieu des arêtes d’axe oz et dans
les faces du parallélépipède. Les atomes du sulfure se trouvent à l’intérieur de la structure de
coordonnées : ( )( )( )( )( )( )( )( ).

I-9-2/ Anomalies de la structure cristalline


Les anomalies ou les défauts rencontrés dans la structure cristalline peuvent influencer
sur les propriétés des minéraux. Les désordres affectant la répartition réglementaire spatiale
des atomes d’un cristal idéal infini déterminent les défauts cristallins qui augmentent l’énergie

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d’un solide normalement en équilibre stable pour une structure cristalline périodique (Tolédano
JC. 2007).Les défauts dits de structure sont de trois catégories (Mercier JP et al. 1999):
Les défauts ponctuels sont de l’ordre de grandeur du volume d'un atome ;
Les défauts linéaires ou dislocations sont des perturbations de la structure du cristal
situées le long d'une ligne d'atomes ou d'une rangée réticulaire ;
Les défauts bidimensionnels ou défauts plans incitent principalement en jeu des
imperfections comme celles situées à l'interface séparant deux cristaux.
Le plus important pour nous est d’étudier le premier type traité par Mercier JP et al.
(1999) concernant les défauts ponctuels quand un défaut occupant un certain volume et existe
à l’échelle d’un atome dans (1) des lacunes et atomes étrangers (2) des solides ioniques :

I-9-2-1/ Lacunes et atomes étrangers


Les réseaux sont modifiés par les défauts ponctuels qui peuvent générer un champ de
contrainte dans un cristal de volume beaucoup plus grand que ce défaut qui est montré dans la
figure 41 par des flèches. Les défauts ponctuels sont de trois types :
[Mercier JP et al. 1999 / modification]

Figure. 41 : Type de défauts ponctuels : (A) Lacune ; (B) Atome étranger interstitiel ;
(B') Atome auto-interstitiel ; (C, C') Atomes étranger en substitution. Mercier JP et al. (1999)

La lacune se caractérise par l'absence d'un atome dans d'un site normal du réseau cris-
tallin (A) ;
Quand un atome étranger d’une taille petite (B) s'insère dans les espaces vides du
réseau, l’interstitiel apparaît. Lorsqu'un atome constitutif du cristal est placé en insertion,
on parle d’auto-interstitiel (B').
Quand un atome étranger (C, C’) remplace un atome constitutif d’un cristal positionné
régulièrement, on parle d’atome en substitution.
La lacune est l’une des types de défaut ponctuel très important car elle facilite le
déplacement des atomes du cristal, on parle de « diffusion » qui contrôle dans une large
mesure le comportement des matériaux à haute température (Fig. 42).
Page 35
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[Mercier JP et al. 1999 / modification]

Figure. 42 : Migration lacunaire des atomes dans un réseau cristallin: changement de position entre
atomes (A, B, C, D, E) et lacunes.

I-9-2-2/ Défauts dans les cristaux ioniques


Dans les métaux par exemple, les défauts ponctuels sont produits de façon autonome les
uns des autres. Dans les cristaux ioniques, la neutralité électrique doit être maintenue et les
défauts sont créés par paires de signes opposés. Ainsi, on distingue les défauts de Schottky
composés d'une lacune anionique et d'une lacune cationique, et les défauts de Frenkel
constitués d'un ensemble formé d'une lacune (cationique ou anionique), et d'un ion (anion ou
cation) interstitiel (Fig. 43). Dans le cas des défauts de Schottky, la lacune créée par le départ
d'un cation est chargée négativement tandis que celle créée par le départ d'un anion est
chargée positivement. Dans le cas des défauts de Frenkel, il y a formation suivant le cas d'une
lacune chargée négativement ou positivement alors que l'atome en position interstitielle
amène un excès de charge positive ou négative dans cette partie du cristal.
[Mercier JP et al. 1999 / modification]

Figure. 43 : Défauts ponctuels dans un cristal ionique du NaCl: (a) Présence de deux lacunes de charges
opposées (Défaut de Schottky); (b) Formation d'une paire lacune-atome interstitiel (Défaut de Frenkel).

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I-9-3/ Types de liaisons cristallines


La conservation d’un cristal de sa structure régulière est liée à l’arrangement particulier
et ordonné des atomes suivant des interactions établies entre eux garantissant leur cohérence.
Nous pouvons constater trois liaisons chimiques ou de fortes intensité (ionique, covalentes et
métalliques) et deux liaisons physiques ou de faibles intensité (liaison hydrogène et de Van
Der Waals) :

I-9-3-1/ Liaison covalente


C’est une liaison chimique qui apparaît lorsque deux atomes s’associent entre eux par
une paire d’électrons (Atkins PW. 1998) sans aucune perte ou gain d'électron et les atomes sont
donc relativement stables (Brooker C. 2000). La liaison de covalence est dite simple lorsque les
atomes partagent leurs paires d'électrons comme pour le cas de la molécule d’hydrogène (H2)
(Fig. 44a) et pour celle de méthane (CH4) (Fig. 44d) dont les quatre électrons de l’enveloppe
extérieur de l’atome du carbone s’associent avec les quatre atomes de l’hydrogène qui sont
disposés chacun d’un seul électron. [Tortora GJ, Derrickson B. 2017 / modification]

Figure. 44 : Liaisons covalentes de quelques


structures moléculaires

La liaison covalente est aussi appelée double lorsque deux atomes partagent leurs deux
paires d'électrons comme pour le cas de la molécule du dioxyde de carbone (CO2) (Fig. 45)
dont les quatre électrons de la couche externe du carbone s’unissent avec les deux atomes
d’oxygène qui se disposent chacun de deux électrons.

Figure. 45 : Liaison covalente du dioxyde de carbone

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La liaison covalente est dite triple quand deux atomes partagent leurs trois paires
d’électrons comme pour le cas de la molécule d’azote (N2) (Fig. 44c). Les molécules de H2,
CH4, CO2, N2 et celle d’O2 (Fig. 44b) sont électriquement neutres et sont appelées les liaisons
covalentes non polaires. La liaison est dite polaire quand les électrons ne sont pas encore
partagés et le produit est électriquement chargé comme pour le cas de la molécule de l’eau
(H20) (Fig. 44e). Dans cette liaison, les atomes se contribuent en commun leurs électrons dans
la molécule et on dit que c’est une liaison intramoléculaire.

I-9-3-2/ Liaison ionique


C’est une liaison de forte intensité car la couche électronique externe des atomes est
saturée à huit électrons (Baïlon JP, Dorlot JM. 2000). La cohérence entre des ions de charges
opposées, qui définit cette liaison, est assurée par l’attraction électrostatique (Atkins PW, De
Paula J. 2013). Cette liaison est différente de celle covalente par sa haute énergie par échange
d’électrons entre les atomes liés (Calvet R. 2003) comme elle n’est pas orientée dans l’espace
contrairement à la liaison covalente (Bonardet JL, Fraissard J. 2003). Dans cette liaison, les
atomes s’échangent d’électrons (Fig. 46). C’est une liaison entre un anion très électronégatif
et un cation très électropositif (Mollard C. 2003).
[Waugh Anne et al. 2011]

Figure. 46 : Formation du chlorure de sodium par liaison ionique

I-9-3-3/ Liaison métallique


Elle s’explique par la mise en commun des électrons libres répartis dans l’ensemble
d’un réseau d’ions avec un agencement périodique formant ainsi un « gaz d’électrons »
(Couarraze G et al. 2014) ou une « mer d’électron » où se baignent des ions positifs empilés qui
s’échappent et se déplacent entres les atomes d’un bloc de métal (Rebstein M, Soerensen C. 2007).
Ces ions positifs en mouvement non directionnel, en présence des électrons (Fig. 47), permet
de caractériser le métal comme un bon conducteur électrique et thermique.
Entre ces ions et ces électrons se forment deux forces intervenant dans la liaison
métallique : la force de répulsion des ions positifs (Noté FR) et la force d’attraction entre les

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Cours cristallographie 2ème année Licence TC géologie

ions positifs et les électrons négatifs (Noté FA) (Baïlon JP, Dorlot JM. 2000). Il faut noter que cette
liaison est une liaison chimique de forte intensité.

Figure. 47 : Liaison métallique du fer

I-9-3-4/ Liaison hydrogène


La liaison hydrogène apparait lorsque un atome H (donneur) présentant une charge
partiellement positive et qui est en liaison covalente par les atomes N ou O, qui sont aussi
accepteurs dans d’autres liaisons, présentant une charge partiellement négative (Pollard
TD, Earnshaw WC. 2004). La liaison hydrogène, qui est liaison linéaire, est envisagée
généralement dans les molécules d’eau en covalence et qui sont dépendantes où l’atome
d’oxygène d’une des molécules d’eau (Fig. 48) est reliée à un atome d’hydrogène d’une autre
molécule d’eau par cette liaison qui est de nature électrostatique (De Parcevaux S, Huber L. 2007).

Figure. 48 : Liaison hydrogène entre l’atome de l’oxygène et de


l’hydrogène des molécules d’eau de charge opposée partielle.

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Cette liaison est à-peu-près dix fois moins forte qu’une liaison de covalence (Schott MA et
al. 2015). La liaison hydrogène une liaison de faible intensité de type intermoléculaire d’une
liaison entre molécules.

I-9-3-5/ Liaison de Van Der Waals [Wikipédia]

Un solide moléculaire est formé de molécules liées


entre elles. La liaison de Van der Waals est une interaction
de nature électrostatique de faible intensité entre deux couples
de charges électriques qui constituent les molécules qui sont
électriquement neutres (pas de partage d’électrons entre les
molécules) et permettent leur cohésion. Cette liaison est
éventuelle quand les liaisons entre atomes constituants la
molécule sont polaires et la distance entre les molécules est
proche.
La molécule choisie comme exemple, celle du monofluorure de chlore (ClF), est
illustrative (Fig. 49) :

Figure. 49 : Liaison de Van Der Waals pour le monofluorure de chlore

Nous avons le doublet liant (en flèche rouge) entre l’atome de chlore et celui du fluor.
Ce doublet liant est attiré par l’atome du fluor que par l’atome du chlore vue que ce dernier
possède une électronégativité plus faible que celle du fluor (Voir électronégativité dans le
tableau périodique des éléments), ce qui traduit le mouvement d’électron vers le fluor au sein
de la molécule du ClF. Donc, on aura un déficit d’électron pour le chlore avec l’apparition
une charge partielle positive (δ+) et autour du fluor apparait une charge partielle négative (δ-),
c’est pour cette raison que la flèche rouge est orienté du positif (+) vers le négatif (-). On dit
que la molécule est polaire et le monofluorure de chlore a un caractère dipolaire présentant
deux charges l’une positive et l’autre négative.

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Deux molécules dipolaires de monofluorure de chlore (ClF---ClF) sont attirées entre


eux par une liaison électromagnétique appelée la liaison de Van Der Waals. Cette liaison est
apparue quand deux charges différentes et proches, mais pas semblables et éloignées, entre
elles comme pour le fluor de la molécule à gauche et le chlore de la molécule à droite
contrairement à celle du fluor de la molécule à droite et le chlore de la molécule à gauche ; ce
qui fait que ces deux molécules s’attirent pour permettre la cohérence du solide moléculaire.

I-10/ Autres propriétés vectorielles


I-10-1/ La compacité (C)
C’est le pourcentage du volume occupé par les sphère d’atomes (Decreusefond L, Maruani
A. 2008), il correspond au rapport du volumeoccupé par des atomes sphériques et dissociés au
volume de la maille (Bonnardet JL, Papin G. 2003) soit :

Avant de calculer la compacité, il est nécessaire e déterminer certains paramètres à


savoir : 1/la longueur de l’arête (a) de la maille, 2/le rayon atomique (Rat) et 3/la multiplicité
(M). Nous prenons l’exemple d’une structure cristalline à maille cubique simple montrée dans
la figure 50 afin que nous puissions déterminer les paramètres et donc la compacité d’une
maille.

Figure. 50 : La compacité pour une maille cubique simple

1/ La maille cubique simple est constituée de huit atomes, donc un atome par sommet du
cube. La multiplicité qui représente la contribution au volume de la maille de chaque atome,
interprétée antérieurement (Voir page 14), correspond à : (Il y a donc une fois

le volume d’un atome dans une maille simple).


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2/ La longueur de l’arête (a), relative au rayon de l’atome, est : ⇒

3/ La maille est cubique et son volume est de :


4/ Le volume occupé par les atomes de la maille est égal à la multiplicité (M) multipliée par le
volume d’une sphère (= 4/3 multiplié par π multiplié par son rayon R à la puissance trois)

d’atome, donc :

On remplace soit le a par Rat ou Rat par a. On va choisir le premier cas, et on aura la

compacité : C = = =

On peut conclure que 52% est le volume de la maille cubique occupé par les atomes
alors que le reste, soit 48%, correspond aux vides ou aux interstices dans lesquelles d’autres
éléments peuvent être placés particulièrement sur les interstices.

I-10-1-1/ Compacité pour une maille cubique centrée


Nous prenons un autre exemple d’une autre structure cristalline qui est une maille
cubique centrée montrée dans la figure 51 et qu’à partir nous déterminons sa compacité. Cette
maille est composée de neuf atomes ; un atome par sommet du cube donc huit atomes et un
atome au centre de la maille.

Figure. 51 : La compacité pour une maille cubique centrée


Nous déterminerons, tout d’abord, le paramètre (a) de la maille qui correspond à la
longueur de l’arête de la maille, la multiplicité (M), le rayon atomique (Rat) et un autre
paramètre (L) qui représente la diagonale d’un cube. Nous savions que la compacité est

déduite par la relation :

1/ La multiplicité (M) pour la maille cubique centrée est : . Donc, il y a

deux fois le volume d’un atome dans une maille Cubique Centrée.
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Cours cristallographie 2ème année Licence TC géologie

2/ Suivant le paramètre (a), le rayon atomique (Rat) peut être exprimé en choisissant une
longueur (L2) qui met en contact l’atome du centre avec les atomes situés sur le sommet du
cube, cette longueur est déterminée suivant Rat par la relation :

Les deux longueurs (L1) (L2) sont déterminées en appliquant le théorème de Pythagore qui
s’exprime par la relation : (L’hypoténuse)2 = (L’opposé)2 + (L’adjacent)2
Soit : Alors : √
Et : Alors : donc : √

Comme : √ ⇒

3/ La maille est cubique et son volume est de :

4/ Le volume occupé par les atomes de la maille est :




5/ La compacité : C = = =

Ça veut dire que 68% du volume de la maille cubique est occupé par les atomes alors
que le reste, soit 32%, correspond aux vides ou aux interstices dans lesquelles d’autres corps
peuvent être placés notamment sur les interstices.

I-10-2/ Sites interstitiels


Comme nous avions montré précédemment (I-10-1), le volume d’une maille est occupé
à un certain pourcentage (< 100) par des atomes situés au moins aux sommets alors que le
reste correspond aux vides appelé aussi interstices ou sites interstitiels. Ces sites peuvent se
trouver sous deux formes : sites tétraédriques (Fig. 52a) et octaédriques (Fig. 52b). Il faut
noter que, dans ces vides, d’autres atomes peuvent être mis.

Figure. 52 : Types de sites interstitiels dans une structure CFC

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Cours cristallographie 2ème année Licence TC géologie

Un site tétraédrique est formé par un atome raccordé à trois autres atomes dessinant un
tétraèdre de forme, alors que le site octaédrique correspond à deux triangles de trois atomes
pour chacun posés l’un sur l’autre dessinant ainsi un octaèdre de forme (Jacoboni C, Courbion G.
2013).

I-10-2-1/ Rayon d’un site interstitiel


Le rayon d’un site interstitiel, noté RI, représente le rayon maximal d’atomes identiques
positionnés dans ces sites insérés dans la maille sans la modifier ; cette opération est appelée
l’habitabilité. Mais avant tout, il faut localiser les sites et les dénombrer et donc on va compter
leur population.
1/ Pour déduire le rayon d’un atome placé dans un site interstitiel octaédrique
d’une structure cristalline, on choisit une maille cubique à faces centrées comme exemple
(Fig. 53a). Nous pouvons apercevoir l’existence du vide (un site) au centre de la maille CFC
et nous pouvons mettre un atome à cet endroit et même aussi un atome au milieu de chaque
arête constituant le cube et on aura au total 12 sites possibles pour 12 atomes.
Au total, treize sites dites sites octaédriques sont localisés et peuvent être remplis par
des atomes indiqués en rouge qui sont tous identiques (Fig. 53b). Comme nous avions localisé
les sites octaédriques, on va essayer de les dénombrer en comptant les sites par la
détermination de la multiplicité (population), on a un atome prévu au centre et 12 atomes sur
les arêtes : Moct = correspondant à quatre sites octaédriques par maille.

Après, on va traiter l’habitabilité d’un site dans ce cube (tangence entre atomes plus
poches voisins préservés) ; on va choisir le site le plus simple qui est celui du centre avec un
plan de coupe médiateur du cube, en couleur bleue, entre atomes proches du site choisi (Fig.
53c). L’indice de Miller du plan (0 0 ½) est (0 0 2). On va déterminer la taille du site étudié et
de déduire son rayon interstitiel (RI) en relation avec le rayon atomique (Rat) des atomes
constituants le plan su site.
Nous avons l’axe médian (L) est d’une longueur égale à a et aussi égale à deux fois
Rayon atomique plus deux fois le rayon interstitiel (Fig. 53d), soit :
L = a et L = 2 ×Rat + 2× RI
Selon le théorème de Pythagore, √ pour un diagonal égal à 4×Rat

√ ⇒ ( )

C'est-à-dire que le rayon interstitiel maximal, d’un atome placé dans un site octaédrique,
est à peu près égal à 41,42% du rayon atomique ce qui est relativement petit.
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Cours cristallographie 2ème année Licence TC géologie

Figure. 53 : Rayon interstitiel d’un site octaédrique dans une structure CFC

2/ La détermination de la taille du rayon interstitiel d’un atome placé dans


d’autres sites tétraédriques dans la même structure cristalline est montrée dans la figure 54.
Nous allons suivre les mêmes étapes : localiser, dénombrer et étudier l’habitabilité.
Tout d’abord, on découpe notre maille cubique à faces centrées en huit petits cubes
élémentaires. Nous constatons la présence de sites tétraédriques qui correspondent au centre
de chaque cube élémentaire où nous pouvons mettre un atome, ce qui veut dire huit sites
octaédriques (Fig. 54a) suivant la multiplicité : Mtetr = .
On choisit le cube rouge (qui est devant en bas vers la droite) avec un site tétraédrique
au centre de ce cube rouge constitué de quatre atomes dont trois atomes correspondent aux

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Cours cristallographie 2ème année Licence TC géologie

atomes du centre de faces et un atome du sommet du grand cube (Fig. 54b). Ce cube possède
une arête .

Ensuite, on étudie l’habitabilité du site localisé au centre du cube avec un plan de coupe du
cube, en couleur bleue, entre atomes proches du site choisi (Fig. 54c). L’indice de Miller du
plan (½½ 0) est donc (2 2 0). Le rayon interstitiel (RI) est déduit de la même manière que
celui du site octaédrique alors que l’axe (L) correspond au diagonal de ce plan qui est d’une

longueur de et d’une largeur (diagonal du côté ) (Fig. 54d).

Figure. 54 : Rayon interstitiel d’un site tétraédrique dans une structure CFC

√ √
Selon le théorème de Pythagore : donc :

√ (Pythagore- pour un diagonal égal à 4×Rat).


L : est égal à deux fois Rayon atomique plus deux fois le rayon interstitiel, soit :
L = 2 ×Rat + 2× RI
√ √ √
Donc, alors =
√ √

C'est-à-dire que le rayon interstitiel maximal, d’un atome placé dans un site tétraédrique,
est à peu près égal à 22,5% du rayon atomique ce qui est relativement plus petit.

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I-10-3/ Empilement
Un cristal est construit suivant une disposition optée par les atomes schématisés par des
sphères en structure simple d’un solide métallique ou ionique. Une structure de sphères
identiques est dite compacte quand on a une superposition des couches les unes sur les autres
compactes où l’un des sphères de la deuxième couche se place dans le creux entre trois
sphères en contact de la première couche alors qu’une troisième couche, identique à celle de
la première, se place au-dessus de celle-ci (Shriver DF, Atkins PW. 2001) ; on parle d’un
empilement compact d’agencement AB AB… Comme nous pouvons avoir une autre
troisième couche différente des deux premières et qui se place dans le trou de la deuxième
couche alors qu’une quatrième couche, identique à celle de la première, se place au-dessus de
celle-ci. On parle d’un empilement compact d’agencement ABC ABC…
Nous prenons des exemples de structures atomiques adoptées pour des métaux simples
et réalisées à partir d’un empilement compact d’atomes identiques sous forme de sphères en
contact. Il faut noter que les couleurs sont utilisées pour distinguer les couches les unes par
rapport aux autres alors qu’il n’existe aucune différence entre les atomes constituants ces
couches. Les deux premiers exemples (Fig. 55&56) présentent deux structures plus
compactes. Dans la figure 55, nous avons un premier plan ou couche (A) avec un arrangement
hexagonal compact de sphères en contact représentés en bleu. On pose une seconde couche
identique appelée B, où les sphères sont en couleur orange, sur la couche A. chaque sphère de
la couche B est placée à la verticale du centre d’un triangle formé par trois sphères de la
première couche, donc chaque sphère de la couche B est en contact de trois sphères de la
couche A et vice versa. Après, nous avons une troisième couche analogue à celle de la
première couche A et elle est donc déposée à la verticale de cette dernière et va porter le
même nom et la même couleur que celle de la couche A.

Figure. 55 : Empilement compact hexagonal centré

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La succession des couches A et B est dite AB AB AB à l’infini conduisant ainsi à un


empilement hexagonal compact (hc) qui correspond à une maille losangique dont les atomes
se positionnent au sommets et un atome en position 1/3, 2/3, 1/2.
Dans la figure 56, nous gardons toujours les deux première couches superposées A et B.
Cette fois-ci, la troisième couche est différente des deux couches qui la précèdent et qu’on va
l’appeler couche (C) où les sphères, indiquées en couleur rouge, sont posées à la verticale des
trous de la couche B. Ensuite, nous avons une quatrième couche analogue à celle de la
première couche A et elle est donc déposée à la verticale de cette dernière et portera le même
nom et la même couleur que celle de la couche A. Nous obtenons un empilement compact
ABC ABC ABC à l’infini. La structure enfin obtenue correspond à un système cristallin
cubique et les atomes sont au centre des faces ; on parle d’un empilement cubique à faces
centrées (cfc).

Figure. 56 : Empilement compact cubique à faces centrées

Les deux derniers exemples (Fig. 57&58) présentent deux structures moins compactes.
Dans la figure 57, nous avons une première couche (a) avec un arrangement carré moins
compact de sphères voisines en contact représentés en bleu. Cette couche est limitée à quatre
atomes mais se poursuit dans l’espace jusqu’à l’infini. Une deuxième couche, appelée (b),
vienne se poser sur la couche (a) et plus précisément dans les creux entre les quatre sphères de
cette première couche.

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Figure. 57 : Empilement compact cubique centré

Dans la figure, nous avons représenté un seul atome en couleur orange pour la couche
(b). Une autre couche analogue à la première couche se pose à la verticale de celle-ci et va
porter le même nom et la même couleur que celle de la couche (a). Une fois l’arrangement
entre les couches est homogénéisé dans les trois directions de l’espace, on obtient une maille
cubique avec les huit atomes occupants les sommets de la maille et un autre atome qui se
trouve au centre de la maille elle-même, la maille est donc cubique centrée (cc).
Dans la figure 58, nous avons la même couche (a) que celle dans l’exemple précédent
avec un arrangement carré de sphères, représentés en bleu, moins compacts et très rares. Une
seconde couche analogue à celle de la couche (a) se pose sur. La maille est cubique primitive
d’où le nom de l’empilement d’une structure cubique primitive (cP).

Figure. 58 : Empilement compact cubique centré

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Partie II : L’optique cristalline


II-1/ Rappels d’optique
« Le rayonnement est un mode de propagation de l'énergie, soit sous forme de parti-
cules, soit sous forme d'ondes électromagnétiques ou acoustiques » (De Parcevaux S, Huber L.
2007). La lumière est un rayonnement électromagnétique transversal d’aspect ondulatoire
(Leroy JL. 2001) avec une fréquence d’onde (υ) correspond au rapport de la vitesse de la lumière
(ς) et la longueur d’onde (λ) propagée dans le vide (Esnouf C. 2011). Elle est donc formée de
deux champs électrique et magnétique perpendiculaires entre eux et perpendiculaires à la
direction de propagation et sont pas préférentiellement orientés (Valeur B. 2004). Le rayon
lumineux incident une fois arrivé sur une surface séparant deux milieux transparents, il se
partage en deux parties : une partie qui est réfléchie dans le premier milieu et une autre partie
déviée de sa direction primitive dans le second milieu dite réfractée (Fig. 59). La lumière, en
se propageant dans un milieu pondérable, peut conserver son intensité, quelle que soit la
distance parcourue; le milieu est dit alors transparent : il n'existe peut-être pas de milieu
absolument transparent, excepté le vide. Le milieu paraît alors trouble et éclairé dans son
intérieur; tantôt la lumière se perd sans être déviée de sa direction (absorption). Comme
l'absorption fait généralement disparaître avec une rapidité différente les rayons dont les
durées d'oscillation sont différentes, la lumière blanche, en traversant les milieux absorbants,
devient le plus souvent colorée et le milieu lui-même parait coloré (Von Helmholtz HLF. 1867).
[Hecht E. 1999]

Figure. 59 : Réflexion et réfraction d’une lumière incidente sur une surface plastique ou de verre clair

L’optique est une science du rayonnement lumineux qui existait depuis 2000 ans et les
grecs sont les premiers à exposer ce concept. Les miroirs plans construits avec des plaques
métalliques ou des miroirs en obsidienne sont les instruments d’optique les premiers apparus.

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[cosmovisions] [inexplique-endebat] [wikipedia]

Les romains ont pu allumer le feu en focalisant par un verre transparent les rayons du soleil.
Le grec Claude Ptolémée a mesuré les angles d'incidence (i) et de réfraction (r) en
déterminant la déviation du rayon dans divers cas mais il n’a pas pu découvrir des lois
relatives à la réfraction du rayonnement lumineux à la surface de séparation de milieux
transparents. L’autre grec Héron d'Alexandrie a travaillé sur les phénomènes de réflexion de
la lumière et a déduit que la lumière emprunte toujours le trajet le plus court. Nous avons
toujours une propagation rectiligne de la lumière et sa réflexion sur un miroir donnant ainsi à
la lumière une structure corpusculaire. Le physicien arabe, Ibn Al-Haytham, a montré que la
lumière a une origine extérieure à l'œil et a interprété la formation des images dans l'œil au
niveau de la pupille. Dès le 13e siècle, l’optique commença à se développer en occident.
Vincent de Beauvais est le premier à parler des miroirs étamés avec du plomb ; Raymond
Lulle décrit longuement les procédés de leur fabrication. Salvino Degli Armati invente les
besicles ou lunettes à nez. Roger Bacon propose une explication de l'arc-en-ciel et détermine
le foyer des miroirs sphériques. La loi de la réfraction n'est réellement trouvée qu'au début du
17e siècle. L'astronome et physicien allemand Johannes Kepler est le premier à travailler sur
ce sujet. Willebrordus Snellius, astronome et mathématicien hollandais, est le premier à

[kobo] [wikipedia] [britannica]

[acuite]

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[babelio] [wikipedia] [biography]

énoncer la loi de la réfraction de la lumière en insistant sur le fait que ce n'est pas le rapport
des angles i et r qui est constant, mais le rapport du sinus des angles. L'astronome danois Ole
Christensen Romer détermine la vitesse de la lumière en utilisant les immersions et les
émersions des satellites de Jupiter (découverts par Galilée en 1610) dans le cône d'ombre de
la planète. Il constata que l'intervalle de temps séparant les éclipses des satellites ne peut
s'interpréter qu'en attribuant à la lumière une vitesse de propagation finie, même dans le vide.
Durant ses expériences sur l’optique, Isaac Newton, reconnu comme le défenseur de la théorie
corpusculaire, a bâti un télescope à réflexions multiples. Il entama une étude approfondie de
la couleur pour expliquer l’existence d’une frange floue et colorée qui entoure l’image créée
par la lentille du télescope et, par ses expériences ingénieuses sur la dispersion de la lumière
solaire, il propose une théorie sur la nature de la couleur. Newton, en 1675, développa sa
théorie corpusculaire sur la lumière en concluant que « les corps lumineux (sources de
lumière) émettent des particules ou corpuscules de lumière (grains de nature imprécise) qui,
dans un milieu isotrope, se propagent en ligne droite avec une vitesse finie, en frappant nos
yeux, ils produisent la sensation de lumière » visualisant la loi de la réflexion des objets.
Newton a expliqué que des rayons hétérogènes forment la lumière solaire blanche qui est un
mélange de divers corpuscules. Lorsque la lumière traverse un milieu transparent dans un
autre, chaque corpuscule est dévié de sa trajectoire suivant la réfrangibilité qui la concerne ;
on parle de dispersion quand les corpuscules se divisent. Le terme « spectre continu » est
utilisé par Newton pour montrer la décomposition d’un faisceau d’une lumière solaire blanche
en une multitude de lumières colorées en traversant un prisme quelconque (Fig. 60). Si on fait
passer ces lumières colorées à travers un deuxième prisme analogue à celui du premier prisme
mais inversé et bien déposé, on obtient une lumière blanche qui s’est reconstituée. La théorie
électromagnétique de la lumière rend bien compte de la propagation el des phénomènes de
diffraction, de réflexion, d'interférences. Au contraire, la lumière se voie insuffisante pour
monter entièrement les échanges d'énergie entre matière et rayons. Comme la lumière

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Figure. 60 : Dispersion de la lumière naturelle en lumière colorée à travers un prisme

présente un caractère ondulatoire de la lumière, il est nécessaire d'expliquer les phénomènes


d'interaction énergétique entre la lumière et la matière (émission el absorption de lumière par
les atomes) et a provoqué la reprise du modèle corpusculaire. Lors de l'émission et de
l'absorption de la lumière, il y a transfert d'énergie et de quantité de mouvement
électromagnétique d'un objet matériel considéré comme une source, à un autre considéré
comme récepteur : la lumière aurait donc un comportement corpusculaire (Balland B. 2007).

II-1-1/ Longueur d’onde


La formation d’une onde progressive se fait pendant une période temporelle (T) et se
répète suivant une distance parcourue d’une certaine longueur λ (Fig. 64) ; ainsi (Séguin M et al.
2010):

où :

ʋ : Module de la vitesse de propagation des ondes.


T : Période et f : Fréquence égale à l’inverse de T.

II-1-2/ Réflexion de la lumière [Balland B. 2007]

La lumière une fois arrivée sur une surface


séparant deux milieux d'indices optiques différents,
elle est totalement ou partiellement réfléchie dans
le milieu d'incidence (Fig. 61). Le rayon incident
est normal à la surface d'onde incidente, le rayon
réfléchi est normal à la surface d'onde réfléchie. La
normale, le rayon incident et le rayon réfléchi sont Figure. 61 : Phénomène de réflexion
dans un même plan, l'angle d'incidence i étant égal à l'angle de réflexion i' = -i (Balland B. 2007).

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II-1-3/ Réfraction de la lumière


La réfraction de lu lumière est la déviation brusque et instantanée ou la conversion de sa
direction une fois traversée d’autres milieux dits réfringents (Fig. 62). On peut dire que le
vide est un milieu réfringent où la lumière se réfracte comme une ligne géométrique brisée en
traversant le vide (Pouillet CSM. 1836). La vitesse de la lumière dépend de la composition du
milieu qu’elle pénètre. En passant d'un milieu à un autre, le rayonnement lumineux qui passe
d’un milieu à un autre se propage à des vitesses différentes et subit une déviation (Bokobza Y.
2005).
[MC, Souchère. 2005]

Figure. 62 : Phénomène de réfraction

La première loi de Snell-Descartes de la réfraction indique que dans le plan qui est
définit par le rayon incident et la normale au dioptre au point d’incidence se situe le rayon
réfracté. La deuxième loi montre que les deux angles d’incidence et de réfraction sont liés aux
indices des milieux de propagations par : avec n1 n2 indices des premiers
et secondes milieux respectivement. i1 et i2 (en degré-ou rad) les angles d’incidence et de
réfraction respectivement. Le milieu est moins réfringent lorsque l’indice de ce milieu est
faible et donc les rayons réfractés sont éloignés de la normale, l’angle de réfraction ne devrait
pas dépasser 90° sinon le dioptre se comporte comme un miroir (MC, Souchère. 2005).

II-1-4/ Diffraction
La diffraction lumineuse est définit comme étant une déflexion fortuite et incompatible
devant un avec une théorie uniquement géométrique de la lumière et de l'ombre. Les vagues
qui se propagent à la surface de l'eau changent de direction au passage d’un quai ou n’importe

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Cours cristallographie 2ème année Licence TC géologie

quel obstacle (Zuppiroli L, Bussac MN. 2009). « Le phénomène de diffraction apparait lorsque
l’onde lumineuse rencontre une ouverture ou obstacle de petite dimension. Celle-ci se
comporte alors comme une source secondaire, réémettant dans toutes les directions qui lui
sont offertes » (MC, Souchère. 2005). Dans la figure n° 63, on voie qu’une ouverture a permis de
diffracter la lumière émise du laser et on observe sur l’écran une image de diffraction.
[web-sciences]

Figure. 63 : Diffraction de la lumière monochromatique


Pour une radiation de λ, l’écart angulaire du faisceau diffracté par une ouverture de

dimension caractéristique d est de l’ordre de . La diffraction est plus marquée que λ est

élevée par rapport à la taille de l’objet diffractant.

II-2/ Propagation de la lumière en milieu cristallin


« La lumière se propage dans le vide et les milieux transparents. Certains d'entre eux
sont homogènes et isotropes. » (MC, Souchère. 2005). Les rayons lumineux matérialisent la
direction de propagation de l'onde lumineuse est matérialisée par les rayons lumineux. Dans le
vide, la propagation de la lumière se fait suivant une ligne droite avec une célérité avoisinante
3*108 m.s-1, la propagation dans un milieu transparent homogène et isotrope suit une ligne
droite alors que sa célérité dépend de l’indice du milieu. L’indice d’un milieu (ƞ) est le
rapport de la célérité de la lumière dans le vide (ʗ) sur la célérité de la lumière dans le milieu
(υ), avec : ƞ= ʗ/ υ. L’indice de l’eau est proche de 1,33. L’indice d’un verre ordinaire est de
1,5 (MC, Souchère. 2005). Le milieu cristallin ne possède pas les mêmes propriétés dans toutes
les directions, donc il est anisotrope. Ce milieu possède les mêmes propriétés en tout point, il
est homogène. La vitesse de propagation de la lumière est la même suivant deux directions
parallèles; elle varie en même temps que la direction de propagation. La propriété atomique
de la matière entraîne son hétérogénéité naturelle. Un cristal peut être isotrope pour certaines
propriétés, mais il en possède toujours pour lesquelles il est anisotrope. Ainsi, dans le
diamant, le sel gemme, la vitesse de propagation de la lumière est isotrope; mais les propriétés
élastiques sont anisotropes (Poulet H, Mathieu JP. 1970).

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Les ondes et leur propagation peuvent être représentées si nous projetons une pierre
dans une marre d’eau calme où se trouve un morceau de bois flottant, des rides circulaires
apparaissent puis progressent vers la périphérie : ce sont des ondes. Le morceau de bois
flottant s’élève et descend en vibration de haut en bas transversalement à la direction de
l’onde : c’est le sens de propagation de ces ondes représenté suivant une vibration transversal
d’une corde représentative d’une onde avec son amplitude et sa longueur d’onde (Fig. 64).
Les vibrations représentent le mouvement de la matière tandis que l’onde est de l’énergie qui
se propage.

Figure. 64 : Représentation schématique d’une onde

Beaucoup d’expériences permettent d’assimiler la lumière à une onde et la


représentation est faite sur la théorie ondulatoire de Huygens-Fresnel.

II-2-1/ Théorie de Huygens-Fresnel


Ce principe explique la propagation en ligne droite de la lumière à l'intérieur d'une
théorie ondulatoire et sert surtout à établir la théorie de la diffraction de la lumière. Le
principe veut que la perturbation lumineuse en un point P puisse être reconstruite à partir de la
superposition d'ondes secondaires venant des points d'une surface située entre ce point P et la
source de lumière. Près de deux siècles plus tard, en 1882, Gustav Kirchhoff (1824-1887)
justifia mathématiquement ce procédé en montrant qu'il constitue l'approximation d'un
théorème permettant d'exprimer la solution d'une équation d'onde en un point du champ, à
partir des valeurs de la solution (et de ses dérivées) à tous les points d'une surface fermée
enveloppant le point P(Giancoli DC. 1993). En résumé, le principe consiste à dire que le champ
optique est la superposition du rayon d'une distribution de sources ponctuelles (Courjon
D, Bainier C. 2001), c’est une façon adaptative et facile pour le traitement de la propagation des
ondes lumineuses (Taillet R et al. 2018).
Une onde lumineuse qui se propage dans un milieu parcourant des temps égaux des
espaces égaux, elle est associée à des rayons lumineux qui y sont perpendiculaires. Pendant le
temps très cours où l’onde passe d’un milieu à un autre, ces différents parties ont des vitesses
différentes. Sa direction se modifie. Quand elle est entièrement passe dans le second milieu,

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Cours cristallographie 2ème année Licence TC géologie

les vitesses sont à nouveau les mêmes en tous ces points. L’onde reste parallèle à la nouvelle
direction. En général, les vitesses de propagation de la lumière sont inversement
proportionnelles aux indices de réfraction des milieux m1 (air) - m2 (exemple: verre) (Fig. 65).

[Giancoli DC. 1993]

Figure. 65 : La diffraction décrite suivant le principe de Huygens.

II-3/ Indice de réfraction


En optique géométrique, l’indice de réfraction n d'un milieu transparent montre le
niveau de résistance offert par le milieu au passage de la lumière, il est défini par la relation
n(f) = co/c(f) où co est la vitesse de la lumière dans le vide et c(f) est la vitesse effective du
signal de fréquence f. Si un faisceau de lumière monochromatique se propage dans un
matériau homogène, isotrope avec une température constante, l'indice n devient une constante
et le parcours optique emprunté par la lumière est rectiligne (St-Amand A. 2008). L'indice de
réfraction est définit aussi par le rapport entre la vitesse de la lumière dans le vide (c) et sa
vitesse dans le milieu (v) : n = c/v. le module de c est de 3,00×108 m/s, l’indice est égal à 1
dans le vide (Séguin M et al. 2010). L'indice de réfraction varie avec la longueur d'onde ; pour la
lumière jaune du sodium, il est d'environ 1,33 pour une eau de 20 °C, de 1,5 à 1,9 pour le
verre selon sa composition et de 2,4 pour le diamant (De Parcevaux S, Huber L. 2007). L’indice de
réfraction est mesuré en utilisant des réfractomètres comme ceux de Pulfrich et d'Abbe qui
marchent sur le principe de la réflexion totale (Hormière J. 2010). La loi de la réfraction prend en
considération l'angle d'incidence θ1 du rayon dans le milieu d'indice n1 et l'angle de réfraction
θ2 du rayon dans le milieu d'indice n2, soit (Séguin M et al. 2010):

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[odpf]
II-4/ Biréfringence
La biréfringence est une propriété de certains
cristaux transparents anisotropes qui peuvent
décomposer la lumière en deux rayons de
polarisation croisée. Cette double réfraction est liée
à la présence d’une direction particulière dans le
cristal (axe de biréfringence) où l'indice
extraordinaire ne est diffèrent de l'indice dit Figure. 66 : Spath d'Islande
ordinaire no dans les directions perpendiculaires. Le rayon ne est polarisé dans le plan
contenant l'axe de biréfringence et le rayon no orthogonalement à l'axe. Les deux indices
dépendent de la longueur d’onde λ de la lumière (Gastebois G).
En 1669, le danois Rasmus Bartholin déduit qu'en regardant [revolvy]

une image à travers un spath d'Islande (variété de Calcite) (Fig.


66), cette image est dédoublé, c'est la découverte de la
biréfringence. Il constate également que lorsqu'il faisait tourner le
cristal, l'une des images suit la rotation du cristal (on parle d'image
extraordinaire) tandis que l'autre reste fixe (on parle d'image
ordinaire). En effet, ce cristal est le siège du phénomène de
biréfringence aussi appelé double réfraction (Hannecart et al. 2013).

II-4-1/ Caractéristique de la biréfringence


Chaque rayon incident dans un milieu biréfringent donne lieu à deux rayons émergents
(c'est le phénomène de double réfraction). Le premier de ces rayons est qualifié de ordinaire
car il suit la loi de réfraction de Snell-Descartes ; le deuxième de ces rayons ne se soumet pas
à la cette loin de réfraction, il fut donc qualifié de rayon extraordinaire.
Cependant, il est important de noter que la double réfraction ne se produit que dans des
milieux biréfringents possédant des caractéristiques précises. Tout d'abord il faut savoir qu'un
milieu biréfringent est anisotrope (se dit d'un milieu dont les propriétés varient en fonction de
la direction de la lumières incidente à ce milieu).
Cette caractéristique anisotropique d'un milieu biréfringent implique l'existence d'un axe
optique (direction privilégiée pour laquelle l'indice de réfraction est indépendant de la
direction de polarisation de la lumière) dans ce milieu. Dans les milieux naturels, il existe
alors deux possibilités correspondant à deux types de milieux :

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Les milieux uniaxes qui possèdent un unique axe optique.


Les milieux bi-axes qui en possèdent deux.
Pour les milieux Uniaxes, la double réfraction peut être expliquée comme suite :
La position particulière des atomes d'un cristal biréfringent lui donne une structure
cristalline anisotropique. Cette structure fait que le milieu se comporte différemment avec les
deux composantes perpendiculaires de la lumière incidente (de son champ électrique plus
précisément). La premiere composante est normale au plan contenant l'axe optique tandis que
la seconde est parallèle à ce dernier.
[Hannecart et al. 2013-traitement]

Figure. 67 : Phénomène de double réfraction dans un milieu biréfringent

Pour la première le milieu se comporte comme un milieu transparent ordinaire d'indice


ordinaire (no) et donne un faisceau ordinaire situé dans le prolongement de la lumière
incidente. Cependant dans le cas de la composante parallèle au plan de l'axe optique,
l'anisotropie du milieu fait qu'il possède un indice de réfraction extraordinaire (ne, qui dépend
de l'orientation de la lumière incidente) ce qui donne un faisceau extraordinaire décalé du
premier. Ces deux faisceaux gardent leur direction de polarisation, de ce faite on se trouve en
présence de deux faisceaux polarisés rectilignement et de direction de polarisation
perpendiculaire. La différence Δn = ne - no est alors appelée biréfringence du milieu (Fig. 67).

II-5/ Indicatrices
Dans un milieu anisotrope, comme la vitesse des rayons dépond de la direction de ce
rayon, la surface d'onde n'est pas une sphère et elle est appelée un ellipsoïde des
indices ou indicatrice qui a trois axes orthogonaux, un grand axe noté Ng, un petit axe noté
Np et un axe Nm intermédiaire perpendiculaire aux Ng et Np (Dubois M. 2006).

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II-5-1/ Indicatrices uniaxe


Les indices No et Ne sont différents et l’indicatrice est dit ellipsoïde de révolution : l’axe
de révolution est l’axe optique du cristal. La lumière qui se propage parallèlement à l’axe
optique possède un indice de réfraction égal à No et vibre parallèle par rapport au plan
équatorial de l’ellipsoïde dans n’importe quelle direction (Fig. 68). Suivant le signe optique
d’un minéral, les minéraux uniaxes présentent deux classes, un signe positif avec un
ellipsoïde uniaxe de forme sphéroïde allongé, pour Ne > No et un signe négatif avec un
ellipsoïde uniaxe de forme sphéroïde aplati, pour Ne < No (Fig. 68) (Chabou MC. 2011).
[Chabou MC. 2011]

Figure. 68 : Différentes sections de l’ellipsoïde uniaxe. Figure. 69 : Forme de l’ellipsoïde uniaxe en

fonction du signe optique.

II-5-2/ Indicatrices biaxe


« L’ellipsoïde des indices [Chabou MC. 2011]
est un ellipsoïde triaxe, dont les
axes sont les directions optiques
X, Y et Z (Fig. 70). C’est un
ellipsoïde en trois dimensions
dont toutes les sections
centrales, sauf deux, sont des
ellipses. Ces deux sections
particulières sont circulaires. Le
rayon de chacune d’elle étant
Figure. 70 : L’ellipsoïde triaxe
égal à β. Les droites normales
(AA’ et BB’) à ces sections circulaires sont des axes optiques (abréviation O.A.). Les axes
optiques sont toujours situés dans le plan αγ (qui est aussi le plan XZ). » (Chabou MC. 2011).

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